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N° d’ordre : 68/2012-M/S.B.

République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediène

Faculté des Sciences Biologiques

Mémoire présenté par

ZIZI Madjid
En vue de l’obtention du diplôme de

Magister

en Sciences Biologiques

Spécialité : Ecologie Forestière

Sujet

Les légumineuses ligneuses d’Algérie


Description, distribution et statut symbiotique

Soutenu publiquement le 24 juin 2012 devant le jury composé de

Mme Bouguedoura N. Professeur.à USTHB Président

Mr Amrani S. Maître de Conférences A à l’USTHB Directeur de thèse

Mlle Aïd F. Professeur.à USTHB Examinateur

Mr Hanifi N. Maître de Conférences A à l’USTHB Examinateur


Résumé

Quarante neuf (49) légumineuses ligneuses ont été introduites, acclimatées avec succès et
propagées à plus ou moins grande échelle en Algérie. Ces légumineuses ligneuses
représentées par ordre d’importance par des arbres et des arbustes grimpants ou non, sont
représentées par 12 Caesalpinieae, 26 Mimosoideae et 11 Papilionaceae qui présentent
une intérêt horticole ou forestier.

Des prospections portant sur 61 sites et 16 pépinières indiquent que la plupart de ces
espèces de légumineuses ligneuses introduites peuvent être rencontrées aujourd’hui en
Algérie. Quelques unes qui ne sont que faiblement représentées. D’autres sont devenues
des composantes essentielles de la flore ligneuse Algérienne tout au moins au nord du pays
où elles sont implantées en grand nombre pour la protection des pentes (routes,
autoroutes, barrages…) ou pour des opérations de boisement et de reboisement.

L’étude de la diversité phénotypique de 36 souches de rhizobia associées au niveau de


quelques pépinières aux espèces d’acacias introduites les plus fréquentes en Algérie a
permis de mettre en évidence leur grande diversité sur le plan de leur spectre d’hôte et de
leur profil phénotypique. Elles sont représentées par des souches à croissance lente
apparentées à Bradyrhizobium japonicum et des souches à croissance rapide qui ont été
affiliées à Sinorhizobium meliloti et Rhizobium leguminosarum.

En raison de la pauvreté de la flore algérienne en légumineuses ligneuses autochtones,


celles introduites devraient faire l’objet d’une attention particulière car en tant qu’espèces
acclimatées elles font partie intégrante de la diversité floristique algérienne et méritent
d’être promues, valorisées et conservées au même titre que les espèces autochtones.
Liste des tableaux

Tableau I : Liste des principaux organismes fixateurs d’azote et de leur symbiote végétal
dans le cas des fixateurs symbiotiques (compilation à partir de sources multiples).....................7

Tableau II : Distribution actuelle des bactéries nodulant les légumineuses au sein des
classes de proéobactéries ........................................................................................................15

Tableau III : Liste des espèces de légumineuses ligneuses introduites référencées par Maire
(1987). Les espèces signalées par une étoile au niveau de la dernière colonne ont subi des
changements nomenclaturaux et/ou systématiques. ..................................................................................45

Tableau IV : Taxons de légumineuses ligneuses introduites ayant été affectés par des
changements nomenclaturaux ou systématiques par rapport aux données de la flore de
Maire (1987). ............................................................................................................................47

Tableau V : liste des 6 espèces de légumineuses ligneuses non référencées par Maire
(1987) que nous avons rencontré lors de nos campagnes de prospection................................48

Tableau VI : Prévalence des légumineuses ligneuses introduites au niveau des 61 sites


prospectés. La colonne présence donne le nombre de sites au niveau desquels une
espèce donnée a été rencontrée...............................................................................................50

Tableau VII: Production des légumineuses ligneuses introduites au niveau du panel des
16 pépinières retenues. Les espèces massivement produites sont surlignées en gris. .............54

Tableau VIII : Prévalence de la symbiose à rhizobia et de la fixation symbiotique de


l’azote chez les légumineuses ligneuses produites en pépinières .............................................57

Tableau IX : Caractères des nodules observés sur le système racinaire des


légumineuses ligneuses produites en pépinières ......................................................................59

Tableau X : Nombre de jours d’incubation à 25°C nécessaires aux 36 souches


associées aux acacias pour former des colonies visibles à l’œil nu sur milieu YEMA-RC
réparti en boîtes de Petri...........................................................................................................61

Tableau XII : Comportement symbiotique des 36 souches de rhizobia associées à


Acacia saligna vis-à-vis de 5 autres espèces du genre Acacia .................................................63

Tableau XI: Résultats des tests de nodulation réalisés pour authentifier les isolats
nodulaires obtenus à partir des 6 espèces d’acacias retenues .................................................66
Liste des figures

Figure 1 - Mécanisme de réduction de l’azote moléculaire (N2) en ammoniac


(NH4) par la nitrogénase.................................................................................................. 5

Figure 2: Diversité des symbiose fixatrices d’azote. Exemples de symbioses non-


nodulaires : symbiose Azolla-Anabeana et lichens fixateurs d’azote. ............................. 9

Figure 3: Diversité des symbiose fixatrices d’azote. Exemples de symbioses


nodulaires : symbiose actinobactéries (Frankia)-Plantes actinorhiziennes et
rhizobia-légumineuses. ................................................................................................. 10

Figure 4: Diversité morphologique des bactéries nodulant les légumineuses. ............. 14

Figure 5: Diversité de la morphologie de la gousse (légume) chez les


légumineuses ............................................................................................................... .17

Figure 6 : Diversité de l’inflorescence chez les légumineuses...................................... 18

Figure 7: Photographies montrant des représentants des nouvelles subdivisions


génériques des acacias telles qu'entérinées par l'IBC (International Botanical
Congress) sur proposition de Orchard et Maslin (2003). .............................................. 20

Figure 8: Représentants autochtones du genre Acacia sensu lato en Algérie. Pour


compléter l’aperçu Faidherbia albida longtemps connu sous le nom d’Acacia
albida a été représenté sur la planche. ......................................................................... 22

Figure 9 : Comparaison entre les deux voies d’invasion de la racine par les bactéries. .....24

Figure 10 : Structure des nodules chez les légumineuses. .......................................... 25

Figure 11 : Cycle Glutamine Synthétase/Glutamine – Oxoglutarate


Aminotransférase (GS-GOGAT) qui permet l’incorporation de l’azote fixé par les
nodules à rhizobia dans le métabolisme de la cellule végétale. .................................... 28

Figure 12: Archives et flores utilisées pour l’inventaire et la détermination des


légumineuses ligneuses arborées ou arborescentes introduites en Algérie. ................. 34

Figure 13 : Plaque de microtitration utilisée pour la détermination des caractères


phénétiques des souches de rhizobia associées à quelques espéces d'acacias.......... 39

Figure 15 : Dendrogramme montrant les relations existant entre les différentes


souches de rhizobia en fonction de leur spectre d’hôte................................................. 67

Figure 16 : Dendrogramme montrant les relations existant entre les différentes


souches de rhizobia en fonction du degré de sililitude de leur profil phénotypique. ...... 69
Sommaire

Introduction .......................................................................................................................................01

Rappels Bibliographiques ............................................................................................................05


1- La fixation biologique de l'azote et les organismes fixateurs d’azote ..................................................05
1-1 La fixation biologique de l’azote..............................................................................................05
1-2 Les organismes fixateurs d’azote ...........................................................................................07
2- Les symbioses fixatrices d’azote chez les plantes..............................................................................09
3- La symbiose rhizobia-légumineuses...................................................................................................13
3-2- Le partenaire végétal : Les légumineuses.............................................................................14
3-3 Le genre Acacia......................................................................................................................20
3-3-1. - Le genre Acacia en Algérie ........................................................................................20
3-4- Établissement de la symbiose...............................................................................................22
3-4-1 Infection de la racine.....................................................................................................24
A- Infection intracellulaire.............................................................................................24
B- Infection intercellulaire ou entrée par fissure (= "crack entry" )................................24
3-4-2. Mécanismes de reconnaissance et nodulines précoces...............................................25
3.4.3. Formation du nodule................................................................................................................. 26
3-4-4 Structure et développement du nodule ..........................................................................27
3-4-5 Fonctionnement des nodules.........................................................................................28
3-5. Particularités de la symbiose chez les espèces ligneuses ....................................................30

Matériel et Méthodes.......................................................................................................................33
1 - Matériel..............................................................................................................................................33
1–2 Matériel biologique..............................................................................................................33
1-2-1 Plants et graines de légumineuses............................................................................33
1-2-2- Souches bactériennes .............................................................................................33
1-2 Milieux de culture ................................................................................................................34
2 - Méthodes...........................................................................................................................................35
2-1 Inventaire «théorique» des légumineuses ligneuses introduites en Algérie.........................35
2-2 Prospections........................................................................................................................35
2-3 Identification des légumineuses...........................................................................................35
2-4 Extraction, isolement et purification des souches ...............................................................35
2-4-1 Collecte des nodules de légumineuse ........................................................................35
2-4-2 Extraction ...................................................................................................................37
2-4-3 Isolement et purification .............................................................................................37
2-4-4 Conservation des souches ........................................................................................37
2- 5 Authentification des isolats et détermination de leur spectre d'hôte....................................37
2-5-1 Production de plants d’acacias au laboratoire ............................................................38
Scarification des semences .......................................................................................38
Désinfection superficielle des semences ....................................................................38
Substrat utilisé pour la culture des acacias .................................................................38
Conditions de culture ..................................................................................................38
Inoculation des plantules.............................................................................................39
2-5-2 Tests de nodulation .....................................................................................................39
2-6 Détermination des caractéristiques des souches de rhizobia .............................................40
2-6-1 Le système micro-galerie ..........................................................................................40
2-6-2 Tests retenus pour la caractérisation phénotypique des souches : ...........................42
2-7 Traitement numérique des profils phénotypiques des souches ...........................................43
2-7-1 La taxonomie numérique : Définition et principe........................................................43
2-7-2 La similitude et l’indice de similitude .......................................................................45
2-7-3 Représentation graphique (Clustering) : ...................................................................45
2-7-4 La méthode UPGMA .................................................................................................45
2-7-5 Les étapes de la méthode .........................................................................................45
2-8 Logiciels ..............................................................................................................................45

Résultats et Discussion .................................................................................................................47


1- Les légumineuses ligneuses introduites en Algérie d’après Maire (1987) ..........................................47
2- Les légumineuses ligneuses introduites rencontrèes aujourd’hui en Algérie .....................................52
3 – Les légumineuses ligneuses introduites en Algérie et produites en pépinières ................................55
4 – Prévalence de la symbiose à rhizobia chez les légumineuses ligneuses introduites produites en
pépinières ...............................................................................................................................................58
5 – Etude de la diversité de quelques souches de rhizobia associés à des espèces du genre Acacia...63
5-1 Extraction et authentification des isolats nodulaires ............................................................63
5-2 Authentification des isolats nodulaires ................................................................................65
5-3 Caractéristiques symbiotiques des souches........................................................................67
6 – Diversité phénotypique des souches de rhizobia associées à des espèces d’acacias introduits......69

Conclusion .........................................................................................................................................70

Références Bibliographiques ......................................................................................................71


Annexes ..............................................................................................................................................84
Annexe 1 : Liste des sites de prospection visités pour dresser l’inventaire des légumineuses ligneuses
introduites présentes aujourd’hui en Algérie. ..........................................................................................84
Annexe 2 : Liste des caractères physiologiques, biochimiques et de résistance utilisés pour la
caractérisation des souches de rhizobia associées aux espèces d’acacias introduits les plus fréquents en
Algérie ....................................................................................................................................... 86
Introduction
Dans les sols, les formes d'azote assimilables par les plantes sont souvent très faiblement
représentées (1g/kg de terre pour les sols les plus riches) ce qui fait que cet élément, est
après l’eau, le principal facteur limitant la croissance des végétaux (Vance, 2001).
L’élément azote est pourtant très abondant dans la biosphère puisque près de 80% de
l'atmosphère est constituée d’azote moléculaire (N2). Ce paradoxe résulte du fait que la
quasi-totalité des organismes de la biosphère est incapable d’utiliser l’azote sous sa forme
moléculaire. Les seuls organismes capables d’utiliser l’azote sous cette forme sont
représentés par un infime groupe de bactéries qualifiées de fixatrices d’azote ou
diazotrophes qui possèdent tous une nitrogénase, un complexe enzymatique qui permet de
réduire l’azote moléculaire en ammoniac (NH4).

Cette propriété rare, qui serait, en fait, un mode de respiration ancestral (Boyd et al., 2010),
fait des diazotrophes un groupe bactérien fondamental pour le fonctionnement de la
biosphère puisque, c’est uniquement par leur biais que la biosphère peut s’enrichir en azote
ou tout au moins compenser les pertes d'azote combiné organique ou minéral occasionnées
par la dénitrification.

Les végétaux ont appris au cours de l’évolution à profiter du potentiel de fixation d’azote des
diazotrophes pour améliorer leur nutrition azotée en utilisant l’ammoniac résultant de
l’activité de la nitrogénasique des diazotrophes présents dans sa rhizosphère ou sa
phyllosphère (Kneip et al., 2007). En raison du fait que le coût énergétique de la fixation
d’azote est très élevé et qu’il est difficile aux diazotrophes de l’assumer tous seuls en
réduisant des quantités consistantes d’azote moléculaire (Vitousek et al., 2002), les plantes
et les bactéries fixatrices d’azote ont convergé vers des associations plus ou moins étroites
tendant à mettre en commun leurs capacités métaboliques respectives pour un bénéfice
réciproque (Gitig, 2010). Quand cette association est très étroite et qu’elle se traduit par la
formation d’un organe spécialisé hébergeant les bactéries, le nodule ou nodosité, on parle
de symbiose ou d’endosymbiose fixatrice d’azote.

Deux groupes importants de végétaux forment des symbioses nodulaires avec des bactéries
diazotrophes : les légumineuses qui s'associent aux rhizobia et les plantes actinorhiziennes
qui s’associent avec les bactéries du genre Frankia (Dawson, 2007). Dans les deux cas, la
symbiose avec les bactéries aboutit à la formation d'un organe nouveau au niveau des
racines ou plus rarement au niveau des tiges, le nodule fixateur d'azote. Dans les nodules,
les bactéries protégées et nourries par la plante lui fournissent en échange de l'azote fixé.
Ces symbioses constituent en fait un couplage métabolique entre le pouvoir
photosynthétique de la plante et la diazotrophie de la bactérie qui peut ainsi s’exprimer

1
pleinement puisque les besoins énergétiques considérables requis pour réduire l’azote
moléculaire sont satisfaits (Minchin, 2005).
Parmi les symbioses fixatrices d’azote, la symbiose rhizobia-légumineuses est de loin le
système biologique fixateur d'azote le plus efficient puisqu'on considère que sur les 200
millions de tonnes d'azote fixées annuellement par voie biologique, 150 à 175 millions de
tonnes seraient uniquement le fait de cette symbiose (Postgate, 1982).

L'intérêt agronomique de la symbiose rhizobia-légumineuses est connu depuis longtemps


par le biais des rotations et des cultures mixtes car elle permet d'augmenter ou tout ou
moins de maintenir le niveau de fertilité des sols. Un champ de luzerne ou de trèfle peut
fixer par exemple jusqu'à 400 kg d'azote par hectare et par an dont 200 kg demeurent dans
le sol après la récolte (Newton, 2007 ; Stacey, 2007). La quantité d'azote laissée au sol par
les cultures de légumineuse peut couvrir les besoins des cultures qui nécessitent beaucoup
d'azote comme c'est le cas pour le blé (Stacey, 2007).

Dans l’optique de l’utilisation de cette symbiose pour restaurer, maintenir ou améliorer la


fertilité azotés des agrosystèmes et des milieux naturels dégradés ou appauvris nous nous
sommes intéressés dans le cadre de ce travail aux légumineuses arborées ou
arborescentes dont l’utilisation pour maintenir, restaurer ou augmenter le niveau de fertilité
des sols présente, comme nous l’exposerons plus loin, un certain nombre d’avantages par
rapport aux espèces herbacées.

Les légumineuses arborées ou arborescentes que l’on rencontre en Algérie sont


représentées par une quarantaine d’espèces. On rencontre aujourd'hui dans la flore
forestière, urbaine et suburbaine (Forêts aménagées, parcs, jardins, avenues…) du Nord de
d’Algérie une quarantaine d'espèces de légumineuses ligneuses représentées par des
arbres, des arbustes, des arbrisseaux ou des lianes.

A l’exception de trois caesalpiniées : Ceratonia siliqua (caroubier), Senna alexandrina et


Bauhinia rufescens et de sept (07) mimosoïdées représentants les genres Acacia,
Faidherbia et Prosopis, ces légumineuses ligneuses sont exotiques c'est-à-dire qu'elles ont
été introduites à partir d'autres régions du monde et acclimatées (Maire 1989).

Ces légumineuses ligneuses sont essentiellement représentées par des espèces introduites
lors de la colonisation française de notre pays comme plantes d'ornement ou d’espèces
forestières et certaines, qui ont été propagées à grande échelle comme c’est le cas de
certains acacias, surtout australiens (Acacia saligna (= A. cyanophylla), Acacia longifolia,
Acacia melanoxylon) ou encore d’autres espèces comme Leucaena leucocephala, Robinia
pseudoacacia..., sont devenues des composantes importantes de la flore algérienne.

Malgré l’importance de ces espèces en horticulture, en foresterie et en aménagement du


territoire, leur statut symbiotique, c'est-à-dire leur aptitude à contracter une symbiose
fixatrice d’azote avec la flore rhizobienne des sols d’Algérie est dans la plupart des cas
2
inconnu alors que cette propriété est très importante puisqu'elle confère aux représentants
de ce groupe végétal la capacité de se développer sur des sols carencés en azote qu'elles
enrichissent par la suite en cet élément.

C’est pour cette raison que nous avons jugé pertinent de réaliser cette étude préliminaire
sur la prévalence de la symbiose à rhizobia au niveau de la flore des légumineuses
ligneuses introduites en Algérie. Les objectifs assignés à cette étude préliminaire sont :
- de dresser l’inventaire des espèces de légumineuses ligneuses qui ont été
introduites et acclimatées en Algérie et vérifier si elles sont toujours présentes
- d’évaluer dans la mesure du possible leur distribution actuelle sur le terrain et
l’importance de leur production au niveau des pépinières.
- de déterminer sur les espèces pour lesquelles nous disposons de jeunes plants si
celles-ci sont capables d’établir une symbiose fixatrice d’azote avec les rhizobia des
sols d’Algérie.
- de constituer une collection de souches de rhizobia qui sont associées aux
légumineuses ligneuses introduites les mieux représentées
- de caractériser ces souches sur le plan phénotypique afin d'appréhender leur
diversité voire déterminer au niveau générique leur identité.
Nos résultats permettront d’une part d’évaluer le potentiel fertilisant que représentent ce
groupe de plantes et d’autre part d’orienter les travaux des membres de l’équipe
légumineuses ligneuses du laboratoire de biologie et physiologie des organismes vers les
espèces les plus répandues et les plus massivement produites en pépinières qui sont à
même de contribuer le plus significativement à l’amélioration du niveau de fertilité azotée
des sols cultivés, des espaces naturels ou encore des sites revégétalisés en Algérie.

3
Rappels bibliographiques
1- La fixation biologique de l'azote et les organismes fixateurs d’azote

1-1 La fixation biologique de l’azote


Après l'eau, l'azote est l’élément qui limite le plus la croissance végétale, ce qui est en
apparente contradiction avec les très larges quantités d'azote existant sur terre, dans les
roches, les sédiments et dans l'atmosphère. En fait la plupart de cet azote est difficilement
accessible pour les plantes car elles ne peuvent absorber cet élément que sous des formes
combinées comme les nitrate (NO3-) ou l’ammoniac (NH4+). Or les sols contiennent des
quantités relativement limitées d'azote assimilable (1,1 à 1,4 1016g) par rapport aux
besoins des végétaux dont la biomasse représente environ 1,6 1016g d'azote. De plus, la
nitrification et la dénitrification réalisée par des bactéries du sol consomment
continuellement une partie de cet azote disponible et le transforment en azote moléculaire
(N2 ou diazote gazeux). Par conséquent, des apports continus en azote sous forme
combinée (nitrate et ammonium) sont donc nécessaires pour compenser la dénitrification et
assurer les besoins des végétaux (Postgate 1980).
La fixation biologique de l'azote atmosphérique constitue le principal mécanisme
d'incorporation d'azote fixé dans la biosphère, elle incorpore tous les ans 1-2 1014g d'azote.
À titre de comparaison, seulement la moitié de cette quantité est fixée industriellement par
le biais du procédé Haber-Bosch de réduction de l’azote méléculaire en ammonicac
(Postgate 1980).
La fixation biologique de l'azote atmosphérique est catalysée par un complexe enzymatique
appellé nitrogénase ou complexe nitrogénasique (EC 1.18.6.1). Cette enzyme qui n’a été
mise en évidence uniquement chez des procaryotes (Eubactéries et Archaebactéries) est
capable de catalyser la réduction de l’azote moléculaire selon la réaction suivante :

N2 + (6+2n)H+ +(6+2n)e- + p(6+2n)ATP  2 NH3 + nH2 +p(6+2n)ADP +p(6+2n)P


(n = nombre de môles d’hydrogène ; p = nombre de môles d’ATP)

Le complexe nitrogénase peut également réduire les protons en dihydrogène. La quantité


d'ATP nécessaire étant variable suivant les conditions, la stoechiométrie exacte de la
réaction reste encore aujourd'hui inconnue. Dans le modèle standard, on considère
cependant qu'une mole de dihydrogène est nécessaire pour réduire une mole de diazote et
que ceci nécessite l'hydrolyse de 2 moles d'ATP (p=2 et n=1), ce qui donne :

N2 + 8 H+ +8e- + 16 ATP  2 NH3 + H2 +16 ADP +16 Pi


Le complexe nitrogénase le plus étudié comprend deux composantes metalloprotéiques :
une ferroprotéine (protéine Fe) et une ferro-molybdoprotéine (protéine FeMo). Les gènes qui
codent ces deux protéines et les autres protéines nécessaires à la réaction ou à sa
régulation sont groupés dans un même opéron appelé nif (pour Nitrogen Fixation). La
protéine FeMo est un tétramère de 230 kDa codé par les gènes nifD et nifK; elle contient le
site réducteur du substrat. La protéine Fe est un homodimère de 64 kDa codé par le gène
nifH, c'est le composant donneur d'électrons, il contient le site de liaison de l’ATP (Halbleib
et Ludden, 2000).
4
Le mécanisme réactionnel, basé sur des études réalisées sur Clostridium, Klebsiella et
Azotobacter fait intervenir des transferts d'électrons entre la protéine Fe et la protéine FeMo
(Fig. 1).

Figure 1 - Mécanisme de réduction de l’azote moléculaire (N2) en ammoniac (NH4) par la


nitrogénase.

