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Anthony Barthélemy
Clinique Vétérinaire HOPia
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All content following this page was uploaded by Anthony Barthélemy on 22 February 2019.
Lésions radiographiques
thoraciques :
que craindre sur un animal
en hospitalisation ?
La radiographie thoracique est l’examen radiographique le plus réalisé. Son
interprétation peut être difficile en raison de la superposition de multiples structures
d’opacités différentes.
l
SA
Service d’Imagerie Médicale
A. BARTHÉLEMY, DV, PhD, IR
SIAMU a radiographie est l’examen de choix pour la détection des lésions thoraciques secondaires
VetAgro Sup à une hospitalisation.
Campus Vétérinaire de Lyon
1 avenue Bourgelat
69280 Marcy-l’Étoile délimitée, en position déclive, et le plus sou-
Principales lésions vent lobaire. Les opacifications alvéolaires
thoraciques en lien avec sont les plus faciles à reconnaître, caracté-
l’hospitalisation risées par la présence de bronchogrammes
OBJECTIFS aériques, d’un possible signe lobaire et d’un
PÉDAGOGIQUES effacement des contours des structures
Les affections pulmonaires d’opacité liquidienne adjacentes (silhouette
Être capable de :
• reconnaître les principales > Les bronchopneumonies par aspiration [1,2] cardiaque, diaphragme) (PHOTOS 1).
lésions thoraciques en lien Un animal en position debout lors de l’inha-
Aussi appelées bronchopneumonies “par
avec l’hospitalisation ;
fausse route” ou “par erreur de lieu”, les lation inappropriée présente des lésions en
• reconnaître les images partie ventrale du champ pulmonaire, en
bronchopneumonies par aspiration sont se-
artéfactuelles thoraciques
condaires au passage d’un contenu digestif particulier dans le lobe moyen droit, dont la
induites par l’hospitalisation.
(aliments, vomissements, sécrétions) dans conformation anatomique lui confère une
les voies respiratoires. prédisposition naturelle pour ce type d’af-
fection (PHOTO 1C).
Elles sont fréquentes chez l’animal hospita-
lisé surtout si sa conscience est altérée et/ou Dans le cas d’un animal hospitalisé, l’inhala-
s’il reste immobile en décubitus latéral. tion se produit souvent en décubitus latéral,
pouvant conduire à une localisation aty-
L’aspect radiographique des lésions dépend
pique des lésions (PHOTO 2).
de la nature et de la quantité d’éléments in-
halés, de la durée d’évolution et de la posi- > Les embolies pulmonaires [2]
Déclaration publique tion de l’animal lors de la fausse déglutition.
Le terme d’embolie pulmonaire fait réfé-
d’intérêts sous la Certains ingesta sont radio-opaques (pro-
rence à l’occlusion partielle ou totale d’une
responsabilité du ou duit de contraste) et dans ce cas le diagnos-
ou plusieurs artères pulmonaires par un élé-
des auteurs : néant tic est aisé.
ment appelé embole qui peut être de nature
Mais la plupart sont d’opacité trop faible et sanguine (thrombo-embolie pulmonaire),
en quantité insuffisante pour être visibles septique ou tumorale.
CRÉDITS DE FORMATION CONTINUE immédiatement après l’inhalation. Les lé-
L’embolie pulmonaire est rare chez le Chien
sions détectées à la radiographie sont celles
La lecture de cet article ouvre droit à et le Chat mais l’hospitalisation est un fac-
de la réaction inflammatoire secondaire
0,05 CFC. La déclaration de lecture, teur de risque pour ces animaux en raison
individuelle et volontaire, est à (pneumonie).
de leur état prothrombotique induit par la
effectuer auprès du CFCV
Elles se caractérisent par une opacification maladie sous-jacente, l’immobilité, et la pré-
(cf. sommaire).
interstitielle à alvéolaire, plus ou moins bien sence de cathéters.
1A
1C
1B
Photo 1C : Vue ventro-dorsale. La lésion est bien visible
Photo 1B : Vue latérale droite. Les lésions pulmonaires sont très peu visibles en comparaison dans le lobe moyen droit et réalise un second signe
de la vue latérale gauche en raison de l’atélectasie du poumon droit. lobaire avec le lobe crânial droit (flèches blanches).
