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DIDACTIQUE DU
FRANÇAIS
Volume horaire: 12 h / 08 h
0
S O M M A I R E
1. 1. Préambule
2. objectifs généraux
3. Objectifs spécifiques
INTRODUCTION
Conclusion
1. Préambule
1
Le présent document a pour objet de définir les objectifs, le contenu et la progression
des Lettres Modernes). Tel que formulé, l’intitulé du présent cours laisse clairement
Didactique du Français. Il s’agit donc ici de présenter dans un premier temps la Didactique
2. objectifs généraux
3. Objectifs spécifiques
- définir la Didactique ;
2
INTRODUCTION
La société fait sa mue par des transformations profondes qui l’affectent sur divers
plans, notamment sur la mobilité des personnes, appelées à se déplacer dans un cadre
personnel ou professionnel. Par ailleurs, l’apprentissage des langues étrangères est-il
devenu une nécessité du fait de l’internationalisation du marché du travail qui crée des
besoins langagiers énormes.
Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’acquérir un savoir dans une langue, le français dans notre
cas, le français en tant que discipline, mais d’acquérir également un savoir-faire qui se caractérise
par la capacité à communiquer avec autrui, c'est-à-dire à comprendre et à se faire comprendre. Il
s’agit en somme d’agir par et dans la langue, d’interagir, d’où la nécessité de
l’enseignement/apprentissage de la langue qui a pour finalité de de doter l’apprenant d’une capacité
à agir dans et avec cette langue. Toutefois, cela est sous-tendu par une réflexion sur les contenus à
enseigner, et c’est le travail de la didactique de manière générale, et la didactique du français qui
intéresse notre propos. Mais avant de l’aborder véritablement, il convient de présenter d’abord,
sommairement au moins, la didactique, de manière générale, de relever ensuite ses relations avec la
pédagogie ainsi que les concepts clés de la Didactique.
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I.2. Définition et objet
La didactique est l'étude systématique des méthodes et des pratiques de
l'enseignement en général, ou de l'enseignement d'une discipline ou d'une matière
particulière. Comme une science, elle a pour objet l’étude des méthodes et des théories de
l’enseignement. La didactique permet d’optimiser les processus d’apprentissage, les
techniques retenues sont, bien entendu, différentes selon les matières et les disciplines
puisqu’elles dépendent directement des contenus à enseigner.
En tant qu'adjectif, le mot « didactique » réfère à tout ce qui est instructif, explicatif,
pédagogique (ouvrage didactique, poème didactique…) et qualifie tout ce qui est en rapport
avec les méthodes et les pratiques de l'enseignement, ou l'enseignement à proprement
parler. On l’emploie souvent pour préciser qu'une technique ou qu'un matériel est utilisé à
des fins d'enseignement. Il concerne d’une part ce qui est destiné à enseigner (ex. : matériel,
manuel didactique…) ; et, de l’autre, ce qui appartient à une langue ou à un vocabulaire de
spécialité (terme didactique).
De plus en plus, le mot didactique, parce qu’il comporte surtout l’idée centrale relative
aux savoirs, semble l’emporter sur le mot pédagogie, certainement du fait d’un long usage
du terme de pédagogie, ainsi que le souligne sans ambages Jean-François Halté : « terme
fatigué par un trop long usage » [1992 : 9].
La didactique est la discipline de référence des pratiques d’enseignement et ainsi, elle
« étudie les interactions qui peuvent s’établir dans une situation d’enseignement/apprentissage entre un
savoir identifié, un maître dispensateur de ce savoir et un élève récepteur de ce savoir » ; quant à la
pédagogie, elle représente « toute activité déployée par une personne pour développer des apprentissages
précis chez autrui » (Dictionnaire des concepts clés, 1997 : 223). La pédagogie ne se centre pas sur les
contenus, comme l’explique Y. Reuter : « On désigne généralement par pédagogie un mode d’approche
des faits d’enseignement et d’apprentissage qui ne prend pas spécifiquement en compte les contenus
disciplinaires mais s’attache à comprendre les dimensions générales ou transversales des situations qu’elle
analyse et qui sont liées aux relations entre enseignant et apprenants et entre les apprenants eux-mêmes, aux
formes de pouvoir et de communication dans la classe ou les groupes d’apprenants, au choix des modes de
travail et des dispositifs, au choix des moyens, des méthodes et des techniques d’enseignement et d’évaluation.
