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Dimanche 5 septembre 2021 23° dimanche du temps ordinaire (B)

« Ouvre-toi, toi-même ! »
Jésus, ne prononce qu’une seule parole : « Effata ! » (« ouvre-toi ! »)
et il fait trois gestes : il met les doigts dans les oreilles de l’infirme,
lui touche la langue avec sa propre salive, et il lève les yeux au ciel.
L’infirme se laisse faire, puis il se met à parler correctement.
Jésus se retourne vers la foule lui demandant de ne rien dire de ce qui s’est passé.
La scène se termine par un chœur unanime :
« Tout ce qu’il fait est admirable, il fait entendre les sourds et parler les muets ! »

Eclat d’espérance.
Que la mémoire est précieuse !
Je viens de vivre la célébration d’à-Dieu à un ami.

Deux jours avant cette célébration ma rencontre avec ses quatre enfants a été un moment fort d’émotion,
d’affection, de souvenirs. Des gorges se sont serrées, des sourires ont été échangés. J’ai mesuré ce jour là
combien la mémoire est précieuse.
D’abord dans la mesure où elle fait évoquer le passé de l’être aimé disparu à nos regards. L’heure était de
mettre en évidence tout ce qu’il y avait de meilleur en celui qui avait « foi en Dieu et foi en l’homme »,
mots imprimés sous la photo du défunt sur la première page du feuillet de la célébration. L’un des enfants
au nom de ses frère et sœurs évoqua les mains de leur papa qui était chirurgien : « mains fidèles, levées,
adroites, actives, généreuses, paternelles, priantes, mains jointes à jamais ».

La mémoire aide aussi à vivre le présent. Tous ceux qui s’étaient rassemblés pour dire aux défunts :
« Merci » et « à-Dieu », ont pu bénéficier d’un message de foi, d’espérance et d’amour, accompagnés par
les textes de la Parole de Dieu : Saint-Paul invitant les Thessaloniciens à « ne pas être abattus, et à se
réconforter les uns les autres »… Jésus rejoignant les deux disciples sur la route qui allait de Jérusalem à
Emmaüs, avec cette parole de Jésus lui-même donnant sens à la foi des chrétiens : « Ne fallait-il pas que
le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? »

La mémoire oriente vers un avenir, les petits-enfants ont su l’exprimer à la fin de la célébration avec
leurs mots à eux, évoquant leur grand-père qu’ils appelaient « Pater » : « Pater nous a montré le chemin,
le chemin d’une vie de bonheur, et nous allons le suivre en son honneur. »
J’aime ainsi donner la parole aux proches qui s’expriment avec le cœur, la langue que tout le monde
comprend.
J’ai conclu mon homélie en imaginant ce que nous dirait le défunt :
« Dieu a été mon ami. J'ai essayé d'être son ami.
Les hommes ont été mes amis, j’ai essayé d’être leur ami.
Ayez foi en Dieu, ayez foi en l’homme,
vous ne serez jamais déçus. »

Oui, que la mémoire est précieuse pour hier, pour aujourd’hui et pour demain !
Si la mémoire ne fait qu’évoquer le passé, elle nous rend nostalgiques…
Si elle ne nous fait savourer que le présent, elle fait de nous des épicuriens…
Si elle ne nous oriente que vers l'avenir, elle nous transforme en utopiques…
Aimons faire mémoire comme nous le faisons à chaque eucharistie où nous évoquons un évènement du
passé : la mort et la résurrection du Christ… nous actualisons cet évènement : aujourd’hui Christ est bien
présent… Nous attendons que demain le Christ vienne.

Ne perdons surtout pas la mémoire, elle fait de nous des vivants.


Gérard Naslin

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