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République du Bénin

MINISTERE DE L’ENERGIE
DIRECTION GENERALE DES RESSOURCES ENERGETIQUE

PROJET BIOMASSE ELECTRICITE

ELABORATION D’UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE


LA PRODUCTION D’ELECTRICITE PAR GAZEIFICATION DE LA
BIOMASSE ACCOMPAGNEE D'UN CADRE
REGLEMENTAIRE/JURIDIQUE FAVORABLE AUX
INVESTISSEMENTS DU SECTEUR PRIVE

DRAFT FINAL

Octobre, 2018
Cette étude a été réalisée par

Capital social : 1.000.000 francs CFA ; RCCM : RB/ABC/16B 1026 ; IFU : 3201641244012
Siège social : ABOMEY-CALAVI, quartier Tankpè Parana Carré n° 549-A parcelle C
BP 206 GODOMEY (R. Bénin) Tél : (+229) 21140818, (+229) 97759120, (+229) 95305378 ;
Fax : (+229) 24107501 ; E-mail : simedgroupbj@gmail.com

Pour le compte du
Projet de promotion de la production durable de Biomasse Électricité au
Bénin (PBE)
(Biomasse Électricité)

ii
Contribution

Contributeurs aux travaux de recherche


[1]-Latif FAGBEMI, Energéticien, Expert Sénior en Efficacité Energétique et
Energies Renouvelables (Consultant Principal).
[2]-David ADAMON, Energéticien, Expert en Valorisation Energétique de la
Biomasse, Consultant Associé.
[3]-Lucien ASSOGBA, Juriste, Spécialiste du Droit Administratif.

Rédacteurs
[1]-Latif FAGBEMI, Energéticien, Expert Sénior en Efficacité Energétique et
Energies Renouvelables (consultant principal)
[2]-David ADAMON, Energéticien, Expert en Valorisation Energétique de la
Biomasse,(Consultant Associé).
[3]-Isidore AGKOKOU, Team Leader Développement Durable & Croissance
inclusive / PNUD-BENIN
[4]-Bitayo Amine KAFFO, Directeur Général de l’Energie, Directeur National
du Projet Biomasse Electricité
[5]-Séidou SENI, Point Focal du Projet Biomasse Electricité
[6]-Serge Eric HOUNDONOUGBO, Coordonnateur du Projet Biomasse
Electricité

Lecteurs-correcteurs
[1]-Mathieu HOUINATO, Chargé de Programme, Coordinateur Small
Grounds Program
[2]-Jean-Claude GBODOGBE, Secrétaire Général du Ministère chargé de
l’Energie

Droit d’auteur
Le PNUD détient le droit d'auteur et de reproduction de toutes les
publications et autres matériaux qu’il commande dans le cadre de ses
projets, que le texte soit écrit par un membre du personnel ou par un
consultant rémunéré. La permission de reproduction peut être donnée aux
médias, ONG, institutions académiques et autres, à condition que le PNUD
soit dûment cité.
Avis de non-responsabilité
« Les opinions exprimées dans cette publication sont celles de leurs
auteurs et ne représentent pas nécessairement celles du Gouvernement du
Bénin, des Nations Unies et des partenaires.»

Pour citer ce document


L. FAGBEMI, D. ADAMON, I. AGBOKOU, B.A. KAFFO, S. SENI et S. E.
HOUNDONOUGBO (2018).Elaboration d’une politique de développement de la
production d’électricité par gazéification de la biomasse accompagnée d'un
cadre règlementaire/juridique favorable aux investissements du secteur privé,
Ministère de l’Energie, PNUD Bénin, Cotonou.

iv
Préface

L’un des freins au développement de l’Afrique est le déficit énergétique,


qui reste jusqu’à ce jour important en milieu rural. La plupart des pays
africains sont importateurs nets d’énergies fossiles, alors qu’ils disposent de
potentiel avéré dans les énergies renouvelables.

Le Bénin à l’instar de beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest


(Burkina-Faso, Sénégal, Togo…) est caractérisé par une prédominance des
usages traditionnels de la biomasse-énergie à travers le bois de feu, le
charbon de bois et les déchets végétaux…, qui représentent environ 50,6 %
de la consommation totale d’énergie en 2015. Dans ce contexte, les produits
pétroliers et l’électricité représentent respectivement 46,7% et 2,7% de la
consommation énergétique totale. De même, l’un des poumons de l’économie
béninoise reste le secteur agricole, qui génère assez de résidus agricoles
méritant d’être valorisés à des fins énergétiques en raison de leur potentiel.

L’épuisement des ressources fossiles et le réchauffement climatique,


constituent les raisons principales du développement des énergies
renouvelables de nos jours. Le Bénin ne pouvant pas être en marge, a très
tôt commencé à promouvoir le solaire photovoltaïque au regard des valeurs
importantes d’irradiation solaire qui prévalent dans les différentes régions du
pays. Cependant, les autres formes d’énergies renouvelables sont délaissées
malgré l’importance de leur potentiel sur le territoire : c’est le cas de la
biomasse-énergie dont le potentiel n’est plus à démontrer, en témoignent les
nombreux champs d’expérimentation à petite échelle encore en fonction
dans le pays (Centre Songhaï, les nombreux digesteurs installés par la GIZ,
la SNV dans les milieux ruraux). Il urge de capitaliser ces acquis et de
valoriser le potentiel de biomasse disponible à partir des technologies
nouvelles et modernes susceptibles d’améliorer la situation énergétique du
pays. C’est dans ce contexte que le projet Biomasse-Electricité vit le jour et
vise la promotion de la production durable de biomasse électricité au Bénin,
et envisage d’installer une puissance de 4 MW à partir des résidus agricoles
et agro-forestiers dans quatre (04) différentes communes du Bénin : Kalalé,
Djougou, Dassa-Zoumè et Savalou.
Fort de ces ambitions et vu que le terrain est encore vierge en matière
de production d’électricité par gazéification de la biomasse à l’échelle
industrielle, en plus de l’inexistence d’une politique en la matière, il a été
jugé nécessaire d’élaborer une politique de développement de la production
d’électricité par gazéification de la biomasse accompagnée d'un cadre
règlementaire/juridique favorable aux investissements du secteur privé, à
des fins d’un développement harmonieux de la filière.

Si l’objectif principal est dans un premier temps de décliner la


politique de l’état en matière de production d’électricité par gazéification de
la biomasse, et dans un second temps de mettre en place le cadre juridique
et règlementaire pour la réussite du sous-secteur au regard de l’état de
référence, il convient de préciser que les principales cibles restent les
investisseurs (PIEs), les populations rurales, les agriculteurs, les
représentants des services déconcentrés de l’Etat… Ainsi, sept principales
orientations stratégiques se dégagent des évaluations et analyses conduites
dans le cadre de cette étude. Il s’agit essentiellement de :

- L’aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière


biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
- L’aménagement d’un cadre réglementaire favorable à la filière
biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
- La mobilisation et le renforcement des capacités des acteurs du
domaine au Bénin ;
- Le développement d’une culture propre au développement de la
filière biomasse-énergie au Bénin par des actions de sensibilisation et
promotion auprès du public : cas de la production d’énergie par
gazéification de la biomasse ;
- La construction et la mise en œuvre des instruments financiers et
fiscaux adéquats ;
- La création d’un marché de développement du secteur de
production d’énergie à partir des centrales à gazéification de la biomasse ;
- La recherche, développement et innovation.
L’opérationnalisation de ces orientations stratégiques passe par la
mise en place d’un plan d’actions élaboré dans la présente étude.

vi
Enfin, ces différentes orientations déclinées en objectifs stratégiques,
actions et activités indiquent néanmoins quelques pistes pour assurer un
développement harmonieux du sous-secteur de l’électricité à travers la
valorisation énergétique de la biomasse en général, et par gazéification en
particulier en vue de la production d’électricité. A cet égard, des dispositions
idoines et diligentes méritent d’être prises pour sa mise en œuvre
conséquente.

Un ensemble de textes juridiques ont été proposés dans le document


pour assurer une gestion efficace du sous-secteur tant dans ses structures
que dans son financement.

Le Ministre de l’Énergie Le Ministre de Le Ministre du Cadre de


l’Agriculture, de l’Elevage Vie et du Développement
et de la Pêche Durable

Dona Jean-Claude HOUSSOU Cossi Gaston DOSSOUHOUI José Didier TONATO

Le Représentant Résident
du Programme des Nations
Unies pour le
Développement

(Prénoms et Nom)

vii
Table de matières

Contribution ..................................................................................................... iii


Préface ................................................................................................................v
Table de matières ............................................................................................ viii
Sigles et acronymes............................................................................................xi
Résumé exécutif ............................................................................................... xii
Liste des figures .............................................................................................. xvii
Liste des tableaux........................................................................................... xviii
Liste des structures & personnes rencontrées .................................................. xix
Introduction ....................................................................................................... 1
1. Contexte de l’étude ........................................................................................ 2
2. Problématique et portée de l’étude ................................................................. 2
3. Objectifs ......................................................................................................... 3
3.1. Objectif général .................................................................................................. 3
3.2. Objectifs spécifiques .......................................................................................... 3
4. Résultats attendus ......................................................................................... 4
5. Méthodologie d’intervention........................................................................... 4
5.1. Etat des lieux ...................................................................................................... 5
5.1.1. Cadre physique ........................................................................................................... 5
5.1.2. Cadre institutionnel ................................................................................................... 5
5.1.3. Cadre réglementaire ................................................................................................... 5
5.1.4. Cadre juridique ........................................................................................................... 5
5.1.5. Cadre financier et fiscal .............................................................................................. 5
5.2. Analyse et traitement de données ....................................................................... 7
PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DE LA BIOMASSE ET DE LA
TECHNOLOGIE DE LA GAZEIFICATION ........................................................... 8
I.1.Contexte énergétique mondial ............................................................................... 9
I.2.Contexte énergétique national ............................................................................. 10
I.3.Des enjeux essentiels pour notre pays ................................................................. 13
I.3.1. L’énergie : une priorité dans les options de développement du Bénin .............................14
I.3.2. Cadre institutionnel de l’énergie au Bénin .......................................................................14
I.4.Gisement biomassique .......................................................................................... 23
I.4.1. Définition .......................................................................................................................23
I.4.2. Écosystème et chaîne de valeur de la filière Biomasse Energie au Bénin ...................23
I.4.3. Déchets lignocellulosiques ............................................................................................25
I.5. Valorisation thermique et thermochimique (cas de la présente étude) .............. 28
I.6.Valorisation biochimique ...................................................................................... 29
I.7.Evaluation de la ressource nationale en biomasse agricole ................................. 30
I.8. Prévision du potentiel biomassique .................................................................... 37
I.9. Technologie utilisée dans la production d’énergie par gazéification de la
biomasse .................................................................................................................... 40
I.10. Ressources forestières ....................................................................................... 43
I.11. Synthèse des actions menées dans le secteur de la biomasse-énergie au Bénin
................................................................................................................................... 43
I.12. Contextes nationaux et enjeux de la mobilisation de la Biomasse au Bénin .... 44
I.13. Cadre politique et règlementaire pour les investissements privés dans les
énergies renouvelables ............................................................................................... 45
DEUXIEME PARTIE : LES BARRIERES A LA PRODUCTION D’ENERGIE
ELECTRIQUE PAR GAZEIFICATION DE LA BIOMASSE AU BENIN .................. 47
II.1. Forces et faiblesses du système énergétique national au regard de la
problématique de la production d’énergie par gazéification de la biomasse ............ 48
II.1.1. Au plan physique ..........................................................................................................48
II.1.2. Au plan juridique et réglementaire ..............................................................................48
II.1.3. Au plan social................................................................................................................54
II.1.4. Au plan économique et financier ....................................................................................54
II.1.5. Au plan technique .........................................................................................................55
II.1.6. Au plan institutionnel ..................................................................................................56
II.2. Difficultés liées à la demande d’agrément ......................................................... 57
II.3. Enjeux à prendre en compte pour l’élaboration de la politique de développement de la
production d’énergie par gazéification de la biomasse ..........................................................58

TROIXIEME PARTIE : ORIENTATION POLITIQUE ET AXES STRATEGIQUES ..... 60


III.1. Fondement ......................................................................................................... 61
III.1.1. La Constitution de la République du Bénin ...................................................................61
III.1.2. Le Programme d’Actions du Gouvernement du Bénin (PAG 2016-2021) ........................61
III.1.3. Le document de stratégie du secteur énergétique .........................................................62
III.2. Principes directeurs ............................................................................................ 62
III.2.1. La cohérence transversale .............................................................................................62
III.2.2. La concertation et l’implication de tous les acteurs ......................................................62
III.3. Orientations stratégiques de la politique de développement de la production
d’électricité par gazéification de la biomasse .............................................................. 63
III.3.1.Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse : cas de la
production d’énergie par gazéification de la biomasse ..............................................................63
III.3.2.Aménagement d’un cadre réglementaire et juridique favorable à la filière biomasse : cas
de la production d’énergie par gazéification de la biomasse......................................................67
III.3.3.Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au Bénin ..............69
III.3.4. Développement d’une culture propre au développement de la filière de production
d’énergie par gazéification de la biomasse ................................................................................71
III.3.5.Construction et mise en œuvre des instruments financiers et fiscaux adéquats ............72
III.3.6.Création d’un marché de production d’énergie à partir des centrales à gazéification de la
biomasse. ..................................................................................................................................76
III.3.7. Recherche, développement et innovation .....................................................................77

QUATRIEME PARTIE : PLAN D’ACTIONS A COURT ET MOYEN TERMES ........... 79


ix
IV.1. Volets opératoires du plan d’actions ................................................................... 80
IV.1.1. Volet préparatoire ........................................................................................................80
IV.1.2. Volet institutionnel .......................................................................................................80
IV.1.3. Volet réglementaire et juridique .................................................................................81
IV.1.4. Volet Mobilisation et renforcement de capacités .......................................................81
IV.1.5. Volet financier et fiscal ...............................................................................................82
IV.1.6. Volet Développement d’un marché .............................................................................82
IV.2. Développement d’une culture propre au développement de la filière biomasse-
énergie : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse .................... 82
IV.3. Plan d’actions de la politique .............................................................................. 83
IV.5. Pilotage et suivi de la politique .................................................................. 92
IV.5.1. Pilotage de la politique..................................................................................... 92
IV.5.2. Suivi de la politique ......................................................................................... 92
IV.6. Hypothèse et Risques/entraves.................................................................. 93
Liste des documents consultés ......................................................................... 96

x
Sigles et acronymes
ABERME Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maitrise de l’Energie
ARE Autorité de Régulation de l’Electricité
CEB Communauté Electrique du Bénin selon l’accord international portant
code Bénino-Togolais de l’Electricité
CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEREEC Center for Renewable Energy and Energy Efficiency

CONTRELEC Agence de Contrôle des installations électriques intérieures


DGRE Direction Générale des Ressources Energétiques
DGFRN Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles
EnR Energies Renouvelables
ER Électrification Rurale
FAO Food and Agriculture Organization (organisation des Nations Unies)
GES Gaz à effet de Serre
GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
IFN Inventaire Forestier National
INSAE Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
kWh/kW Killowatt heure/Kilowatt
MAEP Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche
MSF Mécanisme de Soutien Financier
PANA Programme d’action Nationale d’Adaptation aux effets des changements
climatiques
PCI Pouvoir Calorifique Inférieur
PIB Produit Intérieur Brut
PIE Producteur Indépendant Energie
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PBE Projet de Promotion de la production durable de Biomasse Electricité au
Bénin
PV Photovoltaïque
SBEE Société Béninoise d’Energie Electrique
SIG Système d’Information Géographique
SNV Netherlands Development Organization
TDR Termes de Référence
UC/PDER Unité Chargée de la Politique de Développement des Energies
Renouvelables
UE Union Européenne
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
Résumé exécutif

Face à l’épuisement des puits pétroliers accentué par le phénomène de


réchauffement climatique d’une part, le déficit énergétique qui prévaut dans
la sous-région en général, au Bénin en particulier, d’autre part, l’utilisation
moderne de la biomasse énergie à travers la valorisation thermochimique via
la gazéification, tant pour des besoins domestiques que pour l’industrie, s’est
avérée indispensable. Il est temps d’opter pour la biomasse énergie vu non
seulement les impacts négatifs des énergies conventionnelles sur
l’environnement mais aussi la disponibilité des ressources lignocellulosiques
au plan national. S’il est vrai que l’Afrique peut tirer ses avantages
énergétiques du soleil, il est d’autant plus vrai qu’elle génère des tonnes de
résidus lignocellulosiques et déchets solides ménagers susceptibles de
produire de l’énergie sous toutes ses formes (électricité, chaleur…). Le Bénin,
l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest, a une économie fortement dominée par
l’agriculture et un couvert forestier non négligeable. L’agriculture emploie
plus de 60 % de la population active, générant ainsi des tonnes de résidus
agricoles, en plus des déchets d’origines diverses (boues, déchets
municipaux…) qui méritent d’être valorisés à des fins énergétiques.
Cependant, la biomasse forestière peine à décoller, vu son aspect aléatoire :
cela est notamment dû à une mauvaise politique, marquée par la conversion
des espaces forestiers en terres agricoles, en plus d’une mauvaise
organisation du secteur de transformation du bois. Toutefois, certaines
statistiques sur la biomasse forestière existent et remontent en 2007, et
dénotent d’une quantité très faible de cette matière (617,7 tonnes/an) au
regard des autres types de biomasse. Un état des lieux nous révèle
l’existence d’une volonté politique et l’existence des institutions étatiques
favorables à la promotion du développement du secteur des énergies
renouvelables en général, et du sous-secteur de la biomasse énergie en
particulier; On note cependant, l’absence des opérateurs privés et une
mauvaise coordination entre les institutions existantes dans la promotion de
cette forme d’énergie.
Par ailleurs, le Bénin à l’instar de plusieurs pays africains est encore à
la traine et peine à se hisser au rang des pays ayant développé et promus la
biomasse énergie. C’est le cas par exemple de l’Allemagne, de l’Inde, de la
France ou de la Chine, et des pays africains comme le Ghana, la Côte
d’ivoire où la biomasse est valorisée de plusieurs manières : valorisation
biologique/chimique, valorisation thermique et valorisation thermochimique.
La biomasse énergie contribue pour une grande part dans la balance
énergétique et permet une gestion efficiente des déchets. Cela nécessite une
forte participation du privé dans la production énergétique et un cadre
réglementaire, juridique et institutionnel approprié pour sa promotion et son

xii
développement. Au Bénin, la biomasse est plus connue sous sa forme
traditionnelle, faute de l’absence d’un cadre réglementaire, juridique et
institutionnel approprié pour son développement et sa promotion en vue de
sa modernisation. Pour y remédier, un état des lieux est indispensable afin
de mettre l’accent aussi bien sur les points forts que les insuffisances du
dispositif existant chargé de la promotion et du développement des énergies
renouvelables en République du Bénin. Pour y parvenir, différentes
rencontres, entretiens avec les experts du secteur et des cadres des
différentes administrations concernées ainsi qu’une analyse approfondie des
données collectées à partir d’une recherche documentaire poussée ont été
effectuées pour l’atteinte des objectifs visés.
En effet, la République du Bénin dispose d’un important potentiel en
ressources énergétiques renouvelables : il s’agit essentiellement de :
- Le solaire : un important taux d’ensoleillement durant presque toute
l’année ;
- L’éolien : le vent sur les flancs de collines, la zone côtière… ;
- La biomasse : il s’agit essentiellement des déchets d’origine animale,
végétale, humaine et industrielle valorisables à des fins énergétiques.
A ce niveau, on note l’absence d’une valorisation énergétique
appropriée faute de l’absence d’une base de données fiable sur ces déchets et
de la méconnaissance des propriétés chimiques, thermiques et
physicochimiques indispensables dans le choix de leur valorisation. Par
ailleurs, des efforts sont faits par l’Université Polytechnique d’Abomey-Calavi
(EPAC) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) pour la mise à disposition des
compétences adéquates en la matière. De nombreuses organisations telles
que la coopération allemande (GIZ), la coopération néerlandaise (SNV), le
Centre Songhaï, et d’autres centres de recherche comme le centre
VALDERA… se sont beaucoup investis dans la promotion et le
développement des foyers améliorés en vue de corriger la façon traditionnelle
par laquelle la biomasse est exploitée. Cependant, le cadre politique des
énergies renouvelables au Bénin se révèle très peu perceptible sur le
développement et la promotion de la biomasse énergie. Rappelons tout de
même que le Bénin dispose de plusieurs plans stratégiques dans le
développement du secteur énergétique: il s’agit par exemple du Plan
Energétique National, du Plan de Développement du Secteur de l’Électricité,
du Plan Directeur d’Electrification Rurale…, lesquels ne prennent pas en
compte cette forme d’énergie, qui pourtant est aussi importante que le
solaire. Cela explique bien l’absence d’une véritable politique de
développement de la biomasse énergie (valorisation thermochimique). A cela,
s’ajoute également l’absence d’une politique de développement et de
promotion des biocarburants au plan national, faute de l’inexistence d’une
politique de recherche appropriée dans nos universités et centres de

xiii
recherche. Un regard jeté dans la revue, révèle un potentiel important pour
le pays en plus de quelques études déjà effectuées sur certaines sources
alternatives, lesquelles méritent d’être approfondies. A l’instar du solaire ou
de la biomasse, les biocarburants méritent d’être scrutés pour le bien être de
la société.
Le Bénin dispose pourtant des institutions étatiques spécifiques
favorables au développement et à la promotion des énergies renouvelables en
plus des lois cadres du secteur de l’électricité : Il s’agit principalement de
l’Unité Chargée de la Politique de Développement des Energies
Renouvelables (UC/PDER), l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de
la Maîtrise d’Energie (ABERME), la Direction Générale des Ressources
Energétiques (DGRE) à travers la Direction des Energies Renouvelables
(DER), l’Accord International portant code Bénino-Togolais de l’Electricité
révisée, la loi No 2006-16 du 27 Mars 2007 portant code de l'électricité en
République du Bénin et les différents décrets d’application régissant le
secteur de l'électricité. Il faut faire remarquer que tous ces textes n’intègrent
pas le principe d’une réglementation profonde du sous-secteur de la
biomasse, encore moins de la gazéification de la biomasse. En dépit des
points positifs apportés dans la loi No 2006-16 du 27 Mars 2007 portant
code de l'électricité en République du Bénin régissant le secteur de
l'électricité sur les énergies renouvelables, on peut sans doute affirmer que
cela ne participe ni à un développement harmonieux du secteur des énergies
renouvelables ni au sous-secteur de la biomasse : ceci explique l’état actuel
du sous-secteur de l’électricité en terme de l’énergie biomassique.
L’UC/PDER, l’ABERME et la DER relèvent essentiellement du cadre
institutionnel des énergies renouvelables. Rappelons que l’Unité Chargée de
la Politique de Développement des Energies Renouvelables (UC/PDER) est
créée selon le décret N°2018-050 du 15 Février 2018, tandis que la Direction
des Energies Renouvelables (DER) est créée par Décret N°413 du 20 Juillet
2016 et se trouve au sein de la DGRE.
Pour favoriser ce développement et cette promotion de la biomasse
énergie et plus précisément de la gazéification de la biomasse en République
du Bénin, nous avons effectué une étude comparative entre le dispositif
existant et d’autres dispositifs ayant bien fonctionné dans les pays où la
valorisation énergétique de la biomasse occupe une partie importante dans
la balance énergétique, afin de faire ressortir des aspects positifs significatifs
susceptibles de relancer le Bénin dans ce domaine.
Pour définir la politique nationale de développement de la production
d’électricité par gazéification de la biomasse, les principaux enjeux à prendre
en compte sont :

xiv
- La nécessité d’un portage politique fort pour impulser la valorisation
énergétique de la biomasse, en occurrence sa gazéification ;
- La nécessité d’exploiter le gisement biomassique disponible au
Bénin ;
- La nécessité d’aménager un cadre institutionnel et réglementaire
favorable à la production d’électricité par gazéification de la biomasse ;
- La nécessité de disposer d’instruments financiers adéquats et
incitatifs favorables à la filière.
La vision que l’Etat se donne à travers la politique nationale de
développement de la production d’électricité par gazéification de la biomasse
est de : « Faire de la biomasse énergie en général, et des centrales à
gazéification de la biomasse en particulier, un facteur de réduction de la
dépendance énergétique au Bénin, à effet positif sur la croissance
économique, l’environnement et l’accès des populations aux services
énergétiques de base». Il en découle que la présente politique vise de manière
globale à « Contribuer, à l’amélioration de la balance énergétique et à la
préservation de l’environnement au Bénin via la mise en place d’un cadre
règlementaire, institutionnel favorable aux investissements du privé dans le
domaine de la biomasse énergie (gazéification)».
Ainsi, les sept principales orientations stratégiques proposées et
devant permettre d’atteindre ces objectifs sont :
Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse :
cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse;
Aménagement d’un cadre réglementaire favorable à la filière
biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au
Bénin ;
Développement d’une culture propre au développement de la filière
biomasse-énergie au Bénin par des actions de sensibilisation et
promotion auprès du public : cas de la production d’énergie par
gazéification de la biomasse ;
Construction et mise en œuvre des instruments financiers et fiscaux
adéquats ;
Création d’un marché de développement du secteur de production
d’énergie à partir des centrales à gazéification de la biomasse ;
Recherche, développement et innovation.
L’opérationnalisation de ces orientations stratégiques passe par la
mise en place d’un plan d’actions élaboré dans la présente étude.
Le développement de la production d’électricité par gazéification de la
biomasse (biomasse énergie) ayant un caractère interministériel, le pilotage

xv
de sa politique part de l’UC/PDER qui soumet à son tour les décisions
importantes au Conseil des Ministres via le Ministre en charge de l’énergie.
Ensuite, il est évident que la mise en œuvre des différents orientations
stratégiques et plan d’actions formulés dans ce document, permettront de
placer la biomasse énergie au centre de l’augmentation du taux
d’électrification rurale (ER) et de compenser le déficit énergétique observé au
plan national. Par ce biais, le Bénin va se hisser au rang des pays
producteurs d’énergie propre.
Enfin, un ensemble de textes juridiques ont été proposés dans le
document pour assurer une gestion efficace du sous-secteur tant dans ses
structures que dans son financement.

xvi
Liste des figures

Figure 1: Potentiel énergétique disponible pour la production d'électricité ................. 32


Figure 2: Balles de riz sur le site de la rizerie de Glazoué ................................................. 36
Figure 3: Potentiel en tonnes des balles de riz à la rizerie: A- Glazoué
(Centre/Bénin); B-Malanville (Nord/Bénin) ............................................................................ 36
Figure 4: Schéma de la gazéification ......................................................................................... 40

xvii
Liste des tableaux
Tableau 1: Institutions et Ministères engagés dans l'énergie renouvelable 15
Tableau 2: Acteurs privés ou parapublics engagés dans l'énergie renouvelable au
Bénin 18
Tableau 3: Institutions régionales et internationales engagées dans l'énergie
renouvelable au Bénin 20
Tableau 4: Méthode d'évaluation du potentiel biomasse 30
Tableau 5: Potentiel par département 31
Tableau 6: Moyenne de production de riz sur 5 ans dans les 12 départements,. 37
Tableau 7: Prévision du potentiel biomassique agricole disponible pour la
production d'énergie électrique les 5 prochaines années à partir de 2017 39
Tableau 8: Caractéristiques des différents procédés de gazéification, . 41
Tableau 9: Matrice du Plan d'action stratégique de la production d'électricité par
gazéification 84

xviii
Liste des structures & personnes rencontrées

Les structures de l’administration


Ministère de l’Energie ;
Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable ;
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) ;
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
(MESRS) ;
Direction Générale de l’Environnement et du Climat (DGEC)
Direction Générale des Ressources Energétiques (DGRE)
Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise d’Energie
(ABERME)
Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables
(ANADER)
Unité Chargée de la Politique de Développement des Energies
Renouvelables (UC/PDER)
Agence de Contrôle des Installations Electriques Internes (CONTRELEC)
Autorité de Régulation de l’Electricité (ARE)
Direction Générale de la douane : la Direction de la Législation et des
Relations Internationales.
Direction Générale des Impôts : Direction Technique chargée de la Mission
Fiscale des Régimes d’Exception (MFRE)
Direction de la législation et du contentieux
Direction Générale de la douane
Direction Générale des Impôts
Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain (EEEOA)
Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB)
Association Interprofessionnelle des Spécialistes des Energies
Renouvelables (AISER) ;

Les acteurs du secteur privé

Euro Négoce Bénin (ENI-Bénin) : Monsieur CODO Gervais


FINAGRO : La Financière de l’Agriculture et de l’Agro-Industrie
FONAGA : Fonds National de Garantie et d'assistance aux PME ŔBénin

xix
Centre Songhaï

Les projets
Projet « PANA-ENERGIE »
Projet « BIOMASSE ELECTRICITE »
MCA : Millennium Challenge Account
Programme de Renforcement des Capacités des Acteurs du Secteur de
l’Energie au Bénin (RECASEB)

