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La neutralité, c’est donc en premier lieu la neutralisation de tout ce qui n’est pas le trait nu de ce
rapport à soi, de cet intérêt pour son être propre au sens le plus large du mot intérêt (397)
Mais encore une fois, si la neutralité sexuelle ne peut être sans rapport avec le dire, la parole et la
langue, on ne saurait la réduire à une grammaire. (398)
Cette précision donne a penser que la neutralité a-sexuelle ne désexualise pas, au contraire ; elle
ne déploie pas sa négativité ontologique au regard de la sexualité même (qu’elle libérerait plutôt)
mais des marques de la différence, plus strictement de la dualité sexuelle (400).
C’est la différence sexuelle elle-même comme binarité, c’est l´’appartenance discriminante à l’un
ou à l’autre sexe qui destine ou détermine (à) une négativité dont il faut alors rendre compte.
(401)
Le point de départ dans la neutralité signifie bien, Heidegger le note clairement, une certaine
isolation originale de l’homme : non pas, justement, au sens de l’existence factuelle, « comme si
l’être philosophant était le centre du monde » mais tant qu’« isolation métaphysique de l’homme
». (403)
Tout corps propre est sexué et il n’est pas de Dasein sans corps propre. Mais l’enchaînement
proposé par Heidegger paraît très clair : la multiplicité dispersante ne tient pas d’abord à la
sexualité du corps propre ; c’est le corps propre lui-même, la chair, la Leiblichkeit qui entraîne
originairement le Dasein dans la dispersion et par suite dans la différence sexuelle (404).
La différence sexuelle reste à penser, dès lors qu’on ne mise plus sur la doxa commune ou sur telle
science bio-anthropologique, l’une et l’autre appuyées sur une pré-interprétation métaphysique.
La dispersion est donc marquée deux fois : comme structure générale du Dasien et comme mode
de l’inauthenticité. On pourrait en dire autant du neutre : aucun indice négatif ou péjoratif dans le
Cours quand il est question de la neutralité du Dasein, mais le « neutre », dans Sein und Zeit, cela
peut caractériser le « on », à savoir ce que devient le « qui » dans l’ipséité quotidienne : alors le «
qui » c’est le neutre, le « on ». (411)