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Le simple fait de prononcer le mot « église »

suggère un cortège d'adjectifs peu attrayants :


ennuyeuse, inadaptée, avide, hypocrite et idiote. De
l'immensité (désormais vide) des cathédrales
d'Europe aux églises blanches et pittoresques de
Nouvelle Angleterre (qui doivent leur renommée
aux cartes de Noël), l'Église a plus souvent été
admirée pour son architecture que pour son
attitude, plus pour sa construction que pour sa
réputation. Dieu doit en pleurer.

Ce livre s'adresse en premier lieu aux


disciples de Jésus Christ, afin de les aider à
apprécier les plans de Dieu pour l'Église et à la
rendre glorieuse en suivant ses directives. Il est
temps que l'Église veuille lui plaire en tous points et
qu'elle ait l'impact pour lequel Dieu l'a conçue.

Seule la glorieuse Église de Jésus Christ peut


faire une différence dans ce monde.

Thomas Jones
Extrait de l'introduction

GLOIRE DANS L’EGLISE


Publications Chrétiennes Internationales

ISBN 2-911499-03-4
Pric TTC : 50 F

1
De profondes
lectures de
méditations sur la
nature éternelle de
la famille de Dieu

Sous la Direction de Thomas et Sheila Jones

2
3
4
Toutes les citations proviennent de la Bible :
Nouvelle version Segond révisée.
Avec l'aimable autorisation de la Société Biblique Française.

Gloire dans l'Église


© 1997 par Publications Chrétiennes Internationales

L’édition originale est parue sous le titre


Glory in the Church
© 1996 par Discipleship Publications International
One Merrill Street, Woburn, MA 0 ISO 1, États-Unis

Tous droits réservés. Ce livre ne peut être reproduit, copié, cité en totalité
ou en partie, par des moyens électroniques, mécaniques ou autres sans la
permission écrite de : Publications Chrétiennes Internationales

1er impression 09/97, 1 500 exemplaires

Couverture : Chris Costello


Conception intérieure : Anita Costello

ISBN 2- 911499- 03- 4

5
Al et Gloria Baird
ont montré aux disciples du monde entier
ce que signifie aimer l'Eglise.
Ce livre leur est dédié.

6
TABLE DES MATIÈRES
Introduction : Dieu a suffisamment pleuré .................................................................................. 9

Partie I : Née dans l'éternité


1 Prévue par les Prophètes
G. Steve Kinnard .................................................................................................................. 15
2 Bâtie par Jésus
Thomas Jones ...................................................................................................................... 19
3 Rachetée à grand prix
Gordon Ferguson ................................................................................................................. 23
4 Dirigée par le Sauveur
Russ Ewell ............................................................................................................................ 27
5 Aimée comme une épouse
Kay McKean ........................................................................................................................ 31
6 Envoyée dans le monde
John Louis ............................................................................................................................ 35

Partie II : Créée pour avoir un impact


7 Où la vérité importe vraiment
Rick Maule ........................................................................................................................... 41
8 Où le silence n'est pas une option
Doug Webber ....................................................................................................................... 45
9 Où l'amour règne en maître
Jeff Chacon........................................................................................................................... 49
10 Où la communion fraternelle est riche
Steve Staten ......................................................................................................................... 53
11 Où la race n'a pas d'importance
Javier Amaya ....................................................................................................................... 57
12 Où la famille est restaurée
Jimmy Rogers ....................................................................................................................... 61
13 Où les dons sont variés
Douglas Jacoby .................................................................................................................... 65
14 Où l'unité est une passion
Nick Young ........................................................................................................................... 69
15 Où les forts aiment les faibles
Dr Mark Ottenweller............................................................................................................ 73
16 Où les dirigeants sont des serviteurs
Mark Templer ...................................................................................................................... 77
17 Où diriger est une joie
Brian Felushko ..................................................................................................................... 81

7
Partie III : Chargée d'aimer
18 Aimez-vous les uns les autres ardemment
Kevin McDaniel .................................................................................................................... 87
19 Faites-vous mutuellement bon accueil
Brian Scanlon ....................................................................................................................... 91
20 Ayez de l'affection les uns pour les autres
Debbie McDaniel ................................................................................................................. 95
21 Saluez-vous les uns les autres
Sheila Jones .......................................................................................................................... 99
22 Portez les fardeaux les uns des autres
Dave Malutinok ................................................................................................................... 103
23 Dites la vérité avec amour
Jeanie Shaw ......................................................................................................................... 107
24 Soumettez-vous les uns aux autres
Kelly Petre ............................................................................................................................ 111
25 Instruisez-vous et avertissez-vous réciproque ment
Mike Fontenot ..................................................................................................................... 115
26 Encouragez-vous mutuellement chaque jour
Theresa Ferguson ................................................................................................................ 119
21 Incitez-vous les uns les autres
Terrie Fontenot ................................................................................................................... 123
28 Confessez vos péchés les un s aux autres
Dean Farmer ....................................................................................................................... 127
29 Faites-vous grâce réciproquement
Adrienne Scanlon ................................................................................................................. 131
30 Exercez l'hospitalité les uns envers les autres
Ron Brumley......................................................................................................................... 135
31 Honorez-vous les uns les autres
Richard Bellmor ................................................................................................................... 139

Epilogue: Gloire dans l'Eglise ........................................................................................................ 143

8
INTRODUCTION

Dieu a suffisamment pleuré


Pour la plupart des gens, le mot « Eglise» n'évoque rien de noble, de
glorieux, de fort ou de surprenant. L'épouse de Robert A. Taft, un politicien
américain, remarquait : « J'ai toujours trouvé les statistiques dures à avaler
et impossibles à digérer. Mais voici la seule que j 'aie jamais pu retenir : si
tous les gens qui dorment à l'Église étaient mis bout à bout, ils seraient
beaucoup plus à leur aise ». Elle avait résumé l'opinion de beaucoup de
gens : l'Eglise est un endroit fait pour dormir.
Ralph G. Ingersoll, un avocat américain du XIXe siècle, avait un point
de vue différent mais tout aussi négatif et tout aussi commun en écrivant : «
L'Eglise a toujours été prête à troquer les trésors des deux contre de
l'argent sur terre ». Ralph Waldo Emerson trouvait l'Église plus attrayante
quand elle était tranquille et qu'on n'y faisait rien. « J'aime l'Eglise
silencieuse avant Je début de l'office, bien plus que n'importe quelle
prédication », écrivait-il dans un essai de 1841. Mais c'est H.L. Mencken, un
journaliste américain du XXe siècle, qui a lancé l’accusation la plus lourde :
« Une église est un endroit où des messieurs vantent un Paradis où ils ne
sont jamais allés, à des gens qui n'iront jamais ». Il pensait que l'Eglise était
un lieu réservé aux hypocrites ou aux idiots ; voire aux deux à la fois.
Le simple fait de prononcer Je mot « église » suggère un cortège
d'adjectifs peu attrayants : ennuyeuse, inadaptée, avide, hypocrite et idiote.
De l'immensité (désormais vide) des cathédrales d'Europe aux églises
blanches et pittoresques de Nouvelle Angleterre (qui doivent leur
renommée aux cartes de Noël), l'Eglise a plus souvent été admirée pour son
architecture que pour son attitude, plus pour sa construction que pour sa
réputation. Dieu doit en pleurer.
Paul comprenait ce que l'Église pouvait être -- pourquoi Dieu l'avait
conçue -- et cette compréhension est manifeste dans cet extrait de l'épître
aux Ephésiens:
Or, à celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut faire
infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons,
à lui la gloire dans l'Église et en Christ Jésus, dans toutes les
générations, aux siècles des siècles. Amen. (Éphésiens 3.20-21)

9
La véritable Église est l'outil de celui qui est incommensurable,
l’instrument de choix du tout-puissant ; et quand l’Église est fidèle à son
appel, la toute puissance de Dieu agit en elle et il y a de la gloire dans
l'Eglise.
«Eternel! J'aime le séjour de ta maison », écrivait David dans le
Psaume 26.8, « le lieu où ta gloire demeure ». Mais où la gloire de Dieu
demeure-t-elle de nos jours ? Dans l'Église, nous dit Paul. Non dans des
édifices vides ou des sanctuaires douillets, mais dans tous ceux que Dieu a
rassemblés par le sang de Jésus-Christ, qui se sont engagés à porter leur
croix chaque jour et qui considèrent désormais la vie, les autres et eux-
mêmes d'une façon totalement différente.
Aujourd’hui, presque 2 000 ans après que Jésus soit entré en scène, sa
véritable Église offre un panorama impressionnant. Qu'il s'agisse de
quarante personnes entassées dans un appartement d'une ex-république
communiste, de 13 000 âmes submergeant un prestigieux stade en
Amérique ou d'une foule multiraciale chantant et célébrant dans la mairie
de Johannesburg ; si le cœur de Jésus-Christ bat dans les poitrines, il y aura
de la gloire dans l'Église. Cette gloire sera si vraie, si brillante qu'elle ne
pourra pas échapper au nouvel arrivant. Il se peut qu'il se demande d'abord
si un tel amour est bien réel. Il se peut qu'il se demande quelle sorte de
lavage de cerveau peut aboutir à une si remarquable unité. Il se peut qu'il
se demande ce qui a pu arriver à ces adolescents qui semblent si proches de
leurs parents. Il se peut qu'il soupçonne que quelque chose de sinistre se
cache derrière tout cela, parce que « c'est trop beau pour être vrai ». Mais
si tous restent assez longtemps pour connaître assez de gens, entendre
assez d'histoires et trouver la source réelle de leur force, ils changeront très
probablement d'avis sur l'Eglise.
Ce livre s'adresse en premier lieu aux disciples de Jésus Christ, afin de
les aider à apprécier les plans de Dieu pour l'Église et à la rendre glorieuse
en suivant ses directives. Il est temps que l'Eglise veuille lui plaire en tous
points et qu’elle ait l'impact pour lequel Dieu l'a conçue. Seule la glorieuse
Église de Jésus Christ peut faire une différence dans ce monde.
En second lieu, ce livre s'adresse à tous ceux qui font une recherche. A
celui ou celle qui n’a rien de bien à dire sur le mot « Église ». Il est écrit pour
vous faire entrer dans un monde entièrement nouveau.

10
Comprenez bien ceci : tous ceux qui ont contribué à cet ouvrage
témoignent d'une riche expérience de l'Eglise biblique dans notre monde
moderne. Lisez attentivement et vous verrez. Nous ne sommes pas dans
une église sans péché, mai s nous sommes dans une église qui a appris de
Jésus comment traiter le péché. Nous ne sommes pas dans une église
parfaite, mais nous sommes dans une église qui a trouvé la grâce de Dieu,
et cette grâce nous permet de nous efforcer d'apprendre chaque jour un
peu plus.
Aboutir dans un e telle communauté, une telle famille, un tel peuple, a
été pour nous tous une source d’humilité. Nous ne pensons pas un instant
l'avoir mérité ou l'avoir accompli par notre intelligence ou notre dur labeur.
C'est un don de Dieu. Et quand nous constatons ce qui se produit dans
notre propre assemblée, quand nous observons l'unité de pensée, d'amour
et d’action que le message de Jésus suscite dans les congrégations du
monde entier, nous sommes émerveillés et pensons qu'il y a vraiment de la
gloire dans l'Eglise !

Voici maintenant quelques conseils utiles pour tirer le plus grand


profit de celte étude. Le livre se divise en trois parties. Dans la première, «
Née dans l'éternité », nous examinons les origines divines de l'Eglise. Pour
discerner le sens de la véritable Église, il faut comprendre quelle n'est pas
l'œuvre de l'homme mais de Dieu. Nous n'aurons jamais envers l'Eglise
l'indéfectible loyauté que chaque disciple doit avoir, tant que nous n'aurons
pas compris cela. Dans la deuxième partie, « Créée pour avoir un impact »,
nous examinons quelques-uns des principes révélés dans le Nouveau
Testament qui font de l'Eglise un instrument unique et puissant aux mains
de Dieu. Enfin, dans la troisième partie, « Chargée d'aimer », nous
explorons le cœur de l 'Église : nos relations en Christ, si différentes de
celles que nous avons connu es dans le monde. Beaucoup d'entre vous
identifieront rapidement dans les titres des chapitres des extraits de versets
contenant l'expression « les uns les autres ». Ces passages sont essentiels
pour comprendre les relations uniques que les chrétiens doivent avoir. Bien
peu de membres d'une «église » ont goûté ce dont ces Ecritures parlent ; ils
n'ont pas connu la gloire des voies que Dieu emprunte pour nous
encourager, nous défier et nous faire mûrir.

11
A la fin de chaque article, vous trouverez des questions qui vous
aideront à placer ce que vous lisez au centre même de votre vie. Faites tous
vos efforts pour y répondre, faites part de vos réactions et de vos
conclusions à d'autres personnes. Nous ne sommes pas appelés à
simplement admirer l'Eglise, mais à y vivre et à devenir nous-mêmes une
part de sa gloire. Soyez donc reconnaissants, soyez inspirés et prenez
quelques décisions qui changeront la face du monde. Dieu a suffisamment
pleuré.

T.A.J.

12
13
PARTIE : I

Née
Dans
l’éternité

L’Eglise de Jésus-Christ n'est pas d'origine humaine.


Elle a été divinement annoncée, divinement établie, et elle
continue d'être divinement aimée et guidée.
L'Eglise accomplira sa mission divine parce que l'Eglise est de
Dieu.

14
1 Prévue par les Prophètes

G. STEVE KINNARD,
New York, États-Unis
Paroles reçues en vision par Esaïe, fils d'Amots, sur Juda et
Jérusalem.
Il arrivera, à la fin des temps,
Que la montagne de la Maison de l'Éternel sera fondée sur le
sommet des montagnes,
Qu'elle s'élèvera par-dessus les collines,
Et que toutes les nations y afflueront.
Des peuples nombreux s'y rendront et diront :
Venez, et montons à la montagne de l'Éternel À la Maison du Dieu
de Jacob,
Afin qu'il nous instruise de ses voies,
Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi,
Et de Jérusalem la parole de l'Éternel.
Esaïe 2.1-3

L'un des plus grands discours du vingtième siècle, a été prononcé le 28


août 1963 devant une foule rassemblée à Washington. Dans ce discours,
intitulé plus tard « J'ai fait un rêve », le Dr Martin Luther King exposait les
idéaux du mouvement américain pour les droits civiques. Le passage le plu s
célèbre de son allocution est peut-être celui où il déclare : « J'ai rêvé que
mes quatre enfants vivraient un jour dans une nation où ils ne seraient pas
jugés selon la couleur de leur peau mais selon leur personnalité; j'ai fait un
rêve aujourd'hui ». Dans tout son discours, Martin Luther King faisait appel
aux prophètes de la Bible et empruntait leurs propres images pour décrire
son rêve d'égalité raciale.
Ces prophètes d'Israël avaient à cœur le rêve de Dieu. Par l’inspiration,
ils ont vu des choses que d'autres ne pouvaient tout simplement pas voir. Ils
ont vu ce que serait réellement « un nouvel ordre mondial », une nouvelle
communauté et une communion plus profonde. Par la puissance de Dieu et
l'esprit de révélation, il s se sont affranchis d'un nationalisme réducteur
pour imaginer une famille mondiale de croyants, unis par une relation

15
nouvelle où ils se ressourceraient auprès de Dieu. Vous n'entendrez jamais
le mot « église » dans la bouche des prophètes de l'Ancien Testament, mais
ils l’ont clairement vue venir et l'ont dépeinte de manière saisissante. Leurs
prophéties se sont accomplies de façon spectaculaire au premier siècle
grâce à Jésus, aux apôtres et aux premiers disciples.

L'Église dans les prophéties


La Bible contient de nombreuses prophéties très précises concernant
Jésus et sa bien-aimée, l'Église, montrant ainsi que l'Eglise était présente
dans le cœur et les pensées de Dieu depuis des générations. Il attendait le
moment idéal, l'instant parfait, pour révéler la gloire de son Royaume sur
terre.
Dieu avait un plan pour conduire l'humanité vers lui avant le
commencement des temps. Genèse 3.15 pourrait être l'un des premiers
révélateurs de cette intention. Dieu, prophétise que la descendance de la
femme écrasera la tête du serpent; la première prophétie relative à la croix
de Jésus. La « descendance » qui a écrasé la tête de Satan, Jésus, est aussi
devenue le fondement de l'Église.
Esaïe 2 .1-3, cité plus haut, montre clairement que « la montagne de la
Maison de l'Éternel »- l'Église, le Royaume de Dieu sur la terre (voir Hébreux
12.18-23)- sera établie à Jérusalem mais formée de toutes les nations.
L'Eglise sera une communauté internationale renversant les barrières
raciales, sociales et économiques. La prophétie d'Esaïe s'accomplit en Actes
2, dès le premier jour de l'existence de l'Eglise.
Des hommes et des femmes du monde entier affluent dans le
Royaume et jouissent d'une communion fraternelle plutôt surprenante. En
Esaïe 11.6- 9, le prophète parle à nouveau du Royaume à venir et annonce
qu'il rassemblera des ennemis héréditaires. Le rêve d'Esaïe s'est réalisé
quand Jésus a conduit dans son Eglise juifs et gentils, esclaves et hommes
libres, barbares et Scythes (Colossiens 3 .11).
Joël 3. 1-5 parle d'une grande effusion de l'Esprit qui mènera les
hommes vers le salut, toujours à Jérusalem. Le jour de la Pentecôte, Pierre
attire l'attention de la foule sur l es miracles de Dieu évidents pour tous, et
il annonce l'accomplissement de cette prophétie au début d'un sermon qui
poussera trois mille personnes à se convertir et instaurera l'Église.

16
En Daniel 2.36-44, Dieu a donné le calendrier de la venue du Royaume.
Une simple étude de l’histoire révèle que le « quatrième Royaume » (verset
40) désigne l'empire romain et que « l e temps de ces rois » (verset 44)
désigne les Césars de Rome. Conformément au plan de Dieu, cette
prophétie s'accomplit avec l’établissement de l’Église de Jésus à l'époque de
l'empire romain. Cet empire est en ruines depuis des siècles, contrairement
au Royaume éternel de Dieu, l'Église.

Heureux les yeux qui voient


Dieu avait prévu de bâtir son Église avant le commencement des
temps. Comme un sage architecte, il a pensé les plans dans les moindres
détails. Il a laissé un e trace de ces détails pour que nous puissions les
étudier. Nous n'avons pas besoin d'imaginer ce que l'Église devrait être. Son
empreinte se dessine tout au long des pages de la Bible. Nous devons laisser
cette empreinte modeler et corriger l'Église dans laquelle nous avons été
appelés. Si nous connaissons peu de choses sur l'Eglise de Jésus, nous
pouvons trouver toutes les réponses à nos questions dans la Bible.
Il y a plusieurs années, j'ai ouvert un club sur le modèle du film Le
Cercle des Poètes Disparus. Il s'appelait « Le Cercle des Apôtres Disparus ».
Quelques amis et moi nous réunissions à l'occasion pour lire nos écritures
favorites. Nous commencions chaque réunion avec Luc 10.23-24:
Et se tournant vers ses disciples, il leur dit en privé : Heureux les
yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous dis que beaucoup
de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne
l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas
entendu.
Que ce verset résonne à no s tympans durant tout e cette étude de
l’Église de Dieu. Nous sommes en train de voir et d'entendre des choses que
les grands rois et prophètes de l'Ancien Testament ont désiré voir et
entendre. Le roi David serait très heureux d'être avec vous en ce moment.
Jérémie échangerait volontiers sa place contre la vôtre. Soyez émerveillés,
car Esaïe, Salomon, Michée, Ézéchias, Daniel, Josué auraient tant voulu
savoir ce que vous savez!

17
MISE EN PRATIQUE

Quel effet cela vous fait-il de savoir que Dieu a travaillé à l'établissement de
son Royaume sur terre des siècles avant son avènement? Quelle différence
cela fait-il de faire partie de la réalisation ultime d'un tel plan ?

Lisez à nouveau Luc 10.23-24. À quel point vous considérez-vous béni ?

Le Royaume de Dieu doit accueillir tous les hommes. Qu'est-ce qui vous
enthousiasme le plus dans la diversité de l'Eglise et dans son expansion
mondiale ?

Dieu a des rêves pour son Royaume. Quels sont vos rêves pour le Royaume
de-Dieu?

18
2 Bâtie par Jésus

THOMAS JONES
Boston, États-Unis

Mais vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre
répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus reprit la
parole et lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne
sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon père
qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur
cette pierre je bâtirais mon Église, et que les portes du séjour des
morts ne prévaudront pas contre elle.
Matthieu 16.15-18

Les disciples de Jésus sont des gens qui ont décidé que ce qui compte
pour Jésus va compter pour eux. Ce passage ne laisse aucun doute sur ce
que Jésus considérait comme important. Il a prononcé ces paroles au
moment peut-être le plus crucial de son ministère. Après avoir passé
plusieurs mois avec ceux qu’il avait choisis, il les a emmenés faire un voyage
exceptionnel dans la région de Césarée de Philippe, à environ quarante
kilomètres au Nord de la mer de Galilée. Jésus recherchait visiblement un
endroit calme, éloigné des foules juives, pour poser à ses amis une question
essentielle : « Qui dites-vous que je suis? » (Matthieu 16.15).
Et là, à l'ombre du grand temple érigé par Hérode le Grand en
l'honneur de César, aux pieds des temples d'idoles syriens jalonnant la
campagne environnante, Pierre affirme la vérité suprême : « Tu es le Christ,
le Fils du Dieu vivant ».

Mon Eglise
Jésus a confirmé la confession de Pierre en précisant que Dieu lui-
même l’avait inspirée. Les disciples entendent alors une expression qui,
pour autant qu'on puisse en juger, était nouvelle pour eux : « mon Eglise ».
« Oui, Pierre, je suis le Fils de Dieu » dit Jésus, « et sur cette vérité
inébranlable je vais construire mon Eglise ». En grec, le mot « Église » se dit
ekklesia et signifie littéralement « les appelés ». De nos jours, le terme «
Eglise » a une consonance religieuse, mais le mot ekklesia (qui pourrait

19
aussi se traduire par « assemblée», « congrégation », « peuple » ou dans
certains contextes par un terme plus moderne : « groupe ») n'avait aucune
signification religieuse à cette époque. Il désignait simplement un groupe de
personnes réunies pour une occasion quelconque. (On le trouve même en
Actes 19.32 et 40 pour désigner une foule païenne, agitée et furieuse de
l'impact de l'évangélisation chrétienne dans leurs villes).
Le plus étonnant dans la déclaration de Jésus, ce n'est pas « église »
mais « mon Eglise ». Il existait des milliers d'églises : des centaines de
groupes de par le monde avec leurs enseignements, leurs projets et leurs
calendriers. La plupart étaient représentés sur le territoire cosmopolite de
Césarée de Philippe. Mais il n'y avait qu'un seul Fils de Dieu, et il allait
fonder un groupe tout à fait unique : son peuple, son équipe, sa famille, son
armée.
Ce dernier mot, « armée », semble particulièrement approprié pour
décrire l'activité de son peuple tel que le fait Jésus. Quand son groupe sera
réuni, construit et établi sur le solide roc de sa nature divine, « les portes de
l'Hadès ne tiendront pas contre elle » (Bible de Jérusalem) ou selon la
version de la Colombe : « ne prévaudront pas contre elle ». Enfant, lorsque
j'entendais prêcher ce passage, je voyais une ville fortifiée prête à faire face
aux attaques de Satan. Je faisais, comme beaucoup, de la « dyslexie
théologique ». L'Église que j'imaginais était contraire à la réalité.
Dans l'esprit de Jésus, l'Eglise est une armée en marche et non un
fortin immobile. L'Eglise est toujours à l'offensive, mais la résistance qu'elle
rencontre ne l'arrêtera jamais. Dans l'antiquité, une armée attaquait
toujours une ville en visant les portes, car elles représentaient la partie la
plus vulnérable. L'Eglise concentrera ses forces sur « les portes du séjour
des morts » (« la puissance de la mort », TOB), et tandis que les disciples
mourront pour leur foi, l'Église continuera de progresser car elle appartient
au Fils de Dieu qui s'est battu lui-même contre les portes de la mort et en a
triomphé.

Qu'est-ce qui compte pour Jésus?


A ce moment crucial dans la formation de ses disciples, Jésus reprend
la déclaration de Pierre pour expliquer le fondement de son Eglise. Nous
pouvons en tirer quelques profondes leçons :

20
Premièrement, l'Eglise est importante pour Jésus et elle doit l'être
autant pour nous. Il peut être plus facile d'aimer Jésus et d'être loyal envers
Jésus qu'envers l'Eglise. Il est parfait ; l'Eglise ne l'est pas. Mais il l'aime et
s'est sacrifié pour lui donner un corps glorieux. Nous ne pouvons pas en
faire moins. Ce qui compte pour votre patron peut ne pas compter pour
vous. Ce qui compte pour un chef d'état peut ne pas compter pour vous.
Mais on ne peut pas appeler Jésus « Seigneur » sans accorder de
l'importance à ce qui compte pour lui. C'est la nature même de sa
seigneurie et de sa formation.
Quand quelqu'un aime ma femme ou l’un de mes enfants, je ressens
de façon très réelle qu'il m'aime vraiment, louchez à ma famille, et c'est à
moi que vous touchez. Aimez ma famille, c'est moi que vous aimez. Jésus
n'est pas différent. Blessez son Eglise, c'est lui que vous blessez. Aimez son
Eglise, c'est lui que vous aimez.
Deuxièmement, une bonne compréhension de Jésus nous guide
toujours vers l 'Eglise. Si votre pensée est fondée sur la Bible, vous ne
pouvez parler très longtemps de Jésus sans parler de son Eglise. L’un ne va
pas sans l’autre. D'autres passages du Nouveau Testament décrivent Jésus
comme la tête d'un édifice dont l'Eglise est le corps, et le lien est tout à fait
claire. Il fallait poursuivre le travail que Jésus avait commencé et pour ce
faire il n'y avait qu'un seul plan possible : l 'Eglise. Dieu a envoyé son Fils
dans le monde, pour nous étonner certes, mais aussi pour nous réunir en un
groupe qui continuerait de marquer le monde de son empreinte.
Voici pourquoi les chapitres de ce livre sont si importants : l'Église
n’est pas un groupe ordinaire. C'est le seul que Jésus ait jamais créé. C'est le
seul qui ait sa mission à accomplir. C'est le seul qui sera sauvé. C'est son
Eglise. Nous devons l'aimer, remercier Dieu pour elle, étudier ses
caractéristiques, la soutenir, prier pour elle, sacrifier pour elle et faire tout
notre possible pour qu'elle devienne ce que Jésus voulait qu'elle soit.

21
MISE EN PRATIQUE

Éprouvez-vous des sentiments négatifs vis-à-vis de l'Église qui vous


empêchent de lui donner votre cœur ?

Devez-vous changer votre attitude envers l'Église pour la calquer sur celle
de Jésus?

Dans quelle mesure pensez-vous que votre attitude envers l'Église puisse
affecter son avenir dans votre ville?

D'après l'enseignement de Jésus en Matthieu 16, quelle sera l'issue de


l'Eglise? Comment vos pensées en seront-elles modifiées?

