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Pemphigus
M. Castel, L. Jelti, V. Hebert, P. Joly
Résumé : Le pemphigus est une maladie bulleuse auto-immune rare touchant la peau et les muqueuses.
Il se caractérise histologiquement par un clivage intraépidermique par acantholyse et par la production
d’autoanticorps dirigés contre des protéines desmosomales. Le diagnostic repose sur des examens immu-
nologiques visant à mettre en évidence, in vivo et in vitro, les autoanticorps et à déterminer leur spécificité
antigénique. La classification des pemphigus repose sur l’aspect clinique, le niveau de clivage histologique
et l’identification de l’antigène-cible des autoanticorps. On distingue les pemphigus profonds caractérisés
par la prédominance de lésions muqueuses, un clivage suprabasal et des autoanticorps dirigés contre
la desmogléine 3 (Dsg3) ; les pemphigus superficiels caractérisés par des lésions cutanées, un clivage
sous-corné et des autoanticorps reconnaissant la desmogléine 1 (Dsg1) ; et les pemphigus paranéopla-
siques caractérisés par l’association fréquente à une hémopathie lymphoïde, un clivage suprabasal, des
nécroses kératinocytaires et un infiltrat lichénoïde dermique, et des autoanticorps dirigés contre plusieurs
protéines de la famille des plakines. Le traitement dépend principalement de la sévérité de la maladie. Il
repose essentiellement sur le rituximab en association à une courte corticothérapie générale. Les patients
ne pouvant pas recevoir de rituximab en première intention sont traités par une corticothérapie générale
souvent associée à un immunosuppresseur.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Pemphigus profonds
Ils comportent le pemphigus vulgaire et une forme clinique
rare, le pemphigus végétant.
Pemphigus vulgaire
Épidémiologie
Le pemphigus vulgaire constitue la forme la plus fréquente de
pemphigus avec plus de 70 % des cas. Il est, malgré cela, une mala-
die rare dont l’incidence est d’un à cinq cas par million d’habitants
et par an [2–4] . La maladie a été décrite dans toutes les ethnies, mais
sa fréquence est nettement plus élevée chez les Juifs Ashkénazes
(16 à 32 cas par million d’habitants et par an) et au Japon. La
maladie survient dans les deux sexes, le plus souvent entre 40 et
60 ans, mais des cas ont été décrits chez des enfants et chez des
sujets plus âgés (de 18 mois à 89 ans).
Tableau clinique Figure 3. Lésions balaniques de pemphigus vulgaire.
Atteinte muqueuse. Dans plus de deux tiers des cas, la mala-
die commence par une atteinte muqueuse. L’atteinte buccale est
la plus fréquente (Fig. 1). Elle est faite de bulles fugaces qui IFD d’une biopsie permet de rattacher les manifestations oculaires
sont rarement observées car laissant rapidement place à des éro- au pemphigus.
sions post-bulleuses. Les bulles peuvent toucher le palais et les Atteinte cutanée. Le plus souvent, l’atteinte cutanée survient
gencives. Les érosions post-bulleuses sont douloureuses et traî- secondairement, plusieurs semaines ou plusieurs mois après les
nantes, gênant l’alimentation et pouvant être à l’origine d’une érosions muqueuses. Elle se caractérise par la survenue de bulles
dénutrition. La survenue d’une surinfection herpétique n’est flaccides à contenu clair, siégeant classiquement en peau non éry-
pas rare et doit toujours être évoquée en cas d’aggravation des thémateuse (Fig. 4). Fragiles, les bulles laissent rapidement place
lésions. L’atteinte buccale reste volontiers isolée pendant plusieurs à des érosions post-bulleuses cernées par une collerette épider-
mois avant que n’apparaissent les signes cutanés. Dans certains mique. Les bulles peuvent confluer pour donner naissance à de
cas, cependant, la maladie peut rester exclusivement buccale. vastes décollements à contour polycyclique. Il existe un signe de
L’atteinte des autres muqueuses est possible. L’atteinte œsopha- Nikolsky en peau péribulleuse et parfois en peau saine (Fig. 4).
gienne, même asymptomatique, semble assez fréquente [5] . Les Ce signe consiste en un détachement des couches superficielles
aspects endoscopiques rencontrés correspondent à des bulles, des de l’épiderme provoqué par le frottement appuyé de la peau. Les
érosions ou à une fragilité muqueuse avec décollement provoqué lésions peuvent être localisées ou généralisées et prédominent aux
par le passage de l’endoscope (signe de Nikolsky endoscopique). points de pression, dans les grands plis, sur le visage et le cuir
L’atteinte pharyngée et laryngée est également fréquente, pou- chevelu ainsi qu’aux extrémités (atteinte périunguéale fréquente).
vant se traduire par une dysphagie, une odynophagie ou une Elles sont habituellement peu ou pas prurigineuses. Les érosions
dysphonie. Une atteinte génitale ou rectale est également par- post-bulleuses, souvent douloureuses, cicatrisent lentement en
fois présente (Fig. 2, 3). Elle peut se traduire par des douleurs laissant parfois une macule pigmentée. Des formes atypiques ont
ou des saignements. Les érosions peuvent toucher la vulve, le été décrites : lésions à type de kératose séborrhéique [6] , lésions
vagin, exceptionnellement le col utérin. L’atteinte oculaire est nodulaires [7] , phénomène de Köbner sur des zones de trauma-
rare. L’atteinte peut être cornéenne ou conjonctivale. L’atteinte tismes ou de cicatrices [8] .
la moins rare est une conjonctivite pouvant se compliquer Atteinte unguéale. L’atteinte des ongles n’est pas rare au
d’ulcérations conjonctivales. L’atteinte de la cornée est plus grave, cours du pemphigus vulgaire. Il a d’ailleurs pu être mis en
pouvant exceptionnellement entraîner une cécité. L’examen en évidence des dépôts interkératinocytaires d’anticorps au niveau
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Figure 7. Marquage de la desmoglie par un sérum de pemphigus Figure 8. Lésions de pemphigus superficiel.