» [2007 : 163]. En d’autres termes, la didactique s’occupe des contenus (les savoirs) à enseigner,
tandis que la pédagogie s’occupe des moyens (les démarches) pour transmettre ces contenus.
Suivant ce qui précède, le didacticien est un spécialiste de l’enseignement d’une (ou
des) discipline(s) et, pour ce faire, il s’interroge sur les notions et les concepts qui devront
5
se transformer en contenus à enseigner. L’une de ses préoccupations majeures touche à
l’appropriation des savoirs. Quant au pédagogue, il est un praticien qui résout des problèmes
concrets d’enseignement/apprentissage.
Au total, la didactique porte sur les méthodes ou les pratiques d'enseignement tandis
que la pédagogie porte sur l'éducation ou l'action éducative. La didactique se différencie
donc de la pédagogie par le rôle central des contenus disciplinaires et par sa dimension
épistémologique (la nature des connaissances à enseigner). Ces deux concepts, didactique et
pédagogie, ne s’opposent pas mais sont complémentaires, comme le souligne J-F Halté : « (…)
la didactique constitue un prolongement naturel de la pédagogie. Elle en est une région, solidement
attachée et dépendante. En même temps, ce faisant, en tant qu’elle explore des problèmes étroitement
circonscrits (qu’est-ce que savoir écrire ?) et qu’elle convoque à ce propos ses propres référents, qu’elle
développe ses propres méthodologies, elle s’éloigne de la pédagogie et tend à se constituer en discipline
autonome ». [1992 : 15].
Selon Brousseau (1986), la didactique d’une discipline étudie les processus d’acquisition
des savoirs disciplinaires. Sur cette base, on pourrait la définir de manière simpliste comme
étant une réflexion sur le processus d’enseignement/apprentissage de la discipline dans sa
globalité. Sa fonction première, selon Houdement et Kuzniak, n’est pas de donner des
modèles à l’enseignant (1996). Cette perspective n’exclut pas que la didactique formule des
pistes d’action pour les enseignants (Jonnaert, 1994, 1996). Ainsi, la didactique d’une
discipline s’intéresse à trois familles de variables qui sont en interactions lors du processus
enseignement/apprentissage : un ensemble de variables relatives à l’apprenant et à sa manière
d’apprendre, d’autres liées au formateur et à sa conception de l’enseignement et de l’apprentissage, et un
d’autres encore relatives aux contenus d’apprentissage et leur organisation.
Dans une tâche d'apprentissage, les variables didactiques sont des paramètres qui,
lorsqu'on agit sur eux, provoquent des adaptations, des régulations et changements de stratégie. Ces
paramètres permettent de simplifier ou de complexifier la tâche et ainsi de faire avancer la «
construction » du savoir. La valeur de ces variables est fixée par l’enseignant (voire l’élève) et peut
être modifiée en cours d’apprentissage pour modifier la connaissance nécessaire à la solution.
La manipulation de ces variables nécessite, de la part de l’enseignant, une
identification de celles-ci et une appréciation des ressources de l’élève. La maîtrise de ces
variables permet de construire le décalage optimal entre les contraintes de la tâche et les
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ressources de l’élève ; c’est-à-dire de créer les possibilités de « perturbations maximales »
de transformation de ses comportements.
Savoirs savants
Savoirs à enseigner
Savoirs enseignés
Savoirs appris
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La première flèche figure la transformation des savoirs et des pratiques en
programmes scolaires, qu’on peut aussi appeler curriculum formel ou prescrit (Perrenoud,
1994b, 1995, 1996 a). C’est ce que Chevallard a nommé la transposition didactique externe.
La seconde flèche figure la transformation des programmes en contenus effectifs de
l’enseignement. C’est la transposition interne, qui relève largement de la marge
d’interprétation, voire de création des enseignants. Chez Chevallard, la chaîne se limite au
parcours des savoirs, de l’état de savoirs savants à l’état de savoirs à enseigner (transposition
externe), puis de l’état de savoirs à enseignés en savoirs enseignés (transposition interne). La
troisième flèche figure le processus d’apprentissage, d’appropriation, de construction des
savoirs et des compétences dans l’esprit des élèves.
