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MlNISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE COTE »,IVOIRE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNION- DISCIPLINE- TRA V~


UNIVERSITE FELIX BOUPBOUËT-BOIGNY
COCODY-ABIDJAN
Année Académique
2012-2013

UFR : Langues, Littératures et Civilisations


------------
Département de Lettres Modernes
L
------------
Centre National de Recherche sur les Traditions Orales
(C NR T 0)
THESE DE DOCTORAT UNIQUE
Option : Littérature orale

L'ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE ORALE DANS


LE PROGRAMME SCOLAIRE IVOIRIEN DE 1985 à 2010:
CAS DU CONTE, DE LA LEGENDE ET DEL 'EPOPEE DANS
L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

TOME II

PRESENTEE PAR : SOUS LA DIRECTION DE


FANNY Yacouba M. TOUOUI BI IRIE Ernest :
Maître de conférences
(Université Félix Houphouët-Boigny
de Cocody-Abidjan)
PRESIDENT DU JURY

M. ZIGUI KOLEA Paulin : Professeur titulaire


(Université Alassane Ouattara de Bouaké)

MEMBRES DU JURY
M. TRAORE François Bruno : Professeur titulaire
(Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan)

M. ZINSOU EDME Michel : Maître de Conférences


(Université Félix H~uphouët-Boigny de Cocody-Abidjan) ,·
I:

Dr. TOH BI TIE Emmanuel : Maître-Assistant


(Université Alassane Ouattara de Bouaké)
« Si Dieu l'avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté. Mais Il a

voulu vous éprouver par .le don qu 'Il vous a fait. Cherchez à vous ~urpasser les
uns les autres dans les actions bonnes. Tous vous retournerez à Dieu. Alors, Il
vous éclairera au sujet de vos divergences. »
Coran V.48

LM
3

A notre père défunt et à notre mère


A tous nos frères et sœurs
A notre épouse
A Kébi (kôh), la petite terre qui nous a
Donné le jour.~
4

REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes physiques et
morales qui, d'une façon ou d'une autre, ont contribué à l'élaboration
de ce travail.
Nous remercions particulièrement le Professeur TOUOŒ BI IRIE
Ernest qui n'a ménagé aucun effort pour nous guider dans ce travail.
Nous rendons hommage au Professeur feu Marius ANO
N'GUESSAN qui nous a aidé dans la réalisation de ce travail.
Notre gratitude s'adresse également:
- à nos maîtres du département de Lettres Modernes ;
- au Directeur de la Pédagogie et de la Formation continue
Monsieur SILUE Nanzouan ;
- au personnel de l 'ENS ;
- aux inspecteurs de l'enseignement préscolaire et primaire ;
- aux élèves du primaire.
Nous adressons une mention spéciale au Ministre de l'Education
Nationale, Madame Kandia CAMARA.

Fasse Dieu que toutes ces personnes soient récompensées pour


leur soutien à nous apporté !

'
5

SOMMAIRE
AV ANT PROPOS 6
INTRODUCTION 8
PREMIERE PARTIE: OBJET DE L'ETUDE ET DIAGNOSTIC DE
L'ENSEIGNEMENT DU CONTE, DE LA
LEGENDE ET DE l'EPOPEE DANS LE
PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE ET APPROCHE THEORIQUE
DES CONCEPTS 28

DEUXIEME PARTIE: PERSPECTIVES D'UTILISATION


DES CONTES, DES LEGENDES ET DES
EPOPEESDANS LE PROGRAMME
D'ENSEIGNEMENT PRJMAIRE 164

TROISIEME PARTIE : ETUDE SOCIO-EDUCATIVE DES


CONTES, DES LEGENDES ET DES
EPOPEES ENSEIGNES DANS
LE PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE 254

CONCLUSION 349
ANNEXES 3 56
BIBLIOGRAPHIE .488
TABLE DES MATIERES 516
6

AVANT PROPOS
La littérature orale constitue une richesse de l'Afrique
traditionnelle. Elle est une littérature non écrite qui est transmise de
bouche à oreille, de génération en génération. Cette I ittérature
comprend plusieurs genres : le conte, la légende et 1 'épopée, qui en
constituent les genres majeurs. Ces genres naissent, vivent et agissent
à l'intérieur d'une société. Ils éveillent la conscience de l'individu qui
"les dit ou les écoute" et participent ainsi à sa socialisation, par le
truchement des thèmes, des centres d'intérêt qu'ils développent. Ces
thèmes sont la nécessité de la vie communautaire, le droit d'aînesse, la
place de la femme dans la société, l'importance de l'intelligence ...
Ces genres oraux font vivre les réalités anciennes d'un peuple en les
colportant, convoyant dans le temps d'une génération à ! 'autre, par le
biais de la parole. Ainsi, ils rattachent l'individu à sa culture d'origine
et lui offrent une vue panoramique sur celles des autres.
Eu égard au substantialisme éthique et intellectuel issu de ces
œuvres orales, les programmes scolaires el universitaires s'en sont fait
l'écho. L'épanouissement de la société en demeure l'enjeu.
Cette étude que nous avons menée a consisté à porter un regard
sur l'enseignement du conte, de la légende et de l'épopée dans le
programme scolaire ivoirien, au cycle primaire, de 1985 à 201 O.
7

TABLE DES SIGLES

AOF : Afrique Occidentale Française


CPl : Cours Préparatoire Première année
CP2 : Cours Préparatoire Deuxième année
CEl : Cours Elémentaire Première année
CE2 : Cours Elémentaire Deuxième année
CMI : Cours Moyen Première année
CM2 : Cours Moyen Deuxième année
CP : Cours Préparatoires
CE : Cours Elémentaires
CM : Cours Moyens
CNFPMDB : Centre National de Formation et de Production de
Matériels Didactiques de Bouaké.
CNFPMD : Centre National de Formation et de Production de
Matériels Didactiques.
GRTO : Groupe de Recherche sur les Traditions Orales
CNRTO : Centre National de Recherche sur les Traditions Orales
CPT : Crise Post Traumatisme
ENS: Ecole Normale Supérieure
CAFOP: Centre d'Animation et de Formation Pédagogique
IEP : Inspection de l'Enseignement Primaire et Préscolaire
8

INTRODUCTION
9

La Côte d'Ivoire, pays d'Afrique de l'ouest, s'étend sur une


superficie de 322462 km2• Elle fait frontière avec le Ghana à l'Est, le
Liberia et la Guinée à l'Ouest, le Burkina Faso et le Mali au Nord. Au
sud, elle a une frontière naturelle, l'océan Atlantique.
A la faveur de 1 'émiettement de l'Afrique par les Occidentaux,
la Côte d'Ivoire a été faite colonie française en 1893 et a été membre
de l'AOF (l'Afrique Occidentale Française) dont le chef-lieu était
Dakar. C'est à partir de cette ville que l'administration coloniale
pilotait ses principales activités comme le témoigne Paul
DESALMAND : « De Dakar émanent instructions, ordres,
programmes, encouragements, et réprimandes. En particulier les
chefs de service de l'enseignement des différentes colonies rendent
compte régulièrement de leur action à l'inspecteur de l'enseignement
en Afrique qui travaille aux côtés du gouverneur général, et
appliquent les instructions qu'ils reçoivent de lui. Des écoles à
vocation fédérale reçoivent des élèves de tous les territoires et
colonies dépendant du gouverneur général )/.
En effet, avec une telle organisation territoriale et
administrative,un véritable programme d'enseignement publicest mis
en œuvre à partir de l 903. Mais, après la conférence de Brazzaville, et
avec l'avènement des indépendances des colonies dans les années
soixante, le programme d'enseignement public de l'AOF va
disparaître pour faire place à des programmes scolaires.
Selon une approche psychopédagogique, pour appréhender
efficacement la notion de « programme scolaire», il est utile d'avoir à
l'esprit les objectifs de 1 'éducation. Car toute action entreprise ou

1
Paul DESALMAND, Histoire de l'éducation en Côte d'Ivoire, des origines à lo conférence de
Brozzovil/e, Abidjan, Les Editions du CERAP, 2008, p.12.
10

décision arrêtée résulte d'une option en amont. Les objectifs de


l'action éducative se résument généralement en l'appropriation des
valeurs et des idéologies de la société par les générations futures.
L'intérêt de ce rappel est que les autres concepts tels que les
programmes et contenus scolaires constituent la déclinaison
opérationnelle de ces notions fondamentales d'orientation.
L'acquisition des compétences chez l'apprenant s'organise de
façon progressive dans le temps grâce à une répartition qui tient
compte des volumes horaires hebdomadaire, trimestriels, annuels ou
par cycle, mais aussi de l'évolution psychologique cl des pré- requis
des élèves.
Ainsi, les programmes définissent les intrants cognitifs,
affectifs et psychomoteurs essentiels qui doivent être acquis par les
apprenants. Les « programmes scolaires» sont donc l'ensemble des
compétences relatives aux disciplines et exécutées dans une
articulation cohérente par les enseignants dans le cadre de l'institution
scolaire, donc de l'école.
Ils constituent le cadre national au sein duquel les enseignants
organisent leurs enseignements en prenant en compte les rythmes
d'apprentissage de chaque élève.
L'élaboration du programme scolaire prend en compte les
'
exigences internationales, les thématiques politiques, socio-
économiques et culturelles prioritaires de la société en général el
également les besoins des apprenants. C'est pourquoi, c'est une
œuvre à la fois coopérative, parce qu'elle nécessite l'implication de

.
structures ou organismes ayant un message d'intérêt communautaire à
faire passer, et technique, en ce sens, que l'ordonnancement et la mise
en cohérence des programmes relèvent des personnes ressources.
11

En d'autres termes, le programme scolaire est un ensemble


d'activités, de disciplines où la pratique est prévue, dans l'espace et le
temps, au cours d'un cycle scolaire. Elles constituent les grandes
orientations d'un système éducatif. Ces orientations sont définies par
le pouvoir politique. Elles sont fonctionnellement liées à un choix
philosophique, cet adjectif étant pris dans son sens large d'affirmation
de valeurs. Elles visent à former un citoyen responsable, un agent
. actif du développement social et économique, capable de s'intégrer
dans un monde en évolution et en mutation. Pour ce faire, les activités
et leurs contenus sont adaptés au niveau d'étude, à l'évolution du
quotient intellectuel et processus d'intégration social de l'élève.
A la faveur de la disparition du programme d'enseignement
public del' AOF, chaque colonie s'est défini un programme qui a tenu
compte des réalités du milieu et des aspirations de son peuple.
S'inscrivant dans cette veine, la Côte d'Ivoire s'est défini un
programme scolaire qui est sujet à des rénovations et des innovations.
Ces réformes tiennent compte des réalités du moment et des besoins
du peuple ivoirien pour son épanouissement.
Notre travail porte sur l'enseignement des genres oraux dans le
programme scolaire ivoirien, particulièrement sur le programme
d'enseignement primaire de 1985 à 2010. Notre étude couvre une

,
~

1
période de vingt-cinq (25) ans. Cette période est à cheval sur deux (2)
rubriques que sont : la rubrique ''Ecole et Développement '' et la
1

rubrique "Ecole et Nation".


Que signifient ces notions : "Ecole et Développement'' et
"Ecole et Nation" ?
L'expression " Ecole et Développement" dans sa composition
laisse entrevoir deux substantifs (Ecole, Développement) reliés par
12

une conjonction de coordination "et" qui est ici la marque d'un


rapprochement, voire d'un lien de cause à effet. Pour mieux définir
cette expression, il serait intéressant de définir chacun des substantifs
et d'établir l'interconnexion.
Qu'est-ce que l'Ecole? Et qu'est-ce que le développement?
Le mot "Ecole" est polysémique. Tl pourrait se définir sous trois
angles. Sous le premier, l'Ecole est le lieu (l'établissement) où est
dispensé un enseignement collectif. C'est le lieu où est dispensée une
éducation. L'éducation, elle-même, selon Emile DURKHEIM, « vise
à susciter et développer chez l'enfant un certain nombre d'états

physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société


politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est
2
particulièrement destiné ». Sous le second, l'Ecole est l'ensemble des
élèves et du personnel d'un établissement ou d'un système éducati r. Et
sous le troisième, ce mot signifie une source d'enseignements,
instrument d'exercice de la pensée et de la réflexion.
Bref, l'Ecole est principalement mais pas uniquement le I ieu où l'on
acquiert le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Elle offre à ceux qui
la fréquentent des connaissances, des habitudes, des aptitudes ou des
techniques par l'exercice de la maîtrise du corps ( éducation physique)
et par quelques apprentissages pratiques liés à la vie quotidienne.
Le "Développement" vient du latin «de», préfixe de cessation,
de négation, et de « velare », voiler, couvrir, envelopper. Il est
l'essor, l'émergence, la croissance d'une chose. Il est le progrès en
extension ou en qualité d'une chose.

2
Encyclopaedia universolis, corpus 7, DABROWSKA Egypte, Paris, E.U France S.A., 1990, p.935.
13

Le "Développement" peut être d'ordre économique, d'ordre culturel,


d'ordre intellectuel ...
En effet, l'expression Ecole et Développement pourrait bien
signifier que l'Ecole est le moteur de l'émergence, de
l'épanouissement d'une société. Aussi, cette expression donne de voir
l'Ecole comme la lumière qui éclaire le chemin parcouru et celui à
parcourir par une société. Par ailleurs, cette expression signifierait
l'action de développer un ensemble de connaissances et valeurs
morales, physiques, intellectuelles, scientifiques, considérées comme
essentielles pour atteindre un seuil ou un niveau de culture escomptée.
L'expression "Ecole et Nation", quant à elle, est composée de
deux substantifs (Ecole, Nation) reliés par la conjonction de
coordination ''et''. Insinuant à peu près le même mécanisme logique
que dans la première expression.
Qu'est-ce que la "Nation" ? Ce concept doit être vu sous trois
angles que sont : l'angle des sciences humaines, l'angle du droit et
l'angle de la politique. D'abord, selon les sciences humaines :
« Joseph Ernest RENAN, dans son texte, Qu 'est-ce qu'une nation ?
(1882) formule l'idée qu'une nation repose sur un réel passé commun
et sur une volonté d'association : « Ce qui constitue une nation, ce
n 'est pas de parler la même langue, ou d'appartenir à un groupe
ethnographique commun, c 'est d'avoir fait ensemble de grandes
choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l'avenir.: ».
Ensuite, sous l'angle juridique, le terme « nation » n 'est pas
défini. La théorie classique du droit international ne reconnaît comme
sujet que l'Etat souverain. Si le terme est parfois utilisé, en Europe, en
préambule d'actes de fonction constitutionnelle, telle la constitution
française du 4 octobre 19 58, il ne joue aucun rôle juridique.
14

Enfin, vu sous l'angle politique, au sens moderne du terme,


« nation » a une signification. Le terme peut désigner un Etal (comme
dans l'expression « Organisation des Nations Unies ») ou un peuple
ayant l'objectif politique de maintenir ou d'instituer un Etat, ou du
moins de se constituer en structure politique autonome. Dans cette
seconde signification, une nation est en pratique un peuple dont une
partie au moins des membres a des prétentions nationalistes. »3
De ces différentes approches du concept ''Nation'', on pourrait
dégager que la nation désigne "une grande communauté d'hommes
installée en général sur un même territoire ou dans des territoires
interdépendants, et qui se caractérise par des traditions historiques et
culturelles communes, par des intérêts économiques convergents et
par une unité linguistique". Ces personnes vivant sur un même
territoire ou sur des territoires interdépendants sont conscientes de leur
appartenance communautaire liée à un destin unique érigé par
l'histoire, la culture, la géographie, l'économie ...
Selon la conception française, il y a "Nation" chaque fois
qu'une communauté d'hommes est mue par la volonté d'être, de vivre
ensemble. Chaque fois qu'une communauté se sent liée par un passé et
aspire à un avenir commun''.
De ces définitions de la "Nation", nous pouvons déduire que
l'expression "Ecole et Nation" donne de voir "l'Ecole" comme un
facteur de cohésion sociale, un moyen permettant de cimenter la
conscience nationale. Aussi, le type de citoyen que veut former le
système éducatif ivoirien sous cette rubrique, est-il le citoyen qui doit
connaître sa patrie, l'aimer, participer à sa construction et la défendre.

'RENAN Joseph Ernest, in Qu 'est-ce qu'une nation? Disponible sur: http: //archives.vigile.
net/ 04-1 / renan.pdf, consulté le 19 juin 2013.
15

En effet, notre étude ne consistera pas à porter notre réflexion


sur toutes les matières enseignées à l'école primaire en Côte d'Ivoire,
mais elle portera singulièrement sur la ''Littérature orale''. Il sera
question pour nous de réfléchir sur ce thème : ''Littérature orale et
programme scolaire ivoirien : étude du conte, de la légende et de
l'épopée dans les livres d'enseignementprimaire de 1985 à 2010''.
Réfléchir sur un tel sujet offrirait l'avantage de sortir des
simples évocations du conte, de la légende et de l'épopée dans
l'enseignement primaire en Côte d'Ivoire pour sonder leur efficience
dans l'éducation des élèves et dans la société.
Mais qu'est-ce que la ''Littérature orale"?
De prime à bord, nous remarquons que l'expression ''Littérature orale
est formée de deux mots : le premier, Littérature qui est un nom
commun et le deuxième, orale qui est un adjectif qualificatif. Pour une
définition plus pertinente de l'expression ou syntagme ''Littérature
orale", il importerait de définir d'une part, le mot "littérature" et
d'autre part, le mot ' 'orale' ~ .
La littérature est la recherche du plaisir esthétique, la quête du
beau de manière générale. En d'autres termes, elle est une vocation
esthétique, écrite ou orale, frisant l'artifice et qui concentre fantasme,
aspirations ou inconscient collectif d'un peuple. Cette conception de la
littérature a tendance à avoir le primat sur l'ambiance du xvrrr siècle
où on ravalait au terme "littérature" tout ce qui écrit, divulgué et
conservé quel qu'en fût l'ordre, la nature, le profil ou le domaine de
connaissance.
Elle est l'ensemble des productions intellectuelles et artistiques
d'un peuple donné.
16

Étymologiquement, le mot "Littérature" dérive du mot latin


litteratura qui signifie « de lettres, de signes graphiques ». Et le mot
litteratura lui-même est du mot littera dont le génitif est litterae. Ce
dernier signifie : « lettres, signes, écrits, graphiques ».
Est ''Orale'' toute chose qui se fait, se transmet par la parole.
Selon Amina BOUDJELLAL MEGHARI, « la littérature orale est
une partie de la culture populaire qui englobe les anciens et les
présents domaines de la vie. C'est ce qui reste du temps car tout finit
par disparaître à l'exception de la parole qui reste toujours fraîche.
Le temps ne fait que lui rajouter vie, valeur et importance. Les
langues se la transmettent, les cœurs la gardent et les ouïes la
reçoivent. C'est un héritage dans lequel coulent les âmes des ancêtres
et qui véhicule la sagesse des nations, leurs expériences de la vie,
4
donc des préceptes de portée universelles. »
Ainsi, la ''littérature orale" peut être définie comme l'ensemble
des productions littéraires orales.
De la définition étymologique du mot ''Littérature'' une
question se pose à nous : « peut-il y avoir des signes dits écrits,
graphiques pouvant être en même temps oraux ? »
Cette préoccupation, ce paradoxe apparent, dans le monde
occidental l'a poussé à s'inscrire en faux contre le terme de littérature
appliqué aux modes d'expression verbale des peuples dits primitifs.
Selon des occidentaux, les peuples africains primitifs ne pouvaient pas
avoir de littérature. Ils affirment que là où il n'y a pas d'écriture, il ne
peut y avoir de littérature, la littérature étant un ensemble de signes

"Amina BOUDJELLAL MEGHARI,Analyse de la structure et des procédés de narration et de


contage : Approchecomparative des contes de Perrault et des contes chaouis,
thèse de doctorat, UNIVERSITE AIX-MARSEILL I - Université de Provence, U.F.R. des Lettres,
Arts, Communication et Science du langage, 2008, p.14.
17

écrits. Mais dans les années cinquante, les jeunes intellectuels noirs
ont mené la bataille pour la reconnaissance universelle de cette
pratique intellectuelle et artistique désignée par l'oxymore "Iittérature
orale" dénoncée par l'occidentalisme. Toutefois, de la lutte engagée et
pertinente des intellectuels nommés, appuyée par les résultats des
travaux de recherche sur les civilisations, il s'établirait qu'aujourd'hui,
par le syntagme "littérature orale", il faut entendre l'élocution orale
ou écrite, vraisemblable ou invraisemblable, en tout cas artistique,
d'un style de vie ancestrale, communautariste, de peuples reprochés
d'être dénués d'écriture. En effet, les recherches en histoire littéraire
ancienne et sur les civilisations se fondant sur le principe fondamental
de l'art qui est la recherche du beau pensent que la "Littérature orale''
est une littérature, à partir du moment où la préoccupation de cette
production est la quête du plaisir esthétique. Ce propos de Marcel
Mauss vient étayer cette assertion de ces chercheurs :
« Dès qu'il y a effort pour bien dire et pas seulement pour dire, il y a
effort littéraire »5, donc littérature.
Cette Littérature orale constitue, en effet, le fond culturel des
peuples. Elle est leur tradition. Mais cette tradition est orale. Selon
TOUOUI BI IRIE Ernest « la tradition orale s 'envisage comme un
pont entre la totalité du poids historique, le présent et le devenir des
peuples dont elle reste largement tributaire. En d'autres termes, la
fécondité d'un peuple et son dynamisme au plan culturel, ne
dépendent non pas seulement de son génie à inventer ou à concevoir,
mais tout ce système repose surtout sur sa capacité à opérer un saut
qualitatif qui soit à mesure de canaliser toutes ses énergies, toutes les

5
Marcel MAUSS, Manuel d'ethnographie, Paris, Editions sociales, 1967 p.20.
18

valeurs positives en vue de les intégrer au tissu social présent et à


venir pour féconder la vie ».6 La littérature orale est "parole", mais
cette parole est porteuse des préoccupations essentielles qui
angoissent l'existence humaine. Elle vise à faire de l'homme un être
socialement accompli et un agent de développement. C'est pourquoi,
écrit Roland Colin: «La littérature africaine traditionnelle est parole,
mais toute parole n 'est pas littérature. Pourquoi ? La parole littéraire
est une parole forte qui prend une certaine forme lui permettant
d'atteindre tous les hommes et qui survivra aux circonstances où elle
a été prononcée. Elle contient des choses qui se rapportent au sens de
la vie de l'homme et au sens du monde ... et elle donne à ce qu 'elle
exprime une forme que l'on accueille avec un certain bonheur, comme
la saveur d'un fruit. On est heureux de dire et d'entendre de cette
manière » 7. Demeurant une richesse de l'Afrique, la littérature orale
africaine se matérialise par sa dimension utilitaire et le souci du
"mieux dire". «Elle est la seule voie pour pénétrer réellement
l'histoire et l'âme des peuples africains »8, comme l'affirme Joseph
KI-ZERBO, c'est-à-dire, elle est pour l'Afrique, ce que représente la
boîte noire pour l'avion.
Résistant au temps, la littérature orale africaine englobe les
éléments capitaux des civilisations africaines.
Cette "Littérature orale'' est composée de plusieurs sous genres dont
le mythe, la devinette, le proverbe, le conte, la légende, l'épopée ...

6
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Gouro de Côte d'Ivoire: valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'Etat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009, p.25.
7
Roland COLIN, littérature africaine d'hier et de demain, Paris, AOEC, 1965, p.15.
8
Joseph KI-ZERBO, histoire générale de l'Afrique, tome I. Méthodologie et Préhistoire africaine,
Paris, Edicef, 1986, p.99.
19

Les trois derniers genres feront l'objet de notre étude dans le


programme scolaire ivoirien de 1985 à 2010 et, plus précisément à
l'école primaire. Tentons d'en avoir une approche.
La première approche est relative au conte qui est un récit
imaginaire mettant en scène aussi bien les animaux, les hommes, les
divinités que les phénomènes. Pour les paysans analphabètes, il est
« une histoire très ancienne, un mensonge du soir ou un mensonge
vespéral ».9
Le conte se propose de divertir le lecteur ou l'instruire en
l'amusant. Aussi peut-il être appréhendé comme une manifestation de
la société traditionnelle globale dans laquelle la communication est
surtout orale.
Pierre N'DA KAN avance : « Art de la parole, le conte
africain est aussi et en même temps une littérature totale qui tient à la
fois de tous les genres ( récit, théâtre, poésie, chanson, épopée etc.) et
qui a besoin pour s 'exprimer non seulement d'un bon narrateur, mais
aussi la présence ou mieux la participation d'un agent- rythmique et
10
d'un auditoire actif. » . Cette conception laisse apparaître l'aspect
littéraire du conte.
Abondant dans le même ordre d'idée et révélant d'autres
aspects de genre, TOUOUI BI Irié Ernest définit le conte comme :
« un récit à caractère à la fois littéraire, ludique, didactique et
cathartique. Le conte oral traditionnel apparaît comme une totalité
qui ftxe ses racines dans les profondeurs de la structure sociale qu'il
se charge d'exprimer. » 11

'Marius ANO-N'GUESSAN, Introduction ou conte africain, p.9.


10
Pierre N'DA KAN, Le conte africain et éducation, Paris, L'Harmattan, 1984, p.23.
11
Ernest TOUOUI BI, Op. cit, p.16.
20

Mettant en évidence sa fonction constante dans la VIe


traditionnelle, Roland COLIN écrit, « le conte est un moyen
d'éducation au service du groupe. Comme l'herminette du sculpteur,
à petits coups très vifs, le conte me taille l'esprit, lui donne forme
d'homme capable de posséder un sens dans la société où je vis ...
C'est un miroir fidèle où s'enregistrent les problèmes de tous et de
chacun ...
Cet effet de correction sociale et publique est un moyen
particulièrement efficace pour défendre le groupe contre ceux qui
s 'affranchissent des valeurs partagées qui constituent le fondement.
École de style et de langage également, le conte contribue à
maintenir le trésor de langue dans sa pureté. » 12
La légende, tout comme le conte, est un récit. Mais ce qui la
différencie du conte, c'est qu'elle est un récit quelque peu imaginaire
d'une réalité d'histoire. On récupère le fait historique et on lui associe
des pans mystérieux ou épiques. Bref, l'histoire est enjolivée, grossie.
Dans une légende, le noyau historique ne change pas. Par contre, sa
forme expressive peut varier d'un moment à l'autre, d'une génération
à l'autre. La légende présente deux aspects que sont: le fond
historique et la forme habillée. Elle raconte les migrations d'autrefois,
l'installation des peuples, des clans, des tribus, des villages, et
l'histoire des guerres tribales.
Quant à l'épopée, elle se définit comme un récit poétique, un
genre historique rapportant des faits historiques surtout des hauts faits
d'un personnage dynamique, par exemple, il peut s'agir d'un roi ou
d'un empereur ...

12
Roland COLIN, Op.cit, pp.77-78.
21

Elle célèbre ou fait des louanges des personnages d'exception.


ANO-N'GUESSAN Marius définit l'épopée comme:
« Une poésie épique traditionnelle qui, chez les peuples jeunes ou
l'état de guerre est presque permanent, célèbre les hauts faits des
guerriers et les transmet de génération en génération par la
traditions orale... » 13 .

Aussi peut-elle se définir comme un genre littéraire oral qui met en


scène des héros hors du commun aux prises avec des situations
extraordinaires. Dans ce genre poétique tout se trouve grandi, exagéré,
poussé à son paroxysme, aussi bien les qualités (bravoure, courage ... )
que les défauts ( couardise, lâcheté, mensonge ... ) .
Selon Jacques CHEVRIER : « dans la tradition orale africaine,
l'épopée 14 se présente en général sous la forme d'un long récit, la
plupart du temps versifié, dans lequel des événements historiques
authentiques font l'objet d'une réinterprétation légendaire et où le
merveilleux et le vrai interfèrent de manière souvent complexe. Situé
par Makan Diabaté « entre l'histoire et le mythe», « aux frontières
de l'histoire et du mythe » selon Eno Belinga, « l'épopée se distingue
au premier chef de la chronique dont elle ne possède ni la linéarité ni
l'ordre temporel. »
C'est que l'épopée n'a pas pour but de retracer et de faire des
événements du passé, mais bien plutôt de réinterpréter la réalité
historique, dans un sens qui varie selon la conception que chaque
peuple ou chaque groupe ethnique se fait de sa culture ou de son
identité propre.

13
Marius ANO-N'GUESSAN, Idem, p.9.
14
Jacques CHEVRIER, Op.cit, p.56.
22

Cette fonction de l'épopée autorise donc toutes sortes de


manipulations, qui aboutissent à une recomposition de la réalité dans
une perspective politique, et au nombre desquelles figure en
particulier le traitement réservé au temps. L'épopée déforme en effet
sans vergogne le cours de l'histoire, confondant les événements ou
procédant à des amalgames et à des distorsions de la logique
temporelle et conduisant soit à une densification du temps (comme
c'est par exemple le cas dans l'épopée de Soundiata , où les origines
mythiques du Mandé sont souvent mêlées à des faits), soit au contraire
à une dilution de la catégorie temporelle, bien proche de celle que
l'on constate dans le mythe comme on le voit dans le mvet d'Afrique
centrale.
La musique joue un rôle capital dans l'épopée et dépasse de
loin la simple fonction d'accompagnement dans laquelle on voudrait
parfois la confiner.
Le personnage épique est la plupart du temps un individu
excessif et à forte personnalité, qui se situe délibérément en dehors
de la norme propre à une société déterminée, et ne craint pas d'en
défier les lois aussi bien humaines que divines. Ce personnage
"antisocial et luciférien" ne tarde pas à entrer en conflit avec l'ordre
établi. Il déclenche une situation de crise qui aboutit parfois, à des
conséquences catastrophiques et souvent même, à sa propre mort.
Cette destinée tragique du héros épique s'explique en grande
partie par la démesure dont il fait preuve en toute circonstance,
démesure qui se traduit aussi bien par la plus folle témérité face à
l'adversaire que par le recours aux pouvoirs surnaturels susceptibles
de l'aider dans son entreprise ».
23

Ce faisant, il y a lieu de définir la problématique liée à notre


sujet.
Le problème que pose notre sujet d'étude est est le conte, la
légende et l'épopée éveillent la conscience de l'individu qui les
exploite. Dans les sociétés traditionnelles, ils sont utilisés pour
éduquer les enfants. Moyens d'éducation, ces récits sont introduits
dans le programme scolaire ivoirien. Mais dans le monde actuel où les
nouvelles technologies de l'information et de la communication
occupent une place importante et où toutes les nations luttent pour être
des hyperpuissances économiques, ils sont très peu enseignés aux
écoliers, voire tendent à disparaître de l'enseignement primaire en
Côte d'Ivoire. Face à une telle situation, la question principale qui se
présente à nous est celle de savoir l'apport du conte, de la légende et
de l'épopée dans l'éducation des élèves du cycle primaire, en général,
et leur apport dans le système éducatif ivoirien, en particulier. Cette
question sous-entend bien d'autres telles que : quel est l'âge de
réception de l'enseignement du conte, de la légende et de l'épopée par
les écoliers. Dans quels cours ces textes oraux sont enseignés?
Quelles sont les origines des textes oraux introduits dans les livres de
l'enseignement primaire ? Quelle est la typologie des contes, des
légendes et des épopées enseignés à l'école primaire ?
Cette question concerne le premier axe de recherche.
Quant au second axe, il pose le problème des perspectives
d'utilisation du conte, de la légende et de l'épopée dans les
programmes de l'enseignement primaire, et celui des méthodes et
volumes horaires prévus pour leur enseignement.
Puis la dernière interrogation liée au dernier axe se préoccupe
de l'impact de ces genres oraux sur les élèves et sur les enseignants.
24

Avoir de telles préoccupations n'est pas fortuit, cela implique des


objectifs précis: d'une part, vulgariser l'enseignement de la littérature
orale et d'autre part, montrer la place importante qu'occupe cette
littérature dans la construction et le développement d'une nation.
En effet, notre recherche en tant qu'investigation, doit satisfaire
à une méthode d'orientation fondée sur des hypothèses.
Nous en mettons trois en relief:
Le conte, la légende et l'épopée font partie du programme
scolaire ivoirien.
Les enseignements du conte, de la légende et de l'épopée
respectent des méthodologies et des volumes horaires bien
établis. Ces productions servent de textes de lecture,
d'exercices de révision ou d'intégration et de motivations.
Le conte, la légende et l'épopée ont un impact positif sur les
enfants et sur les enseignants, et ils participent au
développement et à la construction d'une nation.
Ce travail que nous allons mener a pour support un corpus
constitué de trois recueils (un recueil de contes, un recueil de légendes
et un recueil d'épopées). Ces contes, ces légendes et ces épopées sont
tous tirés des ouvrages de Français et d'Histoire de l'enseignement
primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010. Ces ouvrages sont conçus
par le Centre National de Formation et de Production de Matériels
didactiques de Bouaké (CNFPMB) ou le Centre National de
Formation et de Production de Matériels Didactiques (CNFPMD).
Notre travail sedonne deux méthodes : la première est basée sur
les techniques d'enquête. C'est à partir d'elle que nous avons obtenu
de nombreuses informations au ministère de l'Education nationale.
Grâce à cette démarche nous avons également interrogé des personnes
25

ressources, des traditionnalistes, etc à qui nous devons de nombreuses


informations sur les genres étudiés, ici.
La deuxième méthode est la sociocritique.
Mais qu'est-ce que la sociocritique?
« La sociocritique est une approche du fait littéraire qui
s'attarde à l'univers social présent dans le texte. Pour ce faire, elle
s'inspire tant et si bien des disciplines proches comme la sociologie de
la littérature qu'on a tendance à les confondre. Aussi pour bien
comprendre ce qu'elle est, il est important de commencer en partant
de ses racines.
La« sociocritique » mot créé par Claude DUCHET en 1971 propose
une lecture socio-historique du texte» 15. En effet, selon Claude
DUCHET : << La sociocritique est la conception de la littérature
comme expression d'un social vécu par la médiation de l'écriture dont
l'essence dévoile la double fonction consommatrice et productrice
d'idéologie. li s'agit d'installer le social au centre de l'activité critique
et non à l'extérieur de celle-ci, d'étudier la place qu'il occupe dans
l'œuvre par les dispositifs socio-temporels »16
Ainsi, nous tenterons d'expliquer la production, la structure et le
fonctionnement du conte, de la légende et l'épopée dans la société.
En un mot, notre option méthodologique est la sociocritique selon
Zima (Pierre) qui pense qu'elle est « une tentative pour expliquer la
production, la structure et le fonctionnement du texte littéraire dans le
contexte social, historique et institutionnel ».17

15
Claude DUCHET, Sociocritique, Disponible sur http // fr.wikipedia. org /wiki/ sociocritique, consulté le 19
juin 2013.
16
Claude DUCHET, Sociocritique, la critique littéraire que sais-je, Paris, Nathan, 1979, p.16.
17
Cette définition de la sociocritique est de Pierre ZIMA dans son ouvrage intitulé, manuel de
sociocritique, Paris, Picard, 1985.
26

Nous avons choisi le plan ternaire pour la rédaction de notre travail.


La première partie est intitulée, Objet de l'étude et diagnostic de
l'enseignement du conte, de la légende et de l'épopée dans le
programme d'enseignement primaire. Dans cette partie, nous nous
intéresserons à l'objet de l'étude et à sa pertinence. Nous recenserons
tous les contes, les légendes et les épopées enseignées dans
l'enseignement primaire dans le cadre du programme officiel puis
nous déterminerons leurs origines, leurs types et leurs genres, et nous
nous intéresserons à la disparité quantitative des contes du point de
vue des catégories et des genres. Ce recensement et cette étude de
variation quantitative vont s'étendre sur la période allant de l'année
1985 à l'année 2010, et ils ne porteront que sur les productions
contenues dans les manuels de« Français et d'Histoire».
La deuxième partie, Perspectives d'utilisation des contes, des
légendes et des épopées dans le programme d'enseignement
primaire, proportions de sélection de ces productions, et les
méthodologies et volumes horaires prévus pour leurs
enseignements porte sur l'intérêt de ces productions dans le système
éducatif ivoirien, dans les manuels de Français et d'Histoire. Qui les
sélectionne et comment sont-elles sélectionnées? Aussi allons-nous
nous intéresser aux procédés et au temps prévus pour leurs
enseignements.
Enfin, la troisième partie est intitulée Étude socio-éducative
des contes, des légendes et des épopées enseignés dans le
programme d'enseignement primaire. Dans cette dernière partie de
notre travail, nous dégagerons les thèmes qu'abordent ces productions,
et nous montrerons l'impact de ceux-ci sur les élèves, sur les
27

enseignants sans toutefois oublier de mettre en relief leurs apports


dans le développement et la construction de la nation ivoirienne.
28

PREMIERE PARTIE

OBJET DE L'ETUDE ET
DIAGNOSTIC
DE L'ENSEIGNEMENT DU
CONTE, DE LA LEGENDE ET DE
L'EPOPEE DANS LEPROGRAMME
D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
1

29

Chapitre I : OBJET DE L'ETUDE ET


SA JUSTIFICATION

I - Objet de l'Étude
Notre étude a pour objet « la gestion des textes oraux dans le
programme scolaire ivoirien, de 1985 à 201 O».
Il s'impose dès lors à nous d'examiner la question sous les
rubriques : École et Développement, et École et Nation, pour mieux la
saisir. En effet, les concepts de littérature orale et de programme
scolaire nous serviront, d'éléments à analyser, d'une manière générale.
La littérature orale a occupé une place très importante dans nos
différents travaux de recherches en maîtrise.
Les différents genres de la littérature orale dont le proverbe et le
conte en ont assuré la matière.
En Diplôme d'Études Approfondies (DEA) et en Thèse, nous
approfondissons notre étude, en la circonscrivant cette fois-ci dans le
programme scolaire ivoirien et plus précisément à l'école primaire.
L'objet de l'étude relève l'apport du conte, de la légende et de
l'épopée dans le système éducatif ivoirien.
En effet, l'enseignant, pour éduquer l'élève, dans le souci de le
familiariser avec son milieu social et culturel, doit enseigner des
matières comme le conte, la légende, l'épopée ....
L'enseignement de ces matières permet à l'élève de découvrir
sa propre société et sa propre culture. Par la même occasion, il lui
ouvre les portes sur d'autres sociétés et leurs traditions.
30

II - Justification de l'Objet d'Etude


Les travaux effectués dans le domaine de la littérature orale
abordent de façon partielle ou condensée les concepts de littérature
orale et programme scolaire ivoirien. De ces travaux réalisés, nous
pouvons citer l'ouvrage de GNAOULE-OUPOH (Bruno) intitulée La
littérature ivoirienne. L'auteur, dans les chapitres: 3(pp57-93),
7(pp33 l-393) de son ouvrage a porté un regard sur l'avènement du
conte moderne, de l'écriture poétique et romanesque, sur le point de
vue des écrivains, sur les cultures traditionnelles et sur la présence de
! 'oralité dans la littérature ivoirienne moderne. Outre l'ouvrage de
GNAOULE-OUPOH (Bruno), nous avons celle de N'DA KAN Pierre
intitulée Le conte africain et l'éducation. Dans cet ouvrage, N'DA
KAN Pierre montre l'apport du conte africain dans l'éducation de
l'enfant. Il existe aussiles travaux de Paul DESALMAND intitulés
respectivement Histoire de l'éducation en Côte d'Ivoire ( 1) des
origines à la conférence de Brazzaville, Histoire de l'éducation en
Côte d'Ivoire (2) de la conférence de Brazzaville à 1984. Dans ses
ouvrages, Paul DESALMAND décrit le système éducatif ivoirien des
origines à l'année 1984. Ainsi, l'intégration de quelques genres de la
littérature orale, comme le conte, la légende et l'épopée dans le
programme scolaire ivoirien demeure un apport capital dans
l'éducation des élèves et dans la culture des enseignants.
En effet, la rareté des travaux sur la question (Littérature orale
et programme scolaire ivoirien, de 1985 à 2010) a attiré notre
attention et nous a convaincu de la pertinence d'une telle étude qui,
une fois à son terme, pourrait être d'un apport appréciable dans
l'éducation des élèves et étudiants.
31

III : Approche théorique des concepts : le conte,


la légende et 1' épopée.
Les travaux de recherches effectués dans le domaine de la
littérature orale permettent de découvrir des approches variées des
genres oraux que sont le conte, la légende, l'épopée ...
Bien que les approches théoriques de ces genres diffèrent d'un
chercheur ou d'un auteur à l'autre, ils ont un noyau de base et une
forme de composition qui leur sont indéniables et qui les structurent.
Le noyau de base de ces productions est le substantialisme éthique el
intellectuel qu'elles prônent. Quant à leur forme, elles sont toutes des
récits avec le schéma narratif suivant : un prologue, des péripéties et
un épilogue.
Mais, au-delà des points communs de forme et de sens, de ces
genres édictés, nous avons fait une approche théorique des concepts :
1e conte, la légende et ! 'épopée, pour mieux saisir la spécificité
dentitaire de chacun.
1- Le conte
Il est un texte oral narratif. TOUOUI BI IRIE Ernest le définit
comme suit: « Récit d'événements imaginaires, le conte, d'une
touche brève, se propose de divertir le lecteur ou l'instruire en
l'amusant. Contrairement à la légende qui est un récit
traditionnel et mythique, il ne repose sur aucun fond historique
ou prétendu tel. La part d'irréel qui tient une très grande place
dans le conte fantastique et le conte de fées, constituerait une
marque distinctive du genre.
La brièveté du conte exige de son auteur un art accompli, qui
vise à capter immédiatement l'attention de l'auditoire el à lui
32

faire éprouver des émotions fortes et agréables et un plaisir


esthétique. Le merveilleux et le fantastique sont des éléments
caractéristiques du conte de fées. Gnomes et fées, ogres et
farfadets, esprits bienfaisants ou maléfiques peuplent le paysage
du conte où les animaux, les plantes et même les choses peuvent
parler et vivre à la manière des hommes. La règle en est la
magie qui substitue la réalité l'imaginaire à la réalité visible et
quotidienne.
En ce qui concerne précisément le conte africain, s'il doit être
considéré en lui-même comme un texte entier et être appréhendé
comme tel, il est d'abord et avant tout une manifestation de fa
société traditionnelle globale dans laquelle la communication
est surtout orale.
Art de la parole, le conte africain est aussi et même temps une
littérature totale qui tient à la fois de tous les genres (récit,
théâtre, poésie, chanson, etc.) et qui a besoin pour s'exprimer
non seulement d'un bon narrateur mais aussi la présence ou
mieux la participation d'un agent-rythmique et d'un auditoire
18
act Lif».
Selon une perception Malinké « le conte (zri) est une histoire
qui n'est pas vraie. Dans cette histoire, on peut parler des
hommes tout comme des animaux. Celle histoire· peul être
écoutée par des grandes personnes. Mais en général elle est

18
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Goura de Côte d'Ivoire: valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'Etat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009.
33

utilisée pour éduquer les enfants, et elle est racontée les soirs à
la tombée de la nuit après le diner». 19
Pour ANO N'GUESSAN Marius : « il faudra donc entendre
par conte tout récit oral traditionnel à caractère littéraire,
éthique ou didactique». « C'est à dessein que nous employons
l'adjectif « littéraire». En effet, comme l'a reconnu le
professeur de Vries, « le conte n'est pas une création immédiate
et spontanée de l'inconscient (comme le rêve, par exemple) :
c'est avant tout une « forme littéraire» comme le roman et le
20
drame».
Le conte, un texte narratif racontant des histoires
invraisemblables, est un récit d'aventure imaginaire présentant
un univers enchanté où l'on a l'irrationnel et le merveilleux.
Dans l'espace virtuel présenté par le conte, sont mis en
scène aussi bien les hommes que les animaux, les choses, les
génies, les phénomènes et les divinités. Par le biais des procédés
linguistiques tels que la comparaison, la personnification, le
zoomorphisme, l'hyperbolisme ... les actions des personnages y
sont décrites. Mélange de genres littéraires, le conte est futile,
utile, instructif et éducatif.

19
Propos recueilli auprès d'un griot, KOUYATE Ladji originaire de Minignan/Odienné, lors de
l'enquête en milieu traditionnel (voir annexe 3 p-p. 369 à 371).

20
Marius ANO N'GUESSAN, Contes Agni de t'Indénié, CEDA, Abidjan, 1988, p.21.
34

2- La légende
Etymologiquement, le mot légende provient du latin
"legenda" qui lui-même provient de "légère" ( qui signifie lire).
Selon le dictionnaire LAROUSSE la légende est un « récit
traditionnel dont les événements fabuleux ont pu avoir une base
historique réelle, mais ont été transformés par l'imagination
populaire ».
TOUOUI BI IRlE Ernest la définit comme suit : « Un récit
à caractère merveilleux.La légende est généralement définie
comme un récit populaire créé à partir d'un fait réel et amplifié
par l'imagination populaire ou l'invention poétique. Elle relate
des hauts faits de personnes réelles, les exploits des ancêtres.
C'est un récit qui évoque des luttes tribales.
La légende vise à relater des vérités d'ordre historique.
Cela explique certainement sa parenté avec le mythe. En se
dégradant et en perdant son caractère sacré, le mythe peut
. une l'
devenzr .egen de ou un conte » -)' J
Selon une perception Malinké, « la légende (kokôrôh) est
une histoire vraie. Chaque griot (djéli) la raconte de sa manière
pour la rendre plus captivante et accessible pour l'auditoire (la
société). Cette histoire parle des hommes qui ont marqué la
société par les hauts faits réalisés. Aussi, parle-t-elle de
l'origine, du déplacement des grandes familles, des peuples, et
del 'installation des villages »22. En d'autres termes, la légende

21
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Goura de Côte d'Ivoire: valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'homme, thèse de doctorat d'état ès lettres, université de Cocody, 2009, p.162.
22
Propos recueilli auprès d'un griot, KOUYATE Ladji originaire de Minignan/Odienné, lors de
l'enquête en milieu traditionnel (voir annexe 3 p-p. 369 à 371).
35

estde l'histoire, mais de l'histoire déformée et enjolivée par


l'imagination populaire.
La légende présente un espace géographique réel où sont
mis en scène des personnages réels, et le mervei Il eux y
intervient. Elle vise à éveiller la conscience de celui ou celle qui
la lit ou l'écoute. Elle existe de façon autonome ou provient d'un
mythe dégradé.

3- L'épopée
Étymologiquement, le mot épopée vient du grec "épopoiia".
Elle est un récit d'aventures héroïques accompagnées de
merveilleux ou une poésie épique.
Selon Jacques CHEVRIER, « dans la tradition orale
africaine, I'épopéev'se présente en général sous la forme d'un
long récit, la plupart du temps versifié, dans lequel des
événements historiques authentiques font l'objet d'une
réinterprétation légendaire de manière souvent complexe. Située
par Massa Makan DIABATE « entre ! 'histoire et le mythe»,
« aux frontières de l'histoire et du mythe».
Selon ENO BELINGA, ! 'épopée se distingue au premier chef de
le chronique dont elle ne possède ni la linéarité ni l'ordonnance
temporelle.
C'est que l'épopée n'a pour but de retracer et de faire des
événements du passé, mais bien plutôt de réinterpréter la réalité
historique, dans un sens qui varie selon la conception que chaque
peuple, ou chaque groupe ethnique, se fait de sa culture ou de
son identité propre.

23
Jacques CHEVRIER, Op. cit, p.56.
36

Cette fonction idéologique de 1 'épopée autorise donc toutes


sortes de manipulations, qui aboutissent à une recomposition de
la réalité dans une perspective politique, et au nombre desquelles
figure en particulier le traitement réservé au temps. L'épopée
déforme en effet sans vergogne le cours de l'histoire, confondant
les événements ou procédant à des amalgames et à des omissions
volontaires ou involontaires qui ont pour résultat de bousculer et
distordre la . logique temporelle et conduisent soit à une
densification du temps (comme c'est par exemple le cas dans
l'épopée de Soundiata, où les origines mythiques du Mandé sont
souvent mêlées à des faits), soit au contraire à une dilution de la
catégorie temporelle, bien proche de celle que 1 'on constate dans
le mythe, comme on le voit dans le mvet d'Afrique centrale.
La musique joue un rôle capital dans l'épopée et dépasse de loin
la simple fonction d'accompagnement dans laquelle on voudrait
parfois la confiner.
Le personnage épique est la plupart du temps un individu
excessif et à forte personnalité, qui se situe délibérément en
dehors de la norme propre à une société déterminée, ne craint
pas d'en défier les lois aussi bien humaines que divines. Ce
personnage antisocial et luciférien ne tarde pas à entrer en conflit
avec l'ordre établi. Il déclenche une situation de crise qui
aboutit, dans bien des cas, à des conséquences catastrophiques et
souvent même, à sa propre mort.
Cette destinée tragique du héros épique s'explique en
grande partie par la démesure dont il fait preuve en toutes
circonstances, démesure qui se traduit aussi bien par la plus folle
37

témérité face à l'adversaire que par le recours aux pouvoirs


surnaturels susceptibles del 'aider dans son entreprise».
L'épopée à l'instar de la légende est un récit d'événements
fabuleux ayant une base historique. L'épopée raconte les hauts
faits d'un personnage dynastique Roi, Empereur. .. Tout comme
la légende, l'histoire est enveloppée dans une forme expressive,
ampoulée, grossie.
C'est une exaltation. Dans nos sociétés traditionnelles
africaines, elle est l'œuvre d'un personnage important (le griot).

Eu égard à l'approche théorique de ces concepts, il ressort


que le conte, la légende et l'épopée, qui sont, certes, tous des récits,
ont des spécificités identitaires. Lesquelles se situent: d'une part, au
niveau de la véracité des histoires qu'ils racontent et d'autre part, au
niveau de leurs formes discursives.
Le conte est une histoire imaginaire, par contre la légende et
l'épopée sont des intrigues peu imaginaires, c'est-à-dire des histoires
vraies mais ampoulées, enjolivées.
Du point de vue de la forme discursive, le conte et la
légende sont en prose, contrairement à l'épopée, qui est un récit
versifié.
38

CHAPITRE II : DIAGNOSTIC DE
L'ENSEIGNEMENT DE LA
LITTERATURE ORALE A
L'ECOLE PRIMAIRE

Le diagnostic consistera, pour nous, en un examen de certains


ouvrages de l'enseignement primaire en Côte d'Ivoire pour sonder
l'étendue de l'enseignement de la littérature orale dans les écoles
primaires. Nous allons parcourir les livres de Français et d'Histoire
utilisés dans le système éducatif ivoirien de 1985 à 201 O.
Notons que cet exercice que nous allons mener va s'opérer sous
les rubriques Ecole et Développement et Ecole et Nation. De 1985 à
2010, de nombreux ouvrages ont été produits à la faveur des
innovations et des rénovations qu'aconnu le système éducatif ivoirien.
Notre travail portera sur les deux dernières productions du Centre
National de Formation et de Production de Matériels didactiques de
Bouaké (CNFPMB) ou (CNFPMD) sous la rubrique Ecole et
Développement, et sur sa toute première production sous la rubrique
Ecole et Nation. Les productions soumises à notre analyse se
circonscrivent aux manuels de Français et d'Histoire. Nous allons
recenser les contes, les légendes et les épopées contenus dans ces
livres de Français et d'Histoire des différents cours.
Ces livres ou documents que nous allons parcourir sont repartis en
trois (3) collections.
La première collection :
- Lecture CPl, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- Lecture CP2, CEDA, Abidjan, juillet 1984.
39

- Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.


- Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- Français CMl, NEA, Abidjan, 1983.
- Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
- Histoire CE, Imprimé pour le compte des Nouvelles Editons
Africaines, Mai 1988.
- Histoire CM, Hatier, Paris, Juillet 1982.
La deuxième collection :
- Lecture CP!, NEI, Abidjan, 1997.
- Lecture CP2, NEI, Abidjan, 1997.
- Français CEl, CEDA-HATIER, Abidjan, 3ème trimestre 1999.
- Français CE2, CEDA-HA T!ER, Abidjan, 3'"11e Trimestre 1999.
- Français CMl, NEI, Abidjan, 2000.
- Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
- Histoire CE, NEI, Abidjan, 1998.
- Histoire CM, CEDA-HA Tl ER, 3"111e trimestre 1997.
La troisième collection :
- Lecture CPl, Editions Eburnie, Abidjan, Novembre, 2006.
- Lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006.
- Français CE 1, Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008.
- Français CE2, Editons Eburnie, Abidjan, Août 2008.
- Français CMl, Edition Frat-Mat, Abidjan, 2009.
- Français CM2, Edition Frat-Mat, Abidjan, 2009.
- Histoire CEi, Frat mat éditions, Abidjan, 2008.
- Histoire CE2, NEI, Abidjan, 2008.
- Histoire et Géographie CMl, Editions Nathan, Abidjan 201 O.
- Histoire et Géographie CM2, Editions Nathan, Abidjan 201 O.
40

Le diagnostic de l'enseignement des genres étudiés s'étendra


sur tous les niveaux d'étude (cours). En un premier temps, les résultats
obtenus, sur la période allant de 1985 à 2010, seront présentés dans
des tableaux. Et en un second temps, ils seront analysés et commentés
pour dégager l'âge auquel l'apprenant doit recevoir l'enseignement de
ces textes oraux, aussi,pour savoir à quels niveaux d'étude ils sont
enseignés.

I - Le diagnostic de l'enseignement du conte, de la légende


et de l'épopée sous la rubrique Ecole et Développement.
Sous la rubrique Ecole et Développement, il importe de noter
que nous avons fait le recensement des différents genres à l'étude dans
deux collections : ·
-la première collection a été utilisée pendant la période allant de
1985 à 1997 /2000 ;
-la seconde collection a été utilisée, de 1998 à 2005/201 O.

1-1 - Diagnostic de l'enseignement du conte, de la légende


et de l'épopée dans la collection utilisée de 1985 à
1997 /2000
Les livres parcourus pour cet exercice sont :
- Lecture CPl, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- Lecture CP2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- Français CEl, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
- Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
- Histoire CE, Imprimé pour le compte des Nouvelles Editions
41

Africaines mai 1988.


- Histoire CM, Hatier, Paris, Juillet 1982.

1-1- le conte, la légende et l'épopée aux cours


préparatoires.
Il importe de noter que l'histoire n'est pas enseignée aux cours
préparatoires. A cet effet, notre analyse a porté uniquement sur les
livres de Lecture CPl et CP2.
Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CPl Néant Néant Néant


COURS
CP2 03 Néant Néant

1-1-1- Les contes recueillis au CP2 sont:


- "Maloko, le dormeur" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
- "Cocotani, petite poule courageuse" in Lecture CP2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
- "Le buffle et le pique-bœuf" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
42

1-2 - Les conte, la légende et l'épopée aux cours


élémentaires.
Pour le recensement de ces genres aux cours élémentaires, nous avons
parcouru les livres d'Histoire et de Lecture (français).

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CEl 21 02 Néant
COURS
CE2 25 01 Néant

1-2 -1-Les contes recueillis au CEl sont:


-"Les cinq fils de Sankerbou" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
- "Pourquoi l'éléphant n'a qu'un enfant à la fois" in Français CEi,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"La petite souris et la fleur" in Français CEi, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
- "Djeha et les brochettes" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
- ''Les petit tailleur'' in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"La perdrix et le petit poisson" in Français CEi, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
43

-"Le renard enrhumé" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet


1984.
-"Le coq et le canard" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le lièvre et l'hyène à la cour du roi" in Français CEJ, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
- ''Pourquoi la chauve-souris se cache le jour'' in Français CEJ,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Pourquoi les singes habitent dans les arbres" in Français CEJ,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Le chasseur, le crocodile et le lièvre" in Français CEJ, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"L'homme qui prévoyait Je temps" in Français CEi, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le vent et le palmier" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"L'homme et le champ" in Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Les pintades et les crocodiles" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Un poisson est un poisson" in Français CEi, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
- "Les musiciens du sud" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le malheur de Vomo-La-Mouche" in Français CEi, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le rêve du gros singe" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
44

- ''La tortue et le chien en quête de mangues'' in Français CEJ,


CEDA, Abidjan, Juillet 1984.

1-2-2- Les légendes recueillies au CEl sont:


-"La légende baoulé" in Histoire CE, Imprimé pour le compte des
Nouvelles Editions Africaines, Abidjan, Mai 1988.
- "La légende de Sadjo" in Français CE 1, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.

1-2-3 - Les contes recueillis au CE2 sont :


-"Le mauvais élève" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"L'or de Karibi" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"La pierre qui avait de la barbe" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"L'histoire des sept petits cailloux" in Français Ct,'2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Les deux voleurs" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Conte des nains et du cordonnier" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Les trois sourds" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"L'enfant et le sage" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le cheval volé" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- ''Le petit acacia et le grand fromager'' in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le petit chacal et le vieux crocodile" in Français CE2, CF:DA,
Abidjan, Juillet 1984.
45

-"La perdrix et le rat palmiste" in Français CE2, CEDA, Abidjan,


Juillet 1984.
-"Le jeune coq" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Les deux chasseurs" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Histoire du petit nuage" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le diable et le paysan" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Pourquoi la grenouille vit dans l'eau" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le petit moulin magique" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le Héron et l'écrevisse" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984, Juillet 1984.
-"Le crapaud et la guêpe maçonne" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"La pie, le perroquet et le pigeon" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Omar et la calebasse" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"L'araignée et l'arbre de Dieu" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Un beau-père dans l'embarras" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Le puits des animaux de brousse" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
46

1-2-4- La légende recueillie au CE2 est:


- ''La légende Baoulé '' in Histoire CE, Imprimé pour le compte des
Nouvelles Editions Africaines, Abidjan, Mai 1988

1-3 - Le conte, la légende et l'épopée aux cours moyens


Tout comme aux cours élémentaires, l'histoire est aussi
enseignée aux cours moyens. Ains, pour la recension des genres à
l'étude, nous avons parcouru les livres d'Histoire et de Lecture
(français)

Résultats
Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CMl 12 Néant Néant


COURS
CM2 09 02 Néant

1-3-1-Les contes recueillis au CMl sont:


-"Les mots cherchent un président" in Français CMJ, NEA, Abidjan,
1983.
- "Wantho et la marmite aux ignames" in Français CMJ, NEA,
Abidjan, 1983.
- " Le coiffeur et le coiffé" in Français CMJ, NEA, Abidjan, 1983.
-" Les petites vendeuses vont au marché" in Français CMJ, NEA,
Abidjan, 1983.
-" La poule aux œufs d'or" in Français CMJ, NEA, Abidjan, 1983.
47

-" La peau de la génisse" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.


-" La princesse à marier" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
-" Les hyènes" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
-" La tortue, l'épervier et les pigeons" in Français CMI, NEA,
Abidjan, 1983.
- '' Le lièvre et la tortue'' in Français CM/, NEA, Abidjan, 1983.
-" Les animaux réclament un roi" in Français CMJ, NEA, Abidjan,
1983.
-'' Savez-vous pourquoi?'' in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.

1-3- 2-Les contes recueillis au CM2 sont:


-" Village maudit'' in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"L'araignée et sa fiancée" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"Le trompeur trompé" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"Comment le lièvre se procura du miel" in Français CM2, NEA,
Abidjan, 1983.
-"Le canari et l'éléphant" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"La forêt sacrée" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"Le gros silure et le petit silure" in Français CM2, NEA, Abidjan,
1983.
-"La querelle de chien et chat" in Français CM2, NEA, Abidjan,
1983.
-" Le petit pingouin frileux" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.

1-3-3 -Les légendes recueillies au CM2 sont:


-"La légende Baoulé" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
- ''La légende des « djinnés » et « des sorciers » in Français CM2,
NEA, Abidjan, 1983.
48

1-2 - Diagnostic de l'enseignement du conte, de la légende


et de l'épopée dans la collection utilisée de 1998 à
2005/2010
Ic~le procédé utilisé pour le recensement di!_genres à l'étude
est identique à celui utilisé pour 1 'exploitation de~collection allant de
1985 à 1997/2000.
Les livres que nous allons parcourir sont :
- Lecture CPl, NEI, Abidjan, 1997.
- Lecture CP2, CEDA-HATIER, Abidjan, 1998.
- Français CEl, CEDA-HATIER, Abidjan, 3ème trimestre 1999.
- Français CE2, CEDA-HATIER, Abidjan, 3ème Trimestre l 999.
- Français CMl, NEI, Abidjan, 2000.
- Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
- Histoire CE, NEI, Abidjan, 1998.
- Histoire CM, CEDA-HATIER, 3ème trimestre 1997.
49

2-1 - Le conte, la légende et l'épopée aux cours


préparatoires

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CPl Néant Néant Néant


COURS
CP2 03 Néant Néant

2-1 -1-Les contes recueillis au CP2 sont :


-" Le singe et le cultivateur" in Lecture CP2, CEDA-HATIER,
Abidjan, 1998.
-" La tortue volante" in Lecture CP2, CEDA-HATIER, Abidjan,
1998.
-"La grenouille et la gazelle" in Lecture CP2, CEDA-HATIER,
Abidjan, 1998.
50

2-2 - Le conte, la légende, l'épopée aux cours élémentaires

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CEl 12 Néant Néant


COURS
CE2 15 Néant Néant

2-2-1 - Les contes recueillis au CEl sont:


"Les trois frères", in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
"La sagesse du chien et du chat" in Français CEi, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre, 1999.
"Le partage de la panthère" in Français CEJ, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre, 1999.
"les chats et les rats" in Français CEi, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
"Filatié et Noumoutié" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre, 1999.
"Le rêve du gros singe" in Français CEi, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre, 1999.
"Le loup et le chien" in Français CEi, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
51

"Le bœuf et le mouton" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,


3ème trimestre, 1999.
"Le Jaguar et le cerf" in Français CE I, CEDA, Abidjan, 3~111c
trimestre, 1999.
"Le buffle et le grain de riz" in Français CE], CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre, 1999.
"Pourquoi le coq vit au village et l'éléphant dans la brousse"
in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème trimestre, 1999.
"La légende de la tortue" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre, 1999.

2-2-2 - Les contes recueillis au CE2 sont :


"L'homme aux sept masques, in Français CE2, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre 1999.
"Le diable et le paysan", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
"Le loup et les sept chevreaux", in Français CE2, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre 1999.
" Oumar et la calebasse", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.

"Le petit mouton dodu", in Français CE2, CEDA, Abidjan,


3ème trimestre 1999.
"La prière du chacal", in Français CE2, CEDJ\, Abidjan,
3ème trimestre 1999.

"Le marabout, les talibés et l'hyène", in Français CE2,


CEDA, Abidjan, 3ème trimestre 1999.
"L'enfant terrible", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3~inc

trimestre 1999.
52

"La punition de l'escargot", in Français CE2, CEDA,


Abidjan, 3ème trimestre 1999.
- "Les deux chasseurs", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
- "L'araignée et l'arbre de Dieu", in Français CE2, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre 1999.
"Le petit moulin magique", in Français CE2, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre 1999.
- "Les quatre frères et leur sœur", in Français CE2, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre 1999.
- "Le coiffeur et le coiffé", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
"Le cheval volé", in Français CE2, CEDA, Abidjan, ime
trimestre 1999.

2-3-Le conte, la légende et l'épopée aux cours moyens

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CMl 13 Néant 01
COURS
CM2 13 Néant 01

2-3-1- Les contes recueillis au CMl sont:


- "Les mots cherchent un président" in Français CMI, NEI,
Abidjan, 2000.
53

- "Qui ne manque de rien" et "Qui ne donne rien" in Français


CMJ, NEI, Abidjan, 2000.
"Petite hache abat grand arbre" in Français CMJ, NEI,
Abidjan, 2000.
- "L'épervier, le margouillat et l'aveugle " in Français CMJ,
NEI, Abidjan, 2000.
"Le laboureur et ses trois fils" in Français CMJ, NEI,
Abidjan, 2000.
- "Mahura, la fille qui travaillait trop" in Français CMJ, NEI,
Abidjan, 2000.
"Kirikou et la sorcière" in Français CMI, NEI, Abidjan,
2000.
- ''Les animaux cherchent leur représentant'' in Français CMJ,
NEI, Abidjan, 2000.
"Pourquoi on honore les viei liards" in Français Clv!J, NE[,
Abidjan, 2000.
"La canne magique" in Français CMJ, NEI, Abidjan, 2000.
"Le singe et le crocodile" in Français CM f, NEl, Abidjan,
2000.
- "La pêche du lièvre et de l'hyène in Français CMJ, NEI,
Abidjan, 2000.

2-3-2 - L'épopée recueillie au CMl est :


- "L'épopée de Soundiata" in Histoire, CM CEDA-HATIER,
3ème trimestre 1997.
54

2-3-3 - Les contes recueillis au CM2 sont :


"Rien ne sert de courir" in Français CM2, NEI, Abidjan,
2000.
- "Un village maudit" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
- "L'origine de la discorde" in Français CM2, NEl, Abidjan,
2000.
- " Le champ de Tapi et de Drissa" in Français CM2, NEI,
Abidjan, 2000.
- "Le fou et l'homme sensé" in Français CM2, NET, Abidjan,
2000.
- "La mendicité et l'égoïsme" in Français CM2, NEI, Abidjan,
2000.
"Pauvre paysan contre riche berger" in Français CM2, NEI,
Abidjan, 2000.
- "Les oreilles de bouc du roi Troian" in Français CM2, NET,
Abidjan, 2000.
- "Le glouton tue sa mère" in Français CM2, NEl, Abidjan,
2000.
"Aya, la belle" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000
- "Bicyclette contre tigre" in Français CM2, NEI, Abidjan,
2000.
"La vérité de ventre" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
- "Pourquoi les hommes n'ont pas le même caractère?" in
Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.

2-3-4 - L'épopée recueillie au CM2 est :


- "l'épopée de Soundiata" in 1-fistoire CM, CEDA-HATIER,
3ème trimestre 1997.
55

II - Le diagnostic de l'enseignement du conte, de la


légende et de l'épopée sous la rubrique Ecole
et Nation.
Eu égard à la crise sociopolitique qu'tconnue la Côte d'Ivoire
en 2002, le pouvoir politique (l'Etat) ivoirien a une nouvelle vision,
celle d'éduquer et former. Selon cette vision, certes, l'école doit être
un moyen de développement, mais aussi doit-elle être le moyen pour
bâtir la nation (Nation ivoirienne). Dans cette optique de construction
d'une nation, une nouvelle rubrique voit le jour en 2006 dans ce
système éducatif. C'est bien la rubrique "Ecole et Nation". La
première collection (Les manuels scolaires) de cette dernière va nous
servir de support d'analyse.
Ainsi, dans le cadre de notre étude, les documents (livres) de cette
collection que nous avons parcourus sont :
- Lecture CPl, Editions Eburnie, Abidjan, Novembre 2006.
- Lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006.
- Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008.
- Français CE2, Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008.
- Français CMl, Edition Frat-Mat, Abidjan, 2009.
- Français CM2, Edition Frat-Mat, Abidjan, 2009.
- Histoire CEl, Frat-rnat éditions, Abidjan, 2008.
- Histoire CE2, NEI, Abidjan, 2008.
- Histoire et Géographie CMl, Editions Nathan, Abidjan, 201 O.
- Histoire et Géographie CM2, Editions Nathan, Abidjan, 201 O.
Aussi faut-il noter que le procédé utilisé pour la recension des
contes, des légendes et des épopées sous la rubrique '' Ecole et
56

Développement" est le même pour cet exercice sous la rubrique


"Ecole et Nation".

1 - Le conte, la légende, l'épopée aux cours préparatoires


La recension des genres à l'étude s'est faite dans les livres de
Lecture CP 1 et CP2.

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CPl Néant Néant Néant


COURS
CP2 03 Néant Néant

1-1- Les contes recueillis au CP2 sont :


-"Les taches de la panthère" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan,
2006.
-"Les chasseurs" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006.
-"La maladie du roi" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006.

2 - Le conte, la légende et l'épopée aux cours élémentaires


Ici, les documents parcourus pour recueillir les genres étudiés
sont les livres de Français CEJ et CE2, les livres d 'Histoire CEJ
et CE2.
57

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CEl 06 Néant Néant


COURS
CE2 Néant Néant Néant

2-1 - Les contes recueillis au CEl sont:


-"Un si méchant roi" in Français CEJ, Editions Eburnie,
Abidjan, Août 2008.
-"Une guerre évitée" in Français CEJ, Editions Eburnie,
Abidjan, Août 2008.
-"Les deux amis" in Français CEi, Editions Eburnie, Abidjan,
Août 2008.
-"La ruse de l'araignée" in Français CEJ, Editions Eburnie,
Abidjan, Août 2008.
- "Sawa" in Français CEJ, Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008
- "Le mariage de la fille du chef' in Français CEJ, Editions
Eburnie, Abidjan, Août 2008.

3- Le conte, la légende et l'épopée aux cours moyens


Les livres de français CMI et CM2 sont les documents que nous
avons parcourus pour faire le recensement des genres à l'étude
58

Résultats

Les genres étudiés

Nombres de Nombres de Nombres


contes légendes d'épopées

CMl 02 Néant Néant


COURS
CM2 04 Néant Néant

3-1 - Les contes recueillis au CMl sont :


- "Pourquoi } 'Hyène rit au lieu de chanter?" in Français CMJ,
Edition Frat Mat, Abidjan 2009.
- "La sagesse du monde" in Français CM/, Edition Frat Mat,
Abidjan 2009.

3-2 - Les contes recueillis au CM2 sont :


''Les oreilles de bouc du roi Troian'' in Français CM/,
Edition Frat Mat, Abidjan 2009.
''Pourquoi les moustiques bourdonnent sans cesse a nos
oreilles?" in Français CM2, Edition Frat Mat, Abidjan 2009.
"Le gorille" in Français CM2, Edition Frat Mat, Abidjan 2009.
"L'ingratitude du python" in Français CM2, Edition Frat
Mat, Abidjan 2009.
59

III - Analyse des résultats obtenus sous les rubriques


"école et développement" et "Ecole et Nation "

Notre analyse des résultats obtenus après les diagnostics revêt


deux exercices que sont :
la présentation des traits caractéristiques de 1 'enseignement du
conte, de la légende et de l'épopée dans le programme
scolaire ivoirien ;
le commentaire de ces traits caractéristiques.

1- Traits caractéristiques
Les traits caractéristiques de l'enseignement du conte, de la
légende et de l'épopée que nous avons relevés sont :
- absence de l'enseignement du conte, de la légende, de
l'épopée au cours préparatoire première année (CP!);
- seul le conte est enseigné au cours préparatoire deuxième
année (CP2) ;
- sur les trois genres étudiés, deux (le conte et légende) sont
enseignés aux cours élémentaires (CE I et CE2) ;
le conte, la légende et ! 'épopée sont enseignés aux cours
moyens (CMl et CM2).

2 - Commentaires
A partir d'une étude diachronique, nous mettrons en lumière les
raisons qui expliquent les résultats obtenus. Cette explication va se
faire par niveaux et à une période donnée: de 1985 à 201 O.
Dans les sociétés traditionnelles africaines, les contes, les
légendes et les épopées sont utilisés pour éduquer les enfants. lis sont
60

enseignés aux enfants qui sont en âge de les comprendre. Selon


l'enquête que nous avons effectuée en milieu traditionnel, nous avons
pu recueillir des informations relatives à l'âge auquel on doit
apprendre le conte, la légende et l'épopée. En d'autre termes, nous
avons appris à quel tâge l'enfant doit recevoir l'enseignement de ces
genres oraux.
KOUYATE LADJI, un griot, ongmaire de
Minignan/départernent d'Odienné, ville située au nord-ouest de la
Côte d'Ivoire affirme ceci, « chez nous en pays mal inké, le conte (zri)
peut être raconté à des enfants qui ont six (6) ou sept (7) ans et plus.
Quant à la légende et à l'épopée, elles peuvent être racontées à la
petite fille qui peut aider sa maman à faire la vaisselle, et au petit
garçon qui peut chasser les margouillats, les oiseaux et qui peut
. pzeges
ten dre des petzts ., pour capturer l es souris,
. l es rats ... ». 2./

La légende et l'épopée peuvent être enseignées à des enfants


qui ont huit (8) ou neuf (9) ans et plus.
Après un diagnostic de l'enseignement de la littérature orale
dans le programme scolaire ivoirien, nous avons constaté que ces
genres oraux ( conte, légende et épopée) sont introduits dans les
manuels scolaires ivoiriens. Mais, au vu des résultats obtenus après le
diagnostic, il ressort que l'enseignement de ces textes oraux tient
compte du développement mental, de l'âge de l'élève.

24
Propos recueilli auprès d'un griot, KOUYATE Ladji originaire de Minignan/Odienné, lors de
l'enquête menée en milieu traditionnel, (voir annexe 3 p-p 369 à 371).
61

2-1- Au cours préparatoire première année (CPl)


Les résultats du diagnostic révèlent que ni le conte, ni la
légende, ni l'épopée ne sont enseignés au CP]. Selon LANIYA
Moulicat Paule André, membre de "l'atelier de français" au Centre
Nationale de Formation et de Production de Matériels Didactiques
(CNFPMD), «l'absence de conte, de légende et de 1 'épopée au CP 1
est le fait d'une option qui tient compte de 1 'âge mental de l'enfant. En
effet, l'élève de cette classe n'est pas encore apte à une lecture
courante lui permettant de comprendre le message véhiculé par ces
25
textes oraux».
L'élève du CPl a l'âge compris en général entre cinq (5) ans et
sept (7) ans. Selon Jean Piaget, l'enfant à cet âge est à l'étape
préparatoire du développement de l'intelligence. En effet, i I a la
pensée intuitive, il n'analyse pas les situations, il ne classe pas les
informations et il ne fait pas de regroupement des données. Donc, il ne
peut pas comprendre ces textes oraux. Il est inutile de les lui
enseigner.

2-2- Au cours préparatoire deuxième année (CP2)


Au CP2, seule le conte est enseigné, sur ces trois genres, aux
élèves. Selon KONE Apatcho Christine épouse Ouattara, membre de
"l'atelier de français" au CNFPMD, « à ce niveau, l'âge mental de
l'enfant qui est le stade des opérations concrètes et ses acquis en
lecture permettent à l'élève du CP2 de lire un conte et d'en dégager la

25
Propos recueilli auprès de LANIYAN Moulicat Paule André, membre de l'atelier de
français au Centre National de Formation et de Production de Matériels Didactiques,
lors de l'enquête menée au CNFPMD, (voir annexe 6 p-p 475 à 479).
62

leçon de vie ou de morale. Le conte qui lui est proposé est soutenu par
une illustration »26.
L'élève du CP2, a l'âge compris entre six (6) et huit (8) ans.
Selon Jean Piaget, à cet âge l'enfant est à l'amorce de l'étape ou à
l'étape des opérations concrètes. A ce stade du développement
cognitif, il peut saisir la trame d'un conte, car il a la pensée déductive.

2-3-Au cours élémentaire première année (CEl)


Au CE 1, le conte et la légende sont enseignés aux élèves.
Autrement dit, en plus du conte, la légende est enseignée. Selon
KONE épouse Ouattara Fatoumata, membre de "l'atelier de français"
au CNFPMD, « au CEJ, l'âge mental de l'élève (stade des opérations
concrètes) lui permet d'envisager des évènements qui surviennent en
dehors de sa propre vie. il est donc plus à mesure de percevoir le
message véhiculé par la légende qui est un récit traditionnel mettant
en scène des personnages fabuleux dans des situations exceptionnelles
27
et merveilleuses ».
L'élève de CEl comprend la notion du temps, de l'espace. Il
peut recevoir l'enseignement des matières appelées éveil au milieu.
Parmi ces matières, nous pouvons citer l'histoire.

26
Propos recueilli auprès de KONE Apatcho Christine épouse Ouartara. membre de
l'atelier de français au Centre national de Formation et de Production de Matériels
Didactiques, lors de l'enquête menée au CNFPMD,(voir annexe 6p-p 475 à 479).

"Propos recueilli auprès de KONE épouse Ouattara Fatou mata, membre de l'atelier de
français au Centre National de Formation et de Production de Matériels Didactiques,
lors de l'enquête menée au CNFPMD,(voir annexe 6p-p 475 à 479).
63

La légende est de l'histoire, mais cette histoire est déformée et


enjolivée par l'imagination populaire. Au CE l, l'élève à la pensée
déductive, et il amorce le raisonnement.

2-4- Au cours élémentaire deuxième année (CE2)


Au CE2, tout comme au CEl, en plus du conte, la légende est
enseignée. Selon OS SIRI Gobet Thierry Oliver, membre de "l'atelier
de français" au CNFPMD « l'âge mental de l'élève de CEJ (stade des
28
opérations concrètes) est pareille à celui de l'élève de CE2 ».
En effet, les matières enseignées au CE 1 sont aussi enseignées
au CE2. Sauf qu'au CE2, leur contenu est approfondi.

2-5-Au cours moyen première année (CMl)


Au CMI, le conte, la légende et l'épopée sont enseignés.
Autrement dit, en plus du conte et de la légende, ! 'épopée est
enseignée. Selon CISSE N'faly, membre de "l'atelier de français" au
CNFPMD, « à ce niveau, l'enfant est au stade des opérations
formelles. Il peut utiliser une logique formelle et abstraite, et réfléchir
sur des possibilités et des questions de morale comme la justice. le
courage ...
Il est donc plus apte à saisir le message contenu dans une
épopée (long récit le plus souvent en vers relatant les hauts faits d'un
.
personnage mythzque ' ' l ement au surnature l ».
en recourant genera 29

28
Propos recueilli auprès de OSS!Rl Gobet Thierry Oliver, membre de l'atelier de
français au Centre National de Formation et de Production de Matériels Didactiques,
lors de l'enquête menée au CNFPMD, (voir annexe 6p-p 475 à 479).

29
Propos recueilli auprès de CISSE N'faly, membre de l'atelier de français au Centre
National de Formation ~t de Production de Matériels Didactiques, lors de l'enquête
menée au CNFPMD,(voir. annexe ôp-p 475 à 479).
64

L'élève de CMI, a l'âge compris entre neuf(9) ans et dix (15)


ans. Nous fondant sur les résultats des travaux de recherche de Jean
Piaget, l'enfant à cet âge commence à avoir la pensée adulte. Il peut
donc saisir la trame d'une épopée qui est un genre littéraire oral
complexe. Au CMl, avec sa pensée adulte, l'élève raisonne.

