Plus les études s'accumulent, plus la liste des pathologies sur lesquelles le microbiote
semble avoir un impact s'allonge. « Il est au centre de notre organisme, il n'existe
probablement aucune maladie qui ne lui soit pas liée », glisse le Prof. Gabriel Perlemuter, qui
lui consacre un livre passionnant (voir encadré p. 44). Chef du service hépato - gastro-
entérologie et nutrition à l'hôpital Antoine-Béclère (Clamart), il est passionné par cette flore
intestinale qui n'en finit pas de nous surprendre. Ce sont cent mille milliards de bactéries,
bactériophages, virus et champignons, pesant au total entre 1,5 et 2 kg, qui oeuvrent pour notre
digestion, et bien plus encore. Veillant à la bonne santé de notre paroi intestinale, ces micro-
organismes limitent sa porosité et bloquent l'entrée dans le circuit sanguin des microbes
pathogènes et des polluants, évitant les phénomènes inflammatoires en cause dans les
déséquilibres physiques et psychiques. Voilà probablement comment ils contrôlent notre
appétit, notre résistance immunitaire, notre sensibilité aux traitements, mais aussi notre
comportement, notre humeur.
« Ce n'est pas forcément le stress qui déclenche un mal de ventre, mais un dysfonctionnement
dans mon ventre qui provoque mon anxiété », illustre le Pr Perlemuter. ...
Jamais nous n'avons disposé d'une telle variété d'aliments que dans les sociétés occidentales
actuelles. Pourtant, le microbiote des tribus vivant à l'écart de la modernité a gardé une bien plus
grande richesse et diversité que la nôtre. D'où l'intérêt de nous pencher sur la question des
modes de production et de nos choix alimentaires, conseillent les médecins.
- Les aliments fermentés sont mis à l'honneur. Choucroute et autres légumes fermentés crus,
kéfir, yaourt et autres laits fermentés, fromages à pâte non cuite, kombucha (boisson à base de
thé) et miso (à base de soja et de céréales) apportent suffisamment de micro-organismes
survivant à la digestion et à la conservation pour influencer favorablement notre flore
digestive. Selon une synthèse des études consacrées à ces aliments, il faudrait en consommer
idéalement au moins une fois par jour, les
ferments utilisés ne s'implantant que provisoirement dans le tube digestif.
Les végétaux jouent un rôle clé : « Je vois peu de végétariens dans mes consultations »,
reconnaît le Pr Perlemuter. Céréales complètes, fruits etlégumes frais et secs favorisent la
croissance de bactéries intestinales réputées bénéfiques pour la santé (Lactobacillus,
Bifidobacterium...) grâce à leurs fibres et polyphénols antioxydants et anti-inflammatoires.
L'Institut national de recherche pour l'agriculture,
l'alimentation etl'environnement (Inrae) constate que plus l'apport en fibres est élevé, plus la
flore est diversifiée et stable.
- Augmenter la part de végétaux dans les menus a un effet favorable en moins d'une semaine.
Mais les bénéfices ne sont durables qu'avec une modification définitive du régime alimentaire.
Ce régime riche en fibres protège aussi des allergies pulmonaires et alimentaires.
III Les sucreries, viandes et graisses animales sont à limiter pour empêcher le
développement de micro-organismes défavorables : les Firmicutes, impliquées dans le surpoids
et le diabète, les Escherichia coli, dont l'excès est à l'origine d'infections, et autres bactéries
mauvaises pour le coeur et le foie.« La consommation de viande rouge ne doit pas excéder 5oo
g par semaine, selon les recom-mandations de Santé publique France », rappelle le Pr Hillon.
- Les aliments industriels ultra-transformés sont à éviter, en raison des additifs qu'ils
contiennent. Autrement dit, rnieux vaut cuisiner maison à base de produits bruts, bio autant que
possible. Des chercheurs de l'Inrae ont montré que certains émulsifiants (le polysorbate 80, ou
E433, et la carboxy-méthylcellulose, ou E468) altèrent le microbiote et la muqueuse intesti-
nale. Dans un rapport de mai 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte aussi
sur la présence de nanoparticules dans certains additifs (notamment Evo, E172, E341, E551,
E552 et le dioxyde de titane (E171), dont l'usage est suspendu en France au moins jusqu'au 31
décembre 2020). Selon des études sur les rongeurs, les nanoparticules de l'argent (E174) et du
dioxyde de titane peuvent ……..