Les Personnes

Monsieur Justin LEKOTO (Directeur des Energies


Renouvelables/Projet Songhaï)
Monsieur Euloge MIGNIHA (MCA-Bénin 2)
Monsieur Amine KAFFO (Directeur de la DGRE)
Monsieur Krystel DOSSOU (RECASEB)
Monsieur Raouf BADAROU (Assistant Technique Principal du Ministre
de l’Energie)
Monsieur Elhadji SYLLA (RECASEB)
Monsieur ASSAN Todéman (Directeur des Energies
Renouvelables/DGRE)
Monsieur Bill AKOUEDENOUDJE (DGRE)
Monsieur Herbert KOULETIO (Chef Projet Biomasse/DGRE)
Monsieur AÏNA Pépin (Directeur Général à la Direction Générale de
l’Environnement et du Climat (DGEC))
Monsieur MEDENOU Daton (Secrétaire Général du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS))
Madame Sandra GONOU (Ministère du Cadre de Vie et du
Développement Durable)
Monsieur Marius AÏNA (DAPP/Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et
de la Pêche (MAEP))
Monsieur DEDO Donald (Chef Cellule Environnementale)
Monsieur MAMA Malick (Chef Département Etude et Projet
d’Investissement à la SBEE)
Monsieur KANA Boco (Vice-Président de l’Autorité de Régulation
d’Electricité : ARE)
Madame OKRY Vicentia (Directrice de la Législation et du
Contentieux/DGI)
Monsieur Jean-Paul LAUDE (Expert International MCA-Bénin 2)

xx
Clarification des concepts ou glossaire

Politique : C’est l’ensemble des stratégies, activités, actions à mettre en


place pour répondre aux besoins identifiés sans compromettre leur bien-être.
Plan : Ce sont les différentes étapes à suivre afin d’atteindre les objectifs
fixés
Programme : C’est l’ensemble des projets à exécuter pour atteindre les
objectifs visés.
Biomasse : C’est l’ensemble des déchets d’origine végétale, animale et
industrielles valorisables à des fins énergétiques à condition que ces déchets
ne soient à la base d’un quelconque conflit.
Biomasse sèche : Il s’agit d’une biomasse dont l’humidité est réduite à une
teneur en eau donnée.
Biomasse humide : Il s’agit d’une biomasse à l’état brut, ayant une teneur
en eau élevée.
Biomasse forestière : C’est l’ensemble des biomasses issues des activités
forestières.
Résidus agricoles : Il s’agit des sous-produits issus des activités agricoles
(déchets agricoles).
Carbonisation : C’est la transformation d’une substance organique en
charbon, sous l’effet de la chaleur, dans un milieu inerte.
Méthanisation : Encore appelée fermentation anaérobie ou digestion, la
méthanisation est le processus biologique de dégradation de la matière
organique en absence d’oxygène pour produire du biogaz et un digestat.
Pyrolyse : C’est la transformation d’une substance organique en charbon,
gaz et goudron, sous l’effet de la chaleur en milieu inerte.
Gazéification de la biomasse : C’est la dégradation thermique de la
biomasse en présence d’un agent oxydant afin de produire un mélange
gazeux combustible, des goudrons et des cendres riches en matières
minérales.

xxi
Introduction

Face au déficit énergétique accentué par la raréfaction des produits


fossiles (diminution des réserves d’hydrocarbures, chocs pétroliers, …) et
grâce à la diversification du tissu énergétique, le cadre réglementaire et
institutionnel de la production d’électricité est élargi au secteur privé. Ainsi,
le marché est désormais ouvert aux auto-producteurs d’électricité
(autonomie d’une industrie/ménages) grâce à l’apport d’énergie issue des
énergies renouvelables…
Pour une promotion réussie et un développement harmonieux de la
biomasse énergie en général, et celui de la gazéification de la biomasse en
particulier, la présence de certains acteurs reste indispensable à l’instar du
secteur des énergies renouvelables de façon globale. Il s’agit principalement
des Producteurs Indépendants d’Energie (PIE) éligibles, exploitant une
installation de production d’électricité (centrale thermique à biomasse) sous
couvert d’une concession consentie par l’Etat après un appel d’offres. Ces
acteurs font également partie des acteurs clés du secteur de l’électricité
selon l’article 13 de la loi No 2006-16 du 27 Mars 2007 portant code de
l'électricité en République du Bénin. Au regard de l’importance de la
diversification des sources de production, de la quantité importante
d’investissement à y consentir, et conscient que c’est une première au Bénin,
il convient de penser à mettre en place un cadre approprié au développement
du secteur.
Dans la suite, il s’agira de faire une brève historique des cadres
réglementaire, institutionnel et juridique de la production d’électricité à
partir des énergies renouvelables en général, et celle issue de la cogénération
à partir de la gazéification de la biomasse en particulier en République du
Bénin. La description des cadres réglementaire, institutionnel et juridique
existants sera faite à travers leurs points forts et points faibles. Les
différentes barrières aux plans technique, économique, juridique,
institutionnel, environnementale et sociale seront relevées afin de mettre en
exergue les insuffisances de l’actuel cadre au regard du développement du
sous-secteur de la biomasse énergie. Enfin, il s’agit de voir dans quelle
mesure un Producteur Indépendant d’Energie (PIE)/auto producteur à partir
d’énergie renouvelable en général, et à partir de la valorisation
thermochimique de la biomasse (gazéification) en particulier pourrait
utilement revendiquer le bénéfice de ces installations.

Enfin, à partir de tous les constats effectués, cette étude propose une
politique de développement de la production d’électricité par gazéification de
la biomasse. La politique est basée sur les orientations stratégiques réalistes
qui se déclinent en activités afin de lever les barrières au développement du
sous-secteur pour attirer les investisseurs privés. Elle aboutit à la rédaction
1
des textes, codes, lois, décrets et arrêtés pour consolider les mesures
proposées. Le succès de cette politique dépend exclusivement de
l’engagement des autorités du Bénin.

1. Contexte de l’étude
Face aux effets du réchauffement climatique, les énergies renouvelables
constituent une alternative indispensable pour l’humanité dans le domaine
énergétique. Le principal Gaz à Effet de Serre (GES) responsable du
réchauffement climatique est bien entendu le dioxyde de carbone (CO2) qui
provient de l’utilisation des combustibles fossiles, pétrole, gaz et autres
produits dérivés, comme source d’énergie. Le Bénin comme la plupart des
pays, surtout ceux en voie de développement doit pouvoir produire une
grande quantité d’énergie afin de soutenir la croissance.
De même, le secteur de la production d’électricité à partir des énergies
renouvelables et surtout la production d’électricité par gazéification de la
Biomasse peine à décoller en raison de l’absence d’une politique clairement
définie. En terme de production d’électricité par la biomasse et injectée sur le
réseau électrique national, le Bénin n’a encore aucune expérience en la
matière. La nécessité d’une bonne politique définissant les cadres
institutionnel, juridique et règlementaire tenant compte des aspects
technique, financier, économique, logistique, culturel et humain en faveur
du développement des énergies renouvelables et en particulier la promotion
de la gazéification de la biomasse au Bénin s’impose. Ceci reste, une
condition sine qua non pour l’intervention du secteur privé dans la
production de l’électricité à partir des énergies renouvelables.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que le projet BIOMASSE Electricité envisage
de doter le secteur de l’énergie du Bénin d’une politique de marché
rationalisée et globale et d’un cadre juridique/réglementaire favorable à la
production de l’électricité à base des centrales à gazéification de biomasse
par les producteurs indépendants d'électricité au Bénin. Cette intervention
du projet vise à éliminer les obstacles législatif, juridique, économique et
institutionnel, aux niveaux national et local, qui entravent actuellement les
approches intégrées et les investissements du secteur privé dans la
production d’électricité à base de la biomasse et définir sa politique de
développement.

2. Problématique et portée de l’étude


Au Bénin, les énergies renouvelables sont encore au stade embryonnaire.
Ce constat est d’autant plus réel dans le cas d’éolien que dans le cas de la
biomasse énergie, avec de très faible taux d’intégration du solaire PV dans la
balance des ER (Energies Renouvelables). Jusqu’à un passé récent, cela
pourrait s’expliquer par l’absence d’un cadre réglementaire et juridique
2
caduque, ancien et inadapté aux réalités de l’heure. S’il est vrai que le Code
Bénino-Togolais a été modifié en 2017 pour essayer de l’adapter aux réalités
du marché, il faut par contre reconnaitre que tout le système doit être revu
afin de mettre en place un nouveau cadre approfondi pour véritablement
booster le sous-secteur de l’électricité au Bénin, malgré les avancées
institutionnelles connues dans ce domaine (création de UC/PDER, ARE,
ABERME…). Au-delà des cadres réglementaire et juridique favorables au
développement des ER en général, et celui ceux de la biomasse énergie en
particulier, cette étude se propose également de dresser un diagnostic des
cadres règlementaire, juridique et institutionnel actuels du secteur des
énergies renouvelables au Bénin.

3. Objectifs
3.1. Objectif général
L’objectif principal est d’élaborer un document de politique de
développement de la production de l’électricité à base des centrales à
gazéification de biomasse au Bénin, accompagné d'un cadre juridique et
réglementaire attrayant aux investissements du secteur privé.
3.2. Objectifs spécifiques
Il s’agira de :
- faire l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et
règlementaire et des documents de politiques des énergies
renouvelables et en particulier sur la production de l’électricité à base
des centrales à gazéification au Bénin ;
- décrire les barrières économiques, règlementaires, environnementales
et techniques aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier et formuler
les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement ;
- classifier les mesures correctrices suivant leur nature et la nature des
moyens et outils juridiques (lois, codes, décrets, arrêtés, etc.),
programmatiques (documents de politiques, plan stratégique,
politique), institutionnels permettant de les atteindre ;
- rédiger/élaborer les outils (projet de lois, de codes, de décrets,
d’arrêtés ou draft de plan, de stratégie, etc.) accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoption ;
- évaluer le potentiel de biomasse agro-forestière existant afin de faire
une estimation des prévisions de production d’électricité à base de
biomasse à court et long termes ;
- définir les objectifs de développement SMART pour la production
3
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin et les
procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour y atteindre ;
- définir une politique claire de développement de la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin ;
4. Résultats attendus
Les résultats attendus de cette mission sont présentés comme suit :
- l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et règlementaire,
des documents de politiques des énergies renouvelables et en
particulier sur la production de l’électricité à base des centrales à
gazéification au Bénin est fait ;
- les barrières économiques, règlementaires, environnementales et
techniques aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier sont décrites
et les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement sont formulées ;
- la classification des mesures correctrices suivant leur natures et la
nature des moyens et outils juridiques (lois, codes, décrets, arrêtés,
etc.), programmatiques (documents de politiques, plan stratégique,
politique), institutionnels du permettant de les atteindre est faite ;
- les outils (projet de lois, de codes, de décrets, d’arrêtés ou draft de
plan, de stratégie, etc.) sont rédigés/élaborés accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoption ;
- le potentiel de biomasse agro-forestière existant est évalué afin de faire
une estimation des prévisions de production d’électricité à base de
biomasse à court, moyen et long termes ;
- les objectifs pour la production d’électricité à base des gazéificateurs
de biomasse au Bénin sont définis ainsi que les
procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour y atteindre ;
- une politique claire de développement de la production d’électricité à
base des gazéificateurs de biomasse au Bénin est définie.
5. Méthodologie d’intervention
Pour atteindre les objectifs ci-dessus énumérés et répondre aux grandes
préoccupations éditées dans les termes de référence de la présente étude, la
démarche méthodologique qui sera utilisée s’articulera autour de trois (03)
points principaux à savoir :

- L’état des lieux ;


- L’analyse et le traitement des données ;
- l’élaboration du rapport d’étude.

4
De façon spécifique, la présente étude d’élaboration d’une politique de
développement de la production d’électricité par gazéification de la biomasse
accompagnée d’un cadre règlementaire, juridique favorable aux
investissements du secteur privé a débuté par des activités de cadrage avec
les responsables du projet « BIOMASSE ELECTRICITE » en vue d’harmoniser
la compréhension, la méthodologie proposée et le chronogramme de l’étude.

5.1. Etat des lieux


Cette étape constituera à faire l’état des lieux physique, institutionnel,
financier, fiscal, juridique, réglementaire dans le cadre de la présente
étude…
5.1.1. Cadre physique
Il consistera à évaluer le potentiel biomassique valorisable à des fins
énergétiques notamment la gazéification. Il se basera sur les statistiques des
productions agricoles sur une période de dix (10) ans, suivies d’une
projection sur les prochaines années. A cet effet, il sera dégagé la quantité de
déchets agricoles réellement valorisables. Il s’agira notamment des résidus
de : maïs, riz, sorgho, mil, coton…
5.1.2. Cadre institutionnel
Il s’agit à cette étape, de faire le point des institutions, des acteurs
impliqués dans le secteur. Au nombre des acteurs publics, on peut citer : le
Ministère de l’Energie (Direction Générale des Ressources Energétiques,
Société Béninoise d’Energie Electrique, ABERME, CONTRELEC), le Ministère
de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, le Ministère du Cadre de Vie et
du Développement Durable, le Ministère de l’Economie et des Finances, le
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le
Ministère de l’Industrie et du Commerce. Par ailleurs, nous dénombrons
également les institutions spécialisées telles que WAPP et ECREEE, puis des
projets et programmes développés par le ministère en charge de l’énergie :
RECASEB, PANA-ENERGIE, BIOMASSE-ELECTRICITE…
5.1.3. Cadre réglementaire
Il concerne principalement l’organe de régulation du secteur de l’énergie
au Bénin : l’Autorité de Régulation de l’Energie (ARE).
5.1.4. Cadre juridique
Il s’agira d’examiner dans ce cadre, l’ensemble des lois régissant le
secteur des énergies renouvelables en général, et le sous-secteur de la
biomasse en particulier.
5.1.5. Cadre financier et fiscal
A cette étape, l’étude fera le point sur la fiscalité qui s’applique sur les
sociétés de production d’énergies renouvelables en général, et du secteur de
la biomasse en particulier. L’étude mettra le point sur le taux d’imposition,
les taxes douanières appliquées aux équipements de production.
5
L’ensemble de l’existant sera examiné à partir d’une revue documentaire
selon le cas. Elle va concerner :
- les lois (y compris l’actuelle loi sur les énergies renouvelables en
cours de validation à l’Assemblée), les décrets, les arrêtés voire les
circulaires relatifs à la régulation du secteur de l’énergie en général
puis du sous-secteur de l’électricité et plus précisément des énergies
renouvelables et de la biomasse énergie au Bénin ;
- les documents (rapport d’atelier, rapport d’activité, bilan
énergétique…) dans les bibliothèques du Ministère de l’Energie, la
Direction Générale des Ressources Energétiques et plus précisément
les documents relevant de la Direction des Energies Renouvelables, le
Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (Direction
Statistique de MAEP) ainsi que tous les autres textes traitant du
secteur de l’énergie. Dans ce contexte, nous avons également étudié
les différents rapports d’atelier et résultats obtenus par diverses
structures intervenant dans le secteur énergétique au Bénin ;
- les institutions publiques intervenant dans le secteur de l’énergie
sont le Ministère de l’Energie (la Direction Générale des Ressources
Energétiques, l’ABERME, CONTRELEC, l’Autorité de Régulation de
l’Électricité (ARE), le Ministère du Cadre de vie et du Développement
Durable, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique, la DGE, … ;
- les documents sur les énergies renouvelables au Bénin et dans
d’autres pays ;
- les Organisations Internationales, Organisations de la Société Civile
(OSC), l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) et
autres intervenants dans le sous-secteur de l’énergie ;
- les documents (texte, lois, politique de développement…) de certains
pays ayant réussi la transition énergétique, et plus précisément le
développement du secteur de la biomasse en général, puis la
gazéification en particulier ;
- AISER et les différents PIE susceptibles de nous informer sur les
différents problèmes ou difficultés rencontrés sur le terrain;
- Les documents relevant du projet PANA-ENERGIE et du projet
BIOMASSE ELECTRICITE (différents résultats déjà obtenus, rapport
d’atelier…) susceptibles de nous apporter quelques informations utiles
à l’obtention des résultats tels qu’énumérés ci-dessus ;
- Les différentes industries susceptibles de produire de l’énergie
électrique à partir de ses déchets afin de recueillir leurs attentes sur la
promotion de la biomasse énergie.
Enfin, la revue documentaire sera complétée par des entretiens avec
les responsables et tous les acteurs à différents niveaux impliqués dans le
6
domaine.
Les personnes rencontrées ont été sélectionnées parmi les groupes cibles.
Le principal objectif des entretiens est de recueillir leurs différentes opinions
sur le sujet, notamment le développement des centrales à gazéification de
biomasse sur le territoire national, selon leurs expériences respectives. C’est
également l’occasion de :
se renseigner sur la qualité (avantages et insuffisances) de l’actuel
dispositif institutionnel, juridique et réglementaire au regard de
l’expérience eu au poste, puis de recueillir leur avis sur les points
importants à prendre en compte dans le nouveau dispositif pour
mieux développer ce secteur dans le but de proposer des mesures
incitatives ;
de percevoir les convergences et les divergences d’opinions entre
individus et administrations, associations, PIE ou ONG…

5.2. Analyse et traitement de données


Afin d’atteindre les résultats escomptés, une étude analytique et
comparative des différentes données collectées sera effectuée. Il s’agit
principalement du potentiel, du niveau d’expertise et des initiatives de
développement, du cadre politique, des cadres légal et réglementaire, du
cadre institutionnel. Pour un meilleur cadre de développement du secteur
des énergies renouvelables en général, et de la gazéification de la biomasse
en particulier au Bénin, trois points importants sont à considérer selon la
situation de référence : la politique énergétique du pays, les lois et le cadre
règlementaire. Dans ce contexte, une matrice d’analyse comparative a été
élaborée. Il s’agit principalement de :
- l’existence d’une politique pour le développement des énergies
renouvelables ;
- l’existence d’une loi spécifique;
- l’existence d’une institution centrale;
- l’existence d’une fiscalité incitative et d’un financement spécifique.
Cette analyse nous permettra de dégager les barrières d’ordre
institutionnel, réglementaire, juridique, technique, financier,
environnemental, social…à l’implantation d’une centrale à gazéification de
biomasse pour la production d’énergie électrique. Les forces et les faiblesses
seront identifiées. A la suite de l’analyse, les mesures correctrices seront
proposées sous forme de lois, de décrets, d’arrêtés dans les domaines
juridique, fiscal, financier qui pourront rendre attrayant le secteur de la
valorisation énergétique de la biomasse en général, et de la gazéification en
particulier.

7
PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DE LA BIOMASSE ET DE LA
TECHNOLOGIE DE LA GAZEIFICATION

8
I.1.Contexte énergétique mondial
L’impact des changements climatiques est source de nombreuses incidences
sur les systèmes naturels : inondation, baisse des rendements d’agriculture,
de la pluviométrie avec de lourdes conséquences en matière de sécurité
alimentaire et de malnutrition1. Le réchauffement climatique est une cause
planétaire et le développement durable est indispensable pour la survie de
l’humanité. La protection de l’environnement, un des leviers du
développement durable, doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considérée de manière isolée. Pour lutter
contre le réchauffement climatique et garantir un développement durable,
plusieurs sommets de la Terre sont organisés tous les 10 ans, depuis 1972,
dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies (ONU). La lutte contre le
réchauffement climatique passe par le développement des énergies
renouvelables telles que l’éolien, le solaire, la biomasse…d’après les objectifs
fixés dans le cadre des « Energies Renouvelables pour tous»2. Le
développement des énergies renouvelables s’impose dans la mesure où les
énergies fossiles, non renouvelables, se raréfient mais aussi et surtout à
cause de la demande croissante en énergie. Ces énergies fossiles impactent
négativement notre environnement. Il convient aussi de rappeler l’impact
négatif croissant des déchets dans l’augmentation des gaz à effet de serre.
C’est pourquoi, développer et promouvoir les énergies renouvelables en
général, et celle de la biomasse en particulier, devient une priorité en raison
de leurs nombreux avantages au plan environnemental et énergétique. Dans
ce contexte, de nombreux pays ont développé le secteur de la biomasse à
travers plusieurs types de valorisation énergétique : on dénombre à
l’international entre autres des centrales à gaz (production de biogaz pour la
cuisson, la chaleur : cas de la France), des centrales à gazéification de la
biomasse pour la production de l’électricité (Allemagne), pour ne citer que
ces cas là…En 2014, les états membres de la CEDEAO disposaient
seulement de 3,5 MW, en termes de capacité de biomasse-énergie installée et
reliée au réseau3. Ces différentes réalisations à caractère industriel, se sont
le plus souvent appuyées sur différents types d’instrument et de mesure
(cadre institutionnel et organisationnel, cadre réglementaire, mesures
incitatives, des garanties de rachat….).

1
PANA-BENIN, “Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques,
programme d’action national d’adaptation aux changements climatiques du Bénin,
”Cotonou-République du Bénin, 2008.
2
Énergie durable pour Tous, Objectives, consulté le 22 avril 2014. http://
sustainableenergyforall.org/objectives.
3 UNIDO & REN21, “Rapport d’étape sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique

de la CEDEAO,” 2014.
L’examen du contexte énergétique mondial permet de dégager les
opportunités suivantes pour la mise en place d’une politique de
développement de la production d’électricité par gazéification au Bénin :
- L’amenuisement des réserves fossiles et la montée des prix de
l’énergie fossile qui constituent des éléments devant booster la volonté
politique de promouvoir et d’investir dans les énergies renouvelables ;
- La présence d’une quantité non moins négligeable de déchets
lignocellulosiques en Afrique, et plus précisément au Bénin ;
- La grande avancée de plusieurs espaces communautaires dans la
définition et la mise en œuvre de politiques, stratégies et programmes
de développement des énergies renouvelables. En effet, la
méthodologie utilisée dans des pays ayant réussi la transition
énergétique dans ce domaine permettront certainement de mieux
conduire la stratégie béninoise ;
- L’existence de plusieurs mécanismes financiers à l’échelle mondiale
du fait d’une prise de conscience. Ces mécanismes pourraient
contribuer au besoin de financement nécessaire à la mise en œuvre de
la politique de développement des énergies renouvelables en général,
puis de la biomasse-énergie en particulier. Le financement carbone
notamment le Mécanisme de Développement Propre proposé dans le
protocole de Kyoto permet désormais d’obtenir des incitations
financières pour la mise en œuvre de programme des énergies
renouvelables et de réduction de Gaz à Effet de Serre (GES).

I.2.Contexte énergétique national


La situation énergétique du Bénin est essentiellement caractérisée par4,5:
- Une consommation d’énergie relativement faible et marquée par une
prédominance des usages traditionnels de la biomasse-énergie avec
forte émission de carbone ;
- Une consommation énergétique totale du Bénin évaluée à 3700 ktep
en 2015 dont seulement 85.5 ktep pour l’énergie électrique contre
1778.6 ktep en biomasse énergie et 1835,9 ktep en produits pétroliers,
pour une population estimée à 10.008.749 habitants en 2014 (selon
l’Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique:

4
SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’eau et du
développement des Energies Renouvelables, Direction Générale de l’Energie, “Rapport final”
2015.
5
PNUD, “Projet développer le Bénin à partir des sources d’énergies renouvelables:
Identification et cartographie des potentialités et sources d’énergie renouvelables assorties
des possibilités d’exploitation, ” rapport final, 2010.

10
INSAE). La consommation énergétique au Bénin est également
caractérisée par une prédominance des usages traditionnels de
biomasse-énergie : bois de feu, charbon de bois et déchets végétaux…,
représentant 50,6 % des consommations totales d’énergie, avec une
surexploitation des ressources forestières naturelles pour
l’approvisionnement en bois-énergie sachant que les produits
pétroliers et l’électricité représentent respectivement 46,7% et 2,7% de
la consommation énergétique totale en 2015. Dans ce contexte, les
ménages, le transport, les services et industries consomment
respectivement 43,8%, 43,5%, 9,5% et 3,2% de la production
énergétique totale ;
- Un faible taux d’accès des populations à l’électricité : En 2015, hors
des grandes zones urbaines, seulement 43% de la population vit dans
des localités électrifiées. Pendant ce temps, le taux d’électrification
national et le taux d’électrification urbain passent respectivement de
27,4 % à 30,6 % et 53,8 % à 56,4 % contrairement au taux
d’électrification rural dont la valeur reste très faible : 3,53 % à 6,8 %
selon SIE-Bénin ;
- Une dépendance quasi totale de l’extérieur pour les
approvisionnements en produits pétroliers et un important potentiel
inexploité d’énergies renouvelables ;
- Un déséquilibre entre l’offre et la demande au regard de la
croissance démographique ;
- Une dépendance énergétique du pays vis-à-vis de l’extérieur.
Aujourd’hui, l’offre d’énergie de la CEB et l’ensemble des fournisseurs
extérieurs (Côte d’Ivoire 10 MW, Ghana 50 MW et Nigéria 200 MW),
n’arrivent pas à couvrir la demande des deux pays de la communauté, c’est
à dire le Togo et le Bénin. Par ailleurs, le pays dispose d’un grand potentiel
en énergies renouvelables, qui jusque-là reste inexploité. Il s’agit
essentiellement6. Il s’agit essentiellement du:

- potentiel en énergie solaire : Des données recueillies des stations


météorologiques, il ressort que le productible annuel moyen au Bénin,
est de 5000 Wh/m2/J7;
- potentiel hydroélectrique du Bénin caractérisé par un important
réseau de cours d’eau, de faibles hauteurs de chute, de faibles pentes,
des coûts élevés des infrastructures (aménagements en génie civil).

6
MERPMDER, 2015 : Rapport provisoire du Programme pour la Valorisation à Grande
Échelle des Énergies Renouvelables au Bénin/Plan d’investissement SREP-BENIN. 137p.
7 Amoussou N. & Biaou, R. & Mohamed, A., la sécurité énergétique avec pour objectif
l’utilisation des sources d’énergie de substitution, en particulier des sources d’énergie
renouvelables, reposant sur des technologies visant la réduction de la dépendance à l’égard
du bois de feu, MEHU, Cotonou, S.d.
11
Plusieurs sites potentiels sont identifiés pour l’aménagement de
centrales hydroélectriques. Une liste officielle de 85 sites de micro
hydroélectriques totalisant une puissance totale de 50 MW (entre 7 et
4436 kW) et un productible total de 200 GWh/an.
Ces sites, soumis à des critères de sélection plus rigoureux, ont
permis d’en retenir les plus prometteurs pour des aménagements futurs. Il
faut signaler que le PNUD en collaboration avec la Banque Africaine de
Développement dans le cadre de l’appui au renforcement de capacités en vue
de la réalisation des Petites Centrales Hydroélectrique a proposé hui (8) sites
aménageables dont six (6) dans le Nord ;

Les seules mesures sur l’éolien proviennent des stations synoptiques


de l’ASECNA. Elles indiquent que seule la bande côtière présente un
potentiel appréciable et des vitesses de vent relativement constantes toute
l’année : 1 à 5 m/s dans le pays et variables dans le temps, puis 4 à 6 m/s
sur la côte, dans les altitudes comprises entre 10 et 12 m. À de telles
vitesses de vent, l’exploitation de l’énergie éolienne n’est actuellement pas
rentable, à l’exception peut-être de certains sites non encore identifiés (micro
climats) qui pourraient accueillir des projets d’aérogénérateurs capables de
fonctionner avec des vitesses de vent faibles. Sur les côtes du Bénin, la
demande électrique est forte et le développement du grand éolien dans un
avenir plus ou moins proche serait apprécié dans le contexte énergétique du
pays.

Le Bénin dispose d’un fort potentiel de résidus agricoles, qui à l’heure


actuelle reste inexploité et est en grande partie brûlé dans les champs. En
2008, l’UEMOA a réalisé une étude de faisabilité d’une unité-pilote de
production décentralisée d’électricité par gazéification des résidus agricoles
(UEMOA, 2008). Cette étude a démontré que le Bénin dispose des ressources
énergétiques en biomasse dont l’exploitation peut contribuer à juguler les
crises répétées en énergie électrique. En effet, selon l’UEMOA, 70% de la
production du PIB du Bénin sont basés sur des matières premières agricoles
pour l’industrie du vêtement et d’alimentation.

Par ailleurs, d’après les études réalisées par la Mairie de Cotonou, la ville
générerait plus de 700 tonnes d’ordures par jour. Ce potentiel existant
pourrait permettre l’installation d’une centrale électrique d’une capacité
minimale de 5 MW par voie biochimique à partir de déchets solides
ménagers.

De même, le Bénin dispose d’atouts considérables pour le


développement des biocarburants. Il s’agit de la potentialité en terres
cultivables au Bénin qui est évaluée à 8.300.000 ha au moins, et les besoins
en terres cultivables pour produire les biocarburants en vue : environ
12
500.000 ha à l’horizon 2020, soit approximativement 6% des terres
cultivables disponibles actuellement. La grande partie de ces terres est
localisée au Nord et au centre du pays. Ces besoins en terres cultivables
(500.000 ha) sont évalués sur la base d’une production de 1150 millions de
litres d’éthanol/an et 207 millions de litres de biodiesel à l’horizon 2020,
correspondant à un scénario de 10% de mélange dans le secteur des
transports et 15% de substitution dans les ménages. La stratégie pour la
promotion des filières de biocarburants au Bénin a été adoptée par le
Gouvernement, le 18 avril 2012. Selon cette stratégie, le Bénin devrait
produire 1150 millions de litres de bioéthanol et 229 millions de litres de
biodiesel à l’horizon 2025 pour couvrir le marché national de mélange à 10%
avec l’essence et avec le gasoil, et substituer 15% du bois-énergie dans les
ménages par l’éthanol.

