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Séminaire Sécurité des Salariés

Documentation – 15 décembre 2008


Sofitel Alger - CFCIA

Séminaire d’information
« La sécurité des salariés : une valeur ajoutée pour
l’entreprise »
15 décembre 2008 – Sofitel d’Alger

Recueil de textes

2008 – Service Appui aux Entreprises -1–


Séminaire Sécurité des Salariés
Documentation – 15 décembre 2008
Sofitel Alger - CFCIA

Sommaire

SOMMAIRE................................................................................................................ 2
Questions-réponses : Accidents du travail - II A l’ombre de la zone pétrochimique ...................................... 3

Sécurité sociale Léger réaménagement du barème des cotisations................................................................... 4

“3 876 installations industrielles à haut risque recensées” Elles se situent à proximité de concentrations de
population au Nord ............................................................................................................................................... 4

La sûreté et la sécurité industrielle en séminaire Michel Martin : ''L’homme est la source des incidents
industriels '' ........................................................................................................................................................... 5

SÉCURITÉ INDUSTRIELLE : 60 installations jugées à haut risque............................................................. 6

Sécurité des installations industrielles : Près de 4000 sites à risque majeur recensés en Algérie.................. 7

Malgré les dangers qu'il présente, le risque industriel ne constitue que 30% du marché des assurances .... 7

Arzew : un incendie au complexe méthanol fait 7 blessés ................................................................................. 9

Classée zone à risques majeurs et à délocaliser au prix de 6 milliards de dollars : sept ans de sursis pour
Hassi-Messaoud................................................................................................................................................... 10

AVEC LES TRAVAILLEURS DES CHAMPS PÉTROLIERS DE HASSI MESSAOUD......................... 10

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Questions-réponses : Accidents du travail - II


A l’ombre de la zone pétrochimique

En matière d’accidents du travail, le droit aux prestations, quelle qu’en soit la nature, est
ouvert indépendamment de toute condition de période de travail.

Les prestations sont servis au titre d’une incapacité temporaire, d’une incapacité permanente
ou encore en cas de décès. En cas d’incapacité temporaire du fait d’un accident du travail, les
prestations servies sont, en principe et sous quelques natures, de même nature et montant
que celles allouées au titre des assurances sociales. Pour les soins, les prestations
correspondantes sont dues dès lors qu’ils sont nécessités par le traitement de la victime, qu’il
y ait ou non interruption de travail et sans limitation de durée. De plus et en cas de besoin, la
victime a droit à la fourniture, à la réparation et au renouvellement des appareils de prothèse
et d’orthopédie nécessaires en raison de son infirmité. Et, s’il y a nécessité, l’accidenté
bénéficie d’un traitement spécial en vue de sa rééducation ; le traitement pris en charge peut
comprendre l’admission dans un établissement public ou privé agréé. Et s’il y a nécessité,
l’accidenté bénéficie d’un traitement en vue de sa rééducation fonctionnelle ; le traitement
pris en charge pet comprendre l’admission dans un établissement public ou privé agréé. A ce
titre, la victime a droit :
aux frais de rééducation, si celle-ci n’est pas dispensée dans un établissement ;
aux frais de séjour, si la rééducation a lieu dans un établissement ;
aux indemnités journalières en cas de non-consolidation ou à la fraction d’indemnité
journalière excédant le montant correspondant de la rente si, la consolidation étant
intervenue, la victime est titulaire d’une rente d’incapacité permanente. Au-delà de la date de
consolidation, dès lors et aussi longtemps que l’ état de la victime justifie la continuation du
traitement, le service de prestations lui est maintenu. En cas de rechute, l’organisme de
sécurité sociale qui l’a prend en charge verse les prestations relatives aux soins qu’il y ait ou
non un nouvel arrêt de travail. En tout état de cause, en matière de prestations en nature, il
est fait application, pour les accidents du travail, des nomenclatures réglementaires fixées au
titre de l’assurance maladie. Sur la consolidation des lésions, il fait retenir que :
la date à retenir est celle à laquelle l’état de la victime ayant pris un caractère permanent ou
définitif, n’est plus susceptible de modification sensible, sous réserve de rechute ou de
révision ;
si la victime est atteinte d’une incapacité partielle ou totale, non susceptible d’amélioration,
la consolidation ne peut être prononcée aussi longtemps que l’état de la victime continu à
évoluer ;
la date de consolidation est fixée en fonction de critères exclusivement médicaux.
Additionnellement à ce qui a été précédemment signalé à propos du formalisme déclaratif
applicable en cas d’accident du travail, il y a lieu de retenir les précisions suivantes :
en cas d’accident, l’employeur doit délivrer à la victime ou à ses représentants, une « feuille
d’accident » portant désignation de l’organisme de sécurité sociale chargé du paiement des
prestations : en cas de carence de l’employeur, l’organisme de sécurité sociale est habilité à le
faire ;
il est interdit de mentionner, sur la feuille d’accident, le nom et l’adresse d’un praticien, d’un
pharmacien, d’un auxiliaire médical, d’un laboratoire ou toute structure sanitaire ;
il demeure entendu que la seule délivrance de la feuille d’accident, par l’employeur ou par
l’organisme de sécurité sociale, n’entraîne pas, de plein droit, la prise en charge de
l’indemnisation conformément à la législation en vigueur ;
la feuille d’accident est présentée par la victime ou ses représentants, au praticien, à
l’auxiliaire médical, au laboratoire et à la structure sanitaire à chaque occasion de soin ;
ce document est soumis aux mêmes dispositions que celles applicables à la feuille de
maladie délivrée dans le cadre de l’assurance maladie. Il peut arriver que la victime d’un

