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ALBANASHAR AL-WALI

(FERMIN VALE AMESTI)

LES TRACES DU SENTIER

Traduction de l’espagnol
Joël Pozarnik
Texte Original en Espagnol: “LAS HUELLAS DEL SENDERO” (inédit)

Du même auteur : LE RETOUR D’HENOCH (publié chez Teletes, 1993)


LA POMME DE LA DISCORDE
LA GNOSE

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« PULSATE, ET APERIETUR VOBIS… ! »

(APPELEZ ET ON VOUS OUVRIRA !)

« Toute histoire est, à un degré quelconque, une simplification trompeuse. »

ARTURO USLAR PIETRI


« INSURGENTES, GODOS Y VISIONARIOS »
Chap. « Jeu de miroirs déformants »
(Edit. Seix Barral)

« "Au moyen de la comparaison des nouvelles et de la copie conforme d’expériences


individuelles et professionnelles, l’intellect collectif humain peut élargir un peu la
vision de l’homme, pour le bénéfice de tous et de chacun. Toute connaissance d’un
point de vue quelconque peut constituer une aide dans cet effort collectif. »

ARNOLD J. TOYNBEE
"EL HISTORIADOR Y LA RELIGIÓN”, Page 1

« Il y avait quelque chose de naturel et parfait avant la formation du Ciel et de la Terre.


Immobile et insondable, il reste seul et inaltérable. Il est partout et ne se lasse jamais.
On peut le considérer comme la Mère de toutes choses. Ne connaissant pas son nom
je le dénomme « Tao »…. »

LAO-TSEU: « TAO-TE-KING », XXV, 1-2.

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INTRODUCTION

Nous n’avons pas la prétention de nous constituer « historien » de la Grande


Tradition, c’est-à-dire, de présenter à nos aimables lecteurs, une histoire continue,
cohérente et exhaustive qui irait des Sources Primigènes jusqu’à nos jours. Il n’est
pas non plus dans nos intentions d’essayer de faire un essai historique; ni même
d’esquisser une vision d’ensemble de ce qui, à notre humble avis, constitue des
« TRAITS » ou « TEMOIGNAGES » qui dessinent la transmission ininterrompue
d’une Doctrine qui remonte à la Source des Mythes Primordiaux. Tradition qui a
fleuri à travers les Ages dans de nombreux Sanctuaires de la Terre, et d’où ont surgi
les GRANDS ADEPTES ET MAITRES, dont l’enseignement, s’il a pu parfois varier
dans sa forme, cela était dû invariablement aux déformations intentionnelles et
intéressées, mais dans le fond, tant la Doctrine que la Praxis, n’ont pas varié d’un
pouce, parce que le « Ne-Varietur » est le « sceau » de garantie des Grandes Verités
Eternelles.

Ce qui nous essayons modestement de faire avec ce travail, c’est d’apporter au


lecteur « aiguisé et sensible à la captation intuitive », quelques indices qui, bien que
très fragmentaires, sont cependant essentiels pour l’aider à se pencher sur des
horizons plus vastes, qui donnent une certaine valorisation métaphysique à
l’existence humaine. Indices qui, dans d’autres circonstances, passeraient inaperçus.

Nous sommes parfaitement conscients que pratiquement tout ce que nous disons dans
ce livre, va à "contre-courant" des idées relatives à l’Histoire, qui prévalent parmi les
"académiciens" et les « scientifiques » de ce qu’on appelle « la culture occidentale ».
A ces « réputations consacrées », qui constituent dans leur grande majorité une
espèce de « Saint Office laic », nous les prions de bien vouloir nous "pardonner la
vie" si notre manière de penser représente pour elles une "hérésie"; qu’elles se
contentent de « brûler »notre livre, ou peut-être encore mieux, qu’elles nous prennent
pour des rêveurs ou des imaginatifs anodins…

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Après tant de siècles de lutte pour les idées et avec les idées, nous, les hommes, avons
pu prouver jusqu’à la saciété, que malgré tous les « autodafés » et toutes les
déclarations « volontaires » comme celles de Galilée, le monde continue de tourner,
parce que l’Univers est uniquement gouverné par les Lois Universelles, les LOIS DU
GRAND ARTISTE, alors que dans notre petit monde, nous, les hommes, avançons à
tâtons et à quatre pattes, en prétendant galoper sur nos orgueils conceptuels du
moment et en nous fiant à nos propres lois, qui sont presque toujours « élaborées »
sous la pression des puissants. La même influence que celle qui s’exerce pour que les
registres et les chroniques soient modifiées et altérées, en vue du jeu politique ou
confessionnel. Et ce, quand ils ne sont pas totalement reniés, ridiculisés ou
simplement « ignorés » par le tellement pratique et efficace « manteau de silence ».

Louis Charpentier, dans son magnifique livre « LE MYSTERE DE


COMPOSTELLE », signale à très juste titre, comment les historiens nous ont
déroutés en nous obligeant à accepter leurs vérités:
« Si vous n’être pas « pro », vous êtes considérés comme « anti », même si vous êtes
parfaitement indifférents. Et on arrive à un tel degré de stupidité que les gens se
frappent le visage, au nom de la non-violence, s’il le faut…Cet état d’âme s’est
également étendu aux sciences, et principalement à ce qu’on appelle « l’histoire »,
d’où l’altération systématique de tout ce qui, dans le passé, ne s’ajuste pas à la
révélation, qu’elle soit religieuse ou laïque. Ceci ne facilite pas la connaissance. Tout
apparaît déformé, parce que nous sommes conditionnés par les décisions autoritaires
des pontifes de la morale, des pontifes de la politique ou des pontifes de l’histoire. »
(Op. Cit. Edit. Plaza & Janes, Barcelone, Espagne, 1973, pages 15/16).

Si l’histoire profane, commune et courante, constitue une tache bien difficile et par
ailleurs complexe pour l’historien, bien qu’il se limite à ce qu’on appelle les
« sociétés contemporaines », quelle difficulté recontrerait-il, s’il prétendait remonter
aux clés de notre origine… !

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Notre intention n’est pas d’essayer de « faire revivre » des civilizations disparues, ni
de faire de « joyeuses » spéculations au sujet de l’ « archéologie insolite », ni de
« jouer » à l’archéologie romantique avec ses hypothèses de travail, car, bien que cela
soit possible, nous croyons que cela n’apporterait aucun bénéfice effectif à l´homme
de notre temps. Ce que nous essayons d’obtenir avec notre livre, c’est simplement de
présenter à nos lecteurs une « FENETRE », depuis laquelle ils puissent se pencher
avec nous, pour contempler les « Traces » ou « EMPREINTES » d’une
CONNAISSANCE qui s’exprime à travers des SYMBOLES et des MYTHES;
connaissance qui appartient à ce que les Initiés et les Adeptes appellent « LA
SCIENCE SACREÉ », et qui constitue « L’HERITAGE »de toute L’HUMANITÉ
comme Etre Collectif, et de l’Homme comme individu.

Nous considérons que ce qui « fait l’Histoire » n’est pas seulement la chronique des
évènements des « celebrités » du monde, ni celles des luttes pour le pouvoir, mais que
le « grand moteur » de l’Histoire est le « fil invisible » que met en mouvement la
FORCE SPIRITUELLE de l’Être Humain; et que la valeur de la culture dépend de la
QUALITÉ SPIRITUELLE de chaque homme, comme élément de la Societé
humaine.

Seule la QUALITE d’une HAUTE CULTURE SPIRITUELLE peut faire en sorte que
« REVIENNENT LES DIEUX » qui nous ont abandonnés depuis déjà
longtemps...Mais qui commencent à être de nouveau « en vue ». L’important est, en
réalité, ce qui nous « RE-LIE » avec LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE,
et donc, la « qualité » et la « légitimité » de cette « succession qui nous rattache », car
autrement, nous serions victimes d’une puérile supposition imaginaire...

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Cette HISTOIRE SACREE de l’Humanité nous vient depuis l’aurore des Temps,
d’évènements qui se sont produits « ab origine » (dans le commencement). Cette
HISTOIRE que nous devons soigneusement conserver pour devoir LA
TRANSMETTRE aux nouvelles générations, sans altérations et sans qu’elle perde sa
condition « intemporelle », qualitativement différente, est l’ensemble DES MYTHES
et DES LEGENDES, car bien que ces deux termes puissent signifier, pour beaucoup,
« l’irréel », des illusions ou des délires pour d’autres, et même des erreurs ou des
hérésies pour ceux qui jugent le croyances en fonction de celles qui leur sont propres,
ces MYTHES et ces LEGENDES n’en continuent pas moins de conférer des
modèles, une signification et un sens à la conduite humaine des Sociétés
TRADITIONNELLES qui savent assumer la responsabilité de RECEVOIR et de
TRANSMETTRE (QBL) les VALEURS SPIRITUELLES qu’octroye
L’INITIATION, c’est à dire, « la RECUPERATION DE L’ETAT PRIMORDIAL »
car, comme le reconnaît Mircea Eliade, « on ne peut rien commencer » (in-ire) si on
ne connaît pas l’ « origine » et on ne sait pas comment quelque chose a pu exister
pour la première fois, parce que l’origine d’une chose rend compte de la CREATION
de cette chose...( « Mito y Realidad », Ediciones « Guadarrama », Madrid-Espagne,
1968),

Comme le signale fort justement Jean Haab, « LE MYTHE » a été depuis des temps
inmémorieux le « véhicule » ou moyen de transmission, sans parole et sans dogme,
de la Tradition INITIATIQUE, parce que le MYTHE « est un moyen secondaire de
rendre tangible une intuition... »( « L’ALPHAB ET DES DIEUX »).

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Le MYTHE est donc la forme ou la manière de transmettre une GNOSE à travers les
Temps, en évitant la « cristallisation dogmatique » et en offrant à l’Initié
l’opportunité de re-trouver les fragments et les TRACES d’une grande pièce qui se
sont éparpillés de par le monde, comme le fut (in illo tempore) le Corps d’OSIRIS.
Ce « re-trouver » les fragments, et l’effort immédiat pour « ordonner ce qui est
épars » sont ce qui permet à l’Humanité de « reconstruire le Corps d’ OSIRIS »,
c’est-à-dire, d’élaborer une NOUVELLE SYNTHESE qui permette, une fois de plus,
de « faire renaître le PHENIX » de ses cendres et de perpétuer LA VERITE
IMMUABLE et indemne, pour les générations à venir...

La Vérité exige qu’on ne cache pas, et qu’on ne justifie pas. La Vérité doit être
exposée, mise en évidence, rendue ostencible et palpable. Comme le dit le Professeur
Max Muller:
« Toute vérité est certaine, et rien d’autre n’est certain: et celui qui détient et
occulte la verité, ou la refuse aux hommes, pour des motifs de convenance, est un
lâche, un criminel ou bien les deux ». (« THE SCIENCE OF RELIGION », page
11).

Notre livre est en réalité un “TRACE ”, au sens le plus pleinement « Maçonnique »


du terme. « TRACE » provient du latin « TRAHERE » (Porter). Comme tout « tracé », il
utilise des « signes conventionnels », lesquels doivent être « dé-voilés » du double « voile »
que les recouvre.

Comme le dit le viex proverbe espagnol :


« En mujer y en « trazos », por dentro hay que mirarlo …»

Nous prions donc l’aimable lecteur de ne pas regarder « la lettre » de ces lignes,
mais l’« esprit » du texte et le sens du « plan » ou « dessin » que révèle le mot
« TRACE » dans l’expression du Bon Art...

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Nombreuses sont les « TRACES » que nous pouvons suivre pour essayer de
découvrir l’origine et la continuité de l’Institution Initiatique. En partant de son
aspect extérieur, nous trouvons les « traces » dans les grandes oeuvres et les grands
monuments construits depuis les époques les plus éloignées. Ceux qui font l’effort de
« pénétrer » le symbolisme Esotérique que contiennent ces vestiges de pierre, peuvent
s’approcher de leur « Ame » ou « trace animique ». Cependant, seuls ceux qui
forment une partie active de ce FIL CONTINUEUR qu’est l’Institution Inititique,
seront capables d’approcher l’« ESPRIT » de LA TRADITION qui l’anime et qui fut
la cause de son origine ou de sa naissance. De la même manière, c’est également à
travers le FIL DE L’ESPRIT (Pranatman ou Sutratman) que nous pouvons trouver les
« traits » de ces êtres éminents qui, ayant vécu le pèlerinage de la vie, laissèrent
derrière eux la TRACE INDELEBILE et l’incomparable « arôme Spirituel » qui les
caractérise et les distingue. Comme le dit Le Zohar, « Ils brilleront comme des étoiles
dans toute l’Eternité…! » Sur eux, LA PAIX ! ! !

Si avec cet humble effort de compilation représenté par ce livre nous obtenons que
nos lecteurs puissent trouver par eux-mêmes la vérité au sujet de ce « FIL
SPIRITUEL » qui est la TRAME centrale de l’ouvrage, fil qui conduit jusqu’aux
origines les plus éloignées de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE, nous
nous sentirons heureux, car nous aurons ainsi aidé à dissiper le CHAOS et le
« brouillard » obscurcissant que, contre LA VERITE, ont essayé d’imposer le
fanatisme et la superstition de ceux qui prétendent se constituer en détenteurs
exclusifs des GRANDES VERITES ETERNELLES, lesquelles ne pourront jamais
être que le Patrimoine ou L’HERITAGE de L’HUMANITE, comme un Tout…!

« CAR L’APANAGE DU SEIGNEUR, C’EST SON PEUPLE; ET JACOB EST LA


CORDE DE SON HERITAGE. »
(DEUTERONOME 32-9)

« MOISE NOUS A PRESCRIT UNE LOI, DONNEE EN HERITAGE a


L’ASSEMBLEE DE JACOB. »

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(DEUTERONOME 33-4)

« TES EDITS SONT A JAMAIS MON HERITAGE; ILS SONT LA JOIE DE


MON COEUR. MON COEUR S’APPLIQUE A PRATIQUER TES DECRETS. EN
PERMANENCE, JUSQU’A LA FIN. »

(PSAUMES, 119:111 et 112)

« JE ME REJOUIS DANS TA PAROLE, COMME CELUI QUI TROUVE UN


GRAND BUTIN. JE DETESTE LE MENSONGE, JE L’ABHORRE, C’EST TA LOI QUE
J’AIME… »

(PSAUMES, 119: 162 et 163)

Nous concluons avec une pensée de QUINTILLANO, qui dit:


« ON ECRIT POUR RACONTER, PAS POUR PROUVER… »
L’AUTEUR

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L ’OISEAU PHENIX

« Cet oiseau était représenté comme se paraissant à l’aigle, avec des plumes, en
partie rouges et en partie dorées… »

(HERODOTUS, II,73)

« TOUT RECIT, IMAGINAIRE OU NON, PRETE SA LUMIERE A LA


VERITE… »
RUMI

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« JE T’AI DIRIGÉ DANS LA VOIE DE LA SAGESSE, JE T’AI FAIT CHEMINIER
DANS LES SENTIERS DE LA DROITURE. »
(PROVERBES, 4, 11)

« EXAMINE LE SENTIER SOUS TES PIEDS, ET TOUS TES CHEMINS SERONT


ORDONNÉS. »
(PROVERBES, 4, 26)

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CHAPITRE I

“L A P A L I N G E N E S E DU P H E N I X”

« Il y a en Egypte un oiseau sacré qui s’appelle PHENIX ; mais je ne l’ai vu qu’en image ;
parce qu’il ne vient que très rarement, une fois tous les CINQ CENT ANS, d’après ce que
disent les gens d’Héliópolis, et il ne vient que quand son père est mort…en provenance
d’Arabie… »
(Hérodote, II, 73)

A travers la longue nuit du lontain passé, le « fil d’or » ténu de la Filiation Secrète,
perpétue la Grande Chaîne Initiatique qui rattache les Initiés d’aujourd’hui, aux Sources
Originelles de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE (Protoparadoparadósis).

Il y a des historiens qui, quand ils font des incursions dans des domaines qui leur
sont étrangers, par le fait qu’ils sont dépourvus de cette filiation et par manque de
perception intuitive, affirment que ce « fil » s’est rompu à un moment et en un lieu
déterminés. D’autres, cependant, trouvent à nouveau le fil perdu, plusieurs siècles après, et
en des terres différentes, comme s’il avait été « RE-NOUE », bien que ne sachant pas par
qui. En pareil cas, on affirme également joyeusement, qu’il ne s’agit que « d’hazards
heureux… ». Celui que ne connaît pas les fondements de la TRADITION INITIATIQUE,
ne peut que spéculer et entretisser des considérations irréfléchies et des idées altérées qui
modifient et déforment - bien souvent avec des intentions voilées – le fond documentaire,
en faveur des convictions personnelles de l’historien. Comment peut-on montrer des FAITS
et raconter « comment quelque chose est arrívée » dans un domaine « sub rosa », ésotérique
et réservé aux Initiés?

L’OISEAU PHENIX, ce très ancien symbole du RENAITRE, apparaît toujours au


moment juste, pour démontrer une fois de plus à ceux qui « ont des yeux pour voir », qu’il
a existé et qu’il existe une GRANDE TRADITION PRIMORDIALE; que ce Trésor
Occulte qui n’a jamais été vulgarisé, même s’il s’est occulté des éternels barbares, a pu

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remonter les pentes les plus raides de l ‘histoire, pour se manifester à nouveau, en accord
avec les époques et les hommes, comme la Source Arcane des grandes Connaisances
Cosmologiques et Métaphysiques qui peuvent servir de « trame » pour élaborer à chaque
époque, une nouvelle Synthèse adaptée à l’état de progrès spirituel des hommes qui doivent
la vivre…
Il ne s’agit pas de « révélations », qui, comme le dit Albert de Pouvourville, « sont
des nuages déposés sur la Vérité et dont les formes conviennent à l’esthétique morale du
moment, qui constituent un mensonge approprié aux sentiments et aux nécéssités de l’heure
à laquelle elle fut formulée, qui est destinée à être niée, remplacée et convertie dans le
futur, à mesure que se transforment les sentiments qui l’ont fait naître. » (MATGIOI : « LA
VOIE METAPHYSIQUE », Edit. Traditionnelles, Paris, 1956). Il s’agit ici de LA
TRADITION, qui est le « cordon » méthaphysique au moyen du quel l’Homme Universel
(Adam-Kadmon, Al-Insan Al-Kamil), est toujours RATTACHE à l’Essence, parce qu’il n’a
jamais été rompu, et que ses héritiers ne l’ont jamais laissé échaper…

Malgrés les efforts presque surhumains que le fanatisme triomphant et endiablé a


fait à chaque époque pour « balayer » jusqu’à la plus insignifiante trace de tout ce qui
représente les Enseignements de la Sagesse Arcane reçue de nos Ancêtres, ses efforts sont
restés vains, parce que la Grande Tradition ne pourra jamais être détruite, et tout effort pour
l’éliminer est irrémédiablement condamné au plus cuisant échec, parce s’il est bien vrai que
« les Ténèbres ne l’ont jamais reçue », LA LUMIERE RAYONNE DANS LES
TENEBRES, parce qu’Elle est « LA VERITABLE LUMIERE qui illumine chaque homme
qui vient à ce Monde », et est présente chez ceux qui son activement illuminés, et peuvent
témoigner de LA LUMIERE, car, à moins que l’homme ne se convertisse en Illuminé, il ne
peut RECONNAITRE La Lumière à l’intérieur de lui-même, c’est-à-dire : il ne peut pas
LA COMPRENDRE…C’est pourquoi l’apophtegme Zen dit : « CELUI QUI DESIRE
TROUVER LE GRAND SENTIER, DOIT REGARDER SA PROPRE NATURE
ORIGINALE. C’EST DANS LE « CHEMINER » QUE RESIDE L’ILLUMINATION,
MAIS IL NE LA COMPRENDRA PAS AVANT DE LA POSSEDER… »

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Lao-Tseu dit, en se référant au TAO : « Sans nom, il est la source du Ciel et de la
terre ; avec un nom, il est la mère des mille êtres...On le regarde et on ne le voit pas, parce
que La Vie est absence. On l’écoute et on ne le comprend pas, parce que la Voie est silence.
On le touche et on ne le sent pas, parce que la Voie est le vide...Le Principe agit sans rien
faire (d’apparent) et si La Voie semble ne jamais agir, c’est qu’elle agit toujours...La Voie
est la fin et le moyen...Suivre la Voie, c’est s’identifier avec elle... »

« SANS BOUGER, LE VOYAGEUR EST SUR LE CHEMIN »...


(Dhyaneswari)

« Ainsi parle le Seigneur : Arrêtez-vous sur les routes, regardez autour de vous, et
renseignez-vous sur les sentiers traditionnels, où est la bonne route, alors suivez-la, et vous
trouverez le repos pour votre âme. »
(JEREMIE, 6 :16)

L’Enseignement Esotérique de chaque époque est une expression nouvelle des idées
anciennes, des « vestiges primordiaux », des « trouvailles anticipés des Anciens Initiés... »
« VETERA NOVIS AUGERE ET PROFICERE » (L’Ancien augmente le nouveau et le
perfectionne). De cette manière, le Travail de nos prédécesseurs sur Le Sentier, est comme
une carrière inépuisable de pierres excellentes pour la construction du Nouveau Temple. Et
de même que SALOMON fit venir du bois des Cèdres du Lyban, de Cyprès, d’Hétres et
d’Oliviers, et de l’or d’Ofir, pour la construction du Temple, du même, pour la construction
de chaque Nouvelle Ecole de Mystères (Nouveau Temple) et pour reformuler une nouvelle
Dispensation, il est nécessaire d’avoir recours à l’Heritage que nous avons reçu de ceux qui
vinrent avant nous, et avec des matériaux aussi précieux, de l’enrichir de nos expériences
propres et actuelles, en permettant ainsi que le Grand Héritage Initiatique commun
s’affirme et croisse de génération en génération...

Le courant originel de la Tradition Initiatique (Protosynthèse), a de nombreux


affluents. Comme le dit D.N.F. : « Plus on est proche de la Source, plus le courant est pur.
Pour découvrir les principes primitifs, il est nécessaire d’aller à la Source même ; un fleuve

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reçoit le débit de nombreux affluents au long de son cours, et ceci ne signifie pas
nécessairement qu’ils contaminent les eaux originelles. Si nous désirons savoir s’ils sont
pures, il n’y a qu’à les comparer ave le courant originel, et si l’épreuve s’avère satisfaisante,
il n’existe aucun inconvénient à ce que leurs eaux se mêlent et augmentent ainsi le débit du
courant. C’est la même chose avec la Tradition : ce qui n’est pas antagonique, est
complètement assimilé. Nous devons toujours prouver la pureté d’une Tradition en nous
référant à ses principes primitifs, mais nous devons juger sa vitalité, vérifiant son pouvoir
d’assimilation et de développement. Seule la foi morte n’est pas influencée par la pensée
contemporaine ; c’est-à-dire, par l’expérience accumulée d’une Tradition. »
(cf. « La Cábala Mística » (El Yoga del Occidente), page 1, Edit. Kier, Buenos. Aires,
1955).

Aucune doctrine - dit Luc Benoist - ne rend caduque d’autres doctrines, d’autres
points de vue particuliers sur une réalité insondable et multiple, qui s’adapte toujours
positivement à toutes les analyses par lesquelles on le fait passer. La relativité occasionnelle
de ces points de vue n’implique pas celle de la CONNAISSANCE INTERIEURE que les
formes et les structures prétendent embrasser et qui témoignent seulement des limites de
nos moyens d’expression. L’Esotérisme, qui s’efforce de mettre en évidence cette VERITE
INTERIEURE (sans le pouvoir efficacement, ce qui le préserve de la précarité), nous
permet de dépasser toutes les cultures et d’atteindre les invariants universels, où s’occulte
l’essence ineffable de la vérité.( Cf: « L’Esotérisme », page 6, Presses Universitaires de
France, Paris, 1975).

Sur la notion d’ORTHODOXIE, Joseph de Maestre affirmait qu’il « n’existe aucune


doctrine qui n’ait pas sa racine dans la nature intime et dans une Tradition aussi ancienne
que le genre humain. » Cependant, ce n’est pas la Doctrine mais la direction, qui constitue
l’Orthodoxie : la REGLE DIRECTRICE est celle qui assure le bon résultat.

« Dans les « résidus fertilisants » des Cendres RENAIT LE PHENIX…! La


SAGESSE INITIATIQUE se RENOUVELLE avec chaque nouveau Cycle...Telle est la
PALINGENESE Initiatique. C’est pourquoi le Grand Maître AUMONT, le

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« RESTAURATEUR » de L’Ordre DES TEMPLIERS, « adopta comme sceau personnel,
un PHENIX posé sur les flammes, avec la légende ou devise : « ARDET UT VIVAT »
(Brûle pour que tu vives...) »

L’aveuglement spirituel de la « Sainte » Inquisition, fruit naturel du fanatisme


sauvage et impitoyable, de l’orgueil, de l’ignorance et de l’arrogance, ne lui a pas permis de
se rendre compte de la terrible erreur qu’elle commettait en réduisant en cendres le Grand
Maître DES TEMPLIERS, Jacques Burgundus de Molay, constitué ainsi comme le plus
« vivant » et les plus efficace PRADIGME DU PHENIX...Profond Mystère, qui
paraphrasant Stanislas de Guaita : « est lié à l’inviolabilité de l’initiative humaine, dont la
mort, destructrice des individus dans l’espace physique, ne pourra ni paralyser ni même
interrompre la marche. » « CELUI QUI ESSAYERA D’ABATTRE LAMECH
MULTIPLIERA SOIXANTE DIX SEPT FOIS LES FORCES VIVES… » (GENESE,
4:24) Ainsi la mort, loin de servir les projets du despote, qui voulait faire d’elle un des
instruments de sa politique, favorise dans son oeuvre, au contraire, les hommes qu’elle a
supprimés du monde visible. Elle motive, sur le plan physique, la soudaine éclosion des
germes qui, comme des « résidus fertilisants », sémeront les intelligences d’un nouveau
Cycle. Et de telles pensées, graine d’un fruit lointain qui murit lentement dans le cerveau
d’un PHILOSOPHE (du Feu), vont engendrer une prochaine récolte, sous la rosée
fécondante de tout son sang versé… ! Glorieux martyrs, « Fils de la Lumière »… !

Il n’existe aucune preuve sérieuse qui permette d’affirmer sans aucun doute, qu’une
quelconque Societé, Ordre ou Fraternité Esotérique légitime, n’ait été à jamais DETRUITE.
Quand la pérsecution s’est faite suffisamment forte, certains de leurs membres furent
certainement détruits, mais en revanche beaucoup d’entre eux survécurent, spécialement les
Hauts Dignataires, qui sous protection et en grand secret, restèrent cachés, pour sortir de
nouveau à la lumière quand les temps furent plus propices…
Salvé, GARDIENS DU TEMPLE ETERNEL DANS LES CIEUX… ! ! !

Bien que « les personnes ne comptent pas au regard des Principes » - selon ce
qu’affirme le Sheikh Abd-El-Halim Mahmud -, invariablement, les Hommes de grande

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extraction laissent une TRACE que même le temps n’arrive pas à effacer… « LA VIE DU
JUSTE SERA DANS L’ETERNITE DE LA MEMOIRE ».

Le fanatisme sauvage, la bêtise et l’ignorance des éternels ennemis de La Lumière


leur fit croire qu’il était possible « EN TUANT LE CHIEN DE FAIRE DISPARAITRE LA
RAGE » : mais ils oublièrent les cerbères des ténèbres qu’HERACLES ou HERCULE, bien
que recevant les morsures cruelles de l’animal féroce, réussit à bien soumettre et à avoir à
sa merci ; réduit à l’impuissance et solidement attaché, le chien maléfique est neutralisé sur
les rives de l’Aquéron.

Ils oublièrent également d’établir la distinction entre le chien vulgaire et le fin


Lévrier (le “VELTRO” de Dante), le « fidèle compagnon de THOTH », ou le « chien
berger », symbole du Sacerdote-Initié, le faire « chien de CULANN », compagnon des
héros guerriers Celtes…Chez les égyptiens, ANUBIS était le symbole du MERCURE DES
SAGES… « Celui qui surveille et garde les dieux …»

Comme on peut le voir dans les Tables Chronologiques que nos présentons à la fin
de ce livre, la « résurrection du PHENIX » peut se prouver jusqu’à la saciété, à travers les
évènements qui se succèdent les uns après les autres au rythme des temps…ARDET UT
VIVAT… ! ! !

Andrea Walter dit : « Celui qui s’étonne qu’un symbole forme puisse non seulement
rester vivant pendant des millénaires, mais aussi revenir à la vie après des millliers
d’années, devrait se rappeler que le pouvoir du monde spirituel, dont le symbole fait partie,
est éternel. « (Die ionische Säule, Bauform oder Symbol ?).

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DEUX

LA REVELATION PRIMORDIALE, OEUVRE DU VERBE

La création est la manifestation du Verbe ; c’est pourquoi, la Nature entière peut


être prise comme un symbole de la Réalité qui a son Principe dans l’Intellect Divin. « Si LE
VERBE est Pensée à l’intérieur et Parole à l’extérieur ; si le monde est l’effet de la Parole
Divine proférée A L’ORIGINE DES TEMPS, la Nature entière peut être prise comme un
symbole de la réalité surnaturelle. La Révélation Primordiale, oeuvre du Verbe comme la
Création, s’incorpore aussi, pour ainsi dire, en symboles qui se sont transmis d’Age en Age,
depuis les origines de l’Humanité ; et ce processus est en plus analogue, dans son ordre, à la
Création même. » (René Guénon : « SYMBOLES FONDAMENTAUX DE LA SCIENCE
SACREE », page 11).

« DANS LE PRINCIPE ETAIT LE VERBE ». La Création est Oeuvre du Verbe, à


travers METADRON – la Parole Divine en action, l’auteur des théophanies du monde
sensible – selon la Cabale Hébraïque, et les « intérmediaires célestes » sont LA
SHEKINAH et son « parèdres » METATRON. La Shékinah est la « présence réelle de la
Divinité et la synthèse de toutes les Séphiroth. » Métatron esta ussi appellé « L’Ange de la
Paix » et Sar-ha-Olam (Le Principe du Monde). Et de même que le Chef de la Hiérarchie
Initiatique est le « POLE TERRESTRE », Métatron est le « POLE CELESTE » (QTUB). Il
est, non seulement le GRAND PONTIFE, mais aussi le GRAND PRINCIPE (Sar-ha-
Gadol) et le chef des Milices Célestes, c’est-à-dire, le Prince du POUVOIR ROYAL (ou
Régie) et du POUVOIR SACERDOTAL ou PONTIFICAL, auquel correspond proprement
la FONCTION DE MEDIATEUR.

« Le titre de “Roi du Monde », pris dans son acceptation la plus élevée, la plus
complète et en même temps la plus rigoureuse, s’applique proprement à « MANU », le
Législateur Primordial et Universel, dont le nom se retrouve, sous des formes diverses, chez
un grand nombre de peuples anciens ; rappelons seulement à cet égard, le « MINA » ou
« MENES » des Egyptiens, le « MENW »des Celtes et les « MINOS » de Grecs. Ce nom,

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d’ailleurs, ne désigne nullement un personnage historique ou plus ou moins légendaire ; ce
qu’il designe en réalité, c’est un « principe », l’Intelligence cosmique qui réflechit la
Lumière Spirituelle pure et formule la Loi (Dharma) propre aux conditions de notre monde
ou de notre cycle d’existence ; et il est en même temps l’Archétype de l’homme considéré
spécialement en tant qu’être pensant (en sanscrit MÂNAVA).

« D’autre part, ce qu’il importe essentiellement de remarque ici, c’est que ce


principe peut être manifesté par un Centre Spirituel établi dans le monde terrestre, par une
organisation chargée de conserver intégralement le dépôt de la Tradition Sacrée, d’origine
« non-humain » (apaurushêya), par laquelle la Sagesse Primordiale se communique à
travers les Ages à ceux qui sont capables de la recevoir. Le Chef d’une telle organisation,
représentant en quelque sorte MANU lui-même, pourra légitimement en porter le titre et les
attributs ; et même, par le degré de connaissance qu’il doit avoir atteint pour pouvoir
exercer sa fonction, il s’identifie réellement au principe dont il est comme l’expression
humaine,et devant lequel son individualité disparaît. Tel est le cas de L’AGATTHA, si ce
Centre a recueilli, comme l’indique Saint-Yves, l’héritage de l’antique « Dynastie Solaire »
(SÛRYA-VANSHA) qui résidait jadis à AYODHYÂ, et qui faisait remonter son origine à
VAISASWATA, le MANU du cycle actuel. » (René Guénon : LE ROI DU MONDE,
pages 13/14).

L’UNITE PRIMORDIALE PERDUE (La Scission de l’Essence)

« PECATUM ADAE FUIT TRUNCATIO MALCHUTH AB ARBORE SEPHIROTICO”

(Le péché d’Adam fut le tronquement des racines de l’Arbre Séphirotique – l’arbre de sa
constitution - )
Troisième Dogme Cabalistique.

Sélon Eliphas Lévi, « l’homme abdique le domaine del’intelligence (perd la


Couronne-la Tête) et se recrée une tête fausse et illusoire (masque) en cédant aux
sollicitudes de la partie sensitive et perd alors le sentiment de l’Harmonie et de la Verité. »
(« HISTOIRE DE LA MAGIE », page 82).

20
La volonté d’expansion de l’Homme Primordial (ADAM), l’a conduit à la
multiplicité, au monde de la DUALITE et des FORMES, au monde « des pères et des
mères » à la « DES-UNION » avec la Cause Initiale et à la perte de la Conscience du
« MOI VERITABLE » (Syndrome Paradisiaque). Ce qu’on appelle « CHUTE » est
l’individuation, la séparation de l’Etre Divin (Le MOI Véritable) pour se convertir en un
« moi inférieur » ou « moi empirique ». C’est pourquoi il est indispensable, pour récupérer
l’état d’equilibre initial, de réaliser l’extinction préalable de l’« inflation ontologique »
qu’est « l’ego ». L’« ego » (les ténèbres) n’a pas « compris » que sa réalité immortelle est
l’ETRE (La LUMIERE). EN réalité, nous n’avons jamais cessé d’être l’Essence, parce que
l’Essence de l’ « égo » est L’ETRE, et l’Intellect manifesté n’a jamais cessé d’être « divin »
dans son essence.

Selon MATGIOI, « l’Humanigé sort de la Perfection des Temps Primordiaux


(Archétypiques) grace au principe de la Causalité efficiente, traverse toutes les
modifications et atteint la transformation, par laquelle elle se RE-INTEGRE à la Perfection.
Nous tous, formes visibles et invisibles de l’Univers, émanons de l’Infini : nous ne pouvons
pas en sortir car nous sommes liés par l’Essence ; et nous resterons, selons les formes, dans
cet Infini, dont nous n’avons jamais cessé d’être des molécules imperceptibles,
infinitésimales, mais impérativement nécessaires. Les êtres marchent et évoluent ; tel est le
corollaire du Principe Initial, la Causalité, qui est la manifestation unique de la Perfection,
c’est-à-dire, « LA VOLONTE DU CIEL », la manifestation éternelle de la Perfection, au
moyen de laquelle le principe de Causalité est satisfait. » (« LA VOIE
METAPHYSIQUE », pages 69/75).

En Paraphrasant Pierre Gordon (« LA REVELATION PRIMITIVE »), nous dirons


que le mental de l’homme originel était doté d’un potentiel supérieur qui l’élevait au dessus
des impressions du monde physique. « NULLA RES SPIRITUALIS DESCENDIT SINE
INDUMENTO » (Aucune chose spirituelle ne descend sans vêtement. XIIIème dogme
Cabalistique). Cette ILLUMINATION INITIALE, en se scindant de l’essence des choses,
produisit une dénivellation vers un degré inférieur de connaissance qui rabaissa le Super-

21
Homme des Origines, au rang d’ « homme » dépouillé de son pouvoir primigène.
Cependant, ce qu’il y a de terrible dans cette catastrophe pour l’espèce humaine, c’est que
l’Illumination Initiale nous a marqués pour toujours d’un SCEAU DIVIN, qui reste
« soudé » à l’Etre par son principe constitutif. C’est précisément par ce « Sceau
d’Alliance » que l’Homme, lancé dans l’obscurité d’un Cosmos opaque, peut, au moyen de
son effort conscient, re-trouver le Monde de Lumière qu’il a perdu, au milieu des ténèbres
ou il sed débat asphixié, hors de l’Etre, comme le poisson hors de son propre élément
naturel. Ce « SCEAU », cette « trace ineffaçable », est ce qui constitue le facteur
déterminant et distinctif de l’ « HOMO SAPIENS ADAMICO », par opporisiton à d’autres
espèces animales, et il est aussi « le chemin » qui peut le conduire à la récupération sonétat
Edénique primordial non conditionné ; cette « illumination primigène » du mental humain
en des temps très éloignés, quand l’extraordinaire était normal.

« O Vous !, nés de la terre, qui vous êtes abandonnés à l’enivrement et au sommeil


et à l’ignorance de Dieu ! Retournez à la sobriété ! Renoncez à votre rêve insensé… » (LE
« PYMANDRE »).

ADAM, en descendant volontairement à la Nature Naturée ou Fatidique, s’est


« endormi » dans son aliénation, bien que n’ayant pas perdu sa condition primigène
originelle. Il s’est privé de l’existence paradisiaque dans son corps primordial éthéré et
incorruptible (Le Corps Glorieux), état de « chute psychique », car « LA CORRUPTION
NE PEUT HERITER DE L’INCORRUPTIBLE », comme le dit Paul dans 1-
CORINTHIENS, 15 : 50.

Son union passagère avec un corps nouveau, opaque et mortel, a entouré le corps
primordial comme une écorce, occultant un noyau d’immortalité, raison pour laquelle ses
propres éléments psychiques, primordialement lumineux et toujours incorruptibles, éthérés,
se convertissent en ténébreux et obscurcis, dépouillé de son oeil spirituel, d’une nature
divine qui se referme à la contemplation de l’Arbre de la Vie, alors que ses yeux physiques
s’ouvrent à la connnaissance du Bien et du Mal (L’Arbre Défendu). Alors ADAM et EVE
« surent qu’ils étaient nus et se couvrierent avec des feuilles de figuier », c’est-à-dire, avec

22
un ensemble transitoire d’élements psychiques, un recours aux lumières inférieures pour
essayer de reconstituer leurs corps lumineux, ou pour le moins, d’occulter leurs corps
ténébreux et essayer de se protéger contre les effets nocifs de la perte de la Lumière Divine.
(ZOHAR, I-36).
“Le Seigneur Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont Il les
revêtit.” (GENESE, 3 :21).
« L’Homme, coupé de sa source-nous dit Annick de Souzenelle – INVERSE LES
COURANTS » et s’abandonne à une nouvelle nature pour affronter le monde manifesté.
C’est ce qu’on entend dans le language biblique par « REVETIR SA TUNIQUE DE
PEAU ». Son « mouvement de RETOUR », c’est “re-trouver LE MOT et recouvrer le
« VETEMENT DE LUMIERE », la ROYAUTE perdue… » (« DE L’ARBRE DE VIE AU
SCHEMA CORPOREL », page 199).

Le MOUVEMENT DE RETOUR et le RE-TROUVER LE MOT PERDU, est LE


TRAVAIL du Grand’Oeuvre de RESTITUTION A L’ETAT PRIMORDIAL, auquel fait
allusion le Vénérable Maître de la Loge Maçonnique, quand il donne pour la première fois
le titre de FRERE et l’embrasse, lui ajuste le TABLIER MAÇONNIQUE, en disant :
« Recevez ce tablier, distinctif du Maçon, plus honorable que toutes les décorations
humaines, parce qu’il symbolise LE TRAVAIL qui est le premier devoir de l’homme et la
source de tous ses biens, qui vous donne le droit de vous assoir parmi nous, et sans lequel
vous ne devez jamais êtes dans la Loge. »

ADAM et sa Femme, une fois revêtues des « tuniques de peau », sont expulsés du
Jardin d’Eden « pour qu’ils TRAVAILLENT la Terre » : la conscience individualisée
(Adam) et son reflet personnel (sa femme), « descendent » depuis l’« état de béatitude
édenique » (monde mental intérieur) sur la terre (réalité objective) pour LA
TRAVAILLER, c’est-à-dire, exprimer en elle leurs qualités divines restituées. En
reconnaissant (se rendant compte) que toute chose extérieure a une origine intérieure dans
l’être d’où elle est née, d’abord comme CAUSE et ensuite comme EFFET, il réalise son
TRAVAIL INTERIEUR (Grand’Oeuvre) de RE-TROUVER LE MOT (Le Verbe), ou ce
qui revient au même, il PENETRE dans le sens intérieur des choses, ce qui lui permet

23
l’affirmation créatrice de sa Réalité. Le mot INITIATION provient de IN-IRE (Aller à
l’intérieur…).

Dans son extraordinaire livre « “L’ESOTERISME DE LA GENESE », (Editions


S.I.P.U.C.O., Paris, 1947), le Dr. A.E. Chauvet dit : « Adam, à cause de sa « faute
spirituelle » fut lancé des hauteurs du Monde des Formes (Le Règne de La
Nature Providencielle ou « naturante »), au fond de l’Abîme obscur et inorganisé, le Monde
Matériel, le Règne HOMINAL ou « Nature Naturée », bien que sans perdre sa nature
spécifique naturelle (Son Ame : NESHAMAH), mais le lien qui unit NESHAMA à son
Créateur s’étant « rompu », la communication directe entre Dieu et l’Humanité « s’est
interrompue » pour une période indéterminée. Par conséquent, ce ne sera qu’au moyen de
ses facultés naturelles et en partant de la Nature Naturée (Hominale, Psychique, ou
Volitive), que l’homme peut et doit, dès maintenant, remonter le rang hiérarchique
supérieur d’où sa coupable volonté l’a fait descendre. Raison pour la quelle, l’Homme ne
pourra prétendre recouvrer ses facultés spirituelles obnubilées, qu’en mettant toutes les
forces de sa volonté dans la réussite de sa reconquête. D’autre part, bien que son Ame
spécifique (Neshama) ait volontairement perdu son intime et perpétuel contact avec Dieu,
ce Dieu qui ne pouvait que supléer l’aide nécessaire et indispensable pour le redressement
de sa volonté coupable, l’a prévu dans sa Bonté et son immense Amour, en permettant à
Adam de conserver, au plus profond de son être, malgré sa faute, les grandes vérités
indispensables pour son rétablissement: la Promesse Rédemptrice. « NUL NE PEUT
VENIR A MOI SI LE PERE QUI M’A ENVOYE NE L’ATTIRE, ET MOI JE LE
RESSUSCITERAI AU DERNIER JOUR. » (JEAN, 6 :44).
Comme base de ses moyens d’action pour ce RE-MONTER, Il lui laisse la
« CONSCIENCE » et l’ « AMOUR », les facultés spécifiques de NESHAMA qui, en lui
permettant le libre jeu de sa « Volonté », lui donne : la première, le pouvoir de distinguer
sans erreur le BIEN du MAL, de choisir l’un et de refuser l’autre ; la seconde, appliquer
tout son pouvoir affectif au BIEN, dont Dieu est la Suprême expression : SUMMUM,
UNICUM ET INFITITUM BONUM.”

24
JE GUIDERAI LES AVEUGLES SUR UN CHEMIN INCONNU D’ EUX, JE LES
FERAI CHEMINER SUR DES SENTIERS INCONNUS D’EUX. JE
TRANSFORMERAI DEVANT EUX LES TENEBRES EN LUMIERE,
ET LES DETOURS EN LIGNE DROITE. CES CHOSES, JE VAIS LES
EXECUTER ET NULLEMENT LES ABANDONNER. (ESAIE, 42 ;16)

« C’EST DIEU QUI ME CEINT DE VIGUEUR ET


QUI A FAIT MON CHEMIN PARFAIT. »
(PSAUMES, 18,32)

« ET JE TE DIRIGE DANS LA VOIE « HEUREUX CEUX DONT


DE LA SAGESSE, JE T’AI FAIT LA CONDUITE EST PARFAITE
CHEMINER DANS LES SENTIERS SUR LE CHEMIN, ET QUI SUIVENT
DE LA DROITURE. » LA LOI DU SEIGNEUR. »
(PROVERBES, 4, 11) (PSAUMES, 119,1)

« EXAMINE LE SENTIER SOUS TES PIEDS, ET TOUS TES CHEMINS SERONT ORDONNES »
(PROVERBES, 4,26)

25
L’OBJET DES ECOLES DE MYSTERES

L’ Intuition (PRAJNA), est la faculté de connaissance immédiate et directe d’une


idée, d’une vérité ou de réalités absolues dans leur état le plus pur, sans la médiation de
raisonnement, de concepts ou de procédés discursifs. Elle est la forme supérieure de
Connaissance que dépasse les limites du savoir empirique, se libère des nécessités de
l’expérience et remonte aux réalités essentielles. Elle est SYNTHETIQUE, et non
analytique ni particulière, mais exceptionnelle, et porte son évidence en elle-même,
l’évidence intérieure des causes qui précèdent toute expérience ; la faculté de l’Intuition est
la « boussole » qui peut « orienter » l’Homme et le reconduire à l’etat primigène dans
lequel il fut créé, en reprenant contact avec les mondes suprasensibles qui forment le
substrat des choses accessibles aux sens physiques Ce « redressement » conduit à la
RESTAURATION A L’ETAT EDENIQUE originel, qui est l’état normal et véritable de
l’Homme Rayonnant du principe, bien qu’il soit entouré d’un environnement spatio-
temporel mécanisé et d’impressions sensibles d’un univers phénoménique. Telle est la
« position » de L’Homme Initié : situé dans son propre Centre de Conscience et neutralisant
le Binaire, « revêtu de sa tunique de peau », mais conscient que son CHEMIN DE
RETOUR a déjà commencé. Tel est également l’objet des ECOLES DE MYSTERES et
des INITIATIONS : la TRANSMISSION de la CONNAISSANCE du SENTIER qui
conduit à la VERITE et à la VIE dans sa Plénitude, parace que LA TRADITION est la
CLEF de la Connaissance (Gnose). SENTIER qui, à la manière de l’ « ECHELLE DE
JACOB », « re-lie » la terre au Ciel : l’Homme à son Archètype Céleste. Sentier qui n’est
autre chose que « LA TRADITION » dans son sens étymologique le plus originel, qui
signifie : « la RELATION de deux choses qui sont mises l’une face de l’autre ». Idée qui,
d’après René Guénon, s’exprime en hébreu par le verbe QABAL (d’où provient le mot
QAALAH), c’est à dire, « ce qui est RECU ou TRANSMIS de l’un à l’autre ». En latin,
« TRADITIUM », en Arabe QABL (devant, « en face », dans l’espace et « avant », dans le
temps). CHAINE Traditionnelle qui unit le présent au passé et qui, en se prolongeant vers
l’avenir, à travers la succession des temps, oriente le cycle vers sa fin et le relie à son
origine, en s’étendant au-delà de ces deux point extrêmes, car sa source principielle est
intemporelle et “non-humaine” (Apaurusheya). Elle nous vient à travers nos ancêtres, les

26
premiers Sages, les Sacerdotes, Artistes, Rois et Bergers des peuples millénaires, dont
l’histoire a pu – parfois - recueillir les noms, comme HENOCH, NOE, FO-HI, LAO-TSEU,
MENES, GUDEA, HAMMURABI, MOISE et tant d’autres que nous citerons tout au long
des prochains chapîtres de ce livre.

Parmi ses grandes âmes choisies pour leur qualité spirituelle et leur capacité
réalisatrice, et grace aux moyens providentiels des Divines Hiérarchies, Conservatrices et
Dispensatrices de la SAINTE TRADITION, fille légitime de la Grande Tradition
Primordiale, s’effectue une véritable sélection d’Adeptes fidèles à cette Grande Tradition,
fermement soumis à la légitimité divine, et sous la haute direction d’un PONTIFE (Maître
des Trois Mondes) légitime, en union permanente avec Le Dieu Vivant, Principe de
l’Univers, et des ces ELUS, surgit la « floraison » initerrompue des COLLEGES
INITIATIQUES, conservant, exempte de toute tache, la Doctrine Sacrée, exotériquement
« voilée » sous le Symbolisme ; conservant de cette manière le Courant de Vie Spirituelle
absolument indispensable à l’Humanité, sachant ne pas agir pour eux-mêmes, mais comme
de simples intermédiaires du VERBE-PRINCIPE-CREATEUR, qui seul, possède le
pouvoir de récupérer la Création de manière spirituelle et de faire triompher la légitimité,
parfois obscurcie mais jamais détruite, parce qu’elle est construite sur la PIERRE
HA-SHOHAM, unité essentielle, symbole du dispensateur et du conservateur de la Vie.

LE SENTIER DU RETOUR ou LE CHEMIN DE LA PERFECTION

« LE DIEU et LE PERE DE QUI L’HOMME EST NE, EST LA LUMIERE et LA VIE. SI


PAR CONSEQUENT, TU SAIS QUE TU ES SORTI DE LA VIE ET DE LA LUMIERE,
TU MARCHERAS VERS LA VIE. » (LE « PYMANDRE »).

Nous pourrions considérer « la chute » comme le voyage de l’Esprit, depuis la


Source Originelle jusqu’aux profondes eaux de l’Océan. Et de même que les eaux ont
besoin d’une permanence sur l’horizontalité, afin que le processus d’évaporation provoquée
para les rayoins de Soleil les transforme en un nouvel état qui permette leur élévation,
analogiquement, l’homme incarné doit poursuivre LE SENTIER DE CONTINUATION

27
avant d’essayer LE SENTIER DU RETOUR A LA SOURCE ; c’est-à-dire, atteindre l’état
de conscience qui lui permette la certitude de ce qu’il est réellement.

« C’EST QUE, COMME DESCEND LA PLUIE OU LA NEIGE, DU HAUT DES


CIEUX, ET COMME ELLE NE RETOURNE PAS LA-HAUT SANS AVOIR SATURE
LA TERRE, SANS L’AVOIR FAIT ENFANTER ET BOURGEONNER, SANS AVOIR
DONNE SEMENCE AU SEMEUR ET NOURRITURE A CELUI QUI MANGE, AINSI
SE COMPORTE MA PAROLE QUI SORT DE MA BOUCHE. ELLE NE RETOURNE
PAS VERS MOI SANS RESULTAT, SANS AVOIR EXECUTE CE QUI ME PLAIT ET
FAIT ABOUTIR CE POUR QUOI JE L’AVAIS ENVOYEE. » (ESSAIE, 55 :20 ET 11).

Le Fils de Dieu descend : Il se laisse attraper dans le corps pour conduire le « fils de
l’homme » jusqu’à sa déïfication ; c’est-à-dire, le « fils de l’homme s’élève, « monte au
Ciel », se convertit en « MOI VERITABLE ». L’homme sur son chemin, passe de son état
d’inconsciente perfection à l’état de consciente imperfection, pour atteindre finalement le
véritable éveil de la PERFECTION CONSCIENTE ; cette perfection qui toujours était en
nous (« plus proche que le souffle »), mais que notre ignorance ne nous permettait pas de
« comprendre ». Comme le disait Nicolás de Cusa : « LA VERITE N’EST PAS L’OBJET
ULTIME D’UN LONG EFFORT, MAIS LA RECONNAISSANCE, DANS LE FOND DE
L’AME, D’UN INFINI INACCESSIBLE. »

Les Initiations successives, avec leurs respectifs états de conscience chaque fois plus
élevés, vont permettre à l’Initié l’ASCENSION chaque fois plus proche de La Source. Elles
correspondent-d’après René Guénon- à une sorte de classification générale des principales
étapes à parcourir, « une sorte de RECAPITULATION des états antécédents, par laquelle
les possibilités se rapportant à l’état « profane » seront définitivement épuisées, afin que
l’être puisse dès lors développer librement les possibilités d’ordre supérieur qu’il porte en
lui, et dont la réalisation appartient proprement au domaine Initiatique. («APERCUS SUR
L’INITIATION », page 179).

28
La Connaissance que l’Initié (le Fils de l’Homme) doit acquérir, est celle qui se
gagne uniquement par L’EXPERIENCE et L’EFFORT. Elle est une Connaissance
« acquise » à la lumière de l’expérience. Il utilise sa connaissance de la Liberté et son
expérience dans le but de retourner à l’Unité Originelle.

L’Homme, scindé, de Dieu, selon la légende Biblique, où il vivait dans l’intimité de


Dieu, est « lancé dans le monde snsible », où il vit « l’intimité de l’expérience
individuelle » qui va lui permettre le CHOIX final et absolu entre La Divinité et le
désordre : une véritable « lame d’épée » que représente « la traversée de l’Abîme » sur
l’Epée de GUEBURAH, aidé par LA PERCHE DE CHESED comme pôle équilibrant qui
lui permet de « traverser le vide »…C’est LE SENTIER PARFAIT du Gnostique, LE
CHEMIN DU MILIEU entre les deux Piliers ou extrémités complémentaires. SENTIER
rempli de dangers, que l’Initié doit parcourir avec valeur et décision, parce que « la Liberté
n’est pas un privilège, elle est une épreuve » qui doit être passée au moyen de l’effort
individuel de chaque homme qui désire PLUS DE LUMIERE.

Après avoir « inversé les courants » et « révêtu la tunique de peau », l’Initié va vers
la RE-CONQUETE de sa TUNIQUE DE LUMIERE et va RE-TROUVER son Grand
Visage Divin, parce que l’homme ne peut pas conquérir LA COURONNE (Kether) s’il n’a
pas d’abord conquis LE REGNE (Malkuth). Comme il nous l’a été répété par ceux qui nous
ont guidés sur Le Sentier : « Tout TRAVAIL ésotérique, pour être d’une certaine valeur,
doit être prolongé jusqu’à la vie pleinement physique. Il se peut que, sous certaines
circonstances, il soit nécessaire de se retirer temporairement de la vie quotidienne et
commune qui nous entoure, pour une durée variant entre une demie heure de méditation
jusqu’à plusieurs semaines ou plusieurs mois selon les cas (bien que cette dernière
possibilité ne s’applique normalement pas à celui qui commene, mais concerne plutôt un
travail ésotérique plus avancé). Cependant, que la durée de la « retraite » soit courte ou
longue, elle ne devra jamais constituer une « échappatoire » ou une « fuite du monde ».
L’Initié doit retourner à sa vie pleine et courante sur la Terre, s’il veut respecter le véritable
objectif ou but de sa discipline ésotérique (Ascèse). »

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« Le Disciple de LA VOIE INITIATIQUE ne doit pas oublier que tout ceux qui
s’efforcent d’élever leur état de conscience, aident, en même temps, à élever le niveau
général de conscience du Monde, car la vie est, en fin de compte, UNE, et le destin de
l’Homme Illuminé est de SERVIR l’objectif de Dieu dans ce monde, en l’aidant à
reemplacer l’ignorance par la Sagesse, l’oppression et la persécution par la Justice, la
simulation et la farse para La Vérité, la haine par l’Amour et la Fraternité, pour que la
véritable « PAIX » puisse régner sur La Terre, et qu’elle s’y établisse avec Sagesse, Force
et Beauté…Voilà la « pierre de touche » qui démontrera jusqu’à quel point notre condition
de membres d’un Ordre Initiatique est un véritable « contact vivant » avec les énergies les
plus profondes de l’Etre, un contact qui augmente l’abondance du bien, du noble et du
beau : la véritable bonheur de la Race Humaine, dont nous faisons partie, sans échappatoire
possible. Nous permettons donc que les fonctions de base de notre conscience intime
« manifestent sur la Terre » ses Gloires… » (F.V.T.)

« CAR NUL N’EST MONTE AU CIEL SINON CELUI QUI EST DESCENDU
DU CIEL, LE FILS DE L’HOMME, QUI EST DANS LE CIEL. » (JEAN, 3 :13)

« JE T’AI GLORIFIE SUR LA TERRE, J’AI ACHEVE L’OEUVRE QUE TU


M’AS DONNE A FAIRE. ET MAINTENANT, PERE, GLORIFIE-MOI AUPRES
DE TOI DE CETTE GLOIRE QUA J’AVAIS AUPRES DE TOI AVANT QUE LE
MONDE FUT. » (JEAN, 17 :4 et 5).

Le Processus du Retour est une ASCENSION ou ELEVATION, et donc, il est un


« PASSAGE », au-déla de la condition humaine. C’est pourquoi, le symbolisme de
l’« ascension » utilise des éléments figuratifs tels que « LA COLONNE »,
« L’ECHELLE », « LA CORDE », « Le Fil d’Arianne », « La Montagne », etc., et en les
contemplant dans leur ensemble, nous voyons apparaître en synthèse le plus important et le
plus « fonctionnel » des symboles microcosmiques : « la Colonne Vertébrale» en tant
qu’appui physique du Temple miocrocosmique : LE CADUCEE D’HERMES, « Echelle
vers le Ciel » et « Axe du Monde », dont la « Corde » est LE CHEMIN INTERIEUR et
secret qui relie l’homme d’en bas à son Essence Spirituelle : « fil d’Arianne « qui le conduit

30
hors du Labyrinthe de l’inconscience et de l’erreur, vers « La Montagne », le même
« point » (Bindu), Centre ou Racine d’où a commencé l’élan de la Création manifestée.
Lieu Sacré, symbole du transcendant, de l’inaccessible et du supra-humain. Pèlerinage
jusqu’à la Sainte Hauteur, le Temple de Sion, dont nous pouvons trouver le chant liturgique
dans les Psaumes 119 à 133, appelés fort justement « GRADUELS » (gradins) parce qu’ils
font en réalité référence aux « marches » de l’ascencion et aux pas qui permettent d’accéder
à la Montagne d’où vient le Salut, comme le dit l’allégorie du Pèlerin qui arrive à Sion,
dans le Psaume 122 : « QUELLE JOIE QUAND ON M’A DIT : « ALLONS A LA
MAISON DU SEIGNEUR ! NOUS NOUS SOMMES ARRETES A TES PORTES,
JERUSALEM ! »

L’ « Homme Véritable » (Tchen-Jen), réintégré dans l’ «état originel » (Edénique)


est retiré de la circonférence au Centre, le « point de communication » entre la Terre et le
Ciel, le Centre de Conscience qui permet d’obtenir les états supra-humains. Le retour à la
Source, le passage de l’apparence à la réalité, de la forme à l’essence, de la multiplicité à
L’Unité, à l’indisctintion primordiale, à l’ « origine des Temps ».

31
TROIS

LES TRACES DE LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE

Selon les Traditions Initiatiques provenant d’Egypte, de Chaldée et d’Inde, qui


furent les plus proches de la Grande Tradition Primordiale à travers leurs respectifs Centres
Spirituels Secondaires ou dérivés, la Source de cette Grande TRADITION
PRIMORDIALE se trouve « hors du temps » et de l’espace » ; c’est-à-dire, en des Terres
lointianes et légendaires, qui n’en sont pas, pour autant, moins réelles et véritables. C’est
« LE TEMPS DERRIERE LE TEMPS », auquel – dit Alan Watts - « accède celui qui
médite, quand il le trouve dans les profondeurs de la Conscience. » (MYTH AND RITUAL
IN CHRISTIANITY, page 97).

La Grande Tradition Primordiale ne trouve pas sa validité dans ce qu’on appelle la


tradition « historique ». El il doit en être ainsi, car l’histoire « date, tout au plus, à peine
« d’hier ». Pour cette même raison, ce sujet s’éloigne – et échappe - complètement des
« traités didactiques » et des « manuels de vulgarisation », qui son la « manie » de notre
temps. La Grande Tradition Primordiale trouve sa validité dans LA SAGESSE qui fixe ses
racines dans une Réalité supra-individuelle. Il est comprehénsible que les évènements
INTEMPORELS et ETERNELS s’avèrent difficiles à comprendre pour l’homme commun
à la mentalité « profane », parce que l’homme « tombé » depuis la « préternature » (Univers
Transcendant, rayonnat et dynamique) ne peut comprendre le substrat des choses
accessibles aux sens. La nature physique, matérielle, privée de son éclat spirituel, ne lui
permet pas de se « rappeler » de son état primigène, réduit comme il l’est, à la vision
animale par pures impressions sensibles (sensations) , ce pourquoi, son potentiel mental,
brumeux et manquant de profondeur, l’oblige à « marcher à tâtons » dans les ténèbres du
monde environnant, qui est le seul qu’il connaisse. Tel est « l’état » de l’homme commun,
du « profane : « coupé » et « séparé » de son essence intrinsèque, de son état rayonnant du
Commencement, et par conséquent, il se trouve « enterré » dans les plis obscurs des
impressions transitoires.

32
C’est pourquoi le « candidat » qualifié pour l ‘Initiation, c’est-à-dire, « celui qui a
reçu le BAPTEME DE SAINT JEAN », ne se satisfait pas de l’Univers contemplé en tant
que sensations, mais il cherche et s’efforce de dépasser et de sortir de ce domaine
superficiel, pour atteindre un règne transcendant, un Monde de LUMIERE, les Terres Pures
et Le Coeur du Monde, POLE SPIRITUEL, Ile et Montagne Sacré « qui ne peut pas être
atteinte ni par terre ni par mer ». Terre et lieu qui est la raison « transcendante » de la
question du Rituel : « D’OU VENEZ-VOUS, MON FRERE ? », et pour laquelle, l’objet et
la recherche de tous Les Mystères et de toutes les Initiations, consistent à « restaurer » ici
(en-bas) et maintenant, l’accès au Monde Lumineux et rayonnant, extra-spatial et extra-
temporel, qui permet au véritable Maître Maçon, d’affirmer avec autorité, l’autorité de la
« réalisation » : « L’ACACIA M’EST CONNU »… car « étant ENTRE par La Porte des
Hommes », il a réussi à SORTIR para « La Porte des dieux… »

L’HYPERBOREE

L´HYPERBOREE, est la région la plus septentrionale de la Terre, région Artique ou


Polaire. Les anciens appelaient « HYPERBOREENS » les peuples légendaires de
l’extrême-Nord de l’Europe et d’Asie, dont la région exacte n’a jamais pu être précisée.
Dans les oeuvres de Joseph, Homère, Hérodote, Pline, Cicéron, Diodore et Virgile, il est
fait allusion à ces peuples. D’après Joseph, la capitale de ce pays s’appelait HELIOPOLIS
(Ville du Soleil). Homère la décrit comme « une Ile située au-délà de OGIGYA, où se
trouvent les révolutions du Soleil », peut-être en se référant au caractère circompolaire de
ces révoloutions, ou peut-être, comme le signale René Guénon, « il peut faire allusion à un
tracé du cycle zodiacal sur cette terre même, ce qui expliquerait que ce tracé ait été
reproduit dans une région destinée à être une image du Centre Hyperboréen de la Tradition
Primordiale » (E.T., Paris, Janvier 1936). D’après Diodare, « les Hyperboréens vivaient
dans une Ile de la région la plus septentrionale d’Europe, au-delà de BOREE » ; on croyait
que là bas était née LATONA (Léto), mère d’APOLLON, et que ce dernier retournait dans
l’Ile tous les 19 ans…

33
Dans la poésie et dans les légendes grecques, il s’agit invariablement d’une région
fabuleuse, avec ses jours sans fin au Solstice d’Eté, et ses nuits sans fin au Solstice
d’Hiver ; à la limite septentrionale du Monde, mais dans une position indéterminée du point
de vue géographique, ce pourquoi on la tient pour « la limite du monde et où commence
l’autre monde »…

Cette terre légendaire et Sacrée est appelée La « TERRE SOLAIRE », « SYRIE


PRIMITIVE ou « HIRIA ». René Guénon, dans son article « LA SCIENCE DES
LETTRES » (Voil d’Isis, Février 1931), nous parle de cette « Syrie Primitive », quand il
attire notre attention sur ce qu’aurait été la langue originelle de l’Humanité et
l’enseignement traditionnel de l’Islam, selon lequel, la langue « Adamique » était la
« LANGUE SYRIAQUE » (Logah Suryaniyah), qui d’après ses paroles : « n’a rien à voir
avec aucune des langues plus moins anciennes dont les hommes ont conservé le souvenir
jusqu’à aujourd’hui. Cette LOGA SURYANIYAH est proprement, selon l’intérpretation
donnée à ce nom, la langue de « l’illumination solaire » (Shem-ish-râqyah), en effet,
« SURYA » est le nom sanscrit du Soleil, et cela semblait indiquer que sa racine « SUR »,
une de celles qui désigne la lumière, appartenait elle à la langue originelle. Il s’agit de cette
Syrie Primitive qui, selon ce que décrit Homère, permet de l’identifier avec la TULA
hyperboréenne, « où se trouvent les révolutions du Soleil ».

Cette THULE ou TULA Hyperboréenne est l’ «Ile Sacrée » , « La Terre de la


Montagne de QAF », sur laquelle se pose l’Oiseau « RUJ » ou « OUISEAU PHENIX ».
Elle est le Siège du Centre Spirituel Primordial de ce Manvantara. POLE SUPREME (El
Qutb el Gawth) situé « entre le Ciel et la Terre », appelé aussi « VAHARI » (Terre des
Sangliers), résidence de l’AUTORITE Spirituelle première, et de laquelle vont émaner
toutes les autorités secondaires légitimes. Les représentants de l’ « Autorité Spírituelle »
recevront le nom de « SANGLIERS » , raison pour laquelle les DRUIDES, descendants
secondaires de la Tradition Primordiale, se dénominaient eux-mêmes les « sangliers ».

D’autre part-dit René Guénon- « la racine « VAR » pour le nom de sanglier, se


retrouve dans les langues nordiques sous la forme de « BOR » (d’où l’anglais « BOAR » et

34
l’allemand « EBER » ; l’équivalent exact de « VAHARI » est donc « BOREA » ; et ce qui
est sûr, c’est que le nom habituel d’« HYPERBOREE » n’a été employé par les grecs qu’à
une époque où ils avaient déjà perdu le sens de cette ancienne designation ; il vaudrait donc
mieux, malgré l’usage alors en vigueur, qualifier « La Tradition Primordiale », non
d’HYPERBOREENNE, mais simplement de « BOREENNE », affirmant ainsi, sans
équivoque, sa relation avec la « BOREE » ou TERRE DE SANGLIERS ; c’est-à-dire, la
terre des représentants de L'AUTORITE SPIRITUELLE (Le Sacerdoce). (Etudes
Traditionnelles, Août-Septembre, 1936).

La région « BOREENNE » fut le point de départ de la Grande Tradition


Primordiale, laquelle, comme nous l’avons déjà dit, n’a pas de point de départ attribué
« historiquement », parce qu’elle n’est pas l’invention d’un individu, mais de ce que nous
pourrions appeler, pour lui donner un nom plus ou moins significatif, « Le Père de la
Race », le Patrimoine Ancestral, « dans les profondeurs de notre temps et de notre
espace » ; dans un monde transcendental de Lumière, actuellement invisible et
imperceptible pour l’homme connu, mais sous-jacent et destiné à réapparaître pour ceux qui
vont « ouvrir l’oeil d’Horus », et pouvoir contempler la préternature, comme le fit, en son
temps, l’ « Homme Edénique » ou « Homo Sapiens Adamique », parce qu’en effect, le
« premier » Homme, le PRIMORDIAL, fut constitué dans l’ETAT DE SUPERHOMME
(état de béatitude, d’accès immédiat au Bien Absolu : l’Arbre de la Vie) et sa pensée
ILLUMINEE par la Lumière surnaturelle était ENTOUREE DE LUMIERE…La
LUMIERE qui jamais ne s’éteint…

La région « BOREENNE » est la «TERRE SAINTE « par excellence, le prototype


de toutes les autes « Terres Saintes » ; elle est l’image du Monde Céleste, et en tant que
telle, elle est le « POLE » Terrestre de la Hiérarchie Initiatique et le POLE CELESTE ou
CENTRE SUPREME Spirituel du Monde, dont le Gardien est METATRON, « L’Ange du
Visage », « Le Prinde du Monde » (SAR-HA-OLAM », Le GRAND SACERDOTE
(KOHEN HA-GADOL) et « Chef des Milices Célestes ».

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La TULA ou THULE Primordiale (La Région Suprême), la TULA
HYPERBOREENE, « L’Ile des Quatre Maîtres », l’« Ile Sacrée » par excellence, cette
région, comme nous l’avons déjà dit, fut le point de départ de la GRANDE TRADITION
PRIMORDIALE, aussi appelée TRADITION POLAIRE pour préciser son origine et sa
situation originale, avant que LE SIEGE ne soit transféré vers d’autres régions, pour se
convertir en « Occidental » ou « Oriental », bien avant le commencement de ce qu’on
appelle « les temps historiques ». L’origine « POLAIRE » des Traditions est expressément
affirmée dans le VEDA et dans d’autres livres sacrés : centre premier et suprême pour
l’ensemble du MANVANTARA actuel.

Dans JOB, 26 :7, nous lisons : « C’EST LUI QUI ETEND LE SEPTENTRION
SUR LE VIDE, QUI SUSPEND LA TERRE SUR LE NEANT ». Le vide ou la « colonne
de vide » est L’AXE DU MONDE, l’axe « que personne ne soutient et il soutient tout », et
« il unit le Ciel et la Terre ».

Dans le Psaume 48 :1 et 2, il est dit : « IL EST GRAND LE SEIGNEUR IL EST


COMBLE DE LOUANGES, DANS LA VILLE DE NOTRE DIEU, SA MONTAGNE
SAINTE. BELLE ET ALTIERE, ELLE REJOUIT TOUTE LA TERRE ; LA
MONTAGNE DE SION, A L’EXTREME BOREEN, EST LA CITADELLE DU GRAND
ROI… »

Dans ESAIE, 14 :12 et 13 : « COMMENT ES-TU TOMBE DU CIEL, O ETOILE


DU MATIN ! TOI QUI DISAIS DANS TON COEUR : JE MONTERAI AU CIEL, TOUT
EN HAUT AVEC LES ETOILES DE DIEU JE CHANTERAI LES LOUANGES DE
MON TRONE, et SUR LA MONTAGNE DU TEMOIGNAGE JE M’ASSIRAI, AUX
COTES DE L’AQUILON… ! »

Le Pôle, « arbre au axe du monde », relie le pôle « terrestre » au pôle « Céleste ». La


SVASTIKA, un des plus anciens symboles qui existent, très utilisé par les Celtes, les
Etrusques et les Grecs, les Chaldéens et les Hindous, indique un mouvement de rotation
autour du Centre. Dans certaines Loges Maçonniques Opératives respectueuses de la

36
Tradition, un « fil à plomb », représentant l’Axe Cosmique, est suspendu au Centre de la
Voûte, au point correspondant à l’Etoile Polaire (TARA) qui signale la direction de l’Axe
du Monde et qui correspond au « point » ou les quatre « gammes » se réunissent…La
Svastika tracée sur le sol représente le pôle « terrestre », et le fil à plomb représente le
Grand Architecte de l’Univers, qui, suspendu depuis le POINT GEOMETRIQUE DE LA
GRANDE UNITE (un lieu qui « n’est pas » ; c’est-à-dire, non-manifesté), descend du Pôle
Céleste au pôle terrestre et est ainsi la figure de l’ « Axe du Monde » (Réf : René Guénon :
LA GRANDE TRIADE).

La lettre « G » qui apparaît au centre de L’Etoile, a pris la place de son équivalent


grec, la lettre GAMMA, qui en raison de sa forme maçonnique, représente une équerre avec
des bras inégaux : les deux cathètes du Triangle Rectangle 3-4-5-, d’une importance
particulière dans la Maçononerie Opérative. Le symbolisme de la lettre « G », uni à celui de
l ‘Etoile Flamboyante, nous « parle » d’un FEU CREATEUR, irradiant et resplendissant,
qui, uni à son tour au FIL A PLOMB, éveille des idées qui nous rapprochent de l’Architecte
Divin, « le Créateur des étoiles… «ARCHITEKTON (grec) signifie « ART SUPREME » ;
l’ART est le MOYEN par lequel est atteint le but tellement ardent de tout véritable
ALCHIMISTE : LA PIERRE PHILOSOPHALE, dont l’idéogramme est l’Etoile
« équilibrée ». Les QUATRE « équerres » qui forment la SVASTIKA décrivent d’une
manière schématique, le pas du CARRE au CERCLE…En langage Maçonnique
« opératif » : « le pas de l’Equerre au Compas », la « rupture de niveaux » qui permet
d’accéder à des domaines interdits à la pensée discursive.

Etant donné que le but de ce livre est spécifiquement, de laisser entrevoir les liens
des diverses Traditions et leur filiation à partir de la Grande Tradition Primordiale, du point
de vue INITIATIQUE, nous ne pouvons pas donner d’importance aux fantaisies de
certaines organisations occultistes et de celles qui prétendent l’être, dont les spéculations ne
sont que des illusions et des délires ou de simples mythes de science-fiction. Il a existé et il
existe autant de « TERRES SAINTES » que des formes particulières de la tradition ; toutes
sont des « Centres Spirituels » mineurs ou secondaires, dérivées d’un Grand Centre
UNIQUE et Suprême qui est connu comme « LE CENTRE SPIRITUEL DU MONDE » et

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SIEGE de la Grande Tradition Primordiale (POLAIRE), et dont toutes les traditions
particulières dérivent. La SOURCE, le « CENTRE » dispensateur de la DOCTRINE est
« POLAIRE » ; par conséquent, elle n’est ni d’Orient ni d’Occident » ; elle est la Source
Unique d’où partent « les quatre fleuves qui coulent vers les quatre points cardinaux », de
même que les QUATRE EQUERRES de la Svastika tournent autour du Centre Polaire…
Les esprits profonds discerneront les « mystères » des symboles qui les « voilent ».
Activant ces dynamismes dans le monde intérieur (VISITA INTERIORA TERRAE), le
« céleste » descend jusqu’à l´horizon pour que l’âme, avide de transcendance, puisse
entrelacer L’Equerre et Le Compas et se mettre en résonance avec le monde supra-temporel
qui lui permet d’expérimenter et de CONTEMPLER en silence LE COEUR DU
MONDE… », la niche où se trouve la Lampe qui ressemble à une Etoile Brillante ; Lampe
qui s’allume de l’huile de l’arbre bénni, de cet Olivier, qui n’est ni de l’Orient ni de
l’Occident… ! » (CORAN, XXIV, 35).

Salvé, O Terre Sacrée, «VAHARI » ou « OGYGIE », « Ile Sacrée », BOREE


Primordiale, TULA Hyperboréenne, « Région Suprême », point et centre d’origine de toute
Tradition ! Peu importe le nom par lequel on te désigne : TULA, LUZ, SALEM ou
AGARTTHA. Terre du « SOLEIL DE MINUIT », symbole alchimique de l’esprit de
l’Homme brillant à travers l’obscurité de l’organisme humain. Soleil Spirituel qui est le
reflet microcosmique du Grand Soleil Eternel Spirituel (LOGOS ou VERBE), que l’Initié
« peut voir » à minuit comme s’il se trouvait en plein jour ; lequel, chez l’homme « non
éveillé spirituellement », manifeste uniquement sa « splendeur » au cours du sommeil
profond, parce qu’alors le « faux moi » dort et est impuissant à entraver l’éclat du MOI
véritable : « la nuit est illuminée comme le jour », le temps s’est arrêté pour faire place à
l’Eternité, parce que le Soleil Véritable est « immobile dans le Zénith », le Soleil « dans le
Règne de Son Père… « C’est pourquoi le Cabaliste de notre temps, avant de s’abandonner
au sommeil, salue le Soleil du Minuit de la manière suivante :

« JE TE SALUE O TOI, LE GRAND SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL,


DONT LE SYMBOLE VISIBLE SE TROUVE EN CE MOMENT DANS LE
NADIR. SOLEIL OCCULTE, SOLEIL NOCTURNE, SOLEIL DE MINUIT !

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DIVIN OSIR, SEIGNEUR DE TOUTES LES INITIATIONS, GUIDE VIVANT
DE TOUS LES SANCTUAIRES SECRETS QUI ONT ETE ET QUI SERONT,
POUR AUTANT QUE LES HOMMES OBEISSENT A TA LOI,
ADMINISTRENT POUR LEUR BIEN TA SAGESSE ET TE RENDENT LE
CULTE AVEC UNE FOI ABSOLUE ! AIDE NOUS A PLANTER LE SYMBOLE
QUE TON NOM RENFERME, DANS LES TERRES PURES, POUR QUE,
PENDANT LES SIECLES DES SIECLES, TU SOIS VENERE ! JE TE SALUE, O
DIVIN OSIR, ESPRIT DU SOLEIL OCCULTE, JE TE SALUE DEPUIS LES
DEMEURES DE MINUIT… !

Les races, les hommes durent leurs cycles et disparaissent. De grands et profonds
cataclysmes ont bouleversé le Monde, au point que des civilisations humaines n’ont laissé
aucune trace qui permette aux archéologues d’aujourd’hui d’élaborer une quelconque
théorie ou d’avancer des hypothèses qui permettent quelques explications sur de très
anciennes civilisations disparues. Préhistoire et protohistoire sont à peine des estimations
approximatives, mais aucune « découverte scientifique » ne peut aujourd’hui prouver
l’existence de civilisations très evoluées dans des époques remontant au-délà de l’antiquité
classique. Mais en réalité, d’autres humanités « pré-adamiques » n’ont-elles pas existé ?
Indiscutablement, il n’y a pas de preuves établies « scientifiquement ». Tout est réduit au
domaine de la conjecture et à celui des traditions et des mythes…

L’Ecclésiaste 1 :11 nous dit : « IL N’YA AUCUN SOUVENIR DES TEMPS


ANCIENS ; QUANT AUX SUIVANTS QUI VIENDRONT, IL NE RESTERA D’EUX
AUCUN SOUVENIR CHEZ CEUX QUI VIENDRONT APRES. »

A ces « nés de la terre » se réfère le Poimandres : l’homme commun dans le cadre


du moment spatial qui « a oublié » L’HOMME ORIGINEL, le Père de la Race, « constitué
dans l’état de SUPER-HOMME ». Cet état primordial d’Illumination est décrit dans
PROVERBES, 8 :22, 23 et 24 : « LE SEIGNEUR ME POSSEDAIT AU DEBUT DE SON
CHEMIN, PRELUDE A SES OEUVRES ANCIENNES. J’AI ETE SACREE DEPUIS

39
TOUJOURS, DES LES ORIGINES, DES LES PREMIERS TEMPS DE LA TERRE,
QUAND LES ABIMES N’ETAIENT PAS, J’AI ETE ENGENDREE. »

Comme le signale fort justement Pierre Gordon : « Quelque soit le moment où l’on
examine l’histoire humaine, on s’y trouve renvoyé aux générations antérieures. » (« La
Révélation Primitive », page 26),

Dans DEUTERONOME, 32 :7 à 9, nous lisons :


« RAPPELLE-TOI LES JOURS D’AUTREFOIS ; REMONTE LE COURS
DES ANNEES, DE GENERATION EN GENERATION, DEMANDE A TON
PERE ET IL TE L’ENSEIGNERA, A TES ANCIENS, ET ILS TE LE DIRONT ;
QUAND LES TRES-HAUT DONNA AUX NATIONS SON HERITAGE,
QUAND IL FIT SE DIVISER LES FILS DES HOMMES, IL FIXA LE
TERRITOIRE DES PEUPLES SUIVANT LE NOMBRE DES FILS D’ISRAEL.
CAR L’APANAGE DU SEIGNEUR C’EST SON PEUPLE ; ET JACOB EST SA
PART D’HERITAGE. « Et plus loin, Chap. 33 :4 : « MOISE NOUS A PRESCRIT
UNE LOI, DONNEE EN HERITAGE A L’ASSEMBLEE DE JACOB »
(CHOKMAH NESTORAH).

Telle est la GRANDE CHAINE (SHELSHELETH) de la TRADITION (QBL) qui


remonte, depuis l’Initié d’aujourd’hui jusqu’à L’Homme Primordial, premier « anneau » de
La Grande Tradition PRIMORDIALE. Trésor Occulte que l’Initié doit faire « surgir des
Ténèbres » de la « grande occultation » ; monde « souterrain » sous-jacent dans le COEUR
de l’Homme, POLE et CENTRE de l’ETRE…Porte vers l’Univers Lumineux, qui s’ouvre
à l’Homme QUI S’EST MIS EN ROUTE DERRIERE LES TRACES D’ADAM, por
« restaurer » ce qu’il a perdu…Restauration de la transcendance primitive. Le JANUS
BIFRONS des Anciens Mystères des Corporations d’Artisans nous « parle » d’un passé
millénaire, de l’« héritage », relique d’un « vieux passé », racine et origine de la Grande
Tradition Initiatique qui, dans la « nuit des temps », se perd entre les brumes de
« BOREE » avec ses « aurores boréales », le point-centre d’expansion et d’irradiation de la
Grande Tradition Primordiale, comme KETHER-ELYON (« La Suprême Couronne »), qui

40
est la « cause des causes » (EHYEH) et POINT LUMINEUX PRIMORDIAL : AVANT
LA RESPLANDEUR DE SA GLOIRE, L’OBSCURITE S’ENROULE A NOUVEAU, ET
LES OMBRES S’EVANOUISSENT… », Arcane Des Jours, Verbe oculte : Le A.
M.N… !

QUATRE
« L’ A U T R E V I S A G E D E J A N U S »

Dédié au GRAND Rishi PESH-HUN NARADA

« Celui dont la vision ne peut pas couvrir trois mille ans d’histoire, doit voltiger dans les
ténèbres externes, vivre à l’intérieur des frontières du jour. »

GOETHE : « Westoslicher Diwan »

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Supposer et même prétendre que ce qui a fini par s’appeler « l’histoire du développement
humain », est une succession capricieuse d’incident dûs au hasard, c’est pêcher par
« aveuglement » et par incapacité à percevoir la « chaîne » qui relie tous et chacun des
évènements par le fil de la causalité. Qu’on ne vienne pas nous taxer d’« historiophobe »,
pour le fait de critiquer l’histoire banale et conformiste, parce que la légitimité même de
l’histoire l’exige, pour éviter les « falsifications » qui constituent son antipode, comme le
cas de certaines écoles historiques qui, consciemment ou inconsciemment, servent à induire
en erreur et à exercer une action dissolvante contre tout ce qui représent la spiritualité et la
Tradition. Nous partageons l’opínion d’Albert G. McKey quand il dit : « Nous devons
confesser que si un excès de crédulité fait souvent prendre la fable pour la réalité, une
obstination dans l’incrédulité induit le refus de la vérité, pris alors comme une fiction.»

Heureusement, il arrive que, en plus de ces « aveugles par embarras » ou par


ignorance, il existe également d’autres hommes qui « voients au-delà » de ce que voient les

41
premiers. Ces hommes qui voient « au-delà de l’Histoire », dans leur recherche de la
TRACE PERDUE, des éléments de la continuité Sacrée, sont les INITIES, ceux qui ont
repris Le Chemin, parce que l’INITIATION est la Tradition organisée. La TRADITION est
immémoriale, et par essence, elle agit « en dehor du temps », car l’Eternel comprend le
temporel.

Dante, dans « La Divine Comédie », nous dit, en parlant du PELERIN, ou de


« l’Intention Divine signalant le Chemin » :
« A la moitié du Voyage de notre vie, je suis arrivé par moi-même à un bois obscur,
dans lequel le droit chemin s’était perdu. Qu’il est difficile de parler de ce bois
sauvage, épineaux et dense, dont la seule idée revouvelle mes craintes ! Il est
tellement amer, que la mort ne signifie, à peine qu’un peu plus... !

JANUS, en tant que « SEIGNEUR DES TEMPS », est l’ IANITOR (portier) qui
« ouvre et ferme » le Cycle des deux Solstices, et d’autre part, il est aussi le dieu de
l’INITIATION DANS LES MYSTERES, c’est-à-dire, qu’il « ouvre la Voie ».
L’interprétation la plus habituelle des DEUX visages de JANUS – nous dit René Guénon –
est celle qui les considère comme représentation, respectivement, du passé et de l’avenir :
cette intérpretation, bien qu’incomplète, n’en n’est pas moins exacte d’un certain point de
vue, parce qu’entre le passé qui n’est plus et l’avenir qui n’est pas encore, le véritable
visage de JANUS, celui qui regarde le présent, n’est, dit-on, aucun des deux visibles. Ce
troixième visage, en effet, est invisible, parce qu’au présent, dans la manifestation
temporelle, il n’est qu’un instant inaccessible. C’est la raison pour laquelle certaines
langues, comme l’hébreu et l’arabe, n’ont pas de forme verbale qui correspond au présent.
Selon ses brèves considérations, il est déjà facile de comprendre que JANUS représente
véritablement Celui qui n’est pas seulement « le Seigneur du triple temps » (désignation qui
s’applique également à SHIVA dans la Tradition Hindoue), mais aussi et surtout, le
« Seigneur de l’Etérnité ». Quand le CHRIST est proclamé le Commencement et la
Culmination de tout : «JE SUIS L’ALPHA ET L’OMEGA, LE COMMENCEMENT ET
LA FIN », Il nous dit qu’Il est « LE SEIGNEUR DE L’ETERNITE ». Il est bien évident,
en effet, que « Le Seigneur des Temps » ne peut être pour sa part soumis au temps, qui

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trouve en Lui son principe, de même que, selon l’enseignement d’ Aristote, le premier
moteur de toutes les choses, ou le principe du mouvement universel, est nécessairement
immobile. Il est certainement Le Verbe Eternel que les textes bibliques désignent souvent
comme « l’Ancien des jours », Le Père des Ages ou des cycles de l’existence – et ce, dans
le sens propre et primitif du mot SAECULUM, de même que du Grec AION et de l’hébreu
OLAM qu’il traduit - et il est important de noter que la tradition hindoue lui donne
également le titre de « PURANA-PURUSHA », dont le sens est strictement équivalent ».
(« SYMBOLES FUNDAMENTAUX DE LA SCIENCE SACREE », Editions Gallimard,
Paris, 1962).

Saint Augustin pour sa part, dans le domaine théologico-mystique, nous parle de ses
interrogations et de ses inquiétudes au sujet du TEMPS qui tranche avec L’ETERNITE de
Dieu. A ceux qui se demandent « que faisait Dieu avant que ne soient crées le Ciel et la
Terre ? », il répond en affirmant que « l’Eternité de Dieu n’a pas les différences que le
temps a ». Et il ajoute : « Ceux qui parlent de cette manière ne Vous connaissent 1as encore,
ô Sagesse de Dieu1 et lumiére de nos âmes ; ils ne comprennent pas encore comment les
choses se font en Vous et par Vous ; ils s’efforcent pour arriver à connaître les choses
eternelles, mais comme leur pensée suit encore les idées qu’ils ont de la succession des
temps soit passés, soit futurs, tout ce qu’ils pensent est vain. Qui pourrait arrêter et fixer
pendant un très bref espace leur pensée, afin que, s’arrêtant un peu, ils perçoivent, ne serait-
ce que pour un instant, la splendeur de l’éternité qui persévère toujours, et ils la comparent
avec la nature du temps qui ne s’arrête jamais? Alors ils verraient qu’on ne peut comparer
l’un avec l’autre; ils verraient également qu’un temps ne se fait long que par de nombreaux
mouvements qui passent les uns derrière les autres, et qu’il est impossible qu’ils s’etendent
à un moment tous ensemble, et ils verraient que dans l’Eternité, c’est le contraire, car là-
bas, rien ne pasee, tout est présent. Ils sauraient également que le temps futur rejette le
passé et le suit; que tout le passé comme le futur, ont l’être successif, crée par lui, qui est
toujours présent. » (Livre Onze, chap. XI) (1) Ce qui est souligné est de l’auteur. Nous
suggérons une lecture attentive de PROVERBE, 8 :22 à 30.

1
1 PROVERBES, 8:22 à 30

43
Selon SCHELLING, « l’Hisotire Universelle est un « EON » dont le CHRIST est le
contenu éternel, le commencement et la fin, la cause et le terme. « Pour l’homme commun
de notre temps, coincé entre le passé et le futur qui constituent sa « conscience historique »,
il n’est pas possible de contempler le véritable visage de JANUS, le visage CENTRAL de
l’« Eternel Présent », cet « état de conscience » que représente la « RESTITUTION A
L’ETAT PRIMORDIAL », dans lequel l’Homme recouvre le « SENS DE L’ETERNITE »
et avec lui, L’IMMORTALITE, LA VITA VENTURI SOECULI » ; la possession du
« sens de l’éternité », l’état de la véritable Initiation, qui est la condition préalable à la
reconquête effective des états « supra-humains » , parce que c’est seulement à partir de cet
« état primordial » qu’il est possible de franchir les limites de l’individualité humaine, pour
s’élever vers des états supérieurs ou supra-individuels, quand l’être passe « au delà du nom
et de la forme » (Nama-Rupa) et donc « reçoit alors son véritable Nom ». Comme nous le
dit L’APOCALYPSE, 2 :17 : « AU VAINQUEUR JE DONNERAI DE LA MANNE
CACHEE, JE LUI DONNERAI UNE PETITE PIERRE BLANCHE, ET GRAVE SUR LA
PIERRE UN NOM NOUVEAU QUE PERSONNE NE CONNAIT SINON LUI QUI LE
REÇOIT. » Et dans APOCALYPSE 3 :12, on trouve aussi : « LE VAINQUEUR, J’EN
FERAI UNE COLONNE DANS LE TEMPLE DE MON DIEU, IL N’EN SORTIRA
JAMAIS PLUS, ET J’INSCRIRAI SUR LUI LE NOM DE MON DIEU, ET LE NOM DE
LA CITE DE MON DIEU, LA JERUSALEM NOUVELLE QUI DESCEND DU CIEL
D’AUPRES DE MON DIEU, ET MON NOM NOUVEAU.» Tels sont les « Serviteurs de
Dieu », ceux qui peuvent voir Son Visage, et le Nom de leur Père est écrit sur leur fronts. »
(14 :1 et 22 :4).

Ce sont ces « êtres libérés », Grands Sages (PANDITA) ou Maîtres Spirituels, dont
le Savoir leur confère la FONCTION et le Pouvoir d’ENSEIGNER, qui doivent
communiquer la Connaissance aux autres et éveiller en eux les possibilités de
perfectionnement et d’accès au Transcendant. Ce sont des êtres totalement libérés, c’est –à-
dire, qui ont réalisé à plénitude L’UNION AVEC L’ETRE VERITABLE ou Identité
Suprême. Tel est l’«état » de l’ « HOMME UNIVERSEL » (Al-Insan al Kamil, de la
Tradition Soufie), celui qui a REALISE tous les degrés de l’Etre, le « CHEN-JEN »
(Homme Transcendant) du Taoìsme. Ces êtres « réalisés » à plénitude, sont aussi les

44
« GARDIENS » ou « SURVEILLANTS » des PORTES DU DOUBLE EMPIRE
D’ORIENT ET D’OCCIDENT, dont la DOUBLE AUTORITE est ré-unie dans le
Symbolisme Maçonnique de L’AIGLE BI-CEPHALE, l’oiseau « Roi des Oiseaux », c’est-
à-dire, du monde « aérien », situé entre les dieux célestes et les hommes, comme le dit A.
Volgine dans son LIVRE « LE SYMBOLISME DE L’AIGLE », et dont le symbolisme est
similaire à celui de JANUS avec ses CLEFS ; une en OR et l’autre en ARGENT (Paradis
Céleste et Paradis Terrestre : Grands Mystères et Petits Mystères). Clefs qui sont un des
attributs du PONTIFICAT SUPREME, auquel est essentiellement associée la FONCTION
DE HIEROPHANTE, « Seigneur des deux Voies » : La VOIE DES DIEUX (Deva-Yana)
et la VOIE DES ANCETRES (Pitri-YANA) ; C’est-à dire, la VIA ARCTA (Voie Etroite)
et la VIA LATA (Voie Large). Ces deux « itinéraires symboliques » qui constituent des
« VOYAGES », sont réunis dans le passage suivant de la BHAGAVAD-GITA, VIII, 23 à
26 : « LE MOMENT OU CEUX QUI TENDENT VERS L’UNION (SANS L’AVOIR
REALISEE EFFECTIVEMENT) LAISSENT L’EXISTENCE MANIFESTEE, SOIT
POUR NE PAS REVENIR, SOIT POUR REVENIR, JE VAIS TE L’ENSEIGNER, O
BHARATA. FEU, LUMIERE, JOUR, LUNE CROISSANTE, SEMESTRE ASCENDANT
DU SOLEIL VERS LE NORD, C’EST SOUS CES SIGNES LUMINEUX QUE VONT A
BRAHMA LES HOMMES QUI CONNAISSENT BRAHMA, FUMEE, NUIT, LUNE
DECROISSANTE DU SOLEIL VERS LE SUD, C’EST SOUS CES SIGNES D’OMBRE
QU’ILS VONT DANS LA SPHERE DE LA LUNE, POUR REVENIR
IMMEDIATEMENT, TELLES SONT LES DEUX VOIES PERMANENTES, L’UNE
CLAIRE, L’AUTRE OBSCURE, DU MONDE MANIFESTE (Jagat) ; PAR L’UNE IL
N’Y A PAS DE RETOUR ; PAR L’AUTRE, ON REVIENT EN ARRIERE... »

Revenons au concept déjà mentionné du « troisième visage » de JANUS, le “visage


invisible” qui correspond à l’ETERNEL PRESENT, et non au « présent » de la
manifestation « temporelle », parce que l’Esotérisme n’a pas d’histoire. Dans l’aspect
temporel, le symbolisme du “Caducée d’Hermès” ou « Bâton de Brahma », est l’ « Echelle
qui unit la terre au Ciel » ; ou selon l’expression de JACOB : « Maison de Dieu et Porte du
Ciel ». Avec ses TROIS élements composants (appelés NADIS dans la Tradition
Hindoue) : SUSHUMA, IDA et PINGALA ; ce dernier (Pingala) correspond au SOLEIL,

45
Ida à la Lune (ce pourquoi ils son désignés comme étant les yeux de VAISHWANARA, Le
dieu du Feu), alors que Sushuma, situé au milieu, est en relation avec le troisième oeil »,
l’oeil frontal de Shiva.

« Dans l’aspect de ce symbolisme – nous dit René Guénon – qui se réfère à la


condition temporelle, le Soleil et l’oeil droit correspondent au futur, la Lune et l’oeil gauche
au passé ; l’oeil frontal correspond au présent, qui, du point de vue de manifesté, n’est
qu’un instant insaississable, comparable à ce qu’est dans l’ordre spatial, le point
géométrique sans dimensions : c’est pourquoi un regard de ce troisième oeil détruit toute
manifestation (ce qu’on exprime symboliquement en disant qu’il réduit tout en cendres), et
c’est aussi pourquoi il n’est représenté par aucun organe corporel ; mais, lorsqu’on s’élève
au-dessus de ce point de vue contingent, le présent contient toute la réalité (de même que le
point renferme en lui-même toutes les possibilités spatiales), et lorsque la succession est
transmuée en simultanéité, toutes les choses demeurent dans « l’éternel présent », de sorte
que la destruction apparente est véritablement la « transformation ». (« L’HOMME ET
SON DEVENIR SELON LA VEDANTA, Editions Traditionnelles, Paris, 1952, page 150).

Les Maîtres Soufis considèrent la progression sur LE SENTIER SPIRITUEL


comme un « VOYAGE » (Safar), et le chercheur de Dieu s’appelle « UN SALIK »
(Voyageur) ou « Al-Salikun » (Les Itinérants) pour ceux qui avancent par « étapes » ou
«épisodes » (Macamat) tout au long du SENTIER (TARIK AL SULUK), vers le But qui
est L’UNION ou identification avec la REALITE UNIQUE (Al-Huwiyah), But qui est
appelé « FANA FIL-HAQQ ». SHANKARACHARYA dit que « l’Homme qui fait LE
PELERINAGE de son propre Etre, cherche avec l’oeil de la Connaissance, et quand le
Soleil de la Connaissance spirituelle s’élève dans les cieux du Coeur, dans le Centre de
l’Etre, il brille de sa propre splendeur et expulse les ténèbres de l’ignorance, qui voilent
l’unique réalité absolue, pénètre tout, enveloppe tout et illumine tout ». (ATMA-BODHA).

LAO-TSEU nous dit : « Toute distinction de lieu ou de temps est illusoire ; la


conception de tous les possibles (comprise synthétiquement dans la Possibilité Universelle,
absolue et totale), se fait sans mouvement et hors du temps. »

46
L’état originel, origine essentielle de LA TRADITION, provient du temps
« antérieur à l’histoire ». Son origine « NON-HUMAINE » (Apaurusheya) est « hors du
temps et de l’espace ». Elle est tellement ancienne qu’ « elle se perd dans la nuit des
temps » ; c’est pourquoi l’Esotérisme, qui est la DOCTRINE de la Tradition qui lui donne
une continuité dans l’espace et dans le temps, est considéré comme une « DISCIPLINE
ARCANE » ; bien que la science actuelle la sous-estime avec le qualificatif
d’ « archaique », provenant d’une évidente intention péjorative, parce que, pour le profane,
c’est-à-dire, pour l’ignorant de la Science Sacrée, l’ « ARCANE », le MYSTERE, est « un
trait évident des mentalitités primitives ». L’ « Optique » du profane s’avère ici
insuffisante, car sa capacité de captation l’empèche de comprendre que le Symbolisme et ce
qu’il exprime sont antérieurs à l’apparition de l’homme sur la Terre. Il s’agit d’un langage
d’origine « non-humaine » ou APAURUSHEYA, comme l’appelle la tradition Hindoue en
désignant la Sagesse Eternelle, immuable, dont le principe remonte au-delà et bien plus
haut que l’Humanité.

L’Esotérisme possède sa propre « technique » qui est LE SYMBOLISME, lequel


constitue son « langage spécial », qui « suggère », qui N’exprime PAS, qui sert seulement
de « support » pour « s’élever », au moyen de la méditation, à la connaissance des vérités
métaphysiques. Cette DOCTRINE qui sert de fondement au Symbolisme qui est sa
TECHNIQUE, constitue ce qu’on appelle en la matière, «SCIENCE SACREE » (Hiéros
Epistémé).

Au sujet du problème des relations entre « l’historique » et le «symbolique »,


Guénon nous dit : « On a trop souvent tendance à penser que l’admission du sens
symbolique d’un texte, doit entraîner le rejet de son sens littéral ou historique : une telle
opinion ne résulte que de l’ignorance de la loi de correspondance qui est le fondement
même de tout symbolisme, et en vertu de laquelle, chaque chose, procédant essentiellement
d’un principe métaphysique dont elle tient toute réalité, traduit ou exprime ce principe à sa
manière et selon son ordre d’existence, de telle sorte que, d’un ordre à l’autre, toutes choses
s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est,

47
dans la multiplicité de la manifestation, comme un reflet de l’unité principielle elle-même.
L’interprétation métaphysique d’un symbole n’en exclut pas sa signification historique, et
même le second n’est en un certain sens qu’une conséquence du premier, mais il est évident
que cette relation de dépendance n’affecte en rien son propre « degré » de réalité (celui qui
correspond à son ordre). Réf. « LE SYMBOLISME DE LA CROIX », Paris, 1931, p.
12.Note : le « souligné » est de l’auteur.

Pour sa part, Luc Benoist dit : « Le point de vue ESOTERIQUE ne peut être admis
et compris que par l’organe de l’esprit qu’est l’intuition intellectuelle ou « INTELLECT »
correspondant à l’évidence intérieure des causes que précèdent toute expérience. Elle est le
moyen d’approximation spécifique de la métaphysique et de la connaissance des principes
d’origine universelle. Ici commence un domaine dans lequel il n’y a plus d’opposition, ni
de conflicts, ni de complémentarités, ni de symétries, parce que l’Intellect se meut dans
l’ordre d’une unité et d’une continuité isomorphe avec la totalité du réel. C’est pour cela
qu’Aristote pouvait dire que « l’Intellect est plus véritable que la science », et Saint Thomas
affirmer pour sa part, que « l’Intellect est l’aspect extérieur (habitus) des principes ou le
mode des causes ». Plus rigoureusement encore, les spirituels arabes ont pu affirmer que
« la doctrine de l’Unité est unique ». Le point de vue métaphysique échappant par
définition à la relativité de la raison, il implique dans son ordre une certitude. Mais en
revanche, elle n’est ni exprimable, ni imaginable, et relève de concepts uniquement
accessibles grace aux symboles. Ce dernier moyen d’expression ne nie aucune réalité,
d’aucun ordre, mais elle les soumet tous au pouvoir de ses arcanes… ». (Réf :
« L’ESOTERISME, page 13, Presses Universitaires de France, Paris, 1963).

Comment l’homme commun-homme profane-peut-il trouver « LES TRACES » qui


se perdent dans « le feu ardent de la Lumière Incrée », et qui ne sont évidentes que pour l
´« HOMME ROYAL», l’ « HOMME VERITABLE » ?

La MEMOIRE COSMIQUE est appelée « LA SPHERE DE LA LUNE » dans la


BHAGAVAD-GITA, les Cabalistes l’appellent « LA MAISON DU TRESOR DES
IMAGES », dont la Séphirah est « YESOD » (Le Fondement), parce qu’elle « soutient »

48
l’image de tout ce qui existe dans le « Monde Physique », et est donc, l’« Entrepôt des
Images ». Et non seulement elle les contient, mais elle a aussi le pouvoir de les altérer.
C’est pourquoi il est dit dans le texte du Sepher-Yetzirah, au sujet de cet aspect de
YESOD :

« LE NEUVIEME SENTIER EST APPELE L’INTELLIGENCE PURE


PARCE QU’IL PURIFIE LES EMANATIONS, MET A L’EPREUVE
ET CORRIGE LE DESSIN DE SES REPRESENTATIONS, ORDONNE
L’UNITE DONT ELLES SON DESSINEES, SANS DIMINUTION OU
DIVISION ».

Bien que quelques « occultistes » confondent « L’AKASHA » avec la « Lumière


Astrale », la Tradition Esotérique enseigne que « L’AKASHA » est la SUBSTANCE
PRIMORDIALE INDIFFERENCIEE ou « Racine de la Matière », connue dans l’Ecole
VEDANTA comme « MULAPRAKRITI » ou « PRADHANA ». La « Lumière Astrale »
n’est qu’un « réflecteur » de l’AKASHA. A la Séphirah « YESOD » (le Neuvième Sentier),
pour sa condition de « réflecteur » de toutes les émanations supérieures, de même que pour
son rôle de grand réflecteur de la lumière du Soleil, est attribué l’Archange « GABRIEL »
(« Celui qui donne les pouvoirs de la Vue »), l’« annonciateur », celui qui dirige « le fleuve
d’eau vive, brillant comme du cristal, qui, jaillissait du Trône de Dieu et de l’Agneau »,
selon l’APOCALYPSE 22 :1.

Pour les mêmes raisons déjà mentionnées, la « Sphère de la Lune » ou « MEMOIRE


COSMIQUE », est aussi la Résidence « DES PITRIS » ou « PITARAS » : les
prédécesseurs générateurs du Cycle actuel. Les « PITRIS » ou PERES, engendrèrent les
êtres du MAVANTARA terrestre et ils sont les prédéceseurs de l’Humanité actuelle, selon
le « MANAVA-DHARMA-SASTRA » ou Ancien Code des Lois de MANU, attribué au
premier Manú, appelé SVAYAM-BHUVA, qui était originellement Tradition Orale (Serti)
et qui fut postérieurement recuillie comme écrits légaux des Hindous.

49
Selon cette Tradition Orientale, les « PITRIS » ou « Dieux Manes », prédécesseurs
et ancêtres déifiés du genre Humain, se divisent en deux genres distincts :
« BARCHICHAD-PITRIS » qui sont les plus étroitement liés à la Terre et qui vinrent pour
être les « PRAJAPATID » inférieurs, c’est-à-dire, les ELOHIM CREATEURS de la forme
de l’ADAM du boue (l’homme physique et ses principes inférieurs) ; alors que les PITRIS
plus élèves, ou « AGNICHVATTA-PITRIS » furent les formateurs de l’homme Interne,
mais sans prendre aucune part à la création physique de l’Homme. Les « KUMARAS »,
Seigneurs de la Flamme ou « Fils du Feu », appartiennent à la grande classe des
« MANASA-PUTRA » ou « Fils Du Mental ». (Réf : « LOIS DE MANU » et
« BAGHAVAD-GITA).

H. P. Blaatsky se demandait si Saint Paul se référait aux PITRIS quand il parle, dans
HEBREUX, 12 :23 de « L’ASSEMBLEE DES PREMIERS-NES » DONT LES NOMS
SONT INSCRITS DANS LES CIEUX. » (Réf. Glos Théos.).

Il est également fait mention de « LA CONGREGATION » dans PSAUMES, 74 :2,


qui dit : « RAPPELE-TOI DE LA CONGREGATION QUE TU AS ACQUIS DES
L’ORIGINE, LA VERVE DE TON HERITAGE, LA MONTAGNE DE SION OU TU FIS
TA DEMEURE. »

Dans Esaìe, 2 :3, nous lisons : « DES PEUPLES NOMBREUX SE METTRONT


EN MARCHE ET DIRONT : VENEZ, MONTONS A LA MONTAGNE DU SEIGNEUR,
A LA MAISON DE DIEU DE JACOB : IL NOUS MONTRERA SES CHEMINS ET
NOUS MARCHERONS SUR SES ROUTES. OUI, C’EST DE SION QUI VIENT LA
LOI, ET DE JERUSALEM LA PAROLE DU SEIGNEUR. »

Le Mont de SION, qui est HERMON (DEUTERONOME, 4 :48), les Sidonis


l’appelaient SIRION ; et les Amorites l’appellent SENIR (3 :9), ville que chante le Psaume
des fils de Coré (48 : 2, 3, et 4) : « BELLE PROVINCE QUI REJOUIT TOUTE LA
TERRE. C’EST LA MONTAGNE DE SION, AUX COTES DE L’AQUILON, LA CITE
DU GRAND ROI. DANS SES PALAIS, DIEU EST CONNU COMME LA

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CITADELLE.PARCE QU’ICI LES ROIS DE LA TERRE S’ETAIENT DONNE
RENDEZ-VOUS. TOUS ILS AVANCERENT. »

Pour « monter sur la Montage de Sion », il faut savoir parcourir le Sentier BLEU de
l’« Intelligence Administrative » et chausser les Sandales Ailées du Grand Messager. Le
même SENTIER que parcoururent ORPHEE, OEDIPE et tant d’autres Initiés et Adeptes. Il
n’y a que là, dans ses « Terres », qu’on peut « éveiller » tout ce que la méditation des
générations antérieures avait accumulé dans des symboles déterminés auxquels furent
associées certaines idées dans le passé, toute la richesse accumulée d’une Tradition, rendant
possible, de cette manière, la « récupération » de l’ « Or des tabernacles » et même
jusqu’au « Trésor des Templiers », qui subsistent, mais bien gardés par les « Gardiens du
Seuil » et même par des « génies » et des « fantasmes » du « Royaume des Ombres ». Là-
bas, dans cette « Terre » où pousse le blé, dans un lieu qui « n’existe pas mais qui EST » ;
dans une Grotte souterraine, près d’un Puits d’Eaux Cristallines, terre de l’Epine, où
fleurissent Narcisses et Roses, Lilas, Safrans et Jacinthes ; là-bas se trouve LE TRESOR
FABULEUX, sous la Crypte d’une Vierge Noire. Dans un immense COFFRE d’ébène et
de cèdre du Liban, incrusté d’argent et d’or, de nacre et d’ivoire, de rutilantes pierres de
Jaspe, de Calcédonie, d’Emeraude, de Sardoine, Sarde, Chrysolithe, Béryl, Topaze,
Chrysoprase, Jacinthe, d’Améthyste, là-bas se trouve le Grand Trésor d’Hier,
d’Aujourd’hui et de tous les Temps, en attendant les éternels chercheurs, les Constructeurs
qui doivent élever un NOUVEAU TEMPLE au Dieu UNIQUE et ETERNEL... ! Salvé,
JANUS ressuscité ! Qu’on te « baptise » « Jean » ou « Santiago », ton ancêtre nous conduit,
à travers HERMES HARAMESAH, jusqu’à la Grande Ile Blance au-delà de la BOREE : la
Terre du Sanglier et du PERE DE LA RACE, Source et CENTRE dispensateur de la
GRANDE DOCTRINE, qui « n’est ni d’Orient ni d’Occident »...Nous te saluons, depuis
les demeures de l’Eternel Présent ! Depuis l’autre Visage qui occulte ton
apparence« bifrons », et qui constitue ta Base et ton FONDEMENT... !

Ce VOYAGE d’ « ascension spirituelle », ou de RETOUR, représenté dans l’Arbre


de la Cabale par le Sentier 32 (MALKUTH-YESOD), est le Voyage de
« REGENERATION ou de « Seconde Naissance ». Il est l’ « Initiation du Nadir », le

51
« Voyage en Averre », parce que c’est seulement en «descendant » qu’on acquiert
l’ «impulsion ascensionnelle ». Telle est « l’expérience » de la « Mort Initiatique » qui
conduit à une NOUVELLE VIE, le V.I.T.R.I.O.L.U.M. qui permet à l’Homme de se
plonger dans sa propre âme, dans la « matrice du Temps », en se contemplant dans l’Etang,
mais sans « refuser l’amour de la Nymphe ECO », c’est-à-dire, sans « échapattoires »
aberrants, parce que l’Initié doit accepter sa mission de s’efforcer de lutter contre le Chaos
et les Ténèbres, ici et maintenant, s’acceptant lui-même « tel qu’il est et réalisant en même
temps la tache de « Grand Oeuvre » « avec les pieds sur la Terre » (MALKUTH), car celui
qui éloigne sa main de la charrue, ne pourra jamais atteindre sa Demeure dans les Etoiles...

Violet M. Firth (D.N.F.), dans son livre « THE SEA PRISSTESS & MOON MAGIC »
chante les louanges de la « decente » intérieure :
« Plonge-toi, plonge-toi, plonge-toi chaque fois plus et plus profondément
Dans le sommeil éternel primordial !
Plonge-toi ! Reste tranquile, oublie et met toi à l’écart
Dans le coeur le plus secret de la Terre Interne.
Bois les eaux de Perséphone,
Le Puits Secret à côté de l’Arbre Sacré...
Qui bois les eaux de ce Puits caché,
Verra des choses qu’il n’osera pas dire...
Il parcourera le Sentier, dans la pénombre, qui conduit jusqu’à moi...
Dyane des Chemins et Hécate, Sélène de La Lune, Perséphone... !

