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I Définition
Définition 1 (Suite réelle)
Une suite réelle est une application u : N → R. L’ensemble des suites est désigné par A(N, R).
Notation. En pratique, on adoptera la notation un au lieu u(n) pour désigner l’image de n ∈ N par u. On
notera aussi (un )n∈N pour designer la suite u. On distinguera bien, dans sa rédaction, la suite (un ) de son
terme au rang n : un .
• De même, on définit :
- Les suites au rang n0 , notée (un )n>n0 par les applications de [n0 ; +∞[ ∩ N → R.
- De manière récursive. Le calcul du n-ième terme un suppose la connaissance des termes antérieurs
uk pour k < n. Par exemple, la suite de Fibonacci est définie par
u0 = 0, u1 = 1 et ∀ n ∈ N, un+2 = un+1 + un .
• Soient u et v deux suites, on peut définir l’addition u + v, la multiplication par un réel λ · u, le produit
u · v par les données des termes au rang n :
(u + v)n = un + vn (Somme);
(λ · u)n = λ × un (Multiplication par un réel);
(u · v)n = un × vn (Produit).
Exercice 0.1. (?). Écrire un programme qui renvoie les n-ièmes termes des suites u et v définies par les relations
de récurrence :
= 1
u0 v0 = 2
∀ n ∈ N, √ et √ .
un+1 = un 2 + 2 vn+1 = vn + 2 + 2n + 1
Exercice 0.2. (??). Écrire un programme qui calcule les n-ièmes termes des suites u et v définies par
∀ n ∈ N, un+2 = un+1 2 /un et u0 = 1, u1 = 2;
∀ n ∈ N, vn+3 = 3vn+2 − 3vn+1 + vn et v0 = v1 = 0, v2 = 2.
∀ n ∈ N, un+1 = un + r.
∀ n ∈ N, un = nr + u0 .
On peut aussi noter que pour n > p, un = (n − p)r + up . De plus, pour tout entier naturel n,
n
X n(n + 1)
uk = u0 + u1 + · · · + un = r + (n + 1)u0 .
2
k=0
2
Preuve. La relation découle directement de :
n(n + 1)
∀ n ∈ N, 1 + 2 + 3 + ··· + n = .
2
∀ n ∈ N, un+1 = qun .
n
X 1 − q n+1
uk = u0 + u1 + · · · + un = u0 .
1−q
k=0
n
X
Remarques. Précisons que pour q = 1, q k = n + 1. De plus, pour p < n,
k=0
1 − q n−p+1
up + · · · + un = up .
1−q
Précisons les cas triviaux :
• Si u0 = 0, alors u est la suite nulle.
• Si q = 0, les termes sont tous nuls (sauf le premier).
• Si q = 1, la suite est constante.
• Si q = −1, la suite est un cas particulier d’une suite alternée (le signe du terme général change à
chaque itération).
3
Méthode. Comment étudier une suite arithmético-géométrique ?
1
Prenons l’exemple de : u0 = 1 et ∀ n ∈ N, un+1 = · un − 1.
2
I - Tout d’abord, on calcule “le point fixe” ` de la relation de récurrence obtenu en remplaçant chaque
terme par ` :
1
` = ` − 1 ⇒ ` = −2.
2
II - Puis, on introduit la suite auxiliaire : ∀ n ∈ N, vn = un − `.
On constate alors que la suite v est une suite géométrique de raison 1/2,
1 1 1
∀ n ∈ N, vn+1 = un+1 + 2 = un − 1 + 2 = un + 2 = vn .
2 2 2
v0 u0 − ` 3
v s’écrit donc sous la forme : ∀ n ∈ N, vn = = = n.
2n 2n 2
III - Finalement, la formule générale est donnée par :
u0 − ` 3
∀ n ∈ N, un = vn + ` = + ` = n − 2.
2n 2
Exercice 0.4. Appliquer la méthode pour déterminer la formule explicite de la suite u définie par :
∀ n ∈ N, un+1 = 2un + 3 et u0 = 1.
Notons que, si u0 = 0, u1 = 0 alors u est la suite nulle. Pour s’en convaincre, on peut procéder par récurence
sur la propriété
P(n) : un = un+1 = 0.
On pourra consulter l’exercice ?? (page ??) pour les détails.
Structure
L’ensemble Sα,β des suites réelles récurrentes linéaires d’ordre 2 vérifiant (•) a une propriété fondamentale
: il est stable par combinaison linéaire.
∀ u, v ∈ Sα,β , ∀ λ, µ ∈ R λ · u + µ · v ∈ Sα,β .
La première idée est de chercher les solutions sous la forme de suite géométrique (q n )n∈N . Une telle suite
est solution de (•) si
∀ n ∈ N, q n+2 = αq n+1 + βq n ⇐⇒ q 2 = αq + β.
En définitive, on obtient une solution si et seulement si q est solution d’une équation polynomiale de degré
2.
À une suite récurrente linéaire d’ordre 2 vérifiant (•), on associe l’équation dite caractéristique
r2 = αr + β d’inconnue r ∈ C.
Si le discriminant de cette équation polynomiale de degré 2 est strictement positif, il y a deux solutions
réelles distinctes notées r1 et r2 . Dès lors,
r1 n , r2 n
n∈N n∈N
∈ Sα,β .
Par stabilité par combinaison linéaire, pour tout couple de réels (λ, µ), la suite u définie par
∀ n ∈ N, un = λr1 n + µr2 n ,
est encore solution. Déterminons λ et µ pour être en accord avec les conditions initiales u0 et u1 (fixés).
Pour n = 0, n = 1,
u1 − r2 u0
u0 = λ + µ λ =
(
⇐⇒ r1 − r2 .
u1 = λr1 + µr2 r1 u0 − u1
µ =
r1 − r2
λ et µ sont bien définis puisque r1 6= r2 . La suite u, définie pour de telles valeurs λ, µ, est donc l’unique
solution pour les conditions initiales u0 et u1 .
Remarque. Le calcul précédent met en évidence deux suites particulières définies par leurs termes généraux
∀ n ∈ N, vn = r1 n et wn = r2 n .
De sorte que toute suite solution de (•) s’écrit comme combinaison linéaire de v et w, c’est-à-dire qu’il existe
λ et µ tels que u = λ · v + µ · w.