2-6- Au cours moyen deuxième année (CM2)


Au CM2, tout comme au CMI, en plus du conte et de la
légende, l'épopée est enseignée. Selon KOUAME Kossonou, membre
de "l'atelier de Français" au CNFPMD, « l'âge mental de l'élève de
CMI (stade des opérations formelles) est identique à celui de l'élève
30
de CM2 ».
En effet, les matières enseignées au CM l sont aussi enseignées
au CM2. Mais leur contenu est plus approfondi au CM2.

A l'issue de notre analyse, force est de constater que le conte, la


légende et l'épopée sont enseignés à l'école primaire en Côte d'Ivoire.
Cet enseignement, qui tient compte du contexte social, est
fonctionnellement lié à l'âge mental de l'écolier. Les textes oraux
enseignés abordent des thèmes et liquident des préoccupations, qui
angoissent la société.
Aussi, notre étude révèle que le conte est le genre prisé à l'école
primaire. La faveu~ qu'il recueille, est liée à sa fonction ludique et à
son substantialisme éthique et intellectuel.

30
Propos recueilli auprès de KOUAME Kossonou, membre de l'atelier de français au
Centre National Formation et de Production de Matériels Didactiques, lors de l'enquête
menée au CNFPMD, (voir annexe 6p-p 475 à 479).
65

La légende est enseignée à partir du CE, et l'épopée est


exploitée au CM. Ainsi, en enseignant ces genres, on voudrait former
un type de citoyen, qui pourra relever les défis futurs
66

CHAPITRE III : TYPOLOGIE DES GENRES

I - Origines des contes, des légendes et des épopées


Enseignésdans le programme d'enseignement
primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010

Le conte, la légende et l'épopée sont des énoncés linguistiques.


« Mais, comme le fait remarquer Geneviève Dominique de Salins,
d'un point de vue ethnologique, il apparaît que tout énoncé
linguistique en plus de sa valeur (message) peut être porteur de
marques d, appartenance a' un groupe ou a' un sous-groupe socta
. 1 » 31 ·

Ce groupe ou sous-groupe auquel appartient l'énoncé est son


origine. Ainsi, en nous référant aux marques d'appaitenance nous
avons classé' les contes, les légendes et les épopées étudiés dans
l'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 20 l 0, selon leurs
origines. Notons que pour bien des œuvres étudiées les marques
d'appartenance ont été mises en évidence par leurs auteurs ou leurs
traducteurs. Ceux dont les marques d' appartenance n'ont pas été
mentionnées, pour déterminer leurs origines nous avons fait recours au
Centre National de Formation et de Production de Matériels
Didactiques.
Ce travail, que nous avons mené, a consisté en une
classification selon le "groupe continent" ou "groupe île". "Le
groupe continent" donne de voir : L'Afrique, ! 'Europe, l'Amérique,

31
Geneviève Dominique DE SALINS« lac; cit » "Séminaire de méthodologie de recherche et
d'enseignement du conte africain (3 - 6 Avril 1989} p.38".
67

l'Asie, l'Océanie, l'Antarctique, et quant au "groupe île" il donne de


voir : les Caraïbes ou les Antilles, les Seychelles, Madagascar.
Cette classification, nous permettra de savoir, si l'état d'esprit, qu'on
voudrait insinuer aux écoliers, en enseignant ces textes oraux, est
forgé avec les valeurs nationales et continentales.

1-1 : Classification sous la rubrique "Ecole et


Développement"
La classification s'est faite en tenant comptedes origines des textes
oraux et des niveaux de cours du cycle del'enseignement primaire.

1-1- Les contes et leurs origines


Les contes appartiennent à des groupes sociaux qui sont leurs
origines.

1-2- Contes d'origine africaine


Ce sont les contes qui émanent des sociétés africaines
1-3-Contes africains enseignés au CP2
- "Maloko, le dormeur" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
"Cocotani, petite poule courageuse" in Lecture CP2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
- "Le buffle et le pique-bœuf" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
" Le singe et le cultivateur" in Lecture CP2, CEDA-HATIER,
Abidjan, 1998.
" La tortue volante" in Lecture CP2, CEDA-HATIER, Abidjan,
1998.
68

- "La grenouille et la gazelle" in Lecture CP2, CEDA-HATIER,


Abidjan, 1998.

1-4-Contes africains enseignés au CEl


- ''Les cinq fils de Sankerbou'' in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Pourquoi l'éléphant n'a qu'un enfant à la fois" in Français CEJ,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- "Djeha et les brochettes" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"La perdrix et le petit poisson" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Le lièvre et l'hyène à la cour du roi" in Français CEJ, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
- ''Pourquoi la chauve-souris se cache le jour'' in Français CEJ,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
- "Pourquoi les singes habitent dans les arbres" in Français CE 1,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Le chasseur, le crocodile et le lièvre" in Français CF,!, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"L'homme qui prévoyait le temps" in Français CEJ, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Les pintades et les crocodiles" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Les musiciens du sud" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
69

-"Le malheur de Vomo-La-Mouche" in Français CEi, CEDA,


Abidjan, Juillet 1984.
-"La tortue et le chien en quête de mangues" in Français CEJ,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Les trois frères", in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème trimestre,
1999.
- ''La sagesse du chien et du chat'' in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
3ème Trimestre, 1999.
- "Le partage de la panthère" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
-"les chats et les rats" in Français CEi, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
-' 'Filatié et Noumoutié'' in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
-"Le bœuf et le mouton" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
-"La légende de la tortue" in Français CEi, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
- "Pourquoi le coq vit au village et l'éléphant dans la brousse" in
Français CE], CEDA, Abidjan, 3ème trimestre, 1999.

1-5- Contes africains enseignés au CE2


-"L'or de Karibi" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"La pierre qui avait de la barbe" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
- "L'histoire des sept petits cailloux" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
70

-"Les deux voleurs" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.


-"Les trois sourds" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Le petit acacia et le grand fromager" in Français CE2, CEDA,
'
Abidjan, Juillet 1984.
-"Pourquoi la grenouille vit dans l'eau" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le crapaud et la guêpe maçonne" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Omar et la calebasse" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"L'araignée et l'arbre de Dieu" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Un beau-père dans l'embarras" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Le puits des animaux de brousse" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Les deux chasseurs" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"L'homme aux sept masques", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
-" Oumar et la calebasse", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
-"Le petit mouton dodu", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3 èmetrimestre 1999.
-"La prière du chacal", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
- "Le marabout, les talibés et l'hyène", in Français CE2, CEDA,
Abidjan, 3ème trimestre 1999.
71

-"L'enfant terrible", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème trimestre


1999.
-"Les deux chasseurs", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre 1999.
-"La punition de l'escargot", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre 1999.
-"L'araignée et l'arbre de Dieu", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
-"Les quatre frères et leur sœur", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
-"Le coiffeur et le coiffé", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème:

trimestre 1999.

1-6- Contes africains enseignés au CMl


-"Wantho et la marmite aux ignames" in Français CMI, NEA,
Abidjan, 1983.
- " Le coiffeur et le coiffé" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
-" La poule aux œufs d'or" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
-" La peau de la génisse" in Français CMJ, NEA, Abidjan, 1983.
- " La princesse à marier" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
- " Les hyènes" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
- '' La tortue, l'épervier et les pigeons'' in Français CMJ, NEA,
Abidjan, 1983.
-" Le lièvre et la tortue" in Français CMI, NEA, Abidjan, 1983.
-" Les animaux réclament un roi" in Français CMI, NEA, Abidjan,
1983.
- '' Savez-vous pourquoi ? '' inFrançais CMI, NEA, Abidjan, 1983.
72

-"Qui ne manquede rien" et "Qui ne donne rien" in Français CMl,


NEI, Abidjan, 2000.
-"L'épervier, le margouillat et l'aveugle" in Français CMI, NEI,
Abidjan, 2000.
- "Le laboureur et ses trois fils" in Français CMJ, NEI, Abidjan,
2000.
-"Kirikou et la sorcière" in Français CMI, NEI, Abidjan, 2000.
- "Mahura, la fille qui travaillait trop" in Français CM1, N El,
Abidjan, 2000._
- ''Les animaux cherchent leur représentant'' in Français CMI, NEI,
Abidjan, 2000.
-''La canne magique'' in Français CMI, NEI, Abidjan, 2000.
-"Le singe et le crocodile" in Français CMI, NEI, Abidjan, 2000.
-"La pêche du lièvre et de l'hyène in Français CMI, NEI, Abidjan,
2000.

1-7-Contes africains enseignés au CM2


-" Village maudit" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"L'araignée et sa fiancée" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"Comment le lièvre se procura du miel" in Français CM2, NEA,
Abidjan, 1983.
-"Le canari et l'éléphant" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"La forêt sacrée" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"Le gros silure et le petit silure" in Français CM2, NEA, Abidjan,
1983.
-"Rien ne sert de courir" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
-"Un village maudit" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
-"L'origine de la discorde" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
73

-" Le champ de Tapi et de Drissa" in Français CM2, NEI, Abidjan,


2000.
-"Le fou et l'homme sensé" in Français CM2, NEl, Abidjan, 2000.
-"La mendicité et l'égoïsme" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
-"Pauvre paysan contre riche berger" in Français CM2, NET, Abidjan,
2000.
-"Le glouton tue sa mère" in Français CM2, NET, Abidjan, 2000.
-" Aya, la belle" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.
-"La vérité de ventre" in Français CM2, NET, Abidjan, 2000.
-"Pourquoi les hommes n'ont pas le même caractère?" in Français
CM2, NEI, Abidjan, 2000.

2-Contes d'origine européenne


Ces récits sont des productions littéraires des sociétés européennes.

2-1-Contes européens enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes européens.

2-2-Contes européens enseignés au CEl


-"La petite souris et la fleur" in Français CEi, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
- "Le petit tailleur" in Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Le coq et le canard" in Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le vent et le palmier" in Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"L'homme et le champ" in Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Un poisson est un poisson" in Français CEi, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
74

-"Le loup et le chien" in Français CEi, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999. ·

2-3-Contes européens enseignés au CE2


-"Le mauvais élève" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Conte des nains et du cordonnier" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le cheval volé" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
-"Le petit chacal et le vieux crocodile" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"La perdrix et le rat palmiste" in Français CE2, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984.
-"Histoire du petit nuage" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le diable et le paysan" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le petit moulin magique" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le Héron et l'écrevisse" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984, Juillet 1984.
-"La pie, le perroquet et le pigeon" in Français CE2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.
-"Le diable et le paysan", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre 1999.
-"Le loup et les sept chevreaux", in Français CE2, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre 1999.
-' 'Le petit moulin magique'', in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre 1999.
75

-"Le chat si extraordinaire" in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre 1999.
-"Le cheval volé", in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3ème trimestre
1999.

2-4-Contes européens enseignés au CMl


- ''Les mots cherchent un président'', in Français CMJ, NEl,
Abidjan, 2000.
-"Petite hache abat grand arbre" in Français CM/, NEI, Abidjan,
2000.
- "Pourquoi on honore les vieillards" in Français CMI, NEI, Abidjan,
2000.

2-5- Contes européens enseignés au CM2


-" Le petit pingouin frileux" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
- "Les oreilles de bouc du roi Troian" in Français CM2, NEI,
Abidjan, 2000.
-"Bicyclette contre tigre" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000.

2-6-Contes d'origine américaine


Ils émanent des sociétés américaines.

3-1-Contes américains enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes européens.

3-2-Contes américains enseignés au CEl


-"Le Jaguar et le cerf' in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.
76

3-3-Contes américains enseignés au CE2


- "Le jeune coq" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.

3-4-Contes américains enseignés au CMI


Nous relevons une absence de contes européens.

3-5-Contes américains enseignés au CM2


Nous relevons une absence de contes européens.

4-Contes d'origine asiatique


Ce sont des récits nés dans les sociétés asiatiques.

4-1-Contes asiatiques enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes asiatiques.

4-2-Contes asiatiques enseignés au CEl


- "Le buffle et le grain de riz" in Français CEJ, CEDA, Abidjan,
3ème trimestre, 1999.

4-3-Contes asiatiques enseignés au CE2


-"L'enfant et le sage" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.

4-4-Contes asiatiques enseignés au CMl


Nous relevons une absence de contes européens.

4-5-Contes asiatiques enseignés au CM2


-"Le trompeur trompé" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.

5-Conte d'origine seychelloise


Ils sont des productions littéraires des sociétés seychelloises.

5-1-Contes seychellois enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contesseychellois.

5-2-Contes seychellois enseignés au CEl


77

- "Le renard enrhumé" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet


1984.

5-3-Contes seychellois enseignés au CE2


Nous relevons une absence de contesseychellois.

5-4-Contes seychellois enseignés au CMl


Nous relevons une absence de contesseychellois.

5-5-Contes seychellois enseignés au CM2


Nous relevons une absence de contesseychellois.

6- Contes d'origine Antillaise


Ils émanent des sociétés antillaises.

6-1- Contes Antillais enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes antillais.
6-2- Contes Antillais enseignés au CEl
-"Le rêve du gros singe" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"Le rêve du gros singe" in Français CEJ, CEDA, Abidjan, 3ème

trimestre, 1999.

6-3- Contes Antillais enseignés au CE2


Nous relevons une absence de contes antillais.

6-4- Contes Antillais enseignés au CMl


Nous relevons une absence de contes antillais.

6-5- Contes Antillais enseignés au CM2


-"La querelle de chien et chat" in Français CM2, NEJ\, Abidjan,
1983.

7- Conte d'origine malgache


Ce sont des récits qui émanent des sociétés malgaches.
78

7-1- Contes malgaches enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes malgaches.

7-2- Contes malgaches enseignés au CEl


Nous relevons une absence de contes malgaches.

7-3- Contes malgaches enseignés au CE2


Nous relevons une absence de contes malgaches.

7-4- Contes malgaches enseignés au CMl


-"Les petites vendeuses vont au marché" in Français CMI, NEA,
Abidjan, 1983.

7-5-Contes malgaches enseignés au CM2


Nous relevons une absence de contes malgaches.

7- 6 - Analyse des contes sous la rubrique "Ecole


et Développement"
Nous avons classé ces contes par niveau de cours, tout en
partant du cours préparatoire deuxième année (CP2) au cours moyen
deuxième année (CM2). Cette classification donne de voir que les
contes africains sont enseignés du CP2 au CM2. Par contre, ce n'est
pas le cas pour les contes européens, les contes américains, les contes
asiatiques, les seychellois, les contes antillais et les contes malgaches.
Ceux-ci ne sont enseignés à tous les niveaux de cours, partant du CP2
au CM2. Mais qu'est-ce qui explique cette disparité entre le conte
africain et celui d'autres origines?
Selon Mme COULIBAL Y épouse SILUE Fatoumata, chef du
Centre National de Formation et de Production de Matériels
Didactiques (CNFPMD) : « cette disparité résulte des critères de
sélection des contes que s'est défini CNFPMD. La sélection de ces
79

textes ne s'est pas faite en tenant compte des origines. Elle s'est.
plutôt, opérée en tenant compte des thèmes abordés dans le
programme scolaire ivoirien. Aussi s'est-elle faite en tenant compte de
l'accessibilité ou de la compréhension des textes par l'élève, sans
ignorer son âge, et le niveau de cours.
Ainsi, la majorité des textes (contes) qui étaient à la possession du
CNFPMD, pendant l'élaboration de ces ouvrages, et qui répondaient
aux critères de sélection étaient des contes africains. D'où la présence
des contes africains constatée à tous les niveaux de cours, partant du
CP2 au CM2 ».32
De ce propos du chef du Centre National de Formation et de
Production de Matériels Didactiques, il ressort que cette disparité,
dans le fond, est liée à l'insuffisance de contes européens, de contes
américains, de contes asiatiques, de contes seychellois, de contes
antillais et de contes malgaches que connaît le centre (CNFPMD).

8- Les légendes et leurs Origines


Les légendes appartiennent à des groupes sociaux qui sont leurs
ongmes.

8-1- Légendes d'origine africaine


Ce sont les légendes qui émanent des groupes sociaux africains.

8-2-Légendes africaines enseignées au CEl


-"La légende de Sadjo" in Français CEl, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
-"La légende Baoulé" in Histoire CE, Imprimé pour le compte des
32
Propos recueilli auprès du chef du CNFPMD, Mme COULIBALY épouse SILUE Fatoumata, lors de
l'enquête menée au CNFPMD (voir annexe 2 p-p 357à 360 et annexe 6 p-p 467-471).
80

Nouvelles Editions Africaines, Abidjan, Mai 1988.


8-3-Légendes africaines enseignées au CE2
- ''La légende Baoulé '' in Histoire CE, Imprimé pour le compte des
Nouvelles Editions Africaines, Abidjan, Mai 1988.

8-4- Légendes africaines enseignées au CMl


Nous relevons une absence de légendes africaines.

8-5-Légendes africaines enseignées au CM2


-"La légende Baoulé" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
-"La légende des « djinnés » et « des sorciers» in Français CM2,
NEA, Abidjan, 1983.

8- 6 - Analyse des légendes sous la rubrique "Ecole


et Développement"
Dans le programme scolaire ivoirien, la légende est enseignée
du CEl au CM2. Sous la rubrique "Ecole et Développement", nous
avons relevé trois légendes enseignées aux élève~u primaire en Côte
d'ivoire. Ces légendes sont d'origine africaine. Aussi les avons-nous
classées par niveau de cours. Cette classification révèle que, sous cette
rubrique, aucune légende n'est enseignée au cours moyen première
année (CMl).
Mais, pourquoi les légendes enseignées sont toutes d'origine
africaine? Et qu'est-ce qui explique leur absence dans les ouvrages du
CMl?
Pour satisfaire ces préoccupations, nous avons sollicité l'aide
du chef du CNFPMD, Mme COULIBAL Y épouse SILUE Fatoumata.
Selon elle : « l'intention du Centre National de Formation et de
Production de Matériels Didactiques (CNFPMD) n'est pas
81

d'enseigner uniquement des légendes africaines aux élèves. Le


souhait, l'objectif de ce centre est d'intégrer aux manuels scolaires,
allant du CEJ au CM2, des légendes d'origines diverses. Mais le
CNFPMD se trouve confronté à un problème. C'est le manque criard
de légendes. Ce centre souhaite rentrer en contact avec des structures
spécialisées en littérature orale, comme le CNRTO (Centre National
de Recherche sur les Traditions Orales), pour se doter de textes
33
oraux».
De ce propos, il ressort que le faible taux des légendes dans les
manuels scolaires, sous la rubrique "Ecole et Développement", des
points de vue de l'origine, et de la quantité (nombre) est lié au manque
criard de légendes que connaît le CNFPMD.

9- Les épopées et leurs origines


Tout comme les contes, les légendes, les épopées appartiennent à des
groupes sociaux qui sont leurs origines.

9-1- Epopées d'origine africaine


Elles sont des récits épiques qui émanent des groupes sociaux
africains.

9-2- Epopées africaines enseignées au CMl


-"L'épopée de Soundiata" in Histoire, CM CEDA-HATIER, 3ème

trimestre 1997.

9-3- Epopées africaines enseignées au CM2


-"L'épopée de Soundiata" in Histoire, CM CEDA-HATIER, 3ème

trimestre 1997.

33
Propos recueilli auprès du chef du CNFPMD, Mme COULIBALY épouse SILUE Fatou mata, lors de
l'enquête menée au CNFPMD (voir annexe 1 p-p 357à 363 et annexe 6 p-p 474-479).
82

9- 4 - Analyse des épopées sous la rubrique "Ecole


et Développement".
Dans le programme scolaire ivoirien, l'épopée est enseignée
dans les cours moyens, c'est-à-dire au CMI et au CM2.
Sous la rubrique "Ecole et Développement" deux extraits de
l'épopée de soundiata sont exploités. L'épopée de Soundiata est
d'origine africaine. Sous cette rubrique, elle a été exploitée à la fois au
CM! et au CM2. Mais pourquoi une seule épopée est enseignée sous
la rubrique "Ecole et Développement" ?
Selon le chef du CNFPMD « la difficulté rencontrée par le
CNFPMD dans les collectes des contes, des légendes est la même
rencontrée dans celle des épopées. En effet, le CNFPMD ne possède
pas une banque d'épopées. Le manque de ces textes oraux
l 'handicape. li doit s'orienter vers CNRTO pour se doter
d'épopées»."
Vu qu'une seule épopée est exploitée sous la rubrique "Ecole
et Développement", dans le programme scolaire ivoirien; nous
pouvons dire que la difficulté rencontrée par le CNFPMD dans les
collectes des textes oraux, en général, est accentuée particulièrement
au niveau de celle des épopées.

II - Classification sous la rubrique "Ecoleet Nation"


Elle est pareille à la classification faite sous la rubrique "Ecole
et Développement", c'est-à-dire qu'elle tient comptedes origines des

34
Propos recueilli auprès du chef du CNFPMD, Mme COULIBALY épouse SILUE Fatou mata, lors de
l'enquête menée au CNFPMD (voir annexe 1 p-p 357 à 363 et annexe 6 p-p 474-479).
83

textes oraux et des niveaux de cours du cycle del 'enseignement


primaire.
11-1- Les contes et leurs origines
Les origines des contes sont les groupes sociaux dans lesquels ils sont
nés.
1-1- Contes d'origine africaine
Ces récits sont nés dans les sociétés africaines.
1-2-Contes africains enseignés au CP2
-"Les taches de la panthère" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006.

.1-3-Contes africains enseignés au CEl


-"Un si méchant roi" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan,
Août 2008.
-"Une guerre évitée" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan,
Août 2008.
-"Les deux amis" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan,
Août 2008.
- "La ruse de l'araignée" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan,
Août 2008.
-"Sawa" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008.
- "Le mariage de la fille du chef'' in Français CEl, Edition Eburnie,
Abidjan, Août 2008.
1-4-Contes africains enseignés au CE2
Nous relevons une absence de contes.
1-5-Contes africains enseignés au CMI
- ''Pourquoi Hyène rit au lieu de chanter?'' in Français CMl, Editions
Frat mat, Abidjan 2009.
84

-"La sagesse du monde"in Français CMl, Editions Frat mat, Abidjan


2009.

1-6-Contes africains enseignés au CM2


- "Pourquoi les moustiques bourdonnent sans cesse à nos oreilles?" in
Français CM2, Editions Frat mat, Abidjan 2009.
-"Le gorille"in Français CM2, Editions Frat mat, Abidjan 2009.
-"L'ingratitude du Python"in Français CM2, Editions Frat mat,
Abidjan 2009.

2-Contes d'origine européenne


Ils sont des productions littéraires européennes, c'est-à-dire qu'ils sont
nés dans les sociétés européennes.

2-1-Contes européens enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes européens.

2-2-Contes européens enseignés au CEl


Nous relevons une absence de contes européens.

2-3-Contes européens enseignés au CE2


Nous relevons une absence de contes européens.

2-4 -Contes européens enseignés au CMl


Nous relevons un_e absence de contes européens.
2-5-Contes européens enseignés au CM2
-"Les oreilles de bouc du roi Troian" in Français CM2, Editions Frat
mat, Abidjan 2009.

III - Analyse de la classification


De 1985 à 2010, dans le système éducatif ivoirien, Cent trente
neuf (139) contes, Trois (03) légendes et une (01) épopée ont été
85

exploités dans le but d'éduquer et former les écoliers ou élèves du


primaire.
L'exploitation de ces œuvres s'est faite sous deux rubriques que
sont : La rubrique "Ecole et Développement" et "Ecole et Nation".
Ainsi, notre analyse s'effectuera sous ces deux rubriques.

111-1-Analyse sous la rubrique "Ecole et Développement"


Sous la rubrique ''Ecole et Développement'', Cent vingt-quatre
(124) contes, trois (03) légendes et une (01) épopée ont été inclus dans
le programme scolaire ivoirien dans le primaire. Ces énoncés, selon
leurs origines, se répartissent comme suit.
D'abord, concernant les contes, nous avons quatre-vingt-cinq
(85) contes africains, vingt-neuf (29) contes européens, deux (02)
contes américains, deux (02) contes antillais, trois (03) contes
asiatiques, un (01) conte seychellois et un (01) conte malgache.
Ensuite, concernant les légendes, nous avons trois (03) légendes
africaines.
Enfin, comme épopée nous avons une (01) épopée d'origine
africaine.
Ces textes oraux sont d'origines diverses et inégalement repartis
selon les origines. Cette diversité d'origines et cette inégale répartition
de ces énoncés s'expliquent. Selon Mme COULIBAL Y épouse
SILUE Fatoumata, chef du CNFPMD, « la diversité d'origines trouve
son explication dans l'objectif que s'est fixé "l'école ivoirienne''
sous cette rubrique. L'objectif général du système éducatif ivoirien
sous la rubrique ''Ecole et Développement'' est de former des élèves
qui doivent être des agents de développement. En d'autres termes
86

"l'Ecole" doit être un facteur de "Développement". Mais sachant


que tout développement est d'abord humain avant d'être de tout autre
ordre, le système éducatif ivoirien a décidé d'enseigner des textes
oraux. Ces textes concourent au développement humain du sujet qui
les écoute, les lit car ils renferment assez de valeurs morales.
La collecte de ces textes oraux enseignés sous cette
rubrique ne s'est pas faite en se fondant sur les origines ,· mais elle
s'est opérée en tenant compte des valeurs que le système éducatif
ivoirien voulait enseigner aux élèves. Ainsi, les textes oraux qui
~ .
étaient à-ta. possession du CNFPDM, et qui répondaient aux
aspirations du système éducatif ivoirien, étaient d'origines/i africaine,
européenne, américaine, asiatique, seychelloise, et malgache.
Quari.t à l'inégale répartition de ces énoncés par origine,
elle se justifie par le faible taux de textes oraux que possède le
CNFPMD. En effet, le CNFPMD n'a pas une banque, de textes oraux,
bien fournie. Les quelques textes oraux dont il dispose sont en
majorité des textes oraux africains. C'est ce qui explique une présence
élevée de textes oraux africains dans les ouvrages du primaire sous la
rubrique ''Ecole et Développement. »35
De ce propos, bien des efforts restent à fournir par le CNFPMD
dans la collette des textes oraux. Il doit accroître le taux de textes
oraux africains aussi bien que le taux de ceux d'origines : européenne,
américaine, asiatique, antillaise, seychelloise, et malgache.

35
Propos recueilli auprès du chef du CNFPMD, Mme COULIBALY épouse SILUE Fatoumata, lors de
l'enquête menée au CNFPMD (voir annexe 1 p-p 357 à 363 et annexe 6 p-p 474-479).
87

111-2-Analyse sous la rubrique "Ecole et Nation"

Sous la rubrique "Ecole et Nation" dans les documents de CP,


CE et CM qui ont été édités respectivement en 2006, 2008 et 201 0,
nous avons quinze (15) contes africains et un (01) conte européen.
En effet, sous cette rubrique, l'objectif général du système
éducatif ivoirien est de faire de l'école un moyen de cohésion sociale.
Mais, la cohésion sociale au sein d'un peuple n'est possible que et si
celui-ci s'approprie ses valeurs endogènes. Ainsi, dans un souci de
souder les fissures qu'a connues le tissu social ivoirien, fissures
entrainées par la crise sociale de 2002 (crise d'ordre politico-
militaire), le système éducatif ivoirien a opté pour l'enseignement de
quelques textes oraux africains riches en morale sociale.
Ces textes africains dans leur généralité, sont essentiellement
rvoinens.
Pourquoi la légende et l'épopée ne sont pas enseignées sous
cette rubrique?
Le premier responsable du CNFPMD répond à cette
préoccupation en ces termes, « notre souci n'est pas d'abandonner
l'enseignement de la légende et del 'épopée. Mais ce qu'il faut retenir,
pendant la confection de ces tout premiers ouvrages sous la rubrique
"Ecole et Nation", nous avions un manque de légendes et d'épopées.
Dans l'avenir, è 'est-à-dire dans l'élaboration des prochains
manuels; nous allons combler ce déficit en approchant 1 'université ou
des structures spécialisées en littérature orale telle que le CNRTO
36
(Centre National de Recherche en Tradition Orale) ... »

36
Propos recueilli auprès du chef du CNFPMD, Mme COULIBALY épouse SILUE Fatoumata, lors de
l'enquête menée au CNFPMD (voir annexe 1 p-p 357à 363 et annexe 6 p-p 474-479).
88

IV - Catégories ·de contes, de légendes et d'épopées


enseignées dans le programme d'enseignement
primaire.

A ce niveau de notre étude, il sera question pour nous


d'identifier les différentes catégories de contes, de légendes et
d'épopées enseignées au primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010.
Notons que l'identification générale (la classification générale)
d'après les caractères prédominants, proposée par François Victor
Equilbecq, nous sera d'un apport très appréciable dans cet exercice.
Les classifications de la littérature orale selon François Victor
Equilbecq donnent de voir sept grandes catégories que sont :
« - Légendes cosmogoniques, ethniques, héroïques et sociale;
Contes de science fantaisiste (histoire naturel le, astronomie,

etc.) ;
- Récits d'imagination pure et dépourvus d'intentions
didactiques ;
Contes à intentions didactiques, tant de morale pure que de
morale pratique ;
- Fables, gestes burlesques du lièvre et de l'hyène;
Contes égrillards, contes à combles (se confondant souvent
avec les contes égrillards) ;
Contes charades correspondant aux Râtselmârchen

allemands. »
89

A ces catégories identifiées par François Victor Equilbecq,


peuvent s'ajouter deux autres catégories :
L'épopée humaine et l'épopée animale.

IV-1 - Catégories de contes enseignés dans le programme


d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010

Cette étude que nous avons menée sur les contes enseignés au
primaire en Côte d'Ivoire révèle que quatre catégories des contes sont
exploitées pour former et éduquer les écoliers. Ces catégories sont :
- Contes à intentions didactiques ;
- Contes charades ;
- Récits d'imagination pure ;
- Contes de science fantaisiste.

1-1-Contes à intentions didactiques :


TOUOUI BI IRIE Ernest présente cette catégorie de conte de la
façon suivante : « ils comprennent les contes moraux, contes
composés pour le triomphe d'une morale idéale ou simplement pour le
,{',
renforcement d' une mora le pratique
. » 37

Ce sont des contes qui renferment tant de morale pure que de


morale pratique. Les thèmes abordés par ces contes sont exp! ici tes.
Pour faire ressortir ou dégager les thèmes abordés par un conte à
intentions didactiques, l'élève ne fournit pas des exercices intenses au

37
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Goura de Côte d'Ivoire: voleur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'état es lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009, p.83.
90

plan intellectuel, Aussi, ces contes se terminent-ils, en général, par des


leçons de morale que l'élève, le lecteur, l'auditeur doit faire siennes.
Les contes enseignés au):primaire en côte d'Ivoire, s'inscrivant
dans cette catégorie de contes à intentions didactiques sont ceux dont
les intitulés suivent :

1 -2-Contes à intentions didactiques au CP2


- Cocotani, petite poule courageuse

1- 3-Contes à intentions didactiques au CEl


- Un si méchant roi
- Une guerre évitée
- Les cinq fils de Sankerbou
- Le renard enrhumé
- Le coq et le canard
- Le lièvre et l 'Hyène à la cour du roi
- Le chasseur, le crocodile et le lièvre
- Le rêve du gros singe
- Les trois frères
- La sagesse du chien et du chat
- La légende de la tortue
- Les chats et les rats
- Le loup et le chien
- Le bœuf et le mouton
- Le jaguar et le cerf
- Le buffle et le grain de riz

1-4-Contes à intentions didactiques au CE2


- L'or de karibi
- Le cheval volé
91

- Le diable et le paysan
- La pie, le perroquet et le pigeon
1-5-Contes à intentions didactiques au CMl
- Le coiffeur et le coiffé
- La poule aux œufs d'or
- La peau de la génisse
- Conte : le lièvre et la tortue
L'épervier, le margouillat et l'aveugle
- Le singe et le crocodile
- La pêche du lièvre et de l'hyène

1-6-Contes à intentions didactiques au CM2


- Rien ne sert de courir
- La mendicité et l'égoïsme
- Les oreilles de bouc du roi troian
- Aya, la belle
- La sagesse du monde
- Le gorille .

1-7-Analyse de surface d'un conte à intentions


didactiques
Ici, il est question pour nous de mettre en lumière ou de dégager
les éléments (les indices) contenus dans le conte et, permettant de le
classer dans la catégorie "des contes à intentions didactiques".

Exemple : analyse de surface du conte intitulé : ''Le renard


enrhumé" in Français CEl, CEDA, Abidjan, Juillet 1984.
92

«CONTE 38: LE RENARD ENRHUME (in tome I: corpus, p.p. 40-41)


Le lion, roi des animaux, qui s'ennuie beaucoup, invite l'âne et le renard à venir chez lui. Il
leur fait visiter sa riche maison. Tout y est fort beau, mais les os rongés et entassés dans les
coins ont une mauvaise odeur.
Après cette visite, le lion/ait asseoir ses invités à sa table, et un excellent repas est servi.
Alors, le roi s'adressant à l'âne dit:
« Dis-moi, âne, comment trouves-tu ma demeure ?
- Ma foi, sire, dit l'âne, votre palais est magnifique. mais à dire la vérité, on y respire une
mauvaise odeur.
- Vraiment ! dit le lion, tout fâché. Sache bien que je n'aime pas les gens mal élevés, comme
toi. »
Et, se jetant sur l'âne, il le met en pièces.
Puis, se tournant vers le renard il dit:
« Et toi, mon cher petit renard, me diras-tu ton avis ? »
Maître renard éternue plusieurs/ois, et dit, après s'êtrefrotté le museau dans le sable:
« Noble roi, votre palais est splendide et tout rempli de beL/es et bonnes choses, mais je ne
puis rien dire de l'odeur dont parlait l'âne, car je suis très enrhumé. ))
Et le rusé renard éternue de plus en plus fort.
D'après un conte hollandais de Marcel Guilhem, Terre de Soleil CE2, Éd. Liget/Emila Velax.
Les indices qui montrent que ce récit est un conte à intentions didactiques sont consignés dans un
tableau synoptique, et suivis d'une analyse.

Tableau synoptique

Les éléments ou les indices


La leçon de morale Le thème

La leçon de morale est : Le thème de ce conte est :


'' Il faut être rusé''. "L'intelligence / la ruse". Ce
Cette leçon de morale se réfère à ce thème est explicite. Ainsi
propos à la fin du récit : « Et le rusé donc, le lecteur ou l'auditeur
renard éternue de plus en plus» 1 de ce conte n'a pas besoin
d'exercices intenses au plan
intellectuel pour le dégager.

38
Marcel GUILHEM, Contehollandais, « terre de Soleil CE2 >J, Ed. Liget/Emila Velax. (in livre
de Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet, 1984, p. 112).
93

Le texte présente le schéma suivant: un espace, des


personnages, le temps et un contenu éthique.
Au niveau de l'espace : le récit se présente dans un espace
imaginaire terrestre, il est hors de l'espace, hors de la géographie. En
effet, dans ce récit rien n'atteste une situation géographique de
l'espace. Cependant, le conteur se crée un espace indiqué " à la
maison du lion" créant ainsi l'appétit intellectuel.
Au niveau du temps : le récit se déroule dans un temps qui est le
moment du repas. Après que le lion a fait visiter sa maison à ses
invités, il les fait asseoir à table et leur sert un excellent repas.
Les personnages sont essentiellement des animaux (le lion,
l'âne et le renard). Ces personnages animaux sont, par le lien
l'imaginaire, anthropomorphisés se parant d'attributs humains.
Le contenu éthique est relatif à l'enseignement de la sagesse,
qui se traduit par le fait '' de savoir tenir sa langue'', '' ne pas évoquer
crument tout ce que nos sens nous révèlent", "il faut être discret" .Si
l'évocation d'un problème, d'une situation, d'un élément peut nous
être préjudiciable; il est préférable que nous fassions recours à la ruse,
à l'intelligence, au bon sens, être à l'abri du boomerang de nos
propos. C'est bien cette conduite que tient le renard. Le renard a fait
usage de ruse pour échapper à la colère du lion. Il se joue la personne
enrhumée.
Le thème majeur abordé par ce récit est 11
! 'intelligence/ la ruse".
Ce thème est explicite. Il se dégage à la ligne 21 (L 21) du récit. De
11 11
ce thème, découle une morale qui est : il faut être rusé ( e ) ou
"savoir user de sa langue". Ainsi, nous pouvons conclure que ce récit
est un conte à intention didactique.
94

2-Contes charades
Selon Mohamadou KANE ces récits sont: « des contes cumulatifs
de la distinction thompsonienne ». 39
« Cette typologie qui a servi la recherche africaniste en jetant une
vive lumière sur le genre, n'a pas échappé à la critique. Pour M
KANE: « elle ne repose pas sur un critère unique. Certains contes
sont regroupés autour d'un même sujet, ou selon l'effet recherché, ou
la communauté de ton ou la similitude de structure». "0Un peu plus
loin, le critique sénégalais, Mohamadou KANE, explique : « peut être
la tentative d 'Equilbecq a-t-elle été couronnée de succès tout
simplement parce qu'il s'en est tenu à une attitude descriptive. 11 a
vécu assez longtemps parmi les Africains pour savoir toute la
richesse du conte et l'impossibilité de lui imposer arbitrairement
n ,.importe que l or dre ». 41
En effet, la méthode d'Equilbecq qui ne manque d'autorité n'est
qu 'expéditive, descriptive. Elle ne peut satisfaire la recherche des
42
structures ».
Bien que cette méthode ne parvienne pas à satisfaire la recherche
des structures, elle permet d'appréhender la morphologie des récits, du
fait qu'elle soit expéditive et descriptive.

39
Mohamadou Kane, Les contes d'Amadou Coumba, du conte traditionnel au conte moderne
d'expression française, GIA, 1968, p.30.
40
Mohamadou Kane cité par TOUOUI BI IRIE Ernest, op. cit., p.31.
41
1dem, p .33.
42
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Goura de Côte d'Ivoire: valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'Etat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009, p.84.
95

Ces contes charades, en général, se caractérisent par les astuces


qu'ils renferment. .Ils affûtent la capacité de réflexion du lecteur, de
l'auditeur tout en lui offrant des interrogations auxquelles il doit
répondre. Ces interrogations ou préoccupations se situent à la fin des
énoncés. Aussi, sont implicites les thèmes abordés par les contes
charades. De façon générale, ces contes ne s'achèvent pas par des
leçons de morale.
Dans le programme scolaire ivoirien de 1985 à 2010, les contes
charades enseignés sont :

2-1-Contes charades au CP2


- Le buffle et le pique-bœuf
- Maloko, le dormeur
- La tortue volante
- La grenouille et la gazelle
- Les tâches de la panthère
- Les chasseurs
- La maladie du roi

2-2-Contes charades au CEl


- La ruse de l'araignée
- Sawa
- Le mariage de la fille du chef
- Djaha et les brochettes
- Le petit tailleur
- La perdrix et le petit poisson
- Pourquoi les singes habitent dans les arbres
- Les pintades et les crocodiles
96

- Les musiciens du sud


- La tortue et le chien en quête de mangues
- Le partage de la panthère
- Filatie et Noumoutié
- Pourquoi le coq vit au village et l'éléphant en brousse

2-3-Contes charades au CE2


- La pierre qui avait de la barbe
- Le mauvais élève
- L'histoire des sept cailloux
- Les deux voleurs
- Les trois sourds
- L'enfant et le sage
- Le petit acacia et le grand fromager
- Le petit chacal et le vieux crocodile
- Le jeune coq
- Les deux chasseurs
- Pourquoi la grenouille vit dans ! 'eau
- Le héron et l'écrevisse
- Le crapaud et la guêpe Maçonne
- Omar et la calebasse
- L'araignée et l'arbre de Dieu
- Un beau-père dans l'embarras
- L'homme aux sept masques
- Le loup et les sept chevreaux
- Le petit mouton dodu
- La prière du chacal
- Le marabout, le talibés et l'hyène
97

- L'enfant terrible
- Le chat si extraordinaire
- Les quatre frères et leur sœur

2-4-Contes charades au CMl


- Wantho et la marmite aux ignames
- Les Hyènes
- La tortue, l'épervier et les pigeons
- Conte : les animaux réclament un roi
- "Qui ne manque de rien" et "Qui ne donne de rien"
- Petite hache abat grand arbre
- Le laboureur et ses trois fils
- Kirikou et la sorcière
- Les animaux cherchent leur représentant
- Pourquoi on honore les vieillards
- La canne magique

2-5-Contes charades au CM2


- Conte : un village maudit
- Conte : l'araignée et sa fiancée
- Conte : le trompeur trompé
- Conte: comment le lièvre se procura du mil
- Conte : le canari et l'éléphant
- Conte : la forêt sacrée
- L'origine de la discorde
- Le champ de Tapi et Dissia
- Le fou et l'homme sensé
- Le glouton tue sa mère
98

- La vérité de ventre
- Pourquoi les homes n'ont pas le même caractère.
- L'ingratitude du Python

2-6-Analyse de· surface d'un conte charade


Cette analyse consistera à dégager les éléments ou les indices
contenus dans le conte, permettant de le classer dans la catégorie '' des
contes charades''
Exemple : analyse de surface du conte intitulé : ''Le trompeur
trompé" in Français CM2, NEA, Abidjan, 1983.
« CONTE43: LE TROMPEUR TROMPE (in tome I: corpus, p.p.177-178)

11 était une fois un méchant homme qui aimait bien tromper les pauvres gens. Un jour, il
embaucha un garçon pour travailler chez lui :
- Si tu travailles bien, lui dit-il.]e te donnerai cinq mille francs à la fin du mois, mais à une
condition: avant de te payer, je l'enverrai chercher deux choses : si tu ne me les apportes pas,
tu n'auras pas un sou. Est-ce que ça va ?
le pauvre garçon, ravi à l'idée de gagner cinq mille ji·ancs dans 1111 mois, accepta ces
conditions sans plus réfléchir. Pendant tout le mois, il travailla sans arrêt, et, quand le dernier
jour fut arrivé, il alla trouver son maître et lui dit :
- le mois est.fini. Avez-vous été content de mon travail?
- Très content, en vérité !
- Eh bien, dites-moi quelles sont les deux choses que je dois vous apporter et donne:::-moi mes
cinq mille francs.
Et ce méchant homme lui répondit, en ricanant.
- Apporte-moi Ha! et Hi! et tu auras ton argent. le pauvre garçon se demandait,
- Qu'est-ce que cela peut être, Ha et Hi?
Mais il était fort rusé et il l'a bientôt trouvé. Il s'en alla dans une vieille grolle humide et
sombre qu'il connaissait, y attrapa une énorme araignée, puis il chercha encore et trouva un
scorpion. il les prit tous deux avec des pinces et les mit dans une bouteille noire qu'il ferma
soigneusement et qu'il apporta à son maître.
Voilà, dit-il, Ha! et Hi!
le maître regarda la bouteille et demanda :
- Qu'est-ce que tu as là-dedans ?- Mettez-y votre doigt, répondit le garçon, vous en sortirez Ha
! et Hi ! Et il déboucha la bouteille. Le maître y mît le doigt et le scorpion le piqua si durement il
cria : « Ha-a-a ! » Et le garçon se mit à rire :
- Vous avez Ha! Mettez un autre doigt et vous trouverez Hi! Peut-être! Mais le maître en avait
assez. Il paya les cinq mille francs.
(D'après un conte d'lndochine.)

43
« Conte d'indochine » (in livre de Français CM2, NEA/EDICEF, Abidjan, 1983, p. 126).
99

Les indices qui montrent que ce récit est un conte charade sont
consignés dans un tableau synoptique et suivis d'une analyse.

Tableau synoptique
Les éléments ou les indices

La leçon de morale Le thème L'astuce ou les astuces

En fin du récit nous Le thème est : Deux (02) astuces se

constatons une ''l'intelligence/la dégagent dans ce récit :

"absence de leçon de ruse'' - La première est :

morale" « Apporte-moi Ha ! Et
Ce thème est
Hi ! » Propos tenu par
implicite. Ainsi
Le trompeur pour ne pas
donc, le lecteur ou
payer le pauvre garçon.
l'auditeur de ce
- La deuxième est :
conte doit fournir
"Voilà, dit-il, Ha ! et
des exercices
Hi!''
intenses au plan
intellectuel pour
Ha ! et Hi ! qui sont :
dégager ce thème.
l'énorme araignée et le
scorpion capturés et mis
dans une bouteille par le
pauvre garçon.
100

Ce texte présente: un espace, des personnages, le temps et un


contenu éthique.
Au niveau de l'espace : le récit se présente dans un espace
imaginaire, il est hors des espaces, hors de la géographie. Car dans ce
récit rien ne témoigne une localisation de l'espace. Néanmoins le
conteur se crée un espace imaginaire terrestre où l'on a le domicile du
méchant homme (chez le méchant homme), la grotte.
Au niveau du temps : le récit se déroule dans un temps, qui est
une période d'un mois, pendant la saison sèche. Cela se découvre au
fait que le garçon devrait percevoir la paye de fin de mois. Aussi s'en
alla-t-il dans une vieille grotte humide. En effet, pendant la saison
sèche, la vieille grotte demeure humide, et elle est le lieu de
prédilection des araignées et des scorpions.
Les personnages sont aussi bien des hommes que des animaux.
Les animaux, dans ce récit, sont des insectes. Ces insectes ou
personnages ne s' anthropomorphisent.
Le contenu éthique est relatif à la gentillesse. Il ne faut pas être
méchant. Car tout se paie. Pour sa méchanceté, dans ce récit, le
méchant homme a reçu en compensation les piqûres de l'araignée et
du scorpion.
Ainsi, le garçon, dans ce conte, a fait preuve d'intelligence ou
de ruse pour punir le méchant homme, tout en lui apportant une
araignée et un scorpion. Ces insectes sont emprisonnés dans une
bouteille noire. Donc, ils ne peuvent pas être perçus par le méchant
homme qui, pour .ne pas payer son employé trouve une astuce. Voici
ce qu'il dit : « Apporte-moi ha ! et hi ! » . Cette astuce est neutralisée
par celle de l'employé « voilà, dit-il, ha ! et hi ! ». Ha et Hi qui sont
respectivement l'énorme araignée et le scorpion.
101

Dans ce récit, nous relevons une absence de leçon de morale en


fin du texte. Il comporte des astuces. Aussi aborde-t-il le thème
suivant: "l'intelligence/ la ruse" ce thème est implicite. Le lecteur ou
l'auditeur de ce conte doit fournir des exercices intenses au plan
intellectuel pour dégager ce thème. Fort de cela, nous pouvons
conclure que ce récit est un conte charade.

3-Récits d'imagination pure


Ces récits sont appelés les contes fantastiques. Selon TOUOUI
BI IRIE Ernest,« ce sont les récits d'hallucination individuelle ou des
4
récits qui recourent à un merveilleux ordinaire ». -1

Ils sont dépourvus de leçons de morale. Ils tentent d'expliquer


des faits ou des états tout en établissant des corrélations entre des
éléments ou des situations. Ces corrélations sont des imaginations
pures. Elles pourraient être appelées des "Corrélations mirages".
Bien des récits d'imagination pure ont été enseignés aux
écoliers ivoiriens, de 1985 à 201 O. Ces récits sont :

3-1-Récits d'imagination pure au CP2


- Le singe et le cultivateur

3-2-Récits d'imagination pure au CEl


- Les deux amis
- Pourquoi l'éléphant n'a qu'un enfant à la fois
- La petite souris et la fleur

44
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Goura de Côte d'Ivoire: valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'Etat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009, p.83.
102

- Le vent et le palmier
- Un poisson est un poisson
- Le malheur de Vomo-la-Mouche

3-3-Récits d'imagination pure au CE2


- Conte des nains et du cordonnier
- Histoire du petit nuage
- Le petit moulin magique
- La punition de ! '·escargot

3-4-Récits d'imagination pure au CMl


- Savez-vous pourquoi
- Mahura, la fille qui travaillait trop

3-5-Récits d'imagination pure au CM2


- La querelle du chien et du chat
- Le petit pingouin frileux
- Bicyclette contre tigre
- Pourquoi Hyène rit au lieu de chanter
- Pourquoi les moustiques bourdonnent sans cesse à nos oreilles

3-6-Analyse de surface d'un récit d'imagination pure"


Dans cette analyse, nous allons dégager les éléments ou les
indices contenus dans le conte, qui permettent de le classer dans la
catégorie des récits d'imagination pure.

Exemple : analyse de surface du conte intitulé : "Le moulin


magique" in Français CE2, CEDA, Abidjan, 3e trimestre 1999.
103

« CONTE45: LE PETIT MOULIN MAGIQUE (in tome I: corpus, p.p.272-


273)
« Capitaine, il n'y a plus de sel à la cuisine. - Plus de sel? C'esr ennuyeux, mais, artends ! Le capitaine
ferme la porte de sa cabine au nez du cuisinier. Il prend une caisse. ouvre son armoire, saisir le petit
moulin magique et lui dit:« Petit moulin,je veux du sel. »
Cling ! cling ! cling ! ... le petit moulin se met à moudre du sel, et la caisse est vite remplie. << Petit
moulin, ça suffit arrête-toi ! » ... mais le petit moulin. bien sûr. continue à moudre du Le sel déborde
de la caisse, coule sur la table, se répand sur le sol. Le capitaine s'énerve. << Mais, arrête-toi donc '»
Il n'y a rien à faire ! Le petit moulin ne s'arrête pas. Le sel arrive aux mollets du capitaine. Il ouvre la
porte de sa cabine. Le cuisinier n'en croit pas ses yeux : une rivière de sel se déverse sur le pont et,
bientôt, recouvre tout le bateau. Les marins, affolés, ont pris des balais. mais le petit moulin va trop
vite: le sel monte, monte, et le bateau commence à s'enfoncer.
Alors le capitaine brandit le petit moulin à bout de bras et le jette par-dessus bord. Plouf' Le
petit moulin flotte un court instant : puis glisse lentement jusqu'au fond de la mer où il se
dépose enfin, au milieu des poissons très étonnés. C'est, dit-on. depuis ce jour que la mer est salée,
car, au fond de l'eau, le petit moulin continue sans cesse à moudre du sel. Mais, peut-être 1111 jour,
poussé par les vagues, viendra-t-il jusqu'au rivage»

D'après un texte de Sara Cône Bryant,


Comment raconter des histoires à nos enfants. Éditions F. Nathan

A l'exemple des contes à intentions didactiques et contes


charades; les éléments qui révèlent que ce récit est un conte
d'imagination pure sont consignés dans un tableau synoptique, et
suivis d'une analyse.

45
Sara Bryant CÔNE,« comment raconter des histoires à nos enfants» Ed. F. Nathan. (in livre
de Français CE2, CEDA, Abidjan, 3e trimestre 1999, p. 185).
104

Tableau synoptique

Les éléments ou les indices


Les faits ou les états qu'on tente
La leçon de morale
d'expliquer

Ce conte (récit) est dépourvu de I L'état qu'on tente d'expliquer est:


leçon de morale. "L'état salé de l'eau de mer".
Cet état s'expliquerait par le fait
qu'un capitaine aurait jeté un petit
moulin magique, qui moud du sel,
dans la mer. Et celui-ci
continuerait à moudre du sel au
fond de la mer.

L'étude de ce conte donne de voir le schéma suivant: un


espace, des personnages, le temps et une absence de contenu éthique.
Au niveau de l'espace : le récit se présente dans un espace imaginaire,
il est hors des espaces, hors de la géographie. Car dans ce récit rien
n'atteste une situation géographique de l'espace. Cependant le conteur
se crée un espace terrestre où l'on a une caisse, le pont, le bateau, la
mer.
Au niveau du temps : l'intrigue se déroule dans un temps, qui
n'est pas défini. En effet, aucun indice dans ce récit ne témoigne
qu'on se trouve en saison sèche ou en saison des pluies. Néanmoins, le
moment est connu. C'est un moment où on a besoin du sel à l'usine.
105

C'est pendant une préparation de met. Cela se traduit par le fait que le
cuisiner exprime un manque de sel à la cuisine au capitaine.
Les personnages mis en jeu sont aussi bien les hommes qu'une chose.
Ces personnages sont: le capitaine, le cuisinier, le petit moulin
magique.
Ce récit est dépourvu de contenu éthique. Il ne comporte pas de
leçon de morale. Il tente d'expliquer un état. Cet état est :"la salaison
de l'eau de mer". Ainsi, le fait que ce récit est dépourvu de leçon de
morale et qu'il tente d'expliquer un état, qui est la salaison de ! 'eau de
mer; nous pouvons déduire qu'il est un récit d'imagination pure

4-Contes de science fantaisiste


Equilbecq présente cette catégorie de conte de la façon
suivante : « ces récits ne prétendent nullement à la science. Ils
procèdent très consciemment de l'imagination de leurs conteurs. Les
auditeurs ne les tiennent guère pour scientifiques et leur demandent
. pus
un amusement bzen l qu ' un enseignement
. » -1 . L es conteurs d c ces
6

récits ne peuvent pas être perçus comme des scientifiques parce qu'ils
ne se mettent pas sous la rigueur de la démarche qu'exigent les
sciences expérimentales, pour donner la cause originelle des
particularités physiques de certains animaux, de certains objets ... , et
pour expliquer des phénomènes, des faits. Cette démarche scientifique
respecte des étapes que sont : déterminer l'objet d'étude, émettre des
hypothèses sur les causes ou sur le fonctionnement de l'objet d'étude,
faire une expérience en vue de déceler les causes ou le
fonctionnement, relever les résultats de l'expérience, interpréter ces
résultats, vérifier les hypothèses émises et tirer la conclusion.

46
F. V. Equilbecq : op. cit. p.35.
106

Bref, les contes de science fantaisiste sont des histoires


naturelles qui expliquent des faits, des phénomènes (astronomies). Ils
s'apparentent aux récits d'aventures de science-fiction, tels que les
romans d'aventures de Jules Verne (De la terre à la lune, Vingt mille
lieues sous les mers, ... ).Dans ces histoires, le conteur écarte la
démarche scientifique et fait preuve d'imagination pour expliquer des
choses des faits et des phénomènes.
Un seul conte appartenant à cette catégorie de contes de science
fantaisiste a été enseigné dans l'enseignement primaire en Côte
d'Ivoire, de 1985 à 2010. Il est intitulé: L'homme et Je champ.

4-1-Contes de science fantaisiste au CP2


Nous relevons une absence de conte de science fantaisiste.

4-2-Contes de science fantaisiste au CEl


-L'homme et le champ

4-3-Contes de science fantaisiste au CE2


Nous relevons une absence de conte de science fantaisiste.

4-4-Contes de science fantaisiste au CMl


Nous relevons une absence de conte de science fantaisiste.

4-5-Conte de science fantaisiste au CM2


Nous relevons une absence de conte de science fantaisiste.
Nous remarquons qu'un seul conte de science fantaisiste est
enseigné au CEL Pourquoi cette catégorie de conte n'est pas
enseignée dans les autres cours que sont : le CP2, Je CE2, le CM l et le
CM2?
107

Selon le chef du CNFPMD : « le Centre National de Formation et de


Production de Matériels Didactiques est sujet à un manque de textes
oraux. C'est ce qui explique l'absence de conte de science fantaisiste
dans ces cours (CP2, CE2, CMI, CM2). En effet, pendant la
confection de ces ouvrages scolaires, le CNFPMD n'avait que ce
seul conte de science fantaisiste à sa possession qui pouvait être
enseigné au CEJ » 47.
De ce propos, il ressort que le manque de textes oraux que connaît
le CNFPMD constitue un obstacle dans l'enseignement des contes.
Cet obstacle mérite d'être levé. Pour ce faire le CNFPMD doit
approcher des structures telles que l'Université, le CNRTO ... Ces
structures peuvent lui fournir des textes oraux. Lesquels textes sont
des résultats de leurs travaux de recherche.

4-6- Analyse de surface d'un conte de science fantaisiste


Dans cette analyse, nous dégagerons les éléments ou les indices
contenus dans le conte permettant de le classer dans la catégorie "des
contes de science fantaisiste''.

Exemple: analyse de surface du conte intitulé : "L'homme el le


champ" in Français CEi, CEDA, Abidjan, Juillet 1984".

« CONTE48 : L'HOMME ET LE CHAMP (in tome I: corpus. p.p.58-59)

If y avait une fois, un champ où il ne poussait rien. Tour à tour. la pluie le mouillait. le
soleil le chauffait et il n'y poussait toujours rien. La pluie fatiguée de mouiller le sol se dit:

47
Propos recueilli auprès du chef du CNFPMD, Mme COULIBALY épouse SILUE Fatou mata, lors de
l'enquête menée au CNFPMD (voir annexe 1 pp. 357-363 et annexe 6 pp. 474-479).

"Talla Hélène GUAS, « Bêtes à histoire», Ed. F. Nathan (in livre de François CEl, CEDA, Abidjan,
Juillet 1984, p. 168).
108

« C'est la faute au soleil qui ne le chauffe pas bien, s'il 11)1 pousse rien. » Un jour, elle
décide d'attendre le soleil. Quand celui-ci arrive, elle lui dit :
« Soleil ! Chauffe bien le champ, moi, je l'ai mouillé maintenant, Chaque fois que je
reviens, je remarque que rien n'a poussé.
- Je chauffe ! Je chauffe ! répondit le soleil. Je croyais que tu ne le mouillais pas assez. »
Et tous les jours, la pluie mouillait le champ, le soleil le chauffait et il ne poussait
toujours rien. Il demeurait nu.
Mais un homme vient un jour:
« Tiens ! pense-t-il. Voilà un champ où il ne pousse rien! ... »
Et il se met à l'ouvrage. Il remue la terre, en sari des cailloux, creuse de longs sillons. Sous
le soleil, il sue, la pluie le trempe, mais il continue ... il a du courage. Puis il sème le grain.
Et la pluie pénètre dans la terre remuée, et le grain germe. Et de toutes petites tiges pointent
au-dessus de la terre. Le soleil les chauffe.
Elles poussent. le soleil les dore.
Et elles deviennent de beaux épis de riz que l'homme récoltera bientôt.

Hélène Guas Talla, Bêtes à histoire, Éd. F. Nathan. »

Les indices. ·gui montrent que ce récit est un conte de science


fantaisiste sont consignés dans un tableau synoptique, et suivis d'une
analyse.
109

Tableau synoptique

Les éléments ou les indices


Les faits, les phénomènes
La nature du récit
(astronomies, etc) expliqués

Ce récit est une histoire naturelle. - Les phénomènes expliqués sont :


l'importance de la pluie et du
soleil dans l'évolution des plantes
(des cultures)

- Le fait expliqué est:


l'importance de labourer la terre
(le champ) pour une bonne
évolution des plantes (cultures)

Ce texte présente le schéma suivant: un espace, des


personnages, le temps et un contenu éthique.
Au niveau de l'espace : le récit se présente dans un espace imaginaire,
il est hors des espaces, hors de la géographie. En effet, dans ce récit,
rien n'atteste une situation géographique de l'espace. Néanmoins, le
conteur se crée un espace terrestre où l'on a un champ, la pluie, le
soleil.
Au niveau du temps: le récit suggère un temps, qui est l'amorce
des saisons des pluies. C'est bien la période des labours. La phrase "la
pluie mouillait le champ et le soleil le chauffait, et l'homme vient le
labourer pour y semer le grain" en serait la pièce à conviction.
Les personnages sont aussi bien l'astre (le soleil) l'élément
cosmique (la pluie) que l'homme.
110

Implicitement le contenu éthique de ce récit est le culte du


travail bien fait, qui résulte du courage, de l'abnégation, de 1 'amour.
Dans ce récit, le laboureur (l'homme) fait siennes ces valeurs.
Ce récit est une histoire naturelle qui explique des faits, des
phénomènes. Le fait expliqué dans ce récit est I 'importance de
labourer la terre, quant aux phénomènes expliqués, ce sont les apports
de la pluie et du soleil dans l'évolution des plantes (des cultures).
Donc, nous pouvons en inférer qu'il est un conte de science
fantaisiste.
L'enseignement de ce type de conte; d'une part, prépare
intellectuellement les écoliers au positivisme, à la capacité et aux
bienfaits de la science. D'autre part, Il a pour enjeu de leur inculquer
les valeurs d'affranchissement du travail, aux antipodes de la paresse
ou de la médiocrité qui a l'apanage de plonger son sujet dans la misère
ténébreuse. Dans 'ce sens, le pays aurait besoin de travailleurs et de
gens qui croient en la puissance de la science.

4-7-Remarque
Nous constatons que les contes égrillards, les contes à comble
ne sont pas enseignés aux écoliers. Ces récits sont teintés
d'exagération puérile. « Ce sont les contes qui ont pour thème
l'adultère, les maris jaloux, les amants surpris ou tout s impl emen t des
. .
contes licencieux sur l es organes sexue ls >>
49
.

Il appert qu'ils renferment biens des grossièretés. Or


l'apprentissage de grossièretés est antinomique à la bonne éducation.

49
Les contes égrillards, humoristiques et à comble seraient suivant leur présentation des fabliaux
africains.
111

Ainsi, leur absence dans le programme scolaire ivoirien trouve, 1c1,


son explication.
Mais, les contes égrillards, du point de vue de leur substantialisme
intellectuel, en ne faisant abstraction que des grossièretés, peuvent
avoir une utilité didactique pour la formation des élèves.

V - Catégories de légendes enseignées dans le programme


d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010

L'analyse des différentes légendes inscrites dans le programme


scolaire ivoirien de 1985 à 2010, nous donne de distinguer trois (03)
catégories de légendes que sont :
Les légendes ethniques ;
Les légendes héroïques ;
Les légendes sociales.
Selon TOUOUI BI IRIE Ernest, « les légendes ethniques,
héroiques, sociales et cosmogoniques rassemblent, pourrait-on dire,
les contes mythiques. Ces récits expliquent pour la plupart l'origine
des peuples, de l'univers. Ce sont en général des récits dont la
signification reste liée au degré de survivance des religions et
traditions ancestrales »50.

50
Ernest TOUOUI BI I RIE, Contes Gouro de Côte d'Ivoire : valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'Etat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009, pp.82-83.
112

1-Légendes ethniques
Les légendes ethniques sont des histoires. Ces histoires sont
enjolivées. Leurs noyaux historiques ne changent pas. Les légendes
ethniques ne sont pas des récits imaginaires. Elles racontent les
migrations, les installations des groupes ethniques, des clans et des
tribus.
De 1985 à 2010, dans le programme scolaire ivoirien, une
légende ethnique a été exploitée pour former et éduquer les écoliers
sur l'histoire des peuplements en Côte d'Ivoire. C'est: "La légende
Baoulé''.

2-Analyse de surface d'une légende ethnique

Cette analyse consistera à dégager les indices contenus dans la


légende permettant de la classer dans la catégorie des légendes
ethniques.

Exemple: Analyse de surface de "la légende Baoulé" m


Français CM2, 1983.

LEGENDE 51: "la Légende BAOULE" (in tome I: corpus, p.p.202-203)

Il y a très longtemps vivait, au bord d'une lagune calme, une tribu paisible de nos
frères. Les jeunes hommes étaient nombreux el nobles et courageux, ses femmes étaient belles et
joyeuses. Et leur reine, la reine Pokou, était la plus belle parmi les belles. Depuis longtemps, très
longtemps, la paix était sur eux et les esclaves même fils des captifs des temps révolus, étaient
heureux près de leur heureux maître.
Un jour, vinrent les ennemis, nombreux comme des magnans.
Il fallut quitter les paillettes, les plantations, la lagune poissonneuse, et laisser les filets.
tout, pour fuir.lls partirent dans la forêt. Ils laissèrent aux épines leurs pagnes, puis leur
chair.
Il fallait fuir tau/ours sans repos, sans trêve, toujours talonnés par l'ennemi féroce. Et
leur reine, la reine Pokou, marchait la dernière portant au dos son enfant. A leur passage,

51
Cette légende est extraite du livre Français CM2, NEA/EDICEF, Abidjan, 1989, p.p. 24-25}.
113

l'hyène ricanait, l'éléphant et le sanglier fuyaient, le chimpanzé grognait et le lion étonné


s'écartait du chemin. Enfin les broussailles apparurent, puis la savane et les rôniers.
Harassés, exténués, amaigris, ils arrivèrent, le soir, au bord d'un grand fleuve dont le
cours se brisait sur d'énormes rochers.
Et lejleuve mugissait, les flots montaient jusqu'aux cimes des arbres et retombaient et les
fugitifs étaient glacés d'effroi.
Consternés, ils se regardaient. Est-ce là l'eau qui les faisait vivre naguère, l'Eau leur
grande amie ? Il avait fallu qu'un mauvais génie l'excitât contre eux. Et les conquérants
devenaient plus proches. Et pour la première fois, le sorcier parla - L'eau est devenue mauvaise,
dit-il, et elle ne s'apaisera que lorsque nous lui aurons donné ce que nous avons de plus cher.
Et chacun donna ses bracelets d'or et d'ivoire et tout ce qu'il avait pu sauver.
Mais le sorcier les repoussa du pied et montra le jeune prince, le bébé de six mois : <<
Voilà dit-il, ce que nous avons de plus précieux ».
Et la mère était aussi la reine et, droite au bord de l'abime, elle leva l'enfant souriant au-
dessus de sa tête et le lança dans l'eau mugissante. Alors des hippopotames, d'énormes
hippopotames émergèrent et, se plaçant les uns à la suite des autres, formèrent un pont et ce pont
miraculeux, le peuple entier passa en chantant.
Et la reine Pokou passa la dernière et trouva sur la rive son peuple prosterné Mais la était
aussi la mère, et elle put dire seulement : « baouli », ce qui veut dire « l'enfant est mort.
Et c'était la reine Pokou. Ainsi, le peuple garda le nom Baoulé. »

2-2- Analyse de surface


Cette analyse laisse transparaître le schéma qui suit :

SCHEMA

Axe du sujet
Groupe ethnique
(peuple Baoulé)

Axe du désir

,L'asile - la paix Satisfaction

_______. quête ______.Manque comblé


Phase initiale
manque

Ce texte présente le schéma suivant : un sujet, un espace, un


temps et un contenu éthique.
114

Le sujet est le personnage principal du récit, il a un manque à


combler. Il se lance dans une quête, dans l'intention d'obtenir une
satisfaction. Dans ce texte, "le groupe ethnique baoulé" est le sujet,
sa quête est l'asile ou la paix. Dans le souci d'obtenir cette paix, il
opte pour une migration. Ce groupe ethnique cherche un asile parce
que sa quiétude est perturbée par la guerre (le conflit), la domination.
Au niveau de l'espace: l'histoire se présente dans un espace
physique, réel, qui n'est pas hors de la géographie. Cette aire
géographique est J'espace réel traversé par le peuple Baoulé dans "sa
fuite" (migration). Mais, cet espace est enjolivé, embelli, à tel point
qu'il a tendance à sortir de l'espace géographique.
Au niveau du temps : le récit se déroule pendant la saison des
pluies, le fleuve que le groupe ethnique doit traverser est en crue. Ce
passage du texte l'indique bien : « Harassés, exténués, amaigris, ils
arrivèrent, le soir, au bord d'un grand fleuve dont le cours se brisait
sur d'énormes rochers.
Et le fleuve mugissait, les flots montaient jusqu'aux cimes des
arbres et retombaient et les fugitifs étaient glacés d'effroi.
Consternés, ils se regardaient ».C'est en saison des pluies que
les cours d'eau sont en crue.
Le contenu éthique est relatif à l'enseignement du patriotisme,
le don de soi pour sa patrie, qui se traduit par l'amour que la Reine a
pour son peuple et le sacrifice qu'elle a consenti pour le sauver. Ce
sacrifice n'est autre que l'offrande de son bébé au génie de l'eau, pour
échapper à l'ennemi.
Ce récit est l'histoire enjolivé d'un groupe ethnique, donc nous
pouvons en inférer qu'il est une légende ethnique.
115

3-Les légendeshèroïques
Les légendes héroïques sont des récits. Ces récits ne sont pas
imaginaires, ils ont des noyaux historiques invariables. Ces légendes
racontent les histoires des guerres tribales, les histoires des vies des
personnes ...
Une légende héroïque a été incluse dans le programme scolaire
ivoirien. C'est: "La légende de Sadjo".

4- Analyse de surface d'une légende héroïque

Nous mettrons en lumière les éléments que comporte la


légende. Lesquels éléments permettent de la classer dans la catégorie
des légendes héroïques.

Exemple : Analyse de surface de "la légende de Sadjo" in Français


CEl, CEDA, Abidjan, 1983.

« LEGENDE 52: "LA LEGENDE DE SADJO" (in tome 1: corpus,


p. p. p.198-200)
(Sa/if et sa petite sœur Sadjo, arrivent le soir chez leur grand-père Bahoba. fis sont
accompagnés de quelqueserfants.)
« Tiens, vous êtes là ce soir ! dit le vieux Bahoba. Alors écoutez moi bien je vais vous
raconter une petite histoire :
fi y avait dans un pays un homme très riche, tellement riche que beaucoup de gens
venaient lui demander de l'argent ...
- Donnait-il aux pauvres ? Demande un enfant.
-Attends mon enfant ... J'y viens ... le riche disait :
Dieu m'a fait riche mais il a aussi fait des hommes pauvres. Ça nefait rien : il a fait les
riches pour aider les pauvres.
- Est-ce qu'il avait des enfants ? interroge unefilleue.
- Oui, cinq, et ils étaient plus travailleurs que les autres enfants du village. lis ne
vivaient pas chez leur père. Ils étaient solides et travaillaient la terre avec courage sans
prendre un jour de repos.
Voilà ma petite histoire. Quelle leçon peut-on en tirer?

52
Tsaïe Biton KOULIBALY, « La légende de Sadjo »,Ed.CEDA (in livre de Français CEi,
CEDA, Abidjan, 1983, P:P· 22-23).
116

- Je sais moi, répond la petite Sadjo, Grand-père Bahoba, tu veux montrer que le riche
doit aider le pauvre. Tu veux aussi montrer que les enfants des riches doivent gagner leur pain
en travaillant.
-Ah! petite Sadjo, je ne suis pas étonné que tu sois si sage, tu es presque née dans ma
main. Plus tard tu seras connue de tout le monde et les griots chanteront Ion histoire
pendant longtemps.

D'après Isaïe Biton Koulibaly, la légende de Sadjo, (CEDA).

4-2- Analyse de surface


L'analyse de cette légende nous donne de voir le schéma qui suit:

SCHEMA

Axe des personnages


- Salif •
- Sadjo
- Bahoba
-des enfants

Axe du désir~
Réponse à la question de Bahoba
Satisfaction
Phase initiale
quête ----------,~ manque comblé
manque

Le texte présente le schéma suivant : un sujet, un espace, un


temps et un contenu éthique.
Le sujet est le personnage principal du récit. Il doit trouver une
satisfaction à la question qui lui est posée. C'est cette satisfaction ou
ce manque comblé qui fait de lui le héros. Dans ce récit, le sujet est
Sadjo. Elle a trouvé satisfaction à la préoccupation de Grand-père
Bahoba. Cette préoccupation est de dégager la leçon de morale que
comporte l'histoire racontée, par Bahoba, aux enfants.
117

Au niveau de l'espace: le récit se présente dans un espace


géographique. Cet espace est le domicile de grand-père Bahoba.
Au niveau du temps : l'histoire se déroule à une période bien

déterminée de la journée, soir.


Le contenu éthique est relatif à l'enseignement de la culture de
l'intelligence, de la sagesse. L'intelligence et la sagesse nous
permettent d'être connu (e) de bien des personnes et d'être aimé (e) de

ceux-ci.
Ce récit est l'histoire d'une héroïne (la petite Sadjo). Cette histoire est
enjolivée. Ainsi, pouvons-nous déduire que ce récit est une légende

héroïque.

5-Les légendes sociales


Les légendes sociales sont des récits. Elles racontent les
histoires des sociétés ou racontent des faits sociaux des situations
sociales. Les noyaux historiques des légendes sociales sont vrais.
Quant à leurs histoires, elles sont enjolivées. Dans le programme
scolaire ivoirien, une légende sociale a été exploitée pour la formation
et l'éducation des écoliers. C'est "la légende des « djinnés » et« des

sorciers »''

6-Analyse de surface d'une légende sociale

Ici, nous dégagerons les indices que renferme la légende.


Lesquels indices sont les marques d'une légende sociale.

Exemple : Analyse de surface de "la légende des « dj innés» et des


«sorciers» in Français CM2, NEA /EDICEF, Abidjan, 1989.
118

« LEGENDE 51: LA LEGENDE DES« DJINNES » ET DES


« SORCIERS ».(in tome 1: corpus, p.204-205)

les « djinnés " étaient des personnages invisibles, vivant dans les forêts épaisses et
les grandes clairières. fls·se promenaient de préférence à l'heure où le soleil est le plus chaud.
Mais ils ne se m ari a i e nt que le soir, quand le soleil descend el l'ombre va couvrir
la terre. Ils frôlaient les hommes sous forme de vents chauds 011 froids qui se déplaçaient à une
grande allure. Parfois, ils arrivaient ainsi à rendre les hommesfous ...
les « djinnés » pouvaient également changer le couscous jaune des hommes en
couscous rouge du Diable ; ils pouvaient remplacer un bébé bien [ait el bien portant, par un
bébé très laid avec une tête énorme et de gros yeux blancs. le pauvre bébé restait malade el ne
grandissait pas.
Aussi, au pays des hommes, tout le monde avoir peur des « djinnés » et on se protégeait
contre eux en portant des gris-gris.
Quant aux sorciers, c'étaient des hommes en chair et en os, mais qui avaient un
pouvoir extraordinaire. Ils étaient capables de changer de fonue 011 se rendre invisibles comme
les «dji n né s», Ils pouvaient se transformer en courant d'air, en fourmi, en serpent, en épine,
etc. Ils pouvaient donner des maux de tête ou des mal/X de ventre, blesser ou rendre malade la
personne à qui ils voulaient faire du mal. Tout le monde croyait que les « sorciers » étaient des
buveurs de sang et des mangeurs d'âmes.
Leuk. fit connaitre à Samba ce qu'il pensait de la légende des" djinnés » et des" sorciers
)/.
« Je crois, pour ma part, dit-il, qu'il n'existe ni « djinnés »,ni<< sorciers». Les hommes
ignorent la vraie cause des maladies graves qui les attaquent br11sq11e111e111. Alors ils croient que
ces maladies sont causées par des méchants génies. Je suis sûr que, lorsque les hommes seront
plus instruits, la légende des « djinnés » et des « sorciers » disparaitra facilement»,

D'après 1111 extrait de l. Senghor et A. Sadjî. " la belle histoire de


leuk-le-lièvre "· ISTR

Cette analyse laisse apparaître le schéma suivant :

53 L. SENGHOR et A, SADJI: un extrait,« la belle histoire de leuk-Ie-lièvre », ISTRA.


(inFrançais CM2 NEA/EDICEF, Abidjan, 1989, pp.300-301 ).
119

SCHEMA
Axe des clans, des groupes ethniques, des tribus composant la société= personnage
principal ou sujet

- Les hommes
- Les djinnés
- Les sorciers

Axe du désir~
à satisfaire
,L'instr~ction_; •• à combler
Phase initiale quête
manque

Le récit présente le schéma suivant: un sujet, un espace, un


temps et un contenu éthique.
Le sujet est le personnage principal du récit. Il a un manque à
combler. Dans ce texte, le sujet est "la société des hommes". Elle
manque d'instruction. Cette instruction lui permettra de sortir de
l'ignorance, qui la maintient, encore, dans des croyances. Telles que
les « Djinnés » et les « sorciers» seraient à l'origine des maladies.
Au niveau de l'espace : le récit se présente dans un espace
géographique. Il est l'environnement, l'espace terrestre.
Au niveau du temps : l'histoire se déroule pendant le jour et la nuit.
Ces éléments l'attestent : « Ils se promenaient de préférence à ! 'heure
où le soleil est le plus chaud» « Mais, ils ne se mariaient le soir,
quand le soleil descend et! 'ombre va couvrir la terre ».

Le contenu éthique est relatif à l'enseignement de la sagesse.


120

La sagesse, entre autres, est l'acquisition d'une instruction, nous


permet d'être instruits, qui nous libère des jougs de l'ignorance,
source de beaucoup de maux.
Eu égard au fait que, dans ce récit, le sujet est la société, et que
l'histoire en est enjolivée, nous pouvons conclure qu'il est une
légende sociale.

7- Remarque :
Force est de constater l'absence de légendes cosmogomques
dans le programme scolaire ivoirien. En effet ces légendes racontent
les histoires des phénomènes cosmiques. Dans des proportions elles
s'apparentent aux mythes cosmogoniques. Elles sont moins

accessibles du point de vue compréhension, pour les enfants.

VI- Catégories· d'épopées enseignées dans le programme


d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire, de 1985 à 2010

Dans le programme scolaire ivoirien, nous avons relevé


l'exploitation d'une épopée humaine.

1- L'épopée humaine
L'épopée est un récit poétique, un genre historique rapportant
des faits historiques, surtout des hauts faits d'un personnage (Homme)
dynamique, Roi, Reine, Empereur ...
Elle célèbre ou fait des louanges de personnages (Hommes)
d'exception.
L'épopée humaine incluse dans le programme scolaire ivoirien
est: "l'épopée de Soundiata" (précisément deux extraits).
121

Notons que les deux extraits de cette épopée qui ont été utilisés.
Ce sont les épisodes relatifs à la marche de Soundiata et à la bataille
de Kirina. L'exploitation de ces épisodes permet à l'écolier de voir, de
comprendre la bravoure de Soundiata Kéita.

2- Analyse de surface d'une épopée humaine


Ici, nous dégagerons, de l'épopée, les marques ou les indices
qui permettent de la classer dans la catégorie des épopées humaines.

Exemple : Analyse de surface de l'épopée de Soundiata, précisément


des extraits dont les titres sont : "Le secret de Soumangourou Kanté"
et "L'épopée de Soundiata" in livre d'Histoire CM, CEDA-HATIER,
3 e trimestre 1997.

