Syndrome de Lynch
E. Frémont, D. Tougeron
Le syndrome de Lynch (SL) ou syndrome hereditary non polyposis colorectal cancer (HNPCC) est l’une
des prédispositions génétiques aux cancers les plus fréquentes. Il est lié à une mutation constitution-
nelle de l’un des gènes du système de réparation des mésappariements de l’acide désoxyribonucléique
(ADN) (MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2), appelé système mismatch repair (MMR). La transmission est
autosomique dominante mais avec une pénétrance incomplète. Le SL se caractérise par un risque relatif
plus important de développer certains cancers. Le spectre étroit comprend les cancers avec un risque
relatif élevé (adénocarcinomes du côlon et du rectum [CCR], de l’endomètre, de l’intestin grêle et le carci-
nome urothélial des voies urinaires supérieures). Le spectre large englobe en plus des cancers du spectre
étroit des tumeurs avec un risque relatif plus faible (cancers de l’ovaire, glioblastomes, tumeurs séba-
cées cutanées, cholangiocarcinomes et adénocarcinomes gastriques). Un SL doit être suspecté devant
un cancer du spectre étroit avant 60 ans et/ou des antécédents personnels et/ou familiaux de cancers
du spectre étroit ou large. Dans ce cas, une instabilité des microsatellites (courtes séquences répétées
d’ADN sensibles aux erreurs de réplication) doit être recherchée sur l’ADN tumoral, de même qu’une
perte d’expression d’une ou plusieurs des quatre protéines MMR en immunohistochimie sur la tumeur. En
cas d’instabilité microsatellitaire et/ou de perte d’expression d’une ou plusieurs protéines MMR, le patient
doit être adressé en consultation d’oncogénétique pour une analyse constitutionnelle des gènes MMR.
En cas de SL, une surveillance rapprochée est recommandée avec une coloscopie tous les 1 à 2 ans pour
le dépistage du CCR et un prélèvement endométrial avec échographie endovaginale tous les 1 à 2 ans
pour le dépistage du cancer de l’endomètre. Il n’existe pas de surveillance standardisée concernant les
autres cancers du spectre. La chirurgie prophylactique n’est pas recommandée au niveau colorectal, mais
une hystérectomie totale non conservatrice peut être proposée chez la femme après accomplissement du
projet parental.
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Plan Introduction
■ Introduction 1 Le syndrome de Lynch (SL), également appelé syndrome here-
■ Système de réparation des mésappariements de l’ADN ditary non polyposis colorectal cancer (HNPCC), a été décrit pour
et instabilité microsatellitaire 2 la première fois en 1913 par le Dr Whartin puis complété par le
■ Cancers associés au syndrome de Lynch 2 Dr Lynch dans les années 1950. L’appellation syndrome de Lynch
Spectres du syndrome de Lynch 2 est préférable à l’appellation syndrome HNPCC car il ne prédis-
Risque de cancer dans le syndrome de Lynch 2 pose pas uniquement au cancer colorectal (CCR), mais également
Particularités des cancers colorectaux dans le syndrome de Lynch 2 à d’autres cancers comme le cancer de l’endomètre ; de plus, la pré-
sence de polypes digestifs est fréquente. Il représente la forme la
■ Diagnostic de syndrome de Lynch 3
plus fréquente de CCR héréditaire, soit environ 3 % de l’ensemble
Quand suspecter un syndrome de Lynch 3
des CCR (plus de 1000 cas par an compte tenu d’une incidence
Analyses somatiques en cas de suspicion de syndrome de Lynch 3
annuelle de plus de 40 000 CCR). La prévalence exacte du SL n’est
Distinction entre une instabilité microsatellitaire associée à un
pas connue en France, mais serait de l’ordre de 1/1000 à 1/200 [1] .
cancer dû à un syndrome de Lynch d’un cancer dû à une forme
La transmission est autosomique dominante à forte pénétrance
sporadique 3
(80–85 %).
