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F O R M AT I O N E N L I G N E

ALLIAIRE OFFICINALE

Nom scientifique : Milieux / sols :


Alliaria petiolata Très commune jusqu’à 1000 m d’altitude. Plante


rudérale (qui pousse dans un milieu involontairement
Famille botanique : modifié par la présence de l’homme). Elle pousse
Brassicaceae dans les lieux frais et ombragés, en sous-bois, souvent
en bords de chemins, près des habitations, des haies,
des cultures. C’est une espèce de demi-ombre.
A noter : Cette famille ne contient pas de
plantes dangereuses en Europe. Elle indique un sol compacté, soit riche en humus,
Il existe tout de même deux exceptions  : soit riche en matière organique en cours de
la giroflée commune ou giroflée des fossilisation.
murailles (Erysimum cheiri, ex Cheirantus
cheiri) et la vélar fausse-giroflée (Erysimum Floraison :
cheirantoides) qui sont toutes les deux Avril à juin
toxiques en raison de la présence
d’hétérosides cardiotoniques. Période de récolte :
Les feuilles : de préférence avant la floraison
Nom anglais : (elles seront moins amères).
Garlic mustard Les fleurs : mars-avril.
Les graines : juillet-août.
Nom vernaculaire : La racine : de l’automne à la fin de l’hiver de la
Herbe à l’ail première année (plante bisannuelle), avant que la
plante ne fasse ses fleurs.
Répartition en France : C’est une plante abondante, donc aucun souci pour
Dans toute la France et en Corse. la cueillette.

Répartition mondiale : Description :


Dans toute l’Europe. C’est une plante indigène Plante bisannuelle (elle fait son cycle en deux ans)
d’Europe et sur le continent américain, de 40 à 100 cm, dressée, presque glabre
elle est considérée comme invasive. On la retrouve ( il y a quelques poils qui sont doux au toucher).
en Asie occidentale jusqu’à l’Inde.

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La tige est ronde. fondre à feu doux avec 30 ml d’huile.
Les feuilles sont alternes. Eteignez le feu, ajoutez l’huile, salez,
Les feuilles basilaires (feuilles situées à la base de la versez dans un récipient que vous placerez
plante) sont longuement pétiolées et plutôt arrondies au frais.
alors que les feuilles caulinaires (feuilles insérées
sur la tige) ont une forme plus triangulaire. Le limbe Tartinez-le sur des tranches de pain
est grossièrement denté, on parle de limbe crénelé ou utilisez-le comme sauce pour vos
irrégulier ou ondulé. légumes crus ou cuits ou vos céréales.
La fleur est la fleur typique des Brassicaceae,
à 4 pétales en croix, à symétrie radiale. Nutriments :
Elle est blanche et hermaphrodite. Elle a 6 étamines On recense peu d’informations nutritionnelles sur la
et fait entre 5 et 10 mm. plante. Selon un ouvrage de John Kallas, la plante
L’inflorescence est une grappe fructifère. serait riche en vitamines C et E, en bêta-carotène,
La racine est une racine pivot. calcium, fer, manganèse et zinc.
Le fruit est une silique, portant des graines
oblongues-cylindriques, fortement striées en long, Molécules actives :
grises-brunâtres, sur 1 rang.
• Glucosinolates (molécules soufrées, c’est à dire
Les siliques sont ascendantes (dressées vers le haut).
contenant du soufre, aux propriétés dépuratives et
détoxifiantes, qui sont irritantes des muqueuses).
Cuisine : Les glucosinolates (dont la sinigrine) sont à
On utilise les feuilles (plutôt crues que cuites) qui ont l’origine du goût piquant. En effet, lorsque les
l’odeur et le goût de l’ail mais aussi ses racines et ses tissus d’une plante qui en contient sont écrasés,
graines, qui ont une saveur piquante, en condiment. une enzyme (la myrosinase) dégrade la sinigrine
en huile de moutarde (isothiocyanate d’allyle),
Une fois les feuilles cuites, elles perdent leur goût
responsable du goût piquant.
caractéristique d’ail et subsiste une légère amertume.
Le mieux est donc de les utiliser crues, dans un pesto • Caroténoïdes (pigments retrouvés dans les feuilles
par exemple. et fleurs de nombreux végétaux et protecteurs
de la plante vis à vis des rayonnements nocifs).
Les feuilles, les fleurs et les jeunes siliques
sont agréables en salade et en poêlée avec de l’huile • Vitamine C, qui lui donne des propriétés
et du sel. antioxydantes, stimulante du système immunitaire
et facilitant l’assimilation du fer.
On peut préparer une moutarde avec les graines
d’alliaire (en les broyant pour en faire une pâte avec
du vinaigre et de l’huile). Usages médicinaux :
Comme ces plantes contiennent des glucosinolates, La plante entière (plantes, racines, feuilles, sommités
qui sont irritantes des muqueuses digestives, on fleuries, graines) a comme propriétés d’être :
veillera à ne pas les consommer en excès. Ceci vaut • Dépurative (qui stimule certains organes pour
pour toutes les plantes de la famille des Brassicaceae. l’élimination des toxines) liées à la présence des
glucosinolates.
Recette du Pesto d’alliaire • Diurétique (qui stimule la production d’urines).
• Vulnéraire (qui facilite la guérison des plaies ou
2 poignées de feuilles d’alliaire - 100 ml des blessures).
d’huile d’olive - sel • Antiseptique (qui permet de lutter contre le
développement de micro-organismes).
Hachez finement les feuilles, faites les

