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LITTERATURE -MONDE :
POUR UNE REVITALISATION DES
CONCEPTS ARISTOTELICIENS DE
MIMESIS, MATHESIS ET SEMIOSIS
DANS LE CHAMP DE L'ECRITURE
Introduction
Mars 2007 : dans le journal Le Monde apparaît un manifeste littéraire, Pour une
littérature-monde en français, exhortant à l'abandon du concept de littérature
francophone, marqué par l'héritage du colonialisme pour le nouveau concept de
littérature-monde. Parmi les signataires du manifeste, on trouve ainsi certains des auteurs
dits « francophones » sur lesquels nous allons travailler, comme E. Glissant, Amin
Maalouf, Alain Mabanckou. Ce manifeste ne peut pas être perçu comme un événement
qui amorcerait un mouvement nouveau dans le champ littéraire ; il entérine bien plutôt ce
mouvement, qui a commencé longtemps avant sa publication, après les Indépendances.
Aussi littéraire que politique, le débat sur la francophonie oppose des points de vue
apparemment irréconciliables. Sur le plan littéraire d'abord, les tenants de la littérature-
monde entendent réintroduire le monde et sa représentation dans l'écrit, remettre à jour la
mimésis, trop longtemps écartée par les mouvements structuralistes, textualistes, et
formalistes en tout genre enfermant la conception comme la réception du texte dans une
approche auto-référentielle stérile. Sur le plan politique, les partisans de la littérature-
monde veulent éradiquer le spectre du colonialisme du champ littéraire. Normalement le
terme de francophonie désigne l'ensemble de ceux qui parlent la langue française, voire
les pays où cette langue est parlée par la population, en totalité ou partie. Mais alors, la
France ne s'insère-t-elle pas dans cet espace de la francophonie ? Dans la pratique,
toutefois, ce terme fait souvent l’objet d’un usage beaucoup plus restrictif, puisqu'avec
une certaine défiance les Français se considèrent comme ne faisant pas partie de
l'ensemble que désigne le concept. Cela tient sûrement aux origines qui sont celles du
concept, comme aux différents contextes sociaux et historiques au sein desquels il a jailli.
L'adjectif francophone émerge d'abord pendant la période coloniale, lorsque les langues
européennes du fait de la colonisation sont en plein essor dans le monde. Mais la
signification de ce terme, alors peu usité, connaît un nouveau souffle lorsque surviennent
les indépendances africaines en 1960 : la francophonie désigne alors une communauté
d'états rassemblés autour d'une langue et de valeurs, défendue par l'Organisation
Internationale de la Francophonie. Or, comme nous le voyons, du fait du contexte même
dans lequel elle naît, cette francophonie d'institutions semble très, trop liée à l'héritage
colonial : d'une part parce qu'elle concerne surtout l'ancien empire colonial français, et
d'autre part parce que , comme la définition nous l'a montré, la France reste le noyau
primaire autour duquel gravitent des Etats secondaires, et le paradigme éthique,
linguistique et esthétique de référence. Or en 1970, l'adjectif francophone est de plus en
plus utilisé dans le champ des études littéraires, où l'on s'en sert pour désigner les
littératures de langue française écrites hors de l'espace national. Cette partition est-elle le
fait des auteurs dit francophones, désireux de se démarquer de la littérature française, ou
celle des auteurs français réticents à une quelconque assimilation ? Le manifeste de la
Littérature-monde semble indiquer que la deuxième hypothèse est la bonne . Il est la
preuve d'une volonté de globalisation de la littérature française, de sa dénationalisation.
