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‫ﺍﻟﺠﻤﻬﻮﺭﻳﺔ ﺍﻟﺠﺰﺍﺋﺮﻳﺔ ﺍﻟﺪﻳﻤﻘﺮﺍﻁﻴﺔ ﺍﻟﺸﻌﺒﻴﺔ‬

UNIVERSITE FERHAT ABBAS - SETIF ‫ ﺳﻄﻴﻒ‬- ‫ﺟﺎﻣﻌﺔ ﻓﺮﺣﺎﺕ ﻋﺒﺎﺱ‬


INSTITUT D’ARCHITECTURE & DES SCIENCES DE LA TERRE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN


GEOLOGIE DE L’INGENIEUR
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

THEME

Utilisation de la télédétection pour la


cartographie géologique du Massif des Eglab et
de sa bordure sédimentaire (Sud-Ouest algérien)
Exemple de la feuille de Mokrid

Présenté par :

Mlle Imessaoudene Narimene

Membres de jury :

Président du Jury : Mr Zighmi Karim - Maître de Conférences B -

Encadreur : Mr Chabou Moulley Charaf – Maître de Conférences A-

Examinateur : Mr Bouima Tayeb – Maître de Conférences A -

Examinateur : Mr Hadji Rihab – Maître assistant A -

Année universitaire 2011-2012


Remerciements
M’encadrant pour la seconde fois, après le mémoire de licence en géosciences, le Docteur

CHABOU Moulley Charaf s'est toujours montré à l'écoute et m’a apporté un soutien continu tout

au long de la réalisation de ce travail. Il m’a fait découvrir un univers passionnant, a su m’ouvrir

des pistes et aiguiser mes réflexions, je tiens à l’en remercier. Veuillez trouver, ici, le témoignage

de ma profonde reconnaissance et ma haute considération.

Mes vifs remerciements vont également au Docteur K. ZIGHMI pour avoir accepté de présider

mon jury et à Mr R. HADJI et au Docteur T. BOUIMA pour l’intérêt qu’ils ont porté à ma

recherche en acceptant d’examiner mon travail et de l’enrichir par leurs propositions.

J'exprime ma gratitude à Mr A. BENDAOUED et Mr B. BRAHIMI de l’USTHB d’avoir eu la

gentillesse de répondre à mes questions et me fournir les explications nécessaires à la

compréhension et à l'approfondissement de mes connaissances en imagerie satellitale et

cartographie assistée par ordinateurs.

Ce mémoire n’aurait pas pu être mené à bon port sans l’intervention de mes amis Assia, Fawzi et

Yacine. Qu'il me soit permis de vous dire que je vous suis gré de votre aide et soutien. Toute ma

gratitude.
TABLE DES MATIERES
Introduction Générale…………………..…………………………………………………… 01

Première partie : télédétection et cartographie géologique………………………….......... 03

I. Notions sur la télédétection…………………………………………………………………… 04


1. Définition de la télédétection……………………………………………………… 04
2. Principe de base de la télédétection……………………………………………….. 04
3. Éléments de physique du rayonnement (bases physiques de la télédétection)……. 06
3.1. Le rayonnement électromagnétique……………………………………….. 06
3.2. Le spectre électromagnétique………………………………………………06
3.3. Le rayonnement et la matière………………………………………………07
3.4. Rayonnement électromagnétique et télédétection………………………… 08
4. Les vecteurs…………………………………………………………………………09

II. Domaines d’application de la télédétection…………………………………………………….. 12

Deuxième partie : utilisation de la télédétection pour la cartographie de la région de


Mokrid (Eglab-SW Algérien)………………………………………………………………… 13
Chapitre I. Présentation de la région d’étude……………………………………………………... 14

I. Cadre géographique……………………………………………………………………………. 14
II. Cadre géologique……………………………………………………………………………….. 15
1. Aperçu sur la géologie de l’Algérie……………………………………………….. 15
1.1. Le Nord de l’Algérie……………………………………………………… 15
1.2. La plate-forme saharienne………………………………………………... 15

2. Contexte géologique régional ; Aperçu sur la géologie du Sud-Ouest


Algérien…………………………………………………………………………… 17
2.1. Le craton Ouest africain (WAC)…………………………………………. 18
2.2. La dorsale Reguibat ……………………………………………………… 18
2.3. Le massif Yetti-Eglab ……………………………………………………. 19
2.4. Les bassins sédimentaires………………………………………………… 20
3. Contexte Géologique local………………………………………………………… 23
Histoire géodynamique de la région……………………………………………………………. 28

Chapitre II. Approche et méthode………………………………………………………………….. 29

I. Matériel et données utilisées…………………………………………………………………… 29


II. Les différents traitements utilisés……………………………………………………………… 30

1. Modes de visualisation des images sous ENVI……………………………………. 31


1.1. Affichage en niveaux de gris………………………………………........... 31
1.2. Affichage en fausses couleurs : composition colorée…………………….. 31
2. L’analyse lithologique……………………………………………………….......... 32
2.1. La composition colorée ou affichage en fausses couleurs………………….. 32
2.2. Band ratios (rapport de bandes)……………………………………………. 34
2.3. L’analyse en composantes principales…………………………………….. 35
3. Analyse structurale et cartes linéamentaires……………………………………….. 36

Chapitre III. Résultats du traitement des images satellitales de « Mokrid »

et interprétation…………………………………………………………………………………………… 37

I. Les traitements des images satellitales sous ENVI 4.5…………………………………............... 37


1. Résultats du traitement en fausses couleurs (Compositions colorées)……….............. 37
2. Résultats de l’analyse en composantes principales…………………………………… 41
3. Résultats du traitement par band ratios……………………………………………….. 43
4. Résultats du traitement par filtrage……………………………………………………. 45
II. Cartographie linéamentaire…………………………………………………………………………46
III. Orientation Analyse statistique de la carte linéamentaire…………………………………............... 48
1. Résultats du traitement avec SPO 2003………………………………………………. 48
2. La rosace de direction tracée avec le logiciel Rose.net. Analyse statistique
de la carte linéamentaire………………………………………………………………. 49

Troisième partie : cartographie sous SIG et validation……………………………………... 50

Conclusion générale…………………………………………………………………………… 53
Bibliographie………………………………………………………………………………….. 57
LISTE DES FIGURES

Figure 1: Le système de télédétection …………………………………………………................................. 05

Figure 2 : L’onde électromagnétique simple (monochromatique, plane)……………………....................... 06

Figure 3 : Spectre électromagnétique………………………….………………………................................. 07

Figure 4 : Réflectance des différentes surfaces et leur caractérisation par les différents canaux des
satellites.............................................................................................................................................................. 08

Figure 5: Signature spectrale de quelques roches et minéraux (http://ceos.cnes.fr:8100)............................... 08

Figure 6: Utilisation du rayonnement électromagnétique en télédétection………………………………….. 09

Figure 7: Satellite géostationnaire……………………………………………………………………………. 10

Figure 8 : Satellite à défilement………………………………………………………………………………. 10

Figure 9: Assemblage des coupures de cartes topographiques et géologique au 1/200.000

de la région du Massif Yetti-Eglab…………………………………………………………………………….. 14

Figure 10: Carte des principaux domaines géologiques de l’Algérie, et localisation de la zone d’étude…….. 16

Figure 11: Principales unités structurales de l’Afrique occidental………..…………………………............... 17

Figure 12: Unités lithostratigraphiques de la dorsale Réguibat ………………………………………………. 18

Figure 13: Carte géologique du massif des Eglab et de la bordure Est du massif de Yetti …………………… 20

Figure 14: Carte géologique de la région du Hank……………………………………………………………. 21

Figure 15 : Carte géologique du Hank, couverture Nord du bassin de Taoudenni en Algérie………………… 23

Figure 16 : Carte géologique au 1/200 000 de la région de Mokrid……………………….………….............. 26

Figure17 : Ouverture d’une image sous ENVI………………………………………………………………… 30

Figure 18 : (a) Les trois fenêtres principales qui apparaissent à ouverture d’une image en niveau de gris

(dans ce cas la bande 7), sous ENVI. (b) informations sur la localisation des points de l’image…................... 31

Figure 19 : Visualisation des images en composition colorée (CC) (ici la composition standard 432)………. 32
Figure 20 : Corrélations entre les matrices des six bandes 1, 2, 3, 4, 5 et 6 correspondant respectivement

aux méta-bandes ETM 7, 5, 4, 3, 2 et ETM 1) et des écarts types standards absolus (Stdev),

de la zone d’étude……………………………………………………………………………………………… 33

Figure 21 : Etapes pour l’obtention de band ratios……………………………………………………………. 34

Figure 22: (a) Différentes étapes pour l’obtention des composantes principales à partir du méta-fichier

contenant les six bandes TM1, 2, 3, 4, 5 et 7. (b) réalisation d’une image ACP en composition colorée

à partir des trois premières composantes principales CP1, CP2 et CP3………………………………………. 35

Figure 23 : Utilisation du filtrage (a) choix d’une fonction de convolution, (b) choix du type de filtre,

et du l’angle de balayage dans le cas d’un filtre directionnel…………………………………………………. 36

Figure 24 : Scène en couleurs naturelles (321 RGB)………………………………………………………….. 37

Figure 25: Discrimination lithologique en composition colorée 754 RGB…………………………………… 40

Figure 26: Discrimination lithologique en composition colorée 742 RGB…………………………………… 40

Figure 27 : Extraits des composantes principales CP1, CP2, CP3, CP4, CP5 et CP6

couvrant la région d’étude……………………………………………………………………………………… 42

Figure 28: Image ACP (CP1, CP2, CP3) RGB réalisée à partir des 6 bandes TM 1,2, 3, 5 et 7 de la

partie de la scène Landsat 7 ETM+, path 199 Row 042 du 14 Décembre 2000 couvrant la région de
Mokrid…………………..................................................................................................................................... 43

Figure 29 : Image RGB obtenue avec les néobandes issues des rapports 5/7, 5/1 et 5/4……………………. 44

Figure 30 : Image RGB obtenue à partir des néobandes générées par les rapports 7/3 ; 5/2 et 4/3…………… 45

Figure 31 : Différents filtres appliquées à la première composante principale CP1………………….............. 46

Figure 32: Carte linéamentaire au 1/200 000 de la région de Mokrid (filtre 00°)…………………….............. 47

Figure 33 : Interface du logiciel SPO 2003 (a) Chargement de la carte linéamentaire tracée sous

Adobe Illustrator, (b) Echantillonner la couleur à partir des linéaments tracés, (c) Lancer le calcul

du nombre et de la direction…………………………………………………………………………………… 48
Figure 34 : Rosace des directions des linéaments de la zone de Mokrid (filtre 00°)………………………….. 49

Figure 35 : Superposition des calques établis sous SIG englobant les différentes formations constituant

le socle Eglab dans la région de Mokrid (cartographie au 1/200 000ème), a) Pré-Aftout - Inférieur

(série métamorphique) - Supérieur (série de l’Oued Souss), b) Les formations Aftout (volcanisme

et pluton Aftouts), c) Infratillitique inférieur (volcanisme Eglab+série de Guelb el Hadid)…………………….. 51

Figure 36 : Cartographie sous SIG (au 1/200 000ème) de la couverture néo-protérozoïque

(d) et phanérozoïque (e)………………………………………………………………………………………….. 52

Figure 37 : Carte lithostructurale de synthèse, au 1/200 000ème, de la région de Mokrid


(Eglab, Sud Ouest Algérien)………………………………………………………………………… ………... 52

Figure 38 : Formation (en rouge) dont la signature spectrale est différente de toutes

les formations de la région d’étude. Image RGB obtenue à partir des néobandes générées

par les rapports 7/3, 5/2 et 4/3…………………………………………………………………………………… 55

Figure 39 : Exemples de modifications à apporter à la carte géologique au

1/200.000 de Mokrid (carrés rouges sur les cartes)…………………………………………………………… 56

LISTE DES PHOTOS

Photos 1: Photo satellite (Google Earth) montrant les différents domaines et limites du Massif
Yetti-Eglab, ainsi que la situation géographique de la région étudiée Mokrid……………………………….. 14

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Caractéristiques et applications des bandes spectrales du capteur TM…………………………... 11

Tableau 2: les caractères des bandes Landsat 7 ETM+……………………………………………………… 11

Tableau 3 : facteur d’indice optimum à partir de toutes les combinaisons possibles des six bandes

dans la région d’étude…………………………………………………………………………………………. 38

Tableau 4 : Synthèse des résultats du calcul sous SPO 2003, montrant la distribution de l’orientation

des linéaments de la carte linéamentaire (filtre 00°) obtenue par Adobe Illustrator Cs………………………. 48
INTRODUCTION
GENERALE
[INTRODUCTION GENERALE]

La cartographie géologique est d’une importance extrême pour le géologue, il est donc indispensable de maîtriser
toutes méthodologie et technique moderne de confection de cartes géologiques. Ces dernières années, la
cartographie assistée par ordinateur, notamment la télédétection et le traitement d’images satellitales se sont
imposés comme les outils de cartographie géologique les plus rapides, les plus précis et les plus fiables qui
s’offrent aux géologues, particulièrement lorsqu’il s’agit de cartographie en zones arides et désertiques où les
affleurements sont souvent inaccessibles compliquant le travail cartographique classique.

