El Watan

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mercredi 13 avril 2011

■ ACTION CULTURELLE DE
L’AMBASSADE DE FRANCE EN ALGÉRIE
Le budget le plus
élevé du monde
LIRE L’ARTICLE DE K. SMAÏL EN PAGE 17

N° 6225 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

ILS ONT MARCHÉ DANS LA CAPITALE

Les étudiants
forcent le passage LIRE EN PAGE 4

PHOTO : H. LYES
MÉDECINS
SITUATION DE LA PRESSE EN SYRIE LES TOUAREG CRITIQUENT OULD KABLIA RÉSIDENTS
TÉMOIGNAGE
D’UN JOURNALISTE EXPULSÉ «PERSONNE NE PEUT Sit-in nocturne
au CHU
S’AUTOPROCLAMER NOTABLE» Mustapaha
● Les Touareg de Le second sit-in des méde-
Tassili N’Ajjer se cins résidents, entamé lundi
démarquent des matin, n’a pris fin qu’hier à
midi. Après une nuit de résis-
«notables» qui tance et des heures à scan-
se sont réunis avec
PHOTO : DR

der des slogans tranchants

le ministre de contre l’indifférence des
autorités, les centaines de
l’Intérieur à grévistes mobilisés près de
■ Notre journaliste, Zine Cherfaoui, a été retenu
la fin du mois de la Présidence ont dû quitter
PHOTO : EL WATAN

contre son gré pendant quatre jours à l’intérieur de

l’enceinte de l’aéroport de Damas. Il raconte dans ce mars dernier. les lieux en raison des affron-
reportage le calvaire qu’il a enduré avant d’être tements qui ont opposé poli-
expulsé vers Alger. Lire en pages 8 et 9
Lire l’article de ciers et étudiants, hier.
Fayçal Métaoui en page 2 (Suite page 5) Fella Bouredji
PUBLICITÉ
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 2

L’ACTUALITÉ
PRÉSENCE DE MERCENAIRES ALGÉRIENS EN LIBYE Le démenti
du MAE
Ould Kablia : «Jusqu’à présent, algérien
nous n’avons aucune preuve» Malgré les multiples démentis
opposés fermement par les autorités
algériennes, Mustapha Abdeljalil
a choisi de se déjuger par rapport
au démenti qu’il avait lui-même
● La position de l’Algérie vis-à-vis des puissances internationales suscite les critiques les plus acerbes. apporté à ces accusations farfelues,
dans son entretien avec un quotidien
Adrar matériel. Ce qui pourrait être une l’Algérie vis-à-vis des puissances algérien en date du 5 mars 2011–
De notre envoyée spéciale manière de gagner de l’argent, internationales qui lui valent les et de singulariser l’Algérie en la
comme c’est le cas pour la drogue «critiques les plus acerbes et les mettant en cause injustement dans
es autorités algériennes n’ont ou autre», ajoute le ministre. «Et plus injustifiées». un prétendu parrainage d’activités

L aucune donnée officielle

quant à la présence de merce-
naires algériens en Libye. «Jusqu’à
s’ils existaient effectivement, nous
considérons qu’ils sont en infrac-
tion totale avec nos lois», poursuit
présent, nous n’avons aucune preu- M. Ould Kablia.
ve de l’existence d’Algériens qui Comment expliquer ces alléga-
combattent aux côtés des forces tions ? «Ceux qui le font ont toute
irrégulières du guide El Gueddafi», la latitude de porter de telles accu-
a affirmé hier, Daho Ould Kablia, sations, et ce, même par la voie du
ministre de l’Intérieur et des Col- mensonge», estime le ministre.
lectivités locales, en marge d’une Et c’est la position de l’Algérie
visite d’inspection effectuée dans quant à la crise libyenne, ou plutôt
PHOTO : H. LYÈS
Théorie qui s’applique, selon
M. Ould Kablia, au dernier rapport
du département d’Etat américain
sur les droits de l’homme, qui est
très critique envers les pouvoirs
publics, et ce, tout particulièrement
à l’égard des forces de l’ordre et des
répressions faites envers les libertés
citoyennes et civiles. «Ce rapport
est biaisé, parce que l’Algérie n’en-
tre pas directement dans la stratégie
de mercenariat en Libye.
Cet acharnement irresponsable à
vouloir impliquer, à tout prix, les
autorités algériennes nous interpelle
sur les desseins et les motivations
de ceux qui sont derrière cette
conspiration contre un pays dont le
tort est de refuser
de s’immiscer dans les affaires
intérieures libyennes, de déplorer
l’usage disproportionné de la force

la wilaya d’Adrar, en compagnie
de Abdelmalek Sellal, ministre des
Ressources en eau. «Mais notre po-
sition est qu’en aucun cas l’Algérie
ne pourra encourager des Algériens
à s’ingérer dans une affaire qui ne
les concerne pas, sauf s’ils sont
mus par des besoins strictement
LES TOUAREG CRITIQUENT OULD KABLIA
sa «non-position», qui motive ces
charges. «Il a été remarqué que
l’Algérie n’a pas carrément pris
partie pour l’un des deux camps.
Et ils considèrent donc que celui
Daho Ould Kablia, qui n’est pas avec eux est contre
ministre de l’Intérieur eux», avance le ministre. Il semble,
et des Collectivités locales d’ailleurs, que ce soit la position de
menée par les pays de la coalition
qui font pression sur beaucoup de
pays arabes, afin de s’ingérer dans,
entre autres, leurs politiques», juge-
t-il. Les Etats-Unis auraient, ainsi,
une politique des plus ambiguës
envers l’Algérie, soufflant le chaud
et le froid. Ghania Lassal
et de mettre en garde contre les
dangers mortifères
de l’infiltration de troupes terroristes
sur le territoire libyen.
Cette Infiltration d’éléments
terroristes est, malheureusement,
corroborée par les faits et par
les constats objectifs établis par
de hauts responsables, civils
et militaires, de certains pays
membres permanents du Conseil de
sécurité ainsi que par les analyses

«Personne ne peut indépendantes formulées par des

experts occidentaux spécialisés
dans le renseignement.
Au regard de ses intérêts

s’autoproclamer notable» fondamentaux liés à la sécurisation

Ld’uneessontreprésentants des Touareg du Tassili N’Ajjer
en colère. Ils dénoncent leur exclusion
rencontre, organisée le 26 mars 2011, par
Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, au siège
de son département, à Alger, avec ce qui a été pré-
senté comme «des notables» et des «représentants
de la société civile des wilayas du Sud » pour évo-
quer les problèmes de la région. «Nous avons été
étonnés de découvrir, à la télévision, les images de
cette rencontre. Nous n’avons aucunement été infor-
més», s’est indigné Ibrahim Ghouma, Aménokal des
Touareg du Tassli N’Ajjer et membre du Conseil de
la nation, lors d’une rencontre avec la presse, hier à
Alger. «Ceux qui se sont réunis avec le ministre de
l’Intérieur ne représentent pas les populations du
Sud et les notables», a enchaîné Djelloul Ouaouane,
membre de l’Académie algérienne de la société ci-
vile et représentant de la tribu des Kiltobren.
Dahkal Tayeb, de la zaouïa Baba Abderrahmane de
Tamanrasset, a dénoncé le non-respect des struc-
tures représentatives traditionnelles : «Les spécifi-
cités de nos régions ne doivent pas être ignorées.
Les notabilités séculaires doivent être renforcées
et soutenues. Celles-ci ont grandement contribué
par le passé à aider l’Etat à régler des conflits
complexes.» Selon lui, les notables sont choisis par
les populations. «Nous n’avons pas besoin de pro-
blèmes supplémentaires. Personne ne peut s’auto-
proclamer notable et parler au nom des régions du
Sud», a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur a, selon
une dépêche de l’agence officielle APS, convié à
son département des «représentants» des régions
de Tamanrasset, Illizi, In Salah, Ghardaïa, d’Adrar,
Ouargla, El Menea et de Bordj Baji Mokhtar. «M.
Ould Kablia a salué le rôle des conseils des notables
dans le renforcement de la confiance entre l’Etat et
les citoyens des régions du Sud, ajoutant que cette
réunion s’inscrit dans le cadre des orientations du
président de la République, Abdelaziz Bouteflika,
concernant l’ouverture de la l’administration et des
institutions de l’Etat à l’ensemble des catégories de
la société», est-il rapporté dans la dépêche.
Selon Djelloul Ouaouane, les Touareg du Tas-
sili N’Ajjer ne reconnaissent que Ibrahim Ghouma
comme représentant : «Nous lui faisons confiance et
il est autorisé à parler en notre nom. Tout autre per-
sonne n’a aucun droit de prétendre nous représenter.
Le plus curieux est que l’Etat le sait parfaitement.»
QUI REPRÉSENTE LES NOTABLES ?
Les notables et les chefs des tribus Ijrajriouen,
Kaltoubren, Kilaras, Kalmadal, Makardassen et
Iouarouaren se sont réunis, le 30 mars à Illizi, pour
étudier la nouvelle situation provoquée par l’initia-
tive de Ould Kablia et par la situation d’une région
frontalière de la Libye, pays aux prises à une guerre
civile née du refus du dictateur Mouamar El Gued-
dafi de quitter le pouvoir après 42 ans de règne. «Il
y a des intrus qui veulent exploiter les situations qui
sont proches de nous territorialement pour avan-
cer nos revendications sociales et économiques
et parler en notre nom», ont-ils dénoncé dans une
déclaration rendue publique hier. Ils se sont engagés
à éloigner tout danger qui peut «menacer la sécurité
et la stabilité de l’Etat algérien». «Nous sommes
préoccupés par ce qui se prépare et qui est annoncé
en termes de réforme inconnue, à buts peu clairs,
sans qu’on nous consulte», ont-ils ajouté. Djelloul
Ouaouane comme Brahim Belkhir, président de
l’Association pour la défense de l’imzad d’Illizi, se
sont interrogés sur la manière dont «les notables»,
qui ont rencontré Daho Ould Kablia, ont été choisis.
Pour eux, Maarouf Ben Brahim Adda, wali d’Adrar,
qui a été reçu par le ministre de l’Intérieur, ne peut
parler au nom des gens du Sud : «Cette rencontre
suscite l’intérêt des hommes de bonne volonté, des
érudits, des jeunes et des femmes de ces régions qui
aspirent à construire ce pays et à unifier les rangs»,
a déclaré M. Adda Ouali, repris par l’APS.
Selon les représentants de Tassili N’Ajjer, Moulay
Touhami, personnalité connue dans le Touat, a été
chargé par le président de la République de consti-
tuer un conseil national des notables. «Ce conseil
ne peut pas être mis en place sans notre avis. Ce
conseil doit représenter l’ensemble des Algériens
et pas uniquement les Touareg», a estimé Dahkal
Tayeb. Selon Ibrahim Ghouma, des lettres de pro-
testation ont été envoyées au président de la Répu-
blique, au Premier ministre, au président du Conseil
de la nation et au wali d’Illizi. «Nous voulons que
les autorités rectifient une erreur», a estimé Ibrahim
Ghouma. Les Touareg du Tassili N’Ajjer disent
faire confiance à l’Etat en matière de maintien de la
sécurité à la frontière algéro-libyenne et annoncent
que l’armée a renforcé sa présence dans la région
après le début de l’insurrection en Libye. «Mis à
part les travailleurs étrangers qui étaient établis
en Libye, aucun Libyen n’est venu en territoire
algérien», ont-ils dit. Les réfugiés étrangers ont
été, selon eux, correctement pris en charge par les
autorités algériennes et accompagnés vers leur pays
d’origine. Fayçal Métaoui
maximale de ses frontières et à la
préservation de la stabilité de toute
la région, l’Algérie attire, encore une
fois, l’attention de la communauté
internationale sur les dangers
de la présence, à ses frontières,
d’un incubateur du terrorisme qui
puiserait, à profusion, dans un
arsenal à ciel ouvert.
Par ailleurs, forte de ses convictions
quant à la primauté de la recherche
d’une solution politique par la voie
du dialogue et de son attachement
aux liens ancestraux et fraternels
qui lient indéfectiblement le peuple
algérien et le peuple libyen dans
toutes ses composantes et avec
toutes ses sensibilités, l’Algérie
continuera de privilégier la voie de
la raison en exhortant toutes les
parties à la cessation immédiate
des hostilités pour préserver l’unité
et l’intégrité territoriale de ce pays
frère face aux risques sérieux de
dislocation et de partition qui le
guettent.
A nos lecteurs
Vous trouverez dans notre
édition de demain le témoignage
de Pierre et Claudine Chaulet à
propos de leur participation à la
guerre de Libération nationale.

IL A ADRESSÉ UNE LETTRE AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ENTV
Abdelhamid Mehri exhorte
la télévision à assumer son rôle
● Abdelhamid Mehri prend une nouvelle fois l’initiative et invite les responsables de l’ENTV à assumer leur part de responsabilité.
’ancien secrétaire général du
L FLN, Abdelhamid Mehri, ex-
horte la Télévision nationale à
jouer son rôle dans l’enrichissement
du débat actuel sur le changement du
système en Algérie.
Après avoir adressé, en février der-
nier, une lettre au président Boutefli-
ka dans laquelle il lui suggère d’en-
treprendre des réformes politiques,
Abdelhamid Mehri prend une nou-
velle fois l’initiative et invite les res-
ponsables de l’ENTV à assumer leur
part de responsabilité en ouvrant le
débat sur la question. «Les demandes
de changement du système politique
deviennent insistantes. Elles émanent
de toute la classe politique nationale.
Ce qui est tout à fait naturel, car le
sujet est d’une extrême importance
pour le présent et l’avenir du pays. Il
mérite donc un débat approfondi et
transparent, dans lequel l’Entreprise
nationale de télévision peut jouer
un rôle important», écrit-il dans une
lettre adressée, le 4 avril dernier,
au directeur général de l’ENTV et
dont le contenu a été rendu public
hier. Ce faisant, Abdelhamid Mehri
se dit disponible et prêt à assumer,
lui aussi, son devoir en participant à
PRESSIONS SUR LES JOURNALISTES
Grève et protestation le 3 mai
romoteurs de «l’initiative nationale
P pour la dignité de la presse», des
journalistes des secteurs privé et public
ont créé, hier, une instance provisoire
de coordination et de suivi. Composée
de 9 membres, cette structure, issue
d’une élection tenue hier, lors d’un
rassemblement à la maison de la presse
Tahar Djaout, doit «assurer le suivi de
la mise en œuvre de la plateforme de
revendications socioprofessionnelle de
12 points transmise à la présidence de
la République, au Premier ministère
et au ministère de la Communication».
Cette instance devra aussi statuer sur
les actions futures à mener. Un appel a
d’ailleurs été lancé pour l’organisation
d’une journée de protestation et de
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 3
L’ACTUALITÉ
Abdelhamid Mehri
grève. Les promoteurs de l’initiative
décideront de la date de cette journée
lors de leur prochaine réunion, prévue
le 15 avril en cours.
Le rassemblement d’hier a, par ailleurs,
été l’occasion pour ses animateurs de
protester contre les actes d’intimidation
et de pression morale que subissent
les journalistes suite aux mouvements
de contestation lancés au niveau de la
Radio, la Télévision, l’APS et El Mou-
djahid. La journée de protestation qu’ils
comptent organiser sera dédiée à la
dénonciation de cet état de pression sur
les journalistes à la fois dans le secteur
public et dans certaines rédactions de
journaux privés.
Parmi les actions de protestation à
d’éventuels débats télévisés. «Je suis «Le régime algérien peut procéder à
prêt, si l’ENTV arrive à ouvrir ce
genre de débat, à participer aux dis-
cussions et répondre favorablement
certaines améliorations. Mais pour
construire la démocratie, il faut
absolument abandonner la pratique
à toute invitation», précise-t-il. de l’exclusion. La tendance à vouloir
Cet appel sera-t-il entendu ? Les res- toujours agir seul, et même à réfor-
ponsables de l’ENTV décideront-ils mer sans les autres, est une forme
enfin de prendre leurs responsabi- d’exclusion», lance-t-il. Il plaide,
lités en permettant à la chaîne pu- dans ce sens, à l’examen de toutes
blique de jouer son véritable rôle de les propositions. «Le changement
service public ? Rien n’est sûr pour auquel aspire la société algérienne
le moment, car malgré l’instruction aujourd’hui peut-il être satisfait uni-
présidentielle, l’ENTV peine tou- quement par l’actualisation ou la
jours à se débarrasser de ses vieux refonte des textes? Question à dé-
réflexes. battre. Quant aux élections, quel que
soit leur objet ou leur niveau, leur
FAIRE PARTICIPER LES FORCES importance et leur signification sont
POLITIQUES liées, de mon point de vue, à la plate-
Les quelques débats assurés, depuis forme politique et au contexte qui les
le début de l’année en cours, n’ont dictent», dit-il. Même l’Assemblée
pas été à la hauteur de la dynamique constituante, défendue par le FFS
qui anime la société algérienne ac- et son président Hocine Aït Ahmed,
tuellement. ajoute-t-il, ne constitue pas l’unique
Outre cette lettre au DG de l’ENTV, voie pour parvenir à un changement.
Abdelhamid Mehri exprime aussi sa «L’élection d’une Assemblée consti-
PHOTO : H. LYÈS
conception du changement dans une tuante peut s’avérer nécessaire dans
interview accordée au journal élec- certains cas de figure. Elle n’est pas
tronique, econostrum.info. Selon lui, la seule voie menant au changement.
un sérieux changement ne pourrait Cela dépend du consensus national
intervenir sans la participation de politique à débattre», explique-t-il.
toutes les forces politiques du pays. Madjid Makedhi
Visite de courtoisie
de Frank La Rue à El Watan
mener, ces journalistes optent pour une
journée de grève et un rassemblement le
3 mai prochain afin de dénoncer leurs
Le rapporteur spécial des
Nations unies sur la promotion
et la protection de la liberté
conditions socioprofessionnelles très d’opinion et d’expression, Frank
précaires. A noter que la plateforme La Rue, a effectué, hier, une
pour la dignité du journaliste, transmise
visite à la maison de la presse
aux hautes autorités de l’Etat, comprend
Tahar Djaout. Accompagné du
une série de revendications dont celle de
l’élaboration et de la promulgation d’un directeur de cette dernière,
statut particulier du journaliste, l’ouver- le rapporteur onusien a fait le
ture d’un débat avec la presse engageant tour des rédactions et journaux
le gouvernement afin de discuter de la installés à la maison de la
situation de la presse, la réactivation du presse. M. La Rue a présenté
haut conseil à l’information, la dépéna- ses salutations au collectif
lisation du délit de presse, l’élaboration d’El Watan et son souhait de le
d’une carte professionnelle unifiée et voir continuer à préserver son
la réactivation du conseil national de statut de journal d’analyse et
l’éthique et de la déontologie. R. N. d’éclairage. N. B.
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 4

L’ACTUALITÉ
ILS ONT MARCHÉ DANS LA CAPITALE UNIVERSITÉ
Les enseignants
Les étudiants forcent le passage grondent
● Une centaine de blessés ont été dénombrés parmi les manifestants par les délégués
de la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE).
es dizaines de milliers d’étu-
à Béjaïa
D diants ont battu le pavé, hier
à Alger, pour réclamer l’ap-
plication de leur plateforme nationale L
es incidents survenus à l’université de
Béjaïa, le 5 avril dernier, ont fini par
déplacer le conflit qui, jusque-là, oppo-
sait les étudiants à l’administration. Accusant
de revendications sociopédagogi-
ques. Ils ont réussi à forcer un impor- «deux enseignants», sans les nommer, d’avoir
tant dispositif sécuritaire assuré par soutenu les auteurs du saccage partiel du rec-
des milliers de CNS. L’itinéraire de torat, l’administration rectorale a ainsi réussi à
la marche, entre la Grande-Poste et le ouvrir un nouveau front face à des professeurs
Palais du gouvernement, a été changé en colère.
par les étudiants pour éviter l’affron- Ceux-ci le feront savoir la semaine prochaine,
tement avec la police. Ils ont donc fait devant le siège du rectorat, où ils comptent
mieux : ils ont marché de la rue Larbi observer un sit-in de protestation. C’est la réso-
Ben M’hidi jusqu’à la présidence de lution qu’ont prise hier quelque 80 enseignants
la République, sur les hauteurs d’El réunis au campus d’Aboudaou pour discuter de
Mouradia. «C’est notre plan B. On la suite à donner aux «provocations du conseil
de direction».

