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1 Notes de cours d’Analyse structurale 

/ L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Objectifs du cours d’analyse structurale

Ce cours vise à donner aux étudiants les méthodes d’analyse et d’interprétation

des données structurales. L’accent sera mis sur : 1. Déformation et contrainte :

La déformation est basée sur l’analyse de l’ellipsoïde de la déformation finie en

vue de la détermination de l’état et le régime de la déformation ainsi que sur

les notions de rhéologie. La contrainte sera analysée à travers l’ellipsoïde de

contraintes et les diagrammes de Mohr.

2. Déformation discontinue : L’accent sera mis sur la déformation expérimentale

(mode de fracturation et relation avec les contraintes), la fracturation assistée

par les fluides, la fracturation hydraulique et l’interprétation des structures

(joints et diaclases, fractures d’extension, joints stylolitiques et failles).

3. Empreintes de la déformation homogène dans les roches : Il s’agit de la

description et l’interprétation des structures planaires (schistosité ardoisière et

foliation, schistosité de crénulation, schistosité de fracture et litage

tectonique) et linéaires (linéation minérale, linéation d’aggrégat, linéation

d’intersection et linéation de gaufrage).

4. Structures typiques de la déformation continue hétérogène : L’accent sera mis

sur les microstructures dues aux cristallisations en zones abritées et ombres de

pressions, les minéraux à inclusions spirales et sigmoïdes, les zones de

cisaillement (analyse géométrique, mécanique et cinématique), les structures

d’étirement-boudinage et les plis (analyse géométrique, plis parasites ou plis

d’ordre n+1, plis d’ordre n, notion de vergence ou déversement, plissement

polyphasé).

5. Analyse des orientations et quantification de la déformation (méthode Rf/φ,

méthode centre à centre m/α) : Ces deux méthodes permettent de déterminer

l’orientation préférentielle des axes de l’ellipsoïde de la déformation qui


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indiqueront la position des contraintes principales. En plus la méthode Rf/φ

appliquée sur les marqueurs elliptiques permettra de calculer le taux de la

déformation après la détermination des rapports axiaux de l’ellipsoïde initial

ainsi que ceux de l’ellipsoïde de la déformation.

Les applications permettent aux étudiants :

- d’identifier sur le terrain les marqueurs structuraux plano-linéaires ;

- de déterminer l’état de la déformation à partir des marqueurs ellipsoïdaux,

et de quantifier la déformation finie ;

- de déterminer la vergence des structures à partir de l’analyse des microplis

d’ordre n+1 (plis parasites ou plis du second ordre) ;

- de résoudre les problèmes liés à la stabilité des massifs fracturés à partir

des méthodes structurales (détermination de l’angle de friction interne φ et

construction graphique du cône de stabilité) ;

- de déterminer la distribution spatiale des contraintes principales à l’aide

des canevas stéréographiques à partir des réseaux conjugués de la

fracturation.

- de déterminer par la méthode de rotation la position originelle des

structures géologiques avant qu’elles ne soient affectées par des accidents

tectoniques.

- d’orienter un forage pouvant recouper trois systèmes de discontinuités à

angle égal.

- d’analyser les plis cylindriques et les plis coniques pour déterminer

l’orientation de l’axe et du plan axial.


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- de déterminer l’orientation des couches en profondeur dans des régions

dépourvues d’affleurement à partir de trois forages inclinés.

- d’établir les cartes de trajectoires des contraintes d’une région tectonisée

en vue d’en déterminer la cinématique (champs de contraintes à deux

dimensions).

- de déterminer la relation entre la tectonique et la minéralisation en vue de

comprendre le mode de mise en place des minéralisations.

- d’élaborer des cartes géologiques et structurales à l’aide des logiciels

appropriés à partir des coordonnées géographiques pour guider une exploration

minière (détermination de la position de petits puits, tranchées et forages).

CHAPITRE I : NOTIONS DE BASE

Introduction :

La structurologie est la science des structures, autrement dit de

l'arrangement des différentes parties constituant un ensemble. Les procédés

d'analyse qui s'y attachent sont naturellement utilisés dans un certain nombre

de disciplines (métallographie, biologie, par exemple), mais ils ne sont envisagés

ici que dans le cadre de la recherche géologique, dont ils forment une partie

importante. La structurologie peut, en effet, être appliquée aux divers types de

roches, déformées ou non, constituant l'écorce terrestre sous forme d'objets

géologiques de tailles très différentes (allant de l'agrégat de quelques cristaux à

la zone orogénique) et dont les caractères géométriques sont en relation avec les

phénomènes dynamiques qui régissent leur formation. Les moyens d'étude de la

structurologie consistent, dans un premier temps, à découvrir l'architecture de


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l'objet géologique considéré au moyen d'une analyse essentiellement

géométrique pratiquée sur tous les éléments structuraux mesurables.

La géologie structurale est l’étude des déformations subies par les roches. La

tectonique est l’étude de l’histoire des mouvements qui ont formé une région.

L’étude des structures tectoniques nécessite la description de leur nature (plis,

failles, foliations…), leur géométrie (orientation, répartition…), leur chronologie

au moins relative

NB : Ce qu’on observe sur le terrain, ce sont des roches déformées ; ce

n’est pas la déformation elle-même (cinématique) qui est finie depuis

longtemps ; encore moins les forces responsables.

La reconstitution des déformations et des forces est donc un modèle, basé sur

les observations. Notre but, en tant que géologues, est de construire un modèle

qui rende compte de toutes nos observations.

I.1. Aspect géométrique, cinématique et dynamique

Trois aspects peuvent être considérés en géologie structurale : - aspect

géométrique ou structural au sens strict, - aspect cinématique et - aspect

dynamique. Si l’on considère un objet naturellement déformé, on décrira d’abord

cet objet. Si on connaît ou si on peut reconstituer la forme de l’objet avant sa

déformation, on cherchera aussi à décrire et à quantifier cette déformation ;

c’est l’analyse de la déformation finie c'est-à-dire de la quantité de la

déformation totale de l’objet considéré. Ces études relèvent de l’analyse

géométrique. On peut chercher ensuite à connaître le cheminement des divers

points de l’objet considéré lors de son passage de l’état initial à l’état final ; c’est

l’analyse cinématique c’est-à-dire l’étude de la déformation progressive en

fonction du temps.
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L’analyse dynamique permet de préciser les forces qui sont responsables

de la déformation observée.

Dans l’étude d’une déformation naturelle, les difficultés augmentent

lorsqu’on cherche à passer de l’aspect géométrique, puis cinématique et enfin

dynamique.

I.2. Les plans principaux de la déformation

XY

Dans l’étude de la déformation, trois plans remarquables peuvent être

définis : Les plans XZ, YZ et XY.

Il faut noter que la quasi-totalité de la déformation est dans le plan XZ.

Un terrain qui masque ce plan rendrait une étude structurale presqu’impossible.

Ce plan XZ contient la linéation d’étirement.

Le plan XY permet de voir sur une surface d’anisotropie exemple S 1 une

linéation minérale marquée par les minéraux aciculaires comme les amphiboles.

Le plan YZ permet de voir le sens du pendage d’une surface d’anisotropie

c'est-à-dire de schistosité. Dans ce plan, les objets étirés sont observés en

coupe transversale et présentent des sections circulaires.


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Pour observer la déformation au microscope, les lames minces doivent

être taillées perpendiculairement à la schistosité et \ ou à la foliation et

parallèlement à la linéation d’étirement.

I.3. Mode de représentation des éléments structuraux

a) Carnet de terrain

Eléments planaires

I. Soit à représenter si possible les éléments planaires ci-après :

Question Réponse
1. N70°/0° Impossible parce qu’une couche

horizontale n’a pas de direction


2. N0°/45°E

3. N180°/verticale

4. couche horizontale

5. NS/45°NE Impossible car le pendage est toujours

perpendiculaire à la direction d’une

couche, ce qui n’est pas le cas ici.

Eléments linéaires

Représenter les éléments linéaires suivants

Questions Réponses
1. N180°/10S

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2. N22°/0°

3. N30°/Verticale Impossible car une ligne verticale n’a

pas de direction.

b) Projection stéréographique

1. Introduction

La géologie structurale s’est longtemps satisfaite d’un mode de

représentation qui ne faisait appel qu’à la figuration de l’intersection entre les

structures tectoniques et un plan. Ainsi la carte géologique, intersection avec la

surface du sol et la coupe, intersection de la même structure avec un plan

vertical sont encore très souvent les seuls modes utilisés dans l’étude d’un

édifice tectonique. Les tectoniciens ont donc été amenés à adopter les modes de

représentation dans l’espace vu l’importance d’informations qu’ils avaient à

manipuler.

La projection stéréographique a ainsi pris une place privilégiée dans

la géologie structurale, tant comme instrument de travail, de construction

géométrique que comme moyen de représentation de cette géométrie.

2. Principes de projection

La projection stéréographique est un mode de représentation et de

construction géométrique abstrait qui n’analyse que les rapports d’orientations

des éléments tectoniques dans l’espace indépendamment de leur position

géographique.
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Le principe de la projection stéréographique consiste à translater

les éléments parallèlement à eux-mêmes pour les reporter à une demi-sphère de

référence et ils sont alors projetés sur un plan.

3. Type des canevas

1°) Canevas de WULFF

La projection de WULFF est conforme, c’est un canevas dit isogone qui a la

propriété de conserver les angles.

Supposons une demi-sphère limitée par un plan horizontal. Par

convention, les auteurs français utilisent la demi-sphère supérieure, les anglo-

saxons, la demi-sphère inférieure.

Coupons cette demi-sphère par un plan passant par son diamètre NS

et incliné par rapport à l’horizontale. L’intersection du plan et de la demi-sphère

est un arc de cercle. Projetons maintenant chacun des points de cet arc sur un

plan horizontal. Cette projection sur le plan horizontal détermine un arc de


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cercle. Si nous répétons l’opération avec une série des plans passant par le

diamètre NS et inclinés de 2° en 2°, nous obtiendrons toute une suite d’arc de

cercle. La projection du plan vertical coïncidera avec le diamètre NS ; la

projection du plan horizontal coïncidera avec le cercle extérieur de la figure. Ces

arcs de cercle sont dénommés sur la projection stéréographique les grands

cercles.

Reprenons notre demi-sphère et recoupons-la avec un plan vertical

parallèle au plan vertical EW son intersection avec la demi-sphère détermine un

arc de cercle analogue au précédent. Si nous effectuons la même construction

avec une succession des plans verticaux recoupant le méridien NS de notre demi-

sphère de 2° en 2°, nous obtiendrons un nouvel ensemble d’arcs de cercle ; ces

arcs sont désignés comme des petits cercles.

Les plans verticaux passant par le pôle nord et sud de la demi-

sphère se projetteront comme 2 points aux 2 pôles de la figure. Le canevas

stéréographique de WULFF est constitué d’un ensemble des grands cercles et de

petits cercles.

Le cercle extérieur du canevas est dénommé cercle fondamental.

Les 2 diamètres EW et NS sont appelés diamètres principaux. Il faut noter que

toutes les constructions faites sur ce canevas de WULFF considèrent chaque

élément structural comme significatif et analyse les relations entre ces

éléments individualisés.

2°) Canevas de SCHMIDT

La projection de Lambert (SCHMIDT) est une projection

équivalente. Une autre démarche est également possible qui étudie la répartition

des attitudes des éléments structuraux sous un angle statistique et traite des

populations d’éléments structuraux. En d’autre termes, il est possible de


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considérer comme négligeables des variations d’attitude liées soit à des

phénomènes complexes accessoires soit à des erreurs des mesures et de

recherche dans un ensemble des mesures des moyennes statistiques sur

lesquelles porteront les analyses et les interprétations. Le canevas

stéréographique de SCHMIDT dit aussi isoaire s’oppose au canevas

stéréographique de WULFF par un certain nombre des propriétés. La

propriété essentielle du canevas de SCHMIDT est d’être construit de telle

façon que les surfaces limitées par 2 méridiens et 2 parallèles soient égales

entre elles quelques soient leurs positions sur la projection.

Notons également que les petits cercles du canevas de WULFF

sont représentés sur la projection isoaire par des arcs d’ellipses qui

traduisent la déformation des valeurs angulaires sur le Canevas de

SCHMIDT.

Le stéréogramme de densité se prête particulièrement bien à

l’étude d’éléments structuraux dont l’orientation préférentielle est très

imparfaite. C’est ainsi qu’elle s’applique souvent aux études de pétrologie

structurale basée sur les orientations d’axes optiques de certains minéraux à

l’échelle de l’échantillon. Le diagramme de densité est également bien adapté en

raison de son caractère statistique et de l’analyse structurale. La projection

des éléments structuraux est facilitée à l’ordinateur par des logiciels

appropriés : Stem, Stereowin, Stereonet etc… mais la méthode manuelle

(canevas de Schmidt superposé au canevas de Kalsbeek, au canevas à cercles

etc…) doit être mieux comprise avant le traitement des données à

l’ordinateur.
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4. Notion de niveau structural et du mécanisme de la déformation

Pour étudier les déformations, il faut étudier le comportement des

roches lorsqu’elles sont soumises à des conditions de pression et de température

croissante. Il est donc nécessaire de s’inspirer des renseignements fournis par la

mécanique des roches.

