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SG2-07
Vérification/validation des
performances d'une méthode d'analyse
A. Vassault, A. Hulin, E. Chapuzet, J. Arnaud, C. Giroud et les membres
du sous-groupe 2 analytique de la SFBC*
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un utilisateur anonyme le 03/08/2017.
RÉSUMÉ
La vérification/validation d'une technique consiste à évaluer les performances du processus
analytique (fidélité, justesse, exactitude, domaine de mesure, sensibilité aux interférences,
limite de détection s'il y a lieu), à les quantifier en suivant un protocole opératoire standardisé
puis à les juger, par rapport à des critères définis. Une adaptation du protocole proposé par
la SFBC en 1986 est présentée dans cet article pour répondre aux exigences de la norme NF
EN ISO 15189. Un module est consacré à chaque évaluation, décrivant l'objectif, le protocole
opératoire, le matériel, le recueil des résultats, les calculs à effectuer ainsi que l'interprétation
des résultats illustrés par un exemple.
L'intérêt d'un protocole rationnel et standardisé est de simplifier et d'optimiser le travail
d'évaluation, d'uniformiser la présentation des données et de permettre un jugement compa-
ratif des résultats obtenus par des évaluateurs ou des laboratoires différents.
MOTS CLÉS : accréditation | ISO 15189 | fidélité | justesse | domaine de mesure | limites
d'acceptabilité
KEY WORDS: accreditation | ISO 15189 | precision | trueness | linearity range | acceptable
limit
* Liste des membres du SG2 : Anne Vassault (coordonnateur), Valérie Adjidé, Josiane Arnaud, Pascal
Bailly, Frédéric Barbier, Bruno Baudin, Catherine Bourcier, Éric Chapuzet, Patrice Combe, Jacques de Graeve,
Jean-Louis Dhondt, Laurence Drouard, Patrice Fournier, Claude Giroud, Line Guezenec, Joseph Henny, Anne
Hulin, Guy Lalau, Christian Nourrin, Jean-Marc Pavard, Agnès Perrin, Henri Portugal, Olivier Reuilly, Jean
Pascal Siest, Anton Szymanowicz
247
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
SG2-07 Vérification/validation
des performances d'une méthode
d'analyse
Objet et domaine d'application
248
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
2 Introduction
Le document préparé par les membres du groupe de la SFBC est présenté par module. La
nature et le nombre de modules à mettre en oeuvre dépendent du contexte et du type de
méthode analytique considéré. Un guide des modules à déployer en fonction du type de
méthode adopté est donné dans le chapitre 4, relatif au domaine d'application
[Tableau I].
Pour chaque module sont présentés : les définitions à connaître, l'objectif de la vérifica-
tion/validation, le matériel à utiliser, les modalités opératoires, le recueil des données,
l'interprétation des résultats et les enregistrements et documents à produire. Une illustra-
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3 Terminologie
➜ Méthode de mesure
Description générique de l'organisation logique des opérations mises en oeuvre dans
un mesurage [3].
➜ Système de mesure
Ensemble technique comprenant analyseur, réactif et protocole d'adaptation [3].
➜ Méthode qualitative
Méthode générant un résultat n'apportant pas d'information sur la quantité de l'ana-
lyte, mais seulement sur sa présence ou son absence (positif/négatif), voire sur
une présence ou une activité supérieure à celle d'un témoin donné [4].
Elle peut également résulter d'une observation par un opérateur. On classe dans
cette catégorie toutes les méthodes pour lesquelles aucune mesure d'une donnée
quantifiable n'est disponible.
➜ Méthode quantitative
Méthode fournissant un résultat chiffré, sur une échelle continue, dont les limites
basses et hautes sont connues, en relation directe avec une quantité ou une activité
donnée de l'analyte à mesurer [4].
249
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➜ Méthode semi-quantitative
Méthode fournissant un résultat de type qualitatif (positif/négatif) extrapolé à partir
de la mesure d'une donnée quantifiable (signal continu) [4]. Ce type de méthode
est assimilable à une méthode quantitative.
➜ Série
Conditions expérimentales aussi représentatives que possible de la variabilité de
l'utilisation de la méthode en routine (jour, opérateur, appareillage, etc.) [5].
➜ Valeur assignée
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➜ Validation
Confirmation par examen et apport de preuves objectives du fait que les prescrip-
tions particulières en vue d'une utilisation prévue déterminée sont remplies [6].
Validation de méthode : c'est l'ensemble des procédures à mettre en oeuvre pour
s'assurer qu'une méthode présente la fiabilité requise pour répondre aux exigences
de qualité dans l'état actuel de l'art [7].
➜ Vérification
➥
Confirmation par examen et établissement des preuves que les exigences spécifiées
ont été satisfaites [3].
4 Domaine d'application
Le domaine d'application du document concerne le cadre spécifique de la vérification/
validation des performances des méthodes utilisées en biologie médicale. Il ne s'attache
qu'à la phase analytique et concerne des analyses effectuées dans les milieux biologi-
ques (plasma, urine, liquide céphalorachidien, etc.) par différentes méthodes (immuno-
logiques, colorimétriques, électrochimiques, séparatives, etc.) à l'exclusion des techni-
ques de biologie moléculaire qui feront l'objet de recommandations spécifiques.
250
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➜ Cas de l'utilisation d'une méthode DMDIV marqué CE [2], qu'elle soit quan-
titative, semi-quantitative ou normalisée :
•Stratégie 1 ou portée A : vérification des performances annoncées par les four-
nisseurs ou souhaitées par le laboratoire lors de la mise en application d'une
nouvelle méthode d'analyse utilisant notamment des analyseurs automatiques
et des trousses de réactifs prêts à l'emploi. L'objectif de cette démarche est
d'apporter au biologiste une confirmation in situ et la preuve de la validité des
résultats rendus par rapport aux besoins définis.