I.3.Des enjeux essentiels pour notre pays


Il s’agit essentiellement des enjeux :

Géopolitique

Le Bénin n’arrive pas encore à exploiter de façon industrielle les


quelques rares ressources minières (pétrole, gaz ou encore l’uranium)
disponibles malgré toutes les campagnes politiques faites dans ce sens, ce
qui pourrait justifier d’ailleurs en partie sa stabilité au plan géopolitique.
Cependant, la biomasse pour un pays africain dont l’économie dépend
essentiellement de l’agriculture, des impôts, joue un rôle assez significatif
dans la balance énergétique en général, et dans le mix énergétique en
particulier.

Economiques et sociaux

La biomasse constitue un potentiel important de développement des


énergies renouvelables dans un pays en voie de développement, qui de plus
africain (quantité importante de déchets par jour), a une économie fortement
dominée par l’agriculture. La valorisation énergétique de la biomasse offre
d’importantes issues favorables pour la forêt et l’agriculture (outils
d’évaluation de la biomasse forestière, aménagement du territoire,
développement local) et contribue de ce fait à la création d’une économie
rurale et efficace. Dans ce contexte, cette activité génère plusieurs emplois
sous diverses formes surtout dans le monde rural.

Environnementaux

La substitution de la biomasse en tant que ressource énergétique à


des ressources fossiles permet au Bénin d’éviter le rejet de quantités
13
importantes de dioxyde de carbone. La plupart des biomasses étant
lignocellulosique, on peut affirmer que la biomasse constitue un puits de
carbone (phénomène de la photosynthèse).

De la vision du Gouvernement

Faire de la Biomasse énergie, un outil important dans la réduction de


la dépendance énergétique en matière d’énergies renouvelables à l’horizon
2025.

I.3.1. L’énergie : une priorité dans les options de développement du Bénin


D’une manière générale, les principaux documents cadres qui affichent
les ambitions de développement du Bénin font du secteur énergétique une
priorité :

- le Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2016-2021) prône la


diversification des sources et types d’énergie, selon l’axe stratégique 4.
Plus particulièrement, en matière d’énergie rurale, les sources
d’énergie alternative telle que l’énergie solaire, l’éolien et la biomasse
seront explorées ;
- les Objectifs du Développement Durable (ODD 2015-2030) : il s’agit
de l’objectif 7, qui stipule la garantie d’un accès à une énergie
abordable, fiable, durable et moderne pour tous, celui d’accroître
nettement la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet
énergétique mondial d’ici 2030;
- l’accord de Paris : Renforcer la mobilisation des partenaires en
faveur de ces initiatives, telles que l’Initiative africaine sur les énergies
renouvelables et l’Initiative africaine sur l’adaptation, etc.
- l’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) ;
- le plan de Développement de l’Electricité (PDE, 2017) ;
- la Politique d’Energies Renouvelables (EnR) de la CEDEAO (PREC) ;
- le Plan d’Action National des Energies Renouvelables (PANER) ;
- l’Agenda Energie Durable pour Tous (SE4ALL).

I.3.2. Cadre institutionnel de l’énergie au Bénin

L’énergie reste un sujet transversale et implique plusieurs acteurs, parmi


lesquels, on peut citer :

I.3.2.1- Acteurs de l’Administration publique

Outre le Ministère de tutelle (Ministère de l’Energie : ME), les acteurs de


l’administration publique relèvent des différentes structures et agences en

14
charge la gestion du secteur de l’énergie, et placées sous tutelle dudit
ministère. A cela, s’ajoute le Ministère de l’Industrie et du Commerce qui
intervient dans le sous-secteur des hydrocarbures pour la fixation des prix
des produits pétroliers, le Ministère de l’environnement et du cadre de vie
qui est fortement concerné par la production de la biomasse-énergie en
général, puis le contrôle des installations classées au regard du respect
environnemental, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
(MAEP) qui participe au développement des biomasses et agro-carburants et
enfin, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique (MESRS) pour le volet « recherche et innovations
technologiques ». A cela, s’ajoutent quelques institutions qui accompagnent
la mise en œuvre des différents programmes relevant du secteur énergétique.

Tableau 1: Institutions et Ministères engagés dans l'énergie renouvelable

Dénomination Missions générales Missions liées aux énergies


renouvelables
Les institutions nationales
Assurer la gestion du
secteur de l’énergie.
Assurer l’orientation de
la politique nationale en
matière d’énergie et la Assurer la gestion du secteur
tutelle de l’ensemble de l’énergie et en particulier du
Ministère de l’Énergie
des structures qui sous-secteur des énergies
interviennent renouvelables.
directement dans le
secteur en dehors de
l’Autorité de Régulation
de l’Électricité.
Veiller au respect des
textes législatifs et
réglementaires
régissant le sous-
Les énergies renouvelables
secteur de l’Électricité.
sont une composante du
Protéger l’intérêt
Autorité de Régulation réservoir de l’énergie
général et garantir la
de l’Électricité électrique. Par conséquent
continuité du service, la
elles sont concernées par la
qualité des services,
fonction régulatrice de l’ARE
l’équilibre financier du
sous-secteur et son
développement
harmonieux.
Proposer en liaison avec Jouer un rôle actif dans la
Direction Générale des
les autres structures promotion de toutes les formes
ressources énergétiques
nationales compétentes, d’énergie y compris les
(DGRE)
les politiques de l’État énergies renouvelables.

15
dans le secteur de Elle dispose entre autre en son
l’énergie ; sein de la Direction des
Veiller à la mise en Énergies Nouvelles et
œuvre, au suivi et à Renouvelables (DENR), au sein
l’évaluation desdites de la DGRE : est chargée de
politiques. toute les questions relatives au
développement de
l’électrification rurale (ER) et à
la promotion des Énergies
nouvelles et renouvelables ;
- Promouvoir l’utilisation des
sources d’énergie nouvelles et
renouvelables dans
l’électrification rurale (Art 5 du
Décret portant statut de
Mettre en œuvre la
l’ABERME) ;
Agence Béninoise politique de l’État dans
- Attester (dans le domaine
d’Électrification Rurale les domaines de
spécifique de la maîtrise de la
et de Maîtrise de l’électrification rurale
consommation de l’énergie)
l’Énergie (ABERME) (ER) et de la maîtrise
l’efficacité énergétique des
d’énergie.
équipements et matériels
consommant de l’énergie ou
relatifs aux énergies
renouvelables (Art 6 du même
texte).
- Effectuer des études en vue
de l’élaboration et de la mise à
jour de la politique de
développement des énergies
renouvelables et de l’efficacité
énergétique ;
Apporter de l’assistance - Apporter du conseil ou de
technique au l’assistance technique en
Unité Chargée de la
Gouvernement dans la matière de contrôle de la
Politique de
définition de la politique qualité de l’exploitation des
Développement des
de développement des infrastructures de production
Energies Renouvelables
énergies renouvelables et de distribution des énergies
(UC/PDER)
et dans la supervision renouvelables ;
de sa mise en œuvre. - Apporter une assistance à
maître d’ouvrage pour tous
travaux, opérations ou projets
relatifs à la politique de
développement des énergies
renouvelables et de l’efficacité
énergétique.
Financer les activités de Soutenir le développement des
Fonds d’Électrification l’ABERME pour le sources d’énergies nouvelles et
Rurale (FER) développement de renouvelables dans
l’électrification rurale l’électrification rurale (solaire,
16
(ER) au Bénin ; biomasse et
- Financer sous forme mini/microcentrales
de subvention une part hydroélectriques).
des investissements
pour les projets soumis
à autorisation;
- Octroyer des prêts aux
opérateurs ;
- Financer des études
de montages de projets
des concessions
d’Électrification rural
(CER) ;
- Garantir auprès des
banques des prêts
sollicités par les
opérateurs.
Mobiliser des
ressources de
financement internes et
Fonds National pour
externe ; Financer et Promouvoir les énergies
l’Environnement du
soutenir des projets qui renouvelables, la gestion
Bénin (FNE) / Fonds
protègent durable des déchets, la
National pour
l’environnement et prévention des catastrophes
l’Environnement et le
conduisent à une naturelles ou écologiques.
Climat (FNEC)
amélioration des
conditions de vie de la
population
- Effectuer le contrôle
Œuvrer au respect des obligatoire des installations
prescriptions électriques intérieures avant
techniques relatives à la leur mise sous tension ;
L’Agence de Contrôle
réalisation des - Effectuer sur demande, le
des Installations
installations électriques contrôle des installations
Électriques Intérieures
intérieures dans le but électriques intérieures déjà
(CONTRELEC)
d’assurer la sécurité mises sous tension ;
des personnes et des - Effectuer l’expertise des
biens. installations électriques
intérieures dans les bâtiments.
Accompagner le Ministère en
Créer les conditions
charge de l’énergie dans sa
Ministère de favorables à
stratégie pour la promotion
l’Agriculture de l’amélioration de la
des filières de biocarburants
l’Élevage et de la Pêche production, des revenus
au Bénin, et dans sa politique
(MAEP) agricoles et niveau de
nationale en matière de
vie des populations.
Biocarburants.
Ministère de du Cadre - Élaborer et mettre en Accompagner le Ministère en
de Vie et du œuvre les politiques charge de l’énergie dans sa

17
Développement Durable environnementales politique de promotion des
(MCVDD) nationales ; énergies nouvelles et
- Veille à ce que les renouvelables en lui
programmes et projets garantissant surtout des
mise en œuvre soient ressources forestières
conformes aux appropriées pour la production
dispositions légales ; de l’énergie biomasse.
- Assure la réalisation
au plan national des
Objectifs du Millénaire
pour le Développement
(OMD) ;
- Gérer le couvert
forestier du Bénin.
Investir dans une
mission de sécurisation - Délivrer de pièces
et de coordination de la administratives (conventions
gestion foncière et de vente ou d’attestations de
domaniale au plan recasement, Titre Foncier…)
Agence National du
national, l’Agence est ayant trait aux ouvrages
Domaine et du Foncier
aussi chargée de la déclarés d’utilité publique en
(ANDF)
mise en œuvre des vue de l’utilisation des forces
politiques, stratégies et hydrauliques, du transport de
programmes de l’Etat l’énergie électrique, du solaire,
en matière foncière et de l’éolienne…
domaniale.

I.3.2.2.Acteurs privés ou parapublics

A ce niveau, on retrouve les structures chargées de la commercialisation et


de la distribution de l’énergie sur toute l’étendue du territoire national
(SBEE), et des Producteurs Indépendants d’Energie, l’Association
Interprofessionnelle de Spécialistes des Énergies Renouvelables au Bénin
(AISER Bénin) sans oublier le Centre Songhaï, la GIZ, la SNV et autre… (Voir
Tableau 2).

Tableau 2: Acteurs privés ou parapublics engagés dans l'énergie


renouvelable au Bénin

Dénomination Missions générales Missions liées aux


énergies renouvelables
Sociétés privés - Aider le gouvernement - Contribuer au
nationales regroupées dans le développement développement des
au sein de l’Association des énergies énergies renouvelables
Interprofessionnelle de renouvelables au Bénin, dans l’ensemble du
Spécialistes des - Défendre les intérêts pays ;
Énergies Renouvelable des acteurs des filières - Renforcer les
18
au Bénin (AISER Bénin) des énergies capacités techniques de
renouvelables ces membres
Le cadre réglementaire
du réseau de
distribution actuel ne
donne aucune priorité à
une production
d’électricité
intermittente à partir
des sources d’énergies
renouvelables. Le
Assurer la distribution
Société Béninoise secteur est caractérisé
de l’électricité aux
d’Énergie Électrique par une production
consommateurs
(SBEE) minimale, des pertes
béninois.
élevées dans la
distribution
(enregistrées ou non),
une faible couverture
du territoire national,
(même dans les grandes
villes où le réseau est
présent, la couverture
n’est pas complète).
Contribuer au
Créer des villes rurales
développement des
vertes, promouvoir une
énergies renouvelables
Centre Songhaï agriculture biologique
par la mise en place de
(durable) et les énergies
sites d’expérimentation
renouvelables
en temps réel
Promouvoir le
développement durable
du pays dans tous ses
aspects :
Promotion des énergies
Développement rural,
renouvelables :
Infrastructure durable,
Valorisation biologique
GIZ Développement social,
de la biomasse à travers
Gouvernance et
la construction des
Démocratie,
digesteurs
Environnement et
changement climatique,
Economie et Emploi,
Evaluation de projet...
Promouvoir une société
où tous les individus
Promotion des énergies
poursuivent en toute
SNV renouvelables en
liberté leur
général
développement durable,
en mettant l’accent sur

19
l’accès équitable aux
services de base.
Produire de l’énergie
électrique par Promouvoir la
ENI-Bénin cogénération à partir de valorisation énergétique
la gazéification des tiges de la biomasse
de coton dans le Nord

I.3.2.3. Institutions régionales et internationales

Il s’agit essentiellement des institutions ayant développé un programme


énergétique plus global et ayant un lien étroit avec le plan de développement
du secteur énergétique au plan national. Dans ce contexte, on peut citer
entre autres : la Communauté Électrique du Bénin (CEB), le Système
d’Échanges d’Énergie Électrique Ouest Africain (EEEOA, en anglais WAPP),
le Centre Régional pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique
(CEREEC)… (Voir Tableau 3).

Tableau 3: Institutions régionales et internationales engagées dans l'énergie


renouvelable au Bénin

Dénomination Missions générales Missions liées aux


énergies renouvelables
Jusqu’à 2015 la CEB
était l’acheteur unique
Assurer de la communauté. Ce
Communauté
l’approvisionnement en statut a été changé et
Électrique du Bénin
énergie électrique du n’est plus d’actualité.
(CEB)
Bénin et du Togo. Le segment de la
production est ouvert
aux privés.
Assurer l’intégration des
réseaux électriques
Faire émerger un
nationaux sur un
marché national de
marché régional unifié
l’électricité en comblant
devant assurer à moyen
à court terme le déficit
Système d’Échanges et à long terme une
actuel
d’Énergie Électrique fourniture d’énergie
d’approvisionnement en
Ouest Africain électrique optimale et
énergie électrique par
(EEEOA, en anglais fiable, à un coût
des options d’énergies
WAPP) accessible à la
renouvelables
population des différents
s’inscrivant dans une
États membres à travers
perspective à long
le développement des
terme.
échanges transfrontaliers
de l’électricité
Centre Régional pour Promouvoir les énergies - Assurer une
les Énergies renouvelables et les utilisation accrue des
20
Renouvelables et marchés de l’efficacité sources d’énergies
l’Efficacité Énergétique énergétique dans la renouvelables pour
(CEREEC) région de la CEDEAO. l’approvisionnement en
électricité du réseau et
la fourniture de l’accès
aux services
énergétiques dans les
zones rurales ;
- Aider les pays membre
de la CEDEAO à
élaborer des cadres
réglementaires
appropriés, des
technologies et des
services en matière
d’énergies
renouvelables
Dans sa mission générale Le PRODERE qui
d’intégration économique s’inscrit dans le cadre
des États de son espace de l’IRED contribue à :
de compétence, l’UEMOA - Améliorer
entend assurer à l’accès aux
l’horizon 2030 le services
développement du énergétiques des
secteur de l’énergie populations, par
électrique en zone
la construction
UEMOA. Il s’agit de
rendre disponible des mini
L’Union Économique et l’énergie entre 2008- centrales et kits
Monétaire Ouest 2012, de rendre l’énergie solaires
Africaine (UEMOA) à compétitive entre 2012-
photovoltaïques ;
travers son Programme 2020 et de la rendre
Régional de durable au-delà de 2020. - Assurer
Développement des A cet effet l’UEMOA a mis l’éclairage public
Énergies par des systèmes
en place l’Initiative
Renouvelables et de Régionale pour l’Énergie solaires
l'Efficacité Énergétique Durable (IRED). Au photovoltaïques
(PRODERE) nombre des axes autonomes dans
stratégiques de l’IRED : les grandes
- Développer une artères des
offre d’énergie capitales des
diversifiée et États membres de
compétitive ; l’UEMOA ;
- Mettre en place - Améliorer le
un plan régional de cadre
maîtrise de la règlementaire et
consommation juridique afin de
21
d’énergie favoriser le
électrique ; développement
- Accélérer des EnR dans la
l’émergence du zone UEMOA ;
marché régional - Mettre en place
d’échanges des mécanismes
d’énergie électrique visant à faciliter
d’Afrique de le financement
l’Ouest ; des projets des
- Mettre en place EnR par les
un mécanisme opérateurs privés
dédié au ;
financement du - Susciter une
secteur de prise de
l’électricité conscience de la
part du secteur
privé et des
citoyens, quant
aux défis et aux
opportunités
qu’offre une plus
large utilisation
des EnR Plus
spécifiquement le
PRODERE vient
appuyer le
Programme
gouvernemental
de Valorisation de
l'Énergie
renouvelable en
République du
Bénin.

I.3.2.4. Acteurs locaux

A l’ère de la décentralisation, les communes et arrondissements constituent


le cadre institutionnel privilégié de la participation des citoyens à la gestion
des affaires publiques locales. Ils concourent avec l’Etat, essentiellement à
l’administration et à l’aménagement du territoire, au développement
économique, social et politique. Fort de ce droit, ils sont appelés à jouer un
rôle dans la gestion des services publics énergétiques. Dans ce contexte, leur

22
rôle est déterminant dans la mise en place des installations énergétiques à
base des énergies renouvelables. Il s’agit essentiellement des actions :

- visant la prise en compte des énergies renouvelables dans la


politique de chaque commune au regard du potentiel énergétique dont
dispose la commune ;
- visant la mise en place d’un mécanisme de facilitation entrant dans
le cadre des activités d’installation et de fonctionnement des sociétés
de projet des PIEs, surtout dans l’obtention de différentes pièces liées
à la création des sociétés de projet des PIEs.
Toutefois, il convient de rappeler le rôle de la société civile dans la
sensibilisation (éviter les conflits sociaux), et dans la veille technologique au
regard des normes de sécurité et environnementaux en vigueur au Bénin.

I.4.Gisement biomassique
I.4.1. Définition

La biomasse a pour vocation de satisfaire des usages aussi bien matériaux,


chimiques, écologiques qu’énergétiques. Selon l’usage énergétique, on peut
citer comme produits finaux issus de la valorisation énergétique de la
biomasse la chaleur, les biocarburants et l’électricité.
La biomasse revêt plusieurs définitions dans le temps. Autrefois définie
comme tout matériaux lignocellulosique ou tout déchet lignocellulosique
valorisable à des fins énergétiques, elle représente en effet, la fraction
biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l'agriculture, y
compris les substances végétales et animales, de la sylviculture et des
industries connexes ainsi que la fraction biodégradable des déchets
industriels et ménagers. Dans ce contexte, les ressources en biomasse
peuvent être classées en trois grandes catégories, selon leurs origines :

- le bois et déchets de bois (sciure, copeaux de bois…);


- la biomasse agricole issue des industries agro-alimentaires ;
- la biomasse issue des déchets ménagers et assimilés.

I.4.2. Écosystème et chaîne de valeur de la filière Biomasse Energie au


Bénin

La filière biomasse regroupe aussi bien la filière agricole, la filière forestière


et la filière déchets ménagers et assimilés. Au Bénin, sa chaîne de valeur
présente quelques insuffisances au nombre desquelles on peut citer le
problème de collecte et de tri des déchets qui reste à structurer. Le

23
développement de la filière « Biomasse » repose essentiellement sur quatre
(04) piliers :

- la production

Il s’agit de cibler les résidus, d’établir les bonnes pratiques durables pour
leur prélèvement et optimiser les rendements et le coût de production. A ce
niveau, on retrouve de façon générale les coopératives,
collectivités/organisations, les particuliers, les industries agroalimentaires, la
station d’épuration ou toute autre structure ou personne génératrice de la
biomasse. Dans le cas de la présente étude (cas de la gazéification) et plus
précisément au niveau de l’un des PIEs déjà au Bénin « Euro Négoce
Industrie Bénin (ENI-Bénin)», une sorte de coopérative dirigée par l’un des
meilleurs producteurs de tiges de coton dans un court rayon par rapport à
l’usine;
- la transformation

Il s’agit de définir un modèle d’affaires, de sécuriser l’approvisionnement en


biomasse avec un coût compétitif en lien avec la production…Pour l’instant,
aucune politique de standardisation du coût de biomasse n’a été relevée sur le
terrain.
- la distribution

Il est question de développer une chaîne d’approvisionnement efficace en


limitant si possible l’entreposage des produits (biomasse) autant chez le
transformateur que chez l’utilisateur, à condition que la ressource soit
accessible dans un court rayon ; Il sera question de trouver un
approvisionnement axé sur les besoins du client, à volume suffisant et à prix
compétitif. A ce niveau, l’étude constate qu’une fois les fournisseurs en
biomasse convoient leurs quantités de biomasse vers le fournisseur détenant
le record de la production de la biomasse dans la zone de valorisation, ce
dernier procède au pesage et les vend à son tour au promoteur d’usine, qui
se charge de les sécher (séchage naturel) dans un enclos apprêté pour la
cause, avant de l’utiliser dans la chaîne de production (cas d’ENI_Bénin);

- le développement des marchés

Dans ce cas, il s’agit des marchés spécifiques pour la biomasse agricole et


pour l’exportation. A ce niveau, l’équipe de consultants relève qu’un tel
marché n’existe pas encore.

24
I.4.3. Déchets lignocellulosiques

Il s’agit essentiellement de :

- La biomasse forestière

o la biomasse forestière sous forme de « bois de feu » ;


o la plaquette « forestière ».
Il s’agit de combustible obtenu par broyage ou déchiquetage de tout ou une
partie de végétaux ligneux issus de peuplements forestiers et de plantations
n’ayant subi aucune transformation. Le broyage ou le déchiquetage peut se
réaliser en forêt, en bord de parcelle, sur place de dépôt, sur aire de stockage
ou directement à l’entrée de la chaufferie et/ou de l’unité de transformation.

- Les connexes et sous-produits de l’industrie du bois : On distingue


généralement :

o ceux ne pouvant faire l’objet d’une utilisation matière (écorces,


chutes, etc.) et donc propices à une utilisation énergétique ;
o ceux pouvant faire l’objet d’une utilisation matière pour la
fabrication de pâte à papier.

- Les bois de rebut ou produits bois en fin de vie, issus de centres de tri de
déchets industriels ou de déchetteries.

Les déchets verts représentent une catégorie hétérogène de biomasse, issus


de l'entretien des espaces verts publics et privés, de travaux de restauration
et d'entretien des berges de rivières, d'élagage et abattage d'arbres
d'alignement.

Le Bénin, un pays de l’Afrique de l’Ouest, est caractérisé par une


consommation d’énergie relativement faible, avec l’usage traditionnel abusif
de la biomasse-énergie utilisée de manière non durable. Selon une étude
financée par l’UEMOA, l’une des conséquences aujourd’hui palpable est la
dégradation du couvert forestier du Bénin: le bois de feu et le charbon de
bois représentent environ 59,5 % de l’énergie finale totale consommée en
2010 selon SREP-BENIN5. Par ailleurs, selon l’IFN 2007, la couverture
forestière du Bénin est de 7813495 ha, soit 69% de la superficie nationale,
dont 71.57% représente la savane arborée et arbustive. La superficie des
forêts classées s’élève à 1315018ha, avec une superficie des plantations
domaniales et périmètres de reboisement qui s’élève à 24398 ha.

25
- La biomasse agricole et celle issue des industries agro-alimentaires

Regroupé sous le vocable de « résidus de récolte » ou encore « résidus


agricoles », on y retrouve essentiellement :

I.4.3.1. Résidus de récolte

Il s'agit des résidus issus :


o de la filière céréalière (tiges, feuilles, rafles, branches, etc.) ;
o de la riziculture (balles et pailles)
o de l'arboriculture (résidus de taille) ;
o de l'oléiculture (résidus de taille, grignons, margines) ;
o du maraîchage ;
o de l'élevage ;
o des déchets de la filière viticole (marcs, pulpes et pépins de raisin).

I.4.3.2. Déchets des industries agro-alimentaires

Les industries agro-alimentaires produisent des déchets encore appelés


« biomasse » qui ne peuvent pas se stocker en long terme à l'air libre et
doivent être traités rapidement comme les déchets ménagers. C’est
également le cas des industries de transformation de produits agricoles. Ces
industries génèrent en général, des résidus de transformation humides : Cas
des usines de production de jus d’ananas, des usines sucrières et autres jus
de fruits. Dans ce contexte, ces biomasses ne font pas partir des matières
premières devant entrer dans le processus de valorisation thermochimique
(combustion & gazéification) ou de la valorisation thermique de la biomasse
(pyrolyse, carbonisation) vu leur taux d’humidité relativement important.

I.4.3.3. Productions lignocellulosiques dédiées

Elles sont exclusivement dédiées à l'énergie. Il s’agit des cultures herbacées


(par exemple le sorgho fibre, miscanthus) et ligneuses (peuplier, eucalyptus)
qui représentent un véritable potentiel notamment sur la production de
biocarburants. Le Bénin dispose d’un potentiel considérable en déchets
agricoles et ménagers pouvant être valorisé en énergie5.

Les études de faisabilité sur la biomasse montrent qu’une gestion globale des
déchets permettrait de réduire considérablement les importations en énergie
fossile8.

8
SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’eau et du
développement des Energies Renouvelables, Direction Générale de l’Energie, “Rapport final,
”2010.
26
Dans ce contexte, le plan initial d’équipement, soumis par le Gouvernement
du Bénin au programme CIF/SREP, pour la biomasse-énergie d’ici à 2030
est de 125 MW. Ainsi, le PNUD s’est donné comme objectif principal, de
promouvoir la production d’électricité par la gazéification des résidus
agricoles (biomasse), pour alimenter aussi bien, le réseau principal, que les
mini réseaux isolés. En effet, l’agriculture représente environ 22 % du PIB et
occupe 50 % à 60 % de la population active au Bénin9. Cependant, il n’existe
pas de statistiques fiables sur la disponibilité et la nature des résidus
agricoles pouvant être valorisés. De plus, aucune donnée relative à la
caractérisation physicochimique et à la cinétique d’aucune biomasse agricole
n’est actuellement disponible. Cependant, le pays ne dispose pas encore
d’industries agroalimentaires dignes du nom. Rappelons tout de même que
la biomasse agricole reste une biomasse relativement sèche, et de ce fait,
doit subir une valorisation thermique ou thermochimique : soit la pyrolyse,
la carbonisation ou la torréfaction d’une part, ou combustion ou la
gazéification d’autre part.

I.4.3.4.La biomasse issue des déchets ménagers, des déjections,


effluents et assimilés

Ils proviennent de différents gisements : Déchets fermentescibles des


ordures ménagères et les boues des stations d'épuration.

La valorisation énergétique de ces déchets ménagers et assimilés peut se


faire soit par captage de biogaz des centres d'enfouissement, soit par
production de chaleur et d'électricité par incinération ou par méthanisation.
Au Bénin, elle représente la plus grande partie de biomasse enregistrée par
jour et s’élève à des centaines de milliers de tonnes ne serait-ce que dans la
ville de Cotonou. Sa valorisation suppose une étape importante de tri, et
pourrait remplacer les combustibles solides par la production de biogaz dont
les applications sont multiples.

En somme, il convient de retenir, qu’au regard du type de valorisation


énergétique envisagé dans la présente étude (valorisation thermochimique à
travers la gazéification), seules les biomasses relativement sèches seront
retenues conformément à la technologie de la gazéification.

Il s’agit essentiellement des deux premiers types de biomasses cités ci-


dessus : Bois et déchets de bois, la biomasse agricole et celles issues de

9
SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’eau et du
développement des Energies Renouvelables, Direction Générale de l’Energie, 2009, “Rapport
final, ”2009.

27
quelques industries agroalimentaires. Autrement dit, la production
d’énergie à partir de la gazéification de la biomasse se fera uniquement avec
ces deux types de biomasses.

On entend par biomasse sèche, une biomasse dont l’humidité relative est
comprise entre 10% et 30%. Et selon le rapport final financé par le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur le projet
« Développer le Bénin, à partir des sources d’énergies renouvelables »6, l’on
note principalement les déchets issus de l’agriculture (résidus agricoles du
coton, du sorgho, du mil, du riz et du maïs).

I.5. Valorisation thermique et thermochimique (cas de la présente


étude)

En Afrique de l’Ouest, les pays sont classés en trois écosystèmes selon


l’importance des quatre (4) zones agro climatiques :

- l’écosystème sahélien ;
- l’écosystème des savanes ;
- l’écosystème forestier.
Le Bénin est caractérisé par l’écosystème des savanes et constitue un pays
exclusivement subhumide avec une façade maritime.

Dans la zone subhumide, le climat est plus varié. De ce fait, presque toutes
les céréales y sont cultivées, outre les racines et les tubercules (manioc,
patate douce et igname) sans oublier les légumineuses (par exemple
l’arachide).

