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populaire
f
du Bénin
Aidè aux Etats membres pour le
développement culturel
Politique culturelle
•
•
N° de série FM R/CC/C0/76/117
P~ris, 1976
République
populaire
du Bénin
Politique culturelle
() Unesco 1976
Printed in France
- 3 -
SOM};:AIRE
page
,
INTRODUCTION
Cm!CIUSION
- 4 -
ANNEXES
INTRODUCTION
Objet de la mission
1,'3. mission du consultant avait pour objet "d'assister" les autorités du
Bénin en vue :
- de l'établissement de programmes d'action tendant à la valorisation des
cultures africaines, au Bénin;
- ~e la conception de structures d'accueil pour l'animation culturelle sur
l'ensemble du "territoire ;
- de la définition des priorités et des modalités en matière de formation
de personnels qualifiés de l'action culturelle à divers niveaux.
En fait, il s'est avéré, sur place et, à la demande même des autorités bé-
ntnciscs,nécessaire d'éJargir la mission à la formulation et à l'ûxamen de la
politique culturelle dans son ensemble.
Déroulement ùe la mis~~on
Il - Ces objectifs, depuis près de trois ans, ont fait l'objet de nombreux
développements. Divers membres du gouvernement, ainsi que le Chef de l'Etat
lui-même, y ont consacré des discours récents. Le "Daho-Express" (seul quotidien)
et "La Voix de la Révolution" (Office de la Radiodiffusion-Télévision béninoise)
ont longuement et fréquew~ent diffusé ces interventions et leurs cONffientaires.
C'est dire que la politique éducative et culturelle fait l'objet d'une attention
particulière. Invariable dans ses objectifs constamment répétés, clairement
énoncée dans sa logique, elle bénéficie donc d'un corps de textes et de déclara-
tions gui lui assigne un rôle politique fondamental.
Ceci dit, il reste presque tout à faire, dans un domaine difficile à cerner,
qui ne semble changer que lentement. Prenant racine d~ns des modes de vie quoti-
diens, les cultures 10c9.1es sont des productions sociales hautement structurées,
qu'on ne peut façonner par des circulqires administratives. Le Ministre de la
Jeunesse, de la Culture Populaire et des Sports en est conscient: ce n'est pas
un département adninistratif qui peut créer une culture, mnis il peut être le
coordinateur et l!initiateur de son renouvellenent. Ce n'est pqS vers une politique
de làisser-faire, ou même de simple gestion des productions culturelles que l'on
souhaite s'orienter au Bénin, mais vers une politique délibérae dont on sait avec
pertinence qu'elle doit être conçue à long terme ...
203 - Le consult~nt n'a pas jugé utile de pousser plus loin l'analyse du
discours politique sur la culture. Il est certain que de nombreuses questions
théoriques mériterqient d'être posées: dans quelle mesure ne peut-on crRindre une
contradiction entre la mise en valeur de culturos locales (le plus souvent définies
p~r leurs caractéristiques géographiques ou ethniques) et la volonté d'aboutir
à une cultura:nation~le forgée au sceau de l'unité politique? Comment le plura-
lisme culturel peut-il s'accomooder du centralisme démocratique et quel peut être
le rôle des cadres ~dministratifs et politiques chargés des questions culturelles
en tqnt qu'éléments de liaison entre ces deux termes? Quelle place donner à des
productions culturelles dont les formes ou les contenus sont nés imbriqués à des
structures politiques ou religieuses désormais contestées, etc. ? Tou~es ceS
questions devront faire l'objet de débats approfondis.
300 - La v~riété ethnique et linguistique d'un pays dont les frontièros sent
un héritage colonial justifie l' ~. t ppellation de "CU! tures locales". Leur revalori-
sation a impliqué, pour une première étape, une vigoureuse contestation de la
culture importée. Lp. lutte contro ll.')lién~tion cultur')lle '1 donc été 10 prol.JÎE;r
Dot d'ordro du nouvoau gouvurnelJent. Le combat contre le néo-colonialisme et 10
capitalisme interD~tional constitue IR. toile de fond de la nouvelle politique
culturelle. Il est le leitBotiv unanime du discours sur la culture et il émaille
de quelques lwsuros spoctp.culp.iros les productions culturelles (notA.mr.1ent thô3.-
traIes) les plus récentes.