Si ces deux propriétés (génératrice et libre) sont vérifiées, on parle de base. Comme il y a deux éléments dans
cette famille, on dira que Sα,β est un espace vectoriel de dimension 2. Il suffit de deux “paramètres”
pour définir un élément de Sα,β .
∃ (λ, µ) ∈ R2 , ∀ n ∈ N, un = (λ + µ n)rn .
Preuve. Distinguons :
• Le cas du discriminant ∆ strictement positif a déjà été traité.
• Considérons le cas ∆ < 0, les racines r1 et r2 de l’équation caractéristique sont complexes conjuguées. Posons
r1 = reiθ et r2 = r1 . en reprenant la preuve du premier cas, il y a deux suites complexes solutions
r1 n , r2 n
n∈N n∈N
.
Comme α et β sont réels, les suites conjuguées r1 n , r2 n sont aussi solution de (•).
n∈N n∈N
Par stabilité par combinaison linéaire, les suites réelles rn cos(nθ) et rn sin(nθ) sont aussi solutions car
n∈N n∈N
r1 n + r1 n r1 n − r1 n
rn cos(nθ) = <e(r1 n ) = et rn sin(nθ) = =m(r1 n ) = .
2 2i
• Supposons maintenant ∆ = 0. Soit r l’unique racine de l’équation caractéristique.
r2 = αr + β et r = α/2.
F0 = 0, F1 = 1 et ∀ n ∈ N, Fn+2 = Fn+1 + Fn .
√ √
6 L’équation caractéristique est r2 = r + 1 dont les racines sont 1+ 5
2 et 2 .
1− 5
Le discriminant de
l’équation caractéristique est strictement positif, d’après le théorème, il existe deux réels λ, µ tels que :
√ !n √ !n
1+ 5 1− 5
∀ n ∈ N, Fn = λ +µ .
2 2
√ ! √ !
1+ 5 1− 5
Or, F0 = 0 impose λ + µ = 0 et F1 = 1 donne λ +µ = 1. Ces deux équations
2 2
déterminent les valeurs de λ et µ. Finalement,
√ !n √ !n
1 1+ 5 1 1− 5
∀ n ∈ N, Fn = √ −√ .
5 2 5 2
Exercice 0.5. (?). 1. Donner la formule explicite des suites récurrentes linéaires d’ordre 2 :
∀ n ∈ N, un+2 = 3un+1 − 2un ∀ n ∈ N, vn+2 = 2vn+1 − 2vn
, .
u0 = 1 u1 = 0 v0 = 1 v1 = 1
wn+1 3
∀ n ∈ N, wn+2 = et w0 = e, w1 = 1.
wn 2
Exercice 0.6. (?). 1. On reprend les deux suites u et v de l’exercice 0.3 (page 3).
1. Justifier que la suite u vérifie
∀ n ∈ N, un+2 = 6un+1 − 9un .
2. Retrouver l’expression de un puis de vn .
Remarques. • Soit u = (un )n∈N . Si la suite (un )n>n0 , définie à partir du rang n0 , est minorée (resp.
majorée, resp. bornée) alors la suite u est aussi minorée (resp. majorée, resp. bornée) .
• Une suite est bornée s’il existe K ∈ R tel que pour tout n ∈ N, |un | 6 K.
Exercice 0.8. Soit u, une suite réelle. Écrire avec des quantificateurs ∀, ∃, la négation des énoncés : 7
“u est minorée”, “u est majorée” et “u est bornée”.
Exemples. Les suites (n)n∈N , (n!)n∈N sont croissantes, (1/n)n∈N∗ est décroissante. La suite (ne−n )n∈N est
décroissante à partir du rang 1 (pour s’en convaincre, il suffit d’étudier la fonction x ∈ R 7→ xe−x ).
Remarque. On parle aussi de suite strictement croissante (respectivement strictement décroissante) si les
inégalités sont strictes :
∀ n ∈ N, un < un+1 (respectivement un > un+1 ).
On peut :
- regarder le signe de la différence un+1 − un ;
- comparer le rapport un+1 /un à 1 si la suite est strictement positive.
Une suite (un )n converge vers un réel ` si tout intervalle ouvert contenant ` contient les termes
un pour tous les indices n, sauf pour un nombre fini d’entre eux. On dit aussi que la suite admet
une limite finie.
On note lim un = ` ou encore un −→ `.
n→+∞ n→+∞
8
un = 2 + n4 e−n −→ 2
n→+∞
Exemples. • On dit qu’une suite est stationnaire si elle est constante à partir d’un certain rang. Il est
clair que toute suite stationnaire est convergente. La réciproque est fausse.
• La suite (1/n)n∈N∗ admet 0 comme limite.
Soit I un intervalle ouvert contenant 0. En particulier, il existe ε > 0 tel que [−ε; ε] ⊂ I. Pour tout indice
n supérieur à N = bε−1 c + 1, on a
$ %
1 1 1
1 n>N= +1> ⇒ 0 6 6 ε.
ε ε n
0.8
Ce qui est la définition de la convergence de (1/n)n∈N∗ vers 0.
0.6
0.4
0.2 N=7
I
0 2 4 6 8 10 12
−0.2
Exercice 0.10. (?). Donner la négation de cet énoncé à l’aide des quantificateurs.
Exercice 0.11. (??). Soit u une suite telle que les suites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N convergent vers une limite
commune ` ∈ R. Montrer que u converge vers `.
On dit qu’une suite réelle a pour limite +∞ si tout intervalle de la forme [a; +∞[ (avec a ∈ R),
contient les termes un pour tous les indices n, sauf pour un nombre fini d’entre eux.
9
Remarques. • Autrement dit, la suite a pour limite +∞ si
∀ a ∈ R, ∃ N ∈ N, ∀ n ∈ N, n>N ⇒ un ∈ [a; +∞[ .
• La définition est similaire pour la convergence vers −∞. La suite a pour limite −∞ si
∀ b ∈ R, ∃ N ∈ N, ∀ n ∈ N, n > N, ⇒ un ∈ ] − ∞; b] .
Ou encore, on peut dire qu’une suite u tend vers −∞ si la suite −u tend vers +∞.
