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2013-2014
Application 1
Séances 1à5
CORRIGE
Séance 5 : La preuve
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Séance 1
Hervé REGOLI
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
I) SUJET DE REFLEXION
Le droit et la morale
Les règles de conduite qui gouvernent les individus sont d’essence différente. Les unes ont
pour objet de régler la vie des personnes en société et de sanctionner leur violation par la
contrainte étatique : c’est le droit objectif.
Les autres ont pour objectif d’assurer des règles de vie individuelle édictées et
sanctionnées par la conscience : c’est la morale.
Si, a priori, ces deux notions sont radicalement différentes tant par leur objet que par leur
sanction, certains points de rapprochement méritent d’être soulignés.
Les différences ont trait non seulement aux modes d’élaboration des règles mais
également aux sanctions de leur non respect.
La règle de droit permet la vie en société : elle est édictée par l’Etat et présente des
caractères spécifiques.
La règle de morale constitue une règle de vie individuelle : elle est dictée par la
conscience.
Cette sanction expressément prévue par le texte qui édicte la règle de droit
peut être :
de nature civile (ex : article 1382 du code civil : « Tout fait quelconque de
l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est
arrivé à le réparer »).
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Les règles de droit et de morale se rencontrent en ce que le droit est fondé sur la
morale et en ce que la morale irrigue l’esprit de la règle de droit.
Ainsi, de nombreuses règles du droit pénal sont fondées sur des règles de morale :
l’article 221-1 du code pénal cité ci-dessus concernant le meurtre ou l’article
311-4 du même code qui punit le vol de trois ans d’emprisonnement et de 45 000
euros d’amende.
Ainsi, le code civil sanctionne de nullité le contrat dont la cause est immorale et
vise la notion de « bonnes mœurs ».
Il prévoit également que les « conventions doivent être exécutées de bonne foi »
(article 1134 alinéa 3 du code civil).
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Force est donc de reconnaître l’interaction des règles de morale et des règles de
droit dont le but commun, à savoir assurer la justice, ne peut être atteint que par ce
biais.
Cas n° 1 :
a) Les coups volontairement portés lors d’une altercation entre deux automobilistes
Ce fait constitue un délit civil au sens de l’article 1382 du Code civil et un délit au sens
pénal passible du tribunal correctionnel. En réparation du préjudice corporel par elle
subi, la victime des coups a droit à l’allocation de dommages et intérêts.
Il s’agit d’une atteinte au droit au respect de la vie privée tel que consacré par l’article 9
du Code civil, issu de la loi du 17 juillet 1970, et par l’article 8 de la Convention
européenne des droits de l’homme. Ce droit fait partie des droits de la personnalité
puisqu’il est attaché à la personne même de l’individu.
Il s’agit d’un fait juridique et, en tant que tel, il a des conséquences juridiques.
L’alinéa 2 de l’article 9 du code civil prévoit expressément que : « Les juges peuvent,
sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que
séquestre, saisies et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité
de la vie privée ; ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé. »
Il s’agit d’une atteinte au droit de propriété qui est le droit réel par excellence lequel
s’exerce directement sur la chose.
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Le droit de propriété est un droit patrimonial, droit évaluable en argent et ayant une
valeur pécuniaire. Il est susceptible de transaction.
Les parents s’engagent envers le propriétaire du studio loué à leur fille à régler les loyers
si cette dernière ne le fait pas elle-même. Il s’agit d’une sûreté personnelle c’est-à-dire
d’une garantie consentie au profit du créancier.
Si la locataire ne paie pas ses loyers, le propriétaire pourra en demander le paiement aux
parents de la jeune fille puisque ceux-ci se sont portés cautions de l’engagement de cette
dernière.
Il s’agit d’une atteinte au droit de propriété littéraire qui fait partie des droits de
propriété intellectuelle portant sur des œuvres de l’esprit.
