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INTRODUCTION GENERALE:

Depuis l’époque de la révolution industrielle à nos jours, les conditions de


travail des employés ont suscité des débats et ont fait l’objet de différentes
lois. En effet, face à la diversité de leurs activités et l’expansion de la
technologie, les entreprises contemporaines ont du faire face à de nouveaux
phénomènes : la multiplication des accidents de travail, des maladies
professionnelles pouvant entrainer un handicap partiel ou même la mort du
salarié.

Les chiffres qui en découlent sont édifiants : 2,3 millions d’hommes et de


femmes sont victimes chaque année d’accidents de travail et de
maladies professionnelles dont 360 000 sont mortels. Face à cette
situation, les entreprises se sont engagées dans une dynamique de
protection de leurs employés au travers de systèmes mis sur pied, destinés
à limiter au maximum les risques que ces derniers courent sur leur lieu de
travail, afin qu’ils aient la sérénité nécessaire à l’atteinte des objectifs
organisationnels.

Ainsi, les interrogations suivantes méritent d’être soulevées : Qu’est ce que


la santé et la sécurité au travail ? Qu’appelle-t-on accident de travail ou
maladie professionnelle ? Quelle est la responsabilité du responsable des
ressources humaines dans la gestion de la Santé et de la Sécurité au travail
des salariés ?

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CHAPITRE I

INTRODUCTION AUX NOTIONS DE


SANTE ET DE SECURITE AU
TRAVAIL

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CHAPITRE I : INTRODUCTION AUX NOTIONS DE SANTE ET DE
SECURITE AU TRAVAIL

Introduction:

Toute situation de travail quelle qu’elle soit implique une prise de risque à
plus moins grande échelle. Tout d’abord, pour le travailleur lui-même,
ensuite pour ses collaborateurs, et même toute l’entreprise. L’enjeu
aujourd’hui pour les entreprises sera de minimiser autant que possible et
de prévenir les effets des accidents de travail sur les salariés.

Ainsi, l’évolution de la législation, la réglementation de la demande sociale


contraignent l’entreprise à relever le défi permanent que représente la
prévention des risques pour la santé et la sécurité au poste de travail et ce,
quels que soient la nature et le niveau du risque auquel elle est confrontée.

D’où provient donc ce besoin de chercher à garantir la santé et la sécurité


du travailleur ? Quelle est l’histoire de la santé et de la sécurité au travail ?

I/ Historique:

1) L’époque de la révolution industrielle:

Avant le 19ème siècle, le terme de santé n’est pas encore utilisé en


lien avec le travail, mais on connaît déjà, souvent de longue date, des
maladies particulières propres à certains métiers. Chaque corporation
disposait néanmoins de modalités visant à limiter la pénibilité du métier.

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Avec la révolution industrielle se développent des maladies qui affectent
les catégories ouvrières déqualifiées, révélant ainsi les conditions du
travail industriel : pénibilité des postes, journées longues, rendements,
salaires de misère. Dans ce contexte des années 1830 et 1840, plusieurs
enquêtes sont menées, visant à mieux connaître la condition ouvrière et les
dégâts humains. Petit à petit se répand l’idée que les risques imposés
aux travailleurs par l’industrialisation constituent une injustice
sociale.

2) L’introduction de la législation sur la protection des salariés au


travail:

La seconde moitié du 19ème siècle est caractérisée par un vaste


mouvement de modernisation et de régulation étatique du système
capitaliste. Plusieurs lois sont adoptées pour limiter ou contrôler certains
aspects nocifs du travail (limitation du travail des enfants, création de
l’inspection du travail).

A la fin du 19ème siècle, une loi crée la notion de «risque


professionnel » et établit la présomption du caractère professionnel de
l’accident lorsque celui-ci survient sur les lieux de l’accident. Ainsi, le
salarié n’a plus à faire la preuve de la faute de l’employeur. En revanche, les
niveaux d’indemnisation de ce nouveau régime furent assez faibles.

Au début du 20ème siècle, l’organisation revendicative et politique de la


classe ouvrière se structure rapidement, et s’affirme sur les questions de
santé au travail. De nouvelles institutions voient le jour : le ministère du

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travail (1906), le code du travail (1911). Plusieurs études vont montrer
l’inégalité professionnelle et sociale devant la maladie et la mort.

3) L’implication des organismes internationaux dans le bien-être


des travailleurs

A la sortie de la seconde guerre mondiale, deux institutions en France sont


créées sur des bases déjà existantes : la médecine du travail et la sécurité
sociale, qui viennent compléter la loi de 1898 sur l’indemnisation des
accidents du travail, en instaurant une cotisation modulée selon le coût réel
ou pondéré des accidents survenus dans la branche ou dans l’entreprise.
Dans le même temps sont créés les comités d’hygiène et de sécurité
(CHS).
A la même époque, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) donne une
définition de la santé qui n’est plus rapportée à l’absence de maladie, mais
vise un idéal global.

II/ Les définitions des concepts :

1) La santé:
La santé est une notion de nature polysémique et évolutive, c’est à la fois :
L’absence de maladie,
Un état biologique souhaitable,
un état complet de bien-être physique, mental et social (définition de
l’OMS – 1946),

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La capacité d’une personne à gérer sa vie et son environnement, c’est-
à-dire à mobiliser les ressources personnelles (physiques et
mentales) et sociales en vue de répondre aux nécessités de la vie.

La santé au travail est le résultat de l’influence de l’environnement


professionnel sur un individu.

2) La sécurité:

La sécurité fait souvent référence à des notions telles que le risque, le


danger, la prévention, la protection mais aussi la responsabilité et
l’assurance. La sécurité au travail est de l’ordre de la protection et la
prévention des accidents et des maladies dans le monde professionnel.

Santé et sécurité sont indissociables et font l’objet d’une même politique. La


préservation de la santé et de la sécurité au travail est ainsi un enjeu majeur
de santé publique mais relève également d’un enjeu économique décisif.

III/ Les enjeux de la santé et de la sécurité au travail :

1) Les enjeux économiques:

L’industrialisation croissante de notre société pousse les entreprises à


produire davantage et à moindre cout, en minimisant les couts de
production.