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• Antiputride (qui empêche la décomposition des • Ulcères (érosion de la peau ou d’une muqueuse
matières organiques sous l’action des bactéries). s’accompagnant souvent d’une infection et d’une
• Expectorante (qui facilite l’expulsion de crachats inflammation avec du pus).
par la toux).
• Béchique (qui est employé contre la toux sèche). Toxicité :
• Anti-inflammatoire spécifique de la gorge Pas de toxicité recensée.
et des bronches. Contre Indications :
Pas de contre-indications recensées mais la prudence
Les graines sont rubéfiantes (qui produisent s’impose comme le plus souvent chez les femmes
une rougeur par congestion passagère et locale, enceintes et allaitantes.
en application sur la peau) pulvérisées et réduites
en pâte appliquée sur la peau.
Autres usages :
Pas d’autres usages recensés.
Il est souhaitable de l’utiliser fraîche ou sous forme
de teinture alcoolique car elle perd la plupart
de ses propriétés en séchant. Anecdotes et autres informations :
Son nom botanique et son odeur pourraient laisser
penser qu’il s’agit d’une variété d’ail sauvage, alors
Par voie interne :
qu’elle fait partie de la famille du chou (Brassicaceae),
Grâce à ses propriétés béchiques et expectorantes, tout comme la moutarde ou la cardamine des prés.
elle pourrait être utilisée, selon Fournier, en décoction
Allium vient de son odeur d’ail quand on la froisse.
de la plante fraîche (100 g par litre), ou directement
Cette odeur est une exception chez les Brassicaceae
le suc frais, pour tout type d’inflammation pulmonaire
qui ont normalement plutôt une odeur de choux,
chronique et dans l’asthme.
de fanes de radis, de roquette...
La décoction et l’infusion (20 g par litre), pourraient
Et petiolata vient du fait que les feuilles basilaires
aussi être utilisées pour leurs propriétés diurétiques
ont un long pétiole.
dans les œdèmes (accumulation anormale de liquide
provenant du sang dans les espaces intercellulaires C’est une plante mellifère.
des tissus).
Elle pourrait aussi être utilisée, en complément,
comme antiseptique intestinal contre des infections
comme la candidose (infection mycosique due à un
champignon Candida albicans).

Par voie externe :


Grâce à ses propriétés vulnéraires et antiputrides,
on peut utiliser les feuilles fraîches broyées
et leur suc en application sur des dermatoses :
• Eczéma (maladie de peau, allergique très
fréquente, caractérisée par une rougeur, de
fines vésicules, des squames, ainsi que des
démangeaisons).
• Plaies infectées.

