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FACULTAD DE IDIOMAS
TESIS
PRESENTA
1
Dédicace
2
Remerciements
3
SOMMAIRE
1.7 Survol............................................................................................. 14
4
I.CHAPITRE I.- PROBLÉMATIQUE
1.1 Introduction
Alors, compte tenu du fait que les étudiants en langue française sont
confrontés à des discours se centrant sur l’analyse du discours, la sensibilisation à
la culture française, le lien indissociable entre langue et culture et approche
interculturelle, choisir donc une écrivaine hispanophone–mexicaine peut être une
voie analytique non négligeable et source inépuisable de multiple regards.
5
1.2 Problématique
Dans ce roman, la ville de Paris est l’un des espaces dans lequel une partie
très importante de l’histoire narrée se développe. L’emploi d’italiques dans les
mots ‘récit’ et ‘histoire’, dans les paragraphes suivants, tentent de remarquer qu’il
s’agit de concepts qui possèdent une signification spécifique, inscrite dans la
perspective théorique-méthodologique développée par Gérard Genette.
Pour cet auteur, le concept de récit fait allusion aux éléments linguistiques
et aux structures discursives —des énoncés, des mots et des phrases — à travers
lesquels est signifiée une histoire racontée. Dans ce sens-là, le concept de récit
fait appel aux signes ou aux signifiants dont leurs significations ‘racontent’ une
histoire. La relation et la distinction entre les concepts d’histoire et de récit peut
être mieux comprise à la lumière de la distinction entre signifiant et signification,
établie par Ferdinand de Saussure dans son Cours de Linguistique Générale,
originalement publié en 1916 (2005)
1
Genette, Gérard ([1972] 1980). Narrative Discourse: An Essay in Method. Ithaca, NY: Cornell
University Press.
Genette, Gérard ([1983] 1988). Narrative Discourse Revisited. Ithaca, NY: Cornell University
Press.
6
Réalité Signe Signification
Action narrative
Récit Histoire
Narration
Le signe est pris, dans sa condition de signe écrit ou imprimé, à savoir, dans
sa condition d’entité formelle et dans sa condition d’entité ‘tangible’, mot employé
par Saussure.
(…) les signes de la langue sont pour ainsi dire tangibles ; l’écriture peut les fixer dans des
images conventionnelles (Saussure, 2005, p. 21 4).
2
Scheffel, Michael (2010). Narrative Constitution. Paragraph 33. In: Peter Hühn, et al. (Eds.): The Living
Handbook of Narratology. Hamburg: Hamburg UniversityPress. URL=hup.sub.uni-
hamburg.de/lhn/index.php?title=NarrativeConstitution&oldid=827. consulté 14 mars 2019, 14:20 pm]
3
Wiley, Norbert (1994). The Semiotic Self. Cambridge, UK: Polity Press.
4
Saussure, Ferdinand de (2005). Cours de Linguistique Générale. Genève, Communauté Helvetique: Editions
L’Arbre d’Or
7
Ainsi, le signe, dans sa condition de signe écrit ou imprimé, est le signe que
nous pouvons trouver dans les textes écrits ou imprimés, par exemple, les textes
littéraires, le cas du roman que nous étudions dans ce mémoire. Le rapport entre
le signe et sa signification n’est pas une relation limitée à une relation entre un
signe, disons unitaire et une signification aussi unitaire. Le signe est une entité
fonctionnelle qui peut offrir diverses dimensions. Ainsi, le signe peut être un mot,
un énoncé, une phrase, plusieurs pages, un chapitre complet d’un roman et même
un roman entier. Par exemple, dans le roman Après l’hiver, dans l’ensemble, les
paragraphes sur la page telle, dans le chapitre tel, pris comme des signes qui
cherchent à avoir une signification qui exprime quelque chose.