Ce manifeste prône, comme nous l'avons dit, l'abandon d'une notion historiquement et
politiquement obsolète pour l'adoption d'une nouvelle, la littérature-monde. Notre objet
ici ne sera pas d'étudier la validité de ce terme et l'inanité du précédent ; nous n'y
prétendons pas, et nous attacherons seulement à montrer les implications pratiques de ce
concept théorique dans le champ littéraire. Car la raison d'être de ce terme est loin d'être
seulement sa neutralité politique et historique, ce n'est pas seulement un mot qui en
remplace un autre pour une commodité de convenance, pour apaiser des susceptibilités
inquiètes. Ce terme n'est pas seulement une notion didactique, c'est un concept, c'est à
dire une construction intellectuelle toujours en mouvement, créée à partir de la mise en
relations d'éléments divers et disparates et qui a pour but d'organiser, d'informer une
réalité : il est un outil critique dont la finalité est aussi pratique que cognitive, puisqu'il
détient un pouvoir actif sur le réel, permettant de le réordonner pour le com-prendre. Le
concept de littérature-monde permet ainsi non seulement de repenser le champ de la
littérature dans son organisation et sa hiérarchie mais aussi ses propriétés et ses valeurs.
En effet, si l'on prête attention au Manifeste, on lit que le concept se légitime aussi par le
fait que cette littérature représente « le monde qui devant nous émerge, et ce faisant
retrouv[e] après des décennies d'"interdit de la fiction" ce qui depuis toujours a été le
fait des artistes, des romanciers, des créateurs : la tâche de donner voix et visage à
l'inconnu du monde - et à l'inconnu en nous. » La mimésis jusqu'alors écartée pour
l'autoréférentialité, pour la sémiosis, l'aventure de l'écriture, est ainsi remise à l'ordre du
jour, comme noble tache et valeur de la littérature. C'est ce que nous verrons dans un
premier temps, en étudiant les raisons et effets du réinvestissement de la fiction et de la
mimésis dans cette littérature-monde, en rupture avec la mouvance métatextuelle qui
entendait vider le texte de toute référentialité. Mais nous nous attacherons aussi à montrer
comment le concept de la littérature-monde, pense ensemble la mimésis et la mathésis, la
fiction permettant de développer un mode de penser propre à la littérature, rendant
l'oeuvre fictionnelle propice au fleurissement des savoirs sur le monde auxquels aspirent
les auteurs « post-coloniaux ». La littérature-monde est donc aussi mondaine, attachée à
l'hic et nunc dans lequel elle vit. Enfin nous verrons comment la sémiosis est elle aussi
revalorisée par le concept, puisque par l'usage réinventé de la langue, une représentation
du monde (en tant qu'entité géographique aux enjeux linguistiques) dans ses nouvelles
mesures est rendue possible.
*
* *
Après cette démonstration de ce que nous avons appelé les vertus spéculatives de la
fiction, on comprend pourquoi la catégorie aristotélicienne de la mimésis est ainsi
revalorisée par la littérature-monde, prônant une littérature non pas narcissique, qui ne
réfléchit qu'à elle- même et qui ne réfléchit que sa propre image, mais une littérature de
la connaissance, qui par son mode de penser peut faire fructifier les savoirs, et non les
fixer dans un état actuel comme le ferait l'essai.
On voit donc que la fiction permet de développer par le texte des savoirs sur le monde, et
c'est ce que l'on peut voir concrètement dans tous les romans dits post-coloniaux,
prétendant au titre de littérature-monde. Prenons quelques exemples de cette pensée
développée au sein même du texte par l'entremise de la fiction. Dans l'oeuvre de
Kourouma, que ce soit dans les Soleils des Indépendances ou dans Monnè, outrages et
défis , le savoir développé par la fiction est souvent anthropologique. En effet on trouve
une profusion de proverbes, de récits mythiques et de légendes disséminés au fil des
pages. Or, plutôt que de montrer l'authenticité africaine, ces proverbes cristallisant la
sagesse ancestrale auraient plutôt tendance à montrer leur inanité. En effet, introduits
dans un contexte où ils perdent toute efficacité puisque les personnages sensés appliquer
leurs préceptes agissent à rebours d'eux, ils suggèrent que la mémoire africaine dans le
contexte qui suit les Indépendances, est devenue impuissante et obsolète. On voit bien
comment la fiction (incarnée par les personnages) permet donc de penser un état de fait,
la perte de la mémoire africaine, de façon détournée et non assertive, par une logique qui
lui est propre.
