Vous êtes sur la page 1sur 8

Dialogues d'histoire ancienne

Les appellations des technites : une tentative d'interprétation


Mme Giovanna Di Stefano

Citer ce document / Cite this document :

Di Stefano Giovanna. Les appellations des technites : une tentative d'interprétation. In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 30,
n°2, 2004. pp. 175-181;

doi : 10.3406/dha.2004.2807

http://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_2004_num_30_2_2807

Document généré le 06/06/2016


Dialogue* d'hi>loirc nncicnnc 30/2, 2004, 175-181

Les appellations des teciwites : une tentative d'interprétation*

Je me propose de donner, a travers l'analyse d'exemples de titulatures


des corporations de tcclinitcs dionysiaques, une possible reconstruction de leur
transformation progressive à partir de diverses sections à caractère local, en une
corporation unique 'œcuménique'. J'ai essayé de restituer ce changement en
termes d'évolutions historiques.
A partir du L' siècle av. J.-C. on assiste à la disparition progressive des
corporations de l'époque précédente, ou plutôt au changement de leur rapport
avec l'autorité, qui se manifeste très clairement même au niveau lexical. Les
corporations originelles laissent en effet place aux corporations 'œcuméniques'
dépendant directement de l'empereur, qui est cité dans les titulatures. Le
changement le plus intéressant s'enregistre à partir de l'époque de Claude,
quand apparaît pour la première fois l'adjectif oiVou^eviKOç, en association à
une corporation de tcdniitcsK Le terme entre donc dans l'usage à ce moment,
même si, quelques années plus tard, en 48 ap. J.-C, encore dans une lettre de
Claude2, il n'apparaît pas ; d'ailleurs, encore au cours de tout le siècle suivant
on trouve des attestations des terminologies précédentes.
Il est évident, à mon avis, que l'introduction de ce nouveau type de
corporation et de titulature indique le dépassement de la 'phase locale',
caractérisée par un rapport privilégié des artistes avec la ville de résidence, dont ils
recevaient (ou prétendaient recevoir ?) privilèges et protection, et où ils avaient
généralement des rapports d'égal à égal avec l'administration municipale3.

Giovanna Di Stefano.
Presentation synthétique d'un travail de thèse de doctorat sur les associations des tecliuitcs
dionysiaques à l'époque romaine (fin de la République et deux premiers siècles de l'empire)
en cours de publication.
ç Kcnorap |lr(k)fOTOç rep(mviKOç (...) [T]oïç/ [ало тт]с] oùcoi^évriç jtepi tôy Aióvuoov
iepovei'raiç a[Tepavet'Taiç rai' Tofç toútgjv owaycùvioTuiç,/ za]ípeiv (PapAgoii 1,1;
PnpAgou 3, 1-2 = PO.xy 2476). La reference à une corporation 'œcuménique' dans une lettre
d'Antoine (Keynon, 1893, 477 ; Brandis, 1897, 509) - peut-être de 33/32 av. J.-C. pendant son voyage
à F.phèse -, ne peut être clairement reliée à une corporation de tcchnitcs (Magie, 1950, 1279).
2 Rehm, Milct 1,3, 156,4-5: ток: nepi' tôv aióvuoov irpoveúccův rať TF^vci'raiç.
* B. LeGuen, 2001,11, 77-82.