8
1.3 Justification
Nous croyons que l’apprentissage d’une langue ne peut pas être dissocié ni
des éléments de culture-civilisation, ni des éléments de sa propre littérature, cette
dernière étant un élément essentiel de la première. La littérature, en tant que
manifestation linguistique-culturelle, en tant que manifestation linguistique-
civilisatrice, se pose elle-même, comme objet d’une analyse sémiotique. Nous
estimons que notre parcours académique en la Licence en Langue Française nous
a donné les outils théoriques et méthodologiques permettant de contempler,
d’admirer, et, surtout, d’analyser une œuvre littéraire dans ses rapports avec la
culture-civilisation. Ainsi, cela nous a paru pertinent de nous approcher de l’étude
de la narrative de Guadalupe Nettel par le biais de la symbolisation et de la
signification d’espace. En plus, nous pensons que cela est possible de faire une
liaison entre une perspective d’une écrivaine en langue espagnole et plus
spécifiquement d’une femme de lettres mexicaines ayant eu un vécu à Paris que
nous croyons peut être suivi dont ses écrits plus spécifiquement Après l’hiver.
9
n’a pas un vestige dans la littérature et en plus, la culture-civilisation ne peut pas
être dissociée de la littérature car la littérature est la façon dont la culture se
manifeste et s’exprime elle-même. En prenant ces deux aspects nous proposons
le présent travail de mémoire « Paris dans la narrative de Guadalupe Nettel ».
Finalement nous voudrions que ce mémoire devienne un précurseur pour les
étudiants de la Licence en Langue Française afin qu’ils s’intéressent à d’autres
voies d’études par rapport aux différents domaines de la langue.
10
1.4 Question de Recherche
1.5 Objectifs
11
1.6 Antécédents dans l’Étude de la Problématique
5
Hazan, Eric (2002). L’Invention de Paris. Paris: Points.
6
Cancellieri, Fabio (2013). La Représentation de Paris dans la Littérature du XIX siècle: Entre Mythe et Réalité.
Esch-sur-Alzette.
7
Boeglin, Noémi (2016). Paris: Ville Morte dans le Roman Francais au XIXe siècle. Sociétés et Représentations,
1, N. 41, pp. 47-62.
8
Matzat, Wolfgang (2004). L’Image de la Ville et sa Fonction dans «Le Père Goriot ». L’Année Balzacienne, 1, N.
5, pp. 303-315.
9
Horvath, Christina (2007). Le Roman Urbain. Dans: Le Roman Urbain Contemporain en France. Paris: Presses
Sorbonne Nouvelle. Available on the internet: http://books.openedition.org/psn/2044, consulté 15 août 2019, 17 :06 pm.
12
narrative, sans laisser de côté Balzac et Dickens. Dans son œuvre intitulée El
espacio en la ficción, Luz Aurora Pimentel souligne en profondeur l’importance qui
a l’espace dans l’œuvre littéraire ; dans son étude elle le conçoit pas seulement
comme un fond ornemental mais comme un personnage présent et omniscient
dans le roman.
13
1.7 Survol
Cette étude propose une analyse à caractère sémiotique sur le rôle qui joue
l’espace représenté par la ville de Paris dans le roman Après l’hiver, de l’écrivaine
mexicaine Guadalupe Nettel. Ce roman aborde diverses thématiques dont :
l’étranger, l’altérité, la relation et interdépendance de la ville et ses habitants, et
c’est sur la base de cet ensemble que nous prenons la ville de Paris Symbole de
la culture française comme un objet d’analyse dans cette étude (Popovic, 2018).
Nous ferons une analyse en profondeur sur les 3 chapitres principaux de ce roman
en ce qui concerne à la ville de Paris, les chapitres intitulés respectivement Paris,
Ménilmontant et Vecinos; ces trois chapitres font partie de l’histoire de Cecilia, qui
est l’une des protagonistes de ce roman.