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accident du travail connaisse une rechute sous la forme d’une aggravation de la lésion initiale
soit par l’apparition d’une nouvelle lésion alors qu’elle avait été considérée comme guérie ou
encore qu’elle n’avait souffert, jusque là, d’aucune lésion apparente. En pareille éventualité, le
traitement médical et le cas échéant l’incapacité temporaire entraînés par la rechute, sont
pris en charge au titre des accidents du travail, quel que soit le temps écoulé entre la date de
l’accident soit de la dernière guérison soit de la consolidation des lésions, et la date de la
rechute.
El Watan, 26/06/2006

Sécurité sociale
Léger réaménagement du barème des cotisations

Le nouveau texte porte le taux de cotisation au système de sécurité sociale à 34,50%, alors
que jusque-là, il était fixé à 34%, soit une augmentation de 0,50%. Le barème fixant la
répartition du taux de la cotisation de sécurité sociale vient de subir officiellement un léger
réaménagement après la publication dans le dernier Journal officiel du décret exécutif N° 06-
339 du 25 septembre 2006 modifiant le décret N° 94-187 du 6 juillet relatif à la composition
du taux de cotisation de sécurité sociale. Le nouveau texte porte en effet le taux global de
cotisation au système à 34,50%, alors que jusque-là, il était fixé à 34%, soit une augmentation
de 0,50%. Les parts de cotisation des employeurs et des salariés ne subissent aucun
changement. Toutefois, les quotes-parts versées aux différents régimes (sécurité sociale,
retraite, assurance-chômage, accidents de travail et maladies professionnelles et retraite
anticipée) ont été modifiées sans pour autant influer sur le taux global de cotisation.
Le différentiel découlant de l’augmentation du taux de cotisation de 34 à 34,50% sera pris en
charge, d’après le nouveau texte, par le Fonds des œuvres sociales. La quote-part réservée aux
employeurs demeure donc à 25%, alors que celle dévolue aux salariés sera toujours de 9%.
Quant aux aménagements apportés aux taux de cotisation pour les différentes branches, ils
donnent ce qui suit. Pour les employeurs, la part versée pour les retraites sera portée de 9,5 à
10%, soit une augmentation d’un demi-point. En revanche, les parts relatives à l’assurance-
chômage et à la retraite anticipée bénéficient d’une baisse, et elles sont respectivement fixées
à 1 et 0,25%, alors qu’auparavant, elles étaient à 1,25 et 0,50%. Chez les salariés, un demi-
point a été défalqué de la cotisation de retraite anticipée pour être reversé à la part réservée à
la retraite. Les autres parts ne subissent aucun changement. Le nouveau barème, souligne le
texte, entrera en vigueur à compter du premier octobre en cours. Il faut dire que depuis
l'unification des régimes et l'uniformisation des avantages dans le système de sécurité sociale
algérien, le régime de protection sociale algérien comprend 6 branches. Il s’agit des
assurances sociales (qui couvrent la maladie, la maternité, l'invalidité et le décès), la retraite,
les accidents du travail et les maladies professionnelles, les prestations familiales, l'assurance
chômage et, enfin, la retraite anticipée.
Liberté, 07/10/2006

“3 876 installations industrielles à haut risque recensées”


Elles se situent à proximité de concentrations de population au Nord

La chimie, la pétrochimie, les mines et le transport des matières dangereuses sont les
activités les plus susceptibles de causer d’importants dommages sur les hommes, les biens et
l’environnement. Les industries du pétrole et du gaz, les produits pharmaceutiques, les
engrais, les pesticides, les plastiques et la mécanique sont relativement développés en Algérie
et présentent, de ce fait, des risques de fuites accidentelles de produits dangereux. Les
agglomérations des régions Centre (Alger, Béjaïa), Ouest (Arzew), et Est (Annaba, Skikda)
représentent 3 876 installation classées à risques majeurs (IRM), soit 74% du tissu industriel
de cette zone. La superficie de cette zone est estimée à peine 1,7% de la superficie totale et où

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réside la grande majorité de la population. C’est ce qui ressort du séminaire sur la sûreté et la
sécurité industrielle organisé hier à Alger par la Chambre française de commerce et
d’industrie en Algérie (CFCIA). Les IRM engendrent ainsi des conséquences néfastes telles
que des incendies et explosions en milieu industriel et urbain, des émanations de gaz
toxiques et des déversements de produit dangereux. Devant un tel danger, l’évolution de la
prévention des risques professionnels, depuis l’Indépendance, s’est, selon un des
intervenants à cette rencontre, faite progressivement. Ayant hérité de la législation française
en la matière, la prévention était prise en charge dans quelques secteurs seulement. Les
différentes initiatives économiques et le déploiement industriel suivis de réformes et
restructurations dans les organisations jusqu’à l’avènement des nouvelles technologies ont
fait que la prévention soit prise en charge de façon multiforme. Le ministère du Travail, à
travers ses structures et ses institutions, a assuré une couverture évolutive aussi bien en
matière de législation, d’assistance que de communication. Cependant, aujourd’hui,
considérant l’orientation de l’Algérie vers une économie de marché, une reconfiguration de
l’action de prévention a été initiée par le ministère du Travail afin de permettre aux
entreprises, qui ont pris ou doivent prendre en considération de nouveaux paramètres, de
disposer du référentiel nécessaire à leur adaptation. Les enjeux de la prévention des risques
visent en fait à protéger la santé et la sécurité des travailleurs, à créer un emploi de qualité,
répondre aux obligations de la prévention, favoriser le dialogue social et contribuer à la
performance de l’entreprise. L’Algérie a mis en place un dispositif de prévention fondé sur un
ensemble de moyens législatifs, réglementaires et technique. La prévention des risques
professionnels s’exerce au sein de l’entreprise par des organismes publics. “La prévention est
souvent perçue comme une contrainte supplémentaire et une perte de temps. De plus, elle
coûte cher et exige trop de moyens. Le principal obstacle est, cependant, une mauvaise
appréciation des bénéfices liés à la prévention, en termes de réduction des accidents et de
protection de la santé au travail, mais aussi de réduction des coûts”, soulignera un autre
intervenant. Il semble souhaitable, poursuivra-t-il, de sensibiliser non seulement le
personnel, mais aussi les employeurs, aux enjeux de la prévention. Il s’agit ainsi d’investir
dans la prévention car l’entreprise anticipe les changements et réduit, en outre, le nombre et
le coût des accidents de travail et des maladies
Liberté , 13/03/2007