DHA 30/2, 2004


176 Presentation île recíierelies

À la suite de la disparition des grandes royautés hellénistiques et de


l'apparition de Rome dans le panorama politique international, les technites ont
perdu un réfèrent direct. L'époque républicaine, en effet, ne leur offre pas la
possibilité de s'identifier à une figure individuelle, de type monarchique, sans
laquelle, à mon avis, les corporations dionysiaques ne pouvaient se gérer
qu'avec grande difficulté. Particulièrement important est l'épisode de l'époque
syllanienne qui montre clairement à quel point le choix des teclinites en faveur
de Mithridate est déterminé par le fait d'avoir à disposition d'une part un
souverain hellénistique, figure qui leur est familière, et de l'autre Sylla,
représentant d'un État républicain, qui ne peut ni leur garantir les mêmes
conditions ni satisfaire leurs exigences de protection immédiate. C'est
probablement à cause de cette difficulté à trouver une forme de relation précise
que, pour toute l'époque républicaine, nous ne disposons que d'un petit
nombre d'attestations de corporations traditionnelles de teelmites*. Pour le reste,
les témoignages présentent dans la titulature des indications génériques1"1,
indice, à mon avis, d'une perte parallèle d'autonomie et , en conséquence,
de la réduction de fonctions et de rôles qui en découle.
À partir du 1er siècle ap. J.-C, l'autonomie des corporations fut considérée
comme excessive, et donc comme une menace potentielle pour l'autorité
impériale. En effet, en plusieurs occasions les technites s'étaient montrés
intolérants à l'égard de l'autorité quand celle-ci n'avait pas satisfait leurs
requêtes ou leurs attentes. Bien qu'il y ait eu, envers les corporations
'originelles' de l'époque hellénistique, des exemples de répression et
d'encadrement (par exemple, le fort contrôle exercé par la dynastie
ptolémaïque11), ces épisodes représentent peu de chose par rapport au contrôle
minutieux qui sera exercé à partir de Claude. Même l'épisode d'Athénion
et de Sylla", pendant la première guerre de Mithridate pour citer au moins un

4 Гонг Athènes deux fois dans la même inscription SylP 728K, 1 et 35 oi jifpi tôv Aióvuoov
:

Te^vi'mi oi rv 'AOfivoriç ; une fois pour la corporation de 1'Helle.spont RDGE 44, 10-14 ш Koivœ
tùv лерГ) tôv Aióvoaov Tf£YiT[à)v Tà)V ел' 'lu)]|[viaç. к: ai 'e;1àticïïo]vtotj kgu tûjv лгр(Г tóv
:
11
|

Кс*9т)уоцо1 [va Aiovuoov ; et une également pour le Péloponnèse lOhim. 405, 1-2 t^yi'tom ЛфГ tôv
1

Auh"uo[ov et, 'шоцой icj ať N£|irácj oí ei'ç 'HÀiv агщорЕшцшм.


s Par exemple 1С II: 1338, 6 : f] anvoSoç TČbv ïïfpi' tôv Aiovuoov te^vitûv; IG VII, 2447, 4 : ало Ы:
tùv xexviTČbv; 1С. XIV, ь\5, 6-7 то koivôv tôjv nepi toy aióvuoov tc^vitčov k-ai npo^évaiv; Syli"'
:

73b, 73 Tf^viiáv i:{ç Taç ^opiTri'aç.


:

11 F. Dun.ind, 1086,85-104.
Dans le témoignage de Posidonius FGrHitt, 87 F 36 = A then. V, 212 d-e repris par A pp., Mitlir.,
:

V, 2S.