Alors que la question de la sécurité au travail à l’époque de la révolution


industrielle ne se posait pratiquement pas, elle revint à l’ordre du jour à

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cause des couts importants causés par les accidents de travail et autres
maladies professionnelles en termes de frais engagés.

Mais il existe également des couts cachés ou indirects liés à ces


phénomènes : temps passé pour secourir la victime, temps passé pour les
formalités, perturbation du personnel avec baisse de la productivité et de la
qualité, casse de matériels, délais de production allongés, voire arrêt de la
production, etc.

Etant donné que la maitrise des risques professionnels accroit la


performance de l’entreprise, tout ceci doit amener l’entreprise à prendre au
sérieux la santé et la sécurité des travailleurs.

Tableau 1 : Année 2009 : accidents du travail et journées de travail


perdues en France

Nombre de salariés 18 458 838


Nombre d’accidents avec arrêt 652 269
Nombre d’accidents avec incapacité permanente 44 037
(hors décès)
Nombre de décès 543
Nombre de journées de travail perdues par 36 743 331
incapacité temporaire

Résultats concernant l’ensemble des neuf branches d’activités.


Source: www.risquesprofessionnels.ameli.fr

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2) Les enjeux sociaux:

Le champ de la santé et de la sécurité constitue un lieu privilégié du


dialogue social. La mise en place d’une politique de santé et de sécurité au
travail est l’occasion pour l’entreprise d’amorcer ou de renforcer le dialogue
social avec les salariés et l’ensemble des acteurs sociaux. Cela lui permettra
entre autres :

- De rassembler les salariés autour d’un projet commun : celui de la


performance de l’entreprise au travers de la maitrise des risques
professionnels
- De responsabiliser chaque acteur quant à l’atteinte de cet objectif
- De créer une plate-forme destinée à améliorer les conditions de
travail des salariés et d’optimiser la vie en entreprise.

3) Les enjeux juridiques :

La rapide évolution des technologies ainsi que la complexité des règles


accentuent le flou concernant la santé et la sécurité des agents au travail.
Les enjeux sont donc de déterminer si les travailleurs bénéficient de l’appui
juridique nécessaire face aux risques professionnels d’une part ; et si la
législation en cours est suffisamment claire pour définir les parts de
responsabilité dans la prévention et la gestion desdits risques d’autre part.

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4) Les enjeux marketing :

De nos jours, l’entreprise qui néglige l’aspect santé et sécurité de ses


employés au travail court non seulement un risque économique comme
nous l’avons vu mais s’expose au risque de voir son image dégradée.

En effet, une organisation dans laquelle les accidents de travail et les


maladies professionnelles sont fréquents plus que la moyenne, et ne sont
pas gérés correctement, finit par être cataloguée comme peu soucieuse du
bien être de ses salariés, et voir ainsi son image dégradée auprès de ses
clients, de l’opinion publique, ses partenaires et ses employés eux-mêmes.

III/ Les objectifs du concept de santé et sécurité au travail

Pour une entreprise, le concept de santé et de sécurité au travail répond aux


principaux objectifs suivants :

- Minimiser ou annuler les risques d’accident au sein de l’entreprise,


- Mettre sur pied de façon collégiale (l’ensemble des membres de
l’organisation) des dispositifs destinés à décider ensemble des
orientations à prendre pour la SST,
- Identifier les risques potentiels au travail pour prendre en compte les
situations de chaque entreprise
- Contribuer à améliorer le bien-être social, culturel et économique de
chaque salarié.
- Identifier les risques potentiels au travail pour prendre en compte les
situations de chaque salarié au travail.

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- Décliner les objectifs opérationnels en objectifs stratégiques en
matière de santé et de politique au travail
- La préservation de la santé physique et mentale
- L'amélioration de la performance de l'entreprise.
- La réduction des coûts
- s'assurer que les mesures préventives, ainsi que les méthodes de
travail et de production, jugées nécessaires et mises en œuvre à la
suite d'une évaluation des risques, constituent une amélioration de la
protection des travailleurs.

Conclusion :

Comme spécifié au début de ce chapitre, toute entreprise est susceptible,


quelque soit son secteur d’activités ou sa taille de représenter un risque
pour ses collaborateurs. La notion de santé et de sécurité au travail a été
introduite après la période de la révolution industrielle et a sérieusement
transformé la manière d’envisager l’individu au sein de l’organisation. Il
s’agit donc pour chaque organisation de prendre conscience de cet état de
fait afin de prendre les mesures idoines pour le bien être des salariés.

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CHAPITRE II

LES RISQUES
PROFESSIONNELS

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CHAPITRE II LES RISQUES PROFESSIONNELS

Introduction:

L’hygiène, la sécurité et la santé occupent une place prépondérante dans les


conditions de travail. En effet, elles garantissent à l’entreprise une bonne
productivité tout en favorisant une bonne ambiance de travail entre ses
membres.

Cependant, cette vision de l’organisation peut être entachée voire freinée


par la présence de risques professionnels à n’importe quel niveau de la
chaine de production.

Que ce soit au niveau de la conception, de l’organisation, de la


commercialisation, la comptabilisation, la conduite, le management, etc.
toutes les activités de l’entreprise peuvent être sujettes à des risques
professionnels à des degrés divers, qui peuvent créer des accidents ou
maladies plus ou moins graves. Au vu de cette situation, il importe de
pouvoir les identifier, les classer avant d’y apporter des mesures
correctives.

Alors qu’est ce qu’un risque professionnel ? Quels sont les différents types
de risques professionnels ? Quelles peuvent en être les causes et les
conséquences ?

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I/ Les objectifs de la connaissance des risques professionnels :

Connaitre les risques qu’encourent les membres d’une entreprise répond


aux objectifs suivants :

1) Les objectifs immédiats : (à court terme)

- Identifier les facteurs ou les sources de risques intérieurs ou


extérieurs de l’entreprise (matériaux, pratiques, etc.)

