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OBJECTIFS D’ENSEIGNEMENT
1
➢ Préciser les données épidémiologiques, à savoir l’habitat,
les réservoirs, et le mode de transmission de chaque
microorganisme
➢ Connaitre les principaux tableaux cliniques
➢ Identifier les mécanismes de virulence des germes
➢ Connaître les caractères antigéniques utiles au diagnostic
et à la prévention (sérums et vaccins)
➢ Connaître les sensibilités aux antibiotiques.
➢ Connaître les éléments de physio pathogénie nécessaires
pour identifier la nature des prélèvements à visée
diagnostique pour chaque type d’infection
➢ Connaître les principes de base et les techniques de recueil
des produits pathologiques nécessaires au diagnostic
➢ Connaitre la démarche du diagnostic direct, et son
interprétation
➢ Choisir les tests utiles, conduire un diagnostic indirect.et
l’interpréter
➢ Préciser les différents moyens prophylactiques.
2
Ch 1- INTRODUCTION A LA MICROBIOLOGIE
Définition
- Les virus sont caractérisés par leur taille (1000 fois plus petite
que les bactéries en moyenne), la présence d'un seul type d'acide
nucléique ADN ou ARN, l'absence de croissance et de division,
l'absence d'enzymes nécessaires à la biosynthèse des métabolites
essentiels et l'obtention d'énergie et enfin par la reproduction par
réplication à partir du matériel génétique seul.
BACTERIES VIRUS
3
Classification :
4
BACTERIOLOGIE GENERALE
5
Ch 2- ANATOMIE ET STRUCTURE DES BACTERIES
I) MOYENS D’ETUDE
6
B) Microscope électronique :
Il permet d’étudier la structure bactérienne et d’observer les virus
grâce au grossissement de plus de 10 000 fois. Ce matériel lourd et
coûteux n’est utilisé que dans les laboratoires de recherche.
II) MORPHOLOGIE BACTERIENNE
Chez les bactéries, il existe une paroi rigide qui conditionne les 3
formes morphologiques fondamentales : sphérique - cylindrique -
spiralée.
Les bactéries en forme de sphère sont appelées coques ou cocci.
Les bactéries cylindriques en forme de bâtonnets à extrémités
arrondies sont appelées bacilles. Les extrémités peuvent être fines et
pointues (bacille fusiforme), renflées en massue (Ex :Corynebactéries)
ou planes (bacilles à bout carré).
Quand les bacilles sont incurvés en virgule, ils sont appelés vibrion.
Les bactéries spiralées ou spirochètes sont constituées d’un corps
cellulaire cylindrique enroulé en spirale.
Les bactéries peuvent être associées en groupements souvent
caractéristiques d’espèces : Ex cocci en amas ou grappe de raisin
pour les Staphylocoques., Cocci en chainettes pour les
Streptocoques.
7
III) STRUCTURE DE LA CELLULE BACTERIENNE
Chez les bactéries on peut distinguer plusieurs éléments : certains
sont constants comme la paroi, la membrane cytoplasmique
(enveloppes), le noyau et les ribosomes, d’autres sont facultatifs
comme la capsule, les flagelles, les pili, la spore.
Pili sexuel
Flagelle
Pili
com
Figure 1 :muns
Structure de la bactérie
8
➢ Dans l’identification des sérotypes ou sérovars : grâce au
caractère antigénique spécifique de type. Intérêt pour le typage
des Pneumocoques dont il existe plus de 90 types par exemple.
➢ Dans la prophylaxie vaccinale : ces polysaccharides capsulaires
purifiés sont la base des vaccins anti Haemophilus b, anti
Pneumocoque …
2) La paroi
a. Définition et structure
C'est un constituant essentiel qui ne manque que chez de très rares
espèces bactériennes comme les Mycoplasmes.
Cette enveloppe rigide assure la forme des bactéries et les protège
des variations de pressions osmotiques. Elle est constituée d’une
enveloppe interne commune à l’ensemble des bactéries appelé le
peptidoglycane, constituant qui n'existe que chez les bactéries.
Le peptidoglycane est un polymère de chaines poly osidiques reliées
entre elles par des chaines peptidiques.
9
Chez les bactéries à Gram négatif, la couche de peptidoglycane est
mince et peu dense et est recouverte d'une membrane externe de
nature glucido-lipido-proteïque qui correspond à l'antigène 0 et à
l'endotoxine des BGN.
Au niveau de la membrane externe, se trouvent des protéines
formant des canaux appelés porines qui permettent le passage
sélectif de certaines molécules de petite taille.
Chez les bactéries à Gram positif, le peptidoglycane est le
constituant majeur de la paroi et a une structure très dense.
b. Fonctions :
✓ La forme des bactéries est conditionnée par la présence de la
paroi
✓ Classification des bactéries sur la base de la coloration de Gram.
Cette coloration différentielle est basée sur une différence de
structure de la paroi des bactéries. Les bactéries gram (+)
apparaissent en violet et les bactéries gram (-) en rose.
✓ Antigénicité : Au niveau de la paroi il existe :
- l'antigène 0 des bactéries à gram négatif.
- Le polyoside C des streptocoques.
✓ Rôle dans la sensibilité aux ATB : Les bétalactamines agissent au
niveau de la paroi en perturbant l'assemblage du peptidoglycane
ce qui entraîne l'éclatement de la bactérie sous l’effet de la
pression interne du cytoplasme.
✓ Facteur de virulence : Le lipide A de la membrane externe (= lipo
polysaccharide) = endotoxine des bactéries à gram -.
3) La membrane plasmique
10
C’est une membrane tri lamellaire qui est détruite par certains
antibiotiques comme les polypeptides et les antiseptiques.
4) le génome bactérien
Il est constitué d’un seul chromosome, ADN bi caténaire. Certains
antibiotiques agissent à son niveau (ex sulfamides, quinolones)
Le génome bactérien peut être étudié à des fins diagnostiques ou
épidémiologiques (méthodes de diagnostic moléculaire).
5) Les appendices
a) Les cils ou flagelles
Ce sont les organes qui assurent la mobilité des bactéries qui les
possèdent. Les flagelles sont constitués de protéines antigéniques
permettant
✓ L’identification précise des bactéries (antigène H),
✓ le diagnostic indirect des infections dues à ces bactéries
(recherche des anticorps spécifiques).
b) Autres appendices :
• Pili communs ou fimbriae :
Ce sont des appendices proteiques fibrillaires et rigides fixés sur la
paroi qui interviennent dans l'adhérence des bactéries aux cellules
épithéliales, 1er stade de la maladie.
Ex : E. coli et adhèrence aux cellules du tractus urinaire
✓ Le Glycogalyx
Ce sont des polymères entourant les bactéries vivant en biofilm et
permettant l’attachement des bactéries aux cellules ou aux supports
inertes comme les prothèses (intérêt médical) ; il protège les
bactéries du biofilm de la dessiccation et de l’action des antibiotiques
• Pili sexuels :
11
Ils permettent les échanges génétiques entre les bactéries.
6) La spore
12
Ch 3-PHYSIOLOGIE BACTERIENNE
I) CROISSANCE BACTERIENNE
Les bactéries sont des micro-organismes vivants qui se divisent par
scissiparité ou fission binaire : la bactérie grandit puis se divise en
deux bactéries filles séparées par un septum de division.
Le temps nécessaire à la division ou temps nécessaire pour le
doublement d’une population bactérienne est appelé temps de
génération.
13
B) Conditions physico chimiques de la croissance
1) La température
Les bactéries pathogènes pour l'homme se développent en
général à une température optimale à 37°C. La plupart ne se
multiplient pas à basse température proche de 0°C ou à température
> 45°C.
Applications :
- Au laboratoire les bactéries sont mises à cultiver dans des
incubateurs dont la température est réglée à 37°C.
- Inversement la stérilisation est réalisée par la chaleur :
chauffage de l’eau à 121°C dans l’autoclave.
2) Le pH
La plupart des bactéries d’intérêt médical se développent
préférentiellement à des pH voisins de la neutralité ou légèrement
alcalins
Certaines espèces pathogènes comme le vibrion du choléra préfèrent
les pH alcalins.
3) L’oxygène
Selon leur comportement vis-à-vis_de l’O2 on distingue :
- Les bactéries aérobies strictes ne peuvent vivre et se multiplier
qu'en présence d'02.
- Les bactéries aéro-anaérobies facultatives, se multiplient avec ou
sans oxygène de l’air. Ce groupe comprend la majorité des
bactéries et notamment les entérobactéries.
- Les bactéries anaérobies strictes ne vivent et ne se développent
qu'en absence d'air. L'oxygène est toxique pour ces bactéries. Ex
: Clostridium.
- Les bactéries micro aérophiles se développent mieux lorsque la
pression partielle d’oxygène est inférieure à celle de l’oxygène de
l’air comme dans le cas des Campylobacter
II) Etude de la dynamique de la croissance bactérienne
Dans les conditions optimales de la croissance, les bactéries se
multiplient et suivent une dynamique ou courbe de croissance.
14
L’étude de la croissance bactérienne en milieu liquide montre
une croissance en 5 phases :
1. Phase de latence : le taux de croissance est nul. Cette phase
correspond au temps suffisant à la bactérie pour s’adapter
au milieu.
2. Phase exponentielle : taux de croissance maximum
3. Phase de ralentissement : diminution de la vitesse de
croissance à cause de l’épuisement du milieu de culture et
une accumulation des déchets toxiques.
4. Phase stationnaire : taux de croissance nul – Il y a autant de
bactéries qui se multiplient que de bactéries qui meurent.
5. Phase de déclin : taux de croissance négatif
15
plus utilisée est le sang utilisé frais (gélose au sang) ou cuit (gélose
chocolat).
Ces milieux peuvent être rendus sélectifs par addition de
substances inhibant de façon sélective la croissance de certaines
espèces bactériennes (exemple : addition d'antibiotiques) ou en
modifiant les conditions physico-chimiques de croissances afin de
favoriser la croissance de certaines espèces bactériennes. C’est le cas
par exemple des milieux à pH alcalin permettant de favoriser la
croissance de Vibrio cholerae.
La croissance bactérienne se traduit en milieu liquide par
développement d’un trouble et sur milieu gélosé par des l’apparition
de colonies sachant que chaque colonie correspond à la
multiplication d’une bactérie.
L'aspect des colonies (taille, couleur, forme, type) varie avec les
espèces bactériennes, et permet de repérer des espèces différentes
au sein d'un produit poly microbien après séparation sur un milieu
gélosé (isolement bactérien). Cette étape de séparation est
indispensable avant toute identification.
Il n’existe pas de conditions de culture convenant à toutes les
espèces bactériennes. Les milieux et conditions de croissance sont
choisis sur la base d’un pari bactériologique prenant en compte le
type d’infection suspectée et les bactéries normalement en cause
dans ces infections. Ceci souligne l’importance des renseignements
cliniques accompagnant toute demande d’analyse bactériologique.
Cas particuliers :
Certaines bactéries ne peuvent être cultivées que sur des systèmes
cellulaires (Chlamydia et Rickettsie).
D’autres bactéries ne peuvent être cultivées que sur un milieu
spécifique comme le milieu de Lowenstein Jensen pour les
mycobactéries de la tuberculose.
Les agents de la syphilis et de la lèpre ne sont pas cultivables.
16
Ch 4 - GENETIQUE BACTERIENNE
.
M = Marqueur de PM
1,2, …. ,10 = numéro des isolats analysés
B. Les plasmides
Ce sont des ADN bi caténaires extra chromosomiques, de taille
variable, non indispensables à la vie bactérienne, doués de
17
réplication autonome, transmissibles naturellement d'une bactérie à
une autre le plus souvent par conjugaison mais parfois par
transduction ou transformation Ils sont le support de nombreuses
propriétés biologiques très importantes telles que la résistances aux
ATB ( généralement plusieurs antibiotiques à la fois = multirésistance)
, ou la production de toxines (Exemple : toxines responsables de
diarrhées).
Découverte : Dans les années 1955 -1960, des Shigella
(entérobactéries responsables de dysenterie bacillaire) multi
résistantes aux antibiotiques sont isolées, dans les selles de patients
diarrhéiques. Chez ces mêmes malades, des souches d’Escherichia
coli multi résistantes sont identifiées. Or ces entérobactéries sont
naturellement sensibles aux antibiotiques.
Il y a donc eu transfert en bloc des gènes codant pour la résistance
à streptomycine, chloramphénicol, tétracycline et sulfamide
(multirésistance).
18
Ce sont des systèmes de capture, expression et dissémination des
gènes sous forme de cassettes. . Les cassettes sont des éléments
mobiles capables d’être intégrés ou excisés par recombinaison grâce
à une intégrase. A la différence des transposons ils ne codent pas
pour un enzyme catalysant leur mouvement. De taille variable, ils
codent pour des fonctions diverses dont la résistance aux ATB.
