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En 1676, une nonne possédée écrit un message

du diable. En 2021, il a enfin été traduit !

La nonne se réveilla de son état démoniaque… et se rendit compte qu’elle


était couverte d’encre. Elle regarda par terre. Une lettre bizarre était arrivée
dans sa chambre pendant la nuit. Que disait-elle ? D’où venait-elle ? Elle ne le
savait pas. En tout cas, la lettre était couverte de mystérieux symboles et cela
menait à une seule explication : Satan lui-même avait écrit le message. Mais
340 ans après la première apparition de cette lettre maudite, personne n’a
jamais réussi à la déchiffrer… Jusqu’à aujourd’hui !

La nonne dans cette histoire est la Sœur Maria Crocifissa della Concezione. Elle
avait trouvé refuge en Sicile, un endroit plein de traditions chrétiennes. En fait,
on raconte même que l’Apôtre Saint Paul y a prêché en personne il y a près de
2000 ans. Mais là où il y a le Christ, il peut également se trouver Satan ! Et la
Sœur Maria avait apparemment des problèmes avec les deux. Elle était entrée
au couvent des Bénédictins en Sicile, à l’âge de 15 ans et y respectait ses
serments, vivant dans la paix et le travail. Mais malgré toute sa dévotion, Maria
commença à dire qu’elle se sentait possédée par le Diable. Ce qui l’amènerait
un peu plus tard à cette fameuse lettre.