Les roches ont d’abord un comportement cassant mais avec

l’augmentation de la pression et de la température, le comportement devient

ductile. Lorsque les conditions atteignent le point de fusion, les roches se

comportent comme des liquides.

Les mécanismes de la déformation dépendent directement du

comportement des roches :

 Lorsque les roches sont cassantes, la déformation va correspondre à des

plans de rupture, on dit que le mécanisme élémentaire c’est le

cisaillement ;

 Lorsque les roches deviennent ductiles, elles peuvent se déformer sans se

casser, il y a donc formation du pli.

Suivant le degré de ductilité, on distingue 3 types des plis :

- Dans un premier stade où la ductilité n’est pas encore importante, les

strates vont se plisser simplement en gardant leur épaisseur constante, la

déformation restant plus importante dans les charnières, il se forme les

plis isopaques et le mécanisme élémentaire est la flexion.

- Dans un stade plus évolué où la ductilité est devenue plus importante, les

roches se déforment très facilement, la déformation est aussi bien

intense que généralisée et tout élément de référence sphérique se

transforme en ellipsoïde aplati. Les roches subissent alors un


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aplatissement généralisé et acquièrent alors une anisotropie d’origine

mécanique qui est la schistosité ; les plis formés sont devenus

anisopaques et on dira que dans ce cas le mécanisme élémentaire est

l’aplatissement.

- A une certaine profondeur où les roches sont portées à une température

proche ou supérieure à leur point de fusion, elles vont se comporter

comme des liquides plus ou moins visqueux et par conséquent s’écouler à

la façon des liquides. Les plis qui naissent sont différents des plis

précédents et le mécanisme élémentaire est l’écoulement.

Pour étudier les déformations apparaissant dans une chaîne, il faut

subdiviser celle-ci en une série des domaines où les lois de la déformation

restent analogues, d’où on peut comprendre et préciser les structures. On va

définir les niveaux structuraux comme les différents domaines de l’écorce

terrestre où les mécanismes dominants de la déformation restent les mêmes.

Les structuralistes utilisent le terme de niveau pour rappeler que les différents

domaines sont superposés les uns aux autres.

On distingue trois niveaux structuraux :


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- Niveau structural supérieur, le mécanisme dominant est le cisaillement.

C’est le domaine de failles.

- Niveau structural moyen, le mécanisme dominant est la flexion. C’est le

domaine du plissement isopaque.

- Le niveau structural inférieur, le mécanisme dominant est d’abord

l’aplatissement, puis l’écoulement. C’est le domaine des plis anisopaques.

Dans une tranche supérieure ces plis sont accompagnés par une schistosité

généralisée. Dans une tranche inférieure la schistosité disparaît et la

matière fond ou se comporte comme un fluide. Ce niveau est limité vers le

haut par le front supérieur de schistosité. Le niveau à schistosité peut

être subdivisé en sous-niveaux grâce aux différents types de schistosités

(de fracture, de flux, foliation). Le niveau inférieur est le domaine de

métamorphisme qui permet d’y faire toute une série de subdivisions.

Allure des niveaux structuraux

A l’échelle régionale on observe que dans une chaine, les limites de

niveaux structuraux ne sont ni horizontales, ni planes. Elles ont en moyenne, une

allure anticlinale très irrégulière. L’épaisseur de chaque niveau structural est

elle-même très variable. On peut donc en conclure que l’allure des niveaux

structuraux ne dépend pas uniquement de la profondeur et que d’autres facteurs

interviennent. A la suite d’observations faites dans une série des chaînes, on

peut montrer que les facteurs les plus importants sont :

a) Le gradient thermique 

Dans les régions à gradient élevé la roche devient ductile et atteint

son point de fusion plus rapidement que dans le cas d’un gradient faible. Les

limites entre les différents niveaux structuraux se trouveront donc à une

profondeur plus faible ; le front supérieur de schistosité pourra par exemple se


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trouver à 2000 m de profondeur alors qu’ailleurs il se trouvera à 10 000 m. Si le

gradient est élevé les propriétés mécaniques des roches varient aussi plus vite ;

par conséquent l’épaisseur des niveaux structuraux sera plus faible ; par exemple

l’épaisseur de la zone à schistosité sera de 1000 m, alors qu’ailleurs elle est de

5000 m.

b) Le gradient tectonique

Il s’agit ici de dissocier la pression lithostatique due au poids des

roches contenues dans une colonne, de la pression tectonique qui, elle,

correspond à la contrainte subie par une roche lors de la déformation. Lorsque la

contrainte tectonique varie elle provoque nécessairement une variation de l’allure

des niveaux structuraux ; d’une façon générale, si la pression tectonique

augmente, il en résulte une remontée des niveaux structuraux. On peut expliquer

par de tels gradients tectoniques l’existence de fronts de schistosité redressés.

c) La lithologie :

Toutes les roches n’ont pas le même comportement vis-à-vis de la

même tectonique, exemple : un bloc de l’écorce terrestre d’une dizaine de Km

d’épaisseur pour une même tectonique, si celui-ci est entièrement marneux, il

sera d’autant plus facile à aplatir que s’il s’agit d’un granite.

A l’échelle de la chaîne, l’observation montre que dans les chaînes

récentes les niveaux structuraux sont symétriques ou dissymétriques, et très

généralement le niveau structural inférieur est le plus important alors que le

niveau moyen ne correspond qu’à un faible volume de la chaîne d’où l’intérêt

d’étudier la tectonique profonde dans la chaîne. C’est dans les chaînes anciennes
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qui ont subi un réajustement que ces zones profondes affleurent le plus

largement.
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CHAPITRE II : DEFORMATION ET CONTRAINTE

II.1. DEFORMATION

II.1.1. Définition

En géologie, “déformation” est un terme qui décrit les changements de forme, de

position ou d’orientation d’un corps soumis a des contraintes. C’est le seul

élément que l’on peut décrire à partir d’objets géologiques.

La déformation peut se décrire comme une combinaison de 4 composants :

- Translation (= changement de position)

- Rotation (= changement d’orientation)

- Distorsion (ou la déformation interne ou Strain chez les Anglo-saxons ; =

changement de forme). C’est le composant le plus important pour le géologue.

- Changements de volume ou dilatation

Les déformations par translation et par rotation sont dites rigides car le corps

déformé n’a pas subi de changement de forme.

Une déformation par distorsion sera caractérisée par un changement de forme

d’un objet accompagné ou non d’une variation de la localisation de cet objet dans

l’espace.

Si la dimension de l’objet augmente on dira qu’il y a dilatation positive de l’objet

et au contraire une dilatation négative signifiera une diminution de la dimension

de l’objet.

Les déformations par distorsion ou par dilatation sont des déformations dites

« internes » car la forme du corps déformé change de l’état initial à l’état final.
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Sous l’effet des forces extérieures auxquelles il est soumis, l’objet

géologique peut se déformer et subir des déplacements, translation et rotation.

Il existe 3 modes de déformations :

 Compression ;

 Etirement ;

 cisaillement.

La déformation au sens restreint traduit le changement de forme

subi par l’objet considéré tandis que dans la translation, les vecteurs

déplacements appliqués aux différentes parties de l’objet sont identiques ; dans

la déformation ils varient d’un point à l’autre et on dira qu’il existe des gradients

de déplacement au sein de l’objet. Mathématiquement on analyse la déformation

à l’aide de tenseur.

Un objectif géologique important demeure néanmoins la

détermination des translations et rotations subies par rapport au référentiel

géographique extérieur. Ainsi on peut vouloir mesurer le déplacement d’une

nappe de charriage dans une chaîne de montagne ou l’angle de rotation autour

d’un axe vertical d’une plaque par rapport à une autre. Deux méthodes

permettent dans le cas favorable d’y parvenir :

 L’une met en œuvre la comparaison entre l’état final et l’état initial quand

ce dernier est connu.

 L’autre analyse des déformations observées dans les formations

considérées (plis, zone de cisaillement…)

Déformation homogène et hétérogène.


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Une déformation homogène transforme toutes les droites que l’on peut

inscrire dans le solide en des nouvelles droites tandis qu’une déformation

hétérogène transforme au moins une partie de ces droites en courbes.

Déformation homogène (b) et hétérogène(c)

La déformation qui apparaît comme continue et homogène à l’échelle du

massif ou de l’affleurement se réduit parfois à l’échelle de l’échantillon ou de la

lame mince à une accumulation de déformations ou de déplacements produits sur

des discontinuités régulières. La déformation est dite pénétrative à l’échelle de

l’affleurement ou du massif et non pénétrative à l’échelle de l’échantillon ou de la

lame mince.
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Déformation pénétrative à l’échelle de l’affleurement (a) et non pénétrative à


l’échelle de l’échantillon (b)

L’objet déformé (ou la déformée) est défini par ses dimensions, ainsi la

déformation représente un changement de longueur des segments composant

l’objet initial et des angles entre ses lignes.

On peut définir l’extension « e » ou la déformation longitudinale ou

encore la déformation linéaire qui exprime le changement de la longueur. Si la

longueur après la déformation est L1 et avant la déformation L0, l’extension

(1). Ce rapport peut être positif, il s’agit d’un allongement ou

étirement ; il peut être négatif, il s’agit d’une contraction ou d’un aplatissement.

On utilise aussi le pourcentage d’extension (ex100) avec -1< e < +∞.

Le stretch (étirement) (2)

(1). eLo= L1- L0

e Lo+Lo =L1

Lo (e + 1) = L1
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L’extension quadratique 2

√λ = l1/l0 = 1+ e

Si λ = 1 No change

λ > 1 : extension

λ ˂ 1 : contraction (shortning).

 Angle de cisaillement 𝝍 (psi)

La variation de l’angle entre 2 segments issus d’un même point (qui

étaient perpendiculaires entre eux avant la déformation) est défini par l’angle de

cisaillement 𝝍 (Psi). Il est préférable de dire l’angle de distorsion. Il s’agit donc

de la déformation angulaire (angular strain 𝝍 ). On utilise aussi la déformation

cisaillante (shear strain γ ) et les deux sont reliés par γ = aTg𝝍

Pendant la déformation il y a gain ou perte de volume qui peut avoir lieu par
différents mécanismes tels que :
- Compaction et fermeture de vides (porosité) entre les grains ;

- Dissolution d’une partie de la roche ;


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- Fracturation de la roche (qui augmente le volume en créant des vides

entre les fragments) ;

- Expansion/contraction due à des changements de pression;

- Réaction entre les minéraux et formation de nouveaux minéraux de

volume différent (métamorphisme)

II.1.2.Ellipsoïde de déformation

Si l’on considère un cercle (2D) à l’origine et qui est soumis à une déformation

homogène, il se transforme en une ellipse dite ellipse de la déformation, tandis

qu’une sphère (3D) se transforme en ellipsoïde. Dans le cas d’une déformation

homogène, on mesure la déformation sur une collection des marqueurs (filons,

galets, taches d’oxydation ou de réduction, …) par une estimation statistique de

longueurs des axes principaux de l’ellipsoïde de déformation dans les plans

remarquables (XZ, XY, YZ).

Ellipsoide de la déformation et axes principaux X≥ Y≥ Z

L’orientation et la taille de l’ellipse permet de décrire totalement la

distorsion subie par l’objet. Si le diamètre du cercle initial était de 1, la longueur

des deux axes principaux de l’ellipse vaut respectivement 1 + 1 et 1 + 3


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( étant la quantité de déformation) pour respectivement le grand axe X et le

petit axe Z. On utilise souvent le rapport entre la taille des deux axes (rapport

de forme) pour avoir une idée de l’intensité de la déformation.

Dans le cas d’une déformation hétérogène, on découpe le domaine

étudié en sous domaines dans lesquels la déformation peut être considérée

comme homogène.

L’ellipsoïde de la déformation est l’un des concepts clés de la

visualisation des propriétés de la déformation homogène à trois dimensions qui

est donc l’ellipsoïde de la déformation à 3 axes orthogonaux principaux. Ce sont

les 3 axes principaux de la déformation finie de demi-longueur 1 + e 1 ≥ 1 +e2 ≥ 1

+e3.

 ;  ;

Les extensions e1, e2, e3 sont connues comme les déformations

longitudinales principales ; les rapports axiaux :

 ; . ; sont les 3 rapports principaux de

la déformation et sont reliés par la formule

Le rapport entre les axes d’allongement maximal et minimal fournit un indice du

taux de la déformation appelé « Ellipticité », référence faite à la forme plus ou

moins elliptique du cercle initial déformé. Ellipticité R = (1+e 1) / (1+e3).