PHOTO : B. SOUHIL
savait que la police clôturait tous
les alentours du parcours annoncé Pour rappel, le rectorat a convoqué, le jour
auparavant. On s’est mis d’accord même de l’attaque de son siège, un conseil
pour prendre une autre direction, de direction élargi dont le PV a été affiché.
celle de la Présidence», a déclaré, «Ce PV est une atteinte grave à l’éthique uni-
en marchant, Kamel, étudiant à Dély Marche des étudiants hier à Alger versitaire et ses signataires assumeront seuls
Ibrahim. Cette marche a vu la parti- les conséquences à venir», accusent les ensei-
cipation de plusieurs milliers d’étu- grave parmi les manifestants, selon des chants patriotiques et l’hymne Amis étudiants, soyons pacifiques, gnants, d’autant plus furieux qu’ils soutiennent
diants venus de plusieurs universités la CNAE. Selon des sources sécu- national. responsables et solidaires.» que si le pire a été évité, c’est grâce à «l’inter-
et grandes écoles. «Les chiffres ne ritaires, plusieurs policiers auraient Avant que les contestataires ne soient Les protestataires ont, par la suite, vention de plusieurs» d’entre eux.
nous intéressent pas. Mais une chose été également blessés. délogés, ils ont écouté avec intérêt profité d’un moment de détente en Parallèlement à l’assemblée du collectif d’en-
est certaine, les étudiants ont répon- la prise de parole des délégués de la s’asseyant par terre pour reprendre seignants, la section syndicale UGTA des
du par milliers à notre appel. C’est le LA CNAE SE DIT VICTORIEUSE CNAE. «Nous sommes là pour dire leur souffle. Près de deux heures universitaires a rendu publique une déclaration
plus important pour nous», a indiqué Durant tout le trajet de la marche, que l’université algérienne vit une après, les policiers, soutenus par des demandant au rectorat des preuves de ses
Farid Hadj Mouhand, l’un des dé- les étudiants ont résisté aux maintes crise profonde. Nous sommes là pour renforts importants, ont dispersé accusations. «Des accusations sans preuves
légués de la Coordination nationale tentatives de la police qui voulait les défendre le caractère public de notre les étudiants. Ces derniers ont été nourrissent la zizanie et les conflits à même de
autonome des étudiants (CNAE), disperser. Ils ont scandé plusieurs université. Etudiants, soyons solidai- victimes d’agressions de la part des provoquer l’instabilité dans notre université»,
initiatrice de cette marche. slogans hostiles à leur tutelle et aux res. Nous sommes les porte-parole brigades antiémeute. Plusieurs ont considère la section syndicale, qui demande
Pour disperser les manifestants autorités : «Harraoubia dégage», de tout le peuple algérien opprimé. été conduits dans des véhicules de une commission d’enquête sur les actes de
qui voulaient atteindre les portes «Chômage, harraga du programme Nous sommes ici grâce à notre dé- police pour être tabassé, tandis que saccage et un comité des sages pour sauver
du palais présidentiel, les brigades Harraoubia», «Etudiant s’engage, termination. Nous avons cassé l’état d’autres se sont effondrés sous les l’année l’universitaire. K. Medjdoub
antiémeute ont donné l’assaut. Du système dégage», «Nous sommes d’urgence. Vive les étudiants. Vive cous de matraque et de pied. Les étu-
coup, la marche pacifique s’est des étudiants pas des voyous», «Etu- l’auto-organisation des étudiants», diants ont réussi à se rassembler de
transformée en confrontation entre diants autonomes», «Pouvoir assas- a crié Farid à l’aide d’un mégaphone nouveau à la Grande-Poste, où ils ont DÉCÈS
les policiers et les étudiants. Cela sin» et «Ulach smah ulach» (pas de avant d’être interrompu par un autre crié victoire avant de se disperser
a engendré une centaine de blessés pardon). Les étudiants, drapeaux étudiant : «Libérez la liberté de pen- dans le calme. La famille Ouali, parents et alliés ont la
dont une vingtaine dans un état et banderoles brandis, ont entonné sée. Libérez la liberté d’expression. Samir Ghezlaoui douleur de faire part du décès, à l’âge de
76 ans, de leur chère et regrettée mère
OUALI DAHBIA
TLEMCEN, CAPITALE ISLAMIQUE L’enterrement aura lieu aujourd’hui, au
cimetière du village Thardandt, dans la
Des artistes et des étudiantes expulsés
’événement «Tlemcen, capitale de la culture El Izza de Maghnia, à une soixantaine de kilo- été proposé, mais les artistes ont carrément refusé
commune de Makouda (Tizi Ouzou).
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons.»
L islamique» n’est pas forcément une bonne
chose pour tous. Et pour cause, les étudiantes de
mètres de Tlemcen. En effet, les mêmes services
de la wilaya ont donné ordre au propriétaire de
de l’occuper, en raison, disent-ils, qu’«il n’était
pas décent». CONDOLÉANCES
la cité Menaouer Soufi ont été contraintes par les l’hôtel de congédier ses clients sous peine de Conséquence de cette situation ubuesque, si les
services de la wilaya à plier bagage pour laisser voir son établissement fermé purement et simple- artistes, qui ont le pouvoir de boycotter cette ma- Le directeur et le personnel du quotidien
leurs chambres aux invités du Président, hôte de ment. «Un responsable de l’hôtel nous a expliqué nifestation et donc de «fausser» la fête des autori- El Watan, très affectés par le décès de la mère
la «capitale» ce samedi. Une instruction qui a que nous devions laisser nos places aux délé- tés, les étudiantes, en revanche, sont impuissantes de leur collègue Hacen Ouali, journaliste,
laissé perplexes les étudiantes, en ce sens qu’ori- gations étrangères qui arriveront avant samedi. et n’ont aucun moyen pour faire pression. Elles lui présentent ainsi qu’à sa famille leurs
ginaires de plusieurs wilayas du pays, elles n’ont C’est tout simplement incroyable qu’on mette des ont fini par abdiquer. sincères condoléances et l’assurent, en cette
d’autre choix que d’aller dans la rue. Le même artistes dehors, alors qu’ils sont invités officiel- A deux doigts de l’ouverture internationale de douloureuse circonstance, de leur profonde
déboire est vécu par une centaine d’artistes venus lement pour des activités le jour de la visite du l’événement, Tlemcen a, une fois encore, montré sympathie.
de tous les coins d’Algérie, invités du ministère chef de l’Etat. Nous ne bougerons pas d’ici.» Pour ses limites dans le domaine de l’hébergement de Que Dieu Le Tout-Puissant accueille la
de la Culture et qui étaient hébergés à l’hôtel privé information, un autre hôtel de la même ville leur a ses hôtes. C. Berriah défunte en Son Vaste Paradis.
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 5

L’ACTUALITÉ

MÉDECINS RÉSIDENTS PARAMÉDICAUX

Suspension
Sit-in nocturne de la grève
au CHU Mustapha L
e Syndicat national des paramédicaux (SAP) a décidé de suspen-
dre son mouvement de grève illimité entamé pour la deuxième fois
depuis dimanche dernier, à l’issue de la réunion qui l’a regroupé,
hier, avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hos-
pitalière. Selon le secrétaire général du SAP, le ministre de la Santé s’est
● Contraints de renoncer à leur rassemblement permanent à El Mouradia, les médecins
encore engagé à répondre favorablement à toutes les revendications des
résidents ont décidé de passer la nuit au CHU Mustapha. paramédicaux non satisfaites, à savoir la levée immédiate de toutes les
sanctions à l’égard des syndicalistes et la réintégration de certains d’en-
tre eux dans leurs postes respectifs. Une décision transmise par écrit aux
gestionnaires des établissements, a précisé M. Ghachi en se félicitant de
l’issue des négociations. Concernant la revendication principale conte-
nue dans le statut particulier, promulgué le mois de mars dernier, rela-
tive aux paramédicaux brevetés, le président du syndicat a souligné que
Djamel Ould Abbès a accepté d’apporter les correctifs nécessaires afin
de rétablir cette catégorie dans ses droits et qu’elle allait être prise en
charge, et ce, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2011.
Ces revendications seront également inscrites dans la loi de finances
2012. S’agissant du régime indemnitaire des paramédicaux, M. Ghachi
a annoncé qu’une commission mixte allait étudier, à partir de mercredi,
ce régime avant de le soumettre à la Fonction publique.
Djamila Kourta

CENTRE ANTICANCER
DE MESSERGHINE (ORAN)
Ponction sur

PHOTO : B. SOUHIL
les salaires des résidents
a direction du Centre anticancer d’Oran (CAC) a mis à exécution ses
Rassemblement au CHU Mustapha des médecins résidents
L menaces à l’encontre des résidents grévistes. En effet, les étudiants
des services de chimiothérapie, de radiothérapie et d’oncologie pédia-
Suite de la page 1 de l’incompréhension. «Nous «J’étais sur mon balcon lors- médecins contestataires ne trique du centre Emir Abdelkader de Messerghine avaient eu la désa-
sommes convaincus que les que j’ai entendu vos slogans, renoncent pas pour autant, gréable surprise de voir leurs salaires ponctionnés de 5000 DA. «Nous
ais ils ont décidé forces de l’ordre ont fait ex- je n’ai pu m’empêcher de même s’ils ont été contraints sommes outrés par cette décision injuste que nous subissons seuls, alors

M de passer la nuit au
CHU Mustapha. Un
grand moment de confusion
et de violence, à quelques mè-
tres du palais d’El Mouradia,
où les médecins n’ont pas été
épargnés. «Deux médecins
ont été blessés et plusieurs
arrestations ont été évitées»,
raconte paniqué, un délégué
du Collectif autonome des
médecins résidents algériens
(Camra).
Après l’enthousiasme de la
première journée de rassem-
blement marquée par la pré-
sence de la révolutionnaire
Djamila Bouhired venue les
soutenir, la seconde journée
a été celle de la panique et
près de laisser les étudiants
arriver jusqu’à la Présidence
pour les bastonner ensuite et
ainsi en finir avec toutes les
contestations qui s’y dérou-
lent», explique le Dr Yelles, un
des porte-parole du Camra. Et
d’ajouter : «Ils veulent donner
l’exemple pour nous déloger
et nous effrayer tous !»
La veille, alors que la mobili-
sation atteignait son apogée
avec plus de 2500 résidents
rassemblés, une présence
inattendue mais vivifiante
avait encouragé le mouve-
ment. Djamila Bouhired avait
fait sensation en rejoignant le
sit-in des résidents contesta-
taires durant plus d’une heure.
descendre vous exprimer mon
soutien. Vous représentez
l’avenir de ce pays. Comment
peut-on vous afficher autant
de mépris ?», s’est-elle insur-
gée en s’adressant à quelques
résidents pressés de lui serrer
la main et de lui arracher
quelques chaleureuses acco-
lades. Admiration, reconnais-
sance et nouveau souffle pour
défendre leur cause.
Le soutien de cette icône de
la Révolution algérienne a été
sans conteste pour beaucoup
dans la consolidation de leur
ferveur lors de ce second sit-
in, mais le débordement vio-
lent survenu hier est venu
casser cet engouement. Les
de libérer les lieux. «Notre
énergie, on la puise du
mépris, de l’indifférence que
les autorités nous affichent»,
note un délégué.
Un autre avoue tirer son obs-
tination dans le mépris auquel
il a lui-même assisté lors du
«simulacre de commissions»
installées la semaine dernière.
Avec la grève des paramédi-
caux entamée lundi et celle
des internes qui a débuté hier,
cette crise semble bien partie
pour s’envenimer au vu du
refus indéfectible des autori-
tés d’ouvrir un réel dialogue
autour des problèmes posés
par ces professionnels de la
santé. F. B.
que les résidents des autres différents CHU et ESP de la wilaya d’Oran,
eux aussi en grève, n’ont pas été sanctionnés. C’est grave de traiter des
collègues avec une telle suffisance», s’indignent des résidents dont les
délégués se sont joints aux autres protestataires rassemblés devant la
présidence de la République à El Mouradia (Alger). Selon les médecins,
la direction du centre n’a cessé, durant les journées de grève, de menacer
les résidents, le seul de tout l’ouest du pays. «La direction, qui a reçu des
délégués, n’a rien voulu entendre. Même la direction de la santé affirme
ne pas être concernée par ce problème interne au service. L’agent de sé-
curité a malmené les représentants des résidents partis voir le directeur.
Le médecin n’est pas considéré à sa juste valeur, c’est grave de traiter
de la sorte des étudiants qui n’ont demandé que leurs droits sans nuire
à personne», regrettent les protestataires. Les grévistes menacent d’or-
ganiser une action de protestation devant le centre pour exiger l’amélio-
ration des conditions d’exercice de leur travail. «Les agissements de la
direction du centre poussent les résidents, qui ne demandent que leurs
droits légitimes, à organiser un rassemblement devant le CAC, jusque-
là, épargné par les mouvements de protestation durs enregistrés dans
les autres centres de santé», menace-t-on. Nos incessantes tentatives de
joindre le ministère de la Santé et le CAC sont restées vaines. C. N.

A Son Excellence Monsieur Abdelaziz
Bouteflika
Nous, Collectif autonome des résidents
algériens en médecine, chirurgie dentaire et
pharmacie, venons solliciter auprès de Votre
Excellence une solution aux problèmes
socioprofessionnels de notre corporation qui
jusqu’à ce jour restent en situation de blocage.
Nous sommes un collectif autonome
représentant l’ensemble des résidents
algériens en sciences médicales et, à ce titre,
l’interlocuteur légitime et libre de toute
mouvance politique, chargé de porter les
préoccupations des résidents algériens à nos
tutelles. Nous espérions ainsi trouver des
www.algeriatenders.com
Le premier site Internet dédié
aux appels d’offres algériens
- Classés, triés par secteur d’activité
- Mise à jour permanente et quotidienne
- Plus de 200 000 appels d’offres insérés depuis 6 ans
Démonstration gratuite sur demande
autres prestations disponibles, nous consulter
Tél. : 021 28 41 13/18 - Fax : 021 28 41 15
Publicité
CONTRIBUTION
solutions rapides et efficaces pour améliorer
nos conditions socioprofessionnelles et
pédagogiques et ce dans un cadre organisé.
Permettez-nous de vous rappeler, Monsieur le
Président, que le résident est un praticien en
formation post graduée, mais n’appartient pas
au corps de la Fonction publique et devrait,
donc, bénéficier d’un statut particulier.
De ce fait, nos revendications portent sur
quatre volets essentiels, à savoir le statut, la
formation pédagogique, le service civil et le
service militaire national.
L’actuel statut du résident en médecine, en
pharmacie et en chirurgie dentaire, datant de
1996, ne permet pas de définir de manière
claire les droits et les devoirs des résidents,
car ayant été rédigé de façon unilatérale sans
concertation avec les premiers concernés.
La formation pédagogique du résident doit
être également repensée dans sa globalité
afin de maintenir le niveau d’excellence
inhérent à cette noble profession.
Depuis 1984, tous les corps de métiers étaient
assujettis au service civil et ce jusqu’en 1989,
date à laquelle il fut supprimé pour les
médecins puis réinstauré exclusivement pour
corporation reste, donc, concernée par cette
obligation et c’est là l’objet de notre
mécontentement. Selon l’article 29 du
chapitre IV de la Constitution, les citoyens sont
égaux devant la loi en droits et en devoirs. Or,
il s’avère qu’en matière de devoirs, seuls les
praticiens spécialistes restent concernés par
ce service civil obligatoire d’une durée
variable d’une à quatre années selon les
zones. Cependant, le service civil, dans sa
forme actuelle, n’a pas permis de pallier aux
insuffisances de la couverture sanitaire dans
notre pays. Nous avons épuisé toutes les voies
de recours à travers des commissions mises en
place par notre tutelle qui déclarent ne pas
avoir les prérogatives nécessaires pour
répondre à nos préoccupations légitimes.
Nous proposons une véritable politique de
santé qui passe indiscutablement par la
suppression de l’obligation du service civil.
Cependant, conscients que les pouvoirs
publics et les médecins ont, à juste titre, la
préoccupation de permettre à tous les citoyens
de recevoir des soins de qualité qui doivent
s’inscrire dans la durée, nous avons proposé à
notre tutelle, l’ouverture de postes budgétaire
mesures incitatives, à savoir :
- L’affectation, dans chacun de ces pôles,
d’équipes pluridisciplinaires contenant un
nombre suffisant de médecins par spécialité ;
- la mise à disposition des praticiens
spécialistes postulants d’un plateau technique
en adéquation avec leurs qualifications ;
- la mise à disposition des praticiens
spécialistes postulants de logements de
fonction à proximité de leur lieu de travail ;
- la gratuité du transport entre le lieu de
résidence d’origine et le lieu de travail des
postulants ;
- la majoration des salaires en fonction des
zones de travail ;
- accorder le droit à tout médecin spécialiste
de pouvoir démissionner de son poste sans
aucune restriction.
Nous demandons, également, à ce que les
praticiens en sciences médicales soient mis
sur un pied d’égalité avec les autres citoyens
algériens vis-à-vis des dispenses du service
national. Veuillez croire, Votre Excellence
Monsieur le Président, en notre profond
respect et en nos considérations les plus
distinguées.