ПНЛ 30/2, 2004


Présentation de reelierehes \77

des épisodes les plus célèbres, montre qu'à l'époque républicaine on n'exerçait
pas encore une vraie forme de répression : ce sont en effet les techuites qui
conduisent la ville d'Athènes à la volte-face contre les Romains, action pour
laquelle ils ne subissent aucune punition de la part de Sylla (tout au moins les
sources n'en disent rien...)8. Pendant le principát de Claude, par contre,
l'empereur prend des mesures sévères envers le magistrat de Vienne Valerius
Asiaticus, coupable de 'posséder' une corporation privée, à travers laquelle
il aurait pu devenir, au niveau local, plus important que l'empereur9 ; de même
la ville est privée de la possibilité d'organiser des agones à la grecque, et, comme
on verra, la même situation se répétera à l'époque de Trajan.
Évidemment, la nouvelle titulature ne supplante pas immédiatement les
autres formulations existantes, bien qu'on remarque une certaine cohérence
clans rélimination des indications géographiques, dont on a encore quelques
rares attestations entre le Г' siècle av. J.-C. et le 1er ap. J.-C. On ne connaît à
cette époque que deux témoignages relatifs à la corporation de l'ionie et de
l'Hellespont10, et un pour une branche mineure ayant son siège à Nemausus11.
Le nombre des témoignages sur les teelmites n'augmente pas beaucoup
pendant le V siècle ap. J.-C. : Auguste mène une politique sûrement favorable
aux spectacles, comme en atteste la Vie de Suétone, dans laquelle le biographe
rappelle les nombreux jeux qu'il a institués et sa prédilection pour ceux du
Cirque, auxquels il assistait avec grand intérêt12. Par contre on ne connaît pas
d'initiatives précises qu'il aurait prises envers les acteurs ou les technites
en particulier, sauf celle mentionnée par une seule référence dans la lettre
de Claude de 43 ap. J.-C, déjà citée, dans laquelle cet empereur se propose de

iS J'ai l'intention de revenir prochainement sur les raisons qui poussèrent Sylla à ne pas intervenir
contre les tt'cluiitcs.
9 H. Lavagne, 1989, 132 'Asiaticus représente donc une menace de sédition éventuelle. Dans ce
:

contexte, le fait d'avoir une troupe de théâtre qui fait applaudir son nom au cours des
représentations (...) est un élément qui a dû peser lourd dans la décision du Prince'.
10 C1G 3082, 1-3: (<n Jiepi tôv Aióvuaov ге^\'Гта1]|[01 гп' 'icovi'aç te ai' 'F./J.T\anó\iov]\ rai oi'
toútcúv owaycûvlioTon], même s'il faut être très prudents compte tenu du mauvais état de la pierre.
11 IG XIV 2496; IGR I, 18; Germer-Durand AUmcr, Inscriptions, n. 189 [^Лфшца
0i)]^AiK:ř|s è\ мецайосо tcov а[ло jť\q oùcovuévriç jirpť tôv aióvuoov rai' Аптократора
:

Tpaiavôv Kai'oapa srpaaxôv [TfxviTÛv... oiívóSod].


12 Auguste lui-même décrit ses activités en faveur des spectacles dans les Ras Gcslac (chap. 22),
d'où probablement Suétone reprend les informations pour les chapitres svir les spectacles et
l'empereur (Aug. 43-45).

DHA 30/2, 2004


178 Presentation de recherche:

renouveler leurs privilèges sur la base de ceux accordés par Auguste13. Faute
de témoignages ultérieurs, je crois qu'en l'état actuel des connaissances il faut
maintenir une position très prudente.
Tibère n'est pas nommé parmi les empereurs qui s'occupèrent de
théâtre14 ou, plus précisément, il s'occupa de spectacle seulement parce qu'il se
rendait bien compte qu'il ne fallait pas négliger le rapport étroit qui existait
entre vie théâtrale et vie politique : désormais en effet le théâtre et le Cirque
sont devenus les lieux de consultation politique, où le peuple pouvait s'adresser
directement au chef de l'État15. Déjà Auguste avait dû mettre un frein à cette
habitude pour éviter que des personnages sans scrupules ne prennent trop de
pouvoir : c'est ce qui arriva ensuite avec Claude et Valerius Asiaticus.
À partir du principát de Claude on voit de nouveau les teclmites
en action : xoïç ало ir\ç oiVounévriç nepi tôv Atóvuoov Tř^veimic, fepo-
veiKaiç OTecpavet'iaiç icai toîç. toútcov ov\'oiy(ù\'\otol\ç /.cn'peiv, comme
on le relève dans un document de 289 ap.J.-O, faisant partie d'un dossier
retrouvé à Oyrinchus17 ; il contient les documents présentés au Sénat de la ville
par le prêtre de la corporation afin d'obtenir le renouvellement des privilèges
qui avaient été accordés par les empereurs précédents. Ici nous avons des
difficultés à identifier les empereurs précédents et la nature des privilèges :
la lettre de Claude mentionne, en effet, des mesures prises par Auguste en
faveur des technites - та ht Ько toô Qeov lefiocexov bzho[ié\oi ùfiîv vó[ii|ia
KOii çuÀav9pG)Jta GiWTîipâ)1*. Cette citation mise à part, il n'existe aucune
autre source rapportant une intervention directe d'Auguste dans le domaine
des corporations. D'après certains savants il faudrait identifier Auguste avec le
fondateur de la corporation œcuménique, sur la base du témoignage de Suétone