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Ellipsoide de la déformation et notation pour les déformations principales 1+e1,


1+e2, 1+e3. Directions principales X, Y, Z et plans principaux XY, YZ et XZ.

La dilatation volumique est désignée par ΔV et le volume de l’ellipsoïde de la

déformation est donné par /3 qui est dérivée

du volume de la sphère /3.

II.1.3. Etats de la déformation

L’état de la déformation s’exprime par la forme de l’ellipsoïde de la

déformation par exemple les ellipsoïdes de la déformation allongés et aplatis

correspondent à des états différents.

Lorsque l’axe Y de l’ellipsoïde est invariant, la déformation est dite

plane. Dans ce cas particulier, tous les déplacements peuvent être


24 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

quantitativement décrits dans un plan et les lignes perpendiculaires à ce plan ne

changent pas de longueur ou d’orientation pendant la déformation.

Les différents états de la déformation sont représentés par le

diagramme de FLINN.

ou K = (a-1) / (b-1) ; avec a=x/y et b=y/z

Diagramme de Flinn représentant la forme d’un ellipsoide


quelconque de la déformation. Un ellipsoide situé au point P a la
valeur de K = Tgα

Le nombre K est la pente d’une droite passant par le point

représentatif de l’ellipsoïde et le point (1,1).

La valeur de K détermine sur la figure un certain nombre des domaines. Pour K =

0 l’ellipsoïde de déformation est de révolution (avec axe Z qui est l’axe de

révolution) et aplati. Une déformation est dite de révolution si 2 axes sont

égaux.
25 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Pour K = ∞, l’ellipsoïde de déformation est de révolution (avec l’axe

X qui est l’axe de révolution) et allongé (en forme de cigare (prolate).

Pour K = 0, l’ellipsoïde de déformation est de révolution (avec Z

comme axe de révolution) et aplati (en forme de galette (pancake))

Pour 0<K<1, l’ellipsoïde de déformation est encore aplati et la

déformation est du type aplatissement triaxial.

Pour K = 1, la déformation est plane et Y est invariant.

pour 1<K<∞, l’ellipsoïde est allongé en forme de cigare ; la

déformation est du type constrictif (constriction triaxiale).

II.2. Eléments de Rhéologie

II.2.1. Déformation expérimentale

Il existe deux approches en déformation expérimentale : La déformation par

simulation analogique et les essais mécaniques.

La déformation par simulation analogique tente de reproduire au laboratoire des

situations naturelles complexes comme le diapirisme, la convection, les plis.

L’autre approche est basée sur les essais mécaniques dans lequels on s’efforce

d’obtenir une déformation aussi homogène que possible, par exemple un prisme

droit à section carrée est transformé en prisme oblique à section carrée ; ou un

cylindre en un nouveau cylindre de diamètre et de hauteur différents. Ces essais

sont destinés à connaître en terme de vitesse de déformation la réponse d’un


26 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

échantillon soumis à un régime de force simple ; les différents paramètres

susceptibles de modifier cette réponse (pression totale, pression partielle) sont

contrôlés de façon aussi précise que possible.

Outre la réponse des matériaux appelée sa rhéologie, on peut s’intéresser aux

modifications de forme et à la structure interne de l’échantillon et rechercher

ainsi la signature structurale d’une déformation bien caractérisée

II.2.2. Déformation élastique, plastique et visqueuse.

Une éprouvette taillée dans un monocristal ou dans un échantillon

de roche est déformée en compression aura un comportement rhéologique

caractéristique.
27 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Plastique Rupture

Elastique

Fluage
Durcissement

Rupture
Plastique
Rupture Plastique
Elastique
Elastique

Visqueux

Déformation ε d’une roche en fonction de la contrainte σ. Sur la figure a, le segment


épais correspond au domaine élastique. Sur la figure b on représente un cycle avec
déformation plastique εp. Au-delà de la limite plastique (σM, εM) la figure
représente la déformation plastique en fonction de la contrainte, d’abord avec
durcissement, puis en fluage. Les figures d et e traduisent un comportement
elastique, plastique, visqueux et fragile (rupture).

Sur ces figures, on porte pour chaque valeur de la pression

appliquée encore appelée contrainte normale σ la valeur de la déformation totale

correspondante exprimé par l’élongation qui est une déformation

longitudinale avec L0, la longueur initiale et L1, la longueur finale.


28 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Cette déformation que l’on appelle déformation finie par

opposition à déformation infinitésimale qui serait dL et qui n’est pas une

mesure physiquement significative de la déformation.  ; 𝜀L

est dite déformation naturelle.

Pour des faibles déformations que l’on effectue généralement dans

ce type d’essais on peut confondre ces deux notions. La réponse du matériau sur

la figure a se présente d’abord par une droite de pente forte puis par une courbe

de pente plus faible. La première partie correspond à des déformations de

l’ordre de 0,1%. Cette relation entre la contrainte exercée et la déformation

s’exprime par la relation .Avec module de Young

Ce comportement linéaire correspondant au domaine élastique est

réversible c’est à dire que l’échantillon reprend sa forme initiale si la contrainte

est supprimée. La transition entre cette portion linéaire à forte pente et la

portion à pente plus faible s’appelle la limite élastique qui a pour cordonnées

et elle correspond à la contrainte maximum que l’échantillon peut endurer

sans subir de déformation permanente.

Au delà on entre dans le domaine plastique c.à.d. que si la

contrainte est relâchée, l’échantillon ne restitue que la part de la déformation

élastique. La déformation plastique mesurée par 𝜀p sur la Fig.b est donc une

transformation irréversible. La courbe correspondante n’est pas nécessairement

une droite.

Sur la Fig.b sa pente est positive signifiant qu’il faut constamment

augmenter la contrainte pour accroitre la déformation. On dit le matériau fait


29 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

preuve de durcissement. La pente de cette courbe peut être nulle c.à.d.

constante. On appelle fluage à contrainte constante l’écoulement plastique

produit dans ces conditions.

Si la vitesse de déformation , est aussi constante, on

parlera de fluage stationnaire. C’est dans ces conditions qu’on mesure la loi

rhéologique du matériau souvent exprimé par l’équation de la vitesse de

déformation à t et p constante. 𝜀 est une constante et n est un

exposant de la contrainte qui dépend du mécanisme d’écoulement mis en œuvre.

Les liquides et certains solides peuvent se déformer de façon visqueuse. Ce mode

peut s’exprimer par l’existence d’une relation linéaire entre la vitesse de

déformation et la contrainte (Fluide Newtonien). , avec 𝜼, coefficient de

viscosité.

La rhéologie des corps visqueux est fréquemment marquée par

l’absence d’un seuil équivalent à la limite élastique associée à la déformation

plastique Fig.d.

Fréquemment, le durcissement accompagnant la déformation

plastique annonce l’étape suivante qui est la rupture ou la fracturation.

En tectonique où l’on s’intéresse aux déformations permanentes, on

opposera la déformation continue (plastique ou visqueuse, comportement ductile)

à la déformation discontinue ou cassante (comportement fragile).

II.2.3. Seuil de la percolation : transition visqueux-plastique

Certains processus conduisent à s’intéresser à la relation solide-liquide et à la

transition entre comportement visqueux et plastique.


30 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

On peut citer la compaction et les réactions de déshydratation dans une roche

sédimentaire ou faiblement métamorphique ; la fusion progressive d’une roche

fortement métamorphique ou la cristallisation d’un magma. Analysons le

phénomène dans le cas de fusion partielle. Les poches de liquide qui se forment

dans un solide en cours de fusion sont d’abord isolées. Pour un pourcentage de

liquide par rapport aux cristaux mal déterminé et probablement variable, les

poches des liquides tendent à communiquer entre elles pour former un milieu

continu. Cette transition de la porosité sans perméabilité à la porosité avec

perméabilité s’appelle le premier seuil de percolation.

Si la fusion se poursuit, le liquide isole progressivement les parties

cristallines. Au moment où s’établit une perte totale de communication dans le

réseau solide, on franchit le second seuil de la percolation qui est atteint pour

un pourcentage de liquide par rapport aux cristaux variable mais probablement

situé au tour de 35%. Au-delà de ce nouveau seuil, le milieu est un magma. C’est

dire, une suspension de cristaux ou des pelottes dans un liquide.

1er seuil de la
Vitesse de la
percolation
déformation

2ème seuil de la
percolation

% du liquide

Evolution de la vitesse de déformation en fonction du % du


liquide dans un melange solide-liquide.

Du point de vue rhéologique, la présence de quantités limitées de

liquide dans le solide tend à l’affaiblir mais le changement le plus spectaculaire


31 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

intervient lors du franchissement du second seuil (35%) car on passe alors d’un

comportement généralement plastique (continuité d’une charpente solide) à un

comportement visqueux (suspension des cristaux dans le liquide). Cette

transition joue un rôle considérable dans le dynamisme des magmas en cours de

cristallisation. On peut donc admettre que la mise en place d’un magma granitique

s’achève lorsque la cristallisation franchit ce seuil.

II.3. Contrainte

Ellipsoïde de contrainte

Dans l’expérience de la figure 11, une éprouvette cylindrique est

soumise à deux forces opposées correspondant à F appliquées

perpendiculairement aux surfaces opposées (S) ; chaque force crée une pression

appelée contrainte normale σ1. Dans cette situation, on dira que la

contrainte est uniaxiale.

Déformation d’une éprouvette cylindrique en régime de contrainte


normale normale uniaxiale (a) et triaxiale (b)

Une expérience plus complexe consisterait à soumettre l’éprouvette

à des contraintes distinctes σ1 perpendiculairement aux sections circulaires et


32 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

puis σn perpendiculairement aux génératrices du cylindre. En mécanique on dit

que la contrainte est triaxiale.

Dans cette expérience, on peut imaginer que tout élément de

surface de l’éprouvette est soumis uniformément à une contrainte normale σ n,

tandis qu’une contrainte excédentaire σ = σ 1 - σn s’exerce sur les sections

circulaires. Cette contrainte excédentaire est responsable d’éventuelles

déformations et s’appelle la contrainte différentielle ou Déviatorique ou encore

le déviateur.

On peut imaginer une situation encore plus générale qui consiste à

appliquer 3 contraintes différentes σ 1 ≥ σ2 ≥ σ3 sur le couple de force d’un

parallélépipède rectangle. on peut alors définir une pression isotrope P i.

et des contraintes déviatoriques principales respectivement

σ1 – Pi  ; σ2 – Pi  ; σ3 – Pi. Au lieu de pression hydrostatique, on

emploie fréquemment le terme de pression lithostatique ou charge géostatique

pour designer la pression créée par le poids des roches, et en condition

expérimentale, fréquemment celui de pression de confinement.


33 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Situation plus générale d’une éprouvette à trois contraintes normales à ses faces.
σ 1 ≥σ 2 ≥ σ 3 (a) et ellipsoide des contraintes correspondant (b)

L’état de contrainte en un point s’exprime mathématiquement par un

tenseur à six composantes indépendantes, et géométriquement par un ellipsoïde

dont les 3 axes représentent les 3 contraintes normales principales σ 1, σ2, σ3.

A un point donné, P dans un corps, l’état de contrainte dépend de

l’intensité des forces internes agissant sur un ensemble des plans imaginaires

passant par le point P. Pour chaque plan considéré, il existe un vecteur-contrainte

correspondant représenté par une flèche.

Description de la contrainte en un point P

Le vecteur contrainte S se décompose en une composante normale

et une composante tangentielle. Il est plus pratique d’examiner S en fonction de

2 composantes : la contrainte normale agissant dans la direction perpendiculaire


34 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

au plan (Normal stress) et la contrainte de cisaillement τ dirigée dans le plan lui-

même (shear stress).

Seulement dans des circonstances spéciales le vecteur-contrainte S

est perpendiculaire à son plan associé entrainant ainsi une contrainte de

cisaillement nulle sur le plan considéré.

La connaissance d’un seul vecteur est insuffisante pour caractériser

l’état de contrainte au point P.

Pour décrire la contrainte en un point, nous avons besoin de trouver

un moyen de résumer la configuration des différents vecteurs-contraintes

correspondant à tous les plans passant par P. il y a 2 moyens pour le faire :

1. Moyen géométrique ;

2. Moyen algébrique.

1. Moyen géométrique

Il consiste à dessiner tous les vecteurs-contraintes tels qu’ils se

recoupent sur le point P. les têtes des flèches définissent collectivement une

surface géométrique appelée ellipsoïde de contrainte.

Il faut noter que les axes principaux de l’ellipsoïde des contraintes

représentent les directions et les grandeurs des contraintes principales.

Les 3 vecteurs-contraintes qui forment les principaux rayons de

l’ellipsoïde sont spéciaux dans le sens que les plans sur lesquels ils agissent sont

orientés perpendiculairement à ces repères. Ceci implique que les vecteurs-

contraintes sur les plans respectifs ne donnent pas de contraintes de

cisaillement.
35 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Ces vecteurs spéciaux qui correspondent aux principaux rayons de

l’ellipsoïde sont appelés les contraintes principales avec σ 1 > σ2 > σ3.

