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COURS D’AUDIT INTERNE,ANNEE ACADEMIQUE 2010/2011

AUDIT INTERNE DES SOCIETES D’ASSURANCES

Par Emmanuel NOUKELA


Responsable Département Technique
Et Réassurance
AXA CAMEROUN
BP 4068
DOUALA

I N T R O D U C T I O N

Ce cours sert de support pédagogique dans le cadre de la formation assignée à


l’un des volets des missions de l’Institut Internationale des assurances ( IIA ) de
Yaoundé.

L’animation de cet enseignement vise un triple objectif :

-Analyser les fondements et les objectifs de l’Audit Interne de manière à


mettre en évidence l’utilité de cette structure dans une entreprise d’assurances.

-Analyser la conduite d’une mission d’audit interne aux fins de


familiariser les étudiants à cette démarche.

-Amener les étudiants, à partir des cas de dysfonctionnements rencontrés


lors des missions d’audit interne, à réfléchir sur les incidences de ces constats
sur la gestion de l’entreprise et à proposer des actions correctives à
recommander aux opérationnels.

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INTRODUCTION Pages

PARTIE I- FONDEMENTS ET OBJECTIFS DE L’AUDIT INTERNE

Chap 1-CRITERES RATIONNELS DE CREATION D’ UNE STRUCTURE


D’AUDIT INTERNE

1.1 La taille de l’entreprise


1.2 La décentralisation géographique
1.3 La politique de gestion
1.4 La qualification du personnel
1.5 Les risques

Chap 2- ANALYSE DES SUPPORTS DE L’AUDIT INTERNE

2.1 Sur le plan administratif


2.2 Sur le plan technique
2.3 Sur le plan financier
2.4 Sur le plan informatique
2.5 Les moyens humains

Chap 3-LES OBJECTIFS DE L’AUDIT INTERNE ET LES DIFFERENTES


FORMES DE CONTRÔLE

3.1 LES OBJECTIFS

311 Assurer l’application des instructions de la direction générale


312 Respecter les injonctions de la Tutelle
313 Favoriser l’amélioration des performances
314 Sauvegarder les actifs de l’entreprise
315 Assurer la maîtrise de l’entreprise
316 Assurer la qualité de l’information

3.2 LES FORMES DE CONTRÔLES


321 Quelques formes de contrôle
322 Contrôle au département sinistres
323 Contrôle au département production
324 Contrôle dans une agence générale
328 Contrôle au département Comptabilité et Finance

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PARTIE II CONDUITE D’UNE MISSION D’AUDIT INTERNE

Chap. 4- LES DIFFERENTES PHASES

4.1 L’ordre de mission


4.2 La phase d’étude
4.3 La phase de vérification
4.4 La phase de conclusion
4.5 Les recommandations

Chap. 5- LES DIFFERENTS INTERVENANTS

51 Le prescripteur
52 L’audité
53 L’auditeur

CONCLUSION
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QUELQUES CAS PRATIQUES : Voir ANNEXE

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PARTIE – I

FONDEMENTS ET OBJECTIFS DE L’AUDIT INTERNE

L’audit interne est une fonction d’assistance de la direction générale de


l’entreprise.

Il se définit comme la fonction chargée de l’examen méthodologique d’une


situation par une personne indépendante qui s’assure de la validité matérielle des
éléments qu’il doit contrôler, qui vérifie la conformité des traitements de ces
faits avec les règles, les normes et les procédures en place, en vue d’exprimer
une opinion motivée sur la concordance globale de cette situation par rapport
aux normes.
De cette définition se dégagent certaines notions :

La notion d’indépendance

Il s’agit d’un organe dépendant de la direction générale et indépendant des


autres organes. Il n’y a un audit véritable qu’avec l’objectivité que confère
l’indépendance d’action et l’indépendance d’esprit.

L’indépendance d’action, généralement est garantie par l’absence de tout lien de


subordination avec l’une quelconque des autres fonctions de l’entreprise.

Par contre, l’indépendance d’esprit est sauvegardée par le respect du principe de


la non-immixtion. Toutefois, on ne peut pas parler d’une indépendance absolue.

La notion de périodicité

Les interventions de l’audit sont ponctuelles, cycliques et répétitives, voire


discontinues. L’audit interne joue au sein de l’entreprise un rôle fonctionnel. En
d’autres termes, alors que le contrôle de gestion est permanent et relève de la
fonction opérationnelle ( mois, trimestre ), l’auditeur interne a plutôt un rôle
fonctionnel.

La notion d’instrument de contrôle

Les normes, les règles et les procédures constituent des instruments de contrôle.
Toutefois, l’audit ne décharge pas les responsables de leurs prérogatives de
contrôles des tâches effectuées par les collaborateurs. Ils doivent par conséquent

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veiller à la protection des éléments du patrimoine qui leur sont confiés, ainsi
qu’à la cohésion et l’efficacité des opérations dont ils ont la charge.

L’intervention de l’auditeur ne vient qu’à posteriori, pour tester l’adéquation des


procédures de contrôle interne

La notion de protection

Elle nous renvoie à la finalité de l’audit : protéger l’entreprise contre les risques
d’erreurs, de perte, de gaspillage, de fraude, d’inefficacité…etc.

L’auditeur est donc le garant pour l’entreprise, de la présence des procédures


internes, de la qualité des procédures. Après analyse des activités, il procède à
des recommandations suite à son rapport de mission ; ce qui différencie cette
fonction des autres fonctions de contrôle.

Relation entre l’audit interne et l’audit externe

Les auditeurs externes s’intéressent aux résultats d’ensembles de l’année à


moins qu’il ne s’agisse des missions ponctuelles afférentes aux situations
précises nécessitant des éclairages. Les auditeurs internes doivent se pencher
sur les résultats intermédiaires utilisés dans la gestion courante. Le contrôle des
auditeurs internes ne saurait cependant dégager les auditeurs externes de leurs
responsabilités à l’égard des actionnaires. Les auditeurs externes sont mandatés
par les actionnaires pour contrôler la régularité et la sincérité des comptes alors
que les auditeurs internes dépendent hiérarchiquement de la direction générale.
Cette différence entraîne de nombreuses conséquences :

Quant au cadre de référence

Les auditeurs externes s’appuient sur les principes comptables généralement


admis tandis que les auditeurs internes s’appuient sur les procédures comptables,
techniques et administratives habituelles à l’entreprise.