4
« L'EPOPEE5 : L'EPOPEE DE SOUNDIATA (in tome I: corpus, p.329)
Extrait: L'épopée de Soundiata
Les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté, empereur du Sasso, avait épargné le
prince manding Soundiata Keita parce qu'il était infirme.
Mais un jour, excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour porter
secours à son peuple. Il réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes. mais elle se courba
sous son poids au point de se briser. Une seconde et une troisième barre subirent le même sort.
Enfin, quelqu'un s'écria : «Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu'il se redresse en
s'appuyant dessus. »
C'est en s'appuyant sur l'insigne royal que Soundiata se mit enfin debout. Sa mère se mit alors à
chanter:
« Lion, prends le carquois ! Lion, prends l'arc du Manding ! Mon fils Soundiata a pu
courir,
Honneur! Plutôt la mort que la honte l »
Extrait : le secret de Soumangourou Kanté
Les traditiO'IS a-ales roppate: que S~;wnaYytpurou Kanté était un guerrier invulnérable. Â plusieurs reprises,
Soundiata Keita l'avait attaqué sans pouvoir le vaincre. Le jeune roi pensa alors que l'empereur avait un
secret. Il envoya sa sœur Kolakan, accompagnée d'un griot, pour espionnerSoumangourou Celle-ci revint et dit:
« 011 ne peut vaincre Soumangourou qu'en le blessant avec un ergot de coq blanc. »
Soundiata aurait alors préparé une flèdie avec un ergol de coq blanc el aurait bless« mortellement
Soumangourou à la bataille de Kirina Ce demier aurait pris lafùite avant de disparaître, nystérieusemem. »

54
Ces extraits de l'épopée de Soundiata sont tirés du livre d'Histoire CM, CEDA-HATIER, 3°
trimestre 1997, p.p.32, 36.
122

Cette analyse laisse apparaître le schéma suivant :

SCHEMA:
Axe du personnage principal ou sujet

Héros= Soundjata

Axe du désir
1
~ '-Le pouvoir- la liberté..1 Satisfaction
V
ale ~ quête manque comblé
Phase initi-----
manque

Ce récit présente un sujet, un espace, le temps et un contenu


éthique.
Le sujet est le personnage principal du récit. Ici, Soundiata est le
sujet. Il doit conquérir le pouvoir. Cette quête est réalisée car
Soundiata a évincé Soumangourou Kanté. La victoire fait de lui le
héros.
Au ni veau de l'espace : le récit se présente dans un espace
géographique. Cet espace est l'Afrique occidentale (la boucle du
Niger).
Au niveau du temps : l'histoire se déroule à une période bien
déterminée, c'est la période '' de création des empires''.
Le contenu éthique est relatif à l'enseignement de ! 'importance
de l'intelligence, de la sagesse et du courage. L'intelligence, la sagesse
123

et le courage nous permettent de relever bien des défis tels que


l'acquisition du pouvoir et de liberté ...
Ce récit est l'histoire d'un Empereur, qui nous relate les hauts
faits d'un homme. Elle est enjolivée.
Donc, pouvons-nous déduire que ce récit est une épopée
humaine.

3-Remarque
L'épopée animale n'est pas enseignée aux écoliers ivoiriens. En
effet, l'épopée animale est un récit poétique rapportant des hauts faits
d'un animal dynamique.
L'absence de cette épopée dans le programme scolaire ivoirien trouve
son explication dans le fait que le CNFPMD connaît un manque
d'épopées. Ce centre n'a pas d'épopée animale à sa possession.
Vu le type de citoyen, capable de relever les défis futurs, qu'on
veut former, il importe que le CNFPMD s'investit d'avantage dans la
collecte des textes oraux, pour que les écoliers exploitent toutes les
catégories d'épopées.

VII - Types et genres de contes enseignésdans le


programme d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire
de 1985 à 2010
Dans leurs travaux sur les récits, les chercheurs Denise Paulme
et Foté Haris MEMEL, se fondant sur la structure narrative et la
morphologie du conte, ont dégagé respectivement les types et les
genres de contes. .
Comme l'indique TOUOUI BI Trié Ernest: « Devant
l'impossibilité de trouver une classification judicieuse, opérante et
124

productive, face à la légitimité des contes africains dont les attributs


essentiels se trouvent dans toutes les parties du continent noir, Denise
Paulme s'avise de proposer une méthode de recherche propre aux
récits africains en s'aidant notamment des structures narratives.
Pour l'auteur de la mère dévorante «la structure narrative du conte
africain comporte plusieurs situations qui peuvent être modifiées
d'après les régions, les ethnies et les micro- groupes, ainsi que par le
simple passage d'une situation à une autre à l'intérieur d'un même
55
récit, si l'on procède à des comparaisons » .

Il s'agit donc de déceler les personnages dans leur situation


psychologique et sociale, leur évolution et dans leur aboutissement.
Elle suggère huit (08) types de situations: le type ascendant, le type
descendant, le type cyclique positif, le type cyclique négatif, le type en
miroir, le type en divergence, le type en spirale et le type en
sa inzer » 56.

VII-1 : Types de conte enseignés dans le programme


d'enseignement primaire
L'identification des types de contes enseignés dans le
programme d'enseignement primaire nous a conduit à utiliser la
méthode de recherche propre aux récits africains proposée par Denise
Paulme. Ainsi, nous avons fait une analyse structurale de quelques
contes. Ces contes sélectionnés pour cet exercice, nous pourrions les

55
Dénise PAULME cité par TOU OUI BI IRIE Ernest, op. cit., p.90.
56
Ernest TOUOUI BI IRIE, Contes Goura de Côte d'Ivoire: valeur expressive et pouvoir de
socialisation de l'Homme, thèse de doctorat d'Etat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan,
2009, p.90.
125

nommer: "Les contes témoins" ou "Les échantillons pour l'étude


typologique''.
Ils sont intitulés comme suit :
- "Le singe et le cultivateur" in Lecture CP2, NEI, Abidjan, 1997;
- ''La querelle de chien et chat'', in Français CM2, NEA, Abidjan,
1983;
- "Maloko, le dormeur" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984;
- "La tortue volante" in Lecture CP2, NEI, Abidjan, 1997;
- "Une guerre évitée" in Français CEJ, Edition Eburnie, Abidjan,
Août 2008;
- "La pêche du lièvre et de l'hyène" in Français CMI, NEI,
Abidjan, 2000 ;
- "Les chasseurs" in Lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006 ;
- ''Cocotani, la petite poule courageuse'' in Lecture CP2, CEDA,
Abidjan, Juillet 1984.

L'analyse de ces contes nous donne de voir huit types de contes


enseignés au primaire que sont : Contes de type ascendant, contes de
type descendant, contes de type cyclique positif, contes de type
cyclique négatif, contes de type en miroir, contes de type en
divergence, contes de type en spirale, et contes de type en sablier.

1-1 Contes de type ascendant


- ''Le singe et le cultivateur'' est de ce type.

« CONTE 57: Le singe et le cultivateur (in tome I: corpus, p.p.208-209)

57
Ce conte est extrait du livre de lecture CP2, CEDA-HATIER, Abidjan, 3• trimestre 1998, pp.SS- 99
126

Savez-vous pourquoi le singe détruit ce que cultive l'homme ?


lisez cette histoire et vous.le saurez.
Un jour, le singe trouve un cultivateur dans son champ. Il plantait du manioc. le singe le regarde
longtemps travailler. Dans sa petite tête, il se dit :
« l'homme ne travaille jamais pour rien. S'il plante du manioc, c 'es! qu'à la fin, ils 'al/end à
quelque chose. » le singes 'en va.
Quelques mois après, il revient dans le champ.
le manioc a bien poussé. il s'approche d'un pied de manioc. Il coupe unefeui/le et la porte à sa
bouche. Il la mâche et « Pouah! Pouah! Fait-il Ce n'est pas bon Mais il se dit encore «l'homme
ne travaille Jamais pour rien. .. »
longtemps après, le singe revient. Cette fois, il casse une tige de manioc et en met un bout dans sa
bouche.
« Pouah Pouah C'est amer» s'exclame-t-il.
il crache le morceau mais se dit toujours «L'homme ne travaille jamais pour rien. .. »
Et le temps passe. Puis, un jour, le singe revient dans le champ. Celle/ois, il creuse la terre. Il en
sort un beau tubercule de manioc.

le singe l'épluche puis en porte un morceau à sa bouche. Hum Que c'est bon ! Enfin, j'ai trouvé.
Depuis ce temps, les singes ne quittent plus les champs des hommes. Ils cherchent toujours à
goûter ce que l'homme a planté ou semé. »

Le schéma structural de ce conte se présente comme suit:

Situation finale

Manque comblé (réussite)

Amélioration

Manque

Situation initiale
127

Analyse structurale
Le mangue : la nourriture.
L'amélioration : le courage.
Le mangue comblé (réussite) : obtention de la nourriture.

Ce type de conte a un seul mouvement. Il présente deux


situations : une initiale et l'autre finale. Le mouvement qu'il
comporte part d'une situation initiale de manque (la nourriture) pour
aboutir à une réussite ( obtention de la nourriture) via une amélioration
(le courage). Ainsi, enseigner ce type de conte aux élèves, c'est leur
apprendre de façon implicite qu'un sujet peut partir d'une situation de
manque pour accéder à une réussite. Pourvu que celui-ci s'anime de
valeur (le courage ... ).

1-2- Contes de type descendant


- ''La querelle de chien et de chat'' est de ce type.

58
« CONTE : LA QUERELLE DE CHIEN ET DE CHAT (in tome 1: corpus,
p.p.p.187-189)

Au commencement de tout, papa Chien et M. Chat étaient de bons amis. Ils vivaient dans
la même case, comme bons frères. Un jour, ils allèrent au marché, achetèrent un pot de beurre, le
recouvrirent de sel et d'un linge propre et blanc.
Puis, ils s'en furent, à leur champ, planter des ignames.
Alors, Chat dit:

- Papa chien, un cousin m'a demandé d'être aujourd'hui


parrain
de son petit.
- Allez, Chat, fit papa chien, je travaille pour nous deux.
le chat alla à la case, découvrit le pot de beurre, enleva le sel,

58
Conte antillais extrait de: la lecture et le français en Afrique, Nathan. (in livre de Français
CM2, NEA/EDJCEF, Abidjan, Juillet 1984, pp.226-227).
128

mangea un bon morceau de beurre, recouvrit le pot et revint.


- Comment s'appelle ce filleul, demanda le Chien.
- lis 'appelle Entamé.
le Chien dit : Drôle de nom.
le lendemain comme il travail/ait au champ, M. chat
s'exclama:
- On m'appelle pour être parrain, chez d'autres cousins.
le Chien dit encore: Ah!
le chat partit.
Il mangea encore du beurre et revint.
- Comment s'appelle votre deuxième filleul ?
- Mi-mangé.
Drôle de nom, dit papa Chien.
le lendemain, au champ, le Chat dit soudain !
Ah ! Non. On m'appelle encore. Cette fois, je n'irai plus. Je ne veux plus vous laisser
toujours tout le travail.
- Qu )1 a-t-il ? demanda Chien.
- On me demande encore pour être parrain. Mais je veux vous aider. Je n'irai pas.
- Allez, allez, monsieur Chat, dit papa Chien. Il ne faut pas vous brouiller pour moi avec
vos amis.
le Chat partit. Mangea le reste u beurre et revint.
- Eh bien ! Questionna papa Chien, et celui-là, comment l 'appelle-t-on ?
- Tout-fini, dit le Chat.
Bon fit le Chien. Pendant ce temps, j'ai déterré les ignames pour manger avec notre
beurre.
Ils revinrent à la case, firent du feu, mirent la table. Alors papa Chien vit que le pot de
beurre était vide. M Chat, doucement gagna la porte.
Papa Chien, pas content se plaça devant la porte. Alors IV/. Chat gonfla le dos, souffla et
se cacha sous le lit.
- Coquin, .fainéant! dit papa Chien en colère. Je comprend'> pourquoi les trois filleuls
s'appelaient Entamé, Mi-mangé et Tout-fini. Nous allons régler cette affaire.
Il mit son museau sous le lit. Le Chat le griffa au sang et dit :
- pourquoi vous mettre dans cet état et quereller un ami pour un méchant pot de beurre
que la chaleur a.fait.fondre? Demandez plutôt à votre bonne amie qui passe.
Papa Chien tourna la tête. le chat en profita pour lui sauter sur le dos, luigr[ffer les
oreilles, enfiler la porte et grimper sur l'arbre. C'est depuis ce temps que Chien et Chat font
mauvais ménage et refusent de se réconcilier. »
Extrait de: la lecture et le français en Afrique. Nathan
129

Le schéma structural de ce conte se présente de la façon suivante :

Situation initiale

Situation normale ou stable

) Détédorntioo

Manque, dégradation (échec)

Situation finale

Analyse structurale

La situation normale ou stable : Le chien et le chat sont des amis


La détérioration: la ruse du chat, la consommation du beurre
La dégradation: les blessures portées au chien par le chat, le refus de
faire bon ménage par les deux animaux.

Le conte à un seul mouvement part d'une situation normale ou


stable pour aboutir à une dégradation ou un échec, en passant par une
détérioration.

Ici, la situation normale est "le chien et le chat sont des amis", la
détérioration est "la ruse du chat"; et quant à la dégradation, c'est "le
refus de faire bon ménage par les deux animaux". En effet, enseigner
ce type conte aux élèves, c'est leur enseigner implicitement que l'on
peut partir d'une situation stable pour tomber, se retrouver dans une
dégradation ou un échec. Cet échec peut être lié à biens de facteur (la
ruse d'autrui ... ).
130

1-3-Contes type cyclique positif


- ''Maloko, le dormeur'' est de ce type
59
« CONTE : MALOKO, LE DORMEUR (in tome 1: corpus, p.p.p.8-10)
Maloko était le plus grand dormeur du village.
Toute la journée il dormait, toute la nuit il dormait. li dormait dans sa case, au bord de la piste il
dormait, dans son champ de manioc il dormait.
Lisez cette histoire et vous verrez comment Maloko dormait bien 1
Un jour Maloko réussit à marcher jusqu'à sa plantation. là, il va vers le premier palmier et se
couche à l'ombre.
- ouh! Ouh! comme je suis fatigué! dit-il.
Il n'a pas fini de dire ces mots, ça y est, il dort!
Mais voilà que passe par ici un grand, très grand python.
- hum! Un homme endormi. Je vais en faire mon repas, pense le long serpent.
Tout doucement, pour ne pas le réveiller l'animal se glisse vers maloko et commence à l'avaler.
Maloko est un peu gros mais ça ne fait rien, en cinq minutes, il est dans le ventre du python.
Celui-ci décide d'aller boire et se reposer au bord du fleuve. Arrivé là, il ne peut plus bouger et
s'endort.
Mais voilà que passe par là un gros, très gros crocodile.
- hum! Un python endormi.
Je vais en/aire mon repas de la semaine, pense le crocodile. Et en deux coups de dents il avale le
grand serpent.
Le crocodile est comme le python: quand il a bien mangé, il dort. Allongé sur le sable au soleil,
notre crocodiles 'endort.
A ce moment, arrive sur le fleuve une pirogue.
Dans la pirogue, Assala et. Babro,
des amis de Maloko cherchent du poisson pour nourrir le village.
Ils aperçoivent ce crocodile au ventre rond sur le sable.
- tu as vu ce crocodile! Nous avons de la chance, ce soir tout le village mangera à sa faim.
Les lances des deux pêcheurs volent.
l'animal est mort, touché à la tête.
D'un grand coup de couteau, Assala ouvre le ventre de la bête.
Il en sort le grand python.
- et bien tant mieux! Maintenant nous avons deux animaux.
Nous inviterons le village voisin dit Assala en riant. Babro à son tour sort son couteau et ouvre le
ventre de la deuxième bête. Alors là, que trouvent-ifs?
Maloko, leur ami Maloko le dormeur qui, tout doucement, se lève et ouvre les yeux.
Maloko n'est pas content :
- ah non les amis! Vous m'avez encore réveillé. Mais je suis tout mouillé!
Il a plu?
Ça ne fait rien, j'ai quand même bien dormi! ... »

59
Ce conte est extrait du livre de lecture CP2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984, ppp. 84- 86- 89.
131

Le schéma structural de ce conte se présente comme suit:

Situation finale/ Situation initiale

Situation stable

Amélioration Détérioration

Manque, châtiment

Analyse structurale
La situation stable : "Maloko" est en vie
La détérioration: le sommeil.
Le mangue, le châtiment : Maloko avalé.
L'amélioration: découverte de Maloko.
La situation stable : "Maloko"est en vie.
Ce type de conte présente deux mouvements. Il part d'une
situation stable pour aboutir à un échec ou un manque, en passant une
détérioration. Et pait, une seconde fois, de cet échec pour revenir à
l'état initial stable ou normal, via une amélioration. Ici, la situation
stable est "Maloko est en vie". Après cet échec, nous avons une
amélioration "découverte de Maloko" et nous revenons à l'état initial,
qui est "Maloko est en vie". En effet, enseigner ce type de conte aux
élèves, c'est leur· enseigner implicitement, qu'un sujet peut partir
d'une situation normale, traverser une détérioration, un échec et une
amélioration pour revenir à la situation normale.
132

1-4-Contes de type cyclique négatif


- La tortue volante est de ce type.

60
« CONTE : La tortue volante (in tome 1: corpus, p.p. 2 l 0-2 l I)
Savez-vous comment la tortue a eu une bosse sur le dos ?
Il y a très longtemps, une tortue était amie avec deux aigles qui venaient souvent manger au
village.
Un jour, la tortue leur dit:
- les poules, les pintades et les canards se moquent de moi parce que je ne vole pas comme eux.
Pouvez-vous me faire voler près des nuages?
Ainsi toute cette volaille se taira.
Les aigles acceptent mais. ne savent comment s y prendre. C'est la tortue qui trouve la solution
- Chacun d'entre vous tiendra un bout de ce bâton dans son bec. Moi je serrerai le milieu du bâton
avec mes dents.
Ainsi, nous pourrons voler au-dessus du village.
Les deux aigles prennent le bâton. Ils s'envolent avec la tortue. Au-dessous d'eux, les poules
appellent les pintades et les canards.
- Regardez ! La tortue vole.
les poules essaient de voler aussi haut que la tortue. Elles retombent aussitôt. Les pintades
prennent leur envol. Mais les aigles montent encore plus-haut.
Tous les oiseaux crient et s'étonnent
- Venez voir! la tortue vole mieux que nous
Elle est le grand chef des oiseaux! Elle vole sans ailes. La tortue est heureuse. Elle leur répond
- Oui, je suis plus forte que vous tous. Je suis votre chef
Mais, pour parler, la tortue a ouvert la bouche. Alors ... Elle tombe sur la place du village. Elle
tombe sur le ventre si fort qu'une grosse bosse se forme sur son dos.»

Le schéma structural de ce conte se présente comme suit :

Manque comblé
Amélioration Détérioration

Manque, échec, châtiment

Situation initiale/ Situation finale

60
Ce conte est extrait du livre de lecture CP2, CEDA, Abidjan, 3• trimestre 1998, p-p. 103-107.
133

Analyse structurale
Le mangue: impossibilité de déplacement dans les airs.
L'amélioration: aide des aigles.
Le mangue comblé : déplacement de la tortue dans les airs.
La détérioration: desserrement de ses dents.
Le mangue, l'échec, le châtiment : La chute de la tortue.

Ce récit comporte deux mouvements. Il part d'un manque pour


aboutir à un manque comblé ou liquidé, en passant par une
amélioration. Et part, une seconde fois, de cette réussite pour revenir à
l'état initial de manque ou de châtiment, via une détérioration. Le
manque est "impossibilité de déplacement de la tortue dans les airs".
Après ce manque comblé, nous avons une détérioration
"desserrements de ses dents", et nous revenons à l'état initial de
manque ou de châtiment, qui est "la chute de la tortue". Ainsi,
enseigner ce type de conte aux élèves, c'est leur apprendre, de façon
implicite, qu'un sujet peut partir d'un manque, d'un châtiment, et
traverser une amélioration, une réussite, et une détérioration pour
revenir au manque ou au châtiment.

1-5-Contes de type en miroir


- ''Une guerre évitée'' est de ce type.

61
« CONTE : UNE GUERRE EVITEE (in tome 1: corpus, p.338)

Grand-père raconte une histoire : « Autrefois, des singes roux et des singes noirs vivaient
de chaque côté d'une rivière. Chaque tribu avait un perroquet qui surveillait les singes d'en/ace.

61
Dimiter INKIOW, La guerre des singes, in le chameau volant, << Cascade Contes»,
Rageot Editeur. (in livre de Français CEi, Ed. Eburnie,
Abidjan, 2008, p.46)
134

Un jour, le perroquet des singes roux dit:


je vois les singes noirs; ils ont des cailloux en main.
Attention! dit le chef des singes roux, ils vont nous attaquer.
Ramassons aussi des cailloux !
Alors les singes roux obéissent.
le perroquet des singes noirs les voit. Il avertit ses amis. leur chef inquiet dit:
- nous nous préparons pour un jeu. Mais les autres veulent faire la guerre. Il faut
ramasser beaucoup plus de cailloux. Pendant des jours les singes ramassent des cailloux. Un
matin, il n y a plus rien à ramasser.
Alors les singes des deux tribus tiennent une réunion. Ils jettent tous les cailloux dans la
rivière. Ils font la paix».
D'après Dimiter lnkiow, la guerre des singes,
ln le chameau volant, « Cascade Contes »,
Rageot Editeur.

Le schéma structural de ce conte se présente comme suit :

Situation finale/ Situation initiale

Manque comblé/ situation normale

Amélioration détérioration

Manque / châtiment

Analyse structurale
La situation normale : cohabitation parfaite entre les singes roux et
les singes noirs.
La détérioration: Les propos incitatifs, séditieux.
Le mangue, le châtiment : La paix menacée, la cohabitation
fragilisée.
135

L'amélioration: Plus de cailloux à ramasser, la réunion tenue par les


singes des deux tribus, et l'action de jeter les cailloux à la rivière.
Le mangue comblé, la situation normale : la paix retrouvée, la
cohabitation consolidée.

Ce type de conte est constitué de deux mouvements symétriques


et de sens contraires. Dans ce récit, nous avons deux acteurs, qui
jouent successivement les rôles. Ces acteurs sont, d'une part, les
perroquets, et, d'autre part, les singes. D'une situation stable, on arrive
à un manque ou un échec, qu'est "la paix menacée", en passant par
une détérioration .provoquée par "les perroquets". Cette détérioration
est due aux propos incitatifs ou séditieux des perroquets. A l'opposée,
on part de ce manque (la paix menacée) pour revenir à l'état initial
stable (la paix), en passant par une amélioration (plus de cailloux à
ramasser, la réunion tenue par les singes).
Ainsi, enseigner ce type de conte aux écoliers, c'est leur
apprendre, implicitement, que deux acteurs peuvent agir
successivement et différemment pour un même "objet". Pendant que,
un vise la destruction ou le mal, l'autre lutte pour le bien.
Aussi, ce type de conteenseigne qu'un personnage peut mener
successivement des actions contraires. Il peut mener une action
négative et connaître un échec; et par la suite opter pour l'action
positive et rétablir l'ordre, en revenant à l'état initial stable.

1- 6- Contes de type en divergence


- "La pêche du lièvre et de l'hyène" est de ce type.
136

62
« CONTE : LA PECHE DU LIEVRE ET DE L'HYENE (in tome 1: corpus,
p.p. 300-301)

« Un jour, le lièvre et l'hyène partent ensemble à la pêche. A la fin de la journée, l'hyène


a capturé beaucoup de poissons. Mais lefilet du lièvre est resté vide. S11r le chemin d11 retour, le
lièvre abandonne l'hyène avec son panier sur la tête et court devant. Il se couche par terre sur le
chemin, et il fait semblant d'être mort. Quand l'hyène arrive, elle aperçoit le lièvre mort au
milieu de la route et se dit :
-Ah! Ça c'est de la viande!
L'hyène ralentit, elle réfléchit et elle se dit :
- Si j'emporte ce lièvre, il va m'encombrer.
Alors, elle continue son chemin et laisse le lièvre là.
Mais dès quel 'hyène a le dos tourné, le lièvre se relève. Il court à travers la brousse. et il
va se recoucher un peu plus loin sur le chemin de l'hyène. Quand celle dernière voit le lièvre par
terre, elle croit que c'est un nouveau lièvre.
Elles 'arrête et elle dit:
- Ah ! ça c'est la bonne viande! Mais comment la porter avec tous mes poissons ?
Elle juge encore cette viande trop encombrante. Elle continue son chemin et le lièvre va
se recoucher un peu plus loin sur le chemin.
A la troisième/ois, l'hyène se dit:
- ça fait trois fois que je laisse cette viande !
Je ne peux quand même pas la laisser à chaque fois !
Alors, elle dépose son panier de poissons à côté du troisième lièvre. Puis elle fait demi-
tour en courant pour aller chercher les deux autres lièvres qu'elle croit avoir laissés sur le chemin.
Aussitôt, le lièvre se relève, il ramasse le panier et s 'enfuit à toute vitesse. Quant à
l'hyène, elle a beau chercher, elle ne retrouve plus le second lièvre mort, ni le premier, ni le
troisième. Plus de lièvre ... et plus de panier! l'hyène rentre chez elle les mains vides 1
la morale de cette histoire est que dans la vie, il nefaut pas être gourmand! ».

62
Ce conte est extrait du livre de Français CM1, NEI, Abidjan, 2000, p. 271.
137

Le schéma structural de ce conte se présente de la façon suivante :

Situation finale

Manque comblée/ réussite


Détérioration
Amélioration
Dégradation
Echec Manque
Châtiment
Situation initiale
Situation finale

Analyse structurale

Le mangue: manque de poissons.


L'amélioration: La ruse, l'astuce (jouer le mort).
Le mangue comblé, la réussite : ! 'acquisition des poissons (les
poissons capturés par l'hyène reviennent au lièvre).
La détérioration: La gourmandise, ! 'idiotie.
La dégradation, Péchec, le châtiment: la perte des poissons et "des
lièvres morts" (l'hyène perd ses poissons et "les lièvres morts").

Ce type de conte présente deux (02) acteurs principaux (le héros


et l'anti-héros). Ceux-ci partent d'une situation initiale pareille ou
identique, agissent concomitamment, mais à la fin de ! 'intrigue les
situations des acteurs diffèrent. L'on constate que le héros liquide ou
138

comble le manque, en passant par une amélioration, par contre l 'anti-


héros connait un échec, via une dégradation. Ici, dans ce récit le lièvre
est le héros et l'hyène est l'anti-héros. Ils partent tous d'une situation
initiale identique, qui est le manque de poissons.
Le lièvre acquiert les poissons grâce à la ruse : "amélioration".
Par contre, l'hyène rentre bredouille (perte des poissons et des lièvres
morts). Cet échec de l'hyène est liée sa gourmandise, qui est la
détérioration.
Exploiter ce type de conte avec les élèves, c'est leur apprendre,
implicitement, que des sujets peuvent partir d'une situation initiale
identique et se retrouver à la fin dans des situations opposées.

1- 7-Contes de type en spirale


- ''Les chasseurs'' est de ce type.
63
« CONTE : Les chasseurs (in tome I: corpus, p.334)
L 'œil, l'oreille, le nez, la bouche, la main, le pied et le ventre sont des amis.
Un jour, ils vont à la chasse.
Une fois en brousse, le nez sent une odeur.
L'oreille entend un bruit. L 'œil voit un animal.
- C'est un gros rat qui se sauve.
Le pied court et la main attrape la bête.
la bouche est gourmande. Elle dit à la main :
Donne moi le ratje vais le manger
Les autres chasseurs ne sont pas d'accord.
Un, oiseau qui volait au-dessus d'eux, leur dit:
- Cui, cui, laissez la bouche manger le rat.
Le ventre à son tour va donner à chacun sa part.
- Oui, c'est La vérité ! crient tous les chasseurs».

63
Ce conte est extrait du livre de lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006, p.76.
139

Le schéma structural de ce conte se présente comme suit

Situation finale

Manque comblé (réussite)

Amélioration

Il
Détérioration
Manque

Situation initiale

Analyse structurale
Le mangue : Le gibier.
L'amélioration: capture du rat.
La détérioration: La mésentente (mésentente pour la consommation
du rat).
Le mangue comblé, la réussite: Le rat tué (gibier) est consommé,
consommation du rat dans l'entente.

Ce conte en spirale est une succession de mouvements. Ces


mouvements permettent de subdiviser le récit en séquences. Dans le
récit, d'abord, le mouvement est ascendant; ensuite, il est descendant
et enfin il est ascendant. C'est-à-dire qu'on a: manque - amélioration
- manque comblé - détérioration - amélioration - manque comblé.
Ici, le héros (les chasseurs) pait d'un manque (le gibier), comble le
manque ( capture du rat), en passant par une première amélioration
140

(présence de rat). Le héros est confronté à une seconde épreuve (la


discorde). Il relève ce second défi et accède à une réussite, en passant
par une seconde amélioration (aide l'oiseau).
Enseigner ce type de conte aux élèves, c'est leur apprendre, de
façon implicite, qu'un sujet peut partir d'un manque, liquider ce
manque. Et au moment de recevoir sa récompense, il peut êtres
éprouvé, pour une seconde fois. Mais, en dépit du second obstacle, il
sort victorieux.

1-8- Contes de type en sablier


- "Cocotani, la petite poule courageuse" est de ce type.

64
« CONTE : Cocotani, petite poule courageuse (in tome 1: corpus, p.p.11-16)

Mon histoire est une très vieille histoire.


C'était au temps où les animaux vivaient encore avec les hommes et parlaient comme les hommes.
Cocotani était une toute petite poule qui aimait beaucoup travailler. Avec sa grande planta/ion
elle avait gagné beaucoup d'argent. le roi des hommes, lui, était gros el méchant, il ne pensait
qu'à manger el à boire.
Un jour le roi des hommes n'a plus d'argent. Il rend visite à la riche petite poule:
Cocotani s'il te plaît, toi qui es riche, prêle-moi cent francs
- Tiens, roi des hommes, prends ces pièces, tu me les rendras dans trois jours.
- Merci, grand merci, petite poule!
Et le roi retourne dans son palais.
Trois jours passent : pas de roi des hommes.
Cocotani, en colère, décide d'aller chercher son argent. Sur la route du palais elle rencontre le
chacal:
- où vas-tu Cocotani ? demande le chacal.
- je cours chez le roi des hommes. Il me doit cent francs.
- je ne suis jamais allé chez le roi des hommes. Tu peux m'emmener'
- mais bien sûr. Fais-toi tout petit el cache-toi sous mon aile!
le chacal fait ce qu'on lui dit et Cocotani repart.
Plus loin elle rencontre le lion. Le lion, lui aussi, voudrait bien voir le roi des hommes.
- Tais-toi tout petit, cache-toi sous mon aile, dit la petite poule el allons chercher mes cent francs.
Avant d'arriver au palais du roi, nos trois amis doivent traverser la rivière. la rivière coule près
du palais mais elle n '.Y entre pas.

64
Ce conte est extrait du livre de lecture CP2, CEDA, Abidjan, Juillet 1984, p-p-p-p-p.91- 93- 96-
101- 103.
141

- Cocotani, je te connais bien. Tu es une bonne petite poule. Fais-moi entrer au palais
- Je veux bien grande rivière, glisse-toi sous mon aile et allons chercher mon argent chez ce
méchant roi !
A la porte du palais, des soldats lui barrent la route. On veut l'empêcher d'entrer. Alors elle se
met à crier fort, de toute sa voix de petite poule :
- Roi des hommes! Je viens chercher mon argent. Je 1 'ai prêté cent.francs il y a quatre roi des
hommes, je les veux !
Le roi des hommes entend ces cris. Il laisse le bon repas qu'il a commencé et vient à la porte :
- C'est toi petite poule qui crie comme ça? Mais viens Cocotani ! Entre dans mon palais!
Le roi des hommes lui montre une petite porte sur le côté. Petite poule toute contente, entre devant
lui. Et clac! La porte se referme. Le roi des hommes retourne à son repa
- Me voilà débarrassé de cette petite poule et de ses cris.
Cocotani se retrouve dans le poulailler du roi. Il y a là un grand coq et de grosses poules. Tous se
jettent sur elle et lui donnent des coups de bec. Petite poule a très peur et appelle son ami le
chacal:
- Chacal, sors de mon aile ouje suis perdue!
le chacal sort de sa cachette, dévore toutes les poules et le grand coq.
les soldats vont raconter tout ça au roi qui leur crie:
- Mettez cette petite poule de rien dans l'enclos des moutons!
Cocotani se retrouve au milieu d'une forêt de grosses pattes. Elle pense à son ami le lion.
- Lion, viens vite m'aider ou ces moutons vont m'écraser!
le lion bondit sur les moutons et les dévore tous.
le roi apprend cette nouvelle et vient lui-même avec ses soldats.
- Cocotani, je vais te tuer et te manger, comme ça je serai tranquille.
les soldats attrapent la pauvre petite poule et veulent la mettre à cuire.
- Rivière, au secours! Pleure la petite poule, sors de mon aile. Éteins ce feu qui va me brûler!
la rivière se met à couler, elle éteint le feu. Elle coule et coule sans s'arrêter. le roi et ses soldats
sont noyés.
Cocotani s'installe sur le trône du roi. Le méchant roi et ses soldats sont bien vite oubliés. les
hommes sont très heureux 'd'avoir une petite reine courageuse et travailleuse. »

Le schéma structural de ce conte se présente de la façon suivante :


Hl= Héros 1 : Cocotani, la petite poule courageuse

H2= Héros 2 : Le roi des hommes


142

Situation initiale Situation finale

Situation normale réussite


H2 (Héros 2)
amélioration détérioration

Ruine Hl (Héros 1)
manque

Situation finale Situation initiale

- Analyse structurale
Hl= Héros 1 : Cocotani, la petite poule courageuse

Le mangue: La royauté, les honneurs, la quête de la royauté et des


honneurs.
L'amélioration: Le prêt octroyé
La réussite : L'occupation du trône
H2= Héros 2 : Le roi des hommes
La situation normale: L'occupation du trône, la royauté, les
honneurs
La détérioration: Le prêt sollicité et le refus de le payer, la menace
de mort du créancier.
La ruine: L'abandon du trône.
Ce type de récit comporte deux personnages principaux. Ces
personnages agissent simultanément, mais avec des mouvements
143

opposés. Un des. personnages connaît un mouvement ascendant et


l'autre un mouvement descendant. Ces personnages sont des héros (H1
et Hz). Ici, à la fin de l'intrigue les deux héros se retrouvent dans des
situations totalement opposées. Dans ce conte que nous étudions les
héros sont cocotani (H1) et le roi des hommes (Hz). Cocotani connaît
un mouvement ascendant. Il part d'un manque (la royauté) pour
accéder à la réussite (l'occupation du trône), en passant par une
amélioration (le prêt octroyé). Quant au roi des hommes, il part d'une
situation stable (l'occupation du trône) pour aboutir à un échec
(l'abandon du trône ou la perte du trône) en passant par une
détérioration (le prêt sollicité et le refus de le payer, la menace de mort
du créancier).
Ainsi, enseigner ce type de conte aux élèves, c'est 1 eur
enseigner qu'une personne en situation de manque peut évincer une
autre en situation stable et occuper sa situation. Par contre, l 'évincé se
retrouvera dans l'échec.

La prise en compte de la classification et de la typologie


structuraliste des .contes, dans l'enseignement primaire, répond à la
mise en évidence de l'exploitation des huit (8) types de contes,
dégagés, par Denise Paulme, à l'issue de sa classification judicieuse,
opérante et productrice faite des contes africains. L'enseignement de
ces récits, qui évoquent différentes situations, liquide une
préoccupation majeure de l'Etat ivoirien, qu'est de former des
citoyens responsables, capables, de s'intégrer dans toutes les
situations, dans un monde en évolution. Eu égard à leur rôle
important, ils méritent d'être enseignés à tous les niveaux de cours,
allant du CP2 jusqu'au CM2.
144

VII-2 - Les genres de contes enseignés dans le programme


d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à
2010.

Selon une approche anthropologique, le professeur MEMEL


Foté Haris dans ses travaux donne de voir deux (02) genres de conte :
les contes mâles et les contes femelles.
« Les contes mâles sont ceux qui dans leur mention ne
recourent point à la chanson. Ils s'annoncent dans l'aridité du
discours sans fioriture que confèrent les plages poétiques chantées.
Le conte femelle adoucit l'aridité du discours et de la narration
par des chansons intermèdes. Ces contes sont dits femelles parce
qu'ils sont aussi faciles du point de vue de la compréhension ». 65
Mais à ces deux (02) grand genres identifiés par le professeur
MEMELFoté Haris, un sous genre pourrait s'ajouter. Les contes
femelles dont la féminité est amputée.
Les contes femelles à la féminité amputée sont ceux qui, dans
leur mention, annoncent une chanson sans toutefois la mettre à
découvert ou en lumière. Dans ces contes, les plages poétiques
chantées sont évoquées et voilées. Ils pourraient être appelés les
contes elliptiques.
Ainsi, les contes mâles, les contes femelles et les contes
femelles à féminité amputée enseignés aux écoliers ivoiriens de 1985
à 2010 sont:

"Foté Haris MEMEL, Op.cit.


145

2-1-Les contes mâles


Le conte mâle est dépourvu de chant.
2-2- Contes mâles enseignés au CP2
- ''Maloko le dormeur''
'
- ''Cocotani, petite poule courageuse''
- ''Le buffle et le pique-bœuf"
- '' Le singe et le cultivateur''
- '' La tortue volante''
-"La grenouille et la gazelle"
- ''Les taches de la panthère''
- ''Les chasseurs''
- ''La maladie du roi"
2-3- Contes mâles enseignés au CEl
'Les cinq fils de Sankerbou''
-"Pourquoi l'éléphant n'a qu'un enfant à la fois"
- "Djeha et les brochettes"
- "Le lièvre et l'hyène à la cour du roi".
- ''Pourquoi la chauve-souris se cache le jour''
- ''Pourquoi les singes habitent dans les arbres''
-"Le chasseur, le crocodile et le lièvre"
-"L'homme qui prévoyait le temps"
- ''Les pintades et les crocodiles''
- ''Le renard enrhumé''
-"Le rêve du gros singe"
- ''Les musiciens du sud''
-"Le malheur de Vomo-La-Mouche"
- ''La tortue et le chien en quête de mangues''
146

- "La petite souris et la fleur"


- ''Le petit tailleur''
-"Le coq et le canard"
- ''Le vent et le palmier''
-"L'homme et le champ"
-"Un poisson est un poisson"
-"Le loup et le chien"
- "Les trois frères"
-"La sagesse du chien et du chat"
- "Le partage de la panthère"
- '' les chats et les rats''
-"Filatié et Noumoutié"
-"Le bœuf et le mouton"
- "Le buffle et le grain de riz"
-"Le Jaguar et le cerf'
-"Un si méchant roi"
-"Une guerre évitée"
- ''Les deux amis''
- "La ruse de l'araignée"
- ''Sawa"
- ''Le mariage de la fille du chef'

2-4- Contes mâles enseignés au CE2


- "Pourquoi le coq vit au village et l'éléphant dans la brousse"
-"L'or de Karibi"
- "La pierre qui avait de la barbe"
- ''Les deux voleurs''
147

- ''Les trois sourds''


- ''Le petit acacia et le grand fromager''
- ''Pourquoi la grenouille vit dans l'eau''
- "Le crapaud et la guêpe maçonne"
- '' Omar et la calebasse''
-"L'araignée et l'arbre de Dieu"
- "Un beau-père dans l'embarras" -
' 'Le mauvais élève''
-"Conte des nains et du cordonnier"
- ''Le cheval volé''
- "Le petit chacal et le vieux crocodile"
- "Le jeune coq"
- ''La perdrix et le rat palmiste''
-"L'enfant et le sage"
- ''Les deux chasseurs''
-"Histoire du petit nuage"
- ''Le petit moulin magique''
- "Le Héron et l'écrevisse"
- ''La pie, le perroquet et le pigeon''
-"Le diable et le paysan",
-"Le loup et les sept chevreaux"
- ''Le petit moulin magique'',
- "Les deux chasseurs"
'
- ''Le chat si extraordinaire''
-"L'homme aux sept masques"
- "Le petit mouton dodu",
- "La prière du chacal",
- "Le marabout, les talibés et l'hyène",
148

-"L'enfant terrible"
'
- "La punition de l'escargot",
-"L'araignée et l'arbre de Dieu"
- "Les quatre frères et leur sœur"
-"Le coiffeur et le coiffé"

2-5- Contes mâles enseignés au CMl


-"Wantho et la marmite aux ignames"
-" Le coiffeur et le coiffé"
-" La poule aux œufs d'or"
- '' La peau de la génisse''
- " Les petites vendeuses vont au marché"
- '' La princesse à marier''
-'' Les hyènes''
- '' La tortue, l'épervier et les pigeons''
- '' Le lièvre et la tortue''
- " Les animaux réclament un roi"
- '' Savez-vous pourquoi ? ''
-"Qui ne manque de rien" et "Qui ne donne rien"
-"L'épervier, le margouillat et l'aveugle"
- "Le laboureur et ses trois fils"
- "Kirikou et la sorcière"
-"Mahura, la fille qui travaillait trop"
- "Les animaux cherchent leur représentant"
- ''Les mots cherchent un président''
-"Petite hache abat grand arbre"
- ''Pourquoi on honore les vieillards''
-"La canne magique"
149

- "Le singe et le crocodile"


-"La pêche du lièvre et de l'hyène'

2-6- Contes mâles enseignés au CM2


- " Village maudit"
- "L'araignée et sa fiancée"
- "Comment le lièvre se procura du miel"
- ' 'Le canari et l'éléphant''
- "Le gros silure et le petit silure"
- "Rien ne sert de courir"
-"Un village maudit"
- "L'origine de la discorde"
- '' Le champ de Tapi et de Dissia''
-"Le fou et l'homme sensé"
- '' La men di cité et l'égoïsme' '
-"Pauvre paysan contre riche berger"
- "Le glouton tue sa mère"
-' 'Aya, la belle''
- "La vérité de ventre"
-"Pourquoi les hommes n'ont pas le même caractère?"
-" Le petit pingouin frileux"
- ''Les oreilles de bouc du roi Troian''
- ''Bicyclette contre tigre''
- ''Le trompeur trompé ''
- ''La querelle de chien et chat''
150

2-7-Approche morphologique d'un conte mâle


Cette approche morphologique est une analyse linéaire du conte
mâle.
Exemple : approche morphologique du conte intitulé : "Le lièvre et
l'hyène à la cour du roi" in français CEl, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.

66
« CONTE : Le lièvre et l'hyène a la cour du roi (in tome 1: corpus, p.p.44-45)

Grand-frère Lion tombe malade et tous les animaux de la brousse viennent lui rendre
visite, sauf le lièvre. L'hyène prend la parole: « Grand-frère Lion, tu n'as pas remarqué que tous
les animaux de la brousse sont venus te rendre visite, sauf le Lièvre ? Si tu ne le corriges pas, les
autres animaux ne te respecteront plus. »
Grand-frère Lion dit: « Tu as dit vrai, je le mangerai tout cru dès qu'il sera ici.))
Pendant qu'ils échangent ces paroles, le lièvre est caché près d'eux. Il s'enfuit en courant jusque
chez son père et tue un gros bœuf qui lui appartient ; il prend les deux cuisses el la bosse el va chez
le lion en lui disant:
« Grand-frère lion, j'ai appris que tu étais malade et cette nouvelle m'a causé beaucoup de
chagrin; je suis allé voir un guérisseur pour lui demander une consultation. Ce dernier m'a dit que
cette viande te guérirait. 1/faut que tu la manges tout de suite et que tu t'enduises le corps avec de
la moelle d'Hyène, tu guériras aussitôt. »
Il se trouve que grand-frère Lion a faim. Il mange la viande jusqu'à ce qu'il soit rassasié, casse
la palle de l'Hyène, se frotte le corps avec la moelle et remercie le Lièvre. L 'Hyène pari en se
traînant.

Le lièvre s'en va à son tour et passant près d'elle lui dit: « Tu as vu cela !
La prochaine fois que tu iras rendre visite à un roi, tu sauras retenir ta langue. »
D'après Moussa Travele, Contes et proverbes bambara. Éd. Geuthner.

Approche morphologique
L'approche morphologique de ce conte mâle, laisse paraître le schéma
suit:

66
Moussa TRA VELE, « Contes et proverbes bambara», Ed. Geuthner. (in Français CE I, CEDA,
Abidjan, Juillet, 1984, p.128)
151

SCHEMA:

Aridité dans l'évolution du récit


r--------,A. ._ °""'

Phase Evolution du récit


Phase
initiale finale

Ce texte laisse apparaître trois étapes que sont : la phase initiale,


les péripéties ou l'évolution du récit et la phase finale.
La phase initiale est le début du récit. Elle annonce les
événements sans toutefois les développer. Dans ce récit la phase
initiale est : « le lion est malade et tous les animaux de la brousse lui
rendent visite, sauf le lièvre ». Après cette étape, suit l'évolution du
récit. C'est le lieu où les événements se déroulent.
Dans ce récit, cette phase est meublée par la prise de la parole
par l'hyène. Celle-ci attaque sournoisement le lièvre afin de susciter la
colère chez le lion. Le lion qui abattra sa colère sur le lièvre. Mais, ce
plan diabolique de l'hyène est déjoué par le lièvre, qui recommande au
lion de consommer de la viande de bœuf et de s'enduire le corps avec
la moelle d'hyène. Cette recommandation faite par le lièvre est
exécutée par le lion. Ainsi, s'achèvent les événements, et vient une
dernière étape. Cette étape vient clore le récit, on la nomme phase
finale. Dans le texte, elle se traduit par le fait que: "le lièvre s'en va à
son tour et passant près de l'hyène, lui dit: « tu as vu cela! La
prochaine fois que tu iras rendre visite à un roi, tu sauras retenir ta
langue » ".
Nous constatons une absence de chant dans ce récit. Ainsi
pouvons-nous conclure que ce récit est un conte mâle.
152

2-8-Les contes femelles


Les contes femelles renferment des chants.

2-9- Contes femelles enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes femelles.

2-10- Contes femelles enseignés au CEl


- La perdrix et le poisson

2-11- Contes femelles enseignés au CE2


- "L'histoire des sept petits cailloux"
- Le puits des animaux de la brousse

2-12- Contes femelles enseignés au CMl


Nous relevons une absence de contes femelles.

2-13-Contes femelles enseignés au CM2


Nous relevons une absence de contes femelles.

2-14- Approche morphologique d'un conte femelle


Cette approche morphologique est une analyse linéaire du conte
femelle.

Exemple : approche morphologique du conte intitulé : "Le puits des


animaux de la brousse" in Français CE2, CEDA, Abidjan, Juillet
1984.
153

67
« CONTE : Le puits des animaux de la brousse (in tome I: corpus, p.p.140-
141)

Cette année-là, les animaux se réunirent et décidèrent de creuser un puits. le lièvre refusa de
participer au travail.
«Tu ne veux pas nous aider, dirent les animaux, nous t'interdisons déjà de venir t'abreuver au
puits. Tu mourras de soif et tu l'auras bien mérité.
-Je saurai bien trouver de l'eau dans un marigot, dit en riant le lièvre. »
En moins d'une semaine le puits était creusé. Quand les bêtes étaient à la chasse, le lièvre en
profitait pour aller boire au puits. Un soir, le lion remarqua près du puits les traces toutes fraîches
des palles du lièvre. Il réunit tous les animaux et les mit au courant de sa découverte. Puis il
proposa:

«Avec de la glu nous allons fabriquer un petit bonhomme que nous mettrons sur la margelle du
puits, et demain nous en reparlerons. »
Le lendemain, comme de coutume, le lièvre vint se désaltérer.
«Comment!» fit-il en apercevant le bonhomme de glu, «qu'est-ce que tu fais-la?»
Pas de réponse. «Tiens ! Cela t'apprendra la politesse. » Et il lui donna une paire de claques et
ses deux pattes restèrent collées au bonhomme.
«Lâche-moi ouje vais te donner des coups de pied l ».
Et notre lièvre, les quatre pattes collées roula à terre avec le petit bonhomme. les animaux, de
retour de la chasse, de Loin virent le lièvre bien empêtré. lis le capturèrent et décidèrent de le
griller. Ils allumèrent un grand feu. lis allaient y mettre le lièvre quand, tout à coup, il se mit à
chanter:
« Le feu est mon grand ami. Je ne crains que les épines des buissons, pourvu que ces enragés ne
m'y jettent pas !»

Surpris, les animaux écoutaient le chant. Brusquement, l'éléphant prit le lièvre et le lança dans le
plus proche buisson. Tout le monde s'attendait à sa mort. Mais déjà, notre rusé petit animal filait
ventre à terre.

Conte Malinké Extrait de Mon livre unique de français CM I de F. Macaire. »

Approche morphologique
L'approche morphologique de ce conte femelle donne de voir le
schéma suivant :

67
F. Macaire,« conte malinké » extrait de Mon livre unique de français CM/. (in Français CE2,
CEDA, Abidjan, Juillet 1984, p. 248).
154

SCHEMA:

Aridité neutralisée dans l'évolution du récit

Intermède
ou chant

Evolution du récit Evolution du récit


Phase Phase
initiale finale

Le texte présente quatre étapes que sont : la phase initiale,


l'évolution du récit, le chant et la phase finale.
La phase initiale est l'amorce ou l'entame du récit. Elle
ébauche les événements qui vont se dérouler. La phase initiale en est :
«Cette année-là, les animaux se réunirent et décidèrent de creuser un
puits. Le lièvre refusa de participer au travail». Après cette étape
suit l'évolution du récit (la seconde étape). Cette seconde étape est
émaillée par une troisième phase, qui est l'intermède ou le chant.
L'évolution du récit est le lieu où se déroulent les événements. Dans la
diégèse, cette phase est meublée par le forage du puits par les
animaux, le vol d'eau par le lièvre, la capture du lièvre par ses pairs
(les animaux) et l'écoute du chant par les animaux. Le chant est chanté
par le lièvre (L 21 à L 22).
Dans l'histoire, le chant permet de neutraliser l'aridité dans
l'évolution de l'intrigue. Il constitue la troisième phase.
Aussi, s'offre une quatrième phase dans le texte. C'est la phase finale.
Cette phase est l'épilogue. Elle marque la fin du récit. Dans ce texte la
phase finale est : « Brusquement, l'éléphant pris le lièvre et le lança
155

dans le plus proche bruissons. Tout le monde s'attendait à sa mort.


Mais déjà, notre rusé petit animal filait ventre à terre ».
Eu égard au chant que comporte ce texte (L 21 à L 23) nous pouvons
déduire que ce récit est un conte femelle.

Remarque : Selon des informations recueillies auprès des


formateurs (instituteurs) et des interrogations auxquelles ont été
soumis bien des écoliers, il appert que l'enseignement d'un conte
femelle où la chanson est fredonnée ou chantée correctement, suscite
un engouement particulier chez les apprenants (enfants).
KANE Seydou, instituteur à l 'EPP SOGEFIHA GARE 1 (IEP
Yopougon 1 ), affirme : « la chanson dans le conte est comme un
aimant. Elle capte l'attention des élèves (enfants).
En général, les élèves mémorisent facilement cette chanson quand
. meme
bzen ~ qu 'on ne soit. pas a'la leçon de c h an t ». 68

Aussi, HORO PEHOCHO Lazare, enseignant dans la même


école, avance : « un conte femelle capte plus facilement l'attention des
élèves. Il faut remarquer qu'un conte femelle bien dit reste dans la
mémoire des élèves, surtout si le chant est intéressant et bien chanté.
69
Et les élèves retiennent souvent le chant». En plus de ces
témoignages d'enseignants, l'élève ZOH Droh Romaric de l'école
primaire privée "les cultivés (IEP Yopougon l)" affirme: « nous

68
Propos de KANE Seydou, instituteur à l'EPP SOGEFIHA GARE 1 (IEP Yopougon 1), lors de
l'enquête menée auprès de quelques encadreurs du système éducatif, (voir annexe 4 p-p 377 à
380).
69
Propos de HORO PEHOCHO Lazare, instituteur à l'EPP SOGEFIHA GARE 1 (IEP Yopougon 1), lors
de l'enquête menée auprès de quelques encadreurs du système éducatif, (voir annexe 4 p-p 381 à
384).
156

aimons le conte femelle parce que la chanson rend plus intéressant le


conte». 70

En effet, la chanson joue un rôle très important dans le conte.


Elle est une berceuse, un charme, pour soumettre aisément l'esprit à se
faire imprimer l'enseignement. Selon TOU OUI BI IRIE Ernest, dans
sa thèse de doctorat d'Etat intitulé contes Goura de Côte d'ivoire:
valeur expressive et pourvoir de socialisation de l'homme : « deux
types, bien distincts, de chansons se dégagent au niveau des contes
femelles. Ces types de chansons sont les chansons intermèdes et les
chansons propres aux récits».
Les chansons intermèdes s'inscrivent dans une perspective
essentiellement phatique. Elles établissent un lien, un contact entre le
conteur, l'agent rythmique (pôle d'émission) du conte et l'auditoire
(destinataire).
Aussi, tiennent-elles en éveil l'auditoire.
Les chansons propres aux récits rendent plus fluides les contes ;
elles créent une harmonie et confèrent une beauté à ces récits.

2-15- Les contes femelles à la féminité amputée


ou les contes elliptiques
Dans le conte elliptique, le chant est évoqué. Mais il n'est pas
chanté.

2-16- Contes elliptiques enseignés au CP2


Nous relevons une absence de contes elliptiques.

70
Propos de ZOH DROH Romaric, élève à l'EPV "les cultivés" (IEP Yopougon 1)), lors de l'enquête
menée auprès des élèves, (voir annexe 5 p-p 401 à 403).
157

2-17- Contes elliptiques enseignés au CEl


La légende de la tortue

2-18- Contes elliptiques enseignés au CE2


Nous relevons une absence de contes elliptiques.

2-19- Contes elliptiques enseignés au CMl


Nous relevons une absence de contes elliptiques.

2-20- Contes elliptiques enseignés au CM2


La forêt sacrée

2-21- Approche morphologique d'un conte femelle à la


féminité amputée (conte elliptique)
Cette approche morphologique est une analyse linéaire du conte
à la féminité amputée ( conte elliptique).

Exemple : Approche morphologique du conte intitulé : ''La légende


de la tortue"; in Français CE2, CEDA, Abidjan, 1999.

71
« CONTE : LA LEGENDE DE LA TORTUE (in tome 1: corpus, p.p.222-223)
fi y a très longtemps, une grande sécheresse s'était abattue sur fa brousse. fi n'y avait
plus rien à manger ni à boire et les animaux en mouraient.
Alors, le roi fit réunir tous les animaux. Il leur demanda de creuser un puits très large et
très profond. Mais aucune goutte d'eau n'y vint.
Un jour, les animaux découvrirent un puits dans la forêt qui entourait le village. Il
appartenait à la reine des grenouilles. Personne ne voulait s'en approcher car ce puits était gardé
par les soldats de la reine. La tortue connaissait bien cet endroit. Elle savait que la reine ne donnait
de l'eau qu'à celui qui chantait sa chanson préférée. Alors elle dit:

71
Un conte mancagne recueilli en casamance, Université de Dakar. (inFrançais CEi, CEDA, Abidjan, 1999,
pp.170-171 ).
158

« Attachez-moi un canari sur le dos, et j'irai prendre de l'eau dans le puits de la


reine... »
La voilà partie. À quelques pas du puits, elle entonna le chant préféré de la reine des
grenouilles.
« Quelle est cette chanteuse, et que veut-elle ? demanda la reine.
- De l'eau l » répondirent les gardes.
La reine fut si heureuse d'entendre la tortue chanter si bien sa chanson préférée qu'elle la
laisse remplir son canari.
La tortue ramena le canari plein d'eau. Le roi, ravi, la félicita et lui promit sa fille en
mariage. Les autres animaux ne furent pas contents et voulurent le faire payer cher à la tortue.
C'est ainsi que l'éléphant la piétina et lui brisa la carapace. Quand le roi apprit la nouvelle, il
demanda à l'éléphant jaloux de recoudre la carapace de la tortue.
C'est depuis ce temps-là que la carapace de la tortue est pleine de coutures.
D'après un conte mancagne recueilli en Casamance,
Université de Dakar.

Approche morphologique
L'approche morphologique de ce conte elliptique donne de voir
le schéma suivant :

SCHEMA:

Aridité atténuée dans l'évolution du récit

~------------~------------~
Nœud = annonce du chant
! (chant non chanté)
Phase Evolution du récit Phase
initiale finale

Le texte laisse apparaître quatre étapes que sont : la phase


initiale, l'évolution du récit, l'annonce du chant et la phase finale.
La phase initiale est l'entame du récit. Elle ébauche les
événements qui vont se dérouler. Dans cette diégèse, elle part de la
159

ligne 1 à ligne 2. Elle pose le manque d'eau que connaissent les


animaux, et la quête de cette denrée rare par ces derniers.
Cette première phase est suivie d'une seconde phase, qui est
l'évolution du récit. La seconde phase présente les événements dans
leur déroulement. Dans ce texte, les événements qui meublent
l'évolution du récit sont : "la découverte du puits de la reine des
grenouilles. La tortue porte un canari sur le dos et part chercher l'eau
dans le puits de la reine des grenouilles, et elle entonne le chant
préféré de la reine des grenouilles. La grenoui lie obtient de l'eau et la
fille du roi lui est promise en mariage. Les autres animaux manifestent
une jalousie à l'endroit de la tortue. L'éléphant brise la carapace de la
tortue. Cette carapace est cousue''.
La troisième phase, dans l'intrigue, s'incruste dans la seconde
phase (l'évolution du récit). Elle est l'annonce du chant, à la ligne 10 à
ligne 11 du texte, qui n'est pas chanté par le conteur.
Après ces trois phases, apparait une quatrième phase, qui est
l'épilogue ou la phase finale. Elle marque la fin du récit. Dans 1c texte,
la phase finale est: «c'est depuis ce temps-là que la carapace de la
tortue est pleine de coutures ».
Eu égard à l'évocation du chant, dans la diégèse, à ligne l 2qui
n'est pas chanté, par le conteur. Nous pouvons conclure, que ce récit
est un conte elliptique. Il s'agit d'un conte où l'aridité est atténuée
dans l'évolution de l'intrigue, par l'évocation du chant.
160

CHAPITRE IV: DISPARITE QUANTITATIVE


DES CONTES ENSEIGNES
DANSLEPROGRAMME
D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE

Nous constatons une inégale répartition quantitative des contes


tant au plan des catégories qu'au plan des genres.

I - Disparité quantitative du point de vue des catégories


Après le diagnostic et la classification des contes, il ressort que
les taux des contes charades et des contes à intention didactique sont
élevés. Autrement dit, bien des contes charades et des contes à
intention didactique sont exploités pour la formation et l'éducation des
enfants. En effet, d'un côté, les contes charades renferment beaucoup
d'astuces, et des interrogations auxquelles l'apprenant est soumis. Ces
contes sont moins accessibles (moins compréhensibles). Pour qu'ils
soient compris par l'élève, celui-ci doit faire travailler ses méninges.
Ces efforts fournis par l'apprenant développent sa capacité de
réflexion et de déduction. En guise d'exemple, nous avons le conte
intitulé "la tortue, l'épervier et les pigeons" in corpus p.p.162-163
(tome I). Ce récit renferme des astuces. Ces astuces se révèlent à
travers ces propos de la tortue : « Oui ... certainement. Pourtant, non ...
je ne crois pas. Cependant, il me semble que si ... mais non ...
Il n'y a rien d'impossible» et« votre pire ennemi, l'épervier, prétend
que vous ne pouvez pas tenir dix dans ce panier. J'en ai fait le pari,
aidez- moi à le gagner ! »
161

Le premier propos qui n'a absolument aucun sens, a consisté à


attirer l'attention des pigeons, et quant au second propos, il a permis à
la tortue de capturer des pigeons. Dans ce conte une question s'offre
au lecteur, à l'auditoire (l'élève). C'est bien la moralité qu'enseigne ce
conte. Cette moralité est "l'intelligence" (il faut être intelligent (e)).
Cette leçon de moralité est implicite. En effet, l'élève doit fournir
un effort intellectuel pour la dégager.
Ainsi, le conte charade aiguise l'esprit de l'écolier. Cette action
d'affûter l'esprit s'inscrit dans les objectifs que l'école se fixe. De
l'autre côté, les contes didactiques renferment bien des leçons de
morale. Ces leçons de morale une fois enseignées à l'enfant
(l'apprenant), l'imprègnent de vertus morales.
Tel est le modèle d'homme recherché par "l'école". Comme
exemple, l'enseignement de ce conte intitulé "Rien ne sert de courir"
in corpus p.p.304-305 (tome I) permet à ! 'auditoire ou le lecteur
(l'élève) d'acquérir la leçon de morale suivante: "la mendicité est la
pire des maladies". Cette leçon de morale est mentionnée en fin de
récit de façon explicite.
Les raisons susmentionnées, d'une part, et, de l'autre part,
expliquent l'utilisation massive des contes charades et des contes à
intention didactique dans le programme scolaire ivoirien.

II - Disparité quantitative du point de vue des genres.

Observant les différents genres de contes enseignés à l'école


primaire, il ressort que l'exploitation d'un grand nombre de contes
mâles rentre dans le cadre de la formation et de l'éducation des
enfants (écoliers).
162

Cette exploitation d'un nombre important de contes mâles présente


deux intérêts :

1- Intérêt pédagogique
Le conte mâle ne renferme pas de chansons. Il se prête aussi bien à
la lecture courante qu'à la lecture récréative ou la lecture animation et
à la dramatisation. Dans son enseignement, en lecture courante, le
formateur n'est pas confronté à l'exercice d'apprentissage de chant
aux élèves. Lequel exercice nécessite un espace temporel considérable
et une maîtrise d~ la tonalité et du rythme de la chanson. Avec
l'enseignement du conte mâle, le formateur ou l'enseignant économise
du temps, étant à même de passer à l'apprentissage d'autres matières.

2- Intérêt cognitif
Les contes mâles sont moins accessibles (moins compréhensibles)
que les contes femelles et "les contes elliptiques". Dépourvus de
chansons, les contes mâles, lassants d'écoute, demandent un effort
réflexion pour leur compréhension. En effet, la chanson dans un conte
capte l'attention de l'apprenant, et elle rend fluide le récit, c'est-à-dire
qu'elle le rend plus accessible. Mais, du fait que les contes mâles
demandent une réflexion poussée pour leur compréhension ou qu'ils
soient moins accessibles, cela développe la capacité intellectuelle chez
l'élève.
Eu égard à l'intérêt pédagogique et à l'intérêt sur le plan du
développement de la capacité intellectuelle, le système éducatif
ivoirien a décidé d'accroître le taux de contes mâles dans son
programme scolaire.
163

A la lumière du diagnostic de l'enseignement du conte, de la


légende et de l'épopée que nous avons opéré au niveau du primaire
dans le système éducatif ivoirien de 1985 à 2010, il ressort que ces
genres littéraires oraux sont exploités dans l'éducation et la formation
des écoliers (enfants).
Ces genres littéraires oraux ou œuvres orales sont d'origines ou
de catégories diverses. Cette diversité s'observe au niveau des contes
et des légendes.
Par ailleurs, ces œuvres orales sont tirées, en général, des
ouvrages, par l'équipe du Centre National de Formation et de
Production de Matériels Didactiques (CNFPMD). Nous constatons
que sous la rubrique ''Ecole et Développement'' les trois genres
étudiés ( conte, légende et épopée) sont enseignés. Par contre, sous la
rubrique ''Ecole et Nation'', nous notons une absence de légende et
d'épopée dans les ouvrages du primaire, mais les contes y figurent.
Cette absence de légendes et d'épopées est liée au manque de textes
oraux que connaît le CNFPMD. Les quelques contes contenus dans
les documents du primaire, sous cette rubrique, sont en majorité des
contes africains voire ivoiriens.
En effet, la Côte d'Ivoire est une sous-entité intégrante de la grande
''Entité Afrique''.
Il y a lieu de diversifier les ongmes africaines ou autre des
contes étudiés. La pénurie de textes au CNFPMD n'est pas un refuge.
Il lui faut faire des recherches, multiplier les initiatives pour découvrir
des textes oraux, en cette ère où les œuvres de l'esprit sont à la portée
de tous, quand il s'agit, notamment de littérature orale.
164

DEUXIEME PARTIE

PERSPECTIVES D'UTILISATION
DES CONTES, DES LEGENDES ET
DES EPOPEES DANS LE
PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE.
165

CHAPITRE 1 : PERSPECTIVES
D'UTILISATION DES
. CONTES, DES LEGENDES ET
DES EPOPEES.

Le regard que nous avons porté sur le programme scolaire


ivoirien, de 1985 à 2010, au primaire, pour y déceler l'enseignement
des contes, des légendes et des épopées, nous donne de voir la
fonction utilitaire de ces genres littéraires oraux. En effet, ces genres
littéraires ne sont pas enseignés en tant que des unités pédagogiques
ou des disciplines au primaire en Côte d'Ivoire. Ils sont utilisés dans
d'autres perspectives. Ils servent de supports ou de corpus exploitables
dans les unités pédagogiques que sont : la lecture, la lecture
supplémentaire, la lecture animation, l'éducation civique et morale.
Aussi servent- ils parfois d'application, de motivation, de
support de révision ou d'intégration.

I - Perspectives d'utilisation des contes


Les contes sont intégrés dans le programme scolaire ivoirien
dans le but d'être exploités dans les unités pédagogiques suivantes: la
lecture, l'animation lecture, la lecture supplémentaire, l'éducation
civique et morale. Aussi sont- ils exploités en séances de révision ou
d'intégration.

I - 1 - Contes et lecture
Etymologiquement, le mot "lecture" dérive du mot latin
"lectura" qui signifie « action de lire». Et le mot "lire" provient du
166

latin "legere". Ce dernier signifie parcourir des yeux ou du toucher ce


qui est écrit ou imprimé, en prenant connaissance du contenu. La
lecture consiste aussi à énoncer à haute voix un texte écrit. Il s'agit
l'indentification des lettres et leur assemblage pour comprendre le lien
qui existe entre ce qui est écrit et la parole. Cela conduit à la
pénétration du sens, grâce à des signes que l'on interprète. En des
proportions, la lecture est "le fondement ou la clef de toute réussite".
Mais, une lecture peut être une clef de réussite si elle est perçue
sous quatre angles : la lecture d'information, la lecture d'élévation, la
lecture d'instruction et la lecture divertissement. Bref, la lecture, en
tant qu'unité pédagogique, peut être une clef de réussite à condition
qu'on y exploite des textes qui lui confèrent les traits particuliers que
sont I'information.T'élévation, l'instruction, le divertissement.
La lecture d'information est celle qui donne des informations
sur des sociétés, des faits sociaux, des phénomènes ...
La lecture d'élévation édifie. Dans ses supports ou corpus, elle
parle de Dieu ou d'autres divinités. La lecture d'instruction est une
lecture classique. Elle vise à acquérir des structures syntaxiques, à
enrichir le vocabulaire du lecteur, elle lui permet de découvrir des
situations et des référents culturels propres à des sociétés.
Quant à la lecture de divertissement, comme fonction
primordiale, elle. vise à divertir, "à voyager" dans les livres à
traverser des unités significatives, des textes attrayants et motivants.
Le conte, avec son aspect socioculturel, didactique, et avec sa
richesse au plan linguistique ; exploité dans une lecture (unité
pédagogique), cette dernière passe au statut de lecture complète, dont
les quatre grands traits caractéristiques sont : l'information,
167

l'élévation, l'instruction, le divertissement. Et plus encore, elle revêt


le statut de clef de réussite ou de connaissance.
Ainsi, dans un souci d'offrir aux écoliers la clef qui leur
permettra de déverrouiller les portes de la connaissance, le système
éducatif ivoirien a introduit, dans l'unité pédagogique intitulée la
lecture, l'exploitation des contes.
Les contes exploités dans le programme scolaire ivoirien, sous
la rubrique "Ecole et développement", d'une part, et sous la rubrique
"Ecole et nation", d'autre part, prennent respectivement en compte
les registres de la lecture (l'information, l'instruction, l'élévation et le
divertissement). Ces textes, énoncés linguistiques et œuvres littéraires,
instruisent les élèves.Ils leur enseignent des faits sociaux, des
structures grammaticales, syntaxiques et enrichissent leur vocabulaire.
Ils informent les écoliers, élèvent leur degré de spiritualité et
leur permettent de se divertir.
D'abord, les contes qui informent sont ceux qui, en général,
dans leur introduction, offrent au lecteur ou à l'apprenant la question
suivante : "savez-vous pourquoi ?"
Aussi donnent-ils des renseignements sur la genèse des faits,
des choses.
Des exemples de contes de ce registre sont :
- "l'origine de la discorde" in Français CM2, NEI, Abidjan, 2000
-"pourquoi les hommes n'ont pas le même caractère?" in Français
CM2, NEI, Abidjan, 2000
168

1-1- Etude des informations dans un conte


Cette étude consistera à dégager de façon chronologique les
informations contenues dans la narration des contes suivants :

72
CONTE : L'origine de la discorde (in tome I: corpus, p.p.307-308)
En ces temps-là, le démon de la division ne s'était pas encore emparé du monde. Tout le
monde parlait le même langage et vivait en paix. le moindre travail était exécuté en commun, il
suffisait de lancer une invite.
Un jour, pour l'aider à désherber son champ de mil, la guêpe-maçonne invita un termite,
une poule, un épervier, un chasseur, une vipère, un bâton, du feu, de l'eau et le soleil. les neuf
invités divisèrent le champ en portions individuelles à labourer, conformément aux coutumes du
temps. Sitôt les portions faites, ils se mirent à labourer à qui mieux. la sueur coulait à flot. la
terre gémissait sous les coups des pioches qui la fouillaient dans tous les sens. C'était un beau
mélange qui donnait l'apparence d'une fête.
Quelques temps après, le termite prit le meilleur sur la poule, sa voisine directe. Celle-ci
protesta, estimant que le termite, malicieusement lui laissait une partie de sa portion. Mais le
termite ne l'entendit pas de cette oreille el continua sur sa lancée. Furieuse de ce qu'elle crut être
une insulte, le descendant des gallinacés avala son émule en un coup de bec. Tac!
li n'en fallut pas davantage pour susciter des velléités de vengeance dans l'esprit de
chacun.
Toujours est-il que l'épervier décida de venger le termite. li s'éleva dans les airs et, tel
l'éclair fondit sur la poule qu'il emporta dans ses serres.
Quelques secondés plus tard, pan! Une détonation déchire l'air. le rapace parut avoir
suspendu son vol, piqua du nez et vint s'écraser au sol; le chasseur venait de rendre justice à sa
manière.
Malheureusement celui-ci au moment où il reposait son arme, ressentit une vive douleur
au talon; le serpent venait d'agir avant de prendre la fuite. Mais le reptile ne put aller loin car le
bâton pirouetta dans l'air et vint écraser sa tête.
Mécontent, le feu embrasa aussitôt le bâton. A ce moment, l'eau qui, jusque-là, semblait
dormir, s'éleva haut et retomba sous forme de pluie, éteignant du coup le feu quoique le bâton fut
déjà calciné.
le soleil entra alors dans une colère effroyable. If focalisa tous ses rayons sur le champ
de la guêpe et, aussitôt les plantes séchèrent.
Peu après, la guêpe-maçonne qui était allée apprêter la nourriture pour les invités,
regagna son champ. A la vue du désastre, elle se tint les reins des deux mains, et de dépit, les
serras si fortes que son thorax faillit se séparer de i'abdomen.: C'est depuis ce temps que
l'entente a quitté la terre et que les guêpes ont une taille si mince.
D'après B. Jean-Louis Somba, Soirées enchantées, Contes
pour enfants,
/mp. Presses Africaines, 1994.

72
B. Jean Louis SOMBA, « Soirées enchantées, Conte pour enfants», impr. Press Africaines,
CM2, NEA, Abidjan, 2000, p.69).
169

Ce conte évolue de façon linéaire, et laisse transparaître trois


grandes étapes : l'exposition, le nœud et dénouement.
L'exposition : Elle part de la ligne 1 à la ligne 5. Elle offre des
informations sur le temps, l'espace et les personnages virtuels décrits
dans le récit. Dans ce temps immémorial ou irréel, cet espace hors de
la géographie, nous avons "l'absence de démon de division". Un
langage commun à tout le monde y règne. Ce monde virtuel est havre
de paix. Les personnages sont la guêpe-maçonne, un termite, une
poule, un épervier, un chasseur, une vipère, un bâton, le feu, l'eau et le
soleil.
Le nœud : Il part de la ligne 5 à la ligne 32. Il offre au lecteur ou
à celui qui écoute ce récit d'acquérir des informations que sont: le
désherbage du champ de la guêpe-maçonne par un termite, une poule,
un épervier, un chasseur, une vipère, un bâton, un feu, l'eau et le
soleil. Pendant ce désherbage, le termite prend le meilleur sur la poule.
Cette position d'avance qu'occupe le termite va susciter une colère
chez la poule. Celle-ci va s'en prendre ou s'attaquer au termite. La
querelle provoquée par la poule aura pour corollaire une suite de
vengeance entre les travailleurs.
Le dénouement: Il part de la ligne 37 à la ligne 42. Il offre des
informations qui viennent clore le récit. Cette ou Ces information(s)est
ou sont "le champ de la guêpe-maçonne est détruit". Cette
destruction est mise en lumière, ici par ce passage du texte : « le soleil
entra alors dans une colère effroyable. Il focalisa tous ses rayons sur
le champ de la guêpe et aussitôt les plantes séchèrent». La guêpe-
maçonne est étonnée et abattue moralement. Cela se traduit par son
attitude à la vue du désastre : « elle se tint les reins des deux mains et
de dépit, les serra si fort que son thorax faillit se séparer de
170

l'abdomen ... ». L'entente a quitté la terre, et les guêpes ont une taille
mince, sont d'autres informations que livre ce récit. Ce conte informe
le lecteur ou celui qui l'écoute. Les informations fournies par ce récit
sont perçues tout au long del 'histoire.

CONTE 73: POURQUOI LES HOMMES N'ONT PAS LE MEME


CARACTERE (in tome 1: corpus, p.p.326-327)

Flin V/in avait une seule fille. Elle était fort belle. Trois rois demandèrent sa main. Fun
Vlin, acceptait les nombreux présents de ces rois. A chacun d'eux il promit la main de sa fille.
Au fil des années, la fille grandissait et devenait de plus en plus belle.
Les rois fixèrent le jour de la cérémonie nuptiale. Ce jour était le même pour les trois monarques.
Fun V/in eut peur. Que faire. li voulut prendre la fuite mais en cours de route, un diable le retint
par le bras et lui dit :
- Je connais tes soucis: une fille, trois prétendants! Je vais t'aider à résoudre ce problème.
- Mais comment? J'ai reçu des trois monarques beaucoup d'or, de pagnes et de barres de sel.
- Fais ce que je dis et tu verras bien.
Avant le jour fixé pour le mariage, Flin V/in se rendit dans la forêt. accompagné de sa
fille ; puis il y conduisit une brebis et une chèvre. le diable transforma ces animaux en deux
autres belles filles. Mais Flin V/in ne reconnaissait plus sa proprefille ; ils 'en plaignit. le diable
fit alors une marque à cette jeune personne.
le jour tant attendu arriva. L'homme mit chacune des filles dans une case. les
prétendants arrivèrent. Flin Vlin, heureux, fit conduire les deux premiers dans les cases où
attendaient la brebis et la chèvre transformées en filles. Puis il accompagna le troisième jusque
chez sa fille. les enfants issus de cette femme sont les meilleurs; chez les autres, le comportement
animal transparaît dans leurs faits et gestes.
Depuis ce jour, chacun s'interrogeait et voulait savoir laquelle des trois femmes Jill son
aïeule.

Ce récit présente trois étapes : l'exposition, le nœud et le


dénouement.
L'exposition : elle part de la ligne 1 à la ligne 3. Elle donne les
informations sur les personnages principaux.
Ces personnages sont: Flin Vlin, l'unique fille de Flin Vlin, les
trois prétendants (les trois rois). Cette fille était jolie. Cette beauté est
mise en lumière par ce passage du texte : « Elle était fort belle». Les

73
Martin KOUADIO KOUAKOU, « Soir d'Afrique», Lecture CM, NEA-EDICEF. (inFrançais
CM2, CEDA-EDICEF, Abidjan, 1999, p-p. 178-179).
171

trois rois veulent marier la fille ; cela est perçu dans ce récit à travers
ce propos : « trois rois demandèrent sa main». Flin Vlin acceptait
leur demande: « à chacun d'eux il promit la main de sa fille».
Le nœud : Il part de la ligne 4 à la ligne 13.
Le nœud nous donne les informations sur les actions des
personnages principaux et celles des personnages secondaires qui sont
présentés dans le récit. Ces personnages secondaires sont un diable,
une brebis et une. chèvre. Les actions qui meublent cette étape (le
nœud) sont : la fille devient mature, cela est perçu dans ce récit à
travers ce propos : « Au fil des années, la fille grandissait et devenait
de plus en plus belle. Les rois fixèrent le jour de cérémonie nuptiale ».
Flin Vlin programme une fuite ; dans cette entreprise, il est stoppé par
un diable. Cela est élucidé dans ce récit par cette phrase. « il voulut
prendre la fuite mais en cours de route, un diable le retint par le
bras ... ». Après avoir stoppé Flin Vlin, le diable lui vient en aide. « Le
diable transforma ces animaux en deux autres belles filles ».
Le dénouement: Il part de la ligne 14 à la ligne 20. Il nous livre
bien d'informations, qui viennent clore l'histoire; au titre de ces
informations, nous avons "l'arrivée du jour fixé par les prétendants",
perceptible dans la phrase« Le jour tant attendu arriva». D'autres
informations telles que "la mise en case de chacune des filles", "leur
mariage respectif aux trois rois " et "l'origine de la diversité de
caractère chez les hommes" y sont fournies. Ces informations sont
perçues à travers ce passage:« L'homme mit chacune des filles dans
une case. Les prétendants arrivèrent. Flin Vlin, heureux, fit conduire
les deux premiers dans les cases où attendaient la brebis et la chèvre
transformées en filles. Puis, il accompagna le troisième jusque chez sa
172

fille. Les enfants issus de cette sont les meilleurs ; chez les autres, le
comportement animal transparaît dans leurs faits et gestes».
Ce conte informe le lecteur ou celui qui l'écoute. Les
informations sont fournies tout au long de ce récit. Elles partent de
l'exposition au dénouement en passant par le nœud.
Ensuite, les contes qui élèvent le degré de spiritualité de
l'apprenant sont ceux qui, dans leur mention, parlent de Dieu. Ils
évoquent ses miracles, ses hauts faits, sa bonté, son importance dans la
vie d'un sujet. ..
Ils peuvent faire cas des devins (les sorciers) et d'autres
divinités(les génies ... ).
Des exemples de contes de ce registre sont :

-"Le rêve du gros singe "in Français CE1, CEDA, Abidjan, 3e


trimestre 1997
-"un si méchant roi" in français CEl, CEDA, Edition Eburnie,
Abidjan, Août 2008

1-2- Etude des traits d'élévation spirituelle dans un conte

La présente étude sera, pour nous, l'occasion de mettre en


lumière la divinité ou les divinités qui sont en action dans ces
contes suivants, de dégager les actes qu'elles ont posés. Aussi,
mettre en relief l'appréciation à elles portée.
173

74
« CONTE : Le rêve du gros singe (in tome I: corpus, p.p.231-232)

Gros Singe habite au village avec sa femme et ses six enfants. les temps sont assez durs
pour eux car ils ne trouvent pas de travail. Seul le père cultive un petit jardin. Quant à sa femme,
elle reste à la maison pour s'occuper des enfants. Un soir, pendant qu'il dort, Gros Singe fait un
beau rêve. Il rêve qu'il est devenu roi, qu'il a beaucoup d'argent, et que lui el sa femme habitent
une belle et grande maison. Gros Singe est très heureux. Durant son sommeil, Gros Singe croit
que son rêve est vrai. Mais à son réveil, il se rend compte de son erreur et en est vraiment fâché. Il
décide, tout de suite, de se rendre chez Dieu.
«Bonjour, Dieu!
- Bonjour Gros Singe, comment vas-tu ?
- Oh! ça va, mais je suis quand même un peu fâché.
- Quet 'arrive-t-il donc ?
- Pourquoi les rêves ne sont- ils pas vrais ?
- Retourne dormir. Je vais te faire rêver de quelque chose de vrai», répond Dieu.
Gros Singe devient tout joyeux et il retourne chez lui. Cette fois, il rêve qu'il va mourir le
lendemain matin à huit heures. Gros Singe se lève tout triste avant six heures du matin et se met à
courir vers Dieu. Il ne veut pas mourir en chemin.
Enfin, il arrive tout essoufflé à huit heures moins deux et s'écrie
« Dieu, vous êtes bon, je vous en prie, ne changez pas les rêves en réa filé, ne faites jamais cela.
Dieu sourit et dit à Gros Singe:
« De quoi as-tu rêvé hier soir ? »
Gros Singe lui raconte son mauvais rêve et Dieu lui dit :
«Je vais écouter ta prière. Les rêves ne seront pas des réalités. Tu ne mourras pas Tout de su ile. »
la leçon, c'est que Dieu connaît toutes les choses et que tout ce qu'ilfait est rempli de sagesse.
Contes créoles illustrés,
Agence de Coopération Culturelle
et Technique, Paris, / 976.