vulgaire en immunomicroscopie électronique (IME) avec marquage à la
peroxydase.
forme de bourgeonnements mamelonnés cernés de sillons. Des
complications à type de surdité, d’otalgie, d’otorrhée et de paraly-
anti-Dsg3 ne semble pas forcément associée à la survenue d’une sie faciale ont été décrites secondairement à des lésions végétantes
rechute muqueuse, à la différence des anticorps anti-Dsg1 pour du conduit auditif externe et de l’oreille moyenne [23] .
les rechutes cutanées [16] . Examens complémentaires
L’examen histologique d’une lésion cutanée montre un clivage
Pemphigus végétant intraépidermique suprabasal comme dans le pemphigus vulgaire,
et des lésions spécifiques de cette forme clinique : hyperacanthose
Tableau clinique
et papillomatose avec renflement en « massue » des bourgeons
Le pemphigus végétant est une forme clinique de pemphigus interpapillaires qui s’enfoncent dans le derme superficiel. Les
vulgaire caractérisée par l’évolution végétante des lésions et par aspects observés en immunofluorescence (IF) et les résultats de
leur localisation dans les grands plis [17, 18] . Il ne représente que l’Elisa sont identiques à ceux du pemphigus vulgaire [24] .
1 à 2 % des cas de pemphigus et peut se présenter sous deux
formes : le pemphigus végétant de type Neumann, d’évolution
comparable au pemphigus vulgaire, et le pemphigus végétant de Pemphigus superficiels
type Hallopeau, de meilleur pronostic.
Pemphigus de Neumann. Le pemphigus végétant de Neu- Les pemphigus superficiels sont caractérisés par un clivage
mann débute par une éruption bulleuse comparable à celle du intraépidermique survenant dans la couche granuleuse. Il en
pemphigus vulgaire. Cependant, sur les érosions post-bulleuses existe différentes formes cliniques. L’archétype est constitué par
se développent secondairement des végétations mamelonnées, le pemphigus foliacé dont la forme localisée constitue le pemphi-
rouges, molles, suintantes et croûteuses, dont la confluence donne gus séborrhéique. Le pemphigus érythémateux associe des signes
naissance à de vastes placards végétants cernés de lambeaux de rappelant le lupus érythémateux. Le pemphigus endémique se
décollement épidermique permettant d’évoquer l’origine bulleuse rapproche du pemphigus foliacé mais présente des caractéris-
des lésions. Les lésions peuvent être d’emblée végétantes si la tiques épidémiologiques très particulières constituant un modèle
phase bulleuse manque. Le signe de Nikolsky est souvent pré- potentiellement informatif sur la ou les causes de la maladie.
sent. L’évolution se fait vers l’affaissement des lésions qui laissent
une plage pigmentée. Les lésions prédominent aux plis, surtout Pemphigus foliacé
en début d’évolution, et doivent être recherchées aux plis axil- Décrit par Cazenave en 1844, il constitue la forme dite spo-
laires, inguinaux, interfessier, sous-mammaire, rétro-auriculaire, radique, par opposition à la forme endémique, du pemphigus
interdigitaux et ombilical. Un périonyxis est fréquent ainsi qu’un superficiel. Il s’agit d’une maladie très rare en France dont
aspect d’hyperkératose des paumes et des plantes. Une atteinte l’incidence est inférieure à un cas par million d’habitants et par
muqueuse est possible, surtout buccale. Aux lèvres, les lésions an.
végétantes sont souvent parcourues par de profondes fissures. Sur
la langue, on peut retrouver un aspect « scrotal » ou cérébriforme Tableau clinique
du fait de la présence de gros plis séparés par de profonds sillons Dans sa forme étendue, la maladie réalise un tableau
sur la face dorsale [19] . L’atteinte vulvaire a été décrite [20] . d’érythrodermie desquamative associée à des bulles très superfi-
Pemphigus de Hallopeau. Une forme bénigne et pustuleuse cielles et fugaces. L’évolution se fait souvent en deux temps. La
de pemphigus végétant dite initialement « pyodermite végé- première phase se traduit par l’apparition de bulles très fragiles
tante » a été décrite par Hallopeau [21] . La maladie a également et très fugaces qui sont de ce fait rarement observées. Les bulles
été considérée comme une manifestation infectieuse ou comme sont rapidement remplacées par des érosions croûteuses, parfois
une manifestation associée aux entérocolites inflammatoires [22] . cernées d’un érythème. Les lésions prédominent typiquement sur
Cependant, les données d’IFD et IFI indiquent qu’au moins les zones séborrhéiques (région médiofaciale, cuir chevelu, région
dans certains cas la pyodermite végétante de Hallopeau consti- présternale et partie supérieure du dos) (Fig. 8). À ce stade, la mala-
tue bien une variante de pemphigus végétant. Les lésions initiales die peut d’ailleurs simuler une dermite séborrhéique sévère. La
sont constituées par des pustules reposant sur une base inflam- seconde phase est caractérisée par la généralisation des lésions
matoire. Les lésions s’étendent de façon centrifuge et peuvent en quelques semaines ou quelques mois, le tableau évoluant vers
prendre un aspect polycyclique. L’évolution se fait vers des éro- une érythrodermie desquamative suintante Le signe de Nikolsky
sions bourgeonnantes et des végétations cernées rapidement par est retrouvé. À ce stade, les signes fonctionnels sont volontiers
de nouvelles pustules. La régression des lésions laisse une pigmen- intenses : douleur cutanée, avec sensation de cuisson et frissons.