II. Les variations génétiques
Il existe deux types de variations chez les bactéries :
• Les variations phénotypiques :
Elles correspondent à l’adaptation de la population bactérienne à
diverses conditions extérieures, sans modification du génome. Ces
variations sont induites, réversibles non héréditaires. Leur
mécanisme est en relation avec l’activité ou l’expression des gènes
sous contrôle de gènes régulateurs.
• Les variations génotypiques
Elles correspondent à une modification du matériel génétique de
façon autonome (mutation) ou par transfert de matériel
génétique d'une bactérie donatrice à une bactérie réceptrice.
Les 3 principaux mécanismes de transfert de matériel génétique
connus sont : transformation, transduction et conjugaison.
A) les mutations
La mutation est un changement brusque et spontané d'un caractère,
changement transmissible héréditairement.
Certaines mutations sont létales, d'autres permettent une meilleure
adaptation aux conditions du milieu extérieur.
Le mécanisme le plus souvent en cause est la substitution d’un
nucléotide par un autre, au moment de la réplication de l’ADN.
Les mutations sont caractérisées par leur :
1) Rareté
La probabilité d'apparition d'une mutation entre 2 divisions (par
génération) est faible, de l'ordre de 10-6.
19
2) Stabilité
Le caractère nouvellement apparu se transmet indéfiniment aux
cellules filles et est donc héréditaire. Les mutations reverses existent
(retour à l'état antérieur), mais à faible fréquence.
3) Spécificité
La mutation ne concerne qu'un seul caractère à la fois. De nombreux
caractères peuvent être concernés : résistance aux antibiotiques,
production de toxine ….
La probabilité de survenue de deux mutations distinctes est égale au
produit des probabilités individuelles de ces 2 mutations et sera donc
encore plus faible.
Cette notion explique l’intérêt des associations d’antibiotiques pour
éviter la sélection de mutants résistants. C’est le Cas de la
tuberculose
4) Spontanéité
La variation génétique est spontanée. Les antibiotiques ne
provoquent pas l'apparition de mutants résistants mais ils agissent en
sélectionnant ces mutants.
20
3) la Transformation
Mise en évidence par l’expérience de Griffith en 1928 :
transformation d’uns souche de pneumocoque non capsulé par
contact avec un lysat d’une autre souche de pneumocoque capsulé.
La transformation est une variation du patrimoine génétique due à
l'introduction dans une bactérie réceptrice d'un fragment d'ADN
appartenant à une bactérie génétiquement différente. Ce
phénomène n’a été mis en évidence que pour quelques espèces :
Streptococoques, Pneumocoques, Haemophilus et Neisseria.
Le transfert de matériel génétique par transformation ne peut avoir
lieu qu’entre bactéries de même espèce ou d’espèces apparentées.
Bactérie donatrice
.
Bactérie réceptrice compétente
La Transduction
La transduction est le transfert d'un fragment d'ADN chromosomique
ou plasmidique d'une bactérie donatrice à une bactérie réceptrice
grâce à un bactériophage à ADN.
21
Les bactériophages sont des virus spécifiques des bactéries.
* Les bactériophages virulents, accomplissent un cycle lytique
au cours duquel ils se répliquent dans la bactérie infectée. Celle-ci
finit par être lysée et libérer d'autres phages qui vont entamer
d'autres cycles lytiques
22
4) La Conjugaison
C’est le mécanisme le plus fréquent dans la nature.
C'est le transfert de matériel génétique d'une bactérie donatrice à
une bactérie réceptrice par contact direct entre les 2 germes. Le
matériel génétique transféré peut être chromosomique ou extra
chromosomique (plasmide)
Mécanisme du transfert
La bactérie réceptrice possède à sa surface des structures permettant
l’accolement : pili sexuels chez les bacilles Gram négatif et adhésines
chez les Gram positif.
Le transfert par conjugaison concerne essentiellement les plasmides
et se fait de préférence entre bactéries de même espèce. Mais il peut
parfois s’effectuer entre des espèces différentes.
Les caractères génétiques concernés sont : la résistance aux
antibiotiques, la production de toxine. Le transfert par conjugaison
explique le caractère épidémique que peut revêtir la résistance aux
antibiotiques.
III) Applications
Les méthodes de biologie moléculaire actuellement un outil
diagnostique
1) Identification bactérienne
L’hybridation avec des sondes marquées spécifiques d’une espèce
bactérienne donnée permet l’identification de la bactérie. Cette
technique est surtout utilisée pour l’identification des bactéries de
culture lente comme Mycobacterium tuberculosis.
2) Diagnostic rapide par amplification de gène
Pour rechercher une bactérie directement dans un produit
pathologique, il est possible d’utiliser la technique dite de PCR
(Polymerase Chain Reaction) ou amplification en chaîne. Un segment
limité du génome bactérien caractéristique de l’espèce est amplifié
puis caractérisé grâce à sa taille (PM) après migration
électrophorétique ou par hybridation avec une sonde spécifique.
23
Ces techniques se sont beaucoup développées et sont appliquées au
diagnostic des bactéries de culture lente et/ou difficile.
3) Etudes épidémiologiques
24
Ch 5- POUVOIR PATHOGENE
ET
RELATION HOTE - BACTERIES
25
présence au sein de la flore commensale s’appelle « portage
sain »
26
o Produire des enzymes d’agression et de
dissémination
o Disséminer dans l’organisme et atteindre les
organes cibles : septicémies, méningites …
A. Colonisation
C’est la première étape du pouvoir pathogène. La bactérie va se fixer
sur les cellules épithéliales de la muqueuse de la porte d’entrée en
adhérant à ces cellules à l’aide de protéines de surface appelées
adhésines. Ces adhésines sont soit au niveau des pili ou fimbriae soit
sur la membrane externe de la bactérie. Puis la bactérie se multiplie à
ce niveau : c’est la colonisation de la porte d’entrée.
B. Production de toxines
Les bactéries peuvent élaborer des substances toxiques de deux
types :
• les toxines protéiques ou exotoxines,
• les toxines glucido-lipido-protéiques ou endotoxines des
bactéries à Gram (-).
1) Les toxines protéiques
Ce sont des protéines produites par les bactéries à gram positif et
plus rarement des bactéries gram (-). Ces toxines élaborées dans le
cytoplasme des bactéries sont soit secrétées soit libérées par lyse
bactérienne.
✓ Elles diffusent à distance de la porte d’entrée et sont
responsables du pouvoir pathogène des bactéries qui les
produisent.
Exemples : Diphtérie, Cholera, Tétanos, coqueluche ….
✓ Elles sont caractérisées par leur spécificité d’action : elles
agissent sur une cible cellulaire précise entrainant un
ensemble de lésions cellulaires et tissulaires caractéristiques
correspondant au pouvoir pathogène de la bactérie.
Exemples :
- Choléra : toxine responsable de la perte hydro-
electrolytique
27
- Diphtérie : toxIne responsable du croup et des signes
généraux
✓ L'information génétique de la toxinogénèse peut être :
o chromosomique Ex : Vibrion cholerae
o plasmidique Ex : Entérotoxine de E. coli
o Bactériophagique Ex : Toxine diphtérique
✓ Les toxines protéiques sont caractérisées par leur toxicité
considérablement élevée : elles agissent à très faible
concentration.
✓ Les toxines protéiques sont antigéniques : elles suscitent la
formation d'anticorps ou antitoxines qui neutralisent leurs
effets.
✓ Les toxines protéiques sont détoxifiables par le formol et
transformables en anatoxines qui ont perdu leur pouvoir
toxique mais conservé leur pouvoir antigénique.
Les anatoxines sont utilisées pour la vaccination.
Ex : anatoxine diphtérique, et tétanique.
2) Les toxines glucido-lipido -protéiques
Elles correspondent aux endotoxines des bactéries gram négatif. Elles
sont formées d'un complexe protéino-lipido-polysaccharidique : le
LPS est le constituant de la membrane externe des bactéries à Gram
négatif.
• la fraction protéique supporte l'antigénicité,
• la fraction polysaccharidique supporte la spécificité
antigénique,
• la fraction lipidique est responsable de la toxicité.
Les effets biologiques sont comparables quelque soit l’espèce
bactérienne dont provient le LPS.
III. FACTEURS DE RECEPTIVITE LIES A L’HOTE
La réceptivité de l’organisme aux bactéries pathogènes varie avec
certains facteurs tels que :
• la malnutrition, l'alcoolisme,
• la fatigue,
• la température : le refroidissement est un facteur de plus
grande réceptivité,
28
• les conditions sociales : surpopulation,
• les conditions professionnelles : professions de santé,
vétérinaires, éleveurs etc…
Chez l'être humain atteint d'une maladie sous-jacente comme le
diabète, ou immunodéprimé, la réceptivité aux bactéries
pathogènes est augmentée
IV. DEFENSES DE L’ORGANISME CONTRE LES BACTERIES
L’organisme résiste à l’invasion par les micro organismes par la
mise en jeux des facteurs de défenses non spécifiques
(résistance naturelle) et/ou spécifique (immunité acquise)
A. La résistance naturelle
1) La barrière cutanéo-muqueuse
La peau ou les muqueuses forment une barrière naturelle par
l’association de trois mécanismes :
• Mécanisme physique
Le revêtement cutané est fait de couches superposées de cellules
épithéliales kératinisées, en permanence renouvelées par
desquamation. En cas d’altération de la peau (plaie, brûlure, piqûre),
il y a risque d’infection par pénétration des bactéries.
Au niveau des muqueuses, les cellules épithéliales ciliées au niveau
des voies aériennes supérieures, permettent l'élimination mécanique
des bactéries inhalées et piégées dans le mucus.
Au niveau des conjonctives, les sécrétions lacrymales représentent
une barrière efficace vis-à-vis des bactéries.
• Mécanismes chimiques
La présence d'acide gras dans les sécrétions des glandes sébacées
et sudoripares, de même que le lysozyme dans les sécrétions
lacrymales et l'acidité du pH gastrique entraînent l'inhibition des
bactéries.
• Mécanismes biologiques
29
Les bactéries commensales des flores cutanées et muqueuses
constituent des flores permanentes qui s'opposent à l'implantation
de bactérie pathogène nouvelle en constituant une barrière active
par compétition pour les aliments et les sites d'attachement aux
cellules épithéliales. La modification ou perturbation de ces flores par
exemple par utilisation d'antibiotiques favorise la prolifération des
germes pathogènes.
2) L’immunité innée non spécifique
Lors de la pénétration microbienne dans l'organisme, différents
systèmes de l’immunité non spécifiques se mettent en jeu : cellules
phagocytaires (macrophages et polynucléaires) et réaction
inflammatoire: pour arrêter le développement de l'infection.
Succédant à cette résistance naturelle, apparaît l'immunité
spécifique en réponse à la stimulation par les antigènes bactériens
libérés.
30
• antigènes bactériens purifiés : Méningocoque,
Pneumocoque, coqueluche acellulaire…
31
Ch 6 - ELEMENTS D’EPIDEMIOLOGIE DES
INFECTIONS BACTERIENNES
32
• Le non-respect des mesures d’hygiène, notamment le
lavage des mains
• La proximité d’autres malades infectés
33
Enfin les bactéries pathogènes peuvent provenir de l’environnement :
sol (germes telluriques comme Clostridium tetani) l’eau (Legionella).
34
IV. Modes de propagation des maladies infectieuses
Les infections bactériennes et virales évoluent essentiellement sur 2
modes :
• Le mode endémique est caractérisé par la survenue de
cas à faible fréquence dans le temps et dans l’espace (cas
sporadiques). A tout moment une fraction faible et
constante de la population est infectée.
• Le mode épidémique est défini comme la survenue de
cas groupés dans le temps et dans l’espace.
Une épidémie d’envergure mondiale est appelée
pandémie. Enfin sur un fond endémique peuvent
survenir de petites épidémies.
1) Marqueurs phénotypiques :
• Caractères métaboliques : biotype
• Caractères antigéniques : sérotype
• Profil de résistance aux antibiotiques : antibiotype
• Profil de sensibilité au bactériophage : lysotype
2) Marqueurs génotypiques :
Le matériel génétique peut être analysé et comparé par différentes
techniques de biologie moléculaire dont :
1) Profil plasmidique
35
L’analyse plasmidique consiste à déterminer le nombre et la taille des
plasmides contenus dans une bactérie.
LES ANTIBIOTIQUES
I. HISTORIQUE
II. DEFINITIONS
A- Un antibiotique (ATB) :
36
Est une substance chimique élaborée par un organisme vivant ou
obtenu par synthèse ou hémi-synthèse, capable d'inhiber le
développement (bactériostatique) ou de détruire (bactéricide) les
bactéries et autres micro-organismes, en agissant (action) spécifiquement
sur une étape essentielle du métabolisme de ce micro-organisme.
B- Spectre d’activité
Les ATB ne sont pas actifs sur les mêmes espèces
bactériennes, d’où la notion de spectre théorique.
