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Développement d'un outil d'aide à la conception des masselottes par

simulation numérique

Article · May 2006

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Lionel Martin George Moraru

Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers
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Le masselotage avec l'approche par
simulation rapide

Introduction produit "stand alone" Amactif XP dans sa

dernière version [5].
Comme pour les autres industries, le
Le point de départ de l'étude présentée
développement de produit pour la fonderie a
ici vient de la constatation des deux
depuis toujours du répondre au triptyque :
principales limitations d'Amactif: l'analyse
augmentation de la productivité, baisse des
thermique passe par une décomposition de la
coûts, contrôle da la qualité. On sait, depuis
pièce à effectuer à la main et par voie de
plus de cinquante ans que la réalisation de cet
conséquence les résultats sont donc dissociés
objectif triple passe par la maîtrise technique
de toute chaîne numérique. Le transfert vers
du procédé dans son ensemble, de la
les logiciel de CAO et CFAO utilisé
conception de la pièce à couler jusqu'à la
actuellement est donc entravé par ces deux
réalisation des outillages. En particulier, la
limitations.
maîtrise de la solidification va conditionner
Les contraintes du nouvel outil de
la qualité de pièce et, dans le cas de la
dimensionnement des masselottes devaient
fonderie au sable, le dimensionnement des
donc être:
masselottes associées à la solidification est
- intégration de l'outil dans un
l'étape critique du processus de conception
environnement de CAO
car si les masselottes sont indispensables,
- gain de temps relativement à la
elles constituent un artifice improductif et
méthode actuelle.
donc coûteux. Cet aspect primordial du
dimensionnement des masselottes a été
compris très tôt et les premiers travaux à ce Base théorique
sujet remontent aux années 40: les travaux de Le principe de la nouvelle approche
Chworinoff [1] tout d'abord avec la théorie utilisée par l'outil est de déterminer les zones
des modules et Heuvers [2] avec la méthode à masselotter en fonction d'une simulation
des cercles inscrits constituent les bases rapide de la solidification de la pièce "nue".
théoriques des outils utilisés aujourd'hui. La Les zones se solidifiant en dernier indiquant
méthode des modules devenue la méthode alors les zones problématiques de la pièce qui
des plaques équivalentes a été ensuite vont nécessiter des masselottes.
améliorée régulièrement par Sciama [3] par
exemple.
L'arrivée des premiers logiciels de
DAO comme AutoCad a permis ensuite une
intégration de la méthode avec une des
premières versions du logiciel Amactif [4]
développé à l'ENSAM en collaboration avec
le CTIF. Depuis, ce logiciel a évolué en
Figure 1.Détection des points chauds à
masselotter
Pour autoriser une utilisation la plus
interactive possible, la simulation se doit
d'être la plus rapide possible. Un modèle
simplifié a donc été utilisé. Les hypothèse
afférentes à cette simulation sont les mêmes
que pour la méthode CTIF à savoir:
-un moule de grandes dimensions par rapport
à celles de la pièce
- une chaleur latente libérée à température
constante
-coefficients thermiques indépendants de la
température
- une température unique constante à
l'interface métal - moule tout au long de la
simulation.
- Enfin hypothèse moins restrictive, au lieu
de raisonner sur une décomposition de la
pièce en plaque élémentaire, on travaille
directement sur la géométrie réelle (à l'erreur
de maillage prés).
Le temps de solidification étant connu,
il est aisé de dimensionner la masselotte
correspondante connaissant sa géométrie
avec l'équation de base des modules:
2 une équation de la chaleur à résoudre.
V 
Ts  k  
 A
avec k dépendant des matériaux de l'alliage et
du sable ainsi que de la surchauffe du métal.
Le masselottage est alors ajouté à la
géométrie et la simulation relancée pour
vérifier son efficacité et éventuellement la
rectifier. Un ou plusieurs bouclages sont donc
nécessaires.
Figure 2.Logigramme descriptif de l'ASR
La validation de l'approche a été
effectuée sur plusieurs pièces industrielles
avant la réalisation de la maquette intégrée
[6].
Structuration de l'outil
Il faut donc à partir de la géométrie de
la pièce, du matériau utilisé et de la
connaissance des conditions de mise en
œuvre, simuler la solidification. Au lieu
d'utiliser un logiciel commercial de
simulation qui serait surdimensionné par
rapport à la tache à accomplir, un code de
calcul libre Code Aster à été utilisé. En effet
le calcul de la simulation rapide se limité à
La base de développement de
l'interface s'est faite à partir de Catia V5 qui
était à notre disposition mais n'importe quel
environnement de CAO qui permette
l'échange de données avec d'autres
applications aurait pu convenir. L'interface
développée fait donc interagir les entités
suivantes:
- le modeleur géométrique
- le solveur thermique
- la base de donnée matériaux
- la base de données de masselottes ou de
manchons

