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Matty Demont
Janvier 1997
1. INTRODUCTION 7
1.1 L’introduction 7
1.2 La problématique 7
1.3 Les objectives 8
1.4 La méthodologie 10
1.4.1 La délimitation du champ d’étude 10
1.4.2 Les données quantitatives 10
1.4.3 Les données qualitatives 11
1.4.4 L’insuffisance des données 12
2. LA STRUCTURE 13
2.1 Le niveau national 13
2.1.1 Le rôle de Bouaké dans la distribution des produits vivriers 13
2.1.2 La production, la consommation et les flux importants du maïs et de l’arachide 14
2.1.2.1 Le maïs 14
2.2 Le niveau régional 19
2.2.1 L’organisation du marché du maïs et de l’arachide 19
2.2.1.1 Les différents lieux d’échange 19
2.2.1.2 Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide 21
2.2.1.3 La typologie des opérateurs 24
2.2.2 Les fonctions physiques de la commercialisation 29
2.2.2.1 Le conditionnement et transport 29
2.2.2.2 Le stockage 30
2.3 Les caractéristiques des produits 31
2.3.1 La qualité et la différenciation 31
2.3.2 La facilité de stockage 32
2.3.3 La transformation 32
2.4 L’information 35
2.5 Les conditions d’entrée et de sortie 35
2.5.1 Les réglementations officielles 35
2.5.2 Les réglementations non officielles 36
2.5.3 Les coûts fixes 36
2.5.4 L’infrastructure physique 37
2.5.5 Le crédit et le financement 37
2.5.6 Le risque et l’assurance 39
2.5.7 Le savoir-faire 39
2.5.8 Le manque de monnaie 40
2.5.9 Les barrières à la sortie 41
3
3. LE COMPORTEMENT 44
3.1 Le processus de formation des prix 44
3.1.1 Au niveau du village 44
3.1.2 Au marché rural 46
3.1.3 Au marché de gros à Bouaké 47
3.1.4 Au marché de détail à Bouaké 47
3.1.5 Chez le fabricant 47
3.1.6 Dans un autre centre de consommation 48
3.2 Les pratiques commerciales 50
3.2.1 Les coopératives et les collusions 50
3.2.2 Les pratiques appliquées dans la concurrence 50
3.2.3 L’arbitrage temporel 50
3.2.4 La discrimination, la malhonnêteté 51
3.3 L’utilisation de poids, de mesures et de qualités standard 51
3.3.1 L’unité de vente 51
3.3.2 Les malhonnêtetés 52
4. LA PERFORMANCE 52
4.1 L’efficacité dans l’allocation des ressources 52
4.1.1 Les coûts 52
4.1.2 Les recettes 55
4.1.3 La rentabilité 55
4.1.4 La dévaluation 56
4.2 La progressivité 57
4.3 L’équité 58
4.4 L’efficacité des prix 58
4.4.1 L’efficacité spatiale 58
4.4.2 L’efficacité temporelle 58
5. ANNEXES 62
4
Avant propos
Ce document est fondé sur des enquêtes structurées et des interviews non structurées menées
pendant la période du 2 août au 27 novembre 1996 sur le marché central de Bouaké, de
Korhogo et de Sakassou, les marchés locaux de Bouaké et le marché rural de Dikodougou. Il
constitue la suite de la thèse de Zeger Jespers qui a fait le même travail pour l’igname, le manioc
et la banane plantain, ces études visent à analyser et décrire le système de commercialisation du
maïs et de l’arachide .
L’auteur voudrait remercier quelques personnes ou institutions qui ont contribué de façon
significative à l’accomplissement de ce document et finalement à la réalisation de la thèse.
Au niveau des institutions, nous voudrions remercier le VLIR et le K.U. Leuven pour le
financement du séjour, l’IDESSA (Institut Des Savanes), l’OCPV (Office d’aide à la
Commercialisation des Produits Vivriers) pour la disponibilité de ses données des prix, CIRES
(Centre Ivorien de Recherche Economique et Sociale), le CIDT (Compagnie Ivoirienne pour le
développement des textiles) et les usines FACI, IVOGRAIN, SEMAO, AVYCI, NESTLE et
CHOCODI.
Je voudrais tout d’abord remercier le professeur Tollens pour avoir offert cette opportunité,
notamment l’expérience d’une thèse dans un pays en voie de développement. Particulièrement
nous voulons exprimer notre gratitude à l’Ingénieur Johan Stessens et son épouse Veerle pour
l’accueil et l’accompagnement professionnel. Nous adressons ensuite nos remerciements aux
chercheurs de l’IDESSA, notamment Doumbia Sékou, Attey Koffi et Adou, pour l’information
technique. Les études auraient été impossibles sans l’aide de nos interlocuteurs Aledji Alain,
Pokpa Josephine, Sanogo Sie Issa, Seydou Soro, Douosson Désiré, Bidi Gnobo Robert et nos
enquêteurs Laurent, Prosper, Bertrand, Serge, Sabou, Emmanuel, Nancy, Cesar, Cyril et Boua
à qui nous devons de la gratitude.
1
Ce document de travail est écrit dans le cadre du projet : “ Renforcement des études agro-économiques à
l’IDESSA ”. Le projet est dirigé par le Prof. Eric Tollens de la K.U.Leuven, Leuven, Belgique et par le Dr.
Doumbia Sékou, chef du Département des Cultures Vivrières à l’IDESSA, Bouaké, Côte d’Ivoire. Le projet
est soutenu financièrement par l’A.G.C.D. (coopération belge).
6
Evidemment, ce document n’existerait pas sans l’information fournie par les commerçants de
Bouaké, Korhogo et Dikodougou et les producteurs de Sakassou et Dikodougou. Nous
remercions tous ces gens pour leur coopération.
Nous n’oublions pas enfin messieurs Kouadio Valentin, Benie Edmond et Eugène Koffi
respectivement pour l’accueil à Sakassou, Daloa et Bouaké.
7
1. Introduction
1.1 L’introduction
Le maïs, cinquième production vivrière de la Côte d’Ivoire par le tonnage après l’igname, le
manioc, la banane plantain et le riz, a connu au cours des vingt dernières années, un
développement considérable de son marché avec l’urbanisation et surtout l’installation d’une
industrie de l’alimentation animale (selon toute vraisemblance, le plus fort développement parmi
ces cinq produits vivriers de base). L’offre locale a pleinement répondu aux sollicitations de la
demande. Cet ajustement du marché a été accompli sans action significative des pouvoirs
publics sur la production ou la distribution. Apparemment, l’approvisionnement d’une industrie
en pleine croissance peut être assuré par des structures “traditionnelles” (i.e. à faible niveau de
capital) : exploitations paysannes et entreprises commerciales familiales ou individuelles
(Fusillier, 1991).
L’arachide , sixième production vivrière, est une importante ressource en corps gras alimentaire
comme les fruits de palme et l’huile artisanale en région forestière. Les besoins d’huile raffinée
attiraient l’attention de la CIDT car en raison du coût de l’huile d’arachide, cette dernière ne
pourrait être vendue que dans le cadre des huiles de tables de haut de gamme. Plusieurs
évaluations de la consommation d’huile raffinée ont été faites par les usines Trituraf, BETPA,
Blohorn et la Cellule Agro-industrielle de la DGAI. Ainsi, a-t-on prévu que le marché d’huiles
serait déficitaire à partir de la fin des années 1990, en raison de la chute de la production du
palmier à l’huile d’une part et de l’augmentation de la consommation d’autre part.
Ces analyses ont montré l’importance d’investissements dans ce secteur palmier à l’huile ou
d’autres oléagineux dont les arachides.
1.2 La problématique
Dans beaucoup de paysans dans les pays en voie de développement ne sont pas encouragés à
augmenter leur production. Beaucoup d’efforts ont été faits pour augmenter la production mais
la commercialisation a été négligée. Le coût de cette commercialisation apparaît trop élevé à
cause de plusieurs déficiences (Banque Mondiale, 1986) :
n les pertes non négligeables qui sont aggravées par un système de commercialisation peu
rémunérateur pour la qualité ;
n la mauvaise connaissance par les producteurs des prix sur les marchés terminaux, due à la
mauvaise transmission de l’information, malgré l’existence d’une structure officielle de
diffusion de l’information, notamment l’OCPV.
Afin d’établir des programmes effectifs pour améliorer la performance économique des
marchés, les pays en voie de développement ont besoin d’analyses économiques complètes et
profondes de ce secteur. Le système utilisé dans ce document de travail est fondé sur la théorie
“Structure-Comportement-Performance” qui a été décrite par Bain (1968), Pritchard (1969) et
Scherer (1980) (figure 1).
Selon ce modèle, les données physiques, économiques, légales et sociales sont généralement
considérées comme des conditions de base. Il trouve que la structure d’un marché et, en
particulier le degré de concurrence qu’on y trouve, détermine le comportement du marché, et
que la structure et le comportement pris ensemble déterminent à leur tour les performances.
Des critères sont définis pour chacun de ces éléments. Plus la situation satisfait aux critères, plus
le marché est performant. Figure 2 montre le cadre de référence qui a été utilisé pour dresser
les enquêtes, les interviews et finalement le texte.
n identifier tous les acteurs qui opèrent dans la commercialisation du maïs et de l’arachide ;
n expliquer le processus de fixation des prix du maïs et de l’arachide sur les différents types de
marchés examinés.
Quatre objectifs ne sont pas encore inclus, mais feront partie de la thèse finale :
n vérifier s’il y a une variation temporelle dans l’efficacité de la formation des prix sur le plan
spatial ;
coordination verticale
compétition effective
n nombre et taille des entreprises n termes de l’échange n efficacité des prix (qualité,
n conditions d’entrée et de sortie n formation des prix transparence)
n degré de concurrence et de n absence de collusion et de n efficacité dans l’allocation des
concentration discrimination ressources (efficience technique
n caractéristiques du produit n pratiques commerciales et opérationnelle, quantité,
(qualité, durabilité, n transparence des prix et des qualité, localisation et timing)
différenciation) conditions de commercialisation n équité (impact sur les plus
n économie d’échelle n utilisation de poids, de mesures et démunis, bénéfices en rapport
n spécialisation, diversification de qualités standard avec le risque encouru,
n degré d’intégration verticale n arrangements exclusifs, l’efficacité et l’investissement)
n crédit et financement coercition, exclusion, n progrès (amélioration de la
n risque (produit et prix) - malhonnêteté qualité, choix des produits,
assurance n l’incertitude chez les nouveaux produits, salubrité,
n système d’information commerçants s’ils vont suivre des hygiène, innovation)
n cadre légal initiatives des prix
1.4 La méthodologie
n les produits retenus : il s’agit du maïs (Zea mays) et de l’arachide (Arachis hypogaea) en
tant que matière primaire ; tous les produits dérivés faisant l’objet d’une demande finale
(pour le maïs : farine, épis frais, épis grillés, épis bouillis, grains pour les aliments du bétail et
de la volaille, gritz pour la brasserie ; pour l’arachide : arachide fraîche en coque, arachide
brûlée en coque, arachide fraîche sans coque, arachide brûlée sans coque, cacahuètes, pâte
d’arachide, huile d’arachide) sont ainsi concernés ;
n la largeur de la filière : elle concerne les différents types de structures dans une filière
(structures artisanales/industrielles). Au niveau de la production, l’étude se concentre sur les
structures paysannes dépourvues de capital ; au niveau de la distribution, les petites
entreprises familiales ou individuelles sont pratiquement les seules à intervenir ;
n l’épaisseur de la filière : il s’agit de prendre en compte les diverses activités (ou produits
traités) des opérateurs dans la mesure où leur comportement sur la filière maïs et la filière
arachide procède évidemment d’une logique globale.
n le cadre géographique : quoique les régions dans lesquelles se sont déroulées les
enquêtes se bornent à Bouaké, Korhogo, Dikodougou et Sakassou, les données
bibliographiques ont aidés à compléter le modèle obtenu au niveau national ;
le cadre temporel : les observateurs des enquêtes, c’est -à-dire la période du 2 Août au
27 Novembre 1996, sont comparés dans le temps avec les données de l’OCPV.
Trois fois par semaine, l’O.C.P.V. envoie des enquêteurs au marché. Pour un certain fichier de
produits, ils collectent les prix du jour par kilogramme pour le marché de gros et le marché de
détail. Les produits comme l’igname, le manioc, la banane plantain, etc. ne se vendent pas par
11
kg à cause de leur forme et leurs dimensions. Par conséquent, ces produits sont vendus par
U.M.L. (unité de mesure locale), comme le “tas”, la “cuvette”, la “regime” (banane), etc. Les
variations du prix se situent plutôt au niveau des dimensions de l’U.M.L. Avec un peson à
ressort portatif, trois mesures de l’U.M.L. sont faites. Pour obtenir le “prix du jour”, on divise le
prix par U.M.L. par la moyenne des trois mesures. Pour le maïs et l’arachide, puisque tous les
grossistes et certains détaillants utilisent une balance ou une bascule, ces calculs ne sont pas
toujours nécessaires.