22
3 Rachetée à grand prix

GORDON FERGUSON
Boston, Etats-Unis
Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint- Esprit
qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas
à vous- mêmes? Car vous avez été rachetés à grand prix.
Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui
appartiennent à Dieu.
Corinthiens 6.19-20
Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au sein
duquel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour faire paître
l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang.
Actes 20.28
L’Eglise de Jésus-Christ a une valeur immense. Elle a été rachetée à un
prix inestimable. Son existence est le fruit d’un sacrifice coûteux : la mort de
Jésus sur la colline du Calvaire. Ce n’était pas une solution de dernière
minute, pas même une idée venue en réponse à la chute de l’homme dans
le jardin d’Eden. Selon 1 Pierre 1.20, Jésus a été choisi pour cette tâche «
avant la fondation du monde ». Apocalypse 13.8 nous dit qu’il a été «
immolé dès la fondation du monde ». Cette vérité renferme l’un des
concepts les plus étonnants de la Bible!
On ne veut des enfants que si l’on a le ferme espoir de les voir vivre
heureux sur cette terre avant d’aller au Paradis avec Dieu. Si nous voulions
six enfants tout en sachant que l’un d’eux nous rejetterait, nous et notre
éducation, nous changerions probablement d’avis. L’idée même de cette
douleur serait insupportable.
Il a payé une dette qui n’était pas la sienne
Dieu a créé un monde où les humains sont des êtres moraux, libres,
capables de choisir entre le bien et le mal. Omniscient, il savait que la
liberté de choisir conduirait les hommes à se rebeller et à le rejeter. Et
pourtant, son désir de donner son amour dans une relation avec nous l’a

23
amené à poursuivre son plan en dépit de la douleur que ses créatures lui
causeraient. Comprenez-vous à quel point ceci est stupéfiant?
L’amour de Dieu n’a rien d’un amour ordinaire et l’intérêt de Jésus
pour nous n’est pas plus ordinaire. Dieu est tellement engagé envers les
hommes qu'aucun prix n’était trop élevé pour rétablir une relation avec
nous. Incroyable! Dieu s’est fait homme, il a souffert sur une croix, et il est
mort pour racheter et adopter le « peu » qui choisiraient d’entrer par la
porte étroite. Comme le dit la chanson : « Il a payé une dette qu’il ne devait
pas ; je devais une dette que je ne pouvais payer ». La douleur supportée
par Dieu et son Fils lors de la crucifixion était immense. La valeur d’une
Eglise sauvée est de toute évidence encore plus grande. Jean 12.25 dit que
Jésus a eu de la haine pour sa vie afin de bénir la nôtre. Il a renoncé à sa
propre vie afin de donner la vie à son Eglise; son peuple, ses amis.
Le prix que Jésus a payé supposait un amour sacrificiel qui n’a pas
fléchi à l’idée de quitter les cieux pour devenir un homme méprisé, voire un
simple criminel condamné à une mort humiliante. Plus étonnant encore, cet
amour divin ne s’est pas refroidi à l’idée d’être rejeté par la majorité de
ceux pour qui il est mort. Il n’est pas surprenant que Paul ait écrit : « Grâces
soient rendues à Dieu pour son don ineffable! » (2 Corinthiens 9.15).
L’homme donne son amour dans l’espoir d’un retour. Il peut continuer
d’aimer quand l’amour ne vient pas immédiatement en retour. Mais donner
sans cesse son amour malgré le rejet, l’indifférence ou la haine, est chose
impossible pour les hommes. Or, c’est exactement ce que Dieu a fait à notre
égard!
Son prix doit fixer notre valeur
Le prix que Dieu a payé pour l’Église montre clairement la valeur que
nous avons à ses yeux. Nous ne paierons pas une chose plus cher que le prix
auquel nous l’estimons. Dieu non plus. Mais le prix payé ne doit pas
seulement servir à déterminer notre valeur aux yeux de Dieu; il doit aussi
déterminer nos propres valeurs face à la vie. Si Dieu était désireux d’aller à
de telles extrémités pour nous racheter, nous devons en tirer les
conséquences pour notre vie. Après tout, nous devons être « les imitateurs
de Dieu comme des enfants bien-aimés » (Ephésiens 5.1).
Une implication évidente concerne la valeur que l’Eglise doit avoir
pour chacun de nous. Jadis, ceux qui appréciaient la spiritualité mais
dédaignaient toute religion organisée clamaient : « Vive Jésus! A bas

24
l’Église! » Ils ne connaissaient de l’Eglise que ce qu’ils voyaient dans les
Églises traditionnelles, et ils le rejetaient à juste titre. Mais, et c’est triste à
dire, ils n’ont pas vu l’Église telle que Dieu l’avait créée; sa famille rachetée
avec son sang! Louer Christ, c’est louer l’Église, car il en est la tête
(Éphésiens 1.22-23). Comme Dieu, apprécions ce trésor qu’est l’Église, et
que notre amour pour elle soit visible dans nos actions et nos paroles. Que
Dieu ne puisse jamais voir dans nos cœurs d’attitudes négatives envers
l’Église, et que l’homme ne puisse jamais entendre nos paroles la rabaisser!
L’amour de Dieu pour l’Église nous enseigne une autre leçon
importante : le sacrifice est une part continuelle du prix à payer pour en
faire partie. Son amour Ta poussé à ne rien retenir, et notre amour doit
nous pousser à faire de même. Nous ne devons pas nous concentrer sur ce
que l’Église peut nous apporter, mais plutôt sur ce que nous pouvons
sacrifier pour elle. Dans la famille de Dieu de l’Ancien Testament, la nation
d’Israël, les sacrifices étaient limités dans le temps, en prix et en obligation.
Lorsqu’un animal était offert, le prix était payé en temps et en argent, et
l’obligation était remplie. Dans la famille de Dieu du Nouveau Testament,
l’Église, notre sacrifice est vivant et se perpétue sept jours sur sept et vingt-
quatre heures sur vingt-quatre (Romains 12.1-2).
Une dernière implication concernant notre conception de l’Église
réside dans le fait que notre amour, comme celui de Dieu, doit être sans
condition. Il aime l’Eglise en dépit de la fragilité humaine qui la caractérise.
L’Église de Corinthe connaissait de graves problèmes, mais Dieu était
déterminé à la rendre victorieuse. « Il vous affermira aussi jusqu’à la fin,
pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ »
(1 Corinthiens 1.8). Comment considérez-vous les imperfections de l’Église :
comme une occasion d’aimer sans condition ou de critiquer? Si nous nous
attendons à ce que Dieu nous aime avec tous nos défauts, nous avons
intérêt à ouvrir nos cœurs et à aimer sa famille de la même manière.
Comme dit Jacques : « le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait
miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement » (Jacques 2.13). Et
Pierre écrit : « Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour constant,
car l’amour couvre une multitude de péchés » (1 Pierre 4.8). Vivons,
pensons et ressentons comme des personnes rachetées à grand prix !

25
MISE EN PRATIQUE

L’idée de ne plus vous appartenir vous paraît-elle positive ou négative?


Pourquoi?

Le fait d’avoir été racheté à grand prix vous rend-il reconnaissant d’une
façon constante et soutenue? (Demandez à ceux qui vous connaissent le
mieux si vous êtes une personne reconnaissante.)

Comment vous sentez-vous, sachant que Dieu était (et reste) prêt à souffrir
le rejet de la part de la majorité de ses créatures pour avoir une relation
avec vous? (Ecrivez ce que vous ressentez et laissez-vous imprégner de
votre compréhension réelle de Dieu et de la vie chrétienne.)

À quel point aimez-vous l’Église? Faites une liste des bonnes et des
mauvaises choses que vous y voyez; puis réfléchissez et priez pour votre
attitude en général et votre réponse à cet article.

26
4 Dirigée par le Sauveur

RUSS EWELL
San Francisco, Etats-Unis
Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Car en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est
visible et ce qui est invisible, trônes, souverainetés, principautés,
pouvoirs. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes
choses, et tout subsiste en lui. Il est la tête du corps, de l’Église. Il
est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin
d’être en tout le premier, Car il a plu (à Dieu) de faire habiter en
lui toute plénitude et de réconcilier avec lui-même, aussi bien ce
qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix
par lui, par le sang de sa croix.
Colossiens 1.15-20

Rien ne peut s’accomplir sans direction. On peut parler de grands


principes, de méthodes, de bon sens, des fondements du management,
mais une fois ces discussions terminées il reste une chose : l’irremplaçable
capacité de quelques individus à mettre au point un plan d’action efficace!
Ce monde sera influencé et transformé par le groupe qui aura les meilleurs
dirigeants.
Parmi tous les dirigeants que l’histoire a vu défiler, il en est un qui
domine tous les autres. En lui se trouvait le parfait équilibre de toutes les
qualités, et nulle faiblesse ne s’y mêlait. Cet homme était Jésus. C’est sa vie
qu’il nous appartient de suivre et d’imiter. Les meilleurs dirigeants ne seront
pas les pionniers d’un effort humaniste soutenu par des motivations
terrestres et limitées. Ce seront ceux qui suivent l’exemple inaltérable de la
vie de Jésus. Leur manière de diriger ne sera que le reflet (2 Corinthiens
3.18) de cette vie hors du commun, et ce groupe marquera profondément
son temps. Deux mille ans après ses débuts, l’Eglise du Christ est bien
vivante, précisément parce qu’elle est du Christ et que c’est Jésus qui la
dirige.
Le besoin de direction se trouve au cœur de toute culture, de toute
nation et de tout individu. Des expériences regrettables ont malheureuse

27
ment produit une désillusion générale ainsi qu’un manque de confiance
envers les dirigeants. Ce problème est manifeste dans le monde, mais il
peut aussi se retrouver dans l’Eglise si nous oublions qui dirige
véritablement.
Aucun dirigeant n’est comme Jésus
Paul écrivait aux Colossiens les mots qui introduisent cet article pour
rappeler aux disciples que Jésus est unique et qu’il est au centre de notre
magnifique Royaume. Regardez attentivement celui qui nous dirige, et
soyez encouragé et inspiré.
Il est l’image du Dieu invisible. Aucun être humain n’a jamais dirigé
comme Jésus l’a fait. Jésus est Dieu. Sa manière de diriger est sans défaut.
Tant que le Royaume, nos Eglises et nous-mêmes resterons concentrés sur
Jésus, il nous dirigera; et nous serons certains de la victoire dans notre
combat pour sauver les âmes. Trônes, pouvoirs et autorités quels qu’ils
soient ne pourront jamais le surpasser ni le vaincre, parce qu’il est plus
grand qu’eux tous. Comment pouvons-nous être inquiets quand nous
sommes dirigés par le Seigneur et le Sauveur?
Paul parle de Jésus comme de la source de l’unité qui tient toutes
choses ensembles. L’unité de l’Eglise prouve que Jésus est aux commandes.
L’union de toutes races, toutes cultures, toutes nations et de toutes classes
sociales ne peut être que le fruit de la direction de Jésus. Notre
responsabilité est d’écouter attentivement Jésus et de bâtir le Royaume de
Dieu comme il l’ordonne, afin que tous les hommes puissent voir notre
unité et venir à lui.
Concentrés sur Jésus
Dans l’introduction de sa lettre aux Colossiens (1.1-6), Paul dit qu’il a
entendu parler de leur foi en Jésus. Je trouve cela frappant! Nous sommes
trop nombreux à être plus inspirés par des hommes que par Jésus, et notre
foi s’en trouve mal placée. Nous perdons courage quand ces hommes ne
sont pas là pour nous, ou quand ils pèchent et font des erreurs. Il est
fréquent que nous ne soyons pas dirigés par Jésus, mais par des hommes
que nous mettons sous pression en nous attendant à ce qu’ils soient Jésus
pour nous. Placez votre foi en Jésus, et de grandes choses se produiront
dans votre vie.

28
Feu George Gurganus et moi-même étions membres d’un groupe
dirigées par Kip MC Kean à la fin des années quatre-vingt. George et moi
discutions souvent durant les pauses. J’ai une fois demandé à ce frère de
plus de quarante ans mon aîné, ce qui, selon lui, faisait de Kip quelqu’un de
si différent. J’étais encore jeune dirigeant, et j’essayais de comprendre
pourquoi Dieu avait choisi Kip plutôt que d’autres hommes très talentueux
et déterminés, pour avoir un impact si impressionnant. Je n’oublierai jamais
la réponse de George. Il m’a dit « Je n’ai jamais vu quelqu’un de plus
dévoué et d’aussi déterminé à être comme Jésus ». Il a ensuite parlé de
l’engagement de Kip à poursuivre et accomplir le rêve de Jésus. Je vois
maintenant que c’est cette qualité que Paul demandait à l’Eglise de
Colosses en Colossiens 1.10. Paul leur a dit de s’appliquer à plaire à Jésus.
Dieu travaille puissamment à travers Kip à notre époque parce qu’il est si
désireux de laisser Jésus le diriger. Puissions-nous tous avoir ce même désir.
Avec le regard de Jésus
Colossiens 1.24-2.5 décrit le cœur et le regard de Paul. Paul nous dit
qu’il annonce Jésus et travaille avec la force du Saint-Esprit afin d’amener
tout homme à être parfait en Christ. Celui que Jésus dirige n’est pas
seulement consumé par l’envie de lui plaire et d’être comme lui, mais
également par le désir d’appeler les autres à imiter sa vie. Il a pour chaque
personne la vision et l’espoir de ce qu’elle peut devenir au lieu de
désespérer de ce qu’elle est. Si nous voulons faire avancer le Royaume de
Dieu dans le monde entier, nous devons être des visionnaires qui voient
leur entourage, leur ville et leur pays remplis de disciples. Nous devons
regarder chaque personne comme Jésus la regarde, avec la conviction
qu’elle peut, par la puissance de Dieu, changer et faire une différence dans
ce monde.
Jésus mènera son Eglise à la victoire. Il n échouera pas. Il n’échoue
jamais. Mais saurons-nous le suivre et partager la victoire avec lui? Votre
entourage pourrait-il affirmer : Il/elle est obsédé(e) par Jésus ? A quel point
les autres voient-ils votre relation avec Jésus progresser?

29
MISE EN PRATIQUE

Pourquoi restez-vous dans le Royaume? Cela signifie-t-il que vous y serez


toujours ?

Vous sentez-vous plein d’amertume envers d’autres chrétiens ou


dirigeants? Serait-ce parce que vous n’êtes pas concentré sur le Sauveur ?

Quand vous formez les autres, que faites-vous pour les aider à se
concentrer sur Jésus? Que pouvez-vous faire pour que ceci devienne une de
vos forces?

30
5 Aimée comme une épouse

KAY MCKEAN
Boston, Etats-Unis
Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé
l’Église et s’est livré lui-même pour elle... pour faire paraître
devant lui cette Église glorieuse... sainte et sans 'défaut. De
même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre
corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Jamais
personne, en effet, n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en
prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église... Ce mystère est
grand; je dis cela par rapport à Christ et à l’Église...
Éphésiens 5.25-33

« Je t'aime, mon amour,... c'est juste que je ne suis pas prêt pour un
engagement de ce type. Je veux avoir une relation avec toi, je ne suis
simplement pas du genre à me marier ». Depuis que les histoires d’amour
existent, les hommes ont prononcé ce genre de phrase, et les femmes ont
pleuré en l’entendant. Admettons que cette déclaration est ridicule, car
quand un homme aime vraiment une femme, il veut s’engager envers elle,
l’épouser, et être pour toujours avec elle.
Pourtant, bon nombre de ceux qui dédaigneraient une telle
déclaration sont les premiers à en faire une autre tout aussi grotesque : «
J’aime Jésus,... c’est juste que je ne suis pas prêt à m’engager envers l'Eglise.
Je veux avoir une relation avec Dieu, je ne suis simplement pas du genre qui
va à l’église ». Les hommes comme les femmes ont souvent mal compris
l’importance que Dieu accordait au mariage et à l’Eglise. Ces deux
institutions ont été dévalorisées par ceux qui lés considèrent comme
accessoires ou démodées. Ephésiens 5 montre cependant clairement les
intentions de Dieu envers le mariage et envers l’Eglise.
Une institution menacée
Le mariage est aujourd’hui une institution menacée. A une époque où
la moitié des mariages se soldent par un divorce, où les couples optent pour
l’union libre, où les gens célèbres parlent sans honte de leurs multiples
séparations, on comprend pourquoi les gens ont peur de passer devant

31
l’autel. Mais ne pensons pas qu’il s’agisse là d’un phénomène moderne, le
mariage n’était pas davantage respecté dans le monde romain, ni même
dans le monde juif. Contrairement à ce que nous pouvons penser, le
premier siècle n’était pas le « bon vieux temps » pour les maris et les
femmes !
C’est alors que l’apôtre Paul a apporté ce message radical : Maris,
soyez comme Jésus! Sacrifiez-vous pour votre femme! Faites s’épanouir les
meilleures qualités de votre femme! Prenez soin d’elle, protégez-la, aimez-
la ! Je ne peux m’empêcher de sourire en pensant à l’homme romantique
que Paul devait être! Il voyait véritablement le mariage comme une relation
magnifique, tel que Dieu voulait qu’il soit. C’est pourquoi il a utilisé cette
métaphore pour décrire la relation de Christ avec l’Église.
Christ aime l’Eglise
Les histoires les plus touchantes sont peut-être celles où quelqu’un
donne sa vie pour celui ou celle qu’elle aime. C’est un amour comme celui-
ci que l’on voit en Christ, lui qui est mort pour chacun d’entre nous, pour
son Eglise. Comment peut-on croire que l’Eglise n’est pas importante quand
Jésus est mort sur la croix pour elle? Christ avait un plan pour son peuple, et
pour que ce plan réussisse il lui fallait supporter la torture de la croix. J’aime
l’Église parce que Jésus aime l’Église, parce qu’il est mort pour l’Église. Si je
veux suivre Jésus, je dois aussi donner ma vie pour l’Église.
Il la fait paraître glorieuse
Jamais personne ne dira qu’une mariée est laide. Une femme qui
s’avance à la rencontre de l’homme qui l’aime est toujours belle. Elle
rayonne de vie, d’espoir et de bonheur à cause de son amour pour elle. Le
désir de Christ est que l’Église soit belle et glorieuse en ce monde. Et puis
qu’il nous aime, il nous voit, nous qui constituons l’Église, comme un objet
de toute beauté. Notre amour, notre désir de servir, notre engagement, nos
convictions nous mettent en valeur. Mon désir est de faire de mon mieux
pour que l’Église soit sans défaut dans ce monde, afin que l’Église puisse
rendre Jésus fier de son « épouse ».
Il la nourrit et en prend soin
Christ répond chaque jour aux besoins de l’Eglise. Nous avons de la
nourriture solide : la parole de Dieu. Nous avons des dirigeants pour nous
guider et des amis pour nous soutenir. Nous avons l’assurance du pardon et

32
la promesse de la vie éternelle. Parfois, comme une épouse ingrate ne voit
que les défauts de son mari, les chrétiens peuvent être trop concentrés sur
leurs problèmes ou leurs besoins, et perdre de vue les bénédictions qu’ils
ont reçues. Jésus est le bon « mari » qui donne à l’Eglise « grâce pour grâce
» (Jean 1.16).
Digne de notre confiance
Un bon mari est chose rare en ce monde. Je suis reconnaissante d’en
avoir un ! Je suis mariée à un homme qui aime Dieu et qui m’aime, et je me
sens incroyablement bénie pour cela. En presque vingt ans de mariage, j’ai
vu Randy se sacrifier pour moi, m’appeler à donner le meilleur de moi-
même, prendre soin de moi quand j’étais malade, déprimée, enceinte et
enfin mère. Son engagement et son amour pour moi m’ont aidée à
traverser plus d’un moment difficile et, grâce à lui et par la grâce de Dieu, je
suis un disciple fidèle aujourd’hui. Il s’est montré digne de la confiance
d’une épouse, et c’est une joie pour moi de pouvoir l’aimer, de me
soumettre à lui, et de traverser la vie avec lui.
Notre Seigneur Jésus s’est montré digne de confiance plus qu’aucun
mari sur terre. Christ est notre exemple; il nous aime tendrement et
patiemment. En tant qu’Eglise, nous cherchons auprès de lui l’amour, le
soin, la protection, car nous savons que c’est en nous soumettant à Christ et
en le servant que nous serons l’Église qu’il désire. Comme une épouse
joyeuse et radieuse honore son mari, nous devons honorer Christ en tant
qu’Église. Nous sommes l’épouse glorieuse de Christ, nous sommes l’Eglise,
nous sommes son véritable amour. Il est engagé pour toujours envers nous
— que nous soyons malades ou en bonne santé, que nous soyons riches ou
pauvres, pour le meilleur et pour le pire. Rien ni personne n’a le pouvoir de
séparer ce que Dieu a uni; même la mort ne pourra pas rompre le lien de ce
mariage!

33
MISE EN PRATIQUE

Avez-vous déjà pensé qu’il était plus facile d’aimer Jésus que d’aimer
l’Église? Pourquoi est-ce tellement important d’aimer l’Église de tout son
cœur?

Que ressentez-vous en pensant que Jésus s’est engagé envers vous comme
un mari envers sa femme?

A quel point désirez-vous grandir spirituellement pour aider l’Église à


honorer Jésus ?

Quel engagement avez-vous pris personnellement envers les autres


membres de l’Église du Christ?

34
6 Envoyée dans le monde

JOHN LOUIS
Djakarta, Indonésie
Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés
dans le monde.
Jean 17.18

L’Eglise est sur terre pour une raison bien précise. Elle a une mission
clairement divine et clairement définie. En Jean 17, Jésus a prié pour ses
apôtres qu’il envoyait dans le monde et pour tous ceux qui deviendraient
chrétiens par leur message. En Actes 1.8, Jésus leur a dit de porter ce
message jusqu’aux extrémités de la terre. Ma conviction est que nous
n’atteindrons les extrémités de la terre que si l’ensemble de l’Eglise, du
dirigeant de tête jusqu’à l’autre « extrémité » du corps, est envoyé dans le
monde. Dans le livre des Actes, nous voyons toute l’Eglise fonctionner à
l’unisson. « Ils », l’Église, se comptaient certes par milliers, mais, tous
avaient le même but et le même engagement (Actes 2 : 47, 4.32-34).
La conviction
Jésus avait la conviction profonde d’avoir été envoyé dans le monde.
Aux premiers disciples qui l’ont suivi, Jésus a dit : « allons ailleurs dans les
bourgades voisines afin que j’y prêche aussi; car c’est pour cela que je suis
sorti » (Marc 1.38). Jésus n’a pas seulement vécu sa conviction de ramener
les gens à Dieu, il est aussi mort pour elle. C’est en vérité sa meurtrissure
qui nous a guéris (1 Pierre 2.24).
L’Eglise du premier siècle avait clairement compris quelle était
envoyée dans le monde. En Actes 2.47, nous voyons que la grande église de
Jérusalem faisait des disciples tous les jours. Leurs convictions ont par la
suite gagné les autres, de sorte que des années plus tard nous voyons les
églises des gentils grandir quotidiennement (Actes 16.5). Tous les chrétiens,
qu’ils soient apôtres ou simple disciples, juifs ou gentils, avaient la
conviction qu’ils devaient répandre la Parole.
En tant que disciple, nous sommes convaincus que Jésus est venu pour
ramener les gens à Dieu. Il est facile d’avoir la conviction que l’Église du
premier siècle était envoyée dans le monde. Mais nous devons avoir la

35
conviction que nous, l’Eglise de Jésus des temps modernes, sommes aussi
envoyés dans le monde. La véritable Eglise fera beaucoup de bonnes
œuvres, mais sa priorité sera toujours d’évangéliser ce monde.
Vous vous souvenez de l’analogie faite par Paul de la tête et du corps
en Colossiens 1.18 et Ephésiens 1.22-23? Nous sommes le corps de Jésus! Il
est la tête. C’est aussi simple que cela. La tête dirige le corps. Si la tête
ordonne au corps de prendre le petit déjeuner, le corps obéit! Si Jésus est
celui qui prend les décisions, il devrait alors décider des intentions de son
corps. Si Jésus est vraiment la tête de l’Église, nous devrions le voir dans
l’objectif commun des membres.
La Bible exige aussi que nous imitions Jésus si nous déclarons
demeurer en lui (1 Jean 2.6). Nous ne pouvons pas réellement suivre Jésus
sans imiter son amour pour les gens. Puisque Jésus désire que tous les
hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1
Timothée 2. 4), nous aussi nous devons aimer chaque personne et désirer
ardemment qu’elle puisse connaître Dieu et aller au paradis.
Lorsque je pense aux disciples ayant cette conviction, je pense à mes
parents. Au début de l’année, ils ont entendu dire qu’une mission devait
partir pour leur ville d’origine. J’étais au téléphone avec mon père, à une
semaine de son soixante-dixième anniversaire, quand il m’a dit qu’il voulait
y aller. Après avoir raccroché, il a dit à ma mère de faire les valises pour
partir en Inde. Il est mort deux heures plus tard d’une crise d’asthme. J’étais
triste qu’il meure, mais je sais qu’il est mort avec la conviction d’être
envoyé dans le monde. Deux jours après les funérailles, ma mère a décidé
de sortir évangéliser pour éviter de tomber dans la pitié de soi. Ce jour-là
elle a rencontré une femme qui est devenue chrétienne! Ma mère a décidé
de partir en mission sans mon père. Après son arrivée en Inde, elle a
rencontré une autre personne qui est devenue chrétienne. Elle est
convaincue de son but parce qu’elle sait que Dieu a envoyé son Eglise dans
le monde.
L’assurance
Jésus n’était pas seulement intimement convaincu de son but, il avait
également l’assurance d’être envoyé par Dieu ; il le dit plus de vingt fois
dans le livre de Jean. Nous sommes son corps, et nous devons avoir
l’assurance que Dieu nous envoie dans le monde. Nous devons considérer
notre lieu de travail, notre école, notre voisinage, notre club de

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gymnastique, l'équipe de sport de nos enfants et notre famille lointaine
comme nos champs de mission. Peut-être vous a-t-on demandé de
commencer une nouvelle discussion sur la Bible ou même d’aider à
l’implantation d’une église. Si Dieu veut vous envoyer, soyez confiant! Peut-
être êtes-vous devenu disciple dans un pays étranger. Il est fort probable
que Dieu veuille vous renvoyer dans votre pays d’origine où vous serez plus
efficace.
Nous entendons parfois même des dirigeants confesser leur manque
d’assurance. Les termes « manque d’assurance » ne se trouvent pas dans la
Bible et ce qu’ils disent en réalité, c’est qu’ils ont peur ou qu’ils manquent
de foi. Qui veut suivre un dirigeant hésitant qui doute que Dieu l’envoie? Où
en serait le Royaume si tous les dirigeants étaient comme cela? Un tel
dirigeant doit prendre la décision de se repentir et d’avoir confiance.
Peu importe votre âge, votre santé, vos talents ou votre rôle; vous
devriez avoir l’assurance que Dieu vous envoie dans le monde.
Avec une population terrestre de 5 milliards d’âmes perdues, l’Église
doit être consumée par le désir « d’être envoyée » dans le monde. Aller
dans le monde ne peut être un « agréable passe-temps » ou une « activité
de l’église ». Ce doit être le centre de nos rêves, de nos buts et de nos vies.
Toute ceci ne sera réalité que si tous les membres du corps, depuis la tête
jusqu’aux pieds, ont la conviction et l’assurance que Dieu a envoyé l’Eglise
dans le monde.

37
MISE EN PRATIQUE

Pourquoi est-il si important de comprendre qu’aller dans le monde avec le


message de Jésus est une mission qui vient de Dieu ?

Croyez-vous vraiment que vous avez été choisi(e) et envoyé(e) par Dieu tout
autant que vos dirigeants ?

Chaque membre de votre groupe de formation a-t-il la même conviction


d’être envoyé dans le monde? Quelque .soit votre rôle, comment pouvez-
vous faire une différence ?

Dans quelle situation manquez-vous d’assurance, c’est à dire êtes-vous


craintif et sans foi dans l’accomplissement de votre mission? Dieu peut- il
vous aider en cela? Est-il capable de vous donner une victoire?

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39
PARTIE II

Créée
pour avoir un
impact

Dieu a établi son Eglise au sein d’un monde nécessiteux pour


que des milliers, voire des millions de vies, soient changées.
Le Nouveau Testament montre les qualités qui rendront
l'Eglise si différente et si forte dans un monde qui implore de
l'aide.

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7 Où la vérité importe vraiment

RICK MAULE
Charlotte, États-Unis
Je t’écris ceci avec l’espoir d’aller bientôt chez toi; mais si je
tarde, tu sauras ainsi comment il faut te conduire dans la maison
de Dieu, qui est l’Eglise du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la
vérité.
1 Timothée 3.14-15

On aurait dit une partie de bras de fer. Les études bibliques avec Bill et
Diana donnaient toujours lieu à une bataille acharnée et tendue sur les
faits, les termes et les doctrines. Nous étions désireux qu’ils trouvent la
vérité et ne fondent pas leurs vies sur des traditions religieuses humaines,
mais ils se battaient contre la vérité que nous tentions de leur apporter. Ils
étaient venus dans notre congrégation après avoir perdu leurs illusions dans
les églises traditionnelles de Charlotte. Ils avaient même travaillé pour un
célèbre couple de télévangélistes quand un scandale avait éclaté, vers la fin
des années quatre-vingt.
Mary Nell et moi étions tombés amoureux de ces gens, et nous étions
fascinés de voir leur vie changer peu à peu! Ils ne se contentaient pas
d’étudier la Bible, ils passaient l’église au microscope.
Matthieu 7.24, nous apprend que la vérité de Dieu devrait être le « roc
» sur lequel reposent nos vies, mais en 1 Timothée 3.15 nous trouvons que
F Eglise est « la colonne et l’appui de la vérité ». Comme si Dieu disait : «
L’Eglise dépend de la vérité, mais la vérité dépend aussi de L’Église ». En
d’autres termes, l’Eglise de Dieu est supposée être une solide demeure pour
la vérité, une famille où il n’y a pas de tromperie et où les choses sont
appelées par leur nom. L’Eglise ne grandit que si sa volonté est de continuer
sans crainte « à dire la vérité avec amour » (Ephésiens 4.15).
Bill et Diana étaient attirés par l’amour honnête qu’ils rencontraient
en étudiant la Parole avec de vrais disciples. Probablement à cause de leur
douloureux passé religieux, ces « Béréens » dévoués examinaient
scrupuleusement nos faits et gestes pour voir s’ils étaient conformes aux
Ecritures.

41
Étions-nous réellement, différents des confessions qu’ils avaient
quittées auparavant ?
Les études progressaient, et j’ai senti que Bill et Diana étaient sur le
point de subir une sorte de test, et c’est ce qui s’est produit. De retour
d’une conférence des dirigeants à Johannesburg, en Afrique du Sud, nous
étions enthousiastes et prêts à mettre notre ville sans dessus dessous.
J’avais prévu un message spécial en milieu de semaine qui convaincrait
l’Église et en même temps Bill et Diana; quelque chose de si puissant, de si
radical qu’ils ne pourraient que devenir disciples! C’est alors que mon
téléphone a sonné.
Pour commencer, l’administrateur de l’Église m’a appelé pour me dire
qu’un certain nombre de membres avaient récemment signé des chèques
sans provision pour la collecte. Frustré, je pensais : « je vais dénoncer ça
sans prendre de gants dans les annonces ».
Puis un des dirigeants de zone m’a appelé pour m’informer qu’une
femme de l’Eglise avait été accusée d’avoir volé plus de mille dollars à son
employeur (qui était aussi un disciple). « 11 faut s’occuper de cela
fermement, mais peut-être pourrons-nous le faire au sein de son propre
groupe » ai-je pensé. Ce genre de nouvelle serait sûrement un « coup »
pour l’Eglise entière. Et qui sait l’effet quelle aurait sur Bill et Diana ?
Puis le troisième appel est arrivé. Un de nos stagiaires m’informait
qu’un dirigeant de groupe, qui se trouvait être notre principal dirigeant des
chants, avait été pris dans une escroquerie financière d’envergure
impliquant des milliers de dollars provenant de loyers volés. Il n’y avait pas
moyen de l’éviter maintenant! Impossible de me retenir. Tout ceci devrait
être présenté devant le Seigneur, l’Église... et Bill et Diana. Comment
réagiraient-ils face à un autre scandale dans une Église? Leur zèle nouveau
pour le Royaume y survivrait-il ? Leur scepticisme se trouverait-il confirmé ?
Saisiraient-ils leur Bible pour s’enfuir en courant? Mon message de
Johannesburg devrait attendre.
Parler avec vérité
Ce mercredi soir, j’ai directement abordé les péchés de l’Église. Nous
avons parlé précisément et sans ambages des problèmes qui étaient
apparus à la lumière. J’ai lancé à la congrégation le défi de craindre Dieu et
d’être parfaitement intègre en matière de finances. J’avais parfaitement
remarqué que Bill et Diana étaient présents.

