MINISTERE DE L’ENERGIE
DIRECTION GENERALE DES RESSOURCES ENERGETIQUE
DRAFT FINAL
Octobre, 2018
Cette étude a été réalisée par
Capital social : 1.000.000 francs CFA ; RCCM : RB/ABC/16B 1026 ; IFU : 3201641244012
Siège social : ABOMEY-CALAVI, quartier Tankpè Parana Carré n° 549-A parcelle C
BP 206 GODOMEY (R. Bénin) Tél : (+229) 21140818, (+229) 97759120, (+229) 95305378 ;
Fax : (+229) 24107501 ; E-mail : simedgroupbj@gmail.com
Pour le compte du
Projet de promotion de la production durable de Biomasse Électricité au
Bénin (PBE)
(Biomasse Électricité)
ii
Contribution
Rédacteurs
[1]-Latif FAGBEMI, Energéticien, Expert Sénior en Efficacité Energétique et
Energies Renouvelables (consultant principal)
[2]-David ADAMON, Energéticien, Expert en Valorisation Energétique de la
Biomasse,(Consultant Associé).
[3]-Isidore AGKOKOU, Team Leader Développement Durable & Croissance
inclusive / PNUD-BENIN
[4]-Bitayo Amine KAFFO, Directeur Général de l’Energie, Directeur National
du Projet Biomasse Electricité
[5]-Séidou SENI, Point Focal du Projet Biomasse Electricité
[6]-Serge Eric HOUNDONOUGBO, Coordonnateur du Projet Biomasse
Electricité
Lecteurs-correcteurs
[1]-Mathieu HOUINATO, Chargé de Programme, Coordinateur Small
Grounds Program
[2]-Jean-Claude GBODOGBE, Secrétaire Général du Ministère chargé de
l’Energie
Droit d’auteur
Le PNUD détient le droit d'auteur et de reproduction de toutes les
publications et autres matériaux qu’il commande dans le cadre de ses
projets, que le texte soit écrit par un membre du personnel ou par un
consultant rémunéré. La permission de reproduction peut être donnée aux
médias, ONG, institutions académiques et autres, à condition que le PNUD
soit dûment cité.
Avis de non-responsabilité
« Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de leurs
auteurs et ne représentent pas nécessairement celles du Gouvernement du
Bénin, des Nations Unies et des partenaires.»
iv
Préface
vi
Enfin, ces différentes orientations déclinées en objectifs stratégiques,
actions et activités indiquent néanmoins quelques pistes pour assurer un
développement harmonieux du sous-secteur de l’électricité à travers la
valorisation énergétique de la biomasse en général, et par gazéification en
particulier en vue de la production d’électricité. A cet égard, des dispositions
idoines et diligentes méritent d’être prises pour sa mise en œuvre
conséquente.
Le Représentant Résident
du Programme des Nations
Unies pour le
Développement
(Prénoms et Nom)
vii
Table de matières
x
Sigles et acronymes
ABERME Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maitrise de l’Energie
ARE Autorité de Régulation de l’Electricité
CEB Communauté Electrique du Bénin selon l’accord international portant
code Bénino-Togolais de l’Electricité
CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEREEC Center for Renewable Energy and Energy Efficiency
xii
développement. Au Bénin, la biomasse est plus connue sous sa forme
traditionnelle, faute de l’absence d’un cadre réglementaire, juridique et
institutionnel approprié pour son développement et sa promotion en vue de
sa modernisation. Pour y remédier, un état des lieux est indispensable afin
de mettre l’accent aussi bien sur les points forts que les insuffisances du
dispositif existant chargé de la promotion et du développement des énergies
renouvelables en République du Bénin. Pour y parvenir, différentes
rencontres, entretiens avec les experts du secteur et des cadres des
différentes administrations concernées ainsi qu’une analyse approfondie des
données collectées à partir d’une recherche documentaire poussée ont été
effectuées pour l’atteinte des objectifs visés.
En effet, la République du Bénin dispose d’un important potentiel en
ressources énergétiques renouvelables : il s’agit essentiellement de :
- Le solaire : un important taux d’ensoleillement durant presque toute
l’année ;
- L’éolien : le vent sur les flancs de collines, la zone côtière… ;
- La biomasse : il s’agit essentiellement des déchets d’origine animale,
végétale, humaine et industrielle valorisables à des fins énergétiques.
A ce niveau, on note l’absence d’une valorisation énergétique
appropriée faute de l’absence d’une base de données fiable sur ces déchets et
de la méconnaissance des propriétés chimiques, thermiques et
physicochimiques indispensables dans le choix de leur valorisation. Par
ailleurs, des efforts sont faits par l’Université Polytechnique d’Abomey-Calavi
(EPAC) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) pour la mise à disposition des
compétences adéquates en la matière. De nombreuses organisations telles
que la coopération allemande (GIZ), la coopération néerlandaise (SNV), le
Centre Songhaï, et d’autres centres de recherche comme le centre
VALDERA… se sont beaucoup investis dans la promotion et le
développement des foyers améliorés en vue de corriger la façon traditionnelle
par laquelle la biomasse est exploitée. Cependant, le cadre politique des
énergies renouvelables au Bénin se révèle très peu perceptible sur le
développement et la promotion de la biomasse énergie. Rappelons tout de
même que le Bénin dispose de plusieurs plans stratégiques dans le
développement du secteur énergétique: il s’agit par exemple du Plan
Energétique National, du Plan de Développement du Secteur de l’Électricité,
du Plan Directeur d’Electrification Rurale…, lesquels ne prennent pas en
compte cette forme d’énergie, qui pourtant est aussi importante que le
solaire. Cela explique bien l’absence d’une véritable politique de
développement de la biomasse énergie (valorisation thermochimique). A cela,
s’ajoute également l’absence d’une politique de développement et de
promotion des biocarburants au plan national, faute de l’inexistence d’une
politique de recherche appropriée dans nos universités et centres de
xiii
recherche. Un regard jeté dans la revue, révèle un potentiel important pour
le pays en plus de quelques études déjà effectuées sur certaines sources
alternatives, lesquelles méritent d’être approfondies. A l’instar du solaire ou
de la biomasse, les biocarburants méritent d’être scrutés pour le bien être de
la société.
Le Bénin dispose pourtant des institutions étatiques spécifiques
favorables au développement et à la promotion des énergies renouvelables en
plus des lois cadres du secteur de l’électricité : Il s’agit principalement de
l’Unité Chargée de la Politique de Développement des Energies
Renouvelables (UC/PDER), l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de
la Maîtrise d’Energie (ABERME), la Direction Générale des Ressources
Energétiques (DGRE) à travers la Direction des Energies Renouvelables
(DER), l’Accord International portant code Bénino-Togolais de l’Electricité
révisée, la loi No 2006-16 du 27 Mars 2007 portant code de l'électricité en
République du Bénin et les différents décrets d’application régissant le
secteur de l'électricité. Il faut faire remarquer que tous ces textes n’intègrent
pas le principe d’une réglementation profonde du sous-secteur de la
biomasse, encore moins de la gazéification de la biomasse. En dépit des
points positifs apportés dans la loi No 2006-16 du 27 Mars 2007 portant
code de l'électricité en République du Bénin régissant le secteur de
l'électricité sur les énergies renouvelables, on peut sans doute affirmer que
cela ne participe ni à un développement harmonieux du secteur des énergies
renouvelables ni au sous-secteur de la biomasse : ceci explique l’état actuel
du sous-secteur de l’électricité en terme de l’énergie biomassique.
L’UC/PDER, l’ABERME et la DER relèvent essentiellement du cadre
institutionnel des énergies renouvelables. Rappelons que l’Unité Chargée de
la Politique de Développement des Energies Renouvelables (UC/PDER) est
créée selon le décret N°2018-050 du 15 Février 2018, tandis que la Direction
des Energies Renouvelables (DER) est créée par Décret N°413 du 20 Juillet
2016 et se trouve au sein de la DGRE.
Pour favoriser ce développement et cette promotion de la biomasse
énergie et plus précisément de la gazéification de la biomasse en République
du Bénin, nous avons effectué une étude comparative entre le dispositif
existant et d’autres dispositifs ayant bien fonctionné dans les pays où la
valorisation énergétique de la biomasse occupe une partie importante dans
la balance énergétique, afin de faire ressortir des aspects positifs significatifs
susceptibles de relancer le Bénin dans ce domaine.
Pour définir la politique nationale de développement de la production
d’électricité par gazéification de la biomasse, les principaux enjeux à prendre
en compte sont :
xiv
- La nécessité d’un portage politique fort pour impulser la valorisation
énergétique de la biomasse, en occurrence sa gazéification ;
- La nécessité d’exploiter le gisement biomassique disponible au
Bénin ;
- La nécessité d’aménager un cadre institutionnel et réglementaire
favorable à la production d’électricité par gazéification de la biomasse ;
- La nécessité de disposer d’instruments financiers adéquats et
incitatifs favorables à la filière.
La vision que l’Etat se donne à travers la politique nationale de
développement de la production d’électricité par gazéification de la biomasse
est de : « Faire de la biomasse énergie en général, et des centrales à
gazéification de la biomasse en particulier, un facteur de réduction de la
dépendance énergétique au Bénin, à effet positif sur la croissance
économique, l’environnement et l’accès des populations aux services
énergétiques de base». Il en découle que la présente politique vise de manière
globale à « Contribuer, à l’amélioration de la balance énergétique et à la
préservation de l’environnement au Bénin via la mise en place d’un cadre
règlementaire, institutionnel favorable aux investissements du privé dans le
domaine de la biomasse énergie (gazéification)».
Ainsi, les sept principales orientations stratégiques proposées et
devant permettre d’atteindre ces objectifs sont :
Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse :
cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse;
Aménagement d’un cadre réglementaire favorable à la filière
biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au
Bénin ;
Développement d’une culture propre au développement de la filière
biomasse-énergie au Bénin par des actions de sensibilisation et
promotion auprès du public : cas de la production d’énergie par
gazéification de la biomasse ;
Construction et mise en œuvre des instruments financiers et fiscaux
adéquats ;
Création d’un marché de développement du secteur de production
d’énergie à partir des centrales à gazéification de la biomasse ;
Recherche, développement et innovation.
L’opérationnalisation de ces orientations stratégiques passe par la
mise en place d’un plan d’actions élaboré dans la présente étude.
Le développement de la production d’électricité par gazéification de la
biomasse (biomasse énergie) ayant un caractère interministériel, le pilotage
xv
de sa politique part de l’UC/PDER qui soumet à son tour les décisions
importantes au Conseil des Ministres via le Ministre en charge de l’énergie.
Ensuite, il est évident que la mise en œuvre des différents orientations
stratégiques et plan d’actions formulés dans ce document, permettront de
placer la biomasse énergie au centre de l’augmentation du taux
d’électrification rurale (ER) et de compenser le déficit énergétique observé au
plan national. Par ce biais, le Bénin va se hisser au rang des pays
producteurs d’énergie propre.