Le Bénin présente un tissu industriel à faible potentiel en raison de l’absence


d’un niveau énergétique adéquat. Outre les rizeries de Glazoué et de
Mallanville en plus des usines d’égrenage du coton (cas de SODECO), le pays
doit redoubler d’effort dans ce domaine, afin de reconstruire son tissu
industriel (surtout les industries agro-alimentaires) dans le but de couvrir
les filières diversifiées : c’est par exemple le cas des industries relatives aux
filières des oléagineux, des céréales et de la canne à sucre. Même encore à ce
niveau, il faut faire remarquer que de telles industries oléagineuses à base
du coton, de l’arachide et parfois du soja intéresseraient plus l’élevage par la
production de tourteaux par exemple et non forcément la filière biomasse-
énergie. Cependant, il faut noter que déjà sur le terrain, on dénombre trois
types de transformation :

- artisanale, celle en vogue et pratiquée par la plupart des paysans ;


- semi-industrielle, qui relève du privé. A ce niveau, on note une
timide participation dans le rang des investisseurs privés ;

28
- industrielle moderne, existe en faible pourcentage.
Concernant les rizeries, elles peuvent aussi traiter les céréales locales
comme le mil et le sorgho. Toutefois, pour ces dernières céréales, la
transformation artisanale est nettement prédominante.

L’Inventaire Forestier National (IFN) de 2007 a révélé une superficie de 69


657 ha de forêts denses et 280.889 ha avec respectivement 1477042 ha et
5669619 ha de galerie forestière/forêts claires/savanes boisées et les
savanes arborées et arbustives. Il paraît évident de penser plus, à une
valorisation des résidus agricoles, qu’aux déchets de bois quand il s’agit de
leur disponibilité sachant qu’il est possible de produire des dizaines de milliers
de tonnes de résidus agricoles pendant que la quantité de déchets issus de la
foresterie n’est que de 617,7 tonnes/an8, lesquelles restent éparpillées en
fonction du lieu de transformation de ces bois. Dans ce contexte, la
disponibilité de la biomasse forestière suppose de profondes réformes au sein
de la Direction Générale des Forêts et des Ressources naturelles, à travers les
programmes de reboisement et surtout à travers une structuration du secteur
de transformation de bois. Dans ce concept, nous allons nous intéresser à la
biomasse agricole relativement sèche.

I.6.Valorisation biochimique

Au Bénin, il est admis que chaque habitant émet 0,6 kg de déchets


ménagers par jour avec un faible taux de collecte en 2010 dans la ville de
Cotonou10. La plupart de ces déchets sont valorisés par voie
biologique (production de biogaz); Autrement, leur valorisation par voie
thermique, reste l’incinération et pose assez de problèmes dans la pratique,
concernant le taux d’humidité, le problème de tri et surtout l’absence d’une
véritable politique de gestion des déchets au plan national en général puis en
milieu urbain en particulier. De plus, cette forme de valorisation présente un
meilleur rendement pour la production de chaleur qu’avec une production
de l’électricité, si on doit se fier au bilan énergétique du système de
production. Par ailleurs, un projet est en cours pour prendre en compte la
valorisation biologique des déchets ménagers, selon les conclusions issues
de nos échanges avec le Ministère du Cadre de Vie et de Développement
Durable. C’est d’ailleurs dans ce cadre, qu’investit la Banque Mondiale à
travers le projet PUGEMU dans la mise en place des sites de décharge suivi
de tri : étape très capitale dans la valorisation des déchets ménagers. De ce
fait, les déchets ménagers ne sont pas pris en compte dans la présente étude,

10 Roch Edgard GBINLO, Organisation et financement de la gestion des déchets ménagers


dans les villes de l’Afrique Sub-saharienne: Cas de la ville de Cotonou au Bénin, Laboratoire
d’Economie d’Orléans, 2010.
29
en plus du fait qu’il s’agit des déchets relativement humides, donc non
gazéifiables.

I.7.Evaluation de la ressource nationale en biomasse agricole

D’abord, retenons que la plupart des résidus agricoles, sont le plus souvent
valorisés par les agriculteurs, à travers l’enfouissement pour améliorer ou
maintenir la productivité du sol, ou à d’autres usages comme la cuisson et
l’alimentation du bétail. Par ailleurs, les agro-industries libèrent aussi une
quantité importante de résidus. Les résidus sont très peu nombreux et
diversement répartis sur l’étendue du territoire national. Toutefois,
subsistent toujours quelques résidus agricoles ou industriels qui continuent
de polluer notre environnement. Il est donc nécessaire de penser à une
valorisation de ces déchets agricoles à des fins utiles.

De bonnes conditions agro-climatiques favorisent une grande disponibilité


des résidus agricoles. Cependant, il faut noter que les quantités de résidus
agricoles sont fonction des plantes cultivées et de leurs modes de culture.
Une étude a été faite sur dix années au Bénin, allant de 2006 à 2016
(Données de la Direction des Statistiques Agricoles : DSA), sur la
production agricole nationale et sur les résidus agricoles correspondants. La
méthode d’évaluation des résidus agricoles figure sur le tableau 4. Dans ce
contexte, une étude statistique a été faite par département afin de
déterminer le potentiel en résidus agricoles bruts (humide), celui disponible
pour la production d’électricité d’une part, et le potentiel énergétique
disponible et réalisable d’autre part.

Tableau 4: Méthode d'évaluation du potentiel biomasse


Types de Déchets ou sous- Ratio Pouvoir Calorifique
produits produits déchet/produit Inférieur (kcal/kg)
Maïs Rafles 1 3500
Tiges et feuilles 3 2500
Riz Paille 1 3000
Balles 0,25 2500
Petit mil Tiges 2 2500
Epis 0,5 3500
Sorgho Tiges 2 2500
Epis 0,5 3500
Coton Tiges et rafles 2,7 4100
Coques 0,3 3900
Linter 1 3500
Source: Etudes Engineering Development (EED)

Ainsi, au regard des résultats déjà obtenus par le projet Biomasse-


Electricité, un taux d’humidité de 43% a été considéré, puis un rendement
électrique moyen de 33% est définit afin de déterminer le potentiel réalisable.
30
Les résultats sont présentés sous-forme de tableau (Tableau 5), suivis d’une
cartographie illustrant le potentiel par département (voir Figure 1).

Tableau 5: Potentiel par département


Département Quantité totale Quantité totale Capacité de Capacité de
moyenne moyenne annuelle production production
annuelle de de résidus agricoles moyenne moyenne
résidus agricoles disponibles pour la disponible par réalisable par
(humides) production an en (tep) an (tep)
(Tonne) d’énergie (Tonne)
Alibori 1 598 161 910 952 291028,832 96039,5146
Atacora 928 653 529 332 164289,9 54215,6669
Atlantique 397 417 226 528 62314,5159 20563,7902
Borgou 845 459 481 912 140541,214 46378,6006
Collines 570 172 324 998 93808,6258 30956,8465
Couffo 367 331 209 379 58347,6962 19254,7397
Donga 203 344 115 906 32924,9617 10865,2373
Mono 189 870 108 226 29848,1004 9849,87312
Ouémé 212 363 121 047 33365,7913 11010,7111
Plateau 658 209 375 179 103465,16 34143,5027
Zou
817 216 465 813 131066,44 43251,9253

31
Figure 1:Potentiel énergétique disponible pour la production d'électricité

32
Rappelons tout de même que le potentiel énergétique des résidus agricoles
dépend du pouvoir calorifique et de la quantité de chaque type de résidus
agricoles ou cultures considérées. Ainsi, d’une culture à une autre, le
potentiel varie.

A travers ce tableau (Tableau 5), on s’aperçoit bien que les résidus agricoles
constituent une véritable source d’énergie renouvelable. A ce titre, on peut
citer comme résidus agricoles les tiges et feuilles de maïs, de sorgho et de
mil, les rafles de maïs, les épis de sorgho et de mil, les tiges, les linters et
coques de coton principalement. Toutefois, il convient de rappeler que les
résidus de maïs viennent en tête suivis des résidus de coton, et les résidus
de sorgo et de mil puis les balles de riz en terme de potentiel en résidus
agricoles.

Le potentiel par département est également fonction des différents usages


concurrentiels pratiqués et des modes de collecte des résidus agricoles. S’il
est quasi impossible de collecter tous les résidus tels qu’évalués dans le
tableau ci-dessus, il est tout de même possible d’évaluer le taux d’utilisation
de certains résidus agricoles afin de déduire le taux de résidus agricoles
mobilisables par département. De façon générale, les différents usages
concurrentiels de la biomasse (résidus agricoles) se présentent comme suit :

- une partie des résidus du maïs (paille, feuilles, tiges) est utilisée par les
paysans pour l’alimentation du bétail et bien entendu, pour la fertilisation
du sol. En dépit de tout ceci, une partie non négligeable est brûlée sur le tas
dont les rafles de maïs qui ne suscitent aucun usage, mais peuvent aussi être
valorisés du point de vue énergétique.

- les déchets de coton dont les coques et rafles/tiges à eux seuls donnent
une quantité importante en résidus agricoles à cette culture qui représente
le poumon de l’économie verte béninoise. A ce titre, plusieurs réformes sont
entreprises par le gouvernement béninois afin d’améliorer sa production ; En
témoigne le score historique de la campagne récente (campagne 2015-2016),
qui relance désormais la production de coton en République du Bénin. En
effet, l'industrie de coton fournit trois coproduits principaux : les graines,
séparées des fibres de coton par égrenage, les tourteaux et les coques, issues
de la production d'huile : la graine de coton est utilisée pour l’alimentation
du bétail (vaches laitières) soit entière ou délintée (les linters sont un duvet
recouvrant les coques), ou plus ou moins décortiquée à cause de son fort
taux en protéine et en matière grasse et beaucoup plus riche en fibres que
les graines de colza et de soja ;Les tourteaux de coton présentent une très
forte variabilité : le taux de protéine moyen est de 42% mais varie de 28 à
58%, le taux de cellulose brut varie de 8 à 23% et le taux de matière grasse
de 0,5 à 15% (valeurs exprimées sur sec). La teneur en protéines assez

33
élevée du tourteau de coton en fait un produit intéressant et est beaucoup
plus riche en fibres et en lignine. Ils sont de ce fait utilisés pour
l’alimentation des béliers ; Les coques et les linters sont des matériaux très
cellulosiques (respectivement 53% et 86% de cellulose). Les coques de coton
sont relativement appétentes et peuvent être intégrées dans les rations des
vaches laitières pauvres en fibres. Par ailleurs, il existe également un sous-
produit de l'égrenage, le " Cotton gin trash ", mélange de tiges, de feuilles, de
linters et de graines, qui présentent peu d’usage en pratique à cause de la
présence des coques et linters. Toutefois, l'utilisation des produits du coton
en alimentation animale est limitée par leur teneur en gossypol, un pigment
jaune polyphénolique contenu sous une forme libre dans de petites glandes
présentes notamment dans l'amande et le tégument de la graine. Les tiges de
coton, à l’instar des autres résidus agricoles, sont brûlées dans les champs
pour faciliter la récolte suivante, réduisant ainsi les risques de maladies
transmises par les résidus après la récolte. Cependant, la plus grande partie
est utilisée autrement, notamment à travers :

 le bétail: les coques de coton sont également utilisées pour alimenter


les moutons en saison sèche tel que c’est démontré dans les travaux
de Thys11;
 le compost, notamment un mélange de fumier et de tiges de coton, est
utilisé pour obtenir un engrais organique pour les cultures ;
 les mesures contre l’érosion des sols, à ce niveau, les tiges de coton
sont utilisées pour créer des barrières autour des champs afin de
retenir l'eau et les protéger contre l'érosion qu’elle provoque ;
 les engrais, riches en potassium, les tiges de coton sont collectées et
brûlées pour obtenir des cendres à forte teneur en potassium,
lesquelles sont ensuite distribuées comme engrais.

Cependant, subsiste une quantité très importante de tiges de coton encore


mobilisable et valorisable selon la voie thermochimique, qui au-delà de la
production d’énergie (mélange gazeux) permettra d’obtenir une quantité non
moins négligeable de cendres riches en potassium et en matières minérales.

Viennent ensuite les résidus du sorgho, de riz et de petit mil. Nous


distinguons dans l’ordre décroissant de production des cultures céréalières
au plan national, le maïs, le sorgho, le riz et le petit mil, en plus des sous-
produits du coton qui sont produits en grande majorité.

11
E. Thys, “Utilisation de tourteau et de coques de coton à haute dose dans l’alimentation de
béliers de l’extrême Nord Cameroun: Observations préliminaires,” Tropicultura, 1989, pp.
132-136.

34
En fonction de la quantité de résidus agricoles produite et en tenant compte
de leur taux de croissance pendant les dix dernières années, il ressort de
l’analyse des données qu’il existe, au plan national, une quantité non moins
importante en biomasse issue des cultures de maïs, de coton, de sorgho, du
mil et du riz.

Les pailles ne sont pas prises en compte dans cette étude, non seulement
parce qu’elles sont principalement utilisées pour nourrir le bétail ou
incorporées dans le sol (brulées sur le tas) pour augmenter le taux de
matières organiques, mais aussi parce que leur ramassage, leur transport,
leur stockage et leur transformation posent encore de nombreux problèmes,
tant techniques qu'économiques. Une quantité plus réduite de paille est
également brûlée pour obtenir des nutriments dans la production
maraîchère de légumes et dans les pépinières de riz sur le terrain. Par
ailleurs, les chaumes (partie de la tige des céréales après la récolte) sont
brûlés dans les champs pour détruire les mauvaises herbes et faciliter la
mise en culture suivante.

Résumé 1: La valorisation énergétique de la biomasse agricole par


gazéification, génère des cendres riches en éléments minéraux
nécessaires dans la fertilisation du sol. Ces cendres jouent les mêmes
rôles que les résidus agricoles utilisés directement dans la fertilisation
du sol. Par contre, pour l’érosion des sols, il existe de nos jours des
pratiques modernes qu’il faille utiliser afin de libérer le potentiel en
biomasse issue de la culture du coton.

Cependant, il est difficile, dans la pratique, d’atteindre cette production


d’énergie moyenne annuelle quelle que soit la forme de valorisation
empruntée, parce que dépendant de la politique de mobilisation et de la
technologie empruntée.
Les données relatives aux balles de riz collectées au Bénin dans les rizeries
de Glazoué et de Malanville indiquent bien l’importance de leur valorisation,
comme l’illustre la figure 2.

35
Figure 2: Balles de riz sur le site de la rizerie de Glazoué

Le Bénin dispose actuellement de deux rizeries : une au Nord du pays, plus


précisément à Malanville et l’autre dans le centre à Glazoué, actuellement à
l’arrêt compte tenue des réformes en cours. En moyenne, la rizerie de
Malanville produit environ 92723 tonnes tandis que celle de Glazoué produit
environ 411103 tonnes de balles de riz par an (voir figure 3). Rappelons tout
de même que les balles de riz jonchent le sol de la rizerie de Glazoué, et ce
depuis sa création, et méritent d’être valorisées à cet effet.

Figure 3: Potentiel en tonnes des balles de riz à la rizerie: A- Glazoué


(Centre/Bénin); B-Malanville (Nord/Bénin)
Le tableau 6 nous donne un aperçu de la production du riz au niveau de
chaque département du Bénin sur une période de cinq ans. On distingue
trois départements producteurs de riz de paddy au Bénin : Alibori, Atacora
et les Collines.

36
Tableau 6: Moyenne de production de riz sur 5 ans dans les 12
départements12,13.

Département Moyenne de la production sur 5 ans (tonnes)


Atacora 19980
Donga 4881
Borgou 5722
Alibori 37013
Zou 1793
Collines 14050
Mono 416
Couffo 680
Atlantique 181
Ouémé 363
Plateau 7

Comme c’est le cas avec les balles de riz, les rafles de maïs sont disponibles
et concentrées plus dans le nord et le centre du Bénin. Dans ce contexte, la
valorisation de ces résidus agricoles serait un atout favorable en terme
d’énergie biomasse pour le monde rural des localités environnantes.

Résumé 2 : Il faut retenir, qu’il est nécessaire de procéder à une valorisation


énergétique des résidus agricoles de façon générale, et principalement les
sous-produits des cultures de maïs, de coton, de riz, de sorgho, de mil. Dans ce
contexte, la valorisation de ces résidus agricoles serait un atout favorable en
terme d’énergie pour le monde rural. Leur choix s’explique, non seulement par
la variabilité de leur structure poreuse et leur disponibilité (quantité actuelle et
leur taux de croissance) au Bénin, mais aussi par leur non compétitivité par
rapport aux produits alimentaires/déchets de la foresterie.

I.8. Prévision du potentiel biomassique

L’étude statistique effectuée sur une période de dix (10) ans ainsi décrite ci-
dessus (par département), constitue une situation de référence en matière de
disponibilité de la matière première dans le cadre des centrales de
gazéification à biomasse. Si cette étude nous a permis d’évaluer la moyenne
du potentiel biomassique selon chaque résidus agricoles, elle va servir
également de base pour faire une estimation du potentiel sur une durée de
cinq (05) ans, afin d’étudier la durabilité de l’activité.

12
Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2008 et 2009, Décembre 2010.
13
Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2004 - 2007, Novembre 2010.

37
En matière de techniques de gestion, nous disposons en général de trois (03)
méthodes au regard de la distribution de notre échantillon : l’ajustement par
la méthode des points extrêmes, l’ajustement par la méthode des points
moyens et l’ajustement par la méthode des moindres carrés14.
La dernière méthode « la méthode des moindres carrés » est considérée
comme étant la plus fiable car elle minimise la somme des carrés des
distances entre la valeur observée et la valeur ajustée : c’est elle qui sera
utilisée pour faire la prévision du potentiel agricole sur une durée de cinq
(05) ans.

La méthode des moindres carrés a pour objectif d’ajuster les données


statistiques par une droite de la forme y = ax + b. Graphiquement, la droite
d’ajustement des moindres carrés cherche à minimiser la somme des carrés
des distances entre la valeur observée et la valeur ajustée. Les différentes
formules permettant de déterminer le coefficient directeur de la droite ainsi
que l’ordonnée à l’origine sont :

Connaissant la valeur du coefficient directeur a et sachant que la droite


d’ajustement passe par les points moyens x et y, on détermine la valeur du
paramètre b : .

Les prévisions effectuées par département en termes de biomasses agricoles


disponibles pour la production d’électricité selon cette méthode se trouvent
récapitulées dans le tableau 7.

14
Farouk Hémici Mira Bounab, Management sup : Techniques de gestion, 4e édition, Cours
et applications.

38
Tableau 7: Prévision du potentiel biomassique agricole disponible pour la
production d'énergie électrique les 5 prochaines années à partir de 2017

A la lecture du tableau 7, on remarque que le potentiel biomassique


disponible pour la production d’énergie électrique est en forte progression
par département, en dehors des départements de l’Atlantique, des Collines et
du Zou, où l’on observe une légère régression : à ce niveau, il convient de
renforcer les méthodes de culture et de promouvoir l’agriculture sous toutes
ses formes pour un meilleur rendement, puisqu’au regard de la situation de
référence, on note une légère baisse de rendement agricole dans ces zones.
Dans ce contexte, les tendances agricoles promettent un lendemain meilleur
pour la culture de coton.

39
I.9. Technologie utilisée dans la production d’énergie par
gazéification de la biomasse

D’abord, la gazéification est la dégradation thermique de la biomasse en


présence d’un agent oxydant (air, oxygène pur, vapeur d’eau, dioxyde de
carbone etc…). Elle est basée sur le principe de conversion thermochimique
de la biomasse en gaz combustible, qui peut être utilisé par la suite dans un
moteur à combustion interne, dans une pile à combustible, dans un four ou
une turbine à gaz, pour produire de la chaleur et/ou de l’électricité. La
présente étude concerne bien l’aspect production d’électricité et de ce fait, on
parlera d’une cogénération.

La biomasse est soumise à quatre phénomènes thermochimiques complexes


successifs au sein d’un réacteur appelé « gazogène ». Leur déroulement et
leur configuration spatiale et temporelle peuvent différer selon le mode
d’introduction de la biomasse, l’agent gazéifiant et le type de gazogène. Le
schéma global de la gazéification peut se présenter comme suit (figure 4).

Figure 4: Schéma de la gazéification15

Les produits de la gazéification sont en général, les gaz secs encore appelés
mélange gazeux ou parfois gaz de synthèse (cas du dioxygène) : il s’agit
essentiellement du dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO),
le dihydrogène (H2), le méthane (CH4), le diazote (N2), puis les cendres, sans
oublier les suies et goudrons qui sont des hydrocarbures supérieurs de
formule CnHm.

15
Zhu X. et Venderbosch R., “A correlation between stoichiometric ratio of fuel and its higher
heating value,” Fuel, Vol. 84, 2005, pp 1007-1010.

40
Les gazogènes se distinguent par le mode d’introduction de la biomasse,
l’agent oxydant, la nature du réacteur ou encore le mode d’évacuation des
cendres. Le choix du gazogène dépend aussi des critères tels que :

Les gazogènes utilisant la biomasse ou le charbon se classent en deux


catégories principales : lit fixe et lit fluidisé, chacune possédant plusieurs
branches. Récemment, les gazogènes à lit entraîné, variante du lit fixe pour
les grandes puissances, se développent pour la production d’électricité à
haut rendement à partir du charbon. Le tableau 8 synthétise les
caractéristiques des différents gazogènes.

Tableau 8: Caractéristiques des différents procédés de gazéification16, 17.

En fonction des caractéristiques physicochimiques de la biomasse, du


potentiel de biomasse disponible (paramètre déterminant au regard de la
puissance à installer), du rendement, de la durée de vie du réacteur, de la
facilité d’accès à la maintenance et de la qualité du gaz, les acteurs pourront
facilement opter pour un type de gazogène adapté aux circonstances.

16
Guillain M., Anthony D., Lede J., “conversion thermochimique de la biomasse,” Laboratoire
des sciences du génie chimique, UPR CNRS 6811, Decembre 2009, Nancy.
17
McKendry P., “Energy production from biomass (part 1): overview of biomass,” Bioresource
Technology, Vol. 83, 2002, pp. 37Ŕ46.

41
A partir du tableau 8, à travers lequel apparaît l’étude comparative des
différents types de gazogènes, on peut mettre l’accent sur les points
suivants :

- Les gazogènes à lit fixe sont sensibles à la taille des particules de


biomasse et ne sont pas utilisables pour des installations de grande
puissance. Par contre leur simplicité d’utilisation, la relative bonne
connaissance du procédé ainsi que leur contrôle simple en font le type
privilégié pour les installations de faible et moyenne puissance : c’est le cas
par exemple des déchets de bois. A ce niveau, on distingue le gazogène à lit
fixe co-courant et celui à contre-courant en passant par le gazogène à lit fixe
transversal ; Ce dernier reste très peu employé du fait de sa faible efficacité
et du fort taux de goudrons produit. En effet, les goudrons constituent un
obstacle dans la valorisation du mélange gazeux par cogénération et
constitue de ce fait un frein au développement de la filière. Autrement, il
reste un paramètre important dans le choix des gazogènes. Le rendement
énergétique de conversion du gazogène co-courant est de l'ordre de 70 à 85
% (données constructeur Xylowatt). Par contre, un gazogène à lit fixe contre-
courant présente un fort rendement énergétique grâce à la diminution des
pertes de chaleur dans les gaz. Il est également plus flexible sur le taux
d’humidité du combustible. Par contre, un traitement complexe des gaz est
indispensable pour pouvoir l’utiliser dans une unité de cogénération. En
revanche, les gazogènes à lit fixe contre-courant sont bien adaptés à
l’utilisation des gaz directement dans un brûleur pour la production de
chaleur;

On distingue deux sortes de gazogènes à lit fluidisé : Il s’agit du lit fluidisé


dense et du lit fluidisé circulant. Ce type de gazogène est adapté aux ordures
ménagères. En effet, la fluidisation du lit permet l’utilisation de combustibles
plus variés que pour un lit fixe. Cette technologie peut être utilisée dans des
installations de forte puissance. En revanche, la difficulté de contrôle de ce
type de gazogène le rend peu adapté aux installations de faible puissance.

Les Gazogènes à lit entraîné nécessitent un combustible pulvérisé, en


général le charbon, et sont difficiles à contrôler. Sur ce type de gazogène, on
note un craquage complet des goudrons et une forte efficacité, si un
échangeur de chaleur est utilisé pour refroidir les gaz. Le très haut
rendement, le faible impact environnemental et la forte puissance des
installations (supérieure à 20 MW), en font une des meilleures technologies
pour convertir le charbon en électricité à grande échelle.

42
Résumé 3 : En somme, il faut retenir, au regard des critères de choix, qu’il
convient d’utiliser un lit fixe co-courant pluri combustible, compte tenu de
sa robustesse, sa durée de vie et une facilité de maintenance. Toutefois, les
lits fluidisés peuvent être envisagés si les critères sont respectés.

I.10. Ressources forestières


La biomasse forestière regroupe :
- la biomasse aérienne : toute biomasse vivante au-dessus du sol (y
compris les tiges, les branches, le feuillage…) ;
- la biomasse souterraine : toute biomasse de racines vivantes ;
- le bois mort : toute biomasse ligneuse non vivante hors de la litière,
soit sur pieds, soit gisant au sol, soit dans le sol ; Le bois mort inclut
le bois gisant à la surface, les racines mortes et les souches dont le
diamètre est supérieur ou égale à 10 cm.
Au Bénin, on ne dispose pas d’une politique véritable d’évaluation des
ressources forestières en matière de biomasse18. De plus, on assiste à une
perte de la surface forestière, due à une conversion des terres forestières en
partie agricole. Par contre, le retour aux jachères reste une étape importante
dans la réduction de cette perte. Toutefois, la mise en place d’un programme
de reboisement permettrait de prévoir la disponibilité de la biomasse
forestière. Dans ce contexte, au titre de la campagne de reboisement 2017,
200 hectares de plants ont été mis en terre dans les communes de Djougou
et de Kalalé à raison de 100 hectares par commune sur les 2000 hectares
prévus d’ici à 2021 par le projet Biomasse-Electricité. Par ailleurs, les sous-
produits de transformation de bois à travers les scieries installées dans les
environs du périmètre de production d’énergie à partir des centrales à
gazéification de biomasse pourraient jouer un grand rôle, si ceux-ci sont
développés sous forme de briquettes. C’est une ressource aléatoire, donc non
constante dans le temps, sur laquelle il serait difficile de compter pour
approvisionner les centrales en biomasse.

I.11. Synthèse des actions menées dans le secteur de la


biomasse-énergie au Bénin

Dans le sous-secteur de la biomasse-énergie, plusieurs actions sont


menées : il s’agit avant tout, de l’utilisation de la biomasse en tant que
combustibles dans la cuisson des aliments à travers les foyers améliorés,

18
Evaluation des ressources forestières mondiales 2010, Rapport national, Bénin

43
puis des cas d’expérimentation des unités de valorisation énergétique de la
biomasse à travers des systèmes de cogénération. Dans ce dernier cas, on
note la présence des deux formes de valorisation :

- Valorisation biochimique : elle est très répandu au Bénin à travers les


digesteurs ; L’exemple le plus palpable est le centre Songhaï, qui reste un
champ d’expérimentation des énergies renouvelables au Bénin en matière
d’installation, de maintenance des digesteurs ainsi que les équipements
connexes entrant soit dans la production de gaz domestique (pour la cuisine)
soit dans la production d’électricité par cogénération. Il existe de ce fait des
acquis à capitaliser dans ce secteur. A cela s’ajoutent quelques projets
relatifs à la valorisation des biomasses humides au plan national : A ce
niveau, on dénombre beaucoup de résultats de recherche dont les
principaux bailleurs sont la GIZ, la SNV… Par ailleurs, il existe des
digesteurs au sein des lieux de recherche (cas de l’Institut Universitaire de
Technologie de Lokossa, et de l’Université d’Abomey-Calavi) à titre
pédagogique. De nombreux digesteurs financés par la GIZ et la SNV sont
construits dans tout le pays avec les fortunes diverses ;

- Valorisation thermochimique : l’exemple le plus parlant reste l’installation


de la plateforme de gazéification de 40 kVa qui continu de fonctionner au
Centre Songhaï ; Les deux autres installations de Gohomey et de Sékou ont
arrêté de fonctionner après seulement un an, pour des problèmes de
maintenance. A cela s’ajoute, une grande centrale de production d’électricité
à partir de la gazéification des tiges de coton de l’entreprise ENI-Bénin, en
projet.

A la lumière de ce qui précède, on note une bonne motivation à aller de


l’avant dans ce sous-secteur au regard de la disponibilité du gisement
biomassique. La biomasse est disponible et est constante dans le temps et
apte pour une valorisation énergétique.