14
II. CHAPITRE II.- CADRE THÉORIQUE
Le roman Après l’hiver dont le titre original est Después del invierno, a été
publié par la maison d’édition ANAGRAMA, roman lauréat du prix Herralde en
Espagne (Herralde, 2014) cette distinction est octroyée par la maison d’édition
ANAGRAMA aux écrivains qui veulent publier une œuvre inédite, dans la même
maison d’édition et qui a par but promouvoir la nouvelle narrative en langue
espagnole, cette œuvre appartient au genre de la narrative courte, connu aussi
comme nouvelle ; elle comprend 31 chapitres non-numérotés, certains sont
intitulés par les noms des personnages principaux, le premier chapitre intitulé
Claudio, et le deuxième Cecilia, nous trouvons aussi certains chapitres dont les
titres font allusion aux lieux qui conforment la ville de Paris, des quartiers et des
arrondissements nous citons certains, par exemple: Ménilmontant, Hotel Lutetia,
parmi d’autres et, finalement nous trouvons des titres abstraits tels que : Iniciación,
Insomnio, Incertidumbre, Rumores, Obsesiones. Au cours du récit nous trouvons
le rapport d’une relation signifiée ou un point de référence vers les autres chapitres
même si ceux-ci ne sont pas dans un ordre précis par la séquence donnée par
l’auteur du roman. Le roman est divisé en deux parties, la première comprend, dès
le premier chapitre intitulé Claudio, jusqu’au chapitre intitulé insomnio, selon nous
cette première partie du roman est plutôt une introduction consacrée aux
personnages principaux et secondaires : Cecilia et Claudio, les protagonistes et
Ruth, Tom et Haydée les personnages secondaires. Nous ajoutons dans cette
première partie la ville de Paris qui incarne l’espace littéraire dans le récit et selon
Cecilia dans sa narration, la ville a un caractère décrit comme instable, frivole et
revêche.
Dans cette première partie du récit, nous apercevons la relation entre les
personnages et l’espace qui les entoure et pour espace nous comprenons la
ville, les lieux qui en font partie par exemple : le quartier de Ménilmontant, le
cimetière Père-Lachaise et les éléments temporels à savoir : les saisons et le
climat aussi.
15
La deuxième partie est plutôt consacrée à la description des changements
qui éprouvent ces personnages dans le roman, leur interaction avec l’autre dans
une sorte de découverte de l’altérité. Il faut mettre l’accent sur le rôle joué par
l’espace et les saisons par rapport à l’évolution des protagonistes dans le récit, car
c’est pendant la transition d’automne le point de référence qui marque le début
de l’histoire racontée par Cecilia vers le printemps, la dernière saison régnant à
Paris dans l’histoire.
Le roman aborde, d’une façon explicite, le sujet Paris dans son quatrième
chapitre intitulé Paris néanmoins, le roman aborde ce même sujet dans certains
d’autres chapitres dont : Ménilmontant titre qui correspond au nom d’une rue de la
ville de Paris, le huitième chapitre intitulé Vecinos (2014, Nettel, p. 86-87) ;
L’onzième chapitre intitulé Hotel lutetia, fait référence au nom d’un hôtel existant
dans le vrai Paris. Ainsi ce titre implique le nom décerné à Paris aux périodes
gallo-romaine ; dans le deuxième, treizième, quatorzième, quinzième
respectivement intitulés Rumores, Incertidumbre, La versión de Cecilia, La versión
de Claudio; dans le vingtième chapitre intitulé Otoño et dans le vingt-huitième
chapitre Cementerios et finalement dans le trente-et-unième chapitre intitulé Día
de campo.
D’une certaine manière, une même ville peut avoir des nuances différentes
selon l’auteur et l’époque où ses histoires se déroulent, par exemple: Paris, qui
10
Villes conscientes, Villes inconscientes. http://constructif.fr/bibliotheque/2013-6/villes-conscientes-villes-
inconscientes.html?item_di=3328, consulté 13 juin 2019, 15 :30 pm.
17
dans les paragraphes précédents a été décrite comme un lieu manquant de
morale, où la pourriture se sent dans ses rues chez Balzac et Zola, dans le roman
contemporain de Julio Cortáza Marelle (Rayuela) la ville de Paris est décrite
comme un lieu d’accueil pour les protagonistes du roman qui déclenche les
aspects les plus profonds et intimes des personnages, la ville devient ’un point de
rencontre pour les personnages qui se sont y rencontrés pour la première fois et
quand ils partent tout ce qui était né dans leur séjour reste pétrifié dans le temps.