Enfin, un ensemble de textes juridiques ont été proposés dans le
document pour assurer une gestion efficace du sous-secteur tant dans ses
structures que dans son financement.
xvi
Liste des figures
xvii
Liste des tableaux
Tableau 1: Institutions et Ministères engagés dans l'énergie renouvelable 15
Tableau 2: Acteurs privés ou parapublics engagés dans l'énergie renouvelable au
Bénin 18
Tableau 3: Institutions régionales et internationales engagées dans l'énergie
renouvelable au Bénin 20
Tableau 4: Méthode d'évaluation du potentiel biomasse 30
Tableau 5: Potentiel par département 31
Tableau 6: Moyenne de production de riz sur 5 ans dans les 12 départements,. 37
Tableau 7: Prévision du potentiel biomassique agricole disponible pour la
production d'énergie électrique les 5 prochaines années à partir de 2017 39
Tableau 8: Caractéristiques des différents procédés de gazéification, . 41
Tableau 9: Matrice du Plan d'action stratégique de la production d'électricité par
gazéification 84
xviii
Liste des structures & personnes rencontrées
xix
Centre Songhaï
Les projets
Projet « PANA-ENERGIE »
Projet « BIOMASSE ELECTRICITE »
MCA : Millennium Challenge Account
Programme de Renforcement des Capacités des Acteurs du Secteur de
l’Energie au Bénin (RECASEB)
Les Personnes
xx
Clarification des concepts ou glossaire
xxi
Introduction
Enfin, à partir de tous les constats effectués, cette étude propose une
politique de développement de la production d’électricité par gazéification de
la biomasse. La politique est basée sur les orientations stratégiques réalistes
qui se déclinent en activités afin de lever les barrières au développement du
sous-secteur pour attirer les investisseurs privés. Elle aboutit à la rédaction
1
des textes, codes, lois, décrets et arrêtés pour consolider les mesures
proposées. Le succès de cette politique dépend exclusivement de
l’engagement des autorités du Bénin.
1. Contexte de l’étude
Face aux effets du réchauffement climatique, les énergies renouvelables
constituent une alternative indispensable pour l’humanité dans le domaine
énergétique. Le principal Gaz à Effet de Serre (GES) responsable du
réchauffement climatique est bien entendu le dioxyde de carbone (CO2) qui
provient de l’utilisation des combustibles fossiles, pétrole, gaz et autres
produits dérivés, comme source d’énergie. Le Bénin comme la plupart des
pays, surtout ceux en voie de développement doit pouvoir produire une
grande quantité d’énergie afin de soutenir la croissance.
De même, le secteur de la production d’électricité à partir des énergies
renouvelables et surtout la production d’électricité par gazéification de la
Biomasse peine à décoller en raison de l’absence d’une politique clairement
définie. En terme de production d’électricité par la biomasse et injectée sur le
réseau électrique national, le Bénin n’a encore aucune expérience en la
matière. La nécessité d’une bonne politique définissant les cadres
institutionnel, juridique et règlementaire tenant compte des aspects
technique, financier, économique, logistique, culturel et humain en faveur
du développement des énergies renouvelables et en particulier la promotion
de la gazéification de la biomasse au Bénin s’impose. Ceci reste, une
condition sine qua non pour l’intervention du secteur privé dans la
production de l’électricité à partir des énergies renouvelables.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que le projet BIOMASSE Electricité envisage
de doter le secteur de l’énergie du Bénin d’une politique de marché
rationalisée et globale et d’un cadre juridique/réglementaire favorable à la
production de l’électricité à base des centrales à gazéification de biomasse
par les producteurs indépendants d'électricité au Bénin. Cette intervention
du projet vise à éliminer les obstacles législatif, juridique, économique et
institutionnel, aux niveaux national et local, qui entravent actuellement les
approches intégrées et les investissements du secteur privé dans la
production d’électricité à base de la biomasse et définir sa politique de
développement.
3. Objectifs
3.1. Objectif général
L’objectif principal est d’élaborer un document de politique de
développement de la production de l’électricité à base des centrales à
gazéification de biomasse au Bénin, accompagné d'un cadre juridique et
réglementaire attrayant aux investissements du secteur privé.
3.2. Objectifs spécifiques
Il s’agira de :
- faire l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et
règlementaire et des documents de politiques des énergies
renouvelables et en particulier sur la production de l’électricité à base
des centrales à gazéification au Bénin ;
- décrire les barrières économiques, règlementaires, environnementales
et techniques aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier et formuler
les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement ;
- classifier les mesures correctrices suivant leur nature et la nature des
moyens et outils juridiques (lois, codes, décrets, arrêtés, etc.),
programmatiques (documents de politiques, plan stratégique,
politique), institutionnels permettant de les atteindre ;
- rédiger/élaborer les outils (projet de lois, de codes, de décrets,
d’arrêtés ou draft de plan, de stratégie, etc.) accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoption ;
- évaluer le potentiel de biomasse agro-forestière existant afin de faire
une estimation des prévisions de production d’électricité à base de
biomasse à court et long termes ;
- définir les objectifs de développement SMART pour la production
3
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin et les
procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour y atteindre ;
- définir une politique claire de développement de la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin ;
4. Résultats attendus
Les résultats attendus de cette mission sont présentés comme suit :
- l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et règlementaire,
des documents de politiques des énergies renouvelables et en
particulier sur la production de l’électricité à base des centrales à
gazéification au Bénin est fait ;
- les barrières économiques, règlementaires, environnementales et
techniques aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier sont décrites
et les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement sont formulées ;
- la classification des mesures correctrices suivant leur natures et la
nature des moyens et outils juridiques (lois, codes, décrets, arrêtés,
etc.), programmatiques (documents de politiques, plan stratégique,
politique), institutionnels du permettant de les atteindre est faite ;
- les outils (projet de lois, de codes, de décrets, d’arrêtés ou draft de
plan, de stratégie, etc.) sont rédigés/élaborés accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoption ;
- le potentiel de biomasse agro-forestière existant est évalué afin de faire
une estimation des prévisions de production d’électricité à base de
biomasse à court, moyen et long termes ;
- les objectifs pour la production d’électricité à base des gazéificateurs
de biomasse au Bénin sont définis ainsi que les
procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour y atteindre ;
- une politique claire de développement de la production d’électricité à
base des gazéificateurs de biomasse au Bénin est définie.
5. Méthodologie d’intervention
Pour atteindre les objectifs ci-dessus énumérés et répondre aux grandes
préoccupations éditées dans les termes de référence de la présente étude, la
démarche méthodologique qui sera utilisée s’articulera autour de trois (03)
points principaux à savoir :
4
De façon spécifique, la présente étude d’élaboration d’une politique de
développement de la production d’électricité par gazéification de la biomasse
accompagnée d’un cadre règlementaire, juridique favorable aux
investissements du secteur privé a débuté par des activités de cadrage avec
les responsables du projet « BIOMASSE ELECTRICITE » en vue d’harmoniser
la compréhension, la méthodologie proposée et le chronogramme de l’étude.
7
PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DE LA BIOMASSE ET DE LA
TECHNOLOGIE DE LA GAZEIFICATION
8
I.1.Contexte énergétique mondial
L’impact des changements climatiques est source de nombreuses incidences
sur les systèmes naturels : inondation, baisse des rendements d’agriculture,
de la pluviométrie avec de lourdes conséquences en matière de sécurité
alimentaire et de malnutrition1. Le réchauffement climatique est une cause
planétaire et le développement durable est indispensable pour la survie de
l’humanité. La protection de l’environnement, un des leviers du
développement durable, doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considérée de manière isolée. Pour lutter
contre le réchauffement climatique et garantir un développement durable,
plusieurs sommets de la Terre sont organisés tous les 10 ans, depuis 1972,
dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies (ONU). La lutte contre le
réchauffement climatique passe par le développement des énergies
renouvelables telles que l’éolien, le solaire, la biomasse…d’après les objectifs
fixés dans le cadre des « Energies Renouvelables pour tous»2. Le
développement des énergies renouvelables s’impose dans la mesure où les
énergies fossiles, non renouvelables, se raréfient mais aussi et surtout à
cause de la demande croissante en énergie. Ces énergies fossiles impactent
négativement notre environnement. Il convient aussi de rappeler l’impact
négatif croissant des déchets dans l’augmentation des gaz à effet de serre.
C’est pourquoi, développer et promouvoir les énergies renouvelables en
général, et celle de la biomasse en particulier, devient une priorité en raison
de leurs nombreux avantages au plan environnemental et énergétique. Dans
ce contexte, de nombreux pays ont développé le secteur de la biomasse à
travers plusieurs types de valorisation énergétique : on dénombre à
l’international entre autres des centrales à gaz (production de biogaz pour la
cuisson, la chaleur : cas de la France), des centrales à gazéification de la
biomasse pour la production de l’électricité (Allemagne), pour ne citer que
ces cas là…En 2014, les états membres de la CEDEAO disposaient
seulement de 3,5 MW, en termes de capacité de biomasse-énergie installée et
reliée au réseau3. Ces différentes réalisations à caractère industriel, se sont
le plus souvent appuyées sur différents types d’instrument et de mesure
(cadre institutionnel et organisationnel, cadre réglementaire, mesures
incitatives, des garanties de rachat….).
1
PANA-BENIN, “Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques,
programme d’action national d’adaptation aux changements climatiques du Bénin,
”Cotonou-République du Bénin, 2008.
2
Énergie durable pour Tous, Objectives, consulté le 22 avril 2014. http://
sustainableenergyforall.org/objectives.
3 UNIDO & REN21, “Rapport d’étape sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique
de la CEDEAO,” 2014.
L’examen du contexte énergétique mondial permet de dégager les
opportunités suivantes pour la mise en place d’une politique de
développement de la production d’électricité par gazéification au Bénin :
- L’amenuisement des réserves fossiles et la montée des prix de
l’énergie fossile qui constituent des éléments devant booster la volonté
politique de promouvoir et d’investir dans les énergies renouvelables ;
- La présence d’une quantité non moins négligeable de déchets
lignocellulosiques en Afrique, et plus précisément au Bénin ;
- La grande avancée de plusieurs espaces communautaires dans la
définition et la mise en œuvre de politiques, stratégies et programmes
de développement des énergies renouvelables. En effet, la
méthodologie utilisée dans des pays ayant réussi la transition
énergétique dans ce domaine permettront certainement de mieux
conduire la stratégie béninoise ;
- L’existence de plusieurs mécanismes financiers à l’échelle mondiale
du fait d’une prise de conscience. Ces mécanismes pourraient
contribuer au besoin de financement nécessaire à la mise en œuvre de
la politique de développement des énergies renouvelables en général,
puis de la biomasse-énergie en particulier. Le financement carbone
notamment le Mécanisme de Développement Propre proposé dans le
protocole de Kyoto permet désormais d’obtenir des incitations
financières pour la mise en œuvre de programme des énergies
renouvelables et de réduction de Gaz à Effet de Serre (GES).
4
SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’eau et du
développement des Energies Renouvelables, Direction Générale de l’Energie, “Rapport final”
2015.
