Calculs de Structures
Calcul des Ouvrages en Béton
Eurocode 2.
BETON PRECONTRAINT
Isostatique
JC SOUCHE
Table des Matières -2-
Dans une structure en béton précontraint, le béton, qui ne coûte pas très cher et qui travaille bien en
compression est utilisé au mieux de ses possibilités c'est à dire au maximum de sa résistance
réglementaire en compression (limite admissible) et en traction.
L’acier de précontrainte à haute résistance qui coûte cher et qui travaille bien en traction va être utilisé et
judicieusement disposé pour comprimer les zones tendues de béton par les charges qui lui sont
appliquées de façon à maintenir les contraintes dans ce matériaux dans ses limites de résistance en
traction.
Un grand nombre d’exemples de précontrainte existe dans la vie courante comme par exemple :
Le serrage d’une série de livres entre les mains pour les soulever,
La tension des rayons des roues de vélo pour compenser la compression cyclique due aux
chargements,
Le cerclage des roues de charrette ou le serrage des douves de tonneaux en utilisant des
efforts induits par le raccourcissement des cerces en acier, préalablement chauffées, lors de leur
refroidissement,
Le serrage de boulons à haute résistance en construction métallique,
Etc.....
une valeur minimale Mm (qui est en fait le moment des charges permanentes)
une valeur maximale MM = Mm + M (M est le moment des charges ''Q'' de service)
La précontrainte est exercée par le câble tendu à un effort P, excentré de e0.
I
Le rayon de giration est défini par : i= B
Y+
Rappel :
= 1/3 0,4 0,5
Figure 1 : valeurs usuelles du rendement géométrique de la section
La section est ainsi soumise à l'action d'un effort normal P (MN) et d'un moment fléchissant total
M + P.e0 (MN.m)
Le schéma suivant illustre le tracé de précontrainte dans un élément isostatique. La précontrainte exerce
un effort normal et une poussée au vide opposée à la direction des charges générales maximales de poids
propre, de superstructures et des charges de service.
Dans ce cas, les unités de précontrainte, non gainées, sont tendues, avant bétonnage, entre deux massifs
solidement ancrés dans le sol. Après durcissement du béton, les fils ou torons sont sectionnés et s'auto-
ancrent par adhérence dans le béton.
L'imposant massif d'ancrage des unités de précontrainte rend difficile et prohibitif la construction
d'éléments précontraints par pré-tension sur chantier qui ne peuvent être construits que dans des usines
spécialement outillées pour cette fabrication (bancs de précontrainte).
La précontrainte par « pré tension ou par fils adhérents » est le procédé mis en œuvre, en usine, pour la
fabrication de poutres ou poutrelles de bâtiments ou de ponts, dont les dimensions doivent évidemment
être compatibles avec les possibilités de transport et de levage.
La technique de blocage des fils ou torons est identique à celle décrite ci avant.
Les photos suivantes montrent un banc de préfabrication des poutres précontraintes par adhérence pour
la construction des ponts de type « PR.AD ».
Aux extrémités, les câbles sont ancrés à l’aide de pièces métalliques et ils sont mis en tension à l’aide d’un
verin creux.
En résumé : en post-tension, la « mise en tension » des câbles, fils ou barres est réalisée :
- après coulage et durcissement du béton,
- après atteinte d’une résistance suffisante du béton capable de résister aux efforts de
compression de précontrainte.
Chronologie habituelle des opérations en post-tension :
Mise en place du coffrage, sur étaiements généraux, cintres ou autres moyens,...
Mise en place du ferraillage,
Mise en place, calage et fixation des conduits dans le ferraillage (tubes destinés à l’enfilage de la
précontrainte), suivant le tracé théorique prévu.
Mise en place des évents destinés à assurer la purge du coulis de protection, au moment des injections
de remplissage des conduits, après mise en tension des câbles (adhérence et protection contre la
corrosion),
Mise en place des organes d’ancrage aux extrémités des conduits (trompettes d’épanouissement des
torons, plaques, évents d’extrémité,...),
Bétonnage de la structure et confection d’éprouvettes d’information sur la résistance des bétons,
Après séchage du béton, enfilage des câbles dans les conduits (poussage ou tirage) et mise en place
des organes complémentaires de mise en tension (suivant procédé de précontrainte),
Écrasement des éprouvettes d’information pour vérifier que la résistance nécessaire du béton à la
mise en tension est atteinte,
Vérification des matériels de mise en tension (pompes, vérins,..),
Mise en place des vérins, mise en tension des câbles, par paliers, en suivant l’ordre défini par le
bureau d’étude, et mesure des allongements puis, blocage des câbles.
A ce stade, la stabilité de la structure est assurée, le décoffrage de l’ouvrage peut avoir lieu,
Coupure des sur-longueurs de câbles et mise en place des capots d’extrémités (ancrages) pour
injection,
Vérification des matériels et des fournitures pour injection de remplissage des conduits (pompes,
malaxeur, ciment, eau, adjuvant,..) et fabrication des coulis d’injection,
Remplissage par injection des conduits de précontrainte (en purgeant l'air par les évents) et
réalisation d’essais de contrôle de qualité des coulis (ressuage, fluidité,...),
Après durcissement du coulis, sectionnement des évents et enlèvement des capots (si prévu),
Vérification éventuelle de la qualité du remplissage par des essais effectués par transparence :
gammagraphies, ...
Nettoyage du chantier des traces de coulis en particulier lorsque les surfaces doivent recevoir une
étanchéité.
Les câbles intérieurs au béton ne sont plus visibles ni accessibles et leur auscultation (vérification de leur
état) ne peut se faire que par ''gammagraphie'' (radiographie à travers le béton).
Avantages Inconvénients
bonne protection des aciers de précontrainte (si injection n'offre aucune possibilité de remplacement des câbles
correcte du coulis)
surveillance des câbles ne peut se faire que par
centrage des câbles => réduction des efforts parasites de gammagraphie (radiographie) ou par essai à l’arbalète
précontrainte
section de béton réduites des sections des gaines =>
dafavorable pour le calcul
Avantages
Inconvénients
NOTA IMPORTANT
En raison des risques de confusion possibles, l’utilisation sur un même ouvrage de torons de 12,5 et
12,9 ou de 15,2 et 15,7 est strictement interdit.
(2) P Les armatures de précontrainte doivent posséder un niveau suffisamment faible de susceptibilité à la
corrosion sous tension.
Ce dernier est supposé acquis si les armatures de précontrainte satisfont aux critères spécifiés dans l’EN
10138 ou données dans l’agrément technique européen correspondant.
