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111 – INTRODUCTION AU DROIT

2013-2014
Application 1
Séances 1à5

Application de la série 01 du cours à distance

CORRIGE

Séance 1 : La notion de droit – Les droits subjectifs

Séance 2 : Les branches de droit – Les sources du droit

Séance 3 : L’action en justice – L’organisation des juridictions

Séance 4 : Les voies de recours – Les voies d’exécution


Les modes alternatifs de résolution des litiges

Séance 5 : La preuve

Institut National des Techniques Economiques et Comptables


40, rue des Jeûneurs
75002 PARIS

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Accueil pédagogique : 01.58.80.83.34 ou 01.58.80.83.57
111 – Introduction au droit – 2013/2014

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

Séance 1

La notion de droit – Les droits subjectifs

Hervé REGOLI

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

I) SUJET DE REFLEXION

Le droit et la morale

Les règles de conduite qui gouvernent les individus sont d’essence différente. Les unes ont
pour objet de régler la vie des personnes en société et de sanctionner leur violation par la
contrainte étatique : c’est le droit objectif.

Les autres ont pour objectif d’assurer des règles de vie individuelle édictées et
sanctionnées par la conscience : c’est la morale.

Si, a priori, ces deux notions sont radicalement différentes tant par leur objet que par leur
sanction, certains points de rapprochement méritent d’être soulignés.

1) Droit et morale : deux concepts apparemment radicalement différents

Les différences ont trait non seulement aux modes d’élaboration des règles mais
également aux sanctions de leur non respect.

A - L’élaboration des règles de droit et des règles de morale.

La règle de droit permet la vie en société : elle est édictée par l’Etat et présente des
caractères spécifiques.

C’est pourquoi, elle est :

 générale et impersonnelle et s’applique donc à tous les individus confrontés à


la même situation et ne saurait varier d’une personne à l’autre ;
 permanente en ce qu’elle s’applique tant qu’elle n’a pas été abrogée par
l’autorité qui l’a édictée ;
 obligatoire : aucun sujet de droit ne peut y échapper sans encourir la sanction
prévue.

La règle de morale constitue une règle de vie individuelle : elle est dictée par la
conscience.

C’est pourquoi, elle est :

 personnelle à chaque individu et varie d’un individu à l’autre ;


 fluctuante dans le temps en ce qu’elle n’est pas une règle précise et écrite ;
 non sanctionnée par l’Etat en cas de non respect.

B - La sanction des règles de droit et des règles de morale

Parce que le but de la règle de droit est de permettre l’harmonie sociale,


il convient que l’individu qui ne respecte pas ladite règle soit sanctionné de
manière contraignante.

Cette sanction expressément prévue par le texte qui édicte la règle de droit
peut être :

 de nature civile (ex : article 1382 du code civil : « Tout fait quelconque de
l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est
arrivé à le réparer »).

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 de nature pénale (ex : article 221-1 du code pénal : « Le fait de donner


volontairement la mort à autrui constitue un meurtre : il est puni de trente ans
de réclusion criminelle »).

Dans la mesure où la règle de morale est individuelle et impersonnelle, elle ne


peut être sanctionnée par la contrainte étatique.

La seule sanction de la règle de morale est la conscience individuelle, que l’on


pourrait appeler le Tribunal du for intérieur.

2) Les points de rapprochement entre les règles de droit et celles de la morale

Les règles de droit et de morale se rencontrent en ce que le droit est fondé sur la
morale et en ce que la morale irrigue l’esprit de la règle de droit.

A - La morale, fondement de la règle de droit

De nombreuses règles de droit trouvent leur fondement même dans la règle de


morale.

Ainsi, de nombreuses règles du droit pénal sont fondées sur des règles de morale :
l’article 221-1 du code pénal cité ci-dessus concernant le meurtre ou l’article
311-4 du même code qui punit le vol de trois ans d’emprisonnement et de 45 000
euros d’amende.

Parfois, la règle de droit se réfère expressément à la règle de morale.

Ainsi, le code civil sanctionne de nullité le contrat dont la cause est immorale et
vise la notion de « bonnes mœurs ».

Il prévoit également que les « conventions doivent être exécutées de bonne foi »
(article 1134 alinéa 3 du code civil).

B - La morale, source de la règle de droit

Certaines dispositions légales sont directement inspirées de règles de morale.

Ainsi, les lois d’amnistie traditionnellement votées après chaque élection


présidentielle, reposent sur le principe de l’effacement de l’infraction, donc de
pardon accordé à celui qui n’a pas respecté la règle de droit.

De la même manière, la grâce présidentielle accordée par le Président de la


République en application des dispositions de l’article 17 de la Constitution du
4 octobre 1958 ainsi libellé « le Président de la République a le droit de faire
grâce » trouve sa source dans la règle morale de charité synonyme de générosité et
de pardon.

Soulignons que le droit civil de la responsabilité est irrigué de principes de faveurs


faites à la victime en ce que celle-ci mérite la compassion : ainsi on ne tiendra pas
compte de la faute commise par la victime d’un accident de la circulation parce
que l’on souhaite, au nom de la générosité, l’indemniser du préjudice par elle
subi : l’article 3 de la loi du 5 juillet 1985 « tendant à l’amélioration de la situation
des victimes d’accident de la circulation et à l’accélération des procédures
d’indemnisation » prévoit expressément que « les victimes, hormis les conducteurs

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de véhicules terrestres à moteur, sont indemnisées des dommages résultant des


atteintes à leur personne qu’elles ont subis, sans que puisse leur être opposée leur
propre faute à l’exception de leur faute inexcusable si elle a été la cause exclusive
de l’accident ».

Force est donc de reconnaître l’interaction des règles de morale et des règles de
droit dont le but commun, à savoir assurer la justice, ne peut être atteint que par ce
biais.

Que serait en effet un droit dépourvu de toute morale ?

II) SUJET D’ENTRAINEMENT

Le droit et les droits subjectifs :

Cas n° 1 :

a) Les coups volontairement portés lors d’une altercation entre deux automobilistes

Il s’agit d’une atteinte au droit au respect du corps humain, droit expressément


consacré par l’article 16-1 du code civil issu de la loi du 29 juillet 1994. Ce droit
appartient à la catégorie des droits de la personnalité.

Ce droit est, par essence, un droit extra-patrimonial.

Le fait de porter volontairement des coups est un fait juridique, c’est-à-dire un


événement de nature à produire des effets de droit.

