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Institut Des Savanes Katholieke Universiteit Leuven

Département Cultures Vivrières Faculté des sciences agronomiques et


01 BP 635 Biologiques Appliquées
Bouaké 01 Division d’Economie Rurale
Côte d’Ivoire Kardinaal Mercierlaan 92
3001 Heverlee
Belgique

SYSTEME DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS


VIVRIERS EN COTE D’IVOIRE
étude pour le maïs (Zea mays) et l’arachide (Arachis hypogaea )

Matty Demont

Janvier 1997

Document de travail N°10


Projet ‘Renforcement des études agro-économiques à l’IDESSA’
IDESSA - K.U.Leuven
TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION 7
1.1 L’introduction 7
1.2 La problématique 7
1.3 Les objectives 8
1.4 La méthodologie 10
1.4.1 La délimitation du champ d’étude 10
1.4.2 Les données quantitatives 10
1.4.3 Les données qualitatives 11
1.4.4 L’insuffisance des données 12

2. LA STRUCTURE 13
2.1 Le niveau national 13
2.1.1 Le rôle de Bouaké dans la distribution des produits vivriers 13
2.1.2 La production, la consommation et les flux importants du maïs et de l’arachide 14
2.1.2.1 Le maïs 14
2.2 Le niveau régional 19
2.2.1 L’organisation du marché du maïs et de l’arachide 19
2.2.1.1 Les différents lieux d’échange 19
2.2.1.2 Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide 21
2.2.1.3 La typologie des opérateurs 24
2.2.2 Les fonctions physiques de la commercialisation 29
2.2.2.1 Le conditionnement et transport 29
2.2.2.2 Le stockage 30
2.3 Les caractéristiques des produits 31
2.3.1 La qualité et la différenciation 31
2.3.2 La facilité de stockage 32
2.3.3 La transformation 32
2.4 L’information 35
2.5 Les conditions d’entrée et de sortie 35
2.5.1 Les réglementations officielles 35
2.5.2 Les réglementations non officielles 36
2.5.3 Les coûts fixes 36
2.5.4 L’infrastructure physique 37
2.5.5 Le crédit et le financement 37
2.5.6 Le risque et l’assurance 39
2.5.7 Le savoir-faire 39
2.5.8 Le manque de monnaie 40
2.5.9 Les barrières à la sortie 41
3

2.6 Les autres caractéristiques structurelles 41


2.6.1 La spécialisation et l’intégration verticale 41
2.6.2 Le degré de la concurrence et de la concentration 43

3. LE COMPORTEMENT 44
3.1 Le processus de formation des prix 44
3.1.1 Au niveau du village 44
3.1.2 Au marché rural 46
3.1.3 Au marché de gros à Bouaké 47
3.1.4 Au marché de détail à Bouaké 47
3.1.5 Chez le fabricant 47
3.1.6 Dans un autre centre de consommation 48
3.2 Les pratiques commerciales 50
3.2.1 Les coopératives et les collusions 50
3.2.2 Les pratiques appliquées dans la concurrence 50
3.2.3 L’arbitrage temporel 50
3.2.4 La discrimination, la malhonnêteté 51
3.3 L’utilisation de poids, de mesures et de qualités standard 51
3.3.1 L’unité de vente 51
3.3.2 Les malhonnêtetés 52

4. LA PERFORMANCE 52
4.1 L’efficacité dans l’allocation des ressources 52
4.1.1 Les coûts 52
4.1.2 Les recettes 55
4.1.3 La rentabilité 55
4.1.4 La dévaluation 56
4.2 La progressivité 57
4.3 L’équité 58
4.4 L’efficacité des prix 58
4.4.1 L’efficacité spatiale 58
4.4.2 L’efficacité temporelle 58

5. ANNEXES 62
4

Liste des figures

Figure 1 : La relation entre la structure, le comportement et la performance d’un marché. ___________ 8


Figure 2 : Le cadre de référence “Structure-Comportement-Performance”._______________________ 9
Figure 3 : La distribution terminale vers la consommation urbaine et régionale. _________________ 13
Figure 4 : L’expédition ou la réexpédition vers des centres de consommation. ___________________ 14
Figure 5 : La production de maïs en Côte d’Ivoire en 1982. _________________________________ 15
Figure 6 : La zone de consommation du maïs. ____________________________________________ 16
Figure 7: Les flux inter-régionaux de maïs. ______________________________________________ 17
Figure 8 : Les zones de production de l’arachide. _________________________________________ 18
Figure 9: Les flux inter-régionaux d’arachide. ________________________________ ___________ 19
Figure 10 : Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide au niveau rural à Dikodougou. 22
Figure 11 : Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide au niveau urbain. ___________ 23
Figure 12: Les transformations du maïs avec leurs coefficients._______________________________ 33
Figure 13 : Les transformations de l’arachide avec leurs coefficients. __________________________ 34
Figure 14: Les flux de l’information du prix de vente. ________________________________ ______ 35
Figure 15 : La présentation graphique pour le degré de spécialisation. ________________________ 41
Figure 16 : Structure des prix du maïs et de l’arachide. ____________________________________ 49
Figure 17 : Les prix du maïs et de l’arachide pendant les années 1993 et 1994 à Bouaké. __________ 59

Liste des tableaux

Tableau 1 : Les régions d’approvisionnement du maïs pour les grossistes de Bouaké.______________ 16


Tableau 2 : La fourchette des coûts par kg subis par un grossiste moyen en commercialisant le maïs et
l’arachide (en FCFA).________________________________ ____________________ 53
Tableau 3 : La fourchette des coûts par kg subis p ar un homme détaillant à Bouaké en commercialisant le
maïs et l’arachide (en FCFA). ______________________________________________ 54
Tableau 4 : La fourchette des coûts par kg subis par une femme détaillante à Korhogo en commercialisant
le maïs et l’arachide (en FCFA). ____________________________________________ 54
Tableau 5 : La fourchette des coûts par kg subis par une femme détaillante de farine de maïs ou de la pâte
d’arachide (en FCFA). ___________________________________________________ 55
Tableau 6 : La fourchette des rapports reçus par les commerçants (en FCFA). ___________________ 56
Tableau 7 : La comparaison de l’importance du coût de transport par rapport au prix de vente pour le
maïs et l’arachide entre Korhogo et Bouaké (en FCFA).__________________________ 57
5

Système de Commercialisation des produits


vivriers en Côte d'Ivoire : étude pour le maïs
(Zea mays) et l’arachide (Arachis hypogaes)1
Matty Demont

Avant propos
Ce document est fondé sur des enquêtes structurées et des interviews non structurées menées
pendant la période du 2 août au 27 novembre 1996 sur le marché central de Bouaké, de
Korhogo et de Sakassou, les marchés locaux de Bouaké et le marché rural de Dikodougou. Il
constitue la suite de la thèse de Zeger Jespers qui a fait le même travail pour l’igname, le manioc
et la banane plantain, ces études visent à analyser et décrire le système de commercialisation du
maïs et de l’arachide .

L’auteur voudrait remercier quelques personnes ou institutions qui ont contribué de façon
significative à l’accomplissement de ce document et finalement à la réalisation de la thèse.

Au niveau des institutions, nous voudrions remercier le VLIR et le K.U. Leuven pour le
financement du séjour, l’IDESSA (Institut Des Savanes), l’OCPV (Office d’aide à la
Commercialisation des Produits Vivriers) pour la disponibilité de ses données des prix, CIRES
(Centre Ivorien de Recherche Economique et Sociale), le CIDT (Compagnie Ivoirienne pour le
développement des textiles) et les usines FACI, IVOGRAIN, SEMAO, AVYCI, NESTLE et
CHOCODI.

Je voudrais tout d’abord remercier le professeur Tollens pour avoir offert cette opportunité,
notamment l’expérience d’une thèse dans un pays en voie de développement. Particulièrement
nous voulons exprimer notre gratitude à l’Ingénieur Johan Stessens et son épouse Veerle pour
l’accueil et l’accompagnement professionnel. Nous adressons ensuite nos remerciements aux
chercheurs de l’IDESSA, notamment Doumbia Sékou, Attey Koffi et Adou, pour l’information
technique. Les études auraient été impossibles sans l’aide de nos interlocuteurs Aledji Alain,
Pokpa Josephine, Sanogo Sie Issa, Seydou Soro, Douosson Désiré, Bidi Gnobo Robert et nos
enquêteurs Laurent, Prosper, Bertrand, Serge, Sabou, Emmanuel, Nancy, Cesar, Cyril et Boua
à qui nous devons de la gratitude.

1
Ce document de travail est écrit dans le cadre du projet : “ Renforcement des études agro-économiques à
l’IDESSA ”. Le projet est dirigé par le Prof. Eric Tollens de la K.U.Leuven, Leuven, Belgique et par le Dr.
Doumbia Sékou, chef du Département des Cultures Vivrières à l’IDESSA, Bouaké, Côte d’Ivoire. Le projet
est soutenu financièrement par l’A.G.C.D. (coopération belge).
6

Evidemment, ce document n’existerait pas sans l’information fournie par les commerçants de
Bouaké, Korhogo et Dikodougou et les producteurs de Sakassou et Dikodougou. Nous
remercions tous ces gens pour leur coopération.

Nous n’oublions pas enfin messieurs Kouadio Valentin, Benie Edmond et Eugène Koffi
respectivement pour l’accueil à Sakassou, Daloa et Bouaké.
7

1. Introduction

1.1 L’introduction
Le maïs, cinquième production vivrière de la Côte d’Ivoire par le tonnage après l’igname, le
manioc, la banane plantain et le riz, a connu au cours des vingt dernières années, un
développement considérable de son marché avec l’urbanisation et surtout l’installation d’une
industrie de l’alimentation animale (selon toute vraisemblance, le plus fort développement parmi
ces cinq produits vivriers de base). L’offre locale a pleinement répondu aux sollicitations de la
demande. Cet ajustement du marché a été accompli sans action significative des pouvoirs
publics sur la production ou la distribution. Apparemment, l’approvisionnement d’une industrie
en pleine croissance peut être assuré par des structures “traditionnelles” (i.e. à faible niveau de
capital) : exploitations paysannes et entreprises commerciales familiales ou individuelles
(Fusillier, 1991).

L’arachide , sixième production vivrière, est une importante ressource en corps gras alimentaire
comme les fruits de palme et l’huile artisanale en région forestière. Les besoins d’huile raffinée
attiraient l’attention de la CIDT car en raison du coût de l’huile d’arachide, cette dernière ne
pourrait être vendue que dans le cadre des huiles de tables de haut de gamme. Plusieurs
évaluations de la consommation d’huile raffinée ont été faites par les usines Trituraf, BETPA,
Blohorn et la Cellule Agro-industrielle de la DGAI. Ainsi, a-t-on prévu que le marché d’huiles
serait déficitaire à partir de la fin des années 1990, en raison de la chute de la production du
palmier à l’huile d’une part et de l’augmentation de la consommation d’autre part.

Ces analyses ont montré l’importance d’investissements dans ce secteur palmier à l’huile ou
d’autres oléagineux dont les arachides.

1.2 La problématique
Dans beaucoup de paysans dans les pays en voie de développement ne sont pas encouragés à
augmenter leur production. Beaucoup d’efforts ont été faits pour augmenter la production mais
la commercialisation a été négligée. Le coût de cette commercialisation apparaît trop élevé à
cause de plusieurs déficiences (Banque Mondiale, 1986) :

n les pertes non négligeables qui sont aggravées par un système de commercialisation peu
rémunérateur pour la qualité ;

n l’atomisation de l’offre qui renchérit substantiellement les coûts de collecte ;

n la faible productivité des opérateurs de collecte ;

n les coûts de transports très élevés sur les transports de collecte ;

n l’existence de contrôles routiers abusifs ;


8

n le petit nombre de grossistes terminaux qui monopolisent le marché terminal ;

n la mauvaise connaissance par les producteurs des prix sur les marchés terminaux, due à la
mauvaise transmission de l’information, malgré l’existence d’une structure officielle de
diffusion de l’information, notamment l’OCPV.

Afin d’établir des programmes effectifs pour améliorer la performance économique des
marchés, les pays en voie de développement ont besoin d’analyses économiques complètes et
profondes de ce secteur. Le système utilisé dans ce document de travail est fondé sur la théorie
“Structure-Comportement-Performance” qui a été décrite par Bain (1968), Pritchard (1969) et
Scherer (1980) (figure 1).

structure comportement performance

Figure 1 : La relation entre la structure, le comportement et la performance d’un


marché.
(source : Tollens, 1995)

Selon ce modèle, les données physiques, économiques, légales et sociales sont généralement
considérées comme des conditions de base. Il trouve que la structure d’un marché et, en
particulier le degré de concurrence qu’on y trouve, détermine le comportement du marché, et
que la structure et le comportement pris ensemble déterminent à leur tour les performances.
Des critères sont définis pour chacun de ces éléments. Plus la situation satisfait aux critères, plus
le marché est performant. Figure 2 montre le cadre de référence qui a été utilisé pour dresser
les enquêtes, les interviews et finalement le texte.

Une défaillance au niveau de la structure ou du comportement peut causer une performance


déficiente ce qui cause à son tour un coût excessif de la commercialisation. Pour améliorer cette
situation, il faut diminuer ce coût en redressant les éléments déficients du système de
commercialisation.

1.3 Les objectives


Quatre objectifs sont poursuivis dans ce travail à savoir :

n identifier tous les acteurs qui opèrent dans la commercialisation du maïs et de l’arachide ;

n examiner tous les critères évoqués par la théorie “Structure-Comportement-Performance” ;


9

n vérifier le caractère concurrentiel de la structure des principaux marchés de maïs et de


l’arachide à Bouake et à Korhogo ;

n expliquer le processus de fixation des prix du maïs et de l’arachide sur les différents types de
marchés examinés.

Quatre objectifs ne sont pas encore inclus, mais feront partie de la thèse finale :

n vérifier la stabilité saisonnière des marges brutes de la commercialisation ;

n vérifier s’il y a une variation temporelle dans l’efficacité de la formation des prix sur le plan
spatial ;

n tester l’intégration des principaux marchés du maïs et de l’arachide en Côte d’Ivoire ;

n évaluer le système à base des critères postulés par la théorie “Structure-Comportement-


Performance” et donner des recommandations.

coordination verticale

structure comportement performance

compétition effective

n nombre et taille des entreprises n termes de l’échange n efficacité des prix (qualité,
n conditions d’entrée et de sortie n formation des prix transparence)
n degré de concurrence et de n absence de collusion et de n efficacité dans l’allocation des
concentration discrimination ressources (efficience technique
n caractéristiques du produit n pratiques commerciales et opérationnelle, quantité,
(qualité, durabilité, n transparence des prix et des qualité, localisation et timing)
différenciation) conditions de commercialisation n équité (impact sur les plus
n économie d’échelle n utilisation de poids, de mesures et démunis, bénéfices en rapport
n spécialisation, diversification de qualités standard avec le risque encouru,
n degré d’intégration verticale n arrangements exclusifs, l’efficacité et l’investissement)
n crédit et financement coercition, exclusion, n progrès (amélioration de la
n risque (produit et prix) - malhonnêteté qualité, choix des produits,
assurance n l’incertitude chez les nouveaux produits, salubrité,
n système d’information commerçants s’ils vont suivre des hygiène, innovation)
n cadre légal initiatives des prix

Figure 2 : Le cadre de référence “Structure -Comportement-Performance”.


(source : Tollens, 1995)
10

1.4 La méthodologie

1.4.1 La délimitation du champ d’étude


L’étude s’étend sur six dimensions :

n les produits retenus : il s’agit du maïs (Zea mays) et de l’arachide (Arachis hypogaea) en
tant que matière primaire ; tous les produits dérivés faisant l’objet d’une demande finale
(pour le maïs : farine, épis frais, épis grillés, épis bouillis, grains pour les aliments du bétail et
de la volaille, gritz pour la brasserie ; pour l’arachide : arachide fraîche en coque, arachide
brûlée en coque, arachide fraîche sans coque, arachide brûlée sans coque, cacahuètes, pâte
d’arachide, huile d’arachide) sont ainsi concernés ;

n la hauteur de la filière : les opérations de production, collecte, commerce de gros et de


détail sont considérés. L’analyse des fonctions de transport et de transformation est peu
développée dans la mesure où il s’agit de services réalisés par des agents n’entrant pas en
possession du produit. Par contre, la consommation humaine et l’utilisation par l’industrie
de l’alimentation animale sont prises en compte ainsi que l’action de l’Etat dans les domaines
de l’appui aux opérateurs et de la régulation du marché ;

n la largeur de la filière : elle concerne les différents types de structures dans une filière
(structures artisanales/industrielles). Au niveau de la production, l’étude se concentre sur les
structures paysannes dépourvues de capital ; au niveau de la distribution, les petites
entreprises familiales ou individuelles sont pratiquement les seules à intervenir ;

n l’épaisseur de la filière : il s’agit de prendre en compte les diverses activités (ou produits
traités) des opérateurs dans la mesure où leur comportement sur la filière maïs et la filière
arachide procède évidemment d’une logique globale.

n le cadre géographique : quoique les régions dans lesquelles se sont déroulées les
enquêtes se bornent à Bouaké, Korhogo, Dikodougou et Sakassou, les données
bibliographiques ont aidés à compléter le modèle obtenu au niveau national ;

le cadre temporel : les observateurs des enquêtes, c’est -à-dire la période du 2 Août au
27 Novembre 1996, sont comparés dans le temps avec les données de l’OCPV.

1.4.2 Les données quantitatives


L’analyse des prix qui fera partie de la thèse finale vise à juger le marché quant à sa
performance au niveau du maïs et de l’arachide . Les données nécessaires sont mises à notre
disposition par l’O.C.P.V..

Trois fois par semaine, l’O.C.P.V. envoie des enquêteurs au marché. Pour un certain fichier de
produits, ils collectent les prix du jour par kilogramme pour le marché de gros et le marché de
détail. Les produits comme l’igname, le manioc, la banane plantain, etc. ne se vendent pas par
11

kg à cause de leur forme et leurs dimensions. Par conséquent, ces produits sont vendus par
U.M.L. (unité de mesure locale), comme le “tas”, la “cuvette”, la “regime” (banane), etc. Les
variations du prix se situent plutôt au niveau des dimensions de l’U.M.L. Avec un peson à
ressort portatif, trois mesures de l’U.M.L. sont faites. Pour obtenir le “prix du jour”, on divise le
prix par U.M.L. par la moyenne des trois mesures. Pour le maïs et l’arachide, puisque tous les
grossistes et certains détaillants utilisent une balance ou une bascule, ces calculs ne sont pas
toujours nécessaires.

D’après les trois résumés journaliers, un résumé hebdomadaire est fait. Puisque ce résumé
contient déjà des informations concernant des évolutions conjoncturelles possibles, il est aussi
appelé “résumé conjoncture”. Les quatre résumés hebdomadaires sont rassemblés dans un
résumé mensuel qui permet de calculer le prix mensuel.

