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Revue de traduction
16 | 2004 :
De la lettre à l'esprit : traduction ou adaptation ?
Résumés
Français English
D’abord, il conviendra de procéder à certaines mises à jour conceptuelles et de
faire le point sur tout un ensemble de “couples célèbres” dont la polarité scande
toute l’histoire de la traduction : la lettre et l’esprit, traduire ut orator ou ut
interpres, “verres transparents” et “verres colorés”, “équivalence dynamique” et
“équivalence formelle”, sourciers et ciblistes — et quelques autres encore... Une
chose semble sûre : on ne parviendra pas à marier l’eau et l’huile ! et ce, quand
bien même on voudrait en rester à un niveau purement conceptuel.
Corollairement, il y aura lieu aussi de problématiser l’altérité de l’œuvre
étrangère à traduire. En quoi réside-t-elle ? Surtout : comment, dans quelle
mesure et dans quelles limites est-il loisible au traducteur d’en assurer le rendu ?
Il est vrai qu’il n’existe pas de point ou “s’arrête” la traduction et où “commence”
l’adaptation. Sans doute y a-t-il là un continuum. Mais, par là même, c’est l’idée
d’adaptation qui se révèle inassignable. Par contre coup, il nous apparaît qu’il
n’en va pas autrement de la traduction : finalement, c’est le concept de
traduction lui-même qui fait problème ; au point qu’on en vient à se demander
s’il n’y a pas lieu d’y voir un “concept premier”, indéfinissable…
It will first be deemed necessary to carry out some conceptual updating and to
take stock of a set of famous duets whose polarity spans the whole history of
translation: the letter and the spirit, translate ut orator or ut interpres,
“transparent glasses” or “coloured glasses”, “dynamic equivalence” and “formal
equivalence”, “sourciers/sourcerers” and “ciblistes/targeteers” and a few others
to boot. We can be sure of one thing, water and oil cannot be mixed! Even at a
purely conceptual level, it is indeed impossible. As a corollary, the question of
alterity in the translation of foreign works will be considered as a problem of its
own: What is it all about? Above all, to what extent and within which limits can
the translator give a clear rendering of this alterity?
No doubt there is not any specific point where translation can be said to “end up”
and adaptation to “begin”. We are probably dealing with something like a
continuum. As a consequence the very idea of adaptation cannot be properly
ascribed permanent contours, nor can, as a repercussion, the idea of translation.
This, at least, is our standpoint. Eventually, it turns out that the very concept of
translation proper stands as a problem and it is so to such an extent that one can
wonder whether one should not see through it a sort of “primeval concept”, a
concept which cannot be defended.
Texte intégral
...Littera enim occidit, Spiritus autem vivificat.
Paul
Liminaire
1 J’ai choisi un intitulé (doublement) modeste, puisqu’il ne s’agit que
d’un “lever de rideau“ présentant de simples “esquisses”, et n’étant pas
angliciste, ce n’est qu’en tant que traductologue que je m’efforcerai de
proposer une propédeutique théorique et quelques mises à jour
conceptuelles, mon texte dût-il rester un peu programmatique.
Premières esquisses
Envoi...
40 À travers les incertitudes du concept que je me suis attaché à mettre en
évidence, du concept d’adaptation comme du concept de traduction lui-
même, ce qui nous apparaît, c’est que l’objectivisme en traduction est
une illusion, à laquelle nous nous raccrochons pour échapper aux
mirages de la liberté, comme si nous avions peur de notre propre
subjectivité36. Et la critique philosophique de l’objectivisme va de pair
avec une critique traductologique du littéralisme des sourciers, qui m’est
apparu comme un enjeu essentiel et qui va bien au-delà du seul domaine
spécifique de la traduction, en sorte que j’ai cru devoir en faire mon
cheval de bataille. Cela dit, dès lors que la traduction s’est affranchie de
la “rémanence têtue” du texte-source et qu’elle n’est plus aliénée par le
fétichisme du signifiant, qu’en d’autres lieux j’ai dénoncé à maintes
reprises, il lui revient d’aller à l’essentiel, c’est-à-dire aux effets que
produit le texte-source et qu’il s’agit de “rendre” dans un texte-cible (cf.
sup.).