E-mail : contact@algeriatenders.com
les praticiens spécialistes en 1999 et regroupés en pôles sanitaires situés dans les Le Collectif autonome
complété par la loi de 2006. Seule cette chefs-lieux de wilayas, accompagnée de des médecins résidents algériens
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 6

L’ACTUALITÉ
SIT-IN DU PERSONNEL DE SOCOTHYD À ALGER ÉMISSION D’UN
BILLET DE 2000 DA
Un gréviste évacué «Aucune
influence sur la
par la Protection civile
● En attendant une solution de la part des responsables, le personnel de Socothyd continue
masse monétaire»
selon Djoudi
de se battre seul pour son gagne-pain. e ministre des Finances, Karim Djoudi, a

I
mages désolantes et poignantes hier au
siège de la SGP chimie et pharmacie, sise
à Hussein Dey (Alger). En grève de la faim
depuis cinq jours, un des travailleurs de So-
cothyd a perdu connaissance alors qu’une de
ses collègues, choquée par la scène, a été prise
d’une crise de larmes et de sanglots.
La scène se passe dans la cour de l’adminis-
tration et sous le regard impuissant des agents
de sécurité. «Cela fait une semaine que nous
tenons un piquet de grève contre le licencie-
ment abusif de 25 travailleurs, il y a cinq ans. A
l’époque, le personnel du siège de l’entreprise
aux Issers avait fait un débrayage pour dénon-
cer la gestion de l’entreprise par le PDG, en
exigeant son départ. En réaction, celui-ci a
déposé plainte contre une partie du personnel
accusée d’être les meneurs», explique Has-
saïne Saïd, un gréviste.
Selon lui, l’action en justice a duré cinq ans,
avant qu’elle ne débouche sur des décisions
en faveur des travailleurs. «Mais le PDG n’a
accepté de réintégrer que 19 employés sur les
25, estimant que, pour les autres, il faut atten-
dre les pourvois en cassation qu’il a introduits
AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L’EAU EN ALGÉRIE
Jumelage avec la Société wallonne des eaux
● Durant la période d’exécution du projet, soit 18 mois, des activités multiformes seront menées aussi bien à l’échelle
nationale que régionale et toucheront à tous les aspects de la qualité de l’eau.
ans le cadre du programme
D d’appui à l’accord d’asso-
ciation Algérie-Union européen-
ne, la Société wallonne des eaux
(SWDE) et l’Algérienne des eaux
(ADE) organisent, aujourd’hui
à Alger, un séminaire de jume-
lage. Ce forum a comme thème
le renforcement de la capacité de
l’Algérienne des eaux à améliorer
la qualité de l’eau distribuée par
ses réseaux. A cette occasion, une
conférence de presse a eu lieu,
hier, au siège de la délégation
Wallonie-Bruxelles pour présenter
auprès de la Cour suprême. Nous voulons
que tout le monde soit réintégré», lance notre
interlocuteur, avant d’aller au secours d’un de
ses collègues, en grève de la faim, dont l’état
de santé s’est gravement détérioré. «Il faut
appeler une ambulance», crie un gréviste à
l’adresse des agents de sécurité. Il tente quel-
ques gestes de réanimation, mais le travailleur
reste toujours inanimé. Père de famille, âgé
d’une quarantaine d’années, «cela fait cinq
ans qu’il n’a pas gagné un sou. Il vit de la so-
lidarité familiale, ce qui est humiliant pour lui
et ses proches», révèle un autre gréviste. Alors
que l’ambulance arrive sur les lieux, des cris
stridents retentissent du fond de la cour.
Prise d’un malaise, une femme d’une cinquan-
taine d’années pleurait et sanglotait. Elle expri-
mait sa colère contre l’administration avec des
propos acerbes et virulents.
De leurs fenêtres, des cadres de la SGP regar-
dent la scène.
Personne ne veut s’impliquer. Les ambulan-
ciers de la Protection civile sont pris à partie
par les grévistes. «Vous devez la prendre à
l’hôpital. Elle risque de faire un arrêt cardia-
que», crie un employé. Toujours inconscient,
le gréviste à terre est transporté dans l’ambu-
lance. Pas de place pour la femme hystérique.
Ce qui exacerbe les grévistes qui s’en prennent
aux ambulanciers.
Impassibles, ces derniers quittent les lieux en
laissant la victime allongée par terre et soute-
nue par deux de ses collègues.
«Personne ne veut nous entendre. Cela fait
deux mois que nous sommes en grève au siège
de l’entreprise aux Issers et aucune décision
de la part des responsables n’a été prise pour
régler définitivement la crise. Cinq jours de-
puis que nos collègues observent une grève
de la faim, et aucune autorité, même pas les
responsables de la SGP, ne se soucie de leur
état de santé. Nous tenons l’opinion publique à
témoin. Des pères de famille sont livrés au chô-
mage juste parce qu’ils ont défendu leur droit
à une grève. C’est cela le respect des libertés
syndicales ?» s’exclame un autre gréviste.
En attendant une solution de la part des respon-
sables, le personnel de Socothyd continue de se
battre seul pour son gagne-pain.
Salima Tlemçani
est rarement de bonne qualité.»
Pour lui, «le rapprochement de
l’Algérie des normes européennes
ne peut se faire que de manière
progressive». Les deux institutions
ont finalisé le contrat qui engagera
un montant de 900 000 euros pour
la réalisation des activités prévues.
Les responsables algériens ont
pris conscience de la nécessité de
réformer le système général de
gestion de l’eau. On s’est en
effet vite aperçu que malgré les
coûteux investissements consen-
tis par l’Etat, la satisfaction des
PHOTO : D. R.
L affirmé hier que l’émission d’un nouveau
billet de banque «n’influe nullement» sur le
niveau de la masse monétaire mais uniquement
sur la composition de la monnaie fiduciaire.
Selon M. Djoudi, la même quantité de monnaie
fiduciaire sera redistribuée dans un assortiment
différent de billets avec une proportion moindre
de petites coupures.
«L’avantage de ce procédé est d’orienter les
besoins de thésaurisation vers les billets de
2000 DA délaissant les coupures inférieures aux
besoins de circulation monétaire», a-t-il expli-
qué dans une interview à l’APS.
En outre, le ministre a fait savoir que des «mesu-
res urgentes», ont été préconisées par le groupe
de travail mis en place sous l’égide du ministère
des Finances et avec la participation de la Ban-
que d’Algérie et du ministère de la Poste et des
Technologies de la communication et de l’in-
formation, pour d’abord «réduire rapidement
la tension actuelle sur les liquidités au niveau
d’Algérie Poste», et ensuite «développer des
instruments de paiement alternatifs au cash».
M. Djoudi estime que l’insuffisance des billets
dans les bureaux de poste est le corollaire d’une
arithmétique entre les approvisionnements de
la Banque d’Algérie, institution émettrice de
la monnaie et la demande formulée au niveau
des guichets postaux, laquelle a très fortement
augmenté durant les six derniers mois en liaison
avec les récentes augmentations de salaires des
employés de la Fonction publique.
Il a indiqué dans le même sens que le recours par
la Banque Centrale à la création d’un nouveau
billet de banque d’une valeur de 2000 DA, in-
tervient pour satisfaire rapidement la demande
de billets.
«Cette réponse permet à l’institut d’émission
de satisfaire plus rapidement la demande de
billets que s’il devait livrer cette même quantité
de monnaie selon les mêmes coupures. Elle per-
met aussi de compléter la gamme des besoins
attachés à la monnaie fiduciaire puisque cette
nouvelle monnaie va exister concomitamment
avec les autres billets de 100, 200, 500 et
1000 DA», a-t-il ajouté. Zhor Hadjam
FÉLICITATIONS

le projet. La mission consiste es-
sentiellement en l’envoi sur place,
pendant 18 mois, d’un conseiller
résident du jumelage et la réalisa-
tion au cours de cette période de
missions d’expertise à court terme
(une à deux semaines). La SWDE
s’est engagée à fournir une ving-
taine d’experts pour la réalisation
de cette mission. Ses objectifs
sont l’établissement de partena-
riats pour le soutien et le renfort de
services publics existants. Elle réa-
lise des transferts de compétences
vers l’opérateur public local. Par
l’intermédiaire de cette procédure
de jumelage, la SWDE souhaite
instaurer une amélioration conti-
Des travaux de pose de canalisations d’eau
nue dans l’esprit des normes ISO
et une autosurveillance de la qua-
lité de l’eau. Elle veut également
augmenter la crédibilité des la-
boratoires régionaux de l’ADE et
voir gérer professionnellement les
non-conformités et faire prendre
conscience de l’importance d’une
bonne communication.
Des indicateurs sont mis en place
et permettront de contrôler si les
résultats escomptés sont atteints.
Jacques Hellas, de la SWDE,
a souligné : «Il est clair que le
projet a été conçu dans un but
de rapprochement des normes
européennes. Toutefois pour les
respecter scrupuleusement, le che-
min à parcourir est encore long. A
titre d’exemple, citons la suppres-
sion progressive des interruptions
programmées d’alimentation en
eau, car lors d’une remise en
service après une coupure, l’eau
besoins restait insuffisante, et de
plus, la protection quantitative et
qualitative n’était pas assurée de
façon satisfaisante. Les projets de
transfert d’eau vers les régions en-
clavées (comme celui d’In Salah
vers Tamanrasset), d’alimentation
en eau potable, la réception des
barrages, la réalisation des unités
de dessalement de l’eau de mer,
visent, selon les pouvoirs publics,
deux objectifs : il s’agit de la
satisfaction de tous les ménages
ainsi que l’irrigation agricole. Le
nombre total des abonnés est de
3 116 000 avec un taux du forfait
(compteur non encore installés) de
16%. Kamel Benelkadi
C’est avec beaucoup de plaisir que
nous avons appris la naissance du
petit prince ROSTOM ADNANE, venu
agrandir le foyer de notre collègue
Yazid Saâda.
En cette heureuse circonstance, la
direction et le personnel
d’El Watan présentent leurs
félicitations à l’heureux papa,
leurs vœux de
prompt rétablissement
à la maman
et une longue
vie au bébé.

AFFAIRE DU KIF SAISI À MAGHNIA (TLEMCEN)
Le procès reporté
au 25 avril
révu hier, le procès des
P mis en cause dans l’af-
faire des 2,6 quintaux
de kif saisis à Maghnia, impli-
quant l’ex-chef de sûreté de
Tlemcen, de gros bonnets de
la drogue ainsi que 9 agents et
officiers de police, a été re-
porté au 25 avril prochain par
le tribunal criminel de Sidi
Bel Abbès. Après délibéra-
tion, le tribunal a décidé, hier
en début d’après-midi, du re-
port du procès en raison de
l’absence de deux principaux
accusés, H. Ahmed et son fils,
H. Bouamama. Cette affaire
remonte, pour rappel, au mois
de novembre 2005 lorsque les
éléments de la sûreté de daïra
de Maghnia ont découvert
une importante quantité de
drogue dans le coffre d’une
Renault 25, stationnée à proxi-
mité du domicile du dénommé
B. B., connu à Maghnia sous
le sobriquet de Ould El Anzi.
Cette prise exceptionnelle al-
lait éclabousser, au bout de
quelques mois, tout l’establis-
hment sécuritaire à Tlemcen,
donnant lieu à des arrestations
en série dans les rangs de la
police. Parmi eux, le chef de
la sûreté de wilaya, incar-
céré à la maison d’arrêt de
Remchi en juin 2007, avant
Une quantité de drogue saisie par les forces de sécurité
d’être transféré à la prison de
Sidi Bel Abbès. Ce dernier a,
depuis son arrestation, rejeté
toutes les charges retenues
contre lui. Tout en clamant son
innocence, il affirme être vic-
time d’un «complot» fomenté
par des réseaux de trafiquants
de drogue transfrontaliers bé-
néficiant de la «complicité»
d’agents véreux. S. Mohamed
est accusé de «complicité de
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 7
L’ACTUALITÉ
trafic de drogue et de tenta-
tive de soustraire sciemment
une personne recherchée par
la justice à une procédure
d’arrestation», selon l’arrêt
de renvoi.
Signalons que l’audience pré-
vue hier a vu la défection
de 97 témoins sur les 119
convoqués par la justice pour
apporter leur témoignage
dans une affaire qualifiée de
PHOTO : D. R.
complexe» et de «délicate»
par des avocats du barreau de
Sidi Bel Abbès.
Cela est d’autant plus vrai que
le principal accusé, S. Moha-
med, a, à maintes reprises, fait
part de sa volonté de révéler
devant le tribunal les dessous
d’une affaire qui n’a toujours
pas livré tous ses secrets. Pro-
cès le 25 avril prochain.
M. Abdelkrim
ANNABA
Mouvement
de colère à la
cité Seybouse
L
a cité Seybouse
(ex-Joannonville) a été,
hier, le théâtre d’un
mouvement de colère après
l’affichage d’une liste
d’attribution de 100
logements sociaux locatifs
(LSL), a-t-on constaté sur
place.
Plusieurs dizaines de pères de
famille sont sortis dans la rue
pour manifester leur
mécontentement du fait que
50 logements ont été
attribués à des familles
habitant de vieilles maisons et
le reste du quota aux
résidents des bidonvilles de
Annaba. En plusieurs groupes,
les protestataires ont bloqué
la RN16 à l’entrée est de la
ville, usant de pneus usés et
de troncs d’arbres auxquels ils
ont mis le feu. Ce qui a
perturbé considérablement la
circulation routière, générant
un important bouchon. «Nous
avons été exclus de cette liste
au profit d’indus bénéficiaires.
Nous résidons dans cette cité
depuis plus de 50 ans sans
pour autant bénéficier d’un
logement décent. Nous
disposons de plusieurs
demandes de logement, dont
une qui date de 1983»,
déplore un père de famille
dont le nom n’a pas été retenu
sur la liste des bénéficiaires.
Présents sur les lieux, les
éléments de la police
antiémeute sont intervenus
en usant de bombes
lacrymogènes pour disperser
les émeutiers, faisant parmi
eux plusieurs blessés.
Parallèlement, plusieurs
autres dizaines d’habitants de
la même cité ont préféré
exprimer leur
mécontentement devant le
siège de la daïra de Annaba.
Ils ont ainsi bloqué la
circulation routière durant
plusieurs heures, criant à qui
voulait les entendre leur refus
à cette liste. Du côté de la
daïra, l’on affirme que «cette
liste a été maintes fois révisée.
Ceux qui ont été retenus
répondent à tous les critères
d’attribution». La wilaya de
Annaba compte distribuer
1965 logements avant le mois
de juin prochain. Les listes
des familles bénéficiaires
concernent les cités de la
Vieille Ville, 11 Décembre
1960, Didouche Mourad,
Tabacoop, 8 Mai 1945, La
Colonne et Gazomètre
(Bormet El Guez). M.-F. G.