Vocabulaire. On parle de divergence lorsqu’il n’y a pas de convergence de la suite. On parle de
limite
finie pour parler du cas où la suite tend vers un nombre réel. Par exemple, la suite (−1)n n∈N est
divergente.
Attention. Il faut être vigilant lorsqu’on écrit la négation de l’énoncé “ lim un = 0”. La négation
n→+∞
ne se résume pas à simplement “ lim un 6= 0”, il se peut aussi que la suite ne converge pas.
n→+∞
Preuve. Raisonnons par l’absurde en supposant qu’il existe deux limites `, `0 (éventuellement infinies).
Considérons le cas de limites finies, le cas infini étant similaire.
Posons ε = |` − `0 |/4 > 0, I = [` − ε; ` + ε] et I0 = [`0 − ε; `0 + ε].
` `0
I I0
Comme u converge vers `, il existe un rang N à partir duquel tous les termes de la suite sont dans I. De même, la
convergence vers `0 garantit un rang N0 , à partir duquel tous les termes de la suite sont dans I0 . Ainsi, à partir du
rang max{N; N0 } tous les termes de la suite sont dans I ∩ I0 . C’est absurde puisque I ∩ I0 est l’ensemble vide.
Proposition 9 (Convergence implique bornée)
10
Preuve. Soit u une suite convergente et ` sa limite. Par définition, il existe un rang N à partir duquel, tous les
termes de la suite sont inclus dans [` − 1; ` + 1]. Autrement dit,
∀ n > N, ` − 1 6 un 6 ` + 1.
La suite est bornée à partir d’un certain rang. Elle est bornée.
Attention. La réciproque est fausse. Toute suite bornée n’est pas nécessairement convergente. La
suite (−1)n n∈N est un contre-exemple.
Attention. La première relation n’est vraie que si les limites de u et v existent et sont finies. Sinon
on peut écrire des non-sens comme :
0 = lim (n − n) = lim n − lim n. ×××
n→+∞ n→+∞ n→+∞
On parle de forme indéterminée (abrégée en F.I) lorsqu’on ne peut pas conclure directement sur l’existence
de la limite.
lim u
`∈R +∞ −∞
λ
λ>0 λ` +∞ −∞
λ=0 0 0 0
λ<0 λ` −∞ +∞
lim v `0 ∈ R +∞ −∞
lim u
`∈R ` + `0 +∞ −∞
+∞ +∞ +∞ F.I
−∞ −∞ F.I −∞
11
Exemples. Justifions les formes indéterminées.
- Si on pose pour n ∈ N, un = n et vn = −n2 alors u + v tend vers −∞.
- Par contre, si on considère un = n2 et vn = −n alors u + v tend vers +∞.
Preuve. Comme u et v sont deux suites convergentes de limites respectives ` et `0 , elles sont bornées. Soit M
un majorant commun à u et v (` et `0 ). Soit I un intervalle ouvert contenant ``0 . Il existe un réel ε > 0 tel que
]``0 − ε; ``0 + ε[⊂ I.
Soit n ∈ N, on a par inégalité triangulaire
Or on sait qu’à partir d’un certain rang N tous les termes de u sont dans l’intervalle ` − 2M ; ` + 2M . De même,
ε
ε
à partir d’un certain rang N tous les termes de v sont dans l’intervalle ` − 2M ; ` + 2M . Autrement dit,
0 0 0
ε ε
ε ε
∀ n > max{N; N0 }, |un − `| 6 et |vn − `| 6 .
2M 2M
ε ε
D’où, ∀ n > max{N; N0 }, |un vn − ``0 | 6 M · +M· = ε, puis, un vn ∈ I.
2M 2M
Il existe un rang à partir duquel tous les termes de la suite u · v sont dans I. Ce qui prouve la convergence de la
suite u · v vers ``0 .
lim v +∞
`0 > 0 `0 = 0 `0 < 0 −∞
lim u
+∞ +∞ F.I −∞ +∞ −∞
−∞ −∞ F.I +∞ −∞ +∞
1
12 Inverse - Tableau pour lim (si elle existe).
n→∞ un
lim un ` ∈ R∗ 0 +∞ −∞
n→∞
1 1
lim F.I 0 0
n→∞ un `
Considérons deux suites u et v convergentes telles que pour tout entier n, un 6 vn . Alors,
lim un 6 lim vn .
n→+∞ n→+∞
Attention. Une erreur classique est de penser que la proposition précédente est aussi vraie pour
des inégalités strictes.
Soit u = (un )n∈R une suite réelle admettant une limite ` ∈ R ∪ {±∞}.
• Si ` ∈ R : eun −→ e` , sin(un ) −→ sin(`) et cos(un ) −→ cos(`).
n→+∞ n→+∞ n→+∞
Remarque. Précisons que si ` est strictement positif ou +∞, la suite u est strictement positive à partir d’un
certain rang. Par conséquent, il n’y a aucun problème de définition à écrire ln(un ) ou un α = exp α ln(un ) .
Idée de la preuve. • Ces énoncés sont une conséquence de la continuité des fonctions exponentielle, logarithme
et trigonométriques. Nous prouverons ces résultats dans le cours sur la continuité.
π
• Justifions toutefois le dernier point. Si on considère les suites u = (2πn)n∈N , v = + 2πn et w = (πn)n∈N ,
2 n∈N
on a
∀ n ∈ N, cos(un ) = 1, sin(vn ) = 0 et cos(wn ) = (−1)n .
Les deux premières suites convergent respectivement vers 1 et 0 alors que la dernière diverge. On constate qu’on
ne peut conclure directement sur la convergence de la suite (cos(un ))n∈N sans préciser la suite u.
13
Exercice 0.13. 1. Que pensez vous de la rédaction suivante ? Corriger les éventuelles erreurs.
1 n
Déterminons la limite de la suite un = 1 + . Comme 1 + 1/n −→ 1, par élévation à la puissance n, on a
n n→+∞
1 n
lim 1+ = lim 1n = 1. La limite est donc 1.
n→+∞ n n→+∞
n3 + 3n 2n2
2. Donner la limite de .
n3
Théorème 14 (D’encadrement)
Preuve. Soit I un intervalle ouvert contenant `. Prouvons que cet intervalle contient tous les termes de la suite v
à partir d’un certain rang n0 . Par hypothèse :
• u tend vers `, donc I contient tous les termes de u à partir d’un rang n1 ;
• w tend vers `, donc I contient tous les termes de w à partir d’un rang n2 ;
• de plus, un 6 vn 6 wn pour tout n supérieur à un certain N ∈ N.
