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et des glycoprotéines
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des glucides d’intérêt économique dans les domaines de la santé et de l’agroali-
mentaire, en particulier.
Les glucides sont classés en glucides simples : les monosaccharides, et en pro-
duits de condensation de ces derniers : les glycosides.
Quelques définitions
MONOSACCHARIDES OU OSES Sucres simples possédant un squelette de 3 à 9 atomes de
carbone et comportant à la fois plusieurs fonctions alcooli-
ques et une fonction carbonylée réductrice, soit aldéhydi-
que (aldoses), soit cétonique (cétoses)
GLYCOSIDES Substances dont l’hydrolyse acide libère un ou plusieurs
oses
OLIGOSACCHARIDES Glucides constitués d’un nombre restreint de monosaccha-
rides (2 à 20 environ)
POLYSACCHARIDES Hauts polymères glucidiques de masse moléculaire variant
de 5 000 à plusieurs millions de daltons (1 dalton =
1 gramme par mole de substance)
HOMOOLIGO- ET Oligo- et polysaccharides constitués d’un seul type de
POLYSACCHARIDES monosaccharides
HÉTÉROOLIGO- ET HÉTÉRO- Oligo- et polysaccharides constitués de plusieurs mono-
POLYSACCHARIDES saccharides différents
HOLOSIDES Glycosides dont l’hydrolyse acide ne fournit que des oses
HÉTÉROSIDES Glycosides dont l’hydrolyse acide fournit des oses et des
substances non-glucidiques appelées aglycones
GLYCOCONJUGUÉS Hétérosides qui résultent de l’association de glucides
appelés glycannes avec un lipide (glycolipides) ou une pro-
téine (glycoprotéines)
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que, dits anomères a et b. En solution, la forme pyrannique du glu- Il convient enfin de signaler que le cycle pyrannique n’est pas plan
cose est thermodynamiquement la plus stable. et adopte une configuration bateau ou chaise, cette dernière étant
Sous leur forme conjuguée de glycosides, naturelle ou synthéti- plus stable.
que, les oses réagissent toujours sous leur formule cyclique, pyran-
nosique pour les uns, furannosique pour les autres (le fructose, par Abréviations
exemple).
Ara L-arabinose
AS acide sialique
Asn L-asparagine
Cer céramide
Con A concanavaline A
Da Dalton (gramme par mole)
DBA lectine de Dolichos biflorus
FAB-MS Fast Atom Bombardment-Mass
Spectrometry
Fuc L-fucose
Gal D-galactose
GalNAc N-acétyl-D-galactosamine
Glc D-glucose
GLC Gas Liquid Chromatography
GlcNAc N-acétyl-D-glucosamine
GlcA/GlcUA acide D-glucuronique
HLy hydroxylysine
HPAE High pH Anion Exchange Chromatography
HPCE High Performance Capillary Electrophoresis
HPLC High Pressure Liquid Chromatography
HPr hydroxyproline
LCA lectine de Lens culinaris
MAA lectine de Maackia amurensis
Man D-mannose
MS Mass Spectrometry
NeuAc acide N-acétylneuraminique
PAD détection ampérométrique pulsée
RCA lectine de Ricinus communis
RMN résonance magnétique nucléaire
Ser L-sérine
SM spectrométrie de masse
SNA lectine de Sambucus nigra
SO 3Ð groupement sulfuryle
Thr L-thréonine
TLC Thin Layer Chromatography
TMS groupement triméthylsilyle
UEA-I lectine d’Ulex europeus
Xyl D-xylose
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H C OH CH3CO HN C H
2.1.2 Polysaccharides
HO C H HO C H
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H OH
C CH2OH
H
1 H O
H C OH H
2 OH H
HO C H O OH
CHO HO OH OH
3
H C OH H OH
H C OH H C
4
H C
HO C H H C OH 5
CH2OH
H C OH HO C H 6
alpha-glucose
H C OH H C OH
CH2OH H C OH
HO H
forme aldéhyde CH2OH C
forme hydrate 1 CH2OH
H C OH OH
d'aldéhyde O
2 H
HO C H O H
3 OH H
H C OH OH
H
4
H C H OH
5
CH2OH
6
béta-glucose
latérales comportant 20 à 25 résidus de glucose associés par des plupart d’entre eux, indéterminée : les gommes de structure rami-
liaisons a-1,4-glucosidiques (figure 3). fiée contenant D-galactose, L-arabinose, L-rhamnose et acide D-
glucuronique ; les hémicelluloses composées de D-glucose, D-
■ Le glycogène, forme hépatique et musculaire de stockage du glu- xylose, L-arabinose et acide D-glucuronique ; les mucilages renfer-
cose chez l’animal, possède une structure analogue à celle de l’amy- mant du D-mannose et du D-galactose estérifiés par l’acide sulfuri-
lopectine mais en diffère par un nombre plus élevé de points de que.
ramification en a-1,6 et par des chaînes latérales plus courtes (10 à
15 résidus de glucose). Sa masse moléculaire atteint plusieurs dizai-
nes de millions de daltons.
■ La cellulose est une substance de soutien présente dans les
2.2 Hétérosides. L’exemple
parois des cellules végétales. Elle est constituée de longues chaînes des glycoconjugués
formées de résidus de glucose conjugués en b-1,4 (figure 4) solide-
ment associées les unes aux autres par des liaisons ponts hydro-
gène, formant ainsi des structures fibreuses et compactes qui sont à La classe des hétérosides qui résultent de l’association par une
la base de l’utilisation de la cellulose dans les industries papetières liaison glycosidique d’un glucide avec une substance de nature non-
et textiles. glucidique appelée aglycone comporte, parmi les plus importantes,
deux catégories de composés.