1.4.3 Les données qualitatives


Les données qualitatives ont été obtenues par des interviews et des enquêtes. Elles ont été
précédées d’une revue de la littérature qui visait à rassembler tous les critères nécessaires pour
l’étude de la commercialisation des produits vivriers. Outre des informations utiles, cette revue a
également rapporté une méthode pratique pour la recherche.

Puisque ce document a été conçu selon la théorie “Structure-Comportement-Performance”, ce


cadre de référence a aussi été utilisé en dressant les fiches des enquêtes. Cette manière de
travailler a permis d’examiner tous les facteurs possibles qui influent sur le fonctionnement d’un
système de commercialisation.

Le 9 septembre 1996, l’enquête a été testée chez les grossistes. Ce “pré-test” visait à éliminer
des questions imprécises ou confuses. A ces questions se sont substituées d’autres plus
concises et concrètes. Cette enquête a été menée depuis le 13 septembre. Puisqu’il apparaît
difficile de retarder des commerçants pendant plus de 15 minutes, elle a été divisée en trois
parties égales. Ceci nous a permis d’obtenir des informations détaillées sans emprunter trop le
temps du commerçant.

Après un jour de travail sur le marché, l’enquête a été contrôlée pour des réponses malles ou
incomplètement répondues. Les questions concernées ont été répétées dans la deuxième
session. De cette manière, l’enquête a été adaptée continuellement.

L’enquête définitive a été utilisée pour dresser une enquête pour les détaillant(e)s et les
producteurs. Après que toutes les enquêtes structurées sur le marché de Bouaké furent menées,
les données ont été rassemblées et groupées dans le cadre de référence.

Les données manquantes ont été collectées par des interviews non-structurées chez certains
commerçants. Les enquêtes au niveau des producteurs visaient à examiner la relation entre les
producteurs et les grossistes ou les collecteurs. Pour l’arachide, la région de Sakassou a été
choisie, parce que cette région était celle qui disposait de la meilleure qualité. Les mêmes
12

enquêtes ont été menées à Dikodougou pour le maïs et l’arachide. Ensuite, les usines FACI,
IVOGRAIN, NESTLE, ALCI, AVYCI, SEMAO et CHOCODI ont été interviewées pour
étudier la relation entre les usines et les commerçants puisqu’il s’agit des plus grands acheteurs,
surtout pour le maïs.

Puis, la procédure complète a été répétée sur le marché central de Korhogo et le marché rural
de Dikodougou pour examiner le lien entre Dikodougou, Korhogo et Bouaké. Puisque la région
de Daloa (dans le Centre-Ouest) se distingue nettement des autres régions, en livrant environ la
moitié de sa production à l’extérieur (section 2.2.2) il était intéressant d’y examiner le marché
de gros.

Finalement, une enquête chez les consommateurs a été distribuée dans les plus grandes villes de
Côte d’Ivoire, notamment Abidjan, Bouaké, Korhogo (et Dikodougou), Daloa et Man. Cette
enquête vise à découvrir la préférence en ce qui concerne la consommation du maïs et de
l’arachide entre les régions d’une part et les différentes ethnies d’autre part.

1.4.4 L’insuffisance des données


Malgré le fait que les données quantitatives sont obtenues d’une manière conséquente, elles
peuvent contenir des imprécisions. Il y a des données manquantes au niveau des données
hebdomadaires ou journalières. Ce qui empêche l’analyse à ce niveau. Enfin, il s’agit des
données mensuelles qui sont moins préférables.

L’obtention des données qualitatives était empêchée par plusieurs facteurs. D’abord, il y avait
une certaine méfiance chez les commerçants, surtout à Bouaké où la construction du marché de
gros a été accompagnée par plusieurs enquêtes auprès des commerçants.

Plusieurs facteurs expliquent la réticence particulière des commerçants à révéler des informations
sur leur activité. D’une part, certains agents exercent leur commerce en marge de la légalité,
c’est-à-dire qu’ils ne sont pas inscrits au registre de commerce et échappent à la fiscalité (faisant
ainsi partie du secteur informel). Généralement dotés en plus, du statut d’étranger, on
comprend aisément leur crainte à l’égard de toute enquête.

D’autre part, l’information constitue dans le milieu commercial une véritable ressource (au même
titre que le capital), d’autant plus rare que les commerçants sont généralement dépourvus de
moyens de communication modernes tels que le téléphone. Fusillier (1991) signale qu’une
mainmise sur certaines informations peut être à l’origine de rentes de situation. L’information
détenue par les commerçants est donc, de façon logique, difficilement cédée sans contrepartie.
Au mieux, elle est soigneusement filtrée afin de ne pas diffuser des éléments dont pourrait
profiter la concurrence ou qui pourraient révéler des pratiques commerciales considérées
comme déloyales.
13

2. La structure

2.1 Le niveau national

2.1.1 Le rôle de Bouaké dans la distri bution des produits vivriers


La région de Bouaké est située quasiment au centre de la République de Côte d’Ivoire sur le
principal axe routier Nord-Sud. Cet axe relie Abidjan à Ferkessedougou et se prolonge vers le
Mali et le Burkina-Faso. Il constitue, en cela, le point de passage quasi obligé pour les produits
du Sud destinés au Nord et les produits du Nord destinés au Sud.

Par ailleurs, la région de Bouaké est aussi reliée par des réseaux routiers goudronnés aux
grandes régions de production de l’Est et de l’Ouest.

Cette position stratégique confère à Bouaké un rôle de premier plan comme centre logistique de
groupage, d’expédition et d’exportation. En matière de distribution vivrière, on peut distinguer
cinq types d’activité. Les trois premiers concernent la distribution terminale vers la
consommation urbaine et régionale (figure 3) :

1. Eclatement régional des arrivages groupés de la zone sud (banane, riz importé, grains
palmiste) ;

2. Eclatement régional des arrivages groupés de la zone nord ( le sorgho, le maïs,


l’arachide, l’oignon) ;

3. Drainage et redistribution régionale de la production locale (légumes, maïs, manioc,


igname).

Figure 3 : La distribution terminale vers la consommation urbaine et régionale.


(source : OCPV, 1990)

Les deux derniers concernent l’expédition ou la réexpédition vers des centres de consommation
éloignés (figure 4) :
14

4. Groupage et expédition de produits vers les zones sud (ignames, fruits, maïs) ;

5. Groupage et expédition de produits vers les zones nord (cola).

Figure 4 : L’expédition ou la réexpédition vers des centres de consommation.


(source : OCPV, 1990)

Pour le maïs, le marché de Bouaké joue un rôle de centre de groupage et d’expédition de la


production proche (O.C.P.V., 1990). La comparaison de la production départementale
(diminuée de l’autoconsommation rurale), notamment 25.000 tonnes par an, avec le tonnage
commercialisé sur le marché de gros de Bouaké (13.400 tonnes par an), on peut conclure que
l’origine du maïs est en majeure partie régionale.

Il en va autrement pour l’arachide (de 5.000 à 10.500 tonnes par an), pour lequel le marché
est donc un centre de répartition et parfois de réexpédition de productions extérieures.

2.1.2 La production, la consommation et les flux importants du maïs et de l’arachide

2.1.2.1 Le maïs
Figure 5 nous montre les grandes zones de production pour le maïs. Les dimensions des
cercles représentent l’importance en termes de quantités produites. L’étude SCET AGRI
(1982) parle de six zones qui contribuent à la production. La classification par ordre
d’importance est la suivante :

n le Nord : c’est la zone de production et de consommation la plus importante. Par


conséquent, on a constaté une autoconsommation de 89 %. La commercialisation est moins
importante (4 % hors région et 7 % dans la région) ;

n le Centre-Ouest : cette zone est spécialisée dans la commercialisation hors région (49 %).
La commercialisation dans la région (7 %) et l’autoconsommation (44 %) sont moins
importantes ;
15

n le Centre : l’ autoconsommation est de 80 %, la commercialisation hors région est de 9 %


et la commercialisation dans la région est de 10 % ;

n le Sud-Est : avec une autoconsommation de 77 %, une commercialisation hors région de 15


% et une commercialisation dans la région de 9 % ;

n le Centre-Nord : l’ autoconsommation est de 84 %, la commercialisation hors région est de


10 % et la commercialisation dans la région est de 6 % ;

n le Sud-Ouest : cette zone produit le maïs seulement pour l’autoconsommation (94 %) et la


commercialisation dans la région (6 %).

Les zones destinées à une commercialisation intra-régionale ne présentent pas de grandes


différences d’une région à l’autre. Au niveau de la commercialisation extra-régionale, le
Centre-Ouest se distingue nettement des autres régions, en exportant la moitié de sa
production. Il apparaît ainsi comme la seule région fortement excédentaire en maïs.

Figure 5 : La production de maïs en Côte d’Ivoire en 1982.


(source : Etude SCET AGRI, 1982)
16

Figure 6 montre que la zone du Nord est la plus importante en ce qui concerne la
consommation du maïs. La zone de Korhogo est la zone principale, alors que la zone de
Odienne, Touba, Seguela, Katiola et Dabakala sont les zones secondaires (O.C.P.V., 1990).
Pour l’approvisionnement du marché central de Bouaké, les enquêtes révèlent les villes suivantes
tableau 1 (avec le pourcentage de grossistes qui ont déclaré de s’y approvisionner).

Tableau 1 : Les régions d’approvisionnement du maïs pour les grossistes de Bouaké.


ville pourcentage ville pourcentage

Daloa 79 % Sinfra 29 %
Korhogo 36 % Katiola 21 %
Bouaké 29 % Dianra 21%
M’Bahiakro 29 % Yamoussoukro 14 %
(source : propres enquêtes)

Figure 6 : La zone de consommation du maïs.


(source : OCPV, 1990)

Les régions de Ferkessedougou, Dabakala, Sakassou, Bouaflé, Daokro, Bono, Diabo, Brobo
et Bondoukou n’ont été mentionnées que par une minorité (7 %).
17

Le marché de Bouaké, étant une base de réexpédition, est un fournisseur du maïs pour les villes
suivantes : Abidjan (71 %), Bouaké (43 %), San-Pedro (14 %), Diabo (14 %),
Yamoussoukro (14 %), Aboisso (7 %), Gagnoa (7 %), Agboville (7 %) et même pour des
pays voisins comme le Mali (14 %) et le Burkina Faso (14 %).

Le marché central de Korhogo est surtout approvisionné par toute la région aux alentours de
Korhogo (Dikodougou, Dianra, Nionfoin, Boundiali, M’Bengue, Nielle, Diawala, Tengrela, …).
Il joue le rôle de fournisseur pour les villes Abidjan (36 %), Bouaké (36 %) et Korhogo (14 %)
et même le Mali (36 %). Les flux les plus importants sont envisagés dans la figure 7. Figure 8
l’importance des régions en ce qui concerne la quantité produite d’arachide en 1984 (CIDT,
1987).

Les régions sont classées par ordre d’importance décroissante selon la quantité produite :
Korhogo, Bouaké, Boundiali, Katiola, Séguéla, Dabakala.

Figure 7: Les flux inter-régionaux de maïs.


(source : Fusillier, 1991 et propres enquêtes)

Selon la CIDT, les villes comme Boundiali, Korhogo, Odienné, Ferkessedougou, Katiola,
Dabakala, Bouna et Séguéla seront spécialisées dans le commerce local et l’autoconsommation
18

parce qu’ici se trouveraient aussi les centres de consommation par excellence. Au contraire, les
villes comme Man, Daloa, Bouaké, Gagnoa et Abidjan seront plutôt spécialisées dans le
commerce à longue distance que l’on rencontre dans l’approvisionnement des centres de
consommation assez éloignés des zones de production. Dans ce cas, la production de l’arrière-
pays immédiat du centre de consommation est soit nulle soit trop faible comparée à la demande
de la ville (CIDT, 1987).

Les régions d’approvisionnement du marché central de Bouaké, sont les suivantes : Sakassou
(50 %), Korhogo (50 %), Katiola (36 %), Dabakala (36 %), Mali (29 %), Dianra (21 %),
Bouaké (14 %), Daokro (7 %), Marabadiassa (7 %) et Burkina Faso (7 %). L’arachide est
surtout expédiée vers les régions d’Abidjan (43 %), Bouaké (43 %), Man (21 %), Mali (21 %),
Daloa (21 %), Diabo (14 %), Gagnoa (7 %), Soubré (7 %), Danané (7 %), Yamoussoukro (7
%), Burkina Faso (7 %), Agboville (7 %) et San Pedro (7 %).

Figure 8 : Les zones de production de l’arachide.


(source : CIDT,1987)

Comme c’était le cas du maïs, le marché central de Korhogo est surtout approvisionné par sa
propre région (Dikodougou, Dianra, Niofoin, Boundiali, Niéllé, Diawala, Tengréla, Sirasso, …).
19

Il joue le rôle de fournisseur pour les villes d’Abidjan (43 %), Bouaké (36 %), Daloa (21 %)
(50 %).

Les flux les plus importants sont envisagés dans la figure 9.

Figure 9: Les flux inter-régionaux d’arachide.


(source : CIDT, 1987 et propres enquêtes)

Selon le CIDT, l’approvisionnement d’Abidjan est effectué par les villes suivantes (rangées par
ordre d’importance décroissante) (CIDT, 1987) : Boundiali, Korhogo, Ferkessedougou,
Katiola, Dabakala, Bouaké, Bondoukou, Odienné.

2.2 Le niveau régional

2.2.1 L’organisation du marché du maïs et de l’arachide

2.2.1.1 Les différents lieux d’échange


Les différents lieux d’échange au cours de la chaîne de commercialisation sont étudiés. Le
processus de formation des prix sur chaque lieu d’échange sera discuté dans la section 3.1.
20

La vente au champ est une forme de vente du produit en végétation, i.e. non récolté. Quoique
nous n’ayons trouvé personne qui ait déclaré vendre de cette manière, cette forme de vente
n’apparaît que de façon marginale pour le maïs (Fusillier, 1991). Il est très probable que la
transaction soit en défaveur du paysan qui n’y a recours qu’en cas de recherche vaine d’autres
sources de crédits financiers pour résoudre des problèmes urgents (Dissou, 1991).
Evidemment, cette situation de faiblesse n’est pas à l’avantage du paysan au niveau de la
détermination du prix (section 3.1.1). Si le paysan a été en position de faiblesse dans la
négociation du prix, l’acheteur assume néanmoins certains risques, lors de l’acquisition du maïs
sous cette forme, notamment ceux liés au rendement connu avec peu de précision et dépendant
de la pluviométrie et ceux liés au vol par les habitants du village. Ces deux formes de risque
dissuadent la plupart des commerçants que nous avons interrogés de procéder à ce type de
transaction.

La vente à domicile ou la “vente bord champ” apparaît une forme de vente fréquemment
pratiquée par les paysans. La partie de la récolte destinée à la vente échangée par ce canal
n’est pas connue de façon précise. Ce pourcentage peut différer selon le moment et selon le
producteur en fonction des motifs suivants :

n manque de moyens de transport pour acheminer le produit au marché ;

n manque de moyens financiers pour préfinancer le transport de la marchandise sur place du


marché le plus proche ;

n besoin urgent de liquidités ;

n contrat de livraison du maïs à un collecteur ;

n quantité destinée à la vente est très faible et ne justifie pas un déplacement vers le marché.

L’achat à domicile se fait par des collecteurs, des grossistes et même par des détaillant(e)s qui
sillonnent systématiquement les villages à la recherche des céréales et d’autres produits vivriers.
Pour les grossistes qui ont des contrats de livraison (avec des usines par exemple), cette forme
d’achat devient très importante en période de soudure, où le maïs devient rare sur le marché.

Si le producteur n’a pas les moyens pour transporter le produit jusqu’au bord d’une route, il lui
faut trouver un commerçant pour le faire ce qui le met dans une position de faiblesse dans la
négociation du prix. Pour éviter ceci, beaucoup de paysan(ne)s se regroupent pendant un jour
convenu avec les grossistes pour former un marché temporel. En fait ce n’est qu’une place où
la transaction entre le grossiste et le paysan a lieu. De cette façon, chaque village peut avoir son
propre marché temporel.

Une autre manière pour éviter cette position de faiblesse, c’est le stockage sur une place
centrale de collecte. Les paysans envoient leurs produits eux-mêmes à un dépôt qui se trouve
près d’une route ou sur une place qui est accessible pour le transporteur. Malgré le prix plus
21

bas obtenu (voir section 3.1.1), un paysan peut avoir deux raisons pour faire les efforts d’y
envoyer ses produits (Jespers, 1995) :

n une quantité et/ou qualité trop faible ne justifiant pas le déplacement d’un collecteur vers le
champ, surtout quand l’accessibilité est difficile ;

n puisqu’on ne doit pas attendre un collecteur, c’est une manière pour satisfaire un besoin
urgent de liquidités plus rapidement ;

La vente en cours de route est la dernière possibilité pour le paysan. Le paysan étale le
produit au bord de la route pour le sécher et pour l’exhiber en même temps. Puisque aucun
grossiste n’a déclaré d’acheter en cours de route, cette activité apparaît marginale et seulement
appliquée par des consommateurs et des collectrices-détaillantes.

Les agriculteurs et acheteurs se regroupent chaque semaine sur le marché rural. Cette place
est beaucoup fréquentée par les grossistes de la ville la plus proche, les collecteurs et les
collectrices-détaillantes.

Le marché local d’une ville est le marché qui s’adresse presque exclusivement aux
consommateurs. Outre un marché central, chaque ville a plusieurs marchés locaux dispersés
dans la ville. En fait, c’est un regroupement non structuré de vendeurs qui vendent surtout des
produits destinés à la consommation directe. Dans la plupart des cas le produit est transformé
pour faciliter la consommation. La majorité des acteurs sont des micro-détaillantes avec un petit
nombre de détaillantes qui seront décrites plus tard.

Finalement, le marché central d’une ville est le lieu d’échange le plus important, non seulement
par le nombre d’acheteurs et de vendeurs, mais aussi par la quantité échangée. La différence
avec un marché local est la présence des grossistes.

2.2.1.2 Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide


Puisque le maïs et l’arachide sont souvent combinés dans la culture et le commerce, il est évident
qu’ils parcourent globalement le même circuit. Les figures suivantes présentent le flux reproduit,
les différents acteurs et les lieux d’échange. Pour la figure 10, l’exemple de Dikodougou est
pris pour présenter le fonctionnement du système de commercialisation au niveau rural.

La ligne épaisse présente le circuit à longue distance, notamment le lien entre la zone de
production et d’autres centres de consommation comme Korhogo, Bouaké, Daloa, Abidjan.
Les grossistes ruraux (cadre gros) jouent un rôle important comme intermédiaire. Quoique le
rôle des “productrices - détaillantes” soit moins important, il n’est pas négligeable. Puisque
beaucoup d’opérateurs sont capables de faire plusieurs activités, seulement les activités qui
présentent la plus grande partie de leur chiffre d’affaires sont représentées. Un grossiste rural
par exemple vend aussi aux consommateurs, mais ceci n’est pas son activité le plus important.
Bien qu’un grossiste intermédiaire vende aussi aux détaillant(e)s, son chiffre d’affaires est plutôt
déterminé par le commerce à grande distance (figure 11).
22

Les lignes interrompues représentent les flux saisonniers. Les épis (verts, braisés ou bouillis) de
maïs et les arachides en coques (fraîches ou grillées) sont vendus par les micro-détaillantes
principalement pendant la période après la récolte. Le marché hebdomadaire consiste à un
regroupement de producteurs et productrices qui viennent de tous les villages aux alentours de la
ville. Ce regroupement a lieu tous les sept ou six jours.