41 Il s’ensuit que “la problématique de l’adaptation est inséparable de
celle de la réception”. Là encore, la traduction nous entraîne du côté
d’une très vaste problématique, de tout un massif qui comporte au moins
deux versants : le versant d’une esthétique littéraire (Rezeptionsästhetik)
et le versant d’une théologie de l’interprétation (receptio). On conçoit
qu’il y faudra consacrer une étude sui generis. Quoi qu’il en soit de ce
nécessaire travail d’érudition, et pour en venir tout de suite aux
problèmes plus concrets de la traduction elle-même, dans le
prolongement de cette problématique de la réception, je serai amené à
reprendre la thématique de ce que j’ai appelé mon Esthétique de la
traduction37.
42 Parallèlement, on l’a vu, la frontière entre traduction et adaptation
devient floue et inassignable. Bien plus, l’adaptation est certes un cas
limite de la traduction, mais elle se révèle être aussi un dispositif
d’analyse du concept de traduction. En ce sens, je serais tenté d’ajouter le
binôme traduction et adaptation aux “couples célèbres” que j’ai évoqués
plus haut, sauf qu’on n’a pas là un couple d’opposition mais bien plutôt la
polarité d’un continuum (cf. supra). Le cas de la traduction des textes de
théâtre est “crucial” à cet égard. Mais je voudrais apporter quand même
un élément de précision au sein de la nébuleuse conceptuelle où nous
entraînent ces analyses. C’est pourquoi j’ai proposé d’introduire en
traductologie le concept de dissimilation38.
43 La dissimilation me paraît représenter l’essence même de la traduction
et elle se situe de plain-pied avec le vécu de celui qui traduit : en ce sens,
ce serait le théorème fondamental de ma traductologie. C’est une façon
de dire l’expérience tout à fait excitante que nous faisons quand nous
traduisons et qui fait que, paradoxalement, c’est dans le même
mouvement contradictoire que j’épouse au plus près l’esprit du texte-
source dans le moment même où je le rends (dans la langue-cible) en
m’éloignant résolument de la lettre de sa textualité. La traduction
implique ce que j’appelle “le salto mortale de la déverbalisation”.
44 Pour illustrer la dissimilation traductive — et pour en venir à ce qui
serait ma “conclusion”, provisoire — je reprendrai l’exemple de “To be or
not to be, that’s the question” (cf. sup.) et je ferai mienne la traduction
qu’en a proposée l’écrivain québécois Gérald Robitaille, traducteur de
Miller : “Vivre ou mourir, tout est là”. Vivre ou mourir : là on peut
discuter, peut-être. Mais tout est là, c’est à l’évidence ce que Shakespeare
avait en tête... Je dirai même plus : ça donne à penser que sans doute
Shakespeare (s’il a existé) n’était qu’un épigone d’un auteur français
perdu (Guillaume de Hochepoire ?) et que sa traduction anglaise est un
peu inférieure à l’original français ! comme c’est au demeurant souvent le
cas pour les traductions... Mais il arrive aussi, très rarement, que
certaines traductions surpassent l’original : “blague dans le coin”, c’est le
cas ici avec celle de G. Robitaille. Je ne peux m’empêcher de jalouser
cette réussite ponctuelle et j’en ai fait un exemplum cardinal dans le
discours traductologique que je suis amené à tenir ici et là. Mais peut-
être manqué-je à emporter l’adhésion de mes collègues anglicistes...39
Notes
1 Saint Paul, l’Apôtre : “La lettre en effet tue, mais l’esprit vivifie”.
2 Voir par exemple, Georges Mounin, Teoria e storia della traduzione, Turin,
Einaudi, (Piccola Biblioteca Einaudi, n° 61), 1965, pp. 31 sq.
3 C’était déjà l’articulation centrale de son livre : Eugene A. Nida, Toward a
Science of Translating with Special Reference to Principles and Procedures
Involved in Bible Translating, Leyde, E. J. Brill, 1964.
4 Voir par exemple Roger Zuber, Les “Belles Infidèles” et la formation du goût
classique, Perrot d’Ablancourt et Guez de Balzac, Paris, Armand Colin, 1968. Au
reste, ce couple célèbre, opposant les “belles infidèles” aux traductions fidèles,
remonte à une formule de Perrot d’Ablancourt.
5 Georges Mounin, Les Problèmes théoriques de la traduction, préf. D. Aury,
Paris, Gallimard, Bibliothèque des Idées, 1963 ; rééd. 1976 : coll. Tel, n° 5. Il
s’agissait de sa Thèse et j’incline, pour ma part, à y voir un excellent “Cours de
linguistique générale”, il est vrai, daté, et propédeutique à une étude proprement
traductologique.
