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Tom Wolfe

journaliste et écrivain américain

Tom Wolfe

Tom Wolfe à la Maison-Blanche en 2004.

Nom de Thomas Kennerly Wolfe


naissance
Naissance 2 mars 1930

Richmond, Virginie

États-Unis
Décès 14 mai 2018

Manhattan, New York

États-Unis
Activité Romancier, journaliste,
principale essayiste
Distinctions National Book Award

Bad Sex in Fiction Award

American Academy of
Achievement

National Book Award


Auteur

Langue d’écriture Anglais américain


Mouvement Nouveau journalisme
Genres Roman, essais
Œuvres principales
Acid test

L'Étoffe des héros

Le Bûcher des vanités

Un homme, un vrai

Thomas Kennerly Wolfe, dit Tom Wolfe, né le 2 mars 1930 à Richmond en Virginie et
mort le 14 mai 2018 à Manhattan (New York), est un journaliste, essayiste et écrivain
américain.

Biographie

Originaire de Virginie, Tom Wolfe[1] est le fils d'un père rédacteur en chef d'une revue
agricole professionnelle et politiquement conservateur. Bien qu'admis à l'université de
Princeton, il préfère s'inscrire à la Washington and Lee University (dont il reçoit dans les
années 1970 un doctorat honoris causa), plus proche de chez lui. Il passe ensuite un
doctorat en études américaines à l'université Yale analysant l'influence communiste sur
les écrivains américains de 1928 à 1942. Il s'y montre tellement critique que ses
professeurs l'obligent à en édulcorer une partie[2].

Après avoir travaillé à partir de 1956 au Springfield Union (Massachusetts), il rejoint en


1958 le Washington Post, dont il est le correspondant à La Havane (Cuba)[2]. Il poursuit à
New York une carrière de journaliste et d'essayiste. Il collabore notamment au New York
Herald Tribune, Esquire Magazine ou à Rolling Stone[3]. Dans les années 1960, il devient
(avec Norman Mailer, Truman Capote, Gay Talese, Joan Didion, Hunter S. Thompson) l'un
des créateurs du mouvement appelé le « Nouveau Journalisme », aux États-Unis. Ses
reportages et ses articles présentent une critique implicite de différents aspects de la
société américaine ; il confronte notamment la classe aisée de New York aux couches
populaires de l'Amérique profonde, examinant ces deux mondes[2]).

Il devient célèbre au milieu des années 1960, en particulier après sa participation au


Tonight Show de Johnny Carson[2].

Il commence l'écriture par des récits à mi-chemin entre le journalisme et la littérature


comme L'Étoffe des héros, Acid test et Le Gauchisme de Park Avenue qui le font connaître
du grand public dans les années 1970. Avec Le Mot peint (1975), il se moque de l'art
moderne[4]. Dans L'Étoffe des héros (1979), il décrit en parallèle l'odyssée des pionniers
de la conquête spatiale américaine des années 1940 aux années 1960 et celle des
avions fusées pilotés par les pilotes d'essai. Ce récit dépeint toute une époque marquée
par la guerre froide et par la description de la vie quotidienne des pilotes et des premiers
astronautes américains, héros d'un pays au sommet de sa puissance.

Tom Wolfe en 1988.

Tom Wolfe est lauréat de plusieurs prix de journalisme. Il se compose une allure
excentrique avec un costume blanc[2], un chapeau à larges bords et des Richelieu
balmoral bicolores. Un accoutrement décalé qui en fait un habitué des plateaux télévisés
où sa prestation est toujours remarquée.

Au fil du temps, ses critiques ont fini par révéler un certain conservatisme, ce que Wolfe
ne nie pas. Une expression plus ouverte se loge cependant dans son œuvre romanesque
qui débute à la fin des années 1980. Son premier roman, Le Bûcher des vanités (The
Bonfire of Vanities) (1987), devient un succès mondial[3]. Le livre se vend à 750 000
exemplaires en édition originale aux États-Unis (en comptant les éditions de poche, le
total des ventes est estimé à 2 millions)[2]. Les yuppies de Wall Street avec leurs tics et
leurs angoisses sont la cible de ce roman dramatique et satirique. Tom Wolfe parle aussi
de tous les codes sociaux de New York et des États-Unis de la fin du xxe siècle : la
question du racisme y est abordée sur le mode allusif et le rapport dominant-dominé est
subtilement analysé. Tout démarre avec l'erreur commise par un yuppie qui se trompe de
sortie d'autoroute avec sa maîtresse et qui échoue dans un quartier défavorisé.