Pour revenir aux concepts exposés au debut de ce chapître, au sujet des defauts de la
généralistaion de l’histoire anecdotique et linéaire, nous essayerons de paraphraser
l’opinion du Professeur Edward Hallett Carr, un historien contemporain, qui, dans son
excellent livre « WHAT IS HISTORY ? » (QU’EST CE QUE L’HISTOIRE ?), parle d’un
thème que beaucoup regardent avec peur ou avec mépris :

« Qui prétend « scruter » le lointain passé, nébuleux et arcane, à la recherche de


« faits historiques » en accord avec le point de vue de « bon sens » sans posséder la
connaissance nécessaire de la nature de ce passé, c’est-à-dire, sans prendre en considération

52
la situation spécifique de peuples entiers, avec leur mode de vie, leur organisation sociale,
leurs valeurs morales et spirituelles, leurs rites et leurs mythes, bref, toute leur texture
complexe et leur caractère particulier, serait en train de « construire » une histoire
conventionnelle, imbue de points de vue particuliers qui reflèteront les faits à travers le
« prisme » du mental de l’historien. On ne peut écrire d’HISTOIRE, à moins que l’historien
puisse atteindre une quelconque sorte de contact avec le mental de ceux au sujet desquels il
écrit, car tout acte passé n’a aucun sens pour l’historien, à moins qu’il ne puisse
comprendre la pensée sous-jacente qui se trouve derrière, et en se situant dans la
revalidation de la pensée de ceux dont il veut étudier l’histoire. Cela lui donnera, pour le
moins, une « compréhension imaginative » de ce qui se passe dans le mental de l’autre
partie. La fonction de l’historien n’est pas d’aimer le passé ni de s’en enmanciper, mais elle
est de le connnaître à fond et d’en comprendre la clé pour l’entendement du présent. Le
Chapître de son livre (« L’Historien et ses faits »), conclut en disant : « La première
réponse que je peux donner à la question : Qu’est-ce que l’Histoire ?, est la suivante : « Il
s’agit d’un processus continu d’interaction entre l’historien et ses faits, un interminable
dialogue entre le présent et le passé. » (Réf : Op.Cit., pages 5 à 35, « VINTAGE BOOKS »,
New York, 1961).

Si cela se passe avec L’HISTOIRE, dont les faits on été pratiquement entièrement
« selectionnés » pour nous par des générations de chroniqueurs qui ont enregistré, pré-
sélectionné et pré-déterminé les faits qui devaient être réservés, que peut-on attendre des
récits oraux en forme de poèmes épiques, de légendes, de mythes et de contes, que nous
pourrions considérer comme étant les souvenirs de l’enfance de l’Humanité, si les
« copistes » qui les ont transcris n’étaient pas des écrivans particulièrement « intuitifs », qui
puissent « capter », intérpreter et transmettre les thèmes construits en accord avec certaines
lois secrètes, qui contiennent en puissance, les expériences psychologiques et
métaphysiques des peuples d’un lointain passé ?

Seul l’Initié peut agir comme « SANJANA », le cocher du Vieux ROI


DHRITARASHATRA, dont nous parle la BHAGAVAD-GITA, qui décrit fidèlement le
Roi, la Bataille de KURUKCHETRA, qu’« ARJUNA », le fils d’INDRA et disciple de

53
KRISHNA, livre contre les Kérus et les Pandavas. Comme nous l’interprète M. Loeffler-De
Lachaux, dans son magnifique livre « LE SYMBOLISME DES CONTES DE FEES »,
DHRITARASHTA représente l’ Inconscient assistant comme spectateur à la lutte engagée
par le Conscient. L’Inconscient a tous les pouvoirs : il est LE ROI, mais il est aveugle.
Cette particularité indique qu’il n’existe pas de perception directe entre l’Inconscient et le
Conscient. Ces deux parties de notre psychisme communiquent entre elles par un
intermédiaire : SANJANA, le voyant, l’Initié, le serviteur fidèle qui symbolise, au niveau
psychologique, « L’INTUITION ». (Réf. Op. Cit., pages 11/12, Editions L’Arche, Paris,
1949).

Nous trouvons un symbolisme analogue dans la Carte du TAROT connue comme


L’ARCANE VI : « LES AMANTS », dont nous avons donné l’intérpretation dans notre
livre antérieur, « LE RETOUR D’HENOCH », Chapître XI. Dans cette carte, LA FEMME
« regarde en haut », vers « L’ANGE » (Etre Supérieur, Moi-Supérieur ou Supra-
Conscience). Derrière l’Ange et au dessus de lui, se trouve LE SOLEIL, signe visible du
SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL. L’HOMME regarde vers LA FEMME. L’Homme
représente le mental conscient rationnel. Le mental rationnel ne peut pas établir un contact
direct avec le MOI SUPERIEUR, mais en revanche, Le Mental SUPRA-RATIONNEL,
l’Intuition, (La Femme), est toujours en contact direct avec l’un ou l’autre aspect de
l’ETRE RAYONNANT.

Montons donc au MONT HERMON, le SIRION des Amarhètes, chaussant les


Sandales Ailées et apprennons à lire le Langage Universel qui apporte le « fil »
transhistorique qui communique avec « l’au-delà de BOREE », le HAUT LIEU de
L’APOLLON KARNEIOS, où se trouvent las Sources lontaines de l’Histoire Humaine,
L’Age d’Or, première phase du Manvatara, la RACINE de nos origines, dans les Terres
Pures d’EBERUS, où SEPT BOEUFS, attachés au Char du ROI ARTHURUS, jalonnent
les Sentiers Sidéraux…

« DANS SA MAIN DROITE, IL TENAIT SEPT ETOILES, ET DE SA BOUCHE


SORTAIT UN GLAIVE ACERE, A DEUX TRANCHANTS. SON VISAGE

54
RESPLENDISSAIT, TEL LE SOLEIL DANS TOUT SON ECLAT. »
(APOCALYPSE, 1 :16).

Selon René Guénon, ces SEPT ETOILES sont les « SEPT LUMIERES » par
lesquelles fut transmise au Cycle actuel, la Sagesse des Siècles antérieurs. La persistance de
ces « SEPT LUMIERES » dans le symbolisme de la Loge Maçonnique, avec la présence
d’un numéro égal de personnes qui les représentent, est nécessaire pour la validité de la
transmission Initiatique. (Revue E.T. « Le Sanglier et l ‘Ourse », Août-Septembre 1936).

Nous concluons ce Chapître avec une pensée de FREUD, qui dit :


« L’HOMME DE LA PRE-HISTOIRE EST MEME, JUSQU’A UN
CERTAIN POINT, NOTRE CONTEMPORAIN… »

C I N Q

« LE FIL CONDUCTEUR et LA TRACE DE LA TRADITION »

A I S I S, LA GRANDE VIERGE-MERE DES MYSTERES…

===============

L’homme est un symbole vivant, fortement chargé d’une immense richesse


archaïque ; tout un tas de ressources qui le rendent capables de réanimer dans sa
conscience, toute cette extraordinaire richesse de symboles primordiaux qu’il porte en lui.
Réactivation qu’il peut obtenir, dans la mesure où il est capable de dépasser la conscience
profane limitée avec ses comportements et ses situations qui lui sont propres, et dans la

55
mesure où il se montre capable d’accéder au Grand Temps Cosmique, où se déroule
l’HISTOIRE VERITABLE.

Par sa condition de créature, à l’image et à la ressemblance du Créateur, l’homme


est « lié » à son créateur. Par conséquent, il est également « ouvert à la
COMMUNICATION DE DIEU par une relation d’origine, de paternité et de filiation. Bien
que l’homme commun ignore tout d’une telle relation, il n’en n’est pas moins relié à Dieu,
et la possibilité de communiquer dépend de la disposition et de l’attitude qui’il assume pour
atteindre cette « communication spirituelle ». Communion qui lui fait re-prendre conscience
de lui-même et le confronte, face à face, au MYSTERE, c’est-à-dire, à l’expérience
fondamentale d’INTERIORITE.

Comme le signale le Professeur E. Bindel : « BIEN QU’ETANT DESCENDU


DANS LA PROFONDEUR, L’HOMME A CONSERVE LA POSSIBILITE DE
REGARDER AU-DESSUS DE LUI, DE SORTE QU’EN GREC, IL PORTE LE NOM
D’ANTHROPOS », C’EST-A-DIRE, CELUI QUI REGARDE EN HAUT... » (Réf : « LES
ELEMENTS SPIRITUELS DES NOMBRES », page 18, PAYOT, 1960).

C’est pour ces mêmes raisons que le symbolisme inhérent à la nature humaine
« évoque » des correspondances, des structures et des fondements qui, dans leur propre
domaine, sont les homologues des Grands Symboles Universels ; car l’Univers étant le
Premier Temple donné par Dieu à l’Homme, ce dernier est à son tour le reflet de l’Univers.
Pour cette raison, le Temple est toujours construit « à l’image de l’Homme ».

L’embryologie de l’homme reproduit les étapes de l’évolution de l’Univers.


HAECKEL affirmait que l’origine et le développement des individus (ONTOGENESE) est
une courte récapitulation de l’origine et du développement des organes et des fonctions
biologiques et physiologiques (PHYLOGENESE). Pour sa part, TEILHARD DE
CHARDIN dit que l’Ontogénèse reflète la Phylogénèse, que reproduit la Cosmogénèse. Et
un vieux texte rabbinique précise que «LE TRES SAINT A CREE LE MONDE COMME
UN EMBRYON ».

56
Le PREMIER JOUR DE LA CREATION correspond à la MANIFESTATION DE
LA LUMIERE ou Intelligence Créatrice, et son Symbole est (SYMBOLE). Le
DEUXIEME Jour, se produit une EXPANSION ou FIRMAMENT « au milieu des Eaux »,
séparent ainsi celles d’en-bas et celles d’en-haut, et l’expansion fut appelée CIEUX ; son
Symbole est (SYMBOLE), et le TROISIEME Jour de la Création, la Force ou Pouvoir
Divin fait se rassembler – comme conséquence de l’expansion qui s’est produite – les eaux
d’en bas dans UN LIEU, pour qu’il découvre et révèle la PARTIE SECHE ; c’est-à-dire, un
principe ou un point enegético-conscient et matériel, distinct et séparé de l’Etre
Indifférencié, qui peut s’identifier avec l’atome Primordial, se formant ainsi LA TERRE
(nom dont l’étymologie veut dire « SEC » ou « BRULE » en latin, en sanskrit et en hébreu,
ou « MATIERE » qui est « substance » de tout). Son symbole est la ligne d’un cercle
(SYMBOLE) ; le même que le symbole de l’ancien NITRE des égyptiens (Salpêtre) , le
SEL DE LA PIERRE, ou « le serpent de la Terre », de Basile Valentin.

Avec la rotation du cercle sur la ligne comme AXE, se produit LA SPHERE ou


« Oeuf », dans lequel ou duquel toute manifestation tire sa source. Le développement du
germe dans l’oeuf se produit comme une LIGNE PERPENDICULIERE, au moyen de cette
segmentation qui donnera la future épine dorsale... Analogiquement, nous pouvons dire que
l’homme est une LIGNE VERTICALE, avec son organisme psycho-physique dans le
Centre de l’AURA formée par ses véhicules supérieurs.

PLOTIN affirme que, bien que le mouvement propre de la vie soit circulaire,
comme on peut le voir avec les corps célestes, le mouvement de notre corps physique est
rectiligne, mais l’Esprit se meut circulairement en nous. « DIEU, SELON UNE
ANCIENNE TRADITION, EST LE PRINCIPE, LA FIN ET LE MOYEN DE TOUTES
LES CHOSES QUI EXISTENT. IL OEUVRE EN LIGNE DROITE, ALORS QUE, PAR
NATURE, IL EST CIRCONFERENCE. » (PLATON : « DES LOIS », 4, cité par G.R.S.
Mead, dans « THE SUBTLE BODY », page 44).

57
Dans la carte N° 1 du TAROT, « LE MAGICIEN », nous voyons le symbole du
POUVOIR QUI DESCEND vers la manifestation, dans le SCEPTRE que le Magicien tient
dans sa main droite. Alors que dans la carte correspondante à l’Arcane 9, « L’ERMITE »,
POUVOIR QUI MONTE est symbolisé para le BATON PASTORAL ou Bourdon, dont
l’extrémité inférieure este fermement appuyée sur la terre. (Réf : Aldo Lavagnini
(MAGISTER) : « MANUAL DEL MAESTRO SECRETO », Edit. Kier, Buenos Aires,
1950).

R. A. Swaller de Lubicz dit: “L’ENTENDEMENT est la CONSCIENCE INNEE de


l’âme divine ; elle nous affirme qu’il doit y avoir une origine à tout ce qui existe. Et notre
intelligence nous répond que c’est probable, mais que nous ne pouvons pas la comprendre.
Le mot CONSCIENCE signifie avant tout « science avec ». Il faut deux éléments opposés
pour qu’il ait conscience. Notre conscience n’existe que par la comparaison. Tout procède
de l’ UNITE. Nous ne pouvons comprendre L’Unite, mais notre entendement nous dit
qu’elle doit exister. L’UNITE ABSOLUE est le DIEU OCCULTE, INCONNU ET
INCOMPREHENSIBLE (CELA). Dès que l’UNITE se dédouble et présente les deux faces
de toute chose compréhensible, alors nous avons LA TRINITE. L’Unité absolue ne peut
pas engendrer ; elle est stable, invariable et éternelle. C’est LE DIEU DES DIEUX dont
émane le Monde par le seul fait qu’ « Il contemple sa propre Face », qui est le
DEDOUBLEMENT, la scission, la première de toutes les fonctions : LA DIVISION. Dès
que LE DIEU DES DIEUX, l’Imprononçable, se divise en Lui-même, alors le Monde se
fait. Le Monde n’est que L’UNITE DIVISEE. (Réf. « LE MIRACLE EGYPTIEN »,
Chapîte VI, Flammarion, Paris, 1958).

Dans « LE SECRET DES CHIFFRES », Rudold Steiner dit : « IL N’Y A PAS DE


RELATION DERRIERE LAQUELLE ON NE RENCONTRE PAS DIEU ; C’EST
POURQUOI DERRIERE CHAQUE DIADE ON TROUVE UNE UNITE. »

Le COMPAS que le Grand Architecte de l’Univers dépose devant la Face de la


Profondeur, est DIVISEUR dans les deux pointes (extrêmes), mais il est UNITE dans le

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Pivot Central. De sorte que celui qui le mantient par le Pivot, est au dessus et « au-delà de
la paire d’opposés », ce qui inclut l’Etre et le non-être ; Père et Mère.

Chez les anciens Sages, parmi les quels il n’y avait pas de nom, ni d’idée, ni de
symboles de La CAUSE PREMIERE, le symbole de sa première MANIFESTATION
COMPREHENSIBLE, était la figure d’un Cercle avec son diamètre, établissant dans une
rélation du diamètre au cercle, la fonction « PI » = 3, 1416...grace à laquelle le NOMBRE
se convertit en FORME.

Dans cet ordre d’idées et d’homologies qui caractérisent les symboles de l’Homme,
on trouve au premier plan la structure de sa VERTICALITE. Mircea Eliade dit : « AUCUN
MONDE N’EST POSSIBLE SANS LA VERTICALITE, et CETTE DIMENSION, PAR
ELLE SEULE, EVOQUE LA TRANSCENDANCE. « (« LO SAGRADO Y LO
PROFANO, Edit. Guadarrama, Madrid, 1967).

L’érection du corps humain, dont la « pièce » par excellence est la COLONNE


VERTEBRALE, l’assimile au symbolisme de l’AXE DU MONDE, et le fait prototype
d’image cosmologique. De même que LE PILIER COSMIQUE, « soutient le Ciel et ouvre
le chemin vers les dieux » ; comme l’IRMINSUL, Pilier Cosmique des Celtes et des
Germains ; comme le SKAMBHA de l’ Inde Ancienne, qui est l’ « Appui » ou Pilier
Cosmique qui désigne BRAHMAN, le Principe Cosmique Absolu transcendant ou la
Réalité Suprême Spirituel, de même, de manière analogue, la colonne vertébrale, avec sa
MOELLE EPINIERE (Le THYRSE des Mystères Grecs), est l’ « AXE » ou appui physique
de SUSHUMNA, le principal « NADI », le « Conducteur Doré » ou le « Nadi Ascendant »,
aussi appelé « LE PILIER DU MILIEU » ou PILIER DE L’EQUILIBRE, par les
Cabalistes.

D’après la Tradition Hindoue, le terme « NADI » provient de la racine sanskrite


« NAD » qui signifie « mouvement ». Les « NADIS » sont les canaux SUBTILS, au long
desquels circule le courant PRANICA (VIVARA). D’après les RISHIS de cette même
Tradition, tous les objets qui sont connus par les sens humains, sont reflétés dans le Nadi

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SUSHUMNA, ce pourquoi ils appelent ce corps, LE MICROCOSME. Ils considèrent
SUSHUMNA comme « le réceptacle de l’Ame Interne de tous les « JIVAS » (Etres créés).
Il ne s’agit évidemment pas ici des organes « corporels », mais d’un organisme SUBTIL,
une espèce de DOUBLE ENERGETIQUE du corps physique.

Dans le symbolisme du CADUCEE DE MERCURE (HERMES), les trois


composants IDA, PINGALA et SUSHUMNA, sont réprésentés par les deux Serpents et la
VERGE Centrale. Les deux Serpents enroulés autour de la VERGE correspondent, l’un à
LA LUNE (IDA) et l’autre au SOLEIL (Píngala). SUSHUMNA correspond au PRINCIPE
IGNE. A ces trois aspects du Caducée, correspond le Symbolisme Maçonnique des
« TROIS GRANDES LUMIERES » qui « illuminent » toute LOGE bien « constituée ». De
la même manière, les deux Colonnes latérales J : et B :. correspondent respectivement à
« Píngala » et à « Ida » ; la Colonne du Milieu (généralement représentée par l’Initié qui se
situe « entre Colonnes »), représente SUSHUMNA « Le TUBE D’AIR », comme
l’appelent les MAYAS...

A mesure que l’Initié arrive à contrôler ses émotions et à rester équilibré entre le
double influx de la « paire d’opposés », se développe en lui une nouvelle faculté de
discernement spirituel qui neutralise la contrainte violente du « pendule » des « extrêmes ».
Alors l’homme agit A VOLONTE, et cesse d’être le jouet des contraintes, parce qu’un
nouveau facteur d’ajustement est entré en action dans sa conscience. C’est pourquoi les
Adeptes insistent sur ce sage conseil : « CONSERVEZ LE CHEMIN DU MILIEU !
CELUI DE DROITE ET CELUI DE GAUCHE SONT EMBUSQUES...(SARANAPADA,
Car. 32).

La Tradition Hindoue enseigne que SUSHUMNA, avec son trésor d’énergie


créatrice, est le rayon qui re-lie chaque être avec LE SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL (Le
Logos). Cette même Tradition emploie divers noms synonymes comme : SAKTIMARGA
(Le Chemin de La Shakti), MADHYAMARGA (Le Sentier du Milieu). Il est appelé
« SHANDI », parce qu’il est la conjonction de trois canaux (TRIVENI) qui se trouvent les
uns dans les autres ; c’est-à-dire, que SUSHUMNA est la conjonction des trois Nadis

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(VAJRA, CHITRA et BRAHMANANDA). En plus, SUSHUMNA est le lieu où « se
rejoignent » IDA et PINGALA. Parmi d’autres noms, il est aussi appelé « AMRITA
NADI » (le Nadi Eminent). Sa « base » est appelée BRAHMA-DVARA (Porte de
Brahman). Le Nadi SUSHUMNA passe à travers la cavité cylindrique de la colonne
vértebrale où s’étend la moëlle épinière avec ses « canalis centralis ». Le canal le plus
interne de SUSHUMNA est connu comme BRAHMA-NADI (Le Nadi de Brahman), à
travers lequel passe – quand elle a été « éveillée » - l’Energie Créatrice (KUNDALINI),
depuis le CHAKRA MULADHARA (près de la deuxième vertèbre coccygienne) jusqu’à
BRAHMARANDHRA (Le Trou de Brahman) au sommet de la tête, également connu sous
le nom de DASAMATWARE (La dixième ouverture ou Porte) et BRAHMAPURI, origine
et racine du Nadi.

Le contact d’un rayon du SOLEIL SPIRITUEL avec SUSHUMNA est constant tant
que le corps subsiste comme véhicule de l’être manifesté et comme organisme vivant. Les
rayons de La Lumière intelligible, émanés de ce SOLEIL SPIRITUEL, arrivent à cette
« artère subtile», et, réciproquement (comme reflet), ils s’etendent de l’ « artère » au
SOLEIL, comme une prolongation indéfinie, par laquelle s’établit la communication, soit
virtuelle soit effective, de l’Individualité avec l’Universel. (CHANDOGYA UPANISHAD,
8ème Prapathaka, 6ème Khanda, Shruti, 2).

D’après la Science de KUNDALINI YOGA, qu’enseignait le Swami


SIVANANDA, disciple de Sri Swami VISWANANDA, de l’ « ORDRE SANYASA »,
« IDA » et « PINGALA » sont des indicateurs du Temps (KALA), et SUSHUMNA est
« celui qui l’absorbe ». Le nom « profane » du Swami SAVANANDA est KUPPOSWAMI
AIYER, médecin de profession.

Comme nous l’avons dit dans le chapître antérieur, « L’AUTRE VISAGE DES
JANUS », le «troisième visage » ou le « visage invisible » correspond à l’ETERNEL
PRESENT, et sa relation avec le « Caducée d’Hermès » ou le « Bâton de Brahma », a une
justification évidente...

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Du point de vue INITIATIQUE, tant dans les Ecoles d’Orient que dans celles
d’Occident, le Symbolisme « POLAIRE » par excellence, au sens le plus plein du terme, est
celui qui correspond, dans le corps physique, à LA COLONNE VERTEBRALE et à ses
composantes ; et dans le Corps Subtil, « LE CADUCEE D’HERMES », paradigme de
l’ART qui correspond à la LIGNE HEROIQUE derivée de la Grande Tradition
Primordiale : L’ART ROYAL des Maîtres HERMETISTES, transmisseurs de LA
TECHNIQUE (SADHANA) du GRAND’OEUVRE ALCHIMIQUE, qui permet et assure
l’expérience d’un changement ontologique de nature ; un état d’esprit qui est inséparable
d’une modification REELLE des relations entre les divers éléments de l’UNITE
HUMAINE.

COLONNE, ARBRE, ECHELLE, CORDE, ou FIL, tous sont des symboles


d’ASCENCION SPIRITUELLE et pièce maîtresse de la Cosmologie symbolique : LE
PILIER COSMIQUE, sur lequel brille l’ETOILE POLAIRE qui « le Couronne ». Axe
Central, point mystérieux, Centre Dynamique de tout l’Univers et lien entre la Terre et le
ZENITH CELESTE. Ouverture qui est « PORTE DU CIEL » et qui met en communication
les trois zones cosmiques : céleste, terreste et infernale (inferus). L’AXE qui conduit à LA
MONTAGE SACREE, dans la Grande Traversée des hommes qui montent pour re-trouver
Dieu qui les appelle : « VENEZ ET MONTONS A LA MONTAGE DU SEIGNEUR, A
LA MAISON DU DIEU DE JACOB. IL NOUS MONTRERA SES CHEMINS, ET NOUS
MARCHERONS SUR SES TRACES. OUI, C’EST DE SION QUE VIENT LA LOI, ET
DE JERUSALEM LA PAROLE DU SEIGNEUR. » (ESAIE, 2 :3).

Chaque Initié renouvelle rituellement ce qui fut fait « in illo tempore » par JACOB :
de sa PIERRE il fait un Autel, et en déversant sur elle le précieux OLEO-VITREO, il la
convertit en Pierre Sacrée, Autel de l’Holocauste et Maison de Dieu. De merveilleux
symboles qui condensent toute une glorieuse HIEROPHANIE. Réalité d’une
EXPERIENCE PROFONDE, intime de l’Etre...Comme le signale fort justement P.V.
Piobb : « Les MYTHES renferment un enseignement qui, à l’aide d’images poétiques, fait
mieux comprendre les abstractions que ne le font les traités épais et difficiles de la

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pédanterie philosophique. » (Réf : « CLEF UNIVERSELLE », Vol. III, page 52, Omnium
Littéraire, Paris, 1950).

Nous commettrions un grave oubli, si en parlant de NADIS, et plus particulièrement


du Grand Nadi Sushumna, nous ne parlions de cet extraordinaire symbolisme parallèle,
représenté par l’exemple éloquent et normatif DU FIL DE LA CHAINE, LA TRAME et
LA TOILE. Le symbolisme du « FIL » (SUTRA, en sanskrit) est PRIMORDIALEMENT
celui d’AGENT qui RELIE tous les états de l’existence entre eux et avec leur Principe. Le
FIL est à la fois L’ETRE (ATMA) et LE SOUFFLE (PRANA). Le FIL symbolise « la
connexion essentielle » dans n’importe quel domaine ; il est l’ «agent de
RATTACHEMENT ».

Comme nous l’avons déjà dit, « TOUT PROCEDE DE L’UNITE ». L’UNITE est,
en effet, « la première de toutes les déterminations : la manifestation informelle et la
manifestation formelle. « Nous dirons, avec René Guénon, que « L’ETRE EST UN et
qu’IL EST L’UNITE MEME (Esse et Unum convertumtum, de l’adage scholastique), au
sens métaphysique et non au sens mathématique, car nous sommes ici bien au-delà du
domaine de la quantité, car, entre l’Unité métaphysique et l’unité mathématique, il y a
analogie, mais pas identité. Au premier degré de la manifestation de l’Unité (que nous
appellerons LE GRAND SOLEIL ETERNEL SPIRITUEL), se trouve le principe immédiat
mais trascendant que nous pouvons définir symboliquement comme UN RAYON émanant
directement de ce Grand Soleil qui relie ses états individuels et non individuels, au grand
Centre lui-même. En raison de l’UNITE FONDAMENTALE de l’Etre dans tous ses états,
il faut considérer le centre de chaque état, dans lequel se projette ce rayon spirituel, comme
identifié virtuellement, sinon effectivement, avec le Centre de l’Etre Total. C’est
précisement en ce sens, et en vertu de cette identification, qu’il est possible de dire que
« Celui par qui tout est manifesté et qui Lui-même, n’est manifesté par rien » (ATMA),
réside au Centre de l’Individualité humaine, au point où l’intersection du rayon spirituel
avec le domaine des possibilités vitales, détermine l « âme vivante » (JIVATMA) ; qui
n’est qu’une manifestation particulière et contingente d’ATMA, et dont l’existence séparée

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est proprement illusoire. » (Réf. « L’HOMME ET SON DEVENIR SELON LE
VEDANTA », Chap. VI et VII, fragments).

« LE FIL, LA CHAINE, LA TRAME et LA TOILE »

Dans la « germination », la conservation et la TRANSMISSION de LA GRANDE


TRADITION PRIMORDIALE, le merveilleux symbolisme du FIL joue un rôle principal.
GERMINATION vient de « GERME » qui dérive du lation « GENERE », qui signifie
« ENGENDRER », dérivé à son tour du grec « GEINO », « GENEO » d’où sortit
« GENOS », qui signifie « RACE », « CASTE », genre, famille. Le « germe » est principe,
origine. Le mot ORIGINE provient du latin « ORIRI », qui signifie « se lever », « naître
de ».

L’origine de la Grande Tradition Primordiale, comme nous l’avons déjà dit au


Chapître III, est « LA BOREE » ou L’HYPERBOREE, la « HIRIA » Primitive, THULA ou
TERRE SOLAIRE, Le Centre Spirituel Primordial d’où est originaire la « Langue
SYRIAQUE » ou Logah Suryaniyah. De là, la TRADITION tire son « origine » ; c’est-à-
dire, elle est quelque chose qui se TRANSMET dans sa plus grande pureté originelle, et qui
constitue l’ESPRIT même de cette TRADITION, « telle qu’elle était à l’origine » : un
ETAT antérieur à celui de l’Humanité dans son état présent. Caractère
« TRANSCENDANT » qui va être transmis à l’état humain. Une transmission que nous
pouvons définir fort justement avec René Guénon comme « une transmission
VERTICALE, du supra-humain ou « non-humain » (APAURUSHEYA) et de l’intemporel,
à l’humain, et d’une transmission HORIZONTALE, de succession chronologique, à travers
les états ou les stades successifs de l’humanité. La transmission VERTICALE permet une
« participation » de l’humanité aux réalités de l’ordre principiel, participation qui, en effet,
est précisément assurée par LA TRADITION sous toutes ses formes, puisque c’est là ce
par quoi l’humanité est mise en rapport effectif et conscient avec ce qui lui est supérieur. La
transmission horizontale, de son côté, si on la considère en remontant le cours des temps,
devient proprement un « retour aux origines », c’est-à-dire, une restauration de l’«état

64
primordial », qui est là précisément une condition nécessaire pour que, de là, l’homme
puisse ensuite s’élever effectivement aux état supérieurs de l’être. » (Réf : « APERCUS
SUR L’INITIATION », Chap. IX, page 63, Edit. Traditionnelles, Paris, 1964).

Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises au long des chapîtres précédents,
LE SENTIER auquel nous nous référons est le Sentier INITIATIQUE. Et parce qu’on ne
pourrait pas parler d’INITIATION hors d’un RATTACHEMENT à une Organisation
TRADITIONNELLE « régulière », nous devons maintenant considérer la FILIATION
Traditionnelle qui garantit LA CHAINE INITIATIQUE de Succession, laquelle assure
d’une manière ININTERROMPUE, la Transmission de l’INFLUENCE SPIRITUELLE que
confère l’Initiation VIRTUELLE, qui est à son tour, le DEBUT ou « point de départ » (In-
IRE) ou « commencement » du TRAVAIL à réaliser ultérieurement, et qui devra permettre
au « Néophyte » de passer de la pure potentialité à l’Initiation REELLE et EFFECTIVE.

FILiation provient du latin « FILUM » (Fil). Elle indique « provenance »,


dépendace et « relation ». Le mot « LIGNage » (du latin « LINEA ») indique
« ascendance » ou « descendance », classe ou condition d’une chose. DYNASTIE dérive
du phénicien « DUNAS » (Pouvoir), d’où proviennet le grec DYNAO, DINAY et les mots
latins DINASTIA, DINASTES. Le DYNASTE représente COMMANDEMENT,
AUTORITE. Le mot « CHAINE », qui en hébreu se dit SHELSHELETH, en arabe
SILSILAH, en sanskrit PARAMPARA et en grec SEIRA, exprime essentiellement l’idéé
de SUCCESSION REGULIERE ET ININTERROMPUE. Nous voyons donc que le mot
« TRADITION », dans son acceptation étymologique n’exprime d’autre idée que celle de la
TRANSMISSION. C’est pourquoi nous pouvons dire que la TRADITION INITIATIQUE
est la transmission ininterrompue, depuis des temps immémorieux, d’une Influence
Spirituelle d’origine « non-humaine », et dont le caractère est permanent et immuable ; qui
exerce son action effective au moyen des RITES appropriés qui lui servent de « support »
et qui ont pour but d’ouvrir l’être à certaines possibilités de connaissance réservée à ceux
qui, qualifiés comme « initiables », sont « aptes » à la recevoir et à la comprendre.

65
« L’Initiation, une fois reçue, à quelque degré que ce soit, représente pour l’être qui
l’a reçue, une acquisition permanente ; un état que, virtuellement et effectivement, il a
atteint une fois pour toutes, et que personne à l’avenir ne pourra lui retirer. » (René
Guénon, Op. Cit.).

Pour conclure sur le thème du mot « FIL », rappelons-nous qu’en sanskrit il se dit
SUTRA, en latin SUTURA, et en arabe SURATA. Analysons maintenant les mots qui sont
en étroite relation avec l’ « art de tisser », comme : « CHAINE » : ensemble de fils
parallèles entre lesquels passe la trame pour former une toile. « TRAME » : ensemble des
fils qui, entrecroisés avec ceux de la Chaîne, forment une toile. « TOILE » : oeuvre ou
« travail » fait de nombreux fils qui, entrecroisés dans toute leur longueur, forme una lame.
La disposition des fils sur la toile s’appele « TEXTURE ». Le mot « TEXTE » provient du
latin « TEXTU », « TEXTERE », qui signifie tisser, composer, écrire...

En sanskrit, on appelle SHASTRA un texte, traité ou livre ; n’importe quelle


écriture sacrée, canonique ou scientifique, ce qui inclut les livres des lois. Dans la Tradition
Hindoue, les TEXTES SACRES, qui sont le « fruit d’une inspiration directe » comme les
textes VEDIQUES, s’appellent « SHRUTI ». Les écrits traditionnels dont l’autorité est
moins fondamentale, ce que la Théologie occidentale appelle « révélation orale personnelle
et historique », qui comprend également les « PURANAS » (ancienne collection des écrits
symboliques et allégoriques que l’on suppose avoir été écrit par VYASA, et qui se
composent de dix-huit textes avec légendes et narrations des temps anciens), et les
« ITIHASAS » (Histoire et légende de tradition, spécialement applicables aux grandes
épopées Indiennes : le MAHABHARATA et la RAMAYANA), appartiennent à ce qu’on
appelle les « SMRITI », voix sanskrite qui signifie « mémoire ».

Le « SHRUTI » est le LIVRE FONDAMENTAL ; il est LA CHAINE. Les


commentaires à son sujet peuvent être considérés comme LA TRAME, et « SMRITI »,
n’étant pas un « reflet » de la perception directe (PRAJNA, PRATYAKSHA ou GNOSE)
mais un produit de la reflexion humaine sur les contenus de la SHRUTI, peut être considéré
comme la TOILE ou « TEXTE»...Comme l’explique René Guénon dans son livre « THE

66
SYMBOLISM OF THE CROSS », pages 65/67, UZAC & C), London, 1958) : « La
CHAINE, formés de fils tendus sur le métier, réprésente l’élément immuable et
« principiel », tandis que les fils de la TRAME, passant entre ceux de la CHAINE para la
va-et-vient de la navette, représente l’élément variable et contingent, c’est-à-dire, les
applications du principe à telles ou telles conditions particulières ».

Dans le SENTIER INITIATIQUE, la Force Occulte de l’Esprit (RUACH HA-


KADOSH) et celle qui meut les « fils » de la Trame qui, avec l’ « effort d’ascèse »
quotidien, nous aide à « tisser » la « VESTE RAYONNANTE ET INCORRUPTIBLE » de
l’Ame. (To Soma Pneumatikon), pour l’offrir comme Tabernacle au Suprême Architecte de
l’Univers...

TISSER représente, fondamentalement, la création et la Vie ; surtout la vie dans ses


aspects de conservation et de multiplication ou de croissance. L’action de « tisser » consiste
à « lier » et augmenter par le mélange des deux éléments : TRAME et CHAINE (Positif et
Négatif). C’est pourquoi PORFIRIO disait, dans « L’ANTRE DES NYMPHES » : « QUEL
SYMBOLE CONVIENDRAIT MIEUX QUE L’ART DE TISSER, AUX AMES QUI
DESCENDENT DANS LA GENERATION ? ». Il disait également : « LES CIEUX
ETAIENT APPELES PAR LES ANCIENS « LE VOILE », PARCE QU’ILS FORMENT
D’UNE CERTAINE MANIERE, LE VETEMENT DES DIEUX ». Et Platon écrivit : « LE
DEMIURGE UNIQUE CHARGE LES DEMIURGES SECONDAIRES (les soit-disant
dieux de la Mythologie), DE LIER, AU MOYEN D’UN TISSU SYMBOLIQUE,
L’IMMORTEL A CE QUI EST MORTEL. »

Le « VOILE », comme forme élémentaire de tissue et de vêtement, symbolise


l’enveloppe de quelque chose ; c’est-à-dire, la « matière ». Le Voile signifie aussi
l’ « occultation » de certains aspects de la vérité. RE-véler, c’est « couvrir de voiles » et
DE-voiler c’est « enlever ou quitter le voile »...

La Tradition Egyptienne dit qu’ISIS a inventé le « métier » de tisser, avec l’aide de


sa soeur NEPHTIS. « La femme vêtue du Soleil » du pays de CHEMI, avec son visage

67
« recouvert d’un VOILE IMPENETRABLE », est la figure symbolique par excellence de
LA VIERGE MERE DES MYSTERES. Sur le frontispice de son Temple de SAIS, étaient
écrites les paroles suivantes : « JE SUIS TOUT CE QUI A ETE, QUI EST ET QUI SERA,
AUCUN MORTEL NE M’A JAMAIS ENCORE QUITTE LE VOILE QUI OCCULTE
MA DIVINITE AUX YEUX HUMAINS ». Le Voile du Mental Supérieur qui sépare l’être
inférieur de l’Etre Supérieur, qui dissimule la Réalité Pure, ne peut être « relevé » par la
« mortalité ».C’est seulement quand le « mortel » aura éte fait IMMORTEL, que la belle
VIERGE Céleste sera révélée à l’Ame promue, sur le « pont » du Mental Supérieur...

Nous lisons dans LE CORAN, 50-21 : « NOUS AVONS OTE LE VOILE QUI TE
COUVRAIT LES YEUX. AUJOURD’HUI TA VUE EST PENETRANTE. C’est la
« HIEROPHANIE » de LA LUMIERE ! Lever le Voile d’Isisi, c’est se convertir en
IMMORTEL, parce que l’Homme qui arrive à le relever « voit le Miracle des Miracles » :
LUI-MEME... ! Nous voyons donc qu’ISIS « voile » et RE-vèle en même temps. C’est le
rôle de l’Adepte, de « PENETRER » LE VOILE et de « tamisser » LA LUMIERE pour la
rendre perceptible, et pour accéder à la CONNAISSANCE TRANSCENDANTE. Tel est
l’ « objectif » de la REALISATION SPIRITUELLE, de l’Inititation EFFECTIVE qui fait
tomber LE VOILE (KASF) qui s’interpose entre le chercheur et son objet, parce que « c’est
l’homme et non Dieu, qui est recouvert d’un voile... ! »

« MAIS LEUR SENS SE SENT ENGOURDIS ; PARCE QUE JUSQU’A CE


JOUR, CE MEME VOILE NON DECOUVERT DEMEURE » (2-CORINTHIENS, 3 :14).

Le vieux proverbe espagnol : « NO HAY PEOR CIEGO QUE EL QUE NO


QUIERE VER » * , décrit « des pieds à la tête” ce type d’ “aveugle involuntaire », qui se
met un « voile » sur les yeux pour ne pas voir. « LE VOILE EST SUR LEUR COEUR »
(2-CORINTHIENS, 3 :15). « POUR CEUX DONT LE DIEU DE CE SIECLE A
AVEUGLE L’ENTENDEMENT. » (Ibid, 4 :4). « CEUX QUI SONT TOUJOURS EN
TRAIN D’APPRENDRE MAIS SANS JAMAIS ETRE CAPABLES DE PARVENIR A
LA CONNAISSANCE DE LA VERITE (EPIGNOSIS) ». (2-TIMOTHEE 3 :7).
* « Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir »

68
C’est un état d’ « IGNORANCE », d’aveuglement ou d’incapacité à percevoir la Véritable
Lumière.

De l’extraordinaire livre d’André Allard d’Olivier : « L’ILLUMINATIONS DU


COEUR », page 14, nous présentons le passage suivant :

« Je qualifie d’ABSOLUE l’ignorance de celui qui ignore sa véritable condition.


Cette ignorance n’est en aucune manière atténuée par le savoir mondain qui l’accompagne
toujours, et qui peut être vaste et ramifié dans une multitude de domaines, parce que ce
savoir, pour aussi grand et aussi divers qu’on l’imagine, n’est jamais ce que je suis
réellement, et, subsidiairement, ce qui’il faut que je fasse, selon mon être réel, dans ce
monde où je me trouve précipité. En d’autres termes, l’ignorance que je qualifie d’absolue
parce qu’elle ne sait RIEN de ce qu’il importe au plus au degré de savoir, est l’ignorance
fondamentale, dans le sens où cette dernière, bien que pénétrée de savoir mondain, ou
plutôt, pouvant en être la cause, est L’IGNORANCE QUI S’IGNORE. L’Ignorant absolu
est celui qui NE SAIT PAS QU’IL NE SAIT PAS, et qui est d’autant plus submergé dans
son ignorance que, disposant d’une masse « Polymathia » d’informations de toute classe
plus ou moins considérable et systématiquement coordonnée, il croit savoir. Mais ce savoir
dans lequel il confie tellement aveuglement, est insignifiant, au regard de l’essentiel et, ce
qui est pire, terrible, c’est qu’il bloque l’ignorant absolu dans sa suffisance, ce qui
représente, de fait, le plus grand obstacle qu s’oppose à l’ouverture de ses yeux.
L’ignorance absolue est aveugle. L’ignorant absolu est aveugle. Il est ce « désespéré qui
s’ignore », dont parle Kierkegaard dans le Livre III, Chapître II de son « TRAITE DU
DESESPOIR », dans lequel l’auteur danois décrit « l’ignorance désespérée d’avoir un
MOI, un MOI ETERNEL ». L’aveuglement est une maladie par laquelle l’esprit est
incapable de prendre conscience du caractère étrange et fatal de sa présence devant Lui-
même, « (Editions Traditionnelles, Paris, 1977).

« SEUL L’ESPRIT VOIT ET COMPREND, CAR EN DEHORS DE LUI, TOUT


HOMME EST AVEUGLE », disait PYTHAGORE.

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Comme disait Max Weber : « L’émancipation du rationalisme et de
l’intellectuallisme, constitue la premisse fondamentale pour vivre en communauté avec Le
Divin. »

Qui se nie à voir au-delà de ses propres conceptions, se convertit en esclave de la


banalisation, comme ses voyageurs qui lavèrent les pieds du géant SCIRON.

Il est réellement lamentable que la mentalité déformatrice et pleine de préjugés,


qu’ « inculquent » à leurs diplômés les Académies et les Amphithéàtres Universitaires, soit
aussi fàchée avec l’authentique sens de l’UNIVERSALITE qui doit régner dans ces Centres
d’enseignement qui prétendent être des instituts Supérieurs de la Culture. Il ne s’agit plus
d’une éducation INTEGRALE qui forme l’homme comme un facteur vivant de pluralisme
conceptuel et d’universalisme fraternel, mais au contraire, on soumet l’homme à un
assujettissement à des idées et des intérêts « définis » qui le convertissent en un dogmatique
et un sceptique, comme le signale Mariano Ibérico, avec son autorité professionnelle :
« prétention dogmatique, quant à ses notions unilatérales, et prétention sceptique et
irrespectueuse, à l’égard du trésor de la Sagesse Traditionnelle. » Il affirmait également
que « l’homme d’aujourd’hui souffre d’une ignorance malsaine ignorante d’elle-même, et
dont la pauvreté intérieure se révèle clairement quand on la compare à la vieille ignorance
pleine de respect pour ce qu’on ignore et pour la nimbe de mystère qui entoure ce qui est
connu. La vieille ignorance contenait un élément de confiance infantile de l’homme dans
les forces, dans les puissances protectrices de la vie ; la nouvelle est le simple fait de ne pas
savoir, enveloppé dans le vêtement fallacieux des formules. » (Réf : « EL SENTIMIENTO
DE LA VIDA COSMICA », PAGE 15, Edit. Losada, Buenos Aires, 1946).

Il est indubitable que l’homme est un produit de l’Education. L’Education est un


« moule » qui génère le mode selon lequel l’homme va agir, en fonction de la qualité de
l’Education reçue. Quand l’Education est « manipulée », elle tourne en machination et en
« manigances » machiavéliques...

70
Saint-Yves d’Alveydre, un grand précurseur de la transformation politique et sociale
du monde, dont l’oeuvre est tellement peu connue, peut-être pour n’être liée à aucun
système social ou politique particulier, nous offre, dans son extraordinaire livre
« L’ARCHEOMETRE », certaines allusions aux évènements de son époque (1903), écrites
avec « cette fine ironie et cet esprit pétillant qui caractérisent son style pour exprimer avec
franchise et une valeur éclatantes, ses convictions intimes, comme le signalent fort
justement « Les Amis de Saint-Yves », qui, le 23 mai 1911, écrivèrent la Note Préliminaire
du livre mentionné précédemment.

Du Chapîre Premier (« LA REGRESSION MENTALE »), nous présentons le


passage suivant :

« Le Paganisme est un Etat Mental et gouvernamental qui régresse de la greffe à


l’arbuste sylvestre. Sa formule : PRIMO MIHI ET SEQUERE NATURAM. Il est toujours
symptomatique, non pas d’une Evolution mais d’une Révolution. Il procède d’une
instruction viciée, fruit d’une éducation vicieuse. L’une est à l’autre ce que l’Avoir est à
l’Etre, et l’être vicié, soit par lui-même soit par son milieu, vicie tout, même son propre
avoir, et à plus forte raison un faux avoir. Son caractère est celui de l’être philosophiste,
politique, anti-religieux et anti-social. Il est philosophiste et anti-religieux parce qu’il
subordonne la Raison Universelle à la raison individuelle, les deux critères objectifs de la
première au critère subjectif de la deuxième. Il et politique et anti-social parce que cette
subversion dans l’entendement devient supplantation de la Volonté, et parce qu’elle tend à
s’appropier, par tous les moyens, la Légalité pour l’opóser à la Légitimité. »

« Périodique dans ses crises historiques, chronique dans sa cause ontologique, cet
état morbide est naturel à l’Esprit humain déchu, privé de ses deux critères véritables : la
Science et la Vie. Il a osé ériger sa propre philo-manie en système, sous le nom de
Philosophie et même de Théosophie ; son essence est l’Anarchie, et cette Anarchie est :
FIAT VOLUNTAS MEA ! C’est la volonté de l’homme. Faire de cela un principe, et le
mettre dans la balance avec un ou plusiers autres décorés du nom de Providence ou de
Destin, c’est ne reconnaître aucun principe. C’est créer trois Dieux, dont deux sont en trop,

71
et c’est là véritablement l’Essence intellectuelle du Paganisme, le Polythéìsme comme chef
premier. »

« Quand à la masse lettrée, dégénérée dans son propre verbiage, elle n’a jamais rien
vu d’autre dans la Philosophie, que sa propre Philo-manie d’entêtement, de casuistique, de
dialectique sans fin d’anarchie mentale et gouvernamentale. Et malgré tout, cette plèbe
intellectuelle érigée en classe dirigente, est toujours restée autant curieuse que profanatrice
de la Sophia perdue...Cela fait quatre siècles que ce Paganisme esclavagiste millénaire, de
Bourgeoisie anti-sociale, est l’unique modèle mental et gouvernamental de toutes les
Universités européennes, tant sacerdotales que laïques. Chaque lettré diplômé de cette
manière, depuis le prince hériter d’un trône jusqu’au dernier boursier de séminaire ou de
lycée, a la même instruction vulgaire, la même mentalité banalisée. Cependant, l’instruction
est faite pour la Vie et non le contraire, de même que la Loi est faite pour l’Homme et non
l’Homme pour la Loi, d’après les paroles de Saint Paul. C’est toujours la méthode du Verbe
qui formule toutes les choses de la Vie, et il s’agit ici de la Vie Sociale. L’éducation prime
sur l’instruction, parce que la première s’addresse à l’Etre et la seconde à l’Avoir. L’une est
essentielle et l’autre est auxiliaire. Plus encore, le caractère de l’Esprit classique est de
substituer le Verbe par son verbiage, et de suplanter le spirituel pour usurper le temporel. Il
veut être à la fois Raison enseignante et Raison d’Etat, tête et bras séculier. On peut avoir
des billions et n’ETRE rien. On peut NE RIEN AVOIR, et ETRE d’une valeur sans prix.
L’instruction ne vaut donc rien de plus que l’usage que l’on fait d’elle, comme la fortune, le
talent et la beauté. L’éducation ne doit pas se limiter à savoir vivre dans le Monde, car elle
serait alors simplement le savoir paraître et non le savoir Etre, qui est le véritable Savoir de
la Vie ».

Dans le Troisième Chapître (« LA MORT SPIRITUELLE »), Saint-Yves devient


caustique en parlant de l’Humanisme, qu’il définit comme « la Sudra semi-lettrée » ou
« lettrés laïcs » et dit : « Son véritable nom est l’Anarchie, l’Individualisme, la Jalousie, la
Cupidité, jusqu’à la folie collective de l’homicide et de la pitance. Sa pensée provient
toujours du ventre, même quand elle se donne l’air d’émaner du cerveau. Elle marque tout
avec ce signe ventripète qui fait qu’on le reconnaît de tous les côtés et dans toutes les

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choses. Cogitant avec l’estomac, elle agit avec le colon, et tout ce qu’elle usurpe et touche
est presque irréparablement taché : Enseignement, Justice, Economie ; Foi, Lois,
Coutumes ; Science, Art, Vie. Monstre humain, fait par elle-même à l’image de Satan, elle
se livre aux vices, aveugle à tous les rayons de la lumière de Dieu. Elle est Dame « pousse
toi de là pour que je m’y mette », Dame « coupe tête », en cas de besoin ; Dame « Panier »
toujours, mais seulement pour elle et sa bande ».

« Il est vrai que cette mentalité spéciale du cléricalisme laïc, ne pense jamais
qu’avec le ventre, même quand elle a l’air de penser avec la tête. Son incongruence même
est pour elle un moyen d’exploiter l’anarchie, la vulgarité et l’ignorance des semi-lettrés qui
forment la masse moyanne de l’opinion. Et cette exploitation est très fructueuse car elle
conduit les prébendes qui ont supplanté celles de l’Eglise, aux honneurs, aux offices et aux
chaires académiques et au budget qui les arrose. Mais on se demande au nom de quel
principe légalement démontrable, ces Sudras se permettent, en rupture de ban social, de
mesurer la pensée et les oeuvres des Sacerdotes anciens. Pour juger de tels hommes et de
telles oeuvres, il faudrait être de la caste mentale et psychique des premiers et connaître les
principés, les lois, les méthodes, la manière de penser et la manière d’écrire qui ont presidé
aux seconds. « (Chapître V, page 248, Edition de langue espagnole de Luis Cárcano,
Editor, Madrid, 1981).
L’histoire enseigne que, quelque soit la liberté que l’individu ait obtenu dans le
Monde, il le devait toujours à un petit groupe d’individus qui, ayant souffert pendant
longtemps les dictatures d’un pouvoir communautaire, résistent à ses oppressions et
s’imposent finalement au troupeau, avec la victorie de la raison et du Droit sur le pouvoir
coercitif, inconscient et instinctif du pouvoir groupal, qui a son infra-paradigme dans le
symbole de la « fourmilière »…

L’Homme, pour pouvoir s’élever aux Etats supérieurs de l’Etre, doit avant tout
identifier le CENTRE de sa propre INDIVIDUALITE avec le CENTRE COSMIQUE de
l’Etat d’existence auquel appartient cette individualité, parce que ce « reflet » de sa
PERSONNALITE, qui est le Centre de l’Individualité, n’a qu’une existence illusoire isolée
de son Principe qui est l’Etre lui-même, car c’est du Principe qu’il tire toute sa Réalité.

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Ceci dit, comment quelqu’un peut-il trouver ce en quoi il ne peut pas croire parce
qu’on lui a enseigné à douter des idées et des opinions qui ne sont pas celles qui ont été
superposées par une éducation conditionnée ? Et dire qu’elle est « Légion », cette sorte de
« masse lettrée », toujours disposée à la réprobation ou à la sentence condamnatoire
pressée, spécialement des choses qu’il faut étudier pour savoir ; savoir pour comprendre et
comprendre pour pouvoir juger avec un critère sain et avec pondération. Le contraire est
ignorance et étroitesse de pensée, intolérance ou simple « pose » de « cartésianisme
abattu ». Un scepticisme sain est toujours conseillé et compréhensible ; une opposition
raisonnée est acceptable, mais l’erreur intronisée et une soit-disant « autorité » basée sur
l’errerur, est simplement une autorité usurpée…

C’est méconnaître que les hommes avec leurs idées, leurs partis, leurs sectes et leurs
écoles, son fatalement éphémères, alors que LA VERITE est ETERNELLE et
SUPREME ! Le besoin de SAGESSE est une énorme nécessité de cette civilisation
tellement matérialiste et aliénante dont nous souffrons, parce qu’elle « soumet » l’homme
au joug de l’externe et du contingent, en le détachant complètement de son « Centre de
Gravité » spirituel. Seule une authentique CULTURE SPIRITUELLE peut aider à
transformer l’Homme, parce qu’ele l’assiste dans son effort pour « prendre conscience » de
ce qui EST réellement, et le RE-lie à la seule chose qui soit REELLE car, comme l’affirme
l’apophtègme Soufi : « CELUI QUI CONNAIT SON ETRE, CONNAIT SON SEIGNEUR
et CONNAIT ALORS TOUTES LES CHOSES. » Comme le dit le Manuel Essénien de
Discipline (1.Qs., 11, 5 et 6) : C’EST DANS L’ETRE ETERNEL QUE MON OEIL A
CONTEMPLE LA SAGESSE. »

De même que LE VOILE D’ISIS « voile » et « DE-VOILE » le MYSTERE, de la


même manière LE LABYRINTHE a une double raison d’être, car il « permet » ou « défend
l’accés » à son propre centre. Le « FIL D’ARIANE » qui sert d’agent de rattachement avec
le centre du Labyrinthe, est LA TRACE qui permet à THESEE d’entrer et de sortir du
Labyrinthe, c’est-à-dire, d’entrer dans le monde des ténèbres et de retourner au monde de la
lumière. Seuls ceux qui, comme lui sont « qualifiés », pourront paracourir le Labyrinthe

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jusqu’à son terme et re-trouver le chemin de la sortie, alors que les autres se perdront en
chemin…

Quels enseignements profonds nous transmettent ces Légendes Initiatiques d’hier, et


quel extraordinaire message symbolique nous trouvons dans les très antique OFFICE de
« Tisser », venu d’Orient et plein de lumineux enseignements qui révèlent l’ARCANE relié
à la CONNAISSANCE DE L’ETRE…

Avec PEGASE comme monture, avec le Fil d’Or de la Grande Tradition enroulé
autour du Fuseau de la MAGNA MATER et des Filatures Magiques, Parques et Fées,
prenons la route de BENARES pour nous approcher du berceau du grand KABIR, qui est
né au sein d’un métier à tisser musulman de la ville, pour « tramer » avec une dévotion
profonde, un fragment de ses Poèmes exquis, fruit de l’influence décisive qu’exercèrent sur
elle ces Grands, tels qu’ATTAR, SADI, JALALU’DDIN RUMI et HAFIZ. Ame illuminée,
disciple de RAMANANDA, KABIR fut un authentique Messager de la Réalité, un
réformateur religieux, un constestataire de l’exclusivisme religieux cristallisé et grossier,
mais il fut surtout un Poète éminent. Nous présentons maintenant quelques uns de ses
Chants :

« Vides de vie sont les images ;


elles ne peuvent parler ;
Je le sais, j’ai pleuré à en crier en les voyant ;
Le Coran et Les Puranas ne sont que des mots ;
J’ai enlevé le voile, et je l’ai vu.
(POEME XLII)

« Tu as attaché mon coeur au Tien, O Fakir !


Ecoute mon cher Sadhu, on trouve rarement
Le véritable Chemin…
Je suis esclave de l’essence de la Recherche ! »
(III)

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« Où me cherches-tu ? Si je suis à tes côtés »
Tu ne me trouveras ni dans la petite mosquée ni dans le temple,
Ni dans le Kaaba, ni à Kailasa ;
Pas plus que dans le rite ou la cérémonie ;
Ni dans le Yoga ni dans le renoncement.
Si tu me cherches en vérité, tu me trouveras tout de suite.
Tout de suite, sans qu’aucun temps ne s’écoule.
O Sadhu ! Dieu est le souffle de tout ce qui respire… »
(I)

« Je ris quand ils me disent que le poisson qui est dans l’eau a soif ;
Ne vois-tu pas que le Réel démeure en toi, et que tu vagues sans
Destination dans les forêts.
Là est la vérité ! Peu importe ta destination, Madràs ou Madura.
Si tu ne trouves pas ton âme, le monde est pour toi illusoire… !
(XLIII)

« Connais-toi donc, parce qu’Il réside dans toutes les fibres de ton …
Chante joyeusement et mantiens inamovible ton Fauteil dans le coeur… »

« Eloigne de toi toute imagination et penche toi fermement sur ce que tu


es… ! »
(XX)

…………………………………………….

L´IMPORTANCE PRIMORDIALE DU « FIL AXIAL » (SUTRATMA).

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Les « mondes » (c’est-à-dire, la totalité de la manifestation) ne sont réellement
« monde » que parce que LE FIL (Sutra) les pénètre et les unit entre eux, étant en même
temps, le « souffle » qui les soutient et les fait subsiter. La BHAGAVAD-GITA dit, dans
VII, 7 : « SUR MOI TOUT CE QUI EST EN CE MONDE EST ENFILE COMME DES
PERLES SUR UN FIL. »

L’élément le plus ESSENTIEL est le FIL qui unit les « perles » ou graines. Comme
dans le cas du « Chapelet » (Akshamála ou « guirlande d’AKSHA » ou Aksha-sutra) : les
« graines » représentent symboliquement la « chaîne des mondes », l’ensemble de la
manifestation, que sont les « attributs » ou « apparences » qui expriment les différents
mondes qui traversent le Principe ou « l’Essence » qui les illumine et les pénètre, sans que
Le Suprême soit affecté par de telles « apparences ».

Comme l’affirme la BHAGAVAD-GITA, IX 4 et 5 :


« TOUS LES ETRES SONT EN MOI, et NON MOI EN EUX…MON ETRE SOUTIENT
LES ETRES, et, SANS QU’IL SOIT EN EUX, C’EST PAR LUI QU’ILS EXISTENT…»

Les mêmes idées sont exprimées dans un texte Taoïste : « TCHOANG-TSEU »,


CHAP. XXII, qui dit :

« Ne demandes pas si le Principe est en ceci ou en cela ; Il est dans tous les êtres.
C’est pourquoi on Lui attribut les épithètes de grand, entier, universel, total…Lui qui a fait
en sorte que les êtres soient ce qu’ils sont, n’est pas Lui-même soumis au mêmes lois que
les êtres. Lui qui a fait en sorte que tous les êtres soient limités, est Lui-même illimité et
infini…Pour ce qui est de la manifestation, le Principe produit la succession de ces phases,
mais Il n’est pas cette succession, ni n’est impliqué dans cette succession. Il est l’auteur des
causes et des effets (la Cause Première), mais Il n’est pas les causes et les effets particuliers
et manifestés. Il est l’auteur des condensations et des dispersions (naissances et morts,
changement d’état), mais Il n’est Lui-même ni condensation ni dissipations. Tout procède
de Lui, et se modifie par et sous Son Influence. Il est dans tous les êtres, par un achèvement
de norme ; mais Il n’est pas identique aux êtres, n’étant ni différencié, ni limité. »

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L’ESPRIT UNIVERSELLE (Paramatman) est UN, et l’esprit divin dans l’homme
n’est pas réellement différent de Lui, car l’individu ne se distingue en effet de l’Universel
que par un mode illusoire. Comme nous l’avons dit auparavant, « c’est l’homme et non
Dieu, qui est recouvert d’un voile.. » L’UNION n’est en réalité qu’une « prise de
conscience » de CE QUI EST : L’Identité Suprême. L’«apparent » dualisme n’existe que
quand on voit les choses du côté de la manifestation et de l’anthropomorphisme.
L’ « éveil » est un « ETAT DE CONSCIENCE » que « rend » à l’être la capacité de la
« Vision Juste » de la Réalité ; cela n’a également rien à voir avec l’« analyse rationnelle »
ou l’« analyse réflexive », etc., car ce sont précisément les « opérations mentales » qu’il
faut arréter, pour que nous puissions atteindre LE SILENCE…

L’ARBRE de La Cabale est un Symbole composé de l’Univers et de l’Ame de


l’homme. Le « schéma » de l’Arbre est celui qui règle la disposition de La Loge ou du
Temple Maçonnique, qui est à son tour un symbole de l’Homme et l’Univers. Nous devons,
par conséquent, prendre en compte que les Séphiroth sont les Archétypes de l’Etre
Intérieur, de même que ceux du corps ou enveloppe extérieure de l’Homme. Dans tout
Temple Maçonnique bien constitué et correctement « décoré », doivent être clairement
représentés LES TROIS PILIERS : « LE PILIER DE LA FORME » (à la tête duquel se
trouve la Séphirah BINAH), et « LE PILIER DE LA FORCE » (à la tête duquel se trouve la
Séphirah CHOKMAH), et le « PILIER DU MILIEU » (à la tête duquel se trouve la
Séphirah KETHER). Ce Troisième Pilier représente LE POINT D’EQUILIBRE des
Séphiroth complémentaires qui sont situés de chaque côté, et qui par leur action equilibrée,
lui permettent de se manifester. Chaque « paire d’opposés » concevable par le mental
humain, trouve sa représentation dans l’implication des deux Piliers latéraux. La Loi
Naturelle semble être dominée par ces « extrêmes » ou « opposés ». C’est pourquoi, dans la
Bhagavad-Gita, on conseille au Disciple : « LIBERES-TOI DE LA PAIRE
D’OPPOSES… ! » La raison d’être du Troisième Pilier, PILIER DU M ILIEU ou PILIER
DE L’EQUILIBRE, c’est précisement celle de Réconcilier les deux Forces qui se
combattent, une réconciliation CONSCIENTE des extrêmes et de leur force compulsive.

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Le PILIER DU MILIEU est LE FIL qui « rattache » l’homme « couvert par un
voile », à l’autre rive d’où il tire son Origine et la raison de son existence. D’après LE
ZOHAR, « Le Pilier du Milieu » est LE PILIER DE LA CONSCIENCE ou de la « Relation
Juste », parce qu’il unit les antinomies. C’est pourquoi on l’appelle « LE PILIER
PARFAIT », on le considère comme « La Tente de LA PAIX », « Le Maître de La
Maison » et « une des Hypostases de l’Essence Divine » qui manifeste la parfaite UNITE
DE DIEU…

Les Séphiroth du Pilier du Milieu sont une représentation de NIVEAUX DE


CONSCIENCE : MALKUTH est la « conscience sensorielle » ; YESOD est la «conscience
psychique » ou « psychisme astral » ; TIPHERETH est la « Conscience Illuminée » ou
l’aspect Supérieur de l’Individualité qui s’est uni à la Personnalité, et qui constitue
réellement l’ INITIATION.

A la tête du Pilier du Milieu, on trouve KETHER (La Couronne), La « Racine de


tout Etre », et c’est donc là que la Conscience atteint l’Essence Spirituelle de l’ ETRE
VERITABLE, après être passée par « le point de perception le plus élevé de l’Ame
humaine qui a atteint la stature complète de son développement évolutif » : DAATH, la
Séphirah « Invisible » et l’unité la plus élevée dans le Monde des FORMES. C’est là que
« LA SAGESSE A BATI SA MAISON » selon le Proverbe, 9 :11.
Comme nous le disions au début de ce chapître, par sa condition de « créature », à
l’image et à la ressemblance du Créateur, l’Homme est ouvert à la communication avec
Dieu, même s’il l’ignore. Cette relation est un fait dont la possibilité d’être atteint se trouve
exclusivement dans les mains de l’Homme même. L’Homme Supérieur est celui qui prend
la décision de « regarder vers le haut », vers « les Etoiles », à la recherche de « la sortie de
la Caverne », à travers LE FIL A PLOMB du Grand Architecte de l’Univers, vers la
Sommité de la Cime Céleste. C’est précisement par LA VOIE DU MILIEU qu’il RE-tablit
son Centre de Conscience d’HOMME VERITABLE, qui constitue « le début » de son
RETOUR à l’UNITE Primigène, le CENTRE DE L’ETRE TOTAL, le « SAINT PALAIS »
de la Cabale.

79
La Voie qui n’est « ni de droite, ni de gauche », ni devant, ni derrière, ni « haute ni
basse », celle qui permet à l’Homme de RE-couvrer le SENS DE L’ETERNITE…Nous
pouvons alors comprendre les paroles du Seigneur Bouddha :

« ILLUMINES ? MAIS SI VOUS L’ETES TOUS ! SEULEMENT, VOUS


NE VOUS EN ETES PAS RENDU COMPTE… ! »

Nous concluons avec le SUTRA de WEI LANG :

« La Sagesse de l’Illumination est inhérente en chacun de nous. C’est à cause de l’erreur


sous laquelle travaille notre mental que nous n’arrivons pas à nous comprendre nous-
mêmes, et que nous devons chercher le conseil et le guide de ceux qui sont hautement
illuminés, avant que nous puissions connaître notre essence mentale. Tu devrais savoir que
quand il s’agit de la nature de Bouddha, il n’y a pas de différence entre un homme illuminé
et un ignorant. Ce qui fait la différence, c’est qu’il y en a un qui se rend compte, alors que
l’autre continue à l’ignorer…

Le Maître RAMANA MAHARSHI nous dit : « Le corps est insensible comme une
vague de boue, et pour cela, le sens de « MOI » n’existe pas. Mais nous existons en tant
qu’ATMAN encore auto-établi dans un sommeil profond, où il n’y a pas de corps
(conscience). C’est pourquoi, « LE MOI » n’est pas le corps. Alors, QUI SUIS-JE ? DE
QUELLE CAUSE PUIS-JE PROVENIR ? A moins que la nature illusoire de la perception
du monde comme une réalité objective cesse, la Vision de la véritable nature de l’ETRE,
sur laquelle l’illusion est formée, n’est pas obtenue. L’ETRE brille comme un Soleil, dans
le Coeur… ! »

Par « LA PUISSANCE QUI OEUVRE EN NOUS » (Ephésiens, 3 :20), rendons-


nous CONSCIENTS de CE QUE NOUS SOMMES REELLEMENT, pour que, en oeuvrant
en accord avec LA LOI, nous puissions « déposer L’ARCHE » sur LE DEBHIR du Temple
et nous exclamer avec ardeur et Joie : EXURGIT DEUS !

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« EVEILLE-TOI, TOI QUI DORS, et LEVE-TOI D’ENTRE LES MORTS »
(EPHESIENS, 5 :14).
« VOICI L’HEURE DE SORTIR DE VOTRE SOMMEIL… » (ROMAINS, 13.11)
« LA NUIT EST AVANCEE, LE JOUR EST TOUT PROCHE : REJETONS
DONC LES OEUVRES DES TENEBRES ET REVETONS LES ARMES DE LA
LUMIERE… ! (ROMAINS, 13 :12).

81
«L E P I L I E R D U M I L I E U»

Le PILIER qui UNIT LE CIEL ET LA TERRE…

LE FIL (SUTRATMA) qui « rattache » une « rive » à l’autre.


Il est « entouré » du Double Serpent : la double force que les Ames doivent vaincre pour se
détacher des « chaines » de la Terre…

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S I X

«D U P A R A D E S H A A L’ A G A R T T H A »

Au BRAHMATMA « HIERCHAS », LE SAINT MAITRE DU TRIREGNUM,


avec une profonde reconnaissance pour la « fonction » et pour les « Principes »…
-------------------------------------------
« AU VAINQUEUR, JE DONNARAI A MANGER DE L’ARBRE DE VIE QUI
EST DANS LE PARADIS DE DIEU. »
(APOCALYPSE, 2 ; 7)

------------------------------------------------

Comme nous le disions dans l’introduction de ce livre, nous essayons simplement


de présenter à nos lecteurs, une « fenêtre » à laquelle ils puissent se pencher, pour
contempler les « traces » d’une Connaissance qui s’exprime à travers des SYMBOLES et
des MYTHES. Nous n’avons pas d’autre prétention que celle de proposer un « point de
départ » qui puisse être utile à ceux qui, par leur capacité de « captation », leur effort de
réflexion et de compréhension profonde, peuvent atteindre un niveau plus élevé de
l’inexprimable…

La fonction du Symbolisme se limite à servir de « supports » aux conceptions


illimitées, chaque individu n’obtient de lui que ce qu’il est capable d’en « percevoir ». Tout
savoir humain est fondé sur L’ANALOGIE ; elle constitue la méthode caractéristique de
l’ESOTERISME, et c’est par elle qu’on connaît les corrélations qui relient les phénomènes.
C’est pourquoi l’essence de tout symbolisme est basée sur les analogies et les
« correspondances » qui existent dans la nature des choses. Loi de Correspondance qui relie
toutes les choses dans l’existence Universelle. C’est pour cette raison qu’il est impératif de
prendre en compte le Symbolisme et la Loi de Correspondance, quand on essaye d’établir
l’origine et le développement d’un degré ou d’un état de cette existence Universelle.

83
« CE QUI EST EN-BAS EST COMME CE QUI EST EN-HAUT ». De la même
manière qu se dévelope un Monde, se développe une Ame vivante, et les choses ne sont que
des « voiles symboliques » de l’Essence Divine. Comme le dit Léo Schaya : « La substance
se transforme en un miroir de vérité quand les formes qu’elle assume sont reconnues
comme des expressions symboliques des archétypes éternels, qui ne sont pas autre chose
que les aspects divins. » (Réf : « EL SIGNIFICADO UNIVERSAL DE LA CABALA »,
Edit. DEDALO, Buenos Aires, 1976),

En nous basant donc sur l’harmonie naturelle entre le SIGNE et la chose Signifiée,
nous essayerons de nous pencher sur l’acte grandiose de LA CREATION ou
« Manifestation », à travers les « voiles symboliques » de la Cosmologie. Nous allons nous
efforcer de diviser le processus cosmogonique, tel que nous le présente la Tradition
Cabalistique, mais en comprenant invariablement qu’ « IL EST UN et QU’IL N’Y EN A
PAS D’AUTRE », car, si dans sa Réalité Totale, Dieu inclut une infinité indivisible de
possibilités éternelles, cela ne signifie pas que Dieu soit en réalité un « numéro » en
particulier (SEPHIRAH), ni une multitude de numéros (SEPHIROTH). Les SEPHIROT
sont symboliques, mais la « décade » n’implique pas que Dieu ait un numéro spécifique
d’attributs, (MAAMARIM), car Il est au-delà de toute mesure, de tout concept et de toute
« définition »…Ne confondons donc pas le Symbole avec ce qui est symbolisé, ni la
métaphore avec la REALITE…

Nous devons insister sur le fait que nous ne sommes pas en train d’essayer de faire
une narration de la Création, mais d’offrir certains schémas basés sur des Principes
Cabalistiques établis dans « LE ZOHAR », (« Le Livre des Splendeurs »), dans le
« SEPHER YETZIRAH » (« Le Livre de la Formation »), codifications importantes d’une
Tradition qui est éminemment ORALE, qui contient plus de Sagesse que de mots, bien
qu’elle soit malgré tout, LA PAROLE : un ensemble de DOCTRINE et un « mode de vie »
qui doit être personnelement reçu, personnellement vécu et personnellement transmis
(Q.B.L.). Doctrine qui ne s’exprime pas dans le langage discursif courant, mais au moyen
de SYMBOLES : un « mode de connaissance » DIRECTE (Gnose) qui rend clair à
l’INTUITION ce que le raisonnement ne saurait saisir par ses seules forces. ». Elle est le

84
ferment Initiatique Universel et Eternel véhiculé para des Traditions venues du fond des
Ages, et qui a disséminé ses racines dans le mystère des peuples de SUMMER et d’Adak.
Doctrine éternelle, qui prend des aspects, des expressions propres aux peuples où elle
s’établit, et revêt des caractéristiques particulières. » (Aurifer).

Prenons donc le « fil » de cette TRACE que le TRAVAIL d’une infinité d’Initiés et
d’Adeptes ont laissé comme fruit de leur labeur immense et fécond qui a consisté à
recevoir, conserver, améliorer et transmettre aux nouvelles générations, et qui constitue le
TRESOR du Grand HERITAGE.

Le mot hébreu « SEPHIRAH » (pluriel : SEPHIROTH) signifie « NOMBRE »,


« NUMERATION ». Ibn. Ezra, dans son « SEPHER HACHEM » (Livre du Nombre), dit
que « le numéro UN est le principe de tous les numéros, qu’il n’est pas lui-même un
numéro. C’est le numéro DEUX qui est véritablement le premier numéro, parce que ce
dernier ne peut naître que lorsque UN s’ajoute à lui-même. De la même manière, l’UNITE
n’est pas un nombre. Elle contient tous les autres mais d’une manière non déterminée.
L’Unité peut être considérée comme contenu de tous les numéros, en tant que TOUT et
comme composée de parties, chacune d’entre elles constituant une nouvelle unité. Elle se
trouve dans les parties et dans le tout. En ce sens, Dieu est le Principe de toutes les choses,
mais sans être aucune de ces choses. Il est, non seulement le principe inhérent à tout et à
tous et agissant sur tout, mais il est aussi la somme vivante, absolument UNE, simple et
parfaite, de laquelle tout jaillit, qui est tout. »

IBN GABRIEL (« COURONNE ROYALE ») affirme pour sa part « TU ES UN,


MAIS PAS LE UN TOMBANT DANS LA LOI DES NOMBRES ». Et Eza-Ariel (ou
Azariel, 1160-1238), disciple principal d’ISAAC L’AVEUGLE (Saguinahor) nous expose,
dans son oeuvre « EXPLICATIONS SUR LES DIX SEPHIROTH PAR DES QUESTIONS
ET DES REPONSES » : « L’Infini est l’Etre absolument parfait, sans lacune. Par
conséquent, quand on dit qu’il y a en Lui une Force Illimitée, et non la force à limiter, on
introduit une lacune dans sa Plénitude. D’autre part, si on dit que cet Univers – qui n’est
pas parfait – provient directement de Lui, on déclare que son Pouvoir est imparfait.

85
Cependant, comme on ne peut attribuer aucune lacune à Sa Perfection, il faudra
nécessairement admettre que l’ « AIN SOPH » a le pouvoir de se limiter, et dont le pouvoir
est lui-même illimité. Une fois que cette limite sort de lui en première ligne, ce sont LES
SEPHIROTH qui constituent à la fois le pouvoir de perfection et le pouvoir
d’imperfection. »

L’action graduelle des Séphirot est décrite par Robert Ambelain, dans « LA
KABBALE PRATIQUE », page 33, de la manière suivante : « Voyons leur action
graduelle. La première est destinée ou préside à la force divine, la seconde à la force des
anges, la troisième à la force prophétique, la quatrième à répandre la grace parmi les
essences supérieures, la cinquième à répandre la terreur de sa force, la sixième à répandre la
piété sur les choses inférieures, la septième à faire grandir et à fortifier l’âme sensible en
voie de développement, la huitième à produire la gradation successive, la neuvième à faire
émaner la force de toutes les autres, la dixième est la voie par laquelle l’ensemble de toutes
les autres forces se répandent dans le monde inférieur ».

« Les Séphirot nous font pénétrer dans le domaine de l’absolu. Elles lui permettent,
d’une certaine manière, de s’adapter aux conditions de la Relativité. Leur système exprime
les conditions d’intelligibilité et d’existence de toute « réalité non absolue » (car elles sont
dans le plan de la Nataure Naturante). Pour l’Homme, elles marquent l’émanation par la
Pensée Divine, des conditions de possibilité pour la création, la conservation et la
perfection de toute réalité. Elles résument par conséquent la Pensée Divine, pour autant que
celle-ci se manifeste par la production de Créatures, et qu’Elle se fasse connaître de telles
créatures. Les SEPHIROTH expriment l’« adaptation » de la nature « absolue » aux
conditions de la Relativité, en fonction de la Vie, toutes choses propres à la Sphère
Créationale. Les SEPHIROTH ne sont, en aucune manière, des personnes divines, mais
seulement des « EMANATIONS ». Le ZOHAR nous dit que les Séphirot sont des
« Formes que Dieu a produit pour diriger, pour eux, les mondes inconnus et indivisibles à
l’Homme, ainsi que les mondes visibles. » (De même que les « EONS » des Gnostiques »).

86
« Selon IRIRA : « Elles sont des instruments spirituels dont se sert l’EMANATEUR
INFINI, pour créer, former, fabriquer, conserver. A dire vrai, elles ne sont pas des créatures
(car elles servent à créer), mais des « RAYONS » de l’Infini, descendant de la Source
Suprême, sans se séparer malgré tout. « ET MOISES CORDOVERO dit : « Elles adhèrent
à la Cause Première, pour ce qui est de l’essence, mais pour ce qui est de l’opération, elles
sont des médiateurs qui représentent la Cause Première, entièrement inaccessible en tant
que tel. Elles émanent d’Elle, immédiatement, et par la Vertu de cette même Cause
Première, elles produisent et gouvernent tout le reste. Nous concluons que les Séphirot sont
des DEMIURGII ; c’est le PLEROMA des Gnostiques. Les Séphiroth ne sont pas hors de
l’UNITE d’« AIN-SOPH »; chacune d’elle doit recevoir de celle qui précède et
communiquer à celle qui suit, c’est-à-dire, qu’elles sont à la fois receptives et
communicatives, un peu comme les bougies ou les cierges qui s’allument les uns les autres,
sans qu’aucun ne perde jamais rien de lui au cours de cette communication de lumière. »
(Op. Cit.page 44/48, Editions NICLAUS, Paris, 1951).

Rabbi SIMEON BEN YOHAI, l’illustre Cabaliste (TANNA) palestinien du IIème


siècle, que le ZOHAR appelle « LA LAMPE SAINTE », dit au sujet de cette conception de
l’ensemble des êtres et des choses enlacées harmonieusement en un tout inséparable de La
Lumière Suprême : « Toutes les lampes sont illuminées par cette Lumière Suprême la plus
mystérieuse. Elle est celle qui illumine tous les degrés. Par sa Lumière, sont révélées les
parties accessibles de chaque degré. Toutes les lumières sont liées les unes aux autres et ne
se séparent pas. La lumière de chaque lampe est appelée « PARURE DU ROI »,
« COURONNE DU ROI ». Tout est illuminé par la Lumière qui est à l’intérieur, mais qui
n’apparaît pas à l’extérieur. Tout est uni avec cette Lumière. Et c’est ainsi que tout monte
en un seul degré et tout est couronné par le même mot ; et l’un n’est pas séparé de l’autre.
LUI et son NOM sont UN. La Lumière qui est révélée est appelée « VETEMENT DU
ROI ». La Lumière qui est à l’intérieur est mystérieuse, et c’est là que demeure Celui qui ne
se manifeste pas ni ne se revèle. » (ZOHAR, III, 291 b, IDRA ZUTA).

Les Cabalistes n’essayent pas d’« expliquer » avec des termes et des mots ce que le
mental est incapable de comprendre. Comme le dit Violet M. Firth (D.N.F.) : « Le mental

87
est aussi incapable de capter le transcendant, que l’oeil est incapable de voir la musique. »
(C.M.).

L’inexprimable est en même temps incommunicable. C’est pour cette raison que les
« célèbres » SECRETS INITIATIQUES ne peuvent pas être « communiqués », parce qu’il
est impossible d’exprimer en paroles le véritable « MYSTERE », devant lequel l’Initié
« mantient invariablement la bouche fermée » (MUTUS), obéissant aux règles de la
« Disciplina Arcani ». En tout cas, « expliquer » serait « traduire », déformer, dénaturaliser
la Doctrine pour la situer à un rang inférieur, à un niveau purement rationnel et spéculatif.
Cela revient à prendre le Symbole même pour ce qu’il représente réellement, démontrant
ainsi l’incapacité de s’élever vers la compréhension de sa signification véritable.

Le Cabaliste, quand il essaye de formuler la Doctrine aux personnes qui sont


capables de s’élever jusqu’aux formes supérieures de la conscience, fournit une série de
SYMBOLES POUR MEDITER. Cet ensemble merveilleux de la Méditation, permet à
chacun, dans la mesure de sa propre capacité, de s’élever à la connaissance des formes
supérieres de l’existence qui sont la structure de l’Univers (MACROCOSME), en même
temps qu’il est un diagramme de la structure de l’Univers (MICROCOSME). C’est
pourquoi, le « TRAVAIL » sur « L’ARBRE » est un système pratique pour l’exaltation de
la conscience, qui exige, de la part de celui qui le tente, un effort considérable et un
tempérament spécial, sans lesquels il est extrêmement difficile d’attendre des « résultats
miracles », soit-disant « réussites abracadabrantes » ou « succès magiques » du type
« hocus-pocus ». La KABBALAH est quelque chose de SERIEUX : elle est une SCIENCE
SACREE ; elle est une METHODE de la VOIE INITIATIQUE d’OCCIDENT, dont la
CHAINE (SHELSHELETH) ininterrompue se conserve à travers les Temps, dépósées dans
les mains très dignes de « LAMPES VIVANTES » qui transmettent la Glorieuse
SPLENDEUR de la SHALSHELETH HA-KABBALAH à ceux qui sont dignes de fouler le
Sentier, et « qualifiés » pour cheminer sur LE CHEMIN QUI CONDUIT AU « PARDES ».

88
L’ ARBRE DE VIE
OTZ CHAIM

89
NOTIONS SUR LA NATURE DE DIEU

La nature « MYSTERIEUSE » de la Divinité, dans le vrai sens du terme, c’est-


à.dire, cette « SAGESSE DE DIEU » à laquelle se réfère PAUL dans 1-CORINTHIENS,
2 :1, est admirablement conçue et incorporée par la Doctrine Cabalistique qui, consciente
des limitations de l’Homme, qui ne lui permettent pas de comprendre la signification
profonde de la Divinité dans toute sa plénitude (parce que Dieu se soustrait à son pauvre
entendement), a conçu admirablement son emblème Suprême pour essayer une
représentation de L’Essence qui implique LA TOTALITE. Tout juste un SYMBOLE, parce
que l’IMAGE REELLE de cette UNITE SUPREME, personne ne l’a vue ni ne peut la voir.
Ce Symbole, synthèse de tout l’ensemble des êtres est « AIN-SOPH » (LE VIDE
OBSCURE ET ILLIMITE), Océan immense et sans fin, comme l’indique l’expression
hébraïque. Il n’est pas l’absence totale d’ETRE, mais POTENTIEL NON-MANIFESTE.
« DIEU LATENT »…La Divinité qui EMANE et s’ETEND. Quelque chose qui ne peut
être réduit à aucune « image », ni à rien de « perceptible » au-delà de la plus pure
abstraction de l’Idée d’Irréel, d’Impalpable et d’Ineffable ; une « région » de l’inconnu d’où
n’émane aucune « LUMIERE ». Nuit terrifiante, ténèbres et silence. TENEBRES SANS
LIMITE. « RACE DERAZIN » : « MYSTERE DES MYSTERES » (DEUS
ABSCONDITUS). La Volonté PRIMORDIALE. Cause de toutes les Causes. Le terme
« AIN SOPH » a acquis une préponderance dans l’Ecole d’ISAAC L’AVEUGLE, comme
nous l’avons déjà dit auparavant en citant AZRIEL, dans son exposition sur « L’Infini ».

La possibilité d’atteindre cet « AU-DELA» est subordonnée à la plus pure


EXPERIENCE INTIME de l’Ame Humaine, car c’est uniquement avec les « yeux de
l’Ame » que l’Initié peut « pénétrer le Voile d’ISIS »…

Voyons ce que nous dit RABBI SIMEON au sujet de son « contact » avec la
structure intime du Monde Supérieur :
« Ecoutez, collègue, vous êtes tous des « LAMPES »…Je jure par les Cieux
Supérieurs et par la Terre Sacrée d’en-haut, que je viens de voir des choses
qu’aucun homme n’a vue, même à partir du jour où Moïse est parti pour la

90
deuxième fois sur la Montagne de Sinaï ; je viens de voir le Visage de l’Ancien
des Temps resplandissant comme le Soleil et destiné à Soigner le Monde. »
(ZOHAR, III, 132, b, IDRA RABBA).

Le Livre des PROVERBES (20 :27) dit :


« L’AME DE L’HOMME EST UNE LAMPE DU SEIGNEUR… »

Et dans 1-CORINTHIENS, 2 :11, nous lisons :

« QUI DONC PARMI LES HOMMES CONNAIT CE QUI EST DANS L’HOMME,
SINON L’ESPRIT DE L’HOMME QUI EST EN LUI ? DE MEME, CE QUI EST EN
DIEU, PERSONNE NE LE CONNAIT, SINON L’ESPRIT DE DIEU. »

Continuons avec les symboles qui nous aident à percevoir l’existence négative de
Dieu. Au-delà de KETHER, la Première Séphirah, se trouvent les « BORNES » ou
« LIMITES » appelées « LES TROIS VOILES « de l’Existence Négative qui couvrent le
« FACE » de Dieu, et d’où vinrent toutes les choses. Nous avons déjà parlé d’« AIN-
SOPH », le Voile de Ténèbres Infinies. Considérons maintenant l ‘«AIN » (LE VIDE
ABSOLU), l’abstraction la plus extrême, sans pour cela qu’elle désigne complètement
DIEU en TANT QUE TEL, Eternel, indépendant de toute oeuvre créée. Océan obscure,
IMMENSITE NOIRE et FROIDE, TENEBRES SANS LIMITE, dans lesquelles aucune
notion ni aucune image n’est possible : ce qui pourrait bien être appelé
L’INCOMPREHENSIBLE, LE VIDE, LE NON-ETRE…L’ « antipode » d’une autre
« région » où le DIEU MANIFESTE « A ETE, EST ET SERA », parce que dans le
domaine « DU VIDE », se trouve le Domaine du DIEU OCCULTE : « CELUI QUI NE
SERA PAS, QUI N’EST PAS ET QUI N’A JAMAIS ETE »…

La Tradition Hindoue définit L’ABSOLU avec le terme sanskrit de


« PARABRAHMAN » (Le BRAHMA Suprême et Infini), l’Unique absolue Réalité sans
attribut et sans deuxième. Le Principe Impersonnel et Innonminé. Le Suprême et le Non
manifesté éternel, qui précède tout le manifesté. Cause sans cause de l’Univers ; Racine

91
sans Racine de « tout ce qui fut, qui est et qui sera » ; le NON-ETRE, au sens où il est
L’UNIQUE SEITE qui, par EMANATION ou radiation inhérente, se convertit
périodiquement en BRAHMA, en se transformant en L’Univers Manifesté, pour ensuite
disparaître à nouveau, quand se termine le « KALPA » (Bhagavad-Gita).

Le TROISIEME VOILE, le plus « immédiat » de la Séphirah « KETHER », dans


l’ordre de concrétion progressive, est « AIN SOPH AUR » (LUMIERE ILLIMITEE
NEGATIVE). Tous ces noms DES VOILES nous permettent de « percevoir » très
faiblement la compréhension du concept : d’ « entrevoir » tout juste, comme à travers d’un
voile, quelque chose qui est une partie de ce qu’ils signifient comme éléments
METAPHYSIQUES d’expression, vu que ces termes n’ont aucune relation ni avec les
ténèbres, ni avec la lumière, telle que nous la connaissons et la comprenons dans le langage
ordinaire.

« AIN SOPH AUR » est donc LUMIERE ILLIMITEE ABSOLUE. L’existence


négative de Dieu, c’est-à-dire, tout ce que le Dieu conçu par l’Homme, N’EST PAS.
Quelque chose qui est au-delà de tout ce qui est concevable, au-delà de tout ce que
l’Homme peut imaginer et considérer ; au-delà de tout ce qui est pour lui LE BIEN et au-
delà de ce qui est LE MAL. Mais c’est aussi « QUELQUE CHOSE ». Ce « quelque chose »
est un « IMPOSSIBLE », encore plus abstrait que les IMPOSSIBILITES accessibles à
notre esprit. Son SYMBOLE le plus apropié est LE ZERO, « le numéro avant que
commencent les numéros. »

« LA TERRE ETAIT SANS FORME ET VIDE ; ET LES TENEBRES


CERNAIENT LA FACE DE L’ABIME. ET L’ESPRIT DE DIEU BOUGEAIT A
LA SURFACE DES EAUX. ET DIEU DIT : QUE LA LUMIERE SOIT ! ; ET LA
LUMIERE FUT. DIEU VIT QUE LA LUMIERE ETAIT BONNE ; ET SEPARA
LA LUMIERE DES TENEBRES.ET IL APPELA LA LUMIERE JOUR, ET LES
TENEBRES, IL LES APPELA NUIT. "
(GENESE, 1 :2 à 5)

92
Le « VIDE OBSCURE », nous pouvons l’attribuer à l’« AIN » (LE NEANT). Ce
« NEANT » n’est pas pris par le Cabaliste de manière littérale, comme le fait l’exotérisme
religieux, car l’Esotérisme n’admet pas une Création du « Rien » (CREATIO EX NIHILO).
Le concept cabalistique du NEANT est celui de la « RECEPTIVITE ou VACUITE
DIVINE » comme Cause immédiate du COSMOS, qui, en se « contractant », se convertit
en substance créée. Substance qui est réceptivité ou vaucité solidifiée.

L’ « ESPRIT DU DIEU BOUGEANT A LA SURFACE DES EAUX », nous


pouvons l’attribuer à l’« AIN-SOPH » (Océan immense et sans fin). Et l’« AIN SOPH-
AUR » (La lumière Illimitée indifférenciée) nous pouvons l’attribuer à la période précédant
l’AURORE DE LA MANIFESTATION. Selon les Cabalistes, la « naissance » du Principe
part du « ZERO » (AIN), duquel, d’une manière MYSTERIEUSE, surgit L’Univers. Par
conséquent, l’ « AIN-SOPH » ou Espace Illimitée s’est converti en la Nature de l’« AIN »,
et cette conception fut suivie par « AIN SOPH-AUR », La Lumière Illimitée du CHAOS.

C’est seulement quand cette Lumière Illimitée fut concentrée, que la « contraction »
(TSIMTSUM) (1) « rétraction » ou « concentration », permit que les Mondes soient créés
(manifestés). Comme le dit ISRAEL BAAL-SHEM TOV (Israël Ben-Eliezer) 1700-1760 :
« Le Seigneur, béni soit-Il, a retiré Sa puissante Lumière d’une partie de Lui-même
(Lumière du « KABOD »), et laissa un vide qui sert de « lieu » pour l’expansion cosmique.
Cette partie de la Divine Essence est celle qui a permis l’existence des Ames, des Anges et
des Mondes Matériels. Le « KABOD OCCULTE divin MANIFESTE…

Nous lisons dans PSAUMES 104 : 2 à 5 :


« FAIS-TOI UN VETEMENT DE GLOIRE ET DE SPLENDEUR. DRAPE DE
LUMIERE COMME D’UN MANTEAU, QUI DEPLOIE LES CIEUX COMME UNE
TENTURE ; QUI ETAGE SES DEMEURES AU-DESSUS DES EAUX ; DES NUAGES
IL FAIT SON CHAR, CELUI QUI MARCHE SUR LES AILES DU VENT ; SES
ANGES, IL LES FAIT ESPRITS, ET LES FLAMMES, SES MINISTRES ; IL A FONDE
LA TERRE SUR SES BASES ; ELLE NE SERA JAMAIS RENOVEE. »

93
KETHER, la première Séphirah, est la « confluence » de deux Infinis: « AIN-SOPH »
et « AIN-SOPH-AUR » ; la « CONCENTRATION » de la Substance de La Lumière en un
POINT d’Essence superintelligible, première affirmation de Dieu sans en arriver à une
quelconque réalité définie ou conditionnée. PURE IPSEITE, « Race Derazin » (Mystère
des Mystères). Dans son UNITE ABSOLUE elle ne montre aucun trait de multiplicité. Elle
dépasse tout dualisme. Elle est « L’UN SANS SECOND », sans séparation, sans scission ;
elle repose sur son Essence absolue et immuable. Le MOI SUPREME Divin et inaltéré.
Elle contient tout ce qui est, comme une unité à l’intérieur de son Unité, et chaque chose Le
comprend dans la partie la plus profonde d’elle-même, comme « L’UN », L’IMMUABLE,
La VOLONTE ou la RACINE DU NEANT et LA SOURCE DE LA VIE.

Dans le Microcosmes (dans l’Homme), le Véritable Centre de son être est la « petite
ETINCELLE de la Pure Lumière Spirituelle » dans le Coeur : Porte Etroite vers l’Infini.
POINT DE LUMIERE ou « Pure Essence de l’Etre ». COUPE DU GRAAL…C’est
pourquoi, quand l’Initié « concentre » ou « contemple » cette Lumière Infinie dans Le
Centre de son propre être, il obtient la Conscience de la Grande Unité de toutes les choses :
La CONSCIENCE COSMIQUE, dont la « conquête » le convertit de fait en un
« ADEPTE ». Parce que la Transcendance de Dieu se révèle dans la plénitude de son
Immanence Rédemptrice : au milieu de la Création, Dieu se connaît Lui-Même à travers la
personne micro-cosmique de l’Homme, et de cette manière, la totalité de La Création est
REINTEGREE dans le Suprême Origine, au moyen de l’Homme comme intermédiaire.
(Léo Schaya : Op. Cit., page 129).

« L’Evangile de SAINT JEAN », 13, 31 et 32, dit :


« SI DIEU EST GLORIFIE PAR LUI (LE FILS DE L’HOMME), DIEU LE
GLORIFIERA AUSSI EN LUI-MEME, ET ENSUITE, IL LE GLORIFIERA »

Le Principe Divin, la « GRAINE DE MOUTARDE », « la plus petite des semences


mais qui se fait plus grande que les plantes potagères », est l’ « ATMA » qui réside dans le
Coeur. Il est l’ « AVIR », mystère d’où jaillit la Lumière (Aor), il est « L’Ether dans le
Coeur » (AKASA), la Quintessence ou Cinquième Elément des Alchimistes, qui FLEURIT
au Centre de LA CROIX (dans la Cavité du Coeur), en forme d’une ROSE à cinq pétales.

94
Celui qui est arrivé effectivement à la réalisation parfaite de l’ UNITE entre l’Ame
individuelle et humaine et l’Esprit Universel divin, peut s’exclamer avec Le Christ :
« MON PERE ET MOI NOUS SOMMES UN » (JEAN, 10 :30). Une fois atteinte cette
UNIFICATION re-intégratrice, se réalise la PROMESSE de « Dieu IMMANENT »
(EMMANUEL) : « POUR MOI, QUAND J’AURAI ETE ELEVE DE TERRE,
J’ATTIRERAI A MOI TOUS LES HOMMES » (JEAN, 12 :32).

Paraphrasant Alexandre Safran dans ses commentaires sur LE ZOHAR III, 107, a,
nous dirons que « l’Homme, grace à l’application de ses « devoirs et actions A
VOLONTE » - et non pour obéir à des ordres (MIZVOT), arrive aux « racines » de son
Ame, et en se cramponnant à son Etre Réel, il « retourne à Dieu ». Ce « retour à Dieu »
(TESHUVA) le conduit à son « point de départ » et d’arrivée. Durant tout le processus
d’approche de ces « deux points », l’Homme, être moral et LIBRE, « historise » la Nature,
la conduit jusqu’à son « point ultime », où la plénitude de l’histoire se confond avec
l’absence d’histoire, parce que l’histoire commence au moment où l’Homme « prend
conscience » de son péché : son sentiment de la responsabilité face à Dieu, à qui il doit
rendre compte de ses actes, est douloureusement mis à l’épreuve, et en avançant sur le
champs de l’histoire, entre les progrès et les régressions, entre la soumission et la révolte, il
termine par s’engager dans une guerre contre Dieu, en s’éloignant de son Créateur. Mais
comme le mal n’a jamais d’existence autonome et ne peut pas agir par ses propres forces, il
finit par se détruire lui-même : il s’épuise de sa propre action. C’est alors que le Bien qui
réside dans le mal recouvre son terrain, et le conflit laisse le passage à l’Amour (AHAVA)
et à l’Unité (EHAD). L’ Homme se situe de nouveau sous L’Arbre de La Vie. La Volonté
de l’Homme unie à la Volonté de Dieu. L’ « étincelle » de l’Homme s’unit à La LUMIERE
DE DIEU et l’Homme veut intelligemment, « voit » clairement et vit authentiquement
parce qu’il vit « avec Dieu », Source de Vie, et il RE-LIT sa vie à la Vie de La Vie. » (Réf :
« LA CABALE », pages 339/341, Edit. PAYOT, Paris, 1960).

95
LA « MENORAH » : LE CHANDELIER A SEPT BRANCHES que MOISE a
construit, selon l’ordre du Seigneur (EXODE, 25 :31 à 40). SYMBOLE de la Création du
Monde Visible, représentation graphique de la Genèse, et comme reflet d’un Archétype
Céleste, « paradigme » du Grand SABATT du RETOUR de l’Homme au PRINCIPE, à
l’origine ou Patrie Céleste.

96
Voyons maintenant quelques passages de l’Ancien Testament qui nous « parlent »
de cette antique Promesse et de cette Alliance :

« LES COMMANDEMENT DU SEIGNEUR SONT DROITS, ILS RENDENT


JOYEUX LE COEUR : LE PRECEPTE (MITZAVA) DU SEIGNEUR, PUR, QUI
ALLUME LES YEUX. LA CRAINTE DU SEIGNEUR, CLAIRE, QUI SUBSISTE POUR
TOUJOURS." » (PSAUMES, 19 :8 ET 9).

« GARDE MES PRECEPTES ES TU VIVRAS. » (PROVERBES, 4 :4 et 7 :2).

« CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE, ET L’ENSEIGNEMENT UNE


LUMIERE ; UN CHEMIN DE LA VIE LES REPRESSIONS DE L’ENSEIGNEMENT. »
(PROVERBES, 6 :23).

« CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE, ET L’ENSEIGNEMENT UNE


LUMIERE ; UN CHEMIN DE LA VIE LES REPRESSIONS DE L’ENSEIGMENT. »
(PROVERBES, 6 :23).

« CHERCHEZ DIEU ET VOTRE COEUR VIVRA… » (PSAUMES, 69 :32)

« TU CHOISIRAS LA VIE POUR QUE TU VIVES, TOI ET TON PROCHAIN. »


(DEUTERONOME, 30 :19).

Le CERCLE dans sa totalité symbolise L’INFINI, L’Eternité. En nous conformant


au symbolisme universel, le Cercle se compose de deux demi-cercles. Cette « division »
provient du tracé de l’axe rectiligne à l’horizontal, qui décompose le Cercle en deux
parties : la partie inférieure qui a la forme de COUPE ou de LUNE, et la partie supérieure
représente LA COUPOLE CELESTE.

Dans le dessin de LA MENORAH, nous voyons l’ensemble du TEMPS


CYCLIQUE Divin et du temps rectilighe humain symbolisé, traversé en son Centre par

97
l’Axe Central, symbole de LA VOIE INITIATIQUE qui révèle à l’Initié la relation
Eternité-Temps : relation DIEU-HOMME pour un retour de l’Homme temporel à
L’HOMME ETERNEL DANS SON PRINCIPE. La MENORAH est le PARADIGME du
MYSTERE de la REDEMPTION. Elle est « ARBRE » avec sa RACINE (Socle du
Chandelier), son TRONC (Axe Central), ses BRANCHES (Six), ses FEUILLES (Les 22
Calices), ses FLEURS (Flammes vivantes) et ses FRUITS (Les 22 Pommes). En tant
qu’Arbre, elle représente aussi l’Homme , avec son tube digestif (Socle), sa colonne
vertébrale (Axe), sa tête, ses bras, ses pieds, ses poumons, son coeur et son cerveau. Sans
nous étendre davantage sur le contenu immense de ce Symbole grandiose, qui en tant que
tel, doit seulement être MEDITE en profondeur, nous dirons que ce Chandelier réunit dans
un équilibre parfait, tous les aspects d’un Cosmogonie et d’une Ascèse. Ce dernier aspect
est lui qui nous intéresse le plus, du point de vue INITIATIQUE. Voyons donc.

« DIEU VIT TOUT CE QUI’IL AVAIT FAIT, VOILA, C’ETAIT TRES BON EN
GRANDE PARTIE. CE FUT L’APRES-MIDI ET LE MATIN DU SIXIEME JOUR. »
(GENESE, 1 :31)

« ET FURENT ACHEVES LES CIEUX ET LA TERRE, ET TOUT LEUR


ORNEMENT. DIEU ACHEVA AU SEPTIEME JOUR L’OEUVRE QI’IL AVAIT
FAITE, IL ARRRETA AU SEPTIEME JOUR L’OEUVRE QU’IL AVAIT FAITE.
DIEU BENIT LE SEPTIEME JOUR ET LA CONSACRA, EN LUI REPOSAIT
TOUTE L’OEUVRE QUE DIEU AVAIT CREE ET FAITE. »

Ce qui émerge de Dieu retourne à Dieu. Une fois terminé le « circuit » dans le
matériel, le septième jour, le jour du GRAND SABATT, du Retour au Principe,
l’Homme termine son circuit dans Le CIEL…

« TU TE SOUVIENDRAS QU’EN TERRE D’EGYPTE TU ETAIS ESCLAVE,


ET QUE LE SEIGNEUR TON DIEU T’A FAIT SORTIR DE LA D’UNE MAIN
FORTE ET LE BRAS ETENDU ; C’EST POURQUOI LE SEIGNEUR TON DIEU

98
T’A ORDONNE DE PRATIQUE LE JOUR DU REPOS. » (DEUTERONOMME,
5 :15).

En appliquant l’ésotérisme de la Gènese à la discipline intérieure ou ascèse


Initiatique, « Le Principe » (Le Premier Jour de la Création) est le « point de retour »
(Commencement d’un nouveau cycle) dans la vie ordinaire et courante de l’homme qui
commence le Sentier Spirituel. C’est-à-dire, quand l’homme commence à distinguer
clairement entre le « Ciel » et la « Terre », et la décision de choisir entre ces deux
Mondes conduit à la « séparation » de l’un pour entrer dans l’autre, et s’établir en lui
correctement. Cela revient à « sortir du Chaos », du vide, de l’obscurité, pour effectuer le
« CON-VERTIO » (Retour) au Règne de La Lumière. L’âme fait son choix et pénètre le
Sentier Spirituel et « voit que la Lumière est bonne… ».

Le Septième Jour représente la même période que le Premier Jour, mais à un niveau
plus élevé dans le processus de la « genèse » de L’HOMME NOUVEAU. Au « premier
jour », l’homme abandonne la vacuité et l’obscurité du « matérialisme », et « au septième
jour », il atteint le Ciel : le « repos EN DIEU », parce qu’il peut maintenant s’exclamer :
« MON PERE ET MOI NOUS SOMMES UN… » Il a atteint LA PAIX SUPREME
« que le Monde ne peut pas donner ».

Ritualistiquement, Le Sabatt n’est pas fait pour « se reposer », mais pour se


consacrer entièrement à l’ACTIVITE SPIRITUELLE. Repos n’est ni oisiveté ni
« vanité », mais temps pour se dédier entièrement à l’activité créative spirituelle, toutes
choses qui constituent, de fait, un entrainement pour la « vie future », une préparation
pour la Nouvelle Jérusalem. C’est, en fin, un « jour de recuillement », d’introspection , de
joie sereine dans le calme du TEMPLE INTERIEUR, un rentrer en soi-même (In-ire),
dont les fruits sont la Paix Intime et la joie spirituelle, aliment pour l’Ame et expansion
spirituelle…

D’après une glose Talmudique : « DIEU TOUT-PUISSANT DIT A ISRAEL : SI


VOUS ARRIVEZ A PRATIQUER LE SAMEDI, JE LE TRAITERAI A

99
L’OBSERVANCE DE TOUS LES AUTRES PRECEPTES DE LA TORA : MAIS SI
VOUS LE PROFANEZ, JE LE CONSIDERERAI COMME SI VOUS AVIEZ
TRANSGRESSE TOUS LES PRECEPTES . »

Il est indiscutable que la « TACHE » la plus « excellente » de l’être humain est le


MYSTERE ou « Secret » de la « sanctification des choses et de la vie » ; moments
d’« élévation » qui nous met à la portée des effluves et des forces d’un immense pouvoir
spirituel qui « pourrait bien convertir une larve en papillon… »

Malheuresement, ils sont fort peu nombreux ceux qui observent réellement et
s’attachent à la perfection à la « pratique » du Sabatt, bien que des millions d’être
pratiquent une lithurgie externe, de simples gestes et actes « mécaniques » et par
conséquent, privée de toute transcendance spirituelle et de « réponse » intérieure, parce
qu’elle n’est, à peine, qu’un simple acte vide de « JE REMPLIS MON DEVOIR », et « JE
MENS »…CAR LE PRECEPTE EST UNE LAMPE ET L’ENSEIGNEMENT (TORA)
UNE LUMIERE… » (PROVERBES, 6 :23).

L’ « activité spirituelle », les moments et les jours de « recueillement » ne signifient


pas qu’il faille « se retirer du monde » et se dédier exclusivement à la vie contemplative, à
exclusion de toute autre occupation, mais simplement que, dans ces moments, heures ou
jours, la Vie Intérieure est INTENSE et la dédication, PLEINE et ardente.

Toute homme « éveillé », bien qu’encore inséré dans les structures temporelles tend
par sa nature propre, par vocation ou par héritage divin, vers la perfection et L’ORDRE : le
RE-tablissement de LA PAIX entre le Ciel et la Terre. En ce sens, quand l’homme « se RE-
crée » - en prenant de nouveau conscience de son véritable Etre -, il change la « tunique de
peau » pour la TUNIQUE DE LUMIERE, réalisant ainsi sa TACHE, son TRAVAIL pour
terminer l’Oeuvre de La Création…RE-inséré dans son POLE et CENTRE DE LUMIERE,
il retourne à son Véritable ETRE, au BIEN et à la VIE ETERNELLE…

100
Gravure de « PORTA LUCIS », DE Paulus Ricius (1516)

Empoignant la Colonne du Milieu dans sa main droite et signalant la terre avec la main
gauche, l’adepte de la Kabbalah attire notre attention vers la CONNAISSANCE qui élimine
le dualisme, dépasse les contradictons et conduit l’Homme vers L’UNITE DE L’ETRE…

101
La PROMESSE de l’Apocalypse (2 :7) « au vainqueur », suppose un effort et un
changement profond à l’intérieur de l’homme : elle ne peut pas être gagnée sans
l’« expérience » vécue et laborieuse (ORA ET LABORA), sans vaincre L’ILLUSION et
atteindre, au moyen de la CONNAISSANCE (Gnose), la RE-génération et la transmutation
final en PUR ESPRIT.

Le Livre de La Sagesse dit :


« MON FILS, SI TU ACCEPTES MES PAROLES, ET SI TU GARDES MES
PRECEPTES EN TON INTERIEUR, EN FAISANT EN SORTE QUE TON OREILLE
SOIT ATTENTIVE A LA SAGESSE ; SI TU SOUMETS TON COEUR A LA
PRUDENCE ; SI TU FAIS APPEL A L’INTELLIGENCE ET SI TU INVOQUES LA
PRUDENCE. SI TU LA CHERCHES COMME L’ARGENT. ET SI TU LA DETERRES
COMME UN TRESOR : ALORS TU COMPRENDERAS CE QU’EST LA CRAINTE DU
SEIGNEUR, ET TU TROUVERAS LA CONNAISSANCE DE DIEU. CAR C’EST LE
SEIGNEUR QUI DONNE LA SAGESSE, ET DE SA BOUCHE VIENNENT LA
CONNAISSANCE ET L’INTELLIGENCE. AUX HOMMES DROITS, IL RESERVE
UNE SOLIDE SAGESSE. » (PROVERBES, 2 :1 à 7).

« AINSI LA SAGESSE PENETRERA TON COEUR, ET LA SCIENCE (SACREE)


FERA LE DELICE DE TON AME. » (Verset 10).

« HEUREUX L’HOMME QUI TROUVE LA SAGESSE, ET OBTIENT


L’INTELLIGENCE : CAR SA POSSESSION VAUT MIEUX QUE LA POSSESSION
D’ARGENT ET SES FRUITS SONT MEILLEURS QUE L’OR. ELLE EST PLUS
ESTIMABLE QUE LES PIERRES PRECIEUSES ; ET RIEN DE CE QUE L’ON PEUT
DESIRER NE L’EGALE. SES VOIES SONT DES VOIES DELICIEUSES ET TOUS SES
SENTIERS SONT PAISIBLES. L’ARBRE DE VIE C’EST POUR CEUX QUI LA
SAISISSENT. ET BIENHEUREUX SONT CEUX QUI LA TIENNENT FERMEMENT. »
(Chap. 3, Versets 13 à 15, et 17, 18).

102
La Science « douce à l’Ame » est la Connaissance Initiatique (La Gnose), qui
permet à l’Homme d’accéder à de nouveaux plans de conscience, au-delà de ce que la
science « profane » définit comme la « connaissance objective » qui considère l’Homme et
le monde comme deux objets différents et étrangers, où l’Homme est le connaisseur et le
Monde l’objet à connaître. La Connaissance Initiatique exige que le connaisseur soit
capable de s’élever à des niveaux supérieurs de conscience, au-delà des « catégories » du
mental rationnel, prisonnière des objets et de la connaissance vaine. La Gnose est le moyen,
la VOIE qui conduit l’Initié à la connaissance de lui-même, l’accés à L’ETRE INTIME, au
NOYAU qui est son Centre de Conscience Superieur. Elle est la Connaisance qui
« gomme » l’apparente distance entre le connu et le connaisseur. Ce « monde » Intime n’est
pas le monde de la pensée « subjective », toujours conditionnée par l’extérieur des choses,
mais un Monde où la pensée, « animée » par le « contact » cosmique, la fait participer
consciemment aux deux plans, extérieur et intérieur, psychique et spirituel, qui
s’interpénètrent pour atteindre l’Unité qui dépasse les deux aspects antinomiques inhérents
au plan de ‘existence et de la transcendence ; le « Dragon noir » et le « Dragon blanc », des
Alchimistes. Unité que situe à nouveau l’«Homme Véritable » dans LE PARADIS
(Pardes), en le convertissant ainsi en paradigme vivant de l’ARBRE SEPHIROTIQUE, qui
est la structure fondamentale Des Mondes…

L’Homme est sorti du Paradis en prenant la Voie de l’UN vers le Multiple. Son RE-
tour au Paradis est un Chemin « à l’envers » : la Voie du Multiple vers L’UN. Le « fugitif »
entre à nouveau dans L’EDEN. Il « récupère à nouveau sa véritable tête » et se convertit
lui-même en l’Ange de l’Epée (Kheruba).

La Véritable Connaissance est la CONNAISSANCE DE LA PAROLE. Il n’y a pas


de différence entre création physique et création psychique. Les deux sont un « effet » des
vibrations (le SON). LE LOGOS ou VERBE est L’IDEE ARCHETYPIELLE dont la
Parole est le symbole. L’acte du Verbe produisant l’Illumination Spirituelle (le Processus
Inìtiatique), est le même que celui qui est « à l’origine » de toute manifestations. DANS LE
PRINCIPE ETAIT LE VERBE… C’est le « FIAT LUX « par lequel LE CHAOS est

103
« L’ARME DE LA SCISSION »

Quand l’Initié découvre l’ ARCANE et se décide à EMPOGNER L’EPPE qui équilibre les
deux Energies qui ouvrent « La Porte des Dieux », il se convertit lui-même en Epée qui
« décapite » le « vieil homme ». Maintenant il est SA PROPRE TETE, et en remontant
L’Arbre, il reprend possession de son JARDIN INTERIEUR, où LE CHERUBIN de
L’Epée Flamboyante le recconnaît comme un « Ordénateur » et un Coopérateur de Dieu
Très Haut, et l’instruit dans Les Mystères des Choses Divines.