42
L’Eglise a réagi très sobrement. Beaucoup ont été convaincus, se sont
repentis et sont venus me remercier d’avoir dit ce qu’il y avait à dire. Puis,
comme je saluais un des frères, j’ai regardé par dessus son épaule et mon
regard a croisé celui de Bill. Je suis allé vers lui et lui ai donné une accolade.
Puis je lui ai demandé ce qu’il avait pensé de la réunion. Ma question !
Paraissait anodine, mais je savais que l’enjeu était énorme. Serait-il en
colère? Déçu? Désillusionné que le glorieux Royaume qu’il avait trouvé
s’avère loin d’être parfait? Je me suis senti mieux quand il m’a rendu mon
accolade avec chaleur. Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a répondu :
« Je pense que c’était incroyable! Je n’ai jamais fait partie d’une Eglise
où on parlait de ce genre de choses avec tant d’honnêteté et si
directement! » C’est finalement notre volonté de dire la vérité — si laide et
douloureuse qu’elle soit — qui a permis à ces chercheurs de trouver l’Église
de Dieu.
Je suis heureux de dire que Bill et Diana sont aujourd’hui tous les deux
disciples. Ils aiment Dieu et son Royaume! Les deux disciples dont le péché a
été mis devant l’Eglise ce soir-là se sont repentis, ont restitué ce qu’ils
devaient, et vont bien spirituellement. La congrégation a maintenant de
fortes convictions sur la droiture en matière de finances et l’Église grandit!
L’Eglise sera toujours sous l’examen de ceux qui lui sont extérieurs et
de ses ennemis qui « n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés »
(2 Thessaloniciens 2.10), mais aussi de ceux qui cherchent avec un
cœur ouvert et qui sont « de la vérité » (Jean 18.37). En tant que « colonne
et fondation de la vérité » l’Église de Dieu doit toujours résister à la
tentation de faire sa promotion et de se défendre avec les « armes
chamelles » que sont les belles paroles et la tromperie (2 Corinthiens 10.4).
Nous ne devons jamais émousser le fil tranchant de la pure vérité, que ce
soit celle de la Parole de Dieu ou celle de nos vies. Nous ne devons jamais
masquer les fautes de l’Eglise en donnant une tournure positive à nos
échecs et à nos péchés. Notre meilleure défense sera toujours la vérité.

43
MISE EN PRATIQUE

Qu’arrive-t-il à l’Église lorsque la vérité cesse de la passionner ?


Parler avec vérité de la parole de Dieu est une chose, parler avec vérité de
nos échecs et de nos péchés en est une autre. Pourquoi l’Église de Jésus
Christ doit-elle être aussi engagée envers la seconde qu’envers la première?

Si vous voyiez l’Église revenir sur son engagement envers la vérité, que
feriez-vous? Quels seraient votre cœur et votre prière ?

Dire la vérité peut être souvent douloureux. Quels raisonnements, quels


excuses utilisons-nous en tant que disciples pour éviter de dire la vérité sur
nous-mêmes ou sur les autres ?

44
8 Où le silence n’est pas une option

Doug Webber
Los Angeles, Etats-Unis

Et comme nous avons le même esprit de foi, selon ce qui est écrit :
« J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé! » Nous aussi nous croyons, et
c’est pourquoi nous parlons...
1 Corinthiens 4.13
« Que pensez-vous de la peine de mort? », « L’éducation sexuelle
devrait-elle faire l’objet d’un enseignement obligatoire à l’école? », « Croyez
vous que la Bible est la parole de Dieu? », « Je fais une enquête sur l’opinion
que les gens ont de... », « Veuillez appeler ce numéro et répondre par oui
ou par non à... ».
Nous vivons dans une société où l’on demande fréquemment aux gens
ce qu’ils croient et pensent de tel ou tel problème. Les gens se rendent vite
compte qu’il est acceptable d’être « sans opinion » ou « indécis », et ils
peuvent rapidement trouver rassurant de donner de telles réponses. Ils
découvrent également qu’il est tout aussi acceptable d’exercer leur droit de
n’exprimer aucune opinion ni prise de position. Les gens trouvent souvent
plus confortable d’aborder ainsi les questions les plus controversées,
comme la religion. En général, ils n’ont pas fait au préalable l’effort
nécessaire ou n’ont pas pris le temps qu’il fallait pour répondre autre chose
que « sans opinion » ou « indécis ». Ou peut- être redoutent-ils les
conséquences d’une prise de position ferme (Jean 12.43; Psaume 78.9).
Parler hardiment
Ceux qui formulent et expriment leurs croyances spirituelles pèsent
souvent leurs mots très soigneusement, afin de ne pas laisser paraître des
convictions trop arrêtées. Il n’est pas rare d’entendre dire : «
Personnellement, je crois que... ». Ce sont souvent les mots de ceux qui
sont trop lâches pour proclamer la vérité divine. Mais la spécialité de l’Église
de Jésus-Christ est justement de proclamer la vérité. Nous croyons, et c’est
pourquoi nous devons parler. John F Kennedy a dit un jour : « Les places les
plus chaudes en enfer sont réservées à ceux qui choisissent la neutralité en
période de crise morale! » Les disciples de Jésus qui constituent son Église

45
ont tout bonnement le devoir de parler. Ils doivent proclamer avec
confiance et sans honte le message porteur de vie de l’Évangile, et
l’annoncer à ceux qui l’acceptent comme à ceux qui le refusent (Romains
1,16-17).
La parole est importante pour Dieu. Il a appelé le monde à l’existence.
Dieu dit : que la lumière soit! Et la lumière fut... Dieu dit : que les
eaux qui sont au-dessous du ciel s’amassent en un seul endroit et
que la partie sèche apparaisse. Il en fut ainsi... Dieu dit : que la
terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bétail, reptiles,
animaux terrestres, chacun selon son espèce. Il en fut ainsi.
(Genèse 1,3, 9, 24)
Non seulement la parole de Dieu a joué un rôle dans la création du
monde, mais elle continue de le jouer dans la nouvelle création. Ayant fait
partie de la création originelle de Dieu, nous avons été créés par lui de
nouveau en tant que disciples (2 Corinthiens 5.17). Et cette transformation
spirituelle s’est produite parce que quelqu’un n’est pas resté silencieux.
En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité,
l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été
scellés du Saint-Esprit qui avait été promis (Éphésiens 1.13).
Ceux qui annoncent avec confiance aux autres la vérité divine ont
découvert le pouvoir de changer vraiment la vie et le destin éternel des
gens. Bien qu’en fin de compte ce pouvoir vienne de Dieu, il est impossible
de le mettre à la disposition de ceux qui en ont désespérément besoin si
ceux à qui il a été confié (l’Eglise) ne disent pas tout haut la vérité. Il est très
inspirant de savoir, non seulement qu’il nous faut parler pour Dieu, mais
aussi que nous avons le privilège d’être les porte-parole de Dieu.
Ainsi désormais les principautés et les pouvoirs dans les lieux
célestes connaissent par l’Église est la sagesse de Dieu dans sa
grande diversité, selon le dessein éternel qu’il a réalisé par le
Christ Jésus, notre Seigneur (Éphésiens 3.10-11).
La question qui se pose est la suivante : « en tant que disciple de
l’Eglise du Seigneur, à quel point suis-je fidèle à l’appel de Dieu à parler à un
monde perdu ? »

46
Le danger du silence
Récemment, après un culte, je suis allé féliciter un jeune frère qui
venait tout juste d’être baptisé. Il était ravi d’appartenir au Royaume et se
réjouissait de la foule de chrétiens bienveillants rassemblés autour de lui.
Nous discutions quand il s’est tourné vers un frère pour dire d’un ton léger
mais sérieux : « Cela fait trois ans que je connais ce frère et que je lui parle à
mon travail, et il ne m’a jamais fait part de sa foi. Il ne m’a jamais invité à
l’Eglise! » Imaginez sa culpabilité quand il a entendu ces mots de la bouche
de quelqu’un qui sortait juste des eaux du baptême. C’est parce qu’il était
coupable qu’il a baissé la tête quand je l’ai regardé. Qui serait susceptible
de vous dire la même chose dans la communion fraternelle après le culte du
dimanche? Notre silence peut mettre en danger grave l’âme des autres.
Il y a environ un an et demi, à une époque où je cherchais un moyen
de sortir mon évangélisation de la routine, j’ai proposé à quelques chrétiens
qui se trouvaient là où j’exerçais la médecine une fois par semaine,
d’organiser avec moi une étude biblique à l’heure du déjeuner pour y inviter
nos collègues. Notre petit groupe de disciples s’est réuni, et nous avons
commencé à organiser des études de la Bible dans un restaurant chinois
voisin.
Beaucoup de gens sont venus dans les mois suivants, et il était très
encourageant de les voir sincèrement touchés par la parole de Dieu. Les
changements d’horaire de travail nous ont empêchés de continuer, mais
quelques mois plus tard, la visite de l’une des femmes qui avaient participé
à nos études bibliques m’a procuré une joie immense. Je savais en effet que
peu de temps après s’être jointe à nous, elle avait commencé d’étudier la
Bible au sein d’un secteur de l’Eglise proche de chez elle. Elle venait
m’annoncer avec joie quelle avait été baptisée le dimanche précédent et
fait de Jésus le Seigneur de sa vie! Gloire à Dieu qui nous a aidés, gloire à
Dieu car nous n’avons pas gardé le silence!
Nous devons comprendre que la véritable Eglise de Dieu est un lieu où
le silence n’est pas une option, et parler plus que jamais. Un monde perdu a
soif d’entendre!

47
MISE EN PRATIQUE

Qui n’a pas gardé le silence dans votre vie? En quoi ces paroles ont-elles
changé votre relation avec Dieu?

Sur une échelle de un à dix (« un » signifiant « aucun problème »), évaluez


votre capacité naturelle à parler et à faire connaître aux autres vos
convictions. Si votre réponse se situe entre six et dix, quelle aide recevez-
vous de Dieu? D’autres chrétiens ?

Quel genre d’église auriez-vous si la proclamation de la bonne nouvelle de


Jésus-Christ devenait un jour optionnelle, une chose réservée à ceux pour
qui il est naturel de parler?

De quelles manières votre église parle-t-elle audacieusement dans le


monde ?

48
9 Où l’amour règne en maître

JEFF CHACON
Orlando, Etats-Unis

Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns


les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les
uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
Jean 13.34-35
Personne n’a aimé comme Jésus. Il voyait par-delà la lèpre un beau
visage déformé par la douleur. Et il ôtait la douleur. II voyait par-delà les
races et les sexes des cœurs solitaires implorant de la compassion. Et il avait
compassion d’eux. Lorsque Jésus regardait les gens, il ne voyait pas des
problèmes. Il voyait des besoins. Et il se voyait comme celui qui répondrait à
ces besoins, comme le « bon berger » suffisamment soucieux des autres
pour leur enseigner le bien et le mal, pour défier leur cœur et même les
reprendre lorsque ce cœur n’était pas juste. Jésus ne s’irritait pas contre les
gens ; il se mettait à leur place. Puis il les formait. C’était là l’essence même
de son amour.
A l’heure de son départ, Jésus a donné à ses disciples un nouveau
commandement : s’aimer les uns les autres comme il les avait aimés. Ce
commandement était sans aucun doute aussi défiant que nouveau. Le défi
les a touchés au plus profond d’eux-mêmes, car ils savaient qu’aucun d’eux
n’avait aimé comme Jésus. Il était nouveau car il s’agissait d’un amour sans
condition et profond comme ils n’en avaient jamais vu. Mais dans l’esprit de
Jésus, c’était la seule voie possible. Et il devrait en être ainsi dans son Eglise.
Son Eglise doit pratiquer cet amour radical et être connue pour cela. C’était
la seule manière pour les disciples de surmonter les épreuves, et la seule
manière de sauver un monde perdu.
Comment les disciples de Jésus resteront-ils dans la course jusqu’au
bout? Grâce à l’aide d’autres personnes qui aiment comme Jésus aimait.
Comment les gens vont-ils trouver Jésus aujourd’hui? Par le biais de
disciples qui ont décidé de s’aimer les uns les autres comme Jésus nous a
aimés.

49
Finir la course
Aucun d’entre nous ne finira la course tout seul. Orgueilleux, nous
avons tendance à ne dépendre que de nous-mêmes, même quand nous
essuyons échec sur échec. Mais la gloire de Dieu est évidente dans l’Église
lorsque nous nous humilions en demandant à Dieu et aux autres l’aide dont
nous avons besoin pour finir la course. Nous ne pouvons pas y arriver seuls!
Frères, si un homme vient à être-surpris en quelque faute, vous
qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends
garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté. Portez
les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de
Christ (Galates 6.1-2).
Pour ma part, j’ignore où j’en serais aujourd’hui sans l’aide opportune
d’autres disciples. Je n’oublierai jamais les « réprimandes qui mènent à la
vie » (Proverbes 15.31) que Bruce Williams m’a adressées au moment
crucial où l’Église de San Diego était appelée à revenir à son engagement
premier envers Jésus et la formation. Il m’a montré que mon orgueil se
manifestait par une tendance à critiquer les autres. J’étais aveugle au point
de ne jamais m’être vu ainsi auparavant. Mais après qu’il me l’ait montré,
j’ai repensé à ma vie et ma tendance critique était évidente,
particulièrement envers ceux qui avaient de l’autorité sur moi. C’était là ma
façon de garder mes distances avec eux. Inutile de demander pourquoi je
n’étais pas proche d’eux! Inutile de demander pourquoi je ne pouvais me
fier aux dirigeants.
Ce défi plein d’amour m’a ouvert les yeux, comme si Jésus en avait fait
tomber les écailles. Aujourd’hui, quelques-uns de mes meilleurs amis au
monde sont ceux qui m’ont dirigé. Par amour, Jésus rendait la vue aux
aveugles, tout comme par amour, mon ami et formateur a défié l’orgueil et
l’esprit critique qui m’aveuglaient. C’est ce genre amour qui nous aidera
vous et moi à finir la course.
Montrer au monde
Le monde est stupéfait par le genre d’amour que l’on trouve en Jésus.
Au premier abord, les gens ont du mal à se fier à ce qu’ils ne comprennent
pas. Dans le monde, la correction est souvent dure, et l’amour est
sentimental. Il n’y a pas ce mélange de « grâce et de vérité » que Jésus

50
apporte à nos relations. Mais l’amour de Christ fera son effet sur ceux dont
le cœur est ouvert.
Dans quel autre endroit pouvez-vous voir des noirs et des blancs se
donner des accolades, des jeunes et des vieux chanter ensemble, des
parents et des adolescents apprécier d’être ensemble? Le plus grand
miracle depuis la résurrection est celui des réconciliations dans l’Eglise !
Des disciples de notre congrégation ont récemment pris contact avec
une femme noire d’environ 60 ans qui avait eu d’importantes
responsabilités dans une église dont les membres étaient tous noirs. Elle
était atteinte d’un cancer en phase terminale et souffrait beaucoup. Elle
aimait rendre visite à l’Eglise d’Orlando, mais par orgueil, elle avait toujours
refusé d’étudier la Bible avec qui que ce soit. Une jeune femme blanche,
stagiaire de l’église, avait tenté de lui rendre visite pour lui parler de sa foi,
mais elle ne voulait même pas accueillir une femme blanche chez elle.
Elle n’avait plus que 24 heures à vivre quand sa fille, un véritable
disciple de Jésus, l’a persuadée d’étudier la Bible avec cette stagiaire. Elle en
est venue à admettre ses péchés, sa haine et son ressentiment envers les
blancs. Elle a également admis qu’elle savait depuis des années que ce
racisme était un péché qui la séparait de Dieu. Cette femme, si amère dans
le passé, a été brisée par la croix et s’est repentie sur son lit de mort. En
sortant des eaux du baptême, elle a immédiatement cherché celle qui avait
étudié avec elle et lui a dit : « Je n’ai plus de haine envers toi. Je ne vois plus
de blanc quand je te regarde ». Prenant sa main, elle lui a alors dit : « Je
t’aime ».
Seul l’amour de Jésus-Christ peut faire cela. Seulement dans l’Eglise.
Seulement par la formation. Personne ne devrait avoir à se demander où
est le Peuple de Dieu : cherchez simplement les gens qui s’aiment les uns les
autres comme Jésus a aimé.

51
MISE EN PRATIQUE

Qui ressent de votre part l’amour dont Jésus faisait preuve envers les
autres? Pourquoi diraient-ils sans hésiter que vous les aimez?

Voyez-vous la formation (avoir quelqu’un pour vous encourager, vous


corriger et même vous reprendre) comme une preuve d’amour ou comme
une intrusion malvenue dans votre vie ?

Etes-vous reconnaissants pour les « réprimandes qui mènent à la vie » et


pour ceux qui vous les adressent? Le leur avez- vous dit ?

Qu’est-ce que des personnes extérieures voient d’unique dans vos relations
avec d’autres disciples ?

52
10 Où la communion fraternelle est riche
STEVE STATEN
Chicago, Etats-Unis
Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la
communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les
prières.
La crainte s’emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de
prodiges et de signes par les apôtres. Tous ceux qui avaient cru
étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs
biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre
tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour avec
persévérance, ils étaient au temple d’un commun accord, ils
rompaient le pain dans les maisons et prenaient leur nourriture
avec allégresse et simplicité de cœur; ils louaient Dieu et
obtenaient la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait
chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés.
Actes 2.42-47
« Cela devrait être interdit! On ne devrait pas pouvoir s’amuser à ce
point ». Tels étaient les mots de l’un des participants à une conférence des
églises du Midwest des Etats-Unis, qui a rassemblé cinq mille personnes aux
cœurs sincères et joyeux, Les disciples ont convergé vers Chicago pour
partager tout un week-end de communion fraternelle. Ce qui s’est passé
rappelait fortement Actes 2. Chaque fois que l’Eglise de Dieu se rassemble,
la communion fraternelle devrait être riche, et même incroyable!
Tout au long de l’Ancien Testament, Israël s’est rassemblée pour de
joyeuses festivités, des banquets, des commémorations, et pour célébrer
des victoires. La Pentecôte, la commémoration du don de la loi, aurait dû
être l'une de ces occasions. Mais le terme « communion » n’était pas le plus
approprié pour décrire ce rassemblement des nombreuses factions juives à
Jérusalem, en 30 après J-C. Il devait y avoir ce jour-là des juifs hébraïques
(dont les Sadducéens, les Zélotes et les Pharisiens), des juifs hellénisés, des
juifs non-cacher et des juifs éthiopiens (noirs). La véritable communion s’est
probablement heurtée à la compétition entre factions (semblable à celle à
laquelle se livrent de nos jours de nombreuses dénominations), aux

53
divergences radicales de leurs priorités, et sans aucun doute à une
arrogance et à un orgueil religieux abondants. Mais, pour au moins 3 000
personnes, quelque chose s’est produit qui a ouvert la porte à une
communion extraordinaire.
Trois éléments fondateurs apparaissent successivement dans le livre
des Actes : la conviction, l’enseignement des apôtres et le sacrifice.
La conviction
Le jour où l’esprit s’est trouvé répandu sur Jérusalem, une seule chose
pouvait unir les juifs divisés en partis rigides. Actes 2 révèle la première clef
d’une communion fraternelle riche au verset 37 : « Après avoir entendu
cela, ils eurent le cœur vivement touché ». Ceux qui étaient rassemblés ont
partagé une vive blessure spirituelle : ils ont vu leur responsabilité dans la
mort de Christ. Et tous, après avoir vu cela, se sont soumis à Dieu et ont été
publiquement baptisés au nom de Jésus. Cette expérience a dû marquer
profondément leurs esprits. Ces nouveaux disciples, libérés et pardonnés du
péché, n’étaient plus identifiés par leur ancien groupe, mais par leur
expérience commune de la conversion. Ils ont vu le même Dieu à l’œuvre
dans des personnes différentes, avec un même message et un même
résultat : une nouvelle naissance. Ils étaient maintenant frères et sœurs au
niveau le plus profond.
L’enseignement des apôtres
La deuxième clef d’une communion riche était l’enseignement des
apôtres. Pour la toute première fois, l’Esprit Saint, par les apôtres,
expliquait entièrement les événements qui s’étaient produits depuis la
Pâque jusqu’à la Pentecôte. C’était la première fois que quelqu’un
entendait parler de l’œuvre de Dieu en Christ crucifié puis ressuscité, le
point culminant des enseignements prophétiques. Un tel enseignement
satisfait l’âme qui a soif d’un but et de réponses profondes. Les croyants
avaient désormais réellement le même espoir, le même but et le même
nouveau Seigneur qu’ils apprenaient à connaître. Le Saint-Esprit allait plus
tard inspirer les écrits des apôtres afin que les générations suivantes
puissent parvenir à la foi. Aujourd’hui, ce même enseignement peut nous
unir.

54
Le sacrifice
Le sacrifice était la troisième clef d’une profonde communion fraternelle.
Quelques jours avant de devenir des disciples, les pèlerins grecs attendaient le
retour au confort de leurs terres natales, les juifs hébraïques devaient quant à
eux repartir vers leurs maisons en Judée et en Galilée, et les habitants de
Jérusalem attendaient que tous ces invités veuillent bien quitter leurs maisons!
Aucun d’entre eux n’avait prévu une telle Pentecôte, et tous se sont trouvés dans
l’embarras. Mais qui s’en souciait? Les rêves des prophètes s’accomplissaient
parmi eux. Lorsque l’on est pris dans un événement de cette ampleur, il n’est pas
si difficile de sacrifier. Il semble même qu’ils étaient empressés d’abdiquer leur
vie privée, leurs biens et leurs privilèges pour répondre aux besoins les uns des
autres.
Cet événement qui a bouleversé tant de vies n’a pas été le fruit d’une
conférence bien organisée à l’hôtel Hyatt de Jérusalem. Des circonstances aussi
défiantes révèlent l’égoïsme de manière radicale. Des milliers de pécheurs faits
de chair et de sang vivaient au jour le jour, sans brochure en couleur pour les
rassurer sur l’emploi du temps et les heures des repas. Ils devaient compter les
uns sur les autres et sur le travail interne du Saint- Esprit pour répondre à Leurs
besoins. Le plan de Dieu a marché. Et tout ceci s’est produit à Jérusalem avant
que les critiques aux cœurs endurcis ne puissent lancer leur première d’attaque
contre l’Église naissante.
Une Pentecôte « moderne »
Voici quelques uns des sentiments exprimés lors de cette conférence des
églises du Midwest. Ils font clairement écho à la communion d’Actes 2 :
« Tous les âges, toutes les couleurs et tous les groupes sont représentés ici.
Il n’y a pas de distinction entre clergé et laïque, et nous n’avons pas à
surveiller nos arrières ».
« Nous avons partagé notre nourriture les uns avec les autres ».
« J’ai mal au visage d’avoir souri tout le week-end ».
« On m’a sans cesse appelé à faire plus, et j’ai adoré ça! ».
« Nous avons raconté des histoire de conversions, et tout le monde voulait
les écouter ».
Tant que la richesse de la communion fraternelle sera vue à la lumière du
vide des relations du monde, nous serons reconnaissants de ce que Dieu a fait
parmi nous : Il nous a convaincus, nous a enseignés et nous a aidés à sacrifier les
uns pour les autres. C’est ainsi que le Seigneur ajoutera chaque jour à l’Eglise
ceux qui seront sauvés, et cela ne devrait pas nous surprendre!

55
MISE EN PRATIQUE

Comment avez-vous vu que des convictions partagées permettent une


communion plus riche? Diriez-vous que vous partagez des convictions avec
les autres personnes présentes dans l’Église? Comment le savez-vous?

En ce qui concerne renseignement des apôtres (que nous pouvons


désormais trouver dans les Ecritures), de quelle manière le respect de ces
enseignements produit-il une communion plus riche? Comment
empêchent-ils votre communion de verser dans la superficialité?

Qu’auriez-vous ressenti parmi ces gens décrits en Actes 2 qui « avaient tout
en commun » et qui disaient ne rien avoir en propre? La communion dans
votre Église est-elle aussi riche que la leur?

Citez une chose que vous aimeriez changer dans la communion fraternelle
que vous partagez avec d’autres disciples. Que comptez- vous faire pour la
changer?

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11 Où la race n’a pas d’importance

JAVIER AMAYA
Mexico, Mexique

Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon?


Jean 1.46
Comment toi qui es juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis
une Samaritaine? — Les juifs, en effet, n’ont pas de relations
avec les Samaritains.
Jean 4.9
Pourquoi votre maître mange-t-il avec les péagers et les
pécheurs?
Matthieu 9.11
Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ : vous
tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
Galates 3.26-27

L’histoire des hommes regorge d’actes, de paroles et de


comportements n’ayant d’autres racines que les préjugés, le racisme, la
ségrégation et l’ignorance. Notre tendance est de chercher ce qui nous
sépare, et non ce qui nous rassemble. Mais dans l’Eglise de Dieu, nous
sommes tous de nouvelles créatures! Que nous soyons blancs ou noirs, sud-
américains ou asiatiques, chacun de nous a un rôle essentiel à jouer dans
son Eglise. Ces dernières années ont vu le mouvement de Dieu s’étendre,
depuis une origine principalement blanche, américaine et de classe
moyenne, vers une communauté mondiale multiraciale, multiculturelle et
multilingue. La race a beaucoup d’importance dans le monde. Mais dans le
Royaume de Dieu, elle n’en a aucune.
Toutes les différences sont abolies quand nous sortons des eaux du
baptême. Mais le renoncement aux préjugés raciaux, à l’instar de celui à
tout autre péché, est un processus continuel. Dieu est glorifié lorsque nous
extrayons le péché à la racine, et pas seulement en apparence.

57
Votre Église est peut-être multiraciale et socialement hétérogène,
mais examinez votre propre vie.
 Y a-t-il quelqu’un d’une race et/ou d’un milieu social différent du vôtre
parmi vos cinq amis les plus proches ?
 Avec qui jouent vos enfants?
 Comment réagissez-vous devant un couple mixte?
 Reniez-vous vos origines, ou les utilisez-vous pour faire grandir le
Royaume ?
 « Parlez-vous de votre foi à n’importe quel type de personne?
 Y a-t-il des gens que vous hésiteriez à recevoir chez vous à cause de
leur race ou de leur statut social ?
 Demandez à une personne ayant des origines différentes des vôtres si
elle a déjà ressenti des préjugés de votre part.
Fin de l’élitisme
J’ai grandi au contact de nombreuses cultures en raison du travail de
mes parents. En sixième, j’avais déjà habité dans cinq pays et j’étais passé
par huit écoles différentes. A l’Université Brown, je m’enorgueillissais d’être
un homme ouvert et équilibré. Aujourd’hui, je vois combien j’avais l’esprit
étriqué, plein de préjugés et sectaire. J’étais fier de parler l’anglais et
l’espagnol sans accent. Je veillais toujours à m’habiller comme il le fallait, je
me vantais de l’endroit où nous vivions et même de mon éducation. J’étais
snob et élitiste. Je me souviens que j’avais peur d’être vu dans la rue en
compagnie de notre bonne, car je craignais qu’on la prenne pour ma sœur.
Mon élitisme était si criant que lors de notre première année d’université,
mes amis et moi-même pensions que seuls quelques rares individus étaient
de « véritables penseurs » et que le reste de l’humanité ne faisait que
survivre sans trop réfléchir. Nous divisions le monde entre les « quelques
penseurs » (étudiants des grandes écoles) et « le reste ».
Je loue Dieu pour son Royaume; il a abattu tant de murs de préjugés
qui m’empêchaient de connaître les autres et d’apprécier leur vie. Mon
mariage est mixte, et honnêtement je n’y avais jamais vraiment prêté
attention. Kelly est une américaine blanche et je suis latino-américain. Ces
douze dernières années, nos amis les plus proches ont été très différents,
tant du point de vue de la race que du point de vue du milieu social, et nous
ne nous en portons que mieux.

58
Nous avons eu la joie de rencontrer des gens pour qui l’éducation, la
race ou la réussite professionnelle n’avaient aucune importance. Je me
rappelle avoir eu à Boston des relations exceptionnelles avec des gens qui
ne savaient même pas ce qu’était une grande école. A Miami, nous
bâtissons des relations éternelles avec des noirs, des blancs, des sud-
américains, des jamaïcains et beaucoup d’autres encore. A Mexico, nos
relations vont de la femme de chambre à l’homme d’affaires aisé.
Nos deux filles, Diana et Elena, ont joué avec toutes sortes d’enfants,
de la fillette bénéficiant du projet HOPE « casas de carton » (maisons de
carton) à Mexico jusqu’au garçon élevé dans les plus chics quartiers de Palm
Beach. Elles apprennent à apprécier tous les enfants de la même manière.
Kelly est une femme très sensible qui s’adapte vite. Elle a toujours
voulu apprendre, respecter et apprécier les différences culturelles. Qu’il
s’agisse de la nourriture, des vêtements, de la musique ou du tempérament
local, elle a toujours recherché ce qui était spécial et digne d’être admiré,
imité et adopté. Aujourd’hui, on la prendrait presque pour une sud-
américaine !
Je loue Dieu de faire partie d’une église qui écrit l’histoire en
combattant les préjugés raciaux. Notre défi, à mesure que le Royaume
grandit, est de nous libérer des préjugés qui restent dans nos cœurs.
Philippiens 2.3 défie les disciples « d’estimer les autres supérieurs » à eux-
mêmes. Notre manière de vivre, d’agir, de penser, de manger, de nous
habiller ou notre couleur ne sont pas les meilleures... elles sont simplement
différentes des autres.
Nous serions bien tristes et pêcheurs en nous enfermant dans notre
petit monde, coupés des trésors que sont les expériences, les personnalités
et les forces de tant de personnes. Que serait notre vie sans la coupe du
monde de football, Rolland Garros, le poulet à la jamaïquaine, le riz à la
créole, les tacos mexicains, le café de Colombie, les sushis, les accras, le
rock’n roll, les danses haïtiennes, le jazz, les amis blancs, les amis noirs, les
amis pauvres, les amis riches? Louons Dieu car, dans son Eglise, nous ne
connaissons pas ces limites.

59
MISE EN PRATIQUE

On dit souvent que dimanche à onze heures est le moment où la


ségrégation est la plus forte aux États-Unis. Même si vous ne vivez pas dans
ce pays, que pensez-vous d’une église ainsi décrite? Quelle est la crédibilité
d’une église qui prêche l’acceptation de toutes les races, sans être
multiraciale ou multi-ethnique ?

Qu’est-ce que votre expérience vous a appris sur les différences entre races
et milieux sociaux ?

Qui était votre premier ami très différent de vous du point de vue racial ou
ethnique?

En tant que disciple, de quelle manière avez-vous changé vos pensées et


votre attitude envers ceux qui sont différents?

