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Traduction de l’espagnol
Joël Pozarnik
Texte Original en Espagnol: “LAS HUELLAS DEL SENDERO” (inédit)
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« PULSATE, ET APERIETUR VOBIS… ! »
ARNOLD J. TOYNBEE
"EL HISTORIADOR Y LA RELIGIÓN”, Page 1
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INTRODUCTION
Nous sommes parfaitement conscients que pratiquement tout ce que nous disons dans
ce livre, va à "contre-courant" des idées relatives à l’Histoire, qui prévalent parmi les
"académiciens" et les « scientifiques » de ce qu’on appelle « la culture occidentale ».
A ces « réputations consacrées », qui constituent dans leur grande majorité une
espèce de « Saint Office laic », nous les prions de bien vouloir nous "pardonner la
vie" si notre manière de penser représente pour elles une "hérésie"; qu’elles se
contentent de « brûler »notre livre, ou peut-être encore mieux, qu’elles nous prennent
pour des rêveurs ou des imaginatifs anodins…
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Après tant de siècles de lutte pour les idées et avec les idées, nous, les hommes, avons
pu prouver jusqu’à la saciété, que malgré tous les « autodafés » et toutes les
déclarations « volontaires » comme celles de Galilée, le monde continue de tourner,
parce que l’Univers est uniquement gouverné par les Lois Universelles, les LOIS DU
GRAND ARTISTE, alors que dans notre petit monde, nous, les hommes, avançons à
tâtons et à quatre pattes, en prétendant galoper sur nos orgueils conceptuels du
moment et en nous fiant à nos propres lois, qui sont presque toujours « élaborées »
sous la pression des puissants. La même influence que celle qui s’exerce pour que les
registres et les chroniques soient modifiées et altérées, en vue du jeu politique ou
confessionnel. Et ce, quand ils ne sont pas totalement reniés, ridiculisés ou
simplement « ignorés » par le tellement pratique et efficace « manteau de silence ».
Si l’histoire profane, commune et courante, constitue une tache bien difficile et par
ailleurs complexe pour l’historien, bien qu’il se limite à ce qu’on appelle les
« sociétés contemporaines », quelle difficulté recontrerait-il, s’il prétendait remonter
aux clés de notre origine… !
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Notre intention n’est pas d’essayer de « faire revivre » des civilizations disparues, ni
de faire de « joyeuses » spéculations au sujet de l’ « archéologie insolite », ni de
« jouer » à l’archéologie romantique avec ses hypothèses de travail, car, bien que cela
soit possible, nous croyons que cela n’apporterait aucun bénéfice effectif à l´homme
de notre temps. Ce que nous essayons d’obtenir avec notre livre, c’est simplement de
présenter à nos lecteurs une « FENETRE », depuis laquelle ils puissent se pencher
avec nous, pour contempler les « Traces » ou « EMPREINTES » d’une
CONNAISSANCE qui s’exprime à travers des SYMBOLES et des MYTHES;
connaissance qui appartient à ce que les Initiés et les Adeptes appellent « LA
SCIENCE SACREÉ », et qui constitue « L’HERITAGE »de toute L’HUMANITÉ
comme Etre Collectif, et de l’Homme comme individu.
Nous considérons que ce qui « fait l’Histoire » n’est pas seulement la chronique des
évènements des « celebrités » du monde, ni celles des luttes pour le pouvoir, mais que
le « grand moteur » de l’Histoire est le « fil invisible » que met en mouvement la
FORCE SPIRITUELLE de l’Être Humain; et que la valeur de la culture dépend de la
QUALITÉ SPIRITUELLE de chaque homme, comme élément de la Societé
humaine.
Seule la QUALITE d’une HAUTE CULTURE SPIRITUELLE peut faire en sorte que
« REVIENNENT LES DIEUX » qui nous ont abandonnés depuis déjà
longtemps...Mais qui commencent à être de nouveau « en vue ». L’important est, en
réalité, ce qui nous « RE-LIE » avec LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE,
et donc, la « qualité » et la « légitimité » de cette « succession qui nous rattache », car
autrement, nous serions victimes d’une puérile supposition imaginaire...
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Cette HISTOIRE SACREE de l’Humanité nous vient depuis l’aurore des Temps,
d’évènements qui se sont produits « ab origine » (dans le commencement). Cette
HISTOIRE que nous devons soigneusement conserver pour devoir LA
TRANSMETTRE aux nouvelles générations, sans altérations et sans qu’elle perde sa
condition « intemporelle », qualitativement différente, est l’ensemble DES MYTHES
et DES LEGENDES, car bien que ces deux termes puissent signifier, pour beaucoup,
« l’irréel », des illusions ou des délires pour d’autres, et même des erreurs ou des
hérésies pour ceux qui jugent le croyances en fonction de celles qui leur sont propres,
ces MYTHES et ces LEGENDES n’en continuent pas moins de conférer des
modèles, une signification et un sens à la conduite humaine des Sociétés
TRADITIONNELLES qui savent assumer la responsabilité de RECEVOIR et de
TRANSMETTRE (QBL) les VALEURS SPIRITUELLES qu’octroye
L’INITIATION, c’est à dire, « la RECUPERATION DE L’ETAT PRIMORDIAL »
car, comme le reconnaît Mircea Eliade, « on ne peut rien commencer » (in-ire) si on
ne connaît pas l’ « origine » et on ne sait pas comment quelque chose a pu exister
pour la première fois, parce que l’origine d’une chose rend compte de la CREATION
de cette chose...( « Mito y Realidad », Ediciones « Guadarrama », Madrid-Espagne,
1968),
Comme le signale fort justement Jean Haab, « LE MYTHE » a été depuis des temps
inmémorieux le « véhicule » ou moyen de transmission, sans parole et sans dogme,
de la Tradition INITIATIQUE, parce que le MYTHE « est un moyen secondaire de
rendre tangible une intuition... »( « L’ALPHAB ET DES DIEUX »).
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Le MYTHE est donc la forme ou la manière de transmettre une GNOSE à travers les
Temps, en évitant la « cristallisation dogmatique » et en offrant à l’Initié
l’opportunité de re-trouver les fragments et les TRACES d’une grande pièce qui se
sont éparpillés de par le monde, comme le fut (in illo tempore) le Corps d’OSIRIS.
Ce « re-trouver » les fragments, et l’effort immédiat pour « ordonner ce qui est
épars » sont ce qui permet à l’Humanité de « reconstruire le Corps d’ OSIRIS »,
c’est-à-dire, d’élaborer une NOUVELLE SYNTHESE qui permette, une fois de plus,
de « faire renaître le PHENIX » de ses cendres et de perpétuer LA VERITE
IMMUABLE et indemne, pour les générations à venir...
La Vérité exige qu’on ne cache pas, et qu’on ne justifie pas. La Vérité doit être
exposée, mise en évidence, rendue ostencible et palpable. Comme le dit le Professeur
Max Muller:
« Toute vérité est certaine, et rien d’autre n’est certain: et celui qui détient et
occulte la verité, ou la refuse aux hommes, pour des motifs de convenance, est un
lâche, un criminel ou bien les deux ». (« THE SCIENCE OF RELIGION », page
11).
Nous prions donc l’aimable lecteur de ne pas regarder « la lettre » de ces lignes,
mais l’« esprit » du texte et le sens du « plan » ou « dessin » que révèle le mot
« TRACE » dans l’expression du Bon Art...
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Nombreuses sont les « TRACES » que nous pouvons suivre pour essayer de
découvrir l’origine et la continuité de l’Institution Initiatique. En partant de son
aspect extérieur, nous trouvons les « traces » dans les grandes oeuvres et les grands
monuments construits depuis les époques les plus éloignées. Ceux qui font l’effort de
« pénétrer » le symbolisme Esotérique que contiennent ces vestiges de pierre, peuvent
s’approcher de leur « Ame » ou « trace animique ». Cependant, seuls ceux qui
forment une partie active de ce FIL CONTINUEUR qu’est l’Institution Inititique,
seront capables d’approcher l’« ESPRIT » de LA TRADITION qui l’anime et qui fut
la cause de son origine ou de sa naissance. De la même manière, c’est également à
travers le FIL DE L’ESPRIT (Pranatman ou Sutratman) que nous pouvons trouver les
« traits » de ces êtres éminents qui, ayant vécu le pèlerinage de la vie, laissèrent
derrière eux la TRACE INDELEBILE et l’incomparable « arôme Spirituel » qui les
caractérise et les distingue. Comme le dit Le Zohar, « Ils brilleront comme des étoiles
dans toute l’Eternité…! » Sur eux, LA PAIX ! ! !
Si avec cet humble effort de compilation représenté par ce livre nous obtenons que
nos lecteurs puissent trouver par eux-mêmes la vérité au sujet de ce « FIL
SPIRITUEL » qui est la TRAME centrale de l’ouvrage, fil qui conduit jusqu’aux
origines les plus éloignées de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE, nous
nous sentirons heureux, car nous aurons ainsi aidé à dissiper le CHAOS et le
« brouillard » obscurcissant que, contre LA VERITE, ont essayé d’imposer le
fanatisme et la superstition de ceux qui prétendent se constituer en détenteurs
exclusifs des GRANDES VERITES ETERNELLES, lesquelles ne pourront jamais
être que le Patrimoine ou L’HERITAGE de L’HUMANITE, comme un Tout…!
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(DEUTERONOME 33-4)
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L ’OISEAU PHENIX
« Cet oiseau était représenté comme se paraissant à l’aigle, avec des plumes, en
partie rouges et en partie dorées… »
(HERODOTUS, II,73)
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« JE T’AI DIRIGÉ DANS LA VOIE DE LA SAGESSE, JE T’AI FAIT CHEMINIER
DANS LES SENTIERS DE LA DROITURE. »
(PROVERBES, 4, 11)
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CHAPITRE I
“L A P A L I N G E N E S E DU P H E N I X”
« Il y a en Egypte un oiseau sacré qui s’appelle PHENIX ; mais je ne l’ai vu qu’en image ;
parce qu’il ne vient que très rarement, une fois tous les CINQ CENT ANS, d’après ce que
disent les gens d’Héliópolis, et il ne vient que quand son père est mort…en provenance
d’Arabie… »
(Hérodote, II, 73)
A travers la longue nuit du lontain passé, le « fil d’or » ténu de la Filiation Secrète,
perpétue la Grande Chaîne Initiatique qui rattache les Initiés d’aujourd’hui, aux Sources
Originelles de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE (Protoparadoparadósis).
Il y a des historiens qui, quand ils font des incursions dans des domaines qui leur
sont étrangers, par le fait qu’ils sont dépourvus de cette filiation et par manque de
perception intuitive, affirment que ce « fil » s’est rompu à un moment et en un lieu
déterminés. D’autres, cependant, trouvent à nouveau le fil perdu, plusieurs siècles après, et
en des terres différentes, comme s’il avait été « RE-NOUE », bien que ne sachant pas par
qui. En pareil cas, on affirme également joyeusement, qu’il ne s’agit que « d’hazards
heureux… ». Celui que ne connaît pas les fondements de la TRADITION INITIATIQUE,
ne peut que spéculer et entretisser des considérations irréfléchies et des idées altérées qui
modifient et déforment - bien souvent avec des intentions voilées – le fond documentaire,
en faveur des convictions personnelles de l’historien. Comment peut-on montrer des FAITS
et raconter « comment quelque chose est arrívée » dans un domaine « sub rosa », ésotérique
et réservé aux Initiés?
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remonter les pentes les plus raides de l ‘histoire, pour se manifester à nouveau, en accord
avec les époques et les hommes, comme la Source Arcane des grandes Connaisances
Cosmologiques et Métaphysiques qui peuvent servir de « trame » pour élaborer à chaque
époque, une nouvelle Synthèse adaptée à l’état de progrès spirituel des hommes qui doivent
la vivre…
Il ne s’agit pas de « révélations », qui, comme le dit Albert de Pouvourville, « sont
des nuages déposés sur la Vérité et dont les formes conviennent à l’esthétique morale du
moment, qui constituent un mensonge approprié aux sentiments et aux nécéssités de l’heure
à laquelle elle fut formulée, qui est destinée à être niée, remplacée et convertie dans le
futur, à mesure que se transforment les sentiments qui l’ont fait naître. » (MATGIOI : « LA
VOIE METAPHYSIQUE », Edit. Traditionnelles, Paris, 1956). Il s’agit ici de LA
TRADITION, qui est le « cordon » méthaphysique au moyen du quel l’Homme Universel
(Adam-Kadmon, Al-Insan Al-Kamil), est toujours RATTACHE à l’Essence, parce qu’il n’a
jamais été rompu, et que ses héritiers ne l’ont jamais laissé échaper…
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Lao-Tseu dit, en se référant au TAO : « Sans nom, il est la source du Ciel et de la
terre ; avec un nom, il est la mère des mille êtres...On le regarde et on ne le voit pas, parce
que La Vie est absence. On l’écoute et on ne le comprend pas, parce que la Voie est silence.
On le touche et on ne le sent pas, parce que la Voie est le vide...Le Principe agit sans rien
faire (d’apparent) et si La Voie semble ne jamais agir, c’est qu’elle agit toujours...La Voie
est la fin et le moyen...Suivre la Voie, c’est s’identifier avec elle... »
« Ainsi parle le Seigneur : Arrêtez-vous sur les routes, regardez autour de vous, et
renseignez-vous sur les sentiers traditionnels, où est la bonne route, alors suivez-la, et vous
trouverez le repos pour votre âme. »
(JEREMIE, 6 :16)
L’Enseignement Esotérique de chaque époque est une expression nouvelle des idées
anciennes, des « vestiges primordiaux », des « trouvailles anticipés des Anciens Initiés... »
« VETERA NOVIS AUGERE ET PROFICERE » (L’Ancien augmente le nouveau et le
perfectionne). De cette manière, le Travail de nos prédécesseurs sur Le Sentier, est comme
une carrière inépuisable de pierres excellentes pour la construction du Nouveau Temple. Et
de même que SALOMON fit venir du bois des Cèdres du Lyban, de Cyprès, d’Hétres et
d’Oliviers, et de l’or d’Ofir, pour la construction du Temple, du même, pour la construction
de chaque Nouvelle Ecole de Mystères (Nouveau Temple) et pour reformuler une nouvelle
Dispensation, il est nécessaire d’avoir recours à l’Heritage que nous avons reçu de ceux qui
vinrent avant nous, et avec des matériaux aussi précieux, de l’enrichir de nos expériences
propres et actuelles, en permettant ainsi que le Grand Héritage Initiatique commun
s’affirme et croisse de génération en génération...
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reçoit le débit de nombreux affluents au long de son cours, et ceci ne signifie pas
nécessairement qu’ils contaminent les eaux originelles. Si nous désirons savoir s’ils sont
pures, il n’y a qu’à les comparer ave le courant originel, et si l’épreuve s’avère satisfaisante,
il n’existe aucun inconvénient à ce que leurs eaux se mêlent et augmentent ainsi le débit du
courant. C’est la même chose avec la Tradition : ce qui n’est pas antagonique, est
complètement assimilé. Nous devons toujours prouver la pureté d’une Tradition en nous
référant à ses principes primitifs, mais nous devons juger sa vitalité, vérifiant son pouvoir
d’assimilation et de développement. Seule la foi morte n’est pas influencée par la pensée
contemporaine ; c’est-à-dire, par l’expérience accumulée d’une Tradition. »
(cf. « La Cábala Mística » (El Yoga del Occidente), page 1, Edit. Kier, Buenos. Aires,
1955).
Aucune doctrine - dit Luc Benoist - ne rend caduque d’autres doctrines, d’autres
points de vue particuliers sur une réalité insondable et multiple, qui s’adapte toujours
positivement à toutes les analyses par lesquelles on le fait passer. La relativité occasionnelle
de ces points de vue n’implique pas celle de la CONNAISSANCE INTERIEURE que les
formes et les structures prétendent embrasser et qui témoignent seulement des limites de
nos moyens d’expression. L’Esotérisme, qui s’efforce de mettre en évidence cette VERITE
INTERIEURE (sans le pouvoir efficacement, ce qui le préserve de la précarité), nous
permet de dépasser toutes les cultures et d’atteindre les invariants universels, où s’occulte
l’essence ineffable de la vérité.( Cf: « L’Esotérisme », page 6, Presses Universitaires de
France, Paris, 1975).
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« RESTAURATEUR » de L’Ordre DES TEMPLIERS, « adopta comme sceau personnel,
un PHENIX posé sur les flammes, avec la légende ou devise : « ARDET UT VIVAT »
(Brûle pour que tu vives...) »
Il n’existe aucune preuve sérieuse qui permette d’affirmer sans aucun doute, qu’une
quelconque Societé, Ordre ou Fraternité Esotérique légitime, n’ait été à jamais DETRUITE.
Quand la pérsecution s’est faite suffisamment forte, certains de leurs membres furent
certainement détruits, mais en revanche beaucoup d’entre eux survécurent, spécialement les
Hauts Dignataires, qui sous protection et en grand secret, restèrent cachés, pour sortir de
nouveau à la lumière quand les temps furent plus propices…
Salvé, GARDIENS DU TEMPLE ETERNEL DANS LES CIEUX… ! ! !
Bien que « les personnes ne comptent pas au regard des Principes » - selon ce
qu’affirme le Sheikh Abd-El-Halim Mahmud -, invariablement, les Hommes de grande
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extraction laissent une TRACE que même le temps n’arrive pas à effacer… « LA VIE DU
JUSTE SERA DANS L’ETERNITE DE LA MEMOIRE ».
Comme on peut le voir dans les Tables Chronologiques que nos présentons à la fin
de ce livre, la « résurrection du PHENIX » peut se prouver jusqu’à la saciété, à travers les
évènements qui se succèdent les uns après les autres au rythme des temps…ARDET UT
VIVAT… ! ! !
Andrea Walter dit : « Celui qui s’étonne qu’un symbole forme puisse non seulement
rester vivant pendant des millénaires, mais aussi revenir à la vie après des millliers
d’années, devrait se rappeler que le pouvoir du monde spirituel, dont le symbole fait partie,
est éternel. « (Die ionische Säule, Bauform oder Symbol ?).
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DEUX
« Le titre de “Roi du Monde », pris dans son acceptation la plus élevée, la plus
complète et en même temps la plus rigoureuse, s’applique proprement à « MANU », le
Législateur Primordial et Universel, dont le nom se retrouve, sous des formes diverses, chez
un grand nombre de peuples anciens ; rappelons seulement à cet égard, le « MINA » ou
« MENES » des Egyptiens, le « MENW »des Celtes et les « MINOS » de Grecs. Ce nom,
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d’ailleurs, ne désigne nullement un personnage historique ou plus ou moins légendaire ; ce
qu’il designe en réalité, c’est un « principe », l’Intelligence cosmique qui réflechit la
Lumière Spirituelle pure et formule la Loi (Dharma) propre aux conditions de notre monde
ou de notre cycle d’existence ; et il est en même temps l’Archétype de l’homme considéré
spécialement en tant qu’être pensant (en sanscrit MÂNAVA).
(Le péché d’Adam fut le tronquement des racines de l’Arbre Séphirotique – l’arbre de sa
constitution - )
Troisième Dogme Cabalistique.
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La volonté d’expansion de l’Homme Primordial (ADAM), l’a conduit à la
multiplicité, au monde de la DUALITE et des FORMES, au monde « des pères et des
mères » à la « DES-UNION » avec la Cause Initiale et à la perte de la Conscience du
« MOI VERITABLE » (Syndrome Paradisiaque). Ce qu’on appelle « CHUTE » est
l’individuation, la séparation de l’Etre Divin (Le MOI Véritable) pour se convertir en un
« moi inférieur » ou « moi empirique ». C’est pourquoi il est indispensable, pour récupérer
l’état d’equilibre initial, de réaliser l’extinction préalable de l’« inflation ontologique »
qu’est « l’ego ». L’« ego » (les ténèbres) n’a pas « compris » que sa réalité immortelle est
l’ETRE (La LUMIERE). EN réalité, nous n’avons jamais cessé d’être l’Essence, parce que
l’Essence de l’ « égo » est L’ETRE, et l’Intellect manifesté n’a jamais cessé d’être « divin »
dans son essence.
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Homme des Origines, au rang d’ « homme » dépouillé de son pouvoir primigène.
Cependant, ce qu’il y a de terrible dans cette catastrophe pour l’espèce humaine, c’est que
l’Illumination Initiale nous a marqués pour toujours d’un SCEAU DIVIN, qui reste
« soudé » à l’Etre par son principe constitutif. C’est précisément par ce « Sceau
d’Alliance » que l’Homme, lancé dans l’obscurité d’un Cosmos opaque, peut, au moyen de
son effort conscient, re-trouver le Monde de Lumière qu’il a perdu, au milieu des ténèbres
ou il sed débat asphixié, hors de l’Etre, comme le poisson hors de son propre élément
naturel. Ce « SCEAU », cette « trace ineffaçable », est ce qui constitue le facteur
déterminant et distinctif de l’ « HOMO SAPIENS ADAMICO », par opporisiton à d’autres
espèces animales, et il est aussi « le chemin » qui peut le conduire à la récupération sonétat
Edénique primordial non conditionné ; cette « illumination primigène » du mental humain
en des temps très éloignés, quand l’extraordinaire était normal.
Son union passagère avec un corps nouveau, opaque et mortel, a entouré le corps
primordial comme une écorce, occultant un noyau d’immortalité, raison pour laquelle ses
propres éléments psychiques, primordialement lumineux et toujours incorruptibles, éthérés,
se convertissent en ténébreux et obscurcis, dépouillé de son oeil spirituel, d’une nature
divine qui se referme à la contemplation de l’Arbre de la Vie, alors que ses yeux physiques
s’ouvrent à la connnaissance du Bien et du Mal (L’Arbre Défendu). Alors ADAM et EVE
« surent qu’ils étaient nus et se couvrierent avec des feuilles de figuier », c’est-à-dire, avec
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un ensemble transitoire d’élements psychiques, un recours aux lumières inférieures pour
essayer de reconstituer leurs corps lumineux, ou pour le moins, d’occulter leurs corps
ténébreux et essayer de se protéger contre les effets nocifs de la perte de la Lumière Divine.
(ZOHAR, I-36).
“Le Seigneur Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont Il les
revêtit.” (GENESE, 3 :21).
« L’Homme, coupé de sa source-nous dit Annick de Souzenelle – INVERSE LES
COURANTS » et s’abandonne à une nouvelle nature pour affronter le monde manifesté.
C’est ce qu’on entend dans le language biblique par « REVETIR SA TUNIQUE DE
PEAU ». Son « mouvement de RETOUR », c’est “re-trouver LE MOT et recouvrer le
« VETEMENT DE LUMIERE », la ROYAUTE perdue… » (« DE L’ARBRE DE VIE AU
SCHEMA CORPOREL », page 199).
ADAM et sa Femme, une fois revêtues des « tuniques de peau », sont expulsés du
Jardin d’Eden « pour qu’ils TRAVAILLENT la Terre » : la conscience individualisée
(Adam) et son reflet personnel (sa femme), « descendent » depuis l’« état de béatitude
édenique » (monde mental intérieur) sur la terre (réalité objective) pour LA
TRAVAILLER, c’est-à-dire, exprimer en elle leurs qualités divines restituées. En
reconnaissant (se rendant compte) que toute chose extérieure a une origine intérieure dans
l’être d’où elle est née, d’abord comme CAUSE et ensuite comme EFFET, il réalise son
TRAVAIL INTERIEUR (Grand’Oeuvre) de RE-TROUVER LE MOT (Le Verbe), ou ce
qui revient au même, il PENETRE dans le sens intérieur des choses, ce qui lui permet
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l’affirmation créatrice de sa Réalité. Le mot INITIATION provient de IN-IRE (Aller à
l’intérieur…).
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JE GUIDERAI LES AVEUGLES SUR UN CHEMIN INCONNU D’ EUX, JE LES
FERAI CHEMINER SUR DES SENTIERS INCONNUS D’EUX. JE
TRANSFORMERAI DEVANT EUX LES TENEBRES EN LUMIERE,
ET LES DETOURS EN LIGNE DROITE. CES CHOSES, JE VAIS LES
EXECUTER ET NULLEMENT LES ABANDONNER. (ESAIE, 42 ;16)
« EXAMINE LE SENTIER SOUS TES PIEDS, ET TOUS TES CHEMINS SERONT ORDONNES »
(PROVERBES, 4,26)
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L’OBJET DES ECOLES DE MYSTERES
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premiers Sages, les Sacerdotes, Artistes, Rois et Bergers des peuples millénaires, dont
l’histoire a pu – parfois - recueillir les noms, comme HENOCH, NOE, FO-HI, LAO-TSEU,
MENES, GUDEA, HAMMURABI, MOISE et tant d’autres que nous citerons tout au long
des prochains chapîtres de ce livre.
Parmi ses grandes âmes choisies pour leur qualité spirituelle et leur capacité
réalisatrice, et grace aux moyens providentiels des Divines Hiérarchies, Conservatrices et
Dispensatrices de la SAINTE TRADITION, fille légitime de la Grande Tradition
Primordiale, s’effectue une véritable sélection d’Adeptes fidèles à cette Grande Tradition,
fermement soumis à la légitimité divine, et sous la haute direction d’un PONTIFE (Maître
des Trois Mondes) légitime, en union permanente avec Le Dieu Vivant, Principe de
l’Univers, et des ces ELUS, surgit la « floraison » initerrompue des COLLEGES
INITIATIQUES, conservant, exempte de toute tache, la Doctrine Sacrée, exotériquement
« voilée » sous le Symbolisme ; conservant de cette manière le Courant de Vie Spirituelle
absolument indispensable à l’Humanité, sachant ne pas agir pour eux-mêmes, mais comme
de simples intermédiaires du VERBE-PRINCIPE-CREATEUR, qui seul, possède le
pouvoir de récupérer la Création de manière spirituelle et de faire triompher la légitimité,
parfois obscurcie mais jamais détruite, parce qu’elle est construite sur la PIERRE
HA-SHOHAM, unité essentielle, symbole du dispensateur et du conservateur de la Vie.
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avant d’essayer LE SENTIER DU RETOUR A LA SOURCE ; c’est-à-dire, atteindre l’état
de conscience qui lui permette la certitude de ce qu’il est réellement.
Le Fils de Dieu descend : Il se laisse attraper dans le corps pour conduire le « fils de
l’homme » jusqu’à sa déïfication ; c’est-à-dire, le « fils de l’homme s’élève, « monte au
Ciel », se convertit en « MOI VERITABLE ». L’homme sur son chemin, passe de son état
d’inconsciente perfection à l’état de consciente imperfection, pour atteindre finalement le
véritable éveil de la PERFECTION CONSCIENTE ; cette perfection qui toujours était en
nous (« plus proche que le souffle »), mais que notre ignorance ne nous permettait pas de
« comprendre ». Comme le disait Nicolás de Cusa : « LA VERITE N’EST PAS L’OBJET
ULTIME D’UN LONG EFFORT, MAIS LA RECONNAISSANCE, DANS LE FOND DE
L’AME, D’UN INFINI INACCESSIBLE. »
Les Initiations successives, avec leurs respectifs états de conscience chaque fois plus
élevés, vont permettre à l’Initié l’ASCENSION chaque fois plus proche de La Source. Elles
correspondent-d’après René Guénon- à une sorte de classification générale des principales
étapes à parcourir, « une sorte de RECAPITULATION des états antécédents, par laquelle
les possibilités se rapportant à l’état « profane » seront définitivement épuisées, afin que
l’être puisse dès lors développer librement les possibilités d’ordre supérieur qu’il porte en
lui, et dont la réalisation appartient proprement au domaine Initiatique. («APERCUS SUR
L’INITIATION », page 179).
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La Connaissance que l’Initié (le Fils de l’Homme) doit acquérir, est celle qui se
gagne uniquement par L’EXPERIENCE et L’EFFORT. Elle est une Connaissance
« acquise » à la lumière de l’expérience. Il utilise sa connaissance de la Liberté et son
expérience dans le but de retourner à l’Unité Originelle.
Après avoir « inversé les courants » et « révêtu la tunique de peau », l’Initié va vers
la RE-CONQUETE de sa TUNIQUE DE LUMIERE et va RE-TROUVER son Grand
Visage Divin, parce que l’homme ne peut pas conquérir LA COURONNE (Kether) s’il n’a
pas d’abord conquis LE REGNE (Malkuth). Comme il nous l’a été répété par ceux qui nous
ont guidés sur Le Sentier : « Tout TRAVAIL ésotérique, pour être d’une certaine valeur,
doit être prolongé jusqu’à la vie pleinement physique. Il se peut que, sous certaines
circonstances, il soit nécessaire de se retirer temporairement de la vie quotidienne et
commune qui nous entoure, pour une durée variant entre une demie heure de méditation
jusqu’à plusieurs semaines ou plusieurs mois selon les cas (bien que cette dernière
possibilité ne s’applique normalement pas à celui qui commene, mais concerne plutôt un
travail ésotérique plus avancé). Cependant, que la durée de la « retraite » soit courte ou
longue, elle ne devra jamais constituer une « échappatoire » ou une « fuite du monde ».
L’Initié doit retourner à sa vie pleine et courante sur la Terre, s’il veut respecter le véritable
objectif ou but de sa discipline ésotérique (Ascèse). »
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« Le Disciple de LA VOIE INITIATIQUE ne doit pas oublier que tout ceux qui
s’efforcent d’élever leur état de conscience, aident, en même temps, à élever le niveau
général de conscience du Monde, car la vie est, en fin de compte, UNE, et le destin de
l’Homme Illuminé est de SERVIR l’objectif de Dieu dans ce monde, en l’aidant à
reemplacer l’ignorance par la Sagesse, l’oppression et la persécution par la Justice, la
simulation et la farse para La Vérité, la haine par l’Amour et la Fraternité, pour que la
véritable « PAIX » puisse régner sur La Terre, et qu’elle s’y établisse avec Sagesse, Force
et Beauté…Voilà la « pierre de touche » qui démontrera jusqu’à quel point notre condition
de membres d’un Ordre Initiatique est un véritable « contact vivant » avec les énergies les
plus profondes de l’Etre, un contact qui augmente l’abondance du bien, du noble et du
beau : la véritable bonheur de la Race Humaine, dont nous faisons partie, sans échappatoire
possible. Nous permettons donc que les fonctions de base de notre conscience intime
« manifestent sur la Terre » ses Gloires… » (F.V.T.)
« CAR NUL N’EST MONTE AU CIEL SINON CELUI QUI EST DESCENDU
DU CIEL, LE FILS DE L’HOMME, QUI EST DANS LE CIEL. » (JEAN, 3 :13)
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hors du Labyrinthe de l’inconscience et de l’erreur, vers « La Montagne », le même
« point » (Bindu), Centre ou Racine d’où a commencé l’élan de la Création manifestée.
Lieu Sacré, symbole du transcendant, de l’inaccessible et du supra-humain. Pèlerinage
jusqu’à la Sainte Hauteur, le Temple de Sion, dont nous pouvons trouver le chant liturgique
dans les Psaumes 119 à 133, appelés fort justement « GRADUELS » (gradins) parce qu’ils
font en réalité référence aux « marches » de l’ascencion et aux pas qui permettent d’accéder
à la Montagne d’où vient le Salut, comme le dit l’allégorie du Pèlerin qui arrive à Sion,
dans le Psaume 122 : « QUELLE JOIE QUAND ON M’A DIT : « ALLONS A LA
MAISON DU SEIGNEUR ! NOUS NOUS SOMMES ARRETES A TES PORTES,
JERUSALEM ! »
31
TROIS
32
C’est pourquoi le « candidat » qualifié pour l ‘Initiation, c’est-à-dire, « celui qui a
reçu le BAPTEME DE SAINT JEAN », ne se satisfait pas de l’Univers contemplé en tant
que sensations, mais il cherche et s’efforce de dépasser et de sortir de ce domaine
superficiel, pour atteindre un règne transcendant, un Monde de LUMIERE, les Terres Pures
et Le Coeur du Monde, POLE SPIRITUEL, Ile et Montagne Sacré « qui ne peut pas être
atteinte ni par terre ni par mer ». Terre et lieu qui est la raison « transcendante » de la
question du Rituel : « D’OU VENEZ-VOUS, MON FRERE ? », et pour laquelle, l’objet et
la recherche de tous Les Mystères et de toutes les Initiations, consistent à « restaurer » ici
(en-bas) et maintenant, l’accès au Monde Lumineux et rayonnant, extra-spatial et extra-
temporel, qui permet au véritable Maître Maçon, d’affirmer avec autorité, l’autorité de la
« réalisation » : « L’ACACIA M’EST CONNU »… car « étant ENTRE par La Porte des
Hommes », il a réussi à SORTIR para « La Porte des dieux… »
L’HYPERBOREE
33
Dans la poésie et dans les légendes grecques, il s’agit invariablement d’une région
fabuleuse, avec ses jours sans fin au Solstice d’Eté, et ses nuits sans fin au Solstice
d’Hiver ; à la limite septentrionale du Monde, mais dans une position indéterminée du point
de vue géographique, ce pourquoi on la tient pour « la limite du monde et où commence
l’autre monde »…
34
l’allemand « EBER » ; l’équivalent exact de « VAHARI » est donc « BOREA » ; et ce qui
est sûr, c’est que le nom habituel d’« HYPERBOREE » n’a été employé par les grecs qu’à
une époque où ils avaient déjà perdu le sens de cette ancienne designation ; il vaudrait donc
mieux, malgré l’usage alors en vigueur, qualifier « La Tradition Primordiale », non
d’HYPERBOREENNE, mais simplement de « BOREENNE », affirmant ainsi, sans
équivoque, sa relation avec la « BOREE » ou TERRE DE SANGLIERS ; c’est-à-dire, la
terre des représentants de L'AUTORITE SPIRITUELLE (Le Sacerdoce). (Etudes
Traditionnelles, Août-Septembre, 1936).
35
La TULA ou THULE Primordiale (La Région Suprême), la TULA
HYPERBOREENE, « L’Ile des Quatre Maîtres », l’« Ile Sacrée » par excellence, cette
région, comme nous l’avons déjà dit, fut le point de départ de la GRANDE TRADITION
PRIMORDIALE, aussi appelée TRADITION POLAIRE pour préciser son origine et sa
situation originale, avant que LE SIEGE ne soit transféré vers d’autres régions, pour se
convertir en « Occidental » ou « Oriental », bien avant le commencement de ce qu’on
appelle « les temps historiques ». L’origine « POLAIRE » des Traditions est expressément
affirmée dans le VEDA et dans d’autres livres sacrés : centre premier et suprême pour
l’ensemble du MANVANTARA actuel.
Dans JOB, 26 :7, nous lisons : « C’EST LUI QUI ETEND LE SEPTENTRION
SUR LE VIDE, QUI SUSPEND LA TERRE SUR LE NEANT ». Le vide ou la « colonne
de vide » est L’AXE DU MONDE, l’axe « que personne ne soutient et il soutient tout », et
« il unit le Ciel et la Terre ».
36
Tradition, un « fil à plomb », représentant l’Axe Cosmique, est suspendu au Centre de la
Voûte, au point correspondant à l’Etoile Polaire (TARA) qui signale la direction de l’Axe
du Monde et qui correspond au « point » ou les quatre « gammes » se réunissent…La
Svastika tracée sur le sol représente le pôle « terrestre », et le fil à plomb représente le
Grand Architecte de l’Univers, qui, suspendu depuis le POINT GEOMETRIQUE DE LA
GRANDE UNITE (un lieu qui « n’est pas » ; c’est-à-dire, non-manifesté), descend du Pôle
Céleste au pôle terrestre et est ainsi la figure de l’ « Axe du Monde » (Réf : René Guénon :
LA GRANDE TRIADE).
Etant donné que le but de ce livre est spécifiquement, de laisser entrevoir les liens
des diverses Traditions et leur filiation à partir de la Grande Tradition Primordiale, du point
de vue INITIATIQUE, nous ne pouvons pas donner d’importance aux fantaisies de
certaines organisations occultistes et de celles qui prétendent l’être, dont les spéculations ne
sont que des illusions et des délires ou de simples mythes de science-fiction. Il a existé et il
existe autant de « TERRES SAINTES » que des formes particulières de la tradition ; toutes
sont des « Centres Spirituels » mineurs ou secondaires, dérivées d’un Grand Centre
UNIQUE et Suprême qui est connu comme « LE CENTRE SPIRITUEL DU MONDE » et
37
SIEGE de la Grande Tradition Primordiale (POLAIRE), et dont toutes les traditions
particulières dérivent. La SOURCE, le « CENTRE » dispensateur de la DOCTRINE est
« POLAIRE » ; par conséquent, elle n’est ni d’Orient ni d’Occident » ; elle est la Source
Unique d’où partent « les quatre fleuves qui coulent vers les quatre points cardinaux », de
même que les QUATRE EQUERRES de la Svastika tournent autour du Centre Polaire…
Les esprits profonds discerneront les « mystères » des symboles qui les « voilent ».
Activant ces dynamismes dans le monde intérieur (VISITA INTERIORA TERRAE), le
« céleste » descend jusqu’à l´horizon pour que l’âme, avide de transcendance, puisse
entrelacer L’Equerre et Le Compas et se mettre en résonance avec le monde supra-temporel
qui lui permet d’expérimenter et de CONTEMPLER en silence LE COEUR DU
MONDE… », la niche où se trouve la Lampe qui ressemble à une Etoile Brillante ; Lampe
qui s’allume de l’huile de l’arbre bénni, de cet Olivier, qui n’est ni de l’Orient ni de
l’Occident… ! » (CORAN, XXIV, 35).
38
DIVIN OSIR, SEIGNEUR DE TOUTES LES INITIATIONS, GUIDE VIVANT
DE TOUS LES SANCTUAIRES SECRETS QUI ONT ETE ET QUI SERONT,
POUR AUTANT QUE LES HOMMES OBEISSENT A TA LOI,
ADMINISTRENT POUR LEUR BIEN TA SAGESSE ET TE RENDENT LE
CULTE AVEC UNE FOI ABSOLUE ! AIDE NOUS A PLANTER LE SYMBOLE
QUE TON NOM RENFERME, DANS LES TERRES PURES, POUR QUE,
PENDANT LES SIECLES DES SIECLES, TU SOIS VENERE ! JE TE SALUE, O
DIVIN OSIR, ESPRIT DU SOLEIL OCCULTE, JE TE SALUE DEPUIS LES
DEMEURES DE MINUIT… !
Les races, les hommes durent leurs cycles et disparaissent. De grands et profonds
cataclysmes ont bouleversé le Monde, au point que des civilisations humaines n’ont laissé
aucune trace qui permette aux archéologues d’aujourd’hui d’élaborer une quelconque
théorie ou d’avancer des hypothèses qui permettent quelques explications sur de très
anciennes civilisations disparues. Préhistoire et protohistoire sont à peine des estimations
approximatives, mais aucune « découverte scientifique » ne peut aujourd’hui prouver
l’existence de civilisations très evoluées dans des époques remontant au-délà de l’antiquité
classique. Mais en réalité, d’autres humanités « pré-adamiques » n’ont-elles pas existé ?
Indiscutablement, il n’y a pas de preuves établies « scientifiquement ». Tout est réduit au
domaine de la conjecture et à celui des traditions et des mythes…
39
TOUJOURS, DES LES ORIGINES, DES LES PREMIERS TEMPS DE LA TERRE,
QUAND LES ABIMES N’ETAIENT PAS, J’AI ETE ENGENDREE. »
Comme le signale fort justement Pierre Gordon : « Quelque soit le moment où l’on
examine l’histoire humaine, on s’y trouve renvoyé aux générations antérieures. » (« La
Révélation Primitive », page 26),
40
est la « cause des causes » (EHYEH) et POINT LUMINEUX PRIMORDIAL : AVANT
LA RESPLANDEUR DE SA GLOIRE, L’OBSCURITE S’ENROULE A NOUVEAU, ET
LES OMBRES S’EVANOUISSENT… », Arcane Des Jours, Verbe oculte : Le A.
M.N… !
QUATRE
« L’ A U T R E V I S A G E D E J A N U S »
« Celui dont la vision ne peut pas couvrir trois mille ans d’histoire, doit voltiger dans les
ténèbres externes, vivre à l’intérieur des frontières du jour. »
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Supposer et même prétendre que ce qui a fini par s’appeler « l’histoire du développement
humain », est une succession capricieuse d’incident dûs au hasard, c’est pêcher par
« aveuglement » et par incapacité à percevoir la « chaîne » qui relie tous et chacun des
évènements par le fil de la causalité. Qu’on ne vienne pas nous taxer d’« historiophobe »,
pour le fait de critiquer l’histoire banale et conformiste, parce que la légitimité même de
l’histoire l’exige, pour éviter les « falsifications » qui constituent son antipode, comme le
cas de certaines écoles historiques qui, consciemment ou inconsciemment, servent à induire
en erreur et à exercer une action dissolvante contre tout ce qui représent la spiritualité et la
Tradition. Nous partageons l’opínion d’Albert G. McKey quand il dit : « Nous devons
confesser que si un excès de crédulité fait souvent prendre la fable pour la réalité, une
obstination dans l’incrédulité induit le refus de la vérité, pris alors comme une fiction.»
41
premiers. Ces hommes qui voient « au-delà de l’Histoire », dans leur recherche de la
TRACE PERDUE, des éléments de la continuité Sacrée, sont les INITIES, ceux qui ont
repris Le Chemin, parce que l’INITIATION est la Tradition organisée. La TRADITION est
immémoriale, et par essence, elle agit « en dehor du temps », car l’Eternel comprend le
temporel.
JANUS, en tant que « SEIGNEUR DES TEMPS », est l’ IANITOR (portier) qui
« ouvre et ferme » le Cycle des deux Solstices, et d’autre part, il est aussi le dieu de
l’INITIATION DANS LES MYSTERES, c’est-à-dire, qu’il « ouvre la Voie ».
L’interprétation la plus habituelle des DEUX visages de JANUS – nous dit René Guénon –
est celle qui les considère comme représentation, respectivement, du passé et de l’avenir :
cette intérpretation, bien qu’incomplète, n’en n’est pas moins exacte d’un certain point de
vue, parce qu’entre le passé qui n’est plus et l’avenir qui n’est pas encore, le véritable
visage de JANUS, celui qui regarde le présent, n’est, dit-on, aucun des deux visibles. Ce
troixième visage, en effet, est invisible, parce qu’au présent, dans la manifestation
temporelle, il n’est qu’un instant inaccessible. C’est la raison pour laquelle certaines
langues, comme l’hébreu et l’arabe, n’ont pas de forme verbale qui correspond au présent.
Selon ses brèves considérations, il est déjà facile de comprendre que JANUS représente
véritablement Celui qui n’est pas seulement « le Seigneur du triple temps » (désignation qui
s’applique également à SHIVA dans la Tradition Hindoue), mais aussi et surtout, le
« Seigneur de l’Etérnité ». Quand le CHRIST est proclamé le Commencement et la
Culmination de tout : «JE SUIS L’ALPHA ET L’OMEGA, LE COMMENCEMENT ET
LA FIN », Il nous dit qu’Il est « LE SEIGNEUR DE L’ETERNITE ». Il est bien évident,
en effet, que « Le Seigneur des Temps » ne peut être pour sa part soumis au temps, qui
42
trouve en Lui son principe, de même que, selon l’enseignement d’ Aristote, le premier
moteur de toutes les choses, ou le principe du mouvement universel, est nécessairement
immobile. Il est certainement Le Verbe Eternel que les textes bibliques désignent souvent
comme « l’Ancien des jours », Le Père des Ages ou des cycles de l’existence – et ce, dans
le sens propre et primitif du mot SAECULUM, de même que du Grec AION et de l’hébreu
OLAM qu’il traduit - et il est important de noter que la tradition hindoue lui donne
également le titre de « PURANA-PURUSHA », dont le sens est strictement équivalent ».
(« SYMBOLES FUNDAMENTAUX DE LA SCIENCE SACREE », Editions Gallimard,
Paris, 1962).
Saint Augustin pour sa part, dans le domaine théologico-mystique, nous parle de ses
interrogations et de ses inquiétudes au sujet du TEMPS qui tranche avec L’ETERNITE de
Dieu. A ceux qui se demandent « que faisait Dieu avant que ne soient crées le Ciel et la
Terre ? », il répond en affirmant que « l’Eternité de Dieu n’a pas les différences que le
temps a ». Et il ajoute : « Ceux qui parlent de cette manière ne Vous connaissent 1as encore,
ô Sagesse de Dieu1 et lumiére de nos âmes ; ils ne comprennent pas encore comment les
choses se font en Vous et par Vous ; ils s’efforcent pour arriver à connaître les choses
eternelles, mais comme leur pensée suit encore les idées qu’ils ont de la succession des
temps soit passés, soit futurs, tout ce qu’ils pensent est vain. Qui pourrait arrêter et fixer
pendant un très bref espace leur pensée, afin que, s’arrêtant un peu, ils perçoivent, ne serait-
ce que pour un instant, la splendeur de l’éternité qui persévère toujours, et ils la comparent
avec la nature du temps qui ne s’arrête jamais? Alors ils verraient qu’on ne peut comparer
l’un avec l’autre; ils verraient également qu’un temps ne se fait long que par de nombreaux
mouvements qui passent les uns derrière les autres, et qu’il est impossible qu’ils s’etendent
à un moment tous ensemble, et ils verraient que dans l’Eternité, c’est le contraire, car là-
bas, rien ne pasee, tout est présent. Ils sauraient également que le temps futur rejette le
passé et le suit; que tout le passé comme le futur, ont l’être successif, crée par lui, qui est
toujours présent. » (Livre Onze, chap. XI) (1) Ce qui est souligné est de l’auteur. Nous
suggérons une lecture attentive de PROVERBE, 8 :22 à 30.
1
1 PROVERBES, 8:22 à 30
43
Selon SCHELLING, « l’Hisotire Universelle est un « EON » dont le CHRIST est le
contenu éternel, le commencement et la fin, la cause et le terme. « Pour l’homme commun
de notre temps, coincé entre le passé et le futur qui constituent sa « conscience historique »,
il n’est pas possible de contempler le véritable visage de JANUS, le visage CENTRAL de
l’« Eternel Présent », cet « état de conscience » que représente la « RESTITUTION A
L’ETAT PRIMORDIAL », dans lequel l’Homme recouvre le « SENS DE L’ETERNITE »
et avec lui, L’IMMORTALITE, LA VITA VENTURI SOECULI » ; la possession du
« sens de l’éternité », l’état de la véritable Initiation, qui est la condition préalable à la
reconquête effective des états « supra-humains » , parce que c’est seulement à partir de cet
« état primordial » qu’il est possible de franchir les limites de l’individualité humaine, pour
s’élever vers des états supérieurs ou supra-individuels, quand l’être passe « au delà du nom
et de la forme » (Nama-Rupa) et donc « reçoit alors son véritable Nom ». Comme nous le
dit L’APOCALYPSE, 2 :17 : « AU VAINQUEUR JE DONNERAI DE LA MANNE
CACHEE, JE LUI DONNERAI UNE PETITE PIERRE BLANCHE, ET GRAVE SUR LA
PIERRE UN NOM NOUVEAU QUE PERSONNE NE CONNAIT SINON LUI QUI LE
REÇOIT. » Et dans APOCALYPSE 3 :12, on trouve aussi : « LE VAINQUEUR, J’EN
FERAI UNE COLONNE DANS LE TEMPLE DE MON DIEU, IL N’EN SORTIRA
JAMAIS PLUS, ET J’INSCRIRAI SUR LUI LE NOM DE MON DIEU, ET LE NOM DE
LA CITE DE MON DIEU, LA JERUSALEM NOUVELLE QUI DESCEND DU CIEL
D’AUPRES DE MON DIEU, ET MON NOM NOUVEAU.» Tels sont les « Serviteurs de
Dieu », ceux qui peuvent voir Son Visage, et le Nom de leur Père est écrit sur leur fronts. »
(14 :1 et 22 :4).
Ce sont ces « êtres libérés », Grands Sages (PANDITA) ou Maîtres Spirituels, dont
le Savoir leur confère la FONCTION et le Pouvoir d’ENSEIGNER, qui doivent
communiquer la Connaissance aux autres et éveiller en eux les possibilités de
perfectionnement et d’accès au Transcendant. Ce sont des êtres totalement libérés, c’est –à-
dire, qui ont réalisé à plénitude L’UNION AVEC L’ETRE VERITABLE ou Identité
Suprême. Tel est l’«état » de l’ « HOMME UNIVERSEL » (Al-Insan al Kamil, de la
Tradition Soufie), celui qui a REALISE tous les degrés de l’Etre, le « CHEN-JEN »
(Homme Transcendant) du Taoìsme. Ces êtres « réalisés » à plénitude, sont aussi les
44
« GARDIENS » ou « SURVEILLANTS » des PORTES DU DOUBLE EMPIRE
D’ORIENT ET D’OCCIDENT, dont la DOUBLE AUTORITE est ré-unie dans le
Symbolisme Maçonnique de L’AIGLE BI-CEPHALE, l’oiseau « Roi des Oiseaux », c’est-
à-dire, du monde « aérien », situé entre les dieux célestes et les hommes, comme le dit A.
Volgine dans son LIVRE « LE SYMBOLISME DE L’AIGLE », et dont le symbolisme est
similaire à celui de JANUS avec ses CLEFS ; une en OR et l’autre en ARGENT (Paradis
Céleste et Paradis Terrestre : Grands Mystères et Petits Mystères). Clefs qui sont un des
attributs du PONTIFICAT SUPREME, auquel est essentiellement associée la FONCTION
DE HIEROPHANTE, « Seigneur des deux Voies » : La VOIE DES DIEUX (Deva-Yana)
et la VOIE DES ANCETRES (Pitri-YANA) ; C’est-à dire, la VIA ARCTA (Voie Etroite)
et la VIA LATA (Voie Large). Ces deux « itinéraires symboliques » qui constituent des
« VOYAGES », sont réunis dans le passage suivant de la BHAGAVAD-GITA, VIII, 23 à
26 : « LE MOMENT OU CEUX QUI TENDENT VERS L’UNION (SANS L’AVOIR
REALISEE EFFECTIVEMENT) LAISSENT L’EXISTENCE MANIFESTEE, SOIT
POUR NE PAS REVENIR, SOIT POUR REVENIR, JE VAIS TE L’ENSEIGNER, O
BHARATA. FEU, LUMIERE, JOUR, LUNE CROISSANTE, SEMESTRE ASCENDANT
DU SOLEIL VERS LE NORD, C’EST SOUS CES SIGNES LUMINEUX QUE VONT A
BRAHMA LES HOMMES QUI CONNAISSENT BRAHMA, FUMEE, NUIT, LUNE
DECROISSANTE DU SOLEIL VERS LE SUD, C’EST SOUS CES SIGNES D’OMBRE
QU’ILS VONT DANS LA SPHERE DE LA LUNE, POUR REVENIR
IMMEDIATEMENT, TELLES SONT LES DEUX VOIES PERMANENTES, L’UNE
CLAIRE, L’AUTRE OBSCURE, DU MONDE MANIFESTE (Jagat) ; PAR L’UNE IL
N’Y A PAS DE RETOUR ; PAR L’AUTRE, ON REVIENT EN ARRIERE... »
45
Ida à la Lune (ce pourquoi ils son désignés comme étant les yeux de VAISHWANARA, Le
dieu du Feu), alors que Sushuma, situé au milieu, est en relation avec le troisième oeil »,
l’oeil frontal de Shiva.
46
L’état originel, origine essentielle de LA TRADITION, provient du temps
« antérieur à l’histoire ». Son origine « NON-HUMAINE » (Apaurusheya) est « hors du
temps et de l’espace ». Elle est tellement ancienne qu’ « elle se perd dans la nuit des
temps » ; c’est pourquoi l’Esotérisme, qui est la DOCTRINE de la Tradition qui lui donne
une continuité dans l’espace et dans le temps, est considéré comme une « DISCIPLINE
ARCANE » ; bien que la science actuelle la sous-estime avec le qualificatif
d’ « archaique », provenant d’une évidente intention péjorative, parce que, pour le profane,
c’est-à-dire, pour l’ignorant de la Science Sacrée, l’ « ARCANE », le MYSTERE, est « un
trait évident des mentalitités primitives ». L’ « Optique » du profane s’avère ici
insuffisante, car sa capacité de captation l’empèche de comprendre que le Symbolisme et ce
qu’il exprime sont antérieurs à l’apparition de l’homme sur la Terre. Il s’agit d’un langage
d’origine « non-humaine » ou APAURUSHEYA, comme l’appelle la tradition Hindoue en
désignant la Sagesse Eternelle, immuable, dont le principe remonte au-delà et bien plus
haut que l’Humanité.
47
dans la multiplicité de la manifestation, comme un reflet de l’unité principielle elle-même.
L’interprétation métaphysique d’un symbole n’en exclut pas sa signification historique, et
même le second n’est en un certain sens qu’une conséquence du premier, mais il est évident
que cette relation de dépendance n’affecte en rien son propre « degré » de réalité (celui qui
correspond à son ordre). Réf. « LE SYMBOLISME DE LA CROIX », Paris, 1931, p.
12.Note : le « souligné » est de l’auteur.
Pour sa part, Luc Benoist dit : « Le point de vue ESOTERIQUE ne peut être admis
et compris que par l’organe de l’esprit qu’est l’intuition intellectuelle ou « INTELLECT »
correspondant à l’évidence intérieure des causes que précèdent toute expérience. Elle est le
moyen d’approximation spécifique de la métaphysique et de la connaissance des principes
d’origine universelle. Ici commence un domaine dans lequel il n’y a plus d’opposition, ni
de conflicts, ni de complémentarités, ni de symétries, parce que l’Intellect se meut dans
l’ordre d’une unité et d’une continuité isomorphe avec la totalité du réel. C’est pour cela
qu’Aristote pouvait dire que « l’Intellect est plus véritable que la science », et Saint Thomas
affirmer pour sa part, que « l’Intellect est l’aspect extérieur (habitus) des principes ou le
mode des causes ». Plus rigoureusement encore, les spirituels arabes ont pu affirmer que
« la doctrine de l’Unité est unique ». Le point de vue métaphysique échappant par
définition à la relativité de la raison, il implique dans son ordre une certitude. Mais en
revanche, elle n’est ni exprimable, ni imaginable, et relève de concepts uniquement
accessibles grace aux symboles. Ce dernier moyen d’expression ne nie aucune réalité,
d’aucun ordre, mais elle les soumet tous au pouvoir de ses arcanes… ». (Réf :
« L’ESOTERISME, page 13, Presses Universitaires de France, Paris, 1963).
48
l’image de tout ce qui existe dans le « Monde Physique », et est donc, l’« Entrepôt des
Images ». Et non seulement elle les contient, mais elle a aussi le pouvoir de les altérer.
C’est pourquoi il est dit dans le texte du Sepher-Yetzirah, au sujet de cet aspect de
YESOD :
49
Selon cette Tradition Orientale, les « PITRIS » ou « Dieux Manes », prédécesseurs
et ancêtres déifiés du genre Humain, se divisent en deux genres distincts :
« BARCHICHAD-PITRIS » qui sont les plus étroitement liés à la Terre et qui vinrent pour
être les « PRAJAPATID » inférieurs, c’est-à-dire, les ELOHIM CREATEURS de la forme
de l’ADAM du boue (l’homme physique et ses principes inférieurs) ; alors que les PITRIS
plus élèves, ou « AGNICHVATTA-PITRIS » furent les formateurs de l’homme Interne,
mais sans prendre aucune part à la création physique de l’Homme. Les « KUMARAS »,
Seigneurs de la Flamme ou « Fils du Feu », appartiennent à la grande classe des
« MANASA-PUTRA » ou « Fils Du Mental ». (Réf : « LOIS DE MANU » et
« BAGHAVAD-GITA).
H. P. Blaatsky se demandait si Saint Paul se référait aux PITRIS quand il parle, dans
HEBREUX, 12 :23 de « L’ASSEMBLEE DES PREMIERS-NES » DONT LES NOMS
SONT INSCRITS DANS LES CIEUX. » (Réf. Glos Théos.).
50
CITADELLE.PARCE QU’ICI LES ROIS DE LA TERRE S’ETAIENT DONNE
RENDEZ-VOUS. TOUS ILS AVANCERENT. »
Pour « monter sur la Montage de Sion », il faut savoir parcourir le Sentier BLEU de
l’« Intelligence Administrative » et chausser les Sandales Ailées du Grand Messager. Le
même SENTIER que parcoururent ORPHEE, OEDIPE et tant d’autres Initiés et Adeptes. Il
n’y a que là, dans ses « Terres », qu’on peut « éveiller » tout ce que la méditation des
générations antérieures avait accumulé dans des symboles déterminés auxquels furent
associées certaines idées dans le passé, toute la richesse accumulée d’une Tradition, rendant
possible, de cette manière, la « récupération » de l’ « Or des tabernacles » et même
jusqu’au « Trésor des Templiers », qui subsistent, mais bien gardés par les « Gardiens du
Seuil » et même par des « génies » et des « fantasmes » du « Royaume des Ombres ». Là-
bas, dans cette « Terre » où pousse le blé, dans un lieu qui « n’existe pas mais qui EST » ;
dans une Grotte souterraine, près d’un Puits d’Eaux Cristallines, terre de l’Epine, où
fleurissent Narcisses et Roses, Lilas, Safrans et Jacinthes ; là-bas se trouve LE TRESOR
FABULEUX, sous la Crypte d’une Vierge Noire. Dans un immense COFFRE d’ébène et
de cèdre du Liban, incrusté d’argent et d’or, de nacre et d’ivoire, de rutilantes pierres de
Jaspe, de Calcédonie, d’Emeraude, de Sardoine, Sarde, Chrysolithe, Béryl, Topaze,
Chrysoprase, Jacinthe, d’Améthyste, là-bas se trouve le Grand Trésor d’Hier,
d’Aujourd’hui et de tous les Temps, en attendant les éternels chercheurs, les Constructeurs
qui doivent élever un NOUVEAU TEMPLE au Dieu UNIQUE et ETERNEL... ! Salvé,
JANUS ressuscité ! Qu’on te « baptise » « Jean » ou « Santiago », ton ancêtre nous conduit,
à travers HERMES HARAMESAH, jusqu’à la Grande Ile Blance au-delà de la BOREE : la
Terre du Sanglier et du PERE DE LA RACE, Source et CENTRE dispensateur de la
GRANDE DOCTRINE, qui « n’est ni d’Orient ni d’Occident »...Nous te saluons, depuis
les demeures de l’Eternel Présent ! Depuis l’autre Visage qui occulte ton
apparence« bifrons », et qui constitue ta Base et ton FONDEMENT... !
51
« Voyage en Averre », parce que c’est seulement en «descendant » qu’on acquiert
l’ «impulsion ascensionnelle ». Telle est « l’expérience » de la « Mort Initiatique » qui
conduit à une NOUVELLE VIE, le V.I.T.R.I.O.L.U.M. qui permet à l’Homme de se
plonger dans sa propre âme, dans la « matrice du Temps », en se contemplant dans l’Etang,
mais sans « refuser l’amour de la Nymphe ECO », c’est-à-dire, sans « échapattoires »
aberrants, parce que l’Initié doit accepter sa mission de s’efforcer de lutter contre le Chaos
et les Ténèbres, ici et maintenant, s’acceptant lui-même « tel qu’il est et réalisant en même
temps la tache de « Grand Oeuvre » « avec les pieds sur la Terre » (MALKUTH), car celui
qui éloigne sa main de la charrue, ne pourra jamais atteindre sa Demeure dans les Etoiles...
Violet M. Firth (D.N.F.), dans son livre « THE SEA PRISSTESS & MOON MAGIC »
chante les louanges de la « decente » intérieure :
« Plonge-toi, plonge-toi, plonge-toi chaque fois plus et plus profondément
Dans le sommeil éternel primordial !
Plonge-toi ! Reste tranquile, oublie et met toi à l’écart
Dans le coeur le plus secret de la Terre Interne.
Bois les eaux de Perséphone,
Le Puits Secret à côté de l’Arbre Sacré...
Qui bois les eaux de ce Puits caché,
Verra des choses qu’il n’osera pas dire...
Il parcourera le Sentier, dans la pénombre, qui conduit jusqu’à moi...
Dyane des Chemins et Hécate, Sélène de La Lune, Perséphone... !
Pour revenir aux concepts exposés au debut de ce chapître, au sujet des defauts de la
généralistaion de l’histoire anecdotique et linéaire, nous essayerons de paraphraser
l’opinion du Professeur Edward Hallett Carr, un historien contemporain, qui, dans son
excellent livre « WHAT IS HISTORY ? » (QU’EST CE QUE L’HISTOIRE ?), parle d’un
thème que beaucoup regardent avec peur ou avec mépris :
52
la situation spécifique de peuples entiers, avec leur mode de vie, leur organisation sociale,
leurs valeurs morales et spirituelles, leurs rites et leurs mythes, bref, toute leur texture
complexe et leur caractère particulier, serait en train de « construire » une histoire
conventionnelle, imbue de points de vue particuliers qui reflèteront les faits à travers le
« prisme » du mental de l’historien. On ne peut écrire d’HISTOIRE, à moins que l’historien
puisse atteindre une quelconque sorte de contact avec le mental de ceux au sujet desquels il
écrit, car tout acte passé n’a aucun sens pour l’historien, à moins qu’il ne puisse
comprendre la pensée sous-jacente qui se trouve derrière, et en se situant dans la
revalidation de la pensée de ceux dont il veut étudier l’histoire. Cela lui donnera, pour le
moins, une « compréhension imaginative » de ce qui se passe dans le mental de l’autre
partie. La fonction de l’historien n’est pas d’aimer le passé ni de s’en enmanciper, mais elle
est de le connnaître à fond et d’en comprendre la clé pour l’entendement du présent. Le
Chapître de son livre (« L’Historien et ses faits »), conclut en disant : « La première
réponse que je peux donner à la question : Qu’est-ce que l’Histoire ?, est la suivante : « Il
s’agit d’un processus continu d’interaction entre l’historien et ses faits, un interminable
dialogue entre le présent et le passé. » (Réf : Op.Cit., pages 5 à 35, « VINTAGE BOOKS »,
New York, 1961).