I.12. Contextes nationaux et enjeux de la mobilisation de la


Biomasse au Bénin

Au Bénin, en termes de ressources disponibles, il convient de noter :


- le pays bénéficie d’une grande superficie de terres agricoles, d’un
couvert forestier non négligeable accompagné d’une absence de
politique en matière de biomasse forestière, d’un secteur d’élevage bien
développé, d’une abondance de déchets ménagers et assimilés et d’un
secteur industriel embryonnaire;
- une disponibilité théorique importante en résidus de cultures
annuelles et en cultures dédiées. Au Bénin, le maïs est très utilisé
comme produits de base, en conséquence, les sous-produits de cette
culture sont importants et prédisposés pour une filière énergétique

44
viable.
Par contre, les autres usages de ces ressources en biomasse agricole, restent
extrêmement très limités ou inexistants : c’est le cas des biocarburants, des
matériaux bio-sourcés et la chimie du végétal.
Par ailleurs, la réalisation de l’état de l’art de la mobilisation de la biomasse
agricole au Bénin a permis de mettre en évidence les principaux enjeux liés
au développement de cette mobilisation. Il s’agit principalement :

- de l’évolution de l’occupation des sols (agricoles et non agricoles);


- des concurrences d’usage avec la production alimentaire et autres
usages non alimentaires;
- des impacts agronomiques et environnementaux de la production de
la biomasse, notamment sur la teneur en matière organique et le
stockage de carbone.
I.13. Cadre politique et règlementaire pour les
investissements privés dans les énergies renouvelables

Au regard des performances enregistrées par le Bénin ces deux dernières


années, performances dues aux nombreuses réformes entreprises par le
Gouvernement de son Excellence Patrice Talon, le Bénin gagne à nouveau de
points et se trouve au 151ième rang sur 189, contre 158è sur 189 en 2016.
C’est pour dire que le climat des affaires continue de s’améliorer afin d’attirer
beaucoup d’investisseurs dans le pays.
Remarquons tout de même que plusieurs dispositions ont été prises par les
gouvernements successifs pour mieux réglementer les investissements dans
les énergies renouvelables au Bénin. De plus, on remarque que l’actuel
gouvernement à travers les nombreuses réformes entreprises dans le secteur
de l’énergie (voir PAG 2016-2021) semble s’ouvrir à l’implication accrue des
opérateurs privés dans le développement des énergies renouvelables au
Bénin. Dans ce contexte, on peut citer entre autres :

- l’existence de la loi N°2016-24 portant cadre juridique du


partenariat public-privé en République du Bénin ;
- la création et le fonctionnement effectif de l’Autorité de Régulation
de l’Electricité, qui reste un maillon indispensable dans la promotion
et le développement des énergies renouvelables.
Cependant, on note quelques insuffisances au niveau de cette politique :
- l’absence d’une méthode d’évaluation et de réajustement des prix
standardisés par l’Autorité de Régulation d’Electricité (ARE) selon le
type de technologie de production utilisée, la puissance, la rentabilité
de la production du producteur et de la fiscalité sur les équipements ;
- l’absence d’un contrat standardisé et la difficulté des petits et micro
producteurs de se connecter au réseau directement ;

45
- l’absence d’un guichet unique afin de favoriser les formalités
administratives;
- les difficultés d’accès au financement par les promoteurs privés
pour l’importation des équipements relevant du secteur des énergies
renouvelables ;
- l’information des structures financières sur cette catégorie
d’emprunt;
- Besoin de désarmement douanier et fiscal des équipements
d’Energies Renouvelables (EnR);
- l’association de l’Agence de Normalisation et de Métrologie (ANM)
pour l’intégration efficiente du critère de contrôle de qualité et
certification des équipements énergétiques importés ou déployés dans
le cadre des projets au Bénin.
Il existe également plusieurs documents de politique nationale dans le
secteur énergétique en général, puis sur les énergies renouvelables en
particulier. Le dernier remonte en 2015 « Politique en matière des Énergies
Renouvelables de la CEDEAO (PERC), Février 2015 » : Ce document publié
par le Centre régional sur les énergies renouvelables et l'efficacité
énergétique de la CEDEAO (CEREEC), détaille l'initiative régionale et les
parties locales pertinentes pour le BÉNIN à travers l’utilisation accrue des
énergies solaire, éolienne, centrales hydrauliques et des bioénergies ; En
d’autres termes, il s’agit de l’électrification à base d’énergies renouvelables
des zones rurales éloignées des réseaux conventionnels.

46
DEUXIEME PARTIE : LES BARRIERES A LA PRODUCTION D’ENERGIE
ELECTRIQUE PAR GAZEIFICATION DE LA BIOMASSE AU BENIN

47
II.1. Forces et faiblesses du système énergétique national au
regard de la problématique de la production d’énergie par
gazéification de la biomasse

Dans cette section, nous présentons les forces et faiblesses du secteur de


l’énergie au Bénin, en vue de mettre en place un cadre institutionnel,
réglementaire et juridique favorable aux investisseurs privés dans le
domaine des énergies renouvelables. Dans ce contexte, les principales
orientations, les objectifs stratégiques puis les actions et activités à engager
en matière de la production d’énergie par gazéification de la biomasse seront
proposés.

II.1.1. Au plan physique

L’accent est mis sur les principaux freins au développement de la


mobilisation de la biomasse. Les freins à la mobilisation de la biomasse
agricole sont de quatre (04) natures diverses :

- Économique : il s’agit essentiellement des difficultés logistiques, la


forte variabilité de la disponibilité de la ressource ;
- Techniques : il s’agit des outils de collecte de la ressource n’étant
encore que peu disponibles à des coûts raisonnables, et les outils de
valorisation étant pour bon nombre de cas à perfectionner, car
initialement non adaptés à ce nouveau type de ressource.
- Sociologique : il faut noter dans ce cas que les paysans/agriculteurs
sont peu sensibilisés aux nombreux avantages de la démarche à
suivre en matière de valorisation énergétique de la biomasse.
- manque d’appropriation par les paysans/agriculteurs des
valorisations économiques éventuelles et manque de relations de
confiance entre producteurs et utilisateurs de biomasse agricole.
II.1.2. Au plan juridique et réglementaire

Le cadre réglementaire du sous-secteur de l’électricité se présente comme


suit :

- Le code Bénino-Togolais d’électricité dont la révision a mis fin au


monopole de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) dans le domaine
de la production, ouvrant ainsi le segment de la production aux
opérateurs privés ;
- La loi N° 2006-16 du 27 mars 2007, portant code de l’électricité en
République du Bénin qui définit entre autres les dispositions
complémentaires relatives aux modalités d’intervention des opérateurs
dans le sous-secteur ;
- Le projet de loi sur les Energies Renouvelables (EnR) existe et est en

48
attente de validation à l’Assemblée Nationale ;
- L’existence d’un environnement propice à l’électrification hors-
réseau (cf cadre réglementaire, Millenium Challenge Account-Bénin II)
A cela s’ajoute, le sous-secteur des produits pétroliers qui est régi par :
- Le code pétrolier en ce qui concerne les activités de recherche et de
production pétrolière et gazière ainsi que celles du raffinage du pétrole ;
- L’existence de projet de Décret sur l’électrification hors réseau au
Bénin ;
- L’existence de principaux instruments de régulation pour
l'électrification hors réseau au Bénin ;
- L’existence de projet d’arrêté des titres d'exploitation hors réseau
(autorisation et concessions hors réseau) ;
- Le décret n°95/139 du 03 mai 1995 qui ouvre les activités
d’importation et de commercialisation des produits pétroliers aux
entreprises privées.
L’analyse des différents textes juridiques des opérations liées à l’énergie
électrique au Bénin est nécessaire pour apprécier d’un point de vue
essentiellement administratif, la facilité à développer les sources
renouvelables d’énergie pour la production d’électricité. C’est donc un
ensemble de dispositions diverses, relatives à la planification, à la
production et à la commercialisation de l’énergie produite à partir des
énergies renouvelables en général, puis de la biomasse via la gazéification de
la biomasse. Il s’agit principalement de trois secteurs de réglementation :

- Planification urbaine (voir règlement relatif à la délivrance du permis


de construire en République du Bénin): Elle concerne principalement les
Règles et Plans d’Urbanisme suivis des Normes de construction ;
- Contrôle des Installations et activités : faisant partie des
installations classées, il s’agit principalement de faire un contrôle régulier
à travers l’observation des règles d’énergie, en faisant un suivi basé sur
l’étude d’impact sans oublier l’observation des règles de sécurité ;
- Aspects financiers et fiscaux : elle est relative à toutes les questions
touchant les garanties financières, la fiscalité et bien entendu la
tarification, qui reste un élément important pour la rentabilité des projets
de production d’énergie à partir des énergies renouvelables en général ou
de la biomasse énergie (gazéification de la biomasse) en particulier par les
auto-producteurs/PIE. A ce niveau, il n’existe pas encore une tarification
sur la production d’électricité à injecter sur le réseau national partant des
énergies renouvelables (cas des PIEs).

49
De façon générale, on peut retenir comme obstacle :

- l’absence d’un dispositif cohérent d’accompagnement fiscal et


financier

La loi-cadre sur l’Environnement en République du Bénin en son article 105


prévoit des mesures d’incitation fiscale pour toute entreprise dont les
activités visent la préservation de l’environnement. Les modalités
d’application de ces mesures, notamment celles favorisant la mise en œuvre
d’écotechnologies, sont fixées par décret pris en conseil des ministres.
Autrement, l'utilisation des énergies renouvelables comme la biomasse
énergie (gazéification de la biomasse par exemple) et la réduction de l'usage
des énergies fossiles et matières polluantes, devraient être assujetties à des
aides financières et des exonérations douanières et fiscales partielles ou
totales lors des opérations d'acquisition des appareils et équipements
nécessaires à la réalisation des investissements envisagés ou à d’autres
formes de facilités fiscales appropriées. A ce niveau, il faut reconnaître que
les entreprises relevant du secteur des énergies renouvelables appartiennent
déjà aux régimes privilégiés, selon les lois et textes régissant le code des
investissements au Bénin aux articles 15, 18. Une analyse approfondie des
articles 37 jusqu’à 56 des sections 1, 2 et 3 du Chapitre V des lois et textes
régissant le code des investissements au Bénin, nous permet d’affirmer qu’il
s’agit du Régime « C ».

Résumé 4: A l’instar de la santé et de l’éducation, l’énergie devrait donc être


considérée comme un secteur prioritaire et bénéficier des mêmes avantages
que les secteurs ci-dessus cités. En effet, l’énergie se trouve être l’un des
moteurs indispensables à la réalisation des activités relevant des deux
domaines précédemment cités. Il faut donc renforcer et appliquer cette
disposition pour provoquer un réel développement et promotion des énergies
nouvelles et renouvelables en général, puis de la biomasse énergie en
particulier.

A l’heure actuelle, un tel dispositif fiscal et financier cohérent destiné à


accompagner la promotion et le développement des énergies renouvelables
n’a pas encore été mis en place.

Après une lecture approfondie de ce secteur, deux sources de blocages


essentielles peuvent être à la base du non développement harmonieux du
sous-secteur des énergies renouvelables. Il s’agit essentiellement de:

- l’absence d’un dispositif juridique de promotion des énergies


renouvelables en général, puis de la biomasse énergie en particulier : Il
urge de revoir le projet de loi actuellement en attente de validation à

50
l’Assemblée et de procéder immédiatement à sa mise à jour en intégrant
aussi bien l’aspect biomasse-énergie via la gazéification de la biomasse,
que l’aspect concernant les mesures incitatives liées à la filière ;
- les problèmes relatifs aux différentes réglementations du sous-
secteur. Dans ce contexte, on retient essentiellement :

 Réglementation relative à la construction

Une analyse approfondie de la réglementation relative à la construction en


République du Bénin, à partir de la réglementation de délivrance du permis
de construire en République du Bénin, nous révèle l’absence des normes de
construction pour des domaines particuliers comme c’est le cas des
installations industrielles. Le développement des énergies renouvelables
passe également par des normes de construction, quand bien même que la
plupart des infrastructures relevant du domaine des énergies renouvelables
appartiennent à la classe des « établissements classés » et plus précisément
à la deuxième classe selon les articles 76 et 77 de la loi cadre sur
l’environnement en République du Bénin de 1999. Dans ce contexte, il est
indispensable d’avoir l’autorisation d’un certain dépassement du coefficient
d'occupation des sols, par rapport à celui normalement autorisé, pour les
constructions comportant des équipements de production d'énergie
renouvelable. De plus, la démarche conduisant à l’obtention du « permis de
construire » et du « Titre Foncier » est bien complexe et n’encourage guère
les investisseurs privés.

 Règlementation relative à l’étude d’impact

Prescrite au Titre V (article allant de 87 à 93) de la loi cadre sur


l’environnement en République du Bénin de 1999, l’étude d’impact reste et
demeure une étape primordiale pour toute entreprise afin de déterminer les
effets que la réalisation d’un projet peut avoir sur l’environnement. S’il est
vrai que les énergies renouvelables ont de nombreux impacts positifs sur
l’environnement et sur le plan énergétique, il est aussi admis que celles-ci ne
sont pas sans conséquences sur l’environnement même si elles sont
négligeables. En effet, certaines installations mettant en œuvre des énergies
renouvelables font l’exception (impact négatif) et il faut les soumettre au
préalable à une étude d’impact environnemental, afin de promouvoir un
développement durable de ces filières : il s’agit des champs solaires et parcs
éoliens, ceci en fonction de leur taille. Dans le cas de l’implantation
d’installations de production d’électricité à partir de biomasse, sont soumis à
l’étude d’impact, les projets d’affectation de terre inculte ou d’étendue semi-
naturelle à l’exploitation agricole intensive (impactant ainsi la nature de la
biomasse au regard de ses caractéristiques physicochimiques), ainsi que les
différents produits issus de la valorisation énergétique de la biomasse selon

51
le cas lors du fonctionnement de la centrale pour des mesures de sécurité de
l’installation.

 Absence de normes techniques et de sécurité relatives à la


production d’énergie électrique à partir d’énergies renouvelables

La production d’électricité quelle que soit la source renouvelable, doit


respecter un certain nombre de normes, qu’elles soient nationales ou
internationales. Il convient de mettre un accent particulier sur l’élaboration
et l’adoption des normes nationales, suivi de leur application en s’inspirant
des normes internationales qui existent déjà et qui ont fait leur preuve. En
effet, pour une meilleure réussite de la filière dans les règles de l’art, de telles
normes doivent être connues de tous les acteurs. Il s’agit des normes
techniques et de sécurité telles que:

- des ouvrages relatifs à l’installation intérieure qui doivent respecter


les textes et normes en vigueur, notamment la norme NF C 13-100 et
ses normes associées, ainsi que les prescriptions techniques du
gestionnaire de réseau :
- du poste de livraison qui doit être réalisé conformément aux
dispositions de la norme NF C 13-100 et des normes associées en
vigueur (NF C 13-101, NF C 13-102 et NF C 13-103).
- des protections installées au poste de livraison comportant : une
protection générale contre les surintensités et les courants de défaut à
la terre conformes à la réglementation en vigueur (protection dite NF C
13-100) et une protection de découplage selon le guide UTE C 15-400.

En termes de normes internationales, on peut citer entre autres :

- CEI TS 62257-9-5 : 2016, relative aux recommandations pour les


systèmes d’énergies renouvelables et hybrides pour l'électrification
rurale (ER) - Partie 9-5 : Systèmes intégrés - Sélection de kits
d'éclairage autonomes pour l'électrification rurale ;
- CEI TS 62257-9-4 : 2016, relative aux recommandations pour les
systèmes d’énergies renouvelables et hybrides pour l'électrification
rurale (ER) - Partie 9-4 : Systèmes intégrés - Installation par
l’utilisateur;
- CEI / TS 62257-9-3 ED. 2.0 EN (2016), relative aux
recommandations pour les systèmes d’énergies renouvelables et
hybrides pour l'électrification rurale (ER) - Partie 9-3 : Systèmes
intégrés - Interface utilisateur ;
- CEI / TS 62257-9-3 ED. 2.0 EN (2016), relative aux
recommandations pour les systèmes d’énergies renouvelables et
hybrides pour l'électrification rurale (ER) - Partie 9-3: Systèmes
intégrés - Interface de l’utilisateur ;

52
- CEI TS 62257-9-1 (2016), relative aux recommandations pour les
systèmes d’énergies renouvelables et hybrides pour l'électrification
rurale - Partie (ER) 9-1: Systèmes intégrés - Systèmes de micro
électricité ;
- CEI TS 62257-9-1 (2016) (E), qui fournit des exigences générales
pour la conception, la construction et l'exploitation de microcentrales
et des exigences générales pour assurer la sécurité des personnes et
des biens.

 Interdiction d’installer son propre réseau de distribution

La Société Béninoise d’Energie Electrique reste et demeure le seul


distributeur et vendeur de l’énergie électrique jusque-là. Cette disposition
constitue un frein au développement des installations industrielles à partir
des énergies renouvelables en général et de la biomasse énergie en
particulier d’une part et empêche les auto-producteurs/PIE d’utiliser
l’électricité produite sur un autre site que celui de leur production d’autre
part: un site adapté à la production d’énergie biomassique par exemple n’est
pas nécessaire, pour différentes raisons, le meilleur pour installer une
industrie métallurgique.
Par ailleurs, les réseaux de transport et de distribution nationaux,
notamment les systèmes de contrôle-commande, sont souvent inadaptés
pour absorber des énergies intermittentes car les lignes de transport ne sont
pas souvent dimensionnées pour de telles puissances électriques.

Cependant, grâce à l’apport substantielle de MCA-2, plusieurs dispositions


sont en train d’être prises pour autoriser la mise en place de réseaux isolés
dans le cadre de la production, de la distribution et de la commercialisation
de l’électricité produite (cas du hors réseau). Dans ce contexte, un
consultant international est commis à la tâche, et les résultats sont déjà
disponibles et il ne revient à l’Etat de signer des décrets inhérents à son
application. Ainsi, il est prévu que des concessions (pour la distribution)
soient délivrées à des privés pour l’électrification hors réseau.

 Vente des excédents d’électricité à l’Etat : la SBEE

Dans le contexte actuel d’augmentation de la demande énergétique, il est


évident de mettre à contribution aussi bien les auto-producteurs que les
producteurs indépendants d’énergie à partir des énergies renouvelables en
général, puis de la biomasse énergie en particulier. L’expérience a montré
que les installations d’auto production dégagent sur certaines périodes et
plages horaires des excédents d’électricité disponibles susceptibles d’être
commercialisés sans oublier les PIE dont le rôle est de compenser
normalement le déficit énergétique. Par ailleurs, le rachat par l’Etat par le

53
biais de la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) de ces excédents à
un prix garanti permettrait de soutenir financièrement le développement des
capacités d’auto production des énergies renouvelables en général et des
centrales de biomasse en particulier.

Dans ce contexte, la SBEE rachèterait aux auto-producteurs leurs excédents


à un prix incitatif afin de permettre aux autos producteurs de s’engager dans
la production d’énergie au-delà de leurs propres besoins, tel n’est
actuellement pas le cas. Par ailleurs, il faut revoir aussi la politique de
tarification pour des PIE, dont l’installation nécessite de gros
investissements (tarification basée sur les coûts investis par exemple).

II.1.3. Au plan social

Bien qu’en étant en partie négligeable, les contraintes sociales sont pour la
plupart du temps, l’une des difficultés rencontrées dans l’installation des
équipements d’énergies renouvelables en général, et celle de la biomasse
énergie en particulier, et ce, en milieu rural. Au titre de ces contraintes, on
retiendra notamment :

la concurrence avec d’autres usages sur les ressources naturelles :


conflit nutritionnel, alimentaire ou valorisation ou encore d’autres
usages déjà faits des ressources disponibles ;
les faibles revenus de la majorité de la population, notamment en
milieu rural, qui diminuent les marges de manœuvre en matière
tarifaire et fiscale;
le problème foncier.
Il faut simplement retenir qu’aucun projet, encore moins les projets d’une
telle envergure ne peut plus être développé sans la participation active de la
population basée sur un consensus.

II.1.4. Au plan économique et financier


Selon les lois et textes régissant le code des investissements au Bénin, le
dispositif actuel de soutien aux investissements dans le domaine des
énergies renouvelables en général, et de la biomasse énergie, tel que c’est
libellé, est bien insuffisant et vide de mesures incitatives, vu le problème de
rentabilité économique qui se pose dans ce secteur. En effet, il s’agit d’un
lourd investissement (1800 US$/kW), et de ce fait, les entreprises relevant
du secteur méritent une attention particulière. Très souvent, la faible
rentabilité économique observée dans ce secteur, est due à des tarifs de
rachat trop faibles et fixes. Il convient de revoir le tarif payé aux auto-
producteurs/PIE, tarif qui se doit d’être dynamique en fonction de plusieurs
critères (type d’ER, le type de technologie, la puissance produite,
l’investissement consenti, etc.) au même moment où les producteurs privés

54
seront accompagnés pour adopter des technologies de production optimale
en termes de coût. Parlant des investisseurs, on note l’absence de règles
financières et fiscales cohérentes et ambitieuses (absence d’un mécanisme
de soutien financier et d’allègement fiscal). Il faut à cet effet mettre en place
un mécanisme financier et fiscal qui apporte des garanties à long terme aux
investisseurs quant à la rentabilité de leurs investissements dans les
installations d’énergies renouvelables. Selon les banquiers et les assureurs
rencontrés, l’investissement dans ce genre de projet (production d’électricité
par gazéification de la biomasse) est perçu comme une sorte de placement
plus risquée au regard des incertitudes concernant la technologie elle-même
et les différentes contraintes relatives à la disponibilité de la ressource.

II.1.5. Au plan technique

S’il est vrai que le Bénin a fait du chemin en terme de dimensionnement,


d’installation et de maintenance en matière du solaire PV, il est
communément admis que le terrain est encore vierge en matière de
valorisation énergétique de la biomasse par gazéification. Toutefois, il
convient de relever les efforts consentis en termes de recherche scientifique
et d’opérationnalisation d’unité de gazéification au centre Songhaï, sans
compter les petites installations de Sékou et de Gohomey. C’est pour dire
qu’en réalité, qu’il y a des acquis à capitaliser dans ce domaine, quoique
l’importance d’avis d’experts spécialistes du domaine soit vivement
souhaitée. L’étude relève également :
- qu’il y a peu de ressources humaines formées et qualifiées malgré la
contribution de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, de l’Institut
Universitaire de Technologie de Lokossa et d’autres écoles
universitaires privées dont l’Ecole Supérieure des Métiers des Energies
Renouvelables (ESMER) dans la formation des cadres compétents
relevant du domaine de la valorisation énergétique de la biomasse ;
- l’inexistence de techniciens en maintenance spécialistes de ces
genres équipements.
- l’existence par contre, de la main d’œuvre qualifiée dans divers
domaines (électronique, électrotechnique, mécanique…) qui méritent
d’être formée et transformée pour se conformer aux tâches spécifiques
entrant dans le cadre de l’installation, de la maintenance d’une
plateforme de production d’électricité à partir de la gazéification de la
biomasse.

55
II.1.6. Au plan institutionnel

Le dispositif institutionnel actuellement en place dans le secteur énergétique


présente les atouts suivants à prendre en compte dans l’élaboration de la
politique de la maîtrise d’énergie :
- La création en 2018 de l’Unité Chargée de la Politique de
Développement des Energies Renouvelables (UC/PDER), par Décret
N°2018-050 du 15 Février 2018. Il s’agit d’une grande réforme
institutionnelle qui constitue un grand pas vers la promotion des
énergies renouvelables au Bénin ;
- La création d’une Direction des Energies Renouvelables à la Direction
Générale des Ressources Energétiques (DER/DGRE) ;
La mise en place du projet « DAEM » : Développement de l’Accès à
l’Energie Moderne (DAEM). Ce projet a pour objectif d’améliorer le
réseau de transmission et de distribution du pays en termes
d’efficacité opérationnelle, et de développer l’accès à l’électricité ;
- Le Projet de Promotion de la Production Durable de Biomasse
Electricité au Bénin. Ce projet a été lancé le 1er février 2017 et vise à
promouvoir la production d’électricité par la gazéification des résidus
de déchets agricoles (biomasse) et la mise en place d’un réseau
principal et de mini-réseaux isolés d’électrification dans les communes
de Dassa-Zoumè, Savalou, Kalalé et Djougou. Ce projet fait suite au
projet PANA;
- L’ABERME (Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise
d’Energie) dont le rôle est de mettre en œuvre la politique de l’Etat
dans les domaines de l’électrification rurale (ER) et de la maîtrise
d’énergie ;
- L’Autorité de Régulation de l’Electricité dont le rôle est de veiller au
respect des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur de
l’électricité, de protéger l’intérêt général et de garantir la continuité et
la qualité de service.
- L’existence de programmes de formation au niveau de l’université
permettant de disposer au plan national de ressources nationales
qualifiées en énergies renouvelables.
On note cependant :
- un conflit d’attribution entre structures étatiques ;
- un nombre insuffisant de cadres techniques qualifiés au regard des
nouvelles technologies développées selon la nature d’énergies
renouvelables : cas de la DGRE, de l’UC/PDER et de l’ARE;
- une lourdeur administrative dans la signature des contrats ;
- une absence d’option ou de spécialisation en valorisation énergétique
de la biomasse dans nos universités. A cela, s’ajoute l’absence de
laboratoire de transformation intégrée de la matière renouvelable, qui

56
relève du Génie des Procédés Industriels et du Développement
Durable.
- une absence de bureaux d’études compétents en matière de
valorisation énergétique de la biomasse sur le plan national.

II.2. Difficultés liées à la demande d’agrément


Au nombre des pièces importantes et indispensables à la vie d’une
société/entreprise relevant du secteur de la production d’électricité à partir
des énergies renouvelables, figurent (i) la demande d’agrément au code
d’investissement, (ii) la convention de concession et (iii) le contrat d’achat-
vente suivi de la convention de raccordement. S’il est vrai que l’élaboration
des modèles de conventions de concession, de contrats d’achat et de
raccordement a reçu l’adhésion aussi bien des promoteurs et investisseurs
que des experts du sous-secteur, la demande d’agrément au code
d’investissements par contre reste un parcours de combattant ; Par ailleurs,
l’avis de la Direction Nationale des Marchés Publics est toujours
problématique dans le cas des gré-à-gré pour l’obtention de la convention de
concession selon les promoteurs rencontrés.

En effet, la convention de concession reste l’une des pièces maîtresses dans


la procédure et permet de négocier le contrat d’achat-vente et le contrat de
raccordement avec la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) suite à
la qualité des résultats de l’étude statique et dynamique (comportement de la
centrale sur le réseau de distribution disponible dans la zone de production).
Elle nécessite au préalable l’obtention de deux autres pièces importantes : le
protocole d’accord signé et l’étude de faisabilité ; L’obtention de ces pièces
n’est pas donc aisée pour les promoteurs. Il convient simplement de mettre en
place un dispositif permettant d’accélérer l’obtention desdites pièces et surtout
de privilégier l’intérêt supérieur au détriment de la politique. Il faut aussi
rappeler que l’actuel modèle de convention de concession en vigueur est
toujours basé sur le solaire, et il convient de le rendre spécifique à chaque type
d’énergie au regard de la diversification du tissu énergétique actuel en vogue
dans le pays. Par contre, le modèle de contrat d’achat-vente est en cours
d’élaboration avec l’appui de Ecowas Regional Center for Renewable Energy
and Energy Efficiency.

Selon le code des investissements au Bénin, la présentation des dossiers à


soumettre au code des investissements, suit un schéma classique réparti en
deux grandes parties : la présentation de demande des régimes privilégiés et
les formalités de demande de régime spécial. Dans la première partie, se
pose un problème de renseignement de chaque matériel de fabrication, ainsi
que chaque équipement et chaque pièce de rechange. A ce niveau, selon les
investisseurs rencontrés, il est difficile de renseigner chaque pièce ou chaque

57
organe d’une turbine par exemple. Il urge de rendre moins contraignant les
différentes pièces inhérentes à la demande d’agrément afin de leur faciliter la
tâche. Par ailleurs, au regard des contraintes liées à la démarche des
« appels à projet », il serait aussi souhaitable de privilégier la signature des
conventions entre l’Etat représenté par le Ministre de l’Energie et le
promoteur/investisseur selon ces derniers.

II.3. Enjeux à prendre en compte pour l’élaboration de la


politique de développement de la production d’énergie par
gazéification de la biomasse

Pendant longtemps, la politique énergétique du Bénin a mis un accent


particulier sur le solaire photovoltaïque au détriment des autres formes
d’énergies renouvelables dont la valorisation énergétique de la biomasse.
Malgré les quelques efforts réalisés par les rares PIEs pour promouvoir la
valorisation énergétique de la Biomasse, il convient de souligner que
beaucoup reste à faire pour hisser cette forme d’énergie au rang du solaire
photovoltaïque. Pourtant cette forme d’énergie peut permettre à l’Etat
béninois de compenser son déficit énergétique actuel à défaut de rendre
autonome le pays du point de vue énergétique. En effet, le développement de
la biomasse-énergie au Bénin présente un avantage macroéconomique
certain tant au plan local que national. Les principaux enjeux à prendre en
compte dans l’élaboration d’une meilleure politique de développement de la
filière de gazéification de la biomasse accompagnée d’un cadre institutionnel,
réglementaire et juridique favorable aux investissements privés sont de
quatre (04) ordres :

‐La nécessité de réaliser une étude nationale relative à la


valorisation énergétique de la biomasse dans le cadre de l'élaboration
du schéma national des énergies renouvelables

Les résultats de cette étude sont indispensables pour la prise de


décision quant à la valorisation des ressources naturelles alternatives dont
regorge le pays. Par ce même biais, promouvoir les différentes formes
d’énergies renouvelables dont dispose le pays.