5
PNUD, “Projet développer le Bénin à partir des sources d’énergies renouvelables:
Identification et cartographie des potentialités et sources d’énergie renouvelables assorties
des possibilités d’exploitation, ” rapport final, 2010.
10
INSAE). La consommation énergétique au Bénin est également
caractérisée par une prédominance des usages traditionnels de
biomasse-énergie : bois de feu, charbon de bois et déchets végétaux…,
représentant 50,6 % des consommations totales d’énergie, avec une
surexploitation des ressources forestières naturelles pour
l’approvisionnement en bois-énergie sachant que les produits
pétroliers et l’électricité représentent respectivement 46,7% et 2,7% de
la consommation énergétique totale en 2015. Dans ce contexte, les
ménages, le transport, les services et industries consomment
respectivement 43,8%, 43,5%, 9,5% et 3,2% de la production
énergétique totale ;
- Un faible taux d’accès des populations à l’électricité : En 2015, hors
des grandes zones urbaines, seulement 43% de la population vit dans
des localités électrifiées. Pendant ce temps, le taux d’électrification
national et le taux d’électrification urbain passent respectivement de
27,4 % à 30,6 % et 53,8 % à 56,4 % contrairement au taux
d’électrification rural dont la valeur reste très faible : 3,53 % à 6,8 %
selon SIE-Bénin ;
- Une dépendance quasi totale de l’extérieur pour les
approvisionnements en produits pétroliers et un important potentiel
inexploité d’énergies renouvelables ;
- Un déséquilibre entre l’offre et la demande au regard de la
croissance démographique ;
- Une dépendance énergétique du pays vis-à-vis de l’extérieur.
Aujourd’hui, l’offre d’énergie de la CEB et l’ensemble des fournisseurs
extérieurs (Côte d’Ivoire 10 MW, Ghana 50 MW et Nigéria 200 MW),
n’arrivent pas à couvrir la demande des deux pays de la communauté, c’est
à dire le Togo et le Bénin. Par ailleurs, le pays dispose d’un grand potentiel
en énergies renouvelables, qui jusque-là reste inexploité. Il s’agit
essentiellement6. Il s’agit essentiellement du:
6
MERPMDER, 2015 : Rapport provisoire du Programme pour la Valorisation à Grande
Échelle des Énergies Renouvelables au Bénin/Plan d’investissement SREP-BENIN. 137p.
7 Amoussou N. & Biaou, R. & Mohamed, A., la sécurité énergétique avec pour objectif
l’utilisation des sources d’énergie de substitution, en particulier des sources d’énergie
renouvelables, reposant sur des technologies visant la réduction de la dépendance à l’égard
du bois de feu, MEHU, Cotonou, S.d.
11
Plusieurs sites potentiels sont identifiés pour l’aménagement de
centrales hydroélectriques. Une liste officielle de 85 sites de micro
hydroélectriques totalisant une puissance totale de 50 MW (entre 7 et
4436 kW) et un productible total de 200 GWh/an.
Ces sites, soumis à des critères de sélection plus rigoureux, ont
permis d’en retenir les plus prometteurs pour des aménagements futurs. Il
faut signaler que le PNUD en collaboration avec la Banque Africaine de
Développement dans le cadre de l’appui au renforcement de capacités en vue
de la réalisation des Petites Centrales Hydroélectrique a proposé hui (8) sites
aménageables dont six (6) dans le Nord ;
Par ailleurs, d’après les études réalisées par la Mairie de Cotonou, la ville
générerait plus de 700 tonnes d’ordures par jour. Ce potentiel existant
pourrait permettre l’installation d’une centrale électrique d’une capacité
minimale de 5 MW par voie biochimique à partir de déchets solides
ménagers.
Géopolitique
Economiques et sociaux
Environnementaux
De la vision du Gouvernement
14
charge la gestion du secteur de l’énergie, et placées sous tutelle dudit
ministère. A cela, s’ajoute le Ministère de l’Industrie et du Commerce qui
intervient dans le sous-secteur des hydrocarbures pour la fixation des prix
des produits pétroliers, le Ministère de l’environnement et du cadre de vie
qui est fortement concerné par la production de la biomasse-énergie en
général, puis le contrôle des installations classées au regard du respect
environnemental, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
(MAEP) qui participe au développement des biomasses et agro-carburants et
enfin, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique (MESRS) pour le volet « recherche et innovations
technologiques ». A cela, s’ajoutent quelques institutions qui accompagnent
la mise en œuvre des différents programmes relevant du secteur énergétique.
15
dans le secteur de Elle dispose entre autre en son
l’énergie ; sein de la Direction des
Veiller à la mise en Énergies Nouvelles et
œuvre, au suivi et à Renouvelables (DENR), au sein
l’évaluation desdites de la DGRE : est chargée de
politiques. toute les questions relatives au
développement de
l’électrification rurale (ER) et à
la promotion des Énergies
nouvelles et renouvelables ;
- Promouvoir l’utilisation des
sources d’énergie nouvelles et
renouvelables dans
l’électrification rurale (Art 5 du
Décret portant statut de
Mettre en œuvre la
l’ABERME) ;
Agence Béninoise politique de l’État dans
- Attester (dans le domaine
d’Électrification Rurale les domaines de
spécifique de la maîtrise de la
et de Maîtrise de l’électrification rurale
consommation de l’énergie)
l’Énergie (ABERME) (ER) et de la maîtrise
l’efficacité énergétique des
d’énergie.
équipements et matériels
consommant de l’énergie ou
relatifs aux énergies
renouvelables (Art 6 du même
texte).
- Effectuer des études en vue
de l’élaboration et de la mise à
jour de la politique de
développement des énergies
renouvelables et de l’efficacité
énergétique ;
Apporter de l’assistance - Apporter du conseil ou de
technique au l’assistance technique en
Unité Chargée de la
Gouvernement dans la matière de contrôle de la
Politique de
définition de la politique qualité de l’exploitation des
Développement des
de développement des infrastructures de production
Energies Renouvelables
énergies renouvelables et de distribution des énergies
(UC/PDER)
et dans la supervision renouvelables ;
de sa mise en œuvre. - Apporter une assistance à
maître d’ouvrage pour tous
travaux, opérations ou projets
relatifs à la politique de
développement des énergies
renouvelables et de l’efficacité
énergétique.
Financer les activités de Soutenir le développement des
Fonds d’Électrification l’ABERME pour le sources d’énergies nouvelles et
Rurale (FER) développement de renouvelables dans
l’électrification rurale l’électrification rurale (solaire,
16
(ER) au Bénin ; biomasse et
- Financer sous forme mini/microcentrales
de subvention une part hydroélectriques).
des investissements
pour les projets soumis
à autorisation;
- Octroyer des prêts aux
opérateurs ;
- Financer des études
de montages de projets
des concessions
d’Électrification rural
(CER) ;
- Garantir auprès des
banques des prêts
sollicités par les
opérateurs.
Mobiliser des
ressources de
financement internes et
Fonds National pour
externe ; Financer et Promouvoir les énergies
l’Environnement du
soutenir des projets qui renouvelables, la gestion
Bénin (FNE) / Fonds
protègent durable des déchets, la
National pour
l’environnement et prévention des catastrophes
l’Environnement et le
conduisent à une naturelles ou écologiques.
Climat (FNEC)
amélioration des
conditions de vie de la
population
- Effectuer le contrôle
Œuvrer au respect des obligatoire des installations
prescriptions électriques intérieures avant
techniques relatives à la leur mise sous tension ;
L’Agence de Contrôle
réalisation des - Effectuer sur demande, le
des Installations
installations électriques contrôle des installations
Électriques Intérieures
intérieures dans le but électriques intérieures déjà
(CONTRELEC)
d’assurer la sécurité mises sous tension ;
des personnes et des - Effectuer l’expertise des
biens. installations électriques
intérieures dans les bâtiments.
Accompagner le Ministère en
Créer les conditions
charge de l’énergie dans sa
Ministère de favorables à
stratégie pour la promotion
l’Agriculture de l’amélioration de la
des filières de biocarburants
l’Élevage et de la Pêche production, des revenus
au Bénin, et dans sa politique
(MAEP) agricoles et niveau de
nationale en matière de
vie des populations.
Biocarburants.
Ministère de du Cadre - Élaborer et mettre en Accompagner le Ministère en
de Vie et du œuvre les politiques charge de l’énergie dans sa
17
Développement Durable environnementales politique de promotion des
(MCVDD) nationales ; énergies nouvelles et
- Veille à ce que les renouvelables en lui
programmes et projets garantissant surtout des
mise en œuvre soient ressources forestières
conformes aux appropriées pour la production
dispositions légales ; de l’énergie biomasse.
- Assure la réalisation
au plan national des
Objectifs du Millénaire
pour le Développement
(OMD) ;
- Gérer le couvert
forestier du Bénin.
Investir dans une
mission de sécurisation - Délivrer de pièces
et de coordination de la administratives (conventions
gestion foncière et de vente ou d’attestations de
domaniale au plan recasement, Titre Foncier…)
Agence National du
national, l’Agence est ayant trait aux ouvrages
Domaine et du Foncier
aussi chargée de la déclarés d’utilité publique en
(ANDF)
mise en œuvre des vue de l’utilisation des forces
politiques, stratégies et hydrauliques, du transport de
programmes de l’Etat l’énergie électrique, du solaire,
en matière foncière et de l’éolienne…
domaniale.
19
l’accès équitable aux
services de base.
Produire de l’énergie
électrique par Promouvoir la
ENI-Bénin cogénération à partir de valorisation énergétique
la gazéification des tiges de la biomasse
de coton dans le Nord
22
rôle est déterminant dans la mise en place des installations énergétiques à
base des énergies renouvelables. Il s’agit essentiellement des actions :
I.4.Gisement biomassique
I.4.1. Définition
23
développement de la filière « Biomasse » repose essentiellement sur quatre
(04) piliers :
- la production
Il s’agit de cibler les résidus, d’établir les bonnes pratiques durables pour
leur prélèvement et optimiser les rendements et le coût de production. A ce
niveau, on retrouve de façon générale les coopératives,
collectivités/organisations, les particuliers, les industries agroalimentaires, la
station d’épuration ou toute autre structure ou personne génératrice de la
biomasse. Dans le cas de la présente étude (cas de la gazéification) et plus
précisément au niveau de l’un des PIEs déjà au Bénin « Euro Négoce
Industrie Bénin (ENI-Bénin)», une sorte de coopérative dirigée par l’un des
meilleurs producteurs de tiges de coton dans un court rayon par rapport à
l’usine;
- la transformation
24
I.4.3. Déchets lignocellulosiques
Il s’agit essentiellement de :
- La biomasse forestière
- Les bois de rebut ou produits bois en fin de vie, issus de centres de tri de
déchets industriels ou de déchetteries.
25
- La biomasse agricole et celle issue des industries agro-alimentaires
Les études de faisabilité sur la biomasse montrent qu’une gestion globale des
déchets permettrait de réduire considérablement les importations en énergie
fossile8.
8
SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’eau et du
développement des Energies Renouvelables, Direction Générale de l’Energie, “Rapport final,
”2010.