Les 3 plans qui sont normaux à chacune des contraintes principales

sont appelés les plans principaux des contraintes.

3. Moyen algébrique
36 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Etat de contrainte décrit par rapport à un cube aligné suivant les axes de coordonnées X,
Y et Z. Les composantes normales et de cisaillement sur les plans parallèles à ces axes
sont un moyen de description de l’état de contraintes

Une autre manière de déterminer la contrainte principale est celle

qui permet de calculer le vecteur-contrainte pour un plan d’orientation désirée.

On définit d’abord les coordonnées cartésiennes X,Y,Z. Le vecteur-

contrainte S et un vecteur unitaire N normal au plan considéré peuvent être

spécifiés par leurs composantes le long de ces coordonnées.


37 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Exemple : Sx, Sy, Sz et l, m, n respectivement les composantes de S

et N sont liées par les équations linéaires :

qui peuvent être écrites sous forme matricielle :

Cette matrice 3x3 est une entité fixée pour un état de contrainte

donné et sert de lier un plan donné à son vecteur correspondant, cette matrice

appelée tenseur des contraintes est un moyen solide pour décrire l’état de

contrainte en un point.

A propos de 9 termes du tenseur de contraintes, il s’agit simplement

d’une description de 3 vecteurs-contraintes agissant sur 3 plans orthogonaux qui

ont des normales parallèles à X, Y et Z respectivement nous référant à la figure

12 a et b, nous formons un très petit cube à partir de ces plans orthogonaux.

La contrainte σx équivaut à la contrainte normale sur la face de X,

la composante Sy sur la face X est dirigée le long du plan et est donc une

contrainte de cisaillement, on la note τ xy, c’est la contrainte de cisaillement sur

la face X dans la direction Y. La contrainte Sz sur le même plan est appelée τ xz

c’est la contrainte de cisaillement sur la face X dans la direction Z.


38 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Il est à noter que les composantes des contraintes sur la face X

forment la 1ère rangée du tenseur des contraintes et que la 2 ème et la 3ème rangée

contiennent les contraintes sur la face Y et Z respectivement, les 9 termes qui

constituent le tenseur de contrainte décrivent complètement les forces agissant

en un point en relation avec des axes des coordonnées.

Pourquoi 9 termes alors qu’on a parlé de 6 composantes qui sont

suffisantes pour définir l’état de contrainte en utilisant la représentation de

l’ellipsoïde ? Cela est basé sur le fait que tous les 9 termes sont mutuellement

indépendants. Pour que le cube soit en état d’équilibre, la composante τ xy qui

devrait induire la rotation autour de l’axe Z doit être contrebalancé par τ yx

tel que τyx = τxy, en plus en considérant l’équilibre rotationnel autour des

axes X, Y, il peut être démontré que τzy = τyz et τzx = τxz respectivement, le

tenseur de contrainte peut être exprimé en fonction de 6 quantités

seulement.

L’apparence du tenseur est contrôlée par l’alignement des cubes qui,

en retour est fixé par notre choix de direction et des axes de coordonnées

X,Y,Z. Pour un choix judicieux de l’orientation de X,Y,Z, il est toujours possible

d’apporter une transformation au tenseur tel qu’il prenne la forme :

En examinant les rangées de cette matrice, ceci correspond à une

orientation des axes de coordonnées telle qu’aucune contrainte de cisaillement

n’agisse sur des faces X,Y,Z.


39 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Cette situation est donc produite lorsque les faces du cube sont

parallèles aux plans principaux des contraintes de sorte que les axes de

coordonnées soient parallèles aux directions principales de contraintes et les

contraintes normales sur les faces X,Y,Z équivalentes aux grandeurs (magnitude)

des contraintes principales σ1, σ2 et σ3.

Quelques états particuliers de contrainte

Le tenseur de contrainte dans sa forme diagonalisée constitue la

base de la classification des états de contraintes :

 Etat de contrainte hydrostatique : les contraintes principales sont

égales en magnitude (grandeur) σ 1=σ2=σ3 sont représentées par un

ellipsoïde de contrainte du type sphérique ;

 Tension uniaxiale : σ1>σ2=σ3 ;

 Compression uniaxiale : σ1=σ2>σ3

Pour quelques états de contrainte appelés contraintes planes, il

existe un plan sur lequel ni la contrainte normale, ni la contrainte de cisaillement

ne s’exerce.

Trajectoires des contraintes

La variation des états de contrainte à travers un corps est décrite

comme un champ de contrainte lorsque l’état de contrainte aux points

environnants sont identiques en fonction de la taille des contraintes principales

et de leur direction ; nous avons un champ de contrainte homogène. De tels

simples modèles apparaissent dans la nature pour des raisons suivantes :


40 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

1°) Les forces de surface ou le déplacement appliqué sur les bordures d’un corps

ne se sont pas toujours uniformes

2°) Il existe une variation de forces dans un corps qui est due à la distribution

des masses (densité).

3°) Une variation interne peut exister dans les propriétés des contraintes –

déformation dans un corps.

Pour ces raisons, l’application des forces aux corps rocheux conduit

à la variation des contraintes connues comme champ des contraintes

hétérogènes. Pour le géologue la compréhension des tels champs est

fondamentale pour les raisons suivantes :

 La grande majorité des structures rencontrées dans les roches prennent

leur origine dans ces champs

 Les champs de déformation constituent le moteur pour relier la variation

des structures observées à petite échelle.

Description des champs des contraintes

Les champs de contraintes à 3 dimensions dans lesquelles 3

constantes principales varient en orientation à travers un volume rocheux

posent les problèmes significatifs en fonction de leur analyse et leur

visualisation. En se référant au cas où la contrainte principale est constante en

orientation, nous allons donc nous intéresser à des tels champs de contraintes à

2 dimensions.

L’exemple est celui d’une carte de trajectoire des contraintes

montrant les orientations locales des axes des contraintes. Il ya deux familles

de trajectoires l’une montrant les orientations locales des axes σ 1 et l’autre

indiquant l’orientation de σ2 étant entendu que les 2 principaux axes de


41 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

contraintes sont mutuellement perpendiculaires . Les trajectoires de

contraintes sont courbes avec des tangentes parallèles aux axes de contraintes

principales.

II.4. Déformation progressive

Dans la déformation pure en déformation plane, il existe 2 plans

invariants définis par les intersections de la sphère et de l’ellipsoïde de la

déformation finie (fig.17a). Ces plans pivotent lors d’une déformation

progressive. La déformation pure et le cisaillement simple sont les 2 principaux

régimes de la déformation. En tectonique, ils peuvent intervenir seuls on

associés.

Cisaillement (aplatissement) pur et cisaillement simple  :

Pour un cisaillement pur progressif, sous l'effet de la déformation, le carré

initial devient un rectangle. Les axes principaux de la déformation ex. S1 et S3

de l'ellipse de la déformation, ne subissent aucune rotation d'un état de

déformation à l'autre. On parle ainsi de déformation non rotationnelle. Dans ce

cas, pour chacune des déformations infinitésimales, les axes principaux de la

déformation auront la même orientation et on dira que l'accumulation de la

déformation se fera de façon coaxiale (figure 2). Un cas particulier de

déformation par cisaillement pur est la déformation pure plane, où l'axe

intermédiaire Y de la déformation reste inchangé d'un état de déformation à

l'autre.
42 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Cisaillement pur (déformation coaxiale)

Pour une déformation en cisaillement simple, puisque la contrainte principale est

oblique aux côtés du carré, le carré initial se déforme en un parallélogramme

dont les côtés s'allongent progressivement pour une déformation croissante mais

dont les surfaces inférieures et supérieures ne se déforment pas, bien que la

surface supérieure change de position dans l'espace. L'accumulation de la

déformation se fait de façon non coaxiale car les axes principaux de la

déformation changent d'orientation d'un état de déformation à l'autre. Aussi,

deux droites originalement perpendiculaires avant la déformation, ne resteront

pas perpendiculaires dans l'état déformé. On dira alors que la déformation est

rotationnelle.

Déformation par cisaillement simple

Lorsqu'on superpose l'état initial d'un cercle non déformé à son état final

déformé, soit l'ellipse de la déformation, il est possible de tracer deux lignes de

longueur unitaire, et dont leur longueur initiale est égale à leur longueur finale,

passant par le centre du cercle et de l'ellipse. Ces lignes correspondent à des

lignes sans déformation finie qui ne subissent pas d'allongement ni de


43 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

raccourcissement. Ces lignes séparent deux champs de déformation de l'ellipse

soit le champ de raccourcissement et le champ d'allongement (figure ci-après).

Lignes sans déformation finie (lsdf) et champs d'allongement (A) et de

raccourcissement (R).

CHAPITRE III : DEFORMATION DISCONTINUE


44 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

III.1. Mode de Fracturation et relation avec les contraintes

III.1.1. Déformation expérimentale

Dans un matériau isotrope suivant la valeur de la pression exercée

perpendiculairement à l’axe d’une éprouvette cylindrique, la fracturation adopte

des modes différents.

Déformation expérimentale dans un marbre pour des pressions de confinement σ n


croissantes. a- Fracturation en extention à pression atmosphérique (σ n = 0,1 MPa). b-
fracturation simple en cisaillement pour σ n = 3,5 MPa. C et d – fracturation conjuguée en
cisaillement pour σ n = 100 MPa

A pression ambiante (σn = 1bar = 0,1MPa) un échantillon déformé en

compression cède par des fractures qui sont grossièrement parallèles à l’axe du

cylindre c'est-à-dire à la direction de la contrainte maximum σ 1. ce type de

fracture correspond à un écartement des lèvres perpendiculairement aux plans

de la fracture. On dira qu’il s’agit des fractures ou des fentes d’extension (fig a).

En essai triaxial si on augmente simultanément la pression de

confinement σn et la contrainte σ1 (σ1 > σn), la fracture s’incline par rapport à l’axe

du cylindre et le déplacement entre les 2 lèvres tend à devenir parallèle à la

surface de fracture (décrochement) : c’est une fracture de cisaillement (fig.b).

Pour une pression de confinement supérieure, de telles fractures se

multiplient et leur décrochement individuel diminue. Elles deviennent


45 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

symétriquement inclinées par rapport à l’axe du cylindre. (Fractures conjuguées).

Cet angle tend à croître sans dépasser 45° (fig.c).

Enfin, pour des pressions de confinement élevées, la déformation

devient pénétrative à notre échelle d’observation ; l’échantillon supportant alors

des déformations relativement importantes, son comportement macroscopique

peut être considéré comme ductile même si à l’échelle microscopique la

déformation se produit par l’effet conjugué des mouvements discontinus (fig.d).

Ces divers comportements sont enregistrés sur la courbe

contrainte/déformation où l’on peut voir qu’avec la pression de confinement,

le seuil élastique se relève tandis qu’augmente l’étendue du domaine ductile

avant rupture.

Diagramme montrant l’évolution de la contrainte et le taux de la


déformation

Ces résultats se généralisent aisément au cas où l’ellipsoïde de

contraintes possède 3 axes distincts σ 1 ≥ σ2 ≥ σ3 : les fentes d’extension se

produisent dans le plan σ1- σ2. C’est-à-dire qu’elles sont perpendiculaires à la

direction σ3 tandis que les fractures de cisaillement contiennent la direction σ 2

et sont inclinés par rapport à σ1 et σ3.


46 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Relation entre fractures et contraintes normales principales σ 1 ≥ σ 2 ≥ σ 3. Fracture


épaisse : Extension. Fractures striées : Cisaillement

III.1.2. Enveloppe de Mohr et Critère de COULOMB

À l’aide des diagrammes expérimentaux comme celui de la figure

contrainte/déformation et utilisant le diagramme de Mohr on peut calculer la

contrainte de cisaillement critique correspondant à la rupture d’un matériau aux

propriétés mécaniques isotropes pour des valeurs croissantes de la pression de

confinement. On définit ainsi une courbe expérimentale de rupture qui mesure la

résistance maximum τc du matériau au moment de la rupture pour différentes

pressions de confinement. On appelle encore cette courbe, enveloppe de Mohr

car le cercle de Mohr représentatif de toutes les situations possibles des

contraintes exercées sur le matériau viennent la tangenter au moment de la

rupture.

Les coordonnées du point de contact permettent de connaître les

contraintes maximales normale σc et cisaillante τc qui s’exercent pour des


47 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

conditions données de confinement sur le plan de fracture dont l’inclinaison α par

rapport à σ1 se déduit aussi du diagramme.

Conditions critiques pour la rupture dans le diagramme de Mohr

III.1.3. Fracturation assistée par la pression des fluides

Si une pression de fluide PF est créée dans le milieu, le centre du

cercle de Mohr représentatif de l’état de contrainte en l’absence de pression de

fluide est translatée vers la gauche d’une quantité PF le long de l’axe de

contrainte normale. Conséquence de cette translation, le cercle représentatif

de l’état des contraintes en présence de fluide vient tangenter l’enveloppe de

Mohr provoquant la rupture par fracturation assistée.