Son deuxième roman, Un homme, un vrai (A Man in Full), dépeint les tensions raciales
sous-jacentes dans la ville d'Atlanta, dans le Sud des États-Unis. C'est une grande fresque
qui fait une description féroce de la upper society blanche et ses vanités insupportables.
Elle décrit aussi les Noirs de la bourgeoisie et du prolétariat tout en faisant une incursion
dans les milieux des « petits Blancs », employés ou ouvriers, ou dans l'univers carcéral.
Les deux personnages centraux, dont les destins s'entrecroisent, sont un gros
entrepreneur de l'immobilier en passe de faire faillite et le petit employé d'une de ses
firmes qui va jouer un rôle décisif dans sa destinée.

Son troisième roman, Moi, Charlotte Simmons (I Am Charlotte Simmons), paru en 2004 et
traduit en français en 2006, offre une image réaliste de la vie sur le campus d'une grande
université américaine. À travers l'arrivée d'une jeune fille d'origine modeste dans une
prestigieuse université, ce roman dresse le constat pessimiste d'un système gangrené
par le laxisme des professeurs, l'alcoolisme débridé et le matérialisme cynique des
étudiants.

Son quatrième roman Bloody Miami (Back to Blood) analyse les rapports entre les
différentes communautés de Miami, marquées par les oppositions entre les Cubains, les
Blancs, les Haïtiens et les Afro-Américains[5].

Tom Wolfe fonde son œuvre sur de longs romans touffus et très documentés ; il passe
des mois dans les endroits qui servent de décor à ses futurs romans et recueille des
centaines de témoignages[3]. Il n'a jamais caché l'influence qu'ont exercée sur lui Dickens,
Steinbeck, Honoré de Balzac, et dans une interview de 2004, il déclare que son « idole »
est Émile Zola pour sa description de la société de son époque[3], son réalisme sans
indulgence et sa sincérité sans concession. Tom Wolfe est particulièrement porté aux
descriptions et aux dialogues évocateurs. Il aime utiliser des onomatopées ou des effets
sonores pour rythmer ses récits[3].

Considéré comme un conservateur ou même un réactionnaire (il a pris parti pour George
W. Bush et a déclaré qu'il avait voté pour lui en 2004), se proclamant « seul écrivain
américain à être républicain »[3], Wolfe dépeint pourtant un monde gangrené par la
corruption ainsi que par les ambitions personnelles dans des livres où il n'épargne pas
plus ses amis politiques supposés que leurs adversaires, qui sont souvent des fantoches
médiatiques (A Man in Full). Il constate la décadence irrémédiable d'une civilisation, où la
transmission du savoir n'est plus assurée par les universités, même les plus
prestigieuses (la fictive mais si vraisemblable Dupont University dans I Am Charlotte
Simmons), par la faute d'un système qui donne la priorité au paraître et impose des
normes de conduite fondées sur la satisfaction immédiate des désirs primaires du plus
grand nombre (paresse, priorité aux résultats sportifs, sexe, drogue, boisson dans
Charlotte Simmons). Sa critique dépasse largement les clivages politiques : il admire Zola
dont il dit que c'est « un homme de la gauche », mais « qu'il y a rencontré un grand
nombre d'hommes ivrognes, ambitieux, paresseux et malfaisants : Zola était simplement
incapable de dire un mensonge - et n'y avait aucun intérêt ».

Tom Wolfe décède le 14 mai 2018 après avoir été hospitalisé plusieurs jours pour une
infection[6]. Il était âgé de 88 ans[7].

Vie privée

Tom Wolfe est marié à Sheila Wolfe, ancienne directrice artistique au Harper's Bazaar[2].
Œuvre

Romans
1987 : Le Bûcher des vanités (The Bonfire of the Vanities)

1998 : Un homme, un vrai (A Man in Full)

2004 : Moi, Charlotte Simmons (I Am Charlotte Simmons)

2013 : Bloody Miami (Back to Blood)

Journalisme et essais
1968 : Acid Test (The Electric Kool-Aid Acid Test) ; trad. Daniel Mauroc, Paris, Seuil, 1975

1970 : Le Gauchisme de Park Avenue (Radical Chic & Mau-Mauing the Flak Catchers)

1975 : Le Mot peint (en) (The Painted Word)

1979 : L'Étoffe des héros (The Right Stuff)

1981 : Il court, il court le Bauhaus : Essai sur la colonisation de l'architecture (From


Bauhaus to Our House), Paris, Les Belles Lettres, 2012)

1985 : Sam et Charlie vont en bateau

1997 : Embuscade à Fort Bragg (Ambush at Fort Bragg)

2000 : Où est votre stylo ?, Chroniques d'Amérique et d'ailleurs (Hooking Up), Paris, Robert
Laffont, 2016.

