UNITE-PROGRES-JUSTICE
COURS
OPTIONS :
SCIENCES HUMAINES
ECONOMIE ET GESTION
SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES
NIVEAU :
LICENCE 2
Chargé du cours :
Dr Boubié BAZIE
Enseignant-Chercheur
Historien politique
boubiebazie@yahoo.fr
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LES OBJECTIFS DU COURS
Objectif général : Il s'agira, en lien avec l'actualité internationale, d'étudier quelques grands
enjeux politiques, économiques et sociaux contemporains en analysant leur construction
sociale et les logiques des organisations et acteurs impliqués.
Objectifs spécifiques :
Au terme de cet enseignement, l’étudiant sera à mesure de:
- Donner des éléments de lecture aux interrogations croissantes sur des problèmes
socio-économiques tels que l’immigration, l’insécurité, la pauvreté, la crise
climatique, etc.
- Comprendre la nature et l’impact de la mondialisation sur l'organisation des rapports
publics de pouvoir à toutes les échelles.
- Analyser les enjeux politiques actuels à l'échelle locale, étatique et internationale
Les finalités du cours : Ce cours propose aux étudiants de réfléchir autour de plusieurs
thématiques actuelles. Cet enseignement permettra aux étudiants de se situer comme citoyens
en ayant une meilleure connaissance du champ politique et de ses grands enjeux
contemporains. Il vise à développer, enfin, la conscience et la sensibilité des étudiants, quel
que soit leur domaine de spécialité.
Les Pré-requis : Une bonne culture générale est requise, notamment sur le plan historique et
politique, ainsi qu'une certaine curiosité pour la chose publique. Il est ainsi recommandé de
s'informer et de suivre l'actualité.
Au cours de cet enseignement nous aurons recours aux méthodes pédagogiques suivantes
pour l’atteinte des objectifs spécifiques :
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L’EVALUATION DES CONNAISSANCES
PLAN DU COURS
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INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES GRANDS PROBLEMES POLITIQUES
CONTEMPORAINS
CHAPITRE I : CRITIQUES A L’ENDROIT DE LA DEMOCRATIE
I. Les limites de la démocratie actuelle
II. Le renouvellement de l’idée de démocratie
CHAPITRE II : LE DESENCHANTEMENT DEMOCRATIQUE
I. Les relations entre pouvoir, citoyen et élu
II. La participation électorale
III. L’expression des préférences politiques
IV. Politique et médias
CHAPITRE III : LES CRISES POLITIQUES DANS LE MONDE
I. Crises politiques et interventionnisme international
II. La guerre contre le terrorisme dans le monde
DEUXIEME PARTIE : LES GRANDS PROBLEMES SOCIO-ECONOMIQUES
CONTEMPORAINS
CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE DE LA PAUVRETE DANS LE MONDE
I. Les origines de la pauvreté
II. Les caractéristiques de la pauvreté
III. Les causes de la pauvreté
IV. La typologie de la pauvreté
V. La répartition de la pauvreté dans le monde
VI. La lutte contre la pauvreté
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE DE L’IMMIGRATION
I. Pourquoi l’immigration est-elle devenue un problème ?
II. Les motifs de l’immigration de nos jours
III. Les destinations des migrants
IV. Conséquences/Impact de l’immigration
CHAPITRE III : LA PROBLEMATIQUE DE LA DEGRADATION DE
L’ENVIRONNEMENT
I. Etat des lieux du changement climatique
II. Les principales causes de pollution
III. Les types de pollution
IV. A propos du changement climatique
V. Les dangers pour l’homme et l’environnement
VI. Solutions aux problèmes actuels de l’environnement
CHAPITRE IV : LA MONDIALISATION ET SES EFFETS PERVERS
I. Définition du concept de mondialisation
II. Avantages de la mondialisation
III. Les inconvénients de la mondialisation
CONCLUSION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
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1. Définition de notion
Un problème est la mise en forme d’une question qui soulève une difficulté et qui
appelle une solution. « Problème » s’oppose alors logiquement à la fois au postulat
(affirmation indémontrée et indémontrable) et au mystère (difficulté indéchiffrable,
inaccessible à la raison humaine). Mais tous les problèmes ne sont pas des problèmes
politiques, car tout n’est pas politique par essence même si tout peut le devenir. De nombreux
problèmes restent en dehors de l’ordre politique, à l’exemple des problèmes scientifiques et
moraux. Mais tout problème social ayant une dimension collective peut, sous certaines
conditions, devenir un problème politique.
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nationales, le spectre de la loi des puissants viendrait réguler les rapports de demain. L'OMC
servirait d'arène. Les moins performants seraient sacrifiés et mis en marge de l’histoire.
L'état actuel de la planète ne peut démentir leurs appréhensions. L'environnement se
dégrade sous la pression continue d'une propension à l'exploitation et à l'expansion. Mais
l'homme n'est pas, non plus, épargné. Pour la première fois, le progrès n'est plus au service de
l'homme. Au contraire, il le dessert. Le chômage endémique en est la parfaite illustration; les
taux de croissance, somme toute relative, remarqués ces derniers temps notamment dans les
économies occidentales et qui sont sans perspectives de créations d'emplois, en sont un des
indices.
Penser autrement la croissance et la chose économique est devenu, depuis quelque
temps déjà, une nécessité impérative; elle passe, entre autres, par un traitement nouveau des
deux équations homme/machine et homme/environnement. Les rapports qu'ils connaissent et
les tendances qui s'en dégagent doivent être repensés pour une meilleure vie, pour ne pas dire
tout simplement la survie de l'homme. L'homme est, en effet, au terme d'une ère
civilisationnelle et au seuil d'une nouvelle. Mais pour que celle-ci soit prometteuse et porteuse
d'espoir, les rapports entre les pôles civilisationnels doivent changer, car ils sont sur une
mauvaise pente. Que constatons-nous depuis la chute du mur de Berlin? Une fracture entre le
Nord et le Sud et une cassure entre l’Occident et l'Orient, notamment avec sa composante
arabo-musulmane.
Il va sans dire que cette voie est pétrie de dangers. Il importe de repenser ces rapports
Nord/Sud en matière de coopération et de développement, et ceux entre l'Occident et les
contrées de l'islam, au niveau aussi spirituel et civilisationnel. Plus globalement, il est de plus
en plus urgent et salutaire de substituer la coopération à la confrontation. Ce n'est pas une vue
de l’esprit, mais c'est une nécessité pour le devenir de l'humanité.
Une des préoccupations majeures qui devrait être prise en considération est la
problématique du développement. Sans cela, il est à craindre que l'état du monde n'empire;
cela se traduirait par la généralisation des conflits, l'extension de la pauvreté et de la famine et
l'amplification du sous-développement, ce qui ne peut que compromettre davantage la
stabilité et la sécurité internationales. C'est une vision nouvelle. C'est d’une option novatrice
qu'il est question, tranchant avec les calculs d'épiciers et les intérêts nationaux égoïstes et
étriqués. Cela suppose une gestion en commun du monde. Bien que paraissant immature et
difficilement réalisable, cette formule devrait désormais impérativement constituer une des
préoccupations et un des centres d'intérêts des décideurs de par le monde. En attendant, il
faudrait que le politique, au niveau de chaque nation et de chaque composante des différents
pôles politico-économiques et civilisationnels, connaisse de nombreuses et profondes
réformes ; les dirigeants politiques devraient, en outre, se libérer des contingences, de la
pression pesante des sondages et de la recherche incessante de popularité..