______________________________________________________________________
Dossier santé
Une méta-analyse auprès de 1o6o enfants et adultes note une rémission de la maladie de
Crohn dans deux tiers des cas par transfert de flore. Ici encore, des chercheurs constatent que
40% des bactéries digestives d'une personne atteinte de cirrhose sont quasi absentes de
l'intestin des personnes saines et là, enfin, des études mettent à jour un lien entre la rapidité
d'évolution de la maladie de Parkinson et la carence en certaines bifidobactéries... On peut
continuer à l'envi : deux cherheurs autrichiens déclenchent une dépression chez des souris en
leur faisant simplement manger de la « junk food » (hamburgers, sodas et aliments riches en
sucres et graisses), des souris obèses maigrissent grâce à la transplantation de bonnes bactéries
d'humains minces, et inversement... « Aucun chercheur ne se risque à ce stade à affirmer
pouvoir guérir l'autisme, Alzheimer ou l'obésité, nous n'en sommes qu'au début, précise avec
prudence le Pr, Perlemuter, mais nos découvertes ouvrent une nouvelle voie de traitements.
À LIRE LES ÉTUDES AUX PROMESSES INFINIES_______ STRESS, HYPERSENSIBILITÉ,
DÉPRESSION...
Il faut explorer encore et encore, trouver comment modifier finement notre flore, lorsque
miser sur la prévention aura été insuffisant » -
L'explosion des maladies chroniques, diabète, allergies, maladies inflammatoires de
l'intestin, obésité, dépression, autisme, Alzheimer... depuis un demi- siècle, serait-elle liée aux
changements , de nos modes de vie, notamment alimentaires, sur la même période ? Les
progrès dans les années 2010 de la biologie moléculaire et le séquençage génétique du
microbiote ont apporté aux scientifiques les outils d'analyse pour creuser la piste, avec des
perspectives enthousiasmantes. Se plonger dans leurs études, c'est comme ouvrir un livre aux
promesses infinies.
Leur intérêt dans la prévention des allergies de l'enfant est testé par une équipe de l'Inrae de
Jouy-en-Josas auprès de femmes ayant un désir de grossesse, enceintes ou allaitantes. L'inuline
se trouve naturellement dans l'artichaut, la banane, la chicorée et la rhubarbe.
-
PRUDENCE AVEC LES MÉDICAMENTS L'impact des antibiotiques est le plus connu.
Essentiels pour éliminer les microbes en cause dans certaines infections, ils pertubent l'équilibre
digestif, occasionnant des diarrhées, d'où la prescription simultanée d'Ultra-levure (unn probiotique à
base de Sacchammyces boulardii).« Le microbiote met jusqu'à trois mois pour se reconstituer
et peut s'altérer définitivement lorsque on a prescrit des anti-biotiques et virucides dans les années
suivantes. D'autres médicaments sont à surveiller : certains antiacides (ésoméprazole, oméprazole...)
utilisés, attention quand les traitements s'enchaînent», précise le Pr Jean-Marc Sabaté, gastro-
entérologue à l'hôpital Avicenne de Bobigny. chercheur à l'Inra).
Chez le nourisson, des études ont ainsi démontré que la prise d'antibiotiques au cours des -
six premiers mois de la vie est associée à un risque accru d'allergie ou de surpoids
• Les prébiotiques sont des glucides non dégradables par les enzymes digestives humaines,
assimilables à des fibres. Leur consommation régulière stimule le développement ou l'activité de
certaines bactéries. Inuline, oligofructose et galacto-oligosaccharides sont commercialisés sous -forme
de compléments alimentaires, seuls - comme les polyphénols et les flavonokles, l'acide lactique
dextrogyre, des fragments de bactéries lactiques. Ces substances pré et probiotiques améliorent
considérablement le microbiote intestinal.
[ On retrouve ce composé dans la gamme de compléments alimentaires Regulatpro.
Agissant comme de véritables « régulateurs de terrain », ils vont permettre de pallier les
carences et de relancer les métabolismes énergétiques de l'organisme.
Il suffira d'en prendre, matin et soir, 10 ml pur (en le gardant quelques instants en bouche) ou
dilué dans un peu d'eau. Pour en savoir davantage sur ce procédé unique:regulatir
Parle à mon ventre, ma tête est malade… ou
Objet :
comment le microbiote intestinal régente nos humeurs.
Les travaux de chercheurs français sur des rongeurs éclairent comment des modifications
de la flore intestinale conduisent à une dépression.
A la clé, de nouvelles approches thérapeutiques ?