Si cela se passe avec L’HISTOIRE, dont les faits on été pratiquement entièrement
« selectionnés » pour nous par des générations de chroniqueurs qui ont enregistré, pré-
sélectionné et pré-déterminé les faits qui devaient être réservés, que peut-on attendre des
récits oraux en forme de poèmes épiques, de légendes, de mythes et de contes, que nous
pourrions considérer comme étant les souvenirs de l’enfance de l’Humanité, si les
« copistes » qui les ont transcris n’étaient pas des écrivans particulièrement « intuitifs », qui
puissent « capter », intérpreter et transmettre les thèmes construits en accord avec certaines
lois secrètes, qui contiennent en puissance, les expériences psychologiques et
métaphysiques des peuples d’un lointain passé ?
53
KRISHNA, livre contre les Kérus et les Pandavas. Comme nous l’interprète M. Loeffler-De
Lachaux, dans son magnifique livre « LE SYMBOLISME DES CONTES DE FEES »,
DHRITARASHTA représente l’ Inconscient assistant comme spectateur à la lutte engagée
par le Conscient. L’Inconscient a tous les pouvoirs : il est LE ROI, mais il est aveugle.
Cette particularité indique qu’il n’existe pas de perception directe entre l’Inconscient et le
Conscient. Ces deux parties de notre psychisme communiquent entre elles par un
intermédiaire : SANJANA, le voyant, l’Initié, le serviteur fidèle qui symbolise, au niveau
psychologique, « L’INTUITION ». (Réf. Op. Cit., pages 11/12, Editions L’Arche, Paris,
1949).
54
RESPLENDISSAIT, TEL LE SOLEIL DANS TOUT SON ECLAT. »
(APOCALYPSE, 1 :16).
Selon René Guénon, ces SEPT ETOILES sont les « SEPT LUMIERES » par
lesquelles fut transmise au Cycle actuel, la Sagesse des Siècles antérieurs. La persistance de
ces « SEPT LUMIERES » dans le symbolisme de la Loge Maçonnique, avec la présence
d’un numéro égal de personnes qui les représentent, est nécessaire pour la validité de la
transmission Initiatique. (Revue E.T. « Le Sanglier et l ‘Ourse », Août-Septembre 1936).
C I N Q
===============
55
mesure où il se montre capable d’accéder au Grand Temps Cosmique, où se déroule
l’HISTOIRE VERITABLE.
C’est pour ces mêmes raisons que le symbolisme inhérent à la nature humaine
« évoque » des correspondances, des structures et des fondements qui, dans leur propre
domaine, sont les homologues des Grands Symboles Universels ; car l’Univers étant le
Premier Temple donné par Dieu à l’Homme, ce dernier est à son tour le reflet de l’Univers.
Pour cette raison, le Temple est toujours construit « à l’image de l’Homme ».
56
Le PREMIER JOUR DE LA CREATION correspond à la MANIFESTATION DE
LA LUMIERE ou Intelligence Créatrice, et son Symbole est (SYMBOLE). Le
DEUXIEME Jour, se produit une EXPANSION ou FIRMAMENT « au milieu des Eaux »,
séparent ainsi celles d’en-bas et celles d’en-haut, et l’expansion fut appelée CIEUX ; son
Symbole est (SYMBOLE), et le TROISIEME Jour de la Création, la Force ou Pouvoir
Divin fait se rassembler – comme conséquence de l’expansion qui s’est produite – les eaux
d’en bas dans UN LIEU, pour qu’il découvre et révèle la PARTIE SECHE ; c’est-à-dire, un
principe ou un point enegético-conscient et matériel, distinct et séparé de l’Etre
Indifférencié, qui peut s’identifier avec l’atome Primordial, se formant ainsi LA TERRE
(nom dont l’étymologie veut dire « SEC » ou « BRULE » en latin, en sanskrit et en hébreu,
ou « MATIERE » qui est « substance » de tout). Son symbole est la ligne d’un cercle
(SYMBOLE) ; le même que le symbole de l’ancien NITRE des égyptiens (Salpêtre) , le
SEL DE LA PIERRE, ou « le serpent de la Terre », de Basile Valentin.
PLOTIN affirme que, bien que le mouvement propre de la vie soit circulaire,
comme on peut le voir avec les corps célestes, le mouvement de notre corps physique est
rectiligne, mais l’Esprit se meut circulairement en nous. « DIEU, SELON UNE
ANCIENNE TRADITION, EST LE PRINCIPE, LA FIN ET LE MOYEN DE TOUTES
LES CHOSES QUI EXISTENT. IL OEUVRE EN LIGNE DROITE, ALORS QUE, PAR
NATURE, IL EST CIRCONFERENCE. » (PLATON : « DES LOIS », 4, cité par G.R.S.
Mead, dans « THE SUBTLE BODY », page 44).
57
Dans la carte N° 1 du TAROT, « LE MAGICIEN », nous voyons le symbole du
POUVOIR QUI DESCEND vers la manifestation, dans le SCEPTRE que le Magicien tient
dans sa main droite. Alors que dans la carte correspondante à l’Arcane 9, « L’ERMITE »,
POUVOIR QUI MONTE est symbolisé para le BATON PASTORAL ou Bourdon, dont
l’extrémité inférieure este fermement appuyée sur la terre. (Réf : Aldo Lavagnini
(MAGISTER) : « MANUAL DEL MAESTRO SECRETO », Edit. Kier, Buenos Aires,
1950).
58
Pivot Central. De sorte que celui qui le mantient par le Pivot, est au dessus et « au-delà de
la paire d’opposés », ce qui inclut l’Etre et le non-être ; Père et Mère.
Chez les anciens Sages, parmi les quels il n’y avait pas de nom, ni d’idée, ni de
symboles de La CAUSE PREMIERE, le symbole de sa première MANIFESTATION
COMPREHENSIBLE, était la figure d’un Cercle avec son diamètre, établissant dans une
rélation du diamètre au cercle, la fonction « PI » = 3, 1416...grace à laquelle le NOMBRE
se convertit en FORME.
Dans cet ordre d’idées et d’homologies qui caractérisent les symboles de l’Homme,
on trouve au premier plan la structure de sa VERTICALITE. Mircea Eliade dit : « AUCUN
MONDE N’EST POSSIBLE SANS LA VERTICALITE, et CETTE DIMENSION, PAR
ELLE SEULE, EVOQUE LA TRANSCENDANCE. « (« LO SAGRADO Y LO
PROFANO, Edit. Guadarrama, Madrid, 1967).
59
SUSHUMNA, ce pourquoi ils appelent ce corps, LE MICROCOSME. Ils considèrent
SUSHUMNA comme « le réceptacle de l’Ame Interne de tous les « JIVAS » (Etres créés).
Il ne s’agit évidemment pas ici des organes « corporels », mais d’un organisme SUBTIL,
une espèce de DOUBLE ENERGETIQUE du corps physique.
A mesure que l’Initié arrive à contrôler ses émotions et à rester équilibré entre le
double influx de la « paire d’opposés », se développe en lui une nouvelle faculté de
discernement spirituel qui neutralise la contrainte violente du « pendule » des « extrêmes ».
Alors l’homme agit A VOLONTE, et cesse d’être le jouet des contraintes, parce qu’un
nouveau facteur d’ajustement est entré en action dans sa conscience. C’est pourquoi les
Adeptes insistent sur ce sage conseil : « CONSERVEZ LE CHEMIN DU MILIEU !
CELUI DE DROITE ET CELUI DE GAUCHE SONT EMBUSQUES...(SARANAPADA,
Car. 32).
60
(VAJRA, CHITRA et BRAHMANANDA). En plus, SUSHUMNA est le lieu où « se
rejoignent » IDA et PINGALA. Parmi d’autres noms, il est aussi appelé « AMRITA
NADI » (le Nadi Eminent). Sa « base » est appelée BRAHMA-DVARA (Porte de
Brahman). Le Nadi SUSHUMNA passe à travers la cavité cylindrique de la colonne
vértebrale où s’étend la moëlle épinière avec ses « canalis centralis ». Le canal le plus
interne de SUSHUMNA est connu comme BRAHMA-NADI (Le Nadi de Brahman), à
travers lequel passe – quand elle a été « éveillée » - l’Energie Créatrice (KUNDALINI),
depuis le CHAKRA MULADHARA (près de la deuxième vertèbre coccygienne) jusqu’à
BRAHMARANDHRA (Le Trou de Brahman) au sommet de la tête, également connu sous
le nom de DASAMATWARE (La dixième ouverture ou Porte) et BRAHMAPURI, origine
et racine du Nadi.
Le contact d’un rayon du SOLEIL SPIRITUEL avec SUSHUMNA est constant tant
que le corps subsiste comme véhicule de l’être manifesté et comme organisme vivant. Les
rayons de La Lumière intelligible, émanés de ce SOLEIL SPIRITUEL, arrivent à cette
« artère subtile», et, réciproquement (comme reflet), ils s’etendent de l’ « artère » au
SOLEIL, comme une prolongation indéfinie, par laquelle s’établit la communication, soit
virtuelle soit effective, de l’Individualité avec l’Universel. (CHANDOGYA UPANISHAD,
8ème Prapathaka, 6ème Khanda, Shruti, 2).
Comme nous l’avons dit dans le chapître antérieur, « L’AUTRE VISAGE DES
JANUS », le «troisième visage » ou le « visage invisible » correspond à l’ETERNEL
PRESENT, et sa relation avec le « Caducée d’Hermès » ou le « Bâton de Brahma », a une
justification évidente...
61
Du point de vue INITIATIQUE, tant dans les Ecoles d’Orient que dans celles
d’Occident, le Symbolisme « POLAIRE » par excellence, au sens le plus plein du terme, est
celui qui correspond, dans le corps physique, à LA COLONNE VERTEBRALE et à ses
composantes ; et dans le Corps Subtil, « LE CADUCEE D’HERMES », paradigme de
l’ART qui correspond à la LIGNE HEROIQUE derivée de la Grande Tradition
Primordiale : L’ART ROYAL des Maîtres HERMETISTES, transmisseurs de LA
TECHNIQUE (SADHANA) du GRAND’OEUVRE ALCHIMIQUE, qui permet et assure
l’expérience d’un changement ontologique de nature ; un état d’esprit qui est inséparable
d’une modification REELLE des relations entre les divers éléments de l’UNITE
HUMAINE.
Chaque Initié renouvelle rituellement ce qui fut fait « in illo tempore » par JACOB :
de sa PIERRE il fait un Autel, et en déversant sur elle le précieux OLEO-VITREO, il la
convertit en Pierre Sacrée, Autel de l’Holocauste et Maison de Dieu. De merveilleux
symboles qui condensent toute une glorieuse HIEROPHANIE. Réalité d’une
EXPERIENCE PROFONDE, intime de l’Etre...Comme le signale fort justement P.V.
Piobb : « Les MYTHES renferment un enseignement qui, à l’aide d’images poétiques, fait
mieux comprendre les abstractions que ne le font les traités épais et difficiles de la
62
pédanterie philosophique. » (Réf : « CLEF UNIVERSELLE », Vol. III, page 52, Omnium
Littéraire, Paris, 1950).
Comme nous l’avons déjà dit, « TOUT PROCEDE DE L’UNITE ». L’UNITE est,
en effet, « la première de toutes les déterminations : la manifestation informelle et la
manifestation formelle. « Nous dirons, avec René Guénon, que « L’ETRE EST UN et
qu’IL EST L’UNITE MEME (Esse et Unum convertumtum, de l’adage scholastique), au
sens métaphysique et non au sens mathématique, car nous sommes ici bien au-delà du
domaine de la quantité, car, entre l’Unité métaphysique et l’unité mathématique, il y a
analogie, mais pas identité. Au premier degré de la manifestation de l’Unité (que nous
appellerons LE GRAND SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL), se trouve le principe immédiat
mais trascendant que nous pouvons définir symboliquement comme UN RAYON émanant
directement de ce Grand Soleil qui relie ses états individuels et non individuels, au grand
Centre lui-même. En raison de l’UNITE FONDAMENTALE de l’Etre dans tous ses états,
il faut considérer le centre de chaque état, dans lequel se projette ce rayon spirituel, comme
identifié virtuellement, sinon effectivement, avec le Centre de l’Etre Total. C’est
précisement en ce sens, et en vertu de cette identification, qu’il est possible de dire que
« Celui par qui tout est manifesté et qui Lui-même, n’est manifesté par rien » (ATMA),
réside au Centre de l’Individualité humaine, au point où l’intersection du rayon spirituel
avec le domaine des possibilités vitales, détermine l « âme vivante » (JIVATMA) ; qui
n’est qu’une manifestation particulière et contingente d’ATMA, et dont l’existence séparée
63
est proprement illusoire. » (Réf. « L’HOMME ET SON DEVENIR SELON LE
VEDANTA », Chap. VI et VII, fragments).
64
primordial », qui est là précisément une condition nécessaire pour que, de là, l’homme
puisse ensuite s’élever effectivement aux état supérieurs de l’être. » (Réf : « APERCUS
SUR L’INITIATION », Chap. IX, page 63, Edit. Traditionnelles, Paris, 1964).
Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises au long des chapîtres précédents,
LE SENTIER auquel nous nous référons est le Sentier INITIATIQUE. Et parce qu’on ne
pourrait pas parler d’INITIATION hors d’un RATTACHEMENT à une Organisation
TRADITIONNELLE « régulière », nous devons maintenant considérer la FILIATION
Traditionnelle qui garantit LA CHAINE INITIATIQUE de Succession, laquelle assure
d’une manière ININTERROMPUE, la Transmission de l’INFLUENCE SPIRITUELLE que
confère l’Initiation VIRTUELLE, qui est à son tour, le DEBUT ou « point de départ » (In-
IRE) ou « commencement » du TRAVAIL à réaliser ultérieurement, et qui devra permettre
au « Néophyte » de passer de la pure potentialité à l’Initiation REELLE et EFFECTIVE.
65
« L’Initiation, une fois reçue, à quelque degré que ce soit, représente pour l’être qui
l’a reçue, une acquisition permanente ; un état que, virtuellement et effectivement, il a
atteint une fois pour toutes, et que personne à l’avenir ne pourra lui retirer. » (René
Guénon, Op. Cit.).
Pour conclure sur le thème du mot « FIL », rappelons-nous qu’en sanskrit il se dit
SUTRA, en latin SUTURA, et en arabe SURATA. Analysons maintenant les mots qui sont
en étroite relation avec l’ « art de tisser », comme : « CHAINE » : ensemble de fils
parallèles entre lesquels passe la trame pour former une toile. « TRAME » : ensemble des
fils qui, entrecroisés avec ceux de la Chaîne, forment une toile. « TOILE » : oeuvre ou
« travail » fait de nombreux fils qui, entrecroisés dans toute leur longueur, forme una lame.
La disposition des fils sur la toile s’appele « TEXTURE ». Le mot « TEXTE » provient du
latin « TEXTU », « TEXTERE », qui signifie tisser, composer, écrire...
66
SYMBOLISM OF THE CROSS », pages 65/67, UZAC & C), London, 1958) : « La
CHAINE, formés de fils tendus sur le métier, réprésente l’élément immuable et
« principiel », tandis que les fils de la TRAME, passant entre ceux de la CHAINE para la
va-et-vient de la navette, représente l’élément variable et contingent, c’est-à-dire, les
applications du principe à telles ou telles conditions particulières ».
67
« recouvert d’un VOILE IMPENETRABLE », est la figure symbolique par excellence de
LA VIERGE MERE DES MYSTERES. Sur le frontispice de son Temple de SAIS, étaient
écrites les paroles suivantes : « JE SUIS TOUT CE QUI A ETE, QUI EST ET QUI SERA,
AUCUN MORTEL NE M’A JAMAIS ENCORE QUITTE LE VOILE QUI OCCULTE
MA DIVINITE AUX YEUX HUMAINS ». Le Voile du Mental Supérieur qui sépare l’être
inférieur de l’Etre Supérieur, qui dissimule la Réalité Pure, ne peut être « relevé » par la
« mortalité ».C’est seulement quand le « mortel » aura éte fait IMMORTEL, que la belle
VIERGE Céleste sera révélée à l’Ame promue, sur le « pont » du Mental Supérieur...
Nous lisons dans LE CORAN, 50-21 : « NOUS AVONS OTE LE VOILE QUI TE
COUVRAIT LES YEUX. AUJOURD’HUI TA VUE EST PENETRANTE. C’est la
« HIEROPHANIE » de LA LUMIERE ! Lever le Voile d’Isisi, c’est se convertir en
IMMORTEL, parce que l’Homme qui arrive à le relever « voit le Miracle des Miracles » :
LUI-MEME... ! Nous voyons donc qu’ISIS « voile » et RE-vèle en même temps. C’est le
rôle de l’Adepte, de « PENETRER » LE VOILE et de « tamisser » LA LUMIERE pour la
rendre perceptible, et pour accéder à la CONNAISSANCE TRANSCENDANTE. Tel est
l’ « objectif » de la REALISATION SPIRITUELLE, de l’Inititation EFFECTIVE qui fait
tomber LE VOILE (KASF) qui s’interpose entre le chercheur et son objet, parce que « c’est
l’homme et non Dieu, qui est recouvert d’un voile... ! »
68
C’est un état d’ « IGNORANCE », d’aveuglement ou d’incapacité à percevoir la Véritable
Lumière.
69
Comme disait Max Weber : « L’émancipation du rationalisme et de
l’intellectuallisme, constitue la premisse fondamentale pour vivre en communauté avec Le
Divin. »
70
Saint-Yves d’Alveydre, un grand précurseur de la transformation politique et sociale
du monde, dont l’oeuvre est tellement peu connue, peut-être pour n’être liée à aucun
système social ou politique particulier, nous offre, dans son extraordinaire livre
« L’ARCHEOMETRE », certaines allusions aux évènements de son époque (1903), écrites
avec « cette fine ironie et cet esprit pétillant qui caractérisent son style pour exprimer avec
franchise et une valeur éclatantes, ses convictions intimes, comme le signalent fort
justement « Les Amis de Saint-Yves », qui, le 23 mai 1911, écrivèrent la Note Préliminaire
du livre mentionné précédemment.
« Périodique dans ses crises historiques, chronique dans sa cause ontologique, cet
état morbide est naturel à l’Esprit humain déchu, privé de ses deux critères véritables : la
Science et la Vie. Il a osé ériger sa propre philo-manie en système, sous le nom de
Philosophie et même de Théosophie ; son essence est l’Anarchie, et cette Anarchie est :
FIAT VOLUNTAS MEA ! C’est la volonté de l’homme. Faire de cela un principe, et le
mettre dans la balance avec un ou plusiers autres décorés du nom de Providence ou de
Destin, c’est ne reconnaître aucun principe. C’est créer trois Dieux, dont deux sont en trop,
71
et c’est là véritablement l’Essence intellectuelle du Paganisme, le Polythéìsme comme chef
premier. »
« Quand à la masse lettrée, dégénérée dans son propre verbiage, elle n’a jamais rien
vu d’autre dans la Philosophie, que sa propre Philo-manie d’entêtement, de casuistique, de
dialectique sans fin d’anarchie mentale et gouvernamentale. Et malgré tout, cette plèbe
intellectuelle érigée en classe dirigente, est toujours restée autant curieuse que profanatrice
de la Sophia perdue...Cela fait quatre siècles que ce Paganisme esclavagiste millénaire, de
Bourgeoisie anti-sociale, est l’unique modèle mental et gouvernamental de toutes les
Universités européennes, tant sacerdotales que laïques. Chaque lettré diplômé de cette
manière, depuis le prince hériter d’un trône jusqu’au dernier boursier de séminaire ou de
lycée, a la même instruction vulgaire, la même mentalité banalisée. Cependant, l’instruction
est faite pour la Vie et non le contraire, de même que la Loi est faite pour l’Homme et non
l’Homme pour la Loi, d’après les paroles de Saint Paul. C’est toujours la méthode du Verbe
qui formule toutes les choses de la Vie, et il s’agit ici de la Vie Sociale. L’éducation prime
sur l’instruction, parce que la première s’addresse à l’Etre et la seconde à l’Avoir. L’une est
essentielle et l’autre est auxiliaire. Plus encore, le caractère de l’Esprit classique est de
substituer le Verbe par son verbiage, et de suplanter le spirituel pour usurper le temporel. Il
veut être à la fois Raison enseignante et Raison d’Etat, tête et bras séculier. On peut avoir
des billions et n’ETRE rien. On peut NE RIEN AVOIR, et ETRE d’une valeur sans prix.
L’instruction ne vaut donc rien de plus que l’usage que l’on fait d’elle, comme la fortune, le
talent et la beauté. L’éducation ne doit pas se limiter à savoir vivre dans le Monde, car elle
serait alors simplement le savoir paraître et non le savoir Etre, qui est le véritable Savoir de
la Vie ».
72
choses. Cogitant avec l’estomac, elle agit avec le colon, et tout ce qu’elle usurpe et touche
est presque irréparablement taché : Enseignement, Justice, Economie ; Foi, Lois,
Coutumes ; Science, Art, Vie. Monstre humain, fait par elle-même à l’image de Satan, elle
se livre aux vices, aveugle à tous les rayons de la lumière de Dieu. Elle est Dame « pousse
toi de là pour que je m’y mette », Dame « coupe tête », en cas de besoin ; Dame « Panier »
toujours, mais seulement pour elle et sa bande ».
« Il est vrai que cette mentalité spéciale du cléricalisme laïc, ne pense jamais
qu’avec le ventre, même quand elle a l’air de penser avec la tête. Son incongruence même
est pour elle un moyen d’exploiter l’anarchie, la vulgarité et l’ignorance des semi-lettrés qui
forment la masse moyanne de l’opinion. Et cette exploitation est très fructueuse car elle
conduit les prébendes qui ont supplanté celles de l’Eglise, aux honneurs, aux offices et aux
chaires académiques et au budget qui les arrose. Mais on se demande au nom de quel
principe légalement démontrable, ces Sudras se permettent, en rupture de ban social, de
mesurer la pensée et les oeuvres des Sacerdotes anciens. Pour juger de tels hommes et de
telles oeuvres, il faudrait être de la caste mentale et psychique des premiers et connaître les
principés, les lois, les méthodes, la manière de penser et la manière d’écrire qui ont presidé
aux seconds. « (Chapître V, page 248, Edition de langue espagnole de Luis Cárcano,
Editor, Madrid, 1981).
L’histoire enseigne que, quelque soit la liberté que l’individu ait obtenu dans le
Monde, il le devait toujours à un petit groupe d’individus qui, ayant souffert pendant
longtemps les dictatures d’un pouvoir communautaire, résistent à ses oppressions et
s’imposent finalement au troupeau, avec la victorie de la raison et du Droit sur le pouvoir
coercitif, inconscient et instinctif du pouvoir groupal, qui a son infra-paradigme dans le
symbole de la « fourmilière »…
L’Homme, pour pouvoir s’élever aux Etats supérieurs de l’Etre, doit avant tout
identifier le CENTRE de sa propre INDIVIDUALITE avec le CENTRE COSMIQUE de
l’Etat d’existence auquel appartient cette individualité, parce que ce « reflet » de sa
PERSONNALITE, qui est le Centre de l’Individualité, n’a qu’une existence illusoire isolée
de son Principe qui est l’Etre lui-même, car c’est du Principe qu’il tire toute sa Réalité.
73
Ceci dit, comment quelqu’un peut-il trouver ce en quoi il ne peut pas croire parce
qu’on lui a enseigné à douter des idées et des opinions qui ne sont pas celles qui ont été
superposées par une éducation conditionnée ? Et dire qu’elle est « Légion », cette sorte de
« masse lettrée », toujours disposée à la réprobation ou à la sentence condamnatoire
pressée, spécialement des choses qu’il faut étudier pour savoir ; savoir pour comprendre et
comprendre pour pouvoir juger avec un critère sain et avec pondération. Le contraire est
ignorance et étroitesse de pensée, intolérance ou simple « pose » de « cartésianisme
abattu ». Un scepticisme sain est toujours conseillé et compréhensible ; une opposition
raisonnée est acceptable, mais l’erreur intronisée et une soit-disant « autorité » basée sur
l’errerur, est simplement une autorité usurpée…
C’est méconnaître que les hommes avec leurs idées, leurs partis, leurs sectes et leurs
écoles, son fatalement éphémères, alors que LA VERITE est ETERNELLE et
SUPREME ! Le besoin de SAGESSE est une énorme nécessité de cette civilisation
tellement matérialiste et aliénante dont nous souffrons, parce qu’elle « soumet » l’homme
au joug de l’externe et du contingent, en le détachant complètement de son « Centre de
Gravité » spirituel. Seule une authentique CULTURE SPIRITUELLE peut aider à
transformer l’Homme, parce qu’ele l’assiste dans son effort pour « prendre conscience » de
ce qui EST réellement, et le RE-lie à la seule chose qui soit REELLE car, comme l’affirme
l’apophtègme Soufi : « CELUI QUI CONNAIT SON ETRE, CONNAIT SON SEIGNEUR
et CONNAIT ALORS TOUTES LES CHOSES. » Comme le dit le Manuel Essénien de
Discipline (1.Qs., 11, 5 et 6) : C’EST DANS L’ETRE ETERNEL QUE MON OEIL A
CONTEMPLE LA SAGESSE. »
74
jusqu’à son terme et re-trouver le chemin de la sortie, alors que les autres se perdront en
chemin…
Avec PEGASE comme monture, avec le Fil d’Or de la Grande Tradition enroulé
autour du Fuseau de la MAGNA MATER et des Filatures Magiques, Parques et Fées,
prenons la route de BENARES pour nous approcher du berceau du grand KABIR, qui est
né au sein d’un métier à tisser musulman de la ville, pour « tramer » avec une dévotion
profonde, un fragment de ses Poèmes exquis, fruit de l’influence décisive qu’exercèrent sur
elle ces Grands, tels qu’ATTAR, SADI, JALALU’DDIN RUMI et HAFIZ. Ame illuminée,
disciple de RAMANANDA, KABIR fut un authentique Messager de la Réalité, un
réformateur religieux, un constestataire de l’exclusivisme religieux cristallisé et grossier,
mais il fut surtout un Poète éminent. Nous présentons maintenant quelques uns de ses
Chants :
75
« Où me cherches-tu ? Si je suis à tes côtés »
Tu ne me trouveras ni dans la petite mosquée ni dans le temple,
Ni dans le Kaaba, ni à Kailasa ;
Pas plus que dans le rite ou la cérémonie ;
Ni dans le Yoga ni dans le renoncement.
Si tu me cherches en vérité, tu me trouveras tout de suite.
Tout de suite, sans qu’aucun temps ne s’écoule.
O Sadhu ! Dieu est le souffle de tout ce qui respire… »
(I)
« Je ris quand ils me disent que le poisson qui est dans l’eau a soif ;
Ne vois-tu pas que le Réel démeure en toi, et que tu vagues sans
Destination dans les forêts.
Là est la vérité ! Peu importe ta destination, Madràs ou Madura.
Si tu ne trouves pas ton âme, le monde est pour toi illusoire… !
(XLIII)
« Connais-toi donc, parce qu’Il réside dans toutes les fibres de ton …
Chante joyeusement et mantiens inamovible ton Fauteil dans le coeur… »
…………………………………………….
76
Les « mondes » (c’est-à-dire, la totalité de la manifestation) ne sont réellement
« monde » que parce que LE FIL (Sutra) les pénètre et les unit entre eux, étant en même
temps, le « souffle » qui les soutient et les fait subsiter. La BHAGAVAD-GITA dit, dans
VII, 7 : « SUR MOI TOUT CE QUI EST EN CE MONDE EST ENFILE COMME DES
PERLES SUR UN FIL. »
L’élément le plus ESSENTIEL est le FIL qui unit les « perles » ou graines. Comme
dans le cas du « Chapelet » (Akshamála ou « guirlande d’AKSHA » ou Aksha-sutra) : les
« graines » représentent symboliquement la « chaîne des mondes », l’ensemble de la
manifestation, que sont les « attributs » ou « apparences » qui expriment les différents
mondes qui traversent le Principe ou « l’Essence » qui les illumine et les pénètre, sans que
Le Suprême soit affecté par de telles « apparences ».
« Ne demandes pas si le Principe est en ceci ou en cela ; Il est dans tous les êtres.
C’est pourquoi on Lui attribut les épithètes de grand, entier, universel, total…Lui qui a fait
en sorte que les êtres soient ce qu’ils sont, n’est pas Lui-même soumis au mêmes lois que
les êtres. Lui qui a fait en sorte que tous les êtres soient limités, est Lui-même illimité et
infini…Pour ce qui est de la manifestation, le Principe produit la succession de ces phases,
mais Il n’est pas cette succession, ni n’est impliqué dans cette succession. Il est l’auteur des
causes et des effets (la Cause Première), mais Il n’est pas les causes et les effets particuliers
et manifestés. Il est l’auteur des condensations et des dispersions (naissances et morts,
changement d’état), mais Il n’est Lui-même ni condensation ni dissipations. Tout procède
de Lui, et se modifie par et sous Son Influence. Il est dans tous les êtres, par un achèvement
de norme ; mais Il n’est pas identique aux êtres, n’étant ni différencié, ni limité. »
77
L’ESPRIT UNIVERSELLE (Paramatman) est UN, et l’esprit divin dans l’homme
n’est pas réellement différent de Lui, car l’individu ne se distingue en effet de l’Universel
que par un mode illusoire. Comme nous l’avons dit auparavant, « c’est l’homme et non
Dieu, qui est recouvert d’un voile.. » L’UNION n’est en réalité qu’une « prise de
conscience » de CE QUI EST : L’Identité Suprême. L’«apparent » dualisme n’existe que
quand on voit les choses du côté de la manifestation et de l’anthropomorphisme.
L’ « éveil » est un « ETAT DE CONSCIENCE » que « rend » à l’être la capacité de la
« Vision Juste » de la Réalité ; cela n’a également rien à voir avec l’« analyse rationnelle »
ou l’« analyse réflexive », etc., car ce sont précisément les « opérations mentales » qu’il
faut arréter, pour que nous puissions atteindre LE SILENCE…
78
Le PILIER DU MILIEU est LE FIL qui « rattache » l’homme « couvert par un
voile », à l’autre rive d’où il tire son Origine et la raison de son existence. D’après LE
ZOHAR, « Le Pilier du Milieu » est LE PILIER DE LA CONSCIENCE ou de la « Relation
Juste », parce qu’il unit les antinomies. C’est pourquoi on l’appelle « LE PILIER
PARFAIT », on le considère comme « La Tente de LA PAIX », « Le Maître de La
Maison » et « une des Hypostases de l’Essence Divine » qui manifeste la parfaite UNITE
DE DIEU…
79
La Voie qui n’est « ni de droite, ni de gauche », ni devant, ni derrière, ni « haute ni
basse », celle qui permet à l’Homme de RE-couvrer le SENS DE L’ETERNITE…Nous
pouvons alors comprendre les paroles du Seigneur Bouddha :
Le Maître RAMANA MAHARSHI nous dit : « Le corps est insensible comme une
vague de boue, et pour cela, le sens de « MOI » n’existe pas. Mais nous existons en tant
qu’ATMAN encore auto-établi dans un sommeil profond, où il n’y a pas de corps
(conscience). C’est pourquoi, « LE MOI » n’est pas le corps. Alors, QUI SUIS-JE ? DE
QUELLE CAUSE PUIS-JE PROVENIR ? A moins que la nature illusoire de la perception
du monde comme une réalité objective cesse, la Vision de la véritable nature de l’ETRE,
sur laquelle l’illusion est formée, n’est pas obtenue. L’ETRE brille comme un Soleil, dans
le Coeur… ! »
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« EVEILLE-TOI, TOI QUI DORS, et LEVE-TOI D’ENTRE LES MORTS »
(EPHESIENS, 5 :14).
« VOICI L’HEURE DE SORTIR DE VOTRE SOMMEIL… » (ROMAINS, 13.11)
« LA NUIT EST AVANCEE, LE JOUR EST TOUT PROCHE : REJETONS
DONC LES OEUVRES DES TENEBRES ET REVETONS LES ARMES DE LA
LUMIERE… ! (ROMAINS, 13 :12).
81
«L E P I L I E R D U M I L I E U»
82
S I X
«D U P A R A D E S H A A L’ A G A R T T H A »
------------------------------------------------
83
« CE QUI EST EN-BAS EST COMME CE QUI EST EN-HAUT ». De la même
manière qu se dévelope un Monde, se développe une Ame vivante, et les choses ne sont que
des « voiles symboliques » de l’Essence Divine. Comme le dit Léo Schaya : « La substance
se transforme en un miroir de vérité quand les formes qu’elle assume sont reconnues
comme des expressions symboliques des archétypes éternels, qui ne sont pas autre chose
que les aspects divins. » (Réf : « EL SIGNIFICADO UNIVERSAL DE LA CABALA »,
Edit. DEDALO, Buenos Aires, 1976),
En nous basant donc sur l’harmonie naturelle entre le SIGNE et la chose Signifiée,
nous essayerons de nous pencher sur l’acte grandiose de LA CREATION ou
« Manifestation », à travers les « voiles symboliques » de la Cosmologie. Nous allons nous
efforcer de diviser le processus cosmogonique, tel que nous le présente la Tradition
Cabalistique, mais en comprenant invariablement qu’ « IL EST UN et QU’IL N’Y EN A
PAS D’AUTRE », car, si dans sa Réalité Totale, Dieu inclut une infinité indivisible de
possibilités éternelles, cela ne signifie pas que Dieu soit en réalité un « numéro » en
particulier (SEPHIRAH), ni une multitude de numéros (SEPHIROTH). Les SEPHIROT
sont symboliques, mais la « décade » n’implique pas que Dieu ait un numéro spécifique
d’attributs, (MAAMARIM), car Il est au-delà de toute mesure, de tout concept et de toute
« définition »…Ne confondons donc pas le Symbole avec ce qui est symbolisé, ni la
métaphore avec la REALITE…
Nous devons insister sur le fait que nous ne sommes pas en train d’essayer de faire
une narration de la Création, mais d’offrir certains schémas basés sur des Principes
Cabalistiques établis dans « LE ZOHAR », (« Le Livre des Splendeurs »), dans le
« SEPHER YETZIRAH » (« Le Livre de la Formation »), codifications importantes d’une
Tradition qui est éminemment ORALE, qui contient plus de Sagesse que de mots, bien
qu’elle soit malgré tout, LA PAROLE : un ensemble de DOCTRINE et un « mode de vie »
qui doit être personnelement reçu, personnellement vécu et personnellement transmis
(Q.B.L.). Doctrine qui ne s’exprime pas dans le langage discursif courant, mais au moyen
de SYMBOLES : un « mode de connaissance » DIRECTE (Gnose) qui rend clair à
l’INTUITION ce que le raisonnement ne saurait saisir par ses seules forces. ». Elle est le
84
ferment Initiatique Universel et Eternel véhiculé para des Traditions venues du fond des
Ages, et qui a disséminé ses racines dans le mystère des peuples de SUMMER et d’Adak.
Doctrine éternelle, qui prend des aspects, des expressions propres aux peuples où elle
s’établit, et revêt des caractéristiques particulières. » (Aurifer).
Prenons donc le « fil » de cette TRACE que le TRAVAIL d’une infinité d’Initiés et
d’Adeptes ont laissé comme fruit de leur labeur immense et fécond qui a consisté à
recevoir, conserver, améliorer et transmettre aux nouvelles générations, et qui constitue le
TRESOR du Grand HERITAGE.
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Cependant, comme on ne peut attribuer aucune lacune à Sa Perfection, il faudra
nécessairement admettre que l’ « AIN SOPH » a le pouvoir de se limiter, et dont le pouvoir
est lui-même illimité. Une fois que cette limite sort de lui en première ligne, ce sont LES
SEPHIROTH qui constituent à la fois le pouvoir de perfection et le pouvoir
d’imperfection. »
L’action graduelle des Séphirot est décrite par Robert Ambelain, dans « LA
KABBALE PRATIQUE », page 33, de la manière suivante : « Voyons leur action
graduelle. La première est destinée ou préside à la force divine, la seconde à la force des
anges, la troisième à la force prophétique, la quatrième à répandre la grace parmi les
essences supérieures, la cinquième à répandre la terreur de sa force, la sixième à répandre la
piété sur les choses inférieures, la septième à faire grandir et à fortifier l’âme sensible en
voie de développement, la huitième à produire la gradation successive, la neuvième à faire
émaner la force de toutes les autres, la dixième est la voie par laquelle l’ensemble de toutes
les autres forces se répandent dans le monde inférieur ».
« Les Séphirot nous font pénétrer dans le domaine de l’absolu. Elles lui permettent,
d’une certaine manière, de s’adapter aux conditions de la Relativité. Leur système exprime
les conditions d’intelligibilité et d’existence de toute « réalité non absolue » (car elles sont
dans le plan de la Nataure Naturante). Pour l’Homme, elles marquent l’émanation par la
Pensée Divine, des conditions de possibilité pour la création, la conservation et la
perfection de toute réalité. Elles résument par conséquent la Pensée Divine, pour autant que
celle-ci se manifeste par la production de Créatures, et qu’Elle se fasse connaître de telles
créatures. Les SEPHIROTH expriment l’« adaptation » de la nature « absolue » aux
conditions de la Relativité, en fonction de la Vie, toutes choses propres à la Sphère
Créationale. Les SEPHIROTH ne sont, en aucune manière, des personnes divines, mais
seulement des « EMANATIONS ». Le ZOHAR nous dit que les Séphirot sont des
« Formes que Dieu a produit pour diriger, pour eux, les mondes inconnus et indivisibles à
l’Homme, ainsi que les mondes visibles. » (De même que les « EONS » des Gnostiques »).
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« Selon IRIRA : « Elles sont des instruments spirituels dont se sert l’EMANATEUR
INFINI, pour créer, former, fabriquer, conserver. A dire vrai, elles ne sont pas des créatures
(car elles servent à créer), mais des « RAYONS » de l’Infini, descendant de la Source
Suprême, sans se séparer malgré tout. « ET MOISES CORDOVERO dit : « Elles adhèrent
à la Cause Première, pour ce qui est de l’essence, mais pour ce qui est de l’opération, elles
sont des médiateurs qui représentent la Cause Première, entièrement inaccessible en tant
que tel. Elles émanent d’Elle, immédiatement, et par la Vertu de cette même Cause
Première, elles produisent et gouvernent tout le reste. Nous concluons que les Séphirot sont
des DEMIURGII ; c’est le PLEROMA des Gnostiques. Les Séphiroth ne sont pas hors de
l’UNITE d’« AIN-SOPH »; chacune d’elle doit recevoir de celle qui précède et
communiquer à celle qui suit, c’est-à-dire, qu’elles sont à la fois receptives et
communicatives, un peu comme les bougies ou les cierges qui s’allument les uns les autres,
sans qu’aucun ne perde jamais rien de lui au cours de cette communication de lumière. »
(Op. Cit.page 44/48, Editions NICLAUS, Paris, 1951).
Les Cabalistes n’essayent pas d’« expliquer » avec des termes et des mots ce que le
mental est incapable de comprendre. Comme le dit Violet M. Firth (D.N.F.) : « Le mental
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est aussi incapable de capter le transcendant, que l’oeil est incapable de voir la musique. »
(C.M.).
L’inexprimable est en même temps incommunicable. C’est pour cette raison que les
« célèbres » SECRETS INITIATIQUES ne peuvent pas être « communiqués », parce qu’il
est impossible d’exprimer en paroles le véritable « MYSTERE », devant lequel l’Initié
« mantient invariablement la bouche fermée » (MUTUS), obéissant aux règles de la
« Disciplina Arcani ». En tout cas, « expliquer » serait « traduire », déformer, dénaturaliser
la Doctrine pour la situer à un rang inférieur, à un niveau purement rationnel et spéculatif.
Cela revient à prendre le Symbole même pour ce qu’il représente réellement, démontrant
ainsi l’incapacité de s’élever vers la compréhension de sa signification véritable.
88
L’ ARBRE DE VIE
OTZ CHAIM
89
NOTIONS SUR LA NATURE DE DIEU
Voyons ce que nous dit RABBI SIMEON au sujet de son « contact » avec la
structure intime du Monde Supérieur :
« Ecoutez, collègue, vous êtes tous des « LAMPES »…Je jure par les Cieux
Supérieurs et par la Terre Sacrée d’en-haut, que je viens de voir des choses
qu’aucun homme n’a vue, même à partir du jour où Moïse est parti pour la
90
deuxième fois sur la Montagne de Sinaï ; je viens de voir le Visage de l’Ancien
des Temps resplandissant comme le Soleil et destiné à Soigner le Monde. »
(ZOHAR, III, 132, b, IDRA RABBA).
« QUI DONC PARMI LES HOMMES CONNAIT CE QUI EST DANS L’HOMME,
SINON L’ESPRIT DE L’HOMME QUI EST EN LUI ? DE MEME, CE QUI EST EN
DIEU, PERSONNE NE LE CONNAIT, SINON L’ESPRIT DE DIEU. »
Continuons avec les symboles qui nous aident à percevoir l’existence négative de
Dieu. Au-delà de KETHER, la Première Séphirah, se trouvent les « BORNES » ou
« LIMITES » appelées « LES TROIS VOILES « de l’Existence Négative qui couvrent le
« FACE » de Dieu, et d’où vinrent toutes les choses. Nous avons déjà parlé d’« AIN-
SOPH », le Voile de Ténèbres Infinies. Considérons maintenant l ‘«AIN » (LE VIDE
ABSOLU), l’abstraction la plus extrême, sans pour cela qu’elle désigne complètement
DIEU en TANT QUE TEL, Eternel, indépendant de toute oeuvre créée. Océan obscure,
IMMENSITE NOIRE et FROIDE, TENEBRES SANS LIMITE, dans lesquelles aucune
notion ni aucune image n’est possible : ce qui pourrait bien être appelé
L’INCOMPREHENSIBLE, LE VIDE, LE NON-ETRE…L’ « antipode » d’une autre
« région » où le DIEU MANIFESTE « A ETE, EST ET SERA », parce que dans le
domaine « DU VIDE », se trouve le Domaine du DIEU OCCULTE : « CELUI QUI NE
SERA PAS, QUI N’EST PAS ET QUI N’A JAMAIS ETE »…
91
sans Racine de « tout ce qui fut, qui est et qui sera » ; le NON-ETRE, au sens où il est
L’UNIQUE SEITE qui, par EMANATION ou radiation inhérente, se convertit
périodiquement en BRAHMA, en se transformant en L’Univers Manifesté, pour ensuite
disparaître à nouveau, quand se termine le « KALPA » (Bhagavad-Gita).
92
Le « VIDE OBSCURE », nous pouvons l’attribuer à l’« AIN » (LE NEANT). Ce
« NEANT » n’est pas pris par le Cabaliste de manière littérale, comme le fait l’exotérisme
religieux, car l’Esotérisme n’admet pas une Création du « Rien » (CREATIO EX NIHILO).
Le concept cabalistique du NEANT est celui de la « RECEPTIVITE ou VACUITE
DIVINE » comme Cause immédiate du COSMOS, qui, en se « contractant », se convertit
en substance créée. Substance qui est réceptivité ou vaucité solidifiée.
C’est seulement quand cette Lumière Illimitée fut concentrée, que la « contraction »
(TSIMTSUM) (1) « rétraction » ou « concentration », permit que les Mondes soient créés
(manifestés). Comme le dit ISRAEL BAAL-SHEM TOV (Israël Ben-Eliezer) 1700-1760 :
« Le Seigneur, béni soit-Il, a retiré Sa puissante Lumière d’une partie de Lui-même
(Lumière du « KABOD »), et laissa un vide qui sert de « lieu » pour l’expansion cosmique.
Cette partie de la Divine Essence est celle qui a permis l’existence des Ames, des Anges et
des Mondes Matériels. Le « KABOD OCCULTE divin MANIFESTE…
93
KETHER, la première Séphirah, est la « confluence » de deux Infinis: « AIN-SOPH »
et « AIN-SOPH-AUR » ; la « CONCENTRATION » de la Substance de La Lumière en un
POINT d’Essence superintelligible, première affirmation de Dieu sans en arriver à une
quelconque réalité définie ou conditionnée. PURE IPSEITE, « Race Derazin » (Mystère
des Mystères). Dans son UNITE ABSOLUE elle ne montre aucun trait de multiplicité. Elle
dépasse tout dualisme. Elle est « L’UN SANS SECOND », sans séparation, sans scission ;
elle repose sur son Essence absolue et immuable. Le MOI SUPREME Divin et inaltéré.
Elle contient tout ce qui est, comme une unité à l’intérieur de son Unité, et chaque chose Le
comprend dans la partie la plus profonde d’elle-même, comme « L’UN », L’IMMUABLE,
La VOLONTE ou la RACINE DU NEANT et LA SOURCE DE LA VIE.
Dans le Microcosmes (dans l’Homme), le Véritable Centre de son être est la « petite
ETINCELLE de la Pure Lumière Spirituelle » dans le Coeur : Porte Etroite vers l’Infini.
POINT DE LUMIERE ou « Pure Essence de l’Etre ». COUPE DU GRAAL…C’est
pourquoi, quand l’Initié « concentre » ou « contemple » cette Lumière Infinie dans Le
Centre de son propre être, il obtient la Conscience de la Grande Unité de toutes les choses :
La CONSCIENCE COSMIQUE, dont la « conquête » le convertit de fait en un
« ADEPTE ». Parce que la Transcendance de Dieu se révèle dans la plénitude de son
Immanence Rédemptrice : au milieu de la Création, Dieu se connaît Lui-Même à travers la
personne micro-cosmique de l’Homme, et de cette manière, la totalité de La Création est
REINTEGREE dans le Suprême Origine, au moyen de l’Homme comme intermédiaire.
(Léo Schaya : Op. Cit., page 129).
94
Celui qui est arrivé effectivement à la réalisation parfaite de l’ UNITE entre l’Ame
individuelle et humaine et l’Esprit Universel divin, peut s’exclamer avec Le Christ :
« MON PERE ET MOI NOUS SOMMES UN » (JEAN, 10 :30). Une fois atteinte cette
UNIFICATION re-intégratrice, se réalise la PROMESSE de « Dieu IMMANENT »
(EMMANUEL) : « POUR MOI, QUAND J’AURAI ETE ELEVE DE TERRE,
J’ATTIRERAI A MOI TOUS LES HOMMES » (JEAN, 12 :32).
Paraphrasant Alexandre Safran dans ses commentaires sur LE ZOHAR III, 107, a,
nous dirons que « l’Homme, grace à l’application de ses « devoirs et actions A
VOLONTE » - et non pour obéir à des ordres (MIZVOT), arrive aux « racines » de son
Ame, et en se cramponnant à son Etre Réel, il « retourne à Dieu ». Ce « retour à Dieu »
(TESHUVA) le conduit à son « point de départ » et d’arrivée. Durant tout le processus
d’approche de ces « deux points », l’Homme, être moral et LIBRE, « historise » la Nature,
la conduit jusqu’à son « point ultime », où la plénitude de l’histoire se confond avec
l’absence d’histoire, parce que l’histoire commence au moment où l’Homme « prend
conscience » de son péché : son sentiment de la responsabilité face à Dieu, à qui il doit
rendre compte de ses actes, est douloureusement mis à l’épreuve, et en avançant sur le
champs de l’histoire, entre les progrès et les régressions, entre la soumission et la révolte, il
termine par s’engager dans une guerre contre Dieu, en s’éloignant de son Créateur. Mais
comme le mal n’a jamais d’existence autonome et ne peut pas agir par ses propres forces, il
finit par se détruire lui-même : il s’épuise de sa propre action. C’est alors que le Bien qui
réside dans le mal recouvre son terrain, et le conflit laisse le passage à l’Amour (AHAVA)
et à l’Unité (EHAD). L’ Homme se situe de nouveau sous L’Arbre de La Vie. La Volonté
de l’Homme unie à la Volonté de Dieu. L’ « étincelle » de l’Homme s’unit à La LUMIERE
DE DIEU et l’Homme veut intelligemment, « voit » clairement et vit authentiquement
parce qu’il vit « avec Dieu », Source de Vie, et il RE-LIT sa vie à la Vie de La Vie. » (Réf :
« LA CABALE », pages 339/341, Edit. PAYOT, Paris, 1960).
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LA « MENORAH » : LE CHANDELIER A SEPT BRANCHES que MOISE a
construit, selon l’ordre du Seigneur (EXODE, 25 :31 à 40). SYMBOLE de la Création du
Monde Visible, représentation graphique de la Genèse, et comme reflet d’un Archétype
Céleste, « paradigme » du Grand SABATT du RETOUR de l’Homme au PRINCIPE, à
l’origine ou Patrie Céleste.
96
Voyons maintenant quelques passages de l’Ancien Testament qui nous « parlent »
de cette antique Promesse et de cette Alliance :
97
l’Axe Central, symbole de LA VOIE INITIATIQUE qui révèle à l’Initié la relation
Eternité-Temps : relation DIEU-HOMME pour un retour de l’Homme temporel à
L’HOMME ETERNEL DANS SON PRINCIPE. La MENORAH est le PARADIGME du
MYSTERE de la REDEMPTION. Elle est « ARBRE » avec sa RACINE (Socle du
Chandelier), son TRONC (Axe Central), ses BRANCHES (Six), ses FEUILLES (Les 22
Calices), ses FLEURS (Flammes vivantes) et ses FRUITS (Les 22 Pommes). En tant
qu’Arbre, elle représente aussi l’Homme , avec son tube digestif (Socle), sa colonne
vertébrale (Axe), sa tête, ses bras, ses pieds, ses poumons, son coeur et son cerveau. Sans
nous étendre davantage sur le contenu immense de ce Symbole grandiose, qui en tant que
tel, doit seulement être MEDITE en profondeur, nous dirons que ce Chandelier réunit dans
un équilibre parfait, tous les aspects d’un Cosmogonie et d’une Ascèse. Ce dernier aspect
est lui qui nous intéresse le plus, du point de vue INITIATIQUE. Voyons donc.
« DIEU VIT TOUT CE QUI’IL AVAIT FAIT, VOILA, C’ETAIT TRES BON EN
GRANDE PARTIE. CE FUT L’APRES-MIDI ET LE MATIN DU SIXIEME JOUR. »
(GENESE, 1 :31)
Ce qui émerge de Dieu retourne à Dieu. Une fois terminé le « circuit » dans le
matériel, le septième jour, le jour du GRAND SABATT, du Retour au Principe,
l’Homme termine son circuit dans Le CIEL…
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T’A ORDONNE DE PRATIQUE LE JOUR DU REPOS. » (DEUTERONOMME,
5 :15).
Le Septième Jour représente la même période que le Premier Jour, mais à un niveau
plus élevé dans le processus de la « genèse » de L’HOMME NOUVEAU. Au « premier
jour », l’homme abandonne la vacuité et l’obscurité du « matérialisme », et « au septième
jour », il atteint le Ciel : le « repos EN DIEU », parce qu’il peut maintenant s’exclamer :
« MON PERE ET MOI NOUS SOMMES UN… » Il a atteint LA PAIX SUPREME
« que le Monde ne peut pas donner ».
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L’OBSERVANCE DE TOUS LES AUTRES PRECEPTES DE LA TORA : MAIS SI
VOUS LE PROFANEZ, JE LE CONSIDERERAI COMME SI VOUS AVIEZ
TRANSGRESSE TOUS LES PRECEPTES . »
Malheuresement, ils sont fort peu nombreux ceux qui observent réellement et
s’attachent à la perfection à la « pratique » du Sabatt, bien que des millions d’être
pratiquent une lithurgie externe, de simples gestes et actes « mécaniques » et par
conséquent, privée de toute transcendance spirituelle et de « réponse » intérieure, parce
qu’elle n’est, à peine, qu’un simple acte vide de « JE REMPLIS MON DEVOIR », et « JE
MENS »…CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE ET L’ENSEIGNEMENT (TORA)
UNE LUMIERE… » (PROVERBES, 6 :23).
Toute homme « éveillé », bien qu’encore inséré dans les structures temporelles tend
par sa nature propre, par vocation ou par héritage divin, vers la perfection et L’ORDRE : le
RE-tablissement de LA PAIX entre le Ciel et la Terre. En ce sens, quand l’homme « se RE-
crée » - en prenant de nouveau conscience de son véritable Etre -, il change la « tunique de
peau » pour la TUNIQUE DE LUMIERE, réalisant ainsi sa TACHE, son TRAVAIL pour
terminer l’Oeuvre de La Création…RE-inséré dans son POLE et CENTRE DE LUMIERE,
il retourne à son Véritable ETRE, au BIEN et à la VIE ETERNELLE…
100
Gravure de « PORTA LUCIS », DE Paulus Ricius (1516)
Empoignant la Colonne du Milieu dans sa main droite et signalant la terre avec la main
gauche, l’adepte de la Kabbalah attire notre attention vers la CONNAISSANCE qui élimine
le dualisme, dépasse les contradictons et conduit l’Homme vers L’UNITE DE L’ETRE…
101
La PROMESSE de l’Apocalypse (2 :7) « au vainqueur », suppose un effort et un
changement profond à l’intérieur de l’homme : elle ne peut pas être gagnée sans
l’« expérience » vécue et laborieuse (ORA ET LABORA), sans vaincre L’ILLUSION et
atteindre, au moyen de la CONNAISSANCE (Gnose), la RE-génération et la transmutation
final en PUR ESPRIT.
102
La Science « douce à l’Ame » est la Connaissance Initiatique (La Gnose), qui
permet à l’Homme d’accéder à de nouveaux plans de conscience, au-delà de ce que la
science « profane » définit comme la « connaissance objective » qui considère l’Homme et
le monde comme deux objets différents et étrangers, où l’Homme est le connaisseur et le
Monde l’objet à connaître. La Connaissance Initiatique exige que le connaisseur soit
capable de s’élever à des niveaux supérieurs de conscience, au-delà des « catégories » du
mental rationnel, prisonnière des objets et de la connaissance vaine. La Gnose est le moyen,
la VOIE qui conduit l’Initié à la connaissance de lui-même, l’accés à L’ETRE INTIME, au
NOYAU qui est son Centre de Conscience Superieur. Elle est la Connaisance qui
« gomme » l’apparente distance entre le connu et le connaisseur. Ce « monde » Intime n’est
pas le monde de la pensée « subjective », toujours conditionnée par l’extérieur des choses,
mais un Monde où la pensée, « animée » par le « contact » cosmique, la fait participer
consciemment aux deux plans, extérieur et intérieur, psychique et spirituel, qui
s’interpénètrent pour atteindre l’Unité qui dépasse les deux aspects antinomiques inhérents
au plan de ‘existence et de la transcendence ; le « Dragon noir » et le « Dragon blanc », des
Alchimistes. Unité que situe à nouveau l’«Homme Véritable » dans LE PARADIS
(Pardes), en le convertissant ainsi en paradigme vivant de l’ARBRE SEPHIROTIQUE, qui
est la structure fondamentale Des Mondes…
L’Homme est sorti du Paradis en prenant la Voie de l’UN vers le Multiple. Son RE-
tour au Paradis est un Chemin « à l’envers » : la Voie du Multiple vers L’UN. Le « fugitif »
entre à nouveau dans L’EDEN. Il « récupère à nouveau sa véritable tête » et se convertit
lui-même en l’Ange de l’Epée (Kheruba).
103
« L’ARME DE LA SCISSION »
Quand l’Initié découvre l’ ARCANE et se décide à EMPOGNER L’EPPE qui équilibre les
deux Energies qui ouvrent « La Porte des Dieux », il se convertit lui-même en Epée qui
« décapite » le « vieil homme ». Maintenant il est SA PROPRE TETE, et en remontant
L’Arbre, il reprend possession de son JARDIN INTERIEUR, où LE CHERUBIN de
L’Epée Flamboyante le recconnaît comme un « Ordénateur » et un Coopérateur de Dieu
Très Haut, et l’instruit dans Les Mystères des Choses Divines.
104
illuminé et organisé. La Parole est L’ORDRE (AMR) par lequel est effectuée La Création.
La Première Création fut La CREATION DE LA LUMIERE PRIMORDIALE qui
constitue le Monde Spirituel Pur : véritable COEUR DU MONDE, dont l’expansion –
comme nous l’avons déjà dit auparavant – a produit la Manifestation de tous les êtres.
Nous voyons donc, comme le signale A.E. Waite, que LA PAROLE DIVINE est
véritablement Divine à tous ses degrés, et que son étude est une « ascencion » depuis le
monde des choses manifestées jusqu’à celui de la Déité… » («THE HOLY KABBALA,
page 198).
Si l’on considère que l’enseigment « profane » est basé exclusivement sur la simple
fonction de la perception physique et sur la fonction purement « rationnelle », il est facile
constater l’immense champ d’ « étude » et de « pénétration » qui lui échappe, comparé avec
l’immense richesse de l’interprétation ESOTERIQUE. C’est au moyen de la lecture
pondérée des Ecritures et de sa MEDITATION correspondante, que l’adepte de La Cabale
va découvrir, pas à pas, une immense variété de TRESORS OCCULTES qui lui permettent
finalement de s’élever vers LE COEUR DE L’ETRE…parace que La Cabale est la
« CHOKMAH HA-EMETH » (La Science de La Vérité), CHOKKMAH NESTORAH (LA
SAGESSE SECRETE). « TOUTE SAGESSE PROVIENT DU DIEU, LE SEIGNEUR
SOUVERAIN..." » (ECCLESIASTES, 1 :1, la Vulgate).
Bien que la Kabbalah soit très antérieure aux textes bibliques, comme nous pouvons
lire dans PROVERBES, 8 :22, sans elle, il serait impossible de comprendre le véritable
sens des Ecritures, ni des Rituels et des Mystères de la Véritable Maçonnerie. Mystères qui
105
doivent être scrutés avec l’esprit de « PIETE » (DEBEQUIT) et d’AUTHENTIQUE
HUMILITE (ANAYA). Comme le dit le TALMUD : « LA COURONNE DE SAGESSE
EST L’HUMILITE ». Cependant, il faut reconnaître que La Kabbalah dépasse le cadre de
l’exégèse et de l’herméneutique, et elle est définitivement très éloignée des soit disant
systèmes « cryptographiques » plus propres aux systèmes dépassés d’espionnage et de
contre-espionnage d’antant, que la cryptoanalyse et les ordinateurs que les « types de
substitution » ont converti en de simples « jeux d’enfants ».