D’après les trois résumés journaliers, un résumé hebdomadaire est fait. Puisque ce résumé
contient déjà des informations concernant des évolutions conjoncturelles possibles, il est aussi
appelé “résumé conjoncture”. Les quatre résumés hebdomadaires sont rassemblés dans un
résumé mensuel qui permet de calculer le prix mensuel.
Le 9 septembre 1996, l’enquête a été testée chez les grossistes. Ce “pré-test” visait à éliminer
des questions imprécises ou confuses. A ces questions se sont substituées d’autres plus
concises et concrètes. Cette enquête a été menée depuis le 13 septembre. Puisqu’il apparaît
difficile de retarder des commerçants pendant plus de 15 minutes, elle a été divisée en trois
parties égales. Ceci nous a permis d’obtenir des informations détaillées sans emprunter trop le
temps du commerçant.
Après un jour de travail sur le marché, l’enquête a été contrôlée pour des réponses malles ou
incomplètement répondues. Les questions concernées ont été répétées dans la deuxième
session. De cette manière, l’enquête a été adaptée continuellement.
L’enquête définitive a été utilisée pour dresser une enquête pour les détaillant(e)s et les
producteurs. Après que toutes les enquêtes structurées sur le marché de Bouaké furent menées,
les données ont été rassemblées et groupées dans le cadre de référence.
Les données manquantes ont été collectées par des interviews non-structurées chez certains
commerçants. Les enquêtes au niveau des producteurs visaient à examiner la relation entre les
producteurs et les grossistes ou les collecteurs. Pour l’arachide, la région de Sakassou a été
choisie, parce que cette région était celle qui disposait de la meilleure qualité. Les mêmes
12
enquêtes ont été menées à Dikodougou pour le maïs et l’arachide. Ensuite, les usines FACI,
IVOGRAIN, NESTLE, ALCI, AVYCI, SEMAO et CHOCODI ont été interviewées pour
étudier la relation entre les usines et les commerçants puisqu’il s’agit des plus grands acheteurs,
surtout pour le maïs.
Puis, la procédure complète a été répétée sur le marché central de Korhogo et le marché rural
de Dikodougou pour examiner le lien entre Dikodougou, Korhogo et Bouaké. Puisque la région
de Daloa (dans le Centre-Ouest) se distingue nettement des autres régions, en livrant environ la
moitié de sa production à l’extérieur (section 2.2.2) il était intéressant d’y examiner le marché
de gros.
Finalement, une enquête chez les consommateurs a été distribuée dans les plus grandes villes de
Côte d’Ivoire, notamment Abidjan, Bouaké, Korhogo (et Dikodougou), Daloa et Man. Cette
enquête vise à découvrir la préférence en ce qui concerne la consommation du maïs et de
l’arachide entre les régions d’une part et les différentes ethnies d’autre part.
L’obtention des données qualitatives était empêchée par plusieurs facteurs. D’abord, il y avait
une certaine méfiance chez les commerçants, surtout à Bouaké où la construction du marché de
gros a été accompagnée par plusieurs enquêtes auprès des commerçants.
Plusieurs facteurs expliquent la réticence particulière des commerçants à révéler des informations
sur leur activité. D’une part, certains agents exercent leur commerce en marge de la légalité,
c’est-à-dire qu’ils ne sont pas inscrits au registre de commerce et échappent à la fiscalité (faisant
ainsi partie du secteur informel). Généralement dotés en plus, du statut d’étranger, on
comprend aisément leur crainte à l’égard de toute enquête.
D’autre part, l’information constitue dans le milieu commercial une véritable ressource (au même
titre que le capital), d’autant plus rare que les commerçants sont généralement dépourvus de
moyens de communication modernes tels que le téléphone. Fusillier (1991) signale qu’une
mainmise sur certaines informations peut être à l’origine de rentes de situation. L’information
détenue par les commerçants est donc, de façon logique, difficilement cédée sans contrepartie.
Au mieux, elle est soigneusement filtrée afin de ne pas diffuser des éléments dont pourrait
profiter la concurrence ou qui pourraient révéler des pratiques commerciales considérées
comme déloyales.
13
2. La structure
Par ailleurs, la région de Bouaké est aussi reliée par des réseaux routiers goudronnés aux
grandes régions de production de l’Est et de l’Ouest.
Cette position stratégique confère à Bouaké un rôle de premier plan comme centre logistique de
groupage, d’expédition et d’exportation. En matière de distribution vivrière, on peut distinguer
cinq types d’activité. Les trois premiers concernent la distribution terminale vers la
consommation urbaine et régionale (figure 3) :
1. Eclatement régional des arrivages groupés de la zone sud (banane, riz importé, grains
palmiste) ;
Les deux derniers concernent l’expédition ou la réexpédition vers des centres de consommation
éloignés (figure 4) :
14
4. Groupage et expédition de produits vers les zones sud (ignames, fruits, maïs) ;
Il en va autrement pour l’arachide (de 5.000 à 10.500 tonnes par an), pour lequel le marché
est donc un centre de répartition et parfois de réexpédition de productions extérieures.
2.1.2.1 Le maïs
Figure 5 nous montre les grandes zones de production pour le maïs. Les dimensions des
cercles représentent l’importance en termes de quantités produites. L’étude SCET AGRI
(1982) parle de six zones qui contribuent à la production. La classification par ordre
d’importance est la suivante :
n le Centre-Ouest : cette zone est spécialisée dans la commercialisation hors région (49 %).
La commercialisation dans la région (7 %) et l’autoconsommation (44 %) sont moins
importantes ;
15
Figure 6 montre que la zone du Nord est la plus importante en ce qui concerne la
consommation du maïs. La zone de Korhogo est la zone principale, alors que la zone de
Odienne, Touba, Seguela, Katiola et Dabakala sont les zones secondaires (O.C.P.V., 1990).
Pour l’approvisionnement du marché central de Bouaké, les enquêtes révèlent les villes suivantes
tableau 1 (avec le pourcentage de grossistes qui ont déclaré de s’y approvisionner).
Daloa 79 % Sinfra 29 %
Korhogo 36 % Katiola 21 %
Bouaké 29 % Dianra 21%
M’Bahiakro 29 % Yamoussoukro 14 %
(source : propres enquêtes)
Les régions de Ferkessedougou, Dabakala, Sakassou, Bouaflé, Daokro, Bono, Diabo, Brobo
et Bondoukou n’ont été mentionnées que par une minorité (7 %).
17
Le marché de Bouaké, étant une base de réexpédition, est un fournisseur du maïs pour les villes
suivantes : Abidjan (71 %), Bouaké (43 %), San-Pedro (14 %), Diabo (14 %),
Yamoussoukro (14 %), Aboisso (7 %), Gagnoa (7 %), Agboville (7 %) et même pour des
pays voisins comme le Mali (14 %) et le Burkina Faso (14 %).
Le marché central de Korhogo est surtout approvisionné par toute la région aux alentours de
Korhogo (Dikodougou, Dianra, Nionfoin, Boundiali, M’Bengue, Nielle, Diawala, Tengrela, …).
Il joue le rôle de fournisseur pour les villes Abidjan (36 %), Bouaké (36 %) et Korhogo (14 %)
et même le Mali (36 %). Les flux les plus importants sont envisagés dans la figure 7. Figure 8
l’importance des régions en ce qui concerne la quantité produite d’arachide en 1984 (CIDT,
1987).
Les régions sont classées par ordre d’importance décroissante selon la quantité produite :
Korhogo, Bouaké, Boundiali, Katiola, Séguéla, Dabakala.
Selon la CIDT, les villes comme Boundiali, Korhogo, Odienné, Ferkessedougou, Katiola,
Dabakala, Bouna et Séguéla seront spécialisées dans le commerce local et l’autoconsommation
18
parce qu’ici se trouveraient aussi les centres de consommation par excellence. Au contraire, les
villes comme Man, Daloa, Bouaké, Gagnoa et Abidjan seront plutôt spécialisées dans le
commerce à longue distance que l’on rencontre dans l’approvisionnement des centres de
consommation assez éloignés des zones de production. Dans ce cas, la production de l’arrière-
pays immédiat du centre de consommation est soit nulle soit trop faible comparée à la demande
de la ville (CIDT, 1987).
Les régions d’approvisionnement du marché central de Bouaké, sont les suivantes : Sakassou
(50 %), Korhogo (50 %), Katiola (36 %), Dabakala (36 %), Mali (29 %), Dianra (21 %),
Bouaké (14 %), Daokro (7 %), Marabadiassa (7 %) et Burkina Faso (7 %). L’arachide est
surtout expédiée vers les régions d’Abidjan (43 %), Bouaké (43 %), Man (21 %), Mali (21 %),
Daloa (21 %), Diabo (14 %), Gagnoa (7 %), Soubré (7 %), Danané (7 %), Yamoussoukro (7
%), Burkina Faso (7 %), Agboville (7 %) et San Pedro (7 %).
Comme c’était le cas du maïs, le marché central de Korhogo est surtout approvisionné par sa
propre région (Dikodougou, Dianra, Niofoin, Boundiali, Niéllé, Diawala, Tengréla, Sirasso, …).
19
Il joue le rôle de fournisseur pour les villes d’Abidjan (43 %), Bouaké (36 %), Daloa (21 %)
(50 %).
Selon le CIDT, l’approvisionnement d’Abidjan est effectué par les villes suivantes (rangées par
ordre d’importance décroissante) (CIDT, 1987) : Boundiali, Korhogo, Ferkessedougou,
Katiola, Dabakala, Bouaké, Bondoukou, Odienné.
La vente au champ est une forme de vente du produit en végétation, i.e. non récolté. Quoique
nous n’ayons trouvé personne qui ait déclaré vendre de cette manière, cette forme de vente
n’apparaît que de façon marginale pour le maïs (Fusillier, 1991). Il est très probable que la
transaction soit en défaveur du paysan qui n’y a recours qu’en cas de recherche vaine d’autres
sources de crédits financiers pour résoudre des problèmes urgents (Dissou, 1991).
Evidemment, cette situation de faiblesse n’est pas à l’avantage du paysan au niveau de la
détermination du prix (section 3.1.1). Si le paysan a été en position de faiblesse dans la
négociation du prix, l’acheteur assume néanmoins certains risques, lors de l’acquisition du maïs
sous cette forme, notamment ceux liés au rendement connu avec peu de précision et dépendant
de la pluviométrie et ceux liés au vol par les habitants du village. Ces deux formes de risque
dissuadent la plupart des commerçants que nous avons interrogés de procéder à ce type de
transaction.
La vente à domicile ou la “vente bord champ” apparaît une forme de vente fréquemment
pratiquée par les paysans. La partie de la récolte destinée à la vente échangée par ce canal
n’est pas connue de façon précise. Ce pourcentage peut différer selon le moment et selon le
producteur en fonction des motifs suivants :
n quantité destinée à la vente est très faible et ne justifie pas un déplacement vers le marché.
L’achat à domicile se fait par des collecteurs, des grossistes et même par des détaillant(e)s qui
sillonnent systématiquement les villages à la recherche des céréales et d’autres produits vivriers.
Pour les grossistes qui ont des contrats de livraison (avec des usines par exemple), cette forme
d’achat devient très importante en période de soudure, où le maïs devient rare sur le marché.
