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II.1 Définitions
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accident ayant causé un nombre élevé de victimes, blessés ou morts et des dégâts
importants tout autour ;
accident ayant nécessité la mise en place d’importants moyens de secours et
interventions diverses ;
accident ayant conduit à une pollution permanente ou sur une longue durée, de
l’environnement (faune, flore, bâtiments et constructions diverses), avec des dégâts
importants, souvent irréversibles.
On distingue généralement, en fonction de leur nature et caractéristiques, deux
types d’accidents majeurs :
les accidents majeurs naturels, appelés également catastrophes naturelles, dont
l’origine se trouve dans les phénomènes géologiques et climatiques tels que les
tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les tempêtes, les cyclones, les raz
de-marée et autres phénomènes similaires ;
les accidents majeurs technologiques ayant pour origine les activités et les ouvrages
des hommes. Ce sont les accidents nucléaires, les ruptures de barrages, les explosions
dans les mines, les accidents de circulation dans les tunnels, les accidents des
transports, ainsi que les accidents industriels.
Le plus souvent, ces accidents font un nombre non négligeable de victimes et des
dégâts matériels et écologiques qui nécessitent la mise en place d’une organisation
particulière de secours et de recherche de responsabilités pour la réparation des
conséquences.
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À l’origine de tout accident, majeur ou non, il existe un risque, une situation
dangereuse susceptible de produire un accident lorsque plusieurs paramètres sont
réunis. Les risques majeurs ou hauts risques conduisent à des accidents majeurs.
À leur tour, les risques s’expliquent par la présence de phénomènes ou de produits
dangereux qui à tout moment peuvent dégénérer et produire un accident.
Bien que l’accident soit défini comme un événement inattendu ou fortuit, l’analyse
scientifique de la situation peut déterminer les véritables causes et expliquer les
origines, voire les conséquences et même leur importance. C’est l’examen des risques
existants qui explique la plupart des accidents produits et, dans de nombreux cas, il est
possible de prévoir l’éventualité d’un événement catastrophique ou tout simplement
portant préjudice : par exemple, la présence de produits explosifs peut entraîner une
explosion car le risque existe ; la manipulation d’un produit toxique peut conduire à une
intoxication accidentelle, pour peu que certaines conditions de sécurité ne soient pas
remplies.
En résumé, à l’origine de tout accident il existe un ou plusieurs risques ou dangers et,
lorsque les nombreux paramètres sont réunis, le risque donne naissance à un accident.
Le caractère imprévu ou fortuit de cet événement soudain s’explique par le nombre et
la complexité des paramètres qui déterminent le passage de la situation de risque à
l’accident.
Ainsi, dans le cas d’une intoxication accidentelle, les différents paramètres peuvent
être :
o la nature et la réactivité du produit toxique ;
o sa volatilité ;
o son état de division ;
o la température ambiante ;
o la température à laquelle est porté le produit ;
o la nature des processus d’utilisation ;
o les récipients et enceintes les contenant ;
o l’état général des récipients et enceintes ;
o les mesures de sécurité prises ;
o le fonctionnement des systèmes de contrôle ;
o le local où s’est produit l’accident ;
o le comportement psychosociologique du personnel, etc.
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Et cette liste est loin d’être exhaustive, car bien d’autres paramètres, plus ou moins
connus, peuvent intervenir dans le processus de naissance de l’accident.
Il suffit de dire tout simplement que, dès lors qu’un risque d’intoxication existe,
autrement dit dès lors que des produits dangereux sont présents, il y a probabilité pour
qu’une ou plusieurs personnes soient intoxiquées accidentellement. De même, dès qu’un
risque d’explosion existe par suite de la présence d’une matière inflammable ou
explosible, la probabilité qu’une explosion accidentelle se produise est grande.
Les mesures de prévention qui doivent être prises suppriment certains de ces paramètres
ou encore atténuent leur effet ; l’accident ne se produit pas ou, s’il se produit, les
conséquences restent limitées. D’où l’importance des mesures de prévention, appelées
également mesures de sécurité, qui doivent accompagner tout processusou manipulation
dangereux.
II.1 accidents naturels majeurs ou catastrophes naturelles
L’histoire de l’humanité est jalonnée de catastrophes de grande ampleur ayant fait de très
nombreuses victimes et marqué les générations futures.
Selon les régions, tremblements de terre, éruptions volcaniques, inondations, tempêtes,
raz-de-marée, cyclones, éboulements, ont ravagé des villes, voire des régions entières.