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SG2
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Stratégie 1 : vérification 2 : vérification 3 : validation 4 : vérification 5 : validation 6 : validation
des performances rétrospective partielle* /validation méthode méthode
méthode semi-quantitative quantitative
Méthode quantitative qualitative
Modules ou semi-quantitative
Module 1. Fidélité
Répétabilité B et E B, R ou E E – B et E E
Fidélité B et E B, R ou E E – B et E E
PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
intermédiaire
Module 2. Justesse
Justesse B et E si possible B et R ou E si B et E si possible – – E si possible
possible
Module 3. Limite de détection et seuil de positivité
Limite de détection B ou E si intérêt B ou R si intérêt B et E si intérêt – – E si intérêt
Seuil de positivité – – – – E –
Module 4. Limites de linéarité
Intervalle B B E si intérêt – – E
de mesure
Limite inférieure B ou E B ou R E si intérêt – B et E si intérêt E
de quantification
Effet dilution B ou E si intérêt B, R ou E si intérêt B ou E si intérêt – – B ou E si intérêt
Module 5. Comparaison avec une autre méthode
Comparaison avec B ou E si possible R si disponible B ou E si intérêt B ou E si intérêt B ou E si intérêt B ou E si possible
une autre méthode
Module 6. Contamination inter-échantillons
Contamination B ou E si intérêt R ou E si intérêt B ou E si intérêt B ou E si intérêt B ou E si intérêt E si intérêt
inter-échantillons
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Exactitude B si possible B si possible B si possible – – E si possible
* Dispositif médical de diagnostic in vitro (DMDIV) marqué CE, utilisation hors spécifications fournisseur.
E : essai à programmer ; B : vérification bibliographique ; R : données rétrospectives.
1
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Module 1 : fidélité
➥
Définitions
La fidélité (precision) exprime l'étroitesse de l'accord entre les
indications d'une valeur mesurée obtenues par des mesures
répétées du même échantillon dans des conditions spécifiées
[3]. La fidélité fournit une indication sur les erreurs dues au
hasard. L'étude de la fidélité peut inclure celle de :
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– la répétabilité ;
– la fidélité intermédiaire (reproductibilité intra-laboratoire) ;
– et la reproductibilité (inter-laboratoire) : non applicable
dans ce contexte.
La fidélité traduit uniquement la distribution des erreurs
aléatoires et n'a aucune relation avec la valeur vraie ou
spécifiée.
➜ Objectif
Cette évaluation a pour objet de vérifier, dans les conditions réelles d'utilisation, le bon
fonctionnement du système analytique. Les données acquises peuvent être ultérieu-
rement utilisées pour mettre en évidence un dysfonctionnement au cours du temps
[5, 7].
➜ Matériaux
Utiliser soit des échantillons biologiques « anonymisés » provenant de patients, à condi-
tion d'avoir l'assurance de leur stabilité pendant la durée de l'évaluation, soit des échan-
tillons de contrôle.
Niveau(x) de concentration : il est préférable d'effectuer l'évaluation à deux niveaux de
concentration différents. Un seul niveau peut être suffisant mais cela doit être justifié.
Les niveaux sont choisis en fonction des zones de décision médicale.
Dans le cas des méthodes semi-quantitatives, la fidélité sera évaluée en utilisant des
échantillons de contrôle négatif, positif et un niveau choisi proche du « seuil de positi-
vité » (cut-off).
254
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➜ Protocole expérimental
Les essais sont effectués en suivant la procédure d'analyse conformément aux indica-
tions de la notice d'utilisation du fournisseur (stratégies 1 et 2) ou au mode opératoire
défini par le laboratoire (stratégies 3, 5 et 6).
Si les données rétrospectives sont disponibles (stratégie 2), elles seront utilisées pour
l'analyse statistique. Si elles ne sont pas disponibles, les essais sont effectués en suivant
la procédure d'analyse conformément aux indications de la fiche technique du
fournisseur.
Les conditions sont standardisées dans la mesure du possible : même opérateur, même
instrument, même lot de réactifs, même étalonnage.
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Le nombre optimal de déterminations à effectuer est de 20. Il peut être réduit à 6 dans
certains cas en fonction de la difficulté de mise en oeuvre de certaines méthodes ou de
leur coût élevé.
• Cas des mesures effectuées dans une même série Série x : (n = 20)
La dispersion des valeurs (xi) autour de la moyenne (m) est estimée par le calcul
de l'écart type (s) et du CV.
m=
Σx
n
i
s=
√ Σ(x – m)
i
n–1
2
s
CV = × 100
m
255
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
V1(n – 1) + V2(n2 – 1)
V= s = √V
(n – 1) + (n2 – 1)
Conditions où les résultats d'essais indépendants sont obtenus par la même méthode
en utilisant des échantillons identiques dans le même laboratoire et des conditions
opératoires différentes (opérateur, étalonnage, lot de réactifs, etc.) pendant un intervalle
de temps donné.
➜ Objectif
Cette évaluation permet de connaître la variabilité analytique d'une méthode. Ces don-
nées sont exploitées pour le calcul de l'incertitude de mesure utile à l'interprétation des
résultats de patients.
➜ Matériaux
Utiliser soit des échantillons biologiques « anonymisés » provenant de patients (échan-
tillons non titrés), à condition d'avoir l'assurance de leur stabilité pendant la durée de
l'évaluation, soit des échantillons de contrôle (titrés ou non titrés).