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PREMIERE PARTIE : LES GRANDS PROBLEMES POLITIQUES
CONTEMPORAINS
Platon fut le premier à développer une analyse et théorie importante visant à dénoncer la
démocratie, en l’occurrence la démocratie athénienne, au sein de laquelle il vécut. Sa critique
ne vise pas à proprement parler ce qu'aujourd'hui nous avons coutume de désigner comme
régime démocratique (régime représentatif et libéral). Son opposition au partage du pouvoir
politique entre tous les citoyens s’appuie sur l'idée que pour gouverner, il faut une certaine
sagesse et un certain savoir – plus précisément, avoir accédé à la connaissance des Idées du
Vrai, du Juste et du Bien. Selon lui, les simples citoyens, ignorant de la Vérité et réfléchissant
surtout en fonction de leurs intérêts particuliers, ne sauraient diriger à bien la cité, et par
conséquent le pouvoir du peuple ne peut que conduire celle-ci vers la corruption. Il défend
ainsi au contraire l'idée que seuls devraient gouverner des philosophes rois, ou des rois
philosophes.
D'une certaine façon, cette idée de l'incapacité du peuple à diriger les affaires publiques et
à légiférer se retrouve plus tard chez d'autres penseurs occidentaux, aux États-Unis comme en
France. Le président américain Thomas Jefferson affirmait à la fin du XVIIIe siècle : « Il y a
une aristocratie naturelle, fondée sur le talent et la vertu, qui semble destinée au
gouvernement des sociétés, et de toutes les formes politiques, la meilleure… » De la même
manière, John Adams et James Madison aux États-Unis, ou Emmanuel-Joseph Sieyès ou
Montesquieu en France, expriment clairement leurs critiques envers l'idée d'une démocratie
directe, lui opposant les avantages d'un régime représentatif, qu'ils concevaient donc comme
une alternative à la démocratie plutôt que comme son équivalent.
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matériellement inaccessibles. Marx dénonce aussi la conception bourgeoise de la liberté qui
serait contenue dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen en ce qu'elle garantit la
propriété privée, y compris de moyens de production.
Certains penseurs contemporains, tels Cornelius Castoriadis ou Jacques Rancière,
considèrent que les démocraties représentatives ne sont que pseudo-démocratiques, où le
peuple est dans les faits dépossédé du pouvoir politique effectif, qui est à leurs yeux détenu
par une petite minorité d'individus (oligarchie), constitué par les politiques (représentants), les
experts ou l'élite économique. Leur critique de la représentation possède une certaine filiation
avec la critique marxiste, mais diffère cependant sur un certain nombre de points.
Sans refuser la démocratie, de nombreux penseurs ont mis en avant ses limites si elle n'est
pas encadrée par des règles de droit immuables. Au lendemain des expériences
révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle et des dérives de la Terreur ou du régime
napoléonien en France, Alexis de Tocqueville ou Benjamin Constant soulignèrent certains
dangers de la démocratie. Le philosophe franco-suisse Benjamin Constant est l'un des
premiers à mettre en avant ce risque dans ses Principes de politique (1806), tout en défendant
la nécessité d'un régime représentatif. C'est entre autres pour cela qu'il défend une démocratie
censitaire, estimant qu'un minimum de propriété est nécessaire pour pouvoir prendre part à la
désignation des dirigeants de l'État.
Tocqueville, s'il considère la marche vers la démocratie comme irrésistible, note le risque
à accorder tous les pouvoirs au peuple ou à un organe représentatif. Ainsi, il écrit dans De la
démocratie en Amérique : « Ce que je reproche le plus au gouvernement démocratique, tel
qu'on l'a organisé aux États-Unis, ce n'est pas, comme beaucoup de gens le prétendent en
Europe, sa faiblesse, mais au contraire sa force irrésistible ». À cette dérive, il oppose la
« démocratie libérale », respectueuse des individus. John Stuart Mill, qui avait lu Tocqueville,
développe cette idée dans le chapitre introductif de son ouvrage De la liberté : « Aussi range-
t-on maintenant, dans les spéculations politiques, la tyrannie de la majorité au nombre de ces
maux contre lesquels la société doit se tenir en garde ».Ces remarques ont été reprises
ultérieurement par le philosophe Friedrich Hayek, en particulier dans La Constitution de la
liberté.
Une désaffection citoyenne à l'égard du politique est observée, depuis près d’une trentaine
d’années maintenant, dans les anciennes démocraties. Cet état de fait est constaté aujourd’hui
aussi dans les pays en voie de développement, sans doute pour des raisons différentes :
existence de partis dominants, impossibilité d’alternance dans certains pays, démocratie
biaisée, absence de débats politiques soutenus, etc. La désaffection citoyenne se constate avec
des taux de participation aux élections de plus en plus faibles.
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L'universalisme de ces principes est contestée comme spécifique à une culture voire
comme outils d'impérialisme culturel de la part de l'Occident. L'ONU dispose néanmoins
d'une déclaration universelle des droits de l'homme. On peut cependant réfuter cette
contestation en argumentant qu'il s'agit d'une vision trop restrictive de la notion de
démocratie, qui cacherait la présence du principe démocratique dans les sociétés
traditionnelles des autres continents. C'est ce qu’a fait notamment savoir Nelson Mandela
dans son autobiographie (Un long chemin vers la liberté), où il considère que les réunions
tribales des tribus Xhosa dont il est issu constituaient une forme accomplie de démocratie,
exception faite du droit politique des femmes (non admises dans les réunions tribales).
La démocratie, cette notion certes historique, serait aujourd’hui une idée neuve qui, pour
être durable, doit sans cesse être renouvelée. Le philosophe Fabrice Flipo se demande si le
développement durable est l'avenir de la démocratie. Il oppose la démocratie antique et la
démocratie moderne. Selon lui, la démocratie antique admettait que la question des finalités
communes était une affaire commune, objet de discussion, et faisait de la participation à la
discussion une garantie démocratique. La démocratie moderne, au contraire, a inscrit ses
finalités dans l'ordre de la science et de la technique, en légitimant le fait que les citoyens ne
s'en mêlent pas. Ceux-ci sont alors réduits à l'alternative de désirer ou de travailler dans un
contexte que les techniciens façonnent pour eux à partir de lois de composition établies en
laboratoire. Le succès de la démocratisation repose sur la capacité du développement durable
à ouvrir les questions soulevées. Le développement durable peut être un facteur de
démocratisation et de prise de conscience de la gravité de la situation où nous nous trouvons,
ou au contraire faire perdurer en trompe-l'œil les problèmes actuels, qui ne sont en réalité
profitables qu'à une partie de la population mondiale. La philosophe Cynthia Fleury fait le
constat que notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage en
politique. Le courage en politique, c'est la capacité de persévérer dans la défense et le service
de ce que l'on a intimement reconnu comme juste.
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La participation politique peut globalement être définie comme une « action volontaire,
réussie ou non, organisée ou non, épisodique ou continue, employant des moyens légitimes ou
illégitimes, visant à influencer le choix des politiques, l’administration des affaires publiques
ou le choix des leaders politiques à tout niveau du gouvernement local ou national » (Weiner,
1971). Cette participation politique peut revêtir plusieurs formes.
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lorsqu’il existe des éléments de démocratie directe comme le référendum.