Toujours dans le savoir anthropologique, on retrouve souvent dans ces romans la
problématique de la rencontre des cultures. Ainsi dans l'Ecart, de Valentin Y. Mudimbé,
la rencontre des cultures passe par plusieurs éléments du récit : ainsi le protagoniste
Ahmed Nara, jeune historien présente une thèse de doctorat sur les peuples Kouba au
Congo, dans le but de décoloniser les connaissances établies sur le peuple par les
anthropologues occidentaux. Si cette entreprise est un échec, puisque l'historien ne peut
se défaire de ce socle occidental de connaissance, elle montre cependant la tentative de
réappropriation par une culture de sa propre histoire et de ses connaissances. D'autre part
l'oscillation amoureuse d'Ahmed entre l'africaine Aminata et la française Isabelle montre
la dualité d'une identité indécise. De même que dans le champ historiographique la force
d'attraction du pôle occidental s'avère irrésistible quoiqu'on tente de lutter contre elle en
l'éradiquant, de même la question identitaire vis à vis de la culture occidentale est placée
sous le double signe de l'attraction et de la répulsion.
De la même façon dans Shaba 2, mettant en scène une religieuse, Marie-Gertrude, dans
le contexte encore une fois d'une rébellion contre le gouvernement central, qui est
confrontée aux horreurs de la guerre. En en faisant la seule africaine du couvent, c'est
pour l'auteur l'occasion de produire une réflexion sur la rencontre des cultures. La
religieuse est ainsi pour les autres franciscaines un objet de curiosité. Lorsque leur
communauté finit par être désagrégée, les religieuses occidentales sont rapatriées tandis
que Marie-Gertrude reste seule et avec une religieuse française. Le couvent se met alors
à abriter des religieuses africaines, et le roman décrit ainsi les tensions ethniques qui s'y
installent.
Et ces tensions sont aussi d'ordre religieux. En effet la réflexion religieuse est souvent
prégnante dans ces romans, comme on le peut voir, en plus de Shaba 2, dans Entre les
Eaux, dont le protagoniste est un prêtre confronté au cas de conscience que représente la
question de l'engagement ou du non-engagement dans la lutte intestine qui dévaste son
pays en opposant les rebelles au gouvernement central, révélant les relations entre
marxisme et christianisme comme entre religion et violence. Le sous-titre est d'ailleurs
évocateur : Dieu, un prêtre, la révolution. La lecture de ce titre nous montre aussi que le
savoir développé par l'oeuvre et par les autres est aussi philosophique : dans ces romans
les personnages méditent en effet sur eux-mêmes, sur l'Histoire, sur la Morale... Ainsi
dans Entre les Eaux, le prêtre oscillant entre Dieu et la révolution, entre le catholicisme et
le marxisme, pose la question de la possibilité d'être à la fois africain et chrétien. Par la
trame méditative qui l'organise, le roman se dote ainsi d'une fonction cognitive, qui en
fait un outil de pensée : au même titre que l'essai philosophique, le roman permet
d'apprendre et de comprendre, mais jamais il ne fixe dogmatiquement des certitudes, il
laisse la pensée au mouvement.
Un autre savoir qui se déploie dans les romans que nous étudions est d'ordre historique, et
c'est le plus prégnant, puisque l'Histoire constitue la matière première de ces écrits. En
effet, tous semblent s'enraciner dans le contexte post-colonial. Le recours à la fiction, loin
d'enfermer le texte dans un imaginaire abstrait l'enracine donc dans l'Histoire concrète, lui
donnant donc tout un champ de réflexion politique sur les rapports entre l'ex-Métropole et
les anciens pays colonisés ou les résultats de la gestion intérieure, à présent autonome ou
soi-disant autonome des pays nouvellement indépendants.