Niveau(x) de concentration : les niveaux de concentration sont choisis en fonction des
zones de décision médicale et en fonction du recrutement du laboratoire. Il est préférable
d'effectuer l'évaluation à au moins deux niveaux de concentration différents choisis dans
une zone proche des seuils de décision clinique.
Si la valeur assignée est connue, ces matériaux peuvent être également utilisés pour
évaluer la justesse de la méthode : moyenne des valeurs obtenues par plusieurs labo-
ratoires ou valeur obtenue par titrage avec une méthode de référence
➜ Protocole expérimental
Les essais sont effectués en suivant la procédure d'analyse conformément aux indica-
tions de la fiche technique du fournisseur (stratégies 1 et 2) ou au mode opératoire du
laboratoire (stratégies 3, 5 et 6). Les conditions opératoires (série) sont le reflet de l'uti-
lisation habituelle de la méthode. Les résultats obtenus dans la pratique quotidienne du
contrôle interne de qualité (CIQ) peuvent également être exploités (stratégie 2). Si ces
données rétrospectives ne sont pas disponibles (stratégie 2), les essais sont effectués
en suivant la procédure d'analyse conformément aux indications de la fiche technique
du fournisseur.
256
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
L'analyse de chacun des échantillons en double dans 15 séries différentes 15 jours diffé-
rents au minimum est nécessaire en privilégiant à chaque série de façon indépendante le
changement de plusieurs conditions opératoires « critiques » en fonction des conditions
d'application de la méthode en routine (manipulateur, lot de réactif, lot d'étalons, etc.).
valeurs obtenues pour chaque niveau de concentration au cours des 15 séries indépen-
damment effectuées en exploitant les formules suivantes :
mfi =
Σx
n
i
sfi =
√ Σ(x – m)
i
n–1
2
CVfi =
sfi
m
× 100
Le CVfi calculé est évalué par rapport au CV limite annoncé dans la notice d'utilisation
(compte tenu de l'intervalle de confiance) du dispositif produit par le fournisseur (straté-
gies 1 et 2). Il peut également être comparé aux CV limites acceptables [8] ou aux CVfi
préalablement définis en fonction de la technique et du contexte physiopathologique
(stratégies 3 et 6).
L'analyse statistique des résultats est enregistrée. Les conclusions de l'essai sont formulées
en fonction des critères définis dans les prérequis (voir feuille de résultats no 2).
La répétabilité moyenne au cours de l'essai peut être estimée à partir des différences
obtenues dans une même série pour les 2 mesures effectuées du même échantillon [7].
L'intervalle de confiance de l'écart type est calculé en utilisant la formule suivante :
s
ICs = s ± t –
√ 2n
t = facteur fonction du nombre de degré de liberté et du risque retenu, en général 5 %,
défini dans la table de Student
(http://www.agro-montpellier.fr/cnam-lr/statnet/tables.htm).
257
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Exemple
258
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
259
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
f:\2000\image\130591\vassault3\1
Un plan expérimental alternatif [5] peut être également utilisé pour réduire la durée
de l'évaluation. Le nombre de séries peut être réduit à 5, incluant chacune 6 fois le
dosage de chacun des échantillons de contrôle choisis au moins à deux niveaux de
concentration différents à condition que les facteurs d'influence « sensibles » soient iden-
tifiés et varient d'une série à l'autre. Le schéma suivant peut être utilisé :
Niveau 1 Niveau 2
Série 1 6 déterminations 6 déterminations
Série 2 6 déterminations 6 déterminations
Série 3 6 déterminations 6 déterminations
Série 4 6 déterminations 6 déterminations
Série 5 6 déterminations 6 déterminations
260
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➥
Définition
La justesse exprime l'étroitesse de l'accord entre la valeur
moyenne obtenue à partir d'une série de résultats d'essai
et une valeur qui est acceptée soit comme une valeur
conventionnellement vraie, soit comme une valeur de
référence acceptée. La justesse fournit une indication
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➜ Matériaux
Les échantillons retenus peuvent être ceux utilisés pour l'évaluation de la fidélité.
Utiliser au moins 2 échantillons de contrôle de 2 niveaux de concentration différents
dont les valeurs cibles sont connues : moyenne des valeurs obtenues par plusieurs labo-
ratoires (voir CIL) ou valeur obtenue par titrage avec une méthode de référence.
Ces niveaux sont choisis en fonction des zones de décision médicale.
Des échantillons préparés par surcharge d'une matrice équivalente à celle de l'échan-
tillon analysé, par des concentrations connues de la substance à doser peuvent égale-
ment être utilisés.
➜ Protocole expérimental
Les conditions opératoires sont le reflet de l'utilisation habituelle de la méthode. Les
résultats obtenus dans le cadre du CIQ peuvent être exploités si l'on dispose de valeurs
cibles pour le(s) échantillon(s) correspondant(s).
261
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
262
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
Exemple
Évaluation de la justesse
Évaluation de la justesse d'une méthode de dosage de l'antigène spécifique de
la prostate (PSA) par l'étude d'échantillons de contrôle dont les valeurs cibles
sont fournies par comparaison inter-laboratoires (CIL) : le biais est calculé pour
3 échantillons de contrôle choisis à des niveaux de décision clinique (B, M et E).
La moyenne des valeurs observées est rapportée dans la feuille de résultats no 3 et
comparée à la valeur cible. Le biais calculé exprimé en concentration et en pourcen-
tage est comparé aux limites d'erreur de justesse en tenant compte de l'intervalle
de confiance de la moyenne.
Les résultats font apparaître une différence systématique proportionnelle de + 20 %
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de la technique testée.