Analyses moléculaires constitutionnelles 3
Le SL est lié à la présence d’une mutation constitutionnelle
■ Surveillance du syndrome de Lynch 5 de l’un des gènes du système de réparation des mésappariements
Surveillance du cancer colorectal 5 de l’acide désoxyribonucléique (ADN) ou système mismatch repair
Surveillance gynécologique 6 (MMR). Il est composé de quatre protéines : MLH1, MSH2, MSH6
Surveillance gastrique et duodénale 7 et PMS2. Le système MMR assure en temps normal l’intégrité
Autres cancers 7 de l’ADN au cours des divisions cellulaires. En effet, lors de
■ Prise en charge thérapeutique 7 la réplication de l’ADN, l’ADN polymérase peut faire un cer-
Prévention 7 tain nombre d’erreurs (ajout ou délétion de bases nucléiques).
Traitements des cancers colorectaux associés au syndrome Ces erreurs surviennent plus fréquemment lors de la réplication
de Lynch 7 de séquences répétées d’ADN, appelées microsatellites (répéti-
Traitements des autres cancers associés au syndrome de Lynch 8 tion sur quelques dizaines de paires de bases d’un motif mono-
■
à tétranucléotidique) et sont normalement réparées par le sys-
Conclusion 8
tème MMR. Ainsi, l’inactivation du système MMR conduit à
EMC - Gastro-entérologie 1
Volume 11 > n◦ 4 > octobre 2016
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C D
2000
1600
1200
600
400
0
Figure 2. Recherche en biologie moléculaire d’une instabilité microsatellitaire. Parmi les cinq microsatellites testés (BAT-25, BAT-26, NR-21, NR-24 et Mono-
27), cinq présentent une instabilité (présence de pics multiples) signant une instabilité microsatellitaire. PentaA et PentaB permettent de vérifier l’identité du
patient si besoin.
cas de suspicion de SL est très variable en fonction des critères difficile d’affirmer le caractère délétère d’une anomalie molécu-
sélectionnés : plus 90 % en cas de perte de MSH2 ou MSH6, de laire ; il s’agit alors de « variant de signification inconnue »
l’ordre de 70 % si les critères d’Amsterdam II sont remplis, de (VSI). Des outils de prédiction, des tests fonctionnels in vitro
l’ordre de 40 % en cas de perte de MLH1, de l’ordre de 30 % si les et/ou une analyse de ségrégation familiale peuvent permettre
critères de Bethesda révisés sont remplis. parfois de trancher entre un polymorphisme et une mutation
L’analyse de l’ADN constitutionnel est effectuée à partir de délétère.
l’ADN leucocytaire (prélèvement sanguin) ou tissulaire (frottis Il existe de nombreux cas particuliers et pièges. Ainsi, une
jugal) après information du patient, et signature libre et éclairée MSI sporadique sans hyperméthylation de MLH1 peut être due
du consentement pour les analyses génétiques. En cas d’anomalie à des mutations somatiques et/ou des pertes d’hétérozygotie de
moléculaire, un deuxième prélèvement de confirmation est néces- MLH1 ou MSH2 [17] . Lorsque l’histoire familiale est caractéris-
saire. En première intention, soit il est possible d’utiliser une tique d’un SL mais sans MSI, on parle de « syndrome X » [18] .
technique ciblée en fonction du résultat de l’IHC, soit mainte- Le syndrome constitutional mismatch repair deficiency (CMMRD)
nant, le plus souvent, une analyse simultanée des gènes MMR récemment décrit est dû à des mutations bialléliques d’un des
avec des techniques de séquençage à haut débit. gènes MMR, est associé à des cancers plus précoces et a un spectre
En cas de mutation, dans 90 % des cas il s’agit d’une muta- différent (présence d’hémopathies malignes et des taches café
tion de MSH2 ou MLH1 et dans 10 % de MSH6 ou PMS2. D’autres au lait) [19] .