11
Jean-Claude Bationo « la ville, objet de civilisation et de littérature en cours de français langue étrangère »,
Questions de communication, en ligne, 12, 2007, mis en ligne le 11 avril 2012, consulté 10 novembre 2019 14 :30 pm. URL :
Https://questionsdecommunication.revues.org/2405
18
La ville dans le roman africain publié en 1981, l’image de la ville, un lieu où les
mœurs, les coutumes et les valeurs culturelles meurent. C’est en raison de cela
qu’il n’est pas inhabituel que les protagonistes de ce type de roman quittent leur
village pour poursuivre les études dans la villepar opposition la ville resta comme
un endroit civilisée et moderne en restant déplacés.
19
cette proposition Lotman soutient que l’espace littéraire différencié de l’espace
artistique offre une connaissance générale de la réalité empirique au lecteur sur
la base des facteurs extratextuels, ce qui permet d’avoir une connexion entre le
monde disons fictionnel celui dans le récit et le monde réel celui construit
par les vécues du lecteur.
El pueblo era chico y cada estación correspondía a una etapa de sus habitantes.
La primera, por ejemplo, era la escuela elemental. Pocas calles más adelante estaban el
colegio y el gimnasio, después la alcaldía y, junto a ella, la iglesia. Varias calles más
arriba, el autobús pasaba por el cementerio para llegar finalmente al hospital en cual
estaba internado Tom (2014, Nettel, p.201).
Dans la description spatiale de ce passage, nous trouvons une référence au
temps, plus précisément la durée de la vie jusqu’à la mort, en tout cas la mort de
Tom; ce chapitre peut nous ébaucher même plus, il peut nous décrire le
développement de ce personnage; les facteurs o éléments extratextuels sont
représentés par les adverbes: Después, más adelante et finalmente, et par les
substantifs: escuela elemental, el colegio, el gimnasio, la alcaldía, la iglesia et
finalement el cementerio mis dans cet ordre, tous ces éléments extratextuels par
rapport aux connaissances référentielles que nous avons culturellement nous
permettent de concevoir le monde descriptif dans le texte au-delà de ce qui est
écrit dans ce même texte, à travers des éléments extratextuelles de l’extrait
précédemment cité, Les noms et les adverbes qui en font partie, nous
pourrions imaginer la fin de ce personnage dans le roman.
12
Lotman, Yuri M. (1990). The Universe of the Mind: A Semiotic Theory of Culture. Bloomington, Indiana: Indiana
University Press.
20
concernant le ‘Problème de l’espace artistique’. D’après Lotman, l’espace littéraire
est structuré en termes d’oppositions de concepts qui ne sont pas nécessairement
des concepts spatiaux (Lotman, 1977, p. 218 ; pp. 217-231 ; O’Toole, 1980). Il faut
bien souligner que la version originale, en russe, de l’œuvre de Lotman intitulée
par sa traduction du russe à l’anglais : The Structure of the Artistic Text, a été
publiée originalement au début des années soixante-dix (Kristeva, 199413).
Verónica Bernabeil (2015, p. 30614), a attiré l’attention, en termes généraux, sur un
nombre important des travaux appuyés sur les propositions de Lotman, n’ont pas
pris en compte forcement l’ordre dans lequel les travaux de tel auteur ont été
publiés. D’après Lotman (1977, p. 218), l’allusion qui fait une œuvre littéraire aux
conditions spatiales ou aux éléments spatialement situés, il s’agit d’une
manifestation du modèle particulier du monde soutenu par l’auteur dans cette
œuvre. Alors, dans une œuvre littéraire, l’auteur soutient une représentation du
monde dans laquelle l’espace modèle les plusieurs relations qui y cohabitent ; ces
relations sont toujours susceptibles d’être établies dans plusieurs temps qui sont
narrativement établis et mis en scène dans l’œuvre littéraire.