Ce fait constitue un délit civil au sens de l’article 1382 du Code civil et un délit au sens
pénal passible du tribunal correctionnel. En réparation du préjudice corporel par elle
subi, la victime des coups a droit à l’allocation de dommages et intérêts.

b) La révélation par un hebdomadaire de la vie amoureuse de telle personnalité en vue, sans


l’accord de cette dernière

Il s’agit d’une atteinte au droit au respect de la vie privée tel que consacré par l’article 9
du Code civil, issu de la loi du 17 juillet 1970, et par l’article 8 de la Convention
européenne des droits de l’homme. Ce droit fait partie des droits de la personnalité
puisqu’il est attaché à la personne même de l’individu.

Ce droit est un droit extra-patrimonial.

Il s’agit d’un fait juridique et, en tant que tel, il a des conséquences juridiques.

L’alinéa 2 de l’article 9 du code civil prévoit expressément que : « Les juges peuvent,
sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que
séquestre, saisies et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité
de la vie privée ; ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé. »

c) L’empiètement sur le terrain d’autrui

Il s’agit d’une atteinte au droit de propriété qui est le droit réel par excellence lequel
s’exerce directement sur la chose.

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Le droit de propriété est un droit patrimonial, droit évaluable en argent et ayant une
valeur pécuniaire. Il est susceptible de transaction.

L’empiètement constitue un fait juridique.

Le propriétaire victime de l’empiètement est en droit d’exiger la destruction de la partie


de la construction reposant sur son fonds même si l’empiètement n’est que de 0,5 cm
(arrêt de la Cour de cassation du 20 mars 2002).

d) Le cautionnement consenti par les parents au profit du propriétaire du studio donné en


location à leur fille

Les parents s’engagent envers le propriétaire du studio loué à leur fille à régler les loyers
si cette dernière ne le fait pas elle-même. Il s’agit d’une sûreté personnelle c’est-à-dire
d’une garantie consentie au profit du créancier.

Le propriétaire dispose d’un droit personnel sur la caution dans l’hypothèse où la


locataire ne paierait pas ses loyers.

Il s’agit d’un droit patrimonial.

L’engagement de caution est un acte juridique, c’est-à-dire une manifestation de


volonté destinée à produire des effets de droit.

Si la locataire ne paie pas ses loyers, le propriétaire pourra en demander le paiement aux
parents de la jeune fille puisque ceux-ci se sont portés cautions de l’engagement de cette
dernière.

e) Le plagiat d’une œuvre littéraire

Il s’agit d’une atteinte au droit de propriété littéraire qui fait partie des droits de
propriété intellectuelle portant sur des œuvres de l’esprit.

Ce droit est un droit patrimonial même s’il comprend des droits moraux. L’article L
111-1 du code de la propriété intellectuelle énonce que « l’auteur d’une œuvre de
l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété
incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre
intellectuel et moral, ainsi que des attributs d’ordre patrimonial… ».

Le plagiat est un fait juridique.

L’auteur a droit à la réparation du préjudice lié à ce plagiat et le contrefacteur encourt


des sanctions pénales.

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Cas n° 2 :

a) Article 1130 al. 2 du code civil

Texte impératif prohibant les pactes sur successions futures.

« Toute stipulation ayant pour objet d’attribuer un droit privatif sur tout ou partie d’une
succession non ouverte, constitue un pacte sur succession future prohibé par la loi,
encore que celui de la succession duquel il s’agit y ait consenti ; cette prohibition est
formelle et d’ordre public… » Civ. 11 janv. 1933.

b) Article 1382 du code civil

Texte impératif fondant la responsabilité civile délictuelle sur la notion de faute.

« La rediffusion, en connaissance de cause d’une information inexacte est constitutive


d’une faute au sens de l’article 1382 du code civil » Civ. 2ème 13 mai 1998.

c) Article 1400 du code civil

Texte supplétif qui prévoit que les époux qui n’ont pas conclu de contrat de mariage
sont soumis au régime légal de la communauté réduite aux acquêts.

d) Article 1651 du code civil

Texte supplétif : les parties au contrat de vente peuvent prévoir que le paiement du prix
aura lieu avant ou après la livraison ; ce n’est qu’à défaut de stipulations contractuelles
précises que l’article 1651 s’appliquera.

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Séance 2

Les branches de droit – Les sources du droit

Jean-Pierre PAMOUKDJIAN
Marielle MARTIN

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I. QUESTIONS DE COURS :

1° La coutume :

Les coutumes (lato sensu : usages, convenances, pratiques reçues : J. Carbonnier


Droit civil Introduction, coll. Thémis PUF 1997 n° 135) sont une source du droit
civil même si le Code civil ne leur accorde que peu de place. Mais en droit
commercial notamment (et en droit du travail, en droit rural et en droit international
public) les usages et la coutume jouent un rôle encore bien plus important.

La coutume est une source de droit en principe non écrite. Cependant, il convient de
relever la loi du 13 juin 1866, modifiée par la loi du 17 mars 1931, concernant
certains usages commerciaux, qui décide que, dans les ventes commerciales, les
conditions, tares et autres usages indiqués dans un tableau annexé à la loi doivent
être respectés dans toute l’étendue de la France, sauf convention contraire.

La coutume comporte un élément matériel qui réside dans un usage général et


prolongé. Elle comporte également un élément psychologique qui consiste en la
croyance au caractère obligatoire de la règle coutumière.

Le dictionnaire Littré résume bien la notion de coutume : « Manière à laquelle la


plupart se conforment ».

Boris Starck (B. Starck, H. Roland, L. Boyer, Introduction au droit, 4ème édition
Litec 1996 n° 901) écrit que l’autorité de la coutume procède de la démocratie
directe en dehors de toute investiture constitutionnelle. H., L. et J. Mazeaud et F.
Chabas (Leçons de droit civil T. 1 Introduction au droit, Montchrestien, 11° éd.
n° 43) soulignent que «la coutume est une règle émanant directement du peuple,
générale et permanente, et qui est reconnue par l’autorité comme étant obligatoire »,
et que «la coutume est un usage qui ne devient règle de droit qu’en se généralisant
peu à peu… ».

Dans certains cas le législateur renvoie à la coutume le soin de fixer les modalités
d’exécution des textes. Tantôt le législateur fait un renvoi exprès à la coutume (a-1),
tantôt un renvoi implicite (a-2).

a)1 – Quelques exemples de renvois exprès de la loi à la coutume :

Nous examinerons deux exemples de renvoi exprès de la loi à la


coutume : l’article 671 du Code civil qui est relatif aux coutumes et usages
relatifs à la propriété foncière et l’article 1135 du Code civil qui est relatif aux
usages conventionnels.

