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Lymphomes cérébraux primitifs du sujet


immunocompétent
H. Ghesquières, P. Biron, C. Sebban, C. Chassagne-Clément, M.-P. Sunyach, J.-Y. Blay

Les lymphomes cérébraux primitifs (LCP) sont des affections rares, qui ne représentent que 5 % des
tumeurs cérébrales, soit environ 250 cas par an en France. Leur incidence semble en augmentation chez
les patients immunocompétents de plus de 60 ans. La majorité des LCP sont des lymphomes diffus à
grandes cellules B, dont la caractéristique est d’être confinés à l’encéphale, aux méninges et à l’œil. La
physiopathologie de ce lymphome est très mal connue. Le microenvironnement tumoral semble jouer un
rôle important dans ce tropisme cérébral. En cas de suspicion de LCP, les corticoïdes doivent être évités
avant la biopsie. Le traitement exclut toute chirurgie mutilante et le diagnostic est porté après biopsie
stéréotaxique. Il est fondé sur la chimiothérapie comportant du méthotrexate à haute dose (> 1 g/m2) et
une radiothérapie. Compte tenu des séquelles neurologiques après la radiothérapie, celle-ci tend à être
évitée chez les patients âgés. Une évaluation neurocognitive au diagnostic et au cours du suivi est de fait
recommandée. Compte tenu de la rareté de cette affection, l’inclusion des patients dans des essais
thérapeutiques doit être encouragée. L’amélioration des traitements de première ligne et de rechute peut
permettre d’espérer une augmentation du taux de survie à long terme, estimé actuellement à 30 % à
5 ans et moins de 20 % à 10 ans. Les progrès à venir passeront aussi par une meilleure compréhension de
la physiopathologie de ces lymphomes.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Lymphomes ; Lymphome diffus à grandes cellules B ; Tumeurs cérébrales ;


Lymphomes intraoculaires ; Chimiothérapie ; Méthotrexate ; Radiothérapie ; Neurotoxicité

Plan ■ Épidémiologie
Les lymphomes cérébraux primitifs (LCP) sont des affections
¶ Épidémiologie 1
rares. Ils représentent 1-2 % des lymphomes malins non
¶ Symptômes 2 hodgkiniens (LNH) et environ 5 % des tumeurs cérébrales.
¶ Diagnostic 2 Plusieurs études montrent une augmentation de l’incidence des
¶ Bilan d’extension 2 LCP – aux États-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en
Extension systémique et comorbidités 2
Norvège – tandis qu’elle semble rester stable au Canada, au
Danemark, en Écosse, à Hong-Kong [1, 2]. On estime l’incidence
Extension méningée 3
annuelle entre 2 et 5 par million en fonction du pays. Pour la
Examen ophtalmologique 3
population européenne de 731 millions d’habitants, on peut
Tomographie par émission de positons (TEP) 3
estimer l’incidence des LCP à 2 000 cas par an. Le risque de LCP
¶ Facteurs pronostiques 3 est très augmenté en cas d’immunodépression, par exemple
¶ Biologie des LCP 3 multiplié par 3 600 pour les patients infectés par le virus de
Anomalies des vaisseaux 4 l’immunodéficience humaine (VIH). Avec le développement des
Anomalies chromosomiques 4 stratégies antivirales efficaces, la fréquence des LCP chez les
Origine cellulaire des LCP 4 sujets infectés par le VIH a cependant diminué
Cytokines et chimiokines 5 considérablement [2-4]. Parmi les patients ayant bénéficié d’une
Transcriptome 5 transplantation d’organe et recevant une immunosuppression,
Ébauche de synthèse 5 on observe également une augmentation progressive de l’inci-
dence des LCP qui ne semble pas seulement expliquée par
¶ Traitement 5
l’augmentation du nombre de greffes [5-8]. Selon l’étude épidé-
Radiothérapie 5
miologique de l’Université du Minnesota, appuyée sur les
Chimiothérapie avec ou sans radiothérapie 6
données du programme SEER (Surveillance, Epidemiology, and End
Chimiothérapie intrathécale 7
Results) de 1973 à 1998, l’incidence des LCP a diminué surtout
Chimiothérapie à haute dose avec autogreffe de cellules souches 8 chez les hommes de moins de 60 ans, mais non chez les sujets
Chimiothérapie intra-artérielle 8 immunocompétents plus âgés [3]. La cause de l’augmentation
Lymphome intraoculaire 8 d’incidence chez les patients âgés est largement inconnue, mais
Traitement des rechutes et nouveaux agents 9 pourrait être liée à l’augmentation de la proportion de sujets de
¶ Recherches futures et conclusions 9 cette tranche d’âge dans la population générale. Avec le
développement de techniques peu invasives de diagnostic en

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Hématologie 1
13-017-B-10 ¶ Lymphomes cérébraux primitifs du sujet immunocompétent

Figure 1. Imagerie par résonance magnétique


cérébrale d’un patient porteur d’un lymphome
cérébral primitif (LCP).
A. Séquence T1 : présence d’une hémorragie
intracérébrale.
B. Séquence T1 + gadolinium : image typique
de LCP avec une prise de contraste intense et
homogène.