60
12 Où la famille est restaurée

JIMMY ROGERS
Boston, Etats-Unis
Mais maintenant, en Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin,
vous êtes devenus proches par le sang de Christ.
Car c’est lui notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, en
détruisant le mur de séparation, l’inimitié. Il a dans sa chair
annulé la loi avec ses commandements et leurs dispositions, pour
créer en sa personne, avec les deux, un seul homme nouveau en
faisant la paix, et pour les réconcilier avec Dieu tous deux en un
seul corps par sa croix, en faisant mourir par elle l’inimitié. Il est
venu annoncer comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui
étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches; car par lui, nous
avons les uns et les autres accès auprès du Père dans un même
Esprit.
Éphésiens 2.13-18

Les qualités premières d’une famille forte devraient être


omniprésentes dans l’Église de Jésus-Christ. J’ai grandi dans un foyer où
mes parents insistaient sur le fait qu’il n’y a rien de plus important que la
famille. Nous adorions être ensemble. Je viens d’une famille italienne et les
repas en commun étaient presque sacrés. Nous passions des heures à nous
réjouir de la compagnie de chacun. J’ai trois frères et une sœur, et nous
avons toujours adoré être ensemble, que ce soit pour travailler ou pour
jouer. Je me souviens aussi qu’entre frères et sœurs nous nous battions de
temps en temps, mais nous avons toujours surmonté nos différences avec
larmes et amour. Nous nous défendions toujours vivement contre les
attaques extérieures à la famille. Je n’ai jamais pu comprendre comment
des familles pouvaient se séparer de l'un de leurs membres ou en dire du
mal devant les autres.
Ma famille est loin d’être parfaite, mais mon expérience m’a permis
d’avoir quelques très bonnes idées sur ce que Dieu veut lorsqu’il décrit son
Eglise comme une famille.

61
L’amour d’un père
Les parents doivent constituer le cœur de la famille, Comme nous
l’enseigne le passage de référence, nous commençons loin de Dieu et de
son amour, mais par le sang de Jésus, son seul et unique Fils, nous pouvons
devenir ses enfants. Nous étions tous orphelins, seuls et perdus, criant et
pleurant pour être aimés et désirés. Il n y a pas d’image plus poignante que
celle d’un enfant sans maman ou papa pour le chérir et l’aimer comme son
propre enfant. C’est ainsi que Dieu nous voit lorsque nous n’avons pas de
relation avec lui. Il désire ardemment se réconcilier avec nous par la croix.
Dieu a tant souhaité avoir une relation avec chacun de nous, qu’il a été prêt
à détruire la barrière de péché qui nous retenait loin de lui au prix de la vie
de son propre Fils. « Voyez, quel amour le Père nous a donné puisque nous
sommes appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes » (1 Jean 3.1).
Etant les enfants de Dieu, nous pouvons communiquer avec lui
librement, en toute confiance et en toute sérénité, parce que nous savons
que nous lui appartenons. « Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé
dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, qui crie : Abba ! Père ! » (Galates 4.6). «
Abba », « Papa » Personne avant Jésus n’avait osé une telle intimité avec
Dieu. Il nous a montré comment être émotionnellement proche de notre
Père céleste. Rien ne pourra jamais nous arracher à cette relation; mais
nous pouvons partir de notre plein gré. Quelqu’un a dit un jour : « si tu n’es
plus si proche de Dieu qu’avant, devine qui a bougé? » L’amour de Dieu est
immuable et incommensurable.
La famille adoptive de Dieu
En plus de la relation que nous pouvons avoir personnellement avec
Dieu, nous pouvons aussi partager une telle relation les uns avec les autres.
Qu’importe les différences, l’âge, la race, l’éducation, la position sociale, la
santé ou l’apparence; nous sommes maintenant une famille parfaitement
unie en Christ en tant que son corps, l’Eglise. Seuls la puissance et l’amour
de Dieu pouvaient détruire les barrières que le monde avait créées entre les
hommes et les femmes de toutes les nations.
Notre amour pour Dieu se révèle précisément dans notre amour les
uns pour les autres. Dieu souhaite voir ses enfants s’aimer les uns les
autres, s’encourager les uns les autres et être là pour les autres dans les
bons moments et dans les moments difficiles. La famille de Dieu, vivant
dans F amour et l’harmonie, est le meilleur témoignage que nous sommes

62
de véritables disciples de Jésus. Nos relations sont un point essentiel du
plan de Dieu pour faire revenir le monde à lui. Les gens doivent voir qu’en
dépit de nos imperfections, rien ne détruira ou ne nous séparera de notre
amour et de notre engagement envers Dieu notre Père, et envers nos frères
et sœurs.
Qu’est-ce qui empêche l’Église d’être la famille que Dieu veut que
nous soyons ? Le péché : indépendance, égoïsme, orgueil, timidité et peur.
Ces péchés se mettent en travers des relations profondes et remplies
d’amour que Dieu veut que nous ayons les uns avec les autres. Mais nous
ne devons absolument pas nous laisser aller à de telles choses et perdre le
cadeau de la famille que Dieu nous donne. Nous ne devons pas oublier
l’amour que Dieu nous a donné; un amour dont nous disposons maintenant
pour le donner aux autres.
Un exemple en chair et en os
J’ai le privilège de diriger un ministère dans un quartier défavorisé de
Boston où j’ai vu le plan de Dieu pour la famille devenir réalité. Ici, 75 % des
enfants naissent hors d’une famille unie, le taux par habitant le plus élevé
des Etats-Unis. Beaucoup de disciples ont grandi sans père. Un frère a été
élevé par sa mère célibataire dans une famille de douze enfants et n’a
jamais vu son père. Il a vu beaucoup de ses frères et sœurs abandonnés en
vue d’une adoption; il a vu ses frères frapper sa mère jusqu’à la défigurer. Il
a appris à tirer son assurance et ses relations de la drogue, de l’alcool, et de
ceux qui en consommaient. C’était sa définition de la « famille ».
II est devenu disciple, et il a appris à subvenir aux besoins de ses frères
et sœurs, à les aimer et sacrifier pour eux même lorsque cela blesse. Il a
appris à pardonner à ses frères, mais aussi la valeur d’être pardonné. Il a
compris que ses péchés avaient frappé Jésus jusqu’à le défigurer et que
Jésus, son frère, lui avait pourtant entièrement pardonné. Et surtout, il a
appris à tirer son assurance d’un Père qui ne le quittera jamais, et des frères
et sœurs qui l’aiment véritablement et croient en lui quoi qu’il arrive.

63
MISE EN PRATIQUE

Quand Dieu a créé la famille, que pensez-vous qu’il avait en tête ?

De quelle façon avez-vous vu le plan de Dieu pour la famille s’accomplir


dans l’Église?

Les imperfections de la famille vous empêchent-elles de jouir des nombreux


aspects positifs de la vie au sein du peuple de Dieu?

Que pouvez-vous faire cette semaine pour fortifier les liens familiaux parmi
les disciples avec qui vous vivez et travaillez ?

Comment réglez-vous vos conflits dans la famille de Dieu?

64
13 Où les dons sont variés
DOUGLAS JACOBY
Londres, Royaume-Uni
En effet, comme nous avons plusieurs membres dans un seul
corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi,
nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ
et nous sommes tous membres les uns des autres.
Romains 12.4-5
La beauté de l’Église tient dans sa simplicité; son unité dans la diversité.
Nous ne sommes pas tous identiques; nous sommes très (parfois vraiment très)
différents. La véritable Eglise du Christ est un lieu où talents et capacités les plus
divers interagissent de manière dynamique; c’est « le lieu de tous les dons ».
Nous ne pouvons ignorer ce fait, au risque de porter atteinte non seulement à
nos personnes, mais aussi au plan de Dieu pour son Eglise. On ne fait pas rentrer
une cheville ronde dans un trou carré.
L’unité dans la diversité
Chacun d’entre nous a reçu de Dieu des dons et des talents différents.
Nous possédons certains de ces dons depuis un bon moment; d’autres se sont
formés avec le temps. Quels sont vos talents? La cuisine n’est certainement pas
l’un des miens. Je la fais si j’y suis obligé. Sinon, je laisse cet honneur à ma
femme. Je ne cours pas très vite, quoique j’aime faire du sport. Ma survie ne
dépend heureusement pas de mes aptitudes de coureur ou de cuisinier. Je
préfère m’appliquer à ce que je sais bien faire, et ce principe s’applique dans
l’Eglise de manière très générale.
Dieu peut également prendre un potentiel embryonnaire pour en faire
quelque chose d’utile à son Royaume. Examinons si vous le voulez bien mon
propre exemple. Je suis par nature introverti. L’expressivité n’est pas mon fort. Je
me souviens de mon premier exposé au lycée : j’avais eu un « F ». La première
fois que j’ai tenté de diriger une étude biblique, un de mes invités m’a donné une
tape sur l’épaule, et n’a rien su dire d’autre que « bien essayé ». Mais Dieu peut
nous changer! Il m’a aidé à vaincre mon repli sur moi-même pour faire de moi un
évangéliste et un enseignant qui parle devant des Eglises dans des dizaines de
villes de par le monde, et il est rare que je sois anxieux à l’idée de parler en
public. Dieu peut développer vos dons cachés aussi. Vous ne serez en fait pas
épanoui s’il ne le fait pas.

65
Les dons dans la Bible
La Bible mentionne beaucoup de dons. Moins de la moitié sont des dons
miraculeux donnés à l’époque des apôtres; la majorité existe de nos jours. Il y a
cinq listes de dons dans le Nouveau Testament. Romains 12.6- 8 parle de dons
présents dans l’Eglise de nos jours. 1 Corinthiens 12.8-10 mentionne des dons
miraculeux tandis que 1 Corinthiens 12.28 combine les dons miraculeux et ceux
qui ne le sont pas. Ephésiens 4.11 précise les divers rôles des dirigeants. Enfin, 1
Pierre 4.10-11 divise les dons en deux grandes catégories : l’enseignement et le
service. L’Ancien Testament mentionne des dons artistiques et musicaux (Exode
31.1-11 ; Psaumes 68.26). En tant que disciples, nous ne sommes pas tous
identiques, et il n’est pas i même souhaitable que nous le soyons. Les rôles
diffèrent, et nous devons respecter les dons de nos frères et sœurs et favoriser
leur développement.
Étude de cas : Londres 1995
L’Eglise de Londres, dans laquelle je sers, regorge de gens talentueux. Mais
tous n’utilisaient pas leurs dons jusqu’à cette année. La croissance de l’église s’en
était trouvée ralentie. L’église grandit quotidiennement cette année, en nombre
comme en maturité spirituelle, parce que les dirigeants reconnaissent que nous
sommes tous différents et que nous avons besoin des forces (qui permettent
d’aider et d’inspirer) et des faiblesses (qui permettent de servir et d’être
compatissant) de chacun. Voyez Romains 12.6-8 :
Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été
accordée : si c’est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi; si
c’est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service; que celui qui
enseigne (s’attache) à l’enseignement; celui qui exhorte, à
l’exhortation; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité; celui qui
préside, avec empressement; celui qui exerce la miséricorde, avec
joie.
La prophétie : les évangélistes de Londres prêchent des messages
courageux et visionnaires. Beaucoup d’hommes et de femmes voient la
croissance de l'église et envisagent d’entrer dans le ministère à plein temps.
Le diaconat : les administrateurs de l’église travaillent main dans la main
avec les membres du ministère; les responsables du ministère des enfants
servent nos familles avec excellence et les responsabilités liées au service (quel
qu’il soit) sont clairement déléguées si bien que chaque projet se voit mené à
terme de façon inspirante.

66
L’enseignement : un programme d’enseignement hebdomadaire à
.l’échelle de l’église garde les disciples enracinés dans la Parole. L’Eglise a étudié
douze livres de la Bible cette année, ainsi que cinq ouvrages édités par DPI. Les
enseignants élèvent d’autres enseignants, tout comme les évangélistes élèvent
d’autres évangélistes.
L’exhortation : nos nouveaux anciens s’assurent que l’église est encouragée
et demeure- sur la bonne voie, tandis' que les dirigeants de chants talentueux
nous apprennent de nouveaux cantiques et gardent nos esprits fixés sur les
choses d’en haut. Les ministères spécialisés sont encouragés.
Le don : chaque membre de l’église sacrifie beaucoup, pour la collecte
hebdomadaire comme pour la collecte des missions-et les dons excèdent
largement les attentes.
La direction : les dirigeants dirigent par l’exemple. Tous les membres du
ministère à plein temps amènent régulièrement des invités à l’église et portent
du fruit. Les « dirigeants de groupe missionnaire » ont des objectifs clairs : aider
les membres du groupe à étudier avec au moins un ami non- chrétien chaque
semaine et avoir des amis à l’église le dimanche. De nombreux nouveaux
évangélistes et conseillères des femmes sont nommés.
La miséricorde : notre action en faveur des sans-abris est sans égale, et
tous les membres de l’église sont impliqués dans l’action de HOPE Worldwide,
qui apporte une aide aux pauvres partout dans le monde.
L’église de Londres est réellement un lieu « où les dons sont variés ». Dieu
remporte une grande victoire dans cette ville en se servant des dons de chacun.
Mais la bonne nouvelle est que son plan fonctionne dans toutes les villes.
Quelques remarques
Ne considérez jamais les commandements de Dieu comme des « dons ».
Certains sont ainsi peut-être plus doués que d’autres pour l’évangélisation, mais
tout le monde doit évangéliser. Ne faites pas de comparaisons malsaines entre
vous et les autres (Romains 12.3, Galates 6.4). Ce que vous pouvez faire, faites le
bien. Faites confiance à Dieu; l’Esprit mettra vos dons en valeur.
Regardez autour de vous, et voyez comment vos frères et sœurs utilisent
leurs dons. Encouragez-les! L’Eglise ne sera jamais ce que Dieu veut qu’elle soit si
nous ne prenons pas l’habitude de tirer le plus grand parti des forces de chaque
disciple.

67
MISE EN PRATIQUE

Repérez vos dons et faites-en la liste. Soyez réaliste, mais avec foi. Quelque
soit le don, ne vous glorifiez pas. Les forces que vous avez, quelles qu’elles
soient, viennent de Dieu (Jacques 1.17).

Êtes-vous suffisamment reconnaissant pour vos dons? Vous sentez- vous


réellement béni d’avoir des dons que vous pouvez utiliser pour Dieu ?

Comment pouvez-vous utiliser vos dons pour aider les autres (1 Pierre
4.10)? Parlez à vos dirigeants de l’aide que vous souhaitez apporter. Quelles
bénédictions spirituelles recevrons-nous si nous sommes concentrés sur le
fait de donner aux autres ?

68
14 Où l’unité est une passion
NICK YOUNG
Dallas, États-Unis
Je vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, à
marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été
adressée, en toute humilité et douceur, avec patience.
Supportez- vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant
de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul
corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une
seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur,
une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui
est au dessus de tous, parmi tous et en tous.
Éphésiens 4.1-6
Le cœur de Paul était empreint d’une passion pour l’unité dans le
corps du Christ. Paul croyait que l’unité entre croyants était un signe de
reconnaissance d’une Eglise en bonne santé. Il croyait que la désunion était
le symptôme d’une maladie spirituelle. En 1 Corinthiens 1.10, il exhorte
l’Eglise « par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ ; Tenez tous le même
langage, qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez en plein accord
dans la même pensée et dans la même opinion ». Il recherchait l’unité
parfaite. A l’instar du corps humain qui doit fonctionner dans l’unité, le
corps de Christ doit lui aussi être uni. Nous devons avoir un même esprit, un
même but et une même concentration. En Philippiens 1.27, Paul nous dit
que nous devons demeurer « fermes dans un même esprit, combattant
d’une même âme pour la foi de l’Evangile ». Quelle fantastique image de
l’unité.
Battez-vous pour elle
Comment devons-nous manifester notre passion pour l’unité?
Premièrement, nous devons nous battre pour elle. Nous sommes par nature
pécheurs, orgueilleux, menteurs et querelleurs. Et cela vaut même pour les
meilleurs d’entre nous. L’unité « n’arrive pas toute seule ». L’unité viendra
si nous nous battons pour elle. C’est vrai dans la famille, dans le mariage,
sur un terrain de sport, et surtout dans le Royaume de Dieu. Souvenez-
vous, Paul nous appelle à faire tous nos efforts pour maintenir l’unité.

69
Dénoncez le péché
Deuxièmement, nous devons dénoncez le péché. Le péché divise les
gens. Galates 2.11-14 dit,
Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce
qu’il était condamnable. En effet, avant la venue de quelques
personnes de chez Jacques, il mangeait avec les païens; mais
après leur venue il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des
circoncis. Comme lui, les autres juifs usèrent aussi de
dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur
hypocrisie. Quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la
vérité de l’Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : si toi
qui es juif, tu vis à la manière des païens, et non à la manière des
juifs, comment peux-tu forcer les païens à j udaïser?
L’hypocrisie de Pierre l’a séparé de ceux qui étaient purs, non
seulement lui mais aussi ceux qui le suivaient. Le péché nous sépare encore
aujourd’hui. Il faut s’en occuper dès qu’il apparaît pour pouvoir restaurer
l’unité. Il n’est pas très agréable de reprendre ou d’être repris, mais nous
devons le faire de temps en temps pour ramener l’unité. II n’est parfois pas
nécessaire de parler du problème en public, du moins pas tout de suite (voir
la discussion de Matthieu 18.15-16 ci-dessous), mais nous ne devons jamais
le régler comme on cache la poussière sous le tapis. Notez également que
tout le monde dans l’Eglise est susceptible d’être repris. Le péché d’un
dirigeant doit être dénoncé comme celui de n’importe qui d’autre.
Réglez les conflits
Troisièmement, nous devons régler rapidement les conflits. Même si
nous sommes l’Eglise du Seigneur, nous pouvons occasionnellement avoir
quelques conflits dans nos relations quotidiennes. Les couples mariés
apprennent que l’amour n’est pas une garantie contre les conflits. Le
meilleur des mariages va traverser des moments difficiles, mais ces gens
restent ensemble parce qu’ils ont appris à régler leurs problèmes. Nous
devons donc décider par avance de régler rapidement les problèmes dès
qu’ils se présentent. Voilà ce qui devrait arriver si vous avez un conflit : «
Que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ; ne donnez pas accès au
Diable » (Ephésiens 4.26-27). Que se passe-t-il si vous êtes l’offensé, ou si
vous êtes l’offensant? Jésus nous donne une réponse claire dans l’Évangile
de Matthieu. Jésus a dit :
70
Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul, S’il t’écoute, tu
as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une
ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la parole
de deux ou trois témoins. (Matthieu 18.15-16)
En outre, dans le sermon sur la montagne, Jésus a déclaré :
Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te
souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton
offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton
frère, puis viens présenter ton offrande. (Matthieu 5.23-24)
Jésus enseigne ainsi que vous êtes toujours dans l’obligation de vous
réconcilier avec votre frère, que ce soit vous qui avez commis l’offense ou
que ce soit lui qui ait péché contre vous. Idéalement, les deux parties vont-
se rencontrer à mi-chemin, chacune cherchant humblement la
réconciliation. L’unité peut ainsi être restaurée. Le plan de Dieu est
véritablement surprenant !
Aimez-vous les uns les autres
Enfin, l’unité est possible quand nous nous aimons les uns les autres.
L’amour couvre une multitude de péchés. En vingt et un ans de mariage,
Debbie et moi sommes devenus semblables en de nombreux domaines. Il
reste cependant des différences bien nettes entre nous. Mais ça va. Elle n’a
pas besoin d’être exactement comme moi, et je n’ai pas non plus besoin
d'être exactement comme elle pour que notre famille soit unie. Certains
pensent à tort qu’il faudrait que tout le monde soit comme eux pour que
l’unité puisse régner. C’est nier le principe et la puissance de l’amour.
L’amour unifie!
Chaque disciple devrait avoir une passion pour l’unité. Sans elle,
l’évangélisation du monde ne restera qu’un rêve lointain. L’unité dans nos
relations rend les moments difficiles plus rares et plus supportables, et les
bons moments plus fréquents et plus sensationnels. Si nous, en tant que
peuple de Dieu, restons unis et progressons encore dans cette vertu, alors
nos plus grandes victoires restent à venir!

71
MISE EN PRATIQUE

Avez-vous déjà fait partie d’une église ou d’un corps religieux désuni?
Qu’est-ce qui a favorisé la désunion? Quelles ont été les conséquences de la
désunion ?

Quelles tendances voyez-vous en vous qui contribuent à diviser le corps de


Christ?

Quelles actions précises pouvez-vous entreprendre, dès cette semaine,


pour construire l’unité dans la famille de Dieu?

Relisez Jean 17 et écoutez la passion de Jésus pour l’unité. Priez pour votre
propre engagement pour l’unité de l’Eglise.

72
15 Où les forts aiment les faibles
DR MARK OTTENWELLER
Johannesburg, Afrique du Sud
Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de
Ceux qui ne le sont pas, et ne pas chercher ce qui nous plaît.
Romains 15.1
L’Eglise est un lieu incroyable. C’est le seul endroit sur terre où les
gens entrent comme patients et en ressortent docteurs. Quand une église
est réellement l’Eglise de Jésus, elle accueille le faible, aime le faible et
fortifie le faible. Grâce au soutien immense et aux défis lancés dans l’Église,
les faibles deviennent de plus en plus forts, et chaque disciple grandit pour
devenir de plus en plus comme Jésus. Voici comment cela fonctionne :
Dieu choisit les faibles
Paul nous dit en 1 Corinthiens 1.27 que « Dieu a choisi les choses
faibles du monde pour confondre les fortes ». Nous avons tous été faibles à
un moment donné. Dieu nous a choisis malgré nos échecs, nos luttes et nos
faiblesses. Le péché avait détruit presque totalement notre caractère et nos
convictions, mais Dieu nous a sauvés de nous-mêmes et de tous nos péchés.
Puis, avec beaucoup de persévérance, ils nous a fortifiés. Dieu choisit les
faibles car ils savent qu’ils ont besoin d’aide. Ils répondent à son appel et
sont reconnaissants, et c’est ainsi qu’ils le glorifient.
J’ai toujours eu un caractère faible. A l’université, on m’avait
surnommé « la crevette » (je m’enfuyais au moindre conflit). En dépit de ma
lâcheté, Dieu m’a formé et m’a élevé pour diriger les projets HOPE en
Afrique. Au départ j’avais même peur de déménager à New York; alors Dieu
m’a emmené au — Rwanda déchiré par la guerre, au Nigéria dévasté par la
malaria et en Afrique : du Sud minée par les émeutes et le SIDA. Dieu a pris
un homme faible, a travaillé son caractère et l’a placé dans de nombreuses
situations où il pouvait avoir de l'impact sur d’autres hommes faibles et
dans le besoin.
Venez en aide aux faibles
« En tout, je vous ai montré qu’il faut travailler ainsi, pour venir en
aide aux faibles » nous dit Paul en Actes 20.35. Il n’est jamais facile d’aider

73
les faibles. C’est toujours trop tôt, ou trop tard, ou trop difficile. Cela semble
prendre toujours plus de temps et d’énergie que n’importe quoi d’autre,
mais c’est l’une des choses les plus importantes que nous pouvons faire.
Dieu utilise les faibles pour forger et modeler notre caractère et notre cœur.
Cette tâche difficile nous transforme et nous enseigne à aimer n’importe
qui, d’où qu’il vienne et quel que soit son problème. Alors nous devenons
véritablement comme Jésus.
Les faibles nous apprennent plus que nous ne pourrions jamais leur
enseigner. Nous avons désespérément besoin d’eux, tout autant qu’ils ont
besoin de nous. Le cœur de l’Eglise et des dirigeants ne grandira que s’ils
grandissent dans leur façon d’aller vers les plus faibles. Pour aider les
faibles, chaque disciple doit ressentir ce que Jésus ressentait envers les
gens. Il était rempli de compassion (ou rempli de ce que ressentaient les
gens), Il a souvent dû se demander : « Que ressentent- ils? » et « Pourquoi
ressentent-ils les choses comme cela? » En tant que disciples, nous devons
nous poser les mêmes questions.
Il y a plusieurs années, notre fille Leslie a souffert de troubles
neurologiques pendant une crise de paludisme, elle a commencé à avoir des
hallucinations et j’ai eu peur qu’elle meure. Ces craintes ne se sont
dissipées que lorsqu’elle est redevenue forte et en bonne santé. Aucune
famille ne peut s’asseoir et se détendre tant que l’un de ses enfants est
malade. Il en est de même dans l’Eglise. Personne ne peut se relâcher tant
que tous ne sont pas forts. Tout comme nous prenons soin de nos enfants
et les nourrissons chaque jour pour qu’ils restent forts, nous ne devons pas
négliger de prendre soin et de nourrir ceux qui sont faibles dans l’Eglise.
Chaque disciple doit être nourri chaque jour pour être fort et grandir. Il
n’est pas acceptable que des disciples deviennent faibles parce qu’on les
néglige. Nous devons aimer les faibles comme nous aimons nos propres
enfants ; si nous le faisons, ils deviendront forts.
Les faibles confondent les forts
La puissance de Dieu pour transformer les faibles en forts est incroyable.
Quand nous laissons Dieu nous changer, notre croissance inspire les autres.
Quand nous sortons vainqueurs de nos luttes, que nous relevons les défis et que
nous nous fortifions, nous inspirons les autres à avoir une foi plus grande. Plus le
défi est grand, plus l’inspiration est forte, Quand nos faiblesses deviennent nos
forces, tous les membres de l’Eglise se fortifient, surtout les faibles.

74
L’influence que ceux qui ont été faibles peuvent avoir sur les « forts » de ce
monde est stupéfiante. Les gens ne s’attendent pas à voir les faiblesses changées
en forces, et ils sont sidérés lorsque cela se produit. Cela attire leur attention car
beaucoup ont le désir de changer. Jésus a été crucifié faible, mais la puissance de
Dieu l’a ressuscité fort (1 Corinthiens 15.42; 2 Corinthiens 13.4). Venu de la
faiblesse, il a touché les forts. Loué soit Dieu, car par sa puissance, nous pouvons
faire de même.
La vie de Biaise Okale est un superbe exemple de faiblesse changée en
force. Jeune disciple à Abidjan, il avait beaucoup de luttes. Il était dans le péché
et voulait quitter l’Eglise pour retourner dans le monde. Ses tentations étaient
apparemment devenues trop difficiles à surmonter, et la victoire spirituelle
semblait impossible. Mais nous l’avons encouragé, et il n’a pas abandonné. Par la
grâce de Dieu, il est devenu de plus en plus fort. Après être devenu le premier
évangéliste francophone, il a implanté l’église à Douala au Cameroun. Il y vit
maintenant avec sa femme et ses deux enfants et inspire les disciples
francophones de l’Afrique entière. Autrefois faible, il confond maintenant les
forts.
Dieu augmente la puissance des faibles
Ne l’as-tu pas reconnu?
Ne f as-tu pas entendu?
C’est le Dieu d’éternité, l’Éternel,
Qui a créé les extrémités de la terre;
Une se fatigue ni ne se lasse;
Son intelligence est insondable.
Il donne de la force à celui qui est fatigué
Et il augmente la vigueur de celui qui est à bout de ressources.
Les adolescents se fatiguent et se lassent,
Et les jeunes hommes trébuchent bel et bien;
Mais ceux qui espèrent en l’Éternel renouvellent leur force.
Ils prennent leur vol comme les aigles;
Ils courent et ne se lassent pas,
Ils marchent et ne se fatiguent pas.
Esaïe 40.28-3 1
Dans son Eglise, Dieu ne nous abandonne jamais quand nous sommes
faibles. Louons-le de nous affermir et de nous permettre d’affermir les autres.

Noces de l'éditeur : La chaîne américaine ABC News a décerné au Dr Mark Otcenwcller le titre de « l'homme de la
semaine au mois de décembre 1995, pour son action envers les séropositif sec les malades du SIDA en Afrique du Sud.

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MISE EN PRATIQUE

Comparé à Dieu, êtes-vous fort ou faible? En quoi votre réponse affecte-t-


elle votre manière de voir les autres ?

Êtes-vous dur envers les faibles ? Les jugez-vous selon votre propre justice?
Etes-vous trop occupé? Trop prompt à les diriger vers quelqu’un d’autre ou
à les oublier?

Les faibles deviennent-ils des disciples grâce à vous ou malgré vous?


Pourquoi?
Quels disciples faibles avez-vous aidés à devenir forts?

Qui dans votre vie, en ce moment même, a besoin de votre amour et de


votre patience pour devenir fort? Qui a été patient avec vous pour vous
aider à grandir?

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16 Où les dirigeants sont des serviteurs
MARK TEMPLER
Delhi, Inde
J’exhorte donc les anciens qui sont parmi vous, moi, ancien comme
eux, témoin des souffrances du Christ et participant à la gloire qui
doit être révélée : Faites paître le troupeau de Dieu qui est avec
vous, non par contrainte, mais volontairement selon Dieu ; ni pour
un gain sordide, mais de bon cœur; non en tyrannisant ceux qui
vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du
troupeau ; et, lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous
remporterez la couronne incorruptible de la gloire.
1 Pierre 5.1-4
C’était au printemps 1984. Je terminais ma dernière année de maîtrise
de sciences politiques à l’institut de Technologie du Massachusetts (MIT), et
je venais de prendre la décision de devenir un disciple. Un soir, la veille d’un
examen, un autre disciple m’a demandé si je pouvais aider un jeune
étudiant qui avait du mal en physique et qui préparait lui aussi un examen
pour le lendemain. Mon ami savait que mon diplôme de second cycle était
un diplôme de physique, mais il ignorait que pendant toute ma scolarité au
MIT, jamais je n’avais aidé quelqu’un à préparer un examen. J’avais parfois
échangé de l’aide avec d’autres étudiants, mais je n’avais jamais servi
personne quand je n’en retirais aucun bénéfice.
Ce soir là, au lieu de réviser mon propre examen, j’ai traversé le
campus pour me rendre au dortoir de ce jeune homme. J’ai passé trois
heures à l’aider à se préparer. Il a fait de gros progrès ce soir là. Je ne sais
pas comment s’est passé son examen; il ne me l’a jamais dit. Je ne me
souviens pas comment s’est passé mon examen, mais je me rappelle être
rentré de son dortoir dans la nuit froide, avoir regardé les étoiles et pleuré.
Je n’avais jamais ressenti cela auparavant. J’éprouvais un sentiment de joie,
de victoire et de justice que je n’avais jamais connu. Je venais de
comprendre ce que l'on ressent quand on sert les autres de manière
inconditionnelle.