Figure 3.Structuration de l'interface
Le traitement des résultats se fait au
moyen d'algorithmes développés en langage
C qui permettent un traitement rapide des
fichiers résultats qui peuvent atteindre des
tailles importantes.
Résultats
Pour l'utilisateur, l'interface se présente
comme une fenêtre en superposition au
logiciel de CFAO. L'intégralités de outils et
fonctions du logiciels restent disponibles à
l'utilisateur de sorte que l'interface n'interfère
pas avec les habitudes de l'utilisateur et
qu'elles maintienne sa fonction d'aide sans
imposer de choix à l'utilisateur.
Figure 6.Temps de calcul Thercast / Code Aster
Figure 4.Capture d'écran de l'interface
A l'issue du premier bouclage, les
points chauds apparaissent simplement en
surimpression de la pièce et constituent la
base de l'insertion des masselottes.
Figure 5.Indications des points chauds
Les temps de calculs étant
encourageants mais encore trop longs pour
une utilisation réellement interactive, une
autre maquette a été réalisée avec un solveur
plus performant: Thercast.
Limitations
L'approche se heurte à deux problèmes:
un technique et un "humain:
-La simplicité des hypothèses donne des
résultats approximatifs dès lors que l'on
manipule des pièces qui s'écartent des
hypothèses (pièces de grandes dimensions
creuses).
-L'outil se révèle trop lourd à mettre en
œuvre pour des spécialistes qui, de par leur
 savoir-faire, peuvent prédire plus rapidement
les zones à masselotter. Par ailleurs, cette
population a été formée avec la méthode des
plaques équivalentes et présente une
résistance au changement pour évoluer vers
la nouvelle approche.
La destination de l'outil est donc plutôt
pour des concepteurs non spécialistes,

Conclusion
Outre les gains de temps, c'est
l'intégration de la démarche au sein d'une
chaîne numérique complète qu'il faut
souligner. Avec l'utilisation de cet outil, il n'y
a plus de problèmes de transfert de fichiers,
d'incompatibilités, d'erreur lors de reports
d'informations calculées à la main… Les
résultats du premier prototype étant très
encourageants, la réalisation d'une seconde
maquette plus performante a été lancée

Bibliographie
[1] N. Chworinoff, Theorie der Erstarrung
von Gusstucken, Die Gießerei,
Allemagne, Juin 1940.
[2] Anton Heuvers, Stahl und Eisen
Kreismethode; Die Gießerei, Allemagne,
1943.
[3] Gil Sciama, Michel Jeancolas, Temps de
solidification de pièces élémentaires
coulées en sable - Coefficients de forme
et calcul pratique des masselottes,
Fonderie n°303 Juillet 1971, pp. 239-
250.
[4] Yves LCCIA, Masselottage assisté par
ordinateur. Couplage à la DAO
AutoCAD, Hommes et Fonderie n°216,
Juin/Juillet 1991
[5] Yves Liccia, Didier Tomasevic, Amactif
XP - un outil de calcul des systèmes de
masselottage en moulage sable, Fonderie
fondeur d'aujourd'hui, n°238 Octobre
2004 pp. 6-7.
[6] Martin L., Moraru G., Veron P., Aide à la
conception du système d'alimentation des
pièces de fonderie par la simulation
rapide., XVIIème Congrès Français de
Mécanique, CFM'05, Troyes, France, 29
août - 2 septembre 2005.

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