Le cycle de fonctionnement de la nitrogénase commence avec la liaison d'une molécule


d'ATP à la protéine Fe réduite, ce qui provoque un changement conformationnel et permet le
transfert d'un électron de la protéine Fe à la protéine FeMo. L'hydrolyse d'un ATP est
couplée à ce transfert. Le complexe se dissocie ensuite, la protéine Fe est alors réduite par
un donneur d'électrons (ferrédoxine ou flavodoxine) et l’ADP est échangé contre un l'ATP. Le
cycle est répété jusqu'à ce que suffisamment d'électrons soient transmis à la protéine FeMo
ce qui lui permet, par l'intermédiaire du molybdène de les transférer au diazote ce qui
produit de l'ammoniac (Halbleib et Ludden, 2000).
Le complexe nitrogénase est sensible au dioxygène (O2) qui l'inactive de manière
irréversible. Des mécanismes biologiques existent pour protéger l'enzyme de l'oxygène. La
fixation de l'azote est un processus très coûteux en énergie ce qui impose une régulation. La
transcription des gènes nif est réprimée par l'ammonium, et aussi par le dioxygène, qui rend
la fixation impossible en inactivant la nitrogénase. Certains diazotrophes régulent
également la fixation au niveau post-traductionnel en inactivant le complexe enzymatique
dès que des quantités suffisantes d'ammonium sont présentes ou quand la quantité d'ATP

5
disponible devient insuffisante (Halbleib et Ludden, 2000).
La réduction de l'azote atmosphérique (N2, gaz inerte composant 78% de l'atmosphère) en
ammonium (NH4+), forme assimilable par les plantes et un grand nombre de bactéries,
constitue avec la photosynthèse, l’une des deux voies métaboliques les plus importantes
pour le fonctionnement de la biosphère. En effet, elle constitue le seul mécanisme
biologique permettant à la biosphère de compenser les pertes d'azote combiné organique
ou minéral occasionnées par la dénitrification.

La fixation de l'azote étant un processus très coûteux en énergie, les diazotrophes


pratiquent une régulation stricte de son activité. La transcription des gènes nif est réprimée
par l'ammonium et par l'oxygène rendant la fixation impossible en inactivant la nitrogénase
(Oldroyd et Downie, 2008). Certains diazotrophes régulent également la fixation au niveau
post-traductionnel en inactivant le complexe enzymatique dès que des quantités suffisantes
d'ammonium sont présentes dans le milieu ou encore quand la quantité d'ATP disponible
devient insuffisante pour réduire l'azote moléculaire (Halbleib et Ludden, 2000 ; Oldroyd et
Downie, 2008).

La fixation biologique de l'azote est loin d'être une activité accessoire dans la biosphère. Elle
serait responsable de la fixation d'au moins 200 millions de tonnes d'azote par an. A titre de
comparaison, l'industrie mondiale des engrais azotés n'en réduit que la moitié environ
annuellement (Newton, 2007; Stacey, 2007). Ces apports considérables d’azote par voie
biologique ont suscité très tôt l’intérêt des scientifiques et des agronomes qui y voient la
seule alternative pour assurer de manière durable et écologique le maintien du niveau de
fertilité des agrosystèmes dans un monde aux ressources déclinantes (Vance, 2001).

1-2 Les organismes fixateurs d’azote

La capacité à fixer l'azote atmosphérique qui est indissociable de la possession de la


nitrogénase se retrouve exclusivement chez certains procaryotes (bactéries et archées)
qualifiés de bactéries fixatrices d’azote ou de diazotrophes (Tableau I). Les bactéries
fixatrices d’azote se rencontrent dans des genres phylogénétiquement très éloignés
(bactéries photosynthétiques sulfureuses, Firmibacteria, actinomycètes, cyanobactéries, de
nombreuses subdivisions des protéobactéries et les archées méthanogènes). Elle concerne
des organismes très diversifiés sur le plan métabolique puisqu’on y trouve des
hétérotrophes aérobies stricts (Azotobacter...), anaérobies facultatifs (Klebsiella... ),
anaérobies stricts (Clostridium...), des organismes photosynthétiques anoxygéniques
(Rhodobacter...) ou oxygéniques (Anabaena...) et des chimiolithotrophes (comme
Leptospirillum ferrooxidans). Ils diffèrent également par leur morphologie (bacilles, coccis,
vibrions, spirilles) ou par leur biotope préférentiel puisqu’ils sont capables de coloniser des
habitats différents sous forme libre (sols, eau, air...) ou en interaction avec des organismes
eucaryotes, par simple association (notamment dans la spermosphère, la rhizosphère
6
(rhizocoenoses) ou la phyllosphère (phyllocoenoses)) ou en symbiose (Dixon and Kahn,
2004 ; Dixon and Wheeler, 1986).

Tableau I : Liste des principaux organismes fixateurs d’azote et de leur symbiote végétal
dans le cas des fixateurs symbiotiques (compilation à partir de sources multiples)

Fixateurs libres

Microorganismes Principaux représentants Symbiote végétal


Archaebactéries Methanosarcina, Methanococcus --------
Eubactéries
Anaérobies Clostridium, Desulfovibrio --------
Anaérobies facultatives Klebsiella, Erwinia, Enterobacter --------
Microaérobies Azospirillum, Aquaspirillum --------
Aérobies Azotobacter, Beijerinckia, Derxia --------
Photosynthétiques Rhodopseudomonas, Rhodospirillum --------
Cyanobactéries Nostoc, Anabaena, Calothrix --------

Fixateurs symbiotiques

Bactéries nodulant les Rhizobium, Bradyrhizobium,


Légumineuses
légumineuses (rhizobia) Sinorhizobium, Mesorhizobium
Plantes actinorhiziennes
Bactéries actinorhiziennes Frankia
(Casuarina, Alnus…)
Cyanobactéries
Angiospermes
(Gunnera)
Gymnospermes
Nostoc (Agathis, Cycas, Macrozamia)
Anabaena Ptéridophytes
Calothrix (Azolla)

Phormidium Bryophytes
(Anthoceros, Blasia, Caricula)

Lichens
(Collema, Lichina, Peltigera)

7
2- Les symbioses fixatrices d’azote chez les plantes

Au cours de l’évolution, certaines plantes ont mis en place des associations symbiotiques
avec les micro-organismes diazotrophes de façon à pallier la faible disponibilité de l’azote
dans les sols. Il existe plusieurs types de symbioses fixatrices d’azote (Fig. 2) dont certaines
impliquent des cyanobactéries. Ces bactéries à Gram-négatif photosynthétiques et
diazotrophes qui vivent en colonies filamenteuses (trichomes) et qui peuvent interagir avec
des plantes de différents embranchements tels que des ptéridophytes (symbiose entre la
fougère aquatique Azolla et la cyanobactérie Anabaena), des gymnospermes tropicaux de la
famille des cycadales (symbiose Cycas – Nostoc), ou des angiospermes (symbiose Gunnera
– Nostoc) (Dixon et Wheeler, 1986 ; Duhoux et Nicole, 2004). Les cyanobactéries sont
également impliquées dans des symbioses avec des champignons ascomycètes ou
basidiomycètes pour former les Lichens (Fig. 2).

D’autres, nettement plus évoluées car elles sont plus spécifiques et se traduisent par la
formation de nodules ou nodosités qui sont de véritables organes symbiotiques , impliquent
des bactéries appartenant à deux classes d’eubactéries (protéobactéries et
actinobactéries) et un très grand nombre d’angiospermes du clade des Rosidées I
(légumineuses et plantes actinorhiziennes) qui présentent une importance écologique et/ou
économiqueme considérable.

Ces symbioses nodulaires (Fig. 3) sont représentées par :

 la symbiose actinorhizienne (actinomycères-plantes actinorhiziennes) qui implique


des bactéries filamenteuses du genre Frankia et des plantes qualifiées
d’actinorhiziennes (Fig. 3) qui sont toutes des dicotylédones appartenant à 8 familles
du clade des Rosidées I (Betulaceae, Casuarinaceae, Myricaceae, Rhamnaceae,
Elaeagnaceae , Rosaceae, Coriariaceae et Datiscaceae) réparties sur 25 genres et
totalisant près de 250 espèces.
 La symbiose rhizobia–légumineuses qui implique les rhizobia, un groupe
paraphylétique de protéobactéries et les plantes à fleurs de la grande famille des
fabacées (Fig. 3). Cette relation symbiotique est nettement plus exclusive que la
précédente car en dehors des légumineuses, les rhizobia ne sont capables de
noduler que quelques espèces de non-légumineuses appartenant au petit genre
tropical Parasponia de la famille des Ulmaceae (Trinick, 1980).

Ces deux symbioses sont caractérisées par la formation d’un nouvel organe au niveau des
racines, le nodule ou nodosité (Fig.3), à l’intérieur duquel certaines cellules sont envahies
par les bactéries fixatrices d’azote sequestrées dans des structures membranaires d’origine
végétale formant un organite propre aux symbioses rhizobia-légumineuses et Frankia-
plantes actinorhiziennes, le symbiosome (Parniske, 2000 ; Markmann et Parniske, 2009).

8
Symbiose Azolla sp.-Anabeana sp. – Symbiose fixatrice d’azote non nodulaire

Plant adulte d’Azolla sp. Détail d’une feuille d’Azolla montrant la cavité foliaire hébergeant les
(ptéridophyte) filaments d’Anabeana

Anabaena azollae La symbiose Azolla anabeana est utilisée à grande échelle pour la
(Cyanobactérie) fertilisation des cultures de riz

Les lichens diazotrophes – Symbiose fixatrice d’azote non nodulaire

Collema sp. (en noir) un lichen Détail de Collema sp. Les Détail de filaments de Nostoc sp.,
commun aux zones arides et filaments mycelliens et cyanobactérie fixatrice d’azote
capable de fixer d’azote en raison cyanobactériens sont mélangés fréquement associée à des
de son association avec la au niveau de la matrice (Lichen champignons lichéniques et aux
cyanobactérie Nostoc sp. non stratifié). plantes

Figure 2: Diversité des symbiose fixatrices d’azote. Exemples de symbioses non-nodulaires :


symbiose Azolla-Anabeana et lichens fixateurs d’azote.

9
Symbioses actinobactéries (Frankia)– Plantes actinorhiziennes – Symbiose nodulaire

Nodules fixateur d'azote chez l'aulne Nodules fixateur d'azote chez le Filao
glutineux (Alnus glutinosa) (Casuarina equisetetifolia)

Symbiose rhizobia – Légumineuses – Symbiose nodulaire

Nodules de type indéterminé sur le Nodules de type déterminé sur le système


système racinaire d’un jeune plant d’Acacia racinaire d’un jeune robinier (Robinia
saligna produit en pépinière pseudoacacia) produit en pépinière

Figure 3: Diversité des symbiose fixatrices d’azote. Exemples de symbioses nodulaires :


symbiose actinobactéries (Frankia)-Plantes actinorhiziennes et rhizobia-légumineuses.

10
Le nodule des symbioses nodulaires fixatrices d’azote est un véritable organe, hautement
intégré à la plante et dont le rôle et l’origine est exclusivement symbiotique. La mise en
place de cet organe, développé de novo et facultatif pour la survie de la plante, requiert un
programme d’organogenèse, très complexe et finement régulé, induit par la présence du
micro-symbiote (Markmann et Parniske, 2009, Oldroyd et al., 2009).

Bien que ces deux symbioses mutualistiques, soient des interactions hautement adaptées
et régulées, il ne s’agit pas d’interactions obligatoires ou permanentes. Les deux partenaires
peuvent vivre indépendamment et de manière autonome et chaque nouvelle génération de
plante doit être infectée par de nouvelles bactéries. Il est intéressant de noter à ce niveau,
que contrairement aux fixateurs libres, les rhizobia ne peuvent en général fixer l'azote que
lorsqu'ils s'associent avec les légumineuses (Kneip et al., 2007).

Ces interactions symbiotiques ont joué et continuent de joué un rôle écologique


fondamental au niveau de la biosphère. En effet, les endosymbioses racinaires fixatrices
d’azote sont impliquées dans la colonisation des sols pauvres par les plantes dites
pionnières et édificatrices. En améliorant l’approvisionnement en minéraux, elles procurent
un avantage compétitif aux plantes concernées. Ainsi, la composition de la microflore
tellurique influe sur la diversité des végétaux en surface (van der Heijden, et al., 1998 ; Rillig
et Mummey, 2006).

D’un point de vue évolutif, ces endosymbioses racinaires ont vraisemblablement joué un
rôle crucial dans la colonisation des terres en mettant à la disposition des plantes l’azote
indispensable à leur croissance et peu disponible dans les sols primitifs pauvres (Sapp,
2004). Un rôle qu’elles continuent d’assumer de nos jours en assurant la maintenance du
niveau de fertilité azotée des milieux naturels terrestres et que l’on est obligés d’étendre
aux terres cultivées et aux agrosystèmes dans le cadre d’une agriculture durable (Vance,
2001).

Les endosymbioses fixatrices d'azote seraient apparues il y 65 millions d'années. L’ancêtre


commun à toutes les plantes fixatrices d’azote aurait développé une endosymbiose
bactérienne, grâce à une certaine prédisposition à l’organogénèse nodulaire (la formation
de nodules étant un détournement du programme génétique de formation des racines
secondaires). Il est probable que la capacité à former des nodosités soit apparue plusieurs
fois et indépendamment au cours de l'évolution. Cette aptitude a aussi été perdue plusieurs
fois, par exemple pour l’adaptation à des sols plus fertiles. Cela permet d'expliquer la
présence de plantes sans nodules à l'intérieur du clade des plantes à nodules c'est-à-dire le
clade des Rosidées I ou Fabidées.

11
3- La symbiose rhizobia-légumineuses

Parmi les symbioses fixatrices d'azote, la symbiose rhizobia-légumineuse est de loin la plus
importante, la mieux étudiée et la plus intéressante pour l'homme. Cette endosymbiose
mutalistique concerne les légumineuses, un groupe de plantes largement cultivé et
d'importance économique considérable dont les espèces spontanées sont de surcroît très
répandues dans les milieux naturels.

Ces légumineuses, connues depuis l'antiquité pour leurs effets fertilisants sur les sols, sont
en effet capables de contracter une symbiose fixatrice d'azote avec les rhizobia ou Bactéries
Nodulant les Légumineuses (BNL), un groupement fonctionnel de bactéries diverses
communes du sol, regroupées uniquement sur la base de leur propriété d'interagir
spécifiquement avec les légumineuses et d'induire chez ces dernières la formation de
nodules ou nodosités racinaires fixateurs d'azote.

Le pouvoir de fixer l'azote conféré aux légumineuses par ses microsymbiotes leur permet
d'assurer la couverture de leurs besoins en azote sans dépendre du niveau de fertilité azoté
du sol leur permettant de mener un "train de vie azote" supérieur à celui de tous les autres
végétaux. "Train de vie azote" qui les place presque au niveau des produits animaux
(viandes, poissons, œufs…) en ce qui concerne leur richesse en protéines et en acides
aminés. De plus, le fait qu'elles puissent se passer de l'azote du sol fait qu'elles sont très
compétitives pour l'occupation des sols pauvres ou dégradés sur lesquels elles jouent le
rôle d'espèce pionnières favorisant la succession écologique.

La symbiose rhizobia-légumineuses serait apparue il y’a de cela 60 millions d’années


(Sprent, 2008) presque simultanément à l’apparition des légumineuses (Lavin et al., 2005).
Les biologistes avancent deux théories pour expliquer l'origine évolutive de l'association
symbiotique entre les rhizobia et les légumineuses:

 L’association symbiotique aurait évolué à partir de bactéries diazotrophes du sol qui


se seraient associées aux plantes en exploitant partiellement le programme de la
mycorhization est, si l’on se réfère au registre fossile, beaucoup plus ancienne ().
L'existence chez les plantes de certains mutants incapables d'entrer en symbiose
avec des rhizobia et avec des champignons endomycorhiziens corrobore cette
hypothèse (Hirsch et al., 2001 ; Szczyglowski et Amyot 2003 ; Sprent et James,
2007).

 Les ancêtres des bactéries symbiotiques auraient été des bactéries


phytopathogènes (Parniske, 2000; Markman et Parniske, 2009). Cette hypothèse est
avancée en raison d'une part, de la proximité phylogénétique entre les rhizobia et de
nombreuses bactéries phytopathogènes comme Agrobacterium et d'autre part, de
l'existence d'homologies locales entre les plasmides Vir et Sym ainsi que la présence
de composants provoquant une réaction hypersensible (HR) des plantes chez les
rhizobia (Terefework et al., 2000).
12
3-1- Le partenaire bactérien: les rhizobia ou bactéries nodulant les légumineuses
Rhizobia ou Bactéries Nodulant les Légumineuses (BNL) est le nom commun qui est
aujourd'hui communément attribué aux bactéries fixatrices d’azote associées aux
légumineuses pour éviter l'utilisation du nom de genre Rhizobium dont les représentants ne
constituent aujourd’hui qu'une fraction des rhizobia ou BNL. Il s'agit d'un groupement
bactérien fonctionnel, paraphylétique et très diversifié (Fig. 4) qui reste cependant cantonné
au domaine des Eubacteria et au sein de ce dernier au seul phyllum des Proteobacteria. Par
ailleurs, ce groupe bactérien reste très spécifique aux légumineuses même si des souches
de BNL apparentés aux Bradyrhizobium sont capables d'induire la nodulation chez quelques
ulmacées du genre Parasponia (Trinick 1980).
La symbiose rhizobia-légumineuses est le fruit d'une longue coévolution entre les deux
symbiontes et à de rares exceptions près, seuls les rhizobia différenciées sous leur forme
nodulaire de bactéroïdes fixent l’azote moléculaire (Kneip et al., 2007).
L’histoire des rhizobia commence au 19ème siècle, quand Beijerinck (1888) et Frank (1889)
regroupent toutes les bactéries isolées de nodosités de racines de légumineuses dans le
genre Rhizobium et posent comme fondement de leur classement la nature de la plante
hôte. Caractérisées ensuite par leur vitesse de croissance, des souches à croissance rapide
du genre Rhizobium sont différenciées de souches à croissance lente du genre
Bradyrhizobium. Plus tard, le genre Rhizobium sera lui-même subdivisé sur la base du
spectre d'hôte et des caractères phénotypiques de ses souches en 3 genres : Rhizobium,
Ensifer (=Sinorhizobium) et Mesorhizobium.
Depuis, l'avènement des techniques moléculaires et l'extension des travaux à des
légumineuses et à des régions géographiques jusqu'ici inexplorées ont permis de décrire de
nouveaux genres et de nouvelles espèces de rhizobia, repoussant ainsi largement les
frontières taxonomiques, phylogénétiques et mêmes fonctionnelles de ce groupe de
bactéries. En effet, la généralisation des techniques d'identification moléculaire à l'étude
des populations microbiennes du sol a permis la mise en évidence de nombreuses espèces
de rhizobia incapables de s'associer avec les légumineuses et qui ont jusqu’ici échappé aux
investigations classiques qui portent uniquement sur des isolats provenant de nodosités de
légumineuses. C’est le cas par exemple de Rhizobium selenidurans et de R. soli (Rivas et
al., 2009) dont les souches, directement isolées du sol, se sont révélées incapables de
noduler les légumineuses en raison de l’absence des gènes de nodulation et de fixation
symbiotique de l’azote au sein de leur génome.
C’est également le cas pour deux espèces non nodulantes de Bradyrhizobium : B. betae
(Rivas et al., 2004) et B. iriomotense (Islam et al., 2008). Ces deux espèces, responsables
de la formation de tumeurs sur les tubercules ou les racines des plantes dont elles ont été
isolées, auraient certainement été affiliées au genre Agrobacterium ou à de nouvelles
espèces de protéobactéries en l’absence des outils de caractérisation moléculaire des
bactéries et plus particulièrement le gène de l’ARN 16S (Rivas et al., 2009).

13
Bradyrhizobium japonicum Rhizobium trifolii
http://www.genome.jgi-psf.org/bra_b/bra_b.home.html (Photo F. Dazzo)

Ochrobactrum lupini Blastobacter denitrificans


(Trujillo et al., 2005) (van Berkum et Eardly, 2002)

Cupriavidus taiwensis Burkholderia phymatum


http://web2.yzu.edu.tw/e_news/562/user-image/image002.jpg http://genome.jgi-psf.org/burps/burps.home.html

Figure 4: Diversité morphologique des bactéries nodulant les légumineuses.

14
L'ensemble des espèces de rhizobia connues à ce jour et répertoriées, sur les bases de
données de séquences de l’ADN ribosomique 16S (ADNr 16S) se répartissent dans trois
classes d'eubactéries (α, β et δ Proteobacteria), 4 ordres (Rhizobiales, Burkholderiales,
Rhodocyclales et Pseudomonadales), 10 familles et 14 genres répartis comme suit (Tab. II):

Tableau II : Distribution actuelle des bactéries nodulant les légumineuses au sein des
classes de proéobactéries

Classes Ordres Familles Genres


Rhizobium*, Ensifer*,
Rhizobiaceae
Sinorhizobium*
Bradyrhizobiaceae Bradyrhizobium*
Mesorhizobium*,
Phyllobacteriaceae
Phyllobacterium
Alpha
Rhizobiales Xanthobacteraceae Azorhizobium*
protéobactéries
Methylobacteriaceae Methylobacterium
Brucellaceae Ochrobactrum
Hyphomicrobiaceae Devosia
Bêta Burkholderiales Burkholderiaceae Burkholderia, Cupriavidus
protéobactéries Rhodocyclales Rhodocyclaceae Shinella
Gamma
Pseudomonadales Pseudomonadaceae Pseudomonas
protéobactéries
* Genres renfermant exclusivement ou essentiellement des espèces nodulantes

3-2- Le partenaire végétal : Les légumineuses


Les Légumineuses ou Fabaceae sont classées parmi les Angiospermes, Eudicotylédones,
Core Eudicotylédones, Rosides, Eurosides I (Fabidées), Fabales. Elles sont sœurs de la
famille des Polygalaceae, voisines des familles Quillajaceae et Surianaceae avec qui elles
composent l'ordre des Fabales (Doyle et al., 2000). Il s’agit de la troisième plus grande
famille d’Angiospermes en nombre d'espèces (après les Orchidaceae et les Asteraceae)
avec ses plus de 18.000 espèces classées en 750 genres environ (Sprent, 2009). C’est un
des plus importants groupes de plantes pour l’homme, servant de cultures, de fourrages,
d’engrais verts et produisant un grand nombre de composés utiles comme des
médicaments, des poisons, des teintures ou des parfums. Les Légumineuses sont
représentées dans presque tous les milieux terrestres (excepté en Antarctique). Certaines
vivent dans l’eau mais il n’existe pas d’espèces marines. Les espèces vont des herbes
naines de l’arctique et des montagnes aux grands arbres de la forêt tropicale.
La caractéristique fondamentale unifiant ces espèces est leur fruit, qui est une gousse ou
légume modifié de diverses façons pour faciliter son transport par le vent, l’eau et les
animaux (Fig. 4).