tation brunâtre séquellaire. Les lésions siègent électivement aux L’atteinte muqueuse est très inhabituelle et doit faire discuter
plis génitocruraux, au pubis, aux plis sous-mammaires et autour le diagnostic de pemphigus profond. Une atteinte phanérienne
de l’ombilic, mais aussi sur la nuque et dans le cuir chevelu. Un est en revanche habituelle. Comme dans le pemphigus vulgaire,
périonyxis est fréquent. Une atteinte buccale est possible sous des atteintes unguéales non spécifiques avec périonyxis sont
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rencontrées ainsi que, dans certains cas, une alopécie. Des formes peuvent laisser une pigmentation séquellaire. Des formes aty-
cliniques [25] hyperpigmentées et verruqueuses ont également été piques à type de verrues ou de kératoses séborrhéiques plus ou
décrites. L’évolution de la maladie est chronique. Il est classique de moins étendues ont été décrites. La recherche d’une cause médica-
considérer le pemphigus foliacé comme ayant un pronostic favo- menteuse doit être systématique dans la mesure où plusieurs cas,
rable du fait d’une bonne réponse au traitement. Il apparaît en induits notamment par la pénicillamine, ont été rapportés [32] .
fait qu’il s’agit d’une maladie sévère dont le pronostic et la sen- Examens complémentaires
sibilité aux différents traitements sont comparables à ce qui est
Histologie. Une fente acantholytique sous-cornée ou au sein
observé au cours du pemphigus vulgaire [4, 26] , avec une tendance
de la couche granuleuse est associée à un infiltrat inflammatoire
fréquente aux récidives et à la corticodépendance. La sévérité du
polymorphe modéré du derme superficiel contenant volontiers
pemphigus est évaluée en utilisant les scores de sévérité décrits
des polynucléaires éosinophiles [33] .
ci-dessus [10] .
Examens immunologiques. L’examen en IFD trouve des
Examens complémentaires dépôts d’IgG associés dans 50 % des cas à des dépôts de C3, sur
Signes biologiques. Une hyperéosinophilie est présente en la SIC [29] . L’aspect est le plus souvent indistinguable de celui du
particulier dans les formes de pemphigus superficiel à type de pemphigus vulgaire. Des dépôts granuleux d’IgG et de C3 sur la
spongiose à éosinophiles, mais elle est peu spécifique. jonction dermoépidermique (bande lupique) sont retrouvés sur
Histologie. Au stade initial de la maladie, il est observé un 80 % des biopsies de peau saine réalisées en zone photoexposée et
clivage intraépidermique par acantholyse, situé sous la couche dans 20 à 40 % des biopsies réalisées en zone non photoexposée.
cornée ou dans la granuleuse. Un infiltrat dermique superficiel L’examen en IFI révèle la présence d’anticorps anti-SIC dans 80 à
très discret contenant des polynucléaires éosinophiles peut être 100 % des cas. La recherche de facteurs antinucléaires est positive
observé. À la phase érythrodermique apparaît une parakératose dans 30 à 90 % des cas. Une augmentation de la vitesse de sédi-
associée à un œdème interkératinocytaire avec un infiltrat der- mentation et la présence d’un facteur rhumatoïde sont parfois
mique et une exocytose de polynucléaires éosinophiles. notées. En revanche, la présence d’anticorps anti-acide désoxy-
Immunohistochimie. L’aspect obtenu en IFD et IFI est le plus ribonucléique (ADN) natifs et anti-antigènes solubles n’a jamais
souvent similaire à celui observé dans les pemphigus profonds été rapportée. L’association du pemphigus érythémateux avec un
(marquage sur toute la hauteur de l’épiderme). Plus rarement, le véritable lupus systémique a cependant été rapportée à quelques
marquage de la SIC prédomine dans les couches superficielles de reprises.
l’épiderme (marquage sous-corné). Évolution
Immunotransfert. Les sérums de patients atteints de pemphi-
L’évolution de la maladie est habituellement chronique, faite de
gus superficiel contiennent des anticorps dirigés contre la Dsg1
poussées et de rémissions. Les lésions laissent à chaque poussée des
dont le poids moléculaire est de 165 kDa [27] . Cependant, la sensi-
taches pigmentées séquellaires. La maladie peut rester localisée ou
bilité de l’immunoblot pour la détection des anticorps anti-Dsg1
évoluer vers une forme étendue à type de pemphigus foliacé ou,
est inférieure à 50 %. Ceci s’explique probablement par le fait
plus rarement, de pemphigus vulgaire.
que la technique réalisée en condition dénaturante modifie les
épitopes conformationnels reconnus par les anticorps anti-Dsg1. Lupus érythémateux aigu bulleux : un diagnostic différentiel
Elisa. Les techniques Elisa, utilisant la Dsg1 recombinante Le pemphigus érythémateux doit être distingué du lupus aigu
de conformation proche de la protéine native, ont une sensibi- bulleux. Dans le lupus bulleux, le clivage est situé à la jonc-
lité bien meilleure pour la détection de ces anticorps. Comme tion dermoépidermique. L’infiltrat dermique est essentiellement
indiqué ci-dessus, le taux des anticorps anti-Dsg1 est fortement constitué de polynucléaires neutrophiles. En IFD, ontrouve des
corrélé à l’étendue des lésions cutanées au stade initial. Au cours dépôts granuleux ou linéaires d’IgG (mais parfois aussi d’IgA et
de l’évolution, la persistance de taux élevés d’anticorps anti-Dsg1 de complément) le long de la jonction dermoépidermique, mais
ou leur réapparition sous traitement sont fortement corrélées à la en aucun cas sur la SIC. En IFI, le sérum ne marque que la mem-
survenue de rechutes ultérieures [16] . brane basale épidermique. En immunoblot, on trouve parfois des
anticorps dirigés contre le collagène VII. Enfin, l’IME directe et
Pemphigus érythémateux ou pemphigus indirecte, permet de montrer des dépôts d’anticorps situés dans la
zone des fibrilles d’ancrage (sublamina densa).