Par Sandrine Cabut, Publié le 15 décembre 2020
C’est un nouveau pas dans la compréhension des mécanismes de la dépression, et une
preuve de plus du rôle majeur du microbiote intestinal dans le fonctionnement du cerveau. Des
chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS montrent que, chez des souris, une
modification du microbiote peut être à l’origine d’un état dépressif, notamment en provoquant
un effondrement de cannabinoïdes endogènes dans le sang et au niveau cérébral. Grégoire
Chevalier (Institut Pasteur, Inserm), premier auteur de l’article publié le 11 décembre dans la
revue Nature Communications, et ses collègues suggèrent aussi que les troubles de l’humeur
des rongeurs peuvent être corrigés en leur apportant des bactéries qui font défaut à leur flore
intestinale.
Depuis quelques années, l’étude des liens entre des anomalies du microbiote
intestinal et des troubles neuropsychiatriques comme la schizophrénie, l’autisme
ou encore la dépression est en plein essor. Cette discipline nommée psychomicrobiotique
a déjà conduit à des découvertes surprenantes. En 2016, une équipe irlandaise a ainsi réussi
à induire des états dépressifs chez des rats par une transplantation de microbiote fécal
provenant d’humains souffrant de ce trouble de l’humeur.
Petits tracas et résignation
En 2015, l’Institut Pasteur de Paris a lancé un vaste programme « Microbiote et cerveau », qui
fait collaborer notamment des neuroscientifiques, des microbiologistes et des immunologistes.
C’est dans ce cadre qu’ont été menés les travaux publiés dans Nature Communications. Les
chercheurs ont eu recours à un modèle de stress chronique imprédictible (UCMS, en anglais)
de souris. « On leur fait subir l’équivalent d’une succession de petits tracas quotidiens : un jour
leur cage est inondée, un autre elle est penchée…, explique le neuroscientifique Pierre-Marie
Lledo, coauteur senior de l’article, avec l’immunologiste Gérard Eberl. Avec ce modèle assez
proche de la physiologie humaine, ces rongeurs sont rendus dépressifs, ce qui est attesté par
des comportements d’abandon, de résignation, lors de tests. »
Article réservé à nos abonnés
Les scientifiques ont ensuite « transmis » ces états dépressifs à des animaux en bonne santé par
une simple transplantation de microbiote intestinal, puis ils ont étudié les modifications de celui-ci.
Lors d’expériences précédentes, ils avaient mis en évidence un défaut de production à ce niveau
des précurseurs de la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la dépression.
Cette fois, ils ont découvert que la modification du microbiote entraîne une forte baisse de
cannabinoïdes endogènes, dans le sang mais aussi dans le cerveau. Ces métabolites lipidiques
sont en particulier déficients au niveau de l’hippocampe, une structure cérébrale qui joue un
rôle-clé dans la mémoire et qui est perturbée dans la dépression. « Tout se passe comme si les
bactéries intestinales restantes gaspillaient ces métabolites. Quand on amène les probiotiques
manquants, ici des bactéries Lactobacillus plantarum, les troubles se corrigent, poursuit Pierre-
Marie Lledo. La prochaine étape est de faire produire directement par des bactéries artificielles
les métabolites qui font défaut. »
Bonjour Noël,
Je ne peux pas scanner l'article mais peux te dire qu' "une modification du microbiote peut
entrainer une baisse des cannabinoides présents dans le sang et le cerveau, dans
l'hippocampe. Quand on amène des probiotiques manquants, les lactobacillus plantarum,
les troubles se corrigent" Les études se poursuivent suite aux travaux sur les souris !!
Amitiés, André
Pour le microbiote, je prends déjà (comme je te l’ai conseillé) les probiotiques que tu m’a cité..
Je les ai aussi conseillé à un ami de la paroisse atteint de Parkinson, car ils se sont aperçus aussi
qu’après une Transplantation fécale, le patient, atteint-par ailleurs de cette affection- n’en souffrait
plus !... Comme quoi, le ventre -ET CE QU’ON Y MET- avec reconnaissance et paix, FONT
BEAUCOUP.. le chercheur si méprisé de ses collègues de l’INSERM : JEAN SEIGNALET avait
bien raison > « L’ALIMENTATION ou la Médecine du 3 ième millénaire »….Editions du
ROCHER.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La psychomicrobiotique, à la croisée du cerveau et de
l’intestin Par Sandrine Cabut - Publié le 10 juillet 2015
L’étude des liens entre troubles neuropsychiatriques et anomalies du microbiote
intestinal s’est accélérée. Ces recherches permettront-elles un jour de proposer des
approches thérapeutiques contre l’autisme, la schizophénie ou encore la
dépression ?