neurochirurgie (biopsie stéréotaxique), les patients âgés bénéfi- (Fig. 1). En cas de corticothérapie, plus rarement de façon
cient plus fréquemment que par le passé d’un geste à visée spontanée, les lésions peuvent disparaître rapidement. Cette
diagnostique devant une tumeur cérébrale. Legler et al. font état forme clinique, désignée comme « tumeur fantôme » (vanishing
d’une augmentation du taux de réalisation d’imageries par tumor) est très évocatrice de LCP, sans en être pathognomoni-
résonance magnétique (IRM) cérébrales et de biopsies stéréo- que. Selon Bromberg et al., elle ne conduit ultérieurement au
taxiques chez les sujets âgés, surtout après 85 ans [9]. Toutefois, diagnostic de lymphome que dans la moitié des cas [14].
selon l’étude de Werner et al. en Floride, l’augmentation de Le diagnostic histologique repose sur une biopsie stéréotaxi-
l’incidence n’est pas liée à un biais de détection, car elle n’est que. La chirurgie ne joue aucun rôle thérapeutique, la médiane
pas uniforme pour tous les sous-types histologiques de tumeur de survie après chirurgie seule étant extrêmement courte,
cérébrale [5]. proche de 2 mois dans toutes les études. L’intervention chirur-
gicale à visée d’exérèse est donc à proscrire, afin d’éviter des
séquelles neurologiques et de permettre une évaluation de la
■ Symptômes réponse à la chimiothérapie. La gestion appropriée des prélève-
ments réalisés par stéréotaxie est essentielle, étant donné la
petite taille des échantillons. L’étude morphologique est
L’âge médian des patients atteints d’un LCP est de 60 ans, complétée par une analyse immunophénotypique. Il est recom-
avec une légère prédominance masculine (1,2 à 1,7). Les mandé de conserver des prélèvements congelés. Au diagnostic,
circonstances de découverte des LCP sont celles d’une tumeur environ un tiers des patients présentent des lésions multi-
cérébrale. Contrairement aux LNH systémiques, peu de patients ples [11]. Dans les séries de l’International Extranodal Lym-
présentent des signes « B » (fièvre, amaigrissement, sueurs phoma Study Group (IELSG) [11] et du Memorial Sloan-Kettering
nocturnes). Dans 70 % des cas, il existe un déficit moteur, 43 % Cancer Center (MSKCC) [12], respectivement 36 % et 39 % des
des signes neuropsychiatriques, 33 % des signes d’hypertension patients présentent un envahissement des structures cérébrales
intracrânienne, 4 % des symptômes oculaires et 14 % des crises profondes, définies pour l’IELSG par une atteinte du cervelet, du
d’épilepsie [10]. La fréquence des crises d’épilepsie est moins corps calleux, des noyaux gris centraux ou du tronc cérébral.
élevée que pour les autres tumeurs cérébrales, en raison d’un L’atteinte hémisphérique est la plus fréquente (38 %), devant
envahissement des structures profondes plus fréquent. Au l’atteinte des noyaux gris centraux (16 %), du corps calleux
diagnostic, 30 % à 50 % des patients ont un état général altéré, (14 %), de la région périventriculaire (12 %) et du cervelet
avec un indice de performance (PS) supérieur à 2 [11, 12]. Lors de (9 %) [15]. Des atteintes spinales sont possibles mais rares. De
la prise en charge, les patients doivent bénéficier d’un examen 20 % à 25 % des patients présentent (avant, pendant ou après
clinique approfondi, y compris neurologique et ophtalmologi- le diagnostic) une localisation vitréenne associée, le plus
que. L’état cognitif doit aussi être soigneusement évalué, afin de souvent bilatérale : on parle de lymphome oculocérébral.
documenter les variations ultérieures et les éventuelles séquelles
du traitement. Le groupe international des LCP recommande au
moins la mesure du score mini-mental test (MMS), en sachant
qu’il ne permet qu’une évaluation très parcellaire des fonctions ■ Bilan d’extension
cognitives [13]. La réalisation de tests standardisés plus appro-
fondis, au sein d’équipes pluridisciplinaires, est conseillée.
Extension systémique et comorbidités
Il est recommandé de réaliser un bilan d’extension, à la
■ Diagnostic recherche d’un lymphome systémique révélé par un envahisse-
ment du système nerveux central (SNC). Une atteinte médul-
L’IRM cérébrale est l’examen initial de référence. Elle offre des laire ou testiculaire n’est pas exceptionnelle [16-18] . Outre
éléments d’orientation diagnostique, en montrant des lésions l’examen TDM thoraco-abdomino-pelvien et la biopsie ostéo-
isodenses ou hypodenses en T2 et une prise de contraste intense médullaire, le groupe collaborateur international des LCP
après injection de gadolinium. En cas de contre-indication de recommande la réalisation chez les hommes âgés d’une écho-
l’IRM, il faut réaliser une scanographie (TDM) cérébrale avec graphie testiculaire [13].
injection de produit de contraste. Les lésions sont isodenses, Par des techniques très sensibles de polymerase chain reaction
avec également une prise de contraste intense après injection (PCR), il a pu être mis en évidence dans certains cas un clone

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lymphoïde circulant, ce qui permet de discuter une origine diagnostic, cinq après le traitement et trois pour suspicion de
extracérébrale des LCP [19]. L’évaluation initiale doit comprendre rechute. Lors du diagnostic, la TEP était positive dans six cas sur
une sérologie VIH, un dosage des lacticodéshydrogénases (LDH) sept. L’examen négatif correspondait à une lésion de 4 mm en
et une évaluation des fonctions cardiaque, hépatique et rénale. IRM, située sur le trajet de biopsie. Parmi les cinq patients qui
ont bénéficié d’une TEP après traitement, trois gardaient une
prise de contraste en IRM mais non sur la TEP et l’évolution
Extension méningée clinique s’est révélée favorable avec une disparition progressive
des prises de contraste sur l’IRM [27]. L’avidité du traceur par le
L’analyse cytologique du liquide céphalorachidien (LCR) et le parenchyme cérébral étant importante, des analyses cinétiques
dosage de la protéinorachie sont indispensables. La fréquence de sont nécessaires [28].
l’atteinte méningée au diagnostic est très variable d’une série à
Le diagnostic différentiel entre les différents types histologi-
l’autre, de 8 % dans la série du Centre Léon-Bérard à 16 % et
ques de tumeurs cérébrales paraît difficile avec la TEP, contrai-
17 % dans les séries de L’IELSG et du MSKCC [11, 12, 20]. Elle est
rement à la spectroscopie IRM. L’intensité de fixation est par
le plus souvent asymptomatique. L’examen cytologique du LCR
exemple assez proche entre un gliome anaplasique et un
sous-estime très certainement sa fréquence. Des techniques de
LCP [29]. L’utilisation de la TEP semble particulièrement sédui-
cytométrie en flux se développent pour détecter les envahisse-
sante dans les LCP dont l’évaluation de la réponse est difficile.
ments méningés occultes [21-23]. Dans une série de 51 patients
Une étude prospective est nécessaire pour mieux définir ses
atteints de lymphome agressif systémique à haut risque
indications et sa place dans les décisions thérapeutiques.
d’atteinte neuroméningée, Hedge et al. ont montré par cytomé-
trie de flux un envahissement méningé dans 11 cas, dont un
seul avait aussi une cytologie positive [21]. Bromberg et al. ont
confirmé ces données dans une série plus large de 1 054 échan-
tillons de LCR prélevés chez 219 patients atteints d’une hémo-
■ Facteurs pronostiques
pathie maligne. Parmi les 12 patients ayant eu par la suite une
L’index pronostique international (IPI) permet de stratifier à
rechute dans le système nerveux central, tous avaient précé-
l’aide de cinq variables (âge, stade, LDH, nombre de localisa-
demment un envahissement détectable en cytométrie de flux,
tions extraganglionnaires, PS) les patients atteints de lymphome
mais seulement 4 en cytologie conventionnelle [22]. La survie
sans progression était plus courte en cas de cytologie positive, diffus à grandes cellules B systémique en groupes pronostiques
quel que soit le résultat de la cytométrie de flux, que dans les différents. L’IPI ajusté à l’âge ne comporte que trois variables
cas à cytométrie de flux positive et cytologie négative. La (stade, LDH, PS). Il n’est pas pertinent pour les LCP, car sa
cytologie conventionnelle a donc une valeur pronostique et ne valeur pronostique est faible. Des scores pronostiques spécifi-
doit pas être abandonnée au profit de la seule cytométrie de ques ont été développés, prenant en compte à la fois des
flux, qui doit encore être standardisée avant d’être utilisée en éléments communs aux lymphomes systémiques (âge, LDH, PS,
routine. La viabilité des cellules du LCR est capitale ; l’utilisation symptômes B) et des éléments spécifiques de la tumeur cérébrale
de stabilisateurs rendrait possible une analyse centralisée du (site de l’atteinte, protéinorachie, atteinte méningée, nombre de
LCR. Les études doivent se poursuivre pour établir la valeur lésions) ou de ses conséquences (comitialité, durée des symptô-
pronostique de l’atteinte méningée dans les LCP et mieux mes). Le sous-type histologique ne semble pas influencer la
adapter le traitement, notamment la chimiothérapie intrathé- survie globale [30] . Deux études rétrospectives récentes ont
cale. La recherche dans le LCR de biomarqueurs spécifiques de conduit leurs auteurs à proposer des scores pronostiques [11, 12].
pathologies cérébrales est une approche prometteuse, comme le Celui de l’IELSG s’appuie sur cinq variables (âge, PS, LDH,
montre l’étude protéomique de Roy et al., selon laquelle un localisation profonde de la tumeur, protéinorachie) et celui du
peptide, l’antithrombine III, semble plus spécifique des LCP [24]. MSKCC sur deux (âge et indice de Karnofsky). Trois classes
pronostiques sont ainsi définies. Selon le système de l’IELSG, la
probabilité de survie globale à 2 ans est de 80 %, pour 0-1 fac-
Examen ophtalmologique teur de mauvais pronostic, 48 % pour 2-3 facteurs, 15 % pour
4-5 facteurs. Toutefois, le score de l’IELSG se révèle invalide
Une atteinte du vitré peut être découverte lors de la prise en dans la série du MSKCC et vice-versa [31]. Leur application à la
charge d’un LCP ou entrer dans le cadre d’un lymphome série du Centre Léon-Bérard montre que certains facteurs,
oculaire primitif. L’examen ophtalmologique spécialisé doit être comme l’âge et la localisation de la tumeur, sont reliés à la
systématique lors du diagnostic d’un LCP. Les signes cliniques toxicité du traitement et au risque de décès d’origine toxique,
associent une diminution de l’acuité visuelle, un flou visuel et alors que le taux de LDH et l’atteinte méningée sont spécifiques
des myodésopsies. L’atteinte est généralement bilatérale. La de la pathologie et influencent la survie globale [20]. Ces scores
fréquence de l’atteinte oculaire au moment du diagnostic d’un pronostiques peuvent faciliter la comparaison des séries clini-
LCP est de 20 % à 25 %, en sachant que dans les grandes séries, ques, en revanche, contrairement aux lymphomes agressifs
un bon nombre de patients n’ont pas bénéficié d’un examen systémiques, ils sont de peu de secours pour guider la thérapeu-
ophtalmologique. tique initiale. Des facteurs pronostiques anatomobiologiques
sont à l’étude.