Ce conte présente des personnages, qui évoluent dans un espace


virtuel.
Ces personnages sont gros singe, sa femme, ses six enfants et
Dieu. Au nombre de ces personnages, on note Dieu, divinité suprême,
agissante dans le texte. Elle a posé bien des actions. Ces actions sont
les rêves faits par gros singe. Ils sont perçus à travers ces passages du
texte : « Il rêve qu'il est devenu roi, qu'il a beaucoup d'argent, et que
lui et sa femme habitent une belle et grande maison». « Cette fois, il
rêve qu'il va mourir le lendemain à huit heures». Aussi, comme

74
Contes créoles illustrés Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris, 1976, (in
Français CE1, CEDA- HATIER, Abidjan, 3e trimestre 1999, pp. 178-179.
174

actions menées par Dieu, nous avons les réceptions qu' i I a accordées à
gros-singe, et le fait d'écouter sa prière. Toutes ces actions se révèlent
à travers ces passages du texte : « Il décide, tout de suite, de se rendre
chez Dieu. Bonjour Dieu. Bonjour Dieu! Bonjour Gros singe,
comment vas-tu ? » « Enfin, il arrive tout essoufflé à huit heures
moins deux et s'écrie : « Dieu, vous êtes bon, je vous en prie, ne
changez pas les rêves en réalité, ne faites jamais cela. Dieu
sourit... » » Et Dieu dit : « Je vais écouter ta prière. les rêves ne
seront pas des réalités. Tu ne mourras pas tout de suite».
Ce conte, eu égard aux actions qu'il met en scène, donne lieu à
réfléchir à la divinité (Dieu). L'appréciation, qui en découle, est :
"Dieu est omniscient et tout ce qu'il fait est rempli de sagesse". Ce
passage témoigne cette appréciation : « La leçon, c'est que Dieu
connaît toutes les choses et que toute ce qu'il fait est rempli de
sagesse».

75
CONTE : Un si méchant roi (in tome 1: corpus, p.338)

Un méchant roi vit dans un village. li interdit aux villageois de prononcer le nom de
Dieu. Mais, léibavi refuse d'obéir. Il prononce toujours le 110111 de Dieu. le roi se fâche et décide
de tuer léibavi.
Une nuit, Léibavî dit une prière à Dieu: « Seigneur, aucun roi n'est plus puissant que toi.
A ide-mois 'il te plait. "
le lendemain, il va à la pêche. Il prend 1111 gros poisson. Il ouvre le ventre du poisson. Oh
surprise! la bague magique que le roi a perdue il y a deux mois!
Léibavi cour/ chez le roi et lui dit: « grand roi, grâce à Dieu, j'ai retrouvé ta bague magique. »
le roi est très content.
Il donne sa fille en mariage à Léibavi. lls/0111 deux enfants.
Depuis ce jour, les hommes croient en Dieu.
D'après, Gina Dick «Un si méchant roi»,
Editions CEDA.

75
Gina DICK: «Un si méchant roi», Editions CEDA, (in Français CEi, Editions Eburnie,
Abidjan, 2008, p.40).
175

Le récit présente un espace virtuel dans lequel évoluent des


personnages. Les personnages sont un méchant roi, léibavi, Dieu, un
gros poisson et la fille du roi. Parmi ces personnages nous avons une
divinité, c'est Dieu. Cette Divinité est agissante. Elle a posé des
actions. Lesquelles sont "permettre la prise du poisson, qui a avalé la
bague du roi il ya deux mois, par léibavi", "favoriser la découverte de
la bague dans le ventre du poisson". Aussi a-t-elle inspiré Léibavi à
remettre cette bague au roi. Ces actions se découvrent à travers ces
passages du récit: « Le lendemain, il va à la pêche. Il prend un gros
poisson. Il ouvre le ventre du poisson. Oh surprise ! La bague
magique que le ro~ a perdue il y a deux mois ! >>, « Léibavi court chez
le roi et lui dit: « grâce à Dieu, j'ai trouvé ta bague magique s».
On en retient la reconnaissance de la bonté de divinité suprême
et la lucidité de la croyance en elle. La conclusion du récit est
édifiante à ce propos : « Depuis, ce jour, les hommes croient en
Dieu».

Enfin, tous les contes enseignés dans le programme scolaire


ivoirien ont ~onction de divertir. Cette fonction résulte de l'aspect
agréable (le merveilleux, l'humour, le comique, etc.) des histoires
narrées dans ces conteszet aussi de la structure de ces derniers.
Les contes dans leur structure présentent trois parties ou étapes :
le prologue, les péripéties et l'épilogue.
L'apprenant en lisant ces histoires se divertit. Il voyage à travers
le conte, suivant l'évolution de la diégèse ou de ! 'histoire, tout en
franchissant les différentes étapes de sa structure (le prologue, les
péripéties et l'épilogue). Le voyage, qu'effectue l'élève, est
176

agrémenté, par l'humour que renferme l'intrigue. L'humour a un


impact positif sur la santé psychique de l'enfant.
En effet, le .médecin ne choisira pas le médicaments qui peut
guérir le patient, sans l'avoir vu et ausculté. Il ne viendra pas à l'idée
d'un bon pédagogue, d'exploiter des textes oraux, sans tenir compte
de la santé psychique des écoliers. Faute de connaître le sujet, le mal,
son état psychique, le médecin et l'enseignant risquent de commettre
des erreurs. C'est pourquoi, toute connaissance du sujet, son état de
santé a des avantages, au niveau de la médecine et de l'éducation.
Ainsi, le pédagogue, pour guérir les élèves du stress, de
l'angoisse, leur enseignera des contes humoristiques.

Force est de constater, que tous les contes instruisent et


divertissent, grâce à leur aspect comique et leur substantialisme
éthique et intellectuel. Mais, ils n'informent et n'élèvent pas tous le
degré de spiritualité de l'apprenant. En effet, ils ne sont pas tous des
textes informatifs, et, ils ne traitent pas tous des divinités.

I - 2 - Conte et lecture animation


A l'instar de la lecture, l'animation lecture est une unité
pédagogique. Bien d'exercices régentent cette unité pédagogique.
Lesquels exercices sont :
- La distinction entre les genres littéraires ( album, documentaire,
roman ... );
- L'identification des éléments constitutifs de la paratextualité
(l'auteur d'une œuvre, le titre de l'œuvre, la maison d'édition, l'année
d'édition ... );
177

- Raconter une histoire lue auparavant à un auditoire, puis poser des


questions sur cette histoire pour savoir si le message à lui véhiculé a
été saisi ;
- La dramatisation d'une histoire déjà lue.
Selon nos investigations menées, en milieu scolaire ivoirien, plus
précisément dans les écoles primaires que sont : l'école primaire
publique SOGEFIHA - GARE 1 (IEP Y opougon 1) et l'école
primaire privée confessionnelle Assemblée de Dieu (IEP Yopougon
1) ; nous avons recueilli, ces propos suivants auprès des instituteurs,
HORO PEHOCHO Lazare et Mme GNABA Epouse DIBY SEMEY
Léonie.
HORO PEHOCHO Lazare avance : « En lecture animation,
pour mener les activités ''raconter une histoire'' et "dramatiser une
histoire", nous utilisons les récits à savoir les contes. En effet, ils se
prêtent mieux à ces exercices, car ils sont captivants. Ils retiennent
l'attention des élèves, et sont riches du point de vue grammatical ». 76
En claire, le conte a une fonction ludique, qui fait de lui un support qui
se prête mieux à la lecture animation.Mme GNABA Epouse DIBY
SEMEY Léonie affirme : « Nous utilisons les contes pour mener les
séances "raconter une histoire" et "dramatiser une histoire" en
lecture animation. Les contes du fait qu'ils soient attrayants, rendent
vivantes ces séances. Et mieux, les contes captent l'attention des

76
Propos recueilli auprès de HORO PEHOCHO Lazare, enseignant à l'école primaire publique
SOGEFIHA- GARE 1, IEP Yopougon 1, (voir annexe 4 p-p 381 à 384).
178

élèves, et ceux-ci participent effectivement à ces séances


, .. , 77
d activités ».
De ces propos, il ressort que les exercices ''raconter une
histoire" et "dramatiser une histoire" en lecture animation font appel,
très souvent, à l'exploitation des contes. Ainsi, cette exploitation des
contes révèle la richesse de ces textes du point de vue du registre
lecture. Ils instruisent, forment, divertissent et élèvent le degré de
spiritualité de l'apprenant (cas des récits qui traitent des divinités ... ).
Et mieux, l'aspect attrayant de ces textes justifie leur utilisation
dans la lecture animation. Au tant ces contes en lecture animation
égayent, divertissent les écoliers, au tant ils les forment et les
éduquent.

I - 3 : Conte et . lecture supplémentaire


La lecture supplémentaire à la différence de la lecture et de
l'animation lecture n'est pas une unité pédagogique en tant que telle.
Elle est un ensemble de textes qui constituent un supplément ou qui
servent de supplément. En effet, le mot supplémentaire dérive du latin
« supplementum, de supplere », cela signifie ce qui s'ajoute à une
chose déjà complète. C'est aussi ce qui s'ajoute à une publication à un
livre pour les compléter.
Le système éducatif ivoirien, sous la rubrique école et
Développement, dans les manuels de ''Français CE 1 et CE2'' édités
tous par CEDA-HATIER à Abidjan au troisième (3ème) trimestre 1999,
a ajouté aux textes officiels de lecture d'autres textes. Lesquels textes

77
Propos recueilli auprès de Mme GNABA Epouse DIBY SEMEY Léonie, enseignante à
l'école primaire privée confessionnelle Assemblée de Dieu, IEP Yopougon 1, (voir annexe
4p-p 377 à 380).
179

sont tous des contes. Ces derniers constituent la lecture


supplémentaire dans ces ouvrages. Ainsi "Lire ces textes" est laissé à
l'initiative de l'apprenant (l'écolier).
Mais pourquoi utilise-t-on les en lecture supplémentaire?
Selon OUA TT ARA Abou, conseiller pédagogique de secteur, à l 'IEP
Y opougon 1, « le conte suscite le goût de la lecture chez l'élève. En
effet, lorsqu'un enfant ou un élève amorce la lecture d'un conte, il
veut, coûte que coûte, découvrir la fin de l'intrigue (la fin de
l'histoire). Même seul devant le texte, il reste attaché à celui - ci, et
continu sa lecture. Il voyage à travers le conte en partant de
l'exposition jusqu'au prologue en passant par le nœud. Ainsi donc, il
se forme à la lecture sans pression sans contrainte ... »78
En effet, dans cette lecture supplémentaire, le choix a été porté
sur les contes parce que ces œuvres sont très riches du point de vue
littéraire. Aussi ·sont-ils attrayants. L'humour, le merveilleux,
l'univers enchanté, le comique que comportent ces textes ( contes)
suscitent toujours le goût de la lecture chez l'enfant même s'il est
esseulé devant ceux-ci (ces textes).
A travers la lecture supplémentaire, en lisant ces contes, le
système éducatif cherche à améliorer ou accroître la vitesse de
déchiffrement ou de décryptage des écoliers (enfants).

1-4 : Contes et activités d'intégration


L'activité d'intégration est une activité pédagogique. Cette activité est
mise au goût du joursous la rubrique "Ecole et Nation" dans le

78
Propos recueilli auprès de OUA TT ARA Abou, conseiller pédagogique de secteur à l'IEP
Yopougon 1, lors de l'enquête menée auprès de certains encadreurs du système éducatif, (voir
annexe 4p-p 373 à 376).
180

système éducatif ivoirien. Elle consiste à examiner de nouveau en vue


de corriger ou de modifier, revoir ce que l 'enseigné, l'apprenant,
l'écolier a appris, l'activité d'intégration s'apparente à la révision.
Cette dernière était un ensemble d'exercices sous la rubrique "Ecole
et Développement''.
L'activité d'intégration présente trois intérêts :
un intérêt pédagogique
- un intérêtcognitif
- un intérêt social

4-1 : Intérêt pédagogique


L'intérêt pédagogique del'activité de l'intégration est perçu du
point de vue qu'elle allège la tâche de l'enseignant et rend l'action
d'examiner de nouveau des notions déjà apprises à l'enfant (écolier)
plus synthétique, plus efficace.
L'allègement du travail de l'éducateur trouve son explication
dans l'exécution d'une seule activité qui est l'exploitation d'un corpus
(un conte). Aussi, l'aspect synthétique s'explique par l'exécution de la
seule activité. Quant à l'efficacité, elle se justifie par le faite que cette
activité incorpore en son sein des activités sous-jacentes. Bref, elle
permet de revoir, de vérifier le bon état, le fonctionnement des notions
de vocabulaire, d'orthographe, de conjugaison, de grammaire,
d'expression écrite, d'expression orale, acquises antérieurement, chez
l'apprenant (l'écolier). Et plus encore, elle permet d'améliorer la
lecture chez celui-ci (l'élève).

Î
181

4-2 : Intérêt cognitif


L'intérêt au plan intellectuel est la fixation rigide des notions
acquises antérieurement par l'écolier, leur intériorisation par celui-ci.
Cette activité d'intégration favorise, l'incorporation de ces notions,
ces acquis dans le grand ensemble des connaissances de l'apprenant.
Ainsi ces acquis par le biais de cette activité deviennent des parties
intégrantes de la banque des connaissances de l'élève
(apprenant).L'écolier qui est soumis à une telle activité connaît une
croissance au plan intellectuel. Ainsi, son comportement et sa vision
du monde s'en trouvent influencés.

4-3 : Intérêt social


L'intérêt social est le résultat des intérêts sur les plans
pédagogique et intellectuel.
L'écolier une fois qu'il fait siens ces acquis antérieurs, il les
utilisera au bénéfice de la société. En effet, le substantialisme éthique
et intellectuel qu'acquiert l'enfant en exploitant les textes oraux, lui
permettra d'être un agent actif du développement économique et
social. Dans le programme scolaire ivoirien, précisément sous la
rubrique "Ecole et Nation", force est de constater que les textes
exploités dans les activités d'intégration sont en général des contes.
L'exploitation des contes dans cette activité est la conséquence
logique de la richesse de ces œuvres littéraires orales. Les contes sont
riches aux plans : pédagogique, didactique, socioculturel, linguistique.
Sur le plan pédagogique et didactique, ils sont motivants, significatifs,
variés ...
Sur le plan socioculturel, ils proposent des situations et des
référents culturels propres au milieu de vie de l'écolier ...
182

Au niveau linguistique, ils comportent ou renferment un lexique


et des structures syntaxiques, grammaticales riches, et adaptés au
niveau des apprenants.

5- Un exemple d'activité d'intégration

79
CONTE : Les deux amis (in tome I: corpus, p.339)
Kagou le chat et Pouh le chien sont des amis. Un jour, ils vont à la pêche. Kagou attrape sept
poissons. Pouh pêche trois poissons.
Pouh dit à Kagou
- Mangeons tes poissons. Nous allons partager les miens au village.
- D'accord, dit Kagou.
Au village, Kagou dit
- Pouh, partageons tes poissons maintenant.
- Non, je veux les vendre au marché.
Alors Kagou se jette sur Pouh. Celui-ci saule. Il marche sur la trompe de Hôlô, l'éléphant. Hôlô
glisse et casse les œufs de Nongon, la pintade. Les œufsfont un fleuve qui inonde le village.
Les villageois sont en colère. fis chassent Kagou el Pouh. Kagou n'est pas content. Voilà
pourquoi, ces deux animaux ne sont plus amis.
Conte populaire Tagbona.

Je réponds aux questions


1. Cite les personnages du texte.
2. Dis qui a provoqué la bagarre. Dis pourquoi.
3. Dis si les villageois ont raison de chasser Pouh et Kogou. Dis
pourquoi.
4. Dis qui des deux amis est rusé. Dis pourquoi.
Je trouve le sens des mots et ie les utilise dans des phrases
5. Pouh et Kogou se battent. Mais, tu sais que des amis ne doivent pas
se battre. Écris un mot étudié qui dit qu'ils doivent vivre ensemble,
sans histoire.
6. Les deux amis se battent. Pouh blesse Kogou. Celui-ci va alors

79
Conte populaire Tagbana. (in Français CE 1, Editions Eburnie, Abidjan, 2008, p.p.68, 69.
183

nettoyer sa plaie pour tuer les microbes. Écris le mot étudié qui
signifie cela.
7. Si Kogou veut acheter les poissons de Pouh, il va discuter avec lui
pour les acheter moins cher. Écris le mot étudié qui signifie cela.
Je sais utiliser les règles de fonctionnement de la langue
8. Relève dans le texte un mot contenant é, un mot contenant è et un
mot contenant ê.
9. Relève dans le texte un mot dans lequel "g" se lit "g" et un autre
dans lequel "g" se lit "j"
1 O. Relève dans le texte un mot dans lequel s se lits.
11. Relève dans le texte un groupe nominal.
12. Dis les éléments qui forment ce groupe nominal.
13. Relève dans le texte un nom propre et un nom commun.
14. Relève une phrase du texte qui contient le verbe être conjugué au
présent de l'indicatif.
Conjugue-le à toutes les personnes.
15. Relève une phrase du texte qui contient le verbe "aller" conjugué
au présent de l'indicatif.
Conjugue-le à toutes les personnes.

1-5 - Conte et éducation morale


« L'éducation morale: ensemble de règles, d'actions et de valeurs
prédéfinies contre lesquelles tous les actes et comportements sont
jugés par la société. Elles fonctionnent comme des normes sociales.
Au niveau social, l'éducation morale est l'ensemble des
connaissances destinées à préparer l'individu aux valeurs sociales et
à son rôle de citoyen.
184

Au niveau scolaire, l'éducation morale est une discipline qui vise à


amener l'individu à acquérir les comportements, attitudes, les
habiletés, les compétences nécessaires à une vie active et qui favorise
son insertion dans le milieu, en somme, à devenir un agent actif de
développement.
L'éducation morale à l'école permet à l'enfant de découvrir et de
comprendre le monde socio-économique et culturel qui ! 'entoure,
d'améliorer sa qualité de vie, de le préparer à assumer pleinement ses
responsabilités d'adulte lors de son insertion dans la vie activeet
ainsi, de l'encourager à prendre des initiatives pour participer
efficacement au développement du pays.
Cette discipline resserre les liens entre l'école et la vie de l'enfant
dans la famille et la communauté qui doit être le point de départ et
d' arrtvee
. , de cet enseignement.
. » 80
Bref, l'éducation morale est une unité pédagogique qui vise à
enseigner les leçons de morale aux enfants ( écoliers).
La morale est: « l'ensemble des règles de conduite considérées
comme impératives dans une société donnée. Elle est aussi la science
du bien et du mal».
L'éducation morale est une discipline dont l'action est
d'inculquer à un enfant, à un sujet, des règles de conduite considérées
comme impératives.
Dans le système éducatif ivoirien, selon des informations
recueillies auprès de bien des enseignants ou éducateurs, les contes
servent très souvent de corpus dans l'enseignement de certaines leçons
de morale. Ces contes exploités sont laissés à l'initiative de

80
ln Guide pédagogique, Education civique et morale, Frat mat édition- Michel Lafon éducation,
2009, p.18.
185

l'enseignant. Il choisit le conte qui traite du thème à aborder avec les


enfants (les élèves). Mais ce choix se fait en suivant la progression
pédagogique de l'unité pédagogique "éducation morale", conçue par
le système éducatif.
Exemple : Voici un conte exploité par un enseignant et ses écoliers
(conte: Les taches de la panthère, in tome 1: corpus, P.264). Le
choix de ce conte par cet éducateur vise à inculquer la notion de
solidarité aux enfants.

CONTE 81: Les tacites de la panthère (in tome I: corpus, p.331)

la panthère est un grand chat qui vit en brousse. Sa peau est couverte de beaux poils blancs.
La panthère est méchante. Elle tue et mange les biches. Les biches ne sont pas contentes.
Unjour, elles décident de se venger de la panthère. Elles creusent un grand trou.
Elles le recouvrent de branches et defeui!!es. C'est un piège.
Un soir, la panthère a faim. E!!e s'approche d'une jeune biche. E!!e bondit mais tombe dans le
trou. A lors les biches sortent de partout. Elles lui jettent des braises. les braises la brûlent. Elle
pleure.
C'est depuis ce jour que la panthère a des taches noires sur la peau.

Ce conte présente un espace hors des espaces géographiques, un


temps et des personnages.
Les personnages ici sont la panthère et les biches. Ces
personnages évoluent dans l'espace virtuel que présente ce récit. Ils
sont catégorisés de façon distincte. D'une pait, nous avons le
personnage qui symbolise le danger, la menace, la difficulté ...
C'est bien la panthère. D'autre pait, nous avons celui qui symbolise la
victime. En d'autres termes, c'est le sujet éprouvé, le personnage qui
est sujet à l'épreuve, la menace, la difficulté ...
Ici, la victime ou le sujet éprouvé est "les biches". Mais pour
vaincre la difficulté à laquelle sont sujettes les biches ; « Elles

81
Ce conte est extrait du livre de lecture CP2, CEDA, Abidjan, 2006, p.34.
186

creusent un grand trou. Elles le recouvrent de branches et de feuilles.


C'est un piège. Un soir, la panthère a faim. Elle s'approche d'une
jeune biche. Elle bondit mais tombe dans le trou. Alors les biches
sortent de partout. Elles lui jettent des braises. Les braises la brûlent.
Elle pleure ». Ce passage du texte montre, d'un côté la
synchronisation des efforts fournis par les biches. Cette
synchronisation des efforts se traduit par l'action de creuser ensemble
"un grand trou". Et, de l'autre côté, il présente l'action commune
menée par les biches. Cette action commune est ''jeter les braises sur
la panthère". Ces deux actes posés par les biches dans laissent
transparaître une valeur morale qu'est "la solidarité ". Avec la
solidarité, on peut relever les défis qui se présentent à nous, fussent-ils
petits ou grands.

5-2- Remarque
Les contes exploités au cours des leçons de morale ne
présentent pas d'histoires longues. Elles sont brèves. La brièveté de
celles-ci est liée au temps imparti à une séance de leçon de morale. Ce
temps est de 15 (quinze) minutes.

II- Perspectives de l'utilisation des légendes


Après avoir parcouru les manuels scolaires (les livres de
Français et d'Histoire) du primaire utilisés dans la période allant de
1985 à 2010, il appert que les légendes sont utilisées ou exploitées
dans les unités pédagogiques que sont : la lecture, l'animation lecture.
Aussi sont-elles utilisées dans des séances de révision.
187

11-1- Légendes et lecture


Sous la rubrique ''Ecole et Développement'', trois légendes ont
servi de textes de lecture dans le programme scolaire ivoirien. Ces
légendes sont: lalégende de Sadjo (au CEl), la légende Baoulé et la
légende des "Djinnés" et des "sorciers" (au CM2). En effet, ces
textes sont utilisés ou exploités en lecture parce que chacun d'eux
revêt au moins, l'un des quatre traits caractéristiques de la lecture (le
divertissement, l'instruction, l'information, l'élévation spirituelle).
La légende est une œuvre littéraire orale, très riche, qui peut se
classer à la fois dans les quatre registres de lecture (la lecture
d'information, la lecture de divertissement, la lecture d'instruction et
la lecture d'élévation). C'est le cas de "la légende Baoulé".
Elle informe (informations sur la situation initiale du peuple
Baoulé, sur leur migration ... ), instruit par le biais du lexique, des
structures grammaticales, syntaxiques et du noyau historique qu'elle
comporte. Elle divertit par le merveilleux gu' elle comporte et élève le
degré de spiritualité par l'existence de divinité qu'elle donne de voir.
Voici cette légende :

Légende 82: La légende Baoulé (in tome I : corpus, p.p.202-203)

li y a très longtemps vivait, au bord d'une lagune calme, une tribu paisible de nos frères.
Les jeunes hommes étaient nombreux, nobles et courageux, ses femmes étaient belles et joyeuses.
Et leur reine, la reine Pokou, était la plus belle parmi les belles. Depuis longtemps, très
longtemps, la paix était sur eux et les esclaves même fils des captifs des temps révolus, étaient
heureux près de leurs heureux maîtres.
Un jour, vinrent les ennemis, nombreux comme des magnans. Il fallut quitter les
paillottes, les plantations, la lagune poissonneuse, et laisser les filets, tout, pour fuir.
Ils partirent dans la forêt. lis laissèrent aux épines leurs pagnes, puis leur chair. Il fallait
fuir toujours sans repos, sans trêve, toujours talonnés par l'ennemi féroce. Et leur reine, la reine
Pokou, marchait la dernière portant au dos son enfant.

82
Supra p. l 12.
188

A leur passage, l'hyène ricanait, l'éléphant et le sanglier fuyaient, le chimpanzé grognait


et le lion étonné s'écartait du chemin. Enfin les broussailles apparurent, puis la savane el les
rôniers.
Harassés, exténués, amaigris, ils arrivèrent sur le soir au bord d'un grand fleuve dont le
cours se brisait sur d'énormes rochers. Et le fleuve mugissait, les .flots montaient jusqu'aux cimes
des arbres et retombaient et les fugitifs étaient glacés d'effroi.
Consternés, ils se regardaient. Est-ce là l'eau qui les faisait vivre naguère, l'Eau leur
grande amie? li avait fallu qu'un mauvais génie l'excitât contre eux. Et les conquérants
devenaient plus proches. Et pour la première fois, le sorcier parla - l'eau est devenue mauvaise,
dit-il, et elle ne s'apaisera que lorsque nous lui aurons donné ce que nous avons de plus cher. Et
chacun donna ses bracelets d'or et d'ivoire et tout ce qu'il avait pu sauver.
Mais le sorcier les repoussa du pied et montra le jeune prince, le bébé de six mois « Voilà
dit-il, ce que nous avons de plus précieux ».
Et la mère était aussi la reine et, droite au bord de l'abîme, elle leva l'enfant souriant au-
dessus de sa tête et le lança dans l'eau mugissante. Alors des hippopotames d'énormes
hippopotames émergèrent et, se plaçant les uns à la suite des autres, formèrent un pont et sur ce
pont miraculeux, le peuple entier passa en chantant.
Et la reine Pokou passa la dernière et trouva sur la rive son peuple prosterné. Mais la
reine était aussi la mère, et elle put dire seulement « baouli », ce qui veut dire « l'enfant est mort».
Et c'était la reine Pokou et le peuple garda le nom Baoulé.

Cette légende-revêt les quatre traits caractéristiques d'une lecture


complète.

Ces traits caractéristiques sont : informer, instruire, divertir et


élever.

Ce récit informe, car il fournit des informations à celui qui le lit ou


l'écoute, sur le sujet ou le personnage principal de la diégèse
(l'histoire).

Ces informations sont concentrées dans le passage que voici : ''le


peuple vivait au bord d'une lagune calme avec leur reine, la reine
Pokou. C'était une tribu paisible, un peuple courageux, les femmes
étaient belles et joyeuses. Mais un jour, vinrent les ennemis. Le
peuple(le peuple baoulé) se sentant menacé quittèrent cette zone
paisible pour une nouvelle contrée".
Ces informations susmentionnées se découvrent de la ligne 1 à la
ligne 7 du texte.
189

Une autre information est, aussi, fournie dans ce récit; c'est le


sacrifice du prince. Celui-ci est donné en sacrifice au génie del 'eau.
Cette phrase du texte met en lumière cette information : « Et la
mère était aussi la reine et, droite au bord de l'abîme, elle leva
l'enfant souriant · au-dessus de sa tête et le lança dans l'eau
mugissante. »
Cette légende instruit. Elle a une base historique ou un noyau
historique, c'est "la migration du peuple baoulé".
Celui qui écoute ou lit ce récit découvre cette migration. Aussi,
acquiert-il au plan grammatical, syntaxique et lexical des
connaissances.
Il peut acquérir des expressions nouvelles en vue de les utiliser dans
des situations de communications.
En guise d'exemples, nous avons "les temps révolus" (les temps
passés qui ne reviennent plus), "consternés" (très ennuyés, abattus,
accablés ... )

Cette légende divertit à travers son aspect attrayant, qui résulte du


merveilleux qu'elle comporte.
Celui-ci se découvre à travers ces passages du texte : « à leur passage,
l'hygiène ricanait, l'éléphant et le sanglier fuyaient, le chimpanzé
grognait et le lion étonné s'écartait du chemin.», « le fleuve
mugissait, les flots montaient jusqu'aux cimes des arbres et
retombaient »;« alors des hippopotames, d'énormes hippopotames
émergent et ,se plaçant les un à la suite des autres ,formèrent un pont
et sur ce pont miraculeux, le peuple entier passa en chantier ».
Ce récit élève. L'apprenant ou celui qui l'exploite cette
légende découvre un devin et une divinité.
190

Le devin est le sorcier; quant à la divinité, c'est le mauvais génie qui


aurait excité le fleuve.
Le sorcier avec sa connaissance du monde métaphysique a
décodé le message que leur véhiculait le génie du fleuve.
Ce message était "de sacrifier le jeune prince".
En effet, au-delà de la découverte du devin (le sorcier) et de la
divinité (le génie du fleuve), l'apprenant ou celui qui exploite cette
légende pourrait croire en l'existence de ceux-ci et en leur force supra-
humaine.

11-2 - Légendes et lecture animation


Selon les résultats d'une enquête que nous avons menés auprès
des enseignants du primaire, SINDE YOH Sévérin, à l'école primaire
confessionnelle franco-arabe HIDA Y A TOU N ACHI-INE (IEP
Yopougon 3) et KANE Seydou, à l'école primaire publique
SOGEFIHA GARE 1 (IEP Y opougon 1) ; il ressort que les légendes
sont exploitées en lecture animation, mais précisément dans les
séances d'exercices suivants :
- l'exercice qui consiste à raconter une histoire à un auditoire qui par
la suite répond à des questions de compréhension.
- et celui qui est la dramatisation d'une histoire. Aussi selon les propos
de ces enseignants ou éducateurs faut-il noter que ce sont les légendes
ethniques ( celles qui relatent les migrations des peuples, des tribus,
leurs installations, .. ) qui se prêtent mieux à ces exercices d'animation
lecture.
En effet, l'utilisation des légendes en lecture animation résulte
de leur aspect attrayant et de leur richesse au plan registre lecture.
191

Elles informent instruisent, divertissent les enfants et les élèvent au


plan spirituel. Bref ces textes, à travers le merveilleux qu'ils
comportent, égayent les enfants tout en les formant et les éduquant.
Exemple : la légende baoulé a été utilisée par des éducateurs en
lecture animation.

11-3 - Légendes .et révision


La révision dérive du mot latin ''revisio". En pédagogie elle est
un exercice qui a pour objectif de revoir, de repasser des acquis.
Autrement dit la révision est l'utilisation des acquis. Après avoir
parcouru les manuels de Français et d'Histoire utilisés dans le
programme scolaire ivoirien, de 1985 à 2010, nous relevons
l'exploitation d'une légende dans une séance de révision. Cette
révision se trouve dans le livre d'Histoire CE, page 54. Lequel livre a
été imprimé pour le compte des ''Nouvelles Editions Africaines- Mai
1988 ". La légende exploitée dans cette séance de révision est la
légende baoulé écrite par l'historien, Jean-Noël LOUCOU. Cette
légende figure ci-dessous :

La légende baoulé 83 (in tome I: corpus, p.p. 196-197)

Autrefois, nos ancêtres habitaient le Ghana actuel. le roi Oseï Toutou mourut. Une
querelle éclata entre ses successeurs. la guerre commença.
Abia Pokou s'enfuit avec son peuple.
On les poursuivit. Ils arrivèrent au bord du fleuve Comoé. le fleuve était en crue. Comment faire
pour traverser?
La reine dit « Nous sommes poursuivis par les ennemis, que pouvons-nousfaire pour leur
échapper ? »
le devin dit « Vous devez faire un sacrifice. Vous devez offrir au génie du fleuve ce que vous aimez
le plus, c'est-à-dire un erfantl »
La reine dit : « Trouvez-moi cet enfant )) Mais personne ne dit rien. la reine prit donc son propre

83
Jean-Noël LOUCOU, « Annales de l'Université d'Abidjan», 1976, tome IV, p. 125-129.
(in livre d'Histoire CE, imprimé pour le compte de NEA, Mai 1988, p.54).
192

enfant et le donna au devin. le devin le jeta dans le fleuve, Tchoô !


Alors, les hippopotames du fleuve, les rochers, les arbres qui se plièrent, ont formé un pont qui
traversait le fleuve.
La reine et son peuple sont passés sur l'autre rive. Ils étaient sauvés. la reine dit alors « Baouli »,
c'est-à-dire l'enfant est mort. Le peuple prit le nom de Baoulé. la reine dit : « C'est grâce à mon
sacrifice que nous avons été sauvés. Là où nous irons, je vous commanderai. »
Le peuple dit « Tu nous commanderas. »
D'après Jean-Noël Loucou,
Annales de l'Université d'Abidian,
1976, tome IV, p.

Cette légende a été utilisée comme support en séance de


révision, en histoire, sur la migration des peuples de Côte d'ivoire en
général, et particulièrement sur la migration du peuple Baoulé.
L'utilisation de ce récit se fonde sur deux raisons :l'une, historique et
l'autre, ludique.
La raison historique est que cette légende comporte un noyau
historique qu'est "la migration du peuple Baoulé". Ce noyau
historique peut être mieux saisi par l'élève, s'il exploite ce texte.
En effet, ce texte présente l'origine du peuple Baoulé qu'est le Ghana
actuel, le mobile du départ de ce peuple du Ghana qu'est la guerre, et
son parcours et son lieu d'asile. Ce peuple a traversé le fleuve Comoé
pour s'installer en Côte d'ivoire.
La raison ludique se traduit par le divertissement de l'élève à
travers l'exploitation de cette légende. Ce récit divertit ou égaye
l'élève par le biais du merveilleux qu'ils renferment. Ce merveilleux
s'observe à travers ce passage du texte : « Alors, les hippopotames du
fleuve, les rochers, les arbres qui plièrent, ont formé un pont qui
traversait le fleuve.
La reine et son peuple sont passés sur l'autre rive. Ils étaient
sauvés ». Selon une théorie psychopédagogique, l'élève apprend
mieux en se divertissant ou en s'amusant. La pratique des activités
ludiques, tels que le jeu, l'exploitation des textes oraux, crée une gai té,
193

une joie, en l'enfant, rend son esprit réceptif aux nouvelles


connaissances.

III - Perspectives d'utilisation de l'épopée


Il importe de noter que deux extraits ou épisodes de l'épopée de
Soundiata ont été utilisées dans le programme scolaire ivoirien. Ces
extraits, nous les avons relevés dans le manuel d'Histoire CM. Ils se
trouvent respectivement aux pages 32 et 36 de ce livre. Lequel livre a
été utilisé dans le système éducatif ivoirien pendant la période allant
de 1997 à 2010.
L'utilisation de ces extraits d'épopée peut être perçue sous deux
angles (la motivation, l'application).

111-1 - Epopée et motivation


« La motivation est l'ensemble des motifs qui expliquent un
acte, une conduite. La vision psychologique la caractérise ou la
définit comme l'action des forces conscientes ou inconscientes
déterminant le comportement d'un individu >>. 84 Bref, en pédagogie
elle est un procédé qui consiste à susciter l'envie, le goût d'apprendre
chez l'apprenant ou I'enseigné. Elle peut être intrinsèque ou
extrinsèque. Selon des propos recueillis auprès de certains enseignants
du primaire, il est donné de voir que les extraits ou épisodes d'épopées
inscrits dans le programme scolaire ivoirien servent de motivation
parfois, en dehors de leur fonction d'exercices d'application. En effet,
c'est l'aspect attrayant de ces textes qui fait naître le goût d'apprendre
chez l'écolier ou. l'élève. Plus précisément, c'est l'humour, le

84
Jean Piaget résumé dans un cours de psychopédagogie, CAFOP 1 Bouaké, année 1997.
194

merveilleux que comportent ces épisodes d'épopées qui divertissent


l'écolier, et entraînent une envie, un besoin de découvrir, d'apprendre
chez lui.
Exemple: cet extrait d'épopée est utilisé dans le programme scolaire
ivoirien comme '' moyen pour motiver les élèves''.

Le secret de Soumangourou Kanté 85(In tome I : corpus, p.329)


Les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté était un guerrier invulnérable. A
plusieurs reprises, Soundiata Keita l'avait attaqué sans pouvoir le vaincre. le jeune roi pensa
alors que l'empereur avait un secret. Il envoya sa sœur Kolakan, accompagnée d'un griot, pour
espionner Soumangourou. Celle-ci revint et dit : « On ne peut vaincre Soumangourou qu'en Le
blessant avec un ergot de coq blanc. » Soundiata aurait alors préparé une flèche avec un ergot de
coq blanc et aurait blessé mortellement Soumangourou à la bataille de Kirina. Ce dernier aurait
pris la fuite avant de disparaitre mystérieusement.

111-2 - Epopée et approfondissement ou application


L'approfondissement, en pédagogie, est la consolidation des
acquis, c'est aussi leur utilisation. Il est un exercice qui vient juste à
la fin d'une leçon. Autrement dit, il clôture la leçon. Les deux extraits
de l'épopée de Soundiata relevés dans le livre d'Histoire CM servent
d'approfondissement. Aussi faut-il noter que l'approfondissement a
pour objectif de faire fixer des notions par l'apprenant. Elle lui permet
de s'approprier ces notions.
En effet, l'utilisation de ces épisodes se fonde sur deux raisons.
La première raison est le lien qui existe entre ces derniers (les extraits
d'épopée) et les cours (leçons enseignées). Ces cours sont : l'Empire
Sosso et l'Empire du Mali. Quant à la seconde raison, c'est la détente,
le divertissement de l'élève par le biais de ces extraits d'épopée.
85
Cet épisode de l'épopée de Soundiata est extrait du livre d'Histoire CM, CEDA-HATIER,
Abidjan, 3e trimestre 1997, p.32.
195

Le lien existant entre ces épisodes d'épopée et les cours est les
faits historiques ·à savoir des actions menées par les Empereurs
Soumangourou Kanté et Soundiata Keïta. En effet, par l'exploitation
de ces textes l'écolier fixe bien, consolide les notions enseignées telles
que '' Soumangourou Kanté est ! 'Empereur du Sosso '.' et '' Soundiata
Keïta est I'Empereur du Mali ... ", en d'autres termes, il s'imprègne,
mieux, de l'histoire de l'empire Mading.

Le divertissement ou la détente se révèle à travers le


merveilleux que c_omportent ces textes oraux. Dans ces extraits de
récit, le merveilleux se découvre à travers ces passages :

Texte 1 (voir corpus p.330): « Soundiata aurait alors préparé une flèche avec un ergot de coq
blanc et aurait blessé mortellement Soumangourou à la bataille de Kirina. Ce dernier aurait pris
la fuite avant de disparaître mystérieusement».
Texte 2 (voir corpus p.330) « Soundiata décida de se lever pour porter secours à son peuple. Il
réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes, mais elle se courba sous son poids au
point de se briser. Une seconde et une troisième barre subirent le même sort ».

En général, à la fin d'un cours, l'écolier est fatigué, et il est


moins attentif.
Donc en . utilisant les textes oraux dans les séances
d'approfondissement ou d'application, ces séances placées en fin de
cours (leçon) ; cela ravive son attention. Et il consolide, fixe les
notions enseignées en s'amusant ou se divertissant.
Voici un exemple d'extrait d'épopée utilisé dans une séance
d'application.
196

L'épopée de Soundiata86(voir tome I: corpus, p.329)

les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté Empereur du Sasso, avait épargné le
prince manding Soundiata Keita parce qu'il était infime.
Mais un jour, excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour porter
secours à son peuple. li réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes, mais elle se
courba sous son poids au point de se briser. Une seconde el une troisième barre subirent le même
sort.
Enfin, quelqu'un s'écria « Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu'il se redresse en
s'appuyant dessus.
C'est en s'appuyant sur l'insigne royal que Soundiata se mit débout. Sa mère se mit alors
chanter:
« lion, prends le carquois !
lion, prends l'arc du Manding !
Mon fils Soundiata a pu courir, Honneur! Plutôt la mort que la honte l »

Cet extrait est exploité en fin de cours sur l'Empire du Mali. Il


montre la bravoure de ! 'Empereur Soundiata Kéita qui a évincé
Soumangourou Kanté, ! 'Empereur du Sosso.

86
Cet épisode de l'épopée de Soundiata est extrait du livre d'Histoire CM, CEDA-HATIER,
Abidjan, 3c trimestre, 1997, p.36.
197

CHAPITRE II : PROPORTIONS DE
SELECTION DES
.CONTES,DESLEGENDESET
DES EPOPEES

L'apprentissage est un ensemble de processus qui permet de


passer d'un état, d'un comportement initial (A) à un état, à un
comportement final (B) dans le sens du progrès. C'est un ensemble de
techniques, d'exercices pratiques, de savoirs, entrant dans le cadre
d'un processus didactique, aboutissant à un état d'accomplissement ou
d'initiation qui n'est autre que la reconnaissance d'une qualification
pour la maîtrise d'un phénomène qu'on ignorait. Aussi peut-on dire
que c'est l'acquisition d'expertise nouvelle ou de notion nouvelle,
suite à une formation. Mais, pour faire acquérir une notion nouvelle à
un sujet (apprenant), il importe de tenir compte de bien des facteurs.
Ces facteurs sont :
- Facteurs liés à l'apprenant;
- Facteurs liés au milieu socioculturel ;
- Facteurs liés à la planification ou à l'organisation;
- Facteurs liés à l'enseignant et à l'objet, à la chose, à la notion,
au phénomène enseigné ( e ).
En plus des facteurs d'un apprentissage actif, qu'il fait siennes, le
système éducatif ivoirien a tenu compte d'un nombre de proportions
pour la sélection des contes, des légendes et des épopées enseignés au
primaire. Ces proportions sont l'âge de l'apprenant, le contexte
socioculturel, les thèmes abordés dans le programme, l'équipe de
198

sélection des notions à enseigner, la provenance des notions à


enseigner.

I - Sélection des contes, des légendes, des épopées et l'âge


de l'apprenant
Les finalités de l'éducation en Côte d'Ivoire sont définies par le
pouvoir politique. Elles sont fonction des besoins du pays, du citoyen
qu'on veut former et des valeurs fondamentales. Ces finalités de
l'éducation visent à former un citoyen responsable, un agent actif du
développement économique et social, capable de s'intégrer dans
toutes les situations dans ce monde en mutation ( en évolution). Pour la
réalisation de ce dessein, l'école ivoirienne a intégré dans son
programme scolaire, au primaire, l'utilisation, ou l'exploitation des
contes, des légendes et des épopées. Ces genres littéraires oraux
éveillent la personnalité de l'enfant, participent à sa socialisation. Ils
développent chez lui le sens civique et moral. Mais, l'enseignement de
ces œuvres orales tient compte de l'âge de l'enfant. Leurs
exploitations avec les écoliers sont amorcées à des périodes bien
déterminées de l'enfance.
En effet, l'enfance c'est la période de la vie de l'être humain qui
commence à la naissance et finit à l'adolescence. Pendant cette
période, l'être humain évolue physiquement, intellectuellement,
socialement. Chez un homme, la durée de l'enfance est égale au tiers
(1/3) de sa vie. A cet âge, où se construit la personnalité de l'individu,
laquelle, formée à partir du refoulement des situations vécues comme
source d'angoisses, de culpabilités, le jeu, le divertissement sont
199

indispensables. C'est d'ailleurs pour y répondre que les contes, les


légendes et les épopées sont enseignés aux enfants (écoliers).
Ainsi, selon le psychologue Jean Piaget, dans son ouvrage
intitulé le langage et la pensé chez l'enfant, l'enfance se subdivise en
quatre étapes. Chacune de ces étapes est balisée par des âges bien
définis.
Les étapes de l'enfance et leurs âges correspondants sont :
- L'étape sensorimotrice ( de O à 2 ans) ;
L'étape préopératoire ( de 3 à 6 ou 7 ans) ;
L'étape des opérations concrètes ( de 7 ou 9 à 10 ans) ;
L'étape des opérations formelles (de 10 à l'adolescence)
Après l'investigation que nous avons menée dans le système
éducatif ivoirien et précisément au niveau du programme du primaire,
il ressort que l'exploitation des contes avec les enfants commence à la
fin de l'étape préopératoire 7 ans, au CP2 (voire début des opérations
concrètes) et se poursuit jusqu'au CM2. Celle des légendes est
amorcée à l'étape des opérations concrètes à 8 ans, au CE 1 et el le se
poursuit jusqu'au CM2. Quant à l'exploitation des épopées, elle
commence à l'étape des opérations formelles à 10 ans. Cette
exploitation a lieu dans les classes de CMl et CM2.
Aussi faut- il noter que l'enseignement de ces textes aux enfants
est fonction de leur accessibilité, c'est-à-dire les textes les plus
accessibles sont. 'exploités avec les plus jeunes et les moins
accessibles, avec les plus âgés. Cela est plus perçu au niveau de
l'exploitation des contes.
Il faut noter que la légende et l'épopée comportent toutes des
noyaux historiques. Elles relatent des faits historiques. Certes, elles ne
200

sont de l'histoire, scientifiquement appréhendée, mais, sous certains


rapports, elles s'y apparentent.
Ce sont les traits communs entre "1 'Histoire" et ces genres
littéraires oraux qui justifient la non exploitation de ces derniers au
CP. Car "!'Histoire" (unité pédagogique) fait partie des activités
d'éveil au milieu (A.E.M), et ces activités ne sont enseignées qu'à
des enfants qui sont à l'étape des opérations concrètes ou à l'étape des
opérations formelles.

II - Sélection des contes, des légendes, des épopées et


contexte socioculturel
L'élève, le sujet ou le citoyen, pour lequel les contes, les
légendes et les épopées, sont utilisés comme moyens d'éducation et sa
formation, est appelé à vivre dans la société, et doit s'accommoder
aux règles de cette dernière.
Ainsi pour son intégration harmonieuse dans la communauté (la
société) les contes, les légendes et les épopées, à lui enseignés doivent,
dans des proportions, correspondre au contexte socioculturel. Bref, les
genres littéraires oraux enseignés aux écoliers et le contexte
socioculturel ne doivent pas être en dichotomie. Les œuvres orales
enseignées aux élèves doivent poser des situations et des référents
culturels propres au milieu de l'apprenant (l'enfant). Elles doivent être
exemptes de stéréotypes discriminatoires surie plan humain (fille et
garçon) et sur le plan religieux.
Dans le système éducatif ivoirien, ces critères de sélection sont
observables à travers les contes, les légendes et les épopées exploités
avec les écoliers.
201

Sous la rubrique "Ecole et Développement", l'école ivoirienne,


dans le souci de faire sortir le pays de la situation de sous-
développement a enseigné aux enfants bien des œuvres orales
africaines etquelques œuvres orales d'origine : européenne, asiatique,
américaine, seychelloise, antillaise et malgache. En effet, cet
enseignement de genres littéraires d'origines diverses répond à la
recherche du développement. Car tout développement n'est possible
que si on ajoute aux valeurs endogènes des valeurs exogènes. En effet,
les œuvres orales africaines enseignées posent des référents propres
au milieu de l'écolier ivoirien ou posent des référents propres à celui
de l'enfant africain en général. Aussi une universalité du point de vue
humain (homme et femme), du point de vue religieux ou spirituel se
découvre à travers toutes ces œuvres orales enseignées aux enfants
(écoliers), C'est-à-dire les messages véhiculés par ces œuvres
s'adressent tant bien aux femmes qu'aux hommes (garçons et filles).
Dans leurs mentions, ces œuvres ne donnent pas de voir des
stéréotypes discriminatoires à l'endroit des croyances ou confessions
religieuses.
Sous la rubrique "Ecole et Nation", la Côte d'Ivoire se trouve dans
un nouveau contexte social: la crise sociopolitique de qu'elle a connu
en 2002, corollaire de multiple clivages sociaux créés. Ainsi, l'école
ivoirienne, ne pouvant pas se tenir en marge de cette situation
détériorante du tissu social du pays, opte pour l'enseignement de
quelques œuvres orales africaines. Lesquelles prônent, aux écoliers, la
morale sociale, dont essentiellement, l'acceptation de l'autre aux.
Parmi ces œuvres, nous pouvons citer entre autres les contes
intitulés : "les tâches de la panthère " (voir tome Ip.334), "les
chasseurs" (voir tome Ip.259) et "une guerre évitée" (voir tome
202

Ip.339). Ces récits prônent respectivement les valeurs morales que


sont:
La solidarité, l'entente et la paix.
Aucune nation africaine ne peut se construire, ne peut se
réconcilier avec elle-même, ne peut résister aux pressions des
civilisations étrangères, si elle ne s'approprie ses valeurs propres.
L'intégration des valeurs africaines, donc explique l'enseignement des
contes africains aux écoliers ivoiriens, dans les classes de CP2, CEl,
CE2, CMl et CM2 sous la rubrique "Ecole et Nation". Ces œuvres
littéraires orales prônent la morale sociale. Laquelle est le gage d'une
société solide et réconciliée avec elle-même.
Il importe de noter que pour introduire des œuvres littéraires
orales dans un programme scolaire, il faut tenir compte du contexte
socioculturel. Bref les œuvres à enseigner doivent répondre aux
aspirations du peuple qui va les utiliser ou les exploiter dans son
système éducatif.

III - Sélection des contes, des légendes, des épopées


et thèmes abordés dans le programme
Dans le système éducatif ivoirien, fo1*~st de constater que
chaque cours ou classe a son programme qui lui est propre. C'est
l'ensemble de ces programmes des classes qui constitue le
programme scolaire. Ils sont définis par le système éducatif.
Constitués d'unités pédagogiques (les matières) et d'exercices
pédagogiques, ces. programmes abordent des thèmes. Lesquels sont
enseignés selon une progression au cours de l'année scolaire. Au
203

niveau de chaque cours, la progression est se subdivisée en semaine


scolaire. Elle s'étend sur quatre jours Gours ouvrables).
Selon la progression, à chaque semaine scolaire correspond un thème
bien donné que l'enseignant doit aborder avec les enfants (les élèves).
Il importe de retenir que les thèmes du programme sont fonction du
type de citoyen que le système éducatif veut former ( un citoyen
accompli ... )
Aussi, ce choix des thèmes est fonction des intérêts
pédagogiques.
La vision du système éducatif qui est de former des citoyens
accomplis, en d'autres termes, de former des citoyens responsables,
des agents actifs du développement économique et social capables de
s'adapter aux réalités d'un monde en pleine évolution ou mutation,
exige une corrélation, du point de vue thématique ou linguistique,
entre le thème de la semaine scolaire et les leçons enseignées ou les
corpus exploités dans ladite semaine.
Les contes, les légendes et les épopées, exploités dans certaines
unités pédagogiques ou dans certains exercices pédagogiques, dans le
système éducatif ivoirien, au primaire, visent à former des enfants, des
citoyens socialement accomplis.
La vision de former des citoyens accomplis cadre avec des
thèmes des semaines scolaires et des œuvres orales. En effet, cet
objectif que le système éducatif ivoirien veut atteindre avec
l'enseignement de ces thèmes et de ces œuvres nous a conduit à
parcourir les manuels "de Français" et "d'histoire" utilisés dans ce
système éducatif, dans le programme d'enseignement primaire de
1985 à 201 O. Aussi nous a-t-il conduit à recueillir des informations
204

auprès du CNFPM (Centre National de Formation et Production de


Matériels Didactiques).
L'analyse des manuels "de Français" et "d'Histoire" et les
informations recueillies nous donnent de voir que chacune des œuvres
exploitées s'inscrit sous un thème. Lequel thème, en général, a un
rapport avec le corpus ou l 'œuvre exploité ( e ), du point de vue
thématique ou contenu linguistique.
De l'analyse des documents du primaire que nous avons faite, et
des informations .que nous avons recueillies auprès du CNFPM
(Centre National de Formation et Production de Matériels
Didactiques), de façon générale il ressort que la sélection des contes,
des légendes et des épopées enseignés dans le programme scolaire
ivoirien s'est faite ou s'est opérée en tenant compte des thèmes définis
par le système éducatif, qui sont abordés par les enseignants et leurs
écoliers (élèves). Ils concordent avec les corpus exploités, du point de
vue thématique ou du point de vue contenu linguistique.
Examinons à présent les corpus qui suivent, étayant l'existence
d'une corrélation .entre les œuvres orales exploitées et les thèmes
abordés dans le programme scolaire ivoirien.
Les corpus à examiner sont :
Conte: La forêt sacrée, in Français CM2, NEA/EDICEF,
Abidjan, 1989 ;
Légende : Légende des « djinnées » et des « sorciers», m
Français CM2, NEA/EDICEF, Abidjan, 1989 ;
Conte : Les animaux cherchent leur représentant, in Français
CMI, NEI, Abidjan 2000 ;
Epopée : L'épopée de Soundiata, in Histoire CM, CEDA-Hatier,
Abidjan 3e trimestre 1987 ;
205

Conte : une guerre évitée, in Français CEJ, Editions Eburnie,


Abidjan, Août 2008.

L'examen de chacune de ces œuvres va se faire selon une


approche thématique ou une approche linguistique pour mettre en
lumière la corrélation existante ente chacune d'elles et le thème
hebdomadaire sous lequel elle est inscrite.

1- Rapport existant entre ce conte et le thème de la


semaine scolaire.

87
CONTE : La forêt sacrée (in tome I: corpus, p.p.183-184)

L'on raconte qu'une femme nommée Ba loi, créa un jardin potager dans une forêt où nul
ne devait pénétrer :
« Comme c'était la première fois, depuis la création du monde, qu'elle était cultivée, celle
terre interdite se révéla d'une fertilité inouïe, et le champ produisit en abondance, mais Baloi ne
voulut point récolter.
Un certain jour. Tiémoko, son mari, ayant reçu des étrangers de marque et les
condiments étant venus à manquer au village, Baloi trouva plus avantageux d'utiliser les produits
de son champ. Elle donna l'ordre à l'une des servantes d'aller cueillir une corbeille de gombo. En
toute hâte Sarran, la servante, se rendit au champ, mais, dès qu'elle tendit la main le gombo se mit
à chanter.
Charmée par un chant aussi mélodieux que sensé, la jeune Sarran ne songea plus à
cueillir le condiment ni à retourner à la maison. Bien au contraire elle dansait autour de la plante.
Comme la première servante tardait à revenir, Baloi en désigna une autre. Celle-ci
trouva Sarran muette, tournant et gesticulant autour de la plante à gombo. Parce qu'elle
n'entendait pas le chant - car c'était un chant de sortilège - elle pense tout naturellement que sa
camarades 'amusait au lieu de faire ce que la patronne avait ordonné. Sans donc s'occuper d'elle,
elle fonça directement sur la plante, mais juste à ce moment-là elle entendit le chant mystérieux et,
prise à son tour sous le même charme, elle se mit à danser en cadence avec Sarran.
Une troisième, puis une quatrième et enfin une cinquième domestique envoyée à la suite de Sarran
furent retenues dans les mêmes conditions. Alors, Baloi, énervée, se rendit en personne au champ
munie d'un long fouet avec l'intention bien arrêtée d'appliquer à ses servantes la correction que
méritait leur insouciance. Quand elle les vit dansant en rond autour du pied de gombo, elle leur
cria sur un ton de colère :
« Je vous ai dit de faire vite, car les étrangers ont faim, et vous, vous êtes ici en train de
danser:»

87
F. J. AMON D' ABY, « .La mare aux crocodiles», NEA, Abidjan, 1983, p.200).
206

Mais dès qu'elle tendit la main vers une gousse de gombo, elle entendit le chant, et prise
sous le même charme elle se mit, elle aussi, à danser en rond à la suite de ses domestiques.
Intrigué par l'absence prolongée de sa femme et de ses servantes, Tiémoko le mari de
Baloi, alerta le chef de terre et les notables. On battit le tam-tam de guerre et tout ce que le village
comptait d'hommes valides partit à la recherche des ma/heureuses. On ne tarda pas à les
retrouver dans la forêt sacrée, un bras tendu et dansant en cadence. Soudain, le chant du gombo
devint perceptible à tous ceux qui étaient là.
Ce que voyant, le chef de terre, prêtre des divinités agraires déclara : « Nos pères nous
ont légué cette forêt sacrée que nous devons transmettre intacte à nos enfants. C'est pour avoir
profané ce lieu que Baloi est retenue prisonnière ici.
le chef de terre aspergea d'une eau spéciale la femme et ses servantes, et sur-le-champ
elles furent soustraites à l'influence magique du bois sacré. Voilà pourquoi chez nous, il est
interdit de cultiver dans une forêt sacrée. »
Fi. Amon d'Aby, la mare aux crocodiles,
Nouvelles Editions Africaines, T 973.

Ce conte est tiré du livre de Français CM2, NEA/EDOCEF,


Abidjan, 1989, P.200. Selon la progression, il est enseigné à la
seizième (16e) semaine scolaire. Cette semaine a pour thème
"L'agriculture".
Une approche thématique de ce conte a permis de dégager le
thème majeur de ce dernier. Ce thème est ''le respect". II appert que
celui-ci est différent du thème de la semaine scolaire. Ici, la
corrélation entre ce conte et le thème de la semaine n'est pas d'ordre
thématique. En effet, cette opposition au plan thématique nous amène
à faire une approche linguistique de ce conte tout en nous inscrivant
dans le domaine lexical. De cette approche linguistique, l'existence
d'un champ lexical dans ce conte qui renvoie au thème de la semaine
scolaire se révèle. Le schéma qui suit permet de mieux découvrir la
corrélation existant entre ce conte et le thème de la semaine scolaire.
207

Schéma

Le champ lexical

Le conte - Un jardin potager


Le thème
- Une forêt
de la semaine
La forêt sacrée - Les produits
- Son champ L' Agriculture
- Gombo
- Une gousse de gombo
- Terre

Ce schéma illustre le lien qui existe entre ce conte intitulé "la


forêt sacrée", extrait du livre de Français CM2, NEA /EDICEF,
Abidjan, 1989, p.200, et le thème abordé dans le programme scolaire
ivoirien, selon la progression. Ce thème est "l'agriculture".
Le schéma ci-dessus présente trois entités ou éléments que sont
le conte (le texte), le thème de la semaine et le champ lexical. Le conte
est le texte que les élèves doivent étudier, en d'autres termes, c'est le
récit qui leur doit être enseigné. Ici, il est intitulé "la forêt sacrée".
Concernant le thème de la semaine, c'est le sujet à aborder pendant la
semaine. Le sujet est "l'agriculture".
Quant au champ lexical, il n'est rien d'autre que des mots et
expressions que comporte le conte (un jardin, une forêt, les produits,
son champ ... ). Ces mots et expressions renvoient à la notion de
"l'agriculture". Ainsi donc, du point de vue linguistique, il y a une
corrélation ou un lien entre ce conte à étudier et le thème de la
semame.
208

2- Rapport existant entre cette légende et le thème de la


semaine scolaire.

LEGENDE 88: La légende des « djinnés » et des « sorciers » (in tome I :


corpus, p.p.204-205).

Les « djinnés» étaient des personnages invisibles, vivant dans les forêts épaisses et les
grandes clairières. lis se promenaient de préférence à l'heure où le soleil est le plus chaud. Mais
ils ne se mariaient que le soir, quand le soleil descend et l'ombre va couvrir la terre. Ils frôlaient
les hommes sous forme de vents chauds ou froids qui se déplaçaient à une grande allure. Parfois,
ils arrivaient ainsi à rendre les hommes fous ...
les « djinnés » pouvaient également changer le couscous jaune des hommes en couscous
rouge du Diable; ils pouvaient remplacer un bébé bien fait et bien portant, par un bébé très laid
avec une tête énorme et de gros yeux blancs. le pauvre bébé restait malade et ne grandissait pas.
Aussi, au pays des hommes, tout le monde avait peur des « djinnés » et on se protégeait
contre eux en portant des gris-gris.
Quant aux sorciers, c'étaient des hommes en chair et en os, mais qui avaient un pouvoir
extraordinaire. Ils étaient capables de changer de forme ou se rendre invisibles comme les «
djinnés ». lis pouvaient se transformer en courant d'air, en fourmi, en serpent, en épine, etc. lis
pouvaient donner des maux de tête ou des maux de ventre, blesser ou rendre malade la personne à
qui ils voulaient faire du ·mal. Tout le monde croyait que les « sorciers» étaient des buveurs de
sang et des mangeurs d'âmes.
Leuk fit connaitre à Samba ce qu'il pensait de la légende des << djinnés » et « des
sorciers».
« Je crois, pour ma part, dit-il, qu'il n'existe ni « djinnés », ni « sorciers ». les hommes
ignorent la vraie cause des maladies graves qui les attaquent brusquement. Alors ils croient que
ces maladies sont causées par des méchants génies.
Je suis sûr que, lorsque les hommes seront plus instruits, la légende des « djinnés » et des
«sorciers» disparaitra facilement»

D'après un extrait de L. Senghor « la belle histoire de leuk-le-lièvre J>. ISTRA

Cette légende est extraite du livre de Français CM2,


NEA/EDICEF, Abidjan, 1989, p.300. Suivant la progression, elle est
enseignée à la vingt-quatrième (24e) semaine scolaire qui a pour thème
"le progrès".
Une approche thématique de cette légende a permis de dégager
"l'ignorance" comme thème majeur de ladite légende. Ce thème est

88
Supra p.118.
209

en dichotomie avec celui de la semaine scolaire. Cette opposition des


thèmes conduit à une approche linguistique de cette légende. Cette
seconde approche met à découvert l'existence d'un champ lexical dans
cette œuvre qui renvoie au thème de la semaine scolaire.
Le schéma qui suit est illustratif de la corrélation existant entre
cette légende et le thème de la semaine :

Schéma

Le thème de
La légende Le champ lexical la semaine

La légende des - Les hommes seront plus Le progrès


« djinnés » et des instruits- La légende des
« sorciers » « djinnés » et des
«sorciers» disparaîtra

Ce schéma nous montre ou présente le lien qui existe entre


cette légende, intitulée "la légende des « djinnés » et des « sorciers»",
extraite du livre du Français CM2, NEA/EDICEF, Abidjan, 1989,
p.300, et le thème abordé dans le programme scolaire ivoirien, selon la
progression. Ce thème est "le progrès".
Le schéma ci-dessus présente trois entités ou éléments que
sont la légende (le texte) le thème de la semaine et le champ lexical.
La légende est le texte à enseigner aux élèves. Ici, elle est intitulée "la
légende des « djinnées » et des « sorciers»".
Concernant le thème de la semaine, c'est le sujet à aborder pendant la
semaine. Le sujet, ici, est "le progrès".
Quant au champ lexical, il n'est rien d'autre que des mots et
expressions que renferme la légende (les hommes seront plus instruits,
210

la légende des « djinnés » et des « sorciers» disparaîtra ... ). Ces mots


et expressions renvoient à la notion de "progrès". Ainsi, nous pouvons
déduire qu'il y a une corrélation, du point de vue linguistique, entre
cette légende et le thème de la semaine.

3- Rapport existant entre ce conte et le thème de la


semaine scolaire.

CONTE 89: Les animaux cherchent leur représentant (in tome


I : corpus, p.293-294)

Un jour, toute la faunes 'est réunie pour élire son représentant à L'ONU (des animaux).
C'est alors que, d'un accord tacite, tous les regards se sont tournés vers le chien. En tout cas,
pour la majeure partie de la communauté, Le canidé présentait le meilleur profil. IL y eut une seule
voix discordante qui, bien qu 'étouffée par les clameurs, se fit tout de même entendre. En effet, le
lièvre, marqua son désaccord d'un ton ferme et clair. "Chers amis, je suis désolé de le dire, mais
le chien ne peut pas nous représenter. Tôt ou tard, il va nous honnir". Naturellement, le lièvre fut
proprement conspué, mais il garda son calme jusqu'au moment de La campagne électorale. Ainsi,
L'éléphant se présenta avec ses atouts devant Les animaux pour défendre son programme. On
trouva sa peau trop rugueuse et ses propos très rudes. Vint le tour du lion : "Il me suffit
simplement de rugir et de rougir les yeux pour que votre cause soit défendue", dit-il. Et la faune
de répliquer: "Cher ami, il ne s'agit nullement de contraindre mais de convaincre". Enfin, arriva
le chien. A peine eût-il ouvert son museau que ses nombreux partisans se roulèrent à terre.
l'heureux candidat remercia la foule : "Votre geste me va tout droit au cœur. Vous avez fait le
bon choix".
Pendant que le discours du chien enflammait ses multiples partenaires, le lièvre tenait fermement
sa revanche, cachée dans un grand boubou. Car, très tôt le matin, il était allé chez le boucher du
village pour lui demander un fémur de bœuf bien charnu. Aussi, au moment où lafoule s 'extasiait
devant les belles promesses de son idole, le lièvre lança le fémur juste devant la tribune où le
chien tenait une harangue. JI bondit immédiatement, à la vue de la viande. Et le lièvre sortit
fièrement de sa cachette : "Je vous l'avais dit comment voulez-vous qu'un candidat incapable de
se retenir, puisse valablement défendre vos intérêts ? "
C'est ainsi que la communauté des animaux, déçue par le chien, choisit Le lion comme son roi.
Conte Bété Côte d'tivoire.
Extrait du quotidien le jour ni 491, 27/01/2000.

89
Conte Bété de Côte d'Ivoire, extrait du quotidien le jour n° 1491, 27/01/2000. (inFrançais CM!,
NET, Abidjan, 2000, p.170).
211

Ce conte est extrait du livre de Français CMl, NEA, Abidjan,


2000, P.170. Il est enseigné, selon la progression, à la seizième (16e)
semaine scolaire.
Une approche thématique donne de voir "la gourmandise"
comme thème majeur de ce conte. Ce thème est différent de celui de la
semaine scolaire qui est "les animaux". Mais, sur le plan
linguistique, il y apparaît un champ lexical, qui renvoie au thème de la
semaine scolaire. ·
Schéma
Le champ lexical
Le conte
Le thème de la
-La faune, des animaux
Les animaux semaine
cherchent leur -le chien, le lièvre Les animaux
représentant
-1' éléphant, le lion, bœuf

Ce schéma présente le lien qui existe entre ce conte, intitulé


"les animaux cherchent leur représentant", extrait du livre de Français
CMl, NEA, Abidjan, 2000, p.3, et le thème abordé dans le
programme scolaire ivoirien, selon la progression. Ce thème est "les
animaux".
Le schéma ci-dessus présente trois entités ou éléments que
sont: le conte (le texte), le thème de la semaine et le champ lexical.
Le conte est le texte à enseigner aux élèves. Il est intitulé "les
animaux cherchent leur représentant".
Concernant le thème de la semaine, il est le sujet à aborder
pendant la semaine. Ce sujet, ici, est "les animaux".
212

Quant au champ lexical, il est un ensemble de mots et


expressions que comporte le conte (la faune, des animaux, le chien, le
lièvre, l'éléphant, le lion, le bœuf...). Ces mots et expressions
renvoient à la notion "d'animaux". Ainsi donc, il ressort qu'un lien
existe entre ce conte et le thème de la semaine. Il est d'ordre
linguistique.

4- Rapport existant entre cette épopée et le thème de la


semaine scolaire.

EPOPEE 90: L'epopee de soundiata


les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté Empereur du Sosso, avait épargné le
prince manding Soundiata Keita parce qu'il était infime.
Mais 1111 jour, excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour porter
secours à son peuple. JI réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes, mais elle se
courba sous son poids au point de se briser. Une seconde et une troisième barre subirent le même
sari.
Enfin, quelqu'un s'écria « Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu'il se redresse en
s'appuyant dessus.
C'est en s'appuyant sur l'insigne royal que Soundiata se mil débout. Sa mère se mit alors
chanter:
« lion, prends le carquois !
lion, prends l'arc du manding !
Mon fils Soundiata a pu courir, Honneur! Plutôt la mort que la home!"

Cet extrait d'épopée est tiré du livre d'Histoire CM, CEDA-


HATIER, Abidjan, trimestre 1997, p.36. Il permet d'approfondir, de
fixer des informations relatives aux empereurs des empires Sosso et
Mali. Le thème de cette épopée est "la bravoure".
Dans sa mention, cet extrait d'épopée évoque des éléments, des
faits et des situations qui rentrent dans le cadre du thème de la
semaine scolaire. Lequel thème est "Les grands empires de la
boucle du Niger":

90
Supra p.121.
213

Les éléments historiques, que comporte l'extrait du récit et, qui


renvoient au thème : "les grands empires de la boucle du Niger " sont
"la présentation de Soumangourou Kanté qui est ! 'Empereur du
Sosso" et "Celle de Sounadiata Keïta qui est le prince manding".
Ces présentations sont perçues à travers ce passage du récit : « les
traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté Empereur du
Sasso, avait épargné le prince manding Soundiata Keita parce qu'il
était infirme».
En sus de ces éléments historiques, il y a des faits historiques
qui se rapportent au thème de la semaine susmentionné. Ces faits
sont: d'une part, "le manding est dominé par Sosso", et d'autre part,
"avec le prince Soundiata Keïta, le Manding se libère de cette
suprématie exercé par le Sosso".
Ils se découvrent à travers ce passage du texte : « Mais un jour,
excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour
porter secours à son peuple ».
Ainsi, ces éléments et faits historiques permettent d'établir un
lien entre cet extrait d'épopée et le thème de cette semaine scolaire.

5- Rapport existant entre ce conte et le thème de la


semaine scolaire.

CONTE 91: Une guerre évitée (in tome I: corpus, p.338)

Grand-père raconte une histoire: « Autrefois, des singes roux et des singes noirs vivaient de
chaque côté d'une rivière. Chaque tribu avait un perroquet qui surveillait les singes d'en/ace.
Un jour, le perroquet des singes roux dit :
je vois les singes noirs; ils ont des cailloux en main.
Attention ! dit le chef des singes roux, ils vont nous attaquer.
Ramassons aussi des cailloux !

91
Supra p.133.
214

Alors les singes roux obéissent.


le perroquet des singes noirs les voit. li avertit ses amis. leur chef inquiet dit :
- nous nous préparons pour un jeu. Mais les autres veulent faire la guerre. Il faut
ramasser beaucoup plus de cailloux. Pendant des jours les singes ramassent des cailloux. Un
matin, il n '.Y a plus rien à ramasser.
Alors les singes des deux tribus tiennent une réunion. Ils jettent tous les cailloux dans la rivière. lis
font la paix ».
D'après Dimiter !nkiow, la guerre des singes,
ln le chameau volant, « Cascade Contes »,
Rageot Editeur.

Ce conte est extrait du livre de Français CE 1, Edition Eburnie,


Abidjan, Août 2008, p.46. Suivant la progression, il est enseigné à la
sixième (6e) semaine scolaire. Cette semaine apour thème "la paix et
la tolérance''.
Ce récit présente des personnages qui vivent respectivement
dans deux espaces virtuels contigus. Ces personnages sont les singes
roux, les singes noirs et deux perroquets. Quant aux espaces, ils sont
constitués des deux côtés de la rivière.
Les sujets, selon l'histoire narrée, vivaient paisiblement et ils
étaient de bons voisins. Désespérément, ce bon voisinage va se
transformer en une promiscuité. Cette promiscuité est perçue à travers
ce passage du texte : « Un jour, le perroquet des singes roux dit :
- Je vois les singes noirs ; ils ont des cailloux en main.
- Attention ! dit le chef des singes roux, ils vont nous attaquer.
Ramassons aussi des cailloux ! Alors les singes roux obéissent. Le
perroquet des singes noirs les voit. Il avertit ses amis. Leur chef dit:
Nous nous préparons pour un jeu. Mais les autres veulent faire la
guerre. Il faut ramasser beaucoup plus de cailloux.
Heureusement, la situation délétère que vivent ces deux
communautés de singes va se décrisper, et la paix de renaître. Cette
215

paix se découvre à travers ce passage du récit: « un matin, il n '.Y a


plus rien à ramasser. Alors les singes des deux tribus tiennent une
réunion. Ils jettent tous les cailloux dans la rivière. Ils font la paix».
Le thème qu'aborde ce conte est "la paix" ; il est en rapport
avec celui de la semaine scolaire qui est "la paix et la tolérance". Ici,
le rapport existant entre le récit et le thème de la semaine scolaire est
d'ordre thématique.
Il importe de retenir que, pour introduire des contes, des
légendes et des épopées dans un programme scolaire, ceux-ci doivent
cadrer, des points de vue thématique et linguistique, avec les sujets
des semaines scolaires définis par le système éducatif.

IV - Equipe de sélection, origine des contes, des


légendes et des épopées enseignés dans le
programme d'enseignement primaire.
Le système éducatif, dans le souci d'être dynamique, d'éduquer
et de former de façon efficiente les élèves (les enfants), se structure en
plusieurs services ou directions répondant à une décentralisation des
directions qui le régentent, celle chargée de la sélection des œuvres à
enseigner aux élèves, celle de la confection des manuels scolaires
appelée "Direction de la Pédagogie". Cette Direction a dans son
organisation un centre qui, sous la rubrique ''Ecole et
Développement", se dénommait CNFPMDB (Centre National de
Formation et de Production de Matériels Didactiques de Bouaké).
Mais ce centre, sous la rubrique "Ecole et Nation" est appelé
CNFPMD (Centre National de Formation et de Production de
Matériels Didactiques).
216

En effet, c'est le Centre National de Formation et de Production


de Matériels Didactiques qui a en charge la sélection des œuvres à
enseigner et la rédaction des manuels scolaires.
Au CNFPMD (Centre Nation de Formation et de Production de
Matériels Didactiques) des équipes spécifiques ont pour mission de
sélectionner les notions à enseigner, les corpus à exploiter. Aussi ont-
elles pour mission de rédiger les manuels scolaires. Notons que la
spécificité des équipes relève de la spécificité des matières. En
d'autres termes, elle relève de la diversité des matières que comporte
le programme scolaire. Dans cette étude, nous nous intéresserons aux
équipes de rédaction des manuels "de Français" et "d'Histoire".
Nous mettrons en lumière l'ossature de ces équipes, et nous
ferons découvrir, les étapes de la collection des contes, des légendes et
des épopées exploités au primaire.

IV-1 - L'ossature des équipes de sélection des contes, des


légendes et des épopées.
L'ossature des équipes est leur structure et leur composition.

1-1 : L'ossature de l'équipe pédagogique chargée de la


rédaction des manuels de français.

La sélection des contes, des légendes exploités en Français


(matière, discipline) dans l'enseignement primaire, relève des
compétences de l'équipe pédagogique de Français. Laquelle équipe a
son ossature qui laisse apparaitre trois sous-groupes.
Les trois sous-groupes sont :
- Le chef de production (chef du CNFPMD)
217

- Le chef du service administratif.


Les rédacteurs (l'atelier de français)
Les rédacteurs sélectionnent les œuvres à exploiter en Français.
Ils les introduisent dans les manuels de Français. En un mot, ils
rédigent les manuels de Français. Ils illustrent les corpus (texte,
œuvres), c'est-à-dire, ils les accompagnent d'images. Celles-ci sont en
rapport avec les (corpus). Ces images concourent à la compréhension
des corpus.
Le chef de production est le premier responsable du Centre de
Formation et de Production de Matériels Didactiques (CNFPMD).

Depuis l'année 2008, l'équipe pédagogique chargée de la

rédaction des manuels de français est la suivante :

- Le chef de production (responsable du CNFPMD) et le


chef du service administratif.