■ Dans le groupe des hétéropolysaccharides, on trouve des compo-
sés d’un grand intérêt industriel mais dont la structure reste, pour la
OH OH OH OH OH
O O
OH OH OH OH OH OH OH OH
Nota : la structure résultant de l'élimination des ramifications en a-1,6 est celle de l'amylose
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OH OH OH
2.2.2.1 Types de liaison glycanne-protéine
Suivant que la liaison glycanne-protéine est de type O- ou N-gly-
Figure 4 – Structure de la molécule élémentaire de cellulose. cosidique, on distingue deux familles de glycoprotéines : les O- et
L’association par des liaisons ponts hydrogène d’un nombre élevé les N-glycosylprotéines. Les liaisons O-glycosidiques les plus cou-
de cette molécule conduit à la fibre de cellulose elle-même rantes sont les suivantes : GalNAc (a 1-0) Ser/Thr, Xyl (b 1-0) Ser,
GlcNAc (b 1-0) Ser, L-Ara (b 1-0) HPr, Gal (b 1-0) HLy. Quant aux N-
glycosylprotéines, la liaison est réalisée par le chaînon GlcNAc (b 1-
■ Les premiers sont des glycosides physiologiquement actifs utili- N) Asn et elle est de type glycosylamine CCOCNHC . Il convient
sés en thérapeutique. Ce sont, par exemple, les glycosides cardioto- de signaler que la même protéine peut être à la fois O- et N-glycosy-
niques, parmi lesquels la digitaline qui résulte de l’association de lée, comme dans le cas de la glycophorine (figure 5).
glucides particuliers comme le digitoxose avec un aglycone stéroli-
que comme la digitoxygénine. Ce sont aussi des antimitotiques uti- 2.2.2.2 Notion de « noyau »
lisés en chimiothérapie anticancéreuse, comme des nucléosides.
Tous les glycannes dérivent de la substitution de structures oligo-
■ Les seconds, auxquels nous nous attacherons plus particulière- saccharidiques communes aux glycannes d’une famille donnée. Ces
ment, sont les glycoconjugués qui résultent de l’association, par une structures invariantes constituent leur partie la plus interne associée
liaison glycosidique, d’un glucide (mono-, oligo-ou polysaccharide) à la chaîne peptidique et appelée « noyau » (inner-core pour les
qui prend le nom de glycanne, avec des lipides pour donner des gly- anglophones) (figure 6). À ces structures se conjuguent les séquen-
colipides ou avec des protéines pour conduire aux glycoprotéines. ces oligosaccharidiques qui portent la spécificité biologique des gly-
La liste des monosaccharides constituant les glycannes est donnée cannes et appelées antennes.
dans le tableau 1.
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Tableau 1 – Sigles désignant les monosaccharides les plus courants (1), (2)
Neutres Osamines Acides uroniques Acides sialiques
Ara : L-arabinose GalNAc : N-acétyl-D-galactosamine Idu : L-iduronate Neu : Neuraminate
Fru : D-fructose GlcNAc : N-acétyl-D-glucosamine GalA : D-galacturonate NeuAc : N-acétylneuraminate
Fuc : L-fructose ManNAc : N-acétyl-D-mannosamine GlcA : D-glucuronate NeuGc : N-glycolylneuraminate
Glc : D-glucose
Man : D-mannose
Rha : L-rhamnose
Xyl : D-xylose
(1) Nomenclature internationale
(2) Les formes furanniques et pyranniques des oses sont désignées par les lettres f et p (exemples : f Fru, pGlc).
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Man(a1-2) Man(a1-6)
Man(a1-6)
Man(a1-2) Man(a1-3) Man(b1-4) GlcNAc(b1-4) GlcNAc(b1-N) Asn
Man(a1-2) Man(a1-2) Man(a1-3)
Man(a1-6)
Man(a1-6)
Man(a1-3) Man(b1-4) GlcNAc(b1-4) GlcNAc(b1-N) Asn
– Figure 12 – Glycanne de type hybride
SO3 (4)GalNAc(b1-4) GlcNAc(b1-2) Man(a1-3)
d’une hormone glycoprotéique hypophysaire
marqueurs parfois spécifiques de la cancérisation et qu’ils sont, à tera leur libération préalable par coupure de la liaison glycanne -
cet égard, utilisés dans l’immunodiagnostic et dans l’immunothéra- protéine ou glycanne - peptide.
pie de certains cancers. Se pose donc, en préalable, la question de l’isolement des glyco-
protéines et des glycopeptides.
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ture de ces derniers, qu’ils soient libres ou intégrés dans les systè-
mes cellulaires.
Tableau 2 – Préparation des glycopeptides Les lectines sont universellement répandues et sont présentes
aussi bien chez les micro-organismes que chez les végétaux et chez
Protéolyse : les animaux. Elles existent sous deux formes : en solution dans les
liquides biologiques et intégrées dans les membranes de toutes les
1. A 100 mg de glycoprotéine en solution dans 10 ml de tampon, cellules, y compris dans les enveloppes des virus et dans les appen-
0,04 M en Tris et 0,02 M en acétate de calcium, ajouter 2 mg de
Pronase E (Merck). dices des parois bactériennes. Les lectines membranaires, encore
appelées lectines endogènes, sont les capteurs des signaux de
2. Maintenir à 40 °C pendant 24 h au total. reconnaissance de nature glucidique portés :
3. Répéter cette addition à 4, 8 et 20 heures. — soit par des glycoprotéines en solution dans les liquides biolo-
giques et qui, grâce à elles, atteignent spécifiquement leurs cellules
4. Ajuster à pH 4,5 avec de l’acide acétique et concentrer à 1 ml.
cibles,
5. Ajouter 10 vol. d’éthanol absolu à - 10 °C et maintenir pendant — soit par d’autres cellules homologues qui ainsi se reconnais-
2 h à température ambiante. sent et s’associent.
6. Puis, pendant 18 h à 2 °C : Les lectines utilisées pour isoler des glucides libres ou conjugués
7. Centrifuger et éliminer le précipité. et pour explorer leur structure sont d’origines diverses, générale-
ment végétale et, plus rarement, animale. Elles sont dites lectines
Purification des glycopeptides : exogènes.