Tomographie par émission de positons


(TEP)
■ Biologie des LCP
Sa place dans l’évaluation des LCP au diagnostic ou après la
mise en œuvre du traitement n’est pas encore bien définie. La majorité des LCP du patient immunocompétent sont des
Lors du diagnostic, elle peut détecter une atteinte systémique lymphomes diffus à grandes cellules B. Contrairement aux LCP
avec une sensibilité supérieure à celle de la TDM thoraco- associés à l’infection par le VIH, ils n’expriment pas le virus
abdomino-pelvienne et de la biopsie médullaire [25, 26]. Dans d’Epstein-Barr [32]. Le HHV8 ne semble pas non plus impli-
une série de 41 patients atteints d’un LCP, Mohile et al. ont mis qué [33]. La proportion de LCP de phénotype T est très faible [34].
en évidence dans 15 % des cas une localisation systémique Leurs caractéristiques et leur pronostic sont similaires de ceux
(11 % un lymphome et 4 % un second cancer) [25]. des formes B. Les formes histologiques de bas grade sont aussi
Un autre intérêt du TEP-scan est d’évaluer la réponse au rares [35].
traitement, dans une situation où l’interprétation de l’IRM peut Le tropisme spécifique de ces lymphomes pour le cerveau, les
être difficile. Palmedo et al. ont réalisé des TEP chez 15 patients méninges ou l’œil est très mal compris. Des lymphocytes B
atteints de LCP, avec IRM simultanée dans 13 cas : sept au peuvent être retrouvés en faible quantité dans le parenchyme

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Hématologie 3
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facteur de bon pronostic pour la survie. Ces discordances


s’expliquent probablement par les différences entre les techni-
ques d’évaluation de la néo-angiogenèse. Morphologiquement,
l’infiltration périvasculaire par des cellules T, présente chez 24 %
des patients, est un facteur de bon pronostic alors que la
nécrose tumorale n’a pas de valeur prédictive [42].

Anomalies chromosomiques
Il a été identifié des anomalies récurrentes des chromoso-
mes 12 (63 %), 18 (37 %) et 22 (37 %) [43]. Nakamura et al. ont
décrit une perte d’hétérozygotie de la région q22-
23 chromosome 6 dans 66 % des LCP, qui serait un facteur de
mauvais pronostic [44]. C’est dans cette région que se situe un
gène suppresseur de tumeur, PTPRK, impliqué dans l’adhésion
cellulaire, qui pourrait jouer un rôle dans la physiopathologie
des LCP. Globalement, les anomalies cytogénétiques observées
dans les LCP sont peu différentes de celles des lymphomes
diffus à grandes cellules B systémiques [45, 46]. Les délétions du
chromosome 12 pourraient inclure MDM2, qui régule l’expres-
sion de P53 [44, 45] . Plusieurs protéines impliquées dans le
contrôle du cycle cellulaire (P14ARF, P16INK4a, RB1, P27KIP1)
semblent dérégulées dans les LCP, soit par délétion chromoso-
mique, soit par méthylation du promoteur des gènes. L’hyper-
expression de p27 serait associée à une survie plus courte [47].
Chang et al. signalent une surexpression de c-myc et de
p53 respectivement dans 29 % et 50 % des LCP [48].

Origine cellulaire des LCP


Les lymphomes diffus à grandes cellules B sont une entité très
hétérogène par leur présentation clinique et leur pronostic.
L’analyse du profil génétique de ces lymphomes a permis de
séparer deux groupes majeurs, de pronostic différent : le
premier, de bon pronostic, a un profil d’expression des gènes
proche de celui des cellules du centre germinatif (profil dit
Figure 2. Anatomopathologie des lymphomes cérébraux primitifs. « GC », pour germinal center), le second, plus péjoratif, a un
A. Infiltration de la substance cérébrale par un lymphome agressif diffus profil proche de celui des cellules B activées (profil dit « ABC »,
à grandes cellules B (G × 10). pour activated B cell). Un profil intermédiaire, dit de type 3, a
B. Lymphome agressif diffus à grandes cellules B avec aspect d’angiotro- été individualisé plus récemment [49]. La recherche de mutations
pisme (infiltration de la paroi vasculaire par des cellules centroblastiques) somatiques dans la partie variable des gènes des immunoglobu-
(G × 40). lines donne également des informations sur l’origine des
cellules lymphomateuses par rapport au centre germinatif. Ces
études ont été appliquées aux LCP. Ceux-ci se caractérisent par
cérébral normal [36]. Un modèle animal de LCP a été développé la présence de mutations somatiques dans les parties variables
chez le rat par inoculation intracérébrale ou intraventriculaire des immunoglobulines, mais également par une diversité
d’une lignée de lymphome humain à grandes cellules B intraclonale [50-52]. Des mutations somatiques ont également été
(MC116) [37]. Les caractéristiques cliniques, histologiques et identifiées sur d’autres proto-oncogènes, comme PIM1, c-myc,
iconographiques de ces lymphomes expérimentaux et leur RhoH/TTF et PAX5, mais pas CD95 [50]. Montesinos-Rongen et
sensibilité au traitement sont proches de celles des LCP al. ont montré que les cellules lymphomateuses de LCP expri-
humains. L’extension des lésions se fait par le corps calleux et ment préférentiellement une IgM/IgD, ce qui témoigne d’un
le long des nerfs crâniens, notamment les nerfs optiques, vers
déficit du mécanisme de commutation de classe d’immunoglo-
l’œil.
bulines, malgré l’expression de la cytidine désaminase [50]. Cette
anomalie pourrait être liée à des délétions dans la région µ.
Anomalies des vaisseaux Selon une autre hypothèse avancée par les auteurs, c’est le
L’aspect anatomopathologique caractéristique des LCP com- micro-environnement lui-même (tissu cérébral) qui favoriserait
porte des lésions périvasculaires [38] (Fig. 2). Une hyperplasie l’absence de commutation, par analogie avec l’expression
endothéliale est présente dans 21 % des cas de la série de préférentielle des IgA dans l’environnement du tissu digestif.
D’Haene et associée à un mauvais pronostic [39]. L’endogline D’après leur profil immunohistochimique (CD10, BCL-6,
(CD-105) est un marqueur de la néo-angiogenèse, peu ou pas MUM1, CD138), les cellules lymphomateuses de LCP sont
exprimé dans l’endothélium normal et CD34 est un marqueur presque toujours des cellules B activées. BCL-6 et MUM-1 sont
des cellules endothéliales. L’importance de la densité microvas- exprimés conjointement dans 51 % des cas, 40 % MUM-1 sans
culaire intratumorale mesurée d’après l’intensité de marquage BCL-6 et 5 % aucun de ces marqueurs, conduisant les auteurs à
par un anticorps anti-CD105 est un facteur de mauvais pronos- proposer une origine centrogerminative tardive ou post-
tic, alors que ce n’est pas le cas pour un anticorps anti- germinative précoce [53]. Ces données ont été confirmées par
CD34 [40]. Selon Takeuchi et al., il existe une corrélation entre deux études : l’une d’elles a montré un phénotype non-GC dans
l’expression du VEGF d’une part, l’hyperplasie des vaisseaux et 78 % des cas, l’autre un phénotype post-germinatif dans 87 %
l’absence de marqueurs de la barrière hématoencéphalique des cas [54, 55]. Il est étonnant de constater l’homogénéité du
d’autre part [41]. En revanche, contrairement aux études précé- phénotype de ces LCP par rapport à leur contrepartie systémi-
demment citées, l’expression du VEGF serait dans cette étude un que. La quasi-constance du phénotype post-germinatif (ABC)