« L’EPEE DU SAINT, BENIT SOIT-ELLE, EST FORME DU TETRAGRAMME ;


LE IOD EST LE POMMEAU, LE VAV SA LAME, LES DEUX HE, LES DEUX
TRANCHES. » (ZOHAR III, 274.b.).

104
illuminé et organisé. La Parole est L’ORDRE (AMR) par lequel est effectuée La Création.
La Première Création fut La CREATION DE LA LUMIERE PRIMORDIALE qui
constitue le Monde Spirituel Pur : véritable COEUR DU MONDE, dont l’expansion –
comme nous l’avons déjà dit auparavant – a produit la Manifestation de tous les êtres.

Le mot « PARADIS » (PaRDeS en hébreu) signifie « JARDIN » ou « EDEN ».


Selon la Tradition Cabalistique, le mot PaRDes est composé de QUATRE LETTRES,
initiales de QUATRE MOTS qui sont « Pa », qui indique « PASCHOUT » et qui
correspond au « sens littéral » des Ecritures ; « R » (RIMMAZ), qui correspond au sens
allégorique simple ; pond au sens suprêmement ESOTERIQUE. (Réf : « Vision
d’Iechezkiel », article de P. Nommès dans « Le Voile d’Isis », 1930).

Nous voyons donc, comme le signale A.E. Waite, que LA PAROLE DIVINE est
véritablement Divine à tous ses degrés, et que son étude est une « ascencion » depuis le
monde des choses manifestées jusqu’à celui de la Déité… » («THE HOLY KABBALA,
page 198).

Si l’on considère que l’enseigment « profane » est basé exclusivement sur la simple
fonction de la perception physique et sur la fonction purement « rationnelle », il est facile
constater l’immense champ d’ « étude » et de « pénétration » qui lui échappe, comparé avec
l’immense richesse de l’interprétation ESOTERIQUE. C’est au moyen de la lecture
pondérée des Ecritures et de sa MEDITATION correspondante, que l’adepte de La Cabale
va découvrir, pas à pas, une immense variété de TRESORS OCCULTES qui lui permettent
finalement de s’élever vers LE COEUR DE L’ETRE…parace que La Cabale est la
« CHOKMAH HA-EMETH » (La Science de La Vérité), CHOKKMAH NESTORAH (LA
SAGESSE SECRETE). « TOUTE SAGESSE PROVIENT DU DIEU, LE SEIGNEUR
SOUVERAIN..." » (ECCLESIASTES, 1 :1, la Vulgate).

Bien que la Kabbalah soit très antérieure aux textes bibliques, comme nous pouvons
lire dans PROVERBES, 8 :22, sans elle, il serait impossible de comprendre le véritable
sens des Ecritures, ni des Rituels et des Mystères de la Véritable Maçonnerie. Mystères qui

105
doivent être scrutés avec l’esprit de « PIETE » (DEBEQUIT) et d’AUTHENTIQUE
HUMILITE (ANAYA). Comme le dit le TALMUD : « LA COURONNE DE SAGESSE
EST L’HUMILITE ». Cependant, il faut reconnaître que La Kabbalah dépasse le cadre de
l’exégèse et de l’herméneutique, et elle est définitivement très éloignée des soit disant
systèmes « cryptographiques » plus propres aux systèmes dépassés d’espionnage et de
contre-espionnage d’antant, que la cryptoanalyse et les ordinateurs que les « types de
substitution » ont converti en de simples « jeux d’enfants ».

Nous nous permettons de présenter ci-après des paragraphes extraits du « ZOHAR »


de J. Pauly, Tome III, pages 399-400, oeuvre monumentale en six grands volumes et un
total de 3.300 pages, términée en février 1911, et traduit d’un texte chaldéen.

« Comme il est perdu l’esprit des hommes qui ne comprennent pas le sens véritable
des paroles de l’Ecriture, bien que cette dernière se fasse entendre chaque jour, avec une
voix douce, aux hommes ! L’Ecriture se permet parfois de faire sortir le mystère de son
étui ; mais elle ne le fait que pour un instant : et à peine le fait-elle sortir de son étui, qu’elle
se dépèche de l’occulter à nouveau. Mais même dans les rares endroits où l’Ecriture
découvre les mystères, ces derniers ne sont pas bien saisis par les initiés. »

« La chose peut être comparée à une belle jeune fille occultée dans un palais. Cette
jeune fille a un amant ; mais personne ne le connait, à part la belle. Comme l’amant, poussé
par le désir de voir sa bien-aimée, passe souvent en face du palais en regardant de tous les
côtés, la jeune fille décide de tailler une petite ouverture dans le mur de son palais, et quand
elle voit son amant passer, elle approche son visage de l’ouverture pour un instant, et le
retire immédiatement. Toutes les personnes qui passent en face du palais en même temps
que l’amant ne voient pas le visage de la belle jeune fille, sauf l’amant, parce qu’il est le
seul vers qui sont dirigées les regards, l’âme et le coeur de la bien-aimée. C’est la même
chose avec l’Ecriture : elle ne révèle ses mystères qu’à ses amants. Les non-initiés passent à
ses côtés sans rien voir. Mais aux initiés, dont les regards, le coeur et l’àme son dirigées
vers l’Ecriture bien-aimée, elle daigne se montrer un court instant. Remarques que
l’Ecriture procède avec l’homme de la manière suivante : premièrement, elle lui fait signe

106
de s’approcher. Si l’homme ne comprend pas ce signe, elle l’appele « insensé », comme il
est écrit dans PROVERBES, 9 :4 : « QUELQUE SOIT L’INSENSE, QUI’IL VIENNE A
MOI. » Quand l’homme s’en approche, elle lui parle à travers le rideau qui le sépare encore
d’elle. L’homme commence alors à la comprendre petit à petit. L’homme se trouve alors
dans l’interprétation syllogistique. Aussitôt, elle parle à l’homome à travers un voile
transparent. L’homme est arrivé à l’interprétation symbolique. Finalement, l’habitude a
familiarisé l’homme avec l’Ecriture ; elle se montre à lui face à face et lui révèle les
mystères qu’elle occulte depuis le commencement des temps. C’est seulement à ce moment
que l’homme atteint la connaissance parfaite de l’Ecriture ; c’est alors qu’il se convertit en
maître de la maison, vu que tous les mystères lui sont révélés. L’Ecriture dit alors à
l’homme : tu vois que, dans les mêmes paroles où je t’avais montré premièrement un sens
littéral, je te montre maintenant un sens mystique ; et de même que pour le sent littéral,
toutes les paroles écrites sont indispensables sans qu’une seule lettre puisse être ajoutée ou
supprimée. C’est pour cette raison qu’il convient aux hommes de s’appliquer avec zèle à
l’étude de l’Ecriture et de se convertir en ses amants. »

Disons avec DAVID : « ENLEVE LE VOILE QUI COUVRE MES YEUX, AFIN
QUE JE CONSIDERE LES MERVEILLES QUI SONT CONTENUES DANS TA
LOI. »
(PSAUMES, 119 :18)

« ALORS IL LEUR OUVRIT LE SENS, POUR COMPRENDRE LES


ECRITURES. » (LUC, 24 :45)
« JE NE TE CONNAISSAIS QUE PAR OUI-DIRE, MAIS MAINTENANT MES
YEUX TE VOIENT. »
(JOB, 42 :5)

« LEURS GORGES MODULERONT DES EXALTATIONS DE DIEU, ET IL Y


AURA DES EPEES A DOUBLE TRANCHANTS DANS LEURS MAINS. »
(PSAUME, 149 :6)

107
« VIVANTE, EN EFFET, EST LA PAROLE DE DIEU, EFFICACE ET PLUS
PENETRANT QU’AUCUN GLAIVE A DOUBLE TRANCHANT ; ELLE
ATTEINT ET MEME DIVISE AME ET ESPRIT, ARTICULATIONS ET
MOELLES. ELLE DISCERNE LES PENSEES ET LES INTENTIONS DU
COEUR. » (HEBREUX, 4 :12)

Les MYSTERES Maçonniques enseignent à l’Initié comment mener à son terme le


TRAVAIL Maçonnique par excellence : LA CONSTRUCTION DU TEMPLE
INTERIEUR, c’est-à-dire, la consommation de la MAGNUS OPUS. Oeuvre qui ne peut
pas être réalisé sans l’assistence de CHIRAM ABIFF (L’Agent Universel ou l’Esprit
Universel, UN en Essence et TRIUNE en apparence), comme l’affirme La TABULA
SMARAGDINA d’HERMES, dont la seconde ligne d’écriture dit : « CHIRAM TELAT
MECHASOT » (Chiram, l’Agent Universel, un en son Essence, mais trois en apparence).

Dans les paragraphes suivants, qui correspondent à des manuscrits d’un Adepte
Rosicrucien, le Dr. Sigismond Bacstron, nous lisons l’information que révèle La Table
d’Emeraude, sur la PHILOSOPHIE HERMETIQUE, et l’AGENT UNIVERSEL :

« Le mot Chaldéen « CHIRAM » est un mot composé, à son tour, de trois mots. Ces
mots sont Chamah, Ruach et Majim, qui signifient respectivement, Feu, Air, Eau. Leurs
consonnes initiales nous donnent le mot CHIRAM, l’Essence invisible, Père-Mère de la
Terre, qui, bien qu’immatérielle dans sa nature propre comme le feu électrique immobile,
quand elle bouge, elle se convertit en lumière et se rend invisible ; et quand elle se
condense et s’agite, elle se convertit en chaleur, et devient un feu visible et tangible ; et
quand elle s’associe avec l’humidité, elle devient matière. (Extrait cité par Von Welling, et
traduit à l’anglais par Manly P. Hall : The Lost Key of Freemasonry »).

C’est à cet AGENT UNIVERSEL que se réfère l’expression du Maître Maçon


quand il dit : « L’ACACIA M’EST CONNU… ! » CHIRAM est le Pouvoir qui, avec son
Energie, « édifie » et développe les « corps » : mental, émotionnel et vital de l’Initié. De

108
son usage correcte ou abusif, il dépendra que les « Trois Compagnons » soient ou ne soient
pas les « trois Méchants Compagnons » qui « assassient le Maître Chiram »…

La RESURRECTION de CHIRAM symbolise donc l’idée de la RE-GENERATION


Humaine, au moyen de l’Initiation ROYALE, qui est La SCIENCE de la MACONNERIE
OPERATIVE, par laquelle le « FEU-ESPRIT » est « LEVE « à travers les TRENTE-
TROIS (33) segments de la Colonne Vertébrale (Le Pilier du Milieu), jusqu’à La
CHAMBRE VOUTEE (Le Crane Humain), processus par lequel « l’Oeil d’HORUS » est
ouvert, « celui dont les deux yeux sont LE SOLEIL et LA LUNE ». C’est la
RESTITUTION A L’ETAT PRIMORDIAL DE L’ETRE, dont parle, et qu’ « enseigne » le
Maître MARTINEZ DE PASQUALLY à ses « Elus d’Hénoch ». Le NUMERO NEUF, qui
a beaucoup à voir avec les Mystères d’HENOCH, est le Numéro Sacré de l’Homme. Les
Neuf segments du Sacrum et du Occyx sont « traversés » par DIX « ouvertures » ou
« portes », à travers desquelles passent « les racines de L’Arbre de la Vie ». Cette partie du
corps, depuis la partie rénale jusqu’en bas, fut appelée, par les premiers Cabalistes, « La
Terre d’Egypte », où furent « détenus les fils d’Israël, « EN LEVANT LE SERPENT DE
BRONZE » dans le Désert, devant le symbole de la Croix en TAU. En hébreu, NAHASH
(Serpent) signifie aussi BRONZE (Nehash). Le nom de SHET réduit à ses éléments
essentiels de l’alphabet latin, donne la « figure » du Serpent de Bronze ; le « S » et le « T »
symbolise la FORCE SERPENTINE qui agit sur le TAU individuel, pour « s’élever »
ensuite jusqu’à LA CIME… « SON CIMENT SE TROUVE SUR LES MONTS DE
SAINTETE. » (PSAUMES, 87 :1). « JE LEVERAI LES YEUX VERS LA MONTAGNE
SAINTE D’OU VIENDRA LE SECOURS. » (PSAUME, 120 :1). « IL ARRIVERA DANS
L’AVENIR QUE LA MONTAGNE DE LA MAISON DU SEIGNEUR SERA
CONFIRMEE AU SOMMET DES MONTAGNES ET DOMINERA SUR LES
COLLINES, ET TOUS LES PEUPLES Y COURRONT. » (ESAIE, 2 :2). « ILS
ARRIVENT, ILS ENTONNENT DES CHANTS DE JOIE SUR LES HAUTEURS DE
SION. ILS AFFLUENT VERS LES BIENS DU SEIGNEUR, VERS LE PAIN, LE VIN
ET L’HUILE, ET LE BETAIL DE BREBIS ET DE VACHES : ET LEUR AME SERA
COMME UN JARDIN BIEN ARROSE, ET JAMAIS PLUS ILS NE SOUFFRIRONT. »
(JEREMIE, 31 :12). L’Homme « a Re-trouvé LE PARADIS… ! »

109
Dans les Mystères d’ISIS et d’OSIRIS, au moment de la RECEPTION, l’Aspirant
dit :
Ouvre-toi pour laisser le passage au régénéré qui est en moi.
Toi qui veut passer, dis-moi qui tu es.
Je sus un des vôtres.
Qui est avec toi ?
Le Double-Aspic.
Eloigne-toi de lui, et viens, face à face, aborder les parages de la RENAISSANCE.

Chez les Initiés et Adeptes égyptiens, le Symbole ou la représentation de la Force


Serpentine (Kundalini) élevée au Plan Supérieur, est « L’UREUS », le Cobra ou la
« Serpent de Feu » qui décorait le front des Pharaons ou qui couronnait le pinacle des
Temples. Il symbolisait l’ « ascension de la Force », depuis la « région du Serpent » (Le
Sexe), jusqu’à la « région de la Pensée » (Les Domaines de l’AIGLE). Chaque Pharaon
portait le titre de « Maître du Vautour et de l’Ureus », c’està-dire, de l’Aigle et du
Serpent, car dans la Vallée du Nil, l’Aigle avait été remplacé par le Vautour.

L’AIGLE, comme symbole, est un des plus anciens qui existent. En Egypte, comme
en Grèce et en Perse, il était l’oiseau dédié au Soleil. Chez les Druides, il fut le Symbole
de Dieu Suprême. Par sa puissance, sa hauteur de vol, sa rapidité, son oeil pénétrant en
même temps, approprié pour regarder le Soleil, il était condidéré comme « le roi des
oiseaux ». Dans la Mythologie grecque, on le voit associé à Zeus, et à JUPITER dans
beaucoup de légendes classiques, en particulier, celle de GANYMEDES et de
PROMETHEE. Chez les Acadiens, son nom était « ALALA », qui signifie « Le Grand
Esprit ». Dans le symbolisme sacré, l’Aigle représente « le pouvoir de s’élever au
dessus du physique et du littéral, vers les hauts cieux de la spiritualité et de la
transcendance. » Les Cabalistes l’adoptèrent comme le symbole de la Séphirah
TIPHERETH, l’« Ether Spirituel » ou « Aire », c’est-à-dire, comme un symbole naturel
des états supérieurs de l’être. Comme « roi des oiseaux » (êtres du monde

110
LE GLOBE AILE D’EGYPTE

(SYMBOLE)

Ce symbole composé est la contraction d’un Disque Rayonnant, de cornes de Bélier, d’ailes
d’un Epervier, et de Serpents UREUS avec la tête dressée. Derrière le double UREUS, le
Globe reçoit les ailes deployées de l’Epervier. Sur la partie supérieure du Globe, les cornes
ondulantes du Bélier s’étendent, et ce mélange de composants forme LE GLOBE AILE, qui
atteint sa plus haute perfection sous la 18ème Dynastie. (Ref : Goblet D’Alviella. THE
MIGRATION OF SYMBOLS).

« RA », l’Inconnu Invisible, s’occulte dans l’Oeil Solaire. Depuis sa Demeure


Eternelle, le Dieu Suprême embrasse la Nature toute entière, et les UREUS et les ailes
deployées, déclarent Leur Pouvoir sur les deux Mondes : le visible et l’invisible. » (Réf :
Henri Dorville : « LOS MISTERIOS INICIATICOS »).

Selon la symbologie HERMETIQUE, le Serpent est la forme initiale du


MERCURE, et L’Aigle, sa forme définitive.

L’UREUS représentait, chez les Egyptiens, la Moelle Epinière : un Serpent enroulé


avec la tête dressée sur le front de l’Initié, représentant le Feu Divin qui était monté en
« serpentant » le long de l’Arbre de La Vie…

111
Intérmediaire) l’Aigle apparaît comme le « Maître Suprême du Monde Animique ou
Psychique, car son lieu propre se trouve « entre le Ciel et la Terre ».

Comme nous pouvons le voir, c’est un symbole très suggestif, évocateur et


éloquent : il génère toute une gamme de notions reliées aux idées de noblesse, d’élévation,
de mobilité, etc., dont la richesse conceptuelle est surprenante, spécialement quand elle est
associée à d’autres symboles traditionnels, comme Le Serpent, l’Arbre, la Pierre, etc.
L’AIGLE BI-CEPHALE prend naissance avec les Hittites et est ensuite adopté par les
Perses de la plus ancienne antiquité. De l’Iran, il passa au Bizantins, d’où il passa à
l’Europe avec OTTON IV, au XIIème siècle. Dans le Symbolisme Maçonnique, l’Aigle
Bicéphale qui tient une épée dans ses mains, appartient aux quatre derniers degrés de
l’Escocisme (R.E.A.A.), spécialement dans ses deux variantes principales : l’Aigle-
Bicéphale BLANC ET NOIR du 30ème Degré (KADOSH ) et l’Aigle-Bicéphale NOIR-
COURONNE du 33ème Degré (Souverain Grand Inspecteur Général du Saint Empire »),
indiquant « le triomphe de l’ascension », la Victoire de la Souveraineté et du Pouvoir
récompensée…

Dans le Rite de MISRAHIM, il y a trois Degrés appelés : « Chevalier de l’Aigle »,


« Chevalier de l’Aigle Noir » et « Chevalier de l’Aigle Rouge », bien que dans le Rite
Ecossais Ancien et Accepté, le Chevallier-Rosecroix (18ème Degré) soit aussi appelé
« CHAVALIER DE L’AIGLE ET DU PELICAN ».

LE SYMBOLISME DE L’AIGLE ET DU SERPENT

L’association de l’AIGLE et du SERPENT nous vient de Sumer (la « Terre de SHINAR »,


de la Genèse). Le SERPENT est le symbole de tout ce qui est secret, profond et redoutable :
mais avant tout, il est le symbole de l’énergie et du mouvement serpentin : il représente le
principe chtonique des forces souterraines. Selon les Alchimistes, il est le « PRINCIPE
FIXE » terrestre ; alors que L’AIGLE est le « PRINCIPE VOLATIL », Céleste.

112
Quand l’Aigle entreprend son vol avec la Serpent dans ses serres et dans son bec, il
symbolise « la victoire de l’Esprit sur le principe terrestre : la maîtrise des forces
élémentaires qui doivent être vaincues par la Lumière de la Connaissance Spirituelle : le
« conflit entre le Ciel et la Terre… »

Le symbole « par excellence » qui combine, dans une grande totalité, les Forces
Spirituelles intégrées, la Sublimation et la Transfiguration, est « LE GLOBE AILE » des
Egyptiens, ou « DISQUE SOLAIRE », dont, selon l’inscription d’Edfu (Egypte) « THOTH
lui-même fit en sorte qu’il soit figuré à l’entrée de tous les Temples, pour commémorer la
victoire d’HORUS sur SET ; c’est-à-dire, du Principe de LUMIERE et de Bien sur celui de
l’obscurité et du Mal. » (Réf : Perrot et Chipiez, cité par Eugène Goblet D’Alviella, dans
son livre « THE MIGRATION OF SYMBOLS », pages 205 et 252, University Books, New
York, 1956, reproduction de l’original publié à Westminster en 1894).

L’AIGLE, comme symboles de l’Agent Fluidique Universel, représente


« l’impulsion vers le haut » des forces inférieures, en vue de réaliser le supérieur, au-delà
de notre monde naturel. Comme le dit un hymne babylonien : «MON COEUR A PRIS
DES AILES, IL S’EST MIS A VOLER COMME UN OISEAU DU CIEL » (Cité par C.S.
Braden : « LES LIVRES SACRES DE L’HUMANITE », Paris, 1955).

Le SIGNE CULTURAL de l’Apprenti Maçon (la MAIN sur LA PORTE DES DIEUX),
symbolise le « CAPUT CORVIT », décapitation qui permet « le commencement de
L’OEUVRE » (Bélier) en appliquant LA MAIN DE LA CONNAISSANCE sur le point de
correspondance Zodiacal du corps qui correspond à TAUREAU (signe « opposé » à
SCORPION : « L’Aigle) ; il nous « parle » de la « prise de conscience » et par conséquent,
de la FONCTION D’EQUILIBRE entre l’esprit Divin et la nature passionnelle de
l’homme. C’est l’ALEPH du SCHEMA CORPOREL, réprésenté par le PILIER DU
MILIEU ou L’ARBRE DE LA VIE, entre le SHIN d’« en-haut » et le MEM d’« en-bas ».
Au moyen du processus Alchimique qui PURIFIE la Matière, la rend subtile et la dépure,
est atteint LA SUBLIMATION du Mercure des Philosophes. LE VOL DE L’AIGLE, dans
son « ascension », est le mouvement « inverse » de l’involution.

113
Avec la SUBLIMATION (Le Vol de l’Aigle élevant le Serpent), l’Homme est
« restitué à son état primordial », un état de conscience qui lui permet de recouvrer son
« sens de l’Eternité », ou d’IMMORTALITE VIRTUELLE, comme le définit René
Guénon ; parce que, jusqu’à cet « état » évolutif, nous nous trouvons toujours dans l’« état
humain ». C’est dans une phase ultérieure que la FORCE SERPENTINE ou ENERGIE
FULGURANTE parvient pleinement à sa fin dans LA COURONNE de la tête, ou
« BRAHMA-RANDRA » de la Tradition Hindoue ou LE CALVAIRE des
HERMETISTES CHRETIENS. Le FEU-ESPRIT passe, de « serpent endormi » et rempant,
à l’état de « Reine Des Oiseaux », d’ «AIGLE COURONNE », symbole de la Résurrection
et de l’Immortalité…

« IL FAUT EN EFFET QUE CET ETRE CORRUPTIBLE REVETE


L’INCORRUPTIBILITE, ET QUE CET ETRE MORTEL REVETE
L’IMMORTALITE…ALORS SE REALISERA LA PAROLE DE L’ECRITURE :
ENGLOUTIE EST LA MORT DANS LA VICTOIRE. »
(1-CORINTHIENS, 15 :53,54).

Alors, l’EDEN INTERIEUR est à nouveau « arrosé par les Eaux de Vie » de la
Substance éternelle, qui sont la « graine » de la Nouvelle Naissance PAR L’ESPRIT, car de
même qu’elles produisent la « Génération dans son aspect sexuel, elles produisent aussi la
RE-GENERATION dans sa « direction ascendante », jusqu’à se constituer en la
« SOURCE D’EAU QUI JAILLIT POUR LA VIE ETERNELLE » (JEAN, 4 :14).

Et l’Homme sera « pareil à l’arbre planté au bord de l’eau, qui pousse ses racines
vers le ruisseau, il ne sent pas venir la chaleur, son feuillage est toujours vert ; et dans
l’année de sécheresse, il ne se fatiguera pas, et ne cessera pas de fructifier. » (JEREMIE,
17 :8 et PSAUMES, 1 :3).

« COMME DES CEDRES AU BORD DES EAUX. DE LEURS MAINS ILS


DISTILLERONT LES EAUX. ET LEUR SEMENCE SERA DANS DE
NOMBREUSES EAUX. » (NOMBRES, 24 :6 et 7).

114
« LES ARBRES DU SEIGNEUR SE REMPLISSENT DE JUS. LES CEDRES DU
LIBAN QU’IL A PLANTES. » (PSAUMES, 104 :16).

L’ARBRE DE LA VIE AU MILIEU DE L’EDEN est un symbole du Rayon de


l’Esprit Universel (ATMAN) ou Courant de Vie, s’écoulant vers le bas à travers l’essence
centrale de l’Ame Universelle (BUDDHI). Dans le texte en hébreu de la Genèse, le terme
sumérien de GAN-BI-GHEDEN (Verger ou Jardin) est utilisé pour désigner le PARADIS
TERRESTRE. En Perse, « PAIRI-DAEZA », qui signifie « enceinte ». Le mot « EDHEN »
vient de l’acadien « EDINU » (Champ ouvert), qui, à son tour, provient du sumérien
« EDIN », qui signifie « champ fertil et irrigable ». Le nom hébreu de « PARDES »
apparaît bien après.

L’ARBRE DE LA VIE est le symbole du secret de la REGENERATION ou


transmutation finale en Pur Esprit et support divin d’Immortalité : tout ce qui alimente et
sustente la Vie Spirituelle de l’Homme, vient de l’ARBRE DE LA VIE, dont les « racines »
se trouvent dans LE JARDIN DE DIEU, sur le PARADIS LE PLUS HAUT…L’ «EDEN
SUPERIEUR » OU « PARADIS CELESTE », en accord avec les traités cabalistiques sur
les HEKALOTH ou « Palais » célestes.

Nous avons parlé de la KABBALAH depuis le début de ce chapître : nous avons eu


recours à sa merveilleuse Doctrine qui nous a permi de remonter jusqu’à l’origine des êtres
et des choses ; qui nous parle du rôle que joue l’Homme comme « reflet » du Grand
Homme Primordial, et comme intérmediaire entre le Ciel et la Terre. Mais par dessus tout,
La Kabbalah est SCIENCE DE L’ETRE, par excellence, qui prend une Connaissance
directe de La Vérité telle qu’elle est, et non au moyen de quelconques abstractions, ni
produite par des « phénomènes » d’apparence plus ou moins « extraordinaire », et elle n’a
rien à voir non plus avec ce qu’on appelle aujourd’hui « phénomènes psychologiques » ou
« parapsychologiques ». La Kabbalah est en réalité UN ETAT D’ESPRIT, et bien que
l’étude soit la base de la recherche cabalistique, ce n’est pas tellement l’étude qui est
essentielle, mais surtout LA PRATIQUE. « Le cabaliste expérimente avec Dieu les instants

115
éternels que la vision extérieure, explicative, dégrade en histoire » nous dit Guy Casaril.
(« RABBI SIMEON BAR YOCHAI ET LA CABBALE »).

Quand nous parlons de KABBALAH, nous entendons la SCIENCE


TRADITIONNELLE et INITIATIQUE par excellence de la Tradition Occidentale. Ce que
Dion Fortune a défini fort justement comme « LE YOGA D’OCCIDENT ». Il ne s’agit pas
de cette « Cabale contrefaite » de certains occultistes qui n’est rien d’autre qu’une mauvaise
caricature et une superstition manquant de toute spiritualité et de toute transcendance. Elle
n’est pas non plus la « Cabale » des « cabalistes loquaces », ni celle de ceux qui « jouent »
avec la « numérologie », qui se « divertissent » en faisant des « permutations de lettres » et
des « réductions cabalistiques » en gros.

Un cabaliste authentique se reconnaît parce qu’il intègre l’ESPRIT de la Kabbalah à


sa propre Vie et fait d’elle ce qu’elle est réellement : UN MOYEN DE VIE
SPIRITUELLE ; quelque chose qui n’a absolument rien à voir avec l’occultisme, le
« mysticisme », ou le « spiritisme ». La Kabbalah est INITIATION : c’est pourquoi le
SENTIER de La Kabbalah n’est pas facile à parcourir…Dans son VERGER, les
« curieux » n’entrent pas. La Kabbalah est une TECHNIQUE DE REALISATION, c’est-à-
dire, ce que la Tradition Soufie appelle « TAÇAWWUF ». Parce que, au moyen de la
TECHNIQUE INITIATIQUE que la Kabbalah propose au Disciple « qualifié », celui-ci
peut suivre le sage conseil du « Seigneur de Compassion » : « NE CROIS RIEN DE CE
QUE LES DOCTEURS DE LA LOI ET LES SACERDOTES PEUVENT AFFIRMER.
MAIS C’EST SEULEMENT CE QUE TU AS VERIFIE PERSONNELLEMENT, ET A
LA FIN, RECONNU POUR VRAI, QUE TU GARDERAS ET EN FERAS TA
DOCTRINE. » (Le Bouddha).

LE RETOURS AU PARDES

L’ « EDEN » est un « état de conscience » et L’ARBRE DE LA VIE un « moyen »


pour atteindre le « fruit » de LA LUMIERE SPIRITUELLE qui disippe les ténèbres qui
nous entourent. L’AME est « souffle de Vie », substance de la vie et substance de l’Unité

116
intérieure, bien que manifestée en trois aspects qui répondent à l’Esprit, à la Vie et à la
Forme. Comme l’enseigne la Bhagavad-Gita : « La nature humaine est faite de « trois
cordes » : la corde ténébreuse dont le siège est dans le ventre, la corde réelle qui dort dans
le coeur, et la corde de la vérité qui brille dans l’intelligence. »
L’homme en condition de « chute » est le fruit pour avoir fait du « ventre » le maître de la
« tête », l’Intelligence Divine sous le joug et pliée au service de l’inférieur, des simples
nécessités du corps. C’est donc une attitude fausse face au Divin (Dieu) dont la
conséquence est LA PERTE DE LA VERITE…La Vérité qui est « connaître l’origine, la
substance, la fin de toutes les choses et de chacune d’entre elles en relation avec le Moi
véritable. »

Le RETOUR EN EDEN est la re-conquête du « colloque avec Dieu » qui a été


« coupé », interrompu par l’ « inversion » du Centre de Conscience : le Grand Homme
Primordial est un Arbre « avec les racines En-Haut », alors que l’homme en chute a fixé ses
racines « en bas ». Maintenant son « centre de conscience » est descendu de la Tête au
Plexus Solaire ; il est un homme « pendu » : avec la tête en bas…Mais pour pouvoir se
nourrir des Fruits « d’en haut », l’Homme doit maintenant couper ses racines inférieures
pour replonger ses véritables racines dans les «Eaux de Fleuve qui arrosent Le Verger ».
Alors le prodige aura lieu : « IL GRANDIRA, JE DIMINUERAI » (JEAN, 3 :30).
L’apparent dichotomie de sa psyqué divisée en MOI SUPERIEUR et Moi inférieur
disparaît quand il reconnaît « JE SUIS CELUI QUI POUSSERA COMME UN PALMIER :
IL GRANDIRA COMME UN CEDRE DANS LE LIBAN. PLANTE DANS LA MAISON
DU SEIGNEUR, IL POUSSE DANS LES PARVIS DE NOTRE DIEU. MEME AGE, IL
FRUCTIFIE ENCORE, IL RESTE PLEIN DE SEVE ET DE VERDEUR. » (PSAUMES,
92 :12/14).

LA MONTAGNE SAINTE, cette « Région de Bénédictions » est le lieu vers lequel


les Hommes se dirigent dans la RECHERCHE du Paradis d’où « il furent rejetés ».
L’INITIATION est le RETOUR, le RETOUR à la Montagne Sainte des Origines, Demeure
des dieux et Pivot du Ciel, là-bas, dans la Région de BOREE, où se trouve la « Rupes Nigra

117
et altissima », dressée sous l’Etoile Polaire…Comme l’affirme HENOCH le Scribe de
Justice…
Selon la Kabbalah, LE PARADIS SUPREME (ODN) « EDEN », est recouvert avec
toute les occultations. (HA IDRA ZUTA QADISHA, Chap. III, 105). Le JARDIN ou
PARADIS, est un autre terme exprimant le Système Séphirothique complet en ATZILUTH.

La DOCTRINE et la CONNAISSANCE qui constituent LE TRESOR DE


L’HERITAGE, c’est-à-dire, « LA PARADESA » a existé, existe et existira toujours…La
CONSERVATION de cette Doctrine et la TRANSMISSION de l ‘Enseignement
Traditionnel organisé, sont maintenues actives, en permanence, par ceux qui ont à leur
charge le Dépôt de la TRADITION INITIATIQUE, depuis son expression la plus éminente
et la plus dynamique, jusqu’á la manifestation la plus statique, en fonction de la capacité de
ceux qui essayent de la trouver ; bien que le sens profond de cette Tradition ne soit pas
pleinement conscient pour ceux qui font leurs premiers pas (Q.D.M.) dans la direction qui
conduit au PARDES…

« CAR IL PAYERA L’HOMME SELON SON OEUVRE, ET IL LUI FERA


TROUVER EN FONCTION DE SON CHEMIN. » (JOB, 34,11)

« COMBIEN ETROITE EST LA PORTE ET RESERRE LE CHEMIN QUI MENE


A LA VIE, ET PEU NOMBREUX CEUX QUI LE TROUVENT. » (MATTIEU,
7 :14).

« EFFORCEZ-VOUS D’ENTRER PAR LA PORTE ETROITE, CAR


BEAUCOUP, JE VOUS LE DIS, CHERCHERONT A ENTRER ET NE LE
POURRONT PAS. » (LUC, 13 :24).

« LE VAINQUEUR, JE LUI DONNERAI DE SIEGER AVEC MOI SUR MON


TRONE, COMME MOI AUSSI J’AI REMPORTE LA VICTOIRE ET SUIS ALLE
SIEGER AVEC MON PERE SUR SON TRONE. » (APOCALYPSE, 3 :21).

118
La Porte du Tabernacle qui conduit au Grand Trône du Trésor, s’ouvrira à tout
chercheur sincère qui aura su trouver la Voie d’accès. De son propre effort dependra que la
« demande » soit acceptée, et ce qu’il « recevra » en retour, la partie qui lui correspond, de
ce Trésor réservé qui est octroyé à qui connaît les Mystères du Règne Interne. Qui est
capable d’atteindre Le Règne de Dieu qui siège dans son Intime, aura aussi accès à « La
Grande Cité Sacrée », Centre Spirituel Suprême du Monde où se manifeste le Principe
d’Intelligence Cosmique qui Légifère et Règne avec la JUSTICE et la PAIX.

« Au pied d’un Amandier » débouche un souterrain qui conduit à L’AGARTTHA.


La Terre des JUSTES, La Cité Divine, Le Grand Conseil des Cycles Antérieurs, l’Héritage
de l’Antique Dynastie, Le Palais Royal où réside « LE ROI », Le BRAHATMAH, dans sa
FONCTION exaltée d’AUTORITE SPIRITUELLE qui garantit la pureté originelle de la
plus Ancienne TRADITION qui existe : LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE… !
« BENI SOIT LE ROI QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR : PAIX DANS LE CIEL
ET GLOIRE AU PLUS HAUT DES CIEUX… !(LUC, 19 :38).

119
LA CONSTITUTION DUODECIMALE DES CENTRES SPIRITUELLES

REPRESENTATION GRAPHIQUE

Le GRAND CENTRE SPIRITUEL du DIEU TRES HAUT (EL-ELION), Le Dieu de


MELKI-TSEDEQ, celui qui « demeure en permanence » (LE-OLAM), c’est-à-dire, pour
toute la durée de son Cycle (MANVATARA). MELKI-TSEDEK est « l’Homme Vivant »,
répresentant l’Héritage Divin manifesté dans la TRADITION UNIQUE, le « Grand Héritier
de LA LUMIERE » qui descend des Cieux, « le Pontifice le plus aimé de Dieu », selon
Denis l’Aéropagite.

120
S E P T

«L E S T R A D I T I O N S D E R I V E E S

E T S E C O N D A I R E S”

Au “SACERDOTE DU TRES-HAUT” et ROI DE SALEM, « MELKI-TSEDEQ,


Centre et Pivot du SACERDOTE ETERNEL dont les « TRACES » sont
Suivies par les Initiés d’aujourd’hui comme ceux d’hier et ceux de toujours...
----------------------------------------------------------

A une époque très eloignée de l’Origine, le SIEGE de la GRANDE TRADITION


PRIMORDIALE (POLAIRE), fut transferé ou transmis à d’autres Régions. C’est à partir
de ce moment que la Grande Tradition se convertit – selon le cas - en « Occidentale » au
« Orientale », c'est-à-dire, en Tradition DERIVEE, Secondaire ou Subordonnée. Les
Centres Spirituels Dérivés et Subordonnés furent constitués à l’image du Centre Polaire
Suprême ; certains conservèrent même le Nom de « TULA » (THULE), comme les
Atlantes, et par la suite, les Toltèques. Par conséquent, la « coloration » de « points
cardineaux » commence.

Les Centres Spirituels Secondaires font revivre leur Prototype : « Le Grand Cente
Primordial Suprême », avec lequel ils restent en contact étroit, en leur qualité de
représentants externes légitimes, et agissant en parfait ordre, harmonie et étroite rélation,
car toutes les Traditions particulières ne sont que des adaptations cycliques de la Grande
Tradition Primordiale.

121
Au sujet du sens du mot « POLAIRE », nous devons préciser que, même si Centre
Suprême fut primitivement « POLAIRE », au sens littéral du terme, à travers les différentes
étapes historiques de l’Humanité terrestre, sa « localisation » a pu être différente, bien que
ne cessant pas de rester essentiellement l’Axe fixe autour duquel se réalise le mouvement
de toutes les choses. (Réf : René Guénon : « LA TERRE DU SOLEIL », Etudes
Traditionnelles, Janvier 1936). Par la tradition arabe, nous savons que l’ « OISEAU
PHENIX » (El-Ruj) « ne se pose jamais en d´autre lieu que sur la Montage « QAF » ; c’est-
à-dire, « LA MONTAGE POLAIRE ». (Ibid.)

Les Centres Spirituels SECONDAIRES étaient subordonnés au Centre Principal


HYPERBOREEN, parce que la Tradition Primoridal est originellement « POLAIRE »,
comme l’indique le symbolisme naturel, car le Centre HYPERBOREEN était situé,
conformément au symbolisme du Cycle Annuel, sur l’Axe SOLSTICIAL NORD-SUD qui
unit les deux Pôles ; c’est-à-dire, la région de l’HIVER du Cycle Annuel. Alors que la
position des Centres SUBORDONNES ou Sécondaires étaient situé dans la région du SUD,
dans celle du « Soleil Couchant » : L’OCCIDENT ; région de « La Nuit » dans le Cycle
Solaire diurne, le « MAGHREB » ou « Coucher de Soleil » chez les arabes, qui correspond,
dans l’Axe EQUINOXIAL à l’AUTOMNE, le « commencement » de la tombée de la nuit,
de l’ « obscurcissement »...

La Tradition est « transportée » du NORD à l’EST en correspondance avec le


changement ou « transfert » de la « Demeure des Sept RISHIS », depuis la GRANDE
OURSE (La Balance) ou Sapta Riksha, aux PLEIADES (Les Filles d’Atlas...) ; c’est-à-dire,
d’une constellation POLAIRE à une Constellation ZODIACALE. Ou, ce qui est la même
chose, un pas du symbolisme SOLSTICIAL au Symbolisme EQUINOXIAL. Le
changement du NORD à l’EST se réfère à la période «ATLANTE » ; un tel changement
altère le point de départ du Cycle Annuel, qui, dans la Tradition Hyperboréenne, commence
au Solstice d’Hiver, et dans la Tradition Secondaire Atlante, passe alors à l’Axe Equinoxial
qui fait commencer l’année dans un des Equinoxes ; en sorte que le Symbolisme des
évènements cosmiques est étroitement lié à sa représentation correspondante dans les faites
de la Nature.

122
En ce sens, si nous prenonsn les Idées Suméro-Chaldénnes au sujet de l’origine du
Monde, que nous transmet le Premier Livre attribué à Moïse : LA GENESE, non plus
comme la description de processus cosmiques ou biologiques, mais dans son sens le plus
profond, ésotérique et transcendant (en appliquant le QUATRE LETTRES du Mot
« PaRDeS »), nous trouvons – spécifiquement dans le Premier Chapître – le plus grand
Enseignement de toute La Bible, en relation avec la Tradition du Judaïsme et du
Christianisme primigènes...

Pour quelle raison – par exemple -, dans les Verset 5, 8, 13, 19, 23 et 31,
l’expression « L’APRES MIDI » (EREB) apparaît avant celle du MATIN (BOQER), dans
le récit « DES JOURS » de La Création... ?

Dans le PREMIER CHAPITRE de la GENESE, nous trouvons des preuves


merveilleuses du profond Symbolisme qui « ré-vèle », d’une part le
«COMMENCEMENT » de LA GRANDE TRADITION PRIMORDIALE et de ses divers
Epoques Secondaires, ainsi que l’ « object » de la « création » d’un « Homme Nouveau »
au moyen de la CONNAISSANCE que les Collèges Initiatiques de tous les temps ont
dispensée ou dispensent à tout Homme qui, comme le Soleil du Solstice d’Hiver,
« retourne » (revient sur ses pas...) pour que le Grand Soleil Spirituel Eternel brille pour
toujours dans son Coeur (NATALIS INVICTI SOLIS).

Dans l’INTROITO de la « MESSE DE NOEL », selon le Rituel de ‘Eglise


GNOSTIQUE-APOSTOLIQUE, le Célébrant dit :

« UN ENFANT NOUS EST NE, il nous a été donné un Fils, qui porte sur son épaule la
Souveraineté et qui s’appellera ANGE DU GRAND CONSEIL. Chantez un nouveau
cantique au Seigneur, parce qu’il a fait des merveilles. Gloire, » etc.
« PRIERE » : Concède nous, nous te le prions O Dieu Omnipuissant !, de naître nous aussi
à la VIE DIVINE que le FILS est venu nous donner, en s’incarnant au sein de la
Bienheureuse PARTHENOS, Reine des Cieux. Permets nous, Seigneur, de découvrir la
Plénitude de ce Saint MYSTERE. Conduis-nous au Tabernacle Secret où TON

123
ESPRIT est UN avec l’Esprit de l’Homme...O Divine Présence ! O Gloire Infinie du
Pléroma ! O, Lumière qui brille dans le Coeur de l’Homme... !

La « fin » de l’AUTOMMNE (l’Après-midi ou « le commencement » de la Nuit)


marque le COMMENCEMENT (la genèse) du RETOUR...Voyons ce que nous dit le Livre
du Prophète et SACERDOTE Jérémie (« sage dans le Bien et simple dans le mal ») au sujet
du symbolisme « du début pour la fin d’un Cycle », parce que la « fin » d’un Cycle est le
« début » d’un autre.

« PARCE QUE MON PEUPLE EST BETE ; ILS NE ME CONNAISSENT PAS.


CE SONT DES FILS IGNORANTS ; ILS NE PEUVENT RIEN COMPRENDRE ;
ILS SONT HABILES A FAIRE LE MAL ; FAIRE LE BIEN, ILS NE LE
SAVENT PAS. JE REGARDE LA TERRE : ELLE EST DESERTE ET VIDE ;
LES CIEUX : LA LUMIERE EN EST ABSENT. JE REGARDE LES
MONTAGNES ; ELLE TREMBLENT ; TOUTES LES COLLINES SONT
BALLOTEES. JE REGARDE : IL N’YA PAS D’HOMMES ET TOUS LES
OISEAUX SONT PARTIS. JE REGARDE : LE PAYS DES VERGERS EST UN
DESERT, LES VILLES SONT INCENDIEES PAR LA PRESENCE DU
SEIGNEUR, LA PRESENCE DE LA FUREUR DE SA COLERE. AINSI PARLE
LE SEIGNEUR : TOUTE LA TERRE DEVIENT DESOLATION ; POURTANT
JE NE LA CONSOMMERAI PAS. » (JEREMIE 4 :22 à 27).

« Je ne la consommerai pas », je ne ferai pas table rase, car malgré les « erreurs »
continuelles de l’homme, il n’ya pas de « fin complète » pour lui. Malgré sa « conduite
errante », il lui est donné une opportunité d’entrer dans Le Sentier Spirituel, et de re-tourner
à la Véritable Qualité d’Homme : c’est-à-dire qu’il peut faire un nouveau « début »…

Un « sens » du texte n’exclut pas les autres sens, en suivant l’analogie qui permet
que des considérations comme celles qui viennent d’être susceptibles d’applications à
divers degrés de la signification « fondamentale » des anciens symboles, légendes et
Mythes Traditionnelles. Ce qui est important, c’est de ne pas s’attacher aveuglément à la

124
« littéralité ». L’«ESPRIT » des Ecritures est fondée sur des « moules » et des « reflets »
des choses « Célestes », car les choses « d’en-bas » sont le reflet des choses « d’En-Haut »,
comme l’affirme la Loi Hermétique. « LES CIEUX RACONTENT LA GLOIRE DE
DIEU, ET L’EXPANSION PROCLAME L’OEUVRE DE SES MAINS. » (PSAUMES,
19, 11), nous dit à travers le psalmiste, qu’au moyen du Principe de la Loi de
Correspondance, il est possible de découvrir le voile qui occulte ce qui apparaît comme
inconnu à notre vue, car l’UNITE de fond n’exclut en aucune manière la multiplicité de
formes…

Symboles, Légendes et Mythes anciens, millénaires, servent de Jalons, de poteaux


ou de piliers-guides qui vont signaler le Chemin ; ils sont les « TRACES » éparpillées
n’importe où, au long des Ages, qui permettent que la Grande Doctrine demeure immuable
et intègre, pour ceux qui sont capables de « relever le voile d’Isis ». C’est ce qu’ont fait les
Grands Initiés Atlantes, les Hiérophantes Egyptiens et Chaldéens, les Initiés Assyrients et
les Grecs, de même que les Initiés et Adeptes du Monde Oriental continuent de le faire,
parce qu’ « ils parlent tous une même langue ». Le Langage DES MYSTERES…Nations,
Empires, Civilisations sans fin peuvent disparaître, mais la Grande Tradition
DEMEURERA POUR TOUJOURS, chaque fois sous des « formes » appropriées à son
époque, mais toujours « invariable » dans son « fond », PARCE QUE LA VERITE EST
UNE ET IMMUABLE…La Vérité « EST »…

Si nous partons du « MONT MERÚ », La Montagne AXIALE autour de laquelle les


révolutions de notre monde s’effectue, montagne qui est identifíée symboliquement au
POLE NORD, toute la terre, en relation avec cette « situation », est localisée AU SUD.

Dans le CADRE SYPNOTIQUE que nous présentons à la suite, nous avons essayé
d’offrir à nos lecteurs, une ressource qui leurs permette à simple vue, d’avoir une idée plus
ou moins claire de ce qui a constitué, depuis ses origines jusqu’à des époques historiques
relativement « récentes », le processus embrouillé de la SUCCESSION
ININTERROMPUE de la GRANDE CHAINE de la Tradition Initiatique ; c’est-à-dire, le
« transfert » de la GRANDE TRADITION PRIMIGENE, POLAIRE (Nordique) vers « les

125
Terres situés AU SUD DU MONT MERÚ ». Le Cadre Synoptique antérieurement
mentionné n’est à peine qu’un essai de corrélation chronologique qui admet de nombreuses
variantes, mais qui peut être utile pour ordonner les idées.

« Le Temple ne se construit pas en un jour par l’effort d’un seul homme. Chaque
génération y participe, ajouttant son oeuvre à l’Héritage précieux qu’elle a la mission de
transmettre ; c’est LA TRADITION, lien d’union entre le passé et l’avenir. »
Paul Naudon : « RABELAIS FRANC-MAÇON »
Page 131, Edit. « La Balance », Paris, 1954..

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Avant de nous concentrer sur le thème spécifique de la TRADITION ATLANTE,


nous croyons nécessaire de faire quelques remarques au sujet de la variété des opinions qui,
en faveur ou contre ce thème, ont été produites depuis des siècles par la gamme la plus
variée de « spécialistes », d’erudits et autres « autorités consacrées ».

Dans un livre comme celui-ci, dont l’objet primordial est simplement de


« présenter » au lecteur une série de faits et d’informations qui lui permettent de se faire
une idée assez approximative de ce qu’a été la continuité de LA TRADITION
INITIATIQUE, il est pratiquement impossible de donner un « résumé » complet de tout ce
qui a été écrit au sujet d’un thème aussi polémique et controversé que celui de
L’ATLANTIDE. Cependant, nous considérons nécessaire d’essayer, pour le moins, de
tramer toute une série de considérations sur ce thème, avant de commencer à faire des
commentaires spécifiques sur une des plus importantes Traditions Secondaires qui ait
existé : « LA TRADITION ATLANTE ».

126
(INSERTER LE GRAPHIC)

127
Le Thème de L’Atlantide a produit une telle quantité de livres, qu’il faudrait toute
une vie pour tout juste pouvoir jeter un rapide coup d’oeil sur un bon nombre d’entre eux,
tous pleins d’opinions contraires. Dans l’unique but de donner une faible idée d’une telle
accumulation d’écrits, nous citerons le cas du livre d’Armando Vivante et J. Imbelloni :
« EL LIBRO DE LAS ATLANTIDAS » (José Anesi, Editor, Buenos Aires, s/f). Dans ce
livre, la table des auteurs et des références bibliographiques est détaillée sur une double
colonne, de la page 395 jusqu’á la page 406…

Et il y a beaucoup d’autres exemples semblables à celui qui nous venons de citer,


mais ce n’est pas notre propos de les énumérer tous ; ils peuvent cependant être vérifiés par
ceux qui se donnent la peine de suivre une des quelconques abondantes références
bibliographiques qui sont tellement caractéristiques des « grands autorités » et des
« érudits ». Devant une telle provision d’idées, d’opinions et de positions antithétiques, on
se demande comment une IDEE (au sens le plus « platonique » du terme) aussi simple, peut
nous apparaître comme embrouillée et incompréhensible… Quelle mauvaise « levure » ! O
Ruben Dario ! Quel type de « ferment » se trouve sous-jacent dans le fond de la nature
humaine, qui réduit tout à une absurde divergence ? Pourquoi, plus l’homme pense, pluis il
se sépare de l’ETRE… ?

Plus l’homme « moderne » se prend pour un « scientifique » et un « académicien »,


et plus il se vante d’être « cartésien » et « naturaliste ». La base de toute sa « force » réside
dans la « déesse raison » et dans l’information que les sens apportent : il ne croit que ce qui
se voit et se mesure, mais ignore tout un Monde qui continue « au-delà » de ses organes
physiques. Pour lui, LA RAISON est TOUT. Bien que, sous le monde psychologique
conscient, il existe d’autres « états » de sub-conscience, d’inconscience et de Supra-
conscience, pourquoi alors, continuer à ignorer ou sous-estimer ces autres modes de
connaissance au nom d’une « conception matérialiste de l’histoire » qui se limite ?

Un vieux proverbe dit : « QUAND L’HOMME PENSE, DIEU RIT ». Ou, comme
le signale Dimitri Merejkovsky : « ET LES DIEUX RIENT, LES DEMONS RIENT, EN
VOYANT L’HOMME SE CASSER LA TETE SUR CETTE ENIGME D’UNE

128
SIMPLICITE ENFANTINE ». (« Atlantida-Europa, Edit. Nova, Bs. Aires, 1944). C’est
pourquoi, quand quelqu’un, se sentant la charge d’EPIMETHEE, « enlève le couvercle » de
la « Boite de Pandore » qu’est ce thème aussi controversé de L’ATLANTIDE, il doit
affronter les obstacles et les difficultés les plus imprévisibles, qui commencent avec les
bastions apparemment irréductibles du « critère historique », et se prolongent longuement
avec l’immense « flot » de tant de « spécialistes » : mythologues, philosophes, philologues,
géologues, géographes, anthropologues, ethnoloques, biologistes, paléontologues,
hydrologues, vulcanologues, océanographes et théologues, dont la scission moderne se perd
dans les méandres des expériences « profanes » les plus variées, historiquement
conditionnée par les pouvoirs terrestres en général…

Depuis le méchanisme de pression et de « baîllon », comme celui du Congrès


International de Nancy en 1875, dont le « desideratum » fut : « qu’on parle jamais plus de
provenances égyptiennes et assyriennes ni des colonisations des fugitifs de l’Atlantide »,
jusqu’aux « conclusions magistrales » comme celle du professeur A. E. Taylor, qui a
« proclamé » que « les hypothèses fantastiques au sujet de l’Atlantide, ont disparu depuis
longtemps des écrits sérieux de l’histoire et de l’ethnologie, et n’exercent encore,
apparemment, qu’une curieuse attraction sur les personnes imparfaitement cultivées
(imperfectly educated). Réf : J. Imbelloni, Op. Cit. Introito).

Opinions très personnelles et très subjectives que celles de J.Ortega et Gasset dans
leur écrit « Les Atlantides », pour qui les Atlantides sont « les cultures submergées et
évaporées », « peuples puissants à une époque, créateur de cultures complètes, originant de
grandes actions et relations historiques », « qui ont fini par être éliminées de la mémoire
humaine. »

En ce qui concerne la « science officielle », c’est précisément celle qui, par système,
a sous-estimé tout ce qui se rapporte à l’Atlantide ; exception faite de quelques
« courageux » qui ont osé exprimer leur opinion, que ce soit de manière favorable sur ce
thème, ou pour le moins, plus d’objectivité et de pondération. Par exemple, l’historien G.
Glotz, dans son « Histoire de Grèce », page 113, affirme : « C’est un fait universellement

129
connu que la légende précède l’histoire ; mais une critique attentive et rigoureuse, surtout
quand elle se fait à l’aide d’une méthode comparative, est apte à distinguer les éléments
historiques à l’intérieur de la propre légende ».

Le professeur P. Gaffarel, dans son oeuvre qu’il a dediée à l’Atlantide affirme que
« les atlantes représentent un rôle exceptionnel dans l’histoire de l’humanité » et qu’«on ne
peut pas nier l’influence que leur civilisation a exercée sur le développement ultérieur de
notre espèce.»

Pour sa part, le professeur E. F. Gautier suppose que « la solution du problème de


l’Atlantide est d’importance capitale. » (« Le Sahara », page 217, Payot, Paris).

Parmi la gamme variée des oppositions les plus incisives, il y a ceux qui affirment,
comme Georges Cousin (« Etudes de la Géographie Ancienne », 1906), que la « tradition
atlante est égyptienne et uniquement égyptienne ». Paul Cousin, dans « Le Mythe de
l’Atlantide », 1928, pense que « la fable fut entièrement forgée par les Sacerdotes de Sais, à
des fins politiques : le besoin de l’appui grec, sa protection et son alliance » et il voit dans
les « Dialogues » un « modèle des mystifications plus amplement conçues, mieux réalisées
et plus propres à montrer la profondeur insondable de la crédulité humaine. » (Cité par J.
Imbelloni, op. Cit.).

E. Ch. Brausseur de Bourbourg, n’a pas seulement dénoncé l’absence de sens


historique du récit de Platon sur l’Atlantide, mais il lui a reproché sa position « anti-
historique ». (Ibid.)

« Contes de vieille ou de sacerdote », selon Voltaire, commentant à Joseph de


Acosta, qu’il le considérait comme « un conte pour raconter aux enfants et aux vielles ».
« Gaston Boussier n’octroie à Platon que la reconnaissance d’avoir attient dans « le
discours atlantide » la « perfection du genre romantique », mais il ne fait aucun doute qu’il
s’agit d’une fiction présentée de manière aussi intrépide ». (« Les Origines des Romans-
Grecs.)

130
Pour J. Imbelloni, « Platon a donné une touche finale à un genre narratif qu’on
appelle aujourd’hui ROMAN ou NOUVELLE, et antérieurement FABLE ». (Op. Cit.). De
même que James Brawell le considérait comme « The first responsible, romantic » (le
premier romantique responsable) (« Lost Atlantic », London, 1937). Nous nous
demandons : « responsable » en quel sens ? Parce que, pour le moins, Imbelloni est plus
« spécifique » quand il reconnaît en Platon « des pratiques de responsabilité et d’honnêteté
dans son méthodisme de l’artifice » : l’historicisme des particularités descriptives ; le choix
stable d’un MODUS chronologique conventionnel ; l’éfficacité considérable du manuscrit
ancien et la disparition finale de l’objet. » (Op. Cit. Page 365).

Le génial ARISTOTE, qui épuissa sa « veine humoristique » pour essayer de


« tuer » l’Atlantide de Platon avec l’arme du rire, n’a jamais imaginé qu’un jour, le monde
trouverait encore plus « comique » le fait que les vers de terre des Iles Canaries puissent
« rirent les derniers », quand on prouva leur origine commune avec leurs congénères
d’Europe Méridionale. (Réf : L.Germain : « Le Problème de l’Atlantide et la Zoologie »,
1913). De même qu’il est prouvé que la faune actuelle des archipèles des Açores, de
Madeira, des Canaries et des Iles du Cap Vert, n’est pas « insulaire » mais « continentale ».

Il est particulièrement curieux qu’Aristote, que eut suffisamment d’ « intuition »


pour affirmer que la véritable origine de l’AMBRE (Elektron) était la résine pétrifiée par le
temps, produite para certains arbres, en revanche, manqua d’intuition pour découvrir le
« voile » de quelque chose qui était arrivée bien des millénaires après. La science moderne
confirme que l’ambre provient de la résine de sapins qui, il y a VINGT.CINQ MILLONS
D’ANNEES, existaient dans les îles des régions artiques, qui bénéficiaient alors d’« un
climat d’un jardin riant ». (Dr. H. Convenz : « Monographie der Baltischen
Bernsteinbaume ».) Au meilleur chasseur, le lièvre peut échapper ; ainsi qu’il a échappé à
Aristote, quand il déclara que « l’arc-en-ciel a TROIS couleurs ». Il fut incapable de
« percevoir » la couleur VIOLETTE…qui est la couleur « intérieure »…

Il est difficile de comprendre la « prédisposition » d’Aristote contre l’idée de


l’Atlantide, quand nous lisons dans ces oeuvres, par exemple : « Viendra le jour où nos

131
fleuves s’épuiseront et d’autres naîtront ailleurs. La terre, qui sustente, en son temps, la
civilisation, sera un jour innondée, et de nouvelles terres et de nouvelles civilisations
emérgeront des océans ; ceci est dû aux lois occultes de la nature, et il est inutile de le nier
car personne ne peut empécher sa réalisation. » (« De Generatione et Corruptione »).

Louis Charpentier, dans son marveilleux livre « LE MYSTERE BASQUE », dit au


sujet du récit de Platon : « Aristote, disciple de Platon, qu’il détestait profondément par
jalousie, l’accusait d’avoir inventé cette île mystique au milieu de l’Atlantique, pour
répandre, sous la cape de la fiction, ses idées sur l’organisation idéale des hommes sur la
Terre. Et il est très possible que Platon, en partie, ait inventé l’organisation des hommes
dans cette île. Sauf qu’il était impossible au philosophe grec d’inventer, de la même
manière, les îles des Antilles et le continent Américain qui figurent clairement dans son
récit. Cependant, depuis Aristote, tout le monde sait qu’il est interdit de prendre l’Atlantide
au sérieux. Toutes les personnes sensées se manifestent ainsi. Malgré quelques tentatives
individuelles, la « science » moderne venait d’Orient : races, langues et culture. » (Op. Cit.,
pages 126, Plaza & Janes, Barcelona, 1976).

Du même auteur et de la même Maison d’Edition, dans son livre « LOS


GIGANTES y EL MISTERIO DE LOS ORIGENES », page 39, nous présentons le passage
suivant :

« Des milliers de livres ont été écrits pour ou contre la véracité de l’existence de
l’Atlantide. C’est une question qui a provoqué des polémiques sans fin…, ce qui n’a rien de
surprenant, car l’existence de l’Atlantide met en jeu la véracité de la Genèse et sa datation.
Douter de la Genèse signifiait jeter l’interdit sur les Ecritures Sacrees, et pour les Eglises
Chrétiennes, il était vital que l’histoire antérieure au christianisme fut élaborée en fonction
de la venu de Christ, et ce, au moyen des éritures hébraïques et des dates qui la garantissent
depuis la création du monde et d’Adam…Ainsi donc, tout ce qui n’entrait pas dans le
« cadre » des Ecritures Sacrées, était considéré comme fable et mensonge. En conséquence,
seul le Proche Orient avait fait l’objet d’études historiques, car la « Lumière » ne pouvait
venir que de là (Ex Orient Lux), et quand les laïques prirent le relais des clercs, ils ne se

132
sont pas plus soustraits à un tel dogme que leurs prédécesseurs. Douter que la lumière et la
civilisation proviennent d’Orient est toujours un cas grave d’excommunion…Par
conséquent, l’Atlantide ne peut être qu’un mythe et ceux qui croient en lui, des rêveurs… »

C’est pourquoi, de nos jours, il est déjà beaucoup plus facile de comprendre ce que
cherchait le grand philosophe péripatétitien, dans son effort pour « détruire » l’Atlantide de
Platon. Qui ont été, sont et seront ses élèves les plus remarqués ? Les « disciples »
modernes de l’inventeur du syllogisme sont toujours uniquement intéressés par les
« formes » externes de ce qu’ils entendent par « réalité », au lieu de la Réalité supersensible
des IDEES…Qui sont ceux qui ont perdue de vue la REALITE DES ETRES ? Qui sont
ceux qui ont consommé le « divorce » entre l’individu et l’archétype ? Ne serait-ce pas que
le « rire de Dieu » est engendré par la fatuité de l’homme ?

Mais s’agit-il, par hasard, d’un Dieu extra-cosmique, d’un Dieu Terrestre ? Nous
devons être suffisamment présomptueux pour le croire. CE Dieu, « notre » Dieu, qui « rit
de l’homme » (du « non-être »), comme un père rit des bêtises que commet son fils par
immaturité ou par ignorance…Ce Dieu disions-nous, est LE DIEU EN NOUS :
« EMMANUEL »…Le « JE SUIS », Le Véritable ETRE, « celui qui est éternellement en
devenir »…Mais son rire n’est pas de moquerie ou de mépris, mais de COMPASSION et
de COMPREHENSION, d’Amour Infini, devant les « faux pas » d’un « bébé » qui, dans un
état transitionnel, apprendra bientôt à « redresser sa marche » vers La LUMIERE, vers son
propre CENTRE DE CONSCIENCE.

Pour revenir sur les « incongruités » d’Aristote, rappelons son opinion au sujet du
MYTHE : « LE MYTHE EST UN RECIT TROMPEUR QUI REPRESENTE LA
VERITE… ». Tel que l’affirme un vieux postulat, dont nous ne nous rappelons pas de
l’auteur : « DANS TOUTE FIGURATION MYTHIQUE, IL FAUT CHERCHER UN
FAIT CACHE MAIS POSITIVEMENT VERIDIQUE. »

SCHELLING prévient : « LA MYTHOLOGIE ne doit jamais être confondue avec


la théologie. Elle n’est rien d’autre que l’histoire des dieux. Un processus de transformation

133
et de développement de la conscience humaine. En plus des dieux existants, chaque
système de mythologie a ses dieux préalables, qui ont été détrônés et, à leur place, de
nouveaux dieux ont été installés. De cette manière, la mythologie est liée à l’histoire. »

« La source de la mythologie est difficile à expliquer, à moins de présupposer un


remuement certain de l’homme, de sa position originelle. » (Réf : « PHILOSOPHIE DER
MITHOLOGIA WORKS », Stuttgart, 1856-61, XI, 85), cité par Moti Lal Pandit dans son
excellent article : « PHILOSOPHIE DE L’UNITE ET DE LA DIVERSITE CHEZ
SCHELLING », « The Mountain Path » review, Vol 11, N° IV, Oct. 1974, Sri
Ramanasraman, Tiruvannamalai, S. India).

La « Position Originelle » de l’Homme, selon Schelling, est « LE CENTRE », parce


qu’il fut créé dans LE CENTRE de La Divinité, et il est essentiel pour lui d’ETRE DANS
LE CENTRE, parce que c’est seulement là que se trouve son véritable siège. C’est
pourquoi, la « communication » véritable n’a lieu que quand l’homme est dans son ETAT
PRIMORDIAL. « Ce fut l’enseigment que transmit le Maître MARTINEZ DE
PASQUALLY à ses ELUS-COHEN, parce que la Doctrine de LA REINTEGRATION est
la base de l’Esotérisme Maçonnique OPERATIF. »

« Dans l’état d’existence originelle – poursuivait Schelling – il n’y a pas de


possibilité de mythologie, car celle-là apparaît seulement quand il y a « rupture » dans
l’unité de l’Humanité. Ce monde de dieux, aussi appelé « Monde Intérmediaire » (un rêve
d’existence supérieure), apparaît involontairement dans son mental, naissant du besoin qui
lui est imposé par sa FILIATION ORIGINELLE, qui dure jusqu’à son « éveil final »,
quand, arrivé à l’ AUTO-CONNAISSANCE, ce monde extra-divin se donne à lui, content
d’être libéré de l’attache immédiate qu’il est incapable de mantenir, et qu’il est très pressé
de remplacer par une relation « médiate » qui le laisse, en même temps, libre. » (Ibid. , 85).

« La naissance de l’histoire ne jaillit pas de causes externes, c’est-à-dire, de causes


matérielles, mais d’un mouvement spirituel et intérieur de l’âme. Ce mouvement, c’est-à-
dire, la naissance de l’histoire, eut lieu durant l’ « éloignement de l’humanité » du Centre

134
Originel. En conséquence, il resulte nécessairement que ce ne sont pas les gens qui
déterminent le caractère des nations et de l’histoire. L’Humanité n’est rien d’autre que sa
mythologie ; elle se développe et modèle sa culture et sa civilisation selon sa mythologie.
Une nation n’existe comme telle qu’après s’être définie elle-même et avoir pris sa décision
dans sa mythologie. » (Ibid.65 et 109).

Nous concluons les citacions de la philosophie anthropologique de Schelling, en


présentant ce qu’il a écrit sur le concept de la contradiction dans la nature, rafraichissant les
points de vue de Jacob Boehme : « Si la nature originelle avait été en harmonie avec elle-
même, elle serait demeurée. Il y aurait un UN contigu et jamais DEUX, immobilité
éternelle sans progrès. Aussi sûr qu’il y a la vie, il y a la contradiction dans la nature
originale. Sans contradiction, il n’y aurait pas de mouvement, ni de vie, ni de progrès, mais
immobilité éternelle, un sopor mourant de tout pouvoir. » (Die Weltalter – « Las Edades del
Mundo », VIII, 219).

Mythe ou réalité, légende ou histoire, la vérité sur L’Atlantide ne pourra pas être
« monnaie courante », chose prouvée, thème des « mass-media », jusqu’à ce que la Terre
Mère remette à découvert la « réalité matérielle », qui est l’unique « langage » que
comprenne cet immense groupement d’individus, d’intérêts et de comportement analogue,
d’influences et de réactions psychologiques subordonnées à un « super-je ». Devant une
telle « évidence », il n’y a pas de possibilité de « syncronisme » entre deux niveaux de
conscience aussi divergents.

Les poètes, qui savent « voir au-delà du voile », ont parfois l’habitude de passer
pour des « prophètes ». SENEQUE, dans les cinq versets très connus du deuxième acte de
la tragédie « MEDEE », « fait le pronostique » suivant : « Des siècles viendront dans l’âge
avancé du monde, où l’océan aura tendence à lever le siège et la terre apparaîtra dans toute
sa grandeur ; Tethis dévoilera de nouveaux continents et Thulé ne sera plus le terme ultime
du monde…Il est évident que quand cela arrivera, l’Humanité « s’éclairera avec une
nouvelle lumière… »

135
Il est curieux d’observer le « comportement » d’une certaine « catégorie sociale »
déterminée, qui se vante d’être « empiriste » et se croit « positiviste », mais qui agit en
obéissant à une série de « schémas » très semblables à ceux des religions. Elle possède une
« sotériologie » sui generis, utilise des paroles « sacrées » : « prolétariat », « gauche »,
« révolution », etc. ; elle utilise un « symbolisme » et traîne derrière elle toute une quantité
de mythes : « liberté » ( ?), « libération », « paix », « fin des conflits sociaux », « abolition
de l’Etat exploiteur et des classse privilegiées », enfin, toute une promesse d’un « paradis
sur la Terre »…

Comme le disait le professeur Ignacio Burk : « une religion terrestre, une « foi »
purgée de toute transcendence, et qui, comme toutes les religions, a ses hérétiques,
schismatiques, martyrs, apôtres et convertis. » (« El Nacional, 10-8-83 : « RELOJ DE
ARENA »).

Pour sa part, Simone Weil dit à ce sujet : « Le marxisme est totalement une religion,
dans le sens le plus impur du terme. Il a notablement en commun avec toutes les formes
inférieures de la vie religieuse, le fait d’avoir été continuellement utilisé, selon la tellement
juste expression de Marx, comme un « OPIUM DU PEUPLE » ».

A ce propos, il est bon de « rafraichir » les paroles textuelles de Marx : « La religion est
le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans coeur, ainsi que
l’esprit d’une époque sans esprit. Elle est l’opium du peuple. »

Certains pensent que Karl Marx n’est pas l’auteur véritable de la célèbre phrase
tellement rebattue : « LA RELIGION EST L’OPIUM DU PEUPLE », mais qu’elle serait
dûe aux auteurs de la « SATIRA MANIQUEA », ou « LA VIRTUN DEL CATOLICON
DE ESPAÑA », texte de 1594, que l’on doit au poète et professeur Jean Passert, au
chamoine Pierre Le Roy, Florentin Chrétien, au prêtre Nicolas Rapin et au jurisconsulte
Pierre Pithou, et le texte en aurait éte le suivant :

136
« Mais la religion Catholique et romaine est le brevage qui nous enorgueillit et nous
endort, comme un opiat bien sucré et qui sert de médicament narcotique pour étourdir nos
membres ».
(Cf : « Le Nouveau Commerce, Cahier 18/19).

Politicards irrémédiablement irréalistes, qui se trompent eux mêmes, car ils sont
d’abord « hypnotisés » et « convertis » en « apôtres », et une fois « programmés » et
« conditionnés », ils se dédient à tromper la grande masse, en lui promettant d’arriver à des
objectifs qui, dans le cadre du plus pur « empirisme » et « positivisme », NE pourront pas
être atteints (et ils le savent), ni par la génération présente ni par la suivante. Démagogues
qui, une fois mis sur les terrains imprévisibles des utopies, ne savent pas comment sortir du
bourbier. Invariablement incapables de réconcilier les LIBERTES POLITIQUES avec la
planification de l’économie, et les conquêtes sociales avec les objectifs politiques. Il est
évident que le futur du développement équilibré et harmonieux de l’Humanité dans les
prochains lustres, ne pourra pas même être « entrevu » tant que dureront ces « obstacles »
qui, tant dans le camp marxiste que dans le réduit capitaliste pragmatique, entravent
l’éclosion des nouveaux concepts politiques de SYNTHESE, qui éliminent définitivement
les erreurs et les défauts prouvés des deux côtés, et qui s’appliquent à re-structurer avec
diligence un nouvel ORDRE qui satisfasse pleinement les nouvelles générations plus
cultivées et plus capables, qui arrivent « en nous marchant sur les talons »… ! Assez de
« manichéismes » aberrants ! C’est au moyen d’une « loupe » que la Lumière du soleil
peut se concentrer ; la mission du « prisme », dissolvante, divisioniste et désintégratrice,
« est déjà passée à l’histoire ». L’HUMANITE est « UNE ». Finissons-en avec la
« pratique » infâme : « DIVISER POUR REGNER ». La PAIX et l’HARMONIE entre les
hommes est une chose bien trop importante et vitale pour continuer à la laisser entre les
mains de signes et de perroquets (machines parlantes politiques), de tigres et de panthères
(césarisme), ou de mantes religieuses (le religionisme avec des appétits politiques).

Le dirigeant politique du futur devra être un « Homme Supérieur », un surdoué,


intelligent, cultivé et hautement qualifié pour sa mission, un être psychologiquement
« intégré » et d’une immense capacité de SERVICE.

137
Il est évident qu’on ne peut rien attendre de positif et de réel, en provenance d’auto-
consciences « étranglées », d’individus à la psyché altérée, qui font réagir les grandes
masses en véritables névroses collectives. Un psychologue, devant un tel « cadre »,
recommenderait de « normaliser le patient » car seule une « mutation » dans la psyché, peut
élever au dessus de sa crise aliénante : ou il fait un pas en avant, ou il se noie…Il n’a pas
d’autre solution…

Malheureusement, l’expérience de notre monde nous démontre que les


« psycholoques » les plus habiles, ont été les dictateurs, de droite comme de gauche, avec
leur invariable concomitance de la répression, et le maniement et le contrôle de l’ « enérgie
réprimée». Les chinois, par exemple, interfèrent dans la liberté sexuelle de leurs sujets.
Pendant que le machiavélisme de quelques politiciens ( ?) « nouveaux », qui « dansent sur
la corde raide » entre les deux extrêmes, s’arrangent pour « distraire » avaec ardeur le
peuple, en lui donnant de LA PORNOGRAPHIE à travers tous les moyens de
communication, spécialement, à travers le plus dangereux et agressif : la Télévision.
Pendant que la populasse, qui devrait se sentir offensée et humiliée, s’en donne à coeur joie
avec la « tactique déviationniste », le « piège » infamant que lui tend le « viex renard »
politique…

Plus tard…quand ils arriveront à se rendre compte jusqu’à quel point les a conduit
ce « libertinage » dément, il sera peut-être TRES TARD pour retenir le « monstre »…Les
impulsions névrotiques collectives rebondiront en symptomes d’intensité diverse, depuis la
« frénésie sportive » jusqu’au fanatisme le plus exagéré en tout genre…Et une fois détaché
le « culte à la brutalité », qui retiendra la bête à mille têtes ?

Un très triste exemple de tout ce que nous venons d’énoncer, a pu être vérifié par
des millions de télespectateurs du Monde entier, qui ont contemplé sur leur écran de
télévision, les évènements terribles et honteux du stade de football de Bruxelles. Nous ne
voulons pas nous donner des airs de vaticinateurs, mais tout semble indiquer que nous
verrons des choses bien pires dans le futur proche…Pourvu que nous puissions nous
tromper !

138
Il devra en être ainsi, tant que les DROITS INDIVIDUELS se trouveron limités et
contrôlés par le pouvoir de l’Etat, au lieu que ce dernier soit limité par LA DIGNITE DE
L’ETRE HUMAIN…C’est le « prix » que l’homme doit payer pour se convertir en une
« particule » de la masse organisée, ce qui le situe au plus bas degré de l’échelle de la
civilisation… « Quelque chose sent mauvais au Danemark… ! Et dans tout le Monde… ! »

Les experts, « manipulateurs de masses », tant politiques que religieux, SAVENT


que ce qui est « machinal » est à l’opposé de la CONSCIENCE DE SOI-MEME, que
l’homme « émotionnel » et « superstitieux » est une proie facile pour tout type de
SUGGESTION, parce que son mental sub-conscient est comme un ordinateur qui répond
aux questions en fonction de l’information dont il a été « alimenté ». S’il n’a pas été
« programmé », il ne pourra alors donner aucune réponse ; mais s’il a été « alimenté » avec
des mensonges et des fantaisies, alors les réponses seront aussi formulées dans les mêmes
termes de fantaisies et de mensonges. En revanche, un Homme AUTO-CONSCIENT,
maître de lui même et possédant une saine imagination créatrice, pourra difficilement être
« atteint » par de simple suggestions, des slogans publicitaires directes ou « subliminaux »,
des affirmations démagogiques ou fanatiques, parce qu’il est un HOMME EVEILLE,
perceptif, et qu’il n’accepte pas que d’autres « pensent pour lui » ; sa faculté de
raisonnement est pointue, et son intuition est perspicace : il SAIT, il ne se contente pas de
« croire ». Il possède assurément une « FOI » (Pistis), mais ce n’est pas celle « du
charbonnier » ; c’est une FOI BASEE SUR LA CONNAISSANCE (Pistis-Sofía).

Mais comme le dit l’ancien proverbe latin : « MUNDUS VULT DECEPI » (« Le


Monde veut être trompé »). Au lieu de refuser et de répudier ses oppresseurs qui
« l’alimentent de mensonges et de supersticions », qui abiment, invalident et mutilent son
mental, il s’en remet tranquillement à eux, et meurt dans leurs mains, « comme un doux
agneau »…

Que la Vérité fait peur ! Les commentaires francs, directs et ouverts, les choses dites
sans « cachotteries » et sans peur, prêchants « depuis les terrasses », parce que celui qui
parle VRAI déclare JUSTICE…Aujourd’hui, où sont les COLONNES et LES BASTIONS

139
DE LA VERITE … ? Qui sont les DETRACTEURS ETERNELS de La Vérité… ? Il est
très facile de savoir où ils sont et qui ils sont : « PAR LEURS OEUVRES, VOUS LES
CONNAITREZ… !

C’est à un grand nombre de ces prétendus « érudits », scribes, docteurs de la loi et


sacerdotes, que nous devons la perte incalculable et irréparable de tant de manuscrits, de
codex, d’annales et d’autres documents précieux du lointain passé, qui furent volés, brûlés,
détruits et occultés, ou simplement mutilés ou interpolés, parce qu’ils représentaient un
véritable « danger » pour leurs propres écritures brillantes…C’est pourquoi nous trouvons,
dans La Genèse, une chronologie qui « ne cadre pas »…

Dans La Bible, on peut lire l’affirmation de XRISTOS : « JE SUIS LE CHEMIN,


LA VERITE et LA VIE »…Comment expliquer que ceux qui prétendent s’appeler
« chrétiens », aient semé le chemin de « cadavres », des décombres et de ruines ? Car c’est
CELA, que leurs faux disciples ont laissé derrièrre eux, pour tout le Monde…Ces
MILLIONS DE VICTIMES implorent le DIEU UNIQUE, depuis CE QUI’IL Y A DE
PLUS PROFOND EN EUX, pour que le CHEMIN Véritable soit une réalité, pour qu’enfin,
règne la PAIX VERITABLE sur la Terre, pour pouvoir dire « ÇA SUFFIT » !, ces crimes
et ces guerres fratricides, ces persécutions et ces « sorcières au bûcher ! »…Que cet
« ancien ordre » des choses s’est écroulé et qu’il est passé tristement à l’histoire. Que
MAINTENANT, en ce moment même, chaque minute qui passe, chaque seconde, ce VIEIL
ORDRE des choses, des idées caduques, tant politiques que religieuses, est en train de
s’effondrer sous nos pieds…Nous sommes les derniers témoins d’un monde, de la fin d’une
« civilisation » qui a déjà vécu son « cycle » et qui va tendre à disparaître et à s’éteindre par
décrépitude, pour qu’une fois de plus, L’OISEAU PHENIX RENAISSE DE SES
CENDRES…

Quand viendront LES TEMPS, ceux qui remplirent leur Mission de GARDIENS et
CONSERVATEURS de la Tradition Initiatique, transmettront aux générations nouvelles, le
Grand Trésor de l’HERITAGE qui leur avait été confié. Et les nouvelles générations
grandiront en Sagesse, comme les hommes ne l’avaient encore jamais vu…

140
« SI QUELQU’UN GARDE MA PAROLE, IL NE FERA JAMAIS L’EXPERIENCE DE
LA MORT. »
(JEAN, 8:52)

« SI JE VEUX QU’IL RESTE JUSQU’A CE QUE J’ARRIVE, QU’EN SERA-T-IL- DE


TOI ? (QUID AD TE ?…)
(JEAN, 21 :24)

141
«L A T U L A A T L A N T E»

« Quand une idée revient avec insistance à travers les siècles, et intéresse des hommes d’un
grand intellect et produit une oeuvre dans laquelle se trouve un puissant effort de pensée,
l’oeuvre dans laquelle l’idée vit, représente toujours une révélation de la Vérité. Vérité qui
a pour auteur la Sagesse Absolue ; par conséquent, ceux qui l’écrivent sont les humbles
soldats, les apôtres et non les auteurs de l’idée manifestée. »
Giuliano Kremmerz
« Opera Omnia »
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La TULA ATLANTE est la représentation symbolique du Centre Spirituel


Secondaire, que des groupes provenant de l’Hyperborée établirent sur le continent de
L’Atlantide, se constituant ainsi en une « Terre Sainte » (Sacrée) parmi les « Terres
Pures », C’est là que va germer la GRANDE TRADITION des Maîtres Initiateurs, avec
leur Communauté et leur Grand Collège Sacerdotal (« NEPHAL »), durant la deuxième
moitié du Manvantara présent, et dont l’extraordinaire civilisation a du atteindre une durée
approximative de 12 960 années ; c’est-à-dire, une demi-période de procession des
équinoxes. Selon R.S. Clymer, « elle était à son apogée durant la période du tertiaire, y
compris celles d’éocène et de pliocène. »

Selon la science actuelle, la préhistoire est présentée comme une très longue nuit
obscure, d’où sortent les soit-disant « hommes pré-historiques » (période Holocène), car,
selon la science classique, il n’a pas existé d’HOMO SAPIENS plus proche que l’ancêtre
de Néanderthal ou de Cro-magnon. D’après de nombreuses « autorités », nos ancêtres
étaient inférieurs, privés d’intelligence et même d’instinct…

Comme nous le disions au début de ce chapître, le nom de « TULA » fut conservé


par les Atlantes en souvenir de leur lieu d’Origine, La Tula Hyperboréenne. Par la suite, la
même chose se produisit avec les Toltèques, en souvenir de la Tula Atlante.

142
Le fils de MIXCOATL, Acatl Topilzin, installa sa capitale TULA (Tollan), depuis
laquelle il règna jusqu’en l’an 999, quand, selon la légende, il partit en direction du pays
Maya, une seconde dynastie s’installant alors à TULA, avec MATLACXOCHITL (Xème
Siècle), dont le dernier représentant dut HUEMAC (1098-1188). On estime, pour les ruines
et les figures gigantesques qui subsistent, que cette TULA fut une métropole
impressionnante. La pyramide principale abritait un temple consacré à QUETZALCOATL,
et ses bas-reliefs étaient décorés avec des réprésentations de QUETZALCOATL : aigles,
urubus, coyottes et jaguars. Tula possédait deux stades pour le jeu de balle, qui était alors
très repandu dans tout le pays. (Réf : Henry Lehmann : « LES CIVILISATIONS
PRECOLOMBIENNES », Presses Universitaires de France, Paris, 1973).

Les ruines de La TULA qui fut le centre de la culture toltèque entre le IXème et
Xième Siècle, qui fut détruite en 1604, se trouvent à côté de l’actuelle TULA DE
ALLENDE, dans l’Etat d’Hidalgo (Mexique).

Nos initiateurs nous ont informés que, fort justement, L’Atlantide peut être appelée
« le Berceau de la Civilisation », parce qu’elle constitue en réalité, la Civilisation « des
Origines ». Depuis là-bas, faisant honneur à une des TROIS grandes Iles qui formaient le
Grand Règne des Atlantes, la Tradition s’est ouvert un « CHEMIN » vers le Mexique et le
Pérou par l’Occident, vers ses Colonies qui se sont ensuite appelées Galice, Bretagne et
Irlande, par l’Est, et vers l’Egypte et l’Ethyopie par le Sud-Est. Cette dernière terre avait été
pré-sélectionnée et prédestinée pour avoir été considérée comme la plus favorable et la plus
appropriée pour recevoir cette très haute civilisation. Là-bas, brillèrent dans toute leur
splendeur immense, les Grands Centres de Mystères comme ceux de MENFIS (Son nom
Sacré : HI-KU-UP-TAH, « La Maison du KA et de Ptah »), d’ABYDOS, d’HERMOPOLIS
et d’ HELIOPOLIS ; PYTHAGORE et SOLON visitèrent ce dernier, à leur époque, pour y
recevoir l’Initiation Traditionnelle que les Sacerdotes-Initiés d’Egypte recevèrent à leur
tour de leurs ancêtres, les Maîtes Atlantes.

Rois-Sacerdotes et Pontifes qui établirent dans l’ «adorable Vallée » « Des Terres


Pures d’Egypte » (KHEMI), les premières Dynasties de Pharaons, hommes et femmes dans

143
les veines desquels courrait le même sang que celui de leurs atlantes. Bien que nés en
Egypte, comme descendants légitimes et directs, ils appartenaient à la Royauté appelée
« des MONARQUES DIVINS » ou « LOTUS EVEILLES ». Successeurs, comme le dit
Josefina Maynadé, « régis, successeurs divins, engendrés dans l’extase de la communion
avec la Divinité, dans l’échange ineffable de sa théogamie surprenante, ou intervention
génésique d’Osiris. » Cette forme Initiatique d’UNE « CULTURE DE SOUCHE » était
basée sur les lois occultes qui sont en relation avec le rôle occulte du sang comme un des
liens de l’organisme corporel avec l’ état subtil de l’être vivant, le principe animateur ou
vivifiant de l’être (NEPHESH), et de celui ci avec RUACH et avec NESHEMAH, les trois
états ou facultés latentes dans l’homme, qui peuvent être actualisées au moyen de la
technique Initiatique, pour que l’élément Inné puisse être polarisé en chaleur et en lumière,
à travers le sang ou par le système nerveux. Cette technique permet que le couple d’Initiés,
par la méditation de la CONCEPTION PAR L’ESPRIT, engendre des êtres d’une qualité
spirituelle particulièrement élevée.

Les Dynasties des « Monarques Divins » et leurs successions, atteignèrent par ordre
chronologique, le chiffre de trois cents, et sont connues comme les « Pharaons PRE-
DYNASTIQUES » ; deux-cents d’entre eux étaient ETHYOPIENS. Par la suite, vint la
succession de la dynastie des rois humains ou « Lotus Endormis » inaugurée par le Grand
Pharaon NARMER, celui qui réussit à unir les eux couronnes, celle du Nord et du Sud de
l’Egypte, et dont la femme, la Grande Reine NEIT-HETEP, eut comme héritier le Pharaon
MENES, fondateur de la première dynastie historique. (3500 Av. J.C.).

Durante le règne des Dynasties de « Rois Divins », qui couvrit les cycles zodiacaux
de Cancer et de Gémeaux (8640 à 4320 Av. J.C.), la Grande Ecole ou Collège de THOTH
ou THEUTH s’est manifesté dans le pays du Nil, représentant de la Sagesse Sacerdotale et
conservateur de la Grande Tradition Initiatique. Ce Grand Collège de Sages est ce que nous
pouvons appeler LE PREMIER DES HERMES EGYPTIENS, héritier et successeur
immédiat d’HERMES HARAMESAH ou l’ « Hermès des Hermès » antédiluvien (Atlante),
en langue Basque « ERE-MEZU », l’« HENOCH » de la Bible, le QUETZALCOATL ou
ENE-KATL de la Tradition Toltèque , le SEYIDNA IDRIS de la Tradition Islamique. La

144
durée de ce Grand Collège Atlante couvrit les cycles Zodiacaux de la Vierge et du Lion (12
960 à 8 640 Av. J.C.).

Comme nous le disions dans notre livre « LE RETOUR D’HENOCH » (Chapître I),
le titre générique des nombreux ADEPTES connus comme « LES DRAGONS DE
SAGESSE » correspond à une ECOLE ou CORPS ENSEIGNANT, un Corps
SACERDOTAL-ROYAL, qui a été invariablement la « structure » qui a gardé le précieux
trésor, l’Héritage que constitue la SYNTHESE ESOTERIQUE. Dans un lointain passé, de
tels COLLEGES ou Ecoles Initiatiques reçurent des noms comme ceux d’«HENOCH »,
« HERMES-EL-HARAMASAH », « THOTH », etc., et constituaient le POLE ou
CENTRE D’AUTORITE SPIRITUELLE de leur Cycle. Cette Tradition se maintient
ININTERROMPUE au moyen de LA CHAINE qui transmet et distribue L’HERITAGE à
ceux qui constituent son corps « physique ». « CAR LA PARTIE DU SEIGNEUR EST
SON PEUPLE ; JACOB LA CORDE DE SON HERITAGE » (Déutéronome, 32 ;9).
« MOISE NOUS A PRESCRIT UNE LOI, DONNE EN HERITAGE A LA
CONGREGATION DE JACOB…(Déutéronome, 33 :4).

En hébreu, HENOCH (Chanuk) signifie : « INSTRUCTEUR, DEDIE,


CONSACRE, MAITRE. Le livre cabalistique de RAZIEL dit qu’Hénoch « reçut les
DIVINS MYSTERES d’ADAM…à travers la ligne directe des Patriarches précédents ».

Les Légendes, qui sont toujours basées sur des faits, nous informe qu’à l’époque, il
aurait existé deux ensembles de « documents » que nous pourrions appeler « livres » : un
HIEROGLYPHIQUE et l’autre ALLEGORIQUE, contenant, le premier, les Clés
Hiératiques de l’Initiation, et l’autre, l’Histoire d’une grande profanation qui a amené avec
elle la destruction du monde et le chaos, après le règne des « Géants »…

HENOCH aurait passé les années de sa vie pacifique, pieuse et utile à étudier les
SCIENCES DU CULTE DIVIN, à les enseigner à ses contemporains, et à INSTITUER
LES RITES D’INITIATION, jusqu’à ce que le comportement de l’humanité ait atteint une
telle décomposition et un développement tel que « toute imagination des pensées de coeur

145
de l’homme n’étaient que méchanceté continuelle. « C’est alors que, selon cette même
Tradition, HENOCH, dégoûté par la perversité qui l’entourait, et effrayé à l’idée des
conséquences terribles qu’il fallait en attendre, a fuit dans la solitude et le secret du MONT
MORIAH, et s’est dédié à la méditation et à la contemplation. C’est dans ce lieu, alors
consacré par sa condition d’Ermite (et qui, plus tard, devait être de plus en plus sacralisé
par les sacrifices d’ABRAHAM, de DAVID et de SALOMON), que la Shekinah ou
Présence Sacrée est apparue devant lui et lui a inspiré les instructions qui allaient préserver
la sagesse des antédiluviens (la Tradition Primordiale) pour sa postérité, quand le monde, à
l’excéption d’une seule Famille, devra être détruit par le Déluge imminent. Les
circonstances de ces évènements sont rassemblées dans une Tradition qui forme ce qui a été
appelé « La Grande Légende d’HENOCH » et qui rapporte les faits suivants :

« HENOCH ayant été inspiré par le Très-Haut, et en commémoration d’une vision


merveilleuse, construisit un TEMPLE SOUTERRAIN dédié à Dieu. Son fils,
MATHOUSALEM, construisit l’édifice sans avoir été préalablement informé des motifs de
son père. Ce Temple se constituait de NEUF CAVES en briques, situés
perpendiculairement les unes en dessous des autres, et communiquant entre elles par des
ouvertures disposées dans chaque voûte. »

Avant de continuer, nous souhaitons faire une disgression : le mot HENOCH peut
se décomposer en deux : « ENN » qui signifie NEUF (en grec) et OXOS, qui signifie
« QUI CONTIENT ». C’est-à-dire, QUI CONTIENT LE NEUF. Rappelons-nous
également que le Dieu des Atlantes s’appelait « ENN » (ENN-EK-ATL).

Continuons avec la Légende : « HENOCH fit fabriquer une Plaque Triangulaire en


Or, chaque côté meusurant une coudée : il la décora avec les plus jolies pierres précieuses
et incrusta la plaque dans une pierre d’agathe de même forme. Sur la plaque, il grava en
caractère ineffaçable, le vrai NOM de la Divinité, et, la plaçant sur un piédestal cubique de
marbre blanc, il déposa le tout dans la voûte la plus profonde. Quand l’édifice souterrain fut
achevé, il fit une porte de pierre et, l’attachant à un anneau de fer grâce auquel elle aurait pu

146
être éventuellement hissée, il la déposa sur l’ouverture la plus élevée des arcs, et la couvrit
de manière à ce que l´ouverture ne puisse jamais être découverte. »

« Même HENOCH n’était autorisé à pénétrer dans la crypte qu’une fois par an, et à
sa mort seuls MATHOUSALEM et LAMED pouvaient le faire. Mais après la destruction
du monde par le Déluge, toute connaissance de ce Temple et des Trésors Sacrés qu’il
contenait fut perdu ; jusqu’à ce que, bien plus tard, il fut découvert accidentellement par un
autre notable de la même Branche Traditionnelle, qui comme HENOCH, était engagé dans
la construction d’un Temple à cet endroit… »

La Légende continue en nous informant qu’après avoir terminé le Temple


Souterrain, redoutant que LES PRINCIPES des ARTS et SCIENCES qu’il avait cultivés
avec tellement d’assiduité, se perdent dans la destruction générale dont il avait eu une
vision prophétique, HENOCH ELEVA DEUX COLONNES, une de Marbre pour supporter
l’action du feu, et l’autre de Bronze pour résister à l’action de l’eau. Sur la Colonne de
Bronze, il grava l’Histoire de La Création, les Principes des Arts et des Sciences, de même
que les Doctrines de La Maçonnerie, tels qu’ils étaient pratiqués à cette époque ; et sur la
Colonne de Marbre, il inscrivit les caractères et hiéroglyphes indiquant que près de
l’endroit où se trouvaient ces Colonnes, un TRESOR PRECIEUX avait été déposé dans une
Crypte Souterraine.

Joseph rend compte de ces Colonnes dans le premier livre de ses « ANTIQUES ». Il
les attribue aux fils de SETH, ce qui ne contredit pas la Légende Maçonnique, vu
qu’HENOCH était un de ses fils. L’Historien dit que « de manière à ce que ses inventions
ne soient pas perdues avant d’être suffissament connues (car selon la prédiction d’Adam, le
monde allait être détruit une fois par la force du Feu et à un autre moment, par la violence
et la quantité d’eau), ils firent DEUX COLONNES : l’une en BRIQUE et l’autre en
PIERRE ; ils y inscrivirent leurs découvertes, de sorte qu’en cas de destruction par
l’innondation de la Colonne de brique, la Colonne de pierre puisse demeurer, présenter ces
découvertes à l’humanité, et l’informer également qu’il existait une autre Colonne en
brique, levée par eux. Tout cela existe dans la région qu’on appele aujourd’hui SYRIE. »

147
Comme nous l’avons déjà dit, pour la Tradition Islamique, HERMES était un
authentique Prophète antédiluvien qu’elle identifie également avec IDRIS (Seyidna Idris) et
UKNUKH (L’Hénoch de la Genèse).

René Guénon, répondant à une question d’un étudiant Maçon, au sujet Des
« Colonnes d’Hénoch », disait :

« Il est dit que les Colonnes d’HENOCH ou Seyidna Idris, comme il est appelé dans
la Tradition Islamique, ont été construites par lui, en deux matériaux différents, l’un
pouvant résister à l’eau et l’autre au feu ; sur chacune était gravé l’essentiel de toutes les
Sciences. Il est dit qu’elles furent placées respectivement en Syrie et en Ethiopie, et que
celle qui avait résisté aux eaux de Déluge existe encore en Syrie. En fait, la Syrie est ici
rapportée au Nord en connexion avec L’EAU, et l’Ethiopie au Sud en connexion avec LE
FEU ; cela justifie donc pleinement la relation établie entre ces Colonnes d’HENOCH et
celles du Porche. D’autre part, partout où on trouve deux Colonnes, elles auront en
commun une signification « binaire », que ces colonnes soient de Salomon, d’Hénoch, etc.
On peut également remarque que, dans la Tradition précitée, la Syrie et l’Ethiopie ne
s’identifient pas nécessairement avec les pays actuellement connus sous ces noms, car ils
ont eux-mêmes un sens symbolique et chaché ; en tout cas, les Colonnes d’HENOCH
représentent des CENTRES SPIRITUELS et INITIATIQUES auxquels était confié le dépôt
de la CONNAISSANCE PRIMORDIALE en vue de la préserver au cours des époques
successives. » (Etudes Traditionnelles N° 427, Sept./Oct. 1971, pages 210/211).

Le même René Guénon, dans son livre posthume « FORMES


TRADITIONNELLES ET CYCLES COSMIQUES », page 142, dit : « HENOCH ou
IDRIS, antédiluvien lui aussi, s’identifie à HERMES HARAMESAH ou THOTH, qui
représente la source de laquelle le Sacerdoce égyptien tenait ses Connaissances, puis, par
extension, ce Sacerdoce lui-même en tant que continuateur de la même fonction
d’enseignement Traditionnel ; c’est donc bien toujours la même Science Sacrée qui, de
cette façon encore, aurait été déposée dans les Pyramides. » (Editions Gallimard, Paris,
1970).

148
Comme l’ont démontré quelques uns des étudiants et interprètes sérieux de
l’ENIGME de La Grande Pyramide, la Science HERMETIQUE est bien « gardée » et bien
« occulte » dans la Pyramide : elle s’y trouve dans toute sa structure, dans sa disposition,
son orientation, ses proportions, etc. Précisément, il en est ainsi et il faut qu’il en soit ainsi
parce que sinon, ce ne serait plus une Science HERMETIQUE…

Malheuresement, la partie supérieure de l’Enseignement Sacerdotal, c’est-à-dire, les


Sciences purement SPIRITUELLES que reçurent et transmirent les égyptiens, sont très peu
connues. C’est ce qui arrive avec le « déclin » de toute civilisation : ce qui est toujours plus
« à la vue », est le côté inférieur de chaque Tradition. Dans le cas égyptien, l’aspect
purement cosmologique de la doctrine est le plus repandu (l’«hermétisme »), et dans le
cadre des doctrines traditionnelles, La Magie constitue l’application la plus inférieure de la
Connaissance Traditionnelle. Des Sciences traditionnelles comme la Magie, l’Astrologie et
l’hermétisme « impressionnent » généralement et dévient certains groupes dont les
caractéristiques pourraient bien être assimilées à celles des « Kshatriyas » de l’Inde ou de
ses équivalents. Généralement « incomplètes » dans leur « préparation », et presque
toujours enclin au « naturalisme », ils se constituent en des courants traditionnels
« incomplets », car ils leurs manquent l’aspect doctrinal le plus important : l’aspect
METHAPHYSIQUE, raison pour laquelle l’ART ROYAL acquiert une primauté, à mesure
que décline l’ART SACERDOTAL qui est celui qui apporte la responsabilité de la
CONSERVATION et de la TRANSMISSION de l’Authentique Tradition INITIATIQUE
dans sa plénitude.

ZOZIMO, parlant de la race des PHILOSOPHES DU FEU HERMETIQUE, les


appelle « GARDIENS DE LA SAGESSE DES SIECLES ». Dans le Livre d’Hénoch, ils
sont appelés « CEUX QUI VOILENT » (Egregoroi), race d’ « EVEILLES » et de
« SURVEILLANTS ». Hommes Véritables, dans la plus pure acception du terme.
Instructeurs géniaux, éducateurs comme bien peu ont existé ; éveilleurs de consciences,
modeleurs d’esprits, véritables prototypes de l’homme organisateur, progressiste et
dynamique ; âmes lumineuses, esprits éminents, authentiques « Fils de Dieu ».

149
Pour pouvoir les comprendre, il faudrait se « transporter » dans leur monde
d’autrefois, et se détacher de cette « mentalité moderne » qui ne permet pas que la
« sensibilité » d’identification nous mette en relation avec l’ « esprit » d’une TRADITION,
qui plus qu’une manière de penser, est un « mode de perception » et de CONNAITRE, au
sens le plus profond de ce terme…C’est seulement par « affinité » avec eux qu’on peut
établir le « contact » qui permet d’aprréhender le type d’êtres qu’étaient ces « DRAGONS
DE LA SAGESSE »…

Avec une profonde admiration et le plus sincère sentiment de respect, nous rendons
notre humble hommage de souvenir et de remerciement, à ces Hommes Véritables qui, à
l’Aurore des Temps, allumèrent l’antorche de la Culture Spirituelle, de la Civilisation et du
Progrès intégral de l’être humain. Hommes qui furent capables d’atteindre, de conserver et
de transmettre aux générations qui devaient leur succéder, le Trésor précieux de leur
tradition éminente.

Revenant sur le thème spécifique d’HERMES HARAMESAH, nous répétons que ce


nom, comme celui d’HENOCH, ne se réfère pas à une « personne » mais à une Entité
Hiérarchique. Ces noms sont utilisés pour désigner un PROTOTYPE D’HUMANITE,
comme l’Idée de l’ARCHETYPE de Platon, ou « L’Homme Universel « , « Le Serviteur du
Père de toutes les choses », « La Parole de Dieu incarnée » (Kebar Anach), « L’Homme
Parfait », fait par le Mental Suprême (Le Père) à Son Image et à Sa Ressemblence, et qui
consacre sa vie au Service de La Grande Lumière…En fin, un Centre et POLE SPIRITUEL
DES MYSTERES.

HENOCH, comme HIRAM (Chiram), représente figurativement LE MENTAL


SPIRITUEL DE L’HOMME ET SA REGENERATION A TRAVERS L’INITIATION
DANS LES MYSTERES. C’est pourquoi il est aussi appelé « PATROS » : Le Père des
Mystères, « Le Maître Des Sages » ou « L’ANCETRE des Sages »…

L’Egypte les a connus sous le nom générique d’ « HERMES », qui comme héritiers
des grands Hiérophantes blancs de l’Atlantide, furent les Maîtres en Sagesse difficilement

150
égalés, qui surent inculquer à leur tour, chez les successeurs qualifiés des dynasties
pharaoniques, le plein développement de l’INITIATION ROYALE ou REGIE, c’est-à-dire,
supra-humaine, dans l’homme, de même que la « culmination » du Grand Enseignement
Traditionnel : l’Initiation SACERDOTALE, qui est la synthèse de la Sagesse eternelle.

HERMES HARAMESAH, le PREMIER HERMES, a préparé le Sentier de ses


successeurs cycliques, en choisissant soigneusement les hommes les plus qualifiés et les
plus aptes des dynasties pharaoniques des Terres du Nil, qui furent la plus longue des
Civilisations connues, et dont l’architecture est le témoignage le plus vivant de sa parfaite
maîtrise de la Science Géométrique, Mathématique et Cosmogonique. Hermès
HARAMESAH, « L’Hermès des Hermès », « antérieur au déluge », c’est-à-dire, antérieur à
l’engloutissement de l’Atlantide, a légué à ses légitimes successeurs égyptiens, la Sagesse,
la Science, les Arts et toute la Connaissance que, comme Surveillant, ce Grand Collège de
Sages de l’Atlantide conservait ; enseignements qui constituaient une SYNTHESE adaptée
à son époque des Grands Vérités Eternelles.

Ce furent eux qui construisirent les bases de cette Sagesse Anciennne, dont les
structures très vieilles ont des fondements indestructibles. Quelle est grande notre dette
envers ces « Géants de l’Esprit » ! ; véritables « ATLAS » qui supportèrent sur leurs
épaules l’immense resposabilité de maintenir avec leur « fonction », l’Ordre et l’Harmonie
entre l’Homme et l’Univers. C’est à eux que nous devons l’Héritage précieux auquel nous
avons accès aujourd’hui en Occident : notre propre Ecole de Mystères. Bien que beaucoup
la renient ou la dédaignent, elle continue à fleurir secrètement dans les coeurs des « peu
nombreux », c’est-à-dire, ceux qui se trouvent à l’intérieur de cette Grande Tradition et
dont ils reçurent l’Enseignement correspondant. C’est pourquoi ils n’ont aucun doute au
sujet de son existence et de son unité, comme de sa continuité ininterrompue…Si quelqu’un
ne veut pas l’accepter, c’est SON problème, car on ne pourra jamais convaincre une
personne qui ne veut pas être convaincue. De toutes les façons, il s’agit de quelque chose
qui, par sa nature propre, ne pourra jamais susciter une large « adhésion populaire », parce
qu’elle est une Doctrine Esotérique, que chacun peut approfondir plus ou moins, en
fonction de sa propre capacité de transcendance ; quelque chose qui n’est pas à la portée de

151
tout le monde. « CHERCHES DIEU. ET IL FERA EN SORTE QUE TU LE
TROUVES… » « CHERCHEZ ET VOUS SEREZ TROUVES… ! » Le Maître rencontre
le Disciple qui est « prêt »…

152
C H A P I T R E H U I T

DEUX HERMES EGYPTIENS, HERITIERS DES MYSTERES ATLANTES

Le PREMIER HERMES égyptien, agent de La Sagesse Eternelle ou « Grand Avatar


Cyclique », comme le définirait la Tradition Hindoue, était un descendant direct des Grands
Maîtres Atlantes, qui avaient à leur tête HERMES HARAMESAH. Le premier des
HERMES égyptiens est apparu avec la précession Equinoxiale du Printemps, durant le
Signe astrologique des GEMEAUX, dont le Régent planétaire est MERCURE ; il pris son
nom d’HERMES, en raison de l’influence postérieure grecque, car depuis l’antiquité la plus
ancienne, en Grèce, HERMES (Hermeneus) est l’« interprète des lettres sacrées » et
correspond au THEUTH des égyptiens.

Ce Grand Collège Initiatique eut une durée approximative de 2160 ans. Avec le
premier HERMES égyptien, commence une très importante étape de la culture et de la
civilisation égyptienne, durant laquelle les Hiérarchies Dynastiques appelées des « ROIS
DIVINS » ou « Lotus Eveillés » vont être remplacées par les hiérarchies humaines des
Pharaons appelés « Lotus endormis », auquels nous nous sommes déjà référés. Il leur fut
« transféré » l’AUTORITE SPIRITUELLE et le POUVOIR Temporel. A partir de ce
moment, les hommes furent gouvernés et dirigés par des hommes, c’est-à-dire, par les
Dynasties humaines pharaoniques. Transfert que, plus tard, viendra à confirmer et instaurer
le SECOND HERMES égyptien : « THOTH » ou « THEUTH », appelé le « TROIS FOIS
GRAND » ou TRIMEGISTE et dont le mandant ou régence correspond au Cycle du Signe
du TAUREAU.

Ce Cycle représente l’époque durant laquelle la Civilisation Egyptienne est arrivée


au pinacle de sa splendeur, et dont nous possédons des références historiques indiscutables
de ses progrès, comme le démontrent également les TRACES architectoniques qu’ils
laissèrent derrière leurs pas, et qui parlent des Sciences et des Arts, de l’Agriculture et de la
Médicine, de l’Astrologie et de l’Astronomie, de la Navégation, des Lettres, de la Religion
et des autres Disciplines dans lesquelles ils furent hautement instruits. On attribue à ce

153
Grand Collège d’Initiés les « LIVRES D’HERMES » ou Livres « HERMETIQUES », au
nombre de quarente-deux pense-t-on, et qui furent perdus dans l’incendie qui détruisit la
célèbre Bibliothèque d’Alexandrie. Seuls quelques fragments purent être sauvés,
actuellement connus comme « LE KIBALION », « LE PYMANDRE » et « LES DIEUX
D’ASCELPIO ». On attribue également à ce Collège Initiatique le « LIVRE DES
MORTS », connu chez les Initiés comme « LE LIVRE DE LA SORTIE A LA LUMIERE
DE JOUR », aussi intitulé « LE LIVRE OCCULTE DE LA DEMEURE ».

Paul PIERRET, l’auteur de la traduction la plus connue, dit dans sa préface : « Les
égyptiens atribuent à THOT la rédaction du Chapître LXIV, découvert sous le règne de
MENCHERES, de la IVème Dynastie. Le Chapître CXXX aurait été trouvé dans l’hypogée
dédiée par HORUS à son père OSIRIS, sous le règne d’HESEPI (l’USUPHAIS de
MANETHON), cinquième Roi de la Première Dynastie. De toutes les manières, les plus
anciens fragments que nous possédons actuellement sont tracés sur les cercueils de bois de
la XIème Dynastie, (S. IV).
Paul PIERRET, au début de son oeuvre, confesse la chose suivante : « Si la lettre
peut être traduite, le sens occulte du texte reste toujours obscure. A chaque instant, le
traducteur bute sur un mysticisme d’expressions dont il reste à découvrir la clé, et avec
l’allusion à des faits mythologiques qui sont supposés connus ; mais que nous ne
connaîtrons probablement jamais. Par conséquent, arriver à faire une traduction
irréprochable et définitive, constitue actuellement un rêve irréalisable.»

La sincérité et la honnêteté du traducteur Pierret sont évidentes ; comme


« profane », il est incapable de « pénétrer » l’ESOTERISME du texte, qu’il « baptise » du
terme fort peu adroit de « mysticisme », car il ne s’agit as ici de RELIGION, (c’est-à.dire,
Mysticisme), mais de MYSTERES, c’est-à-dire, d’INITIATION.

Il existe une excellente publication réalisée par le célèbre égyptologue berlinois R.


LEPSIUS : « DAS TODTENBUCH » (Le Livre de Thoth), qui est une très fidèle
reproduction du Rituel qui est conservé dans le Musée de Turin ; un manuscrit
hiéroglyphique de l’époque sainte, qui fut calqué par Lepsuis lui-même, qui a surveillé

154
personnellement sa lithographie en 1842. C’est précisement cette publication que Paul
Pierret a traduit avec un effort ardent et avec efficacité, un travail volumineux, composé de
162 chapîtres.