anomalies moléculaires sont possibles, celles-ci sont en général En cas de mutation identifiée, les apparentés doivent être testés
recherchées dans un second temps, comme des réarrangements à partir de 18 ans, sauf si des cancers ont été détectés avant 18 ans
génomiques ou des mutations dans les promoteurs. Parfois, il dans la famille. Lorsqu’il existe une incertitude diagnostique et/ou
peut s’agir d’une transmission héréditaire d’une hyperméthyla- sur la conduite à tenir, le dossier du patient doit être discuté
tion de MSH2 liée à une délétion de TACSTD1 en 3 , également en réunion de concertation pluridisciplinaire d’oncogénétique.
appelé epithelial cell adhesion molecule (EPCAM) [16] . Cette ano- En l’absence de mutation identifiée ou de VSI, ce qui représente
malie serait présente dans 20 % des cas avec perte d’expression actuellement environ 20 % des patients avec une forte suspicion
de MSH2 en IHC. Le risque de CCR est identique, mais le de SL, le patient et ses apparentés du premier degré doivent être
risque de cancer de l’endomètre serait plus faible. Il est parfois surveillés comme un SL.
4 EMC - Gastro-entérologie
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Syndrome de Lynch 9-068-A-14
Oui
Oui
Immunohistochimie des
protéines MMR (MLH1,
PMS2, MSH2 et MSH6) et
test MSIa
Pas d’argument pour un Perte de MLH1 ± PMS2 Perte de PMS2 isolée (sans perte
syndrome de de MLH1) ou perte de MSH2
Lynch (pas de perte et/ou perte de MSH6
d’expression des protéines
MMR et pas d’instabilité
Recherche de la
microsatellitaire)
mutation BRAFV600E
Consultation d’oncogénétique
Pas de consultation
d’oncogénétique (sauf si
Mutation de Pas de mutation
polypose, multiples
BRAFV600E BRAFV600E
antécédents familiaux de
cancers et/ou âge < 40 ans).
Conseils de dépistage chez
les apparentés du 1er degré Faible suspicion de syndrome de Lynch Forte suspicion de
Recherche d’une hyperméthylation de MLH1 syndrome de Lynch
Figure 3. Arbre décisionnel. Algorithme pour la stratégie diagnostique du syndrome de Lynch. HNPCC : hereditary non polyposis colorectal cancer ; MMR :
système mismatch repair ; test MSI : recherche d’instabilité microsatellitaire en biologie moléculaire.
a Les patients avec une forte suspicion de syndrome de Lynch doivent avoir les deux tests compte tenu des possibles faux négatifs de chacune des méthodes.
“ Point important festonnés sont également souvent observés dans le côlon droit.
De plus, la carcinogenèse est accélérée dans le SL par rapport aux
CCR sporadiques (10 ans dans les CCR sporadiques versus 2 à 3 ans
• En cas de suspicion de syndrome de Lynch (critères dans les CCR associés au SL) [20] .
Étant donné la rapidité de la carcinogenèse colorectale dans le
de Bethesda révisés remplis), une recherche d’instabilité
SL et la fréquence d’adénomes plans, il est recommandé de réaliser
microsatellitaire et de perte d’expression des protéines une coloscopie avec chromoendoscopie à l’indigo carmin tous les
MMR doit être demandée sur la tumeur. 1 à 2 ans à partir de l’âge de 20 à 25 ans (ou 5 ans avant le premier
• Les patients avec une tumeur MSI avec perte de MLH1 cas de CCR dans la famille) (Tableau 3). Certaines études suggèrent
sans mutation BRAF et sans hyperméthylation de MLH1, qu’une surveillance annuelle par rapport à une surveillance tous
perte de MSH6, perte de MSH2, perte de PMS2 isolée, ou les deux ans pourrait diminuer le risque de CCR, notamment
une histoire familiale très évocatrice, doivent être vus en en cas de mutation de MLH1 ou MSH2 [21] . La chromoendo-
consultation d’oncogénétique. scopie à l’indigo carmin permet une meilleure visualisation des
lésions planes et diminue ainsi le risque de cancer (Fig. 4) [22] .
