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Cours du module de Médecine du travail : Externes 6e année – 2019/2020

Dr BELKHATIR A.
Maitre-assistante Médecine du travail - CHU Mustapha

INTRODUCTION A LA TOXICOLOGIE INDUSTRIELLE

Objectifs :

• Définir la toxicologie, la toxicologie industrielle.

• Définir un toxique

• Définir le risque toxique.

• Citer les buts de la toxicologie industrielle.

• Distinguer les toxiques minéraux des toxiques organiques.

• Définir les 3 formes d’intoxication (aigue, subaigüe, chronique).

• Enumérer les différents types d’action d’un toxique.

• Citer les facteurs responsables d’une action élective du toxique sur un organe
particulier.

• Citer les facteurs influençant la réponse de l’organisme à un corps toxique.

• Citer les mécanismes d’action d’un toxique et en décrire au moins un.

• Citer les modes d’évaluation de l’exposition aux agents chimiques dans l’industrie.

• Définir les valeurs limites d’exposition.


INTRODUCTION

DÉFINITION ET BUT DE LA TOXICOLOGIE INDUSTRIELLE

 La toxicologie est la science qui traite des poisons.

 Un poison est une substance qui produit une action délétère sur l'organisme vivant.

 La toxicité est la capacité inhérente à une substance de produire des effets délétères
sur l'organisme (altération d'un ou de plusieurs organes ou fonctions). L'intensité de
cette action est généralement fonction de la dose administrée.
 Le risque toxique, indique la probabilité avec laquelle un effet toxique surviendra
suivant les conditions d'emploi d'une substance déterminée.

 La toxicologie industrielle est cet aspect de la toxicologie qui s'intéresse plus


particulièrement aux corps chimiques utilisés dans l'industrie. Elle traite de
l'identification, de l'analyse, du mécanisme d'action, du métabolisme et des
interactions des corps chimiques industriels, du diagnostic des intoxications, du
traitement et de la prévention des effets toxiques qu'ils peuvent engendrer.

Son but est essentiellement de définir des niveaux tolérables d'exposition et les mesures de
prévention nécessaires pour les respecter, grâce à l'étude des relations (intensité de
l'exposition - risque d'altération de la santé)
De prévenir le développement de lésions toxiques grâce à une connaissance des relations
quantitatives (dose-effets et dose-réponse) entre l'intensité de l'exposition aux substances
chimiques et le risque d'altération de la santé.
FORMES D'INTOXICATION
On distingue trois formes d'intoxication suivant la rapidité d'apparition, la sévérité et la
durée des symptômes, et la rapidité d'absorption de la substance toxique.
1. INTOXICATION AIGUË
Elle résulte d'une exposition de courte durée et d'une absorption rapide du toxique : dose
généralement unique sur une période ne dépassant pas 24 heures.
En général, les manifestations d'intoxication se développent rapidement (par définition au
maximum 14 jours).
La mort ou la guérison survient sans retard.
2. INTOXICATION SUBAIGUË
Elle résulte d'expositions fréquentes ou répétées sur une période de plusieurs jours ou
semaines.
3. INTOXICATION CHRONIQUE
Elle résulte d'expositions répétées pendant une longue période de temps (en général
pendant toute la durée de la vie). Des signes d'intoxication se manifestent :
— soit parce que le poison s'accumule dans l'organisme, c'est-à-dire qu'à chaque exposition,
la quantité éliminée est inférieure à la quantité absorbée. La concentration du toxique dans

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l'organisme augmente progressivement pour atteindre une concentration susceptible
d'engendrer des manifestations toxiques. C'est le cas de l'intoxication saturnine chronique ;
— soit parce que les effets engendrés par des expositions répétées s'additionnent sans que le
toxique ne s'accumule dans l'organisme. C'est le cas de l'intoxication chronique au disulfure
de carbone.

L'action du toxique sur l'organisme peut s'exprimer sous forme :

1. de maladie clinique,
2. de troubles fonctionnels ou
3. de modifications biologiques critiques, c'est-à-dire prédictives d'une altération de la
santé si elles persistent ou se répètent.

TYPES D'ACTION

1. LOCALE

La substance exerce une action toxique à l'endroit de contact : peau, yeux, tractus digestif,
voies respiratoires... Il s'agit principalement de phénomènes de destruction tissulaire
(caustique), d'irritation ou de sensibilisation.

2. GENERALE OU SYSTEMIQUE
L'action du toxique se manifeste au niveau de sites éloignés de l'endroit de contact initial.

LES FACTEURS FAVORISENT L'ACTION ELECTIVE SUR UN ORGANE


PARTICULIER

- le degré de perfusion entraînant une concentration élevée de la substance dans certains


organes ;
- la composition chimique de l'organe (par exemple sa teneur en lipides) ;
- sa situation particulière sur la voie de transport du toxique ; les poumons seront
souvent lésés si le toxique est inhalé. Le foie constituera fréquemment l'organe-cible de
toxiques ingérés, car le toxique absorbé par le système porte atteindra d'abord le foie avant
d'être dilué dans la circulation générale ;
- les caractéristiques biochimiques de l'organe atteint, par exemple :
• nombreuses mitoses (système érythropoïétique),
• organe capable d'accumuler la substance toxique ou de la métaboliser en un dérivé
plus toxique,
• besoin métabolique particulier de l'organe atteint (p. ex. oxygène au niveau cérébral).