La transposition didactique est donc le travail qui fait d'un objet de savoir à enseigner
un objet d'enseignement. Cela passe par la mise en texte des savoirs (programmes,
manuels...), leur décontextualisation de leur sphère de production pour être
recontextualisés dans la sphère scolaire. A l'école, le savoir est toujours dépersonnalisé, et
séquentiel (programmable). Ceci est une transposition didactique externe. Il existe aussi une
transposition didactique interne, qui peut parfois être en rupture avec la première. C’est un
concept dynamique, car le savoir savant n'est pas figé, et la société intègre rapidement de
nouvelles questions, de nouveaux savoirs. Notion très facilement adoptée dans toutes les
disciplines, mais tout de même discutée, par exemple en ce qui concerne les savoirs-faire.
De plus, les savoirs enseignés ne proviennent pas toujours de savoirs savants : savoirs
experts (musique, EPS..).
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La structure didactique est constituée de trois pôles : l’enseignant, l'élève, le savoir.
La didactique s'intéresse aux interactions entre ces trois pôles qui se manifestent en situation
d'enseignement. « La nature spécifique des savoirs en jeu, les relations entretenues avec eux
par le professeur et les élèves, l'évolution de ces rapports en cours d'enseignement, voilà les
éléments essentiels qu'étudie la didactique ». Ce système induit le contrat didactique, qui
est un ensemble des régulations et de leurs effets, reconstruits à partir des interactions entre
enseignants et élèves, liés aux objets de savoir mis en jeu dans cette situation. Jeanine Filloux
établit le contrat initial (d'origine institutionnelle et qui fixe les rôles et les statuts des enseignants
et des élèves) et le contrat pédagogique (qui s'instaure entre les enseignants et les élèves pour
adoucir ce premier contrat ou le masquer). Ce contrat est largement implicite et se tisse entre
le professeur et les élèves en relation avec un savoir. Il fixe les rôles, places et fonctions de
chacun des éléments du pôle, les attentes réciproques des élèves et du maître (le maître «
fait » le cours, les élèves des exercices). Le contrat didactique est, selon G. Brousseau, «
l'ensemble des comportements spécifiques du maître qui sont attendus de l'élève et l'ensemble des
comportements de l'élève attendus par le maître ».
La didactique du français est une didactique disciplinaire. Elle est l’étude des
questions posées par l’enseignement et l’acquistion des connaissances en français. Elle se
différencie de la pédagogie du français par le rôle central des contenus et la dimension
épistémologique (nature des connaissances à enseigner). Elle intègre les difficultés des
apprenants dans les apprentissages conceptuels. Elle fait partie de la didactique des
langues qui elle-même est un cas particulier de la didactique générale. Les relations entre la
didactique d’une discipline (la didactique du français ici) et la didactique générale reflètent
le type de relations qui existent entre le général et le spécifique.
Elle est l'ensemble des méthodes, hypothèses et principes pédagogiques, qui
permettent aux enseignants, formateurs, auteurs d'outils d'apprentissages — notamment de
manuels et logiciels — d'optimiser les processus d'enseignement/apprentissage du français.
Ainsi, les concepts généraux de la didactique générale sont applicables, à des degrés divers,
à la didactique du français. Par ailleurs, la didactique du français se déploie en sous-
domaines et en champs ou sous-champs d’analyse de plus en plus spécifiques.
Ex. [Didactique générale se compose de la didactique des langues, de la didactique des mathématiques,
de la didactique des sciences... La didactique des langues se compose de la didactique du FL1, de la didactique
du FL2/FLE, de la didactique de l’AL2… La didactique du FL2/FLE se compose de la didactique de la
grammaire, de la didactique de la lecture, de la didactique de la littérature… La didactique de la lecture se
compose de la didactique de la lecture au primaire, de la didactique de la lecture au secondaire…
Lointaine descendante de la rhétorique, de la poétique et de diverses formes de
théorisations pédagogiques, la didactique du français s'est d'abord interrogée sur
l'enseignement de la lecture, puis de la production écrite. Comme telle, elle concerne les
questions posées dans l'enseignement de la Langue et de la littérature françaises, de la
maternelle à l'université en passant par l'école élémentaire, le collège et le lycée.