Quelques catastrophes naturelles célèbres
79 de notre ère : éruption volcanique du Vésuve (Italie) ; destruction totale des
villes de Pompéi et d’Herculanum ; plus de 30 000 morts
1755 : tremblement de terre de Lisbonne (Portugal) ; la vieille ville est
entièrement détruite
1883 : éruption volcanique de l’île de Krakatoa (Indonésie) ; destruction
partielle de la ville
1900 : cyclone ouragan très dévastateur sur le Texas (États-Unis) ; ville de
Galveston détruite ; plus de 1 000 morts
1906 : tremblement de terre de San Francisco (États-Unis) ; une partie de la
ville est détruite
1908 : chute d’une météorite en Sibérie centrale ; dévastations sur un rayon de
60 km
1988 : tremblement de terre en Arménie : plusieurs localités partiellement
détruites ; près de 25 000 morts
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1998 : inondations de très grande ampleur en Asie du Sud et du Sud-Est (Inde,
Bangladesh, Chine)
1999 : avalanche de Montroc près de Chamonix (France)
2003 : inondations catastrophiques en Europe (département du Gard)
2003 : incendies de forêt en Europe du Sud (France, Espagne) et en Australie
2004 : tsunami dans l’océan Indien : côtes de l’Indonésie, de la Thaïlande, de
l’Inde et du Sri-Lanka fortement endommagées ; près de 300 000 morts
2005 : cyclone ouragan Katrina sur les côtes de la Louisiane et de Floride
(États-Unis) ; plus de 5 000 morts et plus de 50 milliards de dollars de dégâts
Toutes ces catastrophes font des dizaines de milliers de victimes et des dégâts
matériels considérables, avec quelquefois des destructions de villes entières. Bien
évidemment, le coût de ces catastrophes est énorme car il faut reconstruire des régions
entières et l’aide internationale s’avère nécessaire.
II.1 Les accidents technologiques majeurs
Les accidents technologiques majeurs résultent des risques technologiques,
autrement dit des risques créés par l’homme lors de ses activités dont la finalité reste
’amélioration de ses conditions de vie.
Ainsi, la construction de barrages sur les cours d’eau avec leurs centrales
hydroélectriques ou encore celle de centrales nucléaires répond à la production de
l’électricité, élément essentiel du confort moderne. Mais les barrages comme les
centrales thermonucléaires présentent des risques généralement majeurs. Il s’agit de
risques technologiques, et les accidents qui en résultent sont des accidents
technologiques majeurs.
1889 : rupture du barrage de Johnstown (États-Unis) ; 2 200 morts
1906 : explosion de la mine de Courrières (France) ; 1 200 morts
1957 : explosion à la centrale nucléaire de Windscale (Royaume-Uni)
1959 : rupture du barrage de Malpasset (France) ; inondations à Fréjus ; 400
morts
1967 : rupture du barrage de Kebumen (Indonésie) ; plus de 11 000 morts
1976 : accident de l’usine chimique de Seveso (Italie) ; pas de morts mais
intoxication très importante des populations des environs
1979 : explosion à la centrale nucléaire de Three Mile Island (États-Unis)
1979 : explosion d’un silo près de Brême (Allemagne) ; 14 morts
1979 : rupture du barrage de Machhu (Inde) ; 30 000 morts
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1982 : explosion d’un silo près de Metz ; 12 morts
1984 : explosion d’un réservoir de gaz liquéfié au Mexique ; 6 500 morts
1984 : accident de l’usine chimique de Bhopal (Inde) ; plus de 2 500 morts et
plusieurs dizaines de milliers d’intoxications
1986 : explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) ; plusieurs
dizaines de morts et plusieurs milliers de personnes irradiées
1999 : accident du tunnel du Mont-Blanc (France et Italie) ; 37 morts
2001 : déversement accidentel de 100 000 m3 d’eaux polluées par des
cyanures dans un affluent du Danube en Roumanie ; pollution catastrophique
de la faune et de la flore du fleuve sur plus d’une centaine de kilomètres
2001 : explosion de l’usine d’AZF à Toulouse (France)
2005 : explosion de l’usine pétrochimique près de Kharbine (Chine du Nord-
est) ; 100 tonnes de benzène toxique déversées dans le fleuve Songhua
Les principaux types d’accidents technologiques majeurs sont les suivants.
1I.3.1 Les accidents nucléaires
Ces accidents correspondent essentiellement à des dysfonctionnements plus ou moins
graves des centrales thermonucléaires dont le réacteur est à base de matières fissiles
(uranium enrichi) ; le réacteur, également appelé pile atomique, est en permanence
refroidi par un liquide car la réaction nucléaire dégage de fortes quantités de chaleur. En
cas d’insuffisance du refroidissement, la réaction peut s’emballer et donner naissance à
une explosion (non nucléaire) mais qui peut projeter tout autour des produits radioactifs ;
ce fut le cas de l’accident de la centrale de Tchernobyl, au nord de l’Ukraine.