Dans un tel contexte géographique, comme c’est le cas de notre zone d’étude : Mokrid, située à l’extrême Sud
Ouest du massif des Eglab (Sud Ouest Algérien), la région bénéficie de peu d’études géologiques. La seule
cartographie géologique détaillée de la région a été réalisée par Buffiere, Fahy et Petey dans les années 60 (1965,
sous la direction de la société d’études et de réalisations minières et industrielles ; SERMI). Cette cartographie
manque de précision, il a fallu attendre les compagnes de cartographie des années 90 et 93 avec le travail de
Moussine-Pouchkine pour la publication de nouvelles cartes des Eglab intégrant particulièrement les nouvelles
subdivisions dans le bassin du Hank et pour la première fois une cartographie de la couverture paléozoïque.
Néanmoins, les formations du socle précambrien n’ont pas été détaillées. Même la dernière mise à jour de 2005
avec les travaux de Peucat demeure partielle ; n’incluant qu’une cartographie de socle sans celle de la couverture
sédimentaire néoprotérozoïque et paléozoïque.

Le présent travail s’inscrit dans un projet de cartographie moderne utilisant les nouvelles techniques de
cartographie dans le sud, ce qui est relativement récent, notamment l’imagerie satellitale et la cartographie sous
SIG. Le but étant de contribuer à la reconnaissance géologique dans les Eglab par l’évaluation de l’apport de la
télédétection multispectrale à haute résolution et particulièrement l’utilisation des images Landsat7 ETM+ dans la
ème
discrimination lithologique et linéamentaire au 1/200.000 dans la région par rapport aux résultats des études
classiques (carte de Buffière et al. qui nous a servi de référence pour ce travail), et la mise en place d’une base de
données sous système d’information géographique (SIG) permettant d’individualiser et de croiser des informations
géologiques variées. Pour faire, la région de Mokrid située au SW du massif des Eglab et renfermant la quasi-
totalité des formations, et donc présentant au mieux la géologie de ce dernier a été choisie.
TELEDETECTION
ET CARTOGRAPHIE
GEOLOGIQUE
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

I. Notions sur la télédétection

La télédétection est utilisée de manière croissante dans différents domaine ; des dizaines de satellites d’observation
de la Terre sont en orbite et fournissent en permanence des milliers d’images pour des applications militaires mais
aussi de plus en plus pour des applications civiles telles que la gestion des ressources naturelles, la climatologie,
l'océanographie, la géographie ou la cartographie …etc. Alors de quoi s’agit-t-il ?

1. Définition de la télédétection :

Traduit de l’anglais « remote sensing », Télé signifie « à distance » et détection veut dire « découvrir » ou
« déceler ». Le néologisme « remote sensing » fait son apparition aux Etats-Unis dans les années soixante, lorsque
des capteurs nouveaux viennent compléter la traditionnelle photographie aérienne. Le terme de télédétection a été
introduit officiellement dans la langue française en 1973 et sa définition officielle est la suivante :
« Ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer des caractéristiques physiques et biologiques
d’objets par des mesures effectuées à distance, sans contact matériel avec ceux-ci. » (Commission interministérielle
de terminologie de la télédétection aérospatiale, 1988).

Ces techniques se différenciant les unes des autres par le type de vecteur (avion, satellite ou navette spatiale), le
mode d’acquisition (analogique ou numérique, actif ou passif), la résolution spatiale, la gamme spectrale utilisée et la
surface observée (Lillsand et Kiefer, 1994).

Cette définition très vaste, la télédétection peut se pratiquer de la surface de la Terre vers l’atmosphère ou vers
l’espace, comme de l’espace vers la Terre. Mais ce travail concerne plus précisément les techniques de la
télédétection aérospatiale, qui a pour but l'étude de la surface de la Terre à partir des satellites, en utilisant les
propriétés du rayonnement électromagnétique émis, réfléchi ou diffusé par les corps ou surfaces que l'on étudie. Une
définition plus précise, et pour nous plus opérationnelle, de la télédétection est la suivante :
« La télédétection est l’ensemble des techniques qui permettent, par l’acquisition d’images, d’obtenir de
l’information sur la surface de la Terre, sans contact direct avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus
qui consiste à capter et enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et
analyser l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en application cette information.»
(Site Web du Centre Canadien de Télédétection : http://www.ccrs.nrcan.qc.ca).

2. Principe de base de la télédétection

La télédétection est le fruit de l'interaction entre trois éléments fondamentaux : une source d'énergie, une cible et un
vecteur. Ainsi, l’œil est un excellent dispositif de télédétection; il joue le rôle d’un vecteur qui estime la quantité et
la nature d’énergie de la lumière visible réfléchie, produite par une source externe (soleil, projecteur, ..), et en déduit
des informations à propos de notre environnement (cible). Le principe de base de la télédétection est analogue à
celui de la vision de l'homme :

4
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

• La cible étant la portion de la surface terrestre observée par le satellite, et dont la taille peut varier de
quelques dizaines à plusieurs milliers de kilomètres carrés ;
• La source d'énergie ; l'élément qui "éclaire" la cible d’une onde électromagnétique (flux de photons).
Il s’agit généralement du soleil, ou de l’énergie solaire stockée et réémise par la cible (considérée - dans ce
cas- comme source d’énergie) sous forme de chaleur (infrarouge thermique).
Dans les deux cas, le satellite ne fait que capter le rayonnement réfléchi, on parle de télédétection passive.
Toutefois, la technologie RADAR nécessite qu'un émetteur soit embarqué sur le satellite ; ce dernier émet une
onde vers la cible et en mesure l’écho, il devient lui-même source d'énergie, on parle alors de Télédétection
active.
• Le vecteur ou plate-forme de télédétection mesure l'énergie (rayonnement électromagnétique) réfléchie par
la cible, puis un émetteur renvoie l'image sur Terre vers des systèmes de collecte et analyse de données. Le
vecteur peut-être un satellite ou un avion, dominant la cible de quelques centaines de mètres à 36 000
kilomètres.

Les étapes qui couvrent le processus de la télédétection et qui nouent les trois éléments fondamentaux -que sont la
source d’énergie, le vecteur et la cible- sont les suivantes (figure 1):

- Le rayonnement provient d’une source d’énergie (1) ou d’illumination de la cible ;


- Il interagit avec l’atmosphère (durant son parcours « aller » et « retour » entre la source d'énergie et la cible) ;
- Une fois parvenue à la cible (2), l'énergie interagit avec la surface de celle-ci. Les propriétés de cette dernières
ainsi que la longueur d’onde du rayonnement réfléchi ou émis dans les diverses fréquences du spectre
électromagnétique procurent à la cible une sorte d’« empreinte digitale » : sa signature spectrale ;
- l'énergie diffusée ou émise par la cible, est ensuite captée à distance par un capteur embarqué à bord d’un
satellite (ou d’un avion) (3) et enregistrée sous format numérique ;
- Cette information enregistrée par le capteur est transmise, souvent par des moyens électroniques, à une station
de réception généralement située au sol où l'information est transformée en images (numériques ou
photographiques) ;
- L’image traitée est par la suite analysée (4) et interprétée (5) (interprétation visuelle et/ou numérique) pour
extraire l'information que l'on désire obtenir sur la cible afin de mieux la comprendre, d’en découvrir de
nouveaux aspects ou pour aider à résoudre un problème particulier.

Figure 1: le système de télédétection (E. Chuvico, 1990)

5
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

3. Éléments de physique du rayonnement (bases physiques de la télédétection) :

Quel que soit le domaine d’application considéré, une bonne interprétation des documents de télédétection ou une
bonne utilisation des données numériques nécessite la compréhension des propriétés du rayonnement
électromagnétique et principes physiques sur lesquels sont fondés la technique de télédétection.

3.1. Le rayonnement électromagnétique

Le rayonnement électromagnétique est une forme de propagation de l’énergie dans la nature, dont la forme qui
nous est la plus familière est la lumière visible telle que la perçoit l’œil humain. Le rayonnement est reconnu par les
physiciens comme un phénomène ondulatoire, en relation avec l’électricité et le magnétisme. Ainsi, une onde
électromagnétique correspond à la vibration simultanée dans l’espace d’un champ électrique et d’un champ
magnétique (figure 2). Elle se caractérisée par:

• Sa période T : le temps au bout duquel le champ électrique ou magnétique effectue un cycle ;


• Sa fréquence ν (en Herz, ou dans le cas de la télédétection caractérisée par des fréquences très
élevées, les mesures sont kHz, MHz ou GHz) : qui est le nombre d’oscillations par unité de temps ;
• Sa longueur d’onde ou amplitude λ : (m, µm) la distance entre deux crêtes consécutives ;
• Sa vitesse de propagation dans le vide (vitesse de la lumière) de l’ordre de 300 000 km/s.

La physique moderne a montré que le rayonnement électromagnétique pouvait également être considéré comme un
déplacement de particules élémentaires appelées photons transportant une quantité d’énergie par entités
élémentaires ou quanta d’énergie pouvant être assimilés à des particules appelées photons.

Figure 2 : L’onde électromagnétique simple (monochromatique, plane).

3.2. Le spectre électromagnétique :

Le rayonnement électromagnétique existe pour une gamme très étendue de fréquences ou de longueurs d’onde (de
10-9m à 105m), qui constitue le spectre électromagnétique (figure 3). Une partie très limitée de ce spectre, entre
0,390 µm et 0,7 µm, constitue la lumière visible à laquelle est sensible l’œil humain.

6
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

-le rayonnement ultraviolet, visible ou infrarouge est émis par les corps, objets ou surfaces en fonction de leur
température : rayonnement solaire (U.V., visible et proche infrarouge), rayonnement terrestre (infrarouge
thermique).
-les rayonnements de très courte longueur d’onde (rayons gamma, rayons X) sont produits par les structurations des
noyaux des atomes (radioactivité).
-les rayonnements ; visible, infrarouge ou micro-onde peuvent être produits artificiellement par vibration ou
rotation des molécules (fluorescence, lasers, four à micro-ondes).
-les rayonnements de grande longueur d’onde sont produits par des oscillations électroniques (antennes).

Figure 3 : Spectre électromagnétique (Bonn et Rochon, 1996)

3.3. Le rayonnement et la matière.

Soumise à un rayonnement émis par une source extérieure, la matière absorbe une partie de ce rayonnement qui est
transformé en chaleur, le reste est soit réfléchi, soit transmis à travers le corps.

- Emission : en fonction de sa température, un corps émet plus ou moins d’énergie, celle-ci est répartie sur des
longueurs d’ondes qui dépendent aussi de sa température. La surface terrestre vers 15°C (288 K) émet un
rayonnement infrarouge, le soleil (6000 K) dans le visible.
- Transmission et absorption: Lorsque le rayonnement traverse l’atmosphère, une partie de son énergie est
absorbée par les gaz qui la constituent. (l’azote dans l’ultraviolet et l’infrarouge, l’eau dans l’infrarouge moyen et
thermique, le CO2 dans le proche infrarouge,…etc.).
- Réflexion: les ondes qui atteignent une surface sont réfléchies. La réflexion spéculaire concerne les surfaces
parfaitement lisses. La plupart des objets de la surface terrestre sont rugueux et la réflexion est dite diffuse. La
fraction du rayonnement diffus renvoyé en direction de l’émetteur constitue le rayonnement rétrodiffusé.
- Réflectance : (figure 4) la proportion de la lumière réfléchie pour une longueur d’onde donnée se nomme
réflectance (Réflectance = Energie réfléchie / Energie reçue).

7
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

Figure 4 : Réflectance des différentes surfaces et leur caractérisation par les différents canaux des satellites.

(Exemples : les résineux sont moins réflectant dans l’infrarouge, la réflectance d’un sol croit d’une
manière quasi-linéaire avec les longueurs d’ondes, l’eau se caractérise par une très faible réflectance
dans l’infrarouge et la blancheur de la neige s’explique par une très forte réflectance dans le visible).

• La notion de "signature spectrale »:

L’objet de la télédétection est de distinguer les types de surfaces à partir du rayonnement reçu par le capteur.

- Dans le domaine des grandes longueurs d’onde (infrarouge thermique et micro-ondes), les variations de
l’émissivité permettent de caractériser les différents types de surfaces, et constituent donc la « signature » propre à
chaque type (Surfaces d’eau et océan : ≈ 0,98, Forêt : ≈ 0,90, Surfaces minérales : 0,85 à 0,95).
- En télédétection visible et infrarouge proche, la « signature spectrale » des surfaces correspond aux variations
de la réflectance spectrale.

Figure 5: signature spectrale de quelques roches et minéraux (http://ceos.cnes.fr:8100).

3.4. Rayonnement électromagnétique et télédétection.

Les domaines du spectre électromagnétique utilisables en télédétection sont imposés par les sources de
rayonnement, et la transparence de l’atmosphère. Les très courtes longueurs d’onde (ultraviolet, rayons X) par
exemple ne sont pas utilisables, car l’atmosphère absorbe ou diffuse la quasi-totalité de ces rayonnements.
En pratique, on peut distinguer trois grands types de télédétection. La figure 6 résume et schématise les systèmes
de télédétection couramment employés.

8
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

• Le domaine du spectre solaire: (le visible et le proche infrarouge, de 0,3 à 4 µm)

Le soleil est l’unique source d’énergie, les effets de l’atmosphère sont limités, l’intensité des flux radiatifs est
suffisante pour permettre une très bonne résolution spatiale, ce domaine est par excellence celui de la télédétection
des espaces terrestres.

