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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE DE GOMA

(UNIGOM)

B.P 204 Goma

Sujet : Etude epidemiologique des appendicites aigues

Faculté de médecine

ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DES APPENDICITES AIGUËS

Cas observés au centre médical 8ème CEPAC Kyeshero

De août 2005 à août 2007

Année académique 2006-2007

DEDICACE

A l'éternel mon DIEU qui me garantit sa bonté dans ma vie ;

A mes très chers parents RUBENGA Gervais et Espérance KAJANGU pour vos
conseils et sacrifices consentis pour notre formation d'un homme digne de ce
nom.

A mes frères et soeurs : KWINJA Alice, Christian RUBENGA, Merveille BERENICE,


Cécile MURATWA, Laetitia RUBENGA, Olivier RUBENGA, Lagrise MUSANGI,
Evelyne KAJANGU, Benjamin BERA ;

A tous mes amis et connaissances ;

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

Pour arriver à la réalisation de ce travail, il a fallu la conjugaison d'efforts de


diverses catégories de personnes à qui nous tenons à adresser nos
remerciements à travers ces lignes.

Nous remercions particulièrement le chef de travaux Docteur MUNYANTWARI


AKOMU qui malgré ses diverses occupations a accepté de diriger notre
travail ;
Nous pensons également à l'Assistant Docteur Désiré NDAYAZI pour sa
bravoure manifestée à notre égard au moment de l'encadrement de notre
travail.

Nos remerciements s'adressent aux autorités académiques de l'université de


Goma et au corps professoral pour leur savoir faire à l'épanouissement de
notre connaissance et de notre université.

Qu'il nous soit permis d'exprimer notre reconnaissance aux amis et


compagnons de lutte avec qui nous avons partagé la vie estudiantine.

Nous songeons à James MUNGUIKO, David AMANI, MAISHA KASIDIKA, Patient


BAHATI, Christophe BYAMASU, Théophile, Soeur Claudine, Emery NGONDI,
Diane.

A toutes les autorités administratives du centre médical 8ème CEPAC Kyeshero


pour leur orientation au moment de nos recherches.

Que tous ceux qui nous ont aimé soutenu, trahit ou maudit, trouvent à travers
ces lignes un pardon sincère et réciproque pour les uns et pour les autres, nos
remerciements et notre attachement.

Notre réussite trouve tout simplement sa clé dans la foi en Dieu Tout Puissant
car il est écrit « Qu'à ceux qui croient, Dieu donnera tout ». La surprise et la
haine ont non-sens car vaines.

RESUME

Au terme de ce travail qui traite sur l'étude épidémiologique des


appendicites aiguës au centre Médical 8ème CEPAC KYESHERO d'août 2005
en août 2007, nous avons trouvé ce qui suit :

- les jeunes dont l'âge varie entre 16 et 40 ans sont les plus frappés par cette
affection.

- Les affections abdominales (parasites intestinaux, bactéries, etc.) constituent


les causes les plus fréquentes.

- Les examens para - cliniques favorisent un bon diagnostic.

- Les hautes fréquences sont observées au cours de l'année 2006.

- Le quartier KYESHERO et le quartier HIMBI sont le plus touchés à cause de


leur proximité avec le centre Médical 8e CEPAC KYESHERO

- Le manque de moyen économique cause un retard de diagnostic pour


certaines couches sociales
INTRODUCTION GENERALE

0.1 PROBLEMATIQUE

De tous les biens dont l'homme peut jouir, la santé est sans doute l'un de plus
précieux et cette même santé est indispensable pour le développement de
la nation.

Sur le plan mondial, l'appendicite aigue reste l'une des urgences


abdominales les plus fréquentes en chirurgie. Elle atteint un individu sur 500 à
600 habitants, avec prédilection dans les premières décennies de la vie sans
être rare chez l'adulte âgé et les vieillards (1).

Les deux sexes sont atteints sauf pendant la puberté et l'adolescence ou les
sujets de sexe mâle sont deux fois plus touchés (1)

En Afrique et en R.D.C plus particulièrement, plusieurs cas d'appendicites


aigues sont signalés en chirurgie. Cependant un retard de diagnostic et donc
thérapeutique peut changer le pronostic de l'appendicite aigue la laissant
évoluer vers les complications post-opératoires (17).

Dans la province du nord Kivu l'appendicite aigue reste fréquente dans


plusieurs structures sanitaires à cause de la méconnaissance de la population
sur cette affection et le manque de diagnostic précoce (2).

Selon Patel, il ne semble pas y avoir de prédilection racial à la maladie ; mais


des facteurs alimentaires comme une nourriture exclusivement carnée
paraissent favorisants. On souligne aussi plusieurs affections abdominales
comme les parasites, les bactéries etc. (1)

Cet état des choses nous a poussé de faire une étude épidémiologique des
appendicites aigues, en nous posant les questions ci-après :

1) Quelle est la catégorie des personnes la plus touchée par l'appendicite


aiguë ?

2) Quelle est la cause de l'appendicite aiguë ?

3) Quels sont les facteurs géographiques, sociaux et économiques qui


influencent cette affection ?

0.2 HYPOTHESES

Les hypothèses suivantes ont été formulées :

Ø Les jeunes adultes de sexe féminin seraient les plus touchées par cette
affection ;
Ø La fréquence des affections abdominales à savoir : les parasites intestinaux,
les bactéries ect, constitueraient la cause principale ce l'appendicite aiguë ;

Ø Le quartier KYESHERO et personnes démunies des moyens économiques


seraient les plus représentés ;

0.3 OBJECTIFS DU TRAVAIL

Ø Dans notre étude, il nous conviendra d'élucider non seulement les facteurs
épidémiologiques de cette affection mais aussi rechercher si la fréquence de
cette affection est fonction de l'âge, du sexe, du terrain ou des relations avec
les autres pathologies.

Ø Montrez les causes de cette affection dans notre milieu et son impact
socio-économique sur les individus malades et la population.

0.4 INTERET DU SUJET

Notre étude vise à informer les personnels de santé et la population civile sur
l'appendicite aiguë, ses complications et l'importance de son diagnostic
précoce pour une bonne prise en charge.