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Des exemples, pas des patrons
Le monde est rempli de patrons et d’administrateurs «
impressionnants », Mais ce sont des serviteurs que Dieu recherche pour
diriger son peuple dans son Eglise. Dans ce passage, Pierre s’adressait
spécifiquement aux anciens, mais les principes s’appliquent à tous les
chrétiens. Il les « exhortait » (du grec parakaolo), lui leur semblable, ancien
comme eux et témoin de la vie de Jésus. Pierre ne voulait pas les
commander, mais plutôt faire appel à la bonté de leur cœur afin qu’ils
fassent ce qui est juste. Pierre savait que les gens répondent mieux lorsque
leurs dirigeants croient en eux; quand on les « exhorte » à apporter leur
aide plutôt que quand on leur commande froidement d’obéir.
En 1 Pierre 5.2, Pierre a demandé aux anciens d’être des bergers et de
prendre soin du troupeau. Il voulait qu’ils servent. (Jésus avait donné le
même commandement à Pierre en Jean 21.15-17.) Pierre voulait que les
anciens soient motivés non par contrainte, ou par appât du gain, mais de
bon cœur. Sa méthode pour diriger était simple : Ils devaient servir
d’exemples et ne pas agir en patrons (1 Pierre 5.3). La gloire dans le
Royaume de Dieu ne vient pas avec la position, mais avec le service et la
souffrance (1 Pierre 5.4). C’est ainsi que Jésus a vécu; c’est ainsi que nous
devons vivre.
Allumez le feu
Pierre avait compris un principe important. Quand un dirigeant
tyrannise ceux qui le suivent, il fait naître en eux un désir de rébellion.
Quand il opprime les autres, ceux qui le suivent élèvent des barrières pour
se protéger. La loyauté disparaît et l’ouverture fait place au souci de « dire
ce qu’il faut » pour ne pas avoir d’ennuis. Mais quand un dirigeant prend
soin des gens, s’adresse à leur cœur et met leurs forces en valeur, il suscite
en eux une loyauté et un zèle brûlants. C’est ce feu que Jésus a mis dans le
cœur de Légion quand il a chassé ses démons et l’a envoyé prêcher chez lui
en Marc 5. C’est ce feu que Jésus a mis dans le cœur de Pierre quand il lui a
préparé son petit déjeuner, lui a pardonné son reniement et l’a appelé à
être un berger en Jean 21. C’est ce feu que Jésus a mis dans le cœur de Paul
quand il l’a humilié, l’a guéri et lui a dit d’aller prêcher à tous les hommes en
Actes 9.
Aujourd’hui, dans l’Église de Dieu, nous allumons un feu lorsque nous
nous montrons zélés et joyeux de servir les autres de manière
78
inconditionnelle. Diriger par l’exemple et le service fait naître une passion
qui touche les cœurs lorsque nous prêchons et enseignons.
Raj Mohan Paul et sa femme, Rani, sont des disciples dont le cœur est
en leu pour Jésus. Baptisés en 1988 à Bangalore, en Inde, ils ont abandonné
des carrières prometteuses dans le monde pour entrer dans le ministère à
plein temps. Jeunes dirigeants, ils ont appris à servir les autres : prendre
soin des enfants, faire des courses, venir en aide aux pauvres et aux
malades et encourager les faibles. En décembre 1991, on leur a demandé
de diriger l’église de Madras, un groupe en difficulté qui avait besoin
d’amour. Mais même en devenant dirigeants d’église, ils ont gardé leur
cœur de serviteur et ont continué à faire les petites choses qui font la
différence. Ils reçoivent sans cesse des gens; au moins 40 personnes
défilent chez eux chaque jour, ils ont invité des membres de leur famille à
venir habiter avec eux. Grâce à leur exemple, une douzaine a été baptisée
en Christ!
A une époque où Raj Mohan Paul n’avait pas porté de fruit pendant
dix mois, il a commencé un jeûne de cinq jours. Peu de temps après, il a
rencontré une famille de cinq personnes qui ont tous été baptisés en Christ,
et l’un d’eux est maintenant stagiaire à plein temps! Non content de
prendre soin de Steven, leur propre fils, les Paul ont adopté il y a deux ans
un bébé nommé Shalini, une petite fille affligée d’un bec de lièvre. L’impact
de leur service constant est stupéfiant : des centaines de cœurs ont été mis
en feu pour Christ. En quatre ans, leur unique église d’une centaine de
membres s’est multipliée pour donner naissance à quatre églises totalisant
700 disciples, dont 500 à Madras!
Dans l’Église de Dieu, nous ne devons jamais nous conformer au
monde où les dirigeants pensent souvent qu’ils devraient être servis au lieu
de servir. Les mouvements deviennent des monuments quand leurs
dirigeants cessent de servir pour se concentrer sur leur confort personnel.
N’oublions pas que la transpiration et l’inspiration produisent la
multiplication, tandis que le repos abusif et la délégation égoïste produisent
la stagnation. Ressentons une fois de plus la joie et la gloire qu’il y a de
servir sans retenue dans le Royaume de Dieu!

79
MISE EN PRATIQUE

Nous avons tous ressenti la joie de servir. Vous rappelez-vous la première


fois où vous avez ressenti la joie de servir sans condition en tant que
disciple? Avez-vous ressenti cette joie dernièrement?

Pierre a dit que les anciens ne devaient pas être âpres au gain, mais
empressés de servir. A quoi pensez-vous la plupart du temps ? Pensez- vous
beaucoup à vos possessions, vos finances, aux travaux que vous projetez de
faire dans votre maison? Ou à Dieu et aux autres âmes?

Votre vie chrétienne consiste-t-elle à accomplir une série de rituels en


rendant des comptes satisfaisants ou à prendre soin des autres? Dirigez-
vous en servant et en prenant soin des autres ou déléguez-vous
rapidement? Comment pouvez- vous changer dans ces domaines?

Comment pouvez-vous, en tant que dirigeant ou disciple, inspirer les autres


à être en feu pour Jésus?

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17 Où diriger est une joie
BRIAN FELUSHKO
Toronto, Canada
Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la
parole de Dieu ; considérez l’issue de leur vie et imitez leur foi.
Hébreux 13.7
Obéissez à vos conducteurs et soyez-leur soumis. Car ils veillent
au bien de vos âmes, dont ils devront rendre compte. Faites en
sorte qu’ils puissent le faire avec joie et non en gémissant, ce qui
ne serait pas à votre avantage.
Hébreux 13.17
Imitation et soumission ne sont pas le propre de la nature humaine.
Notre tendance première serait plutôt d’être méfiante, critique et
orgueilleux envers ceux qui exercent de l’autorité sur nous, de quelque
façon que ce soit. J’ai vu mon entêtement se manifester dès mon enfance.
Un jour que le directeur de mon lycée m’avait convoqué pour avoir enfreint
le règlement de l’école — nous n’avions pas le droit de nous asseoir par
terre dans les couloirs -, je suis resté assis très longtemps après qu’il m’ait
demandé de me lever, puis je me suis levé, nonchalant et méprisant, devant
un directeur frustré et en colère. Une autre fois, je suis resté assis quand on
m’appelait sur scène pour recevoir un prix d’honneur. Et le même jour, j’ai
eu l’audace de me présenter au bureau du directeur pour réclamer mon
prix. J’étais bien loin de comprendre et d’obéir à la volonté de Dieu pour
moi : avoir un esprit soumis envers ceux qui avaient de l’autorité sur moi.
L’autorité : le plan de Dieu
En Ephésiens 3, Paul appelle les disciples à glorifier Dieu dans l’Église.
Les chapitres suivants expliquent comment. Paul dit clairement que Dieu
appelle certains à diriger et d’autres à suivre. L’objectif est que nous soyons
équipés « en vue de l’œuvre du service » (Ephésiens 4.12), que nous
croissions « à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (4.15) et que le
corps « tire son accroissement dans la mesure qui convient à chaque partie,
et s’édifie lui-même dans l’amour » (4,16). Dans ce contexte, la mesure qui
convient aux dirigeants est de diriger, et celle qui convient aux autres est de

81
suivre, L’Eglise de Dieu ne grandira pas, et Dieu ne sera pas glorifié, avant
que cela n’arrive.
Les gens non spirituels considèrent ce plan, ses conséquences sur nos
vies de disciples, et se demandent comment nous pouvons être si naïfs.
Nous a-t-on lavé le cerveau ? Avons-nous perdu tout bon sens ? Ni l’un ni
l’autre. Nous avons la confiance absolue que le Dieu dont nous acceptons
sans réserve l’autorité sur nos vies et qui a donné les uns « comme apôtres,
et les autres comme prophètes » est le même Dieu qui a donné à certains
d’être « évangélistes, pasteurs et docteurs ». Nous avons confiance en ceux
qui nous dirigent car nous sommes convaincus que Dieu les a choisis. Cette
conviction s’affermit lorsque nous considérons « l’issue de leur vie », et
nous n’avons dès lors aucun mal à admettre que nous devons les imiter et
nous soumettre à ceux que Dieu a placés dans notre vie. Tant que nous
comprenons que la soumission aux hommes ne doit jamais dépasser la
soumission à Dieu, nous maintenons une perspective saine et biblique de la
soumission.
La soumission : l’exigence de Dieu
En Romains 13.1-2, Paul défie tous les disciples de se soumettre aux «
autorités supérieures, car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu ». Et
au cas où nous n’aurions pas entendu, il ajoute, « les autorités qui existent
ont été instituées par Dieu ». Manquer de respect, désobéir aux autorités «
laïques », c’est se rebeller contre Dieu. Frères et sœurs, si nous devons
répondre ainsi aux autorités gouvernementales du monde, à combien plus
forte raison devons-nous nous soumettre aux autorités que Dieu a établies
pour diriger son Eglise! Le manque de respect ou la désobéissance sont
inexcusables. La rébellion sous toutes ses formes est le fruit de la nature
pécheresse et doit être crucifiée (Galates 5.16-25). Lorsqu’elle l’a été, Dieu
est glorifié dans son Eglise.
Avant d’être un disciple de Jésus, j’étais pasteur dans une église
traditionnelle où j’ai rarement vu une attitude soumise de la part de ceux
qui étaient dirigés. En revanche, j’ai souvent vu les visions et la
détermination de beaucoup de dirigeants broyées par le cynisme, les
critiques et la méfiance que leur opposaient les autres membres de
l’assemblée. Quelle joie et quel défi d’avoir rejoint une église où grâce à
leur soumission à Dieu, les gens s’aimaient, se soutenaient,
s’encourageaient, obéissaient, imitaient et respectaient les dirigeants que

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Dieu leur avait donnés. Les disciples grandissaient si vite! Tant de personnes
étaient gagnées à Christ! Ma famille et moi avons plié bagages et déménagé
pour entrer dans cette église, le Royaume de Dieu sur cette terre.
Je suis désormais l’un de ceux à qui Dieu a donné de diriger son Église,
et je suis moi-même « soumis à une autorité... », tout comme ceux qui me
dirigent (Luc 7.8). L’une des choses qui donne aux disciples encore plus de
confiance en leurs dirigeants, c’est de voir qu’ils montrent le même respect
envers ceux qui les dirigent. Je n’ai jamais vu de meilleur exemple que celui
de Tony Singh, l’évangéliste qui dirige notre congrégation. Récemment, une
décision a été prise qui ne semblait pas avoir les conséquences les plus
favorables pour notre travail à court terme. Les dirigeants qui s’occupent de
notre groupe d’églises avaient décidé qu’un des disciples de Tony devait
rejoindre une autre congrégation qui avait besoin de lui. Je savais l’énergie,
le temps et le cœur qu’il avait consacré à cette personne, et je l’ai appelé
dès que j’ai appris la nouvelle, soucieux de savoir comment il se sentait.
Comme c’était stupide de ma part! Conscient qu’il s’agissait d’une décision
prise par les dirigeants de Dieu, il n’éprouvait rien d’autre que la certitude
de voir s’accomplir la volonté de Dieu. Par sa foi en Dieu, il a respecté la vie
et la décision des dirigeants dont il suivait l’exemple.
Nous qui suivons Jésus, suivons le plan de Dieu avec un cœur soumis
aux dirigeants qu’il a choisis. Que chacun de nous soit déterminé à faire de
la tâche des dirigeants une véritable joie!

83
MISE EN PRATIQUE

Vous « souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole


de Dieu ? » Etes-vous reconnaissant pour leurs efforts constants, pour vous
instruire et vous former? Ecrivez leurs noms et prenez du temps aujourd’hui
pour exprimer votre reconnaissance à Dieu, à eux et aux autres.

Lorsqu’un dirigeant vous défie personnellement ou collectivement, quelle


est votre réponse? Pensez-vous sans hésitation à ce que vous allez faire
pour obéir, ou bien trouvez-vous des excuses? Quelle est la dernière
directive précise que vous a donnée un dirigeant? L’avez-vous suivie?

Avez-vous confiance que Dieu demandera des comptes à vos dirigeants


mieux que vous, ou vous prenez-vous pour le chien de garde du Royaume :
toujours prêt à faire remarquer aux dirigeants leurs fautes quand vous
pensez qu’ils sont en tort?

Considérez-vous « l’issue de leur vie » ou critiquez-vous chacun de leur


moindre geste ? Etes-vous concentrés sur les qualités que vous voulez
imiter, ou bien n’avez-vous à l’esprit qu’une longue liste de leurs faiblesses,
maladresses, erreurs et péchés ? Faites une liste très détaillée des qualités
que vous voyez chez les dirigeants et que vous voulez imiter.

84
85
PARTIE III

Chargée
d’aimer

Le plus grand commandement,


après celui d'aimer. Dieu, est de nous aimer
les uns les autres. Beaucoup de passages du
Nouveau Testament décrivent nos relations les uns
avec les autres, et montrent à l’Eglise
comment l’amour peut changer la vie.

86
18 Aimez-vous les uns les autres ardemment

KEVIN MCDANIEL
Boston, Etats-Unis
Après avoir purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité en vue
d’un amour fraternel sincère, aimez-vous les uns les autres
ardemment et de tout cœur.
1 Pierre 1.22

Je venais enfin d’entrer dans l’institution la plus célèbre du monde :


[’Université de Géorgie! J’avais 19 ans et hâte de connaître la liberté loin de
chez moi à Atlanta. La vie allait vraiment être une fête. Je me suis installé à
Russel Hal, l'un des dortoirs gratte-ciel pour étudiants plus communément
appelé le « Zoo ». J’aimais la chambre 501 où j’allais me reposer chaque
nuit en attendant la fête du lendemain.
Peu de temps après mon arrivée à l’Université de Géorgie, je me suis
engagé dans une confrérie d’étudiants. Mes plans s’accomplissaient très
vite. J’allais vivre la vie dont j’avais toujours rêvé : bière, filles et sommeil.
C’est alors qu’il est entré dans ma vie...
John Reus, l’étudiant en charge du dortoir de mon université, s’est
présenté à moi. Et en six mois, il est incontestablement devenu le meilleur
ami que je n’ai jamais eu. Ce qui était étonnant chez ce gars, c’est que ses
convictions chrétiennes affectaient réellement son comportement. J’avais
connu beaucoup de gens dans le Sud qui se disaient chrétiens, mais très peu
laissaient véritablement Dieu faire route avec eux. John était un disciple, un
vrai de vrai. Dans les tous premiers mois de notre amitié, tout en faisant
beaucoup la fête et en me saoulant, je l’ai vu vivre la vie que je voulais
vraiment. Je désirais la joie, la paix intérieure et je les recherchais dans mes
activités sociales. L’alcool et les bringues faisaient partie d’une quête de
plaisir dans une vie qui n’était, sans cela, ni pleine ni heureuse.
John et sa bande d’amis apparemment sans souci étaient en revanche
toujours heureux. En fait, si je passais du temps avec John, Ron, Ward et les
autres gars un jour où j’avais le cafard, la vie me semblait meilleure. Je
n’aurais pas su l’expliquer à l’époque, mais une sensation de paix les
accompagnait partout où ils allaient. J’aimais çà. J’ai compris plus tard ce

87
qu’ils avaient : un réel amour pour Dieu et les uns pour les autres. Peu
après, j’ai décidé de devenir un véritable chrétien, tout comme eux.
La force de la bienveillance
Qu’est-ce qui m’a poussé à suivre Dieu? Pas la justesse de la doctrine.
Pas le fait que John m’enseigne la vérité. J’ai simplement vu ce que signifiait
être un vrai disciple : John m’aimait du fond du cœur. Il se souciait de ce
que je faisais à l’université, de mes relations avec mon entourage et
certainement de ma relation avec Dieu. L’essentiel est qu’il se souciait. A
part ma famille, personne ne s’était jamais sincèrement soucié de mon
bien-être.
Quelque chose de très étrange s’est alors produit en moi. Je me suis
surpris à me soucier de John, de mes confrères de la fraternité étudiante,
des gars de mon université et des gens en général. Etait-ce de l’amour?
Etait-ce le véritable altruisme? C’était si bon de ne pas être absorbé par mes
propres affaires que cela m’effrayait. Il y avait des jours où je me surprenais
à être joyeux sans raison apparente. Un frère de la fraternité m’a demandé,
« Hé, pourquoi t’es si heureux? T’as fait un carton à l’exam? T’as une
nouvelle copine? » Non, j’étais juste en train de découvrir ce qu’aimer et
être aimé voulait dire... et c’était génial!
Pourquoi John et ses potes de l’église me semblaient-ils si différents?
Parce qu’ils étaient différents. Jésus a dit en Jean 13.35, « A ceci tous
connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns
pour les autres ». Ecoutez ce que la Bible enseigne sur les relations entre
disciples : « Aimez-vous les uns les autres », « Ayez de l’affection les uns
pour les autres », « Usez de prévenances réciproques », « Ayez les mêmes
sentiments les uns envers le« autres », « Faites-vous mutuellement bon
accueil », « Soyez en plein accord », « Soyez serviteurs les uns des autres »,
« Supportez-vous les uns les autres », « Soyez bons les uns envers les
autres, compatissants », « Soumettez-vous les uns aux autres », «
Instruisez-vous et avertissez- vous réciproquement », « Exhortez-vous
chaque jour », « Exercez l’hospitalité les uns envers les autres », etc. Toutes
les choses que vous lisez et étudiez dans cet ouvrage.
L’amour fait passer la pilule
Maris et femmes : Des problèmes? « Soumettez-vous les uns les
autres dans la crainte de Christ » (Ephésiens 5.21).

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Célibataires : Des conflits avec vos colocataires? « Supportez-vous les
uns les autres et faites vous grâce réciproquement; si quelqu’un a à se
plaindre d’un autre, comme le Christ vous a fait grâce, vous aussi, faites de
même » (Colossiens 3.13).
Etudiants : Les études vous fatiguent? « Ainsi donc, exhortez-vous
mutuellement et édifiez-vous l’un l’autre, comme vous le faites déjà » (1
Thessaloniciens 5,11).
Comprenez-vous? Nous venons à Dieu à cause de l’amour profond
qu’il a pour nous, et nous restons avec Dieu à cause de l’amour profond
qu’il a pour nous. Et cet amour est manifeste dans nos relations les uns avec
les autres.
Je discutais récemment avec un dirigeant au sujet d’une sœur qui
semblait un problème pour tous ceux qui essayaient, de travailler avec elle.
Les gens qui venaient me demander conseil pour savoir comment l’aider
commençaient toujours par énumérer ses défauts. Vous voyez de quoi je
parle? Cela vous rappelle quelqu’un près de vous? (Je dis « près », parce
que nous laissons souvent des gens faire partie de l’Eglise sans les laisser
faire partie de nos vies.) Pendant plusieurs jours, ma femme et moi avons
passé du temps avec elle. Elle voulait être un disciple et voulait être formée.
Au fil des conversations sur son comportement et ses problèmes, il semble
que personne n’ait compris « l’enfer » quelle vivait chez elle. Elle ne se
sentait pas encouragée, comprise, elle ne sentait pas qu’on croyait en elle.
Elle va mieux maintenant. L’aimer plus fort n’a pas fait disparaître sa nature
pécheresse, mais cela a aidé la « pilule » de la correction à passer plus
facilement.
Aimez-vous vos frères et sœurs du fond du cœur? C’est « la voie par
excellence ». Vous pouvez parler une vingtaine de langues, être éloquent
dans vos défis et persuasif, mais si vous n’aimez pas, vous n’êtes rien de
plus que « du bronze qui résonne ou une cymbale qui retentit ». Si nous
aimons vraiment du fond du cœur, les gens connaîtront que nous sommes
des disciples de Jésus-Christ, celui qui a le plus aimé de tous.

89
MISE EN PRATIQUE

Qu’est ce que Jésus vous a appris précisément sur la façon d’aimer du fond
du cœur?

Qui vous a permis de connaître Jésus en vous aimant profondément?


Avez-vous tendance à prendre cette personne ou ces personnes pour
acquis(es), ou leur exprimez-vous votre reconnaissance?

Trouvez deux des enseignements sur « les uns les autres » qui sont pour
vous des forces, et deux autres qui sont des faiblesses. Comment pouvez-
vous utiliser vos forces pour encourager au mieux les autres ? Comment
pouvez-vous progresser dans vos faiblesses ?

Qui dans votre vie, en ce moment même, devez-vous aimer profondément?


Comment exprimerez-vous cet amour?

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19 Faites-vous mutuellement bon accueil

Brian Scanlon
Paris, France
Faites-vous mutuellement bon accueil, comme Christ vous a
accueillis, pour la gloire de Dieu,
Romains 15.7
« Papa, est-ce que tu veux jouer avec moi ? » « Pourrais-tu me trouver
une place dans ton entreprise? » « Aimerais-tu sortir avec moi samedi soir?
» Autant de questions qui nous rendent vulnérables car elles offrent la
possibilité d’un rejet. Nous avons pour la plupart été souvent rejetés avant
de venir dans le Royaume de Dieu. Et là, nous nous sommes sentis accueillis
comme jamais. Mais même dans l’Église, qui ne s’est pas senti rejeté à un
moment donné? Qui n’a jamais lutté pour accepter un frère ou une sœur?
Cela ne devrait pas nous surprendre, mais cela devrait nous appeler à
prendre au sérieux l’appel de Paul : « Faites-vous mutuellement bon accueil,
comme Christ vous a accueillis ».
Comme Christ vous a accueillis
En Luc 15.11-32, l’image du père qui accueille sans réserve son fils
délinquant parle d’elle-même. Il s’est retrouvé vêtu comme un roi et assis
devant un festin avant même d’avoir pu s’expliquer! C’est ainsi que nous
avons été accueillis! Dieu ne s’attend pas à la perfection, il s’attend juste à
nous voir marcher dans la bonne direction avec un cœur juste. L’accueil de
Dieu est bien plus que l’absence de rejet. Bien plus que la tolérance de nos
imperfections. C’est même bien plus qu’un pardon complet. Dieu désire
tellement une relation intime avec nous, qu’il nous suffit de faire quelques
pas vers lui pour qu’il accoure vers nous et nous serre dans ses bras. Voilà
comment nous devons nous accueillir les uns les autres!
L’accueil aurait pourtant été bien différent si c’était le frère aîné de la
parabole qui avait vu arriver le premier le jeune homme. L’aîné illustre à
merveille l’éternelle raison pour laquelle nous avons du mal à accepter les
autres : l’orgueil. Notre orgueil nous dit que nous pouvons mériter notre
place dans la famille de Dieu par des années de stricte obéissance, ce qui
nous empêche d’être pleinement accueillis par Dieu au moyen de la grâce.

91
L’orgueil exige aussi que les autres aient fait leurs preuves pour que nous
les accueillions; ils doivent satisfaire certains critères artificiels que nous
leur imposons. Nous nous croyons meilleurs qu’eux; plus intelligents, plus
sincères, plus méritants. Dieu dit en Proverbes 8.13 « l’arrogance et
l’orgueil... voilà ce que je hais », et c’est ce que nous devons ressentir
envers notre orgueil. Nous ne savons pas comment se termine l’histoire des
deux frères, mais même si l’aîné a fini par tolérer la présence du plus jeune,
il n’a certainement pas pu l’accueillir pleinement sans un changement
radical de son attitude arrogante.
Notre humilité est réellement mise à l’épreuve quand il s’agit
d’accepter ceux dont la compagnie nous est difficile, ainsi que ceux qui
semblent vraiment différents. Un premier pas important consiste à prendre
conscience que nous avons tous, à un moment donné, été difficile ou
différent pour quelqu’un.
Accueillir ceux qui sont difficiles
Le monde regorge de gens ayant vécu des situations difficiles, voire
dramatiques, et beaucoup arrivent dans l’Eglise avec un tel passé. Le fait est
que certains disciples ont plus de mal que les autres à vaincre certains
péchés ou tentations. Des années de brutalité peuvent tordre la
personnalité et détruire le caractère d’une personne au point que certains
d’entre nous ont du mal à l’accueillir. Je ne parle pas d’excuser les autres ou
de tolérer un péché dont ils ne se repentent pas, mais plutôt d’être patient
et compatissant. Nous pouvons être si inquiets de voir les autres se passer
de la grâce que nous oublions d’en faire preuve. La méthode des « trois
essais avant élimination » ne risque pas de marcher dans le Royaume. Tout
en faisant des disciples purs et durs, gardons-nous de faire des disciples au
cœur dur, peu enclins à supporter les faiblesses des autres. Il est trop facile
de se tenir loin des autres en portant un jugement superficiel sans
réellement savoir ce qui se passe dans leur vie.
Il y a plusieurs années, je me rappelle avoir remarqué pendant la
communion Fraternelle quelqu’un qui me semblait très loin de ce « qu’un
disciple de Jésus devrait être ». J’ai donc décidé d’avoir une sérieuse
discussion avec lui. Il m’a parlé d’années de traumatismes physiques,
émotionnels et sexuels de la part de sa famille et de ses amis. Il était
conscient des conséquences du péché sur sa personnalité et désirait
changer, mais il ne savait souvent pas comment y parvenir et manquait de
92
confiance en lui. Il était bien évident qu’il n’allait pas changer du jour au
lendemain. Il n’avait cependant pas besoin qu’on le considère comme un
chrétien « de seconde classe ». Il avait juste besoin d’être accepté. Et dans
les mois suivants, il a porté beaucoup de fruits au sein du ministère.
Accueillir ceux qui sont différents
Venir à Paris pour construire l’Église a été l’un des plus grands défis de
ma vie. J’étais alors un Américain naïf qui n’avait jamais vécu dans un autre
pays. Je me suis retrouvé environné de gens qui ne voyaient souvent pas les
choses comme moi. La plupart du temps, la question n’était pas de savoir
qui avait tort ou raison; nous avions juste des goûts et des opinions
différents. Pourtant, ce n’est que récemment que je me suis trouvé face au
défi le plus important : mon épouse a commencé à étudier la bible avec une
femme célibataire qui avait subi une opération pour changer de sexe. La
nouvelle m’a proprement stupéfié. En France, les gens se saluent par une
bise sur les deux joues, et j’ai eu honte du sentiment que j’ai éprouvé la
première fois que je l’ai rencontrée. Mais ma fierté a fondu lorsque je l’ai
vue prendre conscience de la gravité de ses actes aux yeux de Dieu, et faire
face à ce qui, pour plusieurs raisons, constituait les conséquences
irréparables de son péché. Le jour de son baptême, je me suis assuré d’être
l’un des premiers à lui souhaiter de tout cœur la bienvenue dans le
Royaume de Dieu. Grâce à l’accueil que nous nous réservons malgré nos
différences, Dieu a travaillé puissamment ces six dernières années pour
bâtir une église riche par sa diversité, digne d’une ville aussi grande et
cosmopolite que Paris.
Dans un monde tenu en captivité par la peur du rejet, l’Église de Jésus
Christ doit être un lieu où l’on accueille les autres comme Jésus l’a fait. Cela
rend gloire à Dieu dans l’Église!

93
MISE EN PRATIQUE

Avez-vous pleinement accepté la grâce de Dieu ou essayez- vous toujours


de la mériter?

Y a-t-il quelqu’un dans l’église dont la compagnie vous est pénible?


Quelqu’un que vous n’avez pas encore accueilli? Qu’allez- vous faire pour
vous repentir et changer d’attitude?

Faites une liste du genre de personne qu’il vous est le plus difficile
d’accueillir. Penser ensuite à la manière dont Jésus les traiterait.

Vous sentez-vous mal accueilli par quelqu’un dans l’Église? Si c’est le cas,
cherchez conseil auprès de quelqu’un de spirituellement sage sur la
meilleure manière d’approcher cette personne.

