Vous êtes sur la page 1sur 19

Fatigue des surfaces

par Louis FLAMAND


Professeur à l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
Laboratoire de Mécanique des contacts

1. Avaries de surface dans les contacts élastohydrodynamiques.. B 5 055 - 2


1.1 Familles d’avaries ........................................................................................ — 2
1.2 Effets normaux............................................................................................. — 2
1.2.1 Déformations plastiques .................................................................... — 2
1.2.2 Fatigues superficielles........................................................................ — 2
1.3 Effets normaux et tangentiels..................................................................... — 3
1.3.1 Usures (wear)...................................................................................... — 3
1.3.2 Usures et fissuration par petits débattements
(fretting wear, fretting fatigue)........................................................... — 4
1.4 Effets normaux, tangentiels et thermiques ............................................... — 4
1.5 Effets physiques et chimiques.................................................................... — 4
2. Modélisation mécanique du fonctionnement du contact ............ — 5
2.1 Position du problème .................................................................................. — 5
2.2 Approches globale et locale ....................................................................... — 5
2.2.1 Séparation élastohydrodynamique................................................... — 5
2.2.2 Pressions et champs de contraintes ................................................. — 8
2.2.3 Températures ...................................................................................... — 12
2.3 En résumé, les paramètres significatifs..................................................... — 12
2.3.1 Paramètres de l’état mécanique........................................................ — 13
2.3.2 Paramètres fonctionnels du contact ................................................. — 13
2.4 Exemple d’un contact entre deux dents d’engrenage.............................. — 13
3. Relations paramètres-avaries de surface .......................................... — 15
3.1 Fatigues superficielles................................................................................. — 15
3.2 Usures........................................................................................................... — 15
3.3 Grippage....................................................................................................... — 15
3.4 Exemple d’un contact entre deux dents d’engrenage.............................. — 15
3.4.1 Nature de la dégradation éventuelle................................................. — 15
3.4.2 Risques de dégradations.................................................................... — 16
4. Conclusion ................................................................................................. — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 5 055

es mécanismes industriels utilisent des pièces en mouvement relatif dont


L les liaisons sont généralement des paliers hydrostatiques ou
2 - 1993

hydrodynamiques, des roulements à billes ou à rouleaux, des engrenages ou


encore des cames et des poussoirs. Alors que la performance de ces mécanismes
dépend de concepts généraux, par exemple la dynamique, l’élasticité, leur
fonctionnement et leur fiabilité sont tributaires de concepts de tribologie ou
de mécanique des contacts. En effet, les sollicitations provoquées par le
contact entre les éléments en mouvement relatif induisent des champs de
B 5 055

contraintes et de températures dans la peau de ces éléments qui, comparés aux


limites admissibles pour les matériaux, peuvent être à l’origine d’avaries. Cet
article a pour objectif de définir les critères qui permettent d’analyser la sévérité
du fonctionnement du contact et les risques d’avaries de surface. C’est un

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 1
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

problème important, à la fois du point de vue industriel et du point de vue


scientifique. En effet, la plupart des mécanismes utilisent des contacts dans leurs
liaisons. Les dégradations de ces liaisons constituent encore un handicap
important pour leur fiabilité. Par ailleurs, la modélisation de leur fonctionnement
et de leurs dégradations constitue un domaine récent dont les aspects pluri-
disciplinaires en font un secteur très ouvert.
Le domaine de cette étude est limité à celui des contacts élastohydro-
dynamiques, c’est-à-dire dans lesquels la pression de contact est élevée, de
l’ordre de grandeur des limites de comportement élastiques des matériaux. Il
s’agit notamment des roulements, des engrenages et des cames, à l’exclusion
des paliers.
Dans un premier temps, les familles d’avaries seront présentées puis, à partir
de concepts mécaniques, les paramètres du fonctionnement de ces contacts
seront définis et enfin certaines limites seront établies.

1. Avaries de surface Les effets chimiques et physiques sont dus à l’environnement du


contact ; c’est le cas, par exemple, des corrosions chimiques, des
dans les contacts effets du passage du courant électrique et des effets du vide.
Il ne faut pas négliger les conséquences d’une conception impré-
élastohydrodynamiques cise du mécanisme ou d’un mauvais montage, par exemple des
effets de bords, des ovalisations de bague ou des coupures de joints.
Les avaries de surface dans les contacts, et en particulier dans les En effet, ces négligences sont des facteurs aggravants pour les effets
contacts élastohydrodynamiques (EHD), ont fait l’objet de ci-avant.
nombreuses études [standards de l’AFBMA (Anti Friction Bearing
Manufacturer’s Association ), de l’ARE (American Railway Enginee-
ring Association ), de l’ASTM (American Society for Testing and
Materials ), de la SAE (Society of Automative Engineers ) et de
1.2 Effets normaux
l’ASME (American Society of Mechanical Engineers )] [1]. Citons
aussi les travaux de certains chercheurs, Dyson [2], Ku [3], Berthe [4] Ce sont les conséquences des pressions générées par la trans-
et de Mac Pherson [5]. Citons enfin les travaux de certains fabricants, mission de la charge normale entre les deux massifs, par exemple
par exemple SKF [6] et SNR [7]. la charge transmise entre les dents d’un engrenage. Très fréquem-
Cependant, les mécanismes qui gouvernent ces dégradations ne ment, l’épaisseur insuffisante de la séparation élastohydro-
sont pas encore parfaitement connus. C’est ainsi que certains para- dynamique accentue localement ces pressions au droit des aspérités.
mètres, par exemple la dureté du matériau ou la charge normale Cet effets normaux sont à l’origine des déformations plastiques et
transmise, peuvent être à l’origine d’endommagements des fatigues superficielles.
différents [8]. Tout classement est donc arbitraire.

1.2.1 Déformations plastiques


1.1 Familles d’avaries Elles résultent des surcharges extérieures globales sur les massifs
ou locales dans l’interface (microgéométrie, indentation) (figure 1).
Ce classement est établi à partir de la nature des sollicitations Elles sont fréquemment associées à une dureté insuffisante du
mécaniques imposées au contact. Il distingue : massif et précèdent les fatigues superficielles.
— les déformations plastiques ; Elles ne sont pas fonction du nombre de cycles de fonctionnement.
— les fatigues superficielles ; Elles sont à l’origine d’amorçage de fissures ou peuvent simplement
— les usures ; perturber le champ de pressions élastohydrodynamiques.
— le grippage.
Pour mémoire, il convient de citer la corrosion de contact et les 1.2.2 Fatigues superficielles
corrosions chimiques.
Dans le contact, ces avaries ont pour origine (tableau 1) : Elles apparaissent dans les zones de faible glissement. En fonction
— les effets normaux, dus à la charge normale transmise et ses de leurs dimensions par rapport à celles du contact, on distingue
effets locaux, par exemple les pressions sur les aspérités des les écailles et les microécailles.
surfaces associées au temps ou au nombre de cycles de sollicitation ;
c’est le cas pour les déformations plastiques et les fatigues ■ Écailles (spals, large pits) : ce sont des cavités de dimensions
superficielles ; analogues à la largeur de la zone de contact et dont les bords sont
— les effets tangentiels superposés aux effets normaux, dus à la abrupts. Typiquement, elles ont quelques millimètres carrés de
cinématique relative des surfaces ; c’est le cas pour les usures et la surface et quelques dixièmes de millimètre de profondeur
corrosion de contact ; (figure 2). Elles sont à l’échelle du contact hertzien classique.
— les effets thermiques superposés aux précédents, dus à
(0)
l’énergie dissipée dans l’interface ; c’est le cas du grippage.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

Tableau 1 – Classement des avaries de surface dans un contact très chargé (EHD ou sec )
Effets normaux + tangentiels + thermiques
glissement spécifique
U1 – U2 / ( U1 + U2 ) 0 5 % >5%

déformations plastiques
fatigues superficielles
nature des avaries de surface usure, fatigue-scoring
usure et fatigue par petits débattements
grippage

Figure 1 – Déformations plastiques


Figure 3 – Microécailles

Ces avaries surviennent même dans des contacts peu chargés.


Elles sont dues à la répétition cyclique des contraintes dans la peau
des massifs, notamment aux sollicitations des aspérités des surfaces
auxquelles elles sont directement associées. Leur période d’incuba-
tion est plus courte que pour les écailles, de l’ordre de quelques
millions de cycles. Contrairement à certaines affirmations, elles sont
dangereuses, car elles détruisent la microgéométrie des surfaces,
elles accélèrent la formation des écailles et peuvent être à l’origine
de fissuration en volume [11].

1.3 Effets normaux et tangentiels

Ce sont les conséquences des contraintes tangentielles qui


s’ajoutent aux pressions sur la surface des massifs. Elles sont dues
aux déplacements relatifs de ces surfaces, même en présence d’un
Figure 2 – Écailles
film lubrifiant. Elles provoquent des usures et initient des corrosions
de contact.
Elles surviennent généralement dans des contacts très chargés.
Elles résultent de la répétition cyclique des contraintes dans la
sous-couche du massif. Elles apparaissent après une période 1.3.1 Usures (wear)
d’incubation importante, de l’ordre de plusieurs dizaines de millions
de cycles. Elles sont précédées et associées à un réseau de fissures Ce sont des enlèvements ou déplacements de matière d’origines
à la même profondeur et, fréquemment, à la prolifération des micro- très variées (figure 4). Les déformations plastiques, les écailles et
écailles. Ce sont des dégradations classiques dans les roulements les grippages sont considérés comme des usures particulières [12].
et dans les engrenages. Elles sont bien décrites en [9] [10]. Cependant, certains effets locaux peuvent être spécifiques, par
■ Microécailles (micropits, pits) : ce sont des cavités beaucoup plus exemple des abrasions, des corrosions chimiques. Lorsqu’elle est
petites que les précédentes (figure 3). Elles ont des dimensions dix modérée, l’usure n’affecte pas brutalement la performance du
à vingt fois plus faibles que la largeur du contact, quelques dixièmes contact. C’est un événement tout à fait habituel dans les contacts.
de millimètre d’envergure et quelques centièmes de millimètre de Toutefois, une augmentation du taux d’usure est un signe de
profondeur. Ces dimensions sont à l’échelle des aspérités des défaillance [1].
surfaces.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 3
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

1.3.2 Usures et fissurations par petits 1.5 Effets physiques et chimiques


débattements (fretting wear, fretting fatigue)
Ils sont rappelés ici pour mémoire seulement. Ce sont des
Ces dégradations apparaissent plus particulièrement dans les corrosions chimiques, électriques, bactériennes, électrochimiques,
contacts secs. En l’absence de lubrification, l’adhérence entre les etc. Ce ne sont pas à proprement parler des avaries de contact.
deux surfaces des massifs crée, dans les peaux de ces massifs, des Toutefois, étant à l’origine de modifications de la microgéométrie
contraintes importantes à l’origine de l’amorçage et de la propa- des surfaces et de certaines de leurs propriétés, ces effets sont géné-
gation de fissures. Si, par contre, un matelas de particules sépare rateurs de fissures et de particules d’usure, et sont fréquemment à
ces surfaces, tout en transmettant les efforts normaux, ce troisième l’origine d’avaries mécaniques [4]. La figure 7 représente un endom-
corps accommodera les vitesses relatives. L’usure sera alors magement de surface provoqué par le passage de courant entre les
gouvernée par trois phénomènes : le piégeage, l’élimination et le bagues d’un roulement.
comportement abrasif des particules. Ce n’est qu’ultérieurement que
les surfaces fraîches des particules seront sensibles à la corrosion.
La figure 5 représente un cas d’usure induite par des petits
débattements [13].