0.5 DELIMITATION DU TRAVAIL

Puisque chaque travail scientifique doit être limité dans le temps et l'espace ;
notre travail s'intéresse aux cas d'appendicites aiguës observés au cours de
deux ans (De août 2005 à août 2007) au centre médical 8ème CEPAC
Kyeshero.

Nous avons pris le C.M 8ème CEPAC Kyeshero parce que c'est actuellement
un centre médical très fréquenté avec plusieurs services surtout la chirurgie.
Soulignons aussi que les centres de santé environnant y transfèrent leurs cas
difficiles.

La période coïncide avec notre période de stage et surtout le grand début


de fréquentation de cette institution qui au par avant n'était pas très connue.

0.6 PRENSENTATION DU CENTRE MEDICAL 8ème CEPAC KYESHERO

Il se trouve dans la ville de Goma particulièrement dans la commune de


Goma, le Centre médical 8ème CEPAC Kyeshero est une structure sanitaire de
la communauté des églises de Pentecôte en Afrique centrale. On y trouve
aussi un service d'assistance aux femmes et filles victimes des violences
sexuelles.
Services organisés au CM 8ème CEPAC Kyeshero :

- Service de chirurgie avec un bloc opératoire bien équipé et on remarque la


présence de 2 médecins dont 1 spécialiste en fistule et gynécologue.

-On y retrouve aussi le service de gynécologie-obstétrique avec un médecin


spécialiste.

Avec l'aide de l'ONG « Christian relief network » CRN en sigle il y a l'existence


d'un projet d'assistance aux femmes et filles victimes des violences sexuelles
suite à l'insécurité dans différents territoires de la province du Nord-Kivu.

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction générale et la conclusion suivie des quelques


recommandations, notre travail s'articule sur 4 chapitres à savoir :

CHAP1 : Les généralités

CHAP2 : Matériels et méthodes

CHAP3 : Résultats

CHAP4 : Discussions

0.7. DIFFICULTES RENCONTRES

Les fiches des malades ne comprenaient pas tous les paramètres que nous
recherchions pour notre étude à savoir les habitudes alimentaires, la
profession et autres.

Chapitre premier. GENERALITES

1. DEFINITION

L'appendicite est une inflammation de l'appendice (11)

On distingue l'appendicite aigue, subaiguë et chronique.

L'appendicite aigue est caractérisée par une apparition brutale de la douleur


à la fosse iliaque droite, tan disque l'appendicite chronique a une évolution
plus lente. Le terme d' « appendicite chronique » est parfois utilisé, bien que
l'existence d'une forme réellement chronique de la maladie soit douteuse (8)
2. EPIDEMIOLOGIE

L'appendicite aigue est très fréquente entre la puberté et l'âge de 25ans.Les


hommes et les femmes sont affectées de façon égale, où le sex-ratio est de
¾ en faveur des hommes. (2)

Selon HARRISON la perforation de l'appendicite est commune chez l'enfant et


le sujet âgé pour lesquels les taux de mortalité sont les plus élevés et le taux
de mortalité a diminué progressivement en Europe et aux Etats-Unis de 8.1
pour 100000 pour la population de 1994, à moins de 1 pour 100000 en 1970 et
ultérieurement et cette diminution est due le plus souvent au changement de
habitudes alimentaires qui modifient la flore intestinale.

L'incidence globale de l'appendicite est beaucoup plus basse dans les pays
sous développés, notamment dans une grande partie de l'Afrique et dans les
groupes socio-économiques les plus défavorisés. (2)

3. ETIOLOGIE

L'obstruction luminale (par fragment de matières fécales, striction ou autre


obstruction mécanique) a longtemps été considérée comme responsable.
Cependant une obstruction ne peut être identifiée que dans 30à40% des
cas ; une ulcération de la muqueuse est l'événement initial dans la majorité
des cas. La cause de l'ulcération est inconnue ; bien qu'une étiologie virale
ait été proposée (2)

Selon toujours HARRISSON, une infection par des organismes de type Yersinia
peut entraîner la maladie, car des titres élevés d'anticorps fixant le
complément ont été trouvés dans 30% des cas d'appendicite prouvée.

En pénétrant dans l'appendice, l'ascaris peut déterminer une appendicite


fébrile remarquable par l'existence d'un éosinophile sanguine (7)

Une obstruction, quand elle est présente est le plus souvent causée par une
stercolithe. Des follicules lymphoïdes élargis associés à une infection (comme
la rougeole), une impaction de baryte, des vers (comme les petits vers,
l'ascaris et le taenia) et une tumeur (comme les carcinoïdes ou les
carcinomes) peuvent aussi obstruer la lumière.

L'infection par voie sanguine. Elle est due notamment aux germes suivants :
E.Coli, Streptococcus fécalis et clostridium Welchi (3)

4. RAPPEL ANATOMIQUE

L'appendice est le prolongement d'un organe (11).

L'appendice vermiforme est un long prolongement du caecum qui naît à 2à3


cm au-dessous de l'angle iléo colique. Il mesure 7à8cm de long pour un
diamètre de 4à8mm en moyenne (22) C'est un tube plus ou moins flexueux
dont la cavité s'ouvre dans le cæcum par un orifice muni d'un replis muqueux
appelé valvule de GERLACH. En dedans du cæcum ascendant, l'appendice
présente une base implantée sur le bas fond cæcal au point de
convergence des trois bandelettes, une partie initialement courte,
descendante presque verticale, une pointe arrondie.

a) Rapport

L'appendice descend le long de la face médiale du caecum qui est la


position plus fréquente dite iliaque interne. (23)

Parfois, il se porte obliquement soit sur la face antérieure (situation


precaecale), soit sur la face postérieure (situation retrocaecal), soit le long de
l'iléon vers l'ombilic (situation médio caudale ou méso-caeliaque). (23)

b) Topographie de l'appendice

Chez l'adulte, il est habituellement situé dans la fosse droite. Il peut occuper
une position élevée c.à.d devant le rein droit sous la face inférieure du foie.
C'est la position sous hépatique. Il peut occuper une position basse dans la
cavité pelvienne. En cas de mal rotation congénital, il occupe une position
gauche dans la fosse iliaque gauche (23)

Chez l'enfant, le bas fond caecal est un cône inversé au sommet duquel
s'implante l'appendice. (1)

c) Histologie

La structure histologique de l'appendice est analogue à celle du caecum et


du colon.