SITUATION DE LA PRESSE EN SYRIE :
Damas (Syrie)
De notre envoyé spécial
J eudi 7 avril 2011, 6h35. Le vol régulier
de la Syrian Arab Airlines en partance
d’Alger pour la capitale syrienne, sur
lequel j’avais pris une place en classe éco-
nomique, atterrit tout en douceur sur le tarmac
de l’aéroport international de Damas, quatre
heures après le décollage. Aimable durant tout
le vol, le personnel de bord nous souhaite,
malgré une fatigue apparente, un bon séjour à
Damas avec le sourire. Que demander de plus,
d’autant que la météo annonce une journée
radieuse ? Bien que n’étant pas du tout supers-
titieux, je me dis que tout cela est de bon augure
pour une mission qui s’annonce, quoiqu’on en
dise, compliquée. Il faut dire que par les temps
qui courent, aller jusqu’à Deraa pour faire un
reportage sur ce qui s’y passe et y rencontrer
des militants des droits de l’homme n’est pas
vraiment évident, surtout que je savais que les
services de sécurité syriens – qui considèrent
les journalistes étrangers comme des agents
en puissance – n’allaient pas me lâcher d’une
semelle. Quoiqu’il en soit, j’étais tout de même
loin de m’imaginer que ma mission allait se
terminer avant même d’avoir commencé. Pour
chasser le cafard, je me dis que le terrain, en
Syrie, ne doit pas être plus difficile qu’en Libye
où je devais me rendre, une semaine aupara-
vant, via Le Caire. D’ailleurs j’attends toujours
que l’ambassade d’Egypte à Alger statue sur
ma demande de visa.
Dès que la porte de l’avion s’ouvre, je saisis
machinalement mon sac à dos, vérifie mes
papiers (passeport, ordre de mission, carte de
presse) et fais en sorte qu’ils soient à portée
de main. Tout en me dirigeant vers les guichets
de la police de l’air et des frontières syrienne,
j’essaye de me préparer à la foule de questions
auxquelles j’allais être soumis. Je m’étais fait à
l’idée qu’on ne me laisserait pas entrer en Syrie
sans me «cuisiner» un peu avant. C’est la règle
dans tous les régimes totalitaires. Un confrère
d’El Watan qui a eu à pratiquer le terrain syrien
il y a trois ans m’a averti, avant mon départ,
que cela n’allait pas être facile. Je décide
donc de rester zen autant que possible. Le plus
important étant d’arracher la permission de
travailler… même si cela devait se faire au prix
d’un interrogatoire serré.
Ça valait le coup. Et puis, avec ce que l’on a
vécu ces 20 dernières années, le risque, on
connaît un peu… Après 10 minutes d’attente, je
me présente enfin devant le préposé au guichet
de la PAF, un jeune homme en uniforme bleu
nuit qui ne semblait pas très heureux de mettre
des empreintes de cachet humide sur des passe-
ports à 7h du matin. Visiblement harassé par la
nuit blanche qu’il venait de passer à inspecter
des papiers de voyageurs, c’est presque les
yeux mi-fermés qu’il commence à vérifier mon
passeport. Tout va bien jusqu’au moment où
je le vois sursauter sur son siège, se redresser
et écarquiller soudainement les yeux comme
s’il venait de prendre deux tasses de café d’un
coup. «Marhaban sayidi, hal anta sahafi ?
(Bienvenue Monsieur. Etes-vous journaliste ?
ndlr)», dit-il sur un ton neutre. Je réponds très
calmement que c’est effectivement le cas et que
je suis là pour une série d’articles sur la Syrie.
Sans trop chercher à en savoir plus, mon inter-
locuteur me demande de me mettre à l’écart et
d’attendre, le temps qu’il aille consulter son
supérieur hiérarchique. Jusque-là, rien d’anor-
mal. Je m’attendais à ce que l’on me réserve
un «traitement» particulier. Deux minutes plus
tard, le jeune pafiste revient me voir et m’invite
à le suivre. Nous entrons dans un bureau où
semble m’attendre de pied ferme son fameux
supérieur. Lui aussi donne l’impression d’avoir
été extirpé de son sommeil. Sans se présenter
et sans même m’inviter à m’asseoir, l’officier
en question – installé derrière un vieux bureau
métallique gris sur lequel étaient posés quel-
ques registres, une tasse de café fumant mais
sans arôme et un cendrier rempli de mégots de
cigarettes – me demande, tout en feuilletant
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 8
TÉMOIGNAGE
NOTRE JOURNALISTE A ÉTÉ RETENU CONTRE
méticuleusement mon passeport, pour quel
journal je travaille et quel est l’objet de ma
visite à Damas.
UNE PRÉSENTATION POLITIQUEMENT
CORRECTE D’EL WATAN
Après avoir fait une présentation «politique-
ment correcte» d’El Watan pour ne pas heurter
sa sensibilité de fonctionnaire, j’explique à
nouveau, sur une note d’humour, histoire de
briser la glace, que mes intentions sont bonnes
et que je ne suis là que pour un reportage d’une
semaine uniquement. Bien entendu, je tente de
rassurer mon interlocuteur en affirmant que je
ne repartirais pas de Syrie avant d’avoir pris le
soin de tendre le micro aux officiels syriens.
Notre officier note soigneusement mes répon-
ses en arabe, d’une écriture minuscule, sur une
petite fiche agrafée sur la couverture de mon
passeport. Après avoir épuisé ses questions, il
m’explique qu’il ne peut pas m’autoriser à quit-
ter l’aéroport avant d’avoir eu le «OK définitif»
du ministère syrien de l’Information. Com-
prendre, bien évidemment, la toute-puissante
police politique syrienne. L’officier précise,
en outre, qu’il va falloir attendre 8h30, heure
d’ouverture des services de l’administration,
pour avoir une réponse. Aussi m’invite-t-il à al-
ler patienter gentiment en zone internationale,
le temps d’avoir lui-même un retour d’écoute
du pouvoir réel syrien. Sans même attendre une
réaction de ma part, il se lève et met mon pas-
seport dans une armoire métallique de la même
couleur que son bureau. Armoire qu’il ferme
à double tour. J’obtempère. Avais-je choix ?
Mais avant de quitter les lieux, je demande une
faveur : fumer une cigarette. Après une fraction
de seconde d’hésitation, l’officier me laisse
faire, non sans montrer un petit signe d’agace-
ment. Avait-il peur qu’on l’accuse de composer
avec l’ennemi? Sincèrement, je n’ose pas lui de faire entendre raison à mon interlocuteur. sans même avoir eu la correction de me dire à
poser la question de crainte de compliquer mon Sur le coup, je ne pouvais pas m’empêcher qui il fallait dorénavant m’adresser. Contraire-
cas ou de compromettre mes chances d’accéder d’essayer de comprendre comment un peuple ment à mon arrivée, plus personne n’avait l’air
sur le territoire syrien. Je me suis donc contenté qui a inventé l’un des tout premiers alphabets de se soucier de moi. J’étais pris en otage dans
de me concentrer sur ma cigarette. Ce n’est de l’histoire de l’humanité et qui a bâti une l’engrenage froid de l’administration sécuri-
qu’après l’avoir «grillée» entièrement que je dynastie qui a régné sur toute la région et même taire syrienne. Sans trop dramatiser, je venais
me suis résolu à sortir. Pour éviter que l’on au-delà soit devenu l’un des ennemis les plus d’être purement et simplement victime d’une
m’oublie, je m’installe en face du bureau de zélés de la liberté d’expression. De la liberté séquestration «soft». Je le dis parce que dans
notre officier. Je m’arrange même pour rester tout court. Mieux, je ne comprenais pas ce que la soirée même, il y avait un vol d’Air Algérie
à portée de son regard. Pour «tuer» le temps, «foutait» l’Algérie dans le club de dictateurs sur Alger et on n’a pas pensé à m’y mettre…
je tire de mon sac à dos le pli de journaux que qu’est la Ligue arabe et pourquoi elle persistait Quand on déclare quelqu’un indésirable, on ne
j’avais pris soin d’emporter avec moi et me à entretenir des relations avec des pays aussi s’amuse pas à le garder.
met à relire, en premier, les quotidiens sportifs infréquentables ! Et puisque les choses avaient commencé à se
histoire de me changer les idées. J’avoue que gâter, j’avais pris la résolution, moi aussi, de
sur le coup, je me suis un peu senti frustré de LE SILENCE RADIO DES AUTORITÉS faire moins preuve de patience. De toutes les
rater les matchs des quarts de finale de la coupe SYRIENNES manières, je n’avais plus grand-chose à perdre
d’Algérie... Après les avoir épluchés, je me mis A la question de savoir quelle allait être la suite et ma mission était râpée. Je sus après que je
sans transition aux mots croisés. des événements et surtout quelle était la pro- m’en étais quand même sorti à bon compte.
Au bout de la deuxième grille (je venais cer- cédure à suivre pour justement rentrer «chez La fatigue due au voyage additionnée à l’atten-
tainement de tuer un peu plus d’une heure moi» au plus vite, mon interlocuteur n’avait pas te et à l’effet de l’annonce de mon «expulsion»
de temps), le jeune pafiste que j’avais trouvé de réponse à me donner. J’avais l’impression de finissent par avoir raison de ma «zen attitude».
à l’accueil à mon arrivée se dirige vers moi. lui avoir posé une colle. Il est vrai que chez eux, Au bout d’une autre heure d’attente en zone
Confiant, je me dis que ça allait être enfin la c’est d’une manière beaucoup plus expéditive
délivrance, surtout qu’il n’a pas l’air d’être que l’on se débarrasse des gens encombrants. Il ●●●
porteur d’une mauvaise nouvelle. Arrivé à ma me promet toutefois de se renseigner. Avant de
hauteur, il m’annonce à voix basse que ma partir, il m’invite à me rasseoir après m’avoir
présence en Syrie n’est pas souhaitée. Après un demandé la date de retour inscrite sur mon
bref temps d’arrêt, il ajoute que la décision est
irrévocable et que je suis bon pour l’expulsion.
Déçu, je réplique instantanément que «sa» dé-
billet d’avion. «J’ai un OK pour le 17 avril.
C’est dans dix jours. Tout ce que je demande, LOCATION DE
c’est qu’on me mette dans le premier vol pour
cision n’est rien d’autre qu’un abus et qu’elle
n’a pas de sens, d’autant que les journalistes
Alger», lui répondis-je sèchement. «J’espère
qu’ils n’iront pas jusqu’à me garder 10 jours
CHAPITEAUX
algériens ne sont soumis à aucune autorisation dans cet endroit», me dis-je en mon for in-
préalable pour entrer sur le territoire syrien. Je
lui précise, par ailleurs, que l’ambassade de Sy-
rie à Alger, avec laquelle j’ai pris attache avant
térieur. Avec du recul, je suis maintenant sûr
qu’ils auraient été capables de le faire. En me
retirant mon passeport et mes bagages, ils me
Location de chapiteaux
de venir, n’avait émis aucune réserve. «Vous
pensez bien que si j’avais su que les journalis-
tes étaient indésirables, je ne serais pas venu,
tenaient de toute manière en respect.
Le pafiste disparaît dans l’un des bureaux de pour tout évènement
l’aéroport. Je l’ai bien vu, de temps en temps,
je n’aurai pas fait autant de kilomètres. Mais
là, je vous répète que vous n’avez émis aucune
sortir d’un bureau pour entrer dans un autre,
mais à chaque fois il semblait ne pas être vrai-
• Foire
note… Ce n’est pas normal tout ça», lui dis-je,
irrité, en arabe classique pour être sûr d’être
ment enclin à me donner une réponse. En avait-
il eu une lui-même ? Le manège dura durant
• Exposition
compris. Pour seule réponse, il me répète,
quelque peu gêné, qu’il ne peut plus rien pour
près de deux heures jusqu’au moment où je l’ai
vu sortir d’un bureau, habillé en «civil». Là,
• Réception
moi et qu’il ne me reste plus qu’à repartir en j’avais compris que mon sort ne l’avait pas du
Algérie. La police politique syrienne venait tout intéressé et qu’il n’avait fait que gagner du
PUBLICITÉ
d’émettre son verdict. Ce n’était effectivement temps. Pourquoi ? Je ne le sais pas. La preuve : Contactez-nous aux
pas la peine de me fatiguer davantage à essayer il allait rentrer bien tranquillement chez lui 0770 74 83 77 - 021 31 19 58

SON GRÉ 4 JOURS DURANT À L’AÉROPORT DE DAMAS
TÉMOIGNAGE VIVANT D’UN EXPULSÉ
●●●
internationale et ne voyant rien venir, je me
résous à aller demander des explications au res-
ponsable du «coin». Un pafiste me le montre
du doigt. «C’est lui ?», lui dis-je. «Oui, c’est
bien lui. Allez-y», répond-il. D’un pas décidé,
je me dirige vers ce responsable. «Pardon, je
peux vous parler une seconde ?», lui lançais-je
une fois arrivé à son niveau. «Oui, c’est à quel
sujet ?», a-t-il répliqué. Après lui avoir expli-
qué mon cas, je lui fais comprendre le caractère
scandaleux du traitement qui m’a été réservé
par ses services. «Sachez, cher monsieur que
je ne conteste plus votre décision d’expulsion.
Vous avez le droit de laisser entrer qui vous
voulez chez vous… encore que. Mais en même
temps, trouvez-vous normal qu’on me laisse
poiroter pendant plus de 5 heures sans que per-
sonne ne me dise ce qu’il faut faire pour rentrer
chez moi ? Ce ne sont pas des manières. Je suis
un journaliste et non un criminel ou un repris
de justice. Qu’on me rende mon passeport et
ma valise et qu’on me mette dans le premier
avion. C’est tout ce que je demande», lui lan-
çais-je à la figure dans un accès de colère.
Visiblement confus et surtout pris au dépourvu
(il n’avait sans doute pas l’habitude qu’on lui
parle sur ce ton), il m’informe qu’en attendant
que mon cas se règle, je peux toujours prendre
une chambre dans l’hôtel qui se trouve au pre-
mier étage de l’aéroport pour me reposer. Il me
PUBLICITÉ
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 9
TÉMOIGNAGE
prévient que la chambre la moins chère coûte
127 dollars la nuit et que l’hébergement est à
ma charge. Il va sans dire que si je n’avais pas
eu d’argent sur moi, j’aurais été probablement
obligé de passer 4 jours en SDF… sur un banc
d’aéroport. Non seulement on m’assigne à
résidence, mais en plus il faut que je paye ! Le
comble. Je fais remarquer à mon interlocuteur
que sans passeport, je ne pas louer de cham-
bre. Je lui fais comprendre que j’ai également
besoin de ma valise. Une valise qu’il n’ont
aucune raison de garder. Après un petit moment
de réflexion, il s’engage à me faire une photo-
copie des premières pages de mon passeport et
à m’accompagner à la réception de l’hôtel pour
me faciliter les choses. Concernant la valise, il
dit en revanche ne rien pouvoir faire pour moi.
Après insistance de ma part, notre responsable
accepte, in fine, qu’on me laisse prendre ma
trousse de toilette, un pyjama et un tee-shirt
propre. «C’est déjà ça !», me dis-je.
ASSIGNÉ À RÉSIDENCE
DURANT QUATRE JOURS
A la question de savoir pourquoi on ne veut
pas me rendre mon passeport et ma valise,
personne n’est capable ou ne veut me donner
une réponse. Avait-on peur que je me sauve ?
J’avoue que j’ai toujours du mal à comprendre.
Les réponses qui me sont données me confor-
tent dans l’idée qu’on va me faire passer un
mauvais quart d’heure. En empruntant l’esca-
En dehors des allées et venues des pélerins
et des trabendistes, l’aéroport international
de Damas était vide durant les trois quarts
du temps
PHOTO : DR
lier menant à l’hôtel Cham Palace où j’allais
prendre mes quartiers quatre jours durant, mon
accompagnateur me confie : «On a décidé de
t’expulser pour deux raisons. Primo parce que
tu es journaliste et secundo à cause du contexte
actuel. D’ailleurs, si cela peut te consoler plus
aucun journaliste ne rentre. C’est la consi-
gne !» Par contre, il ne me dit pas pourquoi
on ne voulait pas m’expulser le jour même. Et
c’est là qu’il arrête nette la discussion. Pour lui,
il en avait probablement déjà trop dit. J’en étais
en tout cas persuadé.
Cela a au moins l’intérêt de renseigner sur
l’attitude que compte adopter le régime de
Bachar Al Assad vis-à-vis de sa population si
la contestation venait à perdurer. Et pour le
moment, rien n’indique que cela va s’arrêter.
Bien au contraire.
Dans ce cas de figure, tout laisse penser que le
pouvoir syrien est décidé à commettre un bain
de sang pour rester en place. Quand on écarte
les médias indépendants d’une zone de conflit,
c’est qu’on est prêt à tout.
Des témoignages de personnes revenues de
Deraa ou de Homos affirment que toute la
population est déterminée à ne pas se laisser
faire. Elles confirment toutes aussi le caractère
extrêmement violent de la répression qui s’est
abattue sur les populations des villes frondeu-
ses. Un groupe de Bahreïnis, qui a séjourné
dans le sud de la Syrie la semaine dernière,
avec lequel j’ai pu échanger quelques mots…
dans la «smoking room» de l’aéroport, avant
qu’un employé de l’administration syrienne ne
vienne y mettre le nez, parle de 150 morts dans
la seule ville de Deraa.
Un Emirati, qui indique revenir de Homos,
localité située au nord de Damas, atteste,
pour sa part, que 14 jeunes manifestants sont
tombés vendredi dernier sous les balles des
forces de sécurité syriennes. Un trabendiste
rencontré dans le café de l’hôtel de l’aéroport
s’est dit, quant à lui, choqué par les exactions
que commet quotidiennement la police poli-
tique syrienne. Il précise au passage que «les
événements» ont eu pour effet de faire fuir les
touristes et de freiner considérablement l’éco-
nomie syrienne. Mon compatriote n’a pas tort.
Preuve en est, les commerces de l’aéroport ont
tourné aussi au ralenti durant mon séjour. En
dehors des allées et venues de pèlerins et de
trabendites, l’aéroport international de Damas
était vide durant les trois quarts du temps. «Ils
(les éléments de la police politique) ont leurs
indicateurs partout. Ici, rien ne peut se faire
sans eux. Je te jure qu’au moindre faux pas,
on te fait disparaître. Toi, par exemple, je suis
sûr qu’ils t’auraient fait quelque chose s’ils
t’avaient laissé sortir. Ici, les moukhabarate
n’aiment pas les journalistes», assure Samir,
un trabendiste spécialisé dans le business
du tissu. Le témoignage de Samir n’est malheu-
reusement pas exagéré. Des sources proches
des autorités algériennes précisent d’ailleurs
qu’un Algérien originaire de Ouargla, qui
s’était rendu en Syrie pour un voyage d’études
en compagnie de sa femme, a été récemment
enlevé et torturé 6 jours durant. Ce n’est qu’au
bout du 7e jour qu’il sera relaxé et rendu à son
épouse. La cause ? Il a eu le malheur de prendre
en photo l’intérieur d’une mosquée avec son
téléphone portable. De quoi dissuader durable-
ment le plus téméraire des touristes de se ren-
dre en Syrie. Revenons à mon histoire. Après
avoir donc loué une chambre d’hôtel, je me fixe
comme priorité absolue d’avancer moi-même
ma date de retour puisque la police syrienne ne
semble visiblement pas dérangée à l’idée de me
voir poiroter à l’aéroport de Damas jusqu’au
17 avril. Cette réflexion me convaincra de com-
mencer d’abord par donner une première alerte
à ma rédaction, sans pour autant faire dans
l’alarmisme. L’idée est de leur faire juste un
point de situation. Une fois mon mail envoyé
à partir du coin internet de mon hôtel – à part
les messageries qui fonctionnement, les sites
d’information sont difficilement accessibles.
Les interfaces des journaux électroniques
«sautent» aussitôt qu’on essaye d’accéder à un
article –, je me suis dirigé vers le guichet de la
Syrian Arab Airlines pour tenter d’avancer ma
date de retour.
Ce qui fut chose faite, non sans avoir au préa-
lable raconté encore mon histoire et attendu
une petite une demi-heure. Lorsque, enfin, je
récupère mon billet, le préposé au guichet de
la Syrian Arab Airlines m’apprend naïvement
(le contraire m’aurait étonné) qu’avant de
prendre l’initiative de changer mes dates, il a
d’abord pris soin d’en informer les services de
«Al Amn Al Aam» (la sécurité générale, ndlr),
c’est-à-dire ceux qui ont pris la décision de
m’expulser. Là, j’ai vite compris que même en
étant en zone internationale, sans passeport et
sans bagage, j’étais surveillé de près. C’est ce
constat qui m’a d’ailleurs convaincu de prendre
attache une nouvelle fois avec ma rédaction et
de tirer la sonnette d’alarme. Je me dis qu’avec
ce genre de régime, vaut mieux prévenir que
guérir. Inutile de dire que les articles qui
m’ont été consacrés par la presse papier et
électronique ont permis de desserrer quelque
peu l’étau et, sans aucun doute, de me mettre
définitivement à l’abri. Je dois dire que le seul
moment où j’ai pu réellement faire abstraction
de mon environnement, c’est bien lorsque j’ai
reçu la visite, par deux fois, des représentants
de notre ambassade à Damas. Très sympathi-
ques, je pense qu’ils étaient aussi contents de
me rencontrer que moi de les voir. Dans leurs
yeux, j’ai senti qu’ils voulaient parler et que le
pays leur manquait beaucoup aussi. J’ai égale-
ment ressenti une joie indescriptible lorsqu’on
me rendit mon précieux passeport. Ils auront
quand même attendu jusqu’au dernier moment
(30 minutes avant le départ de mon vol) pour
me le restituer avec mon… avis d’expulsion.
Le tout m’a été remis pour ainsi dire au pied
de l’avion. Etrangement, l’avis d’expulsion qui
m’a été délivré ne mentionne pas la raison de
mon refoulement. La sécurité générale endosse
quand même la responsabilité de mon refou-
lement. Là, il n’est plus question du ministère
syrien de l’Information, comme on me l’a ex-
pliqué à mon arrivée à Damas.
En tout et pour tout, j’ai dû évoluer sur une
surface qui ne dépasse pas la superficie d’un
terrain de foot. Impossible de faire un pas sans
me sentir épié, surveillé. Je suppose que pour
mes chaperons, la filature a dû être facile,
car l’aéroport de Damas n’est pas immense.
Ce manège ridicule, mais qui, néanmoins, à
la longue, tape sur le système, a duré durant
quatre jours. Quatre longues journées durant
lesquelles il m’a été interdit de humer de l’air
frais et de jouir de ma liberté. Quatre jours qui
m’ont permis de comprendre encore davantage
pourquoi des régimes comme celui sur lequel
trône aujourd’hui Bachar Al Assad ne doivent
pas exister au XXIe siècle. Zine Cherfaoui
Entreprise privée CHERCHE
• Une assistante : expérience 5 ans
• Une assistante : expérience 10 ans
• Un Ingénieur en génie civil :
expérience entre 10 et 15 ans.
Envoyez vos CV à :
sistemyapialgerie@gmail.com
ou par fax : 021 69.24.08
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 10