B M E
Conclusion NV NV NV
IC : intervalle de confiance ; NV : non validé par rapport au critère (présence d'une erreur systématique pro-
portionnelle à la concentration).
Justesse B et E si B et R ou E si B et E si – E si possible
possible possible possible –
B : bibliographie ; E : Essai à effectuer ; R : données rétrospectives.
263
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➥
Définition
La limite de détection d'une méthode d'analyse est la plus petite
quantité à examiner dans un échantillon pouvant être détectée,
mais non quantifiée comme une valeur exacte [7, 10, 11].
Dans le cas d'une vérification (stratégie 1) ou d'une
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➜ Objectif
Cette évaluation permet de connaître la valeur à partir de laquelle on peut affirmer avec
un risque donné que la substance est présente dans l'échantillon, et de ne pas commu-
niquer une valeur qui n'est pas significative sur le plan analytique. Cette détermination
ne présente un intérêt que dans le cas des marqueurs qui sont normalement non quan-
tifiables (troponine, hCG, PSA, après prostatectomie, etc.).
➜ Matériaux
Blanc de la réaction, matrice vierge ou calibrateur zéro de la gamme d'étalonnage.
➜ Protocole expérimental
La méthode la plus utilisée consiste à effectuer des mesures répétées de l'échantillon
« blanc » soit dans une même série (30 mesures), soit en double dans 15 séries diffé-
rentes. Les résultats sont exprimés en signal (absorbance, cpm, aire, etc.).
➜ Recueil des données
Un exemple de formulaire d'enregistrement est présenté (voir feuille de résultats no 4).
➜ Exploitation des résultats
Calculer la moyenne obtenue (m) et l'écart type (s) des valeurs exprimées en signal
puis transformer l'écart type ainsi calculé en concentration à partir du point zéro et du
premier point de la gamme étalon. La limite de détection est définie pour un risque
évalué à 5 % par la formule :
Limite de détection = 3s
L'analyse statistique des résultats est enregistrée. Les conclusions de l'essai sont formu-
lées par le biologiste médical (voir feuille de résultats no 4).
Les valeurs inférieures à cette limite n'ont pas de signification biologique et doivent se
traduire sur le compte rendu d'examen par « inférieur à la limite de détection » (< LD).
264
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
Exemple
Le point zéro de la gamme est dosé en double dans 15 séries différentes. L'écart type
(ssi) des différences observées entre les doublets est calculé à l'aide de la formule :
Σ √
d2 416 200
ssi = 2n
= = 128 RLU (relative light units)
30
L'écart type Ssi est transformé en concentration (μg/L) en fonction des valeurs
moyennes observées au cours des 15 séries effectuées pour le point zéro et le premier
point de la gamme (20 μg/L) en supposant par approximation que la zone est linéaire :
(C1 – C0)
Soit LD = 3 × sc avec sc = × ssi
Δ signal
où (C1 – C0) correspond à la différence obtenue entre les concentrations du premier
point de gamme et celle du point zéro.
20 × 128
sc = = 0,005 μg/L
(523 198 – 1 453)
Soit LD = 3 × 0,005 = 0,015 μg/L
265
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Seuil de positivité
➥
Définition
Le seuil de positivité est la plus petite quantité à examiner
dans un échantillon pouvant être détectée dans les conditions
expérimentales décrites.
➜ Objectif
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Cette détermination permet de définir à partir de quel signal la positivité d'un test
semi-quantitatif peut être établie (ex. : IgM toxoplasmose).
➜ Matériaux
Matrice vierge que l'on peut surcharger si l'analyte à examiner est disponible ou un
échantillon de contrôle positif.
➜ Protocole expérimental
266
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
Exemple
Limite de B ou E B ou R B et E – – E si intérêt
détection si intérêt si intérêt si intérêt
Seuil de – – – – E –
positivité
B : bibliographie ; E : Essai à effectuer ; R : données rétrospectives.
267
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➥
Définition
L'évaluation consiste à déterminer les limites de validité de la
relation linéaire existant entre les concentrations observées
et les concentrations théoriques des dilutions d'un spécimen.
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➜ Objectif
L'évaluation des limites de linéarité permet de déterminer l'intervalle de concentrations à
l'intérieur duquel les mesures peuvent être effectuées avec fidélité et justesse. Au-delà de la
limite supérieure, une dilution de l'échantillon dans un solvant approprié doit être pratiquée.
La limite de quantification est la plus petite quantité à examiner dans un échantillon
pouvant être dosée dans les conditions expérimentales décrites avec une fidélité et une
justesse définies. Elle correspond généralement à la limite inférieure de linéarité de la
méthode (voir feuille de résultats no 6).
➜ Matériaux
Solutions contenant l'analyte à doser à partir desquelles des dilutions sont effectuées.
Il peut s'agir d'échantillons de matrice équivalente à celle de l'échantillon à doser, sur-
chargés avec le composé à mesurer. Choisir :
• une solution de concentration supérieure à celle attendue pour la limite supé-
rieure (E) ;
• et une solution ne contenant pas l'analyte à doser ou une concentration infé-
rieure à la limite basse attendue (B).
268
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
Expression 0 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %
en % de E
B (mL) 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0
E (mL) 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
➜ Protocole expérimental
Analyser chaque dilution en triple. Répéter l'essai, le cas échéant dans d'autres condi-
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tions de temps (par ex. : pour évaluer la stabilité d'un réactif, la réponse d'une électrode,
etc.).
Lorsque cela est possible, une analyse statistique peut compléter la représentation gra-
phique. Les valeurs observées (xi) sont évaluées par rapport aux valeurs théoriques (yi)
en tenant compte de l'intervalle de confiance de la moyenne de chaque dilution [7].