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pourrait rendre compte de l’agressivité clinique des LCP. Les mise en évidence. L’activation spécifique de cette voie confére-
difficultés thérapeutiques ne seraient donc pas exclusivement rait aux cellules lymphomateuses un avantage prolifératif
liées à la localisation cérébrale, où la diffusion des chimiothé- permettant leur développement dans le tissu cérébral.
rapies est difficile, mais également à la biologie particulière de Montesinos-Rongen et al. confirment par leur analyse du
ces lymphomes. transcriptome que les cellules lymphomateuses ont une origine
Les études sur l’impact pronostique de l’expression de BCL-6, proche des cellules B mémoire, sans avoir pour autant un profil
marqueur du passage par le centre germinatif, ont donné lieu à de différenciation post-GC [65]. Ces résultats pourraient confir-
des résultats contradictoires [48, 53-55]. mer la nature « GC tardive » des LCP. Aucune signature spécifi-
que des LCP par rapport au tissu de soutien cérébral n’a
toutefois été identifiée dans cette étude et les LCP se répartis-
Cytokines et chimiokines sent, selon les auteurs, dans les trois clusters des lymphomes
diffus à grandes cellules B, GC, ABC et type 3. Par l’étude des
Bien que la pathogénie des LCP reste imparfaitement connue, gènes en rapport avec les processus d’adhésion et la matrice
plusieurs travaux laissent supposer que des interactions spécifi- extracellullaire, une équipe américaine semble être parvenue à
ques entre des chimiokines et leurs récepteurs expliquent le identifier une véritable signature « SNC » [66]. Elle comporte
tropisme des cellules lymphomateuses pour le système nerveux notamment une surexpression de l’ostéopontine (SPP1) et de
central. C’est en particulier le cas de BCA-1 (B-cell attracting la chitinase-3 like 1 (CHI3L1), molécules impliquées dans
l’adhésion, la communication cellulaire, confirmée par
chemokine 1, CXCL13, BLC [B-lymphocyte chemoattractant]),
l’immunohistochimie.
cytokine impliquée dans l’adressage de lymphocytes B vers les
follicules lymphoïdes. Elle est exprimée par les cellules B
malignes de LCP, mais également par les cellules endothéliales Ébauche de synthèse
de ces tumeurs [56]. Toutefois, l’acide ribonucléique messager
(ARNm) de BCA-1 n’étant pas présent dans l’endothélium, Dans leur ensemble, les études biologiques font des LCP des
l’expression y serait la marque d’un processus de transcytose. lymphomes diffus à grandes cellules B activées, ayant une
CXCR5, récepteur principal de BCA-1, est également exprimé origine « GC tardive » ou « post-GC précoce ». L’hypothèse
par les cellules tumorales, suggérant un mécanisme de boucle d’une origine extracérébrale, à partir de cellules B qui seraient
autocrine. Par la technique de puce à ADN, on a montré que le passées par le centre germinatif, est soutenue par les données
profil d’expression génomique des cytokines et chimiokines et acquises sur le profil transcriptionnel et les mutations somati-
de leurs récepteurs dans les LCP diffère sur plusieurs points de ques, mais difficile à prouver.
celui des autres lymphomes extraganglionnaires [57]. Les travaux fondamentaux soulignent aussi l’importance du
Dans les LCP oculaires, l’expression de BCA-1 a été observée microenvironnement dans la physiopathologie du LCP, notam-
seulement dans l’épithélium rétinien de l’œil atteint et exerce ment le rôle joué par les processus d’angiogenèse, par le réseau
un chimiotactisme pour les cellules lymphomateuses, CXCR- de cytokines et chimiokines spécifiques et par les molécules
5 positives [58]. Dans les LCP, les récepteurs de chimiokines d’adhésion liées à la matrice extracellulaire. De nouveaux agents
CXCR4, CXRC5 et CCR7 ont une distribution plutôt cytoplas- thérapeutiques peuvent être développés à partir de ces données
fondamentales. La qualité des prélèvements biopsiques et de
mique [59] , contrairement aux lymphomes systémiques où
leur acheminement jusqu’au laboratoire est essentielle pour
l’expression peut être à la fois cytoplasmique et membranaire.
développer ces études biologiques.
Cette particularité expliquerait la faible dissémination des LCP
hors du système nerveux central. Smith et al. ont également
signalé dans les cellules lymphomateuses des LCP l’expression
de CXCR4 et de son ligand SDF-1, mais non celle de MIP- ■ Traitement
3a [60]. En revanche, la cytokine MIP-1 était exprimée dans tous
les cas de LCP étudiés par Kitai et al. [61]. Par comparaison aux Les LCP ont fait l’objet de multitudes études prospectives de
lymphomes ganglionnaires, l’expression des métalloprotéases phase II et d’études rétrospectives ayant pu comporter un
dans les LCP se distingue par une surexpression de la MMP7 et nombre important de patients. On ne dispose que d’une étude
une sous-expression de MMP2 et MMP9 [62]. de phase III, d’effectif limité, qui a évalué l’intérêt d’une
Les astrocytes ont la capacité de produire la cytokine BAFF (B chimiothérapie de type CHOP avant la radiothérapie [67]. C’est
cell-activating factor of the TNF family), facteur de survie dont l’analyse conjointe des différentes études prospectives et
l’expression augmente au cours de pathologies inflammatoires rétrospectives qui permet de dessiner les orientations thérapeu-
comme la sclérose en plaques, mais également des LCP. Les tiques actuelles. De nombreux progrès restent à faire : aucune
récepteurs de BAFF (BAFF-R) sont effectivement exprimés à la des grandes séries de patients n’a montré de plateau dans la
surface des cellules lymphomateuses des LCP, permettant de courbe de survie. La chirurgie à visée d’exérèse complète des
faire l’hypothèse que la production de BAFF par les astrocytes lésions n’a, rappelons-le, aucune place dans la stratégie
est un facteur de survie des cellules B tumorales [63]. L’expres- thérapeutique.
sion de BAFF-R est par ailleurs observée dans la plupart des Depuis 1974, on peut distinguer quatre périodes dans l’évo-
lution des concepts du traitement des LCP :
proliférations lymphoïdes malignes B matures, faisant de BAFF
• la radiothérapie exclusive, par analogie aux autres tumeurs
un facteur de survie important.
cérébrales ;
• les traitements combinés faisant précéder la radiothérapie
d’une chimiothérapie similaire de celle des lymphomes
Transcriptome agressifs systémiques, comme le schéma CHOP ;
Les études sur le transcriptome des LCP sont peu nombreuses • l’introduction dans la chimiothérapie du méthotrexate ;
et portent sur de petites séries de patients, car les prélèvements • l’utilisation de nouveaux médicaments en rechute ou en
congelés sont rarement disponibles et sont de petite taille. Selon première ligne et la prise en compte des séquelles neuro-
cognitives des traitements, principalement celles de la
Rubenstein et al., les LCP peuvent être classés, comme les
radiothérapie.
lymphomes diffus à grandes cellules B, en trois groupes GC,
ABC et type 3 [64]. Par rapport aux lymphomes diffus agressifs
ganglionnaires, l’expression des gènes c-myc, Pim-1 est élevée. Radiothérapie
Une surexpression des facteurs de transcription XBP-1 et ATF-6,
impliqués dans la voie unfolded protein response (UPR), activée en Le LCP est radiosensible. Le taux de réponse à la radiothéra-
situation de stress hypoxique ou de privation de glucose, a été pie est relativement élevé, mais sa durée est brève et la médiane