HERMES TRIMEGISTE, dans son discours à son fils TAT, lui dit :
« CES PAROLES TE SONT DIRIGEES, O TAT ! POUR QUE TU SOIS INITIE
AU NOM DE DIEU SUPERIEUR. SI TU LE COMPRENDS, TU TE RENDRAS
COMPTE QUE CE QUI ETAIT INVISIBLE POUR LA MAJORITE DES
PERSONNES, SERA POUR TOI CLAIR ET OSTENSIBLE… »

« CE LIVRE MYSTERIEUX ET VRAI, PERSONNE D’AUTRE NE L’A


CONNU, NULLE PART ET JAMAIS. AUCUN HOMME NE L’A DECLAME
AUCUN OEIL NE L’A INTERPRETE, AUCUNE OREILLE NE L’A
ENTENDU : QUE POUR PERSONNE D’AUTRE QUE MOI ET CELUI QUI TE
L’ENSEIGNE, IL NE SOIT VU ! ABSTIENS-TOI DES NOMBREUX
COMMENTAIRES QUE TON IMAGINATION OU TA MEMOIRE T’INSPIRE.
MET-LE EN PRATIQUE DANS LE CENTRE DE LA SALLE
D’EMBAUMEMENT…EN ENTIER. C’EST UN VERITABLE MYSTERE QUE
NE CONNAIT AUCUN HOMME VULGAIRE, D’OU QU’IL SOIT. »

Il est évident qu’un tel livre, comme tous les textes Initiatiques ou Esóteriques, ne
peut être lu, compris et « perçu » que par l’Initié et l’Adepte. « Le Livre Occulte de la
Demeure » est précisément un véritable « bréviaire » pour l’Initié, raison pour laquelle il
doit apparaître incompréhensible et même « choquant » pour le profane. Il est tout entier
une glose de l’Initiation Secrète et des processus, comme le témoigne le livre même, dans
l’Hymne CXC :

« CE LIVRE REVELE LES SECRETS DES DEMEURES MYSTERIEUSES DU


DUAT (Monde Intermédiaire). IL SERT DE GUIDE D’INITIATION DANS LES
MYSTERES DE L’AU-DELA, IL TE PERMETTRA DE PASSER A TRAVERS DES
MONTAGNES, et DE PENETRER DANS LES VALLEES OCCULTES, AUXQUELLES

155
NE CONDUIT AUCUN CHEMIN CONNU. MONTE LA GARDE AVEC L’ESPRIT
SANCTIFIE, ACCELERE LE PAS DU MARCHEUR, ELIMINE LA SURDITE et
PERMETS L’ENTREE EN CONTACT AVEC LES DIEUX. JE T’ENSEIGNERAI LES
METAMORPHOSES PAR LESQUELLES L’AME PASSE SOUS L’INFLUENCE DE
LA LUMIERE. CE LIVRE EST, EN VERITE, UN TRES GRAND ET PROFOND
MYSTERE. NE LE LAISSE JAMAIS DANS LES MAINS DU PREMIER VENU OU DE
L’IGNORANT. »

Le Livre est donc un TRAITE D’INITIATION EGYPTIENNE, comme le dit un de


ses textes : « O VOUS, ESPRITS DIVINS, QUI OUVREZ LE CHEMIN, et ELOIGNEZ
LES OBSTACLES, OUVRE A MON AME LE SENTIER VERS LA DEMEURE
D’OSIRIS… ! »

Durant toute la période du signe astrologique du TAUREAU, pendant laquelle ce


Collège Initiatique a existé, l’activité de production de textes Sacrés fut extraordinaire. En
plus de quarante deux « livres HERMETIQUES » qu’on lui attribue, et qui constituent ce
que nous pourrions appeler les « textes classiques », parmi lesquels se distinguent le
« CORPUS HERMETICUM » et l’«ASCLEPIUS », d’innombrables traités furent
également écrits, tous attibués à HERMES TRIMEGISTE. Jamblique affirmait
qu’HERMES avait été l’auteur de vingt mille livres. Manethon augmenta le numéro à trente
six mille (selon James Gardner). Cependant, il est évident qu’un tel numéro de livres ou
d’écrits ne peut pas avoir été composé par un seul individu.

Parmi tous les écrits fragmentaires qu’on lui attribue, il y en un a qui semble être le
plus ancien et le plus honoré de tous les textes « Hermétiques » « LA TABLE
D’EMERAUDE » (« Tabula Smaragdina »), qui résume schématiquement tout
l’Enseignement Hermétique, et dont le fameux texte est le suivant :

« IL EST VRAI, SANS MENSONGE, CERTAIN ET TRES VERITABLE, CE QUI EST


EN BAS EST COMME CE QUI EST EN HAUT, ET CE QUI EST EN HAUT EST
COMME CE QUI EST EN BAS, POUR FAIRE LES MIRACLES D’UNE SEULE

156
CHOSE. ET COMME TOUTES LES CHOSES ONT ETE ET SON VENUES DE L’UN,
AINSI TOUTES LES CHOSES SONT NEES DE CETTE UNIQUE CHOSE, PAR
ADAPTATION.
LE SOLEIL EN EST LE PERE, LA LUNE EST LA MERE, LE VENT L’A PORTE
DANS SON VENTRE, LA TERRE EST SA NOURRICE.
LE PERE DE TOUT, LE TELENE EST LA ; SA FORCE EST COMPLETE SI ELLE EST
CONVERTIE EN TERRE.
TU SEPARERAS LA TERRE DU FEU, LE SUBTIL DE L’EPAIS, DOUCEMENT,
AVEC GRANDE INDUSTRIE.
IL MONTE DE LA TERRE VERS LE CIEL, ET DESCEND EN DROITE LIGNE VERS
LA TERRE ET REÇOIT LA FORCE DES CHOSES SUPERIEURES ET INFERIEURES.
PAR CE MOYEN, TU RECEVRAS TOUTE LA GLOIRE DU MONDE, ET TOUTE
L’OBSCURITE S’ELOIGNERA DE TOI.
C’EST LA FORCE FORTE DE TOUTE FORCE, ELLE VAINCRA TOUTE CHOSE
SUBTILE ET PENETRERA DANS TOUTE CHOSE SOLIDE.
AINSI FUT CREE L’UNIVERS.
DE CELA SORTIRONT D’INNOMBRABLES ADAPTATIONS DESQUELLES LE
MOYEN EST ICI. C’EST POURQUOI ILS M’ONT APPELE HERMES-TRIMEGISTE,
AYANT LES TROIS PARTIES DE LA PHILOSOPHIE DU MONDE, « CE QUI A ETE
DIT DE L’OPERATION DU SOLEIL, EST CONSOMME ET REALISE. »

Un autre des écrits attribué à HERMES TRIMEGISTE, est la collection de


dialogues, connue comme «LE PYMANDRE » (La Pensée Divine ou personnification de
NOUS ou « Lumière Divine », qui apparaît et instruit Hermès Trimégiste). PYMANDRE
veut dire « MENTAL SUPERIEUR » ou « MENTAL ILLUMINE ». Il signifie aussi
« PASTEUR » ou « CONDUCTEUR D’HOMMES ». Il est LE GUIDE et MAITRE,
Illuminateur et ARCHETYPE IDEAL de toute l’Humanité : LE MENTAL DE
L’UNIVERS.

La collection de dialogues du PYMANDRE, donne un récit de « La Création du


Monde » (comme « La Genèse »). Le PYMANDRE, Le NOUS ou PENSEE DIVINE, dans

157
sa FONCTION ou PERSONNIFICATION de LA LUMIERE DIVINE, semble aussi
instruire HERMES Trimégiste, car comme GUIDE ou PASTEUR des hommes, il donne
une INSTRUCTION à HERMES, dans sa capacité ou « fonction » de MAITRE DIVIN, à
son disciple humain ; c’est pourquoi Le Pymandre est aussi appelé « LA VISION
D’HERMES ».

Le « PYMANDRE DIVIN » est composé de sept écrits fragmentaires réunis en un


seul travail. Le second « livre » du Pymandre Divin, appelé « LA VISION », décrit LA
METHODE selon laquelle La Sagesse Divine fut originellement révélée à HERMES. « La
Vision » est un des plus beaux fragments : elle contient l’exposition de la COSMOGONIE
HERMETIQUE et de la SCIENCE SACREE des egyptiens pour le développement de
l’Ame ou « Science Hermétique ».

Voyons ce que la Voix de Pymandre dit à HERMES, voix qu’HERMES définit


comme LA VOIX DE LA LUMIERE :
« MOI TON DIEU, JE SUIS LA LUMIERE, et LE MENTAL QUI ETAIT,
AVANT QUE LA SUBSTANCE NE SOIT DIVISEE DE L’ESPRIT ET L’OBSCURITE
DE LA LUMIERE ». ET LA PAROLE QUI EST APPARUE COMME UNE COLONNE
DE FLAMME DEPUIS L’OBSCURITE EST LE FILS DE DIEU, NE DU MYSTERE DU
MENTAL, LE NOM DE CETTE PAROLE EST « RAISON ». LA RAISON EST LA
PROGENITURE DE LA PENSEE et LA RAISON SEPARERA LA LUMIERE DES
TENEBRES et ETABLIRA LA VERITE AU MILIEU DES EAUX. COMPRENDS, O
HERMES, ET MEDITE PROFONDEMENT SUR CE MYSTERE. CE QUI, EN TOI,
VOIT ET ENTEND N’EST PAS DE LA TERRE, MAIS LA PAROLE DU DIEU
INCARNE. C’EST POURQUOI IL EST DIT QUE LA LUMIERE DIVINE DEMEURE
AU MILIEU DES TENEBRES MORTELLES, et L’IGNORANCE NE PEUT PAS LES
SEPARER. L’UNION DE LA PAROLE et DU MENTAL PRODUIT CE MYSTERE QUI
EST APPELE « VIE ». DE MEME QUE LES TENEBRES QUI SONT HORS DE TOI
SONT DIVISEES LES UNES CONTRE LES AUTRES, DE MEME LES TENEBRES
QUI SONT EN TOI SONT EGALEMENT DIVISEES. LA LUMIERE et LE FEU QUI
ELEVE SONT L’HOMME DIVIN, MONTANT SUR LE CHEMIN DU VERBE, et CE

158
QUI CESSE DE MONTER, C’EST L’HOMME MORTEL, LEQUEL NE PARTICIPERA
PAS A L’IMMORTALITE. APPRENDS PROFONDEMENT AU SUJET DU MENTAL
et DE SON MYSTERE, PARCE QUE LA, RESIDE LE SECRET DE
L’IMMORTALITE. »

A une autre occasion, Pymandre dit à Hermes :

« LE SENTIER DE L’IMMORTALITE EST DUR, ET SEULS QULQUES UNS


LE TROUVENT. LE RESTE ATTEND LE GRAND JOUR OU LES ROUES DE
L’UNIVERS SERONT DETENUES et LES ETINCELLES IMMORTELLES
S’ECHAPPERONT DE LEURS ENVELOPPES DE SUBSTANCE. INFORTUNE POUR
CEUX QUI ATTENDENT, PARCE QU’ILS DEVRONT RETOURNER A NOUVEAU,
INCONSCIENTS ET IGNORANTS, A LA PEPINIERE D’ETOILES, ET ATTENDRE
UN NOUVEAU DEBUT. CEUX QUI SONT SAUVES PAR LA LUMIERE DU
MYSTERE QUE JE T’AI REVELEE, O HERMES, ET QUE JE T’ENVOIE
MAINTENANT ETABLIR PARMI LES HOMMES, RETOURNERONT DE NOUVEAU
AU PERE QUI DEMEURE DANS LA LUMIERE BLANCHE, et ILS LES LIVRERA A
LA LUMIERE et ILS SERONT ABSORBES DANS LA LUMIERE, ET DANS LA
LUMIERE, ILS SE CONVERTIRONT EN POUVOIRS EN DIEU. C’EST LE CHEMIN
DE BIEN et IL EST REVELE UNIQUEMENT A CEUX QUI ONT ETE SAGES. »
« BENI SOIT-TOI, O FILS DE LA LUMIERE, A QUI, DE TOUS LES HOMMES, MOI
PYMANDRE, J’AI REVELE LA LUMIERE DU MONDE. JE T’ORDONNE DE
POURSUIVRE TON CHEMIN, DE TE CONVERTIR EN UN GUIDE POUR CEUX QUI
VAGUENT DANS LES TENEBRES, QUE TOUS LES HOMMES A L’INTERIEUR DE
QUI L’ESPRIT DE « MON MENTAL » (LE MENTAL UNIVERSEL) DEMEURE,
PUISSENT ETRE SAUVES PAR MON MENTAL EN TOI, LEQUEL FERA
APPARAITRE MON MENTAL EN EUX. ETABLIS MES MYSTERES ET ILS NE
DISPARAITRONT PAS DE LA TERRE, PARCE QUE JE SUIS LE MENTAL DES
MYSTERES ET TANT QUE LE MENTAL NE SE TROMPE PAS (CE QUI
N’ARRIVERA JAMAIS) MES MYSTERES NE PEUVENT SE TROMPER.»

159
C’est pourquoi Hermès prêchait : « O GENS DE LA TERRE, HOMMES NES et
FAITS DES ELEMENTS, MAIS AVEC L’ESPRIT DE L’HOMME DIVIN EN VOUS,
LEVEZ-VOUS DE VOTRE REVE D’IGNORANCE ! SOYES SOBRES et REFLECHIS.
COMPRENEZ QUE VOTRE FOYER N’EST PAS SUR LA TERRE MAIS DANS LA
LUMIERE. POURQUOI VOUS ETES-VOUS ABANDONNES A LA MORT, VOUS
QUI AVEZ LE POUVOIR DE PARTICIPER DE L’IMMORTALITE ? REPENTEZ-
VOUS et CHANGEZ VOS MENTALS. ELOIGNEZ-VOUS DE LA LUMIERE
OBSCURE et REFUSEZ POUR TOUJOURS LA CORRUPTION. PREPAREZ-VOUS A
MONTER A TRAVERS LES SEPT ANNEAUX et MELER VOS AMES A LA
LUMIERE ETERNELLE… »

HERMES TRIMEGISTE, le Second Hermès égyptien qui se manifeste et se


développe à un moment « clé » de transfert intercyclique, apparaît comme investi d’une
grande MISSION, porteur et semeur de LA PAROLE SACREE (HIEROS LOGOS),
transmettant la « graine » féconde de la GRANDE TRADITION de ses ancêtres Atlantes,
aux grandes âmes qui, à l’image du calice de la fleur, s’ouvrèrent aux rayons fécondants du
Soleil Osirien, convertis en CRATERES anticipés du GRIAL. Corps humains qui se
convertirent en « Vases de Croix », COUPE où devait se réaliser l’Oeuvre de transmutation
Majeure par le Principe du FEU HERMETIQUE…Epoque de SYNTHESE, de projection
de La Parole, d’irradiation d’un Grand Centre Spirituel, constitué par le propre COEUR
d’Egypte. PLUTARQUE nous dit que « les Egyptiens appellent leur pays CHEMIA
(KEMI) ou Terre Noire, et la comparent à un Coeur ». (Isis et Osirisk, 33). En effet,
l’Egypte était alors un Grand Centre (Pôle) Spirituel, avec son caractère « sacré » et
CENTRAL, La « Terre Sainte », point de départ de leur Tradition.

La GRANDE PYRAMIDE, ce grand Pentaèdre pyramidal, le Grand Temple de


l’ARCHETYPE de l’«HOMME PARFAIT », le plus grand monument de pierre du monde
et de tous les temps, Coeur Initiatique de l’Ancienne Egypte, construite en face du SPHINX
(Harmakis), autre témoin « muet » encore plus ancien, de la Grade Tradition ; ce grand
monument de l’Humanité est le TEMOIGNAGE le plus fidèle et la TRACE la plus visible
de la Grande Sagesse de tous les Siècles façonnée par le Grand Collège de Sages

160
d’HERMES TRIMEGISTE, aux portes d’un cycle de civilisation qui était marqué par le
Signe Zodiacal du TAUREAU, et par son opposé-complémentaire SCORPION : le double
signe de l’Aigle et du SERPENT qui « parle de la Science HERMETIQUE Opérative DES
MYSTERES. » Cette Grande Pyramide nous « parle » du Grand Mystère de La Mort et de
son effet rénovateur de VIE…C’est pourquoi l’Egypte est la Terre du PHENIX…Celui que
« les gens d’Héliopolis » connaissent, et « qui ne vient que quand son père est mort… »
(HERODOTE). La Grande Pyramide, du point de vue symbolique et architectonique,
représente l’HOMME, esquissé géométriquement. Elle est le corps humain-temple du
Soleil Spirituel-fait monument de pierre. Comme l’enseignait PLATON : « Notre Ame a la
forme d’une Pyramide, dont l’âme est d’une nature innée, et elle adhère au corps comme
une pyramide le fait avec sa base, comme un feu le fait avec le combustible… »

Selon René Guénon, une des significations de l’épithète grec de TRIMEGISTE


assigné à HERMES, « triple par la Sagesse » (El-Muthalleth Bil-Hikam), signale la
distinction entre trois Hermès : le premier HERMES EL-HARAMESAH ou « l’Hermès des
Hermès » qui est consideré comme l’antédiluvien, et les deux autres : « Hermès
Babylonien » (El-Babeli) et l’«Hermès Egyptien » (EL-Micri), « ce qui paraît indiquer
assez nettement que les deux Traditions Chaldéenne et Egyptienne auraient été dérivées
directement d’une seule et même source principale, laquelle, étant donné le caractère
antédiluvien qui lui est reconnu ne peut être guère autre que la Tradition Atlantéenne. On
pourrait, d’autre part, conclure de l’ordre d’énumération des trois Hermès, pour antant qu’il
semble avoir quelque signification chronologique, à une certaine antériorité de la Tradition
Chaldéenne par rapport à la Tradition Egyptienne. « (FORMES TRADITIONNELLES ET
CYCLES COSMIQUES », pages 146/147, Gallimard, Paris, 1970).

Comme le signale Erns Küry dans son article intéressant sur la Tradition
Egyptienne, « En Egypte, paysage et tradition étaient intimement liés. L’Egypte Supérieure
(au Sud) incarnait l’autorité spirituelle et les Grands Mystères : l’Egypte Inférieure (au
Nord), le pouvoir temporel et les Petits Mystères. Le Sud avait pour emblème la couronne
blanche et le lotus, et le Nord la couronne rouge et le papyrus. Au moment de l’oration, les
égyptiens se tournaient vers le Sud, parce que là-bas, se trouvait la force mystérieuse du

161
Nil…Ménès a uni en lui les deux pouvoirs, et ce fut sur la « balance » entre les deux
Egyptes qu’il fonda la capitale, MEMPHIS ». (« ETUDES TRADITIONNELLES, N° 424-
425, pages 87/88, Mars-Avril et Mai-Juin 1971).

Cela fait de nombreuses années que la prophécie d’Hermès Trimegiste s’est réalisée.
C’est arrivé tel qu’il l’avait prédit :
« IL VIENDRA UN TEMPS OU IL SEMBLERA QUE LES EGYPTIENS ONT
PRATIQUE EN VAIN LE CULTE DES DIEUX AVEC AUTANT DE PIETE, ET
QUE LEURS SAINTES INVOCATIONS SONT RESTEES SANS REPONSE. LA
DIVINITE ABANDONNERA LA TERRE ET RETOURNERA AU CIEL ; UNE
FOIS QU’ELLE AURA ABANDONNE L’EGYPTE, SON ANCIEN SIEGE,
ELLE LA LAISSERA VIDE DE RELIGION, PRIVE DE LA PRESENCE DES
DIEUX…C’EST ALORS QUE CE PAYS SANCTIFIE PAR AUTANT DE
SANCTUAIRES ET DE TEMPLES, SERA SEME DE TOMBES ET DE MORTS.
O EGYPTE ! DE TA RELIGION IL NE SUBSISTERA QUE DE VAINS
CONTES, DANS LESQUELS LA POSTERITE NE CROIRA PAS, ET DES
PAROLES SCULPTEES DANS LA PIERRE QUI TEMOIGNAIENT DE TA
PIETE… !

La MISSION SPIRITUELLE de l’Egypte est arrivée à sa fin, de même qu’avant, la


Tradition Atlantéenne et la Tradition Hyperboréenne étaient arrivées à leur fin… Chaque
nouveau Cycle Cosmique marque une étape déterminée dans le TRANSFERT de La
Grande Tradition aux héritiers légitimes du moment…Et le GRAND SOLEIL ETERNEL
SPIRITUEL, comme le fait chaque jour son symbole visible, « naît avec l’Aurore, brille de
toute sa splendeur dans le Zénith à midi, et « meurt » au coucher, pour « revenir »
glorieux », comme l’Oiseau Phénix, au lever d’un nouveau jour…

L’Egypte a eu ses « fils » spirituels, dont il serait très long d’énumérer la « liste ».
Deux noms suffisent : MOISE et PYTHAGORE. « D’EGYPTE J’AI APPELEL MON
FILS » (OSEE, 11 ; 1). L’Egypte « a déposé l’Autel au milieu de vos Coeurs » pour que
LA PAROLE soit proférée dans de nouveaux Centres Brillants de Très Haute Spiritualité,

162
où des Hommes « éveillés » puissent « être trouvés » et convertis en des maillons de la
CHAINE Eternelle qui n’est jamais interrompue…
Que les propres paroles d’HERMES TRIMEGISTE marquent la fin de ce chapître,
exhortant ceux qui cherchent…

« CHERCHEZ UN PILOTE QUI VOUS CONDUISE VERS LES PORTES DE LA


GNOSE, OU RESPLENDIT LA LUMIERE EBLOUISSANTE, DEBARASSEE
DES TENEBRES, OU PERSONNE NE S’ENIVRE, OU TOUS SONT SOBRES
ET TOURNENT LEURS REGARDS VERS CELUI QUI VEUT ETRE
CONTEMPLE, L’INOUI, L’INEFFABLE, INVISIBLE POUR LES YEUX DE LA
CHAIR, VISIBLE POUR L’INTELLIGENCE ET LE COEUR… !

-------------------------------------------------------------------

163
N E U F

« LA TRADITION DRUIDIQUE »

HIR YW’R NOS-AROS ARAN…


(Longue est la nuit, en attendant ARAN…)
Proverbe Druidique
================================================
Dédié avec une profonde affection, à la « Fraternité de la Tradition Ancienne et du Vieux
Sang… »
Un Vieux Corbeau

===================================

Parmi l’immense majorité des personnes qui se croient « cultivées » et « civilisées »


dans notre monde d’aujourd’hui, l’opinion que prévaut au sujet des Druides et des Celtes en
général, n’est qu’une resultante mal comprise des « commentaires » que l’envahisseur
romain Jules César, écrivit à leur sujet, à son époque. Il s’agit d’opinions et de concepts très
subjectifs, totalement inscrits dans le cadre de la mentalité romaine la plus typique.
« Commentaires qui se convertirent en « facteur conditionnant » de la manière de penser de
cette grande majorité de personnes, qui encore de nos jours, continuent à juger les Druides
et les Celtes avec une « optique romaine » « à la Jules César »…

Malgré les termes élogieux avec lesquels de nombreux penseurs et governants


romains s’exprimèrent au sujet des Druides, et dans lesquels ils se manifestent au moins un
évident respect et la haute estime qu’ils leurs portaient, il n’en reste pas moins que tout cela
n’est, à peine, qu’une concession courtoise des guerriers puissants des Gaules et de la
Bretagne, envers les « nobles sauvages » et « barbares » Celtes, selon la manière dont la
soldatesque romaine, hautaine et arrogante, les considéraient.

164
Si nous examinons à nouveau l’histoire, nous trouvons des cas similaires comme
celui de l’Europe cultivée et raffinée, qui vit arriver des quantités d’ «indiens » ( ?) ramenés
d’Amérique dans les Caravelles des Conquistadores. Imaginons la scène de ces simples
aborigènes, vêtus en pagnes, recouverts de plumes spectaculaires sur la tête, parés de
colliers faits de coquilles de crustacés et de dents de félins. A partir de ce moment,
l’Amérique ne fut, pour « l’opinion » européenne qu’un continent immense d’ « indiens
sauvages », une terre de singes et de perroquets aussi bruyants qu’éblouissants ; habité par
des hommes d’arc et de flèches, maintenus dans l’époque quaternaire la plus éloignée,
« coupeurs de têtes » et « adorateurs » du soleil et de la lune »…

Ah ! Le démon de l’infatuation ! Ce « petit diable » qui semble donner tellement de


plaisir aux millions d’habitants d’un « vieux continent » qui se croit « cultivé » et
« civilisé », mais qui semble complètement ignorer que quand ses lointains ancêtres d’il y a
neuf ou dix millénaires marchaient déguenillés et pieds nus sur les terres que nous appelons
aujourd’hui Europe, en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, une extraordinaire
civilisation existait déjà, qui allait donner naissance à differentes cultures, aujourd’hui
presque inconnues et oubliées.

Comme toute règle a son exception, il y eut de nombreux européens, réellement


cultivés et civilisés, qui surent regarder avec d’autres yeux, le message sous-jacent qui leur
est arrivé d’Amérique, à travers l’Art. Un Art qui fit qu’Albert Dürer, s’exclama en
contemplant une partie des trésors de Montezuma envoyés par Cortés : « Durant tous les
jours de ma vie, je n’avais rien connu qui fut aussi agréable à mon cœur, que ces choses. Je
ne sais comment dire la chance que j’ai eu de voir ici… »

Quelle opinion pourrait être plus autorisée, dans l’Europe artistique de cette époque,
que celle du grand Dürer, pour évaluer et estimer à son juste prix tout ce que ses yeux avait
vu ? Comme elle est différente, l’opinion particulièrement « dévaluée » que l’immense
majorité de ses compatriotes européens avaient et ont encore, au sujet du bien mal nommé
« Nouveau Monde » !

165
Mais ce qu’il y a de plus puérile et de tragique, c’est de voir la « supériorité » dont
se vantent ceux qui, dans le passé, furent, en tant que « primitifs » tellement mal traités par
les troupes de Jules César… !Combien de « tours » a fait le monde depuis ce temps !

Dans le cadre conceptuel étroit auquel sont tellement enclins les prétendues
« autorités » qui ont leur « bouillon de culture » dans les diverses disciplines de l’Histoire,
spécialement de l’histoire ancienne et de la pré-histoire, quand elles émettent des opinions
au sujet de la Tradition Druidique l’attitude « typique » est invariablement mesquine et
accompagnée par le mythe du « noble sauvage » et coloriée par le faux concept des
« sociétés primitives », les mal nommées. Selon ces « autorités » bien peu sûres, les
Druides ne seraient pas autre chose que de pauvres « shamanes » en déchéance, « des
hommes avec des croyances simples, des superstititions et un savoir traditionnel propre aux
peuples barbares, au-délà des Alpes… « Pour ces « autorités », (je cite l’opinion de l’une
d’entre elles) : « ce serait un erreur que de prétendre attribuer aux Druides des
connaissances en Philosophie ( ?), Ethique, ou en « questions occultarum rerum
altarimque » (problème des choses secrètes et sublimes). D’autres opinions au sujet du
langage et de la littérature Celtes sont de la même « qualité » que celle qui suit : « C’est une
littérature composée et transmise oralement dans une societé barbare, comme le furent les
versions originales des poèmes d’Homère, ou du RIG-VEDA sanskrit… » (Voir : « THE
DRUIDS », by Stuart Piggott, pages 98, 1001 et 104, Thomas & Hudson, London, 1968).

Cependant, cet auteur ne se contente pas d’affaiblir « comme il se doit », toute


opinion qui essaye d’attribuer aux Druides une quelconque valeur digne d’admiration ; pour
lui, les Druides « pratiquaient des barbaries, comme par exemple, des sacrifices humains »
(barbarités such as human sacrifices). (Op. Cit).

La grande majorité des encyclopédies laissent transparaître le sectarisme religieux


qui les caractérise, en essayant d’éviter toute information sérieuse et pondérée au sujet des
Druides. Mais en revanche, elles insistent spécialement sur tous les « bobards » qui leur
paraissent suffisament exploitables pour arriver, au moins, à les ridiculiser et à douter de la
grande profondeur de leur pensée et de la transcendence de leurs Doctrines.

166
L’Encyclopédie Britannique, par exemple, dit la chose suivante, au sujet de
l’origine du mot « DRUIDE » : « L’étymologie du mot « DRUIDE » est incertaine, mais
l’opinion ancienne qui prenait « DRU » comme préfixe corroborant et « WID » comme
signifiant « instruit », et donc le Druide comme un homme très docte, a été abandonné en
faveur d’un dérivé du mot « CHENE ».

Nous ne souhaitons pas préjuger quoi que ce soit au sujet des « intentions
secondes » ni des « subjectivités » de cette opinion tellement « autorisée » ( ?). Nous
prendrons donc l’idée unique qu’elles nous laissent, la seule que leurs « concède »
curieusement cette Encyclopédie, et nous allons prendre L’ARBRE COMME UN
SYMBOLE ET UN ARCHETYPE.

LE CHENE VERT OU ROUVRE (DAK), l’ « Arbre de Tanaris », est l’ARBRE


SACRE des Druides ; ils l’appellent « DERÚ ». Max Müller pense que l’origine du mot
« DRUIDE », en tant que mot du viex Irlandais « DRUI » (singulier), « DRUID » (pluriel)
signifie « L’HOMME DES CHENES », et il fait remarquer que les dieux de la fôret et les
déités des arbres chez les grecs, étaient appelés DRYADES (DRIADAE). Pline pense que
l’origine du mot DRUIDE est liée au mot grec « DRUS » (Chêne vert ou Rouvre). La
seconde syllabe est considerée comme analogue à la racine indo-européenne « WID »
(Connaître), en sanskrit « VIDYA » (Connaissance Occulte). En galois, le mot DRUIDH
signifie « UN HOMME SAGE ». En celte, « DERW ». Les habitants de la Bretagne et de la
Gaule, depuis les temps les plus anciens, appelaient « DERWYDD » ou « GWYDD » (Le
Druide), le Sacerdote ou Instructeur de leurs Mystères. Le Chêne, l’Arbre Sacré des
Druides est aussi appelé « DERW », comme nous l’avons déjà mentionné.

Nous voyons donc que « L’ARBRE », comme symbole, est un des plus essentiels
dans toutes les Traditions Initiatiques. L’arbre nous est présenté comme un être vivant, avec
une capacité érectile, enterré par la grande « chevelure » de ses racines, avec les pieds de
ses branches levés en l’air, situé entre le minéral (tellurique) et le Céleste (cosmique) ; tout
arbre est une réserve d’énergie vitale. Les périodes et phases diverses de son existence

167
présentent une grande analogie avec la vie de l’homme : ils naissent, bourgeonnent,
grandissent, fleurissent, fructifient, végètent, se fanent, meurent et renaissent…C’est
pourquoi, un verger est inconcevable sans la présence de l’arbre. Dans le Paradis Terrestre,
l’arbre est le « point central ». Sa verticalité est AXE et CENTRE entre deux mondes :
entre le Ciel et la Terre…

Si nous prenons l’idée que la culture est « une chute dans l’histoire », nous ne
pouvons pas trouver de meilleur archétype universel que L’ARBRE. C’est pourquoi, dans
toutes les Grandes Traditions, l’arbre semble transmettre un message « muet » bien
qu’ «éloquent », depuis les Temps les plus anciens jusqu’à nos jours. Et dans le devenir de
toute culture où les symboles universels ont une authentique expression manifeste, comme
ouverture vers le transcendant, L’ARBRE y apparaît, avec ses racines enterrées, se
présentant comme l’ « inversion » de l’ARBRE VITAE (Arbre de Vie), dont les racines se
trouvent dans « Le Ciel » et la Cime « dans la terre »…

Dans le cadre du symbolisme ésotérique le plus primitif, l’arbre est la forme


naturelle la plus simple d’objectiver la pensée : d’obtenir le développement d’une
métaphore verbale qui aide à éclairer une unique idée spéciale, sans les risques du
dogmatisme cristallisant et sans les limitations de l’interprétation littérale. L’arbre est donc,
un de ces symboles archaïques et « arcanes », dont la signification profonde est à la mesure
de son ancienneté…Parce que la connaissance est progressive, et l’accumulation de toutes
les expériences des hommes a été augmentée avec les siècles, comme une grande source de
« connaissance non apprise » ; un depôt de Sagesse qui demeure sous-jacent, très bien
gardé dans le Sanctuaire Intérieur de l’Homme, dans LE TEMPLE D’HENOCH…

L’arbre symbolique d’APPOLON est « LE LAURIER », l’arbre de GWYDION est


le FRENE (Ash), l’arbre de DRUANTA et d’ATTIS est « LE SAPIN » (Bir), l’arbre
d’Osiris est LE CEDRE, et LE CHENE VERT ou ROUVRE (Dak) est l’arbre sacré des
Celtes ; également consacré plus tard à JUPITER et à CIBELES. A Jupiter en raison de la
croyance selon laquelle cet arbre plus que tout autre attire l’éclair ; à Cibèles, parce qu’il
personnifie l’énergie qui anime la terre. Le fruit du Chêne est « le gland », qui est utilisé

168
« pour engraisser les cochons »…et dont le bois, très dur, est très apprecié en
CHARPENTERIE et en EBENISTERIE…

Dans l’ « Alphabet Des Arbres « (Beth-Luis-Nion), la lettre qui correspond au


Chêne est « D » (Duir), qui est la septième de cet alphabet. « DUIR » signifie « PORTE »
(Door) dans de nombreuses langues européennes. En allemand, « Tür », derivé du sanskrit
« DWR », en gode ancien : « DORUS ». Rappelons que « JANUS », qui signifie
« PORTE », était le Dieu de l’Initiation et le « gardien » de La Porte », comme Hercule est
le « portier » des dieux après leur mort. (Réf : Robert Graves : « THE WHITE GODESS »,
PAGES 176/177. (Edit. FABER & FABER LTD, London, mcmlxi).

Dans Les VEDAS, un Figuier inverti représente l’Univers et est appelé « l’arbre de
Brahman ». Chez les scandinaves, le Frêne YGDRSIL est l’ « arbre Cosmique » et LE
PILIER QUI SUPPORTE LE CIEL. Chez les sumériens, un grand arbre était la résidence
de dieu ENLIL. Dans la tradition nordique de l’«Arbre de Noël », nous avons le Sapin de
Noël. Enfin, l’Arbre este le marveilleux symbole de l’EMANATION et du RETOUR A
L’ETRE…Il représente « LE REGNE » d’En-Bas et d’En-Haut…

Les Druides, sages connaisseurs de la botanique occulte, et conscients des éléments


énergétiques du Chêne et du Gui (MISTLETOE), de même que des forces telluriques qui
sillonnent la terre et irradient durant tout le jour de la terre vers le ciel, et durant la nuit dans
la direction opposée, adoptèrent LE CHENE comme un signe visible et vivant de grande
force magnétique, émetteur-récepteur d’ondes cosmico-telluriques, qui tenait lieu de
TEMPLE, comme pouvait le faire en son temps, La Grande Pyramide de Chéops, et plus
tard, les Grands Temples Initiatiques et les grandes Cathédrales ; véritables CENTRES
IRRADIANTS d’une Influence Spirituelle « activée » par le Rite, « animée » par la
Cérémonie et « projetée » depuis son propre CENTRE par l’ « ambiance » idéale, émitrice-
réceptrice du lieu…

Pour les Druides, « LE GUI » était encore plus sacré que LE CHENE. Le Gui est
« planté » sur l’arbre « par un oiseau ». Les Druides coupaient « les branches du Gui »,

169
selon un cérémonial défini, avec une faucille en or, et le distribuaient à la Congrégation.
Chez eux, c’était quelque chose de plus ou moins analogue au Rite Sacramentel Des
Mystères, et qui, chez les Chrétiens, s’appelle « Communion Eucharistique ou participation
sacrificielle ». (SACRAMENTUMM PIETATIS, SIGNUM UNITATIS ET VINCULUM
CARITATIS). A travers le symbolisme profond du GUI, les Druides laissaient transparaître
leur fonction fondamentale de possesseurs et transmetteurs des MYSTERES
ANCESTRAUX. Comme le signale fort justement le poète et écrivain anglais Robert
Graves, dans son Introduction au livre « THE SUFIS » d’Idris Shah, « le motif pour lequel
le Gui s’est vu considéré comme la plus sacrée des plantes est peut-être dû à ce que les
Druides la considéraient comme un emblème de leurs croyances. Il s’agit d’un arbre qui
n’en est pas un et qui adhère aussi bien au chêne, qu’à un pommier, un peuplier, un hêtre,
des ronces et même un pin. Il grandit et reste vert, se nourrissant des branches supérieures
quand le reste de la forêt semble endormie, et on dit que son fruit est capable de soigner
toutes les maladies spirituelles… » (Op. Cit., page XI, Doubleday & Company Inc, New
York, 1971).

Le Druidisme, c’est-à-dire, la Grande Tradition SACERDOTALE connue sous ce


nom, est d’origine pré-celtique. A une époque déterminée de leur existence, ils furent les
Sacerdotes des Celtes. Les Collèges Druidiques des Gaules, de Bretagne, d’Irlande et
d’Ibérie, furent d’importants CENTRES D’INSTRUCTION pour les Celtes. Les Druides
étaient des SACERDOTES-INITIES, des Adeptes et des Maîtres, descendants depuis leurs
origines, très anciennes, de la Grande Tradition Primordial (BOREENNE), et plus tard,
provenants de la Tradition Secondaire Atlantéenne. On peut les comparer aux RISHIS
VEDIQUES et PRE-VEDIQUES de l’Inde, et aux Grands Hiérophantes Egyptiens connus
comme les « Lotus Eveillés ». Le Druidisme est quelque chose de plus qu’une simple
« religion », dans le sens courant qu’on donne à ce terme en Occident. C’est plutôt une
DOCTRINE METAPHYSIQUE, parfaitement comparable aux plus pures Doctrines
Métaphysiques Orientales.

L’ECOLE DE MYSTERES DES DRUIDES

170
L’Ecole de MYSTERES que les Druides développèrent dans la race Celte, se
composait de TROIS Grades : « OVYDD (Ovate), le premier grade, correspondant à
l’ « ADMIS » ou « accepté », de même que, dans le développement postérieur qu’on
connaît sous le nom de MAÇONNERIE ECOSSAISE, il est appelé « ENTERED » ou
APPRENTICE (Apprenti). Le vêtement de l’Ovate était constitué d’une tunique de couleur
VERTE. Le Deuxième Grade, « BIRDD » (Barde), était revêtu d’une tunique de couleur
BLEU CIEL. En plus de l’entrainement long, difficile et précautionneux que le barde devait
pratiquer, il devait être capable de mémoriser, au moins en partie les 20.000 vers de Poésie
Sacrée Druidique, car les enseignements secrets n’étaient jamais écrits, mais
« communiqués » oralement aux candidats choisis et préparés. Le Troisième Grade était
celui de « DEWYDDON » ou « DRUIDE ». Sa « fonction » primordiale était la
conservation et la transmission de la Grande Tradition Initiatique (LES MYSTERES
INITIATIQUES), et comme tâche secondaire, d’exercer le ministère de satisfaire les
nécessités religieuses de la communauté en général. Ils étaient en même temps, Juges
Suprêmes et Conseillers d’Etat. Leur vêtement était constitué d’une longue veste de lin, de
couleur BLANCHE. L’ARCHI-DRUIDE, qui était généralement le Druide le plus ancien et
le plus Sage du GRAND COLLEGE des Druides, était la tête visible de L’Ordre, et pour
arriver à ce Haut Grade, il devait passer par six grades succesifs et par de grandes épreuves
très difficiles à vaincre. Les membres de ces différents grades se distinguaient entre eux par
les couleurs de leurs cordons et de leurs bandes. Le système d’éducation des Druides était
extrêmement exigeant et d’une grande qualité. Leurs vastes connaissances couvraient, aussi
bien les sciences physiques : botanique, médecine, géographie et astronomie, que la
théologie naturelle et l’astrologie, jusqu’aux connaissances ésotériques les plus élevées,
aussi bien cosmologiques que métaphysiques.

Le choix des aspirants à Néophytes, se faisait au moyen de rigoureuses périodes de


probation. Une fois acceptés, ils commençaient à utiliser des tuniques avec des raies de
couleur blanche, bleue et verte, les trois couleurs sacrées de l’Ordre, emblématiques de LA
LUMIERE, LA VERITE et L’ESPERANCE. Comme toutes les Ecoles de Mystères, les
Enseignements Doctrinaux étaient divisés en deux parties : la partie simple (un code moral)
était enseignée à tous, alors que la partie plus profonde et ésotérique, était réservée

171
exclusivement aux Initiés et aux Sacerdotes. Comme il est naturel en pareil cas, ils étaient
liés par un Voeux de secret et de réserve, pour garantir la pureté de la Doctrine. Les
Initiations avaient lieu, selon les grades, durant les deux Solstices et les deux Equinoxes. Ils
célébraient avec une grande allégresse l’Aurore du 25 Décembre.

Dans certaines des Cérémonies correspondant au Troisième Degré des Mystères


Druidiques, le Candidat était déposé sur un cercueil, et s’il arrivait à « passer » avec succès
toutes les Epreuves – qui étaient indiscutiblement très « réelles » et « difficiles » -, il était
considéré comme « Né à nouveau », et c’était à partir de ce moment que l’Instruction
Spéciale des Enseignements les plus Secrets Des Grands Mystères commençait.

Le SACERDOCE Druidique est une des plus grandes et des plus importantes
SUCCESSIONS Sacerdotales qui ait existé et qui s’est maintenue dans le Monde. Ils furent
les Hommes sages qui établirent nos MYSTERES OCCIDENTAUX (1). Ils furent aussi
ceux qui emmenèrent, avec RAM, la Grande Tradition jusqu’en Orient. RAM était un
Archi-Druide appartenant à a Dynastie AYODHYA de la ligne SURYAVANZA,
descendant d’IKCHVARU, fils de VAIVASWATE, le Septième MANU, prédécesseur de
la race prédiluvienne, qui était en même temps « FILS DE SURYA ». Le temps a démontré
que les Orientaux, spécialement les Hindous, furent plus capables d’assimiler, d’accueillir
et de conserver la Grande Tradition que leur a apportée l’Archi-Duide « RAM ». En ce
temps, le Cycle Obscure qui devait faire disparaître les Grands Centres Initiatiques
d’Occident, était sur le point de commencer. C’est pourquoi, RAM commença la Grande
Emigration vers l’Orient pour conduire en deux lieux plus propices et plus sûrs, le Grand
Trésor de L’Héritage Sacré. En Orient, elle a fleuri avec la splendeur que, même en nos
temps de la fin du Kali-Yuga, elle a su conserver. Alors qu’en Occident, les Grands Centres
Spirituels furent détruits et leurs héritiers légitimes durent recourir à la clandestinité pour
pouvoir subsister. Beaucoup d’entre eux furent détruits, d’autres furent obligés de se « ré-
adapter », subsistant quelque peu « assimilés » dans le cadre d’un aspect nouveau de
reconstruction. Le Grial provenant du Celtisme, fut assimilé et « christianisé ».

172
Nous pourrions dire, en paraphrasant la « légende » de Christian Rosenkrautz, qu’à
une époque, certains Druides « se refugièrent dans quelques Couvents » de certains Ordres
Monastiques Chrétiens, où ils répandirent la Synthème Doctrinale à ceux qu’ils avaient
choisis pour leurs qualifications.

Avant de continuer, nous souhaitons faire une disgression qui jette un peu de
lumière sur l’ignorance que, nous les occidentaux, nous avons au sujet de notre propre
Tradition. Nous prendrons l’exemple de ce qu’on appelle les « ASANAS » ou positions du
YOGA, et spécifiquement, de la « POSTURE DU LOTUS », aussi appelée « POSTURE
DE BOUDDHA ». A son sujet, Marcel Moreau dit, dans son livre « LES CIVILISATIONS
DES ETOILES » : « Bien avant l’apparition des Aryens (qui selon ce que nous avons dit,
s’est produite vers 1500 Av. J.C.), le dieu CERNUNNOS, très antérieur au Celtisme, et
provenant du Druidisme Boréal le plus ancien, était assis accroupi, avec les jambes croisées
et la tête recouverte de cornes de cerf. A ses côtés, les déesses de Besançon, celles des
Musées de Clermont-Ferrant et du British Museum, confirment cette position occidentale,
assez fréquente. L’appellation « position de Bouddha » est inexacte. De Vries, dans son
livre « LA RELIGION DES CELTES » (page 174, Payot-Paris), dit, en marge : « cette
attitude rencontrée en Inde, est antérieure au Premier Siècle de notre Ere ». Et il ajoute :
« La véritable réponse fut donnée par M. MOWAT et plusieurs auteurs en on a convenu.
Nous savons par des classiques comme Estrabon (IV-3) et Athénée (IV-36), qui devaient
leur connaissance à Posidonio, que les celtes, ignorants l’usage des tables, s’asseyaient par
terre, en croisant les jambes sous le corps…S’il en était ainsi, on pourrait représenter, assis
de cette manière, les divinités masculines et féminines les plus diverses. Le terme « attitude
de Bouddha » est complètement équivoque. Cette attitude provenait de l’Occident. » (Op.
Cit., pages 213/214, Plaza & Janes, Barcelona (España), 1975).

E.O. JAMES, professeur d’Histoire des Religions, de l’Université de Londres, dit


dans son livre « THE CULT OF THE MOTHER-GODDESS » (Thames & Hudson,
London), page 43 : « En ce qui concerne le bassin oriental de la méditerranée, ce fut
toujours en Crète Ménoique, que le Culte de la Déesse-Mére trouva son expression la plus
complète. En effet, dans les couches néolitiques les plus anciennes de Knossos, tous les

173
principaux types de figurines d’argile du sud-est européen du bassin d’Egée, de l’Anatolie
et d’Asie Occidentale, étaient représentés ; cependant, la majorité des figurines crétoises
appartienne au « type accroupi ou assis ».

Quand les Mystères Druidiques furent à leur apogée, ils constituèrent une des plus
grandes et plus importantes civilisations du Monde. Comme il arrive avec tout dans la vie,
les Mystères Druidiques connurent des jours glorieux, brillant de toute leur inmense
splendeur, puis le déclin et la chute commencèrent, jusqu’aux jours terribles des
persécutions sanglantes, d’abord par les légions romaines, et ensuite, par les militants
religieux de même origine…Les romains ne pardonnèrent jamais aux Druides d’être les
Gardiens héréditaires de la Race Celte et de sa Tradition Initiatique. La COUPE Sacrée du
GRIAL était déjà en possession des Druides, des siècles avant son contact avec les Celtes,
et des siècles avant d’être « christianisée » par l’Eglise Catholico-Romaine ; bien avant que
Saint Patrice pose le pied en Irlande…

BERNARD DE CHARTRES savait très bien ce qu’il disait quand il affirmait :


« Nous sommes comme des nains montés sur les épaules de géants ; de sorte que nous
pouvons voir plus loin qu’eux et plus en avant ; pas grâce à la perspicacité de notre vue ou
à notre taille, mais parce que nous avons été élevés et exaltés par la grandeur des géants. Et
cette hauteur nous donnera aussi le pouvoir et l’aptitude pour regarder derrière comme
devant, de manière que nous puissions évaluer avec clareté et avec une mesure de précision,
tout ce que nous avons fait apparaître. Ce n’est pas seulement la question de voir où nous
allons ; du fait que l’histoire se répète avec une régularité infaillible, il est essentiel que
nous sachions aussi d’où nous venons, et ce qui nous a formé dans le type de personne et de
nation dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui. » Soixante ans après la mort de
Bernard de Chartres, un autre grand homme est né : BERNARD DE FONTAINES. Figure
exceptionnelle, d’une vaste mentalité et d’une grande illustration, qui avait échangé ses
grandes connaissances avec un Grand-Druide écossais, qui fut ensuite connu comme
SAINT COLOMBAIN. C’est ainsi que Saint Bernard, moine cistérien et Abbé Bénédictin
de l’Abbaye de Clairvaux, grand réformateur des Bénédictins et dernier des Pères de
l’Eglise Catholico-Romaine, fut Moine et Chevalier, Sacerdote et Initié…

174
Si pour les envahisseurs romains, la classe Sacerdotale des Celtes constituait un
danger, en raison de l’influence énorme que les Druides avaient sur les peuples occupés,
pour des raisons similaires, à son époque, le Christianisme triomphant, après avoir profité
de la compréhension et de la tolérance des Druides pour s’introduire et s’établir dans les
pays celtes, s’est aussi converti en responsable direct de la disparition des Druides. Réduit à
une clandestinité forcée, le Druidisme, dernier vestige d’une Tradition INITIATIQUE
légitime, que ses ennemis gratuits s’éfforcèrent d’appeler « PAGANISME », s’est vu obligé
à se couvrir et à se déguiser avec des allures et des apparences qui finissent par le réduire à
l’occultation définitive, pour pouvoir conserver la pureté de la Doctrine, malgré les
quelques tentatives de « restauration » qui n’eurent pas de succès, comme celles de
PRESCENNIUS NIGER et SEPTIMO SEVERO (An 195). Réfugiés dans les Bois, et en
pleine clandestinité forcée, les Druides continuèrent cependant à exercer leur FONCTION
et leur MINISTERE dans les petits villages de paysans, jusqu’à n’être plus réduits qu’à la
marginalité la plus complète,

En subsistant comme « CERCLES », «BOSQUETS » ou « GROVES », CLUBS et


Groupes appelés de « tradition familiale », la Tradition Druidique est demeurée au Pays de
Galles et en Ecosse. Quelques-uns de ses composants, malgré leur propre tradition
familiale, se virent dans l’impérieuse nécessité de professer la religion Chrétienne
extérieurement, pour sauvagarder les apparences, et pouvoir passer inaperçus dans leurs
activités de Groupes Secrets.

L’invasion romaine des Gaules, fort justement considerée comme un authentique


GENOCIDE, a constitué en même temps une espèce de « ramollissement stratégique » non
calculé, vu que plus tard, les missionnaires chrétiens qui devaient suivre les hordes de
l’occupation romaine, terminèrent l’extermination et le massacre des Druides… D’abord
l’Impérialisme et ensuite la « trans-culturisation », le démentellement et le remplacement
au moyen de mille « manoeuvres », comme la « transposition » des anciens textes Irlandais,
effectuée par des moines catholiques, raison pour laquelle ils sont considérés comme très

175
« suspects » et peu dignes de foi, par ceux qui connaissent et gardent l’Ancienne et
Vénérables Tradition Druidique.
Malgrés les siècles qui sont passés, nous savons de source sûre, qu’aujourd’hui,
certaines Successions d’une authéntique origine Druidique EXISTENT, continuent dans la
clandestinité qui les protège, et forment des Communautés totalement marginales, dans le
sens le plus pur de ce terme. Elles sont les continuatrices de ce que ses persécuteurs
« baptisèrent » de PAGANISME, mais qui correspond en réalité à la Tradition
INITIATIQUE la plus PURE et la plus AUTHENTIQUE, qui les situe, de fait, hors de la
sphère mystico-religieuse, et les identifie pleinement avec la racine Initiatique
OCCIDENTALE proprement dit…

De nos jours, il existe également beaucoup d’autres « Ordres », « Eglises » et


« Communautés » avec des prétentions de succession Druidique, l’immense majorité
d’entre eux n’étant que des « inventions » récentes, des groupes de rêveurs ingénus et
romantiques, plus enclins à « jouer aux Initiés » et à « porter » des vestes, des cordons et
des décorations, qu’à accéder à une Connaissance Transcendente et transformante. Il existe
aussi de nombreux « groupes » d’une grande variété culturelle, mutualiste et religieuse avec
des prétentions néo-Druidiques. En Angleterre comme en France, ils existente partout, de
même qu’existent para centaines, des prétendus « Néo-Templiers » et « Rose-Croix » d’un
genre nouveau…

La PORTE (DUIR) des MYSTERES DRUIDIQUES, une fois leur cycle accompli,
fut fermée, comme le furent auparavant d’autres PORTES d’Initiation. Comme l’annonçait
la prophétie de MERLIN au Roi VORTIGERN et à ses Druides :
« APRES CELA, JANUS N’AURA JAMAIS PLUS DE SACERDOTES. SES
PORTES SERONT FERMEES et DEMEURERONT OCCULTES DANS LES
CREVASSES D’ARIADNA… »

La Grande Tradition DRUIDIQUE s’est « occultée » dans son propre CENTRE ou


POLE SPIRITUEL, dans son Château d’«ARIANRHOD », « La Montagne de Sion », où
elle peut être RE-trouvée par ceux qui « chaussent les Sandales du Grand Messager » et

176
parcourent le Sentier Bleu de l’Intelligence Administrative…Là-bas, ils pourront RE-
trouver le JANUS ressuscité…Depuis ce lieu, elle peut « satisfaire le Coeur des Hommes
qui ont réellement Soif éternelle d’Absolu… ! »

Ce que nos Anciens Maîtres, les Adeptes d’hier, annoncèrent comme « LE


RETOUR D’HENOCH et D’ ELIAS » a déjà commencé à se manifester dans le Monde.
Nous verrons REVENIR LE ROI ARTHUR et les Chevalliers du GRIAL dans leur
nouvelle manifestation ; la floraison (NaSHaR) de la TRADITION INITIATIQUE
D’OCCIDENT, la résurgence de notre Tradition la plus authentique, dans sa forme
véritable et Primitive, libre des « colorations » tant « mystiques ou religieuses » que
politiques, que l’Age Noir dans lequel nous vivons a essayé de lui imposer. Notre Tradition
Initiatique OCCIDENTALE ressurgit des « cendres » comme LE PHENIX. Elle ressurgit
depuis son occultation forcée à laquelle elle a dû avoir recours pour pouvoir subsister,
maintenant libre des prétendus « voiles » que les siècles d’efforts du puissant contexte
politico-religieux et de la « culture » profane qui en découle, essayèrent de lui imposer en
vain.

Parmi les pricipaux responsables de cette campagne forcenée d’ «aculturisation »,


ceux qui jouèrent un rôle prépondérent furent autant l’Eglise Catholico-Romaine que de
nombreuses Eglises Protestantes-spécialement les Anglaises – dont l’exclusivisme,
l’incompatibilité, le sectarisme et le manque absolu de respect de la LIBERTE DE
PENSER, ont été les caractéristiques prédominantes et en même temps, les « ferments »
choisis pour semer la dissension et la discorde…

Le Druidisme est une des principales sources de la pure Tradition Initiatique


d’Occident et constitue une – sinon la meilleure et la plus primitive – des
« interpénétrations » qui ont eu lieu, à travers le temps, entre deux formes du Patrimoine
Traditonnel ou Initiatique de la MAÇONNERIE : celle des Maçons « LIBRES »
(Opératifs), c’est-à-dire, la Véritable et Ancienne Maçonnerie, et celle des Maçons
« ACCEPTES » (Spéculatifs), c’est-à-dire, la « Maçonnerie MODERNE », qui commence
en 1717 avec l’établissement de La Grande Loge de Londres, et qui marque en même temps

177
le début de la « décadence » de la Maçonnerie authentiquement Traditionnelle. Sans que
cela signife qu’après cette date, et malgré la dégénération et la déformation de la
Maçonnerie Moderne, elle ait cessé d’être ce qu’elle est réellement de nos jours :
l’UNIQUE Societé INITIATIQUE d’OCCIDENT, qui avec les COMPAGNONS,
constituent la PORTE d’entrée aux MYSTERES MINEURS, d’une ORIGINE et de racine
authentiquement TRADITIONNELLE. Le fait que l’immense majorité de ses membres
ignore ou méconnaisse ce fait irréfutable, ne retire pas sa validité à la SUCCESSION de sa
CHAINE et à la TRANSMISSION qu’elle a la capacité d’octroyer.

Comme l’affirme fort justement CHRISTINE HARTLEY dans son livre très
intéressant « THE WESTERN MISTERY TRADITION » (La Tradition des Mystères
Occidentaux) :

« Le Sacerdoce le plus grand et le plus durable des Mystères Occidentaux fut celui
des Druides ou Hommes Sages, et durant leur apogée, elles firent partie des Grandes Ecoles
du Monde. Comme toute Institution, le Sacerdoce Druidique s’est graduellement élevé
jsuqu’à son Zénith et a ensuite commencé à décliner, tombant à mesure que la nouvelle
dispensation entrait sur ses terres, et persécuté à la fin par la haine amère de la nouvelle
Eglise, toujours intolérante avec son prédecesseur, jusqu’au dernier jour terrible de son
massacre. » (Op. Cit., pages 91/92, THE AQUARIAN PRESS, London, 1968).

Il y a tout un monde de différence entre la vérité de ce que les Druides furent


réellement, et l’image « folklorique » et « stéréotypée » créée par une certaine ignorance,
calculée ou non, qui les fait invariablement apparaître comme des « petits vieux barbus »,
style « Papa Noël », vêtus de tuniques blanches, portant la houx et coupant le gui. Une sorte
de Druide de pacotille. Un Druidisme de cet acabit se situe en dessous de l’« esprit du
Grial » arbitraire, déformant et falsifié, que l’intérpretation très personnelle et « sui-
generis » de Wagner a diffusé dans son Opéra « L’ANNEAU DU NIBELUNG » et qui
constitue cependant, pour certaines prétendues « autorités », l’unique base de leurs
opinions.

178
La « mort d’ARTHUR » (ARAN) est la mort du Vieux Soleil, du Roi de l’Ancienne
Dispensation ; d’un Cycle d’Evolution Spirituelle. Cycle qui est rénové (NaSHaR) par le
Cycle immédiat qui lui succède ; c’est pourquoi on peut lire sur sa tombe :

« HIC IACET ARTHURUS REY QUONDAM REXQUE FUTURUS »


(HERE ARTHUR LIES, KING ONCE AND KING TO BE)
(ICI GIT ARTHUR, UNE FOIS ROI ET ROI FUTUR…)

De même, c’est pourquoi MERLIN prophétisait que :


« LIKE DAWN WILL HE ARISE FROM HIS MYSTERIOUS RETREAT »
(Comme l’Aurore, il s’élèvera depuis sa retraite mystérieuse)

Enfin, c’est pourquoi le vieux proverbe Druidique se lamente : « HIR YW’R NOS –
AROS ARAN… » « Longue est la nuit en attendant ARAN ».

LE GRIAL, LE CHAUDRON ou « CULDRON » n’est ni « paien » ni « chrétien ».


De même qu’il n’est ni « oriental » ni « occidental ». On ne peut donner ces noms qu’aux
tentatives « d’adaptation » et « d’accaparement » de quelque chose qu’il n’est pas possible
de réduire à un nom, car il s’agit fondamentalement d’une conquête spirituelle, d’une
« obtention » ou « état de conscience », une CONNAISSANCE EN MYSTERES (c’est-à-
dire, d’ordre INITIATIQUE), transmise depuis les Temps Primordiaux très éloignés, qui
permet à l’Homme Initié de « reconnaître que L’ETRE est éternel et indestructible ». Cette
PRISE DE CONSCIENCE DE L’ETRE est celle qui permet d’abbatre le mur apparemment
infranchissable de la « rationnalité » et d’abandonner l’identification avec le « moi »
(l’ « égo »), de transcender la condition d’« être » et de pénetrer dans une Dimension
d’Eternité…C’est pourquoi il est l’ARTHOS-VIROS (viril et guerrier), accompagné de sa
« contre-partie » : MERLIN (ou Myrddhyn), détenteur d’un Savoir et d’un Pouvoir Supra-
Matériel, qui est la « personnification » du côté TRANSCENDENTAL (Spirituel) du
« Grand GUERRIER ».

179
La « retraite » d’ARTHUR (La manifestation cyclique de la Grande Tradition
Initiatique) est comparable à la Tradition hébraïque d’«HENOCHE et ELIE », qui « furent
enlevés par Dieu sans jamais être morts », et on attend qu’ils REVIENNENT un jour…
« IL FUT EMPORTE PAR UN TOURBILLON DE VENT ET TRANSPORTE EN
OCCIDENT » (Livre d’Hénoch).

C’est sur un « cheval blanc » que se manifestera le Roi ARTHUR, « le Roi blessé,
le Roi en léthargie, le Roi qui est mort, bien qu’il semble vivant, et qui est vivant bien qu’il
semble mort ». C’est sur un « cheval blanc » qu’on attend le RETOUR
D’HENOCH… « Le Centaure » et « La Croix du Sud » verront clairement son « épée »
lumineuse croiser les cieux de certaines latitudes australes…La « Grande Bataille » va
commencer, qui mettra fin à « L’Age Obscur » et aux « guerriers dégradés et séparés du
Sacré… « Son RETOUR coincidera avec l’effondrement de « la louve et de la prostituée ».

Vengeur et Restaurateur du GRIAL Eternel qui réapparaitra dans toute sa splendeur,


remplaçant les déformateurs de La Grande Tradition, le Grand Héritage trahi et abandonné,
« remettant sur ses pieds ce qui était tombé… », les deux dignités et fonctions : la REGIE
(Royale) et la SPIRITUELLE (Sacerdotal ou Pontificiale). Un Nouveau Cycle s’ouvre et ce
qui était souterrain affleure à la superficie. Et de nouveau, il sera dit aux Hommes :

« POUR TROUVER LE CHEMIN QUE VOUS CHERCHEZ, SUIVEZ LE


GUIDE, QUI N’EST PAS UN ETRE TERRESTRE ET QUI SE TROUVE EN
VOUS, BIEN QUE VOUS NE LE CONNAISSEZ PAS… » « ET LA PIERRE
OCCULTE VOUS DONNERA LA SANTE… » « ET VOUS POURREZ
SAUTER AU-DELA DE LA CONDITION HUMAINE… ! ! ! »

Du Chaudron (Culdron) au GRIAL, la Voie Lactée à La Grande Ourse, la Source


Primitive des MYSTERES INITIATIQUES d’Occident, voyage dans sa très vieille Babel,
qui est Coupe ou Vase, Bateau ou Arche. Le Chaudron de l’ « Eau de l’Inspiration » et de
la « Connaissance Transcendente ». GWYION cède le pas à ARTHUR, et ce dernier à
MERCURE et à HERMES, jusqu’au moment où HENOCH REVIENDRA… !

180
Nous concluons le présent chapître en présentant « L’ARBRE DE LA VIE » que la
Kabbalah, Tradition Occidentale, nous offre comme une « clé » ou « grille » pour y
appliquer les « dieux » et attributs du Panthéon Celtique, en une simple esquisse du
système, mais qui permet de mesurer la « traditionnalité » des concepts doctrinaux de
vérifier que les corrélations et correspondances « cadrent », qu’elles sont appropriées et
concordantes. L’unique différence réside dans la position des Piliers de la RIGUEUR et de
la MISERICORDE, qui apparaissent ici « inversés » par rapport à la disposition usuelle de
l’Arbre de la Kabbalah.

Pour ceux qui désirent approfondir le sujet de ces correspondances et des ces
parallélismes, ainsi que celui des Enseignements Traditionnels des Druides, nous suggérons
la lecture des oeuvres de MARC HAVEN (Emmanuel Lalande), le livre « L’ALPHABET
DES DIEUX » de Jean Haab (Editions Les Textes Essentiels, Paris, 1979) et plus
specialement les livres de Robert AMBELAIN : « AU PIED DES MENHIRS » (Editions
NICLAUS, Paris, 1945) et « LES TRADITIONS CELTIQUES » (Editions DANGLES,
Paris).

(Commencé le JOUR DE LUGNASAD et terminé le jour de l’Equinoxe


d’Autommne, « Fête du Chêne »).

(1) LE CHENE et LE GUI symbolisent la SAGESSE unie à la FORCE, qui dans le cas des
DRUIDES (DRU-VID), est l’AUTORITE Sacerdotale investie d’un POUVOIR temporel,
conjonction de FONCTIONS inhérentes à un même individu.

181
L’ARBRE DE LA VIE, SELON « LES FILS DE KELU »

182
DIX
LA TRADITION SCYTHE

A FRIGGA, Mère des dieux, qui récompense les hommes vertueux avec ses fils
d’or. Et à ANHUMA ZAMAN, le NOME Céleste (Aetheria gens), instructeur et
protecteur de la Famille Scythe, avec un profond respect.

Un « Vieux Loup »…
----------------------------------------------------------------------------------------------------
Nous répétons ce que nous disions dans l’Introduction de ce livre : nous n’essayons
pas de passer pour un « historien ». Nous respectons le champ spécifique de l’historien, les
fondements philosophiques et méthodologiques de sa discipline, qui se garde avec une
minucie extrême, de ce qui est formel et stylistique. Il n’est pas non plus dans nos
intentions d’élucubrer des fantaisies plus ou moins « digestibles », avec des prétentions
d’ « écrivant ». Notre modeste intention consiste à essayer de présenter un autre aspect de
la vérité historique qui, pour des raisons évidentes, ne correspond à aucune des positions
opposées signalées antérieurement.

Notre « méthode » - s’il nous est permis d’emprunter ce terme – n’a pas la solidité,
la rigueur et les vertus de style qui vont conduire le lecteur, par le champ de la pensée
classique linéaire – à l’évident contenu de son signifié ; le « procédé » que nous suggérons
consiste à franchir les frontières que les sens de perception linéaire nous ont imposés, et
d’accéder, par la capacité innée de l’être humain, à une « connaissance directe » ou
enseignement « intérieur » (« raisons du coeur »), dont l’ouverture est proportionnelle aux
capacités intuitives de l’individu. Sans attendre que les légendes et les hypothèses que nous
offrons soient aveuglément acceptées par les lecteurs, nous croyons fermement,
honnêtement, que ces derniers pourront obtenir de nombreux points de référence, qui une
fois examinés, peuvent se convertir en un « cadre d’ensemble » qui pourrait les conduire
sur la bonne direction, vers des réalisations insoupçonnées et significatives…

183
Derrière la légende, l’histoire se cache. Mais quand il existe en plus de la légende,
des restes de monuments, de très anciennes ruines de « ce qui fut », nous voyons que « le
silence » de l’histoire n’est pas aussi évident. C’est pourquoi il est dit que, « quand les
hommes se taisent, les pierres « parlent » »…A travers les « vestiges » qui ont été trouvés
dans les plus vastes territoires d’Europe et d’Asie, nous essayerons d’esquisser l’origine
très éloignée d’un conglomérat de tribus, dont l’unité est plus d’ordre culturel que d’ordre
ethnique.

Bien que les hommes de science, en règle générale, se montrent exagérément et


inexplicablement « prudents » ( ?) quand ils essayent de « mesurer » l’ancienneté de
l’homme sur la Terre, aucun d’entre eux n’osant aller au-delà du Quaternaire, il y eu
cependant des exceptions, comme le cas du naturaliste et anthropologue français
QUATREFAGES DE BREAU (1801-1892), qui était enclin à admettre l’existence de
l’homme à l’Epoque Secondaire. L’Ecole française d’Anthropologie a accepté la possibilité
que des traces de nos ancêtres se trouvent dans le Miscène.

La même indécision « prudente » affleure quand il s’agit d’expliquer qui furent les
constructeurs de quelques statues gigantesques comme celles de RAPANUI (Ile de Pâques).
Mises à part l’opinion arbitraire de quelques archéologues britanniques qui décidèrent que
« ces statues ne sont pas très anciennes », on trouve par ailleurs des opinions qui affirment :
« leur construction artistique est d’ordre supérieur » (Robert Brown. « THE COUNTRIES
OF THE WORLD », pages 43 et suivantes). « Leurs types, bien que tous avec une grande
tête, sont distincts ; tout en étant évident qu’ils représentent des portraits, car les narines, les
bouches et les mentons diffèrent beaucoup dans la forme ; alors qu’une espèce de casquette
plate, avec quelque chose en plus pour couvrir la partie supérieure de la tête, démontrent
que les originaux n’étaient pas des sauvages de l’âge de pierre ». (Ibid. Page 300). (Note :
l’auteur a souligné cette partie de la phrase). En tous cas, ni l’Archéologie ni la Géologie ne
sont capables de répondre à la question de savoir « qui les ont construites, et quand… »

Un autre cas intéressant parmi les nombreux qui se rencontrent partout, est
représenté par celui des cinq statues énormes, les plus grandes du monde, qui se trouvent

184
en face de quelques grottes de la Vallée de Bamian (Asie Centrale), à mi-chemin entre
Kaboul et Balkh, au pied de la montagne KOH-I-BABA. Ces statues, deux d’entre elles
étant taillées dans la roche, sont au nombre de cinq au total. La plus grande atteint 173
pieds de haut (52,73 mètres), c’est-à-dire, bien plus que le Colosse de Rodhes (130 pieds) et
que la statue de la Liberté de New York (105 pieds). Comme un détail curieux, signalons
les hauteurs différentes de ces cinq statues : la première, comme nous l’avons déjà dit, est la
plus grande, et mesure 173 pieds de haut, la seconde 120 pieds, la troisième 60 pieds
seulement, et les deux autres sont encore plus petites, la dernière étant un tout petit peu plus
haute que la taille moyenne d’un homme de grande taille de notre race actuelle. (Réf :
H :P : Blavatsky : « DOCTRINA SECRETA », Vol III, Page 401).

Les géologues et les spécialistes en préhistoire sont d’accord pour situer la fin de la
dernière période glaciale boréale, dans ce hiatus entre le Néolitique et le Mésolithique,
c’est-à-dire, autour de neuf mille ans avant notre Ere, ratifiant ainsi Platon et la légende.
Cependant, comme le signalait l’archéologue français Gabriel de Mortillet : « la préhistoire
est une nouvelle science, bien loin d’avoir dit son dernier mot. »

La rupture de l’Isthme de Tanger fut un des incidents produits par ce phénomène de


glaciation. La faille de Tanger, cette gorge étroite qui allait jusqu’à l’Océan Atlantique,
terminait dans un lac que les anciens appelaient LAC TRITON, qui n’était séparé de la mer
que par une langue de terre, une de ses berges formant aujourd’hui la baie de Tanger et sa
plage. (Louis Charpentier : « LOS GIGANTES y EL MISTERIO DE LOS ORIGENES »,
pages 45 et 55, Plaza & Janés, Barcelona-España, 1973).

Quant la glaciation est survenue, apparement occasionnée par le basculement de la


Terre sur son axe, les Hauts Initiés de l’Hyperborée conduisèrent leur peuple vers le grand
territoire que nous connaissons aujourd’hui comme l’Asie du Nord et l’Asie Centrale. Un
immense territoire qui s’étend depuis la Mer Caspienne jusqu’en Mongolie, depuis la
Sibérie jusqu’à la Perse, l’Afghanistan, le Pamir, l’Inde et le Tibet. Le berceau des pré-
Aryens se trouvait dans la grande région qui, dans le passé, était connue comme le

185
TURQUESTAN, qui inclut dans son immense territoire, la Russie d’aujourd’hui, une partie
de la Chine et de la Mongolie.

IL N’Y A PAS DE MYTHE SANS HISTOIRE

Il n’est pas possible de parler de civilisations disparues depuis des millénaires, sans
prendre en considération les légendes et les mythes qui, comme un voile de mystère,
remplacent l’histoire. Ce sont précisément ces mythes et ces légendes qui nous incorporent
à des théogonies et des cosmogonies, qui vont nous permettre de transformer le mythe en
histoire. Comme le signale avec exactitude Dimitri Merejkovsky dans son livre
« ATLANTIDA-EUROPA ». « Là où se couche l’astre du jour, l’histoire, s’élève l’astre de
la nuit, la préhistoire. L’action du mythe se passe sur la terre et dans le temps, mais sur une
terre qui n’est évidemment pas la nôtre, et dans un temps qui n’est pas encore séparé de
l’éternité. » (Op. Cit., page 257, Edit. NOVA, Buenos Aires, 1944).

Ces très anciennes traditions peuvent être trouvées sur toute la Terre, et constituent,
à part les ruines et monuments de pierre, les uniques éléments qui « racontent » à leur
manière, l’existence de grandes civilisations qui nous ont précédé, qui n’appartiennent à
aucune des civilisations que l’histoire enregistre, et pour lesquelles, les sages et les érudits
de notre temps n’ont recours qu’au « scepticisme académique » - qui est assurément une
« attitude » bien commode – ou à la négation pleine et catégorique. Cependent, en
considérant que l’impossibilité d’un accord, même entre géoloques, pour évaluer les Eres
Géologiques, nous a conduit sur un terrain où les termes qu’ils ont inventés ne sont qu’une
tentative pour remplacer les anciens mythes, nous considérons que la tentative d’accepter
les légendes et les mythes de ces civilisations disparues n’est pas moins valable ni
plausible, car, comme le disait Pascal : « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît
pas ». Cependant, très souvent, « les lunettes d’un homme sont les oeillères pour d’autres
hommes ». Le « signal » sur le chemin indique le but, mais n’est pas le but… « Dieu aide
ceux qui s’aident… »

186
Quand on n’est pas possédé par la furie du sectarisme religieux, et qu’on prétend
écrire au sujet des cultes et croyances très anciennes des ancêtres, pour l’unique intérêt de
la vérité, nous trouvons que le légat laissé par cette antiquité, serait extrêmement confus si
nous essayons de le contraster avec le mode de pensée de l’homme moderne, sans souligner
que nous tentons une restitutions historique sans prendre en compte, à quelque degré que ce
soit, les caractéristiques conceptuelles de ces peuples qui constituèrent ce que nous
pourrions appeler les premières familles humaines, et dont « l’histoire » n’est aujourd’hui
qu’une grande collection de mythes et de légendes qui traitent de la besogne de ses dieux et
de ses héros. Pour nous, un « fait historique » n’est pas la vérité. Ce qui compte réellement,
c’est la subsistance, la transmission et la compréhension des idées ; que celles-ci nous
arrivent para voie orale ou sous la forme idéographique, figurative ou symbolique. Il est
évident que si l ‘on essaye d’étudier les civilisations disparues il y a des millénaires, il
faudra se contenter de reconstructions approximatives de leurs particularités raciales et des
tendences spéciales qui constituèrent leur mentalité. Mais pour pouvoir capter correctement
cette mentalité, nous devons faire un effort pour essayer d’assimiler les idées, les traditions
et les coutumes que ces peuples nous transmirent d’une quelconque manière ; c’est-à-dire,
nous devons nous situer, jusqu’où cela nous est possible, du point de vue de ceux qui
concurrent des telles idées, conservèrent et transmirent leurs traditions, et pratiquèrent leurs
coutumes.

C’est pourquoi, si nous désirons réellement accéder à l’édifice des mythologies,


nous devons aller « à la source » d’où elles surgirent, et essayer de découvrir dans leur
fond, les réminiscences des faits anciens qui constituèrent une tête de « pont » qui les unit à
la vérité historique. Le mythe concrétise la vie psychique de la nature humaine, une réalité
vécue, une justification de l’existence dans une société étrangère à l’histoire (pré-
historique), mais qui englobe la majeure partie de l’évolution de l’humanité, depuis ses
débuts jusqu’à nos jours. Le « temps » de l’homme du mythe (l’homme pré-historique) est
un temps humain mais il n’est pas un temps « historique ». Pour l’homme d’aujourd’hui,
l’homme « historique », l’expression de ces peuples millénaires, qui est formulée dans leurs
mythes et conservée dans leurs ésoterismes respectifs, devrait constituer une matière digne
d’une plus grande considération. Nous pouvons essayer d’élaborer une reconstitution de

187
cette TRADITION PERDUE que sont les faits anciens, en nous rattachant au fil qui nous
unit aux traditions qui surgissent de la « nuit des mythes ».

C’est uniquement de cette manière que nous pouvons « percevoir » les « traces »
que ces civilisations lointaines laissèrent, à qui on atribue, selon une « causalité »
significtive, une « chronologie » qui, avec la gràce du castillan populaire, est appelée « del
DIA DE LA NANA… » (du jour de Mémé…), ce qui semble indiquer dans le fond, qu’on
ne s’est pas vraiment préoccupé d’y établir une date certaine…

C’est avec les « reliques » indestructibles des « traces mythologiques » et


légendaires que nous pouvons re-trouver la vérité au sujet de nos ancêtres très éloignés. Ces
« traces » constituent une vérité qui ne pourra jamais être détruite, malgré la haine viscérale
pour tout ce que le sectarisme religieux a baptisé, exprès et de manière calculée, du terme
chargé de parti pris et faux de PAGANISME, dans sa prétention vaine à se constituer en
destinataires exclusifs de tout ce qui est lié à la religion et à l’histoire. C’est ainsi qu’il
affirme joyeusement que les Mythes et les Initiations appelées « paiennes », sont des pré-
figures des Mystères Chrétiens. Ce qui serait correct, objectif et « honnête », c’est de
reconnaître que les Mystères Chrétiens ont leur début et leur raison d’être dans les
MYSTERES de l’antiquité, et plus spécifiquement, ceux de MITHRA, d’ELEUSIS et ceux
d’ISIS et d’OSIRIS. Car malgré tout ce qui a été écrit pour essayer, comme il se doit,
d’éloigner et d’oublier les vieilles gloires humaines, malgré toute la moquerie et le mépris
avec lesquelles on a prétendu détruire cette Grande Sagesse Intemporelle ; malgré tous les
préjugés stupides, ni hier, ni aujourd’hui, ni jamais, on ne pourra ignorer, diminuer ou
encore moins détruire une TRADITION et une CONNAISSANCE qui a précedé pendant
des millénaires l’époque que nous connaissons aujourd’hui. Plus loin, nous reviendrons sur
ce thème important. Entre autres choses, rappelons que déjà au temps de Solon (560 Av.
J.C.), quand ce sage législateur grec visita l’Egypte, un sage Hiérophante du Temple de
Sais, lui dit : « Vous les grecs serez toujours des enfants qui, remplis de vanité, parlez de
Cèdre et de Phoronée comme des temples les plus éloignés, méconnaissant les vieilles
gloires de vos ancêtres qui derrière les murs d’Athènes, il y a neuf mille ans, repoussèrent

188
les attaques épouventables de ce puissant peuple d’occident, qui peu après, fut enterré sous
les ondes… ! »

Et à ce sujet, HERODOTE écrivait :


« Les grecs ont toujours ignoré l’origine de leurs dieux, leur figure, leur nature, et s’ils
avaient existé de tout temps. C’est seulement depuis hier, pour ainsi dire, que nous savons
par Homère et Hésiode, qu’ils ne vivèrent que quatre cents ans avant moi. Ils sont les
premiers à avoir écrit la Théogonie en vers, et ils nous ont enseignés les surnoms des dieux,
leur culte, leurs fonctions, et ils nous ont dessiné leur image. » (HERODOTE, II, page 53).

Si, comme tout le monde sait, l’influence des religions étrangères sur le
Christianisme est un des facteurs les plus importants dans sa conformation et son
développement historique, l’influence que la civilisation grecque excerça sur la doctrine
CHRÉTIENNE fut encore plus déterminante. Ce que nous pourrions appeler
l’ « hélénisation » du Christianisme avait commencé bien avant, vu que le Christianisme
était un mouvement juif et les juifs étaient déjà hélénisés au temps de Saint Paul. (Voir : W.
Jaeger : « CHRISTIANISMO PRIMITIVO y PAIDEIA GRIEGA », page 14, Fondo de
Cult. Econ N ! 182, Mexique, 1965).

QUI ETAIENT LES SCYTHES

Les grecs donnèrent le nom de SCYTHES aux individus qui peuplèrent le Nord-Est
de l’Europe et le Nord-Ouest de l’Asie ; l’Europe glaciaire qui comprenait les steppes
immenses depuis les Carpates jusqu’au fleuve, le Don (Tanais), la Mer d’Azov (le « Palus
Meotis », que les Scythes appelaient TEMERINDA : la mère), la Mer Noire ou Océan
Scythique, vestiges de l’ancien Océan Cimérien, que les romains appelaient « Pontus
Euxinos »), et la Mer Caspienne. TOLOMEE divisa toute cette région immense en deux
parties, séparées entre elles par les Montagnes IMAUS. La « Petite Scythie » était constitué
par les anciennes régions du Sud-Est de l’Europe, une d’entre elles comprenait une grande
partie du QUERSONESE TAURIQUE, auparavant TAURIDE, et aujourd’hui péninsule de
Crimée ; l’autre correspondait à une partie de la THRACIE, entre le PONTO EUXINO (ou

189
Pontos ASKENOS, ou Pontos axenos) à l’Est, le Danube au nord et l’Hennus (aujourd’hui
Dobrudja) au Sud. Les Scythes, selon JUSTIN, « passaient pour être les plus anciens des
hommes ». BEROSIO les qualifie de « MEDES » (pour ceux du sud du Caucase). JOSEPH
traduit « MAGOG » par Scythes, et selon PLATON, en plus des Héléniens, il y avait dans
l’Europe d’alors, « de nombreux peuples barbares » (polla ethne barbara), bien qu’il ne dise
rien au sujet de certaines communautés « celtes » disséminées parmi ces peuples appelés
« barbares ».

Les Scythes s’appelaient etre eux « SCOLOTES », et selon Hérodote, les perses
appelaient SAKAS ou SACES, tous les Scythes. Le nom de SCYTHIE était attribué par les
anciens à des régions inconnues, qui s’étendaient au Nord et à l’Est de la Mer Caspienne.
Dans les documents assyriens d’ASARHADDON, Roi d’ADIRIA (681-669 Av. J.C.), les
Scythes sont mentionnés comme les IS-Ku-SA (habitants d’AS-KU-SA ou AS-GU-ZA ou
Ashguzai), un de leurs rois, BAR-TA-TU-A demandant la main de sa fille pour sceller
l’alliance. Selon Winckler et E. Dhorme (Recueil, Paris, 1951), le peuple des IS-KUZA ou
SCYTHES est identique à ASKENAZ. C’est sous ce nom qu’ils apparaissent mentionnés
dans la « TABLE DES NATIONS » : « ASHKENAZ, fils de GOMER et petit-fils de
JAPHET. » (Genèse, 10 :3, 1 – CHRONIQUES 1 :6, JEREMIE, 51 :27, 2 –
MACCABEES, 4 : 47 et COLOSEENS 3 : 11). Réf : « Enciclopedia de la Biblia, Edic.
Garriga S.A., Barcelona, España, Vol III, pages 98/99).

Les ASKENAZ sont identifiés aux ASCANIOS, ASKENOS ou ASKANIENS ;


peuple qui habita la FRIGIA GALATA ou MISIA (Asie Méridionale), où habitaient des
tribues Macédoines, Traces et Arméniennes, avec une langue indo-germanique. Leur
religion originale, avec les divinités principales « MU », CIBELES et ATTIS, fut absorbée
par les grecs, à travers leurs ancêtres, les Pélasges.

Selon la Mythologie germanique, « ASK » est le nom du Premier Homme, qui


forma avec EMBLA, la Première Femme, le couple de troncs inanimés à qui HODIN,
HOENIR et LODUR donnèrent vie. C’est ainsi qu’aurait commencé la Race Humaine. La
terminaison « AZ » est la manière typique de construire le nom patronymique en Phrygien.

190
Les rabbins médiévaux et modernes attribuent à ASKENAZ la paternité des Juifs
Allemands et Polonais ou AZKENAZIM, dont la dénomination prévaut spécialement
depuis le XVIème siècle, pour les distinguer des Juifs Espagnols et Portugais appelés
SEFARADIS ou natifs de SEFARAD.

Les « SACES » ou Scythes étaient un peuple nomade. Ils effectuèrent des


incursions dans le territoire des Mèdes qui’ils battirent, selon Hérodote, et par la côte syrio-
phénicienne ils arrivèrent jusqu’en Egypte, au temps du Pharaon PSAMMETICO. Vaincus
ensuite par les Mèdes, ils retournèrent de nouveau à leur Roi de Médée. Les Scythes étaient
des descendants directs des HYPERBOREENS, qui vivaient originellement dans les
épaisses forêts qui couvraient leurs territoires immenses. Les Scythes étaient de race blance
et avaient des cheveux de couleur rousse. Ils furent les « grand-parents » des Scandinaves.
VAHL-ALLA (WALL-HALL) était leur CENTRE ou Cité Sainte, postérieurement appelée
par les Scandinaves « LE SALON D’ODIN (ODINSHALL) ou « La Salle des Guerriers
morts ». Cavaliers magnifiques, gardiens de buffles et de chevaux savages qui paissaient
dans leurs immenses plaines, ils étaient des dompteurs accomplis de chevaux sauvages ;
animaux qui, comme nous le verrons plus loin, représentaient pour eux un symbole de leur
« office » de Guerriers (Cavaliers), leur emblème générique.

Dans son livre « DIONYSIOS », H. JEANMARIE dit : « Les SCYTHES étaient


des nomades des steppes de deux côtés du cours inférieur du Dniepr, dont l’ancien nom,
BORYSTHENES, désigne aussi les habitants de ce lieu de commerce, poste d’avancée
septentrional de l’hélénisme. » (Op. Cit., page 88, Payot, Paris, 1951). La Scythie fut le
berceau de nombreux peuples qui formèrent la nation grecque et la romaine, de même
qu’elle fut le berceau des nations qui devaient former plus tard les nations nordiques et
iraniennes. Ces derniers étaient des scythes à la peau blanche, cheveux blonds, de visages
foncés para des barbes épaisses, à la cheveulure flotttante et de « taille colossale ».

191
LA LEGENDE DES GRIFFONS ET DES ARIMASPES

Parmi les Scythes du sud des Montagnes de l’Oural, il s’est conservé la légende
selon laquelle, dans le bassin du fleuve TARIM, qui prend sa source à l’extrême nord du
glacier de RIMÚ (ou Remo) formé par l’union des fleuves Yarkand et Khota, près de la
frontière Chinoise, habitaient LES ARIMASPES, « guerriers » terribles qui « avaient un
seul oeil » et qui luttaient continuellement contre LES GRIFFONS, défenseurs des
« richesses Hyperboréennes ».

Bien que PLINE situe les ARIMASPES avec les Sarmates, au dessus du Palus
Méotide, il confirme que les « Arimaspi Monóculi » avaient l’oeil « au milieu de
l’estomac »…(SUPER MEOTIM ARIMASPI, IV, VII). PINDARO dit que les
hyperboréens qui vivent près des colonnes d’Hercule, descendent des vieux Titans et sont
soumis aux Arimaspes. (ARGONAUTICON, 1061. Olimp. III, 28).

LE GRIFFON, selon la Mythologie grecque, était un animal fabuleux avec un bec


d’aigle, des ailes puissantes et un corps de lion, une longue queue semblable à un serpent.
Consacré à APOLLON et NEMESES, il gardait leurs trésors, au pays des Hyperboréens.
(SCOLOTI, d’après HERODOTE, IV, 5-12). Les RICHESSES ou LES TRESORS
hyperboréens sont la transmission de la Grande Tradition Primordiale, que les GRIFFONS
(Sacerdotes-Initiés), défendent, gardent et conservent contre les tentatives de la « caste
guerrière », réprésentant le pouvoir temporel (les scythes « réels » ou « régis »), dont la
« rébellion armée » prétendait usurper la suprématie de l’AUTORITE SPIRITUELLE des
Sacerdotes (Griffons). Exactement comme s’est produite la « lutte du sanglier et de
l’ours », au moment du déclin, dans l’Hyperborée ou SYRIE PRIMITIVE, « VARAHI » ou
la rébellion des représentants du pouvoir temporel contre la Caste Sacerdotale détentrice de
l’AUTORITE SPIRITUELLE. La « Terre du Sanglier », c’est-à-dire, le lieu ou Siège
de la Caste Sacerdotale, à une période très éloignée de ses origines, s’appelait LA TERRE
DU TAUREAU…Les Scythes disaient qu’HERCULE avait visité leur pays, et la légende
signalait qu’il « avait laissé son empreinte imprimée sur une roche. » (HERODOTE, Livre
4, Chap. 82).

192
« L E G R I F F O N»

Bien que sa nature solaire soit évidente, le Griffon appartient aux « deux natures » ;
humaine et divine (terre et ciel) et évoque le symbolisme de la double qualité divine de
FORCE et de SAGESSE. Le Griffon relie le pouvoir terrestre du lion avec l’énergie céleste
de l’aigle, paradigme des forces du salut…Chez les grecs, le Griffon était le « gardien des
trésors » : ceux qui gardaient les trésors, au pays des Hyperboréens ; ils servaient de
monture à APOLLON. Il symbolise LA FORCE DE SURVEILLANCE et l’obstacle à
vaincre pour arriver au trésor…C’est peut-être cela qui explique la « raison » pour laquelle,
dans le symbolisme chrétien, il est converti en une « image du démon »…Cependant, chez
les « Hermétistes Chrétiens », depuis le Moyen Age, il est considéré comme un des
symboles de l’ANTIMOINE, l’ « Eau Permanente » ou « Eau Céleste », le « Mercure
Animé ». L’image du Griffon est donc, chez les Hermétistes, le hiéroglyphe de la
PREMIERE CONJONCTION.

193
THOR est l’ « Hermès » et l’ « Hercule » des anciens Scythes, et postérieurement, de toutes
les nations nordiques. Il était, comme APOLLON, « le Soleil personnifié » sous l’aspect de
« défenseur » et de « vengeur ». THOR, comme MITHRA, comme SERAPIS, comme
ORMUZD et AHURAMAZDA, en sa condition de « Seigneur de la Parole Divine », le
Verbe Vivant, inspira, avec sa Sagesse, ses Elus parmi les hommes : Sacerdotes et Initiés,
Sages et Législateurs, Instructeurs Religieux et hommes de bien. Dans la Tradition
Nordique qui suivit, THOR est le Guide Spirituel qui, avec son célèbre « MARTEAU »,
écrase touts ses ennemis. Il appartient à la race de cette Grande Famille dirigeante qui,
« sauvée des eaux du Déluge », conserve et transmet la Grande Tradition, de même que
THOTH le fit en Egypte.

Chaque peuple avait, à cette époque, un « signe d’union » sous le symbole d’un
animal. Celui des Scythes était LE TAUREAU, qu’ils arborèrent comme un étandart. Selon
ce qu’informe Edouard SHURE (« LOS GRANDES INICIADOS »), les Scythes avaient
trouvé deux compagnons de lutte et amis excellents : le chien et le cheval ; le chien
domestique, converti en gardien fidèle de leurs maisons en bois. Les TURANIENS étaient
de vieilles tribus Scythes (CIMERIENS), croisées avec le sang jaune de la Haute Asie.
C’est avec ces tribus que « RAM », arborant l’étandart du MOUTON (Bélier), divisa ces
peuples blancs en deux camps différents et les conduisit à la conquête de ce que nous
connaissons aujourd’hui comme l’IRAN (I-RAM), pour s’infiltrer ensuite en Inde et
réaliser la Grande Epopée que la tradition épique Hindoue appelle LE RAMAYANA. (Op.
Cit. Pages 39/49, Edic. Continental, Buenos Aires, 1935).

Selon la Tradition Hindoue, RAMA-CHANDRA est le Septième AVATAR qui est


apparu dans le Monde à la fin du TRETA-YUGA, le « Deuxième Age » du Monde, et son
histoire est narrée dans le VANA-PURANA de la MAHABHARATA et dans le plus
gigantesque poème épique du monde, le célèbre RAMAYANA, déjà mentionné. RAMA fut
le premier Roi de la Dynastie Divine des ARYENS primitifs, la Race Solaire qui régna à
AYODHYA, « La Villa Solaire » et métropole manavique avant la grande expédition de
RAM : (Réf : Saint Yves D’Alveydre : « MISSION DE L’INDE », page 29 Dorbon-Ainé,
Paris, 1949). Dans son livre « MISSION DES JUIFS », Tome I, page 131, il dit. « Les

194
brahmas lui donnent comme patrie l’Europe Occidentale, la VARAHA, pour femme
symbolique SITA, la Race Blance que les noirs appellent SCHYTHE. » « L’Alliance des
Celtes d’Europe, qui vont se convertir en Aryens (ARYAS) ou gens du MOUTON (Bélier),
avec les Scythes d’Asie qui vont se convertir en turaniens ou « gens de THOR » associés à
RAM, ne sera pas rompue définitivement avant l’an 3200 Av. J.C. » (Op. Cit. Page 134).

Bien que chez les Scythes, le DIEU SUPREME était « ODIN » (WODEN ou
WOTTAN) avec tous ses qualificatifs de : « Celui qui a Un Seul Oeil », « L’Auteur de Tout
ce qui Existe », « L’Eternel », « L’Ancien », « L’Etre Vivant et Terrible »,
« L’Investigateur de l’Occulte », « L’Etre qui ne change jamais », il était aussi rendu un
Culte à THOR (THUNAR ou DONAR), « Le Dieu du Tonnerre », « Le Plus Courageux de
ses fils », qui est le Prince Des Pouvoirs de l’Air, dont le Marteau « MJOLNER », « réduit
les géants congelés du Nord », et lequel a la merveilleuse propriété de revenir à son
propriétaire après avoir été lancé pour remplir sa mission, et avoir réalisé son travail de
destruction.

La Grande fête de THOR se célèbre lors de « la nuit la plus longue de l’année »,


quand le Soleil arrive à sa position extrême au Nord, en plein Solstice d’Hiver ; elle est
appelée « LA NUIT MERE », en commémoration de la Grande Nuit durant laquelle eut
lieu la Création du Monde, à partir des Ténèbres Primordiales.

Le symbolisme de THOR est analogue à celui de l’HORUS égyptien (« L’Etoile


Flamboyante »), du « BAR » ou « BAAL » Phénicien, du MELKARDT de Tyre (Seigneur
de la cité), de l’HERCULE ou HERAKLES grec, d’INDRA, le « Déva-Pati » Védique. Ils
sont tous de « grands destructeurs de dragons et de serpents ». C’est pourquoi, dans son
livre « MORALS AND DOGME », Albert Pike signale : « Nous trouvons que presque
chaque nation a un être mythique, dont la force ou la faiblesse, les vertus ou les défauts,
décrivent plus ou moins la carrière du Soleil à travers les Saisons. Il y eu un HERCULE
Celte, un Teutonique, un Scythique, un Etrusque et un Lydien, autant de légendes qui se
convertissent en tributaires de celle du héro grec. » (Op. Cit., page 591).

195
Le rôle principal de THOR est le même que celui d’HORUS : « le Vengeur de son
Père » et « Médiateur entre le Ciel et la Terre ». THOR symbolise, ésotériquement, le
MENTAL SUPERIEUR agissant (gouvernant) sur la Volonté (le Marteau ou Maillet). Il est
le « moyen de communication « entre l’Individualité et la Personnalité ; c’est-à-dire, entre
la nature la plus haute et la plus basse de l’âme humaine, et il est l’ « organisateur » ou
ordonnateur du plan mental (l’«air »…)

L’ECOLE DE MYSTES DU CHEVAL BLANC

Comme nous le disions auparavant, les Scythes étaient de très bons cavaliers et ils
étaient très habiles pour dompter des coursiers. Le cheval représentait, pour eux, un
compagnon fidèle pour le travail (véhicule de bêtes de somme) et un symbole de leurs
idéaux et de leurs ASPIRATIONS. Le cheval est un animal « dompté », dont la fougue et
les instincts sont retenus et domptés par le cavalier au moyen de la bride, de l’éperon et de
la cravache. Un caractère « magique » lui est également attribué, par le double aspect de
son symbolisme cosmique : les forces aveugles du chaos primitif et le symbolisme
chtonique ou tellurique, naturel, inconstant et instinctif de la nature.

LE CHEVAL BLANC fut la base d’une Grande Ecole de Mystères de l’antiquité.


L’enseignement avait littéralement lieu « devant le cheval ». Les Initiés se groupaient tout
au long du corps, les Néophytes à la queue et les membres les plus anciens de la Fraternité,
du côté de la narine, et donait ses enseignements depuis ce lieu ; de là provient la phrase
« Droit, depuis la bouche du cheval », appliquée à quelque chose qui doit être indiscutable.
(Réf: Christine Hartley: « THE WESTERN MYSTERY TRADITION », page 88, The
Aquarian Press, London, 1968).

« ET JE VIS : C’ETAIT UN CHEVAL BLANC. CELUI QUI LE MONTAIT


TENAIT UN ARC. UNE COURONNE LUI FUT DONNE, ET IL PARTIT EN
VAINQUEUR ET POUR VAINCRE. »

(APOCALYPSE, 6 :2)

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« ALORS JE VIS LE CIEL OUVERT : C’ETAIT UN CHEVAL BLANC, CELUI
QUI LE MONTE SE NOMME FIDELE ET VERITABLE. IL JUGE ET IL
COMBAT AVEC JUSTICE. »

(APOCALYPSE, 19 :11)

C’est ainsi qu’il fut et qu’il sera : quand l’ancien ordre du Travail d’une Ere a
culminé, les Ecoles de Mystères passent à l’étape d’ « occultation », de silence et de
secret, jusqu’à ce que le Nouveau Cycle commence, alors elles fleuriront à nouveau…Les
Temples et les Ordres pourront être persécutés et marginalisés dans le monde physique ;
un grand nombre de leurs membres peuvent être « eliminés », mais le Temple
Mystérieux, « Eternel dans Les Cieux » ne pourra jamais être détruit. Et de même que le
Soleil « revient » au Solstice d’Hiver, de même la Lumière Glorieuse des Mystères
Eternels se répand à nouveau dans le Monde… ! » POST TENEBRAS LUX… ! Comme
la têtre coupée d’ORPHEE, la manifestation de La Verité « continue son Chant… »
Même au-delà de sa mort ; comme le Cheval BAYART des chansons de Gestes,
qu’aucun Charlemagne ne pourra jamais détruire… !

LA VOIX DE LA SAGESSE ETERNELLE

La Tradition Primordiale n’arrête jamais de « modeler » la plus profonde activité de


notre espèce. Comme le dit le Livre de La Sagesse :
« LE SEIGNEUR ME POSSEDAIT AU DEBUT DE SON CHEMIN. DEPUIS
TOUJOURS, PRELUDE A SES OEUVRES. J’AI ETE SACREE
ETERNELLEMENT, DES LES ORIGINES, AVANT LA TERRE. QUAND LES
ABIMES N’ETAIENT PAS, J’AI ETE ENGRENDREE. »
(PROVERBES, 8 :22 à 24).

A mesure que sont exposées les « traces » des formes extrêmement variées
qu’acquiert la Grande Tradition Unique avec une force créatrice inextinguible, nous voyons
surgir des cultures très anciennes qui « demeurent », avec une capacité immense

197
d’assimilation et de symbiose, car malgré les « conquêtes » et les nouvelles religions
imposées, elles « ressurgissent » comme un VIN VIEUX qui va remplir de nouvelles
outres, qui va servir de base aux nouvelles croyances, aux « temps nouveaux » de l’homme
et aux effets inévitables des « changements de Cycle ». Cependant, les grands Mythes
Primordiaux continueront d’être les mêmes : « LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI ! ;
« ROI MORT, ROI REMPLACE… ! »

Quelque soit l’ « homme nouveau » qu’on leur assigne, les « Vieux Dieux », qui ne
sont que la personnifications des pouvoirs sous-jacents derrière eux, continuent d’agir
« lumineux et vivants »…Seul l’aspect externe, peut-être, et le nom des dieux changent à
chaque phase du développement Des Mystères. La « Mort d’ARTHUR » est la mort d’un
Cycle évolutif, la fin d’une période qui doit se rénover avec la naissance d’un NOUVEAU
MESSIE qui n’est autre que la « résurrection de l’ancien »…Rappelons ce que nous avons
dit au chapître antérieur, au sujet de l’inscription sur la Tombe du ROI ARTHUR : «ICI
GIT ARTHUR, UNE FOIS ROI, ROI DU FUTUR. » Comme le prophétisait MERLIN :
« COMME L’AURORE SE LEVERA DE SA RETRAITE MYSTERIEUSE… ! »

C’est ainsi qu’ARTHUR a servi pour préparer l’arrivée de SAINT GEORGES.


Quand les moines chrétiens commencèrent la « romanisation » de l’Angleterre et de
l’Irlande, il leurs fut nécessaire de « christianiser » l’ancien ARTHUR et de transformer en
SAINT GEORGES avec la lance, son cheval blanc et son dragon…LE CHAUDRON céda
le pas au GRIAL…Comme le souligne Loomis : « Etudier la Légende du GRIAL, c’est
creuser à travers les ruines de cités enterrées, découvrir couche après couche, des
civilisations éteintes et des religions oubliées.. »

DEUKALION, LE NOE DES PRE-HELLENES

Les PELASGES et les HELLENES eurent la SCYTHIE et le CAUCASE pour


berceau, selon ce qu’affirme Morea de Jonnes (Op. Cit., page 150). Ayant donc les Scythes
pour ancêtres, ils en reçurent leurs dieux. « Les Lybiens (CIMERIENS), dit HERODOT,
apprirent des PELASGES à adorer POSEIDON. « POSEIDON est le NEPTUNE des grecs.

198
Poséidon, comme divinité marine, est étroitement associé au cheval ; un de ses « sur-
noms » est « HIPPIOS » (chevalin) ; il était considéré par les grecs comme l’inventeur de
l’équitation et des courses de chars. L’ILIADE parle de la mer comme du lieu où se refugie
DIONYSOS, qui porte aussi le nom de « PELAGIOS : « celui de la mer ». Le cheval
symbolise « l’intellect » ; quand le cheval est noir, il symbolise « l’erreur » et la fausse
connaissance ; le cheval rouge est le symbole du mental rempli de l’énergie de l’esprit, et le
« cheval blanc » est le symbole du mental supérieur le plus pur et le plus parfait.

Le nom grec des Pelasges, comme nous l’avons vu, indique qu’ils « étaient des
hommes venus de la mer… » « Hommes de mer ». Platon les qualifie de « divins ». Ce
furent les Pelasges qui, dirigés par JASON, abordent l’ARGOS pour, à travers la mer, aller
chercher la TOISON D’OR, dans la célèbre expédition DES ARGONAUTES…

La période PELASGIQUE correspond au pré-hélénique, une première civilisation


grecque qui aurait été détruite par le déluge, appelé DEUCALION ; cataclysme tellurique et
maritime qui a détruit, en même temps, la dernière partie de l’Atlantide.

Selon la Légende, DEUKALION, Grand Sacerdote et Roi des Scythes, était fils de
PROMETHEE. Luciano de Samosata (130-200), écrivain grec, précurseur des atticites,
appellé DEUKALION « la Schythie du Nord » (« Dialogue des dieux »). PROMETHEE,
frère d’ATLAS, de MEOETIOS et d’EPIMETEE, fils de JAPETO et de CLIMENE, était
de la « race des TITANS », intérmediaire entre les dieux et les hommes Quand ZEUS,
convaincu de l’impieté de LICAON et des ses fils, décida de noyer la race dégénérée des
hommes, Prométhée conseilla à son fils DEUKALION de construire un bateau, de
l’aménager et de l’occuper avec son épouse PYRRHA. Après neuf jours et une nuit, durant
lesquels les eaux recouvrirent la Terre, DEUKALION et sa femme débarquèrent dans les
hauteurs du Parnasse, y trouvant la terre déserte. Après avoir consultés l’oracle de TEMIS,
ils reçurent la réponse suivante : « Couvrez votre tête d’un voile, et jette derrière toi les os
de ta mère ; c’est ainsi que vous repeuplerez la Terre ». Zeus leur envoya HERMES, qui
leur offre de satisfaire un des voeux. DEUKALION aimerait avoir des compagnons. ZEUS
leur fait comprendre que « la mère » est la Terre est ses « os », les pierres. Exécutés par les

199
ordres divins, les pierres lancées par DEUKALION se convertiront en hommes et les
pierres lancées par PYRRHA se transformeront en femmes.

Dans cette légende, en plus de symbolisme que nous commenterons plus loin, nous
retrouvons le schéma de succession qui est une constante dans les autres mythes
cosmogoniques des Atlantes, des Druides, des Egyptiens, etc., qui, en plus d’être des
relations cosmogoniques, sont aussi des relations généalogiques. Comme toutes les
légendes liées à la création, celle-ci a aussi de nombreuses variantes, si on la compare avec
celles d’autres traditions. Cependant, elle correspond dans presque tous ses traits, au récit
CHALDEEN, qui est le plus ancien de tous, et duquel fut tirée la légende biblique de NOE.

Comme nous le disions, JAPETO, père de PROMETHEE, est un éponyme de la


race descendant de JAPHET, fils de NOE. Les fils de JAPHET furent : GOMER, MAGOG,
MIDAI, YAVAN, TOUBAL, MESHEK et TIRAS. Et les fils de GOMER furent :
ASHKENAZ, RIFATH et TOGARMA. (GENESES, 10 :1 à 4).

Mise à part la signification historique des « délugues », il est très important de


prendre également en compte la signification « symbolique » que traduisent les légendes et
les mythes qui leurs servent de véhicule ; ces paradigmes d’actes humains qui se
développèrent « hors du temps chronologique » et qui constituent de véritables récits de
sagesse pratique.

Apparemment, le déluge DEUKALION provient de l’interruption des eaux de


l’Océan Scythe (L’Océan des Asiatiques), la vaste mer qui recouvrait alors les plaines que
nous connaissons aujord’hui sous le nom de Russie. Cette innondation aurait noyé les terres
basses de Crimée et les Iles du Palus-Méotide.

Selon le mythe de DEUKALION, les autres fils que le couple aurait eu, mais « de
manière plus normale », auraient été les ancêtres éloignés des différents peuples qui
formèrent, par la suite, le pays connu sous le nom de la GRECE. Le plus ancien aurait été
HELLEN, qui engendra DOROS, XOUTHOS et EOLOS. Doros et Eolos sont les

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éponymes des « doriens » et des « soliens » (Doride et Eolide). Les Eoles étaient les grecs
pré-doriques de THESSALLEA, célèbres pour ses chevaux, que la légende transforma en
Centaures. La Thessalie fut la patrie des Argonautes et de plusieurs figures mythologiques
que nous ne mentionnerons pas. Les PELASGES furent justement les premiers occupants
de la Thessalie. Les DORIENS étaient un peuple indo-européen qui a envahi la Grèce,
depuis les montagnes d’EPIRE. Ce fut le dernier des peuples « héléniques » qui arriva en
Grèce, s’installant dans le Péloponèse, après avoir expulsé les Joniens. (XIIème Siècle Av.
J.C.). Les Spartaniens appartenaient à la famille des doriens. Un des trois ordres
d’architecture grecque s’appelle « ordre dorique ». La colonne de ce style est la plus simple
des trois.

XOUTHOS engendra ACHAEOS et ION, éponymes d’ « Achéens » ou akios, natifs


d’ACAYA. Ils sont mentionnés historiquement dans un texte hittite du XIVème siècle Av.
J.C.. Ion est éponyme de JONIE, l’ancienne région d’Asie Mineure habitée par les Joniens,
peuple de langue et d’ethnie indo-européenne. Le IONIQUE est un autre des ordres de
l’architecture grecque. La colonne Ionique se distingue par ses chapiteaux qui incorporent
deux décors en forme de spirales, un de chaque côté, qui ressemblent à deux cornes de
bélier.

D’autres exemples d’éponymes sont donnés par « ARGOS », éponyme du pays grec
d’ARGOLIDE, qui, comme le reste du Péloponèse, fut envahie par les Doriens qui
déplacèrent les Achéens. Dan l’ODYSSEE, le chien d’Ulysse est appelé Argos, qui fut
laissé à Ithaque lors de son départ pour Troie, mais quand il revient vingt ans plus tard le
chien, déjà très vieux, le reconnaît et meurt de joie à ses pieds. Dans la mythologie grecque,
ARGOS correspond aussi à un personnage doté de plusieurs yeux, répartis sur tout le corps,
à qui HERA confia la surveillance d’ « IO », et qui symbolise le gardien zélé. HERMES
l’endormit en jouant de la flûte de PAN et le tua. Héra, pour immortaliser celui qui l’avait
servi, transporta ses yeux sur les plumes d’un paon, oiseau qui lui était consacré. Selon
Dom Pernety (DICTIONNAIRE MYTHO-HERMETIQUE), les hermétistes disent que
cette fable est une allégorie de l’état de la matière de l’Oeuvre au moment où les « couleurs
de la queue du paon » se manifestent sur sa surface…

201
« Argo » (« le rapide »), était le nom du bateau sur lequel JASON et ses
compagnons embarquèrent pour aller à la recherche de la Toison d’Or au royaume
d’AIETES, dans la Colchide. ARGOS est aussi le nom de la ville, capitale d’Argolie, de
même que du Royaume dont la capitale était MECENES.

Au sujet des « PELASGES » (dérivés de « pélagus » : grande mer…), ils étaient fils
de PHORONE (le premier homme d’Argolide), qui était à son tour fils du fleuve
INACHOS et de la Nymphe MELIA. De Phoroné provient une descendance, parmi laquelle
on trouve les PELASGES, déjà mentionnés, et les ARGOS.

Il n’y aurait rien d’étonnant à ce que le peuple auquel correspond la figure


mythologique du CENTAURE, fusse le peuple SCYTHE de l’ancienne Crimée (Tauride ou
Quersonèse Taurique). CHIRON, le centaure fils de KRONOS et de la Nymphe PHILYRA,
vivait dans le mont PELION, en Thessalie, région qui fut appelée HELADE, parce que ce
fut là-bas que DEUKALION s’établit avec son fils HELLENO. Chiron fut l’instructeur des
héros grecs les plus célèbres, spécialement ACHILLE, PELEE, SCULAPIO, fils
d’APOLLON, MELEAGRE, ULYSEE, ENEAS, etc.

Le Chapître 10 de la GENESE mentionne les générations des fils de NOE, dans


l’ordre suivant : SEM, CHAM et JAPHET. Comme nous le disons auparavant, les Scythes
sont des descendants de JAPHET à travers ASHKENAZ, fils de GOMER. Selon la grande
Tradition Nordique, les Scythes sont des « fils de LETONA » (Hyperborée), mère
d’APOLLON, qui ne doit être confondu avec l’APOLLON grec, parce que les grecs
« naturalisaient » grecs tous les dieux des autres Panthéons et les rendaient Hellènes. En
tout cas, il y a « plusieurs » APOLLONS, selon la « fonction » et selon la position de l’astre
Roi dans le firmament, car bien que le Grand Soleil Eternel Spirituel (Le Logos) soit UN,
ses manifestations, tant macrocosmiques que microcosmiques, sont différentes. Les
égyptiens, comme les Initiés et les Adeptes de tous les temps, étaient très clairs sur ce
concept. C’est pourquoi, leur « salut » au Soleil Eternel Spirituel était effectué rituellement
aux heures correspondant au LEVER du Soleil, à Midi (ZENITH), à la tombée du jour
(Crépuscule) et à Minuit (Nadir). Un véritable « culte » Solaire qui correspond à la pratique

202
de l’ASCESE QUITIDIENNE et au sens particulièrement aigu de la PRESENCE DE DIEU
DANS L’HOMME, sans jamais perdre de vue la notion de TRANSCENDENCE…C’est-
à-dire ; l’identité essentielle du RITE et du SYMBOLE …

LE MYTHE, HISTOIRE LUMINEUSE

Le MYTHE est un mode verbal d’expression. Le Symbolisme sous-jacent dans tous


les mythes et toutes les légendes est plus important et utile pour l’humanité à la recherche
de la Vérité, que les soit-disant « faits historiques » plus importants pour la connaissance de
la Vérité que le pédantisme philosophique des théologues, avec leur dogmatisme qui exclut
d’autres modes de connaissance, imbus de « supériorité » dûe à une simple accumulation
d’une connaissance purement rationnelle qui enorgueillit, et les convertit en un « métal qui
résonne ou une cymbale qui tinte. »

Tout mythe est lié à l’existence d’une Tradition qui fait partie du patrimoine
ancestral ; ce Trésor Perdu que, nous les hommes, devons faire surgir des ténèbres. Ces
Grandes Traditions anciennes, comme le dit Pierre Gordon, « se proposent avant tout, de
dévoiler la présence d’un élément lumineux au sein de la matière opaque, d’un fragment
divin dans les profondeurs du chaos terrestre, d’une clarté immortelle dans les ténèbres
humaines. » (« La Révélation Primitive », page 48, DERVY, Paris, 1951).

Comme le dit PAUL dans son Epître aux Hébreux, Chap. 1 :1 :


« DIEU, APRES AVOIR, A BIEN DES REPRISES ET DE BIEN DES
MANIERES, PARLE AUTREFOIS AUX PERES DES PROPHETES,… »

Ou, comme le chante la psalmiste :


« JE VAIS OUVRIR LA BOUCHE POUR DES PARABOLES,
PROFERANT LES ARCANES DE L’AGE ANCIEN ».
(PSAUMES, 77 :2)

203
Les Mythes sont comme des ailes qui conduisent à des cimes lumineuses, en même
temps qu’ils servent de « traces pré-historiques » qui « parlent » de l’origine de l’homme,
des diverses races humaines et de la Grande Tradition Primordiale, qui est immuable
comme la Vérité, malgré les aspects multiformes dans lesquels ils peuvent se présenter
devant les hommes de chaque Cycle et de chaque Nouvel Age.