Quant au champ d’action

Le contrôle des auditeurs externes porte spécifiquement sur les résultats de la


comptabilité générale et certaines informations exigées par la réglementation
fiscale. Les auditeurs internes par contre, verront leurs missions déterminées en
fonction des souhaits de la direction générale.

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CHAP-1 CRITERES RATIONNELS DE CREATION D’UNE


STRUCTURE D’AUDIT INTERNE DANS UNE ENTREPRISE

La création d’une entreprise, ne nécessite pas la mise en place d’une structure


d’audit interne. Les responsables sont par nature chargés du contrôle des
opérations effectuées par leurs collaborateurs.

Toutefois, il existe des critères rationnels d’opportunité à la création d’un


service d’audit. Il s’agit précisément de la taille de l’entreprise, de la
décentralisation, de la politique de gestion sans oublier la qualification du
personnel.
Ces facteurs ne doivent pas être considérés comme absolus. Mais il s’agit
précisément de ceux retrouvés dans la plupart des entreprises équipées de tel
service.

1.1 LA TAILLE DE L’ENTREPRISE

Les tailles des entreprises d’assurances sont variables et se mesure en terme de


chiffre d’affaires ou d’effectif. Ce dernier indice est le plus souvent retenu. Mais
il faut considérer la distance qui sépare la direction générale des centres de
profit. Elle risque de provoquer une mauvaise interprétation et compréhension
des directives de la direction générale.
En expliquant l’information, l’auditeur contribue à atténuer le phénomène de
dispersion.

1.2 LA DECENTRALISATION GEOGRAPHIQUE

Indépendamment de la taille de l’entreprise, le développement du réseau


commercial et son implantation régional est un facteur de création d’une
structure d’audit interne. Dès lors, le siège réunit certaines directions centrales
telles que les directions financières, de règlements et contentieux, informatique
etc qui subissent parfois des difficultés pour saisir une information exacte du fait
de l’éloignement géographique. Inversement, les centres de profit ne reçoivent

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pas toujours du siège, toutes les informations qui leur seraient nécessaires pour
leur gestion.
L’auditeur interne contribue à résoudre en général ce problème de dispersion
géographique. Les déplacements fréquents sont devenus une caractéristique de
l’emploi du temps des auditeurs.

1.3 LA POLITIQUE DE GESTION

La plupart des entreprises d’assurances s’orientent vers la délégation des


pouvoirs dans les centres de profit. Cette décentralisation des pouvoirs n’est
possible que dans la mesure où les objectifs des procédures et systèmes
administratifs courants sont précis et qu’il soit aménagé un certain nombre de
moyens de contrôle.
Le respect des instructions et des objectifs conditionne le succès de la
décentralisation et l’audit interne est indispensable pour s’assurer que les règles
du jeu sont respectées.

1.4 LA QUALIFICATION DU PERSONNEL

Il n’y aurait évidemment pas de problème d’information si, malgré la taille de


l’entreprise, son implantation géographique et sa politique de gestion, le
personnel faisait preuve d’un niveau de qualification excellent et uniforme et
d’une capacité d’adaptation suffisante.
Ceci n’est toujours pas le cas. Les qualifications satisfaisantes, à un moment
déterminées, peuvent ne plus être adaptées aux exigences imposées par
l’évolution de l’entreprise d’assurances. L’auditeur interne, à partir des
dysfonctionnements constatés lors de ses missions, dirige les recommandations
vers la formation sur les procédures à suivre et explique aux services audités, les
erreurs d’adaptation décelées.

1.5 LES RISQUES

L’industrie d’assurances appartient, malgré les exigences du Code CIMA, à un


secteur où il n y a pas de standard de référence pour voir si on est dans la bonne
voie. En l’absence de cette référence, la situation peut se dégrader avec le temps,
les structures vont se scléroser, connaître des dérives. Les contrôles
hiérarchiques vont relâcher et au fil du temps, on assiste à l’aggravation des
coûts : d’où le préjudice à la qualité des prestations de la société et à son image
de marque, à son efficacité. L’entreprise va devenir une administration qui va
alimenter ses propres dysfonctionnements organisationnels : d’où les difficultés
de l’entreprise.

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Nous ne citons que les principaux risques qui se trouvent dans les
particularismes de l’assurance.

1-5-1 L’assurance est un produit incorporel

L’assurance est un produit incorporel, dont le contenu n’est pas toujours


nettement délimité, dont on ne connaît pas le prix de revient au moment où est
fixé le prix de vente et dont la rentabilité n’est pas facile à mesurer. Il y a une
source de conflit entre l’assureur et l’assuré : c’est le sinistre ; fait concret qui
doit être relié à quelque chose de complètement abstrait. D’où une difficulté
supplémentaire : vérifier la tarification à tout moment ( importance des
statistiques et des missions d’audit )

Contenu mal délimité

Le contenu résulte de l’interprétation des clauses contractuelles en cas de conflit


d’intérêt entre l’assureur et l’assuré. Il s’agit toujours de relier un fait concret (le
sinistre) à une volonté abstraite (le besoin de s’assurer contre un risque )

Prix de revient mal connu à priori

On parle dans le secteur d’assurances, d’inversion du cycle de production. L’on


sait que dans le cycle normal de production, le prix de revient s’obtient en
ajoutant au coût d’acquisition des matières premières, les charges d’exploitation
et la marge bénéficiaire. La marge bénéficiaire est connue à l’avance
contrairement à ce qui se passe dans le secteur d’assurances. L’opération
d’assurance est basée sur les notions d’aléa, de statistiques et de probabilité sans
qu’il y ait une commune mesure entre la prime payée par l’assuré et
l’engagement de l’assureur ; d’où le slogan : l’assurance n’est chère qu’avant le
sinistre. . L’on ne connaît pas le coût du sinistre à la souscription ; à moins d’un
sinistre total qui engage l’intégralité du capital garanti.