séborrhéique de Senear-Usher
Le pemphigus érythémateux a été décrit en 1926 par Senear et
Usher [28] . Il s’agit d’une forme de pemphigus superficiel combi- Autres formes de pemphigus
nant des signes cliniques et biologiques de pemphigus et de
lupus [29, 30] . À côté des pemphigus classiques, profonds et superficiels, trois
nouveaux variants ont été décrits depuis les années 1970 : le
Épidémiologie pemphigus herpétiforme, le pemphigus à IgA et le pemphigus
La maladie survient à tout âge et touche un peu plus fréquem- paranéoplasique [34] .
ment les femmes que les hommes. Le pemphigus érythémateux
représenterait environ 8 % des cas de pemphigus [31] . Pemphigus herpétiforme
Signes cliniques Les premiers cas de pemphigus herpétiforme ont été décrits
Les lésions bulleuses ou post-bulleuses habituellement ren- en 1955 sous le nom de « dermatite herpétiforme avec acantho-
contrées dans le pemphigus superficiel sont souvent absentes. lyse », mais c’est Jablonska et al. qui individualisent cette entité
Elles sont remplacées par des plaques bien limitées, érythé- en 1975 [35] .
mateuses, parfois hyperkératosiques, squameuses et croûteuses, Épidémiologie
siégeant préférentiellement sur les zones séborrhéiques (régions
C’est une maladie très rare : une quarantaine de cas ont été
présternale, interscapulaire, médiofaciale, cuir chevelu) mais pou-
rapportés. Il représente environ 7 % des pemphigus et survient
vant s’étendre au-delà. Sur le visage, les lésions peuvent prendre
entre 30 et 80 ans (âge moyen : 65 ans) sans prédominance de
une disposition en « loup » évocatrice de lupus (atteinte de
sexe.
la région malaire et des ailes du nez). Le prurit est fréquent.
Une atteinte muqueuse est parfois retrouvée sous forme d’une Clinique
stomatite érosive, mais elle est très rare. Le signe de Nikolsky L’aspect initial est volontiers trompeur et la maladie est sou-
est habituellement présent. Les lésions sont classiquement pho- vent prise initialement pour une dermatite herpétiforme ou plus
tosensibles. En résumé, les aspects rencontrés correspondent à rarement pour une pemphigoïde bulleuse ou une dermatose à IgA
un mélange de lésions post-bulleuses, de lésions type dermite linéaire. En effet, les lésions initiales sont souvent constituées de
séborrhéique et de lésions ressemblant au lupus, et peuvent au plaques urticariennes ou de lésions érythémateuses, voire érythé-
demeurant se modifier au cours du temps dans l’une ou l’autre de matosquameuses, souvent circinées, associées à des vésicules ou
ces directions. L’état général est longtemps conservé. Les lésions des bulles et prenant volontiers une disposition herpétiforme.
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antitumorale croisant avec les antigènes kératinocytaires. Une L’association à la myasthénie est particulière puisqu’il existe, dans
anomalie de régulation du cycle cellulaire (anomalie de l’apoptose deux tiers des cas, un thymome [62] .
par exemple) pourrait à la fois être à l’origine d’une prolifération Pemphigus et virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
tumorale et d’un défaut d’élimination de clones lymphocytaires
Quelques cas de pemphigus herpétiforme ou végétant associés
autoréactifs. Enfin, on ne peut exclure qu’une partie des cancers
à l’infection par le virus du VIH sont décrits dans la littérature.
associés au pemphigus relève d’une association fortuite.
Ces observations correspondent probablement à des associations
fortuites.
Pemphigus endémiques
Formes de passage et chevauchement
Pemphigus endémique brésilien ou « fogo selvagem »
Le pemphigus foliacé endémique appelé « fogo selvagem » Des formes de passage entre pemphigus vulgaire et pemphigus
(« feu de forêt » en portugais) est un type de pemphigus super- superficiel ont été décrites : soit des pemphigus vulgaires évoluant
ficiel touchant préférentiellement le Centre-Ouest du Brésil mais vers des pemphigus superficiels [67] , soit, plus rarement, des pem-
aussi certains autres pays d’Amérique du sud, mentionné pour phigus superficiels évoluant vers des pemphigus vulgaires [68] . Par
la première fois en 1768 par François Boissier de Sauvages. Il ailleurs, un certain nombre de caractéristiques cliniques et histo-
touche les enfants et les jeunes adultes des zones rurales. Il existe logiques sont communes au pemphigus vulgaire et au pemphigus
également des cas familiaux. L’étiologie est probablement mul- paranéoplasique qui se présentent tous deux avec des lésions
tifactorielle impliquant des facteurs génétiques, immunitaires et muqueuses sévères et une acantholyse suprabasale [38] . Ces formes
environnementaux notamment les piqûres d’insectes hémato- de passage et ces caractéristiques communes sont à mettre en
phages. Il a en particulier été montré que les anticorps anti-Dsg1 parallèle avec le chevauchement de la réponse auto-immune, la
avaient une réactivité croisée avec une protéine de la salive Dsg3 étant un antigène-cible commun au pemphigus vulgaire et
de la mouche noire sévissant dans ces régions endémiques. au pemphigus paranéoplasique, et la Dsg1 étant reconnue à la
Les caractéristiques cliniques, immunologiques et histopatholo- fois par les anticorps de pemphigus superficiel et les anticorps de
giques sont proches du pemphigus foliacé sporadique. Certaines certains pemphigus vulgaires et de certains pemphigus paranéo-
formes peuvent être localisées se rapprochant du pemphigus plasiques (cf. infra).