6 Georges Mounin, Les Belles Infidèles, Presses Universitaires de Lille, (coll.
Étude de la traduction), 1994. Première édition : Paris, Les Cahiers du Sud, 1955.
7 C’est l’une des versions de mon théorème de dichotomie, dont il va être
question un peu plus bas ; mais il y a un effet de chiasme, puisque les “verres
transparents” de Mounin correspondent à mon théorème de dissimilation, alors
que ses “verres colorés” ont pour répondant chez moi le théorème de
transparence.
8 Voir Jean-René Ladmiral & Edmond Marc Lipiansky, La Communication
interculturelle, Paris, Armand Colin, 1989. (rééd. 1991 et 1995 [Bibliothèque
européenne des sciences de l’éducation]).
9 Bernard Lortholary, “Les partis pris du traducteur”, Revue d’esthétique, n°
12 (1986), pp. 185-187. (L’ensemble de ce numéro est consacré à La Traduction.)
10 Jean-René Ladmiral, “Sourciers et ciblistes”, Revue d’esthétique, n° 12
(1986), pp. 33-42. Reprise de ce texte, sous un titre différent : “La question du
littéralisme — Les ambivalences de la connaissance littéraire confrontées à la
rationalité des sciences humaines à la lumière du dispositif analytique de la
traduction”, Fiction et connaissance. Essais sur le savoir à l’œuvre et l’œuvre de
fiction, éd. Catherine Coquio & Régis Salado, Paris, L’Harmattan, coll. Critiques
Littéraires, 1998, pp. 187-200.
11 Voir notamment “La question du littéralisme en traduction : sourciers et
ciblistes”, Traduction et libertés, Actes de la journée d’étude du 21 novembre
1997 à Bruxelles, Michel Bastiaensen et Jacques Lemaire, eds, Idioma, n°
11,1999, pp. 13-22.
12 Comme me l’avait objecté un jour le regretté Rainer Rochlitz (et auquel ce
m’est ici une occasion de rendre hommage, par ailleurs, pour son travail dans le
domaine de la traduction philosophique particulièrement).
13 Jean-René Ladmiral, Traduire : théorèmes pour la traduction, Paris,
Gallimard, (coll. Tel, n° 246), 2002 p. 230.
14 Voir Ladmiral, ibid. p. 223 sq.
15 Traduire Freud : la langue, le style, la pensée. Journée organisée par Céline
Zins et Jean-René Ladmiral, et présidée par Marc de Launay, Actes des
Cinquièmes Assises de la Traduction littéraire (ATLAS 1988), Arles, Actes Sud-
ATLAS, 1989, p. 114 sq.
16 Dans le cadre de la discussion, à l’occasion d’une question que je lui
adressai, le 15 juin 2002.
17 Voir notamment mon étude : “De la linguistique à la littérature : la
traduction”, Le Signe et la lettre, Hommage à Michel Arrivé, textes réunis par
Jacques Anis, André Eskenazi et Jean-François Jeandillou, Paris, L’Harmattan,
(coll. Sémantiques, sous la dir. de Marc Arabyan), 2002, pp. 337- 347, speciatim
p. 344.
18 Henri Meschonnic, “Poétique de la traduction”, Pour la poétique II, Paris,
Gallimard, (coll. Le Chemin), 1973, p. 309 et passim. Dans l’ouvrage plus récent
qu’il a consacré à la même problématique, Henri Meschonnic semble vouloir en
rabattre de la virulence de ses anathèmes, et de leur teneur politico-idéologique,
pour en revenir à la dimension proprement esthético-littéraire de sa poétique ;
mais, sur le fond, ses positions restent essentiellement les mêmes : Poétique du
traduire, Paris, Verdier, 1999.
19 Voir notamment Antoine Berman, “L’essence platonicienne de la
traduction”, Revue d’esthétique, n° 12 (1986), pp. 63-73 et speciatim p. 70 sq.
20 Voir Jean-René Ladmiral, “Le prisme interculturel de la traduction”, in
Palimpsestes, n° 11 (1997), pp. 13-28.