Si le producteur n’a pas les moyens pour transporter le produit jusqu’au bord d’une route, il lui
faut trouver un commerçant pour le faire ce qui le met dans une position de faiblesse dans la
négociation du prix. Pour éviter ceci, beaucoup de paysan(ne)s se regroupent pendant un jour
convenu avec les grossistes pour former un marché temporel. En fait ce n’est qu’une place où
la transaction entre le grossiste et le paysan a lieu. De cette façon, chaque village peut avoir son
propre marché temporel.
Une autre manière pour éviter cette position de faiblesse, c’est le stockage sur une place
centrale de collecte. Les paysans envoient leurs produits eux-mêmes à un dépôt qui se trouve
près d’une route ou sur une place qui est accessible pour le transporteur. Malgré le prix plus
21
bas obtenu (voir section 3.1.1), un paysan peut avoir deux raisons pour faire les efforts d’y
envoyer ses produits (Jespers, 1995) :
n une quantité et/ou qualité trop faible ne justifiant pas le déplacement d’un collecteur vers le
champ, surtout quand l’accessibilité est difficile ;
n puisqu’on ne doit pas attendre un collecteur, c’est une manière pour satisfaire un besoin
urgent de liquidités plus rapidement ;
La vente en cours de route est la dernière possibilité pour le paysan. Le paysan étale le
produit au bord de la route pour le sécher et pour l’exhiber en même temps. Puisque aucun
grossiste n’a déclaré d’acheter en cours de route, cette activité apparaît marginale et seulement
appliquée par des consommateurs et des collectrices-détaillantes.
Les agriculteurs et acheteurs se regroupent chaque semaine sur le marché rural. Cette place
est beaucoup fréquentée par les grossistes de la ville la plus proche, les collecteurs et les
collectrices-détaillantes.
Le marché local d’une ville est le marché qui s’adresse presque exclusivement aux
consommateurs. Outre un marché central, chaque ville a plusieurs marchés locaux dispersés
dans la ville. En fait, c’est un regroupement non structuré de vendeurs qui vendent surtout des
produits destinés à la consommation directe. Dans la plupart des cas le produit est transformé
pour faciliter la consommation. La majorité des acteurs sont des micro-détaillantes avec un petit
nombre de détaillantes qui seront décrites plus tard.
Finalement, le marché central d’une ville est le lieu d’échange le plus important, non seulement
par le nombre d’acheteurs et de vendeurs, mais aussi par la quantité échangée. La différence
avec un marché local est la présence des grossistes.
La ligne épaisse présente le circuit à longue distance, notamment le lien entre la zone de
production et d’autres centres de consommation comme Korhogo, Bouaké, Daloa, Abidjan.
Les grossistes ruraux (cadre gros) jouent un rôle important comme intermédiaire. Quoique le
rôle des “productrices - détaillantes” soit moins important, il n’est pas négligeable. Puisque
beaucoup d’opérateurs sont capables de faire plusieurs activités, seulement les activités qui
présentent la plus grande partie de leur chiffre d’affaires sont représentées. Un grossiste rural
par exemple vend aussi aux consommateurs, mais ceci n’est pas son activité le plus important.
Bien qu’un grossiste intermédiaire vende aussi aux détaillant(e)s, son chiffre d’affaires est plutôt
déterminé par le commerce à grande distance (figure 11).
22
Les lignes interrompues représentent les flux saisonniers. Les épis (verts, braisés ou bouillis) de
maïs et les arachides en coques (fraîches ou grillées) sont vendus par les micro-détaillantes
principalement pendant la période après la récolte. Le marché hebdomadaire consiste à un
regroupement de producteurs et productrices qui viennent de tous les villages aux alentours de la
ville. Ce regroupement a lieu tous les sept ou six jours.
Bien que le maïs et l’arachide suivent le même circuit, il y a des différences liées au produit.
D’abord, les éleveurs ne constituent pas des acheteurs importants que pour le maïs. Ensuite, la
plupart des usines qui utilisent le maïs sont des fabricants d’aliments pour animaux (bétail et
volaille), alors que l’arachide est surtout utilisée pour la fabrication d’alimentation humaine.
producteurs village
n à domicile
collecteurs consommateurs
marché rural
productrices - détaillantes
détaillant(e)s grains
éleveurs consommateurs
zone de production
détaillant(e)s productrices -
grains détaillantes
détaillantes
farine ou pâte
micro-détaillantes
consommateurs urbains
détaillantes
consommateurs
farine ou pâte
micro-détaillantes
destinations diverses
usines (fabricants autre centre de export Mali
d’aliments) consommation
consommateurs éleveurs
Figure 11 : Les circuits de commercialisation du maïs et de l’arachide au niveau urbain.
(source : propres enquêtes)
24
n la collecte avec partage du bénéfice : cette formule est fondée sur une relation de confiance
absolue entre le collecteur et le grossiste. Le grossiste avance la somme couvrant la
transaction, le transport et parfois les frais de subsistance du collecteur pendant sa tournée
en brousse. Une fois la vente réalisée par le grossiste, les frais de collecte sont déduits de la
recette, le bénéfice est partagé à parts égales entre le grossiste et le collecteur ;
n la collecte avec commission par sac : tous les frais de collecte (prospection du collecteur,
achat du produit, location du véhicule) sont avancés par le grossiste qui fixe le prix d’achat
au producteur souhaité. Le collecteur est rémunéré par une commission entre 100 et 500
FCFA/sac mais il peut accroître sa rémunération en négociant avec le producteur un prix
inférieur à celui accepté par le grossiste ;
Au niveau du village, il y a des personnes qui s’occupent de la collecte des produits de plusieurs
producteurs. Puisqu’il s’agit souvent d’un producteur ou de son fils, on les appelle
“producteurs - collecteurs ”. Un cas spécifique et un maillon capital de la collecte est le
“tuteur”, le correspondant villageois du grossiste. Outre l’hébergement de ce dernier, il a
généralement pour fonction d’assurer la prospection de l’offre et le groupage du produit en
diffusant des aides à travers des campements. Pour tous ces services, le grossiste paye un seul
montant de 250 FCFA par sac. Un grossiste a en moyenne 5 à 6 tuteurs, un tuteur par village.
Après la collecte, il lui reste à trouver un transporteur pour rassembler les différents stocks.
A Korhogo, on a constaté une autre forme spéciale de collecte, effectuée par des femmes
collectrices. Il s’agit d’un regroupement informel de femmes qui collectent des produits
comme des légumes, de l’arachide. Néanmoins, les femmes opèrent individuellement. Chaque
femme fait sa collecte, marque les sacs et loue une place sur un camion pour le transport vers
Abidjan. A Abidjan, il y a une “femme équivalente” qui confisque les sacs qui possèdent la
marque convenue. Remarquablement, ce système à petite échelle marcherait sans vols, selon les
interviews. Une seule femme voyage avec le camionneur et reçoit l’argent des “femmes
équivalentes”. Arrivée à Korhogo, elle paye les femmes collectrices qui ont collecté une
nouvelle charge.
Une autre forme de collecteur est représentée par le “coxer” ou “pisteur”, dont le salaire peut
varier entre 100 et 500 FCFA/sac. Ayant une bonne connaissance de la région et des stocks
en zone de production, sa tâche est d’accompagner un grossiste, un collecteur ou un
transporteur pour la localisation et la collecte2 des stocks de produit.
Tous les six ou sept jours, les producteurs s’acheminent vers le marché rural. Puisqu’ils ne
disposent que de moyens simples (bicyclette, motocyclette, …) pour le transport, les quantités
offertes sont faibles. En général, pour le maïs et l’arachide, ce sont les femmes des producteurs
ou les femmes productrices qui vendent les produits en détail : les “productrices -
détaillantes”. Souvent, elles sont accompagnées par des femmes qui ne sont pas
nécessairement paysannes, mais qui s’occupent de la collecte et de la vente en détail : les
“collectrices - détaillantes”.
2
Souvent, sa tâche se borne à la localisation des stocks et par conséquent, il n’est pas un collecteur dans le
vrai sens du mot.
3
Proprement dit, chaque grossiste est un “spéculateur” qui spécule entre un “prix bas” et un “prix élévé”.
Chaque transaction est une spéculation qui n’est pas sans risque. La possibilité d’une perte doit toujours
être mise en compte (voir section 2.5.6).
26
plan temporel. Les grossistes à Bouaké, la plupart (93 %) des hommes, sont essentiellement de
l’ethnie Dioula. Puisque 79 % du marché de gros appartient aux Dioulas et 21 % aux Sénoufos,
on peut parler presque d’un “monopole Dioula”. A Korhogo, le marché apparaît de la même
composition.
Dans les zones rurales, les grossistes ruraux jouent le rôle de collecte et d’expédition à longue
distance. Généralement, ils ne sont pas très spécialisés dans certains produits. Dépendant des
opportunités favorables, de la région et du moment, ils sont capables de commercialiser toutes
sortes de produit comme l’igname, le manioc, la banane plantain, les céréales, … Puisqu’ils
connaissent très bien la région et maîtrisent les circuits d’achat, ils constituent un maillon
important entre les producteurs et une grande partie des grossistes urbains et des grossistes
intermédiaires.
Les deux derniers groupes se diffèrent au niveau de leurs moyens financiers ce qui influence
l’étendue de leurs spéculations. Les grossistes - intermédiaires4 forment un groupe de
grossistes qui disposent de moyens pour financer des spéculations à longue distance. Les clients
les plus importants sont les grandes usines d’alimentation. A Korhogo, il a été constaté que
seulement deux grossistes appartiennent à ce groupe alors qu’à Bouaké, il y en a plusieurs.
Ayant une grande commande urgente, ils peuvent s’approvisionner chez les grossistes urbains
pour un prix bas à cause de la grande quantité (voir section 3.1.3).
N’ayant pas de grands moyens financiers pour faire ces transactions, les grossistes urbains
s’occupent de l’éclatement régional des arrivages (figure 3). Hors des détaillant(e)s, des
consommateurs et des éleveurs, leur fichier des clients contient aussi des grossistes
intermédiaires.
Les clients les plus importants des grossistes urbains sont les détaillant(e)s . Dans ce groupe,
on peut distinguer cinq types. Les détaillantes de grains, sont toutes des femmes. Elles sont
nombreuses sur le marché central de Korhogo. Une minorité de femmes disposent d’un hangar
couvert, les autres louent une place sur le sol pour 100 FCFA par jour. Elles disposent d’une
septaine de cuvettes (18 kg) pour présenter des produits comme le maïs, l’arachide
décortiquée, l’arachide non décortiquée, le mil, le sorgho, le haricot (blanc et rouge), le fonio, le
pois sucré, les amandes, … Pour mesurer les produits, elles possèdent une dizaine de petites
cuvettes d’inégales capacités. Elles adaptent le prix en changeant les petites cuvettes.
A Bouaké, on trouve un autre type : les détaillants de grains. Ce type, représenté par des
hommes, qui louent ou possèdent un magasin où ils peuvent stocker une grande quantité.
Donnant l’impression d’un “petit grossiste”, ils vendent principalement en détail. Néanmoins, la
plupart d’entre eux possèdent une bascule ce qui nous fait supposer qu’ils vendent en gros aussi.
Un groupe qui n’a pas les moyens pour la location d’un magasin complet se contente de louer
4
Proprement dit, ce ne sont pas des “vrais grossistes” parce qu’essentiellement, ils ne jouent que le rôle
d’intermédiaire entre les fournisseurs (producteurs, grossistes ruraux, grossistes urbains) et les grands
acheteurs (usines d’alimentation, grossistes terminaux).
27
une place dans le magasin d’un autre grossiste. Ce sont souvent des “apprentis” qui ont
l’ambition de commencer le commerce de gros. Un grossiste qui a immobilisé son argent pour
un grand achat peut liquider partiellement ce grand investissement en vendant quelques sacs à
ses apprentis. Ces derniers paient 50 FCFA/sac pour la location d’une place et essaient de
vendre les produits en détail individuellement. Cela permet d’apprendre le métier et
d’augmenter petit à petit leurs moyens. On peut les appeler les “grossistes en formation”.
Le troisième type, représenté par des femmes seulement, consiste des détaillantes de farine
de maïs. Outre la farine de maïs, elles vendent aussi du maïs décortiqué5, la farine de manioc,
l’amidon6 et le mil. Elles vendent la farine de maïs sous deux formes : la farine pure et la farine
diluée avec des cristaux de potasse. Elles sont toujours localisées soit dans les grands bâtiments
centraux du marché soit sous des hangars couverts.