L’article 671 alinéa 1er du Code civil dispose que : « il n’est permis d’avoir
des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la limite de la propriété voisine qu’à
la distance prescrite par les règlements particuliers actuellement existants, ou
par des usages constants et reconnus, et, à défaut de règlements et usages, qu’à
la distance de deux mètres de la ligne séparative des deux héritages pour les
plantations dont la hauteur dépasse deux mètres, et à la distance d’un demi-
mètre pour les autres plantations ».

Quant à l’article 1135 du Code civil, il renvoie à l’usage dans le domaine


contractuel : « Les conventions obligent non seulement à ce qui y est exprimé,
mais encore à toutes les suites que l’équité, l’usage ou la loi donnent à
l’obligation d’après sa nature ».

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a) 2 – Quelques exemples de renvois implicites du législateur à la coutume :

Le Code civil fait, à certains articles, un renvoi implicite à la coutume.


Notamment il en est ainsi pour le maniement des formules du Code civil
relatives aux bonnes mœurs (arts. 6, 900, 1133, et 1172 C. civ.) qui « a pour
résultat de donner force juridique aux mœurs, aux coutumes des honnêtes
gens » (J. Carbonnier Droit civil Introduction PUF 1997 n°135).

En outre, dans le même esprit, le Code civil fait par exemple référence au bon
père de famille, notamment quant au comportement que doit avoir le
locataire : « Le preneur est tenu de deux obligations principales : 1° D’user de
la chose louée en bon père de famille, et suivant la destination qui lui a été
donnée par le bail, ou suivant celle présumée d’après les circonstances, à
défaut de convention ; 2° De payer le prix du bail aux termes convenus » (art.
1728 al. 1er C. civ.).

b) Un usage ou coutume ne peut pas faire échec à l’application d’une loi


impérative. Mais s’agissant d’une loi supplétive de volonté, peut-elle être
écartée par un usage contraire ?

Un usage ou une coutume peut effectivement faire échec à une loi supplétive
de volonté des parties. D’ailleurs une telle loi, purement interprétative de la
volonté des parties, aurait toujours pu être écartée par la volonté contraire des
contractants ; elle le sera en l’espèce par la coutume. Le résultat, évidemment,
sera que la loi ne sera plus appliquée.

c) Une coutume contraire à une loi peut-elle abroger la loi ?

Une loi ne peut être abrogée ni par la désuétude ni par un usage contraire.
Seule une loi nouvelle peut en abroger une autre.

2° La réponse à ce point de droit constitutionnel figure à l’article 54 de la


Constitution :

L’autorisation de ratifier ou d’approuver l’engagement international ne pourra


intervenir qu’après la révision de la Constitution.

3° Les domaines respectifs des articles 34, 37 et 38 de la Constitution du 4 octobre


1958 ?

L’article 34 de la Constitution est relatif au domaine de la loi : « La loi fixe les


règles concernant…».

L’article 37, lui, est relatif au domaine du règlement : « Les matières autres que
celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire ». Les règlements
émanent du pouvoir exécutif.

Enfin l’article 38 est relatif aux ordonnances : ce sont des mesures relevant
normalement du domaine de la loi, prises par le Gouvernement pour l’exécution de
son programme avec l’autorisation du Parlement pour un délai limité. Les
ordonnances doivent être ratifiées par le Parlement.

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4° Une loi pénale peut-elle figurer ailleurs que dans le Code pénal ?

Toutes les lois pénales ne sont pas dans le Code pénal. Le Code du travail
notamment comporte un nombre important de dispositions pénales. Par exemple,
l’article L. 1146-1 al. 1er du Code du travail dispose : « Le fait de méconnaître les
dispositions relatives à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
[…] est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros ».

De même, de nombreuses infractions figurent dans le Code de commerce. Ex. : « Est


puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 9 000 € le fait, pour les
associés d’une société à responsabilité limitée, d’omettre, dans l’acte de société, la
déclaration concernant la répartition des parts sociales entre tous les associés, la
libération des parts ou le dépôt des fonds » (art. L. 241-1 al. 1er C. com.).

5° Pour quelle raison le droit civil est-il qualifié de « droit commun » ?

Le droit civil est qualifié de droit commun tout simplement parce qu’il a vocation à
s’appliquer dans toutes les matières du droit privé, en l’absence de règles
spécifiques. En d’autres termes, dès lors que dans telle ou telle matière, autre que de
droit civil, il n’existe pas de règle spéciale, la règle de droit civil s’appliquera.

Exemple : aucune disposition du Code de commerce ou d’une loi commerciale non


codifiée, ne régit les règles générales relatives à la vente commerciale de
marchandises ou de matériels. Le droit civil s’appliquera à ce type de vente (arts.
1582 s. du Code civil sur la vente, ainsi que le droit commun des contrats). Mais les
règles d’ordre public concernant la vente étant peu nombreuses, les dispositions du
droit civil peuvent être écartées par la volonté des parties : cette faculté est
largement utilisée par la rédaction de conditions générales de vente ou de contrat-
types, ou encore par la référence aux usages commerciaux.

6° Les différentes branches du droit privé sont-elles cloisonnées ; existe-t-il ou non


des interférences entre elles ?

 Les différentes branches du droit privé ne sont absolument pas cloisonnées et il


existe de très nombreuses interférences entre elles. Nous venons d’ailleurs d’en
donner l’exemple majeur : celui du droit civil agissant en tant que droit commun
et qui s’applique dans d’autres domaines (droit commercial, droit du travail,…).

 En outre, il convient de citer le cas des articles 1832 et suivants du Code civil
qui ont élaboré un droit commun des sociétés s’appliquant tant aux sociétés
civiles que commerciales.

Bien d’autres exemples pourraient être cités.

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II. COMMENTAIRE DE DOCUMENTS :

Quelles sont les sources du droit représentées par les quatre documents à commenter et
quelle est la hiérarchie entre elles ?

Les règles de droit proviennent de différentes sources liées entre elles par un principe
hiérarchique, en ce sens que chaque source doit respecter les sources qui lui sont
supérieures. Ainsi, dans l’ordre d’importance décroissant, les sources du droit positif
français sont : la Constitution française du 4 octobre 1958, les traités internationaux
signés par la France, les sources européennes (directives,…), la loi nationale (elle est
adoptée par le Parlement français), les ordonnances du Gouvernement, les règlements
de droit interne (décrets, arrêtés ministériels,…), la coutume (usages suivis de manière
prolongée et qui finissent par avoir un caractère obligatoire dans l’opinion commune), la
jurisprudence (ensemble des décisions rendues par les juridictions) et la doctrine
(travaux des juristes).
Les documents étudiés sont, dans cet ordre hiérarchique, des illustrations : des traités
internationaux (extrait de l’article 6.1 de la Convention européenne des Droits de
l’Homme), de la loi nationale (art. L. 141-1 et art. L. 141-3 al. 4 du Code de
l’organisation judiciaire) et de la jurisprudence (extrait d’une décision rendue le 25 mars
2009 par la première chambre civile de la Cour de cassation). Il en résulte que la Cour
de cassation ne peut qu’appliquer les dispositions de la loi française, laquelle est en
conformité avec la Convention européenne des Droits de l’Homme.