séborrhéique. Le traitement se rapproche de celui du pemphi-
gus sporadique : corticothérapie orale, immunosuppresseurs, et Pemphigus et terrain
rituximab [63] . Pemphigus de l’enfant
C’est une maladie rarissime chez l’enfant à l’exception du pem-
Pemphigus endémique tunisien phigus foliacé endémique d’Amérique du sud. Seuls quelques cas
La forme endémique de pemphigus observée dans le sud de la sont décrits dans la littérature chez des enfants d’âge moyen
Tunisie a été décrite pour la première fois en 1993 par Morini (12 ans). La maladie a également été décrite chez des jumeaux
et al. [64] . Cette forme touche principalement les jeunes femmes monozygotes, illustrant le rôle important joué par le terrain
des zones rurales et avec un âge plus jeune et une prédominance génétique. Tous les types de pemphigus ont été décrits chez
de formes superficielles de pemphigus. Cette forme de pemphi- l’enfant (pemphigus vulgaire, pemphigus végétant, pemphigus
gus a également été décrite dans d’autres pays du Sahel, ainsi érythémateux, pemphigus foliacé, pemphigus à IgA, pemphigus
que dans plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne. La prédomi- herpétiforme, pemphigus paranéoplasique, pemphigus induit)
nance de pemphigus superficiels n’est réellement observée que avec cependant, comme chez l’adulte, une prédominance de
dans les régions rurales du sud tunisien tandis que la réparti- pemphigus vulgaires. Certains auteurs ont suggéré le rôle des
tion entre les pemphigus superficiels et vulgaires dans la ville de virus du groupe herpès ou du cytomégalovirus (CMV) dans le
Tunis est proche de celle observée en Europe. Des facteurs géné- déclenchement de la maladie, mais ces données demandent à
tiques et environnementaux semblent également impliqués [65] . être démontrées. Le pronostic est classiquement meilleur car la
Comme dans le pemphigus endémique brésilien, il a été mon- maladie reste souvent localisée et est parfois sensible aux seuls
tré une réactivité croisée entre les anticorps anti-Dsg1 et certains dermocorticoïdes. En cas de diagnostic tardif, elle peut cependant
antigènes leishmaniens, expliquant la fréquence de ce type de évoluer vers des formes extensives nécessitant des traitements sys-
pemphigus dans les régions rurales du sud tunisien. Il a été d’autre témiques (corticoïdes, immunosuppresseurs).
part montré que des anticorps anti-Dsg1 étaient observés chez
Pemphigus et grossesse
20 % des apparentés familiaux de ces patients indemnes de la
maladie [66] . La survenue d’un pemphigus au cours de la grossesse est
une éventualité rare mais possible puisque plusieurs cas ont été
décrits [69, 70] . La maladie peut survenir à n’importe quel stade de la
grossesse ou lors du post-partum. Dans certains cas, le pemphigus
Formes particulières de pemphigus récidive à chaque grossesse. Les complications rencontrées sont
Associations liées à la fois à la maladie et à son traitement. La mort fœtale sur-
vient dans 14 à 27 % des cas justifiant donc une surveillance fœtale
Pemphigus et maladies auto-immunes accrue [71] . Chez les patientes atteintes de pemphigus vulgaire,
Un certain nombre de maladies auto-immunes ont été décrites il existe un risque de pemphigus néonatal par passage transpla-
en association aux pemphigus, qu’il s’agisse des pemphigus centaire des IgG maternelles. La maladie, qui peut mimer une
superficiels ou vulgaires : lupus érythémateux disséminé, polyar- épidermolyse bulleuse héréditaire, guérit spontanément en 2 à
thrite rhumatoïde, syndrome de Gougerot-Sjögren, sclérodermie, 3 semaines avec l’élimination des anticorps maternels. Curieuse-
pelade, thyroïdite auto-immune, anémie hémolytique auto- ment, aucun cas de pemphigus néonatal n’a été décrit au cours
immune, anticoagulant circulant antifacteur VIII, sclérose en du pemphigus superficiel, bien que certains enfants puissent pré-
plaques, maladie d’Addison. L’association d’un pemphigus et senter des dépôts interkératinocytaires d’IgG en IFD.
d’une polyarthrite rhumatoïde est probablement également liée,
chez certains patients, à la prise de D-pénicillamine. Des associa- Pemphigus et facteurs exogènes
tions à d’autres maladies bulleuses auto-immunes sont également
rapportées, notamment avec la pemphigoïde bulleuse et la pem- Traumatismes
phigoïde cicatricielle. Enfin, des syndromes associant de multiples Plusieurs cas de pemphigus développés sur cicatrices chirurgi-
maladies auto-immunes ont été décrits (pemphigus, lupus éry- cales ont été rapportés, faisant parler de phénomène de Köbner.
thémateux disséminé, syndrome de Gougerot-Sjögren, anémie Ces cas étaient soit localisés à la cicatrice, soit s’étendaient au-delà.
hémolytique auto-immune, anticorps antithyroïdiens). Ces asso- Il s’agissait soit de pemphigus apparu de novo, soit de récidives
ciations semblent donc indiquer qu’une anomalie commune de la induites par le traumatisme. Un phénomène de Köbner a éga-
régulation du système immunitaire vraisemblablement d’origine lement été rapporté après « peeling », brûlures thermiques et
génétique peut conduire à différentes maladies auto-immunes. électrocoagulation.
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Solupred® dilué dans de l’eau sont parfois proposés. Cette solution À la suite de cette étude, le rituximab a reçu une autorisation de
doit être recrachée après quelques minutes si l’on veut éviter les mise sur le marché (AMM) aux États-Unis et en Europe dans les
effets secondaires de la corticothérapie générale. formes modérées à sévères de pemphigus vulgaire.