La société est divisée entre des citoyens participants et une majorité d’individus que leur
position sociale tient à l’écart des activités politiques. La répartition inégale de la participation
entre les diverses catégories sociales a été très tôt démontrée. Certains groupes sont écartés de
la participation en raison de leur incapacité à peser sur les décisions
Cette constatation dément l’existence d’un intérêt pour la politique qui serait partagé par la
grande masse des citoyens. En outre, elle met en évidence deux éléments : d’une part une
tendance à l’affaiblissement de la participation électorale ; d’autre part, la concentration de la
participation entre les mains d’un petit nombre d’individus.
L’affaiblissement de la participation électorale entraîne corrélativement la montée de
l’abstentionnisme. Cette situation traduit une certaine lassitude d’une partie du corps
électoral qui considère que, quelque soit le résultat de l’élection, la situation des individus ne
changera pas et ne s’améliorera pas face aux vrais problèmes que sont le chômage,
l’insécurité, l’environnement, l’alimentation, etc. Cette abstention apparaît alors comme une
forme de protestation et devient aussi importante que l’opinion émise par un citoyen se
rendant aux urnes. Cette forme d’abstention inquiète les dirigeants des partis politiques car
elle traduit l’inadaptation des institutions démocratiques à résoudre les problèmes courants de
la vie des citoyens.
Choisir un des candidats ou une des listes qui s’affrontent lors d’une élection, c’est
exprimer en pratique une préférence. En déposant son bulletin dans l’urne, l’électeur prend
parti face aux multiples choix qui lui sont proposés. Les études menées dans tous les pays où
des possibilités de choix sont offertes aux électeurs montrent qu’il existe des corrélations
entre l’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle et les préférences politiques.
L’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle joue un rôle déterminant dans
l’explication des préférences politiques des électeurs. Cependant, d’autres éléments peuvent
également être pris en compte. Ainsi, le sexe, l’âge et le lieu de résidence et la religion ont
leur importance.
En outre, la participation électorale est également fonction de l’offre qui est faite aux
électeurs. En effet, la participation politique ne peut pas être analysée du seul point de vue de
l’électeur mais doit également être étudiée sous l’angle du candidat et de l’élu. L'image a
contribué, entre autres facteurs, à la déliquescence du système démocratique au Nord. Au Sud,
monopole et monolithisme aidant, l'idée et la pratique démocratiques se fraient difficilement
un chemin.
On ne peut plus gouverner sans les médias et nos gouvernants tentent, par tous les moyens
de s’attirer les bonnes grâces des journalistes. Ainsi, certains hommes politiques feraient leur
siège pour obtenir un passage dans une émission largement regardée par le public car
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désormais, on ne conçoit plus de vie politique qui ne passe par les médias et l’essentiel, pour
certains hommes politiques, est d’être vu à la télévision. De plus, gouverner implique de
réfléchir et d’élaborer des projets en secret ce qui n’est plus possible sous la pression
permanente des médias. Parallèlement, les médias, parce qu’ils nous informent et contribuent
à la formation de l’opinion publique, font partie intégrante de la démocratie. Mais, ils sont
mus par la logique du profit et de l’audience, ils s’occupent donc plus de nous divertir et de
nous émouvoir que de nous informer objectivement.
La démocratie, gouvernement du peuple, suppose le contrôle permanent de l’exercice du
pouvoir par l’opinion publique. Les médias constituent le moyen le plus efficace
d’information et de formation de cette opinion publique. Ils sont le relais entre gouvernants et
gouvernés. Or, aujourd’hui, ce relais ne fonctionne plus de manière satisfaisante. La
médiatisation a profondément transformé la vie politique et les règles démocratiques quant à
la sélection du personnel politique, à l’action politique et au discours politique et quant au
fonctionnement général du système politique.
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CHAPITRE III : LES CRISES POLITIQUES DANS LE MONDE
Le monde de l’après-guerre froide a été marqué par de nombreuses crises. Aujourd’hui, il faut
faire face aux actes terroristes dans plusieurs régions du monde.
Malgré la victoire du bloc ouest, des foyers de tensions ont éclaté et persistent dans
plusieurs régions du monde. L’année 1991 débute par l’opération « tempête du désert » en
Irak pour retirer les troupes irakiennes du Koweït. C’est la première guerre du Golfe. La
dislocation de la Yougoslavie entraîne la guerre dans les Balkans car les Tchèques et les
Slovaques cohabitent difficilement. La décennie 1990 est marquée par des crises majeures :
guerre en Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Rwanda, Afghanistan. Le début des années 2000
connaît la naissance de nouveaux foyers de tensions : Irak, Israël-Palestine, Syrie, Russie-
Georgie, Ukraine, Somalie, Soudan, RDC, Tchad, Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, etc. Toutes
ces crises ont constitué et constituent encore des défis pour la communauté internationale.
Sur le plan international, tandis que la doctrine qui prône l'interventionnisme au nom
des Droits de l'homme, portée un temps par l'Organisation des Nations unies, échoue à
résoudre les conflits, les États-Unis élargissent les missions de l'OTAN en 1997 et agissent
seuls en « gendarmes du monde ». La France, quant à elle, apporte son appui à certaines de
ses anciennes colonies en guerre contre les terroristes.
Notre fait quotidien est et sera de plus en plus marqué par une multiplication des
conflits de toute nature, un appauvrissement et une marginalisation de nombreux pays et de
grandes masses de population à travers le monde... Il s'agit là d'un tableau sombre. Sans doute.
Mais c'est un constat qu'on ne peut évacuer par un haussement d'épaules, par une attitude
d'indifférence ou/et de fuite en avant. Il est vrai, que les politiques et les décideurs, prisonniers
qu'ils sont du taux de leur popularité ou/et de l'équilibre et de l'avenir de systèmes politiques
en place, aussi bien au Nord qu'au Sud, ne peuvent ou ne veulent pas avoir le détachement et
la distance nécessaires pour s'en convaincre. Cela ne peut aider à une prise de conscience
collective du danger qui guette le cheminement et le devenir du genre humain dans un monde
éclaté. Mais le citoyen du monde, désarmé qu'il est, ne peut que constater, car il n’a aucune
prise sur les réalités nationales et internationales de plus en plus compliquées et complexes.
La courageuse et louable action des ONG demeure largement insuffisante, car elles ne
peuvent répondre à tous les besoins et réparer tous les dégâts, dans une situation marquée, de
plus en plus, par la défaillance et la déliquescence des Etats. Il semble, désormais, que la seule
issue pour l'homme est de continuer à espérer un profond renversement de tendance. Le
présent lui échappe. Et l'avenir lui fait peur. Il est vrai qu'il n'y a pas de recettes magiques
pour opérer les changements nécessaires et vitaux, dans un monde aussi complexe et
déboussolé. Un monde de plus en plus sans repères, sans éthique et plus grave encore, sans
finalité.
Penser l'homme, en tant qu'unité, son devenir en tant qu'universalité intégrant et
conjuguant les différences et les spécificités et répondant à ses besoins réels, matériels et
immatériels, et non pas suivant les caprices et les lobbies du marché et des différents groupes
de pression et d'intérêts, est une piste à défricher et à creuser. C'est d'évidence une belle mais
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difficile aventure; elle ne peut être que prometteuse, ouvrant des perspectives différentes de
celles que connaît actuellement et connaîtra la communauté internationale, si des
changements d'envergure n'interviennent pas.
Certes, c'est une vision féerique, platonique et idéaliste. Mais il vaudrait mieux penser,
voire rêver autrement, que de se soumettre à la tyrannie de la médiocrité de la pensée et de
l'action. Agir et faire en sorte que l'ignorance, l'indifférence et l'agressivité des attitudes et des
comportements de l'ordre régnant ne soient pas les seules alternatives au genre humain.