1I.3.2 Les accidents de barrages
Construits sur les cours d’eau, pour la production de l’hydroélectricité, les
barrages peuvent se rompre par suite de la pression élevée exercée par des pluies
importantes qui gonflent les retenues d’eau. Les accidents qui en résultent ont le plus
souvent des conséquences très graves à l’échelle de la région et sont véritablement
majeurs.
1I.3.3 Les accidents de tunnels routiers et ferroviaires
Le plus connu est celui du Mont-Blanc. Ce sont le plus souvent des incendies de
véhicules transportant des produits combustibles qui se développent, enfument le
tunnel, diminuent la visibilité et créent une certaine panique ; la chaleur et le feu sont
à l’origine des morts et des dégâts matériels. Les accidents de tunnels ferroviaires sont
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rares, par contre ceux des tunnels routiers sont très fréquents mais souvent de faible
gravité, à part quelques-uns.
Les poussières combustibles qui se forment dans les silos de stockage de céréales
et autres produits agroalimentaires tels que farine, amidon, sucre, fibres végétales
notamment, peuvent conduire à des explosions violentes, faisant des dégâts tout
autour.
1I.3.5 Les accidents liés aux transports routiers, ferroviaires, maritimes,
fluviaux et aériens
Ils sont bien connus et font l’objet d’une médiatisation importante. Si ces
accidents font de nombreuses victimes, on ne les considère pas toujours comme des
accidents majeurs ; par contre les accidents dus au transport des matières dangereuses,
soumis par ailleurs à une réglementation internationale spéciale, peuvent être
considérés comme des accidents technologiques majeurs, quelle que soit la voie
utilisée. Il y a donc lieu de séparer les accidents de transport tout court des accidents
du transport des matières dangereuses, ces derniers pouvant être assimilés à des
accidents industriels.
Les accidents de transport peuvent être de grande ampleur, avec un nombre élevé
de victimes nécessitant des secours bien organisés ; mais plusieurs d’entre eux sont de
faible importance, avec quelques victimes (morts et blessés). L’impact sur
l’environnement reste faible sauf dans le cas du transport de matières dangereuses qui
peut générer des accidents majeurs à proprement parler.
1I.3.6 Les accidents liés au transport par canalisations souterraines ou
aériennes
Le transport par canalisations souterraines ou aériennes est réservé aux produits
chimiques divers et relève de l’activité industrielle.
Le transport par canalisation est souvent utilisé pour les produits pétroliers : gaz
naturels sous pression, pétroles bruts en provenance des puits de production, pétroles
alimentant les raffineries, pétroles raffinés, carburants et solvants alimentant les
dépôts régionaux et en provenance des usines pétrochimiques, etc. Ces accidents
peuvent être considérés comme des accidents industriels. Ils sont dus essentiellement
à des ruptures accidentelles ou criminelles des canalisations, ou à des ruptures par
heurts avec les engins de chantiers ou certains types de machines agricoles.
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I1.3.7 Les accidents industriels majeurs
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Qui dit risques ou dangers, suppose accidents plus ou moins graves, et par
conséquent la mise en place de moyens pour empêcher ces accidents de se produire et,
au cas où ces accidents ont lieu malgré les mesures prises, l’organisation des secours
pour réduire leur impact, sauver des vies humaines et limiter les dégâts matériels.
On distingue deux types de prévention ou plus exactement d’interventions :
1. la prévention proprement dite des risques et accidents, qui suppose des
interventions en amont des accidents, avant que ceux-ci ne se produisent ;
2. les interventions après un accident pour limiter l’ampleur des dégâts causés.
Une telle prévention prend d’autant plus d’importance dans le cas des hauts risques
capables de donner naissance à des accidents majeurs dévastateurs.
Pour toutes ces raisons, les pouvoirs publics ont mis en place une législation fondée
sur la prévention de tels accidents industriels majeurs :
une législation internationale et notamment européenne appelée
directive Seveso qui s’impose à l’ensemble des pays de l’Union
européenne ;
des législations et réglementations nationales, inspirées pour la plupart
et conformes aux directives internationales et européennes.
Les mesures préventives réglementaires relèvent de trois aspects :
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les mesures à caractère organisationnel et administratif, par exemple la
classification des installations classées, le plan particulier
d’intervention (PPI) au niveau des secours après accident, ou les
enquêtes de police judiciaire.
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