Vous êtes sur la page 1sur 4

LP350 TD3 : Interaction matière rayonnement Année universitaire 2009-2010

1 L’expérience de Rutherford
1.1 Distance minimale d’approche
On s’intéresse la collision frontale entre une particule α d’énergie cinétique E et un noyau au repos.
En considérant que lors d’un tel choc toute l’énergie cinétique est convertie en énergie potentielle,
déterminer l’expression de la distance minimale d’approche b qui est aussi une borne supérieur pour le
rayon du noyau.
Faire une application numérique dans le cas de l’expérience de Rutherford (E = 5 MeV, ZAu =79).

Solution :
On a
1 1 q1 q2 1 2q1 q2
mv 2 = ⇒ b=
2 4π0 b 4π0 mv 2
p
Des particules α de 5 MeV ont une vitesse 2E/mα ∼ 1.55 · 107 m s−1 . Avec q1 = 2e et q2 = 79e on
trouve
9 · 109 × 2 × 1.6 · 10−19 × 79 × 1.6 · 10−19
b= ' 4.5 · 10−14 m
5 · 106 × 1.6 · 10−19
soit un ordre de grandeur plus grand que le rayon réel de l’or (7.3 fm).
En fait, Rutherford s’attendait à des anomalies dans la diffusion aux grands angles (petits paramètres
d’impact) du fait du caractère non coulombien des interactions mais rien ne fut observé dans l’expérience
originale. En 1919, des expériences similaires à différentes énergies sur un noyau d’hydrogène montrèrent
effectivement des écarts aux prédictions de la diffusion coulombienne pour un paramètre d’impact cal-
culé de 3.5 fm. La physique nucléaire était née.

1.2 Count rate


Un faisceau de particules α d’énergie cinétique 5.30 MeV émises par une source de polonium 210
avec une intensité de 105 particules/s arrive sous incidence normale sur un film d’or de 10−7 m. Un
détecteur de surface active 10−4 m2 est positionné à 0.1 m du film et à 10˚ du de la direction du
faisceau incident . Quel est le nombre de particules détectées par unité de temps ?
On rappelle que l’or a une densité de 19.3, un numéro atomique de 79 et un nombre de masse de
197. La section efficace de Rutherford est donnée par
2
ZZ 0 e2

dσ 1
(θ) = 4 θ

dΩ 4Ec sin 2

Solution :
La fraction de particules détectée est donnée par

f = Nt (θ)∆Ω
dΩ
où N est le nombre d’atomes cibles par unité de volume et t est l’épaisseur de l’échantillon.

1
LP350 TD3 : Interaction matière rayonnement Année universitaire 2009-2010

Le nombre d’atome d’or par unité de volume s’écrit


ρ 1.93 · 104
N= = = 5.9 · 1028 m−3
AAu mn 197 × 1.66 · 10−27
L’angle solide du détecteur est
A 10−4
∆Ω = 2
= −2 = 10−2 sr
R 10
La section efficace différentielle s’écrit
2
2Ze2

dσ 1 1
(θ) = 4 θ
4π0 mv 2

dΩ 4 sin 2
2
2 × 79 × 1.6 · 10−19

dσ 1 1
(θ) = ∼ 2 · 10−24 m2 sr−1
dΩ 4 4π × 8.85 · 10−12 × 10.6 · 106 sin4 (5˚)
On en déduit

f = 2 · 10−24 m2 sr−1 × 10−2 sr × 6 · 1028 m−3 × 10−7 m ∼ 1.2 · 10−4

soit en multipliant par l’intensité du faisceau incident

count rate = f × I = 1.2 · 10−4 × 105 = 12 Hz

2 Diffusion par une sphère dure


On considère la diffusion d’une particule par une sphère dure de rayon R (cf. Figure 1). En reliant le
paramètre d’impact b à l’angle de diffusion θ déterminer l’expression de la section efficace différentielle
de diffusion dσ/dΩ(θ) puis l’expression de la section efficace totale.