Bien que le maïs et l’arachide suivent le même circuit, il y a des différences liées au produit.
D’abord, les éleveurs ne constituent pas des acheteurs importants que pour le maïs. Ensuite, la
plupart des usines qui utilisent le maïs sont des fabricants d’aliments pour animaux (bétail et
volaille), alors que l’arachide est surtout utilisée pour la fabrication d’alimentation humaine.

producteurs village
n à domicile

producteurs - collecteurs n place centrale de collecte

collecteurs consommateurs

marché rural
productrices - détaillantes
détaillant(e)s grains

grossistes ruraux micro-détaillantes

détaillantes farine ou pâte

éleveurs consommateurs

expédition à d’autres centres de consommation

Figure 10 : Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide au niveau rural à


Dikodougou.
(source : propres enquêtes)
23

zone de production

éleveurs marché central


grossistes -
intermédiaires grossistes marché hebdomadaire
urbains

détaillant(e)s productrices -
grains détaillantes

détaillantes
farine ou pâte

micro-détaillantes

consommateurs urbains

détaillantes marché local


grains

détaillantes
consommateurs
farine ou pâte

micro-détaillantes

destinations diverses
usines (fabricants autre centre de export Mali
d’aliments) consommation

consommateurs éleveurs
Figure 11 : Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide au niveau urbain.
(source : propres enquêtes)
24

2.2.1.3 La typologie des opérateurs


Le maïs est cultivé aussi bien par des hommes que des femmes, alors que la plupart des
producteurs d’arachide sont des femmes, ce qui explique le bas degré de mécanisation. Les
femmes productrices interviewées à Sakassou, toutes de l’ethnie Baoulé, considèrent l’arachide
comme une “source de liquidité”. Après la récolte, elles exposent le produit au soleil pour
faciliter et accélérer le séchage. Un bon séchage est nécessaire pour éviter des pourritures et
puisqu’il s’agit d’argent potentiel, elles y donnent beaucoup d’attention. Peut-être, ce
comportement est en partie responsable de la bonne qualité pour laquelle la région de Sakassou
est connue. Malgré ce fait, l’arachide demeure une culture relativement secondaire comme c’est
le cas en toute la Côte d’Ivoire. En attendant les mois de décembre et de janvier où les prix
sont très favorables, elles ne vendent le produit qu’en cas où elles ont besoin d’argent pour
effectuer des achats de ménage. Pour la vente aux grossistes, les arachides sont décortiquées à
la main. Elles offrent souvent une petite quantité comme une cuvette (18 kg), appropriée au
besoin d’argent. Selon les enquêtes, 15 % de la récolte est destinée à l’autoconsommation, plus
de 60 % est vendue et le reste est utilisée pour la semence de la culture suivante.

Les producteurs du maïs et de l’arachide interrogés à Dikodougou présentent une grande


diversité en ce qui concerne la quantité destinée à la vente, variant d’une autoconcommation de
100 % à une commercialisation de 100 %. Pour la vente aux grossistes, le maïs est égrainé à
l’aide de bâtons.

Dans le circuit de commercialisation du maïs et de l’arachide, une grande diversité de


collecteurs a été observée. Les grossistes font usage des collecteurs de la famille ou des
collecteurs externes. Trois sortes de contrats existent entre grossistes et collecteurs (Fusillier,
1991) :

n la collecte avec partage du bénéfice : cette formule est fondée sur une relation de confiance
absolue entre le collecteur et le grossiste. Le grossiste avance la somme couvrant la
transaction, le transport et parfois les frais de subsistance du collecteur pendant sa tournée
en brousse. Une fois la vente réalisée par le grossiste, les frais de collecte sont déduits de la
recette, le bénéfice est partagé à parts égales entre le grossiste et le collecteur ;

n la collecte avec commission par sac : tous les frais de collecte (prospection du collecteur,
achat du produit, location du véhicule) sont avancés par le grossiste qui fixe le prix d’achat
au producteur souhaité. Le collecteur est rémunéré par une commission entre 100 et 500
FCFA/sac mais il peut accroître sa rémunération en négociant avec le producteur un prix
inférieur à celui accepté par le grossiste ;

n la collecte indépendante pré-financée par le grossiste : le grossiste finance exclusivement


l’achat du produit, les frais d’approche et de transport sont à la charge du collecteur. Ce
dernier peut céder le produit au client de son choix, parfois au grossiste qui l’a financé.
Après la cession, il doit en plus du remboursement de l’avance, verser au grossiste une
commission fixe de 100 FCFA/sac ce qui correspond à une rente du capital du grossiste de
l’ordre de 2 à 3 % pour une période d’une semaine à un mois. Il peut encore s’y ajouter un
25

droit d’entreposage de 50 FCFA/sac si le collecteur utilise le magasin du grossiste pour


commercialiser à son propre compte.

Au niveau du village, il y a des personnes qui s’occupent de la collecte des produits de plusieurs
producteurs. Puisqu’il s’agit souvent d’un producteur ou de son fils, on les appelle
“producteurs - collecteurs ”. Un cas spécifique et un maillon capital de la collecte est le
“tuteur”, le correspondant villageois du grossiste. Outre l’hébergement de ce dernier, il a
généralement pour fonction d’assurer la prospection de l’offre et le groupage du produit en
diffusant des aides à travers des campements. Pour tous ces services, le grossiste paye un seul
montant de 250 FCFA par sac. Un grossiste a en moyenne 5 à 6 tuteurs, un tuteur par village.
Après la collecte, il lui reste à trouver un transporteur pour rassembler les différents stocks.

A Korhogo, on a constaté une autre forme spéciale de collecte, effectuée par des femmes
collectrices. Il s’agit d’un regroupement informel de femmes qui collectent des produits
comme des légumes, de l’arachide. Néanmoins, les femmes opèrent individuellement. Chaque
femme fait sa collecte, marque les sacs et loue une place sur un camion pour le transport vers
Abidjan. A Abidjan, il y a une “femme équivalente” qui confisque les sacs qui possèdent la
marque convenue. Remarquablement, ce système à petite échelle marcherait sans vols, selon les
interviews. Une seule femme voyage avec le camionneur et reçoit l’argent des “femmes
équivalentes”. Arrivée à Korhogo, elle paye les femmes collectrices qui ont collecté une
nouvelle charge.

Une autre forme de collecteur est représentée par le “coxer” ou “pisteur”, dont le salaire peut
varier entre 100 et 500 FCFA/sac. Ayant une bonne connaissance de la région et des stocks
en zone de production, sa tâche est d’accompagner un grossiste, un collecteur ou un
transporteur pour la localisation et la collecte2 des stocks de produit.

Tous les six ou sept jours, les producteurs s’acheminent vers le marché rural. Puisqu’ils ne
disposent que de moyens simples (bicyclette, motocyclette, …) pour le transport, les quantités
offertes sont faibles. En général, pour le maïs et l’arachide, ce sont les femmes des producteurs
ou les femmes productrices qui vendent les produits en détail : les “productrices -
détaillantes”. Souvent, elles sont accompagnées par des femmes qui ne sont pas
nécessairement paysannes, mais qui s’occupent de la collecte et de la vente en détail : les
“collectrices - détaillantes”.

Dans la commercialisation du maïs et de l’arachide, les grossistes jouent le rôle le plus


important dans la collecte centrale, la distribution et l’intégration spatiale et temporelle du
marché. Les deux dernières caractéristiques sont effectuées par l’arbitrage 3 au plan spatial et au

2
Souvent, sa tâche se borne à la localisation des stocks et par conséquent, il n’est pas un collecteur dans le
vrai sens du mot.
3
Proprement dit, chaque grossiste est un “spéculateur” qui spécule entre un “prix bas” et un “prix élévé”.
Chaque transaction est une spéculation qui n’est pas sans risque. La possibilité d’une perte doit toujours
être mise en compte (voir section 2.5.6).
26

plan temporel. Les grossistes à Bouaké, la plupart (93 %) des hommes, sont essentiellement de
l’ethnie Dioula. Puisque 79 % du marché de gros appartient aux Dioulas et 21 % aux Sénoufos,
on peut parler presque d’un “monopole Dioula”. A Korhogo, le marché apparaît de la même
composition.

Dans les zones rurales, les grossistes ruraux jouent le rôle de collecte et d’expédition à longue
distance. Généralement, ils ne sont pas très spécialisés dans certains produits. Dépendant des
opportunités favorables, de la région et du moment, ils sont capables de commercialiser toutes
sortes de produit comme l’igname, le manioc, la banane plantain, les céréales, … Puisqu’ils
connaissent très bien la région et maîtrisent les circuits d’achat, ils constituent un maillon
important entre les producteurs et une grande partie des grossistes urbains et des grossistes
intermédiaires.

Les deux derniers groupes se diffèrent au niveau de leurs moyens financiers ce qui influence
l’étendue de leurs spéculations. Les grossistes - intermédiaires4 forment un groupe de
grossistes qui disposent de moyens pour financer des spéculations à longue distance. Les clients
les plus importants sont les grandes usines d’alimentation. A Korhogo, il a été constaté que
seulement deux grossistes appartiennent à ce groupe alors qu’à Bouaké, il y en a plusieurs.
Ayant une grande commande urgente, ils peuvent s’approvisionner chez les grossistes urbains
pour un prix bas à cause de la grande quantité (voir section 3.1.3).

N’ayant pas de grands moyens financiers pour faire ces transactions, les grossistes urbains
s’occupent de l’éclatement régional des arrivages (figure 3). Hors des détaillant(e)s, des
consommateurs et des éleveurs, leur fichier des clients contient aussi des grossistes
intermédiaires.

Les clients les plus importants des grossistes urbains sont les détaillant(e)s . Dans ce groupe,
on peut distinguer cinq types. Les détaillantes de grains, sont toutes des femmes. Elles sont
nombreuses sur le marché central de Korhogo. Une minorité de femmes disposent d’un hangar
couvert, les autres louent une place sur le sol pour 100 FCFA par jour. Elles disposent d’une
septaine de cuvettes (18 kg) pour présenter des produits comme le maïs, l’arachide
décortiquée, l’arachide non décortiquée, le mil, le sorgho, le haricot (blanc et rouge), le fonio, le
pois sucré, les amandes, … Pour mesurer les produits, elles possèdent une dizaine de petites
cuvettes d’inégales capacités. Elles adaptent le prix en changeant les petites cuvettes.

A Bouaké, on trouve un autre type : les détaillants de grains. Ce type, représenté par des
hommes, qui louent ou possèdent un magasin où ils peuvent stocker une grande quantité.
Donnant l’impression d’un “petit grossiste”, ils vendent principalement en détail. Néanmoins, la
plupart d’entre eux possèdent une bascule ce qui nous fait supposer qu’ils vendent en gros aussi.
Un groupe qui n’a pas les moyens pour la location d’un magasin complet se contente de louer

4
Proprement dit, ce ne sont pas des “vrais grossistes” parce qu’essentiellement, ils ne jouent que le rôle
d’intermédiaire entre les fournisseurs (producteurs, grossistes ruraux, grossistes urbains) et les grands
acheteurs (usines d’alimentation, grossistes terminaux).
27

une place dans le magasin d’un autre grossiste. Ce sont souvent des “apprentis” qui ont
l’ambition de commencer le commerce de gros. Un grossiste qui a immobilisé son argent pour
un grand achat peut liquider partiellement ce grand investissement en vendant quelques sacs à
ses apprentis. Ces derniers paient 50 FCFA/sac pour la location d’une place et essaient de
vendre les produits en détail individuellement. Cela permet d’apprendre le métier et
d’augmenter petit à petit leurs moyens. On peut les appeler les “grossistes en formation”.

Le troisième type, représenté par des femmes seulement, consiste des détaillantes de farine
de maïs. Outre la farine de maïs, elles vendent aussi du maïs décortiqué5, la farine de manioc,
l’amidon6 et le mil. Elles vendent la farine de maïs sous deux formes : la farine pure et la farine
diluée avec des cristaux de potasse. Elles sont toujours localisées soit dans les grands bâtiments
centraux du marché soit sous des hangars couverts.

Les détaillantes de pâte d’arachide offrent une large gamme de produits destinés à la cuisine.
D’abord, elles achètent des sacs d’arachide décortiquée chez les grossistes ou les détaillant(e)s.
A la maison, les arachides sont grillées et enfin, elles sont moulues soit dans des moulins qui se
trouvent sur le marché central soit elles sont pilées par les détaillantes.

Finalement, on peut distinguer un dernier groupe : les micro-détaillantes, notamment les


vendeuses (ambulantes ou assises aux bords des routes) des épis de maïs (verts, grillés ou
bouillis), du “bon maïs” (le “pop-corn”), des beignets de maïs, des arachides en coques
(fraîches, bouillies ou grillées), des “cacahuètes” et des “caramels” (voir section 2.3.3). Ce
groupe est caractérisé par :

n des petites quantités commercialisées ;

n un degré élevé de transformation ;

n des produits destinés à la consommation directe.

Elles s’approvisionnent chez les détaillant(e)s, les femmes collectrices ou directement chez le
producteur. Les vendeuses d’épis et d’arachides en coques ne sont fréquentes que dans la
période après la récolte (juin - décembre).

Pour le maïs, les éleveurs constituent des clients importants. Souvent, le métier de grossiste est
combiné avec celui de l’éleveur. En général, les grands éleveurs s’approvisionnent chez les
producteurs ou les grossistes. Evidemment, une grande partie des éleveurs préfère
l’alimentation fabriquée par des usines comme FACI, IVOGRAIN, ALCI, AVYCI, … Ces
usines ont des magasins dans chaque centre de consommation où elles offrent leurs produits.

Selon Fusillier (1991), les plus grands acheteurs du maïs sont les usines d’alimentation de bétail
ou de volaille. La croissance de l’agro-industrie est responsable de l’expansion de la

5
Le maïs décortiqué est utilisé pour faire un bouillon ou pour le petit élevage.
6
L’amidon est un produit dérivé du manioc et est utilisé pour la lessive.
28

commercialisation. Pour étudier la relation entre les usines et les fournisseurs, quelques
responsables d’usines ont été interviewées.

Les usines FACI (Société de Fabrication d’Aliments Composés Ivoiriens) et IVOGRAIN


possèdent la plus grande part du marché d’aliments composés. Elles émettent des bons de
commande aux intermédiaires (généralement des grossistes - intermédiaires) et ces derniers
s’occupent de la collecte, le transport et la livraison. Les usines fixent le prix sur la base de ce
prix, les intermédiaires calculent la spéculation la plus favorable. Elles ne donnent pas du crédit.
FACI et IVOGRAIN sont responsables d’une demande de maïs de 15.000 T/an et de 10.000
T/an respectivement. Toutes les qualités et couleurs de maïs sont achetées car ces facteurs ne
jouent pas un rôle important. Les clients les plus importants sont les éleveurs particuliers et les
G.V.C. des éleveurs.

AVYCI et ALCI sont des usines spécialisées dans la fabrication d’aliments de volaille. Faisant
des commandes d’avance, AVYCI s’occupe du transport elle-même. Elle s’approvisionne
dans toute la Côte d’Ivoire au niveau des producteurs. Le décorticage est effectué par le
producteur. Le maïs rouge et jaune sont préférés parce que le maïs blanc est trop acide. Cette
usine est responsable de la demande de maïs décortiqué (2.500 T/an).

L’usine SEMAO est récente (juin - juillet 1996). Elle s’occupe de la mouture du maïs. Elle ne
travaille pas avec des bons ; les commerçants viennent offrir le maïs spontanément. Pendant la
période de soudure (juin - juillet), l’usine s’occupe du transport elle-même pour assurer la
continuité. Le prix dépend de la rareté et de l’humidité. Pendant la saison pluvieuse, à cause de
l’humidité trop élevée (16 %7), le prix est 20 FCFA/kg plus bas. Les seuls concurrents sont les
petits moulins artisanaux puisqu’il n’existe pas encore une autre usine qui fait la mouture à
grande échelle. Bien qu’actuellement SEMAO transforme 30 T/mois (360 T/an), son but est
d’atteindre le 1000 T/mois (12.000 T/an). Dans le futur, cette usine tentera d’importer le maïs
du Ghana8 puisqu’elle n’est pas entièrement satisfaite de la qualité Ivoirienne9.

Au niveau de l’arachide, l’agro-industrie n’est pas développée comme au niveau du maïs.


L’usine CHOCODI s’occupe complètement de l’approvisionnement de l’arachide au niveau
des exploitants individuels et des G.V.C. de Tiébissou et le Nord. L’usine paie 90 % comptant,
les 10 % restant sont payés après un contrôle profond (pertes, qualité). Elle utilise les
“arachides de bouche”, c’est-à-dire la variété à cycle long (gros grains), pour la fabrication de
pâte d’arachide et de pâte à tartiner.

Les critères exigés sont :

n une humidité de 6,5 à 7 % ;

7
Pour la fabrication de la farine, le degré d’humidité ne peut pas dépasser 11 %.
8
Selon SEMAO, ici on trouverait du maïs avec une qualité supérieure par rapport à la qualité Ivoirienne.
9
Le maïs n’est pas propre: à cause de la pluie, le maïs commence à pourrir ce qui cause des taches noires. Si
on ajoute les nombreux insectes, on comprend facilement que ce maïs n’est pas très approprié pour la
mouture.
29

n une matière grasse de minimum 46 % ;

n Le grainage : pas de grains moisis.

Elle n’achète que des arachides décortiquées. La fabrication de la pâte d’arachide n’est pas
encore mise au point puisque le coût de fabrication demeure encore trop élevé.

2.2.2 Les fonctions physiques de la commercialisation

2.2.2.1 Le conditionnement et transport


Le choix d’un moyen de transport dépend des facteurs suivants :

n les moyens du commerçant ;

n la quantité commercialisée ;

n la distance ;

n l’accessibilité ;

n la bonne volonté des autres commerçants de former une coopérative pour la location d’un
camion.

Sur le marché de Korhogo, la plupart des grossistes n’a pas assez de moyens financiers pour
acheter un moyen de transport. Comparé à Bouaké, les commerçants se trouvent plus proche
de l’origine du maïs et de l’arachide. De ce fait, les grossistes n’ont pas besoin de beaucoup
d’importants financiers puisque l’approvisionnement est moins cher. Des 12 grossistes
interrogés, la moitié se regroupe avec d’autres grossistes pour la location d’un camion ; un seul
grossiste a déclaré être en possession d’un véhicule.

