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PHILOSOPHIQUE
Objectif général :
Ce cours a pour objectif de donner à l’apprenant les outils conceptuels nécessaires pour lui
permettre de cerner tous les axes d’une dissertation philosophique, d’analyser un sujet ou un
problème avec cohérence en vue de proposer des approches de solutions.
Objectifs spécifiques :
Au terme de ce cours, l’apprenant doit être capable de :
Choisir un sujet de dissertation philosophique ;
Elaborer dans la cohérence les différentes parties des trois axes d’une dissertation
philosophique ;
Identifier le type de sujet auquel on est confronté.
Etude du sujet
Analyse des termes
Il s’agit ici pour l’examiné de se faire comprendre les concepts (philosophie, culture,
nature, droit, langage, justice, pouvoir, etc.), les articles (le, la, une, un, ce(t), etc.), les
quantificateurs (ainsi, cependant, donc, toutefois, etc.) et les expressions ou termes
introducteurs (faut-il, peut-on, doit-on, etc.) qui forment le sujet choisi.
Exercice : A partir du sujet choisi, faites une analyse des termes.
Reformulation du sujet
Il s’agit de s’approprier le sujet en le reformulant en des termes qui vous le rendent plus
claire, plus compréhensible. Vous reformulez le sujet à partir de l’analyse que vous avez fait
des termes essentiels qui constituent le sujet en question. Après la reformulation du sujet, il
faut dégager le problème à partir duquel va se construire la problématique.
Exercice : A partir de l’analyse du sujet précédemment faite, proposez des reformulations du
sujets choisis.
Problème et problématique :
Le problème est l’inquiétude ou la préoccupation principale qui se dégage de l’analyse du
sujet et à laquelle le devoir tentera de donner réponse. Il se formule en une phrase nominale le
plus souvent. Ainsi, on peut avoir comme problème philosophique les phrases suivantes :
l’action de la culture sur la nature de l’homme ; nature de la philosophie ; le fondement du
droit, etc. C’est à partir du problème dégagé qu’il va falloir construire une problématique qui
est constituée de trois moments ou mouvements.
La première étape est l’opinion générale (OG) : c’est une des idées que les gens
admettent par rapport au problème soulevé. Cette idée peut être ce que le commun des
mortels pense, la thèse d’un auteur ou d’un courant philosophique.
La deuxième étape est le Constat : c’est en fait une position qui vient remettre en cause
ou soulever une insuffisance de l’opinion générale. Il permet de formuler une
opposition flagrante à l’opinion générale.
La troisième étape qui est le questionnement naît de l’opposition entre le constat et
l’opinion générale. Il est une question et c’est cette question qui doit être traitée dans
le corps du devoir.
Cette étape met fin au travail préliminaire ; ce qui nous amène à voir les grands axes de la
dissertation philosophique.
1.2 Les différentes parties d’une dissertation philosophique
Une dissertation philosophique n’est telle que si l’on retrouve les trois (3) moments de sa
constitution : introduction, corps du devoir et conclusion.
Introduction
Le but poursuivi dans l’introduction est d’arriver à poser la question principale soulevée par le
sujet. Elle doit contenir le préambule qui est une manière de faire venir le problème. A la suite
du préambule qui se termine par le problème, interviennent dans l’ordre les éléments de la
problématique (opinion générale, constat et questionnement).
Corps du devoir
C’est le lieu où l’examiné apporte des arguments ou solutions pour justifier de façon claire
et cohérentes les différents points qu’il a annoncé dans son introduction.
Conclusion
Ici, on attend que vous disiez clairement la réponse à laquelle vous avez aboutie après
l’analyse que vous avez faite du problème dans votre corps du devoir. Il s’agira clairement de
faire un bref bilan ou résumé du corps du devoir ; de donner la réponse précise et enfin faire
une ouverture si possible.
B) Sujet avec « ou »
Le « ou » peut être exclusif, inclusif ou disjonctif. Dans le cas où le ou est disjonctif,
comme dans le cas suivant : l’homme est-il un être culturel ou naturel ?, on s’attend
logiquement à ce qu’il y ait trois solutions proposées. Quand le ou est exclusif comme dans
l’exemple suivant : l’état de nature est-il un mythe ou une réalité ?, il est question de
démontrer que la relation entre deux des trois concepts mis en jeu exclut de facto le troisième
concept. Par exemple, il s’agit, dans l’exemple qui nous est donné ci-dessus de démontrer que
l’état de nature est un mythe ; ce faisant, il ne peut plus être une réalité. Quand le ou est
inclusif, comme dans l’exemple suivant : l’homme est-il un être social ou politique ?, il s’agit
de démontrer le lien qui existe entre les trois concepts mis en jeu. Et dans le cas précis de
notre exemple, il s’agira de montrer que l’homme est un être social et politique.