Elle formée de quatre tuniques qui se présente du dehors en dedans par :

- La séreuse (péritoine)

- La musculaire qui est composée de deux couches : la longitudinale externe


et la circulaire interne.

- La sous muqueuse.

- La muqueuse avec au niveau de l'appendice une particulière abondance


des follicules lymphoïdes. Pour cette raison, on l'appelle amygdale
abdominale
d) Vascularisation et innervation

Le caecum est irrigué par les artères caecales antérieures et postérieures,


branche de l'artère iléo-caecale.

L'appendice est irrigué par l'artère appendiculaire qui naît le plus souvent de
la cæcale postérieure, parfois de l'iléo colique. Les veines sont satellites des
artères et se rendent à la grande veine mésentérique. Les lymphatiques du
caecum suivent des artères et des veines et se jettent dans la chaîne
ganglionnaire iléo colique. Les nerfs viennent du plexus solaire par
l'intermédiaire du plexus mésentérique supérieure. (23)

e) Rôle de l'appendice

L'appendice n'a pas de rôle proprement dit, c'est un vestige de la


transformation génétique de l'évolution de la race humaine. Riche en tissus
lymphoïdes comme les amygdales, l'appendice lutte contre les germes de
toute sorte et corps étrangers.(18) Et c'est ce qui explique son inflammation et
infection fréquente (Appendicite qui équivaut à une angine pour les
amygdales) et paradoxalement son excérèse n'a aucune conséquence
néfaste chez notre organisme.

5. ANATOMIE PATHOLOGIQUE

Par ordre de gravité croissante, on distingue tout d'abord l'appendicite


catarrhale où l'organe est oedémateux et hyper vasculaire ; la forme purulent
(empyème appendiculaire) dans laquelle la lumière contient du pus, la
séreuse recouverte des fausses membranes et la cavité péritonéale contient
un exsudat séro-purulent inodore dont la culture révèle à ce stade l'absence
de germe. (1)

Puis vienne les formes hémorragiques et nécrosantes réalisant au maximum


l'aspect de la grangène appendiculaire diffuse et menant à la perforation.

Selon PATEL si l'évolution a été rapide, celle-ci s'est produite en péritonite libre
et la grande cavité contient du pus fétide parfois même de gaz qui
s'échappe sous pression dès l'ouverture de l'abdomen. On distingue plusieurs
stades de gravité croissante : la lésion inflammatoire de la muqueuse, la
suppuration endoluminale, la nécrose pariétale partielle (pointe ou base) ou
total et des complications (péritonite plastique correspondant à
l'ancien « plastron », abcès peri-appendiculaire ou péritonite généralisée).(20)

Du point de vue bactériologique, toute une gamme de germes peuvent être


retrouvés selon les cas, le colibacille ne manque jamais, il peut être
accompagné de streptocoques, des staphylocoques et des germes
anaérobiques (clostridium perfringens, bacillus funduliformis).
6. PHYSIOPATHOLOGIE

Le mécanisme le plus souvent responsable est l'obstruction de la lumière


appendiculaire par un stercolithe, un corps étranger (noyau de cerise, etc.)
l'hyperplasie lymphoïde habituelle chez l'individu jeune, ou encore une
cicatrice fibreuse provenant d'une poussée inflammatoire antérieure.

L'augmentation de la pression intra-luminale, qui peut dépasser 100 cm


d'eau, interfère progressivement avec les circulations veineuse et
lymphatique, puis artérielle ; survient alors la gangrène de l'organe, bientôt
suivi de perforation.

Quatre fois sur dix, l'obstruction n'est pas retrouvée et l'on invoque alors une
origine hématogène. Cette forme n'est pas rare au décours d'une infection
du tratus respiratoire supérieure ou d'une fièvre éruptive ; son évolution est
habituellement beaucoup moins sévère que la forme obstructive.(1)

7. MANIFESTATIONS CLINIQUES

Les aspects d'appendicites aiguës sont multiples, On les caractérise par :

-trois signes fonctionnels :

· La douleur de la fosse iliaque droite,

· Les vomissements ou

· Un simple état nauséeux ;

L'arrêt des matières et des gaz n'a pas de valeur sérieuse à la période
précoce. (19)

-par deux signes généraux :

· La fièvre à 38°-38.5°

· L'accélération du pouls

-par deux signes physiques :

· La douleur provoquée iliaque droite au point de Mac Burney,

· La défense de la paroi abdominale à la palpation de la fosse iliaque droite,


parfois remplacée par une contracture localisée faisant redouter une
réaction péritonéale.
Variantes Symptomatiques

-Gangrène appendiculaire à expression toxique. Elle est liée à la nature


anaérobie des germes en cause, à la fragilité du terrain (enfant ou sujet
âgé),elle est marquée par une symptomatologie locale discrète (douleur
modérée, spontanément et à la palpation)et un état toxi-infectieux
sérieux(état de choc,faciès terreux,oligo-anurie)(3)

-Formes atténuées sous antibiotiques et antalgiques, à symptomatologie


incomplète ou atypique : marquée par des douleurs vagues, quelques
nausées, l'absence d'hyperthermie. Elles ont une gravité accrue par le temps
perdu .la recherche d'un hyperesthésie cutanée, de l'abolition d'un réflexe
cutané abdominal,d'une douleur iliaque droite provoquée par une pression
dans la fausse iliaque droite a une grande valeur pour faire porter le
diagnostic(3)

Influence du terrain

-Appendicite de la femme enceinte : le diagnostic est très difficile au début


en raison du caractère banal des vomissements et de la fréquence des
pyélonéphrites, il est, cependant, en général très facile à la fin. Il faut faire
l'examen en décubitus latéral gauche de l'utérus. L'Hyperleucocytose peut
être banale au cours de la grossesse. (20)

-Appendicite du vieillard : L'évolution peut se faire soit sous forme tumorale


due à un plastron ou un abcès et simulant un néoplasme injecté du caecum,
soit occlusive à type d'occlusion fébrile.