Voir agrément européen du procédé de précontrainte pour avoir les caractéristiques exactes.
''Chaque livraison d'aciers de précontrainte doit être accompagnée d'un certificat contenant toutes les
informations nécessaires à son identification au regard des caractéristiques et, au besoin, des informations
complémentaires.''
2.5.2.2 Propriétés
(2) P les armatures de précontrainte (fils, torons, barres) doivent être classées en fonction des
caractéristiques suivantes :
205 GPa pour les barres (valeur réelle comprise entre 195 et 210 GPa)
195 GPa pour les torons (valeur réelle comprise entre 185 et 205 GPa)
La masse volumique des aciers de précontrainte est prise égale à 7850 Kg / m3
(5) on peut admettre que les valeurs données ci-dessus sont valables pour des températures comprises
entre -40 ° C et + 100 ° C pour l’armature de précontrainte en place dans la structure.
(5) Il convient d’établir les calculs des pertes dues à la relaxation des aciers de précontrainte sur la base de
la valeur 1000 (perte par relaxation en %, 1000 heures après la mise en tension, pour une température moyenne de 20 °).
Métalliques : ils sont constitués de tubes souples en ''feuillard'', cintrables à la main ou de tubes
rigides en acier également cintrable,
En matière plastique : polyéthylène ( PEHD utilisé en précontrainte extérieure)
Lorsque les armatures sont livrées prêtes à l’emploi (armatures enfilées dans leurs conduits), il peut s’agir
de conduits enroulables ''feuillard mince''.
Les ancrages sont munis d'un orifice de communication avec le conduit qui permet l'injection
(remplissage) des conduits par un produit destiné à protéger le câble en service : coulis de ciment, graisse,
...
Il peut arriver qu'un câble soit longueur telle que son allongement dépasse la course du piston du vérin.
Dans ce cas, le vérin de mise en tension doit permettre la reprise de tension et assurer ainsi, par paliers
successifs, la mise en tension complète du câble.
En attendant le bétonnage puis la montée du béton en résistance, les massifs d'extrémité doivent
supporter la totalité des efforts de précontrainte. C'est ce qui explique que cette technique ne soit mise
en oeuvre qu'en usine.
Elle consiste à mesurer, à l'aide de dynamomètres à ''anneau'' disposés entre le vérin et la plaque
d'ancrage, les efforts à la mise en tension, à l'origine, et à l'extrémité, et à comparer la perte déduite à
celle issue d'un calcul théorique basé sur les coefficients de frottement pris en compte, dans les calculs.
Dans le cas général de la précontrainte intérieure (hors pré-tension), il s'agit d'un coulis de ciment dont
les caractéristiques spécifiées sont :
I
Le rayon de giration est défini par : i= B
Y+
Rappel :
= 1/3 0,4 0,5
Figure 2 : valeurs usuelles du rendement géométrique de la section
Elles sont utilisées pour le calcul des contraintes en section non fissurées dues à l'ensemble des
sollicitations appliquées avant l'injection des conduits de précontrainte.
Elles sont utilisées, pour le calcul des contraintes en section non fissurées, dues à l'ensemble des
sollicitations appliquées après l'injection des évidements pour précontrainte destinés à être comblés par
injection (conduits de précontrainte).
Elles sont utilisées, pour le calcul des contraintes en section fissurées, dues à l'ensemble des sollicitations
appliquées après l'injection des réservations pour précontrainte destinées à être comblées par injection
(conduits de précontrainte).
NOTA :
Ces caractéristiques sont celles utilisées pour les calculs en béton armé.
Elles sont utilisées en béton précontraint, lorsque les critères de sections non fissurées ne seront plus
vérifiés sous combinaisons caractéristiques (C'est le cas de la précontrainte partielle).
Lorsque le cas se présente dans une section, alors toute autre justification du même type sur cette section
devra tenir compte de ces mêmes hypothèses, et ce, quelle que soit la valeur de la contrainte sur le béton
ou la combinaison concernée.
La section est ainsi soumise à l'action d'un effort normal P (MN) et d'un moment fléchissant total :
e = M / P = e0 + Mext / P
« LIGNE DE PRESSION ».
M= Mg + P.e0
Ajoutons à présent à cette même section médiane de poutre le moment de la charge de service ''Q'' non
nulle Mq.
M = Mg + Mq + P.e0
Imaginons maintenant que l'on puisse déplacer la position du câble dans la hauteur du béton, de la
section de la valeur - Mg/P, l'excentricité du câble par rapport au CdG devient alors : e'0 = e0 - Mg/P.
N=P
M = Mg + Mq + P.(e0 - Mg/P)
On constate donc que l'excentricité additionnelle donnée au câble permet de compenser parfaitement
la charge additionnelle, ce qui veut dire que cette charge ne coûte rien, pas plus en acier qu'en béton.
Ceci démontre le caractère actif de la précontrainte et l'influence, toutes choses étant égales par ailleurs,
de l'excentricité de la précontrainte.
On conçoit bien qu'en augmentant encore la charge, l'excentricité complémentaire à donner au câble
pour tendre au même résultat augmenterait jusqu'à atteindre les limites physiques au delà de laquelle le
câble entamerait la section d'enrobage ou sortirait même de la section.
-(v'-d') e0 v-d
d' et d expriment les enrobages minimum des câbles sur les fibres extrêmes de béton qui ont souvent des
valeurs minimales de l’ordre d’un diamètre de gaine (8cm environ).
- Dans le cas contraire, on ne peut pas augmenter l’excentricité au delà de (v – d) ou –(v’ – d’) .
On n'a qu'une seule solution car le supplément d'excentricité du câble ne peut plus respecter la double
inégalité, sinon le câble entame la section d'enrobage, ou sort même de la section de béton. La solution
consiste à caler le câble à son excentricité maximale -(v'-d') ou (v-d) et à compenser le déficit de
moment de précontrainte du au défaut d'excentricité par une augmentation de la force de cette
précontrainte => on augmente alors P au lieu de e0 dans Mp = P.e0.
Sinon :
Exemple de structure sous bandée sur l'autoroute A75 Déviateur des câbles extérieurs au
béton
𝐏 𝐲 𝐲
y= + (Mext + P.e0). = g + (Mext + P.e0).
𝐁 𝐈𝐠 𝐈𝐠
𝐏
avec (CdG)= 𝐁 = g
(y est l'ordonnée de calcul de contrainte, y > 0 vers le haut à partir du CdG de la section.)
On démontre que sur les fibres extrêmes les contraintes sont :
𝐌
𝟏 + (𝐞𝟎+ )
𝐏
en fibre supérieure => v=g .