• L’infrarouge thermique : Au-delà de 3 µm, l’atmosphère n’autorise la transmission du rayonnement que


dans un nombre restreint de fenêtres, dont les plus importantes se situent entre 3,5 et 3,9 µm d’une part, entre 10,5
et 12,5 µm d’autre part. Le rayonnement est émis par la surface elle-même. La télédétection infrarouge est surtout
destinée à mesurer la température du sol, de l’océan, ou des nuages.
• Les micro-ondes ou hyperfréquences : Pour les ondes millimétriques ou centimétriques, la transparence de
l’atmosphère est très grande; même les nuages (sauf pendant les précipitations) n’atténuent que très faiblement le
rayonnement.

Figure 6: Utilisation du rayonnement électromagnétique en télédétection.

4. Les vecteurs

En fonction de la distance au sol on distingue différents types de vecteurs : ceux qui opèrent à quelques mètres du
sol (grues, ou véhicules qui supportent des radiomètres ou appareils photographiques) ; ceux qui opèrent entre la
dizaine de mètres et la dizaine de kilomètres (avions, hélicoptères et ballons); ceux qui opèrent entre la dizaine et
la centaine de km (ballons stratosphériques) et ceux qui opèrent entre 200 km et 40 000 km (les satellites).

• Les satellites d’observation de la terre:

Selon les applications attendues, les satellites d'observation de la Terre occupent différentes orbites (figures 7,8) :

- Orbite géostationnaire (figure 7): Un satellite géostationnaire est placé sur une orbite équatoriale (l’angle
entre le plan orbital et le plan équatorial, ou inclinaison, est nul) à 35 800 km d’altitude. Il tourne à la même
vitesse angulaire que la Terre. Il apparait immobile pour un observateur terrestre. Il ne peut observer qu’une partie
de la Terre. Les satellites METEOSAT (France), GOES (Geostationary Operational Environmental Satellites,
USA), GMS (Japon) et INSAT (Inde) sont géostationnaires.

9
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

- Orbite héliosynchrone (figure 8): Les satellites ont une orbite quasi-circulaire polaire (inclinaison ≃ 90°) à
une altitude située entre 700 et 900 km. Le plan orbital est théoriquement fixe, et la trace (projection de la
trajectoire du satellite sur la surface terrestre) se décale d’un certain angle vers l’ouest du fait de la rotation de la
terre. Ce sont des satellites à défilement qui peuvent observer la totalité de la surface terrestre. Le satellite français
SPOT et le satellite américain LANDSAT circulent sur ce type d'orbite.

- Orbite circulaire quelconque : comme pour les satellites TIROS, NOAA et ERS-1.

Figure 7: satellite géostationnaire Figure 8 : satellite à défilement

Nous nous limiterons à la description des caractéristiques de Landsat, car notre choix a porté sur les
images satellitaires en provenance du satellite Landsat 7 ETM+, du fait qu’elles sont une source
d’informations géologiques importantes.

• Caractéristiques LANDSAT, et Landsat 7 ETM+ :

Le programme Earth Ressources Technological Satellite (ERTS) utilisant les satellites ERTS-1 dont le nom
a été transformé en LANDSAT (Land Satellite) est dû à la NASA, dans le but de réaliser des prises de vue
multicanales de la surfaces terrestre. Tous les satellites de la série LANDSAT sont Héliosynchrones, en
orbite sub-polaire, dont l’altitude standard a varié de 917 (Landsat 1 à 3) à 705 Km (Landsat 4 à 7), et
repassent tous les 16 jours au dessus du même point.

Le premier satellite, Landsat 1 fut lancé en 1972 et suivit de 4 autres (Landsat 2 à 5). Les trois
premiers constituent la première génération, équipée de deux systèmes d’acquisition : la caméra
numérique RBV (Return Beam Vidicom) et le capteur multispectral MSS (Multi Spectral Scanner).
En 1982, le satellite Landsat 4 est le premier de la seconde génération, avec comme modification majeure :
un passage d’un système d’acquisition de 4 à 7 canaux et une résolution de 30 m contre 80 auparavant, et la
dernière génération avec Landsat 6, lancé le 5 Octobre 1993 et écrasé en mer lors du lancement, et
Landsat 7 lancé avec succès le 15 Avril 1999. Tous deux équipés de nouveaux capteurs : le Thematic
Mapper (TM) et l’Enhanced Thematic Mapper Plus (ETM+).

Les images TM sont beaucoup plus précises que les MSS grâce à leur résolution spatiale, spectrale et
radiométrique, mais aussi au nombre de bandes plus élevé (tableau 1). L'instrument ETM+ de
Landsat 7 dispose de 8 bandes de fréquences (tableau 2).

10
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

Tableau 1: Caractéristiques et applications des bandes spectrales du capteur TM.

Tableau 2: les caractères des bandes Landsat 7 ETM+

11
Première partie [TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE GEOLOGIQUE]

II. Domaines d’application de la télédétection


La télédétection s’applique à toutes les disciplines qui nécessitent d’appréhender la répartition spatiale d’un
phénomène, soit pour déterminer un état à un instant donné, soit pour suivre une évolution plus au moins
rapide d’un phénomène (P .FOIN.1985).

Le premier grand domaine d'application de la télédétection a été l'étude de l'atmosphère (météorologie et


climatologie). L'intérêt de la télédétection dans ce domaine est d'assurer le suivi de l’évolution spatio-temporelle
de la couverture nuageuse, mesurer la température, vapeur d'eau et précipitations...

En océanographie, et ressources marines, la télédétection offre l'avantage de permettre une analyse de la couleur
de l'océan (estimation de la production biologique, turbidité), et une étude de la dynamique et caractéristiques
des mers et océans (températures et altitude de surface, vagues et vents, turbidité des côtes, ..), elle permet
également la surveillance des glaciers et des icebergs.

Les applications terrestres de la télédétection sont extrêmement variées. Elles vont de l’agriculture (rendements
des cultures, réponses de la végétation à certaines contraintes environnementales, ..), foresterie (Cartographie
forestière, estimation de certaines caractéristiques dendrométriques des peuplements forestiers, défoliation et
état sanitaire, …) et hydrologie (spatialisation de l’intensité des pluies, couverture végétale, …), à l’urbanisme
et l’aménagement (cartographie de l’occupation du sol, …) , Cartographie régulière et thématique, Géologie
(reconnaissance de la nature pétrographique des surfaces dépourvues de couverture végétale, suivre la dérive
des continents, les anomalies thermiques liées aux zones tectoniques..), prospection minière, géomorphologie et
structurale (identification des réseaux de failles et donc la détermination des orientations préférentielles de
rupture) et risques naturels (dresser des "cartes des risques" pour certaines régions menacées par les cyclones,
séismes, volcans, mouvements de terrains, sécheresse,.. ).

• Télédétection et cartographie géologique

Discipline cartographique en plein développement, la télédétection trouve ses meilleures applications en


géomorphologie et en géologie. Ainsi, la cartographie géologique, qui cherche à identifier et décrire les
différents types de roche dans une région donnée puis à la mise en carte des données géologiques recueillies sur
le terrain, est passée de son aspect classique basé uniquement sur des missions de terrain et les photos aériennes,
ce qui s’avère être un travail long et complexe ; à un nouvel aspect (images optimisées par l’application de tous
les traitements numériques, fondée sur leur sélection en mode interactif, la numérisation..) facilitant la
confection de telles cartes et la mise à jour des données cartographiques.

12
UTILISATION DE LA

TELEDETECTION POUR LA
CARTOGRAPHIE DE LA
REGION DE MOKRID

(EGLAB-SW ALGERIEN)
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Chapitre I. Présentation de la région d’étude


I. Cadre géographique :

Dans le Sud-Ouest Algérien, près de la frontière Algéro-Mauritanienne, s’étend le massif Yetti-Eglab. Il est limité au
Nord et au Sud par les parallèles 25° et 27°30’ N, à l’Est et à l’Ouest par les méridiens 3°et 8° W. Il est bordé au
Nord et à l’Est par les vastes formations dunaires de l’Erg Chech et l’Erg Iguidi qui l’isolent du reste du Sahara
algérien. Au sud s’étend les falaises du Hank et à l’Ouest, le massif continue en territoire Mauritanien.
A l’Est de ce massif, s’étend le domaine Eglab et c’est à l’extrême Sud-Ouest de ce dernier que se situe la région
d’étude, soit Mokrid, entre les méridiens 4° et 5° Ouest et les parallèles 25° et 26° Nord, couvrant une superficie de
12 000 Km2 (carré rouge sur les photo 1, et figure 9).

Photo 1: Photo satellite (Google Earth) montrant les différents domaines et limites du Massif
Yetti-Eglab, ainsi que la situation géographique de la région étudiée Mokrid.

Figure 9: Assemblage des coupures de cartes topographiques et géologiques au 1/200.000 de la région


du Massif Yetti-Eglab (d’après Buffière et al, 1965)

14
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

II. Cadre géologique :

La région étudiée appartient à la partie occidentale de la plateforme saharienne (Sud-Ouest algérien) et fait partie
du domaine Eglab du bouclier Reguibat ; partie septentrionale du craton ouest-africain.

1. Aperçu sur la géologie de l’Algérie

L’Algérie est divisée en deux unités tectoniques majeures séparées par l’accident sud-atlasique (Figure 10) :

1.1. Le Nord de l’Algérie, portant l’empreinte de la tectonique alpine et composé des ensembles structuro-
sédimentaires suivants, du nord au sud :
• la chaîne des Maghrébides :
Sur une coupe transversale N-S effectuée dans le Tell Algérien, il se dégage deux grands édifices structuraux :
-Le Tell septentrional au Nord, qui caractérise les internides, lui-même constitué de trois grands ensembles
géologiques, à savoir : le socle Kabyle à matériel cristallophyllien et terrains paléozoïques non métamorphisés,
la dorsale Kabyle appelée également chaîne Liasique ou chaîne Calcaire (Glangeaud, 1933) écaillée et chevauchant
vers le Sud les nappes de flyschs Mauritaniens et Massiniens ;
–Le Tell méridional au Sud, caractérise les externides, constitué de nappes de charriage à matériel calcaro-marneux
d’âge méso à cénozoïque, mises en place au Miocène inférieur ;
• Au centre, le domaine des Hautes Plaines (Hauts Plateaux), avant-pays alpin, à couverture sédimentaire méso-
cénozoïques réduite reposant sur un socle paléozoïque affecté par l’orogenèse hercynienne ;
• Au sud, l’Atlas saharien : une chaîne de montagnes orientée NE– SW, née d’un long sillon subsident pincé
entre les hauts plateaux et la Plate-forme Saharienne, comblé, au Mésozoïque, par une puissante série sédimentaire
(jusqu'à 9000m). Durant le Tertiaire, une tectonique compressive réactive les structures extensives en failles et
structures inverses aboutissant à la formation de cette chaîne montagneuse.

1.2. La plate-forme saharienne, située au sud de l’Algérie alpine, se distingue de cette dernière par sa
stabilisation depuis la fin de l’orogenèse panafricaine (depuis 550 Ma). Il faut noter par ailleurs, la déformation
périphérique hercynienne au Nord du craton Ouest africain et l’apparition d’un volcanisme cénozoïque connu au
niveau du Hoggar.
Elle comprend deux domaines bien distincts :
• Le craton Ouest-africain à l’Ouest, stable depuis 2 Ga (Bessoles, 1977), affleure dans la partie orientale de la
dorsale Reguibat (massif Yettti-Eglab) ;
• La chaîne panafricaine, stable depuis 550 Ma, occupe les parties centrale et orientale du Sahara algérien, et
montre une direction essentiellement méridienne ; sauf au Nord du craton où elle devient sub-latitudinale (N080°). Le
socle de cette zone affleure dans le bouclier Touareg (Ouzegane et al., 2003) dont le plus important constituant est le
Hoggar, situé en Algérie. Le Hoggar est caractérisé par de grands cisaillements N-S d'échelle continentale, dont les
accidents 4°50' et 8°30' qui le séparent en trois grands domaines qui sont de l'Ouest vers l'Est (Bertrand et Caby,
1978) : le Hoggar occidental (la Chaîne Pharusienne), le Hoggar Central Polycyclique provenant d'un socle
prépanafricain réactivé et le Hoggar Oriental-Ténéré, stabilisé vers 725 Ma, développant sur sa marge occidentale une
chaîne linéaire intracontinentale (chaîne de Tiririne).
15
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

• Les deux domaines (CWA et le panafricain) sont séparés par une zone de jonction (suture) qui est restée
relativement mobile jusqu’à la fin du Paléozoïque (Ait Ouali et Nedjari, 2006) ; elle enfouie sous la couverture
phanérozoïque, et supposée passer, en Algérie, par la chaîne d’Ougarta (figure 10). Cette dernière s'est érigée sur
l'emplacement d'un ancien sillon subsident qui borde à l'Est la marge du Craton Ouest Africain (Menchikoff, 1949;
Fabre, 1969). Elle a été affectée au cours de l'orogenèse hercynienne par des plissements de direction majeure NW-SE
et E-W, engendrés par les grandes fractures du socle dont le jeu est essentiellement vertical (Donzeau, 1972).