Depuis la fin des années 1970, le monde en général et le monde arabe en particulier, est
confronté à l’intégrisme religieux. Il s’agit du rejet de toute influence étrangère et le retour
aux sources de la religion musulmane. Il n’ya pas de constitution autre que le coran, d’où
l’application de la charia. L’intégrisme religieux se manifeste de nos jours avec violence,
donnant naissance au terme de terrorisme. Aujourd’hui, les attaques sont surtout perpétrées
contre les occidentaux.
1.1. Le terrorisme : de la compréhension du phénomène
Le terrorisme, en tant que méthode de lutte, n’est pas une pratique nouvelle. Cependant,
la « guerre contre le terrorisme », lancée en 2001 par l’administration américaine, met ce
procédé au centre de toutes les attentions mondiales et contribue paradoxalement à lui donner
une publicité sans précédent. Donc, si la pratique du terrorisme est ancienne, le contexte
politique dans lequel elle s’inscrit est changé depuis le début des années 2000, faisant de la
lutte antiterroriste une activité internationale. Toutefois, cette médiatisation de terrorisme
n’est pas non plus complètement nouvelle. Au cours des années 1990, le terrorisme
djahadiste a ainsi remplacé dans les esprits et dans les médias le terrorisme d’extrême droite
ou d’extrême gauche qui occupait le devant de la scène entre 1970 et 1990.
Mais qu’est ce que le terrorisme ? Cette notion est assez floue, et on la voit
régulièrement appliquée à un grand nombre de cas et d’acteurs, très différents les uns des
autres. Le terrorisme peut être considéré comme un procédé ou un mode d’action au service
d’une fin utilisable par n’importe quel acteur. Ses caractéristiques d’emploi sont :
- La rupture avec les règles de guerre communément admises ;
- L’indiscrimination de la cible ;
- La surprise et la soudaineté, qui concourent à produire la spectacularité
(amplification) en captant l’attention des médias.
La synthèse de ces éléments permet de donner une définition : usage sélectif ou
indiscriminé d’une violence physique spectaculaire en temps de paix ou de guerre, soit par un
Etat, soit par des formations irrégulières, semi-clandestines, afin de produire sur une
population et ses gouvernants un état de trouble psychologique susceptible de favoriser la
réalisation de leurs buts politico-idéologiques.
Le mot lui-même doit être utilisé avec prudence car il est à la fois relatif et subjectif.
Relatif dans le sens où les terroristes d’hier peuvent être les dirigeants de demain. Leur action
se trouve alors blanchie et magnifiée sous le vocable de « résistance ». Subjectif car
l’étiquette de « terroriste » est souvent utilisée pour discréditer l’adversaire et mettre en doute
sa légitimité. Par exemple, la résistance à une invasion peut être qualifiée de terroriste par les
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envahisseurs et de résistance par les organisations en lutte. Il convient donc toujours de
prendre le temps de vérifier les acteurs désignés comme terroristes (leurs objectifs et
méthodes, etc.) et ceux qui les désignent comme tels.
En ce qui concerne les différents types de terrorisme, plusieurs typologies ont été
développées par les analystes qui se sont intéressés à cette question. Toutefois, la distinction
qui apparaît la plus pertinente pour la géostratégie est celle qui a été établie par Rumu
SARKAR, différenciant le terrorisme territorial (régionalisme, indépendantisme, irrédentisme,
etc) et le terrorisme global (au nom d’une idéologie internationale ou d’une religion). Selon
cet analyste, le terrorisme territorial serait dû avant tout à l’échec de l’Etat. Cet échec est
institutionnel et politique. Cette situation peut aboutir à un conflit entre l’Etat et l’une de ses
régions. L’objectif de l’action terroriste dans ce contexte est territorial : il vise à renverser les
pouvoirs dans une région donnée. Ce type de terrorisme est souvent circonscrit dans l’espace,
à la région ou à l’Etat concerné.
Le terrorisme global serait dû au contraire à l’échec des grandes idéologies collectives du
XXè siècle. Cet échec aboutirait d’un côté à la diffusion mondiale d’un modèle occidentalisé,
et de l’autre, à l’érosion de tout autre modèle alternatif. Par exemple, deux objectifs semblent
clairs chez les djihadistes globaux : libérer le monde musulman des influences politiques,
économiques et culturelles de l’occident ; imposer une loi islamique fondée sur la charia et
libérée de l’emprise du régime occidental de l’Etat de droit. Dans ce contexte, l’action
terroriste est basée sur un réseau international beaucoup plus diffus et plus difficile à cerner et
à prévoir que dans le cas du terrorisme territorial.
Cependant, les réseaux terroristes, quelles que soient leurs finalités, sont ancrés dans
l’espace et développent donc des formes de territorialité, qui permettent d’en faire des objets
d’étude pertinents du point de vue géographique. On retrouve des structures d’organisation
spatiale identiques à tous les groupes terroristes, avec la mise en place de sites refuges et de
« bases arrières », servant d’appui, permettant d’entraîner les combattants, de rassembler et de
souder le groupe autour d’une idéologie commune. Par ailleurs, plus les réseaux s’étendent,
plus ils doivent reposer sur des hiérarchies, plus ou moins centralisées, qui permettent de voir
apparaître des organisations régionales.
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A première vue, les attentats spectaculaires et meurtriers, œuvre du groupe terroriste Al-
Qaïda d’Oussama ben Laden, qui ont frappé le cœur des Etats-Unis le 11 septembre 2001,
constituent une rupture dans les Relations Internationales, rupture aussi importante que fut la
décennie 90 et l’effondrement du bloc socialiste, la réunification de l’Allemagne et la
disparition de l’URSS. Avant cet événement inattendu et brutal en effet, on annonçait l’entrée
dans une longue période de paix. Les défis à relever étaient donc d’ordre économique et
social : réorganisation des échanges, mondialisation, intensification des rapports
internationaux de tous ordres.
On annonçait aussi une forme de dépérissement de l’Etat, puisque les acteurs de la
nouvelle société internationale en gestation étaient les ONG, la société civile, les firmes
transnationales, etc., et que les frontières semblaient vouées à une érosion qui préludait à leur
effacement. La construction européenne pouvait au demeurant offrir un modèle et comme une
anticipation de ce mouvement, puisque son idéal consiste à unir des peuples et non
simplement à rapprocher des gouvernements.
Le 11 Septembre va replonger le monde dans un univers sombre et inquiétant. La vision
bénigne, pacifique et progressiste de la société civile internationale et des réseaux qui
l’animent se mue en vision maligne, de la criminalité, du terrorisme et du chaos rampant.
Les réponses que suscitent ces défis renvoient quant elles au passé : retour du prima de
la sécurité, monopole des Etats dans la réplique, érosion des institutions internationales,
climat de méfiance et de doute qui se substitue à la confiance qui avait été laborieusement
développée au cours des décennies précédentes.
Il ne s’agit pourtant pas d’un simple retour au passé. Si les questions de sécurité sont
revenues au premier plan, c’est dans des conditions nouvelles et largement inusitées. Les défis
que pose la sécurité se sont profondément modifiés. Ils se sont à la fois élargis et transformés.
La sécurité n’est plus la simple protection des frontières de l’Etat contre une agression
extérieure, reposant sur une distinction claire entre l’interne et l’externe, le militaire et le civil,
l’ami et l’ennemi. Elle est sociétale et humaine, repose davantage sur des instruments civils,
juridiques, administratifs, technologiques, policiers et judiciaires que militaires.
Dans ces données contrastées, l’élément qui domine est en vérité la permanence de
l’Etat.