L’examen radiographique n’est pas sen- évoluant ensuite en une plage d’opaci- > Les affections cardiovasculaires [3]
sible pour la détection des embolies fication interstitielle à alvéolaire focale
pulmonaires. Le plus souvent, aucune triangulaire en périphérie du champ La radiographie ne permet pas de dis-
anomalie n’est visible. pulmonaire (PHOTO 3). tinguer les différents éléments consti-
tutifs du cœur, justifiant l’utilisation
Parfois, une opacification alvéolaire
du terme de “silhouette cardiaque” qui
Lorsque des lésions sont présentes, multifocale est également visible,
correspond à la somme du péricarde,
elles se caractérisent par une hyper- affectant plusieurs lobes et préféren-
de l’espace péricardique, du myocarde
clarté focale du parenchyme pulmo- tiellement le poumon droit et la partie
et des cavités cardiaques.
naire (secondaire à l’hypoperfusion) caudale du champ pulmonaire.
3A
fièvre peut par exemple présenter une Dans les cas graves d’hypervolémie, un peut être responsable d’une cardiomé-
cardiomégalie. œdème pulmonaire par décompensa- galie, en raison de la bradycardie qu’elle
Ces causes sont regroupées sous le tion cardiaque gauche peut apparaître engendre.
terme “d’état hypermétabolique”. et présente les mêmes caractéristiques
Hormis la surcharge volumique pou-
radiographiques qu’un œdème pulmo-
La mise sous perfusion d’un animal vant conduire à une dilatation focale
naire cardiogénique secondaire à une
peut également engendrer une dilata- de la silhouette cardiaque (atrium
cardiopathie.
tion des vaisseaux pulmonaires et une gauche), les autres causes citées sont
cardiomégalie par surcharge volumique Enfin, il est important de se rappeler à l’origine de cardiomégalies dites glo-
(PHOTOS 4) . que la tranquillisation d’un animal bales (aucune cavité ne semble dilatée
plus qu’une autre) (PHOTO 4). En cas de
suspicion de cardiopathie, un examen
échocardiographique est préconisé.
> Microcardie
La microcardie se caractérise radiogra-
phiquement par un aspect anormale-
ment allongé et pointu de la silhouette
cardiaque, dont le contact avec le ster-
num est réduit voire absent (PHOTOS 5).
Il convient de ne pas confondre ce type
d’image avec celui d’un pneumothorax
dont l’une des caractéristiques radio-
graphiques est également un soulè-
vement de la silhouette cardiaque sur
les vues latérales, mais par une plage
d’opacité aérique dans laquelle au-
cune structure pulmonaire (vaisseaux,
4A 4B
bronches) n’est visible.
Photos 4 : Clichés thoraciques réalisés sur un animal polytraumatisé, à l’admission (A) et après L’hypovolémie est la principale cause
24 heures de réanimation liquidienne (B). de microcardie. En hospitalisation, et
La présence d’une cardiomégalie globale (B) caractérisée par la diminution de l’espace entre le bord en particulier sur les animaux débili-
caudal de la silhouette cardiaque et le diaphragme (flèche bleue) et une augmentation du rapport tés dont la convalescence est longue,
(largeur de la silhouette cardiaque)/(largeur du thorax) (flèches pointillées) est notée. l’émaciation peut conduire à une mi-
crocardie sans hypovolémie. La micro-
5A 5B
Photos 5. Vues latérale droite (A) et ventro-dorsale (B) du thorax d’un chien présentant une émaciation importante secondaire à une carence nutritionnelle
marquée. La silhouette cardiaque est de forme allongée, pointue et n’est plus en contact avec le sternum (A). Noter l’impression d’hyperinsufflation
pulmonaire secondaire à la microcardie (*) (B).
cardie peut aussi être un signe d’appel Cette dernière peut être introduite dans Elle peut en effet suivre le trajet d’une
d’un hypocorticisme chez un animal les voies respiratoires. bronche souche caudale jusqu’au
hospitalisé pour des signes non spéci- diaphragme (PHOTO 6A).
Les critères radiographiques en faveur
fiques digestifs.
d’une position œsophagienne de la En cas de doute, il est conseillé de
sonde sont sa désuperposition avec la repousser la sonde de quelques centi-
Les sondes de réalimentation trachée (la sonde doit “couper” la tra- mètres et de réitérer le cliché.
chée 2 fois) (PHOTOS 3A ET 6C).
Le recours à la radiographie thora- Si la sonde est placée dans les voies res-
cique est essentiel pour s’assurer du Une sonde s’étendant caudalement à la piratoires, elle ne traverse pas les cou-
bon positionnement d’une sonde de carène bronchique mais qui se super- poles diaphragmatiques et présente un
réalimentation naso-œsophagienne ou pose à la trachée sur tout son trajet n’est aspect en “accordéon” une fois repous-
naso-gastrique. pas forcément dans l’œsophage. sée (PHOTO 6B).
6A 6B