Quant aux « traces physiques », on les trouve partout : dans les plus anciennes
ruines, les monuments, temples, dolmens, menhirs, pierres qui « parlent » à ceux qui ont
des yeux et des oreilles pour comprendre. Ces traces sont des témoins de la vérité historique
la plus pure, pour ceux qui sont libres des préjugés et intérêts du fanatisme viscéral qui
déforme et détruit tout, qui élabore des « caricatures » de la véritable doctrine, qui oeuvre
avec pharisaïsme et intolérance, qui convertit son « herméneutique » en un pur littéralisme
rationnel ou en un simplification puérile et sans transcendence, avec des prétentions
« scientificoïdes ».

Ces témoignages de pierre sont épars, sur toute la Terre comme des « poteaux
indicateurs » du Sentier qui conduit au Pardes. Qui possède le « fil » de la Tradition peut,
avec ses vestiges, reconstruire l’histoire du passé. Traces impérissables, comme les
Doctrines qu’elles représentent et révèlent. Elles parlent le Langage Des Mystères, et sont
le moyen graphique d’expression pour ceux qui marchent à la recherche de l’Eternel
GRIAL.

Les temps passeront, les nations, civilisations et religions disparaitront, mais ces
symboles demeureront, comme demeure le Sphinx millénaire qui contemple,
imperturbable, la sortie quotidienne du « symbole visible » du Grand SOLEIL ETERNEL
SPIRITUEL, comme un témoin hiératique de la Grande Sagesse de tous les Ages. Ces
SYMBOLES qui « subsistent » seront toujours prêts à transmettre, à ceux qui sont capables
de lire le « mutus liber » qu’ils représentent, une Connaissance que les Sacerdotes-Initiés,
les « centaures » et les Titans du lointain passé, conservèrent et transmirent dans leurs
Ecoles de Mystères.

204
Salomon REINACH, un « expert » en mythes en en religion, a déclaré au
Congrès des Religions d’Oxford (1908), qu’il avait probablement oublié que, pour
comprendre les mythes, il fallait « regarder le ciel ». Ce qui ne signifie évidemment pas que
la signification des mythes soit purement « astronomique » ; c’est plutôt un « contempler »
pour pouvoir « méditer »…, car la contemplation « des oeuvres » conduit à la vision de
l’Unité, à la notion d’Unicité. Comme le définit le Swami Sivananda Sarasvati « La
Méditation revient à répandre continuellement la pensée de Dieu ou de l’Atman, comme le
mince filet d’huile qui coule d’un vase à l’autre (taila-dhârâvat). « (« LA PRATIQUE DE
LA MEDITATION », Edition Albin Michel, Paris, 1950).

205
LA VALEUR HISTORIQUE DES TRADITIONS ORALES

Si l’on sait très peu de choses au sujet des Druides, leur milieu étant restreint et
réservé à leurs propres Adeptes, et leur enseignement étant PUREMENT ORAL, bien
qu’ils n’interdisaient pas l’écriture et qu’ils utilisaient plutôt des signes et symboles pour
servir d’aide à la mémoire, on n’en sait encore moins, aujourd’hui, sur la TRADITION
SCYTHE. Spécialement, dans sa fonction spécifique de Conservateurs et Transmetteurs de
la Grande Tradition Secondaire ou dérivée que les Scythes ont reçue et maintenue pendant
très longtemps et dans un territoire immense comme celui que nous avons déjà décrit
auparavant. Dans cette SCHYTHIE très ancienne, ils remplirent leur DOUBLE
FONCTION de Chevaliers (Guerriers) et de Sacerdotes, d’« éperviers » et de « serpents »,
de Griffons et d’Arimaspes.

Sans nous arrêter pour considérer les points de vue des défenseurs à outrance de la
« méthode historique », dont nous respectons les idées même si nous ne partageons pas une
grande partie de leurs postulats, comme celui qui consiste à affirmer, par exemple, que la
tradition « populaire » est la tradition orale « dans le sens le plus strict du terme ». (A.
Feder), ou celui du préjugé très européen de l’école fonctionnaliste, qui n’admet pas la
tradition orale comme digne de foi, au sujet de laquelle il n’y a ni « documents écrits » ( ?),
ni vestiges archéologiques. (A.R . Radcliffe-Brown). Ou la positiion de I . Wilks, pour qui
« les traditions orales n’ont jamais de contenue historique : elles sont des mythes ( ?)
« refraîchissants »…( !). Cependant, les chercheurs occidentaux ont beaucoup progressé en
acceptant « les traditions comme sources de représentation collective du passé », comme
« histoire véritable », au lieu de les considérer comme des « fables », des « inventions » et
des « fictions ».

Pour nous, hommes de notre époque ayant reçu une Tradition « de bouche à
oreille » dont l’origine « se perd dans la nuit des temps », nous n’avons pas le moindre
doute au sujet des avantages indiscutables que représente le système de l’enseignement
ORAL pour le Disciple.

206
Avant tout, il est indispensable de savoir que la VOIE INITIATIQUE n’est pas la
voie « large » et ouverte à « tout le monde », de manière indiscréminée. Elle EXIGE des
QUALIFICATIONS déterminées et déterminantes de la part des aspirants, parce que
l’ESOTERISME ne peut être écrit ; il faut avoir la capacité et l’habilité pour « le capter »,
car « seul l’Esprit comprend l’Esprit ». Tout Esotérisme suppose que « les intelligences
synthétiques à qui il se dirige, capteront la complexité apparente comme quelque chose qui
leur appartient comme une seconde nature ; c’est pourquoi on n’ajoute absolument rien
pour « l’expliquer », parce que sous le vêtement des mots, est dissimulée une Science
Subtile qui surpasse la compréhension des « intelligences lucides » qui restent en général
attachés aux choses externes, confiant dans leur simpre « rationnalité », sans pouvoir rien
voir de plus que ce leur portée limitée les rend capables de comprendre. En plus,
comprendre n’est pas APPRENDRE…

L’enseignement ORAL n’est pas un obstacle pour que le disciple puisse MEDITER
dans le calme et le recueillement, la leçon de l’Instructeur ou Maître ; qu’il puisse s’exercer
à analyser, raisonner et discuter librement, soit avec son Maître, soit avec ses compagnons,
les réflexions ou objections qui peuvent surgir. LE LIBRE EXAMEN des enseignements
impartis n’est pas interdit, parce qu’il ne s’agit pas d’imposer des DOGMES indiscutables
et catégoriques, et le disciple ne sera pas considéré comme un hérétique, car ce qui est
recherché, c’est la pleine compréhension de la doctrine qu’on essaye de transmettre.
D’autre part, aucun disciple ne peut continuer son instruction s’il ne démontre pas, de
manière évidente, sa REALISATION parfaite de l’enseignement.

C’est pourquoi, celui qui ne démontre pas, avec la pratique constante, qu’il domine
l’instruction reçue, est arrêté ou éliminé, ce qui est un système magnifique de selection
qualitative. Les Ecoles Initiatiques AUTHENTIQUES préfèrent voir leurs colonnes
désertes ou « décorées » avec très peu d’Initiés, que de permettre l’accès aux grades
supérieurs, à ceux qui ne démontrent pas leur QUALITE INITIATIQUE, sans l’ombre d’un
doute.

207
De ce peuple Scythe, de ses aventures, ses luttes, ses émigrations et ses croyances,
nous verrons surgir, comme de la nuit des Mythes, le substrat qui va éclairer l’histoire.
Comme le dit fort à propos Léonard de Vinci, dans son « CODEX ATLANTICUS » : « La
cime de pierre très blanche de la MONTAGNE TAURUS, resplendit dans les ténèbres, et
son ombre s’étend jusqu’aux montagnes hyperboréennes ». Dans son livre déjà cité, Dimitri
Maerejkovski dit : « Trois Montagnes orientales – HERMON, CAUCASE et ARARAT -,
la montagne des anges tombés, la montagne du Titan enchaîné et la montagne du déluge,
gardent le souvenir du Mystère d’Occident. Le Soleil éternel d’Occident rougit sur les
neiges éternelles de l’Orient. (Op. Cit, page 121).

LES GENERATIONS DE NOE

« DIEU BENIT NOE ET SES FILS, IL LEUR DIT :


FRUCTIFIEZ ET MULTIPLIEZ, REMPLISSEZ LA TERRE. »
(GENESE, 9 :1)

Dans les terres de la COLCHIDE, situées à l’Est de la Mer Noire, au sud des
Montagnes du Caucase et au Nord de l’Arménie, pays de « la Toison d’Or », un très grand
mouvement a d’abord concentré, puis dispersé vers le Nord, l’Est et le Sud, les Fils de
NOE : les races de JAPHET, CHAM et SEM, dont nous parle le Chapître X de la Genèse.
Depuis les rives de la Mer Noire et de la Mer Caspienne jusqu’au Nord-ouest de l’Europe,
et jusqu’en TRACE de l’autre côté, ils avencèrent conquirent et dominèrent les territoires
qui allaient constituer leurs propres domaines. Scandinaves, Germains, Gaulois et Godes,
Finlandais et Lapons, blancs et blonds. Egyptiens et Lybiens, Iraniens, Celtes et Hellènes,
races de Titans et des Légendes. Et du mélange des races, les arabes, hébreux, araméens et
phéniciens ; provenant tous d’un foyer commun, ils se répandirent sur toute la superficie de
la Terre. Dans la Mythologie, l’union de ces peuples est appelé « le mariage des dieux »,
origine de leurs Théogonies. Scythes, Cimériens, Parses, Iraniens, Pictes, Arméniens,
Assyriens, Chaldéens, Egyptiens, Ethiopiens, Pélasges, Etrusques et Grecs, tous eurent
leurs dieux et leur Olympe, chacun avec ses caractéristiques particulières et son Sacerdoce.

208
Les Montagnes de la Colchide servirent de siège à trois Olympes : celui des Schythes, des
Assyriens et des Grecs.

Les Griffons et les Arimaspes « monoculi », les Gorgones et les Cyclopes, les
Eperviers et les Serpents, depuis leurs retraites voisines du Tartare, donnèrent naissance à
presque tous les peuples du Monde. Tous les peuples que nous avons mentionnés naquirent
dans la région du Bosphore Cimérien. Elle fut le Berceau, l’origiine d’ancêtres tellement
légendaires ! C’est là-bas que furent conçues toutes les Cosmogonies que chaque Tradition
a diffusées vers les quatre points cardinaux du globe.

Les grecs, dont l’«hybris » leurs faisait dédaigner les autres cultures qui n’étaient
pas la leur, appelaient tous les peuples du nom de « BARBARE », sauf eux-mêmes. Les
romains, fidèles continuateurs des grecs en ce qui concerne de nombreux goûts, usages et
coutumes, donnèrent également le nom de « barbares » aux peuples envahisseurs
provenants de l’Est et du Nord, processus qui culmina avec la chute et l’extinction de
l’Empire Romain d’Occident. (476).

En plus de la suffisance, qui révèle par elle-même, pour le moins un évident manque
de maturité conceptuelle, le mépris pour les valeurs d’autres cultures révèle également
l’ignorance. En ce sens, l’européen d’aujourd’hui souffre aussi de la même carence dont
firent preuve les grecs et les romains, quand il prétend, consciemment ou inconsciemment,
ignorer d’autres civilisations qui l’ont précédé des milliers d’années auparavant, à qui il
doit tellement, malgré tout, en termes de technologie, de religion, d’éthique, d’art, etc.
Comme nous l’avons déjà dit dans le chapître Neuf (« La Traditon Druidique »), de
nombreux européens « cultivés » d’aujourd’hui, semblent complètement ignorer qu’en
Amérique Centrale et en Amérique du Sud par exemple, il existait déjà une extraordinaire
civilisation quand les ancêtres lointains d’il y a neuf ou dix mille ans, marchaient en
guenille et pied-nus sur les terres que nous appelons aujourd’hui Europe.

Malgré l’orgueil national et la ferme prétention de supériorité des grecs, les


« barbares » qu’ils sous-estimaient tellement, avaient aussi leur « paideia ». Bien qu’en

209
honneur à l’objectivité et à la justice, nous devons reconnaître comme une idée très avancée
de la culture athénienne, celle qu’expose ISOCRATES dans son « PANEGYRIQUE », bien
résumée par ses termes : « La capacité qui élève les hommes au-dessus des bêtes, est celle
de la parole pleine de raison. » (Paneg. 48). QUIRON, « le Centaure le plus prudent et le
plus juste », est reconnu par JENOPHONTE, comme « l’éducateur des dieux par
antonomase » (Cynégétique, I,2). Nous voyons donc que l’école de la « paideia » de
QUIRON, était formatrice d’une authentique « kalokagathia » : la « fleur suprême de la
forme et de la culture humaines », l’ensemble de toutes les exigences idéales, corporelles et
spirituelles, qui constituent la formation spirituelle pleinement consciente du
« kaloskagathos » grec, la forme de l’idéal suprême de culture, de la période classique
grecque : le « CHEVALIER PAR EXCELLENCE ». (Voir : JAEGER : « PAIDEIA », déjà
cité). C’est-à-dire, ce que la Grande Tradition appelle « HOMME NOBLE » ou
« CHEVALIER » : « KSCHATRYA »…

Comme un détail révélateur de la capacité de transcendence qu’avaient les Scythes,


nous présentons les commentaires d’HERODOTE, que cite H. Jeanmarie, dans son livre
« DYONISOS » : Les Scythes n’avaient que du mépris pour la manière dont les grecs
faisaient leurs « bachantes ». Ils disaient qu’il était absurde d’imaginer un dieu de cette
catégorie qui attaque les gens avec la folie. « Ils se référaient à l’état convulsionnaire qui
accompagne la « possession » du « daimon », et qui se manifeste par un état mental
équivalent à la folie ou « MANIA », comme un effet de l’orgie dyonisiaque du culte
populaire de l’état extatique religieux. Comme c’est toujours le cas quand les idées et les
concepts, tels que la religions, se « vulgarisent », tout termine en « sentiment » et en
dégénération d’enivrement sauvage, de danses violentes, d’agitation de têtes, de musique
stridente et furieuse, et en consommation de boissons enivrantes. Véritables épilepsies
collectives qu’un vertige morbide conduit ou entraîne vers la frénésie contagieuse ; effets
très similaires à ceux provoqués par les stupéfiants. Une évidente recherche d’ « évasion »,
un besoin de s’étourdir et d’oublier, dans les bras d’une « terpshichore » d’une qualité
infime, les réalités de l’existence quotidienne, dans une descente qui conduit inévitablement
au primitivisme, à la violence et à la bestialité. Véritables « régressions physiques », un

210
retour au primitif, comme semblent l’indiquer quelques gestes ou « singeries »
d’anthropoïdes…qui se font parfois soudainement remarquer…

Quelle différence énorme avec les DANSES SACREES dans lesquelles le


RYTHME répond à une tonique bien déterminée (à un NUMERO) et qui produit un fervent
enthousiasme mesuré de l’âme… ! C’est-à-dire, l’action « enchanteresse » ou
« envoûtante » (magique) du RYTHME. Techniques très élevées de la SPIRITUALITE.

ALFARABAI (Abu Nasr Mohamed), 897-950, fut le divulgateur, chez les arabes,
du système musical INITIATIQUE des grecs. Son oeuvre est connue sous le nom de
KITAB AL-MUSIQ (Le livre de la Musique).

LE « PASSAGE » DU MUTHOS AU LOGOS

Malgré la dégénération du Symbolisme, qui amena avec elle la déviation et la


décomposition des Mystères et le passage du MUTHOS au LOGOS, nous pouvons trouver
dans la Mythologie grecque (qui est désormais un produit de l‘«intellect »), ce que ni
HESIODE ni HERODOTE ne purent ou ne voulurent dire, au sujet de l’origine des
conceptions religieuses de ces très anciens peuples de l’Asie Mineure et de l’Orient ; de la
Sagesse accumulée par tant de civilisations arcanes. Cependant, HESIODE dans sa
THEOGONIE, nous parle de l’histoire des dieux et de la formation du monde à partir du
Chaos primitif. Il parle de la création, la destruction et la rénovation des mondes, des
généalogies divines, des dynasties, etc.

HERODOTE raconte qu’HERCULE recontra EQUIDNA en SCYTHIE ; monstre à


moitié femme et à moitié serpent ; il la fit mère de trois fils qui furent les pères des trois
principales nations Scythes. De même, il se réfère au fait que les NEUROS, peuples de
Scythie, possédaient le don de se transformer en loups, à certaines époques, peut-être
comme une allusion à la « punition » que ZEUS infligea à LICAON pour ses « délits de
sang ».

211
Les PELASGES, peuple pré-hellénique, et les Hellènes, eurent la Scythie et la
Caucase pour Berceau. Comme le raconte DYONISIO D’HELICARNESE, il y eut deux
LICAONES : le fils de PELASGE, qui « eut vingt deux fils de CILENE » et le fils de
GZEO et père de DEYANIRA : on considère que ce dernier est le seul qui ait « existé », et
il eut cinquante deux fils, de différentes épouses.

L’ENEIDE de VIRGILE (30-19 AV. J.C.) est, avec les Poèmes Homériques,
L’ILIADE et L’ODYSSEE, une des plus importantes épopées de l’antiquité romaine et
grecque, respectivement. DANTE, en choisissant VIRGILE pour être son guide dans son
Voyage en Enfer, signale la grande valeur du poète italien.

Nous trouvons également le récit des luttes des Titans avec les dieux, dans
LE RAMAYANA, le MAHABHARATA et dans LES PURANAS. Dans chacun d’entre
eux, nous pouvons prouver l’origine d’une Grande TRADITION PRIMORDIALE et
l’UNITE TRANSCENDANTE qui unit les diverses Traditions SECONDAIRES. Nous
pouvons également vérifier que le processus cosmogonique est la base primordiale du
processus individuel INITIATIQUE de REALISATION : une formule de
REINTEGRATION.

L’histoire se répète. Les « dieux », même s’ils sont toujours les mêmes, ont
des noms différents. Par exemple, chez les Hyperboréens et les Grecs, le nom d’APPOLON
est le même pour les deux Panthéons. Les idées centrales et « motrices » sont les mêmes, et
chaque peuple crée sa culture authochtone, en les adaptant et en les enrichissant de leurs
expériences et besoins propres.

Comme nous l’avons déjà dit, mises à part les traces archéologiques, la
source la plus féconde pour connaître les coutumes et les croyances des peuples pré-
historiques, est constituée par les récits épiques de leurs migrations, les actes de leurs héros,
qui sont considérés comme les ancêtres de la race (progéniteurs), revêtus des formes que les
poètes, tels qu’HOMERE, créèrent, et avec les caractéristiques qu’ils leurs attribuèrent.

212
Les « temps mythologiques », c’est-à dire, « les temps qui ne sont pas reconnus
comme tels » sont les temps de la vérité pour l´homme de cet Age. « Les temps durant
lesquels se produit un processus de transformation ou de développement de la conscience
humaine », comme le définit Schelling. C’est la première connaissance que l’homme
acquiert de lui-même et de ce qui l’environne. C’est pour cette raison que les personnalités
mythologiques représentent des aspects de la psyché, « revetûs » avec des attributs naturels.

Les Mythes et les Légendes archaïques, se développèrent graduellement comme des


explications d’une profonde signification cosmologique, religieuse, psychologique et
morale. Ce furent les hommes de grandes sensibilité, comme les Prophètes, les Voyants et
les Poètes, qui « animèrent » et donnèrent une vitalité à ces Mythes et ces Légendes, avec
les doctrines qu’ils essayaient de transmettre ou de révéler, au moyen de la personnification
et de la dramatisation qui étaient de véritables « mines » de sagesse ancienne, comme
ESCHYLE, avec ses Tragédies et ses drames ; comme HOMERE, EURIPIDE,
SOPHOCLE, PINDARE et HESIODE. A part cela, les Initiés des Ecoles de Mystères, ré-
estructurèrent, adaptèrent et utilisèrent délibérément les Légendes et les Mythes, en les
incorporant à leurs propres Rituels d’Initiation, pour les utiliser comme des « véhicules »
pour la transmission de corps de doctrine traditionnelle, de connaissances cosmologiques,
et même comme un symbolisme « voilé » des processus subtiles que la « technique » ou
ascèse Initiatique va produire dans la conscience des Néophytes. Et aussi affleure à la
conscience « de même que la santé et la force de l’aliment que nous mangeons, sont
assimilées par le corps physique ». (Corinne Heline: « MYTHOLOGY AND THE
BIBLE », page 5, « New Age Press », California, 1970).

C’est pourquoi, celui qui désire réellement « découvrir » les différentes « couches »
de la ré-vélation qui gissent au plus profond des Légendes et des Mythes anciens, devra
pratiquer LA MEDITATION, en vue de développer l’indispensable perception intuitive qui
le mènera au-delà du sens littéral, vers le Monde de la LUMIERE INTERIEURE.

213
« POUR LE JUSTE UNE LUMIERE EST SEMEE ; C’EST UNE JOIE POUR LES
COEURS DROITS »
(PSAUME, 97 :11)

« DANS L’OBSCURITE SE LEVE UNE LUMIERE POUR LES HOMMES


DROITS. »
(PSAUME, 112 :4)

Cependant, « la porte est étroite », et comme le dit la sentence Pythagorique


(LXXIV) : « VOUS NE DEVEZ PAS OPPOSER LA LUMIERE AU MUR, CAR IL Y EN
A QUI RESISTENT A LA LUMIERE COMME UNE MURAILLE QUI REFUSE LES
RAYONS DU SOLEIL… »

La Méditation prouvera à celui qui est avide de Lumière, qu’il faut rester à une
distance prudente, des spéculations joyeuses et désinvoltes de certains « occultistes » et
« mystiques » qui sont plus proches des superstitions populaires que des théories
naturalistes et du « Mythe Solaire », aussi rebattu que caduque. Une confrontation entre les
idées de Max Müller et celles de PLOTIN et de PORFIRIO au sujet du système
d’intérpretation symbolico-allégorique des Mythes, fera apparaître un jet de lumière et de
solides paramètres de référence à ceux qui désirent poursuivre l’étude sérieuse et profonde
de la Mythologie. De même, la comparaison entre les récits des EDDEES avec la
Théogonie d’HESIODE, et le Livre de la Genèse, leurs prouvera que les coincidences ne
sont pas précisement « l’oeuvre du hasard ».

Malhereusement, je ne crois pas que de telles études attirent ce qu’on appelle


« l’homme moderne », passionné par « la nouveauté » et pour qui la nouveauté est
justemement une valeur. Pour lui, la préoccupation que nous avons pour la « conscience
Mythique » ne serait rien d’autre qu’une curieuse « archéologie de la raison », une attitude
puérile de « bon sauvage ».

214
Nous croyons, avec Georges Gusdorf, que « le MYTHE s’affirme comme une
conduite de RETOUR A L’ORDRE. Il intervient comme un prototype d’équilibrage de
l’Univers, comme une formule de réintégration. » (« MYTHE ET METAPHYSIQUE »,
page 12, Flammarion, Paris, 1953).

Cherchons donc la réminiscence des faits très anciens et lointains des Scythes, les
germes purs de leur passé, dans les Légendes selon lesquelles, les Titans et les Géants de
tailles colossales, comme SESOCHRIS, furent les constructeurs du SPHINX DE GIZETH
à Memphis, bien que sa partie humaine ne soit liée ni à la race blance, ni à la race mongole,
car les traits du visage, bien que presque tous mutilés aujourd’hui, sont coptes, mais le
symbolisme exprimé par la conjonction du Lion et de la Femme Copte pourrait avoir
comme objet de commémorer le mariage de la Race Blance (SCYTHE) avec les Coptes du
Soleil. Le nom d’HARMAKUS, ou HAR-EM-CHU (« Horus à l’Horizon ») que les
égyptiens donnaient au Sphinx, était aussi celui de la planète MARS, à laquelle, selon
Hérodote, les Scythes consacraient un culte particulier. (Réf : Moreau de Joannes : « LOS
TIEMPOS MITOLOGICOS », PAGES 77/78, Edit. Kier, Buenos Aires, 1947).

Légendes comme celle que raconte HERODOTE, selon laquelle « HERCULE,


après avoir rencontré EQUIDRA en Scythie, la fit mère de trois fils qui furent les pères des
trois principales nations Schythes. « Equidra était un monstre à moitié femme et à moitié
vipère…De même, la Fable narrée par HOMERE, au sujet de BOREAS, « le dieu avec des
pieds de serpents, fécondant avec son souffle douze juments de Schythie », présente le
même symbolisme représentatif de l’union de la Race Ethiopienne avec la Race Blance.

Le Centaure QUIRON (CHIRON), « un sage très instruit en astronomie et en


médicine », chargé par le roi PELEO d’éduquer son fils ACHILLE, représente la nation
Scythe de la TAURIDE. CHIRON est donc le « centaure qui instruisit les plus célèbres
héros de la Grèce.»

Pour les grecs, la Scythie était le pays des Hyperboréens (APOILODORO, II, 5). Ils
se référaient à la LYBIE COLCHIDE dont SUIDAS dit : « LYBIA EST SUPRA

215
COLCHOS », C’est-à-dire, le Caucase Septentrional. Ils disaient également que, dans la
Lybie MEOTIDE, habitaient « les Hespérides ». HESPERIE fut le nom original et primitif
de CRIMEE.

Les Hespérides étaient des filles de FORCO et de KETO. Keto (Kheta) désignait la
famille guétique ou SCYTHE. L’ « OLYMPE » primitif, le plus ancien de tous, le
« Château Céleste », le « Palais des As », était un lieu élevé dans la Colchide (Egher), lieu
choisi comme foyer des dieux après le cataclysme terrible qui balaya les basses terres de la
Scythie. Lieu sacré, résidence du PONTIFE-ROI des dieux. L’OLYMPE (HOL-EMPHE :
« haut ciel »), le HALL, IDAVALLI ou VALHALLLA des Scandinaves.

L’ENFER, (L’HADES des grecs), « Le Tartare » ou « Abisme Ardent » était aussi


dans le Caucase. PLUTARQUE, dans MARIO (Plin, VI, 6) affirme que « les enfers décrits
par Homère, étaient situés dans le pays des CIMMERIENS, au nord du Ponto Euxino.
HOMERE disait (ODYSSEE, CXV 505 ; XI, 17) que « les Cimmériens vivaient en voisin
des Enfers ». Peut-être que les terres volcaniques de BAKU vomissant du pétrole enflammé
et de la boue ardente, convertirent cette région en un authentique Enfer, baignée qu’elle
était par les eaux pourries des fleuves lents et marécageux, comme le Cocyte et le
Flegueton. Les grecs situaient également la résidence du BOREAS et d’EOLE, dans les Iles
Euxines. ORPHEE, selon HERODOTE, parle du « gélidus » ACHERON, et observe « qu’il
fait froid dans les enfers ». Hérodote rapporte comme un fait ordinaire, que les Scythes du
Quersonèse passaient à l’île Sindique dans leurs chars, sur le Bosphore complètement gelé
par la brise artique. » (Moreau de Jannes, Op Cit., page 291).

Les Traditions Nordiques les plus proches du grand Héritage Scythe, affirment
que’ODIN et son peuple partirent des rives de la Mer Noire en emportant LE VASE DE
LA GRANDE SCIENCE (LE GRIAL ; alors CULDRON), sauvé des eaux du déluge…De
ce vieux tronc Scythe, apparurent les « branches » pré-helléniques et hellénique, iranienne,
germanique et latine. Chacune d’entre elles fut croisée avec d’autres peuples et d’autres
races pour former ceux qui peuplent aujourd’hui la Terre. De ce croisement de races et de
cultures, le plus important pour les effets qu’il produisit des deux côtés, fut l’établissement

216
des colons égyptiens et lybiens dans le Bosphore. De ce tronc égypto-scythe, surgirent trois
branches : araméens, parses et chaldéens. « L’Egypte est clairement désignée dans les
hymnes parses du nom générique de ZAM ou ZAMAN » (Op. Cit. , page 292). « Le mot
« ZAM » est celui qui désigne la TEBAIDA, pays de Jupiter-Ammon, dans les inscriptions
hiéroglyphiques. » (T. Deveria : « MANUSCRITS FUNERAIRES », 154). Comme le dit
le « ZEND-AVESTA » : « ORMUZ AVEC LA LOI, LE SOMBRE ARIMAN AVEC SA
CROYEANCE, FURENT TOUS DEUX UN SEUL PEUPLE AU DEBUT. » (T. III).

Comme un détail curieux, nous observons que l’ancienne capitale des MEDES ou
CASPIENS, était SHA-MAKI, dans laquelle, apparemment, CYRE fut proclamé Roi.
Hérodote affirme que la MEDEE et la COLCHIDE (HAVILAH), étaient des « pays
voisins ». La Genèse, Chapître 10, Verset 30, dit, en parlant des fils de YOQTAN (fils
d’HEBER et descendant de SEM), frère ainé de PELEG :

« LEUR HABITAT S’ETENDAIT DE MESHA VERS SEFAR, LA MONTAGNE


DE L’ORIENT. »

San Jeronimo, sur la base d’une ancienne Tradition Juive, identifie SEFARAD avec
LE BOSPHORE. (ENCICLOPEDIA DE LA BIBLIA, Vol. VI, page 534). Morceau de
Jonnes (LOS TIEMPOS MITOLOGICOS, page 302) dit que « le pays des SAPIRES, situé
dans la Vallée du KUR et de l’ARAXES, reçut le nom de SIPPARA, aujourd’hui
Monastère de SEFAR, où l’on retrouva les Livres de Thoth après le déluge ». C’est
précisement sur les berges du KUR et de l’ARAXES, que le peuple ARYEN (la Nation
MEDE), qui émigra depuis son lieu d’origine jusqu’aux rives du KUBAN, fixa sa
résidence. (Op. Cit. Page 303).

« DE LA, ABRAHAM PARTIT POUR LA TERRE DU MIDI, ET HABITA


ENTRE QADESH ET SHOUR PUIS VINT SEJOURNER COMME ETRANGER A
GUERAR. » (GENESE, 20,1).

217
Dans le Chapître 25, verset 18, en parlant d’ISMAEL, fils d’ABRAHAM, il est dit :
« ILS DEMEURERENT DE HAVILA A SHOUR, QUI SE TROUVE EN FACE DE
L’EGYPTE, SUR LE CHEMIN DE LA SYRIE. » HAVILA est la COLCHIDE et SHOUR,
la Syrie CAUCASIQUE OU « ARAM », la nation que fonda le fils de SHEM. Rappelons-
nous que l’HERMES antédiluvien est appelé HARAMESAH. C’est d’ARAM ou HARAM
que partit ABRAM pour aller dans les terres de CANAAN…

MEDIUS, MIDEA et MEDEON proviennent du Zend MAIDHYO (Milieu), terme


appliqué au LIEU SACRE, le CENTRE SPIRITUEL du pays. Dans la Gaule, le Siège des
Druides était MEADHON, MAYDUUN, MOYDON et MEDIOLAN. En Grèce (Argolide)
était MIDEIA était le Grand Centre du pays, car DELPHES était considéré comme
l’OMFALOS ou le « NOMBRIL DU MONDE » dans son Cycle respectif. En Arabie,
MEDINE est le CENTRE SACRE. Le Chapître 25 de la Genèse, Verset 1 et 2, dit :
« ABRAHAM PRIT ENCORE UNE FEMME ; ELLE S’APPELAIT QETOURA.
ELLE LUI DONNA ZIM-RAM, YOQ-SHAN, MEDAN, MIDIAN, YSHBAQ et
SHOUAH. »

Les MEDES, comme les SCYTHES leurs ancêtres, furent les conservateurs et les
surveillants de la DOUBLE TRADITION : SACERDOTALE et CHEVALERESQUE
qu’ils avaient sous leur protection, raison pour laquelle ils constituèrent, à leur époque, le
CENTRE SPIRITUEL d’irradiation de cet aspect Secondaire ou Dérivé de la Grande
Tradition Primordiale, comme le furent également les Atlantes, avec leur Tradition propre,
et dont nous parlons au Chapître Sept : « Les Traditions Dérivées et Secondaires. »

La Traditionn Scythe, comme la Tradition Druidique, représente un des POLES


Spirituels Secondaires qui donnent naissance à ce qu’on peut appeler, de manière tout à fait
appropriée, « LA TRADITION DES MYSTERES D’OCCIDENT », la tradition
d’ABIMELECH (el Mlechcha). Cette Tradition nous affirme, avec JEREMIE, qu’ « IL
N’Y AURA PAS DE CONSOMMATION », qu’il « NE SERA PAS FAIT TABLE
RASE ». Malgré les erreurs continuelles des hommes, le « sourire de Dieu » nous donne la
grande espérance de la « nouvelle opportunité ». L’ « enfant » grandit et devient adulte,

218
jusqu’à arriver à se rendre maître de lui-même et à recouvrer la « véritable qualité
d’HOMME », l’authentique VER-tu.

La disparition de la Connaissance Sacrée (Hiéros-Logos) et Secrète (Hermétique)


provoque une « occultation ».S’il y a un HENOCH « qui est parti avec Dieu et qui n’a plus
existé parce qu’il avait enlevé », un autre HENOCH, « LE RENOVATEUR » devra « re-
venir » pour ré-tablir la Grande Tradition, La Sagesse Secrête : « le Roi impérissable qui
apparaitra et rétablira la Justice sur la Terre… »

L’ « Homme Véritable », celui qui « ne vacille pas » dans sa « marche continuelle »


(In-Ire), découvre, avec son V.I.T.R.I.O.L., qu’ « EN LUI EST LA FORCE » qui peut
l’aider à « monter sur la Montagne Sainte » et à y ETABLIR son Sanctuaire…Comme le
signale très justement la référence qui fait Mario Ruso de Luna dans deux de ses livres
(« LA ESFINGE », page 30, Edit. Kier, Bs. Aires, 1944, et « EL SIMBOLISMO DE LAS
RELIGIONES DEL MUNDO », page 187, Edit. Kier, Bs. Aires, 1944), au sujet de
l’ « Intróito » de l’ ANCIENNE Messe Catholique (selon la lithurgie d’avant la réforme du
Concile de Vatican II) : « C’est pourquoi quand le célébrant se plaint, il dit :

« SI TU ES MON DIEU ET MA FORCE, POURQUOI ME REFUSES-TU ET


POUR QUELLE RAISON JE TOMBE TRISTEMENT QUAND L’ENNEMI ME
FRAPPE… ? »

L’Enfant de Coeur qui aide le célébrant, qui représente les Anges qui assistent ce
dernier, répond très inspiré :

« EMETS TA PROPRE LUMIERE ! CHERCHE TA PROPRE VERITE !, SELON


CE QUI NOUS A ETE ENSEIGNE ET DEMONTRE SUR LA MONTAGNE
SAINTE ET DANS UN TABERNACLE… ! »

C’est-à-dire : « si tu veux savoir le pourquoi des souffrances de la lutte évolutive et


la triste cause de tes chutes, tu dois faire appel non pas à la foi aveugle, mais à ta propre

219
raison, la Lumière et la Vérité Intérieure qui bat en toi : c’est qui fut enseigné sur la
MONTAGNE SAINTE et dans son reflet, le Tabernacle… »

Tels sont, invariablement, éternellement, LE MESSAGE et LA PAROLE que les


Collèges Initiatiques ont enseigné à REALISER : LA VERITE ET LA LUMIERE SONT
EN TOI : INVENIA OCCULTUM LAPIDE… !ELLE BRILLE DE SA PROPRE
LUMIERE ! (EMMITE LUCEM TUAM… !).

« JE SUIS LA LUMIERE DU MONDE : CELUI QUI VIENT A MA SUITE NE


MARCHERA PAS DANS LES TENEBRES ; IL AURA LA LUMIERE DE LA
VIE. » (JEAN, 8 :12).

Pour des raison particulières, et non des moindres, nous avons préferé laisser pour la
fin de ce chapître, quelques considérations liées à la Traditon Scythe, lesquelles, en plus
d’être peu connues, sont très révélatrices de « qualité » extraordinaire de cette très ancienne
Ecole Initiatique de Mystères.

Comme nous le disions antérierement, « ODIN » ou « WODEN » est le Dieu-Père


chez les Scandinaves. ODIN remplaça le Culte de THOR comme Déïté Suprême de
l’ancien Panthéon Scandinave. Robert Macoy, dans son livres « GENERAL HISTORY OF
FREE-MASONRY » (Histoire Générale de la Franmaçonnerie), nous dit : « D’après ce qui
apparaît dans les Chroniques nordiques, au premier siècle de l’Ere Chrétienne, SIEGGE, le
Chef de la tribu asiatique d’ASER, émigra depuis la Mer Caspienne et le Caucase, vers
l’Europe du Nord. Il dirigea le cours de son émigration vers les Nord-Est, depuis la Mer
Noire jusqu’en Russie, où il laissa un de ses fils comme régent, de même qu’il le fit avec
les Saxons et les Francs. Il avança ensuite à travers la Cambrie jusqu’au Danemark, qui
reconnut son cinquième fils SKIOLD comme son Souverain, et il passa en Suède, où
GYLF, qui gouvernait, rendit hommage au merveilleux étranger, et fut initié dans ses
Mystères. Rapidement, il devint Maître des lieux, et construisit SITGUNA, la capitale de
son Empire, promulga un nouveau code de lois, et établit les Mystères Sacrés. Il assuma

220
lui-même le nom d’ODIN et fonda le Sacerdoce des Douze Drottars (Druides), qui
conduisaient les Cultes Sacrés, l’administration de la justice, et exerçaient le prophètisme. »

Selon Godfrey Higgins (« ANACALYPSIS »), WODEN, le dieu nordique est


simplement la méthode Tamoule de prononcer BOUDDHA. Higgins affirme également que
dans la langue Syrienne, ODIN est ADONIS. Le O, en Syrien, de même qu’en Tamoul,
correspond à l’article déterminé « LE » ; « O-DIN » serait donc « LE-DON » ou « LE-
DUN », c’est-à-dire, La Sagesse et la Connaissance.

Le Seigneur BOUDDHA (Le Sage) est né au sixième siècle avant J. C., d’une
famille appartenant aux Brahmanes « Bovins » (Gautamas), dans un Clan de la race des
Scythes (Shakyas), établis dans les colonies frontalières au Nord-Est de l’Inde et du Népal,
en raison d’une invasion du pays pour les iraniens. SIDDHARTA était le nom personnnel
du Prince KAPILAVASTU, fils de ZUDDHODANA, Roi Shakya du KAPILAVASTU,
petit Règne du Népal. SIDDHARTA était donc son nom, avant de s’élever à a condition de
BUDDHA. SIDDHARTA signifie en sanskrit « le bon succès ». GAUTAMA (et non
Gotama, qui est le nom d’un Rishi) était le nom sacerdotal de la Famille SAKYA. C’est
justement parce qu’il était d’origine SAKYA (Scythe) qu’on l’a appelé SAKYA-MUNI,
c’est-à-dire : « Le Saint ou Sage de la Famille Sakya ». Par « MUNI », on désigne celui qui
mène une vie de retraite, d’ascète, de contemplation, c’est-à-dire, d’ermite. Son « surnom »
était « SAKYA-SINHA » : « Le Lion des Sakyas » (Le Lion des Scyhtes)…

Nous lisons dans le BOUDDHA-KARITA, Livre I, 20 :


« BOUDDHA EST NE POUR DETRUIRE LES MAUX DU MONDE »

Dans le même texte, Livre I, 34, nous lisons :


« JE (BOUDDHA) SUIS NE POUR LA CONNAISSANCE SUPREME, POUR LE
BIEN-ETRE DU MONDE, EN CONSEQUENCE, CECI EST MA DERNIERE
NAISSANCE. »

221
(I M A G E )

Réf : « VIRGIA AUREA », par Jacques-Bonaventure Hepburne d’Ecosse, 1573-


1621, philologue et paléographe né à Henestocks (Ecosse), dans le Conté de
Hadington. Il fut le Bibliothécaire du Pape PAUL V, et se spécialisa dans les
manuscrits orientaux du Vatican, selon Jean Marqués-Rivière : « AMULETTES
TALISMANS ET PANTACLES », page 307, PAYOT, Paris, 1950.

222
AINSI, CELUI QUI A UN PAS DE LION, EN REGARDANT LES QUATRE
REGIONS, PROFERA UNE VOIX PLEINE D’UN DESSEIN DE BON
AUGURE. »

Le « Bébé Lion de la Tribu Scyhte » est venu au Monde comme Conquérant du


QUATERNAIRE, l’Esprit de Vérité qui devait donner le « coup de grâce » à l’illusion et à
l’ignorance. De même que « LE LION DE JUDEE » de la Tradition Chrétienne…

Les dernières paroles du Seigneur de Compassion à son Disciple ANANDA, furent


les suivantes :

« C’est ainsi, ô Ananda ! Soyez vos propres lampes, soyez vos propres refuges ;
maintenez-vous fermes à la lumière de votre lampe ! Cherchez la Libération dans La
Vérité, et ne demandez d’aide à personne d’autre qu’à vous-mêmes… »
--------------------------------------------------------
QUE TOUS LES ETRES SOIENT HEUREUX.
QUE TOUS LES ETRES TROUVENT LA PAIX…
QU’IL Y AIT LUMIERE, PAIX ET AMOUR POUR TOUS LES ETRES
SUR TOUS LES PLANS…
---------------------------------------------------------------

C’est pourquoi, tout homme qui sent dans son coeur ce grand Pouvoir qu’est LA
VOLONTE DE LUMIERE, doit prendre, avec courage, LE CHEMIN et CHERCHER SA
PROPRE LUMIERE dans une LIBERTE absolue, sans contrainte ni violence. Tel est le
véritable objectif de l’existence humaine…
=========================================

223
ON Z E

LA TRADITION HINDOUE

Dédié avec dévotion et respect, à l’Inde Eternelle ; cette terre privilégiée de la


Spiritualité, héritière et conservatrice insigne de la Grande Tradition Primordiale
(SANATANA DHARMA), au sein de laquelle, elle demeure sereine et immuable,
contemplant le devenir du Monde à travers l’Oeil frontal de Shiva…
NAMAH ! OM, SHANTI, SHANTI, OM… !
VARSHA SAMAHITA

----------------------------------------------------------------------------------------------------
L’esprit specifiquement « moderne, qui constitue pour l’immense majorité de notre
monde occidental, une de ses prétendues « conquêtes », est la représentation la plus vivante
de l’esprit « anti-traditionnel » ; c’est pourquoi, dans l’état présent du monde, ce qu’on
appele la « civilisation occidentale moderne » est le prototype d’une civilisation proprement
ANTI-TRADITIONNELLE. Nous pourrions dire, sans peur d’éxagerer, que la mentalité
moderne trouve que tout ce qui revêt la qualité TRADITIONNELLE, est dérangeant et
irritant. C’est pour cela que dans le monde d’aujourd’hui, le terme de « TRADITION » est
généralement appliqué à tout ce qui est « vieux », « caduque » et « anachronique ». Ceci est
compréhensible, car le concept que le monde « profane » a de la Tradition, est
exclusivement lié aux choses « inventées » par les hommes, et par conséquent, comme le
souligne Renan : « La tradition dans les choses intellectuelles dégénère en routine. »
(Oeuvres, I, 15).

Du point de vue INITIATIQUE, nous entendons par TRADITION, « tout


l’ensemble des institutions de différents ordres dans la Doctrine Traditionnelle qui fut
transmise originellement, d’abord oralement, mais qui peut également être écrite, formant
ainsi deux branches complémentaires d’une même Tradition ». (René Guénon). C’est
pourquoi, une civilisation authentiquement traditionnelle est celle qui applique les principes
doctrinaux dans tous les ordres ; c’est-à-dire, en accord constant avec les principles dont

224
l’essence est purement métaphysique et qui a, par conséquent, une fixité immutable. Mais
pour la mentalité des « évolutionnistes » et « progressistes » de l’occident moderne, cette
immutabilité les convertit, selon leur « optique », en quelque chose semblable à des
« fossiles intellectuels », essayant ainsi d’imposer arbitrairement aux Doctrines
Traditionnelles et à la Métaphysique pure, le « progrès » qu’elle attribue aux sciences
« profanes » et à la philosophie. Celui pour qui LA VERITE n’importe pas, pour qui ce qui
compte, c’est « d’avoir raison » ou de se croire en possession de la vérité par pure
complaisance ou vanité, rend bien peu de service à la vérité, car de cette manière on ne peut
qu’obtenir l’inversion des valeurs et le mépris des principes supérieurs, coupant ainsi toute
communication avec la Vérité transcendente et avec la Connaissance Suprême, en échange
d’un « savoir ignorant » d’ordre inférieur, enfermé et limité dans le domaine du relatif et du
contingent. Cependant, il y en a qui sont tellement persuadés de la « superiorité » de leur
connaissance, qu’ils n’admettent en aucune manière, que quelque chose puisse exister, qui
soit différent de leurs concepts et de leurs points de vue. C’est précisement ce « nivellement
par le bas » qui constitue ce qu’on appelle l’ « uniformisation » moderne, qui est la
manifestation visible et évidente d’une « haine envers toute supériorité ».

Peut-on appeler « progrès » ou « développement » de l’esprit, la tendence ou la


mentalité qui va contre toute spiritualité et transcendance, contre tout principe supérieur ?
Nous croyons que ce n’est, tout simplement, que l’oeuvre de « déviation » qui ne peut
conduire qu’à une « subversion », au sens le plus parfaitement éthymologique de ce mot.
Nous ne devons donc pas nous étonner, que la subversion dans tous les ordres, soit le fruit
d’une civilisation dans l’erreur, comme la nôtre, et que toutes les autres manifestations du
« désordre » moderne, nois aient contagiés comme une épidemie psychique incontrôlable,
qui semble « pousser » tout le monde à un « changement incessant » et sans but, en
commençant par « la mode » et en terminant par le monde des idées, avec son instabilité et
sa variabilité incessante. Cette inversion des valeurs a produit l’effondrement de notre soit-
disant civilisation occidentale, qui est l’expression la plus complète du MATERIALISME
INTEGRAL et de l’ANTI-TRADITION, qui menace de précipiter l’Humanité entière dans
le tourbillon du désastre et du chaos, jusqu’à la ruine et la destruction. Sans pécher par
pessimisme, nous considérons très peu probable, qu’avant l’imminence de la catastrophe

225
finale, vers laquelle « nous pousse » la civilisation moderne, nous puissions sauver le
minimum d’éléments de la Tradition perdue que nous conservons encore, et qui
permettraient de restaurer ou de reconstituer notre Tradition dans le Monde du futur.
Cependant, considérant que, chez les occidentaux, pas tous sont d’accord avec le
développement exclusivement matériel de leur civilistaion, nous caressons le ferme espoir
que tout ne sera pas perdu, et que dans l’« Arche » de cette espérance, nous arriverons à
sauver les « germes » d’un Monde nouveau, loin du désordre, de l’erreur et de l’obscurité
qui semble aujourd’hui, nous ravager.

En face de l’Occident qui a apostasié et oublié ses valeurs propres Traditionnelles,


l’Orient, avec les traits caractéristiques d’une civilisation Traditionnelle, nous oblige à
reconnaître la scission qui nous différencie, et à comprendre pourquoi le dépôt de la
Tradition Primordiale fut transféré en Orient, où indiscutablement, on trouve
AUJOURD’HUI, les formes doctrinales qui en proviennent directement. Par conséquent,
que nous le voulions ou pas, que nous les croyions ou pas, l’Orient est le représentant
authentique du véritable ESPRIT TRADITIONNEL.

En plus d’être « la terre bénie des charlatans », à cause de sa tolérance proverbiale,


même envers les théories et les écoles les plus absurdes et les plus idiotes en apparence,
l’Inde est surtout la digne héritière d’une Culture millénaire et vivante, d’une civilisation
Traditionnelle dans le sens le plus large du terme, qui peut, en toute dignité et justice, être
considérée comme une des plus admirables de la Terre, et comme patrimoine de
l’Humanité entière. Nous nous référons à l’Inde qui ne se donne qu’à ceux qui la cherchent
réellement avec l’attitude intérieure correcte et sincère, car ceux qui ne possèdent pas cette
disposition animique verront passer mille fois ce qu’ils cherchent, sans que leurs yeux
soient capables de « voir » (PASYA).

La Sagesse qu l’Inde nous transmet, nous induit à la recherche individuelle de la


Connaissance (VIDYA), sans le dirigisme rigoureux inspiré par le dogme temporel et par la
défense abusive de dogmes soit-disant indiscutables, sans querelles théologiques et sans
despotisme théocratiques. La TRADITION HINDOUE est la plus ancienne des quatre

226
grandes Traditions Secondaires provenant de La Grande Tradition Primordiale, d’origine
Polaire ou Hyperboréenne. La Tradition Hindoue, ou ce qui est connu aujourd’ui comme
« L’HINDOUISME », est un ensemble d’aspects différents de La Vérité, d’expériences
historiques vivantes qui synthétisent le mémorial d’une valeur inestimable de civilisations
passées et millénaires, dont les apports sont des éléments de mérite qui conforment
aujourd’hui en un seul bloc, la compilation la plus complète de Doctrines Traditionnelles
qui sont restées intactes depuis le fond des siècles. L’HINDOUISME est donc la succession
de trois formes principales que la Tradition a pris à travers les siècles : Védisme,
Brahnanisme et Hindoiuise. C’est pourquoi on peut trouver dans l’Hindouisme, toutes les
solutions spirituelles auxquelles l’homme puisse aspirer.

C’est ce qui a permi à l’Hindouisme de se convertir en chaire de Doctrines


Traditionnelles, sans disposer d’un clergé organisé ni d’une « Eglise », au sens occidental
de ce terme ; mais surtout, sans dogmes et sans ses « surveillants de l’enseignement », sans
croyances religieuses maintenus à base de pure arguties scholastiques remplies de cette
ironie et de cette ruse indéfinie qui les caractérissent ; oeuvres de pur « génie humain »
mais totalement dénuées de Sagesse (PRAJNA) et de transcendence ; un creux qui prétend
« se remplir » avec un simple « bruit de cymbales », faute d’une authentique Science et faut
d’AMOUR (Charitas). Telles sont les « oeillères scholastiques » qui ne permettent de voir
que ce qu’elles veulent voir, et nous savions déjà qu’ « il n’y pas de pire aveugle que celui
que ne veut pas voir. »

Sans être à proprement parler une « religion », au sens occidental de ce terme,


l’Hindouisme, comme le signale J. Gonda, « enseigne à l’homme à clarifier son
individualité, à réaliser le divin en lui, à donner comme sens à la vie, la recherche de la
vérité éternelle. « Tel est l’objectif ou le but de tout hindou : le vécu personnel de la verité
métaphysique, le véritable Connaissance (GNANA ou GNOSE). C’est la seule chose qui
donne un sens à toute pratique, depuis les plus formalistes et rituelles (RITA) jusqu’aux
plus dévotionnelles (BHAKTI).

227
Par conséquent, nous devons confesser qu’en ce qui nous concerne, nous préférons
une Inde qualifiée de « paienne » à un « christianisme » qui poursuit, avec une cruauté
barbare, avec haine, intolérance et esprit vengeur, tout ceux qui ne pensent pas comme lui.
En Inde, il n’y a pas de bûcher ni de corde pour le schysmatique, pour l’hérétique ou
l’infidèle ; là-bas, le dissident ou le contestataire est reçu avec des arguments, au cours
d’une discussion libre, et sans la moindre intention de gagner des prosélytes.

En honneur à la justice et à l’objectivité, il faudrait cependant distinguer le


comportement et l’attitude de trois catégories de chrétiens de l’Inde. En premier lieu, les
NESTORIENS ou syrio-chaldéens, qui sont connus en Inde comme les « chrétiens de Saint
Thomas », parce qu’on attribue à l’Apôtre THOMAS, la fondation de son Eglise en Inde.
Ils sont très appreciés par les Hindous, qui les reçoivent avec plaisir dans leurs Ashrams,
car leur comportement ne se différencie en rien du comportement le plus traditionnaliste
des hindous. De nombreux Soufis font également de fréquentes visites aux Sanctuaires
nestoriens, où ils sont accueillis fraternellement, dans une ambiance de type très
« orientale », où les clercs et les fidèles s’assoient « à la turque » sur des tapis spécieux
pour les prières. En second lieu, on trouve les catholico-romains, presque tous d’origine
portugaise ou française ; dans leur grande majorité, ils méconnaissent totalement
l’hindouisme, ce qui produit parfois certains affrontements avec la population hindoue, qui
voit dans leur comportement, une apparente attitude « profane » ; bien qu’il y ait parmi eux,
un bon nombre de sacerdotes et de moines qui gardent une position digne de respect et de
tolérance. Enfin, les Missionnaires protestants, presque tous issus de la colonisation
anglaise, sont les plus fermés au dialogue et à la compréhension mutuelle. Pour la majorité
d’entre eux, les hindous sont, tout simplement, des « barbares » hérétiques, « adorateurs de
vaches sacrées », et combien d’autres bêtises propres au complexe de supériorité anglais.

En tout cas, nous croyons que la recherche d’une compréhension doit être réalisée
parmi les « élites » des deux bords, et non parmi les grandes masses. Surtout, si l’on tient
compte du fait qu’en Inde, un Swami a plus d’autorité spirituelle qu’un Brahman, parce que
ce qui compte, là-bas, c’est la « réalisation spirituelle ».

228
Il est un fait indéniable que l’Inde est le lieu du monde actuel qui se prête le
mieux à une re-trouvaille, en vue d’un effort sérieux et sincère d’entendement et de
compréhension entre les différentes Religions et les Organisations Initiatiques du monde
d’aujourd’hui, car bien que l’Hindouisme ne soit pas une « religion », mais un « mode de
vie », une éthique traditionnelle avec un fondement méthaphysique et une « technique » de
réalisation spirituelle (YOGA), elle peut cependant être considérée comme « LA
RELIGION ETERNELLE » (SANATANA-DHARMA) ou la Loi Sacrée Védique
(AVIDIKA-DHARMA), parce qu’elle est fondée sur une CONNAISSANCE (GNOSE ou
JNANI) accesible à chacun, qui lui permet de « se re-lier » avec L’ETRE, quelque chose
qui doit être REALISE d’une manière purement intérieur et spirituelle, parce que personne
n’arrive au « SOI SUPREME » divin sans passer par la perfection du « Moi » humain.
C’est précisément cette UNIVERSALITE TRADITIONNELLE qui octroie à l’hindouisme
la qualité spirituelle de « pivot » ou « pôle » spirituel, qui lui permet d’agir comme
« arbitre » dans n’importe quelle rencontre, avec pondération et sagesse.

L’Inde serait donc le lieu idéal de re-trouvaille pour n’importe quel effort sérieux et
sincère (comme nous l’avons dit auparavant) ; une compréhension qui soit la démonstration
évidente d’un « oecuménisme » libre de prétentions hégémoniques de toute nature…Il
s’agirait d’un changement dans la manière de penser et de sentir, qui permette de trouver
tout ce qui UNIFIE et qui évite ce qui sépare. Par exemple, de même que l’Hindouisme
accepte et respecte la foi des Chrétiens pour le CHRIST, les Chrétiens, à leur tour,
respectent et comprennent le Culte Hindou pour KRISHNA. Que la « conmunio » ou
« koinonía » n’ait pas besoin de signifier « à tout prix » la « communion avec Rome »,
c’est-à-dire, l’ «obédience à l’Autorité UNIQUE de Rome » ; car « adorer un seul et unique
CHRIST (ou CHRISHNA) est une chose, et accepter que le « gouvernement unique » soit
l’Evêque de Rome (le Pape) en est une autre bien différente, car ce qui est lié à l’« unité
visible » semble être le principal obstacle à n’importe quel effort d’entendement et
d’UNITE. Tant que l’Eglise Catholico-Romaine continuera à s’entêter dans l’indiscutable
PRIMAUTE du Pontife romain, tout le travail « unificateur » restera stérile…Ce sera
toujours la « pierre » de la division. Les expressions de supériorité et les prétentions à la
détention exclusive de la Vérité, de la part de l’Eglise Catholique, constituent de très

229
sérieux obstacles à une compréhension juste et sincère. L’EMPIRE ROMAIN a cessé
d’exister depuis des siècles, et bien avant même que Cesar Auguste ne promulge le décret
(l’édit) selon lequel la juridiction universelle du monde appartenait aux Romains…, c’est-à-
dire, aurait acquis l’empire sur tous les mortels…

L’Inde respecte et protège le DALAI-LAMA, mais ce dernier n’a jamais esssayé, et


l’Hindouisme ne l’accepterait pas, d’exercer un pouvoir absolu et indiscutable, en dehors de
son propre milieu dans le Bouddhisme Tibétain.

Au sujet de la compréhension et de la tolérance de l’Hindouisme, voyons ce qu’un


chrétien occidental, comme Arnaud Desjardins, nous dit dans son livre intéressant :
« L’HINDOUISME ET NOUS » :

« En matière de commentaires des Ecritures, ou de prédication d’une Doctrine, la


tolérance des hindous est presque illimitée. Peu importe qui est admis à défendre les
conceptions de Dieu les plus contradictoires, les divergeances sont considérées comme
autant d’autres points de vue qui ne salissent en rien l’unité de la vérité. » (page 75,
Editions LA PALESTINE, Paris-Genève, 1964).

LES SIX « DARSHANAS » (CHADDARSHANANI)

Le mot sanskrit « DARSHANA »signifie « VUE » ou « POINT DE VUE ». Il


provient de la racine verbale « DRISH » (Voir). Par conséquent, les DARSHANAS sont les
POINTS DE VUE DE LA DOCTRINE. Il ne s’agit pas de systèmes philosophiques parce
qu’il n’existe absolument rien qui puisse s’appeler « philosophie hindoue », car la
philosophie ou la pensée philosophique est propre à l’Occident, et est totalement étrangère
à toute Doctrine Traditionnelle. Les DARSHANA sont donc les principaux points de vue
ou branches principales de l’étude de la Doctrine. Les SIX DHARSANAS sont : le
« NYAYA » et le « VAISHESHIKA », le « SANKHYA » et le « YOGA », la
« MINANSA » et le « VEDANTA », énumérés dans cet ordre par leurs « affinités ». Ces
points de vue sont quelque chose comme les branches d’un même tronc ou d’une même

230
racine qu’est la Grande Tradition Primordiale. C’est pourquoi celui qui n’est pas capable de
découvrir cette Racine primitive qui représente le point de vue DES PRINCIPES, ne
pourra pas comprendre les subtilités qui différencient en apparence la Doctrine originale, à
mesure qu’il « descend » dans l’interprétation de certains aspects subalternes qui se
convertissent en « spécialisations », c’est-à-dire, en un « s’en aller par les branches »,
oubliant le tronc commun. L ‘antinomie dépéndra du « philosophe » qui ne « voit » que des
branches, en ignorant le tronc. En tout cas, il peut encore « la résoudre », et pas seulement
la constater. Comment-peut-il y avoir d’antinomies dans une Tradition dont l’Essence
Doctrinale est LE VEDANTA ? En conséquence, tant que les concepts ou points de vue
sont en accord avec leur principe, ils ne pourront pas contredire entre eux, ils ne feront que
se complémenter et s’illustrer mutuellement. LES DARSHANANIS sont des moyens
différents de raisonnement, des postulats différents, qui servent à tirer des conclusions. En
aucun cas, il ne s’agit des célèbres « systèmes » avec leurs inséparables fanatiques, et qui
ne sont qu’une conception fermée dont les limites dépendent de l’horizon mental de leur
auteur. Les DARSHANANI sont des développements selon certains points de vue et
suivant des directions diverses, bien qu’en aucun cas, incompatibles. Par exemple,
l’interprétation du Monde PHENOMENAL selon ces méthodes, conduit à des résultats
divergents et parfois antinomiques, mais c’est justement par la pondération des
contradictions qu’on peut avoir un « aperçu » de la nature REELLE du Monde qui est au-
delà de nos perceptions et de l’observation des phénomènes naturels.

Les DARSAHNANI remplissent en même temps, ce que nous pourrions appeler


une « fonction critique » qui sauve des dangers et des écueils des extrêmes, entre
l’irreductibilité du pluralisme ou de monisme ; entre un « réalisme » et un « idéalisme » qui
ignorent la corrélation. Bien que dans les DARSHANANI on soit toujours au-delà du
domaine limité de la pensée philosophique, on ne pourrait dire en aucun cas, qu’une de ces
« approximations » soit plus vraie que l’autre, car malgré leurs divergences apparentes,
elles ne sont dans le fond, rien d’autre que des différences d’adaptation. Chacune est
complémentaire à sa manière, et aucune école ne peut prétendre représenter la Doctrine
d’une manière totale et exclusive. La Tradition, dans son intégralité, forme un ensemble
harmonieux et cohérent, dont les points de vue peuvent être contemplés simultanément de

231
même que successivement, mais toujours en accordance avec le Principe et le fondement
commun de cette Tradition, qui dans le cas de la TRADITION HINDOUE, est LE VEDA,
la « Science Sacrée » et la Connaissance Traditionnelle par excellence. La racine « VID »,
d’ou proviennent les mots « VEDA » et « VIDYA », signifie à la fois « VOIR » et
« SAVOIR ».

Les deux premiers Darshani (NYAYA et VAISHESHIKA) peuvent être considérés comme
des points de vue analytiques ; les quatre autres (SANKHYA, YOGA, MIMANSA et
VEDANTA) sont des points de vue synthétiques. Les deux derniers (MIMANSA et
VEDANTA) se distinguent des autres dans le sens ou ils sont, de manière directe et
immédiate, des interprétations du VEDA même, et le reste en dérive de manière plus
éloignée. (Réf. : René Guénon : « Introduccion General al Estudio de las Doctrinas
Hindues », page 205, Edit. Losaad, Bs. Aires, 1945).

Le premier DARSHANA (NYAYA) est un système analytique de raisonnement ; le second


(VAISHESHIKA) propose l’étude des Sept Catégories (PADARTHAS) : substance
(DRAVYA), Qualité (GUNA), Action (KARMA), Généralité (SAMANYA), Particularité
(VIZECHA), Connexion ou relation intime (SAMAVAYA) et Négation ou Privation
(ABHAVA). L’état de conscience dans lequel la vérité est conçue s’appelle PADARTHA-
BHAVANA. Le troisième Darshana (SANKHYA), attribué au sage KAPILA, son
compilateur, provient de SANKHYA qui signifie « énumération exacte » et « classification
parfaite », et parfois aussi « raisonnement ». La Tradition Hindoue considère que le
SANKHYA est le Darshana le plus ancien. Le postulat fondamental de ce Darshana est
que, dans l’Univers, il exsite DEUX PRINCIPES ACTIFS dont l’interaction produit les
phénomènes de l’Univers et de la Vie, se manifestant en des formes, des variétés et des
combinaisons innombrables. Ces DEUX PRINCIPES sont : « PRAKRITI », l’ « essence »
éternellement existente, la Matière PRIMORDIALE, la Nature ou « RACINE » de tout. Elle
n’est pas une substance simple, car elle est constituée de TROIS GUNAS (modes, qualités
ou attributs) appelés : « SATTVA », la bonté dans le sens de droiture, intelligence,
entendement, connaissance intuitive consciente, placidité, pureté, vérité, pouvoir
illuminateur, force, résolution, esprit, vie, conduite, courage, cœur, mental, âme, pensée,

232
etc. « RAJAS » , l’énergie, l’activité, le mouvement, l’agitation, passion, violence, effort,
etc. Il communique l’impulsion et le mouvemet aux deux autres Gunas (Sattva et Tamas)
qui ne peuvent entrer en activité par eux-mêmes. « TAMAS » : la qualité des ténèbres,
impureté et inertie ; des trois Gunas fondamentaux, il est le plus inférieur ; il est la qualité
prédominante des imbéciles et celle des règnes végétal et inorganique. La BHAGAVAD-
GITA (XIV, 8, 13) dit : « MAIS « TAMAS », SACHE-LE, NE DE L’IGNORANCE, EST-
CE QUI LEURRE TOUTES LES AMES, EN LES ESCLAVISANT AU MOYEN DE
L’ERREUR, LA NEGLIGENCE ET LA LETHARGIE…L’AVEUGLEMENT,
L’INERTIE, L’ERREUR et la CONFUSION NAISSENT DE LA CROISSANCE DE
« TAMAS ».

L’autre principe actif du Darshana « SANKYHYA » est « PURUSHA » ou NATURE


SPIRITUELLE, l’ « Homme Céleste », Le « MOI » Spirituel. C’est un Principe
élémentaire, primordial, simple, pur, constant, éternel, incréé, non producteur, immuable,
inactif, d’un miroir cosmique dans lequel se reflète et se révèle tout l’Univers, c’est-à-dire,
tous les changements qui s’opèrent dans PRAKRITI. « A leur origine, « PURUSHA » et
« PRAKRITI » sont une même chose ; mais en arrivant au plan de la différentiation, chacun
des deux évolue dans une direction opposée, l’Esprit tombant graduellement dans la
Matière, et cette dernière montant vers son état original, et cependant, ils sont toujours
séparés. » (Ref : H.P.B. « Glos. Teosof. »).

Le Darshana « SANKYA », selon certaines opinions, est un systèe « athée » et matérialiste.


Il est considéré comme « athée » parce que le SANKYA est « NIRISWARA » ou
« ANIZVARA », c’est-à-dire, qu’il « N’EST PAS THEISTE », il ne fait pas intervenir la
conception d’ « ISWARA » (Le Seigneur ou le Dieu PERSONNEL, ou la « personnalité
divine »). La qualification de « matérialiste » est dûe à une double erreur d’appréciation ;
premièrement, l’erreur de considérer le SANKYA comme un système « philosphique » (au
sens occidental du terme), et la seconde erreur, dérivée de la première, est dûe au fait que le
concept hindou de « PRAKRITI » est compris comme « matière » (au sens occidental de ce
terme), mais la MATIERE UNIVERSELLE est la Nature comme RACINE du Tout, la
BASE Originale, la CAUSE Matérielle, la Matière NON MANIFESTEEE, la Nature

233
ETERNELLE et CELESTE. Selon le SANKYA, comme nous l’avons déjà vu en parlant du
troisième Darshana, il exsite DEUX PRINCIPES également INCREES ET ETERNELS :
« PURUSHA » et « PRAKRITI », qui par leur union mutuelle, donne naissance à tous les
êtres animés et inanimés (BHAGAVAD-GITA, XIII, 26). Par conséquent, ils sont « deux
aspects primitis de la Déité unique inconnue ». On pourrait dire que le « SANKYA » est la
« THEORIE » ou « le point de vue théorique », alors que LE YOGA, que certains
considèrent comme une seconde brahcne du SANKYA, est le COMPLEMENT DE
REALIDSATION. Le YOGA est qualifié de « SESHWARA », c’est-à-dire, de
« DEISTE » parce qu’il introduit le concept d’ «ISWARA » (L’Être, le Dieu
PERSONNEL).

LE YOGA

Le YOGA est un des Darshanani classiques ; il est une branche du Sankya, avec des ajouts
d’autres sources, comme la notion divine d’Iswara, à laquelle nous avons déjà fait
référence. Avec le temps, le Yoga a souffert l’influence du VEDANTA, mais alors que le
Yoga, dans le Sankya, n’est qu’un point de vue, le Yoga triate essentiellement de
REALISATION. Les considérations théoriques, en tant que travail initiatique, n’ont pas de
valeur réelle si elles ne sont pas destinées à préparer la « réalisation », c’est-à-dire,
l’initiation effective, l’accès à une Connaissance DIRECTE et réelle, pour laqauelle la
connaissance discursive et théorique ne peut rien constituer de plus qu’une simple
préparation, et bien qu’indispensable, elle n’a en elle-même pas d’autre valeur que celle
d’un moyen contingent et accidentel.

Bien que le Yoga classique soit attribué à « PATANJALI » (« YOGA-SUTRAS ou


Aphorismes sur le Yoga), et sa codification estimée au VIème siècle Ap. J.C., les méthodes
ascétiques qui le caractérisent sont cependant aussi millénaires que l’Inde elle-même.
Certains attribuent l’Ecole du YOGA au célèbre Sage YAJNAWALKYA, auteur du
YAHUR-VEDA, le ZATAPATHA BRAHMANA, le BRID ARANYAKA et le Code de
lois YAJÑAVALKYASMRITI. Le mot YOGA donne le sens de « ce qui unit ou LIE sous
un même JOUG. « Dans ce cas particulier, il s’agit de l’UNION ou harmonie du Moi

234
humain ou moi inférieur, avec le MOI SUPERIEUR ou « MOI DIVIN », au moyen de la
pratique de l’ascèse yoguique, qui prend sa source dans une tradition phénoménologique et
métaphysique, sans s’en tenir en rien aux enseigments d’un dogme religieux, car
l’Hindouisme, comme nous l’avons déjà dit, n’est pas une religion comme nous le
comprenons en Occident, mais il est le SANATANA-DHARMA ou VAIDIKA-
DHARMA : La RELIGION ETERNELLE ou Tradition Primordiale de l’ARYAVARTA, l’
Héritage reçu depuis la plus lointain passé, à travers ses Sages ou ou Rishis Illuminés
(SAPTARACHIS, SAPTARCHAYAS ou PRAJA-PATIS d’un très vaste Savoir et d’une
très grande Sainteté, qui vivèrent bien avant la période Védique). Ce qui caractérise le
YOGA, c’est sa structure INITIATIQUE : il faut un GURU (Instructeur) et le pratiquant
(YOGUIN) de La Voie s’efforce de « mourir » à l’illusion du monde des phénomènes, à la
vie commune (profane). S’il a du succés, il atteindra une « RENAISSANCE » à un autre
« état de l’être » : SAMADHI, ou état de ravissement extatique, d’absortion de l’esprit dans
l’ATMA ; MOKSHA : libération des véhicules matériels ; NIRVANA : extinction de
l’existence ; annihilation complète de la « personnalité humaine » ; c’est plonger dans
l’abîme de l’esprit divin. L’ETAT D’UNION parfaite et définitive, c’est-à-dire, la véritable
réalisation métaphysique.

L’origine du YOGA est difficile à établir. Ses techniques se manifestaient déjà dans
l’Inde SHIVAITE pré-Védique et pré-aryenne de Mahenjo-Daro, peut être pas dans un état
aussi raffiné que celui qui est formulé dans les YOGA-SUTRAS DE PATANJALI. On
pourrait affirmer que les TECHNIQUES du YOGA sont L’HERITAGE de l’Inde Eternelle,
et qu’elles constituent l’ensemble de pratiques (ANHYASA) le plus caractéristique et le
plus spécifique de la spiritualité Hindoue. Il n’existe pas un seul mouvement spirituel
Hindou qui n’inclut, comme une partie de sa technique de réalisation, pour le moins une
des nombreuses formes de YOGA qui constituent le patrimoine spirituel de l’Inde
d’aujourd’hui. Le YOGA est le Système INITIATIQUE de la Tradition HINDOUE, et il a
fini par absorber et assimiler presque tous les types de « techniques » de réalisation, les
intégrant synthétiquement dans son Système, parce que le Yoga peut être adapté
indifféremment aux diverses VOIES (MARGAS) sous le signe de la plus pure orthodoxie,
car ce qui intéresse le plus l’Hindou, c’est L’EXPERIENCE VIVANTE de la

235
REALISATION SPIRITUELLE, la RENAISSANCE Initiatique qui lui permet d’être
« libéré en vie », ici et maintenant, le convertissant en JIVANMUTKA. Le YOGA est la
Véritable Science de l’HOMME INTEGRAL.

Bien qu’en réalité, il n’y ait qu’UN SEUL YOGA, qui est l’Art de la Concentration
Parfaite, les variantes de HATHA-YOGA et de RAJA-YOGA sont les deux formes
essentielles de base. JNANI-YOGA, BHAKTI-YOGA et KARMA-YOGA sont des
développements spéciaux adaptés aux Grandes VOIES ou MARGAS, de l’UNION PAR
LA GNOSE (JNANA), par la DEVOTION (BHAKTI) et par l’ACTION (KARMA).
Chacun d’entre eux correspond à un aspect particulier de la nature humaine. On ne peut pas
laisser en dehors du YOGA, les méthodes « TANTRIQUES » dont la particularité est le
Culte à la SAKTI (DEVI ou DURGA). Le mot « TANTRA » provient de « TAN » qui
signifie « propager », « répandre », et « TATRI » qui veut dire « expliquer ». TANTRA
serait donc : « EXPOSER L’ORIGINE DE LA CONNAISSANCE SPIRITUELLE ou
Connaissance Divine ». La Tradition dit que le fondateur du TANTRA est SHIVA lui-
même, le ADI-GURU (Le Premier Gurú) ou MAHAYOGI (Le Grand Yogi) et
MAHAKAULA (Le Grand Tantrique). L’objet de cette Révélation fut d’Illuminer l’âme
individuelle dans l’Ere du KALI-YUGA qui est celle dans laquelle nous vivons
actuellement. LE TANTRA et LE VEDA constituent la chaîne et la trame de la Culture
Indienne. (Réf : KALYAN SIVANANDA : « TANTRA », pages 13/16).

Dans le TANTRA-YOGA, comme dans les autres aspects du Yoga, le BUT est la
REALISATION SPIRITUELLE et NON le plaisir physique. L’EROS est l’aspiration de
l’Ame vers le haut, et Dieu est AMOUR (Agape). C’est une technique très « sui-generis »
et TRES DIFFICILE, qui comme toute VOIE INITIATIQUE, exige une APTITUDE et un
TEMPERAMENT appropriées. L’Aspirant « qualifié » pour LE TANTRA doit être
fondamentalement VER-tueux, parce que la technique sans VER-tu est libertinage et
perversion ; il doit être d’une pureté implacable (AKLIÇTA) et d’une extrême « sensibilité
spirituelle ». La VOIE DU DIAMENT ET DU RAYON (VAJRAYANA) n’est pas pour
« tutti-quanti », car, comme l’affirme la pensée taoïste : « QUAND L’HOMME
INADEQUAT UTILISE LES MOYENS CORRECTS, LES MOYENS CORRECTS

236
TRAVAILLENT A L’ENVERS ». Le TANTRA, comme le signale fort justement J.
EVOLA, « a revindiqué » pour lui la même, la dignité d’un CINQUIEME VEDA » (« LE
YOGA DELLA POTENZA », page 6).

Le Trantrisme DAKSHINACARA et le VAMACARA se sont développés avec une


préférence pour le SHIVAISME. Le TANTRISME, comme L’ALCHIMIE, a DEUX
VOIES : la VOIE SECHE et la VOIE HUMIDE. La polarisation SHIVA-SAKTI
correspond à l’opposition SOUFRE-MERCURE. Cependant, la Doctrine Alchimique est
purement Cosmologique, et comme telle, elle est une étape du Chemin. Le YOGA vise des
buts plus élevés, plus transcendants et METAPHYSIQUES. Comme le souloigne Sri
AUROBINDO GHOSH : « UNE FOIS QUE LE MENTAL DE L’HOMME COMMENCE
A SE TOURNER VERS L’ETERNEL, SON COEUR FINIT PAR TOMBER
AMOUREUX, A QUELQUE DEGRE QUE CE SOIT, DE L’INFINI… »

Le MIMANSA est le Darshana qui s’applique d’une manière générale à l’étude réflexive
du VEDA. Le mot « MIMANSA » signifie littéralement « réflexion profonde ». Par
conséquent, l’objet du MIMANSA est d’ « enseigner l’art de raisonner, dans le but avoué
de faciliter l’interprétation des VEDAS, non seulement dans la partie spéculative, mais
aussi dans la pratique. « Il reçoit aussi le nom de PURVA-MIMANSA (Mimansa antérieur)
ou « investigation preliminaire », pour le distinguer du dernier Darshana : LE VEDANTA
ou « UTTURA-MIMANSA » (Mimansa postérieur ou suivant), « investigation finale ». Le
PURVA-MIMANSA est le préféré ou le favori des sacerdotes (Brahmanes)
traditionnalistes Hindous, parce que, plus qu’une réflexion et un exercice de la pensée, il est
observance pratique des Rites millénaires et des Cérémonies du Culte prescrites dans les
VEDAS. Certains adversaires du PURVA-MIMANSA l’ont taxé d’ « athée », chose
totalement absurde, car il est un système orthodoxe qui reconnaît le Dieu personnel
(ISWARA), de même que le Dieu TRANSCENDANT (CELUI ou BRAHMAN), et dont
l’existence est fondamentale dans tous les Systèmes de la Tradition Hindoue.

LE VEDANTA est le dernier Darshana ; il signifie étymologiquement « FIN DU


VEDA », non seulement comme le Darshana de la dernière partie des textes Védiques, mais

237
surtout parce qu’ils enseignent LE BUT DE L’ULTIME ET SUPREME
CONNAISSANCE TRADITIONNELLEMENT ENTIERE. Le VEDANTA est l’Ecole
prédominante en Inde, et une grande partie du succés est dû à l’extraordinaire
AMPLITUDE et UNIVERSALITE de ses enseignements, qui offrent un « refuge amical »
aux nuances de pensée les plus dissemblables, dans lesquels on trouve toujours quelque
chose de vrai de par l’amplitude dilatée des regards, sans exiger en contrepartie, aucune
« conversion » et aucune abjuration de croyances. En raison du respect absolu des Hindous
pour LA RELIGION, les rites, les coutumes et les lois, les religions persécutées ont
toujours trouvé dans l’Inde, un refuge et une protection sûre. L’Inde est un pays dans lequel
on trouve, côte à côte, les personnes d’origines et d’aptitudes les plus diverses, depuis les
plus humbles paysans, jusqu’aux plus puissants RAJAS ou Princes. Ouvriers ou
intellectuels, chacun vit à sa manière les coutumes ancestrales, sans que personne ne soit
affecté dans la pleine jouissance de ses libertés. C’est comme si chacun désirait être
différent, mais en respectant le droit des autres. Au milieu de cette grande diversité de
races, de hiérarchies et de castes, tout fonctionne harmonieusement parce que tous sont
d’accord pour participer à l’Oeuvre du Créateur, comme résultat d’une observation
consciente des Lois Naturelles : le Monde Visible étant une pensée du Créateur, il exprime
une harmonie intérieure d’essence divine ; ainsi, quand l’homme perçoit cette harmonie et y
coopère, il se réconcilie avec Le Créateur et participe activement à son OEUVRE.

Tout est «orienté » en fonction d’une fin unique, d’un BUT qui es la
REALISATION SPIRITUELE ou la LIBERATION, et chacun s’approche du BUT dans la
mesure de sa capacité de compréhension, dans la mesure de son développement. C’est
pourquoi tout l’enseignement du YOGA est un appel à l’ « EVEIL », pour que le brahman
et le Swami, de même que le Guerrier (Shatriya), le commerçant et le paria, puissent
répondre à un dessein supérieur, parce que l’Homme, en tant qu’ATMAN, est réellement
LIBRE…

Pour pouvoir apprécier avec justice et pondération la valeur réelle du VEDA, nous
devons avoir bien présent à l’esprit que sa création est très antérieure à celle de nos
« philosophies » intellectuelles d’occident. A cette époque tellement éloignée qu’elle se

238
perd « dans la nuit des temps », le « penser » se développait selon d’autres modes,
différents de celui du raisonnement logique. Ces Sages Illuminés, Grands Ancêtres des
Aubes Lumineuses, les Rishis préVédiques, fondaient leur expérience sur le VECU
INTERIEUR et ne partaient pas dans la « mission » de convertir personne, mais d’illuminer
avec leur propre lumière, ceux dont, à cette époque également, l’oreille intérieure (SRUTI)
était ouverte et dont les yeus étaient sensibles à la Lumière Incréée (DRISHTI). Le texte
Védique agit comme un point d’appui, commer « germe » (VIJA) pour la Méditation qui
aide à re-trouver la Connaissance perdue ou « voilée » (VIDYA).

Nous concluons en disant avec Sri AUROBINDO, que « Le VEDA est le livre
prédestiné de l’Illumination spirituelle et de la culture de soi. La conception centrale du
VEDA est la conquête de La Vérité sur les Ténèbres de l’Ignorance et par la conquête de la
Vérité, la conquête de l’Immortalité, parce que le « RITAM » Védique (L’Ordre Divin) est
une notion autant spirituelle que psychologique. « (Réf. « LE SECRET DU VEDA »,
Fayard,k Paris, 1975). « Le SHASTRA Suprême du YOGA Intégral est le VEDA éternel,
qui est occulté dans le coeur de tout être pensant et vivant. Le lotus de la connaissance
éternelle et de la perfection éternelle est un bouton fermé et replié en nous. Il s’ouvre
rapidemment ou graduellement, pétale après pétale, à travers des réalisations successives,
une fois que le mental de l’homme commence à retourner vers L’Eternel, et que son Coeur,
libre de l’attachement aux apparences finies qui le compriment et le limitent, arrive à
tomber amoureux de L’Infini, à quelque degré que ce soit, comme nous le disait Sri
Aurobindo ; et celui qui choisit l’Infini, a déjà été choisi par l’Infini. Rien ne peut être
ensigné au mental, qui ne soit déjà occulté comme connaissance potentielle dans l’âme en
déploiment de la créature. De même, toute perfection dont l’homme extérieur est capable,
n’est que la réalisation de la perfection éternelle de l’Esprit qui est en son intérieur.
Connaissons le Divin et nous nous convertirons en Divin, car nous le sommes déjà dans
notre nature secrète. « (Réf : Sri Aurobindo Ghosh : « LA SINTESIS DEL YOGA », pages
9 et 10, Edición SAROS, Buenos Aires, 1956).

LES SIX VEDANGAS

239
Il ne faut pas confondre les six DARSHANANANI et les Six « VEDANGAS »,
Sciences auxiliaires du VEDA, aspects secondaires de la Doctrine qui font partie de la
« SMRITI » ou notices traditionnelles communiquées oralement. Les Six VEDANGAS
sont : La « SHIKSHA », science de l’articulation correcte et de la prononciation exacte.
« CHHANDAS », science de la prosodie et connaissance profonde du rythme et de ses
relations cosmiques. « VYAKARANA », explication des termes importants et difficiles qui
se trouvent dans les textes Védas ; pas seulement leur éthymologie, mais aussi la valeur
symbolique des lettres et des syllabes qui entrent dans la composition des mots.
« JYOTISHA », l’astronomie et l’astrologie traditionnelle. Et enfin, le «KALPA »,
l’ensemble des prescriptions qui sont liées à la réalisation des rites.

Les « UPA-VEDA » constituent aussi des aspects secondaires de la Doctrine, et


bien que secondaires, ils sont liés au Quatre « VEDAS » qui constituent les livres qui ont
été écrits comme « ZRUTI » (Tradition Sacrée) et qui furent compilés par VEDA-VYASA,
surnom de KRICHNA DWAIPAYANA, appelé « le Vyasa », environ 3 100 années avant
notre ère. Les Quatre UPAVEDAS sont : Le « AYUR-VEDA », Le Veda de La Vie, la
Médicine ou Science de la Santé, lié au RIG-VEDA, le « DHANUR-VEDA », La Science
de la Guerre ou Science Militaire, lié au « YAJUR-VEDA » ; le « GANDAHRVA-
VEDA », la Musique, le Chant, lié au « SAMA-VEDA », et le « SHAPATVA-VEDA », la
Mécanique et l’Architecture, lié à l’ « ATHARVA-VEDA ».

Les Quatre VEDAS qui sont liés aux « UPAVEDAS » sont : Le « RIG-VEDA », le
VEDA le plus ancien et le plus important, C’est le seul qui soit légitimement aryen. Il fut
composé avant l’invasion aryenne de l’Inde. Selon la tradition, « il fut créé par la bouche
orientale de Brahma et communiqué par de Grands Rishis, au bord du lac
MANAGARAVANA, au-delà des Himalayas, des douzaines de milliers d’années
auparavant. » On peut affirmer, sans avoir peur d’exagérer, que pratiquement chaque idée
qui constitue la pierre fondamentale de presque tous les crédos religieux du Monde, les
personnages, les mythes et les légendes, la personnification des pouvoirs divins et
cosmiques, peut être trouvée dans Le « RIG-VEDA » ; et si l’idée n’est pas clairement
développée, elle s’y trouve pour le moins formulée ou vaticinée dans ces hymnes d’une

240
origine tellement lointaine. Les VEDAS furent transmis par tradition ORALE durant une
longue période.

Comme pour toute tradition ORALE, l’enseignement doit être appris par coeur,
ainsi que l’ont fait les brahmanes, qui transmettaient Les VEDAS en les récitant par coeur,
de même qu’ils continuent à le faire aujourd’hui, de la même manière que le faisaient leurs
prédécesseurs d’il y a plus de trois mille ans. C’est pourquoi, malgré toutes les difficultés
immenses et les influences externes qui ont exercé une pression sur les idées et les
coutumes hindoues, ils n’ont jamais cessé d’être fidèles aux VEDAS, c’est d’eux que
provient toute autorité.

LE « YAJUR-VEDA », presque exclusivement composé d’hymnes tirés du « RIG-


VEDA », est le deuxième des TROIS Védas primitifs. Il est le livre du sacerdote officiant,
c’est-à-dire, la Liturgie pour la célébration des Sacrifices (YAJÑA-VIDYA). Il est le Véda
du Culte, de l’Oration et des Offrandes.

LE « SAMA-VEDA », l’Ecriture ou « Shastra de La Paix » ; des Quatre VEDAS,


c’est le principal. Il est le Véda du Chant Liturgique parce que ses hymnes ont été
composés pour être chantés durant la célébration des cérémonies religieuses. Dans la
Bhagavad-Gita (X, 22), KRISHNA dit : « ENTRE LES VEDAS, JE SUIS LE SAMA-
VEDA ».

L’ « ATHARVA-VEDA » est le Quatrième Véda, celui du « langage secret », de


l’expression concrète de l’idéation ; le pouvoir occulte des MANTRAS, le pouvoir du Son
et les correspondances de couleur et de nombre, ses quatre dégres : PARA, PASHIANTI,
MADHYAMA et VAIKHARI. Il contient des aphorismes, des enchantements et des
formules théurgiques. Il est un des livres les plus vénérés par les brahmanes ; c’est un
véritable compendium de la Doctrine TANTRIQUE.
L E V E D A

241
« ENTRE CELUI QUI DONNE L’ETRE ET CELUI QUI TRANSMET LES
LIVRES SACRES, LE PERE LE PLUS RESPECTABLE EST CELUI QUI
DONNE LA DOCTRINE SAINTE ; CAR LA NAISSANCE SPIRITUELLE QUI
SE RESUME DANS LE SACREMENT DE L’INITIATION ET QUI
INTRODUIT A L’ETUDE DES VEDAS, EST, POUR LE DWIDJA,
ETERNELLE DANS CE MONDE ET DANS L’AUTRE. »

(LOIS DE MANU, II, 146)

« LE MONDE EST COMME UN FIGUIER PERPETUELLE (ASHWATTHA-


SANATANA) DONT LES RACINES SONT DANS L’AIR, ET DONT LES
BRANCHES SONT PLONGEES DANS LA TERRE. »

(KATHA-UPANISHAD, 2° Adhyaya, 6°Valli, Shruti 1)

« IL Y A UN FIGUIER IMPERISSABLE, QUI A SES RACINES AU-DESSUS,


SES BRANCHES S’ETENDANT AU-DESSOUS, ET SES FEUILLES SONT
LES HYMNES DU VEDA ; QUI LE CONNAIT, CONNAIT LE VEDA. »
(BHAGAVAD-GITA, XV, 1)

« LE VEDA » désigne la Connaissance Traditionnelle par excellence qui constitue


le fondement de l’HINDOUHISME ; le premier Canon d’Ecriture Sacrée de l’Orthodoxie
Hindoue. Le développement de la Doctrine Traditionnelle est réparti entre les quatre
récompilations que nous avons déjà mentionnés plus haut, et qui portent les noms de RIG-
VEDA, YAJUR-VEDA, SAMA-VEDA et ATHARVA-VEDA.

VEDA ou SHASTRA est donc La Doctrine d’origine non-humaine


(APAURUSHEYA) et de caractère intemporel ; la PAROLE VIVANTE de l’Inspiration
Divine, purement METAPHYSIQUE, la Voix de Dieu à l’Homme, à travers de l’Homme
(Rishis-Pré-Védiques) en tant que Canal réceptif des Ecritures qui révèlent les Lois de la

242
croissance de l’Ame et du processus divin de son développement ; elle est, par conséquent,
la CONNAISSANCE TRADITIONNELLE par excellence.

Avant que les différentes parties du VEDA ne soient écrites, durant une très longue
période, dont la durée serait réellement difficile à déterminer, la transmission était
exclusivement ORALE (VANSHA). Une fois les aryens installés en Inde, ils composèrent
les textes de la Connaissance Sacrée (LE VEDA), qui allaient former, par la suite,
l’Ensemble des Ecritures orthodoxes de la Tradition Hindoue (L’HINDOUISME). Ces
livres sacrés constituent le lien visible et les « traces » évidentes de la plus ancienne
Connaissance Sacrée léguée à l’Humanité, connue comme LA GRANDE TRADITION
PRIMORDIALE. Malheuresement, l’immense majorité de l’Humanité a perdu tout
« rattachement » avec ce Grand Centre Spirituel du Monde. L’Inde est un des rares peuples
de la Terre qui a su conserver, respecter et transmettre, sans altérations, la Grande Tradition
Initiatique à ceux qui cherchent réellement, avec sincérité, LE SENTIER INITIATIQUE.
L’HINDOUISME, ou ce que nous connaissons sous ce nom depuis le Moyen-Age jusqu’à
nos jours, est la plus grandiose Oeuvre de SYNTHESE Spirituelle réalisée au moyen de
l’absortion et de l’assimilation des éléments homologables de Doctrines, de Techniques et
de Disciplines ascétiques provenant de l’Inde Shivaïte pré-Védique et pré-Aryenne ;
éléments qui se sont transformés en la plus vaste et la plus importante des Quatre Traditions
SECONDAIRES dérivées de la Grande Tradition Primordiale. Les Hindous, en tant que
dépositaires, gardiens et transmetteurs de cette Tradition, constituent sans aucun doute, une
authentique AUTORITE SPIRITUELLE pour tout le Monde. Une AUTORITE qui, pour se
maintenir, n’a besoin ni d’une individualité unique, ni d’un quelconque appui organisatif
externe. Leur AUTORITE se fonde uniquement sur la puissance inhérente de la
DOCTRINE TRADITIONNELLE elle-même.

L E B O U D D H I S M E

243
Le BOUDDHISME original fut la manifestation de l’Esprit de la Vérité. Une
véritable connaissance en constant accord avec les principes fondamentaux de la Doctrine
Traditionnelle appliqués dans un autre ordre, qui donne plus d’importance à la réalisation
de la Vérité ou ILLUMINATION, au moyen de la faculté de PRAJÑA (SAGESSE) qu’à la
spéculation et à la cogitation au sujet de la lettre des enseignements dogmatiques. Une
Connaissance qui suscite chez ses disciples, une ACTIVITE DROITE dans la Vie
quotidienne, comme un moyen supérieur aux cérémonies et aux rites formalistes. C’était
une « réaction » contre le « cléricalisme » des brahmanes qui, bien que l’ayant taxé
d’ « hétérodoxe », n’ont pas hésité à considérer le BOUDDHA comme un AVATAR, vu
que sa vie et son oeuvre présentent tous les caractères d’une manifestation divine ».
Comme le disait le Seigneur KRISHNA (Le Huitième Avatar) :

« CHAQUE FOIS QU’IL Y A UNE DETERIORATION DE LA RECTITUDE et


UNE EXALTATION DE LA PERVERSITE, J’APPARAIS ALORS MOI-MEME
POUR LA PROTECTION DU BIEN, POUR LA DESTRUCTION DU MAL et
DANS LE BUT D’ETABLIR FERMEMENT LA RECTITUDE D’AGE EN
AGE. »

GAUTAMA (Le BOUDDHA) disait à son tour :


« QUAND LA DOCTRINE PURE S’AFFAIBLIT ET QUE L’HUMANITE
RETOMBE DANS LA SENSUALITE DU DESIR ET DANS LES TENEBRES
MENTALES, ALORS UN NOUVEAU BOUDDHA NAIT. »

Dans « EL BHAGAVAD-GITA TAL COMO ES » (« La Bhagavad-Gita telle


qu’elle est »), de A. C. Bhakti-Vedanta Swami Prabhupada, nous lisons à la page 87 :
« Du BHAGAVATAM, nous comprenons que le Seigneur BOUDDHA est
l’incarnation de KRISHNA qui est apparue quand le matérialisme était déchaîné et quand
les matérialistes utilisaient abusivement l’autorité Des Védas. Bien que dans les Védas, il
existe certaines régulations restrictives au sujet du Sacrifice animal dans des buts
déterminés, les personnes de tendance démoniaque pratiquaient malgré tout le sacrifice des

244
animaux sans être en accord avec les principes Védiques. Le Seigneur BOUDDHA est
apparu pour arrêter cette sottise et établir les principes Védiques de la NON VIOLENCE.
C’est pourquoi absolument tous les AVATARAS, incarnations du Seigneur, ont une
mission particulière, et ils sont tous décrits dans les Ecritures révélées. » (The Bhakti-
Vedanta Book Trust, Mexique, 1978).

Sans pécher par exagération, on peut dire que le Seigneur BOUDDHA est le plus
grand REFORMATEUR que le Monde ait connu jusqu’à nos jours. Une REFORME
SPIRITUELLE totalement libre de sang, de persécutions et d’impositions. Il est bien connu
qu’à toutes les époques de l’histoire, l’établissement d’une hiérarchie ecclésiastique toute
puissante a toujours causé la perversion des enseignements primitifs. L’Ecole du Seigneur
BOUDDHA est bien définie par les termes de « VOIE INTERMEDIAIRE », celle qui
conduit chaque homme à la libération des opposés à tous les niveaux ; celle qui dépasse
toute dualité, tout conditionnement, jusqu’à atteindre la béatitude de la pure conscience :
« au-delà de toutes les manières de parler (SUTTANIPATA) ». Que signifie la non
dualité ? Cela signifie que lumineux et sombre, long et court, noir et blanc, sont des termes
relatifs, ô Mahamuti !, et dépendant l’un de l’autre ; de même que NIRVANA et
SAMSARA, toutes les choses sont non-duelles. Il n’y a de NIRVANA que dans le
SAMSARA : il n’y a de SAMSARA que dans le NIRVANA ; parce que la condition de
l’existence n’est pas de caractère mutuellement exclusif. C’est pourquoi il est dit que toutes
les choses sont non-duelles, comme le NIRVANA et le SAMSARA. » (LANKAVATARA-
SUTRA).

L’ILLUMINATION est quelque chose de VIVANT qui dépend de la


REALISATION INTERIEURE de chacun. GAUTAMA LE BOUDDHA prenait une soin
particulier à éviter toute « description de l’Illumination ; quand on l’interrogeait sur les
Mystères, « il gardait un noble silence »…

« Quand on t’interroge avec curiosité, pour essayer de savoir ce que C’est,


N’affirme rien et ne nie rien ; car tout ce que tu affirmeras
Ne sera pas vrai, et tout ce que tu nieras ne sera pas vrai.

245
Comment quelqu’un peut-il dire avec certitude Ce que c’est,
Tant qu’il n’a pas lui-même atteint Ce qui est… ?
Et après l’avoir atteint, quelle parole peut-elle être envoyée
Depuis une Région dans laquelle le Carrosse de la parole ne peut suivre
aucune trace ?
C’est pourquoi, à ses interrogations, réponds seulement par le silence,
Silence…avec un doigt indiquant le Chemin… »
(Vers Bouddiste)

C’est la raison pour laquelle il est dit que la SAGESSE des Sages ne réside pas dans leurs
enseignements. Il ne faut pas confondre la Sagesse du BOUDDHA avec sa doctrine. La
doctrine n’est que « le doigt qui signale le Chemin ». La connaissance, si elle n’est pas
accompagnée de l’expérience personnelle, est superficielle et non transcendante. C’est
L’EXPERIENCE, l’expérience de l’ILLUMINATION qui constitue l’enseignement
véritable et réel du Bouddhisme original.

Le Seigneur de Compassion (BOUDDHA) disait : « NE CROIS RIEN DE CE QUE


LES DOCTEURS ET LES SACERDOTES AFFIRMENT. MAIS CE QUE TU AS
VERIFIE PERSONNELLEMENT ET EXPERIMENTE, ET DONC RECONNU POUR
VRAI, GARDE LE ET FAIS EN TA DOCTRINE. » Les paroles suivantes sont également
de lui : « MON ENSEIGNEMENT N’EST RIEN D’AUTRE QU’UN RADEAU POUR
TRAVERSER UN FLEUVE ; QUAND L’AUTRE RIVE A ETE ATTEINTE, IL DOIT
ETRE ABANDONNE. »

L’art Hindou de même que l’art Bouddhiste, qui en dérive, expriment dans l’image
fondamentale bien connue du BOUDDHA intronisé sur le Lotus, toute l’attitude spirituelle,
l’essence même du Bouddhisme : les yeux fermés du Bouddha refusent toute affirmation
purement spéculative de la Réalité supra-formelle, parce qu’elle ne peut être que fausse et
illusoire. Mis à part touts les canons de proportions qui conforment la silhouette du
TATHAGATA et mis à part les gestes de ses mains (MUDRAS) qui sont aussi un héritage
de l’Hindouisme, l’image du Bouddha « communique » au spectateur « sensible », une

246
dimension d’intériorité, une attitude de PAIX PROFONDE, de BEATITUDE, de
SERENITE immense et d’un recueillement ineffable au sein de l'Etre. Enfin, l’image
semble dire : « L’ESSENCE DES CHOSES EST INDESCRIPTIBLE… »

La TRANSMISSION PURE ET DIRECTE de cette PENETRATION au-délà des


mots, des idées et des concepts, est passé d’esprit à esprit, parmi les véritables disciples du
Bouddha. Et malgré les divisions parmi les adhérents du Bouddhisme « doctrinal »
(MAHAYANA et HINAYANA) et malgré la diversité des sectes qui proviennent de ces
deux divisions principales, cette CHAINE INITIATIQUE n’a pas été interrompue, « elle
avance en droite ligne » parce que la Vérité est VIVANTE, la Vérité EST la Vie et « la Vie
est la Lumière des Hommes ».

Il existe des adeptes qui ont su préserver ce TRESOR d’une valeur inestimable,
jusqu’à nos jours et sans l’avoir dégénéré ; au contraire, ils ont donné une nouvelle vie aux
enseignements du BOUDDHISME. Cette « transmission spéciale » en dehors des Ecritures,
sans dépendre de mots ou de lettres, signalant directement l’essence du mental, VOYANT
la véritable nature propre, constitue LE BOUDDHISME-ZEN. Il a surgit du
BOUDDHISME et du TAOISME, et aujourd’hui, après des siècles, il est une forme pure
et UNIQUE du BOUDDHISME PRIMITIF. Mais le « ZEN » ne pourra jamais être une
« alternative » pour les masses, les curieux et les snobs. Quand des psychologues comme
JUNG et FROMM se chargent de « spéculer » sur quelque chose qui n’est rien d’autre que
la PURE REALISATION, ils cessent d'être des « scientifiques » et envahissent un domaine
qui leur « échappe ». Comme preuve de ce « charabiat », je me rappelle avoir lu dans un
des courriers de l’excellente revue « THE MOUNTAIN PATH », éditée dans le
Ramanasram de Tiruvanna-malai (Inde du Sud), un compte rendu d’un Swami sur certaines
« conférences » de C.G. JUNG, faites en Inde. Le Swami raconte que, agréablement surpris
d’entendre un occidental parler avec une « aisance » évidente des différents types de
SAMADHI, une fois la conférence terminée, il s’approcha de Jung et lui demanda : Quelle
est votre technique de méditation ? » Ce à quoi le psychologue répondit avec sincérité et
ingénuité : « aucune parce que je n’ai jamais eu de temps pour méditer… ! »

247
Quand des « mystiques » comme Thomas Merton, et des religieux comme la père Jésuite
LA SALLE et le Bénédictin Alfred GRAHAM écrivent avec l’indispensable « NIHIL
OBSTAT » et « IMPREMATUR », ils donnent des signes encourageants de maturité et de
progrès dans le domaine des idées, et des preuves d’ «élasticité » dans leurs concepts
religieux, mais LE ZEN n’est pas de la THEOLOGIE, et ne peut pas se convertir en un
MYSTICISME, c’est-à-dire, en « RELIGION », parce que le ZEN est INITIATION. Ce
qui peut arriver, c’est que le catholique « existentiel » se convertisse en un pratiquant
possible du ZAZEN, peut-être en un ILLUMINE, et alors le Monde aura gagné de
nouveaux ADEPTES de l’ANCIEN CHEMIN que le seigneur Bouddha avait trouvé pour
lui et pour ceux qui peuvent le suivre sur LE SENTIER, mais en même temps, l’Eglise
Catholique aura « perdu » un membre de sa « religion ».

L’ « incursion » de certains intellectuels dans le « club » du « zen spéculatif »,


comme résultat des efforts de « vulgarisation » qu’ont réalisé certains « professeurs » et
« érudits », a « mis à la mode » un (soit disant) « zen-bouddhisme » pour « tutti-quanti »,
dans lequel sévissent avec une la même aisance, des hypies, des occultistes, des snobs et
des « curieux » de tout acabit. Je n’ai jamais pu éviter l’hilarité que me provoquent
certaines personnes qui clament, avec un certain orgueil du type « Papágeno » : « Mon truc,
c’est le Zen… ! » A ce propos, un ami qui suit sérieusement ce Sentier, me répondit avec
beaucoup d’humour, alors qu’il me demandait des nouvelles d’une connaissance commune
qui était toujours à la chasse de nouveaux « ordres » et de nouvelles « écoles ésotériques »,
et que je l’informais que ce monsieur disait être désormais dédié au Zen ; mon ami répondit
à « brûle pour poing » : « Si, a buen seguro que está SEN-tado » (Ah, oui, il est sûr d’être
assis ! ; assis se dit Sentado en espagnol).

Il est évident qu’une discipline aussi ardue que LE ZEN, n’est ni pour les rêveurs, ni
pour les naïfs. Ne serait-ce que pour être « admis » à l’apprentissage, l’aspirant doit
démontrer une persistance considérable et toutes ses capacités sont mises à l’épreuve. Une
fois accepté, il doit passer, entre autres choses, par une discipline sévère de plusieurs
années dans le ZENDO (Monastère), dans lequel « UN JOUR SANS TRAVAIL EST UN

248
JOUR SANS MANGER. » (Premiére règle de la vie monastique). Il y a un grand pas qui
sépare le fait d’être assis (SENtado) et celui de PENETRER LE ZEN…

Le BOUDDHISME a connu une période de grande extension en Inde, à partir du


IIIème Siècle Av. J. C. Il déclina par la suite, et on estime qu’il ne compte aujourd’hui
qu’environs 200.000 disciples, presque tous localisés à Ceylan, et on dit que le
Bouddhismne compte aujourd’hui dans tout le monde, environs deux cents milliones de
fidèles. Bien que sa doctrine continue de maintenir une influence vivante sur les autres
systèmes Hindous, la modalité actuelle du Bouddhaisme en Inde, a très peu de
ressemblance avec le Bouddhisme original de BOUDDHA. Le BOUDDHISME est né
dans un milieu HINDOU, mais l’Inde n’a jamais été Bouddhiste. Bien que, comme le
signale René Guénnon, « c’est un véritable non-sens de parler, par exemple, de
« Bouddhisme hindou », comme on le fait trop souvent en Europe lorsqu’on veut désigner
le Bouddhisme tel qu’il exista jadis en Inde ; il n’y a pas d’autre appellation qui puisse
convenir que celle de « Bouddhisme indien », de même que l’on peut parfaitement parler
des « Musulmans Indiens », c’est-à-dire des Musulmans de l’Inde, qui ne sont aucunement
« HINDOUS ». (« INTRODUCTION GENERALE A L’ETUDE DES DOCTRINES
HINDOUES, page 153).

Le « point de base » que le Seigneur BOUDDHA va prendre dans la pratique du


YOGA dérivée de la Tradition Hindoue, comme « pivot » du Système que nous
connaissons aujourd’hui comme étant le BOUDDHISME, est décrit dans le
DHARMMPADA, V, 3762 : « SANS CONNAISSANCE (PRAJNA), IL N’YA PAS DE
MEDITATION (DHYANA), SANS MEDITATION IL N’YA PAS DE
CONNAISSANCE. CELUI QUI POSSEDE LA CONNAISSANCE ET LA
MEDITATION EST PROCHE DU NIRVANA. » En ce sens, le Bouddha suit la pratique
de tous les autres Sages et Maîtres Hindous qui le précédèrent.

L’ILLUMINATION (« l’éveil hors du rêve »), est la « raison d’être » du


BOUDDHISME. De fait, le terme « BOUDDHA » signifie « L’ILLUMINE ».
L’importance de la Méditation se comprend par la signification que le BOUDHHA attribue

249
à la pratique ou « réalisation », à la place des raisonnements vides et des spéculations
mentales. Comme il l’affirme en répondant à CHIEN-KU : « MES DISCIPLES SONT
INSTRUITS POUR S’ASSOIR DANS LA SOLITUDE, EN SILENCE, EN MEDITANT
SERIEUSEMENT SUR LE SENTIER. S’ILS OBTIENNENT UN RESULTAT
MERITOIRE, QU’ILS LE CACHENT, MAIS S’ILS ONT DES PROBLEMES, QU’ILS
LES CONFESSENT. »

« Le Chemin bouddhiste de Libértation consistait en la discipline triple de :


REGLES MORALES (SILA), TRANQUILLISATION (SAMADHI), et SAGESSE
(PRAJNA). Par SILA, la conduite de l’individu est réglée exterieurement ; par SAMADHI,
il atteint la quiétude, et par PRAJNA, il réalise la Compréhension véritable et réelle. »
(Réf : D.T. Suzuki : « ESSAYS IN ZEN-BUDDHISM », 1ST Serie, page 81, RIDER & Co,
London, 1958).

Le BOUDDHISME-ZEN est une élaboration de la Doctrine de l’Illumination qui


s’est développée dans le Bouddhisme pratiqué en Chine ; c’est de là que lui vient le terme
qui le distingue des autres branches : « ZEN », qui s’écrit en chinois CH’AN, abbréviation
de ZENNA ou CH’ANNA, le mot chinois qui correspond au mot sankrit « DHYANA »,
utilisé dans l’Hindouisme, qui signifie « MEDITATION » ou CONTEMPLATION, qui est,
selon PATANJALI : « Le courant de pensée continu et prolongé, dirigé vers un objet
déterminé, jusqu’à obtenir l’absorption ou l’unification avec cet objet. » (AFORISMOS,
III, 2).

DHYANA fut le « gland » (BIJA) que le Bouddha a pris de l’Hindouisme pour le


convertir en « chêne » du BOUDDHISME, l’Oeuvre achevée de son Travail, à travers le
développement ininterrompu qui a signifié sa propre expérience personnelle qui l’a converti
en TATHAGATA.

BODHI-DHARMA, le grand ARHAT Shatriya du VIème Siècle, disait : « SI


VOUS DESIREZ VOIR LE BOUDDHA, VOUS DEVEZ REGARDER. DANS VOTRE
NATURE INTIME MEME ; CETTE NATURE EST LE BOUDDHISME MEME. SI TU

250
N’AS PAS VU TA PROPRE NATURE, A QUOI SERT-IL DE PENSER AU BOUDDHA,
OU DE RECITER DES SUTRAS, OU DE JEUNER OU DE SUIVRE LES PRECEPTES ?
PAR LE SEUL FAIT DE PENSER AU BOUDDHA, TON ACTE MERITOIRE
PORTERA SES FRUITS ; EN RECITANT LES SUTRAS, TU PEUX OBTENIR UN
INTELLECT BRILLANT; EN SUIVANT LES PRECEPTES, TU PEUX NAITRE DANS
LES CIEUX ; EN PRATIQUANT LA CHARITE, TU POURRAS ETRE RECOMPENSE
ABONDAMMENT ; MAIS EN CE QUI CONCERNE LA RECHERCHE DU
BOUDDHA, TU ES ENCORE TRES LOIN… ! »

Bodhi-Dharma a médité neuf ans, ET BOUDDHA SAKYAMUNI a médité six ans.


La méditation correcte est SAGESSE ILLUMINEE et le BOUDDHISME-ZEN est le
véhicle de l’éclat de l’Illumination. Bodhi-Dharma, le Premier Patriarche du Bouddhisme-
Zen, dont l’« historicité » ne préoccupe aucunement les disciples du Sentier ; d’autres
sources affirment que son arrivée en Chine en provenance de l’Inde, eut lieu la première
année de P’U-T’UNG (520 A.D.), pour comomencer ce qu’on pourrait appeler « la
semence » de la graine qui allait donner naissance à l’Ecole Chinoise de « ZEN », qui s’est
établi après le Sixième Patriarche Zen de Chine, HUI-NENG (638-713). Avec lui, le ZEN a
commencé à apprendre à se débarasser de ses racines originelles, à « s’acclimater » et à
s’établir fermement en terre chinoise. Son Ecole est connue comme « TUN-CHIAO »
(Enseignement Abrupte), en contradiction avec l’Ecole « CHIEN-CHIAO » (Enseignement
Graduel) de SHEN-HSUI. L’Ecole de HUI-NENG est l’Ecole du SUD (NANG TSUNG) et
l’Ecole de SHEN-HSUI est l’Ecole du NORD (PE-TSUNG). « Dans mon Enseignement,
disait HUI-NENG, il n’y a pas de distinction entre Dhyana et Prajna ; Dhyana est le corps
de Prajna, et Prajna est la fonction de Dhyana. Quand tu as Prajana, Dhyana est dans
Prajna ; quand tu as Dhyana, Prajna est dans Dhyana. Ils sont un et non deux. » (Réf : D.T.
Suzuki, Op. Cit., Second Series, page 43).

Comme l’affirme le Dr Suzuki, le ZEN est donc « un des produits du mental chinois
après son contact avec la pensée Indienne, laquelle fut introduite en Chine au premier siècle
Av. J. C., à travers le corps des Enseignements Bouddhistes. (Réf : « ZEN AND
JAPANESE CULTURE », page 1, ROUTLEDGE & KEGAN PAUL, London, 1960).

251
L’idiosyncrasie raciale ou psychologique du peuple chinois a provoqué la transformation
du Bouddhisme Indien en Bouddhisme-ZEN ».