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DEUXIEME PARTIE : LES GRANDS PROBLEMES SOCIO-
ECONOMIQUES CONTEMPORAINS
La pauvreté est l’état d’une personne qui est privée des ressources nécessaires pour vivre
décemment dans son environnement. Ainsi, la pauvreté peut-être subjective mais l’ONU
(Organisation des Nations Unies) a fabriqué un indicateur : si une personne vit avec moins de
2 dollars par jour elle est déclarée pauvre, avec 1,25 dollars la personne est en situation
d’extrême pauvreté. La pauvreté ne se définit pas uniquement sous l’angle monétaire mais par
rapport au développement humain. Cette pauvreté est inégalement répartie dans le monde et
elle se décline à toutes les échelles. La pauvreté accroît et accélère les crises
environnementales.
La pauvreté est un phénomène qui peut être considéré sous divers aspects, en lien avec la
richesse disponible, l'organisation du travail et le chômage, le développement des sociétés et
les modes d'impositions des gouvernements, ainsi que les principes moraux et religieux qui
peuvent se manifester en rapport avec les inégalités économiques. La pauvreté matérielle dans
les cercles d'échanges économiques est associée à l'incapacité totale ou partielle d'obtenir de
la nourriture, des vêtements et un abri pour se nourrir, s'habiller et se loger.
Elle est estimée au moyen de seuils de pauvreté (un individu est considéré comme
pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté choisi). Différentes
définitions de ces seuils existent ; les pays développés utilisent généralement des seuils
relatifs, alors que la pauvreté dans les pays en développement est estimée au moyen de seuils
de pauvreté absolus. Du fait de sa simplicité, cette définition est couramment utilisée pour
définir les individus pauvres et mesurer le taux de pauvreté d'une population.
La pauvreté s'analyse avant tout comme étant le résultat d'une situation d'exclusion : les
rapports sociaux et les inégalités de richesse sont des mécanismes générateurs de
discrimination et la principale cause de la pauvreté. La vision libérale considère la pauvreté
comme étant l'incapacité ou l'impossibilité pour un individu d'accéder comme les autres à
l'épanouissement et à la satisfaction de ses besoins fondamentaux, souvent pour des causes
relevant de la volonté ou de la capacité de l'individu lui-même. Les deux approches,
simplifiées ici, reconnaissent que la pauvreté peut aussi résulter d'incapacités physiques ou
mentales se traduisant par un handicap, mais diffèrent sur les moyens d'y remédier.
La pauvreté est un terme caractérisant la situation d’un individu, d'un groupe de personnes
ou d’une société qui ne dispose pas des ressources suffisantes pour lui permettre de satisfaire
ses besoins fondamentaux et se développer normalement. La pauvreté réfère primitivement à
l’accès à la nourriture, l’eau potable, les vêtements, le logement et le chauffage, mais avec le
progrès technique et le développement des sociétés elle concerne également l'accès à des
17
ressources comme l'électricité et les communications, et de manière générale l’ensemble des
conditions de vie, incluant l'accès à des soins de santé et l'éducation. Le terme « pauvreté » est
relatif à celui de richesse, et fait référence aux situations d'inégalités économiques et
politiques entre individus et entre sociétés.
L’ONU (Organisation des Nations Unies) a créé de nombreux indicateurs pour définir le
développement d’un pays : PIB (produit intérieur brut), le taux d’alphabétisation, la mortalité
infantile, l’espérance de vie. Mais un indicateur regroupe toutes ces données l’IDH : l’indice
de développement humain.
Les indicateurs de l’ONU n’illustrent pas les situations à l’échelle locale. En effet, il y a des
riches dans les pays pauvres et des pauvres dans les pays riches. Beaucoup d’associations
luttent contre la pauvreté dans les pays du Nord, mais elles n’empêchent pas la ségrégation
spatiale. Certains quartiers aisés possèdent des résidences sécurisées tandis que les quartiers
pauvres présentent souvent des bidonvilles, même dans les pays du Nord. Puisque les pauvres
s’installent près des nœuds de communication et des zones industrielles, ils sont davantage
exposés aux risques de pollution. L’eau et l’air sont pollués ce qui engendre encore des
problèmes de santé. Les pauvres sont ainsi les premières victimes des crises écologiques,
économiques, des guerres et des catastrophes naturelles.
18
personne, comme la spoliation, les catastrophes naturelles et la destruction de biens, le
chômage, etc.
Mais cela engendre souvent un cercle vicieux. La pauvreté oblige à se loger à bas prix,
donc dans des quartiers ayant mauvaise réputation, où il y a peu de travail et une offre
éducative dégradée, une criminalité sinon plus élevée du moins plus violente, une prévention
médicale moins active, etc. Les chances de trouver un revenu par le travail sont moindres, la
tentation plus forte de faire appel au travail illégal (« au noir »), à des sources de revenu
illusoires (loteries, paris) ou dangereuses (crime, drogue) ou encore dégradantes (prostitution),
les risques d'accidents sont plus importants, et l'exploitation par les mafias, ou groupes
organisés, sont des facteurs de désocialisation, voire d'une insécurité à la fois personnelle et
globale.
Ce phénomène peut toucher les enfants et les adolescents, qui dans un tel contexte
commencent leur vie avec un handicap, même si le pire n'est nullement atteint pour eux. Dans
les pays en développement, où les ressources sont rares, les conséquences sont encore plus
marquées (famines, catastrophes sanitaires...).
En particulier, en Occident, la mobilité spatiale souvent nécessaire pour trouver un emploi
hors de zones d'habitation qui en offrent peu est freinée par la pauvreté. Et le coût de cette
mobilité (déménagement, frais de déplacements ou possession d'un véhicule) pèse d'autant
plus lourd que les revenus sont faibles. (En s’appuyant sur des exemples concrets, analysez
les causes structurelles et les causes conjoncturelles de la pauvreté)
Si l’on prend en considération l’IDH on remarque que la limite entre les pays du Nord et
les pays du Sud est respectée : les IDH les plus faibles se localisent en Afrique et en Asie du
19
Sud, puis viennent ceux d’Amérique du sud et d’Asie de l’Est. Enfin les IDH les plus élevés
se localisent dans les pays occidentaux : Océanie Amérique du nord et Europe.
Le taux de pauvreté de l'Afrique subsaharienne n'a pas diminué depuis vingt-cinq ans
(50 %). Le nombre de très pauvres (en moyenne, moins de 0,70 dollar de revenu par jour) a
20
pratiquement doublé, passant de 200 à 380 millions de personnes. En 2015, un tiers du
milliard de pauvres du monde habitait l'Afrique subsaharienne.
Les inégalités régionales s'accroissent donc surtout aux dépens de l'Afrique noire. Si l'on
prend l'indicateur de pauvreté à 1,08 $. En 1981 un pauvre sur dix vivait en Afrique ; en 2003
c'est près d'un sur trois. L'autre grande zone où la pauvreté s'est accrue regroupe les pays de
l'ex-URSS. Elle a explosé après l'effondrement du bloc socialiste de 1990, la situation semble
cependant s'améliorer sensiblement ces dernières années. Les deux grandes zones où la
pauvreté a régressé sont l'Asie de l'est et l'Asie du sud, avec un résultat un peu moins bon pour
l'Inde que dans le reste de la région. Enfin l'Amérique Latine, les Caraïbes et le Moyen-Orient
restent relativement stables.