La droite de régression y/x est calculée avec l'ensemble des dilutions effectuées. La
pente est comparée à 1 et l'ordonnée à l'origine à 0. Si les paramètres de la droite ainsi
calculée diffèrent significativement respectivement de 1 et 0, elle est recalculée en
éliminant les valeurs des dilutions extrêmes jusqu'à l'obtention d'une droite y = bx + a
proche de y = x. On définit ainsi la zone de linéarité de la méthode.
269
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Exemple
DILUTIONS 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Valeurs observées 6,0 7,0 17,8 26,6 35,2 45,0 54,5 61,5 70,8 79,6 82,0
(m) mg/L
Valeurs théoriques 0 9 18 27 36 45 54 63 72 81 90
mg/L
f:\2000\image\130591\vassault3\3
270
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
f:\2000\image\130591\vassault3\4
Limite de quantification
Lorsqu'il est nécessaire de déterminer précisément la limite de quantification, le proto-
cole suivant peut être déployé :
➜ Protocole expérimental
• Effectuer des dilutions de l'étalon le plus bas, d'un échantillon de valeur basse
dans un liquide approprié (n = 6 dilutions).
• Mesurer 10 fois de suite chacune des dilutions.
Si cela est possible, des surcharges de l'analyte à doser dans une matrice appropriée
peuvent être utilisées, en choisissant des concentrations de plus en plus faibles.
➜ Exploitation des résultats
Calculer l'écart type (s), le coefficient de variation (CV) et l'écart de la moyenne (m) à
la valeur théorique si elle est disponible. La valeur pour laquelle on obtient un CV infé-
rieur ou égal à la limite acceptable définie pour ce niveau de concentration (10 % le
plus souvent) correspond à la limite de quantification.
271
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➜ Matériaux
Échantillon surchargé par une concentration supérieure ou égale à l'étalon le plus élevé.
➥
Utiliser l'étalon de concentration élevée ou de préférence un échantillon surchargé d'une
concentration supérieure ou égale au dernier point de la gamme.
➜ Protocole expérimental
Réaliser 6 mesures après dilutions indépendantes au facteur 1/2, 1/3 voire plus si néces-
sité en pratique quotidienne.
Limites de linéarité :
Limite B ou E B ou R E si intérêt – B et E si E
inférieure intérêt
de quanti-
fication
Limite B ou E B ou R E si intérêt – B E
supérieure
de linéarité
Intervalle B B E si intérêt – – E
de mesure
Effet B ou E B, R ou E B ou E – – B ou E
dilution si intérêt si intérêt si intérêt si intérêt
272
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➥
Définition
Elle consiste à évaluer les résultats obtenus avec une
méthode par rapport à ceux d'une autre méthode. Si cette
dernière est une méthode de référence, des conclusions sur la
justesse de la méthode testée peuvent être formulées. Sinon
cette évaluation est destinée à mettre en évidence des
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➜ Objectif
La comparaison de deux méthodes permet d'estimer la comparabilité des résultats
obtenus par ces méthodes et de définir s'il existe un biais entre elles.
En cas de discordance entre les deux méthodes, il conviendra d'en évaluer les causes et
d'informer les prescripteurs et les patients.
Cette évaluation permet de maîtriser d'éventuelles discordances entre deux systèmes
analytiques parallèlement disponibles dans un laboratoire.
➜ Matériaux
Une cohorte de 40 échantillons au minimum est constituée. Ils sont choisis pour couvrir
l'étendue du domaine physiopathologique rencontré et répartis si possible selon les
recommandations de la SFBC [7, 12, 14].
Les conditions de stabilité des échantillons sont définies.
➜ Protocole expérimental
Les échantillons sont analysés par les deux techniques dans des conditions de temps
maîtrisées en utilisant les systèmes analytiques dans les conditions définies et décrites
par le fournisseur.
Dans le cas de vérification rétrospective d'une méthode (stratégie 2), il n'est pas possible
d'effectuer sa comparaison avec une autre méthode si elle n'a pas été prévue au moment
de l'installation, sauf si l'examen est effectué dans le laboratoire au moyen de deux
méthodes différentes.
273
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
274
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➥
La droite des moindres carrés, de 1re espèce, la plus utilisée, ne répond pas à la
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■ erreurs grossières.
275
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Exemple
Comparaison de méthode
f:\2000\image\130591\vassault3\5
276
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
f:\2000\image\130591\vassault3\7
277
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
(HIV 1 et 2), HTLV I et II et hépatite B, C et D], lorsque cela est possible, il est recom-
mandé d'utiliser des panels commerciaux comprenant 10 à 20 sérums. Pour les réactifs
de la liste B, des échantillons provenant de la sérothèque du laboratoire correctement
caractérisés seront suffisants (voir feuille de résultats no 8).
Exemple
Technique A (ancienne)
Stratégie 1: 2: 3: 4: 5: 6:
vérification vérification validation validation validation validation
des perfor- rétros- partielle qualitative semi- méthode
mances pective quanti- quantitative
Critères tative
Compa- B ou E si R si B ou E B ou E B ou E B ou E
raison avec possible disponible si intérêt si intérêt si intérêt si possible
une autre
méthode
278
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➥
Définition
C'est un phénomène qui résulte du transfert d'une partie
d'un échantillon dans un autre tel qu'il produit une
modification dont l'effet peut être évalué et quantifié.
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➜ Objectif
L'étude de la contamination d'un échantillon de concentration élevée de l'analyte à un
autre échantillon de niveau faible (carry-over ou « effet mémoire ») est importante car
la contamination des échantillons altère l'exactitude des mesures [15].