Soit n0 = max{n1 ; n2 ; N}. De sorte que I contient tous les termes de u et w d’indice supérieur à n0 . Comme, pour
tout n > n0 , un 6 vn 6 wn et que I est un intervalle, on a vn ∈ I.
Donc I contient tous les termes de la suite v à partir d’un certain rang. Comme ce raisonnement s’applique à
n’importe quel intervalle ouvert contenant `, la suite v tend vers `.
Vocabulaire. On parle aussi du théorème des gendarmes.
On peut chercher une suite v de limite nulle telle qu’à partir d’un certain rang N
∀ n > N, |un − `| 6 vn .
2n2 − sin(n)
Par exemple, justifions que un = −→ 2.
n2 + 1 n→+∞
| sin(n)| + 2 3
Par l’inégalité triangulaire, |un − 2| 6 6 2 −→ 0.
n +1
2 n + 1 n→+∞
D’où le résultat.
Exercice 0.14. (?). Justifier l’existence et le calcul des limites des suites définies par :
√ 2n
(−1)n n cos(n2 + 2019)
∀ n ∈ N, un = 2 + , vn = √ et wn = n (??).
n
n+1 n+2 5
14
3n
X 1
Exercice 0.15. (??). Calculer la limite de Sn = √ lorsque n → +∞.
k=n+1
n + 2k + 9
2
Proposition 15 (Minoration)
Preuve. Soit A ∈ R. Comme u tend vers +∞, nous savons qu’il existe un rang N pour lequel tous les termes de la
suite u sont supérieurs à A. L’hypothèse de minoration justifie que tous les termes, d’indice supérieur à N, de la
suite v sont aussi supérieurs à A. Ceci étant vrai pour tout réel A, c’est la définition de v tend vers +∞.
Remarque. On a, de même, si v tend vers −∞, alors u tend aussi vers −∞.
Exemple. Considérons u, une suite tendant vers +∞. En utilisant l’inégalité classique
On prouve alors, par minoration, que la suite (eun )n∈N tend aussi vers +∞. On a justifié une partie du
quatrième point de la proposition page 13.
Justifier que pour tout entier n, un+1 > un + 2. En déduire que u tend vers +∞ par minoration.
Soit u une suite réelle croissante (respectivement décroissante). On a équivalence entre les deux
énoncés suivants :
i) La suite converge vers une limite finie.
Preuve. Traitons le cas d’une suite u croissante. Le cas décroissant s’en déduit en considérant −u.
Prouvons l’équivalence entre i) et ii) par double implication.
• i) ⇒ ii). Supposons que u converge vers une limite finie `. Justifions en raisonnant l’absurde que la suite u
est majorée par `. Si tel n’était pas le cas, il existerait un indice N tel que uN > `. Posons ε = (uN − `)/2 et
I = ]` − ε; ` + ε[. La croissance de la suite implique
Or, ε > 0, I est un intervalle ouvert contenant la limite, il est censé contenir tous les termes de la suite à partir
d’un certain rang.
C’est donc absurde et ` majore la suite u.
• ii) ⇒ i). Réciproquement, supposons que la suite est majorée.
Prouvons que la suite est convergente et que la limite ` s’identifie à s = sup{un | n ∈ N}. Tout d’abord, la borne 15
supérieure est bien définie puisque {un | n ∈ N} est une partie non-vide et majorée de R. Soit I un intervalle ouvert
contenant la borne supérieure. En particulier, il existe ε > 0 tel que [s − ε; s + ε] ⊂ I. Comme s − ε ne majore pas
la suite, il existe N tel que uN > s − ε. Par croissance de u,
Par conséquent, I contient tous les termes de la suite à partir du rang N. Ceci étant valable pour tout intervalle
ouvert I contenant s,
un −→ s.
n→+∞
sup{un | n ∈ N}
Cas convergent
∀ n ∈ N, un+1 = ln(1 + un ) 6 un .
La suite est décroissante.
• La suite est décroissante, minorée, elle converge. En utilisant la proposition page 13, la limite vérifie
` = ln(1 + `). Il vient ` = 0.
16
Preuve. Il suffit de remarquer que l’hypothèse de positivité sur u implique la croissance de la suite S.
∀ n ∈ N, Sn+1 − Sn = un+1 > 0.
1 1 1 1
6 = − .
k2 k(k − 1) k − 1 k
n n
X 1 X 1 1 1
On a une somme télescopique, 6 1 + − = 2 − 6 2.
k 2 k−1 k n
k=1 k=2
Preuve. Soit N0 un rang à partir duquel les suites u et v sont respectivement croissante et décroissante. D’après
le théorème de convergence monotone la suite (un )n>N0 tend vers +∞ ou vers une limite finie. De même, la suite
(vn )n>N0 tend vers −∞ ou vers une limite finie.
Si une des deux suites ne tend pas vers une limite finie, on a automatiquement
|un − vn | −→ +∞.
n→+∞
Ce qui est exclut par hypothèse et les deux suites convergent vers une limite finie. Comme les premiers termes
n’influent pas sur le comportement limite, les suites u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N convergent. Justifions que les
limites sont identiques.
On peut maintenant écrire
∀ n ∈ N, un 6 lim vn = lim un 6 vn .
n→+∞ n→+∞
vn
La limite
un
17
Attention. Les hypothèses ne supposent pas la convergence des suites u et v, une erreur de rédaction
est donc d’écrire lim un = lim vn au lieu de lim (un − vn ) = 0. La conclusion est donc double :
n→+∞ n→+∞ n→+∞
les limites de u et v existent et les limites sont identiques.
Exercice 0.19. (??). On définit les suites (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ par :
n
X 1 1
∀ n ∈ N∗ , un = et vn = un + .
k! n · n!
k=1
Pour tous α, β, γ ∈ R+
∗ , on a
nβ ln(n)α exp(γn)
lim = 0, lim =0 et lim = 0.
n→+∞ exp(γn) n→+∞ nβ n→+∞ n!
nβ
Par encadrement, −→ 0.
eγn n→+∞
• Pour le second résultat, utilisons
∀ x ∈ R+
∗, ln(x) > x − 1.