21
CHAPITRE II : LA PROBLEMATIQUE DE L’IMMIGRATION
Depuis l'aube de l'humanité, les populations se sont déplacées, d'un pays à l'autre, d'un
continent à l'autre. Elles se sont déplacées parfois pour quelques temps, parfois pour toujours,
parfois isolées, parfois en groupes. Certaines migrations ont pris de très grandes proportions.
Les causes de ces migrations sont nombreuses : catastrophes naturelles, changements
climatiques, épidémies, invasions, conquêtes, guerres, persécutions politiques ou religieuses,
la recherche de moyens d'existence, d'un travail, etc. Ces mouvements migratoires ont
provoqué la fusion de peuples différents, le métissage a fait naître de nouvelles cultures, de
nouvelles civilisations, souvent au dépend des peuples conquis.
L’Homme bouge. Nos ancêtres les plus lointains étaient des nomades, motivés par la
recherche de nourriture, et la curiosité d’aller voir ailleurs. Mais avec la construction des
frontières, l’immigration est devenue un problème. Les drames humains en Méditerranée et
dans le Sud Est asiatique n’en sont qu’une des douloureuses illustrations... Et la tragédie qui
se joue entre les côtes africaines et européennes n’en est qu’une des expressions. On pourrait
remonter, si ce n’est indéfiniment, du moins sur de longues semaines et de longs mois, le
résultat serait le même. D’autant qu’à ces tragédies, il faut ajouter, en parallèle, la présence
régulière de ce thème dans les discours politiques. En France mais aussi ailleurs en Europe,
aux Etats-Unis mais aussi en Afrique du Sud. Bref, la question de l’immigration a fini par
s’imposer comme un problème permanent, à tel point qu’on a fini par oublier qu’il fut un
temps où ce sujet était secondaire dans les préoccupations.
Causes économiques: Sous cet angle, les différences entre le Nord et le Sud mettent
en évidence la persistance de la pauvreté dans les pays du Sud, qui pousse de
nombreuses personnes à chercher du travail dans les pays du Nord. La recherche d'un
travail figure parmi les motivations les plus fréquentes des demandes de permis de
séjour (35 % en Italie).
22
du Sud. En 2010, ces jeunes seront 175 millions dans les pays du Nord, contre près
d'un milliard (973 millions) dans les pays du Sud. Si nous nous limitons à l'Europe et
à l'Afrique, les jeunes européens étaient 66 millions en 1970 et leur nombre ne
changera quasi pas d'ici 2010, alors que les jeunes africains passeront de 56 millions à
192 millions.
Globalement, le sens des migrations s’est renversé. Avant la période industrielle, les
migrations internationales partent des pays riches, industrialisés vers les pays pauvres :
commerce, colonisation, conquête. Aujourd’hui, les migrations partent des pays pauvres vers
les pays riches (Sud vers le Nord, l’Est vers l’Ouest). La cause du renversement du sens est
essentiellement d’ordre démographique. Alors que les pays développés constituent 33% de la
population mondiale en 1950, ils n’en constituent plus que 22% en 1990 et cette tendance se
poursuit. Par ailleurs, l’origine des migrations s’est modifiée rapidement au cours de ces
dernières décennies. Aujourd’hui, de nouveaux pays d’émigration apparaissent (Ghana,
Nigeria), alors que l’émigration marocaine et turque diminue.
Sous l'angle international, on parle généralement des flux migratoires du Sud vers le
Nord de la planète, et de l'Est vers l'Ouest. Et on est volontiers attentif aux flux migratoires
vers l'Occident. En fait, il y a d'autres déplacements de populations tout aussi importants,
voire plus importants, notamment à l'intérieur des frontières de l'Asie ou de l'Afrique. Ces
mouvements se sont surtout développés à partir des années 70, mais sont encore peu connus.
Rappelons simplement que les territoires pétrolifères du Golfe Persique ont attiré plus de 5
millions de travailleurs étrangers, ce qui représente à peine moins que l'ensemble des
immigrés en Europe (6 millions). Les migrations concernent donc l'ensemble de la planète.
De plus en plus de pays sont soit des pays d'émigration, soit des pays d'immigration, soit des
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pays de retour, soit les deux simultanément, comme l'Italie par exemple. En effet,
l'émigration italienne persiste, alors que l'Italie est actuellement aussi un pays d'immigration.
1. Impact économique
L'impact économique En 1945, alors qu'il y avait, après la guerre, un immense travail de
reconstruction à entreprendre, la pénurie de main-d'œuvre était importante. L'immigration a
contribué à résoudre des problèmes dans l'immédiat, mais à quel prix?
Du point de vue des pays d'accueil, les travailleurs autochtones désertaient les travaux
les plus durs et les plus malsains, dont le travail dans les mines. Ils ont été remplacés par les
travailleurs migrants. Mais aucun effort n'est fait au fond de la mine pour assainir et
améliorer les conditions de travail. Cette situation est responsable des terribles catastrophes,
dont notamment la catastrophe du charbonnage du Bois du Casier en Belgique, à Marcinelle
en 1956, où 245 travailleurs étrangers ont perdu la vie. Par ailleurs le travail au fond de la
mine eut également des effets déplorables sur la santé des mineurs. Après 5 à 10 ans, les
mineurs de fond étaient généralement atteints de silicose ou d'anthracitose, ce qui a représenté
une lourde charge financière pour les pays.
Dans certains cas, l’émigration a servi à éviter les confrontations sociales. C'est ainsi
que, en 1960, à la suite d'une longue lutte sociale dans les mines de charbon des Asturies, le
gouvernement espagnol a octroyé plus facilement des passeports pour faciliter le départ des
travailleurs de la mine. Ceci nous incite à penser que, bien que l'immigration ait contribué
partiellement au développement économique du pays d'accueil, l'afflux d'une main d'œuvre
nombreuse et prête à travailler pour des salaires très bas a constitué un frein au dialogue social
et aux revendications ouvrières.
Du point de vue du pays d'origine, l'émigration est le plus souvent une nécessité vitale
pour l'individu et le droit d'émigrer doit être garanti. Mais est-ce vraiment au bénéfice de la
région concernée ? Après avoir été nourris, éduqués et formés à un métier, les jeunes
travailleurs quittent leur pays à l'âge où ils deviennent productifs. Cela représente une perte
pour l’économie du pays d'origine et un appauvrissement pour la région ou la localité où ils
sont nés. Certes, les travailleurs migrants ont rapporté des devises aux pays d’origine, mais les
régions qu’ils ont abandonnées n’ont pas bénéficié pleinement de cet avantage car les forces
vives ont émigrés. L’émigration a été une solution facile pour ne pas affronter le problème du
chômage et de la pauvreté, mais elle a souvent laissé derrière elle un désert économique et
démographique. Ce fut notamment le cas de certains villages de Sicile et d’Andalousie qui ont
totalement disparu.
2. Impact démographique
24
La prise de conscience du phénomène du vieillissement de la population et de la nécessité de
recourir à l'immigration pour compenser le déficit des naissances pose également des
questions.
En effet, les statistiques ont été fondées sur la prévision d'une croissance économique
normale de 5% par an. Or, ces prévisions se sont révélées inexactes par la suite. Ainsi, même
si le facteur démographique est important, d’autres voies auraient pu être exploitées:
encourager les naissances, moderniser l’industrie, automatiser les tâches, retarder l'âge de la
retraite, améliorer les conditions de travail, etc. La tendance prépondérante à considérer
l'immigration uniquement en termes de réservoir de main-d’œuvre pour faciliter la croissance
économique et compenser le déficit démographique n'était peut-être pas la seule voie possible.