Cette évaluation est programmée si le mode opératoire (stratégies 1, 2, 4, 5, 6) ou ses
modifications (stratégie 3) sont susceptibles d'avoir un effet sur la contamination
inter-échantillons.
➜ Matériaux
Échantillons de concentration la plus élevée possible pour un examen pour lequel il
existe un différentiel de concentration important en physiopathologie (par ex. : hCG) et
échantillons de concentration faible ou nulle (stratégies 1, 2, 3 et 6).
Étalons positif et négatif (stratégies 4 et 5).
➜ Protocole expérimental
Après rinçage de l'appareil, l'échantillon de concentration élevée ou positif fort est ana-
lysé 3 fois consécutivement (H1, H2, H3 de moyenne H) suivi d'un échantillon bas éga-
lement dosé 3 fois (B1, B2, B3). La séquence est répétée 3 fois.
Si les données rétrospectives sont disponibles, elles seront utilisées pour l'analyse sta-
tistique (stratégie 2). Si elles ne sont pas disponibles, des essais seront effectués (cf.
ci-dessus).
279
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
(B1m – B3m)
Contamination % = 100 ×
(Hm – B3m)
B1m = moyenne des B1
B3m = moyenne des B3
Hm = moyenne des H
Le niveau de contamination doit être maintenu à zéro ou entraîner des règles de réanalyse
argumentées. Cette méthode de calcul ne s'applique pas en général aux méthodes utilisant
des microplaques mais il est possible de vérifier que les valeurs des signaux des échantillons
négatifs sont bien négatives, de même pour les échantillons positifs. L'analyse des résultats
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est enregistrée. Les conclusions de l'essai sont formulées (voir feuille de résultats no 9).
Exemple
Contami- B ou E si R ou E si B ou E si B ou E si B ou E si E si intérêt
nation intérêt intérêt intérêt intérêt intérêt
280
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➥
Définition
La présence, dans les liquides biologiques de certaines
substances endogènes, parmi lesquelles la bilirubine,
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➜ Objectif
Les défauts de spécificité ou la sensibilité aux interférences peuvent être évalués par sur-
charge d'un spécimen biologique [7] par un composé dont la présence est susceptible
d'entraîner un résultat inexact, soit par excès, soit par défaut. Le protocole se propose
d'appréhender de façon quantitative l'influence de certains composés d'origine endogène
(hémoglobine, bilirubine, colorant, etc.) ou exogène (médicaments, aliments, toxiques, etc.).
➜ Matériaux
Un spécimen de concentration connue de l'analyte à doser (niveau moyen) est surchargé
par une solution concentrée de la substance susceptible d'interférer pour obtenir plusieurs
niveaux de concentration.
Tube no 1 2 3 4 5 6 7
Pool (μL) 900 900 900 900 900 900 900
Hémolysat (μL) 0 5 10 20 40 60 80
NaCl 150 mmol/L (μL) 100 95 90 80 60 40 20
Taux de surcharge en hémoglobine (μmol/L)* 0 15 30 60 120 180 240
* À vérifier par dosage.
281
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Bilirubine 30 mg
NaOH 0,1 mol/L 2,5 mL
Eau distillée 7,5 mL
Tube no 1 2 3 4 5 6 7
1 2 3 4 5
282
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➜ Protocole expérimental
Effectuer le dosage en double de chacune des dilutions préparées.
Exemple
Les conclusions de ces essais in vitro doivent être confirmées par l'étude de spécimens
de patients présentant des caractéristiques ou des traitements équivalents.
283
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Évaluation B B B B ou E B ou E B ou E
de l'influence si intérêt si intérêt si intérêt
de l'hémolyse, (examen
de la bilirubine sensible)
et de la turbidité
des échantillons
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284
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
• exactitude.
Fonction de réponse
➥
Définition
La fonction de réponse d'une méthode d'analyse traduit, à
l'intérieur de l'intervalle de mesure, la relation existante entre la
réponse (signal) et la concentration (quantité) de la substance à
examiner dans l'échantillon. La fonction de réponse monotone
la plus simple qui exprime cette relation est appelée « courbe
d'étalonnage ».
La fonction de réponse peut être linéaire (droite), mais il n'y a
aucune raison de la rattacher obligatoirement à ce type de
modèle. En effet, il existe des situations de non-linéarité, liées
notamment à certains systèmes de détection ou à l'étendue de
l'intervalle de mesure. En revanche, il est nécessaire que la
fonction de réponse soit strictement croissante ou décroissante,
c'est-à-dire monotone. Signalons encore que l'estimation d'une
telle fonction par les méthodes habituelles d'ajustement (par
ex. : méthode des moindres carrés) postule la constance de la
variabilité (variance) de la réponse à toutes les concentrations
(homoscédasticité) ; or, cette hypothèse ne se vérifie pas
toujours. La fonction répondant à ces prérequis et ajustée aux
réponses est la courbe d'étalonnage qui est utilisée pour
calculer les concentrations à partir des signaux, c'est-à-dire les
résultats.
285
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➜ Matériaux
Étalons (au moins 4) fournis par un fournisseur ou préparés au laboratoire. En général, un
des étalons est choisi à une concentration proche de la limite de quantification.
➜ Protocole expérimental
Si les étalons sont prêts à l'emploi fournis dans une trousse marquée CE, effectuer au moins
5 étalonnages de façon indépendante, le même jour ou à des jours différents.
Si aucun étalon n'est disponible (dosage de médicaments, métabolites, toxiques ou
métaux), les gammes d'étalons doivent être préparées manuellement à partir d'une même
solution mère mais de 5 solutions filles préparées de façon indépendantes afin de réaliser
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Choix de la matrice
➜ Définition
Pour les matrices biologiques qu'il est difficile d'obtenir en quantité suffisante pour une
validation (LCR, cellules, biopsies, sang pour nouveau-nés, etc.), une matrice de rempla-
cement, de composition proche de celle à étudier, peut être utilisée.