1.4 Effets normaux,


tangentiels et thermiques

Ce sont aussi les conséquences des contraintes tangentielles


existant sur les surfaces des massifs, mais qui, associées à des
vitesses de glissement, dissipent de l’énergie. Si le film lubrifiant
est perturbé, ces sources de chaleur ont des effets physiques impor-
tants dans la peau des massifs, appelés grippages. Figure 5 – Usure induite par petits débattements

■ Grippage (scoring, scuffing) : c’est un enlèvement ou un déplace-


ment brutal de matière provoqué par la rupture de jonctions locales
entre les peaux des massifs, soudées par les effets thermiques. Une
surface grippée est caractérisée par des rayures, des sillons dans la
direction de la vitesse de glissement (figure 6). Des transferts de
matière d’un massif à l’autre sont fréquents [14].
Les grippages se produisent brutalement. Ils sont associés à des
vibrations, à une augmentation importante de l’énergie dissipée
dans le contact et de la température superficielle des massifs. La
physico-chimie du lubrifiant et de la peau des massifs est un fac-
teur important. La dégradation de la microgéométrie des surfaces
qui découle du grippage est à l’origine d’usure sévère.

Figure 6 – Grippage

Figure 4 – Usure à faible glissement spécifique

Figure 7 – Passage de courant (Doc. SNR)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

2. Modélisation mécanique
du fonctionnement
du contact
2.1 Position du problème
Figure 8 – Concept des trois corps
L’analyse du fonctionnement d’un contact élastohydrodynamique
dans lequel les surfaces des massifs sont rugueuses est un problème lubrifiant. Depuis 1966, de nombreux auteurs ont contribué à
pertinent sur le plan scientifique et très utile d’un point de vue l’analyse des effets des rugosités sur les pressions dans un contact
industriel. Sa modélisation est à la frontière de plusieurs domaines sec, puis lubrifié, tant sur le plan théorique qu’expérimental [43].
de la mécanique : l’élasticité, la mécanique rationnelle, la mécanique
Cet article a pour objectif de définir des outils simples pour
des fluides, la rhéologie du lubrifiant et la thermique notamment.
permettre d’évaluer les paramètres qui gouvernent le fonctionne-
Elle fait également appel à d’autres disciplines, telles que la physique
ment et les avaries de surface dans ces contacts. La démarche repose
des matériaux et la chimie des lubrifiants et des surfaces. Il s’agit
sur des concepts mécaniques, en considérant les aspects physiques
donc d’une démarche pluridisciplinaire.
et chimiques comme des paramètres constants qui induisent notam-
Dans les mécanismes, ces contacts constituent des liaisons dont ment des conditions aux limites connues. Ces approches sont basées
les caractéristiques dynamiques, raideurs et amortissements, inter- sur les notions classiques relatives à l’échelle globale ou volumique
agissent sur leurs comportements et inversement. du contact pour lesquelles les effets de peau ou de surface
Schématiquement, un contact peut être analysé comme étant constituent des perturbations à l’échelle locale.
composé de trois domaines :
— d’une part, les premiers corps ➀ et ➁, qui sont les massifs
associés par la liaison considérée, par exemple les deux dentures 2.2 Approches globale et locale
d’engrenage (figure 8) ;
— d’autre part, le troisième corps ➂, qui est le milieu séparateur La modélisation mécanique du fonctionnement d’un contact
des premiers corps et qui permet l’accommodation de leur vitesse hertzien lubrifié nécessite l’évaluation :
relative, par exemple le film lubrifiant entre les surfaces de denture.
— de la séparation ou épaisseur du film visqueux lubrifiant ;
Dans le cas des contacts très chargés étudiés ici, la non-conformité — du champ de contraintes induit par les charges transmises par
des surfaces en contact provoque des pressions très élevées, au-delà le contact et les déformations imposées par la séparation ;
de 109 Pa. La déformation des massifs doit alors être prise en compte. — du champ de températures résultant de la dissipation dans le
L’association de l’élasticité des massifs et de l’hydrodynamique du film séparateur.
film visqueux séparateur a conduit à qualifier ce régime d’élasto-
hydrodynamique (EHD). La méthode employée distingue les approches classiques à
l’échelle globale du contact et les perturbations induites à l’échelle
Les démarches de la mécanique des contacts sont récentes. En locale par la microgéométrie des surfaces.
ce qui concerne l’élastohydrodynamique, elles reposent sur l’analyse
simultanée de trois concepts :
— l’hydrodynamique des fluides visqueux en film mince ; 2.2.1 Séparation élastohydrodynamique
— le comportement du lubrifiant sous haute pression ;
— la déformation des massifs. 2.2.1.1 Analyse globale
Tout d’abord, quelques précurseurs ont abordé ce domaine, mais Dans un contact hertzien ou élastohydrodynamique, les pressions
sans rassembler les trois concepts, par exemple Martin (1916). sont suffisantes pour augmenter la viscosité du lubrifiant et pour
Ce n’est qu’avec les travaux de Grubin et Vinogradova, en 1949, déformer les surfaces. Au cours des vingt dernières années, de
que la première démarche véritablement élastohydrodynamique a nombreuses études expérimentales et théoriques ont montré que :
débouché sur le calcul approché de l’épaisseur du film. Puis, ce sont — un film d’huile d’épaisseur comprise entre 0,01 et 1 µm peut
les travaux théoriques et numériques de Dowson et Higginson (1959) se former pour des gammes de charge et de vitesse très étendues ;
qui ont donné à l’élastohydrodynamique l’importance qui est la — des théories analytiques ou numériques permettent de calculer
sienne actuellement. En parallèle, les épaisseurs des films ont été ces films ;
mesurées : citons Crook (1958). — la concordance entre les résultats expérimentaux et théoriques
L’ensemble de ces approches prennent en considération des est excellente.
massifs homogènes parfaitement élastiques dont les surfaces sont Formellement, le contact est décrit à partir de [15] :
lisses. La réalité est plus complexe. En effet, les surfaces des massifs — la géométrie et la cinématique des surfaces en contact ;
sont rugueuses et les massifs peuvent ne pas être homogènes, mais, — la charge normale transmise ;
par exemple, être munis de revêtement de propriétés mécaniques — le comportement du lubrifiant, thermo et piézoviscosité ;
différentes de celles des massifs, voire réagir aux sollicitations — les caractéristiques élastiques des massifs ;
imposées par le contact par un comportement non élastique. Cette — l’équation de l’écoulement, ou équation de Reynolds, pour le
réalité est mieux cernée en considérant deux échelles d’analyse : film ;
celle du contact global, qui concerne la sous-couche ou volume du — l’équation de l’élasticité pour la déformation des surfaces ;
massif, et une analyse plus locale qui concerne la peau ou la surface — l’équation de l’énergie dans les différents milieux pour le
des massifs. Il n’y a pas dualité entre ces deux échelles mais champ de températures.
complémentarité.
La présence des aspérités des surfaces des massifs modifie les 2.2.1.1.1 Valeurs de la séparation
démarches élastohydrodynamiques précédentes en ce qui concerne
la déformation élastique des massifs et l’hydrodynamique du film Les hypothèses sont les suivantes : écoulement isotherme,
surfaces lisses, lubrifiant newtonien, piézovisqueux, incompressible,
surabondant, massifs élastiques.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 5
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

■ Pour un contact cylindrique infiniment long (figure 9), la valeur Le pic de pression à la sortie de la zone haute pression (figure 9)
adimensionnée de l’épaisseur du film ou séparation H 0 au centre du correspond à la présence d’un bourrelet. Son effet sur la portance
contact est donnée par : est faible, mais celui sur le champ de contraintes dans les massifs
peut être important.
0,74 0,74 – 0,11
H 0 = 1,131 U G W Cheng [16] L’hypothèse de l’incompressibilité du lubrifiant est justifiée,
* * *
puisque sa masse volumique augmente seulement d’environ 25 %
et celle adimensionnée de l’épaisseur minimale Hm par : lorsque la pression varie de la pression atmosphérique à 1 GPa.
Cette variation est quasiment sans effet sur l’épaisseur du film
H m = 0,985 U 0,7 G 0,6 W – 0,13 Dowson-Higginson [17] [18] dans cette analyse globale.
* * *
■ Pour un contact elliptique, ces deux valeurs sont respectivement : Les variations de l’épaisseur minimale en fonction de la tempé-
rature du lubrifiant T, de la charge linéique W /L et de la vitesse de
0,67 0,53 – 0,067
H 0 = 1,691 U G W [ 1 – 0,61 exp ( – 0,73K ) ] roulement U1 + U2 sont indiquées sur la figure 10.
* * *
Hamrock-Dowson [19]
0,67 0,49 – 0,073
H m = 2,266 U G W [ 1 – exp ( – 0,68K ) ]
* * *
Hamrock-Dowson [19]
Les variables adimensionnées U∗, G∗, W∗ et K ont les valeurs
indiquées dans le tableau des notations.
Les expressions précédentes ont été vérifiées expérimentalement
de nombreuses fois [20] [21] [22]. L’erreur commise est inférieure
à 10 %.
Exemple : pour illustrer ces résultats, considérons deux cylindres
lisses de rayon Rx 1 = Rx 2 = 20 mm, de largeur 10 mm, tournant l’un
sur l’autre selon des axes parallèles à 2 387 tr/min, transmettant une
charge normale de 5 000 N, lubrifiés par un fluide de viscosité dyna-
mique 0,037 Pa · s, ayant un coefficient de piézoviscosité de
1,5 × 10– 8 Pa– 1. Les disques sont en acier, E1 = E2 = 2,1 × 1011 Pa,
et ν1 = ν2 = 0,3. Alors :
 E ′ = 2,307 7 × 10 11 Pa

 U 1 = U 2 = 5 m/s
 Figure 9 – Contact élastohydrodynamique linéaire (cylindre-cylindre)
 R x = 0,01 m

Les paramètres sans dimension sont :

G * = 3,461 × 10 3

U * = 1,603 × 10
– 10

W * = 2,166 × 10
–4

Les épaisseurs au centre et minimale sont :

 h 0 = 0,67 µm
 h = 0,54 µm
 m
Dans ce cas :
— l’épaisseur minimale hm est égale au 4/5 de l’épaisseur au
centre h0 ;
— la pression hertzienne maximale est de 1,35 GPa et la largeur
du contact 2a de 0,47 mm.
Il s’agit effectivement d’un film mince, puisque le rapport entre la
longueur de l’écoulement 2a et son épaisseur h0 est de 6,76 × 102.