1-5-2 L’assureur est un collecteur d’épargne et investisseur


institutionnel

Ceci implique des contraintes :


-une tutelle des pouvoirs publics
-une réglementation étroite
-une marge de solvabilité à observer
-des placements à gérer et à protéger
-une trésorerie excédentaire à mobiliser
Toutes ces contraintes sont source d’erreurs, de fraude et de mauvaise gestion ;
ce qui rend l’audit interne plus nécessaire.

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CHAP II- ANALYSE DES SUPPORTS DE L’AUDIT INTERNE

Il ne s’agit pas de faire une analyse exhaustive des supports de l’audit interne ;
le Code CIMA étant l’un des supports par excellence pour les travaux d’audit.

2.1 SUR LE PLAN ADMINISTRATIF

L’organisation de l’entreprise doit permettre de connaître par écrit, la structure


de la Société. ; ce qui permet à chacun de savoir dans quelles limites s’exerce
son autorité, éliminant ainsi tout risque d’empiètement réciproque.
L’organisation s’apprécie par :
-la définition des objectifs de l’entreprise
-l’organigramme de l’ensemble de l’entreprise
-la définition des responsabilités pour chaque activité
-s’agissant des mandataires, il faut ici se référer aux mandats de collaboration
-la définition des fonctions
-la description des postes indiquant l’étendue des responsabilités de chaque
individu.

2.2 SUR LE PLAN TECHNIQUE

La définition de l’audit interne insiste sur les règles, les normes, les procédures
en places sans oublier la méthodologie de travail. Il faut ici entendre
principalement les consignes d’exécution des tâches, les documents utilisés, leur
contenu, les autorisations et approbations, la saisie et le traitement des
informations nécessaires à la vie de l’entreprise.

2.2.1 EN PRODUCTION

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-Manuel de souscription indiquant les conditions et les capacités de souscription


et les règles y afférentes
-Tarifs
-Les questionnaires propositions, les conditions générales et les conditions
particulières des contrats
-Livres d’enregistrement des polices, des avenants et des attestations
d’assurances,
Le plan de réassurance précisant les pleins de conservation ou les rétentions en
fonction des traités
-Les procédures administratives et les instructions techniques
-les polices précisant les risques couverts, les capitaux et les conditions de
garantie
-les tableaux de bord
-différents bordereaux mensuels d’émission de primes , d’encaissement de
primes, d’annulations et de ristournes de primes sans oublier les bordereaux des
primes impayées.
-Les mandats des agents généraux et les différentes conventions de collaboration
avec les courtiers

2.2.2 EN SINISTRES

-Manuel de gestion sinistre indiquant non seulement les pouvoirs de règlement,


mais aussi les instructions techniques nécessaires aux traitements des dossiers
-Les conditions de délivrance des bons de prise en charge
-Les conventions d’abonnement avec les avocats
-Les chartes des experts automobiles

2.3 SUR LE PLAN FINANCIER

-Les livres de caisse


-les brouillards de caisse
-les compositions de portefeuille d’actifs
-les livres comptables
-les comptes courants des intermédiaires

2.4 SUR LE PLAN INFORMATIQUE

-les états informatiques ( production, sinistres….etc) doivent à toute réquisition,


être fournis à l’auditeur

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-les fichiers : l’auditeur doit avoir accès à un certain nombre de fichiers pour les
opérations de contrôle de suivi des recommandations. L’utilisation de l’outil
informatique est par conséquent indispensable.

2.5 LES MOYENS HUMAINS

L’auditeur interne n’est toujours pas censé entreprendre lui-même tous les
contrôles. Il peut dans sa mission, se faire aider par les opérationnels de son
choix. Il faut alors tenir compte de la qualification professionnelle du personnel.
Les moyens étant mis en place, il faut déterminer les objectifs de l’audit interne
dans une entreprise.

CHAP III- ANALYSE DES OBECTIFS DE L’AUDIT INTERNE

3-1 LES OBJECTIFS

3-1-1 ASSURER L’APPLICATION DES INSTRUCTIONS DE LA


DIRECTION GENERALE

Il est relativement facile d’émettre une instruction ; mais le problème se pose au


niveau de l’application de cette instruction et d’une manière continuelle dans
une entreprise et ce, à tous les niveaux de responsabilité : d’où le problème de
contrôle.
Nous avons défini un certain nombre de supports nécessaires aux travaux
d’audit : tarifs, manuels de souscription et de règlement, instructions techniques
ou administratives, livres de caisse, livres d’enregistrement des polices…etc
Certains de ces supports sont répertoriés et pour plus de cohérence et
d’efficacité, sont diffusés dans les centres de profit. L’auditeur interne doit
s’assurer que les instructions sont adressées spécifiquement aux personnes
habilitées et formées pour les interpréter correctement.

A chaque mission d’audit, une vérification doit être faite pour s’assurer que les
différents textes de modification ou de révision sont à jour. Dès lors, il devient
nécessaire d’envisager la comparaison des instructions données et les actions
d’exécution sur la base d’un échantillonnage, afin de donner des garanties sur
l’application effective des instructions à tous les niveaux de l’entreprise.
La direction de l’entreprise adapte ses consignes à son style de gestion et
l’opérationnel effectue son travail dans le cadre qui lui est imposé tandis que

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l’auditeur évalue l’efficacité de la façon dont les instructions de la direction sont


respectées et en détermine les forces et les faiblesses éventuelles du système.