26
Dans ce contexte, le plan initial d’équipement, soumis par le Gouvernement
du Bénin au programme CIF/SREP, pour la biomasse-énergie d’ici à 2030
est de 125 MW. Ainsi, le PNUD s’est donné comme objectif principal, de
promouvoir la production d’électricité par la gazéification des résidus
agricoles (biomasse), pour alimenter aussi bien, le réseau principal, que les
mini réseaux isolés. En effet, l’agriculture représente environ 22 % du PIB et
occupe 50 % à 60 % de la population active au Bénin9. Cependant, il n’existe
pas de statistiques fiables sur la disponibilité et la nature des résidus
agricoles pouvant être valorisés. De plus, aucune donnée relative à la
caractérisation physicochimique et à la cinétique d’aucune biomasse agricole
n’est actuellement disponible. Cependant, le pays ne dispose pas encore
d’industries agroalimentaires dignes du nom. Rappelons tout de même que
la biomasse agricole reste une biomasse relativement sèche, et de ce fait,
doit subir une valorisation thermique ou thermochimique : soit la pyrolyse,
la carbonisation ou la torréfaction d’une part, ou combustion ou la
gazéification d’autre part.
9
SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’eau et du
développement des Energies Renouvelables, Direction Générale de l’Energie, 2009, “Rapport
final, ”2009.
27
quelques industries agroalimentaires. Autrement dit, la production
d’énergie à partir de la gazéification de la biomasse se fera uniquement avec
ces deux types de biomasses.
On entend par biomasse sèche, une biomasse dont l’humidité relative est
comprise entre 10% et 30%. Et selon le rapport final financé par le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur le projet
« Développer le Bénin, à partir des sources d’énergies renouvelables »6, l’on
note principalement les déchets issus de l’agriculture (résidus agricoles du
coton, du sorgho, du mil, du riz et du maïs).
- l’écosystème sahélien ;
- l’écosystème des savanes ;
- l’écosystème forestier.
Le Bénin est caractérisé par l’écosystème des savanes et constitue un pays
exclusivement subhumide avec une façade maritime.
Dans la zone subhumide, le climat est plus varié. De ce fait, presque toutes
les céréales y sont cultivées, outre les racines et les tubercules (manioc,
patate douce et igname) sans oublier les légumineuses (par exemple
l’arachide).
28
- industrielle moderne, existe en faible pourcentage.
Concernant les rizeries, elles peuvent aussi traiter les céréales locales
comme le mil et le sorgho. Toutefois, pour ces dernières céréales, la
transformation artisanale est nettement prédominante.
I.6.Valorisation biochimique
D’abord, retenons que la plupart des résidus agricoles, sont le plus souvent
valorisés par les agriculteurs, à travers l’enfouissement pour améliorer ou
maintenir la productivité du sol, ou à d’autres usages comme la cuisson et
l’alimentation du bétail. Par ailleurs, les agro-industries libèrent aussi une
quantité importante de résidus. Les résidus sont très peu nombreux et
diversement répartis sur l’étendue du territoire national. Toutefois,
subsistent toujours quelques résidus agricoles ou industriels qui continuent
de polluer notre environnement. Il est donc nécessaire de penser à une
valorisation de ces déchets agricoles à des fins utiles.
31
Figure 1:Potentiel énergétique disponible pour la production d'électricité
32
Rappelons tout de même que le potentiel énergétique des résidus agricoles
dépend du pouvoir calorifique et de la quantité de chaque type de résidus
agricoles ou cultures considérées. Ainsi, d’une culture à une autre, le
potentiel varie.
A travers ce tableau (Tableau 5), on s’aperçoit bien que les résidus agricoles
constituent une véritable source d’énergie renouvelable. A ce titre, on peut
citer comme résidus agricoles les tiges et feuilles de maïs, de sorgho et de
mil, les rafles de maïs, les épis de sorgho et de mil, les tiges, les linters et
coques de coton principalement. Toutefois, il convient de rappeler que les
résidus de maïs viennent en tête suivis des résidus de coton, et les résidus
de sorgo et de mil puis les balles de riz en terme de potentiel en résidus
agricoles.
- une partie des résidus du maïs (paille, feuilles, tiges) est utilisée par les
paysans pour l’alimentation du bétail et bien entendu, pour la fertilisation
du sol. En dépit de tout ceci, une partie non négligeable est brûlée sur le tas
dont les rafles de maïs qui ne suscitent aucun usage, mais peuvent aussi être
valorisés du point de vue énergétique.
- les déchets de coton dont les coques et rafles/tiges à eux seuls donnent
une quantité importante en résidus agricoles à cette culture qui représente
le poumon de l’économie verte béninoise. A ce titre, plusieurs réformes sont
entreprises par le gouvernement béninois afin d’améliorer sa production ; En
témoigne le score historique de la campagne récente (campagne 2015-2016),
qui relance désormais la production de coton en République du Bénin. En
effet, l'industrie de coton fournit trois coproduits principaux : les graines,
séparées des fibres de coton par égrenage, les tourteaux et les coques, issues
de la production d'huile : la graine de coton est utilisée pour l’alimentation
du bétail (vaches laitières) soit entière ou délintée (les linters sont un duvet
recouvrant les coques), ou plus ou moins décortiquée à cause de son fort
taux en protéine et en matière grasse et beaucoup plus riche en fibres que
les graines de colza et de soja ;Les tourteaux de coton présentent une très
forte variabilité : le taux de protéine moyen est de 42% mais varie de 28 à
58%, le taux de cellulose brut varie de 8 à 23% et le taux de matière grasse
de 0,5 à 15% (valeurs exprimées sur sec). La teneur en protéines assez
33
élevée du tourteau de coton en fait un produit intéressant et est beaucoup
plus riche en fibres et en lignine. Ils sont de ce fait utilisés pour
l’alimentation des béliers ; Les coques et les linters sont des matériaux très
cellulosiques (respectivement 53% et 86% de cellulose). Les coques de coton
sont relativement appétentes et peuvent être intégrées dans les rations des
vaches laitières pauvres en fibres. Par ailleurs, il existe également un sous-
produit de l'égrenage, le " Cotton gin trash ", mélange de tiges, de feuilles, de
linters et de graines, qui présentent peu d’usage en pratique à cause de la
présence des coques et linters. Toutefois, l'utilisation des produits du coton
en alimentation animale est limitée par leur teneur en gossypol, un pigment
jaune polyphénolique contenu sous une forme libre dans de petites glandes
présentes notamment dans l'amande et le tégument de la graine. Les tiges de
coton, à l’instar des autres résidus agricoles, sont brûlées dans les champs
pour faciliter la récolte suivante, réduisant ainsi les risques de maladies
transmises par les résidus après la récolte. Cependant, la plus grande partie
est utilisée autrement, notamment à travers :
11
E. Thys, “Utilisation de tourteau et de coques de coton à haute dose dans l’alimentation de
béliers de l’extrême Nord Cameroun: Observations préliminaires,” Tropicultura, 1989, pp.
132-136.
34
En fonction de la quantité de résidus agricoles produite et en tenant compte
de leur taux de croissance pendant les dix dernières années, il ressort de
l’analyse des données qu’il existe, au plan national, une quantité non moins
importante en biomasse issue des cultures de maïs, de coton, de sorgho, du
mil et du riz.
Les pailles ne sont pas prises en compte dans cette étude, non seulement
parce qu’elles sont principalement utilisées pour nourrir le bétail ou
incorporées dans le sol (brulées sur le tas) pour augmenter le taux de
matières organiques, mais aussi parce que leur ramassage, leur transport,
leur stockage et leur transformation posent encore de nombreux problèmes,
tant techniques qu'économiques. Une quantité plus réduite de paille est
également brûlée pour obtenir des nutriments dans la production
maraîchère de légumes et dans les pépinières de riz sur le terrain. Par
ailleurs, les chaumes (partie de la tige des céréales après la récolte) sont
brûlés dans les champs pour détruire les mauvaises herbes et faciliter la
mise en culture suivante.
35
Figure 2: Balles de riz sur le site de la rizerie de Glazoué
36
Tableau 6: Moyenne de production de riz sur 5 ans dans les 12
départements12,13.
Comme c’est le cas avec les balles de riz, les rafles de maïs sont disponibles
et concentrées plus dans le nord et le centre du Bénin. Dans ce contexte, la
valorisation de ces résidus agricoles serait un atout favorable en terme
d’énergie biomasse pour le monde rural des localités environnantes.
L’étude statistique effectuée sur une période de dix (10) ans ainsi décrite ci-
dessus (par département), constitue une situation de référence en matière de
disponibilité de la matière première dans le cadre des centrales de
gazéification à biomasse. Si cette étude nous a permis d’évaluer la moyenne
du potentiel biomassique selon chaque résidus agricoles, elle va servir
également de base pour faire une estimation du potentiel sur une durée de
cinq (05) ans, afin d’étudier la durabilité de l’activité.
12
Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2008 et 2009, Décembre 2010.
13
Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2004 - 2007, Novembre 2010.
37
En matière de techniques de gestion, nous disposons en général de trois (03)
méthodes au regard de la distribution de notre échantillon : l’ajustement par
la méthode des points extrêmes, l’ajustement par la méthode des points
moyens et l’ajustement par la méthode des moindres carrés14.
La dernière méthode « la méthode des moindres carrés » est considérée
comme étant la plus fiable car elle minimise la somme des carrés des
distances entre la valeur observée et la valeur ajustée : c’est elle qui sera
utilisée pour faire la prévision du potentiel agricole sur une durée de cinq
(05) ans.
14
Farouk Hémici Mira Bounab, Management sup : Techniques de gestion, 4e édition, Cours
et applications.
38
Tableau 7: Prévision du potentiel biomassique agricole disponible pour la
production d'énergie électrique les 5 prochaines années à partir de 2017
39
I.9. Technologie utilisée dans la production d’énergie par
gazéification de la biomasse
Les produits de la gazéification sont en général, les gaz secs encore appelés
mélange gazeux ou parfois gaz de synthèse (cas du dioxygène) : il s’agit
essentiellement du dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO),
le dihydrogène (H2), le méthane (CH4), le diazote (N2), puis les cendres, sans
oublier les suies et goudrons qui sont des hydrocarbures supérieurs de
formule CnHm.
15
Zhu X. et Venderbosch R., “A correlation between stoichiometric ratio of fuel and its higher
heating value,” Fuel, Vol. 84, 2005, pp 1007-1010.
40
Les gazogènes se distinguent par le mode d’introduction de la biomasse,
l’agent oxydant, la nature du réacteur ou encore le mode d’évacuation des
cendres. Le choix du gazogène dépend aussi des critères tels que :
16
Guillain M., Anthony D., Lede J., “conversion thermochimique de la biomasse,” Laboratoire
des sciences du génie chimique, UPR CNRS 6811, Decembre 2009, Nancy.
17
McKendry P., “Energy production from biomass (part 1): overview of biomass,” Bioresource
Technology, Vol. 83, 2002, pp. 37Ŕ46.