Le spectre d'activité d'un antibiotique est défini par l'ensemble
des espèces bactériennes sensibles à cet ATB.
Il existe
- des ATB à spectre large c'est-à-dire actifs sur les bactéries gram
négatif (B-) et les bactéries à gram positif (B+)
- des ATB à spectre étroit actifs sur les bactéries gram négatif ou à
gram positif
- et des antibiotiques à spectre limité à une espèce bactérienne
(izoniazide et M. tuberculosis).
37
La fréquence des variations génotypiques est augmentée par la
pression de sélection exercée par l'antibiotique au cours de son
utilisation clinique : l'administration de l'ATB inhibe la prolifération
des souches sensibles et favorise la diffusion des bactéries résistantes
sélectionnées.
1. L’imperméabilité de la paroi
Pour qu’un ATB puisse atteindre sa cible il doit traverser la
paroi bactérienne en empruntant des canaux protéiques appelés
porines. En cas de modification de ces porines, la bactérie
habituellement sensible peut devenir résistante.
L’importance de la perméabilité de la paroi bactérienne est illustrée
par le mécanisme d’action et de résistance des Streptocoques aux
aminosides : Les streptocoques sont naturellement résistants à bas
38
niveau aux aminosides car ceux-ci ne peuvent traverser leur paroi. Par
contre les aminosides agissent en synergie avec les bétalactamines qui
altèrent la paroi et permettent leur pénétration. En cas de résistance
acquise à haut niveau aux aminosides, il n’y a plus de synergie avec
les bétalactamines.
Cette modification de la perméabilité entraine une résistance associée
de plusieurs ATB.
2. Modification de la cible
Deux types de mécanismes existent :
a) Modification d’affinité de la cible
Cas du Pneumocoque et PLP : la résistance du pneumocoque à la
Pénicilline est due à la modification des gènes des PLP se traduisant
par une diminution de l’affinité de ces PLP avec un niveau variable de
résistance à la pénicilline (bas niveau de résistance BNR et haut
niveau de résistance HNR).
b) Substitution de cible :
Ce mécanisme concerne principalement la résistance intrinsèque à la
méthicilline de S. aureus R liée à la présence d’une PLP nouvelle
(PLP2a codée par le gène mecA)) ayant une très faible affinité pour
l’ensemble des bétalactamines, et qui implique une résistance croisée
à toutes les bétalactamines.
39
La pénicillinase produite par S. aureus inactive la Pénicilline G et les
Pénicillines A (Résistance croisée).
Les bactéries gram (-) produisent un grand nombre de bétalactamases
dont le profil d'activité est très distinct -> suivant la bétalactamase
produite la bactérie aura un profil de sensibilité particulier. Certaines
de ces bétalactamases sont dites à spectre élargi (BLSE) et peuvent
inactiver l'ensemble des bétalactamines à l’exclusion des
carbapenèmes. Les carbapénèmases sont des bétalactamases qui
hydrolysent mêmes les carbapénèmes.
a) Les Pénicillines
- Les Pénicillines G et V sont actives sur les Cocci gram (+) à
l’exception des staphylocoques producteurs de pénicillinase, les Cocci
gram (-), les bacilles gram (+), les Leptospires, les Tréponèmes, les
anaérobies à l’exception des Bacteroïdes.
Ces ATB sont inactivés par les pénicillinases.
40
- Les Pénicillines M appelées aussi pénicillines
antistaphylococciques = Pénicillines résistant aux pénicillinases des
staphylocoques : méthicilline , oxacilline, cloxacilline.
Les staphylocoques peuvent acquérir une résistance à ces produits
par mutation et acquisition d’une PLP de très faible affinité pour
toutes les bétalactamines entraînant une résistance à l’ensemble des
bétalactamines. La prévalence de ces souches (SARM) est
importante en milieu hospitalier.
- Les Pénicillines A = Aminopénicillines (ampicilline et amoxicilline)
ont un spectre élargi aux bacilles gram négatif non producteurs de
bétalactamases comme Haemophilus, Escherichia coli, Salmonella,
Shigella.
Elles sont par contre inactives sur les entérobactéries secrétant une
pénicillinase ( Klebsiella , Enterobacter,Serratia) et sur P. aeruginosa.
- Les pénicillines anti-Pseudomonas : idem à
Pénicilline /Aminopénicillines et couvrent en plus P. aeruginosa
Les carboxypénicillines = Ticarcilline
Les ureidopénicillines : Pipéracilline , Azlocilline
b) Les Céphalosporines
Elles résistent à la pénicillinase des staphylocoques mais sont
inactives sur les Staphylocoques méthicillino- résistant.
Elles sont classées en générations :
Céphalosporines de lère génération : céfalotine , cefazoline ,
cefaloridine ….. Leur spectre couvre celui des Pénicillines M et
Pénicilline A, associés. Elles sont sensibles aux céphalosporinases des
BGN et sont inactives certaines entérobactéries productrices de
céphalosporinases comme les Enterobacter et sur les P. aeruginosa.
41
staphylocoques. Elles sont inactives sur les Entérocoques et les
Listeria.
Sur les bactéries à Gram-, ces céphalosporines sont actives à des
concentrations très faibles. De plus elles ont une très bonne diffusion
tissulaire
Leur grande stabilité aux bétalactamases leur permet une activité
importante sur de nombreuses espèces de bacilles à gram (-). Mais
néanmoins ces céphalosporines sont souvent inactivées par les béta
lactamases à spectre élargi (BLSE).
Céphalosporines de 4ème génération, 5ème génération….
d) Monobactams Aztreonam
Leur spectre est limité aux bactéries à gram négatif (BGN) aérobies,
P. aeruginosa compris.
2. Les glycopeptides
Ce groupe comprend la Vancomycine et la Teicoplanine. Ces
molécules n’agissent que sur les bactéries à Gram positif.
3. Fosfomycine
42
Plusieurs familles d’ATB agissent en inhibant les traductions des
acides nucléiques : aminosides, cyclines, macrolides et phénicolés
1. Les aminosides : bactéricides
Plusieurs molécules : Kanamycine, streptomycine, gentamicine,
tobramycine, nétilmicine, amikacine …
Ils ont un spectre large : staphylocoques, bacilles gram (-), bacilles
gram (+), mycobacteries.
Ils sont inactifs sur les streptocoques et les bactéries anaérobies et les
bactéries intracellulaires.
Les aminosides agissent en se fixant sur la sous unité 30 S du
ribosome.
4. Les phénicolés
Ce sont des antibiotiques à spectre large mais à activité seulement
bactériostatique et doués d’une bonne diffusion. En raison de leur
toxicité hématologique (aplasie médullaire) ces molécules ont des
indications thérapeutiques bien précises : Fièvres typho-
43
paratyphiques, méningites et abcès cérébraux, exceptionnellement
infections à anaérobies.
1. Rifamycines
Deux molécules : Rifamycine SV (Rifocine) et rifampicine
La rifamycine SV a un spectre limité aux bactéries gram+ et les cocci
gram –
La rifampicine est un antibiotique à activité bactéricide, à spectre
large (sauf P. aeruginosa) c’est un anti tuberculeux majeur. Elle
diffuse bien dans l’organisme et dans les cellules. La sélection des
mutants résistants est rapide lorsqu’elle est utilisée en monothérapie.
2. Les quinolones
Elles agissent en se fixant sur l’ADN gyrase = topo-isomérases II ,
enzymes intervenant dans la conformation de l’ADN.
On distingue :
a) Les quinolones de 1° génération dont l’acide nalidixique est le
chef de file
Le spectre étroit est limité aux bacilles à Gram négatif
Leur diffusion tissulaire est faible : utilisation principalement dans les
infections urinaires.
b) Les fluoroquinolones : Ofloxacine, Lévofloxacine,
Norfloxacine, Pefloxacine, Ciprofloxacine…
Leur spectre beaucoup plus large, inclut les staphylocoP. Aeruginosa.
44
Elles sont caractérisées par leur diffusion tissulaire et intracellulaire
qui permet leur action sur les bactéries à développement
intracellulaire.
Comme pour les quinolones de 1° génération, la survenue des mutants
résistants est fréquente en particulier avec le Pyocyanique et impose
leur utilisation en association
45
2. La transmission croisée à l'hôpital :
La transmission croisée d’une bactérie résistante, d’un malade à un
autre, existe à l’hôpital et est favorisée surtout dans les services
particuliers par les conditions suivantes : malades fragilisés par des
affections sous-jacentes ou des traitements immunodépresseurs,
multiplication des portes d'entrée (actes à visée diagnostique ou
curative) et la mauvaise observance des conditions d’hygiène.
46
- Tests rapides : Recherche de bétalactamase
Dans le cas de certaines bactéries comme Haemophilus influenzae,
gonocoque etc. il est suffisant de détecter la présence de bétalactamase
produite par la bactérie : le principe de détection est basé sur la
capacité de la bétalactamase d’hydrolyser un substrat chromogène
(changement de couleur traduit la présence de bétalactamase).
- Tests permettant de mesurer l’activité
bactériostatique des ATB
La détermination de l’activité bactériostatique in vitro des ATB sur
une bactérie revient à déterminer si cette bactérie est sensible ou non à
ces ATB.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :
Méthodes quantitatives : Mesure de la CMI
Deux types de méthodes sont utilisés par dilution ou par diffusion
(Etest)
L'ATB est testé à des concentrations croissantes obtenues par dilutions
sériées en milieu liquide ou en milieu gélosé vis à vis de la bactérie à
étudier en présence d’un tube témoin (de croissance) sans ATB.
La CMI correspond à la plus petite concentration de l'ATB qui ne
laisse pas de culture visible à l’oeil nu.
La technique du Etest est une variante où l’ATB est déposé à un
gradient de concentrations d’ATB est obtenu sur une bandelette
plastifiée. La bandelette est déposée à la surface d’une gélose
préalablement ensemencée par la souche à étudier (voir illustration
cours). La CMI est lue directement après incubation.
La valeur mesurée de la CMI sera comparée aux valeurs des CMI
critique préalablement déterminées pour chaque couple bactérie–ATB
et interprétée comme Bactérie sensible, intermédiaire ou résistante à
l’ATB testé
Méthodes qualitatives ou antibiogramme
L’antibiogramme permet de catégoriser la souche bactérienne étudiée
en Sensible, Intermédiaire ou Résistante par rapport à l’ATB testé.
Ces méthodes mesurent la CMI par une technique directe (dilution) ou
indirecte (disques) et la comparent aux CMI critiques pour donner au
final un résultat interprété en S, I, R. Les valeurs des concentrations
critiques sont déterminées et publiées pour chaque couple bactérie –
ATB avec des mises à jour annuelles sur la base de critères
47
bactériologiques, pharmaco cinétiques et cliniques par des comités
d’experts (CA-SFM, EUCAST, CLSI…).
Définitions du CA –CASFM :
Une bactérie est dite sensible si la probabilité de succès
thérapeutique est acceptable lors d’un traitement par dose habituelle
par voie générale
Inversement une bactérie est dite résistante lorsqu’il existe une forte
probabilité d’échec thérapeutique quel que soit le traitement (dose et
voie d’administration)
Les souches intermédiaires quand le succès thérapeutique est
imprévisible et pourrait être amélioré par des modifications liées à la
posologie ou à la voie d’administration.
48
Une activité bactéricide sera recherchée lors du traitement antibiotique
d’une infection chez un patient dont les défenses immunitaires sont
amoindries, ou dans le cas d’une infection grave.
Selon les valeurs des CMI et CMB, les antibiotiques sont classés en :
•bactériostatiques si la CMI est largement inférieure à la CMB
Exemple : CMI = 4 et CMB = 128
Cyclines - chloramphénicol - macrolides
•bactéricides si la CMI et la CMB sont très proches
Exemple : CMI = 4 CMB = 8
Bétalactamines – Aminosides
La détermination de la CMB est rarement réalisée en pratique.
49
supérieur à la concentration bactéricide de l’ATB (efficacité) et
inférieur au seuil toxique (innocuité)
G- Surveillance épidémiologique
50
LES ANTISEPTIQUES
HISTORIQUE
Bien avant que le mot antiseptique ne soit employé, de nombreuses
substances ont été utilisées pour éviter le risque de contamination.
Fin du 18ème siècle, c'est un anglais, Pringle, qui a été le premier à
classer les substances antiseptiques.
1774: découverte du chlore,
1789: Berthollet découvre l'eau de Javel,
1929: Lugol a travaillé sur la teinture d’iode.
Entre les désinfectants et les antiseptiques, il y a tous les agents
chimiques non-utilisables par voie générale du fait de leur forte
toxicité et de leur action sélective vis-à-vis des cellules Procaryotes.
A partir de 1970, l’élaboration par l’AFNOR. (Association française
de normalisation) de protocoles normalisés d’étude a permis une
meilleure connaissance des propriétés antimicrobiennes des
antiseptiques et désinfectants. la pharmacopée française introduit en
Juillet 1985, une note pro pharmacopée sur les préparations
antiseptiques. La monographie en vigueur actuelle date de 1990.
