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et musiques actuelles
Analyse du contexte francilien et éléments de réflexion pour une
intervention des réseaux musiques actuelles
Septembre 2007
SOMMAIRE
Introduction P3
Partie III : Autres actions musiques actuelles repérées en dehors du RIF P88
1. En Ile-de-France
1.1. Banlieues Bleues (Pantin)
1.2. Blues-sur-Seine (Mantes-la-Jolie)
1.3. Les Lycées amplifiés (Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine)
2. Hors Ile-de-France
2.1. PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens
2.2. Francofolies / PNR chanson francophone de l’Académie de Poitiers
2.3. Réseau R.A.O.U.L
2.4. Le Grand Mix (Tourcoing)
Conclusion P97
Annexes P108
2
Introduction
Si la présence des arts au sein des établissements scolaires reste limitée et fragile, la place
accordée aux musiques actuelles3, elle, touche bien souvent au dérisoire.
Les préjugés qui poursuivent ces musiques semblent encore particulièrement prégnants au sein
de l’Education nationale où certains, notamment parmi ceux chargés de définir et mettre en
oeuvre les politiques interministérielles d’éducation artistique, peinent à y voir autre chose que
des musiques de jeunes, dont l’étude ne recèlerait pas de vertus pédagogiques suffisantes pour
justifier une plus grande place au sein des établissements scolaires.
De plus, le grand renouvellement des professeurs de musique auquel nous assistons actuellement
ne semble pas avoir les effets escomptés en matière d’ouverture musicale, ceux-ci donnant
parfois l’impression de « s’auto-censurer » : même s’ils sont sensibilisés aux musiques actuelles
par leurs goûts et leurs pratiques personnelles, les enseignants hésitent souvent à franchir ce que
Bruno Parmentier-Bernage appelle « la frontière virtuelle de la bonne moralité musicale »4.
Mais les raisons de la faible présence de ces musiques à l’école sont également à chercher au
sein du secteur musiques actuelles lui-même.
D’un point de vue structurel, les acteurs des musiques actuelles, encore peu reconnus et
soutenus par les pouvoirs publics, n’ont bien souvent pas les moyens (humains et financiers) de
s’aventurer hors de leurs activités de base (et notamment la diffusion et la répétition).
A un niveau plus « idéologique », il est évident que pour un secteur qui s’est construit en partie
sur des valeurs d’indépendance et prônant une certaine forme de contre-culture, l’institution
scolaire ne paraissait logiquement pas le terrain de jeu idéal.
Par ailleurs, les acteurs des musiques actuelles, se targuant de travailler sur des esthétiques
« populaires », n’ont pas, à la différence du secteur théâtral, ressenti le besoin impérieux d’ériger
l’action culturelle au rang de priorité afin notamment de s’assurer un public complémentaire.
Pour poursuivre l’analogie avec le secteur théâtral (de loin le plus actif en matière d’action
culturelle dans les écoles), il faut également préciser que les comédiens et metteurs en scène
semblent naturellement plus à l’aise avec la notion de transmission que les artistes musiques
actuelles, souvent autodidactes et surtout concentrés sur leurs projets artistiques, qu’ils doivent
défendre dans le contexte d’une industrie musicale particulièrement concurrentielle.
1
Dans la suite de ce rapport, cette expression sera préférée à l’appellation officielle « éducation artistique et
culturelle », la définition qui en est faite par les ministères concernés (cf p 12) nous semblant trop restrictive. Nous
limiterons donc l’utilisation de cette expression à l’évocation des dispositifs de l’Etat.
2
Le RIF et l’opération Peace & Lobe sont présentés p 6.
3
L’appellation « musiques actuelles », officialisée par le ministère de la Culture, se définit par défaut : elle regroupe
tous les genres autres que les musiques « classiques » et « contemporaines » (autrement dit, les musiques dites
« savantes ») et comprend donc aussi bien les dérivés du rock, que le jazz, les musiques électroniques,
traditionnelles et du monde ou encore le rap. Cette appellation est loin de faire l’unanimité et beaucoup d’acteurs lui
préfèrent celle de « musiques électro-amplifiées », introduite par le sociologue Marc Touché pour désigner « un
ensemble de musiques et de pratiques sociales qui utilisent l’électricité et l’amplification sonore comme éléments
majeurs ».
4
In « Les musiques actuelles à l’école – du negro-spiritual au rap », Ed. Magnard, 2000.
3
Pourtant il parait aujourd’hui souhaitable et nécessaire que le secteur musiques actuelles se
positionne sur cette question, et ce pour plusieurs raisons :
- De manière générale, les lieux de diffusion musiques actuelles semblent confrontés depuis
plusieurs années à une fréquentation incertaine, voire problématique, et ils ne peuvent par
conséquent faire l’économie d’un travail de renouvellement des publics.
- L’enjeu est également de lutter contre le formatage toujours plus important provoqué par la
concentration des médias et de l’industrie du disque, les jeunes (notamment) devant faire face à
un matraquage commercial qui ne leur laisse entrevoir qu’une infime partie du spectre musical,
bien éloignée des artistes et esthétiques défendus par les structures musiques actuelles dont il
est question ici5.
Il faut d’ailleurs signaler que la confusion entre les musiques dont les médias inondent les jeunes
et celles encadrées et diffusées par les lieux de diffusion constitue un obstacle supplémentaire à
une plus large introduction des musiques actuelles à l’école. Beaucoup considèrent (prétextent ?)
en effet que ces musiques imprègnent déjà largement le quotidien des élèves et qu’il serait donc
inutile de les appréhender également en classe. Il nous semble au contraire primordial de ne pas
laisser les enfants et les adolescents « seuls » face à ce flot musical que bien souvent on leur
« impose », de leur fournir des grilles d’écoute et d’analyse, des repères leur permettant de
s’ouvrir à la diversité des musiques dites « actuelles » (qui soit dit en passant, on déjà pour
certaines une histoire vieille de plus d’un siècle).
- L’action culturelle en milieu scolaire rejoint certaines valeurs défendues par le secteur musiques
actuelles – et plus généralement par les mouvements d’éducation populaire dont sont issus
nombre d’acteurs de ce secteur – à commencer par la poursuite de l’objectif de démocratisation
culturelle : alors que les dernières études sur les pratiques culturelles des français confirment que
les politiques culturelles ne touchent qu’une minorité, celle qui détient généralement un capital
socio-éducatif élevé6, quel meilleur endroit que l’école pour lutter contre ce phénomène
d’exclusion culturelle ? Sans imaginer que cela puisse résoudre tous les problèmes, l’action
culturelle en milieu scolaire représente en tout cas un moyen unique pour toucher toute une
classe d’âge en même temps.
Au-delà de l’exclusion culturelle, la présence des disciplines artistiques à l’école est un moyen de
lutter contre l’exclusion tout court : facteur d’enrichissement et d’épanouissement personnel, elle
favorise la prise de conscience de l’enfant/adolescent en ses capacités. Une étude récente7
montre que les élèves en difficulté scolaire parviennent mieux à s’exprimer au sein d’un groupe
lors d’actions culturelles. Dans le meilleur des cas, l’éducation artistique aurait même un impact
bénéfique sur les résultats scolaires (même s’il faut veiller à ne pas réduire la question des arts à
l’école à cette seule dimension « utilitariste »).
- Enfin, l’enjeu est stratégique car l’action culturelle, particulièrement en milieu scolaire, semble
prendre de plus en plus d’importance aux yeux des partenaires institutionnels du secteur culturel
(même si les moyens ne suivent pas toujours les discours comme nous aurons l’occasion de le
constater). Pour ne pas être (encore plus) marginalisés, les acteurs musiques actuelles ont donc
tout intérêt à développer des actions en la matière et à être partie prenante des débats qui
peuvent avoir lieu avec les pouvoirs publics sur cette question, afin de pouvoir réellement
participer à la construction des cadres et dispositifs.
Il paraît donc particulièrement important que le RIF et les réseaux départementaux s’emparent
de cette question en impulsant, accompagnant, valorisant et défendant les initiatives des acteurs
5
A ce sujet, consulter le dernier rapport de l’Observatoire de la musique sur la diversité musicale dans le paysage
radiophonique, téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-
publics/074000405/index.shtml. On peut notamment y constater que, en 2006, 2,7% des oeuvres musicales
diffusées en radio ont représenté 76,1% des diffusions...
6
Voir les différentes « Enquêtes sur les pratiques culturelles des français » réalisées par le ministère de la Culture
depuis 1973.
7
« Le fonctionnement des dispositifs de l'action artistique et culturelle », enquête réalisée par la Direction de
l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Education nationale, Juillet 2006.
4
de terrain. Car celles-ci existent : l’état des lieux réalisé dans le cadre de cette étude démontre
globalement une réelle prise de conscience de tous ces enjeux par les structures du RIF8. Celles-
ci sont ainsi nombreuses à investir (ou essayer d’investir) ce champ d’action malgré des
difficultés souvent criantes en termes de moyens humains et financiers, et plus généralement,
malgré un certain manque de reconnaissance des pouvoirs publics.
8
Pour des raisons de commodité, nous emploierons cette expression pour désigner l’ensemble des structures
adhérentes aux différents réseaux départementaux membres du RIF.
9
Le cas particulier de Paris ne sera pas vraiment étudié, le RIF n’y ayant pas d’adhérent pour le moment.
5
Présentation du R.I.F. et de l’opération Peace & Lobe
Créé en 2001, le RIF est une association fédérative régionale ayant pour but de structurer
durablement le secteur des musiques actuelles / amplifiées en Ile-de-France, et d’en favoriser le
développement.
Cette confédération réunit six réseaux départementaux et deux associations départementales
représentant plus d’une centaine d’acteurs musiques actuelles / amplifiées en Ile-de-France : le
Pince-Oreilles (Seine-et-Marne), le CRY pour la musique (Yvelines), Rezonne (Essonne), le
Réseau 92 (Hauts-de-Seine), MAAD 93 et Chroma (Seine St Denis), le réseau Musique 94 (Val de
Marne), le Combo 95 (Val d’Oise).
Au sein du RIF, les réseaux précités entendent développer un espace régional privilégié de
concertation et de réflexion afin de :
- valoriser et harmoniser les initiatives conduites par ses membres dans les différents
départements,
- être un observatoire permanent des lieux et des pratiques, amateurs et professionnelles,
- amener les collectivités territoriales et les services de l’Etat à mettre en œuvre une politique
répondant aux attentes des musiciens, des publics de l’Ile-de-France,
- être un outil de recommandations et de préconisations dans une optique d’aménagement du
territoire,
- agir dans le domaine de la formation professionnelle et de la consolidation des nouveaux
emplois,
- encourager à la constitution de réseaux similaires dans les départements franciliens non
pourvus,
- organiser des échanges artistiques interdépartementaux.
Pour mener à bien ces missions, le RIF est notamment soutenu par :
- le Conseil Régional d’Ile-de-France,
- la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales,
- la Direction Régionale des Affaires Culturelles,
- la SACEM,
- la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports.
6
LE PINCE OREILLES (77)
C/o Espace Pierre Curie - Rue Pierre Curie - 77550 Moissy-Cramayel
Tel : 01 64 13 95 67 / Mail : pinceoreilles@free.fr
LE RESEAU 92
C/o Conservatoire H. Dutilleux - Place J. Hunebelle - 92140 Clamart
Tel : 01 47 36 78 23 / Mail : contact@reseau92.com
REZONNE (91)
12 rue Louis Armand - 91220 Brétigny sur Orge
Tel : 01 60 85 49 89 / Mail : contact@rezonne.org
MAAD 93
C/o Cités Musiques / Métafort - 4 avenue de la Division Leclerc - 93300 Aubervilliers
Tél : 01 43 11 25 02 / Mail : maad93@free.fr
LE RESEAU MUSIQUES 94
C/o Musiques Jeunes 94
Domaine départemental Chérioux – 4 route de Fontainebleau - 94407 Vitry sur Seine
Tel : 01 45 60 57 67 / Mail : coord.mj94@wanadoo.fr
CHROMA / ZEBROCK (93)
31 bd. Gambetta - 93130 Noisy-le-Sec
Tél : 01 55 89 00 60 / Mail : info@zebrock.net
7
Ecole municipale de Beynes munic enseig
musique
Café de la Plage Maurepas munic diff / répét / form
Universailles Musiques Versailles asso diff / répét
Service Culturel Montigny-le-Bretonneux munic diff / répét / form
LE RESEAU 92 15
L’Espace Icare Issy-les-Moulineaux asso diff / form
La salle Daniel Féry Nanterre asso diff / form / enreg
La Bassecour/ Musique Pour Nanterre asso diff / répét / form
Tous
SUM Sèvres asso diff / répét
L'Avant Scène Rueil Malmaison asso diff / répét / enreg / form
Musiques Tangentes Chaville et Malakoff asso diff / répét / form / enreg
Le Tamanoir Gennevilliers asso diff / répét / form / enreg
ECLA Saint Cloud asso diff / form
La Chaufferie Bagneux munic répét / form / enreg
Conservatoire H. Dutilleux Clamart munic diff / répét / form / enreg
L'Entrepont Issy les Moulineaux asso diff / répét / form / enreg
La Rotonde Chatenay Malabry asso répét / enreg / form
BB Mix Boulogne Billancourt munic préfig
La Caisse Claire / MJC de Sceaux assso diff / répét / form / enreg
Sceaux
Le Caf' Muz Colombes asso diff / répét / form / enreg
LE PINCE OREILLES 18
8
Les Studios de l'Usine Cergy-Pontoise munic diff / répét
Le Nautilus Jouy le Moutier munic diff / répét / enreg
Le Forum Vauréal munic diff / répét
La Luciole - MJC d'Herblay Herblay asso diff / répét
La Cave Dimière Argenteuil munic diff / répét / enreg
La Cour des Miracles Pierrelaye asso diff
Influx / Messages Sensitifs Cergy asso diff
Le Hangar 95 Pontoise SARL répét / enreg
La Ruche Cergy asso diff / actions culturelles
Espace Germinal Fosses asso diff
REZONNE 17
Service Culturel Fleury-Mérogis munic diff / répét / résid / enreg
Association Saskwash Etampes asso diff / manag / label /
form
Association Zones d'Arts Palaiseau asso diff / conseils
Le Plan Ris Orangis asso diff / résid
MJC Jacques Tati Orsay asso diff / form
Association Trashi Trasho Saclay asso diff / manag
MJC Boby Lapointe Villebon/Yvette asso diff / répét / form / enreg
Centre Culturel Paul Bailliart Massy asso diff / résid
Le Rack'Am Brétigny/Orge munic diff / résid
MJC Gérard Blotnikas Chilly Mazarin asso diff / répét / form
MJC Théâtre des 3 Vallées Palaiseau asso diff / résid
MJC Cyrano Gif/Yvette asso diff / résid
DLF Studio Draveil asso répét / manag / label /
form / enreg
Local'Zique Saulx-les-Chartreux asso diff / répét / conseils
Le Radazik Ulis munic diff / résid
Radio Mille Pattes Saulx-les-Chartreux asso radio
Association Art & Action La Norville asso diff / conseils
RESEAU MUSIQUES 94 9
MPT Gérard Philippe Villejuif asso diff / form
Espace Culturel G. Philippe Fontenay sous Bois munic diff / répét / form
MJC Louise Michel Fresnes asso diff / répét / form
Le Forum Boissy-Saint-Léger munic diff / projet de studios
Bâtiment Cœur de Ville Vincennes munic diff / form / projet de
studios
Espace Langevin Choisy-le-Roi munic diff / répét / form
CMA Youri Gagarine Champigny-sur-Marne munic diff / répét / form
Espace Dispan de Floran L'Haÿ-les-Roses munic diff / form
EDIM Cachan asso diff / form
MAAD 93 14
Argo’notes Montreuil asso diff / form
Café Culturel Saint-Denis asso diff
Canal 93 Bobigny EPIC diff / répét / form / enreg
Le Cap Aulnay-sous-Bois munic diff / répét / form / enreg
Le Deux Pièces Cuisine Le Blanc Mesnil munic diff / répét / form / enreg
L’OMJA Aubervilliers munic diff / répét / form
9
La Pêche Montreuil asso diff / répét / form / enreg
Pôle Musical d’Orgemont Epinay sur Seine munic diff / répét / form
Le Triton Les Lilas asso diff / répét / enreg
CECB Le Bourget asso diff / répét / form / enreg
Association Villes des Aubervilliers asso diff / actions culturelles
Musiques du Monde
Scène Jean-Roger Tremblay-en-France asso diff
Caussimon - L'Odéon
Sous-Marin 34 Saint-Ouen asso diff / répét / form / enreg
Direction du développement Bagnolet munic diff / répét / enreg
culturel de Bagnolet
Peace & Lobe est un spectacle éducatif traitant des risques auditifs. Il est produit et diffusé par le
RIF et est destiné à un public adolescent (13-19 ans), essentiellement via des représentations
organisées en lien avec les établissements scolaires.
Créé en 199810 et lauréat du « Décibel d’Or »11 en 2000, Peace & Lobe a déjà été diffusé près de
250 fois pour un public estimé à environ 25 000 élèves de collèges et lycées franciliens. Il est
soutenu par plusieurs partenaires institutionnels ce qui permet au RIF de le proposer aux
structures souhaitant l’accueillir à un coût peu élevé.
Au-delà d’une simple sortie au spectacle, Peace & Lobe est un dispositif complet proposant aux
professeurs un suivi pédagogique dans le temps afin d’obtenir un meilleur impact auprès des
élèves. Le dispositif Peace & Lobe peut se décomposer en 3 phases :
Phase 2 : Le spectacle
Le spectacle s’adresse à des élèves de la quatrième à la terminale, scolarisés dans
l’enseignement général, technologique et professionnel. Il dure 1h30 et se déroule, sur le temps
scolaire (les mardis et jeudis uniquement), dans une salle de concerts adaptée aux musiques
amplifiées.
10
Le spectacle a été créé pour la première fois en 1998 par le Florida (Agen) et le Confort Moderne (Poitiers) ; la
version francilienne a été mise en place en 2001.
11
Remis par le Conseil National du Bruit (organe consultatif placé auprès du ministre de l’Ecologie et du
développement durable), il récompense « une initiative particulièrement réussie constituant une action exemplaire
en matière de lutte contre le bruit ».
10
Il est conduit en situation scénique par un groupe constitué de 4 musiciens et d’un sonorisateur.
Il alterne des moments d’interprétation musicale, de projection vidéo, d’exposés et d’échanges
avec le public. Il se décompose en 4 parties :
- accueil des élèves et de leurs encadrants, présentation des intervenants et du déroulement du
spectacle.
- première partie - l’histoire des musiques amplifiées au travers de 3 paramètres : les évolutions
technologiques des moyens d’écoute et de production de la musique ; le rôle des volumes
sonores dans l’histoire des courants musicaux ; la filiation et les relations entre les différents
courants musicaux.
- deuxième partie - la description du son et des différents éléments de la chaîne de l’électro-
amplification sonore.
- troisième partie - la physiologie de l’oreille : présentation de l’appareil auditif, de ses limites, et
des différents traumatismes sonores liés à une surexposition.
- quatrième partie - la prévention des risques auditifs : présentation des traumatismes sonores,
les signaux d’alarmes, les comportements à adopter face à un traumatisme sonore, les moyens
de protection qui existent.
- conclusion : réponses aux questions des élèves à la fin du spectacle ; remise d’un CD
compilation12 et d’une paire de bouchons en mousse à chaque participant.
L’opération Peace & Lobe s’inscrit dans un travail global du RIF autour des risques auditifs et de
la gestion sonore, au niveau régional et au niveau national : réalisation d’affiches et de tracts
préventifs pour les lieux de diffusion et de répétition, mise à disposition gratuite de bouchons en
mousse, information sur les protections auditives adaptées à la pratique musicale, information
sur le cadre législatif (décret de décembre 1998), formation des salariés des lieux musicaux sur
ce sujet…
12
Ce CD propose des morceaux de 20 artistes différents qui illustrent les courants "majeurs" de l’histoire des
musiques amplifiées. Le livret du CD présente les artistes en question ainsi que les courants dans lesquels on peut
les classer. Les traumatismes sonores et les messages de prévention sont aussi exposés dans ce livret afin de
rappeler les objectifs de prévention du dispositif.
11
Partie I : Décryptage de l’organisation institutionnelle et contexte francilien
1.1. Définition
La terminologie employée par l’Etat pour caractériser la présence des arts à l’école a mis du
temps à se stabiliser.
L’expression « éducation artistique et culturelle », apparue pour la première fois dans un décret
de 1986, s’est imposée mais elle ne fait pas l’unanimité, notamment au sein de l’Education
Nationale, où certains dénoncent l’amalgame qu’elle induirait entre les disciplines artistiques
enseignées en classe et les activités artistiques complémentaires qui peuvent être proposées aux
élèves.
En 2003, une circulaire interministérielle13 proposait ainsi d’adopter l’expression « enseignements
artistiques et action culturelle » précisant que cela permettrait de « marquer clairement la
hiérarchie et la corrélation entre ce qui est central, fondateur et propre à l’éducation nationale :
les enseignements et ce qui vient les compléter : l’action culturelle ».
Pourtant dès 2005, une autre circulaire14 est venue officialiser de nouveau la formule « éducation
artistique et culturelle » comme dénomination englobant l’ensemble des processus et dispositifs
par lesquels la formation de l’élève s’effectue.
Ces hésitations sémantiques ne sont pas anecdotiques ; elles renvoient en réalité à une tension
permanente au sein de l’Education Nationale entre ce qui est de la responsabilité du système
éducatif (les enseignements, l’apprentissage des savoirs) et ce qui est parfois considéré comme
hors champ de l’Education Nationale et donc plutôt de la responsabilité des structures culturelles
(l’action culturelle, la formation de la sensibilité). Ce « conflit » entre enseignements
fondamentaux et ouverture vers le monde extérieur, entre rationalité et sensibilité, est très
ancien comme nous aurons l’occasion de le développer dans l’historique, mais il semble que
même aujourd’hui la cohabitation de ces deux volets de l’éducation artistique ne soit pas encore
totalement acceptée par tous les acteurs, et notamment par une frange quelque peu
conservatrice au sein de l’Education Nationale.
Une autre problématique posée par l’expression « éducation artistique et culturelle » est la
confusion entre le temps scolaire et le hors-temps scolaire. La dénomination retenue doit-elle
s’entendre au sens large ou bien se limite-t-elle exclusivement au temps passé au sein de
l’établissement scolaire ? Là encore, ce n’est pas juste une question de détail car beaucoup
d’acteurs militent pour une vision globale de l’éducation artistique, qui prenne en compte la
totalité du temps de vie de l’enfant et du jeune adulte, et qui ne soit pas pensée dans une
relation quasi-exclusive avec l’Education Nationale, comme c’est encore largement le cas
actuellement malgré le rattachement en 2002 de la Direction de la Jeunesse au sein du ministère
de l’Education Nationale.
Néanmoins, l’expression « éducation artistique et culturelle » s’est aujourd’hui imposée. Elle est
définie dans les différents textes y faisant référence par la coexistence et l’interaction de trois
pôles :
- une pratique artistique qui met en jeu le corps et la sensibilité,
- une approche culturelle réunissant les savoirs sur les œuvres du patrimoine et la découverte de
la création contemporaine,
- des techniques et des méthodes à maîtriser.
13
La circulaire n° 2003-173 du 22 octobre 2003, signée des ministres Luc Ferry et Xavier Darcos.
14
La circulaire relative aux Orientations sur la politique d’éducation artistique et culturelle des ministères de
l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et de la culture et de la communication.
12
De notre point de vue, au-delà des « querelles » internes à l’Education Nationale, l’expression
« éducation artistique et culturelle » présente surtout l’inconvénient commun à quasiment toutes
les appellations imposées par l’institution, à savoir le risque de se confondre avec les dispositifs
initiés et encadrés par l’Etat et de se limiter à ceux-ci, laissant en l’occurrence dans l’ombre tout
un pan de l’action culturelle à l’école.
Par conséquent, même si l’expression éducation artistique est aujourd’hui très largement
répandue, y compris au sein du milieu culturel, nous préférerons dans la suite de ce rapport ne
l’utiliser que pour évoquer les dispositifs gérés par les deux ministères de l’Education Nationale et
de la Culture (classes à PAC, ateliers artistiques, etc.).
1.2. Historique
Retracer l’historique de la prise en considération de la place des arts à l’école nous paraît
essentiel car :
- les positions des acteurs actuels, qu’ils soient favorables ou non à l’ouverture des
établissements aux pratiques artistiques, découlent de logiques qui se sont construites
progressivement au fil du temps, particulièrement depuis le 19ème siècle ; la retranscription de
l’évolution des débats sur cette question permet donc de mieux comprendre pourquoi, au-delà
des contraintes budgétaires, la place des arts au sein de l’Education Nationale reste limitée et
fragile.
- on entend souvent dire que dans l’Education Nationale « rien ne disparaît, tout s’accumule » et
force est de constater que cette maxime se vérifie assez régulièrement en matière d’éducation
artistique et culturelle. ; il semble donc important de resituer la période et le contexte
(notamment politique) dans lesquels sont apparus les différents acteurs et dispositifs encore
d’actualité afin de mieux comprendre les conditions dans lesquelles ils se trouvent aujourd’hui.
De la Révolution à la IIIème République, on assiste à une constante selon André Roux : celle
« d’une éducation pour la nation et non par la nation »15.
C’est la conception utilitariste de l’école : elle doit avant tout former les futurs citoyens, leur
apprendre la vie telle qu’elle est, afin d’établir l’ordre et la cohésion sociale. L’art, qui entraîne un
détachement de soi, un regard extérieur, est soupçonné d’entraver la naissance du citoyen.
Cette conception rationaliste de l’école, couplée à l’idée que l’art doit rester dans le domaine de la
sphère privée, explique que pendant très longtemps la question de la présence des disciplines
artistiques à l’école a été quasi-ignorée.
Si Jules Ferry a largement contribué à cet état de fait, il faut toutefois souligner que c’est sous
son ministère de l’Instruction Publique qu’ont été introduits en 1879 le dessin et la musique dans
les programmes officiels de l’école primaire même si la place qui leur était accordée était minime.
Alors que le Front Populaire avait commencé à bouger un peu les lignes avec la création d’un
grand ministère de la Vie Culturelle accordant une place primordiale au lien entre l’Education
Nationale et l’éducation populaire dans une optique de démocratisation culturelle, l’ouverture de
l’école aux disciplines artistiques va connaître un coup d’arrêt en 1959 avec la nomination
d’André Malraux au ministère des Affaires Culturelles.
15
In « L’éducation artistique : une ambition impossible », DEA de Science de l’Education (cité par « Les Cahiers
d’Education et Devenir » n°8 – Décembre 2006).
13
Autrefois rassemblées dans un seul ministère, le ministère de l’Instruction et des Belles Lettres,
l’Education nationale et la Culture sont scindées en deux ministères distincts avec la création de
ce ministère des Affaires culturelles.
La mission essentielle de celui-ci consistant à « rendre accessibles les œuvres capitales de
l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de français », on pouvait
légitimement s’attendre à ce que l’éducation artistique y joue un rôle prépondérant. Pourtant, la
question des arts à l’école ne constituera jamais un des axes majeurs de la politique de Malraux,
bien au contraire, celui-ci considérant que l’art ne peut s’imposer à l’individu que grâce à une
confrontation directe avec les oeuvres, et non par le biais d’un apprentissage. Malraux va par
conséquent tout faire pour s’affranchir de la tutelle du ministère de l’Education Nationale,
provoquant une fracture entre les mondes de l’Education et de la Culture (mais aussi de
l’éducation populaire dont Malraux se méfiait énormément).
Suite à cette scission, le rapprochement entre les deux ministères va s’avérer très laborieux.
Il va dans un premier temps prendre la forme d’une commission mixte interministérielle créée en
1964 à l’initiative du compositeur Marcel Landowski. Nommé directeur de la Musique en 1966,
celui-ci va mettre en place le « Plan de dix ans pour l’organisation des structures musicales
françaises » qui va notamment se traduire par des mesures en direction du public
scolaire comme l’instauration des classes à horaire aménagé ou la création des conseillers
pédagogiques en éducation musicale (en 1975).
De son côté, le ministère de l’Education Nationale met en place en 1969 le « tiers temps
pédagogique » à l’école élémentaire16 (un tiers du temps scolaire doit être consacré aux
disciplines d’éveil et d’éducation physique) puis, en 1973, le « 10% pédagogique » dans le
secondaire17 (10 % de l’horaire scolaire peut être consacré à des activités éducatives choisies
librement par les enseignants).
En 1975, le ministère de l’Education nationale met en place une Mission d’action culturelle en
milieu scolaire. Cette mission, qui fonctionnera jusqu’en 1986, est chargée d’assurer la liaison
entre l’Education nationale et les partenaires concernés par l’action culturelle. Dotée de moyens
financiers, elle constitue avec les enseignants volontaires un « laboratoire d’idées et de projets »
qui aidera au développement de nombreuses actions de terrain.
Les Projets d’activités éducatives et culturelles (PACTE) sont lancés dans le second degré en
1979. Succédant aux « 10% pédagogique », ils sont construits autour d’un thème directeur et
ouverts aux intervenants extérieurs expérimentant des méthodes pédagogiques différentes.
Les PACTE sont à leur tour remplacés en 1981 par les Projets d’action éducative (PAE) qui seront
étendus en 1984 aux écoles primaires. Les PAE, qui concernent tous les domaines artistiques et
culturels, vont connaître un succès important et favoriser l’ouverture des établissements scolaires
aux partenaires culturels extérieurs.
A partir de 1982 le doublement des crédits du ministère de la Culture permet d’assurer un certain
nombre d’actions conjointes des deux ministères concernés. La Direction du développement
culturel (DDC), nouvellement créée, est à l’origine de l’accord ministère de la Culture-ministère
de l’Education nationale de 1983 qui marque le début du partenariat entre les deux ministères et
la mise en place progressive de toute une série d’initiatives conjointes dont notamment :
- la création des classes culturelles18 (concernant à l’origine uniquement le patrimoine),
- le lancement en 1983 des 200 premiers ateliers d’arts plastiques en collège, qui s’ouvriront à
partir de 1987 à de multiples domaines et deviendront les « ateliers de pratiques artistiques »19,
- la mise en place de programmes conjoints de formation d’enseignants et la création des CFMI20
pour garantir la qualité des intervenants à l’école.
16
Ecole élémentaire : du CP au CM2 – plus de précisions sur l’organisation de la scolarité en annexe.
17
Second degré : du collège au lycée.
18
Cf p 29.
19
Cf p 28.
14
En 1986 le ministère de l’Education nationale crée la Mission de réflexion et de proposition sur les
enseignements artistiques. Le travail de cette mission, présidée à nouveau par Marcel Landowski,
aboutit à la promulgation de la loi 88-20 du 6 janvier 1988. Cette loi d’intentions générales
s’appuie sur les réalisations expérimentées sur le terrain depuis une dizaine d’années pour définir
les grandes lignes d’une politique de développement des enseignements artistiques :
- la loi institue les enseignements artistiques comme « une composante indispensable de la
formation générale »,
- elle assure à tous les jeunes, à l’école et au collège, une éducation artistique en arts plastiques
et éducation musicale, ainsi qu’à d’autres disciplines de manière optionnelle,
- elle valide le principe d’action culturelle en milieu scolaire et, pour ce faire, le recours aux
professionnels de la culture.
Depuis vingt ans, un seul décret d’application, celui qui concerne les intervenants extérieurs, a
été publié, ce qui amène certains observateurs à affirmer que cette loi n’a jamais réellement été
appliquée.
Après la réélection de François Mitterrand, le partenariat entre les deux ministères s’intensifie et
donnera lieu à toute une série d’initiatives et notamment :
- le lancement par le Centre national de la cinématographie de l’opération « Collège au cinéma »,
avec le concours financier des départements,
- la création de programmes de sensibilisation dans le domaine de la danse (« Danse à l’école»)
et du théâtre (« L’art d’être spectateur »),
- le développement de « services éducatifs » dans les institutions culturelles, avec la mise à
disposition de personnels de l’Education nationale.
Au lendemain des élections législatives de mars 1993, les deux ministères retrouvent leur
indépendance lors de la formation du nouveau gouvernement dirigé par Edouard Balladur mais
n’en continuent pas moins leur collaboration avec la signature d’un protocole interministériel
(Education nationale, Culture et Francophonie, Enseignement supérieur et Recherche, Jeunesse
et Sports) relatif aux enseignements artistiques.
En mars 2000, Jack Lang, redevenu ministre de l’Education nationale, recrée une « Mission de
l’éducation artistique et de l’action culturelle », la précédente ayant été dissoute en juillet 1997.
Dans la foulée, avec Catherine Tasca, nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, ils
annoncent le lancement d’un programme ambitieux doté de moyens sans précédent dans
l’histoire de ces administrations : c’est le fameux « Plan de 5 ans pour les arts et la culture à
l’école ».
20
Centre de formation des musiciens intervenants – Cf p 24.
15
Pour introduire au sein des classes des projets artistiques se déroulant sur une année scolaire et
assurer la généralisation des pratiques artistiques, la solution retenue sera la classe à projet
artistique et culturel (classe à PAC)21 mesure phare du Plan de cinq ans.
Pour l’application territoriale du Plan, Jack Lang décide de s’appuyer sur le réseau du Centre
national de documentation pédagogique (CNDP) réparti sur l’ensemble du territoire, coordonnant
une trentaine de centres régionaux et une centaine de centres départementaux. Le CNDP
deviendra en 2002 le Service pour la culture, les éditions et les ressources pour l’Education
nationale (SCEREN)22 et se verra donc confier une mission d’animation culturelle.
Par ailleurs, des Pôles Nationaux de ressources (PNR) sont créés pour favoriser le développement
de certaines thématiques (dont les musiques actuelles concernées par deux PNR23) par une
activité d’édition/documentation et de formation des enseignants et acteurs culturels.
Dans ce Plan, les musiques actuelles étaient censées bénéficier d’une attention particulière, les
ministres souhaitant « les voir intégrer les établissements scolaires au même titre que les autres
genres musicaux et les autres arts ».
Elles faisaient ainsi l’objet d’un volet spécifique articulé autour de 3 objectifs :
- réduire les écarts esthétiques entre enseignants et élèves en ce qui concerne l'enseignement
obligatoire,
- favoriser, dans le cadre des classes à PAC, la collaboration entre les établissements scolaires et
les artistes les plus contemporains ainsi que les centres de ressources de proximité,
- favoriser l'utilisation par les enseignants des outils de l'informatique musicale.
Pour accompagner les enseignants dans cette évolution, le Plan prévoyait de leur fournir chaque
année des outils afin de les tenir au courant de l’actualité musicale et des réalités du secteur
professionnel musiques actuelles. Il mentionnait également la création de comités de pilotage
spécifiques.
Autant de déclarations d’intention qui n’ont que très peu abouti à des réalisations concrètes.
Citons toutefois l’action des deux PNR musiques actuelles (avec notamment les programmes
« Les Enfants de la zique » et « Chroniques lycéennes ») ou encore la co-organisation par la
Mission de l’éducation artistique et de l’action culturelle et la Fédurok des « Rencontres de
Mâcon », séminaire de travail et de réflexion réunissant professionnels des musiques actuelles et
personnels de l’Education Nationale24.
21
Cf p 27.
22
Cf p 21.
23
Le PNR « musiques actuelles » de l’Académie d’Amiens et le PNR « chanson francophone» de l’Académie de
Poitiers ; les réalisations de ces deux pôles sont présentées respectivement p 92 et 93 ; Les PNR ont été remplacés
récemment par les PREAC (cf p 22).
24
Les actes de ce séminaire sont téléchargeables sur le site internet d’Opale, à l’adresse suivante :
http://www.culture-proximite.org/article.php3?id_article=59
16
Le plan précise que les services déconcentrés de l'État doivent mettre en place des partenariats
avec les collectivités territoriales. Chaque région et chaque académie sont censées bénéficier d'un
groupe de pilotage en matière d'éducation artistique et culturelle réunissant, à l'initiative des
recteurs et des directeurs régionaux des affaires culturelles, tous les partenaires concernés. Un
Haut conseil de l'éducation artistique et culturelle25, investi d'une triple mission d'analyse
prospective, de proposition et d'évaluation, a par ailleurs été institué pour assister les ministres
dans la définition et la mise en oeuvre des programmes d'action.
- Mieux former les responsables de l'éducation artistique et culturelle et notamment les
enseignants avec des accords de coopération entre les Directions régionales des affaires
culturelles (DRAC) et les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) sur les
dominantes « arts et culture ».
- Mobiliser les établissements culturels
Selon ce plan de relance, l'attribution de subventions de fonctionnement aux établissements
culturels devrait désormais être subordonnée à la production d'une action éducative.
Le renforcement des missions d'action éducative des structures culturelles doit également se
traduire par « une aide des DRAC à la création d'emplois de professionnels de la médiation
culturelle dans les services éducatifs et services des publics des institutions culturelles, ainsi qu’à
l'augmentation du volume des crédits consacrés au financement des interventions dans le champ
éducatif. La mise en place de services des publics communs à plusieurs structures culturelles
peut également, dans les agglomérations, les communautés de communes ou les bassins de
formation, aider à mettre en relation ces structures avec les établissements scolaires ».
- Favoriser l’action culturelle en milieu universitaire
Le plan de relance précise que les DRAC soutiendront les structures culturelles engagées dans la
collaboration avec les universités, pour développer les pratiques artistiques et culturelles des
étudiants, associer des artistes et des professionnels de la culture à leur parcours universitaire ou
encore encourager des projets de recherche et de création associant enseignants-chercheurs et
artistes ou professionnels de la culture.
Contrairement à ce que son appellation pouvait laisser imaginer, ce plan de relance ne s’est pas
accompagné d’une augmentation des crédits consacrés à l’éducation artistique par les ministères
de la Culture et de l’Education nationale (crédits pourtant sérieusement amputés suite au
changement de majorité de 2002).
Cela explique certainement en partie que les orientations choisies par le plan de relance aient
connu peu de réalisations concrètes : les conventions entre les DRAC et les collectivités sur ce
sujet n’ont que très peu progressé, les comités de pilotages académiques et départementaux
sont loin de s’être généralisés et la place consacrée aux disciplines artistiques dans la formation
des enseignants (notamment pour le premier degré) restent du domaine de l’accessoire.
Ce relatif statu quo engendré par un plan dit de « relance » constitue peut-être une des raisons
qui ont poussé les deux ministres concernés à organiser en janvier 2007 un séminaire de
mobilisation des cadres de l’éducation nationale et des directeurs régionaux des affaires
culturelles.
La campagne pour les élections présidentielles de 2007 n’a pas dérogé à la règle qui fait de
l’éducation artistique un sujet a priori consensuel : dans la très modeste place accordée à la
culture dans cette campagne, la question des arts à l’école s’est taillée une part de choix. De
Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal en passant par François Bayrou (pour ne citer que les trois
principaux candidats), la quasi-totalité des interventions sur la question ont placé l’éducation
artistique au rang de priorité (sans toutefois rentrer dans le détail et proposer des mesures
concrètes).
25
Cf p 21.
17
Pourtant, au-delà du consensus un peu mou sur l’importance des arts à l’école, certaines
différences apparaissaient à la lecture des discours, interviews, communiqués des différents
candidats.
A cet égard, l’analyse des réponses apportées par ces derniers au questionnaire du FPEA26 est
assez éloquente. Là où Ségolène Royal et François Bayrou se déclaraient, avec plus ou moins de
conviction, enclins à réactiver le Plan Lang-Tasca, les réponses de Nicolas Sarkozy semblaient
plus ambiguës. Il annonçait notamment que les « familles [pourront] choisir d’envoyer leurs
enfants dans un établissement scolaire proposant un mi-temps culturel », proposition assez
éloignée de l’idée de démocratisation culturelle par la généralisation de l’éducation artistique. Son
insistance à voir dans l’enseignement de l’histoire de l’art le remède miracle et sa critique répétée
du relativisme culturel pouvaient également laisser les observateurs (et particulièrement ceux
concernés par le secteur musiques actuelles) quelque peu dubitatifs et inquiets.
Pourtant, depuis son élection, Nicolas Sarkozy l’a répété à de multiples reprises : l’éducation
artistique et culturelle est bien une cause prioritaire à ses yeux. Il l’a d’ailleurs très officiellement
notifié aux deux ministres concernés – Christine Albanel pour la Culture et Xavier Darcos pour
l’Education Nationale – dans leurs lettres de mission respectives, déclarant notamment à la
ministre de la Culture : « [La démocratisation culturelle] a globalement échoué parce qu’elle ne
s’est appuyée ni sur l’école, ni sur les médias […] Nous souhaitons qu’avec le ministre de
l’Education Nationale, vous fassiez de l’éducation artistique et culturelle une priorité de votre
action en faisant tomber pour cela la barrière qui s’est progressivement dressée entre le monde
éducatif et le monde de la culture du fait de la séparation des deux ministères. »
A l’occasion de leurs différents discours, les deux ministres sont même parfois allés plus loin,
annonçant par exemple l’objectif de « passer très vite à la généralisation de l’éducation artistique
et culturelle, [d’]en faire un droit pour tous » (Christine Albanel lors de la conférence de presse
de la Fête de la musique le 14 juin 2007).
Christine Albanel et Xavier Darcos ont d’ailleurs confié à Eric Gross27 une mission d'étude et de
propositions « pour assurer la généralisation de l'éducation artistique et culturelle »28.
Au-delà de ces belles déclarations d’intention (qui ont déjà le mérite d’exister même s’il faut
garder à l’esprit que depuis trente ans les grands discours ont été légion sans forcément se
traduire concrètement sur le terrain), il est difficile au moment de la rédaction de ce rapport
d’avoir une idée précise des mesures que les deux ministres vont mettre en place pour tenir ces
« promesses ».
A la lumière de leurs premières interventions publiques, on peut toutefois distinguer quelques
grandes tendances :
- l’instauration d’un enseignement obligatoire de l’histoire de l’art, souvent évoquée par Nicolas
Sarkozy durant la campagne présidentielle, semble bien au programme du ministère de
l’Education Nationale.