La sûreté et la sécurité industrielle en séminaire


Michel Martin : ''L’homme est la source des incidents industriels ''

Le séminaire organisé par la Chambre française d’industrie et de commerce en Algérie et


réalisé en étroite collaboration avec les ministères de l’Industrie, de l’Aménagement du
territoire, du Travail et des Transports, a vu la participation d’experts algériens et français,
ainsi que des entreprises algériennes de tous les grands secteurs d’activité.
Jean-Paul Roux, directeur de contrôle du groupe français pour les assurances et la
réassurence pour la filière Salama Algérie, a déclaré que la valeur d’affiliation avancée
annuellement par les clients de tous les secteurs dans toutes les agences d’assurance, a atteint
les 500 millions d’euros, soit 46 milliards DA. Dans un autre registre, le directeur du bureau
régional de Norisko, M. Michel Martin, a affirmé que les accidents de travail son dus à 96%,
au facteur humain, contre 4 % au facteur matériel. M. Jean-Pierre Pochon dans son
intervention a présenté une définition de la sûreté, typologie des différents risques sur la
conception de la sûreté et le danger qu’encourt le travailleur.M. Srir, chargé d’études et
d’analyses auprès du ministère de l’Industrie, a longuement parlé du rôle de son département
dans la protection et la préservation de l’environnement. Il a déclaré que le ministère a
préparé une réforme juridique et législative pour la protection de l’environnement et des
dangers dus aux accidents industriels spécifiquement, la loi 04/20 qu’il dit répondre aux
exigences mais qui connaît une défaillance en matières d’application notamment dans le

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registre de l’identification des responsabilités en cas d’accidents dont 90% sont causés par
l’homme. Concernant les cas d’accidents industriels, l’orateur dira que si accident il y a, seul
le wali de la ville concernée, avec les spécialistes requis, sont aptes à s’y pencher. Au sujet des
sociétés étrangères travaillant dans le secteur de la protection et des assurances industrielles,
M.Srir dira que la question des agréments relève de la société Algerak tout comme la
transmission du cahier des charges.
La Dépêche de Kabylie, 13/03/2007

SÉCURITÉ INDUSTRIELLE :
60 installations jugées à haut risque

La sécurité industrielle n’a pas été mise en relief dans le projet de la nouvelle stratégie
industrielle. Il y a une insuffisance en matière de couverture des risques au niveau des
entreprises algériennes. C’est le constat établi hier par les participants au séminaire sur la
«Sûreté et la sécurité industrielle» organisé par la Chambre française de commerce et
d’industrie en Algérie. Pour eux, l’évolution des normes, les exigences de la mise en
conformité des équipements, la gestion des risques ou des situations de crise s’imposent de
plus en plus aux entreprises.Ces dernières ont également à prendre en compte
l’environnement, la protection du consommateur, et plus généralement l’ensemble des
risques, internes et externes, susceptibles d’être engendrés par leur activité. La sécurité et la
sûreté des systèmes industriels concernent, de ce fait, toutes les entreprises (productrices de
biens ou de services, agricoles, industrielles ou commerciales, publiques ou privées) ainsi que
les établissements publics et les collectivités. Les entreprises sont confrontées à différents
risques: incendie, toute forme de dommages, accidents, vol et fraude.Les risques évoluent,
par ailleurs, dans leur manifestation, par leur caractère progressif et flou. Ainsi, dans le cas
de la pollution, on a de plus en plus affaire à une pollution graduelle. Il en va de même pour
le risque de l’amiante dont les dommages corporels ne se déclarent que quinze à vingt ans
après ses effets. Ce qui complique évidemment la tâche des assureurs, pour qui il est très
difficile de cerner l’ampleur des risques. La notion de risque assurable a toujours été liée à la
notion d’aléas. Notre pays, depuis l’accident technique survenu au complexe GNL de Skikda
en 2005, a pris conscience de l’importance de la sécurité industrielle pour élaborer une
politique de maîtrise des risques inhérents au secteur de l’industrie. Mais, actuellement, seul
le secteur des hydrocarbures applique cette politique.D’ailleurs, le ministre de l’Energie et
des Mines a appelé les entreprises activant dans les domaines énergétiques à inscrire la
sécurité industrielle dans leurs priorités. Les risques ne peuvent être minimisés qu’avec la
promotion, la formation et la certification des employés, selon le ministre. Les entreprises
doivent aussi accorder davantage d’attention aux spécifications techniques de leurs
installations en créant une banque de données et développer également les procédures de
gestion. Mais, selon un rapport élaboré par le ministère de l’Environnement et de
l’Aménagement du territoire, plus de 60 installations industrielles en Algérie sont classées à
haut risque. Les experts attendent l’élaboration d’une stratégie industrielle pour prendre au
sérieux ce problème. Malheureusement, et selon le chargé des études et des synthèses au
niveau du ministère de l’Industrie, M.Djamel Si Serir, ce dernier ne met pas en relief le volet
de la sécurité industrielle. «Il se base surtout sur la mise à niveau des entreprises», a-t-il
souligné. Pourtant, le progrès technologique, associé à l’accélération de l’urbanisation autour
des installations industrielles dangereuses, a donné naissance, dès les années 60, à la notion
de la maîtrise du risque industriel.
L'Expression, 13/03/2007