L’efficacité du rituximab dans les pemphigus superficiels est
Traitements systémiques vraisemblable et a été suggérée dans quelques études montrant
cependant un taux de rémission complète moindre que dans les
Ils présentent presque tous des effets secondaires potentielle-
pemphigus vulgaires. L’étude randomisée française n’ayant inclus
ment sévères et nécessitent donc une surveillance particulière. Le
qu’un nombre limité de pemphigus de faible étendue, le rituximab
très faible nombre d’études contrôlées rend difficile la détermina-
n’a pas eu d’AMM dans cette indication. Son utilisation semble
tion précise de leurs indications, excepté pour le rituximab.
cependant permettre une diminution très rapide de la cortico-
Corticothérapie générale thérapie et un sevrage en 3 mois voire l’utilisation d’une simple
La dose de prednisone habituellement utilisée en traitement corticothérapie locale dans ces formes peu sévères [91, 112] .
d’attaque varie de 0,5 à 1,5 mg/kg par jour en fonction de Les principaux effets secondaires du rituximab sont des réac-
l’étendue des lésions cutanéo-muqueuses, de la possibilité ou pas tions à la perfusion (hypotension ou hypertension, malaise,
d’utiliser ou pas le rituximab et des comorbidités du patient. réaction allergique) qui sont habituellement prévenus par
En cas d’utilisation du rituximab, la dose initiale de prednisone l’injection préalable de corticoïdes en intraveineux et qui cèdent
est de 0,5 mg/kg par jour dans les pemphigus peu sévères et de habituellement à l’arrêt ou au ralentissement de la perfusion et
1 mg/kg par jour dans les pemphigus étendus. Une fois le contrôle ne contre-indiquent pas l’utilisation ultérieure du rituximab. Les
de la maladie obtenu, les doses de prednisone sont diminuées sur autres effets secondaires sont essentiellement de nature infec-
3 mois dans les pemphigus peu sévères et sur 6 à 8 mois dans les tieuse, pouvant être favorisés par une lymphopénie B et/ou une
pemphigus étendus. En cas de non-contrôle, ces doses initiales hypogammaglobulinémie persistante. Celle-ci est cependant très
peuvent être augmentées par paliers jusqu’à 1,5 mg/kg par jour. rare, les taux d’IgG restant habituellement stables pendant les
Lorsque le rituximab n’est pas disponible ou contre-indiqué, mois qui suivent le traitement. Quelques effets secondaires héma-
la dose initiale de prednisone est habituellement de 1 mg/kg par tologiques (anémie, neutropénie, thrombopénie) ont également
jour dans les pemphigus peu sévères et de 1 à 1,5 mg/kg par jour été décrits. De rares cas de réactivations virales (hépatite B et
dans les pemphigus étendus, souvent associée à un immunosup- C) [113, 114] ont été décrits nécessitant la verification du statut séro-
presseur conventionnel (le plus souvent mycophénolate mofétil logique avant traitement.
ou azathioprine). La durée de décroissance de la corticothérapie La survenue de leuco-encéphalopathie multifocale progressive
est alors beaucoup plus longue que chez les patients traités par est un effet secondaire très grave le plus souvent mortel qui a
rituximab, de l’ordre de 18 mois à 3 ans en moyenne [99] . été décrit chez des patients atteints de lymphome traités par une
Les bolus de méthylprednisolone (Solumedrol 500 mg en intra- association de rituximab et de chimiothérapie, chez des patients
veineux 3 jours de suite) ne sont plus utilisés que dans les formes atteints de polyarthrite rhumatoïde, mais à ce jour chez aucun
très sévères, immédiatement menaçantes, souvent en association malade atteint de pemphigus.
aux immunoglobulines (Ig) intraveineuses. Les contre-indications au rituximab sont une hypersensibi-
lité connue au rituximab, une infection sévère et/ou évolutive,
Rituximab un déficit immunitaire sévère, une insuffisance cardiaque sévère
Le rituximab est un anticorps monoclonal dirigé contre la (NYHA Classe IV) ou une maladie cardiaque sévère non contrô-
molécule CD20 des lymphocytes B (LB) qui induit une déplé- lée [115] .
tion lymphocytaire B durant 6 à 18 mois en moyenne [100] . Le Le rituximab ne doit pas être administré à la femme enceinte,
rituximab pourrait également agir sur les lymphocytes T spéci- du fait d’un risque de faiblesse de l’immunité chez l’enfant à naître
fiques des desmogléines [96] . Bien que des rémissions prolongées pendant les 6 premiers mois de vie, excepté dans des cas extrêmes.
aient été décrites après un seul de rituximab, 60 à 80 % des Une contraception efficace est recommandée pendant le traite-
patients rechutent à moyen terme justifiant l’utilisation de per- ment et jusqu’à un an après le traitement [115] . Actuellement, il
fusions d’entretien dont les doses, le nombre et la périodicité ne n’existe aucune donnée sur le retentissement d’un traitement par
sont pas clairement établies actuellement [101] . rituximab sur la fertilité mais un avis auprès d’un Centre d’Études
Le traitement d’attaque par rituximab peut être administré et de Conservation des Œufs et du Sperme (CECOS) peut être
selon deux protocoles : le protocole rhumatologique consistant nécessaire.