Fig. 1 – Diffusion par une sphère dure.

Solution :
On a    
π−θ θ
b = R sin = R cos
2 2

2
LP350 TD3 : Interaction matière rayonnement Année universitaire 2009-2010

d’où  
db R θ
= sin
dθ 2 2
et
R2
   
dσ b db 1 θ R θ
(θ) = | |= × R cos × sin =
dΩ sin θ dθ sin θ 2 2 2 4
La section efficace différentielle est isotrope.
On en déduit la section efficace totale
R2
Z
σ= dΩ = πR2
4

3 Facteur de diffusion atomique


En considérant que la densité électronique ρe (r) d’un atome est uniforme à l’intérieur (valeur ρ0 )
et nulle à l’extérieur, calculer l’amplitude diffusé par cet atome dans la direction q (on l’exprimera en
fonction de ρ0 , V = 34 πR3 et de la variable réduite qR). Calculer sa limite en R → 0 et commenter le
résultat.
Solution :
On a Z +∞
AD (q) = ρe (r)e−iq·r d3 r
−∞

En prenant q parallèle à z, q · r = qr cos θ et


Z π Z R
A = 2πρ0 r2 sin θe−iqr cos θ drdθ
0 0
Z R Z π
2πρ0
= r d[e−iqr cos θ ] dr
iq 0 0
R
e−iqr − e+iqr
Z
4πρ0
= r dr
q 0 2i
Z R
4πρ0
= −r sin qr dr
q 0
 R Z R !
4πρ0 cos(qr) cos(qr)
= r − dr
q q 0 0 q
qR cos(qR) − sin(qR)
= 3ρ0 V
(qR)3

La limite R → 0 donne A ∼ 23 ρ0 V = 32 Ze est indépendante de q. Si l’atome est ”suffisamment ponctuel”


on peut assimiler ρe (r) à un dirac δ(r) et le facteur de diffusion atomique (sa transformée de Fourrier)
devient juste un préfacteur. C’est ce qui se passe grossièrement pour la diffusion des neutrons.

3
LP350 TD3 : Interaction matière rayonnement Année universitaire 2009-2010

4 Transformées de Fourrier
On considère un ensemble infini d’atomes répartis sur les noeuds d’un réseau infini à 1d de paramètre
de maille a.
4.1 Exprimer la densité locale ρ(r).
4.2 Calculer sa transformée de Fourrier ρ(q) et montrer qu’il s’agit d’un réseau dans l’espace des q
(espace réciproque).
4.3 On considère le réseau précédent mais on lui impose maintenant une taille finie (longueur L >> a).
Ecrire la nouvelle fonction densité locale sous la forme d’un produit de la densité locale du réseau infini
par une fonction judicieusement choisie.
4.4 Calculer alors la transformée de Fourrier du réseau fini (on pourra l’écrire sous la forme d’un
produit de convolution).
Solution :
La densité locale s’écrit
+∞
X
ρ(x) = δ(x − na)
n=−∞

Sa transformée de Fourrier s’écrit

Z +∞ Z +∞ +∞
1 1 X
ρ(q) = ρ(x)e−iqx dx = δ(x − na)e−iqx dx
2π −∞ 2π −∞ n=−∞
+∞ Z +∞
1 X
= δ(x − na)e−iqx dx
2π n=−∞ −∞
+∞
1 X −iqna
= e
2π n=−∞
+∞
1 1 X  n
= δ q−
2π a n=−∞ a

Pour le réseau finie la densité locale est ρL (x) = ρ(x) ∗ Rect(x/L) et la transformée de Fourrier est

ρL (q) = ρ(q) ∗ TF[Rect(x/L)]


+∞
1 X  n  sin(πqL)
= δ q− ∗
a n=−∞ a πqL
+∞
1 X sin( nπL
a )
= nπL
a n=−∞ a

Vous aimerez peut-être aussi