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Sommaire
Le terme « courge » n'a pas toujours un sens très précis dans le langage courant. On peut
considérer trois niveaux d'acceptions :
dans une acception large, « courge » désigne de nombreuses espèces de
Cucurbitacées, ou plus spécifiquement leurs fruits particuliers qui sont
des péponides, grosses baies à très nombreux pépins et à épiderme coriace ; il est
souvent employé en concurrence avec d'autres termes plus ou moins
synonymes : potiron, citrouille, giraumon, coloquinte, calebasse... comme l'illustre la
liste suivante : liste des plantes appelées courges.
dans une acception plus restreinte, « courge » désigne les plantes appartenant
au genre Cucurbita, qui regroupe une douzaine d'espèces dont quatre seulement
cultivées couramment (en Europe notamment) : la courge proprement dite et ses
nombreuses variétés (Cucurbita pepo), le potiron (Cucurbita maxima), la courge
musquée, (Cucurbita moschata), et la courge de Siam, (Cucurbita ficifolia).
dans l'acception la plus restreinte, qui pourrait être celle des botanistes, les
« courges » sont les plantes appartenant à l'espèce Cucurbita pepo qui comprend de
nombreuses variétés cultivées, sélectionnées soit comme courges d'été, dont on
consomme les fruits verts (les courgettes), soit comme courges d'hiver, dont on
consomme les fruits mûrs (courges proprement dites et citrouilles), et qui font l'objet
de cet article.
Genre Cucurbita[modifier | modifier le code]
Description[modifier | modifier le code]
Les courges ont la particularité d'émettre des organes de soutien nommés « vrilles » qui leur
permettent de s'accrocher aux éléments environnants pour soutenir leur croissance.
Espèces[modifier | modifier le code]
Les courges, dénommées aussi potirons mais surtout citrouilles dans l'usage courant,
appartiennent à plusieurs espèces botaniques appartenant au genre Cucurbita et dotées d'une
étonnante variabilité génétique, qui se traduit, chez les fruits, par d'innombrables formes et
couleurs et aussi une grande diversité de tailles.
Sauf exceptions les espèces différentes ne s'hybrident pas entre elles et le plus souvent donnent
des graines hautement stériles. Cependant, en culture, une certaine distance
entre pepo et moschata est souvent recommandée bien qu'une hybridation naturelle fertile soit
peu probable.
Sur le plan botanique, on distingue principalement, parmi les courges les plus fréquemment
cultivées en Europe, les espèces suivantes, que l'on peut distinguer, aux caractères du
pédoncule lorsqu'on ne dispose que du fruit :
Leur nombre chromosomique est 2n=2x=40
C. ficifolia
mince,
(Courge de noires, 15 à Pas de variétés reconnues
anguleux
Siam) 20 mm
(aspect de
feuille de graines
figuier) noires
tacheté de
blanc environ 1,5
× 3,5 cm
C. légèrement Deux sous-espèces sauvages
argyrosperm trilobées blanc- dont une également cultivée
épais et
a grandes, grisâtre ou avec trois
robuste
ovales, jaunâtres variétés argyrosperma,
(cushaw)
cordées elliptiques, stenosperma, callycarpa
bords serrés aplaties
ou dentés
lien=Fichier:Cucurbita_moschata_Musquée_de_Provence_-_%22Courge_musquée%22_squash_gourd.jpg
Courge patidou (Cucurbita pepo).
Culture[modifier | modifier le code]
On sème les courges au tout début du printemps après les derniers gels d'hiver (idéalement
tester le sol avec un testeur de sol car le sol de culture des courges doit être riche, à 20 °C et à
un pH d'environ 6,5). Dans les zones à gels tardifs, on sème en godets et on repique les plants
en place après les saints de glace avec un espacement de 1 m en tous sens pour les variétés
non coureuses. Les variétés coureuses sont quant à elles repiquées tous les 1,20 m avec
2 m entre les rangs.
Semer chaque semaine jusqu'au 15 juillet pour avoir une production étalée de la mi-juin à la fin
octobre.
Pailler le sol autour des cucurbitacées pour conserver l'humidité dans le sol en limitant
l'évaporation et offrir un « matelas » sec aux fruits poussant à même le sol.
Pour mieux fructifier, les lianes des courges doivent être taillées environ 25 cm après le dernier
fruit conservé3. Moins on garde de fruit, plus ils seront gros.
Récoltez les courgettes environ 60 jours après le semis (donc avant maturité complète sauf si on
souhaite récupérer des graines pour la saison suivante) et les courges d'hiver avant les premiers
gels. Taillez la tige à 5–6 cm de la base du fruit.