Les détaillantes de pâte d’arachide offrent une large gamme de produits destinés à la cuisine.
D’abord, elles achètent des sacs d’arachide décortiquée chez les grossistes ou les détaillant(e)s.
A la maison, les arachides sont grillées et enfin, elles sont moulues soit dans des moulins qui se
trouvent sur le marché central soit elles sont pilées par les détaillantes.
Elles s’approvisionnent chez les détaillant(e)s, les femmes collectrices ou directement chez le
producteur. Les vendeuses d’épis et d’arachides en coques ne sont fréquentes que dans la
période après la récolte (juin - décembre).
Pour le maïs, les éleveurs constituent des clients importants. Souvent, le métier de grossiste est
combiné avec celui de l’éleveur. En général, les grands éleveurs s’approvisionnent chez les
producteurs ou les grossistes. Evidemment, une grande partie des éleveurs préfère
l’alimentation fabriquée par des usines comme FACI, IVOGRAIN, ALCI, AVYCI, … Ces
usines ont des magasins dans chaque centre de consommation où elles offrent leurs produits.
Selon Fusillier (1991), les plus grands acheteurs du maïs sont les usines d’alimentation de bétail
ou de volaille. La croissance de l’agro-industrie est responsable de l’expansion de la
5
Le maïs décortiqué est utilisé pour faire un bouillon ou pour le petit élevage.
6
L’amidon est un produit dérivé du manioc et est utilisé pour la lessive.
28
commercialisation. Pour étudier la relation entre les usines et les fournisseurs, quelques
responsables d’usines ont été interviewées.
AVYCI et ALCI sont des usines spécialisées dans la fabrication d’aliments de volaille. Faisant
des commandes d’avance, AVYCI s’occupe du transport elle-même. Elle s’approvisionne
dans toute la Côte d’Ivoire au niveau des producteurs. Le décorticage est effectué par le
producteur. Le maïs rouge et jaune sont préférés parce que le maïs blanc est trop acide. Cette
usine est responsable de la demande de maïs décortiqué (2.500 T/an).
L’usine SEMAO est récente (juin - juillet 1996). Elle s’occupe de la mouture du maïs. Elle ne
travaille pas avec des bons ; les commerçants viennent offrir le maïs spontanément. Pendant la
période de soudure (juin - juillet), l’usine s’occupe du transport elle-même pour assurer la
continuité. Le prix dépend de la rareté et de l’humidité. Pendant la saison pluvieuse, à cause de
l’humidité trop élevée (16 %7), le prix est 20 FCFA/kg plus bas. Les seuls concurrents sont les
petits moulins artisanaux puisqu’il n’existe pas encore une autre usine qui fait la mouture à
grande échelle. Bien qu’actuellement SEMAO transforme 30 T/mois (360 T/an), son but est
d’atteindre le 1000 T/mois (12.000 T/an). Dans le futur, cette usine tentera d’importer le maïs
du Ghana8 puisqu’elle n’est pas entièrement satisfaite de la qualité Ivoirienne9.
7
Pour la fabrication de la farine, le degré d’humidité ne peut pas dépasser 11 %.
8
Selon SEMAO, ici on trouverait du maïs avec une qualité supérieure par rapport à la qualité Ivoirienne.
9
Le maïs n’est pas propre: à cause de la pluie, le maïs commence à pourrir ce qui cause des taches noires. Si
on ajoute les nombreux insectes, on comprend facilement que ce maïs n’est pas très approprié pour la
mouture.
29
Elle n’achète que des arachides décortiquées. La fabrication de la pâte d’arachide n’est pas
encore mise au point puisque le coût de fabrication demeure encore trop élevé.
n la quantité commercialisée ;
n la distance ;
n l’accessibilité ;
n la bonne volonté des autres commerçants de former une coopérative pour la location d’un
camion.
Sur le marché de Korhogo, la plupart des grossistes n’a pas assez de moyens financiers pour
acheter un moyen de transport. Comparé à Bouaké, les commerçants se trouvent plus proche
de l’origine du maïs et de l’arachide. De ce fait, les grossistes n’ont pas besoin de beaucoup
d’importants financiers puisque l’approvisionnement est moins cher. Des 12 grossistes
interrogés, la moitié se regroupe avec d’autres grossistes pour la location d’un camion ; un seul
grossiste a déclaré être en possession d’un véhicule.
A Bouaké au contraire, les grossistes se trouvent plus loin des centres de production. La
conséquence est qu’il faut beaucoup de moyens avant qu’on puisse réaliser une spéculation. Ici
aucune forme de coopérative loue un moyen de transport ; tout le monde se débrouille d’une
manière individuelle. Des 14 grossistes enquêtés, il y en avait 3 grossistes qui possédaient un
moyen de transport.
En général, les pertes pendant le transport sont insignifiantes. Ce sont surtout les produits
périssables comme l’igname, le manioc et la banane qui souffrent des pertes. Puisque le maïs et
l’arachide sont des produits semi-périssables, le temps du transport est négligeable par rapport
au temps maximal de stockage. Néanmoins certaines causes de perte ont été observées :
n le grand nombre de manutentions (remplir les sacs, charger, empiler dans le camion,
décharger, transvaser les sacs, peser, prendre des échantillons, …) ;
30
n la condition dans laquelle les manutentions ont lieu (s’il pleut pendant le remplissage, le
déchargement, le transvasement, … le produit s’abîme à cause du degré élevé d’humidité) ;
n la chaleur dans le camion et les chocs excessifs à cause du mauvais état des routes (pour le
maïs et l’arachide, ce problème est moins important).
Les femmes détaillantes à Korhogo louent presque toutes une charrette (“pousse-pousse” ou
“otro”) ou une brouette avec une capacité de 3 sacs (300 kg) alors qu’à Bouaké, il y a des
hommes détaillants qui peuvent se permettre de louer un camion de 10 T exclusivement pour
l’approvisionnement.
Il faut ajouter deux problèmes très connus au niveau du transport et qui causent beaucoup de
frais inutiles. Le premier problème est le surchargement. Les enquêtes et plusieurs sources
bibliographiques nous ont montré que des camions qui sont chargés jusqu’à 160 % de leurs
poids officiels ne sont pas rares. Apparemment, les camions de 5 et de 10 T peuvent être
chargés jusqu’à 8 et 16 T respectivement. Pendant le séjour, nous avons observé beaucoup
d’accidents à cause de ce problème.
Le deuxième problème est causé par le contrôle abusif des douaniers. Bien que le transporteur
soie en règle, les douaniers essaient tout de même de retarder le camionneur. De temps en
temps, ils exigent un déchargement total. Le camionneur, s’il a des contrats avec des usines, ne
peut pas se permettre l’attente et pour accélérer le contrôle, il paye un “pourboire” de 3000 à
5000 FCFA.
2.2.2.2 Le stockage
Au niveau des producteurs, le stockage du maïs et de l’arachide se fait dans des greniers faits
d’argile, le maïs étant avec les épis et les spathes et l’arachide avec la coque. D’après l’étude
SOFACO citée par Fusillier (1991), en condition ordinaire de stockage dans le Centre
(Bouaké), les pertes en poids causées par les charançons et insectes de farine atteignent 15 à 20
% pour le maïs à partir du cinquième mois de stockage. Au-delà du sixième mois, il y a
développement d’insectes nécrophages et de moisissures responsables de la fabrication
d’aflatoxine, substance nocive même pour l’alimentation animale. L’utilisation d’un produit
chimique “Actellic”, la pratique du fumage des greniers (dans le Centre-Ouest les greniers sont
souvent placés au-dessus des cuisines) permettent cependant de réduire les pertes. Pour
l’arachide, le taux de perte atteint les 15 % de la production totale (CIDT, 1987). On stocke
de préférence l’arachide avec la coque traitée à l’Actellic, actuellement largement diffusée sur le
marché Ivoirien.
Le séchage après la récolte peut diminuer les pertes d’une façon considérable. Ce sont surtout
les zones Centre et Ouest qui sont concernées car le séchage n’est pas un problème en zone
Nord. Il suffit dans cette dernière zone, en choisissant une variété à cycle long, de suivre les
31
règles normales de date de semis précoce pour se situer dans une période de récolte qui
n’entraîne pas une nécessité de séchage autre que naturel, avec mise en tas sur le terrain, après
quelques jours d’exposition au soleil.
Pour la zone Centre et Ouest, la récolte se situe à la saison pluvieuse et il est impossible
d’assurer le séchage normal sur le terrain. Ainsi les cultivateurs procèdent-ils par petites
surfaces, égoussant immédiatement et mettant à sécher dans les villages sur des aires de séchage
auprès des habitations. L’obligation de couvrir ou de rentrer le produit à chaque pluie, entraîne
des manipulations qui limitent forcément les quantités produites.
Les grossistes stockent le produit dans des magasins où ils empilent les sacs sur une palette sans
que les sacs touchent les murs pour éviter l’absorption de l’eau. Dès qu’il y a du soleil, ils en
profitent en étalant le produit pour le sécher.
Les différentes variétés de maïs observées par les grossistes (avec le pourcentage de grossistes
qui possèdent le produit entre parenthèses) sont :
n blanc (78 %) ;
n jaune (71 %) ;
32
n rouge (25 %) ;
n noir (18 %) ;
Le maïs jaune apparaît la variété comme la plus populaire ce que confirme l’enquête des
consommateurs. Pour toutes les variétés, les grossistes appliquent le même prix si aucune
variété ne manque. Dès qu’il y a une variété qui manque sur le marché, les grossistes répondent
à l’accroît de la demande par un augmentation du prix.
La variété à cycle court produit des petites arachides (2 à 3 amendes par coque) avec une peau
blanche. Puisque cette variété contient plus d’huile, elle est plus préférée par les consommateurs
pour le goût et pour faire de la pâte (enquête consommateurs). La variété du cycle long produit
des grosses arachides (2 amandes par coque) avec une peau rouge. Par conséquent, à la plus
forte demande pour des petites arachides, les grossistes appliquent une discrimination de prix.
Pendant l’année 1996, le prix de la variété à cycle court a varié entre 175 et 300 FCFA/kg,
alors qu’il a varié entre 175 et 275 FCFA/kg pour la variété à cycle long. Certains grossistes
ont déclaré garder toujours une différence de 30 FCFA/kg.
Pour le maïs, les régions de Korhogo, M’Bahiakro sont préférées par les grossistes de Bouaké
pour sa meilleure qualité. La région de Daloa est aussi intéressante, parce que le maïs y est très
rentable pour la transformation en farine. Pour l’arachide, les régions de Sakassou, Dabakala et
Korhogo sont considérées comme les régions de la meilleure qualité. L’arachide importée du
Mali n’est, malgré son prix bas, pas préférée à cause de sa structure faible et sa teneur basse en
matières grasses. En moulant l’arachide, les femmes détaillantes de pâte constatent
immédiatement qu’il s’agit d’une variété importée de Mali.
2.3.3 La transformation
Pour le maïs local, les transformations observées en Côte d’Ivoire (classées par ordre
d’importance) sont les suivantes (figure 12) :
33
n décortiquer : pour faciliter le décorticage, on fait tremper le maïs dans l’eau pourvue sa peau
cède facilement, le maïs étant gonflé à cause de l’absorption de l’eau. Le décorticage se fait
à l’aide d’un moulin spécifiquement adapté au décorticage du maïs ;
n moudre : après le décorticage, l’on utilise un moulin d’un autre type pour faire la farine.
Dépendant de la préférence des clients, on peut diluer le farine avec des cristaux de potasse
;
n braiser ou bouillir : cette transformation n’est appliquée qu’avec les épis frais qui viennent
du champ du producteur ;
n La transformation en “bouillie” : les brisures qui restent dans le moulin sont utilisées pour
faire du bouillon qui peut se substituer au bouillon de riz quand le prix du riz est trop élevé ;
griller ou bouillir
épis braisés ou bouillis
mouture décorticage
farine pur grains décortiqués
diluer avec fabrication d’aliments
farine + potasse aliments d’animaux
potasse d’animaux
Figure 12: Les transformations du maïs avec leurs coefficients.