Le lavement baryté et la coloscopie permettent dans ce cas de redresser


l'erreur diagnostique.

-Appendicite de l'enfant : se caractérise par une symptomatologie atténuée,


très souvent trompeuse, à type d'entérocolite ou d'indigestion simple, mais
ces formes peu marquées peuvent correspondre à des formes anatomiques
déjà évoluées (appendice gangréneux) (19)

Il faut, avant de porter le diagnostic d'appendicite, faire un examen ORL, une


radiographie pulmonaire, rechercher des signes méninges ou une infection
urinaire, une maladie éruptive.

Le diagnostic différentiel peut se poser avec une pneumonie à point de côté


abdominal, une adénolymphite mésenterique. Cette forme présente une
mortalité plus élevée que l'appendicite de l'adulte, car ces lésions évoluent
très vite et l'état général s'altère rapidement.

Appendicite du nourrisson : le diagnostique est toujours très difficile en raison


de la banalité des douleurs et des vomissements à cet âge.
8. EXAMEN PHYSIQUE

L'examen physique varie avec le temps suivant le début de la maladie et


selon la localisation de l'appendice,qui peut être situé profondément dans le
cul-de-sac pelvien , dans la fosse iliaque droite en relation avec le péritoine
,le caecum et l'intestin grêle, dans l'hypochondre droit (notamment pendant
la grossesse) ou même dans la fosse iliaque gauche(pancréatique aiguë,une
diverticule aiguë,une obstruction intestinale,un calcul urétral et une
pyélonéphrite) peuvent être des diagnostics différentiel. (6)

Premièrement on doit inspecter le malade. Son attitude figée évitant tout


mouvement, la flexion antalgique de la cuisse droite, la crispation
douloureuse survenant au moindre changement de position est évocatrice.
On observe ensuite la paroi abdominale en demandant au malade de
respirer profondément, bien souvent surviendra un blocage inspiration
caractéristique ; enfin effort de taux entraînera une brusque exacerbation
des douleurs et l'on verra le malade appliquer les deux mains sur la fosse
iliaque droite.

Par la suite on fait la palpation et le toucher rectal (5) :

Lors de la palpation, la main à plat explorera d'abord le flanc gauche. Une


douleur centro latéral est parfois déclenchée. L'épigastre souvent siège initial
des douleurs spontanées est habituellement indolore, dans la fosse iliaque
droite, on notera une défense musculaire localisée que l'on parviendra à
vaincre avec patiente et douceur, ce qui permettra de préciser le siège des
douleurs maximales. La douleur réveillée en toussant sera localisée à la fosse
iliaque droite au point classique de Mac Burney au milieu de la ligne ombilic
épine iliaque antero-superieur.(24)

Le toucher rectal doit être pratiqué systématiquement. Il permettra souvent


de mettre en évidence une douleur latéralisée à droite, plus rarement, de
percevoir dans le cul-de-sac de Douglas un exsudat collecté dans le cas
déjà évolué. Le toucher vaginal chez la femme vérifiera l'absence de
pathologie génitale évidente (kyste de l'ovaire, salpingite).

9. EXAMENS PARACLINIQUES

Ø La numération formule sanguine montre souvent une hyperleucocytose à


polynucléaires égale ou supérieure à 10000 ; parfois une leucopénie.

Ø La radiographie d'abdomen sans préparation (ASP) peut montrer


l'existence d'un coprolithe appendiculaire, un iléus réflexe sur la dernière anse
grêle, un défaut de pneumatisation du caecum, un épanchement
péritonéal.
Ø L'échographie abdominale indique un épanchement intra abdominal et
met en évidence une image en « cocarde », douloureuse au passage de la
sonde ou encore une collection en fosse iliaque droite (20)

Ø Pas d'infections urinaires : Dans l'appendicite retro-caecale, la douleur est


plus postérieure, au dessus de la crête iliaque droite, voire lombaire droite, il
existe un psoitis. L'appendicite pelvienne donne des signes atypiques :
douleur sus-pubienne, signes d'irritation vésicale ou rectale. Un tel tableau
clinique impose une intervention chirurgicale.

Ø Le scanner « appendiculaire »est l'examen le plus performant pour lever le


doute. Couplé à une opacification colique par un lavement opaque,cet
examen permet de faire le diagnostic d'appendicite aiguë en montrant un
appendice épaissi,non opacifié,ou au contraire de l'infirmer en montrant un
appendice normal et éventuellement la cause des douleurs et donc éviter
des appendicectomies inutiles.(19)

Ø La coelioscopie avant la 20ème semaine d'aménorhée permet d'ameliorer


la prise en charge de l'appendicite aiguë de la femme enceinte.

10. FORMES CLINIQUES SUIVANT LE SIEGE

1) Appendicite retro-caecale

Ici l'appendicite est située derrière le caecum, en contact avec la paroi


abdominale postérieure.(3). Le maximum des signes est donc vers l'arrière et
la douleur provoquée ne sera décelée que par le palper bi manuel,une main
iliaque et un autre lombaire.(19)

C'est la main, lombaire qui met en évidence la douleur au dessus du versant


postérieur de la crête iliaque. Cette variété d'appendicite évolue plus
volontiers vers l'abcès que vers la péritonite, car l'infection reste limitée à la
logette retrocæcal.

L'examen des urines est négatif et il n'y a aucun signe fonctionnel urinaire.
(19)

2) Appendicite pelvienne

Elle peut se révéler, en plus de la douleur et du syndrome infectieux, par des


signes urinaires : cystite, pollakiurie, qu'explique la proximité de la vessie. Le
toucher rectal indispensable dans tous les cas, est capital pour déceler une
telle forme car il éveille une douleur provoquée très vive au niveau du cul de
sac de Douglas. Le diagnostic différentiel peut être difficile chez la femme où
elle peut simuler une salpingite (3)
3) Appendicite méso-cæliaque

Dans cette variété, la pointe de l'appendicite est dirigée vers le milieu de la


cavité abdominale. Le diagnostic précis est difficile à poser, car l'appendice
est profond masqué par un couvercle d'anses grêles donc difficilement
accessible au palper abdominal. Par ailleurs il est souvent trop haut situé,
pour qu'on déclenche, par TV ou TR une douleur provoquée. Valeur de la
leucocytose avec polynucléose qui signe l'existence d'un foyer infectieux. Il se
manifeste par une occlusion avec fièvre.

