Vous êtes sur la page 1sur 8

Relations d’orthogonalité et caractères

Première relation d’orthogonalité


Soient Г(i) et Г(j) deux représentations irréductibles de dimensions respectives n i
et nj , on a :
( j )∗¿ ( A ) = g δ ij δ ks δ mn ¿
(i ) ni
∑Γ km ( A) Γ sn
A ∈G

Démonstration

Soit M= A∑ Γ (i ) ( A ) X Γ ( j) ( A−1) avec X une matrice quelconque d’ordre ni * nj


∈G

a) i≠j et ni ≠ nj et soit B un élément quelconque de G

Г(i)(B)M= Г(i)(B) A∑ Γ (i ) ( A ) X Γ ( j) ( A−1)


∈G

= A∑ Γ (i ) ( BA ) X Γ ( j) ( A−1 ) on pose BA=C, B=CA-1, C-1B=A-1


∈G

=C∑ Γ (i) ( C ) X Γ ( j) ( C−1 B )


∈G

=C∑ Γ (i) ( C ) X Γ ( j) ( C−1 ) Γ ( j ) ( B )


∈G

= M Γ ( j) ( B ) en utilisant le théorème de réarrangement.

Or ni ≠ nj , Г(i) et Г(j) ne sont donc pas équivalentes. D’après le 2ème lemme


de Schur on a M=0.
Le (k,s) élement de M s’écrit :

Mks= A∑ ∑ Γ (kpi ) ( A ) X pq Γ (qsj ) ( A−1) =0.


∈G p ,q

X étant arbitraire, on peut choisir X telle que X mn=1, les autres X pq étant
nuls.

X pq =δ pm δ qn
i)
D’où M ks = A∑ Γ (km ( A ) Γ (nsj) ( A−1 )=0.
∈G

Les représentations sont supposées unitaires alors :


−1 j∗¿( A)¿
Γ (nsj ) ( A−1) =[ Γ j ( A ) ]ns =¿ Γ sn .

(i ) ( j )∗¿ ( A ) =0 ¿
On obtient : A∑ Γ km ( A ) Γ sn
∈G

b) i=j
On refait le même calcul que tout à l’heure avec M= A∑ Γ (i ) ( A ) X Γ (i) ( A−1 ).
∈G

On aboutit à Г(i)(B)M= M Γ (i) ( B ) . D’après le 1er lemme de Schur M=aE, où a


est un scalaire et E la matrice identité.
Le (k,s) élement de M s’écrit :

Mks= A∑ ∑ Γ (kpi ) ( A ) X pq Γ (qsi) ( A −1 ) =a δ ks avec X pq =δ pm δ qn


∈G p ,q

i)
Mks= A∑ Γ (km ( A ) Γ (nsi) ( A −1 ) =a δ ks.
∈G

Pour calculer a on prend la trace de M :

ni

Trace(M)= ∑ M kk =a ni =∑ ∑ ∑ Γ (kpi ) ( A ) X pq Γ (qki ) ( A−1 )


k k=1 A ∈G p ,q

=∑ X pq ∑ ∑ Γ (kpi) ( A ) Γ (qki) ( A−1 )


p ,q A ∈G k

=∑ X pq ∑ ∑ Γ (qki) ( A−1) Γ (kpi) ( A )


p ,q A ∈G k

i
=∑ X pq ∑ Γ qp ( E )=∑ X pq g δ pq
p ,q AϵG p, q

= gTrace ( X )=a ni

g
D’où a= n Trace ( X ). Or seul X mn=1, les autres éléments de X étant nuls,
i

Trace(X)=0 sauf si m=n. Trace(X)=δ mn.


g
a= δ .
ni mn
g
On a alors ∑ Γ (kmi ) ( A ) Γ (nsi) ( A −1 ) = n δ ks δmn pour 1≤k,m≤ni.
A ∈G i
g
( i)∗¿ ( A ) = δ ks δ mn ¿
ni
Les matrices étant supposées unitaires on obtient : ∑ Γ (kmi ) ( A ) Γ sn .
A ∈G

En combinant avec le cas ni ≠ nj on a finalement le théorème de grande


orthogonalité :

( i)∗¿ ( A ) = g δ ij δ ks δ mn ¿
(i ) ni

A ∈G
Γ ( A ) Γ sn
km .

Interprétation

On considère que les Γ ikm(A) , Γ ikm(B),….sont les g composantes d’un


vecteur Γ ikm. Pour chaque représentation Γ i on a n2i vecteurs puisque
1≤k,m≤ni.
∑ Γ (kmi ) ( A ) Γ ¿sn¿
A ∈G
g
¿< Γ snj , Γ ikm≥ δ δ δ
ni ij ks mn.

Ceci exprime l’orthogonalité des vecteurs Γ (kmi) entre eux, donc leur
indépendance.
Si r est le nombre de représentations irréductibles, le nombre total de
r

vecteurs Γ est ∑ n2i .


( i)
km
i=1

Le nombre de vecteurs indépendants ne peut dépasser la dimension de


l’espace (qui est égal au nombre de composantes de chaque vecteur)
r

∑ n2i ≤ g
i=1

2ème relation d’orthogonalité-Caractères

A et B éléments de G sont conjugués s’il existe un élément C tel que


B=CA C−1.
Pour une représentation donnée Γ ( B )=Γ (C) Γ (A )Γ (C−1 )
Trace ( Γ ( B ))=Trace(Γ (C ) Γ ( A ) Γ ( C−1 ) )
¿ Trace (Γ ( C−1 ) Γ ( C ) Γ ( A ))
¿ Trace ( Γ ( E ) Γ ( A ))
¿ Trace ( Γ ( A ) ) .
On a utilisé la propriété Trace(PQR)=Trace(RPQ).