PapAgon 3,3 = BGU 2476, 3 та 6e vnô toï Oeoù srpaoroû Že6o(iéva v\iîv \ч>ццт kgu ф1Яа\0рыла
:

14 Suétone (77/'. 47) aussi bien que Dion (57, 11, 5-6 ; 57, 14, 10) soulignent qu'il organisait des
spectacles publics ou assistait à ceux organisée par d autres seulement par respect envers Auguste
et les structures sociales traditionnelles; mais qu'il n'était pas attiré par ces manifestations
spectaculaires.
15 R. G. Beacham, 1999, 151-165.
1(1 PO.vi/ 2476, 11. 1-2 : Tipfpioç Kuïoap |2еРаотос ГЕрцсшкос {...) [T]ofç| (ало ттк] oûcoHiéviK
лерГ tôv Aióvvoov Te^vrîTaiçi ťťpovťftcuic olTrçavn'raiç. кт тоГс tovtcov owaycuviaraiçi %a]ipfiv.
17 PO.vi/ 2476 = PapAgon 3 de 289 ap. J.-C. ; BGU 1074 = PapAgon 1 de 273-274 ap. J.-C. ; documents
parallèles à 1 Iels25 = PcpAgon 4 de 264 ap. J.-C. ; POxi/ 2610 fragmentaire dans lequel sont contenues
les copies des lettres de Septimě Sévère, Garacalla et Sévère Alexandre.
кч BGU 2476, 1. 3 = PiipAgon 3, 1. 3.

DHA 30/2,2004
Presentation de recherches 179

et de cette lettre de Claude. Mais je ne crois pas qu'il soit correct d'attribuer
même cette innovation au premier empereur ; il faut plutôt faire remonter loin
en arrière l'existence des privilèges des acteurs, qui avaient pour but d'en
augmenter le prestige, et surtout, je crois, de créer une continuité avec la
période précédente. Mais il s'agit seulement d'hypothèses, parce que l'absence
de témoignages ultérieurs rend le cadre peu clair.
Le principát de Néron est caractérisé par les soins et la passion que
l'empereur mit à la réalisation de différents spectacles, auxquels il participa
personnellement10. Mais, à part l'usage fréquent dans le texte de Suétone du
terme nrtifcx, traduction latine du grec т e % v í т r| ç , il n'y a aucune trace
d'initiatives particulières en faveur des tecluiites.
On dispose d'informations plus sûres à propos du principát de Trajan,
pendant lequel est instituée une nouvelle branche de la corporation qui a son
siège à Nemausus, patrie de Plotine, femme de l'empereur. Trajan semble donc
être très favorable aux artistes et au théâtre en général, même si c'est pendant
son règne qu'eut lieu l'action répressive envers la ville de Vienne dans laquelle
semble se faire jour, selon de Pline le Jeune, une sorte d'intervention 'morale',
iwni Vieiincnsium uitia intra ipsos rcsidimt, nostm late vagantur, contre une
excessive propagation de vices et mollesses20. Cependant cet épisode pourrait
être inséré dans un contexte différent : il s'agirait d'une simple mesure contre
un abus cle droit d'un fonctionnaire et en conséquence simplement nécessaire
pour la situation contingente. Selon cette lecture l'action de Trajan ne ferait
donc pas partie d'un programme spécifique de répression des agônes à la
grecque.
Si l'on admet que l'action de Trajan n'est pas une action répressive,
on comprend mieux pourquoi l'empereur soutient le développement d'une
corporation dans la ville de Nemausus, corporation dont il est probablement
le fondateur. Ce qui est étonnant, contrairement à la tendance commune à cette
période, c'est que dans le cas de 'Nemausus réapparaît l'indication
géographique précise à côté de l'adjectif généralisant 'œcuménique' : [\|/Г|ф1аца
Tf)ç icpâç б1)]цеЯ.ист|<; ev ыецагюсо xôv а[ло if|ç oiicoi^évric; jtepí tôv
Aióvocov к ai лйтократора Népo]i)av Tpatavôv Kaiaapa zepaatôv
[T££ViTâ)V... owoôoi)]-1. Il est presque impossible, sur la base des documents