« Comme il est perdu l’esprit des hommes qui ne comprennent pas le sens véritable
des paroles de l’Ecriture, bien que cette dernière se fasse entendre chaque jour, avec une
voix douce, aux hommes ! L’Ecriture se permet parfois de faire sortir le mystère de son
étui ; mais elle ne le fait que pour un instant : et à peine le fait-elle sortir de son étui, qu’elle
se dépèche de l’occulter à nouveau. Mais même dans les rares endroits où l’Ecriture
découvre les mystères, ces derniers ne sont pas bien saisis par les initiés. »
« La chose peut être comparée à une belle jeune fille occultée dans un palais. Cette
jeune fille a un amant ; mais personne ne le connait, à part la belle. Comme l’amant, poussé
par le désir de voir sa bien-aimée, passe souvent en face du palais en regardant de tous les
côtés, la jeune fille décide de tailler une petite ouverture dans le mur de son palais, et quand
elle voit son amant passer, elle approche son visage de l’ouverture pour un instant, et le
retire immédiatement. Toutes les personnes qui passent en face du palais en même temps
que l’amant ne voient pas le visage de la belle jeune fille, sauf l’amant, parce qu’il est le
seul vers qui sont dirigées les regards, l’âme et le coeur de la bien-aimée. C’est la même
chose avec l’Ecriture : elle ne révèle ses mystères qu’à ses amants. Les non-initiés passent à
ses côtés sans rien voir. Mais aux initiés, dont les regards, le coeur et l’àme son dirigées
vers l’Ecriture bien-aimée, elle daigne se montrer un court instant. Remarques que
l’Ecriture procède avec l’homme de la manière suivante : premièrement, elle lui fait signe
106
de s’approcher. Si l’homme ne comprend pas ce signe, elle l’appele « insensé », comme il
est écrit dans PROVERBES, 9 :4 : « QUELQUE SOIT L’INSENSE, QUI’IL VIENNE A
MOI. » Quand l’homme s’en approche, elle lui parle à travers le rideau qui le sépare encore
d’elle. L’homme commence alors à la comprendre petit à petit. L’homme se trouve alors
dans l’interprétation syllogistique. Aussitôt, elle parle à l’homome à travers un voile
transparent. L’homme est arrivé à l’interprétation symbolique. Finalement, l’habitude a
familiarisé l’homme avec l’Ecriture ; elle se montre à lui face à face et lui révèle les
mystères qu’elle occulte depuis le commencement des temps. C’est seulement à ce moment
que l’homme atteint la connaissance parfaite de l’Ecriture ; c’est alors qu’il se convertit en
maître de la maison, vu que tous les mystères lui sont révélés. L’Ecriture dit alors à
l’homme : tu vois que, dans les mêmes paroles où je t’avais montré premièrement un sens
littéral, je te montre maintenant un sens mystique ; et de même que pour le sent littéral,
toutes les paroles écrites sont indispensables sans qu’une seule lettre puisse être ajoutée ou
supprimée. C’est pour cette raison qu’il convient aux hommes de s’appliquer avec zèle à
l’étude de l’Ecriture et de se convertir en ses amants. »
Disons avec DAVID : « ENLEVE LE VOILE QUI COUVRE MES YEUX, AFIN
QUE JE CONSIDERE LES MERVEILLES QUI SONT CONTENUES DANS TA
LOI. »
(PSAUMES, 119 :18)
107
« VIVANTE, EN EFFET, EST LA PAROLE DE DIEU, EFFICACE ET PLUS
PENETRANT QU’AUCUN GLAIVE A DOUBLE TRANCHANT ; ELLE
ATTEINT ET MEME DIVISE AME ET ESPRIT, ARTICULATIONS ET
MOELLES. ELLE DISCERNE LES PENSEES ET LES INTENTIONS DU
COEUR. » (HEBREUX, 4 :12)
Dans les paragraphes suivants, qui correspondent à des manuscrits d’un Adepte
Rosicrucien, le Dr. Sigismond Bacstron, nous lisons l’information que révèle La Table
d’Emeraude, sur la PHILOSOPHIE HERMETIQUE, et l’AGENT UNIVERSEL :
« Le mot Chaldéen « CHIRAM » est un mot composé, à son tour, de trois mots. Ces
mots sont Chamah, Ruach et Majim, qui signifient respectivement, Feu, Air, Eau. Leurs
consonnes initiales nous donnent le mot CHIRAM, l’Essence invisible, Père-Mère de la
Terre, qui, bien qu’immatérielle dans sa nature propre comme le feu électrique immobile,
quand elle bouge, elle se convertit en lumière et se rend invisible ; et quand elle se
condense et s’agite, elle se convertit en chaleur, et devient un feu visible et tangible ; et
quand elle s’associe avec l’humidité, elle devient matière. (Extrait cité par Von Welling, et
traduit à l’anglais par Manly P. Hall : The Lost Key of Freemasonry »).
108
son usage correcte ou abusif, il dépendra que les « Trois Compagnons » soient ou ne soient
pas les « trois Méchants Compagnons » qui « assassient le Maître Chiram »…
109
Dans les Mystères d’ISIS et d’OSIRIS, au moment de la RECEPTION, l’Aspirant
dit :
Ouvre-toi pour laisser le passage au régénéré qui est en moi.
Toi qui veut passer, dis-moi qui tu es.
Je sus un des vôtres.
Qui est avec toi ?
Le Double-Aspic.
Eloigne-toi de lui, et viens, face à face, aborder les parages de la RENAISSANCE.
L’AIGLE, comme symbole, est un des plus anciens qui existent. En Egypte, comme
en Grèce et en Perse, il était l’oiseau dédié au Soleil. Chez les Druides, il fut le Symbole
de Dieu Suprême. Par sa puissance, sa hauteur de vol, sa rapidité, son oeil pénétrant en
même temps, approprié pour regarder le Soleil, il était condidéré comme « le roi des
oiseaux ». Dans la Mythologie grecque, on le voit associé à Zeus, et à JUPITER dans
beaucoup de légendes classiques, en particulier, celle de GANYMEDES et de
PROMETHEE. Chez les Acadiens, son nom était « ALALA », qui signifie « Le Grand
Esprit ». Dans le symbolisme sacré, l’Aigle représente « le pouvoir de s’élever au
dessus du physique et du littéral, vers les hauts cieux de la spiritualité et de la
transcendance. » Les Cabalistes l’adoptèrent comme le symbole de la Séphirah
TIPHERETH, l’« Ether Spirituel » ou « Aire », c’est-à-dire, comme un symbole naturel
des états supérieurs de l’être. Comme « roi des oiseaux » (êtres du monde
110
LE GLOBE AILE D’EGYPTE
(SYMBOLE)
Ce symbole composé est la contraction d’un Disque Rayonnant, de cornes de Bélier, d’ailes
d’un Epervier, et de Serpents UREUS avec la tête dressée. Derrière le double UREUS, le
Globe reçoit les ailes deployées de l’Epervier. Sur la partie supérieure du Globe, les cornes
ondulantes du Bélier s’étendent, et ce mélange de composants forme LE GLOBE AILE, qui
atteint sa plus haute perfection sous la 18ème Dynastie. (Ref : Goblet D’Alviella. THE
MIGRATION OF SYMBOLS).
111
Intérmediaire) l’Aigle apparaît comme le « Maître Suprême du Monde Animique ou
Psychique, car son lieu propre se trouve « entre le Ciel et la Terre ».
112
Quand l’Aigle entreprend son vol avec la Serpent dans ses serres et dans son bec, il
symbolise « la victoire de l’Esprit sur le principe terrestre : la maîtrise des forces
élémentaires qui doivent être vaincues par la Lumière de la Connaissance Spirituelle : le
« conflit entre le Ciel et la Terre… »
Le symbole « par excellence » qui combine, dans une grande totalité, les Forces
Spirituelles intégrées, la Sublimation et la Transfiguration, est « LE GLOBE AILE » des
Egyptiens, ou « DISQUE SOLAIRE », dont, selon l’inscription d’Edfu (Egypte) « THOTH
lui-même fit en sorte qu’il soit figuré à l’entrée de tous les Temples, pour commémorer la
victoire d’HORUS sur SET ; c’est-à-dire, du Principe de LUMIERE et de Bien sur celui de
l’obscurité et du Mal. » (Réf : Perrot et Chipiez, cité par Eugène Goblet D’Alviella, dans
son livre « THE MIGRATION OF SYMBOLS », pages 205 et 252, University Books, New
York, 1956, reproduction de l’original publié à Westminster en 1894).
Le SIGNE CULTURAL de l’Apprenti Maçon (la MAIN sur LA PORTE DES DIEUX),
symbolise le « CAPUT CORVIT », décapitation qui permet « le commencement de
L’OEUVRE » (Bélier) en appliquant LA MAIN DE LA CONNAISSANCE sur le point de
correspondance Zodiacal du corps qui correspond à TAUREAU (signe « opposé » à
SCORPION : « L’Aigle) ; il nous « parle » de la « prise de conscience » et par conséquent,
de la FONCTION D’EQUILIBRE entre l’esprit Divin et la nature passionnelle de
l’homme. C’est l’ALEPH du SCHEMA CORPOREL, réprésenté par le PILIER DU
MILIEU ou L’ARBRE DE LA VIE, entre le SHIN d’« en-haut » et le MEM d’« en-bas ».
Au moyen du processus Alchimique qui PURIFIE la Matière, la rend subtile et la dépure,
est atteint LA SUBLIMATION du Mercure des Philosophes. LE VOL DE L’AIGLE, dans
son « ascension », est le mouvement « inverse » de l’involution.
113
Avec la SUBLIMATION (Le Vol de l’Aigle élevant le Serpent), l’Homme est
« restitué à son état primordial », un état de conscience qui lui permet de recouvrer son
« sens de l’Eternité », ou d’IMMORTALITE VIRTUELLE, comme le définit René
Guénon ; parce que, jusqu’à cet « état » évolutif, nous nous trouvons toujours dans l’« état
humain ». C’est dans une phase ultérieure que la FORCE SERPENTINE ou ENERGIE
FULGURANTE parvient pleinement à sa fin dans LA COURONNE de la tête, ou
« BRAHMA-RANDRA » de la Tradition Hindoue ou LE CALVAIRE des
HERMETISTES CHRETIENS. Le FEU-ESPRIT passe, de « serpent endormi » et rempant,
à l’état de « Reine Des Oiseaux », d’ «AIGLE COURONNE », symbole de la Résurrection
et de l’Immortalité…
Alors, l’EDEN INTERIEUR est à nouveau « arrosé par les Eaux de Vie » de la
Substance éternelle, qui sont la « graine » de la Nouvelle Naissance PAR L’ESPRIT, car de
même qu’elles produisent la « Génération dans son aspect sexuel, elles produisent aussi la
RE-GENERATION dans sa « direction ascendante », jusqu’à se constituer en la
« SOURCE D’EAU QUI JAILLIT POUR LA VIE ETERNELLE » (JEAN, 4 :14).
Et l’Homme sera « pareil à l’arbre planté au bord de l’eau, qui pousse ses racines
vers le ruisseau, il ne sent pas venir la chaleur, son feuillage est toujours vert ; et dans
l’année de sécheresse, il ne se fatiguera pas, et ne cessera pas de fructifier. » (JEREMIE,
17 :8 et PSAUMES, 1 :3).
114
« LES ARBRES DU SEIGNEUR SE REMPLISSENT DE JUS. LES CEDRES DU
LIBAN QU’IL A PLANTES. » (PSAUMES, 104 :16).
115
éternels que la vision extérieure, explicative, dégrade en histoire » nous dit Guy Casaril.
(« RABBI SIMEON BAR YOCHAI ET LA CABBALE »).
LE RETOURS AU PARDES
116
intérieure, bien que manifestée en trois aspects qui répondent à l’Esprit, à la Vie et à la
Forme. Comme l’enseigne la Bhagavad-Gita : « La nature humaine est faite de « trois
cordes » : la corde ténébreuse dont le siège est dans le ventre, la corde réelle qui dort dans
le coeur, et la corde de la vérité qui brille dans l’intelligence. »
L’homme en condition de « chute » est le fruit pour avoir fait du « ventre » le maître de la
« tête », l’Intelligence Divine sous le joug et pliée au service de l’inférieur, des simples
nécessités du corps. C’est donc une attitude fausse face au Divin (Dieu) dont la
conséquence est LA PERTE DE LA VERITE…La Vérité qui est « connaître l’origine, la
substance, la fin de toutes les choses et de chacune d’entre elles en relation avec le Moi
véritable. »
117
et altissima », dressée sous l’Etoile Polaire…Comme l’affirme HENOCH le Scribe de
Justice…
Selon la Kabbalah, LE PARADIS SUPREME (ODN) « EDEN », est recouvert avec
toute les occultations. (HA IDRA ZUTA QADISHA, Chap. III, 105). Le JARDIN ou
PARADIS, est un autre terme exprimant le Système Séphirothique complet en ATZILUTH.
118
La Porte du Tabernacle qui conduit au Grand Trône du Trésor, s’ouvrira à tout
chercheur sincère qui aura su trouver la Voie d’accès. De son propre effort dependra que la
« demande » soit acceptée, et ce qu’il « recevra » en retour, la partie qui lui correspond, de
ce Trésor réservé qui est octroyé à qui connaît les Mystères du Règne Interne. Qui est
capable d’atteindre Le Règne de Dieu qui siège dans son Intime, aura aussi accès à « La
Grande Cité Sacrée », Centre Spirituel Suprême du Monde où se manifeste le Principe
d’Intelligence Cosmique qui Légifère et Règne avec la JUSTICE et la PAIX.
119
LA CONSTITUTION DUODECIMALE DES CENTRES SPIRITUELLES
REPRESENTATION GRAPHIQUE
120
S E P T
«L E S T R A D I T I O N S D E R I V E E S
E T S E C O N D A I R E S”
Les Centres Spirituels Secondaires font revivre leur Prototype : « Le Grand Cente
Primordial Suprême », avec lequel ils restent en contact étroit, en leur qualité de
représentants externes légitimes, et agissant en parfait ordre, harmonie et étroite rélation,
car toutes les Traditions particulières ne sont que des adaptations cycliques de la Grande
Tradition Primordiale.
121
Au sujet du sens du mot « POLAIRE », nous devons préciser que, même si Centre
Suprême fut primitivement « POLAIRE », au sens littéral du terme, à travers les différentes
étapes historiques de l’Humanité terrestre, sa « localisation » a pu être différente, bien que
ne cessant pas de rester essentiellement l’Axe fixe autour duquel se réalise le mouvement
de toutes les choses. (Réf : René Guénon : « LA TERRE DU SOLEIL », Etudes
Traditionnelles, Janvier 1936). Par la tradition arabe, nous savons que l’ « OISEAU
PHENIX » (El-Ruj) « ne se pose jamais en d´autre lieu que sur la Montage « QAF » ; c’est-
à-dire, « LA MONTAGE POLAIRE ». (Ibid.)
122
En ce sens, si nous prenonsn les Idées Suméro-Chaldénnes au sujet de l’origine du
Monde, que nous transmet le Premier Livre attribué à Moïse : LA GENESE, non plus
comme la description de processus cosmiques ou biologiques, mais dans son sens le plus
profond, ésotérique et transcendant (en appliquant le QUATRE LETTRES du Mot
« PaRDeS »), nous trouvons – spécifiquement dans le Premier Chapître – le plus grand
Enseignement de toute La Bible, en relation avec la Tradition du Judaïsme et du
Christianisme primigènes...
Pour quelle raison – par exemple -, dans les Verset 5, 8, 13, 19, 23 et 31,
l’expression « L’APRES MIDI » (EREB) apparaît avant celle du MATIN (BOQER), dans
le récit « DES JOURS » de La Création... ?
« UN ENFANT NOUS EST NE, il nous a été donné un Fils, qui porte sur son épaule la
Souveraineté et qui s’appellera ANGE DU GRAND CONSEIL. Chantez un nouveau
cantique au Seigneur, parce qu’il a fait des merveilles. Gloire, » etc.
« PRIERE » : Concède nous, nous te le prions O Dieu Omnipuissant !, de naître nous aussi
à la VIE DIVINE que le FILS est venu nous donner, en s’incarnant au sein de la
Bienheureuse PARTHENOS, Reine des Cieux. Permets nous, Seigneur, de découvrir la
Plénitude de ce Saint MYSTERE. Conduis-nous au Tabernacle Secret où TON
123
ESPRIT est UN avec l’Esprit de l’Homme...O Divine Présence ! O Gloire Infinie du
Pléroma ! O, Lumière qui brille dans le Coeur de l’Homme... !
« Je ne la consommerai pas », je ne ferai pas table rase, car malgré les « erreurs »
continuelles de l’homme, il n’ya pas de « fin complète » pour lui. Malgré sa « conduite
errante », il lui est donné une opportunité d’entrer dans Le Sentier Spirituel, et de re-tourner
à la Véritable Qualité d’Homme : c’est-à-dire qu’il peut faire un nouveau « début »…
Un « sens » du texte n’exclut pas les autres sens, en suivant l’analogie qui permet
que des considérations comme celles qui viennent d’être susceptibles d’applications à
divers degrés de la signification « fondamentale » des anciens symboles, légendes et
Mythes Traditionnelles. Ce qui est important, c’est de ne pas s’attacher aveuglément à la
124
« littéralité ». L’«ESPRIT » des Ecritures est fondée sur des « moules » et des « reflets »
des choses « Célestes », car les choses « d’en-bas » sont le reflet des choses « d’En-Haut »,
comme l’affirme la Loi Hermétique. « LES CIEUX RACONTENT LA GLOIRE DE
DIEU, ET L’EXPANSION PROCLAME L’OEUVRE DE SES MAINS. » (PSAUMES,
19, 11), nous dit à travers le psalmiste, qu’au moyen du Principe de la Loi de
Correspondance, il est possible de découvrir le voile qui occulte ce qui apparaît comme
inconnu à notre vue, car l’UNITE de fond n’exclut en aucune manière la multiplicité de
formes…
Dans le CADRE SYPNOTIQUE que nous présentons à la suite, nous avons essayé
d’offrir à nos lecteurs, une ressource qui leurs permette à simple vue, d’avoir une idée plus
ou moins claire de ce qui a constitué, depuis ses origines jusqu’à des époques historiques
relativement « récentes », le processus embrouillé de la SUCCESSION
ININTERROMPUE de la GRANDE CHAINE de la Tradition Initiatique ; c’est-à-dire, le
« transfert » de la GRANDE TRADITION PRIMIGENE, POLAIRE (Nordique) vers « les
125
Terres situés AU SUD DU MONT MERÚ ». Le Cadre Synoptique antérieurement
mentionné n’est à peine qu’un essai de corrélation chronologique qui admet de nombreuses
variantes, mais qui peut être utile pour ordonner les idées.
« Le Temple ne se construit pas en un jour par l’effort d’un seul homme. Chaque
génération y participe, ajouttant son oeuvre à l’Héritage précieux qu’elle a la mission de
transmettre ; c’est LA TRADITION, lien d’union entre le passé et l’avenir. »
Paul Naudon : « RABELAIS FRANC-MAÇON »
Page 131, Edit. « La Balance », Paris, 1954..
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
126
(INSERTER LE GRAPHIC)
127
Le Thème de L’Atlantide a produit une telle quantité de livres, qu’il faudrait toute
une vie pour tout juste pouvoir jeter un rapide coup d’oeil sur un bon nombre d’entre eux,
tous pleins d’opinions contraires. Dans l’unique but de donner une faible idée d’une telle
accumulation d’écrits, nous citerons le cas du livre d’Armando Vivante et J. Imbelloni :
« EL LIBRO DE LAS ATLANTIDAS » (José Anesi, Editor, Buenos Aires, s/f). Dans ce
livre, la table des auteurs et des références bibliographiques est détaillée sur une double
colonne, de la page 395 jusqu’á la page 406…
Un vieux proverbe dit : « QUAND L’HOMME PENSE, DIEU RIT ». Ou, comme
le signale Dimitri Merejkovsky : « ET LES DIEUX RIENT, LES DEMONS RIENT, EN
VOYANT L’HOMME SE CASSER LA TETE SUR CETTE ENIGME D’UNE
128
SIMPLICITE ENFANTINE ». (« Atlantida-Europa, Edit. Nova, Bs. Aires, 1944). C’est
pourquoi, quand quelqu’un, se sentant la charge d’EPIMETHEE, « enlève le couvercle » de
la « Boite de Pandore » qu’est ce thème aussi controversé de L’ATLANTIDE, il doit
affronter les obstacles et les difficultés les plus imprévisibles, qui commencent avec les
bastions apparemment irréductibles du « critère historique », et se prolongent longuement
avec l’immense « flot » de tant de « spécialistes » : mythologues, philosophes, philologues,
géologues, géographes, anthropologues, ethnoloques, biologistes, paléontologues,
hydrologues, vulcanologues, océanographes et théologues, dont la scission moderne se perd
dans les méandres des expériences « profanes » les plus variées, historiquement
conditionnée par les pouvoirs terrestres en général…
Opinions très personnelles et très subjectives que celles de J.Ortega et Gasset dans
leur écrit « Les Atlantides », pour qui les Atlantides sont « les cultures submergées et
évaporées », « peuples puissants à une époque, créateur de cultures complètes, originant de
grandes actions et relations historiques », « qui ont fini par être éliminées de la mémoire
humaine. »
En ce qui concerne la « science officielle », c’est précisément celle qui, par système,
a sous-estimé tout ce qui se rapporte à l’Atlantide ; exception faite de quelques
« courageux » qui ont osé exprimer leur opinion, que ce soit de manière favorable sur ce
thème, ou pour le moins, plus d’objectivité et de pondération. Par exemple, l’historien G.
Glotz, dans son « Histoire de Grèce », page 113, affirme : « C’est un fait universellement
129
connu que la légende précède l’histoire ; mais une critique attentive et rigoureuse, surtout
quand elle se fait à l’aide d’une méthode comparative, est apte à distinguer les éléments
historiques à l’intérieur de la propre légende ».
Le professeur P. Gaffarel, dans son oeuvre qu’il a dediée à l’Atlantide affirme que
« les atlantes représentent un rôle exceptionnel dans l’histoire de l’humanité » et qu’«on ne
peut pas nier l’influence que leur civilisation a exercée sur le développement ultérieur de
notre espèce.»
Parmi la gamme variée des oppositions les plus incisives, il y a ceux qui affirment,
comme Georges Cousin (« Etudes de la Géographie Ancienne », 1906), que la « tradition
atlante est égyptienne et uniquement égyptienne ». Paul Cousin, dans « Le Mythe de
l’Atlantide », 1928, pense que « la fable fut entièrement forgée par les Sacerdotes de Sais, à
des fins politiques : le besoin de l’appui grec, sa protection et son alliance » et il voit dans
les « Dialogues » un « modèle des mystifications plus amplement conçues, mieux réalisées
et plus propres à montrer la profondeur insondable de la crédulité humaine. » (Cité par J.
Imbelloni, op. Cit.).
130
Pour J. Imbelloni, « Platon a donné une touche finale à un genre narratif qu’on
appelle aujourd’hui ROMAN ou NOUVELLE, et antérieurement FABLE ». (Op. Cit.). De
même que James Brawell le considérait comme « The first responsible, romantic » (le
premier romantique responsable) (« Lost Atlantic », London, 1937). Nous nous
demandons : « responsable » en quel sens ? Parce que, pour le moins, Imbelloni est plus
« spécifique » quand il reconnaît en Platon « des pratiques de responsabilité et d’honnêteté
dans son méthodisme de l’artifice » : l’historicisme des particularités descriptives ; le choix
stable d’un MODUS chronologique conventionnel ; l’éfficacité considérable du manuscrit
ancien et la disparition finale de l’objet. » (Op. Cit. Page 365).
131
fleuves s’épuiseront et d’autres naîtront ailleurs. La terre, qui sustente, en son temps, la
civilisation, sera un jour innondée, et de nouvelles terres et de nouvelles civilisations
emérgeront des océans ; ceci est dû aux lois occultes de la nature, et il est inutile de le nier
car personne ne peut empécher sa réalisation. » (« De Generatione et Corruptione »).
« Des milliers de livres ont été écrits pour ou contre la véracité de l’existence de
l’Atlantide. C’est une question qui a provoqué des polémiques sans fin…, ce qui n’a rien de
surprenant, car l’existence de l’Atlantide met en jeu la véracité de la Genèse et sa datation.
Douter de la Genèse signifiait jeter l’interdit sur les Ecritures Sacrees, et pour les Eglises
Chrétiennes, il était vital que l’histoire antérieure au christianisme fut élaborée en fonction
de la venu de Christ, et ce, au moyen des éritures hébraïques et des dates qui la garantissent
depuis la création du monde et d’Adam…Ainsi donc, tout ce qui n’entrait pas dans le
« cadre » des Ecritures Sacrées, était considéré comme fable et mensonge. En conséquence,
seul le Proche Orient avait fait l’objet d’études historiques, car la « Lumière » ne pouvait
venir que de là (Ex Orient Lux), et quand les laïques prirent le relais des clercs, ils ne se
132
sont pas plus soustraits à un tel dogme que leurs prédécesseurs. Douter que la lumière et la
civilisation proviennent d’Orient est toujours un cas grave d’excommunion…Par
conséquent, l’Atlantide ne peut être qu’un mythe et ceux qui croient en lui, des rêveurs… »
C’est pourquoi, de nos jours, il est déjà beaucoup plus facile de comprendre ce que
cherchait le grand philosophe péripatétitien, dans son effort pour « détruire » l’Atlantide de
Platon. Qui ont été, sont et seront ses élèves les plus remarqués ? Les « disciples »
modernes de l’inventeur du syllogisme sont toujours uniquement intéressés par les
« formes » externes de ce qu’ils entendent par « réalité », au lieu de la Réalité supersensible
des IDEES…Qui sont ceux qui ont perdue de vue la REALITE DES ETRES ? Qui sont
ceux qui ont consommé le « divorce » entre l’individu et l’archétype ? Ne serait-ce pas que
le « rire de Dieu » est engendré par la fatuité de l’homme ?
Mais s’agit-il, par hasard, d’un Dieu extra-cosmique, d’un Dieu Terrestre ? Nous
devons être suffisamment présomptueux pour le croire. CE Dieu, « notre » Dieu, qui « rit
de l’homme » (du « non-être »), comme un père rit des bêtises que commet son fils par
immaturité ou par ignorance…Ce Dieu disions-nous, est LE DIEU EN NOUS :
« EMMANUEL »…Le « JE SUIS », Le Véritable ETRE, « celui qui est éternellement en
devenir »…Mais son rire n’est pas de moquerie ou de mépris, mais de COMPASSION et
de COMPREHENSION, d’Amour Infini, devant les « faux pas » d’un « bébé » qui, dans un
état transitionnel, apprendra bientôt à « redresser sa marche » vers La LUMIERE, vers son
propre CENTRE DE CONSCIENCE.
Pour revenir sur les « incongruités » d’Aristote, rappelons son opinion au sujet du
MYTHE : « LE MYTHE EST UN RECIT TROMPEUR QUI REPRESENTE LA
VERITE… ». Tel que l’affirme un vieux postulat, dont nous ne nous rappelons pas de
l’auteur : « DANS TOUTE FIGURATION MYTHIQUE, IL FAUT CHERCHER UN
FAIT CACHE MAIS POSITIVEMENT VERIDIQUE. »
133
et de développement de la conscience humaine. En plus des dieux existants, chaque
système de mythologie a ses dieux préalables, qui ont été détrônés et, à leur place, de
nouveaux dieux ont été installés. De cette manière, la mythologie est liée à l’histoire. »
134
Originel. En conséquence, il resulte nécessairement que ce ne sont pas les gens qui
déterminent le caractère des nations et de l’histoire. L’Humanité n’est rien d’autre que sa
mythologie ; elle se développe et modèle sa culture et sa civilisation selon sa mythologie.
Une nation n’existe comme telle qu’après s’être définie elle-même et avoir pris sa décision
dans sa mythologie. » (Ibid.65 et 109).
Mythe ou réalité, légende ou histoire, la vérité sur L’Atlantide ne pourra pas être
« monnaie courante », chose prouvée, thème des « mass-media », jusqu’à ce que la Terre
Mère remette à découvert la « réalité matérielle », qui est l’unique « langage » que
comprenne cet immense groupement d’individus, d’intérêts et de comportement analogue,
d’influences et de réactions psychologiques subordonnées à un « super-je ». Devant une
telle « évidence », il n’y a pas de possibilité de « syncronisme » entre deux niveaux de
conscience aussi divergents.
Les poètes, qui savent « voir au-delà du voile », ont parfois l’habitude de passer
pour des « prophètes ». SENEQUE, dans les cinq versets très connus du deuxième acte de
la tragédie « MEDEE », « fait le pronostique » suivant : « Des siècles viendront dans l’âge
avancé du monde, où l’océan aura tendence à lever le siège et la terre apparaîtra dans toute
sa grandeur ; Tethis dévoilera de nouveaux continents et Thulé ne sera plus le terme ultime
du monde…Il est évident que quand cela arrivera, l’Humanité « s’éclairera avec une
nouvelle lumière… »
135
Il est curieux d’observer le « comportement » d’une certaine « catégorie sociale »
déterminée, qui se vante d’être « empiriste » et se croit « positiviste », mais qui agit en
obéissant à une série de « schémas » très semblables à ceux des religions. Elle possède une
« sotériologie » sui generis, utilise des paroles « sacrées » : « prolétariat », « gauche »,
« révolution », etc. ; elle utilise un « symbolisme » et traîne derrière elle toute une quantité
de mythes : « liberté » ( ?), « libération », « paix », « fin des conflits sociaux », « abolition
de l’Etat exploiteur et des classse privilegiées », enfin, toute une promesse d’un « paradis
sur la Terre »…
Comme le disait le professeur Ignacio Burk : « une religion terrestre, une « foi »
purgée de toute transcendence, et qui, comme toutes les religions, a ses hérétiques,
schismatiques, martyrs, apôtres et convertis. » (« El Nacional, 10-8-83 : « RELOJ DE
ARENA »).
Pour sa part, Simone Weil dit à ce sujet : « Le marxisme est totalement une religion,
dans le sens le plus impur du terme. Il a notablement en commun avec toutes les formes
inférieures de la vie religieuse, le fait d’avoir été continuellement utilisé, selon la tellement
juste expression de Marx, comme un « OPIUM DU PEUPLE » ».
A ce propos, il est bon de « rafraichir » les paroles textuelles de Marx : « La religion est
le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans coeur, ainsi que
l’esprit d’une époque sans esprit. Elle est l’opium du peuple. »
Certains pensent que Karl Marx n’est pas l’auteur véritable de la célèbre phrase
tellement rebattue : « LA RELIGION EST L’OPIUM DU PEUPLE », mais qu’elle serait
dûe aux auteurs de la « SATIRA MANIQUEA », ou « LA VIRTUN DEL CATOLICON
DE ESPAÑA », texte de 1594, que l’on doit au poète et professeur Jean Passert, au
chamoine Pierre Le Roy, Florentin Chrétien, au prêtre Nicolas Rapin et au jurisconsulte
Pierre Pithou, et le texte en aurait éte le suivant :
136
« Mais la religion Catholique et romaine est le brevage qui nous enorgueillit et nous
endort, comme un opiat bien sucré et qui sert de médicament narcotique pour étourdir nos
membres ».
(Cf : « Le Nouveau Commerce, Cahier 18/19).
Politicards irrémédiablement irréalistes, qui se trompent eux mêmes, car ils sont
d’abord « hypnotisés » et « convertis » en « apôtres », et une fois « programmés » et
« conditionnés », ils se dédient à tromper la grande masse, en lui promettant d’arriver à des
objectifs qui, dans le cadre du plus pur « empirisme » et « positivisme », NE pourront pas
être atteints (et ils le savent), ni par la génération présente ni par la suivante. Démagogues
qui, une fois mis sur les terrains imprévisibles des utopies, ne savent pas comment sortir du
bourbier. Invariablement incapables de réconcilier les LIBERTES POLITIQUES avec la
planification de l’économie, et les conquêtes sociales avec les objectifs politiques. Il est
évident que le futur du développement équilibré et harmonieux de l’Humanité dans les
prochains lustres, ne pourra pas même être « entrevu » tant que dureront ces « obstacles »
qui, tant dans le camp marxiste que dans le réduit capitaliste pragmatique, entravent
l’éclosion des nouveaux concepts politiques de SYNTHESE, qui éliminent définitivement
les erreurs et les défauts prouvés des deux côtés, et qui s’appliquent à re-structurer avec
diligence un nouvel ORDRE qui satisfasse pleinement les nouvelles générations plus
cultivées et plus capables, qui arrivent « en nous marchant sur les talons »… ! Assez de
« manichéismes » aberrants ! C’est au moyen d’une « loupe » que la Lumière du soleil
peut se concentrer ; la mission du « prisme », dissolvante, divisioniste et désintégratrice,
« est déjà passée à l’histoire ». L’HUMANITE est « UNE ». Finissons-en avec la
« pratique » infâme : « DIVISER POUR REGNER ». La PAIX et l’HARMONIE entre les
hommes est une chose bien trop importante et vitale pour continuer à la laisser entre les
mains de signes et de perroquets (machines parlantes politiques), de tigres et de panthères
(césarisme), ou de mantes religieuses (le religionisme avec des appétits politiques).
137
Il est évident qu’on ne peut rien attendre de positif et de réel, en provenance d’auto-
consciences « étranglées », d’individus à la psyché altérée, qui font réagir les grandes
masses en véritables névroses collectives. Un psychologue, devant un tel « cadre »,
recommenderait de « normaliser le patient » car seule une « mutation » dans la psyché, peut
élever au dessus de sa crise aliénante : ou il fait un pas en avant, ou il se noie…Il n’a pas
d’autre solution…
Plus tard…quand ils arriveront à se rendre compte jusqu’à quel point les a conduit
ce « libertinage » dément, il sera peut-être TRES TARD pour retenir le « monstre »…Les
impulsions névrotiques collectives rebondiront en symptomes d’intensité diverse, depuis la
« frénésie sportive » jusqu’au fanatisme le plus exagéré en tout genre…Et une fois détaché
le « culte à la brutalité », qui retiendra la bête à mille têtes ?
Un très triste exemple de tout ce que nous venons d’énoncer, a pu être vérifié par
des millions de télespectateurs du Monde entier, qui ont contemplé sur leur écran de
télévision, les évènements terribles et honteux du stade de football de Bruxelles. Nous ne
voulons pas nous donner des airs de vaticinateurs, mais tout semble indiquer que nous
verrons des choses bien pires dans le futur proche…Pourvu que nous puissions nous
tromper !
138
Il devra en être ainsi, tant que les DROITS INDIVIDUELS se trouveron limités et
contrôlés par le pouvoir de l’Etat, au lieu que ce dernier soit limité par LA DIGNITE DE
L’ETRE HUMAIN…C’est le « prix » que l’homme doit payer pour se convertir en une
« particule » de la masse organisée, ce qui le situe au plus bas degré de l’échelle de la
civilisation… « Quelque chose sent mauvais au Danemark… ! Et dans tout le Monde… ! »
Que la Vérité fait peur ! Les commentaires francs, directs et ouverts, les choses dites
sans « cachotteries » et sans peur, prêchants « depuis les terrasses », parce que celui qui
parle VRAI déclare JUSTICE…Aujourd’hui, où sont les COLONNES et LES BASTIONS
139
DE LA VERITE … ? Qui sont les DETRACTEURS ETERNELS de La Vérité… ? Il est
très facile de savoir où ils sont et qui ils sont : « PAR LEURS OEUVRES, VOUS LES
CONNAITREZ… !
Quand viendront LES TEMPS, ceux qui remplirent leur Mission de GARDIENS et
CONSERVATEURS de la Tradition Initiatique, transmettront aux générations nouvelles, le
Grand Trésor de l’HERITAGE qui leur avait été confié. Et les nouvelles générations
grandiront en Sagesse, comme les hommes ne l’avaient encore jamais vu…
140
« SI QUELQU’UN GARDE MA PAROLE, IL NE FERA JAMAIS L’EXPERIENCE DE
LA MORT. »
(JEAN, 8:52)
141
«L A T U L A A T L A N T E»
« Quand une idée revient avec insistance à travers les siècles, et intéresse des hommes d’un
grand intellect et produit une oeuvre dans laquelle se trouve un puissant effort de pensée,
l’oeuvre dans laquelle l’idée vit, représente toujours une révélation de la Vérité. Vérité qui
a pour auteur la Sagesse Absolue ; par conséquent, ceux qui l’écrivent sont les humbles
soldats, les apôtres et non les auteurs de l’idée manifestée. »
Giuliano Kremmerz
« Opera Omnia »
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Selon la science actuelle, la préhistoire est présentée comme une très longue nuit
obscure, d’où sortent les soit-disant « hommes pré-historiques » (période Holocène), car,
selon la science classique, il n’a pas existé d’HOMO SAPIENS plus proche que l’ancêtre
de Néanderthal ou de Cro-magnon. D’après de nombreuses « autorités », nos ancêtres
étaient inférieurs, privés d’intelligence et même d’instinct…
142
Le fils de MIXCOATL, Acatl Topilzin, installa sa capitale TULA (Tollan), depuis
laquelle il règna jusqu’en l’an 999, quand, selon la légende, il partit en direction du pays
Maya, une seconde dynastie s’installant alors à TULA, avec MATLACXOCHITL (Xème
Siècle), dont le dernier représentant dut HUEMAC (1098-1188). On estime, pour les ruines
et les figures gigantesques qui subsistent, que cette TULA fut une métropole
impressionnante. La pyramide principale abritait un temple consacré à QUETZALCOATL,
et ses bas-reliefs étaient décorés avec des réprésentations de QUETZALCOATL : aigles,
urubus, coyottes et jaguars. Tula possédait deux stades pour le jeu de balle, qui était alors
très repandu dans tout le pays. (Réf : Henry Lehmann : « LES CIVILISATIONS
PRECOLOMBIENNES », Presses Universitaires de France, Paris, 1973).
Les ruines de La TULA qui fut le centre de la culture toltèque entre le IXème et
Xième Siècle, qui fut détruite en 1604, se trouvent à côté de l’actuelle TULA DE
ALLENDE, dans l’Etat d’Hidalgo (Mexique).
Nos initiateurs nous ont informés que, fort justement, L’Atlantide peut être appelée
« le Berceau de la Civilisation », parce qu’elle constitue en réalité, la Civilisation « des
Origines ». Depuis là-bas, faisant honneur à une des TROIS grandes Iles qui formaient le
Grand Règne des Atlantes, la Tradition s’est ouvert un « CHEMIN » vers le Mexique et le
Pérou par l’Occident, vers ses Colonies qui se sont ensuite appelées Galice, Bretagne et
Irlande, par l’Est, et vers l’Egypte et l’Ethyopie par le Sud-Est. Cette dernière terre avait été
pré-sélectionnée et prédestinée pour avoir été considérée comme la plus favorable et la plus
appropriée pour recevoir cette très haute civilisation. Là-bas, brillèrent dans toute leur
splendeur immense, les Grands Centres de Mystères comme ceux de MENFIS (Son nom
Sacré : HI-KU-UP-TAH, « La Maison du KA et de Ptah »), d’ABYDOS, d’HERMOPOLIS
et d’ HELIOPOLIS ; PYTHAGORE et SOLON visitèrent ce dernier, à leur époque, pour y
recevoir l’Initiation Traditionnelle que les Sacerdotes-Initiés d’Egypte recevèrent à leur
tour de leurs ancêtres, les Maîtes Atlantes.
143
les veines desquels courrait le même sang que celui de leurs atlantes. Bien que nés en
Egypte, comme descendants légitimes et directs, ils appartenaient à la Royauté appelée
« des MONARQUES DIVINS » ou « LOTUS EVEILLES ». Successeurs, comme le dit
Josefina Maynadé, « régis, successeurs divins, engendrés dans l’extase de la communion
avec la Divinité, dans l’échange ineffable de sa théogamie surprenante, ou intervention
génésique d’Osiris. » Cette forme Initiatique d’UNE « CULTURE DE SOUCHE » était
basée sur les lois occultes qui sont en relation avec le rôle occulte du sang comme un des
liens de l’organisme corporel avec l’ état subtil de l’être vivant, le principe animateur ou
vivifiant de l’être (NEPHESH), et de celui ci avec RUACH et avec NESHEMAH, les trois
états ou facultés latentes dans l’homme, qui peuvent être actualisées au moyen de la
technique Initiatique, pour que l’élément Inné puisse être polarisé en chaleur et en lumière,
à travers le sang ou par le système nerveux. Cette technique permet que le couple d’Initiés,
par la méditation de la CONCEPTION PAR L’ESPRIT, engendre des êtres d’une qualité
spirituelle particulièrement élevée.
Les Dynasties des « Monarques Divins » et leurs successions, atteignèrent par ordre
chronologique, le chiffre de trois cents, et sont connues comme les « Pharaons PRE-
DYNASTIQUES » ; deux-cents d’entre eux étaient ETHYOPIENS. Par la suite, vint la
succession de la dynastie des rois humains ou « Lotus Endormis » inaugurée par le Grand
Pharaon NARMER, celui qui réussit à unir les eux couronnes, celle du Nord et du Sud de
l’Egypte, et dont la femme, la Grande Reine NEIT-HETEP, eut comme héritier le Pharaon
MENES, fondateur de la première dynastie historique. (3500 Av. J.C.).
Durante le règne des Dynasties de « Rois Divins », qui couvrit les cycles zodiacaux
de Cancer et de Gémeaux (8640 à 4320 Av. J.C.), la Grande Ecole ou Collège de THOTH
ou THEUTH s’est manifesté dans le pays du Nil, représentant de la Sagesse Sacerdotale et
conservateur de la Grande Tradition Initiatique. Ce Grand Collège de Sages est ce que nous
pouvons appeler LE PREMIER DES HERMES EGYPTIENS, héritier et successeur
immédiat d’HERMES HARAMESAH ou l’ « Hermès des Hermès » antédiluvien (Atlante),
en langue Basque « ERE-MEZU », l’« HENOCH » de la Bible, le QUETZALCOATL ou
ENE-KATL de la Tradition Toltèque , le SEYIDNA IDRIS de la Tradition Islamique. La
144
durée de ce Grand Collège Atlante couvrit les cycles Zodiacaux de la Vierge et du Lion (12
960 à 8 640 Av. J.C.).
Comme nous le disions dans notre livre « LE RETOUR D’HENOCH » (Chapître I),
le titre générique des nombreux ADEPTES connus comme « LES DRAGONS DE
SAGESSE » correspond à une ECOLE ou CORPS ENSEIGNANT, un Corps
SACERDOTAL-ROYAL, qui a été invariablement la « structure » qui a gardé le précieux
trésor, l’Héritage que constitue la SYNTHESE ESOTERIQUE. Dans un lointain passé, de
tels COLLEGES ou Ecoles Initiatiques reçurent des noms comme ceux d’«HENOCH »,
« HERMES-EL-HARAMASAH », « THOTH », etc., et constituaient le POLE ou
CENTRE D’AUTORITE SPIRITUELLE de leur Cycle. Cette Tradition se maintient
ININTERROMPUE au moyen de LA CHAINE qui transmet et distribue L’HERITAGE à
ceux qui constituent son corps « physique ». « CAR LA PARTIE DU SEIGNEUR EST
SON PEUPLE ; JACOB LA CORDE DE SON HERITAGE » (Déutéronome, 32 ;9).
« MOISE NOUS A PRESCRIT UNE LOI, DONNE EN HERITAGE A LA
CONGREGATION DE JACOB…(Déutéronome, 33 :4).
Les Légendes, qui sont toujours basées sur des faits, nous informe qu’à l’époque, il
aurait existé deux ensembles de « documents » que nous pourrions appeler « livres » : un
HIEROGLYPHIQUE et l’autre ALLEGORIQUE, contenant, le premier, les Clés
Hiératiques de l’Initiation, et l’autre, l’Histoire d’une grande profanation qui a amené avec
elle la destruction du monde et le chaos, après le règne des « Géants »…
HENOCH aurait passé les années de sa vie pacifique, pieuse et utile à étudier les
SCIENCES DU CULTE DIVIN, à les enseigner à ses contemporains, et à INSTITUER
LES RITES D’INITIATION, jusqu’à ce que le comportement de l’humanité ait atteint une
telle décomposition et un développement tel que « toute imagination des pensées de coeur
145
de l’homme n’étaient que méchanceté continuelle. « C’est alors que, selon cette même
Tradition, HENOCH, dégoûté par la perversité qui l’entourait, et effrayé à l’idée des
conséquences terribles qu’il fallait en attendre, a fuit dans la solitude et le secret du MONT
MORIAH, et s’est dédié à la méditation et à la contemplation. C’est dans ce lieu, alors
consacré par sa condition d’Ermite (et qui, plus tard, devait être de plus en plus sacralisé
par les sacrifices d’ABRAHAM, de DAVID et de SALOMON), que la Shekinah ou
Présence Sacrée est apparue devant lui et lui a inspiré les instructions qui allaient préserver
la sagesse des antédiluviens (la Tradition Primordiale) pour sa postérité, quand le monde, à
l’excéption d’une seule Famille, devra être détruit par le Déluge imminent. Les
circonstances de ces évènements sont rassemblées dans une Tradition qui forme ce qui a été
appelé « La Grande Légende d’HENOCH » et qui rapporte les faits suivants :
Avant de continuer, nous souhaitons faire une disgression : le mot HENOCH peut
se décomposer en deux : « ENN » qui signifie NEUF (en grec) et OXOS, qui signifie
« QUI CONTIENT ». C’est-à-dire, QUI CONTIENT LE NEUF. Rappelons-nous
également que le Dieu des Atlantes s’appelait « ENN » (ENN-EK-ATL).
146
être éventuellement hissée, il la déposa sur l’ouverture la plus élevée des arcs, et la couvrit
de manière à ce que l´ouverture ne puisse jamais être découverte. »
« Même HENOCH n’était autorisé à pénétrer dans la crypte qu’une fois par an, et à
sa mort seuls MATHOUSALEM et LAMED pouvaient le faire. Mais après la destruction
du monde par le Déluge, toute connaissance de ce Temple et des Trésors Sacrés qu’il
contenait fut perdu ; jusqu’à ce que, bien plus tard, il fut découvert accidentellement par un
autre notable de la même Branche Traditionnelle, qui comme HENOCH, était engagé dans
la construction d’un Temple à cet endroit… »
Joseph rend compte de ces Colonnes dans le premier livre de ses « ANTIQUES ». Il
les attribue aux fils de SETH, ce qui ne contredit pas la Légende Maçonnique, vu
qu’HENOCH était un de ses fils. L’Historien dit que « de manière à ce que ses inventions
ne soient pas perdues avant d’être suffissament connues (car selon la prédiction d’Adam, le
monde allait être détruit une fois par la force du Feu et à un autre moment, par la violence
et la quantité d’eau), ils firent DEUX COLONNES : l’une en BRIQUE et l’autre en
PIERRE ; ils y inscrivirent leurs découvertes, de sorte qu’en cas de destruction par
l’innondation de la Colonne de brique, la Colonne de pierre puisse demeurer, présenter ces
découvertes à l’humanité, et l’informer également qu’il existait une autre Colonne en
brique, levée par eux. Tout cela existe dans la région qu’on appele aujourd’hui SYRIE. »
147
Comme nous l’avons déjà dit, pour la Tradition Islamique, HERMES était un
authentique Prophète antédiluvien qu’elle identifie également avec IDRIS (Seyidna Idris) et
UKNUKH (L’Hénoch de la Genèse).
René Guénon, répondant à une question d’un étudiant Maçon, au sujet Des
« Colonnes d’Hénoch », disait :
« Il est dit que les Colonnes d’HENOCH ou Seyidna Idris, comme il est appelé dans
la Tradition Islamique, ont été construites par lui, en deux matériaux différents, l’un
pouvant résister à l’eau et l’autre au feu ; sur chacune était gravé l’essentiel de toutes les
Sciences. Il est dit qu’elles furent placées respectivement en Syrie et en Ethiopie, et que
celle qui avait résisté aux eaux de Déluge existe encore en Syrie. En fait, la Syrie est ici
rapportée au Nord en connexion avec L’EAU, et l’Ethiopie au Sud en connexion avec LE
FEU ; cela justifie donc pleinement la relation établie entre ces Colonnes d’HENOCH et
celles du Porche. D’autre part, partout où on trouve deux Colonnes, elles auront en
commun une signification « binaire », que ces colonnes soient de Salomon, d’Hénoch, etc.
On peut également remarque que, dans la Tradition précitée, la Syrie et l’Ethiopie ne
s’identifient pas nécessairement avec les pays actuellement connus sous ces noms, car ils
ont eux-mêmes un sens symbolique et chaché ; en tout cas, les Colonnes d’HENOCH
représentent des CENTRES SPIRITUELS et INITIATIQUES auxquels était confié le dépôt
de la CONNAISSANCE PRIMORDIALE en vue de la préserver au cours des époques
successives. » (Etudes Traditionnelles N° 427, Sept./Oct. 1971, pages 210/211).
148
Comme l’ont démontré quelques uns des étudiants et interprètes sérieux de
l’ENIGME de La Grande Pyramide, la Science HERMETIQUE est bien « gardée » et bien
« occulte » dans la Pyramide : elle s’y trouve dans toute sa structure, dans sa disposition,
son orientation, ses proportions, etc. Précisément, il en est ainsi et il faut qu’il en soit ainsi
parce que sinon, ce ne serait plus une Science HERMETIQUE…
149
Pour pouvoir les comprendre, il faudrait se « transporter » dans leur monde
d’autrefois, et se détacher de cette « mentalité moderne » qui ne permet pas que la
« sensibilité » d’identification nous mette en relation avec l’ « esprit » d’une TRADITION,
qui plus qu’une manière de penser, est un « mode de perception » et de CONNAITRE, au
sens le plus profond de ce terme…C’est seulement par « affinité » avec eux qu’on peut
établir le « contact » qui permet d’aprréhender le type d’êtres qu’étaient ces « DRAGONS
DE LA SAGESSE »…
Avec une profonde admiration et le plus sincère sentiment de respect, nous rendons
notre humble hommage de souvenir et de remerciement, à ces Hommes Véritables qui, à
l’Aurore des Temps, allumèrent l’antorche de la Culture Spirituelle, de la Civilisation et du
Progrès intégral de l’être humain. Hommes qui furent capables d’atteindre, de conserver et
de transmettre aux générations qui devaient leur succéder, le Trésor précieux de leur
tradition éminente.
L’Egypte les a connus sous le nom générique d’ « HERMES », qui comme héritiers
des grands Hiérophantes blancs de l’Atlantide, furent les Maîtres en Sagesse difficilement
150
égalés, qui surent inculquer à leur tour, chez les successeurs qualifiés des dynasties
pharaoniques, le plein développement de l’INITIATION ROYALE ou REGIE, c’est-à-dire,
supra-humaine, dans l’homme, de même que la « culmination » du Grand Enseignement
Traditionnel : l’Initiation SACERDOTALE, qui est la synthèse de la Sagesse eternelle.
Ce furent eux qui construisirent les bases de cette Sagesse Anciennne, dont les
structures très vieilles ont des fondements indestructibles. Quelle est grande notre dette
envers ces « Géants de l’Esprit » ! ; véritables « ATLAS » qui supportèrent sur leurs
épaules l’immense resposabilité de maintenir avec leur « fonction », l’Ordre et l’Harmonie
entre l’Homme et l’Univers. C’est à eux que nous devons l’Héritage précieux auquel nous
avons accès aujourd’hui en Occident : notre propre Ecole de Mystères. Bien que beaucoup
la renient ou la dédaignent, elle continue à fleurir secrètement dans les coeurs des « peu
nombreux », c’est-à-dire, ceux qui se trouvent à l’intérieur de cette Grande Tradition et
dont ils reçurent l’Enseignement correspondant. C’est pourquoi ils n’ont aucun doute au
sujet de son existence et de son unité, comme de sa continuité ininterrompue…Si quelqu’un
ne veut pas l’accepter, c’est SON problème, car on ne pourra jamais convaincre une
personne qui ne veut pas être convaincue. De toutes les façons, il s’agit de quelque chose
qui, par sa nature propre, ne pourra jamais susciter une large « adhésion populaire », parce
qu’elle est une Doctrine Esotérique, que chacun peut approfondir plus ou moins, en
fonction de sa propre capacité de transcendance ; quelque chose qui n’est pas à la portée de
151
tout le monde. « CHERCHES DIEU. ET IL FERA EN SORTE QUE TU LE
TROUVES… » « CHERCHEZ ET VOUS SEREZ TROUVES… ! » Le Maître rencontre
le Disciple qui est « prêt »…
152
C H A P I T R E H U I T
Ce Grand Collège Initiatique eut une durée approximative de 2160 ans. Avec le
premier HERMES égyptien, commence une très importante étape de la culture et de la
civilisation égyptienne, durant laquelle les Hiérarchies Dynastiques appelées des « ROIS
DIVINS » ou « Lotus Eveillés » vont être remplacées par les hiérarchies humaines des
Pharaons appelés « Lotus endormis », auquels nous nous sommes déjà référés. Il leur fut
« transféré » l’AUTORITE SPIRITUELLE et le POUVOIR Temporel. A partir de ce
moment, les hommes furent gouvernés et dirigés par des hommes, c’est-à-dire, par les
Dynasties humaines pharaoniques. Transfert que, plus tard, viendra à confirmer et instaurer
le SECOND HERMES égyptien : « THOTH » ou « THEUTH », appelé le « TROIS FOIS
GRAND » ou TRIMEGISTE et dont le mandant ou régence correspond au Cycle du Signe
du TAUREAU.
153
Grand Collège d’Initiés les « LIVRES D’HERMES » ou Livres « HERMETIQUES », au
nombre de quarente-deux pense-t-on, et qui furent perdus dans l’incendie qui détruisit la
célèbre Bibliothèque d’Alexandrie. Seuls quelques fragments purent être sauvés,
actuellement connus comme « LE KIBALION », « LE PYMANDRE » et « LES DIEUX
D’ASCELPIO ». On attribue également à ce Collège Initiatique le « LIVRE DES
MORTS », connu chez les Initiés comme « LE LIVRE DE LA SORTIE A LA LUMIERE
DE JOUR », aussi intitulé « LE LIVRE OCCULTE DE LA DEMEURE ».
Paul PIERRET, l’auteur de la traduction la plus connue, dit dans sa préface : « Les
égyptiens atribuent à THOT la rédaction du Chapître LXIV, découvert sous le règne de
MENCHERES, de la IVème Dynastie. Le Chapître CXXX aurait été trouvé dans l’hypogée
dédiée par HORUS à son père OSIRIS, sous le règne d’HESEPI (l’USUPHAIS de
MANETHON), cinquième Roi de la Première Dynastie. De toutes les manières, les plus
anciens fragments que nous possédons actuellement sont tracés sur les cercueils de bois de
la XIème Dynastie, (S. IV).
Paul PIERRET, au début de son oeuvre, confesse la chose suivante : « Si la lettre
peut être traduite, le sens occulte du texte reste toujours obscure. A chaque instant, le
traducteur bute sur un mysticisme d’expressions dont il reste à découvrir la clé, et avec
l’allusion à des faits mythologiques qui sont supposés connus ; mais que nous ne
connaîtrons probablement jamais. Par conséquent, arriver à faire une traduction
irréprochable et définitive, constitue actuellement un rêve irréalisable.»
154
personnellement sa lithographie en 1842. C’est précisement cette publication que Paul
Pierret a traduit avec un effort ardent et avec efficacité, un travail volumineux, composé de
162 chapîtres.
HERMES TRIMEGISTE, dans son discours à son fils TAT, lui dit :
« CES PAROLES TE SONT DIRIGEES, O TAT ! POUR QUE TU SOIS INITIE
AU NOM DE DIEU SUPERIEUR. SI TU LE COMPRENDS, TU TE RENDRAS
COMPTE QUE CE QUI ETAIT INVISIBLE POUR LA MAJORITE DES
PERSONNES, SERA POUR TOI CLAIR ET OSTENSIBLE… »
Il est évident qu’un tel livre, comme tous les textes Initiatiques ou Esóteriques, ne
peut être lu, compris et « perçu » que par l’Initié et l’Adepte. « Le Livre Occulte de la
Demeure » est précisément un véritable « bréviaire » pour l’Initié, raison pour laquelle il
doit apparaître incompréhensible et même « choquant » pour le profane. Il est tout entier
une glose de l’Initiation Secrète et des processus, comme le témoigne le livre même, dans
l’Hymne CXC :
155
NE CONDUIT AUCUN CHEMIN CONNU. MONTE LA GARDE AVEC L’ESPRIT
SANCTIFIE, ACCELERE LE PAS DU MARCHEUR, ELIMINE LA SURDITE et
PERMETS L’ENTREE EN CONTACT AVEC LES DIEUX. JE T’ENSEIGNERAI LES
METAMORPHOSES PAR LESQUELLES L’AME PASSE SOUS L’INFLUENCE DE
LA LUMIERE. CE LIVRE EST, EN VERITE, UN TRES GRAND ET PROFOND
MYSTERE. NE LE LAISSE JAMAIS DANS LES MAINS DU PREMIER VENU OU DE
L’IGNORANT. »
Parmi tous les écrits fragmentaires qu’on lui attribue, il y en un a qui semble être le
plus ancien et le plus honoré de tous les textes « Hermétiques » « LA TABLE
D’EMERAUDE » (« Tabula Smaragdina »), qui résume schématiquement tout
l’Enseignement Hermétique, et dont le fameux texte est le suivant :
156
CHOSE. ET COMME TOUTES LES CHOSES ONT ETE ET SON VENUES DE L’UN,
AINSI TOUTES LES CHOSES SONT NEES DE CETTE UNIQUE CHOSE, PAR
ADAPTATION.
LE SOLEIL EN EST LE PERE, LA LUNE EST LA MERE, LE VENT L’A PORTE
DANS SON VENTRE, LA TERRE EST SA NOURRICE.
LE PERE DE TOUT, LE TELENE EST LA ; SA FORCE EST COMPLETE SI ELLE EST
CONVERTIE EN TERRE.
TU SEPARERAS LA TERRE DU FEU, LE SUBTIL DE L’EPAIS, DOUCEMENT,
AVEC GRANDE INDUSTRIE.
IL MONTE DE LA TERRE VERS LE CIEL, ET DESCEND EN DROITE LIGNE VERS
LA TERRE ET REÇOIT LA FORCE DES CHOSES SUPERIEURES ET INFERIEURES.
PAR CE MOYEN, TU RECEVRAS TOUTE LA GLOIRE DU MONDE, ET TOUTE
L’OBSCURITE S’ELOIGNERA DE TOI.
C’EST LA FORCE FORTE DE TOUTE FORCE, ELLE VAINCRA TOUTE CHOSE
SUBTILE ET PENETRERA DANS TOUTE CHOSE SOLIDE.
AINSI FUT CREE L’UNIVERS.
DE CELA SORTIRONT D’INNOMBRABLES ADAPTATIONS DESQUELLES LE
MOYEN EST ICI. C’EST POURQUOI ILS M’ONT APPELE HERMES-TRIMEGISTE,
AYANT LES TROIS PARTIES DE LA PHILOSOPHIE DU MONDE, « CE QUI A ETE
DIT DE L’OPERATION DU SOLEIL, EST CONSOMME ET REALISE. »
157
sa FONCTION ou PERSONNIFICATION de LA LUMIERE DIVINE, semble aussi
instruire HERMES Trimégiste, car comme GUIDE ou PASTEUR des hommes, il donne
une INSTRUCTION à HERMES, dans sa capacité ou « fonction » de MAITRE DIVIN, à
son disciple humain ; c’est pourquoi Le Pymandre est aussi appelé « LA VISION
D’HERMES ».
158
QUI CESSE DE MONTER, C’EST L’HOMME MORTEL, LEQUEL NE PARTICIPERA
PAS A L’IMMORTALITE. APPRENDS PROFONDEMENT AU SUJET DU MENTAL
et DE SON MYSTERE, PARCE QUE LA, RESIDE LE SECRET DE
L’IMMORTALITE. »
159
C’est pourquoi Hermès prêchait : « O GENS DE LA TERRE, HOMMES NES et
FAITS DES ELEMENTS, MAIS AVEC L’ESPRIT DE L’HOMME DIVIN EN VOUS,
LEVEZ-VOUS DE VOTRE REVE D’IGNORANCE ! SOYES SOBRES et REFLECHIS.
COMPRENEZ QUE VOTRE FOYER N’EST PAS SUR LA TERRE MAIS DANS LA
LUMIERE. POURQUOI VOUS ETES-VOUS ABANDONNES A LA MORT, VOUS
QUI AVEZ LE POUVOIR DE PARTICIPER DE L’IMMORTALITE ? REPENTEZ-
VOUS et CHANGEZ VOS MENTALS. ELOIGNEZ-VOUS DE LA LUMIERE
OBSCURE et REFUSEZ POUR TOUJOURS LA CORRUPTION. PREPAREZ-VOUS A
MONTER A TRAVERS LES SEPT ANNEAUX et MELER VOS AMES A LA
LUMIERE ETERNELLE… »
160
d’HERMES TRIMEGISTE, aux portes d’un cycle de civilisation qui était marqué par le
Signe Zodiacal du TAUREAU, et par son opposé-complémentaire SCORPION : le double
signe de l’Aigle et du SERPENT qui « parle de la Science HERMETIQUE Opérative DES
MYSTERES. » Cette Grande Pyramide nous « parle » du Grand Mystère de La Mort et de
son effet rénovateur de VIE…C’est pourquoi l’Egypte est la Terre du PHENIX…Celui que
« les gens d’Héliopolis » connaissent, et « qui ne vient que quand son père est mort… »
(HERODOTE). La Grande Pyramide, du point de vue symbolique et architectonique,
représente l’HOMME, esquissé géométriquement. Elle est le corps humain-temple du
Soleil Spirituel-fait monument de pierre. Comme l’enseignait PLATON : « Notre Ame a la
forme d’une Pyramide, dont l’âme est d’une nature innée, et elle adhère au corps comme
une pyramide le fait avec sa base, comme un feu le fait avec le combustible… »
Comme le signale Erns Küry dans son article intéressant sur la Tradition
Egyptienne, « En Egypte, paysage et tradition étaient intimement liés. L’Egypte Supérieure
(au Sud) incarnait l’autorité spirituelle et les Grands Mystères : l’Egypte Inférieure (au
Nord), le pouvoir temporel et les Petits Mystères. Le Sud avait pour emblème la couronne
blanche et le lotus, et le Nord la couronne rouge et le papyrus. Au moment de l’oration, les
égyptiens se tournaient vers le Sud, parce que là-bas, se trouvait la force mystérieuse du
161
Nil…Ménès a uni en lui les deux pouvoirs, et ce fut sur la « balance » entre les deux
Egyptes qu’il fonda la capitale, MEMPHIS ». (« ETUDES TRADITIONNELLES, N° 424-
425, pages 87/88, Mars-Avril et Mai-Juin 1971).
Cela fait de nombreuses années que la prophécie d’Hermès Trimegiste s’est réalisée.
C’est arrivé tel qu’il l’avait prédit :
« IL VIENDRA UN TEMPS OU IL SEMBLERA QUE LES EGYPTIENS ONT
PRATIQUE EN VAIN LE CULTE DES DIEUX AVEC AUTANT DE PIETE, ET
QUE LEURS SAINTES INVOCATIONS SONT RESTEES SANS REPONSE. LA
DIVINITE ABANDONNERA LA TERRE ET RETOURNERA AU CIEL ; UNE
FOIS QU’ELLE AURA ABANDONNE L’EGYPTE, SON ANCIEN SIEGE,
ELLE LA LAISSERA VIDE DE RELIGION, PRIVE DE LA PRESENCE DES
DIEUX…C’EST ALORS QUE CE PAYS SANCTIFIE PAR AUTANT DE
SANCTUAIRES ET DE TEMPLES, SERA SEME DE TOMBES ET DE MORTS.