- La nécessité d’aménager un cadre institutionnel, réglementaire


et juridique approprié aux investissements du secteur privé
L’Etat des lieux a permis de se rendre compte que l’actuel Gouvernement est
déterminé à faire du mix énergétique une réalité dans la balance énergétique
du Bénin. Cependant, l’Etat doute encore de l’importance de la biomasse
énergie au regard du rôle que joue déjà cette matière dans l’alimentation du
bétail, la fertilisation du sol…

58
Sans un portage politique fort, il est difficile d’assurer une mise en œuvre
efficiente de la politique de développement de cette filière.

- La nécessité d’exploiter le gisement biomassique disponible


En attente de la découverte des biomasses alternatives dont regorge le pays,
la présente étude relève un fort potentiel agricole à valoriser à des fins
énergétiques comme biomasse agricole. Les résultats obtenus (décrit ci-
dessus), font disparaitre des doutes qui subsistent encore et encourage à
faire de ces sous-produits agricoles qui sont à l’abri de tout conflit
nutritionnel et de tous usages concurrents, un levier sur le plan énergétique.

- La nécessité de disposer d’instruments financiers et fiscaux


adéquats
Sachant que c’est une première, et au regard du lourd investissement que
cela nécessite, il importe de mettre en place des mesures incitatives afin
d’encourager les investisseurs privés à y contribuer.
De ce qui précède, il faut essentiellement retenir que:
- la réglementation existante mérite d’être améliorée ;
- le manque d'accès au financement abordable de long terme mérite
d’être revu et adapté aux réalités actuelles.

Dans ce contexte, il s’agit d’apporter des solutions ou mesures correctrices à


partir des projets de loi et autres dispositifs susceptibles d’améliorer le
système existant ou de combler les insuffisances ci-dessus recensées.
En somme, ce premier rapport, a permis de faire l’état des lieux sur le
cadre réglementaire, institutionnel et juridique du secteur de l’électricité en
général, puis des énergies renouvelables en particulier. Ce rapport a mis
l’accent sur l’énergie électrique produite à partir de la valorisation
énergétique de la biomasse au Bénin: cas de la gazéification de la biomasse.
A partir des contraintes, obstacles et faiblesses relevés ci-dessus, il est
proposé des solutions favorisant la promotion des énergies renouvelables en
général, et de la biomasse énergie via sa gazéification en particulier.

59
TROIXIEME PARTIE : ORIENTATION POLITIQUE ET AXES
STRATEGIQUES
III.1. Fondement

La mise en place d’un cadre politique, institutionnel, réglementaire et


juridique s’impose pour un développement harmonieux du secteur de la
biomasse-énergie au Bénin. En effet, cette ressource première représente
environ 58% dans la consommation énergétique totale du pays, et est
jusque-là utilisée sous sa forme traditionnelle. Il est donc temps de penser à
un nouveau dispositif visant sa valorisation moderne à l’échelle industrielle
et respectueux de notre environnement. Cela revêt une grande importance
pour le développement durable du pays et il urge d’en poser les fondements
au regard de la Constitution, et du Programme d’Actions du Gouvernement
(PAG 2016-2021).

III.1.1. La Constitution de la République du Bénin

L’article 27 de la Constitution du 10 décembre 1990 postule : « Toute


personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable, et a le
devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement ». Dans
sa concrétisation, cet article de la Constitution engage l’Etat à œuvrer pour
promouvoir toute action visant à préserver l’environnement. La promotion
des énergies renouvelables s’inscrit bel et bien dans les actions à
promouvoir ; Et mieux, la valorisation moderne de la biomasse vient à
nouveau régler un problème environnemental qui se posait déjà quant à la
valorisation traditionnelle de la biomasse (bois de feu, charbon de bois,
incinération à l’air libre…).

III.1.2. Le Programme d’Actions du Gouvernement du Bénin (PAG 2016-


2021)
Le Gouvernement, dans son programme d’actions, a retenu le renforcement
du secteur énergétique comme un des éléments devant contribuer à poser
les bases de l’émergence économique du pays. Pour rendre concrète cette
orientation, le Gouvernement, dans son PAG, s’est engagé à augmenter le
taux des énergies renouvelables dans le mix énergétique à travers leur
promotion et à assainir le cadre de vie de la population béninoise. Dans ce
contexte, il a mis un accent particulier sur le « droit à l’énergie pour tous »,
ce qui justifie les différentes actions conjuguées du Ministère de l’Energie à
travers l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de la Maîtrise de
l’Energie (ABERME) sur le terrain afin de relever le taux d’électrification
rural, qui reste très bas par rapport à celui urbain.
III.1.3. Le document de stratégie du secteur énergétique
Le document de Plan directeur de développement du sous-secteur de
l’énergie électrique au Bénin issu de la Revue des documents sectoriels et
note pour la pérennisation du SIG de 2015, prévoit la disponibilité de 90 MW
de centrales à biomasse en 2020 et 110 MW en 2025. Leur contribution à
l’offre en énergie (GWh) est de l’ordre de 10% - 12% dans la période 2015 Ŕ
2025. Cependant, le document « Stratégie Bénin » n’indique pas s’il s’agit de
centrales de combustion, de gazéification ou d’un mixte de ces technologies.

III.2. Principes directeurs


Les différentes articulations du présent travail prennent en compte les
principes directeurs ci-après :

III.2.1. La cohérence transversale

L’élaboration du cadre politique, réglementaire, institutionnel et juridique


favorable aux investissements du secteur privé intervient afin d’améliorer le
cadre existant au regard de la production d’énergie électrique à partir de la
gazéification de la biomasse. La mise en place d’un tel cadre s’inscrit dans le
PAG 2016-2021 de l’actuel Gouvernement et ne s’écarte point des objectifs et
stratégies développées dans le secteur énergétique du pays.

III.2.2. La concertation et l’implication de tous les acteurs

La réussite de la filière Biomasse-Energie à travers la gazéification au Bénin


dépend de la synergie qui règne entre plusieurs acteurs :
- le Ministère de l’Energie (ME);
- la Direction Générale des Ressources Energétiques (DGRE);
- l’Unité Chargée de la Politique de Développement des Energies
Renouvelables (UC/PDER);
- le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP);
- le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique (MESRS);
-le Ministère du Cadre de Vie et de Développement Durable ;
- les Autorités communales et municipales;
- les Agriculteurs, les Coopératives agricoles…
- Les investisseurs privés…

L’implication de tous ces acteurs reste donc fondamentale pour l’élaboration et


la mise en œuvre du cadre politique, réglementaire, institutionnel et juridique
favorable aux investissements du secteur privé.

62
III.3. Orientations stratégiques de la politique de
développement de la production d’électricité par gazéification
de la biomasse

Sept (07) orientations stratégiques sont retenues:


Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse :
cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse;
Aménagement d’un cadre réglementaire favorable à la filière
biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au
Bénin ;
Développement d’une culture propre au développement de la filière de
production d’énergie par gazéification de la biomasse;
Construction et mise en œuvre des instruments financiers et fiscaux
adéquats ;
Création d’un marché de développement du secteur de production
d’énergie à partir des centrales à gazéification de la biomasse ;
Recherche, développement et innovation.

III.3.1.Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière


biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse

La promotion de la filière biomasse en général, et celle des centrales à


gazéification de la biomasse en particulier exige de renforcer le cadre
institutionnel actuellement en place. Ce renforcement du cadre
institutionnel existant doit se baser sur la nécessité de :
- Promouvoir des réflexions transversales et interministérielles ;
- Assurer une bonne coordination et une mise en œuvre efficiente des
actions liées à la politique de développement de la production d’électricité par
gazéification de la biomasse accompagnée d’un cadre réglementaire/juridique
favorable aux investissements du secteur privé sur l’ensemble du territoire et
dans tous les secteurs.
Renforcer les instruments institutionnels existants, revient à :

Eviter les conflits d’attribution au regard des AOFs des structures


spécifiques

Il s’agit sans doute de revoir les aspects des AOF des deux principales
structures qui ne favorisent convenablement pas la promotion et le
développement des énergies renouvelables : DGRE et UC/PDER.
Au cours de nos entretiens avec les responsables de la Direction Générale
des Ressources Energétiques (DGRE), il nous est revenu qu’un projet révisé

63
des AOF de la DGE est en cours d’être envoyé pour validation ; Les
principales améliorations touchent essentiellement :
- aux attributions de la DGRE au regard de la promotion des énergies
renouvelables suite à la naissance d’une Direction interne à cette dernière,
spécialisée dans la promotion des Energies Renouvelables (DER) d’une part
et la création de l’UC/PDER;
- au fonctionnement des différents services de la DGRE avec la naissance de
deux nouveaux services pour faire face aux nombreux défis du secteur et
répondre à l’ambition de la nouvelle équipe gouvernementale : le Service du
système d’information nationale de l’énergie du Bénin et le Service de
l’efficacité énergétique et du suivi de la consommation dans l’administration
publique.
A la date de la finalisation de ce rapport, le décret portant AOF du Ministère
de l’Energie a été déjà pris et les nouvelles attributions de la DGRE sont
connues.
Il urge également de disposer des services internes spécialisés selon la nature
d’énergie renouvelable pour une réussite équitable sur le plan de
développement des énergies renouvelables dont regorge le pays.

Mettre en place un cadre de concertation constitué des Industries, de


l’Etat représenté par le Ministère de l’Energie, le Ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche puis le Ministère du Cadre de
Vie et du Développement Durable, et les Chercheurs (Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) pour le
développement et la promotion des énergies nouvelles et renouvelables

 Industries : Il s’agit des industries agroalimentaires et autres


qui génèrent sur le plan national des déchets susceptibles de
valorisation à des fins énergétiques (chaleur, énergie électrique…).
 Etat : A ce niveau, nous distinguons trois différents
ministères à savoir : le Ministère de l’Energie, le Ministère de
l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche et le Ministère du Cadre de vie
et du Développement Durable.
 Chercheurs : Cette coopération, permettra aux chercheurs
d’effectuer une veille technologique et scientifique, et favorisera le
développement des filières de valorisation et de traitement des déchets
agroalimentaires et ou industriels, des déchets ménagers et agricoles
ou tous autres déchets issus d’une quelconque transformation ou
utilisation. Ainsi, les sujets de recherche seront désormais de vrais
problèmes posés sur le terrain. Une conséquence immédiate, de cette
initiative est, bien entendu, le financement des recherches et
l’équipement des différents laboratoires qui, jusque-là, sont quasi
exempts de matériels de recherche.

64
C’est là le développement d’une concertation très fructueuse pour chacune
des parties engagées. Si cela permet aux chercheurs d’équiper leurs
laboratoires et de pouvoir s’élever au rang de leurs pairs au plan
international et de devenir des laboratoires de référence dans le domaine de
la biomasse et du biocarburant, en retour, l’industrie pourra augmenter son
chiffre d’affaires en exploitant les résultats issus de ces recherches, soit pour
améliorer son rendement de production (méthode de traitement), soit pour
substituer une part de l’énergie conventionnelle à l’énergie renouvelable
grâce à ces déchets issus de différents procédés de traitement. Pour l’Etat,
on assistera à une diversification de valorisation de la biomasse selon la
région et selon le type de biomasse, soit pour une production de chaleur ou
pour l’électrification rurale (ER) ou pour fabriquer du charbon actif (utile
dans la potabilisation de l’eau) ou encore pour la fabrication de briquettes de
charbon en substitution aux charbons de bois qui, du reste, demeurent très
économique, en plus d’une base de données fiable et dynamique ; Cela
participe du développement et de la promotion de la biomasse énergie. Cette
coopération aura pour rôle :

- d’opiner sur les questions relatives au développement de la biomasse,


de biocarburants, des plantes énergétiques et autres innovations
technologiques inhérentes à la promotion de la biomasse énergie au
Bénin ;
- de réfléchir sur les différents types de valorisations possibles au
regard des caractéristiques physicochimiques que présentent les
biomasses recensées au plan national ;
- d’harmoniser et d’actualiser au fur et à mesure le potentiel
biomassique disponible en temps réel ;
- de faire la veille technologique en matière de valorisation de la
biomasse.
Ce rôle peut être dévolu à la Direction Générale des Ressources Energétiques
(DGRE) du Ministère de l’Energie.

Mettre en place une structure à la DGRE pour faciliter les formalités


techniques aux investisseurs du secteur
Les formalités administratives de création d’entreprise ou de société ou
d’établissement spécialisé dans la production d’énergies renouvelables sont
prises en charge par l’Agence pour la Promotion des Investissements et des
Exportations (APIEX).
Cependant, l’ensemble des formalités techniques se feront au niveau de la
Direction Générale des Ressources Energétiques (DGRE) sous tutelle du
Ministère. Cette Direction facilitera l’obtention de toutes autres pièces

65
inhérentes à la mise en place de la plateforme de production énergétique, et
ce, en collaboration avec les institutions paires du secteur de l’électricité en
République du Bénin. Dans ce contexte, un bureau est mis en place pour la
circonstance au niveau de la DGRE.

Revoir la disponibilité et la qualité du réseau de distribution


Il ne sert à rien de produire de l’ER lorsqu’on sait que le réseau de
distribution n’existe pas dans la zone ou est caduc générant d’importantes
pertes sur le réseau. Il convient de revoir la disponibilité et la qualité
(puissance à injecter au point de poste par exemple) du réseau et faire une
étude d’impact du mix énergétique sur le réseau de distribution sachant que
l’insertion massive des énergies renouvelables (ER) sur les réseaux
électriques est source de nombreux problèmes d’ordre technique,
notamment pour les gestionnaires de réseaux. Ce travail commence déjà par
la mise à la norme en termes de sécurité des équipements de production
d’énergie à partir du renouvelable (cas des centrales à gazéification de la
biomasse). De façon générale, il s’agit de :

faire une analyse approfondie de la capacité de transport sur les lignes


ainsi que les postes sources ;
évaluer le taux de pénétration admissible sur le réseau national en
général, puis sur les boucles locales en particulier;
garantir la stabilité du réseau de transport : pour cela, prendre les
dispositions idoines dans les zones devant abriter un tel ouvrage.

Dans ce contexte, le PIE se doit d’effectuer l’étude statique et dynamique qui


permet de savoir le comportement de la centrale à installer sur le réseau ;
Les différents résultats issus de cette étude sont ensuite, avec d’autres
pièces (convention de concession, business plan, PV de l’ARE…), soumis à
l’appréciation de la SBEE. Rappelons que le financement/la subvention
d’une telle étude est envisagé par le projet Biomasse-Electricité dans
l’accompagnement financier des PIEs.
Le plan directeur en matière d’ER devrait aider à avoir une vision claire des
différents travaux à effectuer sur le réseau de distribution et doit permettre
aux autorités d’anticiper afin que cela ne constitue pas un frein au
développement des Energies Renouvelables. Mieux, de nos jours, il existe des
outils de prévision de la production d’électricité issue des ER, lesquels
permettent de concilier l’équilibre entre la production et la consommation.

66
Création d’un Comité de Planification et de Programmation de la
Valorisation Energétique de la Biomasse, en abrégé « COPPVEB », ci-
après désigné.
Le comité a pour mission de veiller à la bonne utilisation des ressources
ainsi qu’à l’allocation optimale des subventions attribuées par la Banque de
développement des énergies renouvelables à mettre en place pour le compte
de la biomasse-énergie. Ce comité aura également pour rôle :
- d’approuver le plan directeur de valorisation énergétique de la
biomasse sur dix (10) ans, actualisé tous les cinq (05) ans ;
- d’établir les grandes priorités annuelles, en cohérence avec le plan
directeur des énergies renouvelables et les projets d’initiative locale en
biomasse énergie validés, en tenant compte des ressources
effectivement mobilisables et disponibles dans le temps (taux de
croissance de la ressource);
- de définir les enveloppes financières annuelles allouées
respectivement aux projets prioritaires axés sur la valorisation
énergétique de la biomasse et aux projets d’initiative locale de
biomasse énergie à partir des priorités retenues par le Fonds ;
- d’approuver la programmation annuelle de valorisation énergétique
de la biomasse au plus tard avant le début du vote du budget de l’Etat
en cohérence avec le plan directeur d’énergie renouvelable et compte
tenu des enveloppes financières annuelles allouées;

III.3.2.Aménagement d’un cadre réglementaire et juridique favorable à la


filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse
L’aménagement d’un cadre réglementaire adéquat doit se baser sur la
nécessité de :
- amener les différents acteurs à tenir compte désormais de la
biomasse-énergie dans le développement des énergies renouvelables
au Bénin;
- assurer la valorisation énergétique de la biomasse sur l’ensemble du
territoire national en fonction de sa disponibilité, des technologies
propres et efficaces de culture durable, de la gestion durable des
forêts, de la gestion durable des biomasses alternatives...
Les principaux instruments nécessaires à cet effet sont :
- les dispositions particulières relatives à la valorisation énergétique de
la biomasse, qui viennentt compléter le projet de loi sur les énergies
renouvelables en cours de validation à l’Assemblée nationale du Bénin
;
- les décrets d’application des dispositions particulières relatives à la
valorisation énergétique de la biomasse sont également proposés.

67
Il s’agit essentiellement :

Des dispositions particulières, relatives à la production d'électricité à


partir de la biomasse énergie en République du Bénin

Ces dispositions particulières ont pour objectif, de définir le régime juridique


relatif à la réalisation des projets de production d'électricité à partir de la
Biomasse-énergie, soit pour l’auto consommation ou pour répondre aux
besoins de la consommation locale ou en vue de l'exportation. Elles ont
également pour objectif, de définir le régime juridique régissant les
installations, les équipements, les biens immeubles et les matériels
nécessaires pour assurer la production d'électricité à partir de la Biomasse
énergie et le transport de celle-ci. Dans ce contexte, le projet de loi sur la
promotion des énergies renouvelables a été modifié pour prendre en compte
les aspects liés à la valorisation énergétique de la biomasse via la
gazéification.

Valorisation énergétique au Bénin : Plan Directeur

L’équipe de Consultants au regard de la situation de référence en terme du


potentiel biomassique et de la valorisation énergétique de la biomasse,
recommande la « Réalisation d'une étude nationale relative à la
valorisation énergétique de la biomasse dans le cadre de l'élaboration
du schéma national des énergies renouvelables ». L'objectif de cette
étude est de confronter les usages potentiels d'énergie et la ressource
biomasse disponible aujourd'hui et à l'horizon 2025. Les résultats doivent
concourir à la définition d'objectifs communaux quantitatifs et qualitatifs de
développement de la biomasse énergie par zone géographique. C’est donc
une opportunité pour définir un schéma communal des énergies
renouvelables, par zone géographique, sur la base des potentiels de la
commune, et en tenant compte des objectifs nationaux. Dans ce cadre,
l’étude recommande d’axer les études sur :

- le potentiel de biomasse forestière utilisable pour le bois énergie ;


- le potentiel de biomasse en Produits connexes de scieries ;
- le potentiel en bois de rebus et déchets verts;
- l’utilisation du bois à des fins énergétiques ;
- les produits agricoles valorisables en biomasse : il s’agit de
l’ensemble des biomasses issues des grandes cultures, de la riziculture, de
l’arboriculture, de la viticulture, de l’oléiculture, du maraîchage et de celles
issues des industries agroindustrielles) ;
- le potentiel de biomasse issu des déchets ménagers et assimilés ;
- les cultures dédiées pour le développement de la filière de
biocarburants ;

68
- et enfin des pistes de développement en matière des formes de
valorisation au regard des caractéristiques physicochimiques que
présentent les biomasses enregistrées au plan national.
Aux dernières nouvelles, suite à l’entretien effectué entre l’équipe de
Consultants et l’UC/PDER, une étude similaire est lancée et serait en cours
d’exécution. Les résultats obtenus seront également déterminants dans
l’organisation du colloque international sur la valorisation énergétique de la
biomasse : Quels enjeux pour le développement du Bénin, lequel est prévu
pour se dérouler au plus tard en Janvier 2019 à Cotonou.

Elaboration des normes techniques et de sécurité nationales

L'Agence Nationale de Normalisation, de Métrologie et du Contrôle de la


Qualité (ANM) doit mettre en place un Comité technique pour élaborer et
adopter les Normes nationales du Bénin pour les équipements d’énergies
renouvelables en s’inspirant des normes internationales (développées dans le
chapitre précédent). Il s’agit de modifier au besoin les normes techniques et
de sécurité internationales existantes sur les systèmes d’énergies
renouvelables et les adapter aux besoins et aux pratiques de conception
locaux.

III.3.3.Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine


au Bénin

La mobilisation et le renforcement des capacités des acteurs concernés par


la valorisation énergétique de la biomasse à travers la production d’énergie
électrique par gazéification de la biomasse constituent une nécessité
transversale pour la mise en œuvre de sa politique. A cet effet, les principaux
instruments à promouvoir sont :
Le renforcement des capacités des acteurs ;
La sensibilisation des acteurs clés.

Renforcer l’effectif et la qualité du personnel administratif et technique

L’étude note au niveau de la Direction Générale des Ressources Energétiques


(DGRE), l’insuffisance de cadres techniques compétents et qualifiés au
regard des résultats attendus dans le domaine des énergies renouvelables. Il
est important de procéder également à des séances de renforcement de
capacité du personnel, surtout face aux nouvelles technologies liées au
développement des énergies renouvelables, malgré les efforts fournis par
RECASEB dans ce cadre. Il convient de former le personnel en fonction des
exigences du terrain (type d’énergie disponible, prioritaire et développé par le
pays). C’est dire qu’il faut former de telle sorte à disposer d’Experts
spécialistes d’une forme d’énergie et capables de faire face aux différents

69
problèmes qui se posent afin d’être immédiatement utiles à la nation. C’est
donc une formation qui se fera selon la politique énergétique du pays. A
l’opposé du renforcement de capacités tel que fait par le RECASEB, nous
proposons une véritable formation continue pratique qui fera des acteurs,
les vrais Experts du domaine. Ces formations sont valables aussi bien pour
la commission technique chargée d’étudier les dossiers techniques des
promoteurs de centrales d’énergies renouvelables que pour les personnes du
secteur privé en vue de la mise en place d’un véritable marché dans ce
secteur.

L’étude note également que L’UC/PDER compte depuis sa création à ce jour


un effectif de trois (03) membres, donc insignifiant au regard de la
multiplicité d’énergies renouvelables dont dispose le pays et des nombreux
chantiers qui les attendent en terme de politique et des nobles ambitions du
Gouvernement à travers le PAG.

Par ailleurs, pour réussir sa mission, l’Autorité de Régulation de l’Electricité,


qui jusque-là ne dispose véritablement pas suffisamment de cadres
techniques pour la mise en place des services techniques du Secrétariat
Exécutif dans l’étude des dossiers à lui soumis par les PIEs, doit renforcer
son effectif en recrutant d’autres experts techniques au regard de la
diversification du tissu énergétique. A l’issue de nos échanges avec le Vice-
Président de ladite structure, il ressort qu’un recrutement imminent de sept
(07) Cadres Techniques est nécessaire pour le fonctionnement du Secrétariat
Exécutif. En effet, le Conseil National de Régulation de l’ARE continue de
jouer aussi bien le rôle du Secrétariat Exécutif que son rôle d’instance de
décision. Or ces deux structures sont à distinguer au regard de leurs
missions respectives. Il convient de rendre fonctionnelle ces deux organes
qui sont en effet les maillons indispensables dans la réussite de la mission
de cette institution combien indispensable dans le secteur énergétique.

Partenaires techniques et financiers en place au Bénin

Ils méritent d’être informés non pas sur les enjeux de la production d’énergie
électrique à partir de la gazéification de la biomasse qu’ils cernent peut être
déjà assez, mais sur les objectifs, les efforts et les besoins du Gouvernement
pour promouvoir cette filière au Bénin. Une telle démarche pourrait entre
autres, déboucher sur le développement d’une coopération institutionnelle
internationale favorable, afin de puiser dans les longues et fructueuses
expériences menées dans d’autres pays, par d’autres agences.

70
Permis de construire, Titre Foncier et Contrat de Concession: Facilité
d’obtention

La présente étude suggère de mettre au niveau de chaque mairie jouissant


d’un quelconque projet de production d’énergie électrique de cette envergure
ou relevant des énergies renouvelables, un comité centrale chargé de
collecter toutes informations utiles entrant dans la demande du « permis de
construire ou du Titre Foncier », de faire le suivi jusqu’à l’obtention des
pièces. Ce faisant, la durée d’établissement desdites pièces sera réduite et
rendra l’obtention de ladite pièce plus fiable, diminuant ainsi les tracasseries
dans le rang des promoteurs/investisseurs. Par ailleurs, l’informatisation de
cette tâche est vivement souhaitée à l’ère du numérique, permettant au
promoteur de faire leur demande à distance.
L’obtention du Contrat de concession doit être rendue moins contraignante
surtout lorsqu’il s’agit de recevoir l’avis de la Direction Nationale des
Marchés publics. En effet, lorsque le promoteur privé fait ses propres
investigations en vue de l’installation d’une société pour la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables, un appel à projet n’est plus
utile, mais plutôt un gré-à-gré de manière exceptionnelle. Dans ce contexte,
l’avis de la Direction Nationale des Marchés Publics est indispensable pour
la signature de la convention de concession avec le Ministère de l’Energie,
après approbation préalable de l’ARE. Dès lors, une copie de ladite
convention doit être remise au promoteur afin de faciliter la tâche à
l’investisseur sollicité par ce dernier dans le cadre de son projet et d’éviter la
non reconnaissance dudit contrat par une tierce personne dans le futur sauf
pour faute grave. Toutefois, il est recommandé à l’état, d’organiser des
appels à projet au regard du besoin et de la disponibilité de la ressource :
ceci reste la règle.

III.3.4. Développement d’une culture propre au développement de la


filière de production d’énergie par gazéification de la biomasse

La mise en place de démarches de sensibilisation et de formations permettrait de


satisfaire les différentes préoccupations des producteurs et des utilisateurs sur
plusieurs thématiques touchant à la vie de la filière. Il s’agit entre autres de :
- Développer une culture de la valorisation non alimentaire de la
biomasse chez les agriculteurs et de leurs interlocuteurs;
- Eviter les intoxications ou mauvaises interprétations de toutes sortes
sur le terrain, en apportant des informations vraies et justes
appropriées et leur dissémination ;
- Développer une vision de l’exploitation de la biomasse à l’échelle de
l’exploitation agricole en sensibilisant et en formant les agriculteurs à
identifier leur potentiel de valorisation de la biomasse sur leur

71
exploitation (tout type de biomasse) ;
- Adapter les accompagnements techniques à la taille des exploitations
et à la biomasse disponible ;
- Partager les complémentarités d’usages ;
- Proposer des fiches d’informations concernant les rendements de
biomasse;
- Former les agriculteurs à la conception des séquences culturales
durables ;
- Renforcer et valoriser la durabilité de la production et de la
mobilisation de la biomasse agricole ;
- Réaliser une évaluation multicritère (économiques, sociaux et
environnementaux) de la production et de l’utilisation de la biomasse
agricole pour l’ensemble des usages;
III.3.5.Construction et mise en œuvre des instruments financiers et
fiscaux adéquats

L'investissement dans des projets d'énergie renouvelable est très souvent


accompagné de mesures incitatives d’ordre financier et fiscal. Il s’agit
d’accompagner dans la mesure du possible, les promoteurs d’énergies
renouvelables ou investisseurs relevant du domaine des énergies
renouvelables afin de les aider à aller de l’avant et à motiver d’autres encore
qui doutent de la réussite de la filière. En effet, il convient de rappeler qu’une
telle centrale par gazéification de la biomasse est une première, et de ce
point de vue, les prêts offerts pour les gazéificateurs sont perçus comme
comportant des risques supplémentaires, constituant ainsi un des freins au
rang des investisseurs. Les différents outils proposés dans cette étude
s’inspirent des expériences d’ailleurs et des objectifs visés par le projet
« Biomasse-Electricité » et constituent de ce fait, des éléments déclencheurs
susceptibles de mettre en confiance les structures financières encore
existantes, à prendre confiance et rejoindre les rangs. Autrement-dit,
certains outils pourraient disparaître selon l’évolution du secteur (cas du
MSF). Comme outils d’accompagnement financier, il faudra la :

Création et mise en place d’un Fonds de Garantie de Prêt (FGP)

C’est un outil important dans l’accompagnement financier des investisseurs


dans de nombreux pays. Il assure la sécurité de la banque, sous la forme
d'une garantie pour une partie du prêt, afin de permettre à l'investisseur
d'obtenir un financement de crédit. L'investisseur, à son tour, rembourse le
prêt à la banque, plus une redevance annuelle au FGP, typiquement entre
2% et 5% de la valeur du prêt. Pour sa mise en œuvre, le Fonds Africain de
Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) comme d’autres

72
structures ayant les mêmes missions serait d’une grande utilité au regard de
leur capital.

Mécanisme de Soutien Financier (MSF)

C’est un outil mis en place par le projet Biomasse-Electricité qui vient


garantir le paiement de l’énergie vendue à la SBEE par un PIE, au cas où la
SBEE ne se sentirait pas prêt financièrement pour régler sa facture vis-à-vis
du PIE. Cette mesure est soutenue dans sa mise en œuvre par des
instruments financiers propres à chaque investisseur, et constitue de ce fait,
un dernier recours, lorsqu’ils auront tout essayé en vain.
Le projet prévoit également un fonds qui sera utilisé pour soutenir la
production d'électricité à partir de la biomasse dans les villages où la SBEE
n’est pas présente et où il n'y a pas de mini-réseau d'alimentation en
électricité. Dans ce contexte, un manuel de procédures régissant le
décaissement des fonds de la subvention au cours des six premiers mois du
projet sera préparé et adopté.