DEFINITIONS :
1- Antiseptiques
Ce sont des substances ou préparations chimiques ayant la
propriété soit à détruire les germes déjà présents (bactéricide, virucide,
fongicide sporicide) soit à arrêter leur développement
(bactériostatique, virustatique, fongistatique) sur tissus vivants.
Elles n’altèrent pas les tissus sur lesquels elles sont placées (tolérance)
Les antiseptiques sont appliqués à la thérapeutique humaine (ou
animale
L’efficacité de ces produits est rarement totale vis-à-vis de la totalité
des agents contaminants.
2- Antisepsie
Résultat momentané au niveau des tissus vivants suite à l’application
d’un antiseptique
Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou
virus présents au moment de l’opération" (AFNOR Mars 1981 NF T
72-101).
51
3- Asepsie
GENERALITES
Tout tissu vivant doit être propre avant d’être « aseptisé » ; toute
surface inerte doit être propre avant d’être désinfectée.
Selon le Comité Européen de Normalisation, le terme d’antisepsie
devrait être réservé au cas où l’opération est destinée au traitement
d’une infection constituée, le terme de désinfection désignant une
opération visant à prévenir une infection. On parle ainsi de
désinfection de la peau saine, de désinfection des mains, mais
d’antisepsie d’une plaie.
En ce qui concerne le lavage et la désinfection des mains, la
normalisation européenne utilise le terme "hygiénique" à la place du
terme "antiseptique". On parle ainsi de lavage hygiénique des mains
lorsqu’on utilise un savon antiseptique, et de friction hygiénique
lorsqu’on utilise une solution hydro-alcoolique pour la désinfection
des mains sans rinçage.
52
- Altération de la membrane,
- Oxydation et dénaturation des protéines.
Selon leur nature et leur concentration, les antiseptiques ont une ou
plusieurs cibles à l’intérieur de la cellule. Ils doivent donc traverser la
paroi cellulaire pour exercer leur action.
RESISTANCE BACTERIENNE AUX ANTISEPTIQUES
L’élément majeur de la résistance est la paroi de la cellule bactérienne.
En effet, la majorité des antiseptiques exercent leur action
essentiellement au niveau de la membrane cytoplasmique et doivent
donc traverser la paroi. Chez les souches devenues résistantes, ces
mécanismes de passage sont altérés.
Ainsi, les mycobactéries, dont la membrane externe est très épaisse,
sont plus résistantes que les bactéries à Gram négatif, elles-mêmes
plus résistantes que les bactéries à Gram positif.
Le phénomène est inverse pour les virus : les virus enveloppés (ex :
VIH) sont plus sensibles que les virus nus (ex : Poliovirus) car
l’enveloppe externe riche en lipides est facilement désorganisée par
les antiseptiques, ce qui provoque l’inactivation du virus.
- La résistance naturelle
- La résistance acquise (chromosomique,plasmidique)
La fréquence des résistances acquises aux antiseptiques est nettement
inférieure à la fréquence des résistances acquises aux antibiotiques.
Il est donc essentiel de respecter les conditions d’utilisation des
produits (concentrations et mode d’emploi) afin d’éviter l’émergence
de germes résistants.
Plusieurs sortes d’antiseptiques se vendent dans le commerce, mais 4
facteurs sont à considérer dans leur choix.
• L’effet de l’antiseptique doit être rapide sur les germes ;
• L’antiseptique ne doit pas être neutralisé immédiatement (par
des protéines, savons ou des détergents) ;
• L’antiseptique ne doit pas attaquer la peau ;
• L’antiseptique doit être stable.
PRINCIPAUX ANTISEPTIQUES :
I- Halogénés
1- Produits chlorés : hypochlorite de sodium
53
Jusqu’à un titre de 5 degrés chlorométriques, les produits chlorés
peuvent être utilisés comme antiseptiques de la peau saine, des
muqueuses, et pour l’irrigation des plaies.
A des titres supérieurs, ils sont irritants pour la peau et sont utilisés
comme désinfectants
(Ex : eau de Javel).
La durée de conservation du flacon une fois ouvert ne doit
pas excéder 15 jours à 1mois à l’abri de la lumière, la dilution
ne doit pas dépassée la journée.
Mode d’action :
Le délai d’action est rapide, dès la première minute de contact. Le
pouvoir oxydant provoque la destruction de protéines au niveau
membranaire et chromosomique
Les différents produits :
a-Soluté de Dakin
C’est une préparation officinale ou hospitalière dont le délai de
péremption est court
8 jours à l’abri de la lumière.
b- Dakin CooperR
Il s’agit d’une spécialité pharmaceutique dont le pH, le système
tampon et le conditionnement permettent d’allonger le délai de
péremption à 30 mois.
2- Produits iodés : L’iode et ses dérivés Largement utilisés
Les différents produits
a- Les solutions alcooliques d’iode
* Alcool iodé à 1%
* Teinture d’iode à 5%
b- Les solutions aqueuses d’iode
c- Polyvidone iodé : BETADINER
Spectre d’activité
Les produits iodés sont bactéricides, virucides, fongicides, et
sporicides
54
Mode d’action
L’iode sous forme moléculaire est capable de traverser rapidement la
membrane cellulaire
Son action est due à son pouvoir oxydant comme les autres halogénés
sur les protéines enzymatiques et membranaires.
Délai d’action
Le temps de contact requis est d’une minute
L’action se manifeste dès 30 secondes, mais il est recommandé
d’attendre un temps de contact d’1 minute minimum afin d’obtenir
une activité bactéricide
III- ALCOOL :
1- Alcool éthylique de 60 à 70° (Il existe de l’alcool
dénaturé à 95° mais pour les pansements).
L’action antiseptique ne s’exerce que sur peau sèche. Il perd son
efficacité au contact de l’eau.
L’alcool ne doit pas être employé sur une plaie ni sur un linge ou des
gants tachés de sang car il coagule les albumines et fixe le sang.
Il est utilisé dans :
55
Actif sur Mycobacterium tuberculosis
Il est dépourvu d'action sur les spores.
Fongicide faiblement
Virucide de façon variable.
Délai d’action : 2 minutes à condition que la peau soit maintenue
humide.
Durée d’action : activité antimicrobienne brève car l'alcool est très
volatil.
2- Les produits hydro-alcooliques (solutions et gels) :
Ce sont des alcools à large spectre biocide et ils se vaporisent
rapidement (séchage rapide)
Le rôle de ces antiseptiques est :
a. D’élargir le spectre biocide des produits
hydro-alcooliques.
b. Prolonger l'action antiseptique
IV-. AMMONIUMS QUATERNAIRES :
Très nombreux, ils se présentent en :
• Solution aqueuse de 1% : biocidan, cetavlon, Aéryl, sterlane
Céquartyl ;
• Solution alcoolique à 5% : cetavlon teinté ;
Ils sont utilisés pour la désinfection de la peau et les muqueuses et ne
sont pas irritants, et pour la désinfection des plaies. Leur pouvoir
bactéricide est important.
V- AUTRES ANTISEPTIQUES
1- MERCUROCHROME :
C’est un antiseptique qui n’est ni caustique, ni irritant.
Il se présente en solution alcoolique ou aqueuse.
Il peut remplacer la teinture d’iode
On l’emploie en badigeonnage sur les plaies, certaines brûlures et
pour préparer la peau des malades qui doivent être opérés.
C’est un antiseptique détergent qui solubilise et émulsionne les
graisses.
2- ETHER SULFURIQUE :
Il solubilise les graisses et possède ainsi une légère action détergente.
Il est utilisé pour la désinfection de la peau (injection intradermique et
au 1er temps de la préparation du champ-opératoire).
3. EAU OXYGENEE :
Elle est employée pure ou diluée. Elle se décompose en présence de
matière organique en dégageant de l’oxygène :
56
• Elle est active sur les germes anaérobies ;
• Elle désagrège les caillots de sang ;
• Elle possède une légère action hémostatique ;
• Elle est utilisée en lavage pour les plaies encombrées de
caillots de sang.
4. PERMANGANATE DE POTASSIUM :
En solution à 1 ou 4 % ou en poudre, ou sous forme de paillettes
violettes.
Il se décompose en présence de matières organique en dégageant de
l’oxygène.
Il est utilisé pour le nettoyage des plaies ou des ulcères
phagédéniques.
5- FORMOL :
Il est employé pour la désinfection en solution à 40 %.
57
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE D'UNE INFECTION
BACTERIENNE
58
Il n’existe pas de méthode universelle permettant d'identifier toutes les
bactéries et virus responsables d’infections. La prescription doit
obligatoirement être orientée par des renseignements clinique, ou
même devra préciser une recherche précise comme la recherche de
Mycobacterium tuberculosis (BK), d’actinomycose, Brucella etc.…
pour permettre d’utiliser les techniques appropriées
Toute prescription (ordonnance) doit obligatoirement comporter :
o L’identité précise du patient : Nom – prénom
o L’âge du patient / date de naissance
59
- Au début d'une fièvre typhoïde, l'hémoculture est le prélèvement qui
a le plus de chance d'être positif. Si le malade consulte tardivement, la
coproculture est indispensable.
60
De façon générale, on préférera le tube stérile à l'écouvillon qui se
dessèche rapidement.
Pour la recherche d'anaérobie, le recueil sur seringue est idéal à
condition de chasser l’air de la seringue en poussant le piston.
8. L'acheminement rapide du prélèvement est un temps capital pour
préserver la vitalité des germes fragiles pour empêcher la pullulation
de la flore commensale (Crachat, selles).
A) Examen macroscopique
Il constitue la première étape de l’analyse bactériologique après le
prélèvement. Les modifications biologiques accompagnant toute
infection (signes inflammatoires avec présence de leucocytes plus ou
moins altérés) entraînent une modification de l’aspect macroscopique
des produits prélevés : LCR, urines, selles etc… Les liquides
biologiques peuvent avoir un aspect trouble avec différents degrés
(opalescent, trouble, purulent) , hématique (présence de sang). Les
selles peuvent être glaireuses (dysenterie) ou liquidiennes, eau de riz
(choléra).
B) Examen direct
L’examen direct constitue un élément d’orientation important pour le
choix du traitement de première intention et des techniques de culture.
Il comporte un examen à l’état frais et après coloration
1) A l’état frais
L'observation entre lame et lamelle d'une goutte de produit
pathologique permet de rechercher les éléments de la réaction
cellulaire à l’infection : leucocytes, hématies, cristaux…… et de
mettre en évidence la présence éventuelle des germes en précisant leur
morphologie (cocci, bacilles) et leur mobilité (rameur ou vol de
moucheron)
Le comptage des éléments cellulaires a une importance primordiale
dans l’appréciation de l’état pathologique : le LCR normal contient
moins de 5 leucocytes /mm3, les urines moins de 104 leucocytes/ml.
2) Après coloration
Le produit pathologique est étalé en couche mince (frottis) et traité par
une coloration simple ou différentielle. La coloration au bleu de
méthylène est simple et rapide mais n’est pas d’usage courant sauf
dans les cas particuliers : méningite à méningocoque ou urétrite à
gonocoque (diplocoques intracellulaires).
61
La coloration fondamentale en bactériologie est la coloration de
Gram : elle permet d’apporter une précision sur l’agent pathogène :
diplocoques gram + en flammes de bougie : pneumocoque, cocci gram
+ en amas = staphylocoque…
Les colorations spéciales sont utilisées sur prescription : coloration
de Ziehl-Neelsen pour la mise en évidence des BAAR (bacilles acido
alcoolo résistants).
Les résultats de l'examen macroscopique et microscopique qui
sont disponibles une à 2 heures après l'arrivée du prélèvement au
laboratoire, peuvent fournir des arguments diagnostiques de forte
présomption permettant au clinicien de mettre en oeuvre le traitement
antibiotique adapté.
C) Cultures
L’isolement et l’identification du germe constituent le « gold standard
» ou méthode de référence dans le diagnostic bactériologique.
Les milieux de cultures sont choisis en fonctions du type de germe
suspecté. Le produit pathologique est ensemencé dans des milieux
favorables simples ou enrichis, éventuellement rendus sélectifs quand
on soupçonne un germe particulier et incubés dans les conditions
adaptées : température, atmosphère.
On utilise essentiellement des milieux solides qui permettent
l’isolement de clones bactériens sous forme de colonies.
Dans certaines situations, les cultures sont quantitatives pour
faciliter l'interprétation, par rapport à un taux significatif.
Exemples : ECBU : infection si nombre de germe ≥ 105 UFC/ml.
L’inconvénient majeur des cultures est le délai de réponse de 24, 48 à
72 heures et jusqu’à 4 semaines pour le bacille tuberculeux.