- en matière musicale, les établissements d’enseignement spécialisé semblent être le principal
vecteur choisi pour développer les pratiques artistiques à l’école ; l’augmentation du nombre de
classes à horaires aménagés musiques29 (CHAM) a notamment été évoquée par les deux
ministres.
- un des objectifs semble également de poursuivre l’effort du Plan de Relance de 2005 en matière
de partenariat entre les établissements scolaires et le secteur culturel, avec le souhait formulé
par Xavier Darcos que « d’ici cinq ans, tous les établissements scolaires aient noué un partenariat
suivi avec une institution culturelle » (remarquons que le terme d’institution pose question :
l’effort portera-t-il essentiellement sur les établissements publics gérés par le ministère de la
Culture ?).
26
Forum Permanent pour l’Education Artistique - cf p 61.
27
Inspecteur général de l’Education Nationale et ancien conseiller pour la Culture à Matignon de juin 2005 à avril
2007.
28
Le rapport d’Eric Gross, paru après la rédaction de notre étude, est téléchargeable à l’adresse suivante :
http://media.education.gouv.fr/file/2007/63/7/rapport-Gross-arts-et-culture_21637.pdf
29
Cf p 27.
18
- enfin, la question du renforcement de la formation des enseignants et des intervenants a
également été évoquée par les deux ministres.
Nous nous garderons bien entendu de juger ici une politique avant même qu’elle n’ait été
réellement dévoilée.
Tout juste pouvons-nous nous permettre d’afficher un certain scepticisme car, si l’éducation
artistique est donc une priorité affichée par le nouveau gouvernement, les pistes avancées par les
deux ministres ne sont pas forcément des plus encourageantes pour le secteur musiques
actuelles : histoire de l’art et des grandes œuvres de l’esprit, renforcement du rôle des
établissements d’enseignement spécialisé, augmentation des CHAM, mobilisation des grandes
institution culturelles…le schéma qui semble se dessiner paraît assez « classique », voire
conservateur.
----------------------------------------------------------------
Signalons tout d’abord que le cabinet du nouveau ministre, Xavier Darcos, comporte une
conseillère technique à l’éducation artistique et culturelle, Tifenn Martinot-Lagarde.
Au sein de l’administration centrale, si plusieurs directions sont donc parties prenantes de la mise
en œuvre de la politique d’éducation artistique, c’est essentiellement la Direction des
Enseignements Scolaires (DESCO) qui est concernée, avec notamment le Bureau du contenu des
enseignements (à la Sous-direction des écoles, des collèges et des lycées généraux et
technologiques) et le bureau des actions éducatives culturelles et sportives (au sein de la sous-
direction de l’orientation, de l’adaptation scolaire et des actions éducatives). Ce dernier participe
à la définition et à la coordination de la politique nationale et attribue les aides auxquelles
peuvent prétendre les « associations qui prolongent l’action de l’enseignement public »30.
La séparation de ces deux bureaux est critiquée par nombre d’observateurs qui considèrent que,
étant donnée la spécificité du sujet, il serait plus pertinent de créer un bureau spécifique qui
serait en charge des enseignements artistiques aussi bien que des dispositifs transversaux et
complémentaires31.
30
Pour obtenir ce « label », il faut effectuer une demande d’agrément auprès des services du Rectorat concerné.
31
C’était notamment l’une des recommandations du rapport interministériel « L’éducation aux arts et à la culture »
publié en 2003.
19
A l’Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN), un groupe spécifique – le Groupe des
enseignements artistiques – gère les corps d’inspection territoriaux, observe, évalue, contrôle et
participe à de nombreux groupes et commissions de travail. En ce qui concerne la musique, deux
inspecteurs sont actuellement en place : Vincent Maestracci (également Doyen de ce groupe) et
Jacques Taddei.
Il faut souligner que Vincent Maestracci semble particulièrement sensible à l’ouverture de l’école
aux courants musicaux « actuels » et qu’il est d’ailleurs à l’origine de la présence d’œuvres de
Jimmy Hendrix au programme du baccalauréat musique 2006 et 2007, considérant que « une
œuvre comme Purple Haze d’Hendrix appartient à notre patrimoine, par sa qualité mais aussi par
ce qu’elle dit de son époque » et que, face au flot musical dans lequel sont plongés les élèves « il
est important que nous développions leur esprit critique et qu’ils puissent disposer des outils pour
éclairer leur écoute ; les professeurs, eux aussi, y gagnent »32.
La politique décidée et impulsée par l’administration centrale est ensuite mise en œuvre sur le
territoire par les Rectorats (échelon académique) et les inspections académiques (échelon
départemental) comme nous aurons l’occasion de l’illustrer lors du décryptage du contexte
francilien.
En matière budgétaire, il est délicat de déterminer quelle part du budget global du ministère de
l’Education nationale est réellement dévolue à l’éducation artistique et culturelle. La difficulté
tient principalement au fait que cet axe ne dépend pas d’un bureau unique au sein du ministère,
et qu’il n’y pas de synthèse effectuée concernant l’ensemble des crédits alloués.
De plus, contrairement au ministère de la Culture, celui de l’Education Nationale n’a pas prévu
dans le cadre de la LOLF33 de programme ni d’action spécifique à l’éducation artistique et
culturelle, celle-ci étant envisagée de façon transversale aux différents programmes.
Si l’on schématise, alors que le ministère de l’Education nationale a sous sa coupe les
établissements scolaires et donc la responsabilité des enseignements, le ministère de la Culture,
lui, doit réguler l’offre culturelle et son implication dans les politiques d’éducation artistique et
culturelle.
Il joue donc le rôle d’expert en validant la qualité et la pertinence des interventions en milieu
scolaire des acteurs culturels mais il a surtout à sa charge la mobilisation de ces derniers. Pour
cela, n’ayant sous sa tutelle qu’un petit nombre d’établissements publics, le ministère se doit de
développer des stratégies partenariales avec les collectivités territoriales et « subordonner
l’attribution de subventions de fonctionnement aux acteurs culturels à la production d’une action
éducative »34, cette politique étant mise en œuvre par les services déconcentrés du ministère,
c’est à dire les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC).
32
Extraits d’une interview de Vincent Maestracci pour le quotidien Le Monde (édition du 19 avril 2007).
33
Loi organique relative aux lois de finances du premier août 2001.
34
Plan de relance des arts et de la culture à l’école (2005).
20
L’administration centrale définit donc la politique générale et coordonne son application par les
DRAC mais elle est également amenée à subventionner certains acteurs de l’éducation
artistique : associations nationales, acteurs culturels à l’université, PREAC35, organismes de
formation…
En 2006, plus de 4 millions d’euros ont ainsi été engagés directement par l’administration
centrale pour des aides ou pour le pilotage d’actions nationales (et notamment le programme
« Ecoles, collèges et lycéens au cinéma » qui mobilise plus d’un million d’euros).
On remarquera que, en 2005, seuls trois organismes oeuvrant spécifiquement sur le champ
musical ont été subventionnés par les services centraux du ministère de la Culture36 : Les
Jeunesses Musicales de France37 (760 000 euros) et Enfance et musique (130 000 euros) au titre
des associations nationales d’éducation artistique ; le CFMI38 de Lyon (38 250 euros) au titre des
PNR.
Mais la majeure partie des crédits consacrés par le ministère de la culture à l’éducation artistique
sont des crédits déconcentrés puisque près de 28 millions d’euros sont destinés à l’action des
DRAC en la matière.
Celles-ci, en plus des subventions accordées aux structures culturelles participent, en liaison avec
les Rectorats, au financement des dispositifs interministériels de l’éducation artistique tels que les
classes à PAC ou les ateliers artistiques (nous aurons l’occasion de revenir sur le fonctionnement
des DRAC sur cette question lors de la présentation du contexte francilien).
♦ Le réseau Scérén
Placé sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale, le réseau SCEREN (Service pour la
culture, les éditions et les ressources pour l’Education nationale) s'articule autour du Centre
national de documentation pédagogique (CNDP) qui pilote 31 centres régionaux (CRDP), eux-
mêmes chargés d'animer les centres départementaux (CDDP).
Ce réseau a vocation à répondre aux besoins des acteurs et des usagers du système éducatif, en
proposant un accueil, en offrant de la documentation, des éditions, des animations pédagogiques
et de l’expertise en ingénierie éducative.
Le plan de cinq ans pour les arts à l’école de 200039, a fait du CNDP un acteur central de la
politique d’éducation artistique. En plus de sa mission première d’édition et de documentation, le
CNDP s’est également emparé d’autres sujets tels que l’animation pédagogique ou encore la
formation continue, ce qui ajoute un peu plus à la confusion et n’est pas toujours vu d’un très
bon œil par les services des Rectorats.
Le CNDP/Sceren est donc doté d’un département Arts et Culture, comprenant un service Musique,
dirigé par Henri De Rohan et dont les principales missions sont les suivantes :
- Edition / documentation
Affirmer que les musiques actuelles sont peu représentées au sein du catalogue d’ouvrages et de
vidéos du Scéren est un euphémisme. En dehors des réalisations des deux PNR musiques
actuelles, on citera la parution annuelle de « Fête de la musique », livre-cd de chansons (de
tendance plutôt « patrimoniale ») distribué gratuitement aux enseignants des écoles et des
collèges40.
35
Pôles régionaux d’éducation artistique et culturelle, qui ont succédé aux PNR – cf page suivante.
36
Source : « Bilan de la mise en œuvre du plan de relance de l’éducation artistique et culturelle en 2005 –
DRAC/Administration centrale », réalisé par le Département de l’éducation, des formations, des enseignements et
des métiers.
37
Cf p 60.
38
Centre de formation des musiciens intervenants – cf page 24.
39
Cf p 15.
40
Ce dispositif doit « fusionner » prochainement avec le livre-cd « Les Enfants de la zique », développé par les
Francofolies de la Rochelle en lien avec le CRDP de Poitiers.
21
Si les responsables du département « Arts et culture » du Scéren m’ont confirmé que les
musiques actuelles n’étaient clairement pas une priorité à court et moyen terme, deux collections
actuelles pourraient toutefois donner lieu à une collaboration avec le secteur musiques actuelles :
la collection « Ecoute d’une œuvre » (sur l’éducation à l’écoute) et une nouvelle collection
explorant les liens entre les courants musicaux et d’autres disciplines artistiques.
Dans l’optique d’une production d’outils et de documents ressources, le Scéren devrait
théoriquement être le partenaire privilégié du RIF mais celui-ci et les structures qu’il représente
rencontreront peut-être un écho plus favorable auprès des CDDP qui, s’ils font partie du réseau
Scéren, peuvent dans les faits s’affranchir quelque peu des directives nationales du CNDP grâce à
une certaine autonomie financière (due au fait qu’ils sont en général financés également par les
Conseils généraux). Leurs moyens semblent néanmoins de plus en plus limités.
Définis par une circulaire interministérielle d’avril 2007, les PREAC succèdent aux Pôles Nationaux
de Ressources (PNR).
Ces PREAC pourront, soit prendre la suite des anciens PNR dans un cadre rénové, soit être créés
en fonction de nouveaux besoins identifiés. Ils ont pour vocation de fournir des ressources et des
outils pour le développement de l’éducation artistique et culturelle, dans toutes ses dimensions et
sur tous les domaines concernés.
Ils accompagnent ce développement selon deux axes principaux :
- la structuration, l’édition et la diffusion des ressources pédagogiques, documentaires ou
didactiques,
- l’organisation d’actions de formation répondant aux besoins exprimés par les différents
partenaires.
Placés sous la responsabilité du Recteur et du Directeur régional des affaires culturelles et, le cas
échéant, des responsables des collectivités territoriales, ils sont en grande partie financés par le
CNDP.
Ils doivent associer au minimum trois partenaires : une structure culturelle, un Institut de
formation des maîtres (IUFM) et un Centre régional de documentation pédagogique (CRDP).
41
www.cndp.fr – rubrique « Education artistique et culturelle »
42
Cf p 30.
22
Les PREAC sont constitués autour d’une thématique forte (arts visuels, design, danse, musique,
théâtre, patrimoines et architecture, littérature, etc.).
Ils peuvent se voir confier une responsabilité nationale, soit de façon ponctuelle en tant
qu’opérateur privilégié d’une action spécifique d’accompagnement de la politique éducative, soit
de façon plus pérenne au regard de leur expertise dans un domaine particulier.
Il semble toutefois que l’une des caractéristiques de cette réforme réside dans la diminution du
potentiel de rayonnement national qui caractérisait les PNR. Les PREAC semblent plutôt destinés
à jouer un rôle de proximité.
On peut dès lors s’interroger sur la poursuite, à terme, de certaines opérations nationales
menées jusqu’à maintenant par des PNR (et notamment « Les Chroniques lycéennes », opération
développée par le PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens43).
Institué par le décret n°2005-1289 du 17 octobre 2005, le HCEAC remplace le Haut Comité des
enseignements artistiques, créé en 1988 et qui ne s’était réuni que quatre fois. Celui-ci étant
jugé trop lourd dans son fonctionnement, et ne prenant en compte que partiellement le champ
couvert par la notion d'éducation artistique et culturelle, les ministères concernés ont décidé :
- d’élargir ses compétences puisque des « enseignements artistiques » nous sommes passés à
« l'éducation artistique et culturelle »,
- de réviser sa composition, en diminuant en particulier le nombre de membres, dans un souci
d’efficacité,
- de faire évoluer sa mission vers un rôle de conseil chargé d’une tâche de réflexion, de
proposition et de communication/valorisation.
Il comprend dix-neuf membres, nommés pour une période de trois ans, dont quatre
représentants de l’Etat, trois représentants des collectivités territoriales et douze personnalités
qualifiées, son vice-président étant le compositeur et violoniste de jazz Didier Lockwood.
La lettre de mission du 19 octobre 2005, cosignée par les deux ministres concernés, fixe quatre
principales orientations au HCEAC :
1) Prendre appui sur les états des lieux auxquels procèdent régulièrement les deux
administrations pour proposer des initiatives et des orientations nouvelles.
2) Examiner les conditions de mise en œuvre d’une véritable politique éducative territoriale pour
les arts et la culture, impliquant tous les acteurs concernés : Etat, collectivités territoriales,
monde associatif, artistes et professionnels.
3) Considérer la qualité de la vie culturelle des étudiants des Grandes écoles, des Universités et
des établissements d’enseignement supérieurs dépendant du Ministère de la Culture. Il s’agit
également d’étudier la place que peut occuper l'éducation artistique et culturelle dans la
formation initiale et continue des enseignants du premier et du second degré ainsi que des cadres
de l'Education nationale. Une réflexion doit par ailleurs être engagée sur la formation des artistes
et des professionnels de la culture aux démarches pédagogiques.
4) Apprécier l’importance croissante de nouveaux vecteurs culturels et leur rôle dans l’édification
des valeurs et de l’imaginaire privilégiés par la jeunesse.
43
Voir présentation p 92.
23
Pour répondre à ses missions, le Haut Conseil se réunit une fois par mois en séance plénière sur
un thème relatif à l’actualité de l’éducation artistique et culturelle. Ces séances sont ouvertes par
une ou plusieurs auditions de personnalités qui peuvent influer sur la place de l’éducation
artistique, le Haut Conseil se définissant comme « un forum permanent entre la société civile
éclairée et l’Etat ».
Il doit remettre chaque année au Gouvernement un rapport, constitué par une synthèse de ses
auditions, un état des lieux et une série de propositions.
Son premier rapport44, rendu public le 28 mars 2007, comporte notamment les propositions
suivantes :
- En matière de formation, généraliser dans les IUFM45 les parrainages d’artistes et les modules
de sensibilisation aux partenariats avec les institutions culturelles/collectivités territoriales et
mettre en place une politique régulière de formation initiale et continue des personnels
d’encadrement et de direction de l’Education Nationale.
- Développer un observatoire des « bonnes pratiques » : identifier, grâce aux comités régionaux
de pilotage, les meilleures initiatives en matière d’éducation artistique, mettre en place un label
de reconnaissance et récompenser les lauréats par un prix remis par le Premier Ministre.
- Identifier et réserver dans chaque école et établissement des espaces dédiés aux arts et à la
culture utilisables en temps scolaire et hors temps scolaire.
- Organiser un séminaire national annuel sur le partenariat qui concernerait tous les acteurs
associés dans la promotion des arts et de la culture à l’école et hors l’école.
Le DUMI est délivré après deux années de formation (environ 1500 heures) par des centres de
formation de musiciens intervenant (CFMI). Créés sous double tutelle (Education nationale et
Culture) par la circulaire du 25 juin 1984 et confirmés par la loi de 1988 sur les enseignements
artistiques, ils sont implantés dans neuf universités (dont l’Université d’Orsay en Ile-de-France).
Ces centres recrutent sur tests dans un vivier de personnes ayant le baccalauréat (ou
équivalent), une solide formation musicale de base et deux années d’études (musicales ou
autres) ou deux années de pratique professionnelle.
La formation dispensée lors de la préparation du DUMI peut différer sensiblement d’un CFMI à
l’autre. De manière générale, les CFMI sont ouverts la musique contemporaine, mais assez peu
sur les musiques dites « actuelles » (à l’exception des musiques traditionnelles et du Jazz).
Ceci dit, la formation insiste sur les pratiques collectives et l’interactivité dans l’enseignement de
la musique, rejoignant ainsi certaines « valeurs » pédagogiques défendues par le secteur
musiques actuelles.
L’ouverture musicale des CFMI tient également au recrutement puisque la plupart des Centres
acceptent de plus en plus de musiciens non diplômés et aux parcours artistiques parfois peu
« classiques » (même si cette souplesse dans le recrutement est apparemment l’objet d’une lutte
permanente avec le ministère de la Culture).
On estime qu’il y a aujourd’hui près de 4000 musiciens intervenants en milieu scolaire en France,
dont environ 1800 Dumistes.
44
Téléchargeable à l’adresse suivante :
www.education.arts.culture.fr/images/documents/Rapport_annuel_2006_HCEAC.pdf
45
Instituts Universitaires de Formation des Maîtres.
24
Ils interviennent essentiellement auprès des écoles (même s’ils peuvent être amenés à toucher
d’autres publics), où ils assument deux missions selon un référentiel de compétences défini par le
Conseil des CFMI : une mission éducative et une mission de développement culturel, en faisant
notamment le lien avec les autres acteurs présents sur le territoire46.
Ils sont le plus souvent employés par les communes et rattachés aux établissements
d’enseignement spécialisé dont celles-ci ont la tutelle ; théoriquement, ils peuvent toutefois être
employés par une association (ou rattachée à celle-ci).
Malgré les retours a priori très positifs des enseignants travaillant en collaboration avec des
Dumistes ou assimilés, ceux-ci ne sont pas toujours très bien perçus au sein de l’Education
Nationale, où certains cadres demeurent sceptiques – pour ne pas dire hostiles – à l’idée de faire
intervenir en classe et sur le temps de l’enseignement des personnes extérieures au giron de
l’Education Nationale.
Il est ainsi avéré que certaines inspections académiques tendent à limiter l’intervention des
Dumistes, en terme de volume horaire et de publics concernés (école maternelle exclue
systématiquement, cycle 3 privilégié47), sous prétexte d’éviter la multiplication des intervenants
dans les classes.
Dans son état actuel, l’éducation artistique et culturelle encadrée par les ministères de
l’Education nationale et de la Culture résulte de l’articulation entre trois composantes :
– les enseignements artistiques proprement dits ; obligatoires, optionnels, facultatifs, ils sont
cadrés par des programmes officiels, disposent d’horaires précis et sont sanctionnés par des
examens donnant lieu à attribution de diplômes.
– les dispositifs transversaux ; ils comprennent les classes à projet artistique et culturel (classes
à PAC) à tous les niveaux de la section scolaire, les itinéraires de découverte (IDD) en collège, les
projets personnels à caractère professionnel (PPCP) en lycée professionnel, les travaux
personnels encadrés (TPE) en lycée général et technologique, etc.
– les activités complémentaires ; elles comprennent les ateliers artistiques dans une douzaine de
domaines, les chorales et les ensembles instrumentaux, les classes culturelles (patrimoine par
exemple), les opérations liées à l’architecture, à la poésie, au cinéma (École et cinéma, Collège
au cinéma, Lycéen et cinéma), etc.
On peut ajouter à cet ensemble un nouveau dispositif qui peut éventuellement concerner le
secteur culturel : l’option “Découverte professionnelle” en classe de troisième. Prenant la forme
d’un module de trois heures hebdomadaires, elle vise à faire découvrir aux élèves un large panel
de métiers et d’activités professionnelles ainsi que les possibilités de formation qui y sont
associées. En contact étroit avec l’univers des métiers étudiés, la démarche doit s’appuyer sur
des activités combinant l’acquisition des connaissances et le développement des compétences
visées : recherche d’informations, analyse de documents, situations pratiques et actives…
Les enseignements artistiques, arts plastiques (ou visuels) et éducation musicale, concernent
tous les élèves lors de la scolarité obligatoire (école primaire et collège). En revanche, les
dispositifs transversaux et surtout les activités complémentaires, non obligatoires, ne touchent
qu’une part relativement réduite du public scolaire.
De manière générale, il faut souligner une certaine tendance à l’accumulation des dispositifs,
chaque nouveau programme ministériel semblant vouloir laisser sa « trace » sans forcément
prendre en compte l’existant. Cela contribue à une certaine confusion, d’autant que de
46
A titre d’exemple, voir la présentation de la collaboration entre les Dumistes de la ville de Massy et le Centre
culturel Paul Bailliart p 82.
47
Cycle 3 : du CE2 au CM2 - plus de précisions sur l’organisation de la scolarité en annexe.
25
nombreuses collectivités territoriales développent parallèlement leurs propres programmes
d’éducation artistique (nous le constaterons lors de la partie consacrée au contexte francilien).
De plus, les crédits « éducation artistique » des ministères de la Culture et de l’Education
nationale ne suivent pas l’inflation des dispositifs et ceux-ci sont donc de plus en plus difficiles à
financer pour les établissements scolaires.
L’éducation musicale est centrée sur le chant choral et le développement de l’écoute. Une dizaine
de chants sont étudiés chaque année. Un document d’application des programmes donne la liste
des oeuvres de référence « afin de favoriser la constitution d’un patrimoine culturel commun.
Cette liste est composée d’une centaine d’oeuvres choisies parmi les catégories suivantes » :
- contes et récits musicaux ;
- musiques du monde ;
- musiques savantes à dominante européenne ;
- musiques électroacoustiques et électroniques ;
- jazz ;
- musiques de films.
De nombreux courants musiques actuelles ne sont donc pas représentés au sein de cette liste
d’œuvres de référence, même si un petit paragraphe de ce document précise que « ces
références n'invalident pas la place à faire à l'écoute de musiques amplifiées enregistrées ».
Au collège, de la sixième à la troisième, tous les élèves bénéficient d’une heure d’arts plastiques
et d’une heure d’éducation musicale dans leur emploi du temps, dispensées par un corps
d’enseignants spécialisés.
Poursuivant la formation proposée à l’école, l’enseignement musical hebdomadaire doit permettre
de « développer la sensibilité esthétique des élèves, d’affiner leur capacité d’expression artistique
et de leur donner des repères culturels ».
Pratiques vocales et instrumentales, écoute (découverte, analyse, comparaison), création
(recherches vocales et instrumentales, travaux assistés par informatique) doivent en être les
supports privilégiés.
L’approche d’une pratique instrumentale se fait en utilisant la flûte à bec et les percussions.
48
Cf p 24.
26
A partir du lycée, exception faite des lycées professionnels, les disciplines artistiques procèdent
d’un choix de l’élève.
Pour tous les élèves des séries générales et technologiques, un enseignement facultatif de 3
heures hebdomadaires enrichit le tronc commun de la série d’origine : l’option « arts » (qui
propose les disciplines suivantes : arts plastiques, cinéma et audiovisuel, danse, histoire des arts,
musique, théâtre). Parmi les élèves de la voie générale et technologique, 7 à 8% choisissent de
suivre cet enseignement. A noter que la présence d’un partenaire artistique, engagé dans un
véritable processus de création, et reconnu par la DRAC, est obligatoire pour les options cinéma,
audiovisuel, danse et théâtre mais pas pour la musique et les arts plastiques.
Dans les séries littéraires, il est proposé les mêmes disciplines en enseignements de
détermination (seconde) et de spécialité (première et terminale). Ces disciplines sont enseignées
à raison de 5 heures par semaine et sont créditées d’un coefficient 6 au baccalauréat (option
« lourde »).
Dans les lycées professionnels en CAP, BEP et baccalauréat professionnel un enseignement
général est obligatoire en arts appliqués et cultures artistiques (CAP), en éducation esthétique
(BEP) et éducation artistique et arts appliqués (bac professionnel).
Des options, arts du son, arts visuels, patrimoines ou spectacle vivant y sont aussi proposées à
raison de deux heures hebdomadaires.
Par ailleurs, il existe une série technologique « Technique de la musique et de la danse » (TMD),
qui est proposée en partenariat avec un conservatoire et qui concerne les élèves instrumentistes
ou danseurs qui envisagent une carrière de musicien ou de danseur professionnel. Dans cette
série, en ce qui concerne le volet musical, 9 à 10 heures hebdomadaires se partagent entre
technique, interprétation, histoire et analyse de la musique, techniques du son et musique
d’ensemble.
Après le baccalauréat, la musique et plus généralement le champ des arts et de la culture sont
souvent proposés sous forme d’options, dans les classes préparatoires aux grandes écoles ou au
sein de la voie universitaire (avec en particulier toutes les filières de médiation culturelle).
La voie professionnelle non universitaire peut également concerner la musique et les arts du
spectacle. Citons notamment le diplôme de métier d’art (DMA, niveau IV) « régie lumières et
son » ou le brevet de technicien supérieur (BTS, niveau III) « audiovisuel » (image, son,
administration et production de spectacles…), les écoles préparant à ces diplômes pouvant
constituer des partenaires assez naturels pour les structures musiques actuelles.
Enfin, il faut savoir que, dans certaines écoles (à partir du CE1) et certains collèges, un
enseignement musical renforcé est proposé aux enfants qui manifestent une motivation
particulière pour la musique, via des classes dites « à horaires aménagés musique »
(CHAM).
Ces classes sont à dominante instrumentale ou vocale et reposent sur un partenariat entre un
établissement spécialisé d’enseignement de la musique et un établissement scolaire.
Après le collège, les élèves qui souhaitent continuer à mener de front le lycée et le conservatoire
et qui envisagent de placer la musique au coeur de leur future activité professionnelle, peuvent
s’inscrire dans la série “Techniques de la musique et de la danse” de la voie technologique.
49
Dans l’optique de futurs partenariats, la liste des lycées franciliens proposant ces différents types d’enseignement
musical est proposée en annexe.
27
♦ Les classes à projet artistique et culturelle (classes à PAC)
Les classes à projet artistique et culturel sont construites autour de trois principes d’action :
- établir des passerelles entre un domaine artistique et culturel et d’autres domaines de
connaissance,
- associer des enseignants et des artistes/acteurs culturels dans une approche commune,
- donner lieu, dans la mesure du possible, à une restitution (qui peut prendre des formes très
diverses).
Les classes à PAC sont inscrites dans le temps scolaire, concernent une classe entière et ne sont
pas assimilables aux activités facultatives. Leur thème est laissé à l’initiative de l’enseignant
porteur du projet, sous contrôle du chef d’établissement, mais il doit être en partie déterminé par
l’environnement et le projet culturel de l’établissement dans lequel les classes à PAC doivent être
inscrites50.
Le projet se déroule sur tout ou partie de l’année avec une équipe constituée d'un ou plusieurs
enseignants dont le travail en classe est complété par des interventions d’artistes et/ou d’acteurs
culturels, de préférence sélectionnés parmi les ressources naturelles de proximité. Ces
interventions sont comprises entre 8 et 15 heures sur l’année.
Les classes à PAC ont été mises en place dans le cadre du plan de cinq ans proposé par Catherine
Tasca et Jack Lang en décembre 200051. Elles concernaient initialement l’école primaire et les
lycées professionnels, et de façon expérimentale, les collèges et lycées d’enseignement général
et technologique mais elles ont connu un succès important dans le secondaire, notamment au
collège.
Dispositif phare du plan de cinq ans, elles ont été mises à mal par les réductions budgétaires lors
de l’alternance politique de 2002. Même s’il est de plus en plus difficile pour les établissements
scolaires d’obtenir des crédits pour les financer, elles restent toutefois d’actualité et sont toujours
citées dans les discours et circulaires du ministère de l’Education Nationale.
Elles sont théoriquement financées par des subventions accordées aux établissements scolaires
par les cellules culturelles des Rectorats (pour les collèges et lycées) et des Inspections
académiques (pour les établissements du premier degré). Il faut toutefois préciser que la
situation évolue actuellement vers des subventions globales accordées aux établissements
scolaires, sans transiter par ces cellules culturelles52.
Dans tous les cas, un financement complémentaire des collectivités territoriales ou des structures
culturelles partenaires est bien souvent nécessaire.
Sous la terminologie ateliers artistiques (AA), on regroupe désormais les anciens ateliers de
pratiques artistiques des collèges (APA) et ateliers d’expression artistique des lycées (AEA). Ils
existent dans douze domaines (dont la musique) et sont construits autour d’un projet annuel
élaboré par une équipe d’enseignants, de partenaires extérieurs et d’élèves. Ce projet est lui
même inscrit dans le projet d’établissement. Les ateliers sont destinés aux élèves volontaires,
hors temps scolaire (souvent le mercredi après-midi). Ils proposent une offre modulable de 72
heures par année, soit deux heures par semaine.
Un artiste ou un professionnel culturel, en équipe avec un enseignant, fait découvrir un domaine
de la création à un groupe d’élèves. L’artiste doit faire partager aux élèves les étapes de la
création artistique contemporaine. Il ne s’agit pas pour eux de réaliser une œuvre mais
d’approcher concrètement le processus de la création.
L’atelier est ouvert pour la durée d’une année scolaire. Il est renouvelable après évaluation.
50
La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 oblige désormais les établissements
scolaires à intégrer une dimension artistique et culturelle au sein de leur projet d’établissement.
51
Cf Historique.
52
Plus de précisions p 37.
28
Le coût des ateliers artistiques est pris en charge par les Rectorats et les DRAC (ces dernières
étant également censées « valider » les intervenants extérieurs).
Les classes culturelles, mises en place en 1985 pour le patrimoine puis progressivement étendues
aux autres disciplines, appliquent aux domaines artistiques et culturels les principes de la
pédagogie active mis en oeuvre dans les classes de découverte : la classe se déplace avec son
enseignant pendant une semaine pour travailler avec une structure culturelle. Elles doivent
constituer l’événement fédérateur d’un projet conduit tout au long de l’année.
Ce dispositif concerne principalement les écoles élémentaires. Il est théoriquement subventionné
à part égale par les DRAC et les Inspections académiques mais de plus en plus de classes voient
le jour grâce au financement des collectivités, des parents ou des coopératives scolaires.
Les TPE sont obligatoires en classe de première et sont évalués au baccalauréat sous forme
d'épreuve anticipée.
En lien avec les programmes, ils offrent aux élèves l'occasion de développer des capacités
d'autonomie et d'initiative dans la conduite de leur travail en vue d'aboutir à une réalisation
concrète.
Sur un sujet dont ils ont délimité les contours en accord avec leurs professeurs, les élèves
élaborent en groupe, une production individuelle ou collective à partir de ressources
documentaires variées.
Au cours des différentes étapes de la recherche et de la production du TPE, les enseignants
suivent les élèves dans leur progression, et vérifient la pertinence des informations sélectionnées
par rapport au sujet choisi.
Les TPE doivent croiser au moins deux disciplines.
Mis en place en 2002, les IDD concernent les classes de 5ème et de 4ème.
Temps d'enseignement obligatoire, les IDD visent à « une meilleure appropriation des
programmes en favorisant une implication plus grande des élèves grâce aux choix qui leur sont
proposés, et au développement de stratégies pédagogiques plus efficaces comme l'apprentissage
de l'autonomie ».
Obligatoirement ancrés sur les programmes, les IDD ont vocation à mobiliser deux disciplines de
référence, auxquelles une autre peut éventuellement être associée en vue d’apporter une
contribution à la réalisation du projet.
Il s’agit de faire travailler les élèves sur un projet lié à l’une des quatre thématiques proposées :
- la nature et le corps humain,
- les arts et les humanités,
- les langues et les civilisations,
- la création et les techniques.
Deux heures hebdomadaires doivent y être consacrées.
29
d’un objet commun. Il est proposé conjointement par la DAAC53 du rectorat et une structure
culturelle, en liaison avec la Cellule culturelle de l’Inspection académique. Le lien fédérateur du
projet peut être de nature territoriale ou thématique.
Un projet interétablissements, tout en laissant à chaque classe son originalité propre, répond aux
caractéristiques communes suivantes :
- Il s’adresse à des classes entières et se déroule majoritairement sur le temps scolaire.
- Il amène les élèves à sortir : la fréquentation du lieu culturel partenaire (et éventuellement
d’autres lieux associés), le plus souvent hors temps scolaire, est une partie constitutive du projet.
- Il est conçu conjointement par les services de l’éducation nationale et la structure partenaire,
qui élaborent un cahier des charges précisant le cadre général du projet.
- L’unité du projet repose sur : le partenariat des différentes classes avec un même
établissement culturel ; l’adhésion des équipes au même cahier des charges ; l’existence
d’événements fédérateurs tels que : réunions de lancement et réunions de bilan rassemblant
enseignants et intervenants ; temps de formation pour le groupe des enseignants et/ou des
intervenants engagés dans le projet ; manifestation réunissant en fin de parcours les travaux des
différentes classes (exposition, enregistrement, publication, performance…).
Les interventions artistiques sont financées grâce à une subvention du Rectorat concerné.
En Ile-de-France, ce type de dispositif est privilégié par le Rectorat de Créteil. Etant donné leur
vocation fédératrice, les projets interétablissements pourraient constituer un cadre adapté à une
éventuelle future action du RIF ou des réseaux départementaux.
Les chartes de développement du chant choral ne sont pas à proprement parler un dispositif mais
un cadre permettant la coordination des ressources locales et la coordination des moyens.
Mises en place en 2001, elles ont vocation à permettre d’avancer vers une généralisation de la
pratique vocale et chorale de l’enfant dès le premier degré.
En Ile-de-France, des chartes de développement du champ choral sont actives dans les
départements des Yvelines, du Val d’Oise, de l’Essonne, du Val de Marne et de Seine-Saint-Denis.
53
Délégation académique à l’action culturelle – cf p 37.
30
Le champ des musiques actuelles est a priori très peu concerné par ces chartes même si
certaines d’entres elles peuvent éventuellement faire preuve d’une certaine souplesse et ouvrir
vers des projets liés à la chanson « actuelle ».
Cependant, une circulaire récente54 mentionne l’ouverture possible de ces chartes vers d’autres
disciplines artistiques. Parmi celles-ci, seuls le théâtre, la danse ou le cinéma sont expressément
cités mais il m’a été confirmé par le Département Arts et Culture du CNDP que cette circulaire
pouvait permettre, en théorie, la création de chartes spécifiquement musiques actuelles.
♦ L’accompagnement éducatif
D’une durée indicative de 2 heures, cet accompagnement sera organisé tout au long de l’année
en fin de journée après la classe, quatre jours par semaine.
Il s’agit « d’assurer en toute équité à chaque élève, quel que soit son milieu familial,
l’encadrement de son travail personnel, l’épanouissement par la pratique du sport et l’ouverture
au monde de l’art et de la culture, conditions nécessaires au bon déroulement de sa scolarité. Ce
dispositif contribuera ainsi à l’égalité des chances entre tous les élèves ».
Cet accompagnement est proposé aux élèves volontaires de tous les niveaux d’enseignement,
avec une priorité donnée aux élèves de 6ème. Il doit concerner, sans être limitatif, trois domaines
éducatifs présentés par la circulaire comme « également essentiels à un parcours de réussite » :
- l’aide aux devoirs et aux leçons,
- la pratique sportive,
- la pratique artistique et culturelle.
La circulaire précise également que le concours des collectivités territoriales et des associations
« sera particulièrement recherché, notamment dans tous les cas où leurs interventions,
traditionnellement importantes, constituent un apport très apprécié ».
A court terme, ce dispositif peut constituer une vraie opportunité pour les structures désireuses
de travailler avec les établissements scolaires puisque, s’il a débuté en Septembre 2007 de
manière expérimentale et quelque peu laborieusement, le budget 2008 de l’Education Nationale
lui consacrera pas moins de 140 millions d’euros (reste à voir si les activités culturelles ne
pâtiront pas, comme souvent, de la concurrence du sport).
Un des regrets souvent exprimés au sujet de l’éducation artistique et culturelle tient au fait
qu’elle se concentre dans une relation quasi-exclusive avec l’Education Nationale, ne prenant en
compte que les temps scolaires et périscolaires56.
Pourtant, certains contrats cadres et dispositifs spécifiques, développés le plus souvent avec le
partenariat de la Délégation interministérielle à la ville et apparemment sous-exploités,
permettent d’inclure l’éducation artistique dans une politique globale mettant en cohérence les
différents temps de vie de l'enfant/adolescent.
Cela concerne majoritairement les zones définies par la politique d’éducation prioritaire dont nous
allons rappeler les dernières évolutions57.
54
Circulaire n° 2007-086 du 10 avril 2007.
55
Voir page suivante.
56
Le temps périscolaire représente ce qu’il y a immédiatement avant ou après l'école, c'est à dire : la période
d'accueil avant la classe, le temps de la restauration à l'école, les études ou les activités après la classe, le mercredi
après-midi.
31
♦ L’éducation prioritaire
L’éducation prioritaire concerne les élèves des écoles et collèges (exceptionnellement des lycées)
qui se situent dans des secteurs urbains ou plus rarement ruraux défavorisés.
Les zones d'éducation prioritaire (ZEP), créées en 1981, avaient pour objectif de contribuer à
corriger les inégalités sociales par le renforcement sélectif de l'action éducative dans les milieux
sociaux où le taux d'échec scolaire est le plus élevé. Elles ont connu divers plans de relance —
notamment en 1998 avec la mise en place des réseaux d'éducation prioritaire (REP).
Au regard des conclusions de plusieurs rapports qui préconisaient de revoir la carte des ZEP pour
concentrer les moyens sur les situations les plus difficiles, le ministère de l'Éducation nationale a
présenté en février 2006 un nouveau plan de relance de l'Éducation prioritaire. Ce plan concerne
tous les établissements scolaires « classés ZEP», mais distingue trois niveaux d'action selon le
degré de difficultés scolaires et sociales des élèves accueillis dans ces établissements :
- Le niveau EP1 concerne des écoles et collèges qui accueillent les élèves confrontés aux plus
grandes difficultés scolaires et sociales.
- Le niveau EP2 regroupe les établissements caractérisés par une plus grande mixité sociale que
les EP1, et naturellement destinés à rester dans l'éducation prioritaire.
- Le niveau EP3 concerne des collèges appelés à sortir progressivement de l'éducation prioritaire,
sur un délai de trois ans, si les conditions sont remplies.
Au niveau EP1, 249 réseaux « ambition réussite » se structurent autour des collèges labellisés «
ambition réussite ». Les autres réseaux (niveau EP2 et EP3) sont appelés réseaux de «réussite
scolaire ».
Les réseaux passent avec les autorités académiques des contrats qui se substituent aux contrats
de réussite scolaire : contrats « ambition réussite » pour les réseaux ambition réussite et
contrats « d'objectifs scolaires » pour les réseaux de réussite scolaire.
Le premier objectif assigné aux 249 collèges et 1 600 écoles « ambition réussite » est d'apporter
une aide supplémentaire, significative et personnalisée, aux élèves en difficulté. Cela passe
notamment par le programme de réussite éducative (voir ci-dessous), intégrant des activités
culturelles.
De manière plus générale, les établissements scolaires classés dans ces réseaux sont, en théorie,
prioritaires dans l’attribution par les ministères de l’Education nationale et de la Culture des aides
liées aux dispositifs d’éducation artistique.
Contacts : Il existe des coordonnateurs REP dans chaque circonscription concernée ; contacter les
Inspections académiques pour obtenir leurs coordonnées.
Le PRE, défini par le plan de cohésion sociale de 2005, concerne donc en priorité les enfants et
adolescents scolarisés dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire (ou habitant en
zone urbaine sensible).
57
Pour plus d’informations sur les dispositifs présentés dans cette partie, consulter la très complète base de
données en ligne de l’INJEP qui recense l’ensemble des dispositifs nationaux et organismes publics concernant les
jeunes en France : http://galaxiejeunesse.injep.fr.
58
Voir page suivante.
32
Ce programme vise à donner leur chance aux enfants et aux adolescents ne bénéficiant pas d'un
environnement social, familial et culturel favorable à leur réussite. Il a pour objectif
d'accompagner dès la petite enfance des enfants et des adolescents présentant des signes de
fragilité et des retards scolaires en cherchant à prendre en compte la globalité de leur
environnement.
La loi incite à la mobilisation ou à la création d'une « structure juridique support » dédiée à la
réussite éducative : caisse des écoles aux compétences élargies, groupement d'intérêt public
(GIP), établissement public local d'enseignement (EPLE) ou établissement public local de
coopération éducative (EPLCE) ou toute autre structure juridique adaptée dotée d'une
comptabilité publique. La structure juridique support doit favoriser — sur la base d'un projet
éducatif local — une mise en cohérence de tous les dispositifs concourant à la réussite éducative
qui existent sur le territoire communal ou intercommunal.
Cette politique de soutien personnalisé passe par un accompagnement adapté à chaque situation
familiale, inscrit dans la durée, avec des objectifs de résultats, notamment scolaires : des équipes
pluridisciplinaires de soutien (appelées aussi équipes de réussite éducative — ERE) réunissent,
autour d'un coordonnateur, des professionnels à temps plein, des associations agréées, des
vacataires de différentes spécialités (enseignants, éducateurs, animateurs, travailleurs sociaux,
psychologues, pédopsychiatres, intervenants sportifs et culturels…).