- 8 -
311 - l,a r.:ise au point et l 'h"1.rnonis'3.tion des alphnbets est une entreprise
capitale. qui Det en oeuvre des concours divers. Co~~oncé par des bénévoles
africains ou étrangers (meœbres de clergés, professeurs, chercheurs, coopérants.~.),
organisé ensuite au sein de comités officiels, aidé enfin par les Etats dans une
perspective plus internationale, le tj~~vail de composition des alphabets des
langues locales est déjà très avancé. Sous l'égide de l'Unesco, un séminaire de
lin~~istique s'est tenu à Cotonou en août 1975 (1), réunissant des spécialistes
de six Etats de la sous-région (Gh~na, IJiger, Togo, Haute-Volta, Nigéria, Benin)
pour définir un alphabet unique convennnt aux detL~ familles de langues (groupe
KW) et groupe voltaïque) parlées dans cette partie du continent. Les résolutions
adoptées dem~ndent à l'Unesco et aux Et~ts Nembres de faire connaître les résult~ts
de ces travaux ct reCOmmAndent aux Et~ts de prendre les mesures l~gislatives ou
313 - r~ais la prati~ue de leur écriture dépendra des efforts mts en jeu
pour leur popularisation. Il est évident que sur l~ ~unrnntaine de lp~gues
existant au Bénin, une diz~ine seulement disposeI'a des moyens modernes de
diffusion. Cinq ou six (le fon, le yoruba, le dendi, le bariba, l'adja ••• ) se
dég~gent d'ores et déjà comv,e dominantes, ne serait-ce qu'en raison de l'impor-
tance de la population qui les p~rle. Il est d'ailleurs dans l'intention du
gouvernement de laissor s'établir Ulle concurrence naturelle entre les 1~1gues du
pays. S'imposera un jour celle qui sera reconnue dans la pratique comme la plue
8fficace.
Borgou). En f~it, la diffusion reste très restreinte. Les tirages varient selon les
langues entre cinq cents et deux mille cinq cents exemplaires, mais les numéros,
vendus vingt francs l'unité, ne sont pas tous écoulés, malgré une diffusion
militante. En effet, dans la mesure ou l'alphabétisation n'en est qu'à ses début,
cette presse rur~le est surtout achetée par des instituteurs, des fonctionnaires,
des comnerçants, bref, ceux dont précisément l'alphabétisation n'est plus à faire.
C'est là un travail de longue haleine, cais qui doit réussir. Les méthodes
et le matériel de formation existent (1) et on constate que là ou l'alphabétisation
dispose' d'importants moyens, le presse rurale se développe rapidement: c'est le
cas dans le Borgou où une mission suisse de coopération effectue un très important
travail d'alphabétisatioll ; de ce fait, mille six cents agriculteurs comptent
pRrmi les deux mille aborillés de la presse rurale en bariba.
~~----
(1) L?expérience la plus récente, conduite par lPIPH-CIL~P (Institut Péd~gogioue
Nqt~oéml), a consisté à diffuser une bande déssinée dont les phylactères devaient
être imaginés puis écrits en langue localo par les villageois eux-m~mes. Cet
album ~e trente cinq pages, dessiné avec le con~ours de coopérants techniques
fraL~als, a été testé avec succès d~ns quatre villages et en quatre langues dif-
férentes. Il est à signaler que dans l'Etat voisin du Nigéria, des bandes dessi-
nées en yor~ba sont couramment mises en vente o
- 11 -
321 - La recherc~~
On peut regretter une pénurie de chercheurs, un mangue de coordination
et l'absence de moyens de diffusion.
tl n'y a p~s à proprement parler de chercheurs spécialisés dans le domaine
culturel. Le J:inistère de la Jeunesse, de la Culture populaire et des Sports n'a
pas ~o service d'études à sa disposition: pas même un statiticien ou un
sociologue. Il f~ut donc plutôt parler de chercheurs socio-historiques dont le
nombre est diailleurs fort limité (1)0. On peut dénombrer trois catégories de
chercheurs : ceux qui trev:üllent dp.ns le c?dre de l 'Universi té ou du :.inistère
de l'Education, ceux qui font partie du Centre de Recherche appliquée du B~nin
et les correspondants bénévoles de ce Centre (prêtres, coopérants, intellectuels •• ).