15
La famille des Fabaceae est classiquement divisée en trois sous-familles : Caesalpinioideae,
Mimosoideae et Papilionoideae, parfois considérées comme trois familles séparées et qui
se distinguent essentiellement par la structure de leurs fleurs (Fig. 5).
 Les Caesalpinioideae considérées comme les plus primitives des légumineuses sont
majoritairement des arbres ou arbustes tropicaux ou subtropicaux à feuilles
généralement composées. Leur fleur irrégulière, légèrement zygomorphe (parfois
presque papilionacée) possède 5 pétales non différenciés et des étamines visibles
extérieurement (Fig. 5). Cette sous famille de légumineuses est, au contraire des
deux autres, paraphylétique et est appelée, de ce fait, à subir de profonds
remaniements taxonomiques (Cannon, 2009).
La flore d'Algérie ne renferme que trois espèces de Caesalpinioideae autochtones:
Ceratonia siliqua (le caroubier), Senna alexandrina et Bauhinia rufescens. Les autres
espèces que l’on rencontre fréquemment comme Parkinsonia aculeata, Gleditsia
triacanthos (févier d’Amérique) ou encore Cercis siliquastrum (arbre de Judée) sont
toutes des espèces introduites.
 Les Mimosoideae sont elles aussi pour la plupart des arbres ou arbustes tropicaux.
Leurs fleurs petites, sont régulières et groupées en inflorescences actinomorphes
(Fig. 5). Les étamines souvent en nombre indéfini sont les parties les plus visibles de
la fleur. Leurs feuilles sont généralement doublement composées, ou réduites dans
certains cas à des pétioles dilatés (phyllodes).
La flore d'Algérie comporte moins d'une dizaine d'espèces autochtones réparties
dans les genres Acacia (Vachellia) et Prosopis ; un nombre inférieur à la trentaine
d'espèces introduites et représentées par les genres Acacia [s.s.] (essentiellement
australiennes), Albizzia, Prosopis, Enterolobium, Leucaena…
 Les Papilionoideae constituent la plus large sous-famille des légumineuses (environ
2/3 des genres) et la plus répandue. La grande majorité d’entre elles sont des
espèces herbacées des régions tempérées. Leur fleur est irrégulière, composée de 5
pétales : un étendard, deux ailes et deux pétales partiellement fusionnés en une
carène et ébauchant la forme d’un papillon d’où le nom de la sous famille (Fig. 5). La
majorité des légumineuses d’intérêt économique appartient aux Papilionoideae que
l’on subdivise généralement en deux groupes : les légumineuses dites Phaséolides
(Phaseolus, Vigna, Glycine, Cajanus...) principalement des zones tropicales, et les
légumineuses dites Galégoïdes (Trifolium, Medicago, Pisum, Lens...) principalement
des zones tempérées.
Les 3 sous-familles de légumineuses ne sont pas égales sur le plan de leur capacité de
former une symbiose avec les rhizobia. En effet, si 97% des Papilionoideae et 90% des
Mimosoideae examinées à ce jour sont nodulées par les rhizobia, cette proportion n’est que
de 23% chez les Caesalpinioideae, ce qui laisse indiquer que la capacité à onduler aurait pu
être soit acquise à plusieurs reprises au cours de l’évolution soit perdue à plusieurs reprises
à partir d’un ancêtre commun modulent (Doyle, 1998, Sprent 2008).

16
Gousses velues associées en étoile Gousses ailées de Tipuana tipu,
chez Astragalus sp. - El Goléa. Espèce introduite - Alger.

Gousses contournées épineuses Gousses fraîches chez Acacia


chez Scorpiurus muricatus - Tipaza. nilotica subsp. adstringens
(=Senegalia). Tamanrasset.

Gousse papyracée chez Acacia Gousses d’Acacia tortilis raddiana


laeta (= Senegalia). Tamanrasset. (= Vachellia). Tamanrasset.

Figure 5: Diversité de la morphologie de la gousse (légume) chez les légumineuses.

17
Caesalpinoideae (fleurs irrégulières avec une tendance à la zygomorphie)

Parkinsonia aculeata Ceratonia siliqua (Caroubier)


(Station INREF de Tamanrasset) (Arboretum de Baïnem – Alger)

Mimosoideae (Fleurs actinomorphes)

Albizzia (= Paraserianthes) lophanta Leucaena leucocephala


(Arboretum de Baïnem – Alger) (Station de Béni Abbès)

Papilionoideae (Fleurs zygomorphes)

Robinia pseudoacacia (Robinier) Erythrina corallodendron


(Arboretum de Baïnem – Alger) (Palais des expositions - Alger)

Figure 6 : Diversité de l’inflorescence chez les légumineuses.

18
3-3 Le genre Acacia
Bien que cette étude ait concerné toutes les légumineuses arborées ou arborecentes
introduites en Algérie, nous avons restreint celle-ci, au niveau de la partie consacrée à
l’étude des souches de rhizobia associées, aux représentants les plus fréquents du genre
Acacia Miller que nous avons jugé utile de décrire ci-dessous.
Le genre Acacia Miller fait partie de la sous famille des Mimosoidées qui en renferme près
de 60. Au sein de cette famille, il a été classé dans la tribu des Acacieae qui ne comporte
que deux genres, le genre Acacia Miller et le genre Monospécifique Faidherbia. Il s’agit d’un
groupe de légumineuses exclusivement ligneuses pouvant se présenter sous la forme
d’arbres, d’arbustes, d’arbrisseaux. Considéré dans son sens large, le genre Acacia
renferme près de 1500 espèces (Lewis et al., 2005), par ordre d’importance, australiennes,
africaines, américaines et asiatiques. Il constitue après le genre Astragalus, le taxon le plus
important de la famille des légumineuses.
La grande diversité et le nombre considérable d’espèces que le genre Acacia sensu lato
renferme ont incités très tôt de nombreux auteurs à scinder celui-ci en unités taxonomiques
plus petites. La scission qui a pendant longtemps fait consensus est celle qui a consisté à
subdiviser le genre en séries, sections ou en sous genres (Vassal, 1972 ; Pedley, 1978 ;
Maslin 2001). Pedley (1978) a ainsi subdivisé le genre en trois sous-genres : sous-genre
Acacia (acacias à feuilles composées, non épineux), sous-genre Aculeiferum (acacias à
feuilles composées, épineux) et le sous genre Phyllodineae (acacias à phyllodes).
Les études récentes concernant la phylogénie du genre Acacia ont permis une meilleure
appréhension de ce groupe de légumineuses. Ces études ont montré que le genre Acacia tel
que défini jusqu’ici n’est pas monophylétique et qu’il doit, de ce fait, être scindé en
plusieurs genres (Maslin et al., 2003 ; Orchard et Maslin, 2003).
Lors de sa dernière réunion l’IBC (International Botanical Congress) a entériné la proposition
de Orchard et Maslin (2003) de reclassification des acacias avec, fait relativement rare en
systématique végétale pour être signalé, la retypification du genre par l’espèce australienne
Acacia penninervis Sieber ex DC (Fig. 6) en lieu et place de l’ancienne espèce type du genre
à savoir Acacia nilotica (L.) Delile, une espèce africaine.
Dans cette nouvelle classification, les représentants du genre Acacia sensu lato sont
répartis en 5 genres (Fig. 7) :
1 – Le genre Acacia [s.l.] qui renferme près de 960 espèces à phyllodes, essentiellement
d’origine australienne (948 espèces).
2- Le genre Vachellia qui renferme environ 160-180 espèces essentiellement africaines (73
espèces) et américaines (60 espèces). La contribution de l’Asie (36 espèces dont 15 présentes
en Afrique) et de l’Australie (7 espèces) à la diversité de ce genre étant beaucoup plus réduite.
3 – Le genre Senegalia qui renferme 203 espèces essentiellement américaines (120 espèces) et
africaines (69 espèces). L’Asie n’en comportant que 43 dont 7 sont également africaines et
l’Australie comportant quant à elle 2 espèces dont une commune avec l’Asie.
3 – Le genre Aciacella qui ne comporte que 15 espèces exclusivement américaines, surtout
mexicaines.
5- Le genre Mariosousa, un genre jusqu’ici sans dénomination générique comporte 13 espèces
exclusivement centre américaines (Etats-Unis, Mexique et Costa-Rica).

19
Acacia [s.s.] Senegalia

Acacia penninervis Senegalia (ex. Acacia) senegal


(Photo B. Maslin – ANBG) (Bordj Badji Mokhtar)

Acaciella Vachellia

Acaciella angustissima Vachelia (ex. Acacia) horrida


(Photo B. Maslin – ANBG) (USTHB)

Mariosousa

Mariosousa coulteri Vachelia (ex. Acacia) farnesiana


(Photo B. Maslin – ANBG) (USTHB)

Figure 7: Photographies montrant des représentants des nouvelles subdivisions


génériques des acacias telles qu'entérinées par l'IBC (International Botanical Congress)
sur proposition de Orchard et Maslin (2003). Les photographies présentées font, Sauf
indication contraire, partie de la photothèque du laboratoire.
20
3-3-1. - Le genre Acacia en Algérie
Le genre Acacia est représenté en Algérie par 25 espèces parmi lesquelles la grande
majorité (18 espèces) a été introduite en grand partie à partir d’Australie (16), d’Afrique du
Sud (1) et d’Amérique Centrale (1). Ces espèces, très fréquentes au nord du pays où
certaines d’entre-elles (Acacia saligna, A. horrida, A. farnesiana…) sont devenues une
composante essentielle de la flore ligneuse en raison de leur croissance rapide et de leur
tolérance au déficit hydrique sont bien connues du public sous le nom de « mimosas » bien
qu’elles soient très différentes des représentants du genre éponyme (Mimosa –
Mimosoideae – Mimosaceae).
A l’opposé, les 5 acacias autochtones de la flore d’Algérie sont beaucoup moins connus du
public puisque ces derniers sont cantonnés aux régions désertiques, en particulier le
Sahara Central. Ces acacias des régions désertiques d’Algérie sont aujourd’hui représentés
par cinq taxons (Fig. 8)

 Acacia ehrenbergiana Hayne (=Acacia flava (Forssk.) Schweinf.), une espèce qui n’a
été reconnue que tardivement en Algérie en raison de sa confusion avec Acacia Seyal
et qui est requalifiée aujourd’hui en Vachelia ehrenbergiana
 Acacia laeta Benth., espèce de gommier aujourd’hui désignée par Senegalia laeta.
 A. nilotica (L.) Del. subsp. adstringens (Schum. & Thonn.) Roberty (=Acacia arabica
(Lam.) Willd.) désigné aujourd’hui par Vachelia nilotica (L.) Del. subsp. adstringens
(Schum. & Thonn.) Roberty.
 A. seyal Del. (= Acacia fistula Schweinf., Acacia flava (Forssk.) Schweinf. var. seyal
(Delile) Roberty, Acacia stenocarpa A. Rich) désigné aujourd’hui par Vachelia seyal
 Acacia tortilis (Forsskal) Hayne subsp. raddiana (Savi) Brenan (=Acacia fasciculata
Guil. et Perr., Acacia raddiana Savi), le taxon le mieux connu au Sahara et du Sahel et
qui a été requalifié dans la nouvelle nomenclature des acacias en Vachelia tortilis
(Forsskal) Hayne subsp. raddiana (Savi) Brenan.

Pour les habitués des acacias d’Algérie, il est nécessaire de signaler que le bien connu
Acacia albida (Del.) (Fig. 8) dont le nom n’a pas été énuméré ci-dessus, a changé de tribu et
de genre passant de la tribu des Acacieae à celle des Ingeae et du genre Acacia au genre
Faidherbia en conservant son nom d’espèce (=Faidherbia albida (Del.) A. Chev.).
Les espèces d’acacias que l’on peut rencontrer en Algérie se répartissent maintenant, si
l’on tient compte de la nouvelle systématique de ce groupe de plantes, en trois genres :

 Le genre Vachellia, qui regroupe la majorité des acacias autochtones des régions
désertiques requalifiés en Vachellia (V. ehrenbergiana, V. tortilis subsp. Raddiana, V.
seyal, V. nilotica subsp. adstringens) et quelques espèces introduites comme V.
farnesiana et V. horrida.
 Le genre Senegalia qui comporte un représentant autochtone, à savoir S. laeta, un
autre acacia des régions désertiques d’Algérie (Fig. 7).
 Le genre Acacia [s.s.] qui est représenté par les espèces australiennes à phyllodes
qui constituent la majorité des espèces de légumineuses arborées ou arborescentes
introduites en Algérie.

21
Acacia ehrenbergiana Acacia laeta
(Parc National du Hoggar) (Parc National du Hoggar)

Acacia nilotica subsp. adstringens Acacia seyal


(Parc National du Tassili) (Parc National du Hoggar)

Acacia tortilis subsp. raddiana Faidherbia (ex. Acacia) albida


(Parc National du Hoggar) (Parc National du Tassili)

Figure 8: Représentants autochtones du genre Acacia sensu lato en Algérie. Pour compléter
l’aperçu Faidherbia albida longtemps connu sous le nom d’Acacia albida a été représenté sur la
planche (Photothèque LBS).

22
3-4- Établissement de la symbiose

3-4-1 Infection de la racine


A- Infection intracellulaire

Le mode d'infection le plus étudié et le plus courant est l'infection intracellulaire (Fig. 9A) où
l'entrée des bactéries dans la plante a lieu à travers des poils absorbants. Dans ce cas,
l’interaction se manifeste très rapidement en conditions limitantes en azote : de quelques
minutes à quelques heures après la mise en contact des deux partenaires des déformations
ont lieu au niveau des poils absorbants. Les bactéries s’attachent au niveau des ces poils
absorbants déformés et digèrent partiellement la paroi, le plasmalemme s'invagine et du
nouveau matériel pariétal est déposé conduisant à la formation d’une structure tubulaire
appelée cordon d’infection qui contient les bactéries et progresse de cellule en cellule en
direction du cortex (Dommergues et al. 1999).
L'infection d'une cellule par les cordons d'infection est précédée d'un réarrangement du
cytosquelette, d'un déplacement du noyau vers le centre de la cellule et de la formation
d'une structure similaire à un phragmoplaste (Dommergues et al. 1999). Par la suite, dans
les cellules qui seront envahies par les cordons d’infection, la division cellulaire est
réactivée mais s'arrête au stade G2 (Dommergues et al. 1999). Dans ces cellules a lieu la
formation de ponts cytoplasmiques qui constituent des cordons de pré-infection par où
passeront les cordons d’infection.
La pénétration des bactéries s'accompagne des divisions cellulaires au niveau du cortex, en
face d'un pôle de protoxylème. Ces divisions conduisent à la formation d'un méristème à
l'origine d'un primordium nodulaire qui devient ensuite le lobe nodulaire. Les cellules du
lobe nodulaire sont alors envahies par les cordons d'infection. Un processus analogue à une
endocytose déverse les bactéries dans le cytosol ; les bactéries sont entourées par un
espace peribacteroidien (EPB) et une membrane peribacteroidienne (MPB) qui les sépare
du cytosol. Elles se différencient alors en leur forme endosymbiotique : les bacteroïdes
capables d'initier la fixation d'azote. L'ensemble EPB+MPB+bactéroïde constitue le
symbiosome. Chez certaines espèces de Légumineuses les rhizobia restent localisés dans
les cordons d'infection (Dommergues et al. 1999).

B- Infection intercellulaire ou entrée par fissure (= "crack entry" )


Chez les espèces comme Sesbania rostrata qui forment des nodules au niveau des tiges, la
pénétration des bactéries se fait par des fissures (Fig. 9B); l’infection a lieu au niveau de
l’émergence des racines latérales et des racines adventives. Chez certaines Légumineuses,
l'entrée se fait à travers la lamelle moyenne entre deux cellules du rhizoderme. Les rhizobia
progressent ensuite vers le primordium nodulaire de manière intercellulaire ou deviennent
intracellulaires en formant des cordons d'infection (Dommergues et al. 1999).

23
Figure 9 : Comparaison entre les deux voies d’invasion de la racine par les bactéries.
RHC, « root hair curling », l’invasion de la racine se fait via les poils absorbants en croissance. Le
recourbement du poil permet la constitution d’un cordon d’infection (it, « infection thread ») qui véhicule
les bactéries jusqu’au primordium nodulaire (np, « nodule primordium »). Ce mécanisme est le plus
courant, on l’observe au niveau des racines (surtout secondaires) enterrées.
LRB, « lateral root base invasion » ou « crack entry », l’invasion se fait de manière intercellulaire au
niveau de l’épiderme. L’induction de la mort de quelques cellules au point d’entrée permet la formation
d’une poche d’infection (ip, « infection pocket »), à partir de laquelle les cordons d’infections emmènent
les bactéries jusqu’au primordium nodulaire, plus diffus que dans le processus « RHC ». D’après
Dommergues et al. 1999.

3-4-2. Mécanismes de reconnaissance et nodulines précoces


L'interaction entre le partenaire végétal et les rhizobia débute par un échange de signaux
moléculaires. Dans des conditions limitantes en azote, les exsudats racinaires de la plante
contiennent plusieurs substances, principalement des flavonoïdes qui sont capables
d'activer la transcription des gènes Nod chez les rhizobia. Le produit du gène NodD,
synthétisé de façon constitutive est impliqué dans la reconnaissance de ce signal et dans
l’activation de la transcription des autres gènes Nod. La transcription des autres gènes Nod
a pour effet la synthèse des facteurs Nod qui sont les molécules bactériennes reconnues à
leur tour par la plante (Dommergues et al. 1999). Les facteurs Nod sont des lipo-chito-
oligosaccharides qui comprennent généralement un squelette de 3 à 5 N-acetylgluosamines
liées en β(1-4) avec une acétylation sur le sucre non réducteur terminal sur lequel est
branché un acide gras insaturé de 16 ou 18 atomes de carbone (Dommergues et al. 1999).
Selon les espèces de rhizobia, l'acide gras est plus ou moins long, et les sucres comportent
différentes décorations. Le (s) type (s) de facteur (s) Nod produit (s) ainsi que leur quantité
permettent une reconnaissance spécifique de chaque rhizobia par son partenaire végétal.
Leur structure amphiphile leur permet une intégration rapide dans les membranes.

3.4.3. Formation du nodule

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La pénétration des bactéries s'accompagne de divisions cellulaires au niveau du cortex, en
face d'un pôle de protoxylème. Ces divisions conduisent à la formation d'un méristème à
l'origine d'un primordium nodulaire qui devient ensuite le lobe nodulaire (Fig. 8).
Les cellules du lobe nodulaire sont alors envahies par les cordons d'infection. Un processus
analogue à une endocytose déverse les bactéries dans le cytosol ; les bactéries sont entourées
par un espace péribacteroïdien (EPB) et une membrane peribacteroidienne (MPB) qui les
sépare du cytosol. Elles se différencient alors en leur forme endosymbiotique : les bactéroïdes
capables d'initier la fixation d'azote. L'ensemble EPB+MPB+bactéroïde(s) constitue le
symbiosome (Fig. 10).
Chez certaines légumineuses tropicales il existe un deuxième mode d’infection dit infection
intercellulaire ou «crack entry». Dans ce cas, la pénétration des bactéries se fait par des
fissures qui existent entre les cellules des tissus racinaires ou à travers la lamelle moyenne
entre deux cellules du rhizoderme (Pawlowski et Bisseling, 1996).

Les nodules des fabacées présentent une structure similaire à celle d'une tige avec des tissus
vasculaires périphériques qui se raccordent à ceux de la racine et une zone centrale infectée
par les BNL.
Les nodules sont positionnés sur la racine face aux pôles de xylème. Selon le modèle
proposé par Vijn et al. (1993), les pôles du xylème stimulent les divisions cellulaires par le
biais de l'uridine alors que les pôles du phloème les inhibent en synthétisant de l'éthylène
(Heidstra et al., 1997). Ceci donne lieu à l'apparition des primordia nodulaires face aux pôles de
xylème.

Figure 10 : Structure des nodules chez les légumineuses.


A : Nodule de type indéterminé.
B: Nodule de type déterminé.
I : zone méristématique ; II : zone d'infection ; II-III : interzone II-III ;
IV : zone de sénescence. (D’après Pawlowski et Bisseling, 1996).

25
Le nombre, la masse des nodules, leur localisation ainsi que le type nodulaire sont sous
le contrôle exclusif de la plante hôte. Deux types de nodule peuvent être distingués : les
nodules à croissance indéterminée (indéfinie), généralement beaucoup plus longs que
larges, retrouvés parmi les espèces des climats tempérés (Galégoidées) et les nodules à
croissance déterminée (définie), généralement sphériques, caractéristiques des espèces
tropicales ou Phaséolidées (Fig. 9A). En dehors de ces deux types majeurs, les nodules
peuvent montrer des variations comme par exemple la formation de lobes qui
correspondent à des primordium nodulaires initié par des cellules de BNL issues d’une
infection ultérieure.

3-4-4 Structure et développement du nodule


Les nodules des fabacées présentent une structure similaire à celle d'une tige avec des
tissus vasculaires périphériques qui se raccordent à ceux de la racine et une zone centrale
infectée par les rhizobia.
De la périphérie vers l'intérieur du nodule, on trouve (Figure 10) :

- Le cortex externe constitué en majorité par des cellules parenchymateuses.


- Le cortex moyen
- Les tissus vasculaires constitués surtout de phloème et entourés par un endoderme et
un péricycle.
- Le cortex interne formé de une à trois couches de cellules
- Le parenchyme central qui contient les cellules infectées par les rhizobia et des cellules
non infectées plus petites.

Les nodules sont positionnés sur la racine face aux pôles de xylème. Les pôles du xylème
stimulent les divisions cellulaires par le biais de l'uridine alors que les pôles du phloème les
inhibent en synthétisant de l'éthylène (Dommergues et al. 1999). Ceci donne lieu à
l'apparition des primordia nodulaires face aux pôles de xylème.
Le nombre et la masse des nodules sont contrôlés par la plante. Deux types de nodule
peuvent être distingués : les nodules à croissance indéfinie, retrouvés parmi les espèces
des climats tempérés et les nodules à croissance déterminés caractéristique des espèces
des régions tropicales (Figure 10). Chez les espèces à nodules déterminés, les divisions
cellulaires à l'origine du primordium nodulaire ont lieu au niveau du cortex externe. La
persistance du méristème chez ces espèces est très éphémère et la croissance en longueur
du nodule est limitée. Une croissance en épaisseur a lieu par hypertrophie des cellules
corticales et par des divisions de cellules qui contiennent déjà des rhizobia. Ce processus se
traduit par une forme sphérique et un état de différenciation identique pour toutes les
cellules (Figure 10).
Chez les espèces à nodules indéterminés, les divisions cellulaires ont lieu au niveau du

26
cortex interne, la zone méristématique qui produit le nodule est persistante. De ce fait, ces
nodules ont une croissance indéfinie, ce qui se traduit par une forme allongée. L'infection
par les cordons d'infection a lieu à partir de la base du nodule, ce qui établit un gradient de
différentiation et plusieurs zones ont pu être définies (Dommergues et al. 1999; Figure 10):

 La zone I ou zone méristématique correspond à l'apex du nodule et contient des cellules


dépourvues de bactéries.

 La zone II ou zone de préfixation contient les cellules corticales nouvellement produites


par le méristème qui sont envahies par des cordons d'infection rhizobiens. Les bactéries
sont déversées dans les cellules, entourées par le MPB et leur différenciation en bactéroïde
commence. À ce stade, elles ne fixent pas encore l'azote.

 Dans l'interzone II-III, la différenciation des bactéroïdes se poursuit et la fixation de l'azote


commence. Cette zone se caractérise par la présence de nombreux amyloplastes.

 La zone III ou zone de fixation est celle où les bactéroïdes pleinement différenciés fixent
activement l'azote.

 Dans des nodules âgés, la zone IV correspond à une zone de sénescence.


Chez les espèces à nodules déterminés, le même gradient de différenciation peut être
observé dans le temps, au cours du développement du nodule (Dommergues et al. 1999).
Certaines phytohormones joueraient un rôle important dans le processus d'organogenèse
du nodule. L'application exogène de cytokinines ou d'inhibiteurs de transport d'auxine peut
conduire à l'apparition de "pseudonodules", structures ressemblant à des nodules mais ne
contenant pas de bactéries. Certains des gènes induits par les facteurs Nod sont également
induits en réponse à des traitements par des auxines ou des cytokinines, ce qui suggère
que certaines des réponses aux facteurs Nod pourraient faire intervenir des modifications
de la balance auxine/cytokinine (Dommergues et al. 1999).
3-4-5 Fonctionnement des nodules
Les nodules sont des organes hautement spécialisés où d'importants échanges ont lieu
entre la plante et les bactéries. Ces échanges concernent surtout le métabolisme carboné
et le métabolisme azoté.
L'azote est fixé grâce à la nitrogénase contenue dans les bactéroïdes et serait exporté vers
le cytosol végétal sous forme d'ammonium (Fig. 11). Une activité glutamine synthétase
cytoplasmique et une glutamate synthase (GOGAT) plastidique très importantes dans les
nodules pourraient incorporer rapidement l'ammonium dans des acides aminés (glutamine
et glutamate respectivement). Chez certaines espèces, la glutamine est exportée
directement vers le reste de la plante (Dommergues et al. 1999).Des études récentes ont

27
cependant montré que c'est plutôt un échange d'acides aminés entre le bactéroïde et le
cytoplasme (Glu/Gln ; Asp/Asn) qui permet d'exporter l'azote vers la cellue végétale et le
xylème (Dommergues et al. 1999).