Les courges, appelées aussi courges d'hiver, comme beaucoup de cucurbitacées, se récoltent à
maturité, en automne. Leur conservation est relativement facile et permet une commercialisation
jusqu'au printemps. Il convient de les conserver dans un local frais et de les surveiller
périodiquement. Elles sont sensibles aux chocs et doivent être manipulées avec précaution.
Dans les étalages, l'une des plus courantes est la « courge musquée de Provence ». Vendue le
plus souvent en tranches, on la reconnaît facilement à sa couleur caractéristique de terre cuite et
à sa forme côtelée et dodue.
La punaise des citrouilles (ou Corée marginée) peut attaquer les courges. On peut
s'en protéger par compagnonnage botanique en plantant près des courges, au choix,
un répulsif tel que la menthe, l'herbe à chat (Cataire), des Nasturtium ou
des Tagetes (œillet d'Inde et rose d'Inde).
Reproduction[modifier | modifier le code]
Les fleurs mâles (en haut) sont reconnaissables à leur long et fin pédoncule et au fait qu'elles ne disposent
pas d'ovaire sous la fleur (infère) et qu'elles ont un androcée à l'intérieur alors que les femelles (en bas) ont
un ovaire infère apparaissant avant la fleur et un pistil à l'intérieur.
Les courges sont monoïques. Les fleurs femelles se reconnaissent à la petite courge (en fait,
un ovule non encore fécondé) présente sous la fleur. Leur pistil doit être fécondé par
le pollen d'une fleur mâle qui pousse en pointe érigée. Ce pollen, transporté par les insectes
lorsqu'ils viennent butiner, se dépose sur le pistil qui est recouvert d'une substance un peu
gluante qui permet au pollen de se fixer. Chaque grain de pollen germe et une minuscule
(presque microscopique) radicelle se développe, descend le long du pistil, atteint l'ovaire de la
fleur qui est alors fécondé. Chaque grain de pollen permet la formation d'une graine à l'intérieur
de la courge pour assurer la reproduction de l'espèce.
Les fleurs des courges ont une durée de vie très brève. Elles s'ouvrent le matin vers 9 heures et
se referment vers midi pour ne plus se rouvrir. Chaque fleur femelle dispose donc d'un laps de
temps de seulement 3 heures pour être fécondée. En l'absence de fécondation, la fleur femelle
avorte et le fruit naissant tombe avec la fleur.
Les courges ont un hermaphrodisme successif. Les fleurs femelles apparaissent souvent après
les mâles. Il vaut donc mieux étaler les semis afin de favoriser des périodes de croisement entre
les différents plants. Les variétés de courges se croisent facilement, pourvu qu'elles
appartiennent à la même espèce. Lorsque ces croisements impliquent certaines variétés
décoratives, du type « fausses coloquintes » (appartenant à l'espèce Cucurbita pepo) ils peuvent
produire des fruits éventuellement toxiques (perte de cheveux, douleurs abdominales, voire
mort)4,5 ou pour le moins à chair amère.
Production[modifier | modifier le code]
En 2012, la France a récolté près de 140 000 tonnes de courges sur une surface de plus
de 3 600 ha. Les principales régions productrices sont la Provence (40 % de ce volume) et
l’Aquitaine (10 %)6.
Utilisation[modifier | modifier le code]
Étymologie[modifier | modifier le code]
Le mot « courge », dont la première attestation écrite date de 1256 sous la forme cohourde,
dérive du latin cŭcŭrbĭta, qui a donné aussi en français le mot « gourde ». « Courge » (forme
dialectale de l'Ouest) et « gourde » sont en fait des doublets lexicaux, qui se sont spécialisés
tardivement7,8. En effet les Anciens ne connaissaient pas nos courges introduites
en Europe après les voyages de Christophe Colomb en Amérique, mais ils connaissaient depuis
très longtemps les gourdes (ou calebasses) du genre Lagenaria, qui sont citées sous le nom
de cucurbita par Pline l'Ancien notamment et que l'on retrouve sous ce nom dans le capitulaire
De Villis à l'époque de Charlemagne. Probablement, parce qu'ils les vidaient pour les remplir lors
de leur voyage,d'où l'utilisation moderne du mot. Il Jusqu'au XVIIIe siècle, en France, le terme
« courge » a désigné les calebasses, et ce n'est que dans le courant du XIXe siècle qu'il s'est
imposé pour désigner nos courges actuelles, c'est-à-dire les potirons et citrouilles, en même
temps que se stabilisait la classification botanique.