La diversité des champs d’action de la toxicologie, ont encouragé la création de plusieurs sous-
disciplines :
Toxicologie analytique : nécessaire pour l’identification du produit toxique dans les fluides
corporels, le contenu de l’estomac, dans les emballages suspect, etc.
Toxicologie clinique : son objectif est de combattre les effets toxiques par son élimination,
l’administration des antidotes si possible, et l’amélioration de l’état du malade.
Les intoxications aiguës sont une cause fréquente d’admission dans les services de réanimation
et d’urgences. Et généralement, par l’anamnèse qui correspond à un interrogatoire minutieux
de la personne intoxiquée, de l’entourage ou des témoins il est possible de déterminer la cause
précise de l’intoxication, les circonstances, l’heure de la prise, les symptômes initiaux et les
éventuelles complications. Ce qui évite le recours à des examens coûteux et parfois inutiles.
Définition
La toxicité aiguë est définit comme étant les effets divers qui surviennent dans un temps très cours,
après pénétration (ou exposition) d’une substance étrangère a dose élevée dans l’organisme.
La gravité initiale réelle ou potentielle de l’intoxication est directement liée à la nature du toxique, à la
dose théorique maximale ingérée ou à la durée de l’exposition et à la voie de pénétration
De multiples facteurs influencent la toxicité aiguë, ils tiennent d’une part le sujet et d’autres parts aux
conditions d’administration.
EX : le mercure sous forme élément présente peu ou pas de risque en cas d’ingestion alors que
l’inhalation sous forme de vapeurs peut entraîner des lésions pulmonaires sévères.
2. Vitesse d’administration
Lorsque le toxique est administré dans l’organisme par injection rapide, la toxicité est plus
importante que lorsque le toxique est injecté lentement. Il est connu que l’absorption du toxique est
plus rapide lorsque sa
concentration est importante. En plus, dans le cas des toxiques irritants, ces derniers sont dangereux
lorsqu’ils sont concentrés. EX : H2 SO4 est moins dangereux lorsqu’il est dilué.
3. Nature du véhicule
Les véhicules huileux favorisent l’absorption per os du phosphore et des organophosphorés
(insecticide, ex : Parathion).
A/ Synergie
Il y a synergie lorsque l’effet de deux substances administrées simultanément est égal ou supérieure
à la somme des effets qu’elles entraînent par administration séparées.
Toxique A Effet a
Toxique B Effet b
- Synergie additive : la synergie est additive quand l’effet global est égale à la somme des effets
partiels ; elle est dite aussi synergie parfaite ou sommation. La synergie additive à lieu lorsque les
toxiques associés agissent sur les mêmes récepteurs.
- Potentialisation : appelée aussi synergie imparfaite ou renforçatrice. Elle se présente lorsque
l’effet global des toxiques est supérieur à la somme des effets séparés de chacune de ses substances
toxiques.
B. Antagonisme
Il y a antagonisme, lorsqu’une substance s’oppose partiellement ou totalement aux effets d’une
autre substance (contraire agoniste). En toxicologie, il y a antagonisme lorsque l’incorporation
d’une substance dans l’organisme diminue la toxicité d’une autre substance.
L’antagonisme peut être rencontré en plusieurs formes ; il peut être de nature chimique où
l’interaction entre deux substances conduit à la formation d’un complexe moins toxique, il peut
être physique, lorsque la substance agit sur le même récepteur.
EX1 : selon l’expérience de Billard, ce dernier a constaté qu’une souris administré par le sulfate
de l’aspartine, pourrait supporter une injection mortelle de venin de vipère à une dose 05 fois
supérieure à la normale.
EX2 : Atropine est un excitant des centres respiratoire par contre la morphine diminue l’activité
des centres respiratoires d’où la notion d’antidotisme (antidote).
La tolérance acquise
Celle –ci peut être expliquée par l’adaptation de l’organisme à la présence de substances
toxiques (pénétrant à dose fixe). En effet, l’absorption répétée de certain toxique provoque un
état de résistance ou l’individu peut supporter sans présenter de troubles les doses administrées
de toxique. Alors que les mêmes doses pourraient entraîner de graves effets chez d’autres sujets
non accoutumées.
Parmi les substances dont l’absorption répétée provoque une accoutumance du sujet. On a :
alcool, café, stimulants et tranquillisants.
La consommation répétée de ces produits entraîne non seulement l’accoutumance mais aussi
un état particulier d’intoxication chronique.
L’intolérance acquise
Elle peut être naturelle (ex : le chien est très sensible à l’action de l’atropine). Comme, elle peut
être acquise. D’ailleurs, l’intolérance à diverses substances peut apparaître chez un sujet qui
avait auparavant fort bien supporter le produit dans les mêmes conditions. EX : Asthme. Le
phénomène peut s’observer pour certains aliments : les œufs, les fraises et crustacées ; certaines
matières du règne animale : Poiles, plumes et laine et certaines matières du règne végétal :
coton, ortie (eczéma de contact).
En fin, la prise en charge des intoxications aiguës est compliquée. Cependant, chaque
intoxication justifie une prise en charge spécifique tenant compte du toxique de l’intoxiqué et
de la gravité. Dans la plupart des cas, un traitement symptomatique et/ ou une surveillance sont
indiqué mais le risque est de sous-estimer ou de méconnaître une intoxication grave imposant
un traitement spécifique. En cas de doute sur la nature du toxique, sa composition, sa toxicité
et le traitement, l’appel aux centres antipoison est nécessaire.
Chapitre II TOXICITE CHRONIQUE
Très souvent l’absorption des doses même minime, dont la répétition est maintenue, fait
apparaître des intoxications beaucoup plus sévères, car elles apparaissent en général sans signal
d’alarme.