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Hématologie 5
13-017-B-10 ¶ Lymphomes cérébraux primitifs du sujet immunocompétent

Tableau 1.
Principales séries de traitement de première ligne de chimiothérapie avec méthotrexate haute dose et de radiothérapie publiées dans la littérature pour le
traitement des lymphomes cérébraux primitifs.
Auteurs Nb de Âge Suivi Chimio- Dose IT RC/RP Radio- RC > Décès LE Médiane Médiane Taux
patients médian médian thérapie MTX > CT thérapie RT d’origine (%) SSP de survie de survie
(extrêmes) (mois) (G/m2) (%) (%) toxique (mois) (mois) (%/années)
(%) 2 3 5
Desablens 152 61 (16-75) 740 MTX, BCNU, 3 NM 45/- 40 Gy 65 8,5 6,7 - 36 - 49 36
2000 a VP16
Gavrilovic 57 65 (22-89) 115 MTX, PCB, 3,5 M 46/33 45 Gy 87 - 30 129 51 65 - 50
2006 VCR + AraC >
RT
O’Brien 2000 46 58 (25-76) 36 MTX 1 M/A - 45 Gy 82 2 13 17 33 62 - -
si + 5,4 Gy
LCR+
Bessel 2002 57 59 (21-69) 59 END, Adria, 1,5 Non 63/11 45 Gy 72 9 12 - 40 62 55 36
VCR, Dexa (30 pts)
BCNU, AraC, 45 Gy
MTX + 10 Gy
(14 pts)
30,6 Gy
(16 pts en
RC)
De Angelis 102 56,5 (NM) 55,9 MTX, PCB, 2,5 M 58/36 45 Gy - 0 15 24 36,9 64 52 32
2002 VCR + AraC (63 pts)
x2 > RT 36 Gy hyperF
(16 pts)
Poortmans 52 51 (21-65) 27 MTX, BCNU, 3 M/A 33/40 40 Gy 86 9,6 - - 46 69 58 -
2003 VP16
Omuro 2005 17 53 (26-71) 53 MTX, TTP, 1 M 41/41 41 Gy 76,5 0 29,4 18 32 53 - -
PCB + 5,6 Gy
Ferreri 2006 41 57 (18-70) 49 MTX, AraC, 3,5 Non 44/32 30 Gy à 56 10 - 13 15 43 - 41
idarubicine, 45 Gy
TTP
Blay 2003 100 63 (20-82) 83 MTX, adria, 3-1,5 M/A 32/33 20 Gy in toto 62 17 32 20 33 - - 34
Ghesquières END, VCR, + surimpression
2008 AraC 30 Gy
MTX, END,
VP16 >
70 ans
Kiewe 2008 72 62 (16-87) 59 MTX, BCNU, 1,5 M - RT 14 pts 35 1 15 9 41 - - -
PCB, AraC,
ifosfamide
MTX : méthotrexate ; PCB : procarbazine ; VCR : vincristine ; END : cyclophosphamide ; Adria : doxorubicine ; AraC : cytarabine ; BCNU : carmustine ; TTP : thiotépa ; VP16 :
étoposide ; hyperF : hyperfractionné ; IT : intrathécal (M : MTX, A : AraC) ; NM : non mentionné ; RC : réponse complète ; RP : réponse partielle ; RT : radiothérapie ; SSP :
survie sans progression ; LE : leucoencéphalopathie ; > : après la ; CT : chimiothérapie.
a
Publié sous forme d’abstract : Desablens et al. Ann. Oncol. 1999;10:14 (suppl 3, abstr).

de survie dans les différentes séries après radiothérapie seule au la ou les lésions principales [76]. Aucune étude n’a comparé ces
diagnostic est seulement de 12 à 22 mois [68-71]. La dose et les modalités à une irradiation plus classique sur l’ensemble de
modalités optimales sont mal connues. La dose la plus commu- l’encéphale. Selon une étude assez ancienne réalisée par des
nément administrée est de 20 à 50 Gy en étalement standard. auteurs japonais, le taux de rechute après irradiation focale est
Bessell et al. ont montré que chez les patients mis en rémission plus élevé (83 % versus 22 %) et la survie plus courte (médiane
complète après chimiothérapie, une réduction de la dose de 15 versus 28,5 mois) lorsque la marge périlésionnelle est
45 Gy à 30,6 Gy était associée à une diminution du taux de inférieure à 4 cm [77]. Cependant, très peu de patients de cette
survie sans rechute à 3 ans, qui passait de 83 % à 25 % [72]. série avaient bénéficié d’une chimiothérapie comportant du
Cependant les effectifs sont faibles et ce n’est pas une étude méthotrexate et le traitement ne comportait pas d’irradiation in
randomisée. Une autre étude a conclu au contraire à l’absence toto à faible dose. Dans notre expérience d’irradiation in toto à
de bénéfice à délivrer plus de 40 Gy en cas de rémission 20 Gy avec surimpression à 30 Gy sur les lésions tumorales chez
complète après chimiothérapie [73] . Il importe surtout de 43 patients, l’incidence des rechutes n’était pas plus élevée dans
souligner que la radiothérapie n’a pas de rôle curatif : même la zone des 20 Gy (n = 5) que dans celle des 50 Gy (n = 3,
une surimpression à dose importante (60 Gy) n’empêche pas les Sunyach et al., communication personnelle).
rechutes dans le champ irradié [74]. Le fractionnement optimal
n’est pas défini. Selon une étude non randomisée du RTOG
(Radiation Therapy Oncology Group) portant sur 40 patients en
Chimiothérapie avec ou sans radiothérapie
rémission complète après chimiothérapie, une radiothérapie Des schémas très divers de chimiothérapie ont été proposés
hyperfractionnée à la dose de 36 Gy en 30 fractions serait aussi dans le LCP (Tableau 1). Le taux de réponse complète est élevé,
efficace et moins toxique que 40 Gy avec fractionnement de 32 % à 63 %. La radiothérapie augmente la proportion de
standard [75] . Pour diminuer la toxicité neurologique de la réponses complètes, jusqu’à 35 % à 86 % selon les séries. La
radiothérapie, notre groupe a proposé de délivrer une dose plus survie sans progression et la survie globale sont respectivement
faible à l’ensemble de l’encéphale, avec une surimpression sur de 9 à 24 mois et de 15 à 51 mois.