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CONFUSIONS POSSIBLES • Les fleurs sont violettes, tachées de pourpre
(rarement rose lilas ou blanches), grandes,
L’odeur caractéristique de l’alliaire au froissement odorantes. Elles sont réunies par 2 ou 3 à l’aisselle
de ses feuilles et fleurs permet de l’identifier avec des feuilles et tournées d’un même côté vers la
certitude malgré certaines ressemblances de ses lumière. La corolle est bilabiée, longue de 15-
feuilles ou inflorescences avec d’autres plantes. 20 mm. La fleur est zygomorphe, à symétrie
bilatérale. La fleur présente 4 étamines.
On pourrait par exemple la confondre avec le lierre
terrestre (Glechoma hederacea) lorsque l’alliaire est • Fruits : tétrakènes bruns et lisses.
en jeunes feuilles. Floraison : de mars à mai
L’aspect triangulaire des feuilles caulinaires d’alliaire Milieu : Préférant les terres et eaux riches en azote,
officinale, peut entraîner la confusion, par certaines le lierre terrestre aime l’humus et les sols frais et
personnes, avec l’ortie (Urtica dioica) et le lamier légèrement humides. Il serait retrouvé sur des sols
blanc (Lamium album) dont les feuilles sont opposées riches en minéraux et à pH basique, engorgés
dans les 2 cas contrairement à l’alliaire officinale en matière organique végétale archaïque et carencés
qui a des feuilles alternes. en matière organique animale.
C’est une espèce de demi-ombre mais elle peut aussi
s’accommoder du soleil.
Lierre terrestre (Glechoma hederacea)
On le trouve notamment sur les terrains en friche,
Noms vernaculaires : Lierre terrestre, gléchome,
en sous-bois, aux lisières des forêts, en bordure
courroie de St Jean, couronne de terre
de chemins et de haies et sur les terrains humides
Famille : Lamiaceae et ombragés, jusqu’à 1 600-1 800 m d’altitude.
Nom anglais : Ground-ivy Dans les lieux ombragés où le terrain est riche
Comestible et humide, il forme un tapis dense.
Description : Toxicité : Aucune information concernant
une éventuelle toxicité chez l’Homme.
• C’est une plante vivace, couchée et radicante,
à tiges florifères redressées, simples, longues Autres usages : Pas d’autres usages connus.
de 5 à 25 cm. Elle est faiblement pubescente
(légèrement velue). Sur chaque nœud, la tige Lamier blanc (Lamium album)
rampante développe des racines adventives Nom vernaculaire : Lamier blanc, ortie blanche
grêles. Elle s’étend ainsi en tapis dense.
Famille : Lamiaceae
• Ses feuilles, légèrement velues sur le dessus, sont
Nom anglais : White nettle, white dead-nettle
pétiolées, de forme ronde, crénelées, d’un vert
sombre luisant, palmatinervées (ce qui signifie Comestible
que les nervures sont palmées). Les feuilles sont Description :
opposées décussées. Cependant les feuilles Plante vivace, de 20 à 60 cm, velue, à tiges dressées,
de lierre terrestre ont un bord extérieur crénelé feuillées jusqu’à leur extrémité. La tige est très velue
régulier, alors que les feuilles d’alliaire ont un bord dans la partie inférieure et glabre ensuite.
crénelé irrégulier. Feuilles vertes pétiolées, ovales en cœur et acuminées,
• La plante dégage au froissement une odeur fortement dentées. Les feuilles ne sont pas en rosette.
puissante mêlant des notes de citron, de menthe Elles sont opposées et odorantes.
et de fond des bois, alors que celles d’alliaire Fleurs blanches-jaunâtres, souvent tachées de vert,
dégagent une odeur d’ail (jamais le cas pour le de grande taille, en verticilles écartés. Corolle de 2
lierre). cm environ, à tube renversé, courbée en forme de S.
Anthères velues. Calice à dents molles.