Soient n ∈ N , δ ∈
∗
∗.
R+ Pour x = n , la relation fonctionnelle du logarithme donne
δ
ln(n) 1 1
(δ + 1) ln(n) = ln nδ+1 6 nδ+1 − 1 6 nδ+1 06
⇒ 6 · .
nδ δ+1 n
ln(n)
Pour tout δ > 0, par encadrement −→ 0.
nδ n→+∞
Pour conclure sur le second point, on peut considérer δ = β/α et composer par la fonction puissance x 7→ xα
(croissante sur R+
∗ ).
• Enfin, prouvons le dernier point. Soit γ ∈ R+
∗ . Il existe N ∈ N tel que e 6 N.
∗ γ
exp(γn) eγ × eγ × eγ × · · · × eγ × · · · × eγ × eγ eNγ eγ
06 = 6 · .
n! 1 × 2 × 3 × · · · × N × · · · × (n − 1) × n N! n
exp(γn)
Par encadrement, −→ 0.
n! n→+∞
en−5 n2 − n − 2
n
18 un = ln(nn )e−n , vn =
4n4 + 3n3 + 1
, wn =
ln(n7 + 7n)
et xn =
3
/ ln(n).
Le modèle malthusien Le saviez-vous
Le pasteur Thomas Malthus (1766-1834) est un économiste britannique connu pour ses analy-
ses sur les liens entre croissance démographique et croissance de la production. On peut lire dans
An Essay on the Principle of Population (1798) :
Assuming then my postulata as granted, I say, that the power of population is indefinitely greater than the
power in the earth to produce subsistence for man. Population, when unchecked, increases in a geometrical
ratio. Subsistence increases only in an arithmetical ratio. A slight acquaintance with numbers will show
the immensity of the first power in comparison of the second. By that law of our nature which makes food
necessary to the life of man, the effects of these two unequal powers must be kept equal. This implies a
strong and constantly operating check on population from the difficulty of subsistence. This difficulty must
fall somewhere and must necessarily be severely felt by a large portion of mankind.
Thomas Malthus y suppose donc :
• une croissance géométrique de la population;
• une croissance arithmétique des moyens de subsistance.
Le pasteur tire de cette loi “naturelle” des conséquences économiques. Comme toute croissance géométrique
dépasse toujours à partir d’un certain rang une croissance arithmétique (d’après les croissances comparées
avec la raison de la suite géométrique supérieure à 1). Viendra un moment où peu importe les actions prises
par l’État ou la société, il sera impossible de subvenir au besoin de toute la population.
Dans la société anglaise du début de la révolution industrielle avec le début de la paupérisation de la classe
ouvrière, la frontière semble déjà franchie. Ce dernier s’opposera donc à toute réforme visant à aider les plus
défavorisés et militera pour un contrôle de la natalité des plus pauvres.
Outre les questions morales posées par la théorie malthusienne, les hypothèses du modèle sont discutables.
L’hypothèses d’une croissance géométrique de la population est réaliste sur quelques années ou décennies.
Par contre, la statistique du XIXe siècle mettra en défaut le second point.
4n − (−1)n √ √ n
1. ; 4. n + 7 − n; X √
2n + (−1)n 7. e5 k
;
2n k=1
X k(k + 1) √
2 · (−1)n + 5n+2 − 3n 5. ; b πnc
2. ; n3 8. ;
5n k=1 n
2n + 1
3 n
2ln(n)
3. √ ; 6. ; 9. 4n .
n! n n2 + 3n
u0 ∈ I et ∀ n ∈ N, un+1 = f (un ).
Repésentation et conjecture 6
y=x
Plaçons sur le même graphique, la droite 4
d’équation y = x et le graphe de f . Cf
Il y a un unique point d’intersection dont
2
l’abscisse est x0 = 3.
En effet, 3 est l’unique solution de f (x) = x.
−1 0 1 2 3 4 5 6 7
Cas 1. Si u0 > 3.
f (u0 ) = u1
f (u1 ) = u2
f (u2 ) = u3
u3 u2 u1 u0
Cas 2. Si u0 6 3.
f (u2 ) = u3
f (u1 ) = u2
f (u0 ) = u1
u0 u1 u2 u3
On conjecture que pour toutes valeurs initiales u0 ∈ R+ , la suite u est monotone et converge vers 3. 3 étant
l’unique réel positif tel que f (x) = x.
20 Plus précisément, si u0 6 3, la suite u est croissante et décroissante si u0 > 3.
Étude théorique de la suite
Cas 1. Supposons que u0 > 3.
Justifions par récurrence la propriété :
n ∈ N, P(n) : un+1 6 un et un > 3.
Initialisation. Par lecture graphique, u1 6 u0 et par hypothèse u0 > 3. P(0) est vraie.
Hérédité. Soit n ∈ N, supposons P(n) vraie et démontrons P(n + 1). Par croissance de f ,
un+1 6 un et un > 3 ⇒ f (un+1 ) 6 f (un ) et f (un ) > f (3).
C’est-à-dire, un+2 6 un+1 et un+1 > f (3) = 3.
P(n + 1) est prouvée.
La suite u est donc décroissante et minorée par 3. Par le théorème de convergence monotone, la suite u
converge vers une limite finie `.
1.2
1.
0.8
0.6
0.4
0.2
−0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1. 1.2 1.4 1.6 1.8 2. 2.2 2.4 2.6 2.8 3.
1. Ici, c’est la continuité de la fonction racine carrée (et donc celle de f ) qui justifie la limite du membre de droite. Nous y
reviendrons au chapitre Continuité. On peut aussi passer à la limite dans la relation un+1 2 = 3 + 2un . Ainsi, `2 = 3 + 2`,
puis ` = 3 car ` > 0. 21
Exercice 0.23. (? ? ?). Étude de la suite v.
1. Écrire un programme SUITE qui prend en argument un entier n et renvoie la tableau :
Vn = v0
v1 v2 ··· vn .
Voici la réponse :
--> SUITE(7)
ans = 3. 0.2222222 0.5806452 0.4806202 0.5048924 0.4987799 0.5003052 0.4999237
2. (a) Que dire de la monotonie de la fonction g = f ◦ f ?