94
æ

20 Ayez de l'affection les uns pour les autres

DEBBIE MCDANIEL
Boston, Etats-Unis
Par amour fraternel, ayez de l'affection les uns pour les autres.
Romains 12.10

Internet. Le World Wide Web. America Online. CompuServe. Le


Cyberspace. Le monde actuel se dirige rapidement vers un univers où la
communication par écran et clavier d'ordinateur interposés remplacent peu
à peu l'affection et les relations profondes. Le vide des relations à cœur
ouvert s'accroît au rythme de la technologie. Notre génération est craintive,
protectrice, méfiante et rongée par l’égocentrisme. Le temps des portes qui
restaient ouvertes le soir, des vies de quartier Familiales et des amitiés sans
arrière-pensée est révolu. Chaque jour, la presse relate un nouveau
meurtre, viol ou autre mauvais traitement perpétré par un ami ou un
parent. Les taux de suicides et de grossesses chez les adolescents crèvent le
plafond tandis que le nombre d'enfants élevés dans un Foyer constitué des
deux parents s crève le plancher.
Il est temps pour le Royaume de Dieu de briller plus que jamais ! Dans
la société actuelle, il est crucial que les disciples bâtissent des amitiés
profondes, loyales et débordantes d’affection. Notre monde a besoin de
nous, et notre Dieu compte sur nous. Nous ne serons bien sûr jamais
parfaits, et nos relations ne seront jamais exemptes de conflit.
Mais la Force du Royaume se manifeste lorsque des hommes et des
Femmes qui auraient pu être ennemis et étrangers dans ce monde
abandonnent leurs préjugés et décident de mourir à eux-mêmes pour
s'aimer « les uns les autres ardemment et de tout cœur » (1 Pierre 1.22).
Romains 12.10 nous appelle à avoir de l’affection les uns pour les
autres. « par amour Fraternel ». Le terme grec désigne ici l'amour et
l'engagement qui caractérisent les relations Familiales. De quelle lumière
brillons-nous lorsque le monde voit non seulement notre amour et notre
harmonie, mais aussi 1'affect ion familiale que nous nous portons
mutuellement-tout comme de véritables frères et sœurs. A l'heure où la
cellule familiale décline et meurt à petit feu, l'affection qui règne entre nous

95
peut manifester au monde la puissance et l'amour de .Dieu. N'est-ce pas
ainsi que Jésus l'entendait? (Voir Jean 13.35.)
Allons plus loin !
Mais même dans le Royaume, il est nécessaire d'aller plu s loin. Au
cours de ma vie chrétienne, j'ai vu et aidé beaucoup de femmes à décider
de faire Jésus Seigneur de leur vie par le baptême. J'en ai hélas également
vu beaucoup décider de quitter Jésus, son Royaume et leurs frères et
sœurs. Elles avaient perdu tout respect pour Dieu et sa Parole. Certaines
reviennent vers l e monde et vers leurs péchés ma l gré les larmes et les
supplications de ceux qui les aiment. Mais d'autres, venues au Royaume
dans l'espoir d'y trouver une différence avec le monde, s'en vont parce
qu'elles n’ont pas été choyées, aimées et comprises. Elles espéraient une
famille et n'ont trouvé que des amitiés superficielles. Elles n'ont pas ressenti
l'affection qui les aurait portées dans les bons et les mauvais jours.
Je sais que je ne serais pas là aujourd'hui si mes sœurs ne m'avaient
pas donné leur vie quand j’étais jeune chrétienne. Elles ont vraiment vécu
selon Philippiens 2.3-4, en considérant mes intérêts supérieurs aux leurs.
Les coups de téléphone tard le soir, les discussions et les promenades sans
fin, l’abandon de nos cœurs dans la prière, les études bibliques après mon
baptême, les cartes, l'amour et le soin quotidien ... tout cela m'a montré
que nous étions sœurs. Nous nous aidions mutuellement à surmonter les
moments douloureux et difficiles que nous traversions. Nous travaillions et
luttions de concert pour être réunies ensemble un jour avec notre Père
céleste. Nous servons désormais le Royaume de Dieu aux quatre coins du
monde, mais nous serions encore prêtes à tout l'une pour l'autre.
Servir avec le cœur
En 1987, peu de temps avant que Kevin et moi commencions à
travailler à plein temps pour l'église, l'égoïsme de mon cœur s'est révélé. Je
faisais apparemment tout, ce qu'il fallait faire : servir, aimer, inviter les gens
chez moi, les conduire en voiture, garder l es enfants, etc. Mais ma vie ne
changeait pas vraiment celles de mes sœurs ni le monde autour de moi. Je
ne me sentais pas profondément attachée à mes sœurs; j'aurais pourtant
dit que je les aimais, évidemment. Bien qu'ayant pris la décision plusieurs
années auparavant de cesser de vivre pour moi- même et de vivre pour

96
Jésus, j'avais recommencé à vivre pour moi, même en tant que disciple.
J'avais cessé de donner mon cœur et ma vie.
Mes yeux se sont ouverts le jour de mes 27 ans : personne ne m'a
souhaité mon anniversaire ni même envoyé une carte- pas même ma
meilleure amie. J'aurais pu me mettre en colère et devenir amère, mais je
me suis arrêtée pour me demander : « Pourquoi l'auraient-il s fait? Quelle
différence ai-je faite dans leur vie? » Est-ce que je vivais vraiment comme
si les intérêts des autres étaient supérieurs aux miens? Ou étais-je en train
de répondre aux besoins des autres seulement lorsque c'était pratique et
confortable ? Il m’arrivait de considérer le téléphone comme un fardeau et
de me demander s'il cesserait un jour de sonner. Mon cœur s'est brisé net
lorsque j'ai lu Jean 12.24-26 et étudié le cœur de Jésus:
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en
terre et ne meurt, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup
de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui a de la haine
pour sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.
J'ai compris que l'amour de ma personne étouffait l'affection profonde
que je devais avoir pour mes frères et sœurs.
J'ai étudié les relations comme celles de David et Jonathan, Ruth et
Noémie et Paul et Timothée, j'ai vu ce qui manquait dans ma vie et dans
mon cœur et j'ai pris des décisions pour être radicalement différente. Je me
suis repentie, et neuf mois plus tard je travaillais à plein temps pour l’église
avec mon mari! Je repense parfois à celle que j'étais en 1987 et je me
demande si c'était bien moi. Dieu a réellement transformé ma vie et mon
cœur pour que je puisse faire une différence dans ce monde et que j'aie des
relations profondes et précieuses. Cependant, la bataille spirituelle continue
à faire rage. Nous devons chaque jour surmonter la tentation de vivre pour
nous-mêmes, et prendre la ferme décision d'avoir « de l'affection les uns
pour les autres ».

97
MISE EN PRATIQUE

Quand vous entendez le mot « affectueux », à qui pensez-vous


immédiatement? Quelles sont les principales leçons que ces personnes
peuvent vous apprendre?

Quelles sont les craintes qui vous empêchent d'avoir une affection profonde
pour les autres? A qui allez-vous en parler cette semaine?

Avez-vous le sentiment que les membres de la famille de Dieu ont de


l'affection pour vous? Supposons que la réponse soit non. Cela change-t-il
l'attitude que Dieu veut que vous adoptiez à leur égard? Comment le fait ne
pas se sentir aimé peut-il apporter quelque chose de positif?

Pourquoi les actions montrent-elles plus d'affection que de simples mots ?


Qu'allez-vous entreprendre cette semaine qui parlera beaucoup mieux que
des mots ?

98
21 Saluez-vous les uns les autres

SHEILA JONES
Boston, États-Unis

Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les
Eglises du Christ vous saluent.
Romains 16.16

Rien ne réchauffe plus le cœur que l'accueil d'un petit enfant qui nous
connaît. Ses bras tendus, ses grands yeux et ses petits cris de joie donnent
l'impression d'être la personne la plus aimée et la plus importante au
monde. Un petit enfant n'a pas encore appris à maîtriser ses réactions. On
ne lui a pas encore enseigné à être réservé. Il peut faire sentir aux autres
combiens ils sont précieux sans craindre de se dévaloriser. C'est le cœur
d'un petit enfant que Jésus nous appelle à avoir en Matthieu 18.3-4.
Lorsque les Ecritures nous répètent de nous saluer les uns les autres
par un saint baiser (Romains 16.16; 2 Corinthiens 13.12; 1 Thessaloniciens
5.26; 1 Pierre 5.14), Dieu nous dit : Montrez à vos frères et sœurs qu'ils sont
précieux, que vous êtes heureux de les voir. En substance, Dieu ne veut pas
que nous considérions comme banal ce qui est si précieux à ses yeux : les
relations dans la famille qu'il a rachetée au prix du sang de son Fils unique.
Le péché nous rend indifférents
Pourquoi ne saluons-nous parfois pas « bien dans le Seigneur »,
comme Aquilas et Priscille saluaient l'église de Corinthe? (1 Corinthiens
16.19). Nous trouverons peut-être un indice en observant les habitants d'un
village samaritain qui n'ont pas accueilli Jésus « parce qu'il se dirigeait vers
Jérusalem.» (Luc 9.53). Ils n'aimaient pas ces juifs qui traversaient leur pays
pour aller à la Ville Sainte et participer à des fêtes religieuses dont ils étaient
exclus. C'est ainsi qu'ils ont refusé un toit à ces hommes en voyage pour
trois jours. Ils n'ont ni accueilli, ni salué chaleureusement Jésus, parce qu'ils
éprouvaient de la rancœur, de l'amertume, de la jalousie, de l'orgueil et de
l’arrogance, pour ne citer que quelques unes de leurs attitudes. Se pourrait-
il que nos propres péchés nous empêchent d'accueillir chaleureusement les
autres, de leur donner spontanément notre cœur? Ne faudrait- il pas

99
ajouter l'égocentrisme, la peur du rejet et le manque d'amour à la liste des
péchés qui dressent des barrières et mettent une distance entre nous et les
autres ?
Que vous le vouliez ou non, la façon dont nous accueillons ou saluons
les autres, en public ou en privé, reflète notre attitude envers Dieu. Jésus a
dit : « Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants, me reçoit
moi-même, et quiconque me reçoit, ne me reçoit pas moi-même, mais celui
qui m'a envoyé >> (Marc 9.37). Si nous sommes reconnaissants envers Dieu
pour la grâce qu'il nous a accordée, nous serons reconnaissants pour tous
les croyants qui reçoivent cette grâce. Nous serons vulnérable s et non
réservés, chaleureux et non distants. Nous recevrons les autres « avec une
joie entière », évidente dans notre cœur (Philippiens 2.29).

Préparez-vous à accueillir les autres


Prier pour l es gens influence l'accueil que nous leur faisons. Quand ils
sont présents dans notre cœur et dans nos pensées, nous nous réjouissons
de les voir. Pendant le culte, notre cœur n'aura pas besoin du massage
spirituel des chants pour se réveiller et pouvoir enfin accueillir les autres. Ils
ressentiront notre enthousiasme et notre soutien dès le premier regard.
Paul disait aux Colossiens :
Épaphras, votre compatriote, vous salue : serviteur du Christ
Jésus, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières,
afin que, parfaits et pleinement convaincus de la volonté de
Dieu, vous teniez ferme (Colossiens 4.12).
C'est le combat qu'il menait pour eux dans la prière qui poussait
Epaphras à saluer ses frères et sœurs. Il est bien sûr impossible d'avoir prié
pour tous ceux que nous rencontrons quand nous allons au culte, mais les
gens que Dieu a placés dans notre vie quotidienne doivent toujours être
dans notre cœur. Ce sont eux qui nous relient pour l'essentiel au reste de la
famille. Et si nous leur donnons notre cœur, notre chaleur attirera d'autres
personnes. A dire vrai, la chaleur ne va pas uniquement où vous la dirigez;
elle rayonne dans toutes les directions.

100
Prenez cela à cœur
Depuis que j'ai commencé ce chapitre, je pense beaucoup à ma façon
d'accueillir les gens. J'ai tendance à prendre mes relations pour acquises et
à me comporter comme dans les affaires. Je voudrai s être connue pour la
chaleur de mon accueil, mais je dois pour cela renoncer à mon égoïsme.
Lorsque mon accueil n'est pas enthousiaste, c'est en général parce que je
suis trop concentrée sur Sheila; ce qu'elle ressent, tout ce qu'elle a à faire.
J'attends bien sûr des autres qu'ils m'accueillent chaleureusement, qu'ils se
donnent et m'aident à me sentir aimée. Ce que je dois faire, c'est tourner la
caméra vers moi, prendre conscience de mon narcissisme, de mon orgueil,
et du besoin des autres de se sentir aimés et précieux.
J'ai fait mentalement la liste de mes amis, pour chercher ceux dont
l'accueil était particulièrement chaleureux et encourageant. Lori Bynum,
une conseillère des femmes de la région de Boston, m'est venu à l'esprit. Je
ne connais personne qui accueille les gens avec autant de chaleur qu'elle.
Comme avec le petit enfant dont je parlais au début, j'ai l'impression quand
elle m'accueille, d'être la personne qui compte le plus au monde pour elle.
Nous nous connaissons depuis des années, et elle ne m'a pourtant jamais
traitée comme «une vieille connaissance» ou «le reste de la veille» (bon,
mais sans plus). Et voici le plus encourageant : tous ceux qu'elle salue ont ce
sentiment d'être« le plus important ».
J'ai appelé une femme qui travaille dans le ministère avec Lori, et je lui
ai posé cette question : « Qu'est-ce que tu ressens quand Lori te dit bonjour

Elle a d'abord parlé de son merveilleux sourire, si contagieux. Puis elle
a ajouté : « Lori a toujours un geste affectueux pour me toucher ou me
serrer dans ses bras. Le ton de sa voix, son expression et la lueur dans ses
veux me communiquent sa joie de me voir. Elle demande toujours :
Comment vas-tu?, et ce n'est pas une phrase en l'air».
Lorsque nous nous saluons les uns les autres, par « un saint baiser » ou une
accolade, faisons ressentir aux autres combien ils sont précieux, car aux
yeux de notre Père c'est exactement ce que nous sommes : très précieux!

101
MISE EN PRATIQUE

Que diraient les autres de votre manière de les saluer : (1) distraite et
distante ou (2) chaleureuse et intime ?

Dans quelle mesure votre intimité ou votre manque d'intimité avec Dieu
influence-t-elle vos relations avec vos frères et sœurs ?

Pensez-vous souvent à faire sentir aux autres qu'ils sont importants lorsque
vous les voyez pour la première fois? Si tous ceux de votre groupe se
saluaient les uns les autres comme vous le faites, quelle serait l'ambiance
de la communion fraternelle?

Quel engagement allez-vous prendre pour changer votre façon d'accueillir


les autres?

102
22 Portez les fardeaux les uns les autres

DAVE MALUTINOK
Atlanta, Etats-Unis
Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous
qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends
garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté. Portez
les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du
Christ.
Galates 6. 1-2

Paul ne plaisantait pas avec le péché. Il ne plaisantait pas non plus en


donnant aux plus spirituels la responsabilité de redresser avec douceur ceux
qui seraient «surpris en quelque faute ». En Galates 5.19-21 il définit
clairement le péché; puis il décrit les fruits de l'esprit des versets 22 à 26. Il
désirait du fond du cœur que les disciples ne deviennent pas « vaniteux, en
se provoquant les uns les autres, en se portant envie les uns aux autres »
(5.26), mais qu'ils prennent soin les uns des autres et portent mutuellement
leurs fardeaux. Quand nous nous éloignons de la vérité de Dieu, il faut une
personne spirituelle pour voir notre dureté de cœur, dénoncer notre péché
et nous ramener vers la vérité.
Voir le fardeau
Il est facile de voir les fardeaux matériels tels que la perte d'un travail
ou d'un membre de la famille. Dieu nous appelle bien sûr à porter les
fardeaux physiques les uns des autres, mais le contexte de Galates 6.1-2 se
rapporte plutôt à l'idée de porter des fardeaux spirituels, c'est à dire
restaurer un cœur doux chez un frère ou une sœur. Les fardeaux spirituels
sont en général plus difficiles à porter que les fardeaux matériels car ils sont
souvent moins flagrants. Voir un fardeau spirituel exige l'ouverture de celui
qui le porte, et le discernement spirituel de celui qui l'expose et apporte son
aide.
Pourquoi Paul distingue-t-il « ceux qui sont spirituels » pour redresser
le disciple pris en faute? Jésus a créé un précédent en Luc 6.42 en déclarant:

103
Comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille
qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton
œil? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors
tu verras à ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère.
Un homme vraiment spirituel est un homme vraiment humble qui voit
ses propres fautes.
Je suis souvent tenté d'être critique et de rechercher les fautes des
autres. La formation m'a appris que lorsque je me sens critique, ou qu’il me
semble voir des fautes énormes, je dois d'abord regarder mon propre cœur.
Est-ce que je suis juste? Y a-t-il une poutre dans mon œil? S'il y en a une,
Jésus dit que je ne vais pas bien voir; mon péché déteint sur mon
discernement spirituel. Je réalise alors que j'ai besoin de me taire, de prier
et de me repentir de cette poutre dans mon œil. Après avoir laissé Dieu ôter
la poutre, je serai capable de discerner la paille dans l'œil de mon frère.
Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi certains ont tant de
discernement? Vous passeriez à côté d'un fardeau spirituel qu'un autre
repère immédiatement. Je crois que le discernement vient d'une relation
profonde avec Dieu. Nous avons besoin de marcher très près de Dieu pour
être capable de voir les fardeaux spirituels de nos frères et sœurs.
Redresser nos frères
Le mot grec utilisé par Paul et traduit par « redresser » signifie
«redresser comme pour remettre en place un os cassé ». Le terme grec
utilisé plus loin en Galates 6.2 pour « porter », signifie « prendre sur soi le
poids de la charge d'un autre ». Lorsque j'étais à Boston, une douloureuse
expérience m'a permis de comprendre pleinement la signification de ces
deux mots.
Jim Lenahen et moi fréquentions le YMCA dans l'espoir de nous faire
des amis en jouant au basket avec ceux qui venaient y déjeuner. Le premier
jour, nous faisions un un contre un pour nous échauffer en attendant les
autres joueurs. J'ai shooté en premier, et nous sommes tous deux allés au
rebond; Jim est retombé le premier et j'ai atterri sur le dessus de son pied. Il
y a eu un grand« crack», suivi d'une douleur atroce dans ma cheville. Pas de
doute, je venais de me casser la cheville.
Il y avait deux choses à faire : premièrement, tirer sur mon pied pour
remettre ma cheville dans la bonne position. Un entraîneur l'a fait avec Jim;

104
la douleur était insoutenable! Mais j'ai commencé à me sentir mieux une
fois l'os redressé. Deuxièmement, il fallait me porter hors du terrain. Ma
cheville fraîchement redressée était encore très faible et je ne pouvais pas
prendre appui dessus. Jim a dû supporter tout mon poids.
Je pense que vous avez saisi le parallèle spirituel. Quand nous
péchons, il faut nous redresser. Mais il est douloureux d'être redressé
(Hébreux 12.5-1 1). Il faut pourtant endurer cette souffrance, sans quoi il
est impossible de guérir.
La relation que j'avais avec Jim s'est aussi avérée très précieuse. Je
savais qu'il prendrait soin de moi dans ce moment de faiblesse. Je savais
que je devais supporter la douleur pour que ma cheville se remette en
place, et notre relation m'a permis de me fier à son jugement.
À cause de son amour pour moi, Jim ne pouvait m'abandonner à ma
douleur. II a tout de suite pensé qu'il devait porter tout mon poids puisque
je ne pouvais le porter seul. Si quelqu'un vient à être surpris en quelque
faute, le laisserez-vous « à terre » en train d'agoniser, ou remettrez-vous en
place son os spirituel avant de le porter? Avez-vous le désir profond de le
protéger et de lui permettre de guérir ?
Accomplir la loi
Quand nous voyons le péché et le fardeau spirituel de notre frère et
que nous le redressons jusqu'à la guérison avec sagesse et douceur, Paul dit
que nous accomplissons la loi de Christ!
En Jean 13.35, Jésus demande à ses disciples de s'aimer les uns les
autres comme lui les a aimés : d'un amour qui redresse l'âme et porte ses
fardeaux. Aimons-nous ainsi les uns les autres, ce sera pour le genre humain
la preuve que Jésus est le fils de Dieu, et que nous faisons partie de sa
glorieuse Eglise sur terre.

105
MISE EN PRATIQUE

À quel point discernez-vous les fardeaux spirituels de vos amis les plus
proches?

Qu'est ce qui peut vous rendre insensible au fardeau des autres ?

Que craignez-vous le plu s en aidant quelqu'un « surpris en quelque faute


»? Quelle décision allez-vous prendre pour surmonter cette peur?

Pensez à un moment où quelqu'un vous a redressé quand vous étiez piégé


et brisé par le péché. A la lumière de votre réponse à la question ci-dessus,
quel est votre degré de reconnaissance envers cette personne?

106
23 Dites la vérité avec amour
JEANIE SHAW
Boston, Etats-Unis

Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à


tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur fourberie
et leurs manœuvres séductrices, mais en disant la vérité avec
amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef,
Christ.
Éphésiens 4.14-15

Ce chapitre s'adresse à ceux et celles qui évitent les conflits. Je n'ai


pas pu m'empêcher de rire lorsqu'on m'a donné ce sujet, car il m'a été très
difficile d'apprendre à dire la vérité avec amour. La peur des conflits est
profondément ancrée dans ma nature pécheresse. Pécheresse... car c'est
un péché de taire la vérité pour éviter un conflit. A l'heure où j'écris, bien
que cela reste difficile, Dieu me rend forte là où je suis faible.
Je me souviens qu'un jour, à la maternelle, j'ai couru me cacher dans
mon garage pour ne pas avoir à dire à mon maître d'école que j'avais oublié
l'argent de mon déjeuner! Quelques années plus tard, à l'université, ma
camarade de chambre était nommée « Martyr du Mois » de mon dortoir
parce que je lui avais dit la vérité sur Dieu. J'avais fait du chemin depuis
mon garage.
Après m'être mariée et avoir commencé à servir dans le ministère à
plein temps, j'ai gentiment parlé à une femme plus âgée du modèle que,
selon moi, les plus jeunes femmes de la congrégation avaient besoin de voir
en elle. Tout ce dont je me souviens après cela, c'est qu'elle a été vexée,
que son mari a été vexé, et que mon mari s'est fait mettre à la porte.
Puis, quelque part en chemin, j'ai perdu ma conviction et mon
courage, et au lieu de dire la vérité avec amour, j'ai commencé à taire la
vérité avec crainte.
Taire la vérité avec crainte
Jésus est la vérité. Il était connu comme un homme intègre, un
homme de vérité, même par les Pharisiens qui essayaient de le piéger ses
paroles : « Maître, nous savons que tu es vrai et que tu ne redoutes

107
personne; car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes, et tu
enseignes la voie de Dieu selon la vérité» (Marc 12.14).
Jésus était un homme de profondes convictions. Ses convictions
étaient fondées sur la vérité de Dieu, pas sur les opinions des autres.
Combien de fois taisons-nous la vérité par crainte des pensées et des
réactions des gens? Je craignais tant les réactions des gens que j'avais mis
au point une technique pour me taire. Je me disais inconsciemment que je
ne devais pas penser ou ressentir telle ou telle chose, et ainsi je ne le faisais
pas. J'ai appris à refouler mes sentiments plutôt qu'à en parler
ouvertement.
Dire la vérité à tous
Toutes les circonstances de notre vie nous appellent à dire la vérité
avec amour. Premièrement, nous devons apprendre à nous dire la vérité à
nous-mêmes. Nous nions parfois ce que nous pensons vraiment, même
dan s notre cœur et nos pensées. Nous pouvons également être sur la
défensive vis-à-vis des autres, de la Bible ou d'un prêche. Le manque
d'assurance et l'orgueil empêchent souvent notre cœur d'accueillir la vérité.
Facilitez-vous la tâche à ceux qui vous disent la vérité?
Deuxièmement, nous devons dire la vérité à nos frères et sœurs. Les
pensées dissimulées engendrent la tromperie, l'amertume et la calomnie.
Lorsque nous doutons des motivations d'une personne et supposons le pire,
Satan est victorieux. Jésus aimait suffisamment ses amis pour tout mettre à
la lumière. Il dépassait la conversation courante pour atteindre les pensées
du cœur. « De quoi discutiez-vous en chemin? », demandait-il à ses disciples
en Marc 9.33. Il nous a donné l'exemple de quelqu'un qui parle directement
et qui s'adresse au cœur.
Troisièmement, nous devons aimer suffisamment ceux qui sont
perdus pour leur dire la vérité. Jésus a parlé en Marc 10 à un homme qui
avait « gardé tous les commandements ». Le verset 21 dit simplement «
Jésus l'ayant regardé l'aima». Il a prouvé son amour en lui disant avec vérité
comment hériter la vie éternelle. Voyons-nous les gens avec les yeux de
Jésus, remplis de compassion? Quelles que soient l es apparences, nous
sommes tous lassés et abattus sans vérité spirituelle, comme des brebis qui
n'ont pas de berger.

108
L'amour est un refuge
Il est plus facile de dire la vérité « avec amour » quand on comprend
que l'amour est un refuge. Il m'était difficile d'être vulnérable jusqu'à ce
que j'apprenne que l'amour inconditionnel du Royaume de Dieu est un
refuge, je me souviens d'une époque où j'avais beaucoup d'amertume et de
ressentiment envers une autre sœur. Je ne voulais pas ressentir ces choses,
et j'ai donc prétendu ne pas les ressentir. J'avais peur de les exprimer avec
honnêteté. Un frère m'a demandé si je croyais être en sécurité dans le
Royaume de Dieu. Les larmes ont commencé à couler quand que j'ai réalisé
la beauté du plan de Dieu. Je lui ai parlé avec vérité et cela m'a rapprochée
de ma sœur comme jamais auparavant.
C'est toujours pour édifier qu'il convient de dire la vérité avec amour.
La crainte que cela inspire se dissiperait probablement si nous nous
efforcions chaque jour de nous encourager les uns les autres par la vérité
sur les bonnes choses. C'est aussi cela, dire là vérité avec amour. Il ne s'agit
pas de ne parler que pour régler les conflits ou enseigner radicalement. La
vérité concerne également tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste,
tout ce qui est pu r, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite
l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louanges (Philippiens 4.8).
Il est temps de grandir
Comment grandir de l'état d'enfant à celui d'homme fait? Avec une
conviction sur la Parole de Dieu, profondément enracinée dans notre cœur
et qui s'exprime librement par notre bouche. Si nous taisons la vérité par
crainte, nous oscillerons sans cesse entre ce que les autres pensent et ce
que nous savons être vrai ; mais nous saurons dans notre fort intérieur que
nous sommes lâches.
Mais si nous demeurons fermement attachés à la vérité et si; nous
aimons Dieu et les autres suffisamment pour l'exprimer, « nous ne serons
plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine…mais en
disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le
chef, Christ » (Ephésiens 4.14-15).

109
MISE EN PRATIQUE

Vous est-i l arrivé de dire à quelqu'un, par amour, la vérité sur son péché et
de ne pas être encouragé par sa réaction ? En quoi avez-vous laissé cela
vous affecter?

En disant la vérité avec amour, êtes-vous connu comme une source


d’encouragements comme Barnabas, et un consolateur comme
Onésiphore?

Avec quelle constance remarquez-vous et faites-vous remarquer ce qui est


positif et la croissance de ceux qui vous entourent? Si on devait décrire d'un
mot votre attitude envers les autres, quel serait-il?

Lorsque vous devez dire quelque chose de difficile, êtes-vous direct ou


tournez-vous autour du pot? Pourquoi est-il toujours préférable d'être
direct tout en restant doux?

110
24 Soumettez-vous les uns les autres

KELLY PETRE
Boston, Etats-Unis

Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ.


Éphésiens 5.21

Au commencement, Jésus était la Parole, il « était avec Dieu et la


Parole était Dieu » (Jean 1.1-2). Et pour tant, cette même Parole « dont la
condition était celle de Dieu, n'a pas estimé comme une proie à arracher
d'être égal avec Dieu, mais... en devenant semblable aux hommes... il s'est
humilié lui-même en devenant obéissant » (Philippiens 2.6-8).
A 12 ans, Jésus est venu au temple parmi les docteurs et sa sagesse a
stupéfié son auditoire. Cet enfant prodige est reparti pour Nazareth avec
ses parents, et« il leur était soumis» (Luc 2 .51).
Jésus, lui sans péché, a étonné Jean-Baptiste en allant vers lui. Jean a
protesté « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et c'est toi qui viens
à moi! » (Matthieu 3.13). Mais Jésus l'a convaincu, « il est convenable que
nous accomplissions ainsi toute justice » (Matthieu 3.15), et Jean l'a baptisé.
Jésus, le Fils de Dieu, a presque été lapidé pour avoir proclamé « Moi
et le Père, nous sommes un » (Jean 10.30), mais il ne s'est pas rétracté «
afin que le monde sache que j'aime le Père et que j'agis comme le Père me
l'a commandé» (Jean 14.31).
Jésus, auteur de tant de miracles, a été impressionné par un non-juif
qui le suppliait de guérir son serviteur. Le centenier romain a fait preuve
d'une foi immense en la capacité de Jésus de guérir à distance quand il a
déclaré : « Moi, qui suis soumis à une autorité supérieure, j'ai des soldats
sous mes ordres » (Luc 7.8). Son expérience lui avait apporté une profonde
compréhension de l'autorité et de la force de la soumission.
Jésus, le guide, s'est proclamé « le Maître et le Seigneur » (Jean 13.13),
mais il a lavé les pieds de ceux qui le suivaient et leur a ordonné d'imiter son
exemple.
Jésus, l'agneau expiatoire, « offrit à grands cris et avec larmes, des
prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort »

111
(Hébreux 5.7) quand les soldats romains plantaient des clous dans ses mains
et ses pieds.
La vie de cet homme offre de stupéfiants contrastes! Jésus-Christ,
Seigneur de toutes choses, à qui tous doivent se soumettre, était aussi
Jésus-Christ, serviteur humble et obéissant, soumis à ses parents, à ceux qui
le suivaient, au gouvernement et à Dieu. Si puissant, et pourtant si soumis!
Dans toutes nos relations
Le christianisme est fait de relations. L’exemple de Christ nous
enseigne quelle attitude nous, ses imitateurs, devons adopter pour chacune
de ces relations. Et si nous l'adorons comme Seigneur, nos cœurs doivent en
toute occasion être remplis d'un esprit de soumission. Qu'il s'agisse des
relations entre maris et femmes, enfants et parents, maîtres et esclaves
(étudiants et professeurs, employés et patrons), citoyens et
gouvernements, ou entre membres de l'Eglise et dirigeants de l'Église, nous
devons nous soumettre aux rôles que nous sommes appelés à remplir, et
tenir ces rôles en toute soumission. Bien plus, un esprit humble et soumis
ne doit même régner chez ceux à qui l'autorité est conférée.
Je suis toujours stupéfait quand je vois les résultats de la soumission
telle qu'elle est pratiquée et vécue dans l'Église de Jésus. Que de mariages
heureux! Que de familles fortes! Quelle éthique du travail attrayante!
Quelle croissance incroyable dans le monde! Je n'avais jamais vu autant de
preuves de la justesse des voies de Dieu. La différence est frappante quand
on considère les fruits de nos tendances naturelles que sont l'orgueil,
l'indépendance, l’arrogance et l'égoïsme!
Bien que ce principe s'applique à toutes nos relations, il est certain
qu'il a une signification spéciale pour nos relations de formation. L'Église ne
peut être glorieuse sans soumission dans nos relations de formation. Notre
propre croissance spirituelle, tout comme l'évangélisation du monde,
suppose que nous devenions semblables à Christ. La première clé pour cela
est un désir personnel et profond de marcher comme 11 a marché. La
seconde clé est de nous former les uns les autres pour devenir mûrs en
Christ. La formation exige la volonté de mettre nos vies à plat et d'aimer
enseigner, redresser, convaincre, exhorter et éduquer. Elle exige aussi une
volonté ardente d'être enseigné, redressé, convaincu, exhorté, et éduqué.
En bref, la formation est impossible sans une soumission volontaire. Et sans
formation, il est impossible de ressembler à Jésus.