O EGYPTE ! DE TA RELIGION IL NE SUBSISTERA QUE DE VAINS
CONTES, DANS LESQUELS LA POSTERITE NE CROIRA PAS, ET DES
PAROLES SCULPTEES DANS LA PIERRE QUI TEMOIGNAIENT DE TA
PIETE… !
L’Egypte a eu ses « fils » spirituels, dont il serait très long d’énumérer la « liste ».
Deux noms suffisent : MOISE et PYTHAGORE. « D’EGYPTE J’AI APPELEL MON
FILS » (OSEE, 11 ; 1). L’Egypte « a déposé l’Autel au milieu de vos Coeurs » pour que
LA PAROLE soit proférée dans de nouveaux Centres Brillants de Très Haute Spiritualité,
162
où des Hommes « éveillés » puissent « être trouvés » et convertis en des maillons de la
CHAINE Eternelle qui n’est jamais interrompue…
Que les propres paroles d’HERMES TRIMEGISTE marquent la fin de ce chapître,
exhortant ceux qui cherchent…
-------------------------------------------------------------------
163
N E U F
« LA TRADITION DRUIDIQUE »
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164
Si nous examinons à nouveau l’histoire, nous trouvons des cas similaires comme
celui de l’Europe cultivée et raffinée, qui vit arriver des quantités d’ «indiens » ( ?) ramenés
d’Amérique dans les Caravelles des Conquistadores. Imaginons la scène de ces simples
aborigènes, vêtus en pagnes, recouverts de plumes spectaculaires sur la tête, parés de
colliers faits de coquilles de crustacés et de dents de félins. A partir de ce moment,
l’Amérique ne fut, pour « l’opinion » européenne qu’un continent immense d’ « indiens
sauvages », une terre de singes et de perroquets aussi bruyants qu’éblouissants ; habité par
des hommes d’arc et de flèches, maintenus dans l’époque quaternaire la plus éloignée,
« coupeurs de têtes » et « adorateurs » du soleil et de la lune »…
Quelle opinion pourrait être plus autorisée, dans l’Europe artistique de cette époque,
que celle du grand Dürer, pour évaluer et estimer à son juste prix tout ce que ses yeux avait
vu ? Comme elle est différente, l’opinion particulièrement « dévaluée » que l’immense
majorité de ses compatriotes européens avaient et ont encore, au sujet du bien mal nommé
« Nouveau Monde » !
165
Mais ce qu’il y a de plus puérile et de tragique, c’est de voir la « supériorité » dont
se vantent ceux qui, dans le passé, furent, en tant que « primitifs » tellement mal traités par
les troupes de Jules César… !Combien de « tours » a fait le monde depuis ce temps !
Dans le cadre conceptuel étroit auquel sont tellement enclins les prétendues
« autorités » qui ont leur « bouillon de culture » dans les diverses disciplines de l’Histoire,
spécialement de l’histoire ancienne et de la pré-histoire, quand elles émettent des opinions
au sujet de la Tradition Druidique l’attitude « typique » est invariablement mesquine et
accompagnée par le mythe du « noble sauvage » et coloriée par le faux concept des
« sociétés primitives », les mal nommées. Selon ces « autorités » bien peu sûres, les
Druides ne seraient pas autre chose que de pauvres « shamanes » en déchéance, « des
hommes avec des croyances simples, des superstititions et un savoir traditionnel propre aux
peuples barbares, au-délà des Alpes… « Pour ces « autorités », (je cite l’opinion de l’une
d’entre elles) : « ce serait un erreur que de prétendre attribuer aux Druides des
connaissances en Philosophie ( ?), Ethique, ou en « questions occultarum rerum
altarimque » (problème des choses secrètes et sublimes). D’autres opinions au sujet du
langage et de la littérature Celtes sont de la même « qualité » que celle qui suit : « C’est une
littérature composée et transmise oralement dans une societé barbare, comme le furent les
versions originales des poèmes d’Homère, ou du RIG-VEDA sanskrit… » (Voir : « THE
DRUIDS », by Stuart Piggott, pages 98, 1001 et 104, Thomas & Hudson, London, 1968).
166
L’Encyclopédie Britannique, par exemple, dit la chose suivante, au sujet de
l’origine du mot « DRUIDE » : « L’étymologie du mot « DRUIDE » est incertaine, mais
l’opinion ancienne qui prenait « DRU » comme préfixe corroborant et « WID » comme
signifiant « instruit », et donc le Druide comme un homme très docte, a été abandonné en
faveur d’un dérivé du mot « CHENE ».
Nous ne souhaitons pas préjuger quoi que ce soit au sujet des « intentions
secondes » ni des « subjectivités » de cette opinion tellement « autorisée » ( ?). Nous
prendrons donc l’idée unique qu’elles nous laissent, la seule que leurs « concède »
curieusement cette Encyclopédie, et nous allons prendre L’ARBRE COMME UN
SYMBOLE ET UN ARCHETYPE.
Nous voyons donc que « L’ARBRE », comme symbole, est un des plus essentiels
dans toutes les Traditions Initiatiques. L’arbre nous est présenté comme un être vivant, avec
une capacité érectile, enterré par la grande « chevelure » de ses racines, avec les pieds de
ses branches levés en l’air, situé entre le minéral (tellurique) et le Céleste (cosmique) ; tout
arbre est une réserve d’énergie vitale. Les périodes et phases diverses de son existence
167
présentent une grande analogie avec la vie de l’homme : ils naissent, bourgeonnent,
grandissent, fleurissent, fructifient, végètent, se fanent, meurent et renaissent…C’est
pourquoi, un verger est inconcevable sans la présence de l’arbre. Dans le Paradis Terrestre,
l’arbre est le « point central ». Sa verticalité est AXE et CENTRE entre deux mondes :
entre le Ciel et la Terre…
Si nous prenons l’idée que la culture est « une chute dans l’histoire », nous ne
pouvons pas trouver de meilleur archétype universel que L’ARBRE. C’est pourquoi, dans
toutes les Grandes Traditions, l’arbre semble transmettre un message « muet » bien
qu’ «éloquent », depuis les Temps les plus anciens jusqu’à nos jours. Et dans le devenir de
toute culture où les symboles universels ont une authentique expression manifeste, comme
ouverture vers le transcendant, L’ARBRE y apparaît, avec ses racines enterrées, se
présentant comme l’ « inversion » de l’ARBRE VITAE (Arbre de Vie), dont les racines se
trouvent dans « Le Ciel » et la Cime « dans la terre »…
168
« pour engraisser les cochons »…et dont le bois, très dur, est très apprecié en
CHARPENTERIE et en EBENISTERIE…
Dans Les VEDAS, un Figuier inverti représente l’Univers et est appelé « l’arbre de
Brahman ». Chez les scandinaves, le Frêne YGDRSIL est l’ « arbre Cosmique » et LE
PILIER QUI SUPPORTE LE CIEL. Chez les sumériens, un grand arbre était la résidence
de dieu ENLIL. Dans la tradition nordique de l’«Arbre de Noël », nous avons le Sapin de
Noël. Enfin, l’Arbre este le marveilleux symbole de l’EMANATION et du RETOUR A
L’ETRE…Il représente « LE REGNE » d’En-Bas et d’En-Haut…
Pour les Druides, « LE GUI » était encore plus sacré que LE CHENE. Le Gui est
« planté » sur l’arbre « par un oiseau ». Les Druides coupaient « les branches du Gui »,
169
selon un cérémonial défini, avec une faucille en or, et le distribuaient à la Congrégation.
Chez eux, c’était quelque chose de plus ou moins analogue au Rite Sacramentel Des
Mystères, et qui, chez les Chrétiens, s’appelle « Communion Eucharistique ou participation
sacrificielle ». (SACRAMENTUMM PIETATIS, SIGNUM UNITATIS ET VINCULUM
CARITATIS). A travers le symbolisme profond du GUI, les Druides laissaient transparaître
leur fonction fondamentale de possesseurs et transmetteurs des MYSTERES
ANCESTRAUX. Comme le signale fort justement le poète et écrivain anglais Robert
Graves, dans son Introduction au livre « THE SUFIS » d’Idris Shah, « le motif pour lequel
le Gui s’est vu considéré comme la plus sacrée des plantes est peut-être dû à ce que les
Druides la considéraient comme un emblème de leurs croyances. Il s’agit d’un arbre qui
n’en est pas un et qui adhère aussi bien au chêne, qu’à un pommier, un peuplier, un hêtre,
des ronces et même un pin. Il grandit et reste vert, se nourrissant des branches supérieures
quand le reste de la forêt semble endormie, et on dit que son fruit est capable de soigner
toutes les maladies spirituelles… » (Op. Cit., page XI, Doubleday & Company Inc, New
York, 1971).
170
L’Ecole de MYSTERES que les Druides développèrent dans la race Celte, se
composait de TROIS Grades : « OVYDD (Ovate), le premier grade, correspondant à
l’ « ADMIS » ou « accepté », de même que, dans le développement postérieur qu’on
connaît sous le nom de MAÇONNERIE ECOSSAISE, il est appelé « ENTERED » ou
APPRENTICE (Apprenti). Le vêtement de l’Ovate était constitué d’une tunique de couleur
VERTE. Le Deuxième Grade, « BIRDD » (Barde), était revêtu d’une tunique de couleur
BLEU CIEL. En plus de l’entrainement long, difficile et précautionneux que le barde devait
pratiquer, il devait être capable de mémoriser, au moins en partie les 20.000 vers de Poésie
Sacrée Druidique, car les enseignements secrets n’étaient jamais écrits, mais
« communiqués » oralement aux candidats choisis et préparés. Le Troisième Grade était
celui de « DEWYDDON » ou « DRUIDE ». Sa « fonction » primordiale était la
conservation et la transmission de la Grande Tradition Initiatique (LES MYSTERES
INITIATIQUES), et comme tâche secondaire, d’exercer le ministère de satisfaire les
nécessités religieuses de la communauté en général. Ils étaient en même temps, Juges
Suprêmes et Conseillers d’Etat. Leur vêtement était constitué d’une longue veste de lin, de
couleur BLANCHE. L’ARCHI-DRUIDE, qui était généralement le Druide le plus ancien et
le plus Sage du GRAND COLLEGE des Druides, était la tête visible de L’Ordre, et pour
arriver à ce Haut Grade, il devait passer par six grades succesifs et par de grandes épreuves
très difficiles à vaincre. Les membres de ces différents grades se distinguaient entre eux par
les couleurs de leurs cordons et de leurs bandes. Le système d’éducation des Druides était
extrêmement exigeant et d’une grande qualité. Leurs vastes connaissances couvraient, aussi
bien les sciences physiques : botanique, médecine, géographie et astronomie, que la
théologie naturelle et l’astrologie, jusqu’aux connaissances ésotériques les plus élevées,
aussi bien cosmologiques que métaphysiques.
171
exclusivement aux Initiés et aux Sacerdotes. Comme il est naturel en pareil cas, ils étaient
liés par un Voeux de secret et de réserve, pour garantir la pureté de la Doctrine. Les
Initiations avaient lieu, selon les grades, durant les deux Solstices et les deux Equinoxes. Ils
célébraient avec une grande allégresse l’Aurore du 25 Décembre.
Le SACERDOCE Druidique est une des plus grandes et des plus importantes
SUCCESSIONS Sacerdotales qui ait existé et qui s’est maintenue dans le Monde. Ils furent
les Hommes sages qui établirent nos MYSTERES OCCIDENTAUX (1). Ils furent aussi
ceux qui emmenèrent, avec RAM, la Grande Tradition jusqu’en Orient. RAM était un
Archi-Druide appartenant à a Dynastie AYODHYA de la ligne SURYAVANZA,
descendant d’IKCHVARU, fils de VAIVASWATE, le Septième MANU, prédécesseur de
la race prédiluvienne, qui était en même temps « FILS DE SURYA ». Le temps a démontré
que les Orientaux, spécialement les Hindous, furent plus capables d’assimiler, d’accueillir
et de conserver la Grande Tradition que leur a apportée l’Archi-Duide « RAM ». En ce
temps, le Cycle Obscure qui devait faire disparaître les Grands Centres Initiatiques
d’Occident, était sur le point de commencer. C’est pourquoi, RAM commença la Grande
Emigration vers l’Orient pour conduire en deux lieux plus propices et plus sûrs, le Grand
Trésor de L’Héritage Sacré. En Orient, elle a fleuri avec la splendeur que, même en nos
temps de la fin du Kali-Yuga, elle a su conserver. Alors qu’en Occident, les Grands Centres
Spirituels furent détruits et leurs héritiers légitimes durent recourir à la clandestinité pour
pouvoir subsister. Beaucoup d’entre eux furent détruits, d’autres furent obligés de se « ré-
adapter », subsistant quelque peu « assimilés » dans le cadre d’un aspect nouveau de
reconstruction. Le Grial provenant du Celtisme, fut assimilé et « christianisé ».
172
Nous pourrions dire, en paraphrasant la « légende » de Christian Rosenkrautz, qu’à
une époque, certains Druides « se refugièrent dans quelques Couvents » de certains Ordres
Monastiques Chrétiens, où ils répandirent la Synthème Doctrinale à ceux qu’ils avaient
choisis pour leurs qualifications.
Avant de continuer, nous souhaitons faire une disgression qui jette un peu de
lumière sur l’ignorance que, nous les occidentaux, nous avons au sujet de notre propre
Tradition. Nous prendrons l’exemple de ce qu’on appelle les « ASANAS » ou positions du
YOGA, et spécifiquement, de la « POSTURE DU LOTUS », aussi appelée « POSTURE
DE BOUDDHA ». A son sujet, Marcel Moreau dit, dans son livre « LES CIVILISATIONS
DES ETOILES » : « Bien avant l’apparition des Aryens (qui selon ce que nous avons dit,
s’est produite vers 1500 Av. J.C.), le dieu CERNUNNOS, très antérieur au Celtisme, et
provenant du Druidisme Boréal le plus ancien, était assis accroupi, avec les jambes croisées
et la tête recouverte de cornes de cerf. A ses côtés, les déesses de Besançon, celles des
Musées de Clermont-Ferrant et du British Museum, confirment cette position occidentale,
assez fréquente. L’appellation « position de Bouddha » est inexacte. De Vries, dans son
livre « LA RELIGION DES CELTES » (page 174, Payot-Paris), dit, en marge : « cette
attitude rencontrée en Inde, est antérieure au Premier Siècle de notre Ere ». Et il ajoute :
« La véritable réponse fut donnée par M. MOWAT et plusieurs auteurs en on a convenu.
Nous savons par des classiques comme Estrabon (IV-3) et Athénée (IV-36), qui devaient
leur connaissance à Posidonio, que les celtes, ignorants l’usage des tables, s’asseyaient par
terre, en croisant les jambes sous le corps…S’il en était ainsi, on pourrait représenter, assis
de cette manière, les divinités masculines et féminines les plus diverses. Le terme « attitude
de Bouddha » est complètement équivoque. Cette attitude provenait de l’Occident. » (Op.
Cit., pages 213/214, Plaza & Janes, Barcelona (España), 1975).
173
principaux types de figurines d’argile du sud-est européen du bassin d’Egée, de l’Anatolie
et d’Asie Occidentale, étaient représentés ; cependant, la majorité des figurines crétoises
appartienne au « type accroupi ou assis ».
Quand les Mystères Druidiques furent à leur apogée, ils constituèrent une des plus
grandes et plus importantes civilisations du Monde. Comme il arrive avec tout dans la vie,
les Mystères Druidiques connurent des jours glorieux, brillant de toute leur inmense
splendeur, puis le déclin et la chute commencèrent, jusqu’aux jours terribles des
persécutions sanglantes, d’abord par les légions romaines, et ensuite, par les militants
religieux de même origine…Les romains ne pardonnèrent jamais aux Druides d’être les
Gardiens héréditaires de la Race Celte et de sa Tradition Initiatique. La COUPE Sacrée du
GRIAL était déjà en possession des Druides, des siècles avant son contact avec les Celtes,
et des siècles avant d’être « christianisée » par l’Eglise Catholico-Romaine ; bien avant que
Saint Patrice pose le pied en Irlande…
174
Si pour les envahisseurs romains, la classe Sacerdotale des Celtes constituait un
danger, en raison de l’influence énorme que les Druides avaient sur les peuples occupés,
pour des raisons similaires, à son époque, le Christianisme triomphant, après avoir profité
de la compréhension et de la tolérance des Druides pour s’introduire et s’établir dans les
pays celtes, s’est aussi converti en responsable direct de la disparition des Druides. Réduit à
une clandestinité forcée, le Druidisme, dernier vestige d’une Tradition INITIATIQUE
légitime, que ses ennemis gratuits s’éfforcèrent d’appeler « PAGANISME », s’est vu obligé
à se couvrir et à se déguiser avec des allures et des apparences qui finissent par le réduire à
l’occultation définitive, pour pouvoir conserver la pureté de la Doctrine, malgré les
quelques tentatives de « restauration » qui n’eurent pas de succès, comme celles de
PRESCENNIUS NIGER et SEPTIMO SEVERO (An 195). Réfugiés dans les Bois, et en
pleine clandestinité forcée, les Druides continuèrent cependant à exercer leur FONCTION
et leur MINISTERE dans les petits villages de paysans, jusqu’à n’être plus réduits qu’à la
marginalité la plus complète,
175
« suspects » et peu dignes de foi, par ceux qui connaissent et gardent l’Ancienne et
Vénérables Tradition Druidique.
Malgrés les siècles qui sont passés, nous savons de source sûre, qu’aujourd’hui,
certaines Successions d’une authéntique origine Druidique EXISTENT, continuent dans la
clandestinité qui les protège, et forment des Communautés totalement marginales, dans le
sens le plus pur de ce terme. Elles sont les continuatrices de ce que ses persécuteurs
« baptisèrent » de PAGANISME, mais qui correspond en réalité à la Tradition
INITIATIQUE la plus PURE et la plus AUTHENTIQUE, qui les situe, de fait, hors de la
sphère mystico-religieuse, et les identifie pleinement avec la racine Initiatique
OCCIDENTALE proprement dit…
La PORTE (DUIR) des MYSTERES DRUIDIQUES, une fois leur cycle accompli,
fut fermée, comme le furent auparavant d’autres PORTES d’Initiation. Comme l’annonçait
la prophétie de MERLIN au Roi VORTIGERN et à ses Druides :
« APRES CELA, JANUS N’AURA JAMAIS PLUS DE SACERDOTES. SES
PORTES SERONT FERMEES et DEMEURERONT OCCULTES DANS LES
CREVASSES D’ARIADNA… »
176
parcourent le Sentier Bleu de l’Intelligence Administrative…Là-bas, ils pourront RE-
trouver le JANUS ressuscité…Depuis ce lieu, elle peut « satisfaire le Coeur des Hommes
qui ont réellement Soif éternelle d’Absolu… ! »
177
le début de la « décadence » de la Maçonnerie authentiquement Traditionnelle. Sans que
cela signife qu’après cette date, et malgré la dégénération et la déformation de la
Maçonnerie Moderne, elle ait cessé d’être ce qu’elle est réellement de nos jours :
l’UNIQUE Societé INITIATIQUE d’OCCIDENT, qui avec les COMPAGNONS,
constituent la PORTE d’entrée aux MYSTERES MINEURS, d’une ORIGINE et de racine
authentiquement TRADITIONNELLE. Le fait que l’immense majorité de ses membres
ignore ou méconnaisse ce fait irréfutable, ne retire pas sa validité à la SUCCESSION de sa
CHAINE et à la TRANSMISSION qu’elle a la capacité d’octroyer.
Comme l’affirme fort justement CHRISTINE HARTLEY dans son livre très
intéressant « THE WESTERN MISTERY TRADITION » (La Tradition des Mystères
Occidentaux) :
« Le Sacerdoce le plus grand et le plus durable des Mystères Occidentaux fut celui
des Druides ou Hommes Sages, et durant leur apogée, elles firent partie des Grandes Ecoles
du Monde. Comme toute Institution, le Sacerdoce Druidique s’est graduellement élevé
jsuqu’à son Zénith et a ensuite commencé à décliner, tombant à mesure que la nouvelle
dispensation entrait sur ses terres, et persécuté à la fin par la haine amère de la nouvelle
Eglise, toujours intolérante avec son prédecesseur, jusqu’au dernier jour terrible de son
massacre. » (Op. Cit., pages 91/92, THE AQUARIAN PRESS, London, 1968).
178
La « mort d’ARTHUR » (ARAN) est la mort du Vieux Soleil, du Roi de l’Ancienne
Dispensation ; d’un Cycle d’Evolution Spirituelle. Cycle qui est rénové (NaSHaR) par le
Cycle immédiat qui lui succède ; c’est pourquoi on peut lire sur sa tombe :
Enfin, c’est pourquoi le vieux proverbe Druidique se lamente : « HIR YW’R NOS –
AROS ARAN… » « Longue est la nuit en attendant ARAN ».
179
La « retraite » d’ARTHUR (La manifestation cyclique de la Grande Tradition
Initiatique) est comparable à la Tradition hébraïque d’«HENOCHE et ELIE », qui « furent
enlevés par Dieu sans jamais être morts », et on attend qu’ils REVIENNENT un jour…
« IL FUT EMPORTE PAR UN TOURBILLON DE VENT ET TRANSPORTE EN
OCCIDENT » (Livre d’Hénoch).
C’est sur un « cheval blanc » que se manifestera le Roi ARTHUR, « le Roi blessé,
le Roi en léthargie, le Roi qui est mort, bien qu’il semble vivant, et qui est vivant bien qu’il
semble mort ». C’est sur un « cheval blanc » qu’on attend le RETOUR
D’HENOCH… « Le Centaure » et « La Croix du Sud » verront clairement son « épée »
lumineuse croiser les cieux de certaines latitudes australes…La « Grande Bataille » va
commencer, qui mettra fin à « L’Age Obscur » et aux « guerriers dégradés et séparés du
Sacré… « Son RETOUR coincidera avec l’effondrement de « la louve et de la prostituée ».
180
Nous concluons le présent chapître en présentant « L’ARBRE DE LA VIE » que la
Kabbalah, Tradition Occidentale, nous offre comme une « clé » ou « grille » pour y
appliquer les « dieux » et attributs du Panthéon Celtique, en une simple esquisse du
système, mais qui permet de mesurer la « traditionnalité » des concepts doctrinaux de
vérifier que les corrélations et correspondances « cadrent », qu’elles sont appropriées et
concordantes. L’unique différence réside dans la position des Piliers de la RIGUEUR et de
la MISERICORDE, qui apparaissent ici « inversés » par rapport à la disposition usuelle de
l’Arbre de la Kabbalah.
Pour ceux qui désirent approfondir le sujet de ces correspondances et des ces
parallélismes, ainsi que celui des Enseignements Traditionnels des Druides, nous suggérons
la lecture des oeuvres de MARC HAVEN (Emmanuel Lalande), le livre « L’ALPHABET
DES DIEUX » de Jean Haab (Editions Les Textes Essentiels, Paris, 1979) et plus
specialement les livres de Robert AMBELAIN : « AU PIED DES MENHIRS » (Editions
NICLAUS, Paris, 1945) et « LES TRADITIONS CELTIQUES » (Editions DANGLES,
Paris).
(1) LE CHENE et LE GUI symbolisent la SAGESSE unie à la FORCE, qui dans le cas des
DRUIDES (DRU-VID), est l’AUTORITE Sacerdotale investie d’un POUVOIR temporel,
conjonction de FONCTIONS inhérentes à un même individu.
181
L’ARBRE DE LA VIE, SELON « LES FILS DE KELU »
182
DIX
LA TRADITION SCYTHE
A FRIGGA, Mère des dieux, qui récompense les hommes vertueux avec ses fils
d’or. Et à ANHUMA ZAMAN, le NOME Céleste (Aetheria gens), instructeur et
protecteur de la Famille Scythe, avec un profond respect.
Un « Vieux Loup »…
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Nous répétons ce que nous disions dans l’Introduction de ce livre : nous n’essayons
pas de passer pour un « historien ». Nous respectons le champ spécifique de l’historien, les
fondements philosophiques et méthodologiques de sa discipline, qui se garde avec une
minucie extrême, de ce qui est formel et stylistique. Il n’est pas non plus dans nos
intentions d’élucubrer des fantaisies plus ou moins « digestibles », avec des prétentions
d’ « écrivant ». Notre modeste intention consiste à essayer de présenter un autre aspect de
la vérité historique qui, pour des raisons évidentes, ne correspond à aucune des positions
opposées signalées antérieurement.
Notre « méthode » - s’il nous est permis d’emprunter ce terme – n’a pas la solidité,
la rigueur et les vertus de style qui vont conduire le lecteur, par le champ de la pensée
classique linéaire – à l’évident contenu de son signifié ; le « procédé » que nous suggérons
consiste à franchir les frontières que les sens de perception linéaire nous ont imposés, et
d’accéder, par la capacité innée de l’être humain, à une « connaissance directe » ou
enseignement « intérieur » (« raisons du coeur »), dont l’ouverture est proportionnelle aux
capacités intuitives de l’individu. Sans attendre que les légendes et les hypothèses que nous
offrons soient aveuglément acceptées par les lecteurs, nous croyons fermement,
honnêtement, que ces derniers pourront obtenir de nombreux points de référence, qui une
fois examinés, peuvent se convertir en un « cadre d’ensemble » qui pourrait les conduire
sur la bonne direction, vers des réalisations insoupçonnées et significatives…
183
Derrière la légende, l’histoire se cache. Mais quand il existe en plus de la légende,
des restes de monuments, de très anciennes ruines de « ce qui fut », nous voyons que « le
silence » de l’histoire n’est pas aussi évident. C’est pourquoi il est dit que, « quand les
hommes se taisent, les pierres « parlent » »…A travers les « vestiges » qui ont été trouvés
dans les plus vastes territoires d’Europe et d’Asie, nous essayerons d’esquisser l’origine
très éloignée d’un conglomérat de tribus, dont l’unité est plus d’ordre culturel que d’ordre
ethnique.
La même indécision « prudente » affleure quand il s’agit d’expliquer qui furent les
constructeurs de quelques statues gigantesques comme celles de RAPANUI (Ile de Pâques).
Mises à part l’opinion arbitraire de quelques archéologues britanniques qui décidèrent que
« ces statues ne sont pas très anciennes », on trouve par ailleurs des opinions qui affirment :
« leur construction artistique est d’ordre supérieur » (Robert Brown. « THE COUNTRIES
OF THE WORLD », pages 43 et suivantes). « Leurs types, bien que tous avec une grande
tête, sont distincts ; tout en étant évident qu’ils représentent des portraits, car les narines, les
bouches et les mentons diffèrent beaucoup dans la forme ; alors qu’une espèce de casquette
plate, avec quelque chose en plus pour couvrir la partie supérieure de la tête, démontrent
que les originaux n’étaient pas des sauvages de l’âge de pierre ». (Ibid. Page 300). (Note :
l’auteur a souligné cette partie de la phrase). En tous cas, ni l’Archéologie ni la Géologie ne
sont capables de répondre à la question de savoir « qui les ont construites, et quand… »
Un autre cas intéressant parmi les nombreux qui se rencontrent partout, est
représenté par celui des cinq statues énormes, les plus grandes du monde, qui se trouvent
184
en face de quelques grottes de la Vallée de Bamian (Asie Centrale), à mi-chemin entre
Kaboul et Balkh, au pied de la montagne KOH-I-BABA. Ces statues, deux d’entre elles
étant taillées dans la roche, sont au nombre de cinq au total. La plus grande atteint 173
pieds de haut (52,73 mètres), c’est-à-dire, bien plus que le Colosse de Rodhes (130 pieds) et
que la statue de la Liberté de New York (105 pieds). Comme un détail curieux, signalons
les hauteurs différentes de ces cinq statues : la première, comme nous l’avons déjà dit, est la
plus grande, et mesure 173 pieds de haut, la seconde 120 pieds, la troisième 60 pieds
seulement, et les deux autres sont encore plus petites, la dernière étant un tout petit peu plus
haute que la taille moyenne d’un homme de grande taille de notre race actuelle. (Réf :
H :P : Blavatsky : « DOCTRINA SECRETA », Vol III, Page 401).
Les géologues et les spécialistes en préhistoire sont d’accord pour situer la fin de la
dernière période glaciale boréale, dans ce hiatus entre le Néolitique et le Mésolithique,
c’est-à-dire, autour de neuf mille ans avant notre Ere, ratifiant ainsi Platon et la légende.
Cependant, comme le signalait l’archéologue français Gabriel de Mortillet : « la préhistoire
est une nouvelle science, bien loin d’avoir dit son dernier mot. »
185
TURQUESTAN, qui inclut dans son immense territoire, la Russie d’aujourd’hui, une partie
de la Chine et de la Mongolie.
Il n’est pas possible de parler de civilisations disparues depuis des millénaires, sans
prendre en considération les légendes et les mythes qui, comme un voile de mystère,
remplacent l’histoire. Ce sont précisément ces mythes et ces légendes qui nous incorporent
à des théogonies et des cosmogonies, qui vont nous permettre de transformer le mythe en
histoire. Comme le signale avec exactitude Dimitri Merejkovsky dans son livre
« ATLANTIDA-EUROPA ». « Là où se couche l’astre du jour, l’histoire, s’élève l’astre de
la nuit, la préhistoire. L’action du mythe se passe sur la terre et dans le temps, mais sur une
terre qui n’est évidemment pas la nôtre, et dans un temps qui n’est pas encore séparé de
l’éternité. » (Op. Cit., page 257, Edit. NOVA, Buenos Aires, 1944).
Ces très anciennes traditions peuvent être trouvées sur toute la Terre, et constituent,
à part les ruines et monuments de pierre, les uniques éléments qui « racontent » à leur
manière, l’existence de grandes civilisations qui nous ont précédé, qui n’appartiennent à
aucune des civilisations que l’histoire enregistre, et pour lesquelles, les sages et les érudits
de notre temps n’ont recours qu’au « scepticisme académique » - qui est assurément une
« attitude » bien commode – ou à la négation pleine et catégorique. Cependent, en
considérant que l’impossibilité d’un accord, même entre géoloques, pour évaluer les Eres
Géologiques, nous a conduit sur un terrain où les termes qu’ils ont inventés ne sont qu’une
tentative pour remplacer les anciens mythes, nous considérons que la tentative d’accepter
les légendes et les mythes de ces civilisations disparues n’est pas moins valable ni
plausible, car, comme le disait Pascal : « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît
pas ». Cependant, très souvent, « les lunettes d’un homme sont les oeillères pour d’autres
hommes ». Le « signal » sur le chemin indique le but, mais n’est pas le but… « Dieu aide
ceux qui s’aident… »
186
Quand on n’est pas possédé par la furie du sectarisme religieux, et qu’on prétend
écrire au sujet des cultes et croyances très anciennes des ancêtres, pour l’unique intérêt de
la vérité, nous trouvons que le légat laissé par cette antiquité, serait extrêmement confus si
nous essayons de le contraster avec le mode de pensée de l’homme moderne, sans souligner
que nous tentons une restitutions historique sans prendre en compte, à quelque degré que ce
soit, les caractéristiques conceptuelles de ces peuples qui constituèrent ce que nous
pourrions appeler les premières familles humaines, et dont « l’histoire » n’est aujourd’hui
qu’une grande collection de mythes et de légendes qui traitent de la besogne de ses dieux et
de ses héros. Pour nous, un « fait historique » n’est pas la vérité. Ce qui compte réellement,
c’est la subsistance, la transmission et la compréhension des idées ; que celles-ci nous
arrivent para voie orale ou sous la forme idéographique, figurative ou symbolique. Il est
évident que si l ‘on essaye d’étudier les civilisations disparues il y a des millénaires, il
faudra se contenter de reconstructions approximatives de leurs particularités raciales et des
tendences spéciales qui constituèrent leur mentalité. Mais pour pouvoir capter correctement
cette mentalité, nous devons faire un effort pour essayer d’assimiler les idées, les traditions
et les coutumes que ces peuples nous transmirent d’une quelconque manière ; c’est-à-dire,
nous devons nous situer, jusqu’où cela nous est possible, du point de vue de ceux qui
concurrent des telles idées, conservèrent et transmirent leurs traditions, et pratiquèrent leurs
coutumes.
187
cette TRADITION PERDUE que sont les faits anciens, en nous rattachant au fil qui nous
unit aux traditions qui surgissent de la « nuit des mythes ».
C’est uniquement de cette manière que nous pouvons « percevoir » les « traces »
que ces civilisations lointaines laissèrent, à qui on atribue, selon une « causalité »
significtive, une « chronologie » qui, avec la gràce du castillan populaire, est appelée « del
DIA DE LA NANA… » (du jour de Mémé…), ce qui semble indiquer dans le fond, qu’on
ne s’est pas vraiment préoccupé d’y établir une date certaine…
188
les attaques épouventables de ce puissant peuple d’occident, qui peu après, fut enterré sous
les ondes… ! »
Si, comme tout le monde sait, l’influence des religions étrangères sur le
Christianisme est un des facteurs les plus importants dans sa conformation et son
développement historique, l’influence que la civilisation grecque excerça sur la doctrine
CHRÉTIENNE fut encore plus déterminante. Ce que nous pourrions appeler
l’ « hélénisation » du Christianisme avait commencé bien avant, vu que le Christianisme
était un mouvement juif et les juifs étaient déjà hélénisés au temps de Saint Paul. (Voir : W.
Jaeger : « CHRISTIANISMO PRIMITIVO y PAIDEIA GRIEGA », page 14, Fondo de
Cult. Econ N ! 182, Mexique, 1965).
Les grecs donnèrent le nom de SCYTHES aux individus qui peuplèrent le Nord-Est
de l’Europe et le Nord-Ouest de l’Asie ; l’Europe glaciaire qui comprenait les steppes
immenses depuis les Carpates jusqu’au fleuve, le Don (Tanais), la Mer d’Azov (le « Palus
Meotis », que les Scythes appelaient TEMERINDA : la mère), la Mer Noire ou Océan
Scythique, vestiges de l’ancien Océan Cimérien, que les romains appelaient « Pontus
Euxinos »), et la Mer Caspienne. TOLOMEE divisa toute cette région immense en deux
parties, séparées entre elles par les Montagnes IMAUS. La « Petite Scythie » était constitué
par les anciennes régions du Sud-Est de l’Europe, une d’entre elles comprenait une grande
partie du QUERSONESE TAURIQUE, auparavant TAURIDE, et aujourd’hui péninsule de
Crimée ; l’autre correspondait à une partie de la THRACIE, entre le PONTO EUXINO (ou
189
Pontos ASKENOS, ou Pontos axenos) à l’Est, le Danube au nord et l’Hennus (aujourd’hui
Dobrudja) au Sud. Les Scythes, selon JUSTIN, « passaient pour être les plus anciens des
hommes ». BEROSIO les qualifie de « MEDES » (pour ceux du sud du Caucase). JOSEPH
traduit « MAGOG » par Scythes, et selon PLATON, en plus des Héléniens, il y avait dans
l’Europe d’alors, « de nombreux peuples barbares » (polla ethne barbara), bien qu’il ne dise
rien au sujet de certaines communautés « celtes » disséminées parmi ces peuples appelés
« barbares ».
Les Scythes s’appelaient etre eux « SCOLOTES », et selon Hérodote, les perses
appelaient SAKAS ou SACES, tous les Scythes. Le nom de SCYTHIE était attribué par les
anciens à des régions inconnues, qui s’étendaient au Nord et à l’Est de la Mer Caspienne.
Dans les documents assyriens d’ASARHADDON, Roi d’ADIRIA (681-669 Av. J.C.), les
Scythes sont mentionnés comme les IS-Ku-SA (habitants d’AS-KU-SA ou AS-GU-ZA ou
Ashguzai), un de leurs rois, BAR-TA-TU-A demandant la main de sa fille pour sceller
l’alliance. Selon Winckler et E. Dhorme (Recueil, Paris, 1951), le peuple des IS-KUZA ou
SCYTHES est identique à ASKENAZ. C’est sous ce nom qu’ils apparaissent mentionnés
dans la « TABLE DES NATIONS » : « ASHKENAZ, fils de GOMER et petit-fils de
JAPHET. » (Genèse, 10 :3, 1 – CHRONIQUES 1 :6, JEREMIE, 51 :27, 2 –
MACCABEES, 4 : 47 et COLOSEENS 3 : 11). Réf : « Enciclopedia de la Biblia, Edic.
Garriga S.A., Barcelona, España, Vol III, pages 98/99).
190
Les rabbins médiévaux et modernes attribuent à ASKENAZ la paternité des Juifs
Allemands et Polonais ou AZKENAZIM, dont la dénomination prévaut spécialement
depuis le XVIème siècle, pour les distinguer des Juifs Espagnols et Portugais appelés
SEFARADIS ou natifs de SEFARAD.
191
LA LEGENDE DES GRIFFONS ET DES ARIMASPES
Parmi les Scythes du sud des Montagnes de l’Oural, il s’est conservé la légende
selon laquelle, dans le bassin du fleuve TARIM, qui prend sa source à l’extrême nord du
glacier de RIMÚ (ou Remo) formé par l’union des fleuves Yarkand et Khota, près de la
frontière Chinoise, habitaient LES ARIMASPES, « guerriers » terribles qui « avaient un
seul oeil » et qui luttaient continuellement contre LES GRIFFONS, défenseurs des
« richesses Hyperboréennes ».
Bien que PLINE situe les ARIMASPES avec les Sarmates, au dessus du Palus
Méotide, il confirme que les « Arimaspi Monóculi » avaient l’oeil « au milieu de
l’estomac »…(SUPER MEOTIM ARIMASPI, IV, VII). PINDARO dit que les
hyperboréens qui vivent près des colonnes d’Hercule, descendent des vieux Titans et sont
soumis aux Arimaspes. (ARGONAUTICON, 1061. Olimp. III, 28).
192
« L E G R I F F O N»
Bien que sa nature solaire soit évidente, le Griffon appartient aux « deux natures » ;
humaine et divine (terre et ciel) et évoque le symbolisme de la double qualité divine de
FORCE et de SAGESSE. Le Griffon relie le pouvoir terrestre du lion avec l’énergie céleste
de l’aigle, paradigme des forces du salut…Chez les grecs, le Griffon était le « gardien des
trésors » : ceux qui gardaient les trésors, au pays des Hyperboréens ; ils servaient de
monture à APOLLON. Il symbolise LA FORCE DE SURVEILLANCE et l’obstacle à
vaincre pour arriver au trésor…C’est peut-être cela qui explique la « raison » pour laquelle,
dans le symbolisme chrétien, il est converti en une « image du démon »…Cependant, chez
les « Hermétistes Chrétiens », depuis le Moyen Age, il est considéré comme un des
symboles de l’ANTIMOINE, l’ « Eau Permanente » ou « Eau Céleste », le « Mercure
Animé ». L’image du Griffon est donc, chez les Hermétistes, le hiéroglyphe de la
PREMIERE CONJONCTION.
193
THOR est l’ « Hermès » et l’ « Hercule » des anciens Scythes, et postérieurement, de toutes
les nations nordiques. Il était, comme APOLLON, « le Soleil personnifié » sous l’aspect de
« défenseur » et de « vengeur ». THOR, comme MITHRA, comme SERAPIS, comme
ORMUZD et AHURAMAZDA, en sa condition de « Seigneur de la Parole Divine », le
Verbe Vivant, inspira, avec sa Sagesse, ses Elus parmi les hommes : Sacerdotes et Initiés,
Sages et Législateurs, Instructeurs Religieux et hommes de bien. Dans la Tradition
Nordique qui suivit, THOR est le Guide Spirituel qui, avec son célèbre « MARTEAU »,
écrase touts ses ennemis. Il appartient à la race de cette Grande Famille dirigeante qui,
« sauvée des eaux du Déluge », conserve et transmet la Grande Tradition, de même que
THOTH le fit en Egypte.
Chaque peuple avait, à cette époque, un « signe d’union » sous le symbole d’un
animal. Celui des Scythes était LE TAUREAU, qu’ils arborèrent comme un étandart. Selon
ce qu’informe Edouard SHURE (« LOS GRANDES INICIADOS »), les Scythes avaient
trouvé deux compagnons de lutte et amis excellents : le chien et le cheval ; le chien
domestique, converti en gardien fidèle de leurs maisons en bois. Les TURANIENS étaient
de vieilles tribus Scythes (CIMERIENS), croisées avec le sang jaune de la Haute Asie.
C’est avec ces tribus que « RAM », arborant l’étandart du MOUTON (Bélier), divisa ces
peuples blancs en deux camps différents et les conduisit à la conquête de ce que nous
connaissons aujourd’hui comme l’IRAN (I-RAM), pour s’infiltrer ensuite en Inde et
réaliser la Grande Epopée que la tradition épique Hindoue appelle LE RAMAYANA. (Op.
Cit. Pages 39/49, Edic. Continental, Buenos Aires, 1935).
194
brahmas lui donnent comme patrie l’Europe Occidentale, la VARAHA, pour femme
symbolique SITA, la Race Blance que les noirs appellent SCHYTHE. » « L’Alliance des
Celtes d’Europe, qui vont se convertir en Aryens (ARYAS) ou gens du MOUTON (Bélier),
avec les Scythes d’Asie qui vont se convertir en turaniens ou « gens de THOR » associés à
RAM, ne sera pas rompue définitivement avant l’an 3200 Av. J.C. » (Op. Cit. Page 134).
Bien que chez les Scythes, le DIEU SUPREME était « ODIN » (WODEN ou
WOTTAN) avec tous ses qualificatifs de : « Celui qui a Un Seul Oeil », « L’Auteur de Tout
ce qui Existe », « L’Eternel », « L’Ancien », « L’Etre Vivant et Terrible »,
« L’Investigateur de l’Occulte », « L’Etre qui ne change jamais », il était aussi rendu un
Culte à THOR (THUNAR ou DONAR), « Le Dieu du Tonnerre », « Le Plus Courageux de
ses fils », qui est le Prince Des Pouvoirs de l’Air, dont le Marteau « MJOLNER », « réduit
les géants congelés du Nord », et lequel a la merveilleuse propriété de revenir à son
propriétaire après avoir été lancé pour remplir sa mission, et avoir réalisé son travail de
destruction.
195
Le rôle principal de THOR est le même que celui d’HORUS : « le Vengeur de son
Père » et « Médiateur entre le Ciel et la Terre ». THOR symbolise, ésotériquement, le
MENTAL SUPERIEUR agissant (gouvernant) sur la Volonté (le Marteau ou Maillet). Il est
le « moyen de communication « entre l’Individualité et la Personnalité ; c’est-à-dire, entre
la nature la plus haute et la plus basse de l’âme humaine, et il est l’ « organisateur » ou
ordonnateur du plan mental (l’«air »…)
Comme nous le disions auparavant, les Scythes étaient de très bons cavaliers et ils
étaient très habiles pour dompter des coursiers. Le cheval représentait, pour eux, un
compagnon fidèle pour le travail (véhicule de bêtes de somme) et un symbole de leurs
idéaux et de leurs ASPIRATIONS. Le cheval est un animal « dompté », dont la fougue et
les instincts sont retenus et domptés par le cavalier au moyen de la bride, de l’éperon et de
la cravache. Un caractère « magique » lui est également attribué, par le double aspect de
son symbolisme cosmique : les forces aveugles du chaos primitif et le symbolisme
chtonique ou tellurique, naturel, inconstant et instinctif de la nature.
(APOCALYPSE, 6 :2)
196
« ALORS JE VIS LE CIEL OUVERT : C’ETAIT UN CHEVAL BLANC, CELUI
QUI LE MONTE SE NOMME FIDELE ET VERITABLE. IL JUGE ET IL
COMBAT AVEC JUSTICE. »
(APOCALYPSE, 19 :11)
C’est ainsi qu’il fut et qu’il sera : quand l’ancien ordre du Travail d’une Ere a
culminé, les Ecoles de Mystères passent à l’étape d’ « occultation », de silence et de
secret, jusqu’à ce que le Nouveau Cycle commence, alors elles fleuriront à nouveau…Les
Temples et les Ordres pourront être persécutés et marginalisés dans le monde physique ;
un grand nombre de leurs membres peuvent être « eliminés », mais le Temple
Mystérieux, « Eternel dans Les Cieux » ne pourra jamais être détruit. Et de même que le
Soleil « revient » au Solstice d’Hiver, de même la Lumière Glorieuse des Mystères
Eternels se répand à nouveau dans le Monde… ! » POST TENEBRAS LUX… ! Comme
la têtre coupée d’ORPHEE, la manifestation de La Verité « continue son Chant… »
Même au-delà de sa mort ; comme le Cheval BAYART des chansons de Gestes,
qu’aucun Charlemagne ne pourra jamais détruire… !
A mesure que sont exposées les « traces » des formes extrêmement variées
qu’acquiert la Grande Tradition Unique avec une force créatrice inextinguible, nous voyons
surgir des cultures très anciennes qui « demeurent », avec une capacité immense
197
d’assimilation et de symbiose, car malgré les « conquêtes » et les nouvelles religions
imposées, elles « ressurgissent » comme un VIN VIEUX qui va remplir de nouvelles
outres, qui va servir de base aux nouvelles croyances, aux « temps nouveaux » de l’homme
et aux effets inévitables des « changements de Cycle ». Cependant, les grands Mythes
Primordiaux continueront d’être les mêmes : « LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI ! ;
« ROI MORT, ROI REMPLACE… ! »
Quelque soit l’ « homme nouveau » qu’on leur assigne, les « Vieux Dieux », qui ne
sont que la personnifications des pouvoirs sous-jacents derrière eux, continuent d’agir
« lumineux et vivants »…Seul l’aspect externe, peut-être, et le nom des dieux changent à
chaque phase du développement Des Mystères. La « Mort d’ARTHUR » est la mort d’un
Cycle évolutif, la fin d’une période qui doit se rénover avec la naissance d’un NOUVEAU
MESSIE qui n’est autre que la « résurrection de l’ancien »…Rappelons ce que nous avons
dit au chapître antérieur, au sujet de l’inscription sur la Tombe du ROI ARTHUR : «ICI
GIT ARTHUR, UNE FOIS ROI, ROI DU FUTUR. » Comme le prophétisait MERLIN :
« COMME L’AURORE SE LEVERA DE SA RETRAITE MYSTERIEUSE… ! »
198
Poséidon, comme divinité marine, est étroitement associé au cheval ; un de ses « sur-
noms » est « HIPPIOS » (chevalin) ; il était considéré par les grecs comme l’inventeur de
l’équitation et des courses de chars. L’ILIADE parle de la mer comme du lieu où se refugie
DIONYSOS, qui porte aussi le nom de « PELAGIOS : « celui de la mer ». Le cheval
symbolise « l’intellect » ; quand le cheval est noir, il symbolise « l’erreur » et la fausse
connaissance ; le cheval rouge est le symbole du mental rempli de l’énergie de l’esprit, et le
« cheval blanc » est le symbole du mental supérieur le plus pur et le plus parfait.
Le nom grec des Pelasges, comme nous l’avons vu, indique qu’ils « étaient des
hommes venus de la mer… » « Hommes de mer ». Platon les qualifie de « divins ». Ce
furent les Pelasges qui, dirigés par JASON, abordent l’ARGOS pour, à travers la mer, aller
chercher la TOISON D’OR, dans la célèbre expédition DES ARGONAUTES…
Selon la Légende, DEUKALION, Grand Sacerdote et Roi des Scythes, était fils de
PROMETHEE. Luciano de Samosata (130-200), écrivain grec, précurseur des atticites,
appellé DEUKALION « la Schythie du Nord » (« Dialogue des dieux »). PROMETHEE,
frère d’ATLAS, de MEOETIOS et d’EPIMETEE, fils de JAPETO et de CLIMENE, était
de la « race des TITANS », intérmediaire entre les dieux et les hommes Quand ZEUS,
convaincu de l’impieté de LICAON et des ses fils, décida de noyer la race dégénérée des
hommes, Prométhée conseilla à son fils DEUKALION de construire un bateau, de
l’aménager et de l’occuper avec son épouse PYRRHA. Après neuf jours et une nuit, durant
lesquels les eaux recouvrirent la Terre, DEUKALION et sa femme débarquèrent dans les
hauteurs du Parnasse, y trouvant la terre déserte. Après avoir consultés l’oracle de TEMIS,
ils reçurent la réponse suivante : « Couvrez votre tête d’un voile, et jette derrière toi les os
de ta mère ; c’est ainsi que vous repeuplerez la Terre ». Zeus leur envoya HERMES, qui
leur offre de satisfaire un des voeux. DEUKALION aimerait avoir des compagnons. ZEUS
leur fait comprendre que « la mère » est la Terre est ses « os », les pierres. Exécutés par les
199
ordres divins, les pierres lancées par DEUKALION se convertiront en hommes et les
pierres lancées par PYRRHA se transformeront en femmes.
Dans cette légende, en plus de symbolisme que nous commenterons plus loin, nous
retrouvons le schéma de succession qui est une constante dans les autres mythes
cosmogoniques des Atlantes, des Druides, des Egyptiens, etc., qui, en plus d’être des
relations cosmogoniques, sont aussi des relations généalogiques. Comme toutes les
légendes liées à la création, celle-ci a aussi de nombreuses variantes, si on la compare avec
celles d’autres traditions. Cependant, elle correspond dans presque tous ses traits, au récit
CHALDEEN, qui est le plus ancien de tous, et duquel fut tirée la légende biblique de NOE.
Selon le mythe de DEUKALION, les autres fils que le couple aurait eu, mais « de
manière plus normale », auraient été les ancêtres éloignés des différents peuples qui
formèrent, par la suite, le pays connu sous le nom de la GRECE. Le plus ancien aurait été
HELLEN, qui engendra DOROS, XOUTHOS et EOLOS. Doros et Eolos sont les
200
éponymes des « doriens » et des « soliens » (Doride et Eolide). Les Eoles étaient les grecs
pré-doriques de THESSALLEA, célèbres pour ses chevaux, que la légende transforma en
Centaures. La Thessalie fut la patrie des Argonautes et de plusieurs figures mythologiques
que nous ne mentionnerons pas. Les PELASGES furent justement les premiers occupants
de la Thessalie. Les DORIENS étaient un peuple indo-européen qui a envahi la Grèce,
depuis les montagnes d’EPIRE. Ce fut le dernier des peuples « héléniques » qui arriva en
Grèce, s’installant dans le Péloponèse, après avoir expulsé les Joniens. (XIIème Siècle Av.
J.C.). Les Spartaniens appartenaient à la famille des doriens. Un des trois ordres
d’architecture grecque s’appelle « ordre dorique ». La colonne de ce style est la plus simple
des trois.
D’autres exemples d’éponymes sont donnés par « ARGOS », éponyme du pays grec
d’ARGOLIDE, qui, comme le reste du Péloponèse, fut envahie par les Doriens qui
déplacèrent les Achéens. Dan l’ODYSSEE, le chien d’Ulysse est appelé Argos, qui fut
laissé à Ithaque lors de son départ pour Troie, mais quand il revient vingt ans plus tard le
chien, déjà très vieux, le reconnaît et meurt de joie à ses pieds. Dans la mythologie grecque,
ARGOS correspond aussi à un personnage doté de plusieurs yeux, répartis sur tout le corps,
à qui HERA confia la surveillance d’ « IO », et qui symbolise le gardien zélé. HERMES
l’endormit en jouant de la flûte de PAN et le tua. Héra, pour immortaliser celui qui l’avait
servi, transporta ses yeux sur les plumes d’un paon, oiseau qui lui était consacré. Selon
Dom Pernety (DICTIONNAIRE MYTHO-HERMETIQUE), les hermétistes disent que
cette fable est une allégorie de l’état de la matière de l’Oeuvre au moment où les « couleurs
de la queue du paon » se manifestent sur sa surface…
201
« Argo » (« le rapide »), était le nom du bateau sur lequel JASON et ses
compagnons embarquèrent pour aller à la recherche de la Toison d’Or au royaume
d’AIETES, dans la Colchide. ARGOS est aussi le nom de la ville, capitale d’Argolie, de
même que du Royaume dont la capitale était MECENES.
Au sujet des « PELASGES » (dérivés de « pélagus » : grande mer…), ils étaient fils
de PHORONE (le premier homme d’Argolide), qui était à son tour fils du fleuve
INACHOS et de la Nymphe MELIA. De Phoroné provient une descendance, parmi laquelle
on trouve les PELASGES, déjà mentionnés, et les ARGOS.
202
de l’ASCESE QUITIDIENNE et au sens particulièrement aigu de la PRESENCE DE DIEU
DANS L’HOMME, sans jamais perdre de vue la notion de TRANSCENDENCE…C’est-
à-dire ; l’identité essentielle du RITE et du SYMBOLE …
Tout mythe est lié à l’existence d’une Tradition qui fait partie du patrimoine
ancestral ; ce Trésor Perdu que, nous les hommes, devons faire surgir des ténèbres. Ces
Grandes Traditions anciennes, comme le dit Pierre Gordon, « se proposent avant tout, de
dévoiler la présence d’un élément lumineux au sein de la matière opaque, d’un fragment
divin dans les profondeurs du chaos terrestre, d’une clarté immortelle dans les ténèbres
humaines. » (« La Révélation Primitive », page 48, DERVY, Paris, 1951).
203
Les Mythes sont comme des ailes qui conduisent à des cimes lumineuses, en même
temps qu’ils servent de « traces pré-historiques » qui « parlent » de l’origine de l’homme,
des diverses races humaines et de la Grande Tradition Primordiale, qui est immuable
comme la Vérité, malgré les aspects multiformes dans lesquels ils peuvent se présenter
devant les hommes de chaque Cycle et de chaque Nouvel Age.
Quant aux « traces physiques », on les trouve partout : dans les plus anciennes
ruines, les monuments, temples, dolmens, menhirs, pierres qui « parlent » à ceux qui ont
des yeux et des oreilles pour comprendre. Ces traces sont des témoins de la vérité historique
la plus pure, pour ceux qui sont libres des préjugés et intérêts du fanatisme viscéral qui
déforme et détruit tout, qui élabore des « caricatures » de la véritable doctrine, qui oeuvre
avec pharisaïsme et intolérance, qui convertit son « herméneutique » en un pur littéralisme
rationnel ou en un simplification puérile et sans transcendence, avec des prétentions
« scientificoïdes ».
Ces témoignages de pierre sont épars, sur toute la Terre comme des « poteaux
indicateurs » du Sentier qui conduit au Pardes. Qui possède le « fil » de la Tradition peut,
avec ses vestiges, reconstruire l’histoire du passé. Traces impérissables, comme les
Doctrines qu’elles représentent et révèlent. Elles parlent le Langage Des Mystères, et sont
le moyen graphique d’expression pour ceux qui marchent à la recherche de l’Eternel
GRIAL.
Les temps passeront, les nations, civilisations et religions disparaitront, mais ces
symboles demeureront, comme demeure le Sphinx millénaire qui contemple,
imperturbable, la sortie quotidienne du « symbole visible » du Grand SOLEIL ETERNEL
SPIRITUEL, comme un témoin hiératique de la Grande Sagesse de tous les Ages. Ces
SYMBOLES qui « subsistent » seront toujours prêts à transmettre, à ceux qui sont capables
de lire le « mutus liber » qu’ils représentent, une Connaissance que les Sacerdotes-Initiés,
les « centaures » et les Titans du lointain passé, conservèrent et transmirent dans leurs
Ecoles de Mystères.
204
Salomon REINACH, un « expert » en mythes en en religion, a déclaré au
Congrès des Religions d’Oxford (1908), qu’il avait probablement oublié que, pour
comprendre les mythes, il fallait « regarder le ciel ». Ce qui ne signifie évidemment pas que
la signification des mythes soit purement « astronomique » ; c’est plutôt un « contempler »
pour pouvoir « méditer »…, car la contemplation « des oeuvres » conduit à la vision de
l’Unité, à la notion d’Unicité. Comme le définit le Swami Sivananda Sarasvati « La
Méditation revient à répandre continuellement la pensée de Dieu ou de l’Atman, comme le
mince filet d’huile qui coule d’un vase à l’autre (taila-dhârâvat). « (« LA PRATIQUE DE
LA MEDITATION », Edition Albin Michel, Paris, 1950).
205
LA VALEUR HISTORIQUE DES TRADITIONS ORALES
Si l’on sait très peu de choses au sujet des Druides, leur milieu étant restreint et
réservé à leurs propres Adeptes, et leur enseignement étant PUREMENT ORAL, bien
qu’ils n’interdisaient pas l’écriture et qu’ils utilisaient plutôt des signes et symboles pour
servir d’aide à la mémoire, on n’en sait encore moins, aujourd’hui, sur la TRADITION
SCYTHE. Spécialement, dans sa fonction spécifique de Conservateurs et Transmetteurs de
la Grande Tradition Secondaire ou dérivée que les Scythes ont reçue et maintenue pendant
très longtemps et dans un territoire immense comme celui que nous avons déjà décrit
auparavant. Dans cette SCHYTHIE très ancienne, ils remplirent leur DOUBLE
FONCTION de Chevaliers (Guerriers) et de Sacerdotes, d’« éperviers » et de « serpents »,
de Griffons et d’Arimaspes.
Sans nous arrêter pour considérer les points de vue des défenseurs à outrance de la
« méthode historique », dont nous respectons les idées même si nous ne partageons pas une
grande partie de leurs postulats, comme celui qui consiste à affirmer, par exemple, que la
tradition « populaire » est la tradition orale « dans le sens le plus strict du terme ». (A.
Feder), ou celui du préjugé très européen de l’école fonctionnaliste, qui n’admet pas la
tradition orale comme digne de foi, au sujet de laquelle il n’y a ni « documents écrits » ( ?),
ni vestiges archéologiques. (A.R . Radcliffe-Brown). Ou la positiion de I . Wilks, pour qui
« les traditions orales n’ont jamais de contenue historique : elles sont des mythes ( ?)
« refraîchissants »…( !). Cependant, les chercheurs occidentaux ont beaucoup progressé en
acceptant « les traditions comme sources de représentation collective du passé », comme
« histoire véritable », au lieu de les considérer comme des « fables », des « inventions » et
des « fictions ».
Pour nous, hommes de notre époque ayant reçu une Tradition « de bouche à
oreille » dont l’origine « se perd dans la nuit des temps », nous n’avons pas le moindre
doute au sujet des avantages indiscutables que représente le système de l’enseignement
ORAL pour le Disciple.
206
Avant tout, il est indispensable de savoir que la VOIE INITIATIQUE n’est pas la
voie « large » et ouverte à « tout le monde », de manière indiscréminée. Elle EXIGE des
QUALIFICATIONS déterminées et déterminantes de la part des aspirants, parce que
l’ESOTERISME ne peut être écrit ; il faut avoir la capacité et l’habilité pour « le capter »,
car « seul l’Esprit comprend l’Esprit ». Tout Esotérisme suppose que « les intelligences
synthétiques à qui il se dirige, capteront la complexité apparente comme quelque chose qui
leur appartient comme une seconde nature ; c’est pourquoi on n’ajoute absolument rien
pour « l’expliquer », parce que sous le vêtement des mots, est dissimulée une Science
Subtile qui surpasse la compréhension des « intelligences lucides » qui restent en général
attachés aux choses externes, confiant dans leur simpre « rationnalité », sans pouvoir rien
voir de plus que ce leur portée limitée les rend capables de comprendre. En plus,
comprendre n’est pas APPRENDRE…
L’enseignement ORAL n’est pas un obstacle pour que le disciple puisse MEDITER
dans le calme et le recueillement, la leçon de l’Instructeur ou Maître ; qu’il puisse s’exercer
à analyser, raisonner et discuter librement, soit avec son Maître, soit avec ses compagnons,
les réflexions ou objections qui peuvent surgir. LE LIBRE EXAMEN des enseignements
impartis n’est pas interdit, parce qu’il ne s’agit pas d’imposer des DOGMES indiscutables
et catégoriques, et le disciple ne sera pas considéré comme un hérétique, car ce qui est
recherché, c’est la pleine compréhension de la doctrine qu’on essaye de transmettre.
D’autre part, aucun disciple ne peut continuer son instruction s’il ne démontre pas, de
manière évidente, sa REALISATION parfaite de l’enseignement.
C’est pourquoi, celui qui ne démontre pas, avec la pratique constante, qu’il domine
l’instruction reçue, est arrêté ou éliminé, ce qui est un système magnifique de selection
qualitative. Les Ecoles Initiatiques AUTHENTIQUES préfèrent voir leurs colonnes
désertes ou « décorées » avec très peu d’Initiés, que de permettre l’accès aux grades
supérieurs, à ceux qui ne démontrent pas leur QUALITE INITIATIQUE, sans l’ombre d’un
doute.
207
De ce peuple Scythe, de ses aventures, ses luttes, ses émigrations et ses croyances,
nous verrons surgir, comme de la nuit des Mythes, le substrat qui va éclairer l’histoire.