4) Appendicite sous hépatique

Elle localise le maximum de ses signes dans l'hypochondre droit et peut


simuler une cholécystite mais où l'échographie montre une vésicule dont la
paroi est fine et normale.

5) Appendicite herniaire

Elle frappe un appendice situé dans le cas d'une hernie inguinale droite, fait
penser à un étranglement herniaire. L'intervention redresse le diagnostic.

6) Appendicite occlusive

Une obstruction complète de la lumière appendiculaire par un fécalithe peut


entraîner une occlusion vasculaire, une grangène et une perforation rapide.
La douleur est tellement vive qu'on peut penser à une thrombose
mésentérique ou un volvulus.

11. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

L'appendicite peut être confondue avec toutes les autres causes de douleurs
abdominales.

Il est préférable de surdiagnostiquer car le retard diagnostic est associé à la


perforation et à l'augmentation de la morbidité et la mortalité. Les
constatations opératoires les plus fréquentes quand une appendicite aiguë
est diagnostiquée par erreur sont :

Ø Une adénite mésentérique : On retrouve des antécédents de maladies


respiratoires ou digestives, la douleur est mal localisée, la fièvre est élevée. Le
diagnostic reste souvent porté à l'intervention.

Ø Les infections des voies urinaires (pyélonéphrite et autres) (8): Toute douleur
abdominale non étiquetée doit entraîner un examen cytobactériologique
des urines, voire une urographie intraveineuse.
Ø Une pneumonie droite peut entraîner une défense abdominale, l'examen
radiologique pulmonaire montrera une opacité franche lobaire qui évitera
une intervention.

Ø Un diverticule de Meckel peut stimuler une appendicite, sa recherche


systématique per-opératoire s'impose.

Ø Chez la fillette en période pré-pubertaire, il faut penser à une origine


ovarienne des douleurs abdominales et après un certain âge à un kyste de
corps jaune ou la rupture d'un follicule ovarien voire même à une salpingite.

Ø L'hépatite virale : Le dosage des transaminases est utile dans certains


syndromes douloureux de l'enfant.

Selon HARRISSON une maladie inflammatoire pelvienne, une rupture de la


grossesse extra utérine, une cholécystite aiguë, un ulcère perforé, une
pancréatique aiguë, une obstruction intestinale, un calcul urétral peuvent
être des diagnostics différentiels.

Enfin, certaines maladies peuvent entraîner des douleurs abdominales :


purpura rhumatoïde, gastro-entérites, tumeurs abdominales, épilepsie
abdominale.

12. TRAITEMENT DE L'APPENDICITE

Le traitement de l'appendicite aiguë est chirurgical. L'indication opératoire


est portée sur des arguments cliniques et biologiques, telle qu'une douleur
provoquée de la fosse iliaque droite associée à une fièvre et une
hyperleucocytose. Dans les cas douteux, le scanner « appendiculaire » peut
aider au diagnostic. Dans l'appendicectomie classique l'intervention se fait
sous anesthésie générale associé à un myorelaxant et le malade doit être
placé en décubitus dorsal. (8)L'intervention consiste en une
appendicectomie qui peut être faite par une incision de Mac Burney dans la
fosse iliaque droite, ou par une voie d'abord laparoscopique. Cette dernière
technique a l'avantage de permettre une exploration de toute la cavité
abdominale qui permet parfois de redresser le diagnostic d'appendicite en
montrant une autre cause du syndrome douloureux, telle qu'une pathologie
annexielle chez la femme. Une antibioprophylaxie par metronidazole doit
précéder l'acte opératoire. Dans certaines situations, et en particulier en cas
d'abcès, une antibiothérapie post opératoire de courte durée peut être
justifiée. Un « plastron » peut nécessiter un drainage premier de la paroi
abdominale, l'appendicectomie étant reportée quelques semaines plus tard,
à distance des phénomènes inflammatoires pariétaux.

La précocité de l'intervention évite la perforation et la péritonite. (3)

Les laxatifs irritants et les lavements sont à éviter si l'on évoque une
appendicite aiguë : Les antibiotiques ne doivent pas être administrer quand
le diagnostic est probable, car ils ne ferraient que masquer la perforation. De
plus l'appendicectomie réalisée sous coelioscopie peut avoir certains
avantages par rapport à la technique à « ciel ouvert »

La préparation pour l'intervention prend rarement plus de 1 à 2 heures dans


les phases précoces d'appendicite, mais peut nécessiter 6 à 8heures en cas
de sepsis sévère et de déshydratation associés à une perforation tardive. La
seule circonstance dans laquelle l'opération n'est pas indiquée est la
pressante d'une masse palpable 3 à 5 jours après le début des symptômes.

13. EVOLUTION ET COMPLICATION

L'évolution est généralement bonne si l'appendicectomie a été faite à temps


(9) Cependant ils existent des complications infectieuses à savoir :

Ø Les péritonites localisées correspondent à un foyer infecté dans une partie


de la cavité abdominale (abcès sous-phrenique, abcès de Douglas, plastron
appendiculaire,..)

Ø Le lâchage du moignon appendiculaire se manifeste vers le 5ème jour par


une douleur brutale de la fosse iliaque droite, avec fièvre, défense localisée ;
une ré intervention d'urgence s'impose. (19)

Ø Le syndrome de 5ème jour : Complication d'une appendicectomie sur


appendice sain, se traduit le 5ème jour par une douleur brutale de la fosse
iliaque droite, avec fièvre à 39°, défense localisée, iléus de carrefour. Le ré-
intervention chirurgicale d'urgence s'impose pour effectuer une toilette
péritonéale et un drainage. (20)

Ø Les péritonites généralisées à foyers multiples, graves, correspondent à une


appendicite insuffisamment drainée ou à un syndrome du 5ème jour négligé.
Elles associent un syndrome infectieux sévère, un syndrome occlusif et
péritonéal. Elles sont exposées à des complications septicémiques avec
collapsus, défaillance cardiaque et rénale. Elles nécessitent un traitement
chirurgical par laparotomie médiane sous couvert d'une réanimation
intensive.