Ce droit est un droit patrimonial même s’il comprend des droits moraux. L’article L
111-1 du code de la propriété intellectuelle énonce que « l’auteur d’une œuvre de
l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété
incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre
intellectuel et moral, ainsi que des attributs d’ordre patrimonial… ».
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Cas n° 2 :
« Toute stipulation ayant pour objet d’attribuer un droit privatif sur tout ou partie d’une
succession non ouverte, constitue un pacte sur succession future prohibé par la loi,
encore que celui de la succession duquel il s’agit y ait consenti ; cette prohibition est
formelle et d’ordre public… » Civ. 11 janv. 1933.
Texte supplétif qui prévoit que les époux qui n’ont pas conclu de contrat de mariage
sont soumis au régime légal de la communauté réduite aux acquêts.
Texte supplétif : les parties au contrat de vente peuvent prévoir que le paiement du prix
aura lieu avant ou après la livraison ; ce n’est qu’à défaut de stipulations contractuelles
précises que l’article 1651 s’appliquera.
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Séance 2
Jean-Pierre PAMOUKDJIAN
Marielle MARTIN
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I. QUESTIONS DE COURS :
1° La coutume :
La coutume est une source de droit en principe non écrite. Cependant, il convient de
relever la loi du 13 juin 1866, modifiée par la loi du 17 mars 1931, concernant
certains usages commerciaux, qui décide que, dans les ventes commerciales, les
conditions, tares et autres usages indiqués dans un tableau annexé à la loi doivent
être respectés dans toute l’étendue de la France, sauf convention contraire.
Boris Starck (B. Starck, H. Roland, L. Boyer, Introduction au droit, 4ème édition
Litec 1996 n° 901) écrit que l’autorité de la coutume procède de la démocratie
directe en dehors de toute investiture constitutionnelle. H., L. et J. Mazeaud et F.
Chabas (Leçons de droit civil T. 1 Introduction au droit, Montchrestien, 11° éd.
n° 43) soulignent que «la coutume est une règle émanant directement du peuple,
générale et permanente, et qui est reconnue par l’autorité comme étant obligatoire »,
et que «la coutume est un usage qui ne devient règle de droit qu’en se généralisant
peu à peu… ».
Dans certains cas le législateur renvoie à la coutume le soin de fixer les modalités
d’exécution des textes. Tantôt le législateur fait un renvoi exprès à la coutume (a-1),
tantôt un renvoi implicite (a-2).
L’article 671 alinéa 1er du Code civil dispose que : « il n’est permis d’avoir
des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la limite de la propriété voisine qu’à
la distance prescrite par les règlements particuliers actuellement existants, ou
par des usages constants et reconnus, et, à défaut de règlements et usages, qu’à
la distance de deux mètres de la ligne séparative des deux héritages pour les
plantations dont la hauteur dépasse deux mètres, et à la distance d’un demi-
mètre pour les autres plantations ».
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
En outre, dans le même esprit, le Code civil fait par exemple référence au bon
père de famille, notamment quant au comportement que doit avoir le
locataire : « Le preneur est tenu de deux obligations principales : 1° D’user de
la chose louée en bon père de famille, et suivant la destination qui lui a été
donnée par le bail, ou suivant celle présumée d’après les circonstances, à
défaut de convention ; 2° De payer le prix du bail aux termes convenus » (art.
1728 al. 1er C. civ.).
Un usage ou une coutume peut effectivement faire échec à une loi supplétive
de volonté des parties. D’ailleurs une telle loi, purement interprétative de la
volonté des parties, aurait toujours pu être écartée par la volonté contraire des
contractants ; elle le sera en l’espèce par la coutume. Le résultat, évidemment,
sera que la loi ne sera plus appliquée.
Une loi ne peut être abrogée ni par la désuétude ni par un usage contraire.
Seule une loi nouvelle peut en abroger une autre.
L’article 37, lui, est relatif au domaine du règlement : « Les matières autres que
celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire ». Les règlements
émanent du pouvoir exécutif.