- Valoriser les bonnes pratiques


- Faire le bilan des exercices précédents en termes d’accidents de
travail et de maladies professionnelles

2) Les objectifs lointains (à moyen et long terme)

- Mettre sur pied une cellule de veille stratégique de la SST dans


l’organisation
- prévenir les accidents de travail ou maladies professionnelles
- réduire ou éliminer les menaces
- Établir un programme de formation, sensibilisation et communication
pour impliquer chacun
- Valoriser l’image de l’entreprise
- sensibiliser le personnel ainsi que tous les membres de l’entreprise
sur l’existence de ces risques afin qu’ils aient une conduite
responsable
- servir de base à l’élaboration d’une politique de santé, d’hygiène et de
sécurité au travail adaptée,

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- s’inscrire dans la perspective de protection de l’environnement et du
développement durable
- être certifié conformes aux normes internationales de production et
de sécurité

II/ Les nouveaux défis de la gestion des risques professionnels en


entreprise :

1) les défis de protection de l’environnement :

La gestion des risques soulève des enjeux de protection des personnels et


des équipements.

En effet, les impacts générés ou subis par l'entreprise peuvent avoir des
conséquences sur la santé et la sécurité des salariés, ou encore sur les
équipements. Aujourd’hui il est de plus en plus question de la protection de
l’environnement et de développement durable dans le monde. Les
entreprises sont donc tenues à ce jour, souvent sous la contrainte des
gouvernements de produire dans des conditions optimales de protection et
de respect de l’environnement, parce que cela est souvent le gage de la
protection des salariés également.

La sécurité et la sûreté visent à protéger l'homme et son environnement


naturel en limitant, en toutes circonstances, les effets d'un éventuel
dysfonctionnement. Elles recouvrent l'ensemble des dispositions prises
pour assurer la production, l'exploitation, la maintenance normale, prévenir
d'éventuels incidents ou accidents, limiter les conséquences de ces
incidents-accidents éventuels.

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Ces dispositions concernent la protection des travailleurs, la surveillance
des systèmes-structures-composants sensibles, la protection vis-à-vis des
incidents internes mais aussi des agressions externes, naturelles ou
humaines, la sécurité classique.

Les nombreux accidents sur les plates formes pétrolières et leur impact
négatif sur l’écosystème démontre une fois de plus que la dimension
« environnement » doit être prise en compte dans la politique de SST.

2) Les défis éthiques :

Malgré la propension des acteurs économiques à être capitalistes, l’éthique


est de plus en plus présente dans les activités de production des
entreprises.

En effet, des problématiques comme l’exploitation des Hommes, l’esclavage,


l’utilisation des enfants mineurs, etc. sont apparus dans le monde à la suite
du désir de produire toujours plus au coût le plus bas. Sont ainsi apparus
par la même occasion des risques professionnels de plus en plus nouveaux,
qui exposent les travailleurs aux pires maladies, aux pires infections
pouvant les handicaper à vie, phénomène qui n’est pas sans rappeler
l’époque de la révolution industrielle.

Gérer au plus haut niveau ce type de risques encourus par les travailleurs
permettra non seulement de leur sauver la santé et la vie mais contraindra
les entreprises les employant à être un plus soucieuse de leur bien être que
de leurs profits. (exemple des entreprises textile en Thaïlande, sous traitants
des grandes marques européennes dont les employés travaillent dans des

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conditions épouvantables dans des immeubles vétustes qui s’écroulent
souvent).

III/ Définitions et caractéristiques des risques professionnels:

Les risques professionnels sont les risques auxquels le salarié est exposé
dans son travail. La législation distingue trois types de risques
professionnels.

1) L’accident de travail :

L'accident du travail survient à un salarié sur son lieu de travail (par


exemple, un ouvrier de fabrication dans un atelier) ou à une personne
travaillant en quelque lieu que ce soit pour le compte de son employeur
(par exemple, un technicien de maintenance en intervention chez un client).

Selon la loi, un accident du travail est un événement imprévu et soudain,


attribuable à toute cause, survenant à une personne par le fait ou à
l'occasion de son travail et qui entraîne pour elle une lésion professionnelle.

a) Les conditions de survenance des accidents de travail :

L'accident peut arriver soit par le travail en lui-même, dans ce cas-là les
conditions de sécurité n'ont pas été respectées par le salarié ou bien elles
n'ont pas bien été communiquées par l'employeur, soit dans le contexte du

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travail (par exemple, un employé tombe en montant les escaliers pour aller
à son bureau et se casse la cheville).

Pour qu'il y ait accident du travail, il faut d'abord qu'il y ait un fait
accidentel, c'est-à-dire un événement qui survient soudainement et
qui se produit d'une manière imprévue. Un accident peut résulter de
gestes faits en exécutant un travail, comme un effort soutenu et
inhabituel. Ou même un geste qui pourrait être répréhensible, pour
autant qu'il ne s’agisse pas d'une négligence grossière et volontaire de
la part du travailleur.
L'événement peut se produire par le fait du travail : il est alors relié
directement aux activités pour lesquelles le travailleur est employé et
il survient alors qu'il exécute ses tâches.
L'événement peut aussi se produire à l'occasion du travail. Dans ce
cas, le travailleur n'est peut-être pas en train de faire le travail qu'il
exécute normalement, mais les activités qu'il exerce sont connexes à
ce travail. C'est le lien d'autorité qui unit l'employeur et le
travailleur qui est alors le critère déterminant : le travailleur doit, au
moment de l'accident, se trouver sous le contrôle, la subordination ou
la surveillance de l'employeur. Les circonstances de l'accident, le lieu
et le moment où il survient sont également des critères qui sont
considérés.

Enfin, pour qu'il y ait accident du travail, l'événement doit avoir


entraîné une lésion professionnelle, c'est-à-dire une blessure ou
une maladie. Il doit y avoir une relation de cause à effet et non
seulement une coïncidence entre l'accident et la lésion.

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b) Les caractéristiques des accidents de travail :

Pour être qualifié accident du travail, celui ci doit présenter trois critères :

- l'accident intervient de manière soudaine (par exemple, l'apparition


brutale d’une douleur lors d’une manutention) ;

- l’accident provoque un ou plusieurs dommages corporels (une plaie, une


fracture, une brûlure) ;

- au moment de l’accident, la subordination juridique du salarié à son


employeur doit aussi être prise en considération (accident survenant au
cours d’un déplacement professionnel).