2.2.1.1.2 Discussion
L’effet du module de Young de chacun des massifs est faible. Il Figure 10 – Variation de l’épaisseur hm dans un contact cylindrique
en est de même de celui de la charge normale. Ceci est le signe de infiniment long en fonction de la température T dans le convergent,
la grande rigidité du film EHD. de la charge linéique W /L et de la somme des vitesses
Par contre, le coefficient de piézoviscosité, la viscosité dans le des surfaces U1 + U2
convergent et la somme des vitesses de chaque surface ont des effets
importants sur l’épaisseur du film. Ceci est la marque de la pré-
pondérance de l’effet hydrodynamique de l’entraînement sur cette
épaisseur.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

2.2.1.1.3 Effet de l’échauffement avec m = x e /a

 --------a - 
Contrairement aux hypothèses précédentes, l’écoulement n’est Rx 2 0,58
pas parfaitement isotherme. L’échauffement du fluide dans la zone m 0 = 1 + 3,06 ⋅ H0
de génération de pression provoque une diminution de son
épaisseur. Plusieurs auteurs ont étudié cet aspect [23] [24] [25] [26] Toutefois, il n’est pas généralement possible de relier l’abscisse
[27]. Retenons les résultats récents de Gupta, Cheng et al. [27]. Un d’entrée xe à des caractéristiques du contact, notamment au débit
facteur de correction thermique Φ T est défini de la manière suivante : de lubrifiant fourni au contact.
H (T ) = Φ T H 0 La valeur du coefficient ΦA a été vérifiée expérimentalement à
20 % près [21] [22] lorsqu’il a été possible de mesurer x e.
Ce facteur est l’expression de calculs lourds dont les résultats
numériques sont ajustés. Il est exprimé comme suit : Dans les conditions de l’exemple du paragraphe 2.2.1.1.1, suppo-
sons que x e = 5a, d’où :
0,42
1 – 13,2 ( p 0 / E ′ ) L T m=5
Φ T = --------------------------------------------------------------------------------
0,64
-
1 + 0,213 ( 1 + 2,23S 0,83 )L T m0 = 1,886
∂ µ ( U1 + U2 )
2
ΦA = 1,54
avec
∂T  
L T = – --------- -------------------------------
4k f
paramètre thermique
ce qui montre que xe = 5a est une condition largement suffisante
U1 – U2 pour considérer l’alimentation comme surabondante.
U1 + U2 
S = 2 -----------------------  paramètre cinématique Pour que cela ne soit plus le cas, il faudrait que m = m 0 , c’est-à-dire
que x e = 1,8a, ce qui est une condition rarement atteinte dans un
∂µ β fonctionnement habituel.
et – ---------- = ---------- µ
∂T T2
lorsque la thermoviscosité d’un lubrifiant est déterminée par : 2.2.1.2 Analyse locale.
Effet de la microgéométrie des surfaces

  
1 1 Il s’agit des conséquences de ce qui est appelé rugosité des
µ (T ) = µ ( T0 ) exp β ------ – --------
T T0 surfaces (article Tolérances et écarts dimensionnels, géométriques
et d’états de surface [B 7 010] dans ce traité). À l’échelle de l’épais-
expression dans laquelle : seur du film lubrifiant h0 ou h m, les surfaces réelles ne sont pas lisses,
µ (Pa · s) est la viscosité dynamique du lubrifiant ; puisque leurs aspérités ont des hauteurs qui sont du même ordre
T et T0(K) sont les températures absolues de fonctionnement de grandeur que ces épaisseurs. Leur présence a des effets sur :
et de référence ; — la génération de pression et le débit dans le convergent, donc
β (K) est le coefficient de thermoviscosité du lubrifiant. sur la séparation elle-même ;
— la raideur, les pressions et le frottement dans le contact.
Pour compléter l’exemple du paragraphe 2.2.1.1.1, supposons que :
— la température T du lubrifiant dans le convergent soit de Seul le premier de ces effets sera abordé ici. Il est encore très
60 oC ; étudié [4] [34] [35] [36] [37] [38]. Retenons l’approche de Patir et
— la conductivité thermique du lubrifiant soit de 0,1 W/(m · oC) ; Cheng [39] pour sa simplicité. Elle se traduit par un facteur de
— le coefficient de thermoviscosité du lubrifiant soit de 5,4 × 103 K. correction Φ R . Il dépend de l’écart-type des distributions des
hauteurs des rugosités Rq 1 et Rq 2 de chaque surface, de leur
Alors LT = 0,45. orientation par rapport aux vitesses de roulement U1 et U2 et de leur
Si U1 = U2, S = 0, donc : ΦT = 0,75. appartenance à une surface lente ou rapide.
Toutes choses égales par ailleurs, supposons qu’il existe un glis- Pour fixer les idées, et pour trois configurations élémentaires des
sement spécifique U 1 – U 2 / ( U 1 + U 2 ) = 0,20 tout en conservant rugosités, le facteur Φ R est donné dans le tableau 2. (0)
U1 + U2 constant. Alors : Φ T = 0,75.
Il s’agit d’une modification relativement faible. Notons qu’un glis-
sement spécifique de 0,20 est courant dans les engrenages, mais Tableau 2 – Facteur de correction  R
que son effet est peu sensible (10 %). en fonction des rugosités
Cette correction a été confirmée par des travaux
expérimentaux [27] [28] [29]. Rq / h 0
Sens des rugosités par rapport
aux vitesses de roulement U 1 et U 2
2.2.1.1.4 Effet de l’alimentation en lubrifiant 0 0,5 1
Si la quantité de lubrifiant dans le convergent du contact est transversale 1 1 1
insuffisante, l’épaisseur du film est réduite [30] [31] [32] [33] [34].
longitudinale 1 0,85 0,42
L’approche de Dowson [33], dans le domaine de pression qui nous
concerne, se traduit par un facteur de correction ΦA défini à partir isotrope 1 1,07 1,29
de la demi-largeur du contact a, de l’épaisseur du film H0 en condition
de lubrification surabondante et de l’abscisse d’entrée du film xe,
tel que : Dans ce tableau, les rugosités des deux surfaces sont égales
0,29 Rq1 = Rq2 = Rq et Rq /h0 est supposé petit.
ΦA =  ------------------
m –1
m–1
0
- Ces résultats ne sont que des indicateurs, car il n’existe pas encore
de démarche indiscutable et les vérifications expérimentales sont
quasi inexistantes.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 7
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

Notons cependant que lorsque les rugosités sont des sillons trans-
versaux, c’est-à-dire perpendiculaires aux vitesses des surfaces,
leurs effets sont modestes, alors que, lorsqu’ils sont longitudinaux,
leurs effets réduisent l’épaisseur.

En résumé : pour un contact réel, retenons que l’épaisseur


pondérée du film au centre du contact h 0 peut être exprimée
par l’expression :
h 0 = Φ T ΦA Φ R h 0

et qu’elle est typiquement de l’ordre de 0,5 µm, à 50 % près.


Figure 11 – Pression hertzienne dans un contact linéaire
(cylindre-cylindre)
2.2.2 Pressions et champs de contraintes

La connaissance de l’aire de contact, de la distribution des Tableau 3 – Paramètres définissant le contact linéaire
pressions et des contraintes tangentielles en surface est nécessaire,
mais insuffisante pour évaluer le comportement des massifs. Il faut Paramètre Expression
connaître, en plus, le champ des contraintes dans le massif,
conséquence des sollicitations en surface et du comportement du
 ----------
- + ----------- 
–1
Rayon de courbure 1 1
massif. De plus, il faut prendre en compte l’effet de la microgéométrie réduit Rx =
R x1 R x2
des surfaces des massifs, car l’analyse des contraintes doit tenir
compte des conséquences de l’échelle géométrique considérée.
 ------------------   ------------------
πLE 
4WR x 1/2 8WR x 1/2
Demi-largeur
Nous rappellerons les résultats classiques concernant les surfaces du contact selon Ox a = = ′
-
LE eq
lisses, puis nous examinerons les éléments qui les modifient, et plus
particulièrement la rugosité des surfaces.
   ------------------
2πLR 
1/2 ′ 1/2
1 WE eq WE 2W
Pression maximale p 0 = ------ ----------------- = - = ------------
2.2.2.1 Analyse classique : cas des surfaces lisses π LR x x πaL

Il s’agit de l’analyse reposant sur les travaux de Boussinesq [40],


  
Distribution x 2 1/2
qui donnent le champ de déplacement et de contraintes dans un de pression p ( x ) = p 0 1 – ------
a
massif élastique semi-infini, et sur ceux de Hertz [41] [42], qui
déterminent les dimensions de l’aire de contact, la distribution de
pression et la déformation des surfaces dans le contact entre deux (0)
massifs. Ces grandeurs se calculent aisément dans le cas d’un
contact cylindrique ou sphérique. Plus récemment, des calculs dus
à Lundberg et à Sjowall [43] ont permis de résoudre le cas général. Tableau 4 – Paramètres définissant le contact
Tous ces travaux concernent les contacts non lubrifiés. Toutefois, entre deux sphères
il a été montré que ces résultats sont tout à fait satisfaisants pour
les contacts lubrifiés du type de ceux qui nous préoccupent, au pic Paramètre Expression
de pression à la sortie du contact près, bien entendu.