SUR LE PLAN PRATIQUE : quelques exemples

-Il s’agit de contrôler le respect de l’application des procédures de souscription


et de règlement des sinistres
-Détecter les creux c’est-à-dire les numéros de police non utilisés en fonction de
la séquence mise en place.
-Contrôler les actions en direction de la surveillance du portefeuille ; en fonction
de la forte sinistralité des polices , on peut assister soit à la revalorisation des
primes, soit à la demande de souscription de contrats additionnels, soit à la
résiliation du contrat.
La détection des sinistres dont les dates de survenance sont antérieures aux dates
de prise d’effet des polices. Cette analyse, pour qu’elle soit adéquate, suppose la
mise en place d’un système informatique enregistrant aussi bien les opérations
de production que les déclarations de sinistres ainsi que les dates d’effet et de
survenance..
-Contrôler les actions liées au BUG 2000 : Vous avez entendu certainement
parler du problème de l’an 2000 appelé millénium bug ou bug an 2000. De quoi
s’agit-il ? Le changement de millénaire a entraîné des défaillances sur tout
appareil informatique ou électronique qui contient une fonction de gestion de
date sur deux caractères : exemple 99 pour 1999. Le 1er janvier 2000, ces
appareils ont lu 01-01-00 ; d’où les risques de mauvaises interprétation et
d’erreurs de fonctionnement. Les risques aléatoires étant les seuls qui peuvent
être pris en charge par une police d’assurance, l’un des principes de base de
l’assurance veut que le contrat ne couvre jamais un sinistre prévisible. Des
avenants d’exclusion des risques liés au bug 2000 ont été par conséquent
adressés aux clients
-Contrôler l’apurement du traitement des comptes courants en provenance des
intermédiaires
-vérifier que les sinistres payés sont dus
-contrôler le suivi des encaissements des recours clients et des recours
compagnie …etc.

3 1 2 RESPECTER LES INJONCTIONS DE LA TUTELLE

La lettre circulaire du Ministre de l’Economie et des Finances du Cameroun du


20 avril 2007 réf : 222/MINEFI/SG/DGTCFM/DCFMA/DA/BAPC/CB,
adressée aux Directeurs Généraux des Compagnies d’Assurance du marché
camerounais faisait suite aux irrégularités et dysfonctionnements détectés lors
des contrôles et touchant au non respect des dispositions légales et qui
enfreignent les règles déontologiques de la profession à savoir :

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a) De nombreux intermédiaires non agrées exercent les activités


d’assurances en violation de la réglementation en vigueur en la
matière. Cette pratique répréhensible a des conséquences néfaste sur la
chaîne des assurances au Cameroun notamment, la sous tarification, le
non versement des primes et la non assurance et foule au pied les
dispositions de l’article 501 du Code CIMA qui subordonne l’exercice
du métier d’intermédiaire des assurances à un agrément préalable du
Ministre de l’Economie et des Finances.
- Les intermédiaires concernent les réseaux de courtage et d’Agences
Générales. A cet effet, toute compagnie d’assurance désireuse
d’engager une collaboration avec un coutier d’assurance doit
préalablement à la mise en place de ce partenariat, exiger la
présentation d’une copie de l’arrêté d’agrément par l’autorité
compétente. De même, les Traités de nomination des Agents Généraux
doivent être visés par le Ministre en charge des assurances avant
l’ouverture de l’Agence. L’ouverture des Bureaux Directs doit suivre
la même procédure de déclaration appropriée.
Voici la composition du dossier à transmettre à la Tutelle par la Compagnie
d’Assurance dans le cadre de l’ouverture d’une Agence Générale.
- 1 demande timbrée
- 2 photos 4x4
- 1 copie d’acte de naissance datant de moins de 6 mois
- 1 extrait de casier judiciaire datant de moins de 3 mois.
- 1 curriculum Vitae daté et signé
- 1 fiche CIMA de déclaration sur l’honorabilité signée par un magistrat.
- 1 traité de nomination d’Agent Général conjointement signé par les
parties.
- 1 certificat de nationalité
- 1 Copie du diplôme
- 1 attestation de présentation de l’original du diplôme
- 1 attestation de stage professionnel ou livret de stage professionnel
- 1 contrat de bail
- 1 certificat de non faillite
- Immatriculation au registre de commerce
- 1 garantie financière (minimum 10 000 000 de FCFA)
- Statut de Société
- Les comptes prévisionnel de gestion pour les 3 premières années,
notamment le business plan, le bilan d’ouverture, les bilans
prévisionnels triennaux, le tableau détaillé des charges du personnel, le
tableau des amortissements, les états prévisionnels des primes et des
commissions.
- Le plan de localisation de la société signé par les Services des impôts

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S’agissant des Bureaux Directs, les dossiers des personnes habilitées à présenter
des opérations d’assurance à transmettre à la Tutelle par la Compagnie doivent
être constitués d’éléments ci-après :
- 1 demande timbrée
- 2 photos 4 x 4
- 1 copie d’acte de naissance datant de moins de 6 mois
- 1 Extrait de casier judiciaire datant de moins de 3 mois
- 1 curriculum vitae daté et signé
- 1 fiche de déclaration sur l’honorabilité signée par un magistrat
- 1 certificat de nationalité
- 1 Copie du diplôme
- 1 attestation de présentation de l’original du diplôme
- 1 attestation de fonction
- 1 attestation de stage professionnel
- 1 contrat de travail
- 1 bulletin de salaire
- 1 coupon DIPE
- N° d’enregistrement à la CNPS
b) Niveau des Garanties Financières des Agents Généraux et des
Courtiers en activité insuffisant. Il en est de même pour l’assurance de
Responsabilité Civile Professionnelle des Courtiers.

AU PLAN PRATIQUE

Il s’agit pour l’Auditeur Interne de procéder aux différents contrôles d’usage


afin de s’assurer que la Compagnie travaille avec un réseau de courtiers agrées
bénéficiant des cautions financières suffisantes et des assurances de
Responsabilité Civile Professionnelle.
Le Réseau des Agences Générales et des Bureaux Directs doivent être agrée par
la Tutelle . Les Garanties Financière des Agents Généraux doivent obéir aux
dispositions de l’article 525 du Code CIMA.
Il s’agit d’une manière générale de ne pas exposer l’entreprise aux sanctions et
pénalités découlant de l’application des dispositions de l’article 545 du Code
CIMA. Le rôle de l’Auditeur consiste à porter les irrégularités et les
dysfonctionnement à l’attention de la Direction Générale pour que des actions
correctives soient menées.
-
31 3 FAVORISER L’AMELIORATION DES PERFORMANCES

L’audit interne vise le respect d’une efficacité certaine. L’amélioration des


performances constitue le corollaire de l’aspect pédagogique de l’audit interne.
L’auditeur interne doit insister sur la conformité des services audités aux règles

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et procédures mises en place. En cas de non-application, l’auditeur interne doit


expliquer les différents dysfonctionnements et les écarts par rapport aux normes.