1e Centre de Recherche appliquée du Bénin, qui est sous la tutelle du
?linistère de l~ Jeunesse, de la Culture et des Sports devrait être théoriquement
le principal centre de recherche, dans le domaine culturel, conformément aux
missions qui lui ont été assignées en 1973 : susciter les trnvaux scientifi~ues,
coordonner les recherches et d.iffuser la documentation eocib-historique ;
contraler, cons~rver et entretenir - en liaison avec le service des musées -
certains monuments, sites et objets classés et accorder son app~obation officielle
aux oeuvres artistiques de bonne qualité et de tradition reconnue. En fait, le
Centre ne disposant que de quatre chercheurs permanents et d'un cor,s d'une
vingt'?ine de chercheurs associés, ne peut ni organiser une politique coordonnée
de recherche, ni diffuser les études qui lui ont été confiées, ni enrichir sa
bibliothèque spécialisée ou sa photo-sonothèque enbryonnaire (voir arÙ~~Ç 1).
On pourrait aisément remédier pourvu que, sous la responsabilité du
Ministère de tutelle, un programme de rechérche culturelle centré sur les sujets
les plus urgents et les plus pertinent:3 soit élaboré, en liaison l'!.vec les autres
tTinistères et org'mismcs intéressés (voir le chapitre "Structures adninistrp. tivef3"
parag:r&phe 511).
(1) Il n'est question ici que de ch~rcheurs béninois résidant au Bénin. Il n'e8t
pas fait Llention des centres de recherche établis à l'étrB.nger et qui disposent
de ~oyens, de personnel et d.'archives pour traiter de l'histoire béninoise plus;
importants qu'au Bénin même.
- 12 -
3231 - Cela suppose une certaine mobilité des oeuvres, qu'il s'agisse
de multiplier des expositions temporaires ou même de les rendre itinérantes pour
que la culture du Nord soit connue des habitants du Sud et réciproquement.
L~ circulation d'expositions traitant des arts et traditions populaires,
voire de l~ vie même : culturelle, sociale, éconoNique d'une région, nécessite,
il est vrai des moyens techniques rel~tivement importants. Mais elle est indis-
pensable à la formation d'un esprit nation~l, surtout dans un pays où la circula-
tion des hommes est encore peu développée.
Cettc.néthode bouleverse évidemment les doctrines nuséologiques en usage
(sécurité des objets, interdiction de reproduction, entrée payante, visite
organisée da.ns un établissement). Elle suppose par exemple la gratuité pour
l'individu (la gratuité des musées existants devrait d'ailleurs, sans gr~de
perte pour l'Etat, être reconnue pour les nntionaux). Mais il devrait être
envisagé une p2rticipntion collective de lq comnune ou du quartier sous ~rme
de prestations en nature; prêt du terrnin, main-d'oeuvre bénévole, dons d'essence,
publicité org~nisée par les habitants eux-mêmes, etc.
Les musGes du Bénin resterai~nt ce qu'ils sont, bien entendu, en tant que
richesse touristiqu8, des tarifs relativGmhTIt élevés pouvant être appliqués à
l'égard des visiteurs étrangers. Ils ser~ient également des camps de base, lieux
de restauration, mais aussi de confection de documents plus nombreux, plus diver-
sifiés, plus significatifs, qui devraient ensuite circuler dans l'ensemble du
pays.
(1) Une société d'Etat, la Scciét& africainG des techniques électroniques, cherche
à éditer de jeunes chanteurs ou musiciens, et à les faire connaître par des
touTIlées de représentations publiquos~ Un autre groupe, privé (Internatiolial Promo-
tien 1rtistic) tente également d'organiser des galas.
- 17 -
411 - Mais il ne s'agit pas pour autant de forger une doctrine culturelle
d'Etat, ce qui serait:
- contraire à l'idéologie elle-même, qui entend favoriser l'expression
culturelle populaire, et valoriser les cultures locales
- contraire auX principes de répartition des pouvoirs qui confie aux éche-
lons locaux la responsabilité opérationnelle des réalisations économiques,
sociales, culturelles, selon l'adage "compter sur ses propres forces" ;
- inefficace en tout état de cause, compte tenu des caractéristiques
géogrnphiques (diversités ethniques, difficultés de communication) et
historiques (importance des cultes traditionnels et des modes de vie
ancestraux.. '
Dans le domaine culturel, comme dans d'autres, on peut distinguer très
schématiquement, quatre phases :
- dissolution des partis et des mouvements de jeunesse (dans la campagne
comme dans l'université) ;
- élaboration des orientations culturelles ;
~ mise en place de cadres politiques chargés des affaires culturelles et
de la formation politiquo au sein des différents types de comités
révolutionnaires (province, district, commune) ;
- création des brigades d'animation et incitation au développement
d'activités culturelles loüales.