2) L’accident de trajet

a) Définition :

L’accident survenu à un travailleur pendant le trajet de sa résidence au lieu


de travail et vice versa, dans la mesure où le parcours n’a pas été
interrompu ou détourné par un motif dicté par l’intérêt personnel ou
indépendant de son emploi.

b) Les caractéristiques de l’accident de trajet :

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Il se produit lors du trajet habituel direct entre le domicile et le lieu
de travail (ou inversement) du salarié.

L’accident survenu pendant les voyages dont les frais sont à la charge
de l’employeur, en application du code du travail : mission,
recrutement, déplacement…

Mais le parcours ne doit pas avoir été interrompu ou détourné pour un


motif indépendant du travail ou dicté par un intérêt personnel, étranger aux
nécessités essentielles de la vie courante.

NB : les accidents de trajet sont parfois considérés comme des accidents de


travail.

3) La maladie professionnelle:

a) Définition :

Si un travail expose un salarié de manière directe a un risque


quelconque pour sa santé (ou même sa vie), la maladie qu'il peut encourir
sera alors professionnelle. Les causes peuvent aussi être indirectes et
provenir alors des conditions de travail qui encadrent son activité
professionnelle.
Une Maladie Professionnelle est une maladie contractée par le travailleur
exposé de façon habituelle à l’action de certains agents nocifs dans
l’exécution de son travail. Elle doit figurer sur la liste des Maladies
Professionnelles prévue par les textes.

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b) Caractéristiques de la maladie professionnelle:

Trois éléments caractérisent la Maladie Professionnelle :


Le travailleur doit avoir été exposé au risque pendant une certaine
période ;

Le travailleur doit présenter les symptômes de la maladie dans un


délai déterminé après avoir changé ou quitté l’emploi à l’occasion
duquel il pouvait être exposé ;

La maladie doit figurer sur la liste des Maladies Professionnelles

Selon les statistiques officielles du ministère de la Santé, le nombre de


maladies constatées et reconnues au cours du 2 e trimestre 2006 est
de 3 471. La majorité d'entre elles sont liées à des affections au niveau des
articulations, beaucoup sont des problèmes respiratoires causés par
l'amiante, des douleurs lombaires ou autres maladies diverses.

Parmi ces maladies diverses, on assiste depuis plusieurs années à une


croissance importante de troubles psychologiques liés au stress, avec
des cas dramatiques de suicide des salariés sur leur lieu de travail.

Conclusion :

Les risques professionnels (les accidents de travail, les accidents de trajet,


les maladies professionnelles) sont des évènements intimement liés à
l’exercice du service du salarié pour le compte de son employeur. Selon les

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cas, les dégâts peuvent être plus ou moins sérieux pour l’une ou l’autre des
parties. D’où l’absolue nécessité pour les différents acteurs de pouvoir
prévenir la survenance des risques professionnels.

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CHAPITRE III

LA GESTION DES RISQUES


PROFESSIONNELS

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Introduction:

L’industrialisation croissante de notre société et l’introduction massive de


la technologie dans les différentes phases de production des biens et
services ont, en plus de favoriser la performance des entreprises, donné
naissance à de nouveaux types d’incidents sur le lieu de travail. Qualifiés
d’accident de travail, de trajet ou de maladie professionnelle, ces éléments,
s’ils ne sont pas gérés correctement peuvent avoir des conséquences
désastreuses aussi bien pour le salarié que pour l’entreprise.

« Mieux vaut prévenir que guérir », dirait l’adage. Cela peut s’appliquer
également au niveau de la santé et de la sécurité au travail, au travers de la
prévention et de la gestion desdits risques.

L’homme a créé des activités autour de dangers spécifiques et donc favorisé


l’existence des risques industriels. Pour faire disparaître les risques, une
stratégie portée sur la suppression du danger, comme l’indique le code du
travail, est efficace. Si l’homme peut être source d’accidents, il est aussi le
principal moteur de la maîtrise des risques.

Même si évaluer et prévenir les risques professionnels sont une obligation


légale, l’entreprise doit dépasser la simple mise en conformité pour intégrer
la prévention à ses projets et à son fonctionnement quotidien.

I/ Les principes fondamentaux :

INRS : « se croire en sécurité, c’est risqué »

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Démarche de prévention: processus global et dynamique

Salariés Entreprises

Amélioration des conditions de Diminution des coûts


travail
Augmentation de la qualité

Les principes généraux de prévention

Figure 1 : La prévention dans l’entreprise

1) Les principes généraux de prévention des risques dans le code


du travail

(Article L. 4121-2 du code du travail)

Art.41.1.- Pour protéger la vie et la santé des salariés, l’employeur est tenu
de prendre toutes les mesures utiles qui sont adaptées aux conditions
d’exploitation de l’entreprise. (Voir Code du travail)

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De manière générale, les principes du code du travail relativement à la
prévention des risques peuvent être résumés sous stipule les points
suivants :

Éviter les risques


Évaluer les risques qui ne peuvent être évités ;
Combattre les risques à la source ;
Adapter le travail à l’homme ;
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par
ce qui est moins dangereux ;
Planifier la prévention ;
Prendre les mesures de protection collective en leur donnant la
priorité sur les mesures de protection individuelle ;
Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

La lecture du code du travail montre d’emblée la place accordée à la


prévention et à la gestion des risques en entreprise.

II/ La démarche de prévention:

La prévention des risques professionnels consiste en la mise en œuvre


d’actions visant, dans le cadre du lien de subordination entre
employeur et employé, à préserver la santé, la sécurité des salariés, à
améliorer les conditions de travail dans les entreprises.

La prévention des risques professionnels est de la responsabilité du chef


d’entreprise. Mais pour l’inciter, à défaut de le contraindre à veiller sur la
sécurité de ses salariés, le législateur a mis en place une structure de

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prévention faisant intervenir à la fois des acteurs externes au rang desquels
on compte la CNPS et des acteurs internes à l’entreprise dont : le service de
santé de l’entreprise, le service responsable de la sécurité, le Comité
d’Hygiène, de Sécurité et de Conditions de Travail (CHSCT).