1. Par chromatographie d’échange d’ions. Ajouter au surnageant La classification des lectines est fondée sur la nature du mono-
un volume égal d’acide trichloacétique à 10 p. 100 (p/v). saccharide dont la présence est indispensable pour établir leur spé-
Centrifuger et dessaler le surnageant par passage sur des colon- cificité et qui est dit « lectino-dominant ».
nes couplées de Dowex 50 x 8 (25-50 mesh, forme H+) et de Dowex
1 x 8 (25-50 mesh, forme formiate). Laver les colonnes à l’eau dis- On a longtemps cru que l’action de lectines s’exerçait vis-à-vis de
tillée et concentrer sous vide l’éluat. monosaccharides en position terminale non-réductrice exclusive-
ment. On sait, à présent, que cette action se porte sur des structures
2. Par tamisage moléculaire sur colonne de Sephadex G-25 ou de oligosaccharidiques possédant notamment le monosaccharide
Bio-Gel P2 (élution par l’eau ou par l’acide acétique à 5 p. 100, v/v). « lectino-dominant ». Des exemples de séquences oligosaccharidi-
ques spécifiques de quelques lectines sont donnés dans la
figure 16. Toutefois, certaines lectines réagissent avec des mono-
Les glycopeptides sont ensuite fractionnés soit par chromatogra- saccharides en position terminale non-réductrice comme la GNA
phie de tamisage moléculaire, d’échange d’ions, HPLC, d’échange (résidus a-mannosyl terminaux ; voir figure 9), la SNA (résidus a-
d’ions sur Micropak AX-10 ou en phase reverse sur C18 Bondapak, 2,6-sialyl) et la MAA (résidus a-2,3-sialyl).
soit par chromatographie d’affinité sur lectines immobilisées ou par Nous nous limiterons à l’exposé des techniques d’isolement des
électrophorèse préparative à haut voltage (papier Whatman n° 1 ; glucides libres ou conjugués par chromatographie d’affinité sur
tampon acétate de pyridine pH 6,4 ; 2 h à 4 000 V) ou à bas voltage colonnes de lectines immobilisées.
(papier Whatman n° 3 ; tampon acétate de pyridine pH 3,9 : pyridine
/acide acétique/eau, 15 : 50 : 1935 en volumes). 3.1.3.2 Immobilisation des lectines
3.1.2.2 Préparation de glycopeptides membranaires De nombreuses lectines immobilisées sur agarose (Sepharose 4B
ou Ultrogel) sont actuellement commercialisées par plusieurs fir-
Les glycoprotéines membranaires extraites des membranes cellu- mes comme Pharmacia, Miles, EY-Laboratories et IBF. Elles peuvent
laires sont insolubles dans l’eau et ne se prêtent pas à l’application néanmoins être aisément préparées au laboratoire à des concentra-
des méthodes de fractionnement des protéines. Leur préparation tions atteignant 2 à 10 mg de lectine par ml de gel en les couplant à
exige, en outre, l’isolement préalable des membranes cellulaires. de l’agarose préalablement activé par le bromure de cyanogène
L’étude de la structure des glycannes glycoprotéiniques peut s’effec- CNBr. La condensation dont les détails techniques sont précisés
tuer plus simplement sur les glycopeptides obtenus par attaque pro- dans le tableau 3 s’effectue en deux étapes :
téolytique ménagée des cellules entières en vérifiant constamment 1 Fixation par le mécanisme suivant :
que celle-ci ne conduit pas à la lyse des cellules.
Dans le cas des glycoprotéines membranaires, le rendement de OH O
leur protéolyse est très faible et les quantités obtenues sont, pour Sepharose + CNBr Sepharose C NH
l’instant, incompatibles avec l’application de la RMN et de la spec- OH O
trométrie de masse. Actuellement, la méthode la plus courante
repose sur le fractionnement sur lectines des glycopeptides préala-
blement marqués métaboliquement par un précurseur glucidique 2 Conjugaison de la lectine conformément à la réaction
radio-actif approprié. suivante :
O
3.1.3 Utilisation des lectines Sepharose C NH + NH2 lectine
O OH
3.1.3.1 Définition et propriétés des lectines Sepharose
O C NH lectine
Les lectines sont des protéines ou des glycoprotéines oligoméri-
ques qui portent au moins deux sites peptidiques capables de NH
reconnaître spécifiquement des structures glucidiques et de s’y
associer, que ces structures soient libres ou conjuguées, en solution
ou intégrées dans des membranes cellulaires. Les lectines possè- 3.1.3.3 Chromatographie d’affinité des glucides libres
dent la propriété de précipiter les glycoconjugués et d’agglutiner les et conjugués
cellules. Elles sont donc des outils précieux pour isoler des glucides Le comportement chromatographique des oligosaccharides, des
et des glycoconjugués et pour obtenir des informations sur la struc- glycopeptides et des glycoprotéines sur des lectines immobilisées
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est grandement imprévisible. En effet, si certaines lectines comme 3.2 Procédés de libération des glycannes
la Concanavaline A (Con A), fixent indifféremment les glucides
libres et conjugués, d’autres, au contraire, comme la LCA, ne s’asso-
cient qu’aux glycopeptides et glycoprotéines. En conséquence, La libération des glycannes des glycoprotéines est un préalable
seuls des essais préalables définiront les types de structures, libres incontournable, dès l’instant où la chaîne peptidique est susceptible
et/ou conjuguées, susceptibles de relever de la chromatographie d’interférer soit dans l’application d’une méthode physique comme
d’affinité sur lectines immobilisées. la RMN soit dans celle d’un procédé chimique comme la perméthy-
La figure 17 illustre un schéma de fractionnement par chromato- lation. Dans certains cas particuliers, une protéolyse poussée
graphie d’affinité sur lectines d’un mélange de N-glycosylpeptides jusqu’au stade de glyco-amino acides ou de glyco-oligopeptides est
de type oligomannosidique et de type bi-, tri- et tétra-antenné envisageable.
obtenu en appliquant le protocole expérimental décrit dans le La libération des glycannes par coupure des liaisons O- et N-gly-
tableau 4. Le sous-fractionnement des fractions obtenues par chro- cosidiques peut être réalisée par l’application de méthodes chimi-
matographie d’affinité sur une première lectine peut être réalisé en ques ou enzymatiques.
soumettant chacune des fractions à une chromatographie sur une
colonne de seconde lectine montée en tandem à la suite de la pre-
mière.
MAA
Figure 16 – Motifs glucidiques pour lesquels l’affinité des lectines SNA, MAA, RCA, Con A, LCA, DBA, UEA I est maximale. A : cas d’un glycanne
bi-antenné. B : les oligosaccharides reconnus par DBA et UEA I sont les épitopes glucidiques des groupes sanguins A ou B et O, respectivement
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3.2.1.1 Hydrazinolyse
La méthode de libération des glycannes par hydrazinolyse
concerne essentiellement les N-glycosylprotéines. Elle dérive de la
méthode d’Akobori d’identification des acides aminés terminaux
libérés d’une protéine, tous les autres acides aminés étant libérés
sous forme d’hydrazides. En effet, l’action de l’hydrazine porte sur
les liaisons CCOCNHC que celles-ci soient de nature peptidique
ou de type glycosylamine, comme dans le cas des N-glycosylprotéi-
nes. Il s’ensuit que les liaisons acétamido des résidus de N-acétyl-
glucosamine et d’acides sialiques sont, elles aussi, coupées et que
l’hydrazinolyse devra être suivie de la N-réacétylation des monosac-
charides aminés. Le procédé comprend donc 3 étapes : hydrazino-
lyse, ré-N-acétylation et réduction du monosaccharide en position
terminale afin de stabiliser les molécules de glycannes.