48 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Effet d’une pression partielle de fluide Pf sur la fracturation. a- Etat de


contrainte élevé (rayon du cercle grand) et Pf faible : rupture en
cisaillement. b- Etat de contrainte faible (rayon du cercle petit) et Pf forte :
rupture en extention

Si dans l’état initial, le déviateur (rayon du cercle sur le diagramme

de Mohr) est important, une faible montée de la pression de fluide suffit pour

provoquer la rupture conduisant le cercle de Mohr au contact avec la courbe

enveloppe dans un domaine de pente faible. L’angle α est alors grand et la

fracturation se produit en cisaillement ; au contraire si le déviateur initial est

faible, la pression de fluide doit être élevée et se rapprocher de la pression

hydrostatique pour qu’il y ait fracturation assistée.

La translation du cercle représentatif est importante. Le cercle

tangente la courbe enveloppe près de l’origine dans un domaine de forte pente.

L’angle α est faible et la fracturation se produit en extension

La fracturation ouvre temporellement un conduit permettant

l’expulsion du fluide. La pression PF baisse alors dans le milieu poreux et la

fracture se ferme. Une libération des fluides continue dans ce milieu peut

entraîner un fonctionnement cyclique des fractures. Ainsi une roche poreuse

dans laquelle des réactions de déshydratation ou de fusion partielle ont pu créer

une pression de fluide proche de la pression solide, peut céder par fracturation
49 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

assistée quelle que soit la profondeur. La fracturation n’est donc pas l’apanage

des zones superficielles dès lors qu’interviennent les fluides.

III.1.4. Fracturation hydraulique

Des formations imperméables soumises à une pression de fluide

peuvent céder à la fracturation hydraulique si une pression de fluide s’exerçant

sur elle excède leur résistance. Une telle situation peut apparaître lorsque les

formations imperméables considérées entourent ou surmontent un milieu où se

crée une pression de fluide supérieure à la pression solide.

Parmi les causes susceptibles d’engendrer de telles surpressions on

peut citer l’augmentation de volume accompagnant certaines réactions de

déshydratation ou de fusion partielle ou l’effet des forces gravitaires créées au

sommet d’une colonne de fluide (filon), moins dense que le milieu solide

environnant.

Un niveau impérméable peut aussi entraver le drainage des fluides

vers la surface permettant à la pression de fluide d’atteindre ou de surpasser la

pression solide. Le milieu sous-jacent peut se désagréger par fracturation et si

la teneur en fluide dépasse environ 35 %, tendre vers une suspension des

matériaux solides au sein d’un fluide. On dira que le milieu est sous compacté. Ce

milieu perd toute résistance mécanique, sa viscosité se rapprochant de celle des

fluides. Un tel milieu liquéfié peut servir de niveau de décollement et de

transport à une nappe de charriage.

Après expulsion du fluide et la fin des mouvements, un tel niveau se

consolide sous forme d’une brèche tectonique.

Le principe de la fracturation hydraulique est mis à profit pour

fracturer les roches in situ dans un forage en injectant un fluide sous une
50 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

pression excédant la résistance du matériau en place. On améliore ou on crée

une perméabilité locale mise à profit en technique pétrolière pour améliorer la

récupération de l’huile et en géothermie pour créer ou augmenter la surface

d’échange calorifique entre le fluide et la roche.

III.2. Structure et interprétation

III.2.1. Joints et diaclases

Les joints et les diaclases sont des surfaces de débit des roches

n’impliquant ni déplacement ni remplissage (fracture sèche). Les diaclases sont

perpendiculaires aux plans des couches alors que les joints sont parallèles ou

obliques.

Ces surfaces de discontinuité s’associent en un réseau débitant la

roche en prismes grossiers. Elles se développent dans les roches compétentes

telles que les calcaires, les grès ou les roches éruptives.

La schistosité de fracture peut s’apparenter aux diaclases. Ces

surfaces de discontinuité sans déplacement relatif peuvent avoir diverses

origines. Le débit prismatique, plan ou conchoïdal des roches volcaniques est

attribué au retrait thermique pendant le refroidissement.

Les réseaux de joints et de diaclases ainsi que la schistosité de

fracture particulièrement développé dans les zones faillées ou plissées

témoignent d’une relation entre leur développement et l’exercice des contraintes

(relaxation fragile d’une déformation élastique).

Enfin dans les roches compétentes et massives comme les granites,

il apparaît souvent un réseau de joints parallèles à la surface et se resserrant


51 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

près de celle-ci appelé Ex-foliation et attribués à la relaxation de la contrainte

isotrope.

En effet lorsqu’un granite est progressivement exhumé par

l’érosion, la composante verticale de la contrainte diminue jusqu’à la pression

atmosphérique et la déformation élastique du granite conduit à une détente dans

la direction verticale qui crée l’ex-foliation.

III.2.2. Fractures d’extension

Les fractures d’extension, fentes et filons se distinguent des joints

et diaclases par un remplissage témoignant une certaine ouverture.

L’analyse des fibres que forment communément les minéraux de

remplissage montre que le déplacement s’effectue principalement suivant la

direction perpendiculaire à la fracture. Il peut toutefois apparaître une

composante de déplacement par cisaillement parallèle à la fracture. Cette

composante devient dominante dans le cas des failles où l’extension peut

néanmoins intervenir localement.

Sur le terrain, les fractures d’extension constituent des fentes et

des filons effilés et parallèles souvent associés suivant un système en échelon.

Un tel système s’inscrit parfois à l’intérieur d’une bande limitée par deux failles

ou couloirs de cisaillement parallèles. L’angle entre la direction de fente

individuelles et celles de la bande est de l’ordre de 45°.

Si la déformation fragile s’accompagne d’une certaine ductilité, les

fentes en échelon peuvent se déformer enregistrant l’histoire de la déformation.

L’étude dynamique des fractures d’extension montre qu’elles se

forment dans le plan des contraintes principales σ 1-σ2.


52 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Lorsque l’analyse des fibres indique une ouverture avec une

composante de cisaillement, l’analyse du cercle de Mohr prédit que le plan de la

fracturation devient oblique d’un angle α sur le plan (σ 1-σ2).

Un autre apport expérimental aussi mis en lumière par l’analyse de

Mohr est qu’en absence du fluide susceptible de créer une pression partielle, la

fracturation d’extension ne peut se produire que près de la surface.

La présence des fluides peut au contraire induire la rupture à

n’importe quelle profondeur. Nous admettrons que les fractures d’extension sont

à l’exception des fractures les plus superficielles produites par fracturation

assistée ou hydraulique. Cette conclusion est confortée par le caractère

syncinématique (synchrone du mouvement) et non secondaire du remplissage

minéral de ces fractures. En métallogénie, la fracturation est donc à l’origine des

gisements filoniens qui, structuralement sont des remplissages des fractures

d’extension (stockwerk).

III.2.3. Joints stylolitiques

Les joints stylolitiques sont des surfaces irrégulières finement

hérissées des petits pics, les stylolites, dont le contour est souligné par une

concentration en minéraux phylliteux et opaques. Ces joints s’observent surtout

dans les calcaires où ils se forment par concentration résiduelle des minéraux

suite à la dissolution sous contrainte d’un niveau donné. Les pics résultent

probablement de variations dans la vitesse de dissolution, elle-même

subordonnée à une distribution irrégulière des impuretés insolubles. Ils sont

donc parallèles à la direction de raccourcissement. En raison de leur mode de

formation, les joints stylolitiques tendent à s’orienter perpendiculairement à la

contrainte σ1, les stylolites pointant dans cette direction. Les joints stylolitiques

sont donc perpendiculaires aux fentes d’extension, il faut noter qu’il n’en est pas
53 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

toujours ainsi en particulier dans le cas de stylolites développés le long des

failles, les pics pointent alors dans la direction du déplacement contribuant à la

striation des plans de failles.

Joints stylolitiques montrant des pics pointant dans la direction de σ 1

III.2.4. Failles

Les failles sont des surfaces de discontinuité affectées d’un

déplacement principal parallèle à leur surface. L’intensité du vecteur

déplacement ou jeu de la faille peut être déterminé si l’on dispose d’un nombre

suffisant des repères décalés par la faille. Les stries imprimées sur la surface

des failles précisent sa direction et son sens.

III.2.4.1. Analyse géométrique des failles et des systèmes de faille

Les principaux types de failles sont présentés sur la figure ci-après.

Soit une faille dont le plan est incliné. Si l’on appelle respectivement mur et toit

les lèvres inférieure et supérieure, une faille normale abaisse le compartiment

situé au toit et une faille inverse l’élève.


54 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Dans ces failles, la composante verticale ou déplacement (le rejet)

est dominante ; au contraire dans une faille de décrochement, ou décrochement

le déplacement est surtout horizontal.

La faille de décrochement est dextre si le compartiment le plus

éloigné de l’observateur se déplace vers la droite et senestre s’il se déplace vers

la gauche.

Une faille normale inclinée, outre son déplacement vertical, crée une extension

horizontale d’autant plus importante que le pendage de la faille est plus faible.

De même une faille inverse crée un raccourcissement horizontal.


55 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

a- Faille normale

b- Faille inverse

c- Décrochement senestre

d- Décrochement senestre normal

e- Décrochement senestre inverse


56 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

a- Failles normales conjuguées, Graben.

b- Failles inverses conjuguées, Horst.

c- Décrochement dextre et senestre conjugués, Poinçonnement

Les failles s’associent parfois en système conjugué ; on distingue

ainsi des systèmes en extension (a) ; en raccourcissement (b) et en

poinçonnement (c).

A l’échelle de la croûte terrestre les rifts sont des systèmes en

extension. Leur évolution en marge passive est l’expression d’un étirement

crustal considérable. L’analyse du système rift-marge passive suggère que les

failles normales se couchent progressivement avec la profondeur ; les couches

sédimentaires initialement horizontales basculent d’un angle correspondant. La

composante horizontale du déplacement devient progressivement supérieure à la

composante verticale. De discontinue en surface, la déformation semble

simultanément passer à une déformation continue répartie de façon homogène à

l’échelle de la croûte soumise à un tel régime d’étirement horizontal. Il existe


57 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

une transition comparable entre les failles inverses superficielles et les

charriages ductiles plus profonds.

III.2.4.2. Analyse dynamique

La relation générale entre le cisaillement le long d’une faille et

l’orientation des contraintes principales est connue dans le cas des roches

isotropes à partir des déformations expérimentales ou naturelles et elle est bien

décrite par l’analyse du diagramme de Mohr.

L’orientation des contraintes principales est définie si l’on dispose

des mesures effectuées sur 2 failles conjuguées : la direction de σ2 est parallèle

à l’intersection de 2 failles et celle de σ1 est contenue dans le plan bissecteur du

dièdre aigu formé par les failles.

La détermination de l’orientation de σ1 et σ3 est approximative et

sinon impossible si l’observation ne porte que sur une faille ; σ2 est

perpendiculaire à la direction du déplacement déterminé par exemple par des

stries.
58 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

CHAPITRE IV. EMPREINTES DE LA DEFORMATION HOMOGENE DANS

LES ROCHES

V.1. Introduction

Nous étudierons dans ce chapitre la déformation homogène de grande

intensité ainsi que ses expressions structurales.

Le concept de la déformation homogène n’exclut pas que la

structure puisse être hétérogène à une échelle plus réduite que celle qui est

considérée.

La déformation plastique homogène dans un matériau cristallin

s’exprime généralement par l’apparition d’une anisotropie structurale planaire et

linéaire. La structure se renforce lors d’une déformation croissante. Les

structures plano-linéaires sont fondamentalement issues de l’aplatissement-

allongement progressif et de l’orientation concordante des principaux minéraux

constitutifs de la roche ; et elles sont souvent soulignées par un litage

tectonique.

IV.2. Structures planaires

Nous distinguerons d’abord les surfaces structurales pénétratives,

puis les surfaces non pénétratives, ces dernières étant généralement soulignées

par un litage ou un micro litage.

Les roches à une structure planaire sont communément fissiles,

c'est-à-dire qu’elles possèdent la faculté de pouvoir se débiter en feuillets

parallèles à cette structure remarquable.


59 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

La fissilité résulte de l’anisotropie du milieu et s’exprime par une

schistosité fine et régulière dans le cas des ardoises et par un débit plus espacé

et irrégulier dans le cas des roches plus ou moins massives comme les calcaires

et les gneiss. Ces discontinuités structurales servent parfois ultérieurement

comme des plans de glissement.

IV.2.1. Schistosité ardoisière et foliation

Les principaux minéraux constitutifs de la roche sont disposés à

plat parallèlement à un même plan. Dans le cas de la schistosité ardoisière, la

taille des cristaux de quartz, de calcite et surtout de phyllites, principaux

responsables de l’anisotropie ne dépassent pas quelques dizaines de microns,

tandis que dans le cas de la foliation, les cristaux généralement visibles peuvent

atteindre plusieurs mm.