Figure 11 : Cycle Glutamine Synthétase/Glutamine – Oxoglutarate Aminotransférase


(GS-GOGAT) qui permet l’incorporation de l’azote fixé par les nodules à rhizobia dans le
métabolisme de la cellule végétale.

L'exportation de l'azote se fait surtout sous forme d'amides (asparagine surtout,


accessoirement glutamine) pour les nodules de Légumineuses des régions tempérées. La
synthèse d'asparagine consomme de l'aspartate (ou ses précurseurs, malate et
oxaloacétate) qui seraient synthétisés par une PEP carboxylase et une malate
déshydrogénase à partir du CO2. 9-30% du CO2 provenant de la respiration serait recyclé par
ce mécanisme (Dommergues et al. 1999).
Chez les Légumineuses tropicales, les formes prépondérantes de transport de l'azote sont
les uréïdes (allantoïne et acide allantoïque) dont la production implique la synthèse de novo
de purine (Dommergues et al. 1999). L'exportation de l'azote vers le reste de la plante se
fait via le xylème

L'énergie nécessaire à la fixation de l'azote par les bactéroïdes est fournie par la plante sous
forme de carbone réduit. La plante fournit du saccharose à travers le phloème. Des fortes
activités sucrose synthase et invertase sont présentes dans le cytosol des cellules infectées,
permettant l'hydrolyse du saccharose en glucose. Le glucose est ensuite métabolisé en
phosphoénol pyruvate, en oxaloacétate, en malate et en succinate. Ces deux derniers
composants sont la principale source carbonée des bactéroïdes (Dommergues et al. 1999).

Le fonctionnement de la nitrogénase exige une faible concentration en O2. Or l'ensemble


des phénomènes décrits précédemment nécessite de grandes quantités d'O2 pour
alimenter les chaînes respiratoires qui fournissent l'ATP. Au niveau du parenchyme

28
nodulaire plusieurs couches de cellules limitent la diffusion de l'oxygène vers l'intérieur du
nodule. La forte respiration des bactéroïdes consomme également une grande quantité
d'oxygène empêchant des pressions partielles d'O2 (ppO2) trop importantes. La présence
dans les nodules de grandes quantités d'hémoglobine (=leghémoglobine) permettrait
d'assurer un transport efficace de l'oxygène jusqu'aux chaînes respiratoires mitochondriales
tout en maintenant une pression partielle en oxygène compatible avec l'activité nitrogénase
(Postgate 1980).

3-5. Particularités de la symbiose chez les espèces ligneuses

Il est largement admis que les arbres, qu'il s'agisse d'arbres fixateurs ou non fixateurs d'azote,
exercent un effet favorable sur le maintien ou même l'amélioration de la fertilité des sols
en faisant intervenir les particularités et mécanismes principaux suivants

 Leur cycle de vie est beaucoup plus long que celui des espèces herbacées
 Leur enracinement profond leur permet une meilleure tolérance au déficit hydrique,
de fixer la terre ou le sable, de favoriser l’infiltration de l’eau, d’améliorer les
propriétés physiques des sols et la redistribution des éléments nutritifs en leur sein.
 ils fournissent une litière et une exsudation racinaire abondantes favorables à
l’amélioration quantitative et qualitative de la fraction organique du sol,
 Ils procurent de l’ombre et protègent des vents créant ainsi un microclimat et une
niche écologique favorables à la biodiversité (microorganismes, plantes, insectes,
oiseaux…) et à l’activité biologique des sols.
Quant aux arbres fixateurs d'azote, qu’ils soient des légumineuses (espèces associées
symbiotiquement avec des rhizobia), ou des plantes actinorhiziennes (espèces associées avec
des frankias), ils possèdent, en plus la propriété remarquable de fixer l'azote de l'air.
Par ailleurs, comparativement aux légumineuses herbacées, les arbres fixateurs d’azote
présentent une longue durée de vie et possèdent des nodules pérennes généralement
lignifiés qui sont actifs beaucoup plus longtemps et moins sensibles au manque d’eau que
ceux des espèces herbacées ce qui leur permet de contribuer plus durablement à
l’amélioration de la qualité, du niveau de ferilité et d’activité biologique des sols.
Les arbres fixateurs d’azote peuvent non seulement se suffire en ce qui concerne leurs
besoins en azote mais aussi contribuer, au moins partiellement, à la nutrition azotée des
pantes voisines qu’elles soient spontanées ou cultivées notamment dans les sols déficients
en azote et ainsi contribuer à assurer le maintien du niveau de fertilité azotée du milieu ou
l'établissement de pratiques d’agriculture durable. Pour l’ensemble de ces raisons, ils
représentent un potentiel considérable aussi bien pour les opérations de boisement ou de
reboisement, de réhabilitation des aires naturelles dégradées (carrières, décharges, mines
et sites industriels désaffectés) que pour l’agriculture par le biais de l’adoption de pratiques
d’agroforesterie c'est-à-dire de systèmes culuraux combinant parallélement ou

29
séquentiellement la culture de plantes herbacées et d’arbres. Cette approche utilisée
depuis des siècles au niveau du Sahel par le biais des pratiques comme les parcs à
Faidherbia, les jardins de case ou encore la jachère améliorée est aujourd’hui une des
préoccupation majeure de l’agriculture en Europe par le biais des incitations financières
considérables octroyées aux agriculteurs pour pratiquer l’agroforesterie (culture en couloir),
réhabiliter le bocage et les haies vives afin d’améliorer la durabilité de l’activité agricole.
C’est dans l’optique de l’utilisation du potentiel biologique considérable que représentent
les légumineuses arborées et arborescentes pour l’aménagement environmental et
l’agriculture que nous nous sommes intéressés aux légumineuses arborées et
arborescentes introduites et acclimatées en Algérie.

30
Matériel et Méthodes
1 - Matériel
1–2 Matériel biologique
1-2-1 Plants et graines de légumineuses

Le matériel végétal utilisé pour mener cette étude a consisté pour l’essentiel en de jeunes
plants de légumineuses arborées ou arborescentes âgès de 2 à 3 ans obtenus auprès de
pépinières publiques ou privées de la région d'Alger, en particulier celles de l'EDEVAL
(Entreprise de développement des espaces verts de la wilaya d'Alger) et de l'INREF (Institut
National de la recherche forestières). Ces plants ont été générallement produits en sachets
de polyéthylène (15 x 25 cm) perforés dans des pots en plastique ou en fer blanc, sur de la
terre végétale prélevée au niveau des pépinières ou aux abords immédiats.
Additionnelement, et pour la réalisation des tests de nodulation nécessaire à
l’authentification et à la détermination du spectre d’hôte des souches de rhizobia associées
à quelques espèces d’acacias introduites nous avons été amenés à produire nous-mêmes
des plants au laboratoire à partir de graines fournies par l’Institut National de Recherche
Forestière – Arboretum de Bainem - Alger (INRF). Les graines des six espèces d’acacias (A.
saligna, A. longifolia, A. melanoxylon, A. dealbata, A. horrida et A. farnesiana) on été triées
sur la base de la couleur, de la forme et de la taille. La classe la plus représentative a été
retenue pour notre travail.
1-2-2- Souches bactériennes
En plus des souches de rhizobia que nous avons isolés par nos soins à partir des plants de
quelques espèces d’acacias introduits, nous avons utilisés à titre comparatif, lors de
l’analyse par taxonomie numérique des souches de rhizobia associées aux légumineuses
ligneuses introduites en Algérie, huit (08) souches de références des genres et espèces de
rhizobia les plus communs, à savoir: Sinorhizobium meliloti (USDA 1002), E. medicae (USDA
1037), Mesorhizobium loti (USDA 3471), Mesorhizobium ciceri (USDA 3383),
Bradyrhizobium japonicum (USDA 110), Bradyrhizobium elkanii (USDA 76) Rhizobium
leguminosarum (USDA 2370), R. trifolii (LMG 8820).

Ces souches nous ont été fournies par la collection de rhizobia de l'USDA (United States
Department of Agriculture – Arlington Research Station - Rhizobium Germplasm Resource
Collection, Beltsville, MD, USA) pour les souches à préfixe USDA et par la collection
espagnole IJFM (Instituto Jaime Ferrán de Microbiología, Consejo Superior de
Investigaciones Científicas, Madrid, Espagne) pour les deux souches à préfixe LMG.
L'ensemble de nos souches a été conservé à +4°C en tubes à essais sur milieu YEMA
incliné dans le cas des sous collections de travail, à -20°C en cryotubes pour la collection
mère. Dans ce dernier cas, 5mL de culture obtenue sur milieu TY (Tryptone Yeast Extract ;
(Beringer, 1974)) sont centrifugés, le culot est remis en suspension dans 2ml de TY neuf
dilué au demi auxquels nous ajoutons 2mlde glycérol.

31
1-2-3 Milieux de culture

Pour l’isolement, la purification, la culture routinière et la conservation à court terme de nos


souches de Rhizobia, nous avons utilisé le milieu Yeast Extract Mannitol (YEM) (Vincent,
1970) qui est un milieu spécifique aux Rhizobia et dont la composition figure ci-dessous.

Composition du milieu YEMA (Vincent 1970)


Mannitol.............................................................................. 10,0g
MgSO4-7H2O ........................................................................ 0,2g
K2HPO4-3H2O....................................................................... 0,5g
Extrait de levure ................................................................... 0,4g
NaCl ..................................................................................... 0,1g
Eau distillée ..................................................................... 1000ml
Le milieu est ajusté à pH=7 avec KOH ou HCl (1N), si nécessaire
additionné de 12 ou 6g d’Agar-agar et de 9 ml/l de rouge Congo à 0,25%,
puis stérilisé par autoclavage à 120°C pendant 20min.

Lorsque la version solide ou semi-solide de ce milieu est requise, nous ajoutons à la


composition de base respectivement 12 et 6 g/l d’Agar-Agar. Nous désignerons la version
liquide par “Milieu YEMB”, la version solide par “Milieu YEMA”. Le milieu YEM est
générallement additionné de 9 mL d’une solution de rouge Congo à 0,25%, ce qui permet
de détecter d’éventuelles contaminations. En effet, en présence de rouge Congo, les
colonies de rhizobia n’absorbant généralement pas ce colorant, forment des colonies
blanchâtres, rosées ou orangées alors que les contaminants forment générallement des
colonies rouges en raison de la forte absorption de rouge Congo par les cellules (Vincent,
1970).
Pour la culture en masse de nos souches (production d’inoculants pour les tests de
nodulation) ou leur conservation à long terme nous avons utilisé le milieu Tryptone Yeast
extract (TY) préconisé par Beringer (1974) et dont la composition est donnée ci-dessous.

Composition Tryptone Yeast extract (Beringer 1974)

Tryptone .............................................................................. 5.0 g


Extrait de levure .................................................................. 3.0 g
CaCl2 . H2O....................................................................... 0.87 g
Eau distillée ................................................................... 1000 ml
Le milieu est ajusté à pH=7 avec KOH ou HCl (1N) puis stérilisé par
autoclavage à 120°C pendant 20min. Stériliser une solution de CaCl2
1M à part et ajouter la quantité requise extemporanément au tryptone et
à l’extrait de levure.
2 - Méthodes
32
2-1 Inventaire «théorique» des légumineuses ligneuses introduites en Algérie
Pour dresser la liste des espèces de légumineuses arborées et arborescentes qui ont été
introduites et acclimatées en Algérie, nous nous sommes basés essentiellement sur deux
catalogues édités en 1850 et 1865 sous les titres respectifs de « Catalogue des végétaux
cultivés à la pépinière centrale du gouvernement à Alger » et de « Catalogue des végétaux et
graines disponibles et mis en vente au jardin d'acclimatation au Hamma (près Alger)
pendant l'automne 1865 et le printemps 1866 » (GGA 1865) ainsi que sur la flore de Maire
(1987) dont l’un des volumes dédiés aux légumineuses (Volume XVI) inclut en plus des
espèces autochtones les espèces introduites (Fig. 12).

2-2 Prospections
Pour vérifier la présence et évaluer l’abondance des légumineuses ligneuses introduites en
Algérie, nous avons menés des prospections sur l’ensemble du territoire national en
incluant des arboretum, des parcs, des avenues, des jardins et des aires naturelles
reboisées. Ces prospections ont porté sur 61 sites répartis sur 18 wilayas du nord du pays
pour la grande majorité d’entre eux (Annexe 1).
De même, pour l’évaluation du niveau de production des légumineuses introduites, nous
avons mené des prospections/enquêtes au niveau de 16 grandes pépinières publiques ou
privées (Jardin botanique du Hamma, Direction des forêts d’Alger (Ben Aknoun), Pépinière
EDEVAL (El Alia), EDEVAL (Kouba), Direction des forêts Béjaïa, INREF Bainem, INREF Médéa,
INREF Jijel, INREF Tlemcen, INREF El Kala, INREF Ténès, INREF Sétif ainsi que huit
pépinières privées (Hamiz, Boufarik, Blida, Bougara, Tipaza, Aïn Defla, Freha, Souk El
Tenine). Au niveau de chaque pépinières nous avons évalué par nous-mêmes et sur la base
des déclarations des gestionnaires ou employés le volume de production des espèces
ciblées et le mode de reproduction.

2-3 Identification des légumineuses


Pour l’identification des légumineuses ligneuses rencontrées lors de nos campagnes de
prospections, nous avons observé celles-ci à différents stades phénologiques (état végétatif,
floraison et fructification) et utilisés les flores écrites de Lapie et Maige (1915) et celle de
Maire (1987) pour leur détermination. La position taxonomique et la nomenclature actuelles
des taxons a été vérifiée sur les bases de données online, en particulier ILDIS (International
Legume Database & Information Service - http://www.ildis.org/).

2-4 Extraction, isolement et purification des souches


Pour l’extraction, l’isolement et la purification des souches de rhizobia assocciées aux
légumineuses ligneuses introduites en Algérie, nous avons adopté les méthodes
préconisées par l’International Biological Program (Vincent 1970).

2-4-1 Collecte des nodules de légumineuse


Les nodules des légumineuses sont déterrés en évitant d’endommager leur système
racinaire. A cet effet, les pots ou les sachets renfermant celles-ci sont découpés au
sécateur, le système racinaire des plants est débarrassé de la terre qui l'entoure par action
mécanique et ensuite par action d’un jet d'eau courante.

33
Figure 12: Archives et flores utilisées pour l’inventaire et la détermination des
légumineuses ligneuses arborées ou arborescentes introduites en Algérie.

34
Les racines sont ensuite lavées à l’eau courante, rincées à l’eau distillée et épongées sur
papier absorbant avant l'examen destiné à déterminer la présence ou non d'une nodulation.
Lorsque l'espèce est nodulée, les nodosités de taille et de forme représentatives, ne
représentant aucune altération structurale, sont excisées avec un fragment de racine, pour
faciliter leur manipulation lors de la procédure d'extraction des rhizobia associés.

2-4-2 Extraction
Les bactéroïdes, forme que prennent les rhizobia dans les nodules, sont extraits par
écrasement d’un nodule à l’aide d’une tige en verre. Pour éviter des contaminations, cette
extraction est réalisées à partir de nodules dont la surface a été préalablement stérilisée
par immersion successives durant 30s dans de l’éthanol 95°, 3mn dans une solution
d’hypochlorite de calcium (CaCl2O2) à 5,25% (Eau de Javel à 13° chlorométriques). Après
rinçage dans 5 bains d’eau physiologique stérile (KCl 0,85%) le nodule est écrasé à l’aide
d’une tige en verre pour libérer les bactéroïdes qu’il contient.
Lorsque le nodule est trop dur ou trop grand pour être écrasé à l’aide d’une tige de verre,
nous découpons celui-ci à l'aide d'une lame stérile et écrasons les fragments obtenus
comme décrit précédemment.

2-4-3 Isolement et purification


Une aliquote du broyat nodulaire ainsi obtenu est ensuite ensemencée en boîtes de Petri
sur milieu YEMA-CR. Après 2 à 9 jours d’incubation à 25°C, les colonies bactériennes
présumées appartenir au genre Rhizobium, reconnaissables par leur prédominance, leur
non absorption du rouge Congo et à leur aspect gommeux et translucide sont isolées et
purifiées par repiquages successifs sur le milieu YMA .
La pureté des isolats est vérifiée par observation microscopique des cellules à l’état frais
après coloration au bleu de méthylène et sur des frottis colorés selon la technique de Gram
(Vincent, 1970).

2-4-4 Conservation des souches


Deux méthodes de conservation des souches bactériennes ont été utilisées :
 Conservation à court terme à 4°C en tubes à essai contenant le milieu YEM solide
incliné. Cette méthode est utilisée dans le cas des sous collections de travail ; avec
ce type de conservation pour éviter l’altération et la perte de viabilité, les souches
sont remises en circulation au moins une fois par an à partir de cryoconservats.
 Conservation à long terme. Cette méthode consiste en une congélation des
souches par congélation à –20°C de suspensions cellulaires obtenues sur milieu
TY en présence d’un volume égal de glycérol (cryoprotecteur). Dans ces conditions
les souches peuvent être conservées environ 5 ans sans avoir à recourir à des
remises en activité régulières.

2- 5 Authentification des isolats et détermination de leur spectre d'hôte


L’authentification et la détermination du spectre d’hôte des isolats bactériens extraits à
partir des nodosités des acacias ont été réalisées au laboratoire par réinoculation des
souches à des plantules axéniques de 6 espèces d’acacias introduites (A. saligna, A.
longifolia, A. melanoxylon, A. dealbata, A. horrida et A. farnesiana).
2-5-1 Production de plants d’acacias au laboratoire

35
a - Scarification des semences
Nous avons procédé à la scarification des graines en pratiquant à l’aide d’une lame à des
incisions du tégument, au niveau du côté opposé au micropyle, en évitant de toucher
l’embryon et l’albumen de la graine.
b - Désinfection superficielle des semences
La stérilisation superficielle des semences est assurée par immersion des graines dans
de l’éthanol à 90° durant 30s puis dans une solution d’hypochlorite de sodium à 5,25%
durant 5mn. Les semences ainsi traitées sont rincées dans 6 bains d’eau distillée stérile,
mises à imbiber dans de l’eau distillée stérile durant 12h et mises à germer en boîte de
Pétri sur couche d’agar (agar à 0,75%). Après 2 à 3 jours d’incubation à 25°C et à
l’obscurité, les graines dont la radicule est visible sont transférées en pots. Ce traitement
vise à éviter tout apport de rhizobia par les graines.
c- Substrat utilisé pour la culture des acacias
Nous avons utilisé pour la production des plantules d’acacias au niveau du laboratoire un
substrat constitué d’un mélange de deux volumes de tourbe brune (Marque Kekkila –
Turquie) et d’un volume de sable de rivière.

Le mélange est tamisé à 2 mm et stérilisé par autoclave pendant une heure à 120°C,
trois fois de suite, entrecoupées par un séjour de 48h à 25°C. Ce traitement est destiné
à éliminer la microflore endogène, en particulier les champignons et d’éventuels
Rhizobia.

Ce substrat est réparti stérilement à raison de 200 mL par pot dans des petits pots en
plastique (250 mL) dont le fond comporte des perforations assurant l’aération ainsi que
le drainage d’un éventuel excès d’eau. Nous plaçons dans chaque pot 3 germinations et
procédons immédiatement à un arrosage avec de l’eau distillée stérile en quantité
suffisante pour atteindre 80% du potentiel de rétention en eau du mélange sable tourbe.
Les pots ainsi préparés sont alors inoculés à l’aide de suspensions bactériennes
renfermant des cellules de chacune des souches testées.
d - Conditions de culture
Les pots contenant les germinations sont placées à température ambiante sous un
éclairement additionnel de 8000 lux avec une photopériode de 16/8 heures de jour/nuit.

Après 60 jours de végétation, les plants sont dépotés en prenant soin de ne pas
endommager leur système racinaire. Les racines sont lavées à l’eau courante et
examinées pour détecter la présence de nodules. S’ils sont présents, les nodules sont
dénombrés et un nodule par plant est coupé transversalement pour déterminer s’il est
fixateur d’azote par recherche d’une zone rouge ou rose résultant de la production de
leghémoglobine.
e - Inoculation des plantules

36
L’inoculation des pots a été réalisée par aspersion à la surface du substrat de 5mL de
culture âgée de 72h obtenues en milieu TY sous agitation, à 100 tr/mn, et à une
température de 25°C et. Dans ces conditions, les cultures atteignent une densité
cellulaire de l’ordre de 107-108 cellules mL-1, largement suffisante pour assurer la
nodulation des plantules.
L’inoculation a été réalisée pour l’ensemble des espèces, 3 jours après le transfert des
germinations en pots en utilisant une seringue munie d’une aiguille pour canaliser
l’aspersion à la base des plantules.
2-5-2 Tests de nodulation
Les tests de nodulation nécessaires à l’authentification des isolats, à la détermination du
spectre d’hôte des souches bactériennes et à l’évaluation de leurs performances
symbiotiques ont été réalisés dans des pots en plastique de 300 mL. Ces tests se font
par inoculation à des plantules axéniques obtenues au laboratoire dans des pots
renfermant 250 g d’un mélange de sable de rivière et de tourbe (2/1 ; v/v) stérilisé à
121 °C durant une heure trois fois successives entrecoupées d’un séjour de 48 h à
25°C (Chao et Alexander 1984).

Les graines ont été triées et la classe la plus représentative est retenue. Ces graines sont
scarifiées par incision à l’aide d’une lame pour lever la dormance tégumentaire. Une fois
que la radicule a pointé, elles sont transférées en pots sur mélange sable/tourbe, porté à
80% de sa capacité de rétention en eau à l’aide d’eau distillée stérile. Après émergence
des plantules, les pots sont inoculés par 3 mL d’une culture bactérienne obtenue en
milieu TY (Tryptone Yeast Extract), renfermant environ 108 cellules mL-1 et placés à 25 °C
en chambre de culture réglée à une photopériode de 16 heures de jour et de 8 heures de
nuit. Les pertes en eau résultant de l’évaporation et de l’évapotranspiration sont
déterminées toutes les 48 heures par pesée des pots et compensées par l’addition d’une
quantité équivalente d’eau distillée stérile.

Douze semaines après inoculation, les plantules sont déterrées et leur système racinaire
est lavé à l’eau du robinet et rincé avec de l’eau distillée stérile. Les nodules des plants
sont excisés et dénombrés.

L’'efficience des couples symbiotiques obtenus pour les tests d'inoculation et


d’inoculation croisée, nous nous sommes contentés de la recherche de traces de
léghémoglobine au sein des nodules. A cet effet, nous pratiquons sur trois nodules
repésentatifs du cortége nodulaire à des coupes à main levée. En effet, dans ces
conditions, les traces de cette hémoprotéine qui n'est produite que par les nodules
efficients sont facilement discernables à l'œil nu ou à la loupe car elles confèrent au tissu
de la zone centrale des nodules efficients une coloration rose à rouge sombre selon l'état
d'oxydation de la léghémoglobine. Ces traces sont à l'inverse absentes des nodules
inefficients dont la zone centrale montre alors une coloration blanchâtre ou jaunâtre
(Prévost et Antoun, 2006).
2-6 Détermination des caractéristiques des souches de rhizobia

37
Nous avons utilisé pour la détermination du profil phénotypique de nos souches, la
méthodologie préconisée par l’American Society for Microbiology (Smibert et Krieg 1984).
Cette méthodologie qui est basée, entre autre, sur la qualité de la technique de
conservation, le nombre de répétitions et l’utilisation de tests témoins non-inoculés...,
permet de déterminer des profils phénotypiques fiables et reproductibles.
Pour le choix des tests effectués, leurs modalités de mises en œuvre, la concentration du
milieu en substrat carboné; nous nous sommes basés sur les revues de Smibert et Krieg
(1984),Lindstrom (1985) et les travaux de Holmes et coll, (1986) et ceux de Novikova
(1994).