414 - L'une des tâches de ces responsables est de rassembler autour d'eux
les militants, les animateurs bénévoles, les artistes, tous ceux que les questions
culturelles intéressent, pour revivifier la vie culturelle locale dans un sens
politique nouveau.
Pour cela, par circulaire du 7 juillet 1975, le Ministre de la Jeunesse, de
la Culture Populflire et des Sports, a défini un cadre, appelé "brigade d'animation
culturelle de village et de quartier" laquelle est chargée d'orgRniser, de
dynamiser et d'entretenir la vie culturelle locale. k~ brigade est le "regroupe-
ment de tous les responsables d'artistes, groupes d'artistes et artis~ns en
activité régulière, du village ou du quartier, autour du responsable auxaffeires
culturelles et à la formation politique du Comité révolutionnaire local".
"Désormais, est-il ajouté dans ce texte, ne seront reconnus comme artistes,
groupes d'artistes ou artisans par le Ministère de la Jeunesse, de la Culture
Populaire et des Sports que ceux évoluant dansla brigade de leur localité".
Il est impossible pour l'instant de tirer le bilan de cette période en cours.
On constate que la décentralisation au niveau des acti?ités culturel18s
s'accompagne d'un net centralisme au niveau de l'option politi~le. Certaines
collectivités locales semblent avoir pris des initiatives, bien avant qu'aient
paru les textes officiels. La commune de Djougou, par exemple, sous-préfecture
de llAtacora, a suscité la création d'un "ensemble culturel" dont le président
Gst le responsable du Conité révolutionnaire local chargé des affaires culturelles
et de la formation politique. Cet ensemble comprend trois branches : musique
(orchestre d'une douzaine de bénévoles), folklore (groupe "Aské") et théâtre
(voir annexe 5).
417 - Elle est également significative d'un mode d'organisation qui devrait
logiquement confier au Ministère de la Jeunesse, de la Culture Populaire et des
Sports un rôle de synthèse, d'incitation et de gestion de services communs
(services spécialisés tels qu'archives, musées, bibliothèques centrales ••• ) et
aux collectivités décentralisées un rôle opérationnel dans la création aulturelle.
L'aménagement de ces compétences respectives est, dans la réalité assez
théorique. Il peut être menacé d'un double danger:
- une emprise croissante de l'Etat, au nom de la rigueur idéologique; ce
qui est toujours à cr~indre quand on sait que la bureaucratie se prévaut volontiers
pour ses propres fins, de la nécessité d'un centrelisme politique qui finit par
devenir administratif ;
- une insuffisance de ressources financières des activités décantrelisées
qui peut réduire à néant l~ volonté affichée de "responsabiliser" l'échelon local.
419 - Il n'en reste pas moins que la déséquilibre existant entre "les
crédits fr9.is" de ces différents niveaux met en péril l'échafaudage théorique
des compétences respectives. C'est donc à l'échelon du Gouvernement lui-m~me qu'il
faut envisager soit de déconcentrer certains cr6dits d'EtRt (en l'é~~t actuel du
budget du Ministère lui-même, il ne peut s'agir en fait que de mise à la disposi-
tion de personnels quelifiés, au niveau local), soit d'envisager certaines
ressources supplémentaires en recoOflandant aux organismes locaux de consacrer
un eert~in pourcentage de l~~Bs dépenses au domaine culturel (par exemple 5 %,
chiffre qui peut être aménagé ou atteint par paliers).
S'il n'apnraît pas souhaitable Dour l'instant que le niveau central prenne
lui-même l'initiative de créer des mécanis@es de compensation financière entre
collectivités loc~les, il lui faut tenir compee des disparités régionales pour
ajuster l'affectation des crGdits d'Etat. Pour des actions dlune certaine ampleur,
dépassant les ressources 10c91es, il est indispensable de ne pas laisser l'Et~t
agir seul, mais de prévoir systé~~tiquement des co-financements entre l'~tat
et les collectivités loc~les : le premier apportant des crédits frqis et les
secondes plutôt des prestations en nature.