13
Kristeva, Julia (1994). On Yuri Lotman. Publications of the Modern Language Association, PMLA, 109, 3, pp.
375-376.
14
Barnabei, Verónica (2015). Le Spatial Turn en littérature: Changement de Paradigme et Transdisciplinarieté.
Cadernos de Literatura Comparada. 33, 12, pp. 303-321.
21
III. CHAPITRE III.- CADRE MÉTHODOLOGIQUE
Le récit, intégré par des mots, des phrases, des énoncés, c’est-à-dire,
intégré par des éléments linguistiques et par des structures linguistique-
discursives, qui constituent la dimension formelle d’un roman. En ce qui concerne
cette dimension, au niveau méthodologique, ce mémoire étudie trois plans. Ils
n’apparaissent pas dans le roman, ni d’une manière pure ni d’une façon séparée.
La idea que tenía de París no era la de aquella ciudad en donde decenas de parejas de
todas las edades se besaban… (2014,Nettel, p. 31).
22
En París, la superficie es algo muy importante (2014, Nettel, p. 33).
Afuera, la ciudad me parecía extraña y en cierta forma amenazadora (2014, Nettel, p. 34).
La ciudad entera parecía centrada en cultivar la belleza como una cuestión de vida o
muerte (2014, Nettel, p. 36).
Le troisième plan est intégré par les fonctions de la signification effectué
concernant l’histoire racontée par le roman, par ce qui concerne à Paris. Ce
troisième plan peut être mieux illustre par le passage suivant : El boulevard
Ménilmontant no sólo separa el barrio de los vivos y el de los difuntos, sino
también dos distritos muy diferentes. Se trata de una suerte de frontera (2014,
Nettel, p. 60).
23
De la même manière que chaque partie d’un tableau sert comme une ligne
de référence pour délimiter ce qui est dedans et dehors de celui-ci, de la même
façon que deux des quatre parties intégrant celui-ci servent comme une référence
de ce qu’il y a en haut et en bas ayant comme but de délimiter ce qui reste à
droite ou à gauche, le boulevard Ménilmontant reste signifié, dans le roman,
comme une ligne de référence qui sépare deux quartiers et deux districts de nature
différente. La vie est contrastée avec la mort, et la vie animée des restaurants, des
commerces et des bars se contraste avec la pauvreté et avec le populaire (2014,
Nettel, p.60-61).
Nul quartier de Paris n’est plus horrible ni, disons-le, plus inconnu. La rue Neuve-
Sainte-Geneviève surtout est comme un cadre de bronze, le seul que convienne à ce
récit, auquel on ne saurait trop préparer l’intelligence par des couleurs brunes, par des
idées graves ; ainsi que de marche en marche, le jour diminue et le chant du conducteur
se creuse alors que le voyageur descend aux Catacombes. Comparaison vraie. Qui
décidera de ce qui est plus horrible à voir, ou des cœurs desséchés, ou de crânes vides?
(Balzac, 1856, p. 1-215).
D’après le narrateur de Le père Goriot, le faubourg Saint Marceau est l’un
des plus horribles et méconnus lieux dans Paris, mais il y a dans cette laideur
quelque chose encore plus horrible et méconnu : la rue Neuve-Sainte-Geneviève,
15
Balzac, Honoré de (1856). Le Père Goriot (Scenes de la vie parisienne). Paris: Bureaux du Siècle.
24
et dans cette rue, se trouve le ‘cadre de bronze’ qui encadre l’histoire racontée par
ce roman, et cette histoire ne pourrait pas être comprise hors de ce cadre.
3.1 Méthodologie
D’après la proposition d’Yuri Lotman dans son travail The universe of the
mind: A semiotic Theory of culture, nous trouvons deux fonctions spatiales dans le
récit concernant la ville: d’abord c’est la ville en tant qu’espace symbolique dans un
récit et, la ville comme un nom symbolique, dans cette proposition l’espace
symbolique devient une signification tandis que le nom symbolique devient un
signe (Lotman, Universe of the mind. A semiotic Theory of culture, 1922, Pp. 191).