 ---------
- + ----------- 
–1
Rayon de courbure 1 1
réduit Rx =
2.2.2.1.1 Contact cylindre-cylindre (figure 11) R x1 R x2
La demi-largeur du contact a et la pression hertzienne maximale
 ---------------------
-  ------------------
2E ′ 
3πR x W 1/3 3R x W 1/3
p 0 sont données dans le tableau 3. Rayon du cercle
de contact a = =
4E eq
2.2.2.1.2 Contact entre deux sphères 2 1/3 1/3
Le rayon du cercle de contact a et la pression hertzienne maximale 3 16πWE eq 3 4 WE ′ 2
Pression maximale p 0 = ----------2- ----------------------------
2
- = -------- ---------------------
2
-
p0 sont donnés dans le tableau 4. 2π 9R x 2π 9R x

2.2.2.1.3 Contact tonneau-tonneau 1/3


9π 2W 2 9W 2 1/3
Nota : le lecteur pourra se reporter en [Doc. B 5 055] à la référence bibliographique [38]. Rapprochement δ = -------------------------
- = ----------------------
-
élastique 16E eq R x
2 4E ′ 2 R x
Dans ce cas, il n’y a pas de formulation analytique directe.
Les demi-axes de l’ellipse de contact a selon Ox (ou demi-largeur)
et c selon Oz (ou demi-longueur), la pression maximale p0 et le
rapprochement élastique δ sont respectivement donnés dans le 2.2.2.1.4 Contraintes dans les massifs
tableau 5. ■ Cas du contact cylindre-cylindre
Les valeurs des paramètres adimensionnés a∗ , c∗ , et δ∗ sont La figure 12a définit les conventions de signes. Les contraintes
données dans le tableau 6 en fonction de cos θ, tel que : principales sont σ1 , σ2 et σ3 . La contrainte de cisaillement maximal
τ max est définie classiquement, sous les hypothèses de déforma-
 ----------- R  R R 
1 1 1 1 1 1 1 1
cos θ = - – ----------- + ------------ – -----------  ----------- + ----------- + ------------ + ----------- tion plane :
R x1 R z1 R x2 z2 x1 R z1 R x2 z2 1
τ max = ---- ( σ 1 – σ 2 )
2
(0)
(0)
(0)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

La figure 12c représente les variations des contraintes σ x , σ y , τ xy


Tableau 5 – Paramètres définissant le contact elliptique et τ max en fonction de l’abscisse x /a, pour une profondeur constante
y = 0,5a. La contrainte de cisaillement « orthogonal » τxy est alternée
Paramètre Expression et impaire par rapport à x.
–1 La figure 12d représente les équicontraintes de cisaillement
 
Rayon de courbure 3 1 1 1 1
R eq = ------ ----------- + ----------- + ------------ + ----------- maximal τ max dans le massif et la figure 12e les équicontraintes de
équivalent 2 R x1 R z 1 R x 2 R z 2 cisaillement orthogonal τ xy .

π W R eq 1/3

 
1/3

* E 
Demi-axe de l’ellipse 2W R eq
de contact selon Ox a = a ----------------------- = a -----------------------
- De ces résultats, il faut retenir que les contraintes de cisail-
eq * E′
lement et leurs maximums, ainsi que leurs profondeurs dans le
massif, dépendent respectivement de la pression maximale p0 et
πW R eq 1/3

 ----------------------- 
1/3

 --------------------- 
Demi-axe de l’ellipse 2W R eq de la largeur de l’aire de contact 2a.
de contact selon Oz c = c - = c ′
-
* E eq * E Valeurs maximales Position
des contraintes
2 1/3 τ max

1/3

  
0,3p0 0,78a
Rapprochement
élastique du solide δ = δ*
W
----------
E eq
π2
-----------
R eq
= δ
 4W 2
--------------------
* E ′ 2 R eq τ xy 0,25p0 0,5a

2 1/3 ■ Cas du contact tonneau-tonneau ou bille-plan


Pression hertzienne
maximale
3 W
2 πac 2π a c
3
* *
W E eq
p 0 = ------ ------------ = ----------------------- --------
π 2   
-------------
R eq Les résultats peuvent être présentés de la même manière que
précédemment. Cependant, nous n’indiquons ici (figure 13) que la
1/3


W E′2

3 variation de la valeur maximale de la contrainte de cisaillement maxi-
= ---------------------- ------------------
2πa c 2
- mal τmax et de sa profondeur avec le rapport a/c pour une pression
* * 4R eq hertzienne maximale p0 constante, les demi-axes de l’ellipse de
contact a et c étant comme définis ci-avant [44].


1/2
Distribution
de pression 2 π ac
x 2
a   z 2
p ( x, z ) = ------- ------------ 1 –  ----- –  ----
3 W
c 
Le cas représenté sur cette figure 13 est la zone centrale d’un
chargement normal. La valeur de la contrainte de cisaillement
maximal varie peu, environ 8 % par rapport au cas cylindrique. Par
contre, sa profondeur diminue sensiblement, passant de 0,78a pour
le cas du contact cylindrique à environ 0,48a pour le cas sphérique.
Tableau 6 – Paramètres adimensionnés a∗ , c∗ et  *
en fonction de cos 
La forme globale du contact modifie donc peu les contraintes
de cisaillement maximal, mais seulement la profondeur de la
cos  a∗ c∗ * zone la plus sollicitée.
0,00 1,000 1,000 0,750
0,10 0,936 1,070 0,748 2.2.2.2 Effets des perturbations locales
0,20 0,878 1,150 0,743 Plusieurs facteurs dus au fonctionnement réel perturbent l’analyse
précédente. Il s’agit de la présence des rugosités des surfaces, de
0,30 0,822 1,242 0,734 celle du pic de sortie de la pression élastohydrodynamique, du
0,40 0,769 1,351 0,721 frottement éventuel sur les surfaces, des variations des propriétés
élastiques des massifs et des contraintes résiduelles. Examinons
0,50 0,717 1,486 0,703 principalement l’effet des rugosités des surfaces.
0,60 0,664 1,661 0,678
0,70 0,608 1,905 0,644 2.2.2.2.1 Effet des rugosités des surfaces
Lorsque la séparation pondérée h 0 est du même ordre de
0,75 0,578 2,072 0,622
grandeur que la hauteur moyenne des aspérités, voire plus petite,
0,80 0,544 2,292 0,594 des contacts locaux se produisent sur les sommets des aspérités.
La déformation des aspérités qui en résulte est imposée par les carac-
0,85 0,507 2,600 0,559
téristiques du film séparateur, car sa raideur est importante [45]. Sur
0,90 0,461 3,093 0,510 les aspérités déformées apparaissent alors des surpressions par
rapport à la pression hertzienne globale, qui provoquent des
0,92 0,438 3,396 0,484
maximums secondaires de contraintes de cisaillement dans le massif
0,94 0,412 3,824 0,452 à une profondeur, non plus de l’ordre de 0,78a, c’est-à-dire à l’échelle
globale du contact, mais de l’ordre de 0,78 fois la demi-largeur du
0,96 0,378 4,508 0,410
pic de cette surpression, c’est-à-dire à l’échelle de l’aspérité.
0,98 0,328 5,937 0,345 La présence d’aspérités impose une résolution numérique du
0,99 0,287 7,774 0,288 problème élastique. À partir de la méthode de Kalker [46], deux
familles de démarches ont été entreprises :
— soit les rugosités sont considérées comme étant de forme
La figure 12b représente les variations de σ 1 , σ 2, σ 3 et τmax au sinusoïdale d’amplitude A et de longueur d’onde λ ;
centre du contact (x = 0), en fonction de la profondeur dans le massif — soit elles sont considérées comme ayant une microgéométrie
y /a. La contrainte τmax est nulle en surface et passe par un maximum donnée y (x, z ) et traitées comme telles.
de 0,30p0 à la profondeur 0,78a.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 9
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

Figure 12 – Contraintes dans les massifs (contact linéaire cylindre-cylindre)

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

Figure 14 – Variation de la pression maximale pmax


pour des surfaces rugueuses rapportée à la pression hertzienne p0
pour des surfaces lisses en fonction de la longueur d’onde 
Figure 13 – Variation de la contrainte de cisaillement maximal  max de la rugosité
et de sa profondeur y avec le rapport a /c
(petit axe/grand axe de l’ellipse de contact) ■ Effet du frottement en surface : c’est un problème très large. En
effet, on considère :
■ Effet de rugosité de forme sinusoïdale : l’effet des rugosités de — soit le coefficient de frottement constant sur la surface de
surface, dans un cas de surface cylindrique infiniment longue contact, et la contrainte de cisaillement est proportionnelle à la
ondulée sinusoïdalement, exprimé en terme de pression maximale pression en surface. Il faut alors un coefficient très élevé (≈ 0,30) pour
p max rapportée à la pression hertzienne maximale p0 , est [47] : modifier sensiblement le champ de contraintes [50], mais la force
de frottement qui en résulte est beaucoup plus importante que celle
p max 0,423 R 0,420
 
qui est mesurée expérimentalement [51]. Cette approche globale
 -------
a 
A x
--------------- = 4,39 ------ -
p0 λ n’est donc pas satisfaisante ;
— soit un coefficient de frottement non constant, par exemple
avec A amplitude de la rugosité, particulier à chaque aspérité. Dans ce cas, un coefficient de frotte-
λ longueur d’onde de la rugosité, ment local élevé peut perturber sensiblement les contraintes locales.
Toutefois, on ne dispose pas d’information sur ce comportement
a demi-largeur de contact hertzien lisse, local en frottement et cette approche à l’échelle des aspérités
Rx rayon du cylindre. demeure spéculative.
Remarquons que cette expression traduit l’effet de la forme de Dans la réalité, les coefficients de frottements globaux sont faibles,
l’aspérité par le terme A / λ, et l’effet de chargement par le terme de 0,03 à 0,06.
Rx /a.
■ Effet de la variation des propriétés élastiques du massif : des
■ Effet de rugosité de forme quelconque : le calcul de l’effet de rugo- massifs peuvent présenter en profondeur des gradients de pro-
sité de forme quelconque sur les pressions dans le contact [48] [49] priétés, par exemple de module d’élasticité, dus à différents traite-
permet également de déterminer les valeurs des contraintes en tout ments. Par ailleurs, des revêtements peuvent présenter des
point du massif. Quelques résultats importants sont présentés variations de même nature selon les diverses couches stratifiées. De
ci-après. telles configurations sont fréquentes. Villechaise a étudié un tel
La figure 14 donne la variation de la pression maximale p max cas [52] en raisonnant en termes de continuité de contraintes et de
rapportée à la pression hertzienne maximale p0 pour des surfaces déplacements. Pour illustrer ses résultats, présentons le cas d’un
lisses, en fonction de l’inverse de la longueur d’onde de la rugosité revêtement de propriétés élastiques E1 et ν1 , de faible épaisseur
1/ λ, dans une procédure qui suppose que seules les valeurs de rugo- devant celle du massif de propriétés E2 et ν2 = ν1 .
sité de longueur d’onde plus importante que λ sont prises en compte. La contrainte normale près de la surface dans le revêtement varie
La figure 15 représente les pressions maximales dans un contact linéairement avec le rapport E1 /E2 . Lorsque E1 = 3E2 , elle vaut 2,4
sec pour deux conditions, l’une avant le fonctionnement et l’autre fois la valeur qu’elle aurait si le revêtement n’existait pas, c’est dire
après. On constate la réduction des pressions maximales due au que tout le massif aurait les propriétés E2 , ν = ν2 .
rodage. Ainsi, l’importance de la variation des propriétés élastiques est
montrée, qu’elle soit due à la présence de revêtements ou à la
2.2.2.2.2 Effets divers succession de charges cycliques. Malheureusement, la mesure de
ces paramètres élastiques n’est pas suffisamment sensible avec la
D’autres facteurs peuvent perturber le champ de contraintes dans résolution souhaitée.
le massif. Citons les principaux sans les chiffrer, car les modélisations
sont encore actuellement en cours de développement. ■ Effet des variations des propriétés thermoélastiques des
massifs : de même que pour les propriétés élastiques, les massifs
■ Effet du champ de pression élastohydrodynamique : il s’agit des peuvent présenter des variations de propriétés thermoélastiques,
conséquences du pic de pression en sortie du contact (x /a = 1). Il a par exemple des différences de coefficient de dilatation entre un
un effet normal (augmentation de la pression) et un effet tangentiel substrat et un revêtement. Leroy [53] [54] a étendu l’approche
dû à la diminution de l’épaisseur du film lubrifiant qui modifie la précédente au calcul des températures et des contraintes ther-
répartition des contraintes tangentielles en surface. miques dans un massif revêtu soumis à un flux de chaleur connu,
par exemple dû au frottement. Des contraintes normales près de la
surface apparaissent alors et peuvent être de l’ordre de 150 MPa.
Toutefois, cet effet diminue lorsque la vitesse de déplacement du
flux en surface augmente.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 11
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