A Bouaké au contraire, les grossistes se trouvent plus loin des centres de production. La
conséquence est qu’il faut beaucoup de moyens avant qu’on puisse réaliser une spéculation. Ici
aucune forme de coopérative loue un moyen de transport ; tout le monde se débrouille d’une
manière individuelle. Des 14 grossistes enquêtés, il y en avait 3 grossistes qui possédaient un
moyen de transport.

En général, les pertes pendant le transport sont insignifiantes. Ce sont surtout les produits
périssables comme l’igname, le manioc et la banane qui souffrent des pertes. Puisque le maïs et
l’arachide sont des produits semi-périssables, le temps du transport est négligeable par rapport
au temps maximal de stockage. Néanmoins certaines causes de perte ont été observées :

n le grand nombre de manutentions (remplir les sacs, charger, empiler dans le camion,
décharger, transvaser les sacs, peser, prendre des échantillons, …) ;
30

n la condition dans laquelle les manutentions ont lieu (s’il pleut pendant le remplissage, le
déchargement, le transvasement, … le produit s’abîme à cause du degré élevé d’humidité) ;

n la chaleur dans le camion et les chocs excessifs à cause du mauvais état des routes (pour le
maïs et l’arachide, ce problème est moins important).

Les femmes détaillantes à Korhogo louent presque toutes une charrette (“pousse-pousse” ou
“otro”) ou une brouette avec une capacité de 3 sacs (300 kg) alors qu’à Bouaké, il y a des
hommes détaillants qui peuvent se permettre de louer un camion de 10 T exclusivement pour
l’approvisionnement.

Il faut ajouter deux problèmes très connus au niveau du transport et qui causent beaucoup de
frais inutiles. Le premier problème est le surchargement. Les enquêtes et plusieurs sources
bibliographiques nous ont montré que des camions qui sont chargés jusqu’à 160 % de leurs
poids officiels ne sont pas rares. Apparemment, les camions de 5 et de 10 T peuvent être
chargés jusqu’à 8 et 16 T respectivement. Pendant le séjour, nous avons observé beaucoup
d’accidents à cause de ce problème.

Le deuxième problème est causé par le contrôle abusif des douaniers. Bien que le transporteur
soie en règle, les douaniers essaient tout de même de retarder le camionneur. De temps en
temps, ils exigent un déchargement total. Le camionneur, s’il a des contrats avec des usines, ne
peut pas se permettre l’attente et pour accélérer le contrôle, il paye un “pourboire” de 3000 à
5000 FCFA.

Les frais de transport seront discutés dans la section 4.1.1.

2.2.2.2 Le stockage
Au niveau des producteurs, le stockage du maïs et de l’arachide se fait dans des greniers faits
d’argile, le maïs étant avec les épis et les spathes et l’arachide avec la coque. D’après l’étude
SOFACO citée par Fusillier (1991), en condition ordinaire de stockage dans le Centre
(Bouaké), les pertes en poids causées par les charançons et insectes de farine atteignent 15 à 20
% pour le maïs à partir du cinquième mois de stockage. Au-delà du sixième mois, il y a
développement d’insectes nécrophages et de moisissures responsables de la fabrication
d’aflatoxine, substance nocive même pour l’alimentation animale. L’utilisation d’un produit
chimique “Actellic”, la pratique du fumage des greniers (dans le Centre-Ouest les greniers sont
souvent placés au-dessus des cuisines) permettent cependant de réduire les pertes. Pour
l’arachide, le taux de perte atteint les 15 % de la production totale (CIDT, 1987). On stocke
de préférence l’arachide avec la coque traitée à l’Actellic, actuellement largement diffusée sur le
marché Ivoirien.

Le séchage après la récolte peut diminuer les pertes d’une façon considérable. Ce sont surtout
les zones Centre et Ouest qui sont concernées car le séchage n’est pas un problème en zone
Nord. Il suffit dans cette dernière zone, en choisissant une variété à cycle long, de suivre les
31

règles normales de date de semis précoce pour se situer dans une période de récolte qui
n’entraîne pas une nécessité de séchage autre que naturel, avec mise en tas sur le terrain, après
quelques jours d’exposition au soleil.

Pour la zone Centre et Ouest, la récolte se situe à la saison pluvieuse et il est impossible
d’assurer le séchage normal sur le terrain. Ainsi les cultivateurs procèdent-ils par petites
surfaces, égoussant immédiatement et mettant à sécher dans les villages sur des aires de séchage
auprès des habitations. L’obligation de couvrir ou de rentrer le produit à chaque pluie, entraîne
des manipulations qui limitent forcément les quantités produites.

Les grossistes stockent le produit dans des magasins où ils empilent les sacs sur une palette sans
que les sacs touchent les murs pour éviter l’absorption de l’eau. Dès qu’il y a du soleil, ils en
profitent en étalant le produit pour le sécher.

Les motifs du stockage seront discutés dans la section 3.1.3.

2.3 Les caractéristiques des produits

2.3.1 La qualité et la différenciation


Dépendant du moment où le maïs ou l’arachide est récolté et aussi de l’écart de temps après la
récolte, l’humidité du produit peut différer considérablement. Le degré d’humidité est considéré
comme un facteur très important de la qualité et par conséquent du prix. Le degré d’humidité
est en relation directe avec la vitesse et le degré de pourriture. Presque tous les grossistes ont
déclaré sélectionner les produits par classe de qualité avec différence de prix. Pour contrôler
l’humidité du maïs et de l’arachide ils prennent un échantillon avec un “sonnet” ou “contrôleur”.
C’est un tube aigu pour percer facilement les sacs. En tenant les grains dans la main, ils sont
capables de distinguer à moins 3 classes de qualité : sec, sec-humide, humide. Quoique le prix
obtenu soit plus bas quand le produit est humide, de temps en temps ils sont obligés d’acheter
un produit humide contre leur volonté pour ne pas perdre la confiance des fournisseurs. Après,
ils mélangent les grains humides aux grains secs pour obtenir “une forme intermédiaire” avec “un
prix intermédiaire”. Autant que possible, le produit est étalé dès qu’il y a du soleil pour obtenir
un prix plus élevé. Pour avoir une idée des différences de prix, nous donnerons les prix
observés dans la deuxième moitié du mois de septembre 1996. Pour le maïs humide un prix de
40 à 50 FCFA/kg a été observé, alors que le maïs sec atteignait un prix de 60 FCFA/kg, à
savoir une différence de 33 % du prix sec. Pour l’arachide, c’était 200 à 225 FCFA/kg, par
rapport à 250 à 275 FCFA/kg, c’est-à-dire une différence de 27 % du prix sec.

Les différentes variétés de maïs observées par les grossistes (avec le pourcentage de grossistes
qui possèdent le produit entre parenthèses) sont :

n blanc (78 %) ;

n jaune (71 %) ;
32

n rouge (25 %) ;

n noir (18 %) ;

n mélangé (11 %) ; 2 sortes : blanc-noir ou blanc-jaune.

Le maïs jaune apparaît la variété comme la plus populaire ce que confirme l’enquête des
consommateurs. Pour toutes les variétés, les grossistes appliquent le même prix si aucune
variété ne manque. Dès qu’il y a une variété qui manque sur le marché, les grossistes répondent
à l’accroît de la demande par un augmentation du prix.

Pour l’arachide, les grossistes distinguent deux variétés :

n la variété à cycle court (92 %) ;

n la variété à cycle long (75 %).

La variété à cycle court produit des petites arachides (2 à 3 amendes par coque) avec une peau
blanche. Puisque cette variété contient plus d’huile, elle est plus préférée par les consommateurs
pour le goût et pour faire de la pâte (enquête consommateurs). La variété du cycle long produit
des grosses arachides (2 amandes par coque) avec une peau rouge. Par conséquent, à la plus
forte demande pour des petites arachides, les grossistes appliquent une discrimination de prix.
Pendant l’année 1996, le prix de la variété à cycle court a varié entre 175 et 300 FCFA/kg,
alors qu’il a varié entre 175 et 275 FCFA/kg pour la variété à cycle long. Certains grossistes
ont déclaré garder toujours une différence de 30 FCFA/kg.

Pour le maïs, les régions de Korhogo, M’Bahiakro sont préférées par les grossistes de Bouaké
pour sa meilleure qualité. La région de Daloa est aussi intéressante, parce que le maïs y est très
rentable pour la transformation en farine. Pour l’arachide, les régions de Sakassou, Dabakala et
Korhogo sont considérées comme les régions de la meilleure qualité. L’arachide importée du
Mali n’est, malgré son prix bas, pas préférée à cause de sa structure faible et sa teneur basse en
matières grasses. En moulant l’arachide, les femmes détaillantes de pâte constatent
immédiatement qu’il s’agit d’une variété importée de Mali.

2.3.2 La facilité de stockage


Puisque le maïs et l’arachide sont des produits semi-périssables, leur stockage est facile. Les
producteurs ont déclaré qu’ils peuvent stocker le maïs et l’arachide facilement pendant un an
sans perte dans le cas où le produit serait bien séché. A cause du manque de moyens, les
grossistes n’appliquent qu’une période de 1 à 3 mois.

2.3.3 La transformation
Pour le maïs local, les transformations observées en Côte d’Ivoire (classées par ordre
d’importance) sont les suivantes (figure 12) :
33

n l’égrainage : cette transformation se fait au niveau du producteur. On enlève les spathes et


on frappe les épis à l’aide de bâtons. Pour les variétés améliorées, le coefficient de
transformation est de 0,8 (l’égrainage de 100 kg d’épis déspathés donne 80 kg de grains),
alors qu’il est de 0,65 pour les variétés locales ;

n la transformation en aliment de bétail ou de volaille par des usines ;

n décortiquer : pour faciliter le décorticage, on fait tremper le maïs dans l’eau pourvue sa peau
cède facilement, le maïs étant gonflé à cause de l’absorption de l’eau. Le décorticage se fait
à l’aide d’un moulin spécifiquement adapté au décorticage du maïs ;

n moudre : après le décorticage, l’on utilise un moulin d’un autre type pour faire la farine.
Dépendant de la préférence des clients, on peut diluer le farine avec des cristaux de potasse
;

n la transformation en “kabatoh” : cette transformation est surtout appliquée par des


consommateurs et des restaurateurs. Dépendant de la farine utilisée et de la préférence du
client, on prépare kabatoh pur ou kabatoh avec de la potasse. Les femmes peuvent aussi
préparer une sorte de “bouillie”, notamment le “moni”, en faisant des boules avec la farine ;

n braiser ou bouillir : cette transformation n’est appliquée qu’avec les épis frais qui viennent
du champ du producteur ;

n La transformation en “bouillie” : les brisures qui restent dans le moulin sont utilisées pour
faire du bouillon qui peut se substituer au bouillon de riz quand le prix du riz est trop élevé ;

n la transformation en “tchapalo” par des consommateurs et des micro-détaillantes;

n la transformation en “beignets” par des consommateurs et des micro-détaillantes : cette


transformation est très rare parce qu’on préfère utiliser de la farine de blé.

épis non déspathés déspather épis frais égrainage (0,65 - 0,8)


grains bruts

griller ou bouillir
épis braisés ou bouillis
mouture décorticage
farine pur grains décortiqués
diluer avec fabrication d’aliments
farine + potasse aliments d’animaux
potasse d’animaux
Figure 12: Les transformations du maïs avec leurs coefficients.
(source : propres enquêtes et Attey Koffi)
34

Pour le maïs importé, il y a deux transformations :

n la fabrication de la bière : l’usine SOLIBRA importe des gritz de maïs de la France pour
faire de la bière ;

n la transformation en “pop-corn” par les micro-détaillantes : les femmes achètent le maïs


importé d’Asie ou des Etats Unis au marché central parce que le maïs local n’est pas
approprié à cette transformation.

Pour l’arachide, les transformations possibles (classées par ordre d’importance) qui ont été
observées sont (figure 13) :

n décortiquer : cette transformation est faite soit manuellement soit avec une machine adaptée.
Après le décorticage, le poids est réduit jusqu’à 67 à 72 % (dépendant de la variété) du
poids non décortiqué ;

n moudre : on utilise le même moulin comme pour la mouture du maïs, mais maintenant on
obtient une pâte à cause du contenu élevé des matières grasses, alors qu’avec le maïs, on
obtient de la farine. Selon le CIDT, la perte en poids est d'environ 5 %, (CIDT, 1987) ;

n griller les grains : cette transformation est appliquée soit par les micro-détaillantes, soit par
les détaillantes de pâte ;

n préparer “sauce arachide” : cette transformation est faite par les restaurateurs et les
consommateurs, la sauce est souvent combinée avec le foutu (purée de banane plantain) ou
riz ;

n griller les coques : cette transformation n’est appliquée que par les micro-détaillantes ;

n la transformation en “cacahuètes” : on ajoute une quantité équivalente de sucre et on laisse


bouillir avec de l’eau. Cette transformation populaire est faite par les micro-détaillantes et
les consommateurs ;

grains avec décorticage (0,67-0,70) grains frais griller grains grillés

mouture (0,95)
griller ou bouillir coques grillées ou bouillies pâte cacahuètes
Figure 13 : Les transformations de l’arachide avec leurs coefficients.
(source : propres enquêtes)
35

n la transformation en “caramels” : bien ce soit surtout fait par les consommateurs, de petites
quantités commercialisées ont été observées ;

n la transformation en huile : à ce moment, puisque la fabrication de l’huile est essentiellement


à base du palmier, cette transformation n’est pas encore complètement exploitée.

2.4 L’information
Quoique l’OCPV ait le rôle de fournir les informations nécessaires, seulement une minorité de
commerçants s’intéressent à ce service. Presque tous les commerçants ont déclaré utiliser
l’intuition et l’expérience pour déterminer le prix. Ce “savoir-faire”, ils ne l’ont acquis qu’après
plusieurs années d’expérience (ou ils l’apprennent des parents). En fait, ils déduisent le prix à
base du prix d’achat qui est obtenu après un mécanisme de “feed-back” (figure 14).

vendeur commerçant acheteur

feedback feedback

Figure 14: Les flux de l’information du prix de vente.


(source : propres enquêtes)

Dépendant de la demande, le prix peut changer pendant la journée à cause d’un deuxième
mécanisme de “feed-back”. Quand il y a un client qui propose un prix trop bas, le commerçant
ne va céder qu’après qu’il y a eu quelques clients qui ont dit la même chose. Pendant ce
mécanisme, il tient aussi compte du prix potentiel au niveau de l’acheteur.

2.5 Les conditions d’entrée et de sortie

2.5.1 Les réglementations officielles


Quoique tous les commerçants doivent être enregistrés au registre de commerce et qu’il apparaît
exister un contrôle effectif, il a été constaté un pourcentage qui n’était pas inscrit. A Bouaké,
des 14 grossistes interrogés, 12 (86 %) ont déclaré être inscrits, alors qu’à Korhogo ils étaient 9
sur 12 (75 %). A Bouaké, les hommes détaillants qui sont en possession d’un magasin doivent
être enregistrés alors qu’à Korhogo, nous n’avons observé que des femmes détaillantes non
enregistrées. L’obligation de s’enregistrer au registre du commerce ne pose pas de problème, à
la différence des taxes de la mairie. Pour les grossistes de Bouaké, il a été constaté des taxes
entre 6.600 et 17.400 FCFA/mois dépendant de l’emplacement, alors qu’à Korhogo les taxes
variaient entre 2.000 et le 5.000 FCFA/mois en fonction de la taille du magasin. Les taxes pour
les détaillants de Bouaké varient entre 3.000 et 12.000 FCFA/mois. Pour les femmes
détaillantes à Korhogo et les détaillantes de farine de maïs et pâte d’arachide à Korhogo et à
Bouaké, les taxes sont payées quotidiennement, notamment entre 50 et 100 FCFA/jour pour
une place sur le marché.
36

2.5.2 Les réglementations non officielles


Cette forme de barrière est la plus importante. Il s’agit de tous les liens informels qui peuvent
limiter le commerce ou l’accès au marché. Nous n’avons pas pu constater aucune forme
d’association entre les vendeurs qui puisse limiter le commerce en imposant des règles
informelles. Néanmoins, on a observé des associations (voir section 3.1.1), mais ils étaient
toujours temporels.

Si on tient compte avec les liens de parenté, on peut facilement s’imaginer qu’il y a une barrière
d’entrée pour un grossiste qui veut commencer individuellement :

n 68 % des grossistes ont déclaré d’avoir hérité le commerce de la famille ;

n 75 % des grossistes ont déclaré de posséder d’autres membres de la famille qui font le
même commerce ;

n 93 % des grossistes ont déclaré qu’ils préfèrent garder le commerce dans la famille.

Les liens au niveau des fournisseurs et des clients sont aussi des barrières importantes auxquelles
un grossiste commençant est exposé. Bien que ce soient des liens forts, on a constaté qu’ils
peuvent être brisés facilement dès qu’il y a une opportunité, par exemple un prix plus bas chez
les concurrents.

2.5.3 Les coûts fixes


Pour un grossiste commençant, l’achat, la construction ou la location d’un magasin exige la
possession d’un grand montant d’argent qui n’est pas rémunéré immédiatement. 32 % des
grossistes interrogés ont déclaré de posséder un magasin ou d’utiliser gratuitement un magasin
de la famille. A Korhogo, on n’a trouvé que 14 % qui pouvaient se permettre d’acheter ou de
construire un magasin ; les raisons sont déjà discutées plus haut.

Les autres louent le magasin soit de la mairie, soit d’un propriétaire et une petite partie (7 %) a
déclaré de ne louer qu’une partie d’un magasin. Ce phénomène de “micro-sous-location” est
surtout appliqué par les grossistes qui n’ont pas encore les moyens pour financer un loyer
complet.

En général, un magasin signifie une barrière à l’entrée du marché dans différents sens :

n le coût fixe et les frais d’entretien ;

n une barrière non-officielle : la nécessité de trouver un commerçant qui a l’intention d’arrêter


ou qui est disposé à partager une partie de son magasin (“micro-sous location”) ;

n le caractère fonctionnel : le commerçant doit trouver un magasin qui doit être approprié au
commerce, notamment :
37

n la situation du magasin doit permettre un accès facile pour des camions et en même
temps elle doit être intéressante pour les clients. L’accessibilité et la distance entre
le magasin et une route accessible sont des facteurs importants ;

n l’infrastructure du magasin doit créer des conditions appropriées pour le stockage et


l’exécution du métier. La facilité d’utilisation, la forme et la qualité constituent des
facteurs déterminants.

Pour exercer le métier de grossiste, il faut encore d’autres investissements non négligeables :
l’achat d’une balance et/ou d’une bascule et d’autres frais généraux comme l’eau courante, la
téléphone et l’électricité.

Finalement, n’oublions nous pas les frais de collecte qui limitent plus les grossistes de Bouaké
que ceux de Korhogo.

Tous les frais seront discutés dans la section 4.1.1.