La chromoendoscopie avec coloration virtuelle (narrow-band ima-
ging, flexible spectral imaging color enhancement ou i-SCAN) n’est
pas recommandée en l’absence de données confirmant son équi-
Surveillance du syndrome valence à la chromoendoscopie à l’indigo carmin [23] .
de Lynch L’âge de début des coloscopies et leur fréquence sont à moduler
en fonction du risque estimé de CCR. Une surveillance débutant
Surveillance du cancer colorectal à 20 ans et annuelle peut être proposée aux patients à haut risque
(mutation de MLH1 ou MSH2, nombreux CCR à des âges jeunes
Comme pour les CCR sporadiques, la transformation maligne dans la famille), alors que les patients porteurs d’une mutation
dans le SL passe par la filiation adénome en dysplasie de bas grade, de MSH6 ou PMS2 avec peu ou pas de CCR dans la famille sont
puis de haut grade, puis en adénocarcinome. Néanmoins, dans moins à risque et peuvent débuter la surveillance vers 25 ans tous
le SL, les lésions adénomateuses sont souvent planes, avec un les deux ans. Lorsqu’un adénome en dysplasie de haut grade est
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9-068-A-14 Syndrome de Lynch
Tableau 3.
Surveillance dans le syndrome de Lynch.
Type de cancer Âge de début de la surveillance Type de surveillance Fréquence de la Indication
surveillance
Colorectal 20 ans si mutation MLH1 ou MSH2 Coloscopie totale avec Tous les 1 à 2 ans (à Systématique
25 ans si mutation PMS2 ou MSH6 chromoendoscopie proposer tous les ans si
ou 5 ans avant le 1er cas familial mutation de MLH1 ou
d’adénocarcinome colorectal MSH2, présence d’adénome
en DHG, carcinome in situ
ou invasif malgré une
surveillance endoscopique
tous les 2 ans)
Endomètre et ovaire 30–35 ans ou 5 ans avant le 1er cas Prélèvement endométrial et Tous les 1 à 2 ans Systématique
familial d’adénocarcinome de échographie endovaginale
l’endomètre et/ou de l’ovaire
Voies urinaires 25–35 ans ou 5 ans avant le 1er cas Cytologie Tous les ans (pas de À discuter au cas par cas notamment
supérieures familial de cancer des voies urinaire ± échographie des consensus) si cas familial de cancer des voies
urinaires supérieures voies urinaires (pas de urinaires supérieures (pas de
consensus) consensus)
Estomac et intestin 20–35 ans ou 5 ans avant le 1er cas FOGD avec recherche Tous les 2 à 5 ans (pas de Première FOGD systématique puis à
grêle familial d’adénocarcinome de d’Helicobacter pylori consensus) discuter au cas par cas si cas familial
l’estomac ou du grêle (uniquement lors de la d’adénocarcinome de l’estomac ou du
première FOGD) grêle (pas de consensus)
A B
Figure 4. Adénome plan dans le cadre d’un syndrome de Lynch.
A. Adénome plan en lumière blanche.
B. Adénome plan en chromoendoscopie (coloration à l’indigo carmin).
retrouvé malgré la surveillance coloscopique, il est préférable de à 35 ans (ou 5 ans avant le premier cas de cancer gynécologique
passer à une surveillance annuelle plutôt que tous les deux ans. dans la famille) et réalisé tous les 1 à 2 ans. Le dosage du CA125 n’a
La chirurgie prophylactique colorectale n’est pas recommandée jamais prouvé son intérêt pour le dépistage du cancer de l’ovaire
lorsque le patient est indemne de toute lésion colique. En effet, la dans le SL et n’est pas réalisé en pratique courante. Si une dys-
surveillance coloscopique permet de diminuer fortement le risque plasie apparaît sur les prélèvements endométriaux, une chirurgie
de décès par CCR (diminution de l’ordre de 70 %) [8] . En revanche, prophylactique est fortement conseillée.