Ainsi, la démarche prévention dans son exécution peut être déclinée comme
suit :

1) Préparer la démarche de prévention

2) Évaluer les risques (identifier et classer)

3) Élaborer un programme d’actions

4) Mettre en œuvre les actions

5) Évaluer la démarche de prévention

Figure 2 : Les étapes de la démarche de prévention

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1) Étape 1 : Préparer la démarche de prévention

Définir les objectifs

Réunir les acteurs Définir les moyens

Définir la méthode

Figure 1 : Étape 1

2) Etape 2 : Évaluer les risques

L’évaluation des risques professionnels constitue une étape cruciale de la


démarche de prévention. Elle en est le point de départ. L’identification,
l’analyse et le classement des risques permettent de définir les actions de
prévention les plus appropriées, couvrant les dimensions techniques,
humaines et organisationnelles. L’évaluation des risques doit être
renouvelée régulièrement
L'évaluation des risques professionnels (EvRP) consiste à identifier les
risques auxquels sont soumis les salariés d'un établissement, en vue de
mettre en place des actions de prévention pertinentes couvrant les
dimensions techniques, humaines et organisationnelles. Elle constitue
l'étape initiale de toute démarche de prévention en santé et sécurité
au travail.

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L'EvRP est une démarche structurée dont les résultats sont formalisés dans
un "document unique". Ce document est mis à la disposition des salariés,
des membres du CHSCT, des délégués du personnel, du médecin du travail,
de l'inspecteur du travail et des agents des services de prévention des
organismes de sécurité sociale.

Exercice : Proposez les différentes étapes d’évaluation des risques


professionnels

3) Étape 3 : Élaborer un programme d’actions

Ce programme d’actions est défini à la fois par poste ou activité de travail


mais également d’une façon plus globale sous la forme d’une politique
générale de prévention dans l’entreprise en permettant la cohérence de
l’ensemble des actions.

Exemple de programme d’actions

– Amélioration des conditions de travail : températures des locaux,


aération/ventilation, éclairage, exposition au bruit, rythmes et horaires de
travail, etc.

– Réductions des manutentions manuelles.

– Mise en place de protection collective des salariés.

– Mise en place d’équipements de protection individuelle.

– Vérifications périodiques des installations électriques, limitation de


l’exposition ou remplacement des produits dangereux.

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– Optimisation de l’organisation des déplacements et de la circulation au
sein de l’entreprise. Autres, etc.

4) Étape 4 : Mettre en œuvre les actions

Cette mise en œuvre implique de désigner une personne chargée du suivi et


garante du déroulement des actions. Elle nécessite également l’utilisation
d’outils de pilotage permettant d’ajuster les choix, de contrôler l’efficacité
des mesures et de respecter les délais.

5) Étape 5 : Évaluer la démarche de prévention

Cette phase dynamique permet de dresser un bilan périodique des actions


et ainsi d’apporter des corrections au programme d’actions. Ces cinq étapes
ne dispensent pas l’entreprise de mises en œuvre immédiates de mesures
de prévention.

NB : La démarche d’évaluation des risques ne doit pas être réalisée


individuellement. C’est une démarche participative faisant intervenir
plusieurs compétences ou connaissances.
L’évaluation des risques doit être un outil de prévention générant des
actions préventives et correctives à mettre en place au travers d’un plan
d’actions. L’évaluation des risques doit servir à hiérarchiser les risques et à
identifier les actions prioritaires. Les résultats de l’évaluation des risques
doivent être communiqués aux salariés.

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Une bonne pratique consiste à l’utiliser pour la formation continue au poste
de travail et aux nouveaux embauchés (y compris intérimaires, stagiaires,
etc.), pour les plans de prévention, les protocoles de sécurité, etc.
Pour faciliter la mise à jour du document, la mise en place d’un registre
et/ou fiches d’amélioration à disposition de tous les salariés est
indispensable pour recenser les dysfonctionnements et les situations
dangereuses et/ou soumettre des suggestions. Ces informations seront
ensuite intégrées dans le Document Unique.

Conclusion :

Comme vu dans ce chapitre, la mauvaise gestion et plus particulièrement le


manque de prévention des risques professionnels peut conduire à des
évènements désastreux aussi bien pour le salarié que pour l’entreprise.

Ainsi, pour prévenir les risques professionnels dans l’entreprise, il faut que
l’ensemble des acteurs concernés s’organisent pour travailler ensemble.
Une démarche de prévention doit donc être organisée et suivie, avec une
hiérarchisation et une planification dans le temps des actions à conduire, et
avec une évaluation régulière de l’efficacité de ces actions.
Cependant, il s’avère indispensable d’avoir à l’esprit les différentes
méthodes et les acteurs du traitement des accidents de travail et des
maladies professionnels lorsque ces derniers surviennent.

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CHAPITRE IV

LA CNPS, la prévention ET LE
TRAITEMENT DES ACCIDENTS DE
TRAVAIL ET DES MALADIES
PROFESSIONNELLES

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Introduction:

Depuis la prise de conscience de la dangerosité des accidents de travail et


des maladies professionnelles, plusieurs mesures ont été prises par les
autorités compétentes particulièrement dans le cadre de la prévention.

En plus de cela, des mesures ont été également prises dans le cadre de la
prise en charge et du traitement de ces accidents et maladies
professionnels.

En Cote d’Ivoire, l’Etat a mis en place une structure privée en charge de la


prévoyance sociale au travail de toutes les entreprises du pays : Il s’agit de
la CNPS.

Les interrogations suivantes méritent ainsi d’être posées : quels sont les
réels engagements de cette structure en matière de SST pour les
entreprises ? De quels moyens d’action dispose-t-elle ?

I/ Présentation de la CNPS :

1) Historique:

Dans le souci d’assurer une meilleure couverture sociale des travailleurs


salariés privés et assimilés, l’Etat ivoirien a crée en Décembre 1955 la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) et ses activités ont démarré
en Janvier 1956.

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L’Institution de Prévoyance Sociale, Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
(IPS-CNPS) sous sa forme juridique actuelle (société privée de type
particulier) a été créée par décret le 12 Juillet 2000.

Elle est régie par les lois N°99-746 et N°99-477 du 02 aout 1999, portant
définition et organisation des Institutions de Prévoyance Sociale, et
modification du code de Prévoyance Sociale.

