Sylvano Bussotti
Compositeur italien né le 1er octobre 1931 à Florence et décédé le 19
septembre 2021.
Sylvano Bussotti est né à Florence, le 1er octobre 1931. Son père, Gino, s’intéresse à la peinture et sa mère, Ines,
réalise des créatures de chiffons dont Bussotti se souviendra, bien des années plus tard, dans ses œuvres. Il n’a
pas encore cinq ans quand il reçoit ses premières leçons de violon et commence à composer deux ans plus tard,
tout en concevant des drames, en écrivant de stricts hendécasyllabes et en lisant romans et nouvelles. Au
Conservatoire Luigi-Cherubini, il étudie l’harmonie et le contrepoint avec Roberto Lupi, ainsi que le piano avec Luigi
Dallapiccola (/luigi-dallapiccola), mais doit interrompre sa formation, en raison de la guerre, et ne passe aucun
diplôme. Son frère, Renzo Bussotti, et son oncle maternel, Tono Zancanaro, tous deux peintres, et plus tard, le
poète Aldo Braibanti sont déterminants au cours de ces premières années de création.
De 1949 à 1956, Bussotti approfondit, en autodidacte, ses études de composition. À Paris, de 1956 à 1958, il
fréquente les cours privés de Max Deutsch (/max-deutsch), élève d’Arnold Schoenberg (/arnold-schoenberg), et
rencontre, grâce à Luigi Nono (/luigi-nono), Pierre Boulez (/pierre-boulez) et Heinz-Klaus Metzger, qui l’introduit à
Darmstadt, où il fait la connaissance de John Cage (/john-cage). La première exécution officielle d’une de ses
œuvres est celle de Breve (/works/work/37647/), par Françoise Deslogères, à la Galerie 22 de Düsseldorf, en
1958 – en présence de John Cage (/john-cage). David Tudor interprète l’année suivante, à Darmstadt, les Pièces de
chair II (/works/work/37672/), avant que Cathy Berberian ne crée au Domaine musical, en 1960, Lettura di Braibanti
(/works/work/7074/). Membre d’un groupe d’artistes florentins qui compte Marcello Aitiani, Giancarlo Cardini,
Giuseppe Chiari (/giuseppe-chiari), Pietro Grossi, Daniele Lombardi, Sergio Maltagliati et Albert Mayr, il expérimente
alors l’interaction entre son, geste et image.
Le 5 septembre 1965, la création du « mystère de chambre » La Passion selon Sade (/works/work/37602/), au Teatro
Biondo de Palerme, sous le titre selon Sade (il est alors jugé impossible d’associer le chemin de croix christique et
le nom du Divin Marquis), suscite un scandale qui agite encore la création française de l’œuvre, à l’Odéon, le 7
décembre 1966, sous le titre Passion selon x (le nom de Sade est tout aussi malvenu et l’association pareillement
proscrite).
En 1964-1965, Bussotti séjourne aux États-Unis, à Buffalo et à New York, à l’invitation de la Fondation Rockfeller.
En 1972, il se rend à Berlin, à l’invitation du DAAD, pour la Fondation Ford. Quantité de prix lui sont décernés, parmi
lesquels, à trois reprises, en 1961, 1963 et 1965, le Prix de la SIMC ; en 1967, le Prix all’Amelia de la Biennale de
Venise ; en 1974, le Prix Toscani d’Oggi ; ou encore, en 1979, le Prix Psacaropulo.