Deux éléments conjugués ont donc la même trace dans une


représentation quelconque. La trace est une propriété de la classe de
conjugaison et non pas de l’élément.
On définit le caractère χ ik d’une classe de conjugaison Gk du groupe G
dans la représentation Г(i) par χ ik =Trace ( Γ (i ) ( A ) ) (AϵGk)
¿ χ (i ) (A ).

En faisant k=m et s=n dans la première relation d’orthogonalité et en


sommant sur k et s (1≤k,s≤ni) on a la deuxième relation d’orthogonalité:

( j )∗¿ ( A ) = g δ ij ni
( i) ni
∑χ (A) χ =g δ ij ¿. (faire la démonstration)
AϵG

Si on s’intéresse aux classes :

∑ g k χ ik χ kj∗¿=g δ ¿ , ij

k =1

i et j sont les numéros des représentations, k les classes, K le nombre


total de classes.
On peut former un produit scalaire :

K
gk i g k j∗¿=δ ¿

k =1 √ √ χ
g k g k
χ . ij

gk i
On peut poser Ci vecteur caractère de composantes
La relation précédente peut être vue comme le produit scalaire<C j , Ci>.
√ χ , avec k=1,2….K.
g k

Elle exprime donc l’orthogonalité des vecteurs caractères et donc leur


indépendance.
Or le nombre de vecteurs indépendants ne peut pas dépasser la
dimension de l’espace. Le nombre de vecteurs indépendants est égal au
nombre de valeurs de i, c’est à dire au nombre de représentations
irréductibles r. La dimension de l’espace est égale au nombre K de
composantes de chaque vecteur.

On a donc r≤K.

Caractère d’une représentation réductible

Une représentation réductible Г peut se décomposer en la somme


directe de représentations irréductiblesГ i :
r
Г =⨁ ∑ ai Г i, a i étant le nombre de fois où Г i apparait
i=1

dans la décomposition.
En prenant les traces des deux membres dans une classe k, on a :
χ k =∑ ai χ ik
i

En utilisant ∑ g k χ ik χ kj∗¿=g δ ¿ , on obtient : ij

k =1

K
1
a i= ∑ g χ i∗¿ χ ¿ (faire la démonstration).
g k=1 k k k

K r
gk ¿ 2
De même on a ∑ χ k χ k =∑ |ai| (faire la démonstration)
k =1 g i=1

Critère d’irréductibilité
Soient Г une représentation d ‘un groupe G et χ son caractère.
r
χ ( A)=∑ ai χ i ( A)
i=1

1 1
g
∑ χ ¿ ( A ) χ ( A )=
g
∑ ∑ a¿i a j χ i∗¿ ( A ) χ j ( A ) ¿
A ∈G A ∈G i , j

1 j

¿ ∑ a¿ a ∑ χ i∗¿ ( A ) χ ( A ) ¿
g i , j i j A ∈G
1
¿ ∑ a¿i a j g δ ij
g i, j
r
2
¿ ∑|ai|
i=1
Si cette somme est égale à 1, seul un a k =1 , les autres étant nuls, et on a
Г =Г k .

La condition nécessaire et suffisante pour qu’une représentation soit


irréductible est que :
∑ χ ¿ ( A ) χ ( A )=g
A ∈G

K
ou en sommant sur les classes ∑ g k χ ¿k χ k =g.
k =1

Représentation régulière
Soit une table de multiplication telle qu’un élément de la colonne de gauche
(2ème opération dans le produit) soit l’inverse de l’élément correspondant dans
la ligne du haut (1ère opération dans le produit).

Exemple des opérations de symétrie de la molécule d’eau.

E C2 σV σV’
E E C2 σV σV’
C2 C2 E σV’ σV
σV σV σV’ E C2
σV’ σV’ σV C2 E

Pour chaque élément on construit une matrice g*g en remplaçant


l’élément là où il est dans la table par 1 et en mettant 0 ailleurs.
Exemple
0 0 1 0
Г ( σ V )= 0
1
0
( 0
0
1
0
0
0
1
0
0
)
Les Г ( A )ainsi formés sont une représentation appelée représentation
régulière du groupe, notée Г reg .
Les caractères sont χ reg ( E )=g, χ reg ( A )=0 pour A≠E.
En appliquant les relations de décomposition on a :
r 1
1
reg
i∗¿ ( A ) χ ( A )=
reg i g
Г =⨁ ∑ ai Г , a i= ∑ χ χ i∗¿ ( E ) g ¿ ¿
i=1 g A ∈G

a i= χ i∗¿ (E ) =n ¿i

r
Г reg =⨁ ∑ ni Г i
i=1
r
χ reg ( E)=∑ ni χ i(E)
i=1

r
d ' où g=∑ n 2i .
i=1

On a donc une égalité et non plus une inégalité comme plus haut.
On peut aussi montrer :

r=K au lieu de r≤K.

Le nombre de représentations irréductibles est égal au nombre de


classes du groupe.

Mbola hitohy

Vous aimerez peut-être aussi