2.5.4 L’infrastructure physique


Un facteur important qui peut décourager un commerçant est l’infrastructure physique. Un
magasin qui n’est pas complètement fermé et qui permet à la pluie d’entrer peut humidifier les
produits stockés. Cette perte peut être accompagnée d’un vol. La sécurité sur le marché
central de Bouaké semble assuré puisqu’il n’y a qu’une minorité des grossistes (2 sur 14) qui
ont déclaré avoir déjà eu des vols de produit. Si on compare l’infrastructure physique de
Bouaké à celle de Korhogo, on constate qu’à Korhogo, elle est beaucoup plus organisée. Les
magasins sont groupés dans le “quartier commercial”. Ils sont plus accessibles, plus propres et
construits d’une façon plus professionnelle. En général, ces magasins solides ont aussi une plus
grande capacité par rapport aux magasins à Bouaké. A Korhogo, aucun grossiste n’a déclaré
avoir été victime de vols de produits. Les routes d’accès à Korhogo sont plus larges et il y a
moins de blocage de véhicules. A Bouaké au contraire, les blocages sont quotidiens, surtout
pendant la saison pluvieuse. La mauvaise accessibilité à Bouaké cause beaucoup de frais
excessifs par exemple les frais d’un chargement ou d’un déchargement quand le camion ne peut
pas joindre le magasin.

2.5.5 Le crédit et le financement


Probablement, la plus grande barrière d’entrée est l’absence de possibilités d’obtenir des
crédits pour le financement de départ. Cette barrière sélectio nne les gens qui ont assez de
moyens et empêche les gens sans moyens d’entrer sur le marché. La plupart des grossistes (68
%) ont déclaré d’avoir hérité le commerce de la famille. Par conséquent, ils peuvent profiter
d’un financement de départ.

Les grossistes qui ont commencé eux-mêmes ont financé leur départ soit avec un crédit de la
famille soit avec leur propre argent. Il est très difficile d’obtenir un crédit de la famille ou de la
38

banque. Un crédit entre les amis est considéré comme une “émission d’actions”. Il n’y a pas
de taux d’intérêt, mais le partage du bénéfice se fait avec le crédit en deux parts égaux. De
cette façon, le créditeur porte le risque de ne pas avoir un intérêt quand le débiteur enregistre
une perte avec l’argent emprunté.

54 % des grossistes interrogés ont déclaré avoir un compte bancaire. A Bouaké, ce


pourcentage était de 71 %, alors qu’à Korhogo, il était de 36 %, ce qui confirme le constat
précédent, notamment, le fait que les grossistes de Bouaké ont plus de moyens financiers que les
grossistes à Korhogo.

Pour les hommes détaillants à Bouaké, nous n’avons observé qu’une minorité qui possédait un
compte bancaire, alors qu’aucune femme détaillante de pâte d’arachide ou de farine de maïs ne
possède de compte bancaire. Quoique les femmes détaillantes de grains à Korhogo n’aient pas
de compte bancaire, un nombre d’entre elles participent à une “tontine”. C’est une manière
pour bien gérer l’argent gagné journalière parce que la plupart des femmes sont illettrées.
Chaque jour, les femmes versent un montant constant de 1.000 FCFA dans un pot qui est géré
par un propriétaire. Pour ce service, le propriétaire est rémunéré, par exemple 1.000 FCFA
par mois. A la fin du mois, les femmes reçoivent un montant constant comme un salaire.

Le mode de paiement appliqué est un indicateur du lien de confiance entre le vendeur et


l’acheteur et peut fournir des crédits importants. Il a été observé que 61 % des grossistes
interrogés peuvent obtenir un crédit en achetant et donnent un crédit en vendant. Nous n’avons
trouvé qu’un seul grossiste (4 %) qui déclarait seulement acheter à crédit, alors que 25 % des
grossistes déclaraient seulement vendre à crédit. Les raisons de la vente à crédit sont les
suivants :

n attirer des nouveaux clients ;

n garder les liens de confiance avec la clientèle ;

n encourager et récompenser la fidélité des clients.

Néanmoins, la vente à crédit peut donner comme inconvénient le manque de moyens qui peut
bloquer les opérations de commerce.

Les délais de paiement varient entre 5 jours et 3 mois pour le crédit d’achat et entre 15 jours et
3 mois pour le crédit de vente.

Les conditions de paiement se bornent à la confiance mutuelle. Aucun système de caution n’a
été observé. Un certain nombre de grossistes ne donne crédit que lorsqu’ils ont un lien de
confiance avec le client. Une minorité (7 %) de grossistes appliquent la différenciation du prix
conséquemment avec la différenciation appliquée par le fournisseur. Si par exemple le
fournisseur augmente le prix avec 2,5 à 5 FCFA/kg si le paiement est à crédit, le grossiste va
appliquer la même marge s’il vend à crédit. Si en revanche le maïs est humide, le grossiste peut
abandonner cette marge pour obtenir un écoulement rapide.
39

Un phénomène que nous n’avons observé que chez les grossistes ruraux à Dikodougou, ce sont
les paiements en avance. Quand le paysan a un besoin urgent de liquidités (par exemple un
problème, une grande fête, un mariage, la rentrée à l’école, …), le grossiste peut lui allouer un
crédit. Après la récolte, le paysan lui rembourse avec des produits.

En ce qui concerne les détaillant(e)s, il a été constaté que la plupart achètent et vend à crédit
avec un délai qui peut varier entre 3 jours et 1 mois. Tout est fondé sur la confiance mutuelle
sans caution, quoiqu’une marge de 15 à 20 FCFA puisse être appliquée.

2.5.6 Le risque et l’assurance


Le métier de commerçant n’est pas sans risques. Trois sortes de risque ont été observées :

n risque de prix : c’est le risque le plus fréquent qu’un commerçant subit lorsqu’il fait une
spéculation10. Il risque de perdre le bénéfice spéculé quand le prix potentiel de vente tend à
baisser ;

n risque de produit : ce risque est plus fréquent pendant la saison pluvieuse. Quand le
commerçant n’a pas fait un échantillon d’une façon scrupuleuse, il risque d’acheter un
produit humide qui s’abîme rapidement et pour lequel il ne reçoit qu’un prix bas. De plus,
pendant le séchage le produit perd une partie de son poids ce qui apparaît comme une
perte. En général, c’est le risque (et par conséquent le coût) le plus important pendant le
stockage ;

n risque de client : un client peut être malhonnête en ne pas payer le crédit à lui alloué par le
commerçant.

Malheureusement, un système de protection contre les risques n’existe pas encore. Les
grossistes se protègent contre le risque du prix en réagissant très rapidement dès que les
premiers signes d’une baisse des prix se font sentir. En prenant des échantillons d’une façon
scrupuleuse, on peut diminuer les risques de produit. Des informations sont demandées
concernant le client pour diminuer le risque de malhonnêteté, mais en travaillant de cette
manière, on risque de perdre la confiance et par conséquent le client.

2.5.7 Le savoir-faire
Ce facteur est important pour un commerçant qui est prêt à commencer le métier lui-même.
Puisque la plupart des commerçants ont hérité le commerce de la famille, ils ont aussi appris le
métier depuis l’enfance. Cet apprentissage est très important pour :

10
Proprement dit, chaque transaction d’un commerçant est une spéculation parce qu’il joue le rôle d’un
intermédiaire entre deux prix différents. Cette transaction peut être un arbitrage spatial ou temporel.
40

n l’acquisition et la vente du produit : puisque que des compétences sont exigées pour la
réussite dans la profession, un commerçant doit maîtriser très bien les circuits d’achat et de
vente. Plus le circuit maîtrisé est long et dispersé, plus forte sera sa position par rapport aux
autres commerçants ;

n la prise de mesure : des cas de malhonnêteté (voir section 3.3.2) surviennent fréquemment
;

n la prise d’un échantillon : le commerçant doit être capable de distinguer les qualités et le
degré d’humidité et en même temps il doit faire attention aux cas de malhonnêteté (voir
section 3.3.2) ;

n la négociation : plus le besoin de liquidités du vendeur est urgent, plus faible sera son
exigence dans la négociation du prix.

Pour mesurer la compétence, on peut prendre en compte deux facteurs : le nombre d’années
d’expérience et la situation de départ : héritage ou départ indépendant.

2.5.8 Le manque de monnaie


C’est un problème qui complique beaucoup la pratique du commerce et qui nous paraît si
important que nous y avons réservé une section complète.

Chaque Ivoirien connaît très bien le problème de monnaie d’échange. Ce problème cause des
frais excessifs et inutiles, notamment :

n le frais de la recherche exhaustive pour quelqu’un qui est disposé à faire la monnaie.
Pendant le temps perdu, on aurait pu faire d’autres transactions avec des bénéfices
potentiels ;

n le frais d’une opportunité ratée : on aurait pu faire une transaction rentable, mais à cause du
manque de monnaie on doit annuler cette opportunité. Le “coût d’opportunité” est égal au
bénéfice raté. Si ce problème arrive plusieurs fois chez le même commerçant, le dernier
risque de perdre le client ;

n le frais d’échange réel : à la suite du problème de monnaie, un marché d’échange est né.
Ce marché illégal a été créé par des garçons qui se trouvent dans l’environnement des gares.
A la fin de la journée, ils cherchent les chauffeurs des taxis et des gbakas qui sont prêts à
faire la monnaie pour obtenir des billets pour le versement à la banque. Quoique ce dernier
échange soit gratuit, les garçons à leur tour demandent une commission de 5 % ;

n le frais d’achats inutiles : souvent, on fait une transaction inutile (un petit achat pour obtenir
de la monnaie) qu’on n’aurait pas fait s’il n’y avait pas de problème de monnaie.
41

2.5.9 Les barrières à la sortie


Hors des barrières à l’entrée, le commerçant est aussi exposé à des barrières à la sortie. Pour
changer complètement de spécialisation (par exemple quand il quitte les céréales pour vendre de
l’igname), il lui faut créer un nouveau fichier de liens de confiance pour l’approvisionnement et
l’écoulement. La barrière qui se pose en quittant le métier complètement est encore plus grande
parce qu’il doit trouver un parent pour lui succéder, ce qu’est apparemment préférable selon les
enquêtes. L’incertitude joue un rôle important quand il doit investir l’argent liquide dans une
autre spéculation. Quand on ajoute le fait qu’il doit entretenir sa famille en même temps, on
comprend facilement qu’il y aille une certaine immobilité dans le fichier des commerçants, ce qui
entrave le dynamisme du marché.

2.6 Les autres caractéristiques structurelles

2.6.1 La spécialisation et l’intégration verticale


Figure 15 est une présentation graphique pour le degré de spécialisation chez les grossistes de
Bouaké (première moitié) et les grossistes de Korhogo (deuxième moitié). La grosseur des
lignes présente l’importance pour le grossiste selon le chiffre d’affaires réalisé avec le produit.

Grossistes Bouaké Korhogo

maïs
arachide
riz
mil
sorgho
piment sec
gombo sec
haricot vert
noix d’acajou
noix de karité
nere
anacarde
igname

Figure 15 : La présentation graphique pour le de gré de spécialisation.


(source : propres enquêtes)
42

La première chose qui attire l’attention sur la carte, c’est le bas degré de spécialisation des
grossistes qui commercialisent le maïs et/ou l’arachide. Tous ces grossistes commercialisent aux
moins 3 produits différents. En menant les enquêtes, nous avons trouvé 4 raisons à ce
phénomène :

n diminuer le risque : un grossiste ne veut pas dépendre d’un seul produit parce qu’il risque
toujours d’avoir une perte globale. Pour éviter ceci, il étale le risque sur différents produits ;

n attirer et garder la clientèle : un client qui achète des “céréales”11 ne se limite pas à une sorte
de produit. Une détaillante par exemple veut être capable d’offrir une large gamme de
produits aux clients pour la même raison. Si un grossiste ne peut pas satisfaire un client, il
risque de perdre ce client. Pour garder la fidélité du client, il entretient une large gamme de
produits ;

n la troisième raison se situe au niveau du producteur : pour étaler les risques (maladies) et les
récoltes, il combine différentes cultures. Par conséquent, il dispose d’une large gamme de
produits qui ne seront pas refusés par le grossiste, surtout après avoir parcouru une grande
distance. Pour cette raison, certains produits seront souvent commercialisés ensemble,
comme le maïs et l’arachide ;

n finalement, puisque chaque produit a une période de récolte spécifique, le grossiste ne peut
se permettre de se spécialiser dans un produit qu’après qu’il a assez de moyens pour
financer le stockage.

Le deuxième coup d’oeil nous montre l’importance des trois produits maïs, arachide et riz dans
lesquels les grossistes des “céréales” apparaissent spécialisées en général. Ce sont les trois
“céréales” les plus importantes de la Côte d’Ivoire.

En zone rurale, les grossistes apparaissent moins spécialisés. Les enquêtes nous ont appris
qu’ils sont capables de commercialiser toutes sortes de produit dès qu’il y a une opportunité
intéressante.

Une autre caractéristique de la structure d’un marché, c’est l’intégration verticale. Quoiqu’on
n’ait trouvé aucune forme de “paysans-grossistes”12, le phénomène des paysannes-détaillantes,
qui a été décrit dans la section 2.3.1.3, existe partout. Pour le reste, nous n’avons trouvé
qu’une minorité des grossistes qui possédaient un véhicule pour le transport ou une machine
pour la transformation, ce qui nous montre le bas degré d’intégration verticale.

11
Pour les grossistes, l’arachide est aussi considérée comme un membre du groupe des “céréales”.
12
Dans la commercialisation de l’igname par contre, le phénomène des “paysans-grossistes” devient de plus
en plus important (Jespers, 1995).
43

2.6.2 Le degré de la concurrence et de la concentration


Les sections précédentes nous ont appris que la barrière d’entrée pour un grossiste est moins
élevée à Korhogo par rapport à Bouaké. Par conséquent, on y trouve un plus grand nombre
(une cinquantaine) de grossistes. A Bouaké, à cause de la barrière financière (frais de collecte),
ce nombre se milite à une vingtaine.
44

3. Le comportement

3.1 Le processus de formation des prix

3.1.1 Au niveau du village


La vente au champ (i.e. le maïs étant encore en végétation) est une forme de vente très risquée
(section 2.3.1.1). A cause de la position de faiblesse du paysan, on comprend facilement que
le “prix sur champ” (p1a sur figure 3.1) serai un prix plus bas que le “prix bord champ”,
c’est-à-dire après la récolte. Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la détermination du prix de
cession du maïs dans cette transaction :

n l’urgence du besoin de liquidités du paysan ;

n la superficie du champ de maïs ;

n la densité de la culture ;

n le rendement probable de la culture à maturité.

Plus le besoin de liquidités du paysan est urgent, plus faible sera son exigence dans la
négociation du prix. La superficie du champ est déterminée de façon visuelle sans aucune
vérification et le prix de vente du maïs sur pied augmente avec la superficie emblavée estimée
par la méthode décrite ci-dessus. Le prix de cession varie aussi positivement avec la densité de
la culture sur le champ et avec le rendement probable de la culture à maturité ; l’estimation du
rendement est beaucoup plus précise à un stade avancé de la culture au champ.

La vente “bord champ” ou au domicile du paysan est une forme de vente plus pratiquée, bien
qu’elle soit suivie aussi d’une certaine position de faiblesse. La détermination du “prix bord
champ” (p1b sur la figure 3.1) est influencée par les facteurs suivants :

n la distance entre la maison et la route carrossable la plus proche ;

n la facilité de l’accès à la maison ;

n le besoin de liquidités ;

n la quantité offerte ;

n la qualité ;

n le nombre d’acheteurs ;

n le degré d’organisation des paysans ou des grossistes.


45

La quantité offerte joue un rôle important en général et surtout chez les paysannes d’arachide.
Dans un village à Sakassou par exemple, on a constaté que les femmes considèrent l’arachide
comme un “instrument de paiement”. Elles offrent toujours des petites quantités qui valent à peu
près le montant d’argent nécessaire pour satisfaire le besoin à ce moment. Si le besoin de
liquidités est plus haut ou urgent, la quantité offerte sera plus élevée. Pour obtenir plus de
produits, le grossiste augmente légèrement le prix. En postulant le but de remplir une bâchée de
2,5 T, il fait différer le prix entre les différents villages. Le nombre de grossistes a une forte
influence sur la position de faiblesse des paysan(ne)s. A Sakassou, puisqu’il n’y a qu’un seul
grossiste, les femmes ont le choix entre accepter et refuser. Dans la région de Korhogo au
contraire, la structure au niveau de la relation grossiste-paysan est beaucoup plus
concurrentielle, ce qui met le grossiste dans une position plus faible par rapport au paysan. Pour
le paysan, il suffit d’attendre un grossiste qui se contente du prix proposé. Quoiqu’on n’ait pas
constaté des collusions au niveau des grossistes ni au niveau des paysan(ne)s, on peut s’imaginer
les conséquences quand, soit les paysan(ne)s soit les grossistes aillent se regrouper pour exiger
un prix. La distance et la facilité de l’accès sont des facteurs très importants puisque pas tous
les commerçants sont disposés à faire beaucoup d’efforts pour trouver les stocks de produits.
Si le producteur n’a pas de moyens pour transporter le produit jusqu’au bord d’une route, il lui
faut trouver un commerçant pour le faire, ce qui le met dans une position de faiblesse dans la
négociation du prix.

Nous avons observé trois manières pour fortifier cette position. Le regroupement des paysans
en formant un marché temporel est la première possibilité. En faisant ceci, les deux premiers
facteurs de la détermination du prix “bord champ” discutés précédemment, ne jouent plus un
rôle. Evidemment, les autres facteurs demeurent les mêmes. Le prix obtenu (p1e) est un peu
plus élevé par rapport au prix bord champ.

La deuxième possibilité est la collecte des produits dans des petits dépôts au village. Malgré les
efforts faits par les paysans d’y envoyer les produits, le prix moyen obtenu (p1d) ne réussit pas
à dépasser le prix “bord champ” d’une manière considérable. Cette contradiction apparente
peut être déclarée par les arguments suivants (Jespers, 1995) :

n les quantités sont plus faibles que celles offertes au bord champ ;

n les produits ne sont pas triés par classe de qualité et il n’y a pas de contrôle de qualité par le
commerçant. Par conséquent, la qualité moyenne est plus basse par rapport à la qualité au
bord du champ ;

n la négociation est très bornée.

Bien qu’une coopérative villageoise demande une marge pour l’écoulement des produits, cette
forme de vente réalise le prix (p1f) le plus élevé pour le paysan. Disposant d’une bonne
information, cette société est capable de déterminer les débouchés les plus favorables. Ce
système n’est pas encore exploité à grande échelle pour le maïs et l’arachide.
46

La dernière possibilité d’écoulement au niveau du village, c’est la vente en cours de route. La


décision de vente par le paysan est prise lorsque le prix proposé (p1c) par le collecteur le
satisfait, en tenant compte des facteurs suivants :

n le prix probable de réalisation au marché ;

n la distance restant à parcourir ;

n l’urgence du besoin de liquidités ;

n le coût d’opportunité du temps qu’il lui faut pour assurer la vente au marché.