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Sécurité des installations industrielles :


Près de 4000 sites à risque majeur recensés en Algérie

Evalué par les experts à 500 millions d'Euros en 2006, le marché des assurances en Algérie
tous segments confondus, reste peu attractif dans son volet risque industriel et ce malgré les
dangers qu'il présente tant pour les personnes que pour les biens. Les chiffres avancés , hier
par le représentant de la compagnie d'assurance Salama lors des travaux du séminaire sous
le thème " sûreté et sécurité industrielle ", organisé par la Chambre de commerce française
en Algérie, attestent que le retard est criard en matière d'assurance des risques industrielles.
Ainsi la part de l'assurance risque industrielle ne représente que 30% des 500 millions
d'euros. Selon les experts, ce taux reste insuffisant au vu de l'importance de ce volet pour
l'industrie nationale. En revanche, l'assurance automobile s'est adjugée la part du lion avec
45%, conséquence logique du boom qu'a connu le marché de l'automobile ces dernières
années. Les offres de crédits bancaires sont pour beaucoup pour cette situation. Il faut dire
que le faible taux de couverture du risque industriel incombe en partie aux compagnies
d'assurance Celles-ci n'ont pas encore pleinement joué encore leur rôle. Le manque de
professionnalisme reste le point noir notamment lorsqu'il s'agit de la qualité de couverture
des risques. La concurrence a fait que certaines compagnies proposent des taux ne
correspondant pas au capital de l'entreprise. D'où la nécessité d'aller vers un
professionnalisme du métier d'assureur. Le plus grand travail incombe à ce dernier appelé,
selon les experts, à établir au préalable un audit du risque pour offrir un service de qualité.
Ajouté à cela, les lenteurs dans les indemnisations des clients ce qui porte un sérieux coup à
la confiance liant l'assuré à l'assureur. Par ailleurs, les participants au séminaire sur la
sécurité industrielle ont abordé un volet tout aussi important, celui de définir la
responsabilité civile et pénale lorsqu'il y a incendie ou catastrophe. Les gestionnaires des
entreprises se trouvent souvent les premiers à être pointés du doigt. En tout état de cause, la
prévention des risques industriels, se trouve aujourd'hui au centre des débats car il y va de la
survie des entreprises. Le caractère urbanisé et technologique des sociétés ou encore la
complexité des infrastructures ont entraîné des vulnérabilités nouvelles. La raison pour la
quelle les entreprises notamment celles engagées sur le marché international, sont appelées
à repenser leurs plans de sécurité en terme global. Les incendies qu'avait connues l'industrie
pétrolière notamment au niveau du complexe de Skikda sont là pour le rappeler. Des
incendies qui ont donné à réfléchir aux pouvoirs publics afin d'élaborer un plan de sécurité
répondant aux normes internationales.
Le Maghreb, 13/03/2007

Malgré les dangers qu'il présente, le risque industriel ne constitue que


30% du marché des assurances

Pas moins de 3876 installations industrielles à haut risque ont été recensées en Algérie, au
milieu du tissu urbain et sur une surface réduite, selon les estimations du ministère de
l’Environnement et de l’Aménagement du territoire. L’onde de choc provoquée par le
dramatique accident survenu le 19 janvier 2004 au complexe pétrochimique GNL1K, dans la
zone industrielle de Skikda, coûtant la vie à une trentaine de personnes, aura permis de
donner un aperçu quantifiable et bien réel des dangers des installations industrielles pour
l’environnement et la population. Parler aujourd’hui de risques industriels n’est plus perçu
comme une menace irréelle ou réservée par le sort à d’autres pays, mais plutôt comme un
danger qui peut menacer à tout moment les multiples sites industriels qui longent
notamment le littoral et jouxtent les agglomérations. Les mesures de sécurité renforcées
depuis lors dans la plupart des sites pétroliers et gaziers n’auront pas permis de sécuriser
totalement les sites industriels et les installations à haut risque, puisque d’autres accidents
ont eu lieu sur d’autres sites avec des conséquences plus ou moins graves. La question de la

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prise en charge du risque industriel est depuis abordée de façon plus globale et en termes de
stratégie à mettre en place pour sécuriser les sites et de démarche préventive pour agir
systématique en amont. Régulièrement posée et étudiée sous toutes ses formes pour arriver à
établir en Algérie des plans efficaces en matière de prévention et de limiter les conséquences
des accidents, la problématique est prise aussi dans sa dimension mondiale induisant une
comparaison avec les procédés mis en route dans d’autres pays à travers le monde.