Outre cette question de taille des minéraux, la schistosité

ardoisière ne s’exprime que dans les roches riches en phyllites ; ce qui explique

leur grande fissilité tandis que la foliation peut apparaître dans une grande

variété des roches : marbres, quartzites, micaschistes, gneiss, amphibolites,

péridotites….

Dans un métamorphisme croissant, il existe une transition continue

entre la schistosité ardoisière des ardoises et la foliation des micaschistes et

des gneiss.

IV.2.2. Schistosité de Crénulation

Elle correspond à une structure non pénétrative à l’échelle de

l’échantillon caractérisée par une division rythmique de la roche en domaines

planaires parallèles et espacés de quelques mm à quelques cm.


60 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

La roche est ainsi finement litée avec alternance des lits plus épais

et souvent plus clairs, plus riches en quartz et/ou calcite et de lits plus étroits,

plus sombres et enrichis en phyllites et minéraux opaques.

Les micro-lits plus riches en quartz ou calcite correspondent

souvent à des charnières des plis soulignés par quelques micas. La schistosité de

crénulation apparaît dans des schistes riches en quartz ou calcite et les

conditions d’un métamorphisme relativement léger favorisant dans des roches

plus riches en phyllites le développement de la schistosité ardoisière.

On observe fréquemment le passage continu entre ces 2 types de

schistosité (ardoisière et crénulation).

Différents types de schistosité de crénulation a, b, c, d, schistosités marquées

par des plans de dissolution (ombrés). –a- absence de schistosité pénétrative,

schistosité de fracture ; -b- schistosité pénétrative parallèle au plan de

concentration des minéraux insolubles ; -c- et –d- schistosité oblique sur un plan

d’anisotropie antérieur avec développement des micro-plis symétrique (-c-) et

dissymétrique (-d-) ; -e- et –f- schistosité de crénulation due à des microplis

rythmiques avec ou sans dissolution.


61 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

IV.2.3. Schistosité de Fracture

Elle correspond à un débit relativement espacé et irrégulier,

portant souvent l’empreinte de dissolution. Elle débite préférentiellement les lits

compétents (c'est-à-dire rigides) alternant avec des lits incompétents (ductiles)

où se développe plutôt une schistosité ardoisière ou de crénulation.

La schistosité de fracture dessine dans la charnière des plis ouverts

un éventail convergent vers le cœur du pli. Les blocs débités par la schistosité de

fracture dans un niveau compétent s’appellent microlithons. On distinguera les

vrais glissements entre microlithons des glissements apparents liés à la

dissolution selon que le plan de discontinuité est marqué par une fracture

franche éventuellement tapissée par des minéraux de remplissage (quartz,

carbonate) ou par variation progressive de composition chimique par exemple un

enrichissement en minéraux phylliteux.

Contrairement aux domaines situés entre les plans de schistosité de

crénulation typique, les microlitons, plus rigide, ne sont pas affectés par des

microplis.

IV.2.4. Litage tectonique

La présence d’un litage s’exprimant à diverses échelles par des

lentilles ou des lits réguliers parallèles entre eux est la règle commune dans les

roches métamorphiques foliées.

La ressemblance avec le litage et la stratification des roches

sédimentaires peut donner l’illusion qu’il s’agit d’un simple litage. L’origine du

litage tectonique est cependant plus complexe. Nous distinguons 2 cas selon qu’il

est d’origine essentiellement chimique ou mécanique. Dans le premier cas, la

dissolution-cristallisation rythmique de la schistosité de crénulation crée au sein

d’une roche qui pouvait être homogène une différenciation chimique par exemple
62 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

en lits alternativement plus riche en quartz, feldspaths et ferromagnésiens

(minéraux opaques). Cette différenciation se conserve lors d’un métamorphisme

croissant donnant naissance au micro litage caractérisant les gneiss.

Un autre cas de différenciation d’origine chimique est celui des

roches soumises à l’injection dans des fractures parallèles des fluides hydratés

ou magmatiques endogènes ou exogènes. Tous les autres litages résultent de la

transposition tectonique. Celle-ci intervient dans le cas de certains matériaux

présentant dans leur état initial des hétérogénéités de natures diverse (lits,

filons, inclusions) dont toutefois la nature et l’abondance ne sont pas

susceptibles de modifier de façon significative de rhéologie de l’ensemble ; ces

objets subissent des rotations et éventuellement des étirements qui les amènent

progressivement en coïncidence avec les structures de la déformation

homogène.

IV.3. Structures linéaires

On appelle linéation toute trace linéaire inscrite sur le plan de

schistosité ou de foliation.

Cette référence à la foliation ou la schistosité est indispensable car

une ligne inscrite sur un autre plan, à l’exception du litage dans certains cas

particuliers, n’a aucune signification. Pratiquement, ceci revient sur le terrain à

identifier le plan de schistosité ou de foliation avant de rechercher la trace

d’une linéation.

Il existe toutefois des tectonites dites L-tectonites par opposition

(à S-tectonites où seule la foliation est identifiable), dans lesquelles on ne peut

pas identifier de plan mais seulement une linéation en raison de symétrie axiale

de la déformation par rapport à cette linéation.


63 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

.3.1. Linéations Minérales

Elles sont caractérisées par une orientation parallèle des minéraux

présentant un habitus anisotrope. On peut distinguer des linéations liées à un

habitus prismatique ou aciculaire comme dans le cas des amphiboles, pyroxènes,

sillimanite, tourmaline et des linéations liées à des minéraux au faciès tabulaire

comme les phyllites, les chloritoïdes, certains feldspaths.

La linéation est alors due soit à un allongement préférentiel dans le

plan des tablettes soit à une disposition de ces minéraux en zone autour d’un axe

qui est la linéation.

Lors de déformations importantes, certains matériaux ou minéraux

moins ductiles que leur matrice se fragmentent perpendiculairement à la

direction d’étirement. La matrice s’injectant dans les fractures peut les diviser

en tablettes isolées. La normale aux tablettes coïncide alors avec la direction

d’étirement. Cette linéation de pull-appart est bien connue dans les orthogneiss

et dans les péridotites où elle affecte respectivement les gros feldspaths

alcalins et les cristaux d’orthopyroxène ou les amas de chromite massive. On

peut enfin assimiler à la catégorie des linéations minérales le remplissage

fibreux de certaines fractures ou de zones abritées.

IV.3.2. Linéation d’agrégat

C’est tout alignement au sein d’une schistosité ou foliation d’objets

allongés distincts de la matrice.

Lorsque le métamorphisme est faible ou absent, l’origine des objets

peut être précisée ; on définit par exemple des linéations dues à l’étirement des

fossiles, des galets, des phénocristaux etc.


64 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Lorsque le métamorphisme est important, la recristallisation produit

des agrégats des cristaux dont on précisera la nature, exemple : agrégats

quartzo-feldspathiques.

Les baguettes (rodes) sont des linéations constituées d’agrégats

souvent riches en quartz et très allongés formant des faisceaux parallèles. La

structure en baguette est commune dans des faciès ou la foliation est difficile à

identifier.

Lors de glissement couche par couche, des objets durs peuvent

graver leurs empreintes dans ces couches sous forme des stries parallèles à la

direction du mouvement.

IV.3.3. Linéations d’intersection

Elles apparaissent chaque fois que la nouvelle schistosité ou la

foliation se superpose obliquement sur une surface plus ancienne, schistosité ou

litage. La linéation d’intersection s’observe indifféremment dans la schistosité

de plan axial ou sur la couche déformée. Dans le plan de schistosité, elle

s’exprime par des traces parallèles de nature distincte provenant de

l’intersection des couches déformées et du plan de schistosité.

Quand le litage est fin et plus ou moins lenticulaire, ce type de

linéation peut se confondre avec des rods. Un examen très attentif est alors

indispensable car la signification de ces deux linéations est généralement

différente.

La linéation d’intersection peut également s’observer dans la couche

déformée, elle apparaît alors comme la trace de la schistosité ou de la foliation

de plan axial.
65 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Lorsque la couche plissée était déjà schisteuse comme dans le cas

d’anciennes marnes ou pélites, l’interférence avec la nouvelle schistosité de plan

axial conduit au débit de la roche en petits prismes communément appelés débit

en crayon ou en frite.

IV.3.4. Linéation de Gaufrage

Ce type de linéation s’exprime par des petits plis serrés d’axes plus

ou moins parallèles. L’aspect général est celui d’une tôle ondulée. Les

microplissements responsables des linéations de gaufrage se produisent dans des

matériaux finement structurés et incompétents comme des pélites, marnes,

schistes, ou certaines micaschistes. Les roches compétentes au contact avec des

couches incompétentes développent parfois de meneaux (mullions) qui se

distinguent des gaufrages par une période sensiblement plus grande.

IV.3.5. Linéation et ellipsoïde de déformation

La question d’orientation des linéations par rapport aux axes

principaux X et Y de l’ellipsoïde de révolution n’admet qu’une réponse immédiate.

Nous pouvons citer quelques linéations qui s’orientent parallèlement à l’axe X de

l’ellipsoïde de révolution :

 Les linéations minérales créées par des minéraux à faciès prismatique

(amphiboles) ou à faciès aplati mais présentant néanmoins un allongement

comme les feldspaths ;

 Les linéations dues à des cristallisations en zones abritées et à des

ombres de pression ;

 Les linéations d’agrégat chaque fois que l’on peut montrer qu’elles

proviennent de la réorientation d’objets préalablement allongés ou de

l’étirement d’objets initialement peu allongés.


66 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Les linéations provenant de la rupture des couches par étirement,

tendent contrairement au cas précédent à coïncider avec la direction Y de

l’ellipsoïde de la déformation finie. C’est le cas pour la trace laissée dans le plan

structural par le boudinage des couches plus compétentes étirées et

fragmentées au sein d’une matrice moins compétente ou par une linéation

minérale de pull-apart.

IV.4. Interprétation des structures de la déformation continue homogène

IV.4.1.Mécanismes responsables du développement des structures.

IV.4.1.1. Dépôt et écoulement dans un fluide

La sédimentation des particules et des cristaux ou leur écoulement

au sein d’un milieu fluide (eau ou bain fondu) conduit au développement des

structures plano-linéaires. Ainsi, les caractères rythmés de la sédimentation

crée un litage auquel par compaction peut se superposer une schistosité.

Lorsque la sédimentation est dynamique (courant, glissement des

couches), le plan de dépôt porte souvent une linéation et se plisse comme une

roche déformée à l’état solide. La nature de la roche et le contexte géologique

permettent souvent de distinguer des structures créées en milieu liquide ou

solide. Ainsi, la structure fluidale d’une lave est attribuée sans équivoque à un

écoulement magmatique. De même dans un granite, la structure magmatique

marquée par l’alignement des feldspaths et des minéraux ferro-magnésiens se

distingue d’ordinaire aisément de la foliation produite par déformation plastique

à l’état solide.
67 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

IV.4.1.2. Interprétation des structures de l’écoulement visqueux

On considère ici, uniquement la situation d’un fluide s’écoulant de

façon laminaire c'est-à-dire telle que les couches du fluide glissent les unes sur

les autres de façon indépendante et suivant les trajectoires parallèles.

Dans un tel écoulement, les couches du fluide sont animées des

vitesses différentes (on dira qu’il existe un gradient de vitesse), ce qui crée des

cisaillements entre les couches.

En raison de la nature d’écoulements, on appelle le plan

correspondant, le plan de lamination. Le cas de l’écoulement turbulent donnant

lieu aux slumps et à des structures apparemment désordonnées relève de

l’analyse des plis. Nous allons examiner d’abord le cas de la réorientation des

objets déformables, puis des objets rigides.

Un massif éruptif contient fréquemment des enclaves déformées

qui peuvent provenir d’un autre magma imparfaitement mélangé avec le premier.

Si tel est le cas, le problème de la déformation et de la réorientation de ces

enclaves pendant l’écoulement magmatique peut être assimilé à celui de la

déformation des marqueurs passifs c'est-à-dire ayant une viscosité comparable

à celle du milieu environnant dont ils n’altèrent pas le comportement mécanique.

De tels marqueurs, s’allongent progressivement dans le plan XZ de la

déformation suivant la direction X et permettent une mesure d’autant plus

précise de la déformation finie que leur viscosité se rapproche de celle du milieu

ambiant.

Si le rapport de viscosité augmente en faveur de l’enclave, ces

conclusions deviennent caduques. On passe à la situation maintenant décrite dans

le cas limite des particules rigides.


68 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Les particules rigides vont acquérir une orientation préférentielle

dans la mesure où elles possèdent une anisotropie de forme (anisométrie).

En raison du couple qui existe entre deux couches adjacentes des

fluides, le plan d’anisométrie de ces objets rigides subit une rotation progressive

le conduisant à s’aligner parallèlement au plan d’écoulement.