SUR LE PLAN PRATIQUE

Il s’agit de formuler des recommandations. Cette dimension dynamique de


l’audit interne doit déboucher sur des suggestions d’actions correctives ou
d’amélioration. Les constats permettent ainsi d’être conforté sur la bonne
application des règles de jeu , d’alerter la direction générale sur d’éventuelles
dérives et faire des rappels qui s’imposent.. Les contrôles du suivi des
recommandations sont par conséquent indispensables.

314 SAUVEGARDER LES ACTIFS DE L’ENTREPRISE

La sauvegarde des actifs va bien au-dela de leur seule protection. L’action


soutenue par la protection est de favoriser le développement tandis que la
sauvegarde implique la préservation à plus long terme.
Les mises de fonds des actionnaires doivent être rentabilisées, même si aucun
administrateur ne peut garantir une rentabilité certaine aux actionnaires. Il doit,
en tant que leur mandataire, agir en bon père de famille pour la sauvegarde des
fonds qui lui sont confiés.
Il s’agit de protéger l’entreprise contre les risques d’erreur, de perte, de
gaspillage, de fraude et d’inefficacité.

Quelques exemples pratiques en comptabilité

-Vérification que les existants physiques concordent avec l’enregistrement


comptable des actifs
-Vérifier que toutes les entrées et sorties sont régulières, autorisées et justifiées
-Conformité des espèces encaissés avec leurs versements réguliers en banque
-Conformité entre les montants des chèques et les montants des règlements
-Conformité des fiches individuelles et les bulletins de paie avec les virements
mensuels en faveur des membres du personnel
-Conformité des espèces en caisse avec le solde des brouillards de caisse
-Vérification de la tenue des registres comptables, de banque et au pointage des
remises chèques à la banque
-Vérification des dépenses de fonctionnement si elles sont dans les limites
raisonnables
-Contrôle des reversements des primes à la compagnie par les intermédiaires
-apurement des comptes d’attente
-Eviter les redressements fiscaux faisant par exemple suite au non-
reversement de la T.V.A. En effet, des polices d’assurance en franchise de
T.V.A. peuvent être émises sans que le producteur ait obtenu de l’assuré les

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éléments probants justifiant ce traitement fiscal particulier. Si l’entreprise, en


cas de contrôle fiscal, ne veut pas supporter outre la T.V.A. qui n’a pas été
payée, des lourdes pénalités qui accompagnent les redressements, il est
indispensable que des contrôles soient faits afin de s’assurer qu’aucune affaire
n’a été émise hors T.V.A., à moins que le client ait communiqué au préalable le
ou les justificatifs de l’exonération de T.V.A. dont il demande l’application.
Aussi les contrôles visent à s’assurer que lors des opérations d’encaissement des
primes, aucune prime n’a été encaissée hors T.V.A. si le client qui fait état d’une
autorisation de retenue à la source, n’a pas fourni l’attestation établissant cette
particularité du droit fiscal

Quelques exemples pratiques en sinistres

-Vérification de la conformité des règlements avec les montants des préjudices


-Vérification de la qualité des règlements (souci des doubles règlements, de
règlements de faux dossiers)
-Appréciation du taux de sinistralité
-Marge de couverture des provisions techniques
--Le nettoyage du portefeuille sinistre ; particulièrement les vieux sinistres
« dommages   en suspens »
-Les dossiers contentieux objet de saisies sur les comptes bancaires de
l’entreprise : ce qui pose le problème du cantonnement, d’identification des
dossiers, de règlement et d’obtention de la mainlevée, sans oublier surtout le
suivi de la libération des fonds bloqués dans les comptes bancaires visés. Dans
ce domaine la relation entre le département sinistres et la comptabilité doit être
fluide.

-La récupération et le règlement des quotes parts sinistres (statistiques des stocks
et du niveau des encaissements
-Le suivi des dossiers « contentieux non identifiés « et « auto à identifier » :
Les dossiers contentieux non identifiés résultent :
-des réceptions des citations à assureur ou à partie civilement responsable
qui ne nous indique que le nom du prévenu, la date à comparaître devant une
juridiction indiquée
-des assignations en paiement dirigées par l’huissier contre le prévenu, le
civilement responsable et l’assureur appelé en garantie.
-de notification de la réquisition à paiement en tant que tiers saisis
-des dossiers de demande de transaction émanant des victimes ou des
ayants droits
-des sommations de payer servies par voie d’huissier à la compagnie
-des citations à déclaration du jugement commun
-des citations en conciliation

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La sinistre « auto à identifier »


résultent des déclarations émanant des compagnies (mises en cause) ou des tiers
et leurs conseils juridiques. Les véhicules n’étant pas connus, voire même
certains assurés, les sinistres sont d’amblée affectées à une police fictive et les
régularisations doivent suivrent..

-Les recours « client et compagnie »

Quelques exemples pratiques en production

-Avis sur l’efficacité de la production


-Vérification des pouvoirs de souscription, de l’application des tarifs, des traités
de réassurances…etc
-les primes impayées
-les l’apurement des comptes courants
-S’agissant des comptes courants des courtiers, contrôle d’encaissement de la
prime avant la saisie informatique des sinistres
-Contrôle de l’encaissement et du règlement des quotes parts de coassurance

3 1 5 LA MAÎTRISE DE L’ENTREPRISE

Le mot contrôler a la même signification que maîtriser au sens anglo-saxon.


Le chef d’entreprise, à tout moment, doit avoir une vision systémique de
l’entreprise pour s’assurer que les responsabilités s’exercent avec la rigueur et la
conviction nécessaires.

C’est pourquoi la responsabilité de la mise en œuvre d’une structure d’audit


interne est celle du chef d’entreprise. C’est à lui seul qu’incombe de définir la
politique de contrôle et de s’en assurer du bon respect dans toute l’entreprise.