Dans ce cas, la validation est réalisée dans la matrice de remplacement puis une validation
croisée est réalisée avec la matrice à étudier. Celle-ci consiste à effectuer des surcharges,
si cela est possible, dans la matrice de remplacement et la matrice à étudier. Les résultats
obtenus sont alors comparés en suivant le protocole d'évaluation des limites de linéarité.
La fidélité et la justesse sont également évaluées pour les deux matrices surchargées (6 à
10 mesures).
Lorsqu'il n'est pas possible d'effectuer des surcharges, il est recommandé d'évaluer la
fidélité et, si possible, la justesse avec deux matrices synthétiques dont les concen-
trations couvrent le domaine des valeurs rencontrées en physiopathologie ou en suivi
thérapeutique.
286
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➥
Définition
La stabilité d'un produit est caractérisée par le maintien des
mêmes propriétés dans le temps pour des conditions
strictement définies.
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➜ Objectif
Établir les critères de stabilité du ou des analytes à chaque étape du mode opératoire.
Différentes études de stabilité sont à envisager selon qu'il s'agit des réactifs utilisés, des
solutions étalons ou de l'analyte dans les échantillons pendant les étapes pré-analytique,
analytique et post-analytiques.
Plusieurs types d'étude de stabilité peuvent être conduits :
• stabilité des réactifs et des étalons ;
• stabilité de l'analyte au cours des différentes étapes du prétraitement ;
• stabilité de l'analyte dans l'échantillon biologique à différentes étapes du pro-
cessus (acheminement, conservation à différentes températures, etc.).
➜ Matériaux
Choisir des échantillons à deux niveaux de concentrations (un faible et un fort).
➜ Protocole expérimental
Analyser chaque niveau de concentration en triple. Renouveler cette expérimentation
après avoir fait subir aux échantillons la condition à évaluer (par ex. : évaluation du délai
d'attente dans l'automate, comparer 2 échantillons immédiatement puis après x heures
d'attente dans l'automate).
287
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➜ Stabilité de l'analyte dans les milieux biologiques : les délais seront choisis
par le biologiste médical en fonction de la technique et du contexte
physiopathologique.
•Stabilité dans le sang total et/ou dans la fraction d'intérêt (sérum, plasma,
érythrocytes, plaquettes, leucocytes) pour tous les dosages sanguins.
•Stabilité à court terme :
■ par exemple, toutes les 8 heures durant 24 heures à température ambiante ;
o
■ tous les jours pendant 5 jours à + 4 C ;
o
■ toutes les semaines pendant 1 mois à – 20 C.
➥
Définition
Le rendement d'extraction absolu peut être défini comme
étant le rapport des signaux mesurés, d'une part après
traitement de l'échantillon chargé avec une quantité connue
et, d'autre part, après l'injection directe dans le système
analytique d'une gamme non biologique (par ex. : solution
aqueuse) de référence contenant une concentration
équivalente de substance à examiner.
288
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
➜ Matériaux
Les valeurs pour chaque niveau de concentration doivent être comprises dans un inter-
valle prédéfini.
Le rendement précédemment défini peut, pour les méthodes utilisant la spectrométrie de
masse couplée à la chromatographie liquide (LCMSMS), inclure le rendement d'ionisation de la
molécule additionné du rendement d'extraction absolu ou relatif de la molécule. Le rendement
d'ionisation est effectué sur 6 matrices biologiques vierges extraites surchargées en 2 concen-
trations de molécule à doser. Le rendement d'ionisation (%) correspond à la formule :
289
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
➥
Définition
Une méthode d'analyse est dite « spécifique » lorsqu'elle
permet de garantir que le signal mesuré provient seulement
de la substance à analyser et de mesurer quantitativement un
paramètre physicochimique ou un groupement fonctionnel
d'une ou de plusieurs substance(s) dans l'échantillon.
La sélectivité d'une méthode analytique est sa capacité à
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➜ Matériaux
• Échantillons de sérothèque sans l'analyte et anonymisés.
• Substances susceptibles d'interférer.
➜ Protocole expérimental
290
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
Exactitude (accuracy)
➥
Définition
L'exactitude exprime l'étroitesse de l'accord entre le résultat
d'un essai et la valeur de référence acceptée, aussi appelée
« valeur conventionnellement vraie ». L'étroitesse de l'accord
ainsi observée est la résultante de la somme des erreurs
systématique et aléatoire, en d'autres termes l'erreur totale
liée au résultat [2].
Par conséquent, l'exactitude résulte des erreurs de justesse et
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➜ Objectif
Dans le cas où l'évaluation de la justesse n'est pas possible, une évaluation de l'exac-
titude utilisant les résultats obtenus lors d'évaluations externes de la qualité (EEQ) pourra
être effectuée.
➜ Matériaux
Cette évaluation est pratiquée pour un minimum de 4 échantillons provenant d'évalua-
tions externes de la qualité.
➜ Protocole expérimental
Les échantillons de contrôle sont analysés dans des conditions similaires aux échantillons
provenant des patients.
➜ Recueil des données
Elles sont reportées sur un tableau (voir feuille de résultats no 11).
291
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
Exemple
Évaluation de l'exactitude
Évaluation de l'exactitude d'une méthode de dosage de l'antigène spécifique
de la prostate (PSA) par l'étude d'échantillons de contrôle dont les valeurs cibles
sont fournies par les résultats obtenus dans un programme d'évaluation externe
de la qualité (EEQ) : la différence est calculée pour 4 échantillons de contrôle choisis
à des niveaux de décision clinique.