Les trois prix des trois possibilités mentionnées, notamment le “prix en cours de route” (p1c), le
“prix sur une place centrale de collecte” (p1d) et le “prix sur le marché temporel” (p1e) peuvent
différer selon la localisation, le moment, la situation (motifs pour vendre, identité et nature du
vendeur et de l’acheteur, …) et la négociation. En général, les trois prix sont plus élevés que le
prix bord champ, mais ils n’atteignent pas le niveau du prix obtenu par une coopérative (p1f).

3.1.2 Au marché rural


Puisqu’en général, les paysans ne possèdent pas de grands moyens de transport, ils apportent
des petites quantités (une cuvette par exemple) à pied, avec le transport public, à vélo ou à
moto.

Arrivé au marché rural, un paysan a deux possibilités. La première possibilité, c’est de vendre
tout en même temps au grossiste rural. Dans ce cas, pour l’écoulement rapide, il doit se
contenter d’un prix plus bas par rapport à la deuxième possibilité, notamment la vente aux
détaillant(e)s ou aux consommateurs. Dans le premier cas, il reçoit le “prix gros marché
rural” (p2a) qui est plus bas que le deuxième prix, c’est-à-dire le “prix détail marché rural”
(p2b). Les grossistes ou les détaillant(e)s ruraux, qui sont permanent sur le marché, proposent
le prix aux paysans, qui ne sont au marché que pour une période courte. Ce “prix de départ”
est utilisé pour les négociations suivantes pendant la journée. Le prix final dépend des prix
négociés pendant les transactions précédentes. Pendant la période de pénurie, les paysans ne
vendront pas en dessous d’un prix qui a été proposé à un autre paysan pendant la journée, alors
que pendant la période d’abondance, le prix peut baisser pendant la journée de vente. Si la
baisse des prix est trop élevée, il arrive que les paysans s’adressent à la vente aux
consommateurs ou aux détaillants ou qu’ils retournent avec leurs produits. Donc, il est à
l’avantage des grossistes de proposer des prix raisonnables pourqu’ils puissent obtenir un grand
stock de produits. D’autre part, pendant la période de pénurie, la concurrence entre les
grossistes fait que les prix restent à un niveau raisonnable. Par conséquent, le rapport de forces
qui paraît exister entre les paysans et les commerçants, qui sont beaucoup plus informés,
s’efface pendant cette période.
47

3.1.3 Au marché de gros à Bouaké


Puisque la plupart des grossistes possèdent une balance et/ou une bascule, l’adaptation du prix
pendant l’année se fait par le changement du prix par kg. La figure 2.12 dans la section 2.5
représente le circuit d’information dans la détermination du prix d’un grossiste. L’importance
des circuits de “feed-back” dépend de la force de l’acteur dans la négociation du prix.

Quand l’approvisionnement d’un grossiste est effectué par un collecteur indépendant, ce dernier
se trouve dans une situation de faiblesse parce qu’il doit payer l’attente du transporteur. Le prix
convenu après une discussion est le “prix à l’entrée du marché de gros” (p3a).

Le prix de vente chez les grossistes diffère selon la quantité. Un client qui prend plusieurs tonnes
à son compte obtient le prix le plus intéressant (p3b). Ce sont toujours des clients qui disposent
de beaucoup de moyens financiers, comme les “grossistes-intermédiaires” qui effectuent le
transport du maïs pour les grandes usines d’aliments destinés aux animaux (FACI, IVOGRAIN,
ALCI, AVYCI, …).

Un grossiste qui n’a plus de stock, peut s’approvisionner chez un grossiste-collegue pour un prix
très intéressant (p3c) bien que les quantités soient plus petites par rapport aux “grossistes-
intermédiaires”.

Ce prix est plus élevé (p3c) quand il s’agit d’un éleveur ou d’un détaillant. Ce prix monte
encore pour une quantité inférieure de 300 kg (p3d) et pour une quantité d’un consommateur
(p3e) quoique ce dernier prix soit plus bas chez le grossiste que chez le détaillant.

3.1.4 Au marché de détail à Bouaké


Au niveau des détaillants, l’information du prix suit le même circuit représenté dans la figure 14.
Pour l’adaptation du prix pendant l’année, deux manières ont été observées. La première
manière est surtout appliquée par les hommes détaillants à Bouaké. Puisque la plupart
possèdent une balance, ils adaptent le prix par kg. La deuxième manière consiste à une
adaptation de l’unité de mesure locale (UML) qui est appliquée par les femmes détaillantes à
Korhogo et les micro-détaillantes.

Une forme spéciale de micro-détaillantes, notamment les vendeuses d’épis et les vendeuses
d’arachides non décortiquées déterminent leur prix à base du prix chez le producteur parce
qu’elles sont approvisionnées directement par le producteur.

3.1.5 Chez le fabricant


Trois manières ont été observées dans la détermination du prix au niveau des usines :

n émission de bons aux collecteurs indépendants, comme les “grossistes-intermédiaires”.


L’usine fixe le prix et donne des bons d’achat qui permet les commerçants de calculer une
spéculation (FACI, IVOGRAIN) ;
48

n négociation avec les collecteurs indépendants au moment de la livraison (SEMAO) ;

n utilisation des propres collecteurs qui négocient le prix au niveau des paysans et des
grossistes (SEMAO, AVYCI, CHOCODI).

Le prix est déterminé à base des critères suivants :

n la rareté ;

n la qualité : ce critère n’est pas important pour les fabricants d’aliments de bétail (FACI,
IVOGRAIN), mais il joue un rôle important pour la mouture (SEMAO) ;

n le contenu d’acide : pour la fabrication d’aliments de volaille (AVYCI), le maïs jaune et


rouge sont préférés au maïs blanc à cause de la présence d’acide dans le maïs blanc ;

n humidité : ce n’est pas seulement une question de qualité, mais on doit aussi tenir compte du
fait que le poids varie positivement avec le degré d’humidité. Pour la mouture, un degré
d’humidité de 11 % est exigé (SEMAO). Si le maïs n’atteint pas ce degré, le prix sera plus
bas pour compenser les frais de séchage ;

n le contenu de la matière grasse (pour l’arachide) (CHOCODI) ;

n le grainage : la présence de grains moisis et de grains mites ;

n la pureté.

3.1.6 Dans un autre centre de consommation


Le prix à l’entrée d’un autre centre de consommation dépend des facteurs suivants :

n la distance entre l’origine du produit et ce centre qui influe sur les frais de transport ;

n la présence d’une région d’approvisionnement plus proche que l’origine ;

n la demande locale qui est influée par les habitudes locales ;

n les caractéristiques du marché dans ce centre (degré de concurrence, barrières, …).

La figure 16 présente la structure des prix du maïs et de l’arachide d’une manière graphique.
49

prix sur champ (p1a) village

prix bord champ

prix en cours de prix place centrale prix marché


route (p1c) de collecte (p1d) temporel (p1e)
prix obtenu par une coopérative villageoise

prix gros marché rural marché rural

prix détail marché rural

marché de gros à Bouaké

prix à l’entrée du marché de gros à Bouaké (p3a)

prix à la sortie, quantité gros (plus d’une tonne) (p3b)

prix à la sortie, quantité demi-gros (moins d’une tonne) (p3c)

prix à la sortie, quantité détail (jusqu’à 300 kg) (p3d)

prix à la sortie, quantité consommateur (p3e)

marché de détail à Bouaké (marché central ou marché local)


prix détail (p4a)

prix détail de maïs transformé (p4b) prix micro-détaillantes (p4c)

fabricant de produits dérivés autres centres de consommation

prix du produit dérivé prix à l’entrée là-bas

Figure 16 : Structure des prix du maïs et de l’arachide.


(source : propres enquêtes)
50

3.2 Les pratiques commerciales

3.2.1 Les coopératives et les collusions


Au niveau des grossistes, il n’y a que des “coopératives temporelles”. Si un client demande une
grande quantité qui ne peut pas être fournie par un grossiste, ce dernier s’adresse aux autres
grossistes pourqu’ils puissent profiter de cette occasion. Ceci n’est pas un accord établi entre
grossistes.

A Korhogo, la location d’un camion pour la collecte se passe sous la forme d’une association
informelle.

3.2.2 Les pratiques appliquées dans la concurrence


Certaines pratiques sont fréquemment appliquées par tous les commerçants :

n vendre à crédit : cette méthode de vente permet au client de payer après l’écoulement,
cette méthode est très attirante pour les clients dotés de peu de moyens financiers ;

n donner de petits cadeaux : à cause de ce phénomène, il est très difficile d’obtenir des
données fiables sur les prix par kg ;

n offrir des produits de haute qualité ;

n emprunter de l’argent : cette pratique est souvent appliquée par les grossistes pour gagner
la concurrence au niveau de grossistes-paysans. Le grossiste prête de l’argent au paysan
qui en a besoin pour satisfaire un besoin urgent (la rentrée de l’école, une fête, le carême,
…). Après la récolte, le paysan avec ses produits, paie le grossis te. La “vente au champ”
est une autre possibilité, mais compte tenu du risque élevé, cette pratique n’est pas attirante
(section 3.1.1).

3.2.3 L’arbitrage temporel


Le stockage spéculatif est très exigent pour le commerçant. D’abord, il doit disposer d’assez
de moyens pour financer l’espace de temps pendant lequel l’argent est investi dans les produits,
s’immobilise. Des 26 grossistes interrogés, 10 ont déclaré qu’ils stockent les produits aux
moments où ils ont assez de moyens. 6 grossistes semblent avoir assez de fonds pour financer
un stockage de façon permanente. On n’a trouvé qu’un seul motif pour le stockage : l’arbitrage
temporel. En ce qui concerne les détaillant(e)s, on n’a trouvé qu’à Bouaké quelques hommes
détaillants qui étaient capables de stocker le maïs et l’arachide en attendant un prix plus élevé.
51

3.2.4 La discrimination, la malhonnêteté


Bien que la plupart du commerce soit pratiquée par l’ethnie “Dioula”, on n’a pas constaté un
exemple très clair d’une forme de discrimination. Ce n’est pas inimaginable que la différence
d’ethnie (avec d’autres habitudes, mentalités, croyances, …) peut évoquer une certaine
discrimination. A Bouaké par exemple, le marché de l’arachide est complètement occupé par
des Maliens. Il n’y a qu’un seul grossiste Ivoirien. Quand il y a une grande charge qui vient de
Mali, les Maliens la distribuent entre eux sans en informer le grossiste Ivoirien.

Certaine malhonnêteté a été observée. Dans la section 2.5.6 par exemple, on a discuté le
risque de client. Un client qui ne paie pas peut causer une grande perte pour un commerçant.
Un grossiste peut aussi expérimenter de malhonnêteté en travaillant avec des personnes
employées. Certains collecteurs reçoivent l’argent pour acheter des produits mais ils apportent
moins que commandés par le grossiste. Une autre malhonnêteté se situe au niveau de la qualité
des produits. Il existe des grossistes qui mélangent du maïs sec avec du maïs abîmé de telle
façon qu’une prise d’un échantillon ne peut pas trahir le vrai contenu. Finalement, beaucoup de
malhonnêteté est observée au niveau de la prise de mesure (section 3.3.2).

3.3 L’utilisation de poids, de mesures et de qualités standard

3.3.1 L’unité de vente


Les producteurs n’appliquent pas une unité de vente bien définie. Ce sont les grossistes ou les
collecteurs qui possèdent une balance ou une bascule pour la mesure. Une unité de vente très
populaire chez les femmes productrices, c’est la cuvette dont le poids moyen est 18 kg.

Au niveau des grossistes, l’unité de vente courante du maïs-grain et de l’arachide décortiquée


est le sac dont le poids peut varier selon le taux d’humidité du produit et les exigences du
collecteur lors du remplissage de 80 à 120 kg. Pour les quantités plus faibles, le produit se vend
par kg.

En ce qui concerne les détaillant(e)s, il a été observé deux formes d’unité de vente : la vente par
kg et la vente par “unité de mesure locale” (UML). La première forme est beaucoup appliquée
par les hommes détaillants à Bouaké qui possèdent une balance pour la prise de la mesure. Les
femmes détaillantes à Korhogo utilisent plusieurs formes de petites cuvettes (avec diamètre de 3
à 10 cm) en fonction de l’offre et de la demande. Pour le maïs, elles utilisent souvent une
casserole de 2 à 2,5 kg comme unité de vente. Les détaillantes de farine utilisent de petites
cuvettes de 50 g à peu près et des petites cuillères. Pour la pâte d’arachide, nous avons
observé les mêmes unités de mesure dans plusieurs villes, notamment deux boîtes de conserves
vides (425 et 2.200 g) et une petite cuillère.
52

3.3.2 Les malhonnêtetés


Plusieurs commerçants et producteurs ont déclaré avoir été confrontés à des cas de
malhonnêteté au niveau de la prise des mesures. Certains grossistes sont capables de manipuler
les poids de mesure et les bascules.

4. La performance

4.1 L’efficacité dans l’allocation des ressources

4.1.1 Les coûts


Dans cette section, nous allons essayer de représenter tant que possible tous les coûts qu’un
acteur de la filière de maïs et de l’arachide peut subir. Puisque les questions concernant l’argent
suscitent une certaine méfiance, surtout chez les Dioula, les données doivent être interprétées
avec caution. Ensuite, on a constaté que les frais peuvent sensiblement différer d’un
commerçant à l’autre et aussi d’une régions à l’autre. Néanmoins, nous voulons représenter une
vue globale de la rentabilité pour un acteur. Pour l’obtenir, nous présenterons les coûts sous
forme de “fourchettes”, c’est-à-dire que nous allons reproduire les deux extrêmes au niveau des
coûts, notamment le coût le plus bas et le coût le plus élevé observé pendant la période de
l’investigation. Pour être à même de faire des comparaisons, il faut réduire et calculer les coûts
jusqu’à ce que nous obtenions un “coût par kg”. Ces calculs compliqués ne sont pas encore.
Pour le coût temporel (taxes, location du magasin, …), le coût sera divisé par la quantité
moyenne commercialisée pendant la période considérée. Pour le poids d’une charge
transportée avec un camion, nous avons pris la moyenne du poids officiel et celui du poids
maximum, c’est-à-dire :

n un camion de 5 T peut être chargé jusqu’à 8 T, et en moyenne le poids est 6,5 T ;

n un camion de 10 T peut être chargé jusqu’à 16 T, et en moyenne le poids est 13 T ;

Ce document de travail, s’est exclusivement intéressé à l’énumération de tous les coûts possibles
qu’un grossiste peut subir en faisant le commerce. Dans la tableau 2, les coûts sont représentés
par leur “forme naturelle”, c’est-à-dire la forme à laquelle les grossistes sont confrontés
(paiement par pièce, par mois, par sac, par kg, par service fourni d’un camionneur, par session
de contrôle, …).
53

Tableau 2 : La fourchette des coûts par kg subis par un grossiste moyen en


commercialisant le maïs et l’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
achat terrain + magasin 500.000 2.000.000 pièce
achat balance 22.000 30.000 pièce
achat bascule 110.000 300.00013 pièce
amortissements (20 ans) 2.633 9.708 mois
coût intérêt (5 %) 2.633 9.708 mois
location terrain + magasin 5.000 35.000 mois
micro-sous-location 50 75 sac
taxe à Bouaké 6.600 17.400 mois
taxe à Korhogo 2.000 5.000 mois
2. Coûts de transport
approvisionnement Korhogo 300 1.000 sac15
approvisionnement Bouaké 50.000 400.00014 camion 10T
chargement 50 150 sac
déchargement 50 150 sac
pourboires 0 6000 contrôle
16
3. Coûts de stockage
pertes 15 % 20 % campagne
intérêt 5% 5% campagne
4. Coûts variables
achats17 maïs 25 90 kg
achats arachide 95 300 kg
sac vide 300 500 pièce
corde 10 10 pièce
5. Coûts des salaires
“coxers” ou “pisteurs” 100 500 sac
collecteurs 100 500 sac
Source : propres enquêtes

13
Dépendant de l’état: nouveau ou en occasion.
14
Cette valeur a été observée pour le transport Mali-Bouaké.
15
A Korhogo, les grossistes forment une coopérative temporelle pour la collecte. Le paiement se fait par sac
et le prix est subordonné à la distance.
16
Pour représenter la valeur (en FCFA) de ces frais, les éléments suivants doivent être connus: la quantité
commercialisée par unité de temps, la quantité en stock et la durée du stockage. Puisqu’il était difficile
d’obtenir des données fiables quant à ces éléments, nous avons représenté ces frais par le pourcentage
de la quantité totale commercialisée (“une campagne”) perdue à cause du stockage.
17
Le prix d’achat varie si l’on achète chez les autres grossistes que bord champ.
54

Tableau 3 : La fourchette des coûts par kg subis par un homme détaillant à Bouaké en
commercialisant le maïs et l’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
achat terrain + magasin . . pièce
achat balance 22.000 30.000 pièce
amortissements (20 ans) . . mois
coût intérêt (5 %) . . mois
location terrain + magasin . . mois
taxe à Bouaké 3.000 12.000 mois
2. Coûts de transport
approvisionnement 50 10018 sac
3. Coûts variables
achats19 maïs 50 115 kg
achats arachide 250 375 kg
sac vide 300 500 pièce
corde 10 10 pièce
Source : propres enquêtes

Tableau 4 : La fourchette des coûts par kg subis par une femme détaillante à Korhogo
en commercialisant le maïs et l’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
matériel (cuvettes) . .
amortissements (20 ans) . .
coût intérêt (5 %) . .
taxe 50 100 jour
2. Coûts de transport
approvisionnement 100 200 sac
3. Coûts variables
achats maïs 50 115 kg
achats arachide 250 375 kg
4. Coût de transformation
décorticage maïs 3 6 kg
Source : propres enquêtes

18
Cette valeur représente le coût d’approvisionnement effectué avec une charrette (“pousse-pousse”,
“otro”) ou une brouette. Si le détaillant fait la collecte lui-même en brousse, ce coût peut atteindre le même
niveau que les grossistes.
19
Le prix d’achat varie si on achète chez les autres grossistes que bord champ.
55

Tableau 5 : La fourchette des coûts par kg subis par une femme détaillante de farine
de maïs ou de la pâte d’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
matériel (cuvettes) . .
amortissements (20 ans) . .
coût intérêt (5 %) . .
taxe 50 100 jour
2. Coûts de transport
approvisionnement 100 500 sac
3. Coûts variables
achats maïs 50 115 kg
achats potasse 20 10 kg
10
achats arachide 250 375 kg
4. Coût de transformation
décorticage maïs 3 6 kg
grillage arachide 10 15 kg
mouture maïs ou arachide 4 13 kg
Source : propres enquêtes

4.1.2 Les recettes


Les recettes d’un commerçant sont très variables. Elles dépendant de la période et de la
variété. Ce qui donne une large fourchette (tableau 6).