en deux perfusions de rituximab à la dose de 1 g à j1 et j15 et le Le bilan pré-thérapeutique comprend : une numération for-
protocole hématologique avec administration de rituximab à la mule sanguine, un ionogramme sanguin, un dosage de la
posologie de 375 mg/m2 de façon hebdomadaire pendant 1 mois. créatinine et des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, gammaGT,
Utilisé en perfusion intraveineuse, selon le schéma 1 g j0 et j15, PAL), un dosage de la protéine C réactive, les sérologies virales
son efficacité a été montrée par de nombreuses études totalisant [VIH, « viral hepatitis B » (VHB), « viral hepatitis C » (VHC)],
plus de 1000 malades [102–105] . le dosage des beta-human chorionic gonadotropin (beta-HCG) s’il
Une étude randomisée comparant un schéma de corticothéra- s’agit d’une femme en âge de procréer, un typage lymphocytaire
pie standard (dose initiale de prednisone de 1 à 1,5 mg/kg par jour CD4-CD8, une électrophorèse des protéines plasmatiques, une
avec décroissance sur 12 à 18 mois) par rapport à une corticothéra- radiographie thoracique et une évaluation cardiaque (électrocar-
pie à dose initiale réduite (0,5 à 1 mg/kg/j de prednisone) avec une diogramme ± échographie cardiaque si sujet âgé ou insuffisance
décroissance sur 3 à 6 mois) associée au rituximab (2 g intialement cardiaque connue).
puis 500 mg à M12 et M18) a montré un net bénéfice en terme Avant chaque perfusion, une biologie comprenant une numé-
de taux de rémission sevré de toute corticothérapie (89 % versus ration formule sanguine, un bilan hépatique, un ionogramme
34 %) tout en divisant par trois la dose cumulée de corticoïdes sanguin et un dosage de la créatinine est nécessaire ainsi qu’un
et en divisant par deux le nombre de rechutes et d’effets secon- électrocardiogramme et un examen clinique complet éliminant
daires graves. Il a été montré récemment que les patients ayant tout signe d’infection.
initialement un score PDAI supérieur ou égal à 45 et/ou gardant Avant de débuter le traitement, les patients doivent être à jour
des taux élevés d’anticorps anti-Dsg trois après le premier cycle de leurs vaccinations et une vaccination antigrippale (annuelle)
de Rituximab (supérieurs ou égal à 20 UI/ml pour les anticorps et antipneumococcique (tous les 5 ans) sont recommandées [116] .
anti-Dsg 1 et supérieurs ou égal à 130 UI/ml pour les anticorps Les vaccins vivants sont contre-indiqués pendant le traitement
anti-Dsg 3) avaient un risque de rechute important (VPP = 50 % par rituximab [116] .
et VPN = 94 %), ce qui justifie probablement la réalisation d’un En cas d’antécédent de cancer récent (moins de 5 ans) ou de
cycle de rituximab au sixième mois [106] . En cas de rechute cli- cancer actif, un avis oncologique est souhaitable avant de débuter
nique, certaines équipes ont proposé un nouveau cycle complet le traitement par rituximab.
de rituximab [98, 107–109] . D’autres suggèrent un traitement « allégé » Le rituximab ne doit en principe pas être associé à un autre
avec une perfusion unique de rituximab à la dose de 1 g ou de immunosuppresseur. L’association du rituximab à un immuno-
500 mg [110, 111] . suppresseur conventionnel doit être réservée uniquement aux
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formes très sévères non contrôlées par le rituximab et la corti- sur 2 ou 5 jours, essentiellement dans les formes particulièrement
cothérapie. sévères de pemphigus ne répondant pas aux fortes doses de cor-
L’intérêt de l’association du rituximab à des perfusions d’Ig ticothérapie générale. Dans ces formes, les Ig intraveineuses sont
intraveineuses dont n’est pas clairement montré [82] . Des études généralement associées au rituximab. Leur intérêt est de permettre
ouvertes suggèrent que l’utilisation des Ig intraveineuses permet- une action rapide tandis que le rituximab a un délai d’action de
trait d’éviter la survenue d’effets secondaires infectieux [82] . Il faut 2 à 3 mois. L’intérêt des Ig intraveineuses utilisées de façon systé-
cependant souligner que les Ig intraveineuses ont leurs effets matique comme traitement adjuvant en première ligne n’est pas
secondaires propres (méningites aseptique, insuffisance rénale montré actuellement.
aigue, thromboses vasculaires, etc.). Le traitement nécessite certaines précautions (contrôle des fonc-
tions rénales et hépatiques, de la numération, recherche de déficit
Immunosuppresseurs
en IgA, d’un facteur rhumatoïde et d’une cryoglobulinémie). Les
Il existe peu d’arguments en faveur de l’adjonction systéma- effets secondaires ne sont pas rares, notamment des méningites
tique d’un traitement immunosuppresseur à la corticothérapie en aseptiques ou la survenue d’une insuffisance rénale en particulier
première intention. chez les patients âgés. Enfin, le coût très élevé du traitement et
Une méta-analyse ayant collégié toutes les études randomi- la difficulté d’obtenir les Ig intraveineuses en limitent les indica-
sées testant un schéma associant un immunosuppresseur et une tions. Une étude randomisée récente chez des patients traités par
corticothérapie versus corticothérapie seule ne montre aucun de faibles doses de prednisone (20 mg/j) montre que l’utilisation
bénéfice de l’adjonction d’un immunosuppresseur sur le taux des Ig intraveineuses retarde le délai après lequel la corticothéra-
de contrôle de la maladie ou le taux de rémission. Collective- pie doit être augmentée chez des malades dont le pemphigus n’est
ment, l’adjonction d’un immunosuppresseur permet de diminuer pas contrôlé par cette faible dose de prednisone (20 mg/j) [137] .