L’ÉVÉNEMENT

ELLE EST ACCUSÉE D’AVOIR FOMENTÉ ARRESTATION

UN COUP D’ETAT DE LAURENT GBAGBO
Une «bonne
La France reprend«sa» nouvelle»,
Côte d’Ivoire selon Paris
a France a qualifié hier de «bonne nouvelle» la chute de Laurent
● Paris a sorti hier son chéquier pour offrir une aide «exceptionnelle»
de 400 millions d’euros à Ouattara. Investissement sûr…
L Gbagbo et s’est félicitée de la résolution de la crise ivoirienne.
«La chute du président sortant, c’est une bonne nouvelle, d’abord
pour les Ivoiriens et les Ivoiriennes eux-mêmes parce qu’ils vont sortir
de la spirale de guerre civile, dont Gbagbo porte la responsabilité», a
déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, sur
les ondes de la radio France Info, au lendemain de l’arrestation de M.
Gbagbo qui refusait de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, président
reconnu par la communauté internationale. Répondant à la polémique
autour du rôle joué par la France, ancienne puissance coloniale, dans
l’arrestation de M. Gbagbo, le ministre a démenti «tout rôle direct des
forces françaises dans cette opération». R. I.

La Cédéao
encourage Ouattara
a Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cé-
L déao) a estimé, hier, que l’arrestation du président ivoirien sortant,
Laurent Gbagbo, offrait une chance de mettre fin à la longue crise en
Côte d’Ivoire, mais a demandé à ce qu’il soit traité correctement. Le
président de la commission de la Cédéao, James Victor Gbeho, a écrit
au président élu reconnu internationalement, Alassane Ouattara, pour
Des soldats français à Abidjan
lui demander de s’assurer que les droits et la sécurité de M. Gbagbo
soient préservés, selon un communiqué. «L’ambassadeur Gbeho a
PHOTOS : D. R. indiqué que la Cédéao considère l’arrestation de M. Gbagbo comme
une opportunité unique de mettre un terme rapidement à la crise dans
le pays», d’après ce texte.
es lendemains ne sem- tions du Conseil de sécurité, sane Ouattara, dont l’épouse l’y a encouragé, en déclarant M. Gbeho «a été encouragé par le discours apaisant du président

L blent pas être une partie

de plaisir pour le prési-
dent ivoirien, Alassane Ouat-
rien de plus, rien de moins.»
Et d’ajouter : «L’Onuci a été
en tête, ce sont les hélicoptères
est française, apparaît aux
yeux des observateurs comme
l’homme parfait qui va as-
que «la Côte d’Ivoire dispo-
sait désormais d’une occasion
historique pour promouvoir la
Ouattara à la nation», lundi, toujours selon le communiqué de l’orga-
nisation qui compte 15 Etats membres, dont la Côte d’Ivoire, actuel-
lement suspendue. M. Gbeho a rappelé à M. Ouattara que ce dernier
s’était engagé auprès de la Cédéao et de l’Union africaine à garantir
tara, qui vient de prendre les de l’Onuci qui ont commencé surer et rassurer sur le retour réconciliation nationale, éta-
rênes d’un pays à l’avenir en à bombarder et la France, de «sa» Côte d’Ivoire dans blir un gouvernement d’unité la sécurité et le bien-être de M. Gbagbo «en dépit de son opposition
pointillés… comme on nous l’a demandé, le giron de la France et de la nationale et rétablir l’autorité violente et entêtée au choix exprimé par les Ivoiriens» lors de la prési-
Signe que la chute de Gbagbo est venue en soutien». Mais «Françafrique». dentielle de novembre 2010. R. I.
de l’Etat».
ne règle pas tout, des tirs qui peut croire le patron du Le SG de l’ONU a diploma-
à l’arme lourde ont retenti Quai d’Orsay ? Surtout pas LE TICKET OUATTARA
hier matin à Abidjan, dans les les fidèles de Gbagbo et tous GAGNANT DE PARIS tiquement mis en garde Ouat-
tara de faire en sorte «d’éviter
Lagos souhaite un
quartiers du Plateau (centre) ceux qui dénoncent l’ingé- Mais la cause est-elle pour
et de Cocody (nord), deux rence flagrante de la France autant entendue ? Pas sûr.
un nouveau bain de sang
et des représailles». Mais le traitement «digne» à Gbagbo
bastions de l’ex-président dé- dans les affaires internes de la Le président Ouattara hérite spectre des affrontements pla-
e ministre nigérian des Affaires étrangères, Odein Ajumogobia, a
chu. Gbagbo est certes tombé,
mais la manière risque de pro-
voquer un retour de flammes.
Côte d’Ivoire sous l’étendard
trompeur des Nations unies.
Preuve en est que la France
d’un pays économiquement à
genoux et politiquement frac-
turé. Sa mission de réconcilier
ne plus que jamais sur un pays
qui a enterré près de 1000
L exprimé hier son souhait de voir le président ivoirien sortant, Laurent
Gbagbo, arrêté lundi à Abidjan, «recevoir un traitement de façon juste
personnes depuis le début de dans le respect et la dignité». «Malheureusement, je ne connais pas
La France, dont l’engagement de Sarkozy n’a pas tardé à tous les Ivoiriens du Nord
avec armes et bagages en fa- manifester sa «générosité» comme du Sud s’annonce la crise en décembre 2010. Le encore les circonstances précises de la capitulation de M. Gbagbo hier
veur de Ouattara est évident, en dégageant hier une aide délicate. Conseil des droits de l’homme (lundi)», a indiqué M. Ajumogobia, dont le pays avait très fermement
est accusée d’avoir orchestré «exceptionnelle» de 400 mil- Et Ouattara commence plu- de l’ONU a d’ailleurs nommé, condamné la volonté de M. Gbagbo de s’accrocher au pouvoir plutôt que
un coup d’Etat. lions d’euros en faveur de son tôt mal. Dans son premier hier, les trois experts char- de céder la place au président élu reconnu internationalement, Alassane
Un représentant du camp ancienne colonie, pour aider discours, il a annoncé une gés d’enquêter sur ces crimes Ouattara. «J’espère – et le Nigeria comme la Cédéao vont clairement le
Gbagbo n’a pas hésité, hier notamment à satisfaire les be- procédure judiciaire contre commis depuis le scrutin pré- demander – qu’il sera traité de façon juste, dans le respect et la dignité.
à Paris, à faire porter le cha- soins urgents des populations son ex-rival, son épouse et sidentiel. Des plaies sangui- Je me réjouis que M. Ouattara nous ait donné cette assurance», a ajouté
peau aux «forces spéciales et d’Abidjan. Exceptionnelle ses collaborateurs, assurant nolentes difficiles à cicatriser. le chef de la diplomatie nigérianne. Le président nigérian, Goodluck
françaises» coupable d’avoir oui, mais la Côte d’Ivoire que «toutes les dispositions C’est dire que le traitement Jonathan, est actuellement à la tête de la Communauté économique des
«enlevé» le président sortant. de «l’ami» Ouattara le vaut sont prises» pour assurer leur réservé aux pro-Gbagbo ser- Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une organisation de 15 Etats qui
Alain Juppé, ministre fran- bien… «intégrité physique». Mais vira de baromètre pour jauger a multiplié les appels à M. Gbagbo pour qu’il quitte le pouvoir après la
çais des Affaires étrangères, Paris, qui a mis l’argent, les pour un homme qui prône la la capacité de Ouattara à s’im- présidentielle de novembre 2010. R. I.
a saisi au vol l’accusation armes et les hommes pour réconciliation, Ouattara n’est poser comme président de
qu’il a évidemment démentie. déposer Gbagbo, attend lo- pas bien conseillé. Pourtant, tous les Ivoiriens, loin de toute
«L’ONU et la France vou-
laient le respect des résolu-
giquement un retour sur un
tel investissement. Et Alas-
le secrétaire général des Na-
tions unies, Ban Ki-moon,
pression extérieure.
Hassan Moali
536 morts, selon
le Haut-Commissariat de l’ONU
UNE COMMISSION D’ENQUÊTE Q uelque 536 personnes ont été tuées dans des affrontements dans
l’ouest de la Côte d’Ivoire depuis fin mars dernier, a indiqué hier
le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. «Jusqu’à pré-
SUR PIED À PROPOS DES MASSACRES sent, nous avons établi que 536 personnes ont été tuées dans l’ouest du
pays», a affirmé, lors d’un point de presse à Genève, une porte-parole
ne commission d’enquête a été d’Ivoire. Cette commission est com- mission». La commission d’enquête du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani. Selon la porte-parole,
U mise sur pied, hier, par le Conseil
des droits de l’homme des Nations
posée de trois experts, chargés d’«en-
quêter sur les allégations de violations
doit présenter ses conclusions lors de la
prochaine session du Conseil, en juin.
ces personnes avaient dû être tuées «depuis la dernière semaine de
mars», dont la majorité des victimes ont trouvé la mort à Duékoué.
unies, pour faire la lumière sur des des droits de l’homme commises en Le président du Conseil des droits de Lundi, l’ONU a affirmé qu’au moins 800 personnes ont été tuées
«allégations de violations» depuis Côte d’Ivoire», a précisé M. Sapey. l’homme de l’ONU, l’ambassadeur en Côte d’Ivoire depuis décembre 2010, début de la crise politique,
l’élection présidentielle du 28 novem- «Aujourd’hui (mardi), le président a thaïlandais, Sihasak Phuangketkeow, a jusqu’à la semaine dernière. Outre l’ouest du pays, Abidjan, la capitale
bre 2010 en Côte d’Ivoire, a annoncé nommé les trois experts devant enquê- exprimé sa préoccupation hier face à la économique, a été le théâtre d’affrontements majeurs ces dernières
le porte-parole du Conseil, Cédric ter sur les allégations de violations des poursuite des violences en Côte d’Ivoi- semaines et est devenue une ville fantôme, a souligné le secrétaire
Sapey. A l’initiative du groupe des droits de l’homme commises en Côte re, exhortant toutes les parties sur le général adjoint de l’ONU, Ivan Simonovic. Il a estimé à 150 le nombre
pays africains, le Conseil des droits de d’Ivoire après le scrutin présidentiel» terrain à coopérer avec la commission de personnes tuées à Abidjan par des tirs à l’arme lourde utilisée par
l’homme de l’ONU avait décidé, le 25 de novembre 2010, a-t-il affirmé, ajou- d’enquête. «La nomination de la com- le camp de l’ancien président, Laurent Gbagbo. M. Simonovic s’est
mars dernier, de créer une commission tant que les trois enquêteurs «doivent mission souligne la gravité présumée rendu dans l’ouest du pays la semaine dernière pour enquêter sur les
d’enquête internationale indépendante se réunir prochainement à Genève de la situation des droits de l’homme», massacres perpétrés dans cette région, dont certains ont été attribués
sur les violations commises en Côte pour discuter des modalités de leur a souligné M.Phuangketkeow. R. I. aux forces du président élu Alassane Ouattara. R. I.
 El Watan -Mercredi 13 avril 2011 - 11

ALGER INFO
RETOUR DU MARCHÉ INFORMEL BORDJ EL BAHRI
RASSEMBLEMENT
La population décide DEVANT LE SIÈGE DE L’APC
de riposter D es habitants de la commune de Bordj El Bahri, à l’est de
la capitale, ont organisé un rassemblement devant le siège
de l’APC. Ils demandent la constitution d’une commission
d’enquête pour faire la lumière sur plusieurs problèmes que
● Les représentants des quartiers du centre-ville de Baraki se sont mobilisés contre l’informel. vivent les habitants de la commune depuis des années. «Nous
e sont les habitants des demandons une commission d’enquête qui lèvera le voile sur

C villes fortement touchées

par le marché informel
qui ont décidé de prendre en
le trafic foncier ainsi que sur l’attribution de logements à ceux
qui n’y ouvrent pas droit», dira un habitant protestataire. Par
ailleurs, les habitants du Houch «Cofis», qui se trouve près de
l’Enita, ont placé des banderoles où l’on pouvait lire : «Nous de-
main la situation, puisque les
autorités censées réagir sont mandons une régularisation des habitations que nous occupons
restées indifférentes depuis depuis des dizaines années.» La situation du Houch, qui compte
des années. Après l’action de une soixantaine d’habitations de fortune, n’est guère reluisante.
protestation menée par les ha- Les baraques s’enchevêtrent dans un espace restreint, manquant
bitants de Bachedjarrah pour de toutes les commodités devant rendre la vie acceptable au sein
faire pression sur les responsa- du domaine. En plus de la route, qui n’est qu’un sentier battu
bles locaux de la police, c’est qu’empruntent difficilement les piétons été comme hiver, les
au tour des habitants de Baraki habitations du Houch ne sont pas raccordées au réseau d’assai-
de leur emboîter le pas. Les re- nissement. «Toutes les habitations du domaine sont dotées de

PHOTO : .H. LYES

présentants des quartiers du fosses septiques qui sont périodiquement vidées par leurs pro-
centre-ville se sont mobilisés priétaires», nous affirme un habitant du domaine, et d’ajouter :
autour de deux revendications «Nous avons entamé nombre de démarches pour résoudre ce
principales : l’éradication du problème. Nos doléances sont restées sans suite.» K. S.
marché informel «qui gangrène
Des vendeurs squattent une rue d’un quartier populaire
et empoisonne notre ville» et la
remise en état des rues principa- une clinique, une pharmacie et cours normalement. Les bruits ment le revêtement et l’achè-
CITÉ AADL OULED FAYET
les. Selon les représentants des
quartiers, «la situation a atteint
son paroxysme». Malgré toutes
des habitations sont «perdues
dans les nuisances de toutes
assourdissants des vendeurs
les empêchent de se concentrer.
vement des travaux entamés et
abandonnés au niveau des rues LES GANGS SQUATTENT
sortes subies au quotidien». Comment voulez-vous qu’ils précitées. Des trous béants ne
les tentatives effectuées pour
sensibiliser l’APC et les autres
Les enseignants et les médecins
travaillant dans ce périmètre ont
se concentrent sur leurs cours
avec la voix des vendeurs et les
sont toujours pas fermés. Les
marchands n’ont pas hésité à
DES LOCAUX
autorités sur la nécessité de déjà signé des pétitions qui ont obscénités proférées», s’alarme les transformer en décharge.
prendre des mesures pour dé-
loger les marchands informels,
été remises au premier magis-
trat de la commune, mais sans
un père de famille. Une déléga-
tion d’habitants a été déjà reçue
Des solutions existent pour-
tant, selon les habitants qui se
LcitéesOuled
gangs prennent possession des locaux de l’AADL de
Fayet. Lundi soir, un groupe de jeunes, venus de la
sociale voisine, ont mis le feu à un local de l’immeuble E7
l’anarchie continue de régner aucune suite. «Aujourd’hui, par le P/APC de Baraki. «Des demandent pourquoi l’APC n’a squatté par un jeune de leur quartier. «Les habitants ont appelé
en maître dans les rues princi- nous craignons pour le rende- promesses nous ont été faites, pas jugé utile d’ouvrir les an- les pompiers venus éteindre le feu qui aurait eu des conséquen-
pales de la ville, Saïd Yahiaoui ment scolaire de nos enfants. mais nous voulons du concret.» ciennes galeries de Souk El Fel- ces terribles en raison de la présence d’une bonbonne de gaz»,
et Ahmed Assas. Deux écoles, Ils n’arrivent plus à suivre leurs Les habitants réclament égale- lah et de construire des locaux signalent des résidants qui affirment que le jeune a été interpellé
commerciaux. «Nous n’avons une première fois par les gendarmes, mais il a vite été relâché, et
pas demandé la lune au maire, depuis, il squatte ce local qu’il a transformé en lieu de débauche.
AGACEMENT AUX EUCALYPTUS ni de tirer sur ces vendeurs. Il
y a beaucoup d’alternatives
«Les gendarmes, présents, n’ont fait que constater les dégâts.
Les résidants s’en sont pris aux éléments du Darak, accusés de
Les habitants de la cité des 121 Logements de désagréments toute la journée, durant toute
Kasr El Ahmer, aux Eucalyptus, vit le martyre au l’année, à quand une prise en charge de ce pour les recaser», précise un ne pas assurer la sécurité de la population. Nous vivons sous la
quotidien. Les habitants cohabitent avec la problème ?» lance en pleurant une jeune fille, de nos interlocuteurs. Un délai menace d’un ramassis de voyous qui occupent, sans craindre
saleté, les détritus et les caisses jetées par les dont la mère a eu des pics de tension à cause de est accordé aux responsables aucune autorité, des locaux de l’AADL.
vendeurs illicites qui squattent les rues de la la pression ambiante. locaux pour prendre en charge Nous nous sommes déplacés à l’Agence pour leur demander
cité. «Le préjudice est énorme. «Sommes-nous des citoyens de seconde zone ? ce dossier, «faute de quoi, nous de distribuer les locaux ou de les fermer carrément, mais nous
Vous ne pouvez jamais deviner notre souffrance, Si dans d’autres communes les habitants ont ne pouvons contenir longtemps n’avons eu, malheureusement, aucun écho», s’indigne-t-on.
avec les bruits engendrés par ces vendeurs qui droit à une voie publique propre et accessible, la colère des jeunes habitants Les résidants déplorent également le retard pris dans l’instal-
ne se soucient que des kilos vendus ou des chez nous elle est squattée. N’avons-nous pas le
clients potentiels à attirer. Les voix sont droit à un peu de calme ?»
pénalisés par cette situation. lation d’un commissariat de proximité, pourtant prévu dans les
insupportables», nous raconte une étudiante, S’interroge-t-on également. Après le terrorisme L’APC et la police doivent plans. Les résidants, constitués en association, se déplaceront au
qui, pour s’assurer un minimum de qui a fait tant de victimes dans cette localité, prendre leurs responsabilités», siège de la wilaya déléguée de Chéraga pour poser le problème
concentration pour ses révisions, a dû s’acheter c’est le marché informel qui ronge actuellement lâche-t-on également. insoluble de l’insécurité, si rien n’est fait dans l’immédiat par
des stoppe-bruit. «Nous subissons ces la population. F. A. Fatima Arab les services de sécurité. Nadir I.