𝐯′
𝐌
𝟏− (𝐞𝟎+ )
𝐏
en fibre inférieure => v'=g .
𝐯
Ces contraintes doivent respecter les limites réglementaires imposées par le code de calcul en vigueur
(Eurocodes), ce qui donne :
𝐌
𝟏 + (𝐞𝟎+ )
𝐏
lim1 v=g . lim2
𝐯′
𝐌
𝟏− (𝐞𝟎+ )
𝐏
'lim2 v'=g . 'lim1
𝐯
𝐌𝐦 ′𝐥𝐢𝐦𝟐 𝐌𝐌
e1 = - v' (1-
𝐥𝐢𝐦𝟏/
𝐠
) –
𝐏
e0 e2 = v (1-
𝐠
)–
𝐏
𝐥𝐢𝐦𝟏/ ′𝐥𝐢𝐦𝟐
en posant : c' = v' (1- 𝐠
) et c = v (1- )
𝐠
𝐌𝐦 𝐌𝐌
on peut écrire : - c' – e0 c –
𝐏 𝐏
le « Noyau limite »
-c’ e c
Pour que les contraintes normales dans le béton restent admissibles, le centre de pression doit rester,
pour tous les cas de chargement, à l’intérieur du « noyau limite ».
NOTA
𝐥𝐢𝐦𝟏/ ′𝐥𝐢𝐦𝟐
c' = v' (1- ) c = v (1- )
𝐠 𝐠
on constate que ce noyau s'ouvrira d'autant plus que les contraintes limites imposées au béton seront
faibles et vice-versa.
Le câble doit rester à l’intérieur du « NOYAU DE PASSAGE » dont l’ouverture a été définie ci avant par :
𝐌𝐦 𝐌𝐌
- c' – e0 c –
𝐏 𝐏
𝐌𝐦 𝐌𝐌
- c' – c–
𝐏 𝐏
M
Soit PI ≥
cc'
3.5.4 VALEUR DE LA PRECONTRAINTE EN SECTIONS SOUS-CRITIQUE
En résumé, les sections ''sous critiques'' sont celles pour lesquelles :
- g/q petit,
- e0 vérifie l'enrobage du câble,
- la charge permanente est compensée sans surcoût
- P est déterminée par le respect des contraintes limites
𝐌𝐦 𝐌𝐌
- c' – e0 = - (v'-d') c –
𝐏 𝐏
𝐌𝐌 MM
Le cas critique est - (v'-d') = c – => PII =
𝐏 v'd 'c
Il est évident que dans ce cas l'on ne pourra pas atteindre toutes les valeurs de contraintes limites.
M MM
P = max (
cc' ;
v'd 'c
)
- à identifier les sections caractéristiques sollicitées sous Mmax, Mmin et M#0 (appuis simples
d'extrémités d'ouvrages ou points de moments nuls en travées)
- à positionner le CdG des câbles dans ces sections afin qu'ils compriment les parties
tendues (Mmax, Mmin) ou qu'ils passent à proximité du CdG de la section (M0 ),
Il va de soi que le phasage des structures va compliquer quelque peu cette démarche.
les déformations de mise en tension des câbles ainsi que celles des pertes de tension
(redistribution des réactions d'appuis),
les déformations de fluage du béton (suivant les structures et leurs modes de construction).
d'éventuelles autres charges (gradient de température, etc...).
le phasage de construction dont les conséquences peuvent être l'évolution du schéma statique de
la structure, des caractéristiques mécaniques des sections, la superposition partielle de la
précontrainte, etc ...
3.5.10 COMMENTAIRES SUR LE DIMENSIONNEMENT DE LA PRECONTRAINTE
En pratique la détermination de la force de précontrainte ainsi que le tracé des câbles seront moins
linéaires du fait :
pour les ouvrages simples, bétonnés en une seule fois, la détermination des tracés et des efforts de
précontrainte se fait aisément en suivant le principe ci avant défini. Il existe aujourd'hui un certain
nombre de logiciels qui, à partir d'un flot réduit de données (morphologiques, matériaux, charges, ..)
permettent de dimensionner complètement la précontrainte (définition du tracé, dimensionnement
de la précontrainte), et de vérifier l'ensemble des critères principaux de stabilité dictés par la
réglementation en vigueur.
Ces programmes réalisent à la fois le dimensionnement et la vérification quasi-complète des
structures.
pour les ouvrages phasés, il appartient au projeteur de définir les dispositions constructives de câblage
et les unités à mettre en oeuvre et de vérifier, le plus souvent aujourd'hui à l'aide de logiciels
spécialisés de calcul de structures, que ces dispositions permettent de garantir la stabilité de la
structure, dans toutes les phases de construction, en respect des contraintes réglementaires. Des
ajustements sont souvent nécessaires (calculs itératifs) pour optimiser la précontrainte.
La justification de la structure est ensuite complétée.
1 - la fabrication des poutres et leur stabilisation par de la précontrainte (première famille de câbles),
le transport et la pose de ces poutres.
=> Dans cette phase, la poutre ''seule'' reprend, en plus de son poids propre, le poids des
coffrages et du hourdis de couverture.
=> Dans cette phase, le hourdis connecté à la poutre participe avec la poutre à la reprise des
efforts.
4 - les charges générales autres que les charges permanentes (charges de service, gradient de
température, retrait géné, etc ....)
=> Dans cette phase, le hourdis connecté à la poutre participe avec la poutre à la reprise des
efforts.
Même s'il s'agit de travées ''isostatiques'', qui n'occasionnent donc pas de moment hyperstatique de
précontrainte lors des mises en tension et au cours des pertes de tension, le phasage vertical de
construction de la structure du tablier complique, du fait de l'évolution des caractéristiques mécaniques
de la structure, le dimensionnement de la précontrainte. Ceci exige donc de prévoir au moins deux
familles de câbles.
On repère sur la photo ci dessus les 2 familles de câbles : la 1ère famille qui va d'une extrémité à l'autre de
la poutre (5 câbles) et la 2ème (4 câbles) qui sort en partie haute pour être ancrée sur le hourdis de
couverture (après sa réalisation).
La photo de gauche montre les boîtes d'ancrage, en extrados, sur poutre (en attente du bétonnage du
hourdis) des câbles de 2ème famille.
Tablier amorcé sur chacune des piles. Fléau en cours de construction (symétrique) à
partie de la pile. Les équipages mobiles (outils)
Blocs sur pile en attente du démarrage de
en place portent les coffrages, le ferraillage et le
construction des voussoirs.
béton. Ils ne pourront avancer qu'après mise en
La première famille est très généralement composée de câbles intérieurs au béton noyés dans les
âmes (parties verticales) du caisson formant le tablier.