21 Voir Ladmiral, 2002, op. cit., pp. 22, 112 et passim.
22 Voir “Les quatre âges de la traductologie — Réflexions sur une diachronie
de la théorie de la traduction”, L’histoire et les théories de la traduction, (Actes
du colloque de Genève : 3-5 octobre
23 Voir Ladmiral, op. cit., 2002, p. 155 sq.
24 Je me contenterai ici d’indiquer cette problématique, que j’ai traitée dans le
cadre de ce que j’ai thématisé comme une Esthétique de la traduction, voir
notamment Ladmiral, “Hommage à Michel Arrivé”, 2002, pp. 337-347, speciatim
p. 341 sq.
25 “La trace du lien en traduction”, Identité, altérité, équivalence ? La
traduction comme relation, (Actes du colloque international à l’ESIT, les 24-26
mai 2000, en hommage à Marianne LEDERER, Fortunato Israël, ed., Paris-
Caen, Lettres modernes/Minard (coll. Cahiers Champollion, n° 5), pp. 83-95,
speciatim p. 85.
26 Cela me fait penser à un incident anecdotique qui s’était produit dans le
cadre de la Journée sur les nouvelles traductions de Freud (“OCFP”) que nous
avions organisée à Arles en 1988. Les débats avaient fini par y être un peu
houleux, vifs ; et Bernard Lortholary avait manié la polémique avec une ironie
très acérée (ce qui n’est pas son genre, lui qui est un homme si charmant). Et puis
à la fin, il a conclu de façon tout à fait paradoxale, surprenant tout le monde : “Au
fond, je serai d’accord avec tout... (ah bon ? alors que ça faisait un bon quart
d’heure qu’il disait le contraire). Il y a juste un mot qui me gêne, celui qui figure
sur la page de titre : le mot ’traduction’ ! Retirez ce mot-là, et faites vos mots
croisés comme vous l’entendez...” (Voir Zins-Ladmiral, 1989, p. 149). Au-delà du
plaisir qu’on peut prendre à cette saillie de Bernard Lortholary, l’anecdote est
révélatrice d’une réelle incertitude sur le concept.
27 C’est ce que, dans mon Cours de traductologie générale, j’appelle le
“théorème des belles oranges” — faisant référence à l’histoire bien connue de
Fernand Raynaud — dans sa formulation culinaire et pédagogique, mais qui peut
prendre aussi forme plus savante : le “théorème d’implicitation/explicitation
(désimplicitation)”...
28 Roman Jakobson, “On Linguistic Aspects of Translation”, in Reuben A.
Brower (ed.), On Translation (1959), New York, Oxford University Press, (A
Galaxy Book, n° 175), 1966, pp. 232-239.
29 Il y a là une vaste problématique sur laquelle il y aura lieu de revenir (et
qu’il ne m’est guère possible de traiter ici), mais à laquelle j’ai déjà consacré
plusieurs études : voir notamment “Pour une théologie de la traduction”, TTR,
Études sur le texte et ses transformations, TTR, Montréal, Concordia University,
n° 2/1990, pp. 121-138 ; ainsi que “La traduction : des textes classiques ?” La
Traduzione dei testi classici, Atti del Convegno di Palermo 6-9 aprile 1988, a
cura di Salvatore Nicosìa, Napoli, M. D’Auria Editore, 1991, pp. 9-29, speciatim
p. 27.
30 Gideon Toury, In Search of A Theory of Translation, Tel Aviv, The Porter
Institute for Poetics and Semiotics, 1980.
31 Voir Ladmiral, op. cit., 2002, p. 15.
32 Je me suis efforcé de baliser le champ de cette polysémie dans mon étude
intitulée : “Traduire les langues, traduire les cultures — une mise au point
conceptuelle”, Il fabbro del parlar materno, Hommage à Jean-Marie Van der
Meerschen, Christian Balliu, Martine Bracops, Daniel Mangano et Pascaline
Merten, eds., Bruxelles, Éditions du Hazard, (Collection Actes), 2001, pp. 115-
150.
33 Voir supra ainsi que mon étude : “La traduction, un concept aporétique ?”
in Identité, altérité, équivalence ? Actes du colloque ESIT, loc. cit., pp. 117-144 ;
curieusement, au demeurant, j’y anticipais déjà la présente étude (p. 123). En ce
qui concerne ces apories que rencontrent les tentatives de définition, voir aussi la
préface à la réédition de mon livre, Ladmiral, op. cit., 2002, pp. XVIII sq.
34 C’était la conclusion de mon étude “Traduire, c’est-à-dire... –
Phénoménologies d’un concept pluriel”, Meta, Montréal, Université de Montréal,
n° XL/3, septembre 1995, pp. 409-420, speciatim p. 418 ; voir aussi Ladmiral,
op. cit., 2002, p. XIX.