Comme le dit fort à propos Léonard de Vinci, dans son « CODEX ATLANTICUS » : « La
cime de pierre très blanche de la MONTAGNE TAURUS, resplendit dans les ténèbres, et
son ombre s’étend jusqu’aux montagnes hyperboréennes ». Dans son livre déjà cité, Dimitri
Maerejkovski dit : « Trois Montagnes orientales – HERMON, CAUCASE et ARARAT -,
la montagne des anges tombés, la montagne du Titan enchaîné et la montagne du déluge,
gardent le souvenir du Mystère d’Occident. Le Soleil éternel d’Occident rougit sur les
neiges éternelles de l’Orient. (Op. Cit, page 121).
Dans les terres de la COLCHIDE, situées à l’Est de la Mer Noire, au sud des
Montagnes du Caucase et au Nord de l’Arménie, pays de « la Toison d’Or », un très grand
mouvement a d’abord concentré, puis dispersé vers le Nord, l’Est et le Sud, les Fils de
NOE : les races de JAPHET, CHAM et SEM, dont nous parle le Chapître X de la Genèse.
Depuis les rives de la Mer Noire et de la Mer Caspienne jusqu’au Nord-ouest de l’Europe,
et jusqu’en TRACE de l’autre côté, ils avencèrent conquirent et dominèrent les territoires
qui allaient constituer leurs propres domaines. Scandinaves, Germains, Gaulois et Godes,
Finlandais et Lapons, blancs et blonds. Egyptiens et Lybiens, Iraniens, Celtes et Hellènes,
races de Titans et des Légendes. Et du mélange des races, les arabes, hébreux, araméens et
phéniciens ; provenant tous d’un foyer commun, ils se répandirent sur toute la superficie de
la Terre. Dans la Mythologie, l’union de ces peuples est appelé « le mariage des dieux »,
origine de leurs Théogonies. Scythes, Cimériens, Parses, Iraniens, Pictes, Arméniens,
Assyriens, Chaldéens, Egyptiens, Ethiopiens, Pélasges, Etrusques et Grecs, tous eurent
leurs dieux et leur Olympe, chacun avec ses caractéristiques particulières et son Sacerdoce.
208
Les Montagnes de la Colchide servirent de siège à trois Olympes : celui des Schythes, des
Assyriens et des Grecs.
Les Griffons et les Arimaspes « monoculi », les Gorgones et les Cyclopes, les
Eperviers et les Serpents, depuis leurs retraites voisines du Tartare, donnèrent naissance à
presque tous les peuples du Monde. Tous les peuples que nous avons mentionnés naquirent
dans la région du Bosphore Cimérien. Elle fut le Berceau, l’origiine d’ancêtres tellement
légendaires ! C’est là-bas que furent conçues toutes les Cosmogonies que chaque Tradition
a diffusées vers les quatre points cardinaux du globe.
Les grecs, dont l’«hybris » leurs faisait dédaigner les autres cultures qui n’étaient
pas la leur, appelaient tous les peuples du nom de « BARBARE », sauf eux-mêmes. Les
romains, fidèles continuateurs des grecs en ce qui concerne de nombreux goûts, usages et
coutumes, donnèrent également le nom de « barbares » aux peuples envahisseurs
provenants de l’Est et du Nord, processus qui culmina avec la chute et l’extinction de
l’Empire Romain d’Occident. (476).
En plus de la suffisance, qui révèle par elle-même, pour le moins un évident manque
de maturité conceptuelle, le mépris pour les valeurs d’autres cultures révèle également
l’ignorance. En ce sens, l’européen d’aujourd’hui souffre aussi de la même carence dont
firent preuve les grecs et les romains, quand il prétend, consciemment ou inconsciemment,
ignorer d’autres civilisations qui l’ont précédé des milliers d’années auparavant, à qui il
doit tellement, malgré tout, en termes de technologie, de religion, d’éthique, d’art, etc.
Comme nous l’avons déjà dit dans le chapître Neuf (« La Traditon Druidique »), de
nombreux européens « cultivés » d’aujourd’hui, semblent complètement ignorer qu’en
Amérique Centrale et en Amérique du Sud par exemple, il existait déjà une extraordinaire
civilisation quand les ancêtres lointains d’il y a neuf ou dix mille ans, marchaient en
guenille et pied-nus sur les terres que nous appelons aujourd’hui Europe.
209
honneur à l’objectivité et à la justice, nous devons reconnaître comme une idée très avancée
de la culture athénienne, celle qu’expose ISOCRATES dans son « PANEGYRIQUE », bien
résumée par ses termes : « La capacité qui élève les hommes au-dessus des bêtes, est celle
de la parole pleine de raison. » (Paneg. 48). QUIRON, « le Centaure le plus prudent et le
plus juste », est reconnu par JENOPHONTE, comme « l’éducateur des dieux par
antonomase » (Cynégétique, I,2). Nous voyons donc que l’école de la « paideia » de
QUIRON, était formatrice d’une authentique « kalokagathia » : la « fleur suprême de la
forme et de la culture humaines », l’ensemble de toutes les exigences idéales, corporelles et
spirituelles, qui constituent la formation spirituelle pleinement consciente du
« kaloskagathos » grec, la forme de l’idéal suprême de culture, de la période classique
grecque : le « CHEVALIER PAR EXCELLENCE ». (Voir : JAEGER : « PAIDEIA », déjà
cité). C’est-à-dire, ce que la Grande Tradition appelle « HOMME NOBLE » ou
« CHEVALIER » : « KSCHATRYA »…
210
retour au primitif, comme semblent l’indiquer quelques gestes ou « singeries »
d’anthropoïdes…qui se font parfois soudainement remarquer…
ALFARABAI (Abu Nasr Mohamed), 897-950, fut le divulgateur, chez les arabes,
du système musical INITIATIQUE des grecs. Son oeuvre est connue sous le nom de
KITAB AL-MUSIQ (Le livre de la Musique).
211
Les PELASGES, peuple pré-hellénique, et les Hellènes, eurent la Scythie et la
Caucase pour Berceau. Comme le raconte DYONISIO D’HELICARNESE, il y eut deux
LICAONES : le fils de PELASGE, qui « eut vingt deux fils de CILENE » et le fils de
GZEO et père de DEYANIRA : on considère que ce dernier est le seul qui ait « existé », et
il eut cinquante deux fils, de différentes épouses.
L’ENEIDE de VIRGILE (30-19 AV. J.C.) est, avec les Poèmes Homériques,
L’ILIADE et L’ODYSSEE, une des plus importantes épopées de l’antiquité romaine et
grecque, respectivement. DANTE, en choisissant VIRGILE pour être son guide dans son
Voyage en Enfer, signale la grande valeur du poète italien.
Nous trouvons également le récit des luttes des Titans avec les dieux, dans
LE RAMAYANA, le MAHABHARATA et dans LES PURANAS. Dans chacun d’entre
eux, nous pouvons prouver l’origine d’une Grande TRADITION PRIMORDIALE et
l’UNITE TRANSCENDANTE qui unit les diverses Traditions SECONDAIRES. Nous
pouvons également vérifier que le processus cosmogonique est la base primordiale du
processus individuel INITIATIQUE de REALISATION : une formule de
REINTEGRATION.
L’histoire se répète. Les « dieux », même s’ils sont toujours les mêmes, ont
des noms différents. Par exemple, chez les Hyperboréens et les Grecs, le nom d’APPOLON
est le même pour les deux Panthéons. Les idées centrales et « motrices » sont les mêmes, et
chaque peuple crée sa culture authochtone, en les adaptant et en les enrichissant de leurs
expériences et besoins propres.
Comme nous l’avons déjà dit, mises à part les traces archéologiques, la
source la plus féconde pour connaître les coutumes et les croyances des peuples pré-
historiques, est constituée par les récits épiques de leurs migrations, les actes de leurs héros,
qui sont considérés comme les ancêtres de la race (progéniteurs), revêtus des formes que les
poètes, tels qu’HOMERE, créèrent, et avec les caractéristiques qu’ils leurs attribuèrent.
212
Les « temps mythologiques », c’est-à dire, « les temps qui ne sont pas reconnus
comme tels » sont les temps de la vérité pour l´homme de cet Age. « Les temps durant
lesquels se produit un processus de transformation ou de développement de la conscience
humaine », comme le définit Schelling. C’est la première connaissance que l’homme
acquiert de lui-même et de ce qui l’environne. C’est pour cette raison que les personnalités
mythologiques représentent des aspects de la psyché, « revetûs » avec des attributs naturels.
C’est pourquoi, celui qui désire réellement « découvrir » les différentes « couches »
de la ré-vélation qui gissent au plus profond des Légendes et des Mythes anciens, devra
pratiquer LA MEDITATION, en vue de développer l’indispensable perception intuitive qui
le mènera au-delà du sens littéral, vers le Monde de la LUMIERE INTERIEURE.
213
« POUR LE JUSTE UNE LUMIERE EST SEMEE ; C’EST UNE JOIE POUR LES
COEURS DROITS »
(PSAUME, 97 :11)
La Méditation prouvera à celui qui est avide de Lumière, qu’il faut rester à une
distance prudente, des spéculations joyeuses et désinvoltes de certains « occultistes » et
« mystiques » qui sont plus proches des superstitions populaires que des théories
naturalistes et du « Mythe Solaire », aussi rebattu que caduque. Une confrontation entre les
idées de Max Müller et celles de PLOTIN et de PORFIRIO au sujet du système
d’intérpretation symbolico-allégorique des Mythes, fera apparaître un jet de lumière et de
solides paramètres de référence à ceux qui désirent poursuivre l’étude sérieuse et profonde
de la Mythologie. De même, la comparaison entre les récits des EDDEES avec la
Théogonie d’HESIODE, et le Livre de la Genèse, leurs prouvera que les coincidences ne
sont pas précisement « l’oeuvre du hasard ».
214
Nous croyons, avec Georges Gusdorf, que « le MYTHE s’affirme comme une
conduite de RETOUR A L’ORDRE. Il intervient comme un prototype d’équilibrage de
l’Univers, comme une formule de réintégration. » (« MYTHE ET METAPHYSIQUE »,
page 12, Flammarion, Paris, 1953).
Cherchons donc la réminiscence des faits très anciens et lointains des Scythes, les
germes purs de leur passé, dans les Légendes selon lesquelles, les Titans et les Géants de
tailles colossales, comme SESOCHRIS, furent les constructeurs du SPHINX DE GIZETH
à Memphis, bien que sa partie humaine ne soit liée ni à la race blance, ni à la race mongole,
car les traits du visage, bien que presque tous mutilés aujourd’hui, sont coptes, mais le
symbolisme exprimé par la conjonction du Lion et de la Femme Copte pourrait avoir
comme objet de commémorer le mariage de la Race Blance (SCYTHE) avec les Coptes du
Soleil. Le nom d’HARMAKUS, ou HAR-EM-CHU (« Horus à l’Horizon ») que les
égyptiens donnaient au Sphinx, était aussi celui de la planète MARS, à laquelle, selon
Hérodote, les Scythes consacraient un culte particulier. (Réf : Moreau de Joannes : « LOS
TIEMPOS MITOLOGICOS », PAGES 77/78, Edit. Kier, Buenos Aires, 1947).
Pour les grecs, la Scythie était le pays des Hyperboréens (APOILODORO, II, 5). Ils
se référaient à la LYBIE COLCHIDE dont SUIDAS dit : « LYBIA EST SUPRA
215
COLCHOS », C’est-à-dire, le Caucase Septentrional. Ils disaient également que, dans la
Lybie MEOTIDE, habitaient « les Hespérides ». HESPERIE fut le nom original et primitif
de CRIMEE.
Les Hespérides étaient des filles de FORCO et de KETO. Keto (Kheta) désignait la
famille guétique ou SCYTHE. L’ « OLYMPE » primitif, le plus ancien de tous, le
« Château Céleste », le « Palais des As », était un lieu élevé dans la Colchide (Egher), lieu
choisi comme foyer des dieux après le cataclysme terrible qui balaya les basses terres de la
Scythie. Lieu sacré, résidence du PONTIFE-ROI des dieux. L’OLYMPE (HOL-EMPHE :
« haut ciel »), le HALL, IDAVALLI ou VALHALLLA des Scandinaves.
Les Traditions Nordiques les plus proches du grand Héritage Scythe, affirment
que’ODIN et son peuple partirent des rives de la Mer Noire en emportant LE VASE DE
LA GRANDE SCIENCE (LE GRIAL ; alors CULDRON), sauvé des eaux du déluge…De
ce vieux tronc Scythe, apparurent les « branches » pré-helléniques et hellénique, iranienne,
germanique et latine. Chacune d’entre elles fut croisée avec d’autres peuples et d’autres
races pour former ceux qui peuplent aujourd’hui la Terre. De ce croisement de races et de
cultures, le plus important pour les effets qu’il produisit des deux côtés, fut l’établissement
216
des colons égyptiens et lybiens dans le Bosphore. De ce tronc égypto-scythe, surgirent trois
branches : araméens, parses et chaldéens. « L’Egypte est clairement désignée dans les
hymnes parses du nom générique de ZAM ou ZAMAN » (Op. Cit. , page 292). « Le mot
« ZAM » est celui qui désigne la TEBAIDA, pays de Jupiter-Ammon, dans les inscriptions
hiéroglyphiques. » (T. Deveria : « MANUSCRITS FUNERAIRES », 154). Comme le dit
le « ZEND-AVESTA » : « ORMUZ AVEC LA LOI, LE SOMBRE ARIMAN AVEC SA
CROYEANCE, FURENT TOUS DEUX UN SEUL PEUPLE AU DEBUT. » (T. III).
Comme un détail curieux, nous observons que l’ancienne capitale des MEDES ou
CASPIENS, était SHA-MAKI, dans laquelle, apparemment, CYRE fut proclamé Roi.
Hérodote affirme que la MEDEE et la COLCHIDE (HAVILAH), étaient des « pays
voisins ». La Genèse, Chapître 10, Verset 30, dit, en parlant des fils de YOQTAN (fils
d’HEBER et descendant de SEM), frère ainé de PELEG :
San Jeronimo, sur la base d’une ancienne Tradition Juive, identifie SEFARAD avec
LE BOSPHORE. (ENCICLOPEDIA DE LA BIBLIA, Vol. VI, page 534). Morceau de
Jonnes (LOS TIEMPOS MITOLOGICOS, page 302) dit que « le pays des SAPIRES, situé
dans la Vallée du KUR et de l’ARAXES, reçut le nom de SIPPARA, aujourd’hui
Monastère de SEFAR, où l’on retrouva les Livres de Thoth après le déluge ». C’est
précisement sur les berges du KUR et de l’ARAXES, que le peuple ARYEN (la Nation
MEDE), qui émigra depuis son lieu d’origine jusqu’aux rives du KUBAN, fixa sa
résidence. (Op. Cit. Page 303).
217
Dans le Chapître 25, verset 18, en parlant d’ISMAEL, fils d’ABRAHAM, il est dit :
« ILS DEMEURERENT DE HAVILA A SHOUR, QUI SE TROUVE EN FACE DE
L’EGYPTE, SUR LE CHEMIN DE LA SYRIE. » HAVILA est la COLCHIDE et SHOUR,
la Syrie CAUCASIQUE OU « ARAM », la nation que fonda le fils de SHEM. Rappelons-
nous que l’HERMES antédiluvien est appelé HARAMESAH. C’est d’ARAM ou HARAM
que partit ABRAM pour aller dans les terres de CANAAN…
Les MEDES, comme les SCYTHES leurs ancêtres, furent les conservateurs et les
surveillants de la DOUBLE TRADITION : SACERDOTALE et CHEVALERESQUE
qu’ils avaient sous leur protection, raison pour laquelle ils constituèrent, à leur époque, le
CENTRE SPIRITUEL d’irradiation de cet aspect Secondaire ou Dérivé de la Grande
Tradition Primordiale, comme le furent également les Atlantes, avec leur Tradition propre,
et dont nous parlons au Chapître Sept : « Les Traditions Dérivées et Secondaires. »
218
jusqu’à arriver à se rendre maître de lui-même et à recouvrer la « véritable qualité
d’HOMME », l’authentique VER-tu.
L’Enfant de Coeur qui aide le célébrant, qui représente les Anges qui assistent ce
dernier, répond très inspiré :
219
raison, la Lumière et la Vérité Intérieure qui bat en toi : c’est qui fut enseigné sur la
MONTAGNE SAINTE et dans son reflet, le Tabernacle… »
Pour des raison particulières, et non des moindres, nous avons préferé laisser pour la
fin de ce chapître, quelques considérations liées à la Traditon Scythe, lesquelles, en plus
d’être peu connues, sont très révélatrices de « qualité » extraordinaire de cette très ancienne
Ecole Initiatique de Mystères.
220
lui-même le nom d’ODIN et fonda le Sacerdoce des Douze Drottars (Druides), qui
conduisaient les Cultes Sacrés, l’administration de la justice, et exerçaient le prophètisme. »
Le Seigneur BOUDDHA (Le Sage) est né au sixième siècle avant J. C., d’une
famille appartenant aux Brahmanes « Bovins » (Gautamas), dans un Clan de la race des
Scythes (Shakyas), établis dans les colonies frontalières au Nord-Est de l’Inde et du Népal,
en raison d’une invasion du pays pour les iraniens. SIDDHARTA était le nom personnnel
du Prince KAPILAVASTU, fils de ZUDDHODANA, Roi Shakya du KAPILAVASTU,
petit Règne du Népal. SIDDHARTA était donc son nom, avant de s’élever à a condition de
BUDDHA. SIDDHARTA signifie en sanskrit « le bon succès ». GAUTAMA (et non
Gotama, qui est le nom d’un Rishi) était le nom sacerdotal de la Famille SAKYA. C’est
justement parce qu’il était d’origine SAKYA (Scythe) qu’on l’a appelé SAKYA-MUNI,
c’est-à-dire : « Le Saint ou Sage de la Famille Sakya ». Par « MUNI », on désigne celui qui
mène une vie de retraite, d’ascète, de contemplation, c’est-à-dire, d’ermite. Son « surnom »
était « SAKYA-SINHA » : « Le Lion des Sakyas » (Le Lion des Scyhtes)…
221
(I M A G E )
222
AINSI, CELUI QUI A UN PAS DE LION, EN REGARDANT LES QUATRE
REGIONS, PROFERA UNE VOIX PLEINE D’UN DESSEIN DE BON
AUGURE. »
« C’est ainsi, ô Ananda ! Soyez vos propres lampes, soyez vos propres refuges ;
maintenez-vous fermes à la lumière de votre lampe ! Cherchez la Libération dans La
Vérité, et ne demandez d’aide à personne d’autre qu’à vous-mêmes… »
--------------------------------------------------------
QUE TOUS LES ETRES SOIENT HEUREUX.
QUE TOUS LES ETRES TROUVENT LA PAIX…
QU’IL Y AIT LUMIERE, PAIX ET AMOUR POUR TOUS LES ETRES
SUR TOUS LES PLANS…
---------------------------------------------------------------
C’est pourquoi, tout homme qui sent dans son coeur ce grand Pouvoir qu’est LA
VOLONTE DE LUMIERE, doit prendre, avec courage, LE CHEMIN et CHERCHER SA
PROPRE LUMIERE dans une LIBERTE absolue, sans contrainte ni violence. Tel est le
véritable objectif de l’existence humaine…
=========================================
223
ON Z E
LA TRADITION HINDOUE
----------------------------------------------------------------------------------------------------
L’esprit specifiquement « moderne, qui constitue pour l’immense majorité de notre
monde occidental, une de ses prétendues « conquêtes », est la représentation la plus vivante
de l’esprit « anti-traditionnel » ; c’est pourquoi, dans l’état présent du monde, ce qu’on
appele la « civilisation occidentale moderne » est le prototype d’une civilisation proprement
ANTI-TRADITIONNELLE. Nous pourrions dire, sans peur d’éxagerer, que la mentalité
moderne trouve que tout ce qui revêt la qualité TRADITIONNELLE, est dérangeant et
irritant. C’est pour cela que dans le monde d’aujourd’hui, le terme de « TRADITION » est
généralement appliqué à tout ce qui est « vieux », « caduque » et « anachronique ». Ceci est
compréhensible, car le concept que le monde « profane » a de la Tradition, est
exclusivement lié aux choses « inventées » par les hommes, et par conséquent, comme le
souligne Renan : « La tradition dans les choses intellectuelles dégénère en routine. »
(Oeuvres, I, 15).
224
l’essence est purement métaphysique et qui a, par conséquent, une fixité immutable. Mais
pour la mentalité des « évolutionnistes » et « progressistes » de l’occident moderne, cette
immutabilité les convertit, selon leur « optique », en quelque chose semblable à des
« fossiles intellectuels », essayant ainsi d’imposer arbitrairement aux Doctrines
Traditionnelles et à la Métaphysique pure, le « progrès » qu’elle attribue aux sciences
« profanes » et à la philosophie. Celui pour qui LA VERITE n’importe pas, pour qui ce qui
compte, c’est « d’avoir raison » ou de se croire en possession de la vérité par pure
complaisance ou vanité, rend bien peu de service à la vérité, car de cette manière on ne peut
qu’obtenir l’inversion des valeurs et le mépris des principes supérieurs, coupant ainsi toute
communication avec la Vérité transcendente et avec la Connaissance Suprême, en échange
d’un « savoir ignorant » d’ordre inférieur, enfermé et limité dans le domaine du relatif et du
contingent. Cependant, il y en a qui sont tellement persuadés de la « superiorité » de leur
connaissance, qu’ils n’admettent en aucune manière, que quelque chose puisse exister, qui
soit différent de leurs concepts et de leurs points de vue. C’est précisement ce « nivellement
par le bas » qui constitue ce qu’on appelle l’ « uniformisation » moderne, qui est la
manifestation visible et évidente d’une « haine envers toute supériorité ».
225
finale, vers laquelle « nous pousse » la civilisation moderne, nous puissions sauver le
minimum d’éléments de la Tradition perdue que nous conservons encore, et qui
permettraient de restaurer ou de reconstituer notre Tradition dans le Monde du futur.
Cependant, considérant que, chez les occidentaux, pas tous sont d’accord avec le
développement exclusivement matériel de leur civilistaion, nous caressons le ferme espoir
que tout ne sera pas perdu, et que dans l’« Arche » de cette espérance, nous arriverons à
sauver les « germes » d’un Monde nouveau, loin du désordre, de l’erreur et de l’obscurité
qui semble aujourd’hui, nous ravager.
226
grandes Traditions Secondaires provenant de La Grande Tradition Primordiale, d’origine
Polaire ou Hyperboréenne. La Tradition Hindoue, ou ce qui est connu aujourd’ui comme
« L’HINDOUISME », est un ensemble d’aspects différents de La Vérité, d’expériences
historiques vivantes qui synthétisent le mémorial d’une valeur inestimable de civilisations
passées et millénaires, dont les apports sont des éléments de mérite qui conforment
aujourd’hui en un seul bloc, la compilation la plus complète de Doctrines Traditionnelles
qui sont restées intactes depuis le fond des siècles. L’HINDOUISME est donc la succession
de trois formes principales que la Tradition a pris à travers les siècles : Védisme,
Brahnanisme et Hindoiuise. C’est pourquoi on peut trouver dans l’Hindouisme, toutes les
solutions spirituelles auxquelles l’homme puisse aspirer.
227
Par conséquent, nous devons confesser qu’en ce qui nous concerne, nous préférons
une Inde qualifiée de « paienne » à un « christianisme » qui poursuit, avec une cruauté
barbare, avec haine, intolérance et esprit vengeur, tout ceux qui ne pensent pas comme lui.
En Inde, il n’y a pas de bûcher ni de corde pour le schysmatique, pour l’hérétique ou
l’infidèle ; là-bas, le dissident ou le contestataire est reçu avec des arguments, au cours
d’une discussion libre, et sans la moindre intention de gagner des prosélytes.
En tout cas, nous croyons que la recherche d’une compréhension doit être réalisée
parmi les « élites » des deux bords, et non parmi les grandes masses. Surtout, si l’on tient
compte du fait qu’en Inde, un Swami a plus d’autorité spirituelle qu’un Brahman, parce que
ce qui compte, là-bas, c’est la « réalisation spirituelle ».
228
Il est un fait indéniable que l’Inde est le lieu du monde actuel qui se prête le
mieux à une re-trouvaille, en vue d’un effort sérieux et sincère d’entendement et de
compréhension entre les différentes Religions et les Organisations Initiatiques du monde
d’aujourd’hui, car bien que l’Hindouisme ne soit pas une « religion », mais un « mode de
vie », une éthique traditionnelle avec un fondement méthaphysique et une « technique » de
réalisation spirituelle (YOGA), elle peut cependant être considérée comme « LA
RELIGION ETERNELLE » (SANATANA-DHARMA) ou la Loi Sacrée Védique
(AVIDIKA-DHARMA), parce qu’elle est fondée sur une CONNAISSANCE (GNOSE ou
JNANI) accesible à chacun, qui lui permet de « se re-lier » avec L’ETRE, quelque chose
qui doit être REALISE d’une manière purement intérieur et spirituelle, parce que personne
n’arrive au « SOI SUPREME » divin sans passer par la perfection du « Moi » humain.
C’est précisément cette UNIVERSALITE TRADITIONNELLE qui octroie à l’hindouisme
la qualité spirituelle de « pivot » ou « pôle » spirituel, qui lui permet d’agir comme
« arbitre » dans n’importe quelle rencontre, avec pondération et sagesse.
L’Inde serait donc le lieu idéal de re-trouvaille pour n’importe quel effort sérieux et
sincère (comme nous l’avons dit auparavant) ; une compréhension qui soit la démonstration
évidente d’un « oecuménisme » libre de prétentions hégémoniques de toute nature…Il
s’agirait d’un changement dans la manière de penser et de sentir, qui permette de trouver
tout ce qui UNIFIE et qui évite ce qui sépare. Par exemple, de même que l’Hindouisme
accepte et respecte la foi des Chrétiens pour le CHRIST, les Chrétiens, à leur tour,
respectent et comprennent le Culte Hindou pour KRISHNA. Que la « conmunio » ou
« koinonía » n’ait pas besoin de signifier « à tout prix » la « communion avec Rome »,
c’est-à-dire, l’ «obédience à l’Autorité UNIQUE de Rome » ; car « adorer un seul et unique
CHRIST (ou CHRISHNA) est une chose, et accepter que le « gouvernement unique » soit
l’Evêque de Rome (le Pape) en est une autre bien différente, car ce qui est lié à l’« unité
visible » semble être le principal obstacle à n’importe quel effort d’entendement et
d’UNITE. Tant que l’Eglise Catholico-Romaine continuera à s’entêter dans l’indiscutable
PRIMAUTE du Pontife romain, tout le travail « unificateur » restera stérile…Ce sera
toujours la « pierre » de la division. Les expressions de supériorité et les prétentions à la
détention exclusive de la Vérité, de la part de l’Eglise Catholique, constituent de très
229
sérieux obstacles à une compréhension juste et sincère. L’EMPIRE ROMAIN a cessé
d’exister depuis des siècles, et bien avant même que Cesar Auguste ne promulge le décret
(l’édit) selon lequel la juridiction universelle du monde appartenait aux Romains…, c’est-à-
dire, aurait acquis l’empire sur tous les mortels…
230
racine qu’est la Grande Tradition Primordiale. C’est pourquoi celui qui n’est pas capable de
découvrir cette Racine primitive qui représente le point de vue DES PRINCIPES, ne
pourra pas comprendre les subtilités qui différencient en apparence la Doctrine originale, à
mesure qu’il « descend » dans l’interprétation de certains aspects subalternes qui se
convertissent en « spécialisations », c’est-à-dire, en un « s’en aller par les branches »,
oubliant le tronc commun. L ‘antinomie dépéndra du « philosophe » qui ne « voit » que des
branches, en ignorant le tronc. En tout cas, il peut encore « la résoudre », et pas seulement
la constater. Comment-peut-il y avoir d’antinomies dans une Tradition dont l’Essence
Doctrinale est LE VEDANTA ? En conséquence, tant que les concepts ou points de vue
sont en accord avec leur principe, ils ne pourront pas contredire entre eux, ils ne feront que
se complémenter et s’illustrer mutuellement. LES DARSHANANIS sont des moyens
différents de raisonnement, des postulats différents, qui servent à tirer des conclusions. En
aucun cas, il ne s’agit des célèbres « systèmes » avec leurs inséparables fanatiques, et qui
ne sont qu’une conception fermée dont les limites dépendent de l’horizon mental de leur
auteur. Les DARSHANANI sont des développements selon certains points de vue et
suivant des directions diverses, bien qu’en aucun cas, incompatibles. Par exemple,
l’interprétation du Monde PHENOMENAL selon ces méthodes, conduit à des résultats
divergents et parfois antinomiques, mais c’est justement par la pondération des
contradictions qu’on peut avoir un « aperçu » de la nature REELLE du Monde qui est au-
delà de nos perceptions et de l’observation des phénomènes naturels.
231
même que successivement, mais toujours en accordance avec le Principe et le fondement
commun de cette Tradition, qui dans le cas de la TRADITION HINDOUE, est LE VEDA,
la « Science Sacrée » et la Connaissance Traditionnelle par excellence. La racine « VID »,
d’ou proviennent les mots « VEDA » et « VIDYA », signifie à la fois « VOIR » et
« SAVOIR ».
Les deux premiers Darshani (NYAYA et VAISHESHIKA) peuvent être considérés comme
des points de vue analytiques ; les quatre autres (SANKHYA, YOGA, MIMANSA et
VEDANTA) sont des points de vue synthétiques. Les deux derniers (MIMANSA et
VEDANTA) se distinguent des autres dans le sens ou ils sont, de manière directe et
immédiate, des interprétations du VEDA même, et le reste en dérive de manière plus
éloignée. (Réf. : René Guénon : « Introduccion General al Estudio de las Doctrinas
Hindues », page 205, Edit. Losaad, Bs. Aires, 1945).
232
etc. « RAJAS » , l’énergie, l’activité, le mouvement, l’agitation, passion, violence, effort,
etc. Il communique l’impulsion et le mouvemet aux deux autres Gunas (Sattva et Tamas)
qui ne peuvent entrer en activité par eux-mêmes. « TAMAS » : la qualité des ténèbres,
impureté et inertie ; des trois Gunas fondamentaux, il est le plus inférieur ; il est la qualité
prédominante des imbéciles et celle des règnes végétal et inorganique. La BHAGAVAD-
GITA (XIV, 8, 13) dit : « MAIS « TAMAS », SACHE-LE, NE DE L’IGNORANCE, EST-
CE QUI LEURRE TOUTES LES AMES, EN LES ESCLAVISANT AU MOYEN DE
L’ERREUR, LA NEGLIGENCE ET LA LETHARGIE…L’AVEUGLEMENT,
L’INERTIE, L’ERREUR et la CONFUSION NAISSENT DE LA CROISSANCE DE
« TAMAS ».
233
ETERNELLE et CELESTE. Selon le SANKYA, comme nous l’avons déjà vu en parlant du
troisième Darshana, il exsite DEUX PRINCIPES également INCREES ET ETERNELS :
« PURUSHA » et « PRAKRITI », qui par leur union mutuelle, donne naissance à tous les
êtres animés et inanimés (BHAGAVAD-GITA, XIII, 26). Par conséquent, ils sont « deux
aspects primitis de la Déité unique inconnue ». On pourrait dire que le « SANKYA » est la
« THEORIE » ou « le point de vue théorique », alors que LE YOGA, que certains
considèrent comme une seconde brahcne du SANKYA, est le COMPLEMENT DE
REALIDSATION. Le YOGA est qualifié de « SESHWARA », c’est-à-dire, de
« DEISTE » parce qu’il introduit le concept d’ «ISWARA » (L’Être, le Dieu
PERSONNEL).
LE YOGA
Le YOGA est un des Darshanani classiques ; il est une branche du Sankya, avec des ajouts
d’autres sources, comme la notion divine d’Iswara, à laquelle nous avons déjà fait
référence. Avec le temps, le Yoga a souffert l’influence du VEDANTA, mais alors que le
Yoga, dans le Sankya, n’est qu’un point de vue, le Yoga triate essentiellement de
REALISATION. Les considérations théoriques, en tant que travail initiatique, n’ont pas de
valeur réelle si elles ne sont pas destinées à préparer la « réalisation », c’est-à-dire,
l’initiation effective, l’accès à une Connaissance DIRECTE et réelle, pour laqauelle la
connaissance discursive et théorique ne peut rien constituer de plus qu’une simple
préparation, et bien qu’indispensable, elle n’a en elle-même pas d’autre valeur que celle
d’un moyen contingent et accidentel.
234
humain ou moi inférieur, avec le MOI SUPERIEUR ou « MOI DIVIN », au moyen de la
pratique de l’ascèse yoguique, qui prend sa source dans une tradition phénoménologique et
métaphysique, sans s’en tenir en rien aux enseigments d’un dogme religieux, car
l’Hindouisme, comme nous l’avons déjà dit, n’est pas une religion comme nous le
comprenons en Occident, mais il est le SANATANA-DHARMA ou VAIDIKA-
DHARMA : La RELIGION ETERNELLE ou Tradition Primordiale de l’ARYAVARTA, l’
Héritage reçu depuis la plus lointain passé, à travers ses Sages ou ou Rishis Illuminés
(SAPTARACHIS, SAPTARCHAYAS ou PRAJA-PATIS d’un très vaste Savoir et d’une
très grande Sainteté, qui vivèrent bien avant la période Védique). Ce qui caractérise le
YOGA, c’est sa structure INITIATIQUE : il faut un GURU (Instructeur) et le pratiquant
(YOGUIN) de La Voie s’efforce de « mourir » à l’illusion du monde des phénomènes, à la
vie commune (profane). S’il a du succés, il atteindra une « RENAISSANCE » à un autre
« état de l’être » : SAMADHI, ou état de ravissement extatique, d’absortion de l’esprit dans
l’ATMA ; MOKSHA : libération des véhicules matériels ; NIRVANA : extinction de
l’existence ; annihilation complète de la « personnalité humaine » ; c’est plonger dans
l’abîme de l’esprit divin. L’ETAT D’UNION parfaite et définitive, c’est-à-dire, la véritable
réalisation métaphysique.
L’origine du YOGA est difficile à établir. Ses techniques se manifestaient déjà dans
l’Inde SHIVAITE pré-Védique et pré-aryenne de Mahenjo-Daro, peut être pas dans un état
aussi raffiné que celui qui est formulé dans les YOGA-SUTRAS DE PATANJALI. On
pourrait affirmer que les TECHNIQUES du YOGA sont L’HERITAGE de l’Inde Eternelle,
et qu’elles constituent l’ensemble de pratiques (ANHYASA) le plus caractéristique et le
plus spécifique de la spiritualité Hindoue. Il n’existe pas un seul mouvement spirituel
Hindou qui n’inclut, comme une partie de sa technique de réalisation, pour le moins une
des nombreuses formes de YOGA qui constituent le patrimoine spirituel de l’Inde
d’aujourd’hui. Le YOGA est le Système INITIATIQUE de la Tradition HINDOUE, et il a
fini par absorber et assimiler presque tous les types de « techniques » de réalisation, les
intégrant synthétiquement dans son Système, parce que le Yoga peut être adapté
indifféremment aux diverses VOIES (MARGAS) sous le signe de la plus pure orthodoxie,
car ce qui intéresse le plus l’Hindou, c’est L’EXPERIENCE VIVANTE de la
235
REALISATION SPIRITUELLE, la RENAISSANCE Initiatique qui lui permet d’être
« libéré en vie », ici et maintenant, le convertissant en JIVANMUTKA. Le YOGA est la
Véritable Science de l’HOMME INTEGRAL.
Bien qu’en réalité, il n’y ait qu’UN SEUL YOGA, qui est l’Art de la Concentration
Parfaite, les variantes de HATHA-YOGA et de RAJA-YOGA sont les deux formes
essentielles de base. JNANI-YOGA, BHAKTI-YOGA et KARMA-YOGA sont des
développements spéciaux adaptés aux Grandes VOIES ou MARGAS, de l’UNION PAR
LA GNOSE (JNANA), par la DEVOTION (BHAKTI) et par l’ACTION (KARMA).
Chacun d’entre eux correspond à un aspect particulier de la nature humaine. On ne peut pas
laisser en dehors du YOGA, les méthodes « TANTRIQUES » dont la particularité est le
Culte à la SAKTI (DEVI ou DURGA). Le mot « TANTRA » provient de « TAN » qui
signifie « propager », « répandre », et « TATRI » qui veut dire « expliquer ». TANTRA
serait donc : « EXPOSER L’ORIGINE DE LA CONNAISSANCE SPIRITUELLE ou
Connaissance Divine ». La Tradition dit que le fondateur du TANTRA est SHIVA lui-
même, le ADI-GURU (Le Premier Gurú) ou MAHAYOGI (Le Grand Yogi) et
MAHAKAULA (Le Grand Tantrique). L’objet de cette Révélation fut d’Illuminer l’âme
individuelle dans l’Ere du KALI-YUGA qui est celle dans laquelle nous vivons
actuellement. LE TANTRA et LE VEDA constituent la chaîne et la trame de la Culture
Indienne. (Réf : KALYAN SIVANANDA : « TANTRA », pages 13/16).
Dans le TANTRA-YOGA, comme dans les autres aspects du Yoga, le BUT est la
REALISATION SPIRITUELLE et NON le plaisir physique. L’EROS est l’aspiration de
l’Ame vers le haut, et Dieu est AMOUR (Agape). C’est une technique très « sui-generis »
et TRES DIFFICILE, qui comme toute VOIE INITIATIQUE, exige une APTITUDE et un
TEMPERAMENT appropriées. L’Aspirant « qualifié » pour LE TANTRA doit être
fondamentalement VER-tueux, parce que la technique sans VER-tu est libertinage et
perversion ; il doit être d’une pureté implacable (AKLIÇTA) et d’une extrême « sensibilité
spirituelle ». La VOIE DU DIAMENT ET DU RAYON (VAJRAYANA) n’est pas pour
« tutti-quanti », car, comme l’affirme la pensée taoïste : « QUAND L’HOMME
INADEQUAT UTILISE LES MOYENS CORRECTS, LES MOYENS CORRECTS
236
TRAVAILLENT A L’ENVERS ». Le TANTRA, comme le signale fort justement J.
EVOLA, « a revindiqué » pour lui la même, la dignité d’un CINQUIEME VEDA » (« LE
YOGA DELLA POTENZA », page 6).
Le MIMANSA est le Darshana qui s’applique d’une manière générale à l’étude réflexive
du VEDA. Le mot « MIMANSA » signifie littéralement « réflexion profonde ». Par
conséquent, l’objet du MIMANSA est d’ « enseigner l’art de raisonner, dans le but avoué
de faciliter l’interprétation des VEDAS, non seulement dans la partie spéculative, mais
aussi dans la pratique. « Il reçoit aussi le nom de PURVA-MIMANSA (Mimansa antérieur)
ou « investigation preliminaire », pour le distinguer du dernier Darshana : LE VEDANTA
ou « UTTURA-MIMANSA » (Mimansa postérieur ou suivant), « investigation finale ». Le
PURVA-MIMANSA est le préféré ou le favori des sacerdotes (Brahmanes)
traditionnalistes Hindous, parce que, plus qu’une réflexion et un exercice de la pensée, il est
observance pratique des Rites millénaires et des Cérémonies du Culte prescrites dans les
VEDAS. Certains adversaires du PURVA-MIMANSA l’ont taxé d’ « athée », chose
totalement absurde, car il est un système orthodoxe qui reconnaît le Dieu personnel
(ISWARA), de même que le Dieu TRANSCENDANT (CELUI ou BRAHMAN), et dont
l’existence est fondamentale dans tous les Systèmes de la Tradition Hindoue.
237
surtout parce qu’ils enseignent LE BUT DE L’ULTIME ET SUPREME
CONNAISSANCE TRADITIONNELLEMENT ENTIERE. Le VEDANTA est l’Ecole
prédominante en Inde, et une grande partie du succés est dû à l’extraordinaire
AMPLITUDE et UNIVERSALITE de ses enseignements, qui offrent un « refuge amical »
aux nuances de pensée les plus dissemblables, dans lesquels on trouve toujours quelque
chose de vrai de par l’amplitude dilatée des regards, sans exiger en contrepartie, aucune
« conversion » et aucune abjuration de croyances. En raison du respect absolu des Hindous
pour LA RELIGION, les rites, les coutumes et les lois, les religions persécutées ont
toujours trouvé dans l’Inde, un refuge et une protection sûre. L’Inde est un pays dans lequel
on trouve, côte à côte, les personnes d’origines et d’aptitudes les plus diverses, depuis les
plus humbles paysans, jusqu’aux plus puissants RAJAS ou Princes. Ouvriers ou
intellectuels, chacun vit à sa manière les coutumes ancestrales, sans que personne ne soit
affecté dans la pleine jouissance de ses libertés. C’est comme si chacun désirait être
différent, mais en respectant le droit des autres. Au milieu de cette grande diversité de
races, de hiérarchies et de castes, tout fonctionne harmonieusement parce que tous sont
d’accord pour participer à l’Oeuvre du Créateur, comme résultat d’une observation
consciente des Lois Naturelles : le Monde Visible étant une pensée du Créateur, il exprime
une harmonie intérieure d’essence divine ; ainsi, quand l’homme perçoit cette harmonie et y
coopère, il se réconcilie avec Le Créateur et participe activement à son OEUVRE.
Tout est «orienté » en fonction d’une fin unique, d’un BUT qui es la
REALISATION SPIRITUELE ou la LIBERATION, et chacun s’approche du BUT dans la
mesure de sa capacité de compréhension, dans la mesure de son développement. C’est
pourquoi tout l’enseignement du YOGA est un appel à l’ « EVEIL », pour que le brahman
et le Swami, de même que le Guerrier (Shatriya), le commerçant et le paria, puissent
répondre à un dessein supérieur, parce que l’Homme, en tant qu’ATMAN, est réellement
LIBRE…
Pour pouvoir apprécier avec justice et pondération la valeur réelle du VEDA, nous
devons avoir bien présent à l’esprit que sa création est très antérieure à celle de nos
« philosophies » intellectuelles d’occident. A cette époque tellement éloignée qu’elle se
238
perd « dans la nuit des temps », le « penser » se développait selon d’autres modes,
différents de celui du raisonnement logique. Ces Sages Illuminés, Grands Ancêtres des
Aubes Lumineuses, les Rishis préVédiques, fondaient leur expérience sur le VECU
INTERIEUR et ne partaient pas dans la « mission » de convertir personne, mais d’illuminer
avec leur propre lumière, ceux dont, à cette époque également, l’oreille intérieure (SRUTI)
était ouverte et dont les yeus étaient sensibles à la Lumière Incréée (DRISHTI). Le texte
Védique agit comme un point d’appui, commer « germe » (VIJA) pour la Méditation qui
aide à re-trouver la Connaissance perdue ou « voilée » (VIDYA).
Nous concluons en disant avec Sri AUROBINDO, que « Le VEDA est le livre
prédestiné de l’Illumination spirituelle et de la culture de soi. La conception centrale du
VEDA est la conquête de La Vérité sur les Ténèbres de l’Ignorance et par la conquête de la
Vérité, la conquête de l’Immortalité, parce que le « RITAM » Védique (L’Ordre Divin) est
une notion autant spirituelle que psychologique. « (Réf. « LE SECRET DU VEDA »,
Fayard,k Paris, 1975). « Le SHASTRA Suprême du YOGA Intégral est le VEDA éternel,
qui est occulté dans le coeur de tout être pensant et vivant. Le lotus de la connaissance
éternelle et de la perfection éternelle est un bouton fermé et replié en nous. Il s’ouvre
rapidemment ou graduellement, pétale après pétale, à travers des réalisations successives,
une fois que le mental de l’homme commence à retourner vers L’Eternel, et que son Coeur,
libre de l’attachement aux apparences finies qui le compriment et le limitent, arrive à
tomber amoureux de L’Infini, à quelque degré que ce soit, comme nous le disait Sri
Aurobindo ; et celui qui choisit l’Infini, a déjà été choisi par l’Infini. Rien ne peut être
ensigné au mental, qui ne soit déjà occulté comme connaissance potentielle dans l’âme en
déploiment de la créature. De même, toute perfection dont l’homme extérieur est capable,
n’est que la réalisation de la perfection éternelle de l’Esprit qui est en son intérieur.
Connaissons le Divin et nous nous convertirons en Divin, car nous le sommes déjà dans
notre nature secrète. « (Réf : Sri Aurobindo Ghosh : « LA SINTESIS DEL YOGA », pages
9 et 10, Edición SAROS, Buenos Aires, 1956).
239
Il ne faut pas confondre les six DARSHANANANI et les Six « VEDANGAS »,
Sciences auxiliaires du VEDA, aspects secondaires de la Doctrine qui font partie de la
« SMRITI » ou notices traditionnelles communiquées oralement. Les Six VEDANGAS
sont : La « SHIKSHA », science de l’articulation correcte et de la prononciation exacte.
« CHHANDAS », science de la prosodie et connaissance profonde du rythme et de ses
relations cosmiques. « VYAKARANA », explication des termes importants et difficiles qui
se trouvent dans les textes Védas ; pas seulement leur éthymologie, mais aussi la valeur
symbolique des lettres et des syllabes qui entrent dans la composition des mots.
« JYOTISHA », l’astronomie et l’astrologie traditionnelle. Et enfin, le «KALPA »,
l’ensemble des prescriptions qui sont liées à la réalisation des rites.
Les Quatre VEDAS qui sont liés aux « UPAVEDAS » sont : Le « RIG-VEDA », le
VEDA le plus ancien et le plus important, C’est le seul qui soit légitimement aryen. Il fut
composé avant l’invasion aryenne de l’Inde. Selon la tradition, « il fut créé par la bouche
orientale de Brahma et communiqué par de Grands Rishis, au bord du lac
MANAGARAVANA, au-delà des Himalayas, des douzaines de milliers d’années
auparavant. » On peut affirmer, sans avoir peur d’exagérer, que pratiquement chaque idée
qui constitue la pierre fondamentale de presque tous les crédos religieux du Monde, les
personnages, les mythes et les légendes, la personnification des pouvoirs divins et
cosmiques, peut être trouvée dans Le « RIG-VEDA » ; et si l’idée n’est pas clairement
développée, elle s’y trouve pour le moins formulée ou vaticinée dans ces hymnes d’une
240
origine tellement lointaine. Les VEDAS furent transmis par tradition ORALE durant une
longue période.
Comme pour toute tradition ORALE, l’enseignement doit être appris par coeur,
ainsi que l’ont fait les brahmanes, qui transmettaient Les VEDAS en les récitant par coeur,
de même qu’ils continuent à le faire aujourd’hui, de la même manière que le faisaient leurs
prédécesseurs d’il y a plus de trois mille ans. C’est pourquoi, malgré toutes les difficultés
immenses et les influences externes qui ont exercé une pression sur les idées et les
coutumes hindoues, ils n’ont jamais cessé d’être fidèles aux VEDAS, c’est d’eux que
provient toute autorité.
241
« ENTRE CELUI QUI DONNE L’ETRE ET CELUI QUI TRANSMET LES
LIVRES SACRES, LE PERE LE PLUS RESPECTABLE EST CELUI QUI
DONNE LA DOCTRINE SAINTE ; CAR LA NAISSANCE SPIRITUELLE QUI
SE RESUME DANS LE SACREMENT DE L’INITIATION ET QUI
INTRODUIT A L’ETUDE DES VEDAS, EST, POUR LE DWIDJA,
ETERNELLE DANS CE MONDE ET DANS L’AUTRE. »
242
croissance de l’Ame et du processus divin de son développement ; elle est, par conséquent,
la CONNAISSANCE TRADITIONNELLE par excellence.
Avant que les différentes parties du VEDA ne soient écrites, durant une très longue
période, dont la durée serait réellement difficile à déterminer, la transmission était
exclusivement ORALE (VANSHA). Une fois les aryens installés en Inde, ils composèrent
les textes de la Connaissance Sacrée (LE VEDA), qui allaient former, par la suite,
l’Ensemble des Ecritures orthodoxes de la Tradition Hindoue (L’HINDOUISME). Ces
livres sacrés constituent le lien visible et les « traces » évidentes de la plus ancienne
Connaissance Sacrée léguée à l’Humanité, connue comme LA GRANDE TRADITION
PRIMORDIALE. Malheuresement, l’immense majorité de l’Humanité a perdu tout
« rattachement » avec ce Grand Centre Spirituel du Monde. L’Inde est un des rares peuples
de la Terre qui a su conserver, respecter et transmettre, sans altérations, la Grande Tradition
Initiatique à ceux qui cherchent réellement, avec sincérité, LE SENTIER INITIATIQUE.
L’HINDOUISME, ou ce que nous connaissons sous ce nom depuis le Moyen-Age jusqu’à
nos jours, est la plus grandiose Oeuvre de SYNTHESE Spirituelle réalisée au moyen de
l’absortion et de l’assimilation des éléments homologables de Doctrines, de Techniques et
de Disciplines ascétiques provenant de l’Inde Shivaïte pré-Védique et pré-Aryenne ;
éléments qui se sont transformés en la plus vaste et la plus importante des Quatre Traditions
SECONDAIRES dérivées de la Grande Tradition Primordiale. Les Hindous, en tant que
dépositaires, gardiens et transmetteurs de cette Tradition, constituent sans aucun doute, une
authentique AUTORITE SPIRITUELLE pour tout le Monde. Une AUTORITE qui, pour se
maintenir, n’a besoin ni d’une individualité unique, ni d’un quelconque appui organisatif
externe. Leur AUTORITE se fonde uniquement sur la puissance inhérente de la
DOCTRINE TRADITIONNELLE elle-même.
L E B O U D D H I S M E
243
Le BOUDDHISME original fut la manifestation de l’Esprit de la Vérité. Une
véritable connaissance en constant accord avec les principes fondamentaux de la Doctrine
Traditionnelle appliqués dans un autre ordre, qui donne plus d’importance à la réalisation
de la Vérité ou ILLUMINATION, au moyen de la faculté de PRAJÑA (SAGESSE) qu’à la
spéculation et à la cogitation au sujet de la lettre des enseignements dogmatiques. Une
Connaissance qui suscite chez ses disciples, une ACTIVITE DROITE dans la Vie
quotidienne, comme un moyen supérieur aux cérémonies et aux rites formalistes. C’était
une « réaction » contre le « cléricalisme » des brahmanes qui, bien que l’ayant taxé
d’ « hétérodoxe », n’ont pas hésité à considérer le BOUDDHA comme un AVATAR, vu
que sa vie et son oeuvre présentent tous les caractères d’une manifestation divine ».
Comme le disait le Seigneur KRISHNA (Le Huitième Avatar) :
244
animaux sans être en accord avec les principes Védiques. Le Seigneur BOUDDHA est
apparu pour arrêter cette sottise et établir les principes Védiques de la NON VIOLENCE.
C’est pourquoi absolument tous les AVATARAS, incarnations du Seigneur, ont une
mission particulière, et ils sont tous décrits dans les Ecritures révélées. » (The Bhakti-
Vedanta Book Trust, Mexique, 1978).
Sans pécher par exagération, on peut dire que le Seigneur BOUDDHA est le plus
grand REFORMATEUR que le Monde ait connu jusqu’à nos jours. Une REFORME
SPIRITUELLE totalement libre de sang, de persécutions et d’impositions. Il est bien connu
qu’à toutes les époques de l’histoire, l’établissement d’une hiérarchie ecclésiastique toute
puissante a toujours causé la perversion des enseignements primitifs. L’Ecole du Seigneur
BOUDDHA est bien définie par les termes de « VOIE INTERMEDIAIRE », celle qui
conduit chaque homme à la libération des opposés à tous les niveaux ; celle qui dépasse
toute dualité, tout conditionnement, jusqu’à atteindre la béatitude de la pure conscience :
« au-delà de toutes les manières de parler (SUTTANIPATA) ». Que signifie la non
dualité ? Cela signifie que lumineux et sombre, long et court, noir et blanc, sont des termes
relatifs, ô Mahamuti !, et dépendant l’un de l’autre ; de même que NIRVANA et
SAMSARA, toutes les choses sont non-duelles. Il n’y a de NIRVANA que dans le
SAMSARA : il n’y a de SAMSARA que dans le NIRVANA ; parce que la condition de
l’existence n’est pas de caractère mutuellement exclusif. C’est pourquoi il est dit que toutes
les choses sont non-duelles, comme le NIRVANA et le SAMSARA. » (LANKAVATARA-
SUTRA).
245
Comment quelqu’un peut-il dire avec certitude Ce que c’est,
Tant qu’il n’a pas lui-même atteint Ce qui est… ?
Et après l’avoir atteint, quelle parole peut-elle être envoyée
Depuis une Région dans laquelle le Carrosse de la parole ne peut suivre
aucune trace ?
C’est pourquoi, à ses interrogations, réponds seulement par le silence,
Silence…avec un doigt indiquant le Chemin… »
(Vers Bouddiste)
C’est la raison pour laquelle il est dit que la SAGESSE des Sages ne réside pas dans leurs
enseignements. Il ne faut pas confondre la Sagesse du BOUDDHA avec sa doctrine. La
doctrine n’est que « le doigt qui signale le Chemin ». La connaissance, si elle n’est pas
accompagnée de l’expérience personnelle, est superficielle et non transcendante. C’est
L’EXPERIENCE, l’expérience de l’ILLUMINATION qui constitue l’enseignement
véritable et réel du Bouddhisme original.
L’art Hindou de même que l’art Bouddhiste, qui en dérive, expriment dans l’image
fondamentale bien connue du BOUDDHA intronisé sur le Lotus, toute l’attitude spirituelle,
l’essence même du Bouddhisme : les yeux fermés du Bouddha refusent toute affirmation
purement spéculative de la Réalité supra-formelle, parce qu’elle ne peut être que fausse et
illusoire. Mis à part touts les canons de proportions qui conforment la silhouette du
TATHAGATA et mis à part les gestes de ses mains (MUDRAS) qui sont aussi un héritage
de l’Hindouisme, l’image du Bouddha « communique » au spectateur « sensible », une
246
dimension d’intériorité, une attitude de PAIX PROFONDE, de BEATITUDE, de
SERENITE immense et d’un recueillement ineffable au sein de l'Etre. Enfin, l’image
semble dire : « L’ESSENCE DES CHOSES EST INDESCRIPTIBLE… »
Il existe des adeptes qui ont su préserver ce TRESOR d’une valeur inestimable,
jusqu’à nos jours et sans l’avoir dégénéré ; au contraire, ils ont donné une nouvelle vie aux
enseignements du BOUDDHISME. Cette « transmission spéciale » en dehors des Ecritures,
sans dépendre de mots ou de lettres, signalant directement l’essence du mental, VOYANT
la véritable nature propre, constitue LE BOUDDHISME-ZEN. Il a surgit du
BOUDDHISME et du TAOISME, et aujourd’hui, après des siècles, il est une forme pure
et UNIQUE du BOUDDHISME PRIMITIF. Mais le « ZEN » ne pourra jamais être une
« alternative » pour les masses, les curieux et les snobs. Quand des psychologues comme
JUNG et FROMM se chargent de « spéculer » sur quelque chose qui n’est rien d’autre que
la PURE REALISATION, ils cessent d'être des « scientifiques » et envahissent un domaine
qui leur « échappe ». Comme preuve de ce « charabiat », je me rappelle avoir lu dans un
des courriers de l’excellente revue « THE MOUNTAIN PATH », éditée dans le
Ramanasram de Tiruvanna-malai (Inde du Sud), un compte rendu d’un Swami sur certaines
« conférences » de C.G. JUNG, faites en Inde. Le Swami raconte que, agréablement surpris
d’entendre un occidental parler avec une « aisance » évidente des différents types de
SAMADHI, une fois la conférence terminée, il s’approcha de Jung et lui demanda : Quelle
est votre technique de méditation ? » Ce à quoi le psychologue répondit avec sincérité et
ingénuité : « aucune parce que je n’ai jamais eu de temps pour méditer… ! »
247
Quand des « mystiques » comme Thomas Merton, et des religieux comme la père Jésuite
LA SALLE et le Bénédictin Alfred GRAHAM écrivent avec l’indispensable « NIHIL
OBSTAT » et « IMPREMATUR », ils donnent des signes encourageants de maturité et de
progrès dans le domaine des idées, et des preuves d’ «élasticité » dans leurs concepts
religieux, mais LE ZEN n’est pas de la THEOLOGIE, et ne peut pas se convertir en un
MYSTICISME, c’est-à-dire, en « RELIGION », parce que le ZEN est INITIATION. Ce
qui peut arriver, c’est que le catholique « existentiel » se convertisse en un pratiquant
possible du ZAZEN, peut-être en un ILLUMINE, et alors le Monde aura gagné de
nouveaux ADEPTES de l’ANCIEN CHEMIN que le seigneur Bouddha avait trouvé pour
lui et pour ceux qui peuvent le suivre sur LE SENTIER, mais en même temps, l’Eglise
Catholique aura « perdu » un membre de sa « religion ».
Il est évident qu’une discipline aussi ardue que LE ZEN, n’est ni pour les rêveurs, ni
pour les naïfs. Ne serait-ce que pour être « admis » à l’apprentissage, l’aspirant doit
démontrer une persistance considérable et toutes ses capacités sont mises à l’épreuve. Une
fois accepté, il doit passer, entre autres choses, par une discipline sévère de plusieurs
années dans le ZENDO (Monastère), dans lequel « UN JOUR SANS TRAVAIL EST UN
248
JOUR SANS MANGER. » (Premiére règle de la vie monastique). Il y a un grand pas qui
sépare le fait d’être assis (SENtado) et celui de PENETRER LE ZEN…
249
à la pratique ou « réalisation », à la place des raisonnements vides et des spéculations
mentales. Comme il l’affirme en répondant à CHIEN-KU : « MES DISCIPLES SONT
INSTRUITS POUR S’ASSOIR DANS LA SOLITUDE, EN SILENCE, EN MEDITANT
SERIEUSEMENT SUR LE SENTIER. S’ILS OBTIENNENT UN RESULTAT
MERITOIRE, QU’ILS LE CACHENT, MAIS S’ILS ONT DES PROBLEMES, QU’ILS
LES CONFESSENT. »
250
N’AS PAS VU TA PROPRE NATURE, A QUOI SERT-IL DE PENSER AU BOUDDHA,
OU DE RECITER DES SUTRAS, OU DE JEUNER OU DE SUIVRE LES PRECEPTES ?
PAR LE SEUL FAIT DE PENSER AU BOUDDHA, TON ACTE MERITOIRE
PORTERA SES FRUITS ; EN RECITANT LES SUTRAS, TU PEUX OBTENIR UN
INTELLECT BRILLANT; EN SUIVANT LES PRECEPTES, TU PEUX NAITRE DANS
LES CIEUX ; EN PRATIQUANT LA CHARITE, TU POURRAS ETRE RECOMPENSE
ABONDAMMENT ; MAIS EN CE QUI CONCERNE LA RECHERCHE DU
BOUDDHA, TU ES ENCORE TRES LOIN… ! »
Comme l’affirme le Dr Suzuki, le ZEN est donc « un des produits du mental chinois
après son contact avec la pensée Indienne, laquelle fut introduite en Chine au premier siècle
Av. J. C., à travers le corps des Enseignements Bouddhistes. (Réf : « ZEN AND
JAPANESE CULTURE », page 1, ROUTLEDGE & KEGAN PAUL, London, 1960).
251
L’idiosyncrasie raciale ou psychologique du peuple chinois a provoqué la transformation
du Bouddhisme Indien en Bouddhisme-ZEN ».
252
« comprendre » au-délà des concepts purement rationnels, et de voir au-délà de ce qui peut
être « touché ». Mais le plus important de tout, est que l’Hindouisme n’est pas prosélitiste,
il n’essaye pas de « convaincre » de quoi que ce soit, parce qu’il sait qu’il est impossible de
convaincre celui qui n’est pas déjà convaincu par lui-même.
Voilà, sans aucun doute, une position « honnête », claire et sincère ; très différente
de l’attitude habituelle de la grande majorité des Catholiques du monde. Je me rappelle
avoir vu, par exemple, en Espagne, un almanach édité par les MISSIONS CATHOLIQUES
Espagnoles, qui montrait les aspects les plus choquants et déprimants qu’un « critique mal
253
intentionné » aurait pu « choisir » avec une grande facilité dans n’importe quelle partie de
l’Inde, et en bas des photos, il était quelque chose comme : « AIDEZ-NOUS A
REPANDRE LA VERITE AUPRES DE CES PAIENS ! »
Les possibilités d’une rencontre « fructueuse » et réelle entre les diverses formes du
sacré et du transcendant, ne peuvent se donner que sur un plan élevé (métaphysique). Tant
qu’elle se fera que sur les terrains de « l’analyse » et de la spéculation rationnelle, la
divergence et la « confrontation » seront inévitables. Nous avons entendu des théologues
chrétiens de formation Protestante, confesser avec une sincérité évidente, que ce qu’ils
définissent ( ?) eux-mêmes comme « la théologie négative du vide » « leurs fait peur ».
Apparemment ils ont « peur » de « l’abîme spirituel » que représente pour eux la
METAPHYSIQUE Orientale. Cependant, quand on compare la « vision d’UNITE »
254
qu’Orient et Occident ont réussi à réaliser, la concordance entre Maître ECKHART et
SHANKARA est évidente.