Un soutien financier peut être apporté à des internats de réussite éducative qui peuvent être
labellisés. S'agissant dans la majorité des cas d'établissements existants, le financement porte
sur un soutien direct aux familles et sur la mise en œuvre de projets éducatifs, sportifs et
culturels développés au sein de l'internat hors temps scolaire.
♦ L’école ouverte
Lancée en 1991, cette opération interministérielle consiste à ouvrir les collèges et les lycées
pendant les vacances scolaires, ainsi que des mercredis et samedis durant l'année scolaire, pour
accueillir des enfants et des jeunes de milieux socialement défavorisés, qui ne partent pas ou peu
en vacances.
L'opération s'applique, dans l'ensemble des régions et des académies, en priorité aux
établissements du second degré actuellement classés sur le territoire de l'éducation prioritaire, en
zones urbaines sensibles et en établissements sensibles.
Un programme d'activités à visée éducative, scolaires, culturelles, sportives et de loisirs est
proposé. L'opération vise ainsi à aider les jeunes à modifier leur représentation de l'école et
contribuer à leur réussite scolaire et à leur insertion sociale.
Il faut néanmoins préciser que les activités artistiques semblent globalement peiner à trouver
leur place au sein de ce dispositif, en comparaison avec les activités sportives, largement
majoritaires.
Les dispositifs relais (classes et ateliers) constituent deux modalités temporaires de scolarisation
obligatoire pour des jeunes en voie de marginalisation scolaire et sociale. Les objectifs qui leur
sont assignés — socialisation, remotivation et réinvestissement dans les apprentissages —
doivent permettre au jeune repéré comme « entré dans un processus de rejet de l'institution
scolaire » de reconstruire une image positive de lui-même et d'élaborer un projet de formation.
Un dispositif relais est rattaché administrativement à un établissement scolaire et placé sous la
responsabilité du chef d'établissement. Il accueille des élèves provenant de plusieurs
établissements scolaires, selon une répartition par zone ou par bassin de formation. Le projet
33
pédagogique et éducatif du dispositif relais, actualisé à chaque session, est élaboré en
concertation avec les établissements d'origine des élèves et doit s'insérer dans le projet de
l'établissement de rattachement.
Les classes relais dont la durée d'accueil peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, sans
toutefois excéder une année scolaire, font essentiellement appel à un partenariat relevant de la
Protection judiciaire de la jeunesse.
Les ateliers relais eux ont une durée d'accueil de quatre semaines renouvelables trois fois et ils
font appel à des associations agréées complémentaires de l'enseignement public au niveau
national et académique, ainsi qu'aux fondations reconnues d'utilité publique. Les activités
culturelles peuvent tout à fait s’insérer dans le programme des ateliers relais.
Un groupe académique de pilotage des dispositifs relais réunit les inspecteurs d'académie,
directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale, le correspondant académique
« dispositif relais », des personnels d'inspection et d'orientation, le médecin ou l'assistant social
conseiller technique du recteur, le directeur régional de la Protection judiciaire de la jeunesse
ainsi que, selon leur implication, les partenaires associés : collectivités territoriales, associations.
Quatre types d’actions (concernant l’ensemble des disciplines artistiques et culturelles) étaient
envisagés :
- favoriser l'accès aux équipements culturels par la mise en place de partenariats avec des
associations ou structures locales au plus près des populations ;
- développer des projets favorisant la connaissance de l'histoire et de la mémoire, ainsi que la
diversité culturelle,
- développer des actions d'éducation artistique et culturelle en particulier vis à vis des jeunes
issus des quartiers sensibles
- développer, les interventions des écoles d'architecture dans l'accompagnement des projets
urbains.
La pérennisation de ce programme, impulsé dans l’urgence mais qui était censé s’inscrire dans la
durée, reste assez hypothétique.
34
Le CEL a vocation à fixer l'organisation des activités périscolaires et extrascolaires, et à indiquer
le cadre juridique dans lequel elles s'inscrivent. Le contrat d'une durée de trois ans, passé entre
la commune ou le groupement de communes et l'État, associe les ministères chargés de la
Jeunesse et des sports, de l'Education nationale, de la Ville et de la Culture, et programme les
activités.
Le CEL est l'aboutissement d'un projet éducatif global au niveau local (diagnostic partagé,
définition des objectifs éducatifs, mise en œuvre des actions et évaluation) et doit donc
rechercher une articulation avec les projets d'écoles, d'établissements et des réseaux de
l'éducation, les programmes d'actions des Comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté
(CESC), l'opération École ouverte, et les autres dispositifs contractuels existants (Contrat enfance
et jeunesse, Contrat local d'accompagnement à la scolarité, Ville, vie, vacances, contrat urbain de
cohésion sociale [CUCS]…).
Parmi les champs d'intervention privilégiés par la circulaire de 2000 figurent la musique et le
chant choral.
Depuis le 1er janvier 2007, les « Contrats urbains de cohésion sociale » signés entre l'État et les
communes ont pris la suite des Contrats de ville. Ils concernent les communes dans lesquelles se
trouvent un ou plusieurs territoires en difficulté dont la liste est établie par arrêté du ministre de
l'Emploi, du Logement et de la Cohésion sociale.
Parmi les cinq champs définis par l’Etat comme prioritaires figure « l’action éducative », via
notamment des activités culturelles.
En matière d’éducation artistique, les discours et circulaires de ces dernières années insistent
invariablement sur l’importance de la notion de partenariat et sur l’objectif d’associer les
collectivités territoriales aux politiques interministérielles.
Dans l’optique du mouvement de décentralisation, cet « appel » aux collectivités est logique,
d’autant plus que celles-ci ont la tutelle de nombreuses structures culturelles. De plus, les
ministères de l’Education Nationale et de la Culture affichent l’éducation artistique et culturelle
comme une priorité sans toutefois lui consacrer d’augmentation budgétaire ; ils sont donc dans
l’obligation de trouver des partenaires pour co-financer les programmes existants.
Mais cet objectif partenarial affiché est aussi une forme de réponse à l’une des critiques les plus
récurrentes concernant la politique d’éducation artistique et culturelle menée par l’Etat : le fait
35
qu’elle ne tienne pas suffisamment compte des initiatives développées par les services des
collectivités territoriales alors même que celles-ci en sont devenues les principaux financeurs.
Depuis le milieu des années 1980, les lois de décentralisation ont en effet conféré aux
collectivités des compétences toujours plus importantes en matière d’éducation et de culture,
comme nous aurons l’occasion de le détailler plus loin.
De nombreuses collectivités s’y sont appuyées pour développer, initier et soutenir des projets en
matière d’éducation artistique. Or ces initiatives n’ont jamais réellement été intégrées aux
différents programmes interministériels.
C’était d’ailleurs pour beaucoup le point faible du Plan Lang/Tasca de 2000 : avoir sous-estimé
l’importance du travail des collectivités dans l’objectif (affiché par le Plan) d’une généralisation de
l’éducation artistique et culturelle. Comme souvent, ce programme a plus considéré les
collectivités comme un « guichet » que comme un véritable partenaire puisqu’il leur a
essentiellement été demandé de compléter les crédits dégagés par l’Etat, notamment pour le
dispositif des classes à PAC. On peut estimer que celui-ci, qui a certes fait ses preuves, a permis
à certaines collectivités de s’emparer d’un sujet qu’elles ne savaient pas trop comment aborder.
Mais on peut aussi penser que, pour participer au financement des classes à PAC, compte tenu du
fait que leurs moyens ne sont pas illimités, de nombreuses collectivités ont été amenées à
réaffecter des budgets auparavant alloués à la mise en place d’autres actions éducatives. Ou
encore que certaines ont préféré ne pas participer au dispositif interministériel pour poursuivre
leur propre politique.
Cette absence de concertation provoque ainsi une certaine confusion puisque, à la profusion de
dispositifs portés par les ministères de l’Education Nationale et de la Culture, se rajoutent ceux
portés par les collectivités territoriales.
Il semble donc important que s’instaure un partenariat réel, qui porte sur l’élaboration même des
dispositifs et qui prenne en compte le rôle primordial joué par les collectivités, une équation
délicate à résoudre pour l’Etat qui doit prendre acte des effets de la décentralisation (et
notamment du fait que les collectivités sont devenues les principaux financeurs de l’éducation
artistique) tout en « conservant la main ». Car sans sa régulation, un risque guette l’éducation
artistique : celui de devenir une cause locale, en proie aux inégalités territoriales.
Nous présenterons dans cette partie, à partir de l’exemple de la région Ile de France,
l’organisation et les modes d’intervention des différents acteurs territoriaux, l’objectif étant de
fournir au RIF et aux structures qu’il représente le maximum d’éléments sur les partenariats et
les soutiens envisageables en matière de projets liés à l’éducation artistique sur le territoire
francilien.
36
Placés sous la responsabilité du secrétaire général d’académie, les services administratifs
académiques constituent ce que l’on appelle le Rectorat. Leur organisation, qui relève de la
compétence du recteur, peut varier d’une académie à l’autre.
La question des arts à l’école y est en règle générale traitée par une Délégation académique à
l’éducation artistique et à l’action culturelle (DAAC).
Celle-ci a pour mission de favoriser la mise en relation des établissements scolaires du second
degré avec des organismes culturels, artistiques et scientifiques.
Elle participe également, en lien avec les IA-IPR59 musique et arts plastiques, à l’intégration de
stages relatifs aux disciplines artistiques et à l’action culturelle dans le Plan académique de
formation dédié aux personnels de l’Education nationale et notamment aux enseignants.
Les DAAC ont surtout en charge la gestion des crédits déconcentrés destinés à financer les
dispositifs de l’éducation artistique dans le second degré (essentiellement les classes à PAC et les
ateliers artistiques) et leur reversement aux établissements scolaires par des subventions
fléchées. Mais cette compétence est progressivement remise en cause par l’application de la LOLF
(loi organique relative aux lois de finances). Entrée en vigueur en 2002, celle-ci a enclenché un
processus de transformation radicale des règles budgétaires et comptables de l'État, en
découpant son budget général en un nombre limité de « missions » (se décomposant en
« programmes » qui eux-mêmes aboutissent à des « actions »), les moyens étant ainsi alloués
en vue d'une action précise alors qu’auparavant, chaque ministère/service recevait une somme
globale. Une des conséquences, pour le sujet qui nous concerne ici, est que les établissements
scolaires sont désormais censés recevoir directement une subvention globale pour faire face à
leurs besoins et actions, notamment en matière d’éducation artistique. A terme, les crédits ne
transiteront donc plus par l’interface de la DAAC et de ses subventions.
Ce mouvement est progressif et nous sommes actuellement dans une situation transitoire où
certains Rectorats, où le Recteur a insisté pour conserver des crédits dédiés à l’éducation
artistique, peuvent poursuivre une véritable politique en la matière tandis que d’autres se sont
retrouvés quasiment privés de moyens.
Ce contraste est particulièrement sensible en Ile-de-France, avec d’un côté le Rectorat de
Versailles qui a pu conserver un budget relativement conséquent (300 000 euros60) et de l’autre
le Rectorat de Créteil qui a vu sa marge de manœuvre se réduire très sensiblement dès l’année
scolaire passée (80 000 euros61).
L’avenir des DAAC est donc assez flou : sans leviers financiers, leur rôle de coordination risque
d’être beaucoup plus difficile à faire valoir.
Au-delà du devenir des cellules culturelles des Rectorats, on peut légitimement être inquiet quant
à la place accordée à l’éducation artistique au sein des établissements scolaires suite à cette
nouvelle donne : les responsables d’établissements, qui ont désormais la charge de répartir
l’enveloppe globale qui leur est accordée, n’auront-ils pas tendance à faire des arbitrages
budgétaires défavorables aux projets d’éducation artistique ? Se pose également le problème de
la poursuite du partenariat avec les collectivités qui, assimilant la progressive dilution du rôle de
régulation des DAAC à un retrait de l’Etat, peuvent rechigner à poursuivre leur collaboration
financière sur les dispositifs d’éducation artistique.
De manière plus optimiste, on peut aussi se ranger au discours officiel de l’Education Nationale et
estimer que cette évolution va permettre d’impliquer de manière plus importante les
responsables d’établissements et d’envisager ainsi des projets artistiques plus « rayonnants » et
impliquant plus d’élèves, comparativement à l’ancien mode de fonctionnement où la plupart des
actions semblaient portées par des professeurs plutôt isolés, se débrouillant souvent eux-mêmes
pour obtenir des financements.
Toujours est-il que les personnels des DAAC restent des interlocuteurs importants pour les
acteurs culturels souhaitant développer un projet d’éducation artistique. Au-delà de leur rôle de
59
Inspecteur d’académie – Inspecteur pédagogique régional – voir page suivante.
60
Source : DAAC de l’Académie de Versailles.
61
Source : DAAC de l’Académie de Créteil.
37
« subventionneur » qu’elles assument donc difficilement depuis l’introduction de la LOLF, ces
structures conservent un potentiel non négligeable pour valoriser, auprès des établissements
scolaires, des projets et des acteurs, et pour faciliter la rencontre entre enseignants et
professionnels du secteur culturel.
En ce qui concerne les deux disciplines artistiques enseignées de manière obligatoire au collège
(musique et arts plastiques), les DAAC doivent « cohabiter » (parfois difficilement) avec les IA-
IPR de ces disciplines qui, bien qu’étant théoriquement sous l'autorité du recteur d'académie,
sont en lien direct avec l'Inspection générale de l'éducation nationale (I.G.E.N.).
Les IA-IPR musique interviennent essentiellement au niveau de l’enseignement avec des missions
d’impulsion, d’inspection et d’évaluation auprès des professeurs d’éducation musicale. Mais il leur
est également confiée une mission d’animation qui peut les amener à promouvoir des actions
culturelles au sein des établissements scolaires (voire à accompagner leur mise en place).
En liaison directe avec les professeurs d’éducation musicale, qu’ils réunissent en général plusieurs
fois par an, les IA-IPR peuvent constituer des relais privilégiés pour le RIF et les réseaux
départementaux dans l’optique de favoriser une meilleure connaissance réciproque entre acteurs
du secteur musiques actuelles et professeurs de musique.
Le Rectorat de Versailles
En ce qui concerne le Plan Académique de formation 2007/2008, un stage relatif aux musiques
actuelles est proposé aux enseignants (quel que soit leur discipline).
Ce stage de trois jours, dont le programme ne précise pas avec quel lieu partenaire il sera
organisé, a pour objectif de « mieux connaître les composantes des musiques actuelles, en
partenariat avec des établissements culturels et des artistes ». Pour cela, il est prévu un « travail
en atelier permettant une confrontation active avec les pratiques d'artistes (musicien, auteur,
compositeur) engagés dans un processus de création ».
Contacts DAAC :
- Délégué académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle
Alain MOGET - 01 39 23 63 70 - alain.moget@ac-versailles.fr
- Responsables Musique, Théâtre, Danse, Arts du cirque et de la rue
Hélène LAJOURNADE - 01 39 23 63 64 - helene.lajournade@ac-versailles.fr
Marianne CALVAYRAC - 01 39 23 63 63 - marianne.calvayrac@ac-versailles.fr
62
La liste de tous les projets soutenus est disponible à l’adresse : www.ac-versailles.fr/arts/dispositifs/AST-AA-
PAC%202006-2007.pdf
38
- IA-IPR musique en charge des départements 78 et 95
Laurent FICHET - laurent.fichet@ac-versailles.fr
Le Rectorat de Créteil
La DAAC a également mis en place, pour chacun des domaines culturels, un groupe de réflexion
et de propositions qui est censé réunir enseignants et partenaires culturels.
Toutfois, le groupe « musique » n’est semble-t-il plus vraiment opérationnel. Il devrait
théoriquement être réactivé prochainement.
Contacts DAAC :
- Déléguée académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle
Brigitte VAUCHER – 01 57 02 66 61 – brigitte.vaucher@ac-creteil.fr
- Conseillère Musique et Danse
Amélie MARTIN – 01 57 02 66 59 - amelie.martin@ac-creteil.fr
63
Cf p 29.
39
♦ Au niveau départemental: les Inspections académiques
Chaque Inspection académique dispose d’une cellule d’action culturelle (ou au moins d’un
référent). Leur influence, ainsi que leurs missions, peuvent toutefois être très variables.
A l’image des Rectorats pour le second degré, les Inspections académiques développent un
système d’appel à projets artistiques et culturels débouchant sur des subventions fléchées aux
établissements scolaires du premier degré, mais les moyens dégagés pour ces projets sont très
variables d’une Inspection académique à l’autre.
Il faut préciser également que ces cellules d’action culturelle ne se cantonnent en général pas au
premier degré et jouent aussi un rôle d’interface entre les acteurs culturels et les collèges/lycées.
D’après le Plan de relance de 2005, les Inspections académiques sont d’ailleurs censées mettre
en place des comités départementaux de pilotage de l’éducation artistique et culturelle réunissant
tous les partenaires concernés. En Ile de France, il semblerait que seule l’Inspection académique
de l’Essonne ait pour l’instant instauré un tel groupe de concertation et de réflexion, sa première
réunion ayant eu lieu en mars 2007 (précisons au passage qu’aucune structure musiques
actuelles n’y a apparemment été associée).
La question artistique (et notamment musicale) est également traitée au sein des circonscriptions
par le biais de Conseillers pédagogiques spécialisés. Créés à la fin des années 1970 pour
soutenir le développement des activités d’éveil artistiques sur le modèle de ce qui existait depuis
quelques années pour l’éducation physique et sportive, ils restent toutefois peu nombreux en
regard du nombre d’enseignants et sont de fait affectés à plusieurs circonscriptions : on
comptabilisait ainsi 233 CPEM (conseillers pédagogiques spécialisés en éducation musicale) en
2006/2007 contre plus de 1000 pour l’EPS.
Les missions de ces conseillers pédagogiques ont essentiellement trait à la formation
(contributions au plan départemental de formation continue, animations pédagogiques en
circonscription, aides et conseils dans la classe et l’école, participation possible à la formation
initiale) et à la coordination des actions et du partenariat (analyse des besoins, inventaire des
ressources, mises en relation des divers acteurs).
Placés sous l’autorité des IA-DSDEN et des IEN, ils sont censés avoir un rôle d’impulsion et
d’incitation, en faisant le lien entre les enseignants et les partenaires culturels.
Enfin, il faut ajouter que, au-delà de trois interventions d’un partenaire extérieur en classe, les
établissements scolaires du premier degré doivent effectuer une demande d’agrément auprès de
l’Inspection Académique.
40
Hélène KACZMAREK - 01 45 17 62 55 – helene.kaczmarek@ac-creteil.fr
64
Cf p 33.
41
L’autre mission essentielle confiée aux DRAC par le Plan de Relance consistait en la mobilisation
des acteurs culturels, censée se concrétiser par « une aide des DRAC à la création d'emplois de
professionnels de la médiation culturelle […] ainsi qu’à l'augmentation du volume des crédits
consacrés au financement des interventions dans le champ éducatif ».
Or, même si les conventions passées par le service Spectacle vivant de la DRAC avec les
structures culturelles intègrent théoriquement toutes une clause d’action culturelle, il semble que
la DRAC Ile-de-France n’ait pas eu les moyens de répondre aux injonctions du Plan de Relance.
Il faut en effet savoir que la DRAC Ile-de-France est actuellement engagée dans un plan de 3 ans
destiné à résorber la dette, ce qui se concrétise par un gel des crédits et quelques coupes
budgétaires (notamment au niveau du SDAT ce qui semble confirmer ce que dénoncent beaucoup
d’observateurs au niveau national, à savoir que l’éducation artistique est devenue une variable
d’ajustement au sein des DRAC).
Au milieu des années 1980, les lois de décentralisation ont transféré des compétences de l’Etat
en matière scolaire vers les collectivités territoriales.
Depuis 1986, les communes assurent, notamment, le fonctionnement des locaux des écoles
maternelles et élémentaires tandis que les départements et les régions ont respectivement la
charge du fonctionnement des collèges et des lycées.
Ces compétences, ne concernent pas l’aspect pédagogique qui reste à la charge de l’Etat et les
collectivités ne peuvent donc pas intervenir dans les projets d’établissement qui relèvent de la
seule responsabilité de l’Éducation nationale.
Cependant, l’article L.216-1 du code de l’éducation prévoit que « les communes, départements et
régions peuvent organiser, dans les établissements scolaires, pendant leurs heures d’ouverture et
avec l’accord des conseils et autorités responsables de leur fonctionnement, des activités
éducatives, sportives et culturelles complémentaires. Ces activités sont facultatives et ne peuvent
42
se substituer, ni porter atteinte aux activités d’enseignement et de formation fixées par l’État. Les
communes, départements et régions en supportent la charge financière. Des agents de l’État,
dont la rémunération leur incombe, peuvent être mis à leur disposition ».
Les collectivités territoriales ont diversement exploité cette possibilité mais, de manière générale,
on peut affirmer qu’elles sont devenues des acteurs incontournables de l’action artistique en
milieu scolaire.
Nous présenterons dans cette partie les voies choisies par le Conseil Régional d’Ile de France et
les Conseils généraux pour intervenir sur cette question.
Il serait bien entendu impossible d’en faire de même pour toutes les communes franciliennes
mais il faut savoir qu’elles sont très nombreuses à soutenir voire mettre en place des actions
éducatives, au sein des écoles maternelles et élémentaires dont elles ont la charge mais aussi,
plus rarement, dans les collèges et lycées situés sur leur territoire.
En matière musicale, les communes interviennent notamment via l’embauche de musiciens
intervenants en milieu scolaire65.
Avant de rentrer dans la présentation des dispositifs mis en place par les collectivités, soulignons
que les aides accordées par ces dernières, à l’instar des subventions du ministère de l’Education
nationale, sont en très grande majorité destinées aux établissements scolaires et non aux
structures culturelles qui les accompagnent dans leurs projets. Il nous semble cependant
important que les structures souhaitant développer des actions en direction des scolaires aient
connaissance de ces dispositifs, et ce d’autant plus que le personnel des établissements scolaires
n’est pas forcément informé de l’ensemble de ces possibilités.
♦ Unité lycée - Direction des politiques éducatives et de l'équipement / Service Vie lycéenne
Le Conseil Régional a mis en place le dispositif d’aide aux projets « Projet Lycée – Innovation
éducative ».
L’objectif de ce programme est d’encourager les équipes éducatives des lycées franciliens à
développer des initiatives « originales », concernant un large panel de domaines tels que la
citoyenneté, la lutte contre la violence, le respect de l’environnement, la lutte contre les
discriminations, l’éducation à la santé, et donc l’éducation artistique, technique, scientifique ou
sportive66.
Les projets sont susceptibles d’être accompagnés financièrement par le Conseil Régional (avec un
plafond de 10 000 euros par établissement et par année scolaire) à condition de respecter les
critères suivants :
- concerner une opération qui favorise, en totalité ou en partie, l’apprentissage de la citoyenneté
des jeunes,
- proposer une démarche présentant un caractère innovant,
- émaner d’un lycée pouvant soit conduire seul son projet, soit le mener en partenariat avec un
organisme,
- limiter la demande d’aide financière à une partie du budget : l’aide est plafonnée à 80 %
maximum du budget.
Les types de dépenses qui pourront être pris en compte pour l’octroi d’une subvention sont à titre
d’exemple :
- l’organisation de manifestations (forums, colloques, …),
- l’étude, la recherche (enquêtes, dossiers, séminaires...),
65
Cf p 24.
66
La brochure du dispositif Innovation éducative, présentant à titre d’exemple certaines actions soutenues par le
passé, est téléchargeable à l’adresse suivante : www.iledefrance.fr/uploads/tx_base/projetlycebrochure2007.pdf
43
- la création ou la réalisation de documents autour des projets (ouvrages, expositions, spectacles,
livres, CD, DVD...),
- les interventions extérieures indispensables à la réalisation du projet et appréciées selon le type
et le montant de l’intervention à la lecture des devis,
- les déplacements lorsque ceux-ci constituent une condition de la réalisation et de la réussite du
projet.
Les dossiers sont examinés par un comité régional de validation composé de conseillers
régionaux, de représentants des rectorats, de fédérations de parents d’élèves et de chefs
d’établissement. A noter que trois comités sont mis en place chaque année (septembre,
novembre et janvier), organisation qui permet une certaine souplesse en termes de calendrier et
qui est peut-être plus adaptée à la participation d’une structure musiques actuelles que les
dispositifs classiques exigeant un dossier de candidature dès la fin de l’année précédente.
Sur la saison 2006/2007, 209 projets ont été soutenus par le Conseil Régional, pour un montant
global de 663 572 euros.
- Permanence artistique
La Direction de la culture gère depuis plusieurs années le dispositif « Permanence artistique »
qui a vocation à « soutenir des projets porteurs d’un partenariat défini dans le temps, élaborés
avec un ou des artistes, réunis ou non dans une structure, et visant à transformer les pratiques
artistiques afin de susciter de nouveaux modes de rencontre entre les populations et les
œuvres ».
Initialement pensé pour les structure théâtrales, le champ des bénéficiaires a été élargi ces
dernières années et les structures musiques actuelles peuvent désormais en faire partie. En Juin
2007, 11 structures du RIF sont intégrées à ce dispositif. De manière plus globale, 146
conventions de permanence artistique ont été signées entre 2005 et mars 2007, ce qui, selon la
Région, représente « 215 créations ou reprises de spectacles et 177 résidences de création ».
Si la création est donc largement mise en avant dans le cadre de ce dispositif, son appropriation
par les publics et les populations (notamment scolaires) fait également partie des objectifs
affichés, tout comme le soutien à l’emploi artistique et de médiation, ce qui a permis en partie la
création de certains postes liés à l’action culturelle au sein des structures du RIF comme nous
aurons l’occasion de le constater dans la deuxième partie de ce rapport.
- Chèque culture
Le chèque culture, qui a pour objectif de faciliter l’accès des jeunes à la culture, par des
réductions sur les prix des places et des actions culturelles, s’adresse aux lycéens, apprentis et
jeunes de moins de 25 ans suivis par une mission locale ou en formation dans un organisme
financé par la Région Ile-de-France. Il leur propose, pour un montant de 15 euros, l’achat d’un
chéquier de huit chèques utilisables auprès d’un large panel d’acteurs culturels partenaires du
dispositif67 : 2 chèques Scènes pour le spectacle vivant, 1 chèque Cinéma, 1 chèque Livre, 1
chèque exposition (+ 1 chèque invité) et 1 chèque patrimoine (+ 1 chèque invité).
Mais ce dispositif s’adresse aussi aux personnes amenées à encadrer des jeunes (et notamment
les professeurs de lycée), qui peuvent alors acheter de manière collective des chéquiers pour une
classe ou pour un groupe. C’est ce cas de figure qui nous intéresse tout particulièrement dans le
cadre de cette étude car les sorties de groupes peuvent s’accompagner d’actions culturelles
financées ou co-financées par le Conseil Régional : rencontre avec les équipes artistiques ou
techniques, visite des lieux, ateliers de pratique, présentation du spectacle en classe…Ces actions
de sensibilisation peuvent être proposées « clés en main » aux enseignants ou bien être l’objet
d’une construction entre ces derniers et le lieu d’accueil, avec la médiation de l’équipe du
« Chèque culture ».
67
Le Conseil Régional rembourse à ces lieux partenaires les places achetées par les jeunes avec le Chèque culture.
44
Celle-ci semble d’ailleurs désireuse de développer des actions culturelles avec les structures
musiques actuelles car à l’heure actuelle, si ces structures sont assez nombreuses à être
partenaire de l’opération Chèque culture68 sur le volet diffusion, quasiment aucune n’intervient
sur le volet action culturelle.
Le principe du chèque culture n’est pas vraiment adapté aux structures du RIF (principalement
parce que, leurs tarifs d’entrée aux spectacles étant relativement bas, les publics bénéficiaires
préfèrent conserver leurs chèques « scènes » pour des événements plus onéreux) mais la
possibilité d’un travail avec les scolaires pourrait représenter une approche plus profitable.
Signalons également, même s’il n’y pas de lien avec le secteur musiques actuelles, que les
services culturels de la Région pilotent les opérations « ApprentiScènes » (création et
représentation d’un spectacle théâtral par des apprentis franciliens ayant bénéficié en amont de
l’accompagnement de scénaristes et metteurs en scène) ou « Lycéens et apprentis au
cinéma » (qui se donne comme objectif de « permettre aux lycéens et apprentis franciliens de
voir au moins trois films de qualité en salle de cinéma pendant l’année scolaire »).
Arcadi est un établissement public de coopération culturelle créé par la Région Ile-de-France et
l'État (Direction régionale des affaires culturelles). Ses missions affichées sont :
- offrir un service d’information et de conseil aux acteurs de la vie artistique et culturelle
francilienne,
- soutenir la création et favoriser la diffusion des œuvres,
- aider au développement de l’action et de l’éducation artistiques.
En ce qui concerne les musiques actuelles, Arcadi accompagne les jeunes artistes dans le courant
chanson française69 avec trois programmes qui se veulent complémentaires : le soutien à la
création via la co-production, l’aide à la diffusion et l’accompagnement des actions
artistiques.
Concernant ce dernier volet, Arcadi se propose donc, après examen des demandes par un comité
consultatif trimestriel, composé de personnalités qualifiées (artiste, directeur de lieu, journaliste),
de soutenir les actions réalisées avec des artistes en accompagnement de leur programmation,
soit dans le cadre d’une création, soit dans un accueil en diffusion. Les actions en question
peuvent tout à fait être à destination d’un public scolaire d’autant que, comme nous l’avons vu,
l’éducation artistique figure parmi les priorités affichées par Arcadi. En 2006, 13 « actions
artistiques » ont ainsi été menées avec le soutien d’Arcadi.
Toutefois, le budget consacré par Arcadi au soutien de ces actions artistiques apparaît limité en
comparaison des sommes dépensées pour le volet création et, dans une moindre mesure, pour le
volet diffusion. Ainsi en 2006, pour le dispositif « Chanson », Arcadi a engagé 148 794 euros pour
le soutien à la création, 57 700 euros pour la diffusion et 31 551 euros pour les actions
artistiques70.
En ce qui concerne les autres disciplines artistiques couvertes par Arcadi (danse, opéra, cinéma
et théâtre notamment), les modalités d’intervention en matière d’éducation artistique se
rapprochent du dispositif « Chanson ».
On peut cependant citer le projet « Opéra au lycée », fruit d’un partenariat entre les Rectorats et
ARCADI, qui propose aux lycées une série de rencontres pendant le temps scolaire autour d'un
spectacle d'opéra diffusé dans un théâtre proche de l’établissement scolaire. L’objectif est de
permettre aux lycéens d’appréhender concrètement une démarche artistique et le processus
d’élaboration d’une production, par un stage de création.
68
18 structures du RIF étaient ainsi partenaires de cette opération lors de la saison 2006/2007.
69
Le champ esthétique concerné par l’aide d’Arcadi tend aujourd’hui à s’ouvrir à d’autres courants des musiques
actuelles même si la chanson reste le noyau dur des projets accompagnés.
70
Source : Rapport d’activité 2006 d’Arcadi.
45
Enfin, il faut signaler qu’Arcadi est membre du FPEA71 et l’un des signataires du « Manifeste
d’intérêt général pour une politique d’éducation artistique durable et concertée ».
♦ Ariam Ile-de-France
L’ARIAM Ile-de-France n’affiche donc pas de mission particulière sur le champ de l’action
culturelle en milieu scolaire. Cependant, elle peut être amenée ponctuellement à intervenir sur
cette question, notamment dans le cadre de ses journées de formation/information mais aussi
par le biais des commandes musicales ou encore via son pôle chant choral.
----------------------------------------------------------------
Enfin, pour être complet sur l’intervention du Conseil Régional sur le champ scolaire, il faut
ajouter que le Festival d’Ile de France et l’Orchestre National d’Ile de France, deux émanations de
la politique culturelle du Conseil Régional, ont également pour mission de mettre en place des
actions pédagogiques et de médiation.
Ces deux organismes ne traitent pas les musiques actuelles (ou alors à la marge, avec
notamment la semaine « Factory » dans le cadre du Festival d’Ile de France), à l’inverse du
festival « Rock en seine ». Mais celui-ci ne s’est pour l’instant pas vraiment positionné sur la
question de l’action culturelle même si un partenariat a été conclu en 2007 avec l’association
Chroma pour intégrer quelques jeunes groupes franciliens programmés durant le festival dans le
volet lycée de l’opération Zebrock au bahut75.
L’action de Chroma en direction des lycées d’Ile de France, qui est encore dans une phase
d’expérimentation, devrait d’ailleurs prendre de l’ampleur dans les années à venir, avec sans
doute un soutien financier revu à la hausse de la part du Conseil Régional.
Tous les Conseils généraux franciliens76 se sont emparés, de manière plus ou moins volontaire,
de la question de l’action culturelle en milieu scolaire. Les interventions des Conseils généraux
concernent essentiellement les collèges, dont ils ont la compétence, mais certains dispositifs mis
71
Forum Permanent pour l’Education Artistique – cf p 61.
72
Association Régionale d’Information et d’Action Musicale.
73
Centre de formation des musiciens intervenants – cf p 24.
74
Détails de la formation sur le site de l’ARIAM : www.ariam-idf.com (rubrique Formation continue)
75
Cf p 85.
76
Le cas de Paris n’a pas été étudié.
46
en place débordent parfois sur le 1er degré et les lycées, voire les établissements d’enseignement
supérieur.
La Direction Education, Jeunesse et Sports met en place un dispositif « d’aide aux projets
pédagogiques et innovants dans les collèges ».
Il consiste en l’octroi d’une aide financière aux collèges développant des projets pédagogiques
liés à une ou plusieurs des cinq priorités de la politique départementale :
- la sécurité routière,
- le développement culturel, artistique et patrimonial,
- la prévention des conduites à risque dans le domaine de la santé,
- la citoyenneté,
- l’éducation au développement durable.
Pour bénéficier de cette aide, les projets doivent respecter certains critères :
- être intégrés dans le projet d’établissement du collège,
- concerner tous les élèves d’une classe ou d’un regroupement de classes,
- ne pas bénéficier d’une aide de l’Etat (l’aide du département n’est donc pas cumulable avec le
soutien financier de l’Education Nationale via les dispositifs classes à PAC ou ateliers artistiques
notamment),
- prévoir obligatoirement une participation du collège de 20% minimum, seuil pouvant être
minoré si d’autres partenaires, en dehors de l’Etat, complètent le plan de financement initial.
L’aide accordée est plafonnée à 700 euros par projet ; elle peut être majorée de 150 euros si
plusieurs établissements scolaires ou plusieurs divisions d’un même collège sont concernées, et
77
Les premières associations départementales de développement de la musique et de la danse (ADDM, ADIM,
ADIAM…) ont été créées à l'initiative de l'Etat il y a plus de trente ans. Tout en conservant un lien avec le ministère
de la Culture, elles sont aujourd’hui des outils au service des Conseils généraux. Certaines se sont ouvertes à
d’autres domaines du spectacle vivant et des arts.
78
La dissolution de l’ADIAM 78 a été actée pour la fin de l’année 2007 ; les missions qu’elle remplissait pourraient
être intégrées au sein d’une Direction de la culture renforcée.
79
Association née de la fusion récente entre l’ADIAM 91 et Acte 91.
47
de 150 euros supplémentaires si elles concernent des classes à profil particulier (SEGPA, classes
relais…).
A noter que, au maximum, deux projets peuvent être aidés par année et par collège, à
l’exception des collèges classés en ZEP ou en zone très rurale qui peuvent déposer jusqu’à 3
projets.
Il faut également souligner que le Conseil général a lancé en mars 2006 les Rencontres de la
jeunesse, large consultation des 13-25 ans portant sur plusieurs thèmes : l’emploi, les loisirs, le
transport, le logement, la formation, la santé et la citoyenneté. Une quarantaine de rencontres
thématiques a été organisée et des questionnaires ont été distribués et mis en ligne pour
recueillir les sentiments des jeunes seine-et-marnais. Au final, l’analyse des 11 000
questionnaires retournés (dont 57% par des collégiens, 25% par des lycéens et 7% par des
étudiants) a permis de dégager plusieurs constats et notamment la forte demande des jeunes (et
surtout les scolaires) en matière d’équipements culturels.
Lors de la clôture des Rencontres de la jeunesse, la 10 mars 2007, le Conseil général a annoncé
une série de « nouvelles orientations pour la jeunesse » dont :
- la création d’un « pass loisirs » spécial jeunes pour faciliter l’accès à la culture et aux loisirs,
- le soutien aux évènements organisés par ou pour les jeunes,
- le soutien aux associations ou groupes artistiques,
- le développement du dispositif école ouverte.
Le dispositif national « école ouverte »80 est actuellement soutenu par le Conseil général de
Seine-et-Marne via une aide aux transports. Il permet d’accueillir chaque année – hors période
scolaire – près de 2000 collégiens du département. Durant les grandes vacances scolaires 2007,
10 collèges seine-et-marnais ont participé à l’opération81.
La Direction des Affaires Culturelles n’intervient pas directement en matière d’action culturelle en
direction des scolaires. Cette dimension fait toutefois partie la plupart du temps des objectifs qui
sont attribués aux structures culturelles lors du conventionnement avec le Conseil général (y
compris certaines structures musiques actuelles puisque un dispositif spécifique de
conventionnement avec les acteurs musiques actuelles a été mis en place).
♦ Act’art 77
Act’art 77 ne dispose pas d’un dispositif spécifiquement destiné au travail avec les scolaires.
Cette question peut néanmoins être traitée par le biais de résidences.
Ainsi, en 2006, une résidence du groupe de chanson « Mes souliers sont rouges » a été organisée
en zone rurale, avec la collaboration de l’association Notown (membre du réseau « Pince
Oreilles »).
L’objectif de cette résidence était de commencer un travail de structuration sur une zone
dépourvue d’équipements musiques actuelles, en proposant un programme complet qui dépassait
le cadre de la simple diffusion pour tenter d’aller à la rencontre des populations locales,
notamment scolaires.
Le groupe est intervenu dans les écoles pour mener des ateliers d’écriture, des temps de
découverte et de manipulation des instruments et des mini-concerts.
En parallèle, Yann Biville (chargé de mission musiques actuelles d’Act’art) a réalisé des
interventions au sein des établissements scolaires du second degré sur l’histoire de la chanson.
80
Voir présentation de ce dispositif p 33.
81
La liste des collèges participants est disponible sur le site du Conseil général : www.cg77.fr (rubrique Jeunesse).
48
b. Conseil général des Yvelines (78)
Les services des affaires culturelles et des collèges sont regroupés au sein de la Direction de
l’enseignement, de la culture et des sports.
Celle-ci s’appuie sur les « institutions » qui lui sont rattachées pour mettre en place des ateliers
pédagogiques à destination des élèves et personnels des établissements scolaires (écoles,
collèges et lycées) mais aucun ne concerne le champ musical : découverte de documents anciens
aux Archives départementales ; ateliers thématiques au Musée Départemental « Le Prieuré » ;
sensibilisation aux littératures jeunesse pour les bibliothécaires à la Bibliothèque
Départementale ; expositions et ateliers d’initiation à l’archéologie par le Service Archéologique
départemental.
Le Conseil général a également mis en place en 2002 l’opération « Collège et Patrimoine »,
dispositif d’aide financière destiné à favoriser la rencontre et la collaboration entre les collèges et
les lieux de patrimoine.
Par ailleurs, le Conseil général propose une « aide aux déplacements de groupes pour les
spectacles musicaux et théâtraux », qui permet aux établissements scolaires (entre autres
bénéficiaires) de se faire rembourser à hauteur de 50% les frais de déplacements en autocar82.
Enfin, en ce qui concerne le hors-temps scolaire, signalons que le Conseil général coordonne
depuis 2006 l’opération « Yvelines Campus », programme d’activités (sportives et culturelles
notamment) destinées aux adolescents durant les vacances scolaires. Même si le sport se taille la
part du lion, on y retrouve également des ateliers de percussions ou de slam par exemple83.
♦ ADIAM 78
Comme précisé précédemment, l’ADIAM 78 va disparaître en tant qu’association dans les mois à
venir pour être intégrée au sein d’un service culturel renforcé.
82
Contact : service des affaires culturelles – 01 39 07 70 65
83
Plus d’informations sur www.yvelines-campus.fr
49
c. Conseil général de l’Essonne (91)
Le service Vie éducative pilote un dispositif d’aide aux collèges pour la mise en place
d’actions éducatives. Le champ est assez large et comprend donc les actions culturelles et
artistiques.
Pour pouvoir rentrer dans ce dispositif, les projets doivent :
- s’inscrire dans le projet d’établissement du collège en question,
- concerner au moins une classe entière,
- ne pas exclure d’élèves pour des raisons financières.
L’aide apportée par le Conseil général s’élève à 20 euros par élève et peut venir en complément
de financements de l’Education Nationale de type classe à PAC.
Depuis septembre 2000, la Direction de la culture met en place des chartes de développement
culturel qui ont vocation à permettre au Conseil général d’accompagner les communes et
intercommunalités dans la réalisation de leurs projets, principalement dans le domaine du
spectacle vivant, mais aussi dans ceux du patrimoine, de la lecture publique ou encore de l’art
contemporain. Dans le cadre de ces chartes, une attention particulière est portée aux initiatives
permettant l’accès du plus grand nombre à la culture et proposant des actions
d’accompagnement et de sensibilisation des publics par les artistes, notamment en milieu
scolaire, les 15-25 ans étant la cible privilégiée.
Ces chartes sont signées pour 3 ans, avec un avenant chaque saison après évaluation, et
peuvent être reconduites. Depuis 2000, 85 communes ont bénéficié de ce dispositif et, en 2006,
40 étaient concernées84 pour un budget global de 870 000 euros, le Département intervenant de
manière générale à hauteur de 50%.
Enfin, en dehors du champ musical, signalons que le Conseil général soutient l’opération
nationale « Collège au cinéma ».
♦ ADIAM 91
En ce qui concerne les musiques actuelles, l’ADIAM 91 (qui va donc fusionner avec ACTE 91 pour
donner naissance à une nouvelle association, ARTEL 91) a développé deux projets en partie
destinés aux scolaires lors de la saison 2006/2007.