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Floraison : Avril-Juillet
Milieu : Haies et chemins, sur sols frais, riches
en nutriments et notamment en azote, argileux
ou limoneux, jusqu’à 1 000 m d’altitude.
Plante de demi-ombre.
Toxicité : Plante comestible. Pas de toxicité connue.
Propriétés et usages médicinaux : Les parties
aériennes sont utilisées, en médecine traditionnelle,
par voie interne, exclusivement pour leurs propriétés
expectorantes (effet fluidifiant sur les sécrétions
bronchiques) et pour faciliter les fonctions
d’élimination urinaire et digestive.
En usage local, les sommités fleuries sont
traditionnellement utilisées dans les démangeaisons
et desquamations du cuir chevelu avec pellicules.
Autres usages : Pas d’autres usages connus.

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Sources

http://www.tela-botanica.org/

http://wikiphyto.org/

Flore complète portative de la France, de la Suisse et la Belgique, Gaston Bonnier et Georges de Layens,
Belin, 1986

Flora gallica : Flore de France, Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault, Biotope Éditions, 2014

Flora vegetativa, Stephan Eggenberg et Adrian Möhl, Rossilis, 2013

Flore d’Île-de-France, Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Editions Quae, 2011

Flore forestière française : guide écologique illustré, volume I Plaines et collines, J.- C. Rameau, D. Mansion,
G. Dumé, Institut pour le développement forestier

L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, alimentaires et médicinales : Guide de diagnostic des sols,
Volumes 1 à 3, Gérard Ducerf, 4ème édition, Promonature

Plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan, Eva Styner, Delachaux et Niestlé, 2018

Récolter les jeunes pousses des plantes sauvages comestibles en toute confiance, sans risque de confusion,
Moutsie, Gérard Ducerf, Éditions de Terran, 2015

Dictionnaire visuel de botanique, Maurice Reille, Ulmer, 2014

Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier, Omnibus

La phytothérapie : Traitement des maladies par les plantes, Dr Jean Valnet, Editions VIGOT, 2001

Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray, Lucien Souny, 2010

Principles and Practice of Phytotherapy: Modern Herbal Medicine, Kerry Bone, Simon Mills, Churchill
Livingstone Elsevier, 2nd Edition, 2013

Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, WICHTL Max,


ANTON Robert, Lavoisier, 2ème Edition, 2003

Medical Herbalism: The Science Principles and Practices Of Herbal Medicine Hardcover,
David Hoffmann, 2003

The Herbal Medicine-Maker’s Handbook: A Home Manual Paperback, James Green, 2000

Traité de phytothérapie clinique : Endobiogénie et médecine, Christian Duraffourd, Jean-Claude Lapraz,


Masson, 2002

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Traité pratique de phytothérapie, Jean-Michel, MOREL, Grancher, 2017

Plantes toxiques : Végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Jean Bruneton, 3ème Édition,
Lavoisier.

Pharmacognosie : Phytochimie, plantes médicinales, Jean Bruneton, 4ème Édition, Lavoisier, 2009

Les belles vénéneuses : Plantes sauvages toxiques, François Couplan, Édition Equilibres Aujourd’hui, 1990

Le régal végétal : Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles, François Couplan, Nouvelle édition,
Sang de la Terre, 2017

La cuisine sauvage, François Couplan, Édition Sang de la Terre, 1990

L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Édition la plage, 2011

Foraging & Feasting: A Field Guide and Wild Food Cookbook Hardcover, Dina Falconi, 2013

Reconnaître facilement les plantes, François Couplan, Delachaux et Niestlé, 2009

Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées, François Couplan, Broché, 2011

Cueilleur urbain, à la découverte des plantes sauvages et comestibles de la ville, Christophe de Hody,
Editions Arthaud, 2017

250 remèdes naturels à faire soi-même, Dr Claudine Luu, Terre vivante , 2016

Le petit Larousse des plantes qui guérissent : 500 plantes et leurs remèdes, Larousse, 2016

Le guide familial des plantes médicinales, D. Lousse, N, Massé, C, Saint-Béat, A, Tardif, Broché, 2017

Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Jean-Claude Hayon Ouest France, 2016

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