La fiction s'engage ainsi dans les enjeux de l'actualité, et loin de s'abstraire du réel pour se
confiner dans l'imaginaire, elle se donne un vocation pratique, s'inscrivant toute entière
dans ce qu'Hannah Arendt appelait le réseau des affaires humaines, c'est à dire le monde.
Ainsi dans le Bel immonde de Valentin Y. Mudimbé l'ancrage dans l’histoire immédiate
du Congo se fait d'autant plus sentir que dans une note finale il précise ainsi le contexte
géographique et historique de l'intrigue : “Kinshasa, capitale de la République du Zaïre
naguère dénommée République Démocratique du Congo” en 1965. D'autre part, des
éléments éminemment référentiels sont insérés dans le récit, telles les citations du
président Kasa-Vubu et du journaliste De Vos. Le concept de littérature-monde doit ainsi
non pas seulement être compris comme réintroduction du monde comme objet de
représentation, mais comme réappropriation par la littérature d'une Histoire mondiale,
qui a commencé par l'esclavage, est passée par la colonisation ,et s'est perpétuée dans les
Indépendances.
Ceci dit, cette mondanité, cette inscription dans le temps de l'Histoire ne se fait que par
l'entremise de la fiction. Le roman de la littérature monde n'est pas l'ouvrage d'un
historien, en dépit des mises en abîmes suggérées par le Traité du Tout Monde ou un
roman comme l'Ecart, mettant en scène un historien confronté aux difficultés d'une
entreprise qui le dépasse. La fiction coexiste avec la référentialité. Nous avions évoqué
en première partie l'espace représenté dans les Soleils des Indépendances : il est
intéressant de voir que Kourouma, plutôt que de faire apparaître seulement des
toponymes authentiques utilise une toponymie mixte : les noms véridiques tels
Horodougou ou Togobala coexistent donc avec des noms génériques, tels « La
Capitale », figure de l'imaginaire dans le texte, mais derrière laquelle on reconnaît,
comme il a été dit précédemment Abidjan. De la même façon quant à la question du
temps, on peut remarquer l'absence de date établissant une historicité attestée. L'époque
de l'oeuvre est celle des Indépendances, mais aucune date précise n'est donnée, de la
même façon que dans Le quatrième siècle de Glissant, l'usage des dates était flottant.
Pourtant , malgré l'indétermination, l'histoire politique innerve toutes nos œuvres
( rébellions contre le gouvernement central, problème de la vente des terres à l'étranger
dans la Lézarde etc...) , seulement mise en fiction.
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* *
Dans tous les exemples sur lesquels nous avons appuyé notre propos, nous avons donc vu
comme la pensée du roman, du fait de sa nature fictionnelle questionne les savoirs sans
jamais proposer de réponse fixe et unilatérale. Sans jamais imposer, la littérature-monde
propose donc des savoirs sur le monde. Mais qu'est-ce que ces savoirs révèlent sur le
monde ?
Comme nous l'avions déjà annoncé en étudiant la pensée de Glissant dans le Traité du
Tout monde, la fiction permet d'appréhender le monde dans sa complexité et dans son
perpétuel mouvement, nous introduisant au cœur des choses qui le composent. Et quel
spectacle du monde nous offrent les romans dits du tout-monde ? Celui d'un monde placé
sous le signe de la diversité et du multiculturalisme. On comprend donc l'autre sens
donné au concept de littérature-monde, dans le cadre du débat qui l'opposait au concept
de francophonie. En effet, le monde auquel nos romans entendent donner accès n'est plus
le monde marqué par l'unité factice de l'Empire colonial, cachant en fait l'hégémonie de la
Métropole et la subordination des colonies, que ce soit sur le plan politique comme
linguistique. Comme nous l'avons vu dans notre première partie, le reproche que les
signataires du manifeste adressaient à la francophonie tenait à sa connotation néo-
colonialiste, plaçant dans les marges les écrivains hors de l'hexagone, faisant de leur
littérature « une variante exotique tout juste tolérée » par l'instance littéraire française.
