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Paroisse Notre-Dame des Eaux Samedi 28 août 18h30 église de l’Immaculée

Dimanche 29 août 10h30 église de St André

22° dimanche du temps ordinaire (B)


Homélie prononcée par le Père Gérard Naslin

Que les gestes et le cœur soient en cohérence


Deut. 4,1-2.6-8. Ps 14(15). lettre de St Jacques 1,17-18.21b-22.27. Marc 7,1-8.14-15.21-23

Un certain nombre d’expressions courantes font mention du cœur : dire d’une personne « qu’elle a du
cœur » ou « bon cœur », c’est souligner sa générosité. On dit aussi : « avoir le cœur sur la main », et
déclarer que quelqu’un a « du cœur » c’est un véritable compliment. Enfin la cordialité favorise la
relation et la rend chaleureuse.

Le prophète Samuel dans l’histoire du Peuple de Dieu est chargé de choisir un roi pour Israël, et avant de
consacrer David qui est encore enfant, Dieu lui dit : « ce sont les hommes qui regardent les apparences,
Dieu lui regarde le cœur » (1 S 16,7) Eh bien les textes de la Parole de Dieu de ce dimanche nous
invitent à chercher la cohérence qui existe entre nos actes et notre cœur.

 Il s’agit d’abord d’une question de regard.


 Les pharisiens et les scribes qui cherchent à tendre un piège à Jésus arrêtent leur regard sur les gestes
que posent les disciples de Jésus qui semblent ne pas observer les rites recommandés par la religion juive
: tel que le lavage des mains, des plats et des coupes, ainsi que la pureté des aliments. Beaucoup pensaient
que du moment qu’ils avaient accompli le rite, Dieu leur devait le salut. Peu importe ce que contient leur
cœur, peu importe leur façon d’agir envers les autres, peu importe leur sainteté. Ce qui compte c’est le
rite. Le rite est alors réduit à n’être qu’un geste magique, une recette facile qui obligerait Dieu-même
automatiquement. En bon pédagogue, après avoir traité d’hypocrites ses détracteurs, Jésus fait référence
lui aussi à l’Ecriture en citant le prophète Isaïe: « ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin
de moi. » Isaïe invite donc, et Jésus après lui, à mettre les lèvres et le cœur toujours en cohérence pour
honorer Dieu.

 Déjà le psalmiste chantait : « celui qui se conduit parfaitement, qui agit avec justice et dit la vérité
selon son cœur, il met un frein à sa langue. »

 Saint-Jacques va plus loin : « mettez la parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce
serait faire illusion, et il précise : un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les
orphelins et les veuves dans leur détresse… »

 Vous voyez, frères et sœurs, que nous avons sans cesse à nous demander si nous sommes de
véritables pratiquants, dans le sens que nous mettons en pratique dans notre quotidien les paroles
entendues à la messe, et les gestes que nous y avons posés.

 Au début de cette messe nous avons tracé sur nous le signe de la croix. Ce geste nous invite à
témoigner de notre foi de baptisés et de notre agir de chrétiens ? C’est une question de cohérence.
 Nous nous sommes reconnus pécheurs en toute vérité et en toute humilité. Il nous fait chercher durant
la semaine à être vrais et humbles ? C’est une question de cohérence
 Nous avons chanté la gloire de Dieu. Ce chant nous engage à reconnaître le Créateur dans sa création,
et à le remercier pour ses merveilles ? C’est une question de cohérence
 Nous avons acclamé la Parole de Dieu par nos « alléluia ». La Bible nous est offerte pour que nous
l’ouvrions et que nous lisions et méditions des textes de la Parole de Dieu. C’est une question de
cohérence
 Tout à l’heure nous allons proclamer notre foi, proclamons-la non pas du tout des lèvres mais du fond
de notre cœur, et surtout osons témoigner de cette foi. J’ai dû déjà vous citer cette belle parole du frère
Roger de Taizé : « ne parlez pas de Jésus-Christ, mais vivez de telle façon que l’on vous demande d’en
parler » C’est une question de cohérence
 Nous allons présenter le pain et le vin, fruits de notre travail, de notre vie. Une invitation à être
créateurs avec Dieu et à respecter « notre maison commune » comme nous le demande le Pape François ?
C’est une question de cohérence
 Nous allons communier, vous entendez bien « communier », c’est-à-dire entrer en communion avec le
Seigneur et en communion avec tous nos frères, nous allons dire : « notre Père » et non pas « mon père »,
Il nous revient de reconnaître toute personne humaine comme un frère ou une sœur ? C’est une question
de cohérence
 Enfin nous serons envoyés : « allez ! » vous dirai-je, ce mot que Jésus prononça à ses apôtres au
moment où il les quittait en ajoutant : « allez dans le monde entier, portez la Bonne Nouvelle à toute la
création ! ». Un envoi pour avoir le souci dans notre entourage, auprès de nos enfants et petits-enfants,
d’être de vrais témoins. Je vous ai sûrement déjà rappelé cette belle parole de Saint-Paul VI dans son
exhortation sur l’évangélisation : « les hommes de notre temps ont plus besoin de rencontrer des témoins
que des maîtres, et s’ils écoutent leurs maîtres c’est parce qu’ils sont d’abord des témoins. » C’est une
question de cohérence

Vous voyez, pour ne pas être loin du Seigneur, il nous suffit, comme le recommande Saint-Jacques de
« mettre la Parole en pratique, ne nous contentant pas de l’écouter, ce serait se faire illusion. »

En écoutant tout à l’heure le texte tiré du livre de Deutéronome, j’ai pensé au père Olivier Maire et à
toutes les réactions qui ont accompagné l’événement dramatique de sa mort. Moïse disait à son peuple : «
vous garderez et vous mettrez en pratique les commandements que je vous ai donnés ; ils seront votre
sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples… alors ils s’écriront : ‘il n’y a pas un peuple
sage et intelligent comme cette grande nation’. Quelle est en effet la grande nation dont le Dieu serait
aussi proche que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? »

Pourquoi ai-je pensé au drame vécu à Saint-Laurent-sur-Sèvre ? Et bien parce que le père Olivier Maire a
livré le visage du chrétien qui met en pratique la Parole de Dieu. Il fut toute cohérence : l’hospitalité
n’était pas qu’un mot pour lui, mais une mise en pratique de cette parole qu’il a dû entendre lorsqu’il a
rencontré son Seigneur : « j’étais un étranger et tu m’as accueilli… au risque de ta vie. » Et je peux dire
que j’ai été fier d’être chrétien, d’être de cette Eglise qui a donné un si beau visage, ne serait-ce que par
les paroles du frère du Père Olivier lors de la célébration de l’à-Dieu : « Olivier va terriblement nous
manquer à tous, mais fidèles à son esprit, nous ne jugerons pas et nous nous inspirons de lui pour
surmonter cette épreuve » Ces paroles venaient des lèvres, mais surtout du cœur, et avaient une autre
tenue et un autre rayonnement que certaines déclarations plus teintées de haine et d’idéologies politiques.
C’est ainsi, frères et sœurs, que nous avons, nous chrétiens, parfois des raisons d’être fiers, et d’autres
fois nous devons avoir honte.

Voulez-vous que nous essayions, je dis bien « essayions », cette semaine, de nous comporter en véritables
pratiquants, il nous suffit de mettre en pratique ce que nous avons entendu durant cette messe et de donner
sens aux gestes que nous y avons posés, c’est une question de cohérence. Et laissons Dieu regarder notre
cœur, lui qui ne s’arrête pas aux apparences.

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