Le protocole expérimental est décrit dans le tableau 5.
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Mélange de N-glycosylpeptides
Con A-Sepharose
FNR FFR FR
Structures de type
oligomannosidique
Asn Asn
Asn
Asn
Asn
LCA-Sepharose
Asn
Asn Asn
Asn Asn
Structures de type
oligomannosidique
Asn
Asn
Asn
Figure 17 – Schéma de fractionnement séquentiel de glycopeptides par chromatographie d’affinité sur colonnes montées en tandem de ConA
et de LCA immobilisées. FNR : fraction non-retenue ; FFR : fraction faiblement retenue ; FR : fraction retenue
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Le tableau 12 donne le protocole à suivre pour une telle chroma- paratifs ou « finger-printings ») et préparative des glycannes des N-
tographie dont le grand pouvoir séparateur permet de dévoiler et O-glycosylprotéines.
l’hétérogénéité des glycannes portés par une même glycoprotéine. Le tableau 13 donne un exemple de protocole expérimental limité
à la séparation des glycannes neutres, bien que la méthode soit par-
faitement applicable aux sialyloligosaccharides.
Tableau 11 – Chromatographie de type HPLC
préparative d’échange d’ions de sialoglycannes
Tableau 13 – Chromatographie de glycannes
1. Colonne (0,8 x 50 cm) de 10 mm Micropak AX-10 (Varian)
connectée à un chromatographe Spectra-Physics. neutres par Dionex-HPAE
2. Déposer sur la colonne une solution de 20 mg d’oligosacchari- Matériel : Système DIONEX LC (Dionex Sunny Vale, CA, USA)
des dans 60 ml d’eau distillée. connecté à un détecteur PAD à électrode d’or. Détection des
oligosaccharides : E1 : 0,05 V/300 ms ; E2 : 0,6 V/120 ms ;
3. Effectuer la chromatographie avec un gradient de KH2PO4 0,5 M E3 : 0,6 V/60 ms à 300 nA ;
de pH 4,0 dans les conditions suivantes (débit 2 ml/min) :
Colonne (4,6 x 250 mm) de Carbo Pac PA-1
4. eau distillée pendant 5 min ; Élution (1 ml/min à température ambiante) par des solutions de
5. gradient linéaire jusqu’à 2,5 p. 100 (v/v) de KH2PO4 0,5 M pen- NaOH de concentrations variables et de forces ioniques croissan-
dant 15 min ; tes par addition d’acétate de sodium.
6. élution isocratique pendant 25 min ;
7. gradient linéaire jusqu’à 5 p. 100 (v/v) de KH2PO4 0,5 M pendant
35 min ; 3.3.5 Amélioration de la sensibilité
par pyridylamination des oligosaccharides
8. élution isocratique pendant 45 min.
9. Les oligosaccharides sont détectés à 206 nm. Plusieurs méthodes de condensation d’oligosaccharides avec des
10. Purifier chaque fraction (4 ml) par chromatographie de tami- chromophores fluorescents ou absorbant fortement l’UV ont été
sage moléculaire sur une colonne (1,9 x 30 cm) de Bio-Gel P2 (200- décrites en vue de sensibiliser la détection des composés et leur
400 mesh), l’élution étant réalisée avec de l’eau distillée (débit : analyse en spectrométrie de masse FAB-MS (Fast Atom Bombard-
12ml/h). ment-Mass Spectrometry).
11. Détecter les glucides présents dans chaque fraction en utilisant
un réactif à l’orcinol sulfurique : chauffage à 100 °C de plaques
chromatographiques de Silica-Gel (precoated Silica Gel 60 Merck)
sur lesquelles est déposée une goutte prélevée dans chacun des N
tubes d’élution. CHO CH N
CHOH CHOH
CHOH CHOH
+ NH2
R O C H N R O C H
Tableau 12 – Chromatographie préparative de type CHOH CHOH
HPLC en phase reverse d’oligosaccharides neutres
CH2OH Réduction CH2OH
1. Colonne de 3 mm C18 (4,6 x 10 cm ; Brownlee Labs, Santa Clara, N Base de Schiff
CA, USA) connectée sur un chromatographe Spectra-Physics (voir CH NH
tableau 10).
CHOH
2. Injecter sur la colonne 1 mg d’oligosaccharides dissous dans
10 ml d’eau distillée. CHOH
3. Éluer successivement par de l’eau distillée (15 min), R O C H
4. par un gradient linéaire eau/acétonitrile (90 : 10 ; v/v) pendant
25 min, CHOH
7. Détecter les oligosaccharides à 206 nm. Figure 18 – Mécanisme de la pyridylamination des oligosaccharides
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entrent dans la composition du saccharide et dans les mêmes rap- c = absorbance de 50 mg d’acide uronique donnée par le carbazol
ports molaires. sulfurique
5. Les sels interfèrent dans le dosage colorimétrique des oses b = absorbance de 200 mg d’acide uronique donnée par l’orcinol
neutres. Il sera donc parfois nécessaire de procéder à un dessalage sulfurique.
des solutions de glucides à doser par un passage sur des colonnes 3. Les protéines n’interfèrent pas en deçà de 200 mg p.ml.
couplées d’échangeur de cations, comme la Dowex 50, ou d’échan-
geur d’anions, comme la Dowex 1, ou par chromatographie de tami- 4. Comme dans le cas des oses neutres, à quantités égales, les dif-
sage moléculaire dans le cas de polysaccharides ou de férents acides uroniques ne donnent pas la même absorbance et le
glycoprotéines de masse moléculaire élévée. commentaire no 4 du paragraphe précédent leur est applicable.