L’HINDOUISME a éte, et sera pendant encore lontemps, « un doigt qui indique Le


Chemin » vers le Cosmos intérieur, vers une dimension de Vie Spirituelle qui offre la
relation vécue et directe avec Le Divin : le « lien » qui « re-lie » avec L’UNIVERSEL.
Nous les Occidentaux, nous devons « homologuer » cette « levure » d’origine
Traditionnelle que l’Hindouisme a su conserver, améliorer et transmettre, et comme les
chinois l’ont fait avec le Bouddhisme Indien, nous devons trouver par nos propres moyens,
LA SYNTHESE qui re-structurera notre propre Tradition Occidentale, plus occulte que
perdue, en ayant toujours à l’esprit ces paroles du LIVRE DES PRECEPTES AUREENS :
« TU NE PEUX PAS MARCHER SUR LE CHEMIN, AVANT DE T’ETRE CONVERTI
EN CHEMIN. » Et une fois ORIENTés ave l’éclat du Chemin, se rappeler que : « LA
PORTE DE DHYANA EST COMME UN VASE D’ALBATRE, BLANC ET
TRANSPARENT ; A L’INTERIEUR, BRULE UN FEU SEREIN AUREEN, LA
FLEMME DE PRAJNA QUI IRRADIE L’ATMAN… ! »

LA TRADITION HINDOUE a pu se mantenir « VIVANTE », sans contretemps et


sans alterations : elle a subsisté, et par conséquent, a pu conserver, maintenir et améliorer
les formes de penser héritées depuis les temps primordiaux. L’Inde, en réalité, n’a pas
souffert des effets dévastateurs des révolutions religieuses et sociales, comme cela a été le
cas pour d’autres peuples. Les occupations étrangères, aussi bien la Musulmane que
l’Anglaise, n’ont pas réussi, malgré leur rapine et leur destruction, à éclipser quelque chose
qui VIT dans l’âme de chaque hindou.

L’Hindouisme étant tellement ouvert aux idées nouvelles et étant absence de


dogmatisme, sa Sagesse étant basée sur l’expérience, sur la connaissance de l’homme dans
son aspect INTEGRAL, il est parfaitement capable d’instaurer un « dialogue » ample et
fructueux avec n’importe quelle religion, ordre ou secte, qui soit capable d’aller au-délà des
conceptualisations de la Théologie ou des spéculations philosophiques. Dans le cas
contraire, il n’y aurait qu’un « dialoguede sourds et d’aveugles », incapables de

252
« comprendre » au-délà des concepts purement rationnels, et de voir au-délà de ce qui peut
être « touché ». Mais le plus important de tout, est que l’Hindouisme n’est pas prosélitiste,
il n’essaye pas de « convaincre » de quoi que ce soit, parce qu’il sait qu’il est impossible de
convaincre celui qui n’est pas déjà convaincu par lui-même.

QUELQUES TENTATIVES DE DIALOGUE ET DE REN-CONTRE

Entre les années 1963 et 1965, de louables efforts de rapprochement et de dialogue


ont été faits, à l’initiative des occidentaux qui désirent, apparemment, un « RETOUR AUX
SOURCES ». Le sacerdoce bénedictin DOM Henri LE SAUX (Swami Abhiskiktananda),
dans son intéressant livre « LA RENCONTRE DE L’HINDOUISME ET DU
CHRISTIANISME », décrit à l’aide d’amples détails, avec pondération et sincérité, les
réunions effectuées dans l’Ashram SACCIDANANDA, en Inde du Sud, en vue d’établir un
dialoque « oecuménique » avec l’Hindouisme. Le père Le Saux explique que des chrétiens
de l’Inde appartenant à des confessions diverses s’y réunirent un jour après le Jour de Noël
de l’an 1963, pour lire et pour méditer ensemble (In koinônia Ecclesiae), tant la Bible que
Les Upanishads. Le Swami bénédictin dit à la page 38 de son livre : « Le thème central de
ces conversations était toujours l’expérience mystique, considérée naturellement dans son
point ultime. Chrétiens, Hindous, Musulmans et Bouddhistes témoignent tous d’une
expérience suprême du mystère divin, qu’atteignent les plus grands parmi eux. Ce fait
indéniable ne cesse de poser des problèmes aux Chrétiens. Les problèmes d’ordre
apologétique peuvent ètre les premiers. En effet, dans un lieu tellement particulier comme
l’Inde, riche d’une tradition mystique et spirituelle tellement notable, l’Eglise ne peut pas
espérer attirer l’attention des âmes réellement religieuses, à moins qu’elle ne se décide elle-
même à enfin mettre l’accent sur les valeurs plus profondes de son message et de son
expérience de la foi. » (Editions du Seuil, Paris, 1966).

Voilà, sans aucun doute, une position « honnête », claire et sincère ; très différente
de l’attitude habituelle de la grande majorité des Catholiques du monde. Je me rappelle
avoir vu, par exemple, en Espagne, un almanach édité par les MISSIONS CATHOLIQUES
Espagnoles, qui montrait les aspects les plus choquants et déprimants qu’un « critique mal

253
intentionné » aurait pu « choisir » avec une grande facilité dans n’importe quelle partie de
l’Inde, et en bas des photos, il était quelque chose comme : « AIDEZ-NOUS A
REPANDRE LA VERITE AUPRES DE CES PAIENS ! »

Arnaud DESJARDINS, dans son livre « L’HINDOUISME ET NOUS », autre effort


louable pour essayer de comprendre les Sciences Traditionnelles d’Orient, nous rapporte
une autre « boutade » semblable à l’antérieure. A la page 15, il dit : « Les Chrétiens, parmi
lesquels je me trouve, ont commis des erreurs bêtes d’appréciation et de comportement.
Lors de mon dernier voyage (en Inde), dans un peuple de montagne, je fus invité à manger
dans la maison d’un Missionnaire Protestant et de sa famille, en compagnies de deux
hindous admirables, déjà avancés sur la Voie, et dont je connaissais bien la haute
spiritualité. Leur sérénité, la lumière de leur regard contrastait avec la nervosité du
Missionnaire. Au début du répas, ce dernier m’indiqua qu’il avait l’habitude de faire la
prière. Elevé comme je l’avais été dans le Protestantisme, je m’attendais à une action de
grace, telle que « SEIGNEUR, BENISSEZ CES ALIMENTS QUE NOUS PRENONS
AVEC RECONNSAISSANCE ». Mais en réalité, j’entendis la chose suivante : « O
SEIGNEUR : NOUS TE LOUONS ET TE REMERCIONS PARCE QUE TU N’AS PAS
VOULU NOUS LAISSER DANS LES TENEBRES DE L’ERREUR COMME LES
AUTRES PEUPLES QUI ADORENT DE FAUX DIEUX, ET PARCE QUE TU NOUS A
DONNE LA VERITE UNIQUE, ALORS QUE CEUX QUI NIENT TON EGLISE
ATTIRENT SUR EUX LA CONDANNATION… »

Les possibilités d’une rencontre « fructueuse » et réelle entre les diverses formes du
sacré et du transcendant, ne peuvent se donner que sur un plan élevé (métaphysique). Tant
qu’elle se fera que sur les terrains de « l’analyse » et de la spéculation rationnelle, la
divergence et la « confrontation » seront inévitables. Nous avons entendu des théologues
chrétiens de formation Protestante, confesser avec une sincérité évidente, que ce qu’ils
définissent ( ?) eux-mêmes comme « la théologie négative du vide » « leurs fait peur ».
Apparemment ils ont « peur » de « l’abîme spirituel » que représente pour eux la
METAPHYSIQUE Orientale. Cependant, quand on compare la « vision d’UNITE »

254
qu’Orient et Occident ont réussi à réaliser, la concordance entre Maître ECKHART et
SHANKARA est évidente.

Revenons au livre du père Le SAUX et voyons ce qu’il dit, de la page 33 à la page


35, au sujet « d’un oecuménisme catholique », et de ce qui est essentiel pour le dialogue :
« Ici, en Inde, l’homme n’a pas ressenti le besoin d’ « objectiver », ni de projeter hors de
lui-même, en face de lui, le mystère deviné en son « fond », le fond de son âme, de son être,
de sa perception, dans sa pensée, dans sa conscience, au fond des choses au fond de
l’Univers. S’il le fait, ce ne sera que d’une manière très provisoire, comme une aide
temporelle pour celui qui est encore sur « LE CHEMIN », un peu comme un radeau ou une
torche que l’on prend pour allumer une lampe. En définitive, le spirituel de l’Inde se refuse
à donner un nom à ce mystère, ce Réel en soi, et encore moins à le distinguer, à se
distinguer soi-même « en face » de lui, devant lui. L’adoration ne peut être parachevée que
dans un recueillement ineffable au sein de l’Etre, dans l’expression de SAT-CHIT-
ANANDA, comme il l’appelle, c’est-à-dire, de l’ETRE, de la CONSCIENCE essentielle,
de la joie de l’Etre. Sans aucun doute, c’est la raison profonde pour laquelle le message
ecclésial rencontre tellement peu d’écho dans l’âme hindoue. L’effort actuel de l’Eglise
pour redécouvrir et expliquer son véritable visage n’en n’est pas moins impressionnant.
Cependant, même les formulations les plus ouverts des théologues européens, et les textes
conciliaires le splus suggestifs, ont peu de chance d’être « entendus » par l’Inde, car ils sont
presque inévitablement relatifs à la problématique spéciales d’Occident. »

« Encore plus que Byzance et l’Afrique, l’Inde est éloignée de l’Occident. C’est à
travers des sphères de pensée et des climats religieux et spirituels totalement différents que
l’a conduit son expérience personnelle du Mystère divin et de la foi que chacun a en
l’expérience de ses Maîtres et dans le trésor sacré de ses Ecritures. Face à cette expérience
transmise depuis des siècles innombrables, et toujours actuelle et vivante dans le coeur des
Sages de l’Inde, le Chrétien ne peut qu’adorer, dans un silence infiniment respectueux, le
Mystère de Dieu et celui des chemins insondables de Sa Providence. L’expression de cette
expérience au niveau de « la religion », les formulations, les rites, etc., peuvent déconcerter
le Chrétien non encore libéré de son conditionnement occidental. Mais si l’esprit a déjà fait

255
deviner à ce Chrétien, quelque chose sur les profondeurs les plus intimes de son âme, et lui
a déjà fait entendre un peu du silence des abîmes de Dieu, le jour où ce Chrétien entre en
contact avec la véritable tradition spirituelle de l’Inde, des échos indéfinissables surgiront
en lui, comme si les mots qu’il lit et qu’il écoute, provenaient du plus profond de sa propre
expérience spirituelle du Christianisme. »

« Si un dialogue de l’Eglise devait se donner entre le Christianisme et la religion


Hindoue, il serait indispensable que le Christien s’y prépare d’une manière adéquate. Dans
le cas contraire, il sera pour toujours incapable de trouver des interlocuteurs valables et
d’avoir avec eux de véritables échanges. C’est une habitude intérieure (Habitus) de
recueillement et de contemplation qui est demandée au Chrétien qui désire entrer en contact
avec les Ecritures de l’Inde et avec sa tradition Mystique. C’est la « connaissance » des
profondeurs ultimes de ce soi-même, de ce lieu très secret du Coeur où le Mystère s’est
révélé à l’âme attentive des rishis. C’est seulement dans ce lieu, le lieu du « jaillissement »
de la « source », comme l’appelle RAMANA MAHARASHI, qu’un dialogue véritable peut
s’instaurer. Dans n’importe quel autre endroit, le dialogue avec l’Inde religieuse demeurera
superficiel, et l’essentiel « manquera… »

Je prie mes aimables lecteurs d’accepter mes excuses pour cette citation un peu
longue, mais à mon humble avis, elle est plus que justifiée, de par la haute qualité de son
« contenu », et parce qu’elle est une démontration exemplaire de ce que les êtres humains
peuvent atteindre quand « l’oeil du coeur » est celui qui contemple le prochain, et le salue
en joignant les mains, comme les hindous le font, en pleine « réalisation » du « mudra », et
qu’ils disent : « NAMAH… ! »

L’Inde est un peuple fasciné par le Sacré ; c’est pourquoi, au milieu des tribulations
de la vie quotidienne, ce grand peuple vit dans une ambiance de sérénité. Pour comprendre
cette incongruité apparente, rien de mieux que de visiter un Temple hindou, avec sa
véritable « marée humaine » qui crie bruillament et qui va et vient dans un mouvement
suffoquant, avec un désordre dans lequels se mêlent des êtres humains et des animaux ; des
feux et des lampes sont allumés, l’encens et l’alcanphor sont brûlés, pendant que quelques

256
uns semblent submergés dans la méditation, sans que le vacarme et le brouhaha ne les
dérangent le moins du monde. Quelque chose de totalement différent de « l’ambiance » à
laquelle nous sommes habitués dans les Temples d’Occident. Cependant, dans les petits
Sanctuaires qui abondent dans toute l’Inde, on trouve tout le contraire de ce qui se passe
dans les Temples : il y règne une paix profonde, une sérénité merveilleuse, bref, une
atmosphère de spiritualité qui incite au recueillement intime et à la méditation. Ils sont des
expressions d’un pays qui est tout un Cosmos brûlant comme une lampe votive perpétuelle,
sur l’autel dont le feu est allimenté par des millions d’êtres humains, pour qui les
contingences de la vie n’ont pas d’importance parce qu’« elles sont IRREELLES… ! ».
Leur vie est une RECHERCHE, un SENTIER vers LE SACRE, LE REEL : L’ETRE…Un
peuple de cette « qualité spirituelle » peut-il vraiment être appelé « PAIEN »… ?

L’Inde, en permanence, laisse ses portes ouvertes à tout être humain qui cherche la
spiritualité et la LUMIERE. Celui qui va à sa rencontre « avec le coeur prêt » (avec
l’humilité du coeur), sera toujours généreusement récompensé.

Il y a de nombreux points communs entre l’Orient et l’Occident qui peuvent nous


aider à enrichir notre HERITAGE SPIRITUEL. C’est pourquoi il est nécessaire de laisser
tomber, des deux côtés, l’attitude du type « habitants d’une autre planète » et de cesser de
parler de « superiorité » et d’ « infériorité » ; chacun a ses valeurs propres et sa Culture.
Nous devons être capables de comprendre des civilisations différentes de la nôtre. Il faut
renoncer à l’idée erronée d’exclusivité ; chaque Culture doit reconnaître les apports des
autres Cultures. Coexistence et convergence doivent être les buts à suivre. Ainsi, nous
créerons un LIEN puissant qui peut nous aider grandement dans la tache de coopération
mutuelle pour le bien de l’évolution future d’une Humanité Supérieure, qui puisse
réellement offrir PAIX et BONNE VOLONTE à tous les êtres sans distinction…

Ceux qui récusent l’Hindouisme, et spécialement le YOGA, utilisent en général des


soit-disant « arguments », comme par exemple, que le YOGA est un « échappatoire », une
« invitation à la paresse », que les pratiquants occidentaux du Yoga, sont, dans leur
majorité, des névrosés qui recherchent la « notoriété » et les « poses », etc. Toutes ces

257
conclusions simplistes semblent indiquer d’une part, que les personnes signalées comme
« pratiquants » le YOGA ne paraissent pas réunir toutes les qualifications indispensables
que cette Voie INITIATIQUE exige, et d’autre part, que ceux qui font de telles
déclarations, ignorent totalement ce qu’est la VERITABLE Tradition, et qu’ils ne
« savent » que ce qu’ils ont entendu dire ou ce qu’ils croient avoir appris de faux
« gourous », de pseudo-yogis et des éternels aventuriers et chasseurs naïfs qui sont toujours
légions. Il y a aussi ceux qui ont une « phobie » pour tout ce qu’ils considèrent comme des
« croyances exotiques », « Orientales », « paiennes », etc. Mais ça c’est LEUR problème…

Dans l’immense « marché des crédules », pululent des aventuriers et des chalantans
et il y en a pour tous les goûts : « gourous », « maharashis », « shaiks », « maîtres
illuminés » et autres caricatures grotesques qui sont les « grands pontifes » de
l’ « occultisme », de la « magie » et de tout ce qui exite et exalte l’imagination malade des
grandes foules ignares. Bien ingénus ceux qui se laissent tromper et exploiter par de tels
enjôleurs. L’étudiant sérieux et responsable doit avoir l’indispensable « capacité de
discrimination », sinon d’intuition, qui lui permette de s’éviter des incursions coûteuses et
parfois « dangereuses » dans le domaine de la CONTRE-INITIATION et de ses tentacules
de MENSONGE, qui est à notre époque, ACTIVE bien au-delà de ce qu’on pourrait penser,
et plus sournoise que jamais…

Justement, un des points les plus importants à considérer, quand arrive le moment
de choisir un Sentier appropié pour un développement spirituel applicable à notre milieu
occidental, c’est le choix judicieux de la Technique ou Système qui nous permette de mener
à bien nos aspirations spirituelles, au sein des dures conditions qui sont celles de notre vie
moderne. Les Systèmes de développement qui sont efficaces et pleinement satisfaisants
dans un Ashram (ou un Couvent), ne peuvent pas être les mêmes que ceux que devront
suivre les personnes qui doivent supporter l’agitation de la vie quotidienne, dans n’importe
quelle ville du Monde Occidental. Prétendre employer des techniques qui sont spécialement
indiquées pour une « ambiance » et une TRADITION ORIENTALES, dans l’ambiance
totalement « viciée », tant physiquement que psychiquement de nos villes occidentales,

258
aura inévitablement pour conséquence la production de graves effondrements nerveux et
des crises psychologiques de tout genre ; les résultats sont, en général, très peu désirables.

Il est évident que chaque TRADITION a été « implantée » là où elle doit être
VECUE, comme le dit PAUL, dans 1-CORINTHIENS, 7 :17 : « QUE CHACUN
DEMEURE LA OU LE SEIGNEUR L’A DEPOSE. « Chaque TRADITION, avec son
expérience accumulée, est admirablement adaptée à la mentalité, à l’idiosyncratie et à la
constitution psychique de ceux à qui elle se dirige. Il ne s’agit pas de sous-estimer et encore
moins de condammer les METHODES Orientales ; elles sont absolument parfaites pour
l’ambiance et le milieu « adéquat ». Les hindous sont justement ceux qui observent le
mieux la pratique du DHARMA, c’est-à-dire, la nature interne qui caractérise chaque
homme et chaque peuple, par le degré de développement acquis, et qui détermine le
Chemin que chacun doit suivre pour obtenir les conditions les plus favorables à son
développement intégral. Le DHARMA de l’Orient est très différent du DHARMA de
l’OCCIDENT.

LE YOGA est une méthode absolument TRADITIONNELLE et efficace, mais,


c’est justement pourquoi il exige une série de conditions qui sont indispensables : le
disciple doit réunir les « qualifications » qui lui permettent d’être « admis » comme
« initiable », et on peut estimer, d’une manière général, que de mille personnes, UNE seule
est initiable. Nous parlons évidemment de la VOIE INITIATIQUE Traditionnelle, car le
fait que quelqu’un s’assoit avec les jambes croisées à l’oriental, respire suivant une
technique particulière et prononce quelques « mantrams », ne le convertit pas en un disciple
du YOGA-MARGA. Il faut CHERCHER et trouver (ce qui est le plus difficile) une Ecole
LEGITIME ET TRADITIONNELLE ; mais cela ne se trouve pas dans des « annuaires » ni
dans des annonces de presse, ni « au coin de la rue ». Celui qui prétend faire du YOGA doit
savoir que l’aide, le conseil et l’assistance personnelle d’un GURU authentique est
INDISPENSABLE ; prétendre le contraire est aussi inutile que de « jeter des pierres à la
Lune ». Par ailleurs, celui qui désire suivre les méthodes du YOGA devra nécessairement
suivre LA VIE DU YOGI, car, dans le cas contraire, les résultats seront soit l’échec, soit le
désastre. Bien que LA VERITE SOIT UNE, les Systèmes ont leurs variantes qui permettent

259
de les adapter à certains types de vie, mentalité, de tendances et d’inclinations
(VASANAS), en plus de la nécessaire « ambiance » traditionnelle dans laquelle ils sont
enracinés.

Peu nombreaux sont les occidentaux qui connaissent réellement leur propre
Tradition. La Tradition INITIATIQUE Occidentale existe. L’objectif de ce livre est
justement de signaler LES TRACES de cette Grande Tradition, les divers aspects de sa
manifestation à travers les âges et son adaptation aux milieux, aux époques, aux races et
aux cultures différentes, sans que le FIL (SUTRA) de l’Universel qui nous y relie, ne se soit
jamais cassé. Il revient à l’homme d’aujourd’hui qui CHERCHE réellement LE SENTIER,
de réaliser à la mesure de sa capacité de « pénétration », la prise de conscience qui peut le
re-lier à son Etre Véritable. Dans notre propre Tradition OCCIDENTALE, existent les
« moyens » appropriés, les éléments de CONNSAISSANCE INTERIEURE, qui peuvent
conduire le Disciple « préparé » à la rencontre avec son Maître INTERIEUR, qui est le
Véritable et unique GOUROU : LE SAT-GOUROU, celui qui peut nous enseigner la
nature du MOI IMPERISSABLE…

Le CHANDOGYA UPANISHAD (un des plus anciens : environ 500 A.D.) dit :

« LE MOI EST UN POINT QUI UNIT CES MONDES POUR EVITER QU’ILS
NE SE DISPERSENT. NI LE JOUR, NI LA NUIT, NI L’AGE, NI LA MORT, NI
LE BIEN, NI LE MAL NE PEUVENT TRAVERSER CE PONT. TOUS LES
MAUX S’ARRETENT DANS LA PARTIE D’ICI, CAR LE MONDE DE
L’IMMENSITE EST HORS DE PORTEE DU MAL. CELA EXPLIQUE LA
RAISON POUR LAQUELLE, QUAND ILS TRAVERSENT CE PONT, LES
AVEUGLES RECOUVRENT LA VUE, CEUX QUI ETAIENT ATTACHES
SONT LIBERES ET CEUX QUI SOUFFRAIENT NE SOUFFRENT PLUS. EN
TRAVERSANT CE PONT, LA NUIT SE FAIT SEMBLABLE AU JOUR, CAR
CE MONDE DE L’IMMENSITE EST TOUT ENTIER LUMIERE… !

260
Les « conquêtes » apparentes que l’homme moderne a réalisé dans le monde
extérieur (matériel), l’ont fasciné à tel point qu’il a totalement perdu la perspective de LA
VIE INTERIEURE (Intime). C’est pourquoi, tous ses succés lui paraissent « vides », vains,
et son rapidement oubliés comme des choses inutiles. Intoxiquée par les valeurs artificielles
et fausses, sa psyché divisée ne lui permet pas d’atteindre l’équilibre harmonieux que, seul
LE MOI REEL peut lui donner…L’homme moderne, en perdant le sens de L’ESSENTIEL,
a dirigé son mental et son coeur vers des concepts et des motivations inutiles, vides et
décevantes. De là provient cet ennui, cette fatigue et ce dégoût avec lequel des millions
d’êtres vivent aujourd’hui, essayant de trouver des « fuites » ou des sorties, avec la
télévision, le sexe, l’alcool ou les drogues. C’est le fruit pour avoir tourné le dos à L’ETRE
REEL, en échange de l’acceptation du « gouvernement » d’une ombre qui les réduit à
l’esclavage et au rôle regrettable de marionettes ou de zombies : pauvres esclaves écrasés
par le poids des nécessités sans fin…Jusqu’à ce que l´homme ne RETOURNE SUR SES
PAS vers LE CENTRE DE SON ETRE et ne permette que L’EMPIRE DU REEL prenne
les rênes de sa vie, il restera indéfiniment plongé dans le chaos de sa psyché divisée…

UN GRAND RISHI DE NOTRE TEMPS

Le 31 Décembre 1879, dans la commune de TIRUCHUZHI, près de MADURAI, en


Inde méridionale, l’enfant VENKATARAMANA est né dans une famille du brahamanes,et
devait se convertir en Grand Rishi ou « MAHARISHI », nom qui lui fut donné par le pandit
GANAPATI CASTRI, qui, s’étant « assis à ses pieds », le harcela de questions, et en
fonction des réponses reçues, le pandit érudit reconnut que l’enfant était un Saint d’un
niveau suprême, de ceux qui son appelés en Inde « GRANDS RISHIS » ou « Voyants ».
(Réf : MOUNI SADHU : « HACIA LA PAZ DEL HOMBRE », page 41, Comp. Gen.
Fabril Editora, Bs Aires, 1962).

Il expérimenta sa REALISATION ou ILLUMINATION alors qu’il était un


adolescent de tout juste dix-sept ans. Il décrit lui-mème son expérience de la manière
suivante : « C’est environ six semaines avant que, pour mon bien, je m’en aille de Madura,

261
qu’eut lieu le grand changement de ma vie. Ce fut quelque chose de très soudain. J’étais
assis, seul, dans une chambre du premier étage de la maison de mon oncle. J’ai rarement été
malade, et ce jour là, je ne souffrais de rien, mais brusquement, une peur violente de mourir
s’empara de moi. Dans mon état de santé, rien ne pouvait justifier une telle peur, et je n’ai
pas essayé de m’expliquer, je n’ai pas essayé de vérifier, si cette peur était ou non
raisonnable. J’eu la sensation que « J’ALLAIS MOURIR », et j’ai commencé à penser qu’il
fallait que je fasse quelque chose. Je n’ai pas pensé un seul instant à consulter mon
médecin, les anciens ou les amis ; j’ai compris que je devais moi-même résoudre le
problème, là-bas, et à cet instant même. Bouleversé par la peur de mourir, mon mental eut
tendance à faire de l’instrospection, et je me suis dit, mentalement, sans réellement moduler
mes mots : « LA MORT EST ARRIVEE ». Qu’est-ce que cela signifie ? En quoi consiste
le fait de mourir ? Le corps meurt. Et immédiatement, j’ai dramatisé l’évènement de la
mort. J’ai laissé mes bras étendus, raides, comme une proie du « rigor mortis », et j’ai
essayé d’imiter un cadavre pour donner plus de réalisme à mes recherches. J’ai retenu mon
souffle et j’ai conservé les lèvres fermement cerrées pour ne laisser échapper aucun son, de
manière à ce que le mot « je » ou n’importe quel autre, ne puisse pas ètre prononcé. Bon,
me suis-je dit, « ce corps est donc mort. Raide, ils l’emmèneront au crématoire et là-bas, ils
le brûleront en le réduisant en cendres. Mais suis-je mort avec la mort de ce corps ? Suis-je
ce corps ? Il est silencieux et inerte, mais je sens la pleine force de ma personnalité, et
même la voix du « Je » en moi, malgré tout. De sorte que je suis esprit, transcendant par
rapport au corps. Le corps meurt mais l’esprit qui le transcende ne peut pas être touché par
la mort. Cela signifie que je suis l’Esprit immortel. « Tout cela n’était pas une pensée
trouble ; tout cela provoquait en moi des éclairs vifs, comme une vérité vive, que je
percevais directement, pratiquement sans processus pensant. « Je » étais quelque chose de
très réel, la seule chose réelle concernant mon état actuel, et toute l’activité consciente liée
à mon corps, était centrée sur ce MOI ». A partir de ce moment, le « Moi » a attiré vers lui
l’attention, par une puissante fascination. La peur de la mort a disparu une fois pour toutes.
A partir de ce moment, l’absorption dans le « Moi » a continué de manière ininterrompue. »

262
OM NAMO BHAGAVATHE
SRI RAMANAYA… !

BHAGAVAN SRI RAMANA MAHARSHI

Digne exposant de la plus pure et de la plus authentique spiritualité de l’Inde de notre


temps ; expression vivante de l’expérience de l’Etre Conscient ; Maître du Sentier Direct.

263
ARTHUR OSBORNE, qui fut un disciple du MAHARSHI, dit ensuite dans son
livre « LES ENSEIGNEMENTS DE BHAGAVAN SRI RAMANA MAHARSHI », page
10 : « Cette expérience est restée pour toujours, laissant le MAHARSHI, en identité
constante avec le Moi Universel. »

Le MAHARSHI expliquait ensuite : « Je n’avais pas lu de livres, à part le


PERIAPURANAM, la Bible et des morceaux du TAYUMANAVAR ou TEVERAM. Mon
concept d’Iswara était très similaire à celui qu’on trouve dans les Puranas ; je n’avais
jamais entendu parler de Brahman, SAMSARA, etc. Je ne savais même pas qu’il y avait
une Essence Réelle impersonnelle qui était partout sous-jacente, et qu’Ischwara et moi
étions identiques à cette essence. Par la suite, à Tiruvannamalai, quand j’ai écouté le
RIBHU-GITA et d’autres livres sacrés, j’ai appris tout cela, et j’ai découvert que les livres
analysaient et dénommaient ce que j’avais senti intuitivement sans analyse et sans nom. »
(Arthur Osborne : « RAMANA MAHARSHI AND THE PATH OF SELF
KNOWLEDGE », page 23, Rider & Co, London, England).

Nous avons considéré que nous ne pouvions pas choisir un meilleur représentant de
l’ETAT de REALISATION ou d’ILLUMINATION de la TRADITION HINDOUE de nos
jours, que ce sublime prototype d’ADVAITA pur, en même temps que de BHAKTA
exemplaire. Lui-même disait. « LA RECHERCHE DU MOI DISSOUT L’EGO, A FORCE
D’ETRE DERRIERE LUI POUR FINALEMENT SE RENDRE COMPTE QU’IL
N’EXISTE PAS, PENDANT QUE LA DEVOTION LE SOUMET ; PAR CONSEQUENT,
LES DEUX ARRIVENT AU MEME BUT LIBRE DE L’EGO, CE QUI EST TOUT CE
DONT ON A BESOIN. »

Il fut l’expression vivante de l’expérience VEDANTA par excellence : l’expérience


du « JE SUIS », l’expérience de l’Etre Conscient. C’est pourquoi le Maître va centrer tout
son enseignement et toute sa doctrine spirituelle du CHEMIN DIRECT sur une simple
question (ATMA-VICHARA) : « QUI SUIS-JE ? QUI ES-TU ? Découvres ce que tu es
réellement et le reste suivra infailliblement. » De même que le « JE SUIS » conseille au
Chrétien : « CHERCHEZ LE ROYAUME ET LA JUSTICE DE DIEU, ET TOUT LE

264
RESTE VOUS SERA DONNE PAR SURCROIT. » (MATTHIEU, 6 :33). De même que
les Maîtres Soufis affirment : « CELUI QUI CONNAIT SON SEIGNEUR, SE CONNAIT
LUI-ME ET CONNAIT TOUTES LES CHOSES. »

Le MAHARISHI expliquait à un disciple : « Quand une habitation est obscure, une


lampe est nécessaire pour l’illuminer, mais quand le soleil se lève, la lampe n’est plus
nécessaire ; les objets sont visibles sans la lampe. Et pour voir le soleil lui-même, une
lampe n’est pas nécessaire car il est lui-même auto-lumineux. La lumière reflétée du mental
est nécessaire pour percevoir les objets, mais pour voir le coeur, il suffit que le mental se
tourne vers lui. Alors, le mental se perd et le Coeur rayonne. « (TALKS WITH SRI
RAMANA MAHARSHI, By Ramananda Saraswati, Sri Ramahasraman, 1935).

L’Esotériste Chrétien (HERMETISME) affirme pour sa part, avec l’Ancien


Testament : « DESORMAIS, CE N’EST PLUS LE SOLEIL QUI SERA POUR TOI LA
LUMIERE DU JOUR, ET LA CLARTE DE LA LUNE NE T’ILLUMINERA PAS :
C’EST JEHOVAH QUI SERA POUR TOI LA LUMIERE DE TOUJOURS, C’EST TON
DIEU QUI SERA TA SPLENDEUR. DESORMAIS LE SOLEIL NE SE COUCHERA
PLUS, TA LUNE NE DISPARAITRA PLUS, CAR LE SEIGNEUR SERA POUR TOI LA
LUMIERE PERPETUELLE, ET LES JOURS DE TON DEUIL SERON REVOLUS. »
(ESAIE, 60 :19 et 20).

Et le Nouveau Testament insiste en disant :

«LA CITE N’A BESOIN NI DE SOLEIL NI DE LA LUNE POUR


L’ECLAIRER, CAR LA GLOIRE DE DIEU L’ILLUMINE ET SON
FLAMBEAU, C’EST L’AGNEAU. »
(APOCALYPSE, 21 :23).

A la saison des pluies (CHATURMASYA) de l’année 1915, BHAGAVAN


RAMANA MAHARSHI a exprimé l’essence de son enseignement, dans un vers :

265
« A L’INTERIEUR DE LA CAVERNE DU COEUR, SEUL BRAHMAN
BRILLE SELON LA FORME DE L’ATMAN, AVEC UNE PROXIMITE
DIRECTE, AUTANT MOI QUE MOI. IL RENTRE DANS LE COEUR AVEC
UN MENTAL PERQUISITEUR OU PAR UN PROFOND PLONGEON
INTERIEUR, OU AU MOYEN DU CONTROL DE LA RESPIRATION, ET IL
DEMEURE DANS L’ATMAN. »

Dans le « SRI RAMANAH-GITA », Chapître II, 7, il l’explique ainsi :


« Le premier Sentier est appelé « MARGANA » (recherche) ; le second est appelé
« MAJJANA » (se submerger) ; le troisième est appelé « PRANA-RODHA » (control du
souffle) ». (Réf : chap. 2 « LES TROIS SENTIERS », dans « SRI-RAMANA-GITA », la
Science de Brahman et l’Ecriture Yoga, composée par VASHITA GANAPATI, disciple de
Ramana Maharshi, Sri Ramanasraman, 1973).

« Le GNOSTIQUE (JNANI) Véritable s´élève depuis les vallées de la métaphore


jusqu’aux Sommets de la Vérité. « La Connaissance véritable consiste à passer de l’inconnu
au connu ». Celui qui ne se connait pas lui-même est AVEUGLE DE NAISSANCE. » « Le
Dieu extérieur est le Dieu intérieur ne font qu’UN. La REALISATION d’une telle identité
est la tâche que tout homme se voit attribuée comme fondement de son existence. » (Réf.
« TRAITE DE L’UNITE ». DE Muhiyddin-El-Arabi).

LA VERITE ouvre l’entendement de l’homme à la lumière Spirituelle ; par les


rayons de la Vérité, la Lumière pénètre l’âme disposée, et lui apporte, comme une Aurore
naissante, un mental éclairci. Comme le dit une phrase du RIG-VEDA :
« NOS PERES ONT TROUVE LA LUMIERE OCCULTE ; PAR LA
DROITURE SPIRITUELLE, ILS ONT FAIT NAITRE L’AURORE…JE TE
SALUE ! BRILLANTE USHAS (LA SPLENDIDE), AURORE
RESPLENDISSANTE, DEPLOIE TON ETANDART LUMINEUX EN
APPORTANT LA LUMIERE A TOUS LES ETRES VIVANTS : FILLE DU
CIEL, AIDE-NOUS A DISSIPER LES TENEBRES… ! A ENRICHIR,
L’ESPRIT ET A NOUS ELEVER AU NIVEAU D’UNE VIE INTERIEURE

266
PURE QUI NOUS RAPPROCHE DE « CELUI QUI EST UN », DIEU DES
DIEUX, UNIQUE DIEU… ! »

Aimables lecteurs, répétons avec nos Frères Hindous :


Que le SAT-GURU se manifeste dans nos Coeurs !
O M, S H A N T I , O M… !

Et avec nos Frères, les Initiés d’Occident, répétons les paroles sacrementelles du Rituel
d’Extinction des Luminaires physiques du Temple :
« QUE LA LUMIERE QUI JAMAIS NE S’ETEIND, ILLUMINE NOS COEURS
DE SA VIVANTE CLARTE, MAINTENANT ET POUR TOUJOURS.
A.M.N…. !

Le célèbre Maître Soufi DJALAL-OD-DIN RUMI compare l’expérience des degrés


spirituels (MAQAMAT) à celle des traces de pas. Il disait :
« Quelle est la provision d’un Soufi ? Des traces de pas. Comme le chasseur, le
Soufi poursuit la proie : il voit les traces laissées par le gibier musqué et il suit ses
empreintes. Pendant un certain temps, les traces son le seul indice, mais ensuite, c’est le
musc même du gibier qui le guide. »
(MATHNAWI, II, 158 S.)
« SI LA CONNAISSANCE NE T’ELEVE PAS,
L’IGNORANCE EST PREFERABLE A UNE TELLE CONNAISSANCE… »
(DIWAN DE SANA’I)

267
D O U Z E

« LES ABRAMIDES, SACERDOTES DORIQUE DE CHALDEE (KASHIDIM) »

« DEPUIS L’ETERNITE (OLAM), LA SAGESSE A ETE ORDONNE, ET


DEPUIS TOUJOURS (RAS), AVANT QUE LA TERRE NE SOIT CREEE. »
(PROVERBES, 8 :23)

« AVANT QU’ABRAHAM FUT, JE SUIS… ! »


(JEAN, 8 :58)

« JE SUIS LE PREMIER ET LE DERNIER, ET LE VIVANT ; JE FUS MORT, ET


VOICI, JE SUIS VIVANT POUR LES SIECLES DES SIECLES, AMEN… ! »
(APOCALYPSE, 1 :17 ET 18)
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dedié aux Frères KASHIDIM, dignes descendants d’ARPHAKSHAD, fils de SEM,
petit-fils de NOACH, et à leurs successeurs actuels, les MEKUBALIM, héritiers de la
CHOKMAH-NESTORAH
MEVIN DAATA

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La VOIX de LA SAGESSE ETERNELLE (Le Verbe), ne cesse jamais de
« modeler » l’activité profonde de l’Homme sur la Terre. Comme je l’ai déjà dit à de
nombreuses reprises, l’élan spirituel de la Grande Tradition devient « moribond » durant
certains cycles déterminés, pour être ensuite « vivifié »,et « restauré » dans des conditions
appropriées aux temps nouveaux…

Lisons EZECHIEL, 36 :26 et 27 :

« JE VOUS DONNERAI UN COEUR NEUF, ET JE METTRAI EN VOUS UN


ESPRIT NEUF ; J’ENLEVERAI DE VOTRE CORPS LE COEUR DE PIERRE

268
ET JE VOUS DONNERAI UN COEUR DE CHAIR. JE METTRAI EN VOUS
MON PROPRE ESPRIT, JE VOUS FERAI MARCHER SELON MES LOIS,
GARDER ET PRATIQUER MES COUTUMES. »

C’est pourquoi, la Prière de David dit, afin que son coeur soit ouvert par la
compréhension correcte des Mystères Sacrés :
« VOICI, TU AIMES LA VERITE DANS L’INTIME : ET EN SECRET, TU
M’AS FAIT COMPRENDRE LA SAGESSE. CREE EN MOI UN COEUR PUR ; ET
RENOUVELLE EN MOI UN ESPRIT DROIT. » (PSAUMES, 51 :6 et 10).

René Guénon dit, dans son livre « FORMES TRADITIONNELLES ET CYCLES


COSMIQUES », au sujet de la manière dont s’effectuait la transmission des Traditions
antérieures à la Tradition Hébraique : « Il semble bien que le Cycle Atlantéen ait été pris
comme base dans la tradition hébraîque, que la transmission se soit faite d’ailleurs par
l’intérmediaire des Egyptiens, ce qui tout au moins n’a rien d’invraissemblable, ou par tout
autre moyen. Si nous faisons cette dernière réserve, c’est qu’il semble difficile de
déterminer comment se fit la jonction du courant venu de l’Occident, après la disparition de
l’Atlantide, avec un autre courant descendu du Nord et procédant directement de la
Tradition Primordiale, jonction dont devait résulter la constitution des différentes formes
traditionnelles propres à la dernière partie du MANVANTARA. Il ne s’agit pas là, en tout
cas, d’une réabsorption pure et simple, dans la Tradition Primordiale, de ce qui était des
formes préalablement différenciées, pour donner naissance à d’autres formes adaptées, à de
nouvelles circonstances de temps et de lieu ; et le fait que les deux courants apparaissent
alors en quelque sorte comme autonomes peut encore contribuer à entretenir l’illusion
d’une indépendance de la Tradition Atlantéenne. »
Sans doute faudrait-il, si l’on voulait rechercher les conditions sous
lesquelles s’opéra cette jonction, donner une importance particulière à la Celtide et à la
Chaldée, dont le nom, qui est le même, désignait en réalité, non pas un peuple particulier,
mais bien une caste Sacerdotale ; qui sait aujourd’hui ce que furent les traditions celtique et
chaldéenne, aussi bien d’ailleurs que celle des anciens Egyptiens ? On saurait être trop
prudent quand il s’agit de civilisations entièrement disparues, et ce ne sont certes pas les

269
tentatives de reconstitution auxquelles se livrent les archéologues profanes qui sont
susceptibles d’éclaircir la question ; mais il n’en est pas moins vrai que beaucoup de
vestiges d’un passé oublié sortent de terre à notre époque, et ce n’est peut être pas sans
raison. Sans risquer la moindre prédiction sur ce qui pourra résulter de ces découvertes,
dont ceux qui les font son généralement incapables de soupçonner la portée posible, il faut
certainement voir lè un « signe des temps » : tout ne doit-il pas se retrouver à la fin du
MANVANTARA, pour servir de point de départ à l’elaboration du cycle futur ? » (Op.
Cit., pages 50 et 51, Editions GALLIMARD, Paris, 1970).

La source principale d’où proviennent les deux Traditions, la Chaldéenne et


l’EGYPTIENNE, est la Tradition ATLANTE. Au Chapître Huit de ce livre, nous nous
sommes référés à L’HERITAGE ATLANTE des Egyptiens. Nous allons maintenant parler
de la TRADITION CHALDEENE, qui constitue, avec les Tradition Egyptienne, et Perse,
les trois composantes principales de la TRADITION SACREE D’ISRAEL ; ISRAEL étant
compris comme le COLLEGE INITIATIQUE dépositaire, conservateur et transmetteur de
l'HERITAGE de la TRADITION reçue et transmise aux ELUS et « ACCEPTES » : la
CHOKMAH NESTORAH. « En effet, tous ceux qui sont de la postérité d’Israël, ne sont
pas Israélites ». (ROMAINS, 8 :6), seulement ceux de « l’Israël de Dieu » (GALATIENS,
6 :16).

CICERON affirme que les Chaldéens étaient originaires du Caucase (DE


DIVINATIONE, I, XIX). DIODORE SICULO, en racontant les Mythes et Légendes des
peuples asiatiques (BIBLIOTECA HISTORICA), dit que JUPITER-BELO, fils de
POSEIDON (Neptune) et de la déesse LIBIA, fille de MENFIS, conduisit le peuple de
PONTO jusqu’à BABYLONE. « Le peuple de PONTO était une importante branche de la
famille Scythe-Méothide, de la Lybie Méothide ou Lybie Colchide, à laquelle SUIDAS se
réfère : « LIBYA EST SUPRA COLCHOS »,le Caucase Septentrional, la Lybie Asiatique
dont les colonies asiatiques égyptiennes étaient appelées MISR ou MISRAIM, toponymie
de MISOR, père de THOT ou TAUT.

270
Moreau de Jonnes dit, dans son livre très intéressant « LOS TIEMPOS
MITOLOGICOS » (Les Temps Mythologiques) : « NONNOS a caractérisé l’origine des
phéniciens et des chaldéens en ces brèves paroles : « BELUS EUPHRATES LIBICUS
VOCATUR AMMON. » Leur ancêtre BELO, était le même que l’AMMON lybien, et il
ajoute que sur les rives du Nil, il était appelé APIS, chez les arabes SATURNE, et chez les
assyriens JUPITER. Il est donc probable que les chaldéens, caste sacerdotale, étaient le
début d’une branche remarquable du Nomo d’AMMUN qui s’est établi dans le pays d’UR
ou GEORGIE. Moise de Khoreno affirme que l’ancienne Chaldée doit être recherchée sur
le plateau qui s’étend depuis l’Ararat jusqu’au Nord, et d’où prennent leur source l’Araxez,
l’Halis, le Tigre et l’Euphrate. Estrabon dit la même chose, quand il observe que les
chaldéens sont les mêmes que les calibes, qui habitaient au-dessus de Trapezus ou
Trebizonda. » (Op. Cit.. pages 120/121, Edit. KIER, Bs. Aires, 1947).

La GEORGIE ou ancienne Chaldée fut ensuite appelée « IBERIE », l’Ibérie du


Causcase, aussi appelée au début « le pays Cush ou Ethyopie de Caucasique ». Dans le
Caucase, on trouve encore aujourd’hui un seuil montagneux appelé INDO-KUSH et
KUSHDAGH (Montagne de Kush). JOSEPH, dans l’ « HISTOIRE DES JUIFS », I, VI,
appelle TUBAL : « père des Ibériens et des Georgiens ». Pour ajouter une autre toponymie
très significative liée à l’Ibérie atlantique et caucasique, rappelons ce que la Bible dit au
sujet des « fils de YOCTAN », SEFAR, LA MONTAGNE DE L’ORIENT. » (GENESE,
10 :30) De même, selon le texte biblique, ABRAHAM descend d’HEBER à travers
d’YOCTAN, dont l’arrière grand-père était SEM, fils de NOE…

Juan Parellada de Cardellac dit, dans son livre fort intéressant « EL ORIGEN DE
LOS VASCOS » (« L’origine des basques ») : « Les Juifs étaient originaires d’une de ces
tribus apparentées à celles qui ont ensuite été appelées ibériques ou ligures qui, après
l’exode dont nous avons déjà parlé, se sont éparpillées en Mésopotamie et en Inde. Un
grand nombre d’entre eux, et en particulier les Chefs, étaient des ex-brahamanes qui, pour
des raisons inconnues, se réfugièrent en Chaldée et en Iran ; ils sont nés effectivement de
leur père « A-BRAHM », à l’époque d’Hercule Lybien, selon San Eusebio de Cesarea. (Op.
Cit.. page 52, Edit. Plaza & Janes, Barcelona, 1978).

271
Pour ceux qui désirent davantage de détails sur la thèse de l’origine IBERIQUE du
peuple Juif, nous suggérons la lecture de l’Oeuvre déjà mentionnée, de même que le livre
d’O. W. de Milosz : « LES ORIGINES IBERIQUES DU PEUPLE JUIF », Edit. A.
Salvaire, Paris, 1962, et l’excellent livre de Luis Charpentier, « EL MISTERIO VASCO »,
Edit. Plaza & Janes, Barcelona, 1976).

La Tradition SACERDOTALE qui était représentée par HENOCH, l’HERMES ou


THOTH antidéluvien, aussi appelé HERMES EL-HARAMESHA, l’auteur de la première
tradition écrite, correspond à la Tradition ATLANTE, et les deux autres Hermès
postdiluviens : EL-BABELI ou Hermès « Babylonien », correspond à la TRADITION
CHALDEENE, et l’Hermès EL-MICRI, correspond à la Tradition EGYPTIENNE. Comme
nous l’avons déjà dit, les deux traditions Chaldéenne et Egyptienne proviennent de la même
source ATLANTE.

Moreau de Jonnes dit : « Le peuple Parse, commandé par un Chef égyptien de la


tribu de Jupiter (DJEM-SCHID), avance vers le pays de la lumière où réside RAPITAN »
(Ce qui est souligné est de l’auteur). Ensuite, citant l’AVESTA (Vendidad III, 283), il
ajoute : « Il le trouve très beau (le pays de la lumière). Dans ce pays, il n’y avait ni homme,
ni femme, ni animal, alors il le remplit d’habitants. Il divisa la contrée en neuf cents parts,
en défricha trois cents, puis construisit VAR sur un plan carré, et il fit en sorte qu’un fleuve
s’écoula autour. Il y eut neuf rues dans les grandes agglomérations, et dans chaque rue, il
laissa mille hommes et femmes. « Moreau de Jonnes pense que cette émigration a du avoir
lieu dans la première partie du XXVème siècle avant J.C. Il continue en disant : « Où était
situé ce pays de la lumière ? Son nom même l’indique. On appelait « UR » (Soleil ou Lune
dans toutes les langues d’Asie), l’ancienne Chaldée, qui fut pendant longtemps, l’égypte
asiatique, et qui se composait de la GEORGIE et de l’ARMENIE. » (Op. Cit., pages
298/299).

Selon BEROSO, « après la mort d’ARDATES, le neuvième Roi des Chaldéens, son
fils XISUTHROS, dixième Roi de Chaldée, régna dix-huit sari. A cette époque, un grand
déluge eut lieu qui commença le cinquième jour du mois de DESIUS. Cronos lui ordonna

272
d’écrire l’histoire du début, du développement et de la concluison de toutes les choses, et
d’enterrer le livre dans la ville du Soleil, à SIPARA, en Chaldée (SEFAR). La découverte
des écrits de THOTH, après le Déluge, a servi de base pour le développement des
Cosmogonies dans lesquelles les Sacerdotes Chaldéens résumirent leurs idées au sujet de la
formation du monde. « Après le déluge, Babylone se convertit en un grand dépôt du savoir
et des traditions. Là-bas, des découvertes utiles furent faites, pour être diffusées dans tout le
monde. » (Moreau de Jonnes, Op. Cit, page 283).

« Comme conséquence de la catastrophe géologique qui a été appelée « déluge »,


les hauteurs du Niphate Caucasien et les rives du Terek ont été envahies par les multitudes
rejetées des basses terres par l’inondation. TERACH, descendant de la tribu sainte des fils
de SETH, abandonna la région haute qui’il habitait pour s’installer avec son peuple, dans le
pays d’URCASDIM, CHALDEE, où s’étaient réunis un grand nombre d’éthiopiens,
d’égyptiens, de parses et de peslages, Salios et Jonios, fils de XUTO. C’est là qu’est né
ABRAHAM. Ayant énoncé dans le temple, la doctrine d’un Dieu unique, les Nembrods
l’obligèrent à sortir du pays. Selon Nicolas de Damas, il partit avec un grand nombre de
personnes, s’installant à Damas où il fut roi de la ville, et il y demeura un certain temps
avant de se dirigier vers la Palestine. » (Op. Cit., page 201/202).

Comme nous le disions au Chapître Dix (LA TRADITION SCYTHE), les


LYBIENS ou CIMERIENS, et les ARGOS, en se concentrant sur les terres de la Colchide
et dans « le pays de la Toison d’Or », vont constituer un MOYEN ou CENTRE d’irridation
d’Influence Spirituelle, qui produira par la suite une grande expansion vers les quatre points
cardinaux ; influence encouragée par les Traditions correspondantes à ce grand mélange de
races qui a donné naissance aux araméens, parses, chaldéens, hébreux, arabes, phéniciens,
etc., provenant tous d’un NOMO, Centre ou Foyer commun : les Montagnes de la Colchide,
le berceau des ancêtres que La Bible appelle « les Fils de NOE » : JAPHET, SAM et SEM.
(GENESE, Chap. 10).

Dans la région du Bosphore Cimérien, deux importantes Traditions se rencontrent et


se mélangent : les restes de la Tradition Primordiale d’origine HYPERBOREENE que les

273
SCYTHES représentent en partie, et la Tradition Occidentale ou ATLANTE amenée par les
Ibéro-Ligures et les Peslages, depuis l’IBERIE ATLANTIQUE de GIBOR-AL-THOR
(Gibraltar), les GIBHORIENS DE THOR avec leurs DRUIDES, jusqu’à l’IBERIE qui s’est
installée aux pieds du Caucase BORYSTHENO.

Selon la GENESE, 10 :4, les fils de « YAVAN », fils de JAPHET, sont ELLISHA,
TARSIS, KITTIM et DODANIM. Tarsis (TARSHISH en hébreu) est l’HISPANIE que les
grecs appelaient TARTESSOS. Les PELASGES étaient aussi appelés « DODANIENS »
parce qu’ils descendaient de DODANIM, fils de YAVAN. Rappelons que les Scythes
descendent de KITTIM (Citim ou SCYTHIE). C’est pourquoi il est dit que les anciens
grecs étaients des descendants de YAVAN, fils de JAPHET, petit-fils de NOE et père de
TARSHISH. Comme tout le monde sait, dans l’antiquité, la coutume voulait qu’on adoptât
le nom du père, du chef ou du héro éponyme pour désigner un peuple ou une tribu.

Du point de vue ésoterique, tous ces noms ne représentent pas des individualités
humaines, mais ils sont liés à des principes cosmogoniques, des « états spirituels », moraux
et sociaux de l’Humanité. Ceux qui désirent approfondir cet aspect plus complexe des
Principes, peuvent trouver un excellent matériel de travail dans les oeuvres suivantes :
« MISSION DES JUIFS », par Saint-Yves d’Alveydre, (Editions NICLAUS, Paris, 1956),
« ESOTERISME DE LA GENESE », par le Dr. A. E. Chauvet (S.I.P.U.C.O., Paris, 1948),
et bien sûr, une bonne traduction digne de confiance du « SEPHER YETZIRAH », que la
Tradition attribue à HENOCH, et dont la rédaction, selon les rabbins, doit être attribuée au
Patriarche ABRAHAM, héritier des Secrets d’Hénoch et Père de l’INITIATION en
Israël. » (Réf : Eliphas Lévi : HISTOIRE DE LA MAGIE », page 14/15).

AUTRES CONSIDERATIONS AU SUJET DU PEUPLE HEBREU

Moreau de Jonnes, en se référant aux origines du peuple Hébreu, dit :


« Selon TACITE, les Juifs furent, à l’origine, une race éthiopienne que la peur et la haine
ont obligé à quitter leur patrie, sous le règne de Céféo. Et l’historien ajoute : « d’autres
prétendent qu’il s’agit d’une colonie d’égyptiens qui partit au temps d’ISIS ; d’autres enfin,

274
pensent que les juifs sortirent de l’Ile de Crête pour s’installer dans les limites extrêmes de
la Lybie (FINITIMA LEBYAE) à l’époque où SATURNE fut dépouillé de son royaume
par JUPITER. (TACITE : Hst. V.2). « Nous croyons que l’histoire des origines du peuple
hébreu est incluse dans ces brèves paroles ; mais avant tout, il faut expliquer quelques
termes : L’Ethiopie ou pays de CUSH, ainsi que la décrivent les écrits des géographes, était
située au Sud de l’Egypte, et commençait aux chutes du Nil. La Lybie, séparée de la vallée
du fleuve par la Chaîne Lybienne, la prolongeait jusqu’au lac Mareotis, voisin de la
méditerranée. Selon les idées actuelles, les ancêtres des Juifs seraient passés d’Ethiopie en
Crête, puis ils seraient retournés en Lybie. L’invraisamblance de cette déduction démontre
qu’aucune de ces dénominations ne s’applique aux contrées connues aujourd’hui sous ce
nom. En plus, il faudrait conclure qu’à l’origine, les juifs furent un peuple africain, et il
existe des raisons autorisées pour contredire cette opinion. »

« Il est vrai qu’aucune nation de race blanche est originaire d’Afrique. Les juifs
appartiennent à cette race et leurs ancêtres, les hébreux, ont été classés par certains auteurs,
dans la famille appelée araméenne, et selon d’autres auteurs, dans la famille sémite, avec
leurs amis les syriens et les arabes. Sans aucun doute, on observe chez ces peuples un
mélange avec des familles de couleur plus obscure, mais le type primitif était assurément
blanc. D’autre part, une grande difficulté géographique apparaît : quand les premières
clartés de l’histoire font entrevoir l’existence du peuple hébreu, celui-ci habite la Chaldée,
l’UR-CASDIM de la Genèse, que les archéologues situent fort justement dans la région au
sud de la Caucase qui comprend la Georgie actuelle et une partie de l’Arménie. La ville
d’UR, l’ORCHOE de Ptolomeo est aujour’hui ORFA. La contrée qui l’entoure, dit M.
Loyard (NINIVE, XIII, page 297), est appelée, encore de nos jours, URRHOE par les
bédouins arabes. C’est de là que partit ABRAHAM à la tête d’une population nombreuse,
pour se fixer en Palestine. » (Selon F. Josefo, ANT, I, VIII, cité par Moreau de Jonnes).

« Si l’on admet ces faits - poursuit Moreau de Jonnes -, il paraît bien difficile
d’expliquer comment un peuple éthiopien qui résidait aux frontières de la Lybie, puisse se
transporter soudainement au nord de l’Arménie, sans que rien dans ces annales, n’indique
cette émigration importante. Selon les dires des plus érudits pères de l’Eglise, l’émigration

275
du peuple hébreu en Palestine eut lieu deux cents quatre-vingt douze ans après le déluge. Le
déluge joue un rôle important dans ses souvenirs. Cependant, nous lisons, dans le Thimé,
que les sacerdotes de Sais s’enorgueillissaient de ce que l’Egypte n’avait jamais souffert du
fléau du déluge, et ils attribuaient cet avantage à la conservation de leurs anciennes
traditions. En effet, dans la lecture de leurs inscriptions, rien ne peut laisser supposer que
l’Egypte ou la Lybie ait connu un tel cataclysme. Si l’on accepte que les hébreux sont
originaires d’Afrique, il faut alors se demander à quel endroit ont-ils pu être surpris par un
désastre - assez grand pour qu’ils le croient universel - sans que les peuples voisins n’aient
à en souffrir. »

« Nous n’insistirons plus sur une hypothèse de nos jours abandonnée. Cependant,
comme le dit Tacite, les hébreux étaient un peuple d’origine éthiopienne, et il est évident
qu’il faut chercher cette Ethiopie à un endroit différent de l’Afrique. Hérodote fait mention
des éthiopiens orientaux qui avaient pris part à la grande revue qui était passée devant
Jerjes, et qui, dit-il, marchaient avec les indiens. Comme l’affirme Joseph (HISTORIA DE
LOS JUIDIOS, III), il y avait aussi des éthiopiens occidentaux. Où vivaient-ils ? En
Colchide, bien sûr, où Hérodote avait vu des hommes noirs, cheuveux, crépus, qu’il
appelait égyptiens. Tout le Causcase, principalement sur le littoral d’Abasir et de la
Colchide, avait antérieurement pour nom, même encore à une époque postérieure à l’ère
chrétienne, ETHIOPIE. Benjamin de Tudela appelle ETHIOPIE, toute la région située à
l’orient des sources d’Araxas ou de Djihon. Rabbi Pettacha de Ratisbona dit que l’on trouve
plus de six cent mille juifs à Babylone, et qu’il en a beaucoup d’autres en ETHIOPIE et en
Perse (IX, 288). Nous croyons qu’il n’est pas hors des limites de la vraissemblance
historique, d’exprimer l’idée que l’ETHIOPIE de la première antiquité, le CUSH de la
Bible et des inscriptions de l’Egypte primitive, est très probablement l’Ethiopie asiatique,
immédiatement appelée Caucase par les grecs et par les romains. »

« De ces considérations, on peut conclure que durant l’époque qui précéda le


déluge, les juifs ou hébreux primitifs firent partie - avec les arabes et les pères des
phéniciens et des Canéens - d’une confédération de tribus d’origine lybienne, qui occupait

276
la partie septentrionale du Caucase, avec le nom générique d’éthiopiens occidentaux. » (Op.
Cit., pages 161, 162 et 164).

277
LA CHALDEE, PATRIE DES DEUX HERMES

La Chaldée est une région dans la quelle est disséminée une véritable Tradition,
dont l’origine remonte à des millénaires. Les CHALDEENS ou « KALKAS » n’étaient pas
une ethnie-comme nous l’avons déjà dit - mais une CASTE SACERDOTALE qui s’est
établie dans le pays d’UR. Les « MAGES » Chaldéens étaient un des Collèges Sacerdotaux
qui existaient en cette région ; ils provenaient de tribus du peuple Parse. MAGE
(MAHDIM) ne signifie pas seulement SAGE, mais aussi « GRAND SACERDOTE ». En
Chaldée, on trouvait aussi une autre branche de MAGES d’influence égyptienne
(SABEISME).

La Chaldée est la patrie des deux HERMES, connus sous les noms d’HERMES
« EL-HARAMASAH » (L’Arménien), qui est le plus ancien de tous, l’ antédiluvien, aussi
appelé « L’HERMES DES HERMES » ; l’autre est HERMES, « EL-BABELI » (Le
Babylonien), le premier HERMES post-diluvien. A SIPPPARA (SEFAR de GEORGIE),
les écrits de THOTH (HERMES) furent découverts après le déluge, ce qui convertit la
Chaldée en patrie des Alchimistes et des Astrologues. C’est de la Doctrine HERMETIQUE
que dérivèrent par la suite le gnosticisme et la Kabbale des Hébreux, que les juifs et les
arabes Initiés dans leurs Doctrines diffusèrent dans tout l’Occident.

HERMES est le nom que les grecs ont donné à THOTH ; les latins l’appelèrent
MERCURE, en Inde BOUDHA (à ne pas confondre avec Le BUDDHA historique), nom
dont la racine signifie « SAGESSE ». Les syriens l’appelèrent « GIGON », les arabes
« IDRIS », les juifs « HENOCH », les gaulois « GWYON », les germains « TENTALES »,
les saxons « TUISTON » et les scandinaves « WODEN ». Chez tous les peuples et les races
différentes qui lui ont célébré un culte, il a correspondu au symbole astrologique de la
planète MERCURE et au jour de la semaine, mercredi.

THARE, le père d’ABRAM, était membre du Collège Sacerdotal des MAGES


CHALDEENS (OG-MA), tribu de Sacerdotes-Guerries qui devaient conserver et
transmettre la TRADITION, garder le Sanctuaire et observer les rites religieux ou Sacrés.

278
Cet Ordre Sacerdotal provenait du tronc des Fils de SETH, des générations de SEM et
suivait les Doctrines Traditionnelles d’HERMES EL-HARAMESAH et d’HERMES EL-
BABELI.

Dans la GENESE, 11 :31, nous lisons :


« TERAH PRIT SON FILS ABRAM, SON PETIT-FILS LOTH, FILS DE HARAN
ET SA BRU SARAI, FEMME DE SON FILS ABRAM, QUI SORTIERENT
AVEC EUX D’OUR DES CHALDEENS POUR ALLER AU PAYS DE
CANAAN. ILS GAGNERENT HARRAN OU ILS HABITERENT. »

Dans la GENESE, 12.1, il est dit :

« LE SEIGNEUR DIT A ABRAM : « PARS DE TON PAYS, DE TA FAMILLE,


ET DE LA MAISON DE TON PERE VERS LE PAYS QUE JE TE FERAI
VOIR. »

Selon les Versets 2 et 3, Jéhovah dit à ABRAM :


« JE FERAI DE TOI UNE GRANDE NATION ET JE TE BENIRAI. JE
RENDRAI GRAND TON NOM. SOIS EN BENEDICTION. JE BENIRAI CEUX
QUI TE BENIRONT, QUI TE BAFOUERONT JE LES MAUDIRAI ; EN TOI
SERONT BENIES TOUTES LES FAMILLES DE LA TERRE. »

Et au Verset 5, nous lisons :


« ABRAM PRIT SA FEMME SARAI, SON NEUVEU LOTH, TOUS LES BIENS
QU’ILS AVAIENT ACQUIS ET LES ETRES QU’ILS ENTRETENAIENT A
HARRAN. ILS PARTIERENT POUR LE PAYS DE CANNAN : ILS
ARRIVERENT AU PAYS DE CANAAN. »

Depuis la CHALDEE, L’ « UR-CASDIM » de la Genèse, gardienne de La Véritable


Tradition, l’Ordre des Orthodoxes Chaldéens, « ABRAMIDES » partit pour Canaan,
emmenant avec lui le précieux Trésor de la TRADITION SACREE. Le Sacerdoce

279
ABRAMIDE était un mouvement qui s’était développé en Chaldée comme un « retour aux
sources », à la Tradition des « Fils de SETH », chez les Mages de Chaldée. Ce Sacerdote
ABRAMIDE était la représentation vivante d’un Corps Colectif, des DORIENS « NEO-
RAMIDES », c’est-à-dire, de la FILIATION (SHELSHELATH) de « RAM », ou la
RENOVATION (NSHR) de l’Organisme Social du BELIER, la « reconstitution »
Universelle de l’INITIATION DORIQUE. L’Ordre des ABRAMIDES décida
d’abandonner la Chaldée, où les forces antagoniques et arbitraires du despotisme
nemrodique l’attaquaient durement, pour se diriger vers l’Egypte dans un exil volontaire,
où il sera reconnu par les membres des deux Conseils du Gouvernement. Les
ABRAMIDES arrivèrent en Egypte environ 2200 ans Av. J. C., peu avant l’invasion des
HYKSOS (H-IRSUS-ITAS). (Réf : Sergius Gortan Ancona : « THE SUBSTANCE OF
ADAM », page 219, « The Occ. Book Society », London, s/f).

Les AB-RAMIDES, l’Ecole Initiatique dont ABRAM est le nom symbolique,


voulaient séparer la Hiérarchie des FONCTIONS : séparer l’ AUTORITE (Spirituelle) de
toute obligation envers LE POUVOIR, et situer ce dernier sous son autorité, comme tous
les Conseils de Gouvernement de tout le Monde antique, de même que le fit MOISES par la
suite. Le Sacerdoce AB-RAMIDE était un descendant direct de la Caste Sacerdotale
primitive du Peuple Aryen, à travers les Sumériens babylonien set les Scythes de la
Colchide (KALCAS).

L’historien bénédictin AUGUSTIN CALMET dit, dans le « Dictionnaire de La


Bible » (TAYLOR’S, London, 1798), que « quand ABRAM est né, « son étoile » brilla
dans les cieux, si nous en croyons les légendes populaires, et sa brillance dépassa celle de
toutes les autres étoiles.»

Des Traditions rabbiniques racontent : « Abram était le fils de TERAH, général de


l’armée de Nemrod, descendant de SEM, fils de NOE, et appartenant à un clan araméen
descendant d’une ancienne lignée d’AKKADIOS. Il est né à OUR, chez les Chaldéens,
1948 ans après la Création. La nuit de sa naissance, les amis de Terah, parmi lesquels se
trouvaient de nombreux Conseillers et Devins de Nemrod, participaient à une fête dans sa

280
maison. En partant, la nuit était déjà fort avancée, et ils observèrent « une étoile inusitée à
l’est », qui semblait passer d’un quart du ciel à l’autre, en dévorant quatre étoiles qui se
trouvaient là. Surpris et etonnés par une vue aussi merveilleuse, ils dirent : « En vérité, cela
veut seulement dire que le nouveau-né de Terah arrivera à être grand et puissant. » (Baring-
Gold : « LEGENDS OF THE PATRIARCHS », page 149).

OPINIONS DIVERSES AU SUJET DE L’ETYMOLOGIE DU NOM D’ABRAHAM

Parmi la multitude des légendes babyloniennes qu’OVIDE raconte dans ses célèbres
« METAMORPHOSES » (son chef d’oeuvre), se trouve celle du « PERE ORHAM » :
c’était un Roi d’OUR que les assyriens représentaient selon la tradition, assis dans un
fauteil, avec un air de bonté (auquel Renan se réfère dans « PEUPLE D’ISRAEL », page
72/75). La citation d’OVIDE l’identifie ainsi : « REXIT ACHAEMENIAS PATER
ORHAMUS, ISQUE SEPTIMUS A PARISCO NUMERATUR ORIGINE BELO. »
(METAM. IV, 4, 212) ; c’est de lui qui proviendrait, à travers l’étymologie, AB-ORHAM,
la figure d’ABRAM.

« Les anciens Livres Chaldéens donnet à ABRAM le surnom de « ZERU-AN », ou


« ZERB-AN », qui signifie « prince opulent et puissant ». Il a aussi été appelé
« ZARUAN » et « ZARMAN », c’est-à-dire, « vieux décrépit », comme SATURNE avec
sa faux à la main. D’après la légende babylonienne, XISUTHROS partit dans son arche en
direction de l’Arménie, et son fils « SIM » a fini par être un monarche suprême. PLIN dit
que « SIM » était aussui appelé « ZERUAN » et d’autre part, que SIM est identique à
« SEM ». Selon les ethnologues, l’Assyrie est le pays de SEM et l’Egypte celui de
« CAM ». La Genèse, Chapître 10 :21 et 22 parle de SEM, père d’ELAM et d’ASSOUR et
de tous les habitants d’HEBER » (Réf : H. P. B. : « ISIS SIN VELO, page 286, Note 1).

Mario Roso de Luna exprime l’opinion suivante, au sujet du nom « ABRAHAM ».


« ABRAHAM est le Non-brahman », le séparé de la caste primitive brahmanique, et épou
de Sari (ou Saraswati), il habite depuis son expulsion aryenne dans la ville d’OUR en
Chaldée, et c’est de là, déjà proche voisin de l’Europe, qu’il rencontre ABIMELECH,

281
MELCHISSEDECH ou MALKI-SHADACK, » le sacerdote des mlechas ou européens »,
« Sacerdote du Très-Haut », c’est-à-dire, de la déité abstraite et innominée sans nom des
peslages et des étrusques tartésiens… » (Réf : « EL SIMBOLISMO DE LAS
RELIGIONES DEL MUNDO », pages 59/60, Edit. KIER, Bs. Aires, 1944). Et dans son
livre « EL LIBRO QUE MATA A LA MUERTE » (« Le Livre Qui Tue La Mort »), Mario
Rosa de Luna réaffirme : « car nous avons déjà dit que les sémites sont des aryens expulsés
de leurs castes, comme l’indique le nom même d’ABRAHAM, », le non-brahman. » (Op.
Cit., page 420, N Ote 6, Edit. GLEM, Bs. Aires, 1957).

SAINT YVES D’ALVEYDRE dit, dans son livres très dense « MISSION DES
JUIFS », Tome I, pages 130/131, que « les orthodoxes de la Chaldée, obéissants à la lignée
de la Tradition provenant du Pouvoir Paternel ou de l’Autorité de RAM, portèrent son nom
dans le leurs, et ce dernier servit de hiérogramma à l’Ordre des AB-RAMIDES, ou
d’ABRAM (AB-RAM), les Sacerdotes-Inités Doriques de Chaldée, Sacerdoce institué par
RAM en Chaldée (KA-ELD ou KA-ALD : « REUNIONS DES VIEUX ANCIENS », la
Communauté ou molécule Sociele du Système Théocratique de RAM). Corps Sacerdotal
gardien de la Synthèse ésotérique des Sciences, corps enseignant par excellence et Conseil
de Dieu. Tels étaient les Sacerdotes AB-RAMIDES qu’AB-RA-H-AM emmena de
Babylone à Cannan, terre choisie pour la reconstruction de l’Initiation DORIQUE ou NEO-
RAMIDE. »

A TYRE, les Souverains s’enorgueillissaient également du nom d’HIRAM. ABI-


RAM est identique à AB-RAM. Abi-Ram signifie « le PERE de RAM », c’est-à-dire qu’il
représente une « Chaîne » ou lignée de Succession de Sacerdotes-Rois de RAM. De même
que HI-RAM (ou CHIRAM), Roi de Tyre, était le Titre de celui qui regnait, et non son nom
personnel, de même le TITRE de PHARAON n’était pas non plus un nom personnel. En
palî, le terme ABA-HIRAM désigne La DOCTRINE ESOTERIQUE.

Dans « ADONIS ATTIS, OSIRIS », page 51, Vol I, 3ème Edit. , FRAZER signale
« qu’il était d’usage courant chez les sémites, d’appeler un homme « le père d’untel »,

282
quand ce « untel » était un Roi, car le Roi était considéré comme un ROI-DIEU, et était
littéralement adoré comme divin. »
AB-RAM signifie « LE PERE ou source de l’exaltation de la vie » ; ou « noble par
son père » (de souche noble), ou « le Père Elevé ». AB ou ABIFF signifie PERE (« père
de »). Le nom « FO-HI », qui est d’origine celte, selon Saint Yves D’Alveydre, signifie
« PERE VIVANT ». Dans l’antiquité, chez les greces, « PATROS » (PERE) désignait le
MAITRE SPIRITUEL, et plus particulièrement, le « Père des Initiés » ou « Père
Spirituel ». Les termes de PARSIS, PARAS, PEIS, PITRIS et PATROS, avaient le même
sens de PERES, ANCETRES, CREATEURS, PREDECESSEURS, REGENTS, etc. Par
conséquent, ABRAHAM représente la pureté primordiale de la Tradition
(ORTHODOXIE). C’est pourquoi LE CORAN dit qu’ « ABRAHAM n’etait ni Juif ni
Chrétien, mais HANIF (Orthodoxe), en relation à la Tradition Primordiale. » (Cité par
Frithof Schuon dans son livre « LA UNIDAD TRANSCENDENTE DE LAS
RELIGIONES », (« L’unité transcendante des religions », page 43, Edic. Anaconda, Bs.
Aires, 1950).

La GENESE, 17 :4 et 5, dit :
« VOICI MON ALLIANCE : TU SERAS PERE D’UNE MULTITUDE DE
PERSONNES. ON NE T’APPELERA PLUS DU NOM D’ABRAM, MAIS TON NOM
SERA ABRAHAM, CAR JE TE DONNERAI DE DEVENIR LE PERE D’UNE
MULTITUDE DE PERSONNES. » (KI AV AMON GOIM NESATIJA).

C’est ainsi que le « Dieu Tout Puissant » (EL-SHADAI) s’adressa au Patriarche


ABRAHAM, le convertissant ainsi en PERE (« PATROS ») de nombreux peuples : PERE
SPIRITUEL DES « ACCEPTES »…

ABRAHAM ET LES ORIGINES DE LA TRADITION INITIATIQUE OCCICENTALE

ABRAHAM est le progéniteur (PATROS) des Véritables ISRAELITES, c’est-à-


dire, des INITIES. Il fut le premier des Patriarches post-diluviens et le premier Patriarche
hébreu. Né et formé dans l’ambiance babylonienne qui constituait, pour l’époque, un

283
véritable CREUSET de traditions et de races, Dieu le fit partir d’OUR-CASDIM où une
grande civilisation existait, mais où la Sagesse Traditionnelle était très contaminée par la
confluence de diverses Traditions, et par le mélange d’élements qui, loin d’unifier les
principes, ne pouvait conduire qu’à des déviations dangereuses et à des déformations
discordantes, à la fragmentation et au syncrétisme proprement dit.

Une fois installé sur les terres de Canaan. « ABRAM vint habiter, avec ses tentes,
au chênaie de NAMRE, qui se trouve à HEBRON ; il y éleva un autel pour le Seigneur. »
(GENESE, 13 :18). (Note : ce qui est souligné est de l’auteur). La ville d’HEBRON était la
ville des « quatre tribus » confédérées de la race des « ANAQIM », dont elle était la
métropole. C’est une des plus vieilles villes du Monde. Dans NOMBRES, 13:23, nous
lisons : « ILS MONT ERENT PAR LE MIDI ET ARRIVERENT A HEBON OU
VIVAIENT AHIMAN, SHESHAI ET TALMAI, FILS D’ANAQ. HEBRON AVAIT ETE
BATIE SEPT ANS AVANT ZOAN (TANIS) EN EGYPET. » (Réf : « ENCICLOPEDIA
DE LA BIBLIA, Vol. III, page 1144, Edic. GARRIGA, Barcelona, 1963).

Selon la même source d’information que nous venons de mentionner, « NAMRE »


est un endroit de la Palestine méridionale, célèbre pour un chêne (DRUS MAMBRE) ou un
chênaie qui, situé à côté d’un puits d’eau vive, constituait un arrêt obligé pour les caravanes
qui, partant des régions septentrionales, se dirigeaient à Hébron. » (Ce qui est souligné est
de l’auteur).

« L’importance de NAMRE saute aux yeux quand on étudie le choix du lieu par
ABRAM, non seulement pour établir un campement pendant un certain temps, mais aussi
pour ériger un autel à YAHWEH. Durant son séjour en ce lieu, la nouvelle de la Victoire de
KEDOR LAOMER sur les Rois de la Pentapolis, et de l’emprisonnement de son neuveu
LOT, lui fut communiquée. En plus, il fut le théâtre de grandes manifestations de
YAHWEH à son serviteur : naissance d’un fils qui sera son héritier et le pacte d’une
alliance établie avec LUI ; prescription de la circoncision comme signe et rappel de
l’Alliance scellée ; finalement, l’apparition de trois personnages mystérieux qui lui
annoncèrent la naissance de son fils ISAAC et la ruine de SODOME. » A environ trois

284
kilomètres au nord d’Hébron, se trouve, encore de nous jours, le lieu appelé « RAMET EL-
HALIL » (Hauteurs de l’Ami - de YAHWE -), où Abram reçut la visite des trois Anges. De
même, l’on peut encore y voir un vieux chêne dont le tronc mesure huit mètres, qui est sur
le point de mourir, et dont on suppose qu’il est le chêne d’Abram à Namré (DRUS
NAMBRE). »

« Les ruines d’aspect cyclopéen, et apparament très anciennes de RAMET EL-


HALIL, furent, dit-on, l’oeuvre de l’empereur ADRIEN qui construisit sur les restes d’un
TEMENES hérodien, suivant ainsi l’ancienne coutume de protéger par un mur tout arbre
que le peuple vénère comme étant sacré. L’archéologie a pu confirmer la véracité de la
tratidion écrite, qui, depuis le Ier siècle de l’Ere Chrétienne, situait le chêne de Namré à
RAMAT EL HALIL. » (Op. Cit., Vol IV, pages 1224/1225).

Dans JOSUE, Chap. 2, Versets 8, 9 10 et 11, nous lisons : « ET VOILA QUE, PAR
CHANCE, LES FILS D’ISRAEL DONNERENT AUX LEVITES CES VILLAS AVEC
LEURS TERRASSES, COMME JEHOVAH L’AVAIT ORDONNE PAR MOISE. » « ET
TOUTE LA TRIBU DES FILS DE JUDAS, ET CELLE DES FILS DE SIMEON,
DONNERENT CES VILLAS QUI ONT ETE NOMMEES : ET LA PREMIERE FUT
POUR LES FILS D’AARON, DE LA FAMILLE DE COATH, DES FILS DE LEVI ;
AUXQUELS ILS DONNERENT CHIRITIAH-ARBA, DU PERE D’ANAQ, QUI EST
HEBRON, DANS LA MONTAGNE DE JUDAS, AVEC SES TERRASSES ET SES
ALENTOURS. » (Ce qui est souligné est de l’auteur).

AARON, frère de MOISE et PREMIER GRAND SACERDOTE D’ISRAEL, était


un fils d’AM-RAM, fils de COATH, et petit fils de LEVI. Dans NOMBRES, 3 :5 à 10,
nous lisons : « LE SEIGNEUR DIT A MOISE : « FAIS APPROCHER LA TRIBU DE
LEVI, ET METS-LA A LA DISPOSITION DU SACERDOTE AARON, POUR QU’ILS
SE METTENT A SON SERVICE : ET ILS SERONT A SON SERVICE ET AU
SERVICE DE TOUTE LA CONGREGATION DEVANT LE TABERNACLE DU
TEMOIGNAGE, DANS LE MINISTERE DU TABERNACLE ; ILS PRENDRONT SOIN
DE TOUS LES ACCESSOIRES DU TABERNACLE DU TEMOIGNAGE, ET ILS

285
SERONT AU SERVICE DES FILS D’ISRAEL POUR ASSURES LES TRAVAUX DU
TABERNACLE ; ET JE DONNERAI LES LEVITES A AARON ET SES FILS : ILS LUI
SONT ENTIEREMENT DONNES PARMI LES FILS D’ISRAEL. ET TU
CONSTITUERAS AARON ET SES FILS POUR QU’ILS EXERCENT LEUR
SACERDOCE. »

Dans EXODE, 19 :3 et 6, il est dit : « ET MOISE MONTA VERS DIEU. LE


SEIGNEUR L’APPELA DE LA MONTAGNE EN DISANT : « TU DIRAS CECI A LA
MAISON DE JACOB, ET TU DENONCERAS LES FILS D’ISRAEL. ET VOUS SEREZ
MON ROYAUME DE SACERDOTES ET UNE NATION SAINTE. »

JACOB, père de LEVI, après avoir béni ses fils leurs dit : « JE VAIS ETRE REUNI
A MON PEUPLE. ENTERREZ-MOI AUPRES DE MES PERES, DANS LA CAVERNE
AU CHAMP D’EPHRON LE HITITE, DANS LA CAVERNE DU CHAMPS DE
MAKPELA, FACE A NAMRE AU PAYS DE CANAAN, LE CHAMPS ACQUIS PAR
ABRAHAM D’EPHRON LE TITITE A TITRE DE PROPRIETE FUNERAIRE. C’EST
LA QU’ON A ENTERRE ABRAHAM ET SA FEMME SARAH, C’EST LA QU’ON A
ENTERRE ISAAC ET SA FEMME REBECCA, C’EST LA QUE J’AI ENTERRE LEA.
QUAND JACOB EUT ACHEVE DE DONNER SES ORDRES A SES FILS, IL
RAMENA SES PIEDS DANS LE LIT, IL EXPIRE ET FUT REUNI A SES PERES."»
(GENESE, 49 :29, 30, 31, 33). (Ce qui est souligné est de l’auteur).

Les anciens hébreux, de même que leurs ancêtres les GHIBORIM, et de même que
les premiers Celtes, avaient gardé la coutume de rendre un culte à l’Arbre (Le Derú), le
Chêne, considéré comme un arbre symbolique ou représentatif du PERE TOUT-
PUISSANT ; un symbole approprié du « Dieu Vivant », le « paradigme » le plus achevé de
l’évolution de la Vie Divine sur tous les pans de la manifestation ; bref, L’ARBRE DE LA
VIE (OTZ CHAIM). Chez les sémites originaux, on trouve l’ « ASHERAH » : un tronc ou
une colonne d’un bel arbre avec sept banches de chaque côté, couronné d’une fleur
globulaire d’où sortent trois rayons, à l’ombre de laquelle se trouvait l’autel, et qui

286
représentait le Culte Cannan de la Lune, et qui existait également dans l’Israël primitif.
(Manual Enciclopédico Judío », par Pablo Link, Edit. ISRAEL, Buenos aires, 1950/5710).

Nous lisons dans 1-ROIS, 16 :33 : « AKHAB FIT AUSSI UNE FORET ». Il s’agit
des forêts de chênes que Jehovah ordonne dans EXODE, 34 :13 : « ET VOUS
TAILLEREZ LES FORETS », et dans JUGES, 6 :25 : « ET TU COUPERAS AUSSI LA
FORET QI EST A COTE DE LUI ». Dans 2-ROIS, 13 :6 : « MEME LA FORET RESTA
A SAMARIE ». Comme on le voit, le culte de l’arbre fut définitivement interdit, d’où ce
que nous lisons dans DEUTERONOME, 16 :21 : « TU NE PLANTERAS AUCUNE
FORET DE L’AUTEL QUE TU CONSTRUIRAS POUR LE SEIGNEUR TON DIEU. «
Et dans 2-CHRONIQUES, 16 :6, nous voyons que JOSEPHAT « ENLEVA LES PIERRES
ET LES FORETS DE JUDAS. » Dans 1-ROIS, 14 :22 et 23 : « JUDAS FIT CE QUI
ETAIT MAL AUX YEUX DU SEIGNEUR, ET PAR LES PECHES QU’IL COMMIT,
PROVOQUA SA COLERE PLUS QUE N’AVAIENT FAIT LEURS PERES. COMME
CEUX-CI, ILS BATIRENT DES AUTELS, DES STATUES ET DES FORETS SUR
TOUTES LES COLLINES ELEVEES, ET SOUS TOUT ARBRE VERDOYANT. »

Il est évident que « le culte de l’arbre » hérité de leurs ancêtres DRUIDES, avait
cessé d’être le simple recours au « symbolisme » qui, chez les Sacerdotes et Initiés, ne
revêtait pas l’aspect de superstition qu’il avait certainement atteint parmi la grande
population ignorante et à fortes tendances « idolâtres », raison pour laquelle, le concept
rigide MONOTEISTE des dirigeants Hébreux ne pouvaient le tolérer.

Pour la TRADITION OCCIDENTALE, l’importance de la MISSION des AB-


RAMIDES est de premier ordre. AB-RAM est le « progéniteur » du peuple élu ; c’est-à-
dire, des « INITIES ». Ce n’est pas pour rien qu’il fut appelé par Dieu lui-même : « L’AMI
DE DIEU ». Comme le signale LE CORAN II, 129 : « ON VOUS DIT : SOYES JUIFS
OU CHRETIENS, ET VOUS SEREZ SUR LE BON CHEMIN. REPONDEZ-LEUR :
NOUS SOMMES PLUTOT DE LA RELIGION D’ABRAHAM, VRAI CROYANT, ET
QUI N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. » En relation à la Tradition
Primordiale, Abraham était un orthodoxe (HANIF).

287
Dans la SOURATE IV, 57, nous lisons : « NOUS AVONS DONNE A LA LIGNEE
D’ABRAHAM LES ECRITURES, LA SAGESSE ET UN GRAND ROYAUME ». Et dans
la SOURATE XVI, 121, il est dit : « ABRAHAM ETAIT UN PEUPLE soumis à Dieu,
VERITABLE CROYANT ; IL N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. »
(Ce qui est souligné est de l’auteur). Dans la SOURATE XLIII, 25 à 27, nous lisons :
« SOUVIENS-TOI DE CE QUE DIT ABRAHAM A SON PERE ET A SON PEUPLE : JE
SUIS INNOCENT DE VOTRE CULTE. JE N’ADORE QUE CELUI QUI M’A CREE ; IL
ME DIRIGERA SUR LE CHEMIN DROIT. IL (ABRAHAM) A ETABLI CETTE
PAROLE COMME UNE PAROLE QUI DEVAIT RESTER ETERNELLEMENT APRES
LUI PARMI SES ENFANTS, AFIN QU’ILS RETOURNENT SANS CESSE A DIEU ».

SOURATE LVII, 26 : « NOUS ENVOYAMES NOE ET ABRAHAM, ET NOUS


ETABLIMES LE DON DE LA PROPHETIE DANS LEURS DESCENDANTS ET LE
LIVRE (LES ECRITURES). TEL, PARMI EUX, SUIT LA DROITE VOIE, MAIS LA
PLUPART SONT DES PERVERS. » Les SOUFIS se considèrent comme des descendants
de la Tradition ABRAHAMIQUE. ISAAC, fils d’ABRAHAM, est considéré comme « le
Patron des Soufis » (PATROS).

Le RATTACHEMENT ABRAHAMIQUE est donc un rattachement


TRADITIONNEL. Et sa rencontre avec MELKISEDEK (Sacerdote de Dieu le Très-Haut)
le prouve, telle qu’elle est racontée dans la Bible, GENESE, 14 :18 à 20 : « C’EST
MELKISEDEQ, ROI DE SALEM, QUI FOURNIT DU PAIN ET DU VIN. IL ETAIT
SACERDOTE DE DIEU, LE TRES-HAUT, EN POSSESSIONS DES CIEUX ET DE LA
TERRE (L’ELION), ET IL BENIT ABRAM EN DISANT : BENI SOIT ABRAM PAR LE
DIEU TRES HAUT QUI CREE LES CIEUX ET LA TERRE ! BENI SOIT LE DIEU
TRES-HAUT QUI A LIVRE TES ADVERSAIRES ENTRE TES MAINS. ABRAM LUI
DONNA LA DIME DE TOUT. »

Il est évident que MELKISEDEQ est un supérieur Hiérarchie d’ABRAM, vu que ce


dernier reconnaît une telle Hiérarchie en payant la Dîme. Selon René Guénon (« LE ROI

288
DU MONDE »), « il y là une véritable « INVESTITURE spirituelle, point de jonction de la
Tradition Hébraîque avec la Grande Tradition Primordiale. La « bénédiction » (BARAKA)
dont il s’agit, est proprement la « communication » d’une « influence spirituelle », à
laquelle Abraham va participer désormais ; et l’on peut remarquer que la formule employée
met ABRAHAM « en relation directe » avec « le Dieu Très-Haut » que ce même
ABRAHAM invoque ensuite en l’identifiant avec JEHOVAH (GENESE, 14 :22 : « JE
LEVE LA MAIN VERS JEHOVAH, DIEU TRES-HAUT, QUI CREE LES CIEUX ET
LA TERRE. » (Ce qui est souligné est de l’auteur).

Si MELKI-TSEDEQ est ainsi supérieur à Abraham, c’est que le « Très-Haut »


(Elion), qui est le Dieu de MELKI-TSEDEQ est lui-même Supérieur au « Tout Puissant »
(SHADDAI), qui est le Dieu d’ABRAHAM, ou, en d’autres termes, que le premier de ces
deux noms représente un « aspect » divin « plus élevé que le second. D’autre part, ce qui
est extrêmement important, et ce qui semble n’avoir jamais été signalé, c’est qu’ « EL-
ELION » est l’équivalent d’EMMANUEL, ces deux Noms ayant exactement le même
nombre : 197

Le SACERDOCE DE MELKI-TSEDEQ EST LE SACERDOCE D’ELION ; le


Sacerdoce Chrétien est celui d’EMMANUEL ; si donc L’ELION est EMMANUEL, ces
deux sacerdoces n’en sont qu’un, et le Sacerdoce Chretien, qui d’ailleurs comporte
essentiellement l’offrande eucharistique du pain et du vin, est véritablement « selon l’ordre
de Melchissédec ». La Tradition Judéo-Chrétienne distingue deux sacerdoces, l’un « selon
l’ordre d’AARON », l’autre « selon l’ordre de Melchissédec » ; et celui-ci est supérieur à
celui-là, comme Melchissédec lui-même est supérieur à Abraham, duquel est issue la tribu
de LEVI, et, par conséquent, la famille d’AARON. Cette supériorité est nettement affirmée
par saint PAUL dans l’EPITRE AUX HEBREUX, Chap. 7, Versets 1 à 24. (Op. Cit. Pages
50/51, Edit. « GALLIMARD », Paris, 1958).

Si ABRAM est « l’Ami de Dieu », comme l’appelent ESAIE, 41 :8, et SANTIAGO,


2 :23, MELKISEDEK est aussi « le Pontife le plus aimé de Dieu », Sacerdote de Dieu le

289
Très-Haut » et « conducteur des autres dans l’ascension vers la Déité unique et véritable ».
(DYONISOS L’AREOPAGITE : « LES HIERARCHIES CELESTES », Chap. IX).

Toute véritable Tradition est essentiellement MONOTEISTE : elle affirme avant


tout L’UNITE DU PRINCIPE SUPREME. Les MAZDEISTES, anciens perses qui
adoraient ORMUZ, « Grand Roi » ou « Maître Sage » (AHURA-MAZDA), exercèrent,
avec leurs croyances, une grande influence sur les Chaldéens. Leur horreur de toute
représentation concrète de la Divinité, et leur refus de toute « image » étaient parfaitement
partagées par les ABRAMIDES, qui, de même que les Druides, comme nous l’avons déjà
souligné au Chapître Neuf, avaient des concepts très claires au sujet de la Divinité qui
s’appuyaient sur une METAPHYSIQUE, comme c’est le cas, par exemple, du concept de
L’ABSOLU : « OIW ».

Les MAZDEISTES, comme les MAGES et les PARSES, constituaient divers noms
de la Tradition originaire de ZARATHOUSTRA ou ZOROASTRO, le grand législateur et
réformateur religieux, dont le nom est un nom générique pour les grands réformateurs, de
même que MANÚ ou VYASA en Inde, raison pour laquelle on est arrivé à citer jusqu’à
treize Zoroastros. (BADISTAN).

Au sujet de la conception monotéiste que les Juifs reçurent d’ABRAM, le Grand


Rabbin Alexandre SAFRAN dit, dans son livre « LA CABALE » : « Le Judaïsme ne donne
aucune « VISION » de Dieu ; il n’est pas une religion « optique ». Mais il fait
« ECOUTER » Sa Voix, connaître Sa Volonté, écouter Ses Ordres : il est une religion
« acoustique ». (Op. Cit., page 46, PAYOR, Paris, 1960). C’est pourquoi les paroles
initiales de l’Oration principale Juive est le classique : « SHEMA ISRAEL » : « ECOUTE,
ISRAEL… ! » Et la Mezuzah est un parchemin qui contient les premiers paragraphes de la
SHEMA. La MEDITATION, qui est la « prière SILENCIEUSE », a besoin du « silence de
l’Ame ». Prendre conscience de l’Etre Véritable c’est « ECOUTER » le Silence ineffable,
qui permet à l ‘Homme de se libérer de « ce qui n’EST pas »…La PAROLE DIVINE est
l’ORDRE (AMR) par lequel la Création s’effectue. La première PAROLE PROFEREE est

290
le « FIAT LUX ». Voilà l’importance et la primordialité du SON, le rôle essentiel du
VERBE…

Le fait que les créations du mental humain soient aussi mutables et qu’elles
demeurent dans un flux constant, a permi à l’homme commun de déduire que tout ce qui est
« primitif » est obligatoirement « simple » et par conséquent, « germinal » et incomplet.
C’est ce qui se passe dans le domanine des idées et des concepts « rationnels », qui, comme
toutes les choses contingentes, sont susceptibles de modification par l’intervention du
« facteur humain ». Mais dans le domaine du transcendant, de la Métaphysique, une
Doctrine Traditionnelle contient depuis son origine même, toute l’expansion de ses formes,
l’actualité permanente de tous ses aspects, dans un « éternel présent » qui constitue le seul
fondement réel de toute existence. A celui qui ne perçoit que ce qui est fragmentaire, lui
échappe la Sagesse totaliste et « NON-CONCEPTUELLE ». La raison n’est pas TOUT…

Comme l’affirme fort à propos René Guénon : « Les Idées contenues dans le Verbe
(Le Logos), sont nécessairement éternelles comme Lui. Tout ce qui est de l’ordre des
Principes étant absolument permanent et immutable, n’admet aucune sorte de sécession. »
(E.T. Septembre 1947 : « LES IDEES ETERNELLES »).

Et dans son livre « LE REGNE DE LA QUANTITE », nous lisons à la page 84 :


« La « CREATION », en tant que résolution du « CHAOS », est en quelque sort
« instantanée », et c’est proprement le « FIAT LUX » biblique ; mais ce qui est
véritablement à l’origine mème du « Cosmos », c’est la LUMIERE PRIMORDIALE elle
même, c’est-à-dire, l’ « esprit pur » en lequel sont les essences de toutes choses ; et, à partir
de là, le monde manifesté ne peut effectivement qu’aller en s’abaissant de plus en plus vers
la « matérialité ». (Op. Cit. . Edit. « Gallimard », Paris, 1945).

Cette séparation graduelle du principe, qui représente la marche descendante de la


manifestation cosmique, et avec elle, de la mentalité humaine, va nécessairement produire
une modification graduelle des principes originaux, et tout le « Sacré » va se convertir en
« profane », jusqu’à n’être plus réduit qu’à ce que le monde moderne appelle

291
« vulgarisation » pour le grand public, « manipulation par le bas », rationnalisme vulgaire
et inutile à la portée de tout le monde. Tout cela ne peut mener qu’à un manque total de
Connaissance qui se manifestera en une multitude d’erreurs de conceptions, en
« superstition » dans le sens le plus ample de ce mot. De cet état de choses, sortiront les
« nouvelles expressions d’idées » pour satisfaire les plus exigentes demandes de
« changement », de « progrès » et de « modernisme », qui sont les mots « à la mode » dans
notre monde occidental.

Comme nous le disions au Chapître Sept (« Les Traditions Dérivées et


Secondaires »), la Grande Tradition Primordiale, dans sa pureté la plus originale s’est
manifestée au début de la grande expansion depuis le Grand CENTRE BOREAL, le Grand
POLE Terrestre de la Grande Hiérarchie Initiatique, « la Citadelle du Grand Roi ». Elle
surpasse en ancienneté, toutes les manifestations diverses qui, depuis la proto-histoire
jusqu’à nos jours, ont constitué l’ «oeuvre humaine » de TRANSMISSION (MASSORA)
de La Parole Divine (DEVAR HA-CHEM), dans sa forme de SCIENCE DE LA VERITE
(HOKMAT HA-EMETH).

ABRAM avait appliqué la « DEVAR TORA », avant qu’elle ne soit promulgée à


travers de MOISE dans le SINAI. C’est ce qui fait « agir » ABRAM, car la Connaissance
se justifie par L’ACTION qui en découle. C’est pourquoi ABRAM se dédie à exécuter les
Ordres Divins. Il « écoute » l’appel Divin et « oriente » ses pas dans la direction que le
Dieu Très-Haut lui signale ; c’est-à-dire, il VIT « avec Dieu » en suit Ses Lois ;
reconnaissant La Volonté Divine, il s’y conforme et AGIT en conséquence en respectant
son ALLIANCE avec Dieu. Conducteur d’une élite spirituelle, il remplit sa Mission qui est
celle du « Royaume de Sacerdotes » et d’un « peuple Saint », dont parle Jéhovah à Moise
dans EXODE, 19 :3 à 9 ; c’est LA LOI EN MARCHE (HALAHA) qui « unit l’ancien et le
nouveau » dans une « SYNTHESE » merveilleuse qui donne de l’harmonie et de la stabilité
au mouvement permanent de CREATION…Chaque Alliance NOUVELLE n’annule pas
l’Ancienne, mais au contraire, elle lui redonne de la VIGUEUR…Le seul ré-tablissement
de la Tradition dans ses droits constitue par lui-même une rénovation perpétuelle, un
courant de vie. « N’ALLEZ PAS CROIRE QUE JE SOIS VENU ABROGER LA LOI OU

292
LES PROPHETES : JE NE SUIS PAS VENU ABROGER, MAIS ACCOMPLIR »
(MATTIEU, 5 :17). C’est ainsi que JESUS ne faisait rien d’autre que de RENOVER la
Religion des Anciens Patriarches hébreux. De même qu’ils le firent à leur époque : VIVRE
en accord avec la TRADITION reçue de leurs ancêtres…

Qui pourrait méconnaître les vertus éminentes, la droiture, la patience et la force


dont a fait preuve ABRAM, que les hébreux glorifient de Père et Fondateur ? Pourrait-on
dire qu’ABRAM n’était pas un véritable Juif « orthodoxe » parce qu’il n’était pas circoncis
et n’observait pas le Sabbath, de même qu’il ne faisait pas de distinction entre les diverses
« viandes » et qu’il ne respectait pas d’autre « commandements » qui furent ensuite
imposés par Moise ? Toute religion « nouvelle » essaye malheureusement « d’obscurcir »
l’héritage qui constitue les bases primitives de la nouvelle foi. La Tradition INITIATIQUE
observe, au contraire, une OBSERVANCE RIGUREUSE du « fil continuateur » qui
l’UNIT à son Origine Primitive.

Si nous considérons qu’ABRAM avait déjà quatre-vingt dix-neuf ans quand il fut
circoncis de la chair de son prépuce (GENESE 17 :24), et que cependant, bien avant cet
acte, Jéhovah « lui parlait », le guidait et le bénissait, à tel point qu’il « lui change son nom
pour celui d’ABRA-H-AM », ce qui constitue sans aucun doute une véritale « exaltation » ;
si nous considérons également que MELKISSEDEK, le Roi de Salem, l’a béni et par
conséquent, « l’a accepté », c’est-à-dire, qu’il lui a « reconnu » sa QUALITE et son
OFFICE, comme nous le voyons, pour MELKISSEDEK, le Représentant Légitime de la
Grande Tradition Primordiale, il était parfaitement possible d’ « investir » un homme de
tels Pouvoirs, Succession et Autorité, sans qu’il soit nécessaire de lui couper un bout de
prépuce, d’observer SHEJITA, ou de pratiquer le Sabbath…

C’est précisement un juif d’origine : PABLO DE TARSEO (SAULO), qui va


affirmer sans ambages : « LA CIRCONCISION N’EST RIEN, ET L’INCIRCONCISION
N’EST RIEN : LE TOUT C’EST D’OBSERVER LES COMMANDEMENTS DE DIEU »
(1-CORINTHIENS, 7 :19). Et dans GALATES, 5 :6, il réitère : « NI LA CIRCONCISION
NI L’INCIRCONCISION NE SONT EFFICACES, MAIS LA FOI AGISSANT PAR LA

293
CHARITE. « Et dans ROMAINS, 4 :13, il dit : « CE N’EST PAS EN VERTU DE LA LOI,
MAIS EN VERTU DE LA JUSTICE DE LA FOI QUE LA PROMESSE DE RECEVOIR
LE MONDE EN HERITAGE FUT FAITE A ABRAHAM OU SA DESCENDANCE ».
Autre Juif : JESIS, fils de JOSE, disait, selon MARC, 2 : 27 : « LE SAMEDI A ETE FAIT
POUR L’HOMME ET NON L’HOMME POUR LE SAMEDI . »

Il n’est pas possible de faire « table rase » du passé sans tomber dans le danger
d’une « évolution à l’envers ». Les concessions et les « facilités » données à la grande
masse humaine conduisent aux modifications « modernistes ». Celui qui prétend faire des
« innovations » en éliminant justement l’ANCIEN et le TRADITIONNEL, non seulement
échoue comme innovateur, mais il met en danger l’orthodoxie par la « démagogie ». Quand
il s’agit de RECEVOIR le « rattachement » avec une TRADITION, « plus nous sommes
proches de LA SOURCE, et plus le courant est pur », comme le soulignait fort à propos
Violeta F. Firth. La SOURCE MERE d’où a jailli notre TRADITION OCCIDENTALE
était LA TRADITION ATLANTE ; elle se manifestait dans sa plus grande pureté au sein
du contexte de Tradition SECONDAIRE ou Dérivée, mais nous ne pouvons pas la
considérer comme « simple », « germinal » ou incomplète. Seules les modifications
apportées par l’intervention du facteur « humain » commun et courant, profanateur et
« manipulateur par le bas » ont produit leur influence dégradante, mais les Organisations
Initiatiques TRADITIONNELLES n’ont jamais permi que le Grand HERITAGE dégénère
ou disparaisse. C’est pourquoi la MISSION des AB-RAMIDES a été celle de servir de
PONT (S’ILS ETAIENT DES « PONTIFES », C’EST QU’IL Y A UNE RAISON), entre
la TRADITION ATLANTE et la TRADITION HEBRAIQUE qui devait culminer bien
après, avec la Grande SYNTHESE de MOISE.

294
L’INFLUENCE PERSE et CHALDEENE DANS LA TRADITION DES ISRAELITES

Comme notre Tradition nous l’enseigne, et ainsi que l’Archéologie l’a prouvé, les
civilisations d’Assyrie et de Babylone ont été fondées par les peuples Turaniens et
Accadiens préhistoriques, provenant des steppes asiatiques et des Colonies Scythes du
Caucase.

Dans ce CREUSET gigantesque de races et de cultures, sous l’influence de diverses


Traditions présentes (orientales, perses, hindoues et égyptiennes), il était impossible
d’éviter les influences mutuelles (ENDOSMOSIS) entre des aspects doctrinaux aussi
variés, depuis la Synthèse la plus épurée jusqu’au syncrétisme le plus déformant et le plus
absurde.

C’est de cette « ambiance » qu’ABRAM est parti à la tête d’une foule que nous
pourrions appeler « le commencement du peuple Hébreu » qui devait ensuite s’installer en
Palestine. Le Collège Sacerdotal des AB-RAMIDES était détenteur d’une SYNTHESE très
riche : La TRADITION CHALDEENE « rectifiée » et « dépurée », qui devait exercer une
influence indiscutable sur les Hébreux, dans la transmission des idées entre Babylone et la
Judée, et particulièrement, dans les Doctrines propres au Grand Collège AB-RAMIDE.
C’est de cette Tradition que provient – entre autres choses – l’histoire très « Initiatique » du
Chaldéen « JOB », paradigme de l’Initié et de la grandeur de son « expérience ». Plus tard,
c’est de cette même Tradition que proviendra, grâce aux Chefs emprisonnés, l’organisation
définitive du Judaïsme Rabinique, dont le plus illustre exposant fut HILLEL, appelé « Le
Vieux », « le Grand », « l’Ainé » ET AUSSI « Le Piratonite », descendant de la Tribu
d’Ephraïm et père d’ABDON, un Juge d’Israël – qui apparaît dans JUGES, 12 : 13 - . Hillel
est né à Babylone et il émigra en Palestine pour continuer ses études dans les Académies de
Sémayah et d’Abtalyon. Il intervint de manière remarquable dans le développement de la
Loi Orale, et fut le fondateur d’une école juive d’intérpretation, appelée BETH-HILLEL. Il
possédait un esprit très libéral et un grand tact dans ses relations avec les gentils et les
prosélytes ; moralistes exemplaire, il formula la doctrine que Jésus précha par la suite :
« NE FAIS PAS AU PROCHAIN CE QUE TU NE DESIRES PAS QU’IL TE FASSE. » ;

295
c’était un homme très modeste, serein, d’une grande patience et d’une grande humilité.
(Réf : Man. Encicl. Judío).

Au sein de la Grande Tradition Initiatique proprement dite, les Chefs les plus
importants furent : DANIEL, Chef du Collège Des MAGES (« Le Collège Sacré des
KASHIDIM, selon Saint-Yves d’Alveydre : « L’ARCHEOMETRE ») et « épopte » des
Mystères ; et ASDRAS (EZRA), qui avec NEHEMIE, sont les protagonistes de la
restauration post-exilienne : ESDRAS dans le domainen religieux, et NEHEMIE dans le
domaine civil. ESDRAS était SACERDOTE et « scribe » (Sofer) ; on lui attribue plusieurs
livres, parmi lesquels, celui qui a été le plus diffusé dans l’antiquité, « L’APOCALYPSE
D’ESDRAS », un des « apocryphes » les plus intéressants et importants de l’ésotérisme
hébraïque. Dans la littérature latine, il est connu comme le IVème Livre d’Esdras. L’Ancien
Testament utilisé par l’Eglise contient deux de ces livres : le premier d’entre eux est appelé
« Livre d’Esdras » et se trouvait dans LA VULGATE (le I-ESDRAS) ; le deuxième est
NEHEMIE qui apparaissait dans La Vulgate comme II-ESDRAS (« Qui Esdras secundus
dicitur »). Ces deux livres correspondent à ce que les hébreux appelaient « KETUBIM »
(Ecrits). Au sujet du IVème Livre d’ESDRAS, il existe une traduction récente publiée par
« EDITORIAL 7 ½, S.A. », Barcelone, Espagne ; édition de 1980, dont le titre est
« APOCALYPSE D’ESDRAS » - IV Esdras. C’est un livre d’un contenu ésotérique très
estimable, en plus de sa « beauté » du point de vue littéraire. Le « nom initiatique »
d’Esdras descendant du Souverain Sacerdote TSADOQ, fils d’AHITUB, fils
d’AMARYAHU, fils d’ELEZAR, fils d’AARON. TSADOQ et le Prophète NATAN ont
sacré le Roi SALOMON. (Cf. 1-ROIS, 1 :34, 39 et 45).

C’est de la grande Ecole de THEURGISTES de Chaldée, que proviennent les


« NAZARES » ou NAZAREENS ; Ecole née et dévéloppée dans la Contrée de GALILEE,
nom dérivé de « GALIL », à cause de sa population galiléene ou galate (HELIL-HA-
GOIM), dont l’ancienne capitale était NAZARA (NASIRA en arabe, NASRAH en syrien),
qui a ensuite été appelée NAZARETH. Les Nazaréens étaient des Initiés, et par conséquent,
contraire au pur exotérisme du culte externe. C’est pourquoi les juifs orthodoxes les
appelaient péjorativement du nom de NAZARES. D’autre part, les sacerdotes non initiés,

296
qui vivaient de la superstition populaire, les poursuivirent et obtinrent que le Senhédrin les
maudît et les confondît aux yeux de la plèbe, avec les autres nazares qui méritèrent
l’indignation d’OSEE et d’autres prophètes.

Selon PLIN, les NAZAREENS existaient depuis environ cent cinquante ans avant
J.C.. Dans NOMBRES, Chap. VI, 1 à 21, on trouve des détails sur la Loi de Naziréat, dont
les cérémonies et les règles sont identiques à celles des Sacerdotes d’ADONIS. On dit que
le prophète EZECHIEL, les prophètes ELIE et PAUL (Saul) étaient Initiés dans les
Mystères des NAZAREENS. PLIN dit de ZARATUS qu’ « il était Zoroastre et
NAZARET. Le mot NAZAR signifie « VISION INTERNE » et « CONSACRE ». Chez les
perses, le mot NA-ZARUAN désignait l’ « ANCIEN DES JOURS ». Les NAZAREENS se
considéraient comme « consacrés au service du Dieu Unique et Suprême. »

Saint Yves D’Alveydre, dans son livre « L’ARCHEOMETRE », en parlant de la


TRADITION CABALISTIQUE, affirme : « Chez les Juifs, la Kabbale provenait des
Chaldéens par Daniel et Esdras. Chez les Israëlites antérieurs à la dispersion des dix tribus
non juives, la Cabale provenait des Egyptiens, par Moïse. Chez les Chaldéens comme chez
les Egyptiens, la Cabale formait partie de ce que toutes les Universités métropolitaines
appelaient Sagesse, c’est-à-dire, la synthèse des sciences et des arts réintégrés dans leur
Principe commun. Ce Principe était le Mot du Verbe. » (Fragments de sa lettre à
« Papus »).

Selon la Doctrine Secrète des Chaldéens, l’Univers est divisé en QUATRE états de
l’être (plans ou sphères) : archétypal, intellectuel, sidéral et élémentaire. Chacun de ces
plans révèle les autres : le supérieur controlant l’inférieur, et l’inférieur recevant l’influence
du supérieur. La Plan Archétypal était considéré comme un synonime de l’Intellect de la
Divinité Triune. Au sein de cette sphère divine, incorporelle et éternelle, se trouvent toutes
les manifestations de la Vie, tout ce qui est, a été et sera. (Cf. Manly P. Hall : « THE
SECRET TEACHINGS OF ALL AGES », page LVIII, The Philosophical Research
Society Press, Los Angeles, Calif. , 1947).

297
Dans le texte que nous venons de présenter, nous voyons une esquisse des
QUATRE MONDES (OLAMIN) de la Doctrine Cabalistique : OLAM HA’ATSILUTH, le
Monde Transcendant de l’EMANATION (celui des Séphiroth) : OLAM HA-BERIYAH, le
Monde de la CREATION ; OLAM-HA-YETZIRAH, le Monde de la Formation, et OLAM
HA’ASIYAH, le Monde MATERIEL. Toutes les qualités causales de Dieu sont
manifestées dans ces quatre Niveaux ou MONDES et dans tous les états d’existence, au
moyen d’une variété infinie de formes ; mais LUI, en Lui-même, est éternel et infiniment
L’ « UN », l’ « IMMUABLE », le DIEU UNIQUE. LUI, dans SA Réalité Pure, est
absolument NON-DUEL (Adwaita, selon les Hindous), et la multitude de Ses ASPECTS
ou « EMANATIONS », quelque soit leurs qualités respectives, existe seulement à la vue de
l’émané, qui est un état de « séparation » relative et illusoire. (Cf. Léo Shaya :
« L’HOMME ET L’ABSOULU SELON LA KABBALE », pagre 31, Edit. « La Barque du
Soleil », Paris, 1958).