112
De la soumission
Pendant les 6 premières années de ma vie chrétienne, j'ai été formé
par le même homme. Avant d'être chrétien, je voulais lui ressembler.
Quand je suis devenu chrétien, il m'a aimé, défié, modelé, enseigné. L'un
des moments les plus difficiles de ma vie spirituelle a peut-être été le jour
où on lui a demandé de faire partie d'un autre ministère. Qu'allais-je
devenir? Qui allait pouvoir le remplacer? Un frère proche de moi m'a aidé à
voir que la question n'était pas là. Il était temps de «tourner la page » et de
commencer un nouveau chapitre de ma vie.
«L'acte 1 était plutôt bon », m'a-t-il dit avec un large sourire, « mais
l'acte 2 n'était pas mauvais non plus ». Et il avait raison, mille fois raisons :
tant que vous serez fidèle à Dieu et soumis à son plan pour votre formation,
vos plus beaux jours n'appartiendront jamais au passé!
Au cours des 6 années suivantes, j'ai été formé par presque une
douzaine de personnes. J'ai appartenu à différents ministères et j'ai
abandonné beaucoup de rêves quand j'ai « tourné la page » de Paris à
Boston, à Toronto, à Montréal et à Boston de nouveau. Chaque fois, j'ai
décidé de donner mon cœur complètement à ceux que Dieu avait placés
dans ma vie. Leurs forces respectives m'ont inspiré et permis d'aller
toujours plus loin. J'ai aussi beaucoup appris des autres disciples et des
hommes que j'ai formés en cours de route. A chaque fois, j'ai été gagnant!
Chaque dirigeant que Dieu met dans notre vie est différent. Chaque
amitié comporte ses défis et ses bénédictions. Mais c'est un privilège d’être
formé par qui que ce soit. Nous devons décider d'avoir un cœur bien
disposé, d’être empressé d’apprendre, et d'avoir une attitude soumise
envers la personne que Dieu a placée dans notre vie pour nous aider à être
plus comme Christ.
Regardons Jésus, et suivons son exemple. Par respect pour lui,
soumettons-nous les uns aux autres dans tous les domaines de notre vie!

113
MISE EN PRATIQUE

Jésus, Dieu dans la chair, n'était certainement pas un être faible.


Qu'est-ce que son exemple vous apprend sur la nature de la soumission, et
sur ce que la soumission n'est pas?

Dans quelle mesure votre soumission est-elle celle de Jésus dans les
relations suivantes : femme/mari, enfant/parent, étudiant/professeur,
employé/patron, citoyen/gouvernement, membre de l'église/dirigeants de
l'église? Votre usage de l'autorité est-il celui de Jésus?

Votre cœur est-il bien disposé et domicile à l'égard de votre formateur?


Qu'apprenez-vous de lui ou d'elle?

Faites une liste de ce que vous avez à perdre et à gagner en étant soumis
dans vos relations avec les autres. Faites ensuite une liste de ce que vous
gagnez ou perdez en n'étant pas soumis. Quelle est l'attitude la plus
raisonnable?

114
25 Instruisez-vous et avertissez-vous réciproquement

MIKE FONTENOT
Washington, Etats-Unis

C'est lui que nous annonçons, en avertissant tout homme et en


instruisant tout homme en toute sagesse, afin de rendre tout
homme parfait en Christ.
Colossiens 1.28
Que la parole de Christ habite en vous avec sa richesse, instruisez
vous et avertissez-vous réciproquement, en toute sagesse, par
des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels; sous
l’inspiration de la grâce, chantez à Dieu de tout votre cœur.
Colossiens 3.16

La paternité est l'un des plus grand défis de la vie. Elle est glorieuse et
gratifiante; elle est frustrante et déroutante. Paul recommande pourtant
aux pères de veiller à ne pas « irriter » leurs enfants! Ils doivent plutôt les
élever « en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur »
(Ephésiens 6.4). Les termes sont proches de ceux que l'on retrouve dans
l'expression « Instruisez-vous et avertissez-vous réciproquement ». «
Instruire » et « avertir » traduisent en fait le même mot grec, noutheteo. Il y
a beaucoup de points communs entre l'éducation d'un enfant et notre
instruction réciproque. Instruction et avertissement sont les deux faces
d'une même pièce : les deux sont indispensables pour grandir à l'image de
Jésus.
Considérons trois clefs pour nous mener mutuellement à maturité et
donner gloire à Dieu dans son Eglise.
Instruire et avertir
« Instruire » est traduit du grec didasko, dont la racine dek suggère
l'idée de tendre la main sans cesse pour se faire comprendre. Ce qui veut
dire aider sans relâche quelqu'un à comprendre et à accepter ce que vous
lui 1 dites. Instruire, c'est communiquer les faits et les informations pour
que les étudiants comprennent. C'est amener l'esprit et l'intelligence de
l'étudiant à saisir ce que dit la Bible et à comprendre comment tout se lie en

115
elle. Un bon enseignement éclaire les sujets les plus profond s comme
Christ, la croix et la vie chrétienne (2 Timothée 2.7). Un bon enseignement
pose de bonnes fondations pour la vie d'un disciple. Il augmente notre
confiance en Dieu car il nous fait clairement comprendre ce que la Bible
nous appelle à faire et à être. Il est plus facile d'obéir quand on comprend!
« Avertir» est traduit du grec noutheteo qui vient de nous (esprit) et
tithemi (entrer). Il désigne l'effort effectué pour changer la volonté de
l'autre, pour faire entrer l'instruction dans son esprit. Contrairement à
didasko qui concerne l'intellect, noutheteo concerne la volonté et les
sentiments. Il est parfaitement possible de savoir ce qu'il faut faire tout en
ne faisant pas ou peu d'efforts pour le faire réellement. Avertir, c'est partir
des connaissances acquises par l'instruction et insister pour que ces vérités
soient réellement vécues. Il s'agit de dépasser le simple « je suis d 'accord »
pour aller au plus profond de l'être, au point où le cœur change et où les
actes suivent. Il ne s'agit pas d'avoir le dernier mot et de mettre fin à toute
discussion sans qu'il y ait une volonté d'obéir. Avertir, c'est changer la
volonté, vaincre les réserves cachées et toucher le cœur. Mon passé
religieux était riche en connaissances mais bien pauvre en actions. Le
Judaïsme à l'époque de Paul avait produit exactement le même résultat.
En toute sagesse
Paul va plus loin en ajoutant dans ces deux passages que l'instruction
et l'avertissement doivent se faire en toute sagesse. Il s'agit plus de la façon
de dire les choses que des choses que nous avons à dire. Paul illustre
parfaitement ce principe lors de sa visite aux anciens d'Ephèse en Actes 20.
Il leur rappelle (noutheteo) qu'il les a avertis nuit et jour avec larmes,
vraisemblablement leurs larmes et les siennes. Les larmes démontrent
souvent la profondeur de notre préoccupation et de notre amour les uns
pour les autres. Notre cœur souffre lorsque quelqu'un comprend sans pour
autant agir selon ses convictions. Les larmes sont souvent les « libations »
(littéralement offrande de boisson) qui montrent à l'autre que nous nous
soucions vraiment de lui. Dan s bien des cas, votre message ne passera pas
tant que les larmes et l'émotion n'auront pas brisé votre voix.
En plus des larmes, la sagesse selon Paul incluait les efforts qu'il avait
faits pour chacun de ces hommes. Paul ne se contentait pas de prêcher en
public en espérant que les autres comprennent d'un seul coup; il venait à
eux en les regardant droit dans les yeux pour être sûr que ce qu'il enseignait

116
soit compris, accepté et mis en pratique. « En toute sagesse », ne perdez
jamais de vue le but : la maturité en Christ. Il ne s'agit pas de faire preuve de
force ou de briller dans les débats. Il s'agit d'aider les autres disciples à être
transformés à l'image de Christ.
Une atmosphère respectueuse
Enfin, pour que de bons enseignements et de bons avertissements
soient dispensés, il faut une atmosphère de respect. « Nous vous
demandons, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui travaillent
parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur et qui vous avertissent » (1
Thessaloniciens 5.12). « Respect » traduit ici le grec eido qui signifie «prêter
attention, avoir de la considération pour autrui ».Nous devons désirer la
formation et être attentifs lorsque nous la recevons. En fait, nous devons
aimer la formation. Elle est parfois douloureuse, mais elle nous permet de
mûrir. C'est souvent lorsque nous commençons à élever nos propres
enfants que nous comprenons réellement tout ce que nos parents ont faits
pour nous. De même, c'est lorsque nous commençons à veiller sur la
croissance des autres que nous réalisons l'ampleur des sacrifices et des
efforts qui nous ont permis de mûrir. Il convient alors d'avoir le plus grand
respect pour ceux qui se sont hasardés dans nos vies pour nous aider à
grandir.
Comment faites-vous preuve de respect? Demandez la formation au
lieu de l'attendre sur la défensive. Soyez ouvert et aidez les autres à vous
aider. Ne restez pas à attendre la bouche ouverte. Priez que le Seigneur
envoie les autres dans votre vie pour vous aider. Parlez de la formation que
vous recevez et de ce que vous essayez de changer. Soyez honnêtes vis-à-vis
des points sensibles qui nécessitent des soins. Et finalement, montrez du
respect en traitant l'enseignant comme l'enseignement que vous recevez
avec considération.
Il est essentiel et indispensable de nous « instruire et nous avertir
réciproquement » pour parvenir à maturité. Le sage sait que la formation ne
cesse jamais et que la croissance n'est heureusement jamais terminée.

117
MISE EN PRATIQUE

À quel point êtes-vous patient quand vous essayez d’enseigner un concept à


des gens qui ont du mal à comprendre? Qu'est-ce qui vous pousse à être
patient ?

Pourquoi vous faut-il beaucoup d'énergie pour enseigner, et encore plus


pour avertir ? Quelles forces s'opposent à la compréhension et à
l'approbation? Quel rôle devrait jouer la prière dans ce processus ?
Quel rôle joue-t-elle vraiment dans votre vie?

Pleurez-vous ou montrez-vous facilement vos émotions quand vous


avertissez une personne entêtée? Pleurez-vous à cause de votre frustration
ou à cause de votre amour pour cette personne ?

Ailez-vous au devant de la formation pour grandir ou l'attendez vous sur la


défensive? A qui parlerez-vous de votre croissance dans ce domaine ?

118
26 Encouragez-vous mutuellement chaque jour

THERESA FERGUSON
Boston, États-Unis
Mais encouragez-vous mutuellement chaque jour, tant que vaut
cet aujourd’hui, afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la
séduction du péché.
Hébreux 3.13 (Bible de Jérusalem)

Si je demandais, « Qui a besoin d'encouragements? », la réponse


serait unanime : « tout le monde » (surtout moi). Nous avons tous besoin de
beaucoup d’encouragements, mais Dieu veut aussi que chaque disciple
encourage les autres. Quand nous voulons être encouragés, nous avons
tendance à nous tourner vers les dirigeants et les disciples plus mûrs en
oubliant que le disciple le plus jeune dans sa foi a la même responsabilité.
Nous ne devons pas nous attendre à recevoir des encouragements; nous
devons nous attendre à en donner. Et comme pour tout ce qui est spirituel,
il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Nous nous sentons
encouragés lorsque nous encourageons les autres !
Quand Dieu s'attend-il à ce que nous soyons encourageants, à ce que
nous inspirions du courage aux autres? Tout simplement chaque jour. Le
plus difficile est d'avoir constamment cela à cœur pour vouloir le mettre en
pratique chaque jour. Notre nature égoïste nous rend beaucoup plus
conscients de notre propre besoin d'être encouragés que de notre besoin
d'encourager les autres. La clé de la victoire en ce domaine est d'être
encouragés par les moments que nous passons avec Dieu ; sans cela, nous
n'avons rien à offrir aux autres. Nous pouvons alors chercher à imiter Jésus
et apprendre à faire marcher les autres vers la victoire.
Pourquoi Dieu a-t-il donné ce commandement ? Hébreux 3.12-14
donne quelques raisons majeures. L'encouragement aide le cœur des
disciples à ne pas devenir « méchant et incrédule, au point de se détourner
du Dieu vivant », et assure « qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la
séduction du péché ». Nous pouvons ainsi « retenir fermement, jusqu'à la
fin, notre assurance première ». Les encouragements sont notre arme
contre Satan lorsque nous utilisons les promesses de Dieu pour déjouer les

119
pièges qui peuvent nous affaiblir et nous détruire. Dieu se sert de nous
(Romains 6.13) pour susciter l'espoir, la foi et l'inspiration chez ses enfants.
Le Saint Esprit, celui qui encourage (parakletos) et que nous recevons au
baptême, est le garant de notre réussite.
Exceller dans l'art d'encourager
Comment exceller dans l'art d'encourager? Romains 12.8 dit que
l'exhortation est un don de l'Esprit à certaines personnes. Nous devons
donc chercher à imiter ceux qui excellent dans ce don. Il est facile de les
reconnaître :
 Les personnes encourageantes se concentrent sur Dieu. Elles voient la
vie du point de vue d'un Dieu tout-puissant qui nous aime
incroyablement, et non d'un point de vue mortel. Comme Jean l'a dit
en 1 Jean 4.4 : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est
dans le monde ».
 Les personnes encourageantes savent écouter. Elles veulent entendre
ce que vous avez sur le cœur au lieu de vous donner des réponses
toutes faites. Elles veulent écouter ce que vous avez à dire et savoir ce
que vous ressentez. Nous devrions tous simplement nous efforcer
d'être comme Dieu, car il sait mieux que quiconque écouter (Psaume
10.17-18).
 Les personnes encourageantes sont sincères et précises lorsqu’'elles
complimentent les autres. La flatterie peut sembler séduisante, mais
elle n'a pas d'effet durable. Une per sonne réellement encourageante
vous explique pourquoi vous pouvez être victorieux et vous apprend à
voir votre vie comme Dieu la voit.
 Les personnes encourageantes sont conscientes des besoins des autres
et prennent l'initiative d'y répondre. Je me rappelle que chaque fois
que j'ai été hospitalisée, la vue d'un visage familier me réconfortait
plus que toute autre chose. Je me souviens de m'être sentie
débordée, d'avoir eu trop à accomplir et pas assez de temps pour y
parvenir. Puis on a frappé à ma porte. Je l'ai ouverte et me suis
trouvée nez à nez avec un ange tombé du ciel en souriant, il portait
des gants de caoutchouc et tenait un seau à la main. Paul doit avoir
ressenti la même chose lorsque, prisonnier en route vers Rome, des
frères venaient de loin pour l'encourager. Actes 28.15 dit ainsi :

120
Les frères de cette ville, qui avaient eu de nos nouvelles, vinrent à
notre rencontre jusqu'au Forum d'Appuis et aux Trois Tavernes.
Paul, en les voyants, rendit grâces à Dieu et prit courage.
 Les personnes encourageantes ont un esprit de sacrifice. L'exemple de
Barnabas, dont le nom signifiait « fils d'exhortation », le montre bien.
Nous le rencontrons d'abord en Actes 4 .36-37 lorsqu'il vend un
champ pour répondre aux besoins de ses frères et sœurs. Imaginez un
instant la gratitude de ces premiers disciples envers Barnabas!
 Les personnes encourageantes ont de grands rêves pour les autres.
Barnabas est de nouveau un très bon exemple. Après sa conversion,
Paul a découvert en visitant Jérusalem que les disciples de Jésus
avaient peur de lui. Et c'est Barnabas qui les a persuadés de l'accepter
(Actes 9.26-27). Plus tard, Barnabas l'a pris avec lui pour évangéliser
Antioche (Actes 11.25-26). L'accueil et les encouragements de
Barnabas ont sans aucun doute contribué à faire de Paul l'apôtre
incroyable qu'il est devenu!
 Les personnes encourageantes ne sont ni sentimentales, ni
protectrices. Si nobles qu'aient été ses intention s, Pierre n'a pas
encouragé Jésus en voulant le convaincre de ne pas aller à la croix
(Matthieu 16.22-23). Le véritable encouragement biblique montre aux
autres le chemin de la croix, qui par nature n'est pas facile. Comment
Paul et Barnabas aidaient-ils les disciples? « Ils affermissaient l'âme
des disciples, les exhortaient à demeurer dans la foi, et disaient : C'est
par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le Royaume
de Dieu » (Actes 14.22).
 Les personnes encourageantes donnent de l'espoir aux autres en leur
ouvrant largement leur vie. Rien n'est plus encourageant que d'être
admis dans le cœur et dans la vie de ceux qui vous-offrent de l'aide. Le
récit des défaites et des victoires passées de ceux qui sont devenus
forts donne un formidable espoir à ceux qui sont faibles.
Ayons à cœur de devenir vraiment encourageant. Et au Jour du
Jugement Dernier, beaucoup se lèveront et nous diront bienheureux.
Imitons Jésus, Paul, Barnabas, et ceux que nous encourageons pourront
nous dire, « Je suis rempli de consolation, je déborde de joie au milieu de
toute notre affliction.»(2 Corinthiens 7.4).

121
MISE EN PRATIQUE

Aidez-vous de cet article pour déterminer vos forces et vos faiblesses dans
l'art d'encourager. Parlez-en avec quelqu'un qui vous connaît bien, et
demandez-lui ce qu'il pense de vos réponses.

A quel point acceptez-vous les encouragements venant des autres? Qu'est-


ce qui vous empêche de mieux les accepter? (Pensez à votre orgueil, votre
indépendance, etc.)

Qu'est-ce qui vous décourage?

Qu'est-ce que les autres ont fait qui vous a le plus encouragé ?

À quoi reconnaissez-vous que les autres ont besoin d'être encouragés ?

122
27 Incitez-vous les uns les autres

TERRIE FONTENOT
Washington, Etats-Unis
Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et aux
œuvres bonnes. N'abandonnons pas notre assemblée comme
c'est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous
mutuellement, et cela d'autant plus que vous voyez le Jour
s’approcher.
Hébreux 10.24-25

Motivation! Performance! Productivité! Des concepts qui préoccupent


le monde entier, comme en témoigne le nombre d'articles, de livres et de
séminaires sur le sujet. Pourtant, Dieu n'a pas attendu les techniques de
management humanistes pour expliquer aux hommes que la motivation est
la clé de l’efficacité du groupe. Dans le passage ci-dessus, l'auteur nous
demande de réfléchir aux moyens de s'inciter toujours davantage à l'amour
et aux œuvres bonnes.
Pourquoi?
Le collecteur d’impôts du 1er siècle illustre parfaitement en quoi
l'amour de Christ est la motivation essentielle pour aimer et accomplir de
bonnes œuvres. Zachée a répondu de tout cœur à l'amour de Jésus en
rendant le quadruple du tort qu'il avait pu faire. (Luc 19.1-10). Paul prône la
même attitude en 2 Corinthiens 5.14 lorsqu’il écrit « Car l'amour du Christ
nous étreint, nous qui avons discerné ceci : un seul est mort pour tous, donc
tous sont morts ». Il est clair que c'est l'amour que Jésus a donné
gratuitement à chacun de nous qui nous pousse à nous inciter
mutuellement aux œuvres bonnes.
Comment?
Maintenant que nous sommes motivés, « veillons les uns sur les autres
pour nous inciter à l'amour et aux œuvres bonnes ». Le défi est dès lors de
réfléchir, et l'une des meilleures façons de réfléchir est de prier. L 'Esprit
nous aide en effet à discerner les besoins des gens et à savoir comment y
répondre. Quand nous prions, Dieu nous révèle ce qui peut fortifier et

123
encourager l'Eglise dans son ensemble comme les individus qui la
composent.
« Inciter » quelqu'un signifie littéralement le pousser, le secouer. Le
même terme peut se traduire par éperonner, et si vous avez vu des
westerns, le coup d'éperon du cavalier cause une légère douleur au cheval
et le fait réagir. C'est précisément parce qu'il nous arrive tous de sombrer
dans la paresse et l'autosatisfaction que l'on nous commande de nous «
éperonner » les uns les autres, ou en d'autres termes de nous « botter les
fesses », comme on dit chez nous.
Le verset 25 dit même que les disciples peuvent devenir si tièdes qu'ils
cessent de se réunir. Nous n'avons peut-être pas l’habitude de manquer les
réunions de l'Église, mais il est possible de transgresser cette écriture tout
en étant présent, car le commandement n'est pas de faire acte de présence
mais de « s'exhorter les uns l es autres ». Ce verset communique l'urgence
de s'encourager et d'aider les autres à trouver le courage de faire ce qui est
juste. Dieu nous donne le temps de la communion fraternelle pour nous
préparer mutuellement à l’éternité.
Plus précisément
Voilà ce que nous devons prendre en considération pour nous
inciter aux œuvres bonnes lors de la communion fraternelle :
 Observez attentivement le troupeau. Cherchez ceux qui sont tristes ou
préoccupés. Allez directement vers eux pour les encourager et les
exhorter. Lorsque vous priez le dimanche matin et que vous vous rendez
au culte, pensez à la manière dont vous allez encourager plus
particulièrement certaines personnes.
 Décidez d'encourager le prédicateur en prenant des notes, en étant
attentif et en exprimant votre approbation au cours du message. Ce n'est
pas le moment d'être passif, de s'asseoir au fond de son siège et
d'attendre qu'on vo us secoue.
 Chantez de tout votre cœur (cela ne requiert aucun talent naturel!) et
souriez. Cela encouragera les dirigeants des chants et ceux qui vous
entourent.
 Lors du repas du Seigneur, pensez au corps de Christ (à vos relations dans
l'Eglise), et prévoyez de résoudre quelque différend que vous ayez.

124
Nous avons tous besoin d 'exhortation
Je me souviens d'une période de mon ministère en Australie où j'ai eu
besoin de beaucoup d'exhortations. Mike et moi dirigions l'Eglise de Sydney
et supervisions les autres Eglises d'Australie et du Pacifique Sud. Cette
année-là, Satan m'attaquait constamment et je m'épuisais.
Une femme que j'avais nommée dirigeante dans le ministère
commençait à présenter les symptômes de graves problèmes mentaux. Son
passé difficile avait laissé en elle une profonde amertume dont l'affreux
visage commençait à ressurgir. Satan l'utilisait pour me décourager et me
tourmenter. Cette année-là, j'ai subi une importante opération. La veille de
mon entrée à l'hôpital, elle est venue dans ma chambre pour déverser
toutes les pensées fausses et haineuses qu'elle entretenait à mon égard.
Elle a même commencé à me faire douter de mon respect et de ma
soumission envers mon mari.
L'autre problème était tout simplement l'isolement. Je n'avais pas une
perspective saine de ce qui se passait parce que j'étais trop impliquée dans
la situation et qu'il n'y avait personne pour me donner un avis objectif. Ma
confiance en ma capacité de diriger s'effondrait. Et lorsque nous nous
sommes rendus à une conférence à Londres vers la fin de l’année, je me
sentais mal à l'aise et peu sûre de moi. Je m'attendais à ce qu'on me dise
que je n'avais pas les capacités requises pour travailler dans le ministère et
qu'on me demande de le quitter.
Nous sommes allés dans un pub avec nos dirigeants, et à ma grande
surprise ma sœur en Christ m'a reprise avec beaucoup de vigueur et de
passion. Elle m'a secouée en me disant la vérité. Elle m'a dit que je devais
changer et mettre à mort mon manque de confiance comme ma peur. Je
savais qu'elle avait raison et je me suis, repentie. J'ai décidé de me
rapprocher de Dieu, de devenir diligente et confiante dans le ministère, et
je m'y suis vouée corps et âme. Par la grâce de Dieu, Mike et moi sommes
toujours dans le ministère à plein temps et Mike est maintenant ancien
dans l'Eglise de Washington. En outre, la sœur que Satan avait utilisée pour
me décourager s'est repentie, elle est fidèle et va bien.
La guerre spirituelle que nous menons est bien réelle; nous renversons
toute hauteur et amenons toute pensée captive à l'obéissance au Christ (2
Corinthiens 10.4-5). Aimons-nous suffisamment les uns les autres pour nous
« inciter à l'amour et aux œuvres bonnes ».

125
MISE EN PRATIQUE

Quelle est selon vous votre motivation première pour inciter les autres aux
œuvres bonnes ? Comment votre motivation peut-elle de plus en plus être
celle de Jésus?

Honnêtement, combien de temps et d'énergie passez-vous à prier pour les


autres, à chercher des directives et des conseils pour les aider à grandir?
Quelles décisions précises vous aideront à grandir dans ce domaine?

Comment réagissez-vous lorsqu'on vous exhorte? Êtes-vous orgueilleux?


Sur la défensive? Reconnaissant? Joyeux? Empressé ?

126
28 Confessez vos péchés les uns aux autres

DEAN FARMER
Berlin, Allemagne

Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns
pour les autres afin d'être guéris...
Jacques 5 .16

Il est « stupide », « faible », « idiot »... Le monde dispose d'une


myriade d'autres qualificatifs pour décrire quelqu'un d'ouvert et d'honnête
sur ses péchés et ses faiblesses. La plupart d'entre nous gardons un vif, et
c'est triste à dire, cuisant souvenir de nos tentatives d'ouverture avant de
devenir chrétiens.
« Oh non! Qu'est ce qu'ils vont penser de moi? », « Ça y est! Ils ne
vont plus m'aimer parce que je leur ai dit la vérité ». « Je ne peux pas être
ouvert sur ce sujet; ils me quitteraient! » Ces pensées se succèdent comme
les wagons d'un train de marchandises dès que nous envisageons d’être
ouverts sur ce qui se passe réellement dans notre vie. Ajoutez à cela les
blessures et les rejets du passé, et perdant tout espoir, on se retire un peu
plus derrière le masque que l'on porte.
Certaines situations nous ont tellement traumatisées que nous
estimons impensable d'être à nouveau vulnérables et cela nous rend
incapables de grandir ou de changer. Nos péchés et nos faiblesses nous
découragent ou nous devenons indifférents et tentons d'expliquer pourquoi
nous ne pouvons pas changer. Nous disons « Ce n'est pas si grave » ou « Ce
n’est qu'un petit péché », ou encore « Je n'ai pas besoin d'être ouvert ». Le
résultat : nous acceptons notre péché. Or c’est le fait d’en parler qui nous
permet de recevoir l’aide et les encouragements que Dieu veut
désespérément donner à ses enfants. Si nous voulons une relation qui ait un
sens avec Dieu et des rapports satisfaisants nos frères et nos sœurs dans le
corps du Christ, nous devons nous débarrasser de notre conception
mondaine de l’ouverture. Nous devons faire confiance à Dieu et adopter sa
conception

127
Dieu n'agit qu'à travers l'ouverture
Dieu nous a créés pour fonctionner d'une certaine manière. Quand
nous péchons, c'est-à-dire que nous manquons le but, nous détériorons
notre relation avec Dieu et avec les hommes. Tout péché, que nous
l'estimions «petit» ou «grand», nous empêche de fonctionner au maximum
de nos capacités comme Dieu l'a prévu. Autant verser un mélange de sucre
et d'eau dans le réservoir d'une Porsche et se demander pourquoi elle se
traîne à 60 km/h quand elle est conçue pour filer à plus de 300 km/h !
Demeurer dans le péché finira par détruire notre aptitude à être en relation
avec Dieu et avec les autres. Regardez simplement les taux de divorces, de
crimes et d'enfants battus, et vous en serez largement convaincus.
Tout péché nuit gravement à notre corps et à notre esprit (Galates
5.19-21 ; Ephésiens 5.3-5). La Bible parle de ce qui se produit lorsque l'on ne
confesse pas ses péchés et que l'on ne s'en occupe pas :
Point de paix dans mes os à cause de mon péché,
Car mes fautes s'élèvent au dessus de ma tête,
Comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi.
Mes plaies sont infectées et purulentes à cause de ma folie.
Car mes reins sont pleins d'une brûlure,
Et il n'y a rien d'intact dans ma chair.
Je suis sans force, tout à fait brisé;
Je gémis à cause du trouble de mon cœur
Seigneur! Tout mon désir est devant toi, et mon destin ne t'est pas caché.
Mon cœur est agité, ma force m'abandonne,
Et la lumière de mes yeux n'est plus même avec moi.
Psaume 38.4-6, 8-10.
Vous vous sentez accablé, surchargé, fatigué ou faible? Y a-t-il un
péché non confessé? Jacques 5.16 et le verset précédent montrent que le
péché et la maladie vont parfois de pair. (Il est toutefois clair que toute
maladie n'est pas la conséquence d'un péché. Une maladie légitime est une
maladie légitime). J'ai vu des gens se plaindre d'être extrêmement fatigués
dans des situations qui le ne justifiaient pas. Le péché finit presque toujours
par se montrer : tricherie aux examens, immoralité sexuelle, mensonge, etc.
Dans presque tous les cas, « la lumière de leurs yeux n’était plus même avec
eux»!

128
Un de nos plus grands problèmes est que nous confessons les « grands »
péchés mais que nous ignorons les « petits ». C'est extrêmement dangereux
pour notre spiritualité. Ignorez le rhume de votre petit enfant de six mois, et il
peut mourir d'une pneumonie! Ne négligez pas les signes avertisseurs d'un
péché non confessé!
Voici la liste des 10 péchés que je considère comme les plus oubliés dans
la confession : le manque de foi, la critique, la tromperie (donner une fausse
impression), la paresse, l'indiscipline, l'irresponsabilité (surtout envers le
règlement des factures), le manque d’assurance, l'impureté, le manque de
douceur, et l’égoïsme. Décidez aujourd'hui d'examiner votre vie, de
débusquer ces péchés, de les confesser et de vous en occuper!
Une expérience personnelle
Ma femme s'est trouvée dans une situation qui m'a permis de constater
les bénédictions de l'ouverture. Lorsqu'on nous a demandé d'aller en
Allemagne pour diriger l'Église de Berlin, ma femme était disciple depuis plus
de quatre ans. Elle avait aidé des dizaines de femmes que d'autres avaient
rencontrées, à devenir chrétiennes. Et elle avait accepté de tenir ce rôle. Mais
elle manquait de foi en pensant qu'elle ne pouvait pas rencontrer elle-même
une femme qui deviendrait chrétienne. Elle avait très peur d'en parler
ouvertement. Elle pensait qu'on la jugerait incapable de diriger les femmes à
Berlin. Elle craignait qu'on la trouve faible.
Lorsqu’elle a décidé d'être ouverte, elle a reçu en retour les
encouragements et les conseils dont elle avait besoin pour surmonter son
péché et le vaincre. Elle a découvert que la compréhension existait dans le
Royaume de Dieu ! Depuis, Kim a vu Dieu la bénir maintes fois grâce à son
ouverture. Elle a notamment rencontré une actrice, Mary, qui est devenue
chrétienne.
Satan a bien sûr continué à lui mentir : Tu es Américaine. Tu ne parles
pas leur langue. Tu es juive et tu vis à Berlin ! Elle n 'a pas cessé d'être ouverte
avec ses sœurs, de leur demander de venir avec elle pour parler de sa foi. Elle
était enceinte de neuf mois quand elle a fait la connaissance d'un homme qui
a accepté son invitation à l'Église. Il est devenu chrétien en un peu plus de cinq
semaines. Elle a ensuite aidé mon père et ma mère à devenir chrétiens! Elle
étudie en ce moment la Bible avec deux femmes qu'elle a personnellement
rencontrées et elle a eu plusieurs invitées à l'église au cours des trois derniers
mois. Sa vie est la preuve vivante que Dieu bénit l'ouverture et la confession.