Enfin l’article 38 est relatif aux ordonnances : ce sont des mesures relevant
normalement du domaine de la loi, prises par le Gouvernement pour l’exécution de
son programme avec l’autorisation du Parlement pour un délai limité. Les
ordonnances doivent être ratifiées par le Parlement.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
4° Une loi pénale peut-elle figurer ailleurs que dans le Code pénal ?
Toutes les lois pénales ne sont pas dans le Code pénal. Le Code du travail
notamment comporte un nombre important de dispositions pénales. Par exemple,
l’article L. 1146-1 al. 1er du Code du travail dispose : « Le fait de méconnaître les
dispositions relatives à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
[…] est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros ».
Le droit civil est qualifié de droit commun tout simplement parce qu’il a vocation à
s’appliquer dans toutes les matières du droit privé, en l’absence de règles
spécifiques. En d’autres termes, dès lors que dans telle ou telle matière, autre que de
droit civil, il n’existe pas de règle spéciale, la règle de droit civil s’appliquera.
En outre, il convient de citer le cas des articles 1832 et suivants du Code civil
qui ont élaboré un droit commun des sociétés s’appliquant tant aux sociétés
civiles que commerciales.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Quelles sont les sources du droit représentées par les quatre documents à commenter et
quelle est la hiérarchie entre elles ?
Les règles de droit proviennent de différentes sources liées entre elles par un principe
hiérarchique, en ce sens que chaque source doit respecter les sources qui lui sont
supérieures. Ainsi, dans l’ordre d’importance décroissant, les sources du droit positif
français sont : la Constitution française du 4 octobre 1958, les traités internationaux
signés par la France, les sources européennes (directives,…), la loi nationale (elle est
adoptée par le Parlement français), les ordonnances du Gouvernement, les règlements
de droit interne (décrets, arrêtés ministériels,…), la coutume (usages suivis de manière
prolongée et qui finissent par avoir un caractère obligatoire dans l’opinion commune), la
jurisprudence (ensemble des décisions rendues par les juridictions) et la doctrine
(travaux des juristes).
Les documents étudiés sont, dans cet ordre hiérarchique, des illustrations : des traités
internationaux (extrait de l’article 6.1 de la Convention européenne des Droits de
l’Homme), de la loi nationale (art. L. 141-1 et art. L. 141-3 al. 4 du Code de
l’organisation judiciaire) et de la jurisprudence (extrait d’une décision rendue le 25 mars
2009 par la première chambre civile de la Cour de cassation). Il en résulte que la Cour
de cassation ne peut qu’appliquer les dispositions de la loi française, laquelle est en
conformité avec la Convention européenne des Droits de l’Homme.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Séance 3
L’action en justice
L’organisation des juridictions
Henri BRAUN
Marielle MARTIN
Hervé REGOLI
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
I. QUESTIONS DE COURS
1) Devant un tribunal, c’est-à-dire une juridiction de 1er degré, la partie qui prend
l’initiative d’assigner son adversaire est le demandeur ou la demanderesse à
l’instance et son adversaire est le défendeur ou la défenderesse. Il ne faut pas
confondre le défendeur avec le défenseur qui est l’avocat de l’une des parties.
Devant la Cour d’appel, la partie qui a pris l’initiative de l’appel est l’appelant et celle
contre qui l’appel est formé est l’intimé.
2) Des dérogations au principe actor sequitur forum rei sont possibles dans deux séries
d’hypothèses :
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
1) Dans la mesure où il s’agit d’un litige civil portant sur un montant supérieur à 4 000
euros mais inférieur à 10 000 euros, la juridiction compétente est le tribunal
d’instance.
D’un point de vue territorial, Jacques dispose d’une option de compétence : il peut
saisir soit le tribunal dans le ressort duquel se trouve le domicile du vendeur, soit celui
de son propre domicile en application de l’art. 46 CPC (lieu de livraison de la chose).
La décision rendue par le tribunal d’instance sera susceptible d’un appel porté devant
la Cour d’appel. Cette dernière réexaminera l’affaire en fait et en droit.