FACTEURS INFLUENÇANT LA RÉPONSE DE L'ORGANISME A UN TOXIQUE

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En général, la réponse de l'organisme dépend de la quantité de substance directement active
(ou de ses métabolites toxiques) fixée aux sites d'action et de son activité intrinsèque (c'est-à-
dire de la nature de l'interaction toxique - sites d'action).

Dans certains cas, la vitesse avec laquelle survient la fixation de la substance active aux
récepteurs et la durée de son maintien joue aussi un rôle déterminant.

La toxicité aiguë des pesticides organophosphorés, inhibiteurs des cholinestérases, illustre


ce point. La quantité de toxique fixée aux récepteurs est elle-même fonction de l'évolution de
la concentration du toxique au voisinage immédiat de ces sites et de son affinité pour ceux-ci.

 facteurs toxicodynamiques : influencent la réponse de l'organisme en interférant


avec la fixation du toxique sur ses sites d'action ou avec ses répercussions (affinité
des récepteurs, compétition entre substances étrangères pour le même site d'action,
variabilité des processus de réparation ...).
 facteurs toxicocinétiques : influencent la concentration du toxique au voisinage des
molécules-cibles et ainsi la quantité du toxique qui s'y fixe. Les facteurs
toxicocinétiques peuvent arbitrairement être groupés en trois catégories :
1. les facteurs endogènes (facteurs biologiques : absorption, distribution,
biotransformation, excrétion.),
2. les facteurs exogènes (facteurs d'environnement : bruit, lumière, climat, gravitation,
irradiation) et
3. les caractéristiques physico-chimiques de la substance, en particulier sa formulation.
Leurs influences expliquent qu'une même dose «externe» d'une substance chimique puisse
entraîner chez des sujets différents et aussi chez le même sujet, à des moments différents, des
concentrations variables de la substance active au niveau de l'organe ou molécules-cibles et
donc des effets différents.

EVALUATION DU RISQUE DE L’EXPOSITION AUX AGENTS CHIMIQUES


DANS L’INDUSTRIE ET LES VALEURS LIMITES
ADMISSIBLES

L'évaluation du risque pour la santé associé à l'exposition fera appel à trois méthodes de
surveillance qui sont complémentaires, bien qu'elles ne soient pas toujours appliquées
conjointement, et qui découlent des connaissances sur le métabolisme des substances
chimiques et leur mécanisme d'action :

 La première méthode consiste à déterminer la concentration des substances


chimiques dans l'air ambiant au voisinage des voies respiratoires des sujets exposés
(surveillance ou monitoring de l'environnement). Cette méthode de surveillance
suppose que le corps toxique (gaz, vapeur, poussière) produit ses effets sur
l'organisme par inhalation.
 La seconde méthode consiste à apprécier, à l'aide d'analyses biologiques (sang,
urine, air expiré, etc.) pratiquées chez les sujets exposés, si l'intensité de leur
exposition (dose interne) n'est pas excessive (surveillance ou monitoring biologique
de l'exposition).
 La troisième méthode : La recherche des lésions biochimiques ou physiologiques
précoces, si possible à un stade où elles sont encore réversibles, constitue une

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approche de surveillance complémentaire aux précédentes (surveillance de l'état de
santé). Ce dernier programme de surveillance ne doit pas être confondu avec le
diagnostic des maladies professionnelles, conséquences d'une prévention inadéquate.
Enfin pour certaines substances ou groupes de substances il peut être possible de détecter
des facteurs de susceptibilité individuelle.

Définition des limites admissibles :

Normes quantitatives d’hygiène, exprimées en concentration pour une durée d’exposition


moyenne correspondant à des niveaux d’exposition au risque, c’est-à-dire la probabilité
d’altérer la santé est acceptable.

Concentration admissible moyenne :

TLV (Threshold Limit Value) ou TWA (Time Weightes Average) sont des concentrations
moyennes de substances chimiques dans l’air ambiant qui sont applicables pour une
exposition répétée 8 heures/jour, 5 jours/ semaine pendant toute une vie professionnelle et ne
produisant pas d’effets nocifs.

LES TOXIQUES MINERAUX ET ORGANIQUES

- Minérale : métaux tel le plomb

Quelques analogies entre les propriétés physico-chimiques et la toxicité des dérivés d’un
même groupe.

- Organique :
*constitué d’atomes de carbones (propriétés physiques).

* Configuration dans l’espace (Linéaire, cyclique).


* Nombre de liaisons (-, =, …).
* Fonction qui détermine les propriétés chimiques (alcool, cétone, base, acide…).
exp : Hydrocarbures aromatiques tels les solvants (benzène –toluène), huiles, paraffines

- Organométalliques :
La toxicité peut être liée au minéral ou au radical organique ou les deux.

BIBLIOGRAPHIE

- Toxicologie industrielle et pathologie professionnelle – R. LAUWERYS, Masson 2007

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