Ce que Lotman propose a lieu dans le roman de Nettel, les personnages signifient
et symbolisent la ville au cours de toute l’histoire racontée dans le roman Tout
d’abord c’est la ville de Paris, une unité symbolique dans l’espace —Réel ou
fictif—, c’est-à-dire une entité physique: Paris est un lieu géographiquement situé
dans l’espace qui est délimité dans un territoire déterminé, qui se compose de
quartiers, de rues, d’arrondissements et, il y a aussi Paris l’être vivant, une entité
interagissant avec les personnages du roman, dotée d’attributs humaines par
exemple: une personnalité, un caractère instable ; ces deux facettes sont
perceptibles dans le passage suivant:
25
Dans ce mémoire nous analyserons ces deux facettes qui coexistent sous la
forme d’un même signe et, qui à leur tour peuvent avoir multiples significations;
pour mener à bien cette analyse nous allons prendre certains passages qui se
trouvent à l’intérieur des trois chapitres précédemment mentionnés au début de
cette introduction à fin de les exposer sous une forme strictement sémiotique; les
aspects à analyser peuvent être des mots, des phrases, des énoncés tout ce qui
concerne a la description spatiale et qui dévoile la signification de l’espace. Nous
avons pris en considération certaines caractéristiques de ces passages :
Il faut dire que même si les chapitres ne sont pas numérotés par l’auteur,
nous les avons nombrés dans ce mémoire pour rendre plus facile la tâche de les
analyser, nous avons numéroté les chapitres selon l’ordre d’apparition donné par
l’écrivaine dans le roman.
Paris
El París idílico, ese París de las películas que los turistas convencionales esperan
encontrar durante su viaje comienza en mayo y dura, con un poco de suerte, hasta
principios de septiembre. En estos meses toda la ciudad parece determinada a hacer una
amnistía, una tregua en su histeria, en su frenesí (2014, Nettel, p. 31).
Dans cet extrait, il y a trois versions sémiotiques de la ville de Paris,
lesquelles seraient liées d’une certaine façon entre elles. Dans la première, Paris
est signifié comme un Idylle, c’est-à-dire, un bref poème d’amour. Dans la
deuxième, Paris perd sa qualité de poème d’amour et il devient le Paris des films.
Et finalement, dans la troisième version, Paris est la ville qui apparaît dans ces
spécifiques films qui sont regardés par les touristes conventionnels, car il y a
surement des touristes non-conventionnels dans le roman de Nettel.
27
dans lequel Paris surgit. Les significations formulées par les structures linguistique-
discursives du passage précédent nous racontent que Paris commence en mai et
finit en septembre, mais c’est grâce à un peu de chance que Paris peut durer
jusqu’à ce mois-ci. Ces mêmes significations impliquent un Paris qui aurait une
autre durée. Jusqu’à quel mois durerait le Paris idyllique, ce Paris des films que les
touristes conventionnels espèrent trouver pendant leur voyage ? Et si ce même
Paris n’avait pas cette opportunité, combien de temps se maintiendrait-il ? Il ne
durerait que le mois d’août ? Au-delà de cette période, la ville est soumise à sa
propre hystérie, à son propre frénésie, hors de ces mois, l’hystérie et la frénésie de
Paris seraient constants et seulement pendant cette période ils s’atténueraient.
No tenía ninguna duda, se trataba del París huraño con el que tanto había soñado,
y sin embargo, a pesar de todos mis esfuerzos, no conseguía entenderme con sus
habitantes, sus gestos, ni sus códigos (2014, Nettel, p. 64).
Au sens précédent, ce Paris fictif est signifié comme un être vivant,
anthropomorphisé, dont la volonté lui permet de s’éloigner le monde humain et le
rejeter.
No tenía ninguna duda, se trataba del París huraño con el que tanto había soñado,
y sin embargo, a pesar de todos mis esfuerzos, no conseguía entenderme con sus
habitantes, sus gestos, ni sus códigos (Nettel, 2014, p. 64).