La deuxième famille est souvent composée de câbles extérieurs au béton. Ces câbles polygonaux
sont déviés par l'intermédiaire de diaphragmes déviateurs situés sur appuis (piles) et en travée.
Si les phases de construction des fléaux sont isostatiques, les autres phases de construction sont
hyperstatiques et produisent, à chaque mise en tension, des retours hyperstatiques de précontrainte qu'il
convient de calculer et de prendre en compte dans le dimensionnement.
Après la construction, sur cette aire, des éléments de tablier et la mise en précontrainte pour les stabiliser,
ces éléments sont poussés ou tirés en direction de l'emplacement définitif de la structure. La place libérée
sur l'aire, après poussage de l'élément ''n-1'' est utilisée pour construire l'élément suivant et ainsi de suite
jusqu'à achèvement complet du tablier.
Cette contrainte forte oblige, en phase de construction (poussage) à disposer un câblage dont la
résultante des efforts de précontrainte dans chaque section est aussi centrée que possible.
Le schéma de câblage de construction s'écarte sensiblement du schéma définitif. Ceci oblige à démonter
certains des câbles de construction et à ajouter des câbles de service dont le tracé est plus approprié pour
reprendre les efforts que le tablier aura à supporter en service.
Ces deux photos montrent le câblage intérieur au caisson (extérieur au béton) en partie courante
d'un tablier de pont poussé.
Les trous encore vides sont en attente de mise en oeuvre de câbles (phase ultérieure de
construction).
Certains des câbles présents seront à déposer en fin de poussage car leur tracé est inadapté à la
reprise des sollicitations de service.
Cette méthode peut suffire pour dimensionner la précontrainte dans des cas de structures isostatiques
simples, sans phasage.
Cette méthode trouve rapidement ses limites dans la conception des structures actuelles, pour
lesquelles, pour des raisons économiques, esthétiques ou techniques, le projeteur sera conduit à
optimiser aussi bien l'utilisation des matériaux que le mode de construction.
Pour ce faire, il est parfois conduit à adopter des phasages de construction en faisant appel, suivant les
cas, à la préfabrication partielle ou totale d'éléments de structure.
Cette démarche de conception impose la vérification de l'intégrité des matériaux, aux différents stades
de sa construction au cours desquels les sections précontraintes pourront être soumises à des efforts
évolutifs, voire même inverses, comme c'est le cas des structures poussées sommairement abordées ci
avant.
Il va de soi que les principes de stabilité d'une section précontrainte exposés dans ce papier restent
évidemment vrais quel que soit le schéma statique de la structure, fût-il hyperstatique.
Il convient malgré tout de compléter ce papier par un complément de cours destiné à se familiariser avec
les structures hyperstatiques précontraintes, même si ces compléments relèvent quasi-exclusivement de
la RdM. Ce cours doit être l'occasion d'aborder les dispositions de câblage qu'il convient de bien avoir
analysé et optimisé, et ce, dès le début du projet.
Enfin, et pour conclure, tout ceci suppose qu'avant même de s'intéresser à la précontrainte, le projeteur
ait une idée précise du mode de construction de sa structure, du phasage, mais également de la qualité
des matériaux qu'il prévoit d'adopter en fonction des possibilités offertes à proximité du site de
construction.
dans l’espace, avec l’abscisse le long de l’armature de précontrainte, du fait des frottements à la mise
en tension (MET) et du raccourcissement du béton soumis aux efforts normaux de précontrainte,
dans le temps, à cause des déformations différées du béton (retrait et fluage) d’une part et de la
relaxation de l’acier d’autre part.
La différence entre la tension maximale exercée par le vérin sur le fil, le toron ou la barre, lors de la MET et
la force résiduelle en un point donné d’abscisse x à un instant t est appelé perte de précontrainte.
(EC2.1.1-5.10.2.1 et An.Nle)
La tension résiduelle après pertes de tension instantanées ne doit pas dépasser la valeur maximale
suivante (EC2.1.1-5.10.3) :
Pm0(x) = Pmax - Pi(x) = Ap . pm0(x) avec pm0(x) min { 0,77 . fpk ; 0,87 . fp0,1k }
La valeur totale des pertes de tension instantanées, dans une section d’abscisse x de l’armature de
précontrainte est notée pi(x).
La tension au point d’abscisse x, après les pertes de tension instantanées est donc égale à :
Lors de la détermination des pertes instantanées totales Pi(x), il convient, pour la précontrainte par pré-
tension ou par post-tension, de prendre en considération, le cas échéant, les influences immédiates
suivantes :
Remarques :
Son influence sur la tension du câble, maximale à l'ancrage, diminue par frottement le long du câble
jusqu'à ce que les forces de frottement équilibrent celles relative au raccourcissement.
La tension au droit de l'ancrage po(x) devient après recul d’ancrage ''po(x), l’allongement relatif po(x) de
l’armature à l’abscisse ''x'' devient après recul d’ancrage ''po(x).
La perte de tension par rentrée d'ancrage, entre les abscisses 0 et x (partie hachurée) est égale à g.Ep ( g
indique la valeur de la rentrée d'ancrage) :
Discussion :
a) Si x=x1 L''po1'''po a)Tension d'un seul côté :
On tendra les câbles d'un seul côté.
Pour optimiser la précontrainte et éviter
une dissymétrie longitudinale des
efforts de précontrainte, on aura intérêt,
dans ce cas, à tendre les câbles en
quinconce (origine-extrémité).
b) Si x=x2 L''po2'''po
Pour optimiser la précontrainte, on aura
intérêt, dans ce cas, à tendre tous les
câbles des 2 côtés.
c) Si x > L c) x > L :
''po=po- 2*(po–'po(1))-'po(1)–'po(2))
'po(1)–'po(2)}*L=g.Ep-(po–'po(1) )*L
''po=po–2*po*{1-e-(+ k.L)}-
Dans ce cas, une procédure de MET particulière doit être mise au point et scrupuleusement suivie à
l'exécution. Elle consiste à effectuer un certain nombre prédéfini de reprise de précontrainte afin de
réduire l'impact de la rentrée d'ancrage et d'obtenir l'efficacité souhaitée de la précontrainte.