Mais pour les signataires du Manifeste, plus que jamais après la dislocation des Empires
coloniaux la donne a changé, et cette hiérarchie est devenue obsolète. Reprenons le
Manifeste : « Littérature-monde parce que, à l'évidence multiples, diverses, sont
aujourd'hui les littératures de langue françaises de par le monde, formant un vaste
ensemble dont les ramifications enlacent plusieurs continents » . Le manifeste paraît
après une année faste pour les auteurs dit francophones, gratifiés de grands prix
littéraires ( le Goncourt, le Grand Prix du roman de l'Académie française, le Renaudot, le
Femina, le Goncourt des lycéens, décernés le même automne à des écrivains d'outre-
France) : les signataires interprètent cette actualité comme les effets d'une révolution qui
s'est opérée dans le champ littéraire, de type copernicienne : en effet le centre culturel et
linguistique que constituait l'espace national, pour la littérature eut à partager son
rayonnement avec de nouveaux centres . Dans une telle diffraction du monde, la
hiérarchie ne semble plus de mise , laissant place à la Relation et à l'échange: « En sorte
que le temps nous paraît venu d'une renaissance, d'un dialogue dans un vaste ensemble
polyphonique, sans souci d'on ne sait quel combat pour ou contre la prééminence de telle
ou telle langue ou d'un quelconque "impérialisme culturel". » La littérature-monde nous
permet donc d'explorer le monde dans sa complexité nouvelle, caractérisé par la
multiplication des Etats indépendants et la diversité de cultures et d'Histoire particulières
qui naissent après la mort de l'impérialisme colonial. D'où ce « désir nouveau de
retrouver les voies du monde » en l'explorant et en l'arpentant dans toute sa complexité.
C'est ce que l'on peut voir dans l'oeuvre d'Alain Mabanckou, dont le récit de l'Histoire fait
sur le mode fragmentaire révèle le chaos du monde. Le monde des romans de Mabanckou
est ainsi déchiré par les troubles qui suivent les Indépendances, et son itinéraire
personnel, incorporé à la fiction, se joint ainsi à l' histoire des guerres interethniques
entre le Nord et le Sud du Congo. Mais surtout, Mabanckou fait de chacun de ses
romans un modèle réduit de la sphère sociale, menant à sa représentation fragmentée.
B) : La langue retrouvée
Conclusion
Grégoire Polet assignait au roman de la littérature-monde la tache de «Multiplier les
personnages, les centres du monde, dans l’espace du roman » pour atteindre une
« ambition nouvelle : donner le spectacle du monde entier dans son perpétuel
mouvement». C'est ce que nous avons vu dans notre courte étude du concept de
littérature-monde :parce qu'il réinvestit la fiction, le roman appartenant à la littérature-
monde permet de développer la capacité du texte à s'enrichir de savoirs sur le monde. Tel
est le pôle universaliste du concept de littérature-monde. Pourtant un autre pôle existe,
tendant au particulier, attachant le concept à un cadre déterminé, celui des anciennes
colonies. Ainsi, la littérature-monde prône donc la fin de la marginalisation littéraire des
auteurs hors de l'hexagone, aspirant à l'appropriation de l'espace mondial, et la fin de
l'établissement du français national comme paradigme linguistique, pour un métissage
linguistique . C'est pourquoi le concept implique nécessairement une réappropriation de
la langue. Seule cette réappropriation permet de composer avec un monde nouveau,
décentré, délié de l'hégémonie des métropoles, et d'y affirmer son identité et son Histoire,
conjuguant donc l'universel et le particulier. Ainsi peut-on dire que le roman de la
littérature-monde revitalise les antiques catégories aristotéliciennes de mimésis, mathésis
et sémiosis.