Nom et prénoms Qualité Fonction

Inspecteur de RESPONSABLE
COULIBAL Y épse
l'Enseignement CNFPMD
SILUE Fatoumata
Préscolaire et Primaire
Chef du service
ACHO Akpossan
Professeur de Lycée administratif
Mathieu
218

- Les rédacteurs

LANIYAN Moulicat Andrée Professeur des CAFOP


KONE Apatcho Christine épse Conseiller Pédagogique du
OUATTARA Préscolaire et du Primaire
KONE épse OUATTARA
Professeur de Lycée
Fatoumata
Conseiller Pédagogique du
OSSIRI Gobet Thierry Olivier
Préscolaire et du Primaire
Conseiller Pédagogique du
CISSE N'Faly
Préscolaire et du Primaire
Conseiller Pédagogique du
KOUAME Kossonou
Préscolaire et du Primaire

1-2 : L'ossature de l'équipe pédagogique chargée de la


rédaction des manuels d'histoire

C'est l'équipe pédagogique chargée de la rédaction des


manuels d'Histoire qui a introduit l'exploitation de la légende baoulé
et celle des extraits d'épopée de Soundiata dans le programme
d'histoire au primaire. Cette équipe pédagogique est composite. En
effet, dans sa structure, elle nous donne de voir trois sous-groupes que
sont:
- Le chef de production (chef du CNFPMD)
- Le chef du service administratif.
219

Les rédacteurs (l'atelier d'Histoire et Géographie)


Les rédacteurs sont, en général, des conseillers pédagogiques.
Ils sélectionnent les corpus à exploiter en Histoire et Géographie. Ils
rédigent les manuels d'Histoire et géographie.
Le chef du service administratifs' occupe des questions
administratives du centre (CNFPMD).
Quant au chef de production, il est le premier responsable du
Centre National de Formation et de Production de Matériels
Didactiques (CNFPMD).
Depuis l'année 2008, l'équipe pédagogique chargée de la
rédaction des manuels d'Histoire et Géographie est la
suivante:

- Le chef de production (responsable du CNFPMD) et


le chef du service administratif.

Nom et prénoms Qualité Fonction

Inspecteur de
COULIBALY épse RESPONSABLE
l'Enseignement
SILUE Fatoumata
Préscolaire et Primaire
Chef du service
ACHO Akpossan
Professeur de Lycée administratif
Mathieu
220

- Les rédacteurs
1

EN HISTOIRE EMPLOI
''

MANE BLAISE Professeur de CAFOP

AMANYAHOUCLEMENTINE Conseiller Pédagogique du Primaire

OUMAR OUATTARA Conseiller Pédagogique du Primaire

VENIN Professeur de CAFOP


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EN GEOGRAPHIE
i
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.
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l .: ! 1
"'"

"
~ !i !' ~ I :! 1

BROU SEKA JEAN HERVE Conseiller Pédagogique du Primaire

KOUADIO KOFFI ALEXANDRE Conseiller Pédagogique du Primaire

MAMADOUSOUMAHORO Professeur de CAFOP

Selon notre observation, de 1985 à 2010, les structures du


Centre National de Formation et de Production de Matériels
Didactiques,chargées de rédiger les manuels de Français, d'Histoire et
Géographie,ouvrages qui renferment les textes oraux étudiés,
demeurent.Par contre, le personnel qui les anime, lui, change.Elles
sont certes composites, mais elles ne comportent pasde spécialistes de
littérature orale. -Cette absence de spécialistes de littérature orale
constituerait une faiblesse du CNFPMD. Il gagnerait à combler ce
221

manque en intégrant desspécialistes de littérature orale en son sein ou


en formant ses agents chargés de sélectionner les textes oraux en
littérature orale. Pour ce faire le CNFPMD pourra solliciter les
services du Centre National de Recherche sur les Traditions Orales
(CNRTO).

II - Origine des contes, des légendes et des épopées

enseignés dans le programme d'enseignement


.
primaire
.
Il est question, dans cette partie, de montrer l'origine des textes
oraux exploités dans le programme scolaire ivoirien.

11-1- Origine des contes et des légendes exploités en

français
Selon les investigations que nous avons menées au CNFPMD, il
ressort que la majorité des contes, des légendes exploitées en Français,
sont tirées d'ouvrages. A ceux tirés des ouvrages, s'ajoutent ceux qui
émanent de la culture du personnel de l'équipe pédagogique chargée
de la rédaction des manuels de Français.
Cette équipe est nommée ''collectif'.

11-2 - Origine de la légende et des extraits d'épopées


exploités en histoire
Nos recherches menées au CNFPMD montrent que les extraits
d'épopées de Soundiata et la légende baoulé exploités en Histoire sont
aussi extraites d'ouvrages.
222

V - Fonctionnement du Centre National de Formation et


de Production de Matériels Didactiques.

Une fois que les équipes de rédaction des manuels de Français


et d'Histoire ont sélectionné les œuvres orales (contes, légendes et
épopées), elles les introduisent dans les projets manuels de Français et
d'Histoire. Ces projets manuels sont soumis à l'appréciation de biens
d'inspecteurs de l'enseignement préscolaire et primaire, des
conseillers pédagogiques, des instituteurs et institutrices, qui par la
même occasion, font des suggestions. Ces appréciations et suggestions
portées sur les contes, les légendes et les épopées pour entériner leur
introduction dans le programme scolaire, seront plus intéressantes, si
le Centre National de Formation et de Production de Matériels
didactiques consulte aussi des spécialistes de la littérature orale du
pays.
223

Dans le système éducatif ivoirien, le CNFPMD, qui est chargé


de la rédaction des· manuels scolaires, recueille encore les contes, les
légendes et les épopées enseignés, selon des modalités artificielles.
En effet, il les tire des ouvrages ou fait des propositions d 'œuvres
relevant des connaissances, de la culture deses membres. Bref, le
CNFPMD ne recueille pas ces œuvres orales, dans des conditions
normales de récitation où toutes les instances (le narrateur, l'agent
rythmique, l'auditoire) interviennent. Pour lever ses faiblesses dans la
collecte des textes oraux, le CNFPMD doit approcher le CNRTO
(Centre National de Recherche sur les Traditions Orales). Ce centre
spécialisé dans le domaine de la recherche et de l'enseignement de la
tradition orale (littérature orale) peut l'aider à réaliser des résultats
efficients dans le choix et dans l'exploitation des œuvres orales.
224

CHAPITRE III : METHODOLOGIES ET


VOLUMES HORAIRES
. PREVUS POUR
L'ENSEIGNEMENT DES
CONTES,DESLEGENDESET
DES EPOPEES .

Dans le système éducatif ivoirien, les contes, légendes et


épopées, sont utilisés pour éduquer et former les enfants (les écoliers).
Mais, l'utilisation de ces genres littéraires oraux exige des
méthodologies et des volumes horaires que l'enseignant doit appliquer
et respecter.

1- Méthodologies d'enseignement des contes, des légendes


et des épopées.
Notre recherche sur "le programme scolaire ivoirien et littéraire
orale" nous a donné de constater qu'il n'existe pas de méthodologie
propre à l'enseignement des textes oraux (Contes, légendes, épopées)
au primaire en Côte d'Ivoire.
Les contes, les légendes et les épopées se prêtent aux
méthodologies d'enseignement des unités pédagogiques ou à celles
des exercices pédagogiques dans lesquel(le )s ils sont exploités.
Ces méthodologies varient, en général, d'un cours à un autre.
Il importe de savoir que la méthodologie dans l'enseignement est la
démarche pédagogique à suivre pour mener une activité.
225

1-1 : Méthodologie d'enseignement des contes


Nous dégagerons ces méthodologies par cours et selon les
unités pédagogiques, les exercices pédagogiques.

1-1 : Méthodologies aux cours préparatoire deuxième


année
Notons qu'au cours préparatoire deuxième année (CP2), le
conte est exploité dans une unité pédagogique et dans un exercice
pédagogique que sont respectivement la lecture, en fin d'année
scolaire, sous la rubrique ''Ecole et développement'' et en activité
d'intégration, sous la rubrique "Ecole et Nation".

Méthodologies en lecture
En fin d'année scolaire, sous la rubrique "Ecole et
Développement", dans le souci de préparer l'enfant à 1 a I ecture
d'adulte, le système éducatif ivoirien a opté pour l'enseignement du
conte au cours préparatoire deuxième année. Cette lecture est à la fois
silencieuse et expressive (orale). Elle se fait en deux séances. A
chacune de ces séances, correspond une méthodologie.
Séance 1 ou lecture 1
La méthodologie de cette séance compmie cinq (05) étapes. Ces
étapes sont :

- Présentation ou motivation (1ère étape)


Elle consiste à poser des questions sur l'image qui illustre ou
accompagne le conte (le texte). En général, ces questions sont au
nombre de trois (03).
226

- C ompre, h ens1on
. (2ème etape
, )

L'enseignant fait lire le texte (le conte) silencieusement. Il pose


oralement au plus trois questions sur le texte (le conte). Ces questions
permettent de savoir si l'écolier a lu silencieusement le texte (le conte)
et s'il le comprend.
- Prononciation et explication (3ème étape)
Ici, l'enseignant demande à l'écolier d'indiquer les mots
contenus dans le texte (le conte) qui lui semblent difficiles.
Ces mots une fois indiqués, l'enseignant les prononce et les fait
prononcer par l'enfant (l'écolier). Ce dernier les prononce selon le
modèle de l'enseignant.
Après la phase de prononciation, l'enseignant explique ces
mots. Il les fait fixer par copie, les fait employer dans des phrases à
l'oral.

- Lecture silencieuse (4ème étape)


A cette étape, l'enseignant fait lire le texte (le conte)
silencieusement pour une seconde fois par l'enfant.

- Contrôle (5ème étape)


L'enseignant élabore un questionnaire sur le conte auquel
l'écolier doit répondre à l'écrit.
Ce questionnaire doit comporter au maximum trois (03)
questions. L'une de ces questions doit permettre de dégager la
moralité que comporte le conte.

Séance 2 ou lecture 2
La méthodologie ici compte deux (02) étapes
227

- Résumé ou questions (1ère étape)


L'enseignant demande à l'enfant de résumer le texte (le conte).
Au cas où l'écolier ne parvient pas à le faire, l'enseignant procède par
des questions.

- Lecture du texte (le conte) (2ème étape)


L'enseignant fait lire le conte à haute voix, après en avoir donné
lui-même un exemple de lecture intégrale. A des moments, il peut
demander à l'enfant de constituer des ensembles de mots dont les
identifiants sont "les lettres sons" déjà étudiées en début ou au milieu
de l'année scolaire. Il faut noter que ces mots qui constituent les
"ensembles de mots" ou les "groupes de mots" proviennent du conte
qu'on lit.

Méthodologie pour mener l'activité d'intégration


Sous la rubrique ''Ecole et Nation'', au cours préparatoire
deuxième année (CP2) les contes sont utilisées en tant que "Situation
problème" pour mener l'activité d'intégration. En un mot, on part
d'un conte pour revoir (passer à nouveau) les "lettres sons" étudiées
dans les semaines antérieures.
La méthodologie pour cet exercice pédagogique est la suivante :

- Lecture du texte (conte)


L'enseignant pose des questions sur l'image qui illustre le conte
qu'il fait lire silencieusement.
Par la suite, il pose trois (03) questions de compréhension
portant sur le conte. A ces questions, l'enfant répond oralement.
228

Après les questions de compréhension, l'enseignant fait lire le


conte (texte), phrase par phrase, en les enchaînant entre elles. Pour
finir, il fait lire tout le conte par l'enfant.
Pendant les séances de lecture du conte, l'enseignant profite
pour revoir ou réviser '' les lettres sons'' étudiées antérieurement.
Notons que l'activité d'intégration s'étend sur une semaine
(semaine scolaire). Il revient à l'enseignant de charpenter cette activité
en plusieurs séances en tenant compte du niveau de compréhension de
ses élèves.

1-2 - Méthodologies aux cours élémentaires


Aux cours élémentaires, sous la rubrique ''Ecole et
Développement, le conte est utilisé pour exercer la lecture. Sous la
rubrique "Ecole et Nation", il est utilisé à la fois pour ]a même fin,
pour l'activité d'intégration.

Méthodologies en lecture sous la rubrique "Ecole et


Développement"-
Sous la rubrique "Ecole et Développement", les différentes
méthodologies en lecture au CEl et au CE2 sont identiques.

Séance 1 ou Lecture 1
Au CE, sous la rubrique "Ecole et Développement", la
méthodologie en lecture 1 du conte est pareille à celle de la lecture 1
du conte au CP2.

Séance 2 ou Lecture
La méthodologie de la lecture 2 du conte au CE se différencie
un tout petit peu de celle de la lecture 2 du conte au CP2. Cette
différence se situe au niveau de la deuxième étape de la méthodologie.
229

Au CE, en lieu et place des "lettres sons" qu'on revoit ou


révise, ce sont les notions de grammaire, vocabulaire, conjugaison,
orthographe qu'on révise à des moments.
Donc cette méthodologie se présente comme suit:

, , ou gues t·10ns ( l ère etape


- Resume , )

L'enseignant demande à l'enfant de résumer le conte (texte). Au


cas où l'écolier ne parvient pas à faire le résumé du conte, l'enseignant
procède par des questions.

- Lecture du texte (conte) (2ème étape)


L'enseignant lit intégralement le texte (conte) à haute voix. Par
la suite, il le fait lire à haute voix.
A des moments, il pose des questions dans le but de réviser des
notions de grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire déjà
étudiées.

Méthodologies en lecture sous la rubrique "Ecole et Nation"


Sous la rubrique "Ecole Nation", après avoir parcouru les
livres de Français CE 1 et CE2 soumis à notre analyse, nous avons
relevé l'exploitation d'un seul conte en lecture. Ce conte est exploité
au CEL Pour son enseignement il se prête aux méthodologies que
sont:

Séance 1 ou lecture 1
Cette séance 1 comporte trois grandes étapes que sont :
la présentation, le développement, l'application.
230

- La présentation : (1ère étape)


L'enseignant fait observer l'image qui illustre le conte, pose des
questions sur l'image en vue de trouver des indices pour éclairer le
texte (conte)

- Le développement: (2ème étape)


L'enseignant invite chaque élève à lire le texte (conte)
silencieusement.
Il pose des questions pour faire trouver le sens général du texte. Il
écrit à l'avance les mots ou expressions contenu( e )s dans le conte qui
pourraient présenter des difficultés de prononciation. Aussi donne-t-il,
à chaque fois, le modèle de prononciation de ces mots et expressions.
Il explique les mots ou expressions qui pourraient rendre difficile la
compréhension du texte.

- L'application: (3ème étape)


Par des questions précises, l'enseignant fait rechercher des
informations contenues dans le texte (conte).
L'enseignant organise un petit débat entre les élèves ou entre lui
et les élèves en vue de rechercher les valeurs du thème abordé par le
conte.

Séance 2 ou lecture 2
Cette deuxième séance pareillement à la première séance
comporte trois étapes : la présentation, le développement,
l'application.
231

La présentation ou pré-requis : (1ère étape)


L'enseignant demande à un ou deux élève(s) de résumer
oralement le conte (texte) exploité pendant la première séance.

Le développement : (2ème étape)


L'enseignant lit, de façon magistrale, le conte (texte) pour en
donner un modèle.

L'application : (3ème étape)


L'enseignant fait lire le conte (texte) par les élèves, un à un. Il
veille au respect de la ponctuation, de l'intonation. Aussi pose-t-il des
questions pour rompre la monotonie.
Méthodologie pour mener l'activité d'intégration
Aux cours Elémentaires, sous la rubrique "Ecole et Nation",
les contes sont exploités en activité d'intégration.
Cette exploitation de conte en activité d'intégration, nous
l'avons relevée au CE 1 précisément.
Dans ce cours, la méthodologie pour mener cette activité se
présente comme suit:

Lecture du texte (conte)


L'enseignant pose des questions sur l'image qui illustre le
conte.
Il fait lire silencieusement le conte.
Il pose trois (03) questions de compréhension oralement à
l'enfant. Ces trois questions sont tirées de l'exercice intitulé "je
réponds aux questions''.

Après les questions de compréhension, l'enseignant lit


intégralement le conte à haute voix puis le fait lire par l'apprenant
232

(l'enfant). Cette phase de lecture à haute voix ainsi achevée, il procède


J 'exercice intitulé '.' Je réponds aux questions" à l'écrit.

Une fois que ces étapes susmentionnées sont terminées,


l'enseignant aborde l'étape intitulée "Je trouve le sens des mots et je
les utilise dans des phrases''.

Ici, l'enseignant explique les mots difficiles contenus dans le


conte, il les fait employer dans des phrases par l'enfant (l'écolier).
Pour achever l'activité d'intégration, il aborde la dernière étape.
A cette étape, il demande à l'enfant (l'écolier) de faire l'exercice
intitulée ''Je sais utiliser les règles de fonctionnement de la langue''.
Dans cette dernière phase, l'enseignant fait relever dans le conte
(texte) des règles· de grammaire, d'orthographe, de conjugaison déjà
étudiées, et il les fait utiliser.

Notons que cette activité d'intégration s'étend sur la semaine


scolaire. Donc, il est laissé à l'initiative de l'enseignant de la
subdiviser en plusieurs séances, qui devront être exécutées pendant
toute la semaine scolaire.

1-3 - Méthodologies aux cours moyens


Les contes relevés, sous la rubrique "Ecole et Nation", dans les
livres de français de CMl et CM2 ne sont pas exploités en lecture. Ce
sont des textes supplémentaires. Cependant, ceux que nous avons
relevés dans les manuels scolaires des cours Moyens (CM) sous la
rubrique "Ecole et Développement" sont exploités en lecture.
A l'instar des cours élémentaires, nous distinguons deux
séances de lecture aux cours moyens (Lecture 1 et Lecture 2). Ces
deux séances de lecture donnent de voir deux méthodologies.
233

Séance 1 ou Lecture 1

La méthodologie de la lecture 1 au CM comporte cinq (05)


étapes. Ces étapes sont :
Présentation ou motivation (1ère étape)

L'enseignant pose des questions sur l'image qui accompagne ou


illustre le conte (le texte). Ces questions, en général, n'excèdent pas
trois (3) questions.

Compréhension (2ème étape)

L'enseignant fait lire le texte (le conte) silencieusement. Il pose


oralement au plus trois questions sur le texte (le conte).

- Explication (3è,ne étape)

L'enseignant demande à l'élève d'indiquer les mots contenus


dans le conte qui lui semblent difficiles. Ces mots, une fois indiqués,
sont expliqués. Il les fait fixer par copie, les fait employer dans des
phrases à 1 'oral.

Dans cette troisième étape au CM, l'exercice de prononciation


n'existe pas.

- Lecture silencieuse (4ème étape)

A cette étape, l'enseignant fait lire le conte silencieusement


pour une seconde fois.
Contrôle( 5ème étape)

L'enseignant élabore un questionnaire portant sur le conte. A ce


questionnaire, l'écolier doit répondre à l'écrit. Ces questions sont au
plus au nombre de trois (03). L'une de ces questions doit permettre
de dégager la moralité que comporte le conte.
234

Séance 2 ou Lecture 2

La méthodologie de la lecture 2 comporte deux (02) étapes.


Cette méthodologie de la lecture aux cours moyens est identique à
celle de la lecture?' aux cours élémentaires.

1-4: Méthodologie d'enseignement du conte en éducation


morale
L'éducation morale est enseignée dans tous les cours à l'école
primaire. Mais, le conte peut être exploité en éducation morale dans
les cours que sont: CP2, CEl, CE2, CMI, CM2. L'exploitation est
laissée à l'initiative du maître. Le conte enseigné, dans "l'unité
pédagogique morale", se prête à la méthodologie de cette dernière.
Cette méthodologie se présente comme suit:
- Présentation (1ère étape)

L'enseignant raconte l'histoire ( dit le conte). Ce conte


comporte la moralité du jour. C'est-à-dire celle qui doit être enseignée
ce jour-ci selon la progression.

- E xp 1.1ca t'wn (2ème etape


, )

L'enseignant pose oralement des questions sur le texte (le


conte). L'une des questions est de permettre de dégager la moralité.

- A pp I'1ca t'wn (3ème etape


, )

L'enseignant demande à l'enfant si dans son vécu, il connaît


une personne qui met en pratique cette règle de morale qu'on vient de
lui enseigner.

L'enfant raconte comment cette personne se comporte.


235

- Résolution (4ème étape)

L'enseignant écrit la règle de morale (le résumé) au tableau. Il


la fait réciter à l'apprenant. Dans les classes de CEl, CE2, CMI et
CM2 cette règle de morale est à copier dans le cahier de leçons.

1-2 - Méthodologies d'enseignement des légendes


Selon nos recherches, il ressort que les légendes dans le système
éducatif ivoirien, sous la rubrique ''Ecole et développement'', sont
enseignées aux cours élémentaires et aux cours moyens, où elles sont
exploitées dans des séances de révision en histoire ou dans l'unité
pédagogique "la lecture". Aussi, nous est-il donné de constater que
les légendes se prêtent aux méthodologies de la révision et de l'unité
pédagogique ''la lecture''.

Méthodologie d'enseignement de la légende dans une séance de


révision en "Histoire"
Cette méthodologie comporte deux (02) étapes :

- Exploitation du texte (la légende) (1ère étape)


L'enseignant demande à l'apprenant de lire silencieusement la
légende.

Il élabore un questionnaire portant sur Je texte (la légende).


A ce questionnaire l'apprenant répond à l'écrit.
- C o rrec t.10 n (2ème etape
, )

L'enseignant fait lire la légende (le texte) à haute voix.


Collégialement, ils font la correction de l'exercice. Autrement dit,
l'apprenant expose ses résultats, après avoir répondu aux questions à
236

lui soumises, et l'enseignant y porte ses critiques et fait des


suggestions.

Méthodologies d'enseignement de la légende en lecture


Les méthodologies auxquelles se prête la légende en lecture aux
cours élémentaires ou aux cours moyens sont identiques à celles
auxquelles se prête le conte dans lesdits cours en lecture.

1-3 : Méthodologie d'enseignement des extraits d'épopée


Bien qu'il existe des versions différentes de l'épopée de
soundiata, après, nos recherches sur "la littérature orale et le
programme scolaire ivoirien", il ressort que deux extraits d'une de ses
versions est exploitée, dans l'unité pédagogique "Histoire", aux cours
moyens sous la rubrique ''Ecole et développement''. Ces extraits
d'épopées sont enseignés, dans le souci d'approfondir certains aspects
des contenus des leçons, où ils sont utilisés. Aussi servent-ils de
moyens· de motivation et de fixation de certaines notions dans
l'encadrement des enfants.
En effet l'exploitation de ces extraits d'épopée se fait selon une
méthodologie.
Cette méthodologie se présente comme suit :

- Lecture à haute voix de l'extrait d'épopée (le texte) (1ère étape)


L'enseignant fait lire l'extrait d'épopée, par deux (02) ou trois
(03) élèves l'un après l'autre, à haute voix.
237

- Questions portant sur l'extrait d'épopée (2ème étape)


L'enseignant pose des questions qui permettent de dégager les
aspects à approfondir.
Si l'enseignant exploite l'extrait d'épopée comme moyen de
motivation. Alors, il pose des questions qui permettent de dégager le
comique, le merveilleux et de présenter l'univers enchanté que
comporte celui-ci.

111-1-4: Méthodologies d'enseignement ou d'exploitation


des contes et des légendes en animation lecture

Dans le programme scolaire ivoirien, nous avons relevé


l'utilisation des contes et des légendes en activités d'animation lecture
que sont : '' la dramatisation'' et ''raconter une histoire à un
auditoire''.

Dramatiser un conte, consiste à le jouer sur scène. Permettant à


l'élève, d'acquérir des aptitudes socio-affectives et de développer son
esprit de recherche, de créativité et d'initiation, la dramatisation des
textes oraux est un moyen d'éducation et de formation, efficace.
A chacune de ces activités correspond une méthodologie.
Notons que ces activités sont en général menées dans les cours
élémentaires et aux cours moyens. Et leurs méthodologies ne varient
pas selon les cours. Bref, chacune de ces méthodologies est identique
dans ces cours.

Méthodologie d'enseignement du conte ou de la légende en


''dramatisation''
Cette méthodologie comporte deux (02) phases.
238

- La phase 1 : Lecture et mémorisation du conte ou de la léeende


Dans cette phase, l'enseignant soumet le corpus (le conte ou la
légende) à une équipe d'écoliers. Cette équipe est composée d'un
narrateur, des acteurs (personnages du conte ou de la légende). Ces
derniers mémorisent le conte ou la légende hors cours ou hors classe
( à la maison ou pendant les heures creuses).

- La phase 2: La dramatisation
Le conte ou la légende une fois mémorisé(e) par les écoliers, ils
viennent le ou la présenter (dramatiser) devant un auditoire (une
assemblée).
Voici un exemple de dramatisation de conte recueilli en milieu
scolaire ivoirien EL! ••.• ---... ..••

Des écoliers ivoiriens en prestation (image ci-dessus)


239

Méthodologie d'enseignement du conte ou de la légende en activité


"Raconter une histoire"
A l'instar de la méthodologie d'enseignement du conte ou de la
légende, en "dramatisation", celle de ces œuvres orales en activité
''raconter une histoire'' se subdivise en deux(2) phases.
- La phase 1 : Lecture et mémorisation du conte ou de la lée;ende
Ici, l'enseignant soumet le corpus (le conte ou la légende) à
l'enfant (l'écolier). Celui-ci mémorise le conte ou la légende. Il assure
la fonction du narrateur. L'enfant mémorise l'œuvre hors cours ou
classe ( à la maison ou pendant les heures creuses).
- La phase 2 : Raconter l'histoire
L'enfant ayant mémorisé le conte ou légende (l'histoire), il se
présente devant un auditoire auquel il raconte l'histoire.
Par la suite, il pose des questions de compréhension à l'auditoire.

Voici un exemple photographique d'activité "raconter une histoire"


à un auditoire recueilli en milieu scolaire ivoirien

Une enseie;nante du système éducatif ivoirien gui dit un conte à


des écoliers (imae;e ci-dessus)
240

Cette enseignante déclame un texte oral. Après sa prestation


chaque écolier devra pouvoir jouer le rôle de narrateur ou de
narratrice que cette institutrice assume.
Nous remarquons que pour "la lecture supplémentaire" nous
n'avons pas relevé de méthodologie type en tant que telle.
En général les corpus (les contes) qui constituent cette lecture
ne sont pas enseignés dans les classes aux heures de cours. Ils sont
exploités hors classe (hors cours) par l'apprenant ou l'écolier. Ce
dernier peut les lire silencieusement ou à haute voix.

II - Volume horaire pour l'enseignement des contes, des


légendes et des épopées par année scolaire de 1985 à 2010
Le système éducatif ivoirien, bien qu'intégrant dans son
programme scolaire l'enseignement des faits sociaux africains, des
notions de géographie propres à l'Afrique, et enseignant certains
genres littéraires oraux traditionnels, demeure une émanation calquée
de la culture occidentale, essentiellement marquée par la gestion du
temps. Dans cette culture, civilisation, le facteur temps revêt un
caractère primordial. En effet, selon la conception de l'occident, une
bonne gestion du temps dans l'exécution d'une activité permet
d'obtenir des résultats probants.
Les propos de William H. NEWMAN et de Marcel ZADY KESSY
viennent étayer cette assertion de l'occident.
241

Selon William H. NEWMAN « nul ne peut maîtriser son travail


en jouant de façon permissive avec l'aiguille de sa montre» 92• Et
Marcel ZADY KESSY affirme: « la prise en compte du temps est
l'une des valeurs sur lesquelles repose la logique rationnelle de tout
gestionnaire pour réaliser ses objectifs »93.
Ainsi, dans le souci d'atteindre les objectifs généraux que sont :
éduquer et former les enfants (écoliers), le système éducatif ivoirien
qui est "un produit" de la civilisation occidentale s'est défini des
emplois du temps. Ces derniers nous ont servi de supports d'analyse.
Dans notre étude; nous avons analysé deux (2) collections d'emplois
du temps. La première collection est de la rubrique ''Ecole et
Développement'' et la seconde collection, de la rubrique ''Ecole et
Nation".
Aussi importe - t - il de mentionner que cette analyse d'emplois
du temps, nous l'avons faite à ces différents nivaux du primaire que
sont: le CP2 (le cours préparatoire deuxième année), le CEl (le cours
élémentaire première année), le CE2 ( le cours élémentaire deuxième
année), le CMl (le cours moyen première année), et le CM2 (le cours
moyen deuxième· année). En effet, c'est dans ces cours du primaire
que sont exploités ou enseignés les différents genres littéraires oraux à
l'étude.
Pour déterminer le volume horaire annuel prévu pour
l'enseignement des genres étudiés, notons qu'en plus du regard pmié
sur les emplois du temps, nous avons recouru aux textes oraux
92
William H. NEWMAN,« Croyances culturelles et pratiques du management». Revue française de gestion,
N° 56 - 57 Mars -Avril - Mai, 1986, p. 11.

93
Marcel ZADY KESSY, «Culture africaine et gestion de l'entreprise moderne". Ed. CEDA, Abidjan, Octobre
1998, p. 114.
242

exploités dans le programme scolaire ivoirien, dans la période allant


de 1985 à 2010 tout en nous intéressant aux unités, exercices,
procédés pédagogiques où il sont enseignés. Aussi avons-nous
recueilli des informations auprès des enseignants ( des instituteurs).
Ces opérations ou activités que nous avons menées nous
donnent les résultats suivants :
243

11-1- Résultats sous la rubrique "ECOLE ET


DEVELOPPEMENT" : ces résultats sont consignés
dans deux tableaux.
1-1- Résultats obtenus en se fondant sur les manuels scolaires
utilisés de 1985 à 1997
- Unités pédagogiques Nombre de
ou Nombre de séances pour Volume
Volume
COURS - Exercices pédagogiques textes oraux l'exploitation horaire par
horaire total
ou exploités d'un texte séance
- Procédés pédagogiques oral

SI= 30 min
Lecture 12 02 13 h
CP2 S2 = 35 min
Education 'morale Nd 01 30 min Nd
SI =30min
Lecture 33 02 35 h 45 min
S2 = 35 min
CEi Lecture animation Nd 01 30 min nd
Education morale Nd 01 20 min nd
Révision 01 01 30 min 30 min
S1=30min
Lecture 31 02 33 h 35 min
S2 = 35 min
CE2
Lecture animation Nd 01 30 min nd
Education morale Nd 01 20 min nd
Révision 01 01 30 min 30 min
S 1 = 30 min
Lecture 14 02 15 h 40 min
S2 = 35 min
CMI
Lecture animation Nd 01 15 min nd
Education morale Nd 01 20 min nd
SI =30min
Lecture 14 02 15hl0min
S2 = 35 min
CM2
Lecture animation Nd 01 30 min nd
Education morale Nd 01 15 min nd
TOTAL VOLUME HORAIRE PAR AN Nd

11d: non déterminé 111i11 : minutes li: heure


244

1-2- Résultats obtenus en se fondant sur les manuels scolaires


utilisés de 1997 à 2006

- Unités pédagogiques Nombre de


ou Nombre de séances pour Volume
Volume
COURS - Exercices pédagogiques textes oraux l'exploitation horaire par
horaire total
ou exploités d'un texte séance
- Procédés pédagogiques oral

S 1 = 30 min
Lecture 05 02 5 h 25 min
CP2 S2 = 35 min
Education morale Nd 01 30 min nd
Lecture supplémentaire 12 Nd Nd nd
CEi Lecture animation Nd 01 30 min nd
Education morale Nd 01 20 min nd
Lecture supplémentaire 16 Nd Nd nd
CE2 Lecture animation Nd 01 30 min nd
Education morale Nd 01 20 min nd

S 1 = 30 min
Lecture 13 02 14 h 05 min
S2 = 35 min
Lecture animation Nd Nd 15 min nd
CMI
Education morale Nd 01 20 min nd
Motivation/
02 01 05 min 10 min
approfondissement

SI= 30 min
Lecture 13 02 I4h05min
S2 = 35 min
Lecture animation Nd 01 20 min nd
CM2
Education morale Nd 01 15 min nd
Motivation /
02 01 05 min 10 min
approfondissement

TOTAL VOLUME HORAIRE PAR AN nd

nd : non déterminé min : minutes h : heure


245

1-3- Résultats sous la rubrique "Ecole et Nation"


1-3-1 : Résultats obtenus en se fondant sur les manuels
t scolaires utilisés de 2006 à 2010 (ces résultats sont
consignés dans ce tableau)
- Unités pédagogiques
Nombre de
ou Nombre de Volume
séances pour Volume
COURS - Exercices pédagogiques textes oraux horaire par
l'exploitation horaire total
ou exploités séance
d'un texte oral
- Procédés pédagogiques

Intégration 03 Nd Nd nd
CP2
Education morale Nd 01 30 min nd

SI =40 min
Lecture 01 02 1 h 20 min
S2 = 40 min

Lecture animation Nd 01 30 min nd


CEl
Education morale Nd 01 40 min nd

Intégration 05 Nd Nd nd

Lecture animation Nd 01 30 min nd


CE2
Education morale Nd 01 30 min nd

Lecture animation Nd 01 35 min Nd

CMI Education morale Nd 01 40 min Nd

Exercice
02 01 15 min 30 min
d'approfondissement

Lecture animation Nd 01 30 min Nd


CM2
Education morale Nd 01 30 min Nd

TOTAL VOLUME HORAIRE PAR AN Nd

ml: non déterminé min : minutes h : heure


246

1-3-2 : Commentaire des résultats obtenus sous les rubriques :


"Ecole et Développement" et "Ecole et Nation"

Dans le programme scolaire ivoirien, la non-conception de la


littérature orale comme unité pédagogique nous handicape dans la
quantification du volume horaire global prévu pour l'enseignement du
conte, de la légende et de l'épopée.
En effet, dans certaines unités pédagogiques ou exercices ou
procédés pédagogiques où sont exploités les genres littéraires oraux
étudiés, le volume horaire prévu pour leur exploitation se détermine
aisément en se fondant sur les textes oraux contenus dans les manuels
scolaires et les emplois du temps, et en faisant recours à l'expertise
des praticiens (les instituteurs).
Mais, tel n'est pas le cas dans d'autres unités pédagogiques,
exercices, procédés pédagogiques où l'enseignement ou l'exploitation
de ces œuvres orales est effectif.
A la lumière des résultats susmentionnés relatifs au volume
horaire prévu pour l'enseignement des récits( contes, légendes et
épopées) dans le programme scolaire ivoirien au primaire;
La quantification du temps (la durée) pour certain( e )s unités,
exercices, procédés, pédagogiques et l'indétermination du temps_ pour
d'autres se justifient comme suit:
- Justification sous la rubrique "Ecole et Développement", et plus
précisément dans la période allant de 1985 à 2006.
Le système éducatif ivoirien dans son programme, au niveau du
primaire, a utilisé successivement deux collections de manuels
scolaires, de 1985 à 2006.
247

Ces collections ont été utilisées respectivement sur les périodes


de 1985 à 1997 et de 1997 à 2006.
Dans la détermination du volume horaire, ces manuels nous ont
servi d'outils de travail.
Aussi faut-il noter que cette mesure ou détermination de volume
horaire, nous l'avons fait tout en la balisant selon les collections de
manuels scolaires.
Pour réaliser ce travail, nous avons défini quatre facteurs-cadres
qui, une fois réunis, pourraient nous permettre de définir le volume
horaire assigné à l'enseignement de la littérature orale par collection,
voire, par année scolaire.
Les facteurs-cadres définis sont : l'identification des unités,
exercices, procédés pédagogiques où sont exploités les genres oraux
au programme, le dénombrement des textes oraux exploités, la
détermination du· nombre de séances pour l'exploitation d'un texte
oral, et le volume horaire par séance.
- L'identification des unités, et procédés pédagogiques, nous a
permis de relever, d'abord, comme unités pédagogiques "la lecture,
la lecture supplémentaire, la lecture animation et l'éducation
morale". Dans ces disciplines, sont utilisés les textes oraux.
Ensuite, comme exercices pédagogiques, où sont exploitées les
œuvres orales, nous avons répertorié la révision, l'intégration,
l'application ou l'approfondissement.
Enfin, la motivation est le procédé pédagogique que nous avons
relevé.
- Le dénombrement des textes oraux exploités a consisté à mettre
en évidence le nombre de textes oraux utilisés par année scolaire, et
respectivement par unités, exercices et procédés pédagogiques. Cette
248

activé a présenté des limites dans certaines disciplines où le choix des


textes est parfois à l'initiative de l'enseignant ou de l 'enseigné. C'est
le cas des disciplines telles que l'éducation morale, la lecture
animation, la lecture supplémentaire ...
- La détermination du nombre de séance pour l'exploitation d'un
texte oral a été pour nous le lieu de dénombrer les séances
d'exploitations· des œuvres orales étudiées dans le programme
scolaire. Ce dénombrement, nous l'avons fait en nous fondant sur
les emplois du temps et les guides maîtres.
- La détermination du volume horaire par séance est le lieu de
dégager le volume horaire affecté à chaque séance d'exploitation d'un
texte oral, en vu d'établir le volume horaire total attribué à
l'enseignement des genres oraux par an.
Ainsi, dans notre analyse, en nous fondant sur ces facteurs
susmentionnés : de 1985 à 1997, le volume horaire assigné à
l'exploitation des textes oraux en "Lecture" dans les cours CP2, CEl,
CE2, CMI et CM2 est déterminé. Aussi celui assigné à l'exploitation
des textes oraux en "Révision" (en Histoire) est-il défini, et plus
précisément aux CE (CEl et CE2). Quant à l'indétermination du
volume horaire pour l'exploitation des genres littéraires oraux étudié
(conte, épopée, légende) dans les unités pédagogiques "Education
morale" et "Animation lecture", elle se justifie par le fait que le
choix du nombre de textes oraux à exploiter dans ces unités
pédagogiques est à l'initiative de l'enseignant.
De 1997 à 2006, dans les cours CP2, CMl et CM2, le volume
horaire affecté à l'enseignement des textes oraux ( contes, légende,
épopée) en ''Lecture'' est défini. De même, il est pour les textes oraux
249

exploités dans les procédés pédagogiques (motivation,


approfondissement en Histoire) dans les cours CMl et CM2.
Mais, d'un côté, l'indétermination du volume horaire pour
l'enseignement des textes oraux en "éducation morale" et
"animation lecture" résulte du fait que le choix du nombre de textes
oraux à exploiter revient à l'enseignant. De l'autre côté,
l'indétermination du volume horaire en "Lecture supplémentaire" au
niveau des CE (CEl et CE2) s'explique du fait que l'exploitation des
textes oraux dans cette unité pédagogique revient aux enfants
( écolier). Donc le nombre de séances pour exploiter chaque texte et le
volume horaire prévu par séance sont à l'initiative de l'apprenant.
- Justification sous la rubrique "Ecole et Nation", de 2006 à 2010.
Sous cette rubrique, c'est dans l'unité pédagogique "Lecture"
au CEl et dans l'exercice pédagogique "Approfondissement" Ue
m'amuse en apprenant) en Français au CMl que le volume horaire est
défini.
Mais quant à l'indétermination du volume horaire pour
l'enseignement des textes oraux en "Intégration", elle s'explique par
le fait que le nombre de séances pour l'exploitation de chaque texte et
le volume horaire prévu par séance, sont à l'initiative de l'enseignant.
Aussi l'indétermination du volume horaire, en "Education
morale" et "Animation lecture", résulte-t-elle, du choix, du nombre
de textes oraux à exploiter, par l'enseignant.
Variation du volume horaire déterminé ou défini, en heure
et par collection
L'étude de la variation du volume horaire, a porté sur son
évolution d'une collection à l'autre, de 1985 à 2010. Cette étude a été
focalisée sur les différents volumes horaires déterminés par collection,
250

à savoir ceux définis par le ministère de l'éducation nationale pour

l'exploitation des textes oraux ( contes, légendes et épopées) contenus


dans les manuels scolaires. Elle a mis en marge les volumes horaires
qui sont à l'initiative des enseignants ou des élèves; ces derniers
attribués à l'exploitation de certains textes oraux dans certain( e )s
unités, exercices, procédés pédagogiques.
Ces volumes horaires à l'initiative de l'enseignant ou de
l'apprenant sont indéfinis ou indéterminés car ils varient d'un sujet
enseignant ou d'un sujet apprenant à un autre. En guise d'exemples de
volumes horaires indéterminés, nous avons ceux attribués par
l'enseignant ou les élèves à l'exploitation des textes oraux en
"animation lecture'', ''Education morale'', ''Lecture
supplémentaire'' ...

En effet, au primaire, en Côte d'Ivoire, les différents volumes


horaires définis par collection, de 1985 à 2010, par le ministère de
l'éducation nationale pour l'enseignement des contes, légendes et
épopées sont consignés dans le tableau ci-dessous :

Tableau

De 1985 à 2010
1 ere collection 2e collection 3e collection
113 h 10 min 33 h 55 min 01 h 50 min

Ainsi, pour mieux observer, voire saisir la variation ou


l'évolution du volume horaire attribué à l'enseignement des contes,
légendes et épopées del985 à 2010, au primaire, en Côte d'Ivoire,
nous avons recouru au langage d'une représentation graphique. Il
s'agit, plus précisément, d'un diagramme.
251

1cmnoH
Nomtted'helres
(volt.m e horaire)

100
90
80
70
60
50
40
30
20
10

t- callection 3'-' wllection z an/_,.


les collections de 1985 à 2010

DIAGRAMME DE LA VARIATION DU VOLUME .H ORAIRE


AFFECTE A L'ENSEIGNEMENT DES TEXTES ORAUX DE 198S A 2010
AU PRIMAIRE EN COTE D'IVOIRE

- Diagramme indiquant la variation du volume horaire d'une


collection à une autre de 1985 à 2010

Ce diagramme appelé encore histogramme décrit la variation du


volume horaire attribué à l'enseignement des textes oraux (contes,
légendes et épopées), dans le programme scolaire ivoirien, sur la
période allant de 1985 à 2010. Il présente deux axes: un, horizontal et
l'autre, vertical, et trois bandes verticales.
L'axe horizontal est l'axe des collections et l'axe vertical est
celui des volumes horaires (heures). Quant aux bandes, chacune
d'elles représente le volume horaire affecté à l'enseignement des
contes, légendes et épopées par collection. Ainsi, suivant l'ordre
chronologique de la confection des manuels scolaires ivoiriens, sur
cette période de 1985 à 2010, nous avons relevé trois collections, et
ces volumes horaires suivants : 113 h 10 min pour la première
252

collection, 33 h 55 min pour la deuxième collection et 1 h 52 min pour


la troisième collection. Notons que ces volumes horaires ont été
définis par le CNFPMD. Ils sont fonction du nombre de textes oraux·
enseignés par collection.
Au regard de ces résultats, il ressort que l'enseignement de la
littérature orale, dans le programme scolaire ivoirien, dans
l'enseignement primaire de 1985 à 2010, a évolué de façon
décroissante. Cette situation est inquiétante, car elle traduit ou révèle
un abandon remarquable de l'enseignement des genres littéraires
oraux que sont: le conte, la légende, l'épopée, gage d'une bonne
éducation morale de la société, en général, et des enfants, en
particulier.
L'analyse que nous avons portée sur les perspectives de
l'enseignement des contes, des légendes et des épopées au primaire en
Côte d'Ivoire, les proportions de sélection de ces productions orales,
les méthodologies et volume horaire prévu pour l'enseignement de ces
textes, nous a permis de relever biens des éléments qui sont :
- La non-conception de la littérature orale comme unité
pédagogique au primaire en Côte d'Ivoire. En effet, les contes,
les légendes et les épopées sont utilisés comme des supports de
travail ou corpus dans des unités pédagogiques ou exercices
pédagogiques ;
- La sélection de ces textes oraux dénote une double dénature que
leur inflige l'équipe de sélection. En effet, elle tire ces
productions orales des ouvrages (documents) ou elle propose
des textes oraux émanant de sa propre culture (connaissance).
C'est bien le cas des textes dont l'auteur est le "collectif'. En
effet, les contes, les légendes et les épopées ne sont pas récoltés
253

ou recueillis auprès des maîtres de la parole orale ( conteurs,


griots ... ). Aussi ne sont-ils pas recueillis dans les conditions
naturelles de production ( conteur ou griot et auditoire sont
présents pendant la production) ;
Aussi n'existe-t-il pas de méthodologie propre à l'enseignement
de ces productions orales. Elles sont sujettes aux méthodologies
des unités ou exercices pédagogiques dans lesquel(le)s elles
sont exploitées ;
Quant au volume horaire prévu pour l'enseignement de ces
textes, de façon général, il reste indéterminé. En effet, d'un côté
nous avons. un volume horaire défini par le ministère de
l'éducation nationale et, de l'autre côté, un autre qui est à
l'initiative de l'enseignant ou de l'enseigné. Et plus encore,
nous constatons que celui défini par le ministère de l'éducation
nationale évolue de façon décroissante d'une collection à
l'autre. Cette chute de volume horaire est liée au fait que le
CNFPMD fournit peu d'effort, dans la collecte des textes oraux.
La faiblesse, de la part du centre, s'assimile à un abandon de
l'enseignement de la littérature orale à l'école primaire. la
situation désastreuse pourraitêtre un facteur contribuant à
l'émergence de l'immoralité en milieu juvénile, en général, et
en milieu scolaire, en particulier.
254

TROISIEME PARTIE

ETUDE SOCIO-EDUCATIVE DES


CONTES, DES LEGENDES ET DES
EPOPEES ENSEIGNES DANS LE
PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE.
255

Trois chapitres structurent ce troisième et dernier pan de notre travail.


D'abord, le premier chapitre porte sur l'étude socio-éducative
des contes. Ensuite, le second chapitre, lui porte sur l'étude socio-
éducative des légendes. Enfin, le troisième est relatif à l'étude socio-
éducative des épopées.
256

Il importe de faire une étude socio-éducative des contes, des


légendes et des épopées enseignés au primaire en Côte d'Ivoire. En
effet, "le conte, la légende, l'épopée naissent, vivent et agissent à
l'intérieur d'une culture (une société) donnée. Ils sont le reflet de la
société, de toute 'la société. C'est le vécu d'un peuple et d'une
civilisation qui y est décrit, avec un encodage de fiction
vraisemblable. Ainsi, il convient d'étudier les rapports :
Conte société et éducation ;
- Légende société et éducation ;
- Epopée société et éducation.
257

CHAPITRE I : ETUDE
SOCIO-EDUCATIVE DES
CONTES

Amorçant ce dernier pan de notre étude, il importe de définir,


succinctement, la thématique. Elle est l'ensemble des thèmes abordés,
par des productions littéraires ou artistiques.

I: Thématique
Dégager la thématique des contes enseignés au primaire de
1985 à 2010 dans le système éducatif ivoirien a consisté pour nous
d'abord, de faire ressortir le thème abordé par chaque conte.
Ensuite, nous avons regroupé ou classé ces contes par thème. Enfin,
nous avons inscrit les thèmes sous des points intitulés :
- Les valeurs morales ou vertus ;
- Les vices ou défauts ;
- Les astuces ;
- Les valeurs spirituelles.
Ainsi, les éléments obtenus se présentent comme suit :

1-Les valeurs morales ou vertus

-
Thème : La discrétion
Les contes qui abordent ce thème sont :
- L'homme qui prévoyait le temps (tome 1, p.p.34,35);

- La pie, le perroquet et le pigeon (tome 1, p.p.130, 13 1) ;

- Omar et la calebasse (tome 1, p.p.p.p. 132, 133, 134,135).


258

Thème : Le bonheur
Le conte qui aborde ce thème est :
-L'or de Karibi (tome 1, p.p.82, 83).

Thème : La justice
Le conte qui aborde ce thème est :
-Djéha et les brochettes (tome I, p.p.29, 30).

Thème : L'entente
Le conte qui aborde ce thème est :
-Les deux chasseurs (tome 1, p.p.114, 115).

Thème : L'union
Le conte qui aborde ce thème est :
-Les quatre frères et leur sœur (tome 1, p.p.274, 275).

Thème : L'entraide
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Pourquoi le coq vit au village et l'éléphant dans la brousse (tome 1,

p.p.242, 243);

-Le buffle et le pique-bœuf (tome 1, p.p.p. 17, 18, 19).

Thème : L'impartialité
Le conte qui aborde ce thème est :
-"Qui ne manque de rien" et "Qui ne donne rien" (tome 1, p.p.282, 283).

Thème : La paix
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Les mots cherchent un président (tome 1, p.p.143, 144);

-Les animaux cherchent leur représentant (tome 1, p.p. 293,294);

-Une guerre évitée (tome 1, p.338).


259

Thème : La reconnaissance
Le conte qui aborde ce thème est :
-Conte des nains et du cordonnier (tome 1, p.p.94,95).

Thème : La méfiance
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Les chats et les rats (tome 1, p.p.226, 227) ;

-Le singe et le crocodile (tome 1, p.p. 298,299).

Thème : La sagesse
Les contes qui abordent ce thème sont :
-La sagesse du chient et du chat (tome 1, p.p.p. 219,220,221);

-L'épervier, le margouillat et l'aveugle (tome 1, p.p.286, 287);

-La sagesse du monde (tome 1, p.p.358, 359).

Thème : Le travail
Les contes qui abordent ce thème sont :
-L'homme et le champ (tome 1, p.p.58, 59);

-Le jeune coq (tome 1, p.p. 112,113);

-Les petites vendeuses vont au marché (tome 1, p.p.150, 151 ).

Thème : Le courage
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Cocotani, la petite poule courageuse (tome 1, p.p.p.p.p.p. 11, 12, 13, 14, 15, 16);

-Le loup et les sept chevreaux (tome 1, p.p. 248,249);

-Kirikou et la sorcière (tome 1, p.p. 290,291);

-Les hyènes (tome 1, p.p.160, 161);

-Le bœuf et le mouton (tome 1, p.p. 235,236).


260

Thème: L'obéissance
Le conte qui aborde ce thème est :
-Pourquoi les hommes n'ont pas le même caractère? (tome 1,
p.p.326,327).

Thème : La solidarité
Le conte qui aborde ce thème est :
-Les tâches de la panthère (tome 1, p. 333).

Thème : La vérité
Le conte qui aborde ce thème est :
-La vérité de ventre (tome 1, p.p.324, 325).

Thème : Le pardon
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Le vent et le palmier (tome 1, p.p.56, 57);

-Les oreilles de bouc du roi Troian (tome 1, p.p.347, 348).

Thème : La prudence
Le conte qui aborde ce thème est :
-Le coiffeur et le coiffé (tome 1, p. 276).

Thème : La curiosité
Le conte qui aborde ce thème est :
-Le singe et le cultivateur (tome 1, p.p.208, 209).

Thème : Le discernement
Le conte qui aborde ce thème est :
-Un beau-père dans l'embarras (tome 1, p.p.138, 139).

Thème : L'importance des vieux


Les contes qui abordent ce thème sont :
-La peau de la génisse (tome 1, p.p.156, 157);
261

-Pourquoi on honore les vieillards (tome 1, p.p.295, 296).

Thème : L'importance de la femme


Le conte qui aborde ce thème est :
-Sept masques (tome 1, p.p. 245, 246).

Thème : L'importance d'un enfant


Le conte qui aborde ce thème est :
-Sawa (tome 1, p.p.342, 343).

Thème : L'hospitalité
Le conte qui aborde ce thème est :
Conte : un village maudit (tome 1, p.p.171, 172).

Thème : L'importance d'autrui


Le conte qui aborde ce thème est :
-La petite souris et la fleur (tome 1, p.p.27, 28).

Notre étude, nous donne de constater que les contes exploités


dans le programme d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de
1985 à 2010 abordent beaucoup de valeurs morales. De ce constat,
une question se pose à nous. Cette préoccupation est: pourquoi les
récits enseignés aux écoliers ivoiriens révèlent bien des valeurs
morales?
Comme réponse à la préoccupation, nous avançons que d'une
part, c'est dans le souci de former des personnes vertueuses, capables
de s'intégrer dans un monde en pleine mutation et d'autre part, c'est
dans l'optique de conformer ses objectifs à la convention relative aux
droits de l'enfant .(article29) que le système éducatif ivoirien par les
262

canons des contes· inculque les valeurs morales, voire les valeurs
sociales aux élèves.
En effet, l'article 29 de la convention relative aux droits de
l'enfant stipule en ces termes :
« L'éducation doit viser à inculquer à l'enfant le respect des droits del 'homme et des

libertés fondamentales, (. . .) à préparer l'enfant à assumer les responsabilités de le vie dans une
société, libre, dans l'esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et
d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes
94
d'origine autochtone ... ».

L'application de cet article, qu'exigent l'Organisation des


Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO)
et Le Fonds des Nations Unies pour I'Enfance (UNICEF) des
systèmes éducatifs des pays membres de l'Organisation des Nations
Unies (ONU), fait appel à l'enseignement des valeurs morales que
comportent les contes utilisés dans le programme d'enseignement
primaire en Côte d'Ivoire.
Donc nous pouvons inférer que l'enseignement du conte dans
le programme d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire colle au
respect de la convention relative aux droits de l'enfant.
Mais en dehors du type de citoyen que veut former le système
éducatif ivoirien et au-delà de la ratification de la convention relative
aux droits de l'enfant par ce dernier, l'enseignement de ces valeurs
morales aux écoliers de six (6) à douze (12) ans semble avoir un
rapport avec l'âge mental de l'élève.
L'écolier, qui est un enfant dont l'âge est généralement compris
entre six (6) et douze (12) ans, a l'esprit malléable. Autrement dit, il

94
Article 29 de la conven.tion relative aux droits de l'enfant.
263

est plus facile de marteler son esprit pour lui donner la forme de celui
d'une personne imbue de valeurs morales.
Cet état physiologique et psychologique dont bénéficie l'écolier
milite aussi en faveur de l'enseignement primaire en Côte d'Ivoire.

2-Les vices ou les défauts

Thème : La paresse
Le conte qui aborde ce thème est :
-Maloko, le dormeur (tome 1, p.p.p. 8, 9, 1 O);

-Les mauvais élèves (tome 1, p.p.80, 81).

Thème : La convoitise
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Un poisson est un poisson (tome 1, p.p.p.p. 34, 35, 65, 66);

-La poule aux œufs d'or (tome 1, p.p.p. 153, 154,155);

-Conte : Le petit pingouin frileux (tome 1, p.p.p.p. 190, 191, 192,193);

-La tortue volante (tome 1, p.p.p. 21 O, 211, 212);

-Le marabout, les talibés et l'hyène (tome 1, p.p.p.p. 258,259,260,261);

-Pourquoi les moustiques bourdonnent sans cesse à nos oreilles


(tome 1, p.p.p. 349, 350; 351 ).

Thème : La mendicité
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Rien ne sert de courir (tome 1, p.p.303, 304);

-La mendicité et l'égoïsme (tome 1, p.p.312, 313).

Thème : La jalousie
Le conte qui aborde ce thème est :
-La légende de la tortueuome 1, p.p.222, 223).
264

Thème: L'orgueil/ la vanité


Les contes qui abordent ce thème sont :
-Pourquoi la grenouille vit dans l'eau (tome 1, p.p. 122,123);

-Le chat si extraordinaire (tome 1, p.p. 268, 269);

-Le gorille(tome 1, p.p.352, 353).

Thème : L'oubli
Le conte qui aborde ce thème est :
-Le buffle et le grain de riz (tome 1, p.p.240, 241 ).

Thème: L'égoïsme
Le conte qui aborde ce thème est :
-Wanto et la marmite aux ignames (tome 1, p.p.p.p.145, 146, 147, 148).

Thème : L'injustice
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Le fou et l'homme sensé (tome 1, p.p.31 o, 311);
-Pauvre paysan contre riche berger (tome 1, p.p. 314, 315).

Thème : La maladie
Le conte qui aborde ce thème est :
-Les trois sourds (tome 1, p.p.p.p. 96, 97, 98, 99).

Thème : La malhonnêteté / le vol


Le conte qui aborde ce thème est :
-Le cheval volé (tome 1, p.p. l 04, 105).

Thème : L'individualisme
Le conte qui aborde ce thème est :
-Le petit acacia et le gros fromager (tome 1, p.p. l 04, 107).

Thème : La peur
Les contes qui abordent ce thème sont :
265

-Le jaguar et le cerf (tome 1, p.p.p. 237, 238, 239);

-Bicyclette contre tigre (tome 1, p.p.322, 323).

Thème : La méchanceté
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Pourquoi les singes habitent dans les arbres (tome 1, p.p.46, 47);

-La pierre qui avait de la barbe (tome 1, p.p.84, 85);

-L'histoire des sept petits cailloux (tome 1, p.p.p.p.p.87, 88, 89, 90);

-Le héron et l'écrevisse (tome 1, p.p.126, 127);

-Le crapaud et la guêpe maçonne (tome 1, p.p. 128, 129);

-Conte: L'araignée et sa fiancée (tome 1, p.p.p.p.173, 174, 175,176);

-Le partage de la panthère (tome 1, p.p. 224, 225);

-La canne magique (tome 1, p. 297);

-La maladie du roi (tome 1, p.335).

Thème : La raillerie ou la moquerie


Les contes qui abordent ce thème sont :
-Le malheur de Vomo-la-mouche (tome 1, p.p.73, 74);

-Pourquoi l'hyène rit au lieu de chanter (tome 1, p. 357).

Thème : La discorde
Le conte qui aborde ce thème est :
-Les deux amis (tome J, p.p.339).

Thème : La malhonnêteté/ l'escroquerie


Le conte qui aborde ce thème est :
-Les deux voleurs (tome 1, p.p.92, 93).

Thème : L'ingratitude
Les contes qui abordent ce thème sont :
266

Le chasseur, le crocodile et le lièvre (tome 1, p.p.p. 48, 49, 50) ;

-Les musiciens du sud (tome 1, p.p.p.p.p.p. 67, 68, 69, 70, 71, 72);

-Les trois frères (tome I, p.p.3 15, 316, 3 17) ;

-L'ingratitude du python (tome 1, p.p.354, 355).

Thème : La médisance/ la calomnie


Le conte qui aborde ce thème est :
-Le lièvre et l'hyène à la cour du roi (tome 1, p.p.44, 45).

Thème : Le retard
Le conte qui aborde ce thème est :
-La punition de l'escargot (tome 1, p.p. 264,265).

Thème : La colère
Le conte qui aborde ce thème est :
-Le glouton tue sa mère (tome 1, p.p.318, 319).

Thème : La vengeance
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Savez-vous pourquoi (tome 1, p.p. 168, 169);

-L'origine de la discorde (tome l, p.p.307, 308).

Thème : La désobéissance
Les contes qui abordent ce thème sont :
-Conte ; La forêt sacrée (tome 1, p.p. 183, 184) ;

-Le gros silure et le petit silure (tome 1, p.p.185, 186);

-Le laboureur et ses trois fils (tome I, p.p. 288,289);

-Aya, la belle (tome 1, p.p.320, 321 ).


267

Thème : Le mensonge
Le conte qui aborde ce thème est :
-Le coq et le canard (tome 1, p.p.42, 43).

IL ressort· de cette étude que bien des vices ont été mis en
évidence et condamnés à travers les récits.
La mise en évidence et la condamnation des défauts que nous
avons énumérés plus haut s'insinuent dans la logique de former des
agents actifs de développement capables de s'intégrer dans la société.
Mieux, la connaissance et la condamnation de ces travers par les
écoliers concourent à construire une société scolaire où régne la
morale sociale et citoyenne.
Aussi, l'on. peut avancer que l'enseignement des contes
renfermant les défauts contribue à cimenter dans l'esprit de écolier les
éventuels lobes où peuvent se loger les mauvaises pensées, c'est-à-dire
les vices.
Cet écolier qui est l'homme de demain doit rejeter les maux de
la société sous toutes leurs formes pour être le citoyen idéale
recherché.
268

3-Les astuces
Thème : L'intelligence/ la ruse
Les contes qui comportent des astuces et abordent ce thème sont :
-Le renard enrhumé (tome 1, p.p. 40, 41) ;

-Le puits des animaux de la brousse (tome 1, p.p.140, 141) ;

-La princesse à marier (tome 1, p.p.158, 159);

-La perdrix et le rat palmiste (tome 1, p.p.110, 111);

-Le petit chacal et le vieux crocodile (tome 1, p.p. l 08, 109);

-La tortue, l'épervier et les pigeons (tome 1, p.p. 162, 163);

-Conte: Le lièvre et la tortue (tome 1, p.p. 166,167);

-Conte : le trompeur trompé (tome 1, p.p. 1 77, 1 78);

-Conte : comment le lièvre se procura le mil (tome 1, p.p. 179, 180);

-Conte: le canari et l'éléphant (tome 1, p.p. 181,182);

-Conte : la querelle de chien et de chat (tome 1, p.p. 187, 188, 189) ;

-Filatié et Noumoutié (tome 1, p.p.p. 228,229,230);

-Le diable et le paysan (tome 1, p.p.247, 248);

-Le petit mouton dodu (tome 1, p.p.p. 253,254,255);

-La prière du chacal (tome 1, p.p. 256,257);

-L'enfant terrible (tome 1, p.p.262, 263);

-Petite hache abat grand arbre (tome 1, p.p.284, 285);

-La pêche de lièvre et l'hyène (tome 1, p.p.300, 301);

-La ruse de l'araignée (tome 1, p.p. 340,341);

-Le mariage de la fille du chef (tome 1, p. 344);

-Le champ de Tapi et de Dissia (tome 1, p. 309) ;

-Les cinq fils de Sankerbou (tome 1, p.p. 21, 22) ;

-Le petit tailleur (tome 1, p.p.p.p. 32, 33, 34 35);

-La perdrix et le petit poisson (tome 1, p.p.p.p.p. 36, 37, 38, 39, 40);

-Les pintades et les crocodiles (tome 1, p.p.p. 60, 61, 62) ;


269

-La tortue et le chien en quête de mangues (tome 1, p.p. 77, 78).

Nous constatons que beaucoup de contes renfermant les astuces


à savoir la ruse ont été enseignés aux écoliers ivoiriens de 1985 à
2010. Ces récits exploités dans le programme d'enseignement
primaire en Côte d'Ivoire mettent en évidence des personnages.
Lesquels sont découverts par les écoliers.
Ces personnages aux prises avec des problèmes, des énigmes
font usage de leurs méninges à savoir de leurs connaissances et de
leurs expériences pour les résoudre.
Si nous nous référons à ce conte intitulé "Le diable et le paysan"
(voir tome 1, p.p. 247-248); nous remarquons que le paysan a fait
usage de ses connaissances, de ses expériences. En un mot, il a utilisé
son intelligence pour tromper le diable qui lui réclamait la moitié de
ses récoltes pendant deux (02) ans en échange du trésor.
Voici, pendant ces deux (02) ans, ce que pose le paysan comme
actes intelligibles : la première année, il sème des pommes de terre et
avance ce propos : « lors du partage, tout ce qui poussera au-dessus du
sol sera à toi et tout ce qui sera dans la terre sera à moi ».
Et la deuxième (02) année, c'est le diable qui dit ceci : « à toi,
ce qui poussera au-dessus». Le paysan cette fois ci sème du maïs.
En effet, l'enseignement de ce conte invite l'écolier à copier sur
le paysan lorsqu'il se trouvera face à un problème, c'est-à-dire qu'il
devra utiliser son intelligence pour le résoudre.
Ainsi, l'enseignement des récits comportant les astuces ou la
ruse viserait à faire comprendre à l'écolier que face à un problème qui
se poserait à lui, qu'il devrait utiliser ses connaissances, ses acquis et
270

ses expériences pour le résoudre, comme le furent les différents


personnages des contes à lui enseignés.

Les valeurs spirituelles

Thème : La bonté de Dieu


Le conte qui élève et aborde ce thème est :
-L'araignée et l'arbre de Dieu (tome 1, p.p. 136, 137).

Thème : La sagesse de Dieu


Les contes qui abordent ce thème sont :
-Pourquoi l'éléphant n'a qu'un enfant à la fois (tome 1, p.p.p.p.23, 24, 25, 26);

-Le rêve du gros singe (tome J, p.p. 231,233);

-Conte : les animaux réclament un roi (tome 1, p.p. 166, 167);

-Un si méchant roi (tome 1, p. 337).

Thème : La magie
Le conte qui élève et aborde ce thème est :
-Le petit moulin magique (tome 1, p.p. 124, 125).

Cette étud~ nous a permis de savoir que les contes enseignés


aux écoliers ivoiriens dans l'enseignement primaire de 1985 à 2010
abordent aussi des valeurs spirituelles telles que : "Dieu", "la magie".
Qu'est-ce qui explique l'enseignement de telles valeurs aux
écoliers? Et quelles sont leurs fonctions sociales ?
Les contes qui comportent les notions de "Dieu" et de "magie"
sont enseignés aux écoliers dans le but de leur faire comprendre
271

l'existence d'un monde métaphysique, c'est-à-dire un monde spirituel


qui embraie sur le monde physique dans lequel ils vivent. Cela est
perceptible à travers ces contes : "le rêve du gros singe" (voir tomel,
p.p.231-233) et "le petit moulin magique" (voir tome], p.p.124-125).
Dans le conte "le rêve du gros singe", l'élève découvre deux
mondes interconnectés : d'un côté le monde spirituel ou
réside « Dieu » qui donne la vie, la mort et les biens matériels. Et de
l'autre côté, le gros singe existant dans le monde physique, où il
implore "Dieu" pour qu'il réalise son rêve.
Du coup, l'élève qui exploite ce récit comprend qu'il existe un
être suprême "Dieu" qui régule la société et qu'il doit ou peut
invoquer pour résoudre ses problèmes.
Le conte "le petit moulin magique", l'élève en l'exploitant
découvre un monde au-delà du monde physique. C'est l'infini ou le
néant.
Dans cet infini sont cachées des choses. Lesquelles peuvent
apparaître dans le monde physique. C'est bien le cas du sel qui vient
du néant pour saler l'eau de mer comme le montre "ce conte: le petit
moulin magie".
En somme, l'enseignement des contes renfermant les valeurs
spirituelles offre aux écoliers une largeur d'esprit. Ces récits
contribueraient à leur socialisation et pourraient accroître leur foi
spirituelle.
272

Dans le système éducatif ivoirien, à travers les contes, l'on


enseigne les valeurs morales (vertus), les astuces, les valeurs
spirituelles, et persifle les vices (défauts) dans le but de former des
citoyens modèles, socialement accomplis. Ces citoyens devront
témoigner la marque d'une bonne éducation, d'une intelligence sans
reproche ; aussi devront-ils considérer toutes les croyances et fuir les
vices (défauts).
273

II : Impact des contes sur les élèves et les enseignants


Les contes sont enseignés en milieu scolaire. Ils vivent, agissent
à l'intérieur de cette société scolaire. Donc ils ont un impact sur les
individus de ladite société que sont les enseignés et les enseignants.

11-1 : Impact des contes sur les élèves


Le conte, genre littéraire oral, de par ses fonctions a bien des
impacts sur les enfants (écoliers). Comme fonctions du conte, nous
avons relevé: la fonction ludique, la fonction d'éducative, la fonction
de formatrice, la· fonction d'instructif, la fonction initiatique, la
fonction pathétique, la fonction cathartique, la fonction sociétale ...

1-1- Fonction ludique


« Une chose est ludique lorsqu'elle est relative au jeu».
Le jeu en lui-même divertit, tout comme le conte. En effet, le conte,
un récit imaginaire mettant en scène aussi bien les hommes que les
animaux, présente un univers enchanté. Il renferme de la comédie. Ces
éléments (univers enchanté, comédie ... ) lui confèrent un aspect
attrayant. Exernple: ce conte, intitulé "les pintades et les crocodiles"
p.p.p.60-62 (voir tome I), crée le rire, la joie chez le lecteur ou chez
l'auditoire (l'élève) à travers la présentation de la comédie que joue le
vieux crocodile Ramamba dans ce récit. Cette comédie est perçue à
travers ce passage du texte : « Rakanga se rapproche un peu
seulement du vieux crocodile et dit : « Ramamba si tu es vraiment
mort, ouvre et ferme ta gueule. Le vieux crocodile, aussitôt, ouvre sa
grande gueule pleine de dents pointues». »
274

En effet, le crocodile, ici, fait montre d'idiotie en ouvrant sa


grande gueule.Il ignore qu'un sujet mort ne peut pas se mouvoir. Il a
mis en évidence que les pintades, qui sont physiquement plus faibles,
sont plus intelligentes que lui.

Aussi, la description des dents n'est pas gratuite. Elle renforce


l'idée de la sottise dont fait preuve le crocodile qui dispose en réalité
d'un arsenal qui ne lui sert pas pour se tirer d'affaire
(malheureusement).

Ce sont ces traits caractéristiques du crocodile qui crée le rire, la


joie chez le lecteur-de ce récit.

Vu cet aspect qu'a le conte, l'on l'utilise dans un but d'amuser,


de divertir lesécoliers (les enfants). Il met les enfants dans un état de
gaieté. Cet état les rend réceptifs aux exercices et apprentissages.
Des propos recueillis auprès des enseignants (instituteurs) que nous
avons interrogés lors de l'enquête révèlent que : ''Dans un cours,
pendant la dispensation d'une leçon, si une morosité ou une timidité
gagne la classe, l'enseignant peut exploiter un conte pour favoriser
une humeur détendue ; ce qui remet les enfants dans une disposition
favorable à l'acquisition de savoirs". Et plus encore, dans nos
investigations en milieu scolaire, nous avons constaté que dans les
séances de lecture où les contes sont utilisés comme textes de base à
exploiter (lire), elles se déroulent dans une atmosphère de relaxation.
Ce qui n'est pas le cas pour les séances de lecture des textes
ordinaires. Ainsi, pourrait-on dire que l'étude en est une méthode
275

ludique d'apprentissage lecture aux enfants. Bref, avec l'exploitation


du conte la lecture devient un divertissement, un jeu pour les enfants.
Aussi s'observe- la fonction ludique du conte en animation
lecture, en séance de dramatisation. Dans cette dernière, les enfants
jouent ou dramatisent le conte, c'est-à-dire qu'ils disent le conte en
mimant les actions des personnages du conte.

1-2- Fonction éducative


« Est éducatif ou éducative, ce qui est propre à éduquer. Et
éduquer vient du mot latin "educare" qui signifie conduire. En effet,
éduquer quelqu'un, c'est lui faire acquérir des principes, des
habitudes, des valeurs »
En général, la fonction éducative du conte est perçue à travers
les valeurs morales que comportent les contes. Aussi, à ces
valeurs,faut-il ajouter la proscription des vices, l'importance des
astuces dont font cas ces textes oraux. Autrement dit, c'est
l'enseignement des valeurs et le persiflage des vices, qui confèrent au
conte l'aspect éducatif. En effet, les enfants font siennes les valeurs ou
vertus et fuient les défauts. Ainsi, ils deviennent des personnes
rompues à l'exercice des bonnes pratiques ou valeurs morales.
Pour étayer cette thèse selon laquelle le conte éduque les
enfants, nous avons jeté un regard sur ces contes intitulés :
-"Une guerre évitée" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan,
Août 2008
-"La punition de l'escargot" in Français CE2, Editions CEDA-
HATIER, Abidjan, 1999
- ''Le mariage de la fille du chef' in Français CE 1, Editions Eburnie,
Abidjan, Août 2008 ;
276

Pour dégager leur apport à l'éducation des enfants.

« Conte 95: Une guerre évitée (in tome I: corpus, p. 338)

Grand-père raconte une histoire : « Autrefois, des singes roux et des singes noirs vivaient
de chaque côté d'une rivière. Chaque tribu avait un perroquet qui surveillait les singes d'en face.
Un jour, le perroquet des singes roux dit :
je vois les singes noirs; ils ont des cailloux en main.
Attention! dit le chef des singes roux, ils vont nous attaquer.

Ramassons aussi des cailloux !


Alors les singes roux obéissent.
le perroquet des singes noirs les voit. li avertit ses amis. leur chef inquiet dit :
- nous nous préparons pour un jeu. Mais les autres veulent faire la guerre. Il faut
ramasser beaucoup plus de cailloux. Pendant des jours les singes ramassent des cailloux. Un
matin, il n y a plus rien à ramasser.
Alors les singes des deux tribus tiennent une réunion. Ils jettent tous les cailloux dans la rivière. Ils
font la paix ».
D'après Dimiter fnkiow, la guerre des singes,
ln le chameau volant, « Cascade Contes », Rageot Editeur »

Selon ANO N'GUESSAN Marius : « la fonction didactique du


conte consiste souvent à enseigner la morale... Cette morale qui tend
au maintien de la cohésion sociale n'ignore point les principes de
l'éthique universelle». 96
Ainsi, dans le souci de mettre en application cette fonction
didactique du conte, à travers ce récit, l'auteur veut enseigner à son
lecteur ou à son auditoire une vertu ou valeur morale (la paix). Pour ce
faire, il créé une aire géographique hors du commun, une aire
imaginaire. Dans cette dernière, il transpose des personnages que
sont : les singes roux, le perroquet des singes roux, les singes noirs et
le perroquet des singes noirs.
L'auteur, par le biais du procédé linguistique qu'est la
personnification, insuffle une animation proche de la vie quotidienne,
avec un peu d'irréalisme captivant, toutefois. Mais, comme constat,
95
Supra p. 133.
96
Marius ANO N'GUESSAN, Contes Agni de l'lndénié, CEDA, Abidjan. -1988, p.26.
277

ces smges se distinguent par leurs couleurs. Cette différence de


couleurs, par symbolisation, traduit ou explique la différence
d'idéologie. Aussi, les deux perroquets symbolisent les réseaux de
communication ou les canaux de communication des deux clans.
Mais, le dysfonctionnement de ces canaux de communication
ou la mauvaise information provenant de ces derniers a entraîné une
situation délétère dans le grand espace géographique (imaginaire)
occupé par ces deux communautés de singes. Mais, animés tous par le
souci paix, les deux clans de singes vont tenir une réunion pour faire
renaître la vie d'antan (la vie de paix).

Cela est perceptible à travers ce passage du récit :

« Alors les singes des deux tribus tiennent une réunion. Ils
jettent tous les cailloux dans la rivière. Ils font la paix ».
Ici, l'action de tenir une réunion est un signe de rapprochement
que les deux (02) tribus de singes matérialisent. La réunion est le
cadre propice de liquidation des divergences d'opinions, de certains
maux de société tels que les conflits.
Et, le fait que les singes jettent les cailloux dans la rivière a une
signification profonde. Cet acte montre bien que les armes de guerre
ont été enterrées dans un endroit où elles ne sont plus récupérables.
Donc la paix retrouvée sera une paix durable.

Ce conte, une fois enseigné à des enfants, leur communique, par


exemple, que la paix est un facteur de développement, une bonne
chose dont il faut s'approprier.
278

A l'instar du conte précédent, ce conte qui suit éduque.

97
«CONTE : La punition de l'escargot (in tome I: corpus,
p.p.264-265)
l'éléphant est le roi des animaux. Un jour, il réunit tous ceux qu'il gouverne. l'escargot
arrive avec beaucoup de retard.
le roi est furieux:
<< Pourquoi es-tu en retard? Où étais-tu ?
- Voyez-vous, père, répond l'escargot, il y a longtemps que je suis parti de chez moi pour venir ici.
Mais le chemin est long et je n'ai qu'un seul pied. C'est pourquoi j'arrive si tard. En plus, j'ai eu
peur du fi·oid el de la pluie. Je suis revenu chez moi pour prendre ma case et la transporter. Mais
les branches qui couvrent le toit me tombaient sur les yeux et j'avais du mal à avancer et à voir
mon chemin. >>
l'éléphant qui a écouté avec attention les malheurs de l'escargot éclate alors d'un grand
rire puis di: très sérieusement :
« Tu as bien parlé, escargot. A partir d'aujourd'hui, tu auras tes yeux au bout des cornes mobiles.
Ainsi les branches ne risqueront plus de te les crever; mais comme punition pour ton retard. tu
porteras ta maison sur ton dos. »

Contes du Zaïre publiés dans/a collection


Fleuve et Flamme» du Conseil international
<<
De la langue Française»

Dans ce conte, l'instance énonciatrice, le peuple zaïrois


(congolais) pait d'un constat fait dans la nature. Pour évoquer un vice
(le retard) qu'il proscrit.
Ce peuple vivant en zone équatoriale partage le même biotope
que l'escargot et l'éléphant. Il a longtemps observé ces deux (02)
êtres vivants. Il a relevé chez l'escargot la forme et le mode de
déplacement pour explique une réalité (le retard).
Quant à l'éléphant sondant ou jonglant sa taille il lui a collé
une fonction (la fonction de roides animaux).

97
« Conte du Zaïre publié dans la collection Fleuve et Flamme », du conseil international de langue
Française. (inFrançais CE2, Editions CEDA-HATIER, Abidjan, 1999, p.180).
279

L'escargot n'a pas de pattes, il a deux antennes représentant les


yeux et il porte une coquille. Il se déplace très lentement. Il est
l'incarnation du retard.
L'éléphant quant à lui, a une taille impressionnante, il est
dominant. Il a la carrure d'un roi.
De ces observations, le peuple Zaïrois crée un espace
géographique virtuel (imaginaire) dans lequel il transpose ces deux
animaux. Par le biais de la personnification, il établit un dialogue entre
ces derniers. Comme trame de ce dialogue, il ressort le retard et ses
inconvénients.
Cela se découvre à travers ce passage du texte :
« Mais comme punition pour ton retard, tu porteras ta maison
sur ton dos ».Ici, le fait que l'escargot doit porter sa maison sur son
dos n'est pas gratuit. Il montre que le retard est très lourd
d'inconvénients.
En définitive, ce conte, une fois enseigné à des enfants, leur
permettra de bannir le retard de leurs habitudes.

Tout comme les deux contes analysés plus haut, ce troisième


conte revêt une fonction éducative.

98
«CONTE : Le mariage de la fille du chef (in tome 1: corpus, p. 3 44)

Il était une fois, un chef qui avait une très belle fille. Elle avait de longs cheveux noirs et
des joues rondes. les hommes venaient de partout pour la demander en mariage : en pirogue, à
cheval, à pied... Certains attendaient la fin des récoltes pour faire le voyage. D'autres
abandonnaient leur travail. Mais le chef refusait de donner sa fille en mariage.
Un jour, M'bango l'un des prétendants va chez le chef pour demander sa fille en
mariage. Pour le décourager, le chef lui demande un mouton ni mâle, ni femelle. M'bango alla
informer son père. Alors celui-ci lui dit: « vas dire au chef que le mouton est là. Mais pour
l'avoir, il ne doit venir ni le jour, ni la nuit».

98
«Adapté d'un conte Gabonais».(in Français CE1, Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008, p.152).
280

M'bango retourne chez le chef et lui répète ce que son père lui a dit. le chef confus,
accepta de lui donner sa fille en mariage.