2-6-1 Le système micro-galerie


Les tests physiologiquess, biochimiques et de résistance qui ont été retenus pour la
caractérsation des souches ont été menés en microgalerie préparées par nos soins au
laboratoire de biologie du sol (Fig. ). Ce système consiste en l’utilisation de plaques de
microtitration à 96 puits. Nous plaçons dans chacun des puits 0,15ml de milieu YMA
semi-solide (3g/l d’agar agar).
Les puits sont ensemencés à l’aide de suspensions bactériennes obtenues après
centrifugation et remise en suspension, dans de l’eau physiologique stérile, de cultures
âgées de 72h. Nous utilisons pour l’ensemencement des cure- dents pour éviter l’apport
d’une trop grande quantité d’inoculum.
Ne disposant pas d’un lecteur de plaques, nous avons eu recours pour la lecture de nos
tests à L’utilisation d’un indicateur de pH, en l’occurrence le Bleu de Bromothymol à 1%.
Cet indicateur de pH (6-7,6), vert à la neutralité vire rapidement au jaune ou au bleu en
cas d’acidification ou d’alcalinisation du milieu consécutivement à la croissance
bactérienne. Tout virage coloré du Bleu de bromothymol, que ce soit vers le jaune ou le
bleu est traduit comme réaction positive. L’absence de virage coloré est lue pour sa part
comme réaction négative. Pour chaque test, un témoin: non ensemencé est prévu. Celui-
ci permet de juger de la stérilité du système microplaque+couvercle mais également de
repérer tout changement intempestif de la coloration du milieu qui ne soit pas
occasionnée par la croissance bactérienne.
Ce système présente de nombreux avantages par apport aux galeries dites classiques
(réalisées en tubes à essais): Economie de temps, Economie de réactifs, Economie
d’espace notamment pour l’incubation en étuve bactériologique…
Ce système s’apparente en fait aux microgaleries commerciales type API ou Biolog dont il
diffère par:
 le désavantage de renfermer des milieux non-lyophilisés. Contrairement aux galeries
commerciales, les microgaleries que nous utilisons ne peuvent pas être
conservées puisqu’il faut les utiliser immédiatement (24h) après leur fabrication.
 L’avantage de pouvoir choisir, dans le cas de notre système, le milieu le mieux
indiqué pour un test et/ou des souches de Rhizobium donnés.

38
Figure 13 : Plaque de microtitration utilisée pour la détermination des caractères
phénétiques des souches de rhizobia associées à d'Acacia saligna. Chaque test est
réalisé en trois réplicats dans 3 puits contigus. Les puits témoins (non inoculés, en
haut à gauche et en bas à droite) sont signalés par des accolades. La croissance
des souches se traduit par le virage du milieu du vert vers le jaune ou vers le bleu
selon le pH. La plaque présentée renferme le milieu test pour l'utilisation du
galactose ensemencé avec 30 souches différentes.

2-6-2 Tests retenus pour la caractérisation phénotypique des souches :


Les tests qui ont été réalisés sur nos souches ont consisté en la détermination :

 de la nature acidifiante, alcalinisante ou neutre de la croissance des


souches sur milieu YMA additionné de bleu de bromothymol
 de la gamme de température (5°C; 10°C; 15°C; 20°C; 25°C; 30°C; 35°C;
40°C; 45°C ) et de pH (pH 4; pH 5; pH 6; pH 7; pH 8; pH 9) permettant la
croissance
 du niveau de tolérance à la salinité (NaCl 250 mM; NaCl 500 mM; NaCl 750
mM; NaCl 1000 mM; NaCl 1250 mM; NaCl 1500 mM ) et au déficit
hydrique (PEG 2,5%; PEG 5%; PEG 7,5%; PEG 10%; PEG 12,5%; PEG 15% et
PEG 17,5%)
 du spectre d’utilisation des substrats carbonés suivants comme seule
source de carbone et d’énergie : adonitol, amidon, arabinose, arabitol,
cellobiose, cellulose, dulcitol, érythritol, esculine, fructose, fucose, furanose,
galactose, glucose, glycérol, inositol, lactose, maltitol, maltose, mannitol,
mannose, mélibiose, mélizitose, raffinose, rhamnose, ribitol, ribose,
ribulose, saccharose, sorbitol, sorbose, tagatose, tréhalose, xylitol, xylose et
xylulose. Ces composés ont été administrés à raison de 10g/l exception
faite de l'esculine qui a été utilisée à raison de 2,5g/l.
 du profil de résistance aux antibiotiques et métaux lourds suivants :
(Antibiotiques : Acide nalidixique, Chloramphénicol, Gentamycine,
Kanamycine, Pénicilline, Rifamycine, Spiramycine, Streptomycine et
Tetracycline administrés à une concentration de 100µg/ml exception faite
de la tetracycline administrée à 50µg/ml – Métaux lourds : Aluminium

39
(AlSO4) ; Argent (AgSO4); Cadmium (CdSO4); Chrome (CrSO4) ; Cobalt
(CoSO4); Cuivre (CuSO4); Magnésium (MgCl2); Manganèse (MnSO4); Plomb
(PbSO4); Sélénium (SeS2); Vanadium (V2(SO4)3); Zinc (ZnSO4) administrés à
une concentration de 200µg/ml exception faite du ZnSO4 administré à une
concentration de 100µg/ml.
Le milieux utilisés en microgaleries ont été stérilisés par microfiltration à 0,45µm
exception faite de ceux renfermant du PEG6000 qui ont été autoclavés à 120°C
pendant 20 mn car en raison de leur grande viscosité ils sont incompatibles avec
une stérilisation par microfiltration.
En plus des tests réalisés en micro-galeries, nous avons procédé par ailleurs à la
détermination en :
 Des caractéristiques coloniales des souches (forme des colonies, couleur,
aspect, élévation, forme de leur contour, consistance…) réalisée en boîtes
de Petri sur milieu YMA additionné de rouge Congo
 Du temps de génération des souches en milieu YEM réparti en filoles
coniques incubées en agitateur thermostaté réglé à 25°C et à 120 tr/mn
en évaluant le temps de doublement de la densité optique des cultures par
extrapolation sur des courbes de croissance établies sur des mesures de
densité optique effectués à une longueur d’onde de 600nm avec une
périodicité de 2 heures.

2-7 Traitement numérique des profils phénotypiques des souches


2-7-1 La taxonomie numérique : Définition et principe

La taxonomie numérique est une méthode de classification et d’étude des relations


phénétiques basée sur le principe de la similitude globale d’organismes examinés pour
un grand nombre de caractères (Sneath 1974).

De manière schématique, la méthode consiste à étudier, pour chaque souche prise


en compte plusieurs caractères morphologiques, biochimiques, physiologiques et à
attribuer pour chaque caractère un code numérique binaire (1 : pour la présence du
caractère ou 0 : pour l'absence de ce caractère). Les caractères sont alors utilisés pour
former des groupes d'individus qui se ressemblent selon des critères prédéfinis et à
éliminer ceux qui s'en distinguent et qui pourront former un autre groupe avec leurs
semblables. Ces groupes sont appelés taxons. Deux ou plusieurs taxons peuvent être à
leur tour groupés en un nouveau taxon d'un niveau hiérarchique supérieur qui
comprendra un plus grand nombre d'individus. De regroupements en regroupements, on
arrive progressivement à inclure tous les individus dans un même ensemble représenté
graphiquement par un dendrogramme.

Plus le nombre de caractères pris en considération est élevé plus l’efficacité du


traitement est grande. On considère qu’avec environ une centaine de caractères
significatifs et diversifiés on obtient une image du génotype et une classification aussi

40
précises que celles obtenues par les méthodes génomiques souvent restreintes à de
faibles portions du génome (Lindstrom 1995, Sneath 1995, Gest 1999).

Les techniques modernes de taxonomie numérique, du type Classification Ascendante


Hiérarchique (CAH), Analyse en composantes principales (ACP) et d’autres analyses multi-
variées (ACF, ACM...), sont aujourd’hui incontournables pour le traitement de matrices de
données composées d’un grand nombre de taxons (souches) et de variables (caractères).
Ces techniques combinées aux méthodes de clusterisation sont les seules à pouvoir
permettre de visualiser la structure de la variabilité phénotypique ou génotypique à l'aide
de diverses techniques graphiques, comme les dendrogrammes ou les projections en
deux ou trois dimensions.

2-7-2 La similitude et l’indice de similitude


La première phase du traitement numérique des profils phénotypiques est la
détermination du coefficient de similitude entre les souches. De nombreuses formules
permettent de réaliser cette opération, la plus utilisée en microbiologie est sans conteste
celle de Jaccard. Cette formule permet de calculer des indices ou coefficients de
similitude entre les souches incluses dans le traitement. Ces indices permettent la
construction d’une matrice de similitude qui servira de base pour la représentation
graphique de la classification des souches examinées.
L'indice de Jaccard (ou coefficient de Jaccard) est le rapport entre la cardinalité (la taille)
de l'intersection des ensembles considérés et la cardinalité de l'union des ensembles. Il
permet d'évaluer la similarité entre les ensembles. Soit deux ensembles A et B, l'indice
est :

Soit deux souches A et B, chacune avec n attributs codés binairement et avec chaque
attribut qui ne peut être égal qu’à 0 ou qu’à 1. On a ainsi :

On définit plusieurs quantités qui caractérisent les deux ensembles :

M11 - représente le nombre d'attributs qui valent 1 pour A et pour B


M01 - représente le nombre d'attributs qui valent 0 pour A et 1 pour B
M10 - représente le nombre d'attributs qui valent 1 pour A et 0 pour B
M00 - représente le nombre d'attributs qui valent 0 pour A et pour B
Chaque paire d'attributs doit nécessairement appartenir à l'une des quatre catégories, de
telle sorte que :

41
L'indice de Jaccard devient :

En utilisant ces deux dernières expressions, on obtient :

Il suffit donc de ne calculer que les nombres d'attributs valant 1 ou 0 pour toutes les
souches.
La dernière écriture de cette formule, faisant intervenir n, est généralisable pour l'étude
de similarité de plusieurs souches (en calculant M00...00 et M11..11 avec autant de 0 et
de 1 que d'ensembles).

La distance de Jaccard devient:

Une matrice résumant les valeurs de ces coefficients inter-individus est établie. Les distances
taxonomiques entre tous les individus, pris deux à deux, sont alors déduites de la matrice des
similitudes selon l'équation : Distance= 1- Similitude.

2-7-3 Représentation graphique (Clustering) :

A partir de la matrice de similitude, les souches sont regroupées selon leurs affinités,
opération qui permet de définir des groupes (clusters) ou phénons formés par des
souches qui présentrent une grande similarité de caractères. Ces phénons sont ensuite
hiérarchisés selon leur niveau de similitude et le résultat de cette hiérarchisation est
représenté par un dendrogramme ou arbre comportant des branches et rameaux
représentant les souches et une échelle représentant la distance phénotypique entre ces
dernières.
Il existe plusieurs algorithmes pour la hiérarchisation des phénons (Sneath et Sokal
1973). Le plus utilisé, celui adopté dans cette étude, est sans conteste l’UPGMA
(Unweighted Pair Group Using Arithmetic Average) qui attribue à tous les caractères pris
en considération la même valeur taxonomique.

2-7-4 La méthode UPGMA


La méthode UPGMA utilise un algorithme de clustérisation séquentiel dans lequel les
relations sont identifiées dans l'ordre de leur similarité et la reconstruction de l'arbre se
fait pas à pas grâce à cet ordre. Il y a d'abord identification des deux individus (OTU) les
plus proches et ce groupe est ensuite traité comme un tout, puis on recherche

42
l'individu le plus proche et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que deux groupes.
Cet algorithme permet de calculer un arbre ultra métrique (Luchetta et al. 2005).

2-7-5 Les étapes de la méthode


Etape 1: Dans la matrice des distances, trouver les taxons i et j pour lesquelles la
distance dij est la plus petite. On clustérise tout d'abord les deux OTUs avec la
distance la plus faible.

Etape 2 : Mettre la racine à égale distance des deux OTU i et j c'est à-dire à dij/ 2.
Etape 3 : Créer un nouvel ensemble incluant i et j.
Etape 4 : Calculer la distance entre le nouveau groupe (ij) et chaque autre
taxon (k), en appliquant la formule suivante : dki+ dkj / 2
Etape 5 : A partir de cette nouvelle matrice, répéter l'opération depuis le début

2-8 Logiciels
A tous les niveaux du traitement, la taxonomie numérique requiert un grand nombre de
calculs, qu’il est fastidieux de réaliser manuellement. C’est pour cette raison que l’utilisation
de cette méthode profite de l’explosion des performance des micro-ordinateurs, aujourd’hui
présents dans tous les laboratoires pour connaître un renouveau, perceptible au niveau des
publication et de l’édition logicielle de ces dernières années(Gest 1999).
Dans notre cas, nous avons utilisé le logiciel MVSP version 3.12D (Multi-Variate Statistical
Package de la société Kovach computing).

43
Résultats et Discussion
1- Les légumineuses ligneuses introduites en Algérie d’après Maire (1987)
Dans la première partie de cette étude, nous nous sommes efforcés de déterminer quelles
sont les légumineuses ligneuses qui ont été introduites en Algérie durant la période
coloniale. Pour ce faire, nous nous sommes basés avant tout sur la flore de Maire (1989)
dont le volume dédié aux légumineuses (Volume XVI) inclut en plus des espèces
autochtones les espèces introduites. En plus de la flore de Maire, nous avons utilisé des
archives du Gouvernement Général de l’Algérie (GGA) relatives aux activités du jardin
botanique du Hamma à Alger qui a constitué la plaque tournante des essais d’introduction
et d’acclimatation des espèces végétales en Algérie et pour le reste de l’Afrique du Nord. Il
s’agit surtout de deux catalogues listant les espèces soumises à des essais d’acclimatation
(GGA, 1850) ou mises en vente au niveau de ce jardin quinze ans plus tard (GGA, 1865).
Ces documents indiquent que plus de 100 légumineuses ligneuses d’utilisation et de
provenance diverses ont fait l’objet d’essais d’introduction en Algérie (GGA, 1850) mais
qu’une partie seulement d’entre elles se sont révélées capables de survivre et se
développer dans le contexte bioclimatique algérien et on été par la suite propagées à plus
ou moins grande échelle dans le pays (GGA, 1865).
Ce sont seulement les espèces de légumineuses ligneuses qui ont été acclimatées avec
succès et puis propagées dans le pays qui ont été consignées, avec quelques oublis
notables comme nous le verrons plus loin, dans la flore de Maire (1989) qui a servi de fil
conducteur à cette étude.
Si l’on se base sur la flore de Maire (1989) 43 légumineuses ligneuses ont été introduites,
acclimatées avec succès et propagées à plus ou moins grande échelle en Algérie (Tab.III).
Ces légumineuses ligneuses représentées par ordre d’importance par des arbres et des
arbustes grimpants ou non, se répartissent entre les 3 sous familles de légumineuses
comme suit
 12 Caesalpinieae, réparties sur 4 tribus (Cassieae, Cercideae, Caesalpinieae
et Detarieae) et 8 genres (Bauhinia, Caesalpinia, Cassia, Cercis, Gleditsia,
Gymnocladus, Parkinsonia et Schotia). Parmi ces 8 genres, seuls le genre Bauhinia
comporte un représentant autochtone à la flore d’Algérie, à savoir : Bauhinia
aculeata un arbre épineux des régions désertiques d’Algérie en particulier aux
confins du Sud-Ouest où cette espèce abonde.
 25 Mimosoideae réparties sur 3 tribus (Acacieae, Ingeae et Mimoseae) et 6
genres (Acacia, Albizzia, Enterolobium, Leucaena, Mimosa et Prosopis). Parmi ces
genres seuls deux comportent des représentants autochtones à l’Algérie et plus
exactement à ses régions désertiques : le genre Acacia (A. ehrenbergiana, A. laeta,
A. nilotica subsp. adstringens, A. tortilis susp. raddiana et A. seyal) et le genre
Prosopis (Prosopis farcta (ex. P. stephaniana).
 O6 Papilionaceae réparties sur 3 tribus (Podalyrieae, Sophoreae et
Brongniartieae) et 4 genres (Chorizema, Cladrastis, Sophora et Templetonia) ne
comportant aucun représentant autochtone.

44
 Tableau III : Liste des espèces de légumineuses ligneuses introduites référencées par
Maire (1987). Les espèces signalées par une étoile au niveau de la dernière colonne ont subi
des changements nomenclaturaux et/ou systématiques.

Forme Hauteur en Longévité


N° Espèce SF Tribu croissance Origine Usage
biologique (M) (années)
1 Bauhinia corymbosa* C Cercideae Arbuste G 2-4-6 50-100 LL Asie H
2 Bauhinia grandiflora C Cercideae Arbre 3-5-7 50-100 LL Am. Sud H
3 Caesalpinia pectinata* C Caesalpinieae Arbre 3-4-5 10-20 L Am. Sud H
4 Caesalpinia gilliesii C Caesalpinieae Arbre 3-4-5 10-20 L Am. Sud H
5 Cassia artemisoides* C Caesalpinieae Arbuste NG 3-4-6 30-60 L Australie H
6 Cassia corymbosa* C Cassieae Arbuste NG 1-2-3 10-20 R Am. Sud H
7 Cassia tomentosa* C Cassieae Arbuste NG 3-4-5 25-50 L Am. Sud H
8 Cercis siliquastrum C Cercideae Arbre 3-4-5 80-120 LL Europe H
9 Gleditsia triacanthos C Caesalpinieae Arbre 12-25-45 50-100 R Am. Nord FH
10 Gymnocladus dioicu* C Caesalpinieae Arbre 5-8-10 40-100 LL Am.Nord H
11 Parkinsonia aculeata C Caesalpinieae Arbre 3-5-7 10-20 L Am. Sud FH
13 Acacia armata M Acacieae Arbre 3-4-6 10-20 R Australie H
14 Acacia baileyana M Acacieae Arbre 5-6-8 10-20 R Australie H
15 Acacia cavenia M Acacieae Arbre 3-4-6 10-20 R Australie H
16 Acacia cultriformis M Acacieae Arbre 2-3-5 10-20 R Australie H
17 Acacia cyanophylla* M Acacieae Arbre 5-7-10 10-25 RR Australie FH
18 Acacia cyclops M Acacieae Arbre 3-5-6 10-20 R Australie H
19 Acacia decurrens M Acacieae Arbre 2-15-30 10-20 R Australie H
20 Acacia farnesiana* M Acacieae Arbre 2-4-6 20-50 R Am. Sud FH
21 Acacia hanburyana M Acacieae Arbre 3-5-6 10-20 Australie H
22 Acacia horrida* M Acacieae Arbre 3-5-6 10-20 R Afr. Sud FH
23 Acacia juniperina M Acacieae Arbre 2-3-3 10-20 R Australie H
24 Acacia longifolia M Acacieae Arbre 5-6-10 10-20 R Australie FH
25 Acacia melanoxylon M Acacieae Arbre 8-35-45 20-40 R Australie FH
26 Acacia podalyrifolia* M Acacieae Arbre 2-3-4 5-8 R Australie H
27 Acacia pycnantha M Acacieae Arbre 4-5-6 10-20 R Australie H
28 Acacia retinodes M Acacieae Arbre 7-8-10 10-20 R Australie H
29 Acacia verticillata M Acacieae Arbre 3-4-5 10-20 R Australie H
30 Albizzia julibrissin M Ingeae Arbre 3-6-12 10-20 L Asie FH
31 Albizzia lebbek M Ingeae Arbre 6-15-20 10-20 L Asie FH
32 Albizzia lophanta* M Ingeae Arbre 4-6-8 10-20 R Australie FH
33 Enterolobium contortisiliquum M Ingeae Arbre 15-20-30 60-120 LL Am. Sud FH
34 Leucaena pulverulenta* M Mimoseae Arbre 3-4-20 10-20 RR Am. Sud FH
35 Mimosa pudica M Mimoseae Arbuste NG 0,5-1-2 10-20 R Am. Sud H
36 Mimosa spegazzini* M Mimoseae Arbuste NG 1-2-3 10-20 R Am. Sud H
37 Prosopis juliflora M Mimoseae Arbre 6-10-15 20-50 R Am. Sud FH
38 Chorizema varium* P Podalyrieae Arbuste NG 2-3-4 5-10 LL Australie H
39 Cladrastis lutea* P Sophoreae Arbre 10-15-20 10-20 LL Am. Nord H
40 Sophora davidii P Sophoreae Arbre 2-4-6 10-20 L Asie FH
41 Sophora japonica* P Sophoreae Arbre 3-5-7 20-60 L Asie FH
42 Sophora secundiflora P Sophoreae Arbre 3-4-5 20-50 L Am. Nord FH
43 Templetonia retusa P Brongniartieae Arbuste NG 3-4-5 5-12 LL Australie H

SF = sous famille: C – Caesalpinieae, M : Mimoseae, P – Papillionaceae - Arbuste G = Arbuste grimpant


Arbuste NG = Arbuste non grimpant - Usage = H – Horticole , F – Forestier - Présence = nombre de
sites sur les 61 prospectés au niveau desquels l’espèce a été rencontrée - Rév. = L’espèce a t’elle subi un
changement de nomenclature ou de systématique par rapport à ceux attribués par Maire (1987).