3) Dans la mesure où Noël est salarié et où le litige porte sur l’application du contrat de
travail qui l’unit à son employeur, la compétence ratione materiae est nécessairement
celle du Conseil de prud’hommes.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Séance 4
Hervé REGOLI
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Cas pratique n° 1
La compétence des juridictions civiles de 1ère instance est notamment fonction du montant de
la demande contenue dans l’assignation.
Si celle-ci est supérieure à 10 000 euros, seul le Tribunal de grande instance est compétent et
le jugement rendu est susceptible d’être frappé d’appel devant la Cour d’appel.
Si le montant de la demande est compris entre 4 000 et 10 000 euros, le tribunal d’instance
est compétent et le jugement qu’il rend peut également être frappé d’appel devant la Cour
d’appel.
En revanche si le montant de la demande est inférieur à 4 000 euros, le juge de proximité
rend une décision en dernier ressort, c’est-à-dire insusceptible d’appel. La règle sera la
même lorsque le TI sera substitué aux JDP.
En l’espèce, le montant de la demande étant inférieur à 4 000 euros, les époux LEMAIRE
avaient saisi le juge de proximité et ce dernier a rendu un jugement de débouté qui ne peut
pas faire l’objet d’un appel, s’agissant d’un jugement rendu en dernier ressort (la solution
sera la même lorsque le TI sera substitué à la JDP).
La seule voie de recours envisageable est le pourvoi en cassation, voie de recours
extraordinaire.
La Cour de cassation ne juge pas à nouveau l’affaire : elle doit seulement examiner si le juge
du fond a fait ou non une exacte application de la règle de droit.
Dans l’affirmative, elle rejette le pourvoi et la décision du juge du fond ne peut plus être
attaquée.
Dans la négative, elle casse le jugement rendu et, pour que l’affaire soit à nouveau jugée,
renvoie devant une juridiction de même nature et de même degré, mais située
territorialement ailleurs que la précédente (ou la même juridiction que précédemment, mais
composée d’autres magistrats).
Cas pratique n° 2
Cas pratique n° 3
La Cour de cassation, lorsqu’elle casse un arrêt de Cour d’appel qui, selon elle, a fait une
application erronée de la règle de droit, renvoie l’affaire devant une autre cour d’appel (ou
devant la même mais composée différemment) et ce, afin que l’affaire soit à nouveau jugée.
Si la Cour d’appel de renvoi adopte la même solution juridique que la 1ère Cour d’appel dont
l’arrêt a été cassé par la Cour de cassation et refuse ainsi d’adopter la solution de la Cour de
cassation, un second pourvoi est possible.
Ce pourvoi sera examiné par l’Assemblée plénière de la Cour de cassation (composée du 1er
Président de ladite Cour, des Présidents et des Conseillers de chacune des 6 chambres).
Si l’Assemblée plénière de la Cour de cassation casse l’arrêt et renvoie devant une 2ème Cour
de renvoi, cette dernière doit adopter la solution de la Cour de cassation.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
En l’espèce, la 2nde cour d’appel dite Cour de renvoi, à savoir la Cour d’appel de Nîmes, a
adopté la même solution que celle de Bordeaux dont l’arrêt a été cassé par la Cour de
cassation.
Madame TORDUE peut former un second pourvoi fondé sur les mêmes moyens que le
premier pourvoi et l’Assemblée plénière de la Cour de cassation examinera ce pourvoi.
Ladite Assemblée plénière pourra soit rejeter le pourvoi soit l’accueillir et, dans cette
hypothèse, renverra l’affaire devant une 2ème Cour de renvoi qui devra s’incliner devant la
solution retenue par la Cour de cassation.
Tout espoir n’est donc pas encore perdu pour Madame TORDUE !