■ Principe : la méthode au carbazol sulfurique de Dische est la plus ■ Principe : contrairement aux méthodes précédentes qui sont
couramment utilisée. Son principe est fondé sur le développement directement applicables aux oligo- et polysaccharides et aux gluci-
d’un chromophore violet par condensation de l’acide formylfuroï- des conjugués, les différentes méthodes de dosage colorimétrique
que formé à chaud par l’acide sulfurique et le carbazol ou diben- des osamines et N-acétylosamines conjuguées nécessitent leur libé-
zopyrrole. ration préalable par une hydrolyse acide. La coloration est ensuite
développée sur l’osamine libre ou préalablement ré-N-acétylée sous
■ Mode opératoire : voir tableau 17. forme de N-acétylosamine.
■ Commentaires La méthode d’Elson et Morgan de dosage des osamines libres est
la plus couramment utilisée et son principe est décrit dans la
1. Osamines, N-acétylosamines et acides sialiques n’interfèrent figure 20.
pas dans la réaction.
2. Au contraire, les oses neutres donnent une coloration qui ■ Mode opératoire : voir tableau 18.
nécessite l’introduction d’un terme de correction tenant compte du ■ Commentaires
dosage colorimétrique des oses neutres par l’orcinol ou le phénol
sulfurique et qui se formule de la manière suivante : 1. Oses neutres, acides uroniques, acides aminés et peptides
n’interfèrent pas dans la réaction. Toutefois, certains auteurs préco-
xa Ð yd nisent d’extraire la coloration par l’alcool isoamylique.
--------------------- ¸ 1 000 = Q (mg/ml)
ca bd 2. Les liaisons glycosidiques des osamines sont très stables et les
------ Ð ------- conditions classiques de leur rupture sont très drastiques : HCl 4 N à
50 50
100 °C pendant 4 heures. Toutefois, la stabilité de ces liaisons varie
x = absorbance de 1 ml de la solution à doser avec le carbazol avec la structure même des saccharides, si bien qu’il est nécessaire
a = absorbance de 200 mg d’oses neutres donnée par l’orcinol sul- de rechercher les conditions optimales d’hydrolyse en utilisant des
furique solutions d’acide chlorhydrique variant de 2 à 6 N pendant des
temps allant de 2 à 10 h.
2. Placer dans la glace et ajouter très lentement et sous agitation Glucosamine Acétylacétone 3-acétyl-2-méthyl
constante à l’aide d’un agitateur 6 ml d’acide sulfurique concentré. 5-tétrahydroxybutyl-pyrrole
Maintenir 20 min au bain-marie bouillant.
3. Refroidir rapidement et ajouter 0,2 ml de solution au carbazol.
H C C H
4. Après un séjour de 3 h à l’obscurité, les absorbances sont mesu-
rées à 530 nm. La coloration est stable 7 h. H C C CH3
NH
5. Introduire les solutions titrées témoins constituées par des solu- 2-méthyl-pyrrole
tions d’acide glucuronique et, éventuellement, d’oses neutres.
Figure 20 – Mécanisme de la réaction d’Elson-Morgan
6. Sensibilité : 2 à 10 mg d’acides uroniques dans un volume final
de 7,2 ml.
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4.1.4 Dosage des acides sialiques présente est son manque de spécificité. La réaction, en effet, touche
non seulement les acides sialiques, mais aussi les acides désoxyri-
Le dosage colorimétrique des acides sialiques peut être effectué bonucléiques, le fructose, les acides uroniques et les oses neutres.
par deux types différents de procédés : le premier (méthode de Niazi Toutefois, dans le cas de ces deux derniers types de glucides, la sen-
et State) est applicable aux sialoconjugués natifs, tandis que le sibilité est très faible puisqu’elle est 50 fois inférieure à celle des aci-
second (méthode de Warren) nécessite l’hydrolyse préalable des des sialiques. En ce qui concerne le désoxyribose et le fructose, leur
liaisons sialosyl soit par voie chimique, soit par voie enzymatique. présence peut être détectée en traçant les courbes d’absorbance. En
effet, les longueurs d’onde d’absorption maximale sont de 610 nm
a) Dosage des acides sialiques conjugués pour le désoxyribose et de 530 nm et 640 nm pour le fructose et de
■ Principe : la méthode de Niazi et State est fondée sur l’emploi du 530 nm pour l’acide N-acétylneuraminique. Toutefois, la coexistence
réactif de Dische à la diphénylamine destinée à l’origine à doser les du fructose et des acides sialiques dans des saccharides est raris-
acides désoxyribonucléiques. Le mécanisme de la réaction passe sime.
par la formation d’un chromophore qui a été identifié au 2-désoxy- 2. Les protéines, les méthylpentoses et les hexosamines n’inter-
4-amino-octose et qui, se condensant avec la diphénylamine, déve- fèrent pas dans la coloration.
loppe une coloration bleu-violacée. 3. Les différents acides sialiques ne donnent pas, à quantités éga-
■ Mode opératoire : voir tableau 19. les, la même absorbance (absorbance molaire de l’acide N-
acétylneuraminique : 4040, de l’acide N-glycolylneuraminique :
■ Commentaires 3340) et le commentaire no 4 du paragraphe 4.11 s’applique à ces
1. Ce protocole, d’application simple et rapide, présente l’avan- composés.
tage de doser les acides sialiques totaux quelle que soit leur nature
N-acétylée, N-glycolylée et O-acétylée. L’inconvénient majeur qu’il
Tableau 19 – Dosage des acides sialiques conjugués totaux par la méthode à la diphénylamine
Réactifs :
— Solution de 1 g de diphénylamine pour 100 ml d’un mélange d’acide sulfurique et d’acide acétique (10 : 90, v/v) (réactif de Dische). Conser-
ver à 4 °C, à l’obscurité.
Avant usage, dissoudre les cristaux par un chauffage à 40 °C.
— Solution d’acide trichloracétique à 7,5 g p. 100 ml d’eau distillée.
— Solution titrée d’acide N-acétylneuraminique (100 mg p.ml).
Mode opératoire :
1. À 1 ml d’une solution d’oligosaccharides ou de glycoconjugués correspondant à 1-20 mg d’acide sialique, ajouter 2 ml d’acide trichloracéti-
que à 7,5 p. 100 et 6 ml de réactif de Dische.
2. Maintenir au bain-marie bouillant pendant 30 min.
3. Refroidir les tubes sous eau courante et mesurer l’absorbance à 530 nm après un séjour de 30 min à l’obscurité. La coloration est stable pen-
dant 6 heures.