Le français est une discipline scolaire au collège et au lycée. Elle ne l'est pas ou plus
dans l'enseignement primaire, où elle se trouve actuellement éclatée en pratiques et
dénominations rendues instables par les réformes successives. À l'université se distinguent,
voire s'opposent, deux champs d'enseignement et de recherche, langue et littérature.
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de la fonction de la communication, du moyen de cette communication et des circonstances spatio-
temporelles, sélectionnés de telle sorte que l’apprenant soit amené à utiliser ce qu’il aura
appris antérieurement. Cela implique de donner une consigne claire, précise et sans
ambiguïtés.
Autre sous domaine de la didactique de la grammaire, elle porte sur la lecture suivie
(premier cycle), la lecture dirigée (second cycle), les activités d’expression orale, la lecture
méthodique (premier et second cycles). Ces activités se font suivant des schémas précis.
La lecture suivie porte sur une œuvre au programme. L’enseignant choisit des
extraits et dont il procède à l’étude (espaces, temps, personnages principaux et secondaires,
résumé de l’extrait…). La lecture expliquée porte également sur l’étude de l’œuvre intégrale.
La lecture méthodique porte sur un texte d’un des différents genres cités supra ou
sur un extrait du groupement de textes de l’œuvre au programme, notamment au second
cycle. La lecture méthodique des étapes dont les lectures (silencieuse pour les apprenants et
magistrale pour l’enseignant), l’énoncé de l’idée générale, la formulation l’hypothèse
générale ainsi que des axes de lecture. Elle comporte trois colonnes : les entrées, les
analyses et les interprétations. La lecture méthodique vise à observer, analyser et
interpréter un texte suivant ce qui suit :
Quatre catégories d’outils peuvent être utilisées. Ce sont la langue, le texte, l’œuvre et
les contextes. Le texte s’analyse de manière linéaire (le plus souvent par paragraphe ou selon
les différents mouvements du texte).
La langue prend en compte le vocabulaire/ lexique. Ici, l’on exploite les champs
lexicaux, les registres de langue, les termes subjectifs, les répétitions et procédés
d’amplification. L’on exploite également la syntaxe et tournures de phrases en mettant
l’accent sur les pronoms et les déterminants, les emplois des modes et des temps verbaux,
la ponctuation et la construction des phrases / des vers et enfin les mots de liaison. Il ne faut
pas oublier les figures de style.
Les textes diffèrent par leur visée (informer, convaincre, raconter, décrire). On note
différents textes qui sont le texte informatif, le texte argumentatif, le texte descriptif... Pour
le texte narratif, l’on devra s’intéresser à l’histoire (les personnages et leur évolution), au récit
(narrateur, focalisation interne ou externe, ellipse temporelle, anticipation sur la suite des
événements), aux discours rapportés (style indirect ou indirect libre). Pour le texte argumentatif,
l’on passe en revue les thèses soutenues, les thèses rejetées, les arguments, le ton (polémique,
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conciliant, ironique...). Pour le texte descriptif, l’on s’intéresse au sujet, à l’ordre de la
description, au point de vue.
L’étude d’un texte peut aussi porter sur la tonalité ou la prendre en compte. Celle-ci
peut-être lyrique, épique, pathétique, comique, ironique... L’on devra alors chercher quelle
est la tonalité principale ? Quelles sont les autres tonalités ? Quels effets en obtient-on ?
L’œuvre est un aussi un outil de lecture. Son étude s’appuie sur le genre du « texte ».
Si le genre est théâtral, alors on peut se demander comment est organisée la parole,
quelle est la longueur des répliques, quelles sont les relations entre les personnages, que
disent les indications intra et extra-textuelles, quelles sont les significations explicite et
implicite du texte, quels sont les effets, quel genre de comique est utilisé, etc.
Pour un texte romanesque, le regard se porte sur la narration, la description et le
dialogue, la relation entre les personnages, la fonction de l’extrait.
Pour un texte poétique, le thème, la forme et les effets rythmiques et sonores sont à
regrader de près.