Création d’un Fonds de biomasse d’amélioration locale en République


du Bénin, en abrégé « LOBEF »

Le Fonds est chargé d’assurer de façon durable, le financement des


programmes et projets axés sur le développement du secteur agricole
durable en général et la mobilisation puis la collecte suivi de la densification
de la biomasse selon les sites d’implantation d’usine de valorisation
énergétique de la biomasse à travers des formations et des assistances
techniques à l’endroit des agriculteurs et entrepreneurs... Ce fonds a pour
principal objectif de promouvoir outre l’agriculture durable, la gestion
durable des Forêts, la gestion durable des scieries et transformations de
bois, leur collecte ainsi que la durabilité du secteur de production de
biomasse en faveur du projet de production d’énergie électrique par
gazéification. Il en est de même pour les microprojets proposés par les
acteurs locaux pour le maintien des services environnementaux sur les sites
pilotes
Cette mesure est déjà mise en place par le projet Biomasse-Electricité.

Fiscalité incitative

La fiscalité constitue un instrument financier qui permet de mobiliser


davantage de ressources pour les actions de développement des centrales
électriques à gazéification de la biomasse. Ainsi, elle constitue un des
instruments financiers importants à développer pour une meilleure réussite de
la filière. Il urge qu’un ensemble de mesures soit prises, afin de réduire les
charges fiscales. Dans ce contexte, il convient de mettre en place un certain

73
nombre de critères à remplir avant d’être éligible. Rappelons qu’après une
lecture approfondie des mesures incitatives figurant dans le projet de loi sur
les ER19, et après avoir consulté les structures concernées, l’équipe de
consultants suggère l’application de ces mesures avec de petites corrections
qui s’imposent :
- l’injustice observée au niveau des avantages fiscaux accordés aux
investisseurs étrangers au détriment des investisseurs nationaux : il s’agit
de l’exonération de l’impôt sur les dividendes ;
- les seuils d’exonération à ne pas dépasser au regard de la situation
économique actuelle du pays.
Ainsi, les mesures incitatives d’ordre économique (fiscales, financières etc.)
peuvent se présenter sous deux formes : la phase d’installation et la phase
d’exploitation.

Les projets de développement de grandes centrales et des infrastructures de


production de l’électricité à base des énergies renouvelables d’une puissance
supérieure à 100 kW utilisées pour les besoins propres de l’exploitant et/ou
à des fins de commercialisation, bénéficient des exonérations fiscales et
douanières libellées ci-après :

Durant la phase d’installation qui ne doit pas excéder (i) 30 mois pour les
infrastructures de production de puissance à installer supérieure à 100 kW
et inférieure ou égale à 5 mégawatts et (ii) 36 mois pour les infrastructures
de production de puissance à installer supérieure à 5 mégawatts :
- d’une exonération totale de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ;
- d’une exonération de la Taxe sur les Activités Financières durant les
quinze premières années;
- d’une exonération de l’Impôt sur les Sociétés (IS) à l’exception des
taxes communautaires et de la redevance statistique;
- de la fiscalité intérieure sur les acquisitions ou locations de biens,
services et travaux de toute nature destinés exclusivement à la
réalisation du Projet ;
- de l’Impôt sur les Revenus des Capitaux Mobiliers (IRCM) ;
- des droits d'enregistrement sur les actes portant augmentation de
capital.

Durant la phase d’exploitation qui dure toute la période de la Convention


de concession et qui ne concerne que les projets d’installation des
infrastructures de production à base des sources d’énergies renouvelables
(cas des centrales à gazéification de la biomasse) destinés à la vente, le

19Projetde lois sur la promotion de la production d’électricité à partir des énergies


renouvelables en République du Bénin

74
promoteur doit pouvoir, au regard du coût d’investissement chiffré,
bénéficier :

- de l’exonération totale de la TVA.


- de la taxe sur les activités financières (TAF) pour les quinze (15)
premières années;
- de l’exonération de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux pendant les cinq (05) premières années d’exploitation.
- des droits d’enregistrement applicables aux apports effectués lors de la
création ou de l’augmentation du capital de la société du Promoteur-
Investisseur/Convention de concessionnaire.
- de l’exonération du versement patronal sur les salaires du personnel
expatrié régulièrement déclaré suivant la réglementation en vigueur
au Bénin.
- de l’exonération de la patente pendant les cinq (05) premières années
d’exploitation.
Sont exonérés de frais douaniers, tout équipement relevant du domaine des
énergies renouvelables en général. Ces équipements sont quantifiés et listés
dans le contrat de concession pour l’exécution du projet.

Recommandation : En fonction de l’envergure ou de la portée du projet de


production d’électricité à partir des énergies renouvelables (Biomasse), des types
d’exonérations particulières peuvent être prononcées par décret pris par le Ministre
des Finances sur proposition du Ministre de l’Energie, et ce, en fonction :
- du montant de l’investissement : Il s’agit de l’importance du coût d’investissement
(coût relativement élevé) ;
- du type de sources d’énergie concernée : Il s’agit d’évaluer l’aspect environnemental
du projet au regard de la nature de la source renouvelable disponible ;
- du territoire où est développé le projet : Il s’agit d’évaluer l’importance du projet de
production d’électricité dans la zone au regard de l’importance de la demande
énergétique, et les retombées économiques à l’issue de sa mise en œuvre ;
- les apports en terme de contenu local : Il s’agit du nombre d’emplois générés dans la
mise en œuvre du projet de production d’électricité.
- et la durée du projet de production d’électricité.

Ne sont pas concernés par les présents avantages (avantages fiscaux,


exonération ou garantie bancaire) tout matériel ou équipement en
exportation ou en réexportation.

75
La mise en œuvre d'une politique tarifaire dynamique

A ce niveau, il faut souligner qu’il existe une tarification dynamique pour le


« hors réseau », tel n’est pas le cas pour « le réseau connecté ». La mise en
place d’une politique tarifaire dynamique dans ce contexte, ne peut être
fixée, mais nécessite d’être négocié entre le promoteur (entrepreneur) et la
SBEE : il s’agit d’un modèle tarifaire négocié reflétant les coûts. Cette
politique prend en compte plusieurs critères, tels que :

- la capacité de production de la centrale ;


- la période d’injection de l’énergie produite selon les heures creuses
et heures de pointe ;
- le coût d’investissement ;
- les avantages en termes de gains d’une telle injection sur le réseau
(exemple des pertes en ligne évitées) ;
- …..
Tous ces critères méritent d’être négociés et peut varier selon la nature de
l’installation, la zone d’implantation...

Création d’une Banque de développement des énergies renouvelables

Cette banque sera destinée exclusivement au développement et à la


promotion des énergies renouvelables. A ce titre, elle doit comporter
plusieurs fenêtres de financement dont celle orientée vers la biomasse-
énergie. Ce financement doit servir aussi bien au renforcement de
l’intervention des structures publiques sur le terrain qu’au développement
de projets « à caractère social » et nécessitant des subventions publiques.

III.3.6.Création d’un marché de production d’énergie à partir des centrales


à gazéification de la biomasse.

Pour promouvoir un marché de production d’énergie à partir des centrales à


gazéification de la biomasse au Bénin, le partenariat public-privé reste un
instrument privilégié. Ainsi, la mise en place d’un mécanisme de soutien
financier reste l’une des conditions favorables pour garantir un
fonctionnement réel à ce marché. Le développement d’un tel marché peut
également dépendre du développement de la filière biomasse, à partir des
technologies très simples et robustes d’utilisation. Principalement l’Etat
s’engage à valoriser 30% du gisement de biomasse disponible d’ici 2025.
Pour ce faire, il s’agit :
- à partir du Plan Directeur, de montrer le potentiel biomassique
(quel que soit le type de valorisation) et la répartition de la
ressource ;
- d’étendre la valorisation énergétique de la biomasse à d’autres
formes outre le volet thermochimique (gazéification) à partir des

76
technologies très simples et à la portée de tous;
- de s’assurer qu’il existe un vivier de compétences ou
d’entreprises capables effectivement de faire face à la conception,
à la mise en œuvre de projets relatifs à la production d’énergie
électrique par gazéification de la biomasse, puis à la
maintenance desdits équipements. Dans ce cas, former le
secteur privé sur les nouvelles technologies de valorisation
énergétique de biomasse simples et robustes, faciles à mettre en
place ;
- de s’assurer que les entreprises privées de financement ont la
confiance nécessaire pour répondre aux besoins financiers liés à
la mise en œuvre de tels projets ;
Pour ce faire, l’Etat devra motiver et privilégier les grands groupes
internationaux du secteur de l’énergie, au regard de leur expérience et de
leur pouvoir financier, à y investir au Bénin. C’est le cas de Veolia, Akuo-
Energie, TOTAL et d’autres encore qui dans ce domaine, constituent des
références et dont le savoir-faire n’est plus à démonter.

III.3.7. Recherche, développement et innovation

L’objectif premier est à la fois de développer de nouvelles technologies,


d’améliorer les technologies et techniques existantes et de développer des
outils d’aide à la décision pour permettre aux producteurs de mieux
connaitre les possibilités de collecte, de densification et de valorisation de la
biomasse. Pour ce faire, il s’agira :
- d’améliorer l’acquisition de connaissance des ressources et des
flux par région;
- d’étendre la connaissance des services environnementaux et
sociaux rendus par la production de biomasse agricole pour des
usages non alimentaires;
- de développer et d’améliorer la connaissance sur les
composantes financières de mobilisation selon la nature de la
biomasse ;
- d’améliorer au besoin le matériel de récolte et de densification de
la ressource à des coûts abordables pour l’agriculteur ;
- de concevoir et de développer les technologies adaptées à la
valorisation énergétique de la biomasse agricole ;
- de développer et de diffuser des traitements de séchage de la
biomasse afin de diminuer les coûts de transport;
- d’améliorer la flexibilité des réacteurs pour permettre l’utilisation
de plusieurs types de biomasse agricole ;
- de valoriser les initiatives collectives et/ou collaboratives ;
- de promouvoir la filière de la chimie verte en veillant sur ses

77
deux sous-ensembles fonctionnels : l’extraction et la
transformation ;
- de promouvoir les biomatériaux hors bois d’œuvre, c’est-à-dire
l’ensemble des matériaux composés de fibres naturelles et de
polymères biosourcés. Ces matériaux représentent une
opportunité de remplacer le carbone fossile ;
- de promouvoir la mise en place des laboratoires de recherche
aussi bien sur la caractérisation physicochimique de la
biomasse et le potentiel énergétique, que sur les technologies de
la chimie verte ;
- de promouvoir la création de spécialité en « valorisation
énergétique de la biomasse » dans les écoles publiques de
formation.
Les orientations et objectifs stratégiques ainsi présentés permettent
d’opérationnaliser la politique de développement de la production d’énergie
électrique par gazéification de la biomasse. Ainsi, il convient de mettre en
place un plan d’actions à court et moyen termes pour l’atteinte des résultats.

78
QUATRIEME PARTIE : PLAN D’ACTIONS A COURT ET MOYEN TERMES
L’opérationnalisation de ces orientations stratégiques passe par la mise en
place d’un plan d’actions dont le but est de préciser les différents volets
opérationnels qui structurent les actions à mener, de dégager pour chaque
volet, les principaux résultats et un ensemble d’actions à mener pour des
résultats probants; Ensuite, il s’agira de proposer un plan d’actions à court
et moyen termes, puis enfin de préciser les modalités ou dispositifs de
pilotage, de suivi et d’évaluation de la politique de développement de la
production d’énergie électrique par gazéification de la biomasse.

IV.1. Volets opératoires du plan d’actions


IV.1.1. Volet préparatoire

Deux principaux résultats sont visés au niveau du volet préparatoire :


- la validation du présent document en atelier par les différents
acteurs concernés est effectuée;
- son adoption par le gouvernement ;
- la vulgarisation des défis à relever au regard des différents axes
définis plus haut selon les différents acteurs concernés. Il s’agit
de sensibiliser les différents acteurs selon leur implication à
divers niveaux pour la réussite de la filière.

IV.1.2. Volet institutionnel

Il s’agit essentiellement des différents outils institutionnels entrant dans la


mise en œuvre des actions contenues dans la présente étude afin de garantir
une meilleure réussite à la filière de biomasse par voie de gazéification. Ce
volet vise essentiellement à renforcer le cadre institutionnel existant au
regard des défis à relever. Ainsi, les résultats se présentent comme suit :
- Les AOF de la DGRE (déjà en cours) et de l’ABERME au regard
de la mission assignée à l’UC/PDER sur la promotion et le
développement des énergies renouvelables et les nombreux défis
à relever, sont révisés;
- Les ressources humaines de la DGRE et de l’UC/PDER sont
renforcées en termes d’effectif et de capacités à intervenir dans
le domaine. Ce recrutement additionnel de personnel va
s’échelonner sur une période relativement courte, pour tenir
compte aussi bien de la disponibilité des ressources financières
des structures, que de la nécessité de pourvoir à certains postes
clés pour la bonne mise en œuvre de la politique de
développement de la filière biomasse par gazéification;
- De commun accord avec les acteurs du domaine, la DGRE
mettra en place le cadre de concertation entre l’Etat représenté
par les différents Ministères concernés par le présent projet, les
industriels, les PIEs et les Chercheurs ;
- La mobilisation de la biomasse (biomasse agricole) relevant du
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, selon les
cultures potentielles (développé plus haut) à partir des pôles
agricoles et des coopératives déjà sur place, est effectuée sur la
base d’un système simple, efficace et transparent. Cette
mobilisation s’effectue sur la base d’un certain nombre de
paramètres : Localiser le site d’implantation de l’usine de
production Ŕ Localiser dans un rayon de moins de 30 Km les
différents producteurs de biomasse appropriées à la technologie
puis cibler le producteur potentiel Ŕ Favoriser les biomasses
relativement sèches à densifier au niveau du producteur
potentiel, à partir duquel le transport sera effectué pour le site
de valorisation.

IV.1.3. Volet réglementaire et juridique

Les différentes stratégies décrites ci-dessus prévoient de nouveaux outils


règlementaires susceptibles de donner une base juridique à la filière. Ainsi, il
s’agit essentiellement :
- d’élaborer un projet de loi sur la promotion des énergies
renouvelables qui prend en compte le volet « valorisation
énergétique de la biomasse » (cas de la gazéification) ; Dans ce
contexte, l’ancien projet de loi a été modifié à travers des
modifications des articles anciens et l’insertion de nouveaux
articles. Toutefois, des décrets et arrêtés nouveaux ont été
ajoutés pour former un ensemble d’outils juridiques efficaces ;
- d’élaborer les normes techniques et de sécurité de production
d’électricité à partir des énergies renouvelables ;
- Editer un plan directeur en termes de potentiel biomassique au
plan national à des fins énergétiques (actuellement en cours,
commandité par l’UC/PDER et RECASEB).

IV.1.4. Volet Mobilisation et renforcement de capacités

Il s’agit des éléments transversaux et omniprésents des différentes stratégies


présentées ci-dessus. Dans ce contexte, plusieurs résultats sont envisagés et
leur évaluation se fera au cours du temps :
- les collaborations sont privilégiés en matière de transfert de
technologies et de compétences ;
- des comités sont créés au niveau des structures décentralisées
afin de faciliter l’obtention de différentes pièces inhérentes à la
création de sociétés, d’entreprises visant la promotion de la
filière biomasse par gazéification.

81
IV.1.5. Volet financier et fiscal

Au nombre des stratégies développées plus haut, figure la mise en place de


mesures incitatives visant à accompagner les investisseurs et tout acteur
intervenant dans la chaine de valeur de la filière. Dans ce contexte, plusieurs
résultats sont visés, au nombre desquels on peut citer essentiellement :

 La création du Fonds de Garantie de Prêt ;


 Le développement du Mécanisme de Soutien Financier (MSF)
(projet biomasse-électricité) ;
 La politique tarifaire et le plan tarifaire basé sur les tarifs reflétant
les coûts sont effectués sur le « réseau connecté » ;
 La création d’une Banque de développement des énergies
renouvelables (toutes les formes d’énergies renouvelables dont la
biomasse-énergie) ;
 Ainsi que toutes les mesures proposées dans le paragraphe sur la
fiscalité incitative.

IV.1.6. Volet Développement d’un marché

La durabilité d’une filière dépend également de la nature du marché mis en


place. Ainsi, il importe de créer et de maintenir un marché favorable au
développement de la filière biomasse à des fins énergétiques. Ainsi, deux (02)
résultats importants sont visés :
- Les entreprises privées de production d’énergie à partir de la
biomasse sont créés ;
- La veille technologique est assurée et basée sur une coopération
Nord-Sud et Sud-Sud.

IV.2. Développement d’une culture propre au développement


de la filière biomasse-énergie : cas de la production d’énergie
par gazéification de la biomasse
Le développement d’une culture autour de la filière biomasse à des fins
énergétiques constitue l’une des clés de réussite de la production d’énergie
électrique par gazéification de la biomasse. Il s’agit d’un ensemble de
séances de sensibilisation sur les enjeux et avantages liés à la valorisation
énergétique de la biomasse, à l’endroit des paysans, des agriculteurs, des
coopératives et tout acteur intervenant dans la chaine en général, et ceux
intervenant dans la mobilisation biomasse en particulier. Pour ce faire, les
principaux résultats visés dans ce volet sont :

82
- Les principaux acteurs sont informés aussi bien sur les enjeux
et avantages de la filière, que sur leur niveau d’implication dans
le secteur ;
- le public est informé de l’importance de la biomasse-énergie
dans la balance énergétique du pays.

IV.3. Plan d’actions de la politique


Il convient de rappeler brièvement l’ensemble des problèmes précédemment
énumérés qui constituent une sorte de barrière au développement
harmonieux de la filière biomasse en général et de la production d’électricité
à partir de la gazéification de la biomasse en particulier au Bénin. Il s’agit
essentiellement :
- de l’absence d’un cadre institutionnel approprié et favorable à la
filière au regard des AOFs des différentes structures relevant du
domaine des énergies renouvelables d’une part, et de
l’inexistence de certaines composantes indispensables à la
réussite de la filière d’autre part;
- de l’absence d’un cadre réglementaire et juridique approprié et
favorable à la filière ;
- du personnel peu qualifié doublé de l’insuffisance de cadres
techniques compétents au regard des technologies modernes
actuelles de l’industrie des énergies renouvelables en général, et
de la biomasse énergie en particulier ;
- de l’absence d’une culture propre au développement de la filière
biomasse en général puis de la biomasse électricité à partir de la
gazéification en particulier ;
- de l’absence de mesures incitatives d’ordre fiscal et financier ;
- de l’absence d’un marché de production d’énergie à partir de la
gazéification de la biomasse ;
- de l’absence de la recherche et de l’innovation dans le
développement technologique de la filière au regard des
ressources disponibles.
Les solutions apportées aux barrières ci-dessus mentionnées sont
formulées sous forme d’orientations stratégiques déclinées ensuite en
objectifs stratégiques, actions et activités. Le plan d’actions proposé est
récapitulé dans le tableau ci-après :

83
Tableau 9: Matrice du Plan d'action stratégique de la production d'électricité par gazéification
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 1 :
Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse
Elaboration de nouveaux Relire et actualiser les AOFs de la Les AOFs de la DGRE et des
Restructuration Les AOFs de la
textes sur les DGRE structures techniques
des attributions DGRE et des
Attributions Renforcer les unités sont revues Secrétariat général du
des directions autres directions
Organisations et administratives et techniques Les unités administratives et Ministère de
1.1. techniques du sont révisées afin
fonctionnement de la de la DGRE techniques sont l’Energie
Ministère de de mettre fin aux
DGRE et des autres Spécialisation des différents renforcées Secrétariat de la DGRE
l’Energie conflits
structures techniques au services au regard des Les différents services
d’attribution
regard du D/ER différentes formes d’ER spécialisés sont créés
Mettre en place
Séances de consultation Le rapport de création
un Cadre de Élaboration de commun accord
Le Cadre de des différents acteurs est disponible
Concertation avec les membres concernés des Les textes régissant ce cadre
1.2. Concertation est concernés PV de différentes
entre Etat, textes et statut du Cadre de et statut sont disponibles
créé Séance d’installation des réunions
Industries, Concertation
membres du cadre
Chercheurs
Facilité d’obtention des
Mettre en place La Structure
pièces liées à la création Assistance aux investisseurs pour
une Structure Technique est Le nombre de promoteurs
1.3. et au fonctionnement de les formalités techniques Secrétariat DGRE
Technique à la créée au sein de la accompagnés/satisfaits
la plateforme de
DGRE DGRE
production

Réseau disponible Déploiement du réseau de


par site de distribution d’énergie électrique Rapport d’activités de la
Améliorer la
production d’EE à partout où besoin se fait sentir La longueur de réseau crées
disponibilité et SBEE
partir des Ers (présence de sites de production ou renforcés par site de
qualité du Appui à la distribution de Services techniques de
Réseau d’EE à partir des Ers) production d’EE à partir des
1.4. réseau de l’énergie électrique la SBEE
dimensionné selon Autorisation d’installation de ERs
distribution de produite à partir des ERs
le poste de réseaux isolés
l’énergie
raccordement et la
électrique
puissance à
injecter
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 1 :
Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse
Approbation du plan directeur de
valorisation énergétique de la
biomasse sur dix (10) ans,
actualisé tous les cinq (05) ans
Mise en place
Etablissement des priorités
du Comité de Le Comité de
Appui à la prise de annuelles du Fonds, en
Planification et Planification et de
décision pour le cohérence avec le plan directeur
de Programmation de
financement des activités des énergies renouvelables et les
Programmation la Valorisation
entrant dans les objectifs projets d’initiative locale Secrétariat général du
1.5. de la Energétique de la Relevé de séances de travail
du Fonds pour la Définition des enveloppes Ministère de l’Energie
Valorisation Biomasse, en
Biomasse Energieà partir financières annuelles allouées
Energétique de abrégé «
de la Banque de respectivement aux projets
la Biomasse, en COPPVEB » est
développement des ERs prioritaires axés sur la
abrégé « créé
valorisation énergétique de la
COPPVEB »
biomasse et aux projets
d’initiative locale de biomasse
énergie à partir des priorités
retenues par le Fonds
ORIENTATION STRATEGIQUE 2 :
Aménagement d’un cadre réglementaire et juridique favorable à la filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse
Mettre en place un régime
juridique relatif à la réalisation
des projets de production
d'électricité à partir de la
Des
Biomasse énergie, soit pour
dispositions
Dispositions l’autoconsommation, pour
particulières
particulières répondre aux besoins de la Existence de loi sur la Secrétariat Général du
relatives à la
amendées et Amendement de la loi au Ministère de l’Energie
2.1. production consommation locale ou en vue promotion des énergies
insérées dans le bénéfice des PIE Secrétariat de
d’électricité à de l'exportation. renouvelables en RP
projet de loi sur l’Assemblée Nationale
partir de la
les ER
biomasse
énergie

85
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables

ORIENTATION STRATEGIQUE 2 :
Aménagement d’un cadre réglementaire et juridique favorable à la filière biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la biomasse

Réalisation
d'une étude
nationale Faire le point en matière de
Disposer d’un plan
relative à la potentiel (Biomasse forestière ;
directeur de
valorisation Biomasse et produits connexes de
valorisation
énergétique de Choisir des consultants scierie ; Bois de rebus et déchets
2.2. énergétique de la Secrétariat Général du
la biomasse pour réaliser l’étude Rapports d’étude disponible
biomasse au plan verts ;Bois à des fins Ministère de l’Energie
dans le cadre de
national en énergétiques ;
l'élaboration du
complément du Sous-produits agricoles ;
schéma
PDE
national des Biocarburants)
énergies
renouvelables

Elaboration, Faire le point des besoins en


Normes Agence Nationale de
adoption des terme de normes techniques et de
techniques et de Normalisation, de
normes Mettre en place un comité sécurité en matière de production
sécurité de Métrologie et du
techniques et technique pour élaborer et
2.3 production d’électricité à partir des Ers Normes disponibles Contrôle de la Qualité
de sécurité de adopter les Normes
d’électricité à Modifier au besoin les normes (ANM)
production nationales du Bénin
partir des ER techniques et de sécurité Secrétariat du Ministère
d’électricité à
établit internationales de l’Energie
partir des ERs

ORIENTATION STRATEGIQUE 3 :
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au Bénin

Assurer la formation des


Renforcer
cadres des structures PV de recrutement
l’effectif et la
techniques en charge de Renforcer le personnel technique Nombre de personnes Service des ressources
qualité du Effectif renforcé et
3.1. l’Energie Renforcement de la DGRE et de l’UC/PDER et recrutées
personnel formé humaines des services
structurelle et des autres structures techniques Nombre de cadres formés
administratif et concernés
fonctionnelle de la DGRE,
technique
ARE & de l’UC/PDER

86
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables

ORIENTATION STRATEGIQUE 3 :
Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du domaine au Bénin

Répertoire des partenaires


nationaux et internationaux
Evaluer le niveau d’exécution des
Nombre d’accords de
accords
Renforcement du partenariat évalué
Consolider les acquis
partenariat entre les Les rapports d’évaluations
Mettre en place Le mécanisme de Identifier de nouvelles pistes
structures spécifiques du des accords sont disponibles
un mécanisme partenariat porteuses et rédiger de nouveaux
sous-secteur de Accords de partenariat
3.2. de partenariat technique et Nombre d’acquis pérennisés
l’électricité en faveur des projets disponible
technique et financier mis en Nombre de nouveaux projets
ER, plus précisément de Identifier de nouveaux PTF et
financier place rédigés et soumis aux PTF
la Biomasse énergie et ses d’autres structures homologues
PTF actuels Nombre de nouveaux PTF
Conclure des accords de
identifiés
coopération avec eux
Nombre d’accord de
coopération conclus

Facilité Raccourcir les


Le comité chargé
l’obtention du tracasseries Réceptionner, étudier et délivrer
de délivrer lesdites Nombre de PC/TF délivré Secrétariat de la Mairie
3.3. Permis de administratives et la les pièces (PC & TF) dans de bref
pièces est installé respectant les clauses définis des villes concernées
construire et du durée d’obtention desdites délai
dans les mairies
Titre Foncier pièces

87
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables
ORIENTATION STRATEGIQUE 4 :
Développement d’une culture propre au développement de la filière biomasse-énergie au Bénin par des actions de sensibilisation et promotion auprès du public : cas de la
production d’énergie par gazéification de la biomasse.
Eviter les intoxications ou mauvaise
interprétations de toutes sortes sur le
terrain, en apportant des
informations vraies et justes
appropriées et leur dissémination
Développer une vision de
l’exploitation de la biomasse à
l’échelle de l’exploitation agricole en
sensibilisant et en formant les
agriculteurs à identifier leur potentiel
de valorisation de la biomasse sur
leur exploitation (tout type de
Les différentes biomasse)
préoccupations des Animation des séances de Adapter les accompagnements
Sensibilisation et
producteurs et des sensibilisation et techniques à la taille des exploitations
information sur Nombre de séances de
utilisateurs sur d’information à l’endroit des et à la biomasse disponible
les avantages et sensibilisation/informations
4.1 inconvénients
plusieurs acteurs afin de sauter les
Partager les complémentarités effectué
PV de séances
thématiques verrous des barrières
éventuelles liées à d’usages Thématiques étudiées
touchant à la vie de éventuelles qui subsistent
la filière Biomasse Proposer des fiches d’informations
la filière sont encore
résolues concernant les rendements de
biomasse;
Former les agriculteurs à la
conception des séquences culturales
durables
Renforcer et valoriser la durabilité
de la production et de la mobilisation
de la biomasse agricole
Réaliser une évaluation multicritères
(économiques, sociaux et
environnementaux) de la production
et de l’utilisation de la biomasse
agricole pour l’ensemble des usages

88
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables

ORIENTATION STRATEGIQUE 5 :
Construction et mise en œuvre des instruments financiers et fiscaux adéquats

Assurer la sécurité de la banque,


Etudier et émettre des avis
Création et sous la forme d'une garantie pour
sur l’accord de prêt en
mise en place Le Fonds de une partie du prêt
faveur d’un promoteur Nombre de promoteurs de Documents des
5.1. d’un Fonds de Garantie de Prêt
relevant de la production Permettre à l'investisseur centrales à biomasse financé structures financières
Garantie de est créé
d’EE à partir de la d'obtenir un financement de
Prêt
biomasse crédit

Mise en place Un mécanisme de


Loi sur la promotion des
5.2. d’une fiscalité fiscalité incitative Alléger la fiscalité des ER Appui Loi
énergies renouvelables
incitative est mis en place
Développer une
politique Enumérer les critères
Encourager les investissements
tarifaire efficace Tarif incitatif mis entrant dans la
5.3. du secteur privé dans la Note de service Secrétariat de l’ARE
et incitatif en place détermination du tarif
production d'énergie.
reflétant les reflétant les coûts
coûts
- Mettre en place un
comité de gestion composé
de représentants du Zéro risque de défaut de
ministère des Finances, Réduire le profil de risque global
Mécanisme de Le Mécanisme de paiement de l'électricité déjà
ministère de l'Énergie et de l'investissement privé et
5.4 Soutien Soutien Financier fourni par grille principale les Secrétariat du PNUD
protéger les investisseurs contre
Financier est créé du PNUD mini-grilles isolées de la
les défauts de la SBEE
- Mettre en place les SBEE.
critères d’éligibilité d’octroi
du soutien financier

Création d’une Banque de


Banque de développement Etudier et émettre des Informer les PIEs sur les dossiers Secrétariat ME
5.5 Nombre de dossiers financés
développement des ERs mise en avis sur l'accord de prêt de prêt à soumettre Secrétariat DGE
des ERs place

89
Objectifs Indicateurs objectivement
N° Résultats Actions Activités Sources de vérification
stratégiques vérifiables

ORIENTATION STRATEGIQUE 6 :
Création d’un marché de production d’énergie à partir des centrales à gazéification de la biomasse

Faire le point du vivier de


compétences ou
Participer à la révision des
d’entreprises capables de
programmes de formation des
faire face à la conception
cadres de l’Energie.
et à la mise en œuvre de
Promouvoir un Encourager les étudiants à
projets
marché de choisir les filières de formation
Le marché de relatifs à la production
production dans les Documents de la SBEE
production d’énergie électrique par
d’énergie à énergies renouvelables Secrétariat des
d’énergie à partir Le marché est créé et est
6.1. partir des gazéification de la ministères du
des centrales à notamment la biomasse fonctionnel
centrales à biomasse Commerce, des
gazéification de la Informer les grands groupes
gazéification de S’assurer que les Finances et de l’Energie
biomasse est créé internationaux du secteur de
la biomasse au entreprises privées de
Bénin l’énergie, au regard de
financement ont la
l’expérience et du pouvoir
confiance nécessaire pour
financier, à y investir au Bénin
répondre aux besoins
(TOTAL, AKUO ENERGY…)
financiers liés à la mise en
œuvre de tels projets.