Tout créancier :
Peu importe l’origine de la créance : la loi donne la possibilité à n’importe quel créancier de
saisir le bien de son débiteur à la condition qu’il soit
Les décisions de justice ayant force exécutoire, c’est-à-dire toutes décisions (jugements,
arrêts, ordonnances) émanant des juridictions françaises et passées en force de chose
jugée, donc n’étant susceptibles d’aucun recours suspensif d’exécution. Néanmoins,
l’exécution forcée peut être poursuivie jusqu’à son terme en vertu d’un titre exécutoire
provisoire comme une ordonnance de référé ou un jugement dont l’exécution provisoire
a été ordonnée. L’exécution forcée a lieu, en ce cas, aux risques et périls du créancier.
Les actes et les jugements étrangers ainsi que les sentences arbitrales rendues
exécutoires : pour constituer des titres exécutoires en France, ces actes et décisions
doivent avoir été dotées de la force exécutoire par une décision d’exéquatur.
Les extraits de procès-verbaux de conciliation signés par le juge et les parties : ils n’ont
même pas besoin d’être signifiés et valent en eux-mêmes titre exécutoire.
Les actes notariés revêtus de la formule exécutoire : en tant qu’officier public, le notaire
offre toute garantie lorsqu’il constate l’existence d’une créance. Il peut donc apposer la
formule exécutoire sur les expéditions des actes authentiques qu’il dresse. Egalement, le
notaire peut apposer ladite formule sur une reconnaissance faite devant lui et ainsi l’acte
constitue un titre exécutoire.
Le titre délivré par un huissier de justice en cas de non paiement d’un chèque : si dans
les 15 jours de la notification au tireur du chèque du certificat de non paiement, il n’est
pas justifié du paiement, l’huissier délivre au porteur du chèque impayé un titre
exécutoire.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
La créance est liquide lorsqu’elle est évaluée en argent ou lorsque le titre contient tous les
éléments permettant son évaluation.
Elle est exigible quand elle n’est pas assortie d’un terme ou d’une condition suspensive.
Peut, après signification d’un commandement,
L’huissier se rend au domicile du débiteur (ou du tiers détenteur) et dresse l’acte de saisie.
Si la saisie est faite entre les mains du débiteur, et que ce dernier est présent, l’huissier doit,
avant toute opération, réitérer verbalement la demande de paiement et inviter ce dernier à lui
faire connaître les biens qui auraient été précédemment saisis.
Il dresse ensuite un inventaire des meubles corporels saisissables à fin d’établissement de
l’acte de saisie. Si aucun bien n’est saisissable ou n’a pas de valeur marchande, il dresse un
procès- verbal de carence. L’acte de saisie doit mentionner en caractères très apparents les
effets de cette saisie, à savoir indisponibilité et obligation de garde incombant au débiteur
ainsi que la faculté de vente amiable.
En outre, doit être mentionnée la juridiction compétente pour connaître d’éventuelles
contestations.
L’huissier remet la copie de l’acte de saisie au débiteur présent et, en cas d’absence de ce
dernier, la lui signifie en lui impartissant un délai de 8 jours pour justifier d’une éventuelle
saisie antérieure.
L’acte de saisie rend indisponibles les biens, lesquels sont placés sous la garde du débiteur
qui ne peut plus en disposer ni même les déplacer sauf nécessité et à condition d’en informer
son créancier.
Le non respect de l’indisponibilité et de la garde expose le débiteur aux sanctions pénales
du détournement ou de la destruction d’objets saisis.
C’est l’issue normale de la saisie vente. Elle peut être amiable ou aux enchères publiques.
En effet, le débiteur peut, dans le mois de la saisie, vendre volontairement les biens saisis
pour en affecter le prix au paiement des créanciers à charge pour lui de communiquer à
l’huissier les propositions qui lui sont faites en indiquant le nom et l’adresse du candidat à
l’acquisition ainsi que le délai proposé pour la consignation du prix. Le créancier saisissant à
qui sont communiquées ces propositions dispose d’un délai de 15 jours pour prendre parti,
son silence valant acceptation. Faute d’opposition de sa part, la vente est conclue sous
condition de la consignation du prix entre les mains de l’huissier dans le délai convenu.