D) Identification
L’identification des bactéries isolées est basée sur les :
- Caractères morphologiques : forme, Gram, groupement, mobilité,
etc…
- Caractères de culture : aspect des colonies, exigence en facteurs de
croissance
- Propriétés métaboliques
- caractères antigéniques (Salmonella et Streptocoques)
E) Autres méthodes
1) Recherche des antigènes solubles
Les bactéries libèrent au site de l’infection des antigènes solubles qui
diffusent dans le sang et sont éliminés dans les urines.
62
Ces antigènes sont mis en évidence par des techniques d’agglutination
passive (agglutination latex), et d’immuno-chromatographie
o Agglutination Latex
Les particules de latex sont sensibilisées par des anticorps spécifiques
des germes à rechercher. Après mélange du réactif et du produit
pathologique, la présence d'antigène est révélée par une agglutination
visible à l'oeil nu.
o Immunochromatographie : Test immunologique sur membrane
Ces tests sont simples et très rapide (5 à 10 mn), très sensible mais
doivent être entourée de témoins.
Ils ont un intérêt certain car :
- Le résultat est rapidement obtenu (1 heure) et permet l'instauration
d'une antibiothérapie adéquate et la prise de mesures prophylactiques
dans l'entourage du malade.
- Ils permettent un gain diagnostic en cas d'antibiothérapie préalable
qui négative examen direct et culture.
- permettent le diagnostic de germes de culture difficile : Legionella ,
Chlamydia …
2) Techniques d’immunofluorescence
La détection des bactéries peut être réalisée par immunofluorescence
directe avec utilisation d’un réactif (anticorps spécifique) fluorescent.
63
sont spécifiques d'une bactérie donnée mais la spécificité est relative
à cause des réactions croisées dues à des communautés antigéniques.
La mise en évidence des anticorps sériques (IgG, IgM, IgA ) permettra
le diagnostic indirect de l'infection.
Le sérodiagnostic (diagnostic sérologique) fait appel à deux sérums,
l'un prélevé au début de la maladie (sérum précoce), l'autre deux à
trois semaines plus tard (sérum tardif)
La réponse immune humorale est considérée comme significative
devant une séroconversion (absence d’anticorps dans le sérum précoce
et présence d’anticorps dans le sérum tardif) ou lorsque le taux
d’anticorps est augmenté au moins par un facteur 4.
Enfin la détection d’anticorps de la classe IgM est souvent en faveur
d’une infection récente ou primo infection.
L’interprétation des réponses sérologiques est parfois rendue difficile
à cause des réactions antigéniques croisées entre les bactéries
(Salmonella et Entérobactéries).
Il existe différentes techniques pour déceler la présence des anticorps
spécifiques (cours d’immunologie)
✓ Réaction d’agglutination en tubes = agglutination d’une
suspension bactérienne par les anticorps sériques :
sérodiagnostic de Wright (brucellose)
✓ Réaction de fixation du complément (RFC) : Brucellose
✓ Immunofluorescence : Chlamydia, legionella , syphilis …
✓ ELISA (enzyme linked immuno sorbent assay) .
64
Bactéries d’Intérêt Médical
65
"grands" Bacillus anthracis bacille du charbon spores dans les Charbon
sols, dans les
végétaux, dans
les fourrures
66
LES BACTERIES DES INFECTIONS
RESPIRATOIRES
INTRODUCTION GENERALE :
67
Streptococcus pyogenes, S. pneumoniae, N. meningitidis
Corynebacterium diphteriae
Mycobacteium tuberculosis
A) Classification
68
Plusieurs espèces de Streptocoques sont individualisées. Leur
habitat et leur rôle pathogène varient beaucoup d’une espèce à l’autre.
• Certaines sont des parasites stricts de l'homme au niveau de la
peau et des muqueuses comme les groupes A, F et les non
groupables
• D'autres sont parasites de l'homme et des animaux comme les
groupes B, G.
• Enfin d'autres streptocoques sont très répandus et peuvent être
retrouvés chez l'homme, les animaux et dans la nature
comme le groupe D Certaines espèces tiennent une place
importante en pathologie médicale :
- S. pyogenes ou Streptocoque du groupe A
- S. agalactiae ou Streptocoque du groupe B
69
3) Autres infections
Les autres infections dues à S. pyogenes sont les pneumonies,
les salpingites, les infections puerpérales (suites de couches).
Quelle que soit la porte d’entrée, ces infections peuvent se compliquer
d’une septicémie.
C) Pathogénie
A la surface du streptocoque on trouve la protéine M,
antigénique, et directement impliquée dans la virulence : les souches
dénuées de protéine M sont avirulentes. Elle permet l'adhérence aux
cellules épithéliales du pharynx et a un pouvoir anti-phagocytaire.
Il existe plus de 70 sérotypes M. Tous peuvent être impliqués dans le
RAA mais un petit nombre seulement est impliqué dans la glomérulo-
néphrite aiguë. Le typage M a un intérêt épidémiologique.
L'immunité anti-streptococcique est basée sur le développement
d'anticorps opsonisant dirigés contre l'activité anti-phagocytaire de la
protéine M. Cette immunité est spécifique de type : l’immunité
acquise ne protège pas contre une réinfection par un sérotype différent
S. pyogenes produit des hémolysines dont la streptolysine O
qui est antigénique et induit la production d’anticorps antistreptolysine
O (ASLO).
Certaines souches lysogènes produisent une toxine dite
érythrogène , responsable de la fièvre et de l’éruption de la scarlatine.
Enfin S. pyogenes sécrète des enzymes jouant un rôle dans la
physiopathogènie : hyaluronidase, DNAses, streptokinase. Les
anticorps dirigés contre ces protéines sont utiles au diagnostic.
D) Diagnostique biologique
1) Diagnostic direct
70
Prélèvements : Varient en fonction du lieu de l'infection : gorge,
pus, sang…
Examen direct
L'examen direct n'est pas utile pour les prélèvements
pharyngés mais a un intérêt certain pour les suppurations.
La morphologie est assez caractéristique et permet un
diagnostic présomptif : il s'agit de cocci gram positif disposés en
chaînettes plus ou moins longues.
Diagnostic rapide
Il existe des réactifs permettant la mise en évidence des
antigènes de streptocoque A directement à partir de l'écouvillon
pharyngé. Utilisation par le médecin.
Isolement – Identification
La culture nécessite des milieux enrichis.
L’isolement est réalisé sur une gélose au sang frais qui permet
de mettre en évidence la béta-hémolyse.
L'identification est basée sur :
• La mise en évidence de l'hémolyse béta
• la caractérisation du polyoside de groupe
2) Diagnostic sérologique
71
Les tests les plus utilisés sont les antistreptolysines O (ASLO),
l’anti-strepto DNAses B (anti-streptodornase B) et l’anti-strepto
kinases.
Le titre des ASLO augmente après la 1e semaine de l'infection
et le maximum est atteint entre la 3e et la 5e semaine et revient à la
normale après 6 à 12 mois. Le titre normal est inférieur à 200 UI/ml
Le titre de l'anti-DNAse B n'augmente qu'à partir de la 2e
semaine, atteint son maximum en 4 à 5 semaines et reste élevé
longtemps. Le titre normal est supérieur à 100 UI/ml.
En pratique, il est indispensable de titrer les ASLO et l’anti
DNAse B car les ASLO seules peuvent être en défaut.
E) Prévention
72
II) STREPTOCOCCUS PNEUMONIAE : PNEUMOCOQUE
Streptococcus pneumoniae se caractérise par
• sa morphologie : diplocoques Gram + plutôt que
chaînettes
• la production d’une alpha hémolyse sur gélose au sang
1) Epidémiologie
2) Pouvoir pathogène
B) Diagnostic Biologique
73
Seul le diagnostic direct est utilisé
1) Les prélèvements
Ils portent sur le site de l'infection : essentiellement LCR, pus
d'otite, crachat et sont complétés par les hémocultures notamment en
cas de méningite ou de pneumonie. Etant donné la fragilité du germe
les prélèvements doivent être faits avant antibiothérapie et transportés
rapidement au laboratoire.
2) Examen direct
L'examen microscopique du produit pathologique a une
importance majeure étant donné la morphologie souvent
caractéristique du germe ; cocci ovoïdes ou lancéolés en "flamme de
bougie" appariés par leurs extrémités pointues, à gram positif et
entouré d'une capsule.
4) Isolement - Identification
L’isolement et l’identification du pneumocoque sont faits sur une
gélose au sang : germe exigeant et détection de l’hémolyse alpha.
74
Cette résistance est due à des modifications portant sur les PLP : la
sensibilité aux autres bétalactamines s’en trouve modifiée à des
proportions variables en fonction des molécules.
La résistance aux macrolides, cyclines et chloramphenicol ne cesse
d'augmenter.
Ceci justifie de tester systématiquement la sensibilité du
pneumocoque aux antibiotiques en particulier à la Pénicilline et aux
céphalosporines III.
C) Prévention
75
III) HAEMOPHILUS INFLUENZAE
1) Epidémiologie
Parasite strict de l’homme, H. influenzae est un
commensal des muqueuses et des voies aériennes supérieures chez
les sujets porteurs sains
La transmission est interhumaine directe par voie aérienne.
Les infections très sévères (méningites) sont dues à H. influenzae
sérotype b et surviennent essentiellement chez l’enfant de 6 à 24
mois.
2) Pouvoir pathogène
76
importante entre l’âge de 6 et 24 mois, les anticorps apparaissant
progressivement au cours de l’enfance.
Chez le grand enfant et l’adulte, la résistance à l’infection est due à
l’acquisition d’une forte immunité naturelle à support humoral.
Les infections respiratoires courantes sont généralement dues aux
souches non capsulées.
(a) Prélèvements
Réalisés en fonction du lieu de l'infection : LCR, pus,
crachat, sang.
Germe fragile, le transport doit être rapide.
b) L'examen direct
Il a une valeur certaine car la morphologie est
caractéristique surtout dans les prélèvements provenant d’un
site normalement stérile comme le LCR : bacilles à gram
négatif très fins et très polymorphes.
c) Diagnostic rapide
Il est utile dans les méningites par recherche des antigènes
capsulaires libérés au lieu de l'infection et dans le sang, par
agglutination latex.
d) Culture – Identification
L’isolement et l’identification exigent l’emploi de milieux enrichis
en facteurs de croissance. L’identification portera aussi sur : le
sérotype (antigène de la capsule
77
C) Prévention
La prévention des otites et méningites de l'enfant repose sur la
vaccination qui doit être précoce. Le vaccin à base de polysaccharides
du sérotype b couplé à une protéine pour renforcer son
immunogénicité est recommandé actuellement.
78
IV) BORDETELLA PERTUSSIS
1) Epidémiologie
C’est une bactérie pathogène spécifique stricte de l’homme
qui en est le réservoir et le vecteur. La contamination est interhumaine
directe par les gouttelettes de mucus rejetées lors des quintes de toux.
La maladie survient sous forme de petites épidémies sur un fond
endémique. La maladie atteint l’enfant non vacciné ou l’adulte
2) Pouvoir pathogène
La coqueluche :
Après une incubation de 7 à 10 jours, la maladie débute par une phase
catarrhale (rhinorrhée et toux sèche), très contagieuse.
Après 1 à 2 semaines apparaît la phase des quintes de toux
évoquant le « chant du coq » (4 à 8 semaines).
Des complications respiratoires (surinfections bactériennes,
apnée) peuvent survenir chez le nourrisson de moins de 6 mois.
Chez l'adulte, la maladie se traduit par une toux persistante.
Physiopathogénie :
Après pénétration par voie aérienne, les bactéries se fixent
sélectivement sur les cellules ciliées de l’épithélium bronchique où
elles se multiplient sans pénétrer dans la muqueuse : PAS DE
SEPTICEMIE.
Les mouvements ciliaires sont inhibés et le mucus
bronchique ne peut plus être éliminé que par la toux. L’atteinte
inflammatoire est due à l’action de la toxine.
La coqueluche est suivie d’une immunité solide et durable : anticorps
protecteurs de la classe des IgA.
Les anticorps d’origine maternelle ne traversent pas le placenta : les
nouveau-nés peuvent contracter la maladie.
B) Diagnostic Bactériologique
C’est essentiellement un diagnostic direct qui est
malheureusement difficile : prélèvement et culture sont délicats.
79
1) Prélèvements
Le germe est présent uniquement au niveau des muqueuses
respiratoires.
Les prélèvements doivent être très précoces au cours de la première
semaine car dès l’apparition des quintes de toux, l’excrétion
bactérienne diminue.
L’aspiration des mucosités nasopharyngées ou bronchiques est la
meilleure méthode de prélèvements.
2) Examen direct
La coloration des Gram est peu sensible.
L’examen par immunofluorescence directe est rapide mais il est
d’interprétation délicate.
3) Culture - Identification
La culture est délicate et lente, exigeant un milieu spécial dans des
conditions strictes d'incubation (température, humidité, CO2)
La bactérie est identifiée par immunofluorescence directe.