Selon les Traditions Pré-Védiques de l’Inde, SWAYAMBHUVA est la Divinité


NON-MANIFESTEE, L’ETRE qui se produit spontanément LUI-même et de Lui-même ;
le germe « central » et immortel de tout ce qui existe dans l’Univers. De
SWAYAMBHUVA émanent trois « triades » qui forment la SUPREME UNITE en Lui.
Les « émanations » de SWAYAMBHUVA sont ce qui sera appelé plus tard les DIX
SEPHIROTH de la Kabbale Hébraïque, équivalents aux PRAJAPATIS de la Tradition
Hindoue, ou les AMESHA-SPENTA du MAZDEISME, système religieux du ZEND-
AVESTA : ceux qui servent AHURA-MAZDA, l’ORMUZ des Zaraostriens ou Parses, la
Divinité personnifiée, le Principe de la Lumière Divine Universelle des Parses, lequel
« irradie » depuis « ZERUANA-AKARENE », « Le Temps sans Limites » ou la Cause
Inconnue, l’ « AIN-SOPH » des Zoroastriens, et à son tour, depuis cette Lumière Eternelle
du Logos, émane tout ce qui a un être, une existence et une forme.

Nous voyons donc que l’identité des Principes est présente dans toutes les
Traditions Anciennes, ce qui démontre une origine commune, une Doctrine Primitive qui
nait de la Grande Tradition Primordiale, que les Traditions « dérivées » et secondaires se
chargent de transmettre, de conserver et de préserver jusqu’à nos jours. C’est de cette Pure

298
Sagesse Originale que se sont nourries toutes les Traditions et les Doctrines les plus
anciennes.

La Kabbale Hébraïques a adopté la Tradition Mazdéiste en lui imposant des noms


nouveaux de sa propre Théogonie, et plus tard, le GNOSTICISME élabora son propre
« système » des EONS, la SOPHIA, le BYTHOS et l’ENNOIA, comme on peut l’apprécier
dans le « CODEX DES NAZAREENS BARDESIENS », que certains considèrent comme
« une Cabale au sein d’une autre Cabale », et qui est un très ancien système gnostique, mais
dont les concepts sont encore plus anciens que son auteur présumé : BARDESANES, un
gnostique syrien né à Edessa, en l’an 155 de notre Ere.

Selon EPIPHANIO (HAERET. XXIX,6), des fraternités ou des sectes sous le nom
de NAZARAIOS (NAZAREEENS) existèrent à des époques pré-chrétiennes. Deux
érudits : DREWS et W. NESTLE, affirment que « Nazareth a pris son nom de la secte des
NAZAREENS, et non le contraire. « EPIPHANIO dit, en se référant aux NAZAREENS :
« touts les hommes appelés « Chrétiens Nazaréens », à leur époque… » Et il ajoute :
« L’hérésie des Nazaréens eut lieu avant Jésus-Christ et ils ne connurent pas le Christ. »
(Ergo ?). Comme un fait curieux, nous ajouterons que le nom arabe pour désigner les
Chrétiens était « NASARA ». (Cf. ALVIN BOYD KUHN : « SHADOW OF THE THIRD
CENTURY », page 308, Academy Press, New Jersey, 1949).

Des Eglises pré-chrétiennes, appelées « Gréco-Chrétiennes », ont fleuri en Syrie. C


´est dans l’ « Eglise Des Gentils d’Antioquie » que les disciples et les pratiquants ont
commencé à être appelés « CHRETIENS », pour les distinguer des Juifs. Avant, ils avaient
l’habitude de s’appeler entre eux « frères », et ils furent appelés par leurs ennemis
NAZAREENS, GALILEENS ou EBONITES. (Cf. P. FISHER : « THE BEGINNINGS OF
CHRISTIANITY », page 479). Les NAZAREENS furent des instructeurs des
EBIONITES ; ils furent des contemporains des NABATEENS et des SABEENS.

Les « restes » d’une Tradition pure qui a été identique dans le Monde, ne peuvent
être « détectées » que par ceux qui possèdent les clés nécessaires, et qui réalisent l’étude

299
soigneuse qui conduit à l’UNITE transcendente de toutes les Religions. La connaissance de
ces principes de base qui servent de « clé », est ce qui constitue L’ESOTERISME, le
moyen et la « clé » qui servent de « méthode » à une approche de la réalité à travers une
symbologie qui explique les Mythes et les Légendes des Ecritures, et qui peut conduire
jusqu’aux concepts métaphysiques les plus élevés. L’ESOTERISME a deux objets
primordiaux : premièrement, préserver LA VERITE dans le Monde ; deuxièmement, la
protéger contre la corruption. C’est pourquoi les gardiens des véritables Enseignements
n’ont jamais permi que la plus superficielle des Doctrines Esotériques soit jetée par la
fenêtre », en une vulgarisation ouverte et « populaire », et avec publicité. Leur METHODE
d’instruction a toujours été celle de la transmission « de bouche à oreille »…Tout ce qui a
été publié dans des documents, papyrus, rouleaux, livres et codes, en Egypte, en Inde, en
Chaldée, en Grèce, etc., est écrit sous les apparences de Mythes et d’Allégories que seul
l’Initié peut intérpreter et connaître. Elles sont « Lumière Voilée », et toute prétention à
l’exégèse littérale n’est que « lettre morte ». Dans la VERITE, il existe toujours une action
secrète, plus puissante que tous les préjugés… ! »

Quand les ennemis éternels de La Vérité remplacèrent le SENS INTERNE des


Ecritures par le sens LITTERAL, le VERBE ETERNEL s’est occulté, et l’histoire fausse
fut l ‘« avortement » de la véritable « allégorie ». Selon Edouard SHURE, les « idées
mères » de l’Esotérisme constituent son fond occulte mais VIVANT. L’auteur ci-dessus
mentionné ajoute que « l’importance du peuple d’Israël, pour l’histoire de l’Humanité,
saute aux yeux immédiatement, pour deux raisons : la première, parce qu’il représente LE
MONOTEISME ; la seconde, parce qu’il donna naissance au christianisme. Mais la fin
providentielle de la Mission d’Israël n’apparaît qu’à celui qui, ouvrant les symboles de
l’Ancien et du Nouveau Testament, se rend compte qui’ils renferment toute la Tradition
Esotérique du passé, bien que sous une forme souvent altérée – en ce qui concerne l’Ancien
testament surtout – par les nombreux rédacteurs et traducteurs, qui, dans leur majorité,
ignorent leur sens primitif. Alors le rôle d’Israël devient clair. Parce que ce peuple forme
ainsi le maillon nécessaire entre l’ancien et le nouveau cycle, entre l’Orient et l’Occident.
L’idée monotéiste a comme conséquence, l’unification de l’Humanité sous le même Dieu et
sous une même Loi. La Religion Universelle de l’Humanité : voilà la véritable Mission

300
d’Israel, que peu de juifs ont compris, en dehors de leurs plus grands prophètes. » (Cf.
« LOS GRANDES INICIADOS », pages 145/147).

L’influence Perse et Chaldéenne dans la Tradition des Israélites est relative et


« tangentielle », car, comme nous l’avons déjà vu, le plus important courant auquel se
rattachent les ABRAMIDES, est la Tradition Dérivée ou Secondaire de l’Atlantide. C’est
ATLAS, L’ « HERMES » antédiluvien, qui révèle aux hommes le mouvement des astres
célestes », nous dit DIODARE ; et EUSEBIO DE CESAREA affirme qu’ATLAS-
HENOCH inventa l’Astrologie. HERMES EL HARAMESAH, l’Hermès antédiluvien est
l’auteur de la première tradition écrite (La Tradition Atlante), et le fil de la continuité de la
Tradition correspond aux deux autres « HERMES » post-diluviens : Hermès EL-BABELI
ou « Hermès Babylonian », qui correspond à la Tradition CHALDEENNE proprement dite,
et l’« Hermès EL-MICRI », qui correspond à la Tradition EGYPTIENNE ; ces deux
Traditions proviennet de la même SOURCE Atlante.

Je suggère aux aimables lecteurs, de relire les premières pages du Chapître Sept
(« LES TRADITIONS DERIVEES ET SECONDAIRES »), jusquà la page du « Cadre
Synoptique », pour « récuperer le fil » de la chaîne qui se forme au fur et à mesure que nous
« tissons » les faits ; cette trame qui donne « corps » au texte que nous essayons
d’expliquer, cette toile qui est le résultat de nombreux « fils », et qui en fin de compte,
comme un « voile », recouvrent parfois et occultent à d’autres moments, ce que nous
aimerions bien plus « dé-voiler » que « ré-veler », car, comme il a déjà été dit, « c’est
l’homme et non Dieu, qui est couvert d’un voile… »

Ayant dit ce qui précède, nous poursuivrons notre marche, cette fois-ci mieux
« orientés », vers l’ANCIENNE TRADITION, qui, en « s’acclimatant » et en s’établissant
chez les Hébreux, acquiert la forme spécifiquement HEBRAIQUE qui est connue sous le
nom de KABBALE et qui constitue fort justement LA TRADITION HEBRAIQUE
proprement dite : cette « ROSEE DE LUMIERE QUI EMANE DE L’ARBRE DE VIE ET
AU MOYEN DE LAQUELLE S’EFFECTUE LA RESURRECTION D’ENTRE LES
MORTS », pour ceux qui suivent « le Chemin qui conduit au PARDES », « le réservoir des

301
« Eaux Célestes », le Calme Saint. Parce que le Déluge n’a pas atteint la « chambre
d’HENOCH », « le Coeur du Monde », « La Terre des Saints », « La Montagne Bénie »,
« Le Mont de l’Héritage », « La Terre des Vivants », « Le Calme Eternel », où le Monde
Céleste, converti en « souterrain » (LE TEMPLE D’HENOCH), garde, intact, le DEPOT de
la Tradition. La « Grande Occultation «est sur le point de se terminer, et les VERITABLES
MAITRES-MAÇONS, ceux qui SAVENT construire LE TEMPLE NON FAIT AVEC
LES MAINS, retrouveront LA PAROLE PERDUE…

302
QUELQUES OBSERVATIONS AU SUJET DE LA QABALAH

Dédié avec une affection et une reconnaissance profondes à mes chers Maîtres
F.V.T. et “AURIFER”, et en respectant l’honorable engagement des « Préceptes Dorés » de
TRIMESGISTE. « ET APPRECIEZ AU PLUZ PROFOND DE VOS COEURS LA
MEMOIRE DE CEUX QUI ONT SERVI COMME CANNAUX DE LUMIERES A VOS
AMES PERPLEXES, ET SOYES LEUR RECONNAISSANTS. »
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le mot QABALAH est d’origine hébraïque. En hébreu, QABALAH signife
« TRADITION », dans son sens le plus général ; mais considéré comme expression de sa
forme traditionnelle propre, il signifie la forme spécifiquement HEBRAIQUE de la
Tradition. La racine QBL, en hébreu (et en arabe), signifie la « relation » de deux choses
qui sont disposées l’une face de l’autre ». La QAHALAH provient de QABAL, verbe qui
signifie « RECEVOIR », « ACCUEILLIR », « ACCEPTER ». Par conséquent, la
QABALAH est « ce qui est reçu ou tranmis de l’un à l’autre », ce qui englobe l’idée de
TRANSMISSION et de SUCCESSION. Cette transmission et cette succession constituent
ce qui s’appelle en hébreu, SHEL-SHELETEH HA-QABALAH, c’est-à-dire, « LA
CHAINE DE LA TRADITION », La Chaîne INITIATIQUE ou la Chaîne de LA
QABALAH, qui remonte, à travers les Patriarches, à la TRADITION ATLANTE,
Tradition Secondaire ou Dérivée de la Grande Tradition Primordiale ou Hyperboréenne.
ABRAM a recueilli et « filtré » les Traditions concordantes qui se réunirent dans le
Creuset de Babylone, et il a élaboré la SYNTHESE qu’il devait emmener plus tard en
Judée.

Initialement patrimoine des Initiés Juifs, elle a ensuite été transmise à ceux qui se
montrèrent dignes et capables de recevoir la CHOKMAH NESTORAH, car, bien que
secrète, elle ne fut jamais niée aux dignes successeurs des MEKUBALIM. Nous devons
donc, à la fidélité de la Tradition Hébraïque et à l’héritage culturel Juif, le grand mérite
d’avoir conservé cette TRADITION pure, et de permettre l’accès des « acceptés » à cette
Grande Chaîne Initiatique qui constitue la TRADITION INITIATIQUE OCCIDENTALE

303
par excellence. Elle est ce que certains ont appelé, avec des raisons très valables, « LE
YOGA D’OCCIDENT . »

LA QABALAH est le « fragment Initiatique » Universel déposé au sein de


l’Esotérisme d’Israël, constituant ainsi l’aspect HEBRAIQUE de la Doctrine
TRADITIONNELLE Eternelle. La Qabalah a d’abord été délibérément incluse dans les
Ecritures Hébraïques par les héritiers de la Tradition Esotérique, par conséquent renforcée
et modifiée par les courants tributaires des Enseignements Esotériques d’Egypte, de
Chaldée et de Grèce, et s’est converti en la Sagesse Secrète d’Israël, transmise d’Initié à
disciple, à travers les âges. Parce que le Qabbalah n’est pas seulement un corps
d’enseignement dérivé des « Maîtres d’Israël », mais qu’elle est une méthode pour utiliser
le mental dans une rétribution pratique et constamment dilatée de la nature de l’Univers et
de l’âme de l’Homme. » (Cf. W.E. Butler : « MAGIC AND THE QABALAH », page 22,
The Aquarian Press, London, 1964).

Joseph GIKATILIA écrit dans son « PERUSH HAHAGADAH » conservé dans le


SEFER HANEFESH HA-HOCHMAN , de MOISE DE LEON : « La Qabalah qui est entre
nos mains remonte par la Chaîne de la Tradition au MAASEH MERCABAH d’où est passé
à la colonne de la droite, le rabin pieux, ISSAC L’AVEUGLE. »

Et Robert Ambelain dit, dans son livre, « LA KABBALE PRATIQUE », page 29 :


« La Kabbale fut le Creuset dans lequel se fondirent au Moyen Age les dernières traditions
Celtes, héritage particulier des peuples de race blanche de l’occident européen, avec les
résurgences païnnes propres de l’Italie et de la Grèce, les traditions Pithagoriciennes
véhiculées par les Corporations de Métiers et l’Esotérisme Gnostico-Chrétien. C’est alors
qu’apparaît le SEPHER HA-ZOHAR ou « Livre des Splendeurs. » (Op. Cit., Edit.
NICLAUS, Paris, 1951).

PARACELSE disait : « Si nous voulons connaître la nature intime de l’Homme au


moyen de sa nature externe ; si nous voulons comprendre son cycle intérieur par son aspect
extérieur ; si nous voulons connaître la nature intime des arbres, des herbes, des pierres, par

304
leur aspect extérieur, nous devons continuer notre exploration de la nature sur les bases de
la Kabbale, parce qu’elle oeuvre le chemin vers l’occulte, vers les Mystères ; elle nous
permet de lire des Epîtres scellés et des livres, comme la nature intime de l’Homme. « Elle
nous indique que l’Homme est la clef complète de toutes les choses ; d’où le célèbre
proverbe inscrit à l’entrée du Temple de Delphes : « GNOTI SEAUTON » (Connais-toi
toi-même), qui est le début et la fin de tout développement spirituel.

La Kabbale est un système de relations entre des symboles arcanes qui, comme le
dit Paracelse, peuvent être utilisés pour ouvrir le chemin vers les profondeurs occultes du
mental, au-délà des frontières de la raison. Elle nous permet de lire des « Epîtres et des
livres scellés » dans lesquels les contenus ésotériques ont été obligatoirement dissimulés
dans un langage symbolique, parce que la Cabale nous donne les moyens de « pénétrer » le
contenu, derrière le Symbolisme. Ce pourrait être comme « le processus du mystique, à
l’envers » : un mystique naturel aura ses visions pour ce qu’il appellera sans aucun doute,
« LA GRACE DE DIEU », et en essayant de les décrire, il devra recourir au symbolisme et
à l’analogie, qui sont les métaphores les plus proches, dans le langage du mental.

La Kabbale, au contraire, au moyen de l’étude du Symbolisme, aide le cabaliste à


pénétrer dans la réalité que le mystique de notre exemple a essayé de décrire. En résumé :
La Cabale est un système VIVANT : ses épreuves sont dans le TRAVAIL PRATIQUE, et
non dans la « spéculation » ni dans la recherche historique.

La majorité des Mythes contiennent une grande diversité de sens : naturel et


artistique, philosophique et métaphysique, religieux et théologique, Initiatique et occulte.
Ils peuvent s’appliquer à l’Homme, à l’Univers ou aux deux. Ce qui ne semble être qu’une
simple histoire ou un conte, peut conduire à une appréhénsion d’une vérite infinie, avec des
applications dans le domaine de la conscience.

C’est la même chose avec le symbole composé de l’Arbre de La Vie (Otz Chaim)
qui est la base de La Cabale, son SYMBOLE, « AL-MANDEL » ou MANDALA de
Méditation. Il n’est pas seulement un symbole intelligible par lui-même, un « GLYPHE »

305
puissant et embrassant le tout, de l’Univers et de l’âme de l’homme, mais il permet à
d’autres systèmes symboliques d’être interprétés à la lumière de sa technique et de sa
Doctrine ; ainsi que nous le disions à la fin du Chapître Neuf : « LA TRADITION
DRUIDIQUE ». Par conséquent, par son habileté à mettre en relation des variables
Mythologiques et Religieuses, des croyances et des symbolismes occultes comme ceux de
l’Astrologie, de la Numérologie, de l’Alchimie et du Tarot, elle est la PIERRE
FONDAMENTALE de la Tradition des Mystères Initiatiques Occidentaux.

L’ESOTERISME véritable est quelque chose qui n’a rien à voir avec une
caractéristique quelconque d’une religion externe (exotérique). La Métaphysique pure est
Universelle. Seule la perspective des PRINCIPES permet de comprendre tout sans rien
supprimer, d’établir des liens et de trouver l’UNITE de la Vérité « nue » et supra-formelle,
éludant ainsi les tendences, les véléités et les faiblesses humaines d’ordre purement
rationnel, et donc, ne représentant que des « croyances », des dogmes, des opinions et des
« points de vue », incapables de dépasser le domaine du contingent. Cette VERITE
IMPERSONNELLE n’appartient à aucune Ecole, à aucune tendence ; elle n’est ni
« Hindoue », ni « Hébraïque » ni « Chrétienne », ni « païenne » ; elle n’a pas la moindre
relation avec une prosélitisme quelconque. C’est pour cette raison que l’UNITE des
différentes TRADITIONS est impossible à atteindre dans le domaine externe des formes ;
elle ne peut être atteinte que d’une manière intérieure, intime et spirituelle.

Bien que LA VERITE SOIT UNE, elle n’est « réalisable » que dans les Sphères
élevées, dans lesquelles une seule « formule » sert pour tout ceux qui, en tant
qu’ADEPTES, se trouvent au même niveau. En revanche, les « systèmes » employés pour
discipliner, former et éduquer les aspirants, sont totalement différents selon les Traditions,
et ne doivent jamais être mêlés ni confondus. C’est pourquoi les méthodes qui donnent des
résultats en Orient ne donnent pas de résultats en Occident, parce qu’elles ont été élaborées
pour « s’adapter » à certains types de vie, de régime alimentaire, d’idiosyncratie, de culture,
etc. Chaque méthode développe des forces adaptées à son propre système. D’autre part, les
fondements Doctrinaux, le Symbolisme, etc., de chaque Tradition, ont leurs RACINES
enfouies dans la psyché et dans la vie spirituelle de la race ; il y a un Esotérisme propre,

306
occulté dans le mental supraconscient de la Race. C’est pourquoi, s’appuyant sur ses
raisons, chaque TRADITION a sa propre TECHNIQUE ou propre méthode, qui est
pleinement adaptée à ses besoins particuliers.

La raison pour laquelle la Tradition Esotérique Hébraïque est la « source » de la


Tradition INITIATIQUE Occidentale, est basée sur le fait que les différentes Traditions,
comme les Cultures, ne proviennent pas du néant. Comme le signale Alexandre SAFRAN,
Grand Rabbin de Genêve (Suisse), à la page 9 de son livre « LA CABALE », Edit.
PAYOT, paris, 1960 : « La Cabale dépasse en anciannité la Révélation Sinaïtique ; elle
remonte aux temps pré-historiques ; Moïse n’a rien fait d’autre que de l’introduire dans
l’histoire d’Israël. Les « semences » de chaque « nouvelle phase » d’une Tradition ou d’une
Culture, doivent nécessairement provenir de la précédente. Les fondateurs de ce qui est
aujourd’hui connu comme étant le « Christianisme » furent les Juifs. De même, les
Bouddhistes doivent leur origine à l’Hindouisme.

Le courant ORIGINAL de l’Esotérisme HEBREU a reçu de nombreux affluents.


Comme nous l’avons déjà vu, d’ABRAM même, qui élabora la Synthèse Accadio-
Chaldéenne, jusqu’à Moïse, qui « unifia » les trois Traditions : l’Egyptienne, dans laquelle
il se forma, l’Ethiopienne reçue de son beau-père JETRO, et l’Abramique reçue des
Anciens, qu’il « refondit » sur un nouveau modèle, mais invariablement centrée sur LE
DIEU D’ABRAHAM, LE DIEU D’ISAAC et LE DIEU DE JACOB. Le peuple Hébreu a
développé et enrichi de son expérience, ce qui a fini par faire partie de l’Héritage commun.

L’ancienne Tradition Esotérique des Hébreux possédait trois Ecritures : les « Livres
de la Loi et des Prophètes » (LA TORÁ), qui est aujourd’hui connue comme « L’Ancien
Testament », LE TALMUD, ou collection de commentaires sur la Torá, et la Qabalah, ou
interprétation ESOTERIQUE des Ecritures. De ces trois Ecritures, les anciens Rabbins
disent que la première (LA TORÁ) était « le corps » de la Tradition, la seconde (LE
TALMUD) était son « Ame Rationnelle » et la troisième (LA QABALAH), son « Esprit
Immortel ». La première peut être lue par n’importe quelle personne, avec un bénéfice
relatif ; les érudits peuvent étudier la seconde, mais seuls les Sages, les Adeptes ou Initiés,

307
sont ceux qui peuvent méditer sur la troisième. Nous présentons à la suite, un tableau
synoptique qui aide à mieux comprendre ce que nous venons de dire.

308
LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA TRADITION HEBRAIQUE
« SEFER TORA » La REVELATION. Enseignement ou Doctrine Intégrale de SON APPLICATION : « LA
caractère pratique et spéculatif (ético-légal). Doctrine LECTURE »
révélée par Dieu, composé de : GENESE, EXODE,
LEVITIQUE, NOMBRES et DEUTERONOME. Connu Constitue la lettre statique, le
dans LA BIBLE comme formant partie de l’ANCIEN DOGME, LE CORPS (Principes)
TESTAMENT. Le « SEFER TORA » est la version L’EXOTERISME
officielle de LA LOI
« LE TALMUD » Deux récopilations (PANDECTES) encyclopédiques de SON APPLICATON :
Lois et d’ACTIVITES SPIRITUELLES résumées par « L’ETUDE »
plusieurs générations de TANAIM (Sages-Maîtres),
d’AMORAIM (orateurs et interprètes appelés La transmission par VOIE ORALE
METURGUEMAN ou TURGUEMAN, successeurs des de la METHODE ASCESE, VOIE
TANAIM, qui expliqaient la Loi), et de SABORAIM DE REALISATIONS
(Raisonneurs, Maîtres-Sages, successeurs des AMORAIM, SPIRITUELLE (ESOTE RISME).
qui expliquaient, ratifiaient et parfois ajoutaient leurs L’AME RATIONNELLE
opinions au Talmud). De ces spéculations métaphysiques, (Moyen)
naît LA MISHNA, interprétation complémentaire de LA
TORA, LA HAGGADAH, commentaires, légendes et
éxégèse qui font partie du TALMUD. Mais surtout,
communications ORALES transmises de Maîtres à
disciples, appuyées sur des acrostiques et mémotechniques
appelés SIMANIM.
« LA QABALAH » Etymologie du mot : « RECEPTION », « RECEVOIR » SON APPLICATION : « LA
« SE SITUER EN FACE DE ». RECEPTION ET MEDITATION »
« SEFER-YETZIRAH »
TRANSMISSION des MYSTERES DIVINS. Tradition Communication directe avec la
« SEFER-HA-ZOHAR »
ORALE de la Parole Divine, Esotérique, active et vivante nature réelle des choses. Dévélaton
« MA’ASSEH BERESHIT »
de développement spirituel. Science de La Vérité. La des Mystères. Gnose particulière.
«MA’ASSEH MERCABA »
GNOSE HEBRAIQUE dont le but est « L’UNION L’ESPRIT (Fin)
DIVINE, L’ « UNIFICATION AU-DELA DES VOILES ». (METHAPHYSIQUE) La
Ses ADEPTES furent (et sont) LES MEKUBALIM. Réalisation.

309
CADRE DES CLANS PATRIARCAUX

(GRAPHIQUE)

311
Revenons sur le thème de La Qabalah. Nous voyons pourquoi elle a été appelée « LE
YOGA DE L’OCCIDENT. Les Adeptes et les Maîtres Hindous emploient comme
« méthode Initiatique », les TECHNIQUES propres à leur Tradition originale connue sous
le nom de « YOGA ». C’est une méthode au moyen de laquelle l’hindou réalise, non
seulement le développement de ses virtualités occultes, mais aussi la découverte de la
nature des choses et l’établissement définitif de l’Etre dans Ce d’où nous extrayons notre
réalité essentielle. Le YOGA est la méthode pour rendre VIVANTE la connaissance
théorique de ce qui s’appelle la « vérité révélée ». La connaissance révélée de la Tradition
Hindoue, comme nous l’avons déjà vue, est LE VEDA. En ce sens, autant le YOGI que le
CABALISTE « pratiquent » d’abord et « spéculent » ensuite ; ils demeurent toujours
ouverts à l’« expérience intérieure ». Tout doit être éclairé, purifié et finalement ré-intégré
consciemment. La « libération » qui est recherchée est la récompense pour la conquête de la
nature réelle de l’Etre. Le YOGA est donc, comme LA QABALAH, un moyen de
CONNAISSANCE (une Gnose), un pragmatisme spirituel qui constitue une « ascèse » et
une REALISATION METAPHYSIQUE qui permet à l’Homme de prendre possession des
ETATS SUPERIEURS DE L’ETRE. Comme l’explique le Bouddhisme-Zen : « Après
l’Illumination définitive (SATORI), les nuages sont toujours les nuages, les champs
continuent à être des champs, rien n’a changé, mais en plus, s’est établie une « vision
permanente » d’une réalité sous-jacente à touts les phénomènes, internes et externes, et sur
laquelle il se développe sans cesse comme un jeu (LILA) immense dans lequel nous
pouvons nous noyer et nous perdre (l’homme ordinaire), ou nous pouvons nous surpasser
en transmutant la nécessité en liberté (l’homme réalisé). »

Voyons maintenant les « parralèles » entre le Yoga et la Qabalah, dans de brèves


notes indicatives des différents aspects de ces deux techniques. L’usage ésotérique du SON
est un entrainement secondaire connu en Orient comme « MANTRA-YOGA ». Il
correspond dans la Qabalah, à l’usage, l’intonation et la « vibration » des NOMS SACRES
ou « Noms de Pouvoir ». Le « Mantram » hindou, le « Hékau » de l’Egypte ancienne et le
« Nom de Pouvoir » de la Qabalah est la « clef » pour toutes les expressions de l’énergie
créatrice qui est sous-jacente dans toute manifestation. Ces « noms Sacrés » sont « le
corps » de la Cabale, et constituent la « « Science du Verbe ». La pronontiation, la

312
récitation et l’intonation correctes des mots et Noms Sacrés sont utilisées comme
« support » pour la CONCENTRATION. C’est une technique ARCHAIQUE qui peut nous
permettre de retourner à l’ « éveil » de la Conscience Primordiale et de re-découvrir ce que
les Frères Maçons définissent comme « LA PAROLE PERDUE » ; ce LANGAGE
OUBLIE, essentiel et PRIMORDIAL, que nous pourrions appeler « la Langue Primitive ».
Cette Langue que parlent les MOHABites et que la TRADITION (QBL), à travers la
Chaîne des Initiés, a permi de conserver comme DOCTRINE ARCANE, Doctrine
OCCULTE ou « DOCTRINE DU COEUR »…Une des grandes « conquêtes » de
l’Initiation effective est la RECONQUETE de ce « Langage du Coeur »…

Un autre aspect de la technique du Yoga est l’entrainement du Mental pour atteindre


la CONCENTRATION et la VISUALISATION (DHARANA), la MEDITATION
(DHYANA) et la CONTEMPLATION ; tout cela au moyen d’un control tranquille et
délibéré qui permet de diriger le flux de la conscience dans une direction ou dans l’autre ;
quelque chose comme « nager » autour de l’objet de la méditation, ou « se concentrer » sur
un aspect spécifique de cet objet. Ces techniques appartiennent à ce qui est appelé en Orient
le RAJA-YOGA, et elles sont très similaires aux techniques propres de la Qabalah.

Le Sentier de la CONNAISSANCE (GNANI-MARGA) ou « GNANI-YOGA » est


celui qui permet au disciple d’accéder au Principe même de La Sagesse et d’entrer en
« dialogue vivant » avec ce Principe. Il est le Sentier de la Connaissance DIRECTE. En
utilisant les méthodes de concentration, méditation et contemplation, le mental est
maintenant entrainé pour « regarder » à travers des SYMBOLES. Les Orientaux appellent
ces Symboles des « MANDALAS ». La Qabalah dispose du Symbole par excellence, qui
est L’ARBRE DE LA VIE (OTZ CHAIM), l’ « Arbre du Monde » et l’ « Arbre de
l’Homme ». Il forme le « plan de base » ou la « GRILLE » de tout le « travail » qui doit
faire partie du disciple, au moyen de la méditation et des implications de son symbolisme
extraordinaire, « ressenties dans le Coeur ». C’est précisément là que l’étudiant de Qabalah
« reçoit son salaire » en proportion du « travail » et de l’effort. L’ARBRE ou le
« Mandala » est un « instrument » pour transcender le monde des phénomènes perçus par la
vue, en les concentrant d’abord et en les renvoyant vers l’intérieur ensuite. Il est par

313
conséquent un « support pour la Méditation ». Au moyen de cet « échafaudage », armature
ou châssis d’appui, l’Homme peut commencer la « Construction du Temple Intérieur », le
Temple « non fait avec les mains », le Temple de L’ETRE VERITABLE…

L’aspect « DEVOTIONNEL » du BHAKTI-YOGA correspond dans la Qabalah, à


la TECHNIQUE DE LA PRIERE. Quelque chose de comparable à la technique de « LA
PHILOKALIA », connue et pratiquée depuis de nombreux siècles par les Moines Chrétiens
Orthodoxes du MONT ATHOS, qui utilisent la pratique de « la Prière du Coeur » comme
une expérience d’UNION, qui inclue une pratique « respiratoire » parallèle. En même
temps, la « répétition » constante du NOM (Le Mot de Pouvoir) est semblable à la
technique Hindoue du « JAPA » et au DHIKR des Maîtres Soufis. Parmi les Ordres
Monastiques de l’Eglise Catholico-Romaine, les Moines Bénédictines sont un exemple
magnifique des authentiques disciples du « Yoga » de l’Amour-Sagesse, logiquement, sous
son aspect « religieux » ou mystique.

Dans le Yoga, deux des Sciences Sacrées accessoires des Védas, la « SHIKSHA »
qui est la science de l’articulation correcte, de la pronontiation exacte et de la connaissance
de la « valeur symbolique des lettres », et le « NIRUKTA », science de l’explication des
termes importants ou difficiles des textes védiques, ces deux « Védangas » sont très
similaires aux processus généraux de la Qabalah appelés TSERUF : combination de lettres
hébraïques par les procédés de la GUEMETRIE, le NOTARIKON et la TEMURAH. La
Guémétrie ou science de la VALEUR NUMERIQUE des lettres, établit une comparaison
entre deux mots différents dont le total (des lettres qui les composent) donne la même
somme. Le Notarikon, ou science des lettres initiales et finales des mots, permet de
chercher et de reconnaître un mot dans plusieurs mots différents. Le Témurah, ou science
de la permutation conventionnelle des lettres, montre les correspondances possibles entre
certains mots. Le célèbre cabaliste espagnol ABRAHAM ABULAFIA est celui qui a
développé la méthode TSERUF ; il est l’auteur du livre « SEPHER HA-TSERUF ». Il est
bon de rappeler que la Tradition TAOISTE possède un des plus anciens livres, connu
coomme LE YIH-CHING ou « Livre des Mutations », qui comprend un système ou schéma
de divination et de relation universelle, ordonnés d’une manière «cabbalistique ». Au sujet

314
des artes « divinatoires » tellement « populaires », nous devons signaler que la véritable
science Traditionnelle des nombres, n’a rien à voir avec de tels « arts », lesquels sont une
« dégénération » des véritables sciences Traditionnelles.

Il nous reste à considérer l’aspect ENERGETIQUE lié à « l’energie de base » et à


l’ « energie latente » qui peut être mise en action consciente, au moyen de l’exécution et de
la réalisation de la technique ou méthode connue sous le nom de « KUNDALINI-YOGA ».
Cette technique met en action les réserves latentes de pouvoir, au moyen de l’action directe
consciente. Le système de la Qabalah consiste en l’utilisation de l’ « Imagination
Créatrice » consciemment dirigée pour éveiller, exciter et bouer les énergies latentes, au
moyen des pratiques du « Pilier du Milieu », comme exercise initial et préparatoire au
Travail THEURGIQUE proprement dit, que l’étudiant apprend à dominer petit à petir, et
qui consiste en une véritable IMPREGNATION qui suscite l’ « état de conscience »
capable d’activer le « feu intérieur », le même que la technique orientale essaye d’éveiller
chez l’homme ; mais alors que cette technique présente de sérieux inconvénients en
réveillant chez l’Adepte une impulsion sexuelle violente, qu’il doit d’abord fréner, conduire
et transmuter ensuite, la technique occidentale agit sur d’autres plans, atteint d’autres états
de conscience, lesquels se maintiennent sans qu’aucune sensualité ne fasse courir des
risques de déviations à l’élan primitif. C’est la méthode que le Maître Martinez de
Pasqually transmit aux Chevaliers ELUS-COHEN ; méthode très similaire à celle que
décrit ABRAMELAIN et qui constitue une technique réellement éficace dans l’Occident de
nos jours. (Voir. Robert AMBELAIN : « LE MARTINISME », pages 201/202, Edit.
NICLAUS, Paris, 1946).

Nous considérons que tous les « paralèlismes » qui ont été signalés entre LE YOGA
et LA QABALAH, offrent suffisament de raisons pour justifier POURQUOI la Qabalah a
été appelée « LE YOGA D’OCCIDENT ».

Tous les autres systèmes Traditionnelles ont leur correspondance à L’ARBRE DE


VIE de la Qabalah, ce « GLYPHE » puissant et embrassant le tout, de l’Univers et de l’âme
de l’Homme, parce qu’elle traduit en une SYNTHESE ce qu’il y a de mieux dans les

315
Enseignements des Anciens Mystères du passé ; parce que la Qabalah est la « Tradition
OCCIDENTALE des MYSTERES », l’Ecole Initiatique pour l’homme occidentale ; elle
est son SENTIER et son MODE DE VIE…

La QABALAH est la Gnose merveilleuse dans laquelle SALOMON, fils de David,


a élevé un TEMPLE comme Jéhovah l’avait annoncé :

« CE JOUR-LA, JE RELEVERAI LE TABERNACLE CROULANT DE DAVID,


J’EN COLMATERAI LES BRECHES, J’EN RELEVERAI LES RUINES, JE LE
DRESSERAI COMME AUX JOURS D’AUTREFOIS. » (AMOS, 9 :11).

Dans son livre « THE HIDDEN TREASURES OF ANCIENT QABALAH »,


ELIAS GEWURZ dit : « La seule chose qui importe, c’est la connaissance de la Qabalah en
soi, et pas ce que les hommes pensent d’elle. » Il existe une infinité de livres sur le thème
de la Qabalah ; la majorité d’entre eux ont été écrits par des «érudits » et des théorisants ou
« spéculatifs », qui n’ont JAMAIS dédié ne serait-ce qu’une minute de leur vie à la
PRATIQUE de ce qu’ils traitent avec tellement de désinvolture. Mais il existe un abîme
immense entre cette « cabale » littérale, spéculative, avec des prétentions d’essais ou avec
une « saveur » de « cours magistral », et la VERITABLE QABALAH ; vécue, et fait
EXPERIENCE dans chaque être. Il manque à cette « cabale » spéculative et théorique, le
plus important : L’ESPRIT qui lui donne du « brio » et le « vécu » personnel qui se
manifeste en resplendissements de La Lumière Incréée dans le Temple Intérieur de
l’Homme Illuminé, ainsi converti en « ARBRE VIVANT », en Lampe Sacrée. C’est
pourquoi l’éminent Maître Rabbin SIMEON BAR YOCHAI a été appelé en toute justice
« LA LAMPE SAINTE », lui qui, comme le dit LE ZOHAR, « pour avoir possédé la
Connaissance Divine et l’avoir enseignée aux Hommes, selon les voies de la Justice,
brillera comme une étoile pour toute l’éternité… »

Pour les personnes qui se sentent réellement attirées par l’étude sérieuse et formelle
de la Qabalah, et qui, par conséquent, désirent « orienter » leurs pas de la meilleure
manière, en évitant la perte de temps (et d’argent) dans les lectures de tant d’ « oeuvres

316
académiques », avec leurs compilations indigestes, ou dans celle des oeuvres de charlatans,
oeuvres de « vulgarisation » dans lesquelles on ne peut confier, nous nous permettons de
leurs suggérer les ouvrages suivants :
Comme un magnifique texte d’introduction » « méthodique » (dans la mesure du
possible), le livre d’A.D.GRAD : « POUR COMPRENDRE LA KABBALE », Edit.
DERVY, Paris, 1966.

L’excellent livre de LEO SHAYA : « L’HOMME ET L’ABSOLU SELON LA


KABBALE », Edit. « La Barque du Soleil », Paris, 1958). Une version en espagnol existe
intitulée « EL SIGNIFICADO UNIVERSAL DE LA CABALA », Edit. DEDALO, Bs.
Aires, 1976. Ce livre les aidera grandement à mieux comprendre les prémisses
intelectuelles de l’Esotérisne Hébreu, et ils recevront une excellente exposition des
Enseignements ou de la connaissance théorique de la Doctrine Sacrée de la Qabalah,
l’étude de la Cosmologie et de la Métaphysique, le Mystère du Nom Divin, etc.

Dans ce genre d’oeuvre et de cette qualité, se trouve aussi le livre de GUY


CASARIL : « RABBI SIMEON BAR YOCHAI ET LA CABBALE », Edit. Du Soleil,
Paris, 1961. Et le dernier, et non des moins intéressants, le magnifique livre du Grand
Rabin de Genève (Suisse), ALEXANDRE SAFRAN, intitulé : « LA CABALE », Edit.
Payoit, Paris, 1960).

Pour ceux qui désirent concrétiser spécifiquement la Kabbalah PRATIQUE


(QABALAH MAASSIT), nous recommandons amplement le magnifique livre de
ROBERT AMBELAIN, intitulé « LA KABBALE PRATIQUE », Edit. NICLAUS, Paris,
1951. Ainsi que le livre très didactique de qui fut en vie un merveilleux Instructeur de
Qabalah Pratique, W. E. BUTLER, intitulé : « MAGIC AND THE QABALAH », The
Aquarian Press, London, 1964). Qu’il y ait abondance de « récoltes » et de LUMIERE… !

Terminons le présent chapître avec une illustration qui montre les concordances
entre les « Chakras » du YOGA et les « Séphiroth » de LA QABALAH. Bien que les
« Chakras » soient au nombre de SEPT et les « Séphirot » de DIX, il y a, dans l’Arbre

317
Séphirotique, TROIS COUPLES situés symétriquement sur les colonnes de la droite et de
la gauche, de sorte que l’ensemble des Séphirot se répartit seulement en sept niveaux
différents. En ce qui concerne les deux dernières Séphiroth (YESOD et MALKUTH),
YESOD, en accord avec la signification propre de son nom, est « LE FONDEMENT », ce
qui correspond à MULADHARA, qui signifie « La Racine »ou la « Base Fondamentale ».
Le « chakra » SWADHISTHANA, qui signifie littéralement « la demeure même » de LA
SHAKTI, équivaut à MALKUTH qui est « LE REGNE ». De toute évidence, le
« parralèle » que nous signalons n’a qu’un but référentiel et comparatif. En aucun cas,
l’étudiant de Kabalah devra « mélanger » des techniques, des pratiques ou des ascèses
d’autres traditions étrangères à la sienne. Comme tout le monde le sait, le mélange de
Traditions ne doit, en aucun cas, se faire.

318
CONCORDANCE DES « CHAKRAS » ET DES « SEPHIROTH »

Au sujet de l’ « Asana » appelée « POSTURE DU LOTUS » ou « POSTURE DE BOUDDHA », Marcel


NOREAU dit, dans son livre « LAS CIVILIZACIONES DE LAS ESTRELLAS » : « Bien avant l’apparition
des Aryens (qui, comme nous l’avons dit, s’est produite vers l’an 1500 Av. J. C.), le dieu CERNUNNOS, très
antérieur au Celtisme, et provenant de très ancien Druidisme Boréal, était assis avec les jambes repliées sous
lui même, et avait la tête recouverte de cornes de cerf. « Avec lui, les déesses de Besançon, celles des Musées
de Clermond-Ferrant et du British Museum, confirment cette position occidentale, assez fréquente.
L’appelation « position du Bouddha » est inexacte. De VRIES, dans son livre « LA RELIGION DES
CELTES », (page 174, Payot, Paris) dit en anotation que « cette attitude rencontrée en Inde est antérieure au
Ier Siècle de notre Ere. Et il ajoute : « La véritable réponse fut donnée par M. MOWAT, et plusieurs auteurs
ont exprimé leur accord. Nous savons par des classiques comme ESTRABON (IV-3) et ATHENEE (IV-36)
qui devaient leur connaissance à POSIDONIO, que les celtes, ignorant l’usage des tables, s’asseyaient par
terre, en croisant leurs jambes sous le corps. S’il en était ainsi, il serait possible de représenter ainsi les
divinités masculines et féminines les plus diverses. Le terme « attitude de Bouddha » est totalement erroné.
Cette « attitude » provenait d’Occident. » (Cf. Pages 213/214, Plaza & Janès, Barcelone, 1975).

De son côté, E. O. JAMES, professeur d’Histoire des Religions à l’Université de Londres, dit dans
son livre « LE CULTE DE LA DEESSE-MERE », page 43 : « En ce qui concerne le bassin occidental de la
méditerranée, ce fut toujours en Crète Ménéoïque que le culte de la Déesse-Mère trouva son expression
complète. En effet, dans les niveaux néolotiques les plus anciens de Knossos, sont représentés tous les
principaux types de figurines d’argile du sud-est européen du bassin égé, de l’Anatolie et de l’Asie
Occidentale ; cependant, la majorité des figurines crétoises appartiennent au type « replié ou assis » (Payot,
paris, 1960).

319
SYMBOLISME QABALISTIQUE HEBREU

320
COMPENDIUM CHRONOLOGIQUE

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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

4 000 LE DELUGE BIBLIQUE. NOE. L’Arche


3 285 Institution du Calendrier Egyptien (D’après Champolion)
3 000 MENES, Pharaon Egyptien, fondateur de la Première Dynastie et
Fondateur de Menphis. Début du KALI-YUGA, selon la chronologie
des Brahmanes.
2 700 Civilisation de l’Indus (Hurappa, Mohenjo-Daro).
2 500 Emigration du peuple Perse vers UR (Chaldée).
2 388 Règne d’EVECHUS, Premier Monarque de Babylone, après le
Déluge.
2 100 Empire Sumérien (UR, HARAN).
2 050 Le Culte d’OSIRIS se diffuse dans toute l’Egypte. ABYDOS, 11ème
Dynastie.
2 000 Les HIKSOS s’approprient la Basse Egypte AMON, « Roi des
Rois ». APIS.
1 900 Le Clan de TERAH, père d’ABRAM, s’établit à UR.
1 840 Départ d’ABRAM d’UR jusqu’à CANAAN. Commence la Période
des Patriarches.
1 700 Les HITTITES se dirigent vers le Sud. HAMMURABI.
1 515 Mort de JACOB en Egypte. Fin de la Période Patriarcale.
1 500 JOSE, Premier Ministre du Pharaon d’Egypte. Migration hébraïque
d’Egypte. Fin de la période des HIKSOS.
1 400 EUMOLPO, Initié d’ORPHEE, fonde les MYSTERES D’ELEUSIS.
1 356 LES MYSTERES D’ELEUSIS sont introduits à Athènes.
1 312 MOISE. La sortie d’Egypte. La TORA adoptée par Israël dans le
Sinaï.

321
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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1 272 Conquête de Palestine. JOSUE.


1 270 Epoque des Juges.
1 250 Conquête de la Chaldée par les Assyriens.
1 255 Invasion des « peuples de la mer », en Asie.
1 194 – 1184 Guerre de TROYES.
1 100 Les derniers RAMSES. Prise du Pouvoir par les Grands Sacerdotes
Tébains.
1 016-1 008 Construction du TEMPLE DE SALOMON, selon la chronologie de
de Playfair.
974 – 945 HIRAM, Roi de TYRE, Roi des Sidoniens.
970 SALOMON. Le Temple de Jérusalem.
930 Chisme des Dix Tribus d’Israël.
900 VEDAS Tardifs. Premiers UPANISHADS.
874 Prophètes ELIE et ELYSEE.
834 Coup d’Etat sacerdotal en Judée. JOAS reconnu Roi.
814 Fondation de Carthages.
800 Les Mystères commencent à décliner et à se corrompre en Grèce.
Vulgarisation des Doctrines.
714 NUMA institue à Rome les COLLEGIA ARTIFICUM, avec des
membres d’origine grecque.
712 Déportation des Israélites en Assyrie. Le Prophète ESAIE.
690 Le Roi NUMA amène à Rome le Sacerdoce Etrusque.
668 ASSURBANIPAL, Roi d’Assyrie.
660 Naissance de ZARATHOUSTRA.
638 LAO-TSEU : « Le Livre du Sentier et de la Ligne Droite ».
TAOISME. SOLON, Législateur d’Athènes. Un des Sept Sages de
Grèce.

322
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

636 THALES DE MILETO, un des Sept Sages de Grèce.


587 NABUCHODONOSOR II détruit Jérusalem et Le Temple. La Judée
est détruite par les Assyriens.
587.539 La SYNAGOGUE prend de l’importance, en remplaçant le Temple
détruit. La Prière remplace le Sacrifice.
586 Déportation des Juifs à Babylone. L’EXILE. Le Prophète
EZECHIEL. DANIEL Grand Sacerdote.
583 Mort de ZARATHOUSTRA.
570 Naissance de PYTHAGORE, selon Cicéron, Diodore de Sicile et
Jamblique
560 Naissance de SIDDHARTA GAUTAMA (LE BOUDDHA) SAKIA-
MUNI. SOLON Visite l’Egypte. Naissance de JENOPHONTE
(XENOPHANES). L’Ecole « ELEATIQUE ». PARMENIDES.
559 CYRE II, Le Grand Roi de Perse.
539 CYRE libère les Juifs de Babylone.
538 Chute de Babylone. Retour des Juifs exilés. ZOROBABEL
reconstruction du Temple (Second Temple). Cyre conquiert la
Chaldée.
534 – 509 TARQUINO « L’Arrogant », septième et dernier Roi de Rome.
530 PYTHAGORE, le Grand Maître de Samos, fonde l’Ecole de Crotone.
525 CAMBISES envahit l’Egypte ; il transporte à Babylone une partie du
Sacerdoce Egyptien. Pythagore est parmi eux.
520 ZACHARIE, 11ème Prophète mineur, fils de BERECHIE, fils
d’IDDO.
515 Reconstruction de Jérusalem. Conclusion de la ré-édification du
Temple. Réorganisation du Culte. ESDRAS,NEHEMIE.
516

323
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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

513 PITHAGORE est libéré à Babylone et retourne à Samos.


503 HERACLITE. L’Ecole IONIQUE.
500 La Grande Synagogue. Naissance d’ANEXAGORES, philosophe
Ionique, Maître de PERICLES.
490 Les Perses en Grèce. Défaite de MARATHON.
480 Victoire des TERMOPILES. Prise d’Athènes.
470 Naissance de SOCRATE.
430 PROTAGORES d’Abdera.
429 Mort de PERICLES.
427 Naissance de PLATON.
399 Mort de SOCRATE.
384 Naissance d’ARISTOTE.
360 – 283 PTOLOMEE I (SOTER). Durant son règne, il fonde la Bibliothèque
d’Alexandrie.
347 Mort de PLATON.
344 ALEXANDRE envahit la Perse.
340 LES SOPHISTES, éducateurs de jeunes aristocrates grecs.
342 – 270 Ecole d’EPICURE (« Le Jardin »).
340 - 260 ZEN DE CITTUM (Les STOIQUES).
332 Construction du Temple Samaritain du Mont Garizim.
325 ALEXANDRE essaye de conquérir L’Inde. PIRCHO DE ELIS (Les
Escéctiques).
312 Adoption par les Juifs de l’ère des Seléucides.
300 SELEQUE NICANOR construit l’Antiochie de Syrie.
260 Première Guerre Punique.
213 Muraille de Chine (La Grande Muraille).
200 PATANJALI, Aphorismes du YOGA-SUTRA.

324
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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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170 Retour des Maccabéens. JONATHAN (« Aphos : L’ASTUCIEUX »)
166 Première mention historique de L’existence des ESSENIENS à
l’époque de Jonathan Le Maccabéen. (JOSEPH. ANTI. XIII, 5,8). Ils
étaient contemporains des NAZAREENS ou « NAZARES », selon
Plin et Epiphanie.
140 L’Assemblée du peuple nomme SIMMON MACCABEEN Chef
héréditaire.
120 SAMUEL, Juge d’Israël, fonde la Confrérie Des Prophètes
(NEBIM).
112 HILLEL, Docteur Juif né à Babylone, appelé « Le Vieux ».
100 Composition de la BHAGAVAD-GITA.
89 Les MAGISTRI COMACINI établissent leur colonie à COMO
(Italie).
74 Naissance d’HERODE, Fils d’ANTIPATER (Règne d’HIRCANE
II).
70 Le Culte de MITHRA s’étend chez les Romains.
63 Prise de Jérusalem par POMPEYE. Fin de l’Indépendence Juive.
58 JULES CESAR dans les Gaules.
40 HERODE « Le Grand », Roi de Palestine. ZACHARIE et
ELIZABETH, parents de Jean « Le Baptiste ».
30 Naissance de PHILON D’ALEXANDRIE.
27 AUGUSTE, Empereur de Rome.
10 Naissance d’HERODE AGRIPA I, fils d’Aristobules, petit-fils
d’Hérodes « Le Grand ».
6 Retour de JUDAS DE GAMALA.
4 Naissance d’APOLINIEN DE TYANE (Balinus Tuwani), le grand
réformateur et gardien des Mystères.

325
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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
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1 VITRUVIEN (Marcos Vitrivius Pollio), célèbre Architecte romain.
2 Naissance de JESUS DE NAZARETH, DEBUT DE L’ERE
CHRETIENNE.2
6 Déportation d’Archélaos. Fondation du Mouvement Zélote par Judas
le Galiléen.
6 – 15 ANNANIAS le séducéen, beau-père de Kaiphas, Souverain
Sacerdote Juif.
12 JESUS arrive à Jérusalem avec Joseph et Marie.
14 TIBERIEN Empereur. Mort d’AUGUSTE.
18 – 37 KAIPHAS, gendre d’Ananias, Souverain Sacerdote Juif.
26 – 36 PONCE-PILATE, Gouverneur Romain de Judée. JEAN « Le
Baptiste » commence son ministère.
25 PHILON écrit son tratié sur « La Vie Contemplative ».
28 – 29 Activité publique de Jean « Le Baptiste ». Baptême de JESUS.
28 – 30 Vie publique de JESUS DE NAZARETH ; vie et prédication.
28 Morte de JEAN « Le Baptiste ».
33 14 de Nisan. Date de la Passion et de la Mort de JESUS-CHRIST.
34 Paul (Saul) est baptisé par ANANIAS DE DAMAS (ACTES, 9 :18).
37 – 95 FLAVIO JOSEFO, historien juif. Un des rares qui mentionne
l’existence historique de Jésus et le mouvement religieux auquel il
donna naissance.
41 – 51 APOLONIEN de Tyane voyage en Inde.
50 (env.) PAUL écrit les Epîtres les plus anciennes :
« THESSALONICIENS. »
52 PAUL en Grèce. Premières Communautés Chrétiennes.
58 Arrestation de PAUL à Jérusalem.

2
D’après d’autres opinions, la « Naissance » aurait eu lieu en l’an 2.

326
66 APOLONIEN de Tyane abandonne Rome suite à L’Edit d’Exil
contre les Philosophes ; il débarque en Gades. PAUL est décapité à
Rome.
70 Chute de Jérusalem. Destruction du Temple par TITO, fils de
Vespasien.
75 138 L’Empereur ADRIEN (Publio Elio) héritier de TRAJANE. En
l’an 124, il fut initié dans les Mystères d’Eleusis ; devint « Epopte »
en l’an 128.
79.81 TITO Empereur, successeur de Vespasien.
85 Naissance de MARCION, à Synopte (Ponto).
96 DOMICIANO (Tito Flavio Sabino) assassiné par Esteban.
98(env.) Mort de JEAN « L’Evangéliste ».
135 VALENTIN arrive à Rome. Diffusion de la Gnose Valentienne.
137-138 Le « MARCIONISME » s’étend en Asie.
140 Apparition des « EBIONITES » (Les Pauvres).
150 Second mouvement « Sophiste ».
172 Mouvement prophétique de MONTANO.
190 CARPOCRATE, Philosophe et gnostique d’Alexandrie.
193 AMMONIO SACCAS fonde l’Ecole d’Alexandrie « Les
Philalèthes ».
197 TERTURLIEN publie son « APOLOGETIQUE ». CLEMENT
enseigne, prêche, et dirige à Alexandrie. TEOPHILE meurt en étant
Evêque d’Antioquie. PANTENE, Chef de l’Ecole de catéchisme
d’Alexandrie. IRENEE écrit à Lyon contre les gnostiques.
202 IRENEE DE LYON meurt, Père de l’Eglise Grecque.
205 Naissance de PLOTIN à Licopolis (Egypte).
216 Naissance de MANI ou « MANES », à Mardinu (Babylone).
233 PORFIRIO DE TYRE nait à Batanéa (Syrie). Il fut disciple de Plotin.
242 Début de la prédication de MANI.
250 NUMENIO DE APAMEA. (A essayé de réconcilier Pythagore et
Platon).

327
270 Mort de PLOTIN. Ses dernières paroles : « JE M’EFFORCE
D’OBTENIR QUE CE QU’IL Y A DE DIVIN EN MOI, LEQUEL
S’ELEVE VERS CE QU’IL Y A DE DIVIN DANS L’UNIVERS. »
277 MANI meurt écorché vif et décapité, accusé d’ « hérésie ».
300 Début de la période classique de la Civilisation MOCHIQUE et de
NAZCA (Pérou).
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ANNEE AV. J.C. EVENEMENTS
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304 PORFIRIO meurt à Rome.
330 Naissance de JAMBLIQUE à Calcis (Syrie). Disciple de Porfirio, il
fonda l’Ecole néo-platonicienne syrienne.
329 – 389 GREGORE DE NACIANCENO « Le Théologue », orateur illustre
de son époque. Il met en relation le concept platonique avec le
concept chrétien. Grand partisan de la vie monastique.
332 – 400 GREGORE DE NISA, un des Pères de l’Eglise Grecque.
350 BASILIDES, philosophe et gnostique d’Alexandrie.
354 Naissance de SAINT AUGUSTIN, à Thagasta, Numidie (Algérie).
361 JULIEN (Flavio Claudio) appelé « L’Apostate », est proclamé
Empereur de Lutèce (Paris).
428 – 431 NESTOR, Evêque de Constantinople, fondateur du
NESTORIANISME.
430 SAINT AGUSTIN meurt à Hipone, durante le siège de la ville par les
Vandales.
431 IRENEE, Evêque de TYRE, membre de l’Eglise d’EPHESE, défend
le NESTORIANISME au Concile d’Ephèse.
450 Anglais et Saxons commencent à envahir la Bretagne (Angleterre).
451 – 452 ATILA envahit les Gaules avec les Hins.
455 GENSERIQUE, roi des Vandales, débarque en Italie et pille Rome.

328
476 FIN DE L’EMPIRE D’OCCIDENTEL. ODOACRE dépose
ROMULO AUGUSTULO.
481 – 511 Conversion de CLODOVEO et des MEROVINGIENS.
597 L’ « évangelisation » des Anglo-Saxons est commencée par des
Missionnaires de Rome.
615 Mort de SAINT COLUMBIN.
320 – 900 Fleurissement de l’Empire MAYA (Etape Classique). UAXACTUN,
Tial et COPAN sont des villes resplendissantes.

329
T R E I Z E

« AUTRES CERCLES DE LA GRANDE ORPHELINE »

Dedié avec profonde affection et « fraîcheur des yeux » aux « Personnes du Coeur » (AHL-
AL-HAQQ), qui « voient avec l’oeil de l’Eau » ; à leur SILSILAH Vénérable et millénaire,
avec la porte du Besoin ouverte de part en part…

ALBANASHAR AL-WÁLI
============================================
« AVANT QUE DANS MONDE, IL N’Y AIT UN JARDIN, UNE VIGNE OU DU RAISIN,
NOTRE AME ETAIT IVRE DE VIN IMMORTEL. »

JALUDUDDIN-RUMI
===============================================

La pleine reconnaissance d’ABRAHAM (IBRAHIM) comme le symbole vivant et le Père


véritable de la Doctrine Orthodoxe, c’est-à-dire, affiliée à la Grande Tradition Primordiale,
nous l’avons déjà vue au chapître antérieur, plus particulièrement dans la Sourate 57, verset
26 du « CORAN », où IBRAHIM est appelé PERE (WALID) ou Tête de la descendance
des Grandes Ecoles Initiatiques de PROPHETES ; la « grande multitude » de sa
descendance ou postérité spirituelle, comme le justifie la prophétie irréfutable de la
GENESE, 22 :17 : « ET EN MULTIPLIANT, JE MULTIPLIERAI TA SEMENCE
(SPIRITUELLE) COMME LES ETOILES DU CIEL ET COMME LE SABLE AU BORD
DE LA MER. »

ABRAHAM était un HANIF, c’est-à.-dire, un descendant et un transmetteur légitime de la


Tradition Primordiale. C’est ce que laisse entendre la Sourate 2, verset 129 : « NOUS
SOMMES PLUTOT DE LA RELIGION DE ABRAHAM, VRAI CROYANT ET QUI
N’ETAIT POINT DU NOMBRE DES IDOLATRES. « La GENEALOGIE
D’ABRAHAM, par TARAH, son Père, remonte à NACHOR fils de SHARUG, fils de

330
REGHU, fils de PHALEG, fils de GHEBER…En sa condition de HANIF (vrai croyant) et
de NABI (Prophète), dépositaire du Culte du DIEU UNIQUE, ABRAHAM est choisi
comme « HOMME PARFAIT » : « JE T’ETABLIRAI L’IMAN DES PEUPLES (CHEF
SPIRITUEL) » (CORAN, II, 118). Et dans la Sourate VI, Verset 75, il est dit : « VOICI
COMMENT NOUS FIMES VOIR A ABRAHAM LE ROYAUME DES CIEUX, AFIN
QU’IL SACHE FERMEMENT. » (HAQQU L’YAQIN…). L’établissement du Culte
Unitaire par ABRAHAM inclut la fondation du Temple de la KAABA, à La Mecque, aidé
par son fils ISAAC (ISHAK).

Dans la Sourate II, verset 119, nous lisons : « NOUS ETABLIMES LA MAISON SAINTE
POUR ETRE LA RETRAITE ET L’ASILE DES HOMMES, ET NOUS DIMES :
PRENEZ LA DEMEURE D’ABRAHAM POUR ORATOIRE. NOUS
RECOMMANDAMES A ABRAHAM ET A ISMAEL LA CHOSE SUIVANTE :
PURIFIEZ MA MAISION POUR CEUX QUI VIENDRONT EN FAIRE LE TOUR,
POUR CEUX QUI VIENDRONT POUR LA PRIERE, LES GENUFLEXIONS ET LES
PROSTERNATIONS. » (ITIKAF).

Bien que le Temple ou Grande Mosquée de la Mecque soit passée par de nombreux
changements au cours des ans, le lieu qu’occupait ABRAHAM quand il travaillait à la
construction du Temple existe encore ; ce lieu s’appele « LA STATION D’ABRAHAM ».

Selon ce que dit LE CORAN, quand ABRAHAM éleva les fondements de « La Maison
Sainte », il s’exclama : « AGREE-LA, O NOTRE SEIGNEUR, CAR TU ENTENDS ET
CONNAIS TOUT. FAIS, O NOTRE SEIGNEUR, QUE NOUS SOYONS RESIGNES A
TA VOLONTE, QUE NOTRE POSTERITE SOIT UN PEUPLE RESIGNE A TA
VOLONTE . » (Sourate II, verset 121 et 122). Dans la Sourate II, verset 125, nous lisons :
« LORSQUE DIEU DIT A ABRAHAM : RESIGNE-TOI A MA VOLONTE, IL
REPONDIT : JE M’ABANDONNE A LA VOLONTE DE DIEU MAITRE DE
L’UNIVERS. » « ABANDONNE A DIEU ou RESIGNE A LA VOLONTE DE DIEU »,
voilà ce que signifie le mot « MUSLIM » (Musulman). MAHOMA, le dernier des
Prophètes, descendant d’ABRAHAM par Ismaël, en reliant sa religion avec le Culte

331
Primordiale Unitaire, original, a essayé de RESTAURER (NASHAR) la Religion
d’ABRAHAM. Parmi la quantité de cérémonies religieuses qui datent de l’époque
d’ABRAHAM, Mahoma a conservé la pratique qui consiste à faire sept fois le tour de la
KAABA, pendant le pélerinage de la Mecque. Les passions changent, mais les idées
restent…

ABRAHAM recommanda la SOUMISSION, la REDDITION, la RESIGNATION ou


CONSAGRATION A DIEU, à ses fils, et JACOB fit de même : « O MES ENFANTS !
DIEU VOUS A CHOISI UNE RELIGION, NE MOUREZ PAS SANS AVOIR ETE
CONSACRES A DIEU. (MUSULMANS). (Sourate II, verset 126). C’est pourquoi
ABRAHM a été fort justement appelé « KHALIL ALLAH ». (L’Ami de Dieu). Quand
JACOB fur sur le point de mourir, il demande à ses fils : « QUE FEREZ-VOUS APRES
MA MORT ? Ils répondirent : « NOUS ADORERONS TON DIEU, LE DIEU DE TES
PERES ABRAHAM, ISMAEL ET ISAAC, LE DIEU UNIQUE, ET NOUS LUI SERONT
CONSACRES. » (Sourate II, verset 127).

La voix de l’Ange dit à MAHOMA : « REPETE LE NOM DE TON SEIGNEUR et


CONSACRE-TOI A LUI, AVEC UNE COMPLETE ABNEGATION. » (Sourate 73,
verset 8). L’ ESOTERISME de l’Islam est implicite dans la nature des RITES et sous la
multiplicité, des symboles. « Les actions n’ont de valeur que par l’intention », disait le
Prophète Mahoma. L’intention est le fruit de la réflexion. C’est pourquoi, la SOUMISSION
ou ASSUJETTISSEMENT A DIEU doit être celle de tous les sens, de tous les organes ;
c’est également la SOUMISSION de la Vie Intérieure : « Si l’homme ne s’est pas « vidé »
dans un premier temps de tout ce qui n’est pas Dieu, il ne peut pas être « rempli » de la
Présence Eternelle de Dieu ou de la Providence Divine. »

Dans la simplicité apparente des « attitudes externes » qui accompagnent LA PRIERE


(SALAT) ou prière commune à tous les Musulmans, nous y voyons TROIS gestes simples
dans leur expression, mais grands dans leur contenu : celui qui prie est debout (comme la
lette ALIF), les mains élevées à la hauteur du front et les paumes tournées vers les joues ;

332
orienté vers la QUIBLA, avec « l’intention » de réaliser LA PRIERE, et le Coeur disposé
dans un état de pureté (TASFIYAT AL-QALB), et il profère « LA FATIHA » :

BISMIL’LAHI ERRAHMANI ERRAHIMI EL HAMDU LILAH RABI EL


ALAMINA… ! (Au Nom de Dieu Très Clément et Très Miséricordieux. Que Dieu soit
Loué, Maître de L’Univers !) Il continue ensuite avec la SOURATE. Une fois la FATIHA
et la SOURATE terminée, il s’incline (comme la lettre MIM), appuyant les paumes de ses
deux mains sur les genoux, sans se courber et sans élever ni baisser la tête ; et laissant les
bras séparés le long du corps, restant dans cette position le temps de prononcer trois fois
SUBHANA RABBI EL AADHIM (Gloire à Dieu Le Grand, Le Puissant), et en retrouvant
la position verticale, il dit : « SEMIAA ALLAHU LIMEN HAMIDAHU (Dieu écoute ceux
de ses serviteurs que le louent). Ensuite, celui qui prie se prosterne, touchant la terre avec le
front et la narine, avec les deux mains ouvertes sur le sol, en direction de la Qibla, à côté
des oreilles, et il dit dans cette position : « ALLAHU AKBAR » (Allah est plus grand).

L’acte de la PROSTERNATION (SUJUD) symbolise « l’extinction de l’égo ». Sans


l’obscurcissement de l’égo, l’approche de Dieu ne peut pas être réalisée. Comme le dit IBN
HABAL : « C’est quand il se prosterne que le serviteur est le plus proche de son
Seigneur. » (II, 421).

Dans un CATHECHISME BEKTASHI, nous lisons :


« QUAND TU ES DEBOUT, UN « ALIF » SE FORME.
EN T’INCLINANT, SE FORME UN « DAL ».
QUAND TU TE PROSTERNES, UN « MIM » APPARAIT.
C’EST AINSI, JE TE DIT DE PERCEVOIR L’HOMME (ADAM)
DEBOUT, ASSIS, EN COMPRENANT L’HOMME ;
OUVRE L’OEIL, TOUTES LES LETTRES TE MONTRENT L’HOMME… »

La distinction entre la prière commune et la TECHNIQUE DE LA PRIERE ou Invocation


du Nom Divin (DHIKRU’LLAH) qui permet à l’Initié de dépasser les limites de la nature
humaine, est ce qui constitue la nature ésoterique en fonction de son application « active »

333
et de la réalisation spirituelle. La soumission statique se convertit en participation
DYNAMIQUE. « DIEU ECOUTE CELUI QUI LE LOUE. » « J’ASSISTE A
L’INVOCATION DE CELUI QUI M’INVOQUE. »

Le mot DHIKR signifie « réminiscence » au sens platonitien de « connaissance reflétée des


archétypes ». Le DHIKR relie l’ « évocation » des Réalités Essentielles au symbolisme
sonore des formules d’ « enchantement » ou d’invocation. De même que le « JAPA » de la
Tradition Hindoue. D’autre part, DHIKR désigne aussi toute forme de concentration sur la
Présence Divine. Le « souvenir » ou la « mention » suprême n’est rien d’autre que
L’IDENTIFICATION AVEC LE VERBE DIVIN qui est l’Archétype des Archétypes. »
(Cf. Titus Burckhardt : « INTRODUCTION AUX DOCTRINES ESOTERIQUES DE
L’ISLAM », page 65, Paul Derain, Lyon, 1955).

L’Oration Rituelle (NAMAZ) synthétise tous les mouvements qui sont essentiellement
TROIS, à savoir : un mouvement ascendant qui correspond à la position « debout » ; un
mouvement horizontal analogue à la position « inclinée », et un mouvement descendant,
indiqué par la prosternation rituelle. Le mouvement ascendant correspond, par excellence, à
l’attitude de l’homme, alors que la tendance de l’animal est horizontale et que la tendance
des plantes est descendante (leurs organes nutritifs sont les racines). Quant aux minéraux,
ils n’ont pas de mouvement propre. Selon le commentateur AL-QASHANI, les trois
mouvements « existentiels », qui rappellent les gestes de celui qui prie ainsi que les
tendances naturelles des trois catégories d’êtres organiques, sont principalement : le
mouvement créateur descendant qui s’éloigne, pour ainsi dire, du Principe pour établir les
fondements de l’Univers ; ensuite, le mouvement créateur ascendant, qui fait naître les
degrés de la manifestation à partir de sa base « matérielle », et enfin, le mouvement de
l’expansion « horizontale » de la manifestation vers ses divers niveaux d’actualité. Cela
correspond rigoureusement aux tendences universelles que les hindous appellent
« GUNAS ». (Cf. « LA SAGESSE DES PROPHETES » (FUÇUÇ AL-HIKAM), traduit et
avec des notes de Titus Burckhardt, pages 216/217, Editions Albin Michel, Paris, 1974).

334
Dans son livre « IHYYA UL-ULUM » (Livre de Dévotion), AL-GHAZALI dit que les
activités externes et les mouvements ou actes réalisés durant les actes de dévotion, ont tous
une signification spirituelle qui donne naissance à une mise en mouvement d’activités
internes.

Ce qui différencie l’ESOTERISME Islamique de la religion en tant que sujet commun et


social, c’est la doctrine intérieure (al’ilm al-batin) et l’ascèse (ZUHD) ou TECHNIQUE
INITIATIQUE connue sous le nom de « TAÇAWWUF », qui est la forme de
l’enseignement TRADITIONNEL au sein de l’Islam, c’est-à-dire, L’INITIATION
ISLAMIQUE, qui est la partie complémentaire supérieure et profonde de la Doctrine
Islamique comme un tout. La partie « religieuse » ou exotérique est la SHARIYA, la
« grande voie », commune à tous, vu que la vérité intérieure est réservée à une élite
(SAFWA) en vertu des « qualifications » qui sont exigées pour accéder à sa connaissance.
La Shariyah est LA LOI, la norme pour l’action. La « HAQIQAH » est la
CONNAISSANCE PURE. L’ensemble des « moyens » destinés à l’atteindre est appelé
« TARIQAH » (Voie ou Sentier).

L’ESOTERISME Islamique comprend, à la fois, la TARIQAH et la HAQIQAH, c’est-à-


dire : le moyen et la fin. L’ESOTERISME proprement ISLAMIQUE est ce qui a été appelé
LE SOUFISME. En tant que « TAÇAWWUF », il peut s’appliquer à toute doctrine
Esotérique et Initiatique, quelle que soit la forme traditionnelle à laquelle il appartienne.
Cependant, le terme « SOUFI » ne peut être employé que pour celui qui a réellement atteint
l’ETAT SPIRITUEL de la REALISATION SUPREME ; c’et-à-dire, l’objectif final de
toute Initiation EFFECTIVE Celui que n’a pas encore atteint cet état, ne peut pas être
appelé (et encore moins, se dénomer lui-même) un « SOUFI ». L’appelation correcte pour
ceux qui « sont sur la Voie » quelque soit le degré de réalisation qu’ils puissent avoir
atteint, est celui de « MUTAÇAWWUF ».

Le SOUFISME est ARABE « comme le CORAN même », de même que la QABALAH est
HEBRAIQUE. Bien que la TECHNIQUE (TAÇAWWUF), comme nous l’avons déjà dit,
peut s’appliquer à n’importe quelle autre Doctrine Initiatique Traditionnelle. La différence

335
entre les ULAMA , « Sages », Erudits ou « Docteurs de la Loie Extérieure » (ULAMA EZ-
ZAHIR), de la Shariyah, et de la véritable SOUFI (EL ARIF BI-‘LLAH) est que les
premiers n’ont qu’une compétence dans leur propre domaine EXOTERIQUE ou externe,
alors que le second est parfaitement compétent tant dans le domaine exotérique
qu’ésotérique, sans contradiction ni conflit, car l’ exoterisme n’est que le point d’appui de
l’Esoterisme, et les deux forment deux aspects d’une même Doctrine. C’est pourquoi il est
dit qu’ « il n’y a pas de TARIQAH sans SHARIYAH ». La Shariyah s’occupe de
l’observance des rites et des actes de dévotion ; alors que la Réalité (HAQIQAH) se
préocuppe de la Vision Intérieure de la Puissance Divine. Tout rite qui n’est pas animé par
l’esprit de la REALITE est sans valeur, et tout esprit de Réalité qui n’est pas estructuré par
la Loi, est incomplet. (RISALAT AL-QUSHAIRI, page 43).

La Shariyah est « le corps », l’écorce (El-Qishr) et la HAQIQAH est « la moëlle » (El-


Mukh), le Noyau (El-Lobb). La Shariyah est « l’extérieur » (Ez-Zahir), la HAQIQAH est
L’INTERIEUR (El-BATIN). (Cf. René Guénon : « APERÇUS SUR L’ESOTERISME
ISLAMIQUE ET LE TAOISME », pages 13/36, GALLIMARD, Paris, 1973).

La manifestation de ce qui est AUJOURD’HUI appelé « SOUFISME », en tant


qu’expression TRADITIONNELLE de la Vieille FILIATION INITIATIQUE conservée
dans l’ISLAM, est l’application de la très ancienne TECHNIQUE (TAÇAWWUF), en
prenant pour base la Loi ISLAMIQUE et LE CORAN, avec leurs Mystères sous-jacents,
comme support SPIRITUEL de tout son Symbolisme (AL-KITAB AL-MAKNUN).
L’ANCIENNETE du TAÇAWWUF est exprimé par IBN EL-FARID dans une belle phrase
très « soufie » : NOTRE VIN A EXISTE AVANT CE QUE VOUS APPELEZ LE RAISIN
ET LA VIGNE ». (1181-1235).

Cette Tradition, dont la continuité échappe presque toujours au réalisme historique et à sa


« critique », possède une multitude d’aspects qui ne sont pas toujours rationnellement
compréhensibles, mais pas pour autant moins réels et effectifs, et qui conduisent
généalogiquement à la couche de l’ANCETRE des Sages : IDRIS-HENOCH, « le Prophète
des Philosophes », ainsi que le définit IBN-ARAEL. En ce sens « transhistorique » de

336
relation disciple-Maître, IBN-ARABI est précisément ce qu’on peut appeler un disciple de
« KHEZR » (El-Khadir), c’est-à-dire, un Soufi, parmi ceux qui sont appelés
« OWAYSIS », et qui doivent ce nom à un ascète pieux du Yémen, OWAYS AL-
QARANI, contemporain du Prophète Mahoma, qu’il connut « sans l’avoir jamais vu
personnellement ». Le Prophète, à son tour, l’a également « connu », sans l’avoir vu avec
ses yeux physiques, et c’est qu’il laisse entendre expressément dans sa « hadith » : « JE
SENS LE SOUFFLE DU MISERICORDIEUX VENANT DE LA DIRECTION DU
YEMEN. »

Les « OWAYSIS » sont les Soufis qui n’ont pas de guide visible (Al-Murshid). Un des
OWAYSIS les plus célèbres est le Soufi Iranien ABU’L HASAN KARRAQANI (1034 Ap.
J.C.), dont on connait ce propos : « Je m’étonne de ces disciples qui déclarent qu’il leur faut
tel ou tel maître. Vous savez que je n’ai jamais reçu l’enseignement d’aucun homme. C’est
Dieux qui fut mon guide, bien que j’aie le plus grand respect pour tous les maîtres. » (Cité
pár Henri Corbin : « L’Imagination Créatrice dans le Soufisme d’Ibn-Arabi », page 26/27,
Flammarion, Paris, 1958).

Des Maîtres précurseurs de ce qui est aujourd’hui appelé SOUFISME, étaient déjà connus
au premier Siècle de l’Héjire (VIIème Siècle de l’Ere Chrétienne). Des Maîtres comme :
ANAS IBN MALIK, décédé en 709 Ap. J.C. , transmetteur de la TARIQA à ABDUL
WAHID IBN-ZAYD, successeur d’HASAN BASRI, appelé le « Patriarche du Soufisme »
(643-728 Ap. J.C.) ; FARQAD AS-SABAKHI, décédé en 748 Ap. J.C. ; MARUF AL-
KARKHI, décédé en 815 Ap.J.C. ; ABU SULAYMANU’DARANI, décédé en l’an 830 ;
JAFAR AL KHULDI, décédé en 959, disciple d’ABU’L QASIM AL-LUNAID, décédé en
910, et appelé « LE SHAIKH DE LA VOIE » et l’ « Apôtre de Modération » ; ABU
YAZID TARIFUR AL-BISTAMI, décédé en l’an 874 ; le Nubien DHU’N NUN AL-
MISRI, héritier d’une Tradition Gnostique et Alchimiste Egyptienne, décédé en 859 ;
IBRAHIM IBN ADAHM, décédé en l’an 783 ; FUDAYL IBN LYAD, décédé en l’an 801 ;
RABI’A AL ADWIVYA, décédé en l’an 802 ; ABU HAFS AL-HADDAD, décédé en l’an
870 ; HAMDUN AL-QASSAR, décédé en 884 ; SA’ID IBN ISMAIL AL-KHAIRI, connu
comme AL-WA’IZ, décédé en 910 ; HARITH AL-MUHASIBI de Bagdad, et le martyr

337
perse HUSAYN IBN MANSUR, plus connu sous le nom d’ « AL-HALLAJ », né dans la
commune de Baiza, en Perse, en l’an 858. En l’an 922, après huit annés de prison, il fut
fouetté, crucifié, pendu, mutilé et finalement décapité et brûlé…L’ « accusation » que les
ULAMA de la Shari’a portèrent contre lui, fut qui’il avait un usage répété de la phrase
« ANA’L HAQQ » (JE SUIS LA VERITE), ce qui, selon les « docteurs de la Loi », était un
« blasphème ». Ainsi donc, il fut vilement, cruellement ASSASSINE et torturé, lui, un
véritable « Ami de Dieu », un SOUFI authentique, comme conséquence de la HAINE des
ULAMA, du sectarisme maladif et de l’incroyable étroitesse de critère de la part des
législateurs de la lettre morte, à qui se réfère LE CORAN, dans la Sourate 62.5.

Combien de crimes comme celui-ci sont dûs à la bêtise des ULAMAS en face du véritable
« Esprit » de LA LOI ! HAFIZ disait : « Universités et Collèges, conférences et sages,
cercles et assemblées, à quoi tout cela sert-il quand la Connaissance est absente et qu’il n’y
a pas d’Oeil qui voit… ?

Ce sont précisément les Soufis, avec leur pureté Doctrinale, leur dimension de profondeur
et de transcendance, qui ont évité que l’Islam reste confiné dans une directive légiste simple
et rigide, et manipulée devant leurs yeux par des hommes qui, malgré leurs prétentions au
« je-sais-tout », sont, comme le disait KRISHNAMURTI, « embaumés dans leurs
préjugés ». Le Soufisme cherche à GUIDER plus qu’à enseigner, en accompagnant le
chercheur sincère pour qu’il puisse esquiver sans danger les méandres de l’Illusion. Comme
le disait AL-GHAZALI : « Ce qui est le plus propre aux Soufis ne peut pas être appris,
mais seulement atteint par expérience directe (MARIFAH), par extase (GHALABA) et par
transformation intérieure (ANNAFS AS-SAFIYA). »

Martin Lings, auteur du merveilleux livre sur le Shaikh ISA NUR AD-DIN AHMAD AL-
ALAWI, intitulé « A SUFI OF THE TWENTY CENTURY » (UN SAINT MUSULMAN
DU VINGTIEME SIECLE), dit dans son livre plus récent : « QU’EST-CE QUE LE
SOUFISME » : « En réponse à la question : « Qu’est-ce que le soufisme ? », nous
commencerons donc par dire ceci : de temps à autre, une Révélation « flue » comme un
grand flot de marée venant de l’Océan d’Infinitude vers les rives de notre monde fini ; et le

338
soufisme est la vocation, la discipline et la science permettant de se plonger dans le reflux
de l’une de ces vagues et d’être ramené avec elle à sa Source éternelle et infinie. » (page 9,
Editions du Seuil, Paris, 1977).

A notre humble avis, nous considérons que LE CHEMIN et le MOYEN qui conduit à
travers la Porte Etroite de l’Ame vers l’Esprit Pur qui débouche sur la Divinité, et que nous
connaissons aujourd’hui sous le nom de SOUFISME, EXISTE DEPUIS TOUJOURS, et
que sa « particularité » en tant que Révélation de l’Islam, n’est qu’un « aspect » avec les
caractéristiques propres des nécessités ethniques, de temps et de lieu, car le Soufi étant un
homme « hors du temps et hors de l’espace », il fait agir son expérience dans la culture du
pays et du « climat » dans lequel il vit, selon ce que nous dit Idries SHAH dans son
excellent livre « EL CAMINO DEL SUFI » (LE CHEMIN DU SOUFI), page 13, Edit.
PAIDOS, Bs. Aires, 1974).

En paraphrasant Idries Shah, nous ajouterons que le véritable Soufi n’est pas attaché aux
limitations des « formats », qu’ils soient religieux ou d’une autre nature, parce que son
mental n’est pas « conditionné ». C’est précisement pour cela qu’ils ont été
« judiciairement assessinés » comme dans le cas tellement lamentable et pathétique déjà
cité du Maître HUSAIN IBN MANSUR EL-HALLAJ ; c’est pourquoi ils ont été presque
toujours persécutés et acusés d’ « hérésie », en fonction des « raisons » de ceux qui
prétendent faire valoir les intérets crées des groupes religieux. Le Soufisme est ACTION,
« vécu », et non « institution ». Aucun Soufi authentique n’établit une institution destinée à
durer longtemps. La forme externe dans laquelle il répand ses idées, n’est qu’un véhicule
transitoire, conçu pour agir en un lieu et à une époque déterminées. Ce qui est perpetuel,
dit-il, « se trouve à un autre Plan »…(Op. cit. Page 38 et 42).

Comme le signale fort justement JALALU’D DIN, fondateur de l’Ordre MAULAWI, dans
sa « DIWAN-I-SHAMS-I-TABRIZ », XXXII, page 124, traduite par le professeur
Nocholson : « Que puis-je faire, ô Musulmans ? Je ne le sais pas moi-même. Je ne suis ni
Chrétien, ni Mage, ni Musulman. Ni de l’Est, ni de l’Ouest. « Quelle différence avec les
éternels prisonniers des « schémas mentaux » et des préjugés religieux qui ne cherchent que

339
la satisfaction de leur propre ligne de pensée, limitée ! Pour sa part, un Soufi du Xième
Siècle, IBN-EL-LALALI, disait : « LE SOUFISME EST VERITE SANS
FORMULATION ».
Répétons-le une nouvelle fois : LE SOUFISME EXISTE DEPUIS TOUJOURS, comme
l’expose, avec une autorité spirituelle indiscutable, le Sheikh SHIHAB AD-DIN UMAR
IBN MOHAMED SUHRAWARDI (1145 – 1234), quand il affirme que « le Soufisme était
une forme de Sagesse connue et pratiquée par une Succession de Sages, parmi lesquels, le
Mystérieux et lointain IDRIS (HERMES) d’Egypte. (Cf. AWARI-L-MARIF). Nous
regrettons de ne pas partager l’opinion que nous offre Hervé Masson dans son « MANUEL-
DICTIONNAIRE D’ESOTERISME », page 612, quand il affirme que « Le Soufisme
prolonge la religion mystique des EUQUITES (ou Mésaléniens) mais il existe une
altération du point de vue de l’appui religieux. » Le SOUFISME est INITIATION et par
conséquent, n’a absolument rien à voir avec la « religion » ni avec le « mysticisme ». Au
contraire, il s’agit de CONNAISSANCE PURE et de « SCIENCE SACREE ». Il s’agit
d’ESOTERISME, et celui-ci ne peut en aucune manière provenir de la religion. Comme le
déclare René Guénon : « Prétendre que l’initiation pourrait être issue de la religion, c’est
renverser tous les rapports normaux qui résultent de la nature même des choses ». (Aperçus
sur l’Initiation, page 75).

L’unique manière de considérer que l’action du Soufisme dans l’Islam pourrait avoir une
« marque » ou une signification RELIGIEUSE, consiste à l’envisager dans le sens certain et
incontestable de RESTAURATEUR de la TRADITION PRIMORDIALE. En ce sens, le
Sougisme est LE CŒUR du Corps Islamique, dans l’acception la plus large et la plus
profondre du vocable ; il est l’excellence, la Vertu spirituelle, la PRATIQUE réelle et
effective de la véribtable SOUMISSION basée sur LA CONNAISSANCE (MARIFAH) ;
ainsi que le « VIT » tout Gnostique (ARIF), il est la pratique d’une FOI (PISTIS), fondée
sur la Connaissance (SOPHIA).

Bien que le Soufisme ait comencé à être désigné par ce nom au début du VIIIème Siècle (an
II de l’Héjire), son origine est millénaire. On peut dire que, dans son essence, il est éternel.
Pour exister, il n’a besoin ni de Mosquée, ni du ritualisme religieux, ni d’aucune langue en

340
particulier, parce qu’en réalité, TAÇAWWUF est impersonnel et sans âge, parfaitement
capable et suffisant par lui-même de servir de moyen de réalisation et de maîtrise pratique
pour la découverte de la nature des choses, du fleurissement de nos virtualités occultes et de
l’établissement de l’Etre dans Ce d’où nous obtenons notre Réalité Essentielle ; parce que
le critère de la La Vérité est L’EXPERIENCE. Cependant, en se manifestant
historiquement, il lui est possible d’adopter certaines Dsiciplines qui aident à développer
nos facultés naturelles à un degré plus élevé d’expérience intérieure. De telles
« Disciplines » peuvent être « édifiées » ou « véhiculées » sur n’importe quelle base,
religieuse ou Initiatique, mais sans pour cela qu’il soit nécessaire ni impératif de croire en
des dogmes ou de se « cristaliser » sur des idées, parce que l’Initiation véritable
« pratique » d’abord et spécule ensuite…Comme le disait HAKIM SANAI dans « Le
Proche Jardin de la Vérité » : « QUAND ON ARRIVE A LA MER, ON NE PARLE PAS
DE L’AFFLUENT. ».

Le VOYAGE vers le Centre divin, vers « Le Seigneur de la Gloire », n’a rien à voir avec des
croyance, le sang, les races, les tribus, etc ., mais avec la disposition intime et spontanée de
l’ABANDON CONSCIENT et ardent à l’Etre véritable. Il faut faire la distinction entre ce
qui est TRADITIONNEL et INITIATIQUE et ce qui est confessionnel et dogmatique. Les
qualificatifs de Juif et de Gentil, de Chrétien et Païen, sont des distinctions faites par les
hommes qui ne se préoccupent que de leurs croyances propres et de leurs dogmes religieux,
tournant ainsi le dos à l’Universalité de la Vérité. Dans ce cas, il s’agit d’une Vérité qui,
comme le dit Saint-Augustin : « a existé chez les anciens et n’a jamais cessé d’Exister ».

Croyances, rituels et cultes « externes » appartiennent à l’homme rationnel. En tous les cas,
ils ne sont que l’expression d’idées « au sujet » des choses de l’Esprit. La RELIGION
Véritable et authentique est « un mode de vie selon l’Esprit ». C’est pourquoi les religions
confessionnelles, externes, ont été et seront toujours un motif de disputes, de haine, de
persécutions et d’effusion de sang. L’histoire est pleine d’exemples incontestables. La Foi
qui ne se base pas sur l’expérience finit par être éphémère. Seul celui qui « franchit le pas »
de la perception à la REALISAITON, de l’ignorance à la Connaissance, de la réflexion à la
Sagesse, sera capable de se « re-lier » à son Etre Véritable. Et IL est là, au Coeur de

341
l’Homme, attendant toute la vie que nous puissions réaliser l’UNION avec CE qui a
toujours été, est et sera l’Existence Véritable, la Sagesse et la Joie pleine…Telle est la
culmination du PROCESSUS SPIRITUEL du Véritable SOUFI.. !

342
«HUWWA » : «L U I »

Monograme du pronom « LUI » (Huwwa) qui désigne L’ASEITE de l’ETRE, qui se trouve
hors de l’opposition du « Moi » et du « Toi ».

343
« ALLAH a emprisonné mon « moi » illusoire et m’a rapproché de mon MOI REEL, et la
disparition de la terre (le « monde de la manifestation sensible » : ALAM AL SAHHADA)
a entrainé l’apparition du ciel (le « monde de l’occultation » : ALAM AL-GHAIB, « le
monde incréé du Mystère »). Le tout et la partie se sont mélangés. La verticale (TUL) et
l’horizontale (‘ARD) ont été anéanties (elles ont été intégrées dans le Point Initial).
L’oeuvre subrogatoire (AL-NAFILA) est revenue à l’oeuvre obligatoire (FARIDA) (La
piété formelle qui s’exhibe, est remplacée par la prière « en esprit », de signification
profonde). Et les couleurs sont revenues au blanc pur et primordial. Le Voyage est arrivé à
son terme, et ce qui est autre que Lui, a cessé d’exister. Toute attribution (IDAFAT), tout
aspect (I’TIBARAT), toute relation (NISAB) étant abolies, l’aspect originel est rétablit.
« Aujourd’hui, j’humilie votre lignée, et j’élève le Mien ». (Cf. Abd El Qadir : « KITAB
AL MAWAQIF », 7).

344
«LE PARFUM DE LA ROSE»

Dédié au Maître ABDAL-QADIR EL-JILANI (« La Rose de Bagdad »)


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« Avez-vous déjá séparé une rose de « Rose » ?
si vous prononcez son nom, partez à la recherche
de la réalité à laquelle le nom se réfère… !
JALALUDDIN RUMI

« J’irai cueillir les roses du jardin. Mais je suis ivre du parfum du rosier… ! »
SA’DI DE SHIRAZ

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Il serait nécessaire de rédiger un volumineux ouvrage, si l’on voulait essayer d’exposer
longuement et en détail, le thème des différents aspects que l’INFLUENCE du Soufisme a
exercé (et exerce) sur les Organisations Esotériques d’Orient et d’Occident. Mais une telle
tache est complètement hors de notre capacité et de notre perspective. Notre but se limite
simplement à « signaler » les « TRACES » qui sont suffisament suggestives et révélatrices
pour que nos lecteurs puissent avoir un point d’appui qui leur permette de capter, en un
rapide tour d’horizon, une « vision cordiale » de la vérité que ces Traces excudent : vérité
qui, en tant que telle, est impersonnelle et immuable. L’auteur ne fait donc que signaler les
« pistes » et nos lecteurs complèteront la « recherche ».

Avant tout, nous considérons prudent de rappeler que nous parlons de connaissance
INITIATIQUE et non d’instruction « profane », et que les méthodes par lesquelles cette
dernière est inculquée, sont la négation même des méthodes qui ouvrent l’accés à la
connaissance Initiatique et à l’Esotérisme. Toute connaissance est essentiellement
« identification » ; c’est pourquoi, sans cette « qualification » inhérente à la nature même de
l’Etre, les expressions spécifiques de la connaissance Initiatique, dans la mesure où elles
sont exprimables, ne seront que « lettre morte » et « flatus vocis ». (Cf. René Guénon :
« CONNAISSANCE INITIATIQUE ET CULTURE PROFANE »).

345
Il correspond à chaque époque, un enseignement adapté aux circonstances et aux êtres à qui
il est dirigé, parce que notre manière de penser, d’être et de vivre, n’est pas la même que
celle qui existait il y a des milliers d’années. Et bien que notre Ame soit toujours la même,
et que notre Esprit soit éternel, les doctrines changent et les processus évoluent en fonction
des nécessités et des besoins spécifiques à chaque époque. C’est pourquoi, celui qui veut
réaliser par lui-même la Vérité, ne doit pas suivre aveuglément ses ancêtres. Le Coran parle
de l’immuable « SUNNA D’ALLAH » et s’en prend à la « SUNNA DES ANCETRES ».

Seul l’ETRE VERITABLE qui est en nous est capable de CONNAITRE sans avoir été
endoctriné. C’est pourquoi la Connaissance de l’ETRE REEL est le plus important des états
spirituels : le VOYAGE qui permet de laisser la conscience commune pour accéder à la
Véritable Conscience de l’Etre…Il est l’ORIENTATION (QDM) vers le lieu de
l’ « Origine Primordiale » qui constitue la QIBBLAH intime de l’ADAM QADMON…

Dans LES VEDAS nous lisons : « Ce qui en toi vivra toujours ; ce qui en toi CONNAIT,
n’est rien de cette vie fugitive, cet homme qui a été, qui est et qui sera, pour qui l’heure ne
viendra jamais ».

HERMES dit : « Quel merveilleux sens s’est ouvert en moi ? Je ne vis plus avec les yeux
du corps, mais avec ceux ce l’esprit. Comment cela se fait-il ? » Fils de Poussière ! répond
Osiris : « c’est parce que Le Verbe est en toi ! Ce qui, en toi, écoute, voit et agit, c’est Le
Verbe même, le Feu Sacré, le Mot Créateur. ! » (« VISION D’HERMES »).

« L’image la plus « centrale » de l’Esprit sur la Terre este celle de l’Homme, mais comme
toutes les formes, elle laisse nécessairement en dehors d’elle, certains aspects de son
archétype », nous dit Titus Burckhardt dans son livre « AN INTRODUCTION TO SUFI
DOCTRINE », page 83, Sh. Muhammad Ashrad Press, Lahore, Pakistan, 1968).

Nietzche disait : « De tous les trésors, le dernier à être découvert est justement celui qui se
trouve dans l’Homme ». Le véritable SOUFI, ce VOYAGEUR du desert de la forme et du
Jardin de l’Esprit, est celui qui A REALISE EN LUI-MEME la Connaissance pleine de

346
l’archétype même : l’ «ipséité » ou « AL-HUMIYAH », selon la propre expression soufie :
« Là-bas, où la Connaissance atteint son propre être, et où l’Etre se connaît Lui-même dans
son actualité immutable. »

Ceux qui ont atteint cette Station du sommet, peuvent très bien être les MAITRES « des
Hommes qui désirent être rencontrés »…et faire en sorte que leur expérience se manifeste
et agit dans la culture du pays et dans l’ambiance dans laquelles ils vivent, « pour réactiver
le courant intérieur qu’il y a dans l’Homme », sans chercher l’acceptation de l’acclamation
publique ou la notoriété. C’est pourquoi ses plus grandes figures sont toujoures anonymes,
parce que l’anonymat facilite l’objectivation de leur OEUVRE et la préserve des préjugés.
C’est l’attitude normale de ceux qui cherchent à n’être identifiés qu’à l’Etre, au lieu de
s’ériger en « personnages ». L’individu ne compte absolument pas ; ce qui compte, c’est La
Vérité même et son universalité, et non celui qui l’énonce, ni la manière dont il l’énonce.
La pensée qu’ils exposent n’est pas la leur, car l’auteur apparent ne fait que jouer le rôle
d’interprète de quelque chose qui « passe » à travers lui, qui provient de la source qui donne
naissance à la transmission de la Doctrine qui s’actualise dans l’être qui la perçoit comme
une tradition vivante. C’est ainsi que l’individu s’éclipse derrière la Vérité et les Doctrines
Traditionnelles ne constituèrent jamais la propriété de tel ou tel individu, et les
particularités biographiques de ceux qui les exposèrent et les interprétèrent, sont d’une
importance minime. » (Cf. « INTRODUCTION A L’ETUDE DES DOCTRINES
HINDOUES, Chap. 5).

L’IBERIE MUSULMANE ET LA PREMIERE ECOLE SOUFIE D’EUROPE

Pour mieux comprendre la manière dont s’est propagée la pensée Soufie en Occident, du
VIIème au XVème Siècle et bien après, nous essayerons de nous situer dans l’ambiance et
dans l’époque qui donna lieu à des échanges spirituels, intellectuels et commerciaux
intenses entre l’Europe du Moyen Age et le Monde Musulman du Moyen Orient gréco-
bizantin, au travers des Arabes.

347
Bernard de Chartres disait : « VERITAS, FILIA TEMPORIS » (La Vérité, fille du temps).
Dans son livre « LES INTELLECTUELS AU MOYEN AGE », Jacques Le Goff dit dans
une note que « la Vérité, bien que fille du temps, est aussi fille de l’espace géographique. »
(Op. Cit., page 19, editions du Seuil, Paris, 1960).

Quand nous examinons l’apport des cultures grecques et arabes à la culture Occidentale,
nous observons que l’Orient est le fournisseur des produits les plus rares et les plus
singuliers, tant pour leur qualité que pour leur coût et leur exotisme. Bagdag, Byzance,
Damas et Cordoue étaient les lieux d’origine des épices et des soies, ainsi que de
manuscrits pleins d’une « saveur » et d’une douceur identiques à celles des meilleurs épices
et des plus riches broderies de soies fines. Les arabes furent les intérmediaires à travers
desquels l’Occident put connaître PLATON, ARISTOTE, EUCLIDE, PTOLOMEE,
HYPOCRATE, et d’autres figures du monde Grec et de sa PAIDEIA. Les bibliothèques
musulmanes renfermèrent les oeuvres de tous les grands penseurs de toutes les époques,
tanta chrétiens que contestataires, tels que les Monophistes et les Nestoriens, ainsi que les
Juifs percecutés par Byzance ; tout cela a permi de retenir, dans cet immense havre arabe
qui leur servit d’asile, tout un ensemble d’idées, de pensées et de tendances qui, comme les
épices, l’encens, les parfums et la soie, y établirent leur « Bazar » ou Marché d’échange, et
dans lequel les traducteurs et les intellectuels spécialisés étaient les pièces importantes ;
ainsi qu’Abelarde le fait sentir, en regrettant de ne pas comprendre le grec, car la langue
d’alors était le Latin et presque tous les textes importants étaient écrits, dans leurs
originaux, en grec, en arabe, ou en version arabe du grec. Leur traduction va permettre leur
assimilation par les intellectuels d’Occident. Pour les Chrétiens d’Occident, l’Espagne et
les Mozarabes furent d’une aide immense dans leur honorable tache de traducteurs. Les
Mozarabes reçurent à leur tour une aide des Juifs, experts polyglottes et traducteurs
excellents. La célèbre ECOLE DE TRADUCTEURS de Tolède est digne d’une mention
spéciale ; GERARDO DE CREMONA (1114-1187) en fit partie, lui qui traduisit de l’arabe
au latin l’ « ALMAGESTE » de Ptolomée, le CANON d’AVICENNE, divers Traités
d’ARISTOTE, les ELEMENTS d’EUCLIDE le SYLLOGISME d’ALFARABI, etc.

348
Comme un échantillon de ce que le temps et l’espace géographique peuvent faire en faveur
de la connaissance de la Vérité, nous allons présenter quelques opinions de l’époque,
comme celles de l’anglais DANIEL DE MOLLAY, qui raconte à l’Evêque NORWICK,
son itinéraire intellectuel en Italie, en France et en Espagne, dans sa recherche avide de
connaissances et dans sa soif de Sagesse. Le texte dit : « La passion de l’étude m’avait
chassé d’Angleterre. Je reste quelques temps à Paris. Je n’y vie que des sauvages installés,
avec une grave autorité, dans leurs sièges scolaires, avec deux ou trois escabeaux devant
eux chargés d’ouvrages reproduisants les leçons d’Ulpien en lettres d’or, avec des plumes
de plomb dans la main, avec lesquelles ils peignaient gravement sur leurs livres, des
astérisques et des obèles. Leur ignorance les contraignait à un mantien de statue, mais ils
prétendaient montrer leur sagesse par leur silence même. Dès qu’ils essayaient d’ouvrir la
bouche, je n’ai réfléchi aux moyens d’échapper à ces risques, et d’embrasser les « arts » qui
éclairent les Ecritures autrement qu’en les saluant au passage ou en les évitant par des
racourcis. Ainsi, comme de nos jours, c’est à Tolède que l’enseignement des arabes, qui
constitue presque entièrement dans les arts du quadrivium, est dispensé aux foules ; je me
hâte de m’y rendre pour y écouter les leçons des plus savants philosohes au monde. Des
amis m’ayant appelé et ayant été invité à rentrer d’Espagne, je suis venu en Angleterre avec
une précieuse quantité de livres. On m’a dit qu’en ces régions, la connaissance des arts
libéraux était inconnue, qu’Aristote et Platon y étaient voués au plus profond oubli, au
profit de Titus et de Senis. Ma douleur fut grande ; pour ne pas être le seul grec parmi les
romains, je me suis mis en route pour trouver en endroit où apprendre à faire fleurir ce
genre d’études. Que personne ne s’émut, si traitant de la création du monde, j’invoque le
témoignage, non des Pères de l’Eglise mais des philosophes païens, car bien que ceux-ci ne
figurent pas parmi les fidèles, certaines de leurs paroles, du moment qu’elles sont pleines de
foi, doivent être incorporées à notre enseignement. Nous aussi, qui avons été libérés
mystiquement d’Egypte, le Seigneur nous a ordonné de dépouiller les Egyptiens de leurs
trésors pour enrichir les Hébreux. Dépouillons donc, conformément au commandement du
Seigneur et avec son aide, les philosophes païens de leur Sagesse et de leur éloquence ;
dépouillons ces infidèles, de façons à nous enrichir de leurs dépouilles dans la fidélité. »

349
Il est évident que la présentation des faits en dit plus sur l’intention et l’attitude personnelle
des auteurs que sur les faits historiques dans leur objectivité la plus pure…Comme nous le
verrons par la suite, la situation véritable de la culture dans le Paris que Daniel de Molley a
visité, n’était pas exactementn celle qu’il décrit…

Sans l’ombre d’in doute, le coeur, le CENTRE ou POLE de la Culture Occidentale se


trouvait en Espagne entre le VIIème et le Xvème siècle : l’ESPAGNE MOZARABE. Et le
CENTRE par excellence de ce bouillon d’idées et de connaissance, était LE GENERAIFE
de Grenade (JANAT-AL-ARIF : « Le Jardin du Gnostique… ») avec ssa magnifique
architecture de la dynastie NASRITE…

Cependant, dés la fin du XIIème Siècle, le fleurissement intellectuel de la Renaissance


Carolingienne était évident, et la France (Paris spécialement), commençait à se profiler
comme une Athène d’Occident. C’était l’époque de l’incorporation de l’Apport Oriental à
la Culture Occidentale appelée « Chrétienté ». Paris, Reims, Orléans, Chartres étaient les
grandes centres de cette reencontre. C’était l’époque des Canoningiens et des Maîtres
indépendants qui exerçaient leur office de professorat, par une licence de l’Evêque
(LICENTIA DOCENDI) dans leurs propres foyers et dans les Cloîtres habilités à cet effet.
Mis à párt ces centres d’enseignement, les Couvents et les Monastères constituaient, de fait,
les Instituts d’Enseignements qui correspondent à nos Universités actuelles, bien que
généralement limitées aux disciplines Scholastiques et aux notions et au mode de pensée
théologique.

A partir de l’an 1100, l’ « ECOLE DE CISTER » se convertit en un grand Centre de


Culture, et SAINT BERNAD irradie, depuis Clairvaux, son propre style de moine, d’une
grande culture et d’une haute sainteté. Son frère cadet, THIERRY DE CHARTRES,
présente son « HEPTATEUCHON », une Encyclopédie des « Sept Arts Libéraux ». Après
le Platonisme de Chartres, le XIIIème siècle fait irruption avec le Tomisme de l’Eglise
Catholique. C’est l’époque des « colères mystiques », des « condemnations », des querelles
et des anathèmes. L’Eglise s’oriente vers l’Aristotélisme logique et vers la dialectique. La
Scholastique produit un accord entre la raison et la révélation, entre le naturel et le

350
surnaturel, entre le savoir et la croyance…C’est pourquoi ABELARD dit : « j’arrivais enfin
à Paris où existait déjà la tradition de cultiver cette discipline à son degré suprême. »

Comme nous le disions dans notre livre « LE RETOUR D’HENOCHE », Chapître V, « la


liberté de penser avec laquelle certains moines d’alors agissaient, peut être appréciée dans
les phrases d’Abad de Fulda, RABANO MAURO, qui écrivait au IXème Siècle : « Si
quand nous lisons les poètes païens, nous trouvons quelque chose d’inutile, nous le
transposons à notre dogme. » (Cf. CLERICARUM INSTITUTIONE, III, 18).

Le témoignage le plus tangible de ce qui s’est appelé en France « LE GRAND SIECLE »


(XIIIème Siècle), est constitué par LES CATHEDRALES avec leurs grands MAITRES
D’OEUVRE et leurs modestes tailleurs de pierre, qui se chargèrent de donner une
expression concrète à la Religion, à la Philosophie et à l’Art de l’époque. C’est le siècle du
roi Saint Louis et de Saint Thomas, du « ROMAN DE LA ROSE » (dans sa deuxième
partie : JEAN DE MEUN, 1276), de l’ « Esprit Courtois », du développement de tous les
Arts, avec leurs « nuances » dans l’allégorie et la poésie…

L’effet des « ferments » de l’esprit et des méthodes de pensée que la culture gréco-arabe
apporte à l’Occident, convertit Parit en une nouvelle Babylone, où le droit d’enseigner
attire de très nombreux étudiants avides de la splendeur de la connaissance, du
raisonnement et de la dialectique, bien que la Théologie se mantienne au sommet des
disciplines scolaires. C’est l’époque des « clercs », des hommes lettrés, des études
scholastiques et dominant parfaitement le latin, mais sans avoir reçus ce qu’on appelle les
« ordres sacrés » (sacerdoce), car il y avait aussi des « clercs » parmi les « païens ».
Comme il est naturel, il existait des différences de critères entre les intellectuels des
grandes villes et les autres clercs monacaux. Voyons ce que JEAN DE SALISBURY dit, lui
qui, fait evêque à Chartres en 1176, est en même temps un enthousiaste des études
platoniques, au point de s’en convertir en un des principaux exposants, dans ce qu’on
appele l’ « Ecole de Chartres ». Jean de Salisbury écrit à Thomas Becket, archevêque de
Canterbury, en 1164 : « Je suis allé faire un tour à Paris. Quand j’ai vu l’abondance des
magasins, la joie des gens, la considération envers les clercs, la majesté et la gloire de

351
l’église toute entière, les diverses activités des philosophes, j’ai cru voir plein d’admiration,
l’échèlle de Jacob dont l’extrémité touche le ciel, et qui est parcourue par des anges qui
montent et qui descendent. Encouragé par cet heureux pélerinage, je devais confesser : le
Seigneur est là, et je ne le savais pas. Et ces mots du poète sont venus à mon esprit : Quel
Heureux exil vit celui qui a ce lieu pour demeure. »

GUILLAUME DE SAINT-THIERRY, ami intime de Saint Bernard, dit pour sa part : « Les
frères de Mont-Dieu » Ils apportent la lumière de l’Orient aux ténèbres de l’Occident, la
ferveur religieuse de l’ancienne Egypte dans les froideurs de Gaules, en connaissant la vie
solitaire, mirroir du genre de vie du ciel… »

SAINT BERNARD, une des figures les plus singulières qui brilla de sa propre lumière, au
Moyen Age ; l’homme qui possédait, en plus d’un grand sens pratique, une intelligence
pointue et une très haute spiritualité ; lui qui était né pour être un modèle de Moine et de
Chevallier, il s’exclamait devant les maîtres et les étudiants du Paris d’alors : « Fuyez le
milieu de Babylone, fuyez et sauez vos âmes. Volez tous ensemble vers des villes de
refuge, où vous pourrez vous repentir du passé, vivre la grace par le présent, et attendre
l’avenir avec confiance. Vous trouverez beaucoup plus dans les forêts que dans les livres.
Les forêts et les pierres nous enseigneront plus que n’importe quel maître… »

C’est ainsi que s’écoulait la vie dans la France de cette époque, entre les « GOLIARDS » et
les Moines, entre les « clercs » et les iognorants, entre les Chevaliers errants et vagabonds,
entre les Nobles et les paysans. L’inévitable affrontement entre des groupes sociaux situés
aux extrêmes, entre la « Vie du Paradis sur la Terre », la vie active, et la vie de ceux qui
recherchaient le « Salut » hors du Monde, au moyen de la « Voie Contemplative ». Epoque
de GUILLAUME DE CHAMPEAUX et d’ABELARD, d’ANSELME DE LAON et du
Grand SAINT BERNARD…Le milieux était préparé pour l’apparition du
NATURALISME et de l’ENCYCLOPEDISME. C’est ainsi que, « de ROSE en ROSE »,
fleur d’Amour consacrée à Vénus Aphrodite et à Athènes, la France vit fleurir les ROSES
CELTIQUES, écouta JEAN DE MEUNG continuer « LE ROMAN DE LA ROSE » de
GUILLAUME DE LORRIS, et lut le Message de DANTE avec LA ROSE ETERNELLE et

352
son CENTRE D’OR ; le Chant à BEATRICE, à la « Rose Candide » des FIDELES
D’AMOUR (L’amour che muove il Sole e l’altre Stelle…), qui précèdent LES
CATHARES et les cultivateurs de l’ « humble Eglantine ». Elles fleurirent toutes sur des
branches diverses du même Arbre. Et de cette fleuraison, naissent également les
TROUBADOURS qui répandirent la « Poésie Amoureuse » et « L’Amour Courtois » dans
toute la Chrétienté occidentale, à partir des années 1100 jusque vers la fin du XIIIème
siècle. Epoque compliquée comme toutes les époques génésiaques, le Moyen Age fut d’une
importance extraordinaire pour la civilisation occidentale. Celui qui parle de « ténèbres » en
se référant au Moyen Age, c’est qu’il ignore complètement les véritables faits de l’Histoire
ou bien, qu’il pratique un « aveuglement de convenance ».

LE SOUFISME HISPANO-ARABE ET SON INFLUENCE

Après ce « tour » imaginaire dans la France du XIIème siècle, revenons à l’Espagne


maurisque, au Soufisme Hispano-Arabe et à son influence sur la culture occidentale. La
fleuraison initiale du Soufisme en Espagne est intimement lié à IBN MASARRAH, qui en
est considéré comme le précurseur. Cependant, ce fut une fleuraison brève, en raison de
l’impossibilité de se déplacer librement, à cause de l’ambiance d’intolérance qui regnait
alors dans ce pays, qui provenait aussi bien des chrétiens nés dans le pays, que des Ulamas
islamiques. De toutes les manières, son oeuvre et celle de ses disciples furent remarquables.