« Encore plus que Byzance et l’Afrique, l’Inde est éloignée de l’Occident. C’est à
travers des sphères de pensée et des climats religieux et spirituels totalement différents que
l’a conduit son expérience personnelle du Mystère divin et de la foi que chacun a en
l’expérience de ses Maîtres et dans le trésor sacré de ses Ecritures. Face à cette expérience
transmise depuis des siècles innombrables, et toujours actuelle et vivante dans le coeur des
Sages de l’Inde, le Chrétien ne peut qu’adorer, dans un silence infiniment respectueux, le
Mystère de Dieu et celui des chemins insondables de Sa Providence. L’expression de cette
expérience au niveau de « la religion », les formulations, les rites, etc., peuvent déconcerter
le Chrétien non encore libéré de son conditionnement occidental. Mais si l’esprit a déjà fait
255
deviner à ce Chrétien, quelque chose sur les profondeurs les plus intimes de son âme, et lui
a déjà fait entendre un peu du silence des abîmes de Dieu, le jour où ce Chrétien entre en
contact avec la véritable tradition spirituelle de l’Inde, des échos indéfinissables surgiront
en lui, comme si les mots qu’il lit et qu’il écoute, provenaient du plus profond de sa propre
expérience spirituelle du Christianisme. »
Je prie mes aimables lecteurs d’accepter mes excuses pour cette citation un peu
longue, mais à mon humble avis, elle est plus que justifiée, de par la haute qualité de son
« contenu », et parce qu’elle est une démontration exemplaire de ce que les êtres humains
peuvent atteindre quand « l’oeil du coeur » est celui qui contemple le prochain, et le salue
en joignant les mains, comme les hindous le font, en pleine « réalisation » du « mudra », et
qu’ils disent : « NAMAH… ! »
L’Inde est un peuple fasciné par le Sacré ; c’est pourquoi, au milieu des tribulations
de la vie quotidienne, ce grand peuple vit dans une ambiance de sérénité. Pour comprendre
cette incongruité apparente, rien de mieux que de visiter un Temple hindou, avec sa
véritable « marée humaine » qui crie bruillament et qui va et vient dans un mouvement
suffoquant, avec un désordre dans lequels se mêlent des êtres humains et des animaux ; des
feux et des lampes sont allumés, l’encens et l’alcanphor sont brûlés, pendant que quelques
256
uns semblent submergés dans la méditation, sans que le vacarme et le brouhaha ne les
dérangent le moins du monde. Quelque chose de totalement différent de « l’ambiance » à
laquelle nous sommes habitués dans les Temples d’Occident. Cependant, dans les petits
Sanctuaires qui abondent dans toute l’Inde, on trouve tout le contraire de ce qui se passe
dans les Temples : il y règne une paix profonde, une sérénité merveilleuse, bref, une
atmosphère de spiritualité qui incite au recueillement intime et à la méditation. Ils sont des
expressions d’un pays qui est tout un Cosmos brûlant comme une lampe votive perpétuelle,
sur l’autel dont le feu est allimenté par des millions d’êtres humains, pour qui les
contingences de la vie n’ont pas d’importance parce qu’« elles sont IRREELLES… ! ».
Leur vie est une RECHERCHE, un SENTIER vers LE SACRE, LE REEL : L’ETRE…Un
peuple de cette « qualité spirituelle » peut-il vraiment être appelé « PAIEN »… ?
L’Inde, en permanence, laisse ses portes ouvertes à tout être humain qui cherche la
spiritualité et la LUMIERE. Celui qui va à sa rencontre « avec le coeur prêt » (avec
l’humilité du coeur), sera toujours généreusement récompensé.
257
conclusions simplistes semblent indiquer d’une part, que les personnes signalées comme
« pratiquants » le YOGA ne paraissent pas réunir toutes les qualifications indispensables
que cette Voie INITIATIQUE exige, et d’autre part, que ceux qui font de telles
déclarations, ignorent totalement ce qu’est la VERITABLE Tradition, et qu’ils ne
« savent » que ce qu’ils ont entendu dire ou ce qu’ils croient avoir appris de faux
« gourous », de pseudo-yogis et des éternels aventuriers et chasseurs naïfs qui sont toujours
légions. Il y a aussi ceux qui ont une « phobie » pour tout ce qu’ils considèrent comme des
« croyances exotiques », « Orientales », « paiennes », etc. Mais ça c’est LEUR problème…
Dans l’immense « marché des crédules », pululent des aventuriers et des chalantans
et il y en a pour tous les goûts : « gourous », « maharashis », « shaiks », « maîtres
illuminés » et autres caricatures grotesques qui sont les « grands pontifes » de
l’ « occultisme », de la « magie » et de tout ce qui exite et exalte l’imagination malade des
grandes foules ignares. Bien ingénus ceux qui se laissent tromper et exploiter par de tels
enjôleurs. L’étudiant sérieux et responsable doit avoir l’indispensable « capacité de
discrimination », sinon d’intuition, qui lui permette de s’éviter des incursions coûteuses et
parfois « dangereuses » dans le domaine de la CONTRE-INITIATION et de ses tentacules
de MENSONGE, qui est à notre époque, ACTIVE bien au-delà de ce qu’on pourrait penser,
et plus sournoise que jamais…
Justement, un des points les plus importants à considérer, quand arrive le moment
de choisir un Sentier appropié pour un développement spirituel applicable à notre milieu
occidental, c’est le choix judicieux de la Technique ou Système qui nous permette de mener
à bien nos aspirations spirituelles, au sein des dures conditions qui sont celles de notre vie
moderne. Les Systèmes de développement qui sont efficaces et pleinement satisfaisants
dans un Ashram (ou un Couvent), ne peuvent pas être les mêmes que ceux que devront
suivre les personnes qui doivent supporter l’agitation de la vie quotidienne, dans n’importe
quelle ville du Monde Occidental. Prétendre employer des techniques qui sont spécialement
indiquées pour une « ambiance » et une TRADITION ORIENTALES, dans l’ambiance
totalement « viciée », tant physiquement que psychiquement de nos villes occidentales,
258
aura inévitablement pour conséquence la production de graves effondrements nerveux et
des crises psychologiques de tout genre ; les résultats sont, en général, très peu désirables.
Il est évident que chaque TRADITION a été « implantée » là où elle doit être
VECUE, comme le dit PAUL, dans 1-CORINTHIENS, 7 :17 : « QUE CHACUN
DEMEURE LA OU LE SEIGNEUR L’A DEPOSE. « Chaque TRADITION, avec son
expérience accumulée, est admirablement adaptée à la mentalité, à l’idiosyncratie et à la
constitution psychique de ceux à qui elle se dirige. Il ne s’agit pas de sous-estimer et encore
moins de condammer les METHODES Orientales ; elles sont absolument parfaites pour
l’ambiance et le milieu « adéquat ». Les hindous sont justement ceux qui observent le
mieux la pratique du DHARMA, c’est-à-dire, la nature interne qui caractérise chaque
homme et chaque peuple, par le degré de développement acquis, et qui détermine le
Chemin que chacun doit suivre pour obtenir les conditions les plus favorables à son
développement intégral. Le DHARMA de l’Orient est très différent du DHARMA de
l’OCCIDENT.
259
de les adapter à certains types de vie, mentalité, de tendances et d’inclinations
(VASANAS), en plus de la nécessaire « ambiance » traditionnelle dans laquelle ils sont
enracinés.
Peu nombreaux sont les occidentaux qui connaissent réellement leur propre
Tradition. La Tradition INITIATIQUE Occidentale existe. L’objectif de ce livre est
justement de signaler LES TRACES de cette Grande Tradition, les divers aspects de sa
manifestation à travers les âges et son adaptation aux milieux, aux époques, aux races et
aux cultures différentes, sans que le FIL (SUTRA) de l’Universel qui nous y relie, ne se soit
jamais cassé. Il revient à l’homme d’aujourd’hui qui CHERCHE réellement LE SENTIER,
de réaliser à la mesure de sa capacité de « pénétration », la prise de conscience qui peut le
re-lier à son Etre Véritable. Dans notre propre Tradition OCCIDENTALE, existent les
« moyens » appropriés, les éléments de CONNSAISSANCE INTERIEURE, qui peuvent
conduire le Disciple « préparé » à la rencontre avec son Maître INTERIEUR, qui est le
Véritable et unique GOUROU : LE SAT-GOUROU, celui qui peut nous enseigner la
nature du MOI IMPERISSABLE…
Le CHANDOGYA UPANISHAD (un des plus anciens : environ 500 A.D.) dit :
« LE MOI EST UN POINT QUI UNIT CES MONDES POUR EVITER QU’ILS
NE SE DISPERSENT. NI LE JOUR, NI LA NUIT, NI L’AGE, NI LA MORT, NI
LE BIEN, NI LE MAL NE PEUVENT TRAVERSER CE PONT. TOUS LES
MAUX S’ARRETENT DANS LA PARTIE D’ICI, CAR LE MONDE DE
L’IMMENSITE EST HORS DE PORTEE DU MAL. CELA EXPLIQUE LA
RAISON POUR LAQUELLE, QUAND ILS TRAVERSENT CE PONT, LES
AVEUGLES RECOUVRENT LA VUE, CEUX QUI ETAIENT ATTACHES
SONT LIBERES ET CEUX QUI SOUFFRAIENT NE SOUFFRENT PLUS. EN
TRAVERSANT CE PONT, LA NUIT SE FAIT SEMBLABLE AU JOUR, CAR
CE MONDE DE L’IMMENSITE EST TOUT ENTIER LUMIERE… !
260
Les « conquêtes » apparentes que l’homme moderne a réalisé dans le monde
extérieur (matériel), l’ont fasciné à tel point qu’il a totalement perdu la perspective de LA
VIE INTERIEURE (Intime). C’est pourquoi, tous ses succés lui paraissent « vides », vains,
et son rapidement oubliés comme des choses inutiles. Intoxiquée par les valeurs artificielles
et fausses, sa psyché divisée ne lui permet pas d’atteindre l’équilibre harmonieux que, seul
LE MOI REEL peut lui donner…L’homme moderne, en perdant le sens de L’ESSENTIEL,
a dirigé son mental et son coeur vers des concepts et des motivations inutiles, vides et
décevantes. De là provient cet ennui, cette fatigue et ce dégoût avec lequel des millions
d’êtres vivent aujourd’hui, essayant de trouver des « fuites » ou des sorties, avec la
télévision, le sexe, l’alcool ou les drogues. C’est le fruit pour avoir tourné le dos à L’ETRE
REEL, en échange de l’acceptation du « gouvernement » d’une ombre qui les réduit à
l’esclavage et au rôle regrettable de marionettes ou de zombies : pauvres esclaves écrasés
par le poids des nécessités sans fin…Jusqu’à ce que l´homme ne RETOURNE SUR SES
PAS vers LE CENTRE DE SON ETRE et ne permette que L’EMPIRE DU REEL prenne
les rênes de sa vie, il restera indéfiniment plongé dans le chaos de sa psyché divisée…
261
qu’eut lieu le grand changement de ma vie. Ce fut quelque chose de très soudain. J’étais
assis, seul, dans une chambre du premier étage de la maison de mon oncle. J’ai rarement été
malade, et ce jour là, je ne souffrais de rien, mais brusquement, une peur violente de mourir
s’empara de moi. Dans mon état de santé, rien ne pouvait justifier une telle peur, et je n’ai
pas essayé de m’expliquer, je n’ai pas essayé de vérifier, si cette peur était ou non
raisonnable. J’eu la sensation que « J’ALLAIS MOURIR », et j’ai commencé à penser qu’il
fallait que je fasse quelque chose. Je n’ai pas pensé un seul instant à consulter mon
médecin, les anciens ou les amis ; j’ai compris que je devais moi-même résoudre le
problème, là-bas, et à cet instant même. Bouleversé par la peur de mourir, mon mental eut
tendance à faire de l’instrospection, et je me suis dit, mentalement, sans réellement moduler
mes mots : « LA MORT EST ARRIVEE ». Qu’est-ce que cela signifie ? En quoi consiste
le fait de mourir ? Le corps meurt. Et immédiatement, j’ai dramatisé l’évènement de la
mort. J’ai laissé mes bras étendus, raides, comme une proie du « rigor mortis », et j’ai
essayé d’imiter un cadavre pour donner plus de réalisme à mes recherches. J’ai retenu mon
souffle et j’ai conservé les lèvres fermement cerrées pour ne laisser échapper aucun son, de
manière à ce que le mot « je » ou n’importe quel autre, ne puisse pas ètre prononcé. Bon,
me suis-je dit, « ce corps est donc mort. Raide, ils l’emmèneront au crématoire et là-bas, ils
le brûleront en le réduisant en cendres. Mais suis-je mort avec la mort de ce corps ? Suis-je
ce corps ? Il est silencieux et inerte, mais je sens la pleine force de ma personnalité, et
même la voix du « Je » en moi, malgré tout. De sorte que je suis esprit, transcendant par
rapport au corps. Le corps meurt mais l’esprit qui le transcende ne peut pas être touché par
la mort. Cela signifie que je suis l’Esprit immortel. « Tout cela n’était pas une pensée
trouble ; tout cela provoquait en moi des éclairs vifs, comme une vérité vive, que je
percevais directement, pratiquement sans processus pensant. « Je » étais quelque chose de
très réel, la seule chose réelle concernant mon état actuel, et toute l’activité consciente liée
à mon corps, était centrée sur ce MOI ». A partir de ce moment, le « Moi » a attiré vers lui
l’attention, par une puissante fascination. La peur de la mort a disparu une fois pour toutes.
A partir de ce moment, l’absorption dans le « Moi » a continué de manière ininterrompue. »
262
OM NAMO BHAGAVATHE
SRI RAMANAYA… !
263
ARTHUR OSBORNE, qui fut un disciple du MAHARSHI, dit ensuite dans son
livre « LES ENSEIGNEMENTS DE BHAGAVAN SRI RAMANA MAHARSHI », page
10 : « Cette expérience est restée pour toujours, laissant le MAHARSHI, en identité
constante avec le Moi Universel. »
Nous avons considéré que nous ne pouvions pas choisir un meilleur représentant de
l’ETAT de REALISATION ou d’ILLUMINATION de la TRADITION HINDOUE de nos
jours, que ce sublime prototype d’ADVAITA pur, en même temps que de BHAKTA
exemplaire. Lui-même disait. « LA RECHERCHE DU MOI DISSOUT L’EGO, A FORCE
D’ETRE DERRIERE LUI POUR FINALEMENT SE RENDRE COMPTE QU’IL
N’EXISTE PAS, PENDANT QUE LA DEVOTION LE SOUMET ; PAR CONSEQUENT,
LES DEUX ARRIVENT AU MEME BUT LIBRE DE L’EGO, CE QUI EST TOUT CE
DONT ON A BESOIN. »
264
RESTE VOUS SERA DONNE PAR SURCROIT. » (MATTHIEU, 6 :33). De même que
les Maîtres Soufis affirment : « CELUI QUI CONNAIT SON SEIGNEUR, SE CONNAIT
LUI-ME ET CONNAIT TOUTES LES CHOSES. »
265
« A L’INTERIEUR DE LA CAVERNE DU COEUR, SEUL BRAHMAN
BRILLE SELON LA FORME DE L’ATMAN, AVEC UNE PROXIMITE
DIRECTE, AUTANT MOI QUE MOI. IL RENTRE DANS LE COEUR AVEC
UN MENTAL PERQUISITEUR OU PAR UN PROFOND PLONGEON
INTERIEUR, OU AU MOYEN DU CONTROL DE LA RESPIRATION, ET IL
DEMEURE DANS L’ATMAN. »
266
PURE QUI NOUS RAPPROCHE DE « CELUI QUI EST UN », DIEU DES
DIEUX, UNIQUE DIEU… ! »
Et avec nos Frères, les Initiés d’Occident, répétons les paroles sacrementelles du Rituel
d’Extinction des Luminaires physiques du Temple :
« QUE LA LUMIERE QUI JAMAIS NE S’ETEIND, ILLUMINE NOS COEURS
DE SA VIVANTE CLARTE, MAINTENANT ET POUR TOUJOURS.
A.M.N…. !
267
D O U Z E
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La VOIX de LA SAGESSE ETERNELLE (Le Verbe), ne cesse jamais de
« modeler » l’activité profonde de l’Homme sur la Terre. Comme je l’ai déjà dit à de
nombreuses reprises, l’élan spirituel de la Grande Tradition devient « moribond » durant
certains cycles déterminés, pour être ensuite « vivifié »,et « restauré » dans des conditions
appropriées aux temps nouveaux…
268
ET JE VOUS DONNERAI UN COEUR DE CHAIR. JE METTRAI EN VOUS
MON PROPRE ESPRIT, JE VOUS FERAI MARCHER SELON MES LOIS,
GARDER ET PRATIQUER MES COUTUMES. »
C’est pourquoi, la Prière de David dit, afin que son coeur soit ouvert par la
compréhension correcte des Mystères Sacrés :
« VOICI, TU AIMES LA VERITE DANS L’INTIME : ET EN SECRET, TU
M’AS FAIT COMPRENDRE LA SAGESSE. CREE EN MOI UN COEUR PUR ; ET
RENOUVELLE EN MOI UN ESPRIT DROIT. » (PSAUMES, 51 :6 et 10).
269
tentatives de reconstitution auxquelles se livrent les archéologues profanes qui sont
susceptibles d’éclaircir la question ; mais il n’en est pas moins vrai que beaucoup de
vestiges d’un passé oublié sortent de terre à notre époque, et ce n’est peut être pas sans
raison. Sans risquer la moindre prédiction sur ce qui pourra résulter de ces découvertes,
dont ceux qui les font son généralement incapables de soupçonner la portée posible, il faut
certainement voir lè un « signe des temps » : tout ne doit-il pas se retrouver à la fin du
MANVANTARA, pour servir de point de départ à l’elaboration du cycle futur ? » (Op.
Cit., pages 50 et 51, Editions GALLIMARD, Paris, 1970).
270
Moreau de Jonnes dit, dans son livre très intéressant « LOS TIEMPOS
MITOLOGICOS » (Les Temps Mythologiques) : « NONNOS a caractérisé l’origine des
phéniciens et des chaldéens en ces brèves paroles : « BELUS EUPHRATES LIBICUS
VOCATUR AMMON. » Leur ancêtre BELO, était le même que l’AMMON lybien, et il
ajoute que sur les rives du Nil, il était appelé APIS, chez les arabes SATURNE, et chez les
assyriens JUPITER. Il est donc probable que les chaldéens, caste sacerdotale, étaient le
début d’une branche remarquable du Nomo d’AMMUN qui s’est établi dans le pays d’UR
ou GEORGIE. Moise de Khoreno affirme que l’ancienne Chaldée doit être recherchée sur
le plateau qui s’étend depuis l’Ararat jusqu’au Nord, et d’où prennent leur source l’Araxez,
l’Halis, le Tigre et l’Euphrate. Estrabon dit la même chose, quand il observe que les
chaldéens sont les mêmes que les calibes, qui habitaient au-dessus de Trapezus ou
Trebizonda. » (Op. Cit.. pages 120/121, Edit. KIER, Bs. Aires, 1947).
Juan Parellada de Cardellac dit, dans son livre fort intéressant « EL ORIGEN DE
LOS VASCOS » (« L’origine des basques ») : « Les Juifs étaient originaires d’une de ces
tribus apparentées à celles qui ont ensuite été appelées ibériques ou ligures qui, après
l’exode dont nous avons déjà parlé, se sont éparpillées en Mésopotamie et en Inde. Un
grand nombre d’entre eux, et en particulier les Chefs, étaient des ex-brahamanes qui, pour
des raisons inconnues, se réfugièrent en Chaldée et en Iran ; ils sont nés effectivement de
leur père « A-BRAHM », à l’époque d’Hercule Lybien, selon San Eusebio de Cesarea. (Op.
Cit.. page 52, Edit. Plaza & Janes, Barcelona, 1978).
271
Pour ceux qui désirent davantage de détails sur la thèse de l’origine IBERIQUE du
peuple Juif, nous suggérons la lecture de l’Oeuvre déjà mentionnée, de même que le livre
d’O. W. de Milosz : « LES ORIGINES IBERIQUES DU PEUPLE JUIF », Edit. A.
Salvaire, Paris, 1962, et l’excellent livre de Luis Charpentier, « EL MISTERIO VASCO »,
Edit. Plaza & Janes, Barcelona, 1976).
Selon BEROSO, « après la mort d’ARDATES, le neuvième Roi des Chaldéens, son
fils XISUTHROS, dixième Roi de Chaldée, régna dix-huit sari. A cette époque, un grand
déluge eut lieu qui commença le cinquième jour du mois de DESIUS. Cronos lui ordonna
272
d’écrire l’histoire du début, du développement et de la concluison de toutes les choses, et
d’enterrer le livre dans la ville du Soleil, à SIPARA, en Chaldée (SEFAR). La découverte
des écrits de THOTH, après le Déluge, a servi de base pour le développement des
Cosmogonies dans lesquelles les Sacerdotes Chaldéens résumirent leurs idées au sujet de la
formation du monde. « Après le déluge, Babylone se convertit en un grand dépôt du savoir
et des traditions. Là-bas, des découvertes utiles furent faites, pour être diffusées dans tout le
monde. » (Moreau de Jonnes, Op. Cit, page 283).
273
SCYTHES représentent en partie, et la Tradition Occidentale ou ATLANTE amenée par les
Ibéro-Ligures et les Peslages, depuis l’IBERIE ATLANTIQUE de GIBOR-AL-THOR
(Gibraltar), les GIBHORIENS DE THOR avec leurs DRUIDES, jusqu’à l’IBERIE qui s’est
installée aux pieds du Caucase BORYSTHENO.
Selon la GENESE, 10 :4, les fils de « YAVAN », fils de JAPHET, sont ELLISHA,
TARSIS, KITTIM et DODANIM. Tarsis (TARSHISH en hébreu) est l’HISPANIE que les
grecs appelaient TARTESSOS. Les PELASGES étaient aussi appelés « DODANIENS »
parce qu’ils descendaient de DODANIM, fils de YAVAN. Rappelons que les Scythes
descendent de KITTIM (Citim ou SCYTHIE). C’est pourquoi il est dit que les anciens
grecs étaients des descendants de YAVAN, fils de JAPHET, petit-fils de NOE et père de
TARSHISH. Comme tout le monde sait, dans l’antiquité, la coutume voulait qu’on adoptât
le nom du père, du chef ou du héro éponyme pour désigner un peuple ou une tribu.
Du point de vue ésoterique, tous ces noms ne représentent pas des individualités
humaines, mais ils sont liés à des principes cosmogoniques, des « états spirituels », moraux
et sociaux de l’Humanité. Ceux qui désirent approfondir cet aspect plus complexe des
Principes, peuvent trouver un excellent matériel de travail dans les oeuvres suivantes :
« MISSION DES JUIFS », par Saint-Yves d’Alveydre, (Editions NICLAUS, Paris, 1956),
« ESOTERISME DE LA GENESE », par le Dr. A. E. Chauvet (S.I.P.U.C.O., Paris, 1948),
et bien sûr, une bonne traduction digne de confiance du « SEPHER YETZIRAH », que la
Tradition attribue à HENOCH, et dont la rédaction, selon les rabbins, doit être attribuée au
Patriarche ABRAHAM, héritier des Secrets d’Hénoch et Père de l’INITIATION en
Israël. » (Réf : Eliphas Lévi : HISTOIRE DE LA MAGIE », page 14/15).
274
pensent que les juifs sortirent de l’Ile de Crête pour s’installer dans les limites extrêmes de
la Lybie (FINITIMA LEBYAE) à l’époque où SATURNE fut dépouillé de son royaume
par JUPITER. (TACITE : Hst. V.2). « Nous croyons que l’histoire des origines du peuple
hébreu est incluse dans ces brèves paroles ; mais avant tout, il faut expliquer quelques
termes : L’Ethiopie ou pays de CUSH, ainsi que la décrivent les écrits des géographes, était
située au Sud de l’Egypte, et commençait aux chutes du Nil. La Lybie, séparée de la vallée
du fleuve par la Chaîne Lybienne, la prolongeait jusqu’au lac Mareotis, voisin de la
méditerranée. Selon les idées actuelles, les ancêtres des Juifs seraient passés d’Ethiopie en
Crête, puis ils seraient retournés en Lybie. L’invraisamblance de cette déduction démontre
qu’aucune de ces dénominations ne s’applique aux contrées connues aujourd’hui sous ce
nom. En plus, il faudrait conclure qu’à l’origine, les juifs furent un peuple africain, et il
existe des raisons autorisées pour contredire cette opinion. »
« Il est vrai qu’aucune nation de race blanche est originaire d’Afrique. Les juifs
appartiennent à cette race et leurs ancêtres, les hébreux, ont été classés par certains auteurs,
dans la famille appelée araméenne, et selon d’autres auteurs, dans la famille sémite, avec
leurs amis les syriens et les arabes. Sans aucun doute, on observe chez ces peuples un
mélange avec des familles de couleur plus obscure, mais le type primitif était assurément
blanc. D’autre part, une grande difficulté géographique apparaît : quand les premières
clartés de l’histoire font entrevoir l’existence du peuple hébreu, celui-ci habite la Chaldée,
l’UR-CASDIM de la Genèse, que les archéologues situent fort justement dans la région au
sud de la Caucase qui comprend la Georgie actuelle et une partie de l’Arménie. La ville
d’UR, l’ORCHOE de Ptolomeo est aujour’hui ORFA. La contrée qui l’entoure, dit M.
Loyard (NINIVE, XIII, page 297), est appelée, encore de nos jours, URRHOE par les
bédouins arabes. C’est de là que partit ABRAHAM à la tête d’une population nombreuse,
pour se fixer en Palestine. » (Selon F. Josefo, ANT, I, VIII, cité par Moreau de Jonnes).
« Si l’on admet ces faits - poursuit Moreau de Jonnes -, il paraît bien difficile
d’expliquer comment un peuple éthiopien qui résidait aux frontières de la Lybie, puisse se
transporter soudainement au nord de l’Arménie, sans que rien dans ces annales, n’indique
cette émigration importante. Selon les dires des plus érudits pères de l’Eglise, l’émigration
275
du peuple hébreu en Palestine eut lieu deux cents quatre-vingt douze ans après le déluge. Le
déluge joue un rôle important dans ses souvenirs. Cependant, nous lisons, dans le Thimé,
que les sacerdotes de Sais s’enorgueillissaient de ce que l’Egypte n’avait jamais souffert du
fléau du déluge, et ils attribuaient cet avantage à la conservation de leurs anciennes
traditions. En effet, dans la lecture de leurs inscriptions, rien ne peut laisser supposer que
l’Egypte ou la Lybie ait connu un tel cataclysme. Si l’on accepte que les hébreux sont
originaires d’Afrique, il faut alors se demander à quel endroit ont-ils pu être surpris par un
désastre - assez grand pour qu’ils le croient universel - sans que les peuples voisins n’aient
à en souffrir. »
« Nous n’insistirons plus sur une hypothèse de nos jours abandonnée. Cependant,
comme le dit Tacite, les hébreux étaient un peuple d’origine éthiopienne, et il est évident
qu’il faut chercher cette Ethiopie à un endroit différent de l’Afrique. Hérodote fait mention
des éthiopiens orientaux qui avaient pris part à la grande revue qui était passée devant
Jerjes, et qui, dit-il, marchaient avec les indiens. Comme l’affirme Joseph (HISTORIA DE
LOS JUIDIOS, III), il y avait aussi des éthiopiens occidentaux. Où vivaient-ils ? En
Colchide, bien sûr, où Hérodote avait vu des hommes noirs, cheuveux, crépus, qu’il
appelait égyptiens. Tout le Causcase, principalement sur le littoral d’Abasir et de la
Colchide, avait antérieurement pour nom, même encore à une époque postérieure à l’ère
chrétienne, ETHIOPIE. Benjamin de Tudela appelle ETHIOPIE, toute la région située à
l’orient des sources d’Araxas ou de Djihon. Rabbi Pettacha de Ratisbona dit que l’on trouve
plus de six cent mille juifs à Babylone, et qu’il en a beaucoup d’autres en ETHIOPIE et en
Perse (IX, 288). Nous croyons qu’il n’est pas hors des limites de la vraissemblance
historique, d’exprimer l’idée que l’ETHIOPIE de la première antiquité, le CUSH de la
Bible et des inscriptions de l’Egypte primitive, est très probablement l’Ethiopie asiatique,
immédiatement appelée Caucase par les grecs et par les romains. »
276
la partie septentrionale du Caucase, avec le nom générique d’éthiopiens occidentaux. » (Op.
Cit., pages 161, 162 et 164).
277
LA CHALDEE, PATRIE DES DEUX HERMES
La Chaldée est une région dans la quelle est disséminée une véritable Tradition,
dont l’origine remonte à des millénaires. Les CHALDEENS ou « KALKAS » n’étaient pas
une ethnie-comme nous l’avons déjà dit - mais une CASTE SACERDOTALE qui s’est
établie dans le pays d’UR. Les « MAGES » Chaldéens étaient un des Collèges Sacerdotaux
qui existaient en cette région ; ils provenaient de tribus du peuple Parse. MAGE
(MAHDIM) ne signifie pas seulement SAGE, mais aussi « GRAND SACERDOTE ». En
Chaldée, on trouvait aussi une autre branche de MAGES d’influence égyptienne
(SABEISME).
La Chaldée est la patrie des deux HERMES, connus sous les noms d’HERMES
« EL-HARAMASAH » (L’Arménien), qui est le plus ancien de tous, l’ antédiluvien, aussi
appelé « L’HERMES DES HERMES » ; l’autre est HERMES, « EL-BABELI » (Le
Babylonien), le premier HERMES post-diluvien. A SIPPPARA (SEFAR de GEORGIE),
les écrits de THOTH (HERMES) furent découverts après le déluge, ce qui convertit la
Chaldée en patrie des Alchimistes et des Astrologues. C’est de la Doctrine HERMETIQUE
que dérivèrent par la suite le gnosticisme et la Kabbale des Hébreux, que les juifs et les
arabes Initiés dans leurs Doctrines diffusèrent dans tout l’Occident.
HERMES est le nom que les grecs ont donné à THOTH ; les latins l’appelèrent
MERCURE, en Inde BOUDHA (à ne pas confondre avec Le BUDDHA historique), nom
dont la racine signifie « SAGESSE ». Les syriens l’appelèrent « GIGON », les arabes
« IDRIS », les juifs « HENOCH », les gaulois « GWYON », les germains « TENTALES »,
les saxons « TUISTON » et les scandinaves « WODEN ». Chez tous les peuples et les races
différentes qui lui ont célébré un culte, il a correspondu au symbole astrologique de la
planète MERCURE et au jour de la semaine, mercredi.
278
Cet Ordre Sacerdotal provenait du tronc des Fils de SETH, des générations de SEM et
suivait les Doctrines Traditionnelles d’HERMES EL-HARAMESAH et d’HERMES EL-
BABELI.
279
ABRAMIDE était un mouvement qui s’était développé en Chaldée comme un « retour aux
sources », à la Tradition des « Fils de SETH », chez les Mages de Chaldée. Ce Sacerdote
ABRAMIDE était la représentation vivante d’un Corps Colectif, des DORIENS « NEO-
RAMIDES », c’est-à-dire, de la FILIATION (SHELSHELATH) de « RAM », ou la
RENOVATION (NSHR) de l’Organisme Social du BELIER, la « reconstitution »
Universelle de l’INITIATION DORIQUE. L’Ordre des ABRAMIDES décida
d’abandonner la Chaldée, où les forces antagoniques et arbitraires du despotisme
nemrodique l’attaquaient durement, pour se diriger vers l’Egypte dans un exil volontaire,
où il sera reconnu par les membres des deux Conseils du Gouvernement. Les
ABRAMIDES arrivèrent en Egypte environ 2200 ans Av. J. C., peu avant l’invasion des
HYKSOS (H-IRSUS-ITAS). (Réf : Sergius Gortan Ancona : « THE SUBSTANCE OF
ADAM », page 219, « The Occ. Book Society », London, s/f).
280
maison. En partant, la nuit était déjà fort avancée, et ils observèrent « une étoile inusitée à
l’est », qui semblait passer d’un quart du ciel à l’autre, en dévorant quatre étoiles qui se
trouvaient là. Surpris et etonnés par une vue aussi merveilleuse, ils dirent : « En vérité, cela
veut seulement dire que le nouveau-né de Terah arrivera à être grand et puissant. » (Baring-
Gold : « LEGENDS OF THE PATRIARCHS », page 149).
Parmi la multitude des légendes babyloniennes qu’OVIDE raconte dans ses célèbres
« METAMORPHOSES » (son chef d’oeuvre), se trouve celle du « PERE ORHAM » :
c’était un Roi d’OUR que les assyriens représentaient selon la tradition, assis dans un
fauteil, avec un air de bonté (auquel Renan se réfère dans « PEUPLE D’ISRAEL », page
72/75). La citation d’OVIDE l’identifie ainsi : « REXIT ACHAEMENIAS PATER
ORHAMUS, ISQUE SEPTIMUS A PARISCO NUMERATUR ORIGINE BELO. »
(METAM. IV, 4, 212) ; c’est de lui qui proviendrait, à travers l’étymologie, AB-ORHAM,
la figure d’ABRAM.
281
MELCHISSEDECH ou MALKI-SHADACK, » le sacerdote des mlechas ou européens »,
« Sacerdote du Très-Haut », c’est-à-dire, de la déité abstraite et innominée sans nom des
peslages et des étrusques tartésiens… » (Réf : « EL SIMBOLISMO DE LAS
RELIGIONES DEL MUNDO », pages 59/60, Edit. KIER, Bs. Aires, 1944). Et dans son
livre « EL LIBRO QUE MATA A LA MUERTE » (« Le Livre Qui Tue La Mort »), Mario
Rosa de Luna réaffirme : « car nous avons déjà dit que les sémites sont des aryens expulsés
de leurs castes, comme l’indique le nom même d’ABRAHAM, », le non-brahman. » (Op.
Cit., page 420, N Ote 6, Edit. GLEM, Bs. Aires, 1957).
SAINT YVES D’ALVEYDRE dit, dans son livres très dense « MISSION DES
JUIFS », Tome I, pages 130/131, que « les orthodoxes de la Chaldée, obéissants à la lignée
de la Tradition provenant du Pouvoir Paternel ou de l’Autorité de RAM, portèrent son nom
dans le leurs, et ce dernier servit de hiérogramma à l’Ordre des AB-RAMIDES, ou
d’ABRAM (AB-RAM), les Sacerdotes-Inités Doriques de Chaldée, Sacerdoce institué par
RAM en Chaldée (KA-ELD ou KA-ALD : « REUNIONS DES VIEUX ANCIENS », la
Communauté ou molécule Sociele du Système Théocratique de RAM). Corps Sacerdotal
gardien de la Synthèse ésotérique des Sciences, corps enseignant par excellence et Conseil
de Dieu. Tels étaient les Sacerdotes AB-RAMIDES qu’AB-RA-H-AM emmena de
Babylone à Cannan, terre choisie pour la reconstruction de l’Initiation DORIQUE ou NEO-
RAMIDE. »
Dans « ADONIS ATTIS, OSIRIS », page 51, Vol I, 3ème Edit. , FRAZER signale
« qu’il était d’usage courant chez les sémites, d’appeler un homme « le père d’untel »,
282
quand ce « untel » était un Roi, car le Roi était considéré comme un ROI-DIEU, et était
littéralement adoré comme divin. »
AB-RAM signifie « LE PERE ou source de l’exaltation de la vie » ; ou « noble par
son père » (de souche noble), ou « le Père Elevé ». AB ou ABIFF signifie PERE (« père
de »). Le nom « FO-HI », qui est d’origine celte, selon Saint Yves D’Alveydre, signifie
« PERE VIVANT ». Dans l’antiquité, chez les greces, « PATROS » (PERE) désignait le
MAITRE SPIRITUEL, et plus particulièrement, le « Père des Initiés » ou « Père
Spirituel ». Les termes de PARSIS, PARAS, PEIS, PITRIS et PATROS, avaient le même
sens de PERES, ANCETRES, CREATEURS, PREDECESSEURS, REGENTS, etc. Par
conséquent, ABRAHAM représente la pureté primordiale de la Tradition
(ORTHODOXIE). C’est pourquoi LE CORAN dit qu’ « ABRAHAM n’etait ni Juif ni
Chrétien, mais HANIF (Orthodoxe), en relation à la Tradition Primordiale. » (Cité par
Frithof Schuon dans son livre « LA UNIDAD TRANSCENDENTE DE LAS
RELIGIONES », (« L’unité transcendante des religions », page 43, Edic. Anaconda, Bs.
Aires, 1950).
La GENESE, 17 :4 et 5, dit :
« VOICI MON ALLIANCE : TU SERAS PERE D’UNE MULTITUDE DE
PERSONNES. ON NE T’APPELERA PLUS DU NOM D’ABRAM, MAIS TON NOM
SERA ABRAHAM, CAR JE TE DONNERAI DE DEVENIR LE PERE D’UNE
MULTITUDE DE PERSONNES. » (KI AV AMON GOIM NESATIJA).
283
véritable CREUSET de traditions et de races, Dieu le fit partir d’OUR-CASDIM où une
grande civilisation existait, mais où la Sagesse Traditionnelle était très contaminée par la
confluence de diverses Traditions, et par le mélange d’élements qui, loin d’unifier les
principes, ne pouvait conduire qu’à des déviations dangereuses et à des déformations
discordantes, à la fragmentation et au syncrétisme proprement dit.
Une fois installé sur les terres de Canaan. « ABRAM vint habiter, avec ses tentes,
au chênaie de NAMRE, qui se trouve à HEBRON ; il y éleva un autel pour le Seigneur. »
(GENESE, 13 :18). (Note : ce qui est souligné est de l’auteur). La ville d’HEBRON était la
ville des « quatre tribus » confédérées de la race des « ANAQIM », dont elle était la
métropole. C’est une des plus vieilles villes du Monde. Dans NOMBRES, 13:23, nous
lisons : « ILS MONT ERENT PAR LE MIDI ET ARRIVERENT A HEBON OU
VIVAIENT AHIMAN, SHESHAI ET TALMAI, FILS D’ANAQ. HEBRON AVAIT ETE
BATIE SEPT ANS AVANT ZOAN (TANIS) EN EGYPET. » (Réf : « ENCICLOPEDIA
DE LA BIBLIA, Vol. III, page 1144, Edic. GARRIGA, Barcelona, 1963).
« L’importance de NAMRE saute aux yeux quand on étudie le choix du lieu par
ABRAM, non seulement pour établir un campement pendant un certain temps, mais aussi
pour ériger un autel à YAHWEH. Durant son séjour en ce lieu, la nouvelle de la Victoire de
KEDOR LAOMER sur les Rois de la Pentapolis, et de l’emprisonnement de son neuveu
LOT, lui fut communiquée. En plus, il fut le théâtre de grandes manifestations de
YAHWEH à son serviteur : naissance d’un fils qui sera son héritier et le pacte d’une
alliance établie avec LUI ; prescription de la circoncision comme signe et rappel de
l’Alliance scellée ; finalement, l’apparition de trois personnages mystérieux qui lui
annoncèrent la naissance de son fils ISAAC et la ruine de SODOME. » A environ trois
284
kilomètres au nord d’Hébron, se trouve, encore de nous jours, le lieu appelé « RAMET EL-
HALIL » (Hauteurs de l’Ami - de YAHWE -), où Abram reçut la visite des trois Anges. De
même, l’on peut encore y voir un vieux chêne dont le tronc mesure huit mètres, qui est sur
le point de mourir, et dont on suppose qu’il est le chêne d’Abram à Namré (DRUS
NAMBRE). »
Dans JOSUE, Chap. 2, Versets 8, 9 10 et 11, nous lisons : « ET VOILA QUE, PAR
CHANCE, LES FILS D’ISRAEL DONNERENT AUX LEVITES CES VILLAS AVEC
LEURS TERRASSES, COMME JEHOVAH L’AVAIT ORDONNE PAR MOISE. » « ET
TOUTE LA TRIBU DES FILS DE JUDAS, ET CELLE DES FILS DE SIMEON,
DONNERENT CES VILLAS QUI ONT ETE NOMMEES : ET LA PREMIERE FUT
POUR LES FILS D’AARON, DE LA FAMILLE DE COATH, DES FILS DE LEVI ;
AUXQUELS ILS DONNERENT CHIRITIAH-ARBA, DU PERE D’ANAQ, QUI EST
HEBRON, DANS LA MONTAGNE DE JUDAS, AVEC SES TERRASSES ET SES
ALENTOURS. » (Ce qui est souligné est de l’auteur).
285
SERONT AU SERVICE DES FILS D’ISRAEL POUR ASSURES LES TRAVAUX DU
TABERNACLE ; ET JE DONNERAI LES LEVITES A AARON ET SES FILS : ILS LUI
SONT ENTIEREMENT DONNES PARMI LES FILS D’ISRAEL. ET TU
CONSTITUERAS AARON ET SES FILS POUR QU’ILS EXERCENT LEUR
SACERDOCE. »
JACOB, père de LEVI, après avoir béni ses fils leurs dit : « JE VAIS ETRE REUNI
A MON PEUPLE. ENTERREZ-MOI AUPRES DE MES PERES, DANS LA CAVERNE
AU CHAMP D’EPHRON LE HITITE, DANS LA CAVERNE DU CHAMPS DE
MAKPELA, FACE A NAMRE AU PAYS DE CANAAN, LE CHAMPS ACQUIS PAR
ABRAHAM D’EPHRON LE TITITE A TITRE DE PROPRIETE FUNERAIRE. C’EST
LA QU’ON A ENTERRE ABRAHAM ET SA FEMME SARAH, C’EST LA QU’ON A
ENTERRE ISAAC ET SA FEMME REBECCA, C’EST LA QUE J’AI ENTERRE LEA.
QUAND JACOB EUT ACHEVE DE DONNER SES ORDRES A SES FILS, IL
RAMENA SES PIEDS DANS LE LIT, IL EXPIRE ET FUT REUNI A SES PERES."»
(GENESE, 49 :29, 30, 31, 33). (Ce qui est souligné est de l’auteur).
Les anciens hébreux, de même que leurs ancêtres les GHIBORIM, et de même que
les premiers Celtes, avaient gardé la coutume de rendre un culte à l’Arbre (Le Derú), le
Chêne, considéré comme un arbre symbolique ou représentatif du PERE TOUT-
PUISSANT ; un symbole approprié du « Dieu Vivant », le « paradigme » le plus achevé de
l’évolution de la Vie Divine sur tous les pans de la manifestation ; bref, L’ARBRE DE LA
VIE (OTZ CHAIM). Chez les sémites originaux, on trouve l’ « ASHERAH » : un tronc ou
une colonne d’un bel arbre avec sept banches de chaque côté, couronné d’une fleur
globulaire d’où sortent trois rayons, à l’ombre de laquelle se trouvait l’autel, et qui
286
représentait le Culte Cannan de la Lune, et qui existait également dans l’Israël primitif.
(Manual Enciclopédico Judío », par Pablo Link, Edit. ISRAEL, Buenos aires, 1950/5710).
Nous lisons dans 1-ROIS, 16 :33 : « AKHAB FIT AUSSI UNE FORET ». Il s’agit
des forêts de chênes que Jehovah ordonne dans EXODE, 34 :13 : « ET VOUS
TAILLEREZ LES FORETS », et dans JUGES, 6 :25 : « ET TU COUPERAS AUSSI LA
FORET QI EST A COTE DE LUI ». Dans 2-ROIS, 13 :6 : « MEME LA FORET RESTA
A SAMARIE ». Comme on le voit, le culte de l’arbre fut définitivement interdit, d’où ce
que nous lisons dans DEUTERONOME, 16 :21 : « TU NE PLANTERAS AUCUNE
FORET DE L’AUTEL QUE TU CONSTRUIRAS POUR LE SEIGNEUR TON DIEU. «
Et dans 2-CHRONIQUES, 16 :6, nous voyons que JOSEPHAT « ENLEVA LES PIERRES
ET LES FORETS DE JUDAS. » Dans 1-ROIS, 14 :22 et 23 : « JUDAS FIT CE QUI
ETAIT MAL AUX YEUX DU SEIGNEUR, ET PAR LES PECHES QU’IL COMMIT,
PROVOQUA SA COLERE PLUS QUE N’AVAIENT FAIT LEURS PERES. COMME
CEUX-CI, ILS BATIRENT DES AUTELS, DES STATUES ET DES FORETS SUR
TOUTES LES COLLINES ELEVEES, ET SOUS TOUT ARBRE VERDOYANT. »
Il est évident que « le culte de l’arbre » hérité de leurs ancêtres DRUIDES, avait
cessé d’être le simple recours au « symbolisme » qui, chez les Sacerdotes et Initiés, ne
revêtait pas l’aspect de superstition qu’il avait certainement atteint parmi la grande
population ignorante et à fortes tendances « idolâtres », raison pour laquelle, le concept
rigide MONOTEISTE des dirigeants Hébreux ne pouvaient le tolérer.
287
Dans la SOURATE IV, 57, nous lisons : « NOUS AVONS DONNE A LA LIGNEE
D’ABRAHAM LES ECRITURES, LA SAGESSE ET UN GRAND ROYAUME ». Et dans
la SOURATE XVI, 121, il est dit : « ABRAHAM ETAIT UN PEUPLE soumis à Dieu,
VERITABLE CROYANT ; IL N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. »
(Ce qui est souligné est de l’auteur). Dans la SOURATE XLIII, 25 à 27, nous lisons :
« SOUVIENS-TOI DE CE QUE DIT ABRAHAM A SON PERE ET A SON PEUPLE : JE
SUIS INNOCENT DE VOTRE CULTE. JE N’ADORE QUE CELUI QUI M’A CREE ; IL
ME DIRIGERA SUR LE CHEMIN DROIT. IL (ABRAHAM) A ETABLI CETTE
PAROLE COMME UNE PAROLE QUI DEVAIT RESTER ETERNELLEMENT APRES
LUI PARMI SES ENFANTS, AFIN QU’ILS RETOURNENT SANS CESSE A DIEU ».
288
DU MONDE »), « il y là une véritable « INVESTITURE spirituelle, point de jonction de la
Tradition Hébraîque avec la Grande Tradition Primordiale. La « bénédiction » (BARAKA)
dont il s’agit, est proprement la « communication » d’une « influence spirituelle », à
laquelle Abraham va participer désormais ; et l’on peut remarquer que la formule employée
met ABRAHAM « en relation directe » avec « le Dieu Très-Haut » que ce même
ABRAHAM invoque ensuite en l’identifiant avec JEHOVAH (GENESE, 14 :22 : « JE
LEVE LA MAIN VERS JEHOVAH, DIEU TRES-HAUT, QUI CREE LES CIEUX ET
LA TERRE. » (Ce qui est souligné est de l’auteur).
289
Très-Haut » et « conducteur des autres dans l’ascension vers la Déité unique et véritable ».
(DYONISOS L’AREOPAGITE : « LES HIERARCHIES CELESTES », Chap. IX).
Les MAZDEISTES, comme les MAGES et les PARSES, constituaient divers noms
de la Tradition originaire de ZARATHOUSTRA ou ZOROASTRO, le grand législateur et
réformateur religieux, dont le nom est un nom générique pour les grands réformateurs, de
même que MANÚ ou VYASA en Inde, raison pour laquelle on est arrivé à citer jusqu’à
treize Zoroastros. (BADISTAN).
290
le « FIAT LUX ». Voilà l’importance et la primordialité du SON, le rôle essentiel du
VERBE…
Le fait que les créations du mental humain soient aussi mutables et qu’elles
demeurent dans un flux constant, a permi à l’homme commun de déduire que tout ce qui est
« primitif » est obligatoirement « simple » et par conséquent, « germinal » et incomplet.
C’est ce qui se passe dans le domanine des idées et des concepts « rationnels », qui, comme
toutes les choses contingentes, sont susceptibles de modification par l’intervention du
« facteur humain ». Mais dans le domaine du transcendant, de la Métaphysique, une
Doctrine Traditionnelle contient depuis son origine même, toute l’expansion de ses formes,
l’actualité permanente de tous ses aspects, dans un « éternel présent » qui constitue le seul
fondement réel de toute existence. A celui qui ne perçoit que ce qui est fragmentaire, lui
échappe la Sagesse totaliste et « NON-CONCEPTUELLE ». La raison n’est pas TOUT…
Comme l’affirme fort à propos René Guénon : « Les Idées contenues dans le Verbe
(Le Logos), sont nécessairement éternelles comme Lui. Tout ce qui est de l’ordre des
Principes étant absolument permanent et immutable, n’admet aucune sorte de sécession. »
(E.T. Septembre 1947 : « LES IDEES ETERNELLES »).
291
« vulgarisation » pour le grand public, « manipulation par le bas », rationnalisme vulgaire
et inutile à la portée de tout le monde. Tout cela ne peut mener qu’à un manque total de
Connaissance qui se manifestera en une multitude d’erreurs de conceptions, en
« superstition » dans le sens le plus ample de ce mot. De cet état de choses, sortiront les
« nouvelles expressions d’idées » pour satisfaire les plus exigentes demandes de
« changement », de « progrès » et de « modernisme », qui sont les mots « à la mode » dans
notre monde occidental.
292
LES PROPHETES : JE NE SUIS PAS VENU ABROGER, MAIS ACCOMPLIR »
(MATTIEU, 5 :17). C’est ainsi que JESUS ne faisait rien d’autre que de RENOVER la
Religion des Anciens Patriarches hébreux. De même qu’ils le firent à leur époque : VIVRE
en accord avec la TRADITION reçue de leurs ancêtres…
Si nous considérons qu’ABRAM avait déjà quatre-vingt dix-neuf ans quand il fut
circoncis de la chair de son prépuce (GENESE 17 :24), et que cependant, bien avant cet
acte, Jéhovah « lui parlait », le guidait et le bénissait, à tel point qu’il « lui change son nom
pour celui d’ABRA-H-AM », ce qui constitue sans aucun doute une véritale « exaltation » ;
si nous considérons également que MELKISSEDEK, le Roi de Salem, l’a béni et par
conséquent, « l’a accepté », c’est-à-dire, qu’il lui a « reconnu » sa QUALITE et son
OFFICE, comme nous le voyons, pour MELKISSEDEK, le Représentant Légitime de la
Grande Tradition Primordiale, il était parfaitement possible d’ « investir » un homme de
tels Pouvoirs, Succession et Autorité, sans qu’il soit nécessaire de lui couper un bout de
prépuce, d’observer SHEJITA, ou de pratiquer le Sabbath…
293
CHARITE. « Et dans ROMAINS, 4 :13, il dit : « CE N’EST PAS EN VERTU DE LA LOI,
MAIS EN VERTU DE LA JUSTICE DE LA FOI QUE LA PROMESSE DE RECEVOIR
LE MONDE EN HERITAGE FUT FAITE A ABRAHAM OU SA DESCENDANCE ».
Autre Juif : JESIS, fils de JOSE, disait, selon MARC, 2 : 27 : « LE SAMEDI A ETE FAIT
POUR L’HOMME ET NON L’HOMME POUR LE SAMEDI . »
Il n’est pas possible de faire « table rase » du passé sans tomber dans le danger
d’une « évolution à l’envers ». Les concessions et les « facilités » données à la grande
masse humaine conduisent aux modifications « modernistes ». Celui qui prétend faire des
« innovations » en éliminant justement l’ANCIEN et le TRADITIONNEL, non seulement
échoue comme innovateur, mais il met en danger l’orthodoxie par la « démagogie ». Quand
il s’agit de RECEVOIR le « rattachement » avec une TRADITION, « plus nous sommes
proches de LA SOURCE, et plus le courant est pur », comme le soulignait fort à propos
Violeta F. Firth. La SOURCE MERE d’où a jailli notre TRADITION OCCIDENTALE
était LA TRADITION ATLANTE ; elle se manifestait dans sa plus grande pureté au sein
du contexte de Tradition SECONDAIRE ou Dérivée, mais nous ne pouvons pas la
considérer comme « simple », « germinal » ou incomplète. Seules les modifications
apportées par l’intervention du facteur « humain » commun et courant, profanateur et
« manipulateur par le bas » ont produit leur influence dégradante, mais les Organisations
Initiatiques TRADITIONNELLES n’ont jamais permi que le Grand HERITAGE dégénère
ou disparaisse. C’est pourquoi la MISSION des AB-RAMIDES a été celle de servir de
PONT (S’ILS ETAIENT DES « PONTIFES », C’EST QU’IL Y A UNE RAISON), entre
la TRADITION ATLANTE et la TRADITION HEBRAIQUE qui devait culminer bien
après, avec la Grande SYNTHESE de MOISE.
294
L’INFLUENCE PERSE et CHALDEENE DANS LA TRADITION DES ISRAELITES
Comme notre Tradition nous l’enseigne, et ainsi que l’Archéologie l’a prouvé, les
civilisations d’Assyrie et de Babylone ont été fondées par les peuples Turaniens et
Accadiens préhistoriques, provenant des steppes asiatiques et des Colonies Scythes du
Caucase.
C’est de cette « ambiance » qu’ABRAM est parti à la tête d’une foule que nous
pourrions appeler « le commencement du peuple Hébreu » qui devait ensuite s’installer en
Palestine. Le Collège Sacerdotal des AB-RAMIDES était détenteur d’une SYNTHESE très
riche : La TRADITION CHALDEENE « rectifiée » et « dépurée », qui devait exercer une
influence indiscutable sur les Hébreux, dans la transmission des idées entre Babylone et la
Judée, et particulièrement, dans les Doctrines propres au Grand Collège AB-RAMIDE.
C’est de cette Tradition que provient – entre autres choses – l’histoire très « Initiatique » du
Chaldéen « JOB », paradigme de l’Initié et de la grandeur de son « expérience ». Plus tard,
c’est de cette même Tradition que proviendra, grâce aux Chefs emprisonnés, l’organisation
définitive du Judaïsme Rabinique, dont le plus illustre exposant fut HILLEL, appelé « Le
Vieux », « le Grand », « l’Ainé » ET AUSSI « Le Piratonite », descendant de la Tribu
d’Ephraïm et père d’ABDON, un Juge d’Israël – qui apparaît dans JUGES, 12 : 13 - . Hillel
est né à Babylone et il émigra en Palestine pour continuer ses études dans les Académies de
Sémayah et d’Abtalyon. Il intervint de manière remarquable dans le développement de la
Loi Orale, et fut le fondateur d’une école juive d’intérpretation, appelée BETH-HILLEL. Il
possédait un esprit très libéral et un grand tact dans ses relations avec les gentils et les
prosélytes ; moralistes exemplaire, il formula la doctrine que Jésus précha par la suite :
« NE FAIS PAS AU PROCHAIN CE QUE TU NE DESIRES PAS QU’IL TE FASSE. » ;
295
c’était un homme très modeste, serein, d’une grande patience et d’une grande humilité.
(Réf : Man. Encicl. Judío).
Au sein de la Grande Tradition Initiatique proprement dite, les Chefs les plus
importants furent : DANIEL, Chef du Collège Des MAGES (« Le Collège Sacré des
KASHIDIM, selon Saint-Yves d’Alveydre : « L’ARCHEOMETRE ») et « épopte » des
Mystères ; et ASDRAS (EZRA), qui avec NEHEMIE, sont les protagonistes de la
restauration post-exilienne : ESDRAS dans le domainen religieux, et NEHEMIE dans le
domaine civil. ESDRAS était SACERDOTE et « scribe » (Sofer) ; on lui attribue plusieurs
livres, parmi lesquels, celui qui a été le plus diffusé dans l’antiquité, « L’APOCALYPSE
D’ESDRAS », un des « apocryphes » les plus intéressants et importants de l’ésotérisme
hébraïque. Dans la littérature latine, il est connu comme le IVème Livre d’Esdras. L’Ancien
Testament utilisé par l’Eglise contient deux de ces livres : le premier d’entre eux est appelé
« Livre d’Esdras » et se trouvait dans LA VULGATE (le I-ESDRAS) ; le deuxième est
NEHEMIE qui apparaissait dans La Vulgate comme II-ESDRAS (« Qui Esdras secundus
dicitur »). Ces deux livres correspondent à ce que les hébreux appelaient « KETUBIM »
(Ecrits). Au sujet du IVème Livre d’ESDRAS, il existe une traduction récente publiée par
« EDITORIAL 7 ½, S.A. », Barcelone, Espagne ; édition de 1980, dont le titre est
« APOCALYPSE D’ESDRAS » - IV Esdras. C’est un livre d’un contenu ésotérique très
estimable, en plus de sa « beauté » du point de vue littéraire. Le « nom initiatique »
d’Esdras descendant du Souverain Sacerdote TSADOQ, fils d’AHITUB, fils
d’AMARYAHU, fils d’ELEZAR, fils d’AARON. TSADOQ et le Prophète NATAN ont
sacré le Roi SALOMON. (Cf. 1-ROIS, 1 :34, 39 et 45).
296
qui vivaient de la superstition populaire, les poursuivirent et obtinrent que le Senhédrin les
maudît et les confondît aux yeux de la plèbe, avec les autres nazares qui méritèrent
l’indignation d’OSEE et d’autres prophètes.
Selon PLIN, les NAZAREENS existaient depuis environ cent cinquante ans avant
J.C.. Dans NOMBRES, Chap. VI, 1 à 21, on trouve des détails sur la Loi de Naziréat, dont
les cérémonies et les règles sont identiques à celles des Sacerdotes d’ADONIS. On dit que
le prophète EZECHIEL, les prophètes ELIE et PAUL (Saul) étaient Initiés dans les
Mystères des NAZAREENS. PLIN dit de ZARATUS qu’ « il était Zoroastre et
NAZARET. Le mot NAZAR signifie « VISION INTERNE » et « CONSACRE ». Chez les
perses, le mot NA-ZARUAN désignait l’ « ANCIEN DES JOURS ». Les NAZAREENS se
considéraient comme « consacrés au service du Dieu Unique et Suprême. »
Selon la Doctrine Secrète des Chaldéens, l’Univers est divisé en QUATRE états de
l’être (plans ou sphères) : archétypal, intellectuel, sidéral et élémentaire. Chacun de ces
plans révèle les autres : le supérieur controlant l’inférieur, et l’inférieur recevant l’influence
du supérieur. La Plan Archétypal était considéré comme un synonime de l’Intellect de la
Divinité Triune. Au sein de cette sphère divine, incorporelle et éternelle, se trouvent toutes
les manifestations de la Vie, tout ce qui est, a été et sera. (Cf. Manly P. Hall : « THE
SECRET TEACHINGS OF ALL AGES », page LVIII, The Philosophical Research
Society Press, Los Angeles, Calif. , 1947).
297
Dans le texte que nous venons de présenter, nous voyons une esquisse des
QUATRE MONDES (OLAMIN) de la Doctrine Cabalistique : OLAM HA’ATSILUTH, le
Monde Transcendant de l’EMANATION (celui des Séphiroth) : OLAM HA-BERIYAH, le
Monde de la CREATION ; OLAM-HA-YETZIRAH, le Monde de la Formation, et OLAM
HA’ASIYAH, le Monde MATERIEL. Toutes les qualités causales de Dieu sont
manifestées dans ces quatre Niveaux ou MONDES et dans tous les états d’existence, au
moyen d’une variété infinie de formes ; mais LUI, en Lui-même, est éternel et infiniment
L’ « UN », l’ « IMMUABLE », le DIEU UNIQUE. LUI, dans SA Réalité Pure, est
absolument NON-DUEL (Adwaita, selon les Hindous), et la multitude de Ses ASPECTS
ou « EMANATIONS », quelque soit leurs qualités respectives, existe seulement à la vue de
l’émané, qui est un état de « séparation » relative et illusoire. (Cf. Léo Shaya :
« L’HOMME ET L’ABSOULU SELON LA KABBALE », pagre 31, Edit. « La Barque du
Soleil », Paris, 1958).
Nous voyons donc que l’identité des Principes est présente dans toutes les
Traditions Anciennes, ce qui démontre une origine commune, une Doctrine Primitive qui
nait de la Grande Tradition Primordiale, que les Traditions « dérivées » et secondaires se
chargent de transmettre, de conserver et de préserver jusqu’à nos jours. C’est de cette Pure
298
Sagesse Originale que se sont nourries toutes les Traditions et les Doctrines les plus
anciennes.
Selon EPIPHANIO (HAERET. XXIX,6), des fraternités ou des sectes sous le nom
de NAZARAIOS (NAZAREEENS) existèrent à des époques pré-chrétiennes. Deux
érudits : DREWS et W. NESTLE, affirment que « Nazareth a pris son nom de la secte des
NAZAREENS, et non le contraire. « EPIPHANIO dit, en se référant aux NAZAREENS :
« touts les hommes appelés « Chrétiens Nazaréens », à leur époque… » Et il ajoute :
« L’hérésie des Nazaréens eut lieu avant Jésus-Christ et ils ne connurent pas le Christ. »
(Ergo ?). Comme un fait curieux, nous ajouterons que le nom arabe pour désigner les
Chrétiens était « NASARA ». (Cf. ALVIN BOYD KUHN : « SHADOW OF THE THIRD
CENTURY », page 308, Academy Press, New Jersey, 1949).