• Sur le socle précambrien, repose en discordance une puissante couverture sédimentaire, structurée en plusieurs
bassins séparés par des zones hautes. On distingue d’Ouest en Est (figure 10): les bassins de Tindouf et de Reggane, le
bassin de Béchar, le bassin d’Ahnet-Timimoun, les bassins du Mouydir et de l’Aguemour-Oued Mya et la synéclise
d’Illizi-Ghadamès.

Nord de l’Algérie (domaine Alpin) Bassins sédimentaires de la plateforme saharienne

Socle précambrien Failles Accident sud-Atlasique

Sud Ouest Algérien Zone étudiée (Mokrid)

Ligne de suture entre le craton Ouest africain et la chaine panafricaine. La position 2 est celle proposée
par Ennih et Liégeois (2001, 2008), la position 3 d’après les travaux de Takherist (1990).

Figure 10: Carte des principaux domaines géologiques de l’Algérie, et localisation de la zone d’étude [d’après
WEC (Well Evaluation Conférence) Algérie 1995, modifiée]

16
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

2. Contexte géologique régional ; Aperçu sur la géologie du Sud-Ouest Algérien

2.1. Le craton Ouest africain (WAC):

L'Afrique de l'ouest est caractérisée, du point de vu géologique, par le craton Ouest-africain qui en occupe la partie
majeure. C'est un immense craton d'environ 4.500.000 km2 de surface, stabilisé vers deux milliards d’années, composé
de deux boucliers d’âge Archéen (dans leurs parties occidentales) et Paléoprotérozoïque (éburnéen/ Birrimien) dans
leurs parties centrales et orientales (Rocci et al, 1991); la dorsale Réguibat au Nord et la dorsale de Léo au Sud,
séparés par les sédiments néoprotérozoïques à paléozoïques du bassin de Taoudenni (Figure 11).
La croûte archéenne a été édifiée, déformée et métamorphisée pendant les cycles pré-Léonien (3500 Ma) (Potrel et al.,
1996 ; Thiéblemont et al., 2001), Léonien (2900-3000 Ma) et Libérien (2700-2800 Ma) (Bessoles, 1977 ; Beckinsale
et al., 1980 ; MacFarlane et al., 1981 ; Kouamelan, 1996 ; Thiéblemont et al., 2001). Les formations birrimiennes sont
principalement représentées par des roches sédimentaires, des ensembles volcaniques (Bessoles, 1977) et des granites
syn-cinématiques affectées vers 2,1 Ga par un événement thermo-tectonique majeur (orogenèse éburnéenne, Milési et
al., 1989) associé à un épisode de formation de croûte continentale juvénile (Abouchami et al., 1990 ; Boher et al.,
1992 ; Kouamelan et al., 1997 ; Doumbia et al., 1998 ; Egal et al., 2002).
Les principaux affleurements du WAC apparaissent, au Nord, dans la dorsale Réguibat, à l'Ouest, dans les fenêtres de
Kédougou-Kéniéba et Kayes à la frontière sénégalo-malienne et au sud, par la dorsale de Léo qui couvre une large
région qui va du Liberia au Ghana en passant par la Guinée, le Mali et la Côte d'Ivoire et le Burkina-Faso.

Figure 11: Principales unités structurales de l’Afrique occidental (d’après Peucat et al., 2005, modifiée)

17
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

2.2. La dorsale Reguibat :

La dorsale Réguibat (terme donnée par N. Menchikoff en 1949 qui signifie : pays cristallin de Reguibat), partie
septentrionale du craton ouest-africain, est une vaste boutonnière allongée SW-NE , entre les méridiens 3° et 16°
Ouest d'une part et les parallèles 20° et 27° Nord d'autre part et couvrant une zone de 1500 km de long sur 250 à 400
km de large. Elle affleure pour l'essentiel en Mauritanie (1200 km) jusqu’en Algérie où elle forme le massif du Yetti-
Eglab (300 km). Au sud et au nord, elle s'ennoie sous la couverture sédimentaire des bassins de Taoudenni et de
Tindouf respectivement.
Comme son équivalent méridional (dorsale de Léo), la dorsale Réguibat est formée en grande partie de terrains
catazonaux plissés et de granites anté 1600 Ma. Bessoles (1977) y distingue 2 ensembles où les âges varient entre 3,5
Ga et 1,6 Ga :

• un ensemble archéen (Précambrien D de Rocci, 1975) à l'Ouest et Sud-Ouest, en Mauritanie (l'Amsaga, le


Tijirit, le Tasiast, le Tiris, l'Ouassat, le Ghallaman, le Sfariat), formé par un socle granito-gneissique affecté par un
métamorphisme catazonal d'âge supérieur à 2,5 GA (Vachette, 1964 ; Potrel, 1994) ainsi que des ceintures de roches
vertes et des quartzites ferrugineux (figure 12);
• un ensemble protérozoïque inférieur à moyen ou Birrimien (Précambrien C de Rocci, 1975), plus jeune que
2,5 GA (2,5 GA à 1,6 GA, Vachette, 1964 ; Boher 1991), relativement peu métamorphique, qui regroupe les régions
de Karets, Yetti et Eglab, composé de ceintures volcano-sédimentaires à formations ferrifères et de granitoïdes
extrêmement variés, séparées par deux cortèges d'intrusions de granitoïdes recoupés par un épisode plutonique alcalin
(figure 12) ;

Un régime de subduction se serait installé au contact de cette croûte birrimienne et de l'Archéen s'achevant par un
phénomène de collision le long de la bordure orientale des Sfariat et de Ghallaman marquant la limite entre les deux
provinces.

(1) Archéen

(2) Protérozoïque

(3) Paléozoïque

(4) Ceinture mobile des


Mauritanides

(5) Mésozoïque et Quaternaire.

Figure 12: Unités lithostratigraphiques de la dorsale Réguibat (d’après Bessoles, 1977).

18
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

En Algérie, la partie Birrimienne (Eburnienne) est connue sous le nom du massif Yetti-Eglab (Buffière et
al., 1965 ; Lasserre et al., 1970 ; Sabaté et Lomax, 1975 ; Bitam et Fabre, 1996 ; Peucat et al., 2005).

2.3. Le massif Yetti-Eglab :

Le Massif Yetti-Eglab est scindé en deux ensembles de lithologies et de structures différentes : le domaine
Yetti à l’Ouest et le domaine Eglab à l’Est, séparés par un contact tectonique affecté d’une schistosité intense
(zone mylonitique) : la jointure Yetti-Eglab (Sabaté, 1973) qui a rattaché, vers 2 Ga et via un mouvement de
subduction, ces deux terranes tectoniques initialement indépendants.

• Le domaine Yetti, large d’environ 150 km, est limité à l’Est et à l’Ouest par des zones broyées. Il est
principalement représenté par les formations plissées et métamorphisées du Complexe Réguibat Inférieur (Système de
Base Reguibat : SBR, incluant en plus du domaine Yetti, la partie des Eglabs formée par les série de Chegga et le
groupe de Chenachane-Erg Chech ) et recoupé par des plutons granitiques du Complexe Réguibat Supérieur (SSR).
Deux régions séparées par un accident N.NW-S.SE sont distinguées : La zone Est, entre le massif des Eglab et la zone
de fracture médiane, comprend des quartzites fins, noirs, injectés de lentilles de quartz et un complexe rhyodacitique.
La zone Ouest est essentiellement schisteuse. Elle comprend des phyllades injectés de lentilles de quartz, des
micaschistes, des gneiss et des migmatites.

• Le domaine Eglab, auquel appartient notre zone d’étude (figure 13), est essentiellement (dans 2/3 de sa
superficie) granitique (granites post-tectoniques d’Aftout) et volcanique felsique (Aftout et Eglab), non déformé et
non métamorphisé, recouvert au sud par les formations sédimentaires du Hank, et reposant sur des formations
volcano-sédimentaires plissées (Série de l’Oued Souss) et des formations métamorphiques plus anciennes (socle de 2,2
GA) constituées par les séries de Chegga et des Groupes de Chenachane-Erg Chech.
On distingue, d’Ouest en Est :
 la zone Ouest Chegga-Iguidi, domaine des formations résiduelles du système de base Reguibat (SBR),
comprend la série de Chegga (Gevin, 1951) redressée, fréquemment, à la verticale et fortement migmatisée,
recoupée par les granites et les gabbro-diorites du cycle Aftout. Cette série recèle les seuls témoins d’Archéen du
Massif Yetti-Eglab : des reliques d’orthogneiss et d’amphibolites datés à 2,7 Ga (Peucat et al., 2005);
 la zone centrale Aftout-Eglab ou domaine du pluton Aftout, appartient, selon Gevin (1951) et Buffière
et al. (1965), au Système Supérieur Reguibat (SSR). Elle comprend la série de l’Oued Souss qui contient des
unités volcaniques et volcano-sédimentaires de 2,09 Ga, plissées avant la mise en place des granites Aftout et
désignées par le nom de séries d’Akilet Deilel (AD) à l’Ouest du massif des Eglab, et série de l’Oued Souss (OS)
dans sa partie centrale et orientale.
 la zone Est Chenachane-Erg Chech (partie Sud et Sud-Est des Eglab), où des termes du système de
base réapparaissent au sein du pluton Aftout, a été subdivisée en trois ensembles lithologiques (Buffière et
al, Caby, 1965): le groupe de Tilemsi, le Groupe de Teggeur et le Groupe de Dra el Guerb.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Zone d’étude
(Mokrid)

Figure 13: carte géologique du massif des Eglab et de la bordure Est du massif de Yetti (d’après Buffière et al,
1965, Lameyre et al, 1972, Peucat et al, 2005, modifiée).

2.4. Les bassins sédimentaires :

Le massif Yetti-Eglab, resté stable depuis sa cratonisation il y a 2 Ga, forme le substratum des principaux bassins
sédimentaires du Sud-Ouest algérien. Il s’agit des bassins de Tindouf, de Reggane et du Hank (extension Nord du
vaste bassin de Taoudenni), situés respectivement, au Nord, à l’Est et au Sud du massif (figure 10).

• Le bassin de Tindouf

Le bassin de Tindouf, limité au Sud par la dorsale Reguibat, au Nord par l’Anti-Atlas, à l’Est par la chaîne
d’Ougarta et la dépression de Reggane et à l’Ouest par le bassin d’El Aioun et la chaîne des Mauritanides, est long de
800 km (dont 540 km en Algérie) et large de 200 à 250 km. L’évolution de ce bassin montre une grande différence
entre sa partie Nord et Sud. Cette différence consiste en : l’âge des formations (plus anciennes au Nord), leurs
épaisseurs (beaucoup plus profond au nord avec 8000 m de sédiments, qu’au sud avec 1500 m de sédiments en
moyenne) et leurs structurations [le flanc Sud est une structure monoclinale avec un très faible pendage vers le Nord
(1 à 3° en moyenne) et le flanc Nord fortement redressé contre l’Anti-Atlas marocain et plissé].

La couverture sédimentaire est composée essentiellement de formations paléozoïques, du Cambrien au Carbonifère


supérieur (Gevin, 1960), qui affleurent sur les flancs Nord et Sud et sont recouvertes dans une grande partie du bassin
par une mince couverture sédimentaire tertiaire (100 m d’épaisseur au maximum) qui forme la Hamada du Dra.

20
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

• Le bassin de Reggane

Situé au Nord-Est des Eglab (figure 10), il représente la continuité Est du bassin de Tindouf dont il est séparé par
une zone haute appelée môle de Bou-Bernous. Il est en monoclinal à faible pendage NE (~ 1°) avec des noses et
terrasses structurales et des failles sub-méridiennes (Aliev et al., 1971) du coté de la Dorsale, et plicatif et fortement
redressé contre l’extrémité méridionale de la chaîne d’Ougarta dans sa partie orientale.
Sa puissante couverture sédimentaire (profondeur maximale de 6 km), essentiellement paléozoïque, n’est complète
que sur le flanc oriental du bassin (Bled-el-Mass), du fait elle soit masquée, ailleurs, par les formations du Crétacé
inférieur ("Continental Intercalaire") et par les recouvrements quaternaires du Tanezrouft et de l’Erg Chech.

• Le bassin du Hank

Situé au Sud de la dorsale Reguibat, le bassin du Hank est une structure synclinale qui occupe la partie Nord-Est du
vaste bassin de Taoudenni (Villeneuve, 2005) (figure 11). Dans la partie algérienne, le bassin est divisé en deux
éléments structuraux séparés par un éperon du socle des Eglab (Hamada Safra) (Buffière et al., 1965 ; Wec Algérie,
2007) (figures 14 et 15): le bassin de Chegga à l’ouest ; un monoclinal à faible pendage vers le sud-Est (1 à 2°)
affecté par une importante flexure (Dar Cheïr) menant les pendages à varier entre 50 et 80° et le bassin de
Chenachene, à l’est de l’éperon, structuré en synclinal d’orientation NW-SE.

La couverture sédimentaire du bassin (2000 m au maximum), reposant en discordance majeure sur l’infratillitique
supérieur et le socle Eburnéen des Eglab, a été subdivisée, dès les premiers travaux géologiques, en Algérie, en deux
grands ensembles ; l’un attribué au Précambrien supérieur (Néoprotérozoïque), l’autre au Cambro-Ordovicien
(Durozoy, 1960 ; Villemur, 1967 ; Zimmerman, 1960 ; Gevin,1960), en partie masqués par les formations crétacées du
Continental Intercalaire et quaternaires du Tanezrouft et de l’Erg Chech (figure 14).