1 Central des Bibliothèques qui passe ensuite commande au C.C.F., corn~ande automa-
tiquement honorée dans la limite des crédits prévus à cet effet par l'Ambassade
de France. Il est donc possible d'accro~tre la div€rsification des ouvrages: la
littérature africaine (ro~~ns, contes), qui est très sollicitée, la connaissance
élément~ire des mécanismes politiques, économiques et sociaux, les livres de vul-
garisation se rérérant à la vie quotidienne (bricolage, hygiène, droits sociaux ••• )
les ouvrages de formation professionnelle et la littérature enfantine (livres
illustrés ••• ). Ceci constitue une bonne mesure entre les deux fonctions que peut
posséder le livre en Afrique : la formation, (apprendre à apprendre) et la
divertissement (apprendre à lire, à imaginer). Cependant, cela suppose ~ue soient
conçus dans certains cas de nouveaux ouvrages mieux adaptés au public. (Le
Ministère de la Jeunesse, de la Culture Populaire et des Sports et le Ministère de
l'Education aidés de l'Institut péd~gogique nation~l pourraient prendre certaines
initiatives d~ns ce sens).
422 - k,.cinéma
4220 - Le cinéma ne présente pas 1esmêmes difficultés d'accessibilité
quele livre qui suppose, lui, tout un contexte éducatif. Moyen de communication de
~~sse particulièrement apprécié en Afrique, son emploi suppose la résolution de
problèmes- techniques et financiers gui semblent parfois insurmontables. Mais prio-
rité devrait lui être accordée en raison de son efficacité.
423 - La r'ldi.Q.
4230 - La radio reste le moyen de promotion culturelle le plus utilisé.
Elle est également le principal support de foroation politique. C'est donc au
niveau de la progr~mm~tion radiophonique que na!tra d'~bord le nouveau contenu
politico-culturel qui est recherché. Pour l'instant, cepend~t, cette fusion n'est
pas faite. On assis te à un certr:1.in placage dl une forllir'l tion idéologique très
didactique qui fait peu appel à l'originalité culturelle du Bénin.
(1) Richard de Medeiros est l'un dJeua. Professeur agrégé de littérature exerçant
en France et à l'Université du Bénin, fondateur de l'association du 70 art qui
édi~e un bulletin culturel de haute qualité, il a not~mment réalisé un court
métr"1ge ("Téké") sur la vie du Borgou, que l'Office national du Cinélill1 progrR.mme
fréquenent d,ns ses salles. Il termine actuellement le montage m: premier long
métr'lge béninois co-fiw1.ncé par l'Office national du Cinéma, ("Le nouveau ver.'J. Il ,
(titre provisoire)).
- 24 -
4231 - On sait que les respons~bles (voir paragraphe 3232) de l'Office
de r~diodiffusion Télévision sont soucieux de mettre en valeur certaines expres-
sions culturelles spécifiques: contes, chants, musiques. Mais la radio, moyen
de communication de masse, d'abord conçue pour être écoutée par la population
urbaine, ne semble pa.s hors ces "émissions culturelles" intégrée dans une
politique globale de la communication culturelle.
4242 - On peut tout aussi bien imaginer des formes d'expression collec-
tive qui entrcnêlent le conte, la danse, le théâtre, la musique, l'acrobatie, qui
:se déroulent dans. des espaces de plein-air plus propices aux rassenblements de
foule et à la participation du public et disposant de matériels techniques
mobiles (podium, projecteurs, praticables) d'emploi plus souple qu'une salle de
spectqcles traditionnelle.
4243 - M~is plus encore que des évènements ponctuels tels que f~tes,
festivals, "rassemblements culturels", le ~1inistère de la Jeunesse, de 1:3. Culture
popul~ire et des Sports pourr'it ~tre l'initiateur da programmes d'actions éche-
lonnées tout au long deI' année et centrés sur le couple poli tique-·cul ture.
De tels projets sont évidemnent difficiles à entreprendre. Ils peuvent
l'être pour peu qu'une autorité politique en assure elle-même la coordination
(et non l~ ré~lisation).