Si on a N câbles induisant une variante de contrainte normale de c. Chaque câble conduit à une
𝐜
variation de contrainte de : 𝑁
𝐣 𝐱 𝐜(𝐭)
pel(x) = Ep x avec
𝐄𝐜𝐦(𝐭)
j = 1 pour les variations cj engendrées par les actions permanentes appliquées postérieurement à la
MET, y compris celles dues aux armatures actives mises en tension ultérieurement,
j = (n-1) / (2*n) # 1/2 pour les variations cj dues à la MET des armatures et aux charges permanentes
mobilisées simultanément,
c (t) = variation de contrainte dans le béton au niveau du centre de gravité des armatures à l'instant
t.
Pertes dues à la relaxation à court terme Pr
La relaxation des armatures de précontrainte à court terme est celle qui se produit entre la MET des
unités de précontrainte et l'application des efforts de précontrainte au béton.
La relaxation après application des efforts au béton est traité par la suite (pertes différées).
pertes dues à la réduction de l'allongement de l'armature causée par la déformation du béton sous
charges permanentes, du fait du retrait et du fluage,
pertes dues à la diminution de la contrainte de l'acier du fait de la relaxation.
L'EC2 propose la méthode simplifiée suivante pour évaluer les pertes différées à l'abscisse x, au temps t,
sous charges permanentes :
pc+s+r est la valeur absolue de la variation de contrainte dans les armatures à l'abscisse x, à
l'instant t, du fait du fluage, du retrait et de la relaxation (EC2.1.1-5.10.6).
Après injection des conduits de précontrainte, on admet que les armatures de précontrainte liées au
béton, subissent les mêmes déformations que le béton qui les enrobe (EC2.1.1 An.B2).
cs, cd, ca sont respectivement : la déformation estimée de retrait total, la déformation
estimée du retrait de dessiccation et la déformation estimée du retrait endogène.
Pour ds(t-ts), kh, cd,0, as(t), ca, se reporter à l' EC2.1.1 §3.1.4 et son annexe B.
Numérateur : terme de fluage du béton
Lorsqu’une pièce est soumise, à partir de sa mise en précontrainte, à des actions permanentes subissant des
variations dans le temps, la perte finale de tension due au fluage du béton est prise égale à (EC2.1.1 §3.1.4
et annexe B) :
f(t)=Ep / Ecm * (t ,t0) * c.QP
avec :
c.QP est la contrainte dans le béton au voisinage des armatures, due au poids propre et à la
force de précontrainte initiale ainsi qu'aux autres actions quasi-permanentes le cas échéant.
La valeur de c,QP peut résulter d'une partie du poids propre et de la force de précontrainte
initiale ou de la combinaison quasi-permanente des actions considérée dans sa totalité,
(c(G+Pm0+2Q)), selon la phase de construction considérée.
(t,t0) est le coefficient de fluage à l'instant t, pour une charge appliquée au temps t0.
Pour l'évaluation du terme de fluage, se reporter à l' EC2.1.1 §3.1.4 et l'annexe B.
pr est la valeur absolue de la variation de contrainte dans les armatures à l'abscisse x, à
l'instant t, du fait de la relaxation. Elle est déterminée pour une contrainte
p=p(G+Pm0+2Q) où p=p(G+Pm0+2Q) est la contrainte initiale dans les armatures due à
la force de précontrainte initiale et aux actions quasi-permanentes.
pour1000, k1et k2 se reporter à l'EC2.1.1-3.3.2(4-6-7)
= pi/fpk
les valeurs de k1, k2 dépendent de la classe de précontrainte (EC2.1.1-3.3.2(7))
Dénominateur
1+Ep/Ecm*Ap/Ac*(1+Ac/Ic*z²cp)*(1+0,8*(t,t0))
Pk,sup = rsup * Pm,t (x), Pk,sup est la valeur caractéristique supérieure et rsup=1,10
Pk,inf = rinf * Pm,t(x), Pk,inf est la valeur caractéristique inférieure et rinf=0,90
Ces valeurs sont à utiliser, aux ELS, vis à vis des limites prescrites, pour la justification des contraintes dans
le béton, des contraintes dans les aciers passifs (y compris pour les calculs d'ouvertures de fissures) et la
justification du ferraillage minimum.
Justifications en construction
Les annexes nationales indiquent que dans la mesure ou des précautions sont prises à la conception et à
l'exécution pour s'assurer que Pm,t soit réalisée dans l'ouvrage, il est possible de considérer à l'ELS :
rsup=rinf=1,00.
à prévoir, dès la conception, des conduits vides pour permettre de corriger Pm,t, à l'aide de câbles
complémentaires,
à imposer des mesures de coefficients de transmission sur les premiers câbles mis en tension
(épreuve de convenance), et sur un nombre suffisant de câbles tendus par la suite (épreuve de
contrôle),
à prévoir un programme de travaux permettant d'effectuer les mesures correctives nécessaires.
En présence d'une structure sensible aux effets de la précontrainte, il convient cependant de
maintenir rsup=1,05 et rinf=0,95.
4.2.1.1 Préambule
Les pièces préfabriquées participent à la construction de structures phasées de bâtiment ou de génie civil.
Les pertes de tension relatives à la pré-tension ne seront pas complètement développées ici en raison du
fait :
qu'il s'agira, en l'absence de traitement thermique lors de leur fabrication en usine (étuvage),
d'appliquer les mêmes principes que ceux exposés pour la post-tension. Il conviendra cependant
de tenir compte des spécificités de l'ouvrage et en particulier du phasage de construction,
qu'en cas de traitement thermique en usine, ce qui est souvent le cas, le calcul des pertes se
complique du fait que ce traitement thermique obligera, pour évaluer les pertes, à faire un calcul
itératif, souvent fastidieux. Ce calcul est effectué habituellement par des progiciels spécifiques.
4.2.1.2 Pré-tension – Force maximale de précontrainte
La force maximale de précontrainte à l’ancrage Pmax (force au vérin), lors de la MET du fil ou toron est
identique à celle de la post-tension sauf s’il s’agit d’une production industrialisée justifiant d’une
organisation de la qualité, ce qui est généralement le cas en usine, auquel cas :
Pmax = Ap . pmax avec pmax min { 0,85 . fpk ; 0,95 . fp0,1k } (EC2.1.1-5.10.2.1)
L'élément préfabriqué est pour des raisons de poids lié au capacité de transport, généralement élancé et
relativement souple transversalement,
Il encaisse la totalité de la précontrainte finale à la sortie de son moule, sans encore bénéficier des
caractéristiques mécaniques du montage final (poutre+hourdis) et alors qu'il n'a à supporter que son
poids propre. Les contraintes extrêmes sont généralement proches des limites réglementaires admises.
C'est donc une pièce fragile dont il convient de pérenniser jusqu'à sa destination finale.