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Séance 3

L’action en justice
L’organisation des juridictions

Henri BRAUN
Marielle MARTIN
Hervé REGOLI

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I. QUESTIONS DE COURS

1) Devant un tribunal, c’est-à-dire une juridiction de 1er degré, la partie qui prend
l’initiative d’assigner son adversaire est le demandeur ou la demanderesse à
l’instance et son adversaire est le défendeur ou la défenderesse. Il ne faut pas
confondre le défendeur avec le défenseur qui est l’avocat de l’une des parties.

Devant la Cour d’appel, la partie qui a pris l’initiative de l’appel est l’appelant et celle
contre qui l’appel est formé est l’intimé.

Devant la Cour de cassation, la partie qui a formé le pourvoi en cassation est


dénommée demandeur au pourvoi et son adversaire est le défendeur au pourvoi.

2) Des dérogations au principe actor sequitur forum rei sont possibles dans deux séries
d’hypothèses :

 lorsque la compétence territoriale est fixée de manière impérative par un texte.


Il en est ainsi en matière réelle immobilière (art. 44 CPC) où est seule compétente
la juridiction du lieu de situation de l’immeuble et en matière de succession (art.
45 CPC) pour la juridiction dans le ressort de laquelle est ouverte la succession.
 lorsqu’une option existe au profit du demandeur.
Un certain nombre de ces options sont prévues par l’art. 46 CPC qui attribue
compétence, concurremment avec la juridiction du lieu du domicile du défendeur
à:

· la juridiction du lieu de livraison de la chose ou de l’exécution de la


prestation en matière contractuelle ;
· la juridiction du lieu du fait dommageable ou du préjudice en matière
délictuelle ;
· la juridiction du lieu de situation de l’immeuble en matière mixte ;
· la juridiction du domicile du demandeur en matière de créance alimentaire.

Il convient également de rappeler la jurisprudence classique dite « des gares


principales » qui permet à la personne qui attrait en justice une personne morale de
le faire devant une juridiction dans le ressort de laquelle se trouve une succursale
dont un agent a le pouvoir d’engager cette personne vis-à-vis des tiers.
3) L’échevinage désigne le mode de composition de certaines juridictions où siègent à la
fois des magistrats de métier et des juges non professionnels (représentants d’une
catégorie socioprofessionnelle,…). Sont, par exemple, des juridictions avec
échevinage : les tribunaux des affaires de sécurité sociale ; les tribunaux paritaires des
baux ruraux ; les cours d’assises ; …

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II. CAS PRATIQUES :

1) Dans la mesure où il s’agit d’un litige civil portant sur un montant supérieur à 4 000
euros mais inférieur à 10 000 euros, la juridiction compétente est le tribunal
d’instance.

D’un point de vue territorial, Jacques dispose d’une option de compétence : il peut
saisir soit le tribunal dans le ressort duquel se trouve le domicile du vendeur, soit celui
de son propre domicile en application de l’art. 46 CPC (lieu de livraison de la chose).

La deuxième solution est vraisemblablement la plus pratique pour lui.

La décision rendue par le tribunal d’instance sera susceptible d’un appel porté devant
la Cour d’appel. Cette dernière réexaminera l’affaire en fait et en droit.

2) Les actions pétitoires relèvent de la compétence exclusive du Tribunal de grande


instance du lieu de situation de l’immeuble (ici, le terrain). Lionel n’a donc d’autre
possibilité que de saisir cette juridiction.

3) Dans la mesure où Noël est salarié et où le litige porte sur l’application du contrat de
travail qui l’unit à son employeur, la compétence ratione materiae est nécessairement
celle du Conseil de prud’hommes.

Le Conseil de prud’hommes territorialement compétent est celui du lieu de l’exécution


du contrat de travail.

4) Le maire a agi dans le cadre de l’exercice de son pouvoir réglementaire. L’acte


administratif doit être contesté devant le Tribunal administratif dont relève la
commune dans un délai de deux mois par la voie du recours pour excès de pouvoir.

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Séance 4

Les voies de recours – Les voies d’exécution


Les modes alternatifs de résolution des litiges

Hervé REGOLI

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I) 1er thème : les voies de recours

Cas pratique n° 1

La compétence des juridictions civiles de 1ère instance est notamment fonction du montant de
la demande contenue dans l’assignation.
Si celle-ci est supérieure à 10 000 euros, seul le Tribunal de grande instance est compétent et
le jugement rendu est susceptible d’être frappé d’appel devant la Cour d’appel.
Si le montant de la demande est compris entre 4 000 et 10 000 euros, le tribunal d’instance
est compétent et le jugement qu’il rend peut également être frappé d’appel devant la Cour
d’appel.
En revanche si le montant de la demande est inférieur à 4 000 euros, le juge de proximité
rend une décision en dernier ressort, c’est-à-dire insusceptible d’appel. La règle sera la
même lorsque le TI sera substitué aux JDP.

En l’espèce, le montant de la demande étant inférieur à 4 000 euros, les époux LEMAIRE
avaient saisi le juge de proximité et ce dernier a rendu un jugement de débouté qui ne peut
pas faire l’objet d’un appel, s’agissant d’un jugement rendu en dernier ressort (la solution
sera la même lorsque le TI sera substitué à la JDP).
La seule voie de recours envisageable est le pourvoi en cassation, voie de recours
extraordinaire.
La Cour de cassation ne juge pas à nouveau l’affaire : elle doit seulement examiner si le juge
du fond a fait ou non une exacte application de la règle de droit.
Dans l’affirmative, elle rejette le pourvoi et la décision du juge du fond ne peut plus être
attaquée.
Dans la négative, elle casse le jugement rendu et, pour que l’affaire soit à nouveau jugée,
renvoie devant une juridiction de même nature et de même degré, mais située
territorialement ailleurs que la précédente (ou la même juridiction que précédemment, mais
composée d’autres magistrats).

Cas pratique n° 2

Le jugement condamnant Stéphane a été rendu par défaut à son encontre.


En effet, l’assignation par laquelle le vendeur du matériel informatique a saisi la juridiction
compétente n’a pas pu toucher Stéphane puisque son créancier ne disposait pas de sa
nouvelle adresse.
Stéphane peut donc faire opposition à l’encontre du jugement rendu en son absence :
il dispose pour ce faire d’un délai d’un mois.
L’affaire sera de nouveau jugée par la même juridiction que celle qui avait statué par défaut
mais cette fois-ci, elle le fera de manière contradictoire.