Catastrophes à travers le monde


Il faut dire, en effet, que les catastrophes industrielles jalonnent l’histoire récente et la plus
lointaine des pays les plus en vue de la planète. Les risques y sont parfois sous-estimés ou
passés sous silence au profit de la rentabilité. Face aux écologistes et autres défenseurs des
droits de la population riveraine des sites à risque, les industriels souvent soucieux de faire
fructifier leur affaires et maintenir intacte leur production font la sourde oreille et plaident
pour la conformité de leurs installations avec la réglementation alors qu’il suffit parfois d’une
petite faille dans le dispositif, parfois usé par le temps, ou d’une erreur humaine, pour
provoquer une catastrophe. En France par exemple, l’explosion de l’usine AZF de Toulouse
en 2001 qui a fait 30 morts et plus de 2000 blessés a amené le gouvernement à se pencher un
peu plus sur les risques industriels. En septembre 2006, cinq ans après l’explosion, le
ministère français de l’Ecologie et du Développement durable a fait le point sur les
dispositions prises pour réduire le risque industriel en France ou de nombreuses dispositions
réglementaires ont été prises. Les actions à mener au niveau national sont aussi au centre des
préoccupations en Algérie depuis l’explosion de l’usine de Skikda et des incidents de moindre
danger qui ont eu lieu après à Arzew et Hassi Messaoud notamment. En Algérie les acteurs
concernés sont d’autant plus interpellés aujourd’hui pour prendre les décisions et les mesures
nécessaires dans ce domaine, que, selon les estimations du ministère de l’environnement et
de l’aménagement du territoire, pas moins de 3 876 installations industrielles à haut risque
ont été recensées et qu’elles se trouvent au milieu du tissu urbain et sur une surface réduite.
Le risque industriel qu’elles présentent est bien sûr très grand étant donné les procédés de
fabrication et les matières premières utilisées mais surtout du fait de leur localisation sur la
bande côtière au nord du pays et de l’urbanisation très dense de ces zones. Ces données à
maintes fois passées en revue, ont de nouveau été débattues le 12 mars 2007, lors d’un
séminaire sur la sécurité industrielle organisée à Alger par la Chambre française de
commerce et d’industrie en Algérie (CFCIA). Les participants représentant les pouvoirs
publics, les entreprises, et les compagnies d’assurances ont eu à mettre en avant la nécessité
de réaliser des études d’impact et de danger, et à comparer la réglementation dans ce
domaine en Algérie et en France ainsi que les dispositifs mis en place pour la prévention et la
prise en charge des accidents industriels. L’éclairage étranger et la prise en considération des
progrès technologiques qui ont été faits dans ce domaine de par le monde, étant nécessaires
pour redessiner des schémas de sécurité des entreprises et prévoir les investissements et
l’expertise nécessaires.

Agir en amont pour prévenir les catastrophes


Au plan de la réglementation, la loi 04 -20 du 25 décembre 2004, prévoit dans notre pays,
des règles de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes. Elle repose sur
deux axes fondamentaux, d’une part la surveillance des installations à risques majeurs, tant
par l’exploitant que par les autorités publiques locales (walis et APC), et d’autre part sur le
principe de précaution et de prévention par la mise en œuvre des outils de planification et de
gestion environnementale. Des règles qui devraient être assorties de mesures fermes
d’application sur le terrain pour éviter de pâtir à l’avenir des risques d’explosion, d’incendie
et de fuites toxiques que recèlent les unités industrielles situées notamment sur le littoral.
Selon le ministère de l’environnement, la chimie, la pétrochimie, les mines et le transport des
matières dangereuses sont les activités les plus susceptibles de causer d’importants
dommages sur les hommes, les biens et l’environnement. Les industries du pétrole et du gaz,
les produits pharmaceutiques, les engrais, les pesticides, les plastiques et la mécanique sont

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relativement denses en Algérie et présentent, de ce fait, des risques de fuites accidentelles de
produits dangereux. Selon une étude réalisée en 2005 par le ministère de l’Environnement et
de l’Aménagement du territoire, 11 sites industriels à haut risque ont été recensés rien qu’à
Alger, parmi lesquels, la raffinerie de Baraki, le gazoduc alimentant la capitale, et la centrale
électrique de Bab-Ezzouar. Des sites constituent une menace réelle sur la population. Par
ailleurs, sur un échantillon de 60 établissements industriels à haut risque recensé, 43%
présentent un risque d’explosion, 42% un risques d’incendie et 16% des risques toxiques.
Repères :
Un risque industriel majeur est un événement accidentel se produisant sur un site industriel
et entraînant des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations
avoisinantes, les biens et l’environnement.
Au moins 4 000 habitations, soit une population d’au moins 28 000 habitants sont
construites en Algérie sur des gazoducs ou des oléoducs,
L’activité pétrolière et gazière en Algérie présente 80% des risques majeurs (incendies,
explosions et risques toxiques).
Plus de la moitié des unités industrielles en Algérie sont localisées dans la zone côtière. Les
agglomérations des régions du Centre (Alger, Béjaïa), de l’Ouest (Arzew) et de l’Est (Annaba
et Skikda) représentent 3876 installations, soit 74% du tissu industriel de cette zone dont la
superficie représente à peine 1,7% de la superficie totale et où réside la grande majorité de la
population.
El Watan, 20/03/2007