Il va subir par ailleurs, avant sa mise en place définitive, un certain nombre de manipulations
(manutentions, stockage en usine et sur chantier, calages, transport, ...) qui peuvent, si des précautions
ne sont pas prises à tous ces stades, d'initier une pathologie qui, dans les cas extrêmes peuvent
compromettre l'utilisation même de la pièce.
Les justifications aux états limites de service qui complètent celles aux états limites ultimes concernent le
fonctionnement de la structure. Elles visent à garantir sa durabilité et à assurer sa durée de vie envisagée.
Elles concernent :
La maîtrise de la fissuration dans les zones tendues et/ou cisaillées par la limitation de la largeur
d'ouverture des fissures,
La limitation des contraintes dans les matériaux,
La limitation des déformations.
Ils concernent les contraintes normales extrêmes admissibles, les limites d'ouverture de fissures et les
armatures minimales à mettre en oeuvre. Certaines de ces conditions dépendent des classes
d'environnement.
Ces tableaux sont complétés dans les chapitres qui suivent par une description des méthodes proposées
pour la justification de ces critères par les Eurocodes et leurs annexes.
Concernant les structures de génie civil, ces méthodes sont également explicitées dans le guide
méthodologique du SETRA sur l'Eurocode 2 paru en juillet 2008 : ''application aux ponts routes en béton''.
Les critères indiqués dans le premier tableau (A) concernent la situation de construction, ceux du tableau
B concernent la situation de service.
À défaut de les voir précisées dans l'EC2.1.1, les critères indiquées ici tiennent compte des compléments
apportés par le §113 de l'EC2.2 (ponts).
(6) Les notions d'enrobage et de zone d'enrobage sont différentes. La largeur de la zone d'enrobage est de 100mm de l'armature de précontrainte
adhérente ou de la gaine, ce qui n'exclue pas que l'enrobage physique puisse être inférieur avec une limite de 25mm et à condition qu'il soit
entièrement comprimé.
(7) Cette limite peut conduire, en classe d'environnement XC3 ou XC4 à minimiser la précontrainte (dimensionnée en QP : non décompression du
béton) et à renforcer ensuite substantiellement les sections d'armatures de béton armé (non plastification). Pour éviter cela, le guide du SETRA
conseille de se donner des règles supplémentaires pour les structures de type poutre, coulée en place, à savoir : c > 0 dans toute la section
sous combinaison fréquente et c > fctm dans toute la section sous combinaison caractéristique),
Dans le cas de voussoirs préfabriquées, la norme EN15050 G2.3.1. impose de conserver le béton entièrement comprimé sous combinaison
caractéristique (Pk,inf/Pk,sup).
Le règlement BPEL Français antérieur permettait, en distinguant 3 classes de précontrainte encadrées par des critères différentiés, de
dimensionner la précontrainte, de maîtriser le taux d'armatures de béton armé et de favoriser la bonne exécution des structures. L'attention est
attirée sur le fait que l'application stricte des critères de l'EC2 pourra conduire à une diminution de la précontrainte et, pour assurer la durabilité
de la structure, une augmentation très sensible du taux d'armatures passives avec les conséquences que l'on sait sur le plan constructif.
(8) Voir critère de non plastification des armatures (armatures passives minimales).
Les repères de type ,, etc.. sont à mettre en relation <=>,<=>, etc ....
Les tableaux A et B précédents résument, suivant l'état limite considéré, les valeurs limites d'ouverture
des fissures. Ces limites sont fonction de la classe d'environnement, des limites de non-décompression du
béton et de la nature de l'élément : BA, BP suivant que les armatures sont adhérentes ou non.
Les difficultés d'application de ces méthodes mises en évidence par les tests effectués sur des cas réels
posent le problème de leur généralisation à l'ensemble des situations de projet rencontré.
C'est ce qui explique qu'une troisième méthode ait été proposée, pour les ponts, dans l'Annexe nationale
de l'Eurocode 2 partie 2.
la largeur de fissure calculée Wk est inférieure à la largeur de fissure limite Wmax (cf. EC2.1.1-
7.3.4 et tableaux (A) et (B) précédents)
et/ou la limite de non-décompression est vérifiée (cf. EC2.1.1-7.3.4 et tableaux (A) et (B)
précédents),
et la section minimale d'armatures est respectée.
NOTA : Le calcul de s est conduit en deux temps. On évalue tout d'abord la contrainte c,inf en section
non fissurée puis :
Si c,inf fct,eff on calcule la contrainte dans l'acier de la même manière, en section non fissurée.
La valeur de fct,eff peut être prise égale à fctm ou à fctm,fl sous réserve d'utiliser la même valeur
pour le calcul du ferraillage minimal de traction. Pour le calcul des ouvertures de fissures et de la
participation du béton tendu, il convient d'utiliser fctm,
Si c,inf < fct,eff on calcule la contrainte dans l'acier en section fissurée (voir exemple en annexe).
Pour le calcul des caractéristiques, les armatures adhérentes de BA et de BP sont prises en compte avec
un coefficient d'équivalence égal respectivement à Es/Ecm et Ep/Ecm.
Les armatures de précontrainte adhérentes situées dans la zone tendue contribuent à la maîtrise de la
fissuration à condition de se trouver à une distance 150 mm du centre de l'armature. Cette contribution
correspond au second terme de la formule précédente : A'p*p.
A'p est l'aire de la section des armatures de précontrainte (pré-tension ou post-tension) contenue
dans la section effective Ac,eff de béton tendu autour des armatures de béton armé ou de
précontrainte, ayant pour hauteur hc,ef=min{2,5(h-d),(h-x)/3,h/2(voir EC2.1.1-7.3.2 Figure 7.1)
p. est la variation de contrainte dans les armatures de précontrainte depuis l'état
correspondant à l'absence de déformation du béton au même niveau.
5.4.2.2 Méthode retenue dans l'annexe nationale de l'EC2 partie 2
Cette méthode proposée dans l'Annexe Nationale de l'EC2.2 est d'application directe.
Remarque(s) :
La méthode directe peut donner des sections d'aciers passifs supérieures à celles issues de l'application
de la méthode proposée par l'Annexe Nationale de l'EC2.2.
Malgré cela, cette dernière méthode est considérée suffisamment sécuritaire pour pouvoir être
appliquée à toutes les situations de projet.
En béton armé, la fissuration des âmes est admise sous réserve de rester raisonnable. Des justifications
doivent être menées pour s'en assurer : vérifications d'ouvertures de fissures ou de fatigue à l'effort
tranchant ou encore adoption à l'ELU de résistance, d'inclinaisons de bielles proches de 45°. L'Annexe
Nationale à l'EC2.2 propose, dans son §6.8.1(§102), une limite inférieure d'inclinaison : cot=1,5.