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6 Creator Trial Hématologie
Lymphomes cérébraux primitifs du sujet immunocompétent ¶ 13-017-B-10

Nature de la chimiothérapie systémique des troubles neurologiques, qui ne s’améliorent que dans un
peu plus de la moitié des cas après réponse complète à la
Les premières chimiothérapies utilisées étaient de type CHOP, chimiothérapie seule [88]. Une rechute diffuse avec infiltration
comme dans les autres formes de lymphomes agressifs. L’ana- de la substance blanche peut mimer cliniquement et radiologi-
lyse des différentes séries montre un très faible gain de survie quement un niveau de leucoencéphalopathie [89]. Une évalua-
par rapport à la radiothérapie seule, avec une médiane de 10 à tion neurocognitive approfondie est indispensable à intervalles
29 mois [67, 78-80]. Dans l’étude de Mead et al., qui porte sur réguliers au cours de l’évolution. La revue de 17 publications
53 patients, la médiane de survie était de 14 mois seulement ayant comporté une analyse des fonctions cognitives par des
pour la séquence CHOP puis radiothérapie contre 26 mois pour tests plus spécifiques que l’indice de Karnofsky et le MMS
la radiothérapie seule [67]. confirme que la majorité des patients souffrent de troubles
La vincristine, la doxorubicine et le cyclophosphamide ne cognitifs importants (mémoire, praxies, apprentissage, etc.) [90].
franchissant que très peu la barrière hématoencéphalique, Le groupe du MSKCC a proposé des tests neurocognitifs stan-
l’introduction du méthotrexate à fortes doses a été proposée. dardisés, à réaliser au diagnostic puis, en cas de rémission
Plusieurs études rétrospectives comportant un nombre impor- complète, tous les 6 mois pendant les 2 premières années, puis
tant de patients ont confirmé que le méthotrexate, à la dose tous les ans [90].
d’au moins 1 g/m2, améliore significativement la survie [11, 30, La qualité de la réponse au traitement influe sur l’incidence
81] . Bien que la dose et la durée de perfusion optimales ne des séquelles neurologiques : les patients en réponse partielle ou
soient pas établies, la posologie habituelle se situe entre 3 et sans réponse après chimiothérapie pour qui une rémission
5 g/m2, en fonction de l’âge et de la fonction rénale. Dans complète est obtenue après radiothérapie ont davantage de
certains protocoles pilotes, elle peut atteindre 8 g/m 2 . Le séquelles que les patients qui étaient déjà en rémission complète
bénéfice d’une polychimiothérapie comprenant du métho- à l’issue de la chimiothérapie. Une étude du RTOG a ainsi
trexate par rapport au méthotrexate seul n’est pas établi avec montré que dans le sous-groupe des patients en réponse
certitude. Il paraît logique de privilégier des agents qui franchis- complète à l’issue de la chimiothérapie, l’incidence de la
sent dans une certaine mesure la barrière hématoencéphalique, toxicité neurologique après traitement combiné était de 3,7 %
comme la cytarabine, les nitroso-urées, certains agents alkylants seulement, contre 15 % pour l’ensemble de la population
(ifosfamide), les sels de platine. L’analyse multifactorielle de d’étude, traitée selon les mêmes modalités [91].
l’étude de l’IELSG suggère un impact positif sur la survie pour Toutes les études convergent cependant pour montrer que les
la cytarabine à haute dose (p = 0,05) mais ni pour les agents troubles cognitifs sont plus fréquents et plus sévères après
alkylants, ni pour les anthracyclines [11]. Une étude de phase II traitement combiné qu’après une chimiothérapie exclusive [92].
randomisée de l’IELSG a été mise en place pour comparer une Dans les situations de réponse incomplète après chimiothé-
monothérapie par méthotrexate à l’association de méthotrexate rapie, la radiothérapie reste un traitement majeur du LCP, avec
et de cytarabine. Des résultats particulièrement favorables, un taux de conversion en réponse complète qui peut atteindre
notamment avant 60 ans, ont été rapportés dans une série non 66 % [73].
randomisée de 57 patients traités par méthotrexate à haute dose
(3,5 g/m2), vincristine, procarbazine, cytarabine et radiothéra- Chimiothérapie exclusive ?
pie [82]. La médiane de survie sans progression atteint 129 mois,
mais ces résultats restent à confirmer. Dans les séries de patients traités par chimiothérapie seule en
première ligne, le taux de réponse complète varie de 29 % à
81 %, la médiane de survie sans progression de 7 à 18 mois et
Toxicité la médiane de survie globale de 14 à 55 mois (Tableau 2).
L’incidence rapportée de toxicité neurologique se situe entre
Les polychimiothérapies sont grevées d’une toxicité propre, la
0 et 14 %.
mortalité d’origine toxique pouvant dépasser 10 %. La toxicité
L’importance des séquelles neurologiques induites par le
neurologique de l’irradiation encéphalique dépend du volume
traitement combiné a conduit de nombreuses équipes à renon-
d’irradiation et de la dose. L’association d’une chimiothérapie à
cer à la radiothérapie en cas de rémission complète après
base de méthotrexate et d’une radiothérapie comporte un risque
chimiothérapie incluant le méthotrexate à fortes doses. La
élevé de toxicité neurologique à plus ou moins long terme.
validité de cette attitude, en termes de survie globale, est étayée
Dans la série rétrospective de 185 patients suivis pendant au
entre autres par une étude rétrospective multicentrique italienne
moins 5 ans au MSKCC, l’incidence cumulée de leu-
de 370 cas de LCP [93]. L’absence d’irradiation paraît cependant
coencéphalopathie était de 24 % à 5 ans [83]. Dans les séries de
associée à des rechutes plus précoces qu’avec le traitement
traitement combiné de chimiothérapie et radiothérapie, l’inci-
combiné. Le dilemme face à la suppression de la radiothérapie
dence rapportée varie de 7 % à 32 %. C’est une complication
est bien illustré par l’étude du MSKCC chez des sujets de plus
retardée, dont les premiers symptômes apparaissent plusieurs
de 60 ans, même si les effectifs des sous-groupes sont fai-
mois ou années après la fin du traitement. La présentation
bles [85] : la médiane de survie était sensiblement la même,
clinique est celle d’une démence sous-corticale rapidement
qu’ils aient été irradiés d’emblée après la chimiothérapie
progressive, avec des troubles de la mémoire et des fonctions d’induction ou seulement en cas de rechute (33 et 32 mois).
supérieures, un déficit de l’attention, des troubles de la motri- C’est la cause du décès qui diffère : plutôt la leucoencéphalopa-
cité, des praxies et de la marche, un syndrome extrapyramidal, thie chez les premiers (83 % de toxicité neurologique), plutôt la
une incontinence... L’IRM montre une atteinte de la substance rechute du lymphome chez les seconds (5 % de toxicité
blanche et une atrophie cortico-sous-corticale. La substance neurologique).
blanche est le siège d’une réaction gliale avec démyélinisation La comparaison objective de la toxicité d’une irradiation
et sclérose des vaisseaux [84]. Le principal facteur favorisant de immédiate ou retardée reste difficile. L’interprétation des
la leucoencéphalopathie est l’âge : après chimiothérapie et données doit tenir compte de la durée de suivi : or, la date à
radiothérapie, elle touche de 40 % à 80 % des sujets de plus de laquelle les événements neurologiques ont été censurés n’est pas
60 ans, contre 5 % à 20 % avant cet âge [85, 86]. L’incidence toujours bien précisée.
réelle est probablement plus élevée chez les patients jeunes.
Après une évaluation neurocognitive approfondie, des troubles
notables ont été identifiés dans 63 % des cas, sévères dans 21 % Chimiothérapie intrathécale
des cas, et 42 % des patients n’ont pas pu reprendre leurs
activités professionnelles [87]. La toxicité du traitement n’est pas L’utilité de la chimiothérapie intrathécale est controversée.
toujours aisée à distinguer des symptômes en rapport avec le D’après trois études rétrospectives, elle n’apporte aucun bénéfice
lymphome : la majorité des patients se présentent d’emblée avec de survie lorsque les patients reçoivent du méthotrexate à haute