4. Sensibilité : 1 à 20 mg pour un volume final de 9 ml.
Note : la diphénylamine est cancérigène !
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CH2OH CH2OH
O
O O
O
O
OH OH OH OH
Méthanolyse
CH2OH CH2OH
O O
O OCH3 + OCH3
OH
OH OH OH OH
Triméthylsilylation
CH2OTMS CH2OTMS
O O
OCH3 + OCH3
SMTO SMTO
OTMS OTMS OTMS OTMS
GLC ou GLC-MS
5. Détermination
de la structure primaire
Quand la composition molaire en oses des oligo- et polysacchari-
des est obtenue, se posent les questions suivantes :
1. Dans quel ordre les différents monosaccharides vont-ils se
conjuguer ?
2. Pour un ose donné, quelle est la nature a ou b de la liaison gly-
cosidique qui l’associe à son partenaire monosaccharidique ?
3. En quelle(s) position(s) est substitué son squelette carboné par
un ou plusieurs monosaccharides ?
La réponse à ces questions est apportée par l’application de pro-
cédés chimiques, physiques ou enzymatiques, utilisés seuls ou en
association. Rappelons, en outre, que les lectines peuvent apporter
des renseignements précieux sur la structure primaire des glycosi-
des (voir 3.1.3), sans toutefois être capables, à elles seules, de préci-
ser la structure primaire complète d’un oligosaccharide.
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5.1 Procédés chimiques lequel les glucides sont labiles, la fonction terminale réductrice des
oligosaccharides libres doit être préalablement réduite pour con-
duire à un oligosaccharide-alditols. Au contraire, les N-glycopepti-
5.1.1 Coupures partielles des, stables en milieu alcalin, peuvent être directement méthylés ;
— méthanolyse des glucides perméthylés destinée à libérer sous
forme de méthylglycosides les monosaccharides partiellement
Il est parfois nécessaire de fragmenter préalablement un oligo- ou méthylés. Tous les monosaccharides, y compris les acides sialiques
un polysaccharide en effectuant d’une manière ménagée des coupu- qui sont cependant particulièrement fragiles, sont quantitativement
res plus ou moins sélectives de quelques liaisons glycosidiques. On libérés par la méthanolyse ;
obtient ainsi des mélanges d’oligosaccharides de faible masse — identification et dosage des O-méthyl méthylglycosides par
moléculaire dont la détermination plus aisée de la structure primaire chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de
permet ensuite de reconstituer le puzzle. masse.
Certaines méthodes réalisent des coupures préférentielles, mais
non-spécifiques, de liaisons glycosidiques particulières : les liaisons 5.1.2.2 Mode opératoire
des résidus N-acétylglucosaminyles sont coupées par hydrolyse sul-
furique ménagée (H2SO4 0,5 N, 100 °C, pendant 15 à 60 min) et les a) Perméthylation
liaisons 1,6-glycosidiques sont coupées par acétolyse (anhydride Les méthodes originelles de Purdie et Irvine (iodure de méthyl-
acétique/acide acétique/H2SO4 10 : 10 : 1 v/v/v ; 40 °C pendant 16 h). oxyde d’argent) et de Hayworth (sulfate de méthyl-soude) ont été
Au contraire, l’hydrazinolyse suivie de la désamination nitreuse des remplacées au fil du temps par des procédés dits « aux carbanions »
groupements NH2 de la glucosamine coupe spécifiquement les à la fois plus doux et plus efficaces dans leur attaque nucléophile :
liaisons glycosidiques de cette dernière. diméthylsulfoxyde (DMSO) - hydrure de sodium, tert-butoxyde de
potassium ou plus simplement DMSO - NaOH.
Nous nous limiterons à la description de ce dernier procédé
5.1.2 Méthode de perméthylation des glycosides (tableau 23).
5.1.2.1 Principe
La méthode comprend 3 étapes :
— perméthylation destinée à transformer toutes les fonctions
alcooliques libres en groupements méthoxy ( COCH 3 ) très stables.
La réaction de perméthylation s’effectuant en milieu basique dans
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Tableau 22 – Conditions d’hydrolyse quantitative des liaisons glycosidiques des monosaccharides (1)
Conditions d’hydrolyse Nature des monosaccharides
Monosaccharides neutres
Cétoses (2) Aldoses Hexosamines Acides uroniques
H2SO4 0,01 N ; 100 °C ; 1 h Q P N N
H2SO4 2 N ; 100 °C ; 2 h D Q P Q
ATFA (3) 4 M ; 100 °C ; 4 h D Q Q P
HCl 4N ; 100 °C ; 4 h D D Q D
(1) Q : hydrolyse quantitative, P : partielle ; N : nulle ; D : destruction des monosaccharides
(2) incluant les acides sialiques
(3) ATFA : acide trifluoroacétique
Tableau 23 – Perméthylation des oligo- et polysaccharides par la méthode à la soude dans le diméthylsulfoxyde
1. La soude est conservée sous atmosphère d’argon dans un dessicateur à P2O5 afin d’éviter toute trace d’humidité. D’une manière générale,
toutes les étapes de la réaction seront réalisées sous atmosphère d’argon.
2. Dissoudre 10 à 100 mg d’oligosaccharide réduit dans 300 ml de diméthylsulfoxyde distillé. L’échantillon est placé dans un petit tube de verre
(6 x 80 mm), lui-même placé au fond d’un tube réactionnel à capuchon en Teflon.
3. La solubilisation est facilitée par ultrasonage à 20 °C pendant 1/2 h.
4. 20 mg de soude, préalablement pulvérisée au mortier, et 100 ml d’iodure de méthyle sont alors ajoutés. Le tube est saturé d’argon et placé
2 h au bain ultrasonique à température ambiante.
5. La méthylation est stoppée par addition de 0,5 ml d’H2O contenant 5 mg de thiosulfate de sodium (pour éliminer l’iode en excès).
6. L’oligosaccharide méthylé est extrait par addition répétée (3 fois) de chloroforme (0,5 ml). Les solutions chloroformiques sont rassemblées.
7. La solution chloroformique est lavée 5 fois avec 1 ml d’eau, séchée par addition de sulfate anhydre de sodium (1 pointe de spatule), filtrée
et évaporée sous courant d’azote.