« Adapté d'un conte Gabonais. »

Dans ce conte, l 'énonciateur (le peuple gabonais) met en


exergue l'importance des astuces, voire, l'importance de l'intelligence
ou de la ruse.
Pour ce faire, il crée cinq personnages qu'il transpose dans
l'espace géographique virtuel (imaginaire). Ces personnages sont : le
chef, la fille du chef, M'bango, le père de M'bango et le mouton. Ils se
distinguent par leurs actions dans le récit. Ainsi avons-nous les
personnages actifs ( ceux qui mènent les actions) et les personnages
passifs ( ceux qui subissent les actions).
Les personnages actifs sont: le chef, M'bango et le père de M'bango.
Quant aux personnages passifs, ce sont: la fille du chef, le mouton.
Le peuple gabonais pour mettre en évidence l'importance des
astuces crée ou établit la communication entre les personnages actifs.
De leurs échanges deux astuces se dégagent :
La première astuce émane du chef : « un mouton ni mâle, ni

femelle». Elle a été prononcée par le chef dans le but de conserver


son trésor qu'est sa fille.
Ce propos du chef n'est pas fortuit, il dénote sa méchanceté et
son égoïsme.

La deuxième astuce provenant du père de M'bango et adressée


au chef par M'bango lui-même: « Le mouton est là. Mais pour
281

l'avoir, il ne doit venir ni le jour, ni la nuit ». Elle est le moyen pour


M'bango d'atteindre son objectif (marier la fille du chef).
Cette réplique du père de M'bango à l'endroit du chef met en
relief son intelligence son opiniâtreté et son désir ardent qui est de
voir son fils épouser la fille de ce dernier.

1-3- Fonction formatrice


« Former quelqu'un, c'est lui donner un enseignement
particulier, lui permettre d'acquérir ce11ains reflexes, développer
certaines aptitudes etc .. ». En d'autres termes, la formation consiste en
l'acquisition de techniques, qu'on utilise à son profit.

Le conte, genre littéraire oral, bien qu'il soit utilisé dans des
unités pédagogiques comme "la lecture", "l'éducation morale",
demeure un art du spectacle. C'est pourquoi, le syntagme verbal "
dire le conte" s'assimile aux séances de dramatisation. A travers les
séances de dramatisation, les enfants sont formés au métier de conteur,
c'est-à-dire au métier de conteur aveugle, conteur voyant, conteur
collectif et conteur comédien ou acteur. En effet qui sont ces
conteurs?
- Le conteur aveugle : dans un espace domestique, il est immobile
devant un auditoire, les consommateurs du conte (les contaires ). Il dit
le conte, mais ni il ne joue ni il ne danse. Aussi chante-t-il si c'est un
conte femelle qu'il dit aux contaires (l'auditoire).
Cette photographie ci-dessous, prise lors d'une séance conte en
milieu scolaire ivoirien l'illustre. Ici, l'espace domestique est la salle
de classe, le conteur aveugle est l'institutrice et les contaires sont les
élèves. Ce type d'exercice permet à l'écolier d'être attentif quand on
282

lui parle, c'est-à-dire qu'il développe l'écoute chez l'élève. En sus, il


permet à l'écolier d'imiter l'enseignant dans sa fonction de conteur
aveugle dans des séances de conte.

Des écoliers ivoiriens et leur enseignante lors d'une séance de


conte

- Le conteur voyant : il se produit en combinant narration et chant.


Tout comme le conteur aveugle, il est dans un espace domestique.
Mais ce qui le différencie du conteur aveugle ; c'est qu'il mime les
actions des personnages de l'histoire. Cette activité contribue à
développer l'expression corporelle chez l'écolier.
La photographie ci-dessous présente un élève jouant le conteur
voyant. C'est l'élève déguisé en vieille personne et tenant un bidon.
Des écoliers ivoiriens lors d'une séance de conte
283

- Le conteur collectif : ce terme désigne un groupe de conteurs


individuels qui se relaient au milieu d'une assemblée qui l'écoute. En
général, ils mettent en œuvre les techniques que sont la narration et
chant.
L'image, ci-dessous, prise lors d'une séance de conte, l'illustre.
Elle présente un groupe de conteurs (élèves déguisés en de vieillards).
Dans ce groupe, chacun a une fonction à jouer dans la narration du
récit. Autrement dit, ces conteurs représentent les personnages mis en
mouvement (en action) dans la diégèse. Cet exercice qui consiste à
narrer le récit collectivement contribue à la socialisation, à
l'acceptation de l'autre au sein du groupe. Aussi, il forme l'élève au
métier d'acteur.
Des écoliers ivoiriens lors d'une séance de conte

- Quand au conteur comédien ou acteur: c'est un conteur, un


particulier, qui a deux traits de caractère principaux. D'abord,
polytechnicien, il met en œuvre toutes les techniques de
284

communication à sa disposition : narration, chœur, choriste, danse,


mime. Ensuite, il se produit dans un espace.
La photographieci-dessous, prise lors d'une activité de conte,
l'illustre. Sur cette image, le conteur comédien est l'élève qui a la
moustache, à la gauche de celui portant le tricot blanc.Il est
accompagné par des choristes. Ce type d'exercice affûte l'esprit
créatif de l'élève. En sus, il participe au développement de
l'expression corporelle chez l'apprenant et à sa socialisation.
Des écoliers ivoiriens lors d'une séance de conte

En conclusion, nous pouvons dire que le conte forme les


enfants, eu égard aux techniques qu'il leur offre.

1-4- Fonction instructive


«Une chose est instructive lorsqu'elle apporte des
connaissances, édifie». «L'instruction se définit par rapport aux
286

« Comme c 'était la première fois, depuis la créai ion du monde. qu'elle était cultivée, ce/le terre interdite se révéla d'une
fertilité inouïe, el le champ produisit en abondance, mais Balai ne voulu! point récolter.
Un certain jour, Tiémoko, son mari, ayant reçu des étrangers de marque et les
condiments étant venus à manquer au village, Baloi trouva plus avantageux d'utiliser les
produits de son champ. Elle donna l'ordre à l'une des servantes d'aller cueillir une
corbeille de gombo. En toute hâte Sarran, la servante, se rendit au champ, mais dès
qu'elle tendit la main le gombo se mit à chanter.

Charmée par un chant aussi mélodieux que sensé, la jeune Sarran ne songea plus
à cueillir le condiment ni à retourner à la maison. Bien au contraire elle dansait autour
de la plante.
Comme la première servante tardait à revenir, Baloi en désigna une autre. Celle-
ci trouva Sarran muette, tournant et gesticulant autour de la plante à gombo. Parce
qu'elle n'entendait pas le chant - car c'était un chant de sortilège - elle pense tout
naturellement que sa camarade s'amusait au lieu de faire ce que la patronne avait
ordonné. Sans donc s'occuper d'elle, elle fonça directement sur la plante, mais juste à ce
moment-là elle entendit le chant mystérieux et, prise à son tour sous le même charme, elle
se mit à danser en cadence avec Sarran.
Une troisième, puis une quatrième et enfin une cinquième domestique envoyée à
la suite de Sarran furent retenues dans les mêmes conditions. Alors, Baloi, énervée, se
rendit en personne au champ munie d'un long fouet avec ! 'intention bien arrêtée
d'appliquer à ses servantes la correction que méritait leur insouciance. Quand elle les vit
dansant en rond autour du pied de gombo, elle leur cria sur un ton de colère :
« Je vous ai dit de faire vite, car les étrangers ont faim, et vous, vous êtes ici en
train de danser. »
Mais dès qu'elle tendit la main vers une gousse de gombo, elle entendit le chant,
et prise sous le même charme elle se mit, elle aussi, à danser en rond à la suite de ses
domestiques.
Intrigué par l'absence prolongée de sa femme et de ses servantes, Tiémoko le
mari de Baloi, alerta le chef de terre et les notables. On battit le tam-tam de guerre et
tout ce que le village comptait d'hommes valides partit à la recherche des malheureuses.
On ne tarda pas à les retrouver dans la forêt sacrée, un bras tendu et dansant en
cadence. Soudain, le chant du gombo devint perceptible à tous ceux qui étaient là.
Ce que voyant, le chef de terre, prêtre des divinités agraires déclara:
- Nos pères nous ont légué cette forêt sacrée que nous devons transmettre intacte
à nos enfants. C'est pour avoir profané ce lieu que Baloi est retenue prisonnière ici»
Le chef de terre aspergea d'une eau spéciale la femme et ses servantes, et sur-le-
champ elles furent soustraites à l'influence magique du bois sacré. Voilà pourquoi chez
nous, il est interdit de cultiver dans une forêt sacrée : »
F.J. Amon d'Aby, La mare aux crocodiles.
Nouvelles Editions Africaines, 1973. »

Ce conte, exploité en lecture au cours moyen deuxième année


dans la période allant de 1985 à 1999, a été soumis à notre analyse.
287

Cette analyse, nous l'avons orienté sous deux angles : linguistique et


culturelle.
D'abord, du point de vue linguistique, ce conte a un
vocabulaire varié. p renferme bien des mots et des expressions que les
enfants (les écoliers) vont acquérir et qu'ils utiliseront dans des
situations de communications. Comme mots et expression à acquérir
par les enfants, nous pouvons énumérer, entre autres :
charmée (L 9) : attirée, séduire, captivée ;
chant de sortilège (L 14) : chant magique, mystérieux
le chant du gombo devint perceptible (L 32) : le chant du
gombo devint audible, tout le monde entendit le chant du
gombo.
Profané (L 35) : le caractère sacré n'est pas respecté.

Ensuite, du point de vue culturel, ce conte donne de voir des


traits caractéristiques de la société dont il émane. Dans cette société,
l'agriculture est une activité menée, l'on croit en des divinités
agraires. Aussi, y est-il proscrit d'exploiter des forêts sacrées
En somme voici des connaissances qu'offre ce conte aux enfants
(écoliers). C'est-à-dire qu'il instruit les enfants (écoliers).

«CONTE 101: LA RUSE DE L'ARAIGNEE (in tome I : corpus.p. p.340-


341)

Autrefois, l'araignée avait un grand champ. Pour le désherber, elle engage tour à tour,
un termite, un poulet, un renard, un tigre et un chasseur.
A la fin du travail, ils vont réclamer leur salaire à l'araignée. Avant leur arrivée,
l'araignée met une grosse pierre dans une marmite. Elle y ajoute de l'eau et la pose sur lefeu.
Le termite arrive le premier et dit :

101
« Ce conte est extrait du livre de Français CEi », Editions Eburnie, Abidjan, Août 2008, p.96.
288

« Bonjour Araignée, je viens chercher mon argent».


« D'accord, mais jet 'invite d'abord à manger».
Quelques temps après, le poulet arrive. Mais, lorsque le termite le voit de loin, il dit à
l'araignée :
- «Pitié! Indique-moi le chemin le plus court pour m'en aller. Je te laisse mon salaire».
l'araignée aide le termite à fuir le poulet. Il aide aussi le poulet à fuir le renard et le
renard à fuir le tigre.
A l'arrivée du chasseur, L'araignée aide le tigre à se cacher dans un arbre.
C'est sous cet arbre qu'il reçoit le chasseur. A la vue du fusil, le tigre tremble de peur et se met à
uriner. Le chasseur lève alors sa tête. Il aperçoit le tigre et l'abat.
(Collectif) »

Ce conte, nous l'avons analysé dans le souci de dégager les


connaissances zoologiques au profit des enfants qui les acquièrent en
recevant son enseignement.
A travers l'exploitation de ce conte, les enfants découvrent les
animaux que sont :
- l'araignée (membre de la grande famille des insectes)
- le termite (membre de la grande famille des insectes)
- le renard (membre de la grande famille des félins)
- le tigre (membre de la grande famille des félins)
Aussi découvrent-ils de façon implicite, les relations trophiques
qui existent entre ces animaux .. En somme, le conte pourrait être un
creuset d'enseignement des sciences naturelles, cumul de la zoologie
et de l'écologie.
A la lumière de cette analyse, nous inférons que le conte instruit
les écoliers au plan zoologique.

1-5- Fonction initiatique


Qu'est-ce que l'initiation ?
Selon AGBE KOUDOU Jean-Jacques,« la vie, toute la vie est
une initiation. L'homme est une initiation. L'hominisation,
l'humanisation, la socialisation, la civilisation, l'idéologie sont les
289

faces visibles et quelquefois invisibles de l'initiation. Toute la vie en


société ne saurait faire fi del 'action et de! 'onction initiatiques et cela
dans tous les domaines. Sans initiation donc, toute société signerait
son propre arrêt de mort par son refus de recourir à son temps
primordial qui, au demeurant, la fait renaître pour consacrer son
renouvellement ontologique. L'initiation, dans un sens dénoté, c'est
l'action de donner à quelqu'un la connaissance de certaines choses
qu'il ignorait. Initier, c'est commencer, c'est être le premier à mettre
quelqu'un au courant d'une science, d'un art, d'une profession.
L'initiation est aussi un recommencement parce qu'elle est un acte
perpétuel. Dans les sociétés primitives, archaïques, non industrielles,
c'est l'ensemble de rites de sélection ou de recrutement de
« privilégiés » en vue de les introduire dans un groupe fermé, comme
une classe d'âge pour les adolescents, une catégorie sociale etc. Dans
les religions anciennes, c'est le fait d'admettre à la participation de
certains mystères,' à la connaissance des pratiques secrètes d'une
association, d'une secte. En tous les cas l'initiation c 'est l'entrée dans
les secrets. C'est donc l'entrée du profane dans le sacré». '02
La fonction initiatique est avant tout, l'action qu'exerce un sujet
sur un autre, dans l'espace et le temps, dans le but de lui faire
découvrir des choses qu'il ignore. La particularité de cette fonction est
de permettre au profane d'entrer dans le sacré.
Cette fonction lui offre des outils nécessaires, permettant de
décoder les signes et les symboles du sacré. Le profane, doté de ces
outils, accède au rang d'initié. Au-delà du décodage des signes et les
symboles du sacré, il les utilise à son actif.

102
Jean-Jacques AGBE KOUDOU, Discours d'initiateurs lors des cérémonies du sa-mi AKYE
D' ANYAMA, thèse de doctorat ès lettres, Université de Cocody-Abidjan, 2008, p.167.
290

L'action d'initier renferme trois savoirs : le savoir, le savoir-


être, le savoir-faire. Mais, à ces savoirs, s'ajoute le mystère, c'est-à-
dire l'intervention des forces suprahumaines. En effet, l'initiation
renferme: l'éducation, la formation, l'instruction et le mystère.
Le conte, genre littéraire oral, émanant d'une société, a ses
racines ancrées dans la pure tradition de cette société. Cette tradition,
dans ses manifestations donne de voir le mystère qu'elle comporte en
son sein. Ainsi, le· conte qui est une manifestation de la tradition, revêt
un mystère. Ce dernier se révèle à travers l'intervention des divinités
dans des contes. Des contes éduquent, forment et instruisent les
enfants et leurs font découvrir le mystère (la métaphysique). A travers
l'enseignement de ces textes oraux, les enfants comprennent,
acceptent l'existence des forces suprahumaines.
Mieux, ces contes font naître, chez les élèves, des valeurs que
sont la croyance en des divinités et le respect à leur égard.
Ainsi, illustrer la fonction initiatique du conte chez les écoliers,
nous avons porté notre choix sur ce conte intitulé :
- "Un si méchant roi" in Français CEl, Editions Eburnie, Abidjan
Août 2008.

103
«CONTE : Un si méchant roi (in tome 1: corpus, P.262).
Un méchant roi vit dans un village. JI interdit aux villageois de prononcer le nom de
Dieu. Mais, Léibavi refuse d'obéir. Il prononce toujours le nom de Dieu. Le roi se fâche et décide
de tuer léibavi.
Une nuit, léibavi dit une prière à Dieu: « Seigneur, aucun roi n'est plus puissant que loi.
A ide-mois 'il te plait. »
le lendemain, il va à la pêche. JI prend un gros poisson. Il ouvre le ventre du poisson. Oh
surprise ! La bague magiq.ue que le roi a perdue il y a deux mois!
léibavi court chez le roi et lui dit: « grand roi, grâce à Dieu, j'ai retrouvé ta bague magique. »
Le roi est très content.
Il donne sa fille en mariage à Léibavi. Ils font deux enfants.

103
Supra p.196.
291

Depuis ce jour, les hommes croient en Dieu.

D'après, Gina Dick «Un si méchant roi»,


Editions CEDA. »

Ce conte éduque les enfants (écoliers) en proscrivant le


comportement du Roi. Lequel est '' la méchanceté''.
Bref, il enseigne, aux enfants, de fuir ''La méchanceté''. Il les
instruit en leur faisant découvrir des mots et expressions qu'il
renferme. Aussi leur enseigne-t-il les règles de fonctionnement de la
langue. Comme mots et expressions, l'on pourrait citer :
Villageois : ceux qui vivent ou résident au village
Bague magique: une bague qui sort de l'ordinaire
(extraordinaire)
Et comme règle de fonctionnement de la langue, les enfants
pourraient découvrir les notions de phrases affirmative et
négative.
Exemples:
Phrase négative : « Seigneur, aucun roi n'est plus puissant que
toi. »
Phrase affirmative:« Il prononce toujours le nom de Dieu.»

En dehors de l'instruction du point de vue linguistique qu'offre


ce conte aux enfants ( écoliers), ces derniers découvrent "La pêche"
comme une activité menée par la société dont est issu ce texte oral.
Cette instruction est du point de vue culturel.
Aussi, ce conte, s'il est dit ou dramatisé (joué), il forme les
enfants au métier de conteur.
292

Mais, en plus de ses fonctions d'éduquer, d'instruire et de


former, ce conte présente un mystère : la découverte de la divinité
suprême "Dieu", qui intervient dans ce récit en permettant à Léibavi
de retrouver la bague magique que le roi avait égarée. Pour finir, cette
divinité suprême est vénérée de tous. Aussi, ce conte invite les enfants
à croire en Dieu.

1-6- Fonction pathétique


La fonction pathétique du conte est celle qui est propre à
provoquer une grande émotion chez les lecteurs ou les auditeurs (les
enfants). Face aux problèmes, difficultés ou aux situations injustes que
subit un personnage ou plusieurs personnages subissent, cette fonction
met les enfants (les écoliers) dans un état d'apitoiement. En effet, la
fonction pathétique du conte permet aux enfants (écoliers) de
s'apitoyer sur le sort d'un ou des personnage(s) du récit qui est/sont
aux prises à des situations inconsolables.

Tel est le cas dans ce conte intitulé : "L'histoire des sept petits
cailloux" in Français CE2, Editions CEDA, Abidjan Juillet 1984.

«CONTE 104: L'histoire des sept petits cailloux (in tome I:


corpus, p.p.p.p.p. 86-90).

li y avait une fois une femme qui perdait tous ses enfants. Les uns mourraient quelques
jours après leur naissance, les autres avant même d'avoir vu la lumière du jour. La pauvre femme,
toute triste et bien ma/heureuse, s'en plaignait au Génie.
« Sois patiente, répondit le Génie, un jour viendra où tu seras la plus heureuse des
mères.»
Or, voilà que le mari de la pauvre femme meurt.
« Que me reste-t-il maintenant à espérer ? » dit la pauvre.
Et elle croit que le Génies 'est moqué d'elle.

104
M. GUILHEM,« Au village et à la ville», Ed. les classiques africains. (in Français CE2,
Editions CEDA, Abidjan! Juillet 1984 p-p- p-p- p.40-41- 48-49-56).
293

Un jour le Génie lui dit:


« Prend sept cailloux tout petit, et enferme-les pendant sept jours dans la marmite magique. >>
la femme obéit-et attend l'heure fixée par le Génie. Son cœur bat, car elle n'a aucune
idée de la surprise que le Génie lui réserve. la.femme, au septième jour, va doucement soulever le
couvercle de la marmite magique. Quelle stupéfaction, quelle joie ! Un, deux, trois, quatre, cinq,
six garçons et une adorable fille, tous aussi grand que des adolescents, bondissent de la marmite à
la place des cailloux et se jettent dans les bras en l'appelant Maman. Tout de suite, les sept grands
enfants se mettent au travail.
Armés de pioches et de houes, les six garçons débroussaillent un champ assez vaste pour
nourrir largement toute la famille, et ils y sèment du mil. Chaque jour, ils partent à l'aube et leur
sœur, un grand panier sur la tête, leur porte à manger à midi.
Or, dans le même village, vit une sorcière plus méchante que l'hyène.
Chaque fois elle vient chez la mère des sept enfants, et elle demande:
«Commentas-tu fait pour avoir de si jolis enfants?»
L'heureuse mère refuse toujours de dévoiler son secret. La sorcière a beau insister, elle a
beau répéter sa question la femme tient bon et se tait. Mais un jour, n '.Y tenant plus, elle lui crie à
la/ace:
« Que tu es indiscrète! Tu veux absolument le savoir! Et bien sache que j'ai mis, sur l'ordre du
Génie sept cailloux dansune marmite magique et que, sept jours plus tard, ma fille et mes six fils
sortaient ensemble de la marmite. Es-tu contente maintenant ? Et me laisseras-tu en paix ?
Aussitôt la sorcière court en toute hâte au champ où travaillent les enfants. Du plus loin
qu'elle les voit, elle crie :
« Salut, petits cailloux ! Salut, petit cailloux. »
Les six garçons étonnés, se redressent d'un même mouvement.
« Qui donc a l'audace de nous appeler de notre vrai nom? Notre mère nous aurait-elle trahis en
livrant le secret de notre naissance ? »
l'aîné, alors, se rend au pied du grand arbre, en plein milieu du champ, et là, il se met à
chanter:
« Dites à notre mère que nous lui disons : adieu
Nous, les sept cailloux,
Qui retournons chez nous. »
Dès que l'aîné a fini de chanter, il redevient petit caillou à côté de sa houe. Puis, l'un
après l'aitre, au pied de l'arbre, chacun chante la même chanson et chacun redevient, lui aussi,
petit caillou à côté de sa houe. La sœur qui apporte le repas, voit les petits cailloux bien alignés.
Elle chante à sontour et redevient, elle aussi, petit cailloux à côté de son plat.
Quant à la sorcière, elle se jette sur la nourriture des six frères et la mange. Puis elle
revient au village, le cœur plein de joie.
Cependant, la mère s'étonne de ne pas voir rentrer sa fille comme d'habitude. Le soir
tombe et ni la sœur, ni les frères ne reviennent. Elle se dit: « la sorcière n'a-t-elle pas fait
disparaître mes petits ? »
D'un bond, elle est sur la piste qui mène au champ. Du plus loin qu'elle peut, elle scrute
toute l'étendue du champ et ne voit rien. Elle s'approche du pied de l'arbre et ne voit d'abord que
les six houes auprès du plat vide. Comme il fait nuit, elle se baisse et, folle de désespoir, elle voit,
à côté des six houes, six petits cailloux bien alignés, puis, à ôté du plat, un autre petit caillou.
Alors, elle comprend tout et promet de se venger.
Pendant un an entier, elle cherche. Enfin, 1111 jour, prenant sa pioche el sa pelle, elle
creuse au milieu de sa case un puits très profond et cache l'ouverture avec une natte.
Quand la femme a ainsi caché l'entrée de son puits, elle prépare de la bonne bière de mil
en abondance, et invite tous le village à venir la goûter pour les funérailles de ses chers disparus.
294

Curieuse comme toujours, fa sorcière qui a déjà oublié, son méfait, arrive fa première, si
vite, si vite, que la bière de mil bout encore sur le feu.
« Asseyez-vous sur la natte, dit la femme. Vous me dirai si la bière de mil est bonne. »
La sorcière se laisse tomber au beau milieu de la natte et ... plouf la voilà tout entière au
fond du trou.
La mère des sept cailloux saisit alors la grande jarre toute pleine de bière de mil
bouillante et, d'un seul coup, elle la renverse sur son ennemie.
Vers le soir, les gens arrive et tout le village fête fa mort de fa méchante sorcière dans
l'allégresse.
D'après M Guilhem, Au village et à la ville, Ed. Les Classiques africains.

A la lecture de ce conte ou à l'audition de ce dernier, les enfants


(les écoliers) s'apitoient sur le sort de "la femme qui perdait ses
enfants''.
Celle-ci a été sujette à bien des situations difficiles que sont :
La perte de. ses enfants (L 1 à L 2 : « Les uns mourraient
quelques jours après leur naissance, les autres avant même
d'avoir vu la lumière du jour. »)
La pauvre femme devient veuve, elle perd son mari (L 6 :
« Voilà que le mari de la pauvre femme meurt »)
La visite de la sorcière aux six garçons qui travaillaient dans
leur champ. Elle proféra cette parole « Salut, petit cailloux !
Salut, petits cailloux. » Cette parole déplait aux garçons. Ceux-
ci se transforment en cailloux (six petits cailloux). Aussi s'en
est suivie la transformation de leur sœur en cailloux. Ainsi
donc, la pauvre femme retombe dans ses malheurs.

L'enseignement des contes comportant la fonction pathétique


tue le sadisme en les enfants (les écoliers). Mais il fait naître en eux
l'apitoiement. Ce dernier, une fois en eux, est latent. Cependant, il se
manifeste dès que l'un d'entre eux se trouve face à une situation
piteuse, déplorable, inconsolable ...
295

1-7- Fonction cathartique


L'adjectif cathartique provient du mot "catharsis" qui lui-
même est du mot grec "Katharsis" qui signifie "purification".
Selon Aristote, philosophe, la catharsis est "la purification"
éprouvée par les spectateurs pendant et après une représentation
dramatique. Allant plus loin dans la définition de ce mot, en
psychanalyse, la catharsis est l'effet thérapeutique de l'abréaction
(brusque libération émotionnelle) d'une émotion refoulée qui était à
l'origine de désordre hystérique. En effet, la fonction cathartique du
conte est celle qui consiste à guérir des maux ou faiblesses par le
conte.
Dans notre . étude, nous avons relevé que le conte, genre
littéraire oral, guérit bien des maux ou faiblesses chez les enfants
(écoliers). De ces maux ou faiblesses guéri(e)s par le conte, nous
pouvons citer en autres certaines crises post traumatisme (C.P.T) : la
timidité, la peur. ..
Le conte, s'il est dit ou dramatisé par les enfants (écoliers), cela
permet à ces derniers (conteurs ou acteurs) de vaincre en eux la
timidité, la peur de parler en public, il se développe en eux le courage
et la confiance de s'exprimer en public.
L'une des causes de la peur de s'exprimer devant un grand
auditoire chez bien des adultes résulterait d'un manque de prise de
parole en public. Ce mal pourrait être atténué, si l'on participe aux
séances de conte, en tant que conteurs ou acteurs, pendant son
enfance.
Aussi, des propos recueillis auprès des praticiens de
l'enseignement primaire (instituteurs) donnent de voir que des enfants
296

ayant subi des traumatismes, et qui étaient indifférents aux


apprentissages, s'intéressaient facilement à nouveau à ces derniers
(apprentissages) après avoir participé à des séances de conte.
En effet, le conte, par le truchement de sa fonction ludique,
contribue à la liquidation des angoisses qui animent les enfants. Mais,
pour ce faire la participation des écoliers aux séances de conte doit
être de façon progressive. D'abord, ils sont auditeurs ; ensuite, ils sont
conteurs ou acteurs dans ces séances de conte.

1-8- Fonction sociale


Le conte naît et agit à l'intérieur d'une société. Il est pétri des
préoccupations de la société, il véhicule les réalités sociologiques et
politiques des hommes. Enseigné dans les conditions originelles, à
savoir, où les instances, que sont : conteur, agent rythmique et
auditoire, se trouvent dans espace, le conte contribue à la construction
et à la maintenance de la société.
Il permet d'éduquer les individus de la société grâce aux leçons
de morale qu'il renferme. L'individu de la société qui reçoit
l'enseignement du conte fait siennes les leçons de morale qu'il
véhicule et devient une personne rompue à la pratique de la bonne
conduite en société.
Le conte, exploité dans les conditions originelles, est facteur de
cohésion sociale et de maintenance sociétale par le biais du cercle de
conte composé du conteur, de l'agent rythmique et de l'auditoire.
Dans le cercle de conte, chaque individu apprend à tenir compte
des autres et à réfréner ses désirs. Il découvre l'autre qui n'est pas lui.
Il s'intègre au groupe d'individus qui constituent le cercle de
conte. Cet aspect fondamental de l'enseignement du conte dans les
297

conditions originelles est appelé la socialisation de l'individu. Cette


socialisation s'effectue partout où l'individu se trouve car il a appris à
vivre en groupe par le truchement de l'enseignement du conte.
Selon TOUOUI BI IR1E Ernest : « le conte a pour fonction
essentielle d'éduquer, d'enseigner, de favoriser la symbiose entre les
diverses couches sociales qui édifient la communauté». '05
En nous fondant sur cette assertion, nous pouvons affirmer que
le conte construit, consolide et maintient la société.
Dans notre étude, nous avons constaté qu'en milieu scolaire, les
enfants (écoliers) sont issus de sociétés diverses. Mais, quand ils se
retrouvent lors des séances de contes ( où le conte est dit ou
dramatisé), ils construisent une nouvelle société. Dans cette nouvelle
société, le rapprochement est plus constaté, c'est-à-dire, il naît une
familiarisation plus tangible entre les écoliers ( enfants) dans ladite
société où règne lagaieté.
Aussi apporte-t-il aux enfants l'acquisition et la pratique des
valeurs morales qui font avancer la société ...

11-2 - Impact des contes sur les enseignants


En milieu scolaire, l'enseignement des contes a des impacts sur
les enseignés (enfants) aussi bien que sur les enseignants. Mais, les
effets produits par ce genre littéraire oral, sur les enfants semblent plus
importants que ceux produit sur les enseignants (les adultes). En effet,
le conte produit des impacts sur les enseignants par le truchement de
ses fonctions que sont :

105
Ernest TOUOUI BI IRIE, le cercle de conte comme unité symbolique, EN - QUÊTE, REVUE
SCIENTIFIQUE DE LETIRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES, Université de cocody, Abidjan, N ° 9 -
2002, p.143.
298

La fonction instructive
La fonction sociale
La fonction de fortification ou de consolidation

Mais, au-delà des impacts produits sur les enseignants, le conte,


pour ces derniers, constitue un moyen pédagogique, un moyen de
divertissement.

2-1- Fonction instructive


Le conte, œuvre orale, riche des points de vue linguistique,
culturel, zoologique, instruit autant les enfants ( élèves) que les
enseignants. L'exploitation des contes avec les élèves permet à
l'enseignant d'accroître ses connaissances au plan linguistique. Il
découvre un lexique en exploitant les textes oraux. Aussi découvre-t-il
des procédés linguistiques tels que la personnification, la
comparaison, le zoomorphisme.
Et plus encore, l'exploitation du conte, permet à l'enseignant
d'acquérir des informations, des connaissances sur des cultures, des
sociétés étrangères à la sienne.
Sur le plan zoologique, 1 'enseignement des contes pourrait
permettre à l'enseignant d'avoir des informations sur des animaux qui
ne font pas partie de son environnement immédiat. Le conte est un
genre littéraire oral, un récit imaginaire, qui met en scène les hommes
aussi bien que les animaux. Mais, les animaux mis en scène se
retrouvent dans la faune de l'aire géographique ou milieu naturel de la
société dont émane- le conte.
Ainsi, pour mettre en évidence des impacts produits par le conte
sur les enseignants, avons-nous porté une analyse sur ce conte
299

intitulé : "La pie, le perroquet et le pigeon" in Français CE2, Editions


CEDA, Abidjan Juillet 1984.

«CONTE 106: La pie, le perroquet et le pigeon (in tome I: corpus, p.p.130-13 I)

C'était, il y a bien longtemps, dans une ville encerclée. A tout prix, il fallait, par-delà les
rangs ennemis, faire parvenir des nouvelles, demander du secours el fournir au Général des
renseignements importants. On demanda des volontaires pour cette mission de confiance.
Aussitôt la pie se présentât.
« De quoi es-tu capable? lui dit-on. Tu es bavarde; le premier venu te fera parler, et nos secrets
seront dévoilés. De plus il nous faut, pour porter ce message, une personne parfaitement honnête,
et tu es une voleuse, on sait cela.»
Le perroquet montra ses dons et qualités.
« Je sais parler, dit-il, et nul ne m'égale pour répéter ce que j'ai entendu. Et n'ai-je pas un bel
habit?
Tu ne répètes que trop, et sans raison, ce qu'on a dit devant toi, lui répondit-on. Nos
secrets seraient bien gardés dans ton bec ! ...
Cette mission réclame un messager plus sûr. ))
Le pigeon se présenta modestement.
« je n'ai point de qualité militaires, dit-il; et chacun sait que j'aime la paix. Mais si je me juge
capable d'être utile, vous pouvez compter sur moi.
Tu es honnête el discret, c'est l'essentiel; et nous savons que le vrai courage se cache
sous la modestie. Va, porte ce message. ))
la mission fut remplie avec une merveilleuse rapidité.
Ce pigeon fut le premier pigeon-voyageur.

D'après J. Limage»

L'enseignant tire parti de l'enseignement de ce conte. Les


avantages, intellectuels essentiellement, peuvent être orientés sur trois
plans : le plan linguistique, le plan culturel, le plan zoologique.
Selon le dictionnaire Larousse : "la linguistique est la science
qui étudie le langage dans ses différents aspects phonétique,
syntaxique, sémantique et social, ainsi que la structure, le
développement, l'évolution, la répartition des langues et leurs rapports
entre elles".

106
J. LIMAGE,« Lapie, le perroquet et le pigeon ». (in Français CE2, Editions CEDA, Abidjan, Juillet
1984, p.208.
300

« La culture, en effet, est un ensemble de pratiques et de


valeurs, elle est aussi une mémoire collective : la mémoire des traces
laissées dans les esprits et qui sont transmises par la famille,
l'écriture ou l'image à travers les expériences ou mieux à travers les
.
traumatzsmes h.istoriques
. ». 107

La culture est pour la société, ce qu'est le sang pour le corps, la


sève pour la plante. Sans culture, la société n'existe pas, car c'est elle
qui la détermine tout en lui offrant une identité. La culture modifiée
est synonyme de la: société modifiée.
Aussi, elle pourrait être perçue comme un ensemble complexe
des représentations, des jugements idéologiques et des œuvres de
l'esprit qui se transmettent à l'intérieur d'une société.
Quant à la zoologie, selon le dictionnaire LAROUSSE, c'est la
branche del 'histoire naturelle qui traite des animaux.
En revanche, comment ces avantages, ces intérêts sus-cités se
découvrent-ils à travers ce conte?
D'abord, sur le plan linguistique, l'exploitation de ce conte
intitulé "La pie, le perroquet et le pigeon" pourraient permettre aux
enseignants de découvrir ce procédé linguistique qu'est la
personnification. Cette dernière se relève à travers les traits humains
transférés aux animaux (Pie, perroquet et pigeon) mis en scène dans ce
récit. Aussi pourraient-ils acquérir de nouveaux mots ou nouvelles
expressions.
Ensuite sur plan culturel, les enseignants découvrent que la
société d'origine du conte a dans son organisation institutionnelle une
armée. Et, il montre aux enseignants que cette société dans son état de

107
ANNALES de l'UNIVERSITE d'ABIDJAN, 1982, Série D, tome XV, lettres, p.171.
1
!

301

"jeune société" ou "jeune nation" a connu la guerre. Aussi les


enseignants découvrent-ils que ladite société attache du prix à la
communication, en général, et elle protège, sécurise les secrets de
l'armée, en particulier.
Enfin, sur le plan des intérêts ou connaissances zoologiques, les
enseignants découvrent les animaux ( oiseaux) : la pie, le perroquet et
le pigeon avec leurs traits distinctifs ou particuliers.
La pie est un oiseau qui chante beaucoup.
Le perroquet est un oiseau qui est capable de répéter ou
reproduire des sons
Quant au pigeon, c'est un oiseau qui roucoule et il le fait
rarement et modestement.
En somme, voici quelques impacts que ce conte pourrait produire sur
les enseignants, lorsque ceux-cil 'exploitent.

2-2- Fonction sociale


Le milieu scolaire est une société composée d'enseignants et
d' enseignés. Il existe un fossé, une distance entre ces deux catégories
de personnes qui constituent cette société. Ce fossé ou cette distance
est né( e) des statuts de maître et d'élève. Cette distance disparaît ou se
réduit considérablement pour faire place à la familiarité entre maître et
élève ( enseignant et enseigné), avec l'enseignement des contes qui
doivent être dits.
« Pendant ces séances de contes, l'enseignant doit jouer le rôle
de conteur ou il peut se fondre dans l'auditoire pour écouter l'élève-
conteur »'08. Avec de tels séances où les contes sont dits, une cohésion

108
Propos recueilli auprès de KANE Seydou, enseignant à l'EPP SOGEPHIA, lors de l'enquête
menée auprès des encadreurs du système éducatif (voir Annexe 4 pp 377-380).
302

parfaite naît entre enseigné et enseignant. Il y a une affection


réciproque entre enseignant et enseignés. Ces affections éprouvées ou
manifestées de part et d'autre concourent à la maintenance sociétale.

2-3- Fonction stimulante ou fortifiante


La fortification, c'est l'action de fortifier. Quant à fortifier, c'est
rendre plus fort, c'est aussi l'affermissement de quelqu'un du point de
vue moral. Cette dernière définition semble retenir notre attention
dans notre travail.
Ainsi, la question qui s'offre à nous est : comment le conte,
genre littéraire oral, affermit-il moralement les enseignants ?
Les enseignants qui sont des adultes ont reçu l'éducation à leur
enfance, c'est-à-dire que des thèmes moraux (thèmes traitant de la
morale) leur ont été enseignés. A l'âge adulte, lorsqu'ils redécouvrent
ces thèmes à travers les contes, ils sont affermis moralement,
autrement dit, ils sont fortifiés moralement. Aussi peuvent-ils être
fortifiés spirituellement si les contes exploités ont trait aux croyances
ou la croyance en la divinité suprême, Dieu.
Pour étayer cette thèse, nous avons choisi ce conte intitulé :
"Un village maudit" in Français CM2, Editions NEA/EDICEF,
Abidjan 1983.

109
«CONTE : un village maudit (in tome I: corpus, p.p.171-172).

li y a très longtemps de cela, les habitants de Soutilé passaient pour un peuple le moins
hospitalier de la terre. Le voyageur qui avait le malheur d'arriver dans ce village la nuit, était
certain de coucher à la belle étoile et le ventre vide. D'ailleurs, on n'était pas plus heureux en
arrivant le jour.
Soutilé était pourtant un village riche. Mais, plutôt que de donner à manger à l'étranger,
ses habitants préféraient jeter à la poubelle ce qu'ils avaient de trop.

109
F.J. AMOND' ABY, « La mare aux crocodiles», NEA, Abidjan, 1973. (in Français CM2,
NEA/EDICEF, Abidjan, 1989, pp. 50-51 ).
303

Un après-midi, ces gens sans cœur virent arriver dans leur village un jeune homme vêtu
d'un boubou sale et déchiré. Il tenait dans la main gauche l'assiette des mendiants et dans la main
droite, un bouquet de feuilles qui lui servait de chasse-mouches. Tous ceux qui le rencontraient se
bouchaient le nez, car il sentait très mauvais.
Ce jeune homme allait de maison en maison pour mendier un verre d'eau, un peu de
nourriture, si possible, un toit pour passer la nuit. Mais partout, encouragés par leurs parents, les
enfants se moquaient de lui et le chassaient à coup de pierres.
Partout, sauf dans une cour, la dernière. Là, un homme et sa femme lui ouvrirent la porte
de leur maison. lis lui donnèrent à boire et à manger ainsi qu'un grand pagne pour se couvrir. le
mendiant put se laver et se rafraichir, et on lui offrit même une chambre pour la nuit.
Cependant, l'étranger refusa de passer la nuit à Soutilé et avant de partir, il fit une
demande surprenante à ses hôtes :
« Je m'en vais, dit-il, mais je vous demande un grand sacrifice : Quittez le village avec nos
parents cette nuit même, avant le chant du coq. »
Chacun de son côté, le père et la mère s'en allèrent avertir secrètement les autres
membres de leurs familles, mais aucuns d'eux ne voulut partir. Ils partirent donc, emmenant avec
eux leurs six enfants, quatre filles et deux garçons.
le lendemain, lorsque le soleil se leva, tous les habitants de Soutilé étaient transformés
en pierre et un silence de cimetière enveloppait le village.
Ce village, dit-on existe encore avec ces hommes de pierre, quelque part dans le pays
Tanoessou, c'est-à-dire la région traversée par le fleuve Tanoé. Chez nous, tout le monde le sait,
tout le monde en parle, mais personne ne l'a vu car c'est un village maudit.
F.J Amon d'Aby, La mare aux Crocodiles»

Ce conte dans sa mention, nous étale d'une part des


inconvénients liés à l'inhospitalité et d'autre part des avantages liés à
l'hospitalité.
Dans ce texte oral, la malédiction a été le salaire de
I'inhospitalité que les habitants de Soutilé, dans leur grande majorité,
ont réservée à leur visiteur ( étranger). Cependant, la famille qui a
manifesté l'hospitalité à l'endroit de l'étranger a été épargnée du
mauvais sort.
Les enseignants, qui ont reçu une éducation à leur enfance dans
laquelle le thème "l'hospitalité" a été abordé s'affermissent ou se
fortifient moralement par le biais de ce conte.
304

2-4- La fonction pédagogique


Qu'est-ce la pédagogie?
La pédagogie n'est pas l'art de « faire la classe». Selon un
auteur : « La pédagogie est une réflexion sur l'action éducative. Elle
. d' e'duquer » 110 . « L orsqu ' on par l e du pe'dagogue, on
n 'est pas l' actzon
fait habituellement allusion à l'instituteur dans sa classe. On commet
alors une erreur car on situe de ce fait la pédagogie au niveau de
l'action. Or la pédagogie est beaucoup plus orientée vers la réflexion
sur les problèmes théoriques et pratiques del 'éducation.
L'éducation, par contre, est davantage orientée sur la pratique
et l'on parle à juste titre d'action éducative et système d'éducation.
Cette action vise à développer la totalité de l'être humain au niveau
du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Sil 'on parvient à ses fins,
on fiorme un h omme que l'on qua 1;~
tjie « d, e'duque, » ». 1 11

Le conte revêt deux aspects : un, théorique et l'autre, pratique.


Ces aspects lui confèrent la fonction pédagogique.
L'aspect théorique du conte émane du fait qu'il est une œuvre
de l'imagination (de l'esprit) de l'auteur. Celui-ci p011e sa réflexion
sur l'action éducative et le système d'éducation de la société et il
conçoit le conte dans lequel, il intègre les réalités sociologiques,
culturelles, politiques des hommes.
Quant à l'aspect pratique du conte il s'observe à travers les
savoirs qu'acquiert l'individu qui l'exploite. Ces savoirs sont: le
savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Ils se traduisent par des
comportements observables chez l'individu.

110
Pédagogie pour l'Afrique nouvelle, IPAM/ EDICEF, 1978,p.47.
111
Pédagogie pour l'Afrique nouvelle, IPAM/ EDICEF, 1978,p.47.
305

Aussi l'enseignant utilise-t-il le conte comme procédé


pédagogique pour susciter le goût d'apprendre chez l'apprenant. Il
faut entendre par procédés pédagogiques l'ensemble des techniques
utilisées par "le donneur du savoir" pour faire passer son message.
Pour « divertir la classe», « détendre l'atmosphère», en vue de
dissiper la fatigue chez les élèves tout en leur donnant l'envie
d'apprendre, l'enseignant exploite le conte. Le conte utilisé dans cette
perspective est une motivation qui est un procédé pédagogique.

III - Apport des contes au développement de la société


et la construction d'une nation
"Les contes naissent, vivent et agissent à 1 'intérieur d'une
société, d'une nation".

Dès lors que les contes sont inhérents à la société, il importe de


mettre en lumière leur apport au développement de la société et à la
construction d'une nation.

1- Apport des contes au développement de la nation


Le développement d'une société est ! 'essor, l'émergence, la
croissance de cette société. Il est son progrès en extension ou qualité.
Aussi, est-il l'ajout de valeurs nouvelles à celles que cette société
possède (les valeurs endogènes).
Ce développement peut être d'ordre moral, économique,
culturel, intellectuel ...

Bien que le développement d'une société soit d'ordres


multiples, il est d'abord humain, c'est-à-dire que les hommes qui
constituent cette société doivent être imprégnés de leur culture et
306

épouser d'autres cultures. Aussi doivent-ils être rompus à l'exercice


des valeurs morales. En effet, pour acquérir ces traits qui concourent
au développement humain, mère de tous les développements
sociétaux, les hommes de ladite société doivent attacher du prix à
l'exploitation des contes. Exemples : ces contes intitulés, "Djéha et
les brochettes " (voir tome Ip.p.29-31), " les quatre frères et leur
sœur " (voir tome Ip.p.274-275) et "une guerre évitée" in corpus
(voir tome Ip.338) abordent respectivement les thèmes que sont la
justice, l'union et la paix. Ces valeurs, une fois, acquises par les
citoyens, rendent ces derniers en des agents de développement.
Le conte, genre littéraire oral, a un aspect très important qui est
le ludisme ; mais si important soit ce dernier, il ne saurait occulter
aucunement le contenu didactique qui s'y trouve. Le conte contribue
au développement en éduquant et transmettant des connaissances. Son
enseignement permet de maintenir les élèves dans leur culture
d'origine, dans leur environnement social afin d'éviter une coupure
avec leurs "racines". C'est le cas de ces contes : " les animaux
cherchent leur représentant" (conte Bété de Côte d'Ivoire) (voir tome
Ip.p.293-294) et "les deux amis" (conte populaire Tagbana de Côte
d'Ivoire) (voir tome I p.339). Ces récits maintiennent l'écolier ivoirien
dans sa culture. Le conte enseigne, aussi, d'autres cultures au lecteur,
à l'auditoire (l'élève). C'est le cas de l'enseignement des contes issus
des terroirs différents à celui des enfants ; exemples : les contes
intitulés, "le gros silure et le petit silure" (conte gabonais) (voir tome
I p.p.185-186) et- "petite hache abat grand arbre" (conte de la
Guyane) (voir tome I p.p.284-285). Et plus encore, l'enseignement des
contes confère l'aspect de durabilité au développement de la société.
307

Car un développement durabl/ c'est celui qui s'opère en tenant


compte des enfants qui doivent prendre la relève dans le futur.
Et même au plan économique, les contes peuvent être source de
revenus, s'ils sont produits dans des salles de spectacles, à but lucratif.

2- Apport des contes à la construction d'une nation

KONE Souleymane, Inspecteur de l'enseignement primaire


Maroc-Y opougon affirme ceci: « le conte est un moyen d'éducation,
de formation. Présenté ou dramatisé, il permet aux élèves de
familiariser les uns avec les autres. Ceux-ci seront des agents actifs de
112
la vie de demain» • Cette assertion donne d'appréhender
l'enseignement du conte comme un facteur de construction de la
nation. Par nation, il faut entendre une grande communauté d'hommes
installés, en général, sur un même territoire ou dans des territoires
dépendants et qui se caractérise par des traditions historiques et
culturelles communes, par des intérêts économiques convergents et
par une unité linguistique. Selon la conception française, il y a nation
chaque fois qu'une communauté d'homme est mue par la volonté
d'être, de vivre ensemble, chaque fois qu'une communauté se sent liée
par un passé et aspire à un avenir commun.
La nation étant une grande société composée de groupes
ethniques ayant chacunun patrimoine culturel, de ces patrimoines
émanent des contes qui pourraient contribuer à la construction de la
nation.

112
Propos de KONE Souleymane, Inspecteur de l'enseignement primaire Morc-Yopougon, recueilli
lors de notre enquête sur le terrain, (voir annexe 1, p.357-363).
308

Le conte, œuvre émanant du patrimoine culturel national,


participe à la construction de la nation par le biais de ses fonctions :la
fonction éducative, la fonction instructive, la fonction sociale, la
fonction ludique, la fonction initiatique ...
Mieux, cette construction de la nation par l'enseignement du
conte est plus perceptible et bénéfique si le conte est enseigné, dit
dans l'espace transethnique ou transrégional (sur le plan national).
Le conte enseigné dans cet espace favorise la cohésion sociale,
consolide les liens entre les groupes ethniques qui composent la
nation.

C'est le cas des contes intitulés : "les tâches de la panthère", in


corpus (voir tome I p.258) et "les oreilles de bouc du roi Troian",
(voir tome I p.p.347-348). Ces récits enseignent respectivement la
solidarité, le pardon. Des citoyens qui font siennes ces valeurs,
fédèrent leurs forces intellectuelles, physiques, économiques pour
construire leur nation.

Les contes qui enseignent les valeurs telles que l'union, l'amour, la
tolérance, le pardon, la paix, la solidarité agissent sur les individus, les
citoyens de la communauté dans un souci de les rapprocher, de les
orienter vers des intérêts communs.
Ce souci de rapprochement et d'orientation des citoyens vers
des intérêts communs par l'enseignement du conte pourraient
s'élucider à travers ce propos de Roland COLIN: « Le conte est un
moyen d'éducation au service du groupe. Comme l'herminette du
sculpteur, à petit coups très vif, le conte taille l'esprit; lui donne forme
capable de posséder un sens dans la société où je vis ... C'est un
miroir fidèle où s'enregistrent les problèmes de tous et de chacun ...
309

Cet effet de correction sociale et publique est un moyen


particulièrement efficace pour défendre le groupe contre ceux qui
s'affranchissent des valeurs partagées qui constituent le fondement.
Ecole de style et de langage également, le conte contribue à
. . le tresor
mazntenzr , de fangue dans fa purete., » 113

Aussi le conte au-delà d'être dit, s'il est joué ou dramatisé dans
l'espace national ( espace transethnique, transrégional) par des acteurs
ou des collectifs conteurs transethniques, permet de créer une
familiarisation entre ces conteurs ou acteurs issus de différentes
ethnies. La familiarisation créée, pourrait se transposer, de même, au
niveau de l'auditoire public national. Pour atteindre ce grand public,
dans le but de faire naître la familiarisation en son sein, les séances de
dramatisation des contes doivent être médiatisées. Aussi, les contes
dramatisés doivent être issus de différents terroirs de la nation. Bref,
nous pouvons conclure que l'enseignement du conte tient une place
importante dans là construction d'une nation.

113
Supra p.22.
310

CHAPITRE II: ETUDE


SOCIO-EDUCATIVE DES
LEGENDES

A l'instar des contes, la légende est une œuvre orale. Elle naît,
vit et agit à l'intérieur d'une société. Dans le souci d'éduquer et de
former les écoliers, le système éducatif ivoirien a introduit
l'exploitation (l'enseignement) de légendes dans son programme
scolaire. Ces œuvres orales ont été l'objet d'étude socio-éducative,
dans laquelle d'abord, nous avons dégagé les thèmes abordés par
ladite œuvre. Ensuite, de façon générale, nous avons mis en évidence
l'impact des légendes sur les enfants (écoliers) et les enseignants.
Enfin, nous avons mis en lumière leur apport au développement
et à la construction d'une nation.

I - Thématique
Nous avons dégagé les thèmes abordés par les différentes
légendes enseignées dans le programme scolaire ivoirien. Ces thèmes,
nous les avons regroupés sous trois points.
Lesquels chapitres sont:
- Les valeurs morales ;
- Les valeurs intellectuelles ;
- Les vices ou les défauts.
Ainsi, les résultats obtenus se présentent comme suit :
311

1-Les valeurs morales

Thème: L'amour/ l'affection


La légende qui aborde ce thème est :
-Malissadjo est malade (La légende de Sadjo) (tome 1, p. 200).

Thème : L'amour/ le sacrifice


La légende qui aborde ce thème est :
-La légende Baoulé (tome 1, p.p. 196, 197) ou (tome 1, p.p. 202,203).

Les objectifs que veut atteindre le système éducatif ivoirien en


enseignant les valeurs morales aux élèves par le truchement des
légendes sont pareils à ceux qu'il veut réaliser en leur enseignant ces
valeurs par le biais des contes (cf p-p.261-263).

2-La valeur intellectuelle

Thème : L'intelligence
La légende qui aborde ce thème est :
-Sadjo, une petite fille intelligente (La légende de Sadjo) (tome 1,

p.p. 198, 199).

Le but que veut atteindre le système éducatif ivoirien en


enseignant les valeurs intellectuelles aux élèves par le truchement des
légendes est pareil à celui qu'il veut réaliser en leur enseignant les
astuces par le biais des contes (cf p-p.269-270).
312

3-Le vice ou le défaut

Thème: L'ignorance
La légende qui aborde ce thème est :
-La légende des « djinnés » et des « sorciers » (tome J, p.p.204, 205).

Les objectifs que veut atteindre le système éducatif ivoirien en


mettant en évidence et en condamnant les vices par le truchement de
l'enseignement des légendes sont pareils à ceux qu' i I veut réaliser en
les mettant en évidence et en les condamnantpar Je biais des contes
(cfp.267).

Les écoliers doivent s'approprierces différents thèmes qui ont


été abordés dans le programme d'enseignement primaire en Côte
d'Ivoire, pour être de bons citoyens.

II- Impact des légendes sur les élèves et les enseignants


Les légendes, à la différence des contes, sont des récits vrais qui
subissent des modifications tout en conservant leurs noyaux
historiques. Ces œuvres orales sont bien des impacts sur les enfants
(élèves) et les enseignants. Elles produisent ces impacts ou effets sur
les enseignés et les enseignants par le truchement des fonctions
qu'elles ont (la fonction : ludique, éducative, instructive, initiatique,
sociétale, cathartique ... ).

II- 1 : Impact des légendes sur les élèves


1-1- Fonction ludique
La légende est un genre littéraire qui présente deux aspects que
sont : le fond historique et la forme habillée.
313

La forme habillée est la forme expressive. A travers,,. cette


dernière"': l'on découvre un univers enchanté, où interviennent les
hommes, les êtres surnaturels, les dieux .... Cet univers enchanté
confère à la légende une fonction ludique, c'est-à-dire que le lecteur
ou l'auditeur de la légende se divertit à travers cet univers enchanté,
virtuel.
En effet, selon des propos ou témoignages recueillis auprès de
certains élèves et enseignants en milieu scolaire ivoirien, il ressort que
l'enseignement des légendes égaye, divertit les écoliers.
Soumis à deux interrogations que sont: Aimez-vous lire ou
écouter les légendes ? Et pourquoi ?
Des écoliers ivoiriens répondent comme suit :
« Oui, nous aimons lire les textes oraux(les légendes .. .), car ils sont
,
tres • ,
znteressants ... » i 14 . A ce propos d es entants,
.c l' on peut ajouter
.

celui de certains enseignants qui affirment : « nous utilisons, par


,
moment, la l egen de comme moyen pour d ivertir
. . nos e'leves
' ... » Il 5 .
Ces différents propos étayent que la légende a un impact sur les
écoliers (enfants). Celui-ci est l'égaiement ou le divertissement.

1-2- Fonction éducative


L'étude thématique des légendes enseignés dans le programme
scolaire ivoirien, de 1985 à 2010, donne de voir que les légendes
abordent des thèmes répartis en trois groupes : les valeurs morales, les

114
Propos recueilli auprès de : Zénab Ouata KONE et Enikan KONAN, élèves respectivement à
l'EPP Sogefiha Gare 1 / IEP YOPUGON 1 et à l'EPC Saint- André 3 /IEP YOPOUGON 5, lors de
l'enquête menée auprès des élèves (voir annexe 5 pp 423 à 425 et pp. 468 à 470).
115
Propos recueilli auprès de: KANE Seydou et GNABA Epse DIBY SEMEY Léonie, enseignants
respectivement à l'EPP Sogefiha Gare 1 / IEP YOPOUGON 1 et à l'EPC Assemblée de DIEU/ IEP
YOPOUGON 1, lors de l'entretien avec des encadreurs du système éducatif (voir annexe 4 p-p 377
à 380 et pp. 385-388).
314

valeurs intellectuelles et les vices. Ces thèmes que sont l'amour / le


sacrifice, l' amour/1' affection, l'intelligence et l'ignorance, une fois
enseignés aux élèves, permettent à ces derniers d'acquérir de
nouvelles habitudes ou d'améliorer leurs habitudes, c'est-à-dire que
l'exploitation des légendes permet aux enfants d'acquérir la bonne
conduite, le bon comportement ...
Bref la légende est un moyen pour éduquer les écoliers. En
effet, pour étayer cette assertion nous avons porté notre analyse sur
"la Légende Baoulé" extraite du livre de français CM2, éditions
NEA, 1983. Cette légende aborde le thème: l'amour/le sacrifice. Dans
sa mention, elle révèle l'amour qu'à la reine Pokou pour son peuple et
le sacrifice qu'elle a consenti pour celui-ci. Cet amour, ce sacrifice se
résumeraient en un élan patriotique manifesté par la reine Pokou.
Ainsi, enseigner cette légende aux enfants, c'est leur apprendre à
aimer la communauté dans laquelle ils vivent et à consentir des
sacrifices pour cette dernière, tout en se référant à la reine Pokou.
En somme, nous pouvons dire que les légendes, prises dans leur
généralité, ont une fonction d'éduquer les enfants.

1-3-Fonction instructive
Un auteur précise : « un homme peut être instruit sans avoir
aucune « éducation ». Cela signifie qu'il possède des savoirs et des
savoirs-faire mais qu'il n'a pas de savoir-être (savoir-vivre). Il
possède des connaissances mais ne sait pas vivre en société et n'a pas
de ligne de conduite». L'éducation englobe l'instruction, car au-delà
116
du savoir et du savoir-faire l'éducation s'étend au savoir-être».

116
Pédagogie pour l'Afrique nouvelle, IPAM/ EDICEF, 1978, p.47.
315

La légende, selon Y APO MOUSSO Ludovic, est : « un récit


fictif faisant appel au merveilleux, la légende est liée à un élément
précis, ça peut être un lieu, un objet, ou un personnage historique et
se focalise plus sur l'intégration de cet élément dans le monde ou
117
l'histoire de la communauté à laquelle la légende appartient».
Liée à un élément, la légende dans sa mention use des
mécanismes, des techniques de la langue dans laquelle elle est
transmise, dite, transcrite pour fournir des informations sur cet
élément qu'elle dépeint. L'utilisation des mécanismes, des techniques
de la langue d'expression est un savoir-faire d'une part. Quant aux
informations fournies par la légende, elles constituent des
connaissances, des savoirs, d'autre part.
Pour mettre en évidence l'acquisition des savoirs et savoirs-
faire par le biais de l'enseignement de légende, nous avons porté notre
analyse sur "La légende Baoulé" in Français CM2, Editions, NEA,
1989.

118
« LEGENDE : LA LEGENDE BAOULE
(in tome I: corpus, p.p.202-203)

Il y a très longtemps vivait, au nord d'une lagune calme, une tribu paisible de nos frères.
les jeunes hommes étaient nombreux, nobles et courageux, ses femmes étaient belles et joyeuses.
Et leur reine, la reine Pokou, était la plus belle parmi les belles. Depuis longtemps, la paix était la
plus belle parmi les belles. Depuis longtemps, la paix était sur eux et les esclaves même fils des
captifs des temps révolus, étaient heureux près de leurs heureux maitres.
Un jour, vinrent les ennemis, nombreux comme des magnons. Il faut quitter les paillettes,
les plantations, la lagune poissonneuse, et laisser les filets, tout, pourfuir.
Ils partirent dans la forét. Ils laissèrent aux épines leurs pagnes, puis leur chair. //fallait
fuir toujours sans repos, sans trêve, toujours talonnés par ennemi féroce. Et leur reine, la reine
Pokou, marchait la dernière portant au dos son enfant.
A leur passage, l'hyène ricanait, l'éléphant et le sanglierfuyaient, le chimpanzé grognait
et le lion étonnés 'écartait du chemin. Enfin les broussailles apparurent, la savane et les rôniers.

117
Mousso Ludovic YAPO, Aspect du mythe dans CHAKA de Thomas MOFOLO, SENGHOR et
Seydou BAD/AN, thèse de doctoratunique, Université de Cocody, 2010, p.270.
118
Supra p.112.
316

Harassés, exténués, amaigris, ils arrivèrent sur le soir au bord d'un grand fleuve dont le
cours se brisait sur d'énormes rochers.
Et le fleuve mugissait, les flots montaient et les fugitifs étaient glacés d'effroi.
Consternés, ils se regardaient. Est-ce là l'eau qui les faisait vivre naguère, 1 'Eau Leur
grande amie? IL avait .fallu qu'un mauvais génie l'excitât contre eux. Et Les conquérants
devenaient plus proches. Et pour la première fois, Le sorcier parla - l'eau est devenue mauvaise,
dit-il, et elle ne s'apaisera que Lorsque nous Lui aurons donné ce que nous avons de plus cher.
Et chacun donna ses bracelets d'or et d'ivoire et tout ce qu'il avait pu sauver.
Mais le sorcier Les repoussa du pied et montra Le jeune prince, le bébé de six mois :
« Voilà dit-il, ce que nous avons de plus précieux».
Et La mère était aussi la reine et, droite au bord de l'abîme, elle leva l'enfant souriant au-
dessus de sa tête et Le Lança dans l'eau mugissante. Alors des hippopotames d'énormes
hippopotames émergèrent et, se plaçant les uns à la suite des autres, formèrent un pont et sur ce
pont miraculeux, le peuple enlier passa en chantant.
Et La reine Pokou passa la dernière et trouva sur la rive son peuple prosterné. Mais la
reine était aussi la mère, et eLLe put dire seulement: « Baouli », ce qui veut dire «L'enfant est
mort».
Etc 'était La reine Pokou et le peuple garda le Baoulé. ».

L'exploitation de cette légende pourrait permettre aux écoliers


d'acquérir des savoirs et des savoir-faire. En d'autres termes,
l'enseignement de cette légende pourrait permettre aux élèves
(enfants) de s'instruire.
Les savoirs qu'acquiert l'élève, au contact de cette légende, sont
d'ordres historique et culturel. Comme événement historique ou
connaissance historique, l'écolier découvre l'origine du peuple
"Baoulé", sa migration ...
Sur le plan culturel, voire, socioculturel, l'élève découvre
l'organisation sociale et politique du peuple "Baoulé". C'est un peuple
où la femme peut assurer la fonction d'autorité suprême du groupe
ethnique. C'est bien le cas de la reine Pokou. Ce peuple se structure en
deux grands groupes: d'un côté, les hommes et l'autre, les femmes.
L'élève apprend que dans cette société, il existe des devins
(sorciers). Ces devins expliquent ou résolvent les phénomènes qui
échappent à l'entendement des humains. Aussi découvre-t-il que dans
la société Baoulé la protection du peuple revient à l'autorité suprême.
317

Cela s' expliquepar le sacrifice consenti par la reine Pokou et par son
passage en dernière position sur le pont miraculeux, en dépit de la
menace de l'ennemi.
En dehors de ces savoirs sus-cités, l'élève acquiert des savoirs-
faire. Ces savoirs-faire sont l'acquisition et l'utilisation des éléments,
des mécanismes et techniques de la langue dans laquelle est transmise,
dite ou transcrite la légende. La légende baoulé est transcrite en langue
d'expression française. Son exploitation pourrait permettre à l'élève
d'enrichir son vocabulaire en acquérant ces mots et expressions
suivants qu'il utilisera dans des situations de communication : "les
temps révolus : les temps passés qui ne reviennent plus", "talonnés:
l'ennemi les suivaient de très près", "consternés : très ennuyés
abattus, accablés'', '' prosterné : courbé jusqu'à terre en signe de
respect'' ...
Aussi, pourrait-il découvrir et utiliser ces temps verbaux
utilisés dans ce récit: l'imparfait de l'indicatif, le passé simple de
l'indicatif.

1-4-Fonction initiatique
La légende présente deux aspects que sont : le fond historique et
la forme habillée. Cette forme habillée, à son tour, présente un univers
enchanté où interviennent les hommes, les êtres suprahumains,
surnaturels, les dieux ...
Cet univers met à découvert la fonction initiatique de la
légende. La découverte des êtres suprahumains, surnaturels, des dieux
à travers la légende et l'acceptation de leur existence par les écoliers
transposent ces derniers dans un monde où le mystère existe, vit et
agit. Ainsi donc, les enfants croient en ces forces suprahumaines après
avoir exploité une légende, où celles-ci sont évoquées. C'est le cas de
318

la légende Baoulé (voir tome 1, pp. 202-203). En exploitant ce récit


l'élève découvre et accepte les forces surnaturelles que sont le pouvoir
du sorcier et le mauvais génie. Le passage du texte qui les présente est
le suivant :
«Et le fleuve mugissait, les flots montaient et les fugitifs étaient glacés d'effroi.
Consternés, ils se regardaient. Est-ce là l'eau qui les faisait vivre naguère, / 'Eau leur
grande amie? Il avait fallu qu'un mauvais génie l'excitât contre eux. Et les conquérants
devenaient plus proches. Et pour la première fois, le sorcier parla - l'eau est devenue mauvaise,
dit-il, et elle ne s'apaisera que lorsque nous lui aurons donné ce que nous avons de plus cher.
Et chacun donna ses bracelets d'or et d'ivoire et tout ce qu'il avait pu sauver.
Mais le sorcier les repoussa du pied et montra le jeune prince, le bébé de six mois :

« Voilà dit-il, ce que nous avons de plus précieux » ».

Cette découverte et cette acceptation de l'existence des forces


surnaturelles est une amorce d'initiation.

1-5- Fonction sociale


La légende, une œuvre orale, est faite "pour être dit". Si elle est
dite ou dramatisée J elle concourt à la construction et la maintenance
de la société. L'un des enjeux de l'enseignement de la légende, c'est le
désir de se surpasser dans la société, gage de développement.
Quand la légende est présentée ( dite ou dramatisée), elle donne
de voir deux instances : d'un côté le narrateur ou les acteurs et de
l'autre côté l'auditoire. A l'intérieur de ces instances ou entre ces
instances règne une convivialité. Cette convivialité est la résultante de
deux types d'affections nées de la présentation de la légende. Ces
affections sont de types horizontal et vertical. L'affection de type
horizontal règne à l'intérieur des instances ("l'instance des acteurs"
et "l'instance des auditeurs"). Quant à l'affection de type vertical,
elle règne entre les deux instances ("l'instance du narrateur/des
acteurs" et "l'instance des auditeurs").
319

Le schéma suivant montre les instances qui sont constituées par


les écoliers et les types d'affections existant entre eux (élèves).

SCHEMA ILLUSTRATIF
DES INSTANCES ET DES AFFECTIONS

L'instance
des acteurs/ narrateurs
{élèves)

L'affection horizontale

L'affection verticale

L'affection horizontale

L'instance
des auditeurs
{élèves)
320

Ces types d'affections construisent et maintiennent la société


dans laquelle vivent les écoliers. Ainsi, nous pourrons conclure que la
légende a une fonction de maintenance sociétale qui agit sur les
enfants.

1-7-Fonction cathartique
La légende, à l'instar du conte, a une fonction cathartique. Cette
fonction s'observe ou se révèle à travers les séances où la légende est
dite ou dramatisée. Par le truchement de ces séances, les écoliers ou
les enfants arrivent à vaincre en eux l'agoraphobie qui est "la crainte
pathologique des lieux publics". Ce propos de l'élève KESSE GBEU
GBATO élève de l'EPV les cultivés soutient cette assertion en
indiquant que « nous aimons la dramatisation des légendes car cette
activité nous permet de nous distraire et d'égayer nos camarades » 119.
En effet, les présentations ou les dramatisations des légendes
dissipent le stress, la timidité, la tristesse chez les élèves.
Eu égard aux maux susmentionnés que guérit la légende chez
les enfants, il importe d'affirmer que la légende a une fonction
cathartique.

II- 2 : Impact des légendes sur les enseignants


La légende, nous instruit, ANO N'GUESSAN Marius, « vient
du latin légenda (légenda sanctorum ou légenda aurea écrit par
l 'Evèque Jacques Voragine et qui relatait les vies de saints que les
chrétiens devaient lire), neutre pluriel devenu féminin singulier au
Moyen Age. Ainsi à l'origine, la légende est un récit mis par récit

119
Propos recueilli auprès de: KESSE GBEU GBATO, élève à l'EPV Les cultivée/ IEP YOPoUGON 1,
lors de l'enquête menée auprès des élèves (voir annexe 5 p-p 398 à 400).
321

pour être lu publiquement dans les monastères, dans les églises pour
l'édification des fidèles lors de la fête d'un saint. C'est un genre
littéraire d'origine orale qui a une valeur spirituellement et
moralement élevée.
Une légende, pour être reconnue comme un conte populaire, doit
avoir perdu préalablement tout caractère historique aux yeux du
conteur et de son auditoire ». 120
Récit traditionnel dont les événements fabuleux ont pu avoir
une base historique réelle, mais ont été transformés par l'imagination
populaire, la légende vise à éveiller la conscience de celui ou celle qui
la lit ou l'écoute. Cet éveil de conscience chez le lecteur ou l'auditeur
s'opère grâce aux différentes fonctions de la légende : la fonction
instructive, la fonction sociale, la fonction exotique ...

2-1-Fonction instructive

Instruire, revient à donner ou à recevoir le savoir et le savoir-


faire.
La légende est un genre de la littérature orale. Autrement dit,
elle est de la tradition orale. La tradition orale, elle-même, « est la
grande école de la vie ,· elle traite de la religion, des sciences de la
nature comme la connaissance des minerais, de la pharmacopée et de
la médecine, de l'initiation professionnelle, de l'histoire, des jeux, de
121
l'amour et de la mort» • En un mot, elle instruit en offrant les
savoirs et les savoirs-faire à l'enseignant qui l'exploite. Les savoirs

120
Marius ANO N'GUESSAN, « Introduction au conte africain», p.37.
121
Joseph KI-ZERBO, histoire générale de l'Afrique, /. Méthodologie et Préhistoire africaine, Edicef,
paris, 1986, p.100.
322

dans la légende sont les informations, les connaissances qu'acquiert


l'auditeur ou le lecteur, liées au noyau historique du récit.
Quant aux savoirs-faire, ce sont la découverte et l'utilisation des
éléments, des mécanismes et techniques de la langue dans laquelle le
récit est dit ou transcrit par l'auditeur ou le lecteur. Dans la classe,
l'enseignant qui exploite ou fait exploiter des légendes acquiert des
savoirs, des savoirs-faire, donc il s' instrui t.

2-2-Fonction sociale
A l'instar du conte, la légende est une œuvre orale qui a pour
vocation d'éduquer, d'enseigner, de favoriser la symbiose entre les
diverses couches sociales qui défient la communauté. HORO
PEHOCHO enseignant à l 'EPP SOGEFIHA GARE 1, dans son
propos l'atteste en avançant ceci : « les légendes véhiculent le savoir
et contribuent à l'intégration des peuples ivoiriens». 122En un mot, la
légende a pour fonction essentielle de développer la totalité de l'être
humain au niveau du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Le
lecteur ou l'auditeur qui est pétri de ces savoirs par le biais de
l'exploitation de la légende est qualifié« d'éduqué ». Ainsi "I'éduqué''
s'intègre facilement dans la communauté et sait y vivre.
L'enseignant qui exploite la légende avec ses écoliers acquiert
ou consolide les trois savoirs : le savoir, le savoir-faire et le savoir-
être. Mieux, les savoirs pourraient lui permettre de s'intégrer dans la
société.

122
Propos recueilli auprès de : HORO PEHOCHO, enseignant à l'EPP SOGEPHIA-GARE / IEP
YOPoUGON 1, lors de l'enquête menée auprès des encadreurs du système éducatif (voir annexe
4 p-p 381à 384).
323

2-3-Fonction exotique
« Est exotique, une chose, lorsqu'elle vient de l'étranger »
Des légendes telles que les légendes ethniques, les légendes
sociales fournissent des éléments, des informations sur des groupes
ethniques, sur des sociétés donné( e )s. Ces groupes ethniques ou
sociétés peuvent être différent( e )s de la société ou du groupe ethnique
dont est issu l'enseignant. Si ils/elles sont différent( e )s de la société ou
du groupe ethnique de l'enseignant ; ainsi les légendes émanant de ces
communautés étrangères ont une fonction exotique. Cette assertion est
soutenue par ce qu'affirme l'élève POKOU ADJOUA L YNDA de
l'EPC Assemblée de Dieu, en ces termes,« l'exploitation des légendes
permet de decouvrzr notre peuple et ceux des autres » 123 .
r •

La fonction exotique de la légende se révèle à travers la


découverte des communautés nouvelles (étrangères) et de leurs traits
culturels par l'enseignant par le biais de l'exploitation des légendes.

En raison des différentes fonctions des légendes et leurs effets


positifs sur les enseignants, il importe que ceux-ci attachent du prix à
leur enseignement.

III : Apport des légendes au développement et à la


construction d'une Nation
La légende naît, vit et agit à l'intérieur d'une nation, c'est-à-dire
qu'elle participe au développement et la construction de cette nation.

123
Propos recueilli auprès de: POKOU ADJOUA Lynda, élève à l'EPC Assemblée de Dieu/ IEP
YOPoUGON 1, lors de l'enquête menée auprès des élèves (voir annexe 5 p-p 430 à 432).
324

III - 1 : Apport des légendes au développement


de la nation
D'abord, les légendes concourent au '' développement humain''
des citoyens d'une nation. Elles éduquent, instruisent les citoyens.
Comme l'avance Mme GNABA DIBY SEMEY institutrice à l'EPC
Assemblée de DIEU:« en exploitant les légendes, lesjeunes citoyens
acquièrent les notions de moral, valorisent la culture africaine en
général et la culture ivoirienne en particulier» 124.Ainsi, ces citoyens
deviennent des individus imbus de valeurs morales, de savoirs. Et
mieux, ils sont utiles à la société, à la nation.
Ensuite, elles peuvent occuper une place importante dans le
développement économique. Les légendes peuvent être présentées,
dans des salles de spectacles, à but lucratif. Aussi peuvent-elles être
adaptées pour en faire des courts métrages ;c'est bien le cas du film de
l'ivoirien Abel KOUAME. Lequel porte sur la légende baoulé et a
pour tire la ''princesse POKOU". Mieux, les légendes adapteés pour
en faire des films pourront procurer de l'argent au pays.

Enfin, les· légendes, en général, enseignées aux enfants


confèrent au développement l'aspect durable. Le développement
durable, c'est celui qui s'opère en tenant compte des enfants. Les
enfants qui sont développés au plan humain (moral, intellectuel ... ) par
le truchement des légendes seront utiles dans la société, dans la nation.
Leur utilité s'observera dans un futur proche et dans un futur lointain.

124
Propos recueilli auprès de: Mme GNABA DIBY SEMEY, institutrice à l'EPC Assemblée de Dieu/
IEP YOPoUGON 1, lors de l'enquête menée auprès des encadreurs du système éducatif (voir
annexe 4 p-p 385 à 388).
325

Vu ces apports des légendes au développement d'une nation, il


importe de valoriser leur enseignement dans le programme scolaire.

1-1 : Apport des légendes à la construction d'une nation.

En général, toutes les légendes sont des moyens de construction


d'une nation. Mais, dans la dynamique de construction d'une nation,
les légendes sociales ou ethniques occupent une place de choix. Ces
dernières traitent de la vie des communautés. En effet, il importe de
savoir, pour qu'il y ait une nation, il faut qu'il y ait une communauté;
celle-ci mue par une volonté se constitue en nation. Mais, pour qu'une
communauté se constitue en une nation, elle doit réunir des facteurs
tels que:
- La connaissance de son histoire ;
- Elle doit aspirer à un développement.

Une communauté peut réunir ces facteurs susmentionnés, si elle


est stable. L'exploitation des légendes contribuerait à la stabilité ou à
l'équilibre de la communauté, si nous nousréférons à ce propos de
HORO PEHOCHO instituteur à l'EPP SOGEFIA 1 affirmant: «bien
que relevant de la tradition, les légendes contribuent à l'équilibre de
. ' ' ». 125
la fiami·11.e et de la societe
En effet, dans le programme scolaire ivoirien, les légendes
enseignées en histoire constituent un moyen de stabilisation de la

125
Propos recueilli auprès de: HORO PEHOCHO, enseignant à l'EPP SOGEPHIA-GARE / IEP
YOPoUGON 1, lors de l'enquête menée auprès des encadreurs du système éducatif (voir annexe
4 p-p 381 à 384).
326

société ivoirienne, donc un moyen de développement sur les plans


moral, intellectuel et économique ...
En d'autres termes, certes, l'enseignement des
légendescontribue à ! 'acquisition des connaissances historiques; mais
il va au-delà de la diffusion de savoirs pour favoriser une prise de
conscience chez les écoliers. Laquelle est le moteur de la nation ; la
nation, elle-même, définie par RENAN Joseph Ernest comme suit :
« Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même
langue ou d'appartenir à un même groupe ethnologique; c'est avoir
fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire
encore dans l'avenir. ». 126

En somme, retenons que l'enseignement des légendes est un


moyen de construction de la société, de la nation.

126
Ernest Joseph RENAN, Op.cit.p.10.
327

CHAPITRE III: ETUDE SOCIO-EDUCATIVE


DES EPOPEES

A l'instar du conte et de la légende, l'épopée naît, vit et agit à


l'intérieur d'une société. Dès lors que l'épopée, un genre littéraire
oral, agit à l'intérieur de la société; il importe pour nous de faire une
étude socio-éducative de ce genre littéraire pour saisir sa valeur
sociétale ou son importance dans la société.

I : Thématique
Dans le programme scolaire, de 1985 à 2010, et plus
précisément sous la rubrique "Ecole et développement" deux extraits
de l'épopée de Soundiata, que nous avons intitulés respectivement :
"Le secret de Soumangourou Kanté" et "Les premiers pas de
Soundiata Kéita' ', ont été exploités. Ces extraits d'épopée se trouvent
dans le livre "Histoire CM", édition CEDA-HATIER, Abidjan, 3e
trimestre 1997.
Ils ont été enseignés aux écoliers dans le souci d'approfondir
leurs connaissances sur les grands empires du Niger que sont :
l'empire Sosso et l'empire du Mali. Mais au-delà des connaissances
qu'offre l'exploitation de ces extraits d'épopée aux écoliers, ils
abordent des thèmes. Ces thèmes, nous les avons regroupés sous
quatre points que sont : les valeurs morales, sociales, spirituelles et les
vices.
328

1- La valeur morale

Thème : Le courage/ la bravoure


L'extrait d'épopée qui aborde ce thème est :
-L'extrait 2 de . l'épopée de Soundiata : "Les premiers pas de
Soundiata Kéita'' (tome l, p. 329).