3 1 6 ASSURER LA QUALITE DE L’INFORMATION

Le système d’information au sein d’une entreprise d’assurance doit être de


qualité. Par qualité, il faut entendre à la fois que l’information doit être
objective, donnant une image fidèle de l’entreprise dans son environnement et
qu’elle soit disponible dans les délais appropriés : cela suppose :
-les enregistrements d’opérations à la source dans les délais les plus brefs
-le contrôle des informations sur ces opérations à la source

Les objectifs de l’Audit Interne examinés, quelles sont les différentes formes de
contrôle ?

3.2 LES FORMES DE CONTRÔLES

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COURS D’AUDIT INTERNE,ANNEE ACADEMIQUE 2010/2011

Les contrôles d’Audit sont nombreux ; ils intéressent toute l’activité de


l’entreprise : éléments composant le patrimoine, opérations découlant de l’objet
social, moyens mis en œuvre pour gérer l’entreprise.

On distingue classiquement trois grands types de missions :

-L’Audit Comptable ou Financier orienté sur la révision des comptes


-L’Audit Opérationnel relatif à la révision des opérations, systèmes et
fonctions de l’entreprise
-L’Audit de direction dont l’objet est d’effectuer des audits complets sur
tous les aspects de gestion ( commerciaux, techniques, administratifs,
financiers )

D’autres terminologies sont utilisées :


-L’Audit de régularité qui a pour but de vérifier notamment que :
-Les règlements en vigueur et les instructions de la direction générale sont
correctement appliqués.
-Les opérations sont régulières
-Les informations sont sincères et exemptes d’altération
-les actifs sont correctement protégés

Ici, l’on recherche l’erreur, la fraude ou la négligence, dans le souci d’éviter des
pertes financières préjudiciables à l’entreprise..

L’Audit d’efficacité permet d’examiner :


L’adéquation des moyens mis en œuvre par rapport aux objectifs fixés
La pertinence des organisations et des méthodes
La rigueur de la gestion et la qualité des performances
Dans cette forme d’intervention, l’on s’intéresse à l’amélioration des gains grâce
à une meilleure efficacité

L’Audit diagnostic a pour effet d’examiner :

L’adéquation des objectifs aux politiques


L’adéquation des structures aux fins et objectifs fixés
La comptabilité des attitudes avec des orientations de la direction générale
La qualité des communications et des rapports sociaux.

L’Audit diagnostic concerne les aspects les plus fondamentaux de la gestion.


Cela doit être réalisé dans un esprit de conseil

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Le champ d’investigation de l’audit est très vaste et souvent difficile , dans la


mesure où il peut générer des situations conflictuelles entre auditeurs et
gestionnaires ; d’autant plus que l’auditeur dispose de pouvoirs d’investigations
les plus étendus dans tous les domaines de la gestion, pour exécuter sans
contrainte , les missions les plus variées.

La fonction d’audit interne est donc utile, voire nécessaire, indépendamment de


la taille de l’entreprise, toutes les fois où la sécurité des biens et des personnes
l’exige, où la fiabilité des informations le commande, où l’importance des
enjeux le justifie

Par son rattachement hiérarchique, l’étendue de ses pouvoirs et la rigueur de


ses méthodes d’investigation, l’audit est un instrument de contrôle privilégié de
la direction générale de l’entreprise d’assurances.

Par son éthique professionnelle, son indépendance et ses objectifs, l’audit a en


outre la vocation d’être une fonction d’assistance au service de toutes les autres
fonctions de l’entreprise . Mais comment conduire une mission d’audit interne ?

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3.2.2 CONTRÔLE AU DEPARTEMENT SINISTRES & REGLEMENT

L’accent devra être mis sur le contrôle de l’application rigoureuse des


procédures en vigueur. Toutefois, les opérations de contrôle devront s’étendre
à :

- l’apurement des vieux sinistres dommages en suspens.

- La fréquence de règlement des sinistres

- la récupération et le règlement des quotes parts de sinistres : obtenir les


statistiques relatives au stock, au niveau des encaissements ou des
règlements et établir pour chacun des cas, des ratios.

- Le suivi des dossiers contentieux non identifiés et des dossiers auto à


identifier.

- Les recours clients et compagnie, établir les statistiques relatives aux


stocks, au niveau des encaissements + ratios.

- Les dossiers contentieux objet de saisie attribution sur les comptes


bancaires de la compagnie ; application des process de cantonnement,
d’obtention de la main levée et de la libération des sommes objet de
cantonnement. Obtenir les statistiques relatives au stock, aux sommes
libérées et déterminer les ratios.

- Contrôle des doubles ouvertures des dossiers sinistres

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COURS D’AUDIT INTERNE,ANNEE ACADEMIQUE 2010/2011

- Contrôler les dossiers objet de règlement et apprécier si les garanties


sont acquises.

- Contrôle de l’apurement des comptes courants

- Préciser les points forts et les points faibles du Département.

- La régularité des opérations d’inventaire afin de dégager les bonis et


les malis, tout en actualisant ainsi les provisions techniques.

- Stock des déclarations de sinistres en instance d’ouverture et des


dossiers dommages en instances de règlement. Etablir les écarts entre
les dates de réception des déclarations
(dossiers complets) et celles de règlement

3.2.3 CONTRÔLE AU DEPARTEMENT DE PRODUCTION

La mission d’Audit devra s’appesantir sur l’application des procédures mises en


place et ressortir les écarts. Elle doit s’étendre au contrôle :

- de la gestion des attestations d’assurance et des Cartes Roses

- de l’activité de l’exploitation afin d’apprécier durant une période


donnée, la dimension dynamique de l’activité commerciale au travers
des chiffres générés par les affaires nouvelles ainsi que les pertes
enregistrées.

- Le contrôle des affaires émises hors TVA afin d’apprécier si le client


n’a pas communiqué au préalable les justificatifs de l’exonération de
TVA dont il demande l’application. En revanche, lors des opérations
d’encaissement de primes, aucune prime ne devra être encaissée hors
TVA si le client qui fait état d’une autorisation de retenue à la source,
n’a pas fourni l’attestation établissant cette particularité du droit fiscal.