Les données manquantes sont dues au fait que la vente se fait par “unité de mesure locale”
(UML), ce qui empêche l’analyse de la fourchette des prix. En plus, si l’on tient compte des
petits cadeaux ajoutés à la quantité achetée, on comprend facilement qu’une analyse précise est
difficile. Les prix par kg sont plus précis, puisqu’il s’agit de prix standardisés et discutés.

4.1.3 La rentabilité
Selon les enquêtes, 67 % des grossistes estiment que le commerce de l’arachide est plus
rentable que celui du maïs. En ce qui concerne l’évolution de la rentabilité pendant les cinq
dernières années, 76 % des grossistes interrogés ont déclaré qu’elle s’est améliorée. A
Korhogo, la plupart des grossistes (92 %) ont connu une amélioration au niveau de la rentabilité
du maïs et de l’arachide. La raison sera évoquée dans la section suivante.

20
Par kg farine pur de maïs, on ajoute 5 à 10 g de potasse, ce qui coûte 10 FCFA.
56

Tableau 6 : La fourchette des rapports reçus par les commerçants (en FCFA).
Nature du rapport limite inférieure limite supérieure unité
1. Grossistes
vente maïs 55 125 kg
vente arachide 150 375 kg
micro-sous-location 50 75 sac
location21 5.000 35.000 mois
2. Hommes détaillants
vente maïs non décortiqué 80 125 kg
vente maïs décortiqué . .
vente arachide 275 400 kg
3. Femmes détaillantes
vente maïs non décortiqué . .
vente maïs décortiqué . .
vente arachide . .
4. Détaillantes farine ou pâte
vente farine de maïs . .
vente brisures de maïs . .
vente pâte d’arachide . .
Korhogo 341 625 kg
Bouaké 682 1177 kg
Source : propres enquêtes

4.1.4 La dévaluation
Les grossistes de Bouaké déclarent avoir été confrontés à de désavantages à cause de la
dévaluation, alors que pour ceux de Korhogo, la dévaluation apparaît comme la cause la
plus importante de l’amélioration de la rentabilité (source : propres enquêtes).

Cette contradiction apparente peut être avancée par le raisonnement suivant. Le commerce du
maïs et de l’arachide d’un grossiste à Bouaké est plus tributaire du transport qu’un grossiste à
Korhogo. Le coût total du transport (collecte + expédition à la ville) représente un plus grand
pourcentage du prix de vente à Bouaké par rapport à Korhogo. Pour connaître cette
différence, nous avons calculé ce pourcentage en utilisant la limite inférieure22 du coût total du
transport et du prix de vente (tableau 7).

21
Il y a des grossistes qui ont plus d’un magasin et qui louent un magasin à un autre grossiste.
22
Nous croyons que la variabilité de cette limite est moindre.
57

Tableau 7 : La comparaison de l’importance du coût de transport par rapport au prix


de vente pour le maïs et l’arachide entre Korhogo et Bouaké (en FCFA).
ville et limite inférieure du coût limite inférieure du pourcentage du coût de
produit total du transport prix de vente transport dans le prix de vente
Korhogo
maïs 3 55 5%
arachide 3 150 2%
Bouaké
maïs 5 55 9%
arachide 5 150 3%
Source : propres enquêtes

La dévaluation a eu une grande influence sur tous les produits importés. Les véhicules, les
pièces de rechange, l’essence, … sont devenus plus cher. Dans tous les coûts de la
commercialisation, c’est surtout le coût de transport qui a connu une forte hausse. En tenant
compte de l’importance du coût de transport représenté dans le tableau 7. Il est facile de
comprendre que les conséquences de la dévaluation ont eu plus d’effets néfastes à Bouaké.

A Korhogo, les grossistes ne se plaignaient pas du coût de transport, mais ceux qui avaient un
important stock de produits. Ils apparaissaient avoir eu beaucoup de bénéfices grâce à la
dévaluation.

4.2 La progressivité

Il s’agit ici de mesurer le degré d’innovation et les modifications technologiques apportées dans
la commercialisation agricole. Les marchés peuvent entraîner des innovations d’ordre
technologique, institutionnel, productif ou gestionnaire dans leurs secteurs économiques. Les
innovations doivent aider à réduire les coûts, augmenter la productivité des ressources et/ou la
production, et contribuer à une croissance économique réelle. Dans les systèmes de
commercialisation des pays moins développés, ils seront essentiellement d’ordre organisationnel
(Tollens, 1995).

Les enquêtes ne nous ont pas révélé des innovations importantes au niveau de la structure
physique du marché actuel de Bouaké. Le manque de moyens financiers apparaît comme le
plus grand obstacle qui empêche un grossiste de faire des investissements nouveaux. Nous
avons constaté que dès qu’un grossiste dispose d’assez de moyens, les premiers investissements
faits ont situés au niveau du transport (achat d’un véhicule).

Probablement la plus grande innovation organisationnelle sera le nouveau marché de gros à


Bouaké. Selon les enquêtes, la plupart des grossistes de Bouaké semblent avoir confiance dans
le nouveau marché de gros. Ayant une seule entrée et une seule sortie, ce marché permettra un
enregistrement complet du flux entrant et sortant.
58

4.3 L’équité

Selon Harrison et al. (1974) et Scherer (1980), l’équité serait un des important indicateurs de la
performance d’un marché. Il s’agit ici de la répartition équitable des profits dans le système de
commercialisation. Tous les intervenants du système doivent être récompensés en fonction de
leur contribution et personne ne doit recevoir des profits excessifs (par exemple les profits
monopolistes). Le terme “équité” ne doit pas être compris seulement du point de vue de la
répartition des revenus entre les individus, mais également entre les groupes ethniques, les
diverses régions, les classes d’âge etc.

Malgré que l’équité soit un critère difficile à mesurer, c’est facile à comprendre qu’un monopole
d’un groupe ethnique peut causer une répartition inégale. A Bouaké, le marché de gros pour
l’arachide est presque complètement occupé par les grossistes de nationalité Malienne. Il n’y a
qu’un seul grossiste Ivoirien. Puisqu’il y a une certaine forme de discrimination (voir section
3.1.4), ce n’est pas inimaginable qu’elle causera une répartition inégale entre les deux groupes
de nationalité différente.

4.4 L’efficacité des prix

4.4.1 L’efficacité spatiale


L’intégration des marchés en soi est un important sujet d’investigation. En examinant des paires
de prix de marchés pris deux à deux, on peut s’assurer que les écarts de prix ne dépassent pas
les coûts de transaction, y compris ceux du transport, au moins pour les prix moyens journaliers
et hebdomadaires. Le calcul des corrélations des prix entre les différents marchés peut
renseigner sur le degré d’intégration des marchés, mais il faut prendre soin de bien nettoyer les
séries de prix, la tendance et l’inflation, si elle est importante, et du mouvement saisonnier. Cette
analyse fera partie de l’étude finale.

4.4.2 L’efficacité temporelle


Un marché est intégré dans la dimension temporelle si les hausses des prix en saison morte
reflètent les coûts de magasinage. Quoique cette analyse ne soit pas encore incluse, nous
voulons déjà donner une impression graphique de la fluctuation des prix pendant les années
1993 et 1994. On constate que les prix de l’arachide ont connu une augmentation beaucoup
plus élevée par rapport aux prix du maïs.
59

500
450
400
350
maïs gros
300
maïs détail
250
arach gros
200
arach détail
150
100
50
0
Mar-93

Mar-94
Jul-93

Jul-94
Jan-93

May-93

Jan-94

May-94
Sep-93

Nov-93

Sep-94

Nov-94
Figure 17 : Les prix du maïs et de l’arachide pendant les années 1993 et 1994 à
Bouaké.
(source : OCPV)

Alors que selon certains grossistes ce phénomène serait dû aux conditions climatologiques,
d’autres cherchent les causes au niveau des producteurs. Quand il y a trop de pluie pendant la
saison pluvieuse, il arrive que les arachides pourrissent déjà dans le sol ou après la récolte ce qui
aboutit à une grande perte. Puisqu’il n’y a qu’un seul cycle pour l’arachide, cette perte se fait
sentir fortement dans l’offre totale. Lorsque l’offre diminue, elle entraîne une hausse des prix.
Une autre explication est située au niveau des producteurs qui auront semé trop tôt la semence
qui se serait desséchée à cause de l’intensité du soleil.
60

Bibliographie

ANONYMUS, Réseau national des marchés de gros, marché de gros de Bouaké, dossier-
programme, rapport général, Vol.1, Présidence de la République/direction et Contrôle des
Grands Travaux, 1990, 62 p.

ANONYMUS, Réseau national des marchés de gros, marché de gros de Bouaké, dossier-
programme, annexes, Vol.2, Présidence de la République/direction et Contrôle des Grands
Travaux, 1990, 151 p.

CIDT, 1987, Etude de la filière arachide, L.Berger International, CIRES, 259 p.

DISSOU, M. Y., 1991, Commercialisation du maïs dans le département de l’Ouémé (Sud-


Est du Bénin), thèse de doctorat troisième cycle en sciences économiques (économie rurale),
juin 1991 Université d’Abidjan, Côte d’Ivoire, 209 p.

FAO, avril 1986, Projet de développement de la commercialisation des produits vivriers,


rapport de préparation, Rapport du programme de coopération FAO/Banque Mondiale,
Centre d’Investissement, Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture,
Rome.

FUSILLIER, J., 1991, La filière maïs en Côte d’Ivoire : Un exemple d’adaption


spontanée des appareils de production et de commercialisation à l’extension du marché
intérieur, Texte intégral de la thèse de Doctorat en Economie rurale et agro-alimentaire,
Université de Montpellier I, 310 p.

GOOSSENS, F., september 1995, Agricultural Marketing and Marketing Analysis : I.


Agricultural Marketing Research Frameworks. II. Agricultural Market Performance
Criteria and The Role of Governement Intervention, NATURA-NECTAR course :
“Agricultural Economics and Rural Development”, module 3, Faculteit der Landbouwkundige en
Toegepaste Biologische Wetenschappen, afdeling Landbouweconomie, Katholieke Universiteit
Leuven, 54 p.

JESPERS, Z., décembre 1995, Système de commercialisation des produits vivriers en Côte
d’Ivoire (Etude pour l’igname, le maniok et la banane plantain), Document de travail N° 2
Projet “Renforcement des études agro-économiques à l’IDESSA”, IDESSA - Katholieke
Universiteit Leuven, 39 p.

OCPV, 1993, Journées portes ouvertes sur l’O.C.P.V., brochure émise par l’O.C.P.V.
pendant les “Journées portes ouvertes sur l’O.C.P.V.”, Abidjan Côte d’Ivoire, 10 p.

RCI-Ministère de l’Agriculture,1983, Etude des conditions de commercialisation et


consommation du maïs en Côte d’Ivoire, SCET-AGRI, 268 p.
61

TOLLENS, E., augustus 1995, Cadre conceptuel concernant l’analyse de la performance


économique des marchés, Projet-FAO “Approvisionnement et Distribution Alimentaires de
Villes de l’Afrique Francophone”, Faculteit der Landbouwkundige en Toegepaste Biologische
Wetenschappen, afdeling Landbouweconomie, Katholieke Universiteit Leuven, 23 p.

YARIDIOUMA, M. K., 1994, Proposition de recherche (version finale), thème : Analyse


de l’efficacité du circuit de commercialisation des produits vivriers et maraîchers des
GVC et unions de GVC agricoles dans le nord-est de la côte d’Ivoire : l’exemple de la
commercialisation de la tomate et l’igname par l’UNIVOBO à Bondoukou, Programme de
doctorat en économie rurale, huitième promotion, Université d’Abidjan, Côte d’Ivoire, 51 p.
62

5. Annexes

ENQUETE GROSSISTES

Date : Marché :
Localisation géographique : Code :
Sorte de marché : •Marché rural •Marché de relais •Marché de gros
•Marché de détail •Marché local •Seul
Typologie du marché : •Permanent •Périodique, période :

1. L’identité
Etes-vous sur le marché? heure heure le •lu•ma•me•je•ve•sa•di
Pendant l’année : •Permanent •Périodique, période :
Nom :
Sexe : •M •F Age :
Nationalité, Origine, ethnie, langue parlée :
Propriétaire : •Oui •Non
Le propriétaire, a-t-il encore d’autres magasins ? •Oui •Non
Si oui, dans d’autres villes ? •Oui •Non
Activité principale du propriétaire : Depuis quand :
Activités secondaires du propriétaire : Depuis quand :
Fonction et identité (parenté) du personnel :

2. Les généralités
Quels produits vendez-vous et comment classez-vous ces produits selon leur importance (chiffre
d’affaire) ? Quelle est la quantité de maïs et d’arachide commercialisé par unité de temps ?
63

3. La structure
3.1 L’approvisionnement
Chez qui achetez-vous : lieu? ; classification de fournisseurs selon leur importance ?
maïs arachide
•Producteur : •Producteur :

Autres pays, lesquels et pourquoi ? Autres pays, lesquels et pourquoi ?

•Collecteur : •Collecteur :
•Autres grossistes : •Autres grossistes :

•Coopérative : •Coopérative :
Autres : Autres :
Indiquez les moments d’achat. Quand faites-vous vos plus gros achats ?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC

Faites-vous d’avance des commandes ? •Oui •Non


Qui fait la collecte ? •Propres collecteurs (parenté, famille), comment sont-ils rémunérés ?
•Autres collecteurs, décrivez + comment sont-ils rémunérés?

Utilisez-vous un “coxer” ou un “pisteur” pour obtenir des informations ? •Oui •Non


Quelles sont vos relations avec vos fournisseurs ?
Où l’échange y-a-t-il lieu ?
•Au champ du producteur (non encore récolté) •Au domicile du producteur
Pourquoi au champ ? •Au marché rural
Quantité : •En cours de route
N’y-a-t-il pas de risques ? •Au marché de gros
•Autres : •Au marché de relais
A qui vendez-vous : lieu? ; classification des acheteurs selon leur importance ?
maïs arachide
•Entreprises, usines : • Entreprises, usines :

•Autres grossistes : •Autres grossistes :

•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Détaillants : •Détaillants :
•Consommateurs : •Consommateurs :
Autres : Autres :
Qui fait la fourniture et comment ?
Indiquez les moments de vente. Quand faites-vous vos plus grosses ventes ?
64

JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC

Les clients font-ils des commandes d’avance ? •Oui •Non


Quelles sont vos relations avec vos clients ?

3.2 Le transport
Utilisez-vous un moyen de transport ? •Oui •Non, si oui, lequel ?
•Moto •Gbaka •Voiture •Badian (= “22 places”)
•Vélo •Brouette •Camionnette •Charrette(=“pousse-pousse,otro”)
•Bâchée 2,5T •Camion 5T •Camion 10T •Autres :
Tonnage réel :
Propriété ? •Propriétaire •Privé •Fournisseur •Coopérative :
•Loué, on paie par •Km •Sac •T •Négocié •Autres :
Lieu d’origine - lieu de destination Frais de transport

Existe-il des pertes au cours du transport ? •Oui •Non Causes :

3.3 Les caractéristiques des produits


3.3.1 La qualité
maïs arachide
Sélectionnez vous par qualité ? •Oui•Non •Oui•Non
Avec différence de prix ? •Oui•Non •Oui•Non
Y-a-t-il beaucoup de variabilité de la qualité d’une charge •Oui•Non •Oui•Non
achetée chez le producteur ?
D’où provient la meilleure qualité ?

Quelles variétés (+ fourchette des prix) avez-vous? et lesquelles préfèrent les clients?
maïs arachide

3.3.2 Le stockage
Pourquoi le stockage des produits (spéculateurs) ?
Quel pourcentage de produits perd-on normalement et pendant quelle période de stockage ?
Maïs : Arachide :
Infrastructure de Capacité Genre (magasin complet, Prix
stockage (tonnes) micro-sous-location, …)
65

Propriété CFA
Louée avec : CFA/_____
Louée à : CFA/_____
Quelle quantité totale avez-vous en stock actuellement (tonnes) et comment fluctue-t-elle?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC

3.3.3 La transformation
Possédez-vous une décortiqueuse ? •Maïs •Arachide
•Oui à Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg de maïs ?
Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg d’arachide ?
Décortiquez vous pour d’autres personnes aussi? •Oui •Non
•Non à Qui décortique votre maïs et votre arachide ?
Possédez-vous un moulin ? •farine (maïs) •pâte (arachide ) ?
•Oui à Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg de maïs ?
Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg d’arachide ?
Transformez vous pour d’autres personnes aussi? •Oui •Non
•Non à Qui transforme votre maïs ou votre arachide ?

3.4 Les barrières à l’entrée du marché


3.4.1 Les réglementations officielles
•Enregistrement dans le registre de commerce, commentaires :
•Taxe de la mairie, prix : , durée : , commentaires :
•Autres taxes : Il y’a un contrôle effectif ?

3.4.2 Les réglementations non officielles


Etes-vous membre d’une association des vendeurs ? •Oui •Non
Laquelle ?
Y-a-t-il des règles fixées par l’association ? •Oui •Non
Lesquelles ?

Il y a un contrôle effectif ? •Oui •Non


Vous avez hérité le commerce de la famille ? •Oui •Non
Il y a encore des membres de la famille qui font le même commerce, combien et où ?

Quel est l’avantage, qu’est-ce qu’on échange ?


Vous préférez garder le commerce dans la famille ? •Oui •Non
Comment est-ce qu’on trouve un magasin, est-ce difficile ?

3.4.3 Les coûts fixes


66

Equipements : •Bascule : •Véhicule : •Electricité :


•Balance : •Téléphone : •Eau courante :
•Autres :

3.4.4 L’infrastructure physique


Avez-vous déjà expérimenté des vols de produits ? •Oui •Non

3.4.5 Financement
Avez-vous un compte bancaire ? •Oui •Non
Tenez-vous une comptabilité ? •Oui •Non
Comment avez-vous financé votre départ ?

Vous utilisez un crédit et si oui de qui ? •Oui •Non


•Propre •Famille •Ami(e)s •Tontine •Banque
Taux d’intérêt : Conditions et problèmes pour obtenir un emprunt :

Avez-vous assez de fonds pour conduire vos opérations de commerce ? •Oui •Non
Sinon, cela bloque-t-il vos activités ? •Oui •Non, comment éviter ?

Vous donne-t-on un crédit pour acheter vos produits? •Oui •Non


durée : intérêt : Différent prix ? •Oui •Non
•Fondé sur confiance •Caution :
Vous donnez-vous vos produits à crédit? •Oui •Non
Pourquoi ce service (gagner la clientèle) ?
durée : intérêt : Différent prix ? •Oui •Non
•Basé sur confiance •Caution :

3.4.6 Les risques et assurances


Avez-vous déjà réalisé une perte sur un chargement et comment a-t-elle eu lieu ?

3.4.7 Les barrières générales


Vous expérimentez d’autres barrières, les difficultés encore non mentionnées ?

3.5 L’information
Etes-vous au courant du prix ? •Oui •Non Si oui, comment le savez-vous ?

4. Le comportement
4.1 La formation du prix
Quels sont les facteurs déterminants dans la négociation du prix ?

Remarquez vous beaucoup de concurrence entre les grossistes ? Comment l’éviter ?