4244 - Ce peut la. tâche des c"dres locaux prtcisément chargés à la fois
de 19. forma tian poli tique et des affA.irûs culturelles, à condition d' évi ter le
double danger de négliger les compétences artistiques (empêcher une cert~ine
création de l'exprimer) et de plaquer un discours idéologique.
(1) IlL~s cerve'1UX noirs" créés dès 1966, ont constitué une troupe célèb:re
qui jGuait des auteurs nationaux.
(2) Telle la troupe "Zama-Hera" (la Voix du Peuple) créée au début de 1975, et qui
a dOlEJé son rT6mier répertoire, devant le chef de l'Etat~ au Hall des Congrès de
Cotonou.
- 25 -
4245 - Le Ministère de la Jeunesse, de la Culture populaire et des
Sports devrait susciter des initiatives locales d~ns ce sens, diffuser ensuite
les expériences, et en tirer pÉriodiquement enseignement, not~8ment pour l~ forma-
tion de ses correspondants loc~ux (préfets, cadres politiques, animateurs ••• ).
Les programmes d'animations concertées devraient non seulement ét~blir des
correspondances entre diverses formes d'expression (par exemple: un même thème
politique peut être, p~r~llèlement, illustré p~r de nouveaux contes ou rébus,
dessiné sur tissu, mis en scène, mis en chanson, etc.) mais également entre
divers partenaires (travail de préparation dans l'école, ou le groupement villa-
geois, recours à des formateurs, des techniciens, des artisans, participation
populaire par le biais d'un défilé-spectacle, etc.).
513 - Il est souhaitable que les forces armées soient associées à la réali-
sation d'objectifs culturels d'intérêt national. Le contact entre l'armée et la
nation devant être également organisé à la base, il est concevable que des unités
militaires participent à des opérations ponctuelles, telles que transport de
groupes artistiques, aménagement de terrains ou d'équipements, sauvegarde du
patrimoine immobilier, prêt de matériel, aide à la formation sportive etc. On
pourrait également envisager que des manifestations culturelles se déroulent dans
les casernes, et que, réciproquement, des groupes artistiques composés de soldats
(orchestres, troupes théâtrales, artistes décorateurs) se produisent dans les
villes ou villages.
- 27 -
Ce type de collaboration a déjà été ébauché dans le domaine de l'éducation
(étudiants en mission d'enseignement, puis en formation militaire)o
520 - Aux yeux de tous, cette question est capitale, mais sa mise en
oeuvre fait l'objet de juge~nts différents car la notion d'animateur est
difficile à saisir et prête souvent à confusion.
Il faut distinguer en fait les différentes tâches qui seraient dévolues à
ceux qui auraient à intervenir d'une manière ou d'une autre dans le domaine
culturel.
Amateurs ou professionnels ? Cadres ou éxécutants ? Bénévoles ou fonction-
naires ? les avantages et les inconvénients semblent partagés.
526 - L'~nimation culturelle peut et doit ~tre conçue aussi comme une
autre manière d'exercer des professions désormais institutionnalisées: c'est
pcur~uoi le Ministère de la Jeunesse, de la Culture populaire et des Sports
devrait participer à la formation des maîtres.
Ce qui signifie que les demandes portant sur des éguipements lourds so~ent
exclues (à moins qu'il ne s'8.gisse de dépenses de restauration ou d'aménagement
d'étaThlissements existants: musée, maison de jeunes, ~ménagement de bâtiment en
bibliothèque) si elles doivent ent~îner des dépenses permanentes de fonctionne-
ment supportées pnr le budget de l'Etat.
- O~ -
- 31 -
VI - RESUME DES PRINCIPALES RECO~WU~NDATIONS
Cinéma
- Créer un groupe de travail commun à l'Office national du Cinéma (qui est
sous tutelle du Ministère de l'Information) et au Ministère de la Jeunesse
de la Culture populaire et des Sports pour le développeocnt du cinéma
populaire et itinérant.
- Améliorer la programmation en diversifiant les sources de distribution.
Il est concevable que le gouvernement du Bénin prenne l'initiative de
proposer la cr~ation d'un organisme africain intergouverneuental de dis-
tribution cinématographique.
Récourir à l'aide internationale peur multiplier les points de diffusion
et les équipes mobiles.
- Axer l'aide à la création sur la production de courts métrages.
- Denander une nission particulière d'étude à propos du cinéma, pour la
résolution de certains problèmes techniques (choix de matériels).