Pour le béton précontraint, l'annexe nationale à l'EC2.2 rend normative, la partie informative de l'annexe
QQ appelée par l'EC2.2-7.3.1(§101). Elle vise essentiellement à éviter la fissuration par cisaillement, des
âmes des structures précontraintes.
Si σ1 < fctb, la section n'est pas fissurée et il convient de mettre en place, dans la direction
longitudinale, le ferraillage minimal conforme à l'EC2.1.1-7.3.2 (section minimale
d'armatures).
Si σ1 ≥ fctb, il convient de maîtriser la largeur de fissure conformément à l'EC2.1.1-7.3.3 ou,
alternativement, de la calculer et de la vérifier conformément aux l'EC2.1.1-7.3.4 et l'EC2.1.1-
7.3.1, en tenant compte de l'angle de déviation entre la direction de la contrainte principale
et les directions des armatures.'' (*)
0,5 0,5
Rappel : σ1 = σx/2 - [ (σx/2)² + ²] et σ3 = σx/2 + [ (σx/2)² + ²] (avec σx 0)
(*) Il convient, à défaut d'indication précise pour le calcul des ouvertures de fissures, de dimensionner les
âmes pour éviter leur fissuration aux ELS.
La contrainte limite de cisaillement peut s'exprimer par la formule suivante qui rappelle les errements
antérieurs (x=longitudinal, y=transversal) :
0,5
adm = { σx . σy - [ 5.fck. fctk,0,05.(σx + σy + fctk,0,05 ] . [ 4.σx + 4.σy - 5.fck ] / [ 5.fck + 4. fctk,0,05 ]² }
L'ambiguïté de cette rédaction est levée par l'Annexe Nationale qui propose :
L'application de ce principe ne pose généralement pas de problème dans les cas simples comme les
sections rectangulaires sollicitées en flexion composée (cf. §5.2.1.3 ci dessus).
Dans le cas d'une section rectangulaire sollicitée en flexion simple, la section minimale d'armatures As,min
donnée en §5.2.1.3 ci dessus devient, avec kc=0,4 :
Cette formule, issue de l'application du §7 de l'EC2.1.1 diffère légèrement de celle donnée dans le §9 du
même texte (Amin=0,26.b.d.fctm/fyk).
La clarification est apportée par l'Annexe Nationale de l'EC2.1.1 qui précise que :
en adoptant dans la formule donnée en §5.2.1.3, pour le calcul de kc, pour l'âme, la valeur de c
au centre de gravité de l'âme (c,web sur la figure),
en adoptant la formule suivante pour la membrure [EC2.2-7.3.2(§102)] :
As,min.fyk=max{0,9.k.Fcr ; 0,5.k.fctm.Act}
Fcr est la valeur absolue de l'effort de traction dans la membrure juste avant la fissuration,
correspondant au moment de fissuration calculé avec fct,eff,
Le calcul spécifique des déformations relevant de l'application de l'EC2.1.1-7.4.3 ne sera pas développé
dans ce document. On se reportera directement au texte de l'EC pour les applications aux éléments de
bâtiment.
En général, les déformations ne sont pas dimensionnantes pour les ponts routiers en béton.
La seule différence réside dans le fait qu'en béton précontraint, l'effort normal de précontrainte devra
être corrigé des surtensions ' P correspondantes au retour à zéro des contraintes de béton au CdG des
armatures de précontrainte (Ne = P+' P)
Pour cette vérification, et quelle que soit la combinaison considérée en service : quasi-permanente,
fréquente ou caractéristique, c'est la valeur minimale de la précontrainte Pk,inf,LT qui sera prise en compte
dans le calcul des sollicitations.
conservation de la planéité des sections droites ce qui entraîne que les déformations sont
linéaires sur la hauteur de la section,
non glissement des matériaux, ce qui entraîne que la déformation des aciers passifs sont alignés
sur le diagramme précédent,
béton tendu négligé,
élasticité des matériaux avec Es=Ep=n.Ec ;
Les calculs de contraintes en combinaison fréquente ou caractéristique sont effectués en section fissurée
avec prise en compte d'un coefficient d'équivalence acier-béton de Es/Ecm et Ep/Ecm lorsque l'état de
contraintes issu d'un calcul en section nette ou homogénéisée non fissurée, sous combinaison
caractéristique mettra en évidence des tractions supérieures ou égales aux limites de traction du béton
(fctm).
Sous combinaison quasi-permanente les calculs de contraintes seront effectués en section non fissurée.
Lorsque, suivant ce principe, la section sera considérée fissurée, seront alors prises en compte dans le
calcul des contraintes, les armatures de précontrainte adhérentes situées sur la totalité de la zone de
béton tendu. Ces armatures contribueront par leur surtension à la maîtrise de la fissuration.
de celles correspondantes au retour à zéro des contraintes de compression dans le béton au CdG
'
des armatures p,
''
de celles constatées au delà du retour à zéro des contraintes p qui seront pondérées par un
0,5
coefficient 1s/p
s et p sont les diamètres des armatures de BA (la plus grosse) et de BP (diamètre équivalent).
est une donnée relative à l'adhérence entre les aciers de BA et de BP (cf EC2)
' ''
N=Fc – As . s – Ap . ( p +1 p)
' ''
M=Mc – As . s . (ds-v) – Ap . ( p +1 p). (dp-v)
avec :
1
Déformations np np
Contraintes
np = Ep / Ecm
na = n1 = Ea / Ecm
5.7.3 VERIFICATIONS
Elles consistent à comparer les contraintes dans les matériaux aux valeurs réglementaires admises, à
savoir (cf. tableaux A et B ci dessus) :
La vérification consiste donc, pour les structures en béton précontraint par post-tension, à précontrainte
intérieure au béton, à empêcher la ''rupture fragile'' de la structure en s'assurant qu'en cas d'apparition
d'une fissure (atteinte de fctm), due par exemple, à la rupture de torons de précontrainte en raison de
leur corrosion, les torons résiduels, non rompus, associés aux armatures passives, continuent à assurer la
stabilité de la structure en reprenant, avec une marge suffisante, les efforts de traction du béton.
Cette réserve de résistance doit permettre la détection des premières fissures afin d'engager
suffisamment tôt, les mesures correctives aptes à restituer à la structure, toute sa capacité résistante. Il
s'agit des mesures administratives : diminution temporaire des charges sur la structure, mais aussi
techniques : rétablissement de la précontrainte, remplacement de câbles.