Arzew : un incendie au complexe méthanol fait 7 blessés

Sept personnes ont été blessées, jeudi, dans une explosion survenue au niveau du complexe
de production de Méthanol dans la zone industrielle d’Arzew, à l’est d’Oran. Selon des
témoiganges, l’explosion a été entendue à 20 kilomètres de l’unité et a provoqué une grande
panique parmi les travailleurs. Selon des sources de la Protection civile, l’explosion s’est
produite vers 15h30 au niveau d’un mélangeur à gaz.
Le calorifuge des canalisations et d’autres petites installations avoisinantes ont été
emportées. Heureusement, les grandes installations ont été épargnées. Alertés, les services de
la Protection civile ont procédé au refroidissement des installations. La situation a été
maîtrisée par les intervenants assistés par les équipes du Complexe Méthanol et celles de
l’entreprise de gestion de la Zone industrielle d’Arzew (EGZIA). Notre source ajoute que cette
déflagration, dont l’origine n’a pas encore été déterminée a fait sept blessés. Ces derniers,
dont l’âge varie entre 21 et 31 ans, ont été évacués vers l’hôpital d’El-Mohgoun où ils ont reçu
les soins nécessaires. Parmi les victimes, un a été brûlé au niveau du visage et a été gardé
sous surveillance médicale. Selon les services de la Protection civile, ses brûlures sont du
premier degré. Les autres victimes ont eu des blessures légères et ont quitté l’hôpital après
avoir reçu les soins adéquats. La même source indique que le risque est écarté. Néanmoins,
l’unité a été mise à l’arrêt. Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de l’incident,
précise notre source.
De son côté, la Sonatrach et par le biais d’un communiqué transmis à l’APS, l’incendie, qui
s’est déclaré jeudi après-midi suite à une fuite de gaz au niveau du complexe Méthanol
d’Arzew, a pu être maîtrisé sans faire de victimes ni de dégâts matériels. La déflagration qui a
engendré un incendie sur les câbles électriques a été provoquée suite à une fuite de gaz au
niveau de la tuyauterie. L’accident a provoqué des blessures légères à sept agents en service
qui ont regagné leur domicile après que les soins d’usage leur ont été prodigués au niveau de
l’hôpital.
Un seul agent demeure en observation et son état de santé ne présente aucune inquiétude,
précise le communiqué. Le même communiqué ajoute que l’incendie a été dominé 30
minutes après qu’il se soit déclaré par les équipes de lutte anti-incendie du Complexe

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Méthanol assistées par celles de l’entreprise de gestion de la Zone industrielle d’Arzew
(EGZIA). Les installations du complexe ont été aussitôt sécurisées, affirme le communiqué.
Le Quotidien d'Oran, 10/11/2007

Classée zone à risques majeurs et à délocaliser au prix de 6 milliards de


dollars : sept ans de sursis pour Hassi-Messaoud

Une oasis et un grand pôle de recherche pousseront à 80 kilomètres de Hassi-Mesaoud.


Les grandes lignes du plan de la ville sont déjà esquissées. En effet, le schéma directeur
d’aménagement de l’agglomération a été adopté en Conseil interministériel en juin 2007.La
nouvelle ville sera implantée à 80 kilomètres au nord de Hassi-Messaoud, non loin de la
route qui mène à Touggourt. Elle est conçue pour abriter 80 000 habitants. Une bonne partie
de l’agglomération accueillera le personnel des entreprises du groupe Sonatrach. Les salariés
des compagnies étrangères seront également logés dans cette nouvelle ville. Ce qui veut dire
que les soixante mille habitants que compte actuellement Hassi-Messaoud résideront à partir
de 2015 dans la nouvelle ville. “On estime son coût entre 5 à 6 milliards de dollars”, relève le
DG de l’ENVH, M. Zeriati. L’État a dégagé une enveloppe de 50 milliards de dinars. La
nouvelle ville sera dotée de toutes les commodités. On prévoit notamment un hôpital de 240
lits, quatre centres culturels, un théâtre, un musée, un marché de gros, un grand espace
commercial, deux grands hôtels privés, deux piscines et nombre de terrains de sport. Un pôle
de recherche dans l’amont y sera édifié regroupant en particulier l’institut algérien du pétrole
et le Centre de recherche de Sonatrach (CRD). Une ceinture verte de 300 hectares protègera
la ville des vents chauds. Un lac artificiel poussera au cœur de la ville. Une sorte d’oasis sera
ainsi créée. L’aspect environnemental ne semble pas négligé. Il est prévu beaucoup d’espaces
verts. Une station d’épuration figure également dans la liste des infrastructures
d’accompagnement. En matière de conception, le cachet architectural local épousera le style
moderniste. On a opté pour des constructions en R+2 esthétiques à première vue. On prévoit
aussi une zone logistique, une sorte de zone industrielle à 10 kilomètres au sud de la nouvelle
ville, qui abritera les installations industrielles, de maintenance qui seront transférées de
Hassi-Messaoud ainsi que de nouveaux projets d’investissement, notamment de PME. Cette
agglomération ainsi que cette zone seront desservies par la nouvelle voie ferrée Touggourt-
Hassi-Mesaoud qui reliera ainsi le lieu de travail à la nouvelle ville. Pour la route, le
dédoublement de la voie Touggourt-Hassi-Messaoud est en cours de réalisation. Enfin,
l’équipe de 12 personnes que compte aujourd’hui l’ENVH veut faire contribuer l’expertise
locale à la conception et à la réalisation de ce mégaprojet. En l’occurrence, des enseignants
chercheurs algériens de l’École d’architecture d’Alger (Epau) ainsi que d’universités
algériennes seront sollicités. Le projet pourrait être ainsi un modèle de réhabilitation de
l’urbanisme en Algérie et de mobilisation des compétences locales.
Liberté , 07/02/2008

AVEC LES TRAVAILLEURS DES CHAMPS PÉTROLIERS DE HASSI


MESSAOUD

Perchés sur les derricks, les opérateurs maintiennent vaille que vaille la pression .