Cas pratique n° 3

La Cour de cassation, lorsqu’elle casse un arrêt de Cour d’appel qui, selon elle, a fait une
application erronée de la règle de droit, renvoie l’affaire devant une autre cour d’appel (ou
devant la même mais composée différemment) et ce, afin que l’affaire soit à nouveau jugée.
Si la Cour d’appel de renvoi adopte la même solution juridique que la 1ère Cour d’appel dont
l’arrêt a été cassé par la Cour de cassation et refuse ainsi d’adopter la solution de la Cour de
cassation, un second pourvoi est possible.
Ce pourvoi sera examiné par l’Assemblée plénière de la Cour de cassation (composée du 1er
Président de ladite Cour, des Présidents et des Conseillers de chacune des 6 chambres).
Si l’Assemblée plénière de la Cour de cassation casse l’arrêt et renvoie devant une 2ème Cour
de renvoi, cette dernière doit adopter la solution de la Cour de cassation.

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

En l’espèce, la 2nde cour d’appel dite Cour de renvoi, à savoir la Cour d’appel de Nîmes, a
adopté la même solution que celle de Bordeaux dont l’arrêt a été cassé par la Cour de
cassation.
Madame TORDUE peut former un second pourvoi fondé sur les mêmes moyens que le
premier pourvoi et l’Assemblée plénière de la Cour de cassation examinera ce pourvoi.
Ladite Assemblée plénière pourra soit rejeter le pourvoi soit l’accueillir et, dans cette
hypothèse, renverra l’affaire devant une 2ème Cour de renvoi qui devra s’incliner devant la
solution retenue par la Cour de cassation.
Tout espoir n’est donc pas encore perdu pour Madame TORDUE !

II) 2ème thème : les voies d’exécution

Commentaire de l’article L. 221-1 du Code des procédures civiles d’exécution.

Le Code susvisé organise les différentes procédures civiles d’exécution.


A coté des mesures simplement conservatoires dont l’objet est seulement d’empêcher le
débiteur de disposer de ses biens au détriment du créancier poursuivant, la loi a prévu des
mesures d’exécution forcée.
Au nombre de ces dernières, figure la saisie vente dont l’objet est de permettre au créancier
impayé de saisir un bien de son débiteur pour le faire vendre et se payer ainsi sur le prix.
Analysons chacun des termes de cet article :

Tout créancier :
Peu importe l’origine de la créance : la loi donne la possibilité à n’importe quel créancier de
saisir le bien de son débiteur à la condition qu’il soit

Muni d’un titre exécutoire :

C’est-à-dire d’un acte ou d’un jugement constatant sa créance et revêtu de la formule


exécutoire. On considère comme titre exécutoire :

 Les décisions de justice ayant force exécutoire, c’est-à-dire toutes décisions (jugements,
arrêts, ordonnances) émanant des juridictions françaises et passées en force de chose
jugée, donc n’étant susceptibles d’aucun recours suspensif d’exécution. Néanmoins,
l’exécution forcée peut être poursuivie jusqu’à son terme en vertu d’un titre exécutoire
provisoire comme une ordonnance de référé ou un jugement dont l’exécution provisoire
a été ordonnée. L’exécution forcée a lieu, en ce cas, aux risques et périls du créancier.
 Les actes et les jugements étrangers ainsi que les sentences arbitrales rendues
exécutoires : pour constituer des titres exécutoires en France, ces actes et décisions
doivent avoir été dotées de la force exécutoire par une décision d’exéquatur.
 Les extraits de procès-verbaux de conciliation signés par le juge et les parties : ils n’ont
même pas besoin d’être signifiés et valent en eux-mêmes titre exécutoire.
 Les actes notariés revêtus de la formule exécutoire : en tant qu’officier public, le notaire
offre toute garantie lorsqu’il constate l’existence d’une créance. Il peut donc apposer la
formule exécutoire sur les expéditions des actes authentiques qu’il dresse. Egalement, le
notaire peut apposer ladite formule sur une reconnaissance faite devant lui et ainsi l’acte
constitue un titre exécutoire.
 Le titre délivré par un huissier de justice en cas de non paiement d’un chèque : si dans
les 15 jours de la notification au tireur du chèque du certificat de non paiement, il n’est
pas justifié du paiement, l’huissier délivre au porteur du chèque impayé un titre
exécutoire.

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

Constatant une créance liquide et exigible

La créance est liquide lorsqu’elle est évaluée en argent ou lorsque le titre contient tous les
éléments permettant son évaluation.
Elle est exigible quand elle n’est pas assortie d’un terme ou d’une condition suspensive.
Peut, après signification d’un commandement,

Préalablement à la saisie vente, un commandement (acte d’huissier) est impérativement


signifié au débiteur faisant injonction à ce dernier de payer volontairement dans les huit
jours, faute de quoi il sera procédé à l’exécution forcée. Il s’agit d’un avertissement solennel
de l’imminence de l’exécution forcée qui peut constituer un moyen utile de pression.
Le commandement doit contenir, à peine de nullité, la mention du titre exécutoire en vertu
duquel les poursuites sont exercées avec un décompte distinct des sommes réclamées et
indication du taux des intérêts.

Faire procéder à la saisie

L’huissier se rend au domicile du débiteur (ou du tiers détenteur) et dresse l’acte de saisie.
Si la saisie est faite entre les mains du débiteur, et que ce dernier est présent, l’huissier doit,
avant toute opération, réitérer verbalement la demande de paiement et inviter ce dernier à lui
faire connaître les biens qui auraient été précédemment saisis.
Il dresse ensuite un inventaire des meubles corporels saisissables à fin d’établissement de
l’acte de saisie. Si aucun bien n’est saisissable ou n’a pas de valeur marchande, il dresse un
procès- verbal de carence. L’acte de saisie doit mentionner en caractères très apparents les
effets de cette saisie, à savoir indisponibilité et obligation de garde incombant au débiteur
ainsi que la faculté de vente amiable.
En outre, doit être mentionnée la juridiction compétente pour connaître d’éventuelles
contestations.
L’huissier remet la copie de l’acte de saisie au débiteur présent et, en cas d’absence de ce
dernier, la lui signifie en lui impartissant un délai de 8 jours pour justifier d’une éventuelle
saisie antérieure.
L’acte de saisie rend indisponibles les biens, lesquels sont placés sous la garde du débiteur
qui ne peut plus en disposer ni même les déplacer sauf nécessité et à condition d’en informer
son créancier.
Le non respect de l’indisponibilité et de la garde expose le débiteur aux sanctions pénales
du détournement ou de la destruction d’objets saisis.