en cas de récidive d’adénome en dysplasie de haut grade et/ou de Après l’accomplissement du projet parental, il peut être proposé
CCR malgré la surveillance endoscopique, une colectomie sub- aux patientes une chirurgie prophylactique. En effet, le risque de
totale avec anastomose iléorectale peut se discuter en fonction cancer de l’endomètre et de l’ovaire reste élevé malgré la sur-
de l’âge du patient, de sa compliance aux coloscopies et de son veillance [25] . L’hystérectomie avec annexectomie bilatérale est
souhait. recommandée vers l’âge de 40 à 45 ans, ou en cas de chirur-
gie pelvienne ou abdominale pour une autre indication. Après
chirurgie prophylactique, le risque de cancer gynécologique est
Surveillance gynécologique quasi nul contre 33 % de cancer de l’endomètre et 5 % de cancer
ovarien en cas de surveillance sans chirurgie prophylactique [25] .
Le cancer de l’endomètre est le second cancer le plus fréquent Les indications de chirurgie prophylactique doivent être validées
après le CCR ; une surveillance rapprochée est recommandée bien en réunion de concertation pluridisciplinaire d’oncogénétique.
que son bénéfice ne soit pas clairement démontré [24] . Il existe éga- Un entretien avec un psychologue spécialisé doit être encou-
lement un risque de cancer de l’ovaire. Un suivi gynécologique ragé avant la chirurgie prophylactique. La surveillance au
est proposé, avec la réalisation d’un prélèvement endométrial et long cours doit être poursuivie en cas de refus de chirurgie
une échographie endovaginale. Il doit être réalisé à partir de 30 prophylactique.
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Syndrome de Lynch 9-068-A-14
Surveillance
FOLFOX 5-FU
Surveillance gastrique et duodénale voire échographie annuelle) et les carcinomes sébacés dans
le cadre du syndrome de Muir-Torre (examen dermatologique
Un dépistage de l’adénocarcinome de l’estomac et du duo- annuel).
dénum doit être proposé compte tenu de leur fréquence et de
l’efficacité du dépistage. Il est conseillé de réaliser une fibro-
scopie œso-gastro-duodénale (FOGD) en même temps que
la première coloscopie lors du diagnostic de SL, associant la Prise en charge thérapeutique
recherche de lésions gastriques ou duodénales et des biopsies
antrales pour rechercher une infection à Helicobacter pylori [4] . Prévention
En effet, l’infection à H. pylori est un facteur de risque de Plusieurs études suggèrent que la prise d’aspirine diminue
cancer de l’estomac et doit être éradiquée en cas de positivité. le risque de CCR chez les patients atteints de SL, voire des
L’intérêt d’une surveillance endoscopique haute régulière n’est autres cancers du spectre, mais les données ne sont pas assez
pas démontré. Néanmoins, il peut être proposé de réaliser robustes pour recommander une utilisation en pratique cou-
une FOGD une fois sur deux lors des coloscopies (tous les 2 à rante [27] . De nouvelles études sont indispensables pour confirmer
5 ans). Celle-ci est fortement recommandée en cas d’antécédents ces résultats, et pour définir la dose et la durée suffisantes
familiaux d’adénocarcinomes gastriques et/ou duodénaux. En pour avoir un effet protecteur optimal de l’aspirine sans effets
cas d’antécédents familiaux d’adénocarcinome du duodénum secondaires.
dans la famille, une duodénoscopie associée à la FOGD peut être
proposée.
Un dépistage des adénocarcinomes du grêle peut être proposé Traitements des cancers colorectaux associés
en cas d’antécédents personnels et/ou familiaux. Les modalités de
la surveillance ne sont pas clairement définies (FOGD, entérosco- au syndrome de Lynch
pie, coloscopie avec iléoscopie et/ou vidéocapsule grêlique).
Les techniques chirurgicales dans le traitement des cancers dans
le cadre d’un SL ne sont pas différentes de celles des cancers spo-
Autres cancers radiques en dehors de quelques particularités.