Les valeurs observées sont rapportées dans la feuille de résultats no 11 et comparées
à la valeur cible. La différence exprimée en concentration et en pourcentage est
comparée aux limites d'inexactitude.
Les résultats font apparaître une erreur systématique proportionnelle de 20 % de la
technique testée.
Feuille de résultat no 11. Évaluation de l'exactitude d'une méthode de dosage
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1 2 3 4
Valeur de référence cible μg/L 2,5 5,8 9,1 15
Méthode testée (valeur) μg/L 2 5 8 13
Différence μg/L - 0,5 - 0,8 - 1,1 -2
% - 20 % - 14 % - 12 % - 13 %
Limite acceptable de
justesse % ± 20 % ± 15 % ± 15 % ± 15 %
Conclusion V V V V
V : validé par rapport au critère d'exactitude.
292
Recommandations pour l'accréditation des laboratoires de biologie médicale 1
• Références
1. ISO 15189-2007 standard. Medical laboratories – Particular requirements for quality and compe-
tence. Saint-Denis : AFNOR, 2007 (www.afnor.fr).
2. Directive 98/79 of the European Parliament and of the council of 27 October on in vitro diagnostic
medical devices. Official Journal of the European Communities 1998 (Dec 7) ; L 331 : 1-37.7.
3. Bureau international des poids et mesures (BIPM). International vocabulary of metrology – Basic
and general concepts and associated terms (VIM, 3rd edition). JCGM 200 :2008 (www.BIPM.org).
4. LAB GTA 04, 2004. Guide de validation des méthodes en biologie médicale. COFRAC, 2004.
5. Hubert P, Nguyen-Huu JJ, Boulanger B, et al. Validation des procédures analytiques quantitatives :
harmonisation des démarches – rapport d'une commission SFSTP. STP Pharma Pratiques 2003 ; 13
(3) : partie I.
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6. ISO 9000 :2005. Quality management system. Fundamentals and vocabulary. Systèmes de mana-
gement de la qualité. Principes essentiels et vocabulaire. Genève, ISO, 2005.
7. Vassault A, Grafmeyer D, Naudin C, et al. ; et les membres de la commission « validation de
techniques » de la SFBC. Protocole de validation de techniques (Documents A et B). Ann Biol Clin
1986 ; 46 : 679-745.
8. Vassault A, Grafmeyer D, de Graeve J, Cohen R, Beaudonnet A, Bienvenu J. Spécifications et normes
d'acceptabilité pour la validation des méthodes utilisées en biologie clinique. Ann Biol Clin 1999 ; 57 :
685-95.
9. Hubert P, Nguyen-Huu JJ, Boulanger B, et al. Validation des procédures analytiques quantitatives :
harmonisation des démarches – rapport d'une commission SFSTP. STP Pharma Pratiques 2006 ; 16
(1) : partie II (Statistiques).
10. Baud M, Cohen R, Dumont G, Mercier M, Naudin C, Vassault A. Évaluation de la limite de détection.
Inf Sci Biol 1989 ; 15 : 157-63.
11. Vassault A, Dumont G, Labbé D. Définitions des critères de qualité d'une méthode d'analyse. Le
Moniteur Internat 1992 ; 26, 20-3312.
12. Vassault A, Baud M, Castagnier M, et al. (Commission « validation de techniques » de la SFBC et
groupe de travail SFBC/Corata « comparaison de techniques »). Recommandations pour la compa-
raison de techniques (Document F). Ann Biol Clin 1992 ; 50 : 727-30.
13. Bland JM, Altman DG. Comparing methods of measurement : Why plotting difference against
standard method is misleading. Lancet 1995 ; 346 : 1085-87.
14. CLSI Document EP9-A2 : 2002 : Method comparison and bias estimation using patient samples ;
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15. Naudin C, Vassault A, Truchaud A, et les membres de la commission « instrumentation » de la
SFBC. Protocole d'étude de la contamination dans les analyseurs biochimiques. Ann Biol Clin 1988 ;
46 : 213-19.
293
SG2 PHASE ANALYTIQUE – SG2-07
DMDIV marqué CE
DMDIV marqué CE avec modification
Méthode développée en interne
Nature du projet de validation/vérification
Mise à jour d'un dossier avec modification de la méthode
Mise à jour d'un dossier sans modification de la méthode
Développement intégral et validation de la méthode
Historique de la méthode (si la méthode est déjà utilisée)
Connaissance initiale des performances
Dossier de validation formel existant
Éléments de performance de la méthode existants formalisés (inclus dans un rapport)
et origine/provenance de ces informations
Éléments de performance de la méthode existants mais non formalisés (non inclus
dans un rapport) et origine/provenance de ces informations
Documentation existante (préliminaire à la validation)
Procédure, mode opératoire, instruction
Rapport de mise au point
Démarche de validation envisagée
Vérification des performances
Validation méthode quantitative
Validation méthode semi-quantitative
Validation méthode qualitative
Validation partielle
Critères à vérifier/valider
Critère(s) de validation à démontrer (module fidélité, module justesse, module limites
de linéarité, etc.)
Plan expérimental envisagé
Nombre de séries
Nombre et niveaux des échantillons de contrôle
Niveau de qualification des équipements
Sur la base des documents « fournisseur »
Contraintes liées au produit ou aux échantillons :
Possibilité d'avoir des matériaux de référence pour l'estimation de la justesse
Méthode de référence
Possibilité d'avoir une matrice sans l'analyte
Stabilité
Interférences connues
Préparation de l'échantillon avant analyse
294