Les objectifs que veut atteindre le système éducatif ivoirien en


enseignant les valeurs morales aux élèves par le truchement des
épopées sont pareils à ceux qu'il veut réaliser en leur enseignant ces
valeurs par le biais des contes (cf p-p.261-263).

2- La valeur sociale

Thème : L'importance de la femme


L'extrait d'épopée qui aborde ce thème est :
-L'extrait 1 de l'épopée de Soundiata: "Le secret de Soumangourou
,,,
K ante (tome 1, p. 329).

Les objectifs que veut atteindre le système éducatif ivoirien en


enseignant les valeurs sociales aux élèves par le truchement des
épopéesne s'écartent pas de ceux qu'il veut réaliser en leur enseignant
les valeurs morales par le biais des contes ( cf p-p.261-263).

3- La valeur spirituelle

Thème : Le mysticisme
L'extrait d'épopée qui aborde ce thème est :
329

-L'extrait 1 de l'épopée de Soundiata: "Le secret de Soumangourou


,,,
K ante (tome 1, p.329).

L'objectifque veut atteindre le système éducatif ivoirien en


enseignant la valeurspirituelleaux élèves par le truchement de
cetteépopéeest de 'faire comprendre aux écoliers l' existance du monde
ésotérique où régnent des forces suprahmaines.Ces forces qu'ils
peuvent utiliser à leur actif dans des situations sociales.

4- Le vice ou défaut

Thème : L'indiscrétion
L'extrait d'épopée qui aborde ce thème est :
-L'extrait 1 de l'épopée de Soundiata: "Le secret de Soumangourou
Kanté" (tome 1, p.329).

Les objectifs que veut atteindre le système éducatif ivoirien en


mettant en évidence et en condamnant les vices par le truchement de
l'enseignement desépopées sont pareils à ceux qu'il veut réaliser en
les mettant en évidence et en les condamnant par le biais des contes
(cf p.267).

En somme, l'enseignement des thèmes sus-cités, abordés par


l'épopée de SOUNDIATA, visent à édifier l'élève, à faire de lui,
l'homme imbu de vertus, et fuyant les défauts. Ainsi, cette épopée
enseignée en milieu scolaire a bien des impacts sur 1 'enseignant et
l' enseigné.
330

II : Impact des épopées sur les élèves et les enseignants


L'épopée est un récit poétique qui fait référence aux valeurs
passés, aux valeurs collectives. Elle ne s'écarte pas de la célébration
collective.

Récit épique ou poésie épique, l'épopée relate les hauts faits, les
aventures d'un personnage (Roi, Empereur ... ) ou d'un peuple.
Pour le linguiste ROMAN Jakobson, la poésie épique,« centrée
sur la troisième personne, met fortement en contribution la fonction
référentielle du langage »127. Dans sa fonction essentielle de dépeindre
un personnage héroïque, l'épopée inclut une dimension merveilleuse
et supra humaine. L'enseigner à des personnes, c'est leur offrir la
gaieté, l'éducation, l'instruction, l'initiation ...
L'objectif, d'enseigner l'épopée, s'apparente à celui du conte et
des légendes

II - 1 : Impact des épopées sur les élèves

L'épopée est une poésie épique qui une fois enseignée aux
élèves agit sur eux. Elle contribue à l'éveil esthétique à la prise de
conscience chez l'élève. Eu égard aux impacts de l'épopée sur les
élèves, on devrait se garder d'enseigner aux élèves des extraits courts
de récits épiques ou de poésies épiques.
Comme l'indique un auteur : « Je ne crois pas tellement aux
gens qui écrivent spécialement pour les enfants à quelques exceptions
près. Les enfants ont droit à la poésie telle qu'elle est. Cette
revendication rejoint celle du philosophe Alain qui s'était, lui aussi,

127
Jakobson ROMAN,« Linguistique et poétique» (1960), Essai de linguistique général, T.1,
Edition de la Minuit, 1963.
331

ému de la médiocrité de la prétendue poésie proposée aux enfants. Il


conseillait, dans ses « Propos », de ne pas enseigner de niaises
poésies que l'on rime exprès pour les enfants mais la poésie la plus
authentique, même si cela doit entraîner des difficultés :
Là-dessus on trouve souvent à dire que l'enfant ne comprendra
guère. Sans aucun doute il ne comprendra pas d'abord, mais la
puissance de la poésie est en ceci, à chaque lecture, que d'abord,
avant de nous instruire, elle nous dispose par les sens et le rythme,
selon un modèle humain universel. Et cela est bon aussi pour l'enfant,
surtout pour l'enfant». 128
L'épopée qui est une poésie a un aspect particulier, c'est son
aspect épique. Il s'observe à travers les exploits, les hauts faits réalisés
par le personnage principal du récit. L'enseignement de ce genre de
récit a bien des impacts sur les enfants. Ainsi, il doit être enseigné aux
élèves (aux enfants) sans parti-pris, sans limitation, sans
chauvinisme ...
Les impacts de l'enseignement de l'épopée sur les élèves se
produisent ou s'opèrent par le truchement des fonctions qu'a ce genre
littéraire oral. Ce sont la fonction ludique, la fonction éducative, la
fonction instructive, la fonction initiatique, la fonction sociale, la
fonction pathétique, la fonction cathartique ...

1-1- Fonction ludique


Est ludique ce qui est relatif au jeu.
L'activité ludique est considérée comme la source de l'activité
esthétique. Laquelle fait appel au beau.

128
Alain, Propos sur/ 'éducation ; cité in pédagogiepour l'Afrique nouvelle, 1 PAM/EDICEF,
p.592.
332

L'épopée est un récit poétique, un genre historique rapportant


des faits historiques surtout des hauts faits d'un personnage
dynamique: Fondateur de dynastie, Roi, Empereur, Conquérant ...
Dans sa fonction de dépeindre, de relater les hauts faits d'un
personnage, elle met en scène les hommes, les dieux, les êtres
surnaturels, dans un univers où intervient le merveilleux. Cet univers
que présente le récit épique est un univers enchantant qui, découvert
par le lecteur ou .I'auditeur suscite en lui, la joie, la gaieté. Cette
fonction ludique de l'épopée est attestée par l'élève TRAORE Do layé
de l 'EPV Les cultivés qui affirme ceci : « l'épopée en dehors de nous
.
enseigner des connaissances,
. nous permet de nous d"istraire
. ». 129

Donc, en milieu scolaire, l'écolier qui exploite l'épopée se


divertit par le biais de l'univers enchantant qu'elle présente. Cet
univers fait fantasmer l'élève aussi bien que Jes activités physiques
éducatives (APE) le font.

1-2- Fonction éducative


L'épopée, genre littéraire oral, revêt bien des thèmes moraux et
persifle bien des vices. Exploiter une épopée avec les élèves, c'est leur
inculquer des leçons de morale et leur permettre de s'éloigner des
vices. Et mieux, c'est en faire d'eux de bons citoyens. Cette fonction
éducative de l'épopée est perçue dans ce témoignage de l'élève
KONAN ENIKAN Maéva Karen de l 'EPC Saint-André qui

129
Propos recueilli auprès de: TRAORE Dolayé, élève à l'EPV Les cultivée/ IEP YOPoUGON 1, lors
de l'enquête menée auprès des élèves (voir annexe 5 p-p 404 à 406).
333

stipule que« ! 'épopée doit être enseignée, car elle contribue à notre
e'ducatzon
. ». 130

Nous référant aux deux extraits ou épisodes d'épopée de


Soundiata exploités dans le programme scolaire ivoirien(voirtome I
p.329), il ressort que les écoliers, en exploitant ces textes, pourraient
en tirer des bénéfices sur le plan éducatif; c'est-à-dire sur le plan
moral. La retombée positive est la découverte des valeurs et du vice
que sont:
- La valeur morale (le courage / la bravoure) ;
Elle est traduite par le courage dont Soundiata a fait preuve en
évinçant Soumangourou.
- La valeur sociale (l'importance de la femme) ;
Elle se matérialise par la mission accomplie par la sœur de
Soundiata. Cette rmssion est lalivraison du secret de
Soumangourou à son frère.
- La valeur spirituelle (le mysticisme) ;
Cette valeur est perçue à travers l'utilisation de l'ergot de coq blanc
comme arme pour vaincre Soumangourou.
- Le vice (l'indiscrétion).
Il s'observe à travers le comportement de la sœur de Soundiata qui
n'a pas su conserver le secret de Soumangourou.

Bref, l'enseignement de l'épopée favorise l'acquisition de


bonnes habitudes, manières par les écoliers.

130
Propos recueilli auprès de: KESSE GBEU GBATO, élève à l'EPC Saint-André/ IEP YOPoUGON 5,
lors de l'enquête menée auprès des élèves (voir annexe 5 p-p 398 à 400).
334

1-3- Fonction instructive

L'épopée est une œuvre orale très riche des points de vue
linguistique et culturel. Aussi est-elle riche en indices historiques.
L'enseigner à des écoliers (enfants), c'est leur offrir des savoirs
en linguistique, en histoire et des connaissances sur la culture de la
société d'où émane l'épopée. Cette assertion est soutenue par ce
propos de l'élève Adama CHERIF de l'EPC HIDAYATOU NACHI-
INE qui stipule que : «l'exploitation de l'épopée nous permet
d'enrichir notre vocabulaire, d'acquérir des notions de grammaire,
d'orthographe et de connaitre notre culture et celles des autres » 131•
Mais, comment l'enseignement de l'épopée instruit-il les
apprenants ?

D'abord, sur le plan linguistique : les écoliers acquièrent des


connaissances en grammaire, conjugaison... Ils découvrent un
lexique.

Ensuite, sur le plan historique : les élèves s'informent ou


acquièrent des connaissances sur des faits, surtout des hauts faits
historiques de personnage dynamique (Roi, Empereur, Conquérant. .. ).
Enfin, sur l_e plan culturel : les apprenants relèvent des indices
culturels dans le texte qui sont des traits particuliers de la société où
est née l'épopée.

Pour mettre en évidence des effetsinstructifs que


pourraitavoirl'épopée de Soundiata sur les écoliers, nous avons porté
notre analyse ces épisodes suivants :

131
Propos recueilli auprès de: Adama CHERIF, élève de l'EPCHIDAY ATOU NACHI-INE / IEP
YOPoUGON 3, lors de l'enquête menée auprès des élèves (voir annexe 5 p-p 455 à 457).
335

131
« L'EPOPEE DE SOUNDIATA (in tome I: corpus, p.329)

Epsode 1 : Les premiers pas de Soundiata


Les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté, empereur du Sasso, avait
épargné le prince manding Soundiata Kéita parce qu'il était infirme.
Mais un jour, excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour
porter secours à son peuple. Il réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes, mais elle
se courba sous son, poids au point de se briser. Une seconde et une troisième barre subirent le
même sort.

Enfin, quelqu'un s'écria: « Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu'il se redresse
en s'appuyant dessus. ))
C'est en s'appuyant sur l'insigne royal que Soundiata se mit enfin debout. Sa mère se mit
à chanter:
« Lion, prends le carquois! lion, prends l'arc du /11anding ! 111011 .fils Soundiata a pu courir,
Honneur! Plutôt la mort que la honte! J>

Episode 2 :Le secret de Soumangourou


Les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté était un guerrier invulnérable.
A plusieurs reprises, Soundiata Keita l'avait attaqué sans pouvoir le vaincre. le jeune roi pensa
alors que l'empereur avait un secret. Il envoya sa sœur Kolakan, accompagnée d'un griot, pour
espionner Soumangourou. Celle-ci revint et dit:
« On ne peut vaincre Soumangourou qu'en le blessant avec 1111 ergot de coq blanc. J>
Soundiata aurait alors préparé une flèche avec un ergot de coq blanc et aurait blessé
mortellement Soumangourou à la bataille de Kirina. Ce dernier aurait pris la fuite avant de
disparaître mystérieusement >J.

Ces extraits de l'épopée de SOUNDIATA, une fois enseignés


aux enfants, pourraient leur permettre d'acquérir des connaissances
linguistiques, historiques, culturelles ...

Sur le plan linguistique ces récits, transcrits, transmis ou dits en


langue d' expression française pourraient permettre aux enfants
d'enrichir leur vocabulaire avec la découverte des mots ou expressions
que sont:

''Le prince : celui qui appartient à une famille souverame


(famille de roi, d'empereur)"

''Excédé par la domination : ne pouvant plus supporter la


domination''

"Le sceptre: l'insigne royal, le bâton de commandement"

132
Supra p.121.
336

"Un guerrier invulnérable : qui ne peut être vaincu, un


guerrier qui résiste à toutes atteintes"
"Espionner: épier, surveiller secrètement les actions"
"Un ergot de coq : petit ongle pointu derrière la patte du coq"

En dehors du vocabulaire ou du lexique, les écolierss


découvrent les temps et modes de conjugaison que sont :
- Le passé composé de l'indicatif;
- Le passé simple de 1 'indicatif;
L'imparfait de l'indicatif;
- Le conditionnel présent.

Et plus encore sur le plan de la grammaire, pourraient-ils faire


la distinction ou la différence entre la phrase déclarative et la phrase
exclamative (en suivant la tonalité).

Sur plan historique : les élèves apprennent ou découvrent que


Soumangourou Kanté était l'empereur du Sosso, et Soundiata Keita
était le prince manding.

Aussi découvrent-ils que Soumangourou Kanté a été vaincu par


Soundiata Kéita à la bataille de Kirina.

Sur le plan culturel : les élèves découvrent que la société, d'où


est issue cette épopée, se structure en castes. Ils peuvent relever
quelques castes telles que: la caste des nobles (l'empereur et sa
famille), la caste des griots (exemple : Le griot qui a accompagné
Kolakan est de cette caste), la caste des forgerons (c'est cette caste qui
confectionne les barres de fer).
337

Ils constatent que la femme joue un rôle important dans cette


société, et que l'on lui attache du prix; à telle enseigne qu'on lui
confie des tâches complexes qui ne pourraient être résolues qu'avec
habilité. C'est le cas de l'espionnage accompli par Kolakan, la sœur
de Soundiata ...

1-4- Fonction initiatique

L'initiation est un mystère, c'est la transposition d'un sujet ou


d'un être dans un monde ésotérique. Dans ce monde, interviennent-les
dieux, les génies, les êtres surnaturels ... Le sujet transposé dans ce
monde ésotérique découvre les interventions ou les actions des forces
suprahumaines, et croît en ces dernières.

Et plus encore, il pourrait même utiliser ces forces supra


humaines à son actif, s'il a acquis bien des savoirs du monde
ésotérique.

Ainsi, l'épopée, un genre littéraire orale, présente un univers, où


interviennent les hommes,les dieux, les êtres surnaturels, les génies,
les forces supra humaines. Ces traits caractéristiques de l'épopée sont
perçus à travers cet extrait d'épopée de Soundiata, que suit, enseigné
aux écoliers.
« les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté était un guerrier
invulnérable. A plusieurs reprises, Soundiata Keita l'avait attaqué sans pouvoir le vaincre. Le
jeune roi pensa alors que l'empereur avait un secret. li envoya sa sœur Kolakan, accompagnée
d'un griot, pour espionner Soumangourou. Celle-ci revint et dit :
« On ne peut vaincre Souinangourou qu'en le blessant avec 1111 ergot de coq blanc. ))
Soundiata aurait alors préparé une flèche avec un ergot de coq blanc el aurait blessé
mortellement Soumangourou à la bataille de Kirina. Ce dernier aurait pris la fuite avant
dedisparattre mystérieusement )).133

L'enseigner aux écoliers, c'est transposer ceux-ci dans ce


monde virtuel, ésotérique où ils découvrent une force supra humaine

133
Extrait d'épopée de soundiata in tome 1 p. 329.
338

qui est "la puissance de l'ergot de coq blanc". Aussi croient-ils en


ces forces.

En effet, la découverte de cette force surnaturelle ou supra


humaine à travers cet extrait d'épopée et la croyance en elle est une
amorce d'initiation.

1-5- Fonction sociale

L'épopée, une œuvre orale, est faite pour être dite. Lorsque
l'épopée est dite (présentée, narrée, dramatisée) en milieu scolaire.
Elle favorise le rapprochement des individus ou sujets (les uns des
autres) de la société scolaire. Elle fait naître une affection dans la
société scolaire en produisant l'effet suivant:
- Rapproche les élèves d'eux-mêmes.

Comme le soutient KOUASSI KOUADI0134conseiller pédagogique


d'inspection en ces termes:« l'épopée tout comme le conte, la
légende, si elle est dramatisée, elle favorise la socialisation ».
En effet, l'enseignement de l'épopée permet de maintenir la
société. L'épopée est donc un moyen de maintenance sociétale.

1-6- Fonction pathétique

L'épopée dépeint, en général, la vie d'un haut personnage, ses


hauts faits. Ce personnage est aux prises avec des difficultés, des défis
à relever. Il est opposé à un autre personnage qui se caractérise, en
général, par la lâcheté, la couardise, la méchanceté ... Dans le souci de
mettre fin au règne de ce personnage lâche, méchant ; le haut
personnage (le Héros) subit parfois des humiliations, traverse des
moments de tristesse ; ces moments ou situations vécu( e )s par le héros
134
KOUASSI KOUADIO conseiller pédagogique d'inspection/ IEP YOPoUGON 1, personne
consultée lors de notre enquête sur le terrain, (voir annexe lp-p 357 à 363).
339

affligent les lecteurs ou les auditeurs de l'épopée (les élèves). Cette


affliction fait naître ou entraîne chez les écoliers l'instinct de
s'apitoyer sur un sort, un fait piteux ou une situation piteuse. En guise
d'exemple : en exploitant cet extrait d'épopée de Soundiata que suit:
« les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté, empereur du Sasso, avait
épargné le prince manding Soundiata Kéita parce qu'il était infirme.
Mais un jour, excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour
porter secours à son peuple. Il réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes, mais elle
se courba sous son, poids au point de se briser. Une seconde et une troisième barre subirent le
même sort.
Enfin, quelqu'un s'écria : « Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu'il se redresse
en s'appuyant dessus. >>
C'est en s'appuyant sur l'insigne royal que Soundiata se mit enfin debout. Sa mère se mit
à chanter:
« Lion, prends le carquois ! lion, prends l'arc du Mauding ! Mon fils Soundiata a pu courir,
Honneur! Plutôt la mort que la ltonte l » 135.

L'écolier (lecteur ou l'auditeur) s'apitoie sur le calvaire que


traverse Soundiata Kéita, l'infirme, pour se tenir sur ses jambes, dans
le souci de venger ~on peuple.

1-7- Fonction cathartique

A l'instar du conte, de la légende, l'épopée est un genre


littéraire oral. Elle est faite pour être dit (présentée, narrée,
dramatisée). La présentation de l'épopée nous donne de voir deux
instances : l'une, l'instance des acteurs et l'autre, l'instance des
spectateurs (l'auditoire). Ses instances subissent des effets de

correction des tares grâce à l'exploitation de l'épopée. En effet, avec


la présentation de l'épopée, l'instance des acteurs est guérie de
l'agoraphobie. Cette fonction de l'épopée de guérir l'agoraphobie
chez l'élève se perçoit dans ce propos deOSSOHOU ADAGBA
136
Pascal inspecteur l'enseignement primaire Yopougon 1 qui stipule
135
Extrait d'épopée de Soudiata in tome 1 p.329.
136
0SSOHOU ADAGBA Pascal inspecteur l'enseignement primaire Yopougon 1, personne
consultée lors de notre enquête sur le terrain, (voir annexe I p-p 357 à 363).
340

que « la dramatisation de l'épopée ou du conte est une activité qui


permet à l'élève des 'exprimer en public et des 'égayer »
L'élève (narrateur) acquiert une confiance de parler en public
par le truchement de la présentation de l'épopée. Et quant à l'auditoire
(1 'élève), il est guéri, libéré du stress en découvrant le merveilleux que
renferme (comporte) l'épopée. Ce merveilleux dissipe le stress, la
tristesse chez l'auditeur, et fait naître en lui une joie, une gaieté.
Ainsi, l'épopée, une fois exploitée en milieu scolaire, produit
ses effets susmentionnés sur les enfants, les écoliers.

II - 2 : Impact de l'épopée sur les enseignants


Enseignée en milieu scolaire, l'épopée agit sur les écoliers aussi
bien que sur les enseignants. Elle agit sur les enseignants par le
truchement de ses fonctions que sont : la fonction instructive, la
fonction sociale, la fonction stimulante ...

2-1 : Fonction instructive


Les enseignants, lorsqu'ils exploitent une épopée avec les
enfants (écoliers), acquièrent des connaissances sur les plans :
linguistique, historique et culturel.

D'abord, sur le plan linguistique : les enseignants découvrent un


lexique, des notions de grammaire, de conjugaison... aussi
découvrent-ils des procédés linguistique qui confèrent la beauté au
discours. Ces procédés linguistiques qui confèrent une beauté au
discours sont : l'hyperbole, la comparaison, la métaphore, la litanie, la
personnification, le zoomorphisme ...
341

Ensuite, sur le plan historique : les enseignants découvrent et


saisissent des faits historiques. Lesquels faits historiques ont été posés
par des personnages dynamiques (Roi, Empereur, Conquérant. .. )
Enfin, sur le plan culturel : ils découvrent des traits particuliers,
des traits culturels du peuple, de la société dans lequel ou dans
laquelle est née l'épopée exploitée ou enseignée.
Ainsi, pour mettre en évidence comment les enseignants
pourraient s'instruire en exploitant une épopée; nous avons porté un
regard sur cet extrait d'épopée enseigné en milieu scolaire ivoirien.

«L'EPOPEE DE SOUNDIATA 137(in tome I: corpus, p.329)


«Extrait : Les premiers pas de Soundiata

les traditions orales rapportent que Soumangourou Kanté, empereur du Sasso, avait
épargné le prince manding Soundiata Kéita parce qu'il était infirme.
Mais un jour, excédé par la domination du Sasso, Soundiata décida de se lever pour
porter secours à son peuple. Il réclama une barre de fer pour se dresser sur ses jambes, mais elle
se courba sous son, poids au point de se briser. Une seconde el une troisième barre subirent le
même sort.
Enfin, quelqu'un s'écria: « Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu'il se redresse
en s'appuyant dessus. JJ
C'est en s'appuyant sur l'insigne royal que Soundiata se mil enfin debout. Sa mère se mit
à chanter:

« Lion, prends le carquois! lion, prends l'arc du Mandiug ! Mou fils Soundiata a pu courir,
Honneur! Plutôt la mort que la ltonte l JJ >>

Exploitant cet extrait de l'épopée de Soundiata, les enseignants


acquièrent bien des connaissances au plan linguistique, historique et
culturel.

D'abord, sur le plan linguistique, les enseignants découvrent


des expressions telles que : ''Les traditions orales, le prince du
manding, l'insigne royal ... " Ils découvrent l'emploi du passé simple
de l'indicatif qui exprime des actions passées et brèves dans le temps
et celui de l'imparfait de l'indicatif qui exprime des actions passées
137
Supra P.121.
342

qui durent dans le temps. Aussi découvrent-ils l'emploi du


zoomorphisme qui se traduit par le fait que Soundiata est qualifié de
''Lion''.

Ensuite, sur le plan historique : les enseignants acquièrent des


informations sur les empires Sosso et Manding. Exemples
d'informations : Soumangourou Kan té est l'empereur du Sosso et
Soundiata Kéita est l'empereur du Manding.

Enfin, sur le_ plan culturel, les enseignants découvrent des traits
particuliers de la société d'où est issue l'épopée de Soundiata. Dans
cette société les infirmes sont sous-estimés cela s'explique par le
comportement de '' Soumangourou Kan té qui épargne le pnnce
Manding Soundiata Kéita parce qu'il est infirme". Aussi découvrent-
ils que dans ladite société "l'affection maternelle" est observable,
manifeste. Les mères attachent assez d'attention à leurs enfants. Cela
est mis en évidence par le comportement de Ja mère de Soundiata
Kéita. Cette dernière s'est mise à chanter dès que "Soundiata s'est
mis debout". Et plus encore, les enseignants découvrent que dans
cette société l'on respecte la mémoire des disparus et attache du prix à
ce qu'ils ont laissé comme héritage. Cela se traduit par ce propos dans
l'épopée : « Donnez-lui donc le sceptre de son père pour qu 'il se
redresse en s 'appuyant dessus. »

2-2 : Fonction sociale

L'épopée, enseignée en milieu scolaire, est un moyen pour


maintenir, construire la société scolaire. Elle rapproche l'élève du
maître (I'enseigné de l'enseignant) grâce à la gaieté qu'elle procure à
l'élève et à l'enseignant. Mais pour qu'elle arrive à cette fin, qui est de
créer la convivialité en milieu scolaire ; l'épopée doit être dite
343

(présentée, dramatisée). C'est au regard de sa fonction sociale que


Fontiero née DEZAÏ Lydie Angeline138 inspectrice de l'enseignement
primaire Agboville 3 affirme ceci : « les enseignants qui dramatisent
l'épopée, le conte ou la légende avec leurs élèves se rapprochent de
ceux-ci, se familiarisent avec eux».

Ainsi, pour réussir la familiarisation en milieu scolaire par


l'exploitation de l'épopée, la dramatisation de ce récit doit impliquer
enseignants et enseignés.

2-3 : Fonction stimulante

A l'instar du conte, de la légende, l'épopée revêt bien des


valeurs morales. Aussi persifle-t-elle des vices.
Exploitant l'épopée avec les écoliers, l'enseignant découvre des vertus
ou valeurs à lui enseignées à son adolescence. La redécouverte de ces
valeurs morales le fortifie, l'affermit moralement. Pour étayer ce
propos, nous pouvons nous référer à ce témoignage de SINDE YOH
Severin enseignant à l'EPC HIDAYATOU NACHI-INE qui stipule
que : « lorsque nous exploitons l'épopée avec nos élèves, nous
redécouvrons des· valeurs à nous enseignées dans notre tendre
,.r,
enfance » 139 .

III - Apports de l'épopée au développement et à la


construction d'une nation
L'épopée naît, vit et agit à l'intérieur d'une société, voire, à
l'intérieur d'une nation. Elle y participe à son développement et à sa

138
Fontiero née DEZAÏ Lydie Angeline inspectrice de l'enseignement primaire Agboville 3,
personne
139 consultée pendant notre enquête sur le terrain, (voir Annexe 1 pp. 357-363).
Propos recueilli auprès de SINDE YOH Severin enseignant à l'EPC HIDA YATOU NACHI-
INE, lors de l'enquête menée auprès des encadreurs du système éducatif
( voir Annexe 4 pp. 389-392).
344

construction. En .sus de construire et de développer la nation


d'origine, elle participe à l'émergence et à la fortification des autres
nations qui l'exploitent.
Les humanités qui proposent aux enfants, aux adolescents et
aux adultes l'étude des récits épiques, des hauts faits des grands
hommes (Empereur, Roi ... ) ont le mérite d'être classées au rang
d'humanités constructives.
Le récit épique rappelle à la société les valeurs, les normes et les
modèles qu'incarne le héros épique. Ces traits caractéristiques du
héros devant servir de repères et de symboles à toute la société, la
communauté (à toute la nation). Ces repères et ces symboles doivent
être promus dans le temps et dans ! 'espace, c'est-à-dire qu'ils doivent
être transmis de génération en génération. Les générations présente et
future devraient s'en servir comme mode de représentation collective
et de valeurs culturelles. Cette assertion est soutenue par ce propos de
N'Daw Alassane, qui avance qu' « à l'heure où se rapprochent ainsi
les structures, il est essentiel que l'Afrique se rassemble pour se
retremper aux sources communes et, par la conformation et la
recherche, se donner universellement. Or si certains ensembles
africains présentent leurs caractères propres, l'unité africaine n'est
pas niée pour autant, puisque aussi bien la communauté d'origine, la
parenté des mœurs, le progrès parallèle des civilisations, la multitude
des migrations, des confrontations et d'influences réciproques dont
les siècles ont été témoins, confèrent au continent une certaine identité
de l,esprz't ». 140

Le vrai développement d'une nation et la consolidation de son


tissu social tirent leurs origines, leurs fondements dans l'exploitation
140
Alassane N'DA W, op cit, p. l O.
345

et l'appropriation de ses valeurs endogènes, qui constituent son


patrimoine culturel. A ses valeurs endogènes la nation devrait adapter
les valeurs exogènes. Si elle parvient à concilier ces valeurs
endogènes et exogènes, elle se construit et se développe de façon
harmonieuse. Cette perspective dans laquelle on associe tradition et
modernisme, bien des pays d'Asie de l'Est en ont fait sienne.
Aujourd'hui, ces nations sont logées dans l'enseigne des nations
développées. C'est le cas de la Chine, du Japon de la Corée ...

Ill -1 : Apports de l'épopée au développement de la nation


L'épopée, un genre littéraire très riche, éduque, instruit les
citoyens d'une nation. Ces citoyens qui reçoivent une bonne éducation
et une bonne instruction en exploitant les épopées, sent mues par une
volonté de vivre ensemble et de relever ensemble les défis sociaux qui
se présentent à eux. Aussi, l'épopée participe au développement
humain de l'individu vivant dans une nation. Elle lui permet de fuir
l'animosité, comme l'annonce, en d'autres termes, Abou
OUA TT ARA conseiller pédagogique de secteur : « l'exploitation de
l'épopée nous permet de nous réserver, d'être en contact avec notre
culture » 14 1•

Mais au-delà du développement humain des citoyens, ce genre


littéraire pourrait occuper une place de choix dans le développement
économique. Il peut être joué dans des sallesde spectacle, adapté pour
en faire un long métrage (un film)dans le but d'engranger de l'argent,
c'est le cas de l'épopée de Soundita et de la geste de Ségou adaptées

141
Propos recueilli auprès de, Abou OUATTARA conseiller pédagogique de secteur, lors de
l'enquête menée auprès des encadreurs du système éducatif(voir Annexe 4 pp. 373-376).
346

pour en faire des films. Mieux, l'épopée confère au développement


l'aspect durable. Car elle est enseignée aux écoliers qui sont des
enfants.

Le développement durable est celui qui tient compte des


enfants. "Lesquels sont l'espoir de demain".
De façon succincte, voilà comment l'épopée participe ou
pourrait participer au développement d'une nation.

III - 2 : Apport de l'épopée à la construction d'une nation


L'épopée, c'est de l'histoire. En d'autres termes, c'est
l'apologie des faits majeurs, des hauts faits d'un personnage
dynamique qui a marqué, l'évolution d'une société, d'une
communauté voire d'une nation.

Enseigner une épopée à des citoyens, c'est leur insuffler le


dynamisme, le courage, la bravoure du haut personnage historique.
Abondant dans le même ordre d'idée Mme COULIBALY épouse
142
SILVE Fatoumata directrice du CNFPMD avance que « le héros,
dans le récit épique constitue un repère pour la jeunesse qui est
appelée à bâtir la vie de demain».

Avec les qualités du haut personnage, ces jeunes de la nation se


trouvent '' débout comme une seule personne'' pour défendre l'intérêt
commun.

La défense de l'intérêt commun dont font preuve les jeunes est


une manifestation du nationalisme.
Mais que faut-il entendre par nationalisme ?

142
Mme COULIBALY épouse SILUE Fatoumata directrice du CNFPMD, personne consultée lors de
notre enquête au CNFPMD, (voir Annexe 1 pp. 357-363).
349

CONCLUSION
350

Parti du constat que dans les sociétés traditionnelles africaines,


le conte, la légende et l'épopée sont utilisés pour éduquer les enfants
nous avons porté un regard sur le programme scolaire ivoirien, de
1985 à 2010, pour faire l'état des lieux des genres littéraires oraux
enseignés aux écoliers. Aussi avons-nous relevé leur apport dans le
système éducatif ivoirien, dans le développement et la construction
d'une nation. Pour· ce faire, nous avons subdivisé notre travail en trois
parties : la première partie est "objet de l'étude et diagnostique de
l'enseignement du conte, de la légende et de l'épopée, et approche
théorique des concepts ", la seconde partie est "perspectives de
l'utilisation des contes, des légendes et des épopées au primaire,
proportions de sélection de ces productions, les méthodologies et
volumes horaires prévus pour leurs enseignements''. Et quant à la
troisième et dernière partie, elle a porté sur l'étude socio-éducative de
ces trois genres littéraires oraux.
D'abord, dans le premier pan de cette étude, nous avons mis en
évidence "L'objet d'étude" qu'est: « Littérature orale et programme
scolaire ivoirien de 1985 à 2010 », autrement dit, "le conte, la
légende, l'épopée et le programme scolaire ivoirien de 1985 à 201 O".
En effet, les raisons qui ont motivé cette étude sont : le rôle
important joué par ces textes ou genres oraux dans l'éducation des
enfants en milieu traditionnel, et la rareté des travaux de recherche
effectués abordant les concepts de "littérature orale et programme
scolaire ivoirien". Dans cette première partie de notre travail, le
diagnostic de l'enseignement des textes oraux effectué, dans ledit
programme scolaire, a permis de sonder l'étendue de leur
enseignement. Il donne de voir que l'exploitation de ces genres oraux
s'opère en tenant compte de l'âge de l'apprenant, c'est-à-dire que la
351

compréhension de chacun de ces genres oraux est liée au


développement cognitif de l'apprenant ou l'enfant. Aussi avons-nous
découvert, dans cette première partie de notre étude, que les contes
enseignés dans le programme scolaire ivoirien de 1985 à 2010 sont
d'origines diverses ( africaine, européenne, américaine, asiatique,
malgache, seychelloise). Pour ce qui est des légendes et de l'épopée
enseignées, elles sont d'origine africaine. Et plus encore, différents
types de contes, de· légendes, et une épopée humaine ont été enseignés,
de 1985 à 2010, en milieu scolaire ivoirien. Les types de contes
enseignés de 1985 à 2010 sont : les contes à intentions didactiques, les
contes charades, les récits d'imagination pures, les contes de science
fantaisiste. En ce qui concerne les types de légendes enseignés, nous
avons les légendes sociales et une légende héroïque. Au-delà des types
de contes exploités en milieu scolaire ivoirien, de 1985 à 2010, nous
avons relevé trois genres de contes : les contes mâles, les contes
femelles et les contes à féminité amputée ou contes elliptiques.
Ensuite, dans la seconde partie de notre travail, nous avons
découvert que la littérature orale n'est pas une unité pédagogique au
primaire en Côte d'Ivoire. Cependant, ces genres que sont: le conte,
la légende et l'épopée, sont exploités comme corpus dans biens des
unités, exercices et procédés pédagogiques. Et, ces genres littéraires
oraux ou ces textes exploités contenus dans les ouvrages du primaire
sont sélectionnés par l'équipe du "Centre National de Formation et de
production de Matériels Didactiques (CNFPMD). Cette équipe tient
compte du contexte socioculturel, des thèmes abordés dans le
programme scolaire pour sélectionner ces textes oraux à enseigner.
Et, elle tire la majorité de ces œuvres orales d'autres ouvrages,
et en propose-t-elle, selon la culture du collectif. Par ai lieurs, nous
352

avons découvert que les œuvres orales intégrées dans le programme


scolaire ivoirien sont sujettes aux méthodologies des unités, des
exercices pédagogiques dans lesquel(le)s sont-elles utilisées. Et plus
encore, nous avons relevé des limites dans la détermination du volume
horaire affecté à l'enseignement de ces genres oraux. En outre nous
constatons qu'en dehors du volume horaire laissé à l'initiative des
enseignants et des enseignés, celui défini par le Ministère de
l'Education Nationale Ivoirienne, de 1985 à 2010, évolue de façon
décroissante d'unecollecnon à l'autre.

Selon des praticiens (enseignants) cette chute du volume horaire


contribuerait à la grimpée del 'immoralité en milieu scolaire (primaire,
secondaire) et universitaire, autrement dit en milieux juvénile.
Enfin, dans la troisième et dernière partie de notre travail, il
appert que le conte, la légende et l'épopée naissent, vivent et agissent
à l'intérieur d'une société. Ces genres oraux prônent la morale sociale
à travers les thèmes qu'ils abordent. Utilisés ou enseignés en milieu
scolaire ces genres oraux ont bien des effets positifs sur les écoliers et
les enseignants. Et mieux, contribuent-ils au développement et la
construction d'une nation. Aussi constituent-ils le socle d'un
développement durable.

L'introduction du conte, de la légende et de l'épopée dans le


programme scolaire par le ministère de l'éducation nationale est une
action louable.

Cependant, à la lumière du travail que nous venons de réaliser,


il ressort que l'enseignement de ces genres a un statut mineur. Cette
situation, où peu de temps voire peu d'importance est accordé(e) à
l'enseignement de· la littérature orale dans l'enseignement primaire,
augure d'un danger pour la société ivoirienne. En effet, une bonne
Ill
353

exploitation des genres littéraires oraux dans 1 'enseignement primaire


permet aux enfants d'être imbus de vertus morales. En d'autres
termes, ils acquièrent la morale sociale. Laquellecontribue au
développement durable de la nation.
Bien que l'enseignement du conte, de la légende et de 1 'épopée
soit intégré au programme scolaire ivoirien, beaucoup de défis restent
à relever dans l'exploitation de ces genres littéraires oraux dans ledit
programme scolaire.

D'une part, en dehors de l'exploitation du conte, de la légende


et de l'épopée dans des unités et exercices pédagogiques, la littérature
orale mérite d'être conçue comme une unité pédagogique par le
système éducatif. Dans cette unité pédagogique seront enseignés les
genres oraux : le conte, la légende, l'épopée ...
Ces genres oraux devront être enseignés dans les conditions
originelles, c'est-à-dire qu'ils devront "être dits" ou "dramatisés".
D'autre part, le ministère de 1 'Education nationale doit définir le
nombre de textes oraux à enseigner par cours et par an. Il lui faut
sélectionner la majorité de ces œuvres dans le patrimoine culturel du
pays, c'est-à-dire; elles doivent être issues des différents patrimoines
culturels des groupes ethniques qui composent la nation ivoirienne. Ce
mode opératoire de sélection des textes oraux permettra d'obtenir des
œuvres orales dont leur enseignement favorisera la consolidation du
tissu social. En d'autres termes, leur exploitation contribuera à la
construction d'une nation forte. En outre, le ministère de 1 'éducation
nationale pensera à attribuer un volume horaire conséquent à
l'enseignement des textes oraux sélectionnés. Par la même occasion, il
doit accroître le nombre de légendes et d'épopées à enseigner. Quant
au service technique du ministère de 1 'éducation nationale chargé de la
354

sélection des genres littéraires oraux (Le Centre National de


Formation et de' Production de Matériels Didactiques) ; il doit
travailler en collaboration avec le Groupe de Recherche sur les
traditions Orales (G.R.T.O).
Ce groupe de recherche pourra lui offrir son expertise en
littérature orale.

Par ailleurs, les enseignants et les enseignés devront attacher du


pnx à l'exploitation des textes oraux retenus par le ministère de
l'éducation nationale. Et mettre sur pied ou créer des clubs de
littérature orale dans les écoles. Ces clubs, par le biais des prestations,
pourraient procurer de l'argent aux coopératives scolaires. Et même
un concours national pourra être organisé à l'intention de ces clubs de
littérature orale par le ministère de l'éducation nationale.

Ainsi souhaitons-nous que ces suggestions soient pnses en


compte par le système éducatif afin d'atteindre de nouveaux objectifs
voire aller au-delà des objectifs déjà réalisés par l'utilisation de ces
œuvres orales en milieu traditionnel.
En effet, le vrai développement c'est celui qui conjugue les
valeurs endogènes et exogènes. Autrement dit, c'est celui qui
conjugue tradition et modernisme.
Mais que vaut un développement scientifique et économique
dans une société où la morale sociale n'est pas enseignée. Laquelle
morale peut être acquise en exploitant les genres littéraires oraux tels
que le conte, la légende et l'épopée ...
355

Ainsi une société qui fait fi de l'enseignement de cette morale,


et s'attache à d'autres apprentissages est assimilable à un morceau de
beurre exposé aux rayons solaires.
Autrement dit, cette société se dirige inexorablement vers la
décadence.
356

·ANNEXES
357

ANNEXE 1
LESPERSONNESETLESSTRUCTURES
APPROCHEES PENDANT L'ENQUÊTE
360

- KONAN ENIKAN MAEVA KAREN : élève de CM I à


l 'EPC Saint André 3 IEP Yopougon 5
- N'DIA YE ABOUL RAHAMAN IDRIS M. : élève de CM2
à l 'EPC Saint André 3 IEP Yopougon 5

LES INSTITUTEURS
- KANE SEYDOU : directeur de l 'EPP Sogefiha Gare 1 (IEP
Yopougonl)
- HORO PEHOCHO: instituteur à l'EPP Sogefiha gare 1 (ŒP
Yopougonl)
- Mme GNABA EPSE DIBY SEMEY LEONIE : directrice
d'école à l'EPC Assemblée de Dieu/ IEP Yopougon 1
- SINDE YOH SEVERIN: Directeur de l'Ecole
Confessionnelle Hidayatou Nachi-ine IEP Yopougon 3

LES CONSEILLERS PEDAGOGIQUES


- ABOU OUATTARA: CPS (Conseiller pédagogique de
Secteur)/ IEP Yopougon 1
- KOUASSI KOUADIO : CPI (Conseiller Pédagogique
d'Inspection)/ IEP Yopougon 1

LES INSPECTEURS DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE


- KONE SOULEYMANE: Inspecteur de l'enseignement
primaire Maroc-Yopougon
- Fontienhoro née DEZAÏ Lydie Angeline : Inspectrice de
l'enseignement Primaire Agboville-3
- OSSOHOU ADAGBA Pascal : Inpecteur de l'Enseignement
Primaire Yopougon 1
361

LES MEMBRES DU CNFPMD


(CENTRE NATIONAL DE FORMATION ET DE
PRODUCTION DE MATERIELS DIDACTIQUES)

- Responsables administratifs.

Inspecteur de RESPONSABLE
COULIBAL Y épse
l'Enseignement CNFPMD
SIL UE F atoumata
Préscolaire et Primaire
Chef du service
ACHO Akpossan
Professeur de Lycée administratif
Mathieu

- Les rédacteurs

LANIYAN Moulicat Andrée Professeur des CAFOP


KONE Apatcho Christine épse I Conseiller Pédagogique du Préscolaire
OUATTARA et du Primaire
KONE épse OUATTARA
Professeur de Lycée
Fatoumata

Conseiller Pédagogique du Préscolaire


OSSIRI Gobet Thierry Olivier
et du Primaire
Conseiller Pédagogique du Préscolaire
CISSE N'Faly
et du Primaire
Conseiller Pédagogique du Préscolaire
KOUAME Kossonou
et du Primaire
362

- Les rédacteurs

EN HISTOIRE EMPLOI

MANE BLAISE Professeur de CAFOP

AMANY AHOU CLEMENTINE Conseiller Pédagogique du Primaire

OUMAROUATTARA Conseiller Pédagogique du Primaire

VENIN Professeur de CAFOP

i
• '
EN GEOGRAPHIE l'.
.1 t'. ~~
, '
,_ i,_
'- l
ï 1 •

BROU SEKA JEAN HERVE Conseiller Pédagogique du Primaire

KOUADIO KOFFI ALEXANDRE Conseiller Pédagogique du Primaire

MAMADOUSOUMAHORO Professeur de CAFOP

LES ECOLES PRIMAIRES (PUBLIQUES, PRIVEES,


CONFESSIONNELLES)
L'Ecole Primaire Publique SOGEFIHA Gare 1 (IEP Yopougon 1)
L'Ecole Primaire Privée les Cultivés (IEP Y opougon 1)
L'Ecole Primaire confessionnelle Assemblée de Dieu (IEP
Yopougon 1)
L'Ecole Primaire Franco-Arabe HIDAYATOU-NACHI-INE (IEP
Yopougon 3)
L'Ecole Primaire Confessionnelle Saint-André 3 (IEP Yopougon 5)
363

LES CAFOP (LES CENTRES D'ANIMATION ET DE


FORMATION PEDAGOGIQUE)
Le Centre d'Animation et de Formation Pédagogique Bouaké-1
(CAFOP Bouaké-1)
Le Centre d' Animation et de Formation Pédagogique Abidjan
(CAFOP d'Abidjan)

L'E.N.S (ECOLE NORMALE SUPERIEURE)


L'Ecole Normale Supérieure d'Abidjan (ENS d'Abidjan)

LA DIRECTION DE LA PEDAGOGIE
Le Centre National de Formation et de Production de Matériels
Didactiques (CNFPMD) / Ministère de l'éducation nationale Côte
d'Ivoire.
364

ANNEXE2
QUESTIONNAIRE POUR ANAL YSER
LES MANUELS DU PRIMAIRE
365

LE OUESTIONNAffiE POUR MENER L'ENQUETE

1- Dans quelles perspectives les contes, les légendes et épopées sont-


ils intégrés aux manuels scolaires :
a- aux manuels de français ?
b- aux manuels d'histoire?

2- L'enseignement des contes, des légendes et des épopées constitue+


il une libération culturelle?

3- Quel type d'homme veut-on former en enseignant les contes, les


légendes et les épopées ?

4- Que signifie la notion "Ecole et développement" ?


5- Que signifie la notion "Ecole et Nation'' ?

6- Sous la rubrique "Ecole et Nation", dans quelles proportions les


contes, les légendes et les épopées enseignés à l'école primaire sont-
ils ivoiriens ?

7- Où sélectionne-t-on les contes, les légendes et les épopées


enseignés à l'école primaire? (Sont-ils tirés des ouvrages ou sont-ils
recueillis auprès des maîtres de la parole traditionnelle)
8- Comment sont-ils sélectionnés? (Tient-on compte de l'âge de
l'apprenant)

9- Ceux qui sont chargés de la sélection de ces productions ( contes,


légendes et épopées) :

sont-ils des spécialistes de la littérature orale?


travaillent-ils en collaboration avec des spécialistes ?
10- Quelle est l'image du noir à travers ces productions (contes,
légendes et épopées) ?
11- Quelle place tient :
a- le conte dans le développement ?
366

b- la légende dans le développement ?


c- l'épopée dans le développement ?
12- Quelle place tient :

a- le conte dans la construction d'une nation ?


b- la légende dans la construction d'une nation?
c- l'épopée dans la construction d'une nation?
13- Qu'est-ce qui explique, sous la rubrique "Ecole et Nation", la
réduction du nombre de contes, de légendes et d'épopées enseignés à
l'école primaire ?

14- En milieu scolaire, ces productions sont-elles enseignées comme


elles le sont en milieu traditionnel ?
15- Quels types de contes enseigne-t-on à l'école primaire ?
D Contes de science fantaisiste (l'histoire naturelle, astronomique
etc ... )

D Contes à l'intention didactique, tant de morale pure que de


morale pratique.

D Contes égrillards ou contes à combles ( contes avec des propos


grivois, licencieux)

D Contes charades (contes énigmatiques, présentant des difficultés


à comprendre, à interpréter)

16- Quels genres de contes enseigne-t-on à l'école primaire


D Les contes femelles (contes renfermant des chansons)
D Les contes mâles ( contes dépourvus de chansons)
17- Quels types de légendes enseigne-t-on à l'école primaire?
D Les légendes cosmogoniques
CJ Les légendes ethniques
LJ Les légendes héroïques et sociales
18- Quelles types d'épopées enseigne-t-on à l'école primaire?
367

D L'épopée humaine
D L'épopée animale
19- Pensez-vous que les volumes horaires prévus pour l'enseignement
de ces productions ·sont suffisants?
20- Pensez-vous que les méthodologies prévues, pour l'enseignement
de ces productions, ne leur amputent pas leur originalité, à savoir la
valeur traditionnelle ?
368

ANNEXE3
ENTRETIEN AVEC UN MAÎTRE DE
LA PAROLE TRADITIONNELLE
(VENDREDI, 26 AOUT 2011)
369

FICHE D'ENQUÊTE
--------------------
ENTRETIEN AVEC DES MAÎTRES DE LA PAROLE
TRADITIONNELLE
------------------

Nom :KOUYATE
Prénoms : Ladji
Statut : Griot
Nationalité : Ivoirienne
Lieu de résidence : Minignan / département d'Odienné

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'elle différence faites-vous entre le conte, la légende et


l'épopée?

Le conte, la légende, l'épopée sont des paroles, des histoires, qui


permettent d'éduquer, de former les enfants tout comme les grandes
personnes. Un orateur adresse ces paroles à un auditoire.

Conte:

Le conte est une histoire qui n'est pas vraie. Dans cette histoire, on
peut parler des hommes tout comme des animaux. Cette histoire peut
être écoutée par des grandes personnes. Mais en général elle est
utilisée pour éduquer les en enfants. Chez nous les malinkés, le conte
est raconté les soirs à la tombée de la nuit après le dîner.
370

La légende:

La légende est une histoire vraie. Chaque griot (Djéli) la raconte de sa


manière pour la rendre plus captivante et accessible pour l'auditoire (la
société).

Cette histoire parle de l'origine, du déplacement des grandes familles,


des peuples, et de l'installation des villages.

L'épopée:

L'épopée est une histoire vraie. Chaque griot (Djéli) la raconte de sa


manière pour que l'auditoire la comprenne mieux. L'épopée est une
histoire qui relate les grands faits, les hauts faits d'un Empereur, d'un
Roi (Massa ou Massa-tchê) sous son règne. Cette histoire permet à
l'auditoire de prendre pour repère l'Ernpereur ou le Roi dont parle
ladite histoire.

2) A quel âge peut-on enseigner chacun de ces genres aux enfants?


Le Conte peut être raconté à des enfants qui ont six (06) ou sept (07)
ans La légende et l'épopée peuvent être racontées ou enseignées à la
petite fille qui peut aider sa maman à faire la vaisselle, et au petit
garçon qui peut chasser les margouillats, les oiseaux et qui peut
tendre les petits pièges pour capturer les souris, et les rats. C'est-à-dire
la légende et l'épopée peuvent être enseignées à des enfants qui ont
huit (08) ou neuf (09) ans et plus.
371

3) Doit-on enseigner le conte, la légende, l'épopée à l'école


primaire?

OUI I X
NON

Pourquoi?
Ces genres oraux permettent, d'éduquer les enfants, de les former. Ils
leur permettent de se connaître et de pouvoir mieux se conduire dans
la vie. Aussi permettent-ils aux enfants d'être intelligents.
372

ANNEXE4
ENTRETIEN AVEC DES ENCADREURS
DU SYSTEME EDUCATIF
(MERCREDI, 09 NOVEMBRE 2011)
373

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU MINISTERE
DE L'EDUCATION NATIONALE

Nom :ABOU
Prénoms :OUATTARA
Statut : Fonctionnaire
Emploi : CPS (Conseiller Pédagogique de Secteur)
Service : IEP Y opougon 1

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'est-ce qui explique l'absence des contes dans les


ouvrages du CPl ? Ou pourquoi le conte n'est pas enseigné au
CPl?
La lecture pose un problème aux enfants de CPl, ils ne savent pas lire.
L'élève de CP lest très jeune pour comprendre le conte.

2) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CP2, que le conte est


enseigné à l'école primaire?
L'enfant commence à se familiariser avec la langue et son degré de
compréhension commence à se développer. Il peut donc comprendre
un conte.
374

3) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CEl, que la légende est


enseignée à l'école primaire?
La légende est enseignée au CE 1 parce que 1' enfant commence à
prendre contact avec le milieu, il se fait une suite dans les idées, (se
pose beaucoup de questions sur son environnement).

4) Pourquoi ce n'est qu'au CMl et au CM2, que l'épopée est


enseignée à l'école primaire ?
L'épopée est enseignée au CM pour que les élèves puissent se situer
dans le temps, aussi, pour permettre aux enfants d'être stimulés et
copier de bons exemples pour leur réussite future.
Ces bons exemples sont ceux dont fait preuve le héros dans l'épopée.

5) Parmi ces activités suivantes : faire lire un texte oral,


raconter un texte oral ou faire dramatiser (jouer) un texte oral,
laquelle aimez- vous la plus? Et pourquoi?
Dramatiser un texte : parce que la dramatisation permet à l'enfant de
vivre ce qu'il dit.

6) Mettez une croix dans la case devant le genre de conte, qui


vous est plus facile à enseigner aux élèves.

Le conte mâle
Le conte femelle )(

Le conte elliptique
375

7) Pourquoi

Ce conte (conte femelle) capte plus l'attention des enfants, et ceux-ci


le comprennent facilement.

8) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à l'école primaire ? (je coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?

Les textes oraux permettent à l'enfant d'acquérir un éventail de


connaissances, d'expériences, de savoir lire. A travers ces textes qu'il
a lus ou étudiés, l'enfant acquiert des leçons de morale qui facilitent
son intégration dans la société.

9) Vu les emplois du temps, au niveau de chaque cours du


primaire, pensez-vous que le volume horaire affecté à
l'enseignement des textes oraux est suffisant ?
Le temps prévu pour! 'enseignement des textes oraux est insuffisant.

10) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? 'Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
376

Pourquoi?

Pour développer chez les enfants un esprit d'initiative, de combativité,


et faciliter son intégration dans la vie sociale (la société).

11) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votrelangue?
Il y a les contes : les légendes, les épopées, les devinettes, les dictons.

12) Aimerez-vous qu'on les enseigne aussi?


Il serait mieux de les enseigner à l'école primaire.

Pourquoi?
Pour permettre aux enfants de se réserver, d'être en contact avec la
culture africaine. Autrement dit,1 'exploitation de l'épopée, de la
légende, du conte: .. , nous permet de nous réserver, d'être en contact
avec notre culture.

FICHE D'ENQUÊTE
377

ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU MINISTERE


DE L'EDUCATION NATIONALE

Nom :KANE
Prénom (s) : SEYDOU
Statut : FONCTIONNAIRE
Emploi : INSTITUTEUR (DIRECTEUR)
Service : EPP SOGEFIHA GARE 1
(IEP YOPOUGON 1)

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'est-ce qui explique l'absence des contes dans les ouvrages


du CPl? Ou pourquoi le conte n'est pas enseigné au CPl?
Cela est lié au fait que l'élève de CP 1 ne sait ni lire ni écrire
correctement. Il est initié à exploiter une phrase clé ou un petit texte
ne contenant au plus cinq (05) phrases tandis que un conte fait
généralement plus de dix (10) phrases.

2) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CP2, que le conte est enseigné


à l'école primaire?
Au CP2 l'élève est supposé avoir les rudiments pour lire et exploiter
un texte. L'enfant contribue de façon active à l'exploitation d'un conte.

3) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CEl, que la légende est


enseigné à l'école primaire?
378

La légende est une source pour l'histoire. L'histoire est une matière
d'éveil. Les matières d'éveil débutent au CEl. L'histoire étant souvent
basé sur la légende alors on peut dire sans se tromper que la légende
est une matière d'éveil donc à faire aux cours élémentaires.

4) Pourquoi ce n'est qu'au CMl et au CM2, que l'épopée est


enseignée à l'école primaire?
L'épopée étant plus regardant sur les détails constitue une source pour
l'histoire. A cause du volume du texte voire sa complexité, elle sera
mieux perçue par les élèves du cours moyen qui font depuis deux ou
trois (3) ans déjà l'histoire.

5) Parmi ses activités suivantes: faire lire un texte oral, raconter


un texte oral ou faire dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimiez-vous la plus? Et Pourquoi?
Raconter un texte oral capte l'attention des élèves des cours
préparatoires. Du CE au CM je préfère faire lire un texte oral ainsi on
l'exploite ensemble. Les élèves contribuent à leur propre formation,
c'est la méthode active.

6) Mettez une croix dans la case devant le genre de conte, qui vous
est plus facile à enseigner aux élèves.
Le conte mâle
Le conte femelle X
Le conte elliptique

7) Pourquoi?
379

La chanson est comme un aimant qui capte leur attention. En général


les élèves mémorisent facilement la chanson quand bien même qu'on
ne soit pas à la leçon de chant.

8) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende, de


l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI
NON I X·

Pourquoi?
Pour les séances de lecture récréative nous exploitons très souvent le
conte, la légende ou l'épopéecomme moyen pour divertir nos élèves.
Ce qui donne du goût aux élèves qui courent vers les bibliothèques
pour lire des ouvrages.

9) Vu les emplois du temps, au niveau de chaque cours primaire,


pensez-vous que le volume horaire affecté à l'enseignement des
textes oraux est suffisant?
Le volume horaire et les plages horaires ne sont pas suffisants pour
l'enseignement des textes oraux.

10) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI X
NON
Pourquoi?
380

Les contes contiennent des moralités pour nos leçons d'éducation


morale. Les légendes et les épopées initient les élèves à l'histoire
originelle de l'Afrique.

11) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Il existe: le conte, la légende, l'épopée, la devinette et le chant
traditionnel.

12) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui, j'aimerais qu'on les enseigne aussi dans nos écoles.

Pourquoi?

A cause des leçons de moralité, donner les fondements d'une histoire


des peuples et même former des artistes en créant le goût du chant.

FICHE D'ENQUÊTE
381

ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU MINISTERE


DE L'EDUCATION NATIONALE

Nom :HORO
Prénom (s) :PEHOCHO
Statut : FONCTIONNAIRE
Emploi : INSTITUTEUR
Service : EPP SOGEFIHA GARE 1
(IEP YOPOUGON 1)

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'est-ce qui explique l'absence des contes dans les ouvrages


du CPl? Ou pourquoi le conte n'est pas enseigné au CPl?
Au CP 1, la lecture n'est pas tout à fait effective. Elle est basée sur
l'apprentissage des sons. C'est la période de la mise en œuvre des
mécanismes. Or le conte un texte, on ne peut logiquement l'enseigner
au CPl.

2) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CP2, que le conte est enseigné


à l'école primaire?
En général, l'élève du CP2 peut lire de petits textes; donc il est capable
de lire et comprendre un texte (conte).

3) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CEi, que la légende est


enseigné à l'école primaire?
382

Les élèves de CEl ont la notion de temps. Il est plus facile de leur
enseigner la légende qui se base pratiquement sur l'histoire.

4) Pourquoi ce n'est qu'au CMl et au CM2, que l'épopée est


enseignée à l'école primaire?
Le texte est plus long. Le personnage a des qualités qui sont
susceptibles d'être imitées par les élèves de CMI et CM2.

5) Parmi ses activités suivantes: faire lire un texte oral, raconter


un texte oral ou faire dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimiez-vous la plus? Et Pourquoi?
Faire dramatiser un texte oral. Cette activité semble regorge les deux
premières. Car la dramatisation permet de "posséder" le texte.

6) Mettez une croix dans la case devant le genre de conte, qui vous
est plus facile à enseigner aux élèves.
Le conte mâle

Le conte femelle X

Le conte elliptique

7) Pourquoi?
Un conte femelle capte plus facilement l'attention des enfants. II faut
remarquer qu'un conte femelle bien dit reste dans la mémoire de
l'enfant surtout si le chant est intéressant. Ils retiennent souvent le
chant.

8) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende, de


383

l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI
NON X

Pourquoi?

Les quelques contes contenus dans le manuel scolaire aiguisent l'envie


des enfants à lire d'autres contes, légendes ou épopées. Ces genres
offrent goût de la lecture aux élèves.

9) Vu les emplois du temps, au niveau de chaque cours primaire,


pensez-vous que le volume horaire affecté à l'enseignement des
textes oraux est suffisant?
Oui, sauf que certains textes oraux enseignés sont dépourvus de
morale et visent uniquement à véhiculer la connaissance de certaines
structures ( expression orale pour exemple).

10) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI X
NON

Pourquoi?

Bien que relevant de la tradition, ils sont nécessaires pour l'équilibre


de la société et de la famille.

11) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
384

Les proverbes, les légendes, les poèmes, les devinettes, le chant


traditionnel.

12) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Les textes oraux (légendes, contes, épopées ... ) véhiculent le savoir et
contribuent à l'intégration des peuples ivoiriens.En sus, en exploitant
les textes oraux(légendes, contes, épopées ... ) les jeunes citoyens
acquièrent les notions de moral, valorisent la culture africaine en
général et la culture ivoirienne en particulier.

FICHE D'ENQUÊTE
385

ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU MINISTERE


DE L'EDUCATION NATIONALE

Nom : Mme GNABA EPSE DIBY


Prénom (s) : SEMEY LEONIE
Statut : AGENT DU PRIVE
Emploi : INSTITUTEUR
(DIRECTRICE D'ECOLE)
Service : EPC ASSEMBLEE DE DIEU / IEP
YOPOUGON 1

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'est-ce qui explique l'absence des contes dans les ouvrages


du CPl? Ou pourquoi le conte n'est pas enseigné au CPl?
Cela est dû au fait qu'ils sont jeunes pour comprendre le conte. Ils sont
au stade du préapprentissage. Ils ne peuvent pas dégager la moralité
qui est enseignée dans le conte. On doit plutôt leur enseigner les
comptines. C'est bref, ça les égaie et ils apprennent en jouant.

2) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CP2, que le conte est enseigné


à l'école primaire?
Ils sont à la fin de préparatoire. Ils ont appris beaucoup de mots. Ainsi
ils peuvent facilement dégager la moralité enseignée dans le conte.

3) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CEl, que la légende est


enseigné à l'école primaire?
386

C'est à partir de cette classe que les élèves entament l'étude, l'éveil au
milieu donc il peut être capable de faire de petites analyses et des
déductions.

4) Pourquoi ce n'est qu'au CMl et au CM2, que l'épopée est


enseignée à l'école primaire?
A partir de ces classes, les enfants ont acquis beaucoup de
connaissances et peuvent mieux comprendre l'épopée qui est un genre
difficile à comprendre. Au CMI et CM2 savent déduire et analyser car
ils l'ont appris depuis la classe de CEl.

5) Parmi ses activités suivantes: faire lire un texte oral, raconter


un texte oral ou faire dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimiez-vous la plus? Et Pourquoi?
C'est dramatiser un texte oral. Cette activité captive beaucoup plus les
enfants et ils apprennent en jouant. Elle est un moyen pour divertir nos
élèves.

6) Mettez une croix dans la case devant le genre de conte, qui vous
est plus facile à enseigner aux élèves.
Le conte mâle
X

Le conte femelle

Le conte elliptique·

7) Pourquoi?
387

Je le trouve plus simple. Il n'y a de chant à apprendre.

8) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende, de


l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Ces genres oraux permettent d'éduquer et de former les enfants. Cela
leur permettra de connaitre leur culture, leur ethnie et de les valoriser,
puis de connaître celles des autres peuples.

9) Vu les emplois du temps, au niveau de chaque cours primaire,


pensez-vous que le volume horaire affecté à l'enseignement des
textes oraux est suffisant?
Non

10) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie)
Pourquoi?
Pour inculquer assez de notions de moral aux élèves. Et aussi pour
valoriser la culture africaine en général et la culture ivoirienne en
particulier.

OUI X
NON

11) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
388

Le conte, la légende, l'épopée, la poésie-chant, le chant traditionnel

12) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour inculquer assez de notions de morale aux élèves, pour aiguiser
leur esprit et enfin leur permettre de connaître nos valeurs et
traditions.

FICHE D'ENQUÊTE
--------------------
389

ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU MINISTERE


DE L'EDUCATION NATIONALE

Nom :SINDE
Prénom (s) : YOH SEVERIN
Statut : AGENT DU PRIVE
Emploi : ENSEIGNANT (DIRECTEUR)
Service : ECOLE CONFESSIONNELLE
HIDAYATOUNACHI-INE

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'est-ce qui explique l'absence des contes dans les ouvrages


du CPl? Ou pourquoi le conte n'est pas enseigné au CPl?
Pour les élèves de CP 1 :
Le niveau de compréhension et leur très jeunes âge (4 ans, 5 ans) ne
leur permettent pas de saisir le sens des mots utilisés dans les contes.
Ils ne pourront assimiler les contes et les expliquer à d'autres
personnes.

2) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CP2, que le conte est enseigné


à l'école primaire?
C'est à partir de cet âge que l'enfant peut écouter attentivement pour
comprendre le cheminement du conte. Il peut plus ou moins
s'exprimer en français et raconter ce même conte à une autre
personne.
3) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CEl, que la légende est
enseigné à l'école primaire?
390

Au CEl, l'élève peut s'exprimer, écouter les conseils et les


recommandations:
Il peut faire la distinction entre le bien et le mal. Il a la notion du
temps, donc on peut lui enseigner la légende qui s'apparente à
l'histoire.

4) Pourquoi ce n'est qu'au CMI et au CM2, que l'épopée est


enseignée à l'école primaire?
L'épopée est plus complexe que le conte et la légende. Donc ceux qui
peuvent la comprendre sont les grands élèves du primaire. C'est-à-dire
les élèves de CMl et CM2.

5) Parmi ses activités suivantes: faire lire un texte oral, raconter


un texte oral ou faire dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimiez-vous la plus? Et Pourquoi?
Faire dramatiser, parce que l'élève apprend mieux en s'amusant.

6) Mettez une croix dans la case devant le genre de conte, qui vous
est plus facile à enseigner aux élèves.

Le conte mâle
X

Le conte femelle

Le conte elliptique

7) Pourquoi?
391

C'est le conte qui est le plus facile à enseigner en lecture, en lecture


animation (Raconter ou dramatiser un texte).

8) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende, de


l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI
NON I X

Pourquoi?
Ces textes oraux servent beaucoup à éduquer les élèves (enfants). Ils
leur donnent le goût de la lecture. Aussi, lorsque nous exploitons
l'épopée, le conte, la légende avec nos élèves, nous redécouvrons des
valeurs à nous enseignées dans notre tendre enfance.

9) Vu les emplois du temps, au niveau de chaque cours primaire,


pensez-vous que le volume horaire affecté à l'enseignement des
textes oraux est suffisant?
Non, le volume horaire n'est pas suffisant.

10) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI I X
NON

Pourquoi?
392

Pour offrir assez de vertus morales aux élèves, afin qu'ils soient des
agents de développement.

11) Quelles sont lès genres oraux qui existent dans votre langue?
Le proverbe, le chant religieux, le chant traditionnel, le mythe.

12) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui, nous souhaitons que ces genres soient enseignés.

Pourquoi?
Leur enseignement va favoriser une bonne éducation des enfants.
393

ANNEXES
ENTRETIEN AVEC
DES ELEVES DE DIFFERENTES
ECOLES
394

ENTRETIEN AVEC
DES ELEVES DEl'EPV
LES CULTIVES
(MARDI, 29 NOVEMBRE 2011)
395

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :DJAMA
Prénom (s) : Juste Arnol
Âge : 06 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPV Les cultivés
Classe : CP2
Inscrit ( e) sous le matricule : 4609

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?
(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

Le conte .. @) Non
La légende ..
..
Oui G)
L'épopée Oui
ô
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral ou
les types de textes oraux qu'on vous enseigne? (je coche la réponse
choisie).

OUI X
NON
396

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Nous aimons dramatiser un texte oral. Parce qu'on joue et on est
content. On apprend, aussi, ce qu'on dit dans le conte.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Le conte avec le chant est plus intéressant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende, de


l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI

NON I X

Pourquoi?
Le conte est intéressant.
397

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Le conte est intéressant, il nous dit de faire le bien, de ne pas faire le
mal.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, le chant traditionnel, la devinette.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi ?


Oui, nous aimons qu'on les enseigne.

Pourquoi?
Ils sont intéressants et ils nous disent de faire toujours le bien, de ne
pas faire 1 e mal.
398

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
·ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : KESSE
Prénom (s) : Gbeu gbato
Âge : 07 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPV Les cultivés
Classe : CEl
Inscrit ( e) sous le matricule : 4601

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. § Non
..
La légende
.. ® Non
L'épopée Oui
®
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI X
NON
399

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Nous aimons la dramatisation des légendes, des contes ou des épopées
car cette activité nous permet de nous distraire et d'égayer nos
camarades.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ex_]
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Le chant du conte nous donne plus de joie.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI I X
NON

Pourquoi?
400

Parce que leur enseignement permet d'apprendre beaucoup de choses


sur notre société et sur celle des autres.
7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée
à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Parce que leur enseignement véhicule beaucoup de leçons, de morale.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, la légende, le proverbe, le chant traditionnel, la devinette.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui, nous aimerions qu'on les enseigne.

Pourquoi?
Ces textes renferment beaucoup de leçons de morale. Si on les
enseigne les autres vont connaître notre culture ..
401

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :ZOH
Prénom (s) : Droh Romaric
Âge : 08 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPV Les cultivés
Classe : CE2
Inscrit ( e) sous le matricule : 4570

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. § Non
..
La légende
8 Non
L'épopée .. Oui
C9
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
402

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Nous préférons dramatiser un texte oral. Parc qu'on apprend et on
s'amuse.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


J'aime le plus?

Le conte mâle
1 1

Le conte femelle
0
Le conte elliptique.

5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?


Nous aimons le conte femelle, parce que la chanson rend plus
intéressant ce conte.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI

NON I X

Pourquoi?
Leur enseignement nous permet d'apprendre beaucoup.
403

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?
Les contes et les légendes nous éduquent.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, la légende, le chant traditionnel, la devinette.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui, nous voulons qu'on les enseigne.

Pourquoi?
Parce qu'ils enseignent la morale. Et leur enseignement peut faire que
les peuples vont s'aimer.
404

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :TRAORE
Prénom (s) : Dolayé
Âge : 09 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPV Les cultivés
Classe :CMl
Inscrit ( e) sous le matricule : 4401

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte . ® Non
La légende .. @) Non
..
L'épopée
® Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
405

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Dramatiser un texte oral nous plaît, car nous nous amusons et nous
apprenons ce que le texte oral nous enseigne.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?
Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Le conte femelle se faisant avec une chanson, il est plus intéressant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON I X

Pourquoi?
Parce que ces textes nous permettent d'apprendre beaucoup sur la
société.
406

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Parce que l'enseignement des contes, des légendes et d'épopée
contribue à l'équilibre de la société. En plus,l 'épopée, le conte ou la
légende en dehors de nous enseigner des connaissances, nous permet
de nous distraire.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, la légende, l'épopée, le proverbe, le chant traditionnel, la
devinette.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi ?


Oui, nous aimerions qu'on les enseigne.

Pourquoi?

Ils véhiculent le savoir, participent à l'intégration des peuples. Et ils


sont riches en morale.
407

FICHE D'ENQUÊTE
--------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :KARAMOKO
Prénom (s) : Abdoulaye
Âge : 10 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon
Ecole fréquentée : EPV Les cultivés
Classe :CM2
Inscrit ( e) sous le matricule : 4336

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?
(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

Le conte .. @) Non

..
La légende
® Non

L'épopée .. @) Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI X
NON
408

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Nous aimons dramatiser un texte oral. Cela est plus intéressant. Nous
nous amusons et nous apprenons en même temps.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?
Le conte mâle
D
Le conte femelle
0
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Le conte femelle, à cause de la chanson, est plus intéressant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI

NON I X

Pourquoi?
Ces textes nous permettent d'aimer la lecture. Ils nous permettent de
nous s'amuser.
409

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?

Oui, parce que les contes, les légendes et les épopées participent à
notre éducation et à la bonne marche de la société.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, la légende, les chants traditionnels, les devinettes, les
proverbes.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui, nous aimerions qu'on les enseigne.

Pourquoi?
Leur apprentissage va permettre de connaître notre culture.
410

ENTRETIEN AVEC

DES ELEVES DE l'EPP SOGEFIHA

GAREl
(VENDREDI, 09 DECEMBRE 2011)
411

FICHE D'ENQUÊTE
-------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE
--------------------

Nom : MEITE
Prénom (s) : Lassina Kader
Âge : 08 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPP Sogefiha Gare 1
Classe : CP2
Inscrit ( e) sous le matricule : 1195

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

Le conte .. @) Non
..
La légende

..
Oui
®
L'épopée Oui @
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI ·x
NON
412

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Ecouter: parce que j'aime écouter.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
~

Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Parce que j'aime cela.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI I X
NON

Pourquoi?

Ces textes nous permettent d'aimer la lecture. Ils nous permettent de


nous s'amuser.
413

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Parce que j'aime beaucoup.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Des contes qui font pleurer, des contes qui font rire, des contes où on
chante.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Parce que j'aime tous ces genres de contes.
414

FICHE D'ENQUÊTE
--------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE
------------------

Nom :KOUAHO
Prénom (s) : Alain Marc
Âge : 09 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : Sogefiha Gare 1
Classe : CEl
Inscrit ( e) sous le matricule : 0975

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. § Non

La légende .. @) Non

..
L'épopée Oui
®
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI X
NON
415

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
L'activité: lire un texte oral est celui que j'aime le plus car cela me
permet d'approfondir mes connaissances en Français et de découvrir
d'autres cultures par la lecture.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
ŒJ
Le conte femelle
D
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
J'aime ce genre de conte parce qu'il me permet d'être attentif, de ne
pas perdre le fil de ce qui est raconté.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON I X
416

Pourquoi?

On ne doit pas supprimer ces textes car ils nous enrichissent au plan
moral en nous donnant des conseils.

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?

Enseigner beaucoup de légendes serait une bonne chose car cela fait
partie de nos cultures.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les genres qui existent sont: le conte, la légende, le chant traditionnel,
l'épopée.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


J'aimerais qu'on les enseigne aussi à l'école.

Pourquoi?

Toutes ces choses nous aideront à préparer notre vie au plan moral,
social, culturel voire politique en évitant certains pièges ou certains
comportements.
417

FICHE D'ENQUÊTE
-------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE
--------------------

Nom : WOGNIN
Prénom (s) : Akouba Olivia
Âge : 10 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPP Sogefiha Gare 1
Classe : CE2
Inscrit ( e) sous le matricule : 1234

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

Le conte .. @ Non

La légende .. @) Non

L'épopée .. Oui
s
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI X
NON
418

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
J'aime lire un texte oral.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Le chant est intéressant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON X

Pourquoi?
Les contes sont bons pour les enfants. Ils distraient les gens.
419

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?
Les maîtres donnent de bons contes, ces contes nous enseignent les
bonnes manières.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Cet sont : le chant traditionnel, conte, devinette, légende, l'épopée.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
On nous prépare pour la vie.
420

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :N'DRI
Prénom (s) : Anne Joelle
Âge : 10 ans (08/08/2002 à A bobo)
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPP Sogefiha Gare 1
Classe :CMl
Inscrit ( e) sous le matricule : 1073

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. @) Non

La légende .. ® Non

..
L'épopée
® Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
üe coche la réponse choisie).

OUI X
NON
421

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Dramatiser un texte oral, parce que cette activité permet de s'épanoui
et de maîtriser le texte.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Il est plus intéressant à cause du chant qu'il comporte.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON X
422

Pourquoi?
Ils contiennent des leçons de morale qui peuvent nous aider dans la
VIe.

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Parce qu'il est nécessaire de nous former moralement.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les contes, les épopées, les proverbes et le chant traditionnel.
La devinette.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Parce que je voudrais que les autres peuples connaissent nos
coutumes.
423

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :KONE
Prénom (s) : Ouata Zénab
Âge : 10 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPP Sogefiha Gare 1
Classe :CM2
Inscrit ( e) sous le matricule : 1001

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

Le conte .. § Non

..
La légende
® Non

L'épopée .. @) Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI
NON X
424

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Nous aimons lire les textes oraux, car ils sont très intéressants.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Il permet de découvrir de nouveaux chants.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON X

Pourquoi?
J'aime le conte, la légende, l'épopée car ils m'éduquent.

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


425

à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Nous avons plusieurs leçons à apprendre dans ces textes.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, l'épopée, le chant traditionnel.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Leur enseignement seraune découverte pour mes camarades. Ils vont
connaitre ma culture.
426

ENTRETIEN AVEC DES ELEVES


DE l'EPC ASSEMBLEE DE DIEU
(VENDREDI, 16 DECEMBRE 2011)
427

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : THIEMELE
Prénom (s) : ATTAHI CHRIST SALOMOND
Âge : 7 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Y opougon 1
Ecole fréquentée : EPC Assemblée de Dieu
Classe : CP2
Inscrit (e) sous le matricule : 0951

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

.
Le conte

..
® Non

La légende Oui @
L'épopée .. Oui cg
2) Aimez-vous Iir.e, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI X
NON
428

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Lire un texte oral, parce que ça me permet de savoir lire et ça
m'amuse.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
~

Le conte elliptique.
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Parce que le chant m'amuse et me fait danser et je suis plus content.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI X
NON

Pourquoi?
Parce qu'ils permettent de connaître beaucoup de choses.
429

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Parce qu'ils enseignent beaucoup de choses et amusent les élèves.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Ce sont les contes, les légendes, les devinettes et les chants qui
existent dans notre langue.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi ?


Oui

Pourquoi?
Parce qu'ils m'amusent beaucoup et développent ma connaissance, me
rendent content.
430

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :POKOU
Prénom (s) : ADJOUA L YNDA
Âge : 7 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Y opougon 1
Ecole fréquentée : EPC Assemblée de Dieu
Classe : CEl
Inscrit (e) sous le matricule : 0975

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. § Non

La légende .. @) Non

L'épopée .. Oui G)
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
431

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Dramatiser un texte oral pour mieux comprendre et vivre le conte,
le texte oral.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle

Le conte femelle

Le conte elliptique

5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?


Ce conte est plus amusant à cause du chant qu'il comporte.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI

NON X

Pourquoi?
Cela me permet de connaître d'autres cultures.
432

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
C'est pour connaître les leçons de morale.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Ce sont le conte, la légende, l'épopée, la devinette, la poésie, le chant
traditionnel

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi ?


Oui

Pourquoi?
L'exploitation des textes oraux(légendes, contes, épopées ... ) permet
de découvrir notre peuple et ceux des autres.
433

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :SORO
Prénom (s) : CHANTANA MOHAMED
Âge : 8 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Y opougon 1
Ecole fréquentée: : EPC Assemblée de Dieu
Classe : CE2
Inscrit (e) sous le matricule : 0997

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

Le conte .. @) Non

..
La légende

..
® Non

L'épopée Oui @
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI X
NON
434

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
J'aime lire un texte oral, parce qu'il me permet de m'améliorer, de
connaître les histoires et de beaucoup apprendre.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
0
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
J'aime le conte femelle car il est intéressant à cause du chant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON X

Pourquoi?
Parce que les textes oraux nous éduquent, nous forment pour être des
bons élèves.
435

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?
On doit enseigner ces textes pour améliorer notre lecture, nous donner
aussi les leçons de morale.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Ce sont la devinette, les chants traditionnels.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi ?