Tout d’abord, suite à la création du spectacle pédagogique « TTS : Trouve ton style » autour de
l’utilisation de la voix dans les musiques actuelles (diffusé dans le cadre du cycle de conférences
musicales «Musiques d’aujourd’hui : que sais-je ? »), l’ADIAM 91 proposait aux collèges ou lycées
du département des interventions des trois chanteurs à l’origine du spectacle. Le contenu des
ateliers était adaptable, l’ADIAM 91 proposant les modules suivants :
- découverte des différentes esthétiques des musiques actuelles et utilisation de la voix dans
chacune de ces musiques,
- approche de la technique vocale,
- le rythme et le « flow » dans le hip-hop et le slam.
84
La liste des communes signataires d’une charte de développement culturel et un exemple de cette charte sont
disponibles en annexe.
50
Ces interventions, financées intégralement par l’ADIAM 91, pouvaient avoir lieu hors ou en temps
scolaire.
Par ailleurs, l’ADIAM 91 a coordonné sur l’année 2006/2007 une résidence de Spoke
Orchestra, collectif composé de trois slameurs et d’un musicien/« metteur en son ».
Outre les périodes de création et de diffusion prévues, la résidence devait permettre la mise en
place d’ateliers pédagogiques menés par les quatre membres de Spoke Orchestra autour de
l’écriture, de l’interprétation et de la mise en son.
Ces ateliers étaient notamment proposés aux collèges et lycées du département, hors temps
scolaire, en partenariat avec les lieux d’accueil de la résidence, à savoir le Plan (Ris-Orangis) et le
Rack’am (Brétigny-sur-Orge).
Enfin, précisons que l’action culturelle, notamment en milieu scolaire, devrait devenir un axe
prioritaire de la future association, en profitant des réseaux développés par Acte 91, très actif sur
ce créneau.
Le Conseil général des Hauts-de-Seine semble avoir fait une priorité de la question de l’action
éducative « complémentaire à l’enseignement scolaire ».
Réunies au sein d’un même pôle ("Education, Sport et Culture"), les trois Directions de l'action
scolaire, de la culture et du sport collaborent pour élaborer un programme d’actions regroupées
au sein d’un Guide pédagogique édité chaque année85.
En lien, notamment, avec la Direction de la culture, la Direction des actions éducatives coordonne
plusieurs dispositifs censés permettre d’irriguer les collèges en actions éducatives.
Dans son « Guide pédagogique », le Conseil général précise que le volume de ces actions « a été
multiplié par six en quatre ans », le Département offrant « 63 260 places pour 72 000 élèves
dans les dispositifs éducatifs, c’est-à-dire presque une place par élève si aucun collégien ne
bénéficiait de deux dispositifs en même temps ».
- Classes relais
Dans le cadre de ce dispositif national86, Le Conseil général finance des intervenants en vacation
(27 euros bruts de l’heure) dans la limite de 200 heures pour des actions spécifiques non prises
en charge par l’Education nationale.
Une subvention de 1524 euros est allouée à l’établissement d’accueil de la classe relais au titre
des crédits pédagogiques.
- Ateliers pédagogiques
Il s’agit de remédier aux difficultés rencontrées par l’élève (de la 6ème à la 3ème) dans ses
apprentissages et dans l’univers scolaire, par une pédagogie active, autour d’un projet et au sein
d’un petit groupe, sur la démarche du volontariat.
Les collèges qui souhaitent bénéficier d’une subvention pour mettre en place un atelier
pédagogique doivent respecter un cahier des charges qui fixe notamment les thématiques
envisageables : cinéma et vidéo, formation du citoyen, lettres et langues, méthodologie, une
passion pour un métier, sciences et technologies. Au sein de cette liste de thématiques, limitative
et contraignante, ne figure pas les activités musicales. Toutefois, certaines thématiques –
85
Le guide pédagogique 2006/2007 est téléchargeable à l’adresse suivante : http://education.hauts-de-
seine.net/Ressources/pdf/edupro/guide%20pedagogique2.pdf
86
Voir présentation de ce dispositif p 33.
51
notamment lettres et langues – peuvent certainement être abordées via un projet lié à la
musique.
Ces ateliers doivent être organisés en dehors du temps scolaire.
- Voyages d’études
Ce dispositif, qui a concerné 131 classes en 2006/2007, a vocation à permettre aux collèges
d’organiser des voyages à caractère culturel, historique et/ou linguistique. Ces voyages doivent
être en lien direct avec les programmes scolaires et concerner un groupe de 15 à 50 élèves
maximum. La subvention du Conseil général doit contribuer à abaisser le coût des voyages pour
les familles. Un même collège ne peut demander que deux subventions voyages d’études par
année.
Je n’ai malheureusement pas réussi à obtenir de plus amples informations sur ce dispositif et
notamment sur le contenu des ateliers et les modalités de leur réalisation (partenariat avec des
acteurs extérieurs ?).
♦ Direction de la Culture
52
proposée aux enfants du département, notamment lors de diffusions scolaires87. Les
représentations scolaires du spectacle de l’artiste Tartine Reverdy ont été précédées par des
rencontres avec l’artiste et des ateliers de sensibilisation pour 4 classes d’écoles élémentaires (en
partenariat avec l’Inspection Académique par le biais des Conseillers Pédagogiques). Cette
démarche pédagogique devrait être reconduite lors de la prochaine édition.
Enfin, il faut signaler que le Conseil général des Hauts-de-Seine souhaite engager une réflexion
globale autour de l’évaluation des dispositifs mis en place, ce qui s’est matérialisé pour l’instant
par une recherche-action sur le dispositif PREMIS, confiée à l’Institut de Recherche en économie
de l’Education de l’Université de Dijon.
87
La programmation du « Chorus des enfants » 2006 est disponible à l’adresse suivante : http://www.hauts-de-
seine.net/chorus/chorusdesenfants.php
53
e. Conseil général de Seine-Saint-Denis (93)
La Direction des collèges finance des actions et des initiatives éducatives censées concourir « au
développement et au bien-être, individuel et collectif, des collégiens ». Depuis 2003, une dotation
spécifique d’accompagnement (335 000 euros en 2006) est mise en place pour favoriser le
développement de ces projets pédagogiques, qui peuvent concerner la culture, les sciences ou
encore les activités sportives. Chaque collège se voit ainsi attribuer 4 euros par élève et par an.
Je n’ai malheureusement pas pu obtenir plus d’informations sur ce dispositif.
Par ailleurs, le Conseil général de Seine-Saint-Denis a engagé une réflexion sur la question de
l’évaluation. Cette démarche s’est concrétisée par la commande d’une étude au laboratoire de
recherche ESCOL-ESSI de l’Université de Paris 8 Saint-Denis avec l’objectif de mieux comprendre
les mécanismes en œuvre dans les démarches éducatives menées par les partenaires du Conseil
général dans les établissements scolaires et d’en accroître l’efficacité en apportant aux porteurs
de projets un outil de pilotage et d’évaluation de leurs actions89.
♦ Direction de l’Enseignement
Si le Conseil général du Val de Marne semble avoir une politique volontariste en faveur du sport à
l’école et plus particulièrement au collège, il n’a pas mis en place de dispositif d’aide aux projets
éducatifs culturels portés par les établissements scolaires.
En revanche, il a créé récemment un Conseil général des collégiens : à l’automne 2005, les
collégiens (5ème et 4ème) val-de-marnais des 104 collèges publics et de 5 collèges privés sous
contrat ont élu pour deux ans leurs représentants. 210 conseillers généraux collégiens siègent
ainsi au sein de 6 commissions : Solidarité / Culture / Un garçon, une fille / Environnement,
cadre de vie / Discriminations, mémoire et histoire / Solidarités et relations internationales.
88
Le Foyer Socio Educatif d’un collège est une structure associative qui postule un partage des pouvoirs entre
élèves et adultes, différent de celui du fonctionnement habituel des établissements. Il est notamment chargé de
gérer les activités périscolaires dans les collèges.
89
Il est possible de se procurer une synthèse de cette étude, ainsi que la plaquette des actions éducatives du
Conseil général, auprès du bureau de l’action culturelle et éducative du Service de la culture : 01 43 93 85 45.
54
Les premières propositions d’actions de ces commissions ont été votées le 29 janvier 2007, leur
mise en œuvre a débuté sur le premier semestre 2007 et se poursuivra sur l’année scolaire
2007/2008.
La commission Culture a décidé de porter son action sur la valorisation, au sein des
établissements scolaires, des pratiques culturelles des collégiens. A cette fin, trois « scènes
ouvertes collégiennes » (dont deux se sont déroulées dans des structures du RIF90) se sont
tenues au début du mois de juin 2007. Elles ont concerné 16 collèges du département, la
commission souhaitant que ce dispositif soit proposé à l’ensemble des autres établissements
scolaires du Val-de-Marne en 2007/2008. Ces scènes ouvertes ont accueilli des ateliers de
musique, de danse, de théâtre, mais aussi des comédies musicales, du cirque, des spectacles de
marionnettes, etc. Le public était composé exclusivement de collégiens (et de leurs
accompagnateurs) issus des établissements impliqués.
A noter que le réseau Musiques 94, membre du RIF, a été associé à cette opération par le Service
de l’Enseignement et des Collèges et a joué un rôle en matière de conseil et d’organisation
logistique et technique.
Les scènes ouvertes, ainsi que les ateliers préparatifs menés en amont, ont été financés
intégralement par le Conseil général du Val de Marne.
Par ailleurs, le Conseil général participe depuis 1999 au dispositif des classes et ateliers
relais91 avec des subventions à hauteur de 6860 euros lors de l’ouverture d’une classe ou d’un
atelier, puis 3049 euros chaque année. Il accorde également chaque année une subvention de
fonctionnement aux collèges inscrits dans le dispositif national Ecole ouverte92.
Enfin, le Service de l’enseignement et des collèges gère les subventions attribuées aux Foyers
Socio-educatifs93 de plus de 80 collèges du département.
♦ Direction de la Culture
La Direction de la Culture intègre la question de l’action culturelle dans les conventions avec les
structures culturelles soutenues par le Département (notamment dans le dispositif d’aide à la
création).
♦ Festi’Val de Marne
Le Conseil général organise depuis 1986 le Festi’Val de Marne, dédié à la chanson française. Le
festival comporte aujourd’hui un volet jeune public, « Le Refrain des gamins »94, qui ne comporte
a priori pas d’actions pédagogiques complémentaires à la diffusion des spectacles.
♦ L’ADIAM 94
L’ADIAM 94, en partenariat avec l’association Musiques Jeunes 94, coordonne et finance la
diffusion du spectacle Peace & Lobe95 dans le département.
90
Le Forum (Boissy-Saint-Léger) et la Maison Pour Tous Gérard Philippe (Villejuif)
91
Cf p 33.
92
Cf p 33.
93
Voir note n° 88 (page précédente).
94
La programmation jeune public de l’édition 2007 est disponible à l’adresse suivante :
http://www.festivaldemarne.org/07proggamins.html
95
Cf p 10.
55
Par ailleurs, l’ADIAM, en lien avec l’Inspection académique et la DRAC notamment, coordonne
l’application de la « Charte de développement de la pratique vocale et chorale en Val de
Marne »96, qui permet d’accompagner chaque année plusieurs projets développés par des acteurs
locaux autour du chant.
Ce dispositif, relativement souple, peut éventuellement concerner la chanson. Ainsi, en
2006/2007, un des projets accompagnés par cette charte - l’opération « Chant/Sons » menée par
l’EDIM (école de musique spécialisée dans le Jazz et les musiques actuelles à Cachan) – reposait
sur l’exploitation de grandes chansons des répertoires français et étranger auprès de classes
élémentaires, avec notamment comme objectif d’amener à la découverte de processus musicaux
liés au rythme et à l’improvisation.
Le service des actions éducatives coordonne un ensemble de dispositifs proposés chaque année
aux collèges. Ces dispositifs concernent les domaines suivants : culture, sciences, informatique,
sport, accompagnement à la citoyenneté, orientation, liens entre collèges et familles…
Ces actions étaient présentées jusqu’en 2006 dans un guide papier intitulé «Guide des actions
éducatives à destination des collégiens du Val d’Oise ». Celui-ci a été remplacé par un site
internet spécifique inauguré en mai 2007 : http://actions-educatives.valdoise.fr.
Dans chaque domaine, ce site liste donc des ateliers/actions auxquels les collèges peuvent
s’inscrire, avec le contenu prédéfini et un choix plus ou moins large d’intervenants.
Si les musiques actuelles ne sont donc pas expressément citées dans les actions envisageables, il
faut toutefois souligner que le spectacle Peace & Lobe était présent dans la version papier du
guide des actions éducatives, sa diffusion étant prise en charge à 50% par le Conseil général
(l’autre moitié étant à la charge du lieu d’accueil)97.
De plus, le service des actions éducatives a mis en place un autre dispositif intitulé « Aide aux
projets spécifiques » permettant de soutenir des projets ne rentrant pas dans les « cases »
listées ci-dessus.
Les collèges peuvent faire une (ou plusieurs) demande(s) s’ils respectent les critères suivants :
96
Le principe de ces chartes est présenté p 30.
97
Le spectacle Odyssée Jamaïque (cf p 49) pourrait prochainement bénéficier des mêmes conditions.
56
- le projet concerné doit être en lien direct avec le projet d’établissement,
- il doit occasionner la participation d’un ou plusieurs partenaires locaux, extérieurs au collège.
- le budget prévisionnel doit prévoir d’autres sources de financement.
La subvention du Conseil général pour les projets retenus (une centaine par année) a pour
plafond 3000 euros par collège et par année.
Ce dispositif semble tout à fait mobilisable pour des projets menés en partenariat avec une
structure du Combo 95.
Par ailleurs, le Conseil général intervient dans l’opération « Ecole ouverte »98 en proposant des
actions éducatives pour accompagner les établissements dans la mise en place de cette opération
(ateliers scientifiques, animations sportives, culturelles, etc). A partir de l’année scolaire
2007/2008, le Conseil général envisage de renforcer son action pour encourager un plus grand
nombre de collèges à s’inscrire dans ce projet partenarial.
La Direction de la culture peut être amenée à collaborer à certains dispositifs coordonnés par le
Service des Actions éducatives, notamment dans l’organisation de « Collège au cinéma » ou
l’incitation au développement de partenariats entre établissements scolaires et établissements
d’enseignement spécialisés.
♦ ADIAM 95
L’ADIAM 95 développe depuis deux ans un dispositif ambitieux qui se donne pour objectif de
sensibiliser les élèves et professeurs de collèges à l’histoire des musiques actuelles.
Ce programme, intitulé « 999 – l’envers du décor », propose à chaque classe participant au
dispositif :
- 8 heures d’intervention en classe – par Fabrice Hubert (chargé de mission musiques actuelles à
l’ADIAM 95) et Bastien Cantillon (journaliste et musicien) – pour présenter les principales
esthétiques qui composent les musiques actuelles avec de nombreux extraits sonores et vidéos.
L’objectif consiste également à replacer ces courants musicaux dans un contexte politique et
sociologique, et à mettre en évidence les passerelles avec d’autres disciplines artistiques.
- 3 heures de sortie scolaire dans une salle de spectacles à la rencontre d’artistes et du personnel
des lieux. L’ADIAM 95 a ainsi conclu un partenariat avec l’EMB (Sannois) et le Forum (Vauréal)
afin que ces deux structures accueillent, lors de périodes de résidence, les classes participant à
l’opération. Ces sorties doivent permettre un échange avec les professionnels sur les métiers
(programmateur, ingénieurs son et lumières, responsable communication), un petit concert privé
des artistes en résidence et un temps de rencontre avec ces derniers.
- 1 heure en classe pour la diffusion du film édité par le SNEP « Les 1001 métiers de la
musique »99 suivie d’un débat.
Dans le cadre de ce projet, l’ADIAM 95 s’est également associé au Rectorat de Versailles pour
mettre en place un module de formation aux musiques actuelles à l’attention des professeurs de
collèges.
Enfin, un partenariat avec le CFMI d’Orsay100 - autour d’un module spécifique pour les musiciens
intervenants – était en projet au moment de la rédaction de ce rapport.
98
Voir présentation de ce dispositif p 33.
99
Ce court documentaire est visible sur le site www.promusicfrance.com, site développé par les professionnels du
disque pour promouvoir le « téléchargement légal ».
100
Centre de formation pour musiciens intervenants – cf p 24.
57
3. Autres partenaires potentiels pour les acteurs musiques actuelles
La Ligue de l'enseignement est un mouvement d’éducation populaire créée en 1866 par Jean
Macé, soucieux de permettre à tous d'accéder à l'éducation et à la culture.
Aujourd'hui, la Ligue de l'enseignement rassemble 33 000 associations à travers la France,
fédérées par 102 fédérations départementales, 22 unions régionales et l’organe central, la
Confédération Générale des œuvres laïques.
La ligue se fixe comme objectif de « permettre à chacun d’accéder à l’éducation et à la culture,
d’exercer pleinement sa citoyenneté et de contribuer à la construction d’une société plus juste,
plus libre et plus solidaire ».
Pour cela, la Ligue de l’enseignement, joue un rôle d’accompagnement des politiques publiques
tout en développant des projets autonomes. Grâce notamment à des conventionnements avec les
ministères de l’Education Nationale, de la Culture et de la Jeunesse, elle intervient,
essentiellement auprès d’un public jeune, dans les domaines de l’éducation, la culture, l’action
sociale, le sport, la formation, les loisirs et les vacances…
Historiquement, la Ligue de l’enseignement s’est surtout concentrée sur le livre et l’écriture. Elle
a progressivement investi les champs du cinéma et du spectacle vivant, avec pour ce dernier un
travail particulier autour du chant, du théâtre amateur, de la danse et des arts du cirque.
Globalement, la Ligue reste peu active sur le volet musique et notamment sur les esthétiques
musiques actuelles.
Pour compléter et fédérer les initiatives locales, La Ligue de l’enseignement met en place des
opérations et dispositifs nationaux. On peut notamment mentionner :
101
Un dossier de présentation de cette opération est disponible à l’adresse suivante :
www.laligue.org/ligue/articles/pdf/515-1.pdf
58
♦ Prix de l'innovation éducative
♦ Spectacles en recommandé
♦ L’Ecole du spectateur
Les réseaux de diffusion de la Ligue s'accordent, dans le cadre d'une Charte du spectacle vivant
jeune public, pour garantir les conditions d'une école du spectateur, en terme de programmation
artistique, de médiation culturelle et d'éducation artistique.
A travers "l'école du spectateur", la Ligue de l'enseignement s'engage à mettre en place des
temps d'échanges et de formation permettant la construction du regard critique des enfants, des
jeunes et des adultes.
La Ligue de l’enseignement organise régulièrement des séjours de formation et de sensibilisation
à destination de ses cadres, des pratiquants amateurs de théâtre ou de publics jeunes.
La Ligue de l’enseignement est par ailleurs missionnée pour l’organisation chaque année du Salon
de l’Education. L’Espace des Arts du Salon, et plus généralement tous les espaces de rencontres,
table-rondes et débats, pourraient être adaptés à une opération de « communication » du RIF
concernant ses projets actuels et futurs en direction des scolaires. L’édition 2007 risque d’arriver
un peu tôt dans la réflexion du RIF et il semble préférable d’imaginer un partenariat à ce sujet
avec la Ligue de l’enseignement pour 2008.
Disposant d’une véritable expertise en matière d’actions éducatives et d’un contact privilégié avec
le monde de l’Education Nationale mais souffrant d’une certaine méconnaissance du secteur
musiques actuelles, la Ligue de l’enseignement apparaît donc comme un partenaire « naturel »
pour les acteurs du RIF. On peut d’ailleurs souligner que, localement, des contacts sont déjà
noués, notamment dans le Val d’Oise entre le Combo 95 et la Fédération départementale de la
Ligue103.
Les Jeunesses Musicales de France, association reconnue d'utilité publique et agréée «jeunesse et
éducation populaire », existent depuis plus de 60 ans.
102
La fiche de candidature est disponible à l’adresse suivante : www.laligue.org/ligue/articles/pdf/2071-2.pdf
103
La Liste des délégués culturels franciliens de la Ligue de l’enseignement est disponible en annexe.
59
Soutenues par les ministères de la Culture et de l’Education Nationale (mais aussi par le CNV,
l’ADAMI, le FCM, la Sacem et la Spedidam), les JMF sont avant tout un réseau de diffusion de
spectacles. Alors qu’à leurs débuts les JMF travaillaient surtout en partenariat avec les grosses
institutions culturelles pour faciliter l’accès des étudiants aux spectacles, l’association se
concentre désormais sur la création et la diffusion de concerts en direction des élèves du primaire
et du secondaire, en s’ouvrant progressivement à d’autres courants musicaux que la musique
classique.
Les JMF cherchent aujourd’hui à se démarquer d’une formule de « spectacle pédagogique » jugée
un peu rigide et privilégient une vraie expérience de concert, estimant que le travail pédagogique
doit être fait en amont dans les classes, notamment grâce aux dossiers fournis aux enseignants
par l’association. C’est en effet une des particularités des JMF : pour chaque spectacle inscrit
dans le catalogue, un effort important est consacré à la réalisation de supports pédagogiques,
élaborés notamment par des conseillers pédagogiques mis à disposition de l’association par
l’Education Nationale104.
Les JMF essaient d’aller plus loin et de rendre possible la rencontre entre les classes et les
artistes, voire la réalisation d’ateliers. Limitées par des problèmes organisationnels et de
financement, ces expériences restent assez rares. On citera toutefois la collaboration intéressante
avec le Réseau Aquitain des Musiques Actuelles (RAMA) : depuis deux ans, les JMF et le RAMA
s’associent pour organiser un parcours dans les lycées de la région accompagnés d’un
groupe/artiste (Olivia Ruiz l’an passé, Eiffel cette année) qui va à la rencontre des classes de
lycéens l’après-midi avant de jouer le soir dans une salle du réseau, avec en première partie un
groupe lycéen amateur ayant bénéficié d’un accompagnement du RAMA. Cette opération est
financée quasi-essentiellement par le Conseil Régional d’Aquitaine.
En termes d’organisation, les JMF disposent d’un organe central, l’Union nationale des JMF, dont
la mission est d’assurer la direction artistique du dispositif, la réalisation des productions
scéniques programmées et la coordination des tournées, et d’une vingtaine de délégations
régionales, chapeautant elles-mêmes des subdivisions locales. Ces délégations (320 au total),
composées encore en grande partie de bénévoles (même si un mouvement de
professionnalisation a été enclenché pour surmonter l’essoufflement du bénévolat), réalisent le
travail de terrain nécessaire pour permettre la diffusion des spectacles des JMF dans des salles
partenaires105.
En Ile-de-France, il existe seulement 12 délégations, ce qui est jugé comme largement insuffisant
étant donné la densité de population et donc d’établissements scolaires. C’est pourquoi les JMF
ont de plus en plus tendance à contracter directement avec les salles de spectacles ou opérateurs
culturels, mettant en place des conventions (souvent triennales) qui concernent en général
essentiellement la diffusion des spectacles mais qui peuvent aussi porter sur la création de ceux-
ci. Avec plus de vingt nouveaux spectacles chaque année, les JMF ont en effet un grand besoin de
lieux pour créer, répéter et rôder les productions. C’est dans cette optique que les JMF ont conclu
un partenariat avec le Sax (Achères) l’an passé106.
De manière générale, les JMF cherchent à développer une politique de coproduction, et on citera
notamment leur partenariat avec le festival « Les Francos junior », pendant jeune public des
« Francofolies de la Rochelle ».
Enfin, les JMF produisent annuellement le festival Mino qui a pour ambition de devenir le grand
rendez-vous de la création musicale pour le jeune public.
Au total, les JMF assurent chaque année la diffusion de 40 spectacles, représentant plus de 2000
représentations et 550 000 jeunes spectateurs.
104
La liste des spectacles proposés ainsi que les dossiers pédagogiques sont consultables sur le site des JMF :
www.lesjmf.org
105
Les JMF estiment à 400 salles leur réseau de lieux de diffusion partenaires.
106
Cf p 77.
60
3.3. Le FPEA – Forum Permanent pour l’Education Artistique
Le FPEA a été créé suite à une réunion organisée le 15 décembre 2004 par l’ANRAT107, en
collaboration avec le Théâtre du Rond Point et de nombreuses organisations, pour rendre public
un « Appel pour une présence régulière des arts et des artistes à l’école ».
La grande mobilisation des acteurs culturels, mais aussi des enseignants, artistes, éducateurs,
autour de cet Appel a fait (re)naître l’envie de disposer d’un organisme fédératif exclusivement
dédié à la défense de l’éducation artistique.
La première action concrète du FPEA fut de rédiger, faire voter et publier le «Manifeste d'intérêt
général pour une politique d'éducation artistique durable et concertée»110, texte rendu public lors
du festival d’Avignon en Juillet 2006.
Ce Manifeste dénonce « la discontinuité de l'action de l'État au gré des alternances
démocratiques », « les écarts entre les paroles et les actes » et « l'érosion des budgets consacrés
à l’éducation artistique ».
Il affirme que l'éducation artistique contribue à « la construction et à l'épanouissement de chaque
individu tout en créant du lien social et politique ».
Il exige que l'éducation artistique soit « au coeur d'un projet national d'éducation garanti par des
politiques publiques », avec « des mesures de péréquation permettant de tendre vers l'égalité
des territoires ».
Il insiste sur l’importance du développement de recherches sur l’évaluation et de la mise en
œuvre d’une réelle politique de formation (en direction des enseignants mais aussi des artistes).
Par ailleurs, durant la campagne présidentielle, le FPEA a interpellé les candidats en leur
adressant un questionnaire concernant l’éducation artistique et culturelle des jeunes, l’objectif
étant de faire connaître, avant les élections, les propositions des candidats et des partis politiques
qu’ils représentent aux acteurs de terrain (enseignants /artistes / responsables culturels et
éducatifs).
Le 15 mars 2007 au Théâtre national de la Colline à Paris, les réponses aux questionnaires ont
été rendues publiques, en présence des candidats ou de leurs représentants qui étaient invités à
défendre et étayer leurs propositions, répondre aux questions et échanger avec les porteurs de
projet et des personnalités du monde de l’éducation, des arts et de la culture111.
107
Association Nationale de Recherche et d’Action théâtrale.
108
Cf p 45.
109
Cf p 58.
110
Le Manifeste de 2006, ainsi que l’Appel de 2004, sont disponibles en annexe.
111
Les réponses écrites des candidats à l’élection présidentielle au questionnaire de la FPEA sont consultables à
l’adresse suivante : http://www.laligue.org/ligue/articles/pdf/2337-3.pdf. Une synthèse, réalisée par la Ligue de
l’enseignement, de la réunion publique du 15 mars est disponible en annexe.
61
3.4. Mécénat et fondations
Mécénat et musiques actuelles n’ont pas toujours fait bon ménage, les acteurs de terrain ne
voyant pas forcément d’un bon œil l’intrusion d’entrepreneurs privés dans leur secteur et les
fondations ayant en général des inclinaisons artistiques vers des disciplines et esthétiques jugées
plus nobles que le rock…
Toutefois, de plus en plus de fondations s’ouvrent aux musiques actuelles et la prise en compte
de l’action culturelle par les structures de notre secteur pourraient accélérer cette ouverture.
En effet, les fondations semblent afficher un intérêt toujours plus prononcé pour les questions du
lien social créé par les projets soutenus, du travail avec les populations locales, des démarches
éducatives et citoyennes. Cette évolution est encore plus évidente depuis 2005 et la « crise des
banlieues ».
De plus, le mécénat se développe fortement depuis la loi du 1er aout 2003 rendant plus aisées les
modalités de création d’une fondation.
Il existe aujourd’hui plusieurs centaines de fondations d’entreprises et il n’est bien sûr pas
question ici de toutes les présenter.
Nous allons juste, à titre d’illustration, en citer quelques-unes qui, par les priorités qu’elles se
fixent et/ou les projets qu’elles ont soutenus par le passé, nous semblent pouvoir devenir des
partenaires potentiels pour les projets d’action culturelle des acteurs musiques actuelles112. Mais
cette liste est loin d’être exhaustive et nous conseillons vivement aux structures intéressées de
réaliser une recherche plus approfondie113.
La Fondation RATP se donne comme objectif de soutenir des actions menées prioritairement en
direction de jeunes en difficultés et en particulier autour de trois thèmes : l’apprentissage de la
citoyenneté, les liens intergénérationnels, l’accès à la culture.
Les projets doivent se dérouler en Ile de France (de préférence dans une zone desservie par la
RATP) et s’inscrire dans la durée.
http://www.ratp.fr/fondation
L’action de mécénat de la Caisse des Dépôts consiste à accompagner des démarches culturelles
qui se déroulent dans les quartiers d’habitat social. Ces actions culturelles de proximité peuvent
être des microprojets qui se déroulent en région ou des projets en réseau qui se développent à
l’échelle d’un territoire plus vaste.
Les projets doivent a priori se dérouler dans des zones urbaines, considérées comme prioritaires.
112
Liste établie en partie grâce à une étude publiée par Opale en juin 2005 : « Repérage de 20 fondations
d’entreprises pouvant intervenir en faveur d’associations culturelles de proximité ».
113
A ce sujet, consulter le site de l’ADMICAL (Association pour le Développement du Mécénat Industriel et
Commercial) : www.admical.asso.fr ou encore la page de la mission mécénat du ministère de la Culture.
62
débouche sur la production d’une « œuvre » (spectacle, CD, vidéo,…) qui doit être montrée à un
large public.
- le renforcement du lien social au sein d’un quartier d’habitat social : il s’agit d’accompagner des
animations de quartiers qui proposent des ateliers de pratiques artistiques destinés aux habitants
des quartiers d’habitat social (tous âges confondus), menés dans la durée, sous l’encadrement
d’artistes professionnels.
Il est précisé que « toutes les disciplines artistiques peuvent être concernées : la danse, les
musiques actuelles, les musiques du monde, les arts de la rue, les médias, les arts plastiques, le
théâtre… ».
La Mission mécénat de la Caisse des Dépôts finance près de 200 projets par an pour des aides
financières qui vont généralement de 1.500 à 15.000 euros.
http://www.caissedesdepots.fr/spip.php?article68
La Fondation Carrefour solidarité s’inscrit dans la lutte contre l’exclusion, soutenant des projets
dans les domaines de l’éducation et de l’insertion sociale et professionnelle.
Les projets culturels peuvent être donc être aidés en tant qu’outil pour une finalité d’insertion
sociale en direction des publics les moins favorisés.
Les projets soutenus doivent se dérouler dans l’environnement géographique d’un magasin
Carrefour.
A noter qu’un projet développé par la structure La Pêche à Montreuil (membre du réseau MAAD
93) a été soutenu par la Fondation Carrefour il y a quelques années.
http://www1.carrefour.fr/minisites/solidarite
Il faut préciser que la fondation France Telecom est très sollicitée et soutient surtout des
structures de taille et de rayonnement relativement importants.
http://www.francetelecom.com/fr/groupe/mecenat
63
♦ Fondation Auchan pour la Jeunesse
La Fondation Auchan agit dans trois domaines dont l'animation de quartiers défavorisés ou de
zones rurales.
La priorité est donnée aux opérations situées à proximité d'un hypermarché permettant la
participation et l'implication des salariés de l'entreprise à leur réalisation.
http://www.auchan.fr/imgUpload/000/017/031/170311.pdf
http://www.gazdefrance.com/FR/D/179/solidarite.html
♦ Nuage France
La Fondation Nuage soutient les associations culturelles intervenant dans les quartiers sensibles
d’Île-de-France, touchant des adolescents entre 12 et 20 ans, et proposant une activité de
création artistique, avec une « pédagogie citoyenne, valorisante, développant confiance en soi et
respect des autres ».
Les projets soutenus doivent permettre d’offrir aux jeunes « un véritable moyen d'expression » et
de mettre en avant le travail effectué (confrontation directe ou indirecte à un public) pour le
valoriser.
www.nuage-france.org
64
Partie II : Les structures du RIF et le milieu scolaire
Comme précisé en introduction, l’objectif de cette partie ne consiste pas à réaliser un véritable
état des lieux quantitatif et statistique de l’intervention sur le champ scolaire des structures
représentées par les réseaux départementaux et le RIF.
De manière très pragmatique, le délai initialement imparti à cette étude et le fait qu’un recueil
d’informations plus générales était déjà en cours au sein du RIF rendaient impossibles le recours
à un questionnaire détaillé et le traitement des données obtenues.
Par ailleurs, la réponse à la question posée (quelles pistes le RIF et les réseaux pourraient
envisager pour s’emparer de manière pertinente et efficace de la question des scolaires ?)
exigeait une méthode plus qualitative qui permette dans la mesure du possible d’aller au delà des
chiffres bruts, d’avoir plus de précisions sur le contenu des actions menées, sur les conditions
dans lesquelles celles-ci sont réalisées, sur les partenaires, les freins…
La méthode initialement retenue consistait donc à réaliser des entretiens avec les directeurs
et/ou les personnes ayant en charge ces actions au sein de certaines structures repérées à
l’avance comme les plus dynamiques sur le champ scolaire tout en essayant de comprendre, en
étudiant si nécessaire un autre « panel » de structures, les freins et les obstacles à la mise en
place de telles actions.
Mais cette méthode s’est rapidement révélée très difficile à appliquer : ni le RIF ni les réseaux
départementaux n’étaient en mesure de jouer réellement le rôle de filtre, la question des
scolaires n’ayant jamais vraiment fait l’objet d’un travail d’observation sur ces territoires.
De plus, il a été jugé préférable, quitte à rallonger la durée de cette étude, de tenter d’avoir une
démarche exhaustive afin de recueillir le point de vue de chaque adhérent et de mieux saisir la
complexité de la question.
Ainsi, il a été réalisé auprès de toutes les structures du RIF (à l’exception de trois structures qu’il
a été impossible de joindre114) un entretien par téléphone et, lorsque les actions menées
paraissaient particulièrement significatives et donc difficilement communicables lors d’un simple
entretien téléphonique, je me suis déplacé afin de rencontrer les porteurs de projets115.
S’il a été délicat de respecter scrupuleusement une trame d’entretien très précise, ces derniers
avaient vocation à apporter des éléments de réponse aux interrogations suivantes :
- Les structures du RIF ont-elles développé en 2006/2007 des actions en direction des scolaires
sur le champ des musiques actuelles ? Si oui, lesquelles ? Si non, essayer de comprendre les
freins.
- Quelles sont leurs relations avec les établissements scolaires et les services déconcentrés de
l’Education Nationale (Rectorats / Inspections Académiques) ?
- Comment les actions menées ont-elles été financées ?
- Quelle organisation est mise en place en interne pour développer ce volet ? (et notamment :
existe-t-il un poste entièrement ou partiellement dédié à celui-ci ?)
- Quelles sont les difficultés rencontrées ?
- Comment se positionnent les structures interrogées par rapport à l’hypothèse d’une intervention
du RIF et des réseaux départementaux sur cette question ?
114
Il s’agit de : Notown (Auxy/77), Vallée FM (Lognes/77) et Quid Novi (Louvres/95) ; par ailleurs, le cas des
structures suivantes n’a pu être pris en compte étant donné que celles-ci n’avaient pas encore adhéré aux réseaux
départementaux au moment de la réalisation de cette étude : l’Espace Icare (Issy-les-Moulineaux/92), le Sous-
marin 34 (Saint-Ouen/93), l’association Ville des musiques du monde (Aubervilliers/93), l’Odéon (Trembaly-en-
France/93), la Direction du développement culturel de Bagnolet (93), l’Edim (Cachan/94), l’Espace Dispan de Floran
(Lhaÿ-les-Roses/94).
115
La liste des entretiens réalisés « in situ » est disponible en annexe.
65
Au final, ce travail s’est rapproché d’une démarche d’état des lieux et, s’il n’a pas la prétention de
dresser un tableau chiffré et statistique de la situation des structures du RIF sur le champ
scolaire, il permet tout de même de mettre en évidence quelques grandes tendances.
La synthèse qui suit couplera donc l’analyse chiffrée des réponses obtenues pour chacun des axes
de la grille d’entretiens à l’étude de quelques cas permettant d’illustrer de manière plus concrète
certaines actions menées par les structures du RIF.
Si l’on se fie aux réponses apportées lors des différents entretiens, 66 structures du RIF ont
mené des actions en direction d’un public scolaire sur la saison 2006/2007. Sur ces 66 structures,
11 ont développé des projets dont aucun n’avait à priori de lien avec le secteur musiques
actuelles (autres disciplines artistiques, accompagnement scolaire…). Parmi les 55 structures
restantes, 17 structures n’ont mené que des actions liées aux musiques actuelles tandis que les
38 autres ont mis en place à la fois des projets concernant les musiques actuelles et des projets
sur d’autres esthétiques/disciplines.
Ces chiffres permettent de mettre à mal le constat souvent énoncé d’un secteur très peu impliqué
sur le champ scolaire.
Il parait toutefois nécessaire de les nuancer immédiatement.
Tout d’abord, beaucoup des projets recensés concernent les élèves des écoles primaires
(maternelles et élémentaires). Or, la plupart de ces projets (éveil musical, ateliers de découverte
d’un instrument, programmation jeune public…) peuvent difficilement être catégorisés dans un
style musical bien précis, et ça n’aurait d’ailleurs le plus souvent aucun sens.
Ensuite, sur les 55 structures ayant mené des actions musiques actuelles en direction d’un public
scolaire, on peut estimer, au regard des précisions apportées lors des entretiens, qu’une
quinzaine de structures ont sur ce champ une activité que l’on peut qualifier de très peu
impliquante : mise à disposition des studios de répétition ou de la salle de spectacles pour des
projets de classe et/ou accueil d’actions telles que Peace & Lobe ou Zebrock au bahut117.
Ce premier tri permet de dégager une quarantaine de structures mais force est de constater que
ce groupe est loin d’être homogène et que pour la plupart de ces structures l’axe scolaire reste
secondaire.
Il est délicat de dresser une liste des structures les plus dynamiques : les actions menées sont
tellement diverses qu’il faudrait avant tout s’entendre sur des critères précis pour en juger.
Signalons simplement qu’une dizaine de structures paraissent avoir fait du champ scolaire un de
leurs axes majeurs (sur le volet musiques actuelles s’entend car, encore une fois, certaines
structures – notamment les MJC et les services culturels – sont très actifs sur d’autres
esthétiques/disciplines).
Au regard des plus de 110 structures représentées par le RIF, cette liste peut sembler assez
restreinte. Elle n’est toutefois probablement pas exhaustive : les limites de la méthode de recueil
d’informations (simple entretien, en général avec une seule personne, sans que les structures
aient eu le temps en amont de faire un réel inventaire de leurs actions sur ce champ) peuvent
laisser penser qu’un certain nombre d’actions ont été occultées.
Mais au delà des chiffres, ce qui est marquant, c’est la façon dont l’intervention sur le champ
scolaire est perçue : un quasi-consensus se dégage autour de l’intérêt et de la pertinence d’un
travail sur cet axe.
Ainsi, moins d’une dizaine de structures ont précisé lors des entretiens qu’elles considéraient que
ce travail ne faisait pas partie de leurs missions.
116
Il s’agit en fait des 114 structures « de terrain » adhérentes des réseaux départementaux, ces derniers étant
étudiés séparément.
117
Ces deux opérations sont présentées respectivement p 10 et p 85.
66
Parmi les structures n’ayant pas mené de projets avec les scolaires sur la saison 2006/2007, 19
ont fait part de leur ambition d’investir ce champ à moyen terme. Certaines ont même déclaré
avoir des projets pour la saison 2007/2008.
Chez les structures déjà impliquées (à un degré ou à un autre), le constat est le même : la
grande majorité aimeraient faire plus que ce qu’elles développent actuellement.
Se dessine donc l’image d’un secteur francilien très conscient des enjeux du travail avec le milieu
scolaire, beaucoup plus mobilisé qu’on pourrait l’imaginer et qui dégage une certaine frustration
de ne pouvoir s’impliquer d’avantage.
Il s’agit donc maintenant d’étudier les différents facteurs empêchant les structures du RIF d’être
aussi actives qu’elles le souhaiteraient.
Durant les entretiens, les structures interrogées ont eu l’occasion de dresser la liste des facteurs
qui, soit les amènent à ne pas intervenir du tout sur le champ scolaire, soit contraignent leur
intervention.
Pour les structures ne menant aucune « action musiques actuelles » en direction des scolaires
Les autres structures ont mis en avant diverses raisons pour expliquer leur non-implication
(sachant que plusieurs raisons ont en général été invoquées par chaque structure) :
♦ Le manque de temps et de personnel est la raison la plus fréquemment avancée (21 structures
y ont ainsi fait référence). Seuls quelques rares lieux ont précisé qu’au-delà de la question de la
taille de l’équipe se pose le problème des compétences. Cette faible considération apportée aux
compétences spécifiques nécessaires pour ce type d’actions peut étonner, tout comme le fait que
seules 3 structures aient précisé qu’elles ne savaient pas comment s’y prendre.
♦ 8 structures ont expliqué leur non-intervention par l’existence d’acteur(s) culturel(s) déjà en
charge des projets musicaux avec les scolaires sur leur ville. Mais on constate que dans la très
grande majorité des cas, ces acteurs voisins (souvent des écoles de musique) n’interviennent pas
sur le champ des musiques actuelles. Cela pourrait laisser penser qu’il y a d’autre raisons à
l’absence d’actions musiques actuelles sur le créneau scolaire et que les structures du RIF dans
ce cas de figure sont plutôt à ranger avec celles déclarant que « ce n’est pas leur mission ».
Cependant, au regard des entretiens, il semble en réalité que la plupart de ces structures
regrettent leur mise à l’écart et le fait de ne pas être missionnées sur cet axe par leurs
tutelles/subventionneurs.
D’ailleurs, dans le même ordre d’idées, 2 structures ont mis en avant le « barrage » des élus de
leur commune.
♦ Le manque de moyens financiers n’a été évoqué qu’à 7 reprises, ce qui peut également étonner
quand on sait que les structures liées au secteur musiques actuelles restent aujourd’hui encore
peu soutenues et subventionnées.
♦ Le reste des freins/obstacles avancées par les structures ne développant pas d’actions
musiques actuelles en direction des scolaires concerne plus spécifiquement les relations avec les
établissements scolaires et plus généralement les services de l’Education Nationale.