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pseudomoléculaires formés par différentes voies : [M - H]- par Le protocole expérimental que nous décrivons ci-dessous ne con-
perte de proton ; [M + H]+ par conjugaison de proton ; [M + Cl]- par cerne que les oligosaccharides d’une masse moléculaire inférieure à
conjugaison d’un anion ; [M + Na]+ ou [M + NH4]+ par conjugaison 5 000 Da préalablement O-méthylés par l’application du procédé de
d’un cation. perméthylation décrit en 5.122 a.
1 496 858
235
Gal O GlcNAc O Gal O GlcNAc O Gal O Glc ol
1 686 1 686 1 686
Fuc O Fuc O Fuc O
189 189 189
+ +
R O Gal O GlcNAc R O Gal O GlcNAc
Fuc O OH
812 624
m/z m/z
1 435 1 247
60 798
828
40 402
235 652
858
20 1 016
0
180 360 540 720 900 1 080
m/z
Relat. int. (%)
100 x 48
80
1 247 1 891
1 435
60 1 229 1 640
1 421 1 482
40
1 686
20
0
1 080 1 260 1 440 1 620 1 800 1 980 Figure 22 – Spectre de FAB-MS
d’un hexasaccharide alditol fucosylé isolé
m/z
du lait de femme
■ Choix de la matrice : le meilleur support d’échantillons est le thio- divers incréments de masse permettent d’accéder à la connaissance
glycérol ou le mélange thioglycérol/glycérol (1 : 1) quand il s’agit de la structure primaire de l’oligosaccharide.
d’accumuler ou d’obtenir des spectres MS/MS (Spectrométrie de
masse en tandem). 5.2.1.2 Électrospray
■ Préparation de l’échantillon : après avoir déposé sur la cible 1 à Dans cette technique, la production d’ions multichargés rend pos-
2 ml de la matrice choisie, déposer sur celle-ci 0,5 à 1 ml de la solution sible l’analyse de composés de masses moléculaires élevées (plus
méthanolique de O-méthyl-oligosaccharide à la concentration de 1 à de 100 000 Da) par abaissement « artificiel» du rapport m/z (masse/
5 mg par ml qui convient parfaitement pour des masses moléculaires charge). Ces ions multichargés sont produits par la désorption
variant de 500 à 3 000 Da. d’ions à partir d’une phase liquide. Au cours de ce processus, des
ions sont émis directement dans la phase gazeuse à partir de gout-
■ Résultats : la figure 22 donne un exemple de spectre obtenu avec
telettes électriquement très chargées.
un oligosaccharide fucosylé du lait de femme préalablement réduit,
puis méthylé. La présence de fragments caractéristiques et les
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5.2.1.3 MALDI-TF-MS
La technique de spectrométrie de masse par ionisation par
désorption laser associée à la méthode dite du « temps de vol » est 16 T3 T3 T3 T3
décrite en détails dans la revue générale de Hillenkamp et Karas 15
(Methods in Enzymology, V. Ginsburg. ed, 193, p. 280-295, Acade- 14
mic Press, 1990), à laquelle nous renvoyons le lecteur. Sa grande T3
13 T3
sensibilité et sa rapidité, associées au fait qu’elle est applicable à des
mélanges d’oligosaccharides, font que la MALDI-TF-MS prendra 12
une place de plus en plus importante dans la détermination de la T3
11
séquence des oligosaccharides, associée à la FAB-MS. Un exemple
10 T3
de spectre obtenu par cette méthodologie est donné dans la
figure 23. 9 T3
8
■ Principe : l’énergie pour désorber les échantillons de la matrice
est apportée par un rayonnement laser. Le calcul de la masse molé- 7 T3
T3
culaire est obtenu par la conversion du temps de vol en rapport m/z 6
après calibration de l’appareil par une substance de référence. 5
■ Les avantages de cette méthode reposent notamment sur sa 4
gamme de masse (analysable jusqu’à plus de 200 000 Da) et sa
grande sensibilité, de l’ordre de la picomole et moins. 2 000 3 000 4 000 5 000
Masse (m /z )
La méthode de détermination de la structure primaire des oligo- En ordonnées : intensités relatives des pics obtenus
saccharides par RMN du proton a été mise au point en 1977 grâce à
une collaboration établie entre notre laboratoire et celui du profes- La spectrométrie de masse ne fournit aucune information concernant les
seur J.F.G. Vliegenthart à Utrecht. Elle permet de déterminer la anoméries a et b des liaisons glycosidiques. Celles-ci ne peuvent être
structure primaire complète, incluant la définition des anoméries a précisées qu'en utilisant des a– et b– glycosidases ou la RMN.
et b des liaisons glycosidiques, libérant ainsi l’expérimentateur de la
servitude de l’utilisation des glycosidases et de l’application de la Figure 23 – Analyse par MALDI-TF-MS de glycopeptides désialylés
méthode de perméthylation. En outre, l’analyse en RMN n’est pas obtenus par protéolyse d’une glycoprotéine contenant 11 glycannes
destructrice et les échantillons sont récupérables. différents : ■ N-acétylglucosamine, ● : mannose ; ▼ : galactose ;
✩ : fucose. T3 : tripeptide
Toutefois, la méthode présente les inconvénients suivants qui en
limitent l’application :
— la sensibilité est faible et des quantités appréciables de maté-
riel glucidique, 1 à 5 micromoles, sont nécessaires ; de simplifier les spectres par remplacement des protons des fonc-
— la comparaison des spectres fournis par un glucide avec ceux tions OH et NH par du deutérium.
qui sont décrits dans la littérature ou dans des banques de données Les résultats sont exprimés en ppm par rapport à l’acétone utili-
ne permet d’identifier une molécule nouvelle que dans la mesure où sée comme témoin interne et dont le glissement chimique d est de
elle s’apparente à une famille homologue de structures déjà déter- 2,225 ppm.
minées. Dans le cas contraire, la nouvelle structure devra être déter- Les appareils de RMN doivent atteindre des champs magnétiques
minée par l’application de tout ou partie des procédés décrits dans intenses à des fréquences radio de 300 MHz au moins.
le présent article, y inclus la spectrométrie de masse.