■ Effet des contraintes résiduelles : ces contraintes, dues aux


différentes finitions mécaniques et thermiques des surfaces, ou au
chargement cyclique du contact, modifient le comportement
mécanique des massifs et bien entendu leurs réponses aux sollici-
tations imposées par le contact. Leurs effets sur les avaries ne sont
pas clairement identifiés, bien que la présence de contraintes de
compression soit généralement considérée comme retardant
l’amorçage de fissures [55] [56].

2.2.3 Températures

La dissipation d’énergie dans un contact est une conséquence du


cisaillement de l’interface entre les massifs sous l’effet de la vitesse
de glissement. Cette interface, ou troisième corps, peut être soit un
lubrifiant liquide, soit un lubrifiant solide. Cette dissipation provoque
des augmentations de la température dans l’interface et dans la peau
des massifs. L’évaluation de celles-ci passe par la réponse à deux
problèmes :
— d’une part, l’évaluation du flux de chaleur généré dans le
contact ;
— d’autre part, l’évaluation du partage de ce flux entre les deux
massifs.
À ce jour, il n’existe pas de moyens théoriques fiables pour calculer
le coefficient de frottement, aussi bien pour un troisième corps
liquide que solide. L’évaluation du flux de chaleur, qui passe par celle
de ce coefficient, nécessite donc une approche expérimentale. Pour
un régime de fonctionnement élastohydrodynamique, et pour des
surfaces rugueuses, un fonctionnement normal se traduit par un
coefficient de frottement variant entre 0,02 et 0,06. Des valeurs de
0,12 à 0,15 sont signe de défaillance du film élastohydrodynamique.
En ce qui concerne le partage du flux entre chaque massif, deux
démarches existent, l’une globale, celle de Blok [57], issue de la
théorie des sources thermiques, et les autres, plus locales, issues
de considérations sur la résistance thermique des aspérités [58].
Pour l’utilisation en élastohydrodynamique qui est la nôtre,
différentes études [59] ont montré que la température maximale des
surfaces des massifs à la sortie du contact est donnée avec une
précision suffisante (20 %) par le concept de flash temperature de
Blok.
Dans le cas d’un contact linéaire, la température maximale Tmax
est donnée par :
Tmax = T0 + Tf
avec T0 température dans le convergent (à l’entrée du contact),
Tf augmentation maximale de température dans le contact,
telle que :
1,6fp 0 U 1 – U 2 2a
T f = ------------------------------------------------------------------------------
-
πk 1 ρ 1 C 1 U 1 + πk 2 ρ 2C 2 U 2

2.3 En résumé, les paramètres


significatifs

L’analyse mécanique du fonctionnement d’un contact élastohydro-


dynamique passe par deux étapes successives :
— l’évaluation des paramètres de l’état mécanique, qui sont
les grandeurs caractérisant les sollicitations du mécanisme sur le
contact ;
Figure 15 – Distribution de pression pour un contact cylindre-plan — le calcul des paramètres fonctionnels du contact, qui, à
avant et après fonctionnement partir des précédents, caractérisent les grandeurs sollicitant le
contact proprement dit.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

2.3.1 Paramètres de l’état mécanique pignon ➀ et d’une roue ➁. Les caractéristiques de taillage et de
fonctionnement, ainsi que celles des matériaux, sont données dans
Parmi ceux-ci, rappelons : le tableau 7. Parmi celles-ci, notons que :
— les géométries des massifs : — le lubrifiant a une viscosité µ0 = 0,037 Pa · s à T0 = 60 oC et un
coefficient de piézoviscosité α = 1,5 × 10–8 Pa–1. Il est représentatif
• rayons de courbures principaux des surfaces Rx1 , Rx2 , Rz1 , Rz 2 , d’une huile de transmission ISO VG 100 ;
• longueur du contact linéaire L ; — les matériaux sont identiques pour le pignon et la roue, il s’agit
— la microgéométrie des surfaces des massifs : d’acier ;
• soit en terme de rugosité, c’est-à-dire de distribution de leurs — le coefficient de frottement est supposé connu ;
hauteurs, par exemple écarts-types de ces distributions Rq1 et Rq2 , — les caractéristiques de cet engrenage sont courantes, mais non
pour chaque surface, spécifiques. (0)
• soit en terme de microgéométrie proprement dite, par exemple
hauteur A et longueur d’onde λ de la rugosité caractéristique ;
— la cinématique des surfaces :
Tableau 7 – Caractéristiques de l’engrenage
• vitesses d’entraînement U1 et U2 , pris comme exemple (§ 2.4)
• vitesse de glissement U1 – U2 ;
— la charge normale transmise W ; Caractéristiques Roue 1 Roue 2
— les caractéristiques mécaniques du lubrifiant, notamment sa
viscosité absolue à la température d’entrée dans le convergent µ 0 Nombre de dents ......................................... 33 38
et sa piézoviscosité α. Parfois, d’autres caractéristiques rhéologiques
Coefficient de déport ................................... 0,100 0,000
sont utiles, par exemple son module de cisaillement et sa contrainte
limite ; Module de taillage ...............................(mm) 3,50
— les caractéristiques des massifs :
Angle de pression de taillage .................. (o) 20,00
• caractéristiques élastiques E1 , E2 , ν1 , ν2 et leurs variations à
l’intérieur des massifs, Angle de pression de fonctionnement .... (o) 20,43
• caractéristiques physiques k1 , k2 , ρ 1 , ρ 2 , C1 , C 2 et coefficients Entre-axes.............................................(mm) 124,60
de dilatation α1 et α 2.
Jeu latéral .............................................(mm) 0,00
Rayon de tête .......................................(mm) 61,600 70,000
2.3.2 Paramètres fonctionnels du contact Rayon de base......................................(mm) 54,267 62,490
Rayon primitif nominal........................(mm) 57,750 66,500
Ils sont issus des concepts mécaniques présentés ci-avant. Ils
concernent : Rayon primitif de fonctionnement .....(mm) 57,911 66,585
— l’échelle globale, à l’image de l’aire de contact ; Pas de base...........................................(mm) 10,33
— l’échelle locale, à l’image des aspérités des surfaces.
Rapport de conduite .................................... 1,66
Pour les premiers, rappelons :
Vitesse d’entrée.................................(tr/min) 2 660
— la géométrie du film élastohydrodynamique séparant les
surfaces des massifs, caractérisée par l’épaisseur au centre h0 ou Vitesse de sortie................................(tr/min) 2 310
l’épaisseur minimale hm et leurs modifications dues à l’alimentation, Puissance transmise ................................(W) 72 000
les effets thermiques et les rugosités des surfaces ;
— la pression hertzienne maximale p 0 et les valeurs remarquables Largeur de l’engrenage .......................(mm) 17,15
des contraintes dans les massifs (τxy )max et τmax ; Coefficient de Poisson ................................. 0,30 0,30
— la géométrie de l’aire de contact, a et c pour des contacts Module d’Young ..................................(GPa) 210 210
elliptiques et a et L pour des contacts linéaires ;
— la température maximale Tmax dans le contact ou son augmen- Viscosité.............................................. (Pa · s) 0,037
tation Tf . Coefficient de piézoviscosité...............(Pa–1) 1,5 × 10–8
En ce qui concerne les seconds, plus difficiles à discerner Coefficient de frottement ............................ 0,05
aujourd’hui, notons :
— les microgéométries des surfaces, exprimées par Rq1 et Rq 2 , Conductivité thermique ...........[W / (m · oC)] 46 46
comparées à l’épaisseur minimale hm du film élasto-hydrodyna- Capacité thermique massique [J / (kg · oC)] 460 460
mique à l’aide du paramètre : Masse volumique............................ (kg / m3) 7 890 7 890
Rqc /hm appelé rapport de rugosité
1/2 Les points remarquables du fonctionnement d’un engrenage de
où Rq c = Rq 21 + R q 22 
ce type sont situés sur la droite d’action T1T2 (figure 16a ). Ils sont
Notons, enfin, que ces valeurs sont évaluées pour un compor- au nombre de cinq :
tement nominal en régime permanent, mais que des perturbations — le premier point de contact A ;
dynamiques du mécanisme peuvent les modifier très sensiblement. — le point de contact I correspondant au primitif ;
L’évaluation de ces perturbations est difficile et ne sera pas abordée — le dernier point de contact B ;
dans cet article. — les points C et D, transition entre un et deux couples de dents
en prise.
La figure 16b représente, le long de la droite d’action T1T2 , les
2.4 Exemple d’un contact variations des paramètres de l’état mécanique :
entre deux dents d’engrenage — la somme des vitesses de roulement U1 + U2 ;
— le rayon de courbure réduit Rx ;
À titre d’illustration, considérons un engrenage à axes parallèles, — la valeur absolue de la vitesse de glissement U 1 – U 2 ;
à dentures droites en développante de cercle. Il est constitué d’un — la charge linéique W/L.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 13
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