(source : propres enquêtes et Attey Koffi)
34
n la fabrication de la bière : l’usine SOLIBRA importe des gritz de maïs de la France pour
faire de la bière ;
Pour l’arachide, les transformations possibles (classées par ordre d’importance) qui ont été
observées sont (figure 13) :
n décortiquer : cette transformation est faite soit manuellement soit avec une machine adaptée.
Après le décorticage, le poids est réduit jusqu’à 67 à 72 % (dépendant de la variété) du
poids non décortiqué ;
n moudre : on utilise le même moulin comme pour la mouture du maïs, mais maintenant on
obtient une pâte à cause du contenu élevé des matières grasses, alors qu’avec le maïs, on
obtient de la farine. Selon le CIDT, la perte en poids est d'environ 5 %, (CIDT, 1987) ;
n griller les grains : cette transformation est appliquée soit par les micro-détaillantes, soit par
les détaillantes de pâte ;
n préparer “sauce arachide” : cette transformation est faite par les restaurateurs et les
consommateurs, la sauce est souvent combinée avec le foutu (purée de banane plantain) ou
riz ;
n griller les coques : cette transformation n’est appliquée que par les micro-détaillantes ;
mouture (0,95)
griller ou bouillir coques grillées ou bouillies pâte cacahuètes
Figure 13 : Les transformations de l’arachide avec leurs coefficients.
(source : propres enquêtes)
35
n la transformation en “caramels” : bien ce soit surtout fait par les consommateurs, de petites
quantités commercialisées ont été observées ;
2.4 L’information
Quoique l’OCPV ait le rôle de fournir les informations nécessaires, seulement une minorité de
commerçants s’intéressent à ce service. Presque tous les commerçants ont déclaré utiliser
l’intuition et l’expérience pour déterminer le prix. Ce “savoir-faire”, ils ne l’ont acquis qu’après
plusieurs années d’expérience (ou ils l’apprennent des parents). En fait, ils déduisent le prix à
base du prix d’achat qui est obtenu après un mécanisme de “feed-back” (figure 14).
feedback feedback
Dépendant de la demande, le prix peut changer pendant la journée à cause d’un deuxième
mécanisme de “feed-back”. Quand il y a un client qui propose un prix trop bas, le commerçant
ne va céder qu’après qu’il y a eu quelques clients qui ont dit la même chose. Pendant ce
mécanisme, il tient aussi compte du prix potentiel au niveau de l’acheteur.
Si on tient compte avec les liens de parenté, on peut facilement s’imaginer qu’il y a une barrière
d’entrée pour un grossiste qui veut commencer individuellement :
n 75 % des grossistes ont déclaré de posséder d’autres membres de la famille qui font le
même commerce ;
n 93 % des grossistes ont déclaré qu’ils préfèrent garder le commerce dans la famille.
Les liens au niveau des fournisseurs et des clients sont aussi des barrières importantes auxquelles
un grossiste commençant est exposé. Bien que ce soient des liens forts, on a constaté qu’ils
peuvent être brisés facilement dès qu’il y a une opportunité, par exemple un prix plus bas chez
les concurrents.
Les autres louent le magasin soit de la mairie, soit d’un propriétaire et une petite partie (7 %) a
déclaré de ne louer qu’une partie d’un magasin. Ce phénomène de “micro-sous-location” est
surtout appliqué par les grossistes qui n’ont pas encore les moyens pour financer un loyer
complet.
En général, un magasin signifie une barrière à l’entrée du marché dans différents sens :
n le caractère fonctionnel : le commerçant doit trouver un magasin qui doit être approprié au
commerce, notamment :
37
n la situation du magasin doit permettre un accès facile pour des camions et en même
temps elle doit être intéressante pour les clients. L’accessibilité et la distance entre
le magasin et une route accessible sont des facteurs importants ;
Pour exercer le métier de grossiste, il faut encore d’autres investissements non négligeables :
l’achat d’une balance et/ou d’une bascule et d’autres frais généraux comme l’eau courante, la
téléphone et l’électricité.
Finalement, n’oublions nous pas les frais de collecte qui limitent plus les grossistes de Bouaké
que ceux de Korhogo.
Les grossistes qui ont commencé eux-mêmes ont financé leur départ soit avec un crédit de la
famille soit avec leur propre argent. Il est très difficile d’obtenir un crédit de la famille ou de la
38
banque. Un crédit entre les amis est considéré comme une “émission d’actions”. Il n’y a pas
de taux d’intérêt, mais le partage du bénéfice se fait avec le crédit en deux parts égaux. De
cette façon, le créditeur porte le risque de ne pas avoir un intérêt quand le débiteur enregistre
une perte avec l’argent emprunté.
Pour les hommes détaillants à Bouaké, nous n’avons observé qu’une minorité qui possédait un
compte bancaire, alors qu’aucune femme détaillante de pâte d’arachide ou de farine de maïs ne
possède de compte bancaire. Quoique les femmes détaillantes de grains à Korhogo n’aient pas
de compte bancaire, un nombre d’entre elles participent à une “tontine”. C’est une manière
pour bien gérer l’argent gagné journalière parce que la plupart des femmes sont illettrées.
Chaque jour, les femmes versent un montant constant de 1.000 FCFA dans un pot qui est géré
par un propriétaire. Pour ce service, le propriétaire est rémunéré, par exemple 1.000 FCFA
par mois. A la fin du mois, les femmes reçoivent un montant constant comme un salaire.
Néanmoins, la vente à crédit peut donner comme inconvénient le manque de moyens qui peut
bloquer les opérations de commerce.
Les délais de paiement varient entre 5 jours et 3 mois pour le crédit d’achat et entre 15 jours et
3 mois pour le crédit de vente.
Les conditions de paiement se bornent à la confiance mutuelle. Aucun système de caution n’a
été observé. Un certain nombre de grossistes ne donne crédit que lorsqu’ils ont un lien de
confiance avec le client. Une minorité (7 %) de grossistes appliquent la différenciation du prix
conséquemment avec la différenciation appliquée par le fournisseur. Si par exemple le
fournisseur augmente le prix avec 2,5 à 5 FCFA/kg si le paiement est à crédit, le grossiste va
appliquer la même marge s’il vend à crédit. Si en revanche le maïs est humide, le grossiste peut
abandonner cette marge pour obtenir un écoulement rapide.
39
Un phénomène que nous n’avons observé que chez les grossistes ruraux à Dikodougou, ce sont
les paiements en avance. Quand le paysan a un besoin urgent de liquidités (par exemple un
problème, une grande fête, un mariage, la rentrée à l’école, …), le grossiste peut lui allouer un
crédit. Après la récolte, le paysan lui rembourse avec des produits.
En ce qui concerne les détaillant(e)s, il a été constaté que la plupart achètent et vend à crédit
avec un délai qui peut varier entre 3 jours et 1 mois. Tout est fondé sur la confiance mutuelle
sans caution, quoiqu’une marge de 15 à 20 FCFA puisse être appliquée.
n risque de prix : c’est le risque le plus fréquent qu’un commerçant subit lorsqu’il fait une
spéculation10. Il risque de perdre le bénéfice spéculé quand le prix potentiel de vente tend à
baisser ;
n risque de produit : ce risque est plus fréquent pendant la saison pluvieuse. Quand le
commerçant n’a pas fait un échantillon d’une façon scrupuleuse, il risque d’acheter un
produit humide qui s’abîme rapidement et pour lequel il ne reçoit qu’un prix bas. De plus,
pendant le séchage le produit perd une partie de son poids ce qui apparaît comme une
perte. En général, c’est le risque (et par conséquent le coût) le plus important pendant le
stockage ;
n risque de client : un client peut être malhonnête en ne pas payer le crédit à lui alloué par le
commerçant.
Malheureusement, un système de protection contre les risques n’existe pas encore. Les
grossistes se protègent contre le risque du prix en réagissant très rapidement dès que les
premiers signes d’une baisse des prix se font sentir. En prenant des échantillons d’une façon
scrupuleuse, on peut diminuer les risques de produit. Des informations sont demandées
concernant le client pour diminuer le risque de malhonnêteté, mais en travaillant de cette
manière, on risque de perdre la confiance et par conséquent le client.
2.5.7 Le savoir-faire
Ce facteur est important pour un commerçant qui est prêt à commencer le métier lui-même.
Puisque la plupart des commerçants ont hérité le commerce de la famille, ils ont aussi appris le
métier depuis l’enfance. Cet apprentissage est très important pour :
10
Proprement dit, chaque transaction d’un commerçant est une spéculation parce qu’il joue le rôle d’un
intermédiaire entre deux prix différents. Cette transaction peut être un arbitrage spatial ou temporel.
40
n l’acquisition et la vente du produit : puisque que des compétences sont exigées pour la
réussite dans la profession, un commerçant doit maîtriser très bien les circuits d’achat et de
vente. Plus le circuit maîtrisé est long et dispersé, plus forte sera sa position par rapport aux
autres commerçants ;
n la prise de mesure : des cas de malhonnêteté (voir section 3.3.2) surviennent fréquemment
;
n la prise d’un échantillon : le commerçant doit être capable de distinguer les qualités et le
degré d’humidité et en même temps il doit faire attention aux cas de malhonnêteté (voir
section 3.3.2) ;
n la négociation : plus le besoin de liquidités du vendeur est urgent, plus faible sera son
exigence dans la négociation du prix.
Pour mesurer la compétence, on peut prendre en compte deux facteurs : le nombre d’années
d’expérience et la situation de départ : héritage ou départ indépendant.
Chaque Ivoirien connaît très bien le problème de monnaie d’échange. Ce problème cause des
frais excessifs et inutiles, notamment :
n le frais de la recherche exhaustive pour quelqu’un qui est disposé à faire la monnaie.
Pendant le temps perdu, on aurait pu faire d’autres transactions avec des bénéfices
potentiels ;
n le frais d’une opportunité ratée : on aurait pu faire une transaction rentable, mais à cause du
manque de monnaie on doit annuler cette opportunité. Le “coût d’opportunité” est égal au
bénéfice raté. Si ce problème arrive plusieurs fois chez le même commerçant, le dernier
risque de perdre le client ;
n le frais d’échange réel : à la suite du problème de monnaie, un marché d’échange est né.
Ce marché illégal a été créé par des garçons qui se trouvent dans l’environnement des gares.
A la fin de la journée, ils cherchent les chauffeurs des taxis et des gbakas qui sont prêts à
faire la monnaie pour obtenir des billets pour le versement à la banque. Quoique ce dernier
échange soit gratuit, les garçons à leur tour demandent une commission de 5 % ;
n le frais d’achats inutiles : souvent, on fait une transaction inutile (un petit achat pour obtenir
de la monnaie) qu’on n’aurait pas fait s’il n’y avait pas de problème de monnaie.
41
maïs
arachide
riz
mil
sorgho
piment sec
gombo sec
haricot vert
noix d’acajou
noix de karité
nere
anacarde
igname
La première chose qui attire l’attention sur la carte, c’est le bas degré de spécialisation des
grossistes qui commercialisent le maïs et/ou l’arachide. Tous ces grossistes commercialisent aux
moins 3 produits différents. En menant les enquêtes, nous avons trouvé 4 raisons à ce
phénomène :
n diminuer le risque : un grossiste ne veut pas dépendre d’un seul produit parce qu’il risque
toujours d’avoir une perte globale. Pour éviter ceci, il étale le risque sur différents produits ;
n attirer et garder la clientèle : un client qui achète des “céréales”11 ne se limite pas à une sorte
de produit. Une détaillante par exemple veut être capable d’offrir une large gamme de
produits aux clients pour la même raison. Si un grossiste ne peut pas satisfaire un client, il
risque de perdre ce client. Pour garder la fidélité du client, il entretient une large gamme de
produits ;
n la troisième raison se situe au niveau du producteur : pour étaler les risques (maladies) et les
récoltes, il combine différentes cultures. Par conséquent, il dispose d’une large gamme de
produits qui ne seront pas refusés par le grossiste, surtout après avoir parcouru une grande
distance. Pour cette raison, certains produits seront souvent commercialisés ensemble,
comme le maïs et l’arachide ;
n finalement, puisque chaque produit a une période de récolte spécifique, le grossiste ne peut
se permettre de se spécialiser dans un produit qu’après qu’il a assez de moyens pour
financer le stockage.