Dans la citation précédente, le sujet grammatical ‘Paris’ est signifié comme
une entité anthropomorphisée ‘revêche’, c’est-à-dire Paris est une entité qui :
‘…s’en fuit, se cache des gens, intraitable et incline à l’isolement.
Dans le roman de Nettel, le mot ‘París’ peut évoquer des entités spatiales,
dont certaines ponctuelles et quelques autres relativement vastes et dynamiques,
lesquelles ne sont pas situées dans le monde des faits réels et existants, mais
dans un monde strictement formulé par des significations qui malgré cela peut se
mêler avec des faits réels et existants, nous pouvons l’avertir dans les passages
précédents, de la même façon que dans le passage suivant: el vecino era italiano,
29
pero llevaba más de quince años viviendo en París, ciudad a la que había llegado
para estudiar antropología (2014, Nettel, p. 87).
30
Ménilmontant
Desde mis ventanas, observaba con curiosidad la lucha de las hojas por
sostenerse en las ramas de los árboles y su inevitable caída. Poco a poco había ido
descubriendo la curiosa ubicación de mi edificio. El boulevard de Ménilmontant no sólo
separa el barrio de los vivos y de los difuntos, sino también dos distritos muy diferentes se
trata de una suerte de frontera. En el XI, hay restaurantes, verdulerías, tiendas de
mayoristas y una gran cantidad de bares. El XX, en cambio, es un barrio popular y más
pobre. Durante un largo tiempo constituyó los límites de la ciudad intramuros y por esa
razón ha albergado siempre a marginales de todo tipo (2014, Nettel, p. 60-61).
Miraba con curiosidad los escaparates de las tiendas religiosas que exhiben los
flecos rituales, los candelabros de una fiesta. Muy cerca de ahí, la carnicería kosher y,
justo en la esquina, su equivalente Halal. Era tan pacifico el ambiente a esas horas que
costaba, tan familiar, que costaba trabajo imaginar a los parientes de estas mismas
personas llevando a cabo una guerra encarnizada a no muchos kilómetros de distancia
(2014, Nettel, p. 60-61).
Cette frontière ne se limite pas à séparer les morts des vivants, cette ligne
de démarcation contraste l’activité économique des bars avec la pauvreté et le
populaire qui y cohabitent. Cette même ligne de démarcation limite deux cultures
qui cohabitent en paix, deux cultures qui, en dehors de ce quartier maintiennent
une lutte sanglante entre elles. Dans un sens général Ménilmontant est symbolisé
et signifié comme la frontière de plusieurs mondes, d’une part, c’est la ligne de
démarcation entre la vie et la mort, d’autre part c’est le point où convergent et
cohabitent deux cultures très différentes : la culture juive et la culture musulmane
31
et dont leur membres y habitent très tranquillement ce qui est difficile à croire
lorsque l’on pense au fait que ces mêmes deux cultures maintiennent une guerre
pas trop loin de Paris.
Vecinos
32
Cecilia― bien que leur première rencontre décrite dans ce chapitre soit
malheureuse, spécialement pour Tom―qui doit supporter le bruit de la radio de
Cecilia qui ne cesse pas pendant toute la journée―, ils deviendront quelqu’un
d’important l’un pour l’autre, quelqu’un avec qui passer les soirées d’hiver de Paris.
Un petit espace peut contenir des univers entiers et assez différents les uns des
autres, c’est ce qui arrive dans ce chapitre, il n’y a qu’un fragile mur en carton qui
sépare la chambre de Cecilia et celle de Tom, mais cette sorte de frontière
physique sépare aussi leurs vies représentées à travers la description de leurs
chambres.
-¿Sabes? A ninguno de los dos nos trajo aquí el azar. Fueron los que habitan en el
barrio de enfrente.
-¿Te refieres a los muertos? – pregunté con incredulidad.