C) Prévention
80
• Vaccin acellulaire : ce vaccin ne contient que certains
constituants de la bactérie. Il est mieux toléré mais moins
efficace.
81
V) CORYNEBACTERIUM DIPHTERIAE
B) Diagnostic bactériologique
82
VI) MYCOPLASMA PNEUMONIAE
B) Diagnostic biologique
La mise en évidence de la bactérie peut se faire à partir des
secrétions pharyngées. La Culture et l’identification sont délicates et
lents
M. pneumoniae est sensible aux macrolides, aux cyclines et aux
fluoroquinolones.
Le sérodiagnostic est le plus utilisé. La mise en évidence d’une
augmentation significative des anticorps et la présence des IgM anti
M. pneumoniae par RFC ou par ELISA est en faveur d’une infection
récente.
83
aboutir au corps réticulé : forme métaboliquement active qui
va se diviser, et redonner à maturité de nouveaux CE.
B) Chlamydia pneumoniae
Décrit en 1986 (ancien agent TWAR) responsable d’infections
respiratoires humaines épidémiques et endémiques (1 sérotype)
2) Diagnostic biologique
La bactérie peut être mise en évidence dans les secrétions
pharyngées par isolement sur cultures cellulaires (laboratoires
spécialisés) ou par amplification génique (PCR).
Le diagnostic sérologique vise à mettre en évidence une
augmentation significative des anticorps spécifiques.
C. pneumoniae est sensible aux cyclines et aux macrolides.
84
VIII) DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE DES
INFECTIONS RESPIRATOIRES BASSES
1) Prélèvements
- Expectorations recueillies
▪ Le matin à jeun
▪ Avant toute antibiothérapie
▪ Après un rinçage buccodentaire soigneux avec de l’eau
distillée stérile
▪ Lors d’un effort de toux spontanée ou aidée d’une
kinésithérapie
- Aspiration bronchique non protégée
- Lavement broncho alvéolaire
- Prélèvement bronchique distal protégé : PBDP
- Prélèvement par Brosse…
Le produit est recueilli dans un récipient stérile et accompagné de
renseignements cliniques : âge, nom prénom, orientation
diagnostique, type de prélèvement…
2) Transport
Très rapide, dans l’heure qui suit le prélèvement
3) Examens complémentaires :
Hémoculture
Sérodiagnostic
4) Résultats – Interprétation
Les secrétions bronchiques sont analysées au laboratoire pour
démontrer :
85
La présence de plus de 10 polynucléaires/ champ microscopique et de
moins de 25 cellules épithéliales/ champ démontre l’acceptabilité du
prélèvement pour analyse bactériologique. Dans le cas où l’examen
cytologique montre plus de 25 cellules épithéliales et moins de 10
leucocytes / champ, le prélèvement est dit impropre à l’analyse car
trop souillé par la salive.
86
IX) MYCOBACTERIUM TUBERCULOSIS
B) Mycobacterium tuberculosuis
1) Epidémiologie
87
La transmission est essentiellement aérienne par les gouttelettes de
toux. La contamination digestive est très rare.
L’infection sévit à l'état endémique au Maroc (30000 nouveaux
cas de tuberculose/ an). La transmission est favorisée par la
promiscuité : l’incidence est plus élevée dans les grandes
agglomérations : 130 cas /100 000 habitants à Casablanca.
Le risque de contracter la maladie est accru en cas de dénutrition
et de diminution des défenses immunitaires ou en cas de contacts avec
des tuberculeux : personnel de santé, entourage de malades
bacillifères.
M. tuberculosis est une bactérie sensible à la chaleur, la lumière
solaire, les rayons UV, à l'alcool et à l'hypochlorite (eau de javel).
2) Pouvoir pathogène
3) Physiopathogénie
88
- La lésion progresse et la nécrose s’étend, le caséum est
évacué par la bronchiole aboutissant à la formation
d’une caverne riche en bacille. C’est la tuberculose
pulmonaire bacillifère.
- La maladie peut s’étendre par voie hématogène et aboutir
soit à des formes généralisées (miliaires) soit à des
formes localisées (méningite….)
4) Immunité et hypersensibilité :
5) Diagnostic bactériologique
(a) Prélèvements
89
Les prélèvements doivent être répétés 3 fois pour augmenter les
chances de diagnostic car parfois les lésions sont pauvres en bacilles
et l'élimination de ceux-ci est intermittente.
L'examen bactériologique peut être différé à condition de
conserver les prélèvements à + 4°C.
(c) Culture
90
Les colonies de M. tuberculosis sont caractéristiques et apparaissent
habituellement en 3 à 5 semaines sur milieu solide.
Certains prélèvements comme les crachats doivent subir un
traitement préalable avant leur ensemencement. Ce traitement appelé
« homogénéisation-décontamination » permet de libérer les
mycobactéries et d'éliminer la flore bactérienne d'accompagnement.
Ce traitement est inutile pour d'autres prélèvements normalement
stériles comme les LCR, liquides pleuraux etc…
La culture est beaucoup plus sensible que l'examen direct seul :
elle permet de doubler le nombre de résultats positifs.
91
plusieurs antibacillaires pour éviter le risque de sélection de mutants
résistants.
La réponse de l’antibiogramme demande 28 jours après
l’isolement du BK soit un minimum de 8 à 10 semaines après la
réalisation du prélèvement.
L’antibiogramme n’est pas réalisé en routine car le traitement de la
tuberculose est standardisé au niveau national. Il est réservé à des
situations particulières : rechutes, échecs thérapeutiques etc…
Les principaux antibacillaires utilisés sont : la streptomycine,
l’isoniazide (INH) la rifampicine, la pyrazinamide (PZA),
l’éthambutol et l’éthionamide
7) Prophylaxie
92
C) Mycobactéries «atypiques"
93
AGENTS INFECTIEUX DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL
B) Rôle pathogène
1) Pouvoir pathogène
L'infection débute par une rhino-pharyngite qui le plus
souvent passe inaperçue. A partir du rhino-pharynx, il se produit une
dissémination vers les méninges par voie hématogène
L'infection se présente comme une méningite ou une
septicémie (méningococcémie) isolées ou associées.
La méningite cérébro spinale et la septicémie à méningocoque sont à
déclaration obligatoire et surviennent surtout chez l’enfant et l’adulte
jeune.
2) Facteurs de pathogénicité
Le méningocoque possède à sa surface des fimbriae qui
permettent son adhésion aux cellules oropharyngées. La capsule de
nature polysaccharidique lui permet de résister à la phagocytose. Ces
polysaccharides dont il existe différentes spécificités permettent de
reconnaître plusieurs sérogroupes dont les plus fréquemment
94
rencontrés sont : A, B, C, Y, W135. Le polysaccharide du groupe B
est instable, et très peu immunogène posant un problème pour
l'obtention de vaccin.
L’endotoxine (Ag O des bactéries à gram négatif) est impliquée dans
les phénomènes de choc qui peuvent survenir au cours des infections à
méningocoque. Le méningocoque produit une IgA protéase capable de
cliver les IgA qui lui permet d’échapper à l’immunité locale.
C) Diagnostic biologique
Seul le diagnostic direct (isolement + identification du germe) est
utilisé.
1) Prélèvements
Ils concernent le LCR et le sang chez le malade et la gorge pour
identifier les porteurs sains. Le méningocoque étant très
fragile, le transport des prélèvements au laboratoire devra être rapide
en évitant leur exposition au froid.
95
La recherche des antigènes solubles des 3 principaux agents
de méningite (pneumocoque, méningocoque et H. influenzae b) dans
le LCR par agglutination latex permet un diagnostic étiologique rapide
4) Isolement - Identification
L’isolement est réalisé sur milieu enrichi dans des conditions
précises de température et humidité. Les colonies apparaissent en 24 à
48 heures.
L’identification fait appel aux caractères
- Biochimique : différentiation avec les Neisseria saprophytes.
- Identification des polysaccharides capsulaires de groupe par
Agglutination sur lame.
D) Prévention
1) Chimio prophylaxie
Les antibiotiques actuellement recommandés sont la ceftriaxone, la
rifampicine et la spiramycine.
2) Vaccination
Les vaccins sont à base de polysaccharides capsulaires
purifiés seuls ou conjugués.
Les vaccins actuellement commercialisés sont :
Les Vaccins poly saccharidiques contre les groupes A, A + C, et A C
Y W135 sont très efficaces et très bien tolérés mais peu immunogènes
avant l’âge de 2 ans. Les vaccins conjugués permettent d’immuniser
les nourrissons de moins de 2 ans.
96
AGENTS INFECTIEUX DU TRACTUS URINAIRE
Rein
Uretères
Vessie
Urètre
Les bactéries responsables de ces infections sont des bacilles à Gram (-) dans
la majorité des cas, dominés par les entérobactéries avec au 1er rang E. coli
Ces bactéries d’origine fécales accèdent à la vessie par voie ascendante en
remontant l’urètre
97
I/ LES ENTEROBACTERIES
98
II/ ESCHERICHIA COLI
A) Epidémiologie
B) Pouvoir pathogène
1) Infections urinaires
E. Coli ou colibacille est responsable de la plupart des infections
urinaires communautaires. La contamination est ascendante : grâce à
la production de pili ou adhèsines ou fimbriae : permet l'adhérence
aux cellules épithéliales du tractus urinaire.
2) Infections néonatales
L’infection néonatale à E. coli peut se traduire par une
méningite ou une septicémie. La majorité des souches
possèdent un antigène capsulaire K1 très proche du point de vue
antigénique du polysaccharide du méningocoque groupe B. Ces 2
antigènes entraînent d'ailleurs une mauvaise réponse anticorps.
La transmission de ces souches est le plus souvent directe
mère - enfant lors de l'accouchement.
3) Autres infections
Intra-abdominales, osseuses, cutanées, vaginales, septicémies.
99
III/ AUTRES BACTERIES DES INFECTIONS URINAIRES
1) Klebsiella pneumoniae :
K. pneumoniae est une entérobactérie immobile très souvent
capsulée fréquente dans l’eau, les végétaux et dans la flore des
muqueuses ; La transmission est endogène (flore intestinale) ou
manuportée (à l’hôpital)
- Pouvoir pathogène
Les facteurs de virulence sont la capsule et les fimbriae
Elle est fréquemment responsable d'infections en milieu hospitalier
(infections urinaires et septicémie)
- Sensibilité aux antibiotiques :
Klebsiella est naturellement résistante à l’ampicilline par production
de bétalactamase .
D’autre part elle héberge des plasmides codant pour des béta
lactamases à spectre élargi (BLSE)
2) Enterobacter
Ce sont des bactéries de l'environnement, "pathogènes opportunistes"
caractérisées par leur multirésistance aux antibiotiques (Ampicilline,
céphalosporines)
3) Proteus
Ce sont des entérobactéries uréasiques :2 espèces médicalement
importantes :
Proteus mirabilis, Proteus vulgaris
• Epidémiologie
- Réservoir : sol, eaux, tube digestif
- Transmission par voie endogène ou par contact
• Pouvoir pathogène
Infections urinaires ; infections des plaies
opératoires, septicémie
Facteurs de virulence : la production d’uréase est responsable
de l’alcalinisation par formation d'ammoniaque et de dépôt de
phosphates à l’origine de nécrose cellulaire
100
4) Les entérocoques
• Epidémiologie :
Réservoir : tube digestif des hommes et des animaux ;
Infection endogène.
• Pouvoir pathogène :
Infections urinaires, septicémie (nosocomiales), endocardites,
Infections de plaies
• Traitement et prévention :
1) Prélèvements
L’urine est prélevée le matin au réveil après toilette
minutieuse des organes génitaux externes et élimination du premier jet
d’urine, dans un flacon stérile.
Il est important de récolter et de conserver adéquatement
l’échantillon d’urine, pour éviter la multiplication de la flore
contaminante.
101
2) Examen direct
3) Culture – identification
102
AGENTS DES INFECTIONS
SEXUELLEMENTTRANSMISSIBLES (IST)
Par définition, les IST sont les infections transmises par une
activité sexuelle entraînant un contact entre les organes génitaux d'un
partenaire et ceux (ou, et toute autre surface muqueuse) d'un autre
partenaire.
Les IST sont localisées au tractus génital et/ou provoquent des
maladies systémiques (syphilis, SIDA…).
Les principales IST qui seront étudiées sont :
Les urétrites :
c. La gonorrhée (blennorragie ou urétrite gonococcique) ;
d. La blennorragie ou urétrite non gonococcique : Chlamydia et
Mycoplasma ;
Les chancres
e. Le chancre mou
f. L'herpès génital
g. La syphilis
A) Epidémiologie
103
1) Pouvoir pathogène
Chez l'homme le gonocoque est responsable de l’urétrite
antérieure le plus souvent aiguë avec écoulement purulent.
Chez la femme, la forme aiguë passe souvent inaperçue et se
traduit par une cervicite avec des pertes. Les formes non traitées sont
source de complications.