45
Les 43 espèces de légumineuses ligneuses qui ont été introduites en Algérie, si l’on se base
sur la flore de Maire (1987), sont largement dominées par les représentants de la sous
famille des Mimosoideae qui constituent à eux seuls plus de la moitié (58%) des espèces
introduites. Les Caesalpinieae viennent en deuxième position avec 12 espèces soit 28% des
espèces introduites. Les Papilionaceae sont quant à elles la sous-famille dont la
contribution est la plus modeste avec seulement 6 espèces soit une proportion de
seulement 14%.
La prédominance des Mimosoideae et Caesalpinieae sur les Papilionaceae s’explique par le
fait que cette dernière sous-famille bien que beaucoup plus diversifiée (≈12.000 espèces)
que les premières (≈3.000 espèces chacune) est essentiellement cantonnée au régions
tempérée et est par conséquent pauvre en espèces ligneuses arborescentes (Allen et Allen
1981).
La prédominance des Mimosoideae sur les Caesalpinieae s’expliquerait quant à elle par des
considérations biogéographiques en ce sens que les Caesalpiniées sont des espèces des
régions tropicales humides qui s’acclimatent plus difficilement dans une région où prévaut
une saison sêche marquée et assez longue. Au contraire des mimosoidées qui sont surtout
des espèces pan-tropicales plus adaptées aux périodes sèches comme l’indique leur
distribution actuelle dans le monde (Allen et Allen 1981).
Il ressort également de cet inventaire des espèces de légumineuses ligneuses qui ont été
introduites en Algérie qu’un genre, le genre Acacia, occupe une place particulière avec une
contribution de 17 espèces sur les 43 listées soit une proportion de 40%. Tous les autres
genres introduits ne sont représentés tout au plus que par trois espèces (Cassia, Albizzia,
Sophora), deux espèces (Bauhinia, Caesalpinia, Mimosa) voire par une espèce unique
(Cercis, Gymnocladus, Schotia, Leucaena, Prosopis, Chorizema, Cladrastis, Templetonia).
Sur les 43 légumineuses ligneuses qui ont été introduites en Algérie les formes arborées
sont largement prédominantes avec 35 représentants soit une proportion de près de 82%
ce qui indique que les programmes d’introduction ont eu pour objectif de principal
l’augmentation de la diversité de la flore arborée du pays. En dehors des arbres, les espèces
introduites sont représentées par des arbustes parmi lesquels 7 non-grimpants (16%) et 1
grimpant (2,3%). Dans le cas de ces espèces qui se caractérisent toutes par de belles fleurs
ou inflorescences l’introduction répond surtout à des considérations horticoles.
En fonction de l’origine biogéographique des espèces de légumineuses ligneuses introduites
nous remarquons que la contribution la plus élevée est celle de l’Australie avec 19 espèces
soit près de 44% de l’ensemble des espèces introduites. L’amérique du Sud vient en
deuxième position avec 12 espèces soit près de 28% des espèces introduites. Les 12
autres espèces introduites proviennent d’Asie (5 espèces – 11,6%), d’Amérique du Nord (4
espèces – 9,6%), d’Afrique (2 espèces – 4,6%) et d’Europe (1 espèce – 2,3%).
Ces proportions indiquent que les introducteurs ont été guidé dans leur choix des espèces à
introduire par le potentiel d’adaptation de celles-ci à la dessiccation et les températures
élevées qui prévalent en Algérie. C’est pour cette raison que la grande majorité de ces

46
espèces proviennent de zones plus ou moins affectées par le déficit hydrique (Australie,
Amérique du Sud, Afrique du Sud, Sud de l’Amérique du Nord). Seules les espèces
provemant d’Asie (5 espèces), d’Europe (1 espèce), deux des quatre espèces provenant
d’Amérique du Nord (Cladrastis lutea, Gymnocladus dioicus) ont échappé à cette règle
vraisemblablement en raison de leur qualité horticoles.
En fonction de l’usage et si l’on se base sur les indications de la flore de Maire (1987), 27
des 43 espèces listées soit près de 63% ont été introduites avant tout pour leur valeur
horticoles. Seules 16 espèces (37%) l’ont été prioritairement pour leur qualités sylvicoles ce
qui n’empêche pas qu’elles aient par ailleurs un intérêt horticole.
Certaines des 43 espèces introduites référencées par Maire (1987) ont subi des
changements nomenclaturaux et/ou systématiques résumés au tableau IV.
Les changements les plus importants ont porté sur le transfert du genre Chorizema assigné
à la tribu des Podalyrieae à celle des Mirbelieae et sur la réassigantion de Cassia
corymbosa et Cassia tomentosa au genre Cassia, d’Acacia farnesiana et Acacia horrida au
genre Vachellia, d’Albizzia lophanta au genre Paraserianthes et de Sophora japonica au
genre Styphnolobium.

Tableau IV : Taxons de légumineuses ligneuses introduites ayant été affectés par


des changements nomenclaturaux ou systématiques par rapport aux données de la
flore de Maire (1987).

Maire (1987) ILDIS 2011


N° Espèce SF Tribu Espèce Tribu
2 Bauhinia grandiflora C Cercideae Bauhinia aculeata L. subsp. grandiflora (Juss.) Wunderlin Cercideae
3 Caesalpinia pectinata C Caesalpinieae Caesalpinia spinosa (Molina) Kuntze Caesalpinieae
5 Cassia artemisoides C Caesalpinieae Cassia artemisioides DC. Caesalpinieae
6 Cassia corymbosa C Cassieae Senna corymbosa (Lam.) H.S. Irwin & Barneby Cassieae
7 Cassia tomentosa C Cassieae Senna hirsuta (L.) H.S. Irwin & Barneby Cassieae
10 Gymnocladus dioicus C Caesalpinieae Gymnocladus dioica (L.) K. Koch Caesalpinieae
17 Acacia cyanophylla M Acacieae Acacia saligna (Labill.) Wendl. Acacieae
20 Acacia farnesiana M Acacieae Vachellia farnesiana (L.) Wight. Acacieae
Acacia horrida M Acacieae Vachellia horrida (L.) Willd. Acacieae
26 Acacia podalyrifolia M Acacieae Acacia podalyriifolia G. Don Acacieae
32 Albizzia lophanta M Ingeae Paraserianthes lophantha (Willd.) I.C. Nielsen Ingeae
34 Leucaena pulverulenta M Mimoseae Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit Mimoseae
36 Mimosa spegazzini M Mimoseae Mimosa polycarpa Kunth var. spegazzinii Burkart Mimoseae
38 Chorizema varium P Podalyrieae Chorizema varium Mirbelieae
39 Cladrastis lutea P Sophoreae Cladrastis kentukea (Dum. Cours.) Rudd Sophoreae
41 Sophora japonica P Sophoreae Styphnolobium japonicum (L.) Schott Sophoreae
Leucaena pulverulenta Erreur d’espèce
SF = sous famille: C – Caesalpinieae, M : Mimoseae, P – Papillionaceae
ILDIS = International Legume Database & Information Service (http://www.ildis.org)

47
Les campagnes de prospection que nous avons menées sur le territoire national nous ont
permis de rencontrer des légumineuses ligneuses qui n’ont pas été référencées par Maire
(1989) alors qu’elles ont été indroduites en même temps que les autres espèces (GGA
1850 et 1865) et qu’elles sont aujourd’hui relativement bien répandues en Algérie. Ces
espèces au nombre de 6 figurent au tableau
L’une des 5 espèces non référencées par Maire (1987) alors qu’elle sont relativement
fréquentes en Algérie est Acacia dealbata, une mimosoidée de la tribu des Acacieae qui est
connue sous la dénomination de « Mimosa des fleuristes » très apprécié par les membres de
ce corps de métier et des particuliers pour sa floraison abondante et ses inflorescences
chatoyantes.
Les 5 autres espèces non référencées par Maire (1987) et que l’on rencontre fréquemment
en Algérie font partie de la famille des Papilionaceae. Elles sont réparties sur 4 tribus
(Robinieae, Dalbergieae, Phaseoleae et Millettieae), 5 genres (Robinia, Tipuana, Erythrina,
Vigna et Wisteria). Trois d’entre elles Robinia pseudoacacia, Erythrina corralodendron et
Tipuana tipu sont des espèces arborées et les deux autres Vigna caracalla et Wisteria
sinensis des arbustes grimpants (lianes). Ces espèces omises dans la flore de Maire (1989)
peuvent être subdivisées en espèces très répandues (Acacia dealbata, Robinia
pseudoacacia) et en espèces moyennement répandues (Vigna caracalla, Tipuana tipu et
Erythrina corralodendron).
La plupart de ces espéces sont des essences surtout horticoles exception faite de Robinia
pseudoacacia et Tipuana tipu qui sont des espèces foresières et horticoles. Elles proviennet
pour tois d’entre elles d’Amérique du Sud (Tipuana tipu, Erythrina corallodendron, Vigna
caracalla) les autres espèces proviennent pour leur part d’Australie (Acacia dealbata),
d’Amérique du Nord (Robinia pseudo-acacia) et d’Asie (Wisteria sinensis).
Ces espèces additionelles portent ainsi le nombre de légumineuses ligneuses introduites en
Algérie à 49, un nombre loin d’être négligeable dans le cas d’espèces ligneuses.

Tableau V : liste des 6 espèces de légumineuses ligneuses non référencées par Maire
(1987) que nous avons rencontré lors de nos campagnes de prospection.

Forme
Hauteur Longévité Présence
N° Espèce SF Tribu biologiqu Origine Usage
(M) (années)
e
44 Acacia dealbata M Acacieae Arbuste 8-25-30 20-30 Australie H 43
45 Robinia pseudo-acacia P Robinieae Arbre 25-32-35 50-100 Am. Nord FH 24
46 Tipuana tipu P Dalbergieae Arbre 10-15-25 150-200 Am. Sud FH 09
47 Erythrina corallodendron P Phaseoleae Arbre 12-20-30 80-120 Am. Sud H 07
48 Vigna caracalla P Phaseoleae Arbuste G. 1-2-3 6-12 Am. Sud H 11
49 Wisteria sinensis P Millettieae Arbuste G. 3-6-9 50-100 Asie H 17

2- Les légumineuses ligneuses introduites rencontrèes aujourd’hui en Algérie

48
Pour vérifier la présence actuelle et évaluer l’abondance des légumineuses ligneuses
introduites en Algérie, nous avons menés des prospections sur l’ensemble du territoire
national en incluant des arboretums, des parcs, des avenues, des jardins et des aires
naturelles reboisées. Ces prospections ont porté sur 61 sites répartis sur 18 wilayas du nord
du pays pour la grande majorité d’entre eux (Annexe 1).
Les résultats de ces campagnes de prospection qui figurent au tableau VI indiquent que la
plupart des espèces de légumineuses ligneuses introduites peuvent être rencontrées
aujourd’hui en Algérie. En effet, sur les 49 espèces que nous avons listés précédemment,
35 soit une proportion de près de 82% ont été rencontrées lors de nos campagnes de
prospection. Ces espèces sont cpendant très inégalement représentées. Certaines d’entre
elles comme par exemple Acacia saligna cyanophylla (rencontré sur 54 sites), Leucaena
pulverulenta (rencontrées sur 49 sites) sont très répandues et constituent aujourd’hui une
composante fondamentale de la flore des légumineuses ligneuses d’Algérie. D’autres,
comme par exemple Gleditsia triacanthos, Sophora japonica… bien qu’assez répandues ne
peuvent pas être condidérées comme des composantes importantes de la flore des
légumineuses ligneuses d’Algérie puisqu’elles n’ont été rencontrées qu’au niveau de moins
de la moitié des 61 sites de prospection retenus. A l’opposé, certaines espèces comme
Caesalpinia spp., Bauhinia spp. ou encore Acacia podalyriifolia sont très rarement
rencontrées et sont aujourd’hui beaucoup plus des «curiosités botaniques» que des
composantes de la flore de légumineuses ligneuses introduites.
Les résultats de nos campagnes de prospection font ressortir une dernière catégorie de
légumineuses ligneuses introduites, celles que nous n’avons jamais rencontré, ce qui nous
amène à penser que ces espèces sont aujourd’hui rarissimes ou encore qu’elles
n’existeraient plus en Algérie. C’est le cas pour Caesalpinia pectinata, Gymnocladus dioicus,
les deux représentants du genre Mimosa (Mimosa pudica et Mimosa spegazzini), Chorizema
varium, Cladrastis lutea ou encore pour templetonia retusa.
Au dela de la présence ou non d’une espèce donnée au niveau des 61 sites retenus pour
nos prospections, nous avons apprécié également l’abondance des différentes espèces de
légumineuses ligneuses rencontrées (Tab. VI). Nos résultats indiquent que même sur le plan
quantitatif de leur présence ces espèces diffèrent considérablement. Certaines espèces
comme Acacia saligna, Leucaena pulverulenta… sont généralement présentes en très grand
nombre au niveau des sites prospectés (plus d’une vingtaine d’individus). Le deuxième
groupe d’espèces représenté par Cercis siliquastrum, Gleditsia triacanthos… est pour sa
part souvent présent dans une proportion de l’ordre de la dizaine d’individus. D’autres
espèces comme Acacia baileyana, Acacia cavenia… sont représentées par moins d’une
dizaine d’individus. La dernière catégorie d’espèces est représentée par uniquement un ou
deux individus, de surcroït très âgés sont des reliques de plantations réalisées durant la
période coloniale. Ce dernier groupe d’espèces qui renferme de belles essences horticoles
(Bauhinia corymbosa, Caesalpinia gilliesii…) semble menacé de disparition d’Algérie si les
services concernés ne prennent pas les mesures de conservation qui s’imposent.
Tableau VI : Prévalence des légumineuses ligneuses introduites au niveau des 61 sites
prospectés. La colonne présence donne le nombre de sites au niveau desquels une
espèce donnée a été rencontrée.

49
Nombre de sites de prospections au niveau

Nombre de sites de prospections au niveau


desquels l’espèce a été rencontrées

desquels l’espèce a été rencontrées


N° Espèce N° Espèce

Abondance

Abondance
1 Bauhinia corymbosa 03 ± 26 Acacia podalyrifolia 08 ±
2 Bauhinia grandiflora 02 ± 27 Acacia pycnantha 05 +
3 Caesalpinia pectinata 00 -- 28 Acacia retinodes 16 +
4 Caesalpinia gilliesii 07 ± 29 Acacia verticillata 08 ±
5 Cassia artemisoides 09 ± 30 Albizzia julibrissin 15 ++
6 Cassia corymbosa 21 ++ 31 Albizzia lebbek 09 ±
7 Cassia tomentosa 11 ± 32 Albizzia lophanta 16 +++
8 Cercis siliquastrum 17 ++ 33 Enterolobium contortisiliquum 09 ±
9 Gleditsia triacanthos 14 ++ 34 Leucaena pulverulenta 49 +++
10 Gymnocladus dioicus 00 -- 35 Mimosa pudica 00 --
11 Parkinsonia aculeata 16 ++ 36 Mimosa spegazzini 00 --
12 Schotia latifolia 04 ± 37 Prosopis juliflora 17 +

13 Acacia armata 09 ± 38 Chorizema varium 00 --


14 Acacia baileyana 13 + 39 Cladrastis lutea 00 --
15 Acacia cavenia 11 + 40 Sophora davidii 05 ±
16 Acacia cultriformis 16 ++ 41 Sophora japonica 16 ++
17 Acacia cyanophylla 54 +++ 42 Sophora secundiflora 06 ±
18 Acacia cyclops 13 + 43 Templetonia retusa 00 --
19 Acacia decurrens 11 + 44 Acacia dealbata 43 +++
20 Acacia farnesiana 35 +++ 45 Robinia pseudo-acacia 24 +++
21 Acacia hanburyana 00 -- 46 Tipuana tipu 09 +
22 Acacia horrida 44 +++ 47 Erythrina corallodendron 07 +
23 Acacia juniperina 05 ± 48 Vigna caracalla 11 +
24 Acacia longifolia 39 ++ 49 Wisteria sinensis 17 ++
25 Templetonia retusa 00 --

Il est intéressant de noter à ce niveau que les légumineuses introduites le plus souvent
rencontrées lors de nos campagnes de prospection se sont révélées systématiquement des
espèces à croissance rapide voire très rapide généralement tolérante à la dessiccation ce

50
qui laisse indiquer que les critères « vitesse de croissance » et « tolérance à la dessiccation »
sont vraisemblablement les critères qui a fait que ces espèces ont été privilégiées par les
pépinièristes et par voie de conséquence par leurs clients. De même nous noterons que la
grande majorité des espèces qu’il n’a pas été possible de rencontrer sont pour la plupart
des espèces à durée de vie courte ou très courte (Mimosa pudica) dont la disparition peut
s’expliquer par un désintérêt temporaire des pépinières vis-à-vis de la production de plants
de ces espèces, souvent exigeantes et non rustiques, dont le cycle de vie est de surcroît
relativement court pour des espèces ligneuses.

Nous ne comptabilisons pas dans notre décompte des espèces de légumineuses ligneuses
introduites présentes en Algérie celles qui existent en nombre très limité au niveau de
niches botaniques particulières (jardin botanique du Hamma, jardin du Palais du Peuple,
parcs de certaines pépinières parmi les plus anciennes d’Algérie…) au niveau desquels ont
peut rencontrer des espèces anecdotiques et/ou emblématiques comme Delonix regia,
Parkia biglobosa., Afzelia sp., Baikiaea sp., Laburnum sp. Castanospermum australe…).

Dans le cas particulier de l’Algérie, nos prospections indiquent que presque toutes les
espèces de légumineuses ligneuses introduites sont incapables de se reproduire d’elles
mêmes par semis en milieu naturel. Bien qu’on ait observé fréquemement des rejets de
souches ou des drageons chez certaines espèces rustiques comme Acacia cyanophylla et
Leucaena pulverulenta la propagation des légumineuses ligneuses introduites est assuré
exclusivement par la plantation de plants produits en pépinières à partir de graines. Les
seuls exceptions à cette régle sont repésentées par Acacia horrida, Albizzia lophanta et
dans une moindre mesure par Robinia pseudoacacia et pour lesquelles on a souvent
observé une reproduction par semis naturel. Cette reproduction par semis naturel est
problématique dans le cas d’Albizzia lophanta chez qui elle est particulièrement intense
rendant l’espèce invasive et dangeureuse pour la biodiversité des milieux qui l’hébergent.
Le meilleur exemple d’invasion par Albizzia lophanta et dans une moindre mesure par
Robinia pseudoacacia se situe au niveau de l’arboretum de Baïnem où les espèces qui y
sont endémiques ou qui y ont été implantées sont supplantées inexorablement par ces
espèce prolifiques dont la croissance est particulièrement rapide.

3 – Les légumineuses ligneuses introduites en Algérie et produites en pépinières


Le meilleur moyen de s’assurer de l’importance d’une espèce végétale introduite dans une
région donnée est de vérifier si celle-ci est disponible sur le marché, c'est-à-dire si elle est
produite par les pépinières. En effet, à de rares exceptions les plantes introduites sont

51
incapables de se reproduire par semis-naturel en dehors de leur aire d’origine et leur
propagation est alors assurée exclusivement par la dissémination de plants produits en
pépinières, générallement à partir de leurs graines. C’est pour cette raison que nous avons
menés des campagnes de prospection au niveau d’un panel de 16 pépinières
essentiellement forestières pour évaluer l’importance de la production des différentes
espèces de légumineuses ligneuses sur le marché Algérien.
Les résultats de ces prospections figurent au tableau VII. Ils indiquent que les différentes
espèces de légumineuses ligneuses introduites en Algérie ne sont pas toutes produites en
pépinières. En effet, sur les 49 espèces introduites seules 32 soit une proportion de 65%
ont été produites en pépinière de manière régulière ou épisodique durant la période 2000-
2010.
Parmi ces espèces huit (08) sont nettement les plus fréquemment produites puisqu’elles le
sont par au moins la moitié des pépinières retenues (Acacia cyanophylla, Leucaena
pulverulenta, Acacia dealbata, Acacia horrida, Robinia pseudo-acacia, Acacia farnesiana,
Acacia longifolia et Acacia melanoxylon).
La majorité des autres espèces produites en pépinières, au nombre de 24, ne le sont que
par 1 à 6 des 16 pépinières retenues.
Les 17 autres espèces introduites ne sont quant à elles produites par aucune des 16
pépinières retenues ni à notre connaissance par les nombreuses autres pépinières
publiques ou privées (37 pépinières) que nous visitons régulièrement dans le cadre des
activités du laboratoire.
Ces espèces négligées par les pépinières pour de multiples raisons comme par exemple le
manque de semences ou encore des difficultés de germination devraient faire l’objet d’une
attention particulière car en tant qu’espèces acclimatées elles font partie intégrante de la
diversité floristique algérienne et mêritent d’être conservées au même titre que les espèces
autochtones.
Le volume de production des espèces produites en pépinières s’est également révélé très
dissemblable suivant l’espèce considérée. En effet, certaines espèces sont produites
massivement avec un niveau de production de l’ordre du millier de plants par pépinières
comme c’est le cas pour Acacia saligna, Leucaena pulverulenta des espèces qui sont
souvent utilisées pour la protection des pentes au niveau des routes, autoroutes ou encore
des barrages. La deuxième catégorie d’espèces sont celles dont le niveau de production est
de l’ordre de la centaine de plants comme par exemple . Ces espèces sont surtout
représentées par des essences horticoles appréciées par les particuliers pour
l’aménagement de leurs jardins. La dernière catégorie est représentée par les espèces dont
le niveau de production est de l’ordre de la dizaine de plants comme par exemple . Ce sont
des essences surtout horticoles générallement moins rustiques et à croissance plus lente
que les précédentes et surtout moins connues du grand public.
Il est inréressant de noter à ce niveau, le parallèle qui existe entre l’abondance des espèces
sur le terrain et leur fréquence de production au niveau des pépinières puisqu’on retrouve la
prédominance des mêmes espèces Acacia saligna, Leucaena pulverulenta très utilisées
pour les opérations de boisement, ainsi que trois espèces très appréciées par les

52
particuliers pour leur jardin : Acacia dealbata (mimosa de Nice), Acacia farnesiana et
Wisteria sinensis (la glycine de Chine).

En ce qui concerne le mode de reproduction adopté par les pépinièristes pour la production
de plants, notre enquête indique que la reproduction par semis semble la règle générale. En
effet, ce mode de production est celui qui concerne la grande majorité des espèces. Les
pépinièristes bien qu’ils reconnaissent que la plupart des espèces peuvent être reproduites
par bouturage signalent que le rendement de cette pratique est trop faible et/ou aléatoire.
Nous avons relevé en plus de la production par semis au recours fréquent par les
pépinièristes au greffage dans le cas des acacias décoratifs (Acacia podalyrifolia, Acacia
baileyana et dans une moindre mesure Acacia dealbata). Dans ce cas, le greffage pratiqué
sur un porte greffe plus rustique (généralement Acacia saligna) est surtout destiné a
conférer une plus grande rusticité à ces espèces relativement exigeantes en qualité de sol
et particulièrement sensibles à la dessiccation.

53
Tableau VII: Production des légumineuses ligneuses introduites au niveau du panel des
16 pépinières retenues. Les espèces massivement produites sont surlignées en gris.