Concernant la prise en charge chirurgicale des cancers coliques,
Pour les autres cancers, la surveillance est moins bien validée le traitement recommandé, comme pour les formes sporadiques,
compte tenu de la fréquence moindre de ces cancers et/ou de est la colectomie segmentaire. Néanmoins, il peut être envisagé
la moindre performance du dépistage. C’est notamment le cas dans certains cas particuliers une colectomie subtotale avec ana-
pour le dépistage du cancer des voies urinaires par la cytologie stomose iléorectale, notamment chez les patients jeunes, non
urinaire [26] . Néanmoins, si des cas de cancers pour lesquels il compliants à la surveillance endoscopique et/ou qui ont déve-
n’y a pas de surveillance systématique sont observés dans une loppé un cancer colique malgré une surveillance adéquate. En
famille, il peut être alors proposé un dépistage. C’est notam- effet, en cas de CCR traité par colectomie segmentaire, il existe
ment le cas pour les cancers des voies urinaires (cytologie urinaire un risque de CCR métachrone de l’ordre de 40 % à 20 ans,
alors qu’en cas de colectomie subtotale le risque est inférieur
à 3 % [28] .
Les adénocarcinomes du rectum sont rares dans le SL ;
“ Point important la prise en charge chirurgicale est standard sauf pour les
patients à haut risque (patients jeunes, non compliants à la
surveillance endoscopique et/ou qui ont développé un can-
• La surveillance dans le SL repose sur la coloscopie avec cer rectal malgré une surveillance adéquate) pour lesquels une
chromoendoscopie à l’indigo carmin à partir de 20 à 25 coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale peut être
ans et un suivi gynécologique (prélèvement endométrial proposée [29] .
Après chirurgie curative d’un CCR sporadique, une chi-
et échographie endovaginale) à partir de 30 à 35 ans, tous
miothérapie adjuvante est recommandée pour les stades III
les 1 à 2 ans. (5-fluorouracile [5-FU] et oxaliplatine [FOLFOX]) et à discu-
• Une chirurgie gynécologique prophylactique (hystérec- ter pour les stades II à haut risque (5-FU seul ou associé à
tomie avec annexectomie bilatérale) peut être proposée l’oxaliplatine). Les CCR MSI et donc ceux observés dans le SL
vers l’âge de 40 à 45 ans. sont associés à un bon pronostic mais également à une chi-
miorésistance au 5-FU [30] . L’utilisation de 5-FU dans les CCR
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9-068-A-14 Syndrome de Lynch
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functional analysis of mismatch repair defects in Lynch syndrome. Fam
• La prise en charge chirurgicale des cancers coliques asso- Cancer 2013;12:159–68.
ciés au syndrome de Lynch est la colectomie segmentaire. [3] Cunningham JM, Christensen ER, Tester DJ, Kim CY, Roche PC, Burgart
Il peut être discuté une colectomie subtotale avec anasto- LJ, et al. Hypermethylation of the hMLH1 promoter in colon cancer with
mose iléorectale chez les patients jeunes, non compliants microsatellite instability. Cancer Res 1998;58:3455–60.
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Le SL est une forme fréquente de prédisposition héréditaire au [8] Järvinen HJ, Renkonen-Sinisalo L, Aktán-Collán K, Peltomäki P, Aalto-
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en consultation d’oncogénétique pour rechercher la mutation [11] Umar A, Boland CR, Terdiman JP, Syngal S, de la Chapelle A, Rüschoff J,
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sensibles à l’immunothérapie qui va bouleverser la prise en charge cancer (Lynch syndrome) and microsatellite instability. J Natl Cancer Inst
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Syndrome de Lynch 9-068-A-14
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E. Frémont.
D. Tougeron (david.tougeron@chu-poitiers.fr).
Service d’hépato-gastro-entérologie, CHU de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, 86021 Poitiers cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Frémont E, Tougeron D. Syndrome de Lynch. EMC - Gastro-entérologie 2016;11(4):1-9 [Article 9-068-
A-14].
EMC - Gastro-entérologie 9
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