Et que le Diable existe ou pas, Sœur Maria a fini par devenir une vassale de
l’enfer. Par exemple, lorsqu’elle approchait du cœur du couvent, elle se mettait
à crier et tombait dans les pommes. Apparemment convaincue que Satan
essayait de la détourner de son but, la nonne semblait se débattre avec ce
conflit intérieur. Puis, vint la lettre. Un jour, en 1676, le Diable prit le contrôle
du corps de la nonne (du moins, c’est ce qu’elle raconta) et lui écrit un message
diabolique. Le mot n’était pas écrit en langage familier, même pas dans un
alphabet reconnaissable. Cela ressemblait plus à des glyphes et des symboles
occultes. Et il fallut 340 ans pour savoir ce que cela voulait dire.
D’une manière assez surprenante, ce n’était pas la première fois que Satan
apparaissait dans un couvent. En 1632, juste avant le début d’une grande
épidémie de peste, un groupe de 17 nonnes furent enfermées derrière les murs
d’un couvent des Ursulines à Loudun, en France. Elles avaient commencé à se
comporter… bizarrement. Plusieurs d’entre elles parlaient notamment d’avoir
des visions. Puis, les femmes agirent d’une façon bizarre et inexplicable. Elles
maudissaient, hurlaient et même insultaient les gens, attirant des curieux sur
les lieux. La directrice du couvent expliquait qu’elles étaient possédées par
Satan. Pour éviter les controverses, les autorités religieuses se mirent à
investiguer… et arrivèrent à une conclusion choquante.
Selon les résultats de leurs enquêtes, le prêtre local Père Urbain Grandier était
responsable de ces scènes choquantes au couvent. Apparemment, Grandier
était un sorcier dangereux qui avait forgé un contrat diabolique avec Lucifer, en
organisant des messes noires et en établissant des sorts bannis qui avaient fini
par posséder les nonnes des Ursulines. En 1634, un procès débuta et le
religieux fut jugé coupable. Sa punition fut assez macabre, elle aussi. En effet,
les rapports du procès expliquent que les juges auraient dit : « Nous
déclarons… Urbain Grandier coupable de crimes de magie, maléfices et d’avoir
causé la possession de différentes nonnes Ursuline… Il doit être emmené en
place publique, attaché à un poteau et brulé vif. Ses cendres seront ensuite
dispersées au vent. » Mais l’exécution de Grandier n’arrangea pas vraiment la
situation.
Et pendant ce temps là, la lettre écrite par Sœur Maria Crocifissa della
Concezione était tellement cryptée qu’elle était illisible. Ses compagnes de
couvent prirent l’affaire au sérieux, cependant, et la placèrent dans un endroit
secret. Et pendant les siècles qui suivirent, de nombreux chasseurs de mystères
tentèrent de comprendre le supposé langage satanique. Mais ce ne fut qu’en
2017 que quelqu’un fit un réel progrès. Cette année-là, une équipe de
scientifiques basée au Centre Scientifique LUDUM de Catane, en Sicile, tenta
une nouvelle fois de craquer le code. Fondée en 1969, l’institution collaborait
en général avec des organisations de recherches et d’éducation. Mais dans ce
cas, le groupe se rendit dans les tréfonds de l’histoire pour trouver la vérité.
En réalité, le groupe de scientifiques essayèrent simplement de déchiffrer la
lettre de Sœur Maria avec l’aide d’un puissant programme de décryptage. Ce
logiciel est en général utilisé par les gouvernements et n’est pas disponible
pour le grand public. L’équipe dut s’en servir à partir du dark web, la part
cachée d’internet qui échappe à tout contrôle. Ils pensaient en effet que Sœur
Maria avait utilisé un code mélangeant toutes sortes d’alphabets. Grâce à ses
différentes années à être exposée aux écritures religieuses, la nonne avait en
effet acquis de grosses connaissances en langage, avec des connaissances
solides sur les langues anciennes et nouvelles. Cela prouva aux experts qu’ils
avaient raison.
« On avait entendu parler de ce logiciel qui était utilisé par les services secrets
pour décrypter les messages codés », explique Daniele Abate, la chef de
l’équipe au journal britannique The Times en 2017. « On l’a programmé avec
du grec ancien, de l’arabe, l’alphabet de runes et du latin pour essayer de faire
la différence entre les langues et ce qui pourrait être réellement diabolique. »
Et cela fut la clé ! L’équipe réussit à déchiffrer une partie des notes, les 15
premières lignes pour être exact mais elles étaient incohérentes. Ce qu’ils
arrivaient à comprendre, c’était des phrases anti-dieu qui donnaient à Sœur
Maria de sérieux problèmes mentaux. Pourquoi ? Si elle n’était pas possédée,
elle était peut-être secrètement en rébellion. Ou c’était un canular.
Mais en réalité, la lettre de Sœur Maria n’est pas le seul exemple d’écriture
diabolique qui se soit produit dans l’histoire. En 1896, un livre de John Ashton
intitulé Le Diable en Grande-Bretagne et en Amérique contient une copie du
seul « spécimen connu de l’écriture du diable ». Cet échantillon est lui-même
tiré d’un livre du 16ème siècle en latin, appelé Introduction aux langues
chaldéenne, syrienne et arménienne et aux dix autres langues. Est-ce que cela
irait avec le message de sœur Maria ? Eh bien le message « de la main du
diable » aurait été enregistré par un italien, Ludovico Spoletano, qui est une
sorte de mystère pour les historiens modernes. Il semble que l’auteur ait
entendu parler de lui pour la première fois grâce à un intellectuel français qui
s’intéressait aux langues « magiques ». Tous les deux auraient même
correspondu sur le sujet et leur histoire est fascinante.
L’histoire voudrait que Spoletano ait appelé Satan et lui ait posé une série de
questions auxquelles le Diable était apparemment disposé à répondre par écrit.
Cependant, plutôt que de posséder celui qui l’avait appelé, Satan aurait fait
flotter le stylo dans l’air puis aurait écrit les réponses directement sur le papier
de Soletano… selon la légende du moins. Il y a donc un probable précédent sur
le fait que le Diable écrive. Selon Ashton, l’écriture aurait pu être dérivée de
l’Amharique, une langue utilisée dans la région de l’Amarha en Ethiopie.
L’écrivain explique que « selon une autre légende, cette langue est celle
utilisée au Paradis. » Et l’extrait publié par Ashton continue d’intriguer les
chercheurs aujourd’hui.
Aujourd’hui, les académiciens et les amateurs de codes à déchiffrer sont
d’accord pour dire que tout ça n’a pas de sens. Cela n’est probablement pas
une surprise, donc, si l’on vous dit que personne n’a encore réussi à le
déchiffrer. Et, en fin de compte, l’idée que le spécimen montre réellement
“l’écriture du diable” peut n’être rien de plus qu’une farce élaborée. Pourtant,
au moins le script a une apparence démoniaque – quelques-uns des
personnages semblent ressembler à des fourches. Toutefois, cela reste un
espoir pour la lettre de sœur Maria.
Ce dont on est sûr, c’est que l’auteur de la lettre clame que Dieu est une
invention des hommes et que Dieu, Jésus et le Saint Esprit sont des « poids
morts ». « Dieu pense qu’il peut libérer les mortels, dit la lettre, mais cette
solution ne marche pour personne. » Et dans ce qui semble être une référence
à la rivière mythologique qui se trouve soi-disant au bord du monde souterrain,
une autre phrase se lit comme suit : « Peut-être que maintenant, le Styx est
certain. »

Pourtant, malgré le contenu religieux des divagations griffonnées de sœur


Maria, Abate prétend toujours qu’il est douteux que le diable ne les ait jamais
écrites. Elle expliqua au Times qu’elle pensait « que la nonne connaissait
beaucoup de choses dans les langues, ce qui lui permit d’inventer un code. Et
Sœur Maria devait également souffrir de problèmes mentaux comme la
schizophrénie, ce qui l’a fait imaginer des dialogues avec le Diable. »
En effet, beaucoup de symptômes de la schizophrénie ressemblent aux signes
supposés d’une possession démoniaque. Cela peut inclure, par exemple, des
hallucinations auditives et des visions bizarres. Les mots embrouillés et sans
aucun sens, qu’elle a prononcé pendant sa crise, entrent aussi dans ce
diagnostic. En plus, cela peut être cohérent avec le fait qu’elle maîtrise
plusieurs langues ! Il est également important de noter que le type de visions
délirantes dont souffrent les schizophrènes ont en général un rapport avec leur
environnement culturel. Par exemple, dans la plupart des sociétés chrétiennes,
les visions concernent souvent la religion. En général, ils se prennent pour un
prophète ou bien…pensent être possédés par le diable !
Cependant, la religion elle-même peut être un catalyseur de crises
psychotiques, en général à cause de toutes ses images et de ses personnages. Il
semble important de comprendre que Sœur Maria vit sa spiritualité comme
une source de conflits. Malgré le fait qu’elle ait trouvé refuge dans un couvent,
elle n’avait pas réussi à trouver son salut. Au contraire, la nonne semblait être
aux prises avec ces forces démoniaques auxquelles la Bible nous demande de
résister. Les psychanalystes ne sont pas tous d’accord sur la maladie mentale
que serait en réalité la possession démoniaque cependant. Le Dr Richard
Gallagher, de l’Université de Columbia, par exemple, raconte qu’il a déjà vu des
cas de possession. Et selon Gallagher, les démons existent réellement et l’une
des choses qu’ils aiment le plus, c’est… parler des langues étranges !