le risque de rechute d’environ 30 %, cependant cet effet bénéfique
n’a pu être montré dans aucune des études testant un immuno-
suppresseur en particulier [99] . Mesures associées
En pratique, les deux immunosupresseurs conventionnels les Un soin particulier doit être apporté au maintien d’un équi-
plus utilisés sont le mycophénolate mofétil (Cellcept® ) [117–126] et libre nutritionnel et hydroélectrolytique satisfaisant, du fait de la
l’azathioprine (Imurel® ) [127] . Ce dernier médicament semblant gêne à l’alimentation occasionnée par les lésions muqueuses, et
avoir plus de toxicité hépatique. Le cyclophosphamide n’est plus d’autre part des pertes caloriques et protéiques en cas de lésions
que très rarement utilisé du fait de son effet oncogène (leucémie, cutanées étendues. En effet, la dénutrition entraîne un retard à la
carcinomes vésicaux), de ses effets secondaires sur la reproduction cicatrisation et favorise les surinfections.
et de sa médiocre tolérance hématologique. Le méthotrexate et la Des soins locaux adaptés aux lésions cutanées (antiseptiques et
ciclosporine ne sont pas recommandés actuellement. asséchants) sont également prescrits en se méfiant de leur causti-
Dapsone (Disulone® ) cité éventuelle.
Les mesures habituelles associées à la corticothérapie générale
La Disulone® est classiquement réputée pour avoir une cer-
sont mises en œuvre (régime peu salé, traitement vitamino-
taine efficacité dans certaines formes de pemphigus superficiels,
calcique éventuellement complété par des biphosphonates en
en particulier dans les formes limitées avec un titre faible
fonction des données de l’ostéodensitométrie, supplémentation
d’autoanticorps. Dans ces formes elle peut être essayée dans un
potassique).
premier temps en monothérapie ou en association à une cortico-
En cas d’atteinte buccale, une hygiène locale stricte est néces-
thérapie locale forte [128] . Les doses utilisées sont variables d’une
saire comportant la réalisation de bains de bouche avec des
étude à l’autre (de 50 à 150 mg/j). Cependant, une étude française
antiseptiques, dilués afin de minimiser leur causticité. Les dentiers
montre qu’à moyen terme trois quarts des malades ayant intia-
doivent être soigneusement ajustés afin de prévenir les trauma-
lement été contrôlés par la disulone ont rechuté et nécessité une
tismes ; des recommandations détaillées sur les soins locaux des
corticothérapie systémique [99] .
atteintes buccales ont été établies par le centre de référence des
Une petite étude randomisée n’a pas pu montrer d’effet d’éparge
maladies bulleuses auto-immunes et sont consultables sur le site
cortisonique qui est pourtant souvent allégué [129] .
de l’HAS (https://www.has-sante.fr/jcms/c 2636265/fr/maladies-
Immunomodulateurs bulleuses-auto-immunes-pemphigus). En cas de gingivite érosive,
Plasmaphérèses. Immunoadsorption. Les plasmaphérèses un détartrage des collets dentaires est souhaitable. Pour les
consistent, par des techniques d’échange plasmatique, à éliminer lésions très douloureuses gênant l’alimentation, l’utilisation
les anticorps à l’origine de la maladie [130, 131] . Du fait d’un rebond d’anesthésiques locaux permet le maintien d’un bon état nutri-
de la production des autoanticorps après les plasmaphérèses, ce tionnel. La Xylocaïne® est la plus efficace mais comporte
traitement ne peut être utilisé qu’en association aux immunosup- l’inconvénient d’entraîner une agueusie. En cas d’atteinte ocu-
presseurs. D’autre part, leur utilisation est limitée par la nécessité laire, le recours aux larmes artificielles et aux pommades
d’une grosse voie veineuse et des problèmes de tolérance notam- ophtalmiques à la vitamine A est souvent nécessaire, ainsi que
ment infectieux [132] . le traitement local des surinfections.
Les plasmaphérèses sont actuellement quasi abandonnées, les
formes les plus sévères de pemphigus étant actuellement trai-
tées par l’association de rituximab et d’Ig intraveineuses. Des Indications
techniues d’immunoadsorption spécifique des IgG sur différents
substrats (tryptophane, phénylalanine, Ig de mouton anti-IgG
Règles générales d’utilisation
humaines) ont comme principal avantage une meilleure tolérance La corticothérapie générale seule n’est plus recommandée en
hémodynamique mais sont grevées d’effets secondaires infectieux première intention. L’utilisation du rituximab depuis quelques
notamment en cas de nécessité d’utiliser une voie veineuse cen- années a justifié l’actualisation des recommandations françaises
trale. Cette technoique est actuellement essentiellement utilisée et internationales de traitement.
en Allemagne [133, 134] . Le choix du traitement se fait en fonction :
Gammaglobulines intraveineuses (Ig intraveineuses). Plu- • de l’étendue des lésions cutanées ou muqueuses ;
sieurs études ouvertes suggèrent une efficacité des Ig polyvalentes • de la gêne fonctionnelle ;
à forte dose, comme traitement adjuvant des pemphigus vulgaire • du type de pemphigus ;
et superficiel [135] . Une seule étude randomisée a été réalisée ne per- • du taux d’anticorps anti-Dsg dans le sérum ;
mettant pas de définir précisément la place de ce traitement dans • de l’âge et des éventuelles comorbidités.
la mesure où l’étude ne montre qu’un allongement de quelques Les recommandations pour l’utilisation de ces traitements ont
semaines du délai nécessitant une augmentation de la corticothé- été précisées par un consensus d’experts français et internatio-
rapie entre le bras Ig intraveineuses à la dose de 400 mg/kg par jour naux :
(mais pas 200 mg/kg/j) versus le bras corticothérapie seule [136] . • l’utilisation des dermocorticoïdes n’est pas recommandée, sauf
Les Ig intraveineuses sont utilisées à la dose de 2 g/kg, réparties dans de très rares cas de pemphigus vulgaire ou superficiel très
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Castel M, Jelti L, Hebert V, Joly P. Pemphigus. EMC - Dermatologie 2020;0(0):1-15 [Article 98-250-A-10].
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