Une fois acquise, cette orientation est stable si l’écoulement est

coaxial. Par contre dans le cas d’un écoulement non coaxial cette orientation

n’est généralement pas stable.

Marqueur passif ovoïde (enclave basique) marquant la schistosité


S dans un orthogneiss. Le grand axe λG de l’ellipsoide est parallèle
à la schistosité régionale. Thèse Kapajika (2003)
69 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Rotation d’une tablette rigide lors du cisaillement de sa matrice. La longueur de la flèche


est proportionnelle à la vitesse de rotation.
70 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

CHAPITRE V. DEFORMATION CONTINUE HETEROGENE : STRUCTURES

TYPIQUES

V.1. Introduction

Nous décrirons et analyserons d’abord quelques microstructures

hétérogènes créées par la présence au sein d’une matrice en écoulement d’un

objet rigide généralement un minéral peu déformable.

Nous considérerons en suite les structures les plus typiques de la

déformation hétérogène observable à toutes les échelles. Ce sont les zones de

cisaillement, les boudinages et les plis qui sont des instabilités correspondant

respectivement aux 3 modes de déformation : cisaillement, étirement et

raccourcissement.

V.2. Microstructures

Les structures les plus communes sont les cristallisations en zone

abritées ou encore ombres de pression, les cristallisations avec inclusion spirale

et les croissances fibreuses dans les micro-fractures. Dans ces 3 cas, la

croissance cristalline qui accompagne la déformation constitue un

enregistrement de la déformation progressive et pourra être utilisé à des fins

cinématiques.

La nature des minéraux qui cristallisent pendant cette déformation

peut être aussi symptomatique d’un métamorphisme déterminé. L’analyse de ce

métamorphisme et la datation des minéraux permettent de préciser les

conditions physiques et l’âge de la déformation considérée.


71 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

V.2.1. Cristallisation en zones abritées et ombres de pression

Des objets ou des cristaux durs (pyrite, grenats, feldspaths etc.)

pris dans une matrice plus déformable présentent fréquemment un double sillage

allongé suivant la direction X et éventuellement suivant Y.

La description portera sur 2 points :

 La nature des minéraux présents dans ce sillage, structure interne et

relation de cette zone avec la schistosité encaissante. On parlera de zones

abritées lorsque les minéraux remplissant ce sillage ont une structure

fibreuse ou lamellaire indépendante de schistosité encaissante et d’ombre

de pression dans les autres cas. Dans les milieux où opère la dissolution-

cristallisation, les principaux minéraux qui se développent dans les zones

abritées sont :

 Le quartz, la calcite et les minéraux phylliteux principalement la chlorite.

Le quartz et la calcite croissent en fibres perpendiculaires à la surface

libre et la chlorite en feuillets parallèle à cette surface. La surface libre

est engendrée au cours de la déformation par une microfracture

d’extension qui se localise généralement au contact du cristal dur, dans ce

cas, les cristallisations les plus récentes dans la zone abritée sont les plus

centrales.

La fracturation peut toutefois se produire à la limite extérieure de

la zone abritée.

Le caractère symétrique ou non symétrique du remplissage reflète

simplement l’orientation adoptée au départ par le cristal dur et par conséquent

n’a pas de signification particulière. Par contre, les remplissages sont


72 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

fréquemment courbes sans que le tissus schisteux environnant ne soit déformé

ce qui permet d’éliminer l’hypothèse d’une déformation consécutive à la

formation de la zone abritée.

Les zones abritées peuvent aider à déterminer le régime de la

déformation (coaxiale et non coaxiale) et dans le cas d’une déformation due à un

cisaillement à définir le sens de ce cisaillement et éventuellement son intensité.

Dans une déformation progressive, l’allongement instantané d’une zone abritée

s’effectue parallèlement à la direction X (et éventuellement Y) de l’ellipsoïde de

la déformation instantanée ; cette direction est elle-même à 45° du plan de

cisaillement dans un cisaillement simple dans le cas de dissolution-cristallisation

en principe perpendiculaire à la contrainte principale σ 1.

Les fibres et lamelles qui croissent lors de cet incrément de

déformation peuvent ne pas être parallèles à cette direction car leur direction

de croissance est réglée par celle de la fracturation .

Queues de croissance autour d’un cristal d’amphibole indiquant un


cisaillement horaire. Les minéraux fibreux et lamellaires montrent qu’il
s’agit d’une zone abritée. Thèse Kapajika (2003)
73 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

V.2.2 Minéraux à inclusions spirales et sigmoïdes

Certains minéraux de grande taille des roches métamorphiques, les

porphyroblastes, contiennent des inclusions dont l’alignement dessine des micro-

plis ou des spirales. Le grenat, l’albite, l’andalousite, la staurotide sont des

porphyroblastes à inclusions les plus communs.

Les inclusions sont de natures variées : quartz, amphibole, micas,

graphite, magnétite etc.

On distingue 2 situations selon que le porphyroblaste s’est

développé pendant (croissance syncinématique) ou après la déformation

(croissance post-cinématique).

Les porphyroblastes dont la cristallisation est syntectonique

présentent des inclusions en double spirale.

Cette double spirale résulte d’une rotation du porphyroblaste au

cours de sa croissance. L’axe de rotation étant généralement Y de l’ellipsoïde de

la déformation, l’analyse de telles structures devra s’effectuer dans le plan XZ.

Lorsque la rotation des inclusions mesurée sur une des branches de

la spirale dépasse 90% on s’accorde à admettre qu’elle exprime un régime de

déformation par cisaillement. Le porphyroblaste est à la fois cause de

l’instabilité en raison de l’hétérogénéité qu’il constitue et par ailleurs

enregistreur de celle-ci. Le sens de sa rotation se relie au sens du cisaillement.

Il est horaire pour un cisaillement dextre et antihoraire pour un cisaillement

senestre.
74 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

V.2.3 Croissance minérale dans les fractures d’extension

En régime de fracturation hydraulique ou assisté par les fluides, les

fractures d’extension maintenues ouvertes par la pression des fluides ainsi que

les lentilles de décohésion dans les fractures de cisaillement tendent à se

tapisser des minéraux déposés par les fluides. Ces minéraux reflètent les

conditions physiques ambiantes par exemple quartz et/ou carbonate dans des

roches déformées à basse température, quartz + glaucophane – épidote dans des

schistes du faciès schistes bleus.

La croissance minérale opère habituellement en fibres ou en

feuillets parallèles. Cette croissance orientée crée des orientations

préférentielles de forme mais aussi de réseau si la vitesse de croissance est

anisotrope.

Dans le cas des fractures pénétratives, des telles orientations

contribuent au développement de la schistosité. L’orientation des fibres peut

représenter par ailleurs un enregistrement du déplacement relatif des lèvres de

la fracture et à ce titre constitue un moyen d’analyse de la déformation

progressive (chemin de la déformation).

V.3. Les zones de cisaillement

V.3.1. Etude géométrique et cinématique

La géométrie d’une zone de cisaillement indique que l’orientation de

la surface de cisaillement C est proche du plan de cisaillement général.

L’identification des zones de cisaillements constitue un bon critère cinématique.

Au cœur d’une zone de cisaillement où la déformation est

particulièrement forte, on observe fréquemment des plis présentant différents


75 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

stades d’évolution. Dans le stade précoce, le déversement est encore visible en

section perpendiculaire au plan du cisaillement et parallèle à la linéation. Il peut

être utilisé pour déterminer le sens du mouvement. La poursuite de la

déformation isole les charnières des plis au sein du tissus formé et entraîne une

rotation des axes suivant la direction de la linéation d’étirement. Les plis

acquièrent une structure en forme de fourreau (charnière courbe).

L’ampleur de déplacement relatif enregistré dans certaines zones

de cisaillement pose problème de leur terminaison aussi bien frontal que latéral.

Les parties frontales en avant et en arrière d’un compartiment en

mouvement de cisaillement s’amortit au sein des domaines relativement vastes

respectivement en compression et extension parallèlement à la direction du

mouvement. Ce schéma théorique semble confirmé par les observations

naturelles.

V.3.2. Etude mécanique

Les zones de cisaillement les plus caractéristiques s’observent dans

des matériaux homogènes qui évoluent tectoniquement dans des conditions

rétrogrades (c’est –à dire correspondant à des températures inférieure à celles

de leur formation et souvent anhydres ou peu hydratés. La déformation est alors

souvent plane (cisaillement simple), le mécanisme, du type plastique et la

transformation, isovolumique.

Certaines situations naturelles s’écartent de ce cas idéal par

exemple s’il intervient une composante d’aplatissement avec extension suivant la

direction Y, ou des variations de volume en liaison avec la circulation des fluides

et l’intervention des processus de dissolution-cristallisation.


76 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Dans une zone de cisaillement, la concentration croissante de la

déformation ductile, de la bordure vers le centre de la zone s’exprime par un

allongement et une recristallisation croissants des porphyroblastes.

La zone centrale est généralement constituée de façon dominante

par des néoblastes de petite taille. Ces roches fortement déformées et à grains

fins (quelques dizaines de microns s’appellent des mylonites. Si la mobilité des

joints par diffusion est importante (température relativement élevée, présence

de fluide), la taille très petite des cristaux peut favoriser le passage du

mécanisme plastique au mécanisme superplastique.

L’adoucissement structural (réduction de la taille des grains,

développement d’orientation préférentielle…) qui intervient dans les parties

centrales des zones de cisaillement peut avoir pour effet d’y concentrer la

déformation au point de créer une limite parfois très tranchée entre cette zone

et l’environnement non déformée. La déformation au sein de telles bandes peut

être considérable, conduisant à des roches dont les grains se mesurent en micron

et qu’on appelle ultramylonites et le mécanisme de déformation serait

superplastique.

Si la fusion est atteinte, elle s’exprime par des veines noirâtres et

bréchifiant le cœur des zones mylonitiques. Les roches correspondantes sont

appelées des pseudotachylites, qui présentent une structure comparable à celle

de certaines laves dévitrifiées avec un grain très fin.

V.4. Structures d’étirement-Boudinage

L’étude des failles normales a montré l’importance des structures

d’extension dans la déformation crustale soulignant aussi la relation entre

déformation superficielle fragile et déformation profonde ductile. Nous allons


77 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

mettre en évidence les principales manifestations de cette déformation ductile

par extension.

Dans des formations contenant des inclusions ou des niveaux plus

compétents que leurs matrices, l’étirement conduit au boudinage, c'est-à-dire à

la segmentation de l’objet plus compétent en fragments, les boudins, qui

s’allongent et s’alignent dans le plan XZ de la déformation à la façon d’un

chapelet de saucisses.

Boudinage des couches compétentes observé dans le plan


perpendiculaire à la foliation et parallèle à la linéation. Les boudins
s’allongent obliquement sur leur direction d’alignement

La zone étirée entre les boudins compétents est remplie par fluage

de la matrice mais aussi par dépôt des minéraux de remplissage témoignant du

passage par un stade précoce de la fracturation par extension. Ces fractures

s’initient soit directement soit après un stade d’étirement plastique.

La déformation ductile avant la segmentation responsable du

boudinage dépend du contraste de ductilité entre le boudin et sa matrice.

Lorsque ce contraste est faible, il n’y a pas de rupture mais simplement une

succession des nœuds et des ventres le long de la couche moins ductile.

V.5. LES PLIS.

Les plis s’expriment par le gauchissement d’une surface repère. Ils

appartiennent à la catégorie des déformations hétérogènes continues et sont en

fait les manifestations principales et les plus spectaculaires de ce type de

déformation. La référence à une surface est doublement motivée : c’est grâce à


78 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

la déformation des surfaces repères que l’on peut observer le plissement des

roches sédimentaires et métamorphiques ; par ailleurs le caractère

communément lité ou stratifié de ces roches favorise lors de la déformation

l’apparition des instabilités qui engendrent la plupart des plis. Il faut se garder

de croire que ce plissement n’affecte que ces formations. L’écoulement

magmatique et la déformation plastique de formations homogène peuvent aussi

s’accompagner des plis immédiatement visibles lorsque le milieu possède un

certain litage.

V.5.1. Analyse géométrique des plis, cas d’une surface isolée.

Avant d’examiner les structures propres au plissement d’une couche

ayant une épaisseur donnée, nous allons définir les propriétés géométriques

d’abord intrinsèques puis rapportées à un repère spatial dans le cas d’une

surface isolée. Cette situation théorique est approchée dans la nature quand une

couche mince et compétente comme un filon de quartz est noyée dans une

matrice incompétente, phylliteuse par exemple.

a. Morphologie des plis.

Les principales définitions géométriques et morphologiques ayant

trait aux plis se dégagent de la figure ci-après :


79 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Définitions géométriques générales concernant les plis

- charnière : région du plus petit rayon de courbure.

- Flanc : région du plus grand rayon de courbure.

- Surface axiale ou plan axial : surface bissectrice du dièdre formé par les

flancs.