Exemple de rédaction
Sujet : « La philosophie n’est pas, ne saurait être cette spéculation brumeuse détachée
de la réalité et des problèmes concrets des hommes… L’initiative philosophique est
indétachable des préoccupations pratiques ». Que pensez-vous de cette affirmation d’E.
Njoh-Mouelle ?
La philosophie est une discipline intellectuelle dont le degré d’abstraction a toujours été
interrogateur. De ce fait, philosophes ou non philosophes se sont souvent interrogés sur le
rapport entre la philosophie et la société ou les préoccupations pratiques des hommes. Par
rapport à ce problème, certains penseurs ont eu à soutenir que la philosophie est une
spéculation brumeuse qui est détachée de la réalité et des problèmes concrets des hommes.
Mais force est de constater à la suite d’E. Njoh-Mouelle que « l’initiative philosophique est
indétachable des préoccupations pratiques ». C’est à la suite de cette contradiction qu’on se
pose la question suivante : l’initiative philosophique est-elle indétachable des préoccupations
pratiques ?
L’activité philosophique, à cause de son degré trop élevé d’abstraction, a souvent été
présentée par les philosophes eux-mêmes comme une mort au monde, c’est-à-dire un
détachement des réalités concrètes en vue de pouvoir découvrir le vrai. Puisque la vraie réalité
ne serait les choses de ce monde mais les choses d’un monde que Platon appelle le monde des
idées. En effet, pour Platon, les véritables philosophes n’ont d’autres soucis que d’apprendre à
mourir et de vivre comme s’ils étaient déjà morts. Et ainsi, les réalités du monde concret qui,
pour lui, ne sont que des reflets des réalités vraies du monde des Idées, ne doivent pas être
l’affaire du philosophe. Se faisant, le philosophe semble ne pas avoir les pieds sur terre. Et
c’est ce que soutient Louis-Marie Morfaux lorsqu’il écrit : « le philosophe… apparaît comme
un personnage à part, qui n’a pas les pieds sur terre, qui vit en tant que tel en dehors de la vie
ordinaire… ». Autrement dit, dans la compréhension de Morfaux, le philosophe est une
personne qui spécule sur des choses qui n’ont aucun rapport avec la réalité concrète des
hommes. Cette vie que le philosophe semble mener en dehors de la vie ordinaire pour
Morfaux se comprend chez Laurent Ankudé comme une fuite du philosophe des soucis du
monde. C’est à cet effet qu’il écrit que le philosophe serait quelqu’un qui « abandonnerait le
concret au profit de l’abstrait en prenant congés des embarras de la vie ». A la suite de cette
analyse, il est convenable de retenir partiellement que la philosophie serait juste une
spéculation brumeuse qui n’aurait pas de rapport avec la réalité concrète des hommes.
Toutefois, est-il vrai que la philosophie ne se préoccupe pas de la réalité concrète ?
Pour E. Njoh-Mouelle, on ne peut que répondre négativement à cette interrogation car
pour lui, « La philosophie n’est pas, ne saurait être cette spéculation brumeuse détachée de la
réalité et des problèmes concrets des hommes… ». Il est donc clair pour cet auteur que la
philosophie s’intéresse au vécu des hommes. C’est pourquoi, il souligne que « l’initiative
philosophique est indétachable des préoccupations pratiques ». La philosophie n’est donc pas
un discours sur des choses qui n’ont aucun rapport avec la vie de l’homme. C’est la raison
pour laquelle il écrira ailleurs que « le philosophe est en effet celui qui doit se mettre à
l’écoute du monde pour tenter de dégager les significations encore cachées dans les ruines de
la vision du monde qui s’écroule ». Il n’y a donc pour cet auteur aucun sujet philosophique
qui ne soit en quête de solution pour des problèmes concrets des hommes. Partageant cette
vision de Njoh-Mouelle sur la philosophie, Vergez et Huisman montre que « la philosophie
authentique, bien loin d’ignorer le monde matériel, réfléchira à partir de ce monde qui
conditionne toutes nos pensées ». La réflexion philosophique est donc une réflexion sur le
monde et pour le monde.
L’activité philosophique est une activité éminemment abstraite et pour cela, on a vue en
elle une activité désintéressée des problèmes concrets des hommes. Mais pour Njoh-Mouelle,
il est de la nature de la philosophie de se préoccuper du vécu humain. La philosophie est donc
une activité à la fois spéculative et pratique.
METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE
PHILOSOPHIQUE
Objectif général :
Ce cours a pour but de donner à l’apprenant des outils conceptuels nécessaires pour lui
permettre identifier et travailler les différents axes d’un commentaire philosophique,
d’analyser un texte philosophique et d’en faire un commentaire.