C’est le cas des poisons cumulatifs (arsenic, fluor, métaux lourds, mercure, plomb, cadmium,..).
C’est la nature du poison qui commande sa rétention par l’organisme (solubilité dans les lipides
beaucoup plus élevés que dans les liquides aqueux).
Ex : le fluor provoque une intoxication chronique appelée la fluorose. Le fluor se fixe aux dents
et au système osseux avec apparence de cas de cachexie (affaiblissement général).
La concentration des eaux d’alimentation en fluor ne doit pas dépasser 1,5 mg/L, cas des eaux
des régions d’El-oued, Biskra et Tougourt.
La toxicité chronique est une notion importante, en raison du grand nombre d’agents chimiques
auxquelles l’homme se trouve exposé dans les conditions de la vie moderne.
A des doses différentes, une même substance peut se montrer toxique, inoffensive, voire
médicamenteuse.
On peut rappeler l’usage fait par la médecine, à des doses minimes, de nombreuses substances
(dont l’arsenic), qui sont très dangereuses à des doses élevées.
L’affirmation du célèbre alchimiste et médecin Paracelse (XVI siècle) demeure exacte : « tout
est poison et rien n’est poison : seule la dose fait le poison ».
2/ Empoisonnement suicide
En tout temps le suicide était fréquent, d’ailleurs, les statistiques ont montré que l’utilisation de
poison devenait de plus en plus important comparée aux autres moyens utilisés pour se donner
la mort.
Les produits utilisés dans ce cas, sont très variés on particulier, tels que le monoxyde de carbone,
les pesticides, les barbituriques, les solvants. Pour cela la délivrance des médicaments par le
pharmacien doit se faire avec une preuve de nécessité clinique (avis de médecin).
3/ Empoisonnement accidentelle
Elles sont relativement fréquentes par suite de la diffusion croissante des emploies des produits
chimiques, soit en thérapeutique, soit dans l’industrie, soit dans l’agriculture, soit même le
domaine alimentaire.
Les intoxications accidentelles sont particulièrement rencontrées chez les enfants qui ont
tendance à porter à la bouche tous ce qui tombe sous leurs mains.
On peut distinguer les intoxications accidentelles proprement dite. Elles peuvent être le fait
d’imprudence, d’ignorance ou d’intoxication. Exemples :
En effet l’hygiéniste, le toxicologue et l’épidémiologie ont été appelé à déterminer les doses
maximales admissibles dans les ambiances professionnelles. Ainsi, deux (2) types de valeurs
officialisés :
1) V.M.E : valeurs moyennes d’exposition qui a une durée de 8h/j, soit 40 heures par semaine.
2) V.L.M : valeurs limités d ‘exposition, dans la concentration ne doit pas dépasser dans
l’ambiance du travail 15mn/jour
5/ Empoisonnement alimentaire
a) Intolérance : regroupe les diverses allergies ou encore intolérance à certains nutriments par
déficit enzymatique de l’appareil digestif
Toxi-infections alimentaires
Surviennent le plus souvent dans les collectivités (cantine scolaire, restaurant) ; l’aliment en
cause est principalement l’œuf, ou une préparation contenant les œufs (pâtisserie et crème
glacée), ou encore les laitages crus ou mal cuits. Il arrive que l’infection soit due à des aliments
souillés par l’entérotoxine (toxine agissant sur l’intestin) d’un staphylocoque, le plus souvent
à partir d’une lésion cutanée de la main (panaris) du cuisinier.
Additifs
Sont des substances naturelles ou chimiques ajoutées au cours de la préparation des aliments
pour but d’améliorer la présentation et la conservation.
En principe, les additifs alimentaires n’ont pas de valeur alimentaire. Ce sont des colorants,
des conservateurs, des émulsifiant, des gélifiants, des agents de texture et d’aromatisation.
Leur utilisation est strictement réglementée et contrôlée. Sur des étiquettes des produits
alimentaires doivent figurer les additifs utilisés selon le code de C.E.E/ la lettre E suivie d’un
chiffre correspondant à l’additif lui-même (E100 à E199 = colorants, E200 à E299 =
conservateurs).
La liste des additifs dont l’utilisation est autorisée est revue régulièrement, et certains additifs
sont rayés ou maintenus pour des usages précis, car certains additifs risquent de former un
composé toxique avec l’un des constituants alimentaires.
Pesticides
Produit minéral ou organique (sels de cuivre, d’arsenic, acide sulfurique, etc..), destiné à
protéger hommes, animaux ou végétaux contre divers fléaux (germes, parasite, animaux
nuisible) en les détruisant. Il s’agit selon le cas, d’insecticide, d’herbicide, de fongicide, de
nématocide (détruit les vers), de raticides, etc..
Les traitements ne doivent laisser dans les produits récoltés aucun résidu susceptible de
présenter des risques pour la santé humaine. En plus, il est important de respecter strictement
le mode d’emploi et de ranger hors de portée des enfants.
Emballage et retassure
Il est strictement important de vérifier les emballages car ils peuvent dans certaines
circonstances transférer des polluants vers les aliments. Ex: plomb.
Toxicité de relais
Elle est rencontrée dans les produits d’origine animale destinés à l’alimentation, de l’homme.
Cette toxicité concerne les résidus toxiques rencontrés dans les viandes ou les produits laitiers,
formés lors de l’administration du médicament par le vétérinaire ou l’éleveur lui même sur
l’animal.
il faut savoir qu’une antibiothérapie (traitement aux antibiotiques) perturbe la flore intestinale
chez l’animal et entraîne des allergies.