L'idée que seule la croissance économique était synonyme de bien-être est sans doute la
principale responsable du dérapage de la politique sociale et des nombreux problèmes qui se
sont posés dans les processus d'immigration.
3. Impact social
La croissance économique et les conquêtes sociales de l’après-guerre ont permis de mettre
en place des dispositifs de protection sociale qui devaient favoriser le bien-être des citoyens.
Des mécanismes compensatoires permettraient de protéger les citoyens de la pauvreté et de la
marginalité, l’Etat intervenant pour éliminer les inégalités sociales en luttant contre la
précarité qui hante des régions et des quartiers urbains en Europe.
Dans la vision de l'Etat-providence, les immigrés contribueraient au développement et en
deviendraient également les bénéficiaires puisqu’ils quitteraient des pays pauvres et en
difficulté pour aller vers des pays industrialisés, développées et prospères.
Or, ce système de protection sociale était fondé, lui aussi, sur la croissance économique. Il ne
tenait pas compte de ce qui allait suivre: la récession, la crise économique, les tensions de la
concurrence sur le marché international, la délocalisation des entreprises, la montée du
chômage, l’aggravation de la pauvreté. Le déclin économique qu'on a connu a frappé
durement les travailleurs immigrés. Il a contribué au développement des quartiers en déclin
et à la formation de ghettos, y compris dans les grandes villes les plus riches.
4. Impact politique
Pendant les années 66-70, lorsque furent prises des mesures qu'on peut qualifier de brutales
pour mettre fin au flux spontané des migrants, les réactions de la population furent assez
fermes et les gouvernements ont dû s’expliquer. Mais les controverses se sont prolongées
pendant plusieurs années. Au cours de cette période, dans les différents pays, on a procédé à
la régularisation de travailleurs clandestins et on a arrêté la délivrance des permis de travail,
mais on s'est installé dans une tolérance complice à l'égard de l’occupation de travailleurs
clandestins. Les réactions de la population ont été assez vives. Le débat sur l'immigration eut
un effet de radicalisation tant pour l’extrême gauche qui condamnait cette politique illégale et
inhumaine, que pour l’extrême droite qui exigeait le départ des clandestins considérés comme
un danger pour la sécurité et l’ordre public.
L’arrivée des travailleurs étrangers a donc eu un impact très net sur l'évolution des courants
politiques. Elle a servi de prétexte aux mouvements d'extrême droite pour développer une
idéologie raciste et xénophobe. Ce prix politique et idéologique ne peut être négligé. Il figure
25
parmi les raisons principales qui ont conduit les gouvernements à fermer de plus en plus ses
frontières.
5. Le racisme
Le racisme est l'un des aspects les plus importants de l'analyse complexe du phénomène
migratoire. Personne n’ignore la recrudescence du racisme et de la xénophobie dans toute
l'Europe. Le racisme trouve un terrain fertile dans les poches de pauvreté et de marginalité,
où l’on rencontre d'ailleurs d'autres formes de violence prônée par des courants idéologiques
extrémistes. Aujourd'hui, dans les zones à forte densité immigrée, l'extrême droite véhicule
des théories inspirées par les vieilles idéologies fascistes et nazies sur la suprématie de la race
et prône l’exclusion des immigrés. Même si ses adeptes ne représentent qu'une minorité, son
action est importante car elle bénéficie parfois de la complaisance de certaines autorités
administratives et politiques. Certains gouvernements, dans le souci de calmer une population
inquiète, se dépêchent de mettre en œuvre des mesures discriminatoires, préconisées par des
mouvements extrémistes, à l'encontre de la population étrangère, contribuant ainsi à la
marginaliser davantage et, ce qui est grave, à légitimer la thèse extrémiste.
Cependant, sur base de fausses promesses d’une société plus facile et plus ordonnée,
nombreux sont ceux qui se laissent entraîner. Ces extrémistes risquent de réveiller les vieux
démons et de conduire les pays vers les aberrations et les horreurs du passé.
26
CHAPITRE III : LA PROBLEMATIQUE DE LA DEGRADATION DE
L’ENVIRONNEMENT
Partout dans le monde, des milliers de produits chimiques constituent un risque pour les
populations et les écosystèmes. Les populations des pays en développement sont
particulièrement vulnérables, car elles sont généralement mal informées. Souvent, leurs pays
ne disposent pas de réglementation adéquate et ont peu de ressources pour appliquer celle
existante. De plus, des obstacles empêchent leur accès à des technologies « plus propres ».
Les gens n’ont pas beaucoup de moyens de se protéger et n’ont pas voix au chapitre dans le
débat politique. Les moyens de subsistance des collectivités et le bien-être des pays sont
essentiellement tributaires du développement économique. Toutefois, celui-ci constitue
souvent une source de pollution environnementale nuisible, tout comme les activités
quotidiennes que sont la cuisine, le chauffage, le transport. Cette pollution touche
particulièrement les défavorisés. Les êtres humains font les frais de ces polluants sur plusieurs
plans : torts directs causés à la santé, à savoir cancer, déficience neurologique et autres maux,
puis, contamination de la chaîne alimentaire et incapacité des écosystèmes à absorber les
déchets et à fournir les nécessités vitales. Les solutions à ces problèmes complexes et
pressants exigent des approches novatrices, souples et concrètes.
27
III. Les types de pollution
Il existe plusieurs cas de pollution selon la source et le type milieu affecté. Elles peuvent
provenir de l’homme. Ce qui est notamment le cas de nombreuses pollutions. L’homme est
responsable de nombreuse contamination des sols par l’utilisation des pesticides et herbicides
dans l’agriculture. Plusieurs industries ne respectent pas aussi l’environnement en déversant
des déchets toxiques dans l’environnement. On note aussi le nombreux cataclysme qui est
provoqué par les accidents nucléaires et les déversements de pétrole dans beaucoup de zones.
La non-maitrise des déchets urbains fait que certaines mers sont particulièrement polluées par
l’homme. Outre l’homme, des polluants sont émis naturellement. Notons, par exemple que
les éruptions volcaniques sont une source importante de la pollution de l’atmosphère. Les
conséquences d’une éruption peuvent perdurer plusieurs dizaines d’années et décimer toute
une ville. Selon les milieux affectés par la pollution, dont : la pollution de l’air dû aux gaz à
effet de serre et les déchets gazeux dans l’atmosphère. La pollution du sol par les engrais et
les déchets urbains et enfin la pollution de l’eau.
Selon le quatrième rapport du GIEC, en 2004 49 milliards de tonnes équivalent CO2 sont
émises annuellement par les activités humaines, réparties comme suit :
Le Global Humanitarian Forum, Think tank de Kofi Annan, estime dans la première étude
sur l'impact sur l'humain du réchauffement climatique en 2009, à 300 000 morts par an le
nombre de victimes liées au réchauffement climatique qui affecte déjà 300 millions de
personnes dans le monde. Le chiffre pourrait monter à 500 000 morts par an en 2030, avec un
coût de 600 milliards de dollars par an. Ces chiffres ont été revus par les 10 plus grands
experts sur le réchauffement climatique qui admettent une marge d'incertitude, le nombre de
mort pouvant être plus grand ou plus élevé.
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coûteuses en Europe, et inégalement réparties. Sans dispositifs d'adaptation, les coûts générés
par des événements extrêmes attendus (plus intenses et plus fréquents) devraient
régulièrement augmenter et aggraver certaines inégalités.