Les « restes » d’une Tradition pure qui a été identique dans le Monde, ne peuvent
être « détectées » que par ceux qui possèdent les clés nécessaires, et qui réalisent l’étude
299
soigneuse qui conduit à l’UNITE transcendente de toutes les Religions. La connaissance de
ces principes de base qui servent de « clé », est ce qui constitue L’ESOTERISME, le
moyen et la « clé » qui servent de « méthode » à une approche de la réalité à travers une
symbologie qui explique les Mythes et les Légendes des Ecritures, et qui peut conduire
jusqu’aux concepts métaphysiques les plus élevés. L’ESOTERISME a deux objets
primordiaux : premièrement, préserver LA VERITE dans le Monde ; deuxièmement, la
protéger contre la corruption. C’est pourquoi les gardiens des véritables Enseignements
n’ont jamais permi que la plus superficielle des Doctrines Esotériques soit jetée par la
fenêtre », en une vulgarisation ouverte et « populaire », et avec publicité. Leur METHODE
d’instruction a toujours été celle de la transmission « de bouche à oreille »…Tout ce qui a
été publié dans des documents, papyrus, rouleaux, livres et codes, en Egypte, en Inde, en
Chaldée, en Grèce, etc., est écrit sous les apparences de Mythes et d’Allégories que seul
l’Initié peut intérpreter et connaître. Elles sont « Lumière Voilée », et toute prétention à
l’exégèse littérale n’est que « lettre morte ». Dans la VERITE, il existe toujours une action
secrète, plus puissante que tous les préjugés… ! »
300
d’Israel, que peu de juifs ont compris, en dehors de leurs plus grands prophètes. » (Cf.
« LOS GRANDES INICIADOS », pages 145/147).
Je suggère aux aimables lecteurs, de relire les premières pages du Chapître Sept
(« LES TRADITIONS DERIVEES ET SECONDAIRES »), jusquà la page du « Cadre
Synoptique », pour « récuperer le fil » de la chaîne qui se forme au fur et à mesure que nous
« tissons » les faits ; cette trame qui donne « corps » au texte que nous essayons
d’expliquer, cette toile qui est le résultat de nombreux « fils », et qui en fin de compte,
comme un « voile », recouvrent parfois et occultent à d’autres moments, ce que nous
aimerions bien plus « dé-voiler » que « ré-veler », car, comme il a déjà été dit, « c’est
l’homme et non Dieu, qui est couvert d’un voile… »
Ayant dit ce qui précède, nous poursuivrons notre marche, cette fois-ci mieux
« orientés », vers l’ANCIENNE TRADITION, qui, en « s’acclimatant » et en s’établissant
chez les Hébreux, acquiert la forme spécifiquement HEBRAIQUE qui est connue sous le
nom de KABBALE et qui constitue fort justement LA TRADITION HEBRAIQUE
proprement dite : cette « ROSEE DE LUMIERE QUI EMANE DE L’ARBRE DE VIE ET
AU MOYEN DE LAQUELLE S’EFFECTUE LA RESURRECTION D’ENTRE LES
MORTS », pour ceux qui suivent « le Chemin qui conduit au PARDES », « le réservoir des
301
« Eaux Célestes », le Calme Saint. Parce que le Déluge n’a pas atteint la « chambre
d’HENOCH », « le Coeur du Monde », « La Terre des Saints », « La Montagne Bénie »,
« Le Mont de l’Héritage », « La Terre des Vivants », « Le Calme Eternel », où le Monde
Céleste, converti en « souterrain » (LE TEMPLE D’HENOCH), garde, intact, le DEPOT de
la Tradition. La « Grande Occultation «est sur le point de se terminer, et les VERITABLES
MAITRES-MAÇONS, ceux qui SAVENT construire LE TEMPLE NON FAIT AVEC
LES MAINS, retrouveront LA PAROLE PERDUE…
302
QUELQUES OBSERVATIONS AU SUJET DE LA QABALAH
Dédié avec une affection et une reconnaissance profondes à mes chers Maîtres
F.V.T. et “AURIFER”, et en respectant l’honorable engagement des « Préceptes Dorés » de
TRIMESGISTE. « ET APPRECIEZ AU PLUZ PROFOND DE VOS COEURS LA
MEMOIRE DE CEUX QUI ONT SERVI COMME CANNAUX DE LUMIERES A VOS
AMES PERPLEXES, ET SOYES LEUR RECONNAISSANTS. »
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le mot QABALAH est d’origine hébraïque. En hébreu, QABALAH signife
« TRADITION », dans son sens le plus général ; mais considéré comme expression de sa
forme traditionnelle propre, il signifie la forme spécifiquement HEBRAIQUE de la
Tradition. La racine QBL, en hébreu (et en arabe), signifie la « relation » de deux choses
qui sont disposées l’une face de l’autre ». La QAHALAH provient de QABAL, verbe qui
signifie « RECEVOIR », « ACCUEILLIR », « ACCEPTER ». Par conséquent, la
QABALAH est « ce qui est reçu ou tranmis de l’un à l’autre », ce qui englobe l’idée de
TRANSMISSION et de SUCCESSION. Cette transmission et cette succession constituent
ce qui s’appelle en hébreu, SHEL-SHELETEH HA-QABALAH, c’est-à-dire, « LA
CHAINE DE LA TRADITION », La Chaîne INITIATIQUE ou la Chaîne de LA
QABALAH, qui remonte, à travers les Patriarches, à la TRADITION ATLANTE,
Tradition Secondaire ou Dérivée de la Grande Tradition Primordiale ou Hyperboréenne.
ABRAM a recueilli et « filtré » les Traditions concordantes qui se réunirent dans le
Creuset de Babylone, et il a élaboré la SYNTHESE qu’il devait emmener plus tard en
Judée.
Initialement patrimoine des Initiés Juifs, elle a ensuite été transmise à ceux qui se
montrèrent dignes et capables de recevoir la CHOKMAH NESTORAH, car, bien que
secrète, elle ne fut jamais niée aux dignes successeurs des MEKUBALIM. Nous devons
donc, à la fidélité de la Tradition Hébraïque et à l’héritage culturel Juif, le grand mérite
d’avoir conservé cette TRADITION pure, et de permettre l’accès des « acceptés » à cette
Grande Chaîne Initiatique qui constitue la TRADITION INITIATIQUE OCCIDENTALE
303
par excellence. Elle est ce que certains ont appelé, avec des raisons très valables, « LE
YOGA D’OCCIDENT . »
304
leur aspect extérieur, nous devons continuer notre exploration de la nature sur les bases de
la Kabbale, parce qu’elle oeuvre le chemin vers l’occulte, vers les Mystères ; elle nous
permet de lire des Epîtres scellés et des livres, comme la nature intime de l’Homme. « Elle
nous indique que l’Homme est la clef complète de toutes les choses ; d’où le célèbre
proverbe inscrit à l’entrée du Temple de Delphes : « GNOTI SEAUTON » (Connais-toi
toi-même), qui est le début et la fin de tout développement spirituel.
La Kabbale est un système de relations entre des symboles arcanes qui, comme le
dit Paracelse, peuvent être utilisés pour ouvrir le chemin vers les profondeurs occultes du
mental, au-délà des frontières de la raison. Elle nous permet de lire des « Epîtres et des
livres scellés » dans lesquels les contenus ésotériques ont été obligatoirement dissimulés
dans un langage symbolique, parce que la Cabale nous donne les moyens de « pénétrer » le
contenu, derrière le Symbolisme. Ce pourrait être comme « le processus du mystique, à
l’envers » : un mystique naturel aura ses visions pour ce qu’il appellera sans aucun doute,
« LA GRACE DE DIEU », et en essayant de les décrire, il devra recourir au symbolisme et
à l’analogie, qui sont les métaphores les plus proches, dans le langage du mental.
C’est la même chose avec le symbole composé de l’Arbre de La Vie (Otz Chaim)
qui est la base de La Cabale, son SYMBOLE, « AL-MANDEL » ou MANDALA de
Méditation. Il n’est pas seulement un symbole intelligible par lui-même, un « GLYPHE »
305
puissant et embrassant le tout, de l’Univers et de l’âme de l’homme, mais il permet à
d’autres systèmes symboliques d’être interprétés à la lumière de sa technique et de sa
Doctrine ; ainsi que nous le disions à la fin du Chapître Neuf : « LA TRADITION
DRUIDIQUE ». Par conséquent, par son habileté à mettre en relation des variables
Mythologiques et Religieuses, des croyances et des symbolismes occultes comme ceux de
l’Astrologie, de la Numérologie, de l’Alchimie et du Tarot, elle est la PIERRE
FONDAMENTALE de la Tradition des Mystères Initiatiques Occidentaux.
L’ESOTERISME véritable est quelque chose qui n’a rien à voir avec une
caractéristique quelconque d’une religion externe (exotérique). La Métaphysique pure est
Universelle. Seule la perspective des PRINCIPES permet de comprendre tout sans rien
supprimer, d’établir des liens et de trouver l’UNITE de la Vérité « nue » et supra-formelle,
éludant ainsi les tendences, les véléités et les faiblesses humaines d’ordre purement
rationnel, et donc, ne représentant que des « croyances », des dogmes, des opinions et des
« points de vue », incapables de dépasser le domaine du contingent. Cette VERITE
IMPERSONNELLE n’appartient à aucune Ecole, à aucune tendence ; elle n’est ni
« Hindoue », ni « Hébraïque » ni « Chrétienne », ni « païenne » ; elle n’a pas la moindre
relation avec une prosélitisme quelconque. C’est pour cette raison que l’UNITE des
différentes TRADITIONS est impossible à atteindre dans le domaine externe des formes ;
elle ne peut être atteinte que d’une manière intérieure, intime et spirituelle.
Bien que LA VERITE SOIT UNE, elle n’est « réalisable » que dans les Sphères
élevées, dans lesquelles une seule « formule » sert pour tout ceux qui, en tant
qu’ADEPTES, se trouvent au même niveau. En revanche, les « systèmes » employés pour
discipliner, former et éduquer les aspirants, sont totalement différents selon les Traditions,
et ne doivent jamais être mêlés ni confondus. C’est pourquoi les méthodes qui donnent des
résultats en Orient ne donnent pas de résultats en Occident, parce qu’elles ont été élaborées
pour « s’adapter » à certains types de vie, de régime alimentaire, d’idiosyncratie, de culture,
etc. Chaque méthode développe des forces adaptées à son propre système. D’autre part, les
fondements Doctrinaux, le Symbolisme, etc., de chaque Tradition, ont leurs RACINES
enfouies dans la psyché et dans la vie spirituelle de la race ; il y a un Esotérisme propre,
306
occulté dans le mental supraconscient de la Race. C’est pourquoi, s’appuyant sur ses
raisons, chaque TRADITION a sa propre TECHNIQUE ou propre méthode, qui est
pleinement adaptée à ses besoins particuliers.
L’ancienne Tradition Esotérique des Hébreux possédait trois Ecritures : les « Livres
de la Loi et des Prophètes » (LA TORÁ), qui est aujourd’hui connue comme « L’Ancien
Testament », LE TALMUD, ou collection de commentaires sur la Torá, et la Qabalah, ou
interprétation ESOTERIQUE des Ecritures. De ces trois Ecritures, les anciens Rabbins
disent que la première (LA TORÁ) était « le corps » de la Tradition, la seconde (LE
TALMUD) était son « Ame Rationnelle » et la troisième (LA QABALAH), son « Esprit
Immortel ». La première peut être lue par n’importe quelle personne, avec un bénéfice
relatif ; les érudits peuvent étudier la seconde, mais seuls les Sages, les Adeptes ou Initiés,
307
sont ceux qui peuvent méditer sur la troisième. Nous présentons à la suite, un tableau
synoptique qui aide à mieux comprendre ce que nous venons de dire.
308
LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA TRADITION HEBRAIQUE
« SEFER TORA » La REVELATION. Enseignement ou Doctrine Intégrale de SON APPLICATION : « LA
caractère pratique et spéculatif (ético-légal). Doctrine LECTURE »
révélée par Dieu, composé de : GENESE, EXODE,
LEVITIQUE, NOMBRES et DEUTERONOME. Connu Constitue la lettre statique, le
dans LA BIBLE comme formant partie de l’ANCIEN DOGME, LE CORPS (Principes)
TESTAMENT. Le « SEFER TORA » est la version L’EXOTERISME
officielle de LA LOI
« LE TALMUD » Deux récopilations (PANDECTES) encyclopédiques de SON APPLICATON :
Lois et d’ACTIVITES SPIRITUELLES résumées par « L’ETUDE »
plusieurs générations de TANAIM (Sages-Maîtres),
d’AMORAIM (orateurs et interprètes appelés La transmission par VOIE ORALE
METURGUEMAN ou TURGUEMAN, successeurs des de la METHODE ASCESE, VOIE
TANAIM, qui expliqaient la Loi), et de SABORAIM DE REALISATIONS
(Raisonneurs, Maîtres-Sages, successeurs des AMORAIM, SPIRITUELLE (ESOTE RISME).
qui expliquaient, ratifiaient et parfois ajoutaient leurs L’AME RATIONNELLE
opinions au Talmud). De ces spéculations métaphysiques, (Moyen)
naît LA MISHNA, interprétation complémentaire de LA
TORA, LA HAGGADAH, commentaires, légendes et
éxégèse qui font partie du TALMUD. Mais surtout,
communications ORALES transmises de Maîtres à
disciples, appuyées sur des acrostiques et mémotechniques
appelés SIMANIM.
« LA QABALAH » Etymologie du mot : « RECEPTION », « RECEVOIR » SON APPLICATION : « LA
« SE SITUER EN FACE DE ». RECEPTION ET MEDITATION »
« SEFER-YETZIRAH »
TRANSMISSION des MYSTERES DIVINS. Tradition Communication directe avec la
« SEFER-HA-ZOHAR »
ORALE de la Parole Divine, Esotérique, active et vivante nature réelle des choses. Dévélaton
« MA’ASSEH BERESHIT »
de développement spirituel. Science de La Vérité. La des Mystères. Gnose particulière.
«MA’ASSEH MERCABA »
GNOSE HEBRAIQUE dont le but est « L’UNION L’ESPRIT (Fin)
DIVINE, L’ « UNIFICATION AU-DELA DES VOILES ». (METHAPHYSIQUE) La
Ses ADEPTES furent (et sont) LES MEKUBALIM. Réalisation.
309
CADRE DES CLANS PATRIARCAUX
(GRAPHIQUE)
311
Revenons sur le thème de La Qabalah. Nous voyons pourquoi elle a été appelée « LE
YOGA DE L’OCCIDENT. Les Adeptes et les Maîtres Hindous emploient comme
« méthode Initiatique », les TECHNIQUES propres à leur Tradition originale connue sous
le nom de « YOGA ». C’est une méthode au moyen de laquelle l’hindou réalise, non
seulement le développement de ses virtualités occultes, mais aussi la découverte de la
nature des choses et l’établissement définitif de l’Etre dans Ce d’où nous extrayons notre
réalité essentielle. Le YOGA est la méthode pour rendre VIVANTE la connaissance
théorique de ce qui s’appelle la « vérité révélée ». La connaissance révélée de la Tradition
Hindoue, comme nous l’avons déjà vue, est LE VEDA. En ce sens, autant le YOGI que le
CABALISTE « pratiquent » d’abord et « spéculent » ensuite ; ils demeurent toujours
ouverts à l’« expérience intérieure ». Tout doit être éclairé, purifié et finalement ré-intégré
consciemment. La « libération » qui est recherchée est la récompense pour la conquête de la
nature réelle de l’Etre. Le YOGA est donc, comme LA QABALAH, un moyen de
CONNAISSANCE (une Gnose), un pragmatisme spirituel qui constitue une « ascèse » et
une REALISATION METAPHYSIQUE qui permet à l’Homme de prendre possession des
ETATS SUPERIEURS DE L’ETRE. Comme l’explique le Bouddhisme-Zen : « Après
l’Illumination définitive (SATORI), les nuages sont toujours les nuages, les champs
continuent à être des champs, rien n’a changé, mais en plus, s’est établie une « vision
permanente » d’une réalité sous-jacente à touts les phénomènes, internes et externes, et sur
laquelle il se développe sans cesse comme un jeu (LILA) immense dans lequel nous
pouvons nous noyer et nous perdre (l’homme ordinaire), ou nous pouvons nous surpasser
en transmutant la nécessité en liberté (l’homme réalisé). »
312
récitation et l’intonation correctes des mots et Noms Sacrés sont utilisées comme
« support » pour la CONCENTRATION. C’est une technique ARCHAIQUE qui peut nous
permettre de retourner à l’ « éveil » de la Conscience Primordiale et de re-découvrir ce que
les Frères Maçons définissent comme « LA PAROLE PERDUE » ; ce LANGAGE
OUBLIE, essentiel et PRIMORDIAL, que nous pourrions appeler « la Langue Primitive ».
Cette Langue que parlent les MOHABites et que la TRADITION (QBL), à travers la
Chaîne des Initiés, a permi de conserver comme DOCTRINE ARCANE, Doctrine
OCCULTE ou « DOCTRINE DU COEUR »…Une des grandes « conquêtes » de
l’Initiation effective est la RECONQUETE de ce « Langage du Coeur »…
313
conséquent un « support pour la Méditation ». Au moyen de cet « échafaudage », armature
ou châssis d’appui, l’Homme peut commencer la « Construction du Temple Intérieur », le
Temple « non fait avec les mains », le Temple de L’ETRE VERITABLE…
Dans le Yoga, deux des Sciences Sacrées accessoires des Védas, la « SHIKSHA »
qui est la science de l’articulation correcte, de la pronontiation exacte et de la connaissance
de la « valeur symbolique des lettres », et le « NIRUKTA », science de l’explication des
termes importants ou difficiles des textes védiques, ces deux « Védangas » sont très
similaires aux processus généraux de la Qabalah appelés TSERUF : combination de lettres
hébraïques par les procédés de la GUEMETRIE, le NOTARIKON et la TEMURAH. La
Guémétrie ou science de la VALEUR NUMERIQUE des lettres, établit une comparaison
entre deux mots différents dont le total (des lettres qui les composent) donne la même
somme. Le Notarikon, ou science des lettres initiales et finales des mots, permet de
chercher et de reconnaître un mot dans plusieurs mots différents. Le Témurah, ou science
de la permutation conventionnelle des lettres, montre les correspondances possibles entre
certains mots. Le célèbre cabaliste espagnol ABRAHAM ABULAFIA est celui qui a
développé la méthode TSERUF ; il est l’auteur du livre « SEPHER HA-TSERUF ». Il est
bon de rappeler que la Tradition TAOISTE possède un des plus anciens livres, connu
coomme LE YIH-CHING ou « Livre des Mutations », qui comprend un système ou schéma
de divination et de relation universelle, ordonnés d’une manière «cabbalistique ». Au sujet
314
des artes « divinatoires » tellement « populaires », nous devons signaler que la véritable
science Traditionnelle des nombres, n’a rien à voir avec de tels « arts », lesquels sont une
« dégénération » des véritables sciences Traditionnelles.
Nous considérons que tous les « paralèlismes » qui ont été signalés entre LE YOGA
et LA QABALAH, offrent suffisament de raisons pour justifier POURQUOI la Qabalah a
été appelée « LE YOGA D’OCCIDENT ».
315
Enseignements des Anciens Mystères du passé ; parce que la Qabalah est la « Tradition
OCCIDENTALE des MYSTERES », l’Ecole Initiatique pour l’homme occidentale ; elle
est son SENTIER et son MODE DE VIE…
Pour les personnes qui se sentent réellement attirées par l’étude sérieuse et formelle
de la Qabalah, et qui, par conséquent, désirent « orienter » leurs pas de la meilleure
manière, en évitant la perte de temps (et d’argent) dans les lectures de tant d’ « oeuvres
316
académiques », avec leurs compilations indigestes, ou dans celle des oeuvres de charlatans,
oeuvres de « vulgarisation » dans lesquelles on ne peut confier, nous nous permettons de
leurs suggérer les ouvrages suivants :
Comme un magnifique texte d’introduction » « méthodique » (dans la mesure du
possible), le livre d’A.D.GRAD : « POUR COMPRENDRE LA KABBALE », Edit.
DERVY, Paris, 1966.
Terminons le présent chapître avec une illustration qui montre les concordances
entre les « Chakras » du YOGA et les « Séphiroth » de LA QABALAH. Bien que les
« Chakras » soient au nombre de SEPT et les « Séphirot » de DIX, il y a, dans l’Arbre
317
Séphirotique, TROIS COUPLES situés symétriquement sur les colonnes de la droite et de
la gauche, de sorte que l’ensemble des Séphirot se répartit seulement en sept niveaux
différents. En ce qui concerne les deux dernières Séphiroth (YESOD et MALKUTH),
YESOD, en accord avec la signification propre de son nom, est « LE FONDEMENT », ce
qui correspond à MULADHARA, qui signifie « La Racine »ou la « Base Fondamentale ».
Le « chakra » SWADHISTHANA, qui signifie littéralement « la demeure même » de LA
SHAKTI, équivaut à MALKUTH qui est « LE REGNE ». De toute évidence, le
« parralèle » que nous signalons n’a qu’un but référentiel et comparatif. En aucun cas,
l’étudiant de Kabalah devra « mélanger » des techniques, des pratiques ou des ascèses
d’autres traditions étrangères à la sienne. Comme tout le monde le sait, le mélange de
Traditions ne doit, en aucun cas, se faire.
318
CONCORDANCE DES « CHAKRAS » ET DES « SEPHIROTH »
De son côté, E. O. JAMES, professeur d’Histoire des Religions à l’Université de Londres, dit dans
son livre « LE CULTE DE LA DEESSE-MERE », page 43 : « En ce qui concerne le bassin occidental de la
méditerranée, ce fut toujours en Crète Ménéoïque que le culte de la Déesse-Mère trouva son expression
complète. En effet, dans les niveaux néolotiques les plus anciens de Knossos, sont représentés tous les
principaux types de figurines d’argile du sud-est européen du bassin égé, de l’Anatolie et de l’Asie
Occidentale ; cependant, la majorité des figurines crétoises appartiennent au type « replié ou assis » (Payot,
paris, 1960).
319
SYMBOLISME QABALISTIQUE HEBREU
320
COMPENDIUM CHRONOLOGIQUE
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
321
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
322
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
323
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
324
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
170 Retour des Maccabéens. JONATHAN (« Aphos : L’ASTUCIEUX »)
166 Première mention historique de L’existence des ESSENIENS à
l’époque de Jonathan Le Maccabéen. (JOSEPH. ANTI. XIII, 5,8). Ils
étaient contemporains des NAZAREENS ou « NAZARES », selon
Plin et Epiphanie.
140 L’Assemblée du peuple nomme SIMMON MACCABEEN Chef
héréditaire.
120 SAMUEL, Juge d’Israël, fonde la Confrérie Des Prophètes
(NEBIM).
112 HILLEL, Docteur Juif né à Babylone, appelé « Le Vieux ».
100 Composition de la BHAGAVAD-GITA.
89 Les MAGISTRI COMACINI établissent leur colonie à COMO
(Italie).
74 Naissance d’HERODE, Fils d’ANTIPATER (Règne d’HIRCANE
II).
70 Le Culte de MITHRA s’étend chez les Romains.
63 Prise de Jérusalem par POMPEYE. Fin de l’Indépendence Juive.
58 JULES CESAR dans les Gaules.
40 HERODE « Le Grand », Roi de Palestine. ZACHARIE et
ELIZABETH, parents de Jean « Le Baptiste ».
30 Naissance de PHILON D’ALEXANDRIE.
27 AUGUSTE, Empereur de Rome.
10 Naissance d’HERODE AGRIPA I, fils d’Aristobules, petit-fils
d’Hérodes « Le Grand ».
6 Retour de JUDAS DE GAMALA.
4 Naissance d’APOLINIEN DE TYANE (Balinus Tuwani), le grand
réformateur et gardien des Mystères.
325
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
1 VITRUVIEN (Marcos Vitrivius Pollio), célèbre Architecte romain.
2 Naissance de JESUS DE NAZARETH, DEBUT DE L’ERE
CHRETIENNE.2
6 Déportation d’Archélaos. Fondation du Mouvement Zélote par Judas
le Galiléen.
6 – 15 ANNANIAS le séducéen, beau-père de Kaiphas, Souverain
Sacerdote Juif.
12 JESUS arrive à Jérusalem avec Joseph et Marie.
14 TIBERIEN Empereur. Mort d’AUGUSTE.
18 – 37 KAIPHAS, gendre d’Ananias, Souverain Sacerdote Juif.
26 – 36 PONCE-PILATE, Gouverneur Romain de Judée. JEAN « Le
Baptiste » commence son ministère.
25 PHILON écrit son tratié sur « La Vie Contemplative ».
28 – 29 Activité publique de Jean « Le Baptiste ». Baptême de JESUS.
28 – 30 Vie publique de JESUS DE NAZARETH ; vie et prédication.
28 Morte de JEAN « Le Baptiste ».
33 14 de Nisan. Date de la Passion et de la Mort de JESUS-CHRIST.
34 Paul (Saul) est baptisé par ANANIAS DE DAMAS (ACTES, 9 :18).
37 – 95 FLAVIO JOSEFO, historien juif. Un des rares qui mentionne
l’existence historique de Jésus et le mouvement religieux auquel il
donna naissance.
41 – 51 APOLONIEN de Tyane voyage en Inde.
50 (env.) PAUL écrit les Epîtres les plus anciennes :
« THESSALONICIENS. »
52 PAUL en Grèce. Premières Communautés Chrétiennes.
58 Arrestation de PAUL à Jérusalem.
2
D’après d’autres opinions, la « Naissance » aurait eu lieu en l’an 2.
326
66 APOLONIEN de Tyane abandonne Rome suite à L’Edit d’Exil
contre les Philosophes ; il débarque en Gades. PAUL est décapité à
Rome.
70 Chute de Jérusalem. Destruction du Temple par TITO, fils de
Vespasien.
75 138 L’Empereur ADRIEN (Publio Elio) héritier de TRAJANE. En
l’an 124, il fut initié dans les Mystères d’Eleusis ; devint « Epopte »
en l’an 128.
79.81 TITO Empereur, successeur de Vespasien.
85 Naissance de MARCION, à Synopte (Ponto).
96 DOMICIANO (Tito Flavio Sabino) assassiné par Esteban.
98(env.) Mort de JEAN « L’Evangéliste ».
135 VALENTIN arrive à Rome. Diffusion de la Gnose Valentienne.
137-138 Le « MARCIONISME » s’étend en Asie.
140 Apparition des « EBIONITES » (Les Pauvres).
150 Second mouvement « Sophiste ».
172 Mouvement prophétique de MONTANO.
190 CARPOCRATE, Philosophe et gnostique d’Alexandrie.
193 AMMONIO SACCAS fonde l’Ecole d’Alexandrie « Les
Philalèthes ».
197 TERTURLIEN publie son « APOLOGETIQUE ». CLEMENT
enseigne, prêche, et dirige à Alexandrie. TEOPHILE meurt en étant
Evêque d’Antioquie. PANTENE, Chef de l’Ecole de catéchisme
d’Alexandrie. IRENEE écrit à Lyon contre les gnostiques.
202 IRENEE DE LYON meurt, Père de l’Eglise Grecque.
205 Naissance de PLOTIN à Licopolis (Egypte).
216 Naissance de MANI ou « MANES », à Mardinu (Babylone).
233 PORFIRIO DE TYRE nait à Batanéa (Syrie). Il fut disciple de Plotin.
242 Début de la prédication de MANI.
250 NUMENIO DE APAMEA. (A essayé de réconcilier Pythagore et
Platon).
327
270 Mort de PLOTIN. Ses dernières paroles : « JE M’EFFORCE
D’OBTENIR QUE CE QU’IL Y A DE DIVIN EN MOI, LEQUEL
S’ELEVE VERS CE QU’IL Y A DE DIVIN DANS L’UNIVERS. »
277 MANI meurt écorché vif et décapité, accusé d’ « hérésie ».
300 Début de la période classique de la Civilisation MOCHIQUE et de
NAZCA (Pérou).
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
304 PORFIRIO meurt à Rome.
330 Naissance de JAMBLIQUE à Calcis (Syrie). Disciple de Porfirio, il
fonda l’Ecole néo-platonicienne syrienne.
329 – 389 GREGORE DE NACIANCENO « Le Théologue », orateur illustre
de son époque. Il met en relation le concept platonique avec le
concept chrétien. Grand partisan de la vie monastique.
332 – 400 GREGORE DE NISA, un des Pères de l’Eglise Grecque.
350 BASILIDES, philosophe et gnostique d’Alexandrie.
354 Naissance de SAINT AUGUSTIN, à Thagasta, Numidie (Algérie).
361 JULIEN (Flavio Claudio) appelé « L’Apostate », est proclamé
Empereur de Lutèce (Paris).
428 – 431 NESTOR, Evêque de Constantinople, fondateur du
NESTORIANISME.
430 SAINT AGUSTIN meurt à Hipone, durante le siège de la ville par les
Vandales.
431 IRENEE, Evêque de TYRE, membre de l’Eglise d’EPHESE, défend
le NESTORIANISME au Concile d’Ephèse.
450 Anglais et Saxons commencent à envahir la Bretagne (Angleterre).
451 – 452 ATILA envahit les Gaules avec les Hins.
455 GENSERIQUE, roi des Vandales, débarque en Italie et pille Rome.
328
476 FIN DE L’EMPIRE D’OCCIDENTEL. ODOACRE dépose
ROMULO AUGUSTULO.
481 – 511 Conversion de CLODOVEO et des MEROVINGIENS.
597 L’ « évangelisation » des Anglo-Saxons est commencée par des
Missionnaires de Rome.
615 Mort de SAINT COLUMBIN.
320 – 900 Fleurissement de l’Empire MAYA (Etape Classique). UAXACTUN,
Tial et COPAN sont des villes resplendissantes.
329
T R E I Z E
Dedié avec profonde affection et « fraîcheur des yeux » aux « Personnes du Coeur » (AHL-
AL-HAQQ), qui « voient avec l’oeil de l’Eau » ; à leur SILSILAH Vénérable et millénaire,
avec la porte du Besoin ouverte de part en part…
ALBANASHAR AL-WÁLI
============================================
« AVANT QUE DANS MONDE, IL N’Y AIT UN JARDIN, UNE VIGNE OU DU RAISIN,
NOTRE AME ETAIT IVRE DE VIN IMMORTEL. »
JALUDUDDIN-RUMI
===============================================
330
REGHU, fils de PHALEG, fils de GHEBER…En sa condition de HANIF (vrai croyant) et
de NABI (Prophète), dépositaire du Culte du DIEU UNIQUE, ABRAHAM est choisi
comme « HOMME PARFAIT » : « JE T’ETABLIRAI L’IMAN DES PEUPLES (CHEF
SPIRITUEL) » (CORAN, II, 118). Et dans la Sourate VI, Verset 75, il est dit : « VOICI
COMMENT NOUS FIMES VOIR A ABRAHAM LE ROYAUME DES CIEUX, AFIN
QU’IL SACHE FERMEMENT. » (HAQQU L’YAQIN…). L’établissement du Culte
Unitaire par ABRAHAM inclut la fondation du Temple de la KAABA, à La Mecque, aidé
par son fils ISAAC (ISHAK).
Dans la Sourate II, verset 119, nous lisons : « NOUS ETABLIMES LA MAISON SAINTE
POUR ETRE LA RETRAITE ET L’ASILE DES HOMMES, ET NOUS DIMES :
PRENEZ LA DEMEURE D’ABRAHAM POUR ORATOIRE. NOUS
RECOMMANDAMES A ABRAHAM ET A ISMAEL LA CHOSE SUIVANTE :
PURIFIEZ MA MAISION POUR CEUX QUI VIENDRONT EN FAIRE LE TOUR,
POUR CEUX QUI VIENDRONT POUR LA PRIERE, LES GENUFLEXIONS ET LES
PROSTERNATIONS. » (ITIKAF).
Bien que le Temple ou Grande Mosquée de la Mecque soit passée par de nombreux
changements au cours des ans, le lieu qu’occupait ABRAHAM quand il travaillait à la
construction du Temple existe encore ; ce lieu s’appele « LA STATION D’ABRAHAM ».
Selon ce que dit LE CORAN, quand ABRAHAM éleva les fondements de « La Maison
Sainte », il s’exclama : « AGREE-LA, O NOTRE SEIGNEUR, CAR TU ENTENDS ET
CONNAIS TOUT. FAIS, O NOTRE SEIGNEUR, QUE NOUS SOYONS RESIGNES A
TA VOLONTE, QUE NOTRE POSTERITE SOIT UN PEUPLE RESIGNE A TA
VOLONTE . » (Sourate II, verset 121 et 122). Dans la Sourate II, verset 125, nous lisons :
« LORSQUE DIEU DIT A ABRAHAM : RESIGNE-TOI A MA VOLONTE, IL
REPONDIT : JE M’ABANDONNE A LA VOLONTE DE DIEU MAITRE DE
L’UNIVERS. » « ABANDONNE A DIEU ou RESIGNE A LA VOLONTE DE DIEU »,
voilà ce que signifie le mot « MUSLIM » (Musulman). MAHOMA, le dernier des
Prophètes, descendant d’ABRAHAM par Ismaël, en reliant sa religion avec le Culte
331
Primordiale Unitaire, original, a essayé de RESTAURER (NASHAR) la Religion
d’ABRAHAM. Parmi la quantité de cérémonies religieuses qui datent de l’époque
d’ABRAHAM, Mahoma a conservé la pratique qui consiste à faire sept fois le tour de la
KAABA, pendant le pélerinage de la Mecque. Les passions changent, mais les idées
restent…
332
orienté vers la QUIBLA, avec « l’intention » de réaliser LA PRIERE, et le Coeur disposé
dans un état de pureté (TASFIYAT AL-QALB), et il profère « LA FATIHA » :
333
et de la réalisation spirituelle. La soumission statique se convertit en participation
DYNAMIQUE. « DIEU ECOUTE CELUI QUI LE LOUE. » « J’ASSISTE A
L’INVOCATION DE CELUI QUI M’INVOQUE. »
L’Oration Rituelle (NAMAZ) synthétise tous les mouvements qui sont essentiellement
TROIS, à savoir : un mouvement ascendant qui correspond à la position « debout » ; un
mouvement horizontal analogue à la position « inclinée », et un mouvement descendant,
indiqué par la prosternation rituelle. Le mouvement ascendant correspond, par excellence, à
l’attitude de l’homme, alors que la tendance de l’animal est horizontale et que la tendance
des plantes est descendante (leurs organes nutritifs sont les racines). Quant aux minéraux,
ils n’ont pas de mouvement propre. Selon le commentateur AL-QASHANI, les trois
mouvements « existentiels », qui rappellent les gestes de celui qui prie ainsi que les
tendances naturelles des trois catégories d’êtres organiques, sont principalement : le
mouvement créateur descendant qui s’éloigne, pour ainsi dire, du Principe pour établir les
fondements de l’Univers ; ensuite, le mouvement créateur ascendant, qui fait naître les
degrés de la manifestation à partir de sa base « matérielle », et enfin, le mouvement de
l’expansion « horizontale » de la manifestation vers ses divers niveaux d’actualité. Cela
correspond rigoureusement aux tendences universelles que les hindous appellent
« GUNAS ». (Cf. « LA SAGESSE DES PROPHETES » (FUÇUÇ AL-HIKAM), traduit et
avec des notes de Titus Burckhardt, pages 216/217, Editions Albin Michel, Paris, 1974).
334
Dans son livre « IHYYA UL-ULUM » (Livre de Dévotion), AL-GHAZALI dit que les
activités externes et les mouvements ou actes réalisés durant les actes de dévotion, ont tous
une signification spirituelle qui donne naissance à une mise en mouvement d’activités
internes.
Le SOUFISME est ARABE « comme le CORAN même », de même que la QABALAH est
HEBRAIQUE. Bien que la TECHNIQUE (TAÇAWWUF), comme nous l’avons déjà dit,
peut s’appliquer à n’importe quelle autre Doctrine Initiatique Traditionnelle. La différence
335
entre les ULAMA , « Sages », Erudits ou « Docteurs de la Loie Extérieure » (ULAMA EZ-
ZAHIR), de la Shariyah, et de la véritable SOUFI (EL ARIF BI-‘LLAH) est que les
premiers n’ont qu’une compétence dans leur propre domaine EXOTERIQUE ou externe,
alors que le second est parfaitement compétent tant dans le domaine exotérique
qu’ésotérique, sans contradiction ni conflit, car l’ exoterisme n’est que le point d’appui de
l’Esoterisme, et les deux forment deux aspects d’une même Doctrine. C’est pourquoi il est
dit qu’ « il n’y a pas de TARIQAH sans SHARIYAH ». La Shariyah s’occupe de
l’observance des rites et des actes de dévotion ; alors que la Réalité (HAQIQAH) se
préocuppe de la Vision Intérieure de la Puissance Divine. Tout rite qui n’est pas animé par
l’esprit de la REALITE est sans valeur, et tout esprit de Réalité qui n’est pas estructuré par
la Loi, est incomplet. (RISALAT AL-QUSHAIRI, page 43).
336
relation disciple-Maître, IBN-ARABI est précisément ce qu’on peut appeler un disciple de
« KHEZR » (El-Khadir), c’est-à-dire, un Soufi, parmi ceux qui sont appelés
« OWAYSIS », et qui doivent ce nom à un ascète pieux du Yémen, OWAYS AL-
QARANI, contemporain du Prophète Mahoma, qu’il connut « sans l’avoir jamais vu
personnellement ». Le Prophète, à son tour, l’a également « connu », sans l’avoir vu avec
ses yeux physiques, et c’est qu’il laisse entendre expressément dans sa « hadith » : « JE
SENS LE SOUFFLE DU MISERICORDIEUX VENANT DE LA DIRECTION DU
YEMEN. »
Les « OWAYSIS » sont les Soufis qui n’ont pas de guide visible (Al-Murshid). Un des
OWAYSIS les plus célèbres est le Soufi Iranien ABU’L HASAN KARRAQANI (1034 Ap.
J.C.), dont on connait ce propos : « Je m’étonne de ces disciples qui déclarent qu’il leur faut
tel ou tel maître. Vous savez que je n’ai jamais reçu l’enseignement d’aucun homme. C’est
Dieux qui fut mon guide, bien que j’aie le plus grand respect pour tous les maîtres. » (Cité
pár Henri Corbin : « L’Imagination Créatrice dans le Soufisme d’Ibn-Arabi », page 26/27,
Flammarion, Paris, 1958).
Des Maîtres précurseurs de ce qui est aujourd’hui appelé SOUFISME, étaient déjà connus
au premier Siècle de l’Héjire (VIIème Siècle de l’Ere Chrétienne). Des Maîtres comme :
ANAS IBN MALIK, décédé en 709 Ap. J.C. , transmetteur de la TARIQA à ABDUL
WAHID IBN-ZAYD, successeur d’HASAN BASRI, appelé le « Patriarche du Soufisme »
(643-728 Ap. J.C.) ; FARQAD AS-SABAKHI, décédé en 748 Ap. J.C. ; MARUF AL-
KARKHI, décédé en 815 Ap.J.C. ; ABU SULAYMANU’DARANI, décédé en l’an 830 ;
JAFAR AL KHULDI, décédé en 959, disciple d’ABU’L QASIM AL-LUNAID, décédé en
910, et appelé « LE SHAIKH DE LA VOIE » et l’ « Apôtre de Modération » ; ABU
YAZID TARIFUR AL-BISTAMI, décédé en l’an 874 ; le Nubien DHU’N NUN AL-
MISRI, héritier d’une Tradition Gnostique et Alchimiste Egyptienne, décédé en 859 ;
IBRAHIM IBN ADAHM, décédé en l’an 783 ; FUDAYL IBN LYAD, décédé en l’an 801 ;
RABI’A AL ADWIVYA, décédé en l’an 802 ; ABU HAFS AL-HADDAD, décédé en l’an
870 ; HAMDUN AL-QASSAR, décédé en 884 ; SA’ID IBN ISMAIL AL-KHAIRI, connu
comme AL-WA’IZ, décédé en 910 ; HARITH AL-MUHASIBI de Bagdad, et le martyr
337
perse HUSAYN IBN MANSUR, plus connu sous le nom d’ « AL-HALLAJ », né dans la
commune de Baiza, en Perse, en l’an 858. En l’an 922, après huit annés de prison, il fut
fouetté, crucifié, pendu, mutilé et finalement décapité et brûlé…L’ « accusation » que les
ULAMA de la Shari’a portèrent contre lui, fut qui’il avait un usage répété de la phrase
« ANA’L HAQQ » (JE SUIS LA VERITE), ce qui, selon les « docteurs de la Loi », était un
« blasphème ». Ainsi donc, il fut vilement, cruellement ASSASSINE et torturé, lui, un
véritable « Ami de Dieu », un SOUFI authentique, comme conséquence de la HAINE des
ULAMA, du sectarisme maladif et de l’incroyable étroitesse de critère de la part des
législateurs de la lettre morte, à qui se réfère LE CORAN, dans la Sourate 62.5.
Combien de crimes comme celui-ci sont dûs à la bêtise des ULAMAS en face du véritable
« Esprit » de LA LOI ! HAFIZ disait : « Universités et Collèges, conférences et sages,
cercles et assemblées, à quoi tout cela sert-il quand la Connaissance est absente et qu’il n’y
a pas d’Oeil qui voit… ?
Ce sont précisément les Soufis, avec leur pureté Doctrinale, leur dimension de profondeur
et de transcendance, qui ont évité que l’Islam reste confiné dans une directive légiste simple
et rigide, et manipulée devant leurs yeux par des hommes qui, malgré leurs prétentions au
« je-sais-tout », sont, comme le disait KRISHNAMURTI, « embaumés dans leurs
préjugés ». Le Soufisme cherche à GUIDER plus qu’à enseigner, en accompagnant le
chercheur sincère pour qu’il puisse esquiver sans danger les méandres de l’Illusion. Comme
le disait AL-GHAZALI : « Ce qui est le plus propre aux Soufis ne peut pas être appris,
mais seulement atteint par expérience directe (MARIFAH), par extase (GHALABA) et par
transformation intérieure (ANNAFS AS-SAFIYA). »
Martin Lings, auteur du merveilleux livre sur le Shaikh ISA NUR AD-DIN AHMAD AL-
ALAWI, intitulé « A SUFI OF THE TWENTY CENTURY » (UN SAINT MUSULMAN
DU VINGTIEME SIECLE), dit dans son livre plus récent : « QU’EST-CE QUE LE
SOUFISME » : « En réponse à la question : « Qu’est-ce que le soufisme ? », nous
commencerons donc par dire ceci : de temps à autre, une Révélation « flue » comme un
grand flot de marée venant de l’Océan d’Infinitude vers les rives de notre monde fini ; et le
338
soufisme est la vocation, la discipline et la science permettant de se plonger dans le reflux
de l’une de ces vagues et d’être ramené avec elle à sa Source éternelle et infinie. » (page 9,
Editions du Seuil, Paris, 1977).
A notre humble avis, nous considérons que LE CHEMIN et le MOYEN qui conduit à
travers la Porte Etroite de l’Ame vers l’Esprit Pur qui débouche sur la Divinité, et que nous
connaissons aujourd’hui sous le nom de SOUFISME, EXISTE DEPUIS TOUJOURS, et
que sa « particularité » en tant que Révélation de l’Islam, n’est qu’un « aspect » avec les
caractéristiques propres des nécessités ethniques, de temps et de lieu, car le Soufi étant un
homme « hors du temps et hors de l’espace », il fait agir son expérience dans la culture du
pays et du « climat » dans lequel il vit, selon ce que nous dit Idries SHAH dans son
excellent livre « EL CAMINO DEL SUFI » (LE CHEMIN DU SOUFI), page 13, Edit.
PAIDOS, Bs. Aires, 1974).
En paraphrasant Idries Shah, nous ajouterons que le véritable Soufi n’est pas attaché aux
limitations des « formats », qu’ils soient religieux ou d’une autre nature, parce que son
mental n’est pas « conditionné ». C’est précisement pour cela qu’ils ont été
« judiciairement assessinés » comme dans le cas tellement lamentable et pathétique déjà
cité du Maître HUSAIN IBN MANSUR EL-HALLAJ ; c’est pourquoi ils ont été presque
toujours persécutés et acusés d’ « hérésie », en fonction des « raisons » de ceux qui
prétendent faire valoir les intérets crées des groupes religieux. Le Soufisme est ACTION,
« vécu », et non « institution ». Aucun Soufi authentique n’établit une institution destinée à
durer longtemps. La forme externe dans laquelle il répand ses idées, n’est qu’un véhicule
transitoire, conçu pour agir en un lieu et à une époque déterminées. Ce qui est perpetuel,
dit-il, « se trouve à un autre Plan »…(Op. cit. Page 38 et 42).
Comme le signale fort justement JALALU’D DIN, fondateur de l’Ordre MAULAWI, dans
sa « DIWAN-I-SHAMS-I-TABRIZ », XXXII, page 124, traduite par le professeur
Nocholson : « Que puis-je faire, ô Musulmans ? Je ne le sais pas moi-même. Je ne suis ni
Chrétien, ni Mage, ni Musulman. Ni de l’Est, ni de l’Ouest. « Quelle différence avec les
éternels prisonniers des « schémas mentaux » et des préjugés religieux qui ne cherchent que
339
la satisfaction de leur propre ligne de pensée, limitée ! Pour sa part, un Soufi du Xième
Siècle, IBN-EL-LALALI, disait : « LE SOUFISME EST VERITE SANS
FORMULATION ».
Répétons-le une nouvelle fois : LE SOUFISME EXISTE DEPUIS TOUJOURS, comme
l’expose, avec une autorité spirituelle indiscutable, le Sheikh SHIHAB AD-DIN UMAR
IBN MOHAMED SUHRAWARDI (1145 – 1234), quand il affirme que « le Soufisme était
une forme de Sagesse connue et pratiquée par une Succession de Sages, parmi lesquels, le
Mystérieux et lointain IDRIS (HERMES) d’Egypte. (Cf. AWARI-L-MARIF). Nous
regrettons de ne pas partager l’opinion que nous offre Hervé Masson dans son « MANUEL-
DICTIONNAIRE D’ESOTERISME », page 612, quand il affirme que « Le Soufisme
prolonge la religion mystique des EUQUITES (ou Mésaléniens) mais il existe une
altération du point de vue de l’appui religieux. » Le SOUFISME est INITIATION et par
conséquent, n’a absolument rien à voir avec la « religion » ni avec le « mysticisme ». Au
contraire, il s’agit de CONNAISSANCE PURE et de « SCIENCE SACREE ». Il s’agit
d’ESOTERISME, et celui-ci ne peut en aucune manière provenir de la religion. Comme le
déclare René Guénon : « Prétendre que l’initiation pourrait être issue de la religion, c’est
renverser tous les rapports normaux qui résultent de la nature même des choses ». (Aperçus
sur l’Initiation, page 75).
L’unique manière de considérer que l’action du Soufisme dans l’Islam pourrait avoir une
« marque » ou une signification RELIGIEUSE, consiste à l’envisager dans le sens certain et
incontestable de RESTAURATEUR de la TRADITION PRIMORDIALE. En ce sens, le
Sougisme est LE CŒUR du Corps Islamique, dans l’acception la plus large et la plus
profondre du vocable ; il est l’excellence, la Vertu spirituelle, la PRATIQUE réelle et
effective de la véribtable SOUMISSION basée sur LA CONNAISSANCE (MARIFAH) ;
ainsi que le « VIT » tout Gnostique (ARIF), il est la pratique d’une FOI (PISTIS), fondée
sur la Connaissance (SOPHIA).
Bien que le Soufisme ait comencé à être désigné par ce nom au début du VIIIème Siècle (an
II de l’Héjire), son origine est millénaire. On peut dire que, dans son essence, il est éternel.
Pour exister, il n’a besoin ni de Mosquée, ni du ritualisme religieux, ni d’aucune langue en
340
particulier, parce qu’en réalité, TAÇAWWUF est impersonnel et sans âge, parfaitement
capable et suffisant par lui-même de servir de moyen de réalisation et de maîtrise pratique
pour la découverte de la nature des choses, du fleurissement de nos virtualités occultes et de
l’établissement de l’Etre dans Ce d’où nous obtenons notre Réalité Essentielle ; parce que
le critère de la La Vérité est L’EXPERIENCE. Cependant, en se manifestant
historiquement, il lui est possible d’adopter certaines Dsiciplines qui aident à développer
nos facultés naturelles à un degré plus élevé d’expérience intérieure. De telles
« Disciplines » peuvent être « édifiées » ou « véhiculées » sur n’importe quelle base,
religieuse ou Initiatique, mais sans pour cela qu’il soit nécessaire ni impératif de croire en
des dogmes ou de se « cristaliser » sur des idées, parce que l’Initiation véritable
« pratique » d’abord et spécule ensuite…Comme le disait HAKIM SANAI dans « Le
Proche Jardin de la Vérité » : « QUAND ON ARRIVE A LA MER, ON NE PARLE PAS
DE L’AFFLUENT. ».
Le VOYAGE vers le Centre divin, vers « Le Seigneur de la Gloire », n’a rien à voir avec des
croyance, le sang, les races, les tribus, etc ., mais avec la disposition intime et spontanée de
l’ABANDON CONSCIENT et ardent à l’Etre véritable. Il faut faire la distinction entre ce
qui est TRADITIONNEL et INITIATIQUE et ce qui est confessionnel et dogmatique. Les
qualificatifs de Juif et de Gentil, de Chrétien et Païen, sont des distinctions faites par les
hommes qui ne se préoccupent que de leurs croyances propres et de leurs dogmes religieux,
tournant ainsi le dos à l’Universalité de la Vérité. Dans ce cas, il s’agit d’une Vérité qui,
comme le dit Saint-Augustin : « a existé chez les anciens et n’a jamais cessé d’Exister ».
Croyances, rituels et cultes « externes » appartiennent à l’homme rationnel. En tous les cas,
ils ne sont que l’expression d’idées « au sujet » des choses de l’Esprit. La RELIGION
Véritable et authentique est « un mode de vie selon l’Esprit ». C’est pourquoi les religions
confessionnelles, externes, ont été et seront toujours un motif de disputes, de haine, de
persécutions et d’effusion de sang. L’histoire est pleine d’exemples incontestables. La Foi
qui ne se base pas sur l’expérience finit par être éphémère. Seul celui qui « franchit le pas »
de la perception à la REALISAITON, de l’ignorance à la Connaissance, de la réflexion à la
Sagesse, sera capable de se « re-lier » à son Etre Véritable. Et IL est là, au Coeur de
341
l’Homme, attendant toute la vie que nous puissions réaliser l’UNION avec CE qui a
toujours été, est et sera l’Existence Véritable, la Sagesse et la Joie pleine…Telle est la
culmination du PROCESSUS SPIRITUEL du Véritable SOUFI.. !
342
«HUWWA » : «L U I »
Monograme du pronom « LUI » (Huwwa) qui désigne L’ASEITE de l’ETRE, qui se trouve
hors de l’opposition du « Moi » et du « Toi ».
343
« ALLAH a emprisonné mon « moi » illusoire et m’a rapproché de mon MOI REEL, et la
disparition de la terre (le « monde de la manifestation sensible » : ALAM AL SAHHADA)
a entrainé l’apparition du ciel (le « monde de l’occultation » : ALAM AL-GHAIB, « le
monde incréé du Mystère »). Le tout et la partie se sont mélangés. La verticale (TUL) et
l’horizontale (‘ARD) ont été anéanties (elles ont été intégrées dans le Point Initial).
L’oeuvre subrogatoire (AL-NAFILA) est revenue à l’oeuvre obligatoire (FARIDA) (La
piété formelle qui s’exhibe, est remplacée par la prière « en esprit », de signification
profonde). Et les couleurs sont revenues au blanc pur et primordial. Le Voyage est arrivé à
son terme, et ce qui est autre que Lui, a cessé d’exister. Toute attribution (IDAFAT), tout
aspect (I’TIBARAT), toute relation (NISAB) étant abolies, l’aspect originel est rétablit.
« Aujourd’hui, j’humilie votre lignée, et j’élève le Mien ». (Cf. Abd El Qadir : « KITAB
AL MAWAQIF », 7).
344
«LE PARFUM DE LA ROSE»
« J’irai cueillir les roses du jardin. Mais je suis ivre du parfum du rosier… ! »
SA’DI DE SHIRAZ
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Il serait nécessaire de rédiger un volumineux ouvrage, si l’on voulait essayer d’exposer
longuement et en détail, le thème des différents aspects que l’INFLUENCE du Soufisme a
exercé (et exerce) sur les Organisations Esotériques d’Orient et d’Occident. Mais une telle
tache est complètement hors de notre capacité et de notre perspective. Notre but se limite
simplement à « signaler » les « TRACES » qui sont suffisament suggestives et révélatrices
pour que nos lecteurs puissent avoir un point d’appui qui leur permette de capter, en un
rapide tour d’horizon, une « vision cordiale » de la vérité que ces Traces excudent : vérité
qui, en tant que telle, est impersonnelle et immuable. L’auteur ne fait donc que signaler les
« pistes » et nos lecteurs complèteront la « recherche ».
Avant tout, nous considérons prudent de rappeler que nous parlons de connaissance
INITIATIQUE et non d’instruction « profane », et que les méthodes par lesquelles cette
dernière est inculquée, sont la négation même des méthodes qui ouvrent l’accés à la
connaissance Initiatique et à l’Esotérisme. Toute connaissance est essentiellement
« identification » ; c’est pourquoi, sans cette « qualification » inhérente à la nature même de
l’Etre, les expressions spécifiques de la connaissance Initiatique, dans la mesure où elles
sont exprimables, ne seront que « lettre morte » et « flatus vocis ». (Cf. René Guénon :
« CONNAISSANCE INITIATIQUE ET CULTURE PROFANE »).
345
Il correspond à chaque époque, un enseignement adapté aux circonstances et aux êtres à qui
il est dirigé, parce que notre manière de penser, d’être et de vivre, n’est pas la même que
celle qui existait il y a des milliers d’années. Et bien que notre Ame soit toujours la même,
et que notre Esprit soit éternel, les doctrines changent et les processus évoluent en fonction
des nécessités et des besoins spécifiques à chaque époque. C’est pourquoi, celui qui veut
réaliser par lui-même la Vérité, ne doit pas suivre aveuglément ses ancêtres. Le Coran parle
de l’immuable « SUNNA D’ALLAH » et s’en prend à la « SUNNA DES ANCETRES ».
Seul l’ETRE VERITABLE qui est en nous est capable de CONNAITRE sans avoir été
endoctriné. C’est pourquoi la Connaissance de l’ETRE REEL est le plus important des états
spirituels : le VOYAGE qui permet de laisser la conscience commune pour accéder à la
Véritable Conscience de l’Etre…Il est l’ORIENTATION (QDM) vers le lieu de
l’ « Origine Primordiale » qui constitue la QIBBLAH intime de l’ADAM QADMON…
Dans LES VEDAS nous lisons : « Ce qui en toi vivra toujours ; ce qui en toi CONNAIT,
n’est rien de cette vie fugitive, cet homme qui a été, qui est et qui sera, pour qui l’heure ne
viendra jamais ».
HERMES dit : « Quel merveilleux sens s’est ouvert en moi ? Je ne vis plus avec les yeux
du corps, mais avec ceux ce l’esprit. Comment cela se fait-il ? » Fils de Poussière ! répond
Osiris : « c’est parce que Le Verbe est en toi ! Ce qui, en toi, écoute, voit et agit, c’est Le
Verbe même, le Feu Sacré, le Mot Créateur. ! » (« VISION D’HERMES »).
« L’image la plus « centrale » de l’Esprit sur la Terre este celle de l’Homme, mais comme
toutes les formes, elle laisse nécessairement en dehors d’elle, certains aspects de son
archétype », nous dit Titus Burckhardt dans son livre « AN INTRODUCTION TO SUFI
DOCTRINE », page 83, Sh. Muhammad Ashrad Press, Lahore, Pakistan, 1968).
Nietzche disait : « De tous les trésors, le dernier à être découvert est justement celui qui se
trouve dans l’Homme ». Le véritable SOUFI, ce VOYAGEUR du desert de la forme et du
Jardin de l’Esprit, est celui qui A REALISE EN LUI-MEME la Connaissance pleine de
346
l’archétype même : l’ «ipséité » ou « AL-HUMIYAH », selon la propre expression soufie :
« Là-bas, où la Connaissance atteint son propre être, et où l’Etre se connaît Lui-même dans
son actualité immutable. »
Ceux qui ont atteint cette Station du sommet, peuvent très bien être les MAITRES « des
Hommes qui désirent être rencontrés »…et faire en sorte que leur expérience se manifeste
et agit dans la culture du pays et dans l’ambiance dans laquelles ils vivent, « pour réactiver
le courant intérieur qu’il y a dans l’Homme », sans chercher l’acceptation de l’acclamation
publique ou la notoriété. C’est pourquoi ses plus grandes figures sont toujoures anonymes,
parce que l’anonymat facilite l’objectivation de leur OEUVRE et la préserve des préjugés.
C’est l’attitude normale de ceux qui cherchent à n’être identifiés qu’à l’Etre, au lieu de
s’ériger en « personnages ». L’individu ne compte absolument pas ; ce qui compte, c’est La
Vérité même et son universalité, et non celui qui l’énonce, ni la manière dont il l’énonce.
La pensée qu’ils exposent n’est pas la leur, car l’auteur apparent ne fait que jouer le rôle
d’interprète de quelque chose qui « passe » à travers lui, qui provient de la source qui donne
naissance à la transmission de la Doctrine qui s’actualise dans l’être qui la perçoit comme
une tradition vivante. C’est ainsi que l’individu s’éclipse derrière la Vérité et les Doctrines
Traditionnelles ne constituèrent jamais la propriété de tel ou tel individu, et les
particularités biographiques de ceux qui les exposèrent et les interprétèrent, sont d’une
importance minime. » (Cf. « INTRODUCTION A L’ETUDE DES DOCTRINES
HINDOUES, Chap. 5).
Pour mieux comprendre la manière dont s’est propagée la pensée Soufie en Occident, du
VIIème au XVème Siècle et bien après, nous essayerons de nous situer dans l’ambiance et
dans l’époque qui donna lieu à des échanges spirituels, intellectuels et commerciaux
intenses entre l’Europe du Moyen Age et le Monde Musulman du Moyen Orient gréco-
bizantin, au travers des Arabes.
347
Bernard de Chartres disait : « VERITAS, FILIA TEMPORIS » (La Vérité, fille du temps).
Dans son livre « LES INTELLECTUELS AU MOYEN AGE », Jacques Le Goff dit dans
une note que « la Vérité, bien que fille du temps, est aussi fille de l’espace géographique. »
(Op. Cit., page 19, editions du Seuil, Paris, 1960).
Quand nous examinons l’apport des cultures grecques et arabes à la culture Occidentale,
nous observons que l’Orient est le fournisseur des produits les plus rares et les plus
singuliers, tant pour leur qualité que pour leur coût et leur exotisme. Bagdag, Byzance,
Damas et Cordoue étaient les lieux d’origine des épices et des soies, ainsi que de
manuscrits pleins d’une « saveur » et d’une douceur identiques à celles des meilleurs épices
et des plus riches broderies de soies fines. Les arabes furent les intérmediaires à travers
desquels l’Occident put connaître PLATON, ARISTOTE, EUCLIDE, PTOLOMEE,
HYPOCRATE, et d’autres figures du monde Grec et de sa PAIDEIA. Les bibliothèques
musulmanes renfermèrent les oeuvres de tous les grands penseurs de toutes les époques,
tanta chrétiens que contestataires, tels que les Monophistes et les Nestoriens, ainsi que les
Juifs percecutés par Byzance ; tout cela a permi de retenir, dans cet immense havre arabe
qui leur servit d’asile, tout un ensemble d’idées, de pensées et de tendances qui, comme les
épices, l’encens, les parfums et la soie, y établirent leur « Bazar » ou Marché d’échange, et
dans lequel les traducteurs et les intellectuels spécialisés étaient les pièces importantes ;
ainsi qu’Abelarde le fait sentir, en regrettant de ne pas comprendre le grec, car la langue
d’alors était le Latin et presque tous les textes importants étaient écrits, dans leurs
originaux, en grec, en arabe, ou en version arabe du grec. Leur traduction va permettre leur
assimilation par les intellectuels d’Occident. Pour les Chrétiens d’Occident, l’Espagne et
les Mozarabes furent d’une aide immense dans leur honorable tache de traducteurs. Les
Mozarabes reçurent à leur tour une aide des Juifs, experts polyglottes et traducteurs
excellents. La célèbre ECOLE DE TRADUCTEURS de Tolède est digne d’une mention
spéciale ; GERARDO DE CREMONA (1114-1187) en fit partie, lui qui traduisit de l’arabe
au latin l’ « ALMAGESTE » de Ptolomée, le CANON d’AVICENNE, divers Traités
d’ARISTOTE, les ELEMENTS d’EUCLIDE le SYLLOGISME d’ALFARABI, etc.