Le contexte entre dans le cadre des outils culturels. Il peut être historique (le texte fait-
il référence à des événements historiques contemporains (ou non) ?, se veut-il un portrait des mœurs
du temps, etc.), littéraire (mouvements, courants, intertextualité ou quelle est l’importance de la
pièce dans l’œuvre de l’auteur, quel est le rapport avec d’autres œuvres contemporaines (distance ?,
proximité avec un courant littéraire ? ou au contraire rupture ? etc.)). Il peut aussi être esthétique
et théorique (idées ou théories sur le théâtre ou caractéristiques précises (ex : classicisme,
baroque, réalisme…)), biographique (que dit le texte par rapport à la vie de l’auteur et a-t-il un
rapport étroit avec la vie de l’auteur). L’intertextualité entre également dans ce cadre (le texte
a-t-il un lien avec des œuvres antérieures (réécriture ?, reprise d’un mythe antique ?,
inspiration d’un thème connu…), quel est l’effet attendu, provoqué ?...).
À titre d’exemple, l’étude d’un texte théâtral prend nécessairement en compte le
cadre spatio-temporel, l’action, les personnages, les enjeux (politiques, moraux…), les
tonalités, la mise en scène. Pour des scènes spécifiques, l’exposition demande que l’on étudie
les informations qui sont relatives à l’action et qui s’adressent au spectateur, les
dénouements (est-il inattendu ? vraisemblable ? etc…).
5. Interpréter : Les réponses aux questions posées doivent apporter des réponses qui
permettent d’interpréter le texte de manière objective et pertinente :
- montrez comment fonctionne le texte ;
- montrez quel est son but ;
- montrez quel est son intérêt ;
- et dégagez finalement des axes de lecture (ex : différents thèmes).
Quelles qu’elles soient, les différentes séances des diverses disciplines liées au
français se déroulent en plusieurs phases suivant l’approche pédagogique en vigueur.
L’actuelle approche est l’APC.
La Pédagogie de l’intégration n’est pas une pédagogie à proprement parler : c’est une
méthodologie curriculaire (référence au curriculum), c’est-à-dire qu’elle propose un mode
d’organisation des apprentissages et de l’évaluation au sein d’un système éducatif ou d’un
système de formation. Elle se situe au point d’articulation entre le niveau politique d’une
part et le niveau des pratiques d’autre part. Dit autrement, elle fait office d’interface entre
une politique curriculaire donnée (quel projet éducatif au service de quel projet de société ?
quelles finalités ?) et les pratiques pédagogiques des enseignants.
Elle comporte les phases suivantes :
Le maître, artisan, établit des liens entre les habiletés déjà acquises et celles à
développer.
15
III.2. En phase 2 : apprentissage de base
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Lors de la conduite d’une leçon, la motivation des apprenants revêt une grande
importance, en ce sens qu’elle met l’apprenant dans une situation qui l’amène à s’intéresser
aux différents contours de la notion qui doit être évoquée.
En effet, plusieurs facteurs influent sur la dynamique motivationnelle des élèves en
classe, notamment les informations sur le contenu, les activités d’apprentissage que
l’enseignant propose, l’évaluation qu’il impose, les récompenses et les sanctions qu’il utilise,
et lui-même, de par sa passion pour sa matière et le respect qu’il porte à ses élèves. Pour
cela, la motivation des élèves intervient à plusieurs niveaux et elle diffère par sa nature et
par la manière dont les élèves doivent être motivés.
NB : Même si elle constitue une phase du processus du cours (pendant une leçon donnée, elle
est nécessaire avant le début de la mise en œuvre des objectifs de la leçon) la motivation des apprenants
doit être permanente. Elle peut intervenir au début de chaque niveau de l’organisation des
programmes d’enseignement, c’est-à-dire, quand on aborde un nouveau chapitre, une leçon d’un
chapitre donné. Elle vise l’élève lui-même. Il s’agit à ce niveau de capter son attention, son intérêt et
de lui montrer qu’il a un besoin d’informations que le cours peut apporter. Pour ce faire, l’on s’appuie
sur l’émergence d’intérêts spontanés, aussi bien issus de la vie d’enfants, de la vie du groupe, des
événements de la classe ou de l’école, ou autour de l’école, que d’objets, remarques, découvertes, etc.