ORIENTATION STRATEGIQUE 7 :
Recherche, développement et innovation

Développer de Faire le point des centres de


Le nombre des structures de
nouvelles recherches sur la biomasse au
recherches du domaine est
technologies, Bénin.
Créer et renforcer les connu Centre Béninois de la
améliorer les Promouvoir la mise en place des
relations entre industriels Le nombre de structures Recherche Scientifique
technologies et Technologies laboratoires de recherche aussi
7.1. administrateurs et et Technique
techniques développées créées et appuyées.
chercheurs du domaine de bien sur la caractérisation Conseil scientifique des
existantes et Le nombre de réalisations
la biomasse physicochimique de la biomasse, universités
développer des technologiques et de
outils d’aide à le potentiel énergétique, que sur
publications scientifiques
la décision les technologies de la chimie verte

90
IV.4. Phasage
A partir des différents volets présentés ci-dessus, le plan d’actions peut se
concrétiser en partant des mesures immédiates aux actions qui
s’inscrivent dans le court et moyen termes. Le plan d’actions pour être
concret, couvrira la période 2018 Ŕ 2025.

Mesures immédiates (2018)

Afin de garantir une meilleure réussite à la politique, il urge d’asseoir la


politique sur des bases légales et légitimes. Dans ce contexte, des actions
devront être mises en œuvre déjà en 2018: il s’agit donc des actions du
volet préparatoire du plan d’actions.

Mesures à court terme (2019-2021)

Une fois la phase préparatoire bouclée, il s’agit d’enchaîner avec des


mesures à court terme (2019-2020) qui visent à consolider les bases de la
politique de développement de la production d’électricité par gazéification
de la biomasse au Bénin. Il s’agit des actions relatives aux orientations
stratégiques suivantes :
- Aménagement d’un cadre institutionnel favorable à la filière
biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
- Aménagement d’un cadre réglementaire favorable à la filière
biomasse : cas de la production d’énergie par gazéification de la
biomasse;
- Développement d’une culture propre au développement de la
filière de production d’énergie par gazéification de la biomasse;
- Mobilisation et renforcement des capacités des acteurs du
domaine au Bénin ;
- Construction et mise en œuvre des instruments financiers et
fiscaux adéquats.

Mesures à moyen terme (2022-2025)

Après la phase de mise en œuvre des mesures à court terme, suivra la


phase des mesures à moyen terme qui porteront sur la période 2022 Ŕ
2025. Elles visent à passer de la construction des instruments à leur
mise en œuvre, et des expériences pilotes à la généralisation. Elle
permettra de commencer par observer les avancées qualitatives et
quantitatives en matière du développement de la production d’électricité
par gazéification de la biomasse. Il s’agit des actions relatives aux
orientations stratégiques suivantes :

91
- Création d’un marché de développement du secteur de
production d’énergie à partir des centrales à gazéification de la
biomasse ;
- Recherche, développement et innovation.
IV.5. Pilotage et suivi de la politique
IV.5.1. Pilotage de la politique

La mise en œuvre de la politique doit impliquer essentiellement :


- le gouvernement qui est considéré comme un acteur à part
entière, vu la nécessité d’un portage fort ;
- le Ministère de l’Energie, à travers ses directions techniques à
savoir : DGRE, ABERME…qui seront les bras exécutifs de la
politique ;
- les Administrations Publiques des autres secteurs à savoir:
Finance et Economie, Industrie et Commerce, Recherche
Technologique et Scientifique, Environnement, Agriculture.
- les Collectivités Territoriales ou Locales ;
- les ONGs et les Centres Universitaires de Recherche et
Technologique ;
- les Partenaires Techniques et Financiers.
Le pilotage interministériel de la politique pourrait être assuré par
l’UC/PDER.

IV.5.2. Suivi de la politique

Le suivi se fera à deux niveaux : un suivi de l’exécution de la politique et un


suivi stratégique.
Le suivi de l’exécution de la politique concerne les différentes actions
indiquées dans le plan d’actions. Les indications de suivi de l’exécution de la
politique sont relatives aux principaux résultats et actions à mettre en
œuvre. Il s’agit :
- du volet institutionnel, de la redynamisation des structures
techniques du ministère de l’énergie ;
- du plan réglementaire, du vote de la loi sur la politique de
l’énergie renouvelable accompagnée des décrets d’application de
la loi ;
- du volet relatif à la mobilisation et au renforcement des
capacités des acteurs, au nombre de rencontres d’informations
organisé avec les principaux acteurs, au nombre de séances
organisé à l’endroit des acteurs techniques et au nombre
d’actions d’appui effectué par le Ministère de l’Energie au profit
des PIEs, des centres, instituts de formation et de recherche en
énergétique ;

92
- du volet financement, de la création d’une Banque destinée au
développement des énergies renouvelables ;
- du volet technique, du nombre de centrales thermique à
biomasse installé dans le pays, de la quantité d’énergie
électrique générée.
Le suivi stratégique concerne les changements apportés par la mise en
œuvre de la politique à l’observation de principaux indicateurs stratégiques
qui sont :
- l’évolution de l’intensité énergétique globale et sectorielle du pays ;
- l’évolution de la structure de consommation énergétique du pays ;
- l’évolution des dépenses d’importation de produits énergétiques par tête.

IV.6. Hypothèse et Risques/entraves

L’hypothèse de départ est marquée par une forte volonté politique au regard
du Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2016-20121) en termes de
diversification des sources de production d’énergie en plus de la valorisation
énergétique des ressources locales dont regorge le pays. Dans ce contexte,
l’Etat joue un grand rôle dans la mise en place des différentes stratégies à
mettre en place pour assurer une pleine réussite à la filière. A cela s’ajoute
l’accord des partenaires au développement (PNUD, MCA, GIZ…) à appuyer le
développement de la filière en mettant un accent particulier sur la
gazéification de la biomasse à des fins énergétiques.
Cependant, subsistent encore des risques susceptibles de freiner l’ardeur du
politique et des partenaires Financiers et Techniques à investir dans ce
domaine si l’on ne prend pas garde. Il s’agit essentiellement:
- des erreurs de conception, et celles liées au choix du site ;
- des conflits qui peuvent surgir de l’utilisation énergétique
d’autres types de biomasse;
- du potentiel limite : face à une demande accrue, cela peut
engendrer des convoitises et par conséquent des prix
relativement élevés;
- des exigences touchant l’hygiène, l’environnement, la sécurité,
etc., vont croissant de la matière première;
- des conflits d’objectifs qui peuvent surgir entre réduction des
rejets de CO2, sécurité d’approvisionnement et ressources
renouvelables, d’une part, et certains effets environnementaux
(c’est le cas des rejets de gaz) d’autre part ;
- des investissements relativement élevés qui viennent s’ajouter à
une forte dépendance par rapport aux coûts des matières
premières et du combustible;
- de la lenteur observée dans le transfert de technologie, surtout
parlant de la commercialisation de nouvelles techniques en la

93
matière;
- de la production programmée et celle destinée à répondre aux
pointes de la demande exigent généralement des investissements
supplémentaires vu les dimensions à donner aux équipements;
- des efforts déployés en vue d’utiliser systématiquement des
énergies renouvelables au lieu d’agents non renouvelables,
lesquels suscitent de nouveaux défis dans le domaine de la
biomasse;
- du renchérissement des matières premières ou l’effondrement
des taxes d’élimination des déchets biogènes.

94
Conclusion
Le Bénin, en se dotant aujourd’hui d’un document de politique
accompagné de cadres institutionnel, règlementaire et juridique favorables
aux investissements du secteur privé pour la production d’énergie électrique
par gazéification de la biomasse, va considérablement améliorer sa
production énergétique et contribuer par la même occasion à la protection de
l’environnement. En effet, la valorisation énergétique des déchets agricoles,
de la biomasse forestière et des biomasses alternatives permettront de
garantir une meilleure durabilité au secteur en matière d’approvisionnement
en matière première pour la filière contrairement au gaz des centrales
thermiques dont l’approvisionnement constitue un handicap (dépendance de
l’extérieur). Mais pour cela, il faut mettre en œuvre un ensemble de mesures
qui, à court et à moyen termes, permet de renforcer les instruments
existants, à construire un ensemble de nouveaux instruments au plan
institutionnel, réglementaire, technique et financier, et à assurer une bonne
mobilisation des différents acteurs au profit de la filière.

95
Liste des documents consultés
1- PANA-BENIN, “Convention-cadre des nations unies sur les changements
climatiques, programme d’action national d’adaptation aux changements
climatiques du Bénin, ”Cotonou-République du Bénin, 2008.
2- Énergie durable pour Tous, Objectives, consulté le 22 avril 2014. http://
sustainableenergyforall.org/objectives.
3- UNIDO & REN21, “Rapport d’étape sur les énergies renouvelables et
l’efficacité énergétique de la CEDEAO,” 2014.
4- SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’eau et du développement des Energies Renouvelables,
Direction Générale de l’Energie, “Rapport final” 2015.
5- PNUD, “Projet développer le Bénin à partir des sources d’énergies
renouvelables: Identification et cartographie des potentialités et sources
d’énergie renouvelables assorties des possibilités d’exploitation, ” rapport
final, 2010.
6- MERPMDER, 2015 : Rapport provisoire du Programme pour la
Valorisation à Grande Échelle des Énergies Renouvelables au Bénin/Plan
d’investissement SREP-BENIN. 137p.
7- Amoussou N. & Biaou, R. & Mohamed, A., la sécurité énergétique avec
pour objectif l’utilisation des sources d’énergie de substitution, en particulier
des sources d’énergie renouvelables, reposant sur des technologies visant la
réduction de la dépendance à l’égard du bois de feu, MEHU, Cotonou, S.d.
8- SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’eau et du développement des Energies Renouvelables,
Direction Générale de l’Energie, “Rapport final, ”2010.
9- SIE-Bénin & Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et
Minières, de l’eau et du développement des Energies Renouvelables,
Direction Générale de l’Energie, 2009, “Rapport final, ”2009.
10- Roch Edgard GBINLO, Organisation et financement de la gestion des
déchets ménagers dans les villes de l’Afrique Sub-saharienne: Cas de la ville
de Cotonou au Bénin, Laboratoire d’Economie d’Orléans, 2010.

96
11- E. Thys, “Utilisation de tourteau et de coques de coton à haute dose
dans l’alimentation de béliers de l’extrême Nord Cameroun: Observations
préliminaires,” Tropicultura, 1989, pp. 132-136.
12- Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2008 et 2009, Décembre
2010.
13- Annuaire Statistique Campagnes agricoles 2004 - 2007, Novembre 2010.
14- Farouk Hémici Mira Bounab, Management sup : Techniques de gestion,
4e édition, Cours et applications.
15- Zhu X. et Venderbosch R., “A correlation between stoichiometric ratio of
fuel and its higher heating value,” Fuel, Vol. 84, 2005, pp 1007-1010.
16- Guillain M., Anthony D., Lede J., “conversion thermochimique de la
biomasse,” Laboratoire des sciences du génie chimique, UPR CNRS 6811,
Decembre 2009, Nancy.
17- McKendry P., “Energy production from biomass (part 1): overview of
biomass,” Bioresource Technology, Vol. 83, 2002, pp. 37Ŕ46.
18- Evaluation des ressources forestières mondiales 2010, Rapport national,
Bénin.
19- Projet de lois sur la promotion de la production d’électricité à partir des
énergies renouvelables en République du Bénin.

97
TDR DE L’ETUDE

Contexte et justification
Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures d’atténuation aux effets des
changements climatiques, le Bénin a formulé une requête qu’il a soumis au
Fonds d'affectation spéciale du Fonds pour l'environnement mondial
(GEFTF) qui appuie la mise en œuvre d'accords multilatéraux sur
l'environnement et sert de mécanisme financier à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce fonds est
reconstitué tous les quatre ans depuis le sommet de Rio en 1992. Il s'agit du
plus important fonds public dédié aux changements climatiques après le
Fonds Vert pour le Climat. Le changement climatique est l'un des six
domaines d'intervention soutenus par le fonds d'affectation spéciale du FEM.
Le FEM administre également plusieurs fonds établis dans le cadre de la
CCNUCC, y compris le Fonds d'affectation spéciale pour les pays les moins
avancés (Fonds pour les pays les moins avancés), le Fonds fiduciaire spécial
pour les changements climatiques (SCCF). C’est ainsi que le FEM a accepté
financer la requête du Bénin à travers le financement du projet de Promotion
de la production durable de la biomasse électricité (Biomasse Electricité)
pour un montant d’environ 4 millions de dollars US provenant du GEFTF et
du SCCF.
Le Projet Biomasse Electricité formulé selon les procédures PNUD-FEM a
pour objectif principal de promouvoir la génération d’énergie grâce aux
processus de gazéification des résidus et déchets agricoles (biomasse) afin
d’approvisionner le réseau principal et les mini-réseaux isolés. Il doit
également encourager une approche intégrée concernant la promotion de
techniques de gestion des sols qui soit en cohérence avec la gestion
environnementale de l’énergie et avec les besoins de développement. Il
cherchera à éviter l’émission de 1.094.253 tonnes de CO2 sur les 15 ans à
venir à travers des activités relatives à la gestion durable des terres et des
forêts. Ce qui se traduira par une réduction des coûts de 3,5$ par tonne de
CO2 évitée. Le Projet Biomasse Electricité veut aussi contribuer tant à la
mise en œuvre du Plan directeur de l’électricité (PDE) adopté en 2017, du
Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables dans
les pays à faible revenu (SREP), de la stratégie de développement à faible
intensité de carbone et résilient aux changements climatiques, que bientôt à
la Contribution Déterminée au niveau National. Dans le contexte énergétique
actuel du Bénin, la demande d’électricité augmente fortement,
principalement en raison de la croissance démographique, économique et
des politiques d’accès à l’électricité alors que les capacités nationales de
production ne croissent que très peu depuis les années 1990. Aujourd’hui
encore, moins de 30 % de la population béninoise a accès à l’électricité,
pendant qu’en milieu rural seulement environs 5.7 % de la population a
accès à l’énergie électrique en 2015. Le Bénin est fortement handicapé par :
la qualité et la quantité d’électricité fournie et la manifestation des

98
phénomènes climatiques. Dans le même temps les coupures de courant
feraient perdre chaque année à l’économie béninoise 4 à 6 % du Produit
Intérieur Brut (PIB)20. Dans la situation énergétique actuelle, plus de la
moitié de l’électricité consommée provient de l’extérieur, 100 % des
approvisionnements en produits pétroliers proviennent de l’extérieur et
moins de 41,30% de l’électricité est produite par le Bénin, à partir de ses
propres installations et des locations de groupes thermiques. La part des
énergies renouvelables dans le mix énergétique ne représente que 3,42%.
Ainsi, la production nationale d’électricité est essentiellement faite à partir
de centrales thermiques alimentées aux carburants fossiles onéreux. Le
recours aux producteurs indépendants d’électricité essentiellement au
niveau de la production permettra au Bénin de disposer de l’énergie
électrique nécessaire pour répondre aux besoins énergétiques des
populations et faire face à l’accroissement de la demande nationale. Le projet
«Promotion de la production durable de biomasse électricité au
Bénin (BIOMASSE Electricité)» permettra d’accroitre d’au moins 4 MW, la
capacité du Bénin et envisage de renforcer les acteurs et institutions
impliquées dans le secteur de l’énergie, plus spécifiquement dans la filière
biomasse, tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des sources
d’approvisionnement extérieures du Bénin. Le projet contribuera à
l’amélioration de la régulation, à la réforme tarifaire, à la promotion de
l’investissement privé dans la production de l’électricité à base d’énergies
renouvelables et particulièrement par gazéification de la biomasse.
Le potentiel du pays en énergies renouvelables est non négligeable pendant
que le secteur de l’énergie possède un cadre juridique et règlementaire peu
attrayant pour le secteur privé. De nos jours deux lois régissent le sous-
secteur de l’électricité au Bénin. Il s’agit (i)- du Code Bénino-Togolais de
l’Electricité qui est un accord international existant depuis 1968 entre le
Bénin et le Togo et (ii)- la loi N° 2006-16 du 27 mars 2007 portant Code de
l’Electricité en République du Bénin. Le Code Bénino-Togolais de l’Electricité
a été révisé en 2003, afin de se conformer aux nouvelles réalités auxquelles
est confronté le secteur de l’énergie en général et le sous-secteur de
l’électricité et plus particulièrement sur les questions relatives à l’ouverture
aux producteurs indépendants et de Statut d’acheteur unique de la CEB.
La loi portant Code de l’électricité complète le code Bénino-Togolais de
l’électricité sur les dispositions relatives à la production, à la distribution,
aux installations électriques intérieures, à toutes les activités des
constructeurs, installateurs et autres professionnels de l’électricité, aux
modalités de participation des entreprises publiques et privées du secteur, et
à la mise en place des règles de concurrence et les formalités auxquelles
elles sont soumises. De fait cette loi libéralise la production et la distribution
de l’énergie électrique au Bénin et autorise les signatures des conventions de
concession aux producteurs indépendantes d’électricité. Par ailleurs, le
document de politique et de stratégie de développement de l’énergie adopté

20
Rapport Doing Business BanqueMondialeBénin 2015

99
en 2009, met un accès particulier sur la valorisation des énergies
renouvelables pour la satisfaction des besoins en énergies électriques.
Malgré le potentiel existant, il est constaté que le secteur de la production
d’électricité par les énergies renouvelables et surtout la production
d’électricité par gazéification de la Biomasse peine à décoller en raison de
l’absence d’une politique clairement définies. Le Bénin ne compte aucune
expérience où la biomasse est valorisée pour la production d’électricité
injectée sur le réseau électrique national.
Pour cela, il est indispensable de disposer d’une politique claire définissant
les cadres institutionnel, politique, règlementaire, technologique, financier,
économique, logistique, culturel et humain favorisant le développement des
énergies renouvelables et en particulier la promotion de la gazéification de la
biomasse au Bénin. Ceci étant, une condition sine qua non pour
l’intervention du secteur privé dans la production de l’électricité à partir des
énergies renouvelables.
Le projet BIOMASSE Electricité envisage de doter le secteur de l’énergie du
Bénin d’une politique de marché rationalisée et globale et d’un cadre
juridique/réglementaire favorable à la production de l’électricité à base des
centrales à gazéification de biomasse par les producteurs indépendants
d'électricité au Bénin. Cette intervention du projet vise à éliminer les
obstacles législatif, juridique, économique et institutionnel, aux niveaux
national et local, qui entravent actuellement les approches intégrées et les
investissements du secteur privé dans la production d’électricité à base de la
biomasse et définir sa politique de développement.
Les présents termes de référence sont élaborés pour solliciter les prestations
d’une équipe de consultants aux fins de l’élaboration du document de
politique de développement et du cadre juridique et règlementaire favorable à
la production de l’électricité à base des centrales à gazéification de biomasse
par les producteurs indépendants d'électricité au Bénin tels que traduit par
les Action 2.1.2.1_Sous-action 2.1.2.1.2 & Action 1.1.1.1_Sous-action
1.1.1.1.1_Sous-action 1.1.1.1.2 & Action 1.1.1.2_Sous-action 1.1.1.2.1 &
Sous-action 1.1.1.2.2 du PTB_2017-2018.

Objectifs

Objectif général
L’objectif principal de cette consultation vise à élaborer un document de
politique de développement de la production de l’électricité à base des
centrales à gazéification de biomasse au Bénin, accompagné d'un cadre
juridique et réglementaire attrayant aux investissements du secteur privé.
Objectifs spécifiques
Il s’agira de :
- faire l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et
règlementaire et des documents de politiques des énergies
renouvelables et en particulier sur la production de l’électricité à base

100
des centrales à gazéification au Bénin ;
- décrire les barrières économique, règlementaire, environnementale
et technique aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier et formuler
les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement ;
- classifier les mesures correctrices suivant leur nature et la nature
des moyens et outils juridique (lois, codes, décrets, arrêtés, etc.),
programmatique (documents de politiques, plan, stratégique,
politique), institutionnels permettant de les atteindre ;
- rédiger/élaborer les outils (projet de lois, de codes, de décrets,
d’arrêtés ou draft de plan, de stratégie, etc.) accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoptions ;
- évaluer le potentiel de biomasse agro-forestière existant afin de faire
une estimation des prévisions de production d’électricité à base de
biomasse à court et long terme ;
- définir les objectifs de développement SMART pour la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin et les
procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour y atteindre ;
- définir une politique claire de développement de la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin ;
Résultats attendus
Les résultats attendus de cette mission sont présentés comme suit :
- l’état des lieux des cadres institutionnel, juridique et règlementaire
et des documents de politiques des énergies renouvelables et en
particulier sur la production de l’électricité à base des centrales à
gazéification au Bénin est fait ;
- les barrières économique, règlementaire, environnementale et
technique aux interventions du secteur privé dans la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables en général et la
production d’électricité à base de biomasse en particulier sont décrites
et les mesures correctrices pour l’assainissement du secteur afin de
rassurer les PIE à y investir pour son développement sont formulées ;
- la classification des mesures correctrices suivant leur natures et la
nature des moyens et outils juridique (lois, codes, décrets, arrêtés,
etc.), programmatique (documents de politiques, plan, stratégique,
politique), institutionnels du permettant de les atteindre est faite ;
- les outils (projet de lois, de codes, de décrets, d’arrêtés ou draft de
plan, de stratégie, etc.) sont rédigés/élaborés accompagnés le cas
échéant des moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet

101
de communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoption ;
- le potentiel de biomasse agro-forestière existant est évalué afin de
faire une estimation des prévisions de production d’électricité à base
de biomasse à court et long terme ;
- les objectifs de développement SMART pour la production
d’électricité à base des gazéificateurs de biomasse au Bénin sont
définis et les procédures/mécanismes/actions à mettre en œuvre pour
y atteindre ;
- une politique claire de développement de la production d’électricité à
base des gazéificateurs de biomasse au Bénin est définie.

Tâches de l’équipe de consultants


Dans le cadre de l’exécution de cette prestation, l’équipe de consultants aura
à réaliser les tâches suivantes :
- faire la revue documentaire portant sur :
les lois, Codes, Décrets, Arrêtés, Schéma Directeur de Production
d'Electricité, dispositions législatives et réglementaires existantes sur les
autorisations, licences, concessions ;
les documents et rapports fournis par l’ARE, la CEB et la SBEE ;
les documents relatifs aux études de faisabilité pour la réhabilitation,
l’extension du système de distribution de l’énergie électrique ;
les documents de cadre de politique de réinstallation, projet d’accès à
l’énergie ;
les documents et rapports des PTFs et autres acteurs sur la production, le
transport et la distribuions d’électricité à base d’énergie renouvelables ;
les codes, normes/standards appropriés ;
le Schéma directeur de l’électricité ;
les PANER, PANEE, SE4ALL ;
- Collecter des données et études de référence
le consultant veillera à travailler avec les acteurs pertinents du cadres
réglementaire/juridique favorable aux investissements du secteur privé dans
la production d’électricité par gazéification de la biomasse à mettre en place
pour établir la situation de référence ;
le consultant veillera à travailler en synergie avec les PTFs notamment le
MCA (chef de file du secteur de l’énergie) ayant des études similaires en
cours d’exécution ;
élaborer la réglementation pour l’utilisation de la biomasse prenant en
compte un mécanisme financier pour la production durable de la biomasse ;
proposer un cadre réglementaire/juridique qui guidera les investissements

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du secteur privé vers les unités de production d’électricité à base d’énergie
renouvelable en général, et les gazéificateurs de biomasse en particulier ;
conduire une analyse des règlementations existantes en vue d’identification
des actions spécifiques à prendre pour l’harmonisation et le développement
du secteur, l’accès des communautés, la préservation des intérêts des
investisseurs ;
diagnostiquer les exigences et conditions des institutions financières, les
banques et autres acteurs financiers à soutenir les producteurs privés
d’électricité à base d’énergies renouvelables et de la biomasse en particulier,
dans la mise en œuvre du projet en faisant ressortir les exigences d’un
climat d’affaire favorables entre les banques, les institutions financières les
producteurs privés d’électricité ;
élaborer les documents du cadre juridique et autres règlementations
permettant une évaluation environnementale, économique et financière des
centrales à biomasse en conformité avec les règlements et les politiques du
Gouvernement ;
évaluer les implications juridiques, institutionnelles, financières,
économiques, environnementales de la mise en œuvre des mesures
correctrices formulées pour amener le secteur privé à investir dans la
production d’électricité à base des centrales de gazéification de la biomasse ;
identifier les sites à fort taux de production de biomasse sur tout le territoire
nationale ;
évaluer la capacité de production de ses sites ;
définir des objectifs SMART pour le développement de la production
d’électricité à base de biomasse ;
identifier les actions/mécanismes/procédures à mettre en place pour la
réalisation des objectifs fixés ;
proposer les outils de suivi et de contrôle du développement de portefeuille
des projets de production d’électricité à base de gazéification de la biomasse
pouvant être financés par les banques nationales ou sous régionales pour
l’atteinte des objectifs fixés ;
appuyer l’Equipe de Gestion du Projet, la DGE dans la présentation du
document de politique et des règlements en Conseil des Ministres pour
approbation du Gouvernement ;
Produire les différents rapports d’étapes ainsi que le rapport final.

Méthodologie
L’élaboration du document de politique sera exécutée par une équipe de
consultants pluridisciplinaires, en synergies avec des études et missions
similaires encours au Bénin. La méthodologie sera élaborée par l’équipe de

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consultants et fera l’objet d’une validation avant sa mise en œuvre. Toutefois,
l’équipe de consultants travaillera en étroite collaboration avec l’Equipe de
Gestion de Biomasse Electricité, du PANA Energie, le Cabinet du MEEM, la
DGE, l’ARE, MCA, la SBEE, la CEB, et tous les autres acteurs jugés
pertinents.
Le consultant veillera à contrôler et orienter la méthodologie d’actualisation
à suivre et cela tout au long des différentes étapes du processus. A cet effet,
différentes réunions, séances de travail ou sorties de terrain seront tenues et
effectuées sous la supervision de de l’équipe de Gestion du Projet BIOMASSE
Electricité.

Produits/livrables attendus
Les produits/livrables attendus de la mission sont :
- Le rapport de démarrage décrivant :
la méthodologie proposée;
les outils de collecte et d’analyse à utiliser ;
les informations à collecter ;
les activités détaillées à réaliser ;
le plan de travail détaillé assorti du chemin critique et des jalons et étapes
clés identifiés ;
les directives de collecte, et d’analyse des données pertinentes pour
l’élaboration du document de politique.
- un cadre juridique/règlementaire/institutionnel incitatif et adéquat au
développement de la production d’électricité à base de centrales de
gazéification de biomasse (raccordé au réseau et hors réseau) par les
producteurs indépendants d’énergies ;
- le document de politique sur le développement de la production
d’électricité à base de centrales de gazéification de biomasse (raccordé au
réseau et hors réseau) par les producteurs indépendants d’énergies ;
- les drafts et projets des outils (projet de lois, de codes, de décrets,
d’arrêtés ou draft de plan, de stratégie, etc.) accompagnés le cas échéant des
moyens nécessaires (notes à l’attention du Ministre, projet de
communication en conseil des ministres, etc.), à leur adoptions ;
- la proposition d’outils et moyens de plaidoyer auprès des autorités en
vue de l’adoption définitive des mesures correctives nécessaires améliorant le
cadre réglementaire/juridique favorable aux investissements du secteur
privé dans la production d’électricité par gazéification de la biomasse.

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