41
A partir du tableau 8, à travers lequel apparaît l’étude comparative des
différents types de gazogènes, on peut mettre l’accent sur les points
suivants :
42
Résumé 3 : En somme, il faut retenir, au regard des critères de choix, qu’il
convient d’utiliser un lit fixe co-courant pluri combustible, compte tenu de
sa robustesse, sa durée de vie et une facilité de maintenance. Toutefois, les
lits fluidisés peuvent être envisagés si les critères sont respectés.
18
Evaluation des ressources forestières mondiales 2010, Rapport national, Bénin
43
puis des cas d’expérimentation des unités de valorisation énergétique de la
biomasse à travers des systèmes de cogénération. Dans ce dernier cas, on
note la présence des deux formes de valorisation :
44
viable.
Par contre, les autres usages de ces ressources en biomasse agricole, restent
extrêmement très limités ou inexistants : c’est le cas des biocarburants, des
matériaux bio-sourcés et la chimie du végétal.
Par ailleurs, la réalisation de l’état de l’art de la mobilisation de la biomasse
agricole au Bénin a permis de mettre en évidence les principaux enjeux liés
au développement de cette mobilisation. Il s’agit principalement :
45
- l’absence d’un guichet unique afin de favoriser les formalités
administratives;
- les difficultés d’accès au financement par les promoteurs privés
pour l’importation des équipements relevant du secteur des énergies
renouvelables ;
- l’information des structures financières sur cette catégorie
d’emprunt;
- Besoin de désarmement douanier et fiscal des équipements
d’Energies Renouvelables (EnR);
- l’association de l’Agence de Normalisation et de Métrologie (ANM)
pour l’intégration efficiente du critère de contrôle de qualité et
certification des équipements énergétiques importés ou déployés dans
le cadre des projets au Bénin.
Il existe également plusieurs documents de politique nationale dans le
secteur énergétique en général, puis sur les énergies renouvelables en
particulier. Le dernier remonte en 2015 « Politique en matière des Énergies
Renouvelables de la CEDEAO (PERC), Février 2015 » : Ce document publié
par le Centre régional sur les énergies renouvelables et l'efficacité
énergétique de la CEDEAO (CEREEC), détaille l'initiative régionale et les
parties locales pertinentes pour le BÉNIN à travers l’utilisation accrue des
énergies solaire, éolienne, centrales hydrauliques et des bioénergies ; En
d’autres termes, il s’agit de l’électrification à base d’énergies renouvelables
des zones rurales éloignées des réseaux conventionnels.
46
DEUXIEME PARTIE : LES BARRIERES A LA PRODUCTION D’ENERGIE
ELECTRIQUE PAR GAZEIFICATION DE LA BIOMASSE AU BENIN
47
II.1. Forces et faiblesses du système énergétique national au
regard de la problématique de la production d’énergie par
gazéification de la biomasse
48
attente de validation à l’Assemblée Nationale ;
- L’existence d’un environnement propice à l’électrification hors-
réseau (cf cadre réglementaire, Millenium Challenge Account-Bénin II)
A cela s’ajoute, le sous-secteur des produits pétroliers qui est régi par :
- Le code pétrolier en ce qui concerne les activités de recherche et de
production pétrolière et gazière ainsi que celles du raffinage du pétrole ;
- L’existence de projet de Décret sur l’électrification hors réseau au
Bénin ;
- L’existence de principaux instruments de régulation pour
l'électrification hors réseau au Bénin ;
- L’existence de projet d’arrêté des titres d'exploitation hors réseau
(autorisation et concessions hors réseau) ;
- Le décret n°95/139 du 03 mai 1995 qui ouvre les activités
d’importation et de commercialisation des produits pétroliers aux
entreprises privées.
L’analyse des différents textes juridiques des opérations liées à l’énergie
électrique au Bénin est nécessaire pour apprécier d’un point de vue
essentiellement administratif, la facilité à développer les sources
renouvelables d’énergie pour la production d’électricité. C’est donc un
ensemble de dispositions diverses, relatives à la planification, à la
production et à la commercialisation de l’énergie produite à partir des
énergies renouvelables en général, puis de la biomasse via la gazéification de
la biomasse. Il s’agit principalement de trois secteurs de réglementation :
49
De façon générale, on peut retenir comme obstacle :
50
l’Assemblée et de procéder immédiatement à sa mise à jour en intégrant
aussi bien l’aspect biomasse-énergie via la gazéification de la biomasse,
que l’aspect concernant les mesures incitatives liées à la filière ;
- les problèmes relatifs aux différentes réglementations du sous-
secteur. Dans ce contexte, on retient essentiellement :
51
le cas lors du fonctionnement de la centrale pour des mesures de sécurité de
l’installation.
52
- CEI TS 62257-9-1 (2016), relative aux recommandations pour les
systèmes d’énergies renouvelables et hybrides pour l'électrification
rurale - Partie (ER) 9-1: Systèmes intégrés - Systèmes de micro
électricité ;
- CEI TS 62257-9-1 (2016) (E), qui fournit des exigences générales
pour la conception, la construction et l'exploitation de microcentrales
et des exigences générales pour assurer la sécurité des personnes et
des biens.
53
biais de la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) de ces excédents à
un prix garanti permettrait de soutenir financièrement le développement des
capacités d’auto production des énergies renouvelables en général et des
centrales de biomasse en particulier.
Bien qu’en étant en partie négligeable, les contraintes sociales sont pour la
plupart du temps, l’une des difficultés rencontrées dans l’installation des
équipements d’énergies renouvelables en général, et celle de la biomasse
énergie en particulier, et ce, en milieu rural. Au titre de ces contraintes, on
retiendra notamment :
54
seront accompagnés pour adopter des technologies de production optimale
en termes de coût. Parlant des investisseurs, on note l’absence de règles
financières et fiscales cohérentes et ambitieuses (absence d’un mécanisme
de soutien financier et d’allègement fiscal). Il faut à cet effet mettre en place
un mécanisme financier et fiscal qui apporte des garanties à long terme aux
investisseurs quant à la rentabilité de leurs investissements dans les
installations d’énergies renouvelables. Selon les banquiers et les assureurs
rencontrés, l’investissement dans ce genre de projet (production d’électricité
par gazéification de la biomasse) est perçu comme une sorte de placement
plus risquée au regard des incertitudes concernant la technologie elle-même
et les différentes contraintes relatives à la disponibilité de la ressource.
55
II.1.6. Au plan institutionnel
56
relève du Génie des Procédés Industriels et du Développement
Durable.
- une absence de bureaux d’études compétents en matière de
valorisation énergétique de la biomasse sur le plan national.
57
organe d’une turbine par exemple. Il urge de rendre moins contraignant les
différentes pièces inhérentes à la demande d’agrément afin de leur faciliter la
tâche. Par ailleurs, au regard des contraintes liées à la démarche des
« appels à projet », il serait aussi souhaitable de privilégier la signature des
conventions entre l’Etat représenté par le Ministre de l’Energie et le
promoteur/investisseur selon ces derniers.
58
Sans un portage politique fort, il est difficile d’assurer une mise en œuvre
efficiente de la politique de développement de cette filière.
59
TROIXIEME PARTIE : ORIENTATION POLITIQUE ET AXES
STRATEGIQUES
III.1. Fondement
62
III.3. Orientations stratégiques de la politique de
développement de la production d’électricité par gazéification
de la biomasse
Il s’agit sans doute de revoir les aspects des AOF des deux principales
structures qui ne favorisent convenablement pas la promotion et le
développement des énergies renouvelables : DGRE et UC/PDER.
Au cours de nos entretiens avec les responsables de la Direction Générale
des Ressources Energétiques (DGRE), il nous est revenu qu’un projet révisé
63
des AOF de la DGE est en cours d’être envoyé pour validation ; Les
principales améliorations touchent essentiellement :
- aux attributions de la DGRE au regard de la promotion des énergies
renouvelables suite à la naissance d’une Direction interne à cette dernière,
spécialisée dans la promotion des Energies Renouvelables (DER) d’une part
et la création de l’UC/PDER;
- au fonctionnement des différents services de la DGRE avec la naissance de
deux nouveaux services pour faire face aux nombreux défis du secteur et
répondre à l’ambition de la nouvelle équipe gouvernementale : le Service du
système d’information nationale de l’énergie du Bénin et le Service de
l’efficacité énergétique et du suivi de la consommation dans l’administration
publique.
A la date de la finalisation de ce rapport, le décret portant AOF du Ministère
de l’Energie a été déjà pris et les nouvelles attributions de la DGRE sont
connues.
Il urge également de disposer des services internes spécialisés selon la nature
d’énergie renouvelable pour une réussite équitable sur le plan de
développement des énergies renouvelables dont regorge le pays.
64
C’est là le développement d’une concertation très fructueuse pour chacune
des parties engagées. Si cela permet aux chercheurs d’équiper leurs
laboratoires et de pouvoir s’élever au rang de leurs pairs au plan
international et de devenir des laboratoires de référence dans le domaine de
la biomasse et du biocarburant, en retour, l’industrie pourra augmenter son
chiffre d’affaires en exploitant les résultats issus de ces recherches, soit pour
améliorer son rendement de production (méthode de traitement), soit pour
substituer une part de l’énergie conventionnelle à l’énergie renouvelable
grâce à ces déchets issus de différents procédés de traitement. Pour l’Etat,
on assistera à une diversification de valorisation de la biomasse selon la
région et selon le type de biomasse, soit pour une production de chaleur ou
pour l’électrification rurale (ER) ou pour fabriquer du charbon actif (utile
dans la potabilisation de l’eau) ou encore pour la fabrication de briquettes de
charbon en substitution aux charbons de bois qui, du reste, demeurent très
économique, en plus d’une base de données fiable et dynamique ; Cela
participe du développement et de la promotion de la biomasse énergie. Cette
coopération aura pour rôle :
65
inhérentes à la mise en place de la plateforme de production énergétique, et
ce, en collaboration avec les institutions paires du secteur de l’électricité en
République du Bénin. Dans ce contexte, un bureau est mis en place pour la
circonstance au niveau de la DGRE.
66
Création d’un Comité de Planification et de Programmation de la
Valorisation Energétique de la Biomasse, en abrégé « COPPVEB », ci-
après désigné.
Le comité a pour mission de veiller à la bonne utilisation des ressources
ainsi qu’à l’allocation optimale des subventions attribuées par la Banque de
développement des énergies renouvelables à mettre en place pour le compte
de la biomasse-énergie. Ce comité aura également pour rôle :
- d’approuver le plan directeur de valorisation énergétique de la
biomasse sur dix (10) ans, actualisé tous les cinq (05) ans ;
- d’établir les grandes priorités annuelles, en cohérence avec le plan
directeur des énergies renouvelables et les projets d’initiative locale en
biomasse énergie validés, en tenant compte des ressources
effectivement mobilisables et disponibles dans le temps (taux de
croissance de la ressource);
- de définir les enveloppes financières annuelles allouées
respectivement aux projets prioritaires axés sur la valorisation
énergétique de la biomasse et aux projets d’initiative locale de
biomasse énergie à partir des priorités retenues par le Fonds ;
- d’approuver la programmation annuelle de valorisation énergétique
de la biomasse au plus tard avant le début du vote du budget de l’Etat
en cohérence avec le plan directeur d’énergie renouvelable et compte
tenu des enveloppes financières annuelles allouées;
67
Il s’agit essentiellement :
68
- et enfin des pistes de développement en matière des formes de
valorisation au regard des caractéristiques physicochimiques que
présentent les biomasses enregistrées au plan national.