SUR LE VIF 24 HEURES

PATRIOTISME ACCIDENTS DE LA ROUTE : récemment en vue d’aménager les centres urbains et la
3 MORTS ET 114 BLESSÉS le nouveau rond-point, capitale. Seulement, cette
semblent ne pas faire opération a été bâclée
Quelque 132 accidents de la
l’unanimité auprès des puisque les boulons
route ont été enregistrés
usagers de la route. maintenant les socles de ces
durant la semaine écoulée.
Aussi paradoxal que cela cabines sont toujours sur la
3 décès et 114 blessés ont été
puisse paraître, le revêtement voie publique.
signalés, selon le bilan de la
en bitume de la chaussée a été Plusieurs accidents ont été
Protection civile. Deux de ces
réalisé durant les heures de enregistrés ; des piétons ont
décès ont été enregistrés dans
pointe. fait les frais de cette
les gares ferroviaires de Gué
C’est ainsi que se sont négligence. Ces objets ont
de Constantine et de Baba Ali.
enchevêtrés dans une causé la chute de plusieurs
«Il s’agit d’une femme de 28
indescriptible anarchie, personnes.
ans, heurtée par un train à Gué
engins de travaux publics et Au niveau de la place Audin,
de Constantine le 6 avril et
voitures, créant surcroît un un homme a eu
d’un homme qui a subi le
énorme embouteillage qui a récemment une fracture au
même sort le 7 avril», précise
duré des heures entières. bras suite à une chute.
la même source. Le troisième
De l’avis de plusieurs L’APC d’Alger-Centre est
décès a eu lieu le 8 avril sur
automobilistes, il aurait été interpellée pour mettre fin
l’avenue de l’ALN. «C’est un
plus judicieux d’entreprendre à cette négligence.
conducteur d’un semi-
ces travaux de nuit, ce qui
remorque qui est décédé suite
aurait épargné aux usagers de
au renversement de son HORAIRES
la route des désagréments
camion», selon la Protection DES PRIERES
certains.
PHOTO : .H. LYES

civile.
PLACE AUDIN (ALGER- Fedjr 04h47
QUAHOUET CHERGUI Dohr 12h49
(BORDJ EL KIFFAN) : CENTRE) : GUET-APENS
SUR LA VOIE PUBLIQUE Asser 16h29
TRAVAUX DE REVÊTEMENT Maghreb 19h23
EN PLEIN EMBOUTEILLAGE Des cabines téléphoniques
Les étudiants ont fait montre hier de preuve de responsabilité ont été démontées par Icha 20h46
A Quahouet Chergui, dans la l’opérateur qui les avait
et de haute conscience. Loin des clivages claniques et des commune de Bordj El Kiffan, placées, il y a quelques
les travaux entrepris
histoires de leadership années, un peu partout dans

TRANSPORT DE
MARCHANDISES:
400 DEMANDES
D’INVESTISSEMENT EN 3 MOIS
Pas moins de 400 demandes
d’investissement dans le secteur
du transport ont été réceptionnées
durant le premier trimestre de
l’année 2011 au titre des dispositifs
institutionnels de soutien à
l’emploi. C’est ce qu’a révélé la
direction du transport qui précise
que «ces demandes concernent
exclusivement le transport des
marchandises à l’intérieur et hors
de la wilaya». L’on prévoit, par
ailleurs, une augmentation de ces
demandes d’investissement à la
faveur des dispositions prises lors
du dernier Conseil des ministres
dans le domaine de la création
d’emplois. A noter que,
dans la wilaya, 1 200 dossiers
d’investissement dans le transport
des marchandises et des voyageurs
ont été validés au courant
de l’année 2010. T. G.
SEMAINE DE FORMATION SUR
LE HADITH
Une semaine de formation autour
de la science du Hadith vient d’être
organisée dans une mosquée de Sidi
Amar avec la participation d’imams,
d’enseignants et de chercheurs dans
le domaine venus de diverses
wilayas du pays, a-t-on appris de la
direction des affaires religieuses et
Waqfs. Animée par des spécialistes
en la matière, cette rencontre
représente une opportunité pour
les imams et autres professionnels
du secteur des affaires religieuses
de bénéficier d’une formation
académique leur permettant
de maîtriser le Hadith et son
interprétation. L’échange
d’expériences et de points de vue
autour de la gestion des mosquées
et des affaires religieuses, entre
imams et chercheurs en sciences
islamiques, constitue l’autre intérêt
de cette semaine de formation.
Divers axes de travail ayant trait
notamment aux concepts du Hadih
Ennabaoui et des principes de son
interprétation, ont meublé les
travaux de cette semaine entrant
dans le cadre de la formation
continue des imams. Des diplômes
ont été remis aux participants à
l’issue de ce stage de formation
organisé par la direction des affaires
religieuses et Waqfs. T. G.
SÉMINAIRE SUR LE CODE
DES MARCHÉS
Un séminaire sur le code des
marchés sera organisé le 17 du mois
en cours à Annaba. Initiée par la
chambre de l’artisanat et des
métiers de Annaba, cette rencontre
sera animée par le consultant
formateur Ali Berchiche, doyen
honoraire de la faculté de droit
d’Alger, recteur honoraire de
l’université de Tizi Ouzou
et ancien ministre de la Jeunesse
et des Sports. Des artisans,
des coopératives et entreprises
de l’artisanat participeront à cette
manifestation «Ce séminaire est
une occasion pour les opérateurs
économiques du privé de maîtriser
les concepts et les règles
essentielles de passation
d’un marché public. A l’issue de
cette formation, ils pourront
préparer un projet de marché
dans les formes judiciaires » a
déclaré, Abdelkrim Berki, directeur
de la chambre de l’artisanat
et des métiers. L. A.
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 11
ANNABA INFO
POUR PARER AU DÉFICIT EN CAPACITÉS D’ACCUEIL
La formule location
chez l’habitant autorisée
● Cette pratique, qui existe au noir, devient légale, et c’est tant mieux, surtout en période estivale,
d’autant que beaucoup y trouvent leur compte.
ésormais, les habitants de la
D wilaya de Annaba peuvent
sous-louer leur logement aux
estivants. Cette décision a été prise
par le président de l’APC de Annaba
à l’effet, selon lui, de faire face à
l’important flux de touristes attendu
pour la saison estivale 2011. «Eu
égard à la situation qui prévaut en
Tunisie, la wilaya de Annaba sera
certainement la destination d’un
important flux de touristes. Pour
parer à la faible capacité d’accueil
de notre ville, nous avons opté pour
la formule Location Chez l’Habitant.
Pour ce faire, nous avons instruit les
cinq délégués des secteurs urbains
de la ville de vulgariser cette infor-
PHOTO: EL WATAN
mation auprès des habitants pour
permettre aux touristes de trouver
des locations» a-t-il expliqué. Déjà
appliquée au noir par beaucoup d’ha-
bitants de Annaba, notamment ceux
installés près de la côte, cette formule Une étude portant sur la création d’un endroit attractif au port de pêche a été finalisée
qui entre dans le cadre des prépara-
tifs de la saison estivale est doréna- environnemental, nous nous sommes nabie ne s’arrêtent pas à ce stade. de dinars. Par ailleurs, ajoute le P/
vant licite. La mesure a été décidée attelés au renforcement de la mise en En effet, pour permettre aux esti- APC, une étude portant sur la créa-
lors d’une réunion tenue, avant-hier, place des bacs à ordures dans tous vants de veiller tards, la réfection de tion d’une marina au port de pêche,
entre l’ensemble des responsables de les quartiers. Quant au littoral, nous l’éclairage public de la plage Rezgui endroit attractif pour les familles, est
l’exécutif concernés et le wali et dont allons procéder avec le concours de Rachid (ex-Saint Cloud) sera lancée achevée. Sur la question relative à la
l’objectif était de renforcer les déci- la DAS à l’installation de chantiers prochainement pour une enveloppe dégradation de l’environnement du
sions prises par chaque département. relevant du dispositif Blanche Al- financière de 30 millions de dinars. chef-lieu par le marché informel, le
Les services de la municipalité sont gérie pour le nettoyage des plages, La bretelle qui fait la jonction entre maire a répondu: «l’APC est en train
déjà à pied d’œuvre. «La commune notamment celles autorisées à la les plages Rizi Amor (ex-Chapuis) de repérer des espaces à l’effet de les
est chargée de l’embellissement de baignade», affirme le Docteur Nabil et la Caroube, n’est pas en reste, dégager pour abriter un marché et
l’environnement comme le désher- Bensaid, le président de l’assemblée tout autant que la deuxième rangée libérer le centre-ville avant le début
bage et le ravalement des façades communale de Annaba. Les actions de l’avant port. Pour cette dernière de la saison estivale.»
dans les endroits publics. Sur le plan de la mise en valeur de la côte an- opération, il a été dégagé 23 millions Leila Azzouz
AFFAIRE DE LA CARSCI HABITAT
L’exécution des jugements MISES EN DEMEURE
À 15 OPÉRATEURS
à l’ordre du jour U ne quinzaine de mises en demeure ont été adressées aux pro-
moteurs et entreprises qui n’ont pas respecté les cahiers des
charges relatifs à la réalisation de logements sociaux participatifs
a coopérative régionale ponsables des wilayas des prestations de service
L spécialisée en cultures
industrielles (CARSCI)
d’El Tarf et de Annaba et
ceux des services de sécu-
de la CARSCI et protéger
son patrimoine de la dila-
(LSP) et d’équipements publics dans la wilaya. Selon la direction
du logement et des équipements publics (DLEP), ces mises en
qui connaît depuis un cer- rité ainsi que les opérateurs pidation. Le directeur de demeure entrent dans le cadre du suivi des chantiers de construc-
tain temps un problème de économiques d’éviter de la CARSCI a, par ailleurs, tion, notamment ceux enregistrant de grands retards ou non encore
gérance, a tenu récemment travailler avec la commis- annoncé qu’il s’apprête à entamés. Les promoteurs et entreprises concernés opèrent princi-
son assemblée générale or- sion de la CARSCI qu’il engager des procédures palement dans la commune d’El Bouni. Rappelons que la wilaya a
dinaire. Au cours de cette considère comme illégi- juridiques afin d’obtenir bénéficié d’un programme de 40 000 logements, toutes formules
rencontre, les participants time en considération de l’autorisation d’accéder au confondues, au titre du quinquennal 2010-2014. On apprend, par
ont pris acte du jugement la loi et des jugements pro- siège de la coopérative au ailleurs, que le premier coup de pioche pour la réalisation de 3 270
rendu par la cour de justice noncés dans cette affaire. moment où «ses détrac- logements, tous segments confondus, sera donné prochainement à
de Annaba à l’encontre du Le directeur de la CARSCI teurs» tentent d’ouvrir la nouvelle zone d’extension urbaine de Berrahal.
mis en cause, le président a révélé que cet organisme d’autres fronts de résis- Inscrit dans le cadre du quinquennal 2010-2014, ce programme
de la commission de la vit depuis plus de deux ans tance en demandant la dis- comprend 1 700 logements publics locatifs (LPL), 1 200 unités
CARSCI, Lazhar Metiri, une situation anarchique à solution de la chambre de au titre de la résorption de l’habitat précaire (RHP) et 370 loge-
condamné, le 8 mars 2011, cause d’un groupe d’indus l’agriculture de la wilaya ments promotionnels aidés (LPA). Le délai de réalisation de ces
à la même peine que celle occupants ayant réussi à d’El Tarf et en organisant logements, pour lesquels les terrains d’assiette ont été choisis, ne
prononcée auparavant par induire en erreur les pou- des sit-in de protestation dépassera pas les 14 mois, alors que des efforts sont actuellement
le tribunal d’El Tarf. Cette voirs publics et s’emparer injustifiés, auxquels pren- déployés pour trouver des espaces devant accueillir un quota sup-
peine est de 2 ans et 6 mois des leviers de commande nent part des personnes plémentaire de 2 100 logements dans cette même zone d’extension
de prison ferme pour falsi- de cette coopérative. Après étrangères au secteur de urbaine, située au lieudit El Kalitoussa. Les bidonvilles qui portent
fication de documents offi- que l’affaire de la CARSCI l’agriculture et à la CARS- atteinte au tissu urbain du chef-lieu de wilaya et de ses localités-
ciels, faux et usage de faux, ait été tranchée par la jus- CI, a fait savoir notre in- satellites, telles qu’El Hadjar, Aïn Berda, Sidi Amar et Berrahal,
et usurpation de fonction tice, son directeur sollicite terlocuteur. La CARSCI, seront éradiqués à l’horizon 2012 à la faveur de la réalisation d’un
ayant causé un préjudice aujourd’hui l’intervention présente dans les wilayas programme de 12 300 logements RHP, à en croire les pouvoirs
sans précédent à la CARS- du ministre de l’Agricul- de Annaba et d’El Tarf, publics. La création de nouvelles zones d’extension urbaine à El
CI. L’actuel directeur de ture et du Développement dispose d’un important pa- Bouni et Berrahal, ainsi que l’élaboration de nouveaux plans d’oc-
la CARSCI, Ramdane rural pour remettre les cho- trimoine comprenant trois cupation du sol (POS) au chef-lieu de wilaya, devraient permettre
Harzallah, interpelle dans ses à leur place et permet- unités de transformation de de dégager des aires pour implanter des projets de logements et
ce cadre les premiers res- tre à qui de droit de profiter tomate. T. G. d’équipement non encore lancés. T. G.
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 11

ORAN INFO
ÉDUCATION TRIBUNAL CRIMINEL
LA PRISON À VIE POUR UN
Oran retenue comme wilaya MEURTRIER
’affaire du crime de la cité Haï En Nour, commis suite à une
pilote des séances continues L banale querelle, le 22 novembre dernier, a été examinée hier
par le tribunal criminel d’Oran.
L’auteur de ce meurtre, qui est âgé de 34 ans, a d’emblée re-
● Le nouveau système permettra de libérer les élèves à d’autres occupations comme pratiquer connu devant les jurés avoir assené des coups de couteau à la
d’autres activités (sports, cours de rattrapage, musique, théâtre, etc.) victime âgée alors de 17 ans. L’inculpé a toutefois nié avoir eu
l’intention de porter atteinte à la vie de son protagoniste. «La
e directeur de l’éducation d’Oran nus en plus des restaurants scolaires. La 15h30 pour certaines filières, dont une victime me harcelait tout le temps et c’est pour cette raison que