Les complications occlusives sont relativement fréquentes.

Chapitre deuxième : MATERIEL ET METHODES

A. MATERIEL

Nous avons travaillé sur la période d'août 2005 à août 2007 et nous avons
réuni un échantillon des appendicites aiguës. Les critères de notre choix
étaient l'âge, le sexe, la provenance, la durée d'hospitalisation, le diagnostic
clinique, le coût financier et la modalité de sortie.
Notre population d'enquête est constituée de 122 cas sur un total de 793 cas
d'intervention chirurgicale soit 15,38%.

Cette population est répartie en 112 cas soit 91,8% des patients de sexe
féminin et dix patients soit 8,2% de sexe masculin

B. METHODE

La méthode utilisée dans notre recherche est rétrospective et documentaire.


Nous nous sommes servis des registres des pathologies chirurgicales du service
de chirurgie dans lesquels nous avons tiré les éléments suivants : le sexe, l'âge,
la provenance, la durée d'hospitalisation, la fréquence de l'appendicite
comparée à d'autres interventions, diagnostic clinique, diagnostic per-
opératoire, le coût de l'appendicectomie, la modalité de sortie etc.

Pour l'analyse des données, nous avons utilisé le calcul de pourcentage et la


moyenne.

Ø Le calcul de pourcentage :

Où n= effectif et v =nombre total de l'échantillon

Ø La moyenne :

Où ni = nombre marginal et nt = nombre total de l'échantillon

Chapitre troisième : ANALYSES et RESULTATS OBTENUS

Notre étude s'est effectuée au centre médical 8ème CEPAC Kyeshero. Ledit
centre est situé dans la ville de Goma, précisément dans la commune de
Goma.

III .1 distribution de cas d'appendicites aigues selon le sexe et les années


d'études.

Chez la plupart des êtres vivants le sexe permet de distinguer le genre male
et le genre femelle. Dans notre étude nous avons aussi utilisé le sexe comme
paramètre distinguant ces deux genres dans l'illustration des différents cas
d'appendicites. Dans ce tableau qui suit nous groupons nos 122 cas selon le
sexe et les années d'étude.
Tableau n°1 : Répartition de l'appendicite aiguë selon les sexes les années
d'études

Année Sexe 05 06 07 Total Pourcentage


Masculin 0 7 3 10 8,2
Féminin 6 56 50 112 91,8
Total 6 63 53 122 100

Il ressort de ce tableau que le sexe féminin est le plus atteint par l'affection
(91.8%) que le sexe masculin (8.2%).on retrouve beaucoup des cas dans
l'année 2006 suivie de l'année 2007 et l'année 2005.

III.2 distribution de cas d'appendicites aigues selon l'âge

L'âge étant une durée écoulée depuis la naissance se présente comme un


facteur important sur la fréquence des appendicites aigues. D'où nous
classons nos 122 cas dans le tableau suivant les différentes tranches d'âges.

Tableau n°2 : Répartition de l'appendicite selon l'âge.

Age Effectifs Pourcentage


0-10 2 1,6
11-15 10 8,2
16-40 82 67,2
41-+++ 8 23
Total 122 100

Ce tableau nous montre que l'âge situé entre 16 et 40 ans est le plus frappé
par l'affection, soit 67,2%.

III.3 distribution de cas d'appendicites aigues selon le diagnostic clinique et le


diagnostic per - opératoire.

Dans le diagnostic de l'appendicite aigue, il arrive de fois que le diagnostic


clinique diffère du diagnostic per - Opératoire.

Voici l'illustration dans le tableau suivant :


Tableau n°3 : Répartition des cas d'appendicite selon le diagnostic clinique et
le diagnostic per-opératoire.

Diagnostic clinique Diagnostic per- Effectif Total Taux


opératoire
Appendicite Appendicite 46 46 37,7
Appendicite Salpingite 2 2 1,6
Appendicite Kyste ovarien 2 2 1,6
Appendicite Invagination intestinale 2 2 1,6
Appendicite Salpingite+kyste 3 3 2,45
ovarien
Appendicite Appendicite + kyste 25 25 20,49
ovarien + salpingite +
myome + abcès tubo-
ovarien + GEU
Vive douleur à la fosse iliaque Autres affections 37 37 30,32
droite, masse pelvienne, simulant une
péritonite aiguë, hernie appendicite aiguë
ombilicale, kyste ovarien,
salpingite, utérus myomateux,
obstruction tubaire,
hydrosalpinx, axite
Appendicite + salpingite Appendicite 3 3 2,45
Appendicite Appendicite + 2 2 1,6
perforation du grêle

Au vue de ce tableau, nous remarquons que les diagnostics cliniques posés


soit 92.6%, s'étaient montrés juste au cours de l'intervention chirurgicale et que
des diagnostics cliniques posés aboutissaient à d'autres constatations lors de
l'opération.

III.4.distribution des cas d'appendicites aigues selon le diagnostic complet

Les examens para cliniques amènent à une confirmation diagnostic posé.


Dans le tableau qui suit nous répartissons le diagnostic complet.
Tableau n°4 : Répartition des patients selon le diagnostic complet

Patients Effectif Taux


Malades dont le diagnostic clinique a établi une appendicite 16 13,1
sans examen para - clinique
Malades dont le diagnostic clinique d'appendicite a été 106 86,9
complété par les examens para - cliniques
Total 122 100

Il ressort de ce tableau que les examens para cliniques étaient demandés sur
106 patients dont 86.9% et sur 16 cas soit 13.1% où les examens n'avaient pas
été demandés.

III.5. distribution des cas d'appendicites comparée à d'autres interventions.

L'appendicite aigue fait partie des urgences abdominales du bloc


opératoire. Cependant les autres interventions aussi sont présentes. On les
compare à celle de l'appendicite aigue. Cela est illustré dans le tableau qui
suit.