14 L. Polvcrini, 2002, 405-416.


20 Pline, £/»., IV 22, 7-S. Cfr. Lavagnc, 1989, 132-133.
21 1G XIV 2496 ; IGR 1 18 ; Germer-Durand Allmer, Inscriptions, n. 189.

DHA 30/2, 2004


180 Pribťiitntioii l'í' irchciclws

connus, d'établir exactement à quel moment s'est instituée cette branche clans
la ville. Toujours pendant le principát de Trajan, nous disposons du témoignage
d'une lettre à la corporation de l'Isthme qui s'était probablement reconstituée
localement après la fondation de la colonie de Corinthe en 44 av. J.-C. : T x\ i
Jla8p. i к f] i o[DVÓ5(i)i tgûv Я£р1 rov /Aióvuoov iFXvetTČovF-. On remarque
que pendant le principát de Trajan la corporation est strictement liée à
la maison du Prince et en particulier à l'intérêt de sa famille pour la ville de
Nemausus, de même que l'accroissement de l'activité est proportionnel au
pouvoir politique de l'empereur23.
L'activité des corporations reçoit une nouvelle impulsion avec
l'avènement d'Hadrien, empereur toujours attentif à garder vives les traditions,
en particulier celles d'origine grecque. Les documents qui attestent la sensibilité
de cet empereur envers les tcclmites sont nombreux : il suffira de rappeler un
édit (conservé dans le dossier d'Oxvrinchus déjà cité), dans lequel sont
renouvelés les privilèges accordés aux acteurs, et la série athénienne de lettres
adressées aux tcclmitc* présents dans la ville. Ces lettres paraissent témoigner
de l'existence d'une branche de la corporation œcuménique' ou d'une
corporation autonome, de toute façon limitée à la ville d'Athènes, comme le
confirmerait la référence au iepeùç тог) Хоре toi) Aiovvaoi). 11 semblerait ici
que l'on retrouve le cas des corporations sans indication géographique ni terme
'œcuménique', mais identifiables grâce à la référence à une divinité honorée
dans une aire spécifique ; ce sont encore des corporations de type local, malgré
la référence explicite à l'autorité impériale24.

22 D. Geai;an, 1975, 39o-401 dans laquelle est proposée une reconstruction diffère nie de la lacune
:

jf\\ Vontvfji ol"u\'óocoi Tčbv ало Tf|ç oi\'o\>iiř;vtK u'poYiKÙvl dans ce cas il faudrait admettre la
:

survivance ou la reconstitution d'une corporation peloponnésienne ; dans l'autre on serait en présence


d'une branche mineure à l'intérieur de la corporation œcuménique. Cependant il est difficile, clans
le deuxième cas, d'accepter cette typologie de coexistence, étant donné qu'ici il faudrait de plus
smis-entendre le mot Tf^veiTÙv, normalement présent dans les titulatures; l'absence de Dionysos
crée moins de problèmes.
23 À propos de la corporation de Nemausus, mon travail « Da Napoli a Nîmes: i teclmitiii dionisaci
in Gallia Narbonense », Gi'ogi'iipiiiii Anliqua, Firenzc, 2004, 163-170.
24 Pour le ll°-l''r Siècle av. J.-C. : тш/] [K'oivêo/ tûv лерП tov Aióvooov tp^vi[tuv tùv ел'
|