Le pétrole ne nous vient pas… du ciel mais des tréfonds d’une terre généreuse qui n’arrête pas
de nous gaver de ses richesses inépuisables par la grâce et la ténacité d’hommes et de femmes
perchés sur ces masses de fer — les derricks — au péril de leur vie.
Il n’ y a pas qu’eux, c’est toute une chaîne qui intervient de la prospection jusqu’ à la mise à la
consommation du pétrole, du gaz, des huiles… Mais ceux-là méritent certainement plus de
reconnaissance pour les conditions difficiles de travail, froid, chaleurs, dépaysement et

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surtout le risque de passer à trépas à la moindre étincelle.
Il y a les foreurs, les techniciens chargés du servicing, assistance aux puits, le snubbing, le
work over… Tout un langage que nous apprendrons au fur et à mesure que nous découvrons
le pari et l’effort d’hommes et de femmes qui feront tout pour que le débit des puits reste
intact.
Nous avons visité les chantiers de forage de l’ENTP, entreprise nationale de travaux aux
puits, leur atelier de maintenance, les chantiers de l’autre entreprise ENSP (Entreprise de
services aux puits) des entreprises du groupe Sonatrach qui servent d’appui à la société mère
mais condamnées à trimer dur pour faire face à «la concurrence des majors», ces firmes
internationales dotées des dernières technologies et bien présentes sur le marché national du
pétrole.Elles sont cinquante sociétés de grand calibre telle Exxon, Halliburton, Anadarko,
Chevron, Schlumberger, BP… à «mener la vie dure» à nos jeunes entreprises et qui les
poussent cependant à «se perfectionner, innover, adopter des comportements agressifs et
concurrentiels». En un mot apprendre à travail selon les normes. Certaines ont fini par créer
avec des alliances, des joints- venture. Aujourd’hui, elles vont jusqu’à tenter la conquête des
marchés extérieurs comme signe de bonne santé.Après une longue discussion sur l’industrie
pétrolière avec les dirigeants de ENSP et les nouveaux services, nous décidons de voir à
l’œuvre, ces techniciens qui se chargent de snubbing. Cette technique nouvelle permet
d’intervenir sur les puits sans interrompre la production puisque le puits ne s’arrête pas
comme dans le work over. C’est une intervention à risque même si c’est toute l’activité qui
l’est. Toutefois la maîtrise des techniques et l’acquisition d’équipements perfectionnés le
permettent. Les opérateurs doivent dégager par exemple le puits de «la montée des
sédiments dont l’importance diffèrent d’une région à une autre». Ils lui donnent une nouvelle
vie, un bain de jouvence.

LE SNUBBING, OU COMMENT INTERVENIR SANS INTERROMPRE LA PRODUCTION

Ils mettent en place des concentriques (des tubes) pour pouvoir injecter du gaz et de l’eau et
ce pour augmenter le débit. Le snubbing (qui veut dire maîtriser la pression qui monte du
fond du puits, la refouler) «a été introduite par l’Américain Baker qui sera récupéré par ENSP
en 1981 après avoir été son partenaire dans une société mixte» nous explique M. Smail
Bendebah, un jeune ingénieur sorti de l’Institut algérien du Pétrole. Avant, on procédait par
«neutralisation de la pression en injectant de la boue qui coûte cher» explique–t-il. Ces
appareils ont l’avantage de faire la snubbing et le work over en même temps. ENSP dispose
trois sur douze». Ici le pétrole est à «plus de 3200 m et la pression a chuté, ce qui demande
des interventions quotidiennes sur les puits, nous rappelle, cet ancien de l’IAP, il faut des
techniques aussi comme le forage horizontal ou oblique» ajoute Hajou, un ancien technicien,
30 ans de forage et qui a été formateur chez Total et au sein des compagnies nationales. Ce
sont ces opérations que nous verrons in situ lors de la visite du HRS 156, un puits situé à plus
de 20 km de la ville de Hassi Messaoud aujourd’hui traité par les techniciens de ENSP . Les
puits ont un nom qui sert à les repérer et suivre leur rythme de production. Le HRS veut dire
«hydraulic short rig strock» par rapport à la longue ou courte course du verrin . Quant au
chiffre 156, c’est la capacité de la charge, résume pour les profanes que nous sommes, le
responsable de la plate-forme. M. Djenadi, superintendant nous explique chaque geste des
opérateurs perchés à une vingtaine de mètres du sol. «La plupart des puits ici sont assistés en
raison de leur faible débit» explique –t-il. L’opération en cours peut aller «jusqu’à deux
semaines» les équipes travaillent en «back to back», un système de quatre semaines pour
être relayées par d’autres. Sonatrach qui est le maître d’œuvre intervient tous les deux à trois
ans pour «éviter la concentration des sédiments» fait-il remarquer. Il faut rappeler que
l’entrée dans le périmètre de sécurité des puits est soumise à des consignes strictes qui vous
sont rappelées dans un long rituel par le responsable HSE (Hygiène et sécurité).Ils appellent
ça dans leur jargon de l’induction. Le comportement, les interdits (portable, briquets) les
signaux et la nature du sinistre (incendie ou fuite de gaz), le lieu d’évacuation sont expliqués
au moindre détail. On ne badine pas avec la sécurité surtout des personnes. L’accident
survenu à Nezla en septembre 2006 avec deux disparus et un mort a ravivé les réflexes de