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Hématologie 7
13-017-B-10 ¶ Lymphomes cérébraux primitifs du sujet immunocompétent

Tableau 2.
Principales séries de traitement de première ligne de chimiothérapie exclusive avec méthotrexate haute dose publiées dans la littérature pour le traitement des
lymphomes cérébraux primitifs.
Auteurs Nb de Âge Médiane Chimiothérapie Dose IT RC/RP Décès LE Médiane Médiane Taux
patients médian de suivi MTX > CT d’origine (%) SSP de survie de survie
(années) (mois) (G/m2) (%) toxique (mois) (mois) (%/années)
2 3 5
Sandor 1998 14 57 40 MTX, TTP, VCR 8,4 M/A 79/21 0 14 16,5 - - - 68,8
Abrey 2000 22 70 33 MTX, PCB, VCR + AraC 3,5 M - 0 4,5 10 33 - - -
x2 > RT (14 pts)
McAllister 2000 74 - 74,4 MTX, END, VP16 ± 2,5 g Non 65/19 5,4 0 - 40,7 - - 42
PCB j1-2
Chimiothérapie
intra-artérielle
Ng 2000 10 72,5 23 MTX 8-3,5 Non 60/30 0 0 18 36 - - -
Hoang-Xuan 2003 50 72 36 MTX, CCNU, PCB 1 M/A 42/6 6 8 7 14,3 48 - -
Pels 2003 65 62 26 MTX, END, VCR, 5 M 61/10 6 3 21 50 69 - 43
Ifosfamide, AraC
Herrlinger 2005 37 60 > 36 MTX 8 Non 29/- 2,7 - 10 25 - 35 25
Omuro 2007 23 68 26 MTX, témozolomide 3 Non 30/55 4 - 8 35 - - -
Batchelor 2003 25 59,8 22,8 MTX 8 Non 52/22 4 0 12,8 55,4 70 - -
MTX : méthotrexate ; CCNU : lomustine ; PCB : procarbazine ; VCR : vincristine ; END : cyclophosphamide ; TTP : thiotépa ; AraC : cytarabine ; VP16 : étoposide ;
IT : intrathécal (M : MTX, A : AraC) ; RC : réponse complète ; RP : réponse partielle ; SSP : survie sans progression ; RT : radiothérapie ; LE : leucoencéphalopathie ; > : avant la ;
CT : chimiothérapie.

dose par voie parentérale [11, 93-95]. Certaines équipes réservent thiotépa et carmustine et enfin d’une irradiation encéphalique
les injections intrathécales aux patients de moins de 60 ans et hyperfractionnée. Sur 30 patients inclus, 23 sont allés jusqu’à
à ceux qui présentent une atteinte méningée au diagnostic, soit l’intensification, dont 15 étaient en réponse complète et huit en
environ 15 % des cas, en sachant que la cytologie seule sous- réponse partielle. Avec un suivi médian de 63 mois, cinq
estime l’envahissement du LCR. patients ont présenté une leucoencéphalopathie et trois patients
ont rechuté. La survie globale à 5 ans est de 68,9 % pour
l’ensemble des patients [99].
Chimiothérapie à haute dose avec Ces études montrent la faisabilité de la procédure chez les
autogreffe de cellules souches sujets jeunes et suggèrent la supériorité de l’association de
thiotépa, de busulfan et de cyclophosphamide sur le classique
LCP réfractaires ou en rechute schéma BEAM. Une étude française de phase II randomisée a été
mise en place pour évaluer l’intérêt d’un traitement intensif de
L’intensification thérapeutique a d’abord été évaluée en
consolidation par rapport à une radiothérapie encéphalique
situation de rechute ou de maladie réfractaire après un traite-
chez les patients de moins de 60 ans.
ment comportant du méthotrexate à haute dose. Dans une
étude multicentrique française de phase II, 43 patients ont
bénéficié d’une chimiothérapie de rattrapage de type CYVE Chimiothérapie intra-artérielle
(cytarabine, étoposide), dont 27 ont pu recevoir ensuite un
conditionnement comportant du cyclophosphamide, du thio- L’équipe de Neuwelt à l’Université de l’Oregon procède à des
tépa et du busulfan, ces deux derniers agents passant bien la perfusions intra-artérielles de méthotrexate sous anesthésie
barrière hématoencéphalique [96]. Le taux de réponse a été de générale, après manipulation de la barrière hématoencéphalique
47 % au terme de la chimiothérapie de rattrapage et de 96 % par le mannitol, associées par voie systémique au cyclophos-
après la chimiothérapie intensive. Avec un suivi médian de phamide, à l’étoposide et à la procarbazine per os. En cas de
49 mois, la médiane de survie globale de l’ensemble de la réponse complète, observée dans 65 % des cas, il n’est pas
population est de 18,3 mois et la médiane de survie après effectué de radiothérapie. Le taux de survie à 5 ans est estimé à
intensification n’est pas encore atteinte. Les facteurs pronosti- 42 % et la médiane de survie à 40,7 mois. La toxicité neurolo-
ques dans cette étude sont la réponse au schéma CYVE et la gique est faible [100] . Ces techniques sont cependant très
réalisation effective de la chimiothérapie intensive, quelle que spécialisées et limitées à quelques centres dans le monde.
soit la réponse au CYVE.