La figure 16c représente, sur la même abscisse T1T2 , les variations — la vitesse de glissement U1 – U2 s’annule au primitif ;
des paramètres de fonctionnement du contact : — la charge normale linéique W/L varie brutalement en C et D,
— l’épaisseur minimale du film lubrifiant h m ; ce qui est une conséquence de l’indéformabilité des engrenages.
— la demi-largeur de l’aire de contact a ; En ce qui concerne les paramètres de fonctionnement du
— la pression hertzienne maximale p 0 ; contact, on observe que :
— l’augmentation de température Tf . — l’épaisseur minimale hm varie peu, ce qui est dû à sa quasi
Le tableau 8 donne les valeurs de ces paramètres pour les cinq insensibilité à la charge normale ;
points remarquables de l’engrènement, le long de la droite d’action — la demi-largeur de la zone de contact a et la pression hertzienne
T1T2 . De plus, le glissement spécifique U 1 – U 2 / ( U 1 + U 2 ) est indi- maximale p0 sont plus sensibles à la charge normale, mais globa-
lement demeurent assez faibles ;
qué dans les paramètres de fonctionnement de ces contacts.
— l’augmentation de température est au plus de 38 oC et est quasi
En ce qui concerne les paramètres de l’état mécanique, on symétrique par rapport au point primitif I.
remarque que :
La position de ces grandeurs par rapport à une limite d’avarie est
— le rayon de courbure Rx et la vitesse totale de roulement U1 + U2 étudiée au paragraphe 3.
varient peu, moins de 20 % ;

Figure 16 – Variation des paramètres le long de la droite d’action

(0)

Tableau 8 – Paramètres de l’état mécanique et de fonctionnement du contact


pour les points remarquables de l’engrènement
État mécanique Fonctionnement du contact

Rx U1 + U2 U1 – U2 W/L hm a p0 Tf U1 – U2
Points
(figure 16a) ---------------------------
(mm) (m/s) (m/s) (103 N/m) (µm) (mm) (GPa) (oC) ( U1 + U2 )

A 8,69 10,961 4,301 136 0,641 0,114 0,76 36,9 0,39


C 10,67 11,212 0,730 272 0,657 0,179 0,97 9,7 0,07
I 10,82 11,364 0,0 272 0,657 0,180 0,96 0,0 0,0
D 10,86 11,339 1,077 272 0,662 0,181 0,96 14,01 0,09
B 9,63 11,590 4,648 136 0,697 0,120 0,72 37,8 0,40

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 14 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

3. Relations Pour le premier, une limite est difficile à exprimer. Toutefois, pour
un contact de type élastohydrodynamique, un fonctionnement est
paramètres-avaries considéré comme normal pour un coefficient de frottement inférieur
ou égal à 0,06. Au-delà, le risque d’usure augmente.
de surface Pour le deuxième, le risque d’usure est faible, si le rapport de rugo-
sité est inférieur à 1.
Les relations entre les paramètres fonctionnels précédents et les Pour le troisième, par contre, il n’existe pas de limite claire. Ses
avaries de surface ne sont pas encore parfaitement décrites, car les conséquences thermiques ne sont sensibles que pour des valeurs
mécanismes de dégradation ne sont pas clairement identifiés, du glissement spécifique supérieures à 20 % [13].
notamment à l’échelle de l’édifice cristallin. Par ailleurs, les relations
entre les phénomènes à cette échelle, à celle des aspérités et enfin
à celle de l’application des efforts sont mal connues. On peut
cependant dégager certaines tendances. Pour cela, en considérant 3.3 Grippage
les paramètres aux deux échelles définies au paragraphe 2.2, nous
examinerons les paramètres d’influence et leurs limites sur chaque
type d’avarie de surface. De la même façon que pour les usures, il n’existe pas de critère
fiable pour le grippage. On peut cependant considérer que le risque
devient important lorsque les paramètres du paragraphe précédent
dépassent respectivement 0,10, 1 et 20 % [66] [67].
3.1 Fatigues superficielles De plus, il a été montré que pour des surfaces rugueuses le risque
de grippage augmente très sensiblement lorsque le rapport entre
■ Considérons tout d’abord le problème de la déformation plastique la surface réelle de contact et la surface apparente de contact tend
qui précède fréquemment les fatigues superficielles. vers 1 [51].
Tabor [60] montre qu’il existe une relation linéaire entre la dureté Enfin, depuis les travaux de Blok, il est admis que la température
HV d’un solide et sa limite élastique en compression (p 0)e du type : joue un rôle important. Sa valeur maximale dans le contact doit être
HV/(p0)e = Cte inférieure à la fois à celle que peut supporter un lubrifiant et à celle
de revenu de la surface du massif, soit respectivement 150 oC pour
Pour une dureté Vickers HV ou Knoop donnée, la constante est les lubrifiants minéraux et environ 250 oC pour les matériaux durcis
égale à 3 avec une bonne approximation. en surface.
■ Les paramètres qui influent sur la formation des écailles [61] [62]
[63] [64] pour un nombre de cycles donné sont :
— la pression hertzienne maximale p 0 ; 3.4 Exemple d’un contact
— le rapport de rugosité Rqc /h m . entre deux dents d’engrenage
La profondeur à laquelle ces écailles se produisent est :
— 0,78a pour un contact linéaire ;
— 0,48a pour un contact sphérique. Reprenons l’exemple du paragraphe 2.4. Ces résultats peuvent
où a est la demi-largeur de l’aire de contact. être analysés et utilisés de deux manières complémentaires :
— soit pour identifier la nature de la dégradation éventuelle pour
■ La formation des microécailles est surtout sensible au rapport de un point de contact donné ;
rugosité Rqc /hm [61] à [67]. — soit pour préciser le risque de dégradation de nature donnée.
Les effets locaux sont liés au microécaillage, et les effets globaux
à l’écaillage en sous-couches, qui développent chacun deux réseaux
de fissures. Toutefois, ces deux réseaux inter-réagissent, ce qui 3.4.1 Nature de la dégradation éventuelle
explique l’effet du rapport de rugosité sur l’écaillage.
Les limites admissibles pour ces deux paramètres sont floues, Reprenons chacun des cinq points remarquables repérés sur le
mais les tendances résultant d’approches expérimentales sont pignon.
claires. — Pied de dent A et sommet de dent B : très léger risque de grip-
Lorsque p0 atteint HV/6 le risque d’écaillage existe. Lorsque page ou de griffure, car la température maximale est de
Rq c /hm atteint 1, les sollicitations sur les aspérités deviennent impor- 60 + 37 = 97 oC et le glissement spécifique U 1 – U 2 / (U 1 + U 2 ) de
tantes et le risque de microécaillage devient réel. 39 %. Ce risque est atténué par la valeur assez élevée de l’épaisseur
minimale du film lubrifiant.
■ Points C et D de changement du nombre de couples de dents en
3.2 Usures prise : la pression hertzienne maximale est de 0,97 GPa et l’épaisseur
du film de 0,65 µm. Ainsi, pour que le risque de fatigue superficielle
Les critères sont imprécis, mais il est clair que les usures d’origine existe, il faudrait que l’écart-type des rugosités de chaque surface Rq1
mécanique sont fonction : et Rq2 soit égal ou supérieur à 0,46 µm car le rapport de rugosité
— du coefficient de frottement f ; Rqc /hm serait alors de l’ordre de 1.
— du rapport de rugosité Rqc /hm ;
— du glissement spécifique U 1 – U 2 / ( U 1 + U 2 ) .

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 15
FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________

■ Point I, confondu avec le primitif : même commentaire que précé- L’analyse du fonctionnement de contact qui a été proposée ici
demment. repose sur des concepts mécaniques : géométrie, champs de
Le commentaire relatif aux points C, I et D concerne, en fait, toute contraintes et de température. Elle concerne les domaines habituels
la zone centrale de l’engrènement CD où un seul couple de dents d’un problème tribologique : les premiers corps, c’est-à-dire les
est en prise. Cette zone est peu étendue et, globalement, présente massifs, et le troisième corps, c’est-à-dire le film visqueux lubrifiant.
un risque de microécaillage dans les conditions discutées ci-avant. Cette démarche est particularisée par la prise en compte d’échelles
géométriques couvrant plusieurs ordres de grandeur.
L’une est classique : celle du contact global. Elle a fait l’objet de
3.4.2 Risques de dégradations nombreux travaux théoriques et expérimentaux relatifs :
— à la géométrie du film lubrifiant ;
■ Grippage : le risque est très faible aux extrémités des dentures. En — à la pression en surface et aux contraintes dans les massifs ;
effet, d’une part, la température maximale du lubrifiant Tmax est — à l’augmentation de température.
inférieure à 100 oC et, d’autre part, le glissement spécifique et la
charge linéique sont faibles. Cette température est largement L’autre échelle est plus fine, c’est celle des contacts locaux au
inférieure aux limites habituelles des lubrifiants minéraux, qui sont niveau des aspérités des surfaces des massifs. Elle est moins bien
de l’ordre de 150 oC. connue et elle est, depuis deux décennies, au cœur des travaux sur
ce sujet.
De plus, la pression hertzienne maximale est faible et l’épaisseur
du film lubrifiant importante. Par contre, l’analyse du problème thermique à cette échelle reste
à entreprendre.
■ Fatigues superficielles : c’est également un risque assez faible. Des paramètres traduisant l’état mécanique, c’est-à-dire l’environ-
En effet, dans la zone fortement chargée CD, on note que : nement mécanique du contact, et des paramètres fonctionnels du
— la pression hertzienne maximale est de l’ordre de 1 GPa. Si la contact découlent de ces analyses. La sévérité du fonctionnement
dureté du matériau utilisé est de l’ordre de 600 HV, à la suite d’une peut alors être décrite par des grandeurs mécaniques objectives :
cémentation-trempe par exemple, le risque d’écaillage est prati- pressions, contraintes, températures aux deux échelles signifi-
quement nul car HV  6 p 0 ; catives.
— l’épaisseur du film lubrifiant, de l’ordre de 0,65 µm, permet faci- Des relations ont été établies entre ces paramètres fonctionnels
lement de respecter le critère Rq c /hm < 1 et d’éviter le risque de et les différents types d’avaries de surface observés dans les contacts
microécaillage. hertziens lubrifiés. Les résultats principaux sont les suivants : pour
A contrario, ce risque d’écaillage deviendrait important si, par des conditions physiques et chimiques données et constantes, deux
exemple, les deux surfaces de denture, finies de la même manière paramètres gouvernent les fatigues superficielles : la pression
par rectification, étaient telles que : hertzienne maximale et le rapport de rugosité.
Rq1 = Rq2 > 0,46 µm — La pression est prépondérante sur la formation des écailles qui
constituent la réponse des massifs aux sollicitations à l’échelle
ce qui est tout à fait possible en fabrication mécanique. globale.
— Le rapport de rugosité est essentiel pour la formation des
microécailles, elles-mêmes réponses des peaux des massifs aux
En résumé : les conditions de fonctionnement de cet engre-
sollicitations à l’échelle locale. Ces deux niveaux ne sont pas
nage sont convenablement choisies car les risques d’avaries de
indépendants : les phénomènes au niveau de la peau peuvent agir
surface sont faibles, voire nuls.
sur ceux de la sous-couche et aggraver ainsi les conséquences des
pressions hertziennes.
Enfin, à titre d’exemple, le cas du contact entre les surfaces des
dentures d’un engrenage à axes parallèles et dentures en
4. Conclusion développante de cercle a été analysé et les risques de dégradations
discutés. Cette méthode peut, bien entendu, être extrapolée à
d’autres mécanismes comportant des contacts élastohydro-
Cet article a traité des avaries de surface dans les contacts hertziens dynamiques, notamment des engrenages ayant d’autres formes de
lubrifiés et plus particulièrement des fatigues superficielles. denture, des roulements à billes ou à rouleaux et des mécanismes à
Les différentes avaries de surface ont été classées en fonction des cames.
sollicitations qui les produisent.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
B 5 055 − 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
________________________________________________________________________________________________________________ FATIGUE DES SURFACES