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prudence. La moindre étincelle est fatale et celle-ci est potentielle «lorsqu’on chatouille un
puits» avertit un directeur de forage. Aujourd’hui l’induction est pratiquée jusque dans les
administrations, loin des champs. Quant aux conditions de travail, l’administration a institué
une formule de bonus qui est une sorte d’intéressement aux résultats et à la compétitivité.
Pour les travailleurs, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes, disent –ils et pour preuve «parmi
les douze appareils, aucun n’est en panne».La main d’œuvre algérienne est l’objet de
«harcèlement» et de convoitise avec des offres alléchantes, raconte un technicien M.
Benlebna. Selon lui, «plusieurs de nos collègues ont été débauchés» et se retrouvent avec les
Américains dans des «zones difficiles telles l’Azerbaïdjan».

LE WORK OVER, «CE SONT LES GRANDS TRAVAUX»

Le work over est l’autre segment que développe l’entreprise des travaux aux puits ENTP.
C’est notre deuxième halte. On fait également le forage. Le work over, par opposition au
snubbing, «ce sont les grands travaux», nous dira M. Chiabi. Les puits nécessitent des
appareils lourds. Les appareils tournent H24 .L’ENTP devra atteindre «un objectif de 54
appareils» contre seulement 43 actuellement. Cela permet de reprendre des puits dont le
début de production remonte à …1958
Nous aurons l’occasion de voir le TP 196, bien gardé comme toujours, après les consignes
HSE évidemment. M. Shina, chef de service travail et restauration des puits nous explique le
déroulement de l’opération. C’est le «Short radius», ou plus exactement forage horizontal que
l’équipe est en train de mener. Le travail doit durer 40 jours environ.La plate-forme que nous
avons escaladée avec beaucoup de peine est glissante, l’huile monte sur le plancher suite au
va-et-vient du vérin. «Les sources d’accidents sont identifiés, donc maîtrisées», nous rassure
le responsable qui supervise le travail de 17 éléments autour du puits. Au milieu, c’est la
surprise pour nous, parmi les hommes en combinaison bleue, une femme en pleine
manœuvre, devant son cockpit. Elle, Bourega Safia, la trentaine, de l’ouest du pays, supervise
la pression, donnant aux opérateurs des instructions. Ami Messaoud, un électricien près de la
retraite est aux anges devant tant de dextérité et une relève assurée. Elle est ingénieur forage
et préfère «ce travail à celui des bureaux», nous dit-elle. Autre destination, 20 km plus loin,
le TP 206, c’est le nouvel appareil de ENTP. Toutes les formalités se ressemblent, badge,
conseils de sécurité, induction et nous passons aux questions. J’avais le vertige et je ne nous
voulais en aucun cas escalader ce mastodonte de fer. Pourtant dans ces nouveaux engins, il y
a plus de commodités tel le monte charge qui vous évite la corvée de la longue ascension sur
une échelle étroite. Pendant que mon collègue ne put se priver de poses aussi pittoresques,
moi j’ai préféré écouter l’enrichissant cours de M. Hamid Touahria, chef de département
forage avec de temps à autres des détails de son staff sur place. Les opérateurs seront relayés
par les Américains qui ont eu le marché du vissage de tubes, habillage qui nécessitent des
outils spéciaux. Pour la pose de ciment, c’est un camion de Halliburton que nous verrons à
l’œuvre …..On saura que l’équipe est à son 54 ème rapport de forage, ce qui veut dire qu’ils ne
sont pas loin de la livraison du puits pour le maître d’œuvre. Sonatrach a opté pour la
supervision aux Américains de Weatherford. Qu’ à cela ne tienne, les techniciens algériens ne
sont pas des novices, ils sont « soumis tous les deux ans au test de la IWCF » (
interwellcontrol Forum) un bureau certificateur international qui a ouvert son bureau à Hassi
Messaoud, nous déclare Abdelkrim Boulassel , Technicien en forage .

LES 24 APPAREILS RESTAURÉS TOUJOURS EN CHANTIER DEPUIS 17 ANS…

Dernière étape de notre chevauchée du désert, l’atelier de maintenance et de fabrication de


l’ENTP. Les ateliers font le revamping (réhabilitation des appareils) et la construction de
certains organes comme les manifold, ces complexes circuits hydrauliques à haute pression
«Il a fallu batailler pour convaincre les responsables» explique M. Bendebri Helmna. «Les 24
appareils que nous avons restaurés sont toujours en chantier depuis 17 ans», dira –t-il,
appelant les responsables à «encourager les travailleurs qui peuvent relever bien des défis».
Les techniciens ont démontré leur compétence «dans les moments difficiles» a-t-il conclu.

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Les ouvriers de ENTP étaient en train de préparer l’assemblage des appareils qui devront
aller en Libye. La maîtrise est à chaque opération démontrée sur le terrain. “Nous avons
proposé de commander par organes ces appareils pour les monter ici”, ce qui coûtera moins
cher et choisir les “marques les plus performantes” pour un assemblage final, nous déclare un
ingénieur, qui cumule 30 ans de métier. On nous rétorque que c’est “l’argument de la rapidité
qui prime”, ajoute, dépité, M. Boulekhel.
El Watan, 23/02/2008

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