En première ligne Lymphome intraoculaire [101]


L’intensification en première ligne thérapeutique a été C’est une affection rare que l’on assimile au LCP. En 3 ans,
évaluée par trois groupes. Après une intensification par BEAM 100 nouveaux cas seulement ont été recensés aux États-
(carmustine, étoposide, cytarabine, melphalan), huit patients sur Unis [102]. L’âge médian est de 63 ans, avec une prédominance
14 traités au MSKCC ont rechuté et la médiane de survie sans féminine. L’atteinte est le plus souvent bilatérale. Une atteinte,
événement n’était que de 9,3 mois [97] . Dans une série de souvent bilatérale, du vitré, de la rétine et du nerf optique est
25 patients de moins de 60 ans, le groupe français GOELAMS a possible. Les symptômes sont ceux d’une uvéite chronique. Le
utilisé le même type de conditionnement chez 17 patients diagnostic définitif est souvent retardé en raison de la réponse
répondeurs à une polychimiothérapie d’induction, dont 16 à la corticothérapie instaurée pour traiter l’uvéite. Le diagnostic
étaient en réponse complète au terme de la procédure. La survie formel est porté par vitrectomie. Une ponction de chambre
sans évènement et la survie globale sont respectivement de antérieure peut être réalisée pour évaluer le rapport entre les
46 % et 64 % à 34 mois [98]. La séquence proposée par le groupe taux d’IL6 et d’IL10, qui pourront aussi être réévalués au cours
allemand de Fribourg associe pour l’induction du méthotrexate du suivi. Une atteinte cérébrale et méningée doit être recher-
(8 g/m2), de la cytarabine à haute dose et du thiotépa à dose chée systématiquement au diagnostic. En l’absence de schéma
conventionnelle, suivis d’une chimiothérapie intensive avec thérapeutique validé, les traitements sont très hétérogènes, de la

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Lymphomes cérébraux primitifs du sujet immunocompétent ¶ 13-017-B-10

chimiothérapie locale par méthotrexate au traitement systémi- à la décennie précédente (médiane 30 mois contre
que suivi d’une radiothérapie oculaire. Quelles que soient les 17 mois) [116]. L’amélioration du pronostic serait due non pas à
modalités de traitement (local ou systémique), les médianes de une plus large utilisation de la chimiothérapie systémique mais,
survie sans progression et de survie globale sont les mêmes, de au moins pour une part, au meilleur état général des patients
seulement de 29,6 et 58 mois selon une série rétrospective (très de la période récente, reflet probable d’un biais de sélection des
hétérogène) de 83 patients [101]. Pour atteindre dans l’œil des patients traités. Ainsi s’explique la différence de survie entre les
concentrations thérapeutiques, les doses de méthotrexate par données de registre et les études institutionnelles.
voie intraveineuse doivent être très importantes [103] . Le L’amélioration du pronostic des LCP passe par une meilleure
contrôle local peut être amélioré par la radiothérapie oculaire. diffusion des pratiques de chimiothérapie par le méthotrexate à
La surveillance doit prendre en compte le risque de rechute forte dose, grâce au développement de réseaux réunissant des
locale et cérébroméningée. Des études cliniques sont encore neurochirurgiens, des neurologues, des hématologues, des
nécessaires pour déterminer si un traitement intravitréen seul ophtalmologues et des chercheurs. L’accès aux essais thérapeu-
est suffisant pour contrôler la maladie et éviter la toxicité des tiques multicentriques doit être encouragé. Il facilite la réalisa-
traitements systémiques et de la radiothérapie.
tion de prélèvements biologiques à visée de recherche pour
améliorer les connaissances fondamentales. L’évaluation neuro-
cognitive doit également être développée, de même que l’aide
Traitement des rechutes et nouveaux
à la réinsertion professionnelle après traitement pour les
agents patients jeunes mis en rémission complète.
En cas de rechute, le pronostic est sombre et le traitement
.

n’est pas codifié. Différents protocoles, comportant des agents


capables de franchir la barrière hématoencéphalique (cytarabine,
■ Références
étoposide, sels de platine, ifosfamide, procarbazine) sont utilisés, [1] Haldorsen IS, Krossnes BK, Aarseth JH. Increasing incidence and
en tenant compte du traitement de première ligne [104]. Comme continued dismal outcome of primary central nervous system
indiqué dans le chapitre sur l’intensification et l’autogreffe, cette lymphoma in Norway 1989-2003: time trends in a 15-year national
stratégie peut permettre, chez les sujets jeunes, d’obtenir de survey. Cancer 2007;110:1803-14.
nouvelles réponses et une survie prolongée. Chez des sujets [2] Cote TR, Manns A, Hardy CR, Yellin FJ, Hartge P. Epidemiology of
sélectionnés, initialement répondeurs au méthotrexate, la brain lymphoma among people with or without acquired
reprise de cet agent à fortes doses a pu permettre d’obtenir une immunodeficiency syndrome. AIDS/Cancer Study Group. J Natl
durée médiane de survie sans progression de 26 mois et de Cancer Inst 1996;88:675-9.
survie après la rechute de 62 mois [105]. Il est probable que la [3] Kadan-Lottick NS, Skluzacek MC, Gurney JG. Decreasing incidence
durée de la première rémission complète influe sur la probabi- rates of primary central nervous system lymphoma. Cancer 2002;95:
lité de réponse à un second traitement par méthotrexate. Chez 193-202.
les patients non irradiés antérieurement, la radiothérapie [4] Jones JL, Hanson DL, Dworkin MS, Ward JW, Jaffe HW. Effect of
encéphalique permet d’obtenir une médiane de survie de 11 à antiretroviral therapy on recent trends in selected cancers among HIV-
19 mois [106]. infected persons. Adult/Adolescent Spectrum of HIV Disease Project
De nouveaux agents ont été utilisés en rechute. Le témozo- Group. J Acquir Immune Defic Syndr 1999;21(suppl1):S11-S17.
lomide seul ne permet d’obtenir que des rémissions courtes [107]. [5] Werner MH, Phuphanich S, Lyman GH. The increasing incidence of
L’association au rituximab augmente le taux de réponse, mais la malignant gliomas and primary central nervous system lymphoma in
médiane de survie sans progression reste brève [108]. Le topoté- the elderly. Cancer 1995;76:1634-42.
can a permis d’obtenir de 20 % à 25 % de réponses complètes, [6] Eby NL, Grufferman S, Flannelly CM. Increasing incidence of primary
brain lymphoma in the US. Cancer 1988;62:2461-5.
mais leur durée médiane n’excède pas 2 mois [109]. Une étude de
[7] Gurney JG, Kadan-Lottick N. Brain and other central nervous system
phase I a montré l’intérêt du rituximab par voie intrathécale. La
tumors: rates, trends, and epidemiology. Curr Opin Oncol 2001;13:
dose maximale tolérée est de 25 mg par injection. Des réponses
160-6.
cytologiques sont observées dans le LCR [110]. La radio-
[8] Jukich PJ, McCarthy BJ, Surawicz TS, Freels S, Davis FG. Trends in
immunothérapie par le 90yttrium-ibritumomab a apporté deux
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M.-P. Sunyach.
J.-Y. Blay.
Centre Léon-Bérard, 28, rue Laennec, 69008 Lyon, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Ghesquières H., Biron P., Sebban C., Chassagne-Clément C., Sunyach M.-P., Blay J.-Y. Lymphomes
cérébraux primitifs du sujet immunocompétent. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Hématologie, 13-017-B-10, 2009.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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