67
Nous aurons l’occasion de revenir plus en détail sur la façon dont les structures du RIF
appréhendent ces relations lors de la partie suivante (3. Relations avec les acteurs de l’Education
Nationale).
Pour les structures menant des « actions musiques actuelles » en direction des scolaires
Les difficultés évoquées par ces structures tiennent là encore beaucoup aux relations avec les
établissements scolaires comme nous pourrons le constater plus loin.
Parmi les autres difficultés évoquées par ces structures, le manque de personnel arrive
également en tête.
La difficulté à trouver des intervenants compétents ou des artistes motivés pour ce type d’actions
est également assez fréquemment soulignée.
Le manque de moyens, finalement peu mis en avant lors de ces entretiens, arrive ensuite.
Enfin on peut également noter que certaines structures ont insisté sur l’absence de compétences
en matière de pédagogie pour ce type de public.
Tout d’abord, on peut remarquer que les actions développées autour des musiques actuelles par
les structures du RIF concernent :
- le 1er degré (écoles maternelles et élémentaires) pour 22 structures.
- les collèges pour 17 structures.
- les lycées pour 11 structures.
- l’enseignement supérieur pour 2 structures.
A noter également que seules 3 structures disent avoir travaillé cette année avec le triptyque 1er
degré/collèges/lycées.
Cette prédominance du 1er degré peut étonner lorsque l’on sait que les structures musiques
actuelles ont en général plus d’accointances avec le public adolescents/jeunes adultes. On peut
légitimement remettre quelque peu en cause ce résultat étant donné que, comme nous l’avons
vu précédemment, faire une catégorisation par genre musical des actions menées avec le 1er
degré peut s’avérer très délicat étant donné que les projets portent souvent sur une initiation
musicale assez large ou une programmation jeune public qui n’est pas spécifique aux musiques
actuelles.
Ceci dit, on peut aussi trouver quelques explications assez logiques à ce résultat :
- de manière très basique, il y a plus d’écoles élémentaires que de collèges et de lycées.
- le 1er degré est du ressort des villes ; or un nombre conséquent de structures du RIF sont
municipales ou largement subventionnés par la commune sur laquelle elles sont installées.
- la programmation Jeune Public (lorsqu’elle comporte un volet de séances scolaires) a été prise
en compte dans la liste des actions menées ; or ces programmations sont très majoritairement
destinées à un public âgé de moins de 10 ans.
Mais finalement, cette « hiérarchie » établie suite aux entretiens peut surtout être considérée
comme symptomatique des difficultés rencontrées par les structures lorsqu’il s’agit de travailler
avec les collèges et les lycées.
En effet, si les relations avec les établissements scolaires étaient bien entendu au cœur des
entretiens, c’est surtout en termes de difficultés et de freins qu’elles ont été évoquées (et
majoritairement pour les collèges et lycées), comme nous avons eu l’occasion de l’introduire dans
la partie précédente.
Pour les structures ne menant pas d’actions scolaires en matière de musiques actuelles, la
difficulté de nouer des relations avec les établissements scolaires a été avancée par 15 structures
pour expliquer leur non-intervention sur ce champ.
68
La plupart de ces structures précisent qu’elles ont essayé de démarcher les établissements
scolaires mais en vain. Cela semble surtout vrai pour les collèges/lycées, où le poids de la
hiérarchie et le possible « barrage » effectué par la direction ont été souvent mentionnés, l’accès
aux écoles élémentaires paraissant plus facile.
Au delà de la difficulté à nouer des contacts, 3 structures ont même évoqué des relation quasi-
conflictuelles, dues selon elles à une peur, voire un certain mépris, du secteur musiques
actuelles.
Enfin, une structure parle d’un fonctionnement trop rigide des établissements scolaires.
De manière tout à fait logique, les structures menant déjà des actions en direction des scolaires
sur le champ des musiques actuelles font état de complications plus pointues dans leur
collaboration avec le secteur de l’Education Nationale.
Ainsi, si l’évocation de la difficulté à établir des contacts solides au sein des établissements
scolaires revient à nouveau, les personnes interrogées mentionnent également la frilosité et le
manque d’implication des enseignants (tout particulièrement dans les collèges et les lycées, où
les professeurs n’auraient pas le même rapport à la ville que les instituteurs qui y sont en général
logés), ainsi que le fonctionnement trop rigide des établissements scolaires et notamment
l’incompatibilité entre les calendriers respectifs des structures musiques actuelles et des
établissements scolaires.
Dans une moindre mesure, sont également dénoncés : l’organisation opaque des services de
l’Education Nationale, la forte rotation qui y régnerait, les contraintes en matière de sortie des
élèves (notamment liées à la mise en place du plan Vigipirate) et le cadre trop rigide et restrictif
des dispositifs de type classe à PAC / ateliers artistiques118.
Il ne s’agit pas de noircir le tableau : un certain nombre de structures semblent avoir des
rapports tout à fait fructueux avec les établissements scolaires. Mais cette « charge » contre ces
derniers est partagée par un nombre suffisamment important d’acteurs pour être vraiment
significative. Elle peut paraître sévère mais au delà de la critique, ce « cahier de doléances » est
surtout révélateur de l’incompréhension et de la méfiance réciproques entre les structures
musiques actuelles et les établissements scolaires.
En ce qui concerne les relations avec les services déconcentrés du Ministère de l’Education
Nationale que sont les Rectorats et les Inspections Académiques, le constat est également très
net : la très grande majorité des structures du RIF semble n’avoir aucun contact avec ces
services.
Ainsi, seules 4 structures disent être en contacts réguliers avec le Rectorat de leur Académie
et/ou l’Inspection Académique (en général par le truchement du CPEM119) - dont une sur d’autres
disciplines que la musique - tandis que 7 autres font état de contacts occasionnels.
En ce qui concerne les dispositifs suivis et financés en partie par les Rectorats ou les Inspections
Académiques (c’est à dire essentiellement les classes à PAC et ateliers artistiques), 8 structures
du RIF y ont été impliquées en 2006/2007 et seulement 6 projets concernaient les musiques
actuelles120.
118
Voir présentation de ces deux dispositifs p 27 et 28.
119
Conseillers pédagogiques d’éducation musicale - voir présentation p 40.
120
Recensement effectué d’après les réponses obtenues lors des entretiens avec les structures du RIF car certaines
cellules culturelles des Rectorats et des Inspections académiques n’ont pas souhaité nous communiquer la liste des
projets soutenus.
69
4. Organisation interne
Comme nous l’avons vu, la question du manque de personnel a été avancée par un grand
nombre de structures lors des entretiens lorsqu’il s’est agi de présenter les freins/obstacles à
l’intervention sur le champ scolaire.
Il est donc assez logique de constater que peu de structures disposent d’un poste dédié au moins
partiellement aux actions en lien avec les scolaires.
Même s’il ne s’agit pas de comparer l’incomparable, il faut savoir que les théâtres subventionnés
ont bien souvent un service dédié exclusivement aux « actions éducatives ».
Dans la grande majorité des structures du RIF, la polyvalence prévaut sur cette question. Face à
la diversité des cas de figure, on ne peut pas faire ressortir un schéma organisationnel commun à
l’ensemble des structures. Pour simplifier, disons que l’impulsion est en général donnée par le
directeur, qui gère également souvent les rapports « officiels » avec les établissements scolaires.
Ensuite, le suivi des actions est à la charge du programmateur/responsable musiques actuelles de
la structure, mais aussi parfois du chargé de communication.
S’il est souhaitable de conserver l’implication de l’ensemble de l’équipe sur ces projets, la
présence d’un référent compétent semble néanmoins être une des conditions primordiales pour
développer l’axe scolaire.
Au moment de rédiger ce rapport, 7 structures du RIF disposent d’un poste dédié exclusivement
ou largement aux actions en direction des scolaires 121 :
Il semble que la tendance soit à la création de ce type de postes puisque deux de ceux listés ci-
dessus ont été mis en place en 2007 (au Plan et à File 7) ; de plus, au moins deux autres
structures ont planifié (notamment grâce au dispositif de Permanence Artistique122 mis en place
par le Conseil Régional d’Ile de France) la création d’un poste en partie dédié à l’action
culturelle : l’Usine à Chapeaux (Rambouillet/78) et l’EMB (Sannois/95).
Par ailleurs, il manque à cette liste le Tamanoir (Gennevilliers/92) qui disposait d’un tel poste il y
a encore peu de temps. Mais la personne qui l’occupait ayant été promue à la Direction du lieu, le
poste est actuellement vacant, en attendant une réorganisation interne.
121
A titre d’exemple, certaines fiches de poste sont disponibles en annexe.
122
Cf p 44.
70
Il faut aussi remarquer que certaines structures municipales (le Deux Pièces Cuisine [Blanc-
Mesnil/93], l’Espace Gérard Philippe [Fontenay-sous-Bois/94], l’Observatoire [Cergy/95]
notamment) bénéficient de la médiation du service enseignement/éducation de leur municipalité.
Enfin, signalons une initiative qui fait écho aux lacunes en matière de pédagogie évoquées par
certaines structures lors des entretiens (cf 2. Difficultés et freins recensés) : l’EMB a fait appel à
un professeur de collège, avec qui des liens étaient déjà noués, pour intervenir en tant que
bénévole auprès de l’équipe afin de creuser la dimension pédagogique des projets destinés aux
scolaires.
5. Financement
Nous l’avons vu, la problématique du budget a finalement été assez peu mise en avant lors des
différents entretiens. Pourtant on peut constater que les structures du RIF sont peu soutenues
pour remplir cette mission.
Bien sûr, et comme pour d’autres champs d’intervention, les cas de figure sont très différents
selon les structures.
Ainsi, les acteurs municipaux ont en règle générale moins de difficultés à financer leurs actions en
direction des scolaires. C’est d’autant plus vrai pour le premier degré, puisque c’est une
compétence municipale, mais on remarque que de nombreuses villes impliquées sur des projets
d’actions artistiques en primaire n’hésitent pas à coordonner et financer également des actions à
destination des collégiens ou des lycéens.
Il faut cependant nuancer ce constat puisque, comme nous avons pu le voir précédemment,
certaines structures municipales du RIF se retrouvent exclues du volet scolaire, soit parce que la
ville considère que la mission est déjà assumée par l’école de musique, soit parce que les élus
et/ou techniciens n’ont pas une grande estime pour le secteur musiques actuelles.
A noter que, parmi les structures non-municipales, 6 ont déclaré des financements spécifiques de
leur ville sur les actions scolaires en matière de musiques actuelles.
Les autres financeurs cités sur la saison 2006/2007 (spécifiquement sur les projets et non sur des
subventions globales accordées à l’année) 123 :
- Conseils généraux pour 1 structure du 78 (dans le cadre d’une résidence jazz), 1 structure du
91 (dans le cadre de la programmation jeune public), 2 structures du 92 et 1 structure du 95.
- Associations départementales (type Adiam) : 2 structures dans le 78 (sur un dispositif d’aide
aux projets), 2 structures dans le 95 (pour l’accueil de l’action « 999 – l’envers du décor »124).
- Rectorats et Inspections académiques125 : 6 structures.
- Conseil Régional : aucun projet musical porté par une structure du RIF n’a été subventionné
spécifiquement par la Région Ile de France mais il faut souligner que le dispositif « permanence
artistique » a permis de mettre sur pied des résidences débouchant sur des actions scolaires et
surtout de financer en partie certains postes d’actions culturelles (File 7 et en prévision pour EMB
et Usine à Chapeaux).
- DMDTS pour 1 structure du 91 (sur le dispositif de résidences musiques actuelles).
- ARCADI pour 1 structure du 91 (sur le dispositif de résidences chanson).
- SACEM pour 1 structure du 91.
- Communautés d’agglomération pour 2 structures du 78.
- Crédits politique de la ville (Etat) pour 2 structures du 78, 1 du 91 et 1 du 93.
123
Ces informations restent très indicatives du fait de la manière dont elles ont été recueillies : « en direct » pour la
plupart lors des entretiens sans qu’une recherche précise ait pu être faite en amont par la structure interrogée.
124
Cf p 57.
125
Rappelons que les crédits des services déconcentrés de l’Education nationale sont, sauf rares exceptions, alloués
aux établissements scolaires et non aux structures culturelles partenaires.
71
Même si on ne peut tirer de conclusions définitives de ces données certainement très partielles, il
apparaît que les structures du RIF peinent à se faire accompagner financièrement sur ce type de
projets.
Dans la majorité des cas, elles doivent faire sans financement spécifique et donc, pour
développer des actions en direction des scolaires, composer avec leur budget « habituel ». Celui-
ci étant déjà largement mobilisé par leurs activités de base (diffusion, répétition,
accompagnement des musiciens locaux…), la mise en place d’actions éducatives ambitieuses
devient donc particulièrement compliquée.
Plutôt que de dresser un inventaire, il s’agit ici d’essayer de mieux comprendre le type d’actions
scolaires concernant les musiques actuelles développées durant la saison 2006/2007 par les
structures du RIF.
Même si l’exercice est délicat étant donné la grande variété des projets menés, nous avons tenté
d’établir des grandes catégories permettant de couvrir l’ensemble des modes d’intervention
rencontrées lors de cette enquête. Ces catégories ne sont pas forcément étanches, un même
projet pouvant rassembler plusieurs formes d’intervention. Quelques-unes de ces catégories
seront illustrées par la présentation plus détaillée de certaines actions sur lesquelles il nous a
paru intéressant, pour diverses raisons (originalité, représentativité, exemplarité...), d’apporter
un éclairage particulier.
♦ Ateliers de pratique
Il nous a paru intéressant d’isoler ce type d’ateliers car les structures interrogées ont été
nombreuses à faire part de leur embarras face à un public très jeune (maternelle jusqu’à CM pour
simplifier) : comment travailler avec eux ? avec quels outils pédagogiques ?
A titre d’exemple, et en plus de la présentation ci-dessous des ateliers d’éveil rythmique de
Musiques Tangentes, on pourra également consulter en annexe le projet développé par l’ARA
(Roubaix) en matière d’exploration sonore.
Il faut également souligner que des structures comme l’Espace Prévert (Savigny-le-Temple/77)
et, à nouveau, Musiques Tangente mènent en parallèle des ateliers en direction de crèches,
halte-garderie de centres sociaux, etc.
Musiques Tangentes est une école de musique « alternative » qui existe depuis 1979.
L’intervention en milieu scolaire a très vite constitué un axe central du projet et aujourd’hui une
vingtaine d’intervenants se déplacent régulièrement pour mener des ateliers, essentiellement en
crèche et en écoles primaires (la structure est notamment en contrat avec la Direction des
affaires scolaires de la ville de Paris pour plus de 25 ateliers hebdomadaires dans le temps
périscolaire). Trois modules, souples et adaptables, sont proposés : Jazz en cœur, Approche
gestuelle du théâtre et Eveil rythmique.
72
Concernant l’atelier d’éveil rythmique (qui s’adresse de préférence aux enfants âgés d’au moins 6
ans, par groupe de 15 maximum), Musiques Tangentes a mis au point sa propre méthode qui se
pratique en atelier. Il ne s’agit pas d’apprendre le solfège mais d’étudier différents rythmes à
l’aide d’instruments.
Deux axes sont développés tout au long de l’année : la coordination motrice, d’une part, et la
notion du temps qui s’écoule et son découpage, d’autre part. Pour cela, le travail est organisé
autour de divers jeux de frappe avec des instruments de percussions. Pour compléter la
formation, quelques chansons sont étudiées dans lesquelles l’enfant doit trouver le tempo et
replacer des phrases rythmiques étudiées auparavant.
Très rapidement, après l’étude de différentes phases rythmiques, les enfants jouent des
polyrythmies et se retrouvent en situation d’orchestre ; au dernier trimestre, l’atelier peut
interpréter une rythmique et se produire dans le cadre d’une fête d’école.
L’objectif final est de faire en sorte que les enfants disposent d’une base sérieuse et puissent se
diriger vers la pratique d’un instrument.
Les principaux instruments enseignés/pratiqués : tambourins, claves, maracas, triangles, agogos,
quiros, pandeiros…
A noter que Musiques Tangentes essaie également de mettre chaque année en place des
formations pour ses intervenants : en 2006/2007, ils ont ainsi organisé deux modules autour de
la musique pour petite enfance et de la Batucada pour enfants.
126
Sections d'enseignement général et professionnel adapté ; accueillent des élèves présentant des difficultés
scolaires graves et durables.
127
Voir présentation du dispositif p 33.
73
Le Forum de Vauréal (95) : atelier d’écriture auprès de classes de primaires en amont du festival
« Blues et Harmonica ».
Les ateliers d’écriture liés à la musique sont depuis longtemps privilégiés par les enseignants car
ils permettent d’envisager l’écriture de manière ludique et dans une perspective de création. On
remarquera une tendance lourde ces dernières années : le slam se substitue progressivement à
la chanson dans ce type de projets.
Lorsque les ateliers sont plus spécifiquement chanson, l’enseignement du chant peut être
développé en parallèle. Lorsqu’ils sont plutôt slam ou rap (même si ce dernier genre musical
peine à se faire une place à l’école), ils sont souvent couplés avec une activité de conception
musicale via des ateliers MAO128 plus rarement avec des ateliers sur le human beatbox129 ou le
scratch130.
La plupart des ateliers listés ci-dessus ont débouché sur un enregistrement et/ou une restitution
sur scène.
Le Tamanoir a développé un partenariat durant toute la saison scolaire 2006/2007 avec une
classe de 6ème faisant partie des classes à projet « Les 6ème à mon rythme ». A ce titre, elle
intégrait 4 élèves repérés en très grande difficulté par les enseignants de CM2. Ces élèves ont
bénéficié d’un professeur de mathématiques et de lettres différents de ceux de leur classe et ont
ainsi passé 9 heures ½ par semaine « écartés » de leur groupe-classe. Pour éviter une trop
grande marginalisation de ces enfants, il leur était proposé de vivre une expérience intense et
valorisante avec leurs camarades, en lien avec le Tamanoir.
Le projet consistait à accompagner cette classe dans l’écriture et la composition d’une chanson,
l’apprentissage de son interprétation (voix et instruments), l’initiation à la sonorisation et à la
mise en lumière de la salle de spectacles, la réalisation d’un cd (pochette, enregistrement,
photos…) et in fine la prestation sur scène.
Pour cela, une première rencontre avec les élèves a eu lieu au Tamanoir en novembre 2006. Ils
ont assisté au filage d’un spectacle, échangé avec les artistes et découvert les tâches qu’ils
auraient à assumer pendant l’année.
En janvier, la classe a assisté à un deuxième filage et les professeurs de chant et de pratique
instrumentale du Tamanoir se sont rendus au collège afin d’y faire une petite représentation et
commencer l’écriture de la chanson avec les élèves et les professeurs de français de la classe.
Ils y sont retournés en février pour démarrer la composition de la musique.
En Mars, la classe a passé une semaine entière au Tamanoir afin de finaliser la chanson, le cd et
préparer le spectacle. Celui-ci a eu lieu à la fin de cette semaine « d’immersion », devant les
parents et professeurs de la classe.
128
Musique Assistée par ordinateur.
129
Imitation vocale d’instruments de musiques (principalement de percussions) et de boîtes à rythmes.
130
Procédé consistant à faire tourner à la main un disque vinyle de façon à produire un effet spécial.
74
La Clé des champs (Plaisir/78) : atelier percussions pour une classe de CM2 (1 fois toutes les 2
semaines).
OMJA (Aubervilliers/93) : ateliers bi-hebdomadaires de percussions africaines et brésiliennes pour
2 collèges (sur le temps périscolaire).
Hangar 95 (Pontoise/95) : atelier hebdomadaire de guitare au sein d’une école élémentaire.
Pôle musique Argenteuil (95) : projet percussions pour des classes d’écoles élémentaires – voir
encadré ci-dessous.
Le 2 Pièces cuisine (Le Blanc-Mesnil/93) : atelier d’initiation à la MAO sur le temps périscolaire ;
travail avec une classe de collège autour d’arrangement de morceaux musicaux réalisés par
l’artiste Ignatus.
On constate que les percussions restent le moyen privilégié de faire jouer ensemble un public en
grande partie non musicien.
La plupart de ces ateliers se déroulent sur l’année et donnent lieu là-encore à des restitutions
publiques.
La ville d’Argenteuil a fait il y a quelques années le constat suivant : malgré une offre de
spectacles accrue et diversifiée, certains quartiers de la ville continuaient d’être caractérisés par
une forme « d’exclusion culturelle ». Pour tenter d’y remédier, la ville, en partenariat avec l’Ecole
Nationale de Musique et de Danse, a mis en place un programme important d’actions culturelles
avec notamment 3 projets menés exclusivement avec des établissements scolaires en ZEP : la
Maîtrise d’Argenteuil (création de chorales regroupant des élèves des écoles primaires et des
collèges de la ville), Danse à l’école et le projet Percussions.
Le projet percussions se déroule sur un cycle de 3 ans, suivant des élèves du CE2 au CM2. Il
consiste en des ateliers d’initiation aux percussions traditionnelles/du monde ainsi que des cours
de Formation Musicale, dispensés par les professeurs de l’ENMD.
A noter que la ville a également mis en place un prêt de djembé à chaque élève afin qu’il puisse
développer une pratique individuelle.
Cette initiation aux percussions traditionnelles est conçue sur un cycle de trois ans :
- en 2005/2006, pour 2 classes de CE2 dans chacune des 2 écoles concernées : 1h30
hebdomadaire de pratique du djembé et de Formation Musicale (FM) en demi groupe + 1h
mensuelle de djembé en ensemble.
- en 2006/2007, pour 2 classes de CM1 dans chacune des 2 écoles : 1h30 hebdomadaire de
pratique du djembé et de FM en demi groupe + 1h30 mensuelle de djembé en ensemble.
- en 2007/2008, pour 2 classes de CM2 dans chacune des deux écoles : 1h30 hebdomadaire de
pratique du djembé et de FM en demi groupe + 1h30 djembé en ensemble deux fois par mois.
75
Des concerts de fin d’année et des restitutions intermédiaires (au sein des écoles et pour un
public scolaire) sont également organisés chaque saison.
A la fin de ce cycle de trois ans, ce sont de nouveaux CE2 qui entrent dans cet enseignement,
jusqu’au CM2.
Suite à un accord avec l’ENMD, après avoir effectué ce cycle de trois ans, les élèves sont
considérés comme ayant acquis un niveau correspondant à la fin de 2ème année du premier cycle
de l’ENMD et peuvent donc s’inscrire en 2ème cycle.
♦ Concerts/spectacles
On peut également préciser que certaines structures accueillent (mise à disposition locaux et
matériel + conseil) des concerts professionnels/festivals organisés par des associations d’élèves,
notamment File 7 (Magny-le-Hongre/77) pour un festival organisé par des étudiants de l’annexe
de la faculté de Marne-la-Vallée ou la MJC de Palaiseau pour un festival organisé par le foyer
socio-éducatif d’un lycée.
Pour l’édition 2007, il a donc été décidé d’ouvrir le dispositif en impliquant tous les lycées
chellois, de proposer des formations aux groupes retenus suivie d’une première expérience
scénique aux Cuizines en amont du tremplin.
Après avoir présenté le projet aux responsables des différents lycées et affiné ce dernier avec
eux, un appel à candidature a été lancé en janvier suivi de la sélection d’un groupe par lycée
pour participer aux formations (jury : membres de l’équipe des Cuizines et de l’association locale
Evènemenchelles, co-organisatrice).
En mars et avril 2007 des formations ont été mises en place pour les groupes retenus : rencontre
avec Vianney Marzin (coordinateur du réseau Pince Oreilles) pour une présentation du secteur
des musiques actuelles + une demi-journée de formation pour se familiariser à la gestion du son
sur scène + 4 heures de répétition accompagnées d’un professionnel pour apprendre à répéter un
set dans des conditions optimales.
76
Un mois avant le tremplin, les 5 groupes accompagnés se sont produits sur scène lors d’un
concert organisé aux Cuizines.
A noter que le reste des groupes devant se produire sur scène a également bénéficié d’une mini-
formation à la gestion du son sur scène.
Lors du tremplin au sein du lycée, les 5 groupes accompagnés ont bénéficié d’une place
privilégiée (temps de jeu plus important).
Pour l’édition 2008, la structure envisage un accompagnement plus complet et destiné à plus de
groupes.
Ce type d’action semble assez largement souhaité par les structures mais les projets réalisés sont
rares car compliqués à monter (contraintes techniques, coût, réticences des établissements
scolaires).
Dans un autre ordre d’idées, on peut également citer l’ALC (Chevreuse/78) qui intervient, en
collaboration avec la bibliothèque municipale, pour mettre en musique des contes destinés à être
présentés dans les écoles maternelles et élémentaires de la ville.
Par ailleurs, il faut noter que de nombreux projets d’ateliers menés avec des classes se concluent
par un spectacle / restitution publique proposé(e) notamment à un public scolaire.
Les JMF131 diffusent des spectacles musicaux destinés au jeune public et aux scolaires. Chaque
année, ils s’engagent dans la création de certains de ces spectacles, en production ou
coproduction. Cela nécessite de nombreuses séances de répétition, de créations de plans
d’éclairages et de filages, et les JMF sont donc à la recherche de lieu(x) pour finaliser ces
spectacles.
Suite à une première collaboration dans le cadre de la création du spectacle « Odyssée
Jamaïque », le Sax et les JMF ont mis en place un partenariat sur la saison 2006/2007 pour
l’organisation de ces séances de travail.
Du 18 septembre au 10 octobre 2006, le Sax a ainsi accueilli en résidence 11 spectacles des JMF,
mettant à disposition salle, matériel et techniciens. En échange, Le Sax a pu présenter 8 de ces
spectacles à des enfants des établissements scolaires des environs, lors de répétitions générales
publiques « test ». Au final, 1600 spectateurs ont pu assister gratuitement à ces « premières ».
131
Jeunesses Musicales de France – cf p 60.
77
Il faut également noter que le Sax envisage pour les années à venir de mettre en place un
système de réperage/auditions pour accompagner les artistes souhaitant développer un projet
pédagogique.
Les lieux proposant une programmation jeune public comportant des spectacles musicaux et des
séances scolaire sont les suivants :
L’Espace Prévert (Savigny-le-Temple/77)
MPT Victor Jara (Champs-sur-Marne/77)
CAC Georges Brassens (Mantes-la-Jolie/78)
Le Sax (Achères/78)
L’Estaminet (Magny-les-Hameaux/78) - uniquement musique, avec notamment un festival de la
chanson jeune public.
Service culturel de Houilles (78) - cette année aucun spectacle musical mais c’est inhabituel.
Service culturel de Fleury (91)
MJC Jacques Tati (Orsay/91)
Centre culturel Paul Bailliart (Massy/91)
Le Tamanoir (Gennevilliers/92)
Argo’notes (Montreuil/93)
MJC Louise Michel (Fresnes/94)
Espace Gérard Philippe (Fontenay-sous-Bois/94) - programmation faite par le service culturel.
Le Forum (Boissy-St-Leger/94)
CMA Youri Gagarine (Champigny-sur-Marne) - programmation faite par le service culturel.
L’Observatoire (Cergy/95) - programmation faite par le service culturel.
L’EMB (Sannois/95) - uniquement musique.
Pôle musique Argenteuil (95)
Au sein de ces programmations jeune public, la musique se taille rarement la part du lion. De
plus, elle est en général traitée sous l’angle de la musique classique, de la chanson, du jazz et
des musiques du monde/traditionnelles. Un grand pan des musiques actuelles/amplifiées est donc
absent de ces programmations.
Par ailleurs, les spectacles proposés sont, à une majorité écrasante, destinés à des enfants de
moins de 10 ans.
Ces constats expliquent probablement en partie le fort intérêt porté par les structures du RIF à
des projets comme Peace & Lobe et Odyssée Jamaïque qui, en plus d’ouvrir sur des esthétiques
inhabituelles pour des spectacles scolaires, sont conçues pour un public de collégiens, voire de
lycéens.
Enfin, on peut également noter que seules quelques rares programmations sont accompagnées
de préparation en amont au sein des classes (rencontres avec les artistes, ateliers…). La
collaboration avec les établissements scolaires se limite en règle générale à l’envoi des dossiers
pédagogiques (lorsqu’ils existent) préparés par les compagnies/artistes et éventuellement à un
court échange avec les artistes à la fin du spectacle.
78
- Diffusion du spectacle pédagogique « Peace & Lobe »132
Sur la saison 2006/2007, 18 lieux ont accueilli ce spectacle dont la diffusion en Ile de France est
coordonnée par le RIF :
Le Sax (Achères/78) : visite des locaux et présentation de la structure pour les établissements
scolaires de la ville à différents moments de la saison.
Estaminet (Magny-les-Hameaux/78) : visite des locaux en amont des spectacles et remise à
chaque élève d’un petit support pédagogique explicitant le fonctionnement de la structure.
Centre Culturel Paul Bailliart (Massy/91) : rencontre avec les artistes et certains membres de
l’équipe lors de l’opération « Les Primeurs à l’école » (voir encadré plus loin).
Le Tamanoir (Gennevilliers/92) : accueil régulier d’élèves pendant les filages des spectacles
programmés au Tamanoir.
L’Entrepont (Issy-les-Moulineaux/92) : chaque saison, visite des locaux et présentation de la
structure pour les établissements scolaires (dans le cadre d’un projet regroupant l’ensemble des
équipements culture/jeunesse de la ville).
Canal 93 (Bobigny/93) : accueil lors de certains filages, interview des artistes par les élèves.
Deux Pièces Cuisine (Le Blanc-Mesnil/93) : visites interactives et présentation de la structure
pour des primaires et des collégiens lors de diverses opérations (conférence de sensibilisation aux
risques auditifs, journées dédiées au développement durable et à l’alternative culturelle, accueil
des classes participant à « Zebrock au bahut »…).
EMB (Sannois/95) : dans le cadre de résidences, accueil des élèves lors de filages de spectacles,
rencontres (voire interview) avec les artistes, présentation de la structure et du secteur musiques
actuelles (avec remise d’un dossier – consultable en annexe).
Forum Vauréal (95) : dans le cadre de résidences, accueil des élèves lors de filages de
spectacles, rencontres avec les artistes, présentation de la structure et du secteur musiques
actuelles.
Les Cuizines (Chelles/77) : chaque année, exposition sur un thème musical couplée à des
concerts acoustiques (cette année sur Jimmy Hendrix afin de rebondir sur le sujet du bac
musique).
132
Cf présentation p 10.
79
ALC (Chevreuse/78) : exposition sur les instruments du monde pour 400 élèves d’écoles
maternelle et élémentaire, avec ateliers d’initiation.
CAC G.Brassens (Mantes-la-Jolie/78) : exposition sur les métiers de la musique – voir encadré ci-
dessous.
ECLA (Saint-Cloud/92) : exposition sur les percussions pour 15 classes d’écoles maternelles et
élémentaires, avec des ateliers d’initiation et de danse.
Durant la saison 2005/2006, le CAC G.Brassens a réalisé une exposition sur les « Les métiers qui
accompagnent la pratique des musiques actuelles ».
L’objectif consiste à informer, sensibiliser et orienter les publics (notamment scolaires) sur ces
métiers (missions, compétences, formations…) et in fine à proposer une vue d’ensemble de la
structuration du secteur musiques actuelles.
Sur 12 panneaux 80x120cm, l’exposition présente ainsi : les métiers techniques, les métiers de
l’artisanat musical, les métiers artistiques, les métiers de l’administration et de la communication,
les métiers de la création, de la production et de la diffusion, les métiers de l’enseignement.
A ce jour, l’exposition a été réservée et présentée par une quinzaine de collèges (la plupart dans
le cadre d’un partenariat avec le festival Blues-sur-Seine133) et deux lycées. Dans 2 de ces
établissements, Joël Le Crosnier et Eric Guillamaud (respectivement directeur et directeur-adjoint
de la structure) sont intervenus pour commenter et enrichir l’exposition.
A noter que l’exposition n’est pas destinée qu’aux établissements scolaires mais aussi aux salles
de musiques actuelles, MJC, centres sociaux, salons/forums étudiants…
Cette exposition a été conçue en interne, la réalisation graphique et l’impression des panneaux
bénéficiant du soutien financier de la Communauté d’Agglomération de Mantes-en-Yvelines, du
Conseil général des Yvelines (via l’ADIAM 78) et de la Direction Régionale Jeunesse et Sports.
♦ Formations de techniciens
133
Cf p 90.
80
♦ Formation de formateurs / intervenants
Par l’intermédiaire de Yann Tandero, intervenant musiques actuelles au CFMI d’Orsay et alors
Directeur du Conservatoire Intercommunal du Val d’Essonne, le Plan et le CFMI se sont associés
pour la mise en place d’un module d’initiation aux musiques électroniques et Hip-Hop. Les
étudiants du CFMI (20 personnes) ont ainsi pu bénéficier, dans le cadre d’une scène
professionnelle, de 5 jours de formation mêlant approche artistique et expérimentation
technique.
Cette expérience, semble-t-il très bien vécue aussi bien au niveau de l’équipe du Plan que du
point de vue des étudiants, pourrait être reconduite en 2007/2008.
Une collaboration de ce genre est très intéressante car elle permet de sensibiliser les musiciens
intervenants - qui peuvent devenir des relais essentiels pour le travail avec les établissements
scolaires du 1er degré - au fonctionnement d’un lieu de musiques actuelles et à des esthétiques
assez éloignées en général de leur parcours de musiciens et du contenu de leur apprentissage au
sein du CFMI.
♦ Formation d’enseignants
Forum de Vauréal (95) : accueil d’un module de formation aux musiques actuelles pour les
enseignants mis en place par l’ADIAM 95 dans le cadre du projet « 999, l’envers du décor »135.
Plusieurs structures du RIF interviennent régulièrement en tant que support technique lors
d’actions portées par les établissements scolaires. Sollicités par les enseignants, les structures
134
Centre de Formation des Musiciens Intervenants – cf p 24.
135
Cf p 57.
81
mettent à leur disposition locaux et matériel voire dans certains cas des membres de leur
personnel.
La plupart du temps, les structures apportent leur potentiel technique et leur expertise en
matière d’enregistrement mais les demandes peuvent aussi concerner la salle de spectacles pour
des répétitions ou restitutions publiques.
Dans ce type de partenariats, les structures n’interviennent que très rarement dans la conception
et le contenu des projets, ils sont uniquement sollicités en tant que soutien logistique.
Précisons enfin que dans la quasi-totalité des cas repérés lors des entretiens, la mise à
disposition des locaux et du matériel se fait à titre gracieux, seule une structure ayant mentionné
un système de location.
Lors de la saison 2006/2007, les structures étant intervenues sur cet axe sont les suivantes :
MPT V.Jara (Champs-sur-Marne/77), File 7 (Magny-le-Hongre/77), ALC (Chevreuse/78),
Estaminet (Magny-les-Hameaux/78), Service Musiques Amplifiées de Montigny-le-Bretonneux
(78), MJC Palaiseau (91), DLF Studios (Draveil/91), La Chaufferie (Bagneux/92), Canal 93
(Bobigny/93), OMJA (Aubervilliers/93), La Pêche (Montreuil/93), Pôle musical d’Orgemont (93),
CMA Y.Gagarine (Champigny-sur-Marne), Espace Langevin (Choisy-le-Roy).
On peut également signaler une autre démarche, plus rare, choisie par la MJC de Palaiseau et le
Radazik : ces deux structures ont conclu un partenariat avec des lycées voisins de leur
équipement, partenariat visant à réserver leur local de répétition pour les groupes lycéens à
certains créneaux horaires.
♦ Projets « inclassables »
Sur la saison 2006/2007, une classe de 19 élèves a ainsi eu un emploi du temps partagé entre :
- le matin : programme scolaire « classique ».
- l’après-midi : musique (60h), théâtre (60h), arts plastiques (30h), citoyenneté / culture
générale (30h).
Les élèves ont par ailleurs été confrontés à l’exercice de la scène trois fois dans l’année : une fois
devant leurs parents et professeurs, une autre devant un public majoritairement scolaire et la
dernière devant un public lambda.
Ils ont également participé à des sorties de découverte en théâtre et en musique les vendredis et
samedis soirs.
L’activité musique a été accueillie et pilotée par l’Entrepont qui a mis ses locaux et une
intervenante à disposition des élèves. Le contenu des interventions (qui se déroulaient en demi
groupe) s’articulait autour de deux axes : une approche technique et harmonique d’une part, et
une approche vocale d’autre part, l’objectif n’étant pas d’en faire des musiciens mais de leur
permettre rapidement de s’exprimer collectivement.
82
Le bilan de cette année est mitigé : si les résultats en termes d’expression artistique et de
développement personnel des enfants sont très satisfaisants, voire surprenants, les résultats
scolaires le sont moins. L’an prochain, un suivi sera donc mis en place pour consolider
l’autonomie des élèves dans leur parcours au collège.
Ce projet est financé par la Ville d’Issy-les-Moulineaux, le Conseil général des Hauts de Seine et
l’Etat dans le cadre de l’avenant financier du contrat local de sécurité.
Ce projet, qui fait suite à une première collaboration la saison passée entre le CC P.Bailliart et les
musiciens intervenants de la ville de Massy, a pour objectif de faire découvrir la chanson
française « actuelle » aux élèves de 7 classes des écoles élémentaires de la ville, en lien avec les
programmes d’enseignement de celles-ci (écriture, géographie, éducation civique…).
Ce projet est piloté, en lien avec le CC P.Bailliart, par 4 membres de l’équipe des
Dumistes/musiciens intervenants de Massy, rattachés à l’Ecole de musique de la ville. Pour les
besoins de cette opération, Armelle Bigot, musicienne intervenante et coordinatrice du projet, a
été détachée une heure par semaine auprès du CC P.Bailliart cette saison.
Enfin, même si cela ne concerne que très peu les musiques actuelles, précisons que le service
culturel des Mureaux (via le Centre des arts) et le Conservatoire de Clamart mettent en place des
classes à horaires aménagés musicales (CHAM)139.
136
Cf p 24.
137
A titre d’exemple de la manière d’évaluer une action éducative en faisant le lien avec les programmes scolaires,
le bilan de ce séjour, effectué par l’équipe des musiciens intervenants, est disponible en annexe.
138
Cf p 94.
139
Cf p 27.
83
De manière plus inattendue (car les structures musiques actuelles sont rarement associées à ces
dispositifs), Canal 93 a entamé un partenariat avec un conservatoire voisin pour intervenir sur
certains modules d’une CHAM.
L’intérêt prononcé des structures du RIF pour l’action en milieu scolaire, constaté tout au long de
cette partie, s’est confirmé lorsque les entretiens ont abordé l’hypothèse d’une implication plus
forte du RIF (et des réseaux départementaux) sur cette question.
Cette hypothèse est apparue comme légitime pour la quasi-totalité des structures interrogées,
beaucoup se montrant même particulièrement enthousiastes à cette idée.
Il était aussi demandé aux structures sous quelle(s) forme(s) ils envisageaient l’éventuelle
intervention du RIF. Malgré le fait que cette question ait été posée de manière un peu
« abrupte » pendant les entretiens, les réponses ont été nombreuses. Nous aurons l’occasion de
revenir sur certaines d’entre elles lors de la conclusion de ce rapport, mais nous pouvons ici en
rapporter les grandes lignes.
Deux grands types de réponses, pas nécessairement opposés peuvent être dégagés :
- agir auprès de l’Education Nationale (et plus généralement des institutions) pour que les lieux
de musiques actuelles soient légitimés et mieux référencés sur cette question.
Plusieurs pistes ont été envisagées : réalisation de supports de communication commun à
destination de l’Education Nationale, organisation de rencontres régulières avec les services de
l’Education Nationale et d’autres partenaires, collaboration avec les chercheurs de l’Education
Nationale, formation d’enseignants…
En dehors de ces deux grandes catégories de propositions, on peut signaler que quelques
structures ont insisté sur la mutualisation et l’échange d’expériences/contacts qui pourraient être
centralisés par le RIF. D’autres ont mis en avant la nécessité de repérer et former des
intervenants. Enfin, seules 2 structures ont envisagé que le rôle du RIF pouvait consister à leur
trouver de nouveaux financements.
84
8. Les réseaux départementaux
A l’heure actuelle, aucun des 7 réseaux départementaux membres du RIF (le cas de Chroma
étant étudié spécifiquement plus loin) n’a réellement fait de la question des scolaires un axe
d’intervention.
Sur la saison 2006/2007, seul le Réseau Musiques 94 a été associé à une action en direction d’un
public scolaire : sollicité par le Service Enseignement du Conseil Général du Val de Marne, il est
intervenu en tant que conseil et soutien logistique pour l’organisation de l’opération « Scènes
ouvertes collégiennes »140.
Si l’on observe les actions passées, pour les réseaux les plus anciens, on trouve trace de
quelques initiatives en direction des scolaires, la plus significative étant la mise en place et la
diffusion, par le CRY, du spectacle Peace & Lobe (avant que le projet ne soit confié au RIF).
Le CRY a également collaboré avec le Rectorat de Versailles pour l’organisation d’un stage de
formation continue à l’attention des enseignants (il y a une dizaine d’années), ainsi que pour la
mise en place d’ateliers de pratique artistique au sein d’un lycée (de 2001 à 2004). Enfin, le CRY
a aussi collaboré avec le CFMI141 d’Orsay pour la mise en place de courts modules de formation
aux musiques actuelles durant 3 années consécutives, sans réussir à dépasser le stade de la
sensibilisation pour déboucher sur quelque chose de réellement constructif et consistant.
Le Pince Oreilles a également été sollicité par le Rectorat de Créteil il y a quelques années afin de
participer à l’organisation d’un stage « d’ouverture aux musiques actuelles » pour les
enseignants142.
Ces expériences n’ont pas été renouvelées et ces deux réseaux n’ont depuis plus de contact avec
les services de l’Education Nationale.
Le Réseau 92, quant à lui, a développé de 1997 à 2000 une opération intitulée « Les Lycéens en
cavale »143, qui consistait à accompagner, former et diffuser (dans le cadre de tremplins au sein
des salles du réseau) des groupes musicaux de lycéens.