Le dispositif de santé et sécurité au travail mis en place par l’Etat de Cote


d’Ivoire repose sur 3 piliers :

- La normalisation : il s’agit de créer des textes en la matière


- L’inspection : elle est gérée par la Direction de Santé et Sécurité au
Travail qui veille à l’application des textes
- La prestation : c’est le volet à la charge de la CNPS, il consiste en
l’indemnisation des victimes d’AT/MP et en promotion de la
prévention des risques professionnels.

2) Les missions

La CNPS a pour missions :

La gestion du régime obligatoire de prévoyance sociale des


travailleurs du secteur privé et assimilés qui comprend:
- La branche des Prestations Familiales;
- La branche des Accidents du Travail et Maladies
- Professionnelles;
- L’assurance vieillesse (Retraite);
- L’assurance maternité

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La gestion des régimes complémentaires ou spéciaux, obligatoires ou
volontaires
Le recouvrement des cotisations sociales et le service des prestations
afférentes à ces différents régimes

3) Fonctionnement:

Placée sous la double tutelle financière du Ministère chargé de l’économie


et des Finances, du Ministère en charge de la Prévoyance Sociale, la CNPS
est gérée par un Conseil d’Administration tripartite de 12 membres dont :

- 4 administrateurs représentant l’Etat ;


- 4 administrateurs représentant les employeurs ;
- 4 administrateurs représentant les travailleurs.

La gestion quotidienne de la CNPS est assurée par un Directeur Général


nommé par le Conseil d’Administration. La sécurité sociale gérée par la
CNPS est financée par les cotisations sociales des travailleurs et leurs
employeurs (part salariale et part patronale).

Les cotisations sociales constituent quasiment les seules ressources de


l’Institution de sécurité sociale pour faire face à ses engagements (paiement
des retraites, rentes, prestations familiales).

II/ Le cahier de charge de la CNPS en matière de politique de


prévention:

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1) Rappel

La prévention des risques professionnels consiste en la mise en œuvre


d’actions visant, dans le cadre du lien de subordination entre employeur et
employé, à préserver la santé, la sécurité des salariés et à améliorer les
conditions de travail dans les entreprises. La prévention des risques
professionnels est de la responsabilité du chef d’entreprise. Mais pour
l’inciter, à défaut de le contraindre à veiller sur la sécurité de ses salariés, le
législateur a mis en place une structure de prévention faisant intervenir à la
fois des acteurs externes au rang desquels on compte la CNPS et des acteurs
internes à l’entreprise au nombre desquels on compte : le Service de santé
de l’entreprise, le service responsable de la sécurité, le Comité d’hygiène, de
sécurité et de conditions de travail (CHSCT).

2) Le cahier de charge de la CNPS en matière de politique de


prévention :

Le cahier de charge de la CNPS est donné par l’article 127 du CODE DE


PREVOYANCE SOCIALE, qui stipule que :

ARTICLE 127
Dans le cadre de la politique de Prévention et d'Action sanitaire et sociale,
la Caisse nationale de Prévoyance sociale doit :

- recueillir, pour les diverses catégories d'établissements, tous


renseignements permettant d'établir les statistiques des accidents du
travail et des maladies professionnelles en tenant compte de leurs
causes et des circonstances dans lesquelles ils sont survenus, de leur

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fréquence et de leurs effets, notamment, de la durée et de
l'importance des incapacités qui en résulteraient ;
- procéder ou faire procéder à toute enquête jugée utile en ce qui
concerne l'état sanitaire et social, les conditions d'hygiène et de
sécurité des travailleurs ;
- vérifier, sous contrôle de l'Inspection du Travail et des Lois sociales,
si les employeurs observent les mesures d'hygiène et de prévention
prévues par la réglementation en vigueur ;
- recueillir à tous les procédés de publicité et de propagande pour faire
connaître tant dans les entreprises que parmi la population, les
méthodes de prévention ;
- favoriser, par des subventions ou avances, l'enseignement de la
prévention.

3) Les niveaux de prévention :

- La prévention primaire : Mettre en place des dispositifs techniques,


réglementaires et administratifs pour éviter que ne surviennent des
AT/MP
- La prévention secondaire : Prendre des dispositions médicales pour
éviter que l’environnement du travail n’impacte sur la santé du
travailleur
- La prévention tertiaire : Prise en charge des victimes d’AT/MP

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4) Dispositifs et moyens mis en place par la CNPS dans le cadre de
la prévention des risques professionnels :

En plus de l’appui qu’elle apporte aux victimes d’accidents de travail la


CNPS vise, dans le cadre de la prévoyance sociale, à instaurer au sein des
entreprises une culture de prévention des risques professionnels. Dans
cette mission elle dispose de moyens d’actions que sont :

a- La Direction de Prévention et de Promotion de la Santé et


Sécurité au Travail (DPPSST):

a-1- Présentation :

La DPPSST est une structure créé en 1983, elle est en charge de la


prévention des risques professionnels dans les entreprises.

Composition et procédure :

Il s’agit d’une équipe pluridisciplinaire : des ingénieurs conseils et des


contrôleurs en prévention qui aident à détecter, analyser, évaluer les
risques professionnels liés à l’activité de l’entreprise.

Cette équipe effectue, au sein des entreprises, des controles selon les
risques suivantes ;

- La première étape donne lieu à un constat de visite avec à la clé un


rapport de contrôle,
- La deuxième étape’, intervenant 3 mois après la première étape
concerne le suivi des mesures et aboutit à un rapport d’injonction en
cas de non correction des risques relevés ;

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- La troisième étape intervient 6 mois après la deuxième étape. Elle
consiste en une évaluation de l’ensemble des prescriptions. A cette
étape, la CNPS est en droit, si l’ensemble des prescriptions n’a pas été
pris en compte, d’évoquer la faute inexcusable de l’employeur et
éventuellement de procéder à la majoration des cotisations AT/MP.

Modes d’action de la DPPSST


- L’inspection des lieux de travail :

La DPPSST inspecte les entreprises d’au moins 50 salariés et a l’obligation


de visiter toutes les entreprises affiliées à la CNPS. Les inspections des
entreprises sont planifiées depuis le début de l’année ; cependant elles
peuvent intervenir sous plaintes exprimées par des employés ou de façon
inopinée par interpellation de tierces personnes sur des conditions de
travail jugées dangereuses.