Collaborateur de la revue Discoteca et membre du comité de rédaction de la revue Musica/Realtà, Bussotti écrit
aussi, régulièrement, dans le mensuel Piano Time. Il publie en outre les volumes I miei teatri (Mes Théâtres), Letture
del Tieste (Lecture du Thyeste) et Disordine alphabetico (Désordre alphabétique), qui regroupe ses principaux écrits
de 1957 à 2002, ainsi que les recueils de poésies Letterati ignoranti (Lettrés ignorants) et Non fare il minimo rumore
(Ne pas faire le moindre bruit). Sur son œuvre dramatique et scénographique paraissent le livre illustré Moda e
musica nei costumi di Sylvano Bussotti (Mode et Musique dans les costumes de Sylvano Bussotti) et le catalogue de
l’exposition qui se tient à Florence en mai-juin 1988, L’opera di Sylvano Bussotti (L’Œuvre de Sylvano Bussotti).
Bussotti a été directeur artistique du Teatro La Fenice de Venise, du Festival Pucciniano de Torre del Lago et, de
1987 à 1991, de l’influente section Musique de la Biennale de Venise. Il a enseigné l’histoire du théâtre musical, la
composition ou l’analyse, à l’Académie des Beaux-Arts de L’Aquila, à l’Académie Bach de Stuttgart, au Festival de
Royan, et surtout, de 1980 à 1991, à l’École de musique de Fiesole.
Depuis l’enfance, la composition côtoie, chez lui, le dessin et la peinture. Des expositions de ses œuvres plastiques
se tiennent dans plusieurs pays à travers le monde, et notamment au Musée d’Orsay à Paris. Mais Bussotti est
aussi pianiste et exerce une activité concertante, bientôt suivie d’expériences de récitant et d’acteur, qui le mènent
au théâtre, à la télévision et au cinéma – c’est d’ailleurs un cinéaste, son ami Derek Jarman, qui réalise en 1988, au
Teatro Comunale de Florence, dans le cadre du Mai musical florentin, la mise de scène de son opéra L’Ispiratione
(/works/work/37599/), d’après Ernst Bloch. Dès 1965, sa production se caractérise essentiellement par des
spectacles de théâtre musical, dans lesquels il tend à la synthèse de sa propre pratique artistique, des spectacles
placés sous l’enseigne Bussottioperaballet, une institution (abrégée sous le sigle B.O.B.) qu’il fonde en 1984 à
Genazzano (Latrium), où il réside, et qui propose concerts, spectacles, expositions et colloques internationaux.
Parallèlement, Bussotti compose pour la scène (pour des pièces de Maïakovski, Osborne, Beckett, Hofmannstahl,
Strindberg…), réalise des films, courts et longs métrages (RARA (film), Solo, Cinque frammenti all’Italia, Apology,
Immagine, Pausa…) et accumule les mises en scène d’œuvres lyriques, au Mai musical florentin, au Teatro La
Fenice de Venise, au Teatro Regio de Turin, au Teatro Massimo de Palerme, au Gran Teatre del Liceu de Barcelone,
au Teatro de la Zarzuela de Madrid, au Festival de Torre del Lago, aux Arènes de Vérone, au Teatro alla Scala de
Milan… : des opéras de Bizet, Chailly, De Falla, Donizetti, Ghedini, Leoncavallo, Malipiero, Mascagni, Monteverdi,
Moussorgski, Mozart, Ponchielli, Poulenc (/francis-poulenc), Rossini, Tchaïkovski, mais aussi de Berlioz (Benvenuto
Cellini à Florence, 1987) et Dallapiccola (/luigi-dallapiccola) (Ulisse à Turin, 1985), et surtout de Verdi (I due Foscari,
Simon Boccanegra, Il finto Stanislao, Un bal masqué, Aida) et de Puccini : Gianni Schicchi (Palerme, 1969), La
fanciulla del West (Florence, 1974), La Bohème (Torre del Lago, 1981), Turandot (Torre del Lago, 1982, et Rome,
1985), Il Trittico (Milan, 1983) et Tosca (Vérone, 1984).
Bussotti est membre de l’Académie philharmonique de Rome, de l’Académie nationale de Santa Cecilia, Citoyen
honoraire des villes de Palerme et Rouen, Chevalier de Mark Twain et Commandeur de l’ordre des Arts et des
Lettres.
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