Radio
- Organiser des rencontres périodiques entre les journalistes de "Voix de
la Révolution", les responsables du Ministère de la Jeunesse, de la
Culture populaire et des Sports, et les formateurs du Ministère de
l'Education pour élaborer des émissions d'un type et d'un contenu nouveaux
qui allient éducation politique et formation culturelle.
Actions concertées
.Equipements culturels
- Coordonner les projets d' équip8mcnt de l 'ON~.THO et le Ninistère de la
Jeunesse, de la Culture populaire et des Sports présentent au financement
international. Etablir pour cha~ue projet des Prévisions budgétBires de
fonctionnemont.
- Recourir le plus souvent possible à des mat€riels mobiles.
Problèmes financiers
- Envisager l'étaThlissement d'un "fonds dlinte~vention culturelle" réservé
à la réalisation d'actions concertées.
- Orienter en priorité l'Qide bi ou multilatérale vers la formation des
personnels et les crédits de matériels; en exclure les équipesents
lourds impliquant pour l'Etat d'impo~t~ntes dépenses de fonctionnement.
- Prévoir l'9,utofinancement à terme des projets nationaux envisagés. Etudier
1"1 possibilité d'une répartition entre 1lONATHü et 18 Finistère de la
Jeunesse, de la Culture popul~ire et des Sports, des ressources financières
touristiques.
"
- 36 -
CONCLUSION
"La racine de l'arbre de la patience est amère, mais son fruit est doux"
dit un proverbe béninois. Ce pays jeune et pauvre, est confronté à des difficultés
exceptionnelles. Mais sa principale richesse est d'ordre culturel: ce sont les
Béninois eux-~êmes. Aussi l'~laboration d'une politique culturelle prend-elle
une importRnce toute particulière.
Il appartient aux autorités du Bénin d'identifier les secteurs prioritaires
en matière de développenent culturel et de définir les questions qui devraient
faire l'objet d'une étude approfondie, comme, par exemple: la restauration des
Palais d'Abomey; les noyens techniques du développement du C1nema ; les plans
de formation des personnels culturels ; le projet de centre culturel national.
- 37 -
ANNEXE l
ANNEXE 2
LES MUSEES DU BENIN
ANNEXE 3
ANNEXE 4
ANNE~E 5
ANNEXE 6
Budget de la province
d'Atacora 41 millions CFA 400 000
Districts de
Kuandé 17,5 millions 300 000
Djougou 34 néant
Bassila 7,5 né.rmt
T!:mdieta 26,5 50 000
Natitingou 16 50 000
Boukoumbé 16 100 000
Kérou non connu non connu
'l'Gt.'1.l 158,5 900 000
soit 0,57 %
Province du
Borgou 28 millions 1 000 000
Districts de
Parakou-ville 68 1 000 000
Parakou-rural 16 200 000
Nikki 29 150 000
Bombéréké 16 néant
Kandi 23 150 000
r·1tllnnville 26 200 000
Segbala 6 100 000
ANNEXE 7
LES BIBLIOTHEQUES PUBLIQuES DU BENIN
BUDGET AN1'UEL
Ce budget qui ne paraît pas exagéré et qui répartit les ressources par moitié
à peu près à la charge de l'Etat et à celle de l~ province sst cependant supérieur
de près d'un million au b~dget actuel de cette bibliothèque (1 lï6 000 CFA).
La bibliothèque provinciale de Natitingou est, quant à elle, encore plus
nodeste. Située d~ns une D~ison isolée, tout juste protégée par un toit de tele
(localisqtion provisoire), elle est servie par un instituteur de brousse, aidé de
deux bénévoles. Avec son fonds de deux mille livres, elle n'en assure pqS noinB
moins mille cinq c0nts prêts pqr mois, surtout pour des enfants. Mais elle ne dis-
pose p'lS encore d'?.ide du district ou de la province.
ORGANIGRJ~l'TI"1E HE::3TREINT DU I1IlifISTERE DE LA JEUNESSE, DE LA CULTURE
POPUh:IRE ET DE8 SPORTS
l l
1
l
rDirccti± de i~] JDire~t~.;;;--d;-11DirectLn
t l
1
Directi on des·l Direc tio~ des
Etudes ct de hl Aff3iros lI.drni-
l Culture ll'Alph.9.béti-
des
,Activités de Sports et
•
Direction des
ANNEXE 9
ANNEXE 10
Services
i Effectifs tot~.ux ! nature dos Postes
j
Dépenses de person- 1 AutrE;s dé- i
penses de ~
1
i ne1 (milliers CFA) 1
i fonctionne Total
ment 1975 1
1 1974 1975 1974 1975
.-
7 18 1 ~dministr~teur civil 10 750 1 13 500 2 100 15 600
3 conseillers techni- 1
ques 1
1" -
21 enseig,;rmts
.