L’on doit éviter de terroriser intellectuellement les élèves comme faire appel aux examens de
passage, aux mauvaises notes, aux sanctions, etc. ; éviter de les frustrer (s’appuyer trop souvent sur
l’ignorance ou l’incompréhension des élèves sur le thème abordé, les considérer comme des êtres
inférieurs devant les activités programmés) ; éviter les références subjectives (s’appuyer trop souvent
sur ses expériences personnelles), la confusion et la maladresse dans le choix des contenus de motivation.
Conclusion
Somme toute, la didactique, quoique discipline nouvelle, n’en demeure pas moins
importante. Cette importance justifie son instauration dans les maquettes de cours à
l’université. Ainsi, loin d’avoir été exhaustif dans un aussi vaste domaine aux contours non
encore entièrement maitrisés qu’est la didactique des langues de manière générale et la
didactique du français de manière spécifique, ce cours a permis de définir la didactique, de
passer en revue ses concepts clés, de faire ressortir la différence entre la didactique et
la pédagogie avant d’aborder l’étude de la didactique spécifique du français avec
une orientation professionnelle.
Exercice :
1. Cherchez la défintion appliquée à la didactique de ce lexique.
Consigne, habiletés, traces écrites, compétence, séance, leçon, contenu(s), question(s)
2. Quelle différence faites-vous entre consigne et question ?
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ANNEXES : EXTRAITS DU PROGRAMME SCOLAIRE
I. GRAMMAIRE :
Compétence 4 : Traiter des situations relatives à l’utilisation d’outils grammaticaux divers.
Activité : Grammaire
Leçon 1 : La communication (05 séances).
Exemple de situation : Des élèves de 3è du lycée/collège ….. décident de faire passer un
message pour sensibiliser à la salubrité. Pour plus d’efficacité, ils décident d’étudier toutes
les ressources de la communication.
Support : ……………………………
Séance 1 : Étudier les types de communication.
Séance 2 : Étudier les marques de l’oral et de l’écrit.
Séance 3 : Étudier les registres de langue.
Séance 4 : Étudier les modalités du discours (1)
Séance 5 : Étudier les modalités du discours (2)
Habiletés Contenus
- Identifier - Les types de communication.
- le schéma de la communication ;
- Connaître - les marques de l’oral et de l’écrit.
- les registres de langue ;
- Utiliser - les modalités du discours.
Habiletés Contenus
- les temps du mode infinitif ;
- Identifier - les temps du mode participe.
- les valeurs et fonctions du mode infinitif ;
- Connaître - les emplois du mode infinitif ;
- les emplois du participe passé.
- les temps du mode infinitif ;
- Utiliser - le participe passé et le participe présent.
Habiletés Contenus
- les conjonctions de coordinations
- Identifier - les éléments coordonnés.
- Définir - la notion de coordination.
- Connaître - les valeurs des conjonctions de coordination.
- Utiliser - les conjonctions de coordination.
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Leçon 6 : L’expression des circonstances dans la phrase simple / complexe (10 séances).
Exemple de situation :
Dans le cadre de ses activités, le club littéraire du Lycée/Collège….initie ses membres à la
recherche en grammaire. L’encadreur a programmé, cette fois, l’expression des
circonstances. Il leur fournit alors des anciennes épreuves d’orthographe au BEPC.
Interpellés par la récurrence de cette notion grammaticale dans « la rubrique maniement de
la langue » desdites épreuves, les élèves font des recherches sur l’expression des
circonstances.
Séance 1 : Étudier l’expression de la cause, de la conséquence et du but (dans la phrase simple).
Séance 2 : Étudier l’expression du temps et de la comparaison (dans la phrase simple).
Séance 3 : Étudier l’expression de condition et de l’opposition (dans la phrase simple).
Séance 4 : Étudier l’expression de la cause (dans la phrase complexe).
Séance 5 : Étudier l’expression de la conséquence (dans la phrase complexe).
Séance 6 : Étudier l’expression de l’opposition (dans la phrase complexe).
Séance 7 : Étudier l’expression du temps (dans la phrase complexe).
Séance 8 : Étudier l’expression de la condition (dans la phrase complexe).
Séance 9 : Étudier l’expression de la condition (renforcement).
Séance 10 : Étudier l’expression du but (dans la phrase complexe).
Habiletés Contenus
- l’expression des circonstances dans la phrase simple : cause,
- Identifier conséquence, but, temps, comparaison, condition, opposition.