L a présenté, au niveau du centre des

conventions, le projet pilote des séan-
ces continues, qui sera appliqué à partir de
wilaya a dégagé une enveloppe financière
de 185 millions de dinars en plus de celle
de l’Etat qui est de 630 millions de dinars
demi-heure pour le goûter. Ce système
permettra de libérer les élèves à d’autres
occupations comme pratiquer d’autres
j’ai décidé d’en finir avec cette situation en tentant de le blesser
seulement mais le coup que je lui ai porté au dos était fatal» a
reconnu le mis en cause.
Ne l’entendant pas de cette oreille, l’avocat général a réclamé la
la rentrée scolaire 2011/2012 au niveau des et la contribution de l’APC d’Oran avec 8,5 activités (sports, cours de rattrapage,
lycées et CEM. «Un système anglo-saxon millions de dinars pour entreprendre des musique, théâtre, etc.) Par ailleurs, le mi- prison à vie en justifiant ses réquisitions par le fait que l’inculpé
qui a déjà prouvé son efficacité dans les travaux de réaménagement au niveau de nistère de l’Education nationale va établir avait calculé son méfait du fait qu’il était muni au moment de
pays émergents», dira ce responsable. ces établissements. d’autres dates pour la rentrée et la sortie la querelle d’une arme blanche dont la lame mesure 50 cen-
Pour sa part, le wali a précisé que plusieurs scolaires. Dans le but d’allonger l’année timètres et, donc, estime le représentant du parquet général,
instruments ont été mis en place pour le D’AUTRES DATES POUR LA RENTRÉE de scolarisation des élèves, le personnel la préméditation est justifiée. La défense, qui a tenté en vain
bon déroulement de ce système au niveau ET LA SORTIE SCOLAIRES administratif sera rendez-vous vers la fin d’introduire une question subsidiaire dans le questionnaire
des 117 établissements scolaires retenus A cet effet, des attributions sont prévues août, les enseignants le 1er septembre et final et auquel doit répondre le tribunal, a plaidé les coups et
sur 207. Il s’agit de critères bien définis, au personnel pédagogique et aux élè- les élèves vers le 4 septembre au lieu du blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
avec un nombre de classes identiques aux ves, comme l’emploi du temps qui sera 15. L’année s’achèvera vers la mi-juillet Il faut savoir que l’inculpé s’était constitué prisonnier après
divisions, afin de permettre les cours conti- établi de 8 heures du matin à 14h30 ou de chaque année. H. Nora avoir blessé mortellement son voisin. Après les délibérations, le
tribunal a pris en compte les requittions de l’avocat général et a
condamné le meurtrier à la prison à vie. A. Belkedrouci
ACCIDENTS DOMESTIQUES
AGENCE DU BASSIN
Naftal sensibilise sur les risques HYDROGRAPHIQUE
des bouteilles de gaz CHOTT CHERGUI
a filiale GPL de la société l’énergie, va sillonner, durant aux citoyens. A Oran, huit du robinet, l’utilisation de cet- LE BARRAGE DU FERGOUG
L Naftal organise depuis hier
matin, mardi, une campagne
trois jours, six communes ré-
parties sur le territoire de la
personnes sont mortes l’année
dernière suite à des accidents
te bouteille à des fins domesti-
ques, s’assurer que la bouteille ENVASÉ À 97,77%
de sensibilisation et de pré- wilaya à savoir Oran, Sidi liés à l’explosion de bouteilles ne dégage aucune fuite et
e barrage du Fergoug situé dans la région de Mascara, a
vention contre les risques dus
à la mauvaise utilisation des
Chami, Bousfer, Aïn Turck,
Oued Tlélat et Tafraoui, à rai-
de gaz butane. Ces accidents
sont causés principalement
que le tuyau y est rattaché
convenablement, les différents L atteint un taux d’envasement de 97,77%. Selon une source
autorisée, cela demeure inquiétant. Conséquente directe, le
bouteilles de gaz butane. Sous son de deux communes par (99%) par une mauvaise utili- appareils alimentés à partir du
le signe «La sécurité des ci- jour. Un véhicule doté de sation de la bouteille de gaz ou gaz butane, avec une aération, volume d’eau du barrage a atteint un niveau jamais égalé avec
toyens avant tout», la caravane tous les moyens matériels né- par une négligence humaine. ainsi que l’ouverture des por- 0,12 hm3. Toujours selon la même source, une opération aurait
a été lancée hier matin à partir cessaires avec des affiches Au cours de cette campagne, tes et des fenêtres. Signalons été engagée en ce sens. Mais aucune information n’a filtré sur le
de la place du 1er novembre, de consignes de sécurité a les cadres et les techniciens dans ce cadre que, pour dimi- déroulement de cette opération.
ex-place d’Armes, au centre été aménagé pour sillonner de la société Naftal vont ex- nuer le risque de l’explosion, Une opération rendue nécessaire, notamment devant la persis-
ville. Encadrée par dix agents ces communes. Des conseils, pliquer aux consommateurs une nouvelle bouteille de gaz tance de la sécheresse. Il est un autre barrage qui suscite à son
de la société Naftal, cette cam- sur la nécessité de prévenir les risques de l’explosion de butane a été fabriquée, B.6, tour des inquiétudes. Il s’agit du barrage de Bouhanifia, situé lui
pagne, organisée en collabo- les risques dus à la mauvaise la bouteille de gaz butane, d’un poids de 6 kg, à robinet, aussi dans cette même région. En effet, selon le bulletin établi
ration avec la protection civile utilisation de la bouteille du notamment pendant son trans- plus sécurisante. par l’Agence du Bassin Hydrographique Chott Chergui, le taux
et la direction des mines et de gaz butane, seront prodigués port, la position et l’efficacité Cherifa K. d’envasement est de 47,79%. Les taux d’envasements des autres
barrages connaissent des fortunes diverses variant de 13,28%
pour celui de Béni Bahdel, 14,37% pour Cheurfa 2 et, enfin, 0%
pour Sikkak relevant de la wilaya de Tlemcen. Hadj Sahraoui
BOUTLÉLIS
36 millions de dinars pour le développement SIDA
ous venons d’apprendre, auprès contribuer à la décongestion des services plus d’un million de dinars a été consa-
1700 CAS ENREGISTRÉS
N d’élus de l’APC de Boutlélis, qu’un
total de 8 projets vient d’être validé par
de l’état civil du cheflieu de la commune,
seront réceptionnées dans un délai allant
crée à la réalisation d’abribus à travers
la commune de Boutlélis afin de réguler
EN UNE ANNÉE
la commission communale des marchés, de 3 à 5 mois. Le marché hebdomadaire le transport en commun et d’aménager 1 700 cas de sida ont été enregistrés en 2010 par les services
pour une enveloppe financière globale communal fera également l’objet d’amé- des espaces d’attente pour ses usagers. de santé au niveau de la wilaya. De sources proches du centre
de plus de 36 millions de dinars. Et, ce, nagement pour 4 millions de dinars, D’autre part, les services communaux ont hospitalo-universitaire d’Oran, on constate une importante
dans le cadre du développement local sachant qu’une entreprise vient d’être validé une étude de revêtement en béton augmentation du nombre de personnes déclarées séropositives
touchant divers secteurs. En effet, les désignée pour la prise en charge des tra- bitumineux des artères de Haï Naïb, la par rapport aux années précédentes. Ceci, en dépit, déplore-t-
mêmes sources d’information ont si- vaux d’aménagement des espaces pour réalisation du cantonnement, ainsi que on, de la mise en place et de l’application rigoureuse, par la di-
gnalé qu’il est prévu la réalisation de 2 la vente d’étalage, afin d’éviter de gêner l’aménagement de la placette M’rah pour rection de la santé, des mesures contenues dans le programme
antennes administratives au niveau de la circulation routière, en améliorant les plus de 15 millions de dinars, à côté des national de lutte contre cette maladie.
Haï Brédeah et Haï Bouyakour pour des conditions de vente de divers produits, travaux d’aménagement de la voirie vers La direction de la santé estime que cette augmentation du nom-
budgets respectifs de 5,72 et 5,08 millions entre autres les fruits et les légumes. Il est le cimetière communal pour près de 4 bre de personnes contaminées serait due, en partie, à la réti-
de dinars. Ces deux structures, qui vont à signaler également qu’une enveloppe de millions de dinars. A.Yacine cence de certaines personnes devant les tests de dépistage, alors
qu’elles se savent exposées au risque de contamination, dont
des victimes potentielles. Une situation qui, selon nos sources,
TOURISME laisse croire que le nombre de personnes atteintes pourrait être
encore plus important, eu égard au nombre de personnes qui
ignorent qu’elles ont été contaminées. Il s‘agit d’une maladie,
Les Tunisiens en force au «SIAHA 2011» précisent nos sources, qui met un certain temps pour se déclarer
et souvent trop tard. Les responsables de la DSP à Oran rappel-
es opérateurs du secteur du tourisme tunisien sont en force rocains, cette troisième édition, qui se tiendra jusqu’au 15 avril lent les nombreuses campagnes de sensibilisation lancées par
L cette année à Oran à la 3ème Edition du Salon International
du Tourisme, des Voyages et des Transports dont le coup d’envoi
prochain, a vu, entre autres, la présence des opérateurs du secteur
touristique de Cuba et de l’Inde. Le salon «SIAHA 2011», selon
ses services en collaboration avec des associations spécialisées,
sur les précautions à prendre dans les relations sexuelles et les
a été donné ce mardi au niveau du palais des expositions de le gérant de la société organisatrice «Astra Communication», examens de dépistage préventif, en insistant qu’il suffit d’une
l’EMEC. Notre participation à cet évènement de taille à Oran, regroupe quelque soixante professionnels locaux, nationaux et simple prise de sang.
a indiqué un opérateur économique tunisien, est de faire du for- étrangers des secteurs du tourisme, des voyages et des transports Certains cas déclarés séropositifs ont été détectés au cours d’un
cing, de booster nos destinations en présentant les avantages qui aériens, sans oublier ceux représentant les différents syndicats prélèvement de sang au profit d’un parent malade, ou quand
seront offertes au profit des touristes algériens notamment ceux du secteur et le mouvement associatif. Il se veut être un espace le patient se présente pour une autre maladie, ignorant totale-
de la région de l’Ouest du pays pour la prochaine saison estivale. d’échanges durant ces quatre jours ainsi que des opportunités ment qu’il est porteur du VIH. Beaucoup de malades refusent
L’on saura, à cet effet, qu’Oran est reliée par une ligne aérienne d’affaires et de partenariat entre les professionnels, indique-t-on d’être hospitalisés dans le service des maladies infectieuses
avec Tunis par des vols des compagnies d’Air Algérie et de Tunis sur place. Pour cette nouvelle édition intitulée «Le Salon qui mé- vers lequel ils sont orientés de peur, souvent, de dévoiler cette
Air. En plus de la participation des opérateurs tunisiens et ma- rite le voyage», on table sur quelque 10000 visiteurs. T. K. pathologie encore taboue. A.Y.

ALIMENTATION EN EAU POTABLE
Une étude française pour venir
à bout des points noirs
● La wilaya compte au moins quinze points noirs sur son réseau d’AEP, dont certains
à haut risque de cross-connexion.
elon Dali Boussaïd, directeur de l’Al-
S gérienne des Eaux, unité de Batna, ses
services ont comptabilisé plusieurs
points noirs dans la ville, précisant à ce su-
jet: «Au niveau des terrains Zamouri et la
route de Tazoult on a un réseau mal réalisé
et sous- dimensionné. A la partie supérieure
de Kechida, c’est le manque de ressources
hydriques, en plus de fuites importantes dans
plusieurs quartiers. Ceux à haut risque de
contamination nécessitant la rénovation des
deux réseaux d’AEP et d’assainissement,
sont Kechida, Annasr, 20 Août, 84 et 82
logements, Bouzourane et Bouâakal.» La
détérioration de ces réseaux, note le même
responsable, est due à leur vétusté d’une part,
mais aussi parce qu’ils n’ont pas été exécutés
dans les normes par des entrepreneurs et des
maîtres d’ouvrage qui ne sont pas conscients
de la spécificité de ce genre de réalisation.
«On a plusieurs intervenants dans notre sec-
teur. Ceux-là doivent savoir qu’il faut qu’ils
nous contactent pour avoir les repères avant Travaux de réfection du réseau de la cité Annasr
le lancement des travaux. Il nous arrive de
découvrir des conduites d’AEP réalisées Safege de France. Une étude qui est arrivée
sous des conduites d’assainissement. C’est à son terme, en attendant le lancement des
pour cela que parfois on se trouve en face dossiers d’appel d’offres dans quelques mois
du problème d’infiltration des eaux usées pour que les travaux débutent.
dans l’eau potable », a-t-il ajouté. Pour venir Des parties du réseau seront rénovées et
à bout de ce problème, la ville de Batna a d’autres réparées, mais pour ce responsable,
bénéficié d’une étude de diagnostic et de la ville ne sera débarrassée du problème de
réhabilitation des systèmes d’alimentation l’eau qu’une fois la boucle réalisée. «C’est
en eau potable, réalisée par le bureau d’étude un projet énorme qui va assurer une distribu-
L’université cadenassée par
les étudiants d’architecture
L es étudiants en architecture de l’université Hadj Lakhdar, se di-
sant «déconcertés par l’attitude de la tutelle», ont procédé, hier,
à la fermeture du campus. Les portails qui y donnent accès étaient
carrément cadenassés, empêchant ainsi, étudiants, enseignants et ad-
ministrateurs d’y entrer. Tôt le matin, il y a eu quelques escarmouches
avec des étudiants d’autres filières qui s’étaient présentés pour les
contrôles.
Par ailleurs, des résidentes de trois cités situées à l’intérieur de l’uni-
versité étaient bloquées et ne pouvaient pas sortir. Parmi le groupe de
vigilance qui tenait le portail central, quelques étudiants, plus poin-
tilleux que d’habitude, ont accepté de répondre à nos questions tout
en insistant sur l’anonymat. Le premier, le visage légèrement taché
de sang, était catégorique: «Ce sont tous des menteurs; du sommet
jusqu’à la base. Il est temps qu’ils nous écoutent, car nous ne sommes
CHANTIERS D’AUTO-CONSTRUCTION
Dangers, désagréments et absence de l’Etat
n croyait l’Etat avoir pris le taureau par les cornes pour imposer
O son autorité s’agissant de l’urbanisme et la construction. Deux
ans après la promulgation de la loi relative à la mise en conformité
des constructions, des phénomènes aberrants continuent à sévir en
toute impunité dans la ville de Batna, devant l’indifférence, voire la
complicité des services concernés. Cela se vérifie chaque jour dans
les lotissements Er Riadh et Benflis, pour ne citer que ces deux exem-
ples. La population de ces quartiers, habités depuis plusieurs années
déjà, co-habite, impuissante, avec des chantiers de construction,
quasi quotidiens, et leurs lots de désagréments.
La durée des chantiers étant soumise à la seule conscience et au bon
vouloir du propriétaire, parfois un acheteur en deuxième, voire en
troisième main, s’éternise et charrie des nuisances multiples qu’en-
durent les riverains. On est tenté aussi d’affirmer qu’aucun chantier
ne respecte le b.a.-ba de la sécurité.
Les propriétaires qui lancent la construction d’étages supérieurs
(souvent au-delà de la limite autorisée dans le permis de construire),
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 13
BATNA INFO
PHOTO: EL WATAN
tion continue et équitable à tous les quartiers
de la ville de Batna. On aura un réservoir
de 10 000 m3, deux stations de reprise et
d’autres réservoirs dans plusieurs quartiers.
L’eau va circuler dans la ville en forme de
boucle continue, le projet sera renforcé avec
l’apport des eaux du barrage de Beni Ha-
roun», a annoncé notre interlocuteur.
Ferdaous Rayan
pas prêts à rouvrir l’université tant qu’ils n’acceptent pas de répondre
à nos revendications.»
L’air narquois, il justifie la tache de sang sur son visage par un petit
heurt contre la porte; il relate les événements qui ont jalonné leur
action: «Nous avons d’abord fermé l’institut, ensuite nous avons
fermé le rectorat. En réponse à la sourde oreille, nous avons décidé de
fermer l’université, et nous attendons. Si cela ne gène pas la tutelle, eh
bien, cela ne nous gène pas non plus.» Un autre étudiant se rapproche.
Coupant la parole au premier, il commence d’abord par reprocher aux
journalistes de n’écrire que des petits paragraphes lorsqu’il s’agit de
traiter leurs revendications et leur mouvement. Il tient à rappeler la
revendication principale: maintenir le statut d’ingénieur d’Etat. «Et
qu’ils (tutelle) se débrouillent pour créer des passerelles entre l’an-
cien et le nouveau système », a-t-il ajouté. Lounes Gribissa
ignorent de sécuriser «l’atelier», d’où la chute de déchets extrême-
ment dangereux pour les passants et les automobilistes.
D’autres croient pouvoir bloquer les rues pour installer des engins
de travaux publics ou décharger des matériaux de construction sans
obtenir l’autorisation. Du coup, chaque jour, des passages se trouvent
obstrués par des tas de madriers, du sable et des gravats, provoquant
l’ire des usagers et aussi des riverains déjà installés.
Au lotissement Benflis, devant la mosquée en construction, les auto-
mobilistes sont contraints de passer à tour de rôle sur une chaussée
pourtant large d’une dizaine de mètres. Des monticules de matériaux
étalés anarchiquement par un particulier qui relance la construction
de son immeuble, occupent la moitié de la rue. Pas un seul pâté de
maisons n’est à l’abri du désordre et surtout des dangers qu’impli-
quent ces chantiers. Pendant ce temps, la police de l’urbanisme, les
services de la DUC et de la commune de Batna continuent à regarder
ailleurs et à se détourner de leurs responsabilités, consacrant l’ab-
sence de l’Etat. Nouri Nesrouche
INSALUBRITÉ
A QUAND UNE VILLE
PROPRE?
L e phénomène de l’insalubrité persiste dans la capitale
des Aurès et ce malgré les maintes appels des citoyens
et les récentes déclarations du P/APC de Batna qui a pro-
mis d’y remédier dans les brefs délais. La situation s’est
détériorée dans les différents quartiers à l’image de Parc
à fourrage. «Ici les déchets domestiques s’entassent de-
vant nos portes et devant l’école primaire où nos enfants
étudient. C’est devenu une partie de notre quotidien, on
entend parler des camions de ramassage des privés et
des nouvelles bennes, collecteurs et poubelles mais de
notre côté on a rien vu », s’est lamenté un citoyen du
quartier populaire. Le constat est le même dans les autres
quartiers de Kechida et Bouâakal mais surtout dans le
centre-ville de Batna, du côté du marché. «La situation
ici est insupportable, on ne sait quand cela va finir. C’est
quand même l’image de la ville», nous ont répété d’une
même voix des citoyens rencontrés dans le marché. Un
marché qui se situe à proximité du théâtre régional de Ba-
tna et qui regroupe des vendeurs d’épices, des bouchers,
des poissonniers et des marchands de légumes. Pourtant
on avait longtemps parlé de sa réhabilitation, mais à ce
jour rien n’a été fait à part quelques opérations occasion-
nelles de nettoyage. Du côté des cités des 1200 et 800
logements, un autre problème se pose: l’inondation des
caves par les eaux usées. «C’était la même situation l’an
dernier et on a vraiment souffert avec les moustiques et
les odeurs, on ne veut pas vivre la même situation cette
année », s’est indigné un habitant des 1200 logements.
Pour d’autres habitants, la situation n’est pas généralisée,
cela concerne seulement quelques blocs. Un an après
son intronisation, Ali Melakhssou, le maire de Batna, n’a
toujours pas pu tenir ses promesses de faire de celle-ci
une ville propre. A moins que sa perception de la ville se
limite aux allées Benboulaïd ! F. R.
DÉCÈS D’UN
MANIFESTANT
À ALI NEMER
oureddine Bouaziz est décédé, hier, des suites
N de blessures contractées après avoir été percuté
dimanche par un véhicule sur la RN77, reliant Batna à
Merouana. La victime, quadragénaire, prenait part à la
manifestation organisée par les habitants du village de
Ali Nemer (commune de Merouana) quand un auto-
mobiliste avait forcé le barrage humain, le percutant
violemment.
LE CHU DANS
UN PITEUX ÉTAT
bien regarder la promptitude de l’APW à recomman-
A der et veiller à l’inscription d’un projet de construc-
tion d’un nouveau CHU pour Batna, il est légitime de
s’interroger si les élus de l’assemblée connaissent bien
l’état de l’actuel CHU ou alors s’ils cherchent à décro-
cher un nouvel établissement par chauvinisme, profitant
de la manne financière. Les élus de l’APW savent-ils
que le CHU Benflis Touhami risque d’être dégradé sur
décision du ministère de la Santé qui, lors d’une récente
réunion à Alger, a menacé de le faire. Et pourquoi ? Les
rapports parvenus au ministre sur la gestion de l’éta-
blissement et l’anarchie qui y prévaut ne sont guère ras-
surants. Ce qui n’était que bruits de rue et sujet préféré
des chaumières «spécialisées» est adopté désormais par
la tutelle. Deux commissions ministérielles ont fait le
déplacement à Batna pour confirmer ce qui n’était que
«rumeurs et plaintes d’éternels insatisfaits».
Des sanctions sont tombées aussi et des blâmes ont été
distribués. Un avant-goût de ce qui attend le CHU si rien
n’est fait pour enclencher un changement radical. L’éta-
blissement en question coule de partout, n’en déplaise à
ceux qui persistent à voir le contraire, avançant des chif-
fres pour défendre le tout va bien. L’assemblée de wilaya
est tout aussi responsable si elle continue à fermer les
yeux sur ce qui se passe au CHU. Un chantier éternel
qui ignore les malades, des services sans encadrement,
des chefs de services potentats, toujours absents de leurs
postes, ruptures fréquentes d’articles médicaux, chirur-
gicaux et pharmaceutiques, gestion catastrophique des
services, etc. A se demander si l’établissement tourne
vraiment à plein régime, ou s’il tourne tout court. Les
élus feraient mieux de réviser la question avant de char-
ger les caisses de l’Etat par un projet coûteux qui peut
s’avérer inutile. N. N.
 El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 13