35 C’est du moins ce que je me suis attaché à thématiser dans mes “Principes
philosophiques de la traduction”, in Encyclopédie philosophique universelle,
sous la dir. d’André Jacob : t. IV : Le Discours Philosophique, sous la dir. de
Jean-François Mattéi, Paris, P.U.F., 1998, pp. 977-998.
36 Là encore, la traduction nous renvoie aux profondeurs d’une
anthropologie : ce qui est en cause, c’est la “peur de la liberté” inconsciente qu’a
diagnostiquée le psychanalyste freudo-marxiste Erich Fromm dans Escape From
Freedom, New York, Avon Library/Discus Edition, 1968.
37 Je ne peux ici qu’y faire allusion et renvoyer aux travaux où j’ai déjà abordé
cette problématique : “De la linguistique à la littérature : la traduction”, in Le
Signe et la lettre, 2002, p. 346 sq.
38 Voir Ladmiral, op. cit., 2002, pp. 190, 218 et passim — ainsi que “Théorie
de la traduction : la question du littéralisme”, Transversalités, Revue de l’Institut
Catholique de Paris, n° 65, janvier-mars 1998, pp. 137-157, speciatim p. 149 sq.
(Ce numéro de la revue publie les Actes des Journées de la traduction à l’Institut
Catholique de Paris : 10 & 11 janvier 1997).
39 Conformément à un usage de plus en plus répandu dans les publications en
sciences humaines, et qu’on peut trouver agaçant, j’ai été amené à citer plusieurs
de mes propres travaux : la présente étude s’inscrit en effet dans le cadre d’une
réflexion d’ensemble, dont c’était l’occasion de faire apparaître la cohérence, et
avec laquelle il m’a semblé utile de marquer certains points de contact. C’était
aussi une façon d’alléger cette même étude, compte tenu des limites imparties. Et
puis, je suis quant à moi reconnaissant aux auteurs que je lis quand ils me
fournissent des indications de cette nature, qui me permettent d’approfondir tel
ou tel point. Enfin, ce m’a été souvent l’occasion de mentionner quelques
numéros spéciaux de revues et autres publications collectives, consacrés aux
thèmes abordés qu’autrement, peut-être, le lecteur eût ignorés. En revanche, je
me suis limité à très peu de choses pour ce qui est des références
bibliographiques en général.
Référence électronique
Jean-René Ladmiral, « Lever de rideau théorique : quelques esquisses
conceptuelles », Palimpsestes [En ligne], 16 | 2004, mis en ligne le 30
septembre 2013, consulté le 21 juin 2021. URL :
http://journals.openedition.org/palimpsestes/1587 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/palimpsestes.1587
Auteur
Jean-René Ladmiral
Jean-René LADMIRAL est philosophe, linguiste et germaniste. Il enseigne la
philosophie allemande, ainsi que la traductologie à l’Université de Paris X
Nanterre, où il dirige le C.E.R.T. (Centre d’Études et de Recherches en
Traduction). Il enseigne aussi la traduction et la traductologie à l’I.S.I.T. (Institut
Supérieur d’Interprétation et de Traduction) de Paris. J.-R. Ladmiral est
également traducteur. Il a surtout traduit les philosophes allemands : J.
Habermas et l’École de Francfort, mais aussi Kant, Nietzsche, etc. Sa première
traduction était de l’anglais : Crisis of Psychoanalysis, de Erich Fromm. Outre
ses travaux sur la philosophie allemande, et en didactique des langues, ses
recherches ont porté principalement sur la traduction. Sa thèse d’habilitation à
diriger des recherches s’intitulait : “La traductologie : de la linguistique à la
philosophie”. Il a publié de nombreux articles et dirigé plusieurs numéros de
revues consacrés à la traduction (Langages nos 28 & 116, Langue française n°
51, Revue d’Esthétique n° 12, etc.), ainsi qu’un livre (récemment réédité) :
Traduire : théorèmes pour la traduction, Paris, Gallimard, (coll. Tel, n° 246),
2002. Dans le prolongement de ces travaux sur la traduction, il aussi publié, en
collaboration avec Edmond Marc Lipiansky, un ouvrage intitulé La
Communication interculturelle, Paris, Armand Colin (Bibliothèque européenne
des sciences de l’éducation), 1989, rééd. 1991 & 1995.
Droits d’auteur
Tous droits réservés