On peut d’ailleurs souligner que Rezonne a envisagé de mettre en place une opération similaire
sur la saison 2007/2008, avant de finalement opter pour un programme d’accompagnement de
groupes plus ouvert en terme de public bénéficiaire.
Les réseaux départementaux franciliens n’ont donc pas encore réellement investi le champ
scolaire. Mais, à l’instar de ceux réalisés avec les structures « de terrain », les entretiens avec les
réseaux ont révélé une conscience aiguë de l’intérêt à travailler sur ce public particulier et un état
d’esprit plutôt favorable concernant l’hypothèse d’une implication du RIF et des réseaux sur cette
question, même si les avis divergent sur les moyens à employer (avec notamment une
interrogation essentielle : faut-il mettre en place un nouveau dispositif piloté par le RIF, avec le
risque que les réseaux départementaux – notamment les plus jeunes – et les acteurs de terrain
ne puissent réellement s’y impliquer, ou bien faut-il se limiter à accompagner les actions menées
par les structures et à défendre celles-ci auprès des institutions ?).
Dans le paysage musiques actuelles francilien (et même national), l’association Chroma constitue
un cas unique et exceptionnel, celui d’une structure qui s’est construite autour d’un axe
pédagogique dirigé vers le public scolaire.
Créée au début des années 1990 par la mission rock du Conseil Général de Seine-Saint-Denis,
l’opération Zebrock au Bahut se développe depuis 1996 dans le cadre d’une structure associative,
Chroma, qui mène également un dispositif d’accompagnement des groupes amateurs, gère un
site internet ressource - qui a vocation à soutenir les acteurs de la scène musicale du
140
cf p 55.
141
Centre de formation des musiciens intervenants - cf p 24.
142
Le contenu de ce stage est disponible en annexe.
143
Une présentation plus complète de cette action est disponible en annexe.
85
département - et organise régulièrement des colloques/rencontres sur des thèmes liés aux
musiques actuelles.
La première édition de Zebrock au Bahut était centrée sur l’organisation de concerts d’artistes
professionnels dans les établissements scolaires.
Dès 1993, l’opération se transforme en véritable parcours musical impliquant les collégiens de
Seine-Saint-Denis en leur proposant d’écrire des articles, des exposés et plus tard des chroniques
de chanson, en lien avec un thème renouvelé chaque année.
144
http://www.zebrockaubahut.net
86
L’édition 2006/2007 de Zebrock au Bahut a concerné 42 classes de collèges145 (dont 40 de Seine-
Saint-Denis) et 12 classes de lycées franciliens.
L’opération, gratuite pour les établissements scolaires, est financée largement par le Conseil
Général de Seine-Saint-Denis, et dans une moindre mesure par le Conseil Régional d’Ile de
France, la Mission Ville de la Préfecture de Seine-Saint-Denis, le Rectorat de Créteil et le Fonds
d’Action Sacem.
145
Il faut préciser que c’était une année particulière ; habituellement, l’opération mobilise une soixantaine de
classes de collèges.
87
Partie III : Autres actions musiques actuelles repérées en dehors du RIF
1. En Ile-de-France
Banlieues Bleues est un festival de jazz créé en 1984, qui se déroule en mars/avril dans plusieurs
villes de Seine-Saint-Denis. Depuis 2006, c’est également un lieu puisque l’équipe a investi « la
Dynamo », une ancienne fabrique de Pantin réaménagée en lieu de répétition et de diffusion
dédié au jazz et, de manière plus générale, aux musiques improvisées.
L’action culturelle est au cœur du projet de Banlieues Bleues. Démarré en 1989 avec des
répétitions d’artistes ouvertes au scolaire, ce travail en direction des publics s’est lentement mais
progressivement développé jusqu’en 1998. L’édition marque alors un tournant pour Banlieues
Bleues puisque le festival est missionné par le Conseil général et le ministère de la Culture pour
développer des ateliers musicaux dans tout le département, avec comme aboutissement un défilé
dans Saint-Denis, en marge de la coupe du monde de football. L’opération est jugée très réussie,
Banlieues Bleues assoit sa légitimité sur ce terrain et les moyens alloués par ses partenaires pour
les actions culturelles augmentent sensiblement.
Aujourd’hui, le pôle « actions musicales » occupe une place essentielle au sein du projet de
Banlieues Bleues, que ce soit en termes de budget, d’équipe ou d’image.
L’expression « actions musicales » utilisée par la structure recouvre tous les projets favorisant la
rencontre entre les artistes programmés (dans le cadre du festival mais aussi désormais dans le
cadre du travail à l’année au sein de la Dynamo) et les habitants de Seine-Saint-Denis, par le
biais des établissements scolaires (qui ont pris une place prépondérante dans le volet « actions
musicales ») mais aussi des écoles de musiques, maisons de quartier, centres sociaux,
bibliothèques, lieux de pratique divers…
88
- les projets éditoriaux
Banlieues Bleues développe chaque année avec des scolaires un journal (Secteur Jazz) et une
émission radiophonique en partenariat avec France Musiques (émission « Les Hauts Parleurs »).
- les ateliers de pratique et de découverte
Ces ateliers visent à initier des non musiciens à la pratique musicale ou faire découvrir un univers
musical nouveau à des musiciens amateurs.
Ils prennent différentes formes, impliquent une ou plusieurs séances de travail et leur contenu
concerne toutes sortes d’esthétiques et d’univers musicaux.
- les concerts-rencontres
Des concerts de moins d’une heure, suivis d’un temps d’échange avec le public, organisés dans
des lieux qui ne sont habituellement pas dévolus à la musique : établissements scolaires,
bibliothèques, maisons de retraite, etc.
- les master-class
Elles sont destinées à approfondir la pratique musicale d’amateurs de jazz et de musiques
improvisées aux côtés d’un musicien reconnu.
- les conférences musicales
Un musicien explore avec un public averti un thème lié au jazz ou aux diverses musiques
présentées dans le cadre du festival.
- les rencontres en partenariat avec l’association Chroma
Des rencontres sont organisées dans le cadre du dispositif Zebrock au bahut146 dans les collèges
de Seine-Saint-Denis et permettent à des classes entières de dialoguer et d’échanger avec un
musicien invité par Banlieues Bleues.
- les répétitions commentées
Des musiciens commentent, tout au long d’une répétition, le travail qu’ils sont en train
d’effectuer.
Deux membres de l’équipe de Banlieues Bleues sont affectés à l’année à ce volet « actions
musicales » ; une autre personne, au poste transversal, y intervient ponctuellement ; durant la
période de réalisation de ces actions (de janvier à juin en règle générale), une secrétaire et un ou
deux régisseurs sont engagés spécifiquement sur ce volet.
146
Cf p 85.
147
Pour l’édition 2007, les villes partenaires étaient : Le Blanc-Mesnil, Bobigny, Tremblay-en-France, Pantin,
Aubervilliers, La Courneuve, Bagnolet, Saint-Ouen, Clichy-sous-Bois, Stains, Epinay-sur-Seine, Bondy, Pierrefitte-
sur-Seine, Saint-Denis et Montreuil-sous-Bois.
89
Lors de l’édition 2006, le volet scolaire des actions musicales a concerné 16 collèges, 5 lycées et
une université. Parmi les lieux de pratique associés à ces actions, on peut citer le Deux-Pièces-
Cuisine (Blanc-Mesnil) et Canal 93 (Bobigny), tous deux membres du réseau musiques actuelles
MAAD 93.
Comme son nom l’indique, Blues-sur-Seine est un festival consacré au blues (et plus largement à
des courants musicaux à l’origine ou issus du blues tels que les musiques africaines, le gospel, la
soul, le rock, etc).
Créé en 1999 par le Centre d’Action Culturelle Georges Brassens de Mantes-la-Jolie (lieu membre
du CRY pour la Musique), le festival est porté depuis 2003 par une structure juridique propre
(sous forme associative). Il se déroule chaque année en novembre sur plus de 20 communes
partenaires et dure une quinzaine de jours.
L’axe pédagogique et éducatif a dès la première édition occupé une place centrale dans le projet
du festival et représente aujourd’hui un tiers du budget global de l’opération.
Lors de l’édition 2006, le travail en direction du public scolaire s’est décomposé de la manière
suivante :
- 19 ateliers d’initiation musicale auprès de 535 élèves d’écoles élémentaires (11 ateliers chant et
8 ateliers harmonica),
- 12 rencontres musicales avec des artistes programmés menées au sein de collèges et lycées,
- 15 représentations pour des élèves du premier degré,
- 12 rencontres et « mini-spectacles » pour des élèves du premier degré, grâce au principe d’une
« roulotte-spectacle » se déplaçant d’école en école,
- 5 concerts pour des élèves du second degré au sein des établissements scolaires,
- 2 expositions mises à disposition des collèges et lycées (une sur « Les métiers qui
accompagnent la pratique de musiques actuelles »148, l’autre sur « L’univers du blues »).
En 2005, un dossier pédagogique, encore exploité aujourd’hui, a été réalisé149. Pour le rédiger,
l’équipe du festival, avec le concours de l’Inspection Académique des Yvelines, a mis en place un
groupe de travail réunissant des enseignants de divers degrés et de diverses matières, l’objectif
étant d’obtenir une légitimité pédagogique mais aussi de mobiliser les enseignants autour du
festival.
L’équipe du festival aimerait aller plus loin et mettre en place un outil directement applicable
dans le travail en classe (fiches séquences par matière). La possibilité de bénéficier du concours
d’enseignants rémunérés par des heures supplémentaires est actuellement en négociation.
En dehors de cette participation (pour l’instant uniquement d’ordre « logistique ») à la réalisation
d’outils pédagogiques, l’Education Nationale n’intervient pas financièrement pour soutenir les
actions mises en place avec les scolaires. La situation pourrait évoluer prochainement étant
donné qu’une convention entre l’Inspection Académique et la Communauté d’Agglomération de
Mantes-en-Yvelines a été signée en 2007. Mais ces conventions ne concernent en général que
des dispositifs de type classe à PAC, ce qui ne correspond a priori pas aux actions
plus ponctuelles menées dans le cadre du festival. Tout l’enjeu sera alors de voir s’il est possible
d’intégrer à cette convention des dispositifs plus « légers ».
Il faut signaler que le volet action culturelle ne se limite pas au public scolaire. De nombreuses
actions de médiation sont ainsi développées en direction de publics spécifiques : concerts,
ateliers et rencontres musicales au sein de structures sanitaires et sociales et en milieu carcéral ;
actions d’insertion professionnelle ; rencontres musicales dans des bibliothèques et librairies ;
148
Cf p 79.
149
Ce dossier est téléchargeable sur le site du festival : www.blues-sur-seine.com (rubrique « Espace pro »)
90
représentations pour les centres de loisirs ; master-class avec les écoles de musique présentes
sur la communauté d’agglomération ; salon d’instruments…
Dès sa création en 2002, la communauté d’agglomération Melun Val de Seine a choisi de mettre
en œuvre sa compétence optionnelle en matière de culture en se concentrant sur la musique.
Sur le champ des musiques actuelles, un coordinateur a été engagé en 2003 pour réaliser un état
des lieux et s’y appuyer pour bâtir une politique.
« Les lycées amplifiés » est l’un des dispositifs développés suite à cet état des lieux150.
Mise en place en 2005, l’opération regroupe désormais :
- des conférences-débats en classe
Animées par Emmanuel Magnant, le coordinateur musiques actuelles de la Communauté
d’Agglomération, ces conférences ont pour objectif de faire découvrir aux lycéens l’histoire et la
généalogie des musiques actuelles, de 1900 à nos jours, en les replaçant dans leur contexte
social, politique, économique...
Sur la saison 2006/2007, 9 classes de 3 lycées de l’agglomération ont accueilli une conférence
dans le temps scolaire.
L’objectif pour les années à venir est de rendre ces interventions plus nombreuses et plus
souples, de faire en sorte qu’elles s’adaptent à la demande de chaque lycée : leur nombre pourra
varier en fonction des besoins, elles pourront porter sur des notions d’ordre général ou plus
spécifiques, s’adresser à une assistance nombreuse ou à un petit groupe...
- des concerts au sein des lycées
Dans les trois lycées partenaires, un petit concert de percussions avec les membres du groupe
seine-et-marnais Fundé a été organisé. Les lycéens pouvaient ensuite échanger avec les
musiciens.
- La prévention des risques auditifs
Toutes les classes ayant accueilli une conférence ont eu l’opportunité d’assister à une
représentation du spectacle pédagogique Peace & Lobe151 réalisée cette fois-ci au sein d’une salle
de diffusion locale.
Dès l’an prochain, ce dispositif sera probablement complété par l’organisation de concerts de
groupes lycéens, qui feraient alors le lien avec une autre opération développée par la
Communauté d’Agglomération - « Amplifiés ! » - dont l’objectif est d’offrir aux groupes locaux
des possibilités de monter sur scène.
150
Le CA Melun Val de Seine met également en place des modules de formation pour les groupes locaux, des
opérations de type « scènes ouvertes » et un fanzine, l’Amplificateur, ayant vocation à valoriser la scène locale.
151
Cf p 10.
91
2. Hors Ile-de-France
Précisons d’abord que les PNR (Pôles Nationaux de Ressources), reposant sur le partenariat entre
un CRDP, une DRAC, une structure culturelle et un IUFM, ont été mis à mal par une circulaire
d’avril 2007. Ils seront remplacés par la création de PREAC (Pôles régionaux d’éducation
artistique et culturelle)152.
Il n’est donc pas assuré que les actions présentées ci-dessous se poursuivent dans les années à
venir, en tout cas sous leur forme actuelle.
Cette opération est à priori disponible pour l’ensemble des lycées du territoire national (voire
même pour quelques établissements situés à l’étranger) mais une priorité est donnée aux lycées
des académies d’Amiens, Poitiers et Nantes.
En début d’année scolaire, une compilation de la « nouvelle scène francophone »153 est envoyée
aux lycées partenaires (environ 300 classes participent chaque année à l’opération).
Il est demandé à chaque élève ou groupe d’élèves de rédiger la chronique d’une ou plusieurs
chansons, l’objectif affiché étant de « sensibiliser les élèves à une forme d’expression musicale et
textuelle, tout en mettant en avant la qualité artistique, la représentation du spectre de la
nouvelle scène francophone et l’actualité musicale ».
Pour accompagner le travail d’écriture et d’argumentation des élèves, des outils et documents
pédagogiques sont mis à leur disposition sur le site du CRDP d’Amiens154. Par ailleurs, des
rencontres avec les artistes sélectionnés sont organisées dans certains établissements porteurs
de projets «phares», donnant lieu à un échange sur le métier d’artiste, des interviews voire des
ateliers.
Les 50 meilleures chroniques sont publiées chaque année fin mai dans un numéro spécial de la
revue Les Inrockuptibles.
En parallèle, les élèves participants sont invités à voter pour leurs titres préférés, l’artiste ayant
reçu le plus de suffrages se voyant remettre le « Prix Charles Cros des Lycéens de la nouvelle
chanson francophone ».
Le site internet du PNR propose aux enseignants un ensemble de ressources sur les musiques
actuelles et les secteurs d’activité qui y sont liés.
Le site internet propose également des fiches sur les métiers propres au secteur musiques
actuelles ou encore les coordonnées d’associations et de groupes locaux.
152
Cf p 22.
153
A titre d’exemple, la compilation 2006/2007 contenait des titres de Joseph d’Anvers, Ariane Moffat, Abd al Malik,
Armand Melies ou encore Dominique A.
154
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes
155
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes/regard/index.html
156
Responsable du département musiques actuelles à l’ENM de Villeurbanne.
92
Cette production de ressources sur internet a été enrichie par l’édition d’un double DVD en 2006.
Intitulé « Regards sur les musiques actuelles », il propose 8h de vidéo présentant 12 des
courants principaux des musiques actuelles à travers un clip (une musique originale reprenant les
bases de ce style), une mise en perspective historique et musicologique et l’interview d'un artiste
français emblématique du style en question.
Ce DVD a été réalisé grâce au soutien du Conseil Régional de Picardie et de l’aide à la diffusion de
l’IRMA157 (en plus des financements engagés par le CRDP d’Amiens).
D’autres DVD étaient censés venir compléter ce premier volume mais des problèmes de
financement n’ont pas permis de concrétiser cette démarche de collection.
La journée proposée aux lycées partenaires fonctionne sur le principe du volontariat (les élèves
ne sont pas obligés d’y assister). Elle se décompose comme suit :
- Atelier pédagogique n°1 : présentation historique des esthétiques musiques actuelles enrichie
par l’écoute de certains titres emblématiques et l’exploitation du DVD « Regards sur les musiques
actuelles » ; courte sensibilisation aux risques auditifs.
- Atelier pédagogique n°2 : Présentation des acteurs du réseau musiques actuelles de Picardie et
de leur fonctionnement par le biais d’un jeu de rôle « Organiser un concert »158.
- Rencontre avec un artiste régional.
- Petit concert au sein du lycée.
En trois ans, ce dispositif a déjà permis l’intervention dans une centaine de lycées et les
organisateurs avancent qu’un quart de ces établissements partenaires ont par la suite développé
des projets avec les structures musiques actuelles locales.
157
Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles.
158
Trame de l’atelier disponible en annexe.
159
Fondateur des Francofolies
160
Cf p 85.
161
Le thème de l’édition 2006/2007 était « Nomade » et les artistes sélectionnés : Georges Brassens, Sinsemilia,
Michel Rivard, Jean-Guy Coulange, Mon côté Punk, Camille, Batlik, Véronique Pestel, Bernard Lavilliers et Loïc
Lantoine.
93
Le cd est donc accompagné d’un livret pédagogique qui, en plus des paroles et partitions des
chansons, fournit des pistes aux enseignants pour envisager différentes possibilités d’aborder un
cours ou une séquence sur ces morceaux. Le livret est réalisé avec le concours d’auteurs venant
d’horizons très divers. A titre d’exemple, pour l’édition 2006/2007, le rédacteur en chef Gérard
Authelain (auteur, spécialiste de la chanson pour le jeune public mais aussi fondateur du CFMI de
Lyon) a réuni des personnes telles que Philippe Barbot (journaliste à Télérama), Gaby Bizien
(Responsable des Musiques Actuelles à l’Association Régionale Domaine Musiques du Nord-Pas de
Calais), Philippe Régnier (musicien), Jean Claude Demari (journaliste à Chorus – Les Cahiers de
la Chanson) mais aussi des enseignants et conseillers pédagogiques en éducation musicale pour
s’assurer de la pertinence des écrits par rapport au public « ciblé ».
Quand au comité de pilotage, il réunit André Cayot (Conseiller pour les musiques actuelles à la
DMDTS), Vincent Maestracci (Inspecteur général de l’Education Nationale) ou encore Henri De
Rohan (Responsable du département « Arts et culture » du réseau Sceren162).
Le kit pédagogique, édité à 200 000 exemplaires, est proposé gracieusement à l’ensemble des
enseignants de France, sur demande.
Il faut signaler qu’il existe un certain flou sur la façon dont cette opération va se poursuivre. En
effet, les ministères de l’Education nationale et de la Culture ont décidé, pour des raisons de
cohérence (et certainement d’économie !), de « fusionner » le guide des Enfants de la Zique avec
une autre parution annuelle du réseau Sceren, le Livret Fête de la musique (qui présentait
également des chansons à l’attention des enseignants mais dans une démarche plus patrimoniale
et dans l’objectif affiché de faire chanter les élèves, ce qui n’est pas le cas des Enfants de la
Zique).
Cette formation nationale a pour originalité d’être une formation « mixte », qui ambitionne de
réunir les personnels de l’Education Nationale et du milieu culturel souhaitant s’investir dans des
projets d’action culturelle autour de la chanson francophone. Le stage a pour objectif de fournir
aux participants les informations et pistes nécessaires à la conception, à la mise en œuvre et à
l’évaluation des projets.
Théoriquement, les participants doivent s’inscrire en binôme composé d’une personne de
l’Education Nationale (enseignants mais aussi CPEM163, conseillers DAAC164, professeurs en
IUFM165…) et d’une personne provenant du champ culturel (chargés d’action culturelle au sein
d’une structure ou d’une collectivité, musiciens intervenant, responsables de salles…). Ils doivent
proposer ensemble les grandes lignes d’un avant-projet au moment de leur inscription, le stage
étant censé permettre de travailler concrètement à l’élaboration de leur projet commun.
Cette formation se déroule chaque année en janvier et dure quatre jours. En 2007, le contenu se
développait autour de quatre thèmes :
- comment faire découvrir le répertoire de la chanson en classe (écouter),
- comment révéler la sensibilité du jeune public par la démarche artistique (créer),
- comment faire découvrir la réalité d’un univers artistique et culturel,
- élaborer un projet d’action culturelle.
De manière délibérée, le Chantier des profs se déroule en même temps que l’une des sessions du
Chantier des Francos, dont l’objectif est d’accompagner la création en chanson et musiques
actuelles en proposant des sessions de travail (autour du chant, de la scène, du son…) à des
artistes démarrant leur carrière. Des passerelles sont mises en place entre les deux « chantiers »
162
Cf p 21.
163
Conseillers pédagogiques en éducation musicale – cf p 40.
164
Délégation académique à l’action culturelle – cf p 37.
165
Institut universitaire de formation des maîtres.
94
et les stagiaires sont donc amenés à rencontrer les artistes et les professionnels du secteur
musical, à observer les séances de formation, voire à imaginer des projets ensemble.
Depuis trois ans, les Francofolies s’associent aux JMF166 pour la création et la diffusion chaque
année d’un spectacle de chanson destiné au jeune public et réalisé par un jeune artiste
(idéalement soutenu par le Chantier des Francos).
Le spectacle créé est notamment proposé dans le cadre des « Francofolies junior », volet jeune
public du festival mis en place en 2006.
L’objectif principal visé par « Zic au collège » est d’aller à la rencontre des collégiens pour leur
faire connaître le fonctionnement réel du secteur d’activité des musiques actuelles et le travail
mené au sein des structures dédiées à ces musiques.
166
Jeunesses Musicales de France – cf p 60.
167
Le Grand Mix (Tourcoing), la Cave aux poètes (Roubaix), l’ARA (Roubaix), l’Abattoir (Lillers), le Baladin (Torcy).
168
Plus de précisions sur ce programme p 34.
169
Autour des Rythmes Actuels - Ecole associative de musiques actuelles à Roubaix.
95
Enfin, ils assistent aux balances des artistes et découvrent ainsi leur univers musical et une
préfiguration de leur spectacle live.
Même si l’opération a du être montée relativement vite du fait des délais très courts imposés par
l’appel à projets de la Préfecture, le bilan global est satisfaisant aussi bien du point de vue du
réseau et des structures culturelles partenaires que, semble-t-il, de celui des enseignants.
Le réseau R.A.O.U.L souhaiterait pouvoir étendre ce dispositif à un plus grand nombre
d’établissements scolaires (seuls quatre collèges ont été associés cette année) et de structures
culturelles partenaires.
Toutefois, la pérennisation du programme « Favoriser l’intégration républicaine par l’accès à la
culture » ne semble pas être assurée et le réseau R.A.O.U.L n’était pas sûr, au moment où ces
informations ont été recueillies, de pouvoir donner une suite à cette action en 2008.
Depuis l’ouverture du lieu en 1997/1998, l’action en direction des scolaires est inscrite comme un
des axes majeurs du projet global du Grand Mix.
Cette dimension est notamment traitée par l’organisation chaque saison de résidences d’artistes
essentiellement dédiées à la réalisation d’un projet scolaire.
Après avoir surtout insisté sur le jazz et les musiques du monde, le Grand Mix a décidé d’ouvrir
ces résidences à d’autres esthétiques des musiques actuelles/amplifiées, tout en élargissant
l’action aux collégiens (alors que le Grand Mix travaillait jusqu’à lors essentiellement avec des
écoles primaires).
Sur la saison 2006/2007, quatre résidences ont ainsi été mises en place en parallèle pour sept
établissements scolaires (2 collèges, 1 institut spécialisé et 4 écoles élémentaires) avec les
artistes suivants : Laetitia Sheriff, Mami Chan Band, Boris Gronemberger et Versari.
L’objectif final de ces résidences consistait à réaliser, de l’écriture des chansons jusqu’à la
conception de la pochette, un mini-album pour chaque classe impliquée dans le projet. Pour cela,
un plasticien/graphiste et un ingénieur du son ont été associés au travail des artistes musiciens
auprès des élèves.
Ce projet a mêlé des ateliers d’écriture de chanson et de conception visuelle au Grand Mix
(prolongés par un travail en classe avec les enseignants concernés), des concerts scolaires, des
rencontres informelles avec les artistes, des temps de découverte des instruments, des séances
d’enregistrement…
Le Grand Mix aborde également la question des scolaires dans le cadre de résidences plus
« classiques » (associant temps de création et action culturelle), de rencontres/répétitions
publiques avec les artistes programmés et de sa participation à l’opération « Zic au collège »
coordonnée par le réseau Raoul (voir ci-dessus).
96
Conclusion : quelques pistes à creuser pour le RIF
Après avoir, dans les précédentes parties, décrypté l’organisation de la « filière » éducation
artistique et analysé les réalités de l’intervention dans ce domaine des lieux représentés par le
RIF, nous sommes à même de mieux cerner de quelle(s) manière(s) le RIF et les réseaux
départementaux peuvent s’inscrire dans ce contexte général.
Malgré le travail imposant mené par des acteurs historiques tels que Chroma/Zebrock, l’ambition
de certains projets émergents (« 999 – l’envers du décor » de l’Adiam 95170) et la multiplication
des actions plus ou moins ambitieuses des structures de terrain (qu’elles fassent partie du RIF ou
non), le secteur musiques actuelles francilien est encore au stade des balbutiements en matière
d’intervention scolaire, et le constat peut sans nul doute être étendu au niveau national. Les
pistes à creuser pour le RIF sont donc multiples.
Il n’en demeure pas moins que l’inscription du RIF sur cet axe se devra de prendre en compte
l’existant et de ne pas négliger la concertation (voire la collaboration) avec certains acteurs,
notamment ceux qui ambitionnent un rayonnement départemental ou régional.
Avant de répertorier les différentes voies que pourraient prendre le RIF pour s’emparer de la
question des scolaires, il nous semble primordial de préciser que ces propositions ne doivent être
envisagées que comme des pistes de réflexion ayant vocation à être creusées et débattues au
sein du RIF. Cette précision est d’autant plus importante que les structures du RIF interrogées
dans le cadre de cette étude ont fait part, en plus d’un intérêt très prononcé pour la question,
d’une réelle volonté de participer et d’être associées à la réflexion.
1/ Mutualisation
Comme nous avons pu le constater lors de l’analyse des entretiens réalisés avec les structures du
RIF, une des tendances observées réside dans la création ou l’aménagement de postes dédiés au
moins partiellement à l’action culturelle.
Ces postes restent encore très rares mais il semble judicieux de les accompagner et de les mettre
en relation. En effet, les entretiens réalisés ont mis en lumière le relatif isolement ressenti par les
personnes en charge de ce type de projets. Si le RIF et les réseaux départementaux ont favorisé
une approche concertée et collective de nombreux enjeux liés au secteur des musiques actuelles
(diffusion, accompagnement des pratiques amateurs, etc.), l’action culturelle est pour l’instant
restée plutôt en marge et il semble nécessaire d’y remédier.
La première étape pourrait être la création d’une liste de diffusion internet (à l’instar de celle
mise en place par la Fédurok) afin de relier entre eux les chargés d’action culturelle mais aussi
d’autres personnes pouvant être considérées comme des référents au sein de leur structure sur
ces questions.
Cette liste de diffusion (qu’il serait plus pertinent de consacrer à l’action culturelle de manière
générale plutôt que de la circonscrire au seul axe scolaire) permettrait de présenter les actions
menées, d’échanger des contacts et des connaissances, de débattre sur les difficultés
rencontrées, de faire naître des envies de collaboration entre structures…
La mutualisation pourrait dans un second temps être renforcée par l’organisation de temps de
rencontre et d’échange réguliers sur le thème de l’action culturelle171. Ces rencontres pourraient
170
Cf p 57.
171
A ce sujet, signalons que le Pince Oreilles, lors de son séminaire en Juillet 2006 avait mis en place un atelier sur
l’action culturelle. Le compte-rendu de cet atelier est disponible en annexe.
97
notamment constituer le cadre de sessions de sensibilisation/formation, comme nous le
développerons plus loin.
La place très réduite occupée par les musiques actuelles dans les établissements scolaires tient
certainement autant aux préjugés qui accompagnent encore fréquemment la perception de notre
secteur par les institutions qu’à l’absence, jusqu’à maintenant, d’une véritable prise de position
des acteurs musiques actuelles sur ce sujet.
En ne se positionnant jamais réellement sur la question des scolaires, en mettant peu ou pas en
évidence les initiatives et les difficultés des acteurs de terrain, les organismes représentatifs du
secteur musiques actuelles – dont le RIF – ont donné l’image d’un milieu peu mobilisé sur ce
créneau, laissant le lobbying (et dans le meilleur des cas la co-construction avec les institutions)
à d’autres esthétiques et d’autres disciplines artistiques.
Ainsi, force est de constater que les différents ouvrages, études, colloques ou rencontres traitant
de l’éducation artistique concernent essentiellement le théâtre et dans une moindre mesure la
danse, le cinéma, le chant choral, l’opéra…mais quasiment jamais les musiques actuelles.
L’exemple récent le plus frappant : conformément à une circulaire interministérielle de 2005,
l’Inspection Académique de l’Essonne a organisé il y a quelques mois la première réunion du
comité de pilotage départemental pour l’éducation artistique. Ces comités sont censés regrouper
institutions (Rectorat, Inspection Académique, DRAC, Conseil Général et/ou associations
départementales) et structures culturelles, afin de mieux encadrer et coordonner l’éducation
artistique à l’échelle des départements. Or il semble que, pour cette première réunion,
l’Inspection Académique n’ait pas cru bon d’inviter des structures représentant le champ des
musiques actuelles. Cet exemple est révélateur du peu de considération accordée à notre secteur
dans la sphère de l’Education Nationale mais aussi du fait que les structures et réseaux musiques
actuelles n’ont pas encore su s’imposer comme des interlocuteurs incontournables.
En matière d’éducation artistique, il me semble donc que le RIF et les réseaux départementaux
se doivent de porter la voix du secteur musiques actuelles en Ile de France, de défendre sa
légitimité sur ces questions - et la nécessité de le soutenir - auprès des différentes institutions
(les ministères de l’Education Nationale et de la Culture, le Conseil Régional, les Conseils
généraux…).
172
Cf présentation p 23.
173
In « Rapport annuel 2006 du HCEAC ».
98
régionaux, la Fédurok (qui a également entamé un travail d’observation sur la question de
l’action culturelle, notamment en milieu scolaire), quelques SMAC174 particulièrement investies
sur cette question…
Je tiens à préciser que j’ai été amené dans le cadre de ce travail à contacter certains membres du
HCEAC et que ceux-ci se sont déclarés très intéressés par la présente étude et les suites que le
RIF lui donnerait.
♦ Intégrer le Forum Permanent pour l’Education Artistique - FPEA175
Cet organisme regroupe plus de 50 structures/fédérations, mais aucune qui puisse réellement
représenter le secteur musiques actuelles.
Or, si le FPEA a vocation à défendre l’éducation artistique de manière globale, au delà des
frontières disciplinaires, il est malgré tout assez logique que son argumentation et ses
propositions soient plus ou moins consciemment influencés par la nature de ses adhérents.
Le RIF aurait donc tout intérêt à rejoindre le FPEA avec le triple objectif :
1/ de défendre l’éducation artistique au sein d’un organe fédérateur et reconnu.
2/ de profiter de l’expérience en la matière des structures composant le FPEA.
3/ de faire en sorte que les enjeux spécifiques du secteur musiques actuelles soient aussi pris en
compte dans le travail de « lobbying » d’organismes tels que la FPEA.
174
Scènes de Musiques Actuelles – « label » du ministère de la Culture créé en 1996 pour les lieux de petite et
moyenne capacité.
175
Cf p 61.
99
territoriales semblent de plus en plus privilégier, sur fond de lien social à renouer, de
développement de la citoyenneté et de lutte contre l’exclusion culturelle.
Bien sûr les villes - et de plus en plus les intercommunalités - restent certainement le maillon
central pour la création de tels postes. Mais l’action culturelle en milieu scolaire semble bénéficier
d’un tel consensus parmi les politiques actuellement qu’il n’est pas utopique d’espérer convaincre
d’autres partenaires de l’intérêt majeur qu’il y aurait à permettre la création de postes consacrés
à ces projets.
Enfin, si les possibilités de financement restent très limitées, on peut aussi imaginer, sur
certaines zones du moins, la création de postes communs à plusieurs structures du RIF.
C’est le gros point noir révélé par les entretiens avec les structures du RIF : celles-ci peinent
énormément à rentrer en contact avec les établissements scolaires et se plaignent de ne pas
apparaître comme « légitimes », de ne pas être « référencés ».
Si la création de postes dédiés à l’action culturelle peut contribuer à combler ce fossé, le RIF a
également un rôle à jouer dans la sensibilisation des acteurs de l’Education Nationale au secteur
musiques actuelles.
La première étape consisterait à mon sens à se rapprocher des délégations culturelles des
Rectorats et Inspections Académiques (et de tous les acteurs « territoriaux » qui y sont rattachés
tels que les CPEM176 ou les IA-IPR177).
Au sein des Académies de Créteil et de Versailles, les personnels de ces services rencontrés dans
le cadre de ce travail ont dans l’ensemble montré une connaissance très approximative du
secteur musiques actuelles. Très rares ont été ceux qui connaissaient l’existence du RIF ou même
du réseau départemental présent sur leur territoire. Rares également ceux qui pouvaient citer ne
serait-ce que trois structures adhérentes du réseau départemental concerné.
Il faut bien avoir conscience que les personnes présentes à ces postes ont en général un profil et
un parcours plutôt marqué par le théâtre ou la musique classique et contemporaine (lorsqu’il
s’agit de postes spécifiquement dédiés à l’éducation musicale). De fait, au mieux ils n’ont qu’une
vision très floue du secteur musiques actuelles, au pire ils en ont un a priori défavorable.
Encore une fois, je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas ici de blâmer ces services et leur personnel.
Si elle peut attrister, leur relative indifférence à l’égard de notre secteur tient aussi au fait que
celui-ci ne les a encore que très peu sollicités, en tout cas de manière collective.
D’ailleurs, quel que soit leur degré de connaissance du secteur musiques actuelles, les personnes
rencontrées dans ces services m’ont en majorité fait part de leur intérêt quant à la démarche du
RIF sur la question des scolaires, certains, paraissant même tout à fait disposés à envisager à
court ou moyen terme des actions en partenariat.
Certes, il n’y a plus beaucoup à attendre de ces structures en matière de financement de projets
(et ce sera encore plus vrai d’ici quelques temps lorsque les conséquence de la LOLF auront
généralisé le transfert des crédits destinés à l’éducation artistique directement vers les
établissements scolaires178).
Toutefois, les délégations à l’action culturelle des Rectorats et Inspections académiques restent
des partenaires précieux :
- par leurs contacts avec les enseignants et responsables d’établissements scolaires, ils peuvent
faciliter les relations entre ces derniers et les structures culturelles et sont à même de relayer
largement l’information auprès des enseignants (dans cette optique, signalons que les IA-IPR
176
Conseiller pédagogique d’Education Musicale – cf p 40.
177
Inspecteur d’Académie – Inspecteur Pédagogique Régional – cf p 38.
178
Cf p 37.
100
musique sont des relais privilégiés : en liaison directe avec les enseignants d’éducation musicale,
ils organisent plusieurs fois par an des temps de réunion et d’échange avec ces derniers qui
peuvent être l’occasion de présenter les structures musiques actuelles désireuses d’investir le
champ scolaire).
- par leur validation et leurs recommandations, ils peuvent légitimer et crédibiliser les projets et
les acteurs.
La deuxième étape consisterait à agir localement sur le rapprochement entre les établissements
scolaires et les structures du RIF souhaitant s’investir sur cet axe.
Avec le concours des Inspections académiques, les réseaux départementaux pourraient ainsi
mettre en place des temps de rencontre entre enseignants/directeurs d’établissements et
porteurs de projets, à l’échelon départemental ou, pour plus d’efficacité et l’assurance d’une
mobilisation plus importante des enseignants, sur des territoires plus ciblés géographiquement.
Ces rencontres pourraient associer visites d’un ou plusieurs lieux, présentation succincte du
secteur musiques actuelles et mise en lumière des projets éducatifs et du potentiel en la matière
des structures du RIF présentes sur le territoire en question.
Enfin, il pourrait être intéressant de creuser l’idée d’une formation mixte, réunissant enseignants
et porteurs de projets des structures du RIF, à l’instar de celle proposée par le Chantier des
Profs182.
Une telle option assurerait une dimension plus concrète aux démarches visant à créer ou
renforcer le lien entre les établissements scolaires et les structures du RIF.
L’intervention pédagogique en direction d’un public scolaire (à fortiori s’il s’agit d’élèves du
premier degré) requiert des compétences et une démarche particulières. Lors des entretiens,
certaines structures ont ainsi fait part de leurs difficultés à trouver des intervenants compétents
pour ce type de public.
Le RIF aurait la possibilité d’y remédier en faisant jouer la mutualisation évoquée plus haut, en
facilitant la transmission d’informations et de contacts entre les adhérents des réseaux.
179
Instituts Universitaires de Formation des Maîtres.
180
Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré.
181
Cf présentation p 58.
182
Cf présentation p 94.
101
Mais le RIF et les réseaux pourraient éventuellement aller plus loin en constituant, formant et
coordonnant un « pool » d’intervenants, à la manière de ce qui a pu être développé par les
réseaux départementaux et notamment le CRY pour la musique lorsqu’il s’est agi de développer
des modules de formation spécifiques pour les groupes amateurs locaux.
Si le RIF s’engage dans cette voie, il pourrait notamment s’appuyer sur l’expertise de Musiques
Tangentes, association qui dispose désormais d’un important réseau « d’intervenants scolaires »
pour qui elle organise régulièrement des formations.
Sans lien direct avec l’activité des structures (mais avec des répercussions qui peuvent très
fructueuses comme le démontre l’exemple des Primeurs à l’école183), le RIF pourrait également
proposer des modules de formation aux musiques actuelles dans le cadre des formations
dispensées par les CFMI184. Les musiciens formés dans ces écoles pour intervenir par la suite
dans les écoles élémentaires (dumistes) ont dans l’ensemble un profil qui demeure assez
classique. Certains des neuf CFMI nationaux intègrent la chanson, les musiques du monde, les
musiques traditionnelles, etc. mais de manière générale les musiques amplifiées restent à la
marge.
Le RIF (en collaboration avec l’ARIAM Ile de France ?), aurait donc tout intérêt à construire avec
le CFMI d’Orsay (le seul sur le territoire francilien) un module consacré aux musiques
actuelles/amplifiées, module qui pourrait s’intégrer dans le programme de formation initiale ou
dans des sessions de formation continue organisées régulièrement (dans ce second cas, les
associations de musiciens intervenants, et notamment l’AMI185, pourraient être associées à ce
travail).
Toutefois, il semble que la prochaine version du projet « 999 – l’envers du décor» de l’Adiam 95
comprendra justement un partenariat avec le CFMI d’Orsay. Il s’agira donc d’étudier quelle est la
nature de ce partenariat s’il se confirme, afin de juger de l’utilité d’une intervention du RIF dans
ce contexte.
La production centralisée de ressources est certainement l’une des voies les plus pertinentes à
suivre pour le RIF s’il souhaite s’emparer de la question des scolaires, et c’est d’ailleurs le souhait
de certaines structures interrogées dans le cadre de cette étude.
Une des options les plus simples à envisager consisterait à réaliser un dossier pédagogique sur le
secteur musiques actuelles qui pourrait être remis aux élèves participant à des actions
développées par des structure du RIF (mais qui aurait également l’intérêt de pouvoir contribuer
au « démarchage » des acteurs de l’Education Nationale).
Ce dossier comprendrait une présentation des différents courants composant les musiques
actuelles et un aperçu des réalités du secteur. Les adhérents des différents réseaux
départementaux pourraient le compléter en détaillant leur équipement et leur projet sur le champ
des musiques actuelles.
La constitution de ce dossier pourrait entre autres s’appuyer sur l’expérience de structures
comme l’EMB ou l’Estaminet qui ont déjà conçu des dossiers de ce type (disponibles en annexe).
Mais il paraît judicieux d’aller plus loin afin d’apporter une expertise pédagogique - qui fait parfois
défaut aux structures du RIF selon les dires de certaines d’entres elles - et afin d’installer
durablement la légitimité du secteur musiques actuelles dans l’univers scolaire.
Sans aller jusqu’à réaliser un cahier des charges trop contraignant et qui ne rendrait pas compte
de la diversité des actions possibles, le RIF pourrait piloter un travail destiné à produire une
« matière-cadre » sur les musiques actuelles et le champ scolaire, qui expliquerait comment
celles-ci peuvent trouver leur place dans les programmes de l’Education Nationale, en proposant
183
cf p 82.
184
Centre de formation des musiciens intervenants - cf p 24.
185
Association des musiciens intervenants d’Ile-de-France - http://aminova.blog4ever.com
102
différentes séquences pédagogiques selon le niveau et la matière enseignée (musique bien sûr
mais aussi français, histoire, technologie, etc.).
Pour un tel projet, le RIF aurait peut-être la possibilité de se faire épauler par un ou plusieurs
enseignant(s) mis à disposition par l’Education Nationale (comme cela a été le cas pour la
réalisation du dossier pédagogique du festival Blues-sur-Seine par exemple).
Ce travail pourrait être proposé au réseau Sceren186 afin qu’il soit édité par leurs soins et inscrit à
leur catalogue (même si la conjoncture actuelle rend cette dernière hypothèse quelque peu
improbable…).
Dans l’absolu, ce travail pourrait même constituer la matière première d’un numéro de la série
« Textes et documents pour la classe » (TDC), série qui propose tous les quinze jours un dossier
pluridisciplinaire en art, littérature, histoire, géographie, éducation civique ou sciences187.