Le produit de la vente est alors versé au créancier à hauteur de ses droits.
La vente forcée ne peut quant à elle intervenir qu’après l’expiration du délai d’un mois laissé
au débiteur pour procéder à la vente amiable augmenté s’il y a lieu du délai de 15 jours
imparti au créancier saisissant pour donner sa réponse.
A l’expiration de ce délai, les lieu jour et heure de la vente aux enchères publiques sont
affichés à la mairie de la commune où demeure le débiteur et au lieu de la vente. La vente
forcée se déroule, au choix du créancier, au lieu où se trouvent les objets saisis ou dans une
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
salle des ventes. Dans les communes où ils ont établi leur résidence, les commissaires
priseurs ont le monopole des ventes publiques et dans les autres communes, un notaire, un
huissier, voire un greffier peuvent officier.
L’adjudication est faite au plus offrant après trois criées et l’adjudicataire devient
immédiatement propriétaire des biens qui lui ont été adjugés.
Le transfert de propriété a pour contrepartie le paiement du prix d’adjudication lequel est
payé comptant entre les mains de l’officier public, pour être remis dans le mois qui suit au
créancier saisissant.
La saisie peut donc porter sur des meubles corporels qui sont détenus par un tiers pour le
compte du débiteur.
L’huissier invite le tiers à déclarer les biens qu’il détient pour le compte du débiteur et
éventuellement ceux qui ont été précédemment saisis.
Si le tiers déclare ne détenir aucun bien appartenant au débiteur ou s’il refuse de répondre, il
en est dressé acte et cet acte lui est remis avec l’indication des sanctions qu’il encourt en cas
de fausse déclaration (dommages intérêts et paiement des causes de la saisie).
Si le tiers déclare détenir des biens pour le compte du débiteur, un inventaire de ceux qui
peuvent être saisis est dressé et ce tiers est informé des effets de la saisie à savoir
indisponibilité des biens et obligation de garde ; en cas de refus du tiers de garder les biens
saisis, l’huissier de justice pourvoit à la nomination d’un gardien et à l’enlèvement des biens.
L’arrêt reproduit a été rendu par la 2ème chambre civile de la Cour de cassation le 16
novembre 2006.
La Cour d’appel d’Aix-en-Provence, par arrêt du 14 avril 2004, juge que les contrats
conclus en 1989 et 1993 avec l’assureur ne peuvent être qualifiés de transactions et ne
sont pas revêtus de l’autorité de la chose jugée sur la réparation des préjudices car
l’assureur ne démontre pas avoir fait des concessions, condition essentielle pour que
lesdits contrats puissent être qualifiés de transactions.
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Traditionnellement pour qu’une transaction soit valable, il faut que chacune des parties
ait fait des concessions par rapport aux demandes initiales.
Faute de concessions réciproques, le juge annule, au visa de l’article 2044 du code
civil, la transaction.
C’est dans cet esprit que la Cour d’Aix a annulé les transactions.
Cette décision a beaucoup inquiété les assureurs car les transactions passées entre eux et
les victimes allaient toutes pouvoir être remises en cause !
La Cour de cassation a reconnu l’existence d’une convention transactionnelle spéciale à
la loi Badinter non soumise à la nécessité de la preuve de concessions réciproques.
Il est vrai que cette loi a prévu un mécanisme très précis de sanctions en cas de non-
respect par l’assureur des délais dans lesquels il doit formuler son offre ou en cas
d’offre insuffisante.
Ainsi, l’esprit de la loi qui est de favoriser une indemnisation rapide des victimes
d’accidents de la circulation, sans recourir au juge, trop lent à rendre des décisions, est
sauvé.
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Séance 5
La preuve
Jean-Pierre PAMOUKDJIAN
Marielle MARTIN
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
I - QUESTIONS DE COURS
Principe
Devant le juge, les parties sont tenues de prouver les faits qu’elles invoquent.