« Les démons sont des anges déchus, expliquait Gallagher au Daily Mail en juin
2018. Ils sont extrêmement brillants, encore plus que des humains. Ils sont là
depuis des millénaires, en effet, alors ils parlent toutes les langues. J’en ai
entendu parler Chinois et grec ancien, que j’ai étudié. Certains d’entre eux
parlent et comprennent sans doute le latin… D’ailleurs la plupart du temps, ils
font ça pour vous effrayer, pour vous faire peur. » « Je comprends que croire
aux esprits maléfiques n’est pas une chose facile et a des implications que nous
ne voulons pas accepter, vous voyez, explique Gallagher. Ceci étant dit, il y a
des dizaines de théories alternatives. Mais je ne pense pas que celles-ci
tiennent le coup. Et lorsque l’on voit certain des cas, on réalise que cela n’est
clairement pas quelque chose que l’on peut expliquer par la psychologie, la
triche ou rien de tout ça. »

De nombreux médecins de la santé mentale partagent les croyances de


Gallagher, celui-ci n’est pas seul. Et selon le docteur Mark Albanese, certains
psychiatres reconnaissent qu’une croyance individuelle, quelle qu’elle soit, joue
un rôle. « Il y a une certaine ouverture aux expériences qui se produisent qui
dépassent ce que nous pouvons expliquer par les IRM, la neurobiologie ou
même les théories psychologiques », expliquait-il à CNN en août 2017. Et selon
le psychologue Stephen Diamond, l’exorcisme peut avoir représenté une forme
archaïque de psychothérapie. Il explique, par exemple, que Jésus Christ lui-
même aurait eu des « démons » dans sa tête. De plus, l’une des premières
figures de la médecine moderne occidentale, Hippocrate, était lui-même
exorciste. La pratique de l’exorcisme elle-même, enfin, a une longue histoire
bien remplie qui a été mentionnée dans de nombreuses religions à travers le
monde.
Dans un article publié par le site internet Psychology Today en 2012, Diamond a
même écrit sur les nombreuses similarités entre la psychothérapie et
l’exorcisme. L’expert explique que « la psychothérapie, comme l’exorcisme,
consiste communément en une bataille royale prolongée, aiguë, exigeante,
déchirante, parfois ennuyeuse, avec les « démons » émotionnels
diaboliquement obstinés du patient. Cette bataille est parfois menée pendant
des années ou même des décennies plutôt que des semaines ou des mois. Et
pas toujours avec un succès total ! » Diamond ajoute : « La principale
différence entre la psychothérapie et l’exorcisme, c’est que la psychothérapie
moderne est typiquement un traitement pour des « démons » au sens figuré
(des traumatismes mentaux, émotionnels ou psychologiques, des souvenirs
difficiles ou des complexe). L’exorcisme, lui, prend l’existence des démons au
sens littéral. Et cela peut avoir certains avantages dans le traitement des
patients qui croient au Diable et aux démons. »
Et les croyances dans la possession démoniaque continuent d’être relativement
répandues dans certaines sociétés. En juillet 2018, par exemple, le passager
d’un train de Mexico City a filmé un exorcisme impromptu qui a pris place au
milieu de nombreuses personnes. Vue plus d’un million de fois, la vidéo montre
un homme bien habillé qui semble appeler Jésus-Christ pendant qu’une femme
(potentiellement possédée) hurle le mot « diable ». A un moment, l’homme dit
« Au nom de Jésus, va-t’en… Tu dois partir au nom de Jésus… Tu dois partir ! »
Mais alors que la femme semble d’abord se soumettre, elle finit par l’attaquer
subitement avec un grand parapluie. Et selon les médias locaux, des choses
comme celles-ci sont plutôt répandues dans les métros de la ville.
De plus, les convictions religieuses sont parfois si présentes et profondément
ancrées qu’elles engendrent un genre de panique. En septembre 2019, par
exemple, l’école catholique Saint-Edward de Nashville a enlevé tous les
exemplaires d’Harry Potter de sa bibliothèque, sur les conseils du soi-disant
pasteur de l’école qui en avait apparemment été avisé par plusieurs exorcistes.

Fin
-source-

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