L’ophtalmie purulente du nouveau-né peut succéder à une
contamination lors du passage dans la filière génitale.
2) Facteurs de pathogénicité
Le gonocoque produit des pili et des protéines au niveau de la
membrane externe qui interviennent dans l’adhésion et l’invasion des
cellules épithéliales. Ces protéines subissent des variations qui
compliquent le problème de la vaccination.
Enfin le gonocoque produit une IgA-protéase capable de
cliver les molécules d’IgA de lui permettre d’échapper ainsi à
l’immunité locale.
B) Diagnostic bactériologique
• Contraintes
104
• Chez la femme :
Les prélèvements portent sur l’endocol et au niveau
des orifices des glandes de Bartholin et jamais au niveau vaginal trop
acide.
• Chez l'homme :
Le prélèvement porte sur l’écoulement urétral le matin avant la
première miction. En l'absence d'écoulement franc, on recueille
stérilement le premier jet d'urine ou un prélèvement du pus intra-
urétral avec un écouvillon souple.
2) Examen direct
L’examen direct du prélèvement après coloration de Gram a
un intérêt fondamental dans les urétrites aiguës masculines ; la
présence de diplocoques en "grain de café" gram négatif, intra et
extracellulaires dans un étalement de pus urétral permet de poser le
diagnostic d'urétrite gonococcique avec un taux de probabilité de 98
%.
Chez la femme la sensibilité est au mieux de 50 %.
Cet examen direct n'a aucun intérêt pour les autres prélèvements.
3) Culture et identification
Germe extrêmement fragile et exigeant, l’isolement du
gonocoque nécessite un milieu enrichi et une incubation dans des
conditions strictes de température, humidité et CO2 pendant 24 à 48
heures
L’identification fait appel aux caractères biochimiques
105
ininterprétables. La surveillance de la sensibilité est assurée par des
laboratoires spécialisés qui utilisent des techniques en dilution.
Les tests de sensibilité ne sont pas nécessaires en routine. Le
traitement des infections gonococciques est standardisé par l'OMS.
Le gonocoque est sensible à la pénicilline G. Le pourcentage
de souches résistantes est très variable suivant les régions. Cette
résistance est due le plus souvent à la présence d'un plasmide codant
pour la production de béta lactamase. Celle-ci peut être facilement
détectée par un test rapide.
D'autres antibiotiques sont très actifs : cyclines,
spectinomycine.
1) Infections génitales
C. trachomastis est souvent impliqué dans les maladies
sexuellement transmissibles. C’est l’agent le plus fréquent des
urétrites non gonococciques ou post gonococciques.
Chez la femme, C. trachomatis est responsable de cervicites.
Mais l’infection est souvent inapparente et n’est diagnostiquée qu’au
stade de salpingite ou lors de bilan de stérilité.
B) Diagnostic biologique
106
1) Diagnostic direct
Les prélèvements doivent obligatoirement contenir des
cellules épithéliales.
Ils sont recueillis par grattage des muqueuses urétrales, cervicales,
conjonctivales.
La culture est réservée aux laboratoires spécialisés
Les techniques immunologiques utilisant des anticorps
monoclonaux permettent un diagnostic rapide et spécifique :
• Immunofluorescence direct : résultats en 1 heure mais lecture
subjective
• Techniques immuno enzymatiques :
Intérêts : automatisables et lecture objective
2) Diagnostic sérologique
Il est utile surtout dans le diagnostic des infections génitales
et des pneumopathies néonatales.
Les techniques d’immunofluorescence indirecte et ELISA
permettent la mise en évidence des IgM et/ou une augmentation
significative des IgG
3) Traitement
Les antibiotiques actifs sur C. trachomatis sont : Cyclines,
Macrolides et également Rifampicine, Fluoroquinolones.
107
U. urealyticum et M. genitalium sont des agents d’urétrites chez
l’homme. M.hominis est impliqué dans les vaginites bactériennes non
spécifiques et dans les infections gynécologiques.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence de ces bactéries par
culture quantitative sur milieux spéciaux.
108
IV) LA SYPHILIS : TREPONEMA PALLIDUM
A) Epidémiologie
Parasite strict de l'homme, T. pallidum est l’agent de la
syphilis dont la transmission est presque toujours vénérienne.
Les autres modes de transmission possibles sont le passage à
travers le placenta (syphilis congénitale) et exceptionnellement la
transfusion de sang infectieux.
La syphilis sévit à l'état endémique dans le monde et est
souvent associée à d’autres maladies sexuellement transmises
(infection à VIH en particulier)
B) Pouvoir pathogène
1) La syphilis vénérienne
C'est une maladie vénérienne dont l’évolution spontanée en
absence de traitement est caractérisée par la succession de 3 stades de
gravité croissante séparés par des périodes muettes.
L’incubation dure de 2 à 3 semaines.
109
2) La syphilis congénitale
La syphilis peut être transmise de la mère non traitée à
l’enfant à partir du 4ème mois de la grossesse jusqu’à l’accouchement :
C’est la syphilis congénitale. En milieu de grossesse, l’infection peut
provoquer la mort du fœtus par atteinte polyviscérale. En fin de
grossesse, l’infection est responsable des manifestations de la syphilis
acquise secondaire ou tertiaire.
3) Pathogénie
Après transmission vénérienne le tréponème se multiplie au
point d'inoculation entraînant l'apparition du chancre et de
l'adénopathie satellite. La réponse immunitaire provoque la régression
du chancre en 15 à 30 jours. La syphilis secondaire correspond à une
dissémination septicémique.
C/ Diagnostic Biologique
1/ Diagnostic direct
a) Prélèvements
Les prélèvements doivent être réalisés au laboratoire pour y
être examinés immédiatement.
Ils portent sur le chancre (sérosité) et éventuellement le ganglion
(ponction) à la phase I et sur les plaques muqueuses à la phase II.
b) Mise en évidence
Treponema pallidum ne cultive pas in vitro.
L’examen microscopique constitue le seul moyen de diagnostic direct.
L’examen à l’état frais au microscope en fond noir montre des
bactéries très fines, spiralées, mobiles.
L’examen par immunofluorescence directe est plus spécifique car
c’est une réaction immunologique.
Un examen direct négatif n’exclut pas le diagnostic de syphilis car
c’est un examen délicat. Aussi il faut toujours lui associer un examen
sérologique.
2) Diagnostic sérologique
110
Les anticorps tréponémiques, inexistants
chez les sujets indemnes de syphilis apparaissent au cours de la phase
I, en moyenne 10 à 20 jours après le chancre.
B) Réactions sérologiques
Les réactions sérologiques sont utilisées pour le
diagnostic et la surveillance des malades traités. On utilise les 2 types
d’antigènes pour le diagnostic sérologique : le cardiolipide et un
antigène tréponèmique. Il est indispensable d'associer une réaction à
antigène cardiolipidique (VDRL) et une réaction à antigène
tréponèmique spécifique (TPHA).
111
C'est la réaction de référence mais réservée à des laboratoires
spécialisés car nécessite des T. pallidum vivants.
V) HEMOPHILUS DUCREYI
112
Grâce à des techniques spéciales de coloration, l’examen
microscopique montre des coccobacilles en "chaînettes", ou en "banc
de poissons" dans 40 à 40 à 70 % de cas seulement. L’isolement et
l’identification sont difficiles et réservées à des laboratoires
spécialisés
H. ducreyi présente une résistance naturelle aux pénicillines
A par production de bétalactamase.
Cotrimoxazole, macrolides, association pénicilline A- inhibiteur de
bétalactamase et cyclines sont régulièrement actifs.
113
AGENTS INFECTIEUX DE L’APPAREIL DIGESTIF
I) HELICOBACTER PYLORI
A) Epidémiologie :
H. pylori est une bactérie spécifiquement humaine
Elle colonise le mucus de l’estomac où elle peut persister pendant des
années
H. pylori a une distribution mondiale. La prévalence de l’infection
augmente avec l’âge. L’infection survient plus précocement et est plus
fréquente chez les habitants des pays en voie de développement. Une
fois acquise, l’infection demeure chronique et persiste probablement
pour la vie si non traitée. La transmission est fécale-orale ou orale-
orale.
B) Pouvoir Pathogène :
La plupart des sujets infectés par H. pylori toléreront l’infection
pendant des décades avec peu ou pas de symptômes. La présence de
cette bactérie est associée à une augmentation du risque de cancer
gastrique.
Cet organisme est presque toujours associé à une gastrite chronique
superficielle. Son rôle est reconnu dans la pathogénie de l’ulcère
peptique. La présence d’H. pylori au niveau de duodénum est
114
accompagnée d’un risque accru d’ulcération. Les récurrences de
l’ulcère duodénal sont fortement diminuées après éradication d’H.
pylori.
La localisation d’H. pylori est toujours extracellulaire, superficielle en
contrat intime avec l’épithélium gastrique, jamais invasive.
L’uréase sécrétée en abondance par H. pylori permet au germe de
transformer l’urée normalement présente dans l’estomac, en
ammoniac, ce qui permettrait sa survie dans ce milieu acide qu’est
l’estomac.
C) Diagnostic direct
1) le prélèvement
Il est invasif nécessitant de biopsier la muqueuse gastrique.
Le germe est fragile et nécessite un milieu de transport.
2) Diagnostic rapide
• La coloration de Gram sur l’empreinte de la biopsie permet de
mettre en évidence des bacilles Gram négatif incurvés.
Sa sensibilité est variable : 50 à 90 %
• Il existe un test qui permet de mettre en évidence l’uréase
produite abondamment par ce germe en 30 mn. Sa sensibilité est
de 70 à 90 %.
• H. pylori peut être mis en évidence par amplification génique
(PCR)
3) Cultures
C’est la technique de référence et elle seule permet de réaliser les tests
de sensibilité aux antibiotiques.Elle exige des conditions de milieu et
d’atmosphère adaptées et un délai de 3 à 4 jours.
D/ Diagnostic sérologique
115
Le diagnostic sérologique est sensible et spécifique.
116
C) E. coli entéro invasifs : ECEI
II) SHIGELLA
A) Epidémiologie
B) Pouvoir pathogène
117
• Shigella flexneri, sonnei et boydii sont responsables
de formes moins sévères de diarrhées.
Les shigella agissent en adhérant et en envahissant la
muqueuse colique entraînant une réponse inflammatoire intense et la
destruction de la muqueuse se traduisant par l’aspect mucopurulent
des selles (glaires).
S. dysenteriae produit une toxine proche de la toxine Shiga-
like de E. coli entéro-hémorragique.
La maladie reste localisée au colon : le passage dans le sang
est exceptionnel.
Les Shigella sont très virulentes, la dysenterie bacillaire est la
diarrhée la plus contagieuse.
III) SALMONELLA
A) Epidémiologie :
118
B) Pouvoir pathogène :
C) Diagnostic biologique
L'isolement du germe représente le seul diagnostic de
certitude. Il permet en outre d'étudier les marqueurs épidémiologiques
(sérovar, lysotype) et la sensibilité aux antibiotiques.
Le diagnostic indirect n'est utilisé que pour les fièvres
typhoïdes et paratyphoïdes
1) Diagnostic direct
(a) Prélèvements
➢ Fièvres typhoïdes et paratyphoïdes
Devant une suspicion de fièvre typhoïde, l’analyse
bactériologique concernera essentiellement 2 prélèvements : sang et
selles.
Le rendement des prélèvements est très différent selon le
stade de la maladie. Classiquement l'hémoculture est positive au début
de la maladie, puis son rendement diminue
119
La coproculture a une évolution inverse, son maximum de
positivité est atteint au cours du 3e septennaire.
Habituellement on recueille 2 à 3 hémocultures par malade,
de préférence au moment des ascensions thermiques (pic). Le nombre
de bactéries dans le sang est faible (10 à 20 / ml sang). Il faut prélever
5 ml de sang chez un enfant et 10 ml chez un adulte et les diluer au
1/10 dans le milieu de culture afin d'inactiver les anticorps
bactéricides et les antibiotiques éventuellement présents.
120
2) Diagnostic indirect
D) Prévention
a) Hygiène collective
La prophylaxie passe par le diagnostic et le traitement des
malades, le contrôle bactériologique de l’eau et des aliments et le suivi
des personnels de cuisine (restaurants, cantines…) à la recherche de
porteurs sains.
La fièvre typhoïde et les intoxications alimentaires collectives sont à
déclaration obligatoire.
b) Prophylaxie individuelle
Le vaccin constitué par l’antigène Vi protège contre
les typhoïdes dues aux sérovars typhi et paratyphi C. Il possède une
efficacité de l’ordre de 60 %.
Les nouveaux vaccins constitués de S. typhi
vivantes atténuées, et administrés par voie orale sont en cours d’étude.
121
IV) CAMPYLOBACTER JEJUNI
A) Epidémiologie
C. jejuni est un commensal de l’intestin de nombreuses espèces
animales (volailles…). Le réservoir de germe est le tube digestif de
ces animaux L'infection humaine résulte d'ingestion d'aliments
d’origine animale (lait cru, viande, œufs…) et d'eau contaminés.