129
MISE EN PRATIQUE

Recevez-vous en ce moment même les bénédictions de Dieu qui viennent


de l'ouverture? Soyez honnête avec Dieu et avec vous-même. Si ce n'est pas
le cas, quel péché n’avez-vous pas trouvé assez important pour le
confesser? Décidez d'être ouvert dès aujourd'hui et de recevoir les
merveilleuses bénédictions de Dieu.

Demandez-vous à Dieu de vous montrer vos péchés pour pouvoir les lui
confesser et les confesser aux autres ?

Avez-vous peur de regarder vos péchés? Craignez-vous de blesser votre


amour propre et d'avoir moins de valeur à vos propres yeux

Comment la confession d'un péché à un autre disciple affecte-t-elle votre


relation avec lui? Comment vous aide-t-elle à apprécier la compréhension
de Dieu?

130
29 Faites-vous grâce réciproquement

ADRIENNE SCANLON
Paris, France
Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, faites-vous
grâce réciproquement, comme Dieu vous a fait grâce en Christ.
Ephésiens 4.32
Dieu notre père, dans sa sainteté et sa perfection, désire pardonner à
chacun d’entre nous. Pardonner non seulement les « petites » choses, mais
aussi les pensées et les actes les plus mauvais et les plus pervers de chaque
pécheur repenti. Sa nature divine veut nous pardonner.
Malheureusement, lorsque nous examinons notre propre vie et le
monde qui nous entoure, force est de constater que notre nature
pécheresse nous amène à être rancuniers, à blâmer les autres et à laisser
l’amertume grandir avec l’âge. Le divorce nous divise. Les préjugés nous
séparent. La douleur nous paralyse. Les erreurs nous détruisent. Mais Dieu
nous donne l’occasion de changer tout cela. Pardonner est, pour les
hommes, une façon d’imiter Dieu.
L’exemple divin
En mourant sur la croix, Jésus a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne
savent pas ce qu’ils font » (Luc 23.34). Maltraité, battu, raillé et humilié en
public, abandonné par ses proches, Jésus a horriblement souffert. Mais il
n’a pas péché malgré ses souffrances ; il n’a ni blâmé, ni injurié les autres; la
nature humaine pécheresse n’a pas fait de lui un accusateur. Malgré la
violence des circonstances, la douleur physique et émotionnelle, sa nature
divine a brillé et il a obtenu le pardon de ses accusateurs et de l’ensemble
du genre humain.
L’attente de Dieu
Jésus nous a laissé un exemple à suivre. En Matthieu 6.14-15, Jésus
nous a prévenus que Dieu ne nous pardonnera pas si nous ne nous
pardonnons pas les uns les autres. En Matthieu 18.21-35, Jésus nous avertit
que nous serons sévèrement punis si nous ne pardonnons pas à nos frères
de tout notre cœur. Matthieu 18.22 et Luc 17.4 enseignent que nous
devons désirer pardonner sans limite. La Parabole du serviteur impitoyable

131
(Matthieu 18.23-35) montre que ceux qui ne veulent pas pardonner sont
ingrats, durs de cœur, orgueilleux, et qu’ils ont oublié qu’eux aussi ont
besoin du pardon. Une telle attitude irrite notre Seigneur! Dieu attend une
repentance, un changement d’état d’esprit! Un disciple peut tout à lait
décider de pardonner aux autres. Nous n’avons pas à être le jouet des
circonstances négatives, des blessures et des émotions qui nous
enveloppent.
Les efforts quotidiens
Je vis dans une ville où la population est dense. Paris compte plus de
dix millions d’habitants! Je ne dois pas m’étonner de croiser chaque jour
des gens irrités, étourdis, coléreux et blessants. Chaque jour, une sœur ou
un frère peut arriver en retard à un rendez-vous, oublier de me rappeler ou
me parler de façon désobligeante. Et croyez-le ou non, il arrive que dans
mon propre foyer mon mari laisse traîner ses chaussettes sales et que mon
enfant s’adresse à moi en colère et me manque de respect.
Notre vie quotidienne est ponctuée d’irritations et de désagréments
de toutes sortes. Nous devons certes aider ceux qui nous entourent (ceux
qui sont perdus comme ceux qui sont sauvés) à faire face à leurs péchés,
mais nous devons aussi protéger notre cœur et notre esprit de la colère, de
la frustration, de la critique, de la justification et de l’impatience. Il est
essentiel d’apprendre à pardonner quotidiennement pour que notre
caractère soit formé à l’image de celui du Christ.
Les clés quotidiennes :
 La prière : je prie chaque jour (Luc 11.4) pour pardonner tout au long
de la journée. Je parle à Dieu de chaque personne à qui j’ai besoin de
pardonner.
 La perspective : je me rappelle qu’on m’a pardonnée et que j’en ai
encore besoin (Colossiens 3.13). Devant Dieu, je n’ai pas le droit d’être
rancunière.
 La bonté : je m’oblige à répondre avec douceur et compassion
(Ephésiens 4.32), chaque fois que je me sens maltraitée.

132
La force d’oser
Dieu forge en nous le caractère de Jésus quand nous réagissons de
manière juste aux défis quotidiens et les tempêtes de la vie viennent
éprouver ce caractère. Pourrions-nous pardonner à un médecin coupable
d’une erreur, lors d’une opération, laissant notre enfant handicapé à vie?
Pourrions-nous pardonner à notre mari ou à notre femme s’il (si elle) nous
trompait? Avons- nous pardonné au parent (ou à l’instituteur, ou à l’oncle)
qui nous a maltraités ou a abusé de nous lorsque nous étions enfants ?
Avons-nous pardonné à l’ami qui nous a oubliés ou trahis? Je prie que
chaque disciple puisse simplement répondre « Oui! » du fond du cœur à ces
questions.
Récemment, une sœur à Paris a dû faire face à une situation familiale
très difficile. La famille qu’elle avait toujours cru unie et remplie d’amour a
commencé à s’effondrer. Son père, qu’elle avait toujours cru fidèle à sa
mère, était en train de mourir du Sida. Après avoir fait face à toute cette
détresse, elle a appris que son père avait sciemment contaminé sa mère.
Colère. Déception. Rage. Tristesse. Peur. Honte. Comment a-t-elle pu
surmonter une telle douleur? Elle a commencé par la gentillesse et la
compassion. Alors que personne d’autre dans sa famille ne voulait plus
parler à son père, elle et son mari l’ont pris chez eux et dans leur vie. Elle l’a
aimé et lui a pardonné en dépit des violentes persécutions du reste de sa
famille. Il a commencé à étudier la Bible. C’est aujourd’hui un disciple qui
connaît non seulement l’amour et le pardon de sa fille, mais' aussi l’amour
et le pardon de Dieu.
En tant que chrétiens, nous devons souvent oser pardonner quand le
monde ne le fait pas et ne le peut pas. Le pardon que Jésus nous enseigne
sur la croix est « folie pour ceux qui périssent », mais il nous donne la force
d’aimer même ceux qui nous ont blessés et trahis (1 Corinthiens 1.18). Je
me rappelle Etienne, le premier de nos frères morts en martyrs pour leur foi
(Actes 7.54-59). Il a donné l’exemple d’un homme qui s’est chaque jour
efforcé de pardonner comme Christ l’a fait. Il a osé mourir comme Christ est
mort : le cœur pur et rempli de pardon. Ses derniers mots ont été «
Seigneur, ne les charge pas de ce péché! » (Actes 7.59). Imitons Etienne,
regardons vers le ciel, humilions-nous et efforçons-nous de nous pardonner
les uns les autres profondément et de tout cœur.

133
MISE EN PRATIQUE

Priez-vous chaque jour pour pouvoir pardonner toute ia journée?


Parlez-vous à Dieu de tous ceux à qui vous devez pardonner, ou bien
étouffez-vous vos sentiments sans admettre que vous avez besoin de le
faire ?

Comment la prière peut-elle vous permettre d’être plus concentré sur


votre besoin de pardonner aux autres?

Vous rappelez-vous souvent que vous avez été pardonnés, et que vous
avez encore besoin de l’être (Colossiens 3.13)? Comment ce souvenir vous
aide-t-il à pardonner aux autres ? A renoncer à la rancune que vous gardez?

Dans quelle mesure décidez-vous de répondre avec bonté et


compassion (Ephésiens 4.32) lorsque vous êtes maltraités? Quel en est le
résultat sur vous et sur l’autre?

134
30 Exercez l’hospitalité les uns envers les autres

RON BRUMLEY
Chicago, Etats-Unis
Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmurer.
1 Pierre 4.9

Paul le dit clairement; et simplement en Romains 12.13, « Tâchez


d’exercer l’hospitalité ». La veuve qui reçoit l’aide de l’Eglise doit l’exercer
(1 Timothée 5.10). Celui qui aspire au rôle d’ancien doit l’exercer (1
Timothée 3.2; Tite 1.8). Chaque disciple doit l’exercer, jeune ou vieux,
célibataire ou marié, homme ou femme.
Certains sont à l’évidence plus doués que d’autres dans l’art de servir,
qui inclut l’hospitalité. Mais il en est de ce don comme de la plupart des
dons venant de Dieu : il faut le mettre en pratique pour le voir mûrir et
croître. J’ai l’intime conviction que chaque disciple peut et doit progresser
dans l’art de servir en étant hospitalier, à mesure que nous évangélisons et
influençons le monde divisé dans lequel nous vivons. Quant à ceux qui sont
anciens ou qui désirent l’être, Dieu dit qu’ils doivent être hospitaliers.
Voici une définition convenable et pratique de l’hospitalité : est
hospitalier celui qui s’efforce de répondre aux besoins des autres, qu’ils
soient de sa famille ou non. Nous avons tous les mêmes besoins : besoin de
chaleur humaine, besoin d’être apprécié, estimé et accepté. Nos maisons,
nos appartements, nos studios, nos immeubles, nos logements et tout ce
qui nous appartient sont des dons de notre généreux Père céleste qui
attend que nous les utilisions selon ses desseins. Les bénédictions
matérielles que nous recevons de Dieu peuvent être une force incroyable
pour exercer l’hospitalité, mais elles peuvent également devenir de
terrifiantes faiblesses si nous devenons esclaves de nos désirs et de notre
confort.
L’hospitalité ne se limite pas au sourire courtois avec lequel nous
accueillons nos invités (bien qu’il soit important). Elle va bien plus loin que
le repas que nous avons préparé (bien qu’il soit important). L’hospitalité
consiste à se donner beaucoup de mal pour que nos invités se sentent
importants. Il faut penser à tous les détails, créer une atmosphère

135
chaleureuse et discuter avec nos invités dans cette optique. Concentrons-
nous sur eux et sur ce qui les intéresse, et ils se sentiront vraiment aimés et
important.
Disciples mariés
Pour les mariés, l’hospitalité requiert un travail d’équipe. Linda et moi
mettons un point d’honneur à accueillir ensemble nos invités quand ils
frappent à la porte. Auparavant, tandis que Linda préparait le repas (je
connais mes limites), je veillais sur les détails de dernière minute qui
comptent pour nous deux : passer l’aspirateur une dernière fois, arranger
les coussins sur le canapé, choisir une musique appropriée ou vérifier la
température de la pièce. Si les enfants sont présents lors de la soirée, ce
que nous encourageons pour créer un esprit de famille, nous dressons la
table et préparons les chaises pour eux. Tandis que mon épouse met la
dernière touche au délicieux repas, en cordon bleu qu’elle est, je prends les
commandes des boissons, remplis les verres de glace, verse le café et finis
généralement par jouer le rôle de l’hôte. Si une fois installés, nous avons
besoin de quoi que ce soit d’autre, Linda ou moi allons le chercher. Lorsque
nos invités arrivent, nous prenons le repas ensemble et nous souhaitons
qu’il soit manifeste que tout a été planifié et préparé en fonction de leurs
besoins et de leur confort.
Quelques idées pour les célibataires
Les célibataires doivent travailler à faire de leur maison, ou de leur
appartement, un foyer, et de leurs relations, une famille. Pour commencer,
chacun doit décider d’apprécier la situation actuelle au lieu d’y voir un état
temporaire et précaire. Le salon doit être gardé propre et en ordre pour
être accueillant et hospitalier. Décidez d’un planning de nettoyage
journalier et mettez-vous d’accord sur ce que vous appelez « propre ».
Beaucoup de célibataires ont un budget limité car ils terminent leurs études
ou débutent leur carrière; ils ont ainsi peu d’argent à investir dans
l’ameublement et la décoration. La créativité est alors à l’ordre du jour pour
éviter une ambiance morne et créer une atmosphère inspirante dans
l’appartement.
Les célibataires, hommes ou femmes, considèrent simplement
l’appartement comme un lieu de passage où l’on mange et où l’on dort.
C’est la porte ouverte au désordre, à la saleté/à la déprime et au manque

136
d’unité, il devient difficile de créer une atmosphère de famille et « d’exercer
l’hospitalité » (Romains 12.13) dans de telles conditions. Peu importe
l’endroit où nous vivons ou le temps que nous y restons, nous devons tout
partager avec les autres. Quelle que soit la situation, c’est le signe distinctif
d’un disciple de Jésus.
Le cœur de l’hospitalité
Plusieurs choses nous empêchent d’exercer l’hospitalité comme Dieu
le souhaite. De nos jours, rares sont ceux qui ont appris de leurs parents ou
de la société l’importance de l’hospitalité. Les convenances sont perçues
comme des reliques des temps anciens. Les convenances sont en réalité un
ensemble de règles qui définissent la politesse. Il est certain que l’on peut
se laisser déborder par les règles de bonnes manières, mais être un hôte
agréable et hospitalier, poli et respectueux, est simplement une marque
d’amour; un amour « qui ne fait rien d’inconvenant » (1 Corinthiens 13.5,
Bible de Jérusalem).
En tant que disciple, nous devons constamment nous efforcer de
surmonter notre égocentrisme. Ce péché est la source de nombreux
problèmes et peut certainement limiter ou freiner nos progrès dans l’art
d’exercer l’hospitalité. Un cœur qui tend à privilégier les loisirs, les passe-
temps, les moments seuls ou en famille uniquement n’est pas un cœur qui
s’efforce d’exceller dans le don gracieux de l’hospitalité. Nous devons
assurément prévoir des moments intimes avec Dieu, avec notre femme et
notre famille, mais le cœur d’un disciple hospitalier prévoira toujours du
temps pour répondre également aux besoins des autres.
Beaucoup de disciples forts dans leur foi, mariés ou célibataires, sont
les premiers à dire que l’hospitalité des membres de l’Église a joué un grand
rôle dans leur décision de devenir chrétien et de rester fidèle à Dieu dans
les moments difficiles. L’hospitalité est un aspect du cœur encourageant, du
cœur de berger, de Dieu. C’est aussi le cœur de la famille de Dieu. Si nous
sommes occupés au point de ne plus avoir le temps d’être hospitalier et de
recevoir les gens chez nous, qu’ils soient disciples ou non, c’est que nous
sommes tout simplement trop occupés. Imitons le cœur hospitalier de
notre Seigneur qui a préparé avec amour le petit déjeuner de ses disciples
avant de retourner dans la maison de son Père pour nous préparer à tous
une demeure.

137
MISE EN PRATIQUE

Pouvez-vous dire que l’hospitalité est l’une de vos forces ? Comment


pouvez-vous mieux obéir à ce commandement?

Avez-vous fait l’expérience de l’hospitalité en grandissant? Le foyer où vous


avez grandit était-il ouvert aux autres? Dans quelle mesure souhaitez-vous
imiter ou ne pas imiter ce que vous avez connu en tant qu’enfant?

Dieu désire fortement que ses disciples se soucient de répondre aux besoins
des autres. Si vous devez penser à un exemple dans ce domaine, à qui
pensez-vous? Comment pouvez-vous imiter cette personne?

138
31 Honorez-vous les uns les autres

RICHARD BELLMOR
Boston, Etats-Unis
Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur;
attachez vous fortement au bien. Par amour fraternel, ayez de
l’affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de
prévenances réciproques.
Romains 12.9-10
Imaginez la cérémonie des Oscars. Des millions de téléspectateurs
rivés à leur poste. Des centaines de photographes sont présents. Qui
recevra le prix du meilleur réalisateur, du meilleur acteur et de la meilleure
actrice? Comment seront-ils vêtus? Que diront-ils dans leur discours de
remerciement? Ne serait-il pas stupéfiant de voir l’un des vainqueurs
monter sur scène et déclarer, « il était temps que l’Académie reconnaisse
ma vraie valeur après toutes ces années. Je suis seul responsable de la
réussite qui se tient devant vous ce soir ». On peut dire sans risque que l’on
serait choqué par une telle arrogance.
Il est tout aussi choquant, et même consternant, qu’un disciple se
conduise de cette manière. « Je suis seul responsable des changements qui
ont eu lieu dans ma vie. Je suis capable de diriger ma vie sans l’aide de
personne d’autre ».
Écoutez maintenant le cœur d’un disciple qui comprend vraiment ce
que signifie « s’honorer les uns les autres ».' « Sœur, tu es une dirigeante
incroyable ». « Frère, c’était un message convaincant; je veux imiter ta foi et
tes convictions ». « J’ai un profond respect pour ce couple et leur décision
de sacrifier autant pour le Royaume ». « Frère, ton influence sur moi m’a
fait tellement changer ». Est-ce le genre de propos que, vous tenez aux
autres membres du corps du Christ? Avez- vous le cœur rempli de gratitude
et de respect pour les hommes et les femmes qui vous entourent? Le
dictionnaire Robert donne la définition suivante du verbe « honorer » : «
Traiter avec beaucoup de respect et d’égards ». Comment l’honneur peut- il
caractériser vos relations avec ceux qui sont en Christ ?

139
Dieu d’abord
Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire;
Le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu (Psaume 62.8).
L’honneur réciproque commence par l’honneur pour Dieu. La plupart
d’entre nous avons passé notre vie à nous honorer nous-mêmes. Nous
voulions que les autres nous considèrent comme le plus intelligent, le plus
talentueux ou le plus beau. Mais quand nos yeux se sont posés sur Jésus, le
désir de s’honorer soi-même, a commencé à s’éteindre. Nous avons
commencé à vouloir honorer quelqu’un de bien plus grand que nous. Ce
désir d’honorer Dieu doit croître de jour en jour. Nous devons brûler de voir
Dieu honoré, glorifié, et élevé pour tout ce qu’il fait et a fait! Nous ne
devons plus nous soucier de ce que les gens pensent de nous, mais plutôt
de ce qu’ils pensent de Dieu! Nous devons, tel Phinéas, avoir du zèle en
l’honneur de Dieu (Nombres 25.11-13). Et ne suivons pas l’exemple d’Eli
que Dieu a repris parce qu’il honorait ses fils pécheurs plus que lui (1
Samuel 2.29).
Ma propre vie et mes relations ont changé à un point étonnant à
mesure que mon respect pour Dieu et l’honneur que je lui rendais
grandissaient. J’ai le désir profond et réel de voir Dieu recevoir plus de
gloire que moi, et de voir ses plans se réaliser plutôt que les miens. Il est
incroyablement libérateur d’honorer Dieu plus que vous-même.
Puis les autres
Par honneur, usez de prévenances réciproques (Romains 12.10).
Ma fille de trois ans, Cassidy, illustre à merveille ce qu’honorer son
papa signifie. La conversation donne à peu près ceci :
- Papa, je t’aime,
- Je t’aime beaucoup, .chérie,
- Je t’aime très beaucoup, Papa,
- Je t’aime encore plus, chérie,
- C’est moi qui t’aime le plus, Papa.
Que s’est-il produit? Un désir, par honneur, d’user de prévenances
réciproques! Quand nous prononçons quelques paroles encourageantes,
traduisent-elles réellement les sentiments de notre cœur?

140
Lors d’un atelier l’année dernière, mon épouse, Bernardine, et moi
avons, parlé de ce que devaient être nos objectifs dans le domaine de nos
connaissances les plus proches. Nous avons décidé que notre but serait de
rendre nos dirigeants victorieux, et ce faisant, d’être nous-mêmes
victorieux. Nous avons inspiré tous les disciples à rendre leurs dirigeants
victorieux, et nous leur avons assuré qu’ils seraient ainsi eux-mêmes
victorieux. Nous sommes trop souvent concentrés sur nous-mêmes. Le
succès authentique repose dans celui des autres. Jésus s’est humilié devant
les autres. Il a pris le cœur d’un serviteur et a adopté l’attitude de rendre
honneur à Dieu. Le résultat : Jésus a reçu en partage la gloire et l’honneur
de Dieu (Philippiens 2.5-11)
Nous dirigeons l’église de Rhode Island depuis quatre ans. L’amour
que les disciples ont les uns pour les autres est ce qui nous étonne le plus,
et rien d’autre ne saurait rendre notre travail plus agréable. Nous, sommes
vraiment une famille. Le terme grec que Paul utilise pour amour fraternel
est « storge », qui signifie « amour familial ». Nous nous aimons et nous
nous honorons les uns les autres parce que nous formons une famille. Nous
avons de grands rêves les uns pour les autres. Nous nous demandons
mutuellement conseil à propos de notre ministère, notre famille et notre
vie. Nos relations ne sont pas superficielles ; nous nous disons la vérité les
uns aux autres et les discussions sont intenses lorsque c’est nécessaire.
Mais avant tout, nous nous honorons et nous aimons réellement. Nous
nous soutenons et nous édifions mutuellement. C’est une joie de savoir que
l’honneur que nous recevons les uns des autres est un honneur rendu à
notre Dieu.
Suggestions pratiques
• Décidez d’aimer le ministère de Jésus plus que votre position. Toute
compétition malsaine sera ainsi anéantie.
• Ne laissez jamais un désaccord ou un malentendu durer. Passez un
moment à tout mettre à la lumière. Votre respect pour l’autre
personne augmentera au lieu de diminuer.
• Prenez l’habitude d’édifier les autres. Soyez connus pour vos
encouragements.
• Prenez le temps d’apprécier ce que les autres ont fait pour vous. Cela
produira de la reconnaissance et détruira l’esprit critique.
• Imitez ceux qui honorent Dieu et les autres.
141
MISE EN PRATIQUE

Comment réagissez-vous lorsqu’on amande à quelqu’un de faire quelque


chose que vous pensez savoir mieux faire? Décidez-vous d’encourager cette
personne?

Vous est-il facile de reconnaître la valeur de quelqu’un d’autre? Félicitez-


vous souvent les autres pour ce qu’ils accomplissent ?

Diriez-vous que vos dirigeants se sentent honorés par vous? A votre avis,
que pourriez-vous faire pour qu’ils se sentent honorés ?

Vous est-il facile d’exprimer votre reconnaissance à ceux qui vous font
grandir spirituellement? Pourquoi ou pourquoi pas ?

142
ÉPILOGUE

Gloire dans l’Église

Or, à celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut faire
infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à
lui la gloire dans l’Église et en Christ Jésus, dans toutes les
générations, aux siècles des siècles. Amen.
Éphésiens 3.20-21
« Dieu dans la chair ». « Puissance dans la faiblesse ». « Trésor dans
des vas es de terre ». « Gloire dans l’Église ». Voyez-vous le parallèle? Ce
livre nous a montré ce que l’Église peut et doit être. Mais dans un sens,
l’Église est humaine, fragile et faible. Beaucoup d’entre nous ont pu le
constater. Il serait naïf et irréaliste (et en fin de compte décevant) de
vouloir nier cette réalité. Il y a pourtant une autre réalité qu’il convient de
voir avec les yeux de la foi : l’Église est également divine. C’est Dieu qui
l’appelle à l’existence et la marque de son sceau incomparable. Comme Paul
l’écrit en Éphésiens 3, la puissance de Dieu « agit en nous »! D’autres
passages bibliques nous enseignent que cette puissance n’est rien de moins
que l’Esprit de Dieu qu’il répand dans notre vie (Romains 8.9, 1 Corinthiens
3.16). C’est à Dieu qu’appartient la gloire, mais il nous a choisis et s’est
fiancé avec nous.
Il s’est marié avec nous. Il s’est donné à nous. Et cette généreuse
décision permet à ceux qui constituent aujourd’hui son Église de manifester
sa gloire au monde.
Dans des vases de terre
Dans son livre Disappointment with God (quand Dieu nous déçoit),
Philip Yancey cite l’exemple d’une amie atteinte de paralysie cérébrale. Son
esprit est vif et brillant, mais son corps ne fait pas toujours ce que son
intelligence lui dicte. Les mouvements imprévisibles de ses membres sont
parfois embarrassants et humiliants. Yancey voit en elle un parallèle avec
l’Église. Dieu a pris le risque de connaître l’humiliation et l’embarras en
vivant en nous, vases de terre émotionnellement si fragiles, si orgueilleux, si
aveugles parfois, en nous qui finissons toujours par nous tromper un jour.

143
Estimant quelle a peu à offrir, certains ignorent cette femme malade;
mais ceux qui prennent le temps de la connaître découvrent en elle un
esprit déterminé et un cœur rayonnant. Ceux qui regardent l’Église peuvent
n’y voir qu’une assemblée de gens ordinaires ayant des conflits banals,
limités par des faiblesses communes, et pour finir, être tentés de l’ignorer.
J’écris ces lignes au lendemain d’une réunion de l’église et je dois admettre
que la plupart d’entre nous n’avions rien pour impressionner. Une photo de
groupe aurait bien révélé une étonnante diversité de races et d’âges; mais
pour le reste, il n’y aurait guère que notre banalité pour nous rendre
célèbres. Un examen plus attentif révélerait cependant bien davantage.
Dans toute Eglise qui appartient vraiment à Dieu, une étincelle divine brille
par-delà l’humanité. La grâce, le renoncement à soi, la compassion,
l’honnêteté et le souci d’autrui y sont prêchés et mis en pratique. Mis en
pratique imparfaitement certes, mais avec détermination et sincérité.
L’amour remplace la méfiance. Le pardon triomphe de l’amertume.
L’égoïsme fait place au sacrifice. La foi chasse le cynisme. Et un nombre
croissant de gens est ajouté chaque semaine à l'Eglise.
Mes compagnons ne sont pas meilleurs que moi : nous sommes un
ouvrage en cours. Dieu et sa gloire brillent pourtant à travers nous. Je vois
chaque jour des situations que je ne verrais que rarement dans le monde.
J’en vois souvent d’autres que je ne verrais absolument jamais dans le
monde : elles ne peuvent venir que de la puissance de Dieu. La gloire
resplendit dans l’Eglise !
De gloire en gloire
Tant que durera le monde, nous pourrons voir le côté humain de
l’Eglise. Tout comme l’amie de Philip Yancey, qui doit se contenter de son
état et comprendre que certaines circonstances ne changeront pas, nous
devons accepter notre condition : dans ce monde, nous ne serons jamais
que des hommes. Mais en écrivant ces mots, je comprends que le parallèle
s’arrête là. Certes, l’Eglise doit accepter que la gloire de Dieu se manifestera
toujours à travers les êtres humains que nous sommes, mais nous ne
devons en aucun cas baisser les bras devant nos faiblesses et nos échecs.
Nos objectifs doivent être ambitieux. Nous devons sans cesse demander à
Christ de nous fortifier, de nous transformer et de nous aider à toujours
Gloire dans l’Église mieux le refléter. Nous devons nous soumettre à la
discipline nécessaire pour mûrir, avec la foi que nous pouvons changer.
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Ceux qui ont une telle faim et une telle soif de justice seront rassasiés
(Matthieu 5.6). Si nous demandons, si nous cherchons et si nous frappons,
on nous donnera, nous trouverons et l’on nous ouvrira (Matthieu 7.7-8).
Quand nous recherchons ainsi Dieu, « nous sommes transformés en la
même image, de gloire en gloire » (2 Corinthiens 3.18).
Je suis stupéfait de voir les exploits que peuvent accomplir les groupes
les plus insignifiants sous l’inspiration de leurs dirigeants. David a pris
quatre cents hommes « qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des
créanciers ou qui étaient mécontents », et les a conduits de victoire en
victoire (1 Samuel 22.2 et suivants). Mais, nous l’avons vu, l’Eglise n’a pas
pour chef un dirigeant humain exceptionnel, mais le fils de Dieu lui-même.
Tant que nos yeux resteront fixés sur lui et que nous serons déterminés à
laisser sa Parole régner parmi nous, des choses extraordinaires se
produiront. Sa souveraineté couvrira notre faiblesse. Sa nature divine nous
élèvera au-dessus de notre nature humaine. Il fera, par nous, « infiniment
au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons ».
Aimez donc l’Eglise. Jésus l’aime.
Soyez reconnaissants pour l’Eglise. Elle seule est le corps du Christ.
N’abandonnez jamais votre foi en elle. Jésus croira toujours en elle.
Œuvrez au perfectionnement de l’Eglise. Jésus y travaille à l’instant
même.
Donnez votre vie à l’Église. Sacrifiez pour qu’elle soit présente et
dynamique dans toutes les nations, toutes les villes, tous les villages. C’est
exactement ce que Jésus a fait.
Ayez envers l’Eglise l’attitude de Jésus. Vous verrez alors des choses
que les prophètes et les rois ont ardemment désiré voir. Vous verrez « la
gloire dans l’Église et en Christ Jésus, dans toutes les générations, aux
siècles des siècles! Amen » !

T.A.J

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