Les inspecteurs de la DPPSST vérifient des points tels que :

- La présence d’une infirmerie ou d’un secouriste du travail au sein de


la structure
- Le contrôle des équipements de protection (exemple : contrôle des
extincteurs, sont-ils à jour, les travailleurs sont-ils formés à leur
utilisation ?)
- vérification de l’ergonomie (exemple : les sièges des travailleurs de’
bureau sont-ils adaptés aux longues heures de travail assis ? les bruits
de l’environnement de travail dépassent-ils les normes en vigueur ou
pas ? etc.)
- contrôle de l’application du système de gestion de la SST mise en
place (contrôle des rapports de visites médicales obligatoires…).

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- L’aide à l’installation de l’application du système de gestion de la SST
mise en place (contrôle des rapports de visites médicales
obligatoires…)
- L’aide à l’installation du CHSCT
- La formation des membres du CHSCT
- La sensibilisation sur l’intérêt de la prévention des risques pour les
individus et pour l’entreprise elle-même.

b- Autres dispositifs et moyens:

La CNPS a le droit de consentir des subventions et avances en vue :

- De récompenser toute initiative en matière de prévention, d’hygiène


et de sécurité
- d’étudier et de faciliter la réalisation d’aménagements destinés à
assurer la meilleure protection des travailleurs ;
- de créer et de développer des institutions, œuvres ou services dont le
but est de susciter et de perfectionner les méthodes d’hygiène et de
sécurité.

La CNPS dispose d’un Laboratoire de Toxicologie et d’un Service de


prévention. Ces structures sont à la disposition des entreprises auprès
desquelles elles jouent un role de conseil, d’expertise et de contrôle.

III/ Le traitement des accidents de travail et des cas d’accidents de


travail et de maladies professionnelles:

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1) Déclaration de l’accident

L’accident doit être déclaré par l’employeur dans les 48 heures à son
agence CNPS de rattachement.
En cas de carence de l’employeur, la victime ou ses ayants droit dispose
d’un délai de 2 ans maximum pour faire cette déclaration. Passé ce délai, la
CNPS ne prend plus en charge le dossier.
Cette déclaration est faite en 3 exemplaires sur un imprimé à retirer à la
CNPS.

2) Rôle de l’employeur :

L’employeur est tenu :

- De fournir à la victime, un feuillet d’accident ;


- De faire assurer les soins de première urgence (à sa charge);
- D’aviser le médecin de l’entreprise ou, à défaut, le médecin le plus
proche ;
- De diriger la victime vers le centre médical, hôpital privé
conventionné ou public ou la formation sanitaire la plus proche.

- Eventuellement, diriger la victime vers le centre médical approprié ;


- Informer la CNPS de l’accident du travail ou la maladie
professionnelle par tous moyens;
- Adresser dans les 48h à la CNPS une déclaration d’accident du travail
ou de maladie professionnelle en 3 exemplaires.
- Pour les accidents du travail survenus et les maladies
professionnelles constatées hors du territoire national, le délai

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imparti à l’employeur pour faire la déclaration, commence à courir à
compter du jour où il a été informé.

3) Prestations au titre des AT/MP :

Les prestations assurées au travailleur au titre des Accidents du Travail et


Maladies Professionnelles sont :
- La prise en charge des soins

- Les indemnités journalières


- Les rentes

4) Prise en charge des soins :

Tout travailleur victime d’un Accident du Travail ou d’une Maladie


Professionnelle bénéficie de la prise en charge totale des soins.

5) Quelles sont les conditions à remplir ?

Le bénéfice des prestations est subordonné à :


La déclaration de l’accident ou de la maladie dans les délais prescrits auprès
des services de la CNPS ;
Au traitement dans un établissement conventionnel.

6) Quel est le niveau de la prise en charge ?

La CNPS couvre directement et entièrement :

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Les frais et honoraires de médecin, de chirurgie s’il y a lieu, de
pharmacie, d’hospitalisation ;
Les frais de fourniture, de réparation et de renouvellement des
appareils de prothèse et d’orthopédie nécessités par l’invalidité ;
Les frais de rééducation professionnelle, de réadaptation
fonctionnelle et de reclassement de la victime.

En cas de décès, la CNPS supporte les frais funéraires, dans les limites
révisables d’un forfait fixé au quart du salaire minimum annuel en vigueur
mais aussi, les frais de transport du corps au lieu de sépulture quand
l’accident s’est produit au cours d’un déplacement professionnel.

IMPORTANT: Il n’est pas nécessaire d’attendre la guérison de la


victime avant de faire la déclaration d’accident du travail ou de la
maladie professionnelle. L’employeur doit veiller à ce que l’adresse
personnelle et le numéro CNPS de la victime figurent sur la
déclaration d’accident du travail ou de la maladie professionnelle. Les
imprimés de déclaration sont fournis gratuitement.

7) Les obligations du médecin traitant

En cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, le médecin


traitant doit :
Etablir en 05 exemplaires, un certificat médical de constatation de
lésions ou de symptômes, précisant l’état de la victime, les
conséquences de l’accident du travail ou de la maladie
professionnelle, les suites éventuelles, en particulier la durée
probable de l’incapacité temporaire de travail ;

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Etablir, à la guérison ou à la consolidation des lésions ou la
disparition des symptômes, un certificat médical précisant les
conséquences définitives de l’accident du travail ou de la maladie
professionnelle, et préciser éventuellement le taux d’incapacité de la
victime (avis du médecin conseil) ;
Etablir, en cas de décès de la victime, un certificat de genre de mort.

8) La constitution d’un dossier d’Accident du travail et de maladies


professionnelles

Ce dossier doit comprendre :


- Une déclaration en 3 exemplaires ;
- Un certificat médical de constatation ;
- Une fiche de déclaration d’embauche ;
- Une photocopie de la carte nationale d’identité de la victime ;
- Un bulletin de salaire du mois ayant précédé l’accident ou la maladie;
- Un constat d’accident effectué par la police ou la gendarmerie (en cas
d’accident sur le trajet).

IMPORTANT : Des pièces complémentaires pourraient être


demandées par la CNPS au cours du traitement du dossier.