Zone d’étude (Mokrid)

Figure 14: Carte géologique de la région du Hank


D’après Bertrand-Sarfati et al., 1996 ; modifiée.

21
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

La couverture sédimentaire néoprotérozoïque en Algérie à été comparée et parallélisée avec le Supergroupe 1 de


l’Adrar de Mauritanie (entre 1000 et 640 Ma) (Clauer, 1976 ; Trompette, 1973 ; Deynoux, 1978 ; Clauer et Deynoux,
1987) recoupé en trois grands ensembles. Ainsi, la Série du Hank était divisé en un « ensemble gréseux inférieur »,
« un ensemble calcaire » à stromatolites et un « ensemble calcaréo-gréseux » (SERMI, 1965 ; Bertrand-Sarfati, 1972).
Cependant, la découverte, lors des campagnes de cartographies de 1990 et 1993 en Algérie, de failles synsédimentaires
à peu près N-S ayant affecté le craton (Dar el Cheikh vers 5°20 W et Chenachane de 4°-4°20 W), pendant les
évènements distensifs panafricains (800 Ma, Caby, 1987 ; Blanc et al, 1992), a permis de donner une autre idée de la
chronologie des dépôts et la géodynamique du bassin, ce qui a entrainé un nouveau découpage de la série
stratigraphique néoprotérozoïque (figure 15). On distingue quatre groupes qui sont séparés par des discordances
majeures, pour la plupart, d’origine tectonique :

 Le Groupe de Douik, discontinu, regroupe les formations de Glebet el Atores et de Chegga, disparaît au
niveau du cinquième méridien Ouest. Il est à dominance siliciclastique caractéristique d’un milieu marin très peu
profond à continental.

 Le Groupe moyen plutôt carbonaté, est maintenant subdivisé en :


 Groupe du Hank, qui occupe toute la bordure Nord du bassin intégrant les formations de grès de base, de
Chenachene, de l’Oued Souss, de Mokrid, de Tilemsi et d’Oglet Betina. Il consiste en une succession de
carbonates construits par des biostromes à stromatolites déposés dans un milieu marin épicontinental à
profond, tronqués par des faillles synsédimentaires qui permettent l’ouverture, vers 880 Ma, de bassins
intracratoniques en demi-grabben (Moussine-Pouchkine et Bertrand Sarfati, 1993) dans lesquelles se
dépose le Groupe de Dar el Cheikh.
 Groupe de Dar Cheikh : le premier remplissage des bassins précités (formations d’Oglet Betina) se fait
avec des carbonates bréchiques à séismites (Bertrand-Sarfati et Moussine-Pouchkine, 1993). Désormais le
craton se comporte comme une bordure de marge passive à sédimentation siliciclastique (formations de
Oglet Damrane et de Teggeur).

 Le groupe de Cheikhia : une succession de sédiments argileux-gréseux renfermant une faune de type
Ediacara, déposés en même temps que les évènements panafricains, et affleurant en deux grands synclinaux (synclinal
de Hank-Oued Souss à l’Ouest et synclinal de Oued Chenachane à l’Est).

22
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 15 : Carte géologique du Hank, couverture Nord du bassin de Taoudenni en Algérie


(d’après la SERMI, 1965, modifiée)

1-Socle éburnéen 2-Groupe de Douik 3-Groupe du Hank 4-Groupe de Dar Cheikh 5-Groupe de Cheikhia
6-Groupe de Fersiga (Cambrien) 7-Dolérites (CAMP) 8-Hamada 9- Quaternaire Zone d’étude (Mokrid)

3. Contexte Géologique local :

Les coupures de cartes géologiques au 1/200.000 établies par MM J.M. Buffiere, J.C. Fahy et J. Petey
(géologues à la société d’études et de réalisations minières et industrielles ; SERMI) en 1965, concernant la
région des Eglab (régions de Chegga, Mokrid et Oued Chenachane), nous ont été d’une aide précieuse dans les
synthèses que nous avons faites sur la litho-stratigraphie, la structure, et l’histoire géodynamique de la zone
d’étude.

Une analyse méticuleuse de la géologie de la zone de Mokrid (figure 16) permet de déceler les formations
suivantes :

• Les formations dites « typiquement précambriennes » englobant :


 le pré-Aftout inférieur qui correspond au socle ancien. La série de Chegga (la plus ancienne),
composée d’amphibolites, mylonites, migmatites et granites, n’affleure qu’à l’Ouest de Mokrid, dans la
région de Chegga. Par conséquent, le seul représentant des séries métamorphiques (socle ancien) dans la
région reste le domaine Chenachane-Erg Chech. On y trouve :
- le groupe de Teggeur, représenté par de petites fenêtres de gabbro-diorites anciens affleurant
essentiellement au Sud-Ouest du groupe de Tilemsi, et des granites de Teggeur dans l’Est et le
Nord-Est de la région, sous forme de lambeaux d’allongement NW-SE, bordés par des failles,
et parsemés de filons acides dans leur partie Nord et de panneaux acides dans leur parties
centre et Sud ;

23
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

- le groupe de Tilemsi, représenté principalement par des granites et migmatites à l’Est de


Mokrid renfermant, dans leur partie NW, des filons acides de directions NE-SW et NW-SE et
des accidents tectoniques de mêmes directions. Plus à l’Ouest, on peut noter la présence de
petits affleurements de migmatites hétérogènes sur lesquels reposent, en parfaite concordance,
des éctinites qui closent le Pré-Aftout inférieur de la région, étant donnée l’absence du groupe
du Dra El Guerb succédant à celui de Tilemsi.

 le pré-Aftout supérieur : sur le socle ancien repose la série volcano-sédimentaire de l’Oued


Souss représentée, à l’Est et au Sud-Est de Mokrid, par des formations volcaniques et au Nord et Nord-Ouest
par des formations détritiques et conglomérats.
 les formations Aftout sont caractérisées par de modestes affleurements d’un volcanisme
Aftout non structuré et acide dispersé au Nord de la région, par l’absence des porphyres Aftout et
microgranites associés, et par une grande emprise du pluton Aftout qui recouvre la quasi-totalité de la partie
Nord de Mokrid. Il s’agit essentiellement de granites roses des Eglab, quelques affleurements de microgranites
Aftout, et quelques lambeaux de roches vertes basiques Aftout (diorites, diorites quartziques, et gabbros). Du
point de vu structural, cet ensemble est affecté par de grands accidents tectoniques pour la plupart de direction
sub-méridionale, et traversé par des filons acides et basiques de même direction.

• Les formations Infratillitiques dites aussi Séries intermédiaires dont :


 le terme inférieur comprend un Volcanisme Eglab acide (Nord et Est de Mokrid) ainsi que les
termes inférieur et supérieur de la Série de Guelb el Hadid affleurant à l’extrême Nord-Ouest de la région;
 le terme supérieur équivaut à la série du Hank avec :
- Un ensemble gréseux (Groupe de Douik): quasi-absent sur la carte géologique de Mokrid , mis
à part un tout minuscule affleurement (à l’extrême Ouest de la carte) d’environ 3x1 Km de grès
et calcaires de base. La série stratigraphique complète peut être observée sur la feuille de
Chegga.
- Un ensemble Calcareux (Groupe du Hank et de Dar el Cheikh) : on y trouve la série
stratigraphique quasi-complète allant des grès ferrugineux inférieurs, calcaires bleus inférieurs
et calcaires à Collenia inférieurs du Groupe du Hank, au calcaires à Conophyton géants, grès
glauconieux, calcaires à Collenia supérieurs, grès férrugineux moyens et calcaires bleus
supérieurs du Groupe de Dar el Cheikh.
Cet ensemble renferme plusieurs falaises et il est affecté de failles sub-parallèles et sub-
méridionales synsédimentaires, qui ont permis l’ouverture, vers 880 Ma, de bassins
intracratoniques dans lesquelles s’est déposé le Groupe de Dar el Cheikh.
- Un ensemble calcaréo-gréseux (Groupe de Cheikhia) : comprend des grès à Kerboubs avec ou
sans lentilles calcaires qui s’intercalent avec les grès roses et verts et calcaires spathiques et les
grès en plaquettes inférieurs.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

• Les formations Pré-Dévoniennes, qui bordent toute la marge Sud de la région, se composent
d’étroites bandes de formations glaciaires tillitiques éo-cambriennes (la datation par Rb/Sr sur smectite a
fournit un âge de 630-595 Ma) (Clauer et Deynoux ; 1987) appelées Groupe de Fersiga ; couvrant en
discordance angulaire et de ravinement la surface érodée du Néoprotérozoïque et recouvertes par les grès
lie de vin transgressif du bassin de Taoudenni (d’après la carte de Buffière et al; 1965).
Les nouvelles données cartographiques (Moussine-Pouchkine ; compagnes de 1990 et 1993) ont révélé que
la transgression marine sur la tillite continentale a entrainé le dépôt de formations carbonatées, marneuses
et phosphatées recouverte par une formation argilo-phosphatée puis gréseuse. Ces formations ont reçu le
nom de « Groupe de l’Oued Djouf ». Elles sont recouvertes, localement et en discordance de ravinement,

par d’épaisses formations (≃300 m), dites Groupe de l’Azlaf (Ait Kaci; 1994) qui débutent avec des grès
très grossiers à galettes d’Argiles blanches, et constituées ensuite par des pélites grises à vertes puis rouge
surmontées de fins lits gréseux.

• Des formations intrusives tardives associées au bassin du Hank, affleurent dans le NE et le SW de la


région de Mokrid. Il s’agit de dolérites massives ou altérées ; à plagioclases basiques (labrador, andésine,
bytownite) et pyroxènes (aegyrine et augite) et à grands cristaux d’orthose, se cristallisant tantôt en dykes ou
filons verticaux de direction SSW-NNE suivant les fractures profondes ayant permis leur épanchement, tantôt
en sills ou filons-couches interstratifiés dans les séries sédimentaires encaissantes entrainant un léger
métamorphisme de celles-ci qui se traduit surtout par une silicification dans les grès massifs passant à l’état de
quartzites, une recristallisation des sédiments fins détritiques argileux et une altération poussée des sédiments
(Villemur, 1967). Ces dolérites appartiennent à la Province Magmatique de l’Atlantique Central (CAMP) : une
datation 39Ar-40Ar d’une dolérite du Hank a donné un âge de 197 ± 2 Ma (Chabou, 2008).

• Les formations superficielles consistent, essentiellement, en des formations du type Hamadien


enserrées de falaises masquant en partie le Hank. Ce sont des formations d’âge Pliocène (d’après les fossiles
recueillis dans la région de Tindouf, thèse de P. Gevin, p.253), d’origines lacustres, souvent calcaires mais
aussi siliceuses, empâtant les reliefs existants.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 16 : Carte géologique au 1/200 000 de la région de Mokrid (Buffière et al., 1965)

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Légende

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Histoire géodynamique de la région de Mokrid:

• La première phase de structuration est celle qui correspond au processus orogénique daté de 2,2 Ga pendant
lequel le socle ancien, représenté par les groupes de Chenachene-Erg Chech, est déformé et métamorphisé. La
dernière phase de cet événement orogénique correspond à un soulèvement et à une érosion intense qui ont eu lieu
durant une étape post-tectonique après 2,21-2,18 Ga. Ainsi s’est formé le socle sur lequel les séries de l’Oued Souss se
sont déposées (Peucat et al., 2005).
• La seconde époque rapportée à l’orogenèse éburnéenne comprend deux cycles distincts : le premier cycle
correspond à la série Yetti (absent dans la région d’étude), le second à la série de l’Oued Souss (2,09 Ga) charriée sur
la première série à l’Ouest et affectés par des plis antérieurs au plutonisme Aftout (2,07 Ga) associé à ce cycle.
• Après une période d’érosion, interrompue par les émissions acides du volcanisme Eglab (2,07 Ga), la série du
Guelb el Hadid se met localement en place. Il s’agit d’une série continentale détritique, déposée sur les granites Aftout
et contemporaine du volcanisme Eglab, composée d’arkoses, grès, quartzites roses, grès arkosiques et de
conglomérats.
• La troisième époque est représentée par les dépôts discordants de la série marine du Hank qui clos le
Précambrien de la dorsale Réguibat. En fait, dans la région, presque parfaitement pénéplané, une sédimentation
littorale et continentale discontinue (Groupe de Douik, dans le Chegga à l’Ouest de Mokrid) suivie d’une
sédimentation marine principalement carbonatée à stromatolites (Groupe de Hank) couvre la surface du craton.
Une discordance majeure soulignée par une émersion et un dépôt de sphérulites d’hydroxyde de fer termine le Groupe
du Hank.
Une instabilité tectonique se fait sentir où des bassins s’ouvrent et se remplissent par des sédiments siliciclastiques qui
vont subir par la suite une subsidence puis une très forte érosion soulignant la discordance angulaire avant le dépôt du
Groupe de Cheikhia. Ce dernier est un bassin d’avant chaîne, structuré en deux grands synclinaux en raison du rejeu
des failles synsédimentaires apparues lors de la distension et dont l’une a fortement rejoué au moment de la collision
panafricaine, engendrant les lambeaux de l’Oued Chenachane (Bertrand-Sarfati et al., 1994 ; 1996).
• Après une longue période d’exposition sub-aérienne, le Cambrien inférieur débute par une sédimentation
glaciaire (tillite continentale) dite groupe de Fersiga, reposant par une discordance angulaire et de ravinement sur la
couverture néoprotérozoïque. La transgression glacio-eustatique à la base du Cambrien, provoquée par la fente de
l’inlandsis, a entrainé le dépôt des formations carbonatées et gréso-phosphatées de l’Oued Djouf. Les formations de
pélites de l’Azlaf indiquent une inondation générale instaurant des conditions de sédimentation homogènes en milieu
marin relativement profond et calme (Ait Kaci et Moussine-Pouchkine, 1994).
• Ultérieurement, les sédiments cambriens sont soulevés durant les phases Calédonienne mais surtout
Hercynienne (P. Gevin, 1960) avec le rejeu des grandes failles sub-méridiennes et les flexures affectant
l’Infracambrien. Une phase de distension liée à l’ouverture de l’Atlantique Central avec la mise en place d’un
magmatisme tholéiitique (dolérites) a caractérisé la région (ainsi que l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest) à la limite
Trias-Jurassique (200 Ma) (Chabou ; 2008). La phase Alpine ultime (post-Pliocène) est, quant à elle, à peine sensible.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Chapitre II. Approche et Méthode :