348
Comme un échantillon de ce que le temps et l’espace géographique peuvent faire en faveur
de la connaissance de la Vérité, nous allons présenter quelques opinions de l’époque,
comme celles de l’anglais DANIEL DE MOLLAY, qui raconte à l’Evêque NORWICK,
son itinéraire intellectuel en Italie, en France et en Espagne, dans sa recherche avide de
connaissances et dans sa soif de Sagesse. Le texte dit : « La passion de l’étude m’avait
chassé d’Angleterre. Je reste quelques temps à Paris. Je n’y vie que des sauvages installés,
avec une grave autorité, dans leurs sièges scolaires, avec deux ou trois escabeaux devant
eux chargés d’ouvrages reproduisants les leçons d’Ulpien en lettres d’or, avec des plumes
de plomb dans la main, avec lesquelles ils peignaient gravement sur leurs livres, des
astérisques et des obèles. Leur ignorance les contraignait à un mantien de statue, mais ils
prétendaient montrer leur sagesse par leur silence même. Dès qu’ils essayaient d’ouvrir la
bouche, je n’ai réfléchi aux moyens d’échapper à ces risques, et d’embrasser les « arts » qui
éclairent les Ecritures autrement qu’en les saluant au passage ou en les évitant par des
racourcis. Ainsi, comme de nos jours, c’est à Tolède que l’enseignement des arabes, qui
constitue presque entièrement dans les arts du quadrivium, est dispensé aux foules ; je me
hâte de m’y rendre pour y écouter les leçons des plus savants philosohes au monde. Des
amis m’ayant appelé et ayant été invité à rentrer d’Espagne, je suis venu en Angleterre avec
une précieuse quantité de livres. On m’a dit qu’en ces régions, la connaissance des arts
libéraux était inconnue, qu’Aristote et Platon y étaient voués au plus profond oubli, au
profit de Titus et de Senis. Ma douleur fut grande ; pour ne pas être le seul grec parmi les
romains, je me suis mis en route pour trouver en endroit où apprendre à faire fleurir ce
genre d’études. Que personne ne s’émut, si traitant de la création du monde, j’invoque le
témoignage, non des Pères de l’Eglise mais des philosophes païens, car bien que ceux-ci ne
figurent pas parmi les fidèles, certaines de leurs paroles, du moment qu’elles sont pleines de
foi, doivent être incorporées à notre enseignement. Nous aussi, qui avons été libérés
mystiquement d’Egypte, le Seigneur nous a ordonné de dépouiller les Egyptiens de leurs
trésors pour enrichir les Hébreux. Dépouillons donc, conformément au commandement du
Seigneur et avec son aide, les philosophes païens de leur Sagesse et de leur éloquence ;
dépouillons ces infidèles, de façons à nous enrichir de leurs dépouilles dans la fidélité. »
349
Il est évident que la présentation des faits en dit plus sur l’intention et l’attitude personnelle
des auteurs que sur les faits historiques dans leur objectivité la plus pure…Comme nous le
verrons par la suite, la situation véritable de la culture dans le Paris que Daniel de Molley a
visité, n’était pas exactementn celle qu’il décrit…
350
surnaturel, entre le savoir et la croyance…C’est pourquoi ABELARD dit : « j’arrivais enfin
à Paris où existait déjà la tradition de cultiver cette discipline à son degré suprême. »
L’effet des « ferments » de l’esprit et des méthodes de pensée que la culture gréco-arabe
apporte à l’Occident, convertit Parit en une nouvelle Babylone, où le droit d’enseigner
attire de très nombreux étudiants avides de la splendeur de la connaissance, du
raisonnement et de la dialectique, bien que la Théologie se mantienne au sommet des
disciplines scolaires. C’est l’époque des « clercs », des hommes lettrés, des études
scholastiques et dominant parfaitement le latin, mais sans avoir reçus ce qu’on appelle les
« ordres sacrés » (sacerdoce), car il y avait aussi des « clercs » parmi les « païens ».
Comme il est naturel, il existait des différences de critères entre les intellectuels des
grandes villes et les autres clercs monacaux. Voyons ce que JEAN DE SALISBURY dit, lui
qui, fait evêque à Chartres en 1176, est en même temps un enthousiaste des études
platoniques, au point de s’en convertir en un des principaux exposants, dans ce qu’on
appele l’ « Ecole de Chartres ». Jean de Salisbury écrit à Thomas Becket, archevêque de
Canterbury, en 1164 : « Je suis allé faire un tour à Paris. Quand j’ai vu l’abondance des
magasins, la joie des gens, la considération envers les clercs, la majesté et la gloire de
351
l’église toute entière, les diverses activités des philosophes, j’ai cru voir plein d’admiration,
l’échèlle de Jacob dont l’extrémité touche le ciel, et qui est parcourue par des anges qui
montent et qui descendent. Encouragé par cet heureux pélerinage, je devais confesser : le
Seigneur est là, et je ne le savais pas. Et ces mots du poète sont venus à mon esprit : Quel
Heureux exil vit celui qui a ce lieu pour demeure. »
GUILLAUME DE SAINT-THIERRY, ami intime de Saint Bernard, dit pour sa part : « Les
frères de Mont-Dieu » Ils apportent la lumière de l’Orient aux ténèbres de l’Occident, la
ferveur religieuse de l’ancienne Egypte dans les froideurs de Gaules, en connaissant la vie
solitaire, mirroir du genre de vie du ciel… »
SAINT BERNARD, une des figures les plus singulières qui brilla de sa propre lumière, au
Moyen Age ; l’homme qui possédait, en plus d’un grand sens pratique, une intelligence
pointue et une très haute spiritualité ; lui qui était né pour être un modèle de Moine et de
Chevallier, il s’exclamait devant les maîtres et les étudiants du Paris d’alors : « Fuyez le
milieu de Babylone, fuyez et sauez vos âmes. Volez tous ensemble vers des villes de
refuge, où vous pourrez vous repentir du passé, vivre la grace par le présent, et attendre
l’avenir avec confiance. Vous trouverez beaucoup plus dans les forêts que dans les livres.
Les forêts et les pierres nous enseigneront plus que n’importe quel maître… »
C’est ainsi que s’écoulait la vie dans la France de cette époque, entre les « GOLIARDS » et
les Moines, entre les « clercs » et les iognorants, entre les Chevaliers errants et vagabonds,
entre les Nobles et les paysans. L’inévitable affrontement entre des groupes sociaux situés
aux extrêmes, entre la « Vie du Paradis sur la Terre », la vie active, et la vie de ceux qui
recherchaient le « Salut » hors du Monde, au moyen de la « Voie Contemplative ». Epoque
de GUILLAUME DE CHAMPEAUX et d’ABELARD, d’ANSELME DE LAON et du
Grand SAINT BERNARD…Le milieux était préparé pour l’apparition du
NATURALISME et de l’ENCYCLOPEDISME. C’est ainsi que, « de ROSE en ROSE »,
fleur d’Amour consacrée à Vénus Aphrodite et à Athènes, la France vit fleurir les ROSES
CELTIQUES, écouta JEAN DE MEUNG continuer « LE ROMAN DE LA ROSE » de
GUILLAUME DE LORRIS, et lut le Message de DANTE avec LA ROSE ETERNELLE et
352
son CENTRE D’OR ; le Chant à BEATRICE, à la « Rose Candide » des FIDELES
D’AMOUR (L’amour che muove il Sole e l’altre Stelle…), qui précèdent LES
CATHARES et les cultivateurs de l’ « humble Eglantine ». Elles fleurirent toutes sur des
branches diverses du même Arbre. Et de cette fleuraison, naissent également les
TROUBADOURS qui répandirent la « Poésie Amoureuse » et « L’Amour Courtois » dans
toute la Chrétienté occidentale, à partir des années 1100 jusque vers la fin du XIIIème
siècle. Epoque compliquée comme toutes les époques génésiaques, le Moyen Age fut d’une
importance extraordinaire pour la civilisation occidentale. Celui qui parle de « ténèbres » en
se référant au Moyen Age, c’est qu’il ignore complètement les véritables faits de l’Histoire
ou bien, qu’il pratique un « aveuglement de convenance ».
MUHAMMAD IBN ALLAH IBN MASARRAH est né à Cordoue (Espagne), en l’an 883
de l’Ere Chrètienne (269 de l’Héjire). Son père, ABD ALLAH était un sympathisant des
doctrines MUTZALITES. IBN MASARRAH, avant l’âge trente ans, s’établit avec ses
disciples dans les Montagnes de la Sierra de Cordoue, où il se dédia à l’étude et à
l’enseignement. Son Ecole exerça une influence considérable et durable sur la pensée des
siècles qui lui succédèrent. La réputation qu’obtint ce lieu retiré fut telle, que sa doctrine fut
dangereusement attaquée par les fondamentalistes de l’Islam, raison pour laquelle il
considéra prudent d’abandonner le pays sous le prétexte d’un pélerinage à la Mecque.
Quand le tolérant ABD AL-RAHMAN III arriva au pouvoir, IBN MASARRAH retourna
353
en Espagne, où il continua avec acharnement sa mission d’enseignement. Il disparut en l’an
931, respecté et admiré, tant pour sa Sagesse que pour sa sainteté et sa piété authentiques.
A titre d’exemple de l’influence exercée par les idées d’IBN MASARRAH, nous pouvons
citer son concept au sujet de la MATIERE PREMIERE ou ELEMENT (Al-Hayyula al-
Awwal) comme le premier objet de la Création Divine ou « Le Trône de Dieu », qui fut
adopté par quelques-uns des plus grands penseurs juifs de l’époque : SALOMON IBN
GABIROL (AVICEBRON), philosophe juif de Málaga et MOISE IBN EZRA, de Grenade,
JUDAH HA-LEVI, de Tolède et d’autres encore. (Cf. « THE LEGACY OF ISLAM »,
Oxford University Press, 1931).
A ce sujet IDRIES SHAH affirme qu’ « IBN MASARRAH, d’ Espagne, fut un précurseur
de SALOMON IBN (AVICEBRON), qui propagea ses idées. « Et paraphrasant
l’Encyclopédie Juive, il ajoute que ces principes Soufis « influencèrent le développement
de La Cabale plus que n’importe quel autre système philosophique. » (Cf. « LES
SOUFIES », page 324, Luis de Caralt EDITOR, Barcelona, España, 1975).
Dans la liste des Soufis remarquables, nous trouvons immédiatement après, ABU
MADYAN SHU’ AIB IBN HUSAIN, un des plus notables de l’Islam Occidental du
XIIème siècle. Il est né à Seville (Espagne) en 1126. Très jeune, il voyagea jusqu’à FEZ,
visita BAGDAG et l’IRAQ. A FEZ, il fut Initié par MUHAMMAD AD-DAQQAQ et par
ABU YA’AZZA. On lui attribut l’origine du Soufisme du MAGHREB. Il disparut à
Ubbad (Algérie) en 1197, et sa tombe se trouve à Tlemcen. Il connut AHMAD IBN AR-
RIFA’I, avec qui il établit des liens fraternels très étroits. La région de BASRA-KUFA était
le Centre ou foyer du Soufisme arabe de l’époque. C’est de là qu’apparut MA’RUF AL
KARKI, de pères Sabéens ou Mandéens…ABU MADYAN fut le Pére Spirituel de très
nombreux disciples qui s’établirent en Egypte, parmi lesquels son fils MADYAN. Son
Ecole s’est perpétuée à travers son disciple ABD AS-SALAM IN MASHISH décédé en
1228. De lui, provient la ligne continuatrice d’ABU’L HASAN ASH-SAHDHILI, (décédé
en 1258), le disciple le plus éminent d’ABD-AS-SALAM IBN MASHISH, et une des
grandes figures spirituelles de l’Islam, dont l’Ordre SHADILIYYA allait se convertir en la
354
plus importante du Nord de l’Afrique. Le successeur d’ABU L’ HASAN fut d’origine
andaloue : ABU’L ABBAS AHMAD AL-MURSI, également connu comme IBN AL-ARIF
(1219-1287). De la Branche Shadhiliyya, fleurit la ROSE du Sheik ABU’L ABBAS
AHMAD IBN MUSTAFA EL-ALAWI, né à Mostaganme (Algérie) en 1869, fondateur de
l’Ordre ALAWYYA, qui, comme nous l’avons dit dans un autre chapître, est l’Ordre actif
de notre époque qui a le plus attiré les Aspirants européens. L’inoubliable RENE GHENON
(AD EL-WAHED YAHIA) a également appartenu à la Branche Shadhiliyya, à travers son
Initiateur de Taçawwuf, le Sheik ELISH ABDER RAHMAN EL-KEBIR. Il avait
auparavant reçu la SILSILAA AL-BARAHKA du Muqqadam ABDUL-HADI (JOHN
GUSTAF AGELII) en 1912. (Cf. J. Spencer Trimingham : « THE SUFI ORDERS IN
ISLAM, page 47, Oxford University Press, 1971, et PAUL CHACORNAC : « LA VIE
SIMPLE DE RENE GUENEON », pages 45/47, Les Editions Traditionnelles, Paris, 1958).
355
commenté avec la « fraicheur des yeux » et la « fenêtre du Coeur » toute grande ouverte,
par Roberto PLA.
Parmi les quelques livres traduits à l’Espagnol à notre connaissance, il s’en trouve un qui
n’est pas précisement le meilleur du point de vue INITIATIQUE écclésiastique et a le
défaut capital de confondre l’ESOTERISME et le TACAWWUF avec le « Mysticisme »,
c’est-à-dire, avec le « Mystique » d’une religion EXOTERIQUE. En prétendant réfuter la
Doctrine INITIATIQUE des Soufis, l’auteur promène le lecteur « pris au dépourvu » sur les
terrains de la Théologie et de l’Histoire, mais en observant et en commentant les faits « pro
domo sua ». Dans son ouvrage volumineux « curieusement » intitulé « EL ISLAM
CRISTIANIZADO » (« L’Islam Christianisé »), et qui a pour sous-titre « Estudio del
Sufismo a través de las obras de IBN-ARABI » (« Etude du Soufisme à travers les oeuvres
d’IBN-ARABI »), le père Asin Palacios, comme tous les théologues, s’efforce de
« démontrer » à sa manière que, aussi bien IBN-ARABI que tous les Soufis en général,
doivent leurs idées théologiques ( ?) et leurs méthodes ascétiques au monachisme Chrétien
Oriental…Minimisant ainsi les mérites et les « réussites » de ceux qui furent les
transmetteurs originaux de la TECHNIQUE INITIATIQUE connue comme le
TACAWWUF, qui n’a absolument RIEN à voir avec le « mysticisme ». Cette « tentative
anexioniste » qui consiste à « déguiser » de MYSTICISME ce qui appartient clairement et
spécifiquement au plus pur domaine INITIATIQUE, ressemble beaucoup aux vains efforts
de ceux qui, pour leur part tente de « déguiser » les Doctrines Orientales en « philosophie ».
De telles substitutions de points de vue « sautent aux yeux » du lecteur « avisé » qui sait
distinguer la réalité, des champs de sirène trompeurs…La VERITE s’impose de manière
spontanée, comme un rayon de lumière qui brille dans les ténèbres, peu importe la
dimension de ces dernières…
Comme le Soufisme serait pauvre en contenu et en transcendance s’il était réellement tel
que le décrivent les opinions calculées et tendancieuses de ceux qui, comme le père Asin
Palacios, ne sont que des « érudits » engagés dans leurs propres intérêts religieux, et dont
les efforts essayent de tout réduire à de simples « équations », parce que la REALITE leur
échappe comme une inconnue inaccessible… ! Quelle savante ignorance ! Pour pouvoir
356
correctement réfuter une Doctrine, et pour le faire avec excellence, il faut d’abord LA
CONNAITRE, au plus profond sens étymologique de ce terme. Mais pour pouvoir ouvrir
les yeux de l’esprit, il faut arriver à la connaissance pleine des réalités de l’Esprit : il faut
être « l’artisan de sa propre conscience ». De toute évidence, tout ce qui est «réligieux »
n’est pas sacré ; c’est pourquoi l’ART SACRE est réservé à quelques-uns…Comme le dit
PAUL, dans 1-CORINTHIENS, 2 :14 : « L’HOMME NATUREL NE PERÇOIT PAS LES
CHOSES DE L’ESPRIT DE DIEU ; C’EST UNE FOLIE POUR LUI. ET IL NE PEUT
PAS LES COMPRENDRE, PARCE QUE C’EST SPIRITUELLEMENT QU’ON EN
JUGE ».
Les « arguments » et les assimilations abusives maniées par le père Asin Palacios ne
pourraient tenir debout que s’il s’agissait d’un monachisme Chrétien, mais à travers ses
propres comparaisons précipitées, on peut se rendre compte à quel point sont limitées les
connaissances qu’il possède au sujet d’un thème qui lui échappe par manque de pénétration
et d’ « expérience » ou de réalisation spirituelle. De toutes les manières, le lecteur « avisé »
pourra trouver une « mine » d’information au sujet du grand Maître IBN-ARABI et du
Soufisme, à la façon ds anciens auteurs Chrétiens, dans ses écrits célèbres « CONTRE » les
Gnostiques et les « hérétiques », tellement haïs et combattus para leurs adversaires
historiques : Tertulien, « CONTRE VALENTIN » (ADVERSUS VALENTINIANOS,
Circa, 199), « CONTRE JULIANUM », « PANARION d’Epiphane (375-377),
« HERATICARUM FABULARUM COMPENDIUM » de Théodore de Cyr (399-455),
« CONTRE CELSO » d’Origènes (178 environ), etc, etc, et dont le contenu, « bien cerné »
(et discerné…) contribue à l’élaboration d’un critère propre au sujet du sens veritables des
Doctrines récusées comme étant « HERETIQUES ». Pour cette « mine » d’information,
357
provenant indiscutablement d’une oeuvre de traduction remarquable, nous pouvons
remercier le père Asin Palacios au nom du PRISCILIEN de Galice.
Maudits « hérétiques » ! Que serait le monde sans eux ? Il n’y a pas de WILAYA sans
MA’RIFA ; elle est celle qui donne accès (parce qu’elle est LE CHEMIN) à la
« dévélation » des secrets du Monde invisible de la Réalité et à la contemplation des
MYSTERES de l’ETRE…Ainsi que le disait JUNAID DE BAGDAD : « Personne n’atteint
le rang de la Vérité avant que mille persones honnêtes n’aient témoignées qu’il s’agit d’un
hérétique… »
Après cette disgression obligée, revenons au Grand Sheik IBN-ARABI, aussi appelé
« Docteur Maximus » (AL SHAYKH AL-AKBAR) ou « Fils de Platon » (IBN-
AFLATUN). Depuis son adolescence, il a été efficacement aidé par l’amitié maternelle et
la conduite spirituelle de deux vénérables Sufiyas : YASMINA DE MARCHENA et
FATIMA DE CORDOBA. Cette dernière, d’un age très avancé, avait de nombreux
disciples ; IBN-ARABI en fit partie, pendant deux ans. A dix-huit ans, il déménagea à
Seville avec sa famille. Selon ce qu’il explique lui même dans sa bibliographie, ses
principaux maîtres en éducation religieuse et littéraire furent : ABU BAKR MUHAMMAD
IBN FALAF IBN SAF EL-LAJMI et ABU’L-QASIM EL XARRAT EL CORDOBES. Ses
autres maîtres furent : ABENZARCUN, ALBENALCHAD, ABULZUALID EL-HADRI,
ABDELMONIN EL-JAZRACHI, ABUCHAFAR IBN MOSALI et d’autres encore. Il
étudia sous sa direction personnelle, les oeuvres complètes du juriste et Théologue ABU-
MUHAMMED ABDELHAC de Séville, disciple d’ABUHAZAM. Il fut sécretaire du
Gouvernement de Séville, où il se marria avec MARIAM, fille de Mohammed Ibn Abdun
Ibn Abderrahman de Bugia. A l’âge de vingt ans, il s’affilie à la Silsila Sufiya. En l’an
1190, le Soufi MUSA DE BAIDARANI voyage jusqu’à Séville pour faire la connaissance
d’IBN-ARABI. Parmi les différents Maîtres Soufis qu’il fréquenta à Séville, on trouve :
ABULAS EL-ORYANI, MUSA IBN-IMRAN DE MERTOLA, ALBULCHACH YUSUF,
ABUYACUB YUSUF IBN-JALAF EL-CUMI, dont il confesse lui-même qu’il est « un des
plus grands Maîtres qu j’ai rencontré sur le Chemin du Soufisme, en l’an 586. « (Héjire),
1190 Ap. J. C. II reçut aussi une instruction spirituelle d’ABU’ABDALAH IBN
358
ALMOCHAHID et d’ABU’ABDALAH IBN-CAISUM, d’ABUYAH-YA EN
SINCHACHI l’Aveugle, d’YUSUF ESCIJA, de SALIH EL BERBERI, d’ABDALAH IBN
ALOSTADS EL-MAURORI, d’ABU’MOHAMMED ABDALA EL-YACAZ, etc.
359
serait-il pas en train d’agir sous l’effet d’une « projection » (ainsi que l’appellent les
psychologues), c’est-à-dire, qu’il attribuerait à d’autres personnes les idées et les
impulsasions qui lui appartiennent en propre ? Comme le signale PAUL dans ROMAINS,
2.1 : « TU ES DONC INEXCUSABLE, TOI, QUI QUE TU SOIS, QUI JUGES ; CAR EN
JUGEANT AUTRUI, TU TE CONDAMNES TOI-MEME, PUISQUE TU EN FAIS
AUTANT, TOI QUI JUGES. » Et l’Apôtre JEAN nous dit tout simplement : « SI NOUS
DISONS QUE NOUS SOMMES EN COMMUNION AVEC LUI, ET QUE NOUS
MARCHONS DANS LES TENEBRES, NOUS MENTONS, ET NOUS NE DISONS PAS
LA VERITE. SI NOUS DISONS QUE NOUS N’AVONS PAS DE PECHE, NOUS NOUS
TROMPONS NOUS-MEMES, ET IL N’YA PAS DE VERITE EN NOUS. CELUI QUI
DIT : JE L’AI CONNU, ET NE RESPECTE PAS SES COMMANDEMENTS, EST UN
MENTEUR, ET IL N’YA PAS DE VERITE EN LUI. » (1-JEAN, 1 :6 et 8 et Chpa. 2 :4).
En tous les cas, cela ferait le plus grand bien à de nombreuses Religions, que de pouvoir
inclure dans leur Recueils des vies de Saints, ne serait-ce qu’une douzaine de :
« SANTONS » de la QUALITE SPIRITUELLE du Shaikh AL-AKBAR IBN-ARABI… !
Dans un Monde gouverné par la SAGESSE INFINIE, il est évident que l’ignorance de
l’homme commun « doit se taire » pour que la VERITE se manifeste. Comme le disent fort
justement les « hétérodoxes » espagnoles : « SI TU VEUX CONTEMPLER LA LUMIERE
DIVINE, ETEINT TA PROPRE BUGIE… ! « La « raison » pure est parfaitement inapte à
exposer ce qui est SPIRITUEL ; elle est plus apte à « réduire », déformer et matérialiser les
concepts. De toute évidence, LA SAGESSE a été créée avant que l’Homme n’existe…
Après avoir étudié cette grande figure qu’est IBN-ARABI, considéré comme « le plus
grand Soufi sorti d’Espagne » (J. Spencer Trimingham), il nous reste à considérer un autre
personnage singulier : ABU ABD’ALLAH MUHAMMED IBN ABBAD (DE RONDA),
né à Ronda, Andalouzie, en l’an 1333 de notre Ere. Son père, ABU ISHAQ IBRAHIM,
s’appliqua à lui donner une excellente formation spirituelle, littéraire, théologique et
juridique. Son oncle, ABD’ALLAH AL-FARSI, fut son maître en arabe. Il reçut une
instruction spirituelle en tant que Novice de différents Maîtres Soufis, suivant la méthode
de formation dans le foyer de la famille. Il voyagea à Salé et à Fez ; dans cette dernière
360
ville, il assuma la charge d’Iman et de Jatib dans la Mosquée Principale de Qarawiyyin.
Orateur sacré, directeur spirituel et auteur de divers ouvrages, parmi lesquels on note plus
particulièrement son livre « COMMENTAIRES DES SENTENCES D’IBN ATA ALLAH
D’ALEXANDRIE » ; tout un Manuel de Taçawwuf qui démontre son expérience dans les
ETATS et dans les étapes qu’il avait atteints dans ses degrés de perfection spirituelle. Il
mourut à Fez en l’an 1390. Il est considéré comme un Soufi exemplaire de son époque, et
un des plus grands de l’Espagne Musulmane, « la première et la plus puissante Ecole Soufie
d’Europe, il y a plus de mille ans », selon ce qu’affirme IDRIES SHAH dans son livre déjà
mentionné, page 65.
De son côté, dans son article « ESPAGNE ET PORTUGAL », le premier d’une série qui
constitue le livre « THE LEGACY OF ISLAM » (L’HERITAGE DE L’ISLAM), page 5, J.
B. TREND dit : « Il est indéniable que pendant que l’Europe se trouvait en grande partie
dans la misère et la décadence, tant matérielle que spirituelle, les Musulmans espagnoles
créèrent une civilisation splendide et une vie économique organisée. L’Espagne
Musulmane a joué un role décisif dans le développement de l’art, de la science, de la
philosophie et de la poésie, et son influence a atteint jusqu’aux sommets les plus élevés de
la pensée Chrétienne du XIIIème siècle, Thomas d’Aquin et Dante. A cette époque,
l’Espagne était le « flambeau de l’Europe ».
Dans son livre « VIDA Y OBRA DE RAMON LULL » (VIE ET OEUVRE DE RAMON
LULL), JOAQUIN XIRAU dit au sujet du « creuset Espagnol » : « Cependant, dans le
monde gentil, tout n’était pas barbarie. La barbarie faisait irruption à travers d’incessantes
vagues venues du Nord. En Orient et dans le Midi, éloignées et ignorées de tous, deux
grandes cultures fleurirent dans l’apogée de leur gloire. Alors qu l’Occident se débattait
dans une lutte pour la vie ou pour la mort, l’essence la plus pure de sa tradition – la
civilisation gréco-romaine- était incorporée, assimilée et ré-élaborée par deux peuples de la
plus fine souche : les juifs et les arabes. Grace à eux, les idées et les croyances du vieil
Empire, de Constantinople à la Syrie, de Damas à Alexandrie, ont atteint, à travers
l’Afrique du Nord, son plus grand fleurissement dans le Calife de Cordoue. La culture
classique fait le tour de la méditerranée. Pour une longue période, le meilleur de la culture
361
ancienne se trouve hors du coeur de l’Europe. L’Espagne devient le Centre du grand
creuset qu brûle dans le bassin de la mer latine. Ouverte aux quatre vents de l’esprit, les
trois grandes constellations de la culture universelle se trouvent en ce moment en essor dans
ses royaumes. Chrétiens, Arabes et Juifs acquièrent une conscience claire de leur commune
ascendance gréco-romaine et judéo-chrétienne. Cordoue fait sentir le pouvoir de son
irradiation oecuménique. Averroes, Maimonides…affirment leur personnalité pleine de
présages. » (Op. Cit. Pages 33 et 34, Edit. ORION, Mexique, 1946).
362
ABU MADYAN SHU’AIB IBN HUSAIN
(1126 – 1197)
363
(1450 – 1511), de la Lignée MALAMATI. Il mourut à Majdal Ma’ash (Liban). Parmi la
Lignée des TARIQAS indépendantes de Succession ASH-SHADHILI qui eurent une
grande influence sur la vie Islamique du Yémen (Hadramawt), il s’en trouve une qui a
survecu jusqu’à nos jours : la ALAWIYYA HADRAMI de l’Arabie du Sud, fondée par
MUHAMMAD IBN ALI AL-ALAWI (1178 – 1255). Il fut un Initié de la Tariqa d’ABU
MADYAN SHU’AIB, mais il développa sa Tariqa indépendante.
364
soutenues… » « Epouse revêtue d’une robe de mariée, pleine de beauté et de perfection »,
qui promet « à celui qui vient à moi assoifé, je le conduirai là où se trouve une eau propre,
fraîche, douce et sans mélange » ; parce que « Je suis ce que le Coeur est pour les membres,
car je suis parmi eux et dans la Coeur se trouve la force du souffle et le souffle de
l’Ame… ! »
C’est pourquoi, depuis la Salle « de la Barque, entre le Patio des Myrtes ou des Arrayans et
la Grande Tour de Comares, que le salut « cordial » d’un humble disciple du Chemin arrive
aux MUTAÇAWWUFI de l’Espagne d’aujourd’hui :
M A B A R U K B A S H A D…!!!
Que chacune de vos Zawaya se convertisse, par votre effort de réalisation spirituelle, en un
nouveau « JANAT-AL-ARIF (GENERALIFE), un véritable « JARDIN DU
GNOSTIQUE »…IN SHA’ ALLAH… !
Pour celui qui prend en compte l’indiscutable influence positive que la civilisation
Islamique a exercée sur l’Europe du Moyen-Age, il sera très difficile d’accepter l’intention
cachée contenue dans la phrase bien connue : « L’EUROPE COMMENCE A PARTIR
DES PYRENEES ». Car s’il est bien vrai que l’Espagne a vecu sous la Loi Islamique
pendant plus de huit cent ans à partir du VIIIème Siècle, il ne faut pas oublier qu’il en est
de même la partie méridionale de la France actuelle et de la Sicile.
Réné Guénon dit à ce sujet qu’une telle attitude est due a « l’orgueil et la présomption des
Occidentaux, qui les empèchent de reconnaître la vérité et l’importance de leurs dettes
envers l’Orient. « Le plus curieux-dit Réné Guénon –c’est de voir les Européens se
considérer comme les héritiers directs de la civilisation Hellénique, alors que la vérité des
faits annule cette prétention. La réalité qui ressort de l’histoire même, établit
péremptoirement que la science et la philosophie grecques ont été transmises aux
Européens par l’intermédiaire des Musulmans. En d’autres termes, le patrimoine
intellectuel des Hellènes n’est arrivé en Occident qu’après avoir été sérieusement étudié par
le Proche Orient, et si ce n’avait pas été grâce aux Sages de l’Islam et à ses philosophes, les
365
Le Cheickh AHMAD AL-ALAWI, en 1930
366
Européens seraient restés dans l’ignorance totale de ces connaissances pendant longtemps ; à
tel point, qu’ils ne seraient jamais arrivés à les connaître. « Guénon affirmait également que
« l’Espagne était alors un moyen très important pour la diffusion de cette civilisation ». (Cf.
« ETUDES TRADITIONELLES », XII-1950, page 337, article traduit de l’arabe, paru
dans la revue « EL-MARIFAH », intitulé « INFLUENCE DE LA CIVILISATION
ISLAMIQUE EN OCCIDENT. »
Il est évident qu’on ne peut pas nier ni réfuter le fait que les arabes, pour leurs
caractéristiques culturelles, scientifiques et religieuses, de même que pour leur situation
géographique intermédiaire entre l’Orient et l’Occident, furent les transmetteurs (QBL),
d’un HERITAGE CULTUREL immense, et qu’ils constituèrent le « FOYER » ou
« CENTRE » où ont convergé les LUMIERES qui illuminèrent l’Occident de bien des
manières…Et dans cette tache de culturisation et d’illumination d’une très grande valeur,
l’Espagne Musulmane joua un rôle d’une importance extraordinaire, en tant que CENTRE
367
IRRADIANT des influx de la pensée et de la spiritualité Islamiques dans l’Europe de cette
époque.
Si l’on contemple tout cet immense effort civilisateur et culturel, avec la distance des
siècles, et sous l’influence destructive du matérialisme tellement caractéristique de ce qu’on
appelle la « civilisation occidentale », le produit et l’expression de ces hommes géniaux qui
cultivèrent, vivifièrent et transmirent la Civilisation à une Europe à moitié barbare, paraît
pratiquement imperceptible Et pour la grande majorité de ceux qui composent le monde
d’aujourd’hui, qui n’apprécie et ne donne de valeur qu’à ce qui est « moderne » et
« nouveau », cet apport culturel immense et opportun leur paraît « vieux jeu » et caduc,
particulièrement à ceux pour qui le mot TRADITION perd absolument tout son contenu
éthymologique de TRANSMISSION DE CONNAISSANCE, de Civilisation et de Culture ;
pour ces gens là, les grands penseurs et les grands Sages qui leurs transmirent LES
LUMIERES dans le passé, n’étaient que des « cerveaux caduques » et « dépassés » ( ?),
leurs pensées et leurs idées n’étaient que des « produits fossilisés ». Parce que bien que cela
paraisse un paradoxe, c’est justement ce qu’on appelle la « civilisation Occidentale » qui
est, comme nous l’avons déjà dit, la plus dépourvue de tout caractère TRADITIONNELLE.
Comment peut-on espérer qu’avec une telle mentalité, la civilisation Occidentale puisse
être capable, pour le moins d’essayer d’accéder au SENS PROFOND de l’Islamisme, dont
la Tradition est d’une double essence : religieuse et Métaphysique ; les deux faces d’une
seule et même Doctrine… ?
Cependant, il existe un HERITAGE auquel nous pouvons avoir accés, en tant que membres
du Monde Occidental, parce que cette « GRANDE ORPHELINE » continue de fleurir
dans le Secret (Sirr) du Coeur de leurs surveillants, Gardiens et transmetteurs légitimes. La
graine est toujours prête à être semée. C’est au chercheur sincère de La Vérité qu’il revient
de s’approcher pour FRAPPER à une PORTE qui n’a jamais été fermée…Que ceux qui
CHERCHENT sincèrement puissent dire très bientôt. « TARAKTU’L BAABÚ… » La
Promesse, qui est Alliance, nous dit : « PULSATE, ET APERIETUR VOBIS » (Appelez,
et on vous ouvrira)…
368
LE SEUIL DU SANCTUAIRE
« Dans le coeur de chaque homme, il y a une Porte ouverte vers L’Eternel, et à travers
de cette Porte, les Messages de Dieu peuvent parvenir… »
369
FAITS CHRONOLOGIQUES
451 – 521 ESTEBAN BAR SUDALI, gnostique Syrien, maître de qui sera
connu sous le pseudonyme de DIONYSIO « L’AREOPAGITE »,
contemporain du Jacob de Saruy, connu comme HIEROZEO.
370
610 Nuit de 26 au 27 du Ramadan ; LA NUIT DU DESTIN (LAILAT
AL-QADAR) Mahoma reçoit sa première révèlation (AR-RUYAT
AS SADIQA) dans la Grotte du Mont HIRA. HERACLE Ier,
Empereur d’Orient, successeur de FOCAS.
FAITS CHRONOLOGIQUES
628 Mahoma envoie des messagers à des Rois et à des Princes en leur
priant instamment d’adopter l’Islam.
371
638 Prise de Jérusalem.
FAITS CHRONOLOGIQUES
372
707 Les arabes au bord de l’Indo.
FAITS CHRONOLOGIQUES
710 Victoire des arabes sur les Visigotes à Guadalete ; ils dominent
presque toute l’Espagne, sous les Califats d’Omey de Damas.
373
749 La première Ecole Musulmane de Droit en Syrie et en Iraq. Début du
démembrement de l’Empire arabe en Califats.
374
786 – 861 Années de grande influence de la Culture Grecque dans la pensée
Islamique.
786 – 809 HARUN EL-RACHID, cinquième Calife, protecteur des sages et des
hommes de lettres.
813 – 833 Le Calife MAMUN (Bagdad), grand protecteur des Sciences et des
Traductions.
375
810 – 877 JUAN SCOTO ERIGENA, philosophe Irlandais de tendance
néoplatonicienne, traduit les oeuvres du pseudo Dyoniso
« L’Aréopagite ».
FAITS CHRONOLOGIQUES
376
860 Mort de DHU’N UN’AL-MISRI.
FAITS CHRONOLOGIQUES
377
950 Mort du philosophe, sate et musicien AL-FARABI .
378
1046 ABU’L QASIM AL QUSHAIRI écrit « RISALA ».
FAITS CHRONOLOGIQUES
379
1098 Fondation de l’Ordre Equestre des CHEVALIERS DU SAINT
SEPULCRE, par GEOFFROY DE BOUILLON, à Jérusalem.
FAITS CHRONOLOGIQUES
380
1120 Le « SIC ET NON » d’ABELARD.
381
1157 Mort de PIERRE « LE VENERABLE », Abbé de CLUNY, qui fit
traduire LE CORAN en latin.
FAITS CHRONOLOGIQUES
1171 Fin des Califats de Caire. Saladin prend le pouvoir comme Sultan.
382
1194 Naissance de FREDERICK II de Hohenstaufen à Jesi (Marca de
Ancona), futur Empereur de l’Empire Sacré Romain et Roi
d’Allemagne. Mécène des Philosophes.
FAITS CHRONOLOGIQUES
383
1225 – 1274 THOMAS D’AQUIN, Docteur de l’Eglise Catholique. En 1266, il
commença la rédaction de son oeuvre fondamentale : SUMMA
THEOLOGICA.
FAITS CHRONOLOGIQUES
384
1257 HALAGU extermine les ASSASINS.
385
1321 Mort de DANTE ALIGHIERI, Chef de la FEDE SANTA (Filiation
Templière).
FAITS CHRONOLOGIQUES
386
1450 GUTTEMBERG ouvre son imprimerie à Magonce.
FAITS CHRONOLOGIQUES
387
1492 DECOUVERTE DE L’AMERIQUE par Christophe Colom. Prise de
la Grenade, par Fernand et Isabelle, Rois Catholiques.
FAITS CHRONOLOGIQUES
388
1517 Mort de MUHAMMAD GHAUTH, « Qutub » de son époque.
Ordre QADIRIYYA. Bien que né à Alep (Syrie), il s’installa à Uchch
(Sind), Inde. Il était le dixième dans la succession d’ABD AL-
QADIR AL-JILANI.
FAITS CHRONOLOGIQUES
389
1585 – 1638 CORNELIUS HANSEN (Jansénien). Le « Jansénisme ».
FAITS CHRONOLOGIQUES
390
1604 « POST CXX AÑOS PATEBO ». 8 Janvier, 17h32. Point de départ
du grand mouvement spirituel qui venait confirmer la promesse de
l’Ange de l’Eglise de PHILADELPHIE : Apocalypse, 3 :8 et 11 :19.
FAITS CHRONOLOGIQUES
391
1643 SOCIETE DES PHILOSOPHES INCONNUS, provenant de l’Ordre
des « FRERES D’ORIENT » (Constantinople, 1090), sous le
patronage de l’Empereur Alexis Comnés.
392
1716 Mort de Cottfried Wilhem LEIBNIZ, philosophe et mathématicien
éminent.
393
1762 Abolition de la « Compagnie de Jésus » en France.
FAITS CHRONOLOGIQUES
394
1777 12 Avril. CAGLIOSTRO est admis dans la Francmaçonnerie : Loge
« L’ESPOIR N° 289 » (Grande Loge d’Angleterre), Londres, Rite de
La « Stricte Observance » fondé par le Baron VON HUND (EQUES
AB ENSE) en 1774. Cette même anné, Cagliostro part en Bavière
pour commencer son pélerinage en Europe, durant lequel il
rencontrera le Prince BRUNSWICK, le Roi FREDERICK II de
FAITS CHRONOLOGIQUES
395
1796 Le Duc de SUDERMANIA, comme une conséquence
de la rupture de Wilhelmsad, fonde le RITE SUEDOIS, confiné
exclusivement au Royaume de Suède. Il fut établit pour réconcilier
les éléments conflictuels qui convulssionaient la Maçonnerie
Suèdoise, avec l’anglaise, l’allemande et la française. Composé de
douze dégrés ; le dernier Dégre, « VICAIRE DE SALOMON »
exclusivement réservé au Roi, qui est le GRAND-MAITRE à
perpétuité de l’Ordre.
FAITS CHRONOLOGIQUES
396
METROPOLITAIN. Il fut installé dans ce Poste par le Général
ETHAN ALLEN HITCHCOCK, membre de l’ORDRE DE LA
ROSE D’ANGLETERRE, de L’ORDRE DU LIS de France et
membre du GRAND CONSEIL MONDIAL.
FAITS CHRONOLOGIQUES
397
1872 Naissance d’ABU’L ABBAS IBN MUSTAFA’L-ALAWI à
Mostaganem, Algérie.
FAITS CHRONOLOGIQUES
398
1913 GEORGES LAGREZE (EQUES ROSAE CARITATIS). Succession
de la « ROSE CROIX D’ORIENT » provenant de Syrie et d’Arménie
par la Grèce. Le Caire.
399
1936 – 1939 La Branche Lyonnaise Matinizéiste, ayant pour « Anti-Chambre »
l’obédience Maçonnique de MEMPHIS-MISRAIM, transmettait la
nécessaire Initiation MAÇONNIQUE aux Néophites Maritinézistes.
Le « GRAND PRIEURE DES GAULES » qui dirigeait le Dr.
CAMILLE SAVOIRE, transmettait pour sa part l’Initiation régulière
des « CHEVALIERS BIENFAISANTS DE LA CITE SAINTE »
(C.B.C.S.) . La Guerre Mondiale 1939-1945 interrompit totalement
ces activités.
400
restructuration de L’ORDRE MARTINISTE DES ELUS-COHEN,
en tant que Souverain Grand Maître.
401
1968 14 Août. L’ « Ordre des Chevalliers Maçons Elus-Cohen » est « mis
en sommeil » par son Souverain Grand Commandeur d’alors,
« HERMETE », par une décision adoptée à l’unanimité lors de la
Réunion Plénière de Paris, le 10 Mai. Immédiatement, Robert
AMBELAIN reprend la Direction des ELUS-COHEN et entreprend
une réorganisation Doctrinale et Administrative. Est constitué
l’ORDRE MARTINISTE INITIATIQUE, par Robert AMBELAIN et
G. BUISSET.
FAITS CHRONOLOGIQUES
402
Q U A T O R Z E
LA TRADITION INITIATIQUE OCCIDENTALE
Dédié avec une profonde affection fraternelle et une gratitude cordiale, à mon
Initiateur « EQUE S A RECONCILIACIONE ».
Tout Initié et tout Adepte sait qu’il existe une Loi essentielle qui dit que le « Vieil
Ordre » est changé quand vient le moment. Le grand exode qui a suivi l’invasion et la
conquête d’Alexandre « Le Grand », produisit graduellement le réveil d’un individualisme
qui venait remplacer le système grégaire qui s’était jusqu’alors maintenu. Non seulement
les Sacerdotes-Initiés voyageaient seuls dans leur effort et leur « office » de transmetteurs
de la Connaissance, mais c’est le système même des Grands Collèges Initiatiques qui était
changé. Désormais, la Confrérie et la Fraternité ne se formaient que pour donner la
protection nécessaire et l’esprit d’unité au petit groupe. C’est ainsi que sont nés les CORPS
DE METIER et les CORPORATIONS qui devaient se convertir, avec le temps, en noyaux
de Fraternité, d’Ordres et d’Ecole de Mystères.
Comme nous l’avons déjà dit, la Loi qui gouverne le Cosmos établit que quand le
travail d’une Ere est terminé, les Ecoles de Mystères sont « mises en sommeil » et
403
s’occultent pour travailler secrètement (sub-rosa) jusqu’à ce que le Nouveau Cycle
commence. De la même manière que le processus des cultures agricoles : après avoir
récolté la moisson, il faut de nouveau labourer la terre, la laisser reposer et semer ensuite de
nouveau la graine de la prochaine récolte. Mais avant d’en arriver là, la graine doit
demeurer enterrée pour que, en mourant comme graine, le germe se convertisse en plante et
que cette dernière fleurisse et fructifie…
404
Réné Guénon : « Nous considérons les faits historiques eux-mêmes comme des symboles
d’une réalité d’ordre plus élevé. » (Cf. « LA GRANDE TRIADE », page 22, Note 3).
405
CADRE DE FILIATION (CHAINE) DE L’ORDRE DES
FRERES DE LA ROSE-CROIX
(GRAPHIQUE)
406
humain » (représenté par la terre et la ligne horizontale) à l’état SUPRAHUMAIN
(Universel), représenté par Le Ciel et la ligne verticale de la Croix. Dans le langage des
Mystères, c’est un « passage des Mystères MINEURS aux MYSTERES MAJEURS ».
C’est « passer » (REELLEMENT) de L’EQUERRE AU COMPAS…
Le véritable « ROSE CROIX » est celui qui a atteint les deux Initiations
complémentaires avec leurs deux degrés hiérarchiques correspondant d’Initiation ROYALE
(ou REGIE) et d’Initiation SACERDOTALE. Il est de fait, CHEVALIER et
SACERDOTE, ou, ce qui en termes hindous serait un KSHATRIYA-BRAHMAN. Dans la
Tradition Soufi, cela correspond au MUTAÇAWWUF qui a atteint des degrés très élevés
sans être encore arrivé au terme final (de la Tradition Soufie), c’est-à-dire, à l’ IDENTITE
SUPREME, qui est le BUT FINAL de la Véritable INITIATION, qui correspond à l’ « état
de conscience de SOUFI ». La différence entre « ROSE-CROIX » et « SOUFI » est la
même que celle qui existe dans le Taoisme, entre ce qu’on appelle l’ « HOMME
VERITABLE » et l’ « HOMME TRANSCENDANT », ou, selon les propres termes Soufis,
entre EL INSAN EL-QADIM et EL INSAN EL-KAMIL…
Comme nous l’avons déjà dit, les « ROSE-CROIX » authentiques, ceux qui firent
leur apparition dans l’Europe du XVIème Siècle, n’ont jamais constitué un groupe bien
407
défini, et encore moins une organisation administrative. Ils exercèrent leur MISSION « par
présence » et une fois remplie, ils se retirèrent du Monde Occidental parce que les
conditions générales avaient finies par être telles que leur action n’avait plus aucune raison
d’être. Par conséquent, ils se « retirèrent en Asie », et ils se réabsorbèrent au Centre
Suprême Spirituel dont ils étaient une émanation. A partir de ce moment, la communication
avec Le Centre Suprême était de nouveau interrompue, tel que cela était arrivé auparavant
quand L’Ordre du Temple fut éliminée (apparamment).
Mais les disciples des « ROSES-CROIX » étaient éparpillés dans toute l’Europe, et
ce sont eux que l’on peut appeler les « ROSICRUCIENS ». Ils organisèrent le groupe
concerté de Gnostiques, d’Hermétistes, de Néo-Pythagoriciens, de Néo-Platoniciens, de
Néo-Druides et de Paracelciens, qui établit la SYNTHESE ROSICRUCIENNE de 1614. Ils
furent également les auteurs de documents connus, tels que la « CONFESSIO » et la
« FAMA FRATERNITATIS ». Ils avaient reçu la mission d’ « apporter » des méthodes
actualisées pour rendre plus facile et plus extensif l’Enseignement dans le domaine de
l’Initiation Effective, en recrutant des hommes choisis et en les préparant au moyen du
passage préalable par l’Initiation VIRTUELLE de la Maçonnerie. Au moyen de ces
« hommes éveillés », modifier l’état des choses correspondant au vieux cycle mondial »
(sic. QUADRIFERUS, dict.). La synthèse Maçonnique qui avait été prévue en 1614 par le
Jésuitisme et l’Encyclopédisme qui frénèrent ainsi son influence marquante, jusqu’à
disparaître finalement, donnant lieu à la dégénération de la Maçonnerie et créant des
scissions et des chismes. L’ennemi savait utiliser avec habilité sa vieille tactique :
« DIVISER POUR REIGNER ».
408
Comme conséquence de telles « infiltrations » et des graves déformations qui se
sont manifestées dans les Loges, la Maçonnerie a fini par se convertir petit à petit en de
simples « fronts de luttes », où l’unique mot était « LA REVOLUTION et
L’ENCYCLOPEDISME », avec son irrépressible « anti-conformisme » de part et d’autre.
Ainsi, au milieu des grandes démonstrations de grandiloquence, la Maçonnerie est restée
« orpheline DU MOT ». J. Corneloup a très bien signalé ces « effets » quand il disait : « La
Francmaçonnerie a si peu organisé la Révolution que la Révolution, immédiatement,
désorganisa la Francmaçonnerie. « Telle était l’ « ambiance » de l’Europe que les véritables
ROSE-CROIX quittèrent en 1648…
409
Maçonnique réside dans le fait que son Ecole repose sur la même Légende, ou le même
Mythe de la Maçonnerie : LA LEGENDE D’HIRAM, présentée sans commentaire, sans
aucune allusion à son ésoterisme. Martines de Pasqually donne une explication
transcendante de son système théogonique. Mais il la donne sous cet aspect dans les
Classes Supérieures de l’Ordre, laissant aux trois degrés inférieurs ordinaires, la
présentation légendaire, commune à toute les Obédiences. Martines de Pasqually parcourt
mystérieusement une partie de la France, le Sud-Est et le Midi principalement. Sortant
d’une ville sans dire où il allait, il arrivait de la même manière, sans laisser entrevoir d’où il
venait. Il commença très probablement sa mission en 1758, parce que dans sa lettre du 2
Septembre 1768, il déclare que les frères d’Aubeton, Commissaires de la Marine Royale,
sont des adeptes depuis dix ans. Propageant sa Doctrine, il réunit des adhérents dans les
Loges de Marseille, d’Avignon, de Montpellier, de Narbonne, de Foix et de Toulouse. Il
s’établit finalement à Bordeaux, où il arrive le 28 Avril 1762. Mais avant de commencer
son apostolat Initiatique, il avait eu préalablement une activité Maçonnique indiscutable.
« (Cf. Op. Cit., pages 19/20, Editions NICLAUS, Paris, 1946).
410
CONNAISSANCE et de l’ENSEIGNEMENT ; les autres fonctions, bien qu’actives et
existentes, sont plus « externes » et secondaires, car ce qui est principal ce sont LES
MYSTERES, le « ministère » vient après…
C’est pour cette raison que les Sacerdotes de la Tradition INITIATIQUE sont
investis d’un Pouvoir SPIRITUEL qui leur permet d’exercer les TROIS grandes fonctions
originales du Sacerdoce Primordial : la Fonction INITIATIQUE, la Fonction ROYALE et
la Fonction SACRIFICIELLE. Pour conséquent, ils sont PONTIFES et ROIS, selon le
prototype de l’Antiquité, avec leurs double FONCTION d’ Autorités Spirituelles et de
Pouvoir Temporel.
En 1943, le Souverain Grand Maître AURIFER, qui, en plus de ses hauts Degrés
Maçonniques et Rosicruciens, est aussi Evêque CATHARE et pouvoirs successoraux dans
le 154ème degré selon EVODE, Premier Patriarche d’Antioquie, en réalisant la
RESURGENCE de l’Ordre, intégra à la Filiation Sacerdotale des ELUS-COHEN (ou
REAUX-CROIX) qui comportait la Succession de LEVI et d’ AARON, la Succession
selon l’Ordre de MELKISSEDECK, unissant ainsi l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, par
laquelle les Chevalliers-Maçons ELUS-COHEN, sont SACERDOTES possédant une
SUCCESSION SACERDOTALE TRIPLE : celle de LEVI et de ses fils (Gardiens du
Tabernacle), celle d’AARON, Premier SUMO SACERDOTE (COHEN HAGDOL) de
l’Anciene Loi, Frère de MOISE, et la Succession du Sacerdoce Eternel selon
MELKISEDEK, qui est celle de la Grande Tradition Primordiale (HEBREUX, 5 :6 et 7 :1 à
28).
411
Le TEMPS est déjà proche, où notre monde Occidental pourra « revenir sur ses
pas » pour RE-TABLIR la « communio » avec Le Centre Spirituel qui régit la Grande
Tradition INITIATIQUE Occidentale…Alors « le Chemin qui conduit au Pardes »
s’ouvrira à nouveau… ! « Les véritables ROSE-CROIX, les PERES de notre TRADITION
INITIATIQUE OCCIDENTALE, représentent le « maillon » qui ferme la CHAINE qui
réunit les Associations ESOTERIQUES et INITIATIQUES du Moyen-Age avec celles des
Temps modernes », comme le signale fort justement J. Heron Lepper.
3
O En Espagnol, SOUVENIR se dit RECUERDO
412
ET TON SEMBLABLE. » (DEUTERONOME, 30 :15 et 19).
(PSAUMES, 77 :2 à 4)
L A M E C H E Q U I FUME
413
Nous pourrions résumer synoptiquement cette situation en disant que la
transmission Initiatique subsiste encore, car la « CHAINE » Traditionnelle n’a pas été
interrompue, mais elle subsiste seulement dans sa forme « VIRTUELLE » ; c’est-à-dire,
comme un « germe » à qui il manque les conditions nécessaires pour son éclosion et son
plein développement, ce qui ne peut être atteint qu’à travers l’application du TRAVAIL
OPERATIF, l’UNIQUE manière par laquelle l’Initiation peut être restituée dans sa
condition REELLE et EFFECTIVE. La RESTAURATION n’est possible qu’à travers le
retour à la forme et à la méthode ANCIENNE du Travail OPERATIF de « réalisation
intérieur » de la CONNAISSANCE EFFECTIVE qui est ce qui convertit l’Initiation
VIRTUELLE et Symbolique en Initiation REELLE et EFFECTIVE. La première est ce que
nous pourrions appeler « ENTRER dans la Voie », et la seconde, « suivre LA VOIE ». Il
n’existe aucune possibilité d’atteindre l’ INITIATION VERITABLE sans l’indispensable
EFFORT et sans obtenir LA REALISATION SPIRITUELLE, qui est l’objectif véritable de
toute Initiation TRADITIONNELLE. C’est uniquement de cette manière que le sens des
deux Devises Initiatiques : « POST TENEBRAS LUX » et « ORDO AB CHAO » peut se
faire effectif. Les « ténèbres » représentent les potentialités « virtuelles » (non développées)
qui constituent le CHAOS. C’est le « FIAT LUX » de l’Initiation VIRTUELLE qui
détermine le CHAOS. C’est le « FIAT LUX » de l’Initiation VIRTUELLE qui détermine
LE DEBUT du processus cosmogonique au moyen duquel le CHAOS est ORDONNE pour
être converti en COSMOS ou « Univers manifesté », parce que l’INITIATION n’est que le
« reflet » microcosmique de « ce qui fut fait au début » (B-RASHITH). Comme le signale
fort justement l’Evangile Esotérique de JEAN : « BRASHITH HID-HDBR » : « De toute
Eternité, le Principe fut le Verbe ».
414
HEUREUX CEUX QUI GARDENT MES VOIES !
HEUREUX L’HOMME QUI M’ECOUTE !
PARCE QUE CELUI QUI ME TROUVERA, TROUVERA LA VIE… »
C O N C L U S I O N
Si tout au long de ce livre, nous avons essayé d’attirer l’attention du lecteur sur les
TRACES ostensibles qui signalent le FIL qui va se convertir en TRAME et CHAINE du
« TISSU voilé » de l’histoire, nous n’avons jamais eu la prétention de plonger nos lecteurs
dans un abîme de perplexité. Cependant, nous considérons que ces TRACES représentent
quelque chose qu’il est très difficile de ne pas admettre, parce qu’elles se manifestent avec
la force de l’évidence, à moins qu’on ait recours à la prédisposition de ne pas admettre la
reconnaissance de ce qui, dans une grande lumière, se présente comme une vérité
irrécusable. C’est là que se terminent ces TRACES APODIPTIQUES que nous offrons
avec toute la force du Coeur, à tous ces êtres qui sont à la recherche du SENTIER de
L’INITIATION dans notre Monde Occidental.
Préparons nous donc pour LE MONDE AVENIR, jusqu’à ce que « la Nuit s’en
aille ». Rappelons-nous de ce que les Compagnons Etrangers du « Devoir de Liberté »
415
disent dans leur « Evangile des Tailleurs de Pierre et des Maîtres d’Oeuvre ». « L’ignorance
est un CRIME quand elle est le résultat de l’indifférence pour La Vérité. Lis donc, profite
médite et TRAVAILLE… ! » (Manuscrit du XVIIIème Siècle).
Que ces TRACES que nous avons exposées devant toi, amie ou ami lecteur,
puissent EVEILLER DANS TON COEUR le désir de répondre enfin à la VOIX
INTERIEURE silencieuse que tout être possède en lui ; de manière telle que ton coeur
s’oeuvre comme une ROSE DE LUMIERE, avec un AMOUR infini pour les êtres et les
choses, et que tu puisses vérifier qu’il existe une VIE plus belle, plus digne d’être VECUE
et partagée… !
Que le rayon vacillant avec lequel nous avons essayé de signaler LE SENTIER, se
transforme en un puissant éclair de LUMIERE vivifié par le profond désir de ton Coeur
pour qu’il se convertisse en une « VIA LUCIS » qui te conduira jusqu’au Sanctuaire de ton
TEMPLE INTERIEUR… ! ! !
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Caracas (Vénézuéla), 29 Mai 1986.
416
I N D E X (à adapter à la version finale)
PAGE
Introduction................................................................................................................
CHAPITRE UN:
La Palingenèse du Phénix.......................................................................................... 14
CHAPITRE DEUX:
La Révélation Primordiale, Oeuvre du Verbe............................................................ 20
L’Unité Primordiale perdue....................................................................................... 21
L’Objet des Ecoles de Mystères................................................................................. 26
Le Sentier de Retour ou le Chemin de Perfection...................................................... 27
CHAPITRE TROIS:
Les Traces de la Grande Tradition Primordiale......................................................... 33
L’Hyperborée............................................................................................................. 34
CHAPITRE QUATRE:
L’autre face de Janus.................................................................................................. 43
CHAPITRE CINQ:
Le Fil conducteur et la Trace de la Tradition ………………………………. 56
Le Fil, la Chaine, la Trame et la Toile……………………………………………… 64
L’Importance primordiale du Fil Axial...................................................................... 77
Le Pilier du Milieu.................................................................................................... 79
CHAPITRE SIX:
De la Paradesha à L’Agarttha.................................................................................... 84
L’Arbre de Vie........................................................................................................... 88
La Menorah................................................................................................................ 97
Gravure de “Portae Lucis”......................................................................................... 102
L’Arme de la Scission................................................................................................ 105
Le Globe ailé d’Egypte.............................................................................................. 112
Le Symbolisme de l’Aigle et du Serpent................................................................... 113
Le Retour au PARDES............................................................................................... 116
La constitution duodénaire des Centres Spirituels..................................................... 119
CHAPITRE SEPT:
Les Traditions Dérivées et Secondaires..................................................................... 122
Cadre Sypnotique de la Succession Initiatique.......................................................... 128
417
La TULA Atlante....................................................................................................... 143
....................................................................................................................................PAGE
CHAPITRE HUIT:
Les deux HERMES Egyptiens, héritiers des Mystères Atlantes…………………… 152
CHAPITRE NEUF:
La Tradition DRUIDIQUE........................................................................................ 165
L’Ecole de Mystères des Druides.............................................................................. 171
L’Arbre de Vie, selon “Les Fils de Kelú”.................................................................. 183
CHAPITRE DIX:
La Tradition SCYTHE............................................................................................... 184
Il n’y a pas de MYTHE sans Histoire........................................................................ 187
Qui étaient les SCYTHES.......................................................................................... 190
Le Griffon................................................................................................................... 193
La Légende des GRIFFONS et des ARIMASPES.................................................... 197
La Voix de la Sagesse Eternelle................................................................................. 198
DEUKALION, Le NOE des Pré-Hellènes................................................................. 199
Le MYTHE, Histoire Numineuse.............................................................................. 204
La Valeur Historique des Traditions Orales............................................................... 207
Les Générations de NOE............................................................................................ 209
Le Passage du MUTHOS au LOGOS....................................................................... 212
Alphabet SCYTHICUM.............................................................................................
CHAPITRE ONZE:
La Tradition HINDOUE............................................................................................ 225
Les Six “DARSHANAS”........................................................................................... 231
Le YOGA................................................................................................................... 234
Les Six VEDANGAS................................................................................................. 239
Le VEDA................................................................................................................... 241
Le BOUDDHISME.................................................................................................... 242
Quelques essais de Dialogue et de Ren-contre........................................................... 251
Un Grand Rishi de notre temps.................................................................................. 260
Bhagavan Sri RAMANA MAHARSHI..................................................................... 261
CHAPITRE XII:
Les ABRAMIDES, Sacerdotes Doriques de CHALDEE.......................................... 267
Autres considérations au sujet de l’origine du Peuple Hébreu................................... 273
CHALDEE, Patrie des deux HERMES..................................................................... 277
Opinions diverses sur l’étymologie du nom ABRAHAM......................................... 280
ABRAHAM et les Origines de la Tradition Initiatique d’Occident........................... 282
L’influence PERSE et CHALDEENE dans la Tradition des ISRAELITES............. 294
Quelques observations au sujet de LA QABALAH.................................................. 302
418
Les éléments constituants la Tradition Hébraique..................................................... 308
....................................................................................................................................PAGE
CHAPITRE XIII:
Autres Cercles de “La Grande Orpheline”................................................................. 327
Monogramme du pronom “EL” (HUWWA)............................................................. 338
Le Parfum de LA ROSE............................................................................................ 340
L’Ibérie Musulmane et la première Ecole Soufie d’Europe...................................... 342
Le Soufisme Hispano-Arabe et son influence............................................................ 348
Graphique de Succession (Silsila) d’ABU MADYAN.............................................. 358
Le Sheik AHMAD AL-ALAWI en 1930................................................................... 361
Le Seuil du Sanctuaire............................................................................................... 365
Faits Chronologiques................................................................................................. 366
CHAPITRE XIV:
La Tradition INITIATIQUE Occidentale………………………………………….. 399
Qui furent les “ROSE-CROIX”…………………………………………………….. 400
Cadre de Filiation (Chaîne) des“FRERES DE LA ROSE-CROIX”.......................... 402
(bis)
L’Oeuvre de re-construction Maç: de MARTINES DE PASQUALLY.................... 405
La Résurgence de l’Ordre des “ELUS-COHEN”...................................................... 407
La Mèche qui Fume................................................................................................... 409
Conclusion.................................................................................................................. 411
INDEX....................................................................................................................... 413
---------------------------------
419
420