Enfin, il semble intéressant que le RIF se rapproche des services des ministères de l’Education
Nationale et de la Culture afin de réfléchir à une grille d’évaluation commune des différents
projets menés.
La notion d’évaluation en matière d’éducation artistique est délicate à manier et cette étape est
souvent négligée ou limitée à des critères quantitatifs.
Pourtant, il semble crucial que les acteurs du RIF s’emparent de cette question, pour développer
la qualité des actions menées et asseoir la légitimité de celles-ci aux yeux de l’institution, mais
aussi pour que le secteur musiques actuelles puisse faire entendre sa voix dans la réflexion qui
commence actuellement à agiter le milieu de l’éducation artistique189 et éviter ainsi de se faire
imposer – comme souvent – un cadre peu ou pas adapté à ses réalités.
Un grand nombre de structures ont soumis la proposition d’un projet fédérateur porté et
coordonné par le RIF. C’est notamment le cas des acteurs qui n’ont pas les moyens (humains
et/ou financiers) de développer par eux-mêmes un travail en direction des scolaires et qui voient
dans un projet « clés en main » (pour utiliser une expression qui est fréquemment revenue lors
des entretiens) l’opportunité de pouvoir tout de même s’inscrire dans une dynamique globale et
d’en profiter pour nouer de premiers contacts avec les établissements scolaires.
Dans un autre ordre d’idée, certaines structures se rallient à cette proposition dans l’espoir qu’un
projet mené à l’échelle régionale joue le rôle de « label » en légitimant les structures et en
facilitant leurs relations avec l’Education Nationale.
Nous allons présenter ci-dessous quelques projets envisageables, en nous appuyant notamment
sur les propositions faites par les structures du RIF lors des entretiens.
186
Cf p 21.
187
A titre d’exemple, le sommaire détaillé d’un n° de 2004 - sur le thème des « Musiques de la ville » - est
consultable à l’adresse suivante : http://www.cndp.fr/revuetdc/som875.asp.
188
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes/ - cf présentation de l’action gloable du CRDP d’Amiens p 91.
189
A ce sujet, consulter notamment la synthèse du « Symposium européen sur la recherche en matière d’évaluation
des effets de l’éducation artistique sur les enfants et les jeunes » qui s’est déroulé en janvier 2007 au Centre
Pompidou : http://www.centrepompidou.fr/pdf/symposium/sessioncloture/syntheseJMLauret.pdf
103
♦ Création de spectacles pédagogiques destinés à un public scolaire
Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie de ce rapport, c’est la proposition qui a reçu le
plus de « suffrages ».
C’est aussi celle qui pourrait faire le plus débat, à l’image de ce qui a pu se passer lors de la mise
en place du projet Peace & Lobe190 : le RIF a-t-il vocation à produire un spectacle, même
pédagogique ?
Il est évident que cela ne rentre a priori pas dans ses attributions premières. Mais aujourd’hui
l’importance et la pertinence d’une opération comme Peace & Lobe est quasi-unanimement
saluée ; or, tout le monde s’entend pour dire que seul le RIF pouvait coordonner un tel projet à
l’échelon régional.
Par conséquent, si la proposition d’un nouveau spectacle pédagogique porté par le RIF méritera
d’être largement discutée et débattue, l’idée ne me semble pas incongrue et, surtout, elle répond
à un véritable manque.
En effet, ce n’est pas un hasard si les structures du RIF interrogées ont souvent cité en exemple
Peace & Lobe ou Odyssée Jamaïque191. Au delà de leurs qualités intrinsèques, ces projets
possèdent deux caractéristiques essentielles :
1/ ils permettent d’aborder des champs esthétiques rarement couverts par une programmation
Jeune Public qui ne s’aventure qu’épisodiquement au-delà des frontières de la chanson et des
musiques du monde192.
2/ ils sont destinés à un public de collégiens/lycéens
Nous l’avons vu, les programmations Jeune Public s’adressent quasi-exclusivement à des enfants
âgés de moins de 10 ans. Pour les classes d’âge supérieures, l’offre est à peu près inexistante,
partant du principe que le public adolescent n’est pas spécifique et qu’il est donc à même d’être
concerné par les programmations « tout public » des équipements culturels. Hypothèse qui,
confrontée à la réalité, se révèle plus qu’optimiste, y compris pour les lieux de musiques
actuelles193. Des spectacles comme Peace & Lobe ou Odyssée Jamaïque permettent d’offrir leur
première expérience de concert à la plupart des élèves qui y assistent, et ils permettent
également aux salles qui les accueillent de prendre contact avec ce public si difficile à toucher
dans le cadre de leur programmation « classique ».
Si le RIF s’engage dans la production et/ou la diffusion d’un nouveau spectacle, il me semblerait
donc judicieux de cibler un public de collégiens (voire de lycéens) et de privilégier une approche
qui permette l’exploration de genres musicaux peu présents dans le milieu scolaire (musiques
électroniques, rap, rock, métal, etc.). Il faudrait également veiller à rendre possible la
préparation du spectacle en amont dans les classes, étape qui fait souvent défaut dans ce type
d’actions.
Pour la réalisation d’un tel projet, un partenariat avec les Jeunesses Musicales de France194
semble tout à fait envisageable (à l’image des co-productions régulières JMF / Francofolies).
En ce qui concerne la programmation Jeune Public, signalons également que le RIF pourrait
mettre en place un outil (liste de diffusion ?) permettant de mettre en relation les différents
190
Cf p 10.
191
Cf p 49.
192
Sur ce thème, lire l’excellente étude de Gérard Authelain « Musiques actuelles et Jeune Public », réalisée pour le
compte de la DMDTS en 2006 et téléchargeable à l’adresse suivante :
www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/authelain/rapport-authelain2006.pdf
193
Les rares études réalisées sur ce sujet mettent à mal l’idée largement répandue de spectacles musiques
actuelles attirant surtout un public « jeune ». Ainsi, une enquête du Groupe d’études sur les musiques amplifiées
(GEMA), parue en 1998, constatait que l’âge moyen des spectateurs tournait autour de 25 ans et que trois-quarts
d’entre eux avaient entre 20 et 30 ans.
194
Cf p 60.
104
programmateurs et pouvant éventuellement, comme suggéré par quelques-unes des personnes
interrogées, déboucher sur l’achat groupé de spectacles dans l’objectif d’amoindrir les coûts.
Certaines structures mettent déjà en place des temps de sensibilisation au secteur, notamment
dans le cadre de résidences (rencontres avec les artistes, le programmateur et le directeur du
lieu…). Le Deux Pièces Cuisine ou l’EMB par exemple accueillent même plusieurs fois par an des
scolaires (entre autres) pour des présentations du secteur et du fonctionnement du lieu.
Le RIF pourrait s’appuyer ces initiatives, les fédérer et les enrichir en repérant des intervenants
(voire en formant certains salariés des structures) et en coordonnant des séries de conférences à
l’attention d’un public scolaire (de la manière la plus interactive possible étant donné le public
visé), portant sur des thèmes variés et à même de coller aux programmes de diverses matières
enseignées : les différents courants des musiques actuelles ; l’équipement et le matériel
technique ; le son et la prévention des risques ; l’économie solidaire ; les métiers de la musique ;
la création d’une association musiques actuelles (à l’image de l’expérience très intéressante
menée par le réseau picard Le Patch195).
Plusieurs modèles pourraient être proposés : sur une journée complète ou une demi-journée ;
plusieurs thèmes abordés ou focalisation sur un sujet en particulier ; modules spécifiques pour le
premier degré le cas échéant…
Ces conférences seraient éventuellement complétées par l’intervention de l’équipe du lieu
d’accueil et la rencontre avec des artistes programmés ou en résidence (répétition publique voire
petit concert privé).
Ce projet pourrait également se prolonger en classe par des interventions ou des ateliers.
Mais il faut garder à l’esprit que cet axe constitue le cœur des projets portés par des acteurs tels
que Chroma/Zebrock, l’Adiam 95 ou encore la Communauté d’agglomération de Melun Val-de-
Seine. Une concertation serait donc nécessaire afin de déterminer quel créneau encore sous-
exploité le RIF pourrait investir, voire envisager la collaboration avec les acteurs cités ci-dessus
pour donner à ces projets une dimension régionale et favoriser une plus grande appropriation de
ces actions par les structures du RIF partenaires.
Le RIF et les réseaux départementaux pourraient coordonner l’édition d’une publication annuelle
regroupant des écrits de collégiens et/ou lycéens franciliens, sur le modèle de Secteur Jazz, lié
aux actions musicales de Banlieues Bleues, de « Zebrock au bahut » ou encore de l’opération
Chroniques lycéennes196, portée par le CRDP d’Amiens (avec qui un partenariat pourrait alors être
envisagé même si la réforme récente des PNR197 ne permet pas à l’heure actuelle d’avoir de
certitude sur le maintien de cette opération).
Il pourrait ainsi être proposé aux collèges et lycées d’Ile de France de mobiliser certaines de leurs
classes pour réaliser des chroniques d’albums mais aussi des interviews d’artistes et des
reportages divers, l’idée étant de faire bénéficier les classes concernées de visites des lieux de
musiques actuelles, de rencontres avec les artistes, éventuellement de concerts privés, etc.
Concernant les artistes « sélectionnés », il pourrait être judicieux de mettre l’accent sur des
groupes issus de la région parisienne afin de faire le lien avec la mission d’accompagnement de la
scène locale assumée par les réseaux et leurs adhérents.
Ce projet aurait par ailleurs l’avantage de pouvoir s’adapter aux actions déjà développées de
manière autonome par les structures du RIF (telles que celles recensées dans la deuxième partie
195
Voir la présentation de la méthode d’intervention du PATCH en annexe.
196
Cf p 92.
197
Cf p 22.
105
de ce rapport), en intégrant des reportages réalisés par les élèves sur celles-ci au sein de la
publication finale, ce qui permettrait de mettre en valeur et de fédérer l’existant.
Là encore, il serait envisageable de solliciter le réseau Sceren pour l’édition de ce document.
Dans le même ordre d’idées, le partenariat avec des médias locaux autour de la réalisation
d’émission de radio et/ou de télévision par des élèves constitue également une piste intéressante
à creuser pour le RIF.
Pour des raisons pratiques (et notamment de transport d’élèves pour l’enregistrement des
émissions), un travail à l’échelle départementale parait plus approprié, et ce d’autant plus que les
réseaux départementaux entretiennent déjà des relations plus ou moins étroites avec les médias
locaux (sans même parler du cas particulier de Rezonne et du Pince Oreilles qui, avec Radio Mille
Pattes et Vallée FM, ont des stations de radio parmi leurs adhérents198).
Si un travail au niveau régional est néanmoins privilégié, il serait alors intéressant de solliciter
une station telle que Radio Néo, dont la philosophie de défrichage et de découverte pourrait
rejoindre l’esprit de ce projet.
A l’image de ce qu’organisent déjà certaines structures (se référer notamment à l’initiative des
Cuizines), le RIF pourrait coordonner la diffusion de groupes lycéens (voire collégiens) qui
bénéficieraient en amont de courtes sessions de formation type « approche du son sur scène » ou
« accompagnement en répétition », désormais très courantes au sein du réseau.
Ces concerts, liés par une dynamique « festivalière », pourraient se dérouler à la fois au sein des
structures et à l’intérieur des établissements scolaires. Les concerts réalisés au sein des
établissements impliquent des coûts de location relativement importants mais qui diminueraient
sensiblement dans l’hypothèse d’une coordination permettant l’organisation de plusieurs concerts
successifs sur un même territoire.
On s’éloigne ici de la notion d’action culturelle à proprement parler. Mais un tel projet, outre
l’importante visibilité permise, aurait l’avantage de développer un lien fort entre les élèves des
établissements scolaires et les lieux de diffusion partenaires, tout en reposant sur le « cœur de
métier » de la plupart des structures du RIF (diffusion et accompagnement de la pratique
amateur).
Un partenariat avec le Conseil Régional d’Ile de France serait peut-être envisageable – si le projet
se focalise sur les lycées – car on ne serait alors pas très éloigné des caractéristiques d’un
dispositif comme « Apprenti’Scènes »199, piloté par la Région.
♦ Enfin, précisons que cette liste de pistes pour un projet fédérateur n’est pas exhaustive et que
la coordination du RIF et des réseaux départementaux pourrait également s’exercer sur d’autres
projets comme par exemple la circulation d’une exposition liée au secteur musiques actuelles
(comme par exemple celle du Centre d’Action Culturelle G.Brassens consacrée aux « Métiers qui
accompagnent la pratique de musiques actuelles »200 ou celle du Pince Oreille « Le Son des
amplis »201) ou encore la visite par des scolaires de la collection liée aux musiques
électro-amplifiées gérée par Marc Touché au sein du Musée des Arts et Traditions
Populaires.
______________________________________
198
Signalons à ce sujet que Les Cuizines (Chelles/77) et Vallée FM réfléchissent actuellement à une collaboration
autour d’un projet de « club radio » au sein d’un établissement scolaire.
199
Cf p 45.
200
Cf p 79.
201
Pour plus d’informations sur cette exposition : http://pinceoreilles.free.fr/dossier_Son_des_Amplis.pdf
106
La plupart des pistes développées ci-dessus impliquent un budget conséquent. Pour certaines,
cela représente également une charge de travail probablement impossible à assumer pour le RIF
et les réseaux départementaux dans leur configuration actuelle.
Le développement d’un axe « scolaire » au sein du RIF passe donc certainement par une politique
partenariale affirmée.
Il passera aussi et surtout par une dynamique de co-construction avec les différentes structures
représentées par le RIF. Car l’enseignement majeur de cette étude réside bien dans l’intérêt
affiché par ces acteurs pour le champ scolaire (et l’action culturelle de manière générale), et leur
volonté de participer à la réflexion, d’être force de propositions.
107
ANNEXES
D’autres éléments permettant de compléter cette étude seront disponibles début 2008 sur le site
internet du RIF : www.lerif.org
Liste des entretiens réalisés (hors entretiens téléphoniques)
Je tiens à remercier très sincèrement toutes les personnes citées ci-dessous pour le temps qu’elles
ont bien voulu m’accorder dans le cadre de cette étude.
♦ Structures du RIF
♦ Education Nationale
Hélène Lajournade et Marianne Calvayrac – responsable théâtre, danse, arts du cirque et musique
à la Délégation académique à l’action culturelle (DAAC) du Rectorat de Versailles.
Amélie Martin – conseillère musique et danse à la DAAC du Rectorat Créteil.
Hélène Kaczmarek – conseillère Arts et Culture à la Cellule pour l’expertise pédagogique éducative
et culturelle de l’Inspection Académique du Val de Marne.
Bruno Bireau – inspecteur de l’éducation nationale (IEN) de l’Inspection Académique du Val de
Marne.
Dominique Lacroix - chargée de mission action culturelle à l’Inspection Académique des Hauts-
de-Seine.
Isabelle Signoret - chargée de mission action culturelle à l’Inspection Académique de
l’Essonne.
Fabrice Fajeau – chargé de mission action culturelle à l’Inspection Académique des Yvelines.
Laurent Fichet – IA IPR musique de l’Académie de Versailles.
Henri De Rohan – responsable musique au département Arts et Culture du CNDP.
Philippe Jelmoni – coordinateur du PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens.
109
♦ Ministère de la Culture
♦ Associations Départementales/Régionales
♦ Autres structures
110
Sources documentaires et numériques
♦ Sélection documentaire
111
La culture au secours de l’école : pour une pédagogie renouvelée. Claire MONFÉRIER,
L’Harmattan, 1999.
La place des enseignements artistiques dans la réussite des élèves, rapport de l’inspection
générale de l’éducation nationale, 1999.
Une éducation artistique pour tous ?, Philippe PUJAS et Jean UNGARO, Erès, 1999.
La musique dans l’école de Jules Ferry à nos jours, Michèle ALTEN, Editions EAP, 1995.
Comment la musique vient aux enfants / Une anthropologie de l'enseignement musical, Antoine
HENNION, Anthropos, 1988.
♦ Ressources en ligne
112
Organisation de la scolarité en France
♦ L’école maternelle
Originalité du système français, l'école maternelle accueille les enfants avant la scolarité
obligatoire qui débute à 6 ans. Elle est le plus souvent organisée en petite, moyenne et grande
section, en fonction de l'âge des enfants.
En France, un tiers des enfants de 2 ans et la quasi-totalité des enfants de 3 à 5 ans sont
scolarisés en maternelle. Elle est le lieu de la première éducation hors de la famille pour la très
grande majorité des enfants.
Cette école est aujourd'hui considérée comme une part normale du cursus des élèves. Les enfants
y développent leurs facultés fondamentales, perfectionnent leur langage et commencent à
découvrir l'univers de l'écrit, celui des nombres et d'autres domaines d'apprentissage. Permettre
de vivre une première expérience scolaire réussie est l'objectif majeur de l'école maternelle.
Mixte, gratuite si elle est publique, l'école élémentaire accueille les enfants de 6 à 11 ans.
Les programmes sont nationaux et obligatoires pour tous les professeurs et tous les élèves.
Depuis 1990, les compétences attendues des élèves sont fixées par cycle. Des outils d'évaluation
sont fournis aux enseignants qui disposent ainsi de références nationales.
L'école élémentaire doit prendre en compte la pluralité et la diversité des aptitudes de chaque
élève. A côté du raisonnement et de la réflexion intellectuelle, le sens de l'observation, le goût de
l'expérimentation, la sensibilité, les capacités motrices et l'imagination créatrice sont censés être
développés.
♦ Le Collège
Le collège est l'établissement de niveau secondaire qui accueille tous les élèves à l'issue de l'école
élémentaire. Il permet de scolariser tous les élèves dans un cadre unique.
Les enseignements au collège sont structurés en disciplines : français, mathématiques, histoire-
géographie, éducation civique, sciences de la vie et de la terre, technologie, arts plastiques,
éducation musicale, éducation physique et sportive. Les objectifs sont fixés par des programmes
nationaux.
202
De la grande section de maternelle au CE1.
203
Du CE2 au CM2.
113
Les quatre années (6e - 5e - 4e - 3e) de la scolarité obligatoire au collège sont organisées en trois
cycles.
6e : le cycle d'adaptation
L'objectif est de consolider les acquis de l'école primaire et d'initier les élèves aux méthodes de
travail du collège. Une attention particulière est portée à l'accueil des élèves et à l'aide au travail
personnel. Une évaluation nationale du niveau des élèves est organisée à l'entrée en 6e.
En 6e les élèves choisissent une première langue vivante étrangère.
5e et 4e : le cycle central
L'objectif est de permettre aux élèves d'approfondir "leurs savoirs et savoir-faire". Ce cycle est
caractérisé par la cohérence des enseignements sur les deux années et l'enrichissement progressif
du parcours par des options facultatives. Une attention particulière est portée au cours de ce cycle
aux difficultés scolaires et à l'éducation à l'orientation.
En 5e débute l'enseignement de physique-chimie. Les collégiens peuvent suivre facultativement un
enseignement de langue ancienne (latin).
En 4e les élèves choisissent une seconde langue vivante étrangère ou régionale
3e : le cycle d'orientation
Il permet de compléter les acquisitions du collège et de préparer aux formations générales,
technologiques et professionnelles.
En 3e, les élèves poursuivent l'apprentissage des langues vivantes étudiées en classe de 4e.
Ils peuvent aussi choisir, à titre facultatif, une langue ancienne (grec), une deuxième
langue vivante (régionale ou étrangère) ou le module de découverte professionnelle de 3 heures
hebdomadaires.
A la fin de l'année de 3e, les élèves passent le diplôme national du brevet et peuvent s'orienter
vers :
- soit une classe de seconde en lycée général et technologique,
- soit une classe de seconde professionnelle ou une première année de préparation au certificat
d'aptitude professionnelle (C.A.P.) en lycée professionnel.
Afin d'évaluer la maîtrise progressive du socle commun par les élèves, trois paliers sont prévus :
- le premier, en fin de CE1, correspond notamment à l'acquisition de la lecture courante et de
l'écriture,
- le deuxième, au terme de l'école primaire, mesure en particulier l'acquisition des règles
fondamentales de la grammaire, du calcul élémentaire et des quatre opérations,
- enfin, le brevet des collèges atteste de la maîtrise des sept compétences du socle.
114
Le socle commun rentre en application à la rentrée de l’année scolaire 2007/2008 et les
programmes comporteront dorénavant des repères annuels permettant aux élèves de situer leur
progression dans l'acquisition du socle.
La voie générale conduit les bacheliers vers des études longues. Elle comprend trois séries :
économique et sociale (E.S.), littéraire (L) et scientifique (S). Grâce à un enseignement optionnel
en première et à un enseignement de spécialité en terminale, une spécialité est choisie par les
élèves, au sein de chaque section :
- en série L : lettres classiques / lettres et langues / lettres et arts / lettres et mathématiques.
- en série E.S. : mathématiques / sciences économiques et sociales / langues.
- en série S : mathématiques / physique-chimie / sciences de la vie et de la terre / technologie
industrielle.
La voie technologique prépare les élèves à poursuivre des études supérieures technologiques en 2
ans et plus. Le baccalauréat technologique comporte 8 catégories :
- S.T.L. : sciences et technologies de laboratoire
- S.T.I. : sciences et technologies industrielles
- S.M.S. : sciences médico-sociales
- S.T.G. : sciences et technologies de la gestion
- T.M.D. : techniques de la musique et de la danse
- Hôtellerie
- S.T.A.V. : sciences et technologies de l'agronomie et du vivant.
♦ Le lycée professionnel
Le lycée professionnel prépare les jeunes qu'il accueille à acquérir une première qualification
professionnelle qui leur permet soit de poursuivre des études, soit de s'insérer dans la vie active.
A l'issue de la classe de 3e, les élèves qui entrent en lycée professionnel peuvent préparer ou bien
un certificat d'aptitude professionnelle (C.A.P) ou bien un brevet d'études professionnelles
(B.E.P).
Il existe 215 spécialités de C.A.P. Elles donnent accès à un métier précis, en tant qu'ouvrier ou
employé qualifié, et ont pour principal objectif une entrée directe dans la vie professionnelle.
115
Les formations qui conduisent au B.E.P dispensent une formation plus générale que les C.A.P afin
de faciliter la poursuite d'études. Il existe environ 50 spécialités de B.E.P. Après obtention de son
diplôme, l'élève peut préparer le baccalauréat professionnel en 2 ans, entrer en 1ère d'adaptation
pour préparer un baccalauréat technologique en 2 ans ou suivre une formation complémentaire
(mention complémentaire) en 1 an.
Les établissements ayant reçu le label « lycée des métiers » proposent des formations autour d'un
ensemble cohérent de métiers, et constituent une voie d'excellence pouvant mener jusqu'au
niveau bac + 3. Ils réunissent plusieurs types de formations : formation scolaire initiale, formation
en apprentissage, formation continue et validation des acquis de l'expérience. Ils préparent à une
gamme diverse de diplômes et de titres technologiques et professionnels : C.A.P, B.E.P,
baccalauréat professionnel, baccalauréat technologique, mention complémentaire, B.T.S, licence
professionnelle. Ils développent des relations étroites avec le monde professionnel et les
partenaires locaux204.
♦ L’enseignement supérieur
204
Signalons l’existence en Ile-de-France de deux lycées des métiers développant une thématique liée au secteur
culturel :
- le Lycée Jules Verne de Sartrouville (78) - lycée des métiers de l’artisanat d’art dans les professions du spectacle,
- le Lycée Le Gué à Tresmes de Congis-sur-Thérouanne (77) - lycée des métiers des arts et du design.
116
Ce troisième niveau est consacré à un travail de recherche. Le diplôme de doctorat est obtenu
après soutenance d'une thèse.
Les écoles supérieures sont des établissements sélectifs publics ou privés dont l'enseignement
prépare à des pratiques professionnelles spécialisées, par exemple dans les domaines des sciences
de l'ingénieur, de l'architecture, du commerce et de la gestion, ou encore de la traduction, de
l'interprétariat, du journalisme.
Parmi les écoles supérieures, les "grandes écoles" constituent une particularité française : ce sont
des établissements très sélectifs qui accueillent beaucoup moins d'étudiants que les universités.
Les "grandes écoles" forment des ingénieurs et des managers de haut niveau, mais aussi des
spécialistes de l'art, des lettres et des sciences humaines.
Les formations au sein des grandes écoles et des écoles spécialisées s'effectuent généralement en
5 ans, incluant deux années de préparation initiale, soit au sein de l'établissement lui-même, soit
dans des établissements secondaires. Ces écoles permettent le plus souvent d'obtenir un diplôme
de niveau bac + 5 conférant à leur titulaire le grade de master à l'issue de la scolarité.
Les apprentis reçoivent, dans les centres de formation d'apprentis, une formation générale et
technique qui complète la formation reçue dans les entreprises.
Les C.F.A. sont créés par convention avec les régions ou avec l'État et les collectivités locales, les
chambres de commerce, de métiers ou d'agriculture, les entreprises et les établissements
d'enseignement public ou privé.
117
Lycées franciliens proposant un enseignement musical205
Type Enseignement
Nom Ville Département
d'établissement musical
LYCEE GENERAL ET
ST CHARLES ATHIS MONS ESSONNE OpTer.
TECHNOLOGIQUE (privé)
LYCEE GENERAL ET
LAKANAL SCEAUX HAUTS-DE-SEINE OpTer.
TECHNOLOGIQUE
SEINE-ET-
LYCEE GENERAL FRANCOIS 1ER FONTAINEBLEAU L, OpTer.
MARNE
SEINE-SAINT-
LYCEE POLYVALENT PAUL ROBERT LES LILAS OpTer.
DENIS
LYCEE GENERAL ET
VAN GOGH ERMON VAL D'OISE OpTer.
TECHNOLOGIQUE
LYCEE GENERAL ET
MONTESQUIEU HERBLAY VAL D'OISE OpTer.
TECHNOLOGIQUE
205
(source : educnet.education.fr)
118
CHAMPIGNY SUR
LYCEE POLYVALENT LOUISE MICHEL VAL-DE-MARNE OpTer.
MARNE
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
HECTOR BERLIOZ VINCENNES VAL-DE-MARNE OpTer
LYCEE GEN.ET
L'ERMITAGE MAISONS LAFFITTE YVELINES OpTer.
TECHNOL.Privé
LYCEE GENERAL ET
LES SEPT MARES MAUREPAS YVELINES L, OpTer
TECHNOLOGIQUE
ST GERMAIN EN
LYCEE GENERAL INTERNATIONAL YVELINES OpTer.
LAYE
LYCEE GENERAL ET
LA BRUYERE VERSAILLES YVELINES L, OpTer., TMD
TECHNOLOGIQUE
119
Conseil Général de l’Essonne – Exemple de Charte de Développement
Culturel
VU la délibération du Conseil général 2004-A-4 du 1er avril 2004 lui donnant délégation pour
l'attribution des crédits de subvention inscrits aux articles des comptes 204 : subventions
d'équipement versées, 657 : subventions de fonctionnement et 674 : subventions exceptionnelles
du budget départemental, et le cas échéant, approbation des conventions correspondantes et de
leurs avenants, quand le Conseil général n'y a pas procédé lui-même,
Vu la délibération du Conseil général 2003-06-0010 du 24 juin 2003 actualisant le dispositif des
chartes de développement culturel et adoptant les nouvelles mesures pour les centres culturels et
les pôles culturels.
Entre les soussignés :
- Le Conseil général de l’Essonne représenté par son Président, Michel Berson, ou un de ses
représentants et ci-après désigné le Département.
ET
- La commune de X……… représentée par son Maire, Ci-après nommé le bénéficiaire,
Il est convenu et arrêté ce qui suit :
120
participants de l’atelier pourront assister au spectacle du Théâtre de l’Eveil diffusé par la ville : «
Pièces détachées».
Action N° 2 : Stage de danse contemporaine
C’est un atelier de 6h mené par la compagnie Pascoli auprès des danseurs amateurs (adolescents
et adultes) du « Ballet Théâtre sur la Colline ». Il sera accompagné de la diffusion du spectacle de
la compagnie « Le roi se meurt et la basse court ».
Action 3 : Rencontres autour du théâtre classique
Les adolescents suivant des cours de théâtre avec l’association du Ballet Théâtre rencontreront
l’équipe artistique du Théâtre du Conte Amer pour un atelier autour de la mise en voix des textes
classiques et de l’alexandrin. Cet atelier sera proposé au moment de la diffusion à X… du «
Tartuffe » de Molière par le Théâtre du Conte Amer.
Action 4 : Aide au développement des groupes amateurs de musiques actuelles.
Accompagnement des jeunes musiciens amateurs de X….. pour leur structuration en association
(le groupe « Sans bagage ») et mise en place d’un stage de 5 jours sur la sonorisation et
l’amplification des musiques actuelles encadré par Thierry Barjonnet, Ingénieur du son du Studio
Safran.
Résultats attendus :
– Elargissement des publics (la ville s’engage à construire des indicateurs
de fréquentation permettant d’évaluer les évolutions des taux de
fréquentation de ses manifestations)
Action N°1 : Ecriture théâtrale : du texte à la mise en scène
C’est un atelier mené par le Théâtre du Conte Amer auprès d’élèves de seconde du lycée René
Cassin dans le cadre d’un cours de lettres. Cet atelier a pour objectif de révéler la modernité du
texte de Molière, tout en analysant sa théâtralité. Un regard particulier sera porté sur les
alexandrins tant pour leurs propriétés littéraires que théâtrales.
Action N° 2 : Interventions théâtre
24 heures d’intervention auprès des élèves en option théâtre d’un lycée sur le thème du « Théâtre
contemporain et théâtre classique : les écritures » seront proposées. Ces interventions, menées
par le « Théâtre de l’Eveil » et le « Théâtre du Conte Amer », porteront sur « Le Tartuffe » de
Molière et sur « Pièces Détachées » de Michel Abécassis, crée à partir de textes de l’Oulipo.
Action N° 3 : Atelier musique et arts plastiques au collège
Une classe de 5ième du collège de X…….. mènera durant l’année scolaire un projet artistique
mêlant arts plastiques et musiques à partir du travail de Catherine Nyeki, plasticienne et
musicienne. Son œuvre numérique interactive, « Mµ Herbier » servira de point de départ à ce
projet. Plusieurs autres artistes présents durant la saison interviendront pour accompagner ce
projet (La compagnie Alihosa, la compagnie Daru) qui donnera lieu à une restitution sous la forme
d’une exposition musicale. L’objectif de ce travail est également de faire venir ces élèves aux
différents spectacles des artistes qu’ils rencontreront.
Action N° 4 : Atelier clowns
Dans le cadre du projet autour du clown contemporain mené en partenariat avec le théâtre Y,
scène conventionnée, des ateliers seront mis en place pour « trouver son clown ». Ils seront
animés par Stéphanie Djoudi. Un atelier artistique (15h) sera mené dans une classe de l’école
élémentaire de X…. Un stage (20h) sera proposé aux adolescents du service jeunesse. Un week-
end d’initiation pour ados et adultes sera également proposé à l’ensemble de la population.
121
Une restitution de ces ateliers aura lieu le 4 mai au théâtre Y. Par ailleurs, le public de ces ateliers
pourra assister aux représentations de BP Zoom à X…et de « Licedei » à Y….
Action N° 5 : Présence/s
« Présence/s » est une création chorégraphique, musicale et vidéo proposée par la compagnie du
chorégraphe François Laroche Valière sur la base de rencontres avec le public dans une forme à mi
chemin de la performance, de la conférence et de la répétition publique. Il s’agit d’une forme
originale de sensibilisation à la création contemporaine. La matière artistique présentée à cette
occasion est celle du projet « 2 avenues » dont le second volet a été diffusé à X….et dont le
troisième volet sera présenté à Y… en 2007.
3. AXE N°3 : Proposer une offre culturelle et artistique innovante par la diffusion de
créations contemporaines
Résultats attendus :
– Une diffusion régulière de spectacle à X…. (nombre de représentations et
fréquentation)
– Mise en valeur du territoire à partir de la présence artistique
(implantation épisodique d’artistes sur la commune)
Résultats attendus :
– Elargissement et diversification des publics
122
Action N° 2 : Développement d’un plan de communication
Afin de conquérir de nouveaux publics, la ville a souhaité mieux faire connaître les actions
culturelles et la programmation des spectacles. Elle a décidé de construire des supports de
communication en adéquation avec la qualité et le caractère professionnel des projets artistiques
proposés afin de toucher un public plus large et plus nombreux. Pour la première fois elle a fait
appel à un graphiste professionnel.
Bertrand Sampeur (alias Ernesto Timor) a réalisé la plaquette de saison à partir de ses
photographies, une charte graphique pour les « flyers » et les affiches, des encarts pour les
bulletins municipaux et des cartes postales de rappel des prochaines dates à diffuser dans le
courant de la saison.
ARTICLE 3 : Le financement
123
Action N°3 : Atelier musique et arts plastiques au collège Albert Camus
Coût global prévisionnel 2 000 €
Participation de la commune 1 000 €
Participation du département 1 000 €
Action N°4 : Atelier clowns
Coût global prévisionnel 4 500 €
Participation de la commune 2 250 €
Participation du département 2 000 €
Action N°5 : Présence/s
Coût global prévisionnel 2 000 €
Participation de la commune 1 000 €
Participation du département 1 000 €
AXE N°3 : Proposer une offre culturelle et artistique innovante par la diffusion de
créations contemporaines
124
ARTICLE 4 : Les modalités de versement de la subvention
Le versement de la subvention s’effectuera en deux fois : un premier acompte de 70% après la
signature de la convention et sa transmission au contrôle de légalité, et le solde après évaluation
des actions et projets mentionnés à l’article 2 et selon les modalités définies à l’article 6.
ARTICLE 7 : La communication
Le bénéficiaire devra apposer en bonne place le logo du Conseil général de l’Essonne d’une taille
suffisante permettant une lecture aisée des mentions écrites du logo sur tout type de support et la
mention : « avec le soutien du Conseil général de l’Essonne », sur tous les documents
d’information et de promotion (tracts, affichettes, affiches, plaquettes, etc.) qu’il édite.
La charte graphique du Conseil général doit être scrupuleusement respectée dans toutes ses
indications (références des couleurs pantone et quadri, éléments noirs et tramés).
Un exemple de chaque support devra être communiqué aux directions de la communication et de
la de la culture du Département. Le soutien du Conseil général de l’Essonne devra être clairement
annoncé dans tous les communiqués de presse, dossiers de presse, conférences de presse, encarts
publicitaires, sur le site Internet et lors des annonces publiques, relatifs aux activités ou
manifestations organisées par le bénéficiaire.
La présence visible de la signalétique départementale lors des événements publics organisés par le
bénéficiaire et dans chaque lieu de manifestation est impérative.
Le Conseil général fournira les supports nécessaires à cette signalétique (de type, calicots,
banderoles, stickers, etc.).
125
Conseil général de l’Essonne – Liste des communes signataires d’une Charte
de développement culturel en 2006/2007
1 JANVRY
2 AVRAINVILLE
3 GOMETZ-LE-CHATEL
4 MEREVILLE
5 PRUNAY, … (4 communes)
6 VERT-LE-PETIT
7 BRIIS-SOUS-FORGES
8 LA NORVILLE
9 VILLIERS-LE-BÂCLE
10 FLEURY-MÉROGIS
11 MARCOUSSIS
12 EPINAY-SOUS-SENART
13 ITTEVILLE
14 BURES-SUR-YVETTE
15 FORGES-LES-BAINS
16 CHILLY-MAZARIN
17 FONTENAY-LES-BRIIS
18 LEUDEVILLE
19 LEUVILLE-SUR-ORGE
20 DOURDAN
21 ST GERMAIN-LES-ARPAJON
22 BREUILLET
23 ST GERMAIN-LES-CORBEIL
24 VILLEBON-SUR-YVETTE
25 MORSANG-SUR-ORGE
26 GIF-SUR-YVETTE
27 PALAISEAU
28 SOISY-SUR-SEINE
29 PORTES DE L'ESSONNE
30 ST MICHEL-SUR-ORGE
31 STE GENEVIEVE-DES-BOIS
32 BRUNOY
33 VIRY-CHÂTILLON
34 VERRIÈRES-LE-BUISSON
35 ÉVRY
36 CORBEIL-ESSONNES
37 ST VRAIN
38 LES ULIS
39 ETAMPOIS
40 BRUYERES-LE-CHÂTEL
41 EVRY-CENTRE ESSONNE
126
ANRAT – Appel pour la présence régulière des arts et des artistes à l’école
(2004)
L’éducation artistique et culturelle à l’école fait aujourd’hui l’objet d’un consensus tout à la fois très
large et très superficiel.
L’apparente unanimité des intentions et des déclarations masque en fait des réalités qui relèguent
très concrètement cette question au rang d’éternel vœu pieux.
D’une part, l’Éducation nationale ne paraît toujours pas désireuse de se doter véritablement des
moyens et de la structuration nécessaires pour que soit mise en oeuvre une éducation artistique et
culturelle destinée à terme à tous les élèves, alors que ses vertus pédagogiques et formatrices
sont désormais reconnues par tous comme fondamentales.
Et d’autre part, les artistes qui souhaitent participer de façon partenariale, aux côtés des
enseignants, aux projets, aux activités ou aux enseignements artistiques se voient refuser par les
organismes sociaux la reconnaissance de la nature artistique de leurs interventions, ce qui, à très
court terme, condamne un partenariat qui n’a de sens qu’avec les artistes professionnels.
Enfin, et c’est sans doute le point essentiel, on continue d’opposer, de manière implicite et parfois
même explicitement, activités artistiques et culturelles et « apprentissages fondamentaux » de
l’école, centrés - à juste titre - sur les savoirs et les notions à acquérir, alors qu’en réalité, elles en
constituent l’un des meilleurs chemins d’accès.
C’est pourquoi nous appelons sur ces questions à une large prise de conscience et à un débat
public.
Il est temps de sortir des ambiguïtés et des politiques qui font alterner périodes d’encouragement
et de soutien et périodes d’indifférence ou d’abandon, qui découragent les énergies et confinent
l’éducation artistique dans un rôle subalterne qui la dénature.
Nous demandons :
- Que, dans le principe et dans les faits, soit inscrit dans la nouvelle loi d’orientation de l’éducation
nationale 2005/2015 actuellement en préparation, le droit à une pratique artistique et culturelle
pour tous les élèves, de l’école primaire à l’université, sur la base du partenariat entre les
enseignants et les artistes.
- Que soient garantis les moyens financiers et humains ainsi que la formation initiale et continuée
des partenaires, nécessaires à la mise en oeuvre de ce droit fondamental.
- Que soit reconnue, par l’UNEDIC et les autres « partenaires sociaux » la nature artistique du
travail des artistes intervenant dans le cadre scolaire. L’essentiel est l’objet du contrat :
« prestation artistique » et non : « enseignement ». Il s’agit de bien qualifier « d’activité
artistique » l’intervention partenariale à l’école. (En ce qui concerne les artistes intermittents du
spectacle, s’il fallait en rester de façon provisoire au système des quotas d’heures, nous
demandons que soient prises en compte un minimum de 120 heures, jusqu’à concurrence de 169
heures, sur les 507 heures actuellement requises pour donner accès à l’ouverture des droits de ces
artistes à l’assurance-chômage).
- Que soit inscrite dans les « cahiers des charges » et les « recommandations officielles » la
nécessité de mettre en place, pour chaque établissement scolaire un « projet artistique et
culturel » et pour chaque structure culturelle un authentique « projet éducatif ».
- Que soit mise en place une structure conjointe de travail entre les deux ministères pour
impulser, coordonner, évaluer l’ensemble des actions d’éducation artistique et culturelle sur tout le
territoire.
127
PREMIERS SIGNATAIRES Robert Abirached, Philippe Avron, François Bon, Christian Chabaud,
Jacques Doillon, Eric Favey, Stéphane Fiévet, Jean-Claude Grumberg, Cécile Ladjali, Jean-Claude
Lallias, Jacques Lassalle, Francesca Lattuada, Ariane Mnouchkine, Claude Mollard, Philippe Meirieu,
Denis Podalydès, Jack Ralite, Robin Renucci, Jean-Michel Ribes, Jacques Rigaud, Emmanuel
Serafini, Bernard Stiegler, Bertrand Tavernier, Philippe Torreton, Gilberte Tsaï, Michel Vinaver,
Emmanuel Wallon, Claude Yersin.
128
nous
ENSEIGNANTS, ÉDUCATEURS, ARTISTES, PARENTS,CITOYENS,
PROFESSIONNELS ET MILITANTS DE L'ÉDUCATION, DES ARTS
ET DE LA CULTURE PRENONS ENSEMBLE L'INITIATIVE D'UN
MANIFESTE
D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
POUR UNE POLITIQUE
D’EDUCATION
ARTISTIQUE
DURABLE ET
CONCERTÉE
À L'APPROCHE D'ÉCHÉANCES ÉLECTORALES MAJEURES
nous DÉNONÇONS uuLa discontinuité de l'action de l'État au gré des alternances
démocratiques uuL'érosion actuelle des budgets de l'État consacrés aux arts et à la culture dans leur dimen-
sion éducative uuLes écarts entre les paroles et les actes.
nous AFFIRMONS
QUE LE CHANTIER
DE L'ÉDUCATION ARTISTIQUE
DOIT ÊTRE UNE
PRIORITÉ
NATIONALE
DE QUELLE ÉDUCATION
ARTISTIQUE PARLONS-nous ?
Devant les phénomènes de mode et d'affichage d'un apparent consensus,
nous éprouvons le besoin de définir à nouveau l'éducation artistique.
CE DONT nous
SOMMES CONVAINCUS
L'éducation artistique contribue à la construction et à l'épanouissement de
chaque individu tout en créant du lien social et politique. Un foisonnement
d'expériences, de la maternelle à l'université, mais aussi dans le champ
social, a fait la preuve des apports fondamentaux de l'éducation artistique
à la construction de l'individu.
nous
ENSEIGNANTS, ÉDUCATEURS, ARTISTES,
PARENTS, CITOYENS, PROFESSIONNELS
ET MILITANTS DE L'ÉDUCATION,
DES ARTS ET DE LA CULTURE.