Niveau de production global

Niveau de production global


Niveau de production par

Niveau de production par


Nombre de pépinières

Mode de reproduction

Nombre de pépinières

Mode de reproduction
N
produisant l’espèce

produisant l’espèce
N° Espèce Espèce
°
pépinière

pépinière
1 Bauhinia corymbosa, 0 -- -- S 26 Acacia podalyrifolia 1 10 10 SG

2 Bauhinia grandiflora 0 -- -- S 27 Acacia pycnantha 2 10 20 S

3 Caesalpinia pectinata 0 -- -- S 28 Acacia retinodes 3 100 300 S

4 Caesalpinia gilliesii 0 -- -- S 29 Acacia verticillata 2 10 20 S

5 Cassia artemisoides 0 -- -- S 30 Albizzia julibrissin 4 10 40 S

6 Cassia corymbosa 4 10 400 S 31 Albizzia lebbek 2 10 20 S

7 Cassia tomentosa 2 10 200 S 32 Albizzia lophanta 5 10 50 S

8 Cercis siliquastrum 4 100 400 S 33 Enterolobium contortisiliquum 1 10 10 S

9 Gleditsia triacanthos 5 100 500 S 34 Leucaena pulverulenta 12 1000 12000 S

10 Gymnocladus dioicus 0 -- -- S 35 Mimosa pudica 0 -- -- S

11 Parkinsonia aculeata 5 100 500 S 36 Mimosa spegazzini 0 -- -- S

12 Schotia latifolia 0 -- -- S 37 Prosopis juliflora 6 100 600 S

13 Acacia armata 0 -- -- S 38 Chorizema varium 0 -- -- S

14 Acacia baileyana 5 10 50 SG 39 Cladrastis lutea 0 -- -- S

15 Acacia cavenia 2 10 20 S 40 Sophora davidii 0 -- S

16 Acacia cultriformis 4 100 400 S 41 Sophora japonica 5 100 500 S

17 Acacia cyanophylla 15 1000 15000 S 42 Sophora secundiflora 0 -- -- S

18 Acacia cyclops 3 100 300 S 43 Templetonia retusa 0 -- -- S

19 Acacia decurrens 2 100 200 S 44 Acacia dealbata 11 100 1100 SG

20 Acacia farnesiana 9 100 900 S 45 Erythrina corallodendron 2 10 20 S

21 Acacia hanburyana 0 -- -- S 46 Robinia pseudo-acacia 10 1000 10000 S

22 Acacia horrida 10 100 1000 S 47 Tipuana tipu 3 100 300 S

23 Acacia juniperina 0 -- -- S 48 Vigna caracalla 4 100 400 S

24 Acacia longifolia 8 1000 8000 S 49 Wisteria sinensis 6 100 600 S


25 Acacia melanoxylon 8 1000 8000 S

54
4 – Prévalence de la symbiose à rhizobia chez les légumineuses ligneuses
introduites produites en pépinières
Au niveau de chacune des pépinières ou une ou plusieurs des légumineuses ligneuses
ciblées sont produites, nous avons procédé à l’évaluation de la prévalence de la symbiose à
rhizobia. A cet effet, 5 plants par espèce et par pépinière ont été choisis au hasard et
désempotés ou désensachès. Leur système racinaire a été lavé à l’eau courante et examiné
pour la recherche de nodosités caractéristiques de la symbiose à rhizobia.
Les résultats obtenus figurent au tableau VIII et indiquent que les plants de la majorité des
espèces produites en pépinières présentent sur leurs racines les nodules caractéristiques
de la symbiose rhizobia légumineuses (Fig. 14). En effet, sur les 32 espèces concernées, 27
soit une proportion de 84% portent sur le système racinaire de leurs plants les nodosités
caractéristiques de la symbiose rhizobia légumineuses.
Seuls les plants des espèces Cassia corymbosa, Cassia tomentosa, Cercis siliquastrum,
Gleditsia triacanthos et Parkinsonia aculeata n’ont pas révélés la présence sur leur système
racinaire les nodosités caractéristiques de la symbiose rhizobia légumineuses. Un résultat
qui s’explique par le fait que ces quatre espèces appartiennent toutes à la sous-famille des
caesalpiniées dont très peu de représentants sont nodulés.
Pour les autres espèces pour lesquelles nous avons pu obtenir de jeunes plants, la
nodulation semble être systématique puisque la proportion de plants nodulés s’est révélée
très élevée avec des fréquences de nodulation des plants variant de 40 à 100% et une
moyenne toutes espèces confondues de l’ordre de 75,4%. Seules deux espèces
Enterolobium contortisiliquum et Tipuana tipu ont montré des fréquences de nodulation
relativement faibles puisqu’elles n’atteignent pas 50% alors que pour toutes les autres
espèces nodulées la fréquence de nodulation s’est révélée égale ou supérieure à 70%.
Les nodules présents sur le système racinaire des plants examinés ce sont révélés très
diversifiés sur le plan morphologique (Fig. 14). Cependant, on peut les subdiviser en deux
groupes principaux. Les nodules du premier groupe sont produits par la grande majorité des
espèces examinées se présentent sous la forme de lobes beaucoup plus allongés que large
(Fig. 14), forme caractéristique des nodules de type indéterminé tel que défini par Corby.
Les nodules de ce type se développent à partir des cellules du cortex interne de la racine. Ils
sont caractérisés par la présence à l'apex de l'ébauche nodulaire d’un méristème persistant
qui permet l'ajout constant de cellules à la partie distale du nodule, lui conférant ainsi une
forme allongée et la capacité de fixer l’azote sur une plus grande période de temps (Hirsch,
1992 ; Crespi et Galvez, 2000). Dans certains cas, ces lobes, confluents à la base ou
émettant des branches dans leur partie inférieure forment des amas coralloïdes dont le
diamètre peut excéder 3 cm.
Les nodules du deuxième groupe qui ne sont produits que par les représentant de la tribu
des phaseoleae se présentent pour leur part sous une forme plus ou moins sphérique aussi
longs que larges et correspondent au type nodulaire déterminé tel que défini par Corby
(1981). Ce type de nodule se forme lui à partir du cortex externe. La persistance du
méristème chez les espèces à nodules de type déterminé est très éphémère et la
croissance en longueur du nodule est limitée. Une croissance en épaisseur a lieu par
hypertrophie des cellules corticales et par des divisions de cellules contenant déjà des
rhizobia. Ce processus de formation se traduit par une forme sphérique et un état de
différenciation identique pour toutes les cellules.

55
La forme des nodosités racinaires des légumineuses est déterminée par la plante hôte
(Hirsch, 1992 ; Hirsch et al, 2001). Corby (1981) considère que la morphologie des nodules
de légumineuses est un critère qui a une grande valeur taxonomique comme cela est
rappelé par Sprent (2009) qui considère que le regroupement récent des Lotea [s.s.] (à
nodules déterminés) et des Coronilleae [s.s.] (à nodules indéterminés) au sein de la même
tribu (Loteae [s.l.]) représenterait l'unique cas d'incongruence du type de nodulaire au sein
d'une même tribu de légumineuse.
De manière générale, les légumineuses d’origine tropicale (phaséolïdées) comme le haricot
(Phaseolus vulgaris) produisent toutes des nodules de type déterminé, généralement non
branchés tandis que les légumineuses des régions tempérées (galégoïdées) comme le pois
chiche (Cicer arietinum) produisent des nodules de type indéterminé et généralement
branchés (Corby, 1981 et 1988, Allen et Allen, 1981). Cependant, certaines légumineuses
qui alternent une phase de vie aquatique et une phase de vie terrestre comme Sesbania
rostrata peuvent former des nodules des deux types selon les conditions environmentales
(Fernandez-Lopez et al., 1998)
En dehors de ces traits morphologiques fondamentaux, les nodules observés sur les racines
des différentes légumineuses ligneuses nodulées produites en pépinière ont montré
uniquement des variations de taille, de couleur et de la texture de la surface du nodule (Fig.
14).
Nos résultats indiquent par ailleurs que la plupart des couples symbiotiques examinés sont
efficients, c'est-à-dire capable de réduire l’azote moléculaire en ammoniac. En, effet des
coupes à main levées réalisées sur des nodules présents sur le système racinaire de la
plante hôte ont montré une zone colorée en rose, ou en brun rougeâtre. Cette coloration est
due à la présence de léghemoglobine, une hémoprotéine qui n’est produite que par les
nodules fixateurs d’azote.
La proportion de plants nodulés et efficients s’et révélée relativement élevée pour
l’ensemble des espèces examinées. En effet, la majorité des plants examinés a présenté
des nodules efficients. Le taux d’efficience des plants varie entre 40 et 100% suivant
l’espèce considérée avec une moyenne toutes espèces confondue de l’ordre de 79,6%.
Seules trois espèces : Enterolobium contortisiliquum, Robinia pseudoacacia et Tipuana tipu
ont montré une proportion relativement faible de plants nodulés et efficients puisqu’elle
n’excède pas 50%.
L'inefficience de certains plants nodulés chez les différentes espèces examinées peut
s’expliquer par le fait que la symbiose rhizobia légumineuse est un processus à spécificité
d’étape et qu’une souche peut être suffisamment compétente pour induire la nodulation et
se révéler incapable de réduire l’azote moléculaire au sein des nodosités de l’hôte (Sprent
2009). En effet, après que la nodulation ait eu lieu, la réduction symbiotique de l’azote
nécessite l’expression coordonnée d’un très grand nombre de gènes de la plante hôte et de
la bactérie et la compatibilité des deux symbiotes peut se révéler insuffisante dans les
phases plus avancées de l’interaction.

56
Tableau VIII : Prévalence de la symbiose à rhizobia et de la fixation symbiotique de
l’azote chez les légumineuses ligneuses produites en pépinières

Nombre moyen de nodules/plant

Nombre moyen de nodules/plant


Proportion de plants efficients

Proportion de plants efficients


Proportion de plants nodulés

Proportion de plants nodulés


Nombre de plants examinés

Nombre de plants examinés


N° du taxon

N° du taxon
Nombre de pépinières

Nombre de pépinières
produisant l’espèce

produisant l’espèce
Espèce Espèce

1 Bauhinia corymbosa, 0 0 -- -- -- 26 Acacia podalyrifolia 1 5 100,0 8 80,0


2 Bauhinia grandiflora 0 0 -- -- -- 27 Acacia pycnantha 2 10 100,0 11 80,0
3 Caesalpinia pectinata 0 0 -- -- -- 28 Acacia retinodes 3 15 93,3 15 86,7
4 Caesalpinia gilliesii 0 0 -- -- -- 29 Acacia verticillata 2 10 70,0 6 50,0
5 Cassia artemisoides 0 0 -- -- -- 30 Albizzia julibrissin 4 20 95,0 23 95,0
6 Cassia corymbosa 4 20 0 -- -- 31 Albizzia lebbek 2 10 100,0 12 100,0
7 Cassia tomentosa 2 10 0 -- -- 32 Albizzia lophanta 5 25 100,0 44 100,0
8 Cercis siliquastrum 4 20 0 -- -- 33 Enterolobium contortisiliquum 1 5 40,0 6 40,0
9 Gleditsia triacanthos 5 25 0 -- -- 34 Leucaena pulverulenta 12 60 98,3 48 96,7
10 Gymnocladus dioicus 0 0 -- -- -- 35 Mimosa pudica 0 0 -- -- --
11 Parkinsonia aculeata 5 25 0 -- -- 36 Mimosa spegazzini 0 0 -- -- --
12 Schotia latifolia 0 0 -- -- -- 37 Prosopis juliflora 6 30 80,0 25 80,0
13 Acacia armata 0 0 -- -- -- 38 Chorizema varium 0 0 -- -- --
14 Acacia baileyana 5 25 100,0 17 100,0 39 Cladrastis lutea 0 0 -- -- --
15 Acacia cavenia 2 10 90,0 11 90,0 40 Sophora davidii 0 0 -- -- --
16 Acacia cultriformis 4 20 85,0 8 80,0 41 Sophora japonica 5 25 88,0 13 60,0
17 Acacia cyanophylla 15 75 97,3 28 97,3 42 Sophora secundiflora 0 0 -- -- --
18 Acacia cyclops 3 15 93,3 13 93,3 43 Templetonia retusa 0 0 -- -- --
19 Acacia decurrens 2 10 100,0 11 100,0 44 Acacia dealbata 11 55 100,0 26 89,1
20 Acacia farnesiana 9 45 97,8 31 97,8 45 Erythrina corallodendron 2 10 80,0 19 60,0
21 Acacia hanburyana 0 0 -- -- -- 46 Robinia pseudo-acacia 10 50 98,0 53 46,0
22 Acacia horrida 10 50 100,0 28 100,0 47 Tipuana tipu 3 15 46,6 17 40,0
23 Acacia juniperina 0 0 -- -- -- 48 Vigna caracalla 4 20 85,0 28 55,0
24 Acacia longifolia 8 40 95,0 18 92,5 49 Wisteria sinensis 6 30 96,7 19 60,0
25 Acacia melanoxylon 8 40 82,5 17 80,0

57
Il ressort de cette évaluation de la prévalence de la symbiose à rhizobia et de la fixation
d’azote chez les légumineuses ligneuses introduites en Algérie que ce phénomène
biologique fondamental pour le fonctionnement de la biosphère est très courant chez ce
groupe de plantes. Bien qu’elles soient d’introduction relativement récente ces plantes sont
capables de recruter à partir de la microflore rhizobienne autochtone des souches
suffisament compétentes pour assurer leur nodulation de manière efficiente.

Les légumineuses ligneuses introduites en Algérie repésentent par conséquent un potentiel


intéressant pour la gestion du niveau de fertilité azotée des sytèmes agronomiques,
agroforestiers ou encore des milieux naturels. De plus, en raison de leur relative
indépendance vis-à-vis de l’azote du sol elles peuvent être mises à profit pour la
réhabilitation des aires naturelles incultes, dégradées ou polluées dans le cadre de projets
de revégétalisation ou de phytoremédiation.

58
Tableau IX : Caractères des nodules observés sur le système racinaire des
légumineuses ligneuses produites en pépinières

Nombre moyen de nodules/plant

Présence de nodules branchés


Proportion de plants efficients
Proportion de plants nodulés
Nombre de plants examinés

Taille motenne des nodules


Localisation des nodules
N° du taxon

Nombre de pépinières

ou d’amas nodulaires
produisant l’espèce
Espèce

Type de nodule
14 Acacia baileyana 5 25 100,0 17 100,0 R2-C I +
15 Acacia cavenia 2 10 90,0 11 90,0 R2 I +
16 Acacia cultriformis 4 20 85,0 8 80,0 R2 I +
17 Acacia cyanophylla 15 75 97,3 28 97,3 R2-C I +
18 Acacia cyclops 3 15 93,3 13 93,3 R2 I +
19 Acacia decurrens 2 10 100,0 11 100,0 R2 I +
20 Acacia farnesiana 9 45 97,8 31 97,8 R2 I +
22 Acacia horrida 10 50 100,0 28 100,0 R2 I +
24 Acacia longifolia 8 40 95,0 18 92,5 R2 I +
25 Acacia melanoxylon 8 40 82,5 17 80,0 R2 I +
26 Acacia podalyrifolia 1 5 100,0 8 80,0 R2 I +
27 Acacia pycnantha 2 10 100,0 11 80,0 R2 I +
28 Acacia retinodes 3 15 93,3 15 86,7 R2 I +
29 Acacia verticillata 2 10 70,0 6 50,0 R2 I +
30 Albizzia julibrissin 4 20 95,0 23 95,0 R2 I +
31 Albizzia lebbek 2 10 100,0 12 100,0 R2 I +
32 Albizzia lophanta 5 25 100,0 44 100,0 R2-C I +
33 Enterolobium contortisiliquum 1 5 40,0 6 40,0 R2 I +
34 Leucaena pulverulenta 12 60 98,3 48 96,7 R2 I +
37 Prosopis juliflora 6 30 80,0 25 80,0 R2 I +
41 Sophora japonica 5 25 88,0 13 60,0 R2 I +
44 Acacia dealbata 11 55 100,0 26 89,1 R2 I +
45 Erythrina corallodendron 2 10 80,0 19 60,0 R2 I -
46 Robinia pseudo-acacia 10 50 98,0 53 46,0 R2 D -
47 Tipuana tipu 3 15 46,6 17 40,0 R2 I +
48 Vigna caracalla 4 20 85,0 28 55,0 R2 D -
49 Wisteria sinensis 6 30 96,7 19 60,0 R2 I +

59
5 – Etude de la diversité de quelques souches de rhizobia associés à des espèces
du genre Acacia

Dans la dernière partie de ce mémoire, nous nous sommes proposés de caractériser et


d’évaluer la diversité des souches de rhizobia associées à certaines espèces d’acacia
introduites. Les 6 espèces retenues sont celles qui se sont révélées les plus fréquement
produites en pépinières, à savoir : A. saligna, A. longifolia, A. melanoxylon, A. dealbata, A.
horrida et A. farnesiana. Pour limiter le nombre de souches nous nous sommes limités
uniquement aux plants provenant de 6 pépinières qui assurent toutes la production des 6
espèces retenues (Baïnem, Ben Aknoun, Béjaïa, Ténés, Tlemcen et Jijel).

5-1 Extraction et authentification des isolats nodulaires

L’extraction des souches de rhizobia associées aux six espèces d’acacia a été réalisée pour
chaque espèce et chaque pépinière retenues à partir d’un plant efficient et d’un nodule
unique choisi comme représentatif du cortége nodulaire.

La procédure d’extraction, d’isolement et de purification du contenu nodulaire a permis


l’obtention de 36 isolats bactériens qui ont tous montré une réaction Gram- et présenté les
caractéristiques coloniales communes aux rhizobia (aspect mucoïde, non adsorption du
rouge Congo…).

Ces 36 isolats nodulaires ont été affublés d’un code comportant comme préfixe les
miniscules des 3 premières lettres du nom d’espèce de leur acacia d’origine, d’un tiret et
d’un suffixe comportant les 3 premières lettres majuscules de leur pépinière d’origine. Le
code dea-JIJ désigne par exemple la souche isolée du plant d’Acacia dealbata retenu pour
la pépinière de Jijel.

Lors de la procédure d’extraction, d’isolement et de purification du contenu nodulaire nous


avons noté une grande variabilité de la vitesse de croissance des 36 isolats bactériens.
Certaines souches se sont révélées capables de former des colonies visibles à l’œil nu
après seulement 2 à 4 jours d’incubation tandis que d’autres ne le font qu’après 7 à 11
jours (Tableau X et XI). Cette observation indique que notre souchier comporte des souches
de rhizobia à croissance rapide et des souches à croissance lente qui correspondraient aux
deux grands groupes de rhizobia définissables sur le plan de la vitesse de croissance : les
rhizobia à croissance rapide représentés par les genres Rhizobium, Sinorhizobium,
Mesorhizobium… et les rhizobia à croissance lente représentés quant à eux par un genre
jusqu’ici unique : le genre Bradyrhizobium).

60
Tableau X : Nombre de jours d’incubation à 25°C nécessaires aux 36 souches associées aux
acacias pour former des colonies visibles à l’œil nu sur milieu YEMA-RC réparti en boîtes de
Petri.

Nombre de jours
Nombre de jours
d’incubation
Pépinière d’incubation nécessaires Code Pépinière
N° Code souche N° nécessaires à
d’origine à l’apparition de colonies souche d’origine
l’apparition de
visibles à l’œil nu
colonies visibles à
1 dea-BAI Baïnem 8 19 lon-BAI Baïnem 9

2 dea-BEN Ben Aknoun 9 20 lon-BEN Ben Aknoun 7

3 dea-BEJ Béjaïa 11 21 lon-BEJ Béjaïa 7

4 dea-TEN Ténés 8 22 lon-TEN Ténés 3

5 dea-TLE Tlemcen 7 23 lon-TLE Tlemcen 3

6 dea-JIJ Jijel 11 24 lon-JIJ Jijel 3

7 far-BAI Baïnem 3 25 mel-BAI Baïnem 9

8 far-BEN Ben Aknoun 2 26 mel-BEN Ben Aknoun 7

9 far-BEJ Béjaïa 4 27 mel-BEJ Béjaïa 7

10 far-TEN Ténés 3 28 mel-TEN Ténés 3

11 far-TLE Tlemcen 3 29 mel-TLE Tlemcen 3

12 far-JIJ Jijel 3 30 mel-JIJ Jijel 8

13 hor-BAI Baïnem 3 31 sal-BAI Baïnem 9

14 hor-BEN Ben Aknoun 2 32 sal-BEN Ben Aknoun 7

15 hor-BEJ Béjaïa 4 33 sal-BEJ Béjaïa 7

16 hor-TEN Ténés 3 34 sal-TEN Ténés 3

17 hor-TLE Tlemcen 3 35 sal-TLE Tlemcen 3

18 hor-JIJ Jijel 3 36 sal-JIJ Jijel 3

61
5-2 Authentification des isolats nodulaires

Les rhizobia ne présentant aucune caractéristique phénotypique permettant de les


distinguer des autres bactéries Gram- du sol, il est nécessaire de vérifier la nature des
isolats issus des nodules de légumineuses en les soumettant au test d’authentification. En
effet, il est assez fréquent lors de la procédure d’extraction/purification à partir de nodules
de légumineuses, d’isoler des souches non nodulantes (Vincent, 1970 ; Somesegaran et
Hobben, 1994). Ces dernières peuvent correspondre à des contaminants de surface ayant
échappé à la procédure de stérilisation superficielle du nodule ou encore à des endophytes
c'est-à-dire des souches rhizobiennes non symbiotiques ou des souches non rhizobiennes
présentes au sein du nodule (Muresu et al., 2008).

Le test d’authentification consiste à inoculer les isolats nodulaires à des plantules


axéniques de leur légumineuse d'origine ou a défaut d'une légumineuse taxonomiquement
voisine et vérifier qu'ils sont capables de la renoduler. Lorsque le test est positif, la souche
est considérée comme étant un rhizobia, dans le cas contraire elle est considérée comme
un contaminant ou un endophyte.

Le test de nodulation demeure le moyen absolu pour s'assurer qu'un isolat appartient bien
au groupe des rhizobia ou plus exactement au groupe des bactéries nodulant les
légumineuses (BNL) dans le sens strictement fonctionnel du terme (Rivas et al., 2009). La
découverte, ces dernières années de plusieurs espèces de rhizobia incapables de noduler
les légumineuses a beaucoup augmenté la valeur de ce test pour attribuer le statut de BNL
à un isolat bactérien provenant de nodules de légumineuses (Zakhia et Lajudie, 2006 ;
Rivas et al., 2009).

La réinoculation de nos isolats à des plantules de leur acacia d’origine dans des systèmes
de culture dépourvus de rhizobia nous a permis d’authentifier toutes nos souches comme
des rhizobia. En effet, elles se sont toutes montrées capables de renoduler en culture pure
des plants de leur acacia d’origine obtenus au laboratoire sur un substrat de culture
(mélange sable/tourbe stérilisé) ne renfermant pas d’autres rhizobia que ceux apportés par
l’inoculation (Tableau VIII).

L’examen de coupes à main levée pratiquées sur les nodules présents sur le système
racinaire des plants produits au laboratoire pour les tests d’authentification des souches
nous a permis de vérifier par ailleurs qu’ils sont tous efficients c'est-à-dire capable de
réduire l’azote moléculaire en ammoniac (Tab. 8). En effet, les coupes des nodules des
plants obtenus ont présenté tous une zone centrale rose, rouge, rougeâtre ou brunâtre
révélatrice de la présence de léghémoglobine, une hémoprotéine produite uniquement par
les nodules fixateurs d’azote (Downie, 2005 ; Ott, 2005).

62
Tableau XI: Résultats des tests de nodulation réalisés pour authentifier les isolats
nodulaires obtenus à partir des 6 espèces d’acacias retenues.