Tableau n°5 : Fréquence comparée à d'autres interventions

Maladies opérées Effectifs Pourcentage


Appendicite aiguë 122 15,4
Césarienne 195 24,6
Hernies 40 5
Fistule 100 12,6
Kyste ovarien 57 7,2
Myome 30 3,8
Hystérectomie 30 3,8
Salpingite 35 4,4
Autres 184 23.2
Total 793 100

Il ressort de ce tableau que sur 793 cas d'opération soit chirurgicale


seulement 122 concernaient l'appendicite aigue 15.4%.La césarienne est plus
fréquente soit 24.6% mais aussi les autres maladies sont découvertes lors de
l'opération chirurgicale soit 23.2%
III.6 distribution de cas d'appendicites aigues selon la provenance

La ville de Goma est grande avec environ 18 quartiers. Nous avons


ciblé quelque uns pour notre étude épidémiologique des appendicites
aigues.

Tableau n°6.: Répartition de l'appendicite selon la provenance.

N° Quartier 05 06 07 total Pourcentage


1 NDOSHO 0 6 8 14 11.5
2 HIMBI 1 17 12 30 24.6
3 KYESHERO 3 20 17 40 32.8
4 KATOYI 1 5 6 12 9.8
5 Hors zone 1 15 10 26 21.3
TOTAL 6 63 53 122 100

Il ressort de ce tableau que la majorité des patients provient du quartier


Kyeshero soit 32.8 surtout durant l'année 2006 où l'on enregistre 20 cas. Ensuite
vient le quartier Himbi avec 30 cas soit 24.6%

Aussi, on enregistre des malades provenant hors de la ville de Goma soit


21.3%

III.7 distribution de cas d'appendicite selon la durée d'hospitalisation.

La durée d'hospitalisation permet d'illustrer les jours que le malade a été


interné depuis son arrivée à l'hôpital. Les frais à payer pour l'hospitalisation
dépendent aussi de la durée d'hospitalisation.

Tableau n°7 : Répartition de l'appendicite selon la durée d'hospitalisation.

Durée (jour) Fréquence Taux


4 7 5,7
5 13 10,7
6 13 10,7
7 25 20,5
8 30 24,6
9 7 5,7
10 13 10,7
12 7 5,7
13 7 5,7
Total 122 100

Ce tableau nous montre que la durée moyenne d'hospitalisation est de


8jours.

III.8. distribution de cas d'appendicite selon les modalités de sortie.

En ce qui concerne les modalités de sortie, les patients sortent de l'hôpital


guéris comme cela est illustré dans le tableau suivant :

Tableau n°8 : Répartition de l'appendicite selon les modalités de sortie.

Modalité de sortie Fréquence Taux


Guérison 122 100
Décès 0 0
Total 122 100

Il ressort de ce tableau que tous les patients ayant subis l'appendicectomie


étaient guéris, soit 100%.

III.9. distribution des cas d'appendicites selon le coût financier.

Après traitement, le patient paie les soins reçus et les frais d'hospitalisation. Le
coût total des soins en général est présenté dans le tableau suivant :

Tableau n°9 : Etude de l'aspect socio-économique des malades.

Coût en dollars ($) Fréquence Taux


0-40 48 39.3
50-70 68 55.7
70-80 6 5

Il ressort de ce tableau que 55.7% des patients ayant subis l'appendicectomie


avaient payé un montant situé entre 50 et 70 $
Chapitre Quatrième : DISCUSSIONS

1. Fréquence des appendicites aiguës selon le sexe

Pendant notre étude nous avons remarqué que le sexe féminin était le plus
touché par l'affection que le sexe masculin ; Soit 91.8% pour le sexe féminin et
8.2% pour le sexe masculin. Ceci contredit l'affirmation de PATEL selon
laquelle les deux sexes sont également atteints, sauf pendant la puberté et
l'adolescence où le sexe mâle est 2 fois touché.

La distribution des cas d'appendicite est plus chez les femmes à cause des
infections génitales qui provoquent l'inflammation de l'appendicite. (16) Ces
infections génitales jouent sur la psychologie du malade, même si ce n'est
pas une appendicite, la femme a peur et demande une opération et le
personnel médical cherchant à la satisfaire tout en gonflant la caisse de
l'hôpital procède à une opération chirurgicale.

Soulignons aussi que l'insécurité dans les territoires de Masisi et de Rutshuru a


provoqué l'afflux de plusieurs femmes victimes de violence sexuelle dont leur
diagnostic per opératoire montrait une appendicite aigue.

En outre, selon HARRISON, différencier une maladie inflammatoire du pelvis


de l'appendicite aigue peut être pratiquement impossible.

2. Distribution des cas d'appendicite selon l'âge

Selon notre tableau, la tranche d'âge la plus atteinte est celle qui se situe
entre 16-40 ans soit 67.2% d'où les jeunes sont les plus atteints de la puberté,
certaines affections annexielles peuvent simuler également une appendicite
(4)

Selon PATEL l'appendicite aigue survient avec prédilection dans les premières
décennies de la vie sans être rare chez les vieillards. Selon HARRISON : « Le
pic de fréquence de l'appendicite se situe dans le 2ème et 3ème décennies. La
maladie peut être rencontrée à n'importe quel âge, elle est cependant
relativement aux âges extrêmes. Selon AUBERT.F et GUITAR.D.P dans l'essentiel
médical de poche, disent aussi que chez les nouveaux nés l'appendicite est
exceptionnelle et rare chez l'enfant de moins de 5ans (2à 3%) et que la
fréquence maximale se situe entre l'âge de 15 à 24ans.

L'appendicite touche souvent les enfants, les adolescents et les adultes


jeunes (5) Certaines femmes adultes victimes de violence sexuelle souffraient
aussi de l'appendicite aigue.
3. Distribution des appendicites aiguës selon le diagnostic clinique et le
diagnostic per opératoire

Parmi les patients dont le diagnostic clinique était porté « appendicite », 92,6
% s'étaient révélés justes lors de l'intervention chirurgicale.

L'erreur diagnostic a été commise dans 7.4% des cas. Cela peut être
admissible d'autant plus que chez la jeune fille la confusion est fréquente
avec une affection gynécologique (1)

4. Distribution des cas d'appendicite dont le diagnostic clinique a été


complété par les données para cliniques

Le diagnostic clinique suggérant une appendicite peut être complété par les
examens para cliniques (Hémoglobine, vitesse de sédimentation, groupage
sanguin, formule leucocytaire, échographie...)