!
1
1
rale de la 9 chnrt;\és de
Culture popu':' recherche 1
laire 116 131 21 cadres subal- 49 200 55 000 8 100 63 100
1
ternes
1
51 auxiliaires
1
,
1 Directeur
1
1 1 instituteur
HŒEPS 1
1
1
- 27 1 professeur EPS
2g élèV f;! •
- 8 300 600 8900
1
1 1 nuxJ. 1J.t1J.res 1
: j
'l'OTAL i 1 197 1 1 89 800 11 600 1 101 400._
HINISTERE DE LA JEUNESSE, DE LA CULTURE POPULAIRE ET DES SPORTS
---.-------- --
~VA1;T PROJET DE BUDGET 1976
, (AVENT TOUT ARBITRAGE)
J -r~-
1 1
Services Effectifs i Nature des postes Frais de personnel !AutreB dépenses de fone- Total
~ tionnement ou dtinterven-
1 1 tian
i
1
1 i'inistre 1
1 D.G.fJI. 5 800 1 30 310 36 110
Cabinet 19 1 inspecteur J. et S. (certnins postes étant
l attaché relntions (dont 24 000 pour
ratbwhés à d'autres
publiques les daplacements)
budgets)
! 14 auxilir.'..ires
l professoeur certifié
Direction des 1 1
1 l économiste 1
Etudes et de la
3+7==10 1 l sociologue 5 000 1620 6 620 1
pl::mification
l s tp. tis ticien 1
1
l documentnlis te
1 1
5 auxilin.iros
1 administrateur civil
Direction des l Il.ttaché
Aff.'1Îres fin1.n-
4+9=13 2 A.ssisbnts 7 000 1900 8 900
cières et Adminis- 45 ~gents financiers
tratives 5 ,'1uxilinires
1
l directeur ,
1
Direction de 4 chefs de service
1
!
!
15+15=30 1 5 specialistes des lan-
l'Alphabétisntion 13 600 1 30 260 43 860
et è!e la presse ! gues 1
(dont 7 500 en matériel
rurale 6 rosponsables provin- - 1
1 1 d'imprimerie et 6 000 j
l t- ---.. -' "---"'1
l
_ _ _- - l - -
ciaux
14 auxili"lires L-
pour la f.0rma.ti-on-)-
l
"'"'---'-_ _
.. ....
~
5 enseignants 1 r
1 6 secrét~ires provin- 1
Direction des , .. '...l. ~ :-.;
ciaux
Activités de 6+16=22 8 160
11 auxilinires 1, 9 800 17 960
Jeunesse
(dent 2 700 pour les
stag8s, camps, chantiers,
1
échanges ••• )
9 enseignants E.P.S.
2 secrétaires
Direction des 53+24=77 42 auxiliaires 20 500 23 460 43 960
Sports et 24 entr Q 1neurs (dont 10 000 pour les
Loisirs trPJ1Sports d'équipes et
7 700 pour les ~tér161&
sportifs)
Elèves, professeurs,
INNEPS 68 adrJinis tratifs, 22 500 11 500 34 000
Auxiliaires 1
1
-
NOTE SUR L'AVA1JT PROJET DE BUDGET 1976
Le consultQnt n'a.yant p~s ku le loisir de se livrer à une analyse plus détaillée des chiffres qui lui ont été
fournis, ce projüt de budget ne doit pas être considéré co~me très précis. Les effectifs envisaGés restent ap~roxi~tifs
et les ~2penses de personnel sert très certainement sous-évaluées. ~mis il est intéressant de constater que ce projet
est entière~ent orie~té vers un accroissement des déponses de fonctionnenent et d'intervention, qui étaient dans le
budget 1975 chichement mesurées.
- 65 -
ANNEXE 13
LISTE DES PERSONNALIT~S RENCO}~REES
OFFICES
AUTRES PERSONNALITES