Vous êtes sur la page 1sur 2

La Francophonie

I/ Historique :
Le mot francophonie a été employé pour la première fois en 1880 par le géographe français
Onésime Reclus (1837-1916), qui étudiait principalement la France et l'Afrique du Nord. Il a
eu bientôt l'idée de classer les habitants de la planète en fonction de la langue qu’ils
parlaient dans leur vie quotidienne et dans leurs relations sociales. Une organisation privée,
l’Alliance française, créée en 1883, a pour objectif la diffusion de la langue et de la
civilisation françaises dans le monde par l’intermédiaire d’associations locales.
C'est en 1968 que le mot francophonie est entré dans le dictionnaire, recevant deux
acceptions principales : - le fait de parler français ; - l'ensemble constitué par les populations
francophones (France, Belgique, Suisse, Canada, Afrique, etc.). Le terme a été
particulièrement popularisé par Léopold Sédar Senghor, premier Président du Sénégal,
agrégé de grammaire et poète. Il était aussi avec les présidents tunisien Bourguiba et
nigérien Hamani Diori à l’origine du rassemblement de plusieurs Etats africains autour de la
notion de francophonie.
Suite aux indépendances concédées aux pays africains dans les années 1960 se structure un
mouvement international de la francophonie, tout d’abord par des associations. Les
premières initiatives notables sur le plan politique, sont des conférences de ministres
francophones : d’abord de l’Éducation nationale en 1960 (CONFENEM), puis de la Jeunesse
et des Sports en 1969 (CONFEJEM). L’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT),
fondée en 1970 lors de la conférence de Niamey (Niger) est la première organisation
intergouvernementale de la francophonie. Il s’agissait de trouver une formule susceptible à
la fois de rallier les Africains, à l'origine de l'idée, en particulier les présidents Senghor du
Sénégal, Diori du Niger et Bourguiba de Tunisie, et de permettre une participation éventuelle
du Québec à la Francophonie. Jusqu'en 1986, l'ACCT ne touche qu'aux domaines de
coopération technique et culturelle.
La francophonie politique prend forme avec l'organisation du premier Sommet de la
francophonie, en 1986 à Versailles. Le champ d’action de l’organisation s’est élargi ensuite à
des actions de coopération multilatérale, conformément aux quatre grandes missions fixées
par les Sommets de la Francophonie
1) la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique
2) la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme
3) l'appui à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche
4) le développement de la coopération au service du développement durable
L’ACCT devient l'Agence intergouvernementale de la francophonie en 1998 puis en 2006
l’Organisation internationale de la francophonie.
II/ Fonctionnement et rôles :
L’OIF compte, en 2018, 88 états et gouvernements membres dont 26 observateurs pour un
budget d’environ 85 millions d’euros. 38 % des dépenses concernent la langue française et la
diversité culturelle et linguistique, 27% les actions relatives à la paix, la démocratie et les
droits de l'homme, 17 % pour l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la
recherche et 12 % pour le développement durable, l'économie et la solidarité.
Le Sommet de la francophonie, conférence des chefs d’État et de gouvernement, est la plus
haute instance de l'OIF. Il se réunit en principe tous les deux ans afin de définir les grandes
orientations politiques de la francophonie. Le prochain aura lieu à Djerba en Tunisie en
novembre 2021, il s’agira du 18e sommet.
Le secrétaire général est chargé de diriger l'OIF dont il conduit l'action politique. Il est
nommé par le Sommet de la francophonie. C’est actuellement la rwandaise Louise
Mushikiwabo qui exerce la fonction depuis le 1er janvier 2019. Le Conseil permanent de la
francophonie exerce un rôle d’animation et de coordination. Présidé par le secrétaire
général de l'OIF, cette instance est composée des représentants personnels des chefs d’État
ou de gouvernement.
On peut citer plusieurs initiatives de la Francophonie :
- L’Agence universitaire de la francophonie, qui a son siège à Montréal, est un réseau
mondial d’universités, entièrement ou partiellement francophones : 1 007 membres
dans 119 pays en 2020.
- Les Jeux de la Francophonie sont une compétition multisports et un ensemble de
concours culturels depuis 1989. La prochaine édition aura lieu à Kinshasa (RDC,
République démocratique du Congo) en 2022.
- Le volontariat international de la francophonie (VIF), mis en place en 2006, offre aux
jeunes ressortissants des pays membres de la francophonie une expérience à
l'international pour une durée d'un an afin de valoriser leurs compétences sur un
projet spécifique. Ce projet est porté par un des opérateurs de la francophonie ou
une structure tierce partenaire de l'OIF
- Le Forum francophone des affaires (FFA) est un regroupement d'acteurs
économiques, principalement d’entreprises, des pays francophones, créé en 1987
- TV5 Monde rassemble plusieurs chaînes de télévision des pays francophones et est
diffusé dans le monde entier.
III/ La langue française aujourd’hui
En 2020, le français est parlé par environ 309 millions de locuteurs, dont environ 80 millions
l’ont comme langue maternelle. L’OIF estime qu’en 2050, le français sera parlé par environ
700 millions de locuteurs, dont la majorité (plus de 80%) seront Africains. Le français est
aujourd’hui la 8e langue mondiale et la 4e la plus utilisée sur internet, après l’anglais, le
chinois et l’espagnol. Il ne fait aucun doute que parler français est un atout majeur pour
réussir dans le monde des affaires, se construire une carrière à l’international ou faire des
études supérieures.

Vous aimerez peut-être aussi