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EPAULE DOULOUREUSE

Démarche diagnostic :
 interrogatoire + examen clinique 
 Rx de l’épaule face (neutre, rotation interne et externe) + profil trans-thoracique
 Echographie
 Arthrographie : actuellement couplée au scanner
 IRM : en cas de difficulté thérapeutique ou en cas de bilan préopératoire
 Arthroscopie : à visée diagnostic et thérapeutique
 EMG : à la recherche d’une cause neurologique
 Bilan biologique : bilan inflammatoire systématique + selon contexte

Diagnostic étiologique :
Rappel anatomique :
- coiffe des rotateurs : permettent la mobilité de l’épaule et le maintient de la tête humérale en face de la
cavité glénoïde
- la coiffe des rotateur est constituée de :
 muscle sus épineux : (fasse sus épineuse au trochiter) => abduction bras + rotation externe
 muscle sous épineux : (fasse sous épineuse au trochiter) => rotation externe du bras
 muscle petit rond : (bord axillaire de l’omoplate au trochiter) => rotation externe
 muscle sous scapulaire : (fosse sous scapulaire au trochin) => rotation interne
- la bourse séreuse sous acromio-deltoïdienne : interposée entre l’acromion, deltoïde et la coiffe des
rotateur, elle ne communique jamais avec la cavité gléno-fémorale, elle permet un glissement
harmonieux entre les surface articulaires

Tableaux cliniques
1) épaule douloureuse simple :

- correspond à une tendinite, tendon du sus-épineux le plus fréquemment touché


- touche le sujet âge + sujet jeune sportif
 clinique :
 douleurs mécanique antéro-externe de l’épaule, irradiant au bras pouvant être intense
 tendon douloureux à la palpation (sous l’acromion bras en rétropulsion)
 mouvement passifs et actifs douloureux non limités
 manœuvre de Jobe (sus épineux) : abduction 90°, antépulsion 30°, pouce dirigé vers le bas, on
abaisse le bras du patient contre sa résistance
o si douleurs => tendinite
o si perte de force => rupture 
 manœuvre de Palm-up (chef long du biceps brachial) : élévation tendue des bras en adduction
contre résistance
 radiographie : normale parfois condensation en zone d’insertion
 échographie : non systématique
 évolution :
o guérison spontanée ou sous traitement
o rupture du tendon => épaule pseudo-paralytique
o bursite sous deltoïdienne aigue => épaule hyper algique
2) épaule hyperalgique :
- correspond à une bursite aigue provoquée par la migration d’une calcification de tendinite dans la
bourse séreuse sous acromio-deltoïdienne, ou une poussée inflammatoire au tour d’une calcification
tendineuse l’atteignant
 clinique :
 douleur intense brutale permanente irradiant tous le long du membre
 impotence fonctionnelle totale empêchant toute mobilisation active ou passive du membre
 parfois état fébrile avec insomnie et anorexie
 biologie : discrète élévation de la VS (inconstante)
 radiologie : +/- volumineuses calcifications hétérogènes à contours flou
 type A : calcifications homogènes à contour net dans l’espace acromio-trochitérien
 type B : calcifications polylobés dense à limite net
 type C : calcifications multiples inhomogènes à limites floues
 type D : enthésopathie (calcification du tendon)
 évolution : favorable en quelque jours, mais la récupération de la mobilité est plus lente

3) épaule douloureuse pseudo-paralytique :

- rupture ou perforation spontanée ou post-traumatique d’un tendon de la coiffe des rotateurs ou du chef
long bicipital
 clinique :
 progressive peu douloureuse chez le sujet âgé, brutal post traumatique avec ecchymose chez le
sujet jeune
 impotence fonctionnelle selon le muscle atteint
o mobilité active impossible (sus-épineux => abduction impossible), (chef long biceps =>
tuméfaction au dessus et en dedans du coude + conservation de la flexion de l’AB sur le B)
o mobilité passive conservée
 biologie : VS normale
 radiographie : normale ou peut montrer des signes indirectes de ruptures
 ascension de la tête humérale, rupture du cintre omo-huméral
 diminution de l’espace acromio-humérale (<7mm)
 échographie : à la recherche de la rupture
 arthro-scanne, IRM, Arthroscopie 
 évolution : l’évolution est favorable sous traitement

4) épaule gelée ou capsulite rétractile

- secondaire à une rétraction et épaississement de la capsule articulaire, elle succède à une épaule
douloureuse simple ou dans le cadre d’un syndrome épaule-main (algoneurodystrophie)
 clinique : classiquement en trois phases
 douleurs de l’épaule parfois très intense pouvant durer plusieurs semaines
 phase d’enraidissement : diminution de la douleur avec limitation passive et active de la mobilité de
l’épaule
 phase de récupération : subtotale avec séquelles minimes, s’étendant sur 12, 24 mois
 biologie : normale
 radiographie : normale et à un stade tardif => déminéralisation de la tête humérale moucheté
hétérogène
 arthrographie : réduction de la capacité articulaire avec disparition des récessus capsulaire
 scintigraphie : hyperfixation diffuse intense
5) autres causes de scapulalgies
a. pathologies articulaires gléno-humérales : arthrose
b. rhumatisme inflammatoire : PAR, spondylarthropathies…
c. arthropathie destructrice : arthropathie nerveuse (ex : syringomyélie)
d. pathologies des articulations de voisinage : sterno-claviculaire, acromio-claviculaire
e. pathologie du bourrelet glénoïdienne : instabilité articulaire avec ressaut
f. pathologies osseuses : maladie Paget (désorganisation osseuse hypertrophique), ostéo-nécrose de la
tête humérale, tumeurs osseuses
g. douleurs de l’épaule par atteinte nerveuse périphérique :
 Sd du personnage Turner : hyperalgie paralytique amyotrophiante sans atteinte sensitive
 Atteinte du nerf circonflexe, spinal ou sus-scapulaire
h. douleurs projetées : vésicule biliaire, pancréatique, cervical…

Traitement :
1) épaule douloureuse simple
 repos : éviter l’abduction > 90°
 antalgiques : AINS, phytothérapie
 rééducation adaptée
 chirurgie : en cas d’échec après plusieurs mois (acromioplastie)

2) épaule hyperalgique
 immobilisation + médical antalgique (AINS, poche de glace 3-4x/jr, infiltration locale)
 ponction trituration de la calcification devant la persistance de la douleur sans modification
radiologique
 rééducation : après disparition de la douleur pour éviter les raideurs
 traitement chirurgical : en cas échec au TRT médical ou de calcifications volumineuses

3) épaule pseudoparalytique :
 traitement fonctionnel : antalgique, AINS, rééducation avec mobilisation active douce
 traitement chirurgical : à discuté selon l’âge, la sportivité, l’ancienneté

4) épaule gelée
 antalgiques : AINS, calcitonine
 rééducation : kinésithérapie, mobilité passive puis active aidée
 infiltration intra-articulaire de CTC parfois
 en l’absence d’amélioration arthrographie sous pression suivie d’infiltration + rééducation

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