Aux dernières nouvelles, suite à l’entretien effectué entre l’équipe de
Consultants et l’UC/PDER, une étude similaire est lancée et serait en cours
d’exécution. Les résultats obtenus seront également déterminants dans
l’organisation du colloque international sur la valorisation énergétique de la
biomasse : Quels enjeux pour le développement du Bénin, lequel est prévu
pour se dérouler au plus tard en Janvier 2019 à Cotonou.
69
problèmes qui se posent afin d’être immédiatement utiles à la nation. C’est
donc une formation qui se fera selon la politique énergétique du pays. A
l’opposé du renforcement de capacités tel que fait par le RECASEB, nous
proposons une véritable formation continue pratique qui fera des acteurs,
les vrais Experts du domaine. Ces formations sont valables aussi bien pour
la commission technique chargée d’étudier les dossiers techniques des
promoteurs de centrales d’énergies renouvelables que pour les personnes du
secteur privé en vue de la mise en place d’un véritable marché dans ce
secteur.
Ils méritent d’être informés non pas sur les enjeux de la production d’énergie
électrique à partir de la gazéification de la biomasse qu’ils cernent peut être
déjà assez, mais sur les objectifs, les efforts et les besoins du Gouvernement
pour promouvoir cette filière au Bénin. Une telle démarche pourrait entre
autres, déboucher sur le développement d’une coopération institutionnelle
internationale favorable, afin de puiser dans les longues et fructueuses
expériences menées dans d’autres pays, par d’autres agences.
70
Permis de construire, Titre Foncier et Contrat de Concession: Facilité
d’obtention
71
exploitation (tout type de biomasse) ;
- Adapter les accompagnements techniques à la taille des exploitations
et à la biomasse disponible ;
- Partager les complémentarités d’usages ;
- Proposer des fiches d’informations concernant les rendements de
biomasse;
- Former les agriculteurs à la conception des séquences culturales
durables ;
- Renforcer et valoriser la durabilité de la production et de la
mobilisation de la biomasse agricole ;
- Réaliser une évaluation multicritère (économiques, sociaux et
environnementaux) de la production et de l’utilisation de la biomasse
agricole pour l’ensemble des usages;
III.3.5.Construction et mise en œuvre des instruments financiers et
fiscaux adéquats
72
structures ayant les mêmes missions serait d’une grande utilité au regard de
leur capital.
Fiscalité incitative
73
nombre de critères à remplir avant d’être éligible. Rappelons qu’après une
lecture approfondie des mesures incitatives figurant dans le projet de loi sur
les ER19, et après avoir consulté les structures concernées, l’équipe de
consultants suggère l’application de ces mesures avec de petites corrections
qui s’imposent :
- l’injustice observée au niveau des avantages fiscaux accordés aux
investisseurs étrangers au détriment des investisseurs nationaux : il s’agit
de l’exonération de l’impôt sur les dividendes ;
- les seuils d’exonération à ne pas dépasser au regard de la situation
économique actuelle du pays.
Ainsi, les mesures incitatives d’ordre économique (fiscales, financières etc.)
peuvent se présenter sous deux formes : la phase d’installation et la phase
d’exploitation.
Durant la phase d’installation qui ne doit pas excéder (i) 30 mois pour les
infrastructures de production de puissance à installer supérieure à 100 kW
et inférieure ou égale à 5 mégawatts et (ii) 36 mois pour les infrastructures
de production de puissance à installer supérieure à 5 mégawatts :
- d’une exonération totale de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ;
- d’une exonération de la Taxe sur les Activités Financières durant les
quinze premières années;
- d’une exonération de l’Impôt sur les Sociétés (IS) à l’exception des
taxes communautaires et de la redevance statistique;
- de la fiscalité intérieure sur les acquisitions ou locations de biens,
services et travaux de toute nature destinés exclusivement à la
réalisation du Projet ;
- de l’Impôt sur les Revenus des Capitaux Mobiliers (IRCM) ;
- des droits d'enregistrement sur les actes portant augmentation de
capital.
74
promoteur doit pouvoir, au regard du coût d’investissement chiffré,
bénéficier :
75
La mise en œuvre d'une politique tarifaire dynamique
76
technologies très simples et à la portée de tous;
- de s’assurer qu’il existe un vivier de compétences ou
d’entreprises capables effectivement de faire face à la conception,
à la mise en œuvre de projets relatifs à la production d’énergie
électrique par gazéification de la biomasse, puis à la
maintenance desdits équipements. Dans ce cas, former le
secteur privé sur les nouvelles technologies de valorisation
énergétique de biomasse simples et robustes, faciles à mettre en
place ;
- de s’assurer que les entreprises privées de financement ont la
confiance nécessaire pour répondre aux besoins financiers liés à
la mise en œuvre de tels projets ;
Pour ce faire, l’Etat devra motiver et privilégier les grands groupes
internationaux du secteur de l’énergie, au regard de leur expérience et de
leur pouvoir financier, à y investir au Bénin. C’est le cas de Veolia, Akuo-
Energie, TOTAL et d’autres encore qui dans ce domaine, constituent des
références et dont le savoir-faire n’est plus à démonter.
77
deux sous-ensembles fonctionnels : l’extraction et la
transformation ;
- de promouvoir les biomatériaux hors bois d’œuvre, c’est-à-dire
l’ensemble des matériaux composés de fibres naturelles et de
polymères biosourcés. Ces matériaux représentent une
opportunité de remplacer le carbone fossile ;
- de promouvoir la mise en place des laboratoires de recherche
aussi bien sur la caractérisation physicochimique de la
biomasse et le potentiel énergétique, que sur les technologies de
la chimie verte ;
- de promouvoir la création de spécialité en « valorisation
énergétique de la biomasse » dans les écoles publiques de
formation.
Les orientations et objectifs stratégiques ainsi présentés permettent
d’opérationnaliser la politique de développement de la production d’énergie
électrique par gazéification de la biomasse. Ainsi, il convient de mettre en
place un plan d’actions à court et moyen termes pour l’atteinte des résultats.
78
QUATRIEME PARTIE : PLAN D’ACTIONS A COURT ET MOYEN TERMES
L’opérationnalisation de ces orientations stratégiques passe par la mise en
place d’un plan d’actions dont le but est de préciser les différents volets
opérationnels qui structurent les actions à mener, de dégager pour chaque
volet, les principaux résultats et un ensemble d’actions à mener pour des
résultats probants; Ensuite, il s’agira de proposer un plan d’actions à court
et moyen termes, puis enfin de préciser les modalités ou dispositifs de
pilotage, de suivi et d’évaluation de la politique de développement de la
production d’énergie électrique par gazéification de la biomasse.
81
IV.1.5. Volet financier et fiscal
82
- Les principaux acteurs sont informés aussi bien sur les enjeux
et avantages de la filière, que sur leur niveau d’implication dans
le secteur ;
- le public est informé de l’importance de la biomasse-énergie
dans la balance énergétique du pays.
83
Tableau 9: Matrice du Plan d'action stratégique de la production d'électricité par gazéification
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 1 :
Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse
Elaboration de nouveaux Relire et actualiser les AOFs de la Les AOFs de la DGRE et des
Restructuration Les AOFs de la
textes sur les DGRE structures techniques
des attributions DGRE et des
Attributions Renforcer les unités sont revues Secrétariat général du
des directions autres directions
Organisations et administratives et techniques Les unités administratives et Ministère de
1.1. techniques du sont révisées afin
fonctionnement de la de la DGRE techniques sont l’Energie
Ministère de de mettre fin aux
DGRE et des autres Spécialisation des différents renforcées Secrétariat de la DGRE
l’Energie conflits
structures techniques au services au regard des Les différents services
d’attribution
regard du D/ER différentes formes d’ER spécialisés sont créés
Mettre en place
Séances de consultation Le rapport de création
un Cadre de Élaboration de commun accord
Le Cadre de des différents acteurs est disponible
Concertation avec les membres concernés des Les textes régissant ce cadre
1.2. Concertation est concernés PV de différentes
entre Etat, textes et statut du Cadre de et statut sont disponibles
créé Séance d’installation des réunions
Industries, Concertation
membres du cadre
Chercheurs
Facilité d’obtention des
Mettre en place La Structure
pièces liées à la création Assistance aux investisseurs pour
une Structure Technique est Le nombre de promoteurs
1.3. et au fonctionnement de les formalités techniques Secrétariat DGRE
Technique à la créée au sein de la accompagnés/satisfaits
la plateforme de
DGRE DGRE
production
85
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 2 :
Aménagement d’un cadre réglementaire et juridique favorable à la filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse
Réalisation
d'une étude
nationale Faire le point en matière de
Disposer d’un plan
relative à la potentiel (Biomasse forestière ;
directeur de
valorisation Biomasse et produits connexes de
valorisation
énergétique de Choisir des consultants scierie ; Bois de rebus et déchets
2.2. énergétique de la Secrétariat Général du
la biomasse pour réaliser l’étude Rapports d’étude disponible
biomasse au plan verts ;Bois à des fins Ministère de l’Energie
dans le cadre de
national en énergétiques ;
l'élaboration du
complément du Sous-produits agricoles ;
schéma
PDE
national des Biocarburants)
énergies
renouvelables
ORIENTATION STRATEGIQUE 3 :
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au Bénin
86
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 3 :
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au Bénin
87
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 4 :
Développement d’une culture propre au développement de la filière biomasse-énergie au Bénin par des actions de sensibilisation et promotion auprès du public : cas de la
production d’énergie par gazéification de la biomasse.
Eviter les intoxications ou mauvaise
interprétations de toutes sortes sur le
terrain, en apportant des
informations vraies et justes
appropriées et leur dissémination
Développer une vision de
l’exploitation de la biomasse à
l’échelle de l’exploitation agricole en
sensibilisant et en formant les
agriculteurs à identifier leur potentiel
de valorisation de la biomasse sur
leur exploitation (tout type de
Les différentes biomasse)
préoccupations des Animation des séances de Adapter les accompagnements
Sensibilisation et
producteurs et des sensibilisation et techniques à la taille des exploitations
information sur Nombre de séances de
utilisateurs sur d’information à l’endroit des et à la biomasse disponible
les avantages et sensibilisation/informations
4.1 inconvénients
plusieurs acteurs afin de sauter les
Partager les complémentarités effectué
PV de séances
thématiques verrous des barrières
éventuelles liées à d’usages Thématiques étudiées
touchant à la vie de éventuelles qui subsistent
la filière Biomasse Proposer des fiches d’informations
la filière sont encore
résolues concernant les rendements de
biomasse;
Former les agriculteurs à la
conception des séquences culturales
durables
Renforcer et valoriser la durabilité
de la production et de la mobilisation
de la biomasse agricole
Réaliser une évaluation multicritères
(économiques, sociaux et
environnementaux) de la production
et de l’utilisation de la biomasse
agricole pour l’ensemble des usages
88
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 5 :
Construction et mise en œuvre des instruments financiers et fiscaux adéquats
89
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 6 :
Création d’un marché de production d’énergie à partir des centrales à gazéification de la biomasse
ORIENTATION STRATEGIQUE 7 :
Recherche, développement et innovation
90
IV.4. Phasage
A partir des différents volets présentés ci-dessus, le plan d’actions peut se
concrétiser en partant des mesures immédiates aux actions qui
s’inscrivent dans le court et moyen termes. Le plan d’actions pour être
concret, couvrira la période 2018 Ŕ 2025.