67

4.2 Les pratiques commerciales


Il y a des coopératives, des collusions entre les grossistes ; ils sont organisés ?

Il y a de la discrimination, des arrangements exclusifs, de la malhonnêteté chez les concurrents ?

Des commerçants qui se concurrencent-ils en offrant de petits cadeaux ?

4.3 L’utilisation de poids, de mesures et de qualités standard


Tout le monde a-t-il confiance à la prise de mesure, y-a-t-il de malhonnêteté ?
5. La performance
5.1 L’efficacité allocative
Quel est le produit le plus rentable ? •Maïs •Arachide Pourquoi ?
Pendant les cinq dernières années, votre rentabilité s’est-elle •amélioré •empiré
Quelles sont les causes de ce changement ?

Quelles étaient les conséquences de la dévaluation du FCFA en 1994 pour vous ?

Décrivez tous vos coûts. Quel est le facteur le plus cher de la commercialisation ?
Frais d’achat (fourchette des prix) : Frais de manutentions :
- Maïs : - Frais de chargement chez le producteur :
- Frais de déchargement au marché :
- Arachide : - Frais de transformation :

5.2 La progressivité
Qu’est-ce que vous pensez de l’organisation du marché maintenant ?

Que pensez-vous du nouveau marché de gros ; allez-vous y installer ?

Vous pensez qu’il faut une institution publique ? Décrivez la :

Avez-vous fait de nouveaux investissements et si oui lesquels? et à l’aide de quel financement ?

5.3 L’équité
Il existe des commerçants qui réalisent des profits excessifs grâce à une situation de monopole
ou des barrières d’entrée (par exemple l’affiliation ethnique, l’appartenance au groupe dominant
qui exerce le pouvoir politique) dans la commercialisation du maïs et de l’arachide ?
68

ENQUETE DETAILLANTS

Date :
Marché : Code :
Localisation géographique :
Sorte de marché : •Marché rural •Marché de relais •Marché de gros
•Marché de détail •Marché local •Seul
Typologie du marché : •Permanent •Périodique, période :

1. L’identité
Etes-vous sur le marché? heure heure le •lu•ma•me•je•ve•sa•di
Pendant l’année : •Permanent •Périodique, période :
Nom :
Sexe : •M •F Age :
Nationalité, Origine, ethnie, langue parlée :
Propriétaire : •Oui •Non
Activité principale du propriétaire : Depuis quand :
Activités secondaires du propriétaire : Depuis quand :
Fonction et identité (parenté) du personnel :

2. Les généralités
Quels produits vendez-vous + classez par ordre d’importance + quantité commercialisée par
unité de temps ?
69

3. La structure
3.1 L’approvisionnement
Origine des produits : •Marché central •Marché local •En cours de route •Au marché rural

maïs •Epis grillés •Epis bouillis arachide •Coques fraîches •Coques grillées
•Grains bruts •Grains décortiqués •Grains frais •Grains grillés
•Farine •Farine + potasse •Cacahuètes •Caramels
•Brisures •Beignets •Pop- •Pâte •Sauce
corn •Tchapalo •Huile
•Grossistes : •Grossistes :

•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Autres détaillants : •Autres détaillants :
•Producteur : •Producteur :

•Collecteur : •Collecteur :

Est-ce que vous faites des commandes d’avance ? •Oui •Non


Quelle est votre relation avec vos fournisseurs ?

A qui vendez-vous + localisation ?


maïs arachide
•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Autres détaillants : •Détaillants :
•Consommateurs : •Consommateurs :

Autres : Autres :

Les clients font-ils d’avance des commandes? •Oui •Non


Quelles sont vos relations avec vos clients ?

3.2 Le transport
Quel moyen de transport utilisez-vous pour l’approvisionnement ?
•Moto •Gbaka •Voiture •Badian (= “22 places”)
•Vélo •Brouette •Camionnette •Charrette(= “pousse-pousse”, ”otro”)
•Bâchée 2,5T •Camion 5T •Camion 10T •Cuvette •Dos homme •Autres :
Tonnage réel : Quantité :
Propriété ? •Propre •Privé •Fournisseur •Coopérative :
•Loué, on paie par •Km •Sac •T •Négocié •Autres :

3.3 Les caractéristiques des produits


3.3.1 La qualité
Quelles variétés (+ fourchette des prix) avez-vous et lesquelles les clients préfèrent ?
70

maïs arachide
•Epis braisés : •Coques fraîches :
•Epis bouillis : •Coques grillées :
•Grains bruts : •Grains frais :
•Grains décortiqués : •Grains grillés :
•Farine pur : •Cacahuètes :
•Farine + potasse : •Caramels :
•Brisures : •Pâte :
•Beignets : •Sauce :
•Pop-corn : •Huile :
•Tchapalo :

3.4 Les barrières à l’entrée du marché


3.4.1 Les réglementations officielles
•Enregistrement dans le registre de commerce, commentaires :
•Taxe de la mairie, prix : , durée : , commentaires :
•Autres taxes : Il y’ a un contrôle effectif ?

3.4.2 Les réglementations non officielles


Avez-vous hérité le commerce de la famille ? •Oui •Non
Existe-il encore des membres de la famille qui font le même commerce, combien, où et quel est
l’avantage ?
Préférez-vous garder le commerce dans la famille ? •Oui •Non
Comment trouve-t-on un magasin, est-ce difficile ?

3.4.3 Les coûts fixes


•Magasin •loué, prix : •acheté, prix : Capacité :
Equipements : •Balance •Bascule •Véhicule •Décortiqueuse
•Moulin •Tine 18 kg •Cuvette 25kg •Autres :
3.4.4 L’infrastructure physique
Avez-vous été confrontés à des vols de produits ? •Oui •Non

3.4.5 Le financement
Avez-vous un compte bancaire ? •Oui •Non
Crédit : •Propre •Famille •Ami(e)s •Tontine •Banque
Taux d’intérêt : Conditions et problèmes pour obtenir un emprunt :
Avez-vous suffisamment de fonds pour conduire vos opérations de commerce ? •Oui
•Non
Sinon, ça bloque-t-il vos activités ? •Oui •Non, comment éviter ?
Contractez-vous un crédit pour acheter vos produits? •Oui •Non
durée : intérêt : •Différent prix •Basé sur confiance •Caution :
71

Accordez-vous crédit en vendant vos produits ? •Oui •Non


durée : intérêt : •Différent prix •Basé sur confiance •Caution :
3.4.6 Les risques et les assurances
Avez-vous déjà réalisé une perte sur une charge, comment s’est-elle passé et comment éviteriez
vous cette situation ?

3.4.7 Les barrières générales


Vous expérimentez d’autres barrières, limitations, difficultés qui ne sont pas encore mentionnées
?

3.5 L’information
Etes-vous au courant du prix ? •Oui •Non, si oui, comment le savez-vous ?

4. Le comportement
4.1 La formation du prix
Vous expérimentez beaucoup de concurrence entre les détaillants ? Comment l’éviter ?

4.2 Les pratiques commerciales


Il y a de la discrimination, des arrangements exclusifs, de la malhonnêteté chez les concurrents ?

4.3 L’utilisation de poids, de mesures et de qualités standard


Comment est-ce que vendez-vous? •Par kg •Par tas •Par UML :
Tout le monde a-t-il confiance à la prise de mesure, il y a la malhonnêteté ?

5. La performance
5.1 L’efficacité allocative
Quel est le produit le plus rentable ? •Maïs •Arachide Pourquoi ?
Pendant les cinq dernières années, votre rentabilité s’est-elle •améliorée •empirée
Quelles sont les causes du changement ?

Quelles étaient les conséquences de la dévaluation du FCFA en 1994 pour vous ?

Décrivez tous vos coûts. Quel est le facteur le plus cher de la commercialisation ?
Frais d’achat (fourchette des prix) : Frais d’approvisionnement :

- Maïs : Frais de transformation :


- Arachide :

5.2 La progressivité
72

Que pensez-vous de l’organisation du marché maintenant ?


Y-t-il quelque chose qui doive changé? Quoi ?
ENQUETE CONSOMMATEURS

Date : Localisation géographique :


Ethnie : Age : Sexe : •M •F
Dans quelle région habitez-vous ?
Quelle est votre activité principale ? •Paysan •Commerçant •Eleveur
•Etudiant •Maquis, restaurant •Autre :
__________________________________________________________
Combien de fois mangez-vous le maïs dans le mois?
Dans quels mois mangez-vous le plus de maïs ?
La dernière fois que vous avez acheté le maïs,
n quand ?
n sous quelle forme ? •Epi vert (avec spathes) •Epi frais (sans spathes)
•Epi braisé •Epi bouilli •Pop-corn •Aliment pour des animaux
•Farine pur •Farine + potasse •Grains bruts •Grains décortiqués
•Brisures •Kabatoh + potasse •Kabatoh •Bouillon
•Beignets •Tchapalo •Huile •Autre :
n c’était où ? •Marché central •Marché local •Marché rural
•Maïs étalé sur le sol en cours de route •Vendeuse assise en cours de route
•Vendeuse ambulante •Au domicile du paysan •Autre place :
n c’était chez qui ? •Paysan •Détaillant(e) •Demi-grossiste
•Grossiste •Collecteur •Restaurateur •Autre :
n la quantité approximative ?
n quel était le prix proposé par le vendeur avant la négociation ?
n avez-vous négocié et si oui, quel était le prix payé finalement ?
n Qu’avez vous fait ou qu’allez-vous faire avec le maïs acheté ?
•Consommer •Donner aux animaux •Préparer bouillon
•Préparer kabatoh •Préparer beignets •Préparer pop-corn
•Préparer tchapalo •Braiser ou bouillir •Autre chose :
n Quelle variété de maïs est-ce que vous préférez : •Jaune •Blanc •Rouge
n Quel mode de consommation préférez-vous? •Epi braisé •Epi bouilli •Kabatoh
+ potasse •Kabatoh •Bouillon •Pop-corn •Beignets
•Tchapalo •Huile •Autre mode :
n Que préférez-vous manger, un produit du maïs ou du riz ? •Maïs •Riz
n Si le prix du riz était très haut, mangeriez-vous plus de maïs ? •Oui •Non
n Si le prix du riz était très bas, mangeriez-vous encore du maïs ? •Oui •Non
73

n Pourquoi (pas) ?
n Maintenant, vous consommez •plus de maïs •moins de maïs qu’à l’époque ?
n Pourquoi ?
____________________________________________________________
Combien de fois par mois consommez-vous l’arachide ?
Dans quels mois consommez-vous le plus d’arachide ?
La dernière fois que vous avez acheté l’arachide ,
n quand ?
n sous quelle forme ? •Coques fraîches •Coques grillées •Grains frais •Grains
grillés •Cacahuètes •Pâte •Huile •Caramelle •Autre forme :
n c’était où ? •Marché central •Marché local •Marché rural
•Vendeuse ambulante •Vendeuse assise en cours de route
•Au domicile du paysan •Autre place :
n c’était chez qui ? •Paysan •Détaillant(e) •Demi-grossiste
•Grossiste •Collecteur •Restaurateur •Autre :
n c’était quelle quantité à peu près ?
n quel était le prix proposé par le vendeur avant la négociation ?
n vous avez négocié et si oui, quel était le prix payé finalement ?
n Qu’avez-vous fait ou qu’allez-vous faire avec l’arachide achetée ?
•Consommer •Préparer sauce arachide •Utiliser l’huile •Griller
•Préparer pâte •Préparer des caramels •Préparer cacahuètes •Autre :
n Quelle variété d’arachide préférez-vous : •Gros grains (rouge) •Petit grains (blanc)
n Quel mode de consommation préférez-vous ?
•Coques fraîches •Grains frais •Cacahuètes •Pâte •Huile
•Coques grillées •Grains grillés •Caramels •Sauce •Autre mode :
n Maintenant, vous consommez •plus d’arachide •moins d’arachide qu’à l’époque ?
n Pourquoi ?
74

ENQUETE PRODUCTEURS

Date :
Localisation géographique : Code :

1. L’identité
Nom :
Sexe : •M •F Age :
Nationalité, Origine, ethnie, langue parlée :
Propriétaire : •Oui •Non
Activité principale du propriétaire : Depuis quand :
Activités secondaires du propriétaire : Depuis quand :
Fonction et identité (parenté) du personnel :

2. Les généralités
Quels produits vendez-vous et comment classeriez-vous ces produits selon leur importance ?
Quelle est la superficie et la quantité commercialisée par unité de temps ?

3. La structure
3.1 L’approvisionnement
Où trouvez-vous la semence ? Maïs : Arachide :
Dans quels mois cultivez-vous et quand faites-vous les plus grosses ventes ?

JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC

Si vous vendez, quel pourcentage de la récolte réservez-vous à la consommation (degré de


l’autosuffisance) ?
Le sens du flux, c’est-à-dire le mouvement du produit de la campagne vers la ville, est-il
toujours dans la même direction ou y a-t-il des inversions ? Si oui, dans quels mois arrive-il des
inversions (quand il y a de la pénurie en ville) ?

JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC

A qui vendez-vous + localisation ?


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maïs arachide
•Entreprises : •Entreprises :
•Collecteurs : •Collecteurs :
•Grossistes : •Grossistes :

•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Détaillants : •Détaillants :
•Consommateurs : •Consommateurs :

Connaissez-vous quelqu’un qui part en brousse seulement pour collecter des informations des
stocks de maïs et arachide (“coxer”, “pisteur”) et comment est-il rémunéré ?

Les clients font-ils d’avance des commandes? •Oui •Non


Quelles sont vos relations avec vos clients ?

Où échange-t-il a lieu ?
•Au champ du producteur (non encore récolté) ; pourquoi (besoin de liquidité) ?
Comment est-ce qu’on détermine le prix?
Quantité :
Y-a-t-il un contrôle social ?
Ne comporte-il pas de risques ?
•A domicile chez le producteur ; pourquoi pas au marché ?
•En cours de la route ; pourquoi ? •Au marché rural

3.2 Le transport
Comment les produits sont-ils transportés ?
•Moto •Gbaka •Voiture •Badian (= “22 places”)
•Vélo •Brouette •Camionnette •Charrette(=“pousse-pousse,otro”)
•Bâchée 2,5T •Camion 5T •Camion 10T •Autres :
Tonnage réel :
Propriété ? •Vous •Client •Le client loue lui-même •Coopérative :

3.3 Les caractéristiques des produits


3.3.1 La qualité
maïs arachide
Vous sélectionnez par classe de qualité (sec, humide) ? •Oui•Non •Oui•Non
Avec différence de prix ? •Oui•Non •Oui•Non
Quelles variétés (+ fourchette des prix) avez-vous et lesquelles les clients préfèrent ?

3.3.2 Le stockage
Pourquoi le stockage des produits (spéculateurs) ?
Comment stocke-t-on et quelles sont les problèmes relatifs au
le maïs :
l’arachide :
76

Quel pourcentage de produits et pendant quel période de stockage y-a-t-il perte ?


Maïs : Arachide :
Infrastructure de Capacité Genre (magasin complet, micro-sous-location, Prix
stockage …)
Propre CFA
Louée de : CFA/_____

Louée à : CFA/_____

Quelle quantité totale avez-vous en stock actuellement (tonnes) et quelle est sa fluctuation?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC

3.3.3 La transformation
Possédez-vous une décortiqueuse ? •Maïs •Arachide
•Oui à Combien de kg reste après la transformation de 100 kg maïs ?
Combien de kg reste après la transformation de 100 kg arachide ?
Vous décortiquez aussi pour d’autres personnes ?
•Non à Qui décortique votre maïs ou votre arachide ?
Possédez-vous un moulin ? •farine (maïs) •pâte (arachide) ?
•Oui à Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg de maïs ?
Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg d’ arachide ?
Vous transformez aussi pour d’autres personnes ? •Oui •Non
•Non à Qui transforme votre maïs ou votre arachide ?

3.4 Les barrières à l’entrée du marché


3.4.1 Le financement
Avez-vous assez de fonds pour conduire la culture ? •Oui •Non
Accordez-vous crédit pendant la vente ? •Oui •Non, pourquoi ?
durée : intérêt : différent prix ? •Oui •Non
•Basé sur confiance •Caution :

3.4.2 L’information
Etes-vous au courant du prix, de l’offre et de la demande et comment le savez-vous ?

3.4.3 Les barrières générales


Expérimentez-vous d’autres barrières, les difficultés qui ne sont pas encore mentionnées?

4. Le comportement
77

4.1 La fixation du prix


Quelles sont généralement les facteurs qui influent sur le prix bord champ ?
•Quantité •Qualité •Information •L’offre et la demande •Distance
•Pouvoir de négociation •Facilité de l’accès au champ Autres :
Constatez-vous beaucoup de concurrence entre les paysans ? Comment l’éviter ?

4.2 Les pratiques commerciales


Existe-il des coopératives, collusions entre les paysans ? A quelle l’époque ? dans quelles
régions ?

4.3 L’utilisation de poids, de mesures et de qualités standard


Quelle unité utilisez-vous pour fixer le prix en vendant ?
maïs : •Kg •UML : arachide : •Kg •UML :
Qui mesure le produit et comment cela se passe-t-il ? •L’acheteur •Le vendeur
Existe-il des commerçants qui trichent en manipulant les poids et les mesures? existe-il des cas
de malhonnêteté?

5. La performance
5.1 L’efficacité allocative
Quel est le produit le plus rentable ? •Maïs •Arachide Pourquoi ?
Pendant les cinq dernières années, votre rentabilité s’est- elle •améliorée •empirée
Quelles sont les causes de ce changement ?
Quelles furent les conséquences de la dévaluation du FCFA en 1994?
Décrivez tous vos coûts (semence, main d’oeuvre, …).

- Maïs :

- Arachide :

5.2 La progressivité
Pendant les cinq dernières années, avez-vous connu une évolution technologique ou
organisationnelle dans la culture du maïs et de celle d’arachide ?
Décrivez vos derniers investissements et les moyens avec lesquels vous les avez financés ?
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Jour quantité achetée prix d’achat (par kg) quantité vendue


mer 9 oct
jeu 10 oct
ven 11 oct
sam 12
oct
dim 13 oct
lun 14 oct
mar 15
oct
mer 16
oct
jeu 17 oct
ven 18 0ct
sam 19
oct
dim 20 oct
lun 21 oct
mar 22
oct
mer 23
oct
jeu 24 oct

Jour quantité achetée prix d’achat (par kg) quantité vendue


ven 25 oct
sam 26
oct
dim 27 oct
lun 28 oct
mar 29
oct
mer 30
oct
jeu 31 oct
ven 1 nov
sam 2 nov
dim 3 nov
lun 4 nov
mar 5 nov
mer 6 nov
jeu 7 nov
ven 8 nov
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Jour quantité achetée prix d’achat (par kg) quantité vendue


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Jour quantité achetée prix d’achat (par kg) quantité vendue
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sam 2 nov
dim 3 nov
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mar 5 nov
mer 6 nov
jeu 7 nov
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