Le deuxième coup d’oeil nous montre l’importance des trois produits maïs, arachide et riz dans
lesquels les grossistes des “céréales” apparaissent spécialisées en général. Ce sont les trois
“céréales” les plus importantes de la Côte d’Ivoire.
En zone rurale, les grossistes apparaissent moins spécialisés. Les enquêtes nous ont appris
qu’ils sont capables de commercialiser toutes sortes de produit dès qu’il y a une opportunité
intéressante.
Une autre caractéristique de la structure d’un marché, c’est l’intégration verticale. Quoiqu’on
n’ait trouvé aucune forme de “paysans-grossistes”12, le phénomène des paysannes-détaillantes,
qui a été décrit dans la section 2.3.1.3, existe partout. Pour le reste, nous n’avons trouvé
qu’une minorité des grossistes qui possédaient un véhicule pour le transport ou une machine
pour la transformation, ce qui nous montre le bas degré d’intégration verticale.
11
Pour les grossistes, l’arachide est aussi considérée comme un membre du groupe des “céréales”.
12
Dans la commercialisation de l’igname par contre, le phénomène des “paysans-grossistes” devient de plus
en plus important (Jespers, 1995).
43
3. Le comportement
n la densité de la culture ;
Plus le besoin de liquidités du paysan est urgent, plus faible sera son exigence dans la
négociation du prix. La superficie du champ est déterminée de façon visuelle sans aucune
vérification et le prix de vente du maïs sur pied augmente avec la superficie emblavée estimée
par la méthode décrite ci-dessus. Le prix de cession varie aussi positivement avec la densité de
la culture sur le champ et avec le rendement probable de la culture à maturité ; l’estimation du
rendement est beaucoup plus précise à un stade avancé de la culture au champ.
La vente “bord champ” ou au domicile du paysan est une forme de vente plus pratiquée, bien
qu’elle soit suivie aussi d’une certaine position de faiblesse. La détermination du “prix bord
champ” (p1b sur la figure 3.1) est influencée par les facteurs suivants :
n le besoin de liquidités ;
n la quantité offerte ;
n la qualité ;
n le nombre d’acheteurs ;
La quantité offerte joue un rôle important en général et surtout chez les paysannes d’arachide.
Dans un village à Sakassou par exemple, on a constaté que les femmes considèrent l’arachide
comme un “instrument de paiement”. Elles offrent toujours des petites quantités qui valent à peu
près le montant d’argent nécessaire pour satisfaire le besoin à ce moment. Si le besoin de
liquidités est plus haut ou urgent, la quantité offerte sera plus élevée. Pour obtenir plus de
produits, le grossiste augmente légèrement le prix. En postulant le but de remplir une bâchée de
2,5 T, il fait différer le prix entre les différents villages. Le nombre de grossistes a une forte
influence sur la position de faiblesse des paysan(ne)s. A Sakassou, puisqu’il n’y a qu’un seul
grossiste, les femmes ont le choix entre accepter et refuser. Dans la région de Korhogo au
contraire, la structure au niveau de la relation grossiste-paysan est beaucoup plus
concurrentielle, ce qui met le grossiste dans une position plus faible par rapport au paysan. Pour
le paysan, il suffit d’attendre un grossiste qui se contente du prix proposé. Quoiqu’on n’ait pas
constaté des collusions au niveau des grossistes ni au niveau des paysan(ne)s, on peut s’imaginer
les conséquences quand, soit les paysan(ne)s soit les grossistes aillent se regrouper pour exiger
un prix. La distance et la facilité de l’accès sont des facteurs très importants puisque pas tous
les commerçants sont disposés à faire beaucoup d’efforts pour trouver les stocks de produits.
Si le producteur n’a pas de moyens pour transporter le produit jusqu’au bord d’une route, il lui
faut trouver un commerçant pour le faire, ce qui le met dans une position de faiblesse dans la
négociation du prix.
Nous avons observé trois manières pour fortifier cette position. Le regroupement des paysans
en formant un marché temporel est la première possibilité. En faisant ceci, les deux premiers
facteurs de la détermination du prix “bord champ” discutés précédemment, ne jouent plus un
rôle. Evidemment, les autres facteurs demeurent les mêmes. Le prix obtenu (p1e) est un peu
plus élevé par rapport au prix bord champ.
La deuxième possibilité est la collecte des produits dans des petits dépôts au village. Malgré les
efforts faits par les paysans d’y envoyer les produits, le prix moyen obtenu (p1d) ne réussit pas
à dépasser le prix “bord champ” d’une manière considérable. Cette contradiction apparente
peut être déclarée par les arguments suivants (Jespers, 1995) :
n les quantités sont plus faibles que celles offertes au bord champ ;
n les produits ne sont pas triés par classe de qualité et il n’y a pas de contrôle de qualité par le
commerçant. Par conséquent, la qualité moyenne est plus basse par rapport à la qualité au
bord du champ ;
Bien qu’une coopérative villageoise demande une marge pour l’écoulement des produits, cette
forme de vente réalise le prix (p1f) le plus élevé pour le paysan. Disposant d’une bonne
information, cette société est capable de déterminer les débouchés les plus favorables. Ce
système n’est pas encore exploité à grande échelle pour le maïs et l’arachide.
46
n le coût d’opportunité du temps qu’il lui faut pour assurer la vente au marché.
Les trois prix des trois possibilités mentionnées, notamment le “prix en cours de route” (p1c), le
“prix sur une place centrale de collecte” (p1d) et le “prix sur le marché temporel” (p1e) peuvent
différer selon la localisation, le moment, la situation (motifs pour vendre, identité et nature du
vendeur et de l’acheteur, …) et la négociation. En général, les trois prix sont plus élevés que le
prix bord champ, mais ils n’atteignent pas le niveau du prix obtenu par une coopérative (p1f).
Arrivé au marché rural, un paysan a deux possibilités. La première possibilité, c’est de vendre
tout en même temps au grossiste rural. Dans ce cas, pour l’écoulement rapide, il doit se
contenter d’un prix plus bas par rapport à la deuxième possibilité, notamment la vente aux
détaillant(e)s ou aux consommateurs. Dans le premier cas, il reçoit le “prix gros marché
rural” (p2a) qui est plus bas que le deuxième prix, c’est-à-dire le “prix détail marché rural”
(p2b). Les grossistes ou les détaillant(e)s ruraux, qui sont permanent sur le marché, proposent
le prix aux paysans, qui ne sont au marché que pour une période courte. Ce “prix de départ”
est utilisé pour les négociations suivantes pendant la journée. Le prix final dépend des prix
négociés pendant les transactions précédentes. Pendant la période de pénurie, les paysans ne
vendront pas en dessous d’un prix qui a été proposé à un autre paysan pendant la journée, alors
que pendant la période d’abondance, le prix peut baisser pendant la journée de vente. Si la
baisse des prix est trop élevée, il arrive que les paysans s’adressent à la vente aux
consommateurs ou aux détaillants ou qu’ils retournent avec leurs produits. Donc, il est à
l’avantage des grossistes de proposer des prix raisonnables pourqu’ils puissent obtenir un grand
stock de produits. D’autre part, pendant la période de pénurie, la concurrence entre les
grossistes fait que les prix restent à un niveau raisonnable. Par conséquent, le rapport de forces
qui paraît exister entre les paysans et les commerçants, qui sont beaucoup plus informés,
s’efface pendant cette période.
47
Quand l’approvisionnement d’un grossiste est effectué par un collecteur indépendant, ce dernier
se trouve dans une situation de faiblesse parce qu’il doit payer l’attente du transporteur. Le prix
convenu après une discussion est le “prix à l’entrée du marché de gros” (p3a).
Le prix de vente chez les grossistes diffère selon la quantité. Un client qui prend plusieurs tonnes
à son compte obtient le prix le plus intéressant (p3b). Ce sont toujours des clients qui disposent
de beaucoup de moyens financiers, comme les “grossistes-intermédiaires” qui effectuent le
transport du maïs pour les grandes usines d’aliments destinés aux animaux (FACI, IVOGRAIN,
ALCI, AVYCI, …).
Un grossiste qui n’a plus de stock, peut s’approvisionner chez un grossiste-collegue pour un prix
très intéressant (p3c) bien que les quantités soient plus petites par rapport aux “grossistes-
intermédiaires”.
Ce prix est plus élevé (p3c) quand il s’agit d’un éleveur ou d’un détaillant. Ce prix monte
encore pour une quantité inférieure de 300 kg (p3d) et pour une quantité d’un consommateur
(p3e) quoique ce dernier prix soit plus bas chez le grossiste que chez le détaillant.
Une forme spéciale de micro-détaillantes, notamment les vendeuses d’épis et les vendeuses
d’arachides non décortiquées déterminent leur prix à base du prix chez le producteur parce
qu’elles sont approvisionnées directement par le producteur.
n utilisation des propres collecteurs qui négocient le prix au niveau des paysans et des
grossistes (SEMAO, AVYCI, CHOCODI).
n la rareté ;
n la qualité : ce critère n’est pas important pour les fabricants d’aliments de bétail (FACI,
IVOGRAIN), mais il joue un rôle important pour la mouture (SEMAO) ;
n humidité : ce n’est pas seulement une question de qualité, mais on doit aussi tenir compte du
fait que le poids varie positivement avec le degré d’humidité. Pour la mouture, un degré
d’humidité de 11 % est exigé (SEMAO). Si le maïs n’atteint pas ce degré, le prix sera plus
bas pour compenser les frais de séchage ;
n la pureté.
n la distance entre l’origine du produit et ce centre qui influe sur les frais de transport ;
La figure 16 présente la structure des prix du maïs et de l’arachide d’une manière graphique.
49
A Korhogo, la location d’un camion pour la collecte se passe sous la forme d’une association
informelle.
n vendre à crédit : cette méthode de vente permet au client de payer après l’écoulement,
cette méthode est très attirante pour les clients dotés de peu de moyens financiers ;
n donner de petits cadeaux : à cause de ce phénomène, il est très difficile d’obtenir des
données fiables sur les prix par kg ;
n emprunter de l’argent : cette pratique est souvent appliquée par les grossistes pour gagner
la concurrence au niveau de grossistes-paysans. Le grossiste prête de l’argent au paysan
qui en a besoin pour satisfaire un besoin urgent (la rentrée de l’école, une fête, le carême,
…). Après la récolte, le paysan avec ses produits, paie le grossis te. La “vente au champ”
est une autre possibilité, mais compte tenu du risque élevé, cette pratique n’est pas attirante
(section 3.1.1).
Certaine malhonnêteté a été observée. Dans la section 2.5.6 par exemple, on a discuté le
risque de client. Un client qui ne paie pas peut causer une grande perte pour un commerçant.
Un grossiste peut aussi expérimenter de malhonnêteté en travaillant avec des personnes
employées. Certains collecteurs reçoivent l’argent pour acheter des produits mais ils apportent
moins que commandés par le grossiste. Une autre malhonnêteté se situe au niveau de la qualité
des produits. Il existe des grossistes qui mélangent du maïs sec avec du maïs abîmé de telle
façon qu’une prise d’un échantillon ne peut pas trahir le vrai contenu. Finalement, beaucoup de
malhonnêteté est observée au niveau de la prise de mesure (section 3.3.2).
En ce qui concerne les détaillant(e)s, il a été observé deux formes d’unité de vente : la vente par
kg et la vente par “unité de mesure locale” (UML). La première forme est beaucoup appliquée
par les hommes détaillants à Bouaké qui possèdent une balance pour la prise de la mesure. Les
femmes détaillantes à Korhogo utilisent plusieurs formes de petites cuvettes (avec diamètre de 3
à 10 cm) en fonction de l’offre et de la demande. Pour le maïs, elles utilisent souvent une
casserole de 2 à 2,5 kg comme unité de vente. Les détaillantes de farine utilisent de petites
cuvettes de 50 g à peu près et des petites cuillères. Pour la pâte d’arachide, nous avons
observé les mêmes unités de mesure dans plusieurs villes, notamment deux boîtes de conserves
vides (425 et 2.200 g) et une petite cuillère.