III/ Les paiements :

1) Le paiement des prestations en espèces

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Les prestations sont destinées à compenser la perte ou la réduction du
salaire de la victime. Les prestations en espèces servies par la CNPS suivant
les cas sont :
Les indemnités journalières versées à la victime pendant toute la
durée de l’incapacité temporaire de travail, à partir du lendemain de
l’accident ou de la première constatation médicale de la maladie
professionnelle. Lorsque le salaire est maintenu durant la période
d’incapacité temporaire, les indemnités journalières, calculées en
fonction du barème de la CNPS, sont versées de plein droit au compte
de l’employeur.
La rente due à la victime en fonction de l’infirmité résultant de
l’accident ;

La (ou les) rente(s) aux ayants droit de la victime en cas d’accident


suivi de mort.

2) Le service des prestations en nature :

La CNPS couvre directement et entièrement :


Les frais médicaux chirurgicaux, pharmaceutiques, et les frais
d’hospitalisation nécessités par le traitement de la victime ;
La fourniture, la réparation et le renouvellement des appareils de
prothèse et d’orthopédie nécessités par l’invalidité ;
Les frais de rééducation professionnelle, de réadaptation
fonctionnelle et de reclassement de la victime.

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En cas de décès, la CNPS supporte les frais funéraires, dans les limites
révisables d’un forfait fixé au quart du salaire minimum annuel en vigueur,
mais aussi les frais de transport du corps au lieu de sépulture quand
l’accident s’est produit au cours d’un déplacement professionnel.

Conclusion :

La Santé et la Sécurité au Travail en général, et le traitement des accidents


de travail et des maladies professionnelles en particulier sont des activités
gérées en Cote d’Ivoire par la CNPS, Institution en service depuis Janvier
1956. Afin de rendre son action efficace, il est nécessaire qu’il y’ait une
implication de tous les acteurs de l’entreprise, particulièrement la
contribution du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail.

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CHAPITRE V

LE COMITE D’HYGIENE, DE SECURITE


ET DE CONDITIONS DE TRAVAIL
(chsct)

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Introduction:

La prévention des risques professionnels est de la responsabilité du chef


d’entreprise.
Mais pour l’inciter, à défaut de le contraindre à veiller à la sécurité de ses
salariés, le législateur a mis en place une structure de prévention faisant
intervenir à la fois des acteurs externes au rang desquels on compte la CNPS
et des acteurs internes à l’entreprise. On compte entre autres le service de
santé de l’entreprise, et particulièrement le Service Responsable de la
Sécurité et des Conditions de Travail (CSHCT).

I/ Le Comité d’hygiène, de Sécurité et de condition de Travail(CHSCT)

1) Définition :

C’est une institution représentative du personnel au sein de l'entreprise ou


de l'administration, c'est un comité spécialisé dans les questions de santé et
sécurité au travail et de conditions de travail. Il vise comme objectif la vie et
la santé des salariés ; l’employeur est donc tenu de prendre toutes les
mesures utiles et adaptées aux conditions d’exploitation de l’entreprise.

Il est également dans l’obligation d’organiser des formations en hygiène et


sécurité à l’endroit des salariés aussi bien anciens que nouveaux.

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2) Composition du CHSCT

Le CHSCT est composé :


- Le chef d’entreprise (Président)
- Le chef du service sécurité
- Le médecin de l’entreprise
- L’assistante sociale
- Le responsable de la formation
- Les représentants du personnel
- Le secrétaire (un représentant du personnel)

3) Missions du CHSCT :

Les missions du CHSCT peuvent être résumées ainsi :


- Procéder à l’analyse des risques professionnels et des conditions de
travail de l’établissement ;
- Procéder ou participer à des inspections et enquêtes en matière
d’accident du travail ;
- Susciter toute initiative relative à la promotion de la prévention des
risques professionnels ;
- Veiller et concourir à l’information et à la formation des travailleurs
dans le domaine de la santé, de la sécurité et des conditions de travail.
- Procéder ou participer à des inspections de l’entreprise en vue
d’assurer l’application des prescriptions législatives et règlementaires
des consignes de sécurité. Il donne son avis sur le programme annuel
de prévention des risques professionnels.

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Le CHSCT doit être consulté avant la réalisation de tout aménagement
important modifiant les conditions d’hygiène et de sécurité.

4) Fonctionnement:

La durée du mandat des membres est de 2 ans renouvelable. Le comité se


réunit au moins une fois par trimestre à l’initiative de son président ou à la
suite de tout accident grave ou encore à la demande motivée de deux de ses
délégués du personnel.

Le PV est transmis à l’inspection du travail et à la CNPS.

Peuvent assister à titre consultatif aux réunions :

- L’inspection du travail
- Les techniciens de la prévention de la CNPS ou toute autre personne
qualifiée.

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CONCLUSION GENERALE :

Aujourd’hui, la santé et la sécurité au travail occupent une place


grandissante dans les préoccupations de l’entreprise. En effet, les risques
qui pèsent sur son personnel doivent être évalués et pris au sérieux car tout
incident peut avoir un impact sur ses performances économiques et,
surtout, mettre en danger des vies humaines.

Dans ce contexte, le nouvel enjeu consiste à intégrer la santé et la sécurité


au travail comme véritables priorités stratégiques de l’entreprise. Il faut
maintenant dépasser les politiques jusque-là déployées, qui ont marqué un
point de départ, mais ne s’avèrent plus suffisantes (conformité aux
obligations réglementaires, protection des machines, équipements et
installations, évaluation des risques liés aux procédés).

Pour réussir dans cette démarche, un déploiement à tous les niveaux de


l’entreprise est indispensable. Il suppose, d’une part, l’intégration de la
santé et de la sécurité au travail dans les pratiques de management et,
d’autre part, la diffusion de l’ensemble de ces bonnes pratiques au sein de
l’entreprise.

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BIBLIOGRAPHIE :

- Les clés de la santé et de la sécurité au travail : Principes et


méthodes de management Gibeault Gaëtan, AFNOR 2014
- Droit de la santé et de la sécurité au travail Malingrey, Philippe
Gualino 2003

- Le contrôle de l'inspection du travail : Droits, obligations,


procédures, recours. Coudel, Nicolas Éditions du Puits Fleuri 2010

- Droit du Travail Ivoirien

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