Nous nous limiterons à l’étude des glycannes de N-glycosyl- pro- ■ Mode opératoire
téines pris comme exemple. Les oligosaccharides ou les glycannes libérés en oligosacchari-
dealditols, sont dissous dans une petite quantité (0,5 à 1 ml) d’eau
■ Principe de la méthode lourde et la solution est maintenue à température ambiante pendant
L’analyse des structures glucidiques consiste à étudier les dépla- 6 à 8 h avant d’être lyophilisée. Ce traitement est répété 2 à 3 fois. Le
cements chimiques de quelques signaux bien individualisés sur les résidu sec est dissous dans 0,5 ml de D2O et la solution, éventuelle-
spectres appelés, dans la terminologie anglaise « structural-reporter ment filtrée et centrifugée, est transférée dans un tube RMN de
groups ». Ils sont distincts de la majorité des protons du squelette 5 mm, après addition de 1 à 10 ml d’acétone et vérification du pH qui
carboné des monosaccharides qui résonnent entre d = 3,5 et doit se situer entre 6 et 8.
3,9 ppm et qui font partie de la région appelée « bulk-region ». Les spectres sont enregistrés à l’aide de spectromètres de RMN
Les « structural-reporter groups » les plus importants sont les de 300 à 600 MHz.
suivants :
■ Résultats
— protons anomériques,
— groupes méthyle, acétyle, glycolyle, Un exemple de spectre, celui d’un sialo-décasaccharide prove-
— protons des carbones 2, 3, 4 et 5 du N-acétylgalactosaminitol, nant de l’urine d’un patient atteint de sialidose, maladie génétique
— proton du carbone 3 des acides sialiques, due à un déficit en neuraminidase, est donné dans la figure 24. Il
— proton du carbone 2 du mannose, montre qu’il est possible de discriminer et de localiser les deux
— proton du carbone 4 du galactose, types de liaisons a-2,3 et a-2,6 de l’acide N-acétylneuraminique, ce
— protons des carbones 5 et 6 du fucose, que ne pourraient réaliser les neuraminidases actives sur les deux
— protons des carbones de la « bulk region » sous l’influence types de liaisons.
d’une liaison glycosidique ou d’une substitution par des groupe- L’analyse du spectre permet de distinguer 5 zones : celles des pro-
ments acylés, sulfurylés ou phosphorylés. tons anomériques de tous les monosaccharides (de 4,4 à 5,2), des
Pour éviter l’interférence des protons de l’eau, les échantillons protons H-2 et H-3 des résidus de mannose (4,1 à 4,3), des protons
sont dissous dans de l’eau lourde D2O qui offre, en outre, l’avantage H-3 équatoriaux des résidus d’acide N-acétylneuraminique (2,65 à
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2,8), des protons des groupements acétamido des résidus de N-acé- 5.3 Procédés enzymatiques
tylglucosamine et d’acide N-acétylneuraminique (2 à 2,1), et des
protons H-3 axiaux des résidus d’acide N-acétylneuraminique.
Nous avons défini en 3.2.2 les glycosidases et distingué deux
catégories de ces enzymes suivant qu’ils libèrent des monosaccha-
rides en s’attaquant à l’extrémité non-réductrice des chaînes glyco-
Tableau 25 – Procédé général d’hydrolyse sidiques (exoglycosidases) ou en coupant des liaisons
récurrente des oligo- et polysaccharides glycosidiques intramoléculaires et libérant ainsi des oligosacchari-
par des exoglycosidases des (endoglycosidases). Les modalités diverses de l’action de ces
dernières ont été définies et leur emploi permet de libérer des frag-
1. Dissoudre 1 à 20 nM de saccharide dans 50 ml d’un tampon ments oligosaccharidiques dont la structure primaire peut être
approprié et ajouter la glycosidase choisie pour sa spécificité. déterminée dans un second temps. Ces enzymes n’apportent toute-
Ajouter une trace de toluène pour inhiber la croissance des fois que des informations très limitées sur la structure primaire des
microorganismes.
oligo- et polysaccharides, contrairement aux exoglycosidases qui,
2. Incuber à 37 °C pendant 20 h. en réalisant une dégradation récurrente des chaînes glycosidiques,
permettent, non seulement, de déterminer si l’hydrolyse des oligo-
3. Arrêter l’action de l’enzyme par chauffage au bain-marie
bouillant pendant 1 min. Dessaler par passage sur des microcolon- saccharides est totale et de définir la structure primaire de ces der-
nes (0,5 x 5 cm) montées en tandem d’un échangeur de cations niers, mais aussi de définir les anoméries a et b de la liaison de
(Dowex 50 x 8,25-50 mesh, forme H+) puis d’anions (Dowex chaque monosaccharide conjugué.
1 x 8,25-50 mesh, forme COO-).
4. Évaporer l’effluent à siccité sous vide et identifier les monosac-
charides par chromatographie en phase gazeuse.
a-NeuAc-(2-6)-b-Gal-(1-4)-b-GlcNAc-(1-2)-a-Man-(1-3)
6 5 4
b-Man-(1-4)-GlcNAc
3 2
a-NeuAc-(2-3)-b-Gal-(1-4)-b-GlcNAc-(1-2)-a-Man-(1-6) Man H-2 atome
6' 5' 4'
H-3
Protons anomériques 6'
6'
2a 5 5' 6
4'a 3a
4 4'b
2b 3a 4
3b
3b
HOD
4'
H – 3e
5 atome
H – 3e N6
atome
N3
N3 N6
2a 5'a
2b 5'
Figure 24 – Spectre RMN des protons d’un sialodécasaccharide montrant qu’il est possible de distinguer et de localiser sur les antennes les
résidus d’acide sialique liés en a-2,3 ou en a-2,6. Les chiffres se rapportent à la numérotation des monosaccharides constituant le saccharide.
HOD : eau deutériée N3, N6 : résidus d’acide sialique conjugués en a-2,3 et en a-2,6, respectivement sur les résidus terminaux de b-galactose
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P
O
U
Analyse des glucides R
et des glycoprotéines
E
N
par Jean MONTREUIL
et
Professeur émérite ; docteur ès Sciences
André VERBERT
S
Professeur ; docteur ès Sciences
Laboratoire de chimie biologique
A
Unité mixte de recherche no 111 CNRS. Université des sciences et technologies de Lille
V
O
Bibliographie I
CHAPLIN (M.F.) et KENNEDY (J.F.). – Carbohydrate
Analysis. A practical approach, IRL Press,
HOUNSELL (E.). – Glycoprotein analysis in Biome-
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