(b) Vérifier que pour tout n ∈ N, v2(n+1) = g(v2n ) et v2(n+1)+1 = g(v2n+1 ).
(c) En déduire que les suites (v2n )n∈N et (v2n+1 )n∈N sont respectivement décroissante et croissante.
4
3. (a) Vérifier que pour tous x, y ∈ R+ , |f (x) − f (y)| 6 · |x − y|.
9
4
(b) En déduire que pour tout n ∈ N, |v2(n+1) − v2n+1 | 6 · |v2n+1 − v2n |.
9
(c) Justifier que les suites (v2n )n∈N et (v2n+1 )n∈N sont adjacentes.
4. Prouver la convergence de la suite v. Préciser la limite.
22
Exercices d’approfondissement
u0 = 0 et ∀ n ∈ N, un+1 = 2un − 4n + 3.
Exercice 0.25. (??). Que peut-on dire des éventuelles limites des suites réelles (un )n∈N et (vn )n∈N telles que
un 2 + 4un vn + 5vn 2 −→ 0 ?
n→+∞
Montrer que les suites extraites (S2n )n∈N et (S2n+1 )n∈N sont adjacentes, et en déduire que la suite (Sn )n∈N converge.
√ 1
M(a, b) = M(b, a), M(λa, λb) = λM(a, b) et ab 6 M(a, b) 6 (a + b).
2
(c) En déduire un second programme qui trace le graphe de F : x 7→ M(1, x) sur [0; 2].
(d) Le graphe permet de conjecturer la croissance de F ainsi que la limite en +∞. Prouver cette conjecture.
(e) Qui est le plus grand entre M(2, 3) et M(7, 2) ?
24
Travaux pratiques - Scilab
Exercice 0.31. (??). Fonctionnement d’un crédit à taux fixe. Notion : Boucle for.
Un crédit à taux fixe se compose de quatre quantités :
• K0 : le montant emprunté ou capital;
• n : le nombre de mois que dure l’emprunt;
• M : la mensualité (somme dont l’emprunteur doit s’acquitter chaque mois);
• q : le taux mensuel 2 (supposé fixe).
La banque fournit un tableau d’amortissement. C’est-à-dire un échéancier qui indique, pour chaque mois, le montant
restant à rembourser et la mensualité. Notamment, il précise la répartition de la mensualité entre le remboursement
du capital et les intérêts payés à la banque.
Nous verrons que ces conditions imposent des mensualités fixes de M = 886, 41 euros par mois.
q K0
L’objectif est de justifier la relation entre K0 , n, M et q : M= (•)
1
1−
(1 + q)n
1. Notons Ki le capital restant à rembourser au i-ème mois.
(a) Préciser Kn .
(b) Vérifier que pour tout i ∈ [[0; n − 1]], Ki+1 = (1 + q)Ki − M.
M
2. On pose pour tout indice i, Ui = Ki − .
q
(a) Justifier que pour tout indice i ∈ [[0; n − 1]], Ui+1 = (1 + q)Ui .
(b) En déduire l’expression de Ki pour tout indice i.
(c) Conclure en prouvant la formule (•).
3. Avec un taux mensuel q = 0, 1% et une capacité de remboursement de 1500 euros par mois, combien Bob
peut-il espérer emprunter sur 10 ans ?
B. Calcul du tableau d’amortissement Scilab.
4. Compléter le programme suivant qui prend en entrée le capital K, la durée n et le taux q (en %) et renvoie le
tableau d’amortissement Tab.
Dans la suite, la première colonne affiche le mois, la seconde le capital restant à rembourser, la troisième les intérêts
et la quatrième (et dernière colonne) le reste destiné au remboursement du capital.
2. Pour être précis, le taux affiché par les banques, est le taux nominal annuel (t = 12q). De plus, il faudrait prendre en
compte le coût des assurances. 25
(1) function Tab=amortissement(K,n,q)
(2) q = ..... // Attention, q est exprimé en pourcentage
(3) M = .....
(4) Tab = [(0:n)’,zeros(n+1,3)]
(5) // Tableau de taille ..... dont la première colonne est constituée de .....
(6) // et dont le reste est constitué de .....
(7) Tab(1,2) = K
// Attention au décalage d’indice
(8) for i=2:(n+1)
(9) Tab(i,3) = .....
(10) Tab(i,4) = .....
(11) Tab(i,2) = .....
(12) end
(13) endfunction
(a) Justifier que pour tout x ∈ [0; 1], x(1 − x) ∈ [0; 1/4]. En déduire que pour tout n ∈ N, un ∈ [0; 1].
(b) Montrer que la suite u est monotone.
(c) En déduire la convergence. Préciser la limite.
(a) Écrire un programme suite qui prend en argument un entier n, u0 et λ ∈ R et renvoie une matrice ligne
contenant les n premiers termes de la suite u définie avec le paramètre λ et la condition initiale u0 .
26
Solutions
• Pour la seconde suite, on peut écrire u + v est une suite géométrique de raison 3.
function v=suite(n)
v=2 En particulier,
for i=1:n
v=(v+2)^(1/2)+2*(i-1)+1 ∀ n ∈ N, (u + v)n = 3n (u + v)0 = 3n+1 .
end
endfunction 2.0 Soit n ∈ N. Remarquons que :
D’où, un = (2 − n) 3n .
• Pour la seconde suite :
En conclusion, pour tout entier n ∈ N, 2.0 u est une suite linéaire d’ordre 2. L’équation
caractéristique est :
u n = 2 − 2n .
r2 = 6r − 9 ⇐⇒ (r − 3)2 = 0.
• L’équation caractéristique associée à la suite v est :
Le discriminant est nul, il existe deux réels λ et µ tels
r = 2r − 2.
2 que :
∀ n ∈ N, un = λ3n + µn3n .
Le discriminant est −4 < 0. Il y a deux solutions com- Or, u0 = 2, u1 = 2u0 − v0 = 3. En considérant n = 0,
plexes conjuguées r1 = 1 + i et r2 = 1 − i. Les formes n = 1, on obtient le système :
exponentielles sont :
√ iπ/4 √ 2 = λ + 0µ et 3 = 3λ + 3µ.
r1 = 2e et r2 = 2e−iπ/4 .
D’où, λ=2 et µ = −1.