- Les impayés en appréciant les chaînes de chèques mises en place ainsi


que les différents moratoires de paiement.

- L’application des prescriptions résultant de la surveillance du


portefeuille.

- Les délais de cotations et de sortie des contrats

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- Les soins accordés à la réassurance.

- La rédaction des contrats ainsi que leur saisie informatique

- Les renouvellements sans apurement des arriérés de prime

- La tenue des dossiers de production

- Les reversements des primes

- Règlement et encaissement des quotes parts de coassurance

- Contrôle de l’apurement des comptes courants

- Les chèques impayés


3.2.4 CONTRÔLE DANS UNE AGENCE GENERALE

L’auditeur doit tenir compte des dispositions des traités de nomination et des
pouvoirs attribués à l’Agent Général. Le contrôle doit être étendu aux ::

- Respect de la convention de partenariat : respect des règles de


souscription, conformité des souscriptions aux exigences du Code
CIMA, encaissement des primes

- Contrôle de la gestion des attestations d’assurance et des cartes roses

- Transmission des éléments de production à la compagnie pour leur


saisie informatique

- Souscription des contrats exonérés de TVA

- Application des prescriptions résultant de la surveillance du


portefeuille

- Tenue des dossiers de production et de sinistres

- Transmission des déclarations de sinistres et des actes judiciaires à la


compagnie pour leur exploitation.

- Les reversements des primes encaissées à la compagnie

- Les renouvellements sans apurement des arriérés de primes

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- Les chaînes de chèques en garantie des paiements des arriérés de


prime.

- Les chèques impayés

3.2 5 CONTRÔLE AU DEPARTEMENT COMPTABILITE

En marque du contrôle de l’application des procédures comptables mises en


place, l’accent devra être mis sur le contrôle :

- des comptes 49 (comptes d’attente )

- Les placements :

Dans un audit de placements, l’auditeur examine la régularité ( pouvoirs,


actes de ventes et d’achats, titres de propriété, les biens eux-mêmes, leur
existence, leur protection, inventaires, la réglementation des placements),
les questions juridiques, comptables et fiscales, il voit également comment
ont été appliquées les politiques mobilières et immobilières : composition
du portefeuille de valeurs mobilières ou du parc immobilier, performance
des investissements, rentabilité comparée en revenus et en capitaux.

- de la Trésorerie

Dans un audit de trésorerie, il faut vérifier la régularité des opérations :


conformité des livres avec les existants, protection des espèces,
validité des procédures de mandatement des dépenses, rigueur dans la
tenue des livres et le suivi des comptes de trésoreries, fréquence et qualité
des rapprochements bancaires. Mais au-delà de ces contrôle élémentaires,
l’auditeur cherche à se faire une opinion sur l’efficacité de la gestion de la
trésorerie : saisie immédiate et identification des rentrées de fonds, suivi
des avoirs bancaires(en dates d’opération, mais surtout en dates de

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valeurs), qualité des prévisions de trésorerie, capacité du trésorier à


mesurer le surplus d’encaisse disponible pour l’investissement.

- des impôts

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PARTIE II
LA CONDUITE D’UNE MISSION D’AUDIT
INTERNE

L’auditeur interne, en début d’exercice, doit planifier ses missions. Ce plan


annuel de mission doit être élaboré en fonction :

-des risques encourus par l’entreprise (activité, fonction, unité


décentralisée )
-des points sensibles au regard desquels aucune faiblesse de contrôle ne
peut être tolérée
-des préoccupations majeures de la direction générale

Ce plan de mission doit préciser :


-les dates prévisionnelles de missions
-les entités à auditer en regard de chaque date
-l’objet de chaque mission
-les noms des intervenants

Ce plan annuel de mission doit être soumis à la direction générale pour


validation. Ce qui n’exclut pas, en marge de celui-ci, des missions ponctuelles
initiées par la direction générale de l’entreprise.

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CHAP. IV LES DIFFERENTES PHASES

Quatre grandes phases caractérisent la conduite d’une mission d’audit interne :


-l’ordre de mission
-la phase d’étude
-la phase de vérification
-la phase de conclusion

4.1 L’ORDRE DE MISSION

L’auditeur interne initie, en fonction du plan annuel de mission, une lettre


validée par la direction générale, adressée au responsable de l’entité à auditer,
l’informant de son intervention imminente.
Cette lettre précise :

-l’entité concernée
-l’origine de la demande
-le sujet de la mission (type d’audit)
-la période de mission
-le nom de l’intervenant

4.2 LA PHASE D’ETUDE

Une démarche du travail doit être déterminée (plan d’approche) et l’état des
lieux doit être connu (forces et faiblesses apparentes)
L’auditeur doit définir et formaliser les axes d’investigations

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A titre d’exemple, si l’auditeur veut vérifier les efforts d’encaissement des


primes, il est indispensable qu’il obtienne du service informatique le listing des
primes impayées relatifs à l’entité à auditer.

4.3 LA PHASE DE VERIFICATION

Les travaux de vérification se passent sur le terrain. Ils consistent en :


-des observations
-des rapprochements
-des interviews

Le programme de vérification doit être axé sur :


-les sujets et préoccupations
-les risques
-les démarches de l’auditeur
-le type des états et documents à consulter
-les fonctions des personnes à interviewer.

L’auditeur reçoit des audités, un certain nombre de documents qui peuvent


étayer certains points du rapport et qui permettent une revue et une qualification
du travail.
L’auditeur doit documenter chaque dysfonctionnement et formuler les solutions.
Il doit insister sur différents risques potentiels, conséquence des différents
dysfonctionnements constatés et les recommandations indispensables (actions
correctives )

Tout dysfonctionnement digne, parce qu’il ne s’agit pas de recenser toutes les
erreurs, doit être présenté par :

-le problème qui le résume


-les faits qui le prouvent
-les causes qui l’expliquent
-les conséquences que cela entraîne
-les recommandations qui le résolvent

Dans la phase de vérification, une ossature du rapport doit être faite par
l’auditeur. Il doit préciser les messages que l’auditeur veut livrer, les processus à
améliorer, les dysfonctionnements à éliminer, les méthodes performantes à
généraliser ou les points forts à signaler.