Oui

Pourquoi?
Parce que nous avons plusieurs groupes ethniques, et on ne connaît
pas leurs chants et leurs devinettes.
436

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :AHOUTY
Prénom (s) : ALLE ERICKA
Âge : 9 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPC Assemblée de Dieu
Classe : CM!
Inscrit (e) sous le matricule : 0770

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte @) Non

La légende
® Non

L'épopée @) Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ge coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
437

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourq uoi ?
J'aime écouter un texte oral, car écouter attentivement facilite
la compréhension du texte oral.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
QJ
Le conte femelle
D
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Je le trouve facile.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON X

Pourquoi?
Ceci permet de connaître l'histoire et valoriser les valeurs culturelles.
438

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Pour donner de la valeur à nos leçons de morale.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Le conte, la légende, la devinette, le chant traditionnel

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Tout ceci nous permettra de mieux connaître nos cultures ivoiriennes
et africaines.
439

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : N'GUESSAN
Prénom (s) : EPY MARIE AUDE SARAH
Âge : 10 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 1
Ecole fréquentée : EPC Assemblée de Dieu
Classe : CM2
Inscrit (e) sous le matricule : 1205

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure: oui ou non)

..
Le conte
® Non

..
La légende

.
® Non

L'épopée @) Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
440

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
J'aime lire un texte oral, parce que ça contient la morale. J'enrichis
mon vocabulaire, je découvre des nouveaux mots.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
0
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Parce qu'il y a le chant qui soutient le conte.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI

NON X

Pourquoi?
Parce qu'il est important d'enseigner ces différents textes qui nous
éduquent.
441

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?
Parce qu'ils permettent à l'enfant d'être bien éduqué, d'aimer la lecture.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les genres oraux qui existent dans notre langue sont : les chants des
danses, les chants traditionnels.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
C'est parce que ces genres permettent à l'enfant de comprendre son
ethnie, sa langue, et d'être bien éduqué.
442

ENTRETIEN AVEC
DES ELEVES DEHIDAYATOU
(E P C FRANCO-ARABE)
(MARDI, 20 DECEMBRE 20011)
443

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : OUATTARA
Prénom (s) :YACOUBA
Âge : 9 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 3
Ecole fréquentée : Hidayatou (Ecole Primaire
confessionnelle)
Classe : CP2
Inscrit (e) sous le matricule : 1023

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

..
Le conte

..
® Non

La légende Oui
~

L'épopée .. Oui C9
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
444

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi?
J'aime jouer un texte oral. C'est intéressant et amusant.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
C'est parce qu'on chante dans ce conte.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON I X

Pourquoi?
Le conte nous enseigne de faire ce gui est bon.
445

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Ces textes nous permettent de faire ce qui est bon, et nous demande
de ne pas faire les mauvaises choses.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les chants, les contes.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Les gens vont connaître notre culture, et nous allons connaître celles
des autres.
446

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : SANDIWIDI
Prénom (s) : IBRAIDM
Âge : 12 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Y opougon 1
Ecole fréquentée : EPC Hidayatou NACHI-INE
Classe : CEl
Inscrit (e) sous le matricule : 0604

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. 8 Non

La légende .. Non
~

L'épopée .. Oui
~

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
447

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
Ecouter un texte oral, parce que cela me plaît.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
0
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Pour apprendre beaucoup de choses dans la joie que le chant du conte
nous donne.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON I X

Pourquoi?
Parce qu'ils enseignent beaucoup de choses, et surtout la morale.
448

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Pour connaître la vie et savoir vivre.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les contes, les proverbes, les chants traditionnels.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour que les autres connaissent ma culture.
449

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : DOSSO
Prénom (s) : ABOUBACAR
Âge : 9 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Y opougon 3
Ecole fréquentée : EPC Hidayatou NACHI-INE
Classe : CE2
Inscrit (e) sous le matricule : 276

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

..
Le conte
® Non

La légende .. § Non

L'épopée .. Oui C9
2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral
ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
450

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
J'aime lire un texte oral, parce qu'il me permet de connaître le
vocabulaire et les syntaxes.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
0
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Parce qu'il me donne des conseils et en même temps il me donne la
joie avec le chant qu'il comporte.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON I X

Pourquoi?
Ils nous permettent de comprendre et de comparer la vie d'autrefois et
celle d'aujourd'hui,. et ils nous éduquent.
451

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI
NON I X

Pourquoi?
Pour avoir une bonne éducation.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Ce sont le conte, l'épopée, les chants traditionnels.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour connaître ma culture et ma tradition, la culture des autres.
452

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :KAMAGATE
Prénom (s) : KASSOUM
Âge : 9 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Y opougon 3
Ecole fréquentée : EPC Hidayatou NACHI-INE
Classe : CMI
Inscrit (e) sous le matricule : 299

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte .. Non
~

La légende .. § Non

L'épopée .. § Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
453

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
J'aime lire un texte oral, cela me forme, m'éduque, et j'enrichis mon
vocabulaire.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
ŒJ
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
J'aime ce conte parce qu'il est intéressant à cause du chant qu'il
renferme.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI
NON I X

Pourquoi?
Ces textes servent à éduquer les élèves (les enfants).
454

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI X
NON

Pourquoi?
Ces textes enseignent aux élèves, beaucoup de leçons de morale.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les genres oraux qui existent dans notre langue sont: les contes, les
proverbes, et les chants dans notre langue.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui, j'aimerais qu'on les enseigne.

Pourquoi?
Parce que ces genres sont riches en morale, et ils permettent de
connaître notre culture.
455

FICHE D'ENQUÊTE
----------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :ADAMA
Prénom (s) : CHERIF
Âge : 10 ans
DREN : Abidjan 03
IEP : Yopougon 3
Ecole fréquentée : EPC Hidayatou NACHl-INE
Classe : CM2
Inscrit (e) sous le matricule : 1354

LE QUESTIONNAIRE

1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont-enseignés?


(pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)

Le conte @ Non

La légende § Non

L'épopée § Non

2) Aimez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte d'oral


ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne?
(je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON
456

3) Parmi ces activités suivantes: lire un texte oral, écouter texte


oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous la
plus? Et pourquoi ?
J'aime lire un texte oral, parce qu'il peut m'aider à éviter des fautes
grammaticales. Et il m'aide à enrichir mon vocabulaire.

4) Je mets une croix dans la case devant le genre de conte que


j'aime le plus?

Le conte mâle
D
Le conte femelle
0
Le conte elliptique
D
5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?
Le conte femelle avec le chant qu'il referme est plus intéressant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à école primaire? (Je coche la réponse choisie)

OUI

NON I X

Pourquoi?
On ne doit pas supprimer cet enseignement, parce qu'il permet aux
457

élèves d'être intelligents, et contient beaucoup de leçons de morale. En


effet,l 'exploitation des textes oraux( épopée, conte, légende ... ) nous
permet d'em·ichir notre vocabulaire, d'acquérir des notions de
grammaire, d'orthographe et de connaitre notre culture et celles des
autres.

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et d'épopée


à l'école primaire? (Je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
On doit enseigner beaucoup de ces textes pour bien éduquer les
élèves.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les genres oraux qui existent dans notre langue sont: la devinette, le
proverbe, les chants dans notre langue maternelle.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Parce qu'ils sont beaucoup riches en morale. Si on les enseigne, cela
va nous permettre de connaître notre culture et celle des autres.
458

ENTRETIEN AVEC
DES ELEVES DE L'EPC
SAINT-ANDRE 3
(MARDI, 10 JANVIER 2012)
459

FICHE D'ENQUÊTE
------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom: Malan
Prénom (s): Pierre Alain Emmanuel
Age: 07 ans
DREN: Abidjan 3
IEP: Yopougon 5
Ecole fréquentée: EPC Saint André 3
Classe: CP2
Inscrit (e) sous le matricule: n°2705

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont enseignés ?
(Pour chaque réponse,j'entoure: oui ou non)
Le conte @ Non
La légende Oui Non
L'épopée Oui Non

2) Aimerez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte


d'oral ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne? Ue coche
la réponse choisie)

X
460

3) Parmi ces activités suivantes : lire un texte oral, écouter un


texte oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimez-vous la plus ? Et pourquoi ?
Nous aimons lire les textes oraux, car ils sont très
intéressants.Lire les textes oraux nous permet de découvrir des
choses de la vie et savoir lire correctement les autres textes.

4) Je mets une croix dans la devant le genre de conte que


j'aime le plus ?
Le conte mâle
Le conte femelle
Le conte elliptique

5) Pourquoi aimerez-vous ce genre de conte ?


Les contes femelles sont plus intéressants à cause de la chanson
qu'ils comportent.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à l'école primaire? Ue coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Ces textes oraux nous donnent beaucoup de conseils.
461

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? Ge coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Pour connaître beaucoup de leçons de morale et savoir bien vivre et
être poli.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue ?
Les contes, les chants traditionnels

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigner aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour que les élèves connaissent leur tradition et leur culture (la culture
africaine).
462

__FICHE D'ENQUÊTE __
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom: Koffi
Prénom ( s) : Daniel Moayé Marie Raïssa
Age: 8 ans
DREN: Abidjan 2
IEP: Yopougon
Ecole fréquentée: Saint-andré 3
Classe: CEl
Inscrit ( e) sous le matricule: 2441

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont enseignés ?
(Pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)
Le conte @ Non

La légende @ Non

L'épopée Oui Non

2) Aimerez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte


d'oral ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne? Ue coche
la réponse choisie)

OUI I X
NON
463

3) Parmi ces activités suivantes : lire un texte oral, écouter un


texte oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle aimez-vous
la plus ? Et pourquoi ?
Lire un texte oral,. car cela me permet de savoir bien lire.

4) Je mets une croix dans la devant le genre de conte que


j'aime le plus?
Le conte mâle
Le conte femelle
)(
Le conte elliptique

5) Pourquoi aimez-vous ce genre de conte?


Le conte femelle est plus intéressant à cause de la chanson.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à l'école primaire? Ge coche la réponse choisie).

NON I X

Pourquoi?
Parce que ces textes participent à l'éducation et à la formation des
élèves.
464

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? Ue coche la réponse choisie).

Pourquoi?
Pour connaître beaucoup de leçons de morale et savoir bien vivre dans
la société.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les contes, les chants traditionnels

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigner aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour que les élèves connaissent leur tradition et leur culture (la culture
africaine).
465

FICHE D'ENQUÊTE
------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom :Coffi
Prénom (s) : Essoh Meleyou Marie Christelle
Age: 9 ans
DREN: Abidjan 3
IEP: Yopougon
Ecole fréquentée: Saint-André 3
Classe: CE2
Inscrit (e) sous le matricule: 2482

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont enseignés ?
(Pour chaque réponse,j'entoure: oui ou non)
Le conte @ Non

La légende Non

L'épopée Oui Non

2) Aimerez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte


d'oral ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne? üe coche
la réponse choisie)

OUI I X
NON
466

3) Parmi ces activités suivantes : lire un texte oral, écouter un


texte oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimez-vous la plus ? Et pourquoi ?
J'aime écouter et lire un texte oral. Le lire pour enrichir mon
vocabulaire.

4) Je mets une croix dans la devant le genre de conte que


j'aime le plus?
Le conte mâle
Le conte femelle
)(
Le conte elliptique

5) Pourquoi aimerez-vous ce genre de conte ?


J'aime ce genre de conte parce qu'avec la chanson, le conte est
plus attrayant et plus captivant.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à l'école primaire? Ue coche la réponse choisie).

OUI
NON X

Pourquoi?
Parce que ces textes participent à l'éducation et à la formation des
élèves.
467

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Pour maintenir nos cultures, nos traditions ...

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les proverbes et les chants traditionnels

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigner aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour perpétuer la tradition de ma région et celle des autres.
468

FICHE D'ENQUÊTE
------------------
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : Konan Enikan


Prénom ( s) : Maèva Karen
Age: 9 ans
DREN: Abidjan 3
IEP: Yopougon 5. ·
Ecole fréquentée: EPC Saint André 3
Classe: CMI
Inscrit (e) sous le matricule: n°2750

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont enseignés ?
(Pour chaque réponse, j'entoure : oui ou non)
Le conte @ Non

La légende · : Non

L'épopée Non

2) Aimerez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte


d'oral ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne? (je coche
la réponse choisie)

OUI X
NON
469

3) Parmi ces activités suivantes : lire un texte oral, écouter un


texte oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimez-vous la plus ? Et pourquoi ?
Lire un texte parce que cela me permet de découvrir des choses
de la vie et de faire de bonnes dictées.

4) Je mets une croix dans la devant le genre de conte que


j'aime le plus ?
Le conte mâle
Le conte femelle
X
Le conte elliptique

5) Pourquoi aimerez-vous ce genre de conte ?


Les contes femelles sont plus intéressants à cause de la chanson
qu'ils comportent.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à l'école primaire ? (je coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Parce qu'ils donnent des informations sur le passé et des leçons de
morale.
470

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? (je coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Parce que ces textes oraux éduquent les enfants.

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue ?
Les contes, les proverbes, les légendes, les devinettes.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigner aussi?


Oui, pour que les autres élèves qui ne sont pas de mon ethnie
comprennent ma culture. Il en est de même pour moi.

Pourquoi?
Pour que les enfants soient bien éduquer et comprennent leur culture
(la culture africaine).
471

__FICHE D'ENQUÊTE __
ENTRETIEN AVEC L'ELEVE

Nom : N'Diaye
Prénom ( s) : Aboul Rahaman Idris M.
Age: 10 ans
DREN: Abidjan 3
IEP: Y opougon 5
Ecole fréquentée: EPC Saint André 3
Classe: CM2
Inscrit ( e) sous le matricule: 217 5

LE QUESTIONNAIRE
1) Est-ce que les textes oraux suivants vous sont enseignés ?
(Pour chaque réponse,j'entoure: oui ou non)
Le conte @ Non

La légende @) Non

L'épopée (§;) Non

2) Aimerez-vous lire, écouter et dramatiser le type de texte


d'oral ou les types de textes oraux qu'on vous enseigne? (je coche
la réponse choisie)

Oill I X
NON
472

3) Parmi ces activités suivantes : lire un texte oral, écouter un


texte oral ou dramatiser (jouer) un texte oral, laquelle
aimez-vous la plus? Et pourquoi?
j'aime dramatiser parce que je retiens vite et apprends mieux en
m'amusant.

4) Je mets une croix dans la devant le genre de conte que


j'aime le plus?
Le conte mâle
Le conte femelle )(

Le conte elliptique

5) Pourquoi aimerez-vous ce genre de conte ?


Ce conte est plus intéressant à cause de la chanson.

6) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende,


de l'épopée à l'école primaire? (je coche la réponse choisie).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Ces textes oraux nous instruisent et nous donnent beaucoup de
conseils.
473

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? Ue coche la réponse choisie).

OUI I X
NON

Pourquoi?
Ces textes forment, éduquent les enfants (élèves).

8) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les contes, les proverbes, les chants, les devinettes.

9) Aimeriez-vous qu'on les enseigner aussi?


Oui

Pourquoi?
Ces genres oraux participent à l'éducation des écoliers.
474

ANNEXE6

ENTRETIEN AVEC
LES RESPONSABLES DU CNFPMD
(M_ERCREDI, 18 JANVIER 2012)
475

FICHE D'ENQUÊTE

ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU


MINISTERE L'EDUCATION NATIONALE

LES MEMBRES DU CNFPMD

LE QUESTIONNAIRE

1) Qu'est-ce qui explique l'absence des contes dans les ouvrages


du CPl ? Ou pourquoi le conte n'est pas enseigné au CPl ?
L'absence du conte au CPl est le fait d'une option qui tient compte de
l'âge mental de l'enfant.
En effet, l'élève de cette classe n'est pas encore apte à une lecture
courante lui permettant de comprendre le message véhiculé par le
conte (message abstrait).

2) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CP2, que le conte est


enseigné à l'école primaire ?
A ce niveau, l'âge de mental de l'enfant qui est le stade des opérations
concrètes et ses acquis en lecture lui permettent de lire un conte et
d'en dégager la leçon de vie ou morale. Le conte qui lui est proposé
est soutenu par une illustration.
476

3) Pourquoi ce n'est qu'à partir du CEl, que la légende est


enseignée à l'école primaire ?
Au CEl, l'âge mental de l'élève (stade des opérations concrètes) lui
permet d'envisager des événements qui surviennent en dehors de sa
propre vie. Il est donc plus à mesure de percevoir le message véhiculé
par la légende qui est un récit traditionnel mettant en scène des
personnages fabuleux dans des situations exceptionnelles et
merveilleuses.

4) Pourquoi ce n'est qu'au CMl et au CM2, que l'épopée est


enseignée à l'école primaire?
A ce niveau, l'enfant est stade des opérations formelles. Il peut utiliser
une logique formelle et abstraites et réfléchir sur des possibilités et des
questions morales comme la justice. Il est donc plus apte à saisir le
message contenu. dans une épopée (long récit plus souvent en vers
relatant les hauts faits d'un personnage mythique en recouvrant
généralement au surnaturel.

5) Doit-on supprimer l'enseignement du conte, de la légende, de


l'épopée à l'école primaire? Ue coche la réponse choisie).

OUI
NON I X
477

6) Vu les emplois du temps, au niveau de chaque cours


primaire, pensez-vous que le volume horaire affecté à
l'enseignement des textes oraux est suffisant?
A l'instar des textes écrits, les textes oraux sont un moyen de faire
asseoir une notion. Ils n'ont donc pas un volume horaire défini, étant
donné que fondamentalement, il ne s'agit pas d'enseigner, proprement
dit, ces genres.

7) Doit-on enseigner beaucoup de contes, de légendes et


d'épopées à l'école primaire? Ue coche la réponse).

OUI

NON I X

Pourquoi?
Au CE et au CM; les textes sont liés aux thèmes à l'étude, donc il
s'agit, dans l'optique de diversifier les supports de lecture, de proposer
des contes, des légendes et des épopées. L'option est donc de distiller
à petits doses ces textes oraux qui feront l'objet d'une étude
approfondie au secondaire.

8) Le CNFPMD dispose-t-il d'une banque, bien fournie, de


textes oraux?
Non
478

Si non que compterez-vous faire pour doter le CNFPMD de textes


oraux?
Trouver des documents ou des textes oraux par l'intermédiaire des
maisons d'Edition ou du MEN, se référer aux universités, au Centre
National de Recherche sur la Tradition Orale.

9) Quelles sont les genres oraux qui existent dans votre langue?
Les contes, légendes, épopées, devinettes, charades, histoires drôles, le
didaga.

10) Aimeriez-vous qu'on les enseigne aussi?


Oui

Pourquoi?
Pour revaloriser la tradition africaine, et initier les élèves à l'art
de bien parler.
479

FICHE D'ENQUÊTE

ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DU


MINISTERE L'EDUCATION NATIONALE

LES MEMBRES DU CNFPMD

Quelles sont les étapes du dévéloppement de l'intelligence chez


l'enfant?
Comme le tableau ci-dessous l'indique, les étapes du
dévéloppement cognitif sont fonctionnellement liées à l'âge de
l'enfant.

SUJET ETAPES DU
AGE
(apprenant) DEVELOPPEMENT COGNITIF

0 à 2 ans L'étape sensorimotrice

2 à 7 ans L'étape préopératoire


Enfant
7 à 12 ans L'étape des opérations concrètes

12 à
L'étape des opérations formelles
l'adolescent
480

ANNEXE7
DES EXEMPLES D'EMPLOIS
DU TEMPS

! •
481

DES EXEMPLES D'EMPLOIS


DU TEMPS
SOUS LES RUBRIQUES
"ECOLE ET DEVELOPPEMENT"
ET
"ECOLE ET NATION"
482

DES EXEMPLAIRES D'EMPLOIS DU


TEMPS
SOUS LA RUBRIQUE ''ECOLE ET
DEVELOPPEMENT''
483

EMPLOI DU TEMPS CPl

07h45MATIN semaine ......... 07h45MATIN semaine .........


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' M 07h45 - 08h25 E.P.S 40
08h00 - 08h40 E.P.S 40' 08h25 - 08h55 Langage 4 30
08h40 -0 9h20 Lecture 1 40' 08h55 - 09h20 A.E.C 25
u 09h20 - 1 OhOO Mathématique
RECREATION
40'
A 09h20 - 1 OhOO Lecture 4
RECREATION
40

1 Oh 15 - 1 Oh50 Langage 1 35' 10hl5-10h45 Langage 5 30'


1 Oh50 - 1 1 h20 E.C.M 30' 1 Oh45 - 1 1 h20
Mathématique 35
N i 111120- 121100 Lecture 2 40' R 11 h20 - 12h00Lecture 5 40
14h45 APRES-MIDI semaine ......... 14h45 APRES-MIDI semaine .........
14h45 - 15h20 Langage 2 35' 14h45 - 15h25 Mathématique
140
15h20 - 16h00 Mathématique 40' 15h25 - 16h00 Langage 6 35
D RECREATION D RECREATION
16hl5- 16h55 Lecture 3 40' 16h 15 - 16h55 Lecture 6 40
16h55 - 17h30 Langage 3 35' 16h55- 17h10 Ecriture 15
I 1 I 17h 10 - 17h30 Expression écrite 20

J 1 07h45 - 08h25 E.P.S 40' V 07h45 - 08h 15 Langage 9 30


08h25 -0 9h05 Lecture 1 40' 08h 15 - 08h55 Lecture 4 40
09h05 - 09h35 A.E.C 30' E 08h55 - 09h 15 Poésie 20
09h35 - 1 OhOO E.C.M 25' 09h 15 - 09h45 E.C.M 30
E 1 ---'-------~-- N 09h45 - 1 OhOO Ecriture 15
RECREA TJON RECREATION
l Oh 15 - 1 Oh45
Langage 7 30' D I Oh 15 - 1 Oh45Langage 10 30
U 1 1 Oh45 - 11 h20
Mathématique 35' 1 Oh45 - 11 h20 Mathématique 35
1 1 h20 - 12h00
Lecture 2 . 40' R 1 1 h20 - 12h00 Lecture 5 . 40
14h45 APRES-MIDI semaine......... 14h45 APRES-MIDI semaine .
14h45 - 15h25 Mathématique 40' E 14h45 - 15h30 1 Lecture 6 140
D l 15h25 - 16h00 Langage 8 35' 15h30 - 16h00 Expression écrite 35
Entrainement-Production
RECREATION U RECREATION
16h 15 - 16h55 Lecture 3 40' 1 16h 15 - 16h45 Mathématique 30'
I 1 16h55-17h15 Poésie 20' 16h45-17h15 A.E.C 30'
17h 15 - 17h30 Ecriture 15' 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
484

EMPLOI DU TEMPS CP2

07h45MATJN semaine ......... 07h45MATIN semaine .........


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' M 07h45 - 08h25 E.P.S 40
08h00 - 08h40 E.P.S 40' 08h25 - 08h55 Langage 4 30
08h40 -0 9h20 Lecture 1 40' 08h55 - 09h20 A.E.C 25

u 09h20 - 1 OhOO Mathématique


RECREATION
40'
A
09h20 - l OhOO
RECREATION
Lecture 4 40

1 Oh 15 - 1 Oh50 Langage 1 35' 10h15 - 10h45 Langage 5 30


10h50-11h20 E.C.M 30' !Oh45- 11h20 Mathématique 35
N l lh20-12h00 Lecture 2 40' R 11 h20 - 12h00 Lecture 5 40
14h45 APRES-MIDI semaine ......... 14h45 APRES-MrDI semaine .........
14h45 - 15h20 Langage 2 35' 14h45 - 15h25 Mathématique
140
15h20 - 16h00 Mathématique 40' 15h25 - 16h00 Langage 6 35
D RECREATION D RECREATION
16h15 - 16h55 Lecture 3 40' 16h15 - 16h55 Lecture 6 40
16h55 - 17h30 Langage 3 35' l6h55- l7hl0 Ecriture 15
I I 17h10- l7h30 Expression écrite 20

J 1 07h45 - 08h25 E.P.S 40' V 07h45 - 08h 15 Langage 9 30


08h25 -0 9h05 Lecture 1 40' 08h 15 - 08h55 Lecture 4 40
09h05 - 09h35 A.E.C 30' E 08h55 - 09h 15 Poésie 20
09h35 - 1 OhOO E.C.M 25' 09h 15 - 09h45 E.C.M 30
E 1 ~------~-- N 09h45 - l OhOO Ecriture 15
RECREATION RECREATION
l Oh 15 - l Oh45 Langage 7 30' D I Oh 15 - 1 Oh45 Langage 10 30
U 1 1 Oh45 - 11 h20 Mathématique 35' 1 Oh45 - 11 h20 Mathématique 35
11 h20 - 12h00 Lecture 2 . 40' R 11 h20 - 12h00 Lecture 5 . 40
14h45 APRES-MIDI semaine......... 14h45 APRES-MIDI semaine .
14h45 - 15h25 Mathématique 40' E 14h45 - 15h30 1 Lecture 6 140
Dl 15h25 - 16h00 Langage 8 35' 15h30 - 16h00 Expression écrite 35
Entrainement-Production
RECREA TTON U RECREATION
16h 15 - 16h55 Lecture 3 40' 1 16h 15 - 16h45 Mathématique 30'
I 1 16h55-17h15 Poésie 20' 16h45-17hl5 A.E.C 30'
l 7h l 5 - 17h30 Ecriture 15' 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
485

EMPLOI DU TEMPS CEl

07h45MATIN semaine ......... 07h45MATIN semaine .........


07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' 07h45 - 08h 15 E.P.S 30'
L I osnoo - osh4o E.P.S 40' M 08h 15 - 08h35 E.C.M 20'
08h40 -0 9h 10 Vocabulaire usuel 30' 08h35 - 09h 15 Lecture texte, séance 1 40'
09h 10 - 09h25 Exer. de vocabulaire 15' 09h 15 - 09h45 Orthographe 30'

u 09h25 - 1 OhOO Lecture texte l


RECREATION
35'
A
09h45 - I OhOO Exer. d'orthographe
RECREATION
15'

1 Oh 15 - I Oh55
Mathématique 40' l Oh 15 - 1055 Mathématique 40'
101155- 11h25 Structures orales 1 30' 1 Oh55 - 1 1 h20 Expression orale 1 25'
N 11h25 - 12h00 Histoire 35' R 11 h20 - 12h00 Géographie 40'
14h45 APRES-MIDI semaine ......... 14h45 APRES-MIDI semaine .........
14h45-15hl5 Structures orales 2 30' 14h45 - 15h 15 1 Expression écrite l /2 130'
D I 151115 - 15h30 Ecriture 15' l 5h 15 - 16h00 Sciences et technologie 45'
15h30 - 16h00 A.E.C 30' D
RECREATION RECREATION
16h 15 - l 6h50 Exer. Mathématique 35' l6hl5- 16h45 Exer. de mathématique 30'
I 1 16h50 - 17h30 Lecture texte 1, séance 2 40' I 16h45 - 17h00 Ecriture 15'
17h00 - 17h 15 Expression corporelle 15'

J
07h45 - 08h l 5
1 081115-0 8h45
08h45 - 09h30
09h30 - I OhOO
E.C.M
Lecture texte 2, séance 2
Sciences et technologie
Lecture/ Animation
30 1
30'
45'
30'
V
-r-:-,
07h45 - 08h00
08h00 - 08h30
08h30 - 08h55
08h55 - 09h30
E.C.M
Grammaire
Exer. structuraux 2
Histoire
15'
30'
25'
35'
09h30 - I OhOO Dictée préparée 30'
E N
(exécution+ correction)
RECREATION RECREATION
10hl5- 10h55 Mathématique 40' J Oh 15 - I Oh50
Mathématique 35'
u 1101155- 11h30
11 h30 - 12h00
Dictée préparée
Expression orale 2
35'
30'
D I Oh50 - I I h20
Expression écrite 2/4
Lect. à l'initiative du maître
I I h20 - J 2h00
30'
40'
14h45 APRES-MIDI semaine ......... R 14h45 APRES-MlDI semaine .........
14h45- 15h15 Conjugaison 30' 14h45-15hl5 Exer. de mathématique 30'
D 115hl5- 15h30 Exer. de conjugaison 15' E 15hl5-15h30 A.E.C 15'
15h30 - 16h00 Poésie 30' ..•. ..•. 15h30 - 15h45 Réemploi de structures 15'
15h45 - 16h00 Exercice de grammaire 15'
RECREATION RECREATION
I 16h15-16h45 Exer. de mathématique 30' I 16hl5- 16h35 Evaluation renforcement 20'
I 6h45 - 17h30 E.P.S 45' 16h35-17hl5 E.P.S 40'
I 7h I 5 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
486

EMPLOI DU TEMPS CE2

07h4SMATIN semaine ......... 07h4SMATIN semaine .........


L I 011,45 - osnoo
Salut aux couleurs 15'
M 07h45 - 08h 15 E.C.M 30'
Vocabulaire usuel
08h00 - 08h30 30' 08h 15 - 08h35 Lecture texte 2, séance 1 30'
08h30 -0 8h45
Exer. de vocabulaire 15' 08h35 - 09h 15 Conjugaison+ exercice 30'
08h45 - 09h 15
Lecture texte 1 séance 1 30' 09h 15 - 09h45 Structure orale 2 30'
u Science et technologie
091115- 10h00
RECREATION
45' A 09h45 - 1 OhOO Ecriture 15'

10h15-10h55 Mathématique 10h15-1055


N 101155-111,25 Lecture texte 1 séance 2
R
101155 - 11 h20 1 Expression orale 1
1 111125- 12h00 Histoire 11h20
14h45 APRES-MIDI semaine ... 14h45
14h45-15hl5 Exp. Ecrite l /3 14h45 - 15h20
D 15hl5-15h45 Structure oral 1 D 15h20 - 15h45
15h45 - 16h00 Exo structuraux
15h45 - 16h00 Ecriture 1

RECREATION
Arr"
1 .CL I t:' IL:l.".ln
"'
I

07h45 - 08h20 Lecture à l'initiative du maître 07h45 - 08h00 E.C.M 15'


J 1 08h20 -0 8h50 Orthographe
Exercice d'orthographe V
08h00 - 08h30 Grammaire 30'
08h50 - 09h05 08h30 - 08h55 Exer. structuraux 2 25'
09h05 - 09h45 Histoire 08h55 - 09h30 Histoire 35'
09h45 - 1 OhOO Ecriture E 09h30 - 1 OhOO Dictée préparée 30'
E N
(exécution+ correction)
RECREATION
RECREATION

u 1
10h15- 10h55 Mathématique
101155 - 1 1 h 15 Poésie
llh15-llh30 Dessin
D
10h15- 10h55
101155- 11h25
111125- 12h00
Mathématique
Animation lecture
Géographie
ro·
30'
35'
1 lh30-12h00 Lecture animation R
14h45 APRES-MIDI semaine. 14h45 APRES-MIDI semaine ...
D 14h45-15hl5 Dictée préparée E 14h45- 15h15 Exer. de mathématique 130'
15h15-15h45 Expression orale 2 151115- 16h00 Science et technologie 45'
15h45 - 16h00 A.E.C D
RECREATION RECREATION
I 16h 15 - 16h50 Exer. de mathématique
I 16h15- 1611451 A.C 130'
16h50 - 17h30 E.P.S 16h45-17h15 E.P.S 30'
17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
487

EMPLOI DU TEMPS CMl

07h4SM!< TJN semaine ... :_:_:_:.:.:. 07h45MATIN semaine .... :..:. :..:.:.
07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' 07h45 - 08h05 E.C.M 20'
L I osroc - osrcc Vocabulaire usuel 30' M 08h05 - 08h35 Grammaire 30'
08h30 -0 8h45 Exer. de vocabulaire 15' 08h35 - 09h 15 Géographie 40'
08h45 - 09h 15 Lecture texte l séance 1 30' 09h 15 -1 OhOO Mathématique 45'

u 09hl5- 10h00 Mathématique


RECREATION
45'
Lli..
RECREATION
10h15- 10h45 Conjugaison 30' 10hl5-1050 Lecture texte l séance 2 35'
10h45 - 11h00Exercice de conjugaison 15' 10h50- 11h25 Dictée préparée 1 35'
N\ 11hOO-llh35 Histoire 35' R 11h25 - 12h00 Expression écrite 1/3 35'
11h35 - 12h00Structure orales 1 25'
14h45 APRES-MIDI semaine ......... 14h45 APRES-MIDI semaine .........
D 14h45- 15h15 Orthographe grammaticale 30'
D
14h45-15h15 Exercice de grammaire 30'
1 15hl5-15h30 Exercice d'orthographe 15' 15h 15 - 16h00 Science et technologie 45'
15h30- 16h00 Expression orale 1 30'
RECREATION RECREATION

I 16hl5- 16h45 Exercice de math. 30' I 16hl5-16h45


16h45 - 17h00
Exer. de mathématique
Ecriture
130'
15'
16h45 - 17h30 E.P.S 45'

07h4SMATTN
E.C.M 30' 07h45 - 08h00 Poésie 15'
J 108hl5-08h45 Grammaire 30' V 08h00 - 08h25 lecture texte 2 séance 2 25'
08h45 - 09h 15 Lecture texte séance 1 30' 08h25 - 08h40 Dessin 15'
09h 15 - 1 OhOO Mathématique 45' E 08h40 - 09h 15
09h 15 - l OhOO
Histoire
Mathématique
35'
45'
E RECREATION N RECREATION
10h15 - 10h45 Vocabulaire théorique 30' Mathématique
1 Oh 15 - 1 Oh45 30'
10h45- 11h30 Géographie 45' D 10h45-llhl5 Animation lecture 30'
u 11 h30 - 12h00
14h45
Orthographe d'usage
APRES-MIDI semaine .........
30'
R 14h45
Géographie
1 1 h 15 - 12h00
APRES-MIDI semaine .........
45'

14h45- 15h20 Expression orale 2 35' 14h45 - 15h05 E.C.M 20'


D 15h20- 16h00 Dictée préparée 2 40' E 15h05 - 15h30 Exer. de mathématique 25'
30'
1 ( exécution et correction) 15h30 - 16h00 Structures orales 2
RECREATION D RECREATION
16hl5-16h30 Exercice de grammaire 15' 16hl5-16h30 Animation lecture 15'

I 116h30- 16h45 Exer. de mathématique 15' I 16h30- 17h15 E.P.S 45'


16h45-17hl5 Activités coopératives 30' 17h15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
17h 15 - 17h30 Chant
488

EMPLOI DU TEMPS CM2

07h45MATIN semaine ......... 0.7h45MA TIN semaine .........


07h45 - 08h00 Etudes surveillées 15' 07h45 - 08h 15 E.C.M 30'
L I osnoo - osieo Vocabulaire usuel 30' M 08h 15 - 08h45 Grammaire 30'
08h30 -0 8h45 Exer. de vocabulaire 15' 08h45 - 09h 15 Histoire 30'
08h45 - 09h15 Lecture texte 1 séance 1 30' 09h15-10h00 Mathématique 45'

u 09hl5-10h00 Mathématique
RECREATION
45'
A RECREATION
10h15 - 10h45 Conjugaison 30' !Oh 15 - 1050 Lecture texte I séance 2 35'
10h45 - 11h00 Exercice de conjugaison 15' I0h50- 11h25 Dictée préparée 1 35'
N 1 11 hOO - 1 1 h40 Géographie 40' R 11h25 - 12h00 Expression écrite 1/3 35'
11h40 - 12h00 Structure orales l 20'
14h45 APRES-MIDJ semaine .......... 14h45 APRES-MlDI semaine .........
D 141145 - 151115 Expression orale l 30'
D
14h45 - 14h55 Etude surveillées JO'
1 151115- 15h30 Exer. de mathématique 15' 14h55 - 15h20 Structures orales 2 25'
15h30 - 16h00 Ortho. grammaticale 30' 15h20 - 16h00 Science et technologie 40'

I 16h 15 - 16h45
16h45 - 17h30
RECREATION
A.E.C
E.P.S
30'
45'
I 16h 15 - l 6h45
16h45 - 17h00
I
RECREATION
Exer. de mathématique
Exercice de grammaire
1 30'

Correction / Remédiation

J
07h45 - 08h 15
108hl5-08h45
08h45 - 09h 15
09h15 - 10h00
E.C.M
Grammaire
Lecture texte séance 1
Mathématique
3 01
"O'
;O'
45'
V
07h45
08h00
08h 15
08h45
-
-
-
-
08h00
08h 15
08h45
09h 15
Etude surveillées
E.C.M.
Expression écrite 2/4
Lecture / conte
15'
15'
30'
30'
E 09h15 - 10h00 Mathématique 45'
E RECREATION
N
RECREATION
10h15-10h45 Vocabulaire théorique 30' 1 Oh 15 - 1 Oh45 Lecture texte 2 séance 2 30'
10h45 - 11h00 Exercice de vocabulaire 15' 101145- 11h30 Science et technologie 45'
ul l lh00- l lh30
l lh30- 12h00
Expression orale 2
Orthographe
30'
30'
D 1 1 h30 - 12h00 Dictée de contrôle 30'

14h45 APRES-MlDl semaine .........


R 14h45 APRES-MlDl semaine .... :.:.·.·~,
14h45 - 15h00 Ex. de français (grammai) 15' 14h45-15h30 Histoire 45'
D \ 151100-151135 Géographie 35'
E 15h30 - 15h45 A.E.C 15'
15h35 - 16h00 Dictée préparée 25' 15h45 - 16h00 Exercice de math. 15'
(Exécution et correction) D
RECREATION RECREATION
I 161115- 16h45 Exer. de mathématique 30'
I 16h 15 - 16h30 correction/ 15'
16h45 - 17h00 A.E.C 15' 16h30 - 17h 15 E.P.S 45'
17h00 - 17h30 Activités coopératives 30' 17h15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
489

DES EXEMPLAIRES D'EMPLOIS DU


TEMPS
SOUS LA RUBRIQUE ''ECOLE ET
NATION''
490

EMPLOI DU TEMPS CPl

07h45MATIN semaine ......... 07h45MATIN semaine .........


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' M 07h45 - 08h25 E.P.S 40
08h00 - 08h40 E.P.S 40' 08h25 - 08h55 Langage 4 30
08h40 -0 9h20 Lecture l 40' 08h55 - 09h20 A.E.C 25

u 09h20 - 1 OhOO Mathématique


RECREATION
40'
A 09h20 - 1 OhOO Lecture 4
RECREATION
40

10h15 -10h50 Langage 1 35' 10h15 - 10h45 Langage 5 30


1 Oh50 - 11 h20 E.C.M 30' 101145- 11h20 Mathématique 35
N i 111120- 12h00 Lecture 2 40' R 11 h20 - 12h00 Lecture 5 40
14h45 APRES-MIDI semaine ......... 14h45 APRES-MIDI semaine .........
14h45 - 15h20 Langage 2 35' 14h45 - 15h25 Mathématique
140
15h20 - 16h00 Mathématique 40' 15h25 - 16h00 Langage 6 35
D RECREATION D RECREATION
16h15 - 16h55 Lecture 3 40' 16h15 - 16h55 Lecture 6 40'
16h55 - 17h30 Langage 3 35' 16h55 - 17h 10 Ecriture 15
I 1 T 17h 10 - 17h30 Expression écrite 20

J 1 07h45
08h25
09h05
- 08h25
-0 9h05
- 09h35
E.P.S
Lecture 1
E.C.M
40'
40'
30'
1 V
E
07h45
08h20
09h00
-
-
-
08h20
09h00
09h35
Langage 9
Lecture 4
Poésie
35'
40'
35'
09h35 - 1 OhOO A.E.C 25' 09h35 - 1 OhOO Ecriture exécution 25'
E'1--------'----
R E CRE A TION .... ' RECREATION
1 Oh 15 - 1 Oh45 Langage 7 30' D I Oh 15 - 1 Oh45 Langage 10 30
U l 10h45 - 11h20 Mathématique 35' 10h45 - 11h20 Mathématique 35
11 h20 - 12h00 Lecture 2 . 40' R 1 1 h20 - 12h00 Lecture 5 . 40'
14h45 APRES-MIDI semaine......... 14h45 APRES-MIDI semaine .
14h45 - 15h25 Mathématique 40' E 14h45 - 15h30 Lecture 6 140
Dl 15h25-16h00 Langage8 35' 15h30-16h00 Expressionécrite 35
D Production
RECREATION RECREA TJON
16h 15 - 16h55 Lecture 3 40' 1 16h 15 - 16h45 Mathématique 30'
I 1 16h55-17hl5 Poésie 20' 16h45-17hl5 A.E.C 30'
17hl5-17h30 Ecriture 15' 17hl5-17h30 Salut aux couleurs 15
491

EMPLOI DU TEMPS CP2

07h4SMATIN semaine ......... 07h4SMATIN semaine .....


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs M 07h45 - 08h25 E.P.S 40'
08h00 - 08h40 Lecture 1 08h25 - 08h55 Langage 4 30'
08h40 -0 9h20 E.P.S 08h55 - 09h20 A.E.C 25'

u 09h20 - 1 OhOO Mathématique


RECREATION A 09h20 - 1 OhOO Lecture 4
RECREATION
40'

10hl5- 10h50 Langage 1 10h15 - 10h45 Langage 5


130'
10h50- 11h20 E.C.M 10h45-llh20 Mathématique 35'
N l lh20- 12h00 Lecture 2 R 1 1 h20 - 12h00 Lecture 5 40'
14h45 APRES-MIDI semaine. 14h45 APRES-MIDI semaine ....
14h45 - 15h20 Langage 2
15h20 - 16h00 Mathématique
I
14h45 - 15h25 Mathématique
15h25 - 16h00 Langage 6
140'
35'
D RECREATION
T\

Lecture 3
. Langage 3
I

J 1 07h45 - 08h25 E.P.S 40'


V 07h45 - 08h20 Langage 9 35'
08h25 -0 9h05 Lecture 1 40' 08h20 - 09h00 Lecture 4 40'
09h05 - 09h35 A.E.C 25' 09h00 - 09h3 5 Poésie 35'
09h35 - 1 OhOO E.C.M 30' E 09h35 - 1 OhOO Ecriture exécution 25'
E RECREATION
N RECREATION
10hl5-10h45 Langage 7 30' 10hl5-10h45 Langage 10
130'
10h45- 11h20 Mathématique 35' 101145- 11h20 Mathématique 35'
D
u l lh20- 12h00 Lecture 2
14h45
40'
APRES-MIDI semaine .........
l lh20-12h00 Lecture 5
14h45 APRES-MIDI semaine ...
40'

14h45 - 15h25 Mathématique 40'


R 14h45 - 15h30 Lecture 6 140'
15h25 - 16h00 Langage 8 35' 15h30 - 16h00 Expression écrite 35'
D E Production
RECREATION RECREATION
16h15 - 16h55 Lecture 3 40' D I
16h 15 - l 6h45 Mathématique
130'
1 16h55- 17h15 Poésie 20' 16h45-17hl5 A.E.C 30'
I 17hl5-17h30 Expression écrite 15' I 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
entrainement
492

EMPLOI DU TEMPS CEl

07h4SMATIN semaine ......... 07h4SMATIN semaine .........


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' M 07h45 - 08h00 Expression orale 2 15'
08h00 - 08h40 Lecture texte I séance 1 40' 08h00 - 08h40 Lecture texte I séance 2 40'
08h40 - 09h20 E.C.M 40' 08h40 - 09h20 Géographie 40'
u 09h20 -1 OhOO Exploitation de texte 1
RECREATION
40' A 09h20 - 1 OhOO Expression écrite 1-2
RECREATION
40'

1 Oh 15 - 11 hOOMathématique 45' Mathématique


1 Oh 15 - 1 1 hOO 45'
Histoire
\ I I hOO - 1 1 h40 40' Expression orale 3
1 1 hOO - 1 1 h 15 15'
N 11h40-12hoo Poésie 20' R Sciences et technologie
1 1 h 15 - 12h00 45'
14h45 APRES-MIDI semaine ......... 14h45 APRES-MIDI semaine .........
14h45 - 15h30 Structures orales 2 45' 14h45 - 15h30 Mathématique 145'
D 15h30-16h00 Expression orale 1 30' D 15h30 - 16h00 Poésie 30'

16hl5-16h50
16h50 - 17h30
RECREATION
A.E.C.
E.P.S.
35'
40' ,,.
16hl5-16h55
I 6h55 - 17h30
l
RECREATION
A.E.C.
E.P.S.
140'
35'

semaine ...... ~··


07h45 - 08h25 Lecture texte 2, séance 2 40' ~ 07h45 - 08h25 Lecture texte 2 séance 2 40'
08h25 - 09h05 E.P.S. 40' 08h25 - 09h05 Histoire/ Géographie 40'
09h05 - 09h45 Exploitation de texte 2 40' E 09h05 - 09h45 Expression écrite 2-4 40'
E 09h45 - I OhOO Ecriture/ exercice 15'
N
09h45 - I OhOO Ecriture - exécution 15'
RECREATION RECREATION
1 Oh I 5 - I I hOO Mathématique 45' I Oh 15 - I I hOO
Mathématique 45'
u\ 11 hOO -
l lh15 -
11 h 15 Poésie
12h00 Science et technologie
15'
45'
D 1 lhOO- 11h40
I Ih40- 12h00
E.C.M.
Sciences et technologie
40'
20'
14h45 APRES-MIDI §_emaine ......... R 14h45 APRES-MIDI semaine ..... , ...
14h45- 15h30 Mathématique 45' 14h45 - 15h30 Mathématique 145'
D 15h30 - 16h00 Expression orale 4 30' E 15h30 - 16h00 Lecture et animation 30'
RECREATION RECREATION
16hl5- 16h55 Lecture animation 40' D 16h 15 - 17h 15 1 Activités coopératives 1 60'
16h55- 17h30 A.E.C. 35' 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
I
1
I
493

EMPLOI DU TEMPS CE2

,07h45MA TIN semaine ......... 07h45MATIN semaine .........


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' M 07h45 - 08h00 Expression orale 2 15'
08h00 - 08h40 Lecture texte I séance 1 40' 08h00 - 08h40 Lecture texte I séance 2 40'
08h40 -0 9h20 E.C.M. 40' 08h40 - 09h20 Géographie 40'
u 09h20 - 1 OhOO Exploitation de texte 1 40' A 09h20 - 1 OhOO Expression de texte 1 40'

RECREATION RECREATION
N l ]Oh15 - 11h00 Mathématique 45' 1 Oh 15 - 1 1 hOO
Mathématique 45'
1 1 hOO - 1 1 h40 Histoire 40' R l lhOO- 11h15 Expression orale 3 15'
11 h40 - 12h00 Poésie 20' llh15-12h00 Sciences et technologie 45'
14h45 APRES-MIDI semaine .... ,., .. 14h45 APRES-MIDI semaine ....... 0

D 14h45 -
15h30 -
15h30 Mathématique
16h00 Expression oral 1
45'
30'
D 14h45 - 15h30 1 Mathématique
15h30 - 16h00 Poésie
145'
30'
RECREATION
16h 15 - 16h55 E.P.S.
16h55 - 17h30 A.E.C

semaine .........
07h45 - 08h25 Lecture texte 2 séance 1 40' ~ 07h45 - 08h25 Lecture texte 2 séance 2 40'
08h25 -0 9h00 A.E.C. 35' 08h25 - 09h05 Histoire/ géographie 40'
091100- 09h40 Exploitation de texte 2 40' E 09h05 - 09h45 Expression écrite 2-4 40'
E 09h40 - 1 OhOO Ecriture/ exercice 20'
N
09h45 - 1 OhOO Ecriture / exécution 15'
RECREATION RECREATION
10h15- l lh00 Mathématique 45' 1 Oh 15 - 1 Oh55
Mathématique 45'
ul l lhOO- l lhl5
l lhl5- 12h00
Poésie
Sciences et technologie
15'
45'
D 10h55 - 11h25
11 h25 - 12h00
E.C.M.
Science et technologie
40'
20'
J4h45 APRES-MlDl s~maine.:.:·····.:.:J R 14h45 APRES-MIDl semaine .........
14h45 - 15h30 Mathématique 45' 14h45 - 15h15 Mathématique
D 15h30 - 16h00 Expression orale 4 30' E 15hl5-16h00 Lecture animation
145'
30'
RECREATION RECREATION
16hl5- 16h50 Lecture animation 35' D 16h 15 - 16h45 1 Activité coopérative 160'
1 16h50 - 17h30 E.P.S 40' T 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
I
494

EMPLOI DU TEMPS CMl

!)71145MA 'f.!N semaine ........ ~ 071145MATIN semaine .........


L 07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' M 07h45 - 08h05 Expression orale 2 20'
08h00 - 08h40 Lecture texte I séance 1 40' 08h05 - 08h35 Lecture texte I séance 2 30'
08h40 - 09h20 Histoire 40' 08h35 - 09h 15 Géographie 40'
u 09h20 - 1 OhOO Exploitation de texte 1
RECREATION
40' A 09h15 -IOhOO Expression écrite 1/3
RECREATION
45'

10hl5- 11h00 Mathématique 45' 10hl5- 11h00 Lecture texte I séance 2 45'
N 1 11 hOO - 11 h40 E.C.M. 40' 11 hOO - 1 1 h 15
Dictée préparée 1 15'
1 1 h40 - 12h00 Poésie 20' R 1 1 h 15 - 12h00
Expression écrite 1 /3 45'
~41145 Af~..§_-MIDI semaine ...::.:.· ... 14h45 APRES-MIDI semaine .........
14h45 - 15h30 Mathématique 45' 14h45 - 15h30 Mathématique 145'
D 15h30 - 16h00 Expression orale I 30' D 15h30 - 16h00 Poésie 30'
RECREATION RECREATION
16hl5- 17h00 E.P.S 45' 16hl5-16h501 A.E.C. 135'
17h00 - 17h30 A.E.C. 30' ~ 16h50 - 17h30 E.P.S 40'

E.C.M 40'
,.. 07h45 - 08h25 lecture texte 2 séance 2 40'
08h 15 - 08h45 Grammaire 35' 08h25 - 09h05 I. sciences et technologie 40'
08h45 - 09h 15 Lecture texte séance I 40' E 09h05 - 09h45 Expression écrite 2/4 40'
E 1 091115- 101100 Mathématique 20' 09h45 - 1 OhOO Ecriture - exécution 15'
RECREATION N RECREATION
1 Oh 1 5 - I I hOO Vocabulaire théorique 45' 1 Oh 15 - 1 Oh45
Mathématique 45'
u l l lh00- l lhl5
11 h 15 - 12h00
Géographie
Orthographe d'usage
15'
45'
D 1 Oh45 - 1 1 h I S
Géographie
1 1 h 15 - 12h00
40'
Lecture animation 20'
1
·~114_5 APRES-MJJ)I semame • 1
.......:.:.:. R 14h45 APRES-M(Dl semaine .... , j 0

14h45 - 15h30 Mathématique 45' 14h45 - 15h30 Mathématique


D 15h30 - 16h00 Expression orale 4 30' E 15h30 - 16h00 E.C.M
145'
30'
RECREATION RECREATION
16h 15 - 16h50 Lecture animation 35' D 16h 15 - 17h 15 1 Activités coopératives 160'
1 16h50 - 17h30 E.P.S. 40' 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
I I
495

EMPLOI DU TEMPS CM2

07h45MATIN semaine ......... 07h4SMATJN semaine .........


07h30 - 07h45 Etudes surveillées 15' 07h30 - 07h45 Etudes survei liées 15'
07h45 - 08h00 Salut aux couleurs 15' 07h45 - 08h05 I.V.P.
L I ossoo - osh3o Vocabulaire usuel 30' M 08h05 - 08h35 Grammaire
20'
30'
08h30 -0 8h45 Exer. de vocabulaire 15' 08h35 - 09h 15 Histoire 40'
08h45 - 09h 15 Lecture texte 1 séance 1 30' 09h 15 -1 OhOO Mathématique 45'
u 09hl5- ]0h00 Mathématique
RECREATION
45'
-- RECREATION
10hl5- 10h45 Conjugaison 30' 1 Oh 15 - 1 Oh50 Lecture texte I séance 2 35'
1 Oh45 - 11 hOO Exercice de conjugaison 15' 10h50 - 11h25 Dictée préparée 1 35'
N J 11hoo-11h35 Géographie 35' R 11h25 - 12h00 Expression écrite J /3 35'
1 lh35- 12h00 Structure orales 1 25'
14h4~ APRES-MIDI sernaiqe. ... ~ .... 14h45 APRES-MTDI semaine .........
Dl t4h3o- t4h45 Etudes surveillées 15' 14h30 - 14h45 Etude surveillées 15'
14h45- 15h15 Expression orale l 30' D 14h45 - 15h20 Structures orales 2 35'
15h15- 15h30 Exer. de mathématique 15' 15h20 - 16h00 Science et technologie 40'
15h30 - 16h00 Ortho. grammaticale 30'
I RECREATION
I RECREATION
16h 15 - 16h45 A.E.C 30' 16h 15 - 16h45 Exer. de mathématique 130'
16h45 - 17h30 E.P.S 45' 16h45 - 17h00 Exercice de grammaire 15'
Correction / Remédiation

semaine .........
07h30 - 07h45 Etudes surveillées 15' 07h30 - 07h45 Etude surveillées 15'
07h45 - 08h 15 E.C.M 30' 07h45 - 08h 15 I.V.P.
J 1 08h 15 - 08h45 Grammaire 30' V 08h 15 - 08h45 Expression écrite 2/4
3Ô'
30'
08h45 - 09h 15 Lecture texte séance 1 30' 08h45 - 09h 15 Lecture/ Animation 30'
09h 15 - 1 OhOO Mathématique 45' E 09h 1 5 - 1 OhOO Mathématique 45'
E 10hl5- 10h45
RECREATION
RECREATION

10h45 - 11 hOO
Vocabulaire théorique
Exercice de vocabulaire
30' N 1 Oh 15 - 1 Oh45 Lecture texte 2 séance 2 30'
15' 10h45- 11h30 Science et technologie 45'
U
l lhOO-
11h30-
11h30
12h00
Expression orale 2
Orthographe
30' D l lh30- 12h00 Dictée de contrôle 30'
J
30'
14h45 APRES-MIDI semaine .........
K 14h45 APRES-MIDI semaine ... .:..:.:.···
14h30- 14h45 Etudes surveillées 15' 14h30- 14h45 Etudes surveillées
D 1
141145 - 151100 Exercice de grammaire 15' E 14h45 - 15h30 Histoire
15'
45'
15h00 - 15h35 Géographie 40' 15h30 - 15h45 A.E.C 15'
15h35 - 16h00 Dictée préparée 2 20'
(Exécution et correction)
D 15h45 - 16h00 Exercice de math. 15'

I RECREATION
I RECREATION
16h 15 - 16h45 Exer. de mathématique 30' 16h 15 - 16h30 correction/ remédiation 15'
16h45 - 17h00 A.E.C 15' 16h30 - 17h 15 E.P.S 45'
17h00 - 17h30 Activités coopératives 30' 17h 15 - 17h30 Salut aux couleurs 15'
496

BIBLIOGRAPHIE
497

1-CORPUS
Recueil de èontes, de légendes et d'épopées enseignés dans les
écoles primaires en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010.

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(à paraître au Nouvelles Editions
Africaines ?)
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Contes Agni de l 'indénié,
Abidjan : Imprimerie
nationale, 1981,244 p.

ANOR (ANDERSON) et
BURMEISTER (Jonathan), - AMAN - MUO: ngl, alunnin,
Ynzusue. _Abidjan : 5.1.L {Société
Internationale de linguistique)
1981, fascicule de six feuillets
non signés.

- Amanmuo: AK nun
Nannan Nyanmian Bian
Kpannyin nun busuln'n.-
Abidjan: S.I.L., 1982
fascicule de huit feuillets
non paginés.

ANOMA (Kanié L.), -Quand les bêtes parlaient aux


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Nouvelles Editions Africaines,

AWOUMA (Jean - Marie), - Contes et fables, étude et


compréhension. - Yaoundé : Editions
C.L.E., 1979, 155 p. ISBN 2-7235-
0025-E
499

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(Jourain Innocent),
Contes et fables du Cameroun,
Fascicule I, Initiation à la
Littérature Africaine orale,
Yaoundé: 1971,46pronéotées
Il

- Contes et fables u Cameroun,


Fascicule I, Initiation à
la littérature orale,
1. -Yaoundé: EditionsC.L.E., 1976, 71 p

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1977, 180 p., collection "Points.

BASSET (René),
- Contes populaires d'Afrique. Paris:
E. Guilmoto, 1903 XXll455 p

BEAUVOIS (Eugène), - Contes populaires de la Norvège,


de la Finlande et de la Bourgogne,

1862, XXXV - 288 p

BEDIER (Joseph), - Les fabliaux, études de littérature


populaire et d'histoire littéraire du
Moyen -Age. - Paris: Librairie Honoré
champion éditeur, 1964 (1ère édition:
1893), 499 p

BELLEMIN - NOEL (Jean), Les contes et leurs fantasmes, -


Paris : les presses universitaires de
France, 1983, 185 p, collection
"Ecriture"

BELIN GA (Eno ),
- Littérature et musique populaire
enAfrique noire, Ed. Cujas, 1965,
225 p.
500

BERNOLESS (J), - Mythe et Afrique noire, -


Porto-Novo, Imprimerie Nationale,
1966, 51 p.

La psychanalyse des contes fées,


BETTELHEIM (Bruno),
Paris : Robert Laffont, 1978, 576 p

BOUQUIAUX (Luc), Contes de Tôlé ou les avatars de


l 'Aragne (République
centrafricaine). - Paris: C.I.L.F,
- E.D.I.C.E.F., 1978, (1976 : 1ère
Edition), 124 p., collection
"Fleuve et Flamme"

BRUNEL (Pierre), Le mythe de la métamorphose.


Paris : Armand Colin, 1974, 303p.,
Collection "U prisme"
CAILLOIS (Roger),
- Le Mythe, Paris : Gallimard, 1938
(1972 : réimpression), 183 p.

CALAME-GRIAULE Ethnologie et langage, la parole


(Geneviève), chez les Dogons, Paris: Gallimard,
1965, 589 p. réimpression, 183 p.

CHATELAIN (Héli), Contas populares de Angola,


Agencia Geral do ultrama,
Lisborne, 1964, 570 p.

COLIN (Rolan), Littérature africaine d'hier et de demain,


ADC, - 1965, 571 p.

COUTY (Philippe) et
Jean (Copans), Contes Wolof du Baal,
Dakar Orstom, 1968, 184 p.
501

DELARUE (Paul), Le conte populaire Français,


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MKAM GANG (M), Contes el légendes des Bamiléké,


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N'DA KAN (Pierre) Le conte africain et l'éducation


Editions l'Harmattan, Paris, 1984,
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N'DIA YE (Bokar), Veillées au Mali,
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TAUXIER (Louis), Le Noir du yatenga,


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TRAUTMANN (René), La littérature populaire sur la Côte


des Esclaves, Institut d'Ethnologie,
1927,105p

ZAHAN (Dominique),
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Bambara, la Haye, Mouton, 1963
502

Ill - OUVRAGES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

Centre national de Formation


Et de production
de matériels
Didactiques, - Lecture(CP 1), Editions Eburnie, Abidjan,
Novembre2006, 99p
Ecole et Nation
- Lecture(CP2), Editions Eburnie, Abidjan,
Novembre2006, 111 p
Ecole et Nation

- Français(CEl) Editions Eburnie, Abidjan,


Il Août2008, l 59p
Ecole et Nation
- Français(CE2) Editions Eburnie, Abidjan,
Août2008, 159p
Ecole et Nation

- Français(CMl) Editions Frat-Mat,


Abidjan, 2009,176p
Il Ecole et Nation
- Français(CM2) Editions Frat-Mat,
Abidjan, 2009,176p
Ecole et Nation

- Lecture(CP 1), CEDA, Abidjan,


Juilletl 984, 104p
Il Ecole et Développement
- Lecture(CP 1), NEI, Abidjan,
1997,I04p
Ecole et Développement
- Lecture(CP2), CEDA, Abidjan,
Juillet1984, 124p
Ecole et Développement
- Lecture(CP2), CEDA-HATIER, Abidjan,
3e trimestre 1998, 120p
Ecole et Développement
503

- Français(CEJ), CEDA, Abidjan,


" Juillet! 984, 252p
Ecole et Développement
- Français(CEJ), CEDA-HATIER,
Abidjan, 3e trimestre 1999, l 92p
Ecole et Développement

- Français(CE2), CEDA, Abidjan,


Juillet! 984, 255p
Ecole et Développement
- Français(CE2), CEDA-HATIER,
Abidjan, 3e trimestre 1999, l 92p
Ecole et Développement

- Français(CMJ), NEA,
Abidjan, l 983,336p
Ecole et Développement
- Français(CMJ), NEI,
Abidjan, 2000,288p
" Ecole et Développement

- Français(CM2), NEA/EDICEF,
Abidjan, l 989,3 l 8p
Ecole et Développement
- Français(CM2), NEI,
Abidjan, 2000,286p
Ecole et Développement

- Histoire(CE), NEA, Abidjan,


l 984,96p Ecole et
Développement

" Histoire-Géographie (CE), NEI, Abidjan,


l 998,200p Ecole et
Développement

- Histoire-Géographie(CM), CEDA-HATIER,
Abidjan, 3e trimestre 1997, 208p
Ecole et Développement
504

IV - DICTIONNAIRES
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Robert Laffont, Jupiter, 1962
- DICTIONNAIRE ENCYCLOPEDIQUE HACHETTE, Paris,
Hachette, 1977

DUBOIS (Jean), GIACOMO (Mathée), GUEPIN (Louis),


Dictionnairede lalinguistique, Paris, Librairie Larousse, 1973
- DUCROT (Oswal), TODOROV (Tzvetan), Dictionnaire
encyclopédique des sciences du langage, Paris, Seuil, 1972

- ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, Paris, 1972


- ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, Corpus II, E.U. Paris, 1985
- ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, Corpus V, E.U. Paris, 1985
- ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS, Corpus X, E.U. Paris, 1985
- GRAND DICTIONNAIRE DES LETTRES, Edition hors
commerce, Paris, tome 3, Larousse 1986

- GRAND LAROUSSE ENCYCLOPEDIQUE, Paris 1985


- LE GRAND ROBERT DE LA LANGUE FRANÇAISE, Paris
1985

- LE ROBERT, DICTIONNAIRE D'AUJOURD'HUI, LES


DICTIONNAIRES LE ROBERT, Paris 1993

MAZALEYRAT (Jean), MOLINIE (Georges), Vocabulaire de


la Stylistique, Paris, P.U.F, 1989
MORIER H, Dictionnaire de poétique et de rhétorique, Paris,
P.U.F, 1981
OULIN (Georges), Le Dictionnaire de la linguistique, Paris,
P.U.F, 1974
505

V -OUVRAGES THEORIQUES ET CRITIQUES

DUCROT(O), - Dire et ne pas dire, Hermann,


Hermann, Paris, 1972

ERNY (Pierre),
- L'Enfant dans la pensée traditionnelle
de l'Afrique, Le livre africain, Paris,
1968.-200p

" -L'Enfant et son milieu en Afrique

noire : essais sur ! 'éducation


traditionnelle, Payot, Paris,
1972.-308p.

GREIMAS (A.J.), - Sémantique structural,


Larousse, Paris, 1977

PIAGET (Jean), - Le Jugement moral chez

l'enfant, Librairie Félix Alcan,


Paris, 1932.- 334p.

'' - Où va l'éducation?

UNESCO, Paris, 1948.- 133p.

'' - Le langage et la pensée chez

l'enfant, Neuchâtel : Delachaux


et Niestlé, 1967.- l 28p.
506

VI - OUVRAGES PEDAGOGIQUES

Centre National de Formation

Et de Production

de Matériels

Didactiques
- Français CEl, livre Ou maitre,
de Bouaké,
CEDA, Abidjan,

1985,144p

Ecole et Développement

-Fronçais CE2, livre du maître, CEDA,


Abidjan, 1995, 160p

" Ecole et Développement

-François cours moyen lere année,

guide du maître, NEI, Abidjan,

2001,lGOp

Ecole et Développement
"
-François cours moyen 2' année

Guide du maitre, NEI, Abidjan, 2001,

176p, Ecole et Développement


507

Centre National de Formation


Et de Production de Matériels
Didactiques, - Guide pédagogique

Unique langue orale,

Langue écrite, CP1-CP2

EditionsEburinie , Abidjan,

" Décembre 2006, 159p

Ecole et Nation

- Guide pédagogique

Français CEl,

Editions Eburinie,

Septembre 2008, lllp

Ecole et Nation

- Guide pédagogique Français


CMl, Editions Frat-Mat, Abidjan,
" 2009,176p

Ecole et Nation

- Guide pédagogique

Histoire-Géographie CMl,

" Editions Nathan,

Abidjan 2010,

Ecole et Nation

1.
508

N'DA (Paul), Méthodologie de la recherche de


problématique à la discussion des
résultats. Comment réaliser une
mémoire, une thèse d'un bout à l'autre,
Editions Universitaires de Côte d'Ivoire
(EDUCI), Abidjan, 2006, 162p.

Le guide méthodologique du jeune


YEO (Lacina),
chercheur, Editions Universitaires de
Côte d'Ivoire (EDUCI), Abidjan, 2005,
74p.

N'DA KAN (Pierre) - Méthodologie et guide pratique du


mémoire de recherche et de la thèse de
doctorat en lettres, Arts, sciences
humaines et sociales.
Informations, normes et recommandations
universitaires, ethniques et pratiques
actuelles, Editions l'Harmattan, Paris, 2007
509

VII - THESES, MEMOIRES

AGBE KOUDOU (Jean-Jacques) Discours d'initiateurs lors des cérémonies du sa-mi


AKYE D' ANYAMA
Thèse de doctorat en lettres modernes,
Université de Cocody -Abidjan, 2008

ANO N'GUESSAN (Marius), _ La femme dans le conte agni

Essai d'ethno- littérature

Thèse pour le doctorat de 3e cycle, paris V-Sorbonne,


1974, 466p.renéotées.
"
-L'odyssée et le conte africain

Mémoire de Maitrise (lettres classiques), faculté des


lettres de l'université de Reims, 1971, 192p
ronéotées
AWOUMAJ.M, -iittérature africaine orale et comportement
sociaux, étude littéraire et socioculturelle des
proverbes et contes bulu du sud-Cameroun

Doctorat de troisième cycle, université de paris IV,


1970
-Ethique et morale chez les N'gwemyene du Gabon
DEACKEN (Julie),
a travers leur littérature orale

Doctorat de troisième cycle, université de paris XII,


1985

DERIVE (jean), -Fonctionnement sociologique de la littérature orale

L'exemple des Diou/a de Kong (Côte d'Ivoire).

Thèse de doctorat d'Etat université de paris Ill, 1986

DJEGUEMA (Koffi), Le profane et le sacré dans la littérature


orale traditionnel/€ 1fe Etude socio-littéroire
et textes inédits, thèse de doctorat de
troisième cycle université de paris XII 1986
510

RETORD (Georges), Etude radio cinématographique


désarticulations de /'Agni sanvi Thèse
présentée devant l'université de paris Ill le 2
juin 1977.

" Lille : Atelier de reproduction des thèses,


Université de Lille 111198, v-429p .et VIII -278p.

REY-HULMAN (Diana), Les bilinguismes littéraires, signification sociale de la


littérature orale chez les tyokossi
Thèse de doctorat de 3e cycle, Université de la
Sorbonne Nouvelle .Paris Ill ,434p, et 120p (annexe
ronéotées, S.D passim)

SHORT (Moira),· Littérature orale africaine


Le conte Krio, thèse pour le Doctorat de 3e
cycle, Université de la Sorbonne Nouvelle -paris
111, 1976, 355p .ronéotées

TOUOUI BI IRIE (Ernest), - Contes Gouro

de Côte d'Ivoire: valeur expressive


et pouvoir de socialisation de
l'homme, thèse de doctorat d'état
es lettres, université de Cocody,
année académique 2007-2008

VERDIER (Paul), Structure et imaginaire dans le conte


togolais, tome 1 781p, tome Il 406p,
thèse présentée devant l'université des
langues et lettre de Grenoble le 29
juin 1971.
Université de Lille Ill :Service de
reproductiondes thèses
511

YAPO MOUSSO (Ludovic) Aspects du mythe dans CHAKA DE THOMAS


MOFOLO, SENGHOR ET SEYDOU BAD/AN,
université de Cocody - Abidjan, 2010.

ZADI (Zaourou Bemad), La parole poétique dans la poésie africaine,


domaine de l'Afrique de l'ouest francophone,
tome 1 Université Strasbourg Il Lettre et
sciences humaines 1981, Doctorat d'Etat
512

VIII - REVUES

GUEYE (Seydou ), « Qui lit quoi en Côte d'Ivoire ? »


ln revue Notre Librairie, n° 87 avril-juin
1987 pp ,111-116

NARDI (Michèle), « Réflexions sur la lecture publique a Abidjan et si


Mac Luhan avait dit vrai <<vraiment>>.Un exemple:
la bibliothèque du centre culturel français » in revue
Notre librairien°87, avril-juin 1987, pp 117-121

TOUOUI BI IRIE (Ernest),


Le cercle du conte comme unité
symbolique, in En-quête N°8, Abidjan,
PUCI, 200, pp.143-158
La répétition comme projet esthétique et
pédagogique du conte africain, in En-
quête N°9, Abidjan, EDUCI, 2002, pp.159-
''
162
Tradition orale Africaine et philosophie de
la vie, in Kasa Bia Kasa, N°3 Abidjan,
EDUCI, 2003
513

IX- OUVRAGES DE STYLISTIQUE

BARTHES (Roland), Le degré zéro de l'écriture, Paris, points, seuil,


1972

BENOIT (Luc), Signes, symboles et mythes, paris

France, «Que sais-je?» P.U.F, N°1605, 1977

CRESSOT (Marcel), Le style et ses techniques, P.U.F, paris 1959

MOREAU (François), L'image littéraire, Paris, Sedes, 1982

POAL (Jacques), Le symbole, clef de l'humain,

Symbole et langage, tome 1

Style et langage, 1968

YEPRI (Léon), La science du symbole, paris, Payot 1977


514

X - OUVRAGES D'HISTOIRE

CLERICI (André), L'histoire de la Côte d'Ivoire, Abidjan,


CEDA,1962, 160p

DESALMAND (Paul), Histoire de l'éducation en Côte


d'Ivoire, des origines à la conférence
de Brazzaville, Abidjan, les éditions
CERAP 2008, 459p

KIPRE (Pierre), Villes de Côte d'Ivoire 1894-1940 Abidjan,


NEA, 1986 2 tomes, 238p et 290p

LONHOY (Tety Gauze Antoine), « Contribution à l'histoire du


peuplement de la Côte d'Ivoire » in
Annales de l'université d'Abidjan
Série F, Ethnosociologie, T-1, fascicule
1, 1969, pp 7-24.

LOUCOU (Jean Noel), Histoire de la Côte d'Ivoire


T.1 : « La formation des peuples»
Abidjan, CEDA 1984, 208p

PERROT (Claude), Les Anyi Ndenye et le pouvoir aux XVIII et


XIX siècle,Paris, Publications de la
Sorbonne, Abidjan, CEDA, 1982, 333p
515

XI - AUTRES OUVRAGES

Bibliothèque philosophie Contemporaine, -Le jugement moral chez l'enfant, Presse


Universitaire de France, Paris, 1932

DAILLY (Christophe)-KOTCHY (Barthélémy), -Propos sur la littérature négro-africaine,


Editions CEDA. Abidjan 1984, 280p

DALE (Carnegie), -Comment parler en public, Editions Hachette,


Paris 1990, 2560.

QUADRIGE, -La présentation du monde chez l'enfant,


Presses Universitaires de France, Paris 2003

-La philosophie de l'enfant, Jean Piaget et


Bardel lnheldier,

Presses Universitaires de France, Paris 2004.

YVES (Morel),
-Mottriser la langue française,
Editions CERAP, Abidjan, 2007,
120p.

-Culture africaine et gestion


ZADI KESSY (Marcel),
del'entreprise Moderne,
Editions CEDA, Abidjan 1998,
256p.
516

TABLE DES MATIERES


517

AVANT PROPOS....................................................... 06

INTRODUCTION....................................................... 08
PREMIERE PARTIE: OBJET DE L'ETUDE ET
DIAGNOSTIC DE L'ENSEIGNEMENT DU CONTE, DE LA
LEGENDE ET DE L'EPOPEE DANS LE PROGRAMME
D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET APPROCHE
THEORIQUE DESCONCEPTS....... .. .. .. .. ... . . . . . .. . .. . . .. .. . ... 28
Chapitre I: OBJET DE L'ETUDE ET SA JUSTIFICATION..... 29

l-Objet de l'étude........................................................ 29

II-Justification de l'objet d'étude..................................... 30

III- Approche théorique des concepts............................... 31

III-1 Le conte.......................................................... 31

III-2 La légende........................................................ 34

III-3 L'épopée......................................................... 35
Chapitre II : DIAGNOSTIC DEL 'ENSEIGNEMENT DE LA
LITTERATURE ORALE A L'ECOLE
PRIMAIRE................................................ 38

I- Le Diagnostic de l'enseignement du conte,


de la légende et de l'épopée sous la rubrique Ecole et
Dével oppernent . 40

I-1- Diagnostic de l'enseignement du conte, de la légende


et del 'épopée dans la collection utilisée de 1985
à 1997 /2000 . 40
518

I-2- Diagnostic de l'enseignement du conte, de la légende et


de l'épopée dans la collection utilisée de 1998
à 2005/2010....................... .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 48
II- Le diagnostic de l'enseignement du conte, de la légende et
d e l' epopee
' ' sous 1 a ru b nque
. ''E co 1 e et N ation
. " .
55

III- Analyse des résultats obtenus sous les rubriques


''Ecole et Développement'' et ''Ecole et Nation''......... 59

III- 1- Traits caractéristiques......................................... 59

III-2- Commentaires................................................... 59

Chapitre III : TYPOLOGIE DES GENRES......................... 66

1- Origines des contes, des légendes et des épopées


enseignés dans le programme d'enseignement primaire en
Côte d'Ivoire de 1985 à 2010 . 66
I-1- Classification sous la rubrique "Ecole et
' 1 oppernent "
Deve . 67
II- Classification sous la rubrique ''Ecole et Nation'' . 82

III - Analyse de la classification . 84

III-1 - Analyse sous la rubrique ''Ecole et Développement'' . 85

III-2 - Analyse sous la rubrique ''Ecole et Nation'' . 87

IV - Catégories de contes, de légendes et d'épopées enseignés


d ans 1 e programme d' enseignement
· p nmaire
· · . 88

IV-1 - Catégories de contes enseignés primaire en Côte d'Ivoire


de 1985 à 2010. .. .. .. ... . .. . . . . . .. .. .. . .. . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . . 89
V- Catégories de légendes enseignées dans le programme
d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à 2010.. .. 111
519

VI- Catégories d'épopées enseignées dans le programme


d'enseignement en Côte d'Ivoire, de 1985 à 2010........... .. 120
VII - Types et genres de contes enseignés dans le programme
d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à
2010..................................................................................... 123

VII-1 - Types de conte enseignés au primaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124


VII-2 - Les genres de contes enseignés dans le programme
d'enseignement primaire en Côte d'Ivoire de 1985 à
010....................... .. . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144

Chapitre IV: DISPARlTE QUANTITATIVE


DES CONTES ENSEIGNES DANS LE PROGRAMME
D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE................................. 160

I- Disparité quantitative du point de vue des


catégories.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
II- Disparité quantitative du point de vue des genres......... 161
DEUXIE11E PARTIE : PERSPECTIVES D'UTILISATION
DES CONTES, DES LEGENDES ET DES EPOPEES
DANS LE PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE ~........................................................ 164

Chapitre I : PERSPECTIVES D'UTILISATION DES


CONTES, DES LEGENDES ET EPOPEES......................... 165
I- PERSPECTIVES D'UTILISATION DES CONTES....... 165

I-1- Contes et lecture.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165


520

I-2- Conte et animation lecture . 176

I-3- Conte et lecture supplémentaire .


178
I-4- .. , d'.intégration
C ontes et actrvitès ' . . 179

I-5- Conte et éducation morale....................................... 183


II- PERSPECTIVES DE L'UTILISATION DES
LEGENDES..................................................... 186
II-1- Légendes et lecture.............................................. 187

II-2- Légendes et animation lecture................................. 190

II-3- Légendes et révision.............................................. 191

III- PERSPECTIVES D'UTILISATION DE L'EPOPEE...... 193

III-1- Epopée et motivation............................................. 193

III-2- Epopée et approfondissement.................................. 194


CHAPITRE II : PROPORTIONS DE SELECTION DES
CONTES, DES LEGENDES ET DES EPOPEES.................. 197
I- Sélection des contes, des légendes, des épopées et
l'âge de l'apprenant . 198
II- Sélection des contes, des légendes, des épopées et
contexte socioculturel..................................................... 200
III- Sélection des contes, des légendes, des épopées et
thèmes abordés dans le programme . 202
III- Equipe de sélection, des contes, des légendes et des
épopées enseignés au primaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
IV-I- L'ossature des équipes de sélection des contes,
des légendes et des épopées.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
522

des légendes et des épopées par année scolaire de 1985 à


2010.. .. .. .. . . . .. . . . .. . . .. . . . . . . . . .. . . 240
II-1- Résultats sous la rubrique "ECOLE ET
DEVELOPPEMENT"............................... 243
1-1-Résultats obtenus en se fondant sur les manuels scolaires
utilisés de 1985 à 1997.......................................... 243
1-2- Résultats obtenus en se fondant sur les manuels scolaires
utilisés de 1997 à 2006..... .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244

1-3 - Résultats sous la rubrique ''ECOLE ET NATION''......... 245

1-3-1-Résultats obtenus en se fondant sur les manuels scolaires


utilisés de 2006 à 2010......... .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
1-3-2- Commentaire des résultats obtenus sous les rubriques :
''ECOLES ET DEVELOPPEMENT'' et ''ECOLE
ET NATION''.................................................... 246
TROISIEME PARTIE : ETUDE SOCIO-EDUCATIVE
DES CONTES, DES LEGENDES ET DES EPOPEES
ENSEIGNES DANS LE PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE........................................................................... 254

Chapitre I : ETUDE SOCIO-EDUCATIVE DES CONTES....... 257

I- Thématique........................................................ 257

II - Impact des contes sur les élèves et les enseignants.......... 273

II-1- Impact des contes sur les élèves................................ 273

II-2- Impact des contes sur les enseignants........................ 297

III - Apport des contes au développement de la société et la


.
construction d' une nation
. . 305

1-Apport des contes au développement de la nation . 305

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