5. Distribution des cas d'appendicite aiguë comparée à d'autres interventions

En analysant le tableau n°5, nous remarquons que sur 793 cas ayant subi une
intervention chirurgicale, l'appendicectomie (15.4%) vient à la troisième
position après la césarienne (24.6%) et autres affections. (23.2 %)

L'iléite terminale revêt parfois des aspects aigus qui posent un des problèmes
les plus délicats de la chirurgie abdominale d'urgence. Pratiquement le
diagnostic à la phase aigue n'en est jamais porté cliniquement et le malade
est opéré pour l'appendicite.

Les examens para cliniques ont été demandés dans 86.9% des cas. En
présence d'un soupçon clinique d'appendicite, une leucocytose à 12000/mm
est un sérieux appoint en diagnostic (1)

Les examens para cliniques étaient faits par les malades qui venaient en
ambulatoire.

13.1% des patients n'avaient pas fait des examens para cliniques. Cela
s'explique par le fait que la plupart venaient dans un état critique où il fallait
sauver le malade.

Seuls le groupe sanguin et le facteur Rhésus étaient demandé par ces


malades afin de prévenir l'éventualité d'une transfusion sanguine.

Le tableau clinique peut être trompeur car la douleur peut être diffuse ou
prédominer ailleurs qu'en fosse iliaque droite (sous-hepatique pseudo
vésiculaire, pelvienne pseudo urinaire ou génitale, la défense peut être
absente). Enfin le tableau clinique peut se présenter d'emblée comme celui
d'une péritonite.
6. Distribution des cas d'appendicite aiguë selon la provenance

En se référant au tableau n°6, nous constatons que le quartier Kyeshero est le


plus représenté quant à la fréquence des appendicites dans notre étude (40
cas, soit 32,78%). Il est suivi du quartier Himbi (30 cas, Soit 24,6%). Cette
fréquence élevée du quartier Kyeshero peut s'expliquer par :

-La proximité de ce quartier par rapport au centre médical 8ème CEPAC


Kyeshero

- La qualité des soins au centre médical 8ème CEPAC Kyeshero explique cette
fréquence.

7. Distribution des cas d'appendicite aiguë selon la durée d'hospitalisation

En plus de la consultation médicale, ces examens complémentaires des


médicaments et l'acte chirurgical, la durée d'hospitalisation influence en
croissance le coût de la maladie.

La durée moyenne d'hospitalisation étant de 8, les appendicectomisés ne


tardaient pas à rentrer en famille car de fois l'ablation du fil se faisait après
vers le 7ème jour (8)A cause du manque de moyen pour payer les chambres
d'hospitalisation, le malade cherche à vite sortir afin d'éviter les dépenses.

8. Distribution des cas d'appendicite aiguë selon la modalité de sortie de


l'hôpital

Pendant notre période d'étude, nous avons remarqué que tous les malades
appendicectomisés étaient sortis endemnes leur santé étant améliorés.

Cette affection diagnostiquée et traitée tôt, doit conserver un caractère


benin(9)

9. L'étude de l'aspect socio-économique des malades

De part le tableau n° 9 on remarque que 55.7% des malades avaient payé un


montant situé entre 50$ et 70$

Les 80$ , prix demandé par la structure étaient difficilement atteins à cause
de la pauvreté de la population d'où des malades qui s'adonnent à des tradi-
praticiens par manque de moyen.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

1. CONCLUSION

L'appendicite aiguë demeure encore une affection redoutable au CM 8ème


CEPAC Kyeshero. Toute une série de facteurs retardent la prise en charge
chirurgicale, aggravent donc le pronostic.

Cependant, au cours de notre étude sur l'appendicite aiguë au CM 8ème


CEPAC Kyeshero, nous avons constaté ce qui suit :

· La prédominance féminine a été la règle soit 91,8%. Les explications de


cette prédilection sont le sexe féminin prédomine, soit 91,8% sur le sexe
masculin soit 8,2%.

· Les jeunes dont l'âge varie entre 16 et 40 ans sont les plus frappés par cette
affection.

· La durée d'hospitalisation est de 8 jours.

· Le quartier Kyeshero a une fréquence élevée (40%) que les autres quartiers.

· La fréquence d'appendicite aiguë est très élevée dans l'année 2006 à


cause de son étude en entièreté par rapport aux autres où nous avons
débuté au milieu de l'année.

· Le taux de mortalité est faible ou n'excède pas.

· Les examens para cliniques sont souvent demandés (86,9%) pour faire un
bon diagnostic.

· Le diagnostic clinique de l'appendicite aiguë est confirmé par le diagnostic


per-opératoire dans 37,7% des cas. Le diagnostic clinique est à renforcer car
le diagnostic de l'appendicite aiguë repose avant tout sur le clinique.

· Comparée à d'autres interventions chirurgicales, l'appendicite représente


15,38% après la césarienne qui est la plus fréquente.

· L'impact socio-économique se fait remarquer par la pauvreté de la


population d'où un retard pour se faire diagnostiquer.

L'appendicite aiguë représente un problème socio-économique vu le coût


de l'appendicectomie et la durée d'hospitalisation, tout ceci favorisant un
manque à gagner pour la population.
2. RECOMMANDATIONS

Au terme de cette étude, nous osons formuler certaines recommandations :

a. Au personnel soignant

- D'améliorer la qualité et les techniques de soins afin que la prise en charge


des appendicectomisés soit efficace.

- Faire la sensibilisation dans différentes structures sanitaires et améliorer la


technique.

- Compléter régulièrement les registres ou fiches pour une bonne précision sur
le diagnostic et pré et post-opératoire.

b. Population

- D'orienter le plus rapidement possible à l'hôpital le malade avec douleur


abdominale.

- De bien revoir les habitudes alimentaires afin en évitant d'avaler les graines
pouvant obturer la lumière appendiculaire et causer une inflammation de
l'appendice.

c. Aux chercheurs

- D'amplifier les efforts qu'on sache le pourquoi de cette fréquence élevée de


l'appendicite chez la femme que chez l'homme.

d. Aux autorités du pays

- De renforcer l'action des personnels soignants en finançant les différentes


structures sanitaires.

BIBLIOGRAPHIE

A. OUVRAGES

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