Il existe donc deux réels λ, µ tels que
L’expression de la suite u est :
√ n
∀ n ∈ N, un = λ cos(nπ/4) + µ sin(nπ/4) 2 . ∀ n ∈ N, un = (2 − n) 3n .
= 1 vn = 2un − un+1 .
(
√λ
√ √ λ = 1
⇐⇒ .
2
2
λ + 2
2
µ 2 = 1 λ+µ = 1
Il vient : vn = (n + 1) 3n .
D’où λ = 1, µ = 0.
Finalement, pour tout entier n ∈ N, Solution 0.7, page 7.
un = n, vn = n2 , wn = en ...
On peut donc définir la suite u par
• Exemples de termes généraux de suites ni majorées,
∀ n ∈ N, un = ln(wn ), ni majorées ,
• La suite est strictement positive et pour tout n ∈ N, 2.0 Posons w = v − u. Par hypothèse sur u et v :
• w est positive à partir d’un certain rang.
vn+1 (n + 3)! e−(n+1) n+3 • w admet une limite finie avec
= = > 1.
vn (n + 2)! en e
lim wn = lim vn − lim un .
n→+∞ n→+∞ n→+∞
La suite v est donc strictement croissante.
D’après la première question, lim wn > 0. D’où
• La suite est strictement positive et pour tout n ∈ N, n→+∞
n+1
lim vn > lim un .
Y
1 − e−k
n→+∞ n→+∞
wn+1 k=1 −(n+1)
= n =1−e < 1.
wn Y −k
1−e
Solution 0.13, page 14.
k=1
1.0 On ne peut pas appliquer la proposition précé-
La suite w est donc strictement décroissante. dente puisque la puissance est fixée (α ∈ R), elle ne
peut pas dépendre de n. Une bonne rédaction est :
• Soit n ∈ N,
1 n 1
xn+1 − xn = xn 2 − 4xn + 4 = (xn − 2)2 > 0. 1+ = exp n ln 1 + .
n n
2n
- Méthode 2. Soit n ∈ N, pour tout k ∈ [[0; n − 1]],
• Justifions que wn = n
−→ 0. uk+1 − uk > 2.
5n n→+∞
n−1 n−1
X X
Par somme, 2.
On sait par la formule du binôme de Newton que uk+1 − uk >
k=0 k=0
2n
2n 2n C’est-à-dire, un − u0 > 2n.
X
6 = 22n = 4n .
n k
k=0 Puis, un > 2n + 1.
Comme la fonction racine carrée est croissante, 2.0 On vérifie par récurrence que u est une suite
positive. Soit n ∈ N, en appliquant la relation précé-
p 2 √ p dente à x = un /2 > 0, on a
(n + 1) 6 n2 + 2k + 9 6 (n + 3)2
|n + 1| 6 00
6 |n + 3| un un
> sin .
2 2
n+1 6 00
6 n + 3.
On en déduit que un > un+1 . La suite est décroissante.
Par composition avec la fonction inverse, (décroissante Comme elle est minorée par 0, elle converge d’après le
sur R+ théorème de la limite monotone. Notons ` la limite.
∗ ),
À ce stade, on ne peut pas conclure que ` = 0. 0 est
1 1 1 seulement un minorant, tout comme −1, −100..
6 √ 6 .
n+3 n2 + 2k + 9 n + 1
Comme un+1 −→ ` et
n→+∞
Par somme, il vient :
un+1 un
3n 3n ∀ n ∈ N, = sin ,
X 1 X 1 2 2
6 Sn 6
n+3 n+1 on a par unicité de la limite :
k=n+1 k=n+1
2n 2n
30 n+3
6 Sn 6
n+1
.
`
2
= sin
`
2
⇒ f
`
2
=0 ⇒ ` = 0.
Concluons : un −→ 0. en
n→+∞ Par les croissances comparées : −→ +∞.
n4 n→+∞
n2 ln(n) 9n
1/2
3n
• Soit n ∈ N∗ , un = · . √ = −→ 0.
en n n!
n! n→+∞
n √ n function V=SUITE(n)
X X
e5 k
> 1 = n. v=3
k=1 k=1 V=[v]
for i=1:n
n √
X v=2/(3+2*v)
Par minoration, e5 k
−→ +∞. V=[V,v]
n→+∞
k=1 end
endfunction
8.0 Par définition de la partie entière,
√ √ √ f est décroissante, par composition,
πn 6 b πnc < πn + 1.
√ f ◦ f est croissante.
√ b πnc √ 1
Puis, π6 6 π+ .
n n
Soit n ∈ N,
√
b πnc √
v2(n+1) = v2n+2 = f (v2n+1 ) = f f (v2n ) .
Par encadrement, −→ π.
n n→+∞
π − 6un 6 10−4 . = un + un 2 .
√
Pour n > n0 = 30 000, En particulier, un+1 > un 2 = |un | = un .
La suite u est croissante. D’après le théorème de la
π − 6un 6 3 6 3 = 10−4 .
√
limite monotone :
n n0 - La suite converge vers une limite finie `.
√ - Ou, la suite tend vers +∞.
Dans ce cas, 6un est une approximation de π à
Montrons que le premier cas est absurde. Si u tend
10−4 près.
vers ` ∈ R. Alors, la relation :
• Testons : p
∀ n ∈ N, un+1 = un + un 2 ,
--> n=30000; x=1:n;
S=(x.^(-2))*ones(n,1); (6*S)^(1/2) un+1 = un + un 2 ,
2
• Méthode 1.
C est croissante donc minorée par son premier terme.
Pour tout n ∈ N∗ ,
1
Cn > C1 = .
2
• Méthode 2.
1 1
Soit n ∈ N∗ . Pour k 6 2n, on a > . Ainsi
Calculer les décimales de π n’est pas une lubie de k 2n
mathématiciens. Par exemple, pour calculer plusieurs 2n 2n
2n − (n + 1) + 1
X 1 X 1
milliards de décimales, il est nécessaire de créer de > = .
nouveaux algorithmes pour diviser/multiplier de très k=n+1
k
k=n+1
2n 2n 35
1
C’est-à-dire, Cn > .
2 Attention, les suites sont monotones à partir du rang
1.