91
- Création d’un marché de développement du secteur de
production d’énergie à partir des centrales à gazéification de la
biomasse ;
- Recherche, développement et innovation.
IV.5. Pilotage et suivi de la politique
IV.5.1. Pilotage de la politique
92
- du volet financement, de la création d’une Banque destinée au
développement des énergies renouvelables ;
- du volet technique, du nombre de centrales thermique à
biomasse installé dans le pays, de la quantité d’énergie
électrique générée.
Le suivi stratégique concerne les changements apportés par la mise en
œuvre de la politique à l’observation de principaux indicateurs stratégiques
qui sont :
- l’évolution de l’intensité énergétique globale et sectorielle du pays ;
- l’évolution de la structure de consommation énergétique du pays ;
- l’évolution des dépenses d’importation de produits énergétiques par tête.
L’hypothèse de départ est marquée par une forte volonté politique au regard
du Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2016-20121) en termes de
diversification des sources de production d’énergie en plus de la valorisation
énergétique des ressources locales dont regorge le pays. Dans ce contexte,
l’Etat joue un grand rôle dans la mise en place des différentes stratégies à
mettre en place pour assurer une pleine réussite à la filière. A cela s’ajoute
l’accord des partenaires au développement (PNUD, MCA, GIZ…) à appuyer le
développement de la filière en mettant un accent particulier sur la
gazéification de la biomasse à des fins énergétiques.
Cependant, subsistent encore des risques susceptibles de freiner l’ardeur du
politique et des partenaires Financiers et Techniques à investir dans ce
domaine si l’on ne prend pas garde. Il s’agit essentiellement:
- des erreurs de conception, et celles liées au choix du site ;
- des conflits qui peuvent surgir de l’utilisation énergétique
d’autres types de biomasse;
- du potentiel limite : face à une demande accrue, cela peut
engendrer des convoitises et par conséquent des prix
relativement élevés;
- des exigences touchant l’hygiène, l’environnement, la sécurité,
etc., vont croissant de la matière première;
- des conflits d’objectifs qui peuvent surgir entre réduction des
rejets de CO2, sécurité d’approvisionnement et ressources
renouvelables, d’une part, et certains effets environnementaux
(c’est le cas des rejets de gaz) d’autre part ;
- des investissements relativement élevés qui viennent s’ajouter à
une forte dépendance par rapport aux coûts des matières
premières et du combustible;
- de la lenteur observée dans le transfert de technologie, surtout
parlant de la commercialisation de nouvelles techniques en la
93
matière;
- de la production programmée et celle destinée à répondre aux
pointes de la demande exigent généralement des investissements
supplémentaires vu les dimensions à donner aux équipements;
- des efforts déployés en vue d’utiliser systématiquement des
énergies renouvelables au lieu d’agents non renouvelables,
lesquels suscitent de nouveaux défis dans le domaine de la
biomasse;
- du renchérissement des matières premières ou l’effondrement
des taxes d’élimination des déchets biogènes.
94
Conclusion
Le Bénin, en se dotant aujourd’hui d’un document de politique
accompagné de cadres institutionnel, règlementaire et juridique favorables
aux investissements du secteur privé pour la production d’énergie électrique
par gazéification de la biomasse, va considérablement améliorer sa
production énergétique et contribuer par la même occasion à la protection de
l’environnement. En effet, la valorisation énergétique des déchets agricoles,
de la biomasse forestière et des biomasses alternatives permettront de
garantir une meilleure durabilité au secteur en matière d’approvisionnement
en matière première pour la filière contrairement au gaz des centrales
thermiques dont l’approvisionnement constitue un handicap (dépendance de
l’extérieur). Mais pour cela, il faut mettre en œuvre un ensemble de mesures
qui, à court et à moyen termes, permet de renforcer les instruments
existants, à construire un ensemble de nouveaux instruments au plan
institutionnel, réglementaire, technique et financier, et à assurer une bonne
mobilisation des différents acteurs au profit de la filière.
95
Liste des documents consultés
1- PANA-BENIN, “Convention-cadre des nations unies sur les changements
climatiques, programme d’action national d’adaptation aux changements
climatiques du Bénin, ”Cotonou-République du Bénin, 2008.
2- Énergie durable pour Tous, Objectives, consulté le 22 avril 2014. http://
sustainableenergyforall.org/objectives.
3- UNIDO & REN21, “Rapport d’étape sur les énergies renouvelables et
l’efficacité énergétique de la CEDEAO,” 2014.
4- SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’eau et du développement des Energies Renouvelables,
Direction Générale de l’Energie, “Rapport final” 2015.
5- PNUD, “Projet développer le Bénin à partir des sources d’énergies
renouvelables: Identification et cartographie des potentialités et sources
d’énergie renouvelables assorties des possibilités d’exploitation, ” rapport
final, 2010.
6- MERPMDER, 2015 : Rapport provisoire du Programme pour la
Valorisation à Grande Échelle des Énergies Renouvelables au Bénin/Plan
d’investissement SREP-BENIN. 137p.
7- Amoussou N. & Biaou, R. & Mohamed, A., la sécurité énergétique avec
pour objectif l’utilisation des sources d’énergie de substitution, en particulier
des sources d’énergie renouvelables, reposant sur des technologies visant la
réduction de la dépendance à l’égard du bois de feu, MEHU, Cotonou, S.d.
8- SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’eau et du développement des Energies Renouvelables,
Direction Générale de l’Energie, “Rapport final, ”2010.
9- SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’eau et du développement des Energies Renouvelables,
Direction Générale de l’Energie, 2009, “Rapport final, ”2009.
10- Roch Edgard GBINLO, Organisation et financement de la gestion des
déchets ménagers dans les villes de l’Afrique Sub-saharienne: Cas de la ville
de Cotonou au Bénin, Laboratoire d’Economie d’Orléans, 2010.
96
11- E. Thys, “Utilisation de tourteau et de coques de coton à haute dose
dans l’alimentation de béliers de l’extrême Nord Cameroun: Observations
préliminaires,” Tropicultura, 1989, pp. 132-136.
12- Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2008 et 2009, Décembre
2010.
13- Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2004 - 2007, Novembre 2010.
14- Farouk Hémici Mira Bounab, Management sup : Techniques de gestion,
4e édition, Cours et applications.
15- Zhu X. et Venderbosch R., “A correlation between stoichiometric ratio of
fuel and its higher heating value,” Fuel, Vol. 84, 2005, pp 1007-1010.
16- Guillain M., Anthony D., Lede J., “conversion thermochimique de la
biomasse,” Laboratoire des sciences du génie chimique, UPR CNRS 6811,
Decembre 2009, Nancy.
17- McKendry P., “Energy production from biomass (part 1): overview of
biomass,” Bioresource Technology, Vol. 83, 2002, pp. 37Ŕ46.
18- Evaluation des ressources forestières mondiales 2010, Rapport national,
Bénin.
19- Projet de lois sur la promotion de la production d’électricité à partir des
énergies renouvelables en République du Bénin.
97
TDR DE L’ETUDE
Contexte et justification
Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures d’atténuation aux effets des
changements climatiques, le Bénin a formulé une requête qu’il a soumis au
Fonds d'affectation spéciale du Fonds pour l'environnement mondial
(GEFTF) qui appuie la mise en œuvre d'accords multilatéraux sur
l'environnement et sert de mécanisme financier à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce fonds est
reconstitué tous les quatre ans depuis le sommet de Rio en 1992. Il s'agit du
plus important fonds public dédié aux changements climatiques après le
Fonds Vert pour le Climat. Le changement climatique est l'un des six
domaines d'intervention soutenus par le fonds d'affectation spéciale du FEM.
Le FEM administre également plusieurs fonds établis dans le cadre de la
CCNUCC, y compris le Fonds d'affectation spéciale pour les pays les moins
avancés (Fonds pour les pays les moins avancés), le Fonds fiduciaire spécial
pour les changements climatiques (SCCF). C’est ainsi que le FEM a accepté
financer la requête du Bénin à travers le financement du projet de Promotion
de la production durable de la biomasse électricité (Biomasse Electricité)
pour un montant d’environ 4 millions de dollars US provenant du GEFTF et
du SCCF.
Le Projet Biomasse Electricité formulé selon les procédures PNUD-FEM a
pour objectif principal de promouvoir la génération d’énergie grâce aux
processus de gazéification des résidus et déchets agricoles (biomasse) afin
d’approvisionner le réseau principal et les mini-réseaux isolés. Il doit
également encourager une approche intégrée concernant la promotion de
techniques de gestion des sols qui soit en cohérence avec la gestion
environnementale de l’énergie et avec les besoins de développement. Il
cherchera à éviter l’émission de 1.094.253 tonnes de CO2 sur les 15 ans à
venir à travers des activités relatives à la gestion durable des terres et des
forêts. Ce qui se traduira par une réduction des coûts de 3,5$ par tonne de
CO2 évitée. Le Projet Biomasse Electricité veut aussi contribuer tant à la
mise en œuvre du Plan directeur de l’électricité (PDE) adopté en 2017, du
Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables dans
les pays à faible revenu (SREP), de la stratégie de développement à faible
intensité de carbone et résilient aux changements climatiques, que bientôt à
la Contribution Déterminée au niveau National. Dans le contexte énergétique
actuel du Bénin, la demande d’électricité augmente fortement,
principalement en raison de la croissance démographique, économique et
des politiques d’accès à l’électricité alors que les capacités nationales de
production ne croissent que très peu depuis les années 1990. Aujourd’hui
encore, moins de 30 % de la population béninoise a accès à l’électricité,
pendant qu’en milieu rural seulement environs 5.7 % de la population a
accès à l’énergie électrique en 2015. Le Bénin est fortement handicapé par :
la qualité et la quantité d’électricité fournie et la manifestation des
98
phénomènes climatiques. Dans le même temps les coupures de courant
feraient perdre chaque année à l’économie béninoise 4 à 6 % du Produit
Intérieur Brut (PIB)20. Dans la situation énergétique actuelle, plus de la
moitié de l’électricité consommée provient de l’extérieur, 100 % des
approvisionnements en produits pétroliers proviennent de l’extérieur et
moins de 41,30% de l’électricité est produite par le Bénin, à partir de ses
propres installations et des locations de groupes thermiques. La part des
énergies renouvelables dans le mix énergétique ne représente que 3,42%.