Notations et Symboles Notations et Symboles

Symbole Unité Désignation Symbole Unité Désignation

a m demi-axe de l’ellipse de contact Rqi µm écart-type des hauteurs de rugosité


selon Ox et demi-longueur de l’aire du massif i
de contact Rqc µm écart-type composite de la hauteur
a∗ .................. coefficient adimensionné des rugosités des deux massifs 1 et
A m amplitude d’une aspérité 2 2 1⁄2
sinusoïdale 2 : Rq c = ( Rq 1 + Rq 2 )
c m demi-axe de l’ellipse de contact Rxi m rayon de courbure principal selon
selon Oz et demi-largeur de l’aire de Ox de la surface i
contact Rzi m rayon de courbure principal selon Oz
c∗ .................. coefficient adimensionné de la surface i
Ci J/(kg · oC) capacité thermique massique T, T0 oC température, température de
du massif i référence
Ei Pa module d’élasticité du massif i Tmax oC température maximale :
E’ Pa module d’élasticité réduit : Tmax = T0 + Tf
–1 Tf oC augmentation de température
2 2
′1 1 – ν 1 1 – ν 2  Ui m/s vitesse linéaire de la surface i
E = -----  ---------------- + ---------------- 
2  E1 E2  du massif selon Ox
Eeq Pa module d’élasticité équivalent : U∗ .................. paramètre adimensionné de
–1
vitesse : U∗ = µ 0 (U1 + U2)/(E ’ Rx)
2 2
1 1 – ν1 1– ν2  W N charge normale transmise
E eq = ------  ---------------- + ----------------  par le contact
π  E1 E2 
W∗ .................. paramètre adimensionné de
f .................. coefficient de frottement charge :
G∗ .................. paramètre adimensionné W∗ = W/(E ’ Rx L) (contact linéaire)
de matériau : G ∗ = αE ’
W ∗ = W /( E ′ R x2 ) (contact elliptique)
h0 m épaisseur du film EHD
pour des surfaces lisses, xe m abscisse d’entrée
au centre du contact (x = z = 0) α Pa –1 coefficient de piézoviscosité tel que :
h0 m épaisseur pondérée du film EHD µ (p) = µ (p0) exp [α (p – p 0)]
hm m épaisseur minimale du film EHD αi oC –1 coefficient de dilatation du massif i
pour des surfaces lisses
H0 .................. épaisseur adimensionnée du film β K coefficient de thermoviscosité du
EHD pour des surfaces lisses, au lubrifiant tel que :
centre du contact (x = z = 0) :
µ ( T ) = µ (T 0 ) exp β  ------ – ------- 
1 1
H0 = h0 /Rx
T T0
Hm .................. épaisseur minimale adimensionnée
du film EHD, pour des surfaces
lisses : Hm = hm /Rx δ m rapprochement élastique du solide
δ∗ .................. coefficient adimensionné
HV 107 Pa dureté Vickers
λ m longueur d’onde d’une aspérité
i .................. indice repérant un massif (i = 1,2,...) sinusoïdale
kf W/(m · oC) conductivité thermique du lubrifiant µ Pa · s viscosité dynamique du lubrifiant
ki W/(m · oC) conductivité thermique du massif i µ0 Pa · s viscosité dynamique du lubrifiant à
K .................. paramètre adimensionné de forme : la température et à la pression de
K = 1,03 (Rz /Rx )0,64 référence (T0, p0)
L m longueur du contact cylindrique ou νi .................. coefficient de Poisson du massif i
linéaire selon Oz ρi kg/m3 masse volumique du massif i
m .................. abscisse d’entrée adimensionnée, σi (i = 1,2,3) Pa contraintes principales
m = x e /a σx , σy , τxy Pa contraintes orthogonales
p Pa pression τxz, τyz Pa contraintes tangentielles
p0 Pa pression hertzienne maximale
τmax Pa contrainte de cisaillement maximal :
pmax Pa pression maximale 1
Req m rayon de courbure équivalent : τ max = ----- ( σ 1 – σ 2 )
2
3 1 1 1 1 –1
R eq = ------ ---------- + --------- + ---------- + ---------- ΦA , Φ T , Φ R .................. coefficients correcteurs
2 Rx 1 R z 1 Rx 2 R z 2
Rj m rayon de courbure réduit :
j = x ou z 1 1 –1
R j = --------- + ----------
Rj1 R j 2

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique B 5 055 − 17
P
O
U
Fatigue des surfaces R

E
par Louis FLAMAND N
Professeur à l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
Laboratoire de Mécanique des contacts

S
Bibliographie
Références [15] GRUBIN (A.N.) et VINOGRADOVA (I.E.). – [28] GUPTA (P.K.), FLAMAND (L.), BERTHE (D.) et
A
[1] Wear control handbook. Édité par M.B.
Peterson et W.O. Winer, New York, ASME,
1 358 p. (1980).
Central scientific research institute for tech-
nology and mechanical engineering. Book
no 3, Moscou, (DSIR, Translation, no 337)
GODET (M.). – On the traction of several
lubricants. J. of Lubrication Technology,
vol. 103, p. 55 à 64 (1981).
V
[2] DYSON (A.). – The failure of elastohydrody-
namic lubrication of circonferantially ground
discs. J. of Lubrication Technology, vol. 98,
[16]
(1949).
CHENG (H.S.). – A numerical solution of the
elastohydrodynamic film thickness on a ellip-
[29] HOUPERT (L.), FLAMAND (L.) et BERTHE (D.).
– Rheological and thermal effects in lubricated
EHD contacts. J. of Lubrication Technology,
O
[3]
p. 117 à 124 (1976).
KU (P.M.). – Gear failure mode. Importance of
[17]
tical contact. J. of Lubrication Technology,
vol. 92, p. 155 à 162 (1970).
DOWSON (D.) et HIGGINSON (G.R.). – A
[30]
vol. 103, p. 526 à 532 (1981).
WOLVERIDGE (P.E.), BAGLIN (K.P.) et
ARCHARD (J.F.). – The starved lubrication of
I
lubrication and mechanics. Trans. ASLE,

[4]
vol. 19.3, p. 239 à 249 (1976).
BERTHE (D.). – Les effets hydrodynamiques
numerical solution to the elastohydrodyna-
mic problem. J. of Mechanical Eng. Sciences,
vol. 1, p. 6 à 15 (1959).
cylinders in line contact. Proc. IME, vol. 185,
p. 1 159 à 1 169 (1970-1971). R
sur la fatigue des surfaces dans les contacts [31] CASTLE (P.) et DOWSON (D.). – A theoritical
hertziens. Thèse de Doctorat ès Sciences, [18] DOWSON (D.) et HIGGINSON (G.R.). – Elasto- analysis of the starved elastohydrodynamic
Inst. Nat. des Sciences Appliquées, Lyon, hydrodynamic lubrication. Sl Ed., Oxford, lubrication problem for cylinders in line
Pergamon Press Ltd., 236 p. (1977). contact. EHD lubrication Symposium, Proc.
[5]
261 p. (1974).
MAC PHERSON (P.B.) et CAMERON (A.). –
Fatigue scoring, a new form of lubricant
[19] HAMROCK (B.J.) et DOWSON (D.). – Ball
bearing lubrication. The elastohydro- [32]
IME, vol. 186, p. 131 à 137 (1972).
DALMAZ (G.) et GODET (M.). – Effets des
P
[6]
failure. Trans. ASLE, vol. 16, p. 68 à 72 (1973).
KAUFMAN (H.N.) et WALF (O.H.). – Interpre-
ting service domage in rolling type bearing. [20]
dynamics of elliptical contacts, New York,
John Willey and Sons, 386 p. (1981).
CROOK (A.W.). – The lubrication of rollers. II.
conditions d’alimentation sur l’épaisseur du
film dans les contacts hertziens lubrifiés.
Revue Mécanique, Matériaux, Électricité,
L
no 296-297, p. 25 à 34 (1974).
[7]
New York, ASME, 27 p. (1980).
Causes de destruction prématurée des roule-
[21]
Phil. Trans. Royal Society, A., tome 254, 223
p. (1961).
WEDEVEN (L.D.), EVANS (D.) et CAMERON
[33] HAMROCK (B.J.) et DOWSON (D.). – Isother-
mal elastohydrodynamic lubrication of point
U
ments. Annecy, SNR Roulements, 010, 31 p.

[8]
(1981).
DHERS (J.). – Usures, avaries, corrosions.
(A.). – Optical analysis of ball bearing star-
vation. J. of Lubrication Technology, vol. 93,
p. 349 à 363 (1971). [34]
contacts. Part IV. Starvation results. J. of Lubri-
cation Technology, vol. 99, p. 15 à 23 (1977).
CHOW (L.S.H.) et CHENG (H.S.). – Pressure
S
Paris, Techniques et Vulgarisation, 190 p.
[22] DALMAZ (G.) et GODET (M.). – L’hydro- perturbation in EHD contacts due to an ellip-
(1978).
dynamique du contact sphère-plan. Revue soidal asperity. J. of Lubrication Technology,
[9] BOIRE (M.) et CHAIZE (C.). – Engrenages vol. 98, p. 8 à 15 (1976).
Mécanique, Matériaux, Électricité, no 268,
cémentés ou nitrurés. Proc. of. World
p. 32 à 41 (1972). [35] CHOW (L.S.H.) et CHENG (H.S.). – The effect
Congress on Gearing, Paris, vol. 1, p. 673 à 692
[23] CROOK (A.W.). – The lubrication of rollers. of surface roughness on the average film
(1977).
III : A theoretical discussion of friction and the thickness between lubricated rollers. J. of
[10] TAILLAN (T.E.). – Failure atlas for hertz Lubrication Technology, vol. 98, p. 117 à 124
temperature in the oil film. Phil. Trans. Royal
contact machine elements. New York, ASME, (1976).
Society, Londres, séries A, vol. 254, p. 237 à
411 p. (1991).
258 (1961). [36] WEDEVEN (L.D.) et CUSANO (C.). – Elastohy-
[11] FLAMAND (L.) et BERTHE (D.). – A brief drodynamic film thickness measurements of
[24] BELL (J.C.), KANNEL (J.W.) et ALLEN (C.H.). –
discussion of different forms of wear observed artificially produced surface dents and groves.
The rheological behaviour of the lubricant in
2 - 1993