SIDI BEL ABBÈS INFO

IL RELIERA FOUBOURG THIERS À LA FUTURE L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS
GARE FERROVIAIRE LES ÉTUDIANTS EN GRÈVE
DEPUIS LE 25 JANVIER
Les travaux de réalisation du L es étudiants de l’école des beaux-arts de Sidi Bel Abbès ont
décidé d’opter désormais pour des sit-in afin de protester
contre l’incertitude générée par leur situation socio-admi-
tramway débuteront en 2012 nistrative. Dans un document dont une copie a été transmise
hier à la presse, les étudiants, qui maintiennent le mouvement
de grève qu’ils ont déclenché à cet effet depuis le 25 janvier
● Au quartier Point du Jour (Fillage Errih), il est question de réaliser un viaduc de 230 mètres dernier, revendiquent expressément la valorisation de leur di-
plôme en l’intégrant dans la grille des fonctionnaires rattachés
devant constituer le point de jonction entre l’ancienne cité et la nouvelle ville de Sidi Djillali. à la Fonction publique. Tout en demandant la constitution d’une
commission d’enquête, les étudiants se disent désabusés par la
es travaux de réalisation du tramway à la périphérie nord de Sidi Bel Abbès, en les responsables du projet, de revoir la non-reconnaissance de leur diplôme tant au niveau des secteurs

L de Sidi Bel Abbès débuteront au pre-

mier trimestre 2012 et devraient être
finalisés avant le mois de juin 2015, selon
passant par le centre ville. Le futur tram-
way traversera ainsi l’avenue Théodore
Héritiers, le boulevard de la République,
conception architecturale de ces sites dont
certains ont été complètement défigurés
par de pseudos travaux «d’embellisse-
de l’Éducation et de la formation que dans les autres domaines
d’activités socio-économiques. M. H.

la société française Egis Rail, chargée des le Petit Vichy, les rues Abane Ramdane et ment» effectués ces cinq dernières années.
études et du suivi du projet. Les représen-
tants d’Egis Rail ont exposé en ce début de
Oulhaci Mokhtar (ex-Souk Ellil) jusqu’ au
quartier Point du jour (Fillage Errih) où est
Il s’agit notamment du réaménagement du
rond-point du Petit Vichy où des travaux
VOL DE VÉHICULES
semaine, au siège de la wilaya, les grandes
lignes de ce projet qui s’étalera sur une dis-
prévue la réalisation d’un viaduc de 230
mètres. Ce viaduc constituera le point de
inesthétiques et inopportuns ont altéré
son charme d’antan au mépris de toutes
QUAND L’ESCROC ET LA
tance de 13,8 kilomètres et englobera 21
stations. La polémique suscitée par le tracé
jonction entre l’ancienne cité et la nouvelle
ville de Sidi Djillali.
les normes urbanistiques. Il convient de
signaler que la société Egis rail a remporté
PRÉTENDUE «VICTIME»
du tramway, notamment les quartiers qu’il
devrait desservir, s’est atténuée après les LA CONCEPTION ARCHITECTURALE
le marché pour les études et le suivi des
travaux du tramway de Sidi Bel Abbès SE CONFONDENT
explications et les arguments présentés par REVUE pour un montant de 1,66 milliard de dinars
es services de sûreté de Sidi Bel Abbès viennent d’élucider
le comité de pilotage du projet composé
d’élus et de cadres de la wilaya. Pour rap-
Selon les promoteurs de ce projet, le
tramway desservira également le quartier
(17 millions d’euros), selon les termes
du contrat conclu entre les dirigeants de L une étrange affaire de vol de véhicules appartenant à une
agence de location de voitures située à Béchar.
pel, le tracé définitif de la future ligne de populaire de Benhamouda et se prolongera l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) et le
tramway a été validé en mars 2009 après jusqu’à la future gare ferroviaire (rocade groupe français. Pour rappel, dans le cadre La genèse de l’affaire commence lorsqu’une personne ré-
plus de deux années consacrées à l’élabo- nord) en passant à hauteur de l’hôpital du développement et de la modernisation pondant aux initiales de T.M. se présenta à la troisième sûreté
ration de l’avant-projet, lequel a été réalisé gériatrique, la faculté de droit et le nou- du réseau ferroviaire, quatorze projets de urbaine pour y déposer une plainte selon laquelle elle a été vic-
par le groupement du bureau d’étude ibé- veau campus universitaire (40 000 places). tramways seront lancés prochainement au time, à Sidi Bel Abbès, d’un vol de véhicule de marque Atos,
rique ENSITRANS. Le tracé reliera, en Concernant les ronds-points que le futur niveau national au titre du nouveau plan loué auprès de l’agence précitée. Se référant minutieusement
définitive, le quartier du Faubourg Thiers tramway franchira, il est question, selon quinquennal (2010-2014). M. Abdelkrim aux éléments constitutifs de la déposition faite par l’individu,
lui-même originaire de Béchar, les enquêteurs judicaires ont,
dès lors, entrepris les recherches qui ont vite révélé diverses
ACTIVITÉS CINÉMATOGRAPHIQUES incohérences entre les propos formulés par le plaignant et la
réalité des faits.
Poussant un peu plus loin les investigations, les agents de la
Des ciné-clubs seront créés sûreté ont fini par découvrir que la plainte faisant état d’un
prétendu vol de véhicule n’était, en fait, qu’un stratagème
échafaudé de toutes pièces par l’individu dans le but précis de
dans les six facultés maquiller le vol dont il était le véritable auteur. Les conclusions
de l’enquête ont confirmé, néanmoins, qu’en déposant plainte,
’idée d’une biennale du et réalisateur de courts-mé- le mis en cause avait pour dessein de s’offrir une espèce de
L cinéma à Sidi Bel Abbès,
avancée en septembre 2008
L’association des «Amis de la biennale», en
gestation, «constituera un espace d’initiatives pour
trages, Kader Kada, établi en
France, prépare la biennale en
«faire-valoir» par lequel il projetait de s’accaparer frauduleu-
sement le véhicule loué. C’était compter sans la perspicacité
par le scénariste et réalisateur compagnie de nombreux ar- des policiers.
l’organisation de cette importante manifestation Lors de l’interrogatoire d’usage, le dénommé T.M. n’a pas
Kader Kada, est de nouveau tistes et cinéastes algériens. Le
relancée. L’association des
cinématographique de dimension internationale cinéaste belabésien a déjà mis tardé à reconnaître avoir usé de subterfuges pour camoufler une
«Amis de la biennale», en ges- prévue en octobre 2012», en scène, au théâtre, de grands escroquerie. Il a été déféré devant le tribunal de Sidi Bel Abbès
tation, «constituera un espace auteurs: Ionesco, Tchékhov, qui l’a mis sous mandat de dépôt. M. Habchi
d’initiatives pour l’organisa- Buzatti. Il est diplômé en théâ-
tion de cette importante mani- ment à sensibiliser la popu- l’université de Sidi Bel Abbès, tre de l’Université de Paris
festation cinématographique lation et le milieu artistique en collaboration avec la ciné- III. Il prépare actuellement un TRENTE CINQ
de dimension internationale
prévue en octobre 2012», in-
quant à l’importante que revêt
une telle manifestation pour
mathèque, dans la perspective
de la tenue de la biennale. «Il
long métrage intitulé Z’har
(chance). Une histoire qui re- COMMUNES TOUCHÉES
dique M.Mehaoudi, animateur la ville», explique-t-il. L’asso- s’agit d’un projet qui sera dé- trace le parcours d’un écrivain
du café littéraire du théâtre de ciation optera, ajoute-t-il, pour dié au cinéma d’auteur», nous public exilé qui découvre, un 11 910 HECTARES INFESTÉS
Sidi Bel Abbès et membre de une démarche assez originale, a-t-il déclaré hier en marge du beau matin, sur les colonnes
cette association. «L’associa- visant à créer des cinéclubs festival du théâtre profession- d’un journal, qu’il est mort. PAR LE RAT DES CHAMPS
tion va contribuer concrète- à travers les six facultés de nel. Egalement photographe M. Abdelkrim
e dispositif de lutte contre le rat des champs a ciblé cette
L année à Sidi Bel Abbès une superficie agricole évaluée à
11910 hectares, selon les services de l’agriculture. L’opération,
EN BREF qui s’est étalée sur trois mois, a touché plusieurs zones d’in-
festation détectées dans 35
LES AGRESSEURS ENCAGOULÉS DE conditions d’utilisation des produits UNE ADOLESCENTE MET FIN À SES communes de la wilaya.
TESSALA NEUTRALISÉS GPL. Se voulant exclusivement JOURS Le plan d’éradication du Le plan d’éradication
La gendarmerie nationale vient de préventive, l’initiative a été ponctuée Une adolescente de seize ans s’est rongeur, appelé également du rongeur, appelé
mettre un terme aux agissements d’une par diverses séances explicatives qui donné la mort, samedi dernier, à la cité le «Merione», s’est basé également le
bande malfaiteurs qui ciblaient de ont permis au public de s’imprégner Ben Hamouda de la ville de Sidi Bel sur l’utilisation de quelque «Merione», s’est
paisibles randonneurs au niveau du des mesures de prudence et de Abbès. 2378 kilogrammes d’appâts basé sur l’utilisation
lieudit «El Atouche», sur les hauteurs du précautions requises pour une Le corps sans vie de la victime a été empoisonnés qui ont été
mont de Tessala, à une quinzaine de utilisation adéquate du GPL. M. H. découvert pendu à la fenêtre de sa déposés, par doses, dans les de quelque 2378
kilomètres de la ville de Sidi Bel Abbès. chambre, à son domicile familial. Une différents terriers actifs lo- kilogrammes d’appâts
Les trois membres de cette bande, LE SCULPTEUR HALIM ABDELLI EXPOSE enquête a été ouverte pour déterminer calisés par les agriculteurs. empoisonnés qui ont
munis d’armes blanches, agissaient à À ADRAR les circonstances du suicide. M. H. Ces derniers avaient été été déposés, par doses,
visage couvert, dérobant téléphones L’artiste peintre et sculpteur Halim préalablement sensibilisés dans les différents
cellulaires, bijoux et argent à leurs Abdelli de Sidi Bel Abbès vient de 6947 CANDIDATS AU BAC au respect scrupuleux du
victimes. Ils ont été déférés lundi participer au premier salon national 6947 candidats, toutes filières mode d’utilisation des pro- terriers actifs localisés
devant le magistrat instructeur du d’art plastique qui s’est déroulé confondues, participeront cette duits raticides pour parer à par les agriculteurs.
tribunal de Sidi Bel Abbès. M. A. récemment à la maison de la culture de année à Sidi Bel Abbès aux examens d’éventuels risques de nui-
la ville d’Adrar. du baccalauréat (session 2011) qui sance ou d’altération susceptibles d’affecter l’environnement.
NAFTAL S’IMPLIQUE DANS LA Membre fondateur de l’association auront lieu du 11 au 15 juin prochain. Lors de diverses journées de vulgarisation organisées dans cette
PRÉVENTION culturelle «El Basma», Halim Abdellli, Les épreuves se dérouleront au optique, les délégués communaux n’ont eu de cesse de rappeler
L’entreprise Naftal vient d’organiser à qui active dans le domaine artistique niveau de 29 centres d’examen aux exploitants agricoles les consignes et mesures de précau-
Sidi Bel Abbès une opération depuis une vingtaine d’années, a répartis par ordre démographique tions afférentes à l’utilisation des appâts empoisonnées destinés
d’information et de sensibilisation des exposé, à cette occasion, diverses dans une dizaine de communes de la à l’éradication du rat des champs, un fléau qui s’attaque aussi
citoyens au strict respect des sculptures et autres bas reliefs. M. H. wilaya. M. H. bien aux cultures céréalières qu’aux fruits et légumes. M. H.

Colloque national sur
la vie de cheikh Aheddad
● D’imminentes personnalités ont pris part à l’événement ● Le baisser de rideau a eu lieu à
Seddouk Oufella sous les chants et les youyous de la chorale locale.
a ville de Seddouk a
L abrité pendant deux
jours, les 8 et 9 avril, un
colloque national sur la vie de
cheikh Belheddad. Plusieurs
communications ont été ani-
mées par d’imminents cher-
cheurs et autres spécialistes
évoquant la personnalité du
chef spirituel et l’instigateur
de l’insurrection du 1871.
«Il y a 40 ans, jour pour jour,
une conférence a été tenue
ici à Seddouk, à l’occasion
du centenaire de la mort de
cheikh Belhaddad, avec la
participation du feu Mouloud
Kacem Naït Belkacem, voila
que je me retrouve encore une
fois avec vous et parler des
différentes facettes de la vie
de Mohand-Améziane Ben Ali
Belhaddad, le vrai nom du
chef spirituel de la tariqa rah-
maniya», dira le docteur Amar
Talbi. Le conférencier a abordé
l’aspect spirituel du cheikh et
les causes ayant été à l’origine
de la rébellion pour aboutir à
l’insurrection de 1871.
Il est à signaler qu’à l’occa-
sion du centenaire de la mort
de cheikh Belhaddad, soit en
1971, une conférence a été
tenue à Seddouk sous le thème
«un itinéraire de spiritualité
et de combat» durant laquelle
d’imminentes personnalités,
à l’instar de Tahar Oussedik,
Rencontre régionale
à Ouzellaguen
es membres du bureau de la Confé-
SEDDOUK
Mahfoud Keddache, Yahia
Bouaâziz, Mustapha Lacheref,
Mouloud Gaïd et Mouloud
Mammeri, ont apporté leurs
témoignages.
Lors de sa communication,
l’historien Seddik Djamel a
présenté la chronologie des
événements historiques qu’a
connues la région. Lesquels
événements ont constitué, se-
lon le conférencier, le socle
de la fameuse insurrection de
cheikh Belheddad.
ENFANTS DE CHOUHADA
dispositions et résolutions contenues dans
El Watan - Mercredi 13 avril 2011 - 13
KABYLIE INFO
Le mausolée de Cheikh Aheddad
La deuxième journée du collo-
que a été marquée par la confé-
rence de Younès Adli et ayant
pour thème l’esprit kabyle de
cheikh Belhaddad. Dans son
intervention, Abdenour Abdes-
lam a expliqué, quant à lui, que
l’arabisation des concepts et
des noms, que nous véhiculons
à ce jour, est l’œuvre de la
France coloniale. Tout cela, se-
lon le conférencier, est fait dans
le but de confiner l’islam dans
la seule culture arabe.
des organisations des enfants de Chouhada
PHOTO : EL WATAN
En marge du colloque, des ac-
tivités artistiques, un gala et un
match de football avec les an-
ciens de la JSK et un semi-ma-
rathon ont eu lieu. La clôture
du colloque a eu lieu à Seddouk
Oufella sous les chants et les
youyous de la chorale locale.
Les organisateurs et les auto-
rités locales ont affiché leur
satisfaction quant à l’organi-
sation de ce colloque et à la
qualité des personnalités parti-
cipantes. Irbah Rabah
AOKAS
L’HÔPITAL MANQUE
DE MÉDICAMENTS
’extension, il y a plus de 3 ans, de l’hôpital d’Aokas
Lcueillie
pour améliorer et diversifier ses prestations a été ac-
avec un grand soulagement par les habitants des
communes de la côte Est de la wilaya. Aujourd’hui, c’est
la désillusion. Les Urgences est le service qui suscite le
plus d’insatisfaction. Selon un des médecins, outre l’in-
capacité de ce service à contenir le nombre de malades
qui ne cesse d’augmenter, il y a aussi un problème d’in-
disponibilité de médicaments. «Notre service accueille
des patients dans des conditions qui ne nous permettent
pas des prises en charge convenables, car nous ne dispo-
sons pas de médicaments nécessaires comme Aspégic,
Voltarene, Perfalgon et autres. On se contente alors de
leur prescrire une ordonnance qu’ils ne pourront servir
que le lendemain du fait de la fermeture des pharmacies
pendant la nuit» nous explique-t-on. «Pour servir une
ordonnance prescrite pour mon père par le médecin de
garde des Urgences, j’ai été contraint de faire pendant
plus de 3 heures toutes les pharmacies de la commune de
Melbou et même au-delà, pour enfin trouver une phar-
macie ouverte de nuit. Heureusement que je dispose d’un
véhicule pour me déplacer, sinon j’aurais été obligé de
patienter jusqu’au matin pour me procurer des médica-
ments pourtant nécessaires pour atténuer la fièvre dont
souffrait mon père» se plaint un citoyen. Akli Malek
IFRA
OBSTACLE FONCIER
e projet du complexe thermal Hammam Sillal, dont
Lde rester
le début des travaux est prévu ces jours-ci, risque
pour de longs jours à l’état de projet à cause
des oppositions auxquelles il est confronté. L’ouver-
ture, il y a quelques jours, d’une piste, pour permettre
aux engins de l’entreprise réalisatrice l’accès au site, a
eu comme conséquence immédiate la présentation au
siège de l’APC de deux propriétaires dont les terrains
jouxtent la station thermale. Faisant valoir leurs droits,
ces propriétaires s’opposent à ce qu’on empiète sur leurs
terrains. Interrogé sur le débouché que peut prendre ce
projet d’envergure fortement attendu par la population,
Meksem Rabah, le P/APC, déclare qu’une fois les actes
de propriétés des opposants leurs seraient remis ils avi-
seraient des choix à prendre. «Notre population attend
depuis des années la concrétisation de ce projet, on ne
devrait pas la décevoir !» conclut-il. B. B.
SIDI-AÏCH
L’AMÉLIORATION
URBAINE EN RETARD
Lsouffrealimitrophes
ville de Sidi-Aïch, qui constitue pour les communes