I. Matériel et données utilisées :

La présente étude s’appuie sur le traitement et l’interprétation d’une scène Landsat 7 ETM+ multispectrale
et panchromatique [une bande panchromatique TM 8 à 15 m de résolution spatiale, 6 bandes multispectrales (TM 1,
2, 3, 4, 5, 7, à 30 m) et une bande TM 6 à 120 m] couvrant la région du Mokrid, path 199 Row 042 du 14
Décembre 2000. Pour faire, nous nous somme servis des logiciels :

• ENVI (The Environment For Visualizing Images, élaboré par la société « ITTVIS »). C’est un
logiciel commercial complet de visualisation et de traitements d'images issues de la
télédétection. Il présente une interface logique et intuitive pour lire, visualiser et analyser
différents formats d'images. Toutes les méthodes de traitement d’images de corrections
géométriques, radiométriques, de démixage radiométrique, de classification et de mise en page
cartographique sont présentes. Nous avons utilisé la version ENVI 4.5. (pour l’utilisation de
ENVI 4.5 voir p.30)

• SPO 2003 Orientation préférentielle des formes:

Puissant logiciel qui permet un énorme gain de temps en calculant automatiquement le nombre,
la longueur et la direction de plusieurs centaines voire des milliers de linéaments que peuvent
inclure les cartes, en l’espace de quelques secondes.

Son utilisation est très facile : après le lancement du programme, On appuie sur la touche
« Nouvelle image » puis - une fois que celle-ci apparait- sur le bouton « calcul » pour obtenir le
nombre la longueur et les directions des linéaments.

• Rose.NET :
C’est une application windows interactive qui permet la représentation graphique et le calcul de
la répartition statistique de l’orientation de linéaments (failles, dykes, etc.). Une fois le logiciel
lancé, on clique sur « File » puis « New ». Une fenêtre Rose Diagram apparaît. On clique sur
« Data » et on introduit nos données obtenues avec le logiciel SPO sur l’orientation des
linéaments. On clique sur « Rose » et la rosace apparaît.

• Adobe illustrator CS :
C’est un logiciel de création graphique vectorielle. Les images vectorielles sont constituées de
courbes générées par des formules mathématiques et, ne s’agissant donc plus de pixels, elles ne
perdent pas en qualité en zoomant. Les courbes tracées ont un aspect parfait grâce au placement
de points d'ancrage et de tangentes qui vont en modifier la courbure. Nous nous en sommes
servis, dans notre travail, pour tracer les linéaments à partir des cartes qui ont subi un traitement
par filtrage directionnels.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Dans cette étude, en plus des photos satellitaires, nous avons consulté une assez riche bibliographie concernant la
région d’étude, et avons utilisé des données géoscientifiques sous forme de cartes géologiques au 1/200 000ème
établies par Buffière (Paris, Novembre 1965) (figure 16); il s’agit des feuilles NG30 7, NG30 8 et NG30 9 de la
région des Eglab, projection UTM, Fuseau 30, Ellipsoïde de Clarke 1880.

Ces cartes ont été, par la suite, analysées en vu de comprendre la lithostratigraphie, la structuration et l’histoire
géodynamique de la région, puis intégrées dans ArcGIS. 10 ; un des Systèmes d’Informations Géographiques (SIG)
les plus utilisés qui permet, entre autres, la digitalisation des cartes et la réalisation d’une cartographie intégrée dans
un SIG.

II. Les différents traitements utilisés

Le traitement de la scène Landsat 7 ETM+ de la zone d’étude a porté sur :


- des traitements pour la caractérisation des différentes formations affleurant dans la région tels que les compositions
colorées (CC), les rapports de bandes (ou bandes ratios) et l’analyse en composantes principales (ACP)
- des traitements pour l’identification des linéaments en les rehaussant par filtrage directionnel et spatial.

Ces traitements sont effectués à l’aide du logiciel ENVI 4.5.

Traitement sous ENVI :


 Démarrer / Programmes /ENVI 4.5  File /Open image file  Sélectionner les six bandes de la scène
Landsat 7 ETM+ ayant la même résolution spatiale (bandes 1, 2, 3, 4, 5 et 7, 30 m) (figure 17).

Figure17 : Ouverture d’une image sous ENVI

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

1. Modes de visualisation des images sous ENVI :


Deux modes de visualisation de l’image sont disponibles : Gray Scale (échelle de gris) (figure 18) et RGB (rouge,
vert et bleu) (figure 19). L’image résultante de ce dernier mode d’affichage est dite composition colorée.
1.1. Affichage en niveaux de gris :
On choisit une bande (car ce mode n’affiche qu’une seule bande)
 on choisit le mode d’affichage Gray Scale  Load Band.
 Trois fenêtres sont disponibles : la fenêtre principale Display 1, le Scroll et le Zoom (figure 18a)
Le rectangle rouge sur la fenêtre Scroll permet de délimiter la zone géographique qui s’affichera sur la fenêtre
Display. En double-cliquant sur ce rectangle on obtient une fenêtre « Cursor Location/Value » (figure 18b)
contenant des informations sur la localisation de chaque point sur la carte.

Figure 18 : (a) Les trois fenêtres principales qui apparaissent à ouverture d’une image en niveau de gris
(dans ce cas la bande 7), sous ENVI.
(b) informations sur la localisation des points de l’image.

1.2. Affichage en fausses couleurs : composition colorée

On Valide l’option RGB dans la boîte de dialogue « Available bands list »


puis on attribue la couleur correspondante à chacune des bandes  Load RGB (figure 19)

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 19 : Visualisation des images en composition colorée (CC) (ici la composition standard 432)

2. L’analyse lithologique :
2.1. La composition colorée ou affichage en fausses couleurs :

Les images de télédétection sont en mode RASTER ; où l’espace est divisé en unités spatiales élémentaires appelées
pixel (Picture element) portant chacun une valeur radiométrique renseignant sur sa luminosité et sa couleur. Ainsi,
Un fichier RASTER peut être constitué d’un ou plusieurs plans de couleurs (ou groupes de valeurs
radiométriques) et chaque plan image correspond à une bande spectrale précise, c'est-à-dire à une longueur d’onde
dans laquelle l’image a été acquise par les différents canaux radiométriques du satellite.
En codant les six canaux de même résolution (30 m, Bandes 1, 2, 3, 4, 5 et 7) d’une image Landsat avec les trois
couleurs fondamentales (rouge, vert et bleu), on peut élaborer 216 compositions colorées.

• Choix des combinaisons de bandes en composition colorée :


La variété des canaux Landsat 7 ETM+ nous offre une multitude de choix pour réaliser les combinaisons tertiaires
RVB. Cependant, il arrive que ces combinaisons soient très corrélables, c'est-à-dire que l’information portée se
répète dans plusieurs bandes. Pour échapper à cette répétitivité et choisir les compositions RVB les plus importantes,
une étude statistique pour les six bandes de même résolution spatiale (1, 2, 3, 4, 5 et 7) est effectuée. Ainsi, le
coefficient de corrélation des six bandes et leurs déviations standards (figure 20) sont calculés.
Les meilleures compositions colorées obtenues correspondent aux combinaisons de trois bandes les moins corrélées
entre elles.
Pour effectuer ces calculs, nous devons d’abord créer un méta fichier contenant les « six méta-bandes » -Autrement
le traitement ne prendra en charge qu’une seule bande à la fois- et ce en allant sur File  save file as  ENVI méta
 dans la fenêtre new file bilder choisir import file  sélectionner les six bandes ETM+  spatial subset puis
image ( pour redimensionner la zone d’étude)  on valide et on donne un nom au nouveau méta fichier.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

On choisit l’option « basic tools » sur la fenêtre principale ENVI 4.5  statistics  compute statistics  on
sélectionne le méta fichier créé  on coche sur les paramètres covariance et histogramme puis on valide.
Le tableau des statistiques est ainsi obtenu.

Figure 20 : corrélations entre les matrices des six bandes 1,2,3,4,5 et 6 (correspondant respectivement aux méta-
bandes ETM 7,5,4,3,2 et ETM 1) et des écarts types standards absolus (Stdev), de la zone d’étude.

Cependant, pour un choix réellement quantitatif des meilleures combinaisons de bandes pour l’extraction d’un
maximum d’information, Chavez et al. (1982) ont introduit la notion d’ « Optimum Index Factor ». L’OIF est
calculé de la façon suivante :


Σ Sk = Somme des écarts types (déviations standards) des combinaisons des 3 bandes k1, k 2, k 3.
Σ /rj / = Somme des valeurs absolues du coefficient de corrélation.

La combinaison qui a l’OIF le plus élevé est susceptible de fournir le maximum d’informations lithologiques
puisqu’elle utilise les données ayant le moins de redondances.
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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

2.2. Band ratios (rapport de bandes) :

Cette analyse se base sur la notion de réflectance (voir la première partie - le rayonnement et la matière). Elle
consiste donc en la division du DN (digital number ou valeur radiométrique d’un pixel) dans une bande par le DN
d’une autre bande (nous rappelons qu’un pixel correspond à une valeur entre 0 et 255, correspondant à l’intensité
du gris, avec 0 = le noir et 255 = le blanc). Il s’agit d’un procédé multi-spectral très utilisé pour mettre en évidence
les différences entre canaux et permettre de s’affranchir des variations d’éclairement des pixels, donc de réduire les
effets de la topographie et d’augmenter le contraste entre les surfaces minérales. En pratique, trois rapports de
bandes sont utilisés pour obtenir une image en RVB.

Les néo-bandes sont obtenues en cliquant sur « transform »  « band ratios » (figure 21a)
 On choisit ensuite les rapports des bandes en introduisant, à chaque fois, les bandes dans « Numerator » et
« Denominator » et on obtient les paires qui sont indiquées dans Selected Ratio Pairs (figure 21 b).

(a) (b)
Figure 21 : Etapes pour l’obtention de band ratios

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

2.3. L’analyse en composantes principales:


Les données multi-spectrales des différents canaux contenant souvent de l'information similaire, des
transformations d'images sont utilisées pour réduire cette redondance de données. Les "néo" bandes qui en
résultent sont appelées composantes et permettent de réduire par l’information comprise dans 5 ou 6 canaux
en seulement trois composantes tout en conservant plus de 90% de l'information initiale.
C’est une technique efficace pour accentuer une image multispectrale pour des fins d’interprétation
géologique.

(b) (a)

Figure 22: (a) Différentes étapes pour l’obtention des composantes principales à partir du méta-fichier
contenant les six bandes TM1, 2, 3, 4, 5 et 7.
(A noter que, lors de la création du méta-fichier, on doit redimensionner la zone d’étude de sorte que les
marges noires limitrophes de l’image soient retranchées, ces dernières faussant les calculs en ACP).

(b) réalisation d’une image ACP en composition colorée à partir des trois premières composantes
principales CP1, CP2 et CP3.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

3. Analyse structurale et cartes linéamentaires

Les filtres directionnels peuvent être, ensuite, appliqués aux différentes bandes spectrales et aux néo-canaux
(CP, et band ratios) en vue d’obtenir les cartes linéamentaires.
Filtrer une image c’est lui appliquer une fonction mathématique qui modifie les valeurs du gris de tout ou
une partie des pixels. Si la fonction est linéaire on parle de filtrage linéaire, si elle prend en compte les
valeurs du gris au voisinage de chaque pixel transformé, elle est dite fonction de convolution. Les méthodes
utilisées dans ce travail sont de type convolution. Il s’agit :

- Le filtre Sobel : utilisé pour détecter les contours d’objets dans une image, en faisant deux
balayages l’un horizontal et l’autre vertical. Il donne souvent de bons résultats pour la détection des
linéaments.
- Les filtres directionnels : améliorent la perception des linéaments, correspondants à des
discontinuités lithologiques ou structurales, en provoquant un effet optique d’ombre portée sur
l’image.

(a) (b)

Figure 23 : Utilisation du filtrage (a) choix d’une fonction de convolution,


(b) choix du type de filtre et de l’angle de balayage dans le cas
d’un filtre directionnel.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Chapitre III. Résultats du traitement des images satellitales de « Mokrid » et interprétation :

L’objectif de ce travail vise à extraire des images satellitales, des informations géologiques et structurales afin
de permettre une cartographie des unités lithologiques et linéaments majeurs de notre région (Mokrid).