'lu) [viaç. icaí 'EÂÂr|ano]vTOi> rai tgjv nep[i tôv Кабпуецо] |[vc<: Atôvvoov (RDCE 44, 10-14;
Roesch, 1982, 198-202, n. 44) ; [t]à)V Лф1' tf)v ÎÀalpàv )/ [л]фросН'тг|\' Te^v(iTČbv (Moretti,
I

1963, 38-45, 11. 16-17) ; pour le 11'' siècle cip. J.-C. : 'H iVpà ouvonoç tčúv ra'lpi tôv Bpcicéa Aióvuoov/
Ti^vnràv т1'щ)ош\'| MâpK'ov A"úpť|/jov Xapiôiinovi 'iov^iavóv (C1G 3190, 1-5) ; MapK'oç
Кшоар. auto icpá торос Kataápoc Ti'tov a t'Xt'cu 'AÓpiavov '.WTuvei'voD icliaaiov! (...),
I

iûv лерГ tóv врсюш .MÓvuoovl ^ai'peiv (C1G 3176A, 1-7).

ОНА 30/2, 2004


Présentation tic recherches 181

Donc, à partir du Г1 siècle après J.-C, différents types de titulatures


coexistent, bien que l'expression 'œcuménique' semble l'emporter au détriment
de la dénomination locale. II me paraît que, même lorsque l'adjectif
ot\~o"i)|j£ViKÓc; n'est pas présent, c'est la présence du nom de l'empereur qui le
sous-entend, ou parfois le type de concours qui n'existe qu'à partir d'une
certaine date et pas avant. À l'exception des cas de Nemausus, d'Athènes et des
deux citations de la corporation d'ionie et de l'Hellespont, qui possèdent une
indication géographique précise, lorsque l'on est en présence de corporations
locales d'époque impériale, le toponyme est remplacé par la référence à une
divinité honorée dans cet espace.

Bibliographie

Bcacham R. C, Spectacle Entertainments of Earlu Imperial Rome, Yale University, 1994.


Di Stojino G., « Da Napoli a Nîmes »: i leehnitai dionisiaci in Gallia Narbonense, Ceo^raphia Antiqua
(20(4), 163-171).
Dunand
E' Association
F., « [.esdioni/siiique
associationsilaus dionysiaques
les soeietes anciennes,
ли service
Actes du
de lapouvoir
Table Ronde
lapideorganisée
(III1' s. av.
parl.-C.)
l'école»,
Française de Rome (Rome 24-25 mai 1984), 1986, 85-104.
Geagan I)., A letter oi Trajan to a synod at Istmyca, Hesperia XI. IV (1975), 396-401.
Lavagne II., « Rome et les associations dionysiaques en Gaule (Vienne et Nîmes) », L'Association
tlioni/suiquc ittins /i's sociétés aneiennes. Actes de la Table Ronde organisée par l'École Française
de Rome (Rome 24-25 mai 1984), 1986, 129-148.
Le Guen В., L's assoeiiit:on> de icclmile* tiioin/ïniqucs îi l'époque hellénistique, Paris, 200 1, l-ll.
Magie П., Roman Rule in /\sia Minor, Princeton, 1950, I-ll.
Oliver J. M., Hadrian's F.pistle of the Dionysiac Artists at Athens, /l/l/l VII (1974).
Polverini L., II sislema spettacolare romano nell'età di Nerone, in AA.VV., iMeronia VI Rome
:

à l'époque neronienne institutions et vie politique, économie et société, vie intellectuelle,


:

artistique et spirituelle, Actes du VIe colloque international de la SIFN, Rome, 19-23 mai 1999 /
édités par Jean-Michel Croisille et Yves Perrin, Collection Patomus, 268, 2002, 405-416.

DHA 30/2, 2004

Vous aimerez peut-être aussi