52
4. La performance
Ce document de travail, s’est exclusivement intéressé à l’énumération de tous les coûts possibles
qu’un grossiste peut subir en faisant le commerce. Dans la tableau 2, les coûts sont représentés
par leur “forme naturelle”, c’est-à-dire la forme à laquelle les grossistes sont confrontés
(paiement par pièce, par mois, par sac, par kg, par service fourni d’un camionneur, par session
de contrôle, …).
53
13
Dépendant de l’état: nouveau ou en occasion.
14
Cette valeur a été observée pour le transport Mali-Bouaké.
15
A Korhogo, les grossistes forment une coopérative temporelle pour la collecte. Le paiement se fait par sac
et le prix est subordonné à la distance.
16
Pour représenter la valeur (en FCFA) de ces frais, les éléments suivants doivent être connus: la quantité
commercialisée par unité de temps, la quantité en stock et la durée du stockage. Puisqu’il était difficile
d’obtenir des données fiables quant à ces éléments, nous avons représenté ces frais par le pourcentage
de la quantité totale commercialisée (“une campagne”) perdue à cause du stockage.
17
Le prix d’achat varie si l’on achète chez les autres grossistes que bord champ.
54
Tableau 3 : La fourchette des coûts par kg subis par un homme détaillant à Bouaké en
commercialisant le maïs et l’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
achat terrain + magasin . . pièce
achat balance 22.000 30.000 pièce
amortissements (20 ans) . . mois
coût intérêt (5 %) . . mois
location terrain + magasin . . mois
taxe à Bouaké 3.000 12.000 mois
2. Coûts de transport
approvisionnement 50 10018 sac
3. Coûts variables
achats19 maïs 50 115 kg
achats arachide 250 375 kg
sac vide 300 500 pièce
corde 10 10 pièce
Source : propres enquêtes
Tableau 4 : La fourchette des coûts par kg subis par une femme détaillante à Korhogo
en commercialisant le maïs et l’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
matériel (cuvettes) . .
amortissements (20 ans) . .
coût intérêt (5 %) . .
taxe 50 100 jour
2. Coûts de transport
approvisionnement 100 200 sac
3. Coûts variables
achats maïs 50 115 kg
achats arachide 250 375 kg
4. Coût de transformation
décorticage maïs 3 6 kg
Source : propres enquêtes
18
Cette valeur représente le coût d’approvisionnement effectué avec une charrette (“pousse-pousse”,
“otro”) ou une brouette. Si le détaillant fait la collecte lui-même en brousse, ce coût peut atteindre le même
niveau que les grossistes.
19
Le prix d’achat varie si on achète chez les autres grossistes que bord champ.
55
Tableau 5 : La fourchette des coûts par kg subis par une femme détaillante de farine
de maïs ou de la pâte d’arachide (en FCFA).
Nature du coût limite inférieure limite supérieure unité
1. Coûts fixes
matériel (cuvettes) . .
amortissements (20 ans) . .
coût intérêt (5 %) . .
taxe 50 100 jour
2. Coûts de transport
approvisionnement 100 500 sac
3. Coûts variables
achats maïs 50 115 kg
achats potasse 20 10 kg
10
achats arachide 250 375 kg
4. Coût de transformation
décorticage maïs 3 6 kg
grillage arachide 10 15 kg
mouture maïs ou arachide 4 13 kg
Source : propres enquêtes
Les données manquantes sont dues au fait que la vente se fait par “unité de mesure locale”
(UML), ce qui empêche l’analyse de la fourchette des prix. En plus, si l’on tient compte des
petits cadeaux ajoutés à la quantité achetée, on comprend facilement qu’une analyse précise est
difficile. Les prix par kg sont plus précis, puisqu’il s’agit de prix standardisés et discutés.
4.1.3 La rentabilité
Selon les enquêtes, 67 % des grossistes estiment que le commerce de l’arachide est plus
rentable que celui du maïs. En ce qui concerne l’évolution de la rentabilité pendant les cinq
dernières années, 76 % des grossistes interrogés ont déclaré qu’elle s’est améliorée. A
Korhogo, la plupart des grossistes (92 %) ont connu une amélioration au niveau de la rentabilité
du maïs et de l’arachide. La raison sera évoquée dans la section suivante.
20
Par kg farine pur de maïs, on ajoute 5 à 10 g de potasse, ce qui coûte 10 FCFA.
56
Tableau 6 : La fourchette des rapports reçus par les commerçants (en FCFA).
Nature du rapport limite inférieure limite supérieure unité
1. Grossistes
vente maïs 55 125 kg
vente arachide 150 375 kg
micro-sous-location 50 75 sac
location21 5.000 35.000 mois
2. Hommes détaillants
vente maïs non décortiqué 80 125 kg
vente maïs décortiqué . .
vente arachide 275 400 kg
3. Femmes détaillantes
vente maïs non décortiqué . .
vente maïs décortiqué . .
vente arachide . .
4. Détaillantes farine ou pâte
vente farine de maïs . .
vente brisures de maïs . .
vente pâte d’arachide . .
Korhogo 341 625 kg
Bouaké 682 1177 kg
Source : propres enquêtes
4.1.4 La dévaluation
Les grossistes de Bouaké déclarent avoir été confrontés à de désavantages à cause de la
dévaluation, alors que pour ceux de Korhogo, la dévaluation apparaît comme la cause la
plus importante de l’amélioration de la rentabilité (source : propres enquêtes).
Cette contradiction apparente peut être avancée par le raisonnement suivant. Le commerce du
maïs et de l’arachide d’un grossiste à Bouaké est plus tributaire du transport qu’un grossiste à
Korhogo. Le coût total du transport (collecte + expédition à la ville) représente un plus grand
pourcentage du prix de vente à Bouaké par rapport à Korhogo. Pour connaître cette
différence, nous avons calculé ce pourcentage en utilisant la limite inférieure22 du coût total du
transport et du prix de vente (tableau 7).
21
Il y a des grossistes qui ont plus d’un magasin et qui louent un magasin à un autre grossiste.
22
Nous croyons que la variabilité de cette limite est moindre.
57
La dévaluation a eu une grande influence sur tous les produits importés. Les véhicules, les
pièces de rechange, l’essence, … sont devenus plus cher. Dans tous les coûts de la
commercialisation, c’est surtout le coût de transport qui a connu une forte hausse. En tenant
compte de l’importance du coût de transport représenté dans le tableau 7. Il est facile de
comprendre que les conséquences de la dévaluation ont eu plus d’effets néfastes à Bouaké.
A Korhogo, les grossistes ne se plaignaient pas du coût de transport, mais ceux qui avaient un
important stock de produits. Ils apparaissaient avoir eu beaucoup de bénéfices grâce à la
dévaluation.
4.2 La progressivité
Il s’agit ici de mesurer le degré d’innovation et les modifications technologiques apportées dans
la commercialisation agricole. Les marchés peuvent entraîner des innovations d’ordre
technologique, institutionnel, productif ou gestionnaire dans leurs secteurs économiques. Les
innovations doivent aider à réduire les coûts, augmenter la productivité des ressources et/ou la
production, et contribuer à une croissance économique réelle. Dans les systèmes de
commercialisation des pays moins développés, ils seront essentiellement d’ordre organisationnel
(Tollens, 1995).
Les enquêtes ne nous ont pas révélé des innovations importantes au niveau de la structure
physique du marché actuel de Bouaké. Le manque de moyens financiers apparaît comme le
plus grand obstacle qui empêche un grossiste de faire des investissements nouveaux. Nous
avons constaté que dès qu’un grossiste dispose d’assez de moyens, les premiers investissements
faits ont situés au niveau du transport (achat d’un véhicule).
4.3 L’équité
Selon Harrison et al. (1974) et Scherer (1980), l’équité serait un des important indicateurs de la
performance d’un marché. Il s’agit ici de la répartition équitable des profits dans le système de
commercialisation. Tous les intervenants du système doivent être récompensés en fonction de
leur contribution et personne ne doit recevoir des profits excessifs (par exemple les profits
monopolistes). Le terme “équité” ne doit pas être compris seulement du point de vue de la
répartition des revenus entre les individus, mais également entre les groupes ethniques, les
diverses régions, les classes d’âge etc.
Malgré que l’équité soit un critère difficile à mesurer, c’est facile à comprendre qu’un monopole
d’un groupe ethnique peut causer une répartition inégale. A Bouaké, le marché de gros pour
l’arachide est presque complètement occupé par les grossistes de nationalité Malienne. Il n’y a
qu’un seul grossiste Ivoirien. Puisqu’il y a une certaine forme de discrimination (voir section
3.1.4), ce n’est pas inimaginable qu’elle causera une répartition inégale entre les deux groupes
de nationalité différente.
500
450
400
350
maïs gros
300
maïs détail
250
arach gros
200
arach détail
150
100
50
0
Mar-93
Mar-94
Jul-93
Jul-94
Jan-93
May-93
Jan-94
May-94
Sep-93
Nov-93
Sep-94
Nov-94
Figure 17 : Les prix du maïs et de l’arachide pendant les années 1993 et 1994 à
Bouaké.
(source : OCPV)
Alors que selon certains grossistes ce phénomène serait dû aux conditions climatologiques,
d’autres cherchent les causes au niveau des producteurs. Quand il y a trop de pluie pendant la
saison pluvieuse, il arrive que les arachides pourrissent déjà dans le sol ou après la récolte ce qui
aboutit à une grande perte. Puisqu’il n’y a qu’un seul cycle pour l’arachide, cette perte se fait
sentir fortement dans l’offre totale. Lorsque l’offre diminue, elle entraîne une hausse des prix.
Une autre explication est située au niveau des producteurs qui auront semé trop tôt la semence
qui se serait desséchée à cause de l’intensité du soleil.
60
Bibliographie
ANONYMUS, Réseau national des marchés de gros, marché de gros de Bouaké, dossier-
programme, rapport général, Vol.1, Présidence de la République/direction et Contrôle des
Grands Travaux, 1990, 62 p.
ANONYMUS, Réseau national des marchés de gros, marché de gros de Bouaké, dossier-
programme, annexes, Vol.2, Présidence de la République/direction et Contrôle des Grands
Travaux, 1990, 151 p.
JESPERS, Z., décembre 1995, Système de commercialisation des produits vivriers en Côte
d’Ivoire (Etude pour l’igname, le maniok et la banane plantain), Document de travail N° 2
Projet “Renforcement des études agro-économiques à l’IDESSA”, IDESSA - Katholieke
Universiteit Leuven, 39 p.
OCPV, 1993, Journées portes ouvertes sur l’O.C.P.V., brochure émise par l’O.C.P.V.
pendant les “Journées portes ouvertes sur l’O.C.P.V.”, Abidjan Côte d’Ivoire, 10 p.
5. Annexes
ENQUETE GROSSISTES
Date : Marché :
Localisation géographique : Code :
Sorte de marché : •Marché rural •Marché de relais •Marché de gros
•Marché de détail •Marché local •Seul
Typologie du marché : •Permanent •Périodique, période :
1. L’identité
Etes-vous sur le marché? heure heure le •lu•ma•me•je•ve•sa•di
Pendant l’année : •Permanent •Périodique, période :
Nom :
Sexe : •M •F Age :
Nationalité, Origine, ethnie, langue parlée :
Propriétaire : •Oui •Non
Le propriétaire, a-t-il encore d’autres magasins ? •Oui •Non
Si oui, dans d’autres villes ? •Oui •Non
Activité principale du propriétaire : Depuis quand :
Activités secondaires du propriétaire : Depuis quand :
Fonction et identité (parenté) du personnel :
2. Les généralités
Quels produits vendez-vous et comment classez-vous ces produits selon leur importance (chiffre
d’affaire) ? Quelle est la quantité de maïs et d’arachide commercialisé par unité de temps ?
63
3. La structure
3.1 L’approvisionnement
Chez qui achetez-vous : lieu? ; classification de fournisseurs selon leur importance ?
maïs arachide
•Producteur : •Producteur :
•Collecteur : •Collecteur :
•Autres grossistes : •Autres grossistes :
•Coopérative : •Coopérative :
Autres : Autres :
Indiquez les moments d’achat. Quand faites-vous vos plus gros achats ?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC
•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Détaillants : •Détaillants :
•Consommateurs : •Consommateurs :
Autres : Autres :
Qui fait la fourniture et comment ?