I. Les traitements des images satellitales sous ENVI 4.5.


1. Résultats du traitement en fausses couleurs (Compositions colorées):
1.1. Deux combinaisons tertiaires sont souvent utilisées comme premières images pour l’analyse ; il s’agit des
compositions colorées dites :
• En couleurs naturelles ou vraies couleurs (321 RGB) en attribuant le rouge au canal rouge (TM3), le
vert au canal vert (TM2) et le bleu au canal bleu (TM1) ;
• En pseudo-vraies couleurs (341 RGB) (Girard, 2004) qui s’obtient en attribuant le rouge à la bande
TM3, le vert à la bande proche-infrarouge TM4 et le bleu à la bande TM1 et dont les couleurs ressemblent
à celles détectées par l’œil humain.
Cette dernière combinaison n’est pas retenue dans cette étude pour son faible apport contrairement à la
première (321 RGB), souvent utilisée comme image de fond pour les débutants de télédétection, qui est d’une
assez bonne qualité (figure 24). Ainsi, la limite socle-couverture est très nette (en jaune). Elle permet
également une bonne discrimination du granite Aftout (Ga) qui couvre les deux tiers des formations
typiquement précambriennes et qui apparait en couleur cuivre, et des groupes du Hank-Dar el Cheikh (H-Dch)
et de Cheikhia (Ch), au sein de la couverture néoprotérozoïque, qui apparaissent respectivement en couleurs
violette pâle-lilas et en marron foncé.

Figure 24 : scène en couleurs naturelles (321 RGB).

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

1.2. Les autres compositions sont dites en fausses couleurs. Pour en choisir les plus importantes, nous avons
effectué une étude statistique en calculant le coefficient de corrélation des six bandes et leurs déviations
standards (figure 20), à base desquels nous avons calculé l’« Optimum Index Factor, OIF » (voir p.33). Cette
étude nous a permis , dans notre cas, de sélectionner les combinaisons suivantes : 754 – 753 – 751 – 752 –
543 – 743 – 541 – 542 – 742 (Tableau 3).

Compositions colorées Bandes équivalentes Σ Sk Σ /rj / OIF


753 124 115.110211 2.923393 39.375551
752 125 106.512887 2.889089 36.867291
754 123 120.66044 2.941903 41.014418
543 234 108.370762 2.944346 36.806395
532 245 94.223209 2.914937 32.324269
751 126 105.931098 2.844547 37.240058
743 134 102.940357 2.928126 35.155712
732 145 88.792804 2.896977 30.650158
531 246 93.64142 2.875776 32.562139
731 146 88.217015 2.860584 30.836715
542 235 99.772801 2.91494 34.228080
742 135 94.342396 2.897318 32.561974
541 236 99.191012 2.870616 34.553911
741 136 93.760607 2.855762 32.832080
521 256 85.043459 2.874606 29.584387
432 345 81.503126 2.968935 27.451973
721 156 79.613054 2 .858012 27.856095
431 346 81.47929 2.890046 28.193077
321 456 67.323376 2.958415 22.756593
421 356 72.872968 2.935086 24.828222

Tableau 3 : facteur d’indice optimum à partir de toutes les combinaisons possibles des six bandes dans la
région d’étude.

Parmi les compositions en fausses couleurs retenues à partir du calcul du OIF, nous nous sommes limités à
deux images seulement, permettant la différenciation du plus grand nombre de formations :
• Les images 543 et 743 sont écartées en raison de la prépondérance de la teinte rose à crevette sur
l’ensemble du terrain, rendant difficile la distinction de la limite socle- couverture. Néanmoins, les formations
Hamadiennes se discernables en couleur bleu clair, et les dolérites en bleu délavé-à gentiane.

38
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

• Les compositions colorées 753 et 752, en dépit de leur OIF élevé, fournissent des réponses spectrales très
proches ce qui se traduit par une homogénéité des couleurs des formations. Ainsi, l’ensemble des formations
Hamadiennes, le groupe du Hank-Dar el Cheikh et la série métamorphique Chenachene-Erg Chech
apparaissent en vert clair pâle et le granite Aftout ne se distingue pas du groupe de l’Oued Djouf ; tous teintés
en couleur marron pâle.
• La meilleure des compositions colorées est la 754 RGB (le rouge et vert attribué respectivement aux
canaux moyen-infrarouge 7 et 5, et le bleu au canal proche-infrarouge 4) (figure 25), qui fait apparaître le
quaternaire (Q) en bleu clair, les dolérites mésozoïques (D) en vert olive, le groupe de l’Azlaf (Az) en violet et
le groupe de l’Oued Djouf (O.dj) en violet clair pâle. Au sein de l’Infratillitique supérieur, le groupe calcaréo-
gréseux de Cheikhia (Ch) se singularise par sa couleur or à brun clair. Le pluton Aftout est facilement
perceptible avec une couleur lilas-crevette caractéristique du granite Aftout (Ga) et une couleur verte-foncée à
turquoise désignant les roches vertes basiques Aftout (Rv).
• La composition colorée 742 RGB (figure 26), présente des résultats très proches de ceux des images 542,
541 et 532 RVB, mais retenue en raison de son excellente qualité et de la distinction très apparente des
différentes unités lithologiques décrites dans la région. Les formations Hamadiennes (Q) sont présentées en
bleu clair, les dolérites (D) mésozoïque sont sensiblement distinguées du groupe de l’Azlaf (Az) par un bleu
royal, le groupe de l’Oued Djouf (O.dj) pré-dévoniens est en couleur crème à saumon et le groupe
néoprotérozoïque de Cheikhia (Ch) en rouge cuivré. Le granite (Ga) et les roches vertes basiques (Rv)
formant le pluton Aftout, sont respectivement présentés en couleurs orangée et bleu-outremer.

Toutefois, il apparait clairement qu’il existe des lithologies qui semblent mal discriminées, quelle que soit la
composition colorée utilisée. Ainsi, le groupe du Hank-Dar el Cheikh (H-Dch) reste indécelable de la série
métamorphique de Chenachene-Erg Chech formant le socle ancien (Sm) (en 754 RGB, ils sont en vert clair
pâle et en 742 RGB, il sont colorés en violé pâle-lilas), de même que la série de l’Oued Souss (O.S) qui reste
indiscernable du volcanisme Aftout acide (Va), du volcanisme Eglab (Ve) et de la série de Guelb el Hadid
(GH) (qui apparaissent tous, en couleur pervenche-violette en 754 RGB et en bleu verdâtre en 742 RGB), cela
en raison de la similitude de leurs réflectances.

L’utilisation des traitements en compositions colorées nous ont permis, non seulement la bonne discrimination
des différentes formations figurants dans la carte géologique de Buffière et al. couvrant la région de Mokrid,
mais également une mise à jours de celle-ci. En fait, les réponses spectrales nous révèlent l’existence d’un
affleurement - d’une quinzaine de kilomètres- de la série métamorphique Chenachene-Erg chech (Sm) dans le
Nord de la région, rapporté sur la carte de Mokrid (figure 16) comme étant du granite Aftout. Le terrain noté
( ?) sur les compositions colorées se singularise par sa propre réponse spectrale (marron foncé sur la 754 RGB,
et grenat sur la 742 RGB) laissant penser qu’il ne s’agit pas de la série de l’Oued Souss tel qu’il est indiqué sur
la carte géologique de la région. Les traitements qui vont suivre nous permettront la validation ou non de ces
résultats.

39
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 25: Discrimination lithologique en composition colorée 754 RGB

Figure 26: Discrimination lithologique en composition colorée 742 RGB

40
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

2. Résultats de l’analyse en composantes principales :

Dans notre étude, nous avons appliqué cette technique, largement employée en télédétection, aux différents
domaines spectraux en vue de condenser l’information répartie dans les nombreuses bandes spectrales de notre
scène TM de Landsat.
-Dans le domaine du visible, pour les bandes TM 1, 2 et 3, nous avons obtenu les néo-bandes CPv 1, 2 et 3. La
composition colorée générée à partir de ces trois composantes principales est identique à la 321 RGB (figure
24). -
Dans le domaine mixte, pour les bandes 7, 3 et 1, la composition colorée issue des trois composantes
principales est analogue à la 742 RGB (figure 26).
-Dans l’infrarouge proche à moyen, la composition colorée résultant de la CP 1, 2 et 3 des bandes TM 4, 5 et 7
est la même que la 754 RGB représentée par la figure 25.

-Mais il s’avère que la composition colorée (CP1, CP2, CP3) RGB générée à partir des Six bandes TM 1, 2, 3,
4, 5 et 7 est la meilleure pour l’interprétation géologique. Elle rassemble en une seule image optimisée (figure
28) 90%, voir plus, de la variance (l’information) contenue dans les fichiers images originaux, et fournit une
composition colorée nette qui permet la discrimination des différentes unités lithologiques:
le Quaternaire (Q) apparait en couleur Fuchsia, les dolérites mésozoïques (D) en bleu, les formations
cambriennes de l’Oued Djouf (O.Dj) sont en couleur orange foncée, et le groupe de l’Azlaf (Az) en violet-
pervenche.

Dans l’Infratillitique supérieur, le groupe de Cheikhia (CH) se distingue aisément par sa couleur menthe à vert
tilleul, contrairement au groupe du Hank-Dar el Cheikh (H-Dch) qui demeure mal- discernable de la série
métamorphique de Chenachene-Erg Chech (Sm) par une couleur Rose contre du rose-lilassé. Pour les
formations Aftout, les roches vertes basiques (Rv) sont percevables en bleu-outremer, et le granite Aftout (Ga)
en couleur orange jaunâtre. L’ensemble des formations de Guelb el Hadid (GH), de l’Oued Souss (OS), des
volcanismes Eglab (Ve) et Aftout (Va) ont, comme pour les compositions colorées des images brutes, des
réponses spectrales très proches leur conférant sensiblement la même teinte en vert franc.

Les résultats du traitement en fausses couleurs, quant à la présence d’un affleurement du socle métamorphique
ancien (Sm) dans le Nord de la région et, juste en dessus, d’un terrain (noté ?) avec une réponse spectrale
particulière qui apparaît, ici, en vert pistache, sont vérifiés.

41
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 27 : Extraits des composantes principales CP1, CP2, CP3, CP4, CP5 et CP6 couvrant la région d’étude.

Plus de 90% de l’information se retrouve dans la CP1, les autres Cp font apparaître des différences entre les
bandes spectrales ; peu ou non visibles sur les images en couleur composée standard.

42
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 28: Image ACP (CP1, CP2, CP3) RGB réalisée à partir des 6 bandes TM 1,2, 3, 4, 5 et 7 de la
partie de la scène Landsat 7 ETM+, path 199 Row 042 du 14 Décembre 2000 couvrant la région de Mokrid.

3. Résultats du traitement par band ratios :

Le calcul des rapports de bandes, en prenant les moins corrélables, a permis de réaliser de nouvelles
compositions colorées. Dans le cas de Mokrid, les compositions qui nous ont fournis les meilleurs résultats
sont : la (5/7, 5/1, 5/4) RGB et la (7/3 ; 5/2 ; 4/3) RGB.
L’image obtenue en fausses couleurs à partir des rapports de bandes 5/7, 5/1 et 5/4 RGB (figure 29) est d’une
excellente qualité. Mis à part la similitude des réflectances des formations de l’Oued Djouf (O.dj) avec le
granite rose des Eglab (granite Aftout, Ga) apparaissant en vert, et du groupe de l’Azlaf (Az) qui présente la
même teinte bordeaux à marron que l’ensemble des formations de l’Oued Souss (OS), de la série de Guelb el
Hadid (GH) et des volcanismes Eglab (Ve) et Aftout (Va) qui demeurent, ici également comme pour les
traitement en compositions colorées, indiscernables, ; cette combinaison permet une très bonne différenciation
entre les formations. Les formations Hamadiennes (Q) ressortent en jaune orangé et les roches vertes basiques
du pluton Aftout en rouge vermillon.

43
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Ce qui fait la particularité de cette image c’est qu’elle offre le privilège de faire la discrimination entre les
formations du groupe du Hank-Dar el Cheikh (H-Dch) de l’Infratillitique supérieur qui apparait en couleur
crème lilasé et de la série métamorphique précambrienne (Sm) formant le socle ancien qui se présente, elle, en
couleur rose à lilas, cette discrimination étant impossible sur toutes les images issues des autres traitements.
Elle permet également une très bonne distinction des formations intrusives doléritiques (D) avec un rouge
magenta, notamment celles se trouvant au Nord Est de la région d’étude, et elle confirme une fois de plus que
l’affleurement ( ?) qui se trouve au nord de la région d’étude ne correspond pas à la série de l’Oued Souss
(OS), mais à une autre lithologie ayant une réponse spectrale très différente ( ?) (ici, en bleu royal), résultat
réaffirmé par le traitement par band ratios utilisant les rapports de bandes 7/3 ; 5/2 et 4/3 RGB où la parcelle se
dégage en couleur orange (figure 30).

Figure 29 : Image RGB obtenue avec les néobandes issues des rapports 5/7, 5/1 et 5/4.

44
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 30 : Image RGB obtenue à partir des néobandes générées par les rapports 7/3 ; 5/2 et 4/3.

4. Résultats du traitement par filtrage

Pour les données habituelles d’observation de la Terre provenant des satellites Spot et Landsat, etc. la plupart
des informations (au moins 90%) se retrouvent dans la CP1. De ce fait, nous avons choisi d’appliquer le filtrage
à cette première composante principale.