Et à la vente des biens meubles corporels

C’est l’issue normale de la saisie vente. Elle peut être amiable ou aux enchères publiques.
En effet, le débiteur peut, dans le mois de la saisie, vendre volontairement les biens saisis
pour en affecter le prix au paiement des créanciers à charge pour lui de communiquer à
l’huissier les propositions qui lui sont faites en indiquant le nom et l’adresse du candidat à
l’acquisition ainsi que le délai proposé pour la consignation du prix. Le créancier saisissant à
qui sont communiquées ces propositions dispose d’un délai de 15 jours pour prendre parti,
son silence valant acceptation. Faute d’opposition de sa part, la vente est conclue sous
condition de la consignation du prix entre les mains de l’huissier dans le délai convenu.
Le produit de la vente est alors versé au créancier à hauteur de ses droits.
La vente forcée ne peut quant à elle intervenir qu’après l’expiration du délai d’un mois laissé
au débiteur pour procéder à la vente amiable augmenté s’il y a lieu du délai de 15 jours
imparti au créancier saisissant pour donner sa réponse.

A l’expiration de ce délai, les lieu jour et heure de la vente aux enchères publiques sont
affichés à la mairie de la commune où demeure le débiteur et au lieu de la vente. La vente
forcée se déroule, au choix du créancier, au lieu où se trouvent les objets saisis ou dans une

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

salle des ventes. Dans les communes où ils ont établi leur résidence, les commissaires
priseurs ont le monopole des ventes publiques et dans les autres communes, un notaire, un
huissier, voire un greffier peuvent officier.
L’adjudication est faite au plus offrant après trois criées et l’adjudicataire devient
immédiatement propriétaire des biens qui lui ont été adjugés.
Le transfert de propriété a pour contrepartie le paiement du prix d’adjudication lequel est
payé comptant entre les mains de l’officier public, pour être remis dans le mois qui suit au
créancier saisissant.

Appartenant à son débiteur, qu’ils soient ou non détenus par ce dernier.

La saisie peut donc porter sur des meubles corporels qui sont détenus par un tiers pour le
compte du débiteur.
L’huissier invite le tiers à déclarer les biens qu’il détient pour le compte du débiteur et
éventuellement ceux qui ont été précédemment saisis.
Si le tiers déclare ne détenir aucun bien appartenant au débiteur ou s’il refuse de répondre, il
en est dressé acte et cet acte lui est remis avec l’indication des sanctions qu’il encourt en cas
de fausse déclaration (dommages intérêts et paiement des causes de la saisie).
Si le tiers déclare détenir des biens pour le compte du débiteur, un inventaire de ceux qui
peuvent être saisis est dressé et ce tiers est informé des effets de la saisie à savoir
indisponibilité des biens et obligation de garde ; en cas de refus du tiers de garder les biens
saisis, l’huissier de justice pourvoit à la nomination d’un gardien et à l’enlèvement des biens.

III) 3ème thème : les modes alternatifs de résolution des conflits

L’arrêt reproduit a été rendu par la 2ème chambre civile de la Cour de cassation le 16
novembre 2006.

1- LES FAITS DE L’ESPECE

Un mineur est victime d’un accident de la circulation le 3 janvier 1986.


L’assureur du véhicule impliqué dans cet accident a indemnisé le préjudice de l’enfant et
de ses parents au terme de deux transactions des 28 février 1989 et 11 juin 1993
autorisées par le juge des tutelles.
Après le décès du père de l’enfant mineur, la mère, estimant insuffisante l’indemnisation
convenue, assigne en date des 7 et 10 juillet 2000 l’assureur devant le tribunal de grande
instance aux fins d’annulation des contrats de transaction et sollicite l’indemnisation
intégrale des préjudices subis par son fils et ses proches.

2- LE PROBLEME JURIDIQUE POSE

Une transaction conclue entre les parents de la victime et l’assureur du véhicule


impliqué dans l’accident peut-elle être annulée faute de concessions de la part de
l’assureur ?

3- LA SOLUTION RETENUE PAR LA COUR D’APPEL

La Cour d’appel d’Aix-en-Provence, par arrêt du 14 avril 2004, juge que les contrats
conclus en 1989 et 1993 avec l’assureur ne peuvent être qualifiés de transactions et ne
sont pas revêtus de l’autorité de la chose jugée sur la réparation des préjudices car
l’assureur ne démontre pas avoir fait des concessions, condition essentielle pour que
lesdits contrats puissent être qualifiés de transactions.

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4- LA DECISION DE LA COUR DE CASSATION

La loi du 5 juillet 1985 destinée à améliorer le sort des victimes d’accidents de la


circulation a institué un mécanisme particulier obligeant l’assureur du véhicule impliqué
dans l’accident à formuler une offre d’indemnisation du préjudice de la victime.
Dès lors que la victime accepte l’offre d’indemnisation de l’assureur, la loi susvisée dite
Loi BADINTER, qualifie de transaction le contrat qui se forme entre la victime et
l’assureur.
Cette transaction, dérogatoire du droit commun des transactions pour lesquelles la
jurisprudence exige des concessions réciproques, ne peut être remise en cause à raison
de l’absence de concessions réciproques.

5- L’APPORT DE L’ARRET ETUDIE

Traditionnellement pour qu’une transaction soit valable, il faut que chacune des parties
ait fait des concessions par rapport aux demandes initiales.
Faute de concessions réciproques, le juge annule, au visa de l’article 2044 du code
civil, la transaction.
C’est dans cet esprit que la Cour d’Aix a annulé les transactions.
Cette décision a beaucoup inquiété les assureurs car les transactions passées entre eux et
les victimes allaient toutes pouvoir être remises en cause !
La Cour de cassation a reconnu l’existence d’une convention transactionnelle spéciale à
la loi Badinter non soumise à la nécessité de la preuve de concessions réciproques.
Il est vrai que cette loi a prévu un mécanisme très précis de sanctions en cas de non-
respect par l’assureur des délais dans lesquels il doit formuler son offre ou en cas
d’offre insuffisante.
Ainsi, l’esprit de la loi qui est de favoriser une indemnisation rapide des victimes
d’accidents de la circulation, sans recourir au juge, trop lent à rendre des décisions, est
sauvé.

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

Séance 5

La preuve

Jean-Pierre PAMOUKDJIAN
Marielle MARTIN

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

I - QUESTIONS DE COURS

1°- A qui incombe, dans un procès, la charge de la preuve ?