- l’expression des circonstances dans la phrase complexe : cause,
conséquence, but, temps, comparaison, condition, opposition.
- les valeurs d’emploi des subordonnants ;
- Connaître - les modes dans les propositions subordonnées circonstancielles.
- Exprimer - les circonstances dans la phrase simple ;
- les circonstances dans la phrase complexe.
Exemple de situation Après le compte-rendu d’un devoir portant sur la rédaction d’un texte
argumentatif, les élèves de la 3e … du Lycée/Collège ……………. reçoivent leurs copies.
L’observation « nombreuses fautes d’orthographe lexicale » figure au nombre des remarques du
professeur. Les élèves s’organisent alors pour corriger ces fautes.
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Habiletés Contenus
-la formation de l’adjectif verbal et du participe présent de certains verbes.
- Connaître -les homophones non homographes.
-les paronymes.
-le procédé de formation de l’adjectif verbal et de participe présent.
- Analyser -la structure des homophones non homographes.
- l’adjectif verbal et le participe présent en contexte.
- Orthographier - les homophones non homographes.
-les paronymes
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Tâche : A partir des attentes de lecture suscitées par le paratexte, les élèves de la 4e x du
Lycée/Collège … s’organisent pour construire le sens du texte.
Séance 1 et 2: Construire le sens d’un article de journal portant sur un fait dont on a été témoin (01
extrait de journal / séance)
Séance 3 : Construire le sens d’un article de journal portant sur un fait rapporté (01 extrait de journal /
séance)
Séance 4 : Construire le sens d’un article de journal sur fait rapporté avec un thème des contenus
intégrés (01 extrait de journal/ séance)
Séance 5 : Construire le sens d’un article de journal portant sur un fait rapporté (01 extrait de journal /
séance)
Séance 6 : Construire le sens d’un article de journal portant sur un fait dont on a été témoin (01 extrait
de journal / séance)
Séance 7 : Construire le sens d’un article de journal sur fait rapporté avec un thème des contenus
intégrés. (01 texte/ séance)
Séance 8 : Construire le sens d’un article de journal portant sur un fait rapporté / dont on a été témoin
(01 extrait de journal / séance)
Séance 9: Construire le sens d’un article de journal portant sur un fait dont on a été témoin (01 extrait
de journal / séance)
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Habiletés Contenus
- Connaître - le thème du texte.
- les outils grammaticaux pertinents ;
- Utiliser - les indices lexicaux pertinents ;
- les procédés de rhétorique.
- Analyser - les indices textuels relevés.
- Interpréter - les indices textuels relevés.
- Appliquer - la démarche de la lecture méthodique.
Exemple de situation : Un père de famille déclare à son enfant qu’aujourd’hui, les adolescents
s’intéressent moins à leurs études à cause de l’Internet. Celui-ci décide d’étayer /de réfuter
l’affirmation de son père à travers un texte argumentatif.
Habiletés Contenus
- Identifier - le thème du sujet ;
- la thèse sur laquelle va porter la réflexion.
- Rechercher - les idées sur la thèse à développer.
- Organiser - les idées et les arguments.
- Illustrer - les arguments.
- le lexique spécifique au thème ;
- Utiliser - les outils grammaticaux appropriés ;
- les procédés de rhétorique.
- Ecrire - des phrases correctes.
- Appliquer - les caractéristiques du texte argumentatif.
Habiletés Contenus
- Identifier - le thème du texte à résumer.
- Distinguer - la ou les thèse (s) du texte à résumer.
- Sélectionner - les idées essentielles contenues dans le texte.
- Reformuler - les idées essentielles.
- Etablir - un enchaînement logique entre les idées.
- Ecrire - des phrases correctes.
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- Répondre aux - consignes.
- Appliquer - les contraintes du résumé.
- BÉACCO, J.-C. (2010). La didactique de la grammaire dans l'enseignement du français et des langues. Paris : Didier.
- Roegiers, X. (2010), La pédagogie de l'intégration, Bruxelles, De Boeck.
- BESSE H., PORQUIER R., Grammaire et didactique des langues, Paris, Didier, 1993.
- CUQ J.P., Cours de didactique du français langue étrangère et seconde, PUG, 2002.
- CUQ J.P., Dictionnaire de Didactique du français, asdifle Clé, Mars 2010.
25