“ A l’appui de leurs prétentions, les parties ont la charge d’alléguer les faits propres à
les fonder ” (art. 6 CPC). Et, “ Il incombe à chaque partie de prouver conformément à
la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention ” (art. 9 CPC).
Exception
2°- Quel rôle doit avoir le juge, et quels sont ses pouvoirs, en matière de preuve ?
Le juge doit, en principe, être neutre ; il laisse les parties faire la démonstration de
leurs droits et n’intervient pas à ce stade.
L’article 7 alinéa 1er CPC dispose que : “ Le juge ne peut fonder sa décision sur des
faits qui ne sont pas dans le débat ” . Cependant, l’alinéa 2 de ce même texte précise
que : “ Parmi les éléments du débat, le juge peut prendre en considération même les
faits que les parties n’auraient pas spécialement invoqués au soutien de leurs
prétentions ”. Enfin, “ Le juge peut inviter les parties à fournir les explications de fait
qu’il estime nécessaires à la solution du litige ” (art. 8 CPC).
Le principe de neutralité du juge est infléchi pour les besoins du procès, ainsi : “ Le
juge a le pouvoir d’ordonner d’office toutes les mesures d’instruction, légalement
admissibles ” (art. 10 CPC) et, “ Les parties sont tenues d’apporter leur concours aux
mesures d’instruction sauf au juge à tirer toute conséquence d’une abstention ou d’un
refus ” (art. 11 al. 1er CPC) . En outre, “ Si une partie détient un élément de preuve, le
juge peut, à la requête de l’autre partie, lui enjoindre de le produire, au besoin à peine
d’astreinte. Il peut, à la requête de l’une des parties, demander ou ordonner, au besoin
sous la même peine, la production de tous documents détenus par des tiers s’il n’existe
pas d’empêchement légitime ” (art. 11 al. 2 CPC).
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111 – Introduction au droit – 2013/2014
Les présomptions légales sont des conséquences que la loi tire d’un fait connu à un
fait inconnu (art. 1349 C. civ. qui vise, en outre, les présomptions de l’homme. Texte
complet de cet article : “ Les présomptions sont des conséquences que la loi ou le
magistrat tire d’un fait connu à un fait inconnu ”. Les présomptions que le magistrat
tire d’un fait connu à un fait inconnu sont des présomptions de l’homme).
La présomption légale dispense de toute preuve celui au profit duquel elle existe
(art. 1352 al. 1er C. civ.). La présomption est une mesure destinée à protéger l’une des
parties.
Or celle-ci peut y renoncer en reconnaissant la véracité des faits par l’aveu (judiciaire)
ou le serment (décisoire).
En effet, le Code civil en son article 1352 alinéa 2, réserve le cas de l’aveu et du
serment permettant de détruire une présomption irréfragable : “ Nulle preuve n’est
admise contre la présomption de la loi (…) sauf ce qui sera dit sur le serment et l’aveu
judiciaires ”.
4°- La force probante d’une photocopie d’un acte sous seing privé
Il convient immédiatement de bien mettre à part le cas suivant : un document est établi
puis, une (ou plusieurs) photocopie(s), ou une (ou plusieurs) copie(s) délivrée(s) par
une imprimante, est (ou sont) ensuite revêtue(s) de la signature originale des parties
concernées. Dans ce cas, les divers exemplaires revêtus de la signature des parties
constituent des titres originaux (V. B. Starck, H. Roland, L. Boyer Introduction au
droit 4ème ed. Litec 1996 n° 1588 p.607). En effet, dans la pratique, il est très fréquent
qu’un document original soit photocopié, ou soit sorti à trois ou quatre exemplaires
d’une imprimante, au lieu d’être recopié, et que les parties à l’acte apposent leur
signature tant sur ce document initial que sur les photocopies.
En dehors de ce cas particulier le Code civil, au niveau des copies, fait une distinction
suivant que l’acte sous seing privé original a ou n’a pas été conservé.