in hertzian contacts at low slide/roll ratio. Proc. Trans. ASLE, vol. 22, p. 369 à 381 (1979).
the contact zone of a rolling system. J. of Basic
of 4th Leeds-Lyon Symposium, « Roughness
Engineering, vol. 86, p. 423 à 435 (1964). [37] CUSANO (C.) et WEDEVEN (L.D.). – Elastohy-
effects in lubrication », édité par D. DOWSON,
[25] CHENG (H.S.) et STERNLIGHT (B.). – A nume- drodynamic film thickness measurements of
C.M. TAYLOR, M. GODET, D. BERTHE,
rical solution of the pressure, temperature and artificially produced non smooth surfaces.
Londres, Mec. Eng. Pub. Ltd., p. 239 à 243
film thickness between two infinitely long Trans. ASLE, vol. 24, p. 1 à 14 (1981).
(1978).
lubricated rolling and sliding cylinders under [38] SEABRA (J.). – Influence de l’ondulation des
[12] BEGELINGER (A.) et DE GEE (A.W.J.). – Boun-
heavy loads. J. of Basic Engineering, vol. 87, surfaces sur le comportement des contacts
Doc. B 5 055

dary lubrication of sliding concentrated steel


p. 695 à 707 (1965). hertziens secs ou lubrifiés. Thèse de Doctorat,
contacts. Wear, vol. 22, n o 3, p. 337 à 358
[26] CHENG (H.S.). – A refined solution of the Inst. Nat. des Sciences Appliquées, Lyon, 209
(1972).
thermal elastohydrodynamic lubrication of p. (1988).
[13] BERTHIER (Y.). – Mécanisme et tribologie.
rolling and sliding cylinders. Trans. ASLE, [39] PATIR (R.) et CHENG (H.S.). – An average flow
Thèse de Doctorat ès Sciences, Inst. Nat. des
vol. 8, p. 397 à 410 (1965). model for determining effects of three-dimen-
Sciences Appliquées, Lyon, 106 p. (1988).
[27] GUPTA (P.K.), CHENG (H.S.), FORSTER (H.S.) sional roughness on partial hydrodynamic
[14] DYSON (A.). – Scuffing, a review. Tribology lubrication. J. of Lubrication Technology,
et SCHRAND (J.B.). – Viscoelastic effects in
Int., vol. 8, p. 77 à 87, vol. 8, p. 117 à 122, avril vol. 100, p. 12 à 17 (1978).
MILL-7808-Type lubricant. Part. I : Analytical
1975, juin 1975.
formulation, ASME J. of Tribology, vol. 35-2,
p. 269 à 274 ; Part II : p. 275 à 280 (1992).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Doc. B 5 055 − 1
P FATIGUE DES SURFACES ________________________________________________________________________________________________________________
O
U [40] BOUSSINESQ (J.). – Application des poten-
tiels à l’étude de l’équilibre et du mouvement
des solides élastiques.Gauthier-Villard, Paris,
[52] FLAMAND (L.) et VILLECHAISE (B.). – Étude de
traitements anti-usure et anti-corrosion
obtenus par des techniques non polluantes de
[65] FLAMAND (L.), BERTHE (D.) et GODET (M.). –
Simulation of hertzian contacts found in spur
gears with a high performance disc machine.

R [41]
235 p. (1985).
HERTZ (H.). – Über die Berührung fester elas-
tischer Körper. J. Reine und angewandte
bombardement ionique. Rapport final
convention Inst. Nat. des Sciences
Appliquées, Ministère de l’Environnement, [66]
J. of Mechanical Design, vol. 103, p. 204 à
209 (1981).
DYSON (A.). – Scuffing — a review. Tribology
Mathematik, 92, p. 156 à 171 : voir [42] Lyon, no 84380, 36 p., juin 1988. Int. Partie I : vol. 8, p. 77 à 87, avril 1975 ; partie
(1882). [53] LEROY (J.M.), FLOQUET (A.) et VILLECHAISE II : vol. 8, p. 117 à 122, juin 1975.
[42] JOHUSAU (K.L.). – Contacts mechanics. (B.). – Thermomechanical behaviour of multi- [67] DYSON (A.). – The failure of elastohydro-
E Cambridge University Press. Cambridge,
451 p. (1985). [54]
layered media, theory. J. of Tribology (1989).
LEROY (J.M.), FLOQUET (A.) et VILLECHAISE
dynamic lubrication of circumferentially
ground disc. J. of Lubrication Technology,
(B.). – Thermomechanical behaviour of multi- vol. 98, p. 117 à 124 (1976).
N [43] LUNDBERG (C.) et SJOWALL (H.). – Stress
and deformation in elastic solids. Pub no 4,
Inst. Th. of Elast., Charners Univ. of Techno- [55]
layered media : results. J. of Tribology (1989).
MAEDER (G.). – Interaction entre contraintes
Ouvrages généraux
BOWDEN (F.P.) et TABOR (D.). – The friction and lubri-
logy, Goteberg, p. 66 à 99 (1958). résiduelles superficielles et le comportement
cation of solids. Oxford, Oxford Univ. Press,
[44] FLAMAND (L.). – Fonctionnement du contact des matériaux ; apports de la diffraction X.
Part I : (1954) ; Part II : (1964).
élastohydrodynamique rugueux. Thèse de Revue Française de Mécanique, no 4, p. 223 à
CAMERON (A.). – The principles of lubrication.
S [45]
Doctorat ès Sciences, Inst. Nat. des Sciences
Appliquées, Lyon, 263 p. (1989).
JOHNSON (K.L.), GREENWOOD (J.) et
[56]
236 (1984).
CASTEX (L.) et SPRAVEL (J.M.). – Évolution
récente de l’analyse des contraintes
Londres, Longmans, 311 p. (1966).
DHERS (J.). – Usure, avaries, corrosion. Paris, Tech-

A HIGGINSON (J.). – The contact of elastic regu-


lar wavy surfaces. Inst. J. of Mechanical
Science, vol. 27, no 6, p. 383 à 396 (1985).
résiduelles par diffractométrie X. Revue
Française de Mécanique, no 2, p. 103 à 110
(1987).
niques et Vulgarisation, 190 p. (1978).
DOWSON (D.). – History of tribology. Londres,
Longmans, 231 p. (1979).

V [46] KALKER (J.). – Two algorithms for the contact


problem in elastostatics. Report of the Dpt. of
[57] BLOK (H.). – Theoretical study of temperature
disc at surface of actual contact under oiliners
lubricating conditions. Gen. Disc., Lub. Mech.
DOWSON (D.) et HIGGINSON (G.R.). – Elastohydro-
dynamic lubrication. SI Edit., Oxford, Pergamon
Press, 235 p. (1977).
Mathematics and Informatics, no 82-26, Delft
O [47]
University of Technology, 2 p. (1982).
SEABRA (J.) et BERTHE (D.). – Influence of [58]
Eng., 2, p. 222 à 235 (1937).
Communication privée de M. BRANCIER
Energy Conservation Through Fluid Film Lubrication
Technology, Frontiers in research and design.
(Paris VI) et R. REYNAUD (INSA de Lyon). Édité par Rohde, S.M., Wiecock, D.F., Cheng, H.S.,
I surface waviness and roughness on the
normal pressure distribution in the hertzian
contact. J. of Tribology, vol. 109, p. 462 à 470
[59] PHAN QUANG HAI. – Étude thermique du
contact hertzien lubrifié. Thèse 3e Cycle, INSA
New York, ASME, 215 p. (1979).
FRENE (J.), NICOLAS (D.), DEGUEURCE (B.),

R [48]
(1987).
CARNEIRO (A.). – Résolution du contact
élastique entre deux corps rugueux. Thèse de
[60]
de Lyon, p. 133 (1982).
TABOR (D.). – The hardness of metals. Oxford
Clarendon Press, 423 p. (1951).
BERTHE (D.) et GODET (M.). – Lubrification
hydrodynamique, paliers et butées. Paris,
Eyrolles, 488 p. (1990).
Doctorat, Inst. Nat. des Sciences Appliquées, [61] MICHAU (B.). – Effet des champs de HARRIS (T.A.). – Rolling bearing analysis. New
Lyon, 157 p. (1987). contraintes sur la fatigue des surfaces dans les York, J. Wiley and Sons, 481 p. (1966).
[49] SAINSOT (P.). – Analyse du contact entre contacts hertziens rugueux. Thèse Doct. Ing., La lubrification industrielle. 2 tomes, Paris, Technip.

P dentures d’engrenages cylindriques de réduc-


teurs. Thèse de Doctorat, Inst. Nat. des
Sciences Appliquées, Lyon, 205 p. (1989).
[62]
Univ. Claude Bernard, Lyon, 262 p. (1974).
LUNDBERG (G.) et PALMGREN (A.). – Dynamic
(1984).
NEALE (M.J.). – Tribology handbook. Londres,
capacity of roller bearings. Acta Polytechnica, Butterworths, 326 p. (1973).
L [50] SMITH (J.D.) et LIU (C.K.). – Stresses due to
tangential and normal loads on an elastic
Mechanical Engineering series, Royal
Swedish Academy of Engineering Sciences,
O’CONNOR. – Standard handbook of lubrication
engineering. New York, McGraw-Hill, ASLE,
solid. J. of Basic Engineering, vol. 75, no 2, vol. 1, no 3, p. 7 (1947).
U [51]
p. 157 à 166 (1953).
AKL (E.S.Y.). – La méthode ferrographique,
[63] LUNDBERG (G.) et PALMGREN (A.). – Dynamic
capacity of roller bearings. Acta Polytechnica,
428 p. (1968).
AYEL (J.). – Lubrifiants . Propriétés et caractéri-
stiques. [B 5 340], traité Génie mécanique, Tech-

S morphologie, avaries. Étude de la séparation,


morphologie des particules dans un contact
h e r t z i e n l u b r i fi é . A p p l i c a t i o n s a u x
Mechanical Engineering series, Royal
Swedish Academy of Engineering Sciences,
vol. 2, no 4, p. 96 (1952).
niques de l’Ingénieur, août 1996.
SCHILLING (A.). – Les huiles pour moteurs et le
graissage des moteurs. Paris, Technip. (1975).
mécanismes d’avaries. Thèse Doct. Ing., Inst. [64] WEIBULL (W.). – A statistical representation of
Nat. des Sciences Appliquées, Lyon, 179 p. Wear control handbook. Édité par M.B. Peterson et
fatigue failures in solids. Acta Polytechnica,
(1983). W.O. Winer, New York, ASME, 1 358 p. (1980).
Mechanical Engineering Series, Royal
Swedish Academy of Engineering Sciences,
no 9, p. 49 (1949).

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


Doc. B 5 055 − 2 est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique

Vous aimerez peut-être aussi