2016 : Le Règne du langage (The Kingdom of Speech) Paris, Robert Laffont, 2017

Adaptations

Cinéma

The Last American Hero (1973) s'inspire d'articles écrits par Tom Wolfe.

L'Étoffe des héros (1983) s'inspire du livre homonyme.

Le Bûcher des vanités (1990) est adapté du roman homonyme.

Télévision

The Right Stuff, série prévue pour 2020, adaptée du roman homonyme.

Spectacles

Bonfire of the Vanities, opéra de 2015.

Notes et références

1. (en) « Tom Wolfe | Biography, Books, & Facts » (https://www.britannica.com/biography/To


m-Wolfe) , sur Encyclopedia Britannica (consulté le 3 mars 2020)

2. Michael Lewis, « Tom Wolfe, l'étoffe d'un héros », Vanity Fair n°38, août 2016, pages 78-89
et 136-137.

3. Tom Wolfe, l'Amérique au scalpel (http://www.telerama.fr/livre/tom-wolfe-l-amerique-au-sca


lpel,95609.php) , Nathalie Crom, telerama.fr, 6 avril 2013.

4. « A Miami, tout le monde se hait » (http://next.liberation.fr/livres/2013/03/22/a-miami-tout-l


e-monde-se-hait_890651) , liberation.fr, 22 mars 2013.

5. « Racisme, striptease, journalisme... l'American way of life vue par Tom Wolfe » (http://biblio
bs.nouvelobs.com/romans/20130326.OBS3124/racisme-striptease-journalisme-l-american-
way-of-life-vue-par-tom-wolfe.html) , entretien, nouvelobs.com, 15 avril 2013.
6. « L'écrivain américain Tom Wolfe, auteur du Bûcher des vanités, est mort » (http://www.lefig
aro.fr/flash-actu/2018/05/15/97001-20180515FILWWW00243-l-ecrivain-tom-wolfe-auteur-d
u-bucher-des-vanites-est-mort.php) , sur lefigaro.fr, 15 mai 2018.

7. (en) « Tom Wolfe, Pyrotechnic 'New Journalist' and Novelist, Dies at 88 » (https://www.nyt
imes.com/2018/05/15/obituaries/tom-wolfe-pyrotechnic-nonfiction-writer-and-novelist-dies
-at-88.html) , sur The New York Times, 15 mai 2018 (consulté le 15 mai 2018).

Liens externes

Ressource relative à la littérature :


(en) The Paris Review (https://www.theparisreview.org/interviews/2226/wd)

Ressources relatives à l'audiovisuel :


Allociné (http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=59379.html)  
· (en) AllMovie (https://www.allmovie.com/artist/p77178)  ·
(en) Internet Movie Database (https://tools.wmflabs.org/wikidata-externalid-url/?p=345&url_prefix=https://www.imdb.com/&id=nm0004366)

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Brockhaus Enzyklopädie (https://brockhaus.de/ecs/enzy/article/wolfe-tom)  ·
Deutsche Biographie (http://www.deutsche-biographie.de/118972979.html)  ·
Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/biography/Tom-Wolfe)  ·
Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/tom-wolfe/)  ·
Gran Enciclopèdia Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-0246978.xml)  ·
Hrvatska Enciklopedija (http://www.enciklopedija.hr/Natuknica.aspx?ID=66307)  ·
Swedish Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslagsverk/encyklopedi/l%C3%A5ng/tom-wolfe)
 ·
Munzinger Archiv (https://www.munzinger.de/search/go/document.jsp?id=00000019309)  
· Store norske leksikon (https://snl.no/Tom_Wolfe)

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Bibliothèque nationale du Portugal (http://urn.bn.pt/nca/unimarc-authorities/txt?id=40944)  
· Bibliothèque nationale de Grèce (http://data.nlg.gr/resource/authority/record65727)  ·
WorldCat (http://www.worldcat.org/identities/lccn-n79-062804)

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