Si cette justification peut également s'appliquer aux poutres-dalles étroites (l 4m), par contre, les câbles
longitudinaux extérieurs au béton ainsi que les câbles transversaux, protégés par des produits souples, ne
sont pas concernés par ces dispositions. La précontrainte par pré-tension supposée protégée par le béton
d'enrobage est également exclue de ces justifications.
Trois méthodes de justification à la rupture sont proposées dans l'EC2.2. L'annexe nationale a choisi de ne
retenir que les deux (2) premières méthodes. La troisième méthode relative au programme d'inspection
n'a pas été reconduite.
Méthode ''A'' : Elle consiste à vérifier, sous charges fréquentes, qu'en cas de ruptures successives
de torons, la fissuration qui en résulterait pourra être détectée, avant que la résistance ultime de
la structure ne soit atteinte,
Méthode ''B'' : Cette méthode, plus sécuritaire, vise à prévoir un ferraillage de béton armé
capable de reprendre, seul, le moment de fissuration du béton, sans participation des aciers de
précontrainte.
NOTA : Bien que ces justifications relèvent de l'ELU (ruine) et que les charges de référence, pour ces
vérifications, soient les charges fréquentes, les coefficients partiels des matériaux à considérer sont ceux
de la situation de projet accidentelle.
Le nombre de cycles (N) de fatigue et les étendues de contrainte () comptent parmi les paramètres les
plus influents sur la durée de vie d'une structure à la fatigue, c'est à dire le temps pendant lequel une
structure se comporte en sécurité vis à vis de ce phénomène.
Même si la justification à la fatigue est une justification aux ELU, l'EC2 précise que la combinaison
d'actions à considérer est l'ELS fréquent. Il indique par ailleurs que la justification des éléments de
structure soumis à des cycles répétés de charges doit être mené séparément pour le béton et l'acier.
Enfin, les étendues de contraintes sont calculées sous combinaison de fatigue à partir d'une analyse
élastique-linéaire.
Dans la suite, pour les justifications courantes des structures en béton, on ne tiendra compte, que des
modèles FLM3 : camion unique destiné à produire une seule étendue maximale de contrainte) ou FLM4 :
5 camions destinés à produire, chacun, une étendue maximale de contrainte et à permettre donc un
calcul d'endommagement.
On pourra cependant faire appel au modèle FLM1 dans le cadre de la méthode justificative admise pour
les armatures de béton armé (''Méthode alternative simplifiée''). Le modèle FLM1 se déduit du modèle
LM1 fréquent.
Le modèle FLM5, dont l'utilisation est toujours possible, suppose l'acquisition préalable de données d'un
trafic réel. Dans le cas de vérifications courantes de projet, ces données ne seront très généralement pas
à la disposition du projeteur. Nous ne considérerons pas ce cas de charges.
Ces essais visent à fournir aux projeteurs, pour des cas pratiques types, les éléments qui lui seront
nécessaires à la justification à la fatigue (courbes de référence).
Pour les armatures de BA et BP, cette courbe S-N est modélisée par deux (2) demi-droites de pentes 1/k1
et 1/k2 dont la jonction correspond au point {log(N*) ; log(Rsk/s)}. Les valeurs de k1, k2, N* et Rsk
sont fournies, pour un détail donné, dans les tableaux suivants extraits de l'EC2.1.1 §6.8.4 (Tab
6.3N et 6.4N) et de l'Annexe Nationale.
en section homogène réduite, pour les sections fissurées en service. Les tensions dans les aciers
passifs et les surtensions dans les armatures de précontrainte à partir de l'état permanent sont
calculées en tenant compte de coefficients d'équivalence Es/Ecm pour les aciers de béton armé et
Ep/Ecm pour les armatures de précontrainte.
L'hypothèse du camion unique sera privilégiée en pratique, pour des tabliers de pont de faibles portées :
inférieure à environ 30,00 mètres.
Modèle de charge de fatigue FLM4
pi est la proportion de chaque type de camions sachant que pi=1 (100%) (EC1.2 Tab4.7).
NOTA : Il convient de ne pas confondre la catégorie de trafic et la classe des ponts routiers.
Pour une étendue de contrainte si , la rupture des armatures par fatigue est donc provoquée par un
nombre de cycles Ni(si), donné par les courbes S-N préalablement mises à la disposition du projeteur
pour mener à bien ses justifications.
Si DEd,i=ni/Ni est l'endommagement produit par ni cycles d'étendue de contrainte si provoqué par la
charge '' i '', le critère de vérification global s'écrit alors :
ki ki
Ded = DEd,i = (Nobs*Nyears/N*)*( Sfat Rsk ) *ijpi(si,j ) ] 1
ki ki
Ded = (Nobs*Nyears/N*)*( Sfat Rsk ) * (s ) 1
L'étendue de contrainte maximale due à FLM3 est : s,EC =s,max – s,min (positions défavorables des
camions).
FLM3
L'annexe EC2.2 AnNN fournit le mode de calcul du coefficient d'ajustement s, correction de l'étendue de
contrainte :
s =s1 * s2 * s3 * s4 * fat
s1 => la longueur de travée à considérer pour la vérification d'une section sur appui, dans le cas de
travées continues,est (li-1+li)/2,
1/k2
La valeur s,2 peut être calculée à l'aide de l'Expression : s,2 =Q*(Nobs/2)
1/k2
λs,3 =(Nyears/100) => Nyears= durée d'utilisation du projet
1/k2
s,4 =(obs,i / obs,1)
Nobs,i = nombre de poids-lourds attendus par an sur la voie i
Nobs,1 = nombre de poids-lourds circulant par an sur la voie lente
fat (EC2.2(103))=> les modèle FLM1 à FLM4 incluent déjà un coefficient de 1,20 relatif à un
revêtement de chaussée de bonne qualité. Pour un revêtement de qualité différente, il convient
de corriger cette valeur au prorata (exemple : un revêtement de rugosité moyenne fat=1,40
devrait être pondéré par fat=1,4/1,2=1,167).
EC1.2-An B fat = 1,2 pour les surfaces de bonne rugosité
Syst {Nint ; Mint} Syst { c,dc ; As,s ; Ap,p } Sys {Next ; Mext}
Next = Pm
Pour la détermination des contraintes dans les armatures de précontrainte, il y a lieu de tenir compte :
Les contraintes ''p dans les armatures de précontrainte sont, comme l'indique le schéma suivant,
limitées à la partie non consommée par (pm+'p) de la contrainte maximale.
Il convient de s'assurer que le torseur d'efforts {Next ; Mext} est intérieur au diagramme d’intéraction :
Next Nint ==> Mint,min Mu,ext Mint,max