Destinées à lutter contre la bactérie « Clostridium difficile », des gélules à base de matières
fécales sont préparées dans ce laboratoire de l’université de Calgary (Alberta, Canada). JEFF
McINTOSH/AP
C’est un nouveau champ en plein essor : l’étude des liens entre des troubles
neuropsychiatriques comme l’autisme, la dépression, la schizophrénie et des anomalies du
microbiote instestinal. « La recherche en psychomicrobiotique va exploser dans les années à
venir, prédit le docteur Guillaume Fond, qui a analysé la littérature scientifique sur le sujet
dans un article publié en janvier dans Pathologie Biologie. On sait désormais que le cerveau et
l’intestin communiquent dans les deux sens, par plusieurs voies. Il a même été établi que les
bactéries intestinales dialoguent entre elles en utilisant les mêmes neurotransmetteurs
(dopamine, GABA…) que les neurones ! »
L’équipe de ce jeune psychiatre de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil) et chercheur Inserm,
affiliée à la Fondation FondaMental, projette d’analyser les microbiotes de patients autistes
Asperger, de patients schizophrènes et de sujets témoins. « C’est dans le domaine de l’autisme
que les dysbioses sont le mieux documentées, mais des équipes ont aussi mis en évidence des
anomalies qui pourraient provenir de la flore intestinale dans la schizophrénie », précise
Guillaume Fond.
Reste à savoir si ces recherches permettront un jour de proposer des approches thérapeutiques
de type pré- ou probiotiques, transferts de microbiote fécal… « Des améliorations des
symptômes schizophréniques avec un régime sans gluten ont été rapportées, mais les quelques
cas publiés doivent être confirmés par les essais cliniques en cours, tempère le chercheur. Dans
l’autisme, une antibiothérapie de huit semaines par vancomycine a obtenu des résultats positifs
chez des enfants, mais le bénéfice ne s’est pas maintenu à l’arrêt du traitement. »
De très jeunes enfants autistes
A Genève, l’équipe du pédopsychiatre Stephan Eliez s’apprête à lancer une étude testant la
transplantation de microbiote chez une trentaine de très jeunes enfants autistes. L’Institut
Pasteur de Paris lance de son côté un vaste programme « Microbiote et cerveau », qui étend la
collaboration de ses neuroscientifiques, microbiologistes et immunologistes à d’autres équipes.
« Les neurosciences doivent devenir un cœur de réseau, en connexion avec l’immunologie, la
microbiologie… L’objectif est de travailler comme les physiciens, en cherchant une loi
générale applicable à différentes disciplines », s’enthousiasme Pierre-Marie Lledo, directeur du
département de neurosciences de l’institut et directeur de recherche au CNRS, qui est l’un des
pilotes de ce programme. Plusieurs équipes, dont la sienne, en collaboration avec celle du
microbiologiste Gérard Eberl, ont montré que des souris rendues axéniques (vierges de tout
germe) par différentes techniques deviennent anxieuses et dépressives.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
©
Notre intestin contient non seulement des millions de neurones, mais aussi des
O
S
M
Des chercheurs ont découvert qu’un déséquilibre des bactéries présentes dans les
intestins peut promouvoir des troubles de l’humeur et un état dépressif, en
provoquant un effondrement de métabolites lipidiques dans le sang et le cerveau.
Une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression dans sa vie, selon l’Inserm. Le trouble
dépressif se caractérise par une diversité de symptômes : tristesse pathologique intense, sentiment
d’angoisse quasi-permanent, troubles du sommeil et perte d’appétit, asthénie… Un groupe de
chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS a découvert qu’un ………..
___________________________________________________
De nombreuses recherches dévoilent peu à peu les liens étroits entre troubles
intestinaux et troubles psychiatriques, l'autisme étant le cas le plus
emblématique.De quoi ouvrir la voie à de nouveaux traitements.