Les infections surviennent sur un mode sporadique et plus rarement
épidémique.
B) Pouvoir pathogène
C. jejuni est un agent de diarrhées : 6 à 30 % des diarrhées aiguës
selon les études et environ 10 % des diarrhées de l'enfant à
Casablanca.
L'infection résulte essentiellement du pourvoir invasif de la bactérie
1) Prélèvements = selles
2) Examen macroscopique :
122
3) Examen direct
Il est utile de noter la présence ou l’absence de leucocytes
polynucléaires et des hématies ainsi que leur quantification au niveau
des selles fraîchement émises.
Après coloration simple, si l’examen microscopique d’un frottis
montre des bacilles en virgule associés par 2 en "vol de mouette" ou en
S, cela oriente vers un Campylobacter.
4) Culture - identification
Les cultures d E. coli, Salmonelle et Shigella sont faciles.
L’identification fait appel aux techniques bactériologiques standard :
caractères biochimiques et antigéniques.
Les différents types d’E. coli sont identifiés par :
- Sérotypage :
• Pour les E. Coli entéro pathogènes : ECEP : agglutination sur
lame ex : 055, B5.
• Pour E. coli entéro hémorragique : agglutination avec antisérum
O157
- La caractérisation des ECEI et ECET est réservée à
des laboratoires spécialisée
La Culture et identification de Campylobacter nécessitent des
conditions particulières de milieu, de température et d’atmosphère
VI) PREVENTION
123
1) Epidémiologie
2) Pouvoir pathogène
Après une incubation courte (maximum 5 jours) survient la
diarrhée cholériforme très importante avec des selles liquides (« eau
de riz ») et la déshydratation.
Les formes asymptomatiques et les formes atténuées jouent
un rôle dans la dissémination du germe.
Physiopathogénie :
124
3/ Diagnostic bactériologique
La maladie étant à déclaration obligatoire, l’isolement et
l’identification précise du germe sont indispensables à partir des selles
(coproculture).
V. Cholerae Cholerae
V. Cholerae EL TOR
4) Prévention
La prévention repose sur les mesures permettant de :
➢ Contrôler la dissémination du germe.
Ce sont les mesures d’hygiène individuelle et autour des
malades et d’hygiène collective
➢ Diminuer l'état de réceptivité des sujets sains
par la vaccination.
• Les vaccins tués, injectables, actuellement disponibles donnent
une protection imparfaite et de courte durée.
• Des vaccins par voie orale à base bactéries vivantes atténuées sont
à l'étude
125
AGENTS DES INFECTIONS DE LA PEAU ET DES
MUQUEUSES
126
A) Epidémiologie
B) Rôle pathogène
1/ Lésions suppuratives
127
➢ la hyaluronidase favorise la diffusion du staphylocoque
dans le tissu conjonctif.
➢ Dans le sang, la coagulase entraîne la formation d'un
caillot protégeant le staphylocoque de l'action lytique des
anticorps et des antibiotiques, favorisant la dissémination
du germe et la constitution de métastases septiques,
osseuses (ostéomyélite) , articulaires (arthrites
suppurées) et pleuropulmonaires.
2/ Septicémies et endocardites
C/ Diagnostic biologique
128
tenir compte de l'existence fréquente du portage sain à staphylocoque.
Une asepsie rigoureuse doit être exigée notamment pour prélever le
sang et l'urine.
Les prélèvements doivent concerner le lieu présumé de l'infection et
sont variés : sang, pus, urine, liquide pleural…
Ce germe étant résistant, le transport est assuré dans des
conditions normales.
2) Examen direct
Il a une valeur essentiellement pour les collections purulentes.
Il permet la mise en évidence de cocci à Gram positif dont
l'association majoritaire est en amas. Cet aspect est fortement
évocateur du Staphylocoque.
3) Culture
La culture est facile sur milieux ordinaires.
4) Identification
La pigmentation « Staphylocoque doré » n'est plus utilisée comme
critère d'identification.
Le critère fondamental pour différencier l'espèce aureus des autres
espèces est la présence de la coagulase.
129
Toute souche détectée méti-R doit être considérée comme
résistante à toutes les bétalactamines.
Les souches de S. aureus méti-R (SARM) sont souvent
multirésistantes.
Actuellement des souches de sensibilité diminuée aux
glycopeptides, vancomycine et teicoplanine (GISA) sont de plus en
plus décrites.
D/ Prophylaxie
1) Prophylaxie individuelle
2) Prophylaxie collective
130
AGENTS INFECTIEUX DE TRANSMISSION
MERE - ENFANT
A) Streptocoque du groupe B
2) Diagnostic bactériologique
3) Traitement et Prévention
131
B) Listeria monocytogenes
C) E. coli K1
132
BACILLES GRAM NEGATIF DE L’HOSPITALISME
INFECTIEUX
A) Epidémiologie
P. aeruginosa est un saprophyte de l'environnement (eau, sol,
végétaux), qui peut vivre comme commensal dans le tube digestif de
l'homme.
A l'hôpital, il est retrouvé dans l’eau et les milieux humides :
respirateur, désinfectant, aliments. De plus la colonisation des malades
y est beaucoup plus importante qu'en milieu extra hospitalier.
La source de contamination est en général exogène,
directement à partir de l’environnement ou d’un sujet colonisé ou
indirectement par l’intermédiaire de matériels souillés.
B) Pouvoir pathogène
- P. aeruginosa est le type même de la bactérie pathogène
opportuniste.
Il peut être responsable d’infections urinaires, bronchiques,
pulmonaires, d’otites, de surinfections de lésions cutanées (brûlures,
plaies) …
- Le bacille pyocyanique agit par sa virulence et par la
production de nombreuses toxines.
133
C / Diagnostic
Le diagnostic direct est le seul utilisé
Les Prélèvements concernent le site de l'infection : pus,
urine, sang…
L’isolement et l’identification du germe ne posent aucun
problème particulier.
L’antibiogramme est indispensable même en routine : P.
aeruginosa possède des résistances naturelles à de nombreux
antibiotiques : aminopénicillines, céphalosporines de 1ière génération,
cotrimoxazole et acquiert facilement des résistances multiples.
D) Prévention
Hospitalisme infectieux
ACINETOBACTER BAUMANNII
134
AGENTS DES ZOONOSES TRANSMISSIBLES A L’HOMME
I/ BRUCELLA
A) Epidémiologie
Brucella est avant tout un agent d’une zoonose pouvant
atteindre plusieurs espèces d’animaux domestiques et sauvages ,
fréquente sur le pourtour méditerranéen..
L’homme est un hôte accidentel de trois espèces B. melitensis ,B.
abortus et B. suis entraînant une maladie identique la brucellose ou
Fièvre de Malte.
La transmission à l’homme peut se faire par voie transcutanée
(maladie professionnelle) ou par voie digestive (produits laitiers frais).
Physiopathogènie
Les bactéries sont des pathogènes intra-cellulaires facultatifs : les
bactéries phagocytées par les macrophages où elles se multiplient,
libèrent leurs antigènes qui entraînent une réponse immune de type
humoral et cellulaire avec hypersensibilité retardée.
C/ Diagnostic
1/ Diagnostic direct
On utilise surtout l’hémoculture qui est positive à la phase
aiguë de la maladie.
La culture est délicate et lente : le laboratoire doit être prévenu lors de
suspicion de brucellose.
135
Les antibiotiques régulièrement actifs sont les cyclines, la rifampicine,
les aminosides et le cotrimoxazole.
2/ Sérodiagnostic
Le sérodiagnostic de Wright (anticorps agglutinants) est le
plus employé. Il se positive précocement. Dans la forme chronique, la
réaction peut être négative due à l’apparition d'anticorps bloquants
qu’il faut rechercher.
D/ Prévention
La prophylaxie humaine passe par :
• Dépistage et abattage des animaux infectés
• Vaccination animale
• Contrôle des produits laitiers
II/ LEPTOSPIRA
A/ Epidémiologie
Les leptospires sont des parasites de nombreuses espèces animales
sauvages ou domestiques qui sont porteuses et excrétrices des
leptospires dans leurs urines.
Ce sont des bactéries relativement résistantes, pouvant survivre dans
le milieu extérieur notamment dans le sol humide et l'eau surtout à
température proche de 30°C (hammam).
L'atteinte accidentelle de l'homme donne la leptospirose.
Le rôle de l'eau est capital dans la transmission à l'homme surtout par
voie indirecte : l’homme se contamine par contact avec un milieu
souillé par les déjections d'animaux par voie transcutanée (même peau
saine) ou par voie muqueuse (digestive, nasale ou conjonctivale). Il
existe une transmission directe par morsure mais rare.
C'est surtout une maladie professionnelle : abattoirs, mines, égouts.
B/ Pouvoir pathogène
136
du sang puis sont disséminés dans tout l'organisme LCR, sang, urines
où elles libèrent une endotoxine.
C/ Diagnostic direct
1) Prélèvements
2) Examen direct
3) Culture - Identification
D/ Diagnostic sérologique
C'est le plus utilisé en raison des difficultés du
diagnostic direct.
Les anticorps apparaissent vers le 10° jour et persistent plusieurs
semaines.
Le diagnostic sérologique s'effectue en 2 phases :
137
Première phase : dépistage avec une réaction utilisant un antigène
commun à l'ensemble du genre Leptospira.
Deuxième phase : confirmation par le sérodiagnostic classique de
MARTIN et PETIT : micro agglutination utilisant des cultures de
leptospires vivants. Cette méthode nécessitant l’entretien des souches
vivantes n’est pratiquée que par des laboratoires spécialisés.
E/ Prophylaxie
La leptospirose est une maladie professionnelle
essentiellement, la prophylaxie passe par l’hygiène du travail : (port
de bottes, protection des mains etc…), la lutte contre les rongeurs et la
dératisation en particulier.
138
L E S BACTERIES A N A E R O B I E S
139
départ d'états septicémiques, avec possibilité de localisations
secondaires.
B/ Diagnostic
A) Clostridium tetani
140
Les problèmes majeurs posés par cette maladie sont ceux du
traitement et de la prophylaxie et non ceux du diagnostic.
1) Epidémiologie
2) Pouvoir pathogène
3/ Diagnostic
C’est essentiellement un diagnostic clinique.
4/ Traitement – Prophylaxie
B/ Clostridium botulinum
141
Le Botulisme est une intoxication par ingestion de toxine
préformée dans l'aliment responsable de cette intoxication.
C. botulinum est une bactérie anaérobie sporulée tellurique, retrouvée
dans le sol, l’eau, isolée parfois du tube digestif de l'homme et des
animaux.
Les produits alimentaires responsables de l’intoxication sont souvent
des conserves familiales ou même du commerce, de produits végétaux
ou animaux contaminés par la spore et mal stérilisés.
Le Botulisme survient sous forme de cas familiaux le plus souvent.
La Toxine est une exotoxine protéique, antigénique (7
sérotypes A-G) transformable en anatoxine (vaccin vétérinaire). Elle
est détruite par chauffage 10 mn à 100°C
C’est une neurotoxine : absorbée dans un aliment, elle diffuse par
voie sanguine jusqu'au système nerveux périphérique et entraîne des
paralysies
2/ diagnostic bactériologique
Les laboratoires spécialisés réalisent essentiellement
diagnostic direct par mise en évidence :
- du germe dans l'aliment,
- de la toxine et son typage dans le sang et l'aliment suspect
par recherche du pouvoir pathogène expérimental sur souris.
3/ traitement –Prophylaxie
Le traitement est à base de sérum antitoxine botulique
La prophylaxie repose sur la surveillance de la fabrication des
conserves.
C/ Clostridium perfringens
142
gynécologique ou à un traumatisme par pénétration de la spore à
la faveur d'une plaie.
Après germination et multiplication, ces germes produisent
de nombreuses toxines responsables d'une nécrose et d'une
putréfaction des tissus accompagnés d'une importante production de
gaz : gangrènes gazeuses. Dans cette pathologie on peut rencontrer C.
Perfringens seul ou associé à d'autres Clostridium.
• Septicémies surtout après avortement septique mais aussi après
chirurgie digestive.
• Toxi infections alimentaires généralement bénignes, souvent en
foyers, consécutives à l'ingestion de toxine préformée dans
l'aliment en cause par certaines souches de C. Perfringens.
2/ Diagnostic bactériologique
Il repose sur l’isolement et l’identification du germe dans les
conditions d’anaérobiose.
Les prélèvements sont fonction des circonstances :
- fragments de tissus, sang
- aliments, selles
Ces bactéries sont très sensibles à la pénicilline G
3/ Prophylaxie
- Hygiène des plaies
- Hygiène alimentaire
143
AGENTS DE TRANSMISSION VECTORIELLE :
RICKETTSIA - COXIELLA
144