MUHAMMAD IBN ALLAH IBN MASARRAH est né à Cordoue (Espagne), en l’an 883
de l’Ere Chrètienne (269 de l’Héjire). Son père, ABD ALLAH était un sympathisant des
doctrines MUTZALITES. IBN MASARRAH, avant l’âge trente ans, s’établit avec ses
disciples dans les Montagnes de la Sierra de Cordoue, où il se dédia à l’étude et à
l’enseignement. Son Ecole exerça une influence considérable et durable sur la pensée des
siècles qui lui succédèrent. La réputation qu’obtint ce lieu retiré fut telle, que sa doctrine fut
dangereusement attaquée par les fondamentalistes de l’Islam, raison pour laquelle il
considéra prudent d’abandonner le pays sous le prétexte d’un pélerinage à la Mecque.
Quand le tolérant ABD AL-RAHMAN III arriva au pouvoir, IBN MASARRAH retourna

353
en Espagne, où il continua avec acharnement sa mission d’enseignement. Il disparut en l’an
931, respecté et admiré, tant pour sa Sagesse que pour sa sainteté et sa piété authentiques.

A titre d’exemple de l’influence exercée par les idées d’IBN MASARRAH, nous pouvons
citer son concept au sujet de la MATIERE PREMIERE ou ELEMENT (Al-Hayyula al-
Awwal) comme le premier objet de la Création Divine ou « Le Trône de Dieu », qui fut
adopté par quelques-uns des plus grands penseurs juifs de l’époque : SALOMON IBN
GABIROL (AVICEBRON), philosophe juif de Málaga et MOISE IBN EZRA, de Grenade,
JUDAH HA-LEVI, de Tolède et d’autres encore. (Cf. « THE LEGACY OF ISLAM »,
Oxford University Press, 1931).

A ce sujet IDRIES SHAH affirme qu’ « IBN MASARRAH, d’ Espagne, fut un précurseur
de SALOMON IBN (AVICEBRON), qui propagea ses idées. « Et paraphrasant
l’Encyclopédie Juive, il ajoute que ces principes Soufis « influencèrent le développement
de La Cabale plus que n’importe quel autre système philosophique. » (Cf. « LES
SOUFIES », page 324, Luis de Caralt EDITOR, Barcelona, España, 1975).

Dans la liste des Soufis remarquables, nous trouvons immédiatement après, ABU
MADYAN SHU’ AIB IBN HUSAIN, un des plus notables de l’Islam Occidental du
XIIème siècle. Il est né à Seville (Espagne) en 1126. Très jeune, il voyagea jusqu’à FEZ,
visita BAGDAG et l’IRAQ. A FEZ, il fut Initié par MUHAMMAD AD-DAQQAQ et par
ABU YA’AZZA. On lui attribut l’origine du Soufisme du MAGHREB. Il disparut à
Ubbad (Algérie) en 1197, et sa tombe se trouve à Tlemcen. Il connut AHMAD IBN AR-
RIFA’I, avec qui il établit des liens fraternels très étroits. La région de BASRA-KUFA était
le Centre ou foyer du Soufisme arabe de l’époque. C’est de là qu’apparut MA’RUF AL
KARKI, de pères Sabéens ou Mandéens…ABU MADYAN fut le Pére Spirituel de très
nombreux disciples qui s’établirent en Egypte, parmi lesquels son fils MADYAN. Son
Ecole s’est perpétuée à travers son disciple ABD AS-SALAM IN MASHISH décédé en
1228. De lui, provient la ligne continuatrice d’ABU’L HASAN ASH-SAHDHILI, (décédé
en 1258), le disciple le plus éminent d’ABD-AS-SALAM IBN MASHISH, et une des
grandes figures spirituelles de l’Islam, dont l’Ordre SHADILIYYA allait se convertir en la

354
plus importante du Nord de l’Afrique. Le successeur d’ABU L’ HASAN fut d’origine
andaloue : ABU’L ABBAS AHMAD AL-MURSI, également connu comme IBN AL-ARIF
(1219-1287). De la Branche Shadhiliyya, fleurit la ROSE du Sheik ABU’L ABBAS
AHMAD IBN MUSTAFA EL-ALAWI, né à Mostaganme (Algérie) en 1869, fondateur de
l’Ordre ALAWYYA, qui, comme nous l’avons dit dans un autre chapître, est l’Ordre actif
de notre époque qui a le plus attiré les Aspirants européens. L’inoubliable RENE GHENON
(AD EL-WAHED YAHIA) a également appartenu à la Branche Shadhiliyya, à travers son
Initiateur de Taçawwuf, le Sheik ELISH ABDER RAHMAN EL-KEBIR. Il avait
auparavant reçu la SILSILAA AL-BARAHKA du Muqqadam ABDUL-HADI (JOHN
GUSTAF AGELII) en 1912. (Cf. J. Spencer Trimingham : « THE SUFI ORDERS IN
ISLAM, page 47, Oxford University Press, 1971, et PAUL CHACORNAC : « LA VIE
SIMPLE DE RENE GUENEON », pages 45/47, Les Editions Traditionnelles, Paris, 1958).

Le plus grand des Soufis Hispano-Arabes fut, indiscutiblement, ABU BAKR


MUHAMMAD IBN E-ARABI, né à Murcía, A ndalouzie, le 28 Juillet 1165 (Ere
Chrétienne ; correspondant à l’an 560 de l’Héjire). Décédé à Damas en l’an 1240 (638 de
l’Héjire). Il est connun par son surnom de Muhyi-d-din (« le vivificateur de la religion ») et
celui d’ « ASH SHEIKH AL-AKBAR » (« le plus Grand Maître »). Auteur de nombreux
livres et traités ; parmi ceux qui existent encore, les plus célèbres sont : les « Révélations de
La Mecque » (FUTUHAT AL-MAKKIYAH) et « La Sagesse Des Prophètes » (FUCUC
AL-HIKAM). Il existe une traduction récente de ce dernier document, aec des notes, faite
par TITUS BURCKHARDT et préfacée par JEAN HERBERT. (Editions Albin Michel,
Paris, 1974).

Malheureusement, les traductions en langues occidentales au sujet de ce « Grand Sheik »


par excellence, sont très peu nombreuses. Nous recommendons plus particulièrement le
magnifique livre d’ HENRI CORBIN : « L’IMAGINATION CREATRICE DANS LE
SOUFISME D’IBN ARABI » (Edit. Flammarion, Paris, 1958).

Une édition de LUIS CARCAMO (Madrid, 1979) nous offre « EL TRATADO DE LA


UNIDAD » (« LE TRAITE DE L’UNITE ») (RISALATUL-AHADIYAH), traduit et

355
commenté avec la « fraicheur des yeux » et la « fenêtre du Coeur » toute grande ouverte,
par Roberto PLA.

Parmi les quelques livres traduits à l’Espagnol à notre connaissance, il s’en trouve un qui
n’est pas précisement le meilleur du point de vue INITIATIQUE écclésiastique et a le
défaut capital de confondre l’ESOTERISME et le TACAWWUF avec le « Mysticisme »,
c’est-à-dire, avec le « Mystique » d’une religion EXOTERIQUE. En prétendant réfuter la
Doctrine INITIATIQUE des Soufis, l’auteur promène le lecteur « pris au dépourvu » sur les
terrains de la Théologie et de l’Histoire, mais en observant et en commentant les faits « pro
domo sua ». Dans son ouvrage volumineux « curieusement » intitulé « EL ISLAM
CRISTIANIZADO » (« L’Islam Christianisé »), et qui a pour sous-titre « Estudio del
Sufismo a través de las obras de IBN-ARABI » (« Etude du Soufisme à travers les oeuvres
d’IBN-ARABI »), le père Asin Palacios, comme tous les théologues, s’efforce de
« démontrer » à sa manière que, aussi bien IBN-ARABI que tous les Soufis en général,
doivent leurs idées théologiques ( ?) et leurs méthodes ascétiques au monachisme Chrétien
Oriental…Minimisant ainsi les mérites et les « réussites » de ceux qui furent les
transmetteurs originaux de la TECHNIQUE INITIATIQUE connue comme le
TACAWWUF, qui n’a absolument RIEN à voir avec le « mysticisme ». Cette « tentative
anexioniste » qui consiste à « déguiser » de MYSTICISME ce qui appartient clairement et
spécifiquement au plus pur domaine INITIATIQUE, ressemble beaucoup aux vains efforts
de ceux qui, pour leur part tente de « déguiser » les Doctrines Orientales en « philosophie ».
De telles substitutions de points de vue « sautent aux yeux » du lecteur « avisé » qui sait
distinguer la réalité, des champs de sirène trompeurs…La VERITE s’impose de manière
spontanée, comme un rayon de lumière qui brille dans les ténèbres, peu importe la
dimension de ces dernières…

Comme le Soufisme serait pauvre en contenu et en transcendance s’il était réellement tel
que le décrivent les opinions calculées et tendancieuses de ceux qui, comme le père Asin
Palacios, ne sont que des « érudits » engagés dans leurs propres intérêts religieux, et dont
les efforts essayent de tout réduire à de simples « équations », parce que la REALITE leur
échappe comme une inconnue inaccessible… ! Quelle savante ignorance ! Pour pouvoir

356
correctement réfuter une Doctrine, et pour le faire avec excellence, il faut d’abord LA
CONNAITRE, au plus profond sens étymologique de ce terme. Mais pour pouvoir ouvrir
les yeux de l’esprit, il faut arriver à la connaissance pleine des réalités de l’Esprit : il faut
être « l’artisan de sa propre conscience ». De toute évidence, tout ce qui est «réligieux »
n’est pas sacré ; c’est pourquoi l’ART SACRE est réservé à quelques-uns…Comme le dit
PAUL, dans 1-CORINTHIENS, 2 :14 : « L’HOMME NATUREL NE PERÇOIT PAS LES
CHOSES DE L’ESPRIT DE DIEU ; C’EST UNE FOLIE POUR LUI. ET IL NE PEUT
PAS LES COMPRENDRE, PARCE QUE C’EST SPIRITUELLEMENT QU’ON EN
JUGE ».

Et le grand Soufi MOHAMMED AL-GHAZALI affirmait : « La question de la


connaissance divine est tellement profonde, que seuls ceux qui la possèdent la connaissent.
Un enfant ne peut pas avoir une véritable connaissance des réussites d’un adulte. Un adulte
courant ne peut pas comprendre les réussites d’un érudit. De la même manière, un érudit ne
peut pas comprendre les expériences des saints ou des Soufis illuminiés. » (Cf. « El
Renacimiento de las Ciencias Religiosas ») (La Renaissance des Sciences Religieuses).

Les « arguments » et les assimilations abusives maniées par le père Asin Palacios ne
pourraient tenir debout que s’il s’agissait d’un monachisme Chrétien, mais à travers ses
propres comparaisons précipitées, on peut se rendre compte à quel point sont limitées les
connaissances qu’il possède au sujet d’un thème qui lui échappe par manque de pénétration
et d’ « expérience » ou de réalisation spirituelle. De toutes les manières, le lecteur « avisé »
pourra trouver une « mine » d’information au sujet du grand Maître IBN-ARABI et du
Soufisme, à la façon ds anciens auteurs Chrétiens, dans ses écrits célèbres « CONTRE » les
Gnostiques et les « hérétiques », tellement haïs et combattus para leurs adversaires
historiques : Tertulien, « CONTRE VALENTIN » (ADVERSUS VALENTINIANOS,
Circa, 199), « CONTRE JULIANUM », « PANARION d’Epiphane (375-377),
« HERATICARUM FABULARUM COMPENDIUM » de Théodore de Cyr (399-455),
« CONTRE CELSO » d’Origènes (178 environ), etc, etc, et dont le contenu, « bien cerné »
(et discerné…) contribue à l’élaboration d’un critère propre au sujet du sens veritables des
Doctrines récusées comme étant « HERETIQUES ». Pour cette « mine » d’information,

357
provenant indiscutablement d’une oeuvre de traduction remarquable, nous pouvons
remercier le père Asin Palacios au nom du PRISCILIEN de Galice.

Maudits « hérétiques » ! Que serait le monde sans eux ? Il n’y a pas de WILAYA sans
MA’RIFA ; elle est celle qui donne accès (parce qu’elle est LE CHEMIN) à la
« dévélation » des secrets du Monde invisible de la Réalité et à la contemplation des
MYSTERES de l’ETRE…Ainsi que le disait JUNAID DE BAGDAD : « Personne n’atteint
le rang de la Vérité avant que mille persones honnêtes n’aient témoignées qu’il s’agit d’un
hérétique… »

Après cette disgression obligée, revenons au Grand Sheik IBN-ARABI, aussi appelé
« Docteur Maximus » (AL SHAYKH AL-AKBAR) ou « Fils de Platon » (IBN-
AFLATUN). Depuis son adolescence, il a été efficacement aidé par l’amitié maternelle et
la conduite spirituelle de deux vénérables Sufiyas : YASMINA DE MARCHENA et
FATIMA DE CORDOBA. Cette dernière, d’un age très avancé, avait de nombreux
disciples ; IBN-ARABI en fit partie, pendant deux ans. A dix-huit ans, il déménagea à
Seville avec sa famille. Selon ce qu’il explique lui même dans sa bibliographie, ses
principaux maîtres en éducation religieuse et littéraire furent : ABU BAKR MUHAMMAD
IBN FALAF IBN SAF EL-LAJMI et ABU’L-QASIM EL XARRAT EL CORDOBES. Ses
autres maîtres furent : ABENZARCUN, ALBENALCHAD, ABULZUALID EL-HADRI,
ABDELMONIN EL-JAZRACHI, ABUCHAFAR IBN MOSALI et d’autres encore. Il
étudia sous sa direction personnelle, les oeuvres complètes du juriste et Théologue ABU-
MUHAMMED ABDELHAC de Séville, disciple d’ABUHAZAM. Il fut sécretaire du
Gouvernement de Séville, où il se marria avec MARIAM, fille de Mohammed Ibn Abdun
Ibn Abderrahman de Bugia. A l’âge de vingt ans, il s’affilie à la Silsila Sufiya. En l’an
1190, le Soufi MUSA DE BAIDARANI voyage jusqu’à Séville pour faire la connaissance
d’IBN-ARABI. Parmi les différents Maîtres Soufis qu’il fréquenta à Séville, on trouve :
ABULAS EL-ORYANI, MUSA IBN-IMRAN DE MERTOLA, ALBULCHACH YUSUF,
ABUYACUB YUSUF IBN-JALAF EL-CUMI, dont il confesse lui-même qu’il est « un des
plus grands Maîtres qu j’ai rencontré sur le Chemin du Soufisme, en l’an 586. « (Héjire),
1190 Ap. J. C. II reçut aussi une instruction spirituelle d’ABU’ABDALAH IBN

358
ALMOCHAHID et d’ABU’ABDALAH IBN-CAISUM, d’ABUYAH-YA EN
SINCHACHI l’Aveugle, d’YUSUF ESCIJA, de SALIH EL BERBERI, d’ABDALAH IBN
ALOSTADS EL-MAURORI, d’ABU’MOHAMMED ABDALA EL-YACAZ, etc.

En 1198 il assiste à l’enterrement d’AVERROES. En l’an 1200, il commence la marche


vers l’orient, accompagné de MOHAMED EL HASAR, qu’il avait rencontré à FEZ
(Maroc). Il continua jusqu’à TUNIS, où il demeura neuf mois. En passant par l’Egypt, via
La Mecque, son compagnon MOHAMED EL-HASAK mourut. En l’an 1201, il s’installa à
La Mecque où il est admis dans La Fraternité. En 1204, il voyage à BAGDAG et à
MOSUL. En 1206, il retourne au Caire. Il revient à La Mecque en 1207 et continue ses
pélerinages jusqu’à atteindre KONIA (Konya). Il continue son voyage jusqu’en
ARMENIE, et en l’an 1211, il arrive à BAGDAG où il rend visite au célèbre Maître
YIHABODIN EL XOHRAWARDI, Maître Suprême des Soufis de cette ville. En l’an
1214, de retour à La Mecque, il visite JERUSALEM. Les problèmes de santé commencent ;
il déménage en SYRIE, à la recherche d’un meilleur climat, et en l’an 1223, à soixante ans,
il établit sa résidence définitive à DAMAS, où il pasera les dix-sept dernières annés de sa
vie déployant une activité féconde. C’est à Damas qu’il meurt, dans la nuit du Vendredi 16
Novembre 1240, entouré de son protecteur BENAZAQUI, de ses disciples et de ses Amis
Soufis. Il fut enterré dans le Mausolée de la famille BENAZAQUI, dans la banlieu de
Damas, au pied du Mont Casion. Il laissa deux fils : SADODIN MOHAMMED, né fils,
IMAMOSIN MOHAMMED mourut en l’an 1258, et qui fut enterré à côté de son père.
L’autre fils, IMAMOSIN MOHAMMED mourut en l’an 1268, et fut enterré avec son père
et son frère. Il eut également une fille : ZEINAB. (Cf. FOTUHAT, I, 10, Biographie ;
FOTUHAT III, 22, IV, 148 ; FOTUHAT, II, 675, etc).

C’est aux MUTAÇAWWUFIN espagnols d’aujourd’hui qu’il incombe de mener à bien la


grande tache de traduction fidèle, sans les interpolations et les commentaires totalement
éloignés de leur champ spécifique. Alors on comprendra pour quelle raison il a été nommé,
par les arabes et les perses, EL-SHAIK AL-AKBAR…Son nom est GRAND, comme son
oeuvre est immense. Le père Asin Palacions le catalogue comme un de ses « santons
andalous ». El le baptisant d’un nom aussi mal choisi que péjoratif, le Père Asin Palacios ne

359
serait-il pas en train d’agir sous l’effet d’une « projection » (ainsi que l’appellent les
psychologues), c’est-à-dire, qu’il attribuerait à d’autres personnes les idées et les
impulsasions qui lui appartiennent en propre ? Comme le signale PAUL dans ROMAINS,
2.1 : « TU ES DONC INEXCUSABLE, TOI, QUI QUE TU SOIS, QUI JUGES ; CAR EN
JUGEANT AUTRUI, TU TE CONDAMNES TOI-MEME, PUISQUE TU EN FAIS
AUTANT, TOI QUI JUGES. » Et l’Apôtre JEAN nous dit tout simplement : « SI NOUS
DISONS QUE NOUS SOMMES EN COMMUNION AVEC LUI, ET QUE NOUS
MARCHONS DANS LES TENEBRES, NOUS MENTONS, ET NOUS NE DISONS PAS
LA VERITE. SI NOUS DISONS QUE NOUS N’AVONS PAS DE PECHE, NOUS NOUS
TROMPONS NOUS-MEMES, ET IL N’YA PAS DE VERITE EN NOUS. CELUI QUI
DIT : JE L’AI CONNU, ET NE RESPECTE PAS SES COMMANDEMENTS, EST UN
MENTEUR, ET IL N’YA PAS DE VERITE EN LUI. » (1-JEAN, 1 :6 et 8 et Chpa. 2 :4).

En tous les cas, cela ferait le plus grand bien à de nombreuses Religions, que de pouvoir
inclure dans leur Recueils des vies de Saints, ne serait-ce qu’une douzaine de :
« SANTONS » de la QUALITE SPIRITUELLE du Shaikh AL-AKBAR IBN-ARABI… !
Dans un Monde gouverné par la SAGESSE INFINIE, il est évident que l’ignorance de
l’homme commun « doit se taire » pour que la VERITE se manifeste. Comme le disent fort
justement les « hétérodoxes » espagnoles : « SI TU VEUX CONTEMPLER LA LUMIERE
DIVINE, ETEINT TA PROPRE BUGIE… ! « La « raison » pure est parfaitement inapte à
exposer ce qui est SPIRITUEL ; elle est plus apte à « réduire », déformer et matérialiser les
concepts. De toute évidence, LA SAGESSE a été créée avant que l’Homme n’existe…

Après avoir étudié cette grande figure qu’est IBN-ARABI, considéré comme « le plus
grand Soufi sorti d’Espagne » (J. Spencer Trimingham), il nous reste à considérer un autre
personnage singulier : ABU ABD’ALLAH MUHAMMED IBN ABBAD (DE RONDA),
né à Ronda, Andalouzie, en l’an 1333 de notre Ere. Son père, ABU ISHAQ IBRAHIM,
s’appliqua à lui donner une excellente formation spirituelle, littéraire, théologique et
juridique. Son oncle, ABD’ALLAH AL-FARSI, fut son maître en arabe. Il reçut une
instruction spirituelle en tant que Novice de différents Maîtres Soufis, suivant la méthode
de formation dans le foyer de la famille. Il voyagea à Salé et à Fez ; dans cette dernière

360
ville, il assuma la charge d’Iman et de Jatib dans la Mosquée Principale de Qarawiyyin.
Orateur sacré, directeur spirituel et auteur de divers ouvrages, parmi lesquels on note plus
particulièrement son livre « COMMENTAIRES DES SENTENCES D’IBN ATA ALLAH
D’ALEXANDRIE » ; tout un Manuel de Taçawwuf qui démontre son expérience dans les
ETATS et dans les étapes qu’il avait atteints dans ses degrés de perfection spirituelle. Il
mourut à Fez en l’an 1390. Il est considéré comme un Soufi exemplaire de son époque, et
un des plus grands de l’Espagne Musulmane, « la première et la plus puissante Ecole Soufie
d’Europe, il y a plus de mille ans », selon ce qu’affirme IDRIES SHAH dans son livre déjà
mentionné, page 65.

De son côté, dans son article « ESPAGNE ET PORTUGAL », le premier d’une série qui
constitue le livre « THE LEGACY OF ISLAM » (L’HERITAGE DE L’ISLAM), page 5, J.
B. TREND dit : « Il est indéniable que pendant que l’Europe se trouvait en grande partie
dans la misère et la décadence, tant matérielle que spirituelle, les Musulmans espagnoles
créèrent une civilisation splendide et une vie économique organisée. L’Espagne
Musulmane a joué un role décisif dans le développement de l’art, de la science, de la
philosophie et de la poésie, et son influence a atteint jusqu’aux sommets les plus élevés de
la pensée Chrétienne du XIIIème siècle, Thomas d’Aquin et Dante. A cette époque,
l’Espagne était le « flambeau de l’Europe ».

Dans son livre « VIDA Y OBRA DE RAMON LULL » (VIE ET OEUVRE DE RAMON
LULL), JOAQUIN XIRAU dit au sujet du « creuset Espagnol » : « Cependant, dans le
monde gentil, tout n’était pas barbarie. La barbarie faisait irruption à travers d’incessantes
vagues venues du Nord. En Orient et dans le Midi, éloignées et ignorées de tous, deux
grandes cultures fleurirent dans l’apogée de leur gloire. Alors qu l’Occident se débattait
dans une lutte pour la vie ou pour la mort, l’essence la plus pure de sa tradition – la
civilisation gréco-romaine- était incorporée, assimilée et ré-élaborée par deux peuples de la
plus fine souche : les juifs et les arabes. Grace à eux, les idées et les croyances du vieil
Empire, de Constantinople à la Syrie, de Damas à Alexandrie, ont atteint, à travers
l’Afrique du Nord, son plus grand fleurissement dans le Calife de Cordoue. La culture
classique fait le tour de la méditerranée. Pour une longue période, le meilleur de la culture

361
ancienne se trouve hors du coeur de l’Europe. L’Espagne devient le Centre du grand
creuset qu brûle dans le bassin de la mer latine. Ouverte aux quatre vents de l’esprit, les
trois grandes constellations de la culture universelle se trouvent en ce moment en essor dans
ses royaumes. Chrétiens, Arabes et Juifs acquièrent une conscience claire de leur commune
ascendance gréco-romaine et judéo-chrétienne. Cordoue fait sentir le pouvoir de son
irradiation oecuménique. Averroes, Maimonides…affirment leur personnalité pleine de
présages. » (Op. Cit. Pages 33 et 34, Edit. ORION, Mexique, 1946).

Nous essayerons de résumer ce que signifia le Soufisme Hispano-Arabe comme moyen de


répandre (NSHR) la technique et la Voie du TACAWWUF entre le IXème et le XIIIème
siècle, non seulement parmi les Chrétiens comme DANTE et RAIMUNDO LULIO, mais
aussi parmi les Musulmans du Maghreb :

MUHAMMAD IBN ALLAH IBN MASSARRA (883 - 931) fut le « précurseur » du


Soufisme en Espagne. ABU MADYAN SHU’AIB IBN HUSAIN (1126 – 1197) fut le plus
grand des premiers Soufis d’Espagne et fonda la célèbre ECOLE SHADHILIYYA, à
travers son disciple ABD AS-SALAM IBN MASHISH (décédé en 1228), comme il
apparaît clairement dans le graphique de succession (SILSILA) de la page suivante.

ABU-BAKR MUHAMMAD IBN-AL-ARABI (1165 – 1240) : le plus grand des Soufis


sortis d’Espagne jusqu’à nos jours. ABU AD’ALLAH MUHAMMED IBN-ABBAD (DE
RONDA) (1333 – 1390), un Soufi exemplaire de son époque et un des plus grand né dans
l’Espagne Musulmane.

362
ABU MADYAN SHU’AIB IBN HUSAIN
(1126 – 1197)

ABD AS SALM IBN MASHISH


(décédé en 1128)

ABU’L HASSAN ALI ASH-SHADHILI


(décédé en 1258)

ABU’L ABBAS AHMAD AL MURSI (IBN AL-ARIF)


(1219 – 1287)

Le Soufisme du Maghreb (Nord-Ouest d’Afrique) s’est répandu très lentement au


début (vers 970 A.D.). Il commença à gagner du terrain durant la période Almoravide
(1056 – 1147) et il fleurit sous les Almohades (1130 – 1269). ABU MADYAN SHU’AIB,
comme nous l’avons déjà dit, bien que né à Séville, s’installa à Fez (Maroc) très jeune, où il
fut initié sur Le Chemin par MUHAMMAD AD-DAQQAQ et ABU YA’AZZA. Il voyagea
en Iraq où il fit la connaissance d’AHMAD IN ALI ARRIFA’I (1102-1182), dans le
cadre de la Tradition JUNAIDI, avec qui il a entreprenu de très étroits liens fraternels. A
son retour, il s’établit à Bijoya (Bougie). Il mourut au cours d’un voyage à Marrakech
(Maroc), dans le village d’Ubbad, près de Tilmisan. Un grand nombre de ses disciples
partirent en Egypte où ils acquirent une réputation méritée ; parmi eux, ABUL HAJJAJ
YUSUF, qui fonda une Zawiya à Luxor, sur les ruines mêmes du Temple d’AMMON, où il
mourut en 1224. Un Nubien d’origine Chrétienne lui succéda : SHAMMA AN-NUBI. (Cf.
AL – BADISI : « MAQGAD », pages 153 – 157). Le successeur d’ABU MADYAN fut
son élève ABD-AS-SALAM IBN MASHISH et son disciple le plus éminent ABU’L
HASAN ALI ASH SHADILI, un véritable Maître Spirituel aux qualités élévées et d’une
profonde expérience personnelle.

L’ORDRE SHADHILIYYA fut fondée à Alexandrie (Egypte). Elle prit de l’importance au


début du XVIème siècle, grace au Soufi Maroquin ALI IBN MAIMUN IBN ABI-BAKR

363
(1450 – 1511), de la Lignée MALAMATI. Il mourut à Majdal Ma’ash (Liban). Parmi la
Lignée des TARIQAS indépendantes de Succession ASH-SHADHILI qui eurent une
grande influence sur la vie Islamique du Yémen (Hadramawt), il s’en trouve une qui a
survecu jusqu’à nos jours : la ALAWIYYA HADRAMI de l’Arabie du Sud, fondée par
MUHAMMAD IBN ALI AL-ALAWI (1178 – 1255). Il fut un Initié de la Tariqa d’ABU
MADYAN SHU’AIB, mais il développa sa Tariqa indépendante.

Faisant partie du mouvement de restauration Traditionnelle qui a influencé l’Afrique


Occidentale et l’Arabie, il existe un courant qui vaut la peine d’être souligné, celui qui fut
fondé au Maghreb par ABU HAMID (AHMA) AL ARABI AD-DARQAWI (1760 – 1823),
de la Succession SHADHILI-ZARRUQI. Sa Tariqa, la DARQAWIYYA a réussi à être la
plus importante du Maroc, et s’est répandu dans tout le Maghreb, en Egypte et à Hijaz. La
Tariqa DARQAWIYYA s’est divisée en plusieurs Branches (près de dix), parmi lesquelles
il faut mentionner la ALAWIYYA-DARQAWI, fondée à Mostaganem (Oran), en Algérie,
en l’an 1918 par le Shaik AHMAD IBN MUSTAFA AL-ALAWI (1872 – 1934), qui, après
son apprentissage dans la Tariqa ISAWIYYA fondée par MUHAMMAD AL-ISA (1465 –
1524), s’est converti en un disciple de MUHAMMAD IBN AL HABIB AL-BUZIDI
(décédé en 1909). La Tariqa ALAWIYYA s’est déclarée indépendante en 1914.

L’Ordre ALAWIYYA fondée par le Shaik MUHAMMAD IBN-ALI-ALAWI, en plus de


ses nombreux membres répandus dans tout le Mahgreb ainsi qu’ en diverses parties du
Monde, a aujourd’hui également de nombreux disciples en Espagne. La très ancienne
IBERIE, où sont nés les Maîtres Soufis comme ceux que nous avons déjà mentionnés, voit
aujourd’hui RE-NAITRE (NSHR), comme le Désert après la pluie, le fruit de la lumineuse
graine semée il y a plus de cents ans, par ABU MADYAN, recueillie par IBN MASHISH,
répandue abondemment par AS-SHADILI et par IBN-AL-ARIF, et qui retourne
aujourd’hui, plus vigoureuse et fructueuse que jamais, pour « s’installer » dans les Nobles
Terres de Saiyyid RUY DIAZ DE BIVAR (le Cid Campéador). Là-bas, pourront retrouver
les « TRACES » occultes d’un passé lumineux, ceux qui sont capables de pénétrer les
secrets intimes de L’ALHAMBRA (Le Palais Royal d’AL-HAMBRA), le Demeure d’AL-
AHMAR : « Sommet merveilleux…tente de gloire qui n’a pas besoin de cordes pour être

364
soutenues… » « Epouse revêtue d’une robe de mariée, pleine de beauté et de perfection »,
qui promet « à celui qui vient à moi assoifé, je le conduirai là où se trouve une eau propre,
fraîche, douce et sans mélange » ; parce que « Je suis ce que le Coeur est pour les membres,
car je suis parmi eux et dans la Coeur se trouve la force du souffle et le souffle de
l’Ame… ! »

C’est pourquoi, depuis la Salle « de la Barque, entre le Patio des Myrtes ou des Arrayans et
la Grande Tour de Comares, que le salut « cordial » d’un humble disciple du Chemin arrive
aux MUTAÇAWWUFI de l’Espagne d’aujourd’hui :
M A B A R U K B A S H A D…!!!
Que chacune de vos Zawaya se convertisse, par votre effort de réalisation spirituelle, en un
nouveau « JANAT-AL-ARIF (GENERALIFE), un véritable « JARDIN DU
GNOSTIQUE »…IN SHA’ ALLAH… !

Pour celui qui prend en compte l’indiscutable influence positive que la civilisation
Islamique a exercée sur l’Europe du Moyen-Age, il sera très difficile d’accepter l’intention
cachée contenue dans la phrase bien connue : « L’EUROPE COMMENCE A PARTIR
DES PYRENEES ». Car s’il est bien vrai que l’Espagne a vecu sous la Loi Islamique
pendant plus de huit cent ans à partir du VIIIème Siècle, il ne faut pas oublier qu’il en est
de même la partie méridionale de la France actuelle et de la Sicile.

Réné Guénon dit à ce sujet qu’une telle attitude est due a « l’orgueil et la présomption des
Occidentaux, qui les empèchent de reconnaître la vérité et l’importance de leurs dettes
envers l’Orient. « Le plus curieux-dit Réné Guénon –c’est de voir les Européens se
considérer comme les héritiers directs de la civilisation Hellénique, alors que la vérité des
faits annule cette prétention. La réalité qui ressort de l’histoire même, établit
péremptoirement que la science et la philosophie grecques ont été transmises aux
Européens par l’intermédiaire des Musulmans. En d’autres termes, le patrimoine
intellectuel des Hellènes n’est arrivé en Occident qu’après avoir été sérieusement étudié par
le Proche Orient, et si ce n’avait pas été grâce aux Sages de l’Islam et à ses philosophes, les

365
Le Cheickh AHMAD AL-ALAWI, en 1930

366
Européens seraient restés dans l’ignorance totale de ces connaissances pendant longtemps ; à
tel point, qu’ils ne seraient jamais arrivés à les connaître. « Guénon affirmait également que
« l’Espagne était alors un moyen très important pour la diffusion de cette civilisation ». (Cf.
« ETUDES TRADITIONELLES », XII-1950, page 337, article traduit de l’arabe, paru
dans la revue « EL-MARIFAH », intitulé « INFLUENCE DE LA CIVILISATION
ISLAMIQUE EN OCCIDENT. »

Le Dr. D. CAMPBELL affirme dans son livre « ARABIAN MEDICINE » (MEDICINE


ARABE), I, London, 1926, pages 196 et 197 : « La période durant laquelle le sceptre
littéraire s’est trouvé dans les mains de la France, a coincidé avec la connaissance et le
developpement important de l’ECOLE ARABISTE DE Montpellier, qui se trouvait sous
l’influence des juifs arabisés d’Espagne. Montpellier, en raison de sa relation géographique
avec l’Andalousie d’un côté, et avec la Sicile et la Péninsule Italienne de l’autre, a attiré de
nombreux étudiants de l’Occident latin, qui après être plongés dans les sources arabisées, à
l’époque disponibles, se sont de nouveau disseminés en Europe, imprégnant ainsi toute la
civilisation médiévale de la splendeur de l’érudition arabe. L’enseignement postérieur des
étudiants de Montpellier, qui exercèrent une influence prépondérente sur la littérature
médiévale du continent et de l’Angleterre, est un des principaux faits historiques de cette
époque. Les nouveaux types de romans, combinés avec l’influence constante des oeuvres
arabes depuis l’Espagne méridionale, qui étaient généralement traduites dans un latin
pauvre, ont été particulièrement perméables aux influences arabes, aussi bien dans le
domaine des langues vulgaires, que dans celui des sciences, y compris de la médecine. »

Il est évident qu’on ne peut pas nier ni réfuter le fait que les arabes, pour leurs
caractéristiques culturelles, scientifiques et religieuses, de même que pour leur situation
géographique intermédiaire entre l’Orient et l’Occident, furent les transmetteurs (QBL),
d’un HERITAGE CULTUREL immense, et qu’ils constituèrent le « FOYER » ou
« CENTRE » où ont convergé les LUMIERES qui illuminèrent l’Occident de bien des
manières…Et dans cette tache de culturisation et d’illumination d’une très grande valeur,
l’Espagne Musulmane joua un rôle d’une importance extraordinaire, en tant que CENTRE

367
IRRADIANT des influx de la pensée et de la spiritualité Islamiques dans l’Europe de cette
époque.

Si l’on contemple tout cet immense effort civilisateur et culturel, avec la distance des
siècles, et sous l’influence destructive du matérialisme tellement caractéristique de ce qu’on
appelle la « civilisation occidentale », le produit et l’expression de ces hommes géniaux qui
cultivèrent, vivifièrent et transmirent la Civilisation à une Europe à moitié barbare, paraît
pratiquement imperceptible Et pour la grande majorité de ceux qui composent le monde
d’aujourd’hui, qui n’apprécie et ne donne de valeur qu’à ce qui est « moderne » et
« nouveau », cet apport culturel immense et opportun leur paraît « vieux jeu » et caduc,
particulièrement à ceux pour qui le mot TRADITION perd absolument tout son contenu
éthymologique de TRANSMISSION DE CONNAISSANCE, de Civilisation et de Culture ;
pour ces gens là, les grands penseurs et les grands Sages qui leurs transmirent LES
LUMIERES dans le passé, n’étaient que des « cerveaux caduques » et « dépassés » ( ?),
leurs pensées et leurs idées n’étaient que des « produits fossilisés ». Parce que bien que cela
paraisse un paradoxe, c’est justement ce qu’on appelle la « civilisation Occidentale » qui
est, comme nous l’avons déjà dit, la plus dépourvue de tout caractère TRADITIONNELLE.

Comment peut-on espérer qu’avec une telle mentalité, la civilisation Occidentale puisse
être capable, pour le moins d’essayer d’accéder au SENS PROFOND de l’Islamisme, dont
la Tradition est d’une double essence : religieuse et Métaphysique ; les deux faces d’une
seule et même Doctrine… ?

Cependant, il existe un HERITAGE auquel nous pouvons avoir accés, en tant que membres
du Monde Occidental, parce que cette « GRANDE ORPHELINE » continue de fleurir
dans le Secret (Sirr) du Coeur de leurs surveillants, Gardiens et transmetteurs légitimes. La
graine est toujours prête à être semée. C’est au chercheur sincère de La Vérité qu’il revient
de s’approcher pour FRAPPER à une PORTE qui n’a jamais été fermée…Que ceux qui
CHERCHENT sincèrement puissent dire très bientôt. « TARAKTU’L BAABÚ… » La
Promesse, qui est Alliance, nous dit : « PULSATE, ET APERIETUR VOBIS » (Appelez,
et on vous ouvrira)…

368
LE SEUIL DU SANCTUAIRE

« Dans le coeur de chaque homme, il y a une Porte ouverte vers L’Eternel, et à travers
de cette Porte, les Messages de Dieu peuvent parvenir… »

R. J. CAMPBELL : « SON OF AGES », page 280

« Celui qui pénètre à l’intérieur de lui-même, en se transcendant, monte réellement


vers Dieu… ! »
ALBERTO MAGNO (« De Adh. Deo »)

369
FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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410 – 485 PROCLO, dernier néoplatonicien grec. Maître de l’Ecole
d’ATHENES. Persécuté par les Chrétiens, il se réfugie à Bagdag.

451 – 521 ESTEBAN BAR SUDALI, gnostique Syrien, maître de qui sera
connu sous le pseudonyme de DIONYSIO « L’AREOPAGITE »,
contemporain du Jacob de Saruy, connu comme HIEROZEO.

470 DAMASCIO, Philosophe néoplatonicien.

480 Naissance de BENOIT DE NURSIA, auteur de la Règle Monastique,


appelé « Père des moines d’Occident », fondateur du Monastère du
MONT CASSIN.

483 – 565 JUSTINIANO Ier, persécuteur des « païens et hérétiques ». Les


MYSTERES sont interdits. On inaugure la « Religion d’Etat ».
Commence la « prétention de l’ Autorité Spirituelle et du Pouvoir
Temporel ».

532 – 537 JUSTINIANO Ier constitue la Basilique de SAINTE SOPHIE.

542 Mort de Benito de Nursia.

571 Date probable de la naissance de MAHOMA (Année 53 avant l’Héjire).

590 Saint COLUMBAIN fonde le Monastère de LUXEUIL.

370
610 Nuit de 26 au 27 du Ramadan ; LA NUIT DU DESTIN (LAILAT
AL-QADAR) Mahoma reçoit sa première révèlation (AR-RUYAT
AS SADIQA) dans la Grotte du Mont HIRA. HERACLE Ier,
Empereur d’Orient, successeur de FOCAS.
FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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610 – 612 Mahoma se dédie à l’ascèse et à la retraite. Début de sa Mission.

614 Les Perses à Jérusalem.

622 Début de l’HEJIRE. Mahoma à Medine.

624 Changement de QUIBLA : les Musulmans commencent à prier en


direction de La Mecque, au lieu de Jérusalem.

628 Mahoma envoie des messagers à des Rois et à des Princes en leur
priant instamment d’adopter l’Islam.

630 Prise de La Mecque.

631 Pélérinage d’adieux devant La Kaaba et « Discours de


l’Adieu ».

632 Mort de Mahoma à Médine.

632 – 634 Califat d’ABU-BAKR. Conquête de la Syrie.

634 – 644 Califat d’OMAR. Conquête de la Chaldée et de l’Assyrie.

371
638 Prise de Jérusalem.

639 Conquête d’Egypte.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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641 Les arabes brûlent totalement la Bibliothèque d’Alexandrie.

642 Conquête de la Perse.

644 – 656 Califat d’OTSMAN.

656 Le Chisme Musulman.

656 – 661 Califat d’ALI. Mort d’ALI-IBN-ABI TALIB.

661 – 750 Dynastie des UMAYYADS à Damas.

665 Attaque arabe du Maghreb.

678 Les arabes au pied des murs de Constantinople.

685 Les arabes commencent l’invasion de l’Afrique et de l’Espagne.

691 Coupole de La Roche ou Mosquée d’Omar à Jérusalem.

696 Les arabes conquièrent l’Afrique du Nord.

372
707 Les arabes au bord de l’Indo.

708 Conquête des Iles Baléares.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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709 Mort d’ANAS IBN MALIK, transmetteur de la Taqira à HASAN
EL-BASRI.

710 Victoire des arabes sur les Visigotes à Guadalete ; ils dominent
presque toute l’Espagne, sous les Califats d’Omey de Damas.

718 Les arabes sont repoussés de Constantinople.

722 Naissance d’ABU MUSSAH JABIR IBN HAYYAN (« GEBER »).

728 Mort d’HASAN EL BASRI, précurseur du Soufisme.

724 – 814 CHARLEMAGNE, Roi des Francs.

735 – 804 ALCUIN (Albinus Flaccus), Sage anglo-saxon, membre de l’Ecole


Palatine fondée par Charlemagne.

748 Mort de FARQAD AS-SABAKHI.

373
749 La première Ecole Musulmane de Droit en Syrie et en Iraq. Début du
démembrement de l’Empire arabe en Califats.

756 – 1031 Dynastie des UMAYYAD d’Espagne.

754 Concile iconoclaste de Constantinople


FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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765 Mort de JA’FAR AS-SADIQ, « Seigneur des Gnostiques ».

767 Mort d’ABU-HANIFA, fondateur du Rite Hanifite.

777 ABU ISHAK IBRAHIM IBN ADHAM fonde l’Ordre


ADHAMIYYA. Mort de GEBER.

778 Echec de l’expédition de Charlemagne contre l’Espagne


Musulmame. Mort de ROLAND, son neveau.

781 Naissance de CHAHIZ, penseur et érudit polygraphe de l’Islam


Oriental (Basora).

782 Mort d’IBRAHIM IBN ADHAM, fondateur de l’Ordre


ADHAMIYYA.

785 Début de la Grande Mosquée de Cordoba.

374
786 – 861 Années de grande influence de la Culture Grecque dans la pensée
Islamique.

786 – 809 HARUN EL-RACHID, cinquième Calife, protecteur des sages et des
hommes de lettres.

787 Deuxième Concile de Nice, condenmant les iconoclastes.


FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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795 Mort de MALIK, fondateur du Rite Malikite.

800 CHARLEMAGNE, Empereur d’Occident

801 Mort de FUDAYL IBN’IYAD, remarquable Soufi de son époque.

802 Mort de la Soufie RABI’A AL-ADWIYYA, la femme Soufi la plus


connue.

800 – 909 Dynastie des Aglabites à Ifriqiya.

809 – 873 HUNAYIN IBN ISHAQ et son fils traduisent PLATON,


ARISTOTE et PORFIRIO.

813 – 833 Le Calife MAMUN (Bagdad), grand protecteur des Sciences et des
Traductions.

375
810 – 877 JUAN SCOTO ERIGENA, philosophe Irlandais de tendance
néoplatonicienne, traduit les oeuvres du pseudo Dyoniso
« L’Aréopagite ».

815 MA’RAFU’L KARKI commence à utiliser le terme de « SOUFI ».

816 BENITO DE ANIANO réforme la vie monastique Bénédictine.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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820 Mort de CHAFI’I, fondateur du Rite Chafiite.

827 PTOLOMEE est traduit en arabe.

830 ABU SALAYMANU D’ DARANI, gnostique Soufi.

- DHU’N NUN ‘ AL-MISRI, gnostique et alchimiste Soufi.

- Fondation de la « Maison de la Sagesse », à Bagdag.

846 Les Sarazins en face de Rome.

850 ALKINDI élabore à nouveau la THEOLOGIE ARISTOTELIENNE


(Jakub Ibn Ishak).

863 Echec définitif de l’offensive arabe en Orient.

855 Mort d’IBN HANBAL, fondateur du Rite Hanbalite.

376
860 Mort de DHU’N UN’AL-MISRI.

867 Mort de SARI AS-SAQATI, transmetteur de la Tariqa à AL-


JUNAID.

870 Mort du traditionnaliste AL-BOKHARI.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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873 Mort du philosophe AL-KINDI.

874 Mort d’ABU YAZID TAIFUR AL-BISTAMI.

887 Mort de SOTO ERIGENE.

883 – 931 IBN MASARRA et son Ecole Espagnole de la Sierre de Cordoue.

910 Mort d’ABU’L QASIM AL-JUNAID.

- Version arabe de la « THEOLOGIE » d’Aristote.

922 Supplice du Martyr Soufi AL-HALLAJ.

923 Mort du grand médecin RHAZES.

935 Mort du théologue AL-ACHARI.

377
950 Mort du philosophe, sate et musicien AL-FARABI .

- SANKARACHARYA, grand réformateur et Maître du VEDANTA.

959 Mort de JA’FAR AL-KHULDI.

988 – 1072 PIETRO DAMIANO, cardinal et théologue italien, un des


promoteurs de la réforme du clergé.
FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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980 – 1064 IBN-SINA (AVICENNE).

994 – 1064 IBN HAZM de Cordoue (Poésie Amoreuse et débuts de la


Religion comparée).

995 Mort d’ABU BAKR AL-BUKHARI, auteur du


« TA’RRAUF ».

1013 Fondation de l’Ordre des « Chevalliers de Saint Jean de


Jérusalem ».

1017 Naissance du poète et philosophe ABU’L WALID AL-


WAQQASI, en Espagne.

1034 Mort d’ABU’L HASSAN AL-KHARAQANI.

1038 ABU NU’AIN AL-ISBAHANI écrit l’oeuvre « HILAYAT


AL-AWLIYA ».

378
1046 ABU’L QASIM AL QUSHAIRI écrit « RISALA ».

1058 Naissance d’ABU HAMI AL-GHAZALI. Saint Robert fonde


« LES CITEAUX ».

1065 La « Chanson de Roland ».

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1072 Mort d’ABU’L HASAN ALI AL-JULABI AL HUJWIRI, auteur de
« KASHFU’L MAHJUB », le premier livre écrit sur le Taçawwuf en
langue perse.

1090 L’Ordre des « FRERES D’ORIENT » (Constantinople).

1091 Naissance de BERNARD DE FONTAINE (Saint Bernard).

1095 Mort d’ABU’L WALID AL WAQQASI, à Dénia (Espagne).


Le Pape URBAIN II lance son appel pour la Première Croisade.

1096 – 1114 HUGUES DE SAINT-VICTOR, philosophe et théologue. Ecole de


Saint Victor, Paris.

1098 Naissance d’ABU’L ABBAS AHMAD, plus connus sous le nom


d’IBN AL-ARIF.

379
1098 Fondation de l’Ordre Equestre des CHEVALIERS DU SAINT
SEPULCRE, par GEOFFROY DE BOUILLON, à Jérusalem.

1099 Mort de RUY DIAZ DE VIVAR (« Le Cid »).

1099 Prise de Jérusalem par les Croisés.

1111 Mort d’ABU HAMID AL-GHAZILI, à Khurusan (Iran).

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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1112 Fondation de l’Ordre des « FRERES HOSPITALIERS
TEUTONIQUES ».

1112 SAINT BERNARD rentre dans l’Abbaye des Cîsteaux.

1115 SAINT BERNARD fonde CLAIRVAUX.

1114 – 1187 GERARD DE CREMONA voyage en Espagne où il forme l’ECOLE


DES TRADUCTEURS DE TOLEDE.

1118 HUGHES DE PAYENS, GEOFFROY DE SAINT-OMER et sept


Compagnons additionnels, en présence de GAROMIND, archevêque
de la Cîté Sainte, fonde L’ORDRE DU TEMPLE, en accord avec les
Pouvoirs octroyés par le Patriarche THEOCLETE.

1119 Naissance de FARIDU’D DIN-ATTAR.

380
1120 Le « SIC ET NON » d’ABELARD.

1126 – 1197 ABU MADYAN SHU’AIB AL-HUSAIN, un de ceux qui ont


introduit le Soufisme en Afrique du Nord.

1126 – 1198 ABU’L WALID IBN RUSHID (AVERROES).

1127 Mort du premier TROUBADOUR : GUILLAUME DE POITIERS,


Duc d’Aquitaine et Conte de Poitiers.
FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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1128 Concile de TROYES. Saint Bernard dicte la Règle de L’ORDRE DU
TEMPLE DE SALOMON.

1130 Mort de Bernard de CHARTRES.

1130 Naissance de l’ART GOTHIQUE. Désapparition du Califat de


Cordoue.

1136 Mort d’HUGHES DE PAYENS. ROBERT DE CRAON lui succède


comme Grand Maître.

1140 Poème du « MIO CID » ou Cantique du Mio Cid. Mort de YUSUF


AL HAMADINI.

1141 Mort d’ABU’L ABBAS AHMAD (IBN AL-ARIF)

1153 Mort de l’Abbé de CLAIRVAUX (Saint Bernard).

381
1157 Mort de PIERRE « LE VENERABLE », Abbé de CLUNY, qui fit
traduire LE CORAN en latin.

1162 Début de la construction de NOTRE-DAME DE PARIS. Elle se


termine en 1182.

1165 Naissance d’ABU BAKR MUHAMMAD IBN-ARABI (Le Shaik


EL-AKBAR) à Murcia, Espagne.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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1166 Mort de SIDI ABDELKADER JILANI à Bagdag, promoteur


principal du mouvement des Confréries (Tawa’if).

1171 Fin des Califats de Caire. Saladin prend le pouvoir comme Sultan.

1176 Mort d’ABU MADYAN SHU’AIB AL HUSAIN, à Ubad (Algérie).

1180 Apparition de la première expression publique de la Légende de


PERCEVAL, de CHRETIEN DE TROYES. Seront ensuite publiées
celle de ROBERT DE BORON, et de WOLFRAM VON
ESCHENBACH (1202-1205). Mort de YUSUF IBN KHALAF AL-
KUMI.

1184 IBN-ARABI entre dans LE CHEMIN SOUFI.

382
1194 Naissance de FREDERICK II de Hohenstaufen à Jesi (Marca de
Ancona), futur Empereur de l’Empire Sacré Romain et Roi
d’Allemagne. Mécène des Philosophes.

1197 SALADIN prend Jérusalem.

1198 Mort d’ABU MADYAN SHU’AIB et d’AVERROES.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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1202 LEONARD DE PISE fait connaître la numération Indigue et Arabe


dans son livre LIBER ABACCI. Les Musulmans à BERARES.
Conquête de l’Inde.

1208 INNOCENT III commence la croisade contre LES ALBIGEOIS,


conduits par Simon de Monfort.

1209 FRANÇOIS D’ASSISE fonde son Ordre.

1210 Naissance de ROGER BACON. TOLEDE : grand Centre Culturel


hébréo-arabe.

1221 Mort de NAJM AD-DIN AL-KUBRA, le « Piedestal » de l’époque.

383
1225 – 1274 THOMAS D’AQUIN, Docteur de l’Eglise Catholique. En 1266, il
commença la rédaction de son oeuvre fondamentale : SUMMA
THEOLOGICA.

1230 AVERROES est traduit en latin.

1235 – 1315 RAYMOND LULLE (Raimundo Lulia), « Celui de la barbe fleurie ».

1240 Mort du Grand Sheik IBN-ARABI (« L’Andalou »).

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1244 Deux cents CATHARES meurent brûlés à MONTSEGUR.
Triomphe de l’Inquisition.

1248 Les Chrétiens prennent SEVILLE. Epoque de RAYMOND MARTIN


(PUGIO FIDEI).

1250 Mort de FREDERICK II, patron et mécène des TROUBADOURS, et


protecteur des CATHARES. Il échangea une correspondance avec
IBN-SAB’IN (décédé en 1270).

1252 – 1284 ALPHONSE X, « Le Sage », Roi de Castille et de Leon. Le Castillan


fait son apparition.

384
1257 HALAGU extermine les ASSASINS.

1258 HALAGU prend BAGDAG et étrangle le dernier Calife ABASIDA.

1260 Naissance de MAITRE ECKHART à Turinge (Hochheim).

1266 – 1308 DUNS SCOTT, philosophe fransiscain Anglais. Continuateur de


l’oeuvre de Thomas d’Aquin.

1268 Guillaume de MAERBECKE traduit des oeuvres de PROCLO en


latin.
FAITS CHRONOLOGIQUES

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1269 Naissance d’HENRI VII, futur Empereur du Saint Empire.

1273 Mort du grand Soufi JALEDDIN AL-RUMI, à Konia.

1294 – 1381 Jan Van RUYSBROECK, « L’Admirable ».

1307 – 1314 Le Procès des TEMPLIERS. Arrestation de JACQUESD B. DE


MOLAY.

1313 Mort d’HENRI VII de Luxembourg.

1314 ROBERT BRUCE constitue l’ «ORDRE DES CHARDONS


D’ECOSSE ».

1315 Mort de RAYMOND LULLE.

385
1321 Mort de DANTE ALIGHIERI, Chef de la FEDE SANTA (Filiation
Templière).

1333 Naissance d’ABU ABD’ALLAH IBN-ABBAD à Roda (Espagne).

1356 Mort de NASIRUD-DIN, (« La Lampe de Delhi »). DOMENICO


GUNDISALVO traduit en latin des oeuvres philosophiques des
arabes. Son véritable nom : DOMINGO GONZALEZ. Il écrivit de
nombreuses oeuvres en latin.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1378 Le GRAND CHISME d’Occident. Naissance de CHRISTIAN
ROSENKREUTZ.

1389 Mort d’ABU ABD’ALLAH IBN ABBAD, à Fez (Maroc).

1398 CHRISTIAN ROSENKREUTZ fonde la « FRATRES ROSAE-


CRUCIS », en Allemagne.

1406 Mort d’IBN KHALDUN.

1428 Mort d’ABDULLAH SHATTARI.

1431 Mort de JEANNE D’ARC.

1449 Fin du Grand Chisme.

386
1450 GUTTEMBERG ouvre son imprimerie à Magonce.

1453 Prise de Constantinople par les Turcs. Effondrement de l’Empire


Bizantin.

1455 Début de la « « Guerre des Deux Roses », qui termine en 1485.

1463 Naissance de GIACOMO PICUS DE MIRANDOLA à Modène,


Italie (le 24 Février).

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1471 Mort de THOMAS DE KEMPIS.

1483 – 1546 MARTHIN LUTHER. La Réforme. Le Protestantisme à son apogée.

1484 CHRISTIAN ROSEKREUTZ prépare sa tombe et disparait.

1487 – 1524 I SMAIL Ier, Roi de Perse, appelé « Le Sage ».

1485 HENRI VIII de Lancaster monte sur le Trône d’Angleterre et et


devient Grand Maître d’Honneur de la Maçonnerie Opérative
Anglaise.

1490 Le Pape INNOCENT VIII dissout l’ORDRE DU SAINT


SEPULCRE.

387
1492 DECOUVERTE DE L’AMERIQUE par Christophe Colom. Prise de
la Grenade, par Fernand et Isabelle, Rois Catholiques.

1493 Naissance de THEOPHILE BOMBAST VON HOHENHEIIM


(« PARACELSE ») .

1499 – 1722 Le CHIISME, religion officielle en Perse. Dynastie des Séfévides.

1507 AGRIPPA (Heinrich Cornelius de Nettfesheim) fonde la


« COMMUNAUTE DES MAGES ». Il est né à Cologne le 14
Septembre 1486.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1510 AGRIPPA voyage en Angleterre où il établit une Congrégation
identique à LA COMMUNAUTE DES MAGES, qu’il laisse entre les
mains de DEAN COLLET. La même année, il voyage à Paris où il
établit la Branche Française.

1509 – 1564 JEAN CALVIN, propagateur de la Réforme en France et en Suisse.

1514 Publication de la première Bible polyglote en Espagne : Alphonse de


Alcala.

1516 Les Turcs en Algérie.

388
1517 Mort de MUHAMMAD GHAUTH, « Qutub » de son époque.
Ordre QADIRIYYA. Bien que né à Alep (Syrie), il s’installa à Uchch
(Sind), Inde. Il était le dixième dans la succession d’ABD AL-
QADIR AL-JILANI.

1538 GUILLAUME POSTEL est nommé professeur d’arabe au Collège


ROYAL de François Ier, Roi de France (futur COLLEGE DE
FRANCE).

1540 JACOB V D’ECOSSE rouvre une première fois l’Ancien ORDRE


DU SAINT CHARDON D’ECOSSE, constitué en 1314 par
ROBERT BRUCE.

FAITS CHRONOLOGIQUES

ANNEE Ap. J.C. E V E N E M E N T S


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1540 IGNACE DE LOYOLA obtient l’approbation du Pape PAUL III
pour fonder la « Compagnie de Jésus » (Ordre des Jésuites).

1541 Mort de PARACELSE, à Salzbourgh. Apparition des « ECLAIRES »


(« LOS ALUMBRADOS « ) en Espagne.

1560 Naissance d’HENRI KHUNRATH, en Saxony (Allemagne).

1570 Fondation en Allemagne de la « FRATERNITE DE LA ROSE-


CROIX D’OR », d’après MICHEL MAIER, membre du
« COLLEGE DES PHILOSOPHES TEUTONIQUES » alors actif,
avec des membres d’un Chapître de la Communauté des Mages.

389
1585 – 1638 CORNELIUS HANSEN (Jansénien). Le « Jansénisme ».

1586 Naissance de JOHAN VALENTIN ANDREA. Apogée du


Mouvement Rosicrucien Anglais. La Taverne « LA SIRENE »
(Londres).

1592 Naissance de JOHN AMOS COMENIUS, en Moravie (Allemagne).


ORDRE DE LA ROSE.

1593 JACOB VI d’Ecosse constitue la « ROSE-CROIX ROYALE » avec


32 Chevalliers de l’Ordre de SAINT ANDRE DU CHARDON. En
1590, il avait voyagé à Uranienburg pour prendre contact avec

FAITS CHRONOLOGIQUES

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TYCHO BRAHÉ, et de retour en Ecosse (1591), il publia un premier
Traité de THEURGIE.

1598 La « MILITIA CRUCIFERA EVANGELICA » se constitue à


Nuremberg, fondée par SIMON STUDION, auteur de
« NAOMETRIA ».

1601 Mort de TYCHO BRAHÉ à Prague. MICHEL MAIER l’assistait en


tant que médecin.

1602 JACOB VI d’Ecosse, Roi de la Grande Bretagne sous le nom de


JACOB Ier. Les Maçons Opératifs anglais l’élurent Grand Maître.

390
1604 « POST CXX AÑOS PATEBO ». 8 Janvier, 17h32. Point de départ
du grand mouvement spirituel qui venait confirmer la promesse de
l’Ange de l’Eglise de PHILADELPHIE : Apocalypse, 3 :8 et 11 :19.

1609 HENRI KUNRATH publie à Hanau, son « AMPHITHEATRE


CHRISTIANO-KABALISTIQUE » de l’Eternelle Sagesse, édition
latine. L’ECOLE ALLEMANDE.

1614 Première manifestation à Ratisbonne : « FAMA FRATERNITATIS »


et « CONFESSIO AD ERUDITOS ». Expulsion définitive des
Maures d’Espagne.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1616 MICHEL MAIER se réunit à Londres avec ROBERT FLUDD et
FRANCIS BACON. Il est nommé Grand Maître de L’Ordre
d’Angleterre.

1620 Formation de la STRICTE OBSERVANCE TEMPLIERE, dérivée


des CHEVALLIERS TEUTONIQUES.

1622 Mort de MICHEL MAIER, Suprême Grand Maître de


FRATERNITAS R.C.

1624 Mort de JACOB BOEHME, près de Gorlitz.

391
1643 SOCIETE DES PHILOSOPHES INCONNUS, provenant de l’Ordre
des « FRERES D’ORIENT » (Constantinople, 1090), sous le
patronage de l’Empereur Alexis Comnés.

1644 ELIAS ASHMOLE est reçu dans la « ROSAE-CRUCIS », après


avoir été inité dans la Maçonnerie Opérative anglaise. Mort de VAN
HELMONT.

1648 Les ROSES-CROIX Véritables et Primitifs émigrent en Orient


(OOA).

1662 CHARLES II STUART, Roi d’Angleterre, publie les oeuvres de


Jacob BOEHME. Il constitue la « ROYAL SOCIETY », dérivée du
FAITS CHRONOLOGIQUES

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« COLLEGE INVISIBLE », et dérivée à son tour de la ROSAE-CRUCIS de
1610.

1670 Mort de JOHN AMOS COMENIUS, fondateur du COLLEGIUM


LUCIS.

1671 Naissance du père de MARTINES DE PASQUALLY, à Alicante


(Espagne).

1710 Naissance de MARTINES DE PASQUALLY à Grenoble (France).


Son nom complet était : JACQUES DE LIVRON JOACHIM DE LA
TOUR DE LA CASE MARTINES DE PASCALLY.

392
1716 Mort de Cottfried Wilhem LEIBNIZ, philosophe et mathématicien
éminent.

1717 Fondation de la GRANDE LOGE DE LONDRES (24 juin), qui sera


plus tard LA GRANDE LOGE D’ANGLETERRE. Anthony SAYER
élu Grand Maître. Début de la Maçonnerie « moderne »
(Spéculative). JOHN TOLAND : LA DRUID ORDER.

1737 Discours de RAMSAY sur l’origine chevalleresque et Militaire des


Hauts Grades Maçonniques.

1738 Le père de MARTINES DE PASQUALLY reçoit une LETTRE-


PATENTE (CHARTER) de Constitution de Loge, de La GRANDE
LOGE ECOSSAISE sous les Stuart.

1745 CHARLES-EDWARD STUART proclamé Grand Maître de la


Maçonnerie Ecossaise (24 Septembre), selon Robert Burn. A cette
même date, CHARLES-EDWARD fut admis dans l’Ordre des
CHEVALLIERS-TEMPLIERS (Cf. Albert MACKEY :
ENCICLOPAEDIA).

1758 MARTINES DE PASQUALLY commence son apostolat avec


l’ « ORDRE DES CHEVALLIERS MAÇONS ELUS-COHEN DE
L’UNIVERS ».

1759 Abolition de la « Compagnie de Jésus » au Portugal.

1760 MARTINES DE PASQUALLY fonde le TEMPLE DES


CHEVALLIERS ELUS-COHEN à Toulouse (France).

393
1762 Abolition de la « Compagnie de Jésus » en France.

1763 CONVENT d’Altenberg. La Maçonnerie Templière apparait pour la


première fois sous la forme de « LA STRICTE OBSERVANCE
TEMPLIERE ».

1767 Abolition de la « Compagnie de Jésus » en Espagne.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1768 LOUIS-CLAUDE DE SAINT MARTIN est reçu Maçon par
MARTINES DE PASQUALLY dans l’Ordre des ELUS-COHEN,
Temple Extérieur.

1772 MARTINES DE PASQUALLY embarque à Bordeaux pour l’Ile de


SAINT DOMINGUE, à bord du navire « LE DUC DE DURAS ». Il
s’en alla « récupérer un héritage ».

1773 Supression (apparente) de l’Ordre des Jésuites par le Pape


CLEMENT XIV (Lorenzo Ganganelli), Bulle « DOMINUS AC
REDEMPTOR NOSTER ».

1774 Mort de MARTINES DE PASQUALLY, à Port-au-Prince (Haiti).

1777 L’Union des Illuminés de Suède avec le REGIME ECOSSAIS


RECTIFIE est décidé.

394
1777 12 Avril. CAGLIOSTRO est admis dans la Francmaçonnerie : Loge
« L’ESPOIR N° 289 » (Grande Loge d’Angleterre), Londres, Rite de
La « Stricte Observance » fondé par le Baron VON HUND (EQUES
AB ENSE) en 1774. Cette même anné, Cagliostro part en Bavière
pour commencer son pélerinage en Europe, durant lequel il
rencontrera le Prince BRUNSWICK, le Roi FREDERICK II de

FAITS CHRONOLOGIQUES

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Prusse, STANISLAS de Pologne, Le CONTE DE SAINT-
GERMAIN, LAVATER, DOM PERNENETTY, etc.

1779 CAGLIOSTRO rencontre le Pasteur JOHN AUGUST VON


STARCK, fondateur du « Clergé Templier » en 1767.

1782 Convent de Wilhelmsbad. Les maçons décident nommer


FERDINAND DE BRUNSWICK, Grand –Maître du REGIME
ECOSSAIS RECTIFIE. Fin de la STRICTE OBSERVANCE
TEMPLIERE.

1784 Mort du Conte de SAINT-GERMAIN, à Gottorp, maison du Prince


Hesse-Cassel.

1786 Lettre de CAGLIOSTRO « Aux Anglais ».

395
1796 Le Duc de SUDERMANIA, comme une conséquence
de la rupture de Wilhelmsad, fonde le RITE SUEDOIS, confiné
exclusivement au Royaume de Suède. Il fut établit pour réconcilier
les éléments conflictuels qui convulssionaient la Maçonnerie
Suèdoise, avec l’anglaise, l’allemande et la française. Composé de
douze dégrés ; le dernier Dégre, « VICAIRE DE SALOMON »
exclusivement réservé au Roi, qui est le GRAND-MAITRE à
perpétuité de l’Ordre.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1798 NAPOLEON BONAPARTE s’empare de l’Ile de Malte et renverse
le pouvoir de l’ORDRE DE MALTE, anciens CHEVALLIERS DE
RODHES constitués avec les restes de l’Ordre de SAINT JEAN DE
JERUSALEM, expulsées par Saladin de Palestine.

1799 NAPOLEON BONAPARTE en Egypte.

1804 Fondation du RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE à Paris


(France).

1808 – 1855 GERARD DE NERVAL (Gérard LABRUNIE) : « AURELIE » et


« SYLVIE ».

1850 Sir BULWER LYTTON est reçu membre de la FRATERNITAS


Anglaise, dont il est arrivé à en être le Grand-Maître (COLLEGE

396
METROPOLITAIN. Il fut installé dans ce Poste par le Général
ETHAN ALLEN HITCHCOCK, membre de l’ORDRE DE LA
ROSE D’ANGLETERRE, de L’ORDRE DU LIS de France et
membre du GRAND CONSEIL MONDIAL.

1865 Fondation de la « SOCIETAS ROSICRUCIANA IN ANGLIA


« (S.R.I.A.), par Frater R. WENTWORTH LITTLE, assisté par
d’éminents Maçons tels que HUGMAN, WOODMAN, O’NEIL,
HAES, IRWIN, HOCKLEY, WOODFORD, BENJAMIN COX,

FAITS CHRONOLOGIQUES

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KENNETH MACKENZIE, JAMES LEWIS THOMAS, THOMAS


B. WHITEHEAD, Dr. W.W. WESCOTT, etc.

1866 Fondation du « METROPOLITAN COLLEGUE » à Londres,


provenant de la SOCIETAS ROSICRUCIANA IN ANGLIA,
composé par le reste des membres d’une ancienne Société
Rosicrucienne d’origine Allemande.

1868 Le Roi EDOUARD VII d’Angleterre fut initié dans le RITE


SUEDOIS par le Roi OSCAR de Suède.

1871 Lord BULWER LYTTON est nommé Grand Maître du


METROPOLITAN COLLEGE.

397
1872 Naissance d’ABU’L ABBAS IBN MUSTAFA’L-ALAWI à
Mostaganem, Algérie.

1873 Lord BULWER LYTTON reçoit ELIPHAS LEVI au


« METROPOLITAN COLLEGE » de Londres.

1874 Le Dr. ROBERT WENTWORTH LITTLE, fondateur de SOCIETAS


ROSICRUCIANA IN ANGLIA en 1866, regroupe la « ANCIENT
AND ARCHAEOLOGICAL ORDER OF DRUIDS » (A.A.O.D.).

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1887 Fondation du Temple « ISIS-URANIA » d’Etudiants


HERMETISTES de LA GOLDEN DAWN, dûment autorisé par un
Adepte continental allemand (S.D.A.). Activités du D. W. WYNN
WESTCOTT (S.A.).

1888 STANISLAS DE GUAITA constitue l’ORDRE KABALISTIQUE


DE LA ROSECROIX, filiation Rosicrucienne dérivée à travers
ADRIAN PELADAN, l’Abbé LACURIA, Eliphas Levi et Bulwer
Litton succesivement.

1890 Dr. WILLIAM ROBERT WOODMAN (W.E.V.), Suprême


MAGUS de la S.R.I.A., Second Chef de la GOLDEN DAWN et
Chef du Temple d’HORUS, de Bristol.

398
1913 GEORGES LAGREZE (EQUES ROSAE CARITATIS). Succession
de la « ROSE CROIX D’ORIENT » provenant de Syrie et d’Arménie
par la Grèce. Le Caire.

1918 JEAN BRICAUD, Successeur de CHARLES DETRE (TEDER),


réorganise l’ORDRE MARTINISTE (DE LYON), en l’établissant
sur des bases Maçonniques. Lui même informe être entré en contact
avec le Dr. EDOUARD BLITZ, qu’on suppose être le possesseur de
la Filiation des ELUS-COHEN et des REAUX CROIX, en tant que
membre du RITE ECOSSAIS RECTIFIE et GRAND PROFES. Il
FAITS CHRONOLOGIQUES

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1919 aurait également fréquenté et recuillis des enseignements des derniers
représentants officiels de WILLERMOZ à Lyon, dans le but de
revenir totalement à la conception de MARTINES DE
PASQUALLY, ainsi de Paris en 1908, et ainsi qu’avait commencé à
le faire Charles DETRE (Teder).

1928 JEAN BRICAUD, en sa condition de Grand Maître de la Branche


Lyonnaise du Martinisme MARTINEZISTE, signa un TRAITE
D’ALLIANCE et d’AMITIE avec le Grand Maître de l’ORDRE
SOUFI ALAWIYYA, le Sheick SIDI BEN ALIOUA, de
Mostaganem (Algérie). L’ORDRE ALAWIYYA fut fondée par le
Sheick SIDI AHMAD IBN AL-ALAWI en 1918, à son retour d’un
voyage au Moyen Orient. C’est l’Odre Soufi qui a suscité le plus
d’intérêt parmi les européens de notre époque.

399
1936 – 1939 La Branche Lyonnaise Matinizéiste, ayant pour « Anti-Chambre »
l’obédience Maçonnique de MEMPHIS-MISRAIM, transmettait la
nécessaire Initiation MAÇONNIQUE aux Néophites Maritinézistes.
Le « GRAND PRIEURE DES GAULES » qui dirigeait le Dr.
CAMILLE SAVOIRE, transmettait pour sa part l’Initiation régulière
des « CHEVALIERS BIENFAISANTS DE LA CITE SAINTE »
(C.B.C.S.) . La Guerre Mondiale 1939-1945 interrompit totalement
ces activités.

1940 – 1942 Les allemands occupent Paris. Les Disciples du PHILOSOPHE


INCONNU célèbrent leurs Rites Théurgiques…AURIFER,
PHALGUS et BAPHOMETOS revivent la Tradition « sub-rosa »…

1942 Jeudi 24 Septembre à minuit : Huit CERCLES Théurgiques


Martinézistes s’allument à Paris. La Loge NETEHLIOS agit…

1943 Avril. Nouvel Lune d’Equinoxe. Dix-huit Cercles s’allument à Paris.


Le 29 Septembre, vint-neuf Cercles Théurgiques vont s’allumer à la
même heure, en divers endroits de la France. Les Théurges que
MARTINES organisa, il y a deux siècles, voient « renaitre le
FAITS CHRONOLOGIQUES

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PHENIX…C’est la RESURGENCE DE L’ORDRE DES ELUS-
COHEN. Le 3 Septembre, « MIKAEL », possesseur de diverses
Traditions Maçonniques et Illuministes, parmi lesquelles, celles des
Grands PROFES des ELUS-COHENS de MARTINES DE
PASQUALLY, transmet l’Ordénation à AURIFER, tout deux
possesseurs de l’Episcopat Cathare. AURIFER conduit la

400
restructuration de L’ORDRE MARTINISTE DES ELUS-COHEN,
en tant que Souverain Grand Maître.

1944 Nuit de Samedi 25 Mars. Des membres de la Gestapo se présentent


au domicile de CONSTANT CHEVILLON, Grand Maître de
FRATERNITAS ROSAE CRUCIS pour la France, patriarche de
l’Eglise Gnostique Universelle, Suprême Grand-Maître de la Rose-
Croix Kabbalistique et Gnostique, Membre de l’Ordre du Lis et de la
« Order of The Rose » ; successeur de Jean Bricaud depuis le 21
FAITS CHRONOLOGIQUES

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Février 1934. Le jour suivant son arrestation par la Gestapo, son
cadavre apparaît, criblé de balles ; une volée d’hirondelles tournait au
dessus de son corps inerte…HENRI-CHARLES DUPONT, qui était
son secrétaire, avait été auparavant choisi par Chevillon pour lui
succéder dans sa charge.

1958 Dimanche 26 Octobre. UNION DES ORDRES MARTINISTES :


Ordre Martiniste-Martinéziste (de Lyon), Ordre Martiniste (de Papus)
et Ordre Martiniste des Elus-Cohen. Chambre de Direction
représentant les trois sources du WILLERMOSISME, du
MARTINISME et du MARTINEZISME respectivement, réprésenté
par leurs Grand-Maîtres : Henri DUPONT, Philippe ENCAUSSE et
Robert AMBELAIN.

1967 L’Union des Ordres Martinistes reste sans effet.

401
1968 14 Août. L’ « Ordre des Chevalliers Maçons Elus-Cohen » est « mis
en sommeil » par son Souverain Grand Commandeur d’alors,
« HERMETE », par une décision adoptée à l’unanimité lors de la
Réunion Plénière de Paris, le 10 Mai. Immédiatement, Robert
AMBELAIN reprend la Direction des ELUS-COHEN et entreprend
une réorganisation Doctrinale et Administrative. Est constitué
l’ORDRE MARTINISTE INITIATIQUE, par Robert AMBELAIN et
G. BUISSET.

FAITS CHRONOLOGIQUES

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1981 21 Mars. Avec la légitime Succession de la Chaîne MARTINEZISTE


COHEN, de l’ORDRE MARTINISTE-INITIATIQUE, de la
Maçonnerie de MEMPHIS-MISRAIM et de l’EGLISE GNOSTIQUE
APOSTOLIQUE, la « FRATERNITE DU TEMPLE D’HENOCH »
fusion synthétique de ces Traditions, « Lève ses Colonnes » au
Zénith de Caracas (Vénézuéla) comme un Ordre autonome et auto-
céphale. Caracas est Le SIEGE de Souverain Magistère de L’Ordre.
Rite : MARTINEZISTE-RECTIFIE. Régime : MAÇONNIQUE.
« Rose » ou Porte des Mystères Mineurs. Résurgence de la CHAINE
MATINEZISTE.

402
Q U A T O R Z E
LA TRADITION INITIATIQUE OCCIDENTALE

Dédié avec une profonde affection fraternelle et une gratitude cordiale, à mon
Initiateur « EQUE S A RECONCILIACIONE ».

EQUES A CRUCE FERANS


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Jusqu’en 344 Av. J.C., moment où ALEXANDRE « LE GRAND » conquit la


Perse, le FOYER CENTRAL du Savoir Initiatique et de l’Apprentissage était la Vallée de
l’Euphrate. L’Invasion créa une émigration de nombreux Sacerdotes Initiés qui
emmenèrent avec eux la Connaissance Esotérique pour la répandre dans bien d’autres lieux
hors de cette orbite, où elle n’avait pas encore été offerte. Quelque chose d’identique se
présenta à la chute de l’Empire Byzantin devant les Turcs de Constantinople en 1453 Ap.
J.C., quand de nombreux groupes d’Initiés émigrèrent en Europe et s’installèrent en
Bohème et en Allemagne.

Tout Initié et tout Adepte sait qu’il existe une Loi essentielle qui dit que le « Vieil
Ordre » est changé quand vient le moment. Le grand exode qui a suivi l’invasion et la
conquête d’Alexandre « Le Grand », produisit graduellement le réveil d’un individualisme
qui venait remplacer le système grégaire qui s’était jusqu’alors maintenu. Non seulement
les Sacerdotes-Initiés voyageaient seuls dans leur effort et leur « office » de transmetteurs
de la Connaissance, mais c’est le système même des Grands Collèges Initiatiques qui était
changé. Désormais, la Confrérie et la Fraternité ne se formaient que pour donner la
protection nécessaire et l’esprit d’unité au petit groupe. C’est ainsi que sont nés les CORPS
DE METIER et les CORPORATIONS qui devaient se convertir, avec le temps, en noyaux
de Fraternité, d’Ordres et d’Ecole de Mystères.

Comme nous l’avons déjà dit, la Loi qui gouverne le Cosmos établit que quand le
travail d’une Ere est terminé, les Ecoles de Mystères sont « mises en sommeil » et

403
s’occultent pour travailler secrètement (sub-rosa) jusqu’à ce que le Nouveau Cycle
commence. De la même manière que le processus des cultures agricoles : après avoir
récolté la moisson, il faut de nouveau labourer la terre, la laisser reposer et semer ensuite de
nouveau la graine de la prochaine récolte. Mais avant d’en arriver là, la graine doit
demeurer enterrée pour que, en mourant comme graine, le germe se convertisse en plante et
que cette dernière fleurisse et fructifie…

Chaque période intermédiaire permet l’assimilation de ce qui a été enseigné. Ainsi,


de progrès en progrès, l’homme se prépare pour pouvoir apprécier les enseignements que
lui transmettent les nouveaux aspects des Grandes Vérités Eternelles, actualisées et
appropriées dans les Ecoles Initiatiques ou de Mystères, qui sont, avec les Instructeurs et les
Maîtres, l’instrument de leur manifestation. Elles réaniment l’antorche des Traditions qui,
sans cela, seraient oubliées ou reléguées. Toute action a sa réaction. L’action de l’homme
est source de « crises », d’états de ruptures d’équilibre. Elles sont en réalité des « crises de
développement », où se mêlent des facteurs constructifs et destructifs qui permettent
d’élaborer de nouvelles SYNTHESES et des structures conduisant à un nouvel équilibre et
au développement progressif de la conscience de l’UNITE de l’Humanité, sans perdre de
vue la saine harmonie entre les valeurs Traditionnelles et les nouvelles valeurs, fruit du
discernement de consciences chaque fois plus éclairées et plus illuminées.

QUI FURENT LES « ROSE-CROIX »

Les véritables « ROSE-CROIX », c’est-à-dire, ceux du XVIème Siècle, pour les


différencier de leurs « imitations », sont nés comme le résultat d’une SYNTHESE entre les
Traditions parallèles respectives des Castes SACERDOTALES de l’antiquité et des
Corporations Artisanales. Les VERITABLES « Rose-Croix » n’ont jamais constitué une
« organisation » bien définie, car ils devaient toujours demeurer inconnus, en raison du fait
que leur « ROLE » profond consistait à « agir par présence » sur les courants de pensée qui
ont traversé souterrainement (su-rosa) les faits du monde dans lequel ils vivèrent ; des faits
généralement passés inaperçus par presque tout le monde ; des faits généralement
« mystérieux » pour leur sens et leur manifestation d’ordre ésotérique. Comme le signale

404
Réné Guénon : « Nous considérons les faits historiques eux-mêmes comme des symboles
d’une réalité d’ordre plus élevé. » (Cf. « LA GRANDE TRIADE », page 22, Note 3).

Du fait que le nom de « ROSE-CROIX » s’utilise de nos jours de manière confuse


et abusive, comme résultat de la dégénérescence des concepts, vu qu’on prétend l’appliquer
à des personnes qui ne les méritent pas, il est utile et recommandable que nous
rafraichissions les idées au sujet de ce que signifie réellement le mot « ROSE-CROIX ». En
hébreu, « ROZ » (Rosah) signifie SECRETS ; et ROSEN signifie PRINCE. « KOROZ »
signifie HERAUT ; par conséquent, ROSAH-KOROZ signife « HERAUT DU SECRET »,
ou « HERAUT SECRET ». L’expression ou le terme lui-même est composé de deux mots
dont le très ancien symbolisme n’admet aucun doute et aucune discussion. La « ROSE »
correspond, dans la symbologie d’Occident, au symbole Oriental du « LOTUS » ; bien
qu’en Inde, le concept spécifique de la « ROSE COSMIQUE » (TRIPARASUNDARI)
existe, comme un expression de la beauté de La Mère Divine. Dans le symbolisme
HERMETIQUE, La ROSE est l’image de l’AME ; sa couleur représente l’ OEUVRE EN
ROUGE, et LA ROSEE est le symbole de la REGENERATION. Dante compare
l’AMOUR PARADISIAQUE au Centre de la Rose : « Dans le Coeur de la Rose éternelle,
qui s’exalte, se dilate et exhale un parfum de louange au Soleil de l’éternel Printemps,
m’attira Béatrice… » (Cf. « PARADIS », Chant XXX). Par conséquent, aller au Centre de
La Rose, c’est « RETOURNER » à l’ « UN ». Comme le dit l’ECCLESIASTE : QUAND
FLEURIT L’AMANDIER, L’ESPRIT RETOURNE A DIEU QUI L’A DONNE ». (Chap.
12 :5 et 7).

LA CROIX est également un symbole MILLENAIRE qui signale une « conjonction


de contraires » : la ligne verticale, symbole du Monde Céleste et la ligne horizontale,
symbole du monde terrestre. L’Eclair Divin du Logos passant à travers le Quaternaire.
Quand l’ « Homme Véritable » se convertit en « HOMME TRANSCENDANT » pour
avoir atteint « LE CENTRE DE TOUTE CHOSE », il peut à ce moment là et seulement à
ce moment là être appelé un « ROSE-CROIX ». Il représente un « passage » de l’ « état

405
CADRE DE FILIATION (CHAINE) DE L’ORDRE DES
FRERES DE LA ROSE-CROIX

(GRAPHIQUE)

406
humain » (représenté par la terre et la ligne horizontale) à l’état SUPRAHUMAIN
(Universel), représenté par Le Ciel et la ligne verticale de la Croix. Dans le langage des
Mystères, c’est un « passage des Mystères MINEURS aux MYSTERES MAJEURS ».
C’est « passer » (REELLEMENT) de L’EQUERRE AU COMPAS…

Résumons : le terme de « ROSE CROIX » correspond EXCLUSIVEMENT à


l’Initié qui est ARRIVE à l’ « ADEPTAT », c’est-à-dire, à l’état spirituel d’ HOMME
VERITABLE, parce qu’ayant atteint EFFECTIVEMENT le terme de l’Initiation dans les
Mystères Mineurs, il a déjà, de fait, un pied sur le Seuil des Grands Mystères ; il est passé
de la circonférence au CENTRE, ou, ce qui est la même chose : « il s’est RESTAURE
DANS SON ETAT PRIMORDIAL », l’état de perfection même de l’ « état humain »,
l’ « INSAN EL-QADIM » de la Tradition Soufie. Exprimé dans le langage des
Alchimistes, c’est « LA RECONSTRUCTION DE L’ANDROGYNE HERMETIQUE » ou
« LA CONSOMMATION DU GRAND-OEUVRE (Magnum Opus). C’est à-dire qu’il est
« celui qui a dépassé sa condition individuelle ».

Le véritable « ROSE CROIX » est celui qui a atteint les deux Initiations
complémentaires avec leurs deux degrés hiérarchiques correspondant d’Initiation ROYALE
(ou REGIE) et d’Initiation SACERDOTALE. Il est de fait, CHEVALIER et
SACERDOTE, ou, ce qui en termes hindous serait un KSHATRIYA-BRAHMAN. Dans la
Tradition Soufi, cela correspond au MUTAÇAWWUF qui a atteint des degrés très élevés
sans être encore arrivé au terme final (de la Tradition Soufie), c’est-à-dire, à l’ IDENTITE
SUPREME, qui est le BUT FINAL de la Véritable INITIATION, qui correspond à l’ « état
de conscience de SOUFI ». La différence entre « ROSE-CROIX » et « SOUFI » est la
même que celle qui existe dans le Taoisme, entre ce qu’on appelle l’ « HOMME
VERITABLE » et l’ « HOMME TRANSCENDANT », ou, selon les propres termes Soufis,
entre EL INSAN EL-QADIM et EL INSAN EL-KAMIL…

Comme nous l’avons déjà dit, les « ROSE-CROIX » authentiques, ceux qui firent
leur apparition dans l’Europe du XVIème Siècle, n’ont jamais constitué un groupe bien

407
défini, et encore moins une organisation administrative. Ils exercèrent leur MISSION « par
présence » et une fois remplie, ils se retirèrent du Monde Occidental parce que les
conditions générales avaient finies par être telles que leur action n’avait plus aucune raison
d’être. Par conséquent, ils se « retirèrent en Asie », et ils se réabsorbèrent au Centre
Suprême Spirituel dont ils étaient une émanation. A partir de ce moment, la communication
avec Le Centre Suprême était de nouveau interrompue, tel que cela était arrivé auparavant
quand L’Ordre du Temple fut éliminée (apparamment).

Mais les disciples des « ROSES-CROIX » étaient éparpillés dans toute l’Europe, et
ce sont eux que l’on peut appeler les « ROSICRUCIENS ». Ils organisèrent le groupe
concerté de Gnostiques, d’Hermétistes, de Néo-Pythagoriciens, de Néo-Platoniciens, de
Néo-Druides et de Paracelciens, qui établit la SYNTHESE ROSICRUCIENNE de 1614. Ils
furent également les auteurs de documents connus, tels que la « CONFESSIO » et la
« FAMA FRATERNITATIS ». Ils avaient reçu la mission d’ « apporter » des méthodes
actualisées pour rendre plus facile et plus extensif l’Enseignement dans le domaine de
l’Initiation Effective, en recrutant des hommes choisis et en les préparant au moyen du
passage préalable par l’Initiation VIRTUELLE de la Maçonnerie. Au moyen de ces
« hommes éveillés », modifier l’état des choses correspondant au vieux cycle mondial »
(sic. QUADRIFERUS, dict.). La synthèse Maçonnique qui avait été prévue en 1614 par le
Jésuitisme et l’Encyclopédisme qui frénèrent ainsi son influence marquante, jusqu’à
disparaître finalement, donnant lieu à la dégénération de la Maçonnerie et créant des
scissions et des chismes. L’ennemi savait utiliser avec habilité sa vieille tactique :
« DIVISER POUR REIGNER ».

De même que du côté du Protestantisme Anglais, il y eu des efforts inhabituels pour


faire disparaître des documents, pour intervenir dans des Rituels et un symbolisme en
fonction de leurs propres convenances confessionnelles. Dans ces luttes de prétentions
hégémoniques de la part des Catholiques et des Protestants infiltrés dans la Maçonnerie,
cette dernière a toujours constitué une sorte de « no man’s land », bien qu’elle aie fini par
être sérieusement affectée par les deux bandes : Jacobins et Stuardistes, le conflit qui
déclencha la « Guerre de 30 ans » (1616 – 1648), dont le début eut lieu en Bohème.

408
Comme conséquence de telles « infiltrations » et des graves déformations qui se
sont manifestées dans les Loges, la Maçonnerie a fini par se convertir petit à petit en de
simples « fronts de luttes », où l’unique mot était « LA REVOLUTION et
L’ENCYCLOPEDISME », avec son irrépressible « anti-conformisme » de part et d’autre.
Ainsi, au milieu des grandes démonstrations de grandiloquence, la Maçonnerie est restée
« orpheline DU MOT ». J. Corneloup a très bien signalé ces « effets » quand il disait : « La
Francmaçonnerie a si peu organisé la Révolution que la Révolution, immédiatement,
désorganisa la Francmaçonnerie. « Telle était l’ « ambiance » de l’Europe que les véritables
ROSE-CROIX quittèrent en 1648…

L’OEUVRE DE RECONSTRUCTION MAÇONNIQUE DE MARTINES DE


PASQUALLY

MARTINES DE PASQUALY, dont le nom complet était JACQUES DE LIVRON


JOACHIM DE LA TOUR DE LA CASE MARTINES DE PASQUALLY, est né à
Grenoble en 1710. Le père de Martines, natif d’Alicante (Espagne), avait reçu le 20 Mai
1738, une « Patente de Constitution » de Loge, de la Grande Loge Ecossaise sous la
Régence des Stuart, avec le pouvoir de la transmettre à son fils ainé. Avec cette Patente,
Martines de Pasqually fonda à Montpellier le « CHAPITRE DES JUGES ECOSSAIS », en
1754. Ensuite, il se dédia à voyager dans toute la France, comme le dit Robert AMBELAIN
dans son livre « LE MARTINISME » : « Martines de Pasqually passa sa vie à enseigner
aux Maîtres-Maçons des Obédiences ordinaires (et qui erraient de systême philosophique
en systême philosophique), et ce, sous l’aspect extérieur d’un Rite Maçonnique ordinaire,
un véritable enseignement INITIATIQUE, susceptible de revêtir l’aspect d’une Théodicée,
d’une Cosmogonie, d’une Gnose et d’une Philosophie. Afin d’avoir des éléments déjà
semi-formés à une certaine discipline intellectuelle et matérielle, il n’accepte dans son
Ordre que des Maçons réguliers titulaires du Degré de Maître (Troisième Degré). Mais
d’autre part, comme il arrive que des éléments d’un grand intérêt arrivent par le canal de la
voie « profane », il établit à la base de son systême, la transmission préalable suffisamment
rapide des trois degrés de la Maçonnerie ordinaire (Maçonnerie Bleue ou de Saint Jean). De
fait, on comprendra plus tard que la raison secrète de cette filiation préalable à la Maîtreise

409
Maçonnique réside dans le fait que son Ecole repose sur la même Légende, ou le même
Mythe de la Maçonnerie : LA LEGENDE D’HIRAM, présentée sans commentaire, sans
aucune allusion à son ésoterisme. Martines de Pasqually donne une explication
transcendante de son système théogonique. Mais il la donne sous cet aspect dans les
Classes Supérieures de l’Ordre, laissant aux trois degrés inférieurs ordinaires, la
présentation légendaire, commune à toute les Obédiences. Martines de Pasqually parcourt
mystérieusement une partie de la France, le Sud-Est et le Midi principalement. Sortant
d’une ville sans dire où il allait, il arrivait de la même manière, sans laisser entrevoir d’où il
venait. Il commença très probablement sa mission en 1758, parce que dans sa lettre du 2
Septembre 1768, il déclare que les frères d’Aubeton, Commissaires de la Marine Royale,
sont des adeptes depuis dix ans. Propageant sa Doctrine, il réunit des adhérents dans les
Loges de Marseille, d’Avignon, de Montpellier, de Narbonne, de Foix et de Toulouse. Il
s’établit finalement à Bordeaux, où il arrive le 28 Avril 1762. Mais avant de commencer
son apostolat Initiatique, il avait eu préalablement une activité Maçonnique indiscutable.
« (Cf. Op. Cit., pages 19/20, Editions NICLAUS, Paris, 1946).

Sa véritable Mission était de ré-tablir, l’ORDENATION SACERDOTALE dont la


filiation provenant de Cultes Sacerdotaux Primitifs, était insérée dans la CLASSE
SECRETE de la Classification que comprenait l’Obédience de l’Ordre des ELUS-COHEN,
dont les degrés étaient ceux de REAUX-CROIX (ne pas confondre avec Rose-Croix) et de
GRAND REAUX –CROIX. Le terme de REAUX signifie « PUISSANT SACERDOTE »,
similaire au terme hébreu de COHEN HAGADOL ou « Grand Sacerdote ». Ainsi, les
ELUS-COHEN (qui devraient en réalité s’appeler COHANIM (pluriel), de nouveau
organisés et multipliés, venaient renforcer la MILICE SACREE DE LA TRADITION
OCCIDENTALE, telle qu’elle avait été établie auparavant dans le Temple de Jérusalem
avec ses CHEVALLIERS–LEVITES, ou dans le Christianisme Médiéval avec ses
CHEVALLIERS-TEMPLIERS, qui étaient à la fois SOLDATS et SACERDOTES, dans
leur double condition et office de SHATRIYAS et de BRAHMANS, Initiés ROYAUX et
SACERDOTES dans leur fonction ESSENTIELLE de conservation et de transmission
(QBL) de la DOCTRINE TRADITIONNELLE INITIATIQUE, car la FONCTION
véritable et principale du SACERDOCE TRADITIONNEL est celle de la

410
CONNAISSANCE et de l’ENSEIGNEMENT ; les autres fonctions, bien qu’actives et
existentes, sont plus « externes » et secondaires, car ce qui est principal ce sont LES
MYSTERES, le « ministère » vient après…

C’est pour cette raison que les Sacerdotes de la Tradition INITIATIQUE sont
investis d’un Pouvoir SPIRITUEL qui leur permet d’exercer les TROIS grandes fonctions
originales du Sacerdoce Primordial : la Fonction INITIATIQUE, la Fonction ROYALE et
la Fonction SACRIFICIELLE. Pour conséquent, ils sont PONTIFES et ROIS, selon le
prototype de l’Antiquité, avec leurs double FONCTION d’ Autorités Spirituelles et de
Pouvoir Temporel.

LA RESURGENCE DE L’ORDRE DES ELUS-COHEN

En 1943, le Souverain Grand Maître AURIFER, qui, en plus de ses hauts Degrés
Maçonniques et Rosicruciens, est aussi Evêque CATHARE et pouvoirs successoraux dans
le 154ème degré selon EVODE, Premier Patriarche d’Antioquie, en réalisant la
RESURGENCE de l’Ordre, intégra à la Filiation Sacerdotale des ELUS-COHEN (ou
REAUX-CROIX) qui comportait la Succession de LEVI et d’ AARON, la Succession
selon l’Ordre de MELKISSEDECK, unissant ainsi l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, par
laquelle les Chevalliers-Maçons ELUS-COHEN, sont SACERDOTES possédant une
SUCCESSION SACERDOTALE TRIPLE : celle de LEVI et de ses fils (Gardiens du
Tabernacle), celle d’AARON, Premier SUMO SACERDOTE (COHEN HAGDOL) de
l’Anciene Loi, Frère de MOISE, et la Succession du Sacerdoce Eternel selon
MELKISEDEK, qui est celle de la Grande Tradition Primordiale (HEBREUX, 5 :6 et 7 :1 à
28).

Les Promoteurs, Gardiens et Surveillants de la Grande Tradition INITIATIQUE


Occidentale furent les « ROSE-CROIX » Véritables. Et bien que leur passage fut comme la
splendeur d’un météore, ou comme la très brève anthèse d’une ROSE, leur « parfum » reste
actif dans les airs pour ceux qui sont capables de le percevoir, et par conséquent, qui
mantiennent leurs Ames comme des Cratères ouverts à la ROSEE du Ciel…

411
Le TEMPS est déjà proche, où notre monde Occidental pourra « revenir sur ses
pas » pour RE-TABLIR la « communio » avec Le Centre Spirituel qui régit la Grande
Tradition INITIATIQUE Occidentale…Alors « le Chemin qui conduit au Pardes »
s’ouvrira à nouveau… ! « Les véritables ROSE-CROIX, les PERES de notre TRADITION
INITIATIQUE OCCIDENTALE, représentent le « maillon » qui ferme la CHAINE qui
réunit les Associations ESOTERIQUES et INITIATIQUES du Moyen-Age avec celles des
Temps modernes », comme le signale fort justement J. Heron Lepper.

Revenons, avec le Souvenir dans notre coeur (re-CORDA-re)* 3 au PERE


« symbolique » de LA ROSE-CROIX, Le Patriarche HENOCH, « inventeur de La
Tradition et de la Science » comme l’appelle Sédir, et rappelons-nous de la Légende qui dit
qu’à « la consommation des temps, HENOCH, le seul parmi les neufs descendants d’Adam,
qui n’étant pas mort puisqu’il s’en alla avec Dieu, devra revenir avec ELIE, qui n’est pas
mort non plus, puisqu’il alla au Ciel dans un Char de Feu, et ils se rencontreront de
nouveau parmi nous en tant que témoins de la dissolution du Cycle Cosmique. Arrivé à ce
point, nous ne pouvons pas faire moins que penser à « l’Ange tutélaire des Rose-Croix » :
« ELIE-ARTISTE », celui qui demeure dans le Soleil Rouge, « Le Gardien de La Porte »,
l’Esprit irradiant de l’Enseignement Intégral des ROSE-CROIX, Ange, Génie Recteur et
personnification symbolique de L’Ordre : Démiurge mystérieux, Esprit de Liberté, de
Science et d’Amour qui doit régénérer le Monde…(PARACELSE).

Utilisons donc le Travail de nos prédécésseurs, cette Tradition Esotérique active et


vivante qui constitue notre HERITAGE, pour suivre d’un pas résolu sur Le Sentier, les
TRACES GLORIEUSES de ceux qui nous ont précédé dans La Voie. Aujourd’hui plus que
jamais, celui qui CHERCHE réellement trouvera, et celui qui FRAPPE verra s’ouvrir
devant ses yeux perplexes, La Porte DES MYSTERES qui conduisent à LA VERITE et à
LA VIE DE L’IMMORTALITE… !

« REGARDE : JE METS AUJOURD’HUI DEVANT TOI LA VIE ET LE BIEN,


LA MORT ET LE MAL. CHOISIS DONC LA VIE, POUR QUE TU VIVES TOI

3
O En Espagnol, SOUVENIR se dit RECUERDO

412
ET TON SEMBLABLE. » (DEUTERONOME, 30 :15 et 19).

« JE VAIS OUVRIR MA BOUCHE AUX PARABLOBLES, ET JE VAIS


PROFERER LES ARCANES DE L’AGE ANCIEN. CE QUE NOUS
AVONS ENTENDU ET CONNU, CE QUE NOS PERES NOUS ONT
TRANSMIS, NOUS NE L’OCCULTERONS PAS A LEURS FILS,
NOUS LE RACONTERONS A LA GENERATION FUTURE. »

(PSAUMES, 77 :2 à 4)

L A M E C H E Q U I FUME

Malgré la décadence, tant apparente que réelle, des seules Organisations


INITIATIQUES d’Occident qui n’ont malgré tout pas perdu leur valeur « radicale » et qui
ont maintenu la « succession ininterrompue » de leur CHAINE, telles que LA
MAÇONNERIE et LE COMPAGNONNAGE, héritiers directs de l’Ancienne Maçonnerie
OPERATIVE et des Confraternités et des Confréries du Moyen-Age ; et malgré le fait
indiscutable que nous sommes en train de vivre des annés d’obscurcissement accéléré de
tous les principes et de toutes les valeurs spirituelles, c’est uniquement au sein de ces deux
Organisations que l’on peut trouver aujourd’hui le témoignage final de quelque chose qui,
dans le passé, fut une connaissance pleine, et dont les « restes » ou « vestiges », bien que
constituant de fait une « substitution » des Anciens Mystères, et bien que conservés et
transmis dans leur aspect VIRTUEL et littéral, continuent à « subsister » dans les deux
Organisations, en qualité de « dépôt » de l’ « héritage » qui doit être conservé et transmis
aux générations futures qui seront mieux qualifiées pour RE-animer, développer et
perfectionner, au moyen de la mise en oeuvre de chaque Initié et de chaque Adepte REEL,
du VESTIGE ou « germe » de La Tradition INITIATIQUE d’Occident qui demeure
« latent », au bon soin des deux ordres dont nous avons parlé, comme « LA MECHE QUI
FUME », mentionnée par ISAIE, 42 :3.

413
Nous pourrions résumer synoptiquement cette situation en disant que la
transmission Initiatique subsiste encore, car la « CHAINE » Traditionnelle n’a pas été
interrompue, mais elle subsiste seulement dans sa forme « VIRTUELLE » ; c’est-à-dire,
comme un « germe » à qui il manque les conditions nécessaires pour son éclosion et son
plein développement, ce qui ne peut être atteint qu’à travers l’application du TRAVAIL
OPERATIF, l’UNIQUE manière par laquelle l’Initiation peut être restituée dans sa
condition REELLE et EFFECTIVE. La RESTAURATION n’est possible qu’à travers le
retour à la forme et à la méthode ANCIENNE du Travail OPERATIF de « réalisation
intérieur » de la CONNAISSANCE EFFECTIVE qui est ce qui convertit l’Initiation
VIRTUELLE et Symbolique en Initiation REELLE et EFFECTIVE. La première est ce que
nous pourrions appeler « ENTRER dans la Voie », et la seconde, « suivre LA VOIE ». Il
n’existe aucune possibilité d’atteindre l’ INITIATION VERITABLE sans l’indispensable
EFFORT et sans obtenir LA REALISATION SPIRITUELLE, qui est l’objectif véritable de
toute Initiation TRADITIONNELLE. C’est uniquement de cette manière que le sens des
deux Devises Initiatiques : « POST TENEBRAS LUX » et « ORDO AB CHAO » peut se
faire effectif. Les « ténèbres » représentent les potentialités « virtuelles » (non développées)
qui constituent le CHAOS. C’est le « FIAT LUX » de l’Initiation VIRTUELLE qui
détermine le CHAOS. C’est le « FIAT LUX » de l’Initiation VIRTUELLE qui détermine
LE DEBUT du processus cosmogonique au moyen duquel le CHAOS est ORDONNE pour
être converti en COSMOS ou « Univers manifesté », parce que l’INITIATION n’est que le
« reflet » microcosmique de « ce qui fut fait au début » (B-RASHITH). Comme le signale
fort justement l’Evangile Esotérique de JEAN : « BRASHITH HID-HDBR » : « De toute
Eternité, le Principe fut le Verbe ».

Nous lisons dans PROVERBES, 8 :22 à 24, 30, 32, 34 et 35 :

« JEHOVA M’A POSSEDE AU DEBUT DE SON CHEMIN,


PRELUDE A SES OEUVRES ANCIENNES.
J’AI EU ETERNELLEMENT LA PRINCIPAUTE, DEPUIS LE DEBUT,
AVANT LA TERRE, AVANT LES ABIMES, J’AI ETE ENGENDRE.
J’ETAIS AVEC LUI, ORDENNANT LE TOUT.

414
HEUREUX CEUX QUI GARDENT MES VOIES !
HEUREUX L’HOMME QUI M’ECOUTE !
PARCE QUE CELUI QUI ME TROUVERA, TROUVERA LA VIE… »

C O N C L U S I O N

Si tout au long de ce livre, nous avons essayé d’attirer l’attention du lecteur sur les
TRACES ostensibles qui signalent le FIL qui va se convertir en TRAME et CHAINE du
« TISSU voilé » de l’histoire, nous n’avons jamais eu la prétention de plonger nos lecteurs
dans un abîme de perplexité. Cependant, nous considérons que ces TRACES représentent
quelque chose qu’il est très difficile de ne pas admettre, parce qu’elles se manifestent avec
la force de l’évidence, à moins qu’on ait recours à la prédisposition de ne pas admettre la
reconnaissance de ce qui, dans une grande lumière, se présente comme une vérité
irrécusable. C’est là que se terminent ces TRACES APODIPTIQUES que nous offrons
avec toute la force du Coeur, à tous ces êtres qui sont à la recherche du SENTIER de
L’INITIATION dans notre Monde Occidental.

Si le contenu de ce livre arrive à produire chez nos lecteurs le sentiment de


l’évidence comme un assentissement de l’esprit, notre humble effort aura atteint sa
meilleure récompense et son objectif véritable.

« La finalité de l’Homme est la Connaissance de Lui-même. Celui


qui réalise cette Connaissance se convertit en son propre créateur.
Introduit au Centre de Lui-même, dans sa propre source qui est une
Source Lumineuse, et possesseur du SOLEIL ANTERIEUR, il peut
Etre appelé SAGE, HOMME VIVANT ou « FILS DE LA LUMIERE. »
(Marie M. Davy : « LA CONNAISSANCE DE SOI »).

Préparons nous donc pour LE MONDE AVENIR, jusqu’à ce que « la Nuit s’en
aille ». Rappelons-nous de ce que les Compagnons Etrangers du « Devoir de Liberté »

415
disent dans leur « Evangile des Tailleurs de Pierre et des Maîtres d’Oeuvre ». « L’ignorance
est un CRIME quand elle est le résultat de l’indifférence pour La Vérité. Lis donc, profite
médite et TRAVAILLE… ! » (Manuscrit du XVIIIème Siècle).

Que ces TRACES que nous avons exposées devant toi, amie ou ami lecteur,
puissent EVEILLER DANS TON COEUR le désir de répondre enfin à la VOIX
INTERIEURE silencieuse que tout être possède en lui ; de manière telle que ton coeur
s’oeuvre comme une ROSE DE LUMIERE, avec un AMOUR infini pour les êtres et les
choses, et que tu puisses vérifier qu’il existe une VIE plus belle, plus digne d’être VECUE
et partagée… !

Que le rayon vacillant avec lequel nous avons essayé de signaler LE SENTIER, se
transforme en un puissant éclair de LUMIERE vivifié par le profond désir de ton Coeur
pour qu’il se convertisse en une « VIA LUCIS » qui te conduira jusqu’au Sanctuaire de ton
TEMPLE INTERIEUR… ! ! !
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Caracas (Vénézuéla), 29 Mai 1986.

416
I N D E X (à adapter à la version finale)

PAGE

Introduction................................................................................................................

CHAPITRE UN:
La Palingenèse du Phénix.......................................................................................... 14

CHAPITRE DEUX:
La Révélation Primordiale, Oeuvre du Verbe............................................................ 20
L’Unité Primordiale perdue....................................................................................... 21
L’Objet des Ecoles de Mystères................................................................................. 26
Le Sentier de Retour ou le Chemin de Perfection...................................................... 27

CHAPITRE TROIS:
Les Traces de la Grande Tradition Primordiale......................................................... 33
L’Hyperborée............................................................................................................. 34

CHAPITRE QUATRE:
L’autre face de Janus.................................................................................................. 43

CHAPITRE CINQ:
Le Fil conducteur et la Trace de la Tradition ………………………………. 56
Le Fil, la Chaine, la Trame et la Toile……………………………………………… 64
L’Importance primordiale du Fil Axial...................................................................... 77
Le Pilier du Milieu.................................................................................................... 79

CHAPITRE SIX:
De la Paradesha à L’Agarttha.................................................................................... 84
L’Arbre de Vie........................................................................................................... 88
La Menorah................................................................................................................ 97
Gravure de “Portae Lucis”......................................................................................... 102
L’Arme de la Scission................................................................................................ 105
Le Globe ailé d’Egypte.............................................................................................. 112
Le Symbolisme de l’Aigle et du Serpent................................................................... 113
Le Retour au PARDES............................................................................................... 116
La constitution duodénaire des Centres Spirituels..................................................... 119

CHAPITRE SEPT:
Les Traditions Dérivées et Secondaires..................................................................... 122
Cadre Sypnotique de la Succession Initiatique.......................................................... 128

417
La TULA Atlante....................................................................................................... 143

....................................................................................................................................PAGE

CHAPITRE HUIT:
Les deux HERMES Egyptiens, héritiers des Mystères Atlantes…………………… 152

CHAPITRE NEUF:
La Tradition DRUIDIQUE........................................................................................ 165
L’Ecole de Mystères des Druides.............................................................................. 171
L’Arbre de Vie, selon “Les Fils de Kelú”.................................................................. 183

CHAPITRE DIX:
La Tradition SCYTHE............................................................................................... 184
Il n’y a pas de MYTHE sans Histoire........................................................................ 187
Qui étaient les SCYTHES.......................................................................................... 190
Le Griffon................................................................................................................... 193
La Légende des GRIFFONS et des ARIMASPES.................................................... 197
La Voix de la Sagesse Eternelle................................................................................. 198
DEUKALION, Le NOE des Pré-Hellènes................................................................. 199
Le MYTHE, Histoire Numineuse.............................................................................. 204
La Valeur Historique des Traditions Orales............................................................... 207
Les Générations de NOE............................................................................................ 209
Le Passage du MUTHOS au LOGOS....................................................................... 212
Alphabet SCYTHICUM.............................................................................................

CHAPITRE ONZE:
La Tradition HINDOUE............................................................................................ 225
Les Six “DARSHANAS”........................................................................................... 231
Le YOGA................................................................................................................... 234
Les Six VEDANGAS................................................................................................. 239
Le VEDA................................................................................................................... 241
Le BOUDDHISME.................................................................................................... 242
Quelques essais de Dialogue et de Ren-contre........................................................... 251
Un Grand Rishi de notre temps.................................................................................. 260
Bhagavan Sri RAMANA MAHARSHI..................................................................... 261

CHAPITRE XII:
Les ABRAMIDES, Sacerdotes Doriques de CHALDEE.......................................... 267
Autres considérations au sujet de l’origine du Peuple Hébreu................................... 273
CHALDEE, Patrie des deux HERMES..................................................................... 277
Opinions diverses sur l’étymologie du nom ABRAHAM......................................... 280
ABRAHAM et les Origines de la Tradition Initiatique d’Occident........................... 282
L’influence PERSE et CHALDEENE dans la Tradition des ISRAELITES............. 294
Quelques observations au sujet de LA QABALAH.................................................. 302

418
Les éléments constituants la Tradition Hébraique..................................................... 308
....................................................................................................................................PAGE

Cadres des Clans Patriarcaux..................................................................................... 309


Concordance des “Chakras” et des “Séphiroths”....................................................... 318
Compendium Chronologique..................................................................................... 319

CHAPITRE XIII:
Autres Cercles de “La Grande Orpheline”................................................................. 327
Monogramme du pronom “EL” (HUWWA)............................................................. 338
Le Parfum de LA ROSE............................................................................................ 340
L’Ibérie Musulmane et la première Ecole Soufie d’Europe...................................... 342
Le Soufisme Hispano-Arabe et son influence............................................................ 348
Graphique de Succession (Silsila) d’ABU MADYAN.............................................. 358
Le Sheik AHMAD AL-ALAWI en 1930................................................................... 361
Le Seuil du Sanctuaire............................................................................................... 365
Faits Chronologiques................................................................................................. 366

CHAPITRE XIV:
La Tradition INITIATIQUE Occidentale………………………………………….. 399
Qui furent les “ROSE-CROIX”…………………………………………………….. 400
Cadre de Filiation (Chaîne) des“FRERES DE LA ROSE-CROIX”.......................... 402
(bis)
L’Oeuvre de re-construction Maç: de MARTINES DE PASQUALLY.................... 405
La Résurgence de l’Ordre des “ELUS-COHEN”...................................................... 407
La Mèche qui Fume................................................................................................... 409
Conclusion.................................................................................................................. 411
INDEX....................................................................................................................... 413

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