Objectifs spécifiques :
A la fin de ce cours, l’apprenant doit être capable de :
Pouvoir lire et déterminer les éléments essentiels d’un texte philosophique (idée
générale, question implicite, thèse de l’auteur et les arguments avancés pour la
justification de la thèse
Elaborer dans la cohérence les trois axes d’un commentaire philosophique
Faire une étude ordonnée du texte proposé et d’en faire l’analyse critique ou le
commentaire
1. Définition :
Le commentaire philosophique est un exercice intellectuel consistant à expliquer un texte
de façon à en donner une appréciation critique ou non de la thèse qui s’en dégage. Il consiste
donc à rendre claire la pensée d’un auteur. Cet exercice se fait sur le texte proposé à l’étude
du candidat et non sur autre chose que le texte.
2. Le travail préliminaire
Pour réussir son devoir de commentaire, il faut bien comprendre le texte. Pour cette raison,
il faut :
Lire au moins trois fois le texte pour s’imprégner des notions et concepts clés en vue
de mieux comprendre le texte.
Dégager le thème (c’est le cadre général d’idée (notions étudiées en classe ou autres
notions de valeur culturelle) dans lequel s’inscrit le texte). On peut se poser la question
suivante ; dans quelle thématique se situe le texte ?
Dégager l’idée générale du texte, c’est-à-dire qu’il faut arriver à faire ressortir ce sur
quoi porte le texte ou l’idée autour de laquelle le texte est construit. C’est pourquoi
pour avoir l’idée générale, il faut chercher à répondre à la question suivante : de quoi
parle le texte ?
Dégager la question implicite ou problème principal, c’est-à-dire la question cachée à
laquelle le texte est entrain de répondre. NB : cette question on la formule souvent
quand on arrive à trouver la thèse de l’auteur.
Dégager la thèse de l’auteur. Elle est la réponse à la question implicite. C’est en fait la
position de l’auteur par rapport à l’idée générale.
Faire ressortir les arguments, c’est-à-dire les idées avancées par l’auteur pour soutenir
sa thèse.
3.1 Introduction
Dans l’introduction d’un devoir de commentaire philosophique, on doit avoir les éléments
suivants :
a. Le préambule (thématisation ou situation du texte. Cette partie parle succinctement de
l’auteur (si possible) en rapport avec le texte, de la préoccupation d’ensemble du texte
et du thème abordé dans le texte.
b. La question implicite (problème principal) traitée par l’auteur
c. La thèse de l’auteur ou la réponse donnée par l’auteur à la question implicite
L’introduction s’arrête normalement à la réponse de l’auteur. On n’annonce pas le plan ou
les articulations du corps du devoir. Toutefois, il faut faire une transition entre l’introduction
et le corps du devoir en utilisant l’une des formules suivantes :
Après l’étude ordonnée de ce texte proposé à notre étude, nous dégagerons son intérêt
philosophique.
Quelles sont les grandes idées de ce texte ? L’étude ordonnée nous permettra de
répondre à cette question
Les trois premiers éléments de l’introduction sont présentés en bloc et la phrase charnière
ou phrase de transition s’y détache en allant à la ligne.
3.3 Conclusion
La conclusion sera en fonction de la thèse en jeu dans le texte. Elle vise à proposer une
réponse satisfaisante au problème posé dans le texte. Ses éléments sont :
Bref bilan des différents moments du corps du devoir
La réponse appropriée à la question posée dans l’introduction
Relever et révéler d’éventuelles difficultés qui subsistent à l’analyse.
NB :
a. Situation du texte, thème, problème, question implicite et thèse de l’auteur sont les
éléments avec lesquels vous construirez l’introduction. A ceux-là vous ajouterez la
phrase charnière ou phrase de transition.
b. Structure du texte : c’est ce qui vous permet d’expliquer le texte, c’est-à-dire faire
l’étude ordonnée.
c. Mérites de l’auteur, adjuvants et contempteurs sont les éléments que vous devez
utiliser pour construire votre intérêt philosophique.
Exemple de rédaction
Sujet 3 : Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte après son étude ordonnée
Tu crois savoir tout ce qui se passe en ton âme, dès que c’est suffisamment important, parce
que ta conscience te l’apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelles d’une chose qui est
dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s’y trouve pas. Tu vas
même jusqu’à tenir « psychique » pour identique à « conscient », c’est-à-dire connu de toi, et
cela malgré les épreuves les plus évidentes qu’il doit sans cesse se passer dans la vie
psychique bien plus de choses qu’il ne peut s’en révéler à la conscience. Tu te comportes
comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts
dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en
toi-même profondément et apprends d’abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu
vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.