Ainsi, la production nationale d’électricité est essentiellement faite à partir
de centrales thermiques alimentées aux carburants fossiles onéreux. Le
recours aux producteurs indépendants d’électricité essentiellement au
niveau de la production permettra au Bénin de disposer de l’énergie
électrique nécessaire pour répondre aux besoins énergétiques des
populations et faire face à l’accroissement de la demande nationale. Le projet
«Promotion de la production durable de biomasse électricité au
Bénin (BIOMASSE Electricité)» permettra d’accroitre d’au moins 4 MW, la
capacité du Bénin et envisage de renforcer les acteurs et institutions
impliquées dans le secteur de l’énergie, plus spécifiquement dans la filière
biomasse, tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des sources
d’approvisionnement extérieures du Bénin. Le projet contribuera à
l’amélioration de la régulation, à la réforme tarifaire, à la promotion de
l’investissement privé dans la production de l’électricité à base d’énergies
renouvelables et particulièrement par gazéification de la biomasse.
Le potentiel du pays en énergies renouvelables est non négligeable pendant
que le secteur de l’énergie possède un cadre juridique et règlementaire peu
attrayant pour le secteur privé. De nos jours deux lois régissent le sous-
secteur de l’électricité au Bénin. Il s’agit (i)- du Code Bénino-Togolais de
l’Electricité qui est un accord international existant depuis 1968 entre le
Bénin et le Togo et (ii)- la loi N° 2006-16 du 27 mars 2007 portant Code de
l’Electricité en République du Bénin. Le Code Bénino-Togolais de l’Electricité
a été révisé en 2003, afin de se conformer aux nouvelles réalités auxquelles
est confronté le secteur de l’énergie en général et le sous-secteur de
l’électricité et plus particulièrement sur les questions relatives à l’ouverture
aux producteurs indépendants et de Statut d’acheteur unique de la CEB.
La loi portant Code de l’électricité complète le code Bénino-Togolais de
l’électricité sur les dispositions relatives à la production, à la distribution,
aux installations électriques intérieures, à toutes les activités des
constructeurs, installateurs et autres professionnels de l’électricité, aux
modalités de participation des entreprises publiques et privées du secteur, et
à la mise en place des règles de concurrence et les formalités auxquelles
elles sont soumises. De fait cette loi libéralise la production et la distribution
de l’énergie électrique au Bénin et autorise les signatures des conventions de
concession aux producteurs indépendantes d’électricité. Par ailleurs, le
document de politique et de stratégie de développement de l’énergie adopté
20
Rapport Doing Business BanqueMondialeBénin 2015
99
en 2009, met un accès particulier sur la valorisation des énergies
renouvelables pour la satisfaction des besoins en énergies électriques.
Malgré le potentiel existant, il est constaté que le secteur de la production
d’électricité par les énergies renouvelables et surtout la production
d’électricité par gazéification de la Biomasse peine à décoller en raison de
l’absence d’une politique clairement définies. Le Bénin ne compte aucune
expérience où la biomasse est valorisée pour la production d’électricité
injectée sur le réseau électrique national.
Pour cela, il est indispensable de disposer d’une politique claire définissant
les cadres institutionnel, politique, règlementaire, technologique, financier,
économique, logistique, culturel et humain favorisant le développement des
énergies renouvelables et en particulier la promotion de la gazéification de la
biomasse au Bénin. Ceci étant, une condition sine qua non pour
l’intervention du secteur privé dans la production de l’électricité à partir des
énergies renouvelables.
Le projet BIOMASSE Electricité envisage de doter le secteur de l’énergie du
Bénin d’une politique de marché rationalisée et globale et d’un cadre
juridique/réglementaire favorable à la production de l’électricité à base des
centrales à gazéification de biomasse par les producteurs indépendants
d'électricité au Bénin. Cette intervention du projet vise à éliminer les
obstacles législatif, juridique, économique et institutionnel, aux niveaux
national et local, qui entravent actuellement les approches intégrées et les
investissements du secteur privé dans la production d’électricité à base de la
biomasse et définir sa politique de développement.
Les présents termes de référence sont élaborés pour solliciter les prestations
d’une équipe de consultants aux fins de l’élaboration du document de
politique de développement et du cadre juridique et règlementaire favorable à
la production de l’électricité à base des centrales à gazéification de biomasse
par les producteurs indépendants d'électricité au Bénin tels que traduit par
les Action 2.1.2.1_Sous-action 2.1.2.1.2 & Action 1.1.1.1_Sous-action
1.1.1.1.1_Sous-action 1.1.1.1.2 & Action 1.1.1.2_Sous-action 1.1.1.2.1 &
Sous-action 1.1.1.2.2 du PTB_2017-2018.
Objectifs
Objectif général
L’objectif principal de cette consultation vise à élaborer un document de
politique de développement de la production de l’électricité à base des
centrales à gazéification de biomasse au Bénin, accompagné d'un cadre
juridique et réglementaire attrayant aux investissements du secteur privé.
Objectifs spécifiques
Il s’agira de :
- faire l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et
règlementaire et des documents de politiques des énergies
renouvelables et en particulier sur la production de l’électricité à base
100
des centrales à gazéification au Bénin ;
- décrire les barrières économique, règlementaire, environnementale
et technique aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier et formuler
les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement ;
- classifier les mesures correctrices suivant leur nature et la nature
des moyens et outils juridique (lois, codes, décrets, arrêtés, etc.),
programmatique (documents de politiques, plan, stratégique,
politique), institutionnels permettant de les atteindre ;
- rédiger/élaborer les outils (projet de lois, de codes, de décrets,
d’arrêtés ou draft de plan, de stratégie, etc.) accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoptions ;
- évaluer le potentiel de biomasse agro-forestière existant afin de faire
une estimation des prévisions de production d’électricité à base de
biomasse à court et long terme ;
- définir les objectifs de développement SMART pour la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin et les
procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour y atteindre ;
- définir une politique claire de développement de la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin ;
Résultats attendus
Les résultats attendus de cette mission sont présentés comme suit :
- l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et règlementaire
et des documents de politiques des énergies renouvelables et en
particulier sur la production de l’électricité à base des centrales à
gazéification au Bénin est fait ;
- les barrières économique, règlementaire, environnementale et
technique aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier sont décrites
et les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement sont formulées ;
- la classification des mesures correctrices suivant leur natures et la
nature des moyens et outils juridique (lois, codes, décrets, arrêtés,
etc.), programmatique (documents de politiques, plan, stratégique,
politique), institutionnels du permettant de les atteindre est faite ;
- les outils (projet de lois, de codes, de décrets, d’arrêtés ou draft de
plan, de stratégie, etc.) sont rédigés/élaborés accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
101
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoption ;
- le potentiel de biomasse agro-forestière existant est évalué afin de
faire une estimation des prévisions de production d’électricité à base
de biomasse à court et long terme ;
- les objectifs de développement SMART pour la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin sont
définis et les procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour
y atteindre ;
- une politique claire de développement de la production d’électricité à
base des gazéificateurs de biomasse au Bénin est définie.
102
du secteur privé vers les unités de production d’électricité à base d’énergie
renouvelable en général, et les gazéificateurs de biomasse en particulier ;
conduire une analyse des règlementations existantes en vue d’identification
des actions spécifiques à prendre pour l’harmonisation et le développement
du secteur, l’accès des communautés, la préservation des intérêts des
investisseurs ;
diagnostiquer les exigences et conditions des institutions financières, les
banques et autres acteurs financiers à soutenir les producteurs privés
d’électricité à base d’énergies renouvelables et de la biomasse en particulier,
dans la mise en œuvre du projet en faisant ressortir les exigences d’un
climat d’affaire favorables entre les banques, les institutions financières les
producteurs privés d’électricité ;
élaborer les documents du cadre juridique et autres règlementations
permettant une évaluation environnementale, économique et financière des
centrales à biomasse en conformité avec les règlements et les politiques du
Gouvernement ;
évaluer les implications juridiques, institutionnelles, financières,
économiques, environnementales de la mise en œuvre des mesures
correctrices formulées pour amener le secteur privé à investir dans la
production d’électricité à base des centrales de gazéification de la biomasse ;
identifier les sites à fort taux de production de biomasse sur tout le territoire
nationale ;
évaluer la capacité de production de ses sites ;
définir des objectifs SMART pour le développement de la production
d’électricité à base de biomasse ;
identifier les actions/mécanismes/procédures à mettre en place pour la
réalisation des objectifs fixés ;
proposer les outils de suivi et de contrôle du développement de portefeuille
des projets de production d’électricité à base de gazéification de la biomasse
pouvant être financés par les banques nationales ou sous régionales pour
l’atteinte des objectifs fixés ;
appuyer l’Equipe de Gestion du Projet, la DGE dans la présentation du
document de politique et des règlements en Conseil des Ministres pour
approbation du Gouvernement ;
Produire les différents rapports d’étapes ainsi que le rapport final.
Méthodologie
L’élaboration du document de politique sera exécutée par une équipe de
consultants pluridisciplinaires, en synergies avec des études et missions
similaires encours au Bénin. La méthodologie sera élaborée par l’équipe de
103
consultants et fera l’objet d’une validation avant sa mise en œuvre. Toutefois,
l’équipe de consultants travaillera en étroite collaboration avec l’Equipe de
Gestion de Biomasse Electricité, du PANA Energie, le Cabinet du MEEM, la
DGE, l’ARE, MCA, la SBEE, la CEB, et tous les autres acteurs jugés
pertinents.
Le consultant veillera à contrôler et orienter la méthodologie d’actualisation
à suivre et cela tout au long des différentes étapes du processus. A cet effet,
différentes réunions, séances de travail ou sorties de terrain seront tenues et
effectuées sous la supervision de de l’équipe de Gestion du Projet BIOMASSE
Electricité.
Produits/livrables attendus
Les produits/livrables attendus de la mission sont :
- Le rapport de démarrage décrivant :
la méthodologie proposée;
les outils de collecte et d’analyse à utiliser ;
les informations à collecter ;
les activités détaillées à réaliser ;
le plan de travail détaillé assorti du chemin critique et des jalons et étapes
clés identifiés ;
les directives de collecte, et d’analyse des données pertinentes pour
l’élaboration du document de politique.
- un cadre juridique/règlementaire/institutionnel incitatif et adéquat au
développement de la production d’électricité à base de centrales de
gazéification de biomasse (raccordé au réseau et hors réseau) par les
producteurs indépendants d’énergies ;
- le document de politique sur le développement de la production
d’électricité à base de centrales de gazéification de biomasse (raccordé au
réseau et hors réseau) par les producteurs indépendants d’énergies ;
- les drafts et projets des outils (projet de lois, de codes, de décrets,
d’arrêtés ou draft de plan, de stratégie, etc.) accompagnés le cas échéant des
moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet de
communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoptions ;
- la proposition d’outils et moyens de plaidoyer auprès des autorités en
vue de l’adoption définitive des mesures correctives nécessaires améliorant le
cadre réglementaire/juridique favorable aux investissements du secteur
privé dans la production d’électricité par gazéification de la biomasse.
104