L’image résultant de l’application du filtre Sobel (figure 31a) permet une bonne perception des contours des
différentes formations et des grands accidents tectoniques qui les affectent. Pour le filtrage directionnel (figure
31 b, c et d), le rehaussement a été effectué dans plusieurs directions (0°, 10°, 30°, 45°, 70°, 90°, 135°, 160°)
mais seuls α= 0°, α= 10° et α= 160° ontété retenus à cause d e leur meilleure mise en relief des discontinuités
radiométriques (fort contraste obtenus sur les images). Une participation de 05% de l’image originale dans
l’image produite, et une fenêtre de convolution de 7x7 ont étés jugées les plus convenables à notre étude ;
permettant de voir le maximum de détails structuraux.

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Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

(a) Filtre Sobel (b) Filtre Directionnel 00° à matrice 7x7

(c)Filtre Directionnel 10° à matrice 7x7 (d) Filtre Directionnel 160° à matrice 7x7

Figure 31 : Différents filtres appliquées à la première composante principale CP1.

II. Cartographie linéamentaire :

Les images issues des traitements par les filtres directionnels sont ensuite importées dans Adobe Illustrator Cs
pour dresser une carte linéamentaire de la région d’étude. Celle qui fait ressortir le plus de discontinuités
images est la CP1 traitée par le filtre directionnel 00°à matrice 7x7. Elle permet de déterminer des linéaments
tracés comme étant des filons, panneaux, dykes et failles incluant, entre autre, tous les accidents signalés par
Buffière et al (1965) qui ressortent de manière très claire. L’analyse de cette carte linéamentaire indique une
direction majeure subméridienne.

46
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

Figure 32: Carte linéamentaire au 1/200 000 de la région de Mokrid (filtre 00°).

47
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

III. Orientation Analyse statistique de la carte linéamentaire

1. Résultats du traitement avec SPO 2003 :

A l’issue de l’introduction de la carte linéamentaire obtenue par Adobe Illustrator dans SPO 2003 (figure 33),
on a pu déterminer plus de 248 linéaments de tailles variables. Le tableau 4 résume les résultats obtenus sur la
distribution des linéaments ; deux directions majeures N NW - S SE et N NE - S SW présentent,
respectivement, 43,1 % et 39,1 % des linéaments tracés.

Figure 33 : Interface du logiciel SPO 2003


(a) Chargement de la carte linéamentaire tracée sous Adobe Illustrator
(b) Echantillonner la couleur à partir des linéaments tracés
(c) Lancer le calcul du nombre et de la direction

Angle (°) Direction Nombre de %


linéaments
00 - 30 N NE – S SW 97 39,1

30 - 60 NE – SW 26 10,4

60 - 90 E NE – W SW 3 1,2

90 - 120 E SE – W NW 4 1,6

120 - 150 SE – NW 11 4,4

150 - 180 S SE – N NW 107 43,1

Tableau 4 : Synthèse des résultats du calcul sous SPO 2003, montrant la distribution de l’orientation des
linéaments de la carte linéamentaire (filtre 00°) obtenue par Adobe Illustrator Cs.

48
Deuxième partie [UTILISATION DE LA TELEDETECTION POUR LA CARTOGRAPHIE DE LA REGION DE MOKRID (EGLAB-SW ALGERIEN)]

2. La rosace de direction tracée avec le logiciel Rose.net Analyse statistique de la carte


linéamentaire :

Les néo-données résultant du calcul sous SPO ont été ensuite utilisées pour tracer les rosaces de direction.
L’étude du diagramme de fréquence (figure 34) confirme l’existence des deux directions majeures déjà
signalées et l’importance des accidents méridiens par rapport aux autres linéaments.

Figure 34 : Rosace des directions des linéaments de la zone de Mokrid (filtre 00°)

49
CARTOGRAPHIE
SOUS SIG
[Sélectionnez Troisième partie : [CARTOGRAPHIE SOUS SIG]
la date]

Parmi les traitements appliqués aux images Landsat 7 ETM+ couvrant la région de Mokrid, les plus efficaces sont les
compositions colorées 754 RGB et 742 RGB, les rapports de bandes (5/7, 5/1, 5/4) et (7/3, 5/2, 4/3), l’analyse en
composantes principales ACP (CP1, CP2, CP3 issues des 6 bandes TM 1,2,3,4,5 et 7) et les filtres Sobel et
directionnel 00° à matrice 7x7. Une carte lithostructurale au 1/200 000ème (figure 37) est réalisée à partir de
l’assemblage des différents résultats des analyses lithologiques et structurales en vue de tester la cartographie
des différentes lithologies sur ces images obtenues par traitements, estimer leur apport et valider leurs
résultats. Pour faire, la méthodologie utilisée est accompagnée d’un travail parallèle bibliographique et de
terrain (remplacé dans le cas de Mokrid par la carte de Buffière et al, 1965) comme outil de référence,
d’examen et de confirmation.
Pour estimer le degré de concordance avec la carte géologique de Buffière et al. (1965) (figure 16), cette dernière a
été digitalisée et incorporée dans un système d’informations géographiques (SIG) dans le logiciel ArcGis, puis
superposée à d’autres calques comportant la carte linéamentaire obtenue sous Addob illustrator et les différentes
images issues des traitements utilisées pour dresser la carte lithologique de la région.
La nouvelle carte lithostructurale obtenue est précise et apporte des mises-à-jours à la carte géologique existante.

Figure 35 : Superposition des calques établis sous SIG englobant les


différentes formations constituant le socle des Eglab dans la région de
Mokrid (cartographie au 1/200 000ème)

a) Pré-Aftout - Inférieur (série métamorphique)


- Supérieur (série de l’Oued Souss)
b) Les formations Aftout (volcanisme et pluton Aftout)
c) Infratillitique inférieur (volcanisme Eglab+série de Guelb el Hadid)

51
[Sélectionnez Troisième partie : [CARTOGRAPHIE SOUS SIG]
la date]

Figure 36 : Cartographie sous SIG (au 1/200 000ème) de la couverture néo-protérozoïque (d) et phanérozoïque (e)

Linéaments

Formations Hamadiennes

Intrusions doléritiques (CAMP)

Formations pré-dévoniennes

Groupe de Cheikhia

Groupe de Dar el Cheikh

Groupe du Hank

Série de Guelb el Hadid

Volcanisme Eglab

Pluton (magmatisme) Aftout

Volcanisme Aftout

Série volcano-sédimentaire de l’Oued Souss

Série métamorphique de Chenachene-Erg Chech

Légende

Figure 37 : Carte lithostructurale de synthèse, au 1/200 000ème, de la région de Mokrid

(Eglab, Sud Ouest Algérien)

52
CONCLUSION
GENERALE
[CONCLUSION GENERALE]

Dans le cadre de notre travail sur la région de Mokrid, la télédétection et en particulier les images Landsat 7 ETM+
se sont révélées très efficaces quant à la reconnaissance géologique dans cette partie du massif des Eglab (Sud Ouest
Algérien). En effet, les différentes méthodes de traitements numériques appliquées telles que les compositions
colorées 321 RGB, 754 RGB et 742 RGB, les rapports de bandes (5/7, 5/1, 5/4) et (7/3, 5/2, 4/3) et l’analyse en
composantes principales ACP (CP1, CP2, CP3) RGB ont montré que la discrimination lithologique des différentes
formations dans la région est possible. Les résultats montrent que la nature des lithologies de Mokrid peut ressortir
d'une façon très claire, et le filtrage directionnel (00°, 10° et 160° à matrice 7x7) et les traitements tels que le Sobel
permettent une assez bonne cartographie linéamentaire où nous avons pu répertorier plus de 248 linéaments avec une
direction subméridionale prédominante tel que l’a montré l’étude statistique de ces derniers.

Les résultats de cette cartographie lithologique et linéamentaire au 1/200 000ème, réalisée à partir de la superposition
des différentes images issues des traitements, ont été confrontés à la carte géologique de Buffière et al. (1965)
(figures 16 et 39) et nous ont permis même d’apporter des informations nouvelles et différentes de celles déjà
connues et de suggérer quelques corrections à la carte géologique préexistante.

Les néo-données révélées par les compagnes de cartographie de 1990 et 1993 (Moussine-Pouchkine ; 1990, 1993)
quant à l’existence des formations de l’Oued Djouf transgressant sur la tillite éo-cambrienne et surmontées par les
pélites de l’Azlaf percée par un immense sill doléritique sont validées et confirmées. Par contre les affleurements de
dolérites signalés au Nord Est de la carte de Buffière et al., ont été clairement sur-estimées. Mais les mises à jour les
plus marquantes de ce travail sont celles relatives à la présence, dans la partie Nord de la « Hamada Safra », d’un
important affleurement de la série métamorphique Chenachene-Erg Chech présenté sur la carte de Buffière (1965)
comme du granite Aftout et qui surgit au sein de celui-ci, et d’un domaine (de 4°30’ à 4°38’ W et 26°N sur la carte
de Mokrid , s’étendant jusqu’à 26°08’ N sur la carte d’Eglab Dersa) considéré jusque là comme un affleurement de
la série de l’Oued Souss (dans les deux cartes) mais qui donne une signature spectrale particulière bien différente de
toutes les formations présentes dans la région de Mokrid et des régions voisines (figure 38). La nature de cette
formation nous est inconnue mais ce qui est certain c’est qu’il ne puisse s’agir ni de la série de l’Oued Souss dont la
réponse spectrale est connue, ni d’aucune autre formation connue et cartographiée dans la région. Cela donne une
nouvelle piste pour un éventuel travail de recherche exigeant l’analyse d’autre images satellitales couvrant le reste du
massif Yetti-Eglab dans le but de repérer des réponses spectrales similaires sous les différents traitements, la
confrontation des résultats aux cartes géologiques existantes et une mission de vérification sur le terrain qui, seule,
est capable de préciser la nature de cette formation.

54
[CONCLUSION GENERALE]

Figure 38 : Formation (en rouge) dont la signature spectrale est différente de toutes les formations de la région
d’étude. Image RGB obtenue à partir des néobandes générées par les rapports 7/3, 5/2 et 4/3.

55
[CONCLUSION GENERALE]

Figure 39 : Exemples de modifications à apporter à la carte géologique au


1/200.000 de Mokrid (carrés rouges sur les cartes).
La formation en vert sur la carte réalisée dans ce travail (à gauche) correspond au socle métamorphique
ancien alors que sur la carte géologique de Mokrid sont mentionnés les granites Aftout. La formation en
rouge sur la carte à droite correspond à une formation qui montre une signature spectrale unique dans le
secteur d’étude et ne correspond pas à la formation de l’Oued Souss comme cela est indiqué sur la carte de la
SERMI (à droite). La nature de cette formation demeure inconnue.

56
BIBLIOGRAPHIE
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Résumé
L’analyse et l’exploitation de l’imagerie optique et en particulier des données spectrales numériques Landsat
7 ETM+ sont d’un apport considérable pour la cartographie géologique. Dans la région des Eglab (Sud-
Ouest algérien) où les seules cartes géologiques existantes datent de 1965 (Cartes au 1/200.000 de la
SERMI), cette technique constitue une source d’information très appréciable et offre un excellent outil pour
une cartographie géologique plus performante en matière de qualité et de gain de temps.
La présente étude vise à évaluer la contribution de cette méthodologie dans la caractérisation des différentes
unités litho-stratigraphiques et à définir le réseau linéamentaire de la région. Les techniques de traitements
utilisées (compositions colorées, rapports de bandes, analyse en composantes principales et filtres Sobel et
directionnel) ont abouti à une très bonne discrimination lithologique et a une cartographie des accidents
tectoniques de la région où la direction subméridienne est remarquablement exprimée. La superposition des
différents résultats de ces traitements numériques nous a permis la confection d’une nouvelle carte
lithostructurale de la zone d’étude (feuille de Mokrid) qui, comparée à la carte géologique de Buffière et al.
(SERMI, 1965) prise comme outil de référence et de vérification, nous a permis de proposer certaines mises-
à-jours de cette dernière.

Mots clés : Télédétection – Mokrid – Eglab - Landsat 7 ETM+ - Traitements numériques –


Linéaments - Cartographie géologique.

Abstract
Analysis and exploitation of optical imagery; especially the digital spectral data Landsat 7 ETM+; have an
important contribution in geologic mapping (cartography). In Mokrid (Eglab, S-W Saharan) where the
geologic map of the «SERMI » of 1965 is the only map that exists and details the geology of the region, this
technique becomes a precious source of information which offers to us an outstanding tool for a more
effective Cartography that allows getting best quality and saving of time.
The current study endeavors to test and evaluate the contribution of this methodology in characterization of
the diverse lithostratigraphic units and determine the lineaments system of the study’s area. The different
processing techniques used (color composites, band ratios, principal component analysis and Sobel and
directional filters) provided an excellent lithological discrimination and lineament’s cartography where the
sub-meridian direction is clearly brought out. The superposition of the different results which come from
the digital processing, enabled setting of a new map (lithostructural map) of the study’s area that, confronted
to the geological map of Buffière & al (SERMI, 1965) taken as tool of reference check and validation,
allowed us to propose some updates to the pre-existing map.

Key words : Remote sensing – Mokrid – Eglab - Landsat 7 ETM+ - Digital processing – Lineaments -
Geologic Mapping.

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