Principe

Devant le juge, les parties sont tenues de prouver les faits qu’elles invoquent.
“ A l’appui de leurs prétentions, les parties ont la charge d’alléguer les faits propres à
les fonder ” (art. 6 CPC). Et, “ Il incombe à chaque partie de prouver conformément à
la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention ” (art. 9 CPC).

La charge de la preuve incombe donc au demandeur : actori incumbit probatio


(actor = demandeur). En d’autres termes, la preuve incombe à celui qui prétend avoir
un droit : “ Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver ” (art. 1315
al. 1er C. civ.). Le demandeur à l’action devra établir l’existence de son droit. Mais si
le défendeur invoque également un fait (notamment pour anéantir la demande) il sera
tenu, dans les mêmes conditions, de le prouver.

Exception

En cas de présomption légale, il y a dispense de la preuve ou si l’on préfère un


déplacement de la preuve (V. ci-après 2ème question de cours).

2°- Quel rôle doit avoir le juge, et quels sont ses pouvoirs, en matière de preuve ?

Le juge doit, en principe, être neutre ; il laisse les parties faire la démonstration de
leurs droits et n’intervient pas à ce stade.

L’article 7 alinéa 1er CPC dispose que : “ Le juge ne peut fonder sa décision sur des
faits qui ne sont pas dans le débat ” . Cependant, l’alinéa 2 de ce même texte précise
que : “ Parmi les éléments du débat, le juge peut prendre en considération même les
faits que les parties n’auraient pas spécialement invoqués au soutien de leurs
prétentions ”. Enfin, “ Le juge peut inviter les parties à fournir les explications de fait
qu’il estime nécessaires à la solution du litige ” (art. 8 CPC).

Le principe de neutralité du juge est infléchi pour les besoins du procès, ainsi : “ Le
juge a le pouvoir d’ordonner d’office toutes les mesures d’instruction, légalement
admissibles ” (art. 10 CPC) et, “ Les parties sont tenues d’apporter leur concours aux
mesures d’instruction sauf au juge à tirer toute conséquence d’une abstention ou d’un
refus ” (art. 11 al. 1er CPC) . En outre, “ Si une partie détient un élément de preuve, le
juge peut, à la requête de l’autre partie, lui enjoindre de le produire, au besoin à peine
d’astreinte. Il peut, à la requête de l’une des parties, demander ou ordonner, au besoin
sous la même peine, la production de tous documents détenus par des tiers s’il n’existe
pas d’empêchement légitime ” (art. 11 al. 2 CPC).

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111 – Introduction au droit – 2013/2014

3°- N’existe-t-il pas une exception permettant d’admettre la preuve contraire de la


présomption irréfragable ?

Les présomptions légales sont des conséquences que la loi tire d’un fait connu à un
fait inconnu (art. 1349 C. civ. qui vise, en outre, les présomptions de l’homme. Texte
complet de cet article : “ Les présomptions sont des conséquences que la loi ou le
magistrat tire d’un fait connu à un fait inconnu ”. Les présomptions que le magistrat
tire d’un fait connu à un fait inconnu sont des présomptions de l’homme).

La présomption légale dispense de toute preuve celui au profit duquel elle existe
(art. 1352 al. 1er C. civ.). La présomption est une mesure destinée à protéger l’une des
parties.
Or celle-ci peut y renoncer en reconnaissant la véracité des faits par l’aveu (judiciaire)
ou le serment (décisoire).

En effet, le Code civil en son article 1352 alinéa 2, réserve le cas de l’aveu et du
serment permettant de détruire une présomption irréfragable : “ Nulle preuve n’est
admise contre la présomption de la loi (…) sauf ce qui sera dit sur le serment et l’aveu
judiciaires ”.

4°- La force probante d’une photocopie d’un acte sous seing privé

Il convient immédiatement de bien mettre à part le cas suivant : un document est établi
puis, une (ou plusieurs) photocopie(s), ou une (ou plusieurs) copie(s) délivrée(s) par
une imprimante, est (ou sont) ensuite revêtue(s) de la signature originale des parties
concernées. Dans ce cas, les divers exemplaires revêtus de la signature des parties
constituent des titres originaux (V. B. Starck, H. Roland, L. Boyer Introduction au
droit 4ème ed. Litec 1996 n° 1588 p.607). En effet, dans la pratique, il est très fréquent
qu’un document original soit photocopié, ou soit sorti à trois ou quatre exemplaires
d’une imprimante, au lieu d’être recopié, et que les parties à l’acte apposent leur
signature tant sur ce document initial que sur les photocopies.

En dehors de ce cas particulier le Code civil, au niveau des copies, fait une distinction
suivant que l’acte sous seing privé original a ou n’a pas été conservé.

1ère hypothèse : l’original de l’acte sous seing privé a été conservé

Dans cette hypothèse nous avons un original, et un seul, qui a été conservé, et des
copies, qui sont établies, de nos jours, par photocopie.

Dès lors que la photocopie n’est pas revêtue de la signature originale des parties,
il s’agit d’une réelle copie. Dans cette hypothèse, il faut faire application de l’article
1334 du Code civil en matière d’acte sous seing privé (pour les copies d’actes
authentiques V. art. 1335 C. civ.).

L’article 1334 du Code civil dispose que : “ Les copies, lorsque le titre original
subsiste, ne font foi que de ce qui est contenu au titre, dont la représentation peut
toujours être exigée ”.

En conséquence, la copie fait pleine foi parce qu’elle peut être comparée à l’original
dont la production peut toujours être exigée. Mais la photocopie n’aura aucune valeur
juridique lorsque son contenu est contraire à l’original dont la valeur prédomine
évidemment (not. : Cass. civ. 1ère, 28 novembre 1995, Bull. n° 434).

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2ème hypothèse : l’original de l’acte sous seing privé n’a pas été conservé

Dans l’hypothèse où l’original n’a pas été conservé, le demandeur devra, en premier
lieu, rapporter la preuve , et ce, par tous moyens, de la disparition de l’original (V.
not. H., L., J. Mazeaud et F. Chabas Introduction à l’étude du droit Montchrestien
1996 n° 398-2 p. 545).

Dès lors que cette condition est remplie, l’article 1348 du Code civil dispose que
lorsque la partie ou le dépositaire n’a pas conservé le titre original, elle peut
“ présenter une copie qui doit être une reproduction non seulement fidèle mais aussi
durable de l’original ”. Et, poursuit cet article, “ est réputée durable toute reproduction
indélébile de l’original qui entraîne une modification irréversible du support ”, c’est-à-
dire qui résiste à l’effacement.

La jurisprudence a précisé que la photocopie, en l’espèce d’une reconnaissance de


dette, est une copie fidèle et durable (Versailles, 25 septembre 1989, D. 1989 IR. 293 ;
Cass. civ. 1ere , 30 juin 1993, Gaz pal. 1993. 2. 467, note Pottier).