Dans cette hypothèse nous avons un original, et un seul, qui a été conservé, et des
copies, qui sont établies, de nos jours, par photocopie.
Dès lors que la photocopie n’est pas revêtue de la signature originale des parties,
il s’agit d’une réelle copie. Dans cette hypothèse, il faut faire application de l’article
1334 du Code civil en matière d’acte sous seing privé (pour les copies d’actes
authentiques V. art. 1335 C. civ.).
L’article 1334 du Code civil dispose que : “ Les copies, lorsque le titre original
subsiste, ne font foi que de ce qui est contenu au titre, dont la représentation peut
toujours être exigée ”.
En conséquence, la copie fait pleine foi parce qu’elle peut être comparée à l’original
dont la production peut toujours être exigée. Mais la photocopie n’aura aucune valeur
juridique lorsque son contenu est contraire à l’original dont la valeur prédomine
évidemment (not. : Cass. civ. 1ère, 28 novembre 1995, Bull. n° 434).
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2ème hypothèse : l’original de l’acte sous seing privé n’a pas été conservé
Dans l’hypothèse où l’original n’a pas été conservé, le demandeur devra, en premier
lieu, rapporter la preuve , et ce, par tous moyens, de la disparition de l’original (V.
not. H., L., J. Mazeaud et F. Chabas Introduction à l’étude du droit Montchrestien
1996 n° 398-2 p. 545).
Dès lors que cette condition est remplie, l’article 1348 du Code civil dispose que
lorsque la partie ou le dépositaire n’a pas conservé le titre original, elle peut
“ présenter une copie qui doit être une reproduction non seulement fidèle mais aussi
durable de l’original ”. Et, poursuit cet article, “ est réputée durable toute reproduction
indélébile de l’original qui entraîne une modification irréversible du support ”, c’est-à-
dire qui résiste à l’effacement.
La présentation d’un commencement de preuve par écrit n’est pas la preuve, elle
rend simplement la preuve libre. En d’autres termes, le commencement de preuve
par écrit doit, en principe, être complété par d’autres moyens de preuve, à savoir
des témoignages, présomptions et indices (V. ci-après le cas pratique).
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II - CAS PRATIQUES
En l’espèce, le document rédigé par Madame PRESSE est bien un écrit. Mais il ne s’agit
pas d’un acte authentique (ce document n’est pas rédigé par un officier public) ni d’un acte
sous seing privé (ce document n’est pas revêtu de la signature mais seulement du paraphe
de Madame PRESSE, il ne comporte pas davantage la « signature » de la Banque, il n’est
établi qu’en un seul exemplaire,…). Tout au plus, le document en question est-il un
commencement de preuve par écrit et Monsieur EPATANT a raison de ne lui trouver
qu’une faible valeur car il fait partie des preuves imparfaites. Néanmoins, entre personnes
commerçantes, ces preuves, corroborées par d’autres, peuvent suffire à emporter la
conviction du juge.
2° Monsieur SANPEUR, poursuivi pour le vol d’une mobylette, reconnaît les faits qui lui
sont reprochés lors de l’audience qui se déroule à ce propos devant le tribunal
correctionnel de Caen. Toutefois, Monsieur SANPEUR ne pense pas que ses dires soient
de nature à avoir de lourdes conséquences sur la décision de justice devant être prononcée
à son égard.
Quelle est la force probante d’un aveu judiciaire ?
Toute décision de justice doit être étayée de preuves. Or, il existe divers modes de preuve
dont la force probante de certains (preuves parfaites) est supérieure à d’autres (preuves
imparfaites).
Les preuves parfaites (preuves littérales, aveu judiciaire, serment décisoire) lient le juge
auquel elles sont présentées ; tandis que les preuves imparfaites (témoignage,
présomptions, aveu extrajudiciaire, serment supplétoire, commencement de preuve par
écrit) laissent au juge auquel elles sont présentées un large pouvoir d’appréciation.
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