Indiquez les moments de vente. Quand faites-vous vos plus grosses ventes ?
64
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC
3.2 Le transport
Utilisez-vous un moyen de transport ? •Oui •Non, si oui, lequel ?
•Moto •Gbaka •Voiture •Badian (= “22 places”)
•Vélo •Brouette •Camionnette •Charrette(=“pousse-pousse,otro”)
•Bâchée 2,5T •Camion 5T •Camion 10T •Autres :
Tonnage réel :
Propriété ? •Propriétaire •Privé •Fournisseur •Coopérative :
•Loué, on paie par •Km •Sac •T •Négocié •Autres :
Lieu d’origine - lieu de destination Frais de transport
Quelles variétés (+ fourchette des prix) avez-vous? et lesquelles préfèrent les clients?
maïs arachide
3.3.2 Le stockage
Pourquoi le stockage des produits (spéculateurs) ?
Quel pourcentage de produits perd-on normalement et pendant quelle période de stockage ?
Maïs : Arachide :
Infrastructure de Capacité Genre (magasin complet, Prix
stockage (tonnes) micro-sous-location, …)
65
Propriété CFA
Louée avec : CFA/_____
Louée à : CFA/_____
Quelle quantité totale avez-vous en stock actuellement (tonnes) et comment fluctue-t-elle?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC
3.3.3 La transformation
Possédez-vous une décortiqueuse ? •Maïs •Arachide
•Oui à Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg de maïs ?
Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg d’arachide ?
Décortiquez vous pour d’autres personnes aussi? •Oui •Non
•Non à Qui décortique votre maïs et votre arachide ?
Possédez-vous un moulin ? •farine (maïs) •pâte (arachide ) ?
•Oui à Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg de maïs ?
Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg d’arachide ?
Transformez vous pour d’autres personnes aussi? •Oui •Non
•Non à Qui transforme votre maïs ou votre arachide ?
3.4.5 Financement
Avez-vous un compte bancaire ? •Oui •Non
Tenez-vous une comptabilité ? •Oui •Non
Comment avez-vous financé votre départ ?
Avez-vous assez de fonds pour conduire vos opérations de commerce ? •Oui •Non
Sinon, cela bloque-t-il vos activités ? •Oui •Non, comment éviter ?
3.5 L’information
Etes-vous au courant du prix ? •Oui •Non Si oui, comment le savez-vous ?
4. Le comportement
4.1 La formation du prix
Quels sont les facteurs déterminants dans la négociation du prix ?
Décrivez tous vos coûts. Quel est le facteur le plus cher de la commercialisation ?
Frais d’achat (fourchette des prix) : Frais de manutentions :
- Maïs : - Frais de chargement chez le producteur :
- Frais de déchargement au marché :
- Arachide : - Frais de transformation :
5.2 La progressivité
Qu’est-ce que vous pensez de l’organisation du marché maintenant ?
5.3 L’équité
Il existe des commerçants qui réalisent des profits excessifs grâce à une situation de monopole
ou des barrières d’entrée (par exemple l’affiliation ethnique, l’appartenance au groupe dominant
qui exerce le pouvoir politique) dans la commercialisation du maïs et de l’arachide ?
68
ENQUETE DETAILLANTS
Date :
Marché : Code :
Localisation géographique :
Sorte de marché : •Marché rural •Marché de relais •Marché de gros
•Marché de détail •Marché local •Seul
Typologie du marché : •Permanent •Périodique, période :
1. L’identité
Etes-vous sur le marché? heure heure le •lu•ma•me•je•ve•sa•di
Pendant l’année : •Permanent •Périodique, période :
Nom :
Sexe : •M •F Age :
Nationalité, Origine, ethnie, langue parlée :
Propriétaire : •Oui •Non
Activité principale du propriétaire : Depuis quand :
Activités secondaires du propriétaire : Depuis quand :
Fonction et identité (parenté) du personnel :
2. Les généralités
Quels produits vendez-vous + classez par ordre d’importance + quantité commercialisée par
unité de temps ?
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3. La structure
3.1 L’approvisionnement
Origine des produits : •Marché central •Marché local •En cours de route •Au marché rural
maïs •Epis grillés •Epis bouillis arachide •Coques fraîches •Coques grillées
•Grains bruts •Grains décortiqués •Grains frais •Grains grillés
•Farine •Farine + potasse •Cacahuètes •Caramels
•Brisures •Beignets •Pop- •Pâte •Sauce
corn •Tchapalo •Huile
•Grossistes : •Grossistes :
•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Autres détaillants : •Autres détaillants :
•Producteur : •Producteur :
•Collecteur : •Collecteur :
Autres : Autres :
3.2 Le transport
Quel moyen de transport utilisez-vous pour l’approvisionnement ?
•Moto •Gbaka •Voiture •Badian (= “22 places”)
•Vélo •Brouette •Camionnette •Charrette(= “pousse-pousse”, ”otro”)
•Bâchée 2,5T •Camion 5T •Camion 10T •Cuvette •Dos homme •Autres :
Tonnage réel : Quantité :
Propriété ? •Propre •Privé •Fournisseur •Coopérative :
•Loué, on paie par •Km •Sac •T •Négocié •Autres :
maïs arachide
•Epis braisés : •Coques fraîches :
•Epis bouillis : •Coques grillées :
•Grains bruts : •Grains frais :
•Grains décortiqués : •Grains grillés :
•Farine pur : •Cacahuètes :
•Farine + potasse : •Caramels :
•Brisures : •Pâte :
•Beignets : •Sauce :
•Pop-corn : •Huile :
•Tchapalo :
3.4.5 Le financement
Avez-vous un compte bancaire ? •Oui •Non
Crédit : •Propre •Famille •Ami(e)s •Tontine •Banque
Taux d’intérêt : Conditions et problèmes pour obtenir un emprunt :
Avez-vous suffisamment de fonds pour conduire vos opérations de commerce ? •Oui
•Non
Sinon, ça bloque-t-il vos activités ? •Oui •Non, comment éviter ?
Contractez-vous un crédit pour acheter vos produits? •Oui •Non
durée : intérêt : •Différent prix •Basé sur confiance •Caution :
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3.5 L’information
Etes-vous au courant du prix ? •Oui •Non, si oui, comment le savez-vous ?
4. Le comportement
4.1 La formation du prix
Vous expérimentez beaucoup de concurrence entre les détaillants ? Comment l’éviter ?
5. La performance
5.1 L’efficacité allocative
Quel est le produit le plus rentable ? •Maïs •Arachide Pourquoi ?
Pendant les cinq dernières années, votre rentabilité s’est-elle •améliorée •empirée
Quelles sont les causes du changement ?
Décrivez tous vos coûts. Quel est le facteur le plus cher de la commercialisation ?
Frais d’achat (fourchette des prix) : Frais d’approvisionnement :
5.2 La progressivité
72
n Pourquoi (pas) ?
n Maintenant, vous consommez •plus de maïs •moins de maïs qu’à l’époque ?
n Pourquoi ?
____________________________________________________________
Combien de fois par mois consommez-vous l’arachide ?
Dans quels mois consommez-vous le plus d’arachide ?
La dernière fois que vous avez acheté l’arachide ,
n quand ?
n sous quelle forme ? •Coques fraîches •Coques grillées •Grains frais •Grains
grillés •Cacahuètes •Pâte •Huile •Caramelle •Autre forme :
n c’était où ? •Marché central •Marché local •Marché rural
•Vendeuse ambulante •Vendeuse assise en cours de route
•Au domicile du paysan •Autre place :
n c’était chez qui ? •Paysan •Détaillant(e) •Demi-grossiste
•Grossiste •Collecteur •Restaurateur •Autre :
n c’était quelle quantité à peu près ?
n quel était le prix proposé par le vendeur avant la négociation ?
n vous avez négocié et si oui, quel était le prix payé finalement ?
n Qu’avez-vous fait ou qu’allez-vous faire avec l’arachide achetée ?
•Consommer •Préparer sauce arachide •Utiliser l’huile •Griller
•Préparer pâte •Préparer des caramels •Préparer cacahuètes •Autre :
n Quelle variété d’arachide préférez-vous : •Gros grains (rouge) •Petit grains (blanc)
n Quel mode de consommation préférez-vous ?
•Coques fraîches •Grains frais •Cacahuètes •Pâte •Huile
•Coques grillées •Grains grillés •Caramels •Sauce •Autre mode :
n Maintenant, vous consommez •plus d’arachide •moins d’arachide qu’à l’époque ?
n Pourquoi ?
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ENQUETE PRODUCTEURS
Date :
Localisation géographique : Code :
1. L’identité
Nom :
Sexe : •M •F Age :
Nationalité, Origine, ethnie, langue parlée :
Propriétaire : •Oui •Non
Activité principale du propriétaire : Depuis quand :
Activités secondaires du propriétaire : Depuis quand :
Fonction et identité (parenté) du personnel :
2. Les généralités
Quels produits vendez-vous et comment classeriez-vous ces produits selon leur importance ?
Quelle est la superficie et la quantité commercialisée par unité de temps ?
3. La structure
3.1 L’approvisionnement
Où trouvez-vous la semence ? Maïs : Arachide :
Dans quels mois cultivez-vous et quand faites-vous les plus grosses ventes ?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC
maïs arachide
•Entreprises : •Entreprises :
•Collecteurs : •Collecteurs :
•Grossistes : •Grossistes :
•Demi-grossistes : •Demi-grossistes :
•Détaillants : •Détaillants :
•Consommateurs : •Consommateurs :
Connaissez-vous quelqu’un qui part en brousse seulement pour collecter des informations des
stocks de maïs et arachide (“coxer”, “pisteur”) et comment est-il rémunéré ?
Où échange-t-il a lieu ?
•Au champ du producteur (non encore récolté) ; pourquoi (besoin de liquidité) ?
Comment est-ce qu’on détermine le prix?
Quantité :
Y-a-t-il un contrôle social ?
Ne comporte-il pas de risques ?
•A domicile chez le producteur ; pourquoi pas au marché ?
•En cours de la route ; pourquoi ? •Au marché rural
3.2 Le transport
Comment les produits sont-ils transportés ?
•Moto •Gbaka •Voiture •Badian (= “22 places”)
•Vélo •Brouette •Camionnette •Charrette(=“pousse-pousse,otro”)
•Bâchée 2,5T •Camion 5T •Camion 10T •Autres :
Tonnage réel :
Propriété ? •Vous •Client •Le client loue lui-même •Coopérative :
3.3.2 Le stockage
Pourquoi le stockage des produits (spéculateurs) ?
Comment stocke-t-on et quelles sont les problèmes relatifs au
le maïs :
l’arachide :
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Louée à : CFA/_____
Quelle quantité totale avez-vous en stock actuellement (tonnes) et quelle est sa fluctuation?
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV
DEC
3.3.3 La transformation
Possédez-vous une décortiqueuse ? •Maïs •Arachide
•Oui à Combien de kg reste après la transformation de 100 kg maïs ?
Combien de kg reste après la transformation de 100 kg arachide ?
Vous décortiquez aussi pour d’autres personnes ?
•Non à Qui décortique votre maïs ou votre arachide ?
Possédez-vous un moulin ? •farine (maïs) •pâte (arachide) ?
•Oui à Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg de maïs ?
Combien de kg reste-il après la transformation de 100 kg d’ arachide ?
Vous transformez aussi pour d’autres personnes ? •Oui •Non
•Non à Qui transforme votre maïs ou votre arachide ?
3.4.2 L’information
Etes-vous au courant du prix, de l’offre et de la demande et comment le savez-vous ?
4. Le comportement
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5. La performance
5.1 L’efficacité allocative
Quel est le produit le plus rentable ? •Maïs •Arachide Pourquoi ?
Pendant les cinq dernières années, votre rentabilité s’est- elle •améliorée •empirée
Quelles sont les causes de ce changement ?
Quelles furent les conséquences de la dévaluation du FCFA en 1994?
Décrivez tous vos coûts (semence, main d’oeuvre, …).
- Maïs :
- Arachide :
5.2 La progressivité
Pendant les cinq dernières années, avez-vous connu une évolution technologique ou
organisationnelle dans la culture du maïs et de celle d’arachide ?
Décrivez vos derniers investissements et les moyens avec lesquels vous les avez financés ?
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