Des dizaines de milliers de morts sont attribuées aux vagues de chaleur (plus fréquentes,
plus longues). Le nombre de morts de froid en Europe devrait en revanche diminuer. Les
inondations devraient augmenter au nord et les sécheresses au sud. L'Arctique se réchauffe
plus vite que les autres régions européennes, entraînant un doublement de la fonte de la
calotte groenlandaise de 1990 à 2010 (250 milliards de tonnes de glace perdues/an de 2005 à
2009). La mer a monté en Europe d'environ 1,7 mm/an au cours du XXe siècle, avec une
accélération (3 mm/an) au cours des dernières décennies. Des impacts sont attendus sur la
flore et les maladies (certains moustiques et phlébotomes remontent plus au nord et en
altitude).
Les dix années les plus chaudes entre 1880 et 2017 d'après les mesures des stations
météorologiques au sol et à la surface des océans
(Écarts par rapport à la moyenne 1951–1980)
stations sol + océans stations au sol seules
Années
Écarts/moyenne Écarts/moyenne
1 2016 +0,99 °C +1,25 °C
2 2017 +0,90 °C +1,13 °C
3 2015 +0,87 °C +0,98 °C
4 2014 +0,73 °C +0,88 °C
5 2010 +0,70 °C +0,91 °C
6 2005 +0,67 °C +0,87 °C
7 2007 +0,64 °C +0,85 °C
8 2013 +0,64 °C +0,81 °C
9 2009 +0,63 °C +0,79 °C
10 1998 +0,62 °C +0,83 °C
29
V. Les dangers pour l’homme et l’environnement
Ce sont les polluants dans l’environnement qui contaminent l’eau, l’air et le sol mettant en
danger l’homme et tout l’écosystème. De surcroit, les polluants constituent une source de
conflit entre la population et l’industrie. C’est pourquoi, il faut adopter une approche
écosystémique afin de protéger la santé assurant un équilibre dans l’écosystème.
Dans tout le monde, il y a des milliers de produits chimiques qui deviennent un risque
pour la population et l’écosystème. La population des pays qui sont en développement devient
vulnérable parce qu’une telle population est souvent mal informée. Les pays en
développement ne disposent pas d’une règlementation appropriée qui soit appliquée. Les gens
dans ces pays n’ont pas les moyens de se protéger comme il faut. Les polluants dans
l’environnement affectent la santé de l’homme et les maladies sont nombreuses, à savoir le
cancer, la déficience neurologique et d’autres maux qui font de la Terre une planète malade.
Les polluants contaminent aussi la chaîne alimentaire et mènent à l’incapacité de
l’écosystème d’absorber les déchets et de fournir ce qui est nécessaire pour la survie de
l’homme et de notre planète. La solution à ce problème complexe exige une approche
novatrice et concrète.
Sur le plan global, on propose trois types de solutions à la pollution et aux polluants
qui détruisent notre planète et la santé de l’homme. Il faut que l’homme consomme moins. Il
faut qu’on utilise des énergies renouvelables comme le soleil, le bio-pétrole et le vent. En
luttant contre la pollution de l’environnement, on équilibre le choix économique et
environnemental qui mène à la protection de la santé humaine. Pourtant, une chose est
certaine. On ne résout pas les problèmes de l’environnement par la critique. On doit devenir
conscients que la nature est une chose précieuse qu’on valorise et respecte à tout prix. Ainsi, il
faut lutter à résoudre le problème de l’environnement afin d’éviter une catastrophe planétaire.
30
31
CHAPITRE IV : LA MONDIALISATION ET SES EFFETS PERVERS
La mondialisation reste un sujet très controversé. Il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont
contre. Chacun y va de sa théorie mais en économie, rien n’est jamais vraiment blanc ou noir
mais plus souvent gris. La mondialisation, phénomène qui s’est très fortement accentué
depuis les années 1990, ne fait donc pas exception à la règle. Nous constatons que certains
phénomènes ont eu des effets positifs alors que d’autres, ont eu des effets plutôt négatifs.
32
Les pays africains ne connaissent surtout de la mondialisation que ses contraintes
symbolisées par les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS). Ces programmes
s’expliquent par le fait que ces pays croulent sous le poids d’une dette accablante extérieure
qu’ils n’arrivent pas à payer. Les PAS se sont caractérisés par :
- Montée des inégalités au sein des pays riches : la montée des inégalités a coïncidé
avec l’ouverture internationale, d’où la tendance à établir une relation de causalité
entre ces deux phénomènes. La mondialisation est rendue responsable de la
détérioration de la situation des travailleurs les moins qualifiés, victimes du chômage
et/ou d’une pression à la baisse sur leur salaire. «La mondialisation s'est traduite par
un enrichissement pour quelques-uns, par la déchéance et le désespoir pour le plus
grand nombre.
- Inégalités Nord-Sud : les écarts des PIB par habitant se creusent entre pays à bas ou
moyens revenus et pays riches. Les habitants des pays du Nord ont un revenu égal à 5
fois le revenu mondial moyen (contre quatre fois en 1980). Une partie importante des
recettes des pays du Sud sert à rembourser leurs dettes, au détriment du financement
de projets de développement.
- Régulation mondiale et clauses sociales et environnementales : la mondialisation
est accusée de pousser au dumping social, donc à l’alignement des législations
concernant le droit du travail et la protection sociale sur celles des pays où elles sont
les moins contraignantes. D’où la demande d’adoption de clauses sociales dans les
accords internationaux comme ceux de l’OMC : interdiction du travail des enfants,
limitation de la journée de travail, salaire décent, pas de travail forcé, exercice libre du
droit syndical, etc.
33
CONCLUSION GENERALE
Le monde au XIXe, XXe et au début du XXIe siècle a été marqué par de nombreux
évènements majeurs : des conflits (localisés ou mondiaux), des crises socio-économiques, des
révolutions, une nouvelle cartographie mondiale, la naissance et la disparition d’idéologies, la
prépondérance et la chute d’Etats, etc.
Depuis 1945, le monde a été marqué par des tensions idéologiques avec crainte de guerre
généralisée. A partir de 1962, un nouveau climat s’installe : la détente. Cette détente s’est
exprimée surtout à partir de 1990 avec l’effondrement du bloc est et la généralisation du
libéralisme. Ce qui semble certain aujourd’hui, c’est le triomphe du libéralisme et son
expansion dans le monde ; d’où le concept de mondialisation ou globalisation. Les États-Unis
restent donc le leader de ce système avec toutefois la montée de l’Europe qui tente son unité.
Par ailleurs, l’actualité récente s’illustre par des conflits aux enjeux et aux terrains
renouvelés, annonçant les guerres du XXIe siècle. Le terrorisme, s’il n’est pas un phénomène
nouveau, a pris une dimension sans équivalent avec les attentats perpétrés un peu partout.
Cette forme de guerre, contournant la puissance, semble presqu’une conséquence logique de
la structuration du monde autour d’une hyper puissance américaine, qui a elle seule regroupe
plus de moyens militaires que tous les autres Etats réunis. La contestation directe n’étant plus
possible, celle-ci passe par des formes indirectes plus ou moins violentes, pouvant aboutir au
terrorisme.
Enfin, la guerre, en tant que pratique sociale, est également affectée par les grandes
transformations de la société contemporaine. Les conflits prennent une nouvelle dimension
économique alors que l’Etat est de plus en plus concurrencé dans son monopole de violence
légitime par des acteurs non étatiques. Ils prennent aussi une dimension technologique, qui est
à la fois un outil et un enjeu. Ils prennent une nouvelle dimension écologique, dans un monde
aux ressources finies et au climat déréglé (guerre pour l’accès aux ressources, guerres
climatiques).
34
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
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35