Dans un monde où les spécialités médicales se côtoient peu, c'est un fait qui a
longtemps été ignoré ou au moins négligé : les pathologies psychiatriques s'accompagnent
souvent de troubles digestifs. « Par exemple, jusqu'à 70 % des patients autistes souffrent de
ballonnements, de constipation ou de diarrhées », affirme Michel Neunlist, directeur de l'unité
de recherche de neuro-gastroentérologie à l'Institut des maladies de l'appareil digestif (Inserm/
CHU de Nantes). Et, à l'inverse, les personnes présentant des troubles digestifs ou intestinaux
sont aussi souvent stressées, anxieuses, voire déprimées., Quand cette observation était faite -
si elle était faite -, elle était souvent balayée d'un revers de main, les médecins considérant
parfois que ces maux de ventre n'étaient que la conséquence d'une nature anxieuse, d'un régime
alimentaire déséquilibré (certains autistes refusent par exemple de manger certains aliments)
ou, pour les patients sous traitement antipsychotique ou antidépresseur, un simple effet
secondaire, ces médicaments pouvant effectivement perturber le transit intestinal.
Pourtant, depuis une dizaine d'années, c'est une tout autre vision des choses qui est en train de se
dessiner : non seulement notre intestin, avec ses 100 à 200 millions de neurones, est étroitement
connecté à notre cerveau, mais il contient en plus des milliers de milliards de bactéries (voir encadré
page de droite) qui - et c'est plus surprenant - interagissent elles aussi avec le cerveau.
Et lorsque cet écosystème bactérien (les spécialistes parlent de « microbiote ») est
dégradé, le lien entre cerveau, intestin et microbiote est tel que l'on observe des
modifications du comportement, voire l'apparition de maladies psychiatriques.
Au point d'en être la cause ? « Pas l'unique cause, répond Guillaume Fond, psychiatre au
CHU de Marseille et chercheur à la fondation FondaMental. Mais il semble de plus en plus
évident que ces altérations du microbiote agissent comme un facteur déclenchant chez des
personnes qui sont prédisposées génétiquement à telle ou telle pathologie psychiatrique. »
Dépression, schizophrénie, troubles bipolaires, anxieux ou du comportement alimentaire,
plusieurs pathologies pourraient être liées, au moins en partie, au moins chez certains
patients, à un dysfonctionnement du microbiote. C'est dans le domaine de l'autisme que les
preuves se font les plus tangibles et les plus nombreuses.
Premier élément à charge, les expériences menées chez l'animal, et plus précisément chez des
souris dites « axéniques ». Nées par césarienne, ces souris sont ensuite élevées dans des conditions
stériles et sont, de fait, dépourvues de flore intestinale. Or, l'équipe de Timothy Dinan et de
Jonathan Cryan, à l'université de Cork, en Irlande, a montré en 2013 que cette absence de micro-
biote détériorait leur comportement social : placées dans un dispositif à trois chambres, les souris
axéniques préféraient passer de leur chambre à la chambre vide plutôt qu'à celle hébergeant un
congénère. Moins sociables, ces souris ont aussi une tendance à développer des comportements
répétitifs, un autre symptôme caractéristique de l'autisme.
___________________________________________________________________________
ALIMENTS A PRIVILÉGIER
La choucroute
Consommée crue, elle enrichit le microbiote de Lactobacillus plantarurn.
Le conseil Notre Temps. Utiliser des bocaux ébouillantés munis de joints neufs et les conserver
au réfrigérateur au maximum 2 mois.
À tire : Aliments fermentés en 120 recettes, Marie- Claire Frédéric, éd. Marabout Poche,
6,90 €.
Le kéfir
Cette boisson acidulée est obtenue à partir d'un mélange de bactéries (Lactococcus,
Streptococcus...) et de levures (Saccharomyces…)
Le conseil Notre Temps. Le préparer maison avec 1 sachet de grains (en magasin bio) pour 1 I
de lait ou d'eau. Pour le kéfir de fruits, ajouter 2 c. à soupe de sucre, quelques rondelles de
citron et un fruit sec. Laisser fermenter 24 h, conserver au frais.
Les laits fermentés
Yakult, Activia ou Actimel ont fait l'objet d'études cliniques qui ont montré leur
intérêt pour Les défenses immunitaires et le transit. Le yaourt permet de digérer le lactose.
Le conseil Notre Temps. À consommer en cure pendant l'hiver pour mieux résister aux
infections.
L'avoine
C'est la céréale qui contient le plus de fibres qui nourrissent les bonnes bactéries et
aident à réduire Le taux sanguin de « mauvais cholestérol » (LDL).
Le conseil Notre Temps. À glisser dans le porridge, les pains et galettes végétales.
La chicorée
En salade ou en boisson, elle est riche en inuline, un super-prébiotique.
Le conseil Notre Temps. 6 c. à café en poudre par jour suffisent.