4.4 LA PHASE DE CONCLUSION

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Se servant du projet du rapport, l’auditeur doit faire un compte rendu sur site. Il
s’agit de présenter au responsable de l’entité auditée, les observations les plus
importantes. C’est au cours de ces présentations que l’auditeur doit jouer sa
crédibilité. Il s’agit de dissocier les problèmes solidement établis de simples
observations mineures.

En cas d’atteinte aux ressources de l’entreprise, il doit être demandé au


responsable de l’entité auditée, de mettre en œuvre certaines recommandations
jugées indispensables, sans attendre le projet du rapport.

Le projet du rapport doit être soumis au responsable de l’entité auditée pour


approbation. Il faut tenir compte des différentes observations justifiant les
dysfonctionnements constatés, des préoccupations des opérationnels.

Si le projet du rapport est validé par le responsable de l’entité auditée, l’on


procède à ce moment à la rédaction du rapport définitif.

Le rapport d’audit communiqué au responsable de l’entité audité pour action, et


à la direction générale pour information, constitue les conclusions de l’audit.
Le rapport d’audit permet ainsi d’informer et de sensibiliser la direction générale
sur les dysfonctionnements graves et les risques majeurs afin de l’inciter à
donner l’impulsion indispensable au responsable audité pour entreprendre des
actions d’amélioration.

Au rapport d’audit devra être annexé un projet de recommandations pour


validation par la direction générale.

4.5 LES RECOMMANDATIONS

Les recommandations sont développées avec les audités afin d’assurer la


pertinence et de favoriser l’adhésion.

Lorsqu’il s’agit des dysfonctionnements consécutifs à la non application des


procédures techniques ou administratives, il faut s’assurer que le responsable
audité est bien en possession de ces procédures et que la mise à jour du
répertoire est effective.
La lettre de recommandation ainsi validée et signée doit être transmise au
responsable de l’entité auditée pour leur mise en œuvre.

Le point de la situation doit être fait par l’auditeur dans le cadre du contrôle du
suivi des recommandations et la direction générale doit en être informée. Quels
sont les intervenants dans une mission d’audit ?

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CHAP V- LES DIFFERENTS INTERVENANTS DANS UNE MISSION


D’AUDIT

Une mission d’audit interne met en présence trois intervenants :

-le prescripteur
-l’audité
-l’auditeur
Le but commun étant l’amélioration des performances de l’entreprise, il n’y a ni
adversaire, ni piège à tendre.

5.1 LE PRESCRIPTEUR

Il peut être soit la direction générale, soit un mandataire élevé dans la hiérarchie.
Tout dépend de la hiérarchie à laquelle est rattaché l’auditeur interne, selon
l’organigramme de l’entreprise.

Le prescripteur valide le planning annuel des missions d’audit interne, signe les
ordres de mission et valide les projets de recommandations élaborés par
l’auditeur ; lesquels sont communiqués aux responsables audités pour leur mise
en œuvre. Il veille à ce que ces recommandations soient suivies d’effet.

5.2 L’AUDITE

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Il n’est pas un accusé et doit communiquer à l’auditeur toutes les informations et


documents nécessaires sur son activité.

Il fait des observations sur les différents dysfonctionnements constatés et


communique ses préoccupations à l’auditeur

Il doit sans complexe accepter les recommandations de l’auditeur et considérer


ce dernier comme un collaborateur qui, avec un œil neuf, vient remettre en
question ses méthodes et structures

5.3 L’AUDITEUR

L’auditeur interne doit savoir qu’il évolue dans un environnement humain et


doit faire preuve de beaucoup de qualités humaines :

-l’honnêteté
-l’intégrité
-la fiabilité
-la loyauté
-l’objectivité
-la poursuite d’excellence
-la responsabilité
-beaucoup de courage

Il doit tenir compte non seulement des observations des audités sur les
dysfonctionnements constatés, mais aussi des suggestions et recommandations
d’amélioration.

L’auditeur ne doit jamais être à la fois juge et partie. Il en résulte quatre règles
principales

1-L’auditeur n’a pas le pouvoir de déclencher lui-même ses missions. Il agit sur
ordre de mission, se referant à un programme annuel. Cette règle protège le
gestionnaire contre toute intervention arbitraire ou intempestive de l’organe
d’audit interne.

2-L’auditeur s’interdit de prendre une part active aux actions d’organisation. Il


ne peut développer ou installer des procédures, ni engager une action dans une
activité normalement soumise à son appréciation pour ne pas compromettre son
indépendance de jugement future.

3-L’auditeur constate des faits, juge les situations et formule des


recommandations. Les recommandations de l’audit interne sont des propositions

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d’amélioration ; mais jamais des instructions. Cette règle garantit les


responsables opérationnels contre toute immixtion dans la gestion.

4-L’auditeur, agissant sur ordre et pour le compte de l’autorité dont il dépend, a


l’obligation de rendre compte. Cette obligation est matérialisée par la rapport
d’audit.

CONCLUSION

L’audit une fonction vitale au sein de l’entreprise. Il permet de combattre le


manque d’information de la direction générale ou l’information inexacte,
d’améliorer l’efficacité de l’organisation administrative ou la qualité du service
rendu. C’est aussi l’un des moyens d’accroître la compétitivité de l’entreprise et
sa rentabilité.

Les fautes de gestion ont autant d’importance.


Le rôle de l’audit est de mettre en évidence toutes les erreurs de gestion, de
placer les cadres et les responsables devant leur responsabilité et de faire évoluer
les méthodes de travail vers davantage de rigueur et une plus grande efficacité.

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ANNEXE

Vous avez en annexe, quelques schémas de rapport d’audit interne. Le but de


ces schémas vise l’homogénéité dans la présentation des rapports. Ces schémas
varient en fonction des objectifs recherchés par l’organe d’audit interne et
diffèrent selon les structures auditées :

Département production
Agence générale
Département sinistres
Courtage

Ils ne peuvent par conséquent pas être standardisés et sont sujets à des
modifications.

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