Le 15 mars dernier, au Théâtre national de la Colline à Paris, Le Forum permanent pour l’éducation
artistique (FPEA), collectif d’associations, syndicats, structures artistiques… a invité les candidats à
l’élection présidentielle à s’exprimer sur le thème de l’éducation artistique. Seule Dominique
Voynet s’était déplacée en personne, mais les représentants des candidats de l’UDF, de l’UMP, du
PS et de la Gauche populaire antilibérale ont répondu présents. Soumis à un questionnaire
préalable, ils ont remis leur copie et défendu leurs propositions lors d’un débat public. Si un
consensus semble exister sur la nécessité de l’éducation artistique, les intentions sont souvent
restées lettre morte dans la pratique politique. Les réponses des candidats étaient donc attendues
avec intérêt.
Le 15 mars dernier, au Théâtre national de la Colline à Paris, Le Forum permanent pour l’éducation
artistique (FPEA), collectif d’associations, syndicats, structures artistiques… a invité les candidats à
l’élection présidentielle à s’exprimer sur le thème de l’éducation artistique. Seule Dominique
Voynet s’était déplacée en personne, mais les représentants des candidats de l’UDF, de l’UMP, du
PS et de la Gauche populaire antilibérale ont répondu présents. Soumis à un questionnaire
préalable, ils ont remis leur copie et défendu leurs propositions lors d’un débat public. Si un
consensus semble exister sur la nécessité de l’éducation artistique, les intentions sont souvent
restées lettre morte dans la pratique politique. Les réponses des candidats étaient donc attendues
avec intérêt.
134
Ligue de l’enseignement – Liste des délégués franciliens
♦ Seine-et-Marne
Michèle ROLLIN
FOCEL
Impasse du château - La Rochette Village
77008 MELUN CEDEX
01-69-36-08-12 / 01-69-36-08-10
michele.rollin@laligue91.com
♦ Yvelines
Isabelle GAHERY - Muriel AMOUROUX
FEDERATION DES YVELINES
18 boulevard Saint-antoine BP 77
78156 LE CHESNAY CEDEX
01-39-23-82-95 / 01-30-54-10-32
ligue78@laligue.org
♦ Essonne
Carl GUDEL
FEDERATION DE L'ESSONNE
8 allée Stéphane Mallarmé BP 58
91002 Evry cedex
01-69-36-08-10 / 01-69-96-08-12
focesal@laligue91.com
♦ Hauts de Seine
Guillaume LETERRIER
FEDERATION DES HAUTS DE SEINE
101 - 111 avenue Jules Quentin
92000 NANTERRE
01-41-87-02-00 / 01-41-84-02-09
♦ Seine-Saint-Denis
Robert TURGIS
FEDERATION DE LA SEINE-ST-DENIS
119 rue Pierre Semard
93000 BOBIGNY
01-48-96-25-28 / 01-48-32-34-99
fol93@wanadoo.fr
♦ Val-de-Marne
Françoise LE GOIC - Gérard PRIGENT
FEDERATION DU VAL DE MARNE
Espace Condorcet 88 - rue Marcel Bourdarias BP 81
94142 ALFORTVILLE CEDEX
01-43-53-80-08 / 01-43-75-77-06
sg@ligue.94.com
♦ Val d’Oise
Eric FORTI
FEDERATION DU VAL D'OISE
2-4 rue berthelot
95300 PONTOISE
01-30-31-26-98 / 01-30-31-08-11
laligue95@ligue95.com
135
Exemples de fiches de poste « chargé d’action culturelle » au sein des
structures du RIF
Fonctions secondaires:
- Participation aux concerts (accueil public).
Profil :
Le candidat devra posséder :
- Formation universitaire (Bac+3 ou équivalent).
- Un sens de l’organisation et de l’initiative.
- Une large ouverture d’esprit.
- Une bonne approche relationnelle.
- Aisance rédactionnelle.
Le sens du travail en équipe, une grande disponibilité et un intérêt pour le spectacle vivant sont
indispensables.
- L’accueil et le tissage des liens avec les jeunes essonniens en associant de plus en plus régulièrement
de jeunes bénévoles au travail du Plan,
Il devra :
Mettre en place et réactualiser régulièrement un état de lieux des différentes actions, acteurs ou
partenaires de l’action culturelle sur le territoire national, en identifiant :
- tous les acteurs éducatifs, culturels et sociaux territoriaux : Associations locales, Médiathèques,
Education Nationale, école de musiques, MJC, centres sociaux, centre handicapé, pénitentiaire,
hospitalier…
136
- le type d’actions culturelles existantes, en prenant contact avec les :
salles et autres structures de Musiques actuelles (réseau FEDUROK…)
Organismes ou associations oeuvrant déjà en Ile de France sur le terrain de
l’action culturelle
- les partenaires financeurs – directement liés ou pas aux secteur des musiques actuelles - de ce type
d’actions
Elaborer et mettre en œuvre une stratégie globale d’action culturelle et en assurer le suivi :
- Création de relations privilégiées avec les acteurs
- Création d’une synergie entre ces acteurs
- Mise en œuvre de projets avec ces acteurs, en créant un lien privilégié entre des publics et les
artistes.
- Proposition de projets d’actions culturelles parallèles au projet artistique global du PLAN (diffusion,
accompagnement d’artistes, résidences, répétitions ateliers) et en lien avec les artistes ou associations
locales.
- Organisation de la logistique des actions et accueil des acteurs lorsque celles-ci ont lieu.
- Préparation des dossiers de demande de subventions (DRAC, FSE,…) en lien avec l’administratrice
- Suivi de la bonne communication des actions menées vis à vis du public, des acteurs, des institutions
et des médias en lien avec la responsable de communication
- Rédaction des documents pédagogiques relatifs aux projets
♦ LES CUIZINES (Chelles) - Animateur espace club et studios en charge de l’action culturelle
137
Pince-Oreilles (77) – partenariat avec le Rectorat de Créteil pour
l’organisation d’un stage d’ouverture aux musiques actuelles (2003)
Objectif :
Stage d’ouverture aux musiques actuelles, destiné aux enseignants de l'académie de Créteil. Une
vingtaine de professeurs ont participé à cette formation.
Suivi du Projet :
Vianney MARZIN pour le Pince Oreilles,
et Stanislas MOREL pour le rectorat de Créteil.
Programme :
♦ Lundi 17 nov. 2003 - à la Cité de la Musique :
Atelier "Histoire des musiques actuelles".
Animation par Louis CHRETIENNOT, responsable du département Musiques amplifiées de
l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, musicien, compositeur, pédagogue).
♦ Mardi 18 nov. 2003 - à File 7 :
Présentation d’action : "Atelier Poésie urbaine".
- Intervention de DGIZ, rappeur intervenant au Café Musique Le Tamanoir (Gennevilliers - 92)
dans le cadre d'ateliers "Poésie Urbaine" ayant pour but de favoriser l'expression individuelle et
le développement de la créativité des participants, autour des pratiques artistiques que sont
l'écriture "rap" et le Slam (poésie orale).
- Intervention de Josette MARTY, conseillère pédagogique en éducation musicale ayant mené
des actions culturelles avec des rappeurs.
Visite de l'équipement culturel
♦ Mercredi 19 novembre - à File 7 :
Présentation d’action : "Les Chroniques lycéennes".
Intervention de Philippe JELMONI, responsable du Pôle Régional de ressources musiques actuelles
d'Amiens et du projet "Chroniques lycéennes".
Table ronde autour des problématiques de partenariats entre les lieux de diffusion de
musiques actuelles et l'Education Nationale.
Animation par Morgan JOUVENET (sociologue étudiant les cultures musicales et professionnelles du
rap et des musiques électroniques), avec Olivier GALAN (Directeur de File 7), Charles BIRCHLER
(Directeur de la MJC de Combs-la-Vile/L’Oreille Cassée) et Vianney MARZIN (Coordinateur du
réseau Pince Oreilles).
138
Réseau 92 – Opération « Lycéens en Cavale » (1997-2000)
Document de présentation de l’époque
L’action du Réseau 92 en direction des lycéens est le résultat d’une réflexion, apportée par ses
membres, sur la découverte et le développement de jeunes talents des Hauts de seine.
Les lycées constituent, à cet égard, un terrain privilégié d’action.
Ce soutien vise à accompagner deux groupes dans leur pratique musicale. Le programme permet
aux musiciens d’intégrer les moyens de progresser dans un cadre amateur.
Depuis 1997, le Réseau 92 organise les Lycéens en cavale, un tremplin qui offre chaque
année, à plus de 20 groupes du département, la possibilité de se produire au moins une fois sur
scène, dans des conditions professionnelles. Un prix est remis aux groupes dont le travail est le
plus abouti.
- en décembre, un appel à candidature sera lancé dans les lycées des Hauts de
seine grâce au soutien des rassemblements lycéens (fanzines, collectifs de
musiciens, associations culturelles). Une première sélection se fera à partir de
démos.
- 5 soirées lycéennes en janvier et février, seront organisées dans 5 salles du
Réseau 92 : l’Avant Scène (Rueil), le Cadran Omnibus (Colombes), l’Ecla (St
Cloud), le Fahrenheit (Issy les Moulineaux) & le Tamanoir (Gennevilliers).
Chaque soirée accueillera 4 groupes en moyenne. A l’issu de ces concerts, 8
groupes seront sélectionnées pour les demi-finales.
139
Les lycées seront partie prenante des demi-finales en diffusant l’information, en installant une pré-
vente et en organisant le transport des élèves supporters.
Ces deux groupes, sélectionnés pour leurs qualités musicales pourront suivre un cycle de
formations réparties durant la saison 1999 – 2000.
Dans le cadre de son action en direction des groupes lycéens, le Réseau 92 complète, cette année,
son intervention par un volet formation. Ce volet de formation se présente comme le
prolongement du soutien apporté aux groupes sélectionnés par le tremplin Les Lycéens en Cavale.
Les deux groupes finalistes du tremplin pourront bénéficier d’un cycle de formations destiné à
structurer leur pratique amateur.
140
EMB
salle de concerts
et r é s i d e n c e s
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L’EMB - Espace Michel Berger - est une scène de musiques actuelles de jauge modulable
[de 190 à 500 places], située à Sannois dans le Val d’Oise (95).
L’EMB est géré par l’association A.D.A.M.E dans le cadre d’un contrat de délégation de
service public, conventionné avec la Ville de Sannois, propriétaire de l’équipement.
Par commodité sémantique, l’ensemble des acteurs impliqués dans ce secteur ont pris
l’habitude de regrouper les musiques actuelles en quatre familles plus ou moins
perméables et connaissent de multiples formes de croisement, d’hybridation et de fusion :
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L’EMB : UN LIEU DE DIFFUSION DE MUSIQUES ACTUELLES
Cette programmation, singulière et toujours éclectique, tend à balayer le plus largement possible le
champ des musiques actuelles, accordant une place essentielle aux nouvelles tendances
musicales. Le seul critère de programmation étant la qualité artistique du projet, toutes sortes
d’artistes, à différents stades de leurs carrières s’y côtoient : têtes d’affiches nationales ou
internationales, artistes en phase de reconnaissance ou formations déjà reconnues dans des
tendances pointues et/ou moins fédératrices, jeunes talents…
Cette programmation défricheuse, initiée dès l’origine, est prédominante dans l’identité du lieu.
Fort de celle-ci, l’EMB s’appuie sur la confiance qu’il a acquis auprès du public pour lui proposer
de s’éloigner des sentiers balisés, sans jamais se départir d’une politique tarifaire basse visant à
permettre à
tous l’accès à cette forme d’expression artistique.
Oscillant entre 40 et 50 concerts par saison, l’EMB a reçu à l’heure actuelle plus de 600 formations
différentes, dont la grande majorité de la nouvelle scène française de notoriété aujourd’hui
nationale.
Chaque saison, l’EMB accueille plus de 13000 spectateurs avec une moyenne de fréquentation
par date de plus de 70%.
Grâce à sa politique de fidélisation, l’EMB revendique chaque saison plus de 200 détenteurs
d’une carte d’adhésion (pour les Sannoisiens) ou d’un forfait de 6 concerts.
Quelques références : Horace Andy ; Camille ; Ceux Qui Marchent Debout ; Johnny Clarke ;
Dionysos ; Dominique A ; Eiffel ; Ez3kiel ; F.F.F ; Tiken Jah Fakoly ; Fishbone ; Les Hurlements
d'Léo ; Louise Attaque ; Mickey 3D ; Mister Gang ; Paris Combo ; Patrice ; Le Peuple de l’Herbe ;
Sanseverino ; Sergent Garcia ; The Skatalites ; Troublemakers ; Erik Truffaz ; Tryo ; Les Wampas ;
Zebda ; Raul Paz ; Pauline Croze ; Roy Ayers ; Macéo Parker ; Emilie Simon ; The Gladiators …
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L’ EMB : UN LIEU DE CREATION ET D’ACCOMPAGNEMENT
Ayant la conviction que le rôle d’une scène de musiques actuelles est aussi de favoriser l’aide à la pratique scénique de
ce champ artistique, l’équipe de l’EMB a développé, depuis 1998, la répétition en conditions de scène, dans ce lieu qui,
de par sa configuration s’y prête parfaitement. Le projet s’est ensuite ouvert aux résidences proprement dites, puis à
l’accompagnement d’artistes en développement.
L’EMB tient à se positionner en tant que collaborateur (voire partenaire) des structures de productions et de tournées
désireuses d’assurer la préparation d’un spectacle dans des conditions d’accueil optimum.
Les prestations de l’EMB, dans la majorité des cas, sont liées à une représentation du spectacle accueilli.
Répondant à une forte demande, cette activité tourne à plein régime faisant de la salle un véritable lieu quotidien de
création et de travail pour les artistes et techniciens. Tous types d’artistes sont accueillis dans ce cadre.
Quelques références : Têtes Raides, Amadou et Mariam, Saian Supa Crew, Feist, Pauline Croze, Camille,
Pleymo, Aqme, Julien Lourau, Paris Combo, TTC, Sanséverino, Louis Chedid, Jean Louis Murat, Java …
Chaque saison, deux ou trois projets font l’objet d’une mobilisation plus importante de l’EMB afin
d’accompagner les artistes sur les différents aspects de leurs démarches de professionnalisation.
Les artistes accompagnés ont un accès privilégié à la scène de l’EMB afin de faire évoluer leur spectacle et
de consolider leurs équipes artistiques et techniques ; Différents intervenants (artistes, techniciens, coach,
…) sont sollicités pour conseiller et orienter les projets.
L’EMB sensibilise ces artistes au fonctionnement du secteur professionnel de la musique (les contrats de la
musique, technique de promotion d’un projet) et les accompagne dans leur choix de développement
(recherche de partenaires professionnels : label, distributeur, éditeur, tourneur…).
Enfin, l’EMB s’investit dans la recherche d’aides financières pour les projets qu’il défend. Cette activité est
notamment soutenue par le Ministère de la Culture (Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des
spectacles).
Quelques références : Anis, Nosfell, Les Ogres de Barback, TéTé, K2R Riddim, Batlik, Hopper, Fancy,
Flox, Sammy Decoster …
Cette activité fait partie des missions de l’EMB inscrites dans le cadre d’un conventionnement de projet
signé avec la Drac Ile-de-France et le Conseil Général du Val d’Oise. Cette mission est également soutenue
par l’ADIAM 95. L’accueil de formations amateurs fait l’objet d’un encadrement technique plus accentué et
est associé à des modules de formations pris en charge par les réseaux franciliens auxquels adhère l’EMB
(Combo 95, RIF).
Quelques références : Flying Pooh, Boni Fate, Twage, Dirge, Full Screen, Mhybris…
Cette activité soutient la création d’un nouveau répertoire lié à un nouveau spectacle. Depuis plusieurs
années, l’EMB collabore avec l’Ecole de musique de Sannois, à travers un travail dans lequel les élèves de
la section « Chœur » de l’école mènent un projet de création vocale avec l’artiste en résidence.
Quelques références : K2R Riddim, Dierdre Dubois (Ekova), Nicolas Repac, Ben Ricour.
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LES METIERS DE LA MUSIQUE
1. Musicien
2. Professeur de musique
• Régisseur son
Utilisé dans le secteur du théâtre et plus généralement dans le spectacle vivant, il est le responsable général de
la sonorisation d'une salle. Chargé de la préparation et de la mise en place des moyens nécessaires à la
réalisation sonore d'un spectacle, on le retrouve souvent à la console. Il règle les effets sonores pendant la
représentation et est responsable de la gestion et de l'
entretien du matériel. Un technicien console ou un
assistant son peuvent le seconder lors du mixage et de la balance.
• Sonorisateur
Il prépare, en étroite collaboration avec le régisseur son, l'
installation du matériel et l'
acoustique de la salle.
• Bruiteur
Il fabrique mécaniquement ou électroniquement les sons nécessaires à la postsynchronisation des
produits audiovisuels.
• Sound designer
ll est responsable du choix ou de la création de la bande-son d'
une production audiovisuelle (spots
publicitaires, émissions de télévision, jeux vidéo, etc.).
• Designer sonore
Il est responsable de l'
esthétique sonore des objets industriels (ouverture de briquets, de portes de
voitures, etc.)
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L'acoustique
• Sonorisateur d'espaces publics
Technicien mettant en œuvre et exploitant un système de sonorisation, de renforcement sonore, il
peut opérer en "intérieur" comme en "extérieur", sur des installations fixes ou mobiles. Son statut
professionnel peut être salarié, intermittent, prestataire indépendant.
• Acousticien architectural
Son rôle est d'
étudier les conditions acoustiques d'un environnement et de participer au choix des
matériaux d'un bâtiment ou d'une structure afin d'
apporter à l'
usager un maximum de confort sonore.
• L'acoustique musicale
Domaine vaste et multidisciplinaire, l'acoustique musicale s'intéresse à la physique des instruments
de musique et leur facture, à la voix chantée, à la perception des sons instrumentaux et de la
musique, au geste et au jeu instrumental, à l'acoustique des salles et la mise en espace des sons,
aux dispositifs électroacoustiques pour capter, transformer et restituer les sons, aux algorithmes et
dispositifs pour l'
analyse et la synthèse des sons musicaux
La facture instrumentale
Lutherie, facture instrumentale, réparation et vente.
4. L'administration de la culture
• Administrateur
Il est le responsable administratif et financier de la structure : un lieu culturel, une compagnie, un
ensemble musical... Ses tâches sont multiples et s' articulent autour de la gestion juridique,
financière et comptable, l'encadrement du personnel, l' établissement des contrats de travail avec les
artistes, la recherche de subventions et de partenariats privés ou institutionnels et les relations avec
les tutelles.
• Chargé de production
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L’entreprise culturelle
• Producteur-entrepreneur de spectacles
Installé à son compte ou chef d' entreprise, le producteur passe contrat avec un artiste ou un groupe
pour créer un spectacle. Il coordonne l' ensemble sur un plan financier, technique et humain : contact
avec partenaires, choix des lieux et de l' équipe technique, gestion du planning, organisation de la
promotion, billetterie, etc. Cette profession est soumise à l'obtention d'
une licence d' entrepreneur de
spectacles délivrée par le ministère du Travail. Le producteur assume souvent une fonction de
tourneur.
• Tourneur
Chargé de diffusion dans le secteur public, tourneur dans le privé, sa mission est de vendre les
spectacles et d' organiser les tournées. Il gère les plannings, négocie les contrats de vente avec les
directeurs des salles, les directeurs des affaires culturelles des villes et les responsables de
festivals, et recrute les équipes techniques.
• Agent artistique
La profession d’agent artistique est strictement réglementée et s’applique à ceux qui reçoivent au
cours d’une même année civile mandat de plus de deux artistes du spectacle de leur procurer des
engagements. L' agent artistique gère la carrière des artistes et leur trouve des employeurs
potentiels moyennant une rémunération au pourcentage (en général 10%). Représentant légal, sa
fonction est avant tout celle d'
un négociateur. Il s’occupe notamment des contrats, des plannings et
des relations avec la presse. Ce métier s' exerce sous le statut de travailleur indépendant et
nécessite l'obtention d'une licence d'agent artistique.
• Manager d’artiste
Le rôle du manager est proche de celui de l’agent artistique : il conseille et accompagne les artistes
dans l’orientation, la gestion et la promotion de leur carrière artistique. Il diffère en revanche pour la
question du placement des artistes, son statut et son mode de rémunération
• l'
édition
• l'
enregistrement et le mixage
• la fabrication
• la distribution
Vous pouvez retrouver toutes ces informations et les formations proposées sur le lien suivant :
www.mediatheque.cite-musique.fr/
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LES METIERS DE LA SCENE
COMMUNICATION / RELATIONS
ADMINISTRATION / PRODUCTION TECHNIQUE
PUBLIQUES
CADRES
1 Directeur rien rien
2 Administrateur rien rien
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REFERENCES ET RENSEIGNEMENTS
EMB
www.emb-sannois.org
ADIAM 95
www.valdoise.fr
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Musiciens intervenants de Massy (91) - Bilan général de la classe de
découverte à La Rochelle (CM1 – CM2 d’une école primaire - 10 au 20 janvier 2007)
[…]
150
- de créer un texte et une mélodie pour inventer une chanson : tout en ayant conscience de
sa structure (couplet/refrain, rimes ? introduction ? pont ? quelle répartition des voix ? solo-tutti ?)
- de manipuler un matériel technique inconnu et d’en tirer des séquences musicales
L’expérience du scratching a permis aux élèves d’améliorer leur motricité fine et leur coordination
ainsi que leur écoute musicale pour placer leurs effets à des moments opportuns (deux techniques
de scractch leur ont été apprises : le babyscratch et le cut).
- de réinvestir les acquisitions musicales antérieures pour faire des liens entre les
différentes informations récoltées durant ce séjour
Ils savent à présent ce qu’est exactement un festival, comment s’organise celui des Francofolies
(programmation / production), par qui et quand il a été inventé , quels sont ses enjeux artistiques
et financiers, quels métiers gravitent autour des artistes, à quelle évolution de carrière peut
espérer un artiste, en quoi les Francofolies aident les jeunes artistes, à quoi sert précisément le
Chantier des francos, etc …
- d’observer le travail d’artistes et de les rencontrer (développement de la sensibilité, de
l’esprit esthétique et de l’esprit critique)
Les enfants ont assisté à une séance de travail scénique de Florian Mona et Alee et les Nouveaux
Nés, qui devaient mettre au point leur filage pour la fin de semaine : Prohom a fait le même travail
avec ces artistes qu’avec les enfants en début de semaine. Ils ont pu ainsi remarquer, en tant
qu’observateurs et non plus acteurs quelles difficultés avaient les artistes et comment ils y
remédiaient. Ils se sont également rendus compte du travail et de la fatigue que cela pouvait
représenter, ainsi que des doutes et perturbations que pouvaient avoir ces musiciens.
Le filage pendant lequel deux des quatre artistes ont spécialement joué pour les élèves a été un
moment particulièrement fort musicalement, émotionnellement et humainement.
Conclusion :
Au vu des apports pédagogiques, culturels et artistiques, l’ensemble de l’équipe (les enseignants
et les intervenants) est extrêmement satisfait du séjour et du projet.
Cette classe de découverte a permis de redynamiser le projet des « Primeurs à l’école ». Une date
de séjour plus tardive serait bénéfique à une meilleure préparation musicale des enfants.
151
ARA – Exemple d’ateliers à destination de la petite enfance
Cette action s’inscrit dans une démarche globale d’éveil musical mise en place par l’ARA
depuis fin 2004.
Il ne s’agit pas de mener un travail musical inscrit dans une esthétique fixée au préalable
mais de favoriser l’expérimentation sonore (en lien ou non avec un texte).
Trois grands objectifs se dessinent :
• L’exploration sonore (passant par une collecte d’objets hétéroclites : objets du quotidien,
instruments…) et manipulation : un travail sur la variété des modes de jeu, le contrôle gestuel
et l’appréciation du son.
• Le développement d’un imaginaire musical : associer des séquences sonores à des états
affectifs, des moments de la journée, des mouvements plastiques.
• L’organisation : s’organiser entre enfants en vue d’une production, organiser des parties
musicales entre elles, varier et élaborer des idées musicales.
Les enseignants des classes maternelles et primaires font régulièrement le constat que, par manque
de connaissances et de formation, ils ont du mal à mener une activité musicale dans les classes, que ce
soit de manière régulière ou dans le cade de projets (PAC, projet d’école…).
Souvent, la solution réside dans le recours à des interventions de personnes extérieures,
spécialistes de la discipline, qui se substituent pour un temps à l’enseignant. La difficulté, dans ce cas,
est de pérenniser une activité musicale, une fois l’action terminée.
L’ARA se propose d’intervenir sur cet axe avec les objectifs suivants :
• Accompagner et qualifier les demandes enseignantes dans le cadre de leur projet.
• Sensibiliser les équipes à la démarche et décomplexer des attitudes de crainte face à une
discipline souvent jugée trop « technique ».
• Pérenniser une activité musicale hors intervention extérieure.
152
Réseau le PATCH (Picardie): Trame des interventions en classe lors des
« Journées découvertes des musiques actuelles » (en partenariat avec
CRDP Amiens)
3 / Education civique
Le secteur des musiques actuelles étant largement représenté par le tissu associatif, cette
intervention est l’occasion d’initier les élèves sur le fonctionnement d’une association et de
rappeler quelques repères importants sur les collectivités territoriales qui les subventionnent.
Approche pédagogique
- Eviter le cours magistral, privilégier l’échange.
- Etablir un langage dynamique, simple et passionné avec les élèves.
- Impliquer les élèves sur les bases d’un certain nombre de codes culturels qui leur sont
propres.
- Poser les conditions d’un jeu de rôle avec la création d’une association imaginaire qui est un
des fils conducteurs de l’intervention.
Matériels nécessaires
Lecteur CD
CD de groupes locaux
Biographies, fiches techniques, dossiers de presse
Fiches musiques actuelles
Affiches de concert
Plaquettes de programmation des lieux, brochures d’informations
---------------------------------------------------
Dès le début de l’intervention, il est important de bien préciser qu'il ne s'agit pas d'un cours mais
d'un échange. Il faut en effet chercher à mettre les élèves au centre de l’intervention / débat.
153
Dans un second temps, il s’agira, autour d’une brève présentation du réseau, d’effectuer un tour
d’horizon du paysage des musiques actuelles en Picardie se déclinant en plusieurs catégories de
structures (distribution de plaquettes de programmation ou de présentation des lieux) :
- Les lieux assurant diffusion des pratiques musicales
- Les structures d’enseignement, d’accompagnement,
- Les lieux généralistes incluant une programmation musiques actuelles,
- Les associations organisatrices de concert, porteuses de festival…
- Etc.
Afin de les faire participer activement, il s’agit de leur proposer un mode d’intervention où les
élèves sont « acteurs » et non pas seulement récepteurs des informations données par
l’intervenant.
Il s’agit donc de créer pendant le « cours » un « espace temps » par la création imaginaire d’une
association, un peu à la manière d’un jeu de rôle.
Pour leur permettre de s’approprier le « jeu », il est important de leur demander de trouver le
nom de leur association : « X »
Une fois celui-ci trouvé, l’intervenant explique que la création d’une association est en général
motivée par l’envie de promouvoir ou de soutenir une cause, défendre des intérêts communs ou
généraux, une activité, une culture etc… et que cela peut s’exprimer de plusieurs manière.
En l’occurrence, l’objet étant de soutenir et promouvoir les musiques actuelles sur leur territoire,
l’association « X » décide d’organiser un concert.
154
Réalisation du dossier de subvention de l’association
A qui s’adresse-t-on ?
Préciser qu’il faut envoyer les statuts de l’association, une présentation de l’association, le projet
de l’association, mais qu’il faut également réaliser un budget prévisionnel.
Prévoir les dépenses et les recettes que générera le projet de l’association = montrer un budget
prévisionnel type.
Jeu de questions : Alors quelles sont les choses qui occasionneront des frais pour un
concert d’après vous ?
(Laisser répondre durant 5 minutes, noter leurs réponses et reprendre chaque points dans la
partie suivante « organisation d’un concert »…)
A l'aide de la fiche "organiser un concert" comme trame principale, il faut reprendre les
différentes étapes nécessaires à l'organisation d'un évènement.
Dans le même temps, il est possible de reprendre avec eux les métiers que l’on trouve au sein
d'une salle de concert (son, lumière, communication, programmation...). Il est donc très utile de
prendre avec vous une copie des fiches métiers.
La salle de concert
De plus en plus de salles proposent un service de location. Noter qu’il coûte cher et qu’il faudra
rentabiliser l’investissement.
Si vous souhaitez organiser un concert dans votre commune, prenez contact avec le ou la
responsable du service culturel et présentez lui votre projet (bien rédigé et réaliste). La mairie
pourra alors peut-être vous céder gracieusement une salle municipale, voire vous aider
financièrement. Faîtes la démarche bien en amont, les salles communales sont souvent très
prisées par les associations locales.
L’installation technique
Un bon concert ne saurait se passer d’un bon son et de belles lumières. Pour ce faire, il est
conseillé de faire appel à des professionnels à même d’étudier les caractéristiques de la salle que
vous utiliserez. Ils vous proposeront alors le matériel adéquat avec une mise à disposition d’un
ingénieur du son ou/et lumières sachant l’utiliser. De nombreuses entreprises de location de sono
et lumières sont implantées en Picardie.
155
La Programmation du concert
En général, ils ont tous entendu parler de la SACEM mais ne savent pas à quoi cela
correspond.
Après leur avoir donner la définition, il est plus simple de leur expliquer en partant de
situations quotidiennes qui les touchent directement.
Une loi de 1969 affirme la présomption de salariat sur scène. Si celui-ci se produit sans contrat ni
fiche de paie, sa prestation est considéré comme travail au noir et l’organisation est sanctionné
comme le prévoit la loi.
La communication
C’est une étape indispensable pour informer le public et lui donner envie d’assister au concert. Il
vaut mieux y penser plusieurs mois à l’avance pour la préparer sereinement et de façon
pertinente.
Si le « bouche à oreille » reste l’outil de communication de base, il risque de s’avérer insuffisant
s’il n’est accompagné de démarches complémentaires.
Comment feriez-vous ?
Présenter les médias :
156
- Presse écrite
- Radio
- TV
- Web
Les assurances
Il est obligatoire de souscrire une assurance Responsable Civile Organisateur (RCO) couvrant les
dégâts occasionnés à la salle, aux biens confiés et les dommages aux personnes.
La qualité d’un service de sécurité est un élément déterminant de la réussite d’un spectacle. C’est
à l’organisateur de choisir un service de sécurité, détenteur d’une autorisation administrative,
adapté au contexte du concert (lieu, public…).
Les contributions de bénévoles sont très fréquentes dans le fonctionnement des structures
associatives gérant des équipements. Le travail du bénévole concerne en général la préparation
(affichage, promotion) ou le suivi des concerts (cuisiner des plats pour les musiciens, entrée des
concerts, accueil des artistes, service d’ordre).
Le bénévolat peut être une composante essentielle du dynamisme du lieu, et représenter pour
certains une expérience voire un tremplin professionnel.
L’accueil
Le jour du concert, vérifier l’état du lieu de diffusion pour y effectuer d’éventuels aménagements
afin d’optimiser l’accueil des artistes. Veillez à respecter les demandes particulières des groupes,
conformément à ce qui est inscrit sur la fiche technique. Enfin, assurez-vous que toutes les
conditions sont réunies pour que le public puisse jouir pleinement du spectacle et éventuellement
étancher sa soif au comptoir d’un bar approvisionné et tenu selon les règles.
Après le concert
Restez vigilant, ranger et nettoyez soigneusement les lieux. Il est préférable de laisser une bonne
image de soi. Il sera alors plus facile de convaincre une mairie de renouveler l’expérience.
Faire le questionnaire sur les risques auditifs avec la classe et faire passer le dépliant
Agi–Son.
---------------------------------------------------------------
Contacts du réseau "Le PATCH" (Réseau des lieux musiques actuelles en Picardie) :
157
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE Le Chantier des Profs
Le Chantier des Profs 7 Edition
e
Renseignements et inscriptions :
CDDP de Charente-Maritime
Céline LANGEVIN, chargée de projet
84 rue de Bel-Air
17028 La Rochelle Cedex 1
Tél. : 05 46 00 34 60 / Fax. 05 46 00 34 62
FRANCOFOLIES SAS
celine.langevin@ac-poitiers.fr
Crédit photos : Eric Vernazobres
FRANCOFOLIES SAS
OBJECTIFS DU STAGE : Elaborer un projet d’action culturelle : méthodologie,
Cette formation nationale a pour ambition de mettre en relation ressources, partenariat
les personnels de l’Education Nationale et de la Culture • Témoignages
souhaitant s’investir dans des projets d’Action Culturelle autour • Travail en ateliers sur les projets des participants
de la chanson francophone. • Ressources / Partenariats / Procédures et dispositifs /
Le stage a pour objectif de fournir aux participants les Financements des projets
informations et pistes nécessaires à la conception, la mise en
œuvre et à l’évaluation de projets.
DEUX ACTIONS FORTES
Les participants s’inscrivent sous forme de binôme composé
d’une personne de l’Education Nationale et d’une personne Le Chantier des profs s’appuie sur 2 actions menées par les
issue d’une structure culturelle. Francofolies tout au long de l’année :
Ils doivent proposer ensemble les grandes lignes d’un • les Enfants de la Zique, opération qui propose, par
avant-projet au moment de leur pré-inscription. l’édition annuelle d’un livret/cd, d’accompagner les
Le stage permettra de travailler concrètement à l’élaboration enseignants dans leur découverte et l’approche du
des projets des participants en intégrant les différents apports répertoire de la chanson avec leurs élèves.
théoriques et pratiques du stage. Gérard Authelain, rédacteur en chef du livret, est un
intervenant clef de la formation. Il propose notamment des
prolongements à sa démarche développée dans les livrets.
PROPOSITIONS DE TRAVAIL :
• le Chantier des Francos dont l’objectif est d’accompagner
4 thèmes seront explorés pour appuyer les projets des la nouvelle création chanson et musiques actuelles en
participants : proposant des sessions de travail (autour du chant, de la scène,
du son..) à des groupes en démarrage. Certains comme Prohom,
Savoir écouter ou comment faire découvrir le répertoire de Pauline Croze, Nicolas Jules ou Cali ont eu l’occasion d’être
la chanson en classe présentés dans des éditions précédentes des Enfants de la Zique.
• Histoire/panorama de la chanson,
• Exploration de chansons. Le Chantier des Profs se déroule en même temps que l’une des
sessions du Chantier des Francos. Rencontres avec les artistes,
Créer ou comment révéler la sensibilité du jeune public
observation du travail scénique, rencontre avec des professionnels
par la démarche artistique
• Ateliers d’écriture / création / pratique musicale autour de la du secteur musical sont donc également au programme.
chanson francophone, adaptés aux projets envisagés.
• Observation et échanges autour du travail scénique des LES INTERVENANTS
artistes du Chantier des Francos.
Ils collaborent régulièrement avec le PNR :
Comment faire découvrir la réalité d’un univers artistique
• Gérard Authelain, rédacteur en chef du livret “Enfants de la
et culturel Zique”, ex-directeur du CFMI de Lyon et auteur de nombreux
Crédit photos : Eric Vernazobres
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
1
LIEU
La Rochelle
M ODALITÉS D ’ INSCRIPTION
• Constituer un binôme comprenant 1 personne “Education
Nationale” et 1 personne “Culture” puis établir un avant-
projet en suivant la fiche jointe page 3.
• Faire parvenir sa candidature au PNR avec l’avant-projet au
plus tard pour le 22 septembre 2006.
• Votre candidature sera ensuite présentée pour validation
pédagogique à vos supérieurs hiérarchiques (Recteur,
Crédit photos : Eric Vernazobres
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
2
FICHE-PROJET DESCRIPTIF DU PROJET
Nom(s) personne(s) Education Nationale : (30 lignes maximum) :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...........................................................................
2/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...........................................................................
...........................................................................
Nom(s) personne(s) Culture :
...........................................................................
1/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...........................................................................
2/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...........................................................................
Responsable du groupe à contacter : ...........................................................................
Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...........................................................................
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STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
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F ICHE À RETOURNER CANDIDATURE
CDDP de Charente-Maritime PERSONNELS DE L’ÉDUCATION NATIONALE &
84 rue de Bel-Air
PERSONNELS DES STRUCTURES CULTURELLES
17028 la Rochelle Cedex 1
Tél. 05 46 00 34 60
Fax. 05 46 00 34 62
celine.langevin@ac-poitiers.fr N° de dispositif : 06 A 0130120
N° de module : 12581
au plus tard pour le 22 septembre 2006 accompagnée de
votre fiche-projet
Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A IDE AU MONTAGE DU PROJET
Délégation Académique à l’Education Artistique et à Profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Employeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
l’Action Culturelle
Rectorat de Poitiers Adresse professionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sylvia Besnault • sylvia.besnault@ac-poitiers.fr
05 49 54 79 90 ...........................................................................
Les Francofolies
Emilie Yakich • enfantsdelazique@francofolies.fr
05 46 28 28 28 ...........................................................................
Liste de structures culturelles, salles pouvant être associées à
votre projet… Tél : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...........................................................................
Tél : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Couriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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7 Edition
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
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Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines et l’éducation artistique et
culturelle
Pour mener à bien ses missions de démocratisation culturelle et de formation des publics, le
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines entretient une relation de proximité avec les établissements
scolaires et développe un partenariat de projets en excluant toute logique de prestations de
services ou de dispositifs "clés en main",. Des artistes s’associent à des enseignants pour
favoriser la rencontre avec le spectacle vivant dans un souci constant d’échange et d’exigence, en
privilégiant l’intelligence critique et l’éducation citoyenne.
♦ Les projets
Suivant les projets, on retrouve différents dispositifs qui ont pour ambition commune de favoriser
une approche sensible de la création contemporaine en posant la question du rapport à l’œuvre :
- La restitution
Elle fait partie intégrante du projet. Il s’agit d’une réalisation, d’une production « à hauteur
d’élèves ».
Elle revêt de multiples formes selon la nature du projet:
- présentation d’une petite forme artistique (théâtre, danse, musique, cirque) ;
- présentation de travaux en arts plastiques réalisés à partir de tout ce qui aura été
expérimenté, découvert durant le projet ;
- production d’écrits issus d’ateliers d’écriture ;
- un journal de bord…
Dans le cadre du Plan Départemental de Formation des enseignants 2006/2007, la Scène nationale
est associée à 3 stages :
- Un stage Musique intitulé « Musique, Création artistique et partenariat culturel » », en
partenariat ave le Festival d’Automne ;
- Un stage théâtre autour de la création théâtrale contemporaine à destination du jeune public, en
partenariat avec le Centre Dramatique National de Sartrouville ;
- Un stage danse en partenariat avec le Prisme d’Elancourt .
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Exemple de convention de jumelage entre uns structure culturelle (le
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines) et un établissement scolaire
Convention de Jumelage
ENTRE
Représenté par Madame Véronique BARCELO, Secrétaire Générale et Directrice par intérim.
ET
Préambule :
Objet :
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Contenu du jumelage :
Information régulière faite aux enseignants et aux élèves sur la programmation (diffusion
de programmes, de journaux, présentation de la saison à l’ensemble de l’équipe pédagogique,
éducative et administrative…) ;
Priorité pour les enseignants lors de l’ouverture des abonnements scolaires (dans la limite
des places disponibles) ;
Conditions tarifaires privilégiées pour l’ensemble du personnel du Lycée (enseignants et
personnel non enseignant), les élèves et leurs parents ;
Mise en place d’une politique d’invitation sur certains spectacles ou manifestations de la
saison.
Accueil de propositions artistiques dans les murs du Lycée (installation plastique, petite
forme théâtrale...) ;
Participation des élèves à des propositions artistiques de la saison ;
Mise en place de rencontres avec des équipes artistiques ou des professionnels du secteur
culturel et artistique invités à s’exprimer sur leur métier ainsi que sur leur pratique créatrice ;
Accueil en résidence dans les murs du Lycée d’un artiste ou d’une équipe artistique ;
Mise en place de projets dans le cadre des dispositifs conjoints Ministère de la Culture -
Ministère de l’Education Nationale ou hors de ce cadre : aide au montage de projets, mise en
œuvre, suivi et évaluation ;
Constitution d’un lieu-ressource au sein du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines destiné à
proposer des documents d’accompagnement aux enseignants du Lycée.
Modalités pratiques :
Modalités financières :
Chaque projet mis en œuvre dans le cadre de cette convention fera l’objet d’une estimation
budgétaire dont les partenaires s’engagent à étudier ensemble la faisabilité.
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- assurer le lien entre le Lycée Emilie de Breteuil , les compagnies invitées, les divers
intervenants et le Théâtre ;
- suivre l’ensemble des actions ou manifestations s’intégrant dans la convention ;
- fournir toute documentation artistique nécessaire au travail qu’implique la convention
de partenariat ;
- inscrire cette convention de jumelage comme axe fort du projet de la Scène nationale.
Un comité de pilotage suivra le jumelage et son évolution. Il est constitué du Proviseur du Lycée
Emilie de Breteuil et du Directeur du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène nationale, ainsi
que de quatre membres désignés par chacune des deux parties, deux parmi les personnels du
lycée et deux parmi les personnels du théâtre, dont un, éventuellement, parmi les artistes associés
au théâtre. Le comité peut associer à ses travaux, s’il le souhaite, une ou plusieurs personnes
concernées par le jumelage. Le Recteur de l’Académie de Versailles ou son représentant,
l’Inspecteur d’Académie des Yvelines ou son représentant, le Directeur Régional des Affaires
Culturelles d’Ile de France ou son représentant, et le Président de l’Agglomération de Saint-
Quentin-en-Yvelines ou son représentant seront conviés à y participer.
Durée de la convention :
La présente convention est établie pour une durée de trois ans à compter du jour de sa signature,
renouvelable chaque année par tacite reconduction. Elle s'exécutera conformément aux
dispositions énoncées et aux textes réglementaires. Elle pourra être dénoncée annuellement à la
demande de l’une ou l’autre des parties, ou reconduite après chaque période de trois ans. Dans
tous les cas, la décision n’interviendra qu’après consultation du comité de pilotage.
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