- Il faut noter que dans le cas d’un ensemble plissé, la surface axiale est

définie comme passant par les charnières consécutives.

- Axe : lieu des points de courbure maximal ou l’intersection de la couche

plissée et de la surface axiale.

Si la surface axiale est plane, le pli est dit plan; il est non plan dans les autres

cas.
80 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Définitions ayant trait à la forme de la surface axiale :

a- Pli plan et cylindrique

b- Pli plan et conique

c- Pli non plan et cylindrique

d- Pli non plan et non cylindrique

Si l’axe est rectiligne et que l’on peut engendrer la surface du pli par le

déplacement de l’axe parallèlement à lui-même, le pli est « cylindrique », il est

non cylindrique dans les autres cas.

Le pli conique est un pli non cylindrique dont la surface peut être engendrée par

la rotation d’une ligne fixée en un point.

Le pli en fourreau est un pli conique tel que la surface conique soit complètement

fermée au voisinage de l’apex (sommet) du cône. Ces plis sont caractérisés par la

courbure des charnières et sont typiques des régions ayant subi une tectonique
81 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

tangentielle. Ces diverses définitions ne s’appliquent que ponctuellement à un pli

donné en raison de ses variations longitudinales. Ainsi un pli cylindrique présente

des terminaisons longitudinales coniques appelées en cartographie : terminaisons

périclinales.

Ces considérations morphologiques doivent être complétées par des

mesures concernant la courbure dans les charnières : pli anguleux, arrondi,

coffré ou isoclinal si les deux flancs sont pratiquement parallèles.

b. orientation des plis.

Quelques définitions précisent l’orientation d’un pli par rapport au

plan horizontal, elles s’appuient sur l’orientation de la surface axiale et de l’axe  :

- Pli droit ou normal : si le plan axial est vertical ;

- Pli déjeté : si le flanc le plus redressé (inverse) ne dépasse pas la

verticale ;

- Pli déversé : si le flanc le plus redressé (inverse) dépasse la verticale ;

- Pli couché : si le plan axial est horizontal.

Définitions ayant trait à l’orientation de la surface axiale des plis


82 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Définitions ayant trait à l’orientation de l’axe des plis

c. système des plis.

Un pli est exceptionnellement isolé et appartient d’ordinaire à un

système des plis plus ou moins identiques caractérisés par une période de

répétition des plis élémentaires et une certaine symétrie.

Lorsque les plis sont dissymétriques, on caractérise la dissymétrie

par le déversement ou la vergence.

Considérant les enveloppes des trains des plis élémentaires, on peut

souvent montrer que celles-ci sont également plissées suivant un mode

comparable. A l’aide des enveloppes on définit des plis d’ordre n tandis que les

plis élémentaires encore appelés plis parasites sont affectés de l’ordre n+1.

Cette notion d’ordre de plissement est fondamentale car c’est elle qui justifie

l’application de la microtectonique aux plis. Ainsi l’étude du style et du

déversement de petits plis visibles à l’échelle de l’affleurement peut

permettre de reconstituer la forme des plis beaucoup plus vastes.


83 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

V.5.2. Plis isopaques

Les plis isopaques sont tels que la couche conserve son épaisseur en tout

point. Le rayon de courbure décroit vers l’intrados et à l’inverse croît vers

l’extrados. Des cas particuliers correspondent aux plis concentriques tels que les

charnières aient un profil en arc de cercle, aux plis coffrés caractérisés par

deux surfaces axiales conjuguées et aux plis ptygmatiques résultant du

plissement d’un niveau à fort contraste de densité avec sa matrice, par exemple

une veine de pegmatite dans les micaschistes.

Mécanismes de formation

Les plis isopaques se produisent par flexion de la couche considérée.

La déformation peut se localiser préférentiellement dans la zone charnière, c’est

le plissement à déformation de charnière ou le long des flancs, c’est le

plissement à déformation de flancs..

Un pli à déformation de charnière possède une surface neutre qui

n’est pas déformée. Elle limite un domaine externe en extension et un domaine

interne en compression. Extension et compression sont d’autant plus intenses que

la couche est plus épaisse et le pli plus serré. Dans un pli à déformation des

flancs, la déformation procède par cisaillement parallèlement à la surface des

couches. On précisera flexion-glissement si le cisaillement est discontinu et

localisé le long de failles ou dans les interlits plus ductiles entre des couches

compétentes et flexion-écoulement si le cisaillement est uniformément réparti à

travers les couches .Dans une déformation des flancs, la surface de la couche

étant un plan de cisaillement ne subit pas de déformation (surface invariante). Le

cisaillement auquel sont soumis les interlits ductiles peut y induire des plis

d’entrainement (plis d’ordre supérieur) dont la dissymétrie caractérise le sens du

déplacement.
84 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

V.5.3 Plis semblables

Les plis semblables sont tels que la distance entre les deux surfaces de la

couche considérée, mesurée parallèlement au plan axial, demeure constante en

tout point. En d’autres termes, une translation de cette distance amène en

coïncidence ces deux surfaces ; géométriquement, les plis affectant ces deux

surfaces sont donc bien semblables. La formation d’un pli semblable requiert une

migration de matière au sein de la couche depuis les flancs qui s’amincissent vers

les charnières qui gonflent. Cette migration est d’autant plus importante que le

pli est plus serré.

Dans le cas des plis semblables, l’écoulement interne à la couche est

supérieur à celui qui intervient dans le cas des plis isopaques. On explique ainsi

que dans un milieu stratifié, les couches compétentes puissent développer des

plis isopaques et les couches incompétentes, des plis semblables. Comme cas

particuliers de plis semblables on peut citer les plis en chevrons et les plis en

genou encore appelés kinks ou knicks ; ce sont des plis à charnières anguleuse,

respectivement symétriques et dissymétriques.

Mécanismes de formation

Fondamentalement il n’existe que deux mécanismes de plissement : la

flexion et le cisaillement simple hétérogène. L’ensemble de la déformation d’un

jeu de cartes illustre ce point. On peut soit ployer celui-ci, mettant en œuvre la

flexion, avec déformation de flancs dans ce cas précis, soit faire glisser

certaines cartes par rapport à d’autres, c’est alors le cisaillement simple

hétérogène complexe.

Les plis naturels tirent leur complexité du fait qu’a ces deux modes de

formation, associés ou non, s’ajoute souvent une composante d’aplatissement

coaxiale perpendiculaire au plan axial des plis, aplatissement qui lui-même peut
85 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

être homogène ou non. Le cas des plis semblables constitue l’illustration de cette

complexité. Seul le cisaillement simple hétérogène est susceptible d’engendrer

des plis strictement semblables. Ce cisaillement opère parallèlement au plan axial

du pli. Le plan de cisaillement étant invariant, la longueur des segments contenus

dans ce plan se conserve au cours du plissement conformément à la définition

des plis semblables.


86 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

CHAPITRE VI : MESURE DE LA DEFORMATION FINIE

VI.1 Objets elliptiques déformés

Il existe dans les roches de nombreux objets dont la forme en section

plane est elliptique ou quasi elliptique. Ce sont par exemple les galets d’un

conglomérat, les tâches de réduction dans un schiste, les tâches de

métamorphisme de contact, les enclaves d’un granite, etc.…..Toute ellipse de

rapport axial initial Ri est transformé par la déformation homogène en une autre

ellipse de rapport final R f. Si l’on dispose dans l’état initial d’objets elliptiques

dont les grands axes Fi possèdent des orientations variées par rapport à une

ligne de référence quelconque, il est possible connaissant un certain nombre de

couples de valeur RfFf dans l’état final déformé de déterminer la forme et

l’orientation de l’ellipse de déformation, cette méthode dite méthode R f/φ de

RAMSAY (1967) est la plus utilisée dans la mesure de déformation finie.

Rf = λG / λP où λG est le grand axe de l’ellipsoïde et λP le petit axe de l’ellipsoïde.

φ = l’angle que fait le grand axe λ G avec la direction de référence et il se mesure

à partir de λG vers la direction de référence. Si cet angle est compté dans le

sens anti-horlogique on le note + φ ; dans le cas contraire on le note – φ.

Considérons un groupe d’ellipses numérotées de 1 à 10 de rapport axial Ri

constant (Ri=2, 0) et d’orientation Fi allant de -90° à +90°, par rapport à une

ligne repère. Sur un diagramme R/F, l’ensemble des points représentatifs de ce

groupe d’ellipses définit une droite passant par φ =2. On fait subir à ce groupe

d’ellipses une déformation caractérisée par une ellipse dont le grand axe est

parallèle à la ligne repère. Pour chaque étape représentée sur la figure ci-après

on a reporté les points correspondant à chaque ellipse sur le diagramme R f / φ. Si


87 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

l’ellipse de déformation est caractérisée par un rapport axial R d tel que Rd < Ri

l’ensemble des points prend sur le diagramme R f /F une allure en cloche. Le

rapport axial de l’ellipse 10 dont le grand axe est parallèle à lG augmente tandis

que celui de l’ellipse 1 dont le grand axe est parallèle à lP diminue. Pour Rd=Ri,

l’ellipse 1 est ramené à un cercle Rf=1. Pour les valeurs de Rd telles que Rd > Ri, le

diagramme Rf/ φ prend une allure en poire de plus en plus allongée au fur et à

mesure que Rd augmente. Sur ces diagrammes en poire les valeurs R f max et Rf

min permettent de calculer le rapport axial R d de l’ellipse de déformation :

Rd=(Ö( Rf max . Rf min)

Et le rapport axial initial des ellipses :

Ri=(Ö( Rf max/Rf min)

Lorsque Rd › Ri l’enveloppe de données est fermée et les points montrent un

intervalle limité définissant la fluctuation F. Cette fluctuation est uniquement

fonction de Ri et Rd.

F = Tan-1 Rd (Ri2 – 1) / ((Ri2 Rd2 – 1)(Rd2 – Ri2))1/2.

L’enveloppe de données est symétrique par rapport à l’orientation du long axe λ G

de l’ellipsoïde de la déformation (Orn) et montre le maximum et le minimum des

valeurs de Rf. (Fig hors texte).


88 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Déformation progressive (de a à e) d’objets elliptiques d’orientation initiale aléatoire


et courbes correspondantes Rf /φ de mesure de la déformation finie.

Il est cependant rare qu’on puisse disposer dans les roches déformées

d’objets elliptiques dont le rapport axial est constant. La construction des

diagrammes Rf / φ pour des cas réels donne généralement des nuages des points

et non des courbes simples et régulières. On pallie aisément cette difficulté en

cherchant le meilleur ajustement entre le nuage des points obtenus et des

courbes théoriques construites pour une gamme de rapport initiaux compris

entre 1,5 et 4,0. D’autres problèmes se posent dans l’application de cette

méthode à des cas concrets.

Les objets elliptiques présentent fréquemment une orientation

préférentielle initiale comme dans le cas de galets de conglomérats qui ont

tendance à se disposer « à plat » dans le plan de stratification. Pour obtenir une

valeur correcte de Rd, il faut prendre cet effet en compte.


89 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Application de la méthode Rf /φ à un exemple naturel : nodules métamorphiques

des gneiss

Abaques Rf /φ correspondant à des rapports Ri allant de 1,5 à 5. 


90 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

VI.2 Variation de distribution des marqueurs ponctuels

Si on applique une déformation homogène à un échantillon dans

lequel des objets, isodiamétrique ou ponctuels sont répartis de la façon

isotrope, la répartition de la distance minimale entre ces objets va

changer : cette distance va diminuer suivant lP et augmenter suivant lG .

Cette constatation est à la base de la méthode de centre à centre,

applicable par exemple à une roche sédimentaire contenant des oolithes ;

ces marqueurs initialement sphériques subissent souvent de la dissolution,

ce qui exclue toute mesure directe de la déformation.

Méthode de « centre à centre » de mesure de la déformation finie. Distribution

des oolithes et diagrammes m/a correspondant ; a. dans l’état non déformé et

b. dans l’état déformé.


91 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

Pratiquement, sur une surface lilj, on mesure les distances m entre les

centres des objets considérés deux à deux et suivant des directions repérées

par rapport à une référence choisie dans le plan de mesure (angle a). Sur un

diagramme m /a , on obtient une direction a1 Pour laquelle, statiquement, les

distances entre centres sont maximum mx et une direction a2 pour laquelle les

distances sont minimum my ; a1 est l’angle entre lG et la référence choisie ; a2

est l’angle entre lP et cette référence ; le rapport mx / my, le rapport lG/lP.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Paris, 380 p.

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12ème édition, Paris, 746 p.

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strain analysis, Academic press, vol. 1, Oxford,307 p.

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Academic press, vol. 3, London, 360 p.


92 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

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Cameroun. Pétrogenèse et structurogenèse. Thèse de

Doctorat (Ph-D), Université de Lubumbashi, 221 p.

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93 Notes de cours d’Analyse structurale / L1 Géologie/ 2015-2016 / Prof Kapajika B.

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