-Sí. Son ellos quienes deciden quien vive a su alrededor. (2014, Nettel, p.81)
Dans un autre passage nous trouvons une opposition spatiale quand Cecilia
décrit la localisation des appartements et leurs caractéristiques.
33
¡El sol! Hacía varias semanas que había olvidado esa delicia. Otra diferencia
notable consistía en que en su departamento abundaban las plantas, grandes, pequeñas,
de diferentes texturas, mientras que en casa yo no tenía ninguna. Un poco más grande
que la mía su sala de estar conformaba una acogedora biblioteca. El comedor situado en
el fondo, cerca de la cocineta me recordó el de una casa de muñecas. La ventana
también estaba limpia y, al asomarse a través, la visita no desembocaba en el paisaje
monótono del cementerio sino en una callecita cerrada con muchos árboles. (2014, Nettel,
p. 79-80).
Le long de ce paragraphe nous trouvons des signes qui font allusion à la
vie…en su departamento abundaban las plantas, grandes, pequeñas, de
diferentes texturas, mientras que en casa yo no tenía ninguna… (2014, Nettel, p.
79-80).
Nous citons le dernier extrait du chapitre :….La ventana también estaba limpia
y, al asomarse a través, la visita no desembocaba en el paisaje monótono del cementerio
sino en una callecita cerrada con muchos árboles. (2014, Nettel, p. 79-80).
34
IV.- CONCLUSION
Nous avons trouvé des aspects très particuliers par rapport à l’espace dans
la narrative spatiale-descriptive et sa signification; dans cette analyse nous avons
mis l’accent sur trois chapitres du roman de Nettel, le premier chapitre que nous
avons analysé s’intitule Paris; à travers l’analyse des extraits pris de la narration de
Cecilia, nous avons dévoilé la signification de Paris dans le roman, d’abord la ville
de Paris est décrite comme une entité consciente et très liée aux habitants
presque d’une manière subordonnée, c’est-à-dire, Paris a une forte influence sur
leur état d´esprit, leur humeur et leur la manière de vivre jusqu’au point de leur
imposer certaines règles esthétiques; dans ce sens Paris accueille Cecilia, dans la
saison pendant laquelle Paris est plus indulgente et moins chaotique. Hélas, une
fois finie la saison, Paris montre son vrai visage.
Même si ce chapitre n’est pas le premier du roman, c’est dans celui-ci que
l’histoire commence. Concernant le chapitre Ménilmontant nous trouvons que
l’espace est devenu plus intime et sa description se réserve seulement à l’intérieur
de ce coin de Paris, les sujets principaux dans ce chapitre sont l’altérité et
l’ostracisme, bien qu’il s’agisse de deux concepts qui peuvent être en opposition
dans ce chapitre, ils s’entremêlent dans Ménilmontant puisque ce quartier est
esquissé par Cecilia autant comme une frontière qu’un pont, car il sert d’une ligne
de démarcation entre les cultures les habitants tous sont étrangers mais ils
35
partagent harmonieusement les espaces qui font partie du quartier.
Finalement nous savons que dans cette condition d’étrangère Cecilia décide
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de rester en France, en acceptant qu’elle n’est pas française et qu’elle ne le
deviendra jamais, elle nous offre une dernière description qui fait allusion à son
parcours à travers de l’hiver.
Antes de llegar al jardín de la torre, dimos varias vueltas con el cochecito por la
place Joachim-du-Bellay, donde una parvada de críos corrían desaforadamente, justo
donde alguna vez estuvo el antiguo cementerio de los santos inocentes. Pensé que, así
como la primavera sucede al invierno consiguiendo que año tras años olvidemos su
crudeza, habría siempre niños jugando y corriendo encima de nuestros muertos. Y que
eran ellos, quienes conseguían mejor que nadie, si no condenarlos al olvido, renovar
nuestras ganas de vivir, a pesar de su dolorosa ausencia. (Nettel, pág. 268, 2014).
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V. Bibliographie.
Lotman, Y. (1997). The structure of the Artistic Text(Ronald Vroom traduction). Ann
Arbor: Michigan Slavic Contributions.
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