On a pour n ∈ N∗ :
D’après ce qui précède, pour tout n ∈ N∗ ,
2n n 2n
X1 X1 X 1
S2n = = + a1 6 an 6 bn 6 b1 .
k k k
k=1 k=1 k=n+1
Par conséquent, la suite (bn )n∈N∗ est minorée par a1
⇒ S2n = Sn + Cn . et décroissante, elle converge d’après le théorème de la
limite monotone. La suite (an )n∈N∗ est majorée par b1
Raisonnons par l’absurde en supposant que la suite et croissante, elle converge.
(Sn )n converge vers une limite finie ` ∈ R. Par dif- Notons `a et `b , les limites respectivement de (an )n
férence, on en déduit la convergence de la suite C avec et (bn )n . Or,
Cn = S2n − Sn −→ ` − ` = 0. an + bn
n→+∞ ∀ n ∈ N, bn+1 = .
2
C’est absurde, on a vu que la suite C est minorée par
1/2. `a + `b
Par passage à la limite, `b = .
Donc (Sn )n ne converge pas vers une limite finie. 2
Comme la suite est croissante, le théorème de la limite Il vient : `a = `b .
monotone permet d’affirmer que
(an )n , (bn )n convergent une limite commune.
Sn −→ +∞.
n→+∞
∀ n ∈ N∗ , a n 6 bn . • Soient a, b ∈ R+ . Si on intervertit a et b, on
ne change que le premier terme des suites (an )n∈N et
• Soit n ∈ N∗ . (bn )n∈N . La limite est inchangée et
p p
an+1 − an = an bn − an 2 M(a, b) = M(b, a).
√ p √
= an bn − an .
• Soient a, b, λ ∈ R+ . Si les conditions initiales sont
Or, par croissance de la fonction racine carrée : λa et λb, on constate que les suites sont multipliées par
λ par rapport aux suites définies par les conditions a
√ p
an 6 bn ⇒ an 6 bn . et b. La limite est donc multipliée par λ :
La suite (an )n∈N∗ est croissante. • La suite (an )n∈N∗ converge en croissant vers M(a, b),
donc :
an − bn ∀ n ∈ N∗ , an 6 M(a, b).
• Soit n ∈ N. bn+1 − bn = 6 0.
2 La suite (bn )n∈N∗ converge en décroissant vers M(a, b),
donc :
36 La suite (bn )n∈N∗ est décroissante. ∀ n ∈ N∗ , M(a, b) 6 bn .
En particulier, pour n = 1,
√ a+b
ab 6 M(a, b) 6 .
2
∀ n ∈ N∗ , an 6 M(a, b) 6 bn .
En retranchant par an ,
0 6 M(a, b) − an 6 bn − an .
M 1
La fonction F est croissante. K= 1− .
q (1 + q)n
• À l’aide de la question 2.(b), on a : Effectuons l’application numérique avec :
√
M(1, x) > x. q = 0, 1%, n = 10 × 12 = 120, M 6 1 500.
Soit n ∈ N, on a
un+1 − un = λun (1 − un ) − un
= −un 1 − λ(1 − un ) 6 0
car un > 0, λ(1 − un ) ∈ [0; 1].
` 1 − λ(1 − `) = 0.
⇒
Dès lors,
`=0 ou 1 − λ(1 − `) = 0,
⇐⇒
1
`=0 ou `=1− .
λ
Nécessairement, ` = 0.
Dans ce cas, la modification des conditions initiales ne
changent pas le comportement global de la suite, elle 39
reste croissante et convergente vers 1/2. On dit que le Le dernier exemple illustre ce qu’on appelle la sensi-
système est peu sensible aux conditions initiales. bilité aux conditions initiales. Bien que les deux suites
ont des conditions initiales très proches :
On constate que la suite oscille pour converger très
lentement. u0 = 0, 1 et u00 = 0, 1001.
De nouveau, ce comportement se retrouve pour dif-
férentes valeurs initiales. les termes de la suite ne restent pas proches et se dis-
Le système est peu sensible aux conditions initiales. tinguent très rapidement. Le comportement de la suite
dépend fortement de la valeur de la condition initiale.
Autrement dit, une legère erreur dans les conditions
initiales donnent des destins bien différents.
sin(0)2 = 0 et sin(π/2)2 = 1.
= 2 sin 2n θ cos 2n θ .
un+1 = 4un (1 − un )
2 2
= 4 sin 2n θ 1 − sin 2n θ
2 2
= 4 sin 2n θ cos 2n θ
2
= 2 sin 2n θ cos 2n θ
2
un+1 = sin 2n+1 θ .
40
L’effet papillon, chaos déterministe et hasard Le saviez-vous
Il semblerait que de petites causes ne peuvent engendrer que des petits effets, que de grands effets ne peuvent
venir que de causes importantes.
Cette idée de la proportionnalité entre l’effet et la cause est assez répandue mais fausse. Le météorologue
Edward Lorentz en donna une image remarquable lors d’une conférence scientifique en 1972, en posant la
question suivante :
Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?
Retenons que des systèmes parfaitement déterminés et initialement très proches peuvent avoir des destins
bien différents. L’évolution est alors rapidement imprévisible. On parle de chaos déterministe.
Cette idée est présente dans l’œuvre de Henri Poincaré (un des plus grands mathématiciens français,
1854-1912). C’est l’incertitude sur les conditions initiales qui est à l’origine du hasard. Le hasard n’est pas
une absence de loi mais une imprévisibilité.
Une cause très petite, qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous ne pouvons pas ne pas voir,
et alors nous disons que cet effet est dû au hasard. Si nous connaissions exactement les lois de la nature et la
situation de l’univers à l’instant initial, nous pourrions prédire exactement la situation de ce même univers
à un instant ultérieur. Mais, lors même que les lois naturelles n’auraient plus de secret pour nous, nous ne
pourrons connaître la situation initiale qu’approximativement. Si cela nous permet de prévoir la situation
ultérieure avec la même approximation, c’est tout ce qu’il nous faut, nous disons que le phénomène a été
prévu, qu’il est régi par des lois ; mais il n’en est pas toujours ainsi, il peut arriver que de petites différences
dans les conditions initiales en engendrent de très grandes dans les phénomènes finaux ; une petite erreur sur
les premières produirait une erreur énorme sur les derniers. La prédiction devient impossible et nous avons
le phénomène fortuit.
H.Poincaré, Science et méthode (1908).
41