A. farnesiana

melanoxylon
A. longifolia
A. dealbata

A. horrida

A. saligna
Colonies
Souche

Origine

TG

A.
N F N F N F N F N F N F
dea-BAI Baïnem 8 7,4 + +
dea-BEN Ben Aknoun 9 8,2 + +
dea-BEJ Béjaïa 11 10,3 + +
dea-TEN Ténés 8 7,8 + +
dea-TLE Tlemcen 7 7,6 + +
dea-JIJ Jijel 11 9,8 + +

far-BAI Baïnem 3 2,7 + +


far-BEN Ben Aknoun 2 2,1 + +
far-BEJ Béjaïa 4 3,6 + +
far-TEN Ténés 3 2,8 + +
far-TLE Tlemcen 3 2,6 + +
far-JIJ Jijel 3 3,1 + +

hor-BAI Baïnem 3 2,8 + +


hor-BEN Ben Aknoun 2 2,4 + +
hor-BEJ Béjaïa 4 3,4 + +
hor-TEN Ténés 3 2,8 + +
hor-TLE Tlemcen 3 2,3 + +
hor-JIJ Jijel 3 2,6 + +

lon-BAI Baïnem 9 9,7 + +


lon-BEN Ben Aknoun 7 6,9 + +
lon-BEJ Béjaïa 7 7,3 + +
lon-TEN Ténés 3 2,8 + +
lon-TLE Tlemcen 3 2,4 + +
lon-JIJ Jijel 3 2,6 + +

mel-BAI Baïnem 9 8,8 + +


mel-BEN Ben Aknoun 7 7,4 + +
mel-BEJ Béjaïa 7 7,3 + +
mel-TEN Ténés 3 2,4 + +
mel-TLE Tlemcen 3 2,5 + +
mel-JIJ Jijel 8 8,1 + +

sal-BAI Baïnem 9 8,6 + +


sal-BEN Ben Aknoun 7 7,8 + +
sal-BEJ Béjaïa 7 7,4 + +
sal-TEN Ténés 3 2,8 + +
sal-TLE Tlemcen 3 2,6 + +
sal-JIJ Jijel 3 2,5 + +

63
5-3 Caractéristiques symbiotiques des souches

Pour caractériser sur le plan symbiotique les souches de rhizobia associées à chacune des
six espèces d’acacias retenues, nous les avons inoculées également aux cinq autres
espèces d'acacias. Cette procédure appelée test d'inoculation croisée permet de déterminer
un spectre d'hôte, c'est-à-dire le panel de légumineuses qu'une souche de rhizobia donnée
peut noduler. Ce spectre d'hôte qui a été pendant longtemps à la base de la classification
des rhizobia n'est plus aujourd'hui qu'un trait phénotypique important pour la
caractérisation des rhizobia et l’évaluation de leur diversité.
Les résultats de ces tests de nodulation croisée indiquent que le spectre d’hôte de nos
souches est très dissemblable. 17 d’entre elles se sont révélées capables de noduler au
moins une espèce d’acaa autre que ceelle d’origine. Certaines mjoritires comme ou ont
montré un spectre d’hôte large puisqu’elles sont capables de noduler 4 à 5 des acacias
testés. D’autres comme montrent un spectre d’hote intermédiare puisqu’elles ne sont
capables de noduler que 2 à 3 des 6 espèces d’acacias prises en considération. A l’opposé
11 souches ne nodulent qu’une seule espèce d’acacia, leur hôte d’orgine donc spectre
d’hôte très étroit.
très variables en ce qui concerne leur pouvoir de noduler les 6 espèces d’acacias (Tableau
XII). souches (33%) parmi les 72 étudiées se sont montrées capables de noduler les quatre
autres espèces d’acacia testées ; leur spectre d'hôte est relativement large. La majorité des
autres souches ont montré un spectre d’hôte plus étroit puisqu’elles ne nodulent qu'une à
trois des 4 espèces d’acacia additionnelles. Parmi ces souches 8 (11%) se sont révélées
capables d'induire la nodulation chez 3 des 4 espèces d'acacias testées, 35 (49%) chez
deux espèces et 4 (5%) chez une seule des 4 espèces.
Une seule souche, la souche MED1 s'est montrée incapable d'induire la nodulation chez les
4 espèces additionnelles d’acacia, ce qui laisse indiquer qu'il s'agit d'une souche à spectre
d’hôte très restreint ou d'une souche très spécifique à A. saligna.
La proportion de couples symbiotiques la plus élevée a été obtenue pour A. longifolia qui est
nodulée par 69 des 72 souches testées. A. longifolia est suivie par A. melanoxylon qui est
nodulée par 56 des 72 souches examinées. Acacia ehrenbergiana et A. raddiana se sont
montrées quant à elles les moins susceptibles au souchier constitué puisqu'elle ne sont
nodulée que par 37 et 32 souches respectivement.
La compétence des souches associées à A. saligna s'est révélée plus élevée pour les
espèces introduites (A. longifolia et A. melanoxylon) qui sont nodulées dans 87% des cas
que pour les espèces autochtones (A. ehrenbergiana et A. raddiana) qui le sont seulement
dans 48% des cas. Cette différence peut s'expliquer par la grande divergence qui existe
entre les deux groupes d'acacia qui sont aujourd'hui rangés dans deux genres différents
(Acacia et Vachelia respectivement). Dans ces conditions, les variations du degré de
susceptibilité des deux groupes et des 4 espèces d'acacias reflètent vraisemblablement des
différences dans la composition ou du spectre des inducteurs de nodulation (flavonoïdes,
isoflavonoïdes, bétaïnes…) produits. En effet, chaque plante se caractérise par son spectre
d'inducteurs de nodulation et selon sa perception des facteurs de nodulation émis par les

64
rhizobia elle produit en retour une mixture de flavonoïdes qui peut varier de surcroît selon
son état physiologique (Subramanian et al. 2007).
Dans l'ensemble, les 288 combinaisons souche/plante hôte explorées ont donné lieu à une
nodulation dans 194 cas, soit une proportion de 67% (Tableau XII).
Pour vérifier l'efficience des couples symbiotiques obtenus pour les tests d'inoculation
croisée, nous nous sommes contentés de la recherche de traces de léghémoglobine au sein
des nodosités. En effet, les traces de cette hémoprotéine qui n'est produite que par les
nodules efficients sont facilement discernables à l'œil nu ou à la loupe car elles confèrent
au tissu de la zone centrale des nodules efficients une coloration rose à rouge sombre selon
l'état d'oxydation de la léghémoglobine. Ces traces sont à l'inverse absentes des nodules
inefficients dont la zone centrale montre alors une coloration blanchâtre ou jaunâtre
(Prévost et Antoun, 2006).
Des coupes à main levée réalisées sur les nodules des 4 espèces d'acacias indique que les
couples symbiotiques obtenus sont dans leur grande majorité efficients. En effet, ces
coupes ont montré dans 169/194 cas (87%) une coloration rouge de la zone centrale des
nodules. Seuls 25 couples symbiotiques ont produits des nodules dont la zone centrale était
blanchâtre ou jaunâtre du fait de l'absence de léghémoglobine qui indique que ces couples
symbiotiques sont inefficients vraisemblablement en raison d'une compétence insuffisante
des deux symbiontes pour fixer l'azote en symbiose.
La proportion élevée de souches capables de noduler et de fixer l’azote avec A. longifolia, A.
melanoxylon, A. ehrenbergiana et A. raddiana indique que le souchier constitué à partir de
nodosités d'A. saligna est suffisamment compétent avec les quatre autres espèces
d'acacias.
Cette promiscuité symbiotique entre A. saligna et les 4 autres espèces d'acacias laisse
indiquer que les facteurs Nod, signaux moléculaires qui jouent un rôle déterminant dans la
spécificité de nodulation, produits par ces rhizobia présentent des structures similaires
(Lortet et al., 1996, Lorquin et al., 1997 ; de Lajudie et al., 2003). C’est la similitude de
structure des facteurs Nod d’espèces rhizobiennes différentes qui explique qu’elles
puissent converger vers la nodulation des mêmes plantes comme cela a déjà été observé
pour d’autres légumineuses (Lorquin et al., 1997, Dénarié et al., 1996). Les modalités de
cette convergence, par transfert latéral de gènes Nod ou par des processus génétiques
parallèles impliquant des mutations, des délétions, des insertions ne sont pas élucidées. De
même, le rôle de la pression de sélection de la plante dans la convergence de rhizobia
différents à produire les mêmes facteurs Nod reste un domaine inexploré (Limpens et
Bisseling 2009).
Sur le plan pratique, cette promiscuité symbiotique entre A. saligna et les 4 autres espèces
d'acacias permet d’envisager l’utilisation de notre souchier pour la sélection d’inoculants
destinés non seulement à A. saligna mais aussi aux autres espèces étudiées.

65
Tableau XII : Comportement symbiotique des 36 souches de rhizobia associées à
quelques espèces d’acacias
.(NO= nodulation – FI = Fixation d’azote)

A. melanoxylon
A. farnesiana

A. longifolia
A. dealbata
Colonies

A. saligna
A. horrida
Souche

Origine

TG
N F N F N F N F N F N F
Adea1 Baïnem 8 7,4 + + - - - - + + + + + -
Adea2 Ben Aknoun 9 8,2 + + - - - - + - - - + +
Adea3 Béjaïa 11 10,3 + + - - - - + + + - + +
Adea4 Ténés 8 7,8 + + - - - - - - - - + +
Adea5 Tlemcen 7 7,6 + + - - - - - - - - + +
Adea6 Jijel 11 9,8 + + - - - - + + + + + +

Afar1 Baïnem 3 2,7 - - + + + + - - + + + +


Afar2 Ben Aknoun 2 2,1 - - + + + + + - + + + +
Afar3 Béjaïa 4 3,6 - - + + + + + - + - + +
Afar4 Ténés 3 2,8 - - + + + + - - + - + +
Afar5 Tlemcen 3 2,6 - - + + + + + + + + + +
Afar6 Jijel 3 3,1 - - + + + + + - - - + +

Ahor1 Baïnem 3 2,8 - - - - + + - - - - + +


Ahor2 Ben Aknoun 2 2,4 - - + + + + - - + - + +
Ahor3 Béjaïa 4 3,4 - - + + + + - - + + + +
Ahor4 Ténés 3 2,8 - - + + + + + + + + + +
Ahor5 Tlemcen 3 2,3 - - - - + + - - + - + +
Ahor6 Jijel 3 2,6 - - + - + + + - - - + +

Alon1 Baïnem 9 9,7 + - - - - - + + + + + +


Alon2 Ben Aknoun 7 6,9 - - - - + - + + + + + +
Alon3 Béjaïa 7 7,3 - - - - - - + + + - + +
Alon4 Ténés 3 2,8 - - + + - - + + - - + +
Alon5 Tlemcen 3 2,4 - - + - + + + + + + + +
Alon6 Jijel 3 2,6 - - - - + + + + + + + +

Amel1 Baïnem 9 8,8 + + - - - - - - + + + +


Amel2 Ben Aknoun 7 7,4 + - - - - - - - + + - -
Amel3 Béjaïa 7 7,3 + - - - - - - - + + + -
Amel4 Ténés 3 2,4 - - + + + + + - + + + +
Amel5 Tlemcen 3 2,5 - - - - - - + + + + + +
Amel6 Jijel 8 8,1 - - - - + + + - + + + +

Asal1 Baïnem 9 8,6 + + - - - - + + + + + +


Asal2 Ben Aknoun 7 7,8 + - - - - - - - - - + +
Asal3 Béjaïa 7 7,4 + - - - - - + + + - + +
Asal4 Ténés 3 2,8 - - + + + + + - + + + +
Asal5 Tlemcen 3 2,6 - - + + + + + - + + + +
Asal6 Jijel 3 2,5 - - - - + + - - + - + +

66
UPGMA
Ahor1
Alon4
Ahor6
Afar6
Amel6
Alon6
Alon2
Asal6
Ahor5
Asal5
Asal4
Amel4
Alon5
Ahor4
Afar5
Afar3
Afar2
Ahor3
Ahor2
Afar4
Afar1
Amel2
Asal2
Adea5
Adea4
Amel3
Amel1
Amel5
Alon3
Adea2
Asal3
Asal1
Alon1
Adea6
Adea3
Adea1

0,28 0,4 0,52 0,64 0,76 0,88 1

Jaccard's Coefficient

Figure 15 : Dendrogramme montrant les relations existant entre les différentes souches de
rhizobia en fonction de leur spectre d’hôte.

67
6 – Diversité phénotypique des souches de rhizobia associées à quelques
espèces d’acacias introduits
Dans la dernière partie de ce mémoire, nous nous sommes proposés de caractériser et
d’évaluer la diversité de 36 souches de rhizobia associées à certaines espèces d’acacia
introduites (A. saligna, A. longifolia, A. melanoxylon, A. dealbata, A. horrida et A.
farnesiana).
Le souchier constitué comporte des souches de rhizobia à croissance rapide et des souches
à croissance lente qui correspondraient aux deux grands groupes de rhizobia définissables
sur le plan de la vitesse de croissance : les rhizobia à croissance rapide représentés par les
genres Rhizobium, Sinorhizobium, Mesorhizobium… et les rhizobia à croissance lente
représentés quant à eux par un genre jusqu’ici unique : le genre Bradyrhizobium).
Des tests d’inoculation croisée nous ont permis de montrer que nos souches sont capables
de noduler en plus de leur plante hôte d’origine une ou plusieurs des autres espèces
d’acacias prises en considération (Fig. 15). Ces résultats nous ont permis de subdiviser les
6 espèces d’acacias prises en considération en 3 groupes d’inoculation. Le premier groupe
qui ne comporte qu’une seule espèce, à savoir Acacia dealbata, n’est nodulé que par les
souches de rhizobia à croissance lente. Le second groupe qui comporte Acacia farnesiana
et Acacia horrida n’est nodulé pour sa part que par des souches de rhizobia à croissance
rapide. Le troisième et dernier groupe d’inoculation constitué d’Acacia longifolia, A.
melanoxylon et A. cyanophylla est plus eccléctique puisqu’il est nodulé aussi bien par les
rhizobia à croissance lente que les rhizobia à croissance rapide.
L’analyse par taxonomie numérique des profils phénotypique de nos souches (Fig. 16) a
permis de mettre en évidence une grande plasticité physiologique et diversité de celles-ci.
Leur position relative sur le denrogramme construit en incluant des souches de références
nous as permis de rapprocher :
- Les souches à croissance lente provenant des nodules d’Acacia dealbata, A.
longifolia, A. melanoxylon et A. saligna au genre Bradyrhizobium et plus
particulièrement à l’espèce Bradyrhizobium japonicum.

- Les souches à croissance rapide associées à Acacia farnesiana et A. horrida au


genre sinorhizobium et plus particulièrement Sinorhizobium meliloti

- Les souches à croissance rapide associées à Acacia longifolia, A. melanoxylon et A.


saligna aux genres Sinorhizobium (S. meliloti) et Rhizobium (R. leguminosarum).

Ces rapprochements sont en accord avec les données de la littérature qui rapporte
l’association des mêmes espèces de rhizobia avec les différentes espèces d’acacias prises
en considération.

Sur le plan pratique, la promiscuité symbiotique qui existe entre les six espèces d'acacias
prises en considération permet d’envisager l’utilisation de notre souchier pour la sélection
d’inoculants destinés à l’ensemble des espèces étudiées..

68
UPGMA
Alon4
Ahor6
Afar6
Afar3
Ahor1
Afar4
Ahor5
Asal6
Alon6
Afar2
Amel6
Ahor2
Ahor4
Afar5
Alon5
Ahor3
Afar1
Amel4
Asal5
Asal4
Amel3
Amel2
Alon3
Asal2
Amel1
Adea5
Adea4
Adea2
Alon2
Alon1
Amel5
Asal3
Adea3
Asal1
Adea6
Adea1

0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1

Jaccard's Coefficient

Figure 16 : Dendrogramme montrant les relations existant entre les différentes


souches de rhizobia en fonction du degré de sililitude de leur profil phénotypique. Pour
mieux situer nos souches, nous avons inclus dans l’analyse numérique les profils des
souches de référence des espèces de rhizobia les plus communes

69
Conclusion
Quarante neuf (49) légumineuses ligneuses ont été introduites, acclimatées avec succès et
propagées à plus ou moins grande échelle en Algérie. Ces légumineuses ligneuses
représentées par ordre d’importance par des arbres et des arbustes grimpants ou non, sont
représentées par 12 Caesalpinieae, 26 Mimosoideae et 11 Papilionaceae qui présentent
une intérêt horticole ou forestier.
Des prospections portant sur 61 sites répartis sur 18 wilayas du nord du pays pour la
grande majorité d’entre eux indiquent que 35 des 49 espèces de légumineuses ligneuses
introduites peuvent être rencontrées aujourd’hui en Algérie. Quelques unes qui ne sont que
faiblement représentées sont des reliquats de plantations datant de la période coloniale et
semblent menacées pour la plupart de disparaître d’Algérie si elles ne suscitent pas des
actions de conservation. D’autres au contraire sont bien représentées en raison de la
production massive de leurs plants par les pépinières publiques et privées. Parmi ces
espèces massivement produites certaines comme Acacia saligna, Leucaena leucocephala…
sont devenues des composantes essentielles de la flore ligneuse Algérienne tout au moins
au nord du pays où elles sont implantées en grand nombre pour la protection des pentes
(routes, autoroutes, barrages…) ou pour des opérations de boisement et de reboisement.
Une enquête menée au niveau de 16 pépinières publiques ou privées nous a permis de
vérifier que 35 des 49 espèces introduites ont été produite de manière permanente ou
épisodique durant la dernière décennie. Le mode de reproduction adopté par l’ensemble
des pépiniéristes est le semis, le bouturage est rarement pratiqué en raison de sa faible
efficacité. Pour les espèces d’acacias horticoles jugées fragiles (Acacia podalyrifolia, Acacia
baileyana et dans une moindre mesure Acacia dealbata…) la pratique du greffage sur un
porte-greffe rustque (Acacia saligna) s’est révélée une pratique assez courante.
La majorité des espèces qui sont produites en pépinières. se sont révélées nodulées et
fixatrices d'azote et représentent par conséquent un potentiel intéressant pour la gestion
du niveau de fertilité azotée des sytèmes agronomiques, agroforestiers ou encore des
milieux naturels.
L’étude de la diversité phénotypique de 36 souches de rhizobia associées au niveau de
quelques pépinières aux espèces d’acacias introduites les plus fréquentes en Algérie a
permis de mettre en évidence leur grande diversité sur le plan de leur spectre d’hôte et de
leur profil phénotypique. Elles sont représentées par des souches à croissance lente
apparentées à Bradyrhizobium japonicum et des souches à croissance rapide qui ont été
affiliées à Sinorhizobium meliloti et Rhizobium leguminosarum.
En raison de la pauvreté de la flore algérienne en légumineuses ligneuses autochtones,
celles introduites devraient faire l’objet d’une attention particulière car en tant qu’espèces
acclimatées elles font partie intégrante de la diversité floristique algérienne et mêritent
d’être promues, valorisées et conservées au même titre que les espèces autochtones.

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83
Annexes
Annexe 1

Liste des sites de prospection visités pour dresser l’inventaire des légumineuses
ligneuses introduites présentes aujourd’hui en Algérie.

N° Désignation/Nature Wilaya
1 Parc de Aïn Temouchent Aïn Temouchent
2 Parc de Béni Saf Aïn Témouchent
3 Arboretum de Baïnem Alger
4 Campus de l'Université de Bouzaréah Alger
5 Campus de l'USTHB Alger
6 Caserne militaire de Béni-Messous Alger
7 Caserne Militaire d'El Harrach Alger
8 Cimetière Chrétien de Bab El Oued Alger
9 Cimetière Chrétien d'El Madania Alger
10 Cimetière d'El Alia Alger
11 Foêt/Parc Zoologique de Ben Aknoun Alger
12 Forêt domaniale de Hydra Alger
13 Forêt/Parc de la Présidence de la république Alger
14 Forêt/Parc Olof Palme - Hydra Alger
15 Jardin Botanique de l'Hoter El Djazaïr Alger
16 Jardin Botanique de Rouiba Alger
17 Jardin de la caserne militaire de Rouiba Alger
18 Jardin de l'école militaire de Rouiba Alger
19 Jardin de l'Institut National d'Agronomie Alger
20 Jardin de l'Institut National de la planification Alger
21 Jardin d'Essai du Hamma Alger
22 Jardin du Ministère de la santé Alger
23 Jardin du Ministère de l'hydraulique Alger
24 Jardin du musée national des beaux arts Alger
25 Jardin du Palais du Gouvernement Alger
26 Parc Belgrade Alger
27 Parc Beyrouth Alger
28 Parc de Kouba Alger
29 Parc de Reghaia Alger
30 Parc de Riadh El Fath Alger
31 Parc Tito - Bab Ezzouar Alger
32 Pépinière d'El Alia - El Harrach Alger
33 Arboretum du lac Tonga Annaba

84
34 Parc d'attractions de Sidi-Achour Annaba
35 Parc national d'El Kala Annaba
36 Parc de Batna - Bellezma Batna
37 Parc de Béchar Béchar
38 Parc Landon Biskra
39 Arboretum de Meurdja Blida
40 Jardin de la caserne de gendarmerie des Issers Boumerdès
41 Jardin de l'institut National des Industries Légères Boumerdès
42 Parc de Boumerdès Boumerdès
43 Parc de Boumerdès Boumerdès
44 Parc de Constantine Constantine
45 Parc du Djebel Ouahch Constantine
46 Parc de Djelfa Djelfa
47 Jardin de la Base vie de Ain Amenas Illizi
48 Parc de Médéa Médéa
49 Parc d'arzew Oran
50 Parc de loisirs d'Oran (Ibn Badis) Oran
51 Jardin de la Base vie de Hassi Messaoud Ouargla
52 Parc de Saïda Saïda
53 Parc de Loisirs de Sidi-Bel Abbès Sidi Bel Abbès
54 Parc d'attraction de Sétif Sétif
55 Parc de Skikda Skikda
56 Parc de Cherchell Tipaza
57 Parc de Tipaza Tipaza
58 Réserve de chasse de Zéralda Tipaza
59 Arboretum de Tlemcen Tlemcen
60 Parc de Tlemcen Tlemcen
61 Parc National de Tlemcen Tlemcen

85
Annexe 2
Liste des caractères physiologiques, biochimiques et de résistance utilisés pour la
caractérisation des souches de rhizobia associées aux espèces d’acacias introduits les
plus fréquents en Algérie.

Tolérance à la salinité (NaCl)


1 NaCl 250 mM
2 NaCl 500 mM
3 NaCl 750 mM
4 NaCl 1000 mM
5 NaCl 1250 mM
6 NaCl 1500 mM
Tolérance au déficit hydrique (PEG 6000)
7 PEG 2,5%
8 PEG 5%
9 PEG 7,5%
10 PEG 10%
11 PEG 12,5%
12 PEG 15
13 PEG 17,5
Croissance à différentes températures
14 5°C
15 10°C
16 15°C
17 20°C
18 25°C
19 30°C
20 35°C
21 40°C
22 45°C
Utilisation des oses et polyols
23 Adonitol
24 Amidon
25 Arabinose
26 Cellulose
27 Fructose
28 Furanose
29 Glucitol
30 Glucose
31 Glycérol
32 Glycogène
33 Inositol
34 Inuline
35 Lactose
36 Maltitol
37 Maltose
38 Maltose

86
39 Mannitol
40 Mannose
41 Mélibiose
42 Melizitose
43 Méso-erythritol
44 Raffinose
45 Rhamnose
46 Ribose
47 Ribulose
48 Saccharose
49 Sorbose
50 Tagatose
51 Trehalose
52 Xylose
Utilisation de différentes sources d’azote
53 Nitrate
54 Nitrites
55 Ammoniac
56 Urée
57 Glutamate
58 Proline
59 Acide aspartique
60 Lysine
61 Tyrosine
62 Valine
63 Glycine
64 Alanine
Résistance aux antibiotiques
65 Acide nalidixique
66 Gentamycine
67 Kanamycine
68 Penicilline
69 Rifamycine
70 Spiramycine
71 Streptomycine
72 Tetracycline
Résistance aux métaux lourds
73 Zinc Sulfate
74 Cuivre sulfate
75 Magnésium sulfate
76 Manganèse sulfate
77 Plomb acétate
78 Cadmium sulfate
79 Chrome sulfate
80 Vanadium sulfate
81 Argent sulfate
82 Aluminium sulfate
83 Selenium
84 Cobalt sulfate
87
Résumé
Quarante neuf (49) légumineuses ligneuses ont été introduites, acclimatées avec
succès et propagées à plus ou moins grande échelle en Algérie. Ces légumineuses
ligneuses représentées par ordre d’importance par des arbres et des arbustes
grimpants ou non, sont représentées par 12 Caesalpinieae, 26 Mimosoideae et 11
Papilionaceae qui présentent une intérêt horticole ou forestier.

Des prospections portant sur 61 sites et 16 pépinières indiquent que la plupart de ces
espèces de légumineuses ligneuses introduites peuvent être rencontrées aujourd’hui
en Algérie. Quelques unes qui ne sont que faiblement représentées. D’autres sont
devenues des composantes essentielles de la flore ligneuse Algérienne tout au moins
au nord du pays où elles sont implantées en grand nombre pour la protection des
pentes (routes, autoroutes, barrages…) ou pour des opérations de boisement et de
reboisement.

L’étude de la diversité phénotypique de 36 souches de rhizobia associées au niveau


de quelques pépinières aux espèces d’acacias introduites les plus fréquentes en
Algérie a permis de mettre en évidence leur grande diversité sur le plan de leur
spectre d’hôte et de leur profil phénotypique. Elles sont représentées par des souches
à croissance lente apparentées à Bradyrhizobium japonicum et des souches à
croissance rapide qui ont été affiliées à Sinorhizobium meliloti et Rhizobium
leguminosarum.

En raison de la pauvreté de la flore algérienne en légumineuses ligneuses


autochtones, celles introduites devraient faire l’objet d’une attention particulière car
en tant qu’espèces acclimatées elles font partie intégrante de la diversité floristique
algérienne et méritent d’être promues, valorisées et conservées au même titre que les
espèces autochtones.

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