Mais, et c’est le point de droit central, la photocopie vaut-elle l’original ?

 si l’on considère que la photocopie n’équivaut pas à l’original, elle autorisera


simplement qu’il soit dérogé à l’article 1341 du Code civil (qui impose la
preuve écrite)

Dans ce cas, la copie sera uniquement considérée comme un commencement de


preuve par écrit (= tout acte par écrit qui est émané de celui contre lequel la
demande est formée, ou de celui qu’il représente, et qui rend vraisemblable le fait
allégué - art. 1347 C. civ.).

La présentation d’un commencement de preuve par écrit n’est pas la preuve, elle
rend simplement la preuve libre. En d’autres termes, le commencement de preuve
par écrit doit, en principe, être complété par d’autres moyens de preuve, à savoir
des témoignages, présomptions et indices (V. ci-après le cas pratique).

 si l’on considère que la photocopie équivaut à l’original, l’administration de


la preuve par un tel document sera totale : la photocopie fera pleinement
preuve de l’existence de l’acte

La jurisprudence est favorable à ce deuxième type de raisonnement. La Cour de


cassation a décidé que la photocopie fait pleinement preuve de l’existence de
l’acte juridique : “ La photocopie produite aux débats est une reproduction fidèle
et durable (du mandat donné à un commissaire priseur), il en résulte que ce
document ne constitue pas un commencement de preuve par écrit, mais fait
pleinement preuve de l’existence du contrat ” (Cass. civ. 1ère , 25 juin 1996, Bull.
civ. I, n° 270 ; V. par ailleurs Cass. civ. 1ère , 21 octobre 1997, Quot. Jur. 10
février 1998 p. 7). De la sorte, il apparaît que la photocopie, comme copie fidèle et
durable, suffit à elle seule à rapporter la preuve complète de l’existence du contrat.

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II - CAS PRATIQUES

1° Monsieur EPATANT pense que le document portant projet de compensation de dettes


entre Madame PRESSE, libraire, et la Banque GEREBIEN n’a que peu de valeur. En effet,
ce document a été rédigé à la hâte par Madame PRESSE et revêtu de son seul paraphe.
Comment déterminer la force probante d’un écrit ?
Il existe différents modes de preuve par écrit, dont certains ont une force probante
supérieure à d’autres. Ainsi, l’acte authentique et l’acte sous seing privé sont des preuves
parfaites, tandis que le commencement de preuve par écrit est une preuve imparfaite.
Les preuves parfaites lient le juge qui doit s’incliner face à ces preuves. L’acte authentique
est un écrit reçu par officiers publics (notaires,…) ayant le droit d’instrumenter dans le lieu
où l’acte est rédigé et ce, avec les solennités requises. L’acte sous seing privé est un écrit,
établi sans intervention d’un officier public, mais obligatoirement signé par les parties et
devant obéir à certaines autres formalités (sauf à ce qu’un original unique soit déposé entre
les mains d’un tiers, l’acte qui est synallagmatique doit être rédigé en autant d’exemplaires
qu’il y a de parties et mentionner le nombre des originaux ; lorsqu’il s’agit d’un acte
juridique comportant un engagement de payer une somme d’argent ou de livrer un bien
fongible, l’acte doit comporter la mention de la part de celui qui s’engage de la somme ou
de la quantité en toutes lettres et en chiffres ; mention obligatoire de la date dans certains
cas ; …).
Les preuves imparfaites laissent un large pouvoir d’appréciation au juge qui statue en son
intime conviction. Le commencement de preuve par écrit est tout acte par écrit qui ne
remplit pas les conditions de qualification d’un acte authentique ou d’un acte sous seing
privé et, plus généralement, tout ce qui ne répond pas à la définition d’un autre mode de
preuve, qui est émané de celui contre lequel la demande est formée et qui rend
vraisemblable le fait allégué.

En l’espèce, le document rédigé par Madame PRESSE est bien un écrit. Mais il ne s’agit
pas d’un acte authentique (ce document n’est pas rédigé par un officier public) ni d’un acte
sous seing privé (ce document n’est pas revêtu de la signature mais seulement du paraphe
de Madame PRESSE, il ne comporte pas davantage la « signature » de la Banque, il n’est
établi qu’en un seul exemplaire,…). Tout au plus, le document en question est-il un
commencement de preuve par écrit et Monsieur EPATANT a raison de ne lui trouver
qu’une faible valeur car il fait partie des preuves imparfaites. Néanmoins, entre personnes
commerçantes, ces preuves, corroborées par d’autres, peuvent suffire à emporter la
conviction du juge.
2° Monsieur SANPEUR, poursuivi pour le vol d’une mobylette, reconnaît les faits qui lui
sont reprochés lors de l’audience qui se déroule à ce propos devant le tribunal
correctionnel de Caen. Toutefois, Monsieur SANPEUR ne pense pas que ses dires soient
de nature à avoir de lourdes conséquences sur la décision de justice devant être prononcée
à son égard.
Quelle est la force probante d’un aveu judiciaire ?
Toute décision de justice doit être étayée de preuves. Or, il existe divers modes de preuve
dont la force probante de certains (preuves parfaites) est supérieure à d’autres (preuves
imparfaites).
Les preuves parfaites (preuves littérales, aveu judiciaire, serment décisoire) lient le juge
auquel elles sont présentées ; tandis que les preuves imparfaites (témoignage,
présomptions, aveu extrajudiciaire, serment supplétoire, commencement de preuve par
écrit) laissent au juge auquel elles sont présentées un large pouvoir d’appréciation.

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Ainsi, et contrairement à l’aveu extrajudiciaire, l’aveu judiciaire, qui consiste à reconnaître


en justice la véracité d’un fait qui nous est reproché, est une preuve parfaite que le juge ne
peut librement interpréter. Bien plus, aux termes de l’article 1356 du Code civil, l’aveu
judiciaire est redoutable pour celui qui l’exprime puisque, sauf erreur sur les circonstances
de l’affaire, il ne pourra révoquer un pareil aveu.
En l’espèce, et malheureusement pour lui, Monsieur SANPEUR a mal mesuré l’impact de
ses dires. En effet, lors de l’audience devant le tribunal correctionnel où il est traduit pour
délit pénal de vol, en reconnaissant avoir commis les faits qui lui sont reprochés, Monsieur
SANPEUR a effectué un aveu judiciaire sur lequel il ne pourra que très difficilement
revenir